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Sacré Thucydide !

Contrairement aux Européens qui confondent les lois du marché avec les lois de la démocratie, des solutions sont possibles qui tireraient les Grecs d’affaire.
Mais si Tsípras s’est enquis de l’opinion des Grecs, les boutiquiers qui dirigent l’Europe ne sont pas près de s’inquiéter de l’avis de leur population.
Du reste, Hollande, Merkel et les autres, dont notre premier ministre, sont convaincus qu’une large majorité d’Européens adhèrent à leur politique d’austérité : « point d’argent, point de Suisse », quoique les Suisses ne fassent pas partie de l’UE, ce proverbe signifie que sans argent, on n'obtient rien, par allusion à la désertion des soldats russes sous le règne de François Ier.
On n’en est plus là, mais ces gens raisonnent toujours « pognon », forcément, c’est leur principale motivation dans la vie !
Vous mettez le salaire d’un ministre à deux mille euros, vous ne voyez plus personne !
Et bien soit, l’extrême gauche pourrait avoir des réponses sur les réformes qui contenteraient la population grecque, qui donneraient des liquidités aux banques et qui permettraient de rembourser les créanciers aux échéances !
Il suffirait que la dette soit enfin supportée par ceux qui ont de solides comptes en banque ! Mais ça au nom de la morale de comptoir, de l’économie des banques et du marché orthodoxe, l’Haut-Lieu n’en veut pas. C’est même la seule raison qui verrait Bacquelaine se comporter comme un intégriste de Daech, entourer de sacs de sable sa propriété de Chaudfontaine et tirer à vue sur les passants, s’il lui était enjoint un jour, à sortir la Belgique d’une mauvaise passe, de cette manière !
Eh bien, voyez-vous, il y a un précédent dont on ne parle pas, que nos grands hommes d’État ont évacué de leur mémoire : c’est Chypre !
L’Europe a taxé entre 6,75 et 9,9 % les dépôts des banques de l’île ! Dans un système qui protège jusqu'à concurrence de 100 000 euros de dépôts, l’Europe s’est attaquée ici aux dépôts des particuliers de manières sélectives. Ce que Bacquelaine appelle chez nous du communisme stalinien, l’Europe le pratique à Chypre et tout le monde trouve cela normal.
Les dépôts sont sacrés brament nos élites. Forcément ça a pillé tellement ferme le travail des petits, que pour nos élites 100.000 € c’est du pipi de chat. Ils devraient tous passer à la caisse, si le peuple se mettait à gamberger des idées pareilles.
Les voyous qui mettent les finances de l’État à mal par de mauvaises gestions et pire, si vous voyez ce que je veux dire, appellent ça de l’extorsion de fonds, pas moins, sauf à Chypre, en cause les dépôts des oligarques russes, mais peu importe, le geste est posé, que ce soit par Juncker, Michel ou Bacquelaine (la combine date de Barroso).
Certes, une telle proposition de Tsípras verrait Mohamed El Erian, qui dirige le fonds obligataire, PIMCO, Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, Merkel, Hollande et tous les saltimbanques du Rond Point Schumann s’épouvanter de la crise que provoquerait une telle décision.
Personnellement, je suis pour. Ce sont les riches qui ont fichu la Grèce dans le trou. Il est logique qu’ils paient pour l’en sortir et non pas ceux qui n’ont rien à voir avec les combines du grand capital. C’est le moment. Les banques sont fermées et les avoir bloqués en Grèce. Même si certains gros magots sont déjà en Suisse, il doit rester de quoi payer le FMI.

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Une sortie de l'euro apporterait-elle plus d’avantages? Les effets d'une dévaluation d’une nouvelle drachme qui s’en suivrait, sont connus par avance. D'un côté, cela élèverait le prix des importations, et donc dégraderait le solde extérieur et appauvrirait les habitants. De l'autre, cela accroîtrait la compétitivité des secteurs exportateurs. La combinaison de ces effets donnerait lieu à ce que les économistes appellent la courbe en J. Il paraît difficile de voir comment la Grèce pourrait, dans ou en dehors de l'euro, éviter un défaut sur sa dette.
Fais payer les riches camarades Tsípras, voilà ta solution ! Du reste, tu n’as pas le choix, il n’y a plus qu’eux qui le peuvent, et pas seulement en Grèce.
Ce qui serait assez drôle. Puisque la dette grecque est presque aux trois quarts composée des apports de particuliers. Certains paieraient des dividendes… à eux-mêmes !
Bien sûr, de la gauche rosée à la droite nationaliste, la Belgique est aux antipodes de cette proposition. Aucun média n’en pipe mot, tu penses, les grands du circuit s’ondoient à la côte d’azur. Les journaux cherchent des Vénus callipyges à mettre à la Une, à côté du vainqueur de l’étape du jour. Qui chercherait une morale ?
La Grèce fait les frais d'une règle d’il y a bien longtemps de Thucydide : les forts font ce qu'ils veulent, les faibles doivent leur céder.
Et si les forts n’étaient pas ceux que Thucydide croyait ?

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