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Les schaamhaar de Kaat bollen.

“Bedek die borst die ik niet kan zien”, entre “kan zien” et “ne saurait voir” il n’y a pas photo. Molière en flamand, c’est Theo Francken expliquant Cornelius Castoriadis aux Sœurs du couvent des Carmes déchaux à Gand.
Les mouchoirs de la Commission des psychologues flamands pleuvent sur le sein de leur confrère Kaat Bollen. Kaat a la mamelle généreusement offerte aux regards concupiscents de ses patients, impatientés par des turgescences intempestives et difficilement contenues lors des consultations. Cela ne gêne personne, sauf les autorités.
Nouveaux Tartuffe
""Couvrez ce sein, que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées."
Le Tartuffe, III, 2
La Commission des psychologues rappelle à l’ordre Kaat Bollen sur ses tenues vestimentaires. Il paraît que ses décolletés vertigineux secouent les milieux pudibonds.
Est-ce que oui ou non la citoyenne flamande a le droit de s’habiller comme elle le veut, du moment qu’elle ne montre pas les parties du corps qui, exposées sur la place publique, entraîneraient une atteinte aux bonnes mœurs et une condamnation au pénal, si le constat en était dressé ? (Pas que le constat d'ailleurs !)... Autrement dit en langage vulgaire « tant qu’elle ne montre pas son cul dans la rue, qu’est-ce que ça peut foutre ? ».
Que la Commission des psychologues se méfie. Monseigneur Dupanloup , après qu’il se fut établi dans l’horreur de voir siéger Renan et Littré à l’Académie Française, se vit affliger d’une comptine « Bali Balo » qui s’enrichit encore de nos jours de couplets nouveaux, de plus en plus scabreux. Et Bali Balo la bite en arc de cercle, pour ouvrir tous les couvercles, traduit en flamand, c’est pire…

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« Il va de soi que Kaat Bollen peut porter ce que bon lui semble, mais il est faux de dire que toutes les tenues – du pantalon au soutien-gorge pointu – se valent », estiment les journalistes toutes heureuses de sortir des infos de la Covid-19, dans lesquelles patinent depuis un an leurs homologues à braguettes boutonnées par la droite.
Un pré flamand doit avoir sa fleur. Cette aimable psychologue de 35 ans, a fait don du plaisir de la découverte de son corps à ses patients. C’est une Marguerite qu’on n’effeuille pas, mais qui s’effeuille. C’est une bénédiction pour tous les confinés solitaires qui peuvent voir sans toucher et aimeraient tant pouvoir toucher sans voir, l’étape suivante, s’il n’y avait pas les Femen à l’affût.
Les gazettes se délectent sur son CV « À la KU Leuven, son mémoire de master avait déjà suscité quelques froncements de sourcils. Le sujet ? Les poils pubiens (schaamhaar en néerlandais, soit littéralement les poils de la honte) ». Je ne sais si elle a sur sa lancée parlé du morpion, ce pou suceur consacré par des chants dans les amphithéâtres et repris en canon, par les étudiants en guindaille.
Comme l’écrivit presque Victor Hugo après que le coup fut passé si près que le cheval fit un bond en arrière « Donne-lui quand même à VOIR, dit mon père », elle obtint quand même le droit de « psychologiser » les foules puisqu’elle sortit de Leuven, la tête haute et le téton déjà provocateur.
Des photos jugées trop sexy publiées sur les réseaux sociaux allaient ravir tout le monde, sauf le panel au-dessus du lot, celui des intellectuels collets montés, de la bonne société coincée.
Le dilemme du décolleté profond est décrit par le Soir « les femmes doivent-elles se plier – ou pas – aux attentes vestimentaires de la société ? Une question à laquelle nous, femmes, sommes régulièrement confrontées. Jusqu’où pouvons-nous ouvrir notre blouse ? On peut laisser un bouton ouvert, oui, mais pas deux, au risque d’aguicher le passant. »
Bien des affaires sentimentales ne tinrent qu’à un bouton de plus ou de moins dans les relations, c’est bien connu. Tous les hommes vous le diront. Il est plus facile de faire le premier pas, comme c’est l’usage, quand la partie en face déboutonne. Quitte à ce que vous soyez remis à votre place, si vous interprétez mal ce qui devait être un signal et qui n’en était pas un. Les femmes doivent-elles se plier – ou pas – aux attentes vestimentaires de la société ? Courteline avait tranché en prétendant que la vraie pudeur, c’est de cacher ce qui n’est pas beau de faire voir. Comme tout est beau chez madame Bollen, où est le problème ?
Waar is het probleem ?

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