« Du côté de chez Scholtès. | Accueil | C’était, il y a six mois ! »

Il rempile à 63 ans !

Oh ! les petits saligauds, a dû se dire Di Rupo après avoir été réélu chez les rosés avec 93,6 % des voix, « dans mon parti, 6,4 % de socialistes n’ont pas voté pour moi !».
À moins que, connaissant les mœurs au PS, il ait demandé expressément à quelques-uns de le bouder, pour ne pas avoir l’air de passer pour Amin Dada.
C’est donc bien acté. Les militants du PS viennent publiquement de confirmer qu’ils ont abandonné définitivement un socialisme contestataire, pour suivre le « socialiste libéral». Il est vrai que le chef réélu, dans sa dernière prestation fédérale avait programmé le départ du droit aux allocations de chômage de plus de 35.000 chômeurs au premier janvier 2015. Le gouvernement Michel n’en demandait pas tant.
Puisque le PS prend date au centre, cessons de nous illusionner à gauche : ce parti n’est plus des nôtres.
Il va falloir que les électeurs dégoûtés du laxisme rosé construisent une nouvelle force capable de tenir tête à l’ensemble des partis de gouvernement, assujettis au programme économique mondial, en train de bouleverser le fragile équilibre entre le capital et le travail.
Ce ne sera pas facile.
À part un large consensus sur les bienfaits du pouvoir des responsables socialistes friands d’emplois représentatifs largement rétribués, il faudra convaincre les adhérents que le PS, c’est fini pour la gauche.
Rude tâche, quand on sait que l’électeur wallon est toujours en retard d’un combat et garde le réflexe socialiste par atavisme familial. Il ne s’est même pas aperçu que Demblon et Vandervelde, vivaient dans l’entre-deux guerres.
Brave Célestin Demblon qui croyait que Liège était le centre de la Wallonie !
Il ferait une belle tête, s’il revenait écouter un discours de l’éphèbe de Mon-Mons!
Il tiquerait sûrement à la promesse du chef de travailler « en concertation étroite avec les militants ainsi qu’avec les progressistes de notre pays », alors que Di Rupo a passé sa vie à cadenasser le parti, pour n’avoir qu’une seule ligne, la sienne, lui qui a toujours considéré les « gauchistes » comme ses premiers ennemis !
On le comprend un peu, puisque toute sa politique tient à faire croire que son centrisme, fait partie de l’évolution logique du socialisme dans une société de consommation ! Ceux qui gardent l’espoir d’une autre société sont pires pour lui, que les Trolls de la N-VA.

1sholtes.jpg

Le malheur pour les rosés, c’est que l’évolution de l’économie mondiale ne permet plus de faire des paris sur la société dont ils rêvent. Désormais, à part les élites du PS qui ne s’en aperçoivent pas, nous sommes dans un autre jeu et les cartes anciennes sont truquées.
Jusqu’à quand le PS pourra-t-il flirter avec le système, sans se faire lâcher par son électorat ?
La Belgique de gens placides, certainement plus longtemps qu’en France.
Di Rupo a 63 ans. Il y a fort à parier qu’il prendra sa pension très tard, avec un PS toujours accroché à l’idée saugrenue de réformer un système irréformable. Camille Huysmans avait près de nonante ans quand il a décroché, non sans avoir épousé une jeune secrétaire, pour s’éteindre à nonante sept ans. La bureaucratie socialiste, ça conserve.
On n’a vraiment plus le temps de s’attarder. Le temps presse, chaque jour voit un peu plus de malheur, un peu plus de pauvres, un peu plus de conquêtes remises en question.
Mieux, au gouvernement Régional wallon, c’est le syndicat qui ne comprend plus la politique de Paul Magnette. Pour ce qui concerne le nouveau président de la région, c’est Di Rupo qui a été le pêcher parmi les diplômés d’une grande école. Il lui a mis le marché en main : militer pour du pognon à des postes clés, sans passer par les petits mandats de base. L’homme n’était pas, dit-on, affilié au parti.
Voilà comment on favorise les vocations, boulevard de l’Empereur.
La dernière douceur à la Région a été la promesse aux fonctionnaires wallons de gommer le saut d’index de Charles Michel. C’est bien pour eux. Mais, comme image de marque, c’est très mauvais pour l’ensemble des électeurs qui ne voient pas pourquoi ce saut d’index ne touchera que les pensionnés, les travailleurs du privé et les chômeurs. N’aurait-il pas mieux valu consacrer les sommes supplémentaires que devra débourser la Région pour compenser le manque à gagner des fonctionnaires, à diminuer les taxes régionales, et surtout de ne plus faire payer 100 euros à nos vieux et à nos chômeurs en redevance télé (gratuite en Flandre) ?

Poster un commentaire