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La cuculture…

Quand la droite « cultivée » parle du peu d’intérêt des populations laborieuses pour la culture, elle montre d’instinct une forme de mépris !
Les bobos nés dans un milieu propice ont « bien le temps » de lire, de s’instruire, d’assister aux vernissages, aux grandes expositions. Ils considèrent le gros du public inculte et irrécupérable. Ce faisant, ils incarnent à merveille l’échec de la culture bourgeoise.
Ils montrent à l’évidence que la culture de l’élite est une culture « réservée », qui s’approprie sans vergogne tous les moyens dont l’Etat dispose, au seul profit des initiés.
Plus avant, la société d’establishment n’hésite pas à mutiler tous les moyens d’expressions, afin d’en extraire le suc d’une propagande gratuite sur une manière de vivre qui n’est pas celle de ce temps de crise générale et de remise en question des valeurs traditionnelles.
La culture, ainsi produite, est du domaine de « l’en-dehors ». Elle ne nous montre des œuvres dites «magistrales », que ce qui conforte la raison d’être de l’élite, dans ce qu’elle est, ce qu’elle pense et ce qu’elle aime.
Et d’abord la question capitale « Qu’est-ce que l’élite » dans le domaine de la culture ?
Si c’est celle qui s’expose dans les gazettes politiques et dans le star-system, il conviendrait de douter de son savoir, idem, de l’élite entraperçue à l’ULB, lors du ratage de la conférence de Fourest.
Il y a fort à parier qu’en matière de connaissance, elle enterre ses insuffisances sous ce qu’elle connaît approximativement.
Or, tout finit par transparaître sous le vernis des ministres de la culture, les trompe-l’œil des échevins communaux et les adjudants des centres culturels.
Finalement, ils ne représentent pas grand-chose, juste eux-mêmes, agglomérat de vagues réminiscences, passéistes en diable sous des oripeaux avant-gardistes, pour l’ouverture de la culture aux masses. On les voit qui caracolent en tête de clans, convaincus qu’ils font œuvre majeure. Ceux qu’ils catéchisent sortent de leur huis-clos, plus idiots qu’ils n’y sont entrés.
On voit tout de suite que la culture n’est pas affaire de société, mais de personne, et qu’il peut se trouver partout dans le domaine du social, des gens extrêmement cultivés et y compris dans cette « élite » pseudo puits de culture incomparable, mais aussi dans le terreau obscur du peuple. L’erreur consiste à nous faire croire qu’ils commandent à la lumière, alors qu’ils n’appuient que sur un commutateur comme n’importe qui.

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Qui tire son épingle du jeu dans ce conflit burlesque sur la culture ?... la télévision !
Les étranges lucarnes se sont imposées comme l’unique moyen d’accès à la culture. Mais, c’est quasiment une culture en pot, restrictive et carrément organisée pour rendre imbécile le plus possible de monde !
Les ravages parmi les téléphages se ressentent principalement parmi les classes qui ont des difficultés financières pour s’ouvrir à l’art comme l’entendent les bourgeois et c’est profondément regrettable, que cette télévision soit propriété particulière de gens qui craignent comme la peste de diffuser autre chose qu’une déculturation accélérée.
Une invasion des masses à l’expression artistique télévisuelle transformerait la télé en une chose dont personne n’a idée.
Quand on se donne la peine d’observer certains phénomènes de foule, cela saute aux yeux, le grand public est sensible à la culture, la plus fine et la plus enrichissante.
Un seul exemple : aurait-on cru le public de 2012 encore sensible à l’éloquence et à la rhétorique, avant que n’apparaisse Jean-Luc Mélenchon ?
Qui, d’autre que lui, pourrait se permettre de citer Victor Hugo à une tribune, sans faire fuir les foules ? Ce n’est pas pour rien qu’il fait salle comble, drainant un public qui n’est pas nécessairement acquis à son opinion.
Par contre, j’ai connu des réunions qui se voulaient de philosophie et qui ne valaient pas l’esprit du café du commerce, cher à Courteline, Renard et Allais.
Tout est dans la manière de dire, de faire, de montrer, d’écrire… Les gens savent reconnaître le talent, la sincérité, la fougue, l’audace, la nouveauté. Ils font la différence avec le discours prétentieux, encombrés d’une multitude de sens et qui montre le faux rapporté comme vrai.
Je ne suis pas loin de considérer que de tous les milieux, le plus inculte est encore celui de nos « élites ». Nos sociétés commercialo-culturelles en raffolent, jusqu’à l’indigestion.
Nous, merci bien, on a déjà gerbé !

Commentaires

Vous savez que je ne suis pas un homme très cultivé, mais , vous devinez bien que je comprends quand même pas mal de choses et lorsque vous faites allusion à Melenchon, je crois que son auditoire oubliera très vite Victor Hugo pour se souvenir de son programme. Enfin,l'illustration est tout à fait indiquée..bon week-end et faites comme moi, n'écoutez plus les "avocats" le dimanche matin sur les chaînes télévisées, ils vont encore vous faire gerber..

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