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La cata en Catalogne.

Une fois de plus, le troisième larron entre l’électeur et son mandataire, le pouvoir économique, aura pris parti dans une crise. Cette fois, c’est la catalane !
Sans aucun mandat, depuis des mains anonymes et relayées par les médias dans le public, des banques, des entreprises industrielles ont, à grand renfort de publicité, claironné qu’elles vont quitter Barcelone. Madrid applaudit. Mariano Rajoy, en toute hâte, décrète des facilités aux entreprises qui sortiront de cette Région en sédition.
La Commission européenne relaye le pari monstrueux. Ces messieurs espèrent que les Catalans vont lever les bras. L’affaire est entendue. Le caudillo a toujours raison, même mort ! J-C Juncker parle de l’euro comme de son euro. Divorcés de Felipe VI, pas touchent à l’euro ! La Commission de Bruxelles parle d'incertitudes financières pour des clowns du genre catalan.Elle les prévient que les gugusses en Grèce ont des taux tels de remboursement de la dette, qu’ils ont dû vendre le Pirée aux Chinois.
Mais quelle honte à entendre ces discours !
Ce pouvoir économique dont on voit les effets depuis toujours sur la démocratie, fait la preuve que l’argent dans cette société est le dirigeant principal.
Le reste : citoyens, organisateurs du social, élus à tous les niveaux sont des infirmes sans l’accord du parti des partis.
Le plus fort c’est qu’ils ne s’en cachent pas, mieux Macron, Michel, Rajoy s’en félicitent ! Il faut dire qu’ils sont quelques-uns à avoir la clé du coffre.
En Catalogne, comme en Région liégeoise, le citoyen n’est qu’un imbécile, les mandataires des truqueurs ou des impuissants et la démocratie, une foutaise !
Bien sûr que cela ne date pas d’hier, on le savait avant le Traité de Lisbonne. À Liège, on le sait depuis que John Cockerill a eu ses entrées dans le château d’été du dernier Prince-Évêque à Seraing, c’est dire si ça remonte ! On était tellement gênés, qu’on a fichu le pont devant, pour plus voir ça !
Bien sûr qu’on n’en est pas dupe.
Mais pourquoi tout ce cirque, cette emphase, ces mots qui sonnent aux oreilles comme des clairons sur des lèvres patriotes, comme si on ne savait pas les pommes cuites.
En plus, ils nous prennent pour des cons !
Les partis du consensus, ce sont les partis des banques, des affaires, du pognon roi. Ils sont de la droite à la gauche, les faire-valoir d’un ordre qui n’est même pas celui qu’on nous vante dans les écoles, que nos chefs exaltent à la fête nationale. C’est tant pis…
Le PTB veut-il se faire manger ? On va les voir aux mamours derrière Hedebouw quand il aura gagné les élections, les banquiers offrant un compte illimité, Di Rupo payant de sa rondelle s’il le faut, mais à une condition : collaborer à la construction du bel édifice !
On adorerait qu’il entre dans la grande troupe des résignés, pour faire la seule politique de l’obéissance à l’État, à la banque, aux lobbys, aux commerces, à Trump et même à la famille Frère.
La crise Catalane devrait tout de même faire réfléchir les Insoumis, la gauche de la rue, la FGTB, les grandes gueules, les « tu vas voir quand je prendrai le bazar en main » (celui-là ne parlait pas de son chibre, mais du fouillis sur le bureau de Borsus).
La collaboration avec les gens du consensus, c’est d’abord et avant tout, les effets de manche pour glorifier l’admirable régime, les traditions et les toilettes du MR, récurées par la femme de ménage au salaire ridiculement bas, la routine quoi...

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Même si un jour dans cette Europe, une Région pouvait aligner 100 % de votants en faveur d’une indépendance qui serait en contradiction avec des intérêts du fric, depuis la petite agence du coin, jusqu’au gros machin d’une capitale, tout le monde serait contre en vertu de… la démocratie !
Aucune Région ne serait capable de résister.
Ce n’est même pas une interrogation : c’est un fait !
Alors, vive les élections, les grandes voix, la démocratie et le régime en place.
C’est d’autant plus admirable que cela ne sert à rien !
Pour faire du chambardement une réussite, il faut le feu vert de la banque.
La Catalogne, la Flandre, la Corse, et Zanzibar en cadeau, ce n’est pas la peine d’insister.
Un qui l’a compris, parce qu’il aime le fric, les belles situations, et l’art de se faire mousser sur le parvis de l’Hôtel de Ville d’Anvers, c’est Bart De Wever. Voilà qui tombe bien pour lui, il déteste les pauvres, les assistés, les vieux, les infirmes, parce que, d’une manière ou d’une autre, ces gens-là prennent un peu de son pognon, alors il se hérisse dès qu’on touche à son grisbi. Il n’est pas le seul. Des tas de super démocrates sont dans son cas.
Allez, organisez des grèves, fichez le bordel si vous en avez envie. Tout finit par s’arranger entre gens raisonnables, les super démocrates s’en foutent !
N’avons-nous pas tous un compte en banque ? Ne sommes-nous pas tous « intégrés » ?
Alors, contentez-vous d’une démocratie en trois parties. Les deux premières, c’est pour le cinéma, la parade des tickets sur la 5me Avenue, le prodigieux amour que nous devons tous à ce bijou qu’est la patrie et que nous ne chérissons pas suffisamment. La troisième, circulez, il n’y a rien à voir. C’est une affaire d’hommes, derrière des bureaux et des réunions secrètes, là où bat le cœur du système.
Celui qui ne comprend pas cela, la mort sociale et peut-être la mort tout court l’attendent.
Alors, vive Barcelone, c’est crâne quand même d’essayer, et c’est un mort-social qui le dit.

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