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La faute à Rousseau…

Les inconditionnels de la combine capitaliste maquereautant la démocratie salissent depuis toujours les penseurs et les hommes d’action qui voient dans ce système une perversion qui finira par détruire l’humanité.
Pour eux, Marx est un voyou et toutes les tentatives de sortir du système libéral est une hérésie sociale. Si bien qu’aujourd’hui nous sommes dans une démocratie libérale de moins en moins démocratique et de plus en plus libérale.
Vouloir en sortir est devenu un crime. Essayer d’en réduire la nocivité par une plus grande humanisation de l’État est quasiment impossible.
On s’en est rendu compte cette semaine dans les affrontements qui commencent au sein du gouvernement pour la pension minimale à 1500 €. Le tarif plein pour une carrière complète est sujet à controverse à cause des périodes de chômage.
Et c’est un sénateur coopté, Georges-Louis Bouchez, que l’État paie pour un travail de représentation qu’il ne fait pas, qui est le premier à cheval sur le principe selon lequel il faut honorer le travail en le différenciant du chômage !
Bref, parmi les penseurs les plus honnis de ces parasites déguisés en représentant du peuple, avant Marx, puisqu’il est son aîné et mentor, nous avons Jean-Jacques Rousseau, le premier au XVIIIme siècle à avoir démonté les mécanismes des formes de perversité de l’exploitation de l’homme par l’homme.
L’étude de l’œuvre dans l’enseignement supérieur ne va pas jusqu’à la dialectique couvrant le champ politique, surtout dans les domaines touchant à la propriété. De ses écrits ne sortent que les pensées naturalistes et édulcorées du promeneur solitaire. Le lyrisme et la force des écrits de Jean-Jacques sur lesquels se gendarment les libéraux concernent la société, l’État, l’éducation et la citoyenneté. On l’a compris.
C’est que Rousseau ne condamne pas toute propriété, mais celle qui est le fondement de la vie sociale. La propriété ne doit pas être la base de toute activité. Le malheur, c’est le propriétaire, plus même que la propriété.
Dans le système de Bouchez, le propriétaire ignore la générosité. Il est amené par le vice collectif bourgeois à une avarice d’être autant que d’avoir. Vouloir tout posséder inclut aussi les hommes.
« Il ne peut y avoir d’indépendance de la conscience que fondée sur une indépendance économique ». (Jean Lacroix) Or, elle est impossible pour presque tous les Belges, tant la dépendance est grande dans ce système.
L’équilibre entre la satisfaction de ses besoins et l’argent « maudit » n’est pas possible dans une société aussi dérivante vers des égoïsmes, dont on n’a vraiment conscience que dans des périodes de cataclysmes (les dernières inondations). Et encore, n’a-t-on encore rien vu, tant l’expérience des temps de guerre en Europe, si favorable aux riches et si pernicieuse pour les pauvres, est encore vivace dans les esprits.
On ne doit pas tirer profit du travail d’autrui, mais uniquement du sien propre.

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L’esprit de propriété développe l’amour propre égoïste qui mène à la domination des autres.
Qui n’a pas ressenti l’impuissance du citoyen dans un système où il subit la loi qui n’est pas la sienne, sous la contrainte des mandataires qu’il n’a pas délégués à cet effet, ne connaît pas l’aliénation de tout un peuple à servir ses maîtres sans distinction, patron, État, Europe et derrière tout, tirant les ficelles, le banquier américain qui dispense confort et misère.
Oui, Jean-Jacques Rousseau et quelques beaux esprits l’approchant nous manquent dans ces moments de grandes incertitudes. Nous avons besoin de repenser l’avenir, or cette démocratie minée dans ses fondements par l’emprise libérale n’est pas en mesure de nous amener à discuter d’un autre avenir raisonné que celui qu’un Bouchez nous propose.
Il faut relire Jean-Jacques Rousseau. Par delà les siècles, sa pensée traverse encore les esprits inquiets qui y trouvent un réconfort et une sagesse disparues chez nos contemporains.
L’ordre social ne vient pas de la nature. Il est fondé sur des conventions.
« Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avise de dire : ceci est à moi, et trouve des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. » Jean-Jacques Rousseau.

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