« La logique de classe. | Accueil | Dokter Haat et Mister Theo-Jekyll. »

Oufti ! to po Lîdge.

Cette chronique n’est destinée qu’aux Liégeois.
Me voilà tombé dans la soupe électorale en lisant quelques bribes et morceaux des partis dans l’ambition de diriger la ville.
Vrai paysan du Danube, je me disais quand bien même le PS au pouvoir actuellement va faire savoir qu’il est encore un parti de gauche et qu’il va chercher des alliances avec écolo et le PTB.
On ne peut pas s’allier aujourd’hui en 2018 avec des gens toujours aveuglés par l’orthodoxie économique au point que dernièrement, l’un d’entre eux, faisait encore la leçon à JC Juncker sur la rigueur d’un parcours pas assez libéral à son gré, alors que toutes les coalitions le trouvent trop à droite !
Eh bien ! je me trompais. Pour sauver son emploi, si je puis dire, Willy Demeyer a choisi une possibilité de cohabitation dans la gestion de Liège avec madame Defraigne, dont on sait la capacité non négociable d’affirmer ses règles en matière d’économie libérale.
Franchement, faut-il que les électeurs socialistes comptent pour peu de choses dans des calculs de majorité qui mélangent à ce point les genres ?
Ou alors, confirmant la poursuite de la dérive amorcée par Spitaels et aggravée par Di Rupo, le PS poursuit son cheminement dans une voie libérale où il essaie d’entraîner des électeurs déboussolés.
Dans trente jours à peine on aura délayé les couleurs dans les urnes. Donc on ne sait rien encore des possibles combinaisons pour des teintes composées.
Et si les socialistes liégeois font déjà du pied à Christine Defraigne, c’est que dans leur esprit même si une majorité PS-Écolo-PTB était possible, ils choisiraient le MR et le CDH, par détestation pour la gauche, ou plutôt par détestation pour un parti plus à gauche qu’eux, pour tout autant qu’on considère toujours le PS comme de gauche.
Cette détestation, quasiment quérulence expresse pour plus à gauche qu’eux, ne date pas d’hier, lorsque les communistes étaient encore capables d’aligner quelques échevins à la ville, le PS préférait encore les combines avec Destenay, qu’avec les ouvriers du PC.
La seule explication possible tient dans la volonté de ne rien changer. Le PS à Liège veut durer et pour rester présent, il a choisi de ne rien faire qui soit de nature à déranger l’ordre des choses qui tient à la promotion du commerce et des bonnes affaires, animation du centre quand ça va bien, camouflage des vitrines vides, comme au passage Lemonnier, par la publicité ou par l’extension momentanée en vitrine seulement des collections du commerçant voisin, quand ça va mal. Pour le reste, que la population se débrouille la misère étant repoussée au bout de la rue Féronstrée ou de la rue des Récollets à la rue Porte-aux-Oies, en Outremeuse, comme du côté de Droixhe, du fond de la rue Du Moulin à la rue Defrance.
Le discours n’est pas chrétien, mais il inclut Dieu implicitement « Que chacun se débrouille et Dieu reconnaîtra les siens », en l’occurrence, c’est l’image même du système économique dont on vantera jusqu’au bout, c’est-à-dire sa disparition, les « bienfaits » et les « espérances qu’il nous donne ».

1gert2i.jpg

Cette vision dispense le PTB de réfléchir à ce qu’aurait pu être une collaboration avec un PS encroûté dans le bourgeoisisme. Sauf extraordinaire sursaut de la population, il se serait retrouvé en coalition minoritaire avec un PS toujours aussi dominateur.
C’est une alliance qui ne sera possible qu’en inversant les rôles, peut-être dans une prochaine législature. Et encore, le danger de dilution dans un rose pastel sera toujours aussi grand, tant que les gens ne seront pas majoritairement convaincus qu’écologiquement et économiquement le système libéral a fait son temps et qu’il ne répond plus aux exigences actuelles des populations et du climat.
Les valets de la société Rossel à Liège ne s’y sont pas trompés qui dans la Meuse tournent autour de deux possibilités : Willy Demeyer, s’il rempile comme bourgmestre, aura-t-il Christine Defraigne comme Première échevine ? Remplacera-t-il le CDH en place depuis des années, à savoir Firket ?
Quelle perspective exaltante que le remplacement d’un CDH par une MR !
C’est vrai que Firket est particulièrement antipathique et que Christine Defraigne l’est moins pour certains dont je suis, parce que c’est une femme ; mais quand même, quelle différence d’aller de Charybde en Sylla ou de Sylla en Charybde ?
Depuis la trahison de Lutgen, il doit y avoir venu d’en haut une consigne que se partagent tous les bourgmestres PS, faire payer la trahison au CDH quand c’est possible.
Et dire que Lutgen avait espéré faire un coup pour sortir le CDH de sa descente aux enfers, venant de l’ancien parti chrétien c’est un comble d’y courir !
Qu’importe, les électeurs liégeois doivent se dire que le PS n’attend même plus le résultat des urnes pour s’assurer d’une seule chose importante : que l’emploi principal reste à Demeyer !
Sauf pour lui et quelques élus PS directement intéressés, le reste de la population ne doit pas trouver cette perspective enthousiasmante.

Poster un commentaire