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L’ULB en Copier/Déconner.

Le président du conseil d'administration de l'Université libre de Bruxelles (ULB), Alain Delchambre, a présenté sa démission.
Voilà le geste qui rétablit Monsieur Delchambre dans son honneur et que devrait méditer la plupart de nos hommes politiques qui s’honoreraient ainsi par cette démarche.
Après tout ce qu’on en a dit sur le sujet, les moqueries, les comparaisons malveillantes, dont j’ai pris ma part, il conviendrait maintenant de respecter cet homme et de cesser d’en faire le chef de file des épouvantails.
Prenant l’essentiel des responsabilités de ce plagiat, il devrait compléter son geste par le retrait de la sanction au malheureux nègre qui fit le discours à sa place.
Car enfin, il y a chez ce copieur une naïveté qui devrait inciter Monsieur Delchambre à de l’indulgence. Penser que même un discours cent fois oublié de Chirac le soit toujours à la cent-unième personne, dès lors qu’il a été publié, relève de l’inconscience.
Au passage, je relève que la presse qui a relaté ce mini-scandale a volontairement négligé d’appeler « nègre » la personne qui travaille à l’écriture d’un autre, comme les dictionnaires le mentionnent encore à la rubrique. C’est un signe de plus de la frilosité ambiante de nos plumes gagées dans les journaux, par peur d’employer certains mots. Cette prudence est aussi la crainte de nos peu courageux écrivains face à l’illettrisme montant. Cela donne un corollaire inattendu au manque d’instruction générale et au flux de l’imbécillité de nos marées antiracistes.
La vice-présidente du CA, Pascale Lathouwers, sera présidente par intérim. Le conseil déterminera dans les semaines à venir les modalités du processus de transition. J’ose espérer que cette estimable personne n’est pas Pascale Lathouwers, coiffeuse pour dame à Londerzeele, non pas que j’ostracise le métier de la coiffure, mais ravaler le CA de l’ULB à un salon de coiffure serait donner raison à ceux qui préconisent de remplacer les textes des anthologies, par des brèves de comptoir. Pour mettre un terme à cette homonymie, Madame Lathouwers devrait faire un petit communiqué, en prenant soin de le rédiger elle-même.

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Reste le sale coup pour l’ULB et le souvenir « amusé » (ce sont ceux qui restent le plus longtemps dans les mémoires) qu’en garderont ceux qui ont souri à l’information.
Là est la question.
Ce qui est éclairant des mœurs journalistiques, c’est le recoupement par plusieurs sources des conseils de la grande presse « Pourquoi ne pas avoir piqué les idées, même une partie du texte de Chirac, mais en changeant l’ordre des phrases et en ponctuant celles-ci de synonymes ? ».
Voilà qui donne une idée de l’originalité actuelle de la presse belge. Il est vrai que les Agences crachent de la copie qu’il faut adapter. Mais, on peut constater aussi que la presse belge découpe volontiers des textes de la presse française, tout en se gardant d’en décliner les sources.
Confidence pour confidence, c’est ce que font presque tous les blogueurs dont je suis, sauf que personne ne nous paie et que nous y ajoutons notre point de vue.
Tout l’art du boucher, c’est de jeter l’entrecôte sur la balance afin d’impressionner le client.
Et pour ce qui est de faire l’article, nous avons des champions.

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