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Sport exutoire ?

On ne sait pas si le Paris Saint-Germain a fait son dernier match à tout casser, ce qu’on sait, certains supporters, eux, ne se sont pas gênés, le lendemain, au Trocadéro, de casser tout.
La violence dans les manifestations n’est pas un phénomène nouveau, déjà en 1900 le scénario avait à peu près la même violence, sauf qu’elle était plus intelligible, puisqu’elle était politique. C’était, il est vrai, avant que le socialisme se détournât du socialisme.
De nos jours, sans s’être concertés, des individus de diverses origines s’intègrent aux festivités et attendent l’échauffement général ou un incident quelconque pour déclencher une manifestation dans la manifestation.
Le foot s’y prête bien. La violence est déjà dans les stades et à l’extérieur au cours des matchs. Regroupés, les énervés constituent une proie facile pour les casseurs. D’autant que la police ne fait pas le tri entre le bon manifestant et le mauvais.
La situation du PSG avec l’argent du Qatar fait évidemment jaser. Les journaux sportifs et les magazines à scandale touillent avec leurs choux gras, des millions d’euros qu’on verse à flots dans les comptes bancaires. Les commentaires des journalistes ébaubis attisent la colère de ceux qui doivent se débrouiller avec des clopinettes, surtout dans un Paris où se loger n’est pas une mince affaire. Un peu comme Bruxelles où même un ministre logé à Uccle se doit de préserver son emploi et même trouver des appoints supplémentaires.
C’est tout le football qu’il faudrait revoir dans un concept de sport de masse qui génère des profits, des scandales et des envies, bien au-dessus de la condition moyenne du supporter.
Ce sport est devenu une passion collective incompréhensible. Il engendre évidemment des comportements de supporters à la limite de l’imbécillité. Pour quelqu’un d’extérieur à ce monde du football, c’est proprement hallucinant d’entendre les commentaires sportifs au vu de ce qui se passe sur le terrain. Ces gens qui s’affrontent en arrosant abondamment la pelouse de leurs crachats, qui s’invectivent pour un rien et qui parfois posent des gestes volontaires qui occasionnent des chutes avec fractures, n’ont pas ce qu’on pourrait appeler l’esprit sportif.

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Quand, au hasard de leurs courreries, au bout d’une heure, un ballon entre à l’intérieur d’un des deux buts, il faut voir l’hystérie de celui qui a marqué, ses pirouettes et ses démonstrations d’ego devant le public. Les autres se ruent sur lui comme pour l’étouffer, tandis que le speaker hurle tellement que ce qu’il dit devient incompréhensible dans l’assaut des décibels dans les oreilles.
Franchement, on est effrayé que le spectacle, quelconque et pour tout dire navrant, qui se déroule sous nos yeux déchaîne une folie collective à nulle autre pareille. Hystérie qui se poursuivra parfois longtemps après le coup de sifflet final.
Qu’est-ce qui produit chez l’homme une telle effervescence ? C’est un mystère. D’autant que tous les supporters ne sont pas de parfaits imbéciles. Le lundi, ils reprendront le cours normal de leur existence, comme s’ils n’avaient pas été en transe la veille. Personne ne s’apercevra de rien. Ils passeront pour des gens normaux !
C’est d’autant plus mystérieux que les mêmes qui auront de la semaine l’occasion de s’indigner devant des scandales, de monter au créneau pour défendre leurs droits, qui devraient hurler devant les actualités au prorata de ce qu’ils hurlent pour une faute de main, comme des morts d’enfants dans des guerres, des famines voulues par des systèmes prévaricateurs et cette usine textile qui s’effondre au Bangladesh faisant au moins mille morts, eh ! bien non, rien, ils restent de marbre, comme si cela les concernait moins que vingt-deux trentenaires en short poursuivant le même ballon. Il faudra attendre le dimanche suivant pour les voir à nouveau au bord de la crise nerveuse.
Machine à rêver le football ?
Sport exutoire, plutôt, grâce auquel nos têtes de gondole coulent des jours heureux, à l’aune de l’hystérie dominicale de leurs électeurs.
A part ça, tous pris eux-mêmes de passion footballistique, pour les mêmes raisons qu’un curé est toujours de l’avis de son évêque !

Commentaires

Vicieuse comme elle est, elle adore quand son supporter casseur depuis vingt ans rentre à la maison et la défonse.

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