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Liège-RTBF en grève.

Le personnel de la RTBF-Liège est en grève ce jeudi.
Enfin, grâce à l’événement, les Liégeois savent qu’ils ont une antenne régionale ! Elle fonctionne, paraît-il, depuis des lustres. Ils auraient pu passer le siècle sans le savoir !
Et pourquoi, ces gens sont-ils en grève ?
N’avaient-ils pas le gîte et le couvert assurés ?
Ne sont-ils pas les féaux fidèles du système ? Se sont-ils désaffiliés d’un parti traditionnellement protecteur ? Leur zèle vis-à-vis de Philippot serait-il en train de faiblir ?
Avant de répondre à ces questions, saluons d’abord des travailleurs en grève ; même s’ils servent une idéologie peu respectable. Il ne faut pas trop chipoter avec les principes quand on veut gagner sa croûte par ce temps de chien… économie de marché oblige !
L’Haut-lieu les tenait bien au mors. L’ex Liégeois Philippot, fourré dans les bons coups avec lesquels le PS place ses meilleurs maçons, se serait-il défait de tout sentimentalisme, pour se donner corps et âme à Charles Picqué, et accessoirement redorer le blason culturel de Mons ? L’exemple de Laurette Onkelinx, plus Bruxelloise qu’une Bruxelloise de souche, a dû pour qu’on lui pardonne son origine sérésienne, tellement donner de gages à la capitale !
Philippot aurait fait le coup des bureaux vides, pour se dispenser d’entretenir des fonctionnaires, dans un classique « attendez dans le couloir » qu’on vous trouve une chaise, usant d’une méthode du siècle dernier, afin de décourager les surnuméraires.
Les futurs studios de la Médiacité sentent encore la peinture. Le drame, c’est qu’ils sont vides et exigus.
Puisqu’on démonte le matériel dans l’ancien bâtiment, ce sera difficile de produire. Ce n’est quand même pas en parcourant les rues de Liège avec un mégaphone que les gens de l’audio-visuel pourront filmer le quotidien de la vie bourgeoise, comme ils le faisaient en pantoufles et en douce, Esplanade de l’Europe !
Vous allez dire, sans outil de travail, au moins vont-ils cesser de nous mitonner leurs conneries habituelles !
Non pas, car la radio et la télé ont peur du vide. Philippot a sous le coude un travail de remplacement du même ordre mais venu d’un autre tonneau…
Il y a, paraît-il, de jeunes talents tout juste sortis des universités, bien adaptés aux shows et au journalisme moderne, diserts en langue de bois et social-démocratie, venus de la meilleure société des quartiers chics, avec certificats d’origine montoise et bruxelloise qui s’impatientent d’en finir avec l’ancien temps du poste à galènes.
A côté, les gars de Liège sous le cuir râpé de leurs vestes d’hiver, même en prenant des airs de grands reporters, ont plutôt l’air de faire pigistes en intérim, entre deux périodes de chômage.
Comme ils ont déposé au sol leur grosse caméra d’épaule, Philippot qui ne se trouve à court d’idées que pour les émissions de la RTBF, a mis à leur disposition les cars de la régie mobile, pour assurer les programmes made-in-Liège.
On voit d’ici la gueule des invités et les shows qu’on peut faire sur trois mètres carrés maximum ! Quant à disposer les fils et les machins pour faire une prise ailleurs, on se donne rendez-vous rue de la Casquette quand un car de la RTBF capte un acte de Lucie de Lammermoor, pour ensuite interviewer Natalie Dessay (1) à la cafétéria.
Faire ça tous les jours, le double de personnel ne suffirait pas.

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Philippot se fiche du monde. Même quelconque pour le spectateur liégeois, l’équipe de la RTBF à raison de taper le carton au resto du Parc.
Peut-être le coup bas de Philippot fera-t-il réfléchir la RTBF Liège sur l’ingratitude des Grands ?
Puisque nous allons vers plus de régionalisation, est-il équitable de laisser à Bruxelles le quasi monopole des « plaisirs » wallons de l’image et de l’esprit ?
Le moment n’est-il pas venu que Bruxelles fasse son cinéma pour le public des Marolles et des environs, soit pour un million de personnes et la Wallonie pour le reste de la Communauté française ?
L’humour de Coppenolle contre celui de la « petite gayoûle »… merde pour merde, autant qu’elle soit de chez nous.
Evidemment, resterait à recaser le Philippot.
Bah ! il y a encore tellement de bons postes à pourvoir à qui les mérite, que son patron, Charles Picqué, n’aurait aucun mal à le faire.
En attendant des jours meilleurs, de 330 emplois jugés nécessaires, à Liège nos babillards turbinent à 215, et peut-être beaucoup moins demain.
Les futurs bâtiments sont tellement exigus, que certains bureaux ressembleront à des cellules de Lantin.
Reste à Philippot de couper le chauffage, comme dans les étables l’hiver, pour tuer les larves.
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1. Exemple fictif, cette grande artiste n’a jamais chanté dans le rôle à Liège.

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