« Vers un parti unique. | Accueil | Le fric, Happart et les autres.. »

Bricolage…

- Ça fait trois mois que j’ai placé la photo de mariage de mes parents dans un cadre d’IKEA. J’ai déjà cassé le verre deux fois. Tu attends que je doive le remplacer une troisième fois pour l’accrocher ?
- Viviane ! Tu sais que c’est impossible de foncer un clou dans le béton, au-dessus de notre lit.
- Tu ne veux pas que je mette la photo de mes parents dans la salle de bain…
- Là, c’est possible…
- Ou dans le WC…
- C’est encore possible.
- Tu te fous de moi, parole ! Tu la mettras là où j’ai fait une croix sur le mur face à notre lit.
- Je n’ai plus la perceuse marteau. Tu sais que je l’ai prêtée à ton père il y a six mois. Il est mort depuis. Je le regrette. Tu n’avais qu’à la récupérer quand vous vous êtes partagé le mobilier.
- On ne l’a pas retrouvée ! Et puis, tu n’en faisais rien. On nous l’avait offerte quand nous avons pendu la crémaillère de notre maison de campagne.
- Alors, comment veux-tu que je fasse un trou dans le mur ?
- Tu n’as qu’à en acheter une autre !
- Pour faire un seul trou ?
- On peut dire que tu n’es pas bricoleur ! Qu’est-ce qui m’a pris d’épouser un type qui ne peut pas tenir un marteau sans se taper sur les doigts !
- C’est ça, reproche-moi mes diplômes ! C’est quand même ça qui m’a permis de devenir parlementaire !
- A la Chambre tu as des idées sur tout et tu n’es pas fichu de foncer un clou dans un mur !
- Je pense à la publicité, tu vois le type qui colle au plafond par les semelles auparavant enduites de superglu.
- Tu vas coller le cadre au mur ?
- Non, je vais faire mieux.
- Je m’attends au pire.
- Rien de plus simple. Je prends un vieux soulier je le colle au mur. Ensuite j’attache le cadre par le lacet !
- Tu fais comme tu veux, mais je veux voir mes parents où j’ai fait la croix.
(quelques minutes plus tard)
- Viviane, viens voir. C’est superbe.
- Le cadre est quand même fort incliné.
- Du lit tu les vois d’autant mieux.
- Tu as vraiment réponse à tout.
(A ce moment sous le poids du cadre, la bande de tapis sur laquelle le soulier était collé, se détache depuis le plafond entraînant le tout dans un fracas de vitre brisée.)
- Bernard, j’aurais dû me méfier de tes bonnes idées... et dire que tu es à la Commission du budget…Qu’est-ce qui m’a fichu une andouille pareille ?
- Je ne pouvais pas savoir que la tapisserie ne tiendrait pas le coup !
- Tu te rends compte des dégâts ? Il va falloir retapisser !

kurt5.jpg

(Pendant que le ton monte, le chat passant par là, voyant que la colle qui dépasse du cadre a une couleur appétissante veut la lécher et sa langue se soude instantanément.
-Assassin ! tu t’en prends au chat… Quel homme es-tu donc ? Cours chez le vétérinaire…
-Je ne peux pas. J’ai renversé le tube de colle sur le parquet et mes souliers sont fixés au sol !
-Moi aussi… Mais, tu veux ma peau, dis ? Enlève tes godasses et cours chez le vétérinaire. Le chat a des difficultés de respiration.
(Entre-temps, Bernard qui s’était déchaussé saisit la poignée de porte et ses doigts s’y figent instantanément)
-Le saligaud, il en a mis partout !... Le chat est en train de crever, mon tapis est fichu, le cadre de mes parents n’en parlons plus. il va falloir remplacer le parquet et peut-être appeler les urgences pour te dessouder de la porte ! Non, c’est un cauchemar ? Je vais me réveiller !
-Téléphone, vite au lieu de gémir…
-A qui veux-tu que je téléphone ?
-Prends mon agenda dans la poche gauche et regarde à B. C’est Bourdhouxe, le vétérinaire.
(Elle s’exécute et fait le numéro. Une voix de femme répond)
-Allô, c’est Béatrice. Tu m’appelles de chez toi, mon chéri, ta femme est partie ?
(Viviane raccroche rageusement)
- Ah ! c’est comme ça ! Tu me trompes avec ta secrétaire ! J’espère que ce n’est pas celle qui est payée par le contribuable… Eh bien ! puisque c’est comme ça, je cours chez mon avocat.
- Mais, j’en suis un ! Ne me laisse pas collé à la porte.
- Toi, avocat ! Pour que je prenne tous les torts à cause de ta connerie… Tu n’as qu’à démonter la poignée.
- Je dois aller à la Chambre cet après-midi !
- T’es sûr que ce n’est pas en chambre ?
- Viviane, ne me laisse pas dans cet état !
- Ah ! le citoyen est bien défendu avec des cons de ton espèce !
- Où vas-tu ?
- Chez mon avocat, te dis-je, au moins lui, c’est un bon bricoleur.
- Comment le sais-tu ?
- La semaine dernière, ma bague s’était coincée dans le siphon du bidet de sa salle de bain. Il a démonté la plomberie, récupéré ma bague, remis les tuyaux en place, que je n’avais pas fini de remettre ma robe !

Commentaires

La journée est bonne ! Demain nous attendons des nouvelles de la santé du chat.

Poster un commentaire