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Quand la banque s’amuse !

La dernière qu’on raconte à propos de la crise financière, nous vient des Etats-Unis. Bien entendu, on ne prête qu’aux riches et les Américains le sont toujours depuis que les Chinois rachètent leurs dettes et travaillent pour eux.
Le 17 septembre, cela ne fait pas quatre mois, et pourtant, on dirait un siècle, la banque centrale américaine sauve AIG de la faillite, le premier assureur du pays, en lui accordant un prêt de 85 milliards d'euros en échange de 79,9 % des parts de la société. Ce prêt avec l'argent des Chinois, donc du contribuable, est garanti par le Fédéral, les organismes privés ne valant plus un cent.
Les citoyens furieux défilent avec des pancartes sur les trottoirs de Washington.
Fin septembre, les dirigeants d'AIG ont utilisé cet argent pour se payer une retraite, du 24 au 28 septembre, dans un complexe hôtelier, le St Regis de Monarch Beach, de Californie.
Si on n’avait pas suivi à la trace ces vieux bandits, si on n’avait pas exhibé le duplicata des factures dans les journaux, on ne le croirait pas.
Le détail est croustillant : 443.343,71 dollars, dont près de 200.000 pour payer les chambres (1.000 dollars les moins chères), et plus de 150.000 dollars pour les repas, ainsi que 23.000 dollars de soins de remise en forme". C’est le démocrate américain Henry Waxman qui a débusqué le lièvre !
Martin Sullivan, l’ancien patron des banqueroutiers, qui était parti de la compagnie quelques mois auparavant avec 19 millions de dollars d’indemnités de départ, a trouvé le procédé exécrable, sans doute parce qu’il était parti trop tôt…
C’était au mois de septembre.
Octobre a toujours de l’actif sur son carnet mondain au plus fort de la crise économique.
Fortis, sauvé de justesse par l’argent des contribuables se paie le chef Alain Ducasse, pour 50 invités, réunis à l’hôtel de Paris, le plus cher établissement de Monaco ! A 150.000 euros le déjeuner pour ce groupe, soit 3000 euros le couvert, la crise se laisse supporter!
Les voyous qui gouvernent nos finances ne sont pas plus prudents aujourd’hui, qu’hier. L’argent serait-il une liqueur grisante qui laisse croire que tout est permis ? Il est vrai que le public est un bon géant placide… Mais, quand même !
La banque c’est le contraire d’un contrat au dernier vivant les biens, comme chez le notaire. Cela devient, au premier qui prend l’oseille. Les dirigeants de Fortis et Dexia le savent bien. les parachutes dorés sont plutôt mal vus, avant qu’une loi plafonne les honoraires comme chez le spécialiste.
C’était il y a quelques mois et pourtant l’actualité est si rapide qu’on a peine à croire que c’était fin de l’année dernière. Avec les massacres à Gaza perpétrés par l’armée d’Occupation en janvier 2009, on croirai que cela est vieux d’un siècle !.
Les filous d’hier ne sont pas malheureux du tout qu’une actualité chasse l’autre.

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Janvier 2009, vous connaissez un spécialiste du fric dans le besoin ?
Et les boulots dits de profession libérale, vous avez vu comme les spécialistes se sucrent ? Je sors d’en prendre chez un ORL, qui compte en tarif opératoire l’extraction d’un gramme de cérumen, petit besogneux encore modeste, mais apte à voler en plus grand… que l’occasion vienne et plein les fouilles !
Mais pour revenir à nos joyeux drilles d’AIG, de Fortis, Dexia et les autres, il se trouve toujours un margoulin pour venir en aide à un autre margoulin, même si on ne se prête plus de l’argent de banque à banque. Solidarité sainte de l’artisanat, dirait Brassens.
Un dirigeant d’une autre compagnie d’assurance, un type bien qui n’a pas encore connu la prison et qui est donc encore honorable, a expliqué que la retraite californienne d’AIG avait pour but d'éviter une fuite des talents de la compagnie et que la direction avait peut-être pensé qu'elle "devait fédérer tout le monde pour préserver la productivité". C’est le même raisonnement chez Fortis. On fédère partout, motif : il faut lutter contre la crise.
A l’heure où l’on se jette par les fenêtres de Wall Street pour sortir dans les premiers et avoir une chance de se recaser, AIG, Fortis et Cie se préoccupent du « prestige » de la firme... au champagne !
Le business s’épanouit ! Titanic ou pas, les premières classes se ruent sur les plaisirs. Sarko ne dit-il pas que pour relancer l’économie, il faut consommer ?
Ces pionniers de ce qui sera demain une nouvelle façon de nous ratiboiser notre fric, au lieu de saquer dans les petits salaires des guichets proches du trottoir, feraient mieux de gamberger sur l’absolue nécessité de dégager les étages supérieurs !
C’est fou comme la banque a toujours réservé des places d’honneur superbement rémunérées à la fine fleur du gotha.
Et ces méchantes gens de la rue qui réclament plus de transparence !
Les loustics de première classe n’ont pas fini de nous en faire baver.

Commentaires

C'est Mémé Lizin qui a l'air minable avec sa permanente à 66,31 €.

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