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Mélenchon-Zemmour, un partout.

Un débat sans surprise entre Mélenchon-Zemmour, les deux hommes restant sur leur position. Il n’était pas rare pourtant de les voir quasiment sur la même ligne sur des sujets comme l’Europe, l’OTAN et les relations privilégiées de l’Europe avec les États-Unis.
Une sorte de distanciation avec la politique actuelle de la France, mais aussi de la Belgique, sur ces sujets a pu se dessiner.
Pour le reste, les points de vue restent opposés. C’est évidemment sur l’immigration que la divergence est très nette et c’est le sujet sur lequel les deux débatteurs se sont le plus attardés et parfois revenus, au grand dam des deux journalistes qui suivaient un programme de questions. De ce point de friction se dégage un match nul. N’espérant pas convaincre l’autre, il était clair que l’opinion des téléspectateurs ne changerait pas.
Mélanchon est revenu sur le respect de la personne et son droit de transhumance, selon les classiques d’une gauche traditionnellement hospitalière et comptant sur les avantages de vivre « à la française » pour assimiler les gens venus d’ailleurs.
Quant à la religion, Mélanchon n’y voit qu’une affaire privée de croyance qu’il faut respecter. La société ne s’est pas durcie et certains quartiers ne se sont pas « criminalisés » par un regroupement des musulmans aboutissant à un islamisme radical, mais la preuve que cette société s’appauvrit et entraîne la délinquance multiraciale dans certaines villes et quartiers. L’unique cause est la misère !
Zemmour récuse cette explication trop lisse pour dépeindre la situation réelle du pays. Il donne des chiffres, montre les exemples d’une véritable sécession de musulmans groupés dans certains quartiers. C’est comme une guerre civile qui commence et qui pourrait déboucher sur des attentats et des affrontements.
Mélanchon voit dans l’Islam une religion comme une autre. On a bien « digéré » la religion catholique, on en fera autant de celle-ci dans le cadre de l’État laïc et des lois de 1905, régissant les rapports entre le religieux et le régalien démocratique.
Son vis-à-vis croit lui, que l’Islam est une religion incompatible avec un État laïc. De par son histoire et les écrits du coran et des successeurs du prophète, c’est une religion hégémonique qui n’entend pas rester sous la domination d’un système démocratique et qui attend son heure pour armer les croyants. Il donne des chiffres sur les crimes et délits en nette augmentation et s’appuie sur le nombre de détenus en France, venus d’ailleurs, sinon leurs parents.
C’est toute la controverse et elle n’est pas près de s’éteindre. Si l’on considère que des partis de gauche et de droite produisent en même temps des thèses qui tournent autour des deux interprétations, allant parfois jusqu’à les mixer !
La question sociale a peu été exploitée. C’est là que l’on sent bien que Zemmour pourrait faire partie de la droite classique. On connaît assez le programme de Mélanchon, et son intention de faire payer les riches. Alors que Zemmour est plus discret sur la question. En réalité, que souhaite-t-il ? J’avoue qu’on ne sait pas ce qu’il ferait s’il était élu président, sans doute le programme Fillon remanié ? Il est vrai que Mélenchon est candidat à la présidence depuis un an et qu’il a pu élaborer un programme au sein de la France Insoumise. Ce n’est pas le cas de Zemmour, qui n’a pas encore posé sa candidature à la présidence, ce qui, par conséquent, le dispense d’un programme à défendre devant les Français.
On aurait pu croire que la confrontation de deux lettrés allait rebuter les téléspectateurs pour qui un quart d’heure de débats aurait été largement suffisant, croyait-on. On est agréablement surpris de savoir qu’ils ont regardé jusqu’au bout et que l’Histoire de la France les intéresse.

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Les sondages de ce point de vue ont toujours pris un malin plaisir à faire passer les gens pour plus bêtes qu’ils ne le sont, sans doute pour faire ressortir la culture et la connaissance de l’Histoire de l’élite au pouvoir, ce qui en clair justifierait sa place dominante.
Ce débat a montré que l’on pouvait toujours intéresser le téléspectateur sur des affrontements d’idées et pour lors, montrer que des débats entre compères ou ex-compères n’ont aucun intérêt. Valérie Pécresse et Gérard Darmanin, issus tous les deux de la droite classique, avec un ralliement de Darmanin à Macron, n’ont pratiquement fait aucune recette par rapport à l’autre débat. Par malheur, ils étaient programmé sur une autre chaîne en même temps !

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