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Mieux qu’à la Saint-Médard !

Il peut paraître léger de poursuivre des chroniques journalières sur les sujets rémanents de Richard3, à un moment où les Liégeois ont les pieds dans l’eau et la tête ailleurs.
Cependant l’actualité va son train dans le monde, sans s’arrêter jamais. Les victimes des catastrophes d’ailleurs ne sont guère affectées par nos malheurs, comme nous ne l’avons été que médiocrement par les leurs.
Mais, l’auteur de ces lignes est riverain. Il touche au sensible entraîné par les circonstances.
Et ça change tout.
Il est possible de brider la nature longtemps, il est impossible de la brider toujours. Construire des murailles pour enserrer le fleuve, le retenir quand cela nous arrange pour l’utiliser de toutes sortes de manières, construire dans son lit naturel une nouvelle cité, faisant descendre l’ancienne des coteaux où elle était prudemment perchée depuis toujours, tout est possible tant les techniques et les moyens le permettent.
C’est justement où le bât blesse. Ces techniques et ces progrès ont un coût acceptable pour les hommes, fort dommageable pour la nature.
On s’est aperçu que nos ardeurs dégageaient des gaz à effet de serre, que nos hardiesses bâtisseuses se faisaient dans le lit des fleuves et même sur une caldera d’un volcan toujours en activité (les champs Phlégréens à Naples).
Aujourd’hui, nous nous noyons sous un déluge d’un côté, tandis que nous mourons de chaud d’un autre. Les bâtisseurs semblent se disculper sur nous. Ils ont construit à hue et à dia le monde actuel, parce que nous le souhaitions. Ils ont pollué pour nous. Ils ne voient pas ce que nous leur reprochons, d’autant que ce sont leurs hommes de main qui sont au pouvoir.
Alors que la vérité est toute autre et que les dévastations se poursuivent et se poursuivront jusqu’à l’apocalypse finale, essentiellement parce que ce n’est pas vrai qu’ils pensent à nous, mais à leur confort et leur seul bénéfice.
Dans ces catastrophes, nous construisons des moyens de défense, presque toujours dérisoires et presque à cent pour cent taillés et pris sur la bête, c’est-à-dire nous.
Ursula von der Leyen, du haut de sa prélature suprême à l’Europe, vient juste avant que Liège eût les grandes eaux, de prétendre arrêter l’émission des gaz à effet de serre en proposant, entre autres, d’augmenter le prix de l’essence et des dérivés. Belle idée, qui valut en France la révolte des bérets Rouges puis des Gilets Jaunes.
Qu’est-ce encore que cette nouvelle « vieille » idée qui tout simplement prétend n’augmenter que les taux de TVA pour régler tout, diminuer l’effet de serre, arrêter les inondations et en terminer avec la canicule qui pourrait survenir en plein mois de décembre, si ça continue !
Bien entendu, les usines fumeraient toujours tant et plus, les charbons et les huiles lourdes cracheraient toujours autant leurs poisons, mais ce serait pour la bonne cause, la voiture électrique ! Comme si la voiture électrique allait changer quelque chose dans le processus, sinon l’aggraver.

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En définitive qui paierait le plus gros de l’augmentation des taxes ? Mais le peuple, par le seul constat que c’est lui le contributeur principal de la TVA, la super-taxe des pauvres.
Comme quoi on peut très bien en qualité de Liégeois compatir à la misère des gens qui perdent tout dans l’humidité ambiante des étages et qui claquent des dents dans les pièces du dessus, alors que l’eau clapote dans les rez-de-chaussée, tout en ne pouvant pas les rassurer sur l’état actuel du monde, d’un futur certainement encore plus dangereux que les temps présents.
Des sinistrés aux gens au sec, on ne sait pas ce qu’il faudrait faire pour rétablir la démocratie. Il faudrait exiger l’arrêt immédiat du principe de croissance, dans une économie mondialisée ; faire le bilan de tout ce qui est possible dans les limites de l’Europe, en cherchant l’autosuffisance par des productions à l’intérieur des 27 pays ; taxer le kérosène des avions au taux de l’essence et limiter les circulations des bateaux de croisière qui polluent les mers.
Peut-être bien que nous aurions encore des déluges et des canicules tuant des milliers de personnes pendant quelques dizaines d’années ; mais si les autres continents agissaient comme le nôtre, nous devrions pouvoir finir ce siècle, mieux que nous ne l’avons commencé, reculant encore de plusieurs autres l’Armageddon final.

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