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Consultation

-Mon cher Claudy, ton nom de scène, tout le monde le connaît, mais ton vrai nom, c’est quoi ?
-Franchouillet est mon nom de scène et mon nom de ville.
-Tu nous charries là !... C’est parce que tu habites à la campagne que ton nom de ville…
-Non. En ville aussi…
-Ah bon !
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-…mais rien !...
- Pourquoi tu parles plus ?
-Qu’est-ce je fais en ce moment ?
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-Tu m’as rien fait !
-Pourquoi tu parles plus ?
-Ecoute, on est en consultation. Je suis le docteur André Pourkoituparlplus, celui qui te soigne. Tu me reconnais ?
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-A côté de moi, pour t’aider, il y a Emilie Kèssquejtèfè.
-Qu’est-ce je t’ai fait, pourquoi tu parles plus ?
-C’est ça tes deux amis médecins…
- Arrête André. Tu vois bien que le patient est bloqué. Il est engagé dan une relation intense dans laquelle il sent l’importance vitale de distinguer quel message lui est communiqué. Il donne la réponse appropriée.
-C’est qui Claudy Franchouillet ?
-Un poète de et qui fait mal…
-Qu’est-ce qu’il fait ici ?
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-Calmons-nous, Claudy. Ne parle plus. Laisse parler, madame Kèssquejtèfè.
-Pourquoi tu parles plus.
-Ecoute Emilie, j’y renonce.
-Lorsque Claudy est mis dans une situation où son partenaire à l’intérieur de la relation émet deux ordres de messages dont l’un contredit l’autre, il est incapable de commenter les messages émis.
-C’est-à-dire qu’il est incapable de formuler un jugement qui relève de la métacommunication ?
-Exactement.
-Qu’est-ce qu’on peut faire ?
-Pourquoi tu parles plus ?
-Double blocage, double impasse… ça correspond…
-La difficulté principale se trouve dans l’idée qu’il faut traiter les patients…
-C’est ambigu chère confrère, on traite du pétrole, des cuirs, des aciers, pourquoi pas de la poésie ?
-Claudy, voici le docteur Pourkoituparlplus, moi je suis Emilie Kèssquejtèfè, psychiatre. Nos noms te gênent-ils pour la suite de notre entretien ?
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-Oui, c’est moi.
-Pourquoi tu parles plus ?
-Oui, c’est l’autre.
-Aha ! je vous ai bien eus !
-Comment, tu nous as fait marcher !
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-Le patient vient de retrouver sa lucidité pendant quelques secondes. C’est peut-être un simulateur ?

claudy1.JPG

-Certains patients connaissent une désintégration radicale pendant quelques minutes ou quelques heures et ensuite se réunifient instantanément.
-Sans qu’on sache pourquoi ?
-Celui-ci est un maniaque de la poésie répétitive.
-Le syndrome Alfred de Musset ?
-Oui.
-Etranger à sa propre étrangeté, qu’est-ce qu’on peut faire ?
-Qu’est-ce que je t’ai fait ?
-Non. Ça suffit maintenant, Claudy Franchouillet..
-On va le passer au docteur Mallarmé pour une analyse plus complète de sa tautologie lourde.
-Tu es d’accord Claudy ?
-Qu’est-ce que je t’ai fait ? Pourquoi tu parles plus ?
-Ça va. Il a l’air d’accord…

http://www.naindien.com/claudy

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