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Une démocratie libérale.

Quand on pense à l’histoire du nazisme, on ne peut qu’être troublé par l’écrasante majorité du peuple allemand qui de 1934 à 1940 approuva l’hitlérisme.
Comment un peuple intelligent, occidental, c’est-à-dire imprégné d’un humanisme des grands philosophes dont certains étaient Allemands, le tout acquis dans les écoles et dans les familles, a-t-il pu à ce point se tromper sur un système manipulé par des voyous ?
Sans ne faire aucune comparaison entre le nazisme et la démocratie libérale dont Georges-Louis Bouchez raffole, il faut bien admettre que cette quasi-unanimité de deux peuples pour un système, l’un qualifié d’exécrable et l’autre porté aux nues, a quelque chose d’extrêmement troublant.
Ça l’est à tel point, qu’on peut établir une règle commune à savoir qu’une majorité démocratique peut lourdement se tromper sur la qualité des gens qu’elle envoie à la direction du pays, puisque 80 millions d’Allemands ont élu Adolphe Hitler tout à fait démocratiquement.
J’exclus de mes propos la moindre pensée qui porterait à faire croire que nos dirigeants établiraient des camps de concentration et traqueraient les Juifs à l’occasion, si l’histoire souvent se répète, une période n’est pas le copier/coller d’une autre, pour que des similitudes de cet ordre s’observent. Certains traits des dirigeants du national-socialisme sont universels et se retrouvent dans des personnages actuels de la politique. À côté d’altruistes, portés à la représentation du peuple par amour, on le sait en Belgique, comme ailleurs, des individus sans scrupule, des arrivistes pour la plupart, ne s’encombrent pas de principes vertueux. Ils existent bel et bien, preuve en est que certains soit par imprudence ou par malchance se retrouvent impliqués dans toutes sortes de combines qui les conduisent en correctionnelle et certains même aux assises !

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Comme ces merlans pas frais de la politique se retrouvent à peu près dans tous les partis de pouvoir, serait-il excessif de se poser la question de savoir, si c’est un petit nombre de quidams tous démasqués ou si ce n’est que la partie visible d’un iceberg ?
C’est une question de la plus haute importance. Je me la suis posée souvent devant certains hauts personnages dont les comportements relèvent du fait-divers !
Voyou, le terme gêne, je sais ; cependant à regarder la deuxième définition du Robert : « homme d’une classe sociale en général moyenne ou basse, de mœurs ou de moralité condamnable », selon le dictionnaire, nous n’avons pas qu’affaire à un gamin des rues déluré et mal élevé, quoique à certains de nos représentants, les deux définitions sont adaptables, mais à des gens à l’apparence respectable.
À vrai dire les dirigeants nazis n’étaient pas des voyous, mais bien des criminels. Les nôtres n’en sont pas encore là. Quoique certains dans l’Affaire Cools, l’aient été.
Le constat est cependant pénible : certains de nos dirigeants sont des voyous !
D’autres sont à ce point de bascule qu’ils peuvent le devenir.
Avez-vous déjà imaginé que nous sommes dirigés en partie par des voyous ? Moi, souvent ! Et cette idée, statistiquement certaine et facilement vérifiable, m’obsède.
Comment faire le tri dans une démocratie libérale, sinon en tenant compte de qui prend ou a pris une mesure ou déposé une loi qui met les citoyens pauvres un peu plus sur la paille ? Comme à l’inverse, qui a aidé par des artifices et des arrêtés à l’évasion fiscale, aux intérêts notionnels et à toutes sortes de moyens légaux de ne pas inquiéter les riches sur la nature de leur profit, comme sur la destination de leurs capitaux ?
Oui, ces ministres, ces promoteurs d’idées souvent du plus pur radicalisme libéral sont des voyous, parce qu’ils vont à l’encontre des besoins du peuple et de son bonheur.
Quand le PIB d’un pays augmente avec le taux de pauvreté, on peut quand même se poser légitimement la question de savoir où sont passés les milliards et comment se fait-il qu’en démocratie libérale personne ne puisse donner une réponse construite et satisfaisante !
Reste le cas de l’honnête parlementaire qui vote par inadvertance ou même en croyant bien faire, une loi qui conduit le peuple vers une plus grande misère.
Certes, c’est un incompétent, voire un complice involontaire de la voyoucratie, donc un homme dans lequel on ne saurait avoir confiance, mais ce n’est pas un voyou.
Les hommes d’État devraient pouvoir chasser du pouvoir tous les voyous. Or il n’en est rien. Manquerions-nous de belles consciences, de cœurs purs et de visionnaires ?
Est-ce à dire que la démocratie libérale est inamendable ? Déjà tellement décrite comme insurpassable par nos fausses élites et nos voyous patentés, vous voyez d’ici le tollé que cela ferait dans une majorité de citoyens enthousiasmés de libéralisme, sans même savoir ce que recouvre le mot, si elle acquérait soudain la conviction qu’on la roule depuis la nuit des temps !
Et c’est là que le peuple d’aujourd’hui a, d’une certaine manière, bien des analogies avec les 80 millions d’enthousiastes d’Adolf.
Si le peuple belge se trompait sur la nature du régime et l’honorabilité de ses pairs ?
Cette alternative est donc si impossible ? Et si au lieu de monter ce régime en sucre d’orge qu’en tribune on célèbre, on commençait par le regarder droit dans les consciences, afin de savoir une fois pour toutes, s’il est au service du plus grand nombre ou seulement au service de quelques-uns ?

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