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Oh ! funérailles…

Les politiques ne deviennent grands et admirables qu’à la mort.
C’est le cas de Wilfried Martens.
Dehaene et Deprez saluent l’homme qui œuvra au redressement du pays… en 1990. Aujourd’hui, Di Rupo œuvre toujours au redressement. Voilà 50 ans qu’on essaie de redresser, il ne l’est pas encore ! Mais quand réussiront-ils ?
On s’étonne de la difficulté d’adapter le train de vie de l’État à celui des citoyens. Les récentes prises de « monnaie » de nos distingués parlementaires frappent l’opinion publique. Et, sachant cela, voilà qu’on s’apprête à faire des funérailles nationales à un ancien propagandiste flamingant, venu à l’Europe et au concept classique de la Belgique, après s’être fait connaître pour ses positions tranchées, comme Van Rompuy et tous les briscards de la Flandre triomphante ! Ils avaient pigé le truc pour se faire élire facile. La NV-A a repris le business à son compte.
Et les journaux francophones mordent à l’hameçon !
Ils écrivent pour les commères de quartier, avec le bagout du concierge, si on en juge par les titres du Soir : ʺWilfried Martens: «Un vrai homme d’État»ʺ, ʺWilfried Martens décédé, c’est une page de l’histoire de la Belgique qui se tourneʺ.
A croire que sans Wilfried, on serait occupé depuis longtemps par une puissance étrangère !
Modernes, les élus ne tressent plus des couronnes de laurier. Ils parlent « carrière ». Celle de Martens fut une sorte de record. à 77 ans, il en croquait encore !
On a un autre phénomène de carrière, celle de Camille Huysmans. Il épousa une jeunesse à un âge avancé, afin de reporter sur sa survivante, les avantages et pensions de l’État.
Ce ne sera pas nécessaire pour la veuve de Wilfried. Miet est bien pourvue, grâce à une carrière personnelle.
L’adulation touche à des sommets.
Tout ça à cause de la peur des élections de Mai 2014 et la casquette du CD&V.
Des funérailles d’État pour Wilfried Martens impliquent la mise en place d’un protocole très coûteux, incluant la présence d’un représentant du Roi et de délégations militaires.
Jusqu’où la politique fait descendre le pays !
Les lauréats d’obsèques nationales ont vécu toute leur vie nourris, logés et blanchis par l’État, mais sur un autre pied qu’à Lantin. Ils y ont accompli des mandats largement rétribués.
Martens est un cas d’école.
Wilfried n’est pas le premier bénéficiaire d’un enterrement pour cause d’élections délicates. On a eu Willy De Clerck en 2001, avec à peu près les mêmes raisons. On a vu le résultat, la NV-A, ayant compris le truc de la révolte flamingante, crevait le plafond des statistiques et fichait la trouille à tout le monde. D’ici à ce qu’on fasse des funérailles nationales à Bart De Wever, quand il sera redevenu un bon Belge…
Le roi a fait un saut en terre flamande, pour honorer le disparu. Une photo en grand uniforme bleu – celui des cérémonies – ferait bien sur le parvis de Saint-Bavon, pour calmer les appétits républicains.
Ce n’est pas demain la veille qu’on enterrera à grandes pompes – si ce n’est dans le cul – un citoyen ordinaire qui a saigné sang et eau pour seulement subsister, qui aura rapporté de l’argent à l’État et qui aura eu le bon goût de ne pas atteindre 77 ans, pour ne pas nous réclamer trop d’argent, même si sa pension fut petite.

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Des emplois prestigieux aux funérailles grandioses, comment voulez-vous qu’on remplace facilement ces gens-là ? Le public finit par croire qu’ils sont irremplaçables, sauf qu’on les remplace toujours. Di Rupo, Reynders et Compagnie ont de beaux jours devant eux.
Le petit chimiste et l’avocat sont des procéduriers dans l’âme, la parité en funérailles nationales n’est pas respectée. C’est le deuxième Flamand qui s’en va à nos frais. On devrait pour le suivant demander à Di Rupo s’il est d’accord pour lui à Mons, quand ce sera l’heure. On pourrait faire ça sous l’arche de la nouvelle gare imitée des Guillemins. Le roi, toujours en bleu, les hommages, le salut de Rudy à son vieux camarade, les éloges de Deprez, peut-être Jan Jambon en redingote. Il ne lui reste plus qu’à mourir à la satisfaction générale.
Heureuse famille, heureuse Miet Smet, la parentèle n’aura à s’occuper de rien, du funérarium au tralala de Saint-Bavon, jusqu’aux petits fours après la cérémonie, le tout à l’œil, offert par le pays reconnaissant !
On doit déjà se regarder de travers à la direction d’RTL, qui ira commenter l’enterrement ?
On se prépare à des haines féroces.

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