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La Bannière étoilée au vent !

Ce n’est pas à cause de sa belle gueule de gagneur sur le retour, que Trump a sorti tous ses adversaires républicains pour affronter le camp en face. Malgré son allant naturel pour tâter de la croupe des belles américaines, ses énormes bêtises et sa grossièreté de milliardaire, il a toujours un matelas de chauds partisans.
Les Etats-Unis ne vont pas aussi bien que nos américanolâtres belges, fous de la Silicone Valley, le prétendent. Ne nous fions pas aux apparences du beau redressement après le sale coup de Lehmann Brothers. Ces élections entre un détraqué sexuel et une vieille routarde de l’establishment en témoignent.
Bien sûr, les USA sont dans leur septième année de croissance avec un taux de chômage qui ferait réélire François Hollande en France, plus ou moins 5 %. Dans le pays du dollar roi, à Wall Street on se frotte les mains. Avec un tel bilan, Charles Michel, de premier ministre d’un pays banqueroutier, passerait pour un fin stratège. Le MR serait gonflé à bloc.
Tout ça n’est qu’apparence, poudre aux yeux, comme savent si bien le faire les représentants d’une démocratie de carton-pâte payés pour faire croire aux pauvres qu’ils n’ont pas besoin de s’inquiéter, que tout ira mieux demain.
Une sourde anxiété, comme un brouillard sur la plaine, persiste. L’Américain des rues est semblable à son homologue Européen. La mondialisation, l'immigration et l'innovation laissent en suspens des interrogations qui ne trouvent pas de réponse. La montée des inégalités a pour conséquence une progression plus lente des revenus bas et moyens. Les groupes industriels recherchent les occasions de faire repartir à la hausse une productivité qui stagne. Ils se heurtent au même dilemme que dans le reste du monde : supprimer le maximum d’emplois par la mécanisation à outrance ou faire faire la même chose par des bas salaires, de plus en plus bas ? C’est la combinaison des deux qui s’emballe et détruit chez les travailleurs et les chômeurs l’estime qu’ils conservaient du capitalisme, diminuant d’autant la crainte qu’on leur avait insufflée du socialisme, dès la fin de la deuxième guerre mondiale.

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Les explications de l’économie américaine dans les revues des « spécialistes » sont les mêmes que celles que vous trouvez dans vos journaux habituels : le bonheur, c’est pour bientôt. La réalité est plus cruelle. Il faut chercher ailleurs que dans les kiosques pour la trouver. Le revenu moyen (la tranche de revenus supérieure additionnée à la tranche inférieure, la somme divisée par deux) est plus bas que ce qu'il était avant la crise financière : 56.516 dollars en 2015 contre 57.423 en 2007 et 57.909 en 1999.
Cela signifie que la moitié des Américains n'a connu aucune amélioration en seize ans et a même un pouvoir d'achat légèrement inférieur, malgré le sursaut phénoménal de 5,2% enregistré entre 2014 et 2015, due à la chute des cours du pétrole.
Ce qui s’améliore aux States, comme chez nous, ce sont les revenus les plus hauts. Inutile de dire qu’avec le cirque comme il est parti, peu de gens en profitent.
On ne va pas faire un cours d’économie sur un blog, mais la courbe de Phillips (le rapport entre chômage, salaire et inflation) est en train de disparaître en Amérique et en Europe. Nos petits voyous largement payés comme ministres se répandent en lamentation sur le fait qu’il vaut parfois mieux être chômeur qu’avoir un emploi. Mais c’est parce que l’économie actuelle fait un tel dégât dans les salaires qu’ils descendent au point d’être à égalité avec le minimum vital accordé chichement aux chômeurs. Et ça, ils ne le disent pas.
Pourquoi les salaires ne réagissent-ils pas ? Parce que les chiffres du chômage sont beaucoup plus élevés que les organismes officiels les déterminent.
Tout à fait pareil aux Etats-Unis. N’ayez crainte, ce parallèle avec l’économie européenne est la bonne méthode. Elle consiste à nous mettre les pieds sur terre et rappeler que c’est celle de la mondialisation. Je ne vous égare pas.
La situation économique que va laisser Obama est pire que celle que laissa Reagan à son successeur ! Charles Michel fera exactement pareil, par rapport à Di Rupo.
Des derniers chiffres : le taux officiel de pauvreté à 11,3% de la population en 2000, s'est établi à 13,5% en 2015. Le pays comptait 43,1 millions de pauvres l'an passé, record absolu depuis 50 ans. Pendant ce temps, des entreprises vivent au-dessus de leurs moyens en distribuant plus de bénéfices qu'elles n'en font à leurs actionnaires, 123 % en 2015 ! (Elles puisent dans leur réserve, mais jusqu’à quand ?)
La croissance du PIB sera à peu près de 1,6 % cette année. Pour les USA, c’est peu.
On sait comme nous autres européens courons après cette croissance. Obama est logé à la même enseigne.
Voilà des chiffres, des dates, des faits. On dit que l’Amérique est pionnière et que ce qu’elle vit, nous le vivrons. Avant, on en était chaviré de bonheur. En 2016, il n’y a plus que le MR et les partis flamands pour trouver ça merveilleux !
Quand nous sombrerons, nos libéraux chanteront l’hymne américain « The Star-Spangled Banner » en montant dans leurs canots ; tandis que nous mettrons les gilets de sauvetage que les malheureux venus d’Afrique auront laissé sur nos plages.

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