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Un nouveau génocide ?

De Gaulle se méfiait de l’OTAN. Il fallut attendre Sarkozy pour que la France rejoigne le Traité. Quant à la Belgique, n’en parlons pas, sa politique extérieure a toujours été celles des États-Unis et il va de soi que Charles Michel y adhère à 100 % !
À la fin de l’URSS, une certaine gauche européenne s’était posée la question de son utilité. Et en effet, l’OTAN pointait toujours ses canons et ses fusées du côté de l’Est. C’est à se demander si cette persistance d’une méfiance qui n’était plus de saison n’a pas poussé Poutine à sa politique de méfiance à l’encontre de l’Europe ?
En élargissant l’Alliance à la Turquie, nos américanolâtres défendirent le principe d’une protection sur notre flanc Sud des incertitudes futures, suite à l’appropriation par l’occupation d’une partie de la Palestine, par Israël et ce depuis trente ans de guerres et de paix armées alternatives.
Les tensions au Nord de l’Afrique après la bêtise de Bush d’envahir l’Irak, la fin de Kadhafi, les remous en Égypte et en Tunisie, tout enfin nous recommandait de rester groupés, de sorte que l’OTAN recommençait d’avoir une utilité pratique comme au temps de la guerre froide, d’autant que la Crimée, territoire ukrainien annexé et le Donbass, hors de l’OTAN, donnaient des inquiétudes aux pays du Nord, à la sécurité garantie par l’alliance.
Voilà plus de deux ans que s’est formé un État Islamique à cheval sur la Syrie et l’Irak qui a récupéré des armes stockées par l’ex armée de Kadhafi. Et voilà plus de six mois que l’on dénonce la complicité de fait de la Turquie avec cet ensemble composite issu des combats contre le dictateur Syrien. Le martyr de Kobané, la ville kurde à la frontière turque, sauvée par les Kurdes, alors que des tanks turcs massés à la frontière, des officiers regardaient le massacre à la jumelle sans intervenir, reste gravé dans les mémoires. Trafic d’essence, de devises et surtout transfuges de jeunes européens transitant par la Turquie pour venir renforcer l’armée de Daech, de la part d’un pays de l’OTAN, sans que les USA élèvent le ton, cela parut bizarre. Et pourtant quand on considère l’insistance du gouvernement d’Obama pour que l’Europe accélère l’entrée de la Turquie en son sein, un pays, dont les neuf dixièmes du territoire sont au Moyen-Orient et malgré l’opposition d’une grande partie des Européens, il y a de quoi surprendre !
On a aujourd’hui la réponse.
Les USA conduisent leur politique à leur manière et choisissent les alliés qu’ils veulent. L’OTAN n’est qu’une machine d’entérinement. L’Europe sans armée propre est une carpette sur laquelle Obama s’essuie les pieds. Mieux, les américanolâtres ont répondu présent et contresigné la honteuse collaboration du président turc qui la conditionnait de la destruction du PKK, avec lequel il était pourtant en négociation de paix. Nous allons donc signer sous le paraphe américain et considérer la résistance kurde comme une action terroriste, au même titre que Daech.
C’est égal, nous avons dénoncé le génocide arménien de 1915 et cent ans plus tard, nous collaborons avec l’infâme Recep Tayyip Erdogan qui rêve d’un nouveau 1915 !

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Vingt millions de Kurdes vivent dans un territoire « offert » à la Turquie quand on a découpé cette partie du Moyen-Orient, au temps « heureux » ou l’Angleterre et la France fixaient les frontières à la règle et au compas, là où ils avaient leurs colonies. Tant pis si des villages étaient coupés en deux et des ethnies séparées.
Et voilà ce qu’on appelle des terroristes aujourd’hui, des gens qui combattent comme nous, le monstrueux Daech et qu’on massacre par derrière avec le soutien de l’OTAN !
S’il y a bien une population qui mérite une patrie, c’est bien elle.
Je ne suis pas loin de penser qu’en accord avec la Turquie, nous avons créé Daech et que ce monstre nous échappe. Le plus drôle c’est qu’il est bien capable de réussir !
L'utilisation de la base d'Incirlik (sud) aux avions américains qui bombardent l'EI en Syrie et en Irak, vaut-elle le prix d’un nouveau génocide qui se prépare ?
Ahmet Davutoglu, le premier ministre turc l’a dit à la télévision d’Ankara à propos des Kurdes "Nous allons continuer notre combat (...) jusqu'à ce que nous parvenions à un certain résultat... c'est soit les armes, soit la démocratie".
Question, si les Turcs veulent que les Kurdes déposent les armes avec quoi vont-ils se défendre contre Deach ? Comme on connaît l’esprit nationaliste turc, une fois désarmés, qui dit que les Kurdes ne vont pas passer à la casserole comme les Arméniens en 1915 ?
L'Otan doit se réunir mardi à Bruxelles pour évoquer la situation sécuritaire en Turquie. On signale à Charles Michel que le baisemain à l’égard de ses grands alliés américains ne se fait plus.

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