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C’est pas la chtouille !

Non, la démocratie ne se refile comme ça. Néanmoins, d’aucuns disent que c’est une maladie honteuse, comme l’autre !

Pas que Belgarum principis intelligentsia qui sombre dans la connerie à propos de la démocratie ! Le plus déconnant est américain, c’est W Bush. N’avait-il pas déclaré qu’il suffisait de casser le régime de Saddam Hussein en Irak pour qu’aussitôt une démocratie exemplaire naisse d’une tyrannie, avec le soutien du GI moralement correct pour le mental et du dollar pour le commerce ?
Plus de dix ans plus tard (Bush c'était en 2003), on voit la prophétie évangéliste toucher le fond avec l’État Islamique. Mais, pardon… la Belgique ne s’encombre pas d’exemples fâcheux. Elle y croit toujours dur et ferme, une foi de bûcheron « notre démocratie, c’est la clé universelle qui ouvre toutes les portes, émancipe l’homme de la rue et assure l’égalité ipso facto entre les couches sociales » !
Les Marines et l’OTAN en missionnaires des temps modernes, si c’était le cas, ça se saurait.
Pour que l’Européen se sente bien dans un régime épatant, permettant l’épanouissement des gens, il faudrait trouver vite fait du boulot pour tout le monde, bien le payer et respecter l’environnement, avant de s’en aller vanter les douceurs du régime parlementaire, exclusivement réservé à l’heure actuelle au bonheur de quelques démiurges professionnels.
J’ai beau me creuser la tête, en quoi notre « art de vivre ensemble » est-il supérieur à tout autre système ?
L’idée de s'en aller corriger le monde, n’est-ce pas déjà une « folie à nulle autre seconde » écrivait Molière au XVIIme siècle et en même temps une contradiction ?
Quel est le modèle politique capable de résoudre ce dilemme chez l’Homme, bien en peine de concilier le bonheur de tous avec le bonheur de chacun ?
Sur quels « champs » (j’écris comme Bourdieu) s’appuie-t-on philosophiquement pour décréter que notre modèle est d’essence supérieure et par conséquent universel ?
La République de Platon n’est pas comparable dans son esprit au CAC 40 de la nôtre.
La Révolution de 1789 a conduit à l’Empire après Thermidor. D’après nos penseurs, elle se serait affinée jusqu’à la Révolution industrielle, pour devenir sous Badinguet le grand ancêtre de celle que nous « chérissons » encore. Comme si elle n’avait pas conduit à la société bourgeoise survivante de la grande époque coloniale et pour le compte de laquelle les porte-avions américains sont allés ruinés les Nations hostiles à la démocratie, qu’elles le sont encore et ont même considérablement renforcé leur opposition à cette prétendue fleur des pois !

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Les pays réputés démocratiques font croire à ceux qui n’ont pas la chance d’être leur propre souverain, que nous faisons les lois, que nous sommes tolérants, que nos mœurs sont douces, nos traditions fortes et respectées, que nous nous arrangeons pour lever des impôts équitables afin de soutenir les citoyens les plus pauvres !
La réalité est cruelle. Nous n’avons pas été suffisamment intelligents pour mettre dans des postes clés des citoyens conscients que servir les autres, c’est d’abord une vocation altruiste et non pas un métier. J’avoue que les choix sont difficiles et que le suffrage universel qui consiste à produire des élus qui ont des vingt-cinq ou trente ans de services représentatifs est en soit un vice rédhibitoire. La professionnalisation de nos représentations a été la faute la plus lourde de conséquence que nous ayons pu commettre.
Par l’abandon successif de nos droits, nous avons perdus les moyens de contrôle et permis la construction d’une hiérarchie politique qui nous échappe et conduit à faire que la démocratie sera un moyen d’élever une catégorie de citoyens aux meilleurs rangs de la bourgeoisie.
Dans l’illusion plus que dans la réalité du pouvoir par le peuple, comment restaurer la place des autres, c’est-à-dire, le voisin, l’ouvrier d’usine, le pensionné, le chômeur, tous plus ou moins abandonnés des pouvoirs que notre légèreté a permis ?
Quand nous aurons trouvé des solutions à ces problèmes, peut-être sans vouloir l’imposer que notre modèle démocratique sera alors approprié à séduire d’autres peuples.
En attendant ce grand jour, on est prié de la fermer. Nos conseilleurs rasent gratis, un révolver dans la ceinture et une caisse obligatoire au coin de la rue.

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