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Dixit le rosbif.

La chevelure passée au brushing de Margaret Thatcher, Meryl Streep ravit les Londoniens sur les affiches de son film. Il y a un parfum de nostalgie qui flotte sur la City et ailleurs. On dirait qu’en s’émancipant de l’Europe, les Anglais retrouvent une deuxième jeunesse.
Malgré les éclats à la Chambre des Communes avec les Travaillistes, on n’en veut pas trop à David Cameron de n’avoir pas signé le « honteux » accord avec les Européens, le 9 décembre dernier à Bruxelles.
Le «I want my money back» (Je veux récupérer mon argent) de la Dame de fer ferait-il encore de l’effet vingt ans plus tard ?

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Je suis de ceux qui pensent que c’est tant mieux que l’Angleterre s’en aille. Nous lui devons une partie de la dérive actuelle par son atlantisme immodéré et son sens de la liberté qui donne l’occasion aux particuliers qui ont acheté une partie des chemins de fer anglais, d’acheter après coup la poste et bien d’autres services, si bien qu’aujourd’hui les accidents de chemin de fer se multiplient et que les lettres s’égarent plus facilement qu’avant.
Les eurosceptiques ont fini par rejoindre le Général De Gaulle qui appréhendait l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun. Les conservateurs se radicalisent à ce propos. Cameron reste pourtant prudent sur une consultation populaire.
Le pays est en pleine crise financière. La livre ne vaut plus grand-chose. Le divorce pourrait faire pire.
En attendant, les dernières mesures européennes pour tenter de réduire les dépenses des Etats membres touchent directement la City de Londres. C’est presque un crime de lèse-majesté.
Les projets de durcissement par une taxe sur les transactions financières achèvent de troubler les consciences.
Le secteur financier est central dans l’économie, nourrissant un écosystème qui profite presque entièrement à Londres.
On a raison de penser en Europe que les Anglais « ne vivent pas et ne pensent pas comme nous ». Les anciennes plaisanteries sur l’insularité des Anglais ne tarderont pas de refleurir.
C’est qu’ils sont naturellement les plus grands défenseurs du système économique qui soient. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont les inventeurs du capitalisme.
Alors, si nous en avons jusque là de nos économistes, la droite européenne au pouvoir à Strasbourg n’est rien à côté de la Grande Bretagne tous partis confondus.
La City représentait 12,1% du total des recettes fiscales de L’Etat. Le secteur financier et celui des «entreprises de la Mer du Nord» (pétrole) seraient ainsi les deux plus gros contributeurs aux deniers publics.
Avec la controverse soulevée par Cameron, l’Angleterre aurait encore perdu en influence auprès des autres partenaires.
Peut-être le début de désengagement de l’Angleterre va-t-il déclencher le reste, à savoir une sortie complète des Britanniques de l’Europe ?
On ne mesurera l’influence de l’Angleterre sur la politique de l’Europe que lorsque ses députés européens auront cessé d’influencer le parlement de Strasbourg par leur retrait obligé si d’aventure leur pays venait à quitter l’Union.
Qu’adviendrait-il en cas du départ de l’Europe de la Grande-Bretagne du cadeau qui lui fut fait en désignant Catherine Ashton au poste de Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité ?
Voilà quelques interrogations en marge de la crise financière, aggravée par une récession quasi générale.

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