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Détestation

Ce pouvoir libéral déconne. On le découvre complètement asservi à l’amour fusionnel, irréfléchi et pathétique aux États-Unis d’Amérique.
Quoique le maestro de cet asservissement ait son QG au MR, les autres partis ne sont pas en reste. Cette américanolâtrie est irrémédiable et sans issue. Le lieu commun majeur : l’Amérique peut tout se permettre, parce que c’est l’Amérique ! On ne sort pas de ce non-raisonnement. Il est parfaitement inutile d’envisager l’ombre d’une politique indépendante. Ce seul conditionnement règle tout. C’est inutile de raisonner, de faire appel au bon sens.
L’Amérique, telle qu’elle est discutée au parlement par les politiciens, les universitaires et les médias, est un fantasme, le monde de Disney agrandi à un pays.
Hedebouw (PTB) était bien naïf à la Chambre, de parler de cet amour déraisonnable, dans l’espoir de faire revenir les esprits divaguant, à un plus juste équilibre. Mais comment raisonner des illuminés, par ailleurs déjà loufoques dans les structures mêmes de l’État belge ?
Plus la politique US se mêle de ce qui ne la regarde pas dans le monde, plus les responsables politiques communient avec ce pays, laissant à la vue de tous, les illusions dont ils se parent, dans des ahurissants spectacles, comme l’achat des avions de chasse Lockheed Martin – déficiences matérielles, problèmes dans les logiciels, lacunes diverses – et l’acceptation des sanctions en cas de commerce avec des pays sur lesquels l’Amérique à décréter l’embargo ! Sophie Wilmès et Alexander De Croo en raffolent. Leur amour est à la limite de l’orgasme.
Notre déchéance morale provoquée par ce géant hostile, excite les démagogues qui colportent des illusions et des fantasmes dans leur adoration béate.

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Le fait que les USA ne soient plus une démocratie a fortement influencé pour que nous ne le soyons plus. L’effondrement des institutions démocratiques correspond tellement bien à ce que le libéralisme européen nous inflige depuis dix ans, qu’on a peine à croire que les lois soient prises en Belgique, plutôt que de venir directement du bureau ovale de Washington.
L’Amérique est en phase terminale et nous y entraîne aussi. À cause de cet État, nous ne savons plus qui nous sommes, ce que nous sommes devenus, ni comment les gens de l’extérieur nous voient.
Nous voilà déjà cheminant dans un remake de la guerre froide avec Poutine, bientôt en conflit ave la Chine en soutient de celui que prépare l’Amérique.
« Le résultat d’une substitution constante et totale du mensonge à la vérité factuelle n’est pas que le mensonge sera désormais accepté comme la vérité et la vérité diffamée comme un mensonge, mais que le sens par lequel nous prenons nos repères dans le monde réel – et le camp de la vérité contre le mensonge fait partie des moyens mentaux pour atteindre cette fin – est détruit », a écrit Hannah Arendt à propos du totalitarisme.
Quelle idée saugrenue d’avoir suivi les bourgeois bien libéraux et MR, dans un système qui ne nous convient pas.
Cette Amérique détourne notre énergie vers des débats inutiles et une activité politique stérile. Elle nous invite à placer notre foi dans des élites dirigeantes qui ne feront rien pour arrêter l’écocide. Elle nous fait accepter des explications grotesques, qu’il s’agisse de blâmer les Russes, de critiquer les travailleurs sans papiers ou d’accuser le peuple de notre déclin économique. Nous vivons dans une culture inondée de mensonges, les plus dangereux étant dits à voix basse, comme par exemple l’Amérique nous a libérés de l’Hitlérisme, en gommant les vingt millions de morts russes et la prise de Berlin par l’Armée Rouge.
L’Amérique, fondée sur les horreurs de l’esclavage, du génocide et de l’exploitation violente de la classe ouvrière, est un pays défini par l’amnésie historique. Le récit historique populaire est une célébration des vertus fictives de la suprématie blanche. L’optimisme sans faille et le plaisir de se délecter des prétendues vertus nationales obscurcissent la vérité. La nuance, la complexité et l’ambiguïté morale, ainsi que l’acceptation de la responsabilité des holocaustes et des génocides perpétrés par les esclavagistes, les colons blancs et les capitalistes, n’ont jamais été à la hauteur du triomphalisme américain. « Les illusions de la force et de la santé éternelles, et de la bonté essentielle des gens – ce sont les illusions d’une nation, les mensonges de générations de mères de pionniers », a écrit F. Scott Fitzgerald.

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