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Un catch du tonnerre de dieu !

Des prêtres de deux églises chrétiennes se sont tapé dessus dimanche 9 novembre, à la basilique du Saint-Sépulcre dans la vieille ville de Jérusalem.
Comme dirait le vicaire du Très-Haut, cet ancien de la Wehrmacht devenu pape, cela ne pouvait être pire, sauf descendre sous le chœur de la basilique du Vatican et s’empoigner sur le tombeau de Saint-Pierre.
La bataille était homérique, à coups de cierges et de burettes, ça a fait mal.
Les plus excités essayèrent d’arracher les vêtements de leurs adversaires.
La police a procédé à quelques arrestations. Des popes en caleçon au commissariat, les autres communautés ont dû se poêler
Et dire que les musulmans sont la risée des autres religions avec leurs micmacs de chiites contre sunnites. Il est vrai qu’eux, c’est à la bombe et la kalachnikov qu’ils règlent leurs différends avant de passer à la négociation… avec les morts.
Si la haine y est, la violence n’est pas encore là, du côté chrétien. Il y a du retard à refaire. La religion catholique n’est plus ce qu’elle était.
Mais ça viendra en référence au passé quand les chrétiens tenaillaient les infidèles, échaudaient les disciples de Satan et brûlaient les sorcières.
Heureux temps des croisades qui débarrassa l’Europe de la chienlit. Ceux qui en revenaient étaient aussitôt baron. Nous voilà presque au point de départ, le politiquement correct glissant parfois de la pensée unique à l’intransigeance, donc au meurtre !
A Jérusalem, sur le calvaire sacro-saint, deux communautés sur le ring : l’orthodoxe et l’arménienne.
Bref rappel de l’histoire.
L’Eglise orthodoxe ou orientale perpétue la foi des premières Eglises d’Orient, d’Asie Mineure et d’Egypte, bien fournies en fidèles dans les débuts, avant qu’elles ne fussent boutées dehors par les califes engoués de Mahomet, supporter d’Allah, mais, faut-il le dire, de façon plus modérée que celle qui, quelques siècles plus tard, allait aboutir, en face, à la Reconquista espagnole.
La folie sanguinaire qui a saisi les intégristes musulmans, est assez récente.
L’orthodoxie religieuse tire son existence du grand schisme de 1054, une bisbille entre Constantinople et l’Eglise romaine qui dure toujours au temps de la fission de l’atome.
La querelle portait sur la question de l’Esprit, l’usage de laitages en Carême et la coutume de manger des viandes suffoquées, enfin, comble de l’effroyable, l’usage du pain azyme dans l’Eucharistie. Les Orientaux font usage eux, du pain levé. Par dérision, ils appellent les Occidentaux, azymites, injure suprême, ceux-ci ne voulant pas être en reste, appellent les autres, les fermentaires.

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Les boulangeries industrielles n’ont pas calmé les ardeurs prosélytes des uns et des autres. Il faudra attendre qu’il n’y ait plus du pain du tout, levé ou pas levé, pour que les haines retombent. Peut-être les temps ne sont-ils plus si lointains ?
Jérusalem complique tout.
Si de très anciennes rivalités opposent les représentants des différentes églises, elles se partagent néanmoins le contrôle du Saint-Sépulcre, où selon la tradition commune, Jésus-Christ a été crucifié et enterré. Les célébrations au Saint-Sépulcre sont réglées au millimètre pour ne pas ranimer le conflit.
Les règles de la cohabitation ont été établies en 1852 par les Ottomans qui sont devenus depuis les arbitres sur les lieux du Saint-Sépulcre. Toute modification du statu quo plongerait les Communautés dans des guerres sacrilèges. Les heures des messes et des processions sont établies définitivement et sans aucune dérogation possible. Pour éviter la bagarre, les clés de l'église sont depuis sept siècles entre les mains de deux familles musulmanes. C’est dire l’ambiance…
Pour rappel, Jésus était un asiatique. L’Asie, faut-il préciser, va de Jérusalem à Vladivostok.
L’univers du Christ n’appartient pas à l’Antiquité européenne.
L’enseignement de Jésus n’est pas du domaine de Socrate et son parfait contraire est Cicéron.
On voit bien toute la difficulté d’européaniser une personnalité qui n’a rien à voir avec la culture athénienne dont nous nous référons.
Il faudra attendre Saint-Paul qui était Eurasien pour voir l’affaire prendre un tour de proximité avec nous.
Quand on pense à toutes les frustrations et aux milliers de morts que cette religion importée a faits en Europe, on est heureux d’apprendre que les rivalités se perpétuent heureusement à une échelle réduite, un peu comme la bataille des chefs au PS actuellement.
Mais comme le propre des religions monothéistes, c’est d’imposer par la force la croyance en leur dieu, on n’a pas fini d’en baver. Aujourd’hui, les batailles des chrétiens entre eux relèvent du folklore. Plus sérieuses sont les crises de la foi des Musulmans sur le même sujet.
Anatole France a écrit les Dieux ont soif. Il aurait pu ajouter « à cause de cela, ils font chier tout le monde ». Il n’aurait pas eu tort.

Commentaires

Encore l'étroitesse de R III.
Quid des Celtes, des Germains, des Slaves etc dans l'Antiquité européenne.

C'est parce que les apôtres se sont installés à Rome (noeud routier de l'époque) que le christianisme s'est propagé.
Aujourd'hui, ils s'installeraient sur Internet, comme R III

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