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28 février 2013

Le corrompu et le clown.

Comme d’habitude, les commentaires de nos journaux des événements de l’union Européenne, sont en-dessous de tout et indignes d’une presse d’information. A croire qu’en-dehors de notre contentieux franco-flamand, rien ne nous intéresse.
Il est vrai que nos journaux n’ont plus les moyens d’entretenir des correspondants à l’étranger. L’information provient toute mâchée des agences de presse. Seul inconvénient, ces Agences distribuent « la bonne parole ». Si elle n’est pas d’évangile, elle n’en est pas moins à prendre ou à laisser. Jusqu’à présent, tout le monde prend !.
Nous sommes trop occupés de la soupe intérieure. Nous ne voyons pas que, ce qui bouge en-dehors de nos frontière, peut être expliqué d’une autre manière que celle des Agences, à qui nous délivrons quasiment un blanc-seing.
Empêtrés dans nos définitions sur le populisme, nous nous trouvons nous-mêmes empêtrés dans toutes les formes possibles de populisme et ce de la part de TOUS les partis politiques, pour esquisser – par exemple - un semblant d’analyse des élections italiennes de ce week-end.
Il est trop facile de renvoyer dos à dos Berlusconi, l’homme de la corruption et du pouvoir par l’intrigue et l’argent et Beppe Grillo, nouvelle figure de la gauche italienne. Leur seul point commun : ils se sont fait connaître tous les deux par la télévision.
Le corrompu et le clown sont, d’une manière ou d’une autre, les stars du système.
Belle configuration de la politique à l’italienne, projection d’avenir pour la nôtre, car, personne n’en doute, nous avons aussi nos clowns et nos corrompus. Surréalisme à la belge, en grattant un peu, nous pourrions même trouver une troisième catégorie : des clowns corrompus !

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Nous aurions donc tort de critiquer l’électeur italien, d’autant que le système électoral y est plus compliqué que chez nous et donc encore plus sensible et perméable. Est-ce aussi la faute de l’électeur italien, s’il y a si peu de choix dans les partis, qu’on risque à chaque nouvelle élection de voter pour un clown ou un scélérat ?
Le Mouvement 5 Etoiles devient le premier parti politique d’Italie à la Chambre, avec 25% des voix, et la troisième force derrière les coalitions de gauche et de droite.
La versatilité du corps électoral montre bien le désarroi du citoyen italien !
Par son refus d’alliance avec les partis de la composante habituelle pour un gouvernement centre-gauche, Beppe Grillo amorce un constat qui accable la social-démocratie, comme de Sylvio Berlusconi à Mario Monti la comprennent. Le « clown » élu ne veut plus collaborer avec les tenants de la social-démocratie !
L’Italie ouvre le débat pour la première fois en Europe du fiasco de la politique qui dit oui à l’économie, comme elle se présente à nous, et à laquelle les citoyens disent non !
Ce serait une première en Belgique, si nos gazettes voulaient bien jouer le jeu de la critique et non pas rester scotchées sur la vision du paysage politique belge bloqué sur la social-démocratie, ses principes et ses codes. On pourrait enfin raisonnablement parler de ce qui nous préoccupe principalement, plutôt que des crises cycliques de Bart De Wever !
Evidemment, les médias belges seront les derniers à en convenir, mais avec l’élection italienne un mythe tombe, celui de la collaboration des forces du travail avec le capitalisme mondialisé, pour l’établissement d’une société mixte au pouvoir partagé.
Les élections, malgré les sommes folles dépensées en propagande populiste des partis traditionnels, et pas que dans la zone de l’euro, au Portugal, en Espagne, en Grèce, en Hongrie, en Pologne, en Grande-Bretagne, en Finlande, en Suède, au Chili, en Argentine, demain en Australie et même en Allemagne, les échecs font de la social-démocratie un cadavre en sursis, parce qu’elle ne correspond plus aux aspirations populaires.
La social-démocratie n'est plus le rempart contre le populisme, elle est le fourrier du populisme, elle Est le populisme !
Si les partis traditionnels ne sont plus capables de répondre aux aspirations du plus grand nombre à une vie meilleure dans le sens de la justice et du respect des travailleurs, alors ils sont fichus. Malgré leur propagande, ils trouveront de moins en moins de gens pour adhérer à leur système.

27 février 2013

Oh ! putain… quoi !

Les faux jetons la jouent à l’épate, mais c’est quand même la vente aux marchés d’esclaves, dans ce que nos modernes appellent aujourd’hui un entretien d’embauche !
A la différence que ce ne sont pas les barbaresques qui présentent l’objet, mais l’esclave lui-même qui loue son corps. Quand la pute a dix employeurs dans la journée, l’autre devra s’en farcir un seul ! L’avantage de la pute, c’est qu’elle peut dire à son employeur d’un moment, qu’il l’emmerde. Un autre le remplacera à l’heure suivante. Ce qui rend toute la noblesse au métier qu’elle exerce. Le postulant à l’embauche ne peut pas en dire autant.
C’est que le plus souvent, il n’y a pas d’autre alternative que de se faire embaucher par le sale con qui est de l’autre côté du bureau, qui est la dernière planche de salut, avant de sombrer dans les statistiques du chômage.
Le sale con s’en fout. C’est souvent une femme « chasseuse de tête », psychologue façon « Marie-Claire », Jivaros brevetée FEB, qui doit en voir quarante-cinq avant la pause, pour l’emploi de magasinier-chef. La direction exige du postulant une licence de droit commercial.
Avant les tests suprêmes dont l’entrevue est le clou, comme existe le permis de conduire avant de conduire, existe l’école pour le bien dire et le bien présenter sa gueule.
Les enfoirés qui cornaquent les apprentis à l’embauche, sont là pour distiller la parole qui fait vendre, le look qui fait bander, le langage épuré des belgicismes et des « maroquinismes » glanés dans les écoles faubouriennes et les discothèques. Faut oublier les « nique-ta-mère ».
C’est à peu près ce que la Pompadour, sa cour du Ps et les rustauds des autres partis ont appris dans des écoles plus huppées d’avocats libres penseurs et d’économistes hauts de gamme. Mais eux, c’était pour faire ministre et pas magasinier-chef.
Pour convaincre la mignonne qui vous écoute de ce que vous êtes le meilleur et que ce n’est pas la peine de voir les autres, il est nécessaire - disent tous les prospectus - de bien vous préparer.

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Du caleçon, toujours du jour, à l’haleine fraîche, voilà pour le corps. On a la gueule qu’on a. Courir chez l’esthéticienne le jour avant, c’est trop tard. Rasé du matin, c’est tout ce que le récipiendaire peut faire. Les fringues sombres et de bon goût – enfin le bon goût bourgeois – mais pas trop genre « levée du corps » pompe funèbre, et voilà notre homme prêt pour le marché aux esclaves. Bien sûr, dans la salle d’attente, tous les cageots parfumés au patchouli s’emmerdent avec distinction (il y a des caméras). On en veut à ses ancêtres de ne pas avoir mis un peu de côté, pour faire du yachting entre Monaco et La Napoule.
Les écoles vous préparent à jouer la scène du gars dont le seul intérêt dans la vie est le travail de magasinier-chef. Sans aucun accessoire, vous devez démontrer à la bêcheuse qui s’emmerde depuis une heure à voir les belles têtes de cons qui défilent, que vous n’êtes pas paresseux !
Si vous aviez un marteau dans les mains, un tournevis, mais rien, vous n’avez rien ! Même Jean Dujardin, qui pourtant sait tout jouer, refuserait le script !
Les charlots du cours vous recommandent de miser sur l’enthousiasme ! Comment faire ? Un mec qui ramasse un pain, vous voyez tout de suite, il passe de l’étonnement à la fureur. Mais « faire » enthousiaste ? L’œil qui brille, peut-être, mais pas trop, des fois que la jaugeuse se mettrait à croire que vous iriez jusqu’à la sauter pour l’emploi !
Si vous êtes beau gosse, vous pouvez prévoir, mais avec la tronche du Belge moyen ? Surtout que dans votre curriculum il y a la situation de famille « marié, trois enfants ». Vous voyez le raisonnement de la réductrice de têtes ?
Pour le reste, les naufrages ne se ressemblent pas. La canonnière qui vous bombarde de questions, est rodée à l’exercice. Elle en a une centaine qu’elle aussi a apprise, peut-être dans la même école que vous, si vous ânonnez les réponses, comme elle ânonne les questions, ce n’est pas la peine d’ouvrir la farde aux références. Vous êtes virés avant de débuter !
Et comme c’est pour un métier de merde avec un salaire adapté, qu’avec ça la Demelenne ne saurait pas vivre trois jours, faites le zigoto en faisant rire la daronne. Faire rire, ce n’est pas un truc qui s’apprend dans les écoles. Lisez Richard III et foutez moi la paix, de toute façon, je n’embauche pas.
Ah ! oui, encore une chose, si vous avez à la boutonnière la faucille et le marteau que vous avez achetés à la fête de l’Huma de 2012, enlevez-les ! Rappelez-vous que même le PC n’en veut plus.

26 février 2013

Le beau parcours d’Eliane Tillieux !

On avait le parcours santé, la PS Eliane Tillieux fait mieux. Elle crée un parcours d'intégration des primo-arrivants souhaitant s'installer durablement en Wallonie.
La Wallonie innove « l'Egalité des chances », Bart De wever réplique à Anvers par « l’égalité des chancres ». Les primo-arrivants pour s’installer durablement à l’hôpital devront souscrire à un plan de départ vers leur pays d’origine, quand ils seront guéris !
Et on se demande pourquoi il y a plus d’incurables à Anvers qu’ailleurs ?
Pour Eliane, le parcours concernera toute personne étrangère séjournant en Belgique depuis moins de trois ans et disposant d'un titre de séjour de plus de trois mois, à l'exception des citoyens d'un Etat membre de l'Union européenne, de l'Espace économique européen et de la Suisse.
Bien entendu les familles régnantes du Qatar et des Emirats, les milliardaires russes et même les intégristes américains des sectes baptistes et protestantes seront dispensés du parcours « Egalité des chances ».
On parle ici de la pouillerie internationale de ce que Rocard appelle « toutes les misères du monde ».
Tillieux, comme la tuberculose, syphilis et le SIDA à Anvers, a monté son show en plusieurs phases.
Sa première phase - dite de "premier accueil" - sera obligatoire et comportera une information sur les droits et devoirs de chaque personne résidant en Belgique, un bilan "social" des connaissances (langue française, formation professionnelle, diplômes, etc) et des attentes du candidat, ainsi qu'une aide à l'accomplissement des démarches administratives de première ligne (obligations, accès au logement, aux soins de santé, à la scolarité, etc). A Anvers, c’est la nature des boutons, bubons divers et chancres mous, depuis combien de temps ils sont là et si l’étranger a attrapé la chtouille en Flandre ou le SIDA à Kinshasa.
Qui dit système, dit amende, Tillieux prévoit de tondre les primo-arrivants en les taxant d’amendes administratives pouvant aller de 50 à 2.500 euros en cas de non-respect de l'obligation. Ce que les passeurs et les marchands d’hommes n’ont pas pris, la socialiste Tillieux espère en soulager les poches de ces malheureux.
L’illettré à qui on a brûlé sa case, violé sa femme et tué ses enfants, s’il ne parle pas le français et ne sait pas quand il est né, n’a aucune chance de fréquenter les cours d’éducation civique. Au mieux, on lui donnera une petite somme pour le retour, ainsi il pourra se faire fusiller dans son village d’origine et les mecs qui ont fait le coup boiront à la santé de notre Pompadour, de Rudy de Namur et d’Eliane, ministre des beaux parcours.

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S’il a compris ce qu’on lui veut, le primo-arrivant ne sera pas tout de suite inscrit au parti socialiste et ne fréquentera pas encore les Loges. On lui proposera d’abord une convention de maximum deux ans avec le Centre régional d'intégration. Comment la chose va fonctionner, on ne sait pas. Car pour un apprentissage de la langue française, une formation à la citoyenneté et un accompagnement socioprofessionnel, il va falloir des enseignants. Ce n’est pas la Simonet qui va monter une école spéciale à Esneux dans les locaux de l’office du Tourisme, en prenant sur son temps de ministre.
Il paraît qu’on va faire des modules, sur le temps qu’à l’hôpital d’Anvers la N-VA contrôlera les nodules du cervelet. Donc des modules wallons de citoyenneté seront mis en place. Ce qu’on n’apprend plus dans les écoles aux petits wallons seront inculqués aux primo-arrivants (droits et devoirs de tout citoyen, fonctionnement de la société en général, relations sociales, fonctionnement des institutions publiques).
Nous sommes censés savoir tout cela, rien que par nos gènes.
Je mets au défi nos rhétoriciens de nous faire un résumé du fonctionnement de la société, de parler des relations sociales et de nous faire un cours des institutions publiques.
Pour le coup nos primo-arrivants seront capables, quand ils auront parcouru les « phases » de la branquignollerie ambiante, de nous enseigner ce que la génération actuelle d’ignares sortis diplômés de nos universités, a perdu en cours de route.
Le dernier axe soutiendra l'orientation socioprofessionnelle du primo-arrivant. Des entretiens d'évaluation par nos experts sont également prévus.
Le plus beau est pour la fin. Comme à l’auto-sécurité, le parcours d'accueil en lui-même sera évalué par le gouvernement tous les deux ans.
Napoléon en 1807 avait déjà imaginé ce genre de parcours d’intégration. Il s’agissait, alors, de faire barrage aux Juifs, qui ont pris du galon depuis au point, qu’il ne fait pas bon d’émettre le moindre trait d’humour à leur égard. Napo-le-Grand exigeait qu’ils suppriment de la Torah les incompatibilités avec le droit français afin qu’ils puissent devenir citoyens français.
Le bureau d’Eliane Tillieux, ce sera notre justificatif pour renvoyer le primo-arrivant à son bidonville d’origine.
Ça coûtera beaucoup plus que Bart De Wever à Anvers, mais nous, au moins, on est plus humains !

25 février 2013

Ceci n’est pas une pipe.

On pourrait dire de ce débat du dimanche à la RTBF, que c’est la ronde de la rue qui gronde et des présidents de parti qui répondent.
On n’est pas plus avancé, si ce n’est que la ronde donne bien une image du pays qui tourne en rond.
Qui va sortir du cercle et oser enfin dire ce que tout le monde pense tout bas : ce n’est pas la conjoncture qui est mauvaise, les salaires qui sont trop hauts, c’est le système économique qui ne vaut rien !
Les acteurs du drame social ne sont même pas responsables. Qu’ils aggravent les mesures prises ou délestent l’Etat des obligations qu’ils imposent ; que l’Europe condamne ou qu’elle ferme les yeux, sur l’impossibilité de ramener le défit à un taux de 3 %, contrôler la dette et débuter son remboursement, quelle importance !
C’est le système qu’il faut détruire ou réformer profondément.
Et comme personne n’ose aborder le sujet, le débat de ce dimanche était parfaitement inutile.
C’est la syndicaliste qui a posé la seule bonne question, à laquelle personne n’a voulu répondre : Personne ne peut vivre ici (elle voulait dire sur le plateau de la RTBF) avec 1200 euros par mois. En tous cas, moi, je ne saurais pas, répond madame Demelenne à sa propre question.
Maroy aurait dû enchaîner, saisir la balle au bond, et faire un tour de table, à commencer par Paul Magnette, président du PS.
Pourrait-il vivre avec 1200 euros par mois ?
On voit bien le côté absurde de cette « confrontation » du dimanche. Ce sont ceux qui ne sont pas en situation de gagner si peu et qui ne sauraient pas vivre avec un revenu de 1200 €, qui recommandent l’austérité aux autres, qui les gagnent ou qui en gagnent moins.
On pourrait même aller plus loin et se demander combien de personnes en Belgique gagnent ces 1200 € ? On serait bien surpris de la réponse. Le gros des citoyens va chercher à peine dans les 1000 €.
Si Madame Demelenne a été franche d’affirmer ce qu’on savait déjà, puisque le salaire de la patronne de la FGTB est 4 à 5 fois supérieur, comment peut-elle côtoyer des membres de son syndicat qui ont un salaire pour vivre, certains avec femme et enfants, si inférieur, alors que ce sont eux qui font le sien ?
Ce n’est pas si idiot d’écrire cela, parce que cette réflexion est aussi valable pour la brochette des gens de pouvoir dont Maroy aime s’entourer !
Pour le reste, allonger ou non la sauce et chercher avec Lutgen (CDH) la bonne place du curseur, qu’est-ce ça fait ? La réalité n’est-elle pas dans ce chiffre de 1200, que le curseur à la Lutgen ferait descendre à 1150 ou monter à 1250, selon les mesures qui seraient prises. Mais qu’est-ce que ça peut foutre ?
Tiens, Maroy aurait pu demander si 1250, voire 1300 suffiraient à Demelenne et aux autres ? Sinon, quelle somme faudrait-il à ses loustics pour vivre, puisqu’ils ne le peuvent pas avec ça ? Par exemple si Charles Michel nous dit qu’avec 5.000 €, ce ne sera pas la misère, il peut rendre à l’Etat le surplus, Paul, et les autres aussi. Rien que sur le plateau, on tournerait à plus de cent mille euros par mois de trop perçus. Ce serait autre chose que d’affamer les gens !
Tout de suite après ce sommet de l’inintéressant, la speakerine des infos commentait l’impact des mesures de la nouvelle réglementation du chômage.
Ces gens qui prêchent pour une juste distribution des efforts, afin de ne pas casser la possibilité d’une croissance fragile et de laisser aux populations leur rôle de consommateurs, auront exclus des allocations de chômage plus de 35.000 personnes d’ici 2015, de 100.000 à 150.000 verront des diminutions progressives de leurs allocations et 1/3 des allocataires seront touchés. Ici, on ne parle plus de 1200 euros, mais des allocations entre 200 et 700 euros !
Alors, c’est comme si on discutait avec l’empereur de Byzance de la nature des anges, s’ils ont un sexe, etc. alors que les guerriers de Soliman sont au pied de la muraille de la ville.
Ces débats du dimanche sont surréalistes.

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Dans le fond, Maroy et Gadisseux développent à leur insu, une nouvelle forme d’art belge. Les artistes discutent d’un projet, alors que l’art se fait dans la rue, sous leur fenêtre et qu’ils n’en ont pas conscience, tandis que notre Pompadour évalue avec Albert II le pourcentage que la N-VA va atteindre aux élections de 2014 !
Surréaliste !

24 février 2013

L’insubmersible.

Le Vif publie un « hommage » à Laurette Onkelinx. Le magazine la dit inamovible. Pour être inamovible, elle l’est et on ne peut pas dire le contraire. Elle l’est même tellement, qu’on se dit « mais bon sang, au PS, ils ne doivent pas être nombreux à pouvoir prétendre diriger le parti et le pays ! On voit toujours les mêmes… Ils seraient deux, trois maximum avec le concierge… ».
Ministre sans interruption depuis vingt-et-un ans, on ne voit qu’elle dans les ministères. Sa spécialité englobe tous les genres. Elle est forte dans tout et prudente avec ça ! Jamais en défaut. Même Di Rupo, pourtant difficile, ne lui reproche qu’une chose : elle n’est pas un homme. C’est dommage. Il aurait pu l’épouser.
C’est la militante des premiers rangs. Et encore pas aux extrémités, non, bien au centre. C’est sa place. C’est une centriste du premier rang. Elle a du métier, sans avoir jamais vraiment bossé. Il faut qu’on le sache, s’il le fallait, elle ferait plombier. Il ne le faut jamais, voilà tout.
Elle ne sentait plus Seraing. Son territoire de la conquête, dès qu’elle sut lire les livres d’images, c’était Schaerbeek, une question de feeling.
La section locale constituée de nuls, se morfondait en peignant des calicots de bienvenue. Elle arrive, en impose, commande. Elle est la chef que Picqué attendait pour dégager en 2014. En standby, présidente PS de Bruxelles-ville, lui va. Dès qu’elle entend « présidence » elle prend. Et qui sait, demain, présidente du PS, dès que Paul Magnette aura fait une boulette ?
Tout lui est permis, jusqu’à chanter l’Internationale et lever le poing, ce qu’Elio ne fait plus depuis qu’il est premier ministre, neutralité oblige. Avant non plus, du reste, mais il était déjà premier : le premier président du PS à ne plus lever le poing en chantant l’Internationale.
Son Internationale à elle, ce n’est pas de faire la révolution, mais de faire emballer à la table des puissants, les restes des repas dans des monos d’alu pour ses pauvres. C’est attentionné, non ?
Quant à la pluralité, la diversité, oui, elles sont nécessaires camarades. Elle tient au projet de limiter le nombre de mandats des personnels politiques. Le hic : ils ne sont pas suivis.
Les gens des sections sont trop nombreux à faire artisans et tenir des faucilles et des marteaux. Ils ne valent rien, car ils ont été gâtés par le travail.
Ils ne savent plus très bien où situer la social-démocratie.
Onkelinx n’a jamais détenu beaucoup de mandats. Elle préfère la qualité à la quantité. Un mandat qui paie bien vaut trois mandats qui paient mal. C’est logique après tout.
Le Vif, bien entendu ne voit pas la carrière d’Onkelinx manquer de démocratie. Une star de la politique ne saurait manquer de rien.
Impossible de passer en revue toutes ses qualités. Elles sont considérables. Les meilleures sont celles qu’on ne voit pas. La femme d’Etat qui prend des risques, méprise la carriériste. C’est chez elle un conflit permanent. Elle collabore avec elle-même, c’est la femme d’Etat qui gagne toujours.
L’étonnante collaboration de la carpe et du lapin, entre l’ex sérésienne et le père Ma Gloire de Mons, existe depuis vingt et un ans. Trapézistes sous chapiteau, leur numéro est si au point qu’ils passent d’un trapèze à l’autre les yeux fermés. En maillot, ils sont encore très bien tous les deux. Ils n’ont pas forci, à peine ridés, ils sont parfaits, le public en redemande. La brève carrière d’avocate de la recordwoman d’emplois ministériels, est remarquable. C’est la seule du barreau qui n’a jamais plaidé ou si peu, que ça n’aurait nourri personne. Un seul inconvénient, malgré son zèle à défendre les travailleurs, elle ne sait pas ce qu’est une journée de travail. Pourtant elle pourrait ! Elle reste parfois seize heures à la table de négociation sans dormir.
Comment a-t-elle survécu à trois présidents de parti, écumé tous les emplois dans les ministères, déjoué les pièges à la fois de la sociale-démocratie et des gouvernements forcément plus libéraux que socialistes par les temps qui courent ? …et, en même temps, conserver la confiance des syndicats et slalomer entre l’obligation de jouer le jeu de l’économie libérale et s’alarmer des destructions du social en Belgique ?

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Jacky Morael, le La Rochefoucauld dont les journaux s’arrachent les pensées a dit d’elle « …représenter le bouclier socialiste, protecteur des petites gens ». On l’aurait cru plus fin observateur. C’est mieux, quand il nous dit que, le leitmotiv de la dame « sans nous, ce serait pire », est son fonds de commerce. On retrouve chez Morael, le Chamfort que le monde entier croyait égaré dans La Rochefoucauld !

23 février 2013

Bluette avant saignée.

Montebourg est un ministre qui s’habille « Made in France » pour faire de la publicité afin de promouvoir des produits français.
A-t-il raison ?
Le danger est visible. C’est celui de la toute grande proximité du pouvoir politique et du pouvoir économique.
L’écueil ?
On ne peut pas vanter les qualités d’une entreprise, et l’extraire du contexte libéral et donc on démontre par cette démarche, qu’on est volontaire pour la promotion d’un système qui laisse sur le carreau des millions de personnes, et qui tente par tous les moyens, de se refaire une santé en rognant sur les dépenses sociales. Tout juste joue-t-on les bons offices en faisant les yeux doux au système, au point que l’eau dans son vin ne soit plus que de l’eau au vin.
Pire, en engageant une correspondance avec le patron américain de Titan International, Maurice Taylor, sur la reprise ratée de Goodyear, on se met au niveau de la finance internationale et l’on se dégrade soi-même.
Le ministre a sans doute voulu que son courrier soit publié, si bien que l’autre en a fait autant. Ainsi, on aura droit à tous les poncifs et tout le cynisme du monde de l’argent, est-ce bien malin ? Montebourg ne risque-t-il pas de nourrir un certain extrémisme économico-financier dont la patronne du MEDEF, Laurence Parisot, pourrait tirer les ficelles en faisant croire aux Français que pour rétablir les comptes, ce sont les salaires, les pensions et les assurances santé et chômage qui doivent faire des efforts pour sauver l’entreprise française ?
C’est un peu le même débat en Belgique qui oppose Laurette Onkelinx, vice-Première PS au gouverneur de la Banque nationale, Luc Coene.
Le duel épistolaire qui se joue des deux cotés de l'Atlantique, pourrait être le début d’une prise de conscience des deux bords, à savoir que le modèle américain, imposé au monde entier d’un capitalisme sans entrave et pratiquement sans règle, a montré ses limites et sa préférence à l’élitisme financier. Or, les buts poursuivis en politique, n’est-il pas d’assurer aux populations le confort et le bien-être du plus grand nombre ?
Que se passera-t-il quand les illusions habilement entretenues par les tenants du business se dissiperont par la force des choses et la montée de la misère ?
Le PDG du fabricant américain de pneus Titan International, Maurice Taylor, est clair dans sa démarche. Il croit que son profit passe par la diminution des salaires, la mise à pied sans précaution et sans garantie des personnels licenciés et il appuie cette certitude sur d’autres de façon aussi sincère, à savoir que l’ouvrier français travaille trois heures pour six heures prestées, que les syndicats sont les maîtres du terrain et que lorsqu’on en a assez de prester les trois heures « réglementaires », on fait grève pour en diminuer le nombre !
Je crois Taylor sincère dans la lettre qu’il a envoyée à Montebourg. N’a-t-il pas les droits du détenteur des biens pour le faire ?

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On voit bien que les travailleurs ne peuvent plus dialoguer avec ce capitalisme-là. Malheureusement, c’est celui qui a cours en France, mais encore en Belgique et partout en Europe.
De ce point de vue, les échanges épistolaires entre les deux hommes, ne sont pas qu’un combat entre Valmont et la marquise de Merteuil, quoique pour les sociaux-démocrates et les socialistes aujourd’hui, c’est bien « les liaisons dangereuses » que les protagonistes du drame, Montebourg et Taylor, jouent à la face de l’Europe en lieu et place de deux forces contradictoires qui vont, dans le futur, s’affronter jusqu’à la mort de l’un des deux : soit le triomphe de l’argent par le biais d’une pseudo-démocratie ou le triomphe du peuple.
Il n’y a pas d’autres alternatives.
Et si ce combat n’est pas trop perceptible encore, nous le devons aux partis socialistes d’Europe qui jouent leur va-tout, avant de passer pour traîtres à la cause qu’ils défendent.

22 février 2013

Faites sauter la crêpe !

Le PS belge, avec le nouveau sparring-partner Charles Magnette de sa sérénissime grandeur Elio de Mons, pourrait jeter un œil vers le grand frère français. D’autant qu’Elio en bon « coming man » n’exclurait pas de redevenir tête de gondole boulevard de l’Empereur, si pour lui 2014 virait au cauchemar et qu’on formerait un gouvernement sans lui.
Non pas que Harlem Désir fasse des étincelles rue de Solferino, au contraire, Martine Aubry n’y fichait déjà pas grand-chose, Harlem c’est la quintessence du pire, justement parce que le PS français avec Hollande et ses chefs au pouvoir sont en passe de dégringoler dans l’estime de leur électorat ! C’est un peu ce qui se passe en Belgique, mais comme l’électeur y est placide et lent, le décalage est d’un an.
Or donc, certaines personnalités du PS français se sont inquiétées du succès des poussées « à gauche de leur gauche »
C’est ainsi qu’une vingtaine d'élus ont proposé le mercredi 20 février un "Manifeste de la Gauche populaire" pour la "reconquête" des "catégories populaires et moyennes".
Mine de rien, cet objectif implique déjà la reconnaissance que le PS les avait perdues.
Ces socialistes français veulent se situer entre les sociaux-libéraux du PS et la gauche proto-marxiste.
L’information stipule que « ce courant social-démocrate, auquel participent deux élus écologistes, milite en faveur d'une politique ciblant ce qui fut longtemps "sa base sociologique naturelle".
C’est un peu ce qu’Elio a perdu de vue en se frottant aux libéraux depuis qu’il a fait dériver le parti socialiste belge dans une attitude plus qu’équivoque, confondant le socialisme de la social-démocratie et le libéralisme le plus enraciné dans ses croyances destructrices des acquis sociaux.

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Il faut dire pour sa défense que la presse belge d’une grande veulerie actuelle s’est tout entière livrée au culte du dollar et que cette poussée a évidemment influencé l’électeur, même si celui-ci, noyé dans ses gadgets électroniques et la trouille de perdre son emploi, n’avait pas besoin de ça pour confondre les intérêts de sa banque avec ceux de la Nation.
C’est que, la crise s’aggravant et les autorités économiques et politiques n’ayant pas de recettes, ces messieurs ont eu peur d’une réaction populaire qui les aurait fait basculer de la gloire au cul-de-basse-fosse. Alors économistes, politiques et journaleux à leur solde, ont mis à fond la sono pour étourdir les valseurs et la combine a marché.
Pour un peu, la droite serait nostalgique de l’Ogre stalinien, le couteau entre les dents, pour faire peur à une population qui pourrait les abandonner dans leur course à la réussite !
Manque de pot, la population est simplement désorientée. Elle est comme saoule des coups qu’elle reçoit. Gare quand elle reviendra à elle et distinguera que ceux qui la frappent sont aussi ceux qui la conseillent !
Cette période est transitoire et les « rebelles » du PS français l’ont compris. Parce que c’est le parti socialiste qui va déguster le premier du durcissement de ton pour la liberté d’entreprendre et l’économie mondialisée de marché, quand il faudra faire payer tout ça aux gens.
On le voit bien en France, faute de réalisation sociale, le parti d'Harlem Désir concentre l'essentiel de son énergie sur des réformes sociétales (mariage homosexuel, PMA, droit de vote des étrangers) sur fond de politique d'austérité.
François Kalfon et Laurent Baumel du PS Solferino auraient souhaité une grande réforme des impôts, par exemple, à six mois de débats sur le mariage homosexuel.
Nous en sommes là aussi avec nos grandes réformes inter régions suite aux accords qui découlent toujours des querelles linguistiques et territoriales dont la Belgique est le théâtre depuis cinquante ans.
Elles font de l’ombre à la situation sociale, d’autant mieux que nos fantaisies belgo-flamandes ont un coût qu’on nous cache et qui grèvent tous les budgets qui intéressent directement l’état de pauvreté des habitants de ce pays.
Comme en France, il faut redouter la droitisation au sein même de la société.
Un dernier reportage sur la misère en Grèce, montre la montée d’un fascisme renaissant, au lieu d’une montée de l’extrême gauche. Cette « anomalie » est le pur produit de la propagande des médias pour le système capitaliste qui paie, peut-être un peu trop aux yeux des derniers démocrates grecs, dont la situation est très précaire.
Il est vraisemblable que si la Grèce était sortie de l’Europe, elle serait à nouveau sous la coupe des colonels de sinistre mémoire.
En Belgique, c’est pareil, sauf que Bart De Wever est cantonné chez les Flamands. En Wallonie le raisonnement est inverse et l’extrême droite à peine visible chez les libéraux.
Il n’empêche. Il est grand temps pour le PS de se ressaisir. Ce parti est comme une crêpe, il faut la faire sauter dans la poêle, afin que les militants voient enfin, l’autre face du parti.

21 février 2013

Kroongeheimen « chez le Soir » !

Linkedin.com nous prévient, Patricia Labar est « journaliste chez le Soir ». L’Université catholique de Louvain pourrait, du reste, le confirmer, peut-être avec le chic d’une meilleure préposition, en nous faisant savoir que cette ancienne étudiante bosse « au journal Le Soir ».
Alors quand on est « chez le Soir », il faut bien justifier d’un salaire par un travail. Il n’y a que les patrons pour ne rien justifier du tout et ramasser la mise.
Seulement voilà, « chez le Soir » on ne peut pas écrire n’importe quoi. C’est un journal sérieux, une référence ! Mais comme le sérieux n’a jamais fait vendre du papier et n’a jamais branché beaucoup d’internautes, les patrons voient d’un bon œil un brin de populisme dans chaque numéro.
Oh ! pas n’importe lequel, pas un populisme que Bel Armand assimile à l’extrémisme le plus vulgaire et qui n’est parfois que le cri d’indignation des gens qu’on égorge. Mille fois non, un populisme qui n’empêche pas les gens de sa caste de gouverner l’âme sereine et le front haut, c’est-à-dire un populisme léger, agréable, lorsqu’on est entre soi, même si, parfois, il est entaché de vulgarité. (Il faut qu’il le soit pour toucher un certain public.)
Frédéric Deborsu a ouvert la voie. Pourquoi ne pas raconter d’autres choses croustillantes sur la famille régnante ? C’est l’idéal ! On ne touche pas au monde de la finance, donc on respecte le système capitaliste. En général, les gens du palais n’engagent pas de procédure.
Comme le fou au maïorat d’Anvers, les Flamands ne sont plus les chauds royalistes amoureux de Léopold III qui selon ma grand’mère qui n’est pas journaliste « chez le Soir » imite quand même Linkedin.com en prétendant que Léopold III « a fait avec les Allemands », sans entrer dans les détails de ce qu’elle entend par le verbe « faire ». Enfin, la famille régnante n’est pas titulaire d’un emploi de chef de parti, n’est affiliée dans aucune loge et n’exerce aucun mandat dans un conseil d’administration, si l’on excepte le beau-fils d’Albert qui « fait » (toujours selon ma grand’mère) banquier en Suisse.
Voilà donc Madame Labar tout à fait dédouanée par ses patrons pour produire du populisme léger façon Deborsu. Reste à pêcher l’info d’un autre journaliste (décidément, ils ne pensent qu’à ça !). Elle piquera dans Thierry Debels, branche flamande du licht populisme.
Et que nous dit-il l’animal ?
« …le prince Philippe souffrirait du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. »

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Jusque là, on peut penser que Patricia connait son Deborsu par cœur, pour faire du livre de Debels, un favori de sa table de chevet. Eh bien non ! Elle a découpé un article de Sud Presse pour en extraire le jus et laisser la pulpe. C’est permis, puisque le patron « chez le Soir » est aussi le bonhomme qui peut tout à Sud Presse.
Et que nous dit cet incomparable journal des bords de Meuse que Patricia s’évertue de faire passer par les égouts de la Senne ?
« Thierry Debels ne peut évidemment rien prouver mais il cite « un diplomate de l’entourage du prince » qui avait raconté dans l’hebdomadaire « Story » que le prince Philippe avait sur son ordinateur « une liste de plus d’un millier de livres qu’il avait lus ».
Formidable !
Voilà qu’à présent, un « diplomate de l’entourage du prince » mange le morceau !
La journaliste populiste ne pourra en connaître davantage des secrets princiers.
Il faut, pour faire un article, étoffer d’aussi minces renseignements.
Patricia puise toujours dans Sud Presse… qui a pioché dans Thierry Debels… qui a creusé dans l’hebdomadaire Story… qui a interviewé un diplomate ami du prince.
Et voilà la conclusion de Thierry : « J’ai un ami qui est psychiatre (1) et on bavardait un peu de tout. Je lui raconte que le prince Philippe garde sur son portable la liste de tous les livres qu’il a lus. Il m’a alors expliqué que c’était bizarre, et que c’était très spécifique (sic) aux personnes qui sont touchées par ce syndrome ».
Finalement personne ne sait rien et le psychiatre consulté est trahi par son ami ou est un con comme Thierry Debels.
Je le dis tout de suite, le Prince Philippe du coup, m’est devenu très sympathique et quelqu’un qui met sur ordinateur le fond de sa bibliothèque ne peut être que quelqu’un de bien. J’aurais dû le faire moi-même depuis longtemps, ce qui m’aurait évité de chercher des heures un bouquin de référence.
Je comprends que Béatrice Delvaux ait démissionné ou a été démissionnée du poste de rédactrice en chef du Soir.
Quoique très critiquable, elle était encore trop bien pour « chez le Soir ».
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1. Contrairement à ce que Debels raconte et reproduit sottement par Patricia, le syndrome d’Asperger est repris dans les troubles « envahissants » du développement. Ce qui signifie que ces troubles ne sont pas mineurs. (lire la somme des professeurs Cesaroni et Garber, ainsi que les ouvrages des professeurs Volkmar et Cohen. Réf. Psychopathologie David H. Barlow. Ed. De Boek et Larcier, 2007). Si cette plaisanterie journalistique était confirmée, Philippe serait dans l’incapacité de succéder à son père.

20 février 2013

Delwit : sommité avec piédestal.

A propos de l’accord intrafrancophone en vue d’accueillir les compétences transférées lors de la dernière réforme de l’État, Pascal Delwit, le mage écouté de l’ULB, déclare aux journaux que les réformes vont dans le bon sens et trouvent à s’exécuter dans le cadre administratif de l’alliance Wallonie- Bruxelles.
Par exemple, dans le domaine des allocations familiales, ce sera donc la Commission communautaire commune (Cocom), qui fonctionnera à la double majorité régionale et linguistique à Bruxelles, et même pour la réforme des soins de santé, l’option régionale, moins complexe, mais pas toute simple quand même, devra passer par la Commission inter-régionale.
Alors, je ne sais pas si Pascal Delwit ne se moque pas des usagers et des bénéficiaires par ses appréciations des accords gouvernementaux entre Flamands et Francophones. Y aurait-il un accord tacite entre Delwit et les autorités jusqu’au bout d’un destin, que je devine tragique, du système politique belge ? Une attitude trop souvent complaisante à la position officielle annule, par avance, une critique des conséquences.
La Belgique cumule deux difficultés : celle d’atténuer le plus possible la douloureuse descente aux enfers de l’Europe en faisant croire des contrevérités aux populations et, d’autre part, un système tri-caméral que peu de pays ont adopté avec des fortunes diverses : le Consulat en France et la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.
Cette chronique n’a pas la prétention de montrer les difficultés du tri-caméralisme ; mais d’attirer l’attention sur la vulnérabilité de notre position au sein même de l’Europe.
Je n’aime pas Pascal Delwit, ce n’est pas une question d’homme : je ne le connais pas. Il est peut-être charmant et agréable dans la conversation. Je ne l’aime pas parce que c’est un intellectuel comme il y en a beaucoup qui ne va pas jusqu’au bout du raisonnement.
C’est un de ces universitaires, qui donnera pour seule consigne aux voyageurs que nous sommes, de sauter du train cinq minutes avant le crash, Son devoir d’intellectuel se mêlant à la politique, n’était-il pas de réfléchir pour ralentir la machine et faire passer le convoi, sur une voie parallèle ?

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Prenons un exemple : le chômage.
Il est énorme, impensable il y a seulement un quart de siècle, il a atteint un pourcentage qui fait craindre le pire.
Et que propose Pascal Delwit avec les membres du gouvernement ?... des mesures d’austérité et des réformes dans le but de restreindre les indemnités de chômage, étant entendu que la croissance du PIB – c’est un effet bien connu et qui n’est pas contesté – est le seul moyen envisagé pour diminuer le nombre de chômeurs.
Malgré tous les efforts faits depuis deux ans, le PIB progresse très peu, peut-être 0,2 % cette année.
Question : Combien faudrait-il de points du PIB en plus pour résorber le taux de chômage jusqu’à un taux raisonnable de l’ordre de 4 à 6 % comme il l’était pendant les Trente Glorieuses ? Delwit devrait pouvoir répondre. Dans l’état actuel des choses, on l’évaluerait pour faire large, entre 5 et 8 % !
Ces pourcentages de croissance du PIB, dans le système économique belge, avec l’aggravation du poids de notre administration et la bureaucratie du tricaméralisme, sont inatteignables !
Dès lors, qu’est-ce que Pascal Delwit défend avec le gouvernement ?
Une politique qui porte l’échec en elle et qui condamne au mensonge ceux qui la mettent en œuvre.
Pourquoi ne pas dire les choses comme elles sont ?
Pourquoi ne pas avouer que ce système conduit tout droit à un mur ? Pourquoi vanter le tricaméralisme qui nous y conduira un peu plus vite que nos voisins ?
J’ai pris l’exemple du chômage. Il y en a d’autres pour lesquels les mesures préconisées ne serviront à pas grand-chose et peut-être même s’avéreront-elles nuisibles !
Le tort de ces gens qui vivent de la gamelle administrative et bourgeoise, c’est de ne pas oser aller au fond des choses. De ne pas dire par exemple, qu’on aurait pu profiter de l’essor considérable de la mécanisation des efforts et de l’intellectualisation de la bureautique, pour imaginer un autre monde dans lequel chacun aurait eu à produire une part de l’effort qui serait moitié moindre de ceux qui travaillent encore dans des usines robotisées et dans des bureaux sur écran électronique. Et, par l’effet du nombre des consciences et des intellectuels au service du progrès général, abattre un système basé sur la réussite individuelle par l’argent sacralisant le résultat. Il n’est même pas trop tard pour un autre dialogue sur l’avenir.
Certains économistes de renom s’y sont mis, avec certains politiciens. Pas Pascal Delwit. C’est ce que je lui reproche. Parce que, si son métier consiste à faire des analyses sans projection, n’importe qui dans la rue peut en faire autant.

19 février 2013

Ah ! l’Europe…

Dimanche encore, derrière le débat viande de cheval pour viande de bœuf, on a oublié le spectre de l’Europe, celle des voyages complices des producteurs en produits falsifiés, des ouvertures sans contrôle avec les pays qui n’ont pas de sécurité sociale, des transports « qui facilitent les échanges », bref, toute cette modernité que l’on devrait adorer et qui nous la fait haïr de plus en plus, parce que la seule protection qu’elle offre, c’est à la grande industrie, des banques et des puissances de l’argent. Le Citoyen européen n’en tire aucun bénéfice.
Son dernier hymne à la joie pour l’austérité remonte peu à peu des pays malheureux du Sud, gagne la France, Hérault s’apprête à balancer ses dernières mesures – peut-être les allocations familiales, le blocage des pensions, etc. Di Rupo attend que ça prenne chez ses copains socialistes, pour faire pareil en Belgique, ce qui rassurera les amis libéraux du PS.
Nous voilà beaux coincés entre l’austérité et la lutte des lobbies pour gonfler les avoirs des multinationales. C’est vraiment épanouissant d’apprendre que grâce à l’Europe et en accord avec le gouvernement belge, Arcelor-Mittal a payé zéro impôt sur les sociétés en 2012.
Bravo, vive l’Europe !
Si c’est ça les Etats-Unis d’Europe, l’aboutissement depuis la CECA du rêve de l’unité du vieux continent ? Van Rompuy est plutôt le président cauchemardesque d’un puzzle d’Etats pleins de méfiance, où chacun veut tirer la couverture à soi, au point que David Cameron, l’Anglais, la tire tellement qu’il n‘y en aura bientôt plus pour personne.
On fabrique une Europe que Jacques Delors et Maurice Schumann n’avaient pas voulue et qui est pourtant là devant nous : un monstre hypertrophié, une machine infernale, sans tripes et sans cœur.
Ah ! oui, ceux qui ont fait les petites classes de primaire dans les années septante se souviennent encore de la propagande pour cette Europe qui se montait comme une station spatiale, morceau par morceau et que les gouvernements nous disaient d’admirer, avec force outils de propagandes, livres, drapeaux, gadgets, expositions. C’était le temps des sigles, des enthousiasmes, des hymnes, des logos. On demandait aux enfants de faire des dessins pour symboliser l’Union qui évite les guerres et donne la prospérité.
Les millions de francs belges (l’euro allait venir) qu’on investissait pour nous faire aimer la nouvelle et grande patrie n’étaient pas de l’argent perdu, mais engrangé pour nous, pour notre avenir.
Mensonges et argent inutilement dépensé.
Aujourd’hui, les pro-européens se cachent ou bien comme cet insolent Minc et cet insuffisant Attali, persistent à nous dire qu’on est sur la bonne voie, encore un peu plus d’échanges et de mondialisation et on y sera.
Sans les propagandistes qui n’osent plus se montrer, on n’est pas mieux sorti d’affaires avec les antieuropéens. Qu’ils soient mondialisés ou étroitement confédéralistes, les libéraux sont des deux côtés de l’Europe, sinon que la droite « classique » est d’un côté et l’extrême droite de l’autre.
Le dernier budget qu’on veut nous mettre sur le dos pour dix ans, est une honte pure. Il consacre l’Europe à ce que l’Angleterre a toujours voulu : un vaste marché sans état d’âme et sans aucune politique sociale.
La dernière idée de nous faire manger de la merde, sans que nous sachions si c’est du cheval, du porc ou du bœuf n’est pas venue toute seule et surtout n’est pas venue d’un abattoir bulgare. Elle est l’idée de nos plus grands centres industriels agro-alimentaire, de nos hypermarchés et de nos industriels de haut-vol. En conséquence, je doute fort, à part quelques boucs émissaires de seconde zone, que les coupables de cette supercherie soient un jour démasqués.

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Il ne faut pas être un grand professionnel de la viande pour se rendre compte de la différence entre la viande de cheval et de bœuf. Elle saute aux yeux. La graisse du bœuf est grisâtre, celle du cheval carrément jaune. La viande de cheval est dans des tons de rouge plus éclatants que le rouge du bœuf. Elle est légèrement sucrée.
Tout le monde le savait. Personne ne disait rien. Or, les canassons que les gogos ont avalés à la place du bœuf n’étaient pas des chevaux destinés à la boucherie, mais des bêtes de traits piquées régulièrement de produits vétérinaires.
La réponse de Sabine Laruelle à une question de Dominique Demoulin est éclairante de ce qu’est devenue l’Europe : « De toute façon, on mange plus de vieilles vaches réformées que du bœuf. » On la croit volontiers. Elle-même est en quelque sorte une contrefaçon « classe moyenne » tant elle fait du tort aux petits commerces, quand elle vante l’organisation mondiale du système économique.
C’est une vraie européenne, en quelque sorte, du pur bœuf sur l’étiquette et une charolaise de Moldavie, élevée à Chisinau, qui tirait encore des charrettes il y a quinze jours à Bucarest !

18 février 2013

Faire un bœuf !

Notre bœuf n'a rien à voir avec la gent bovine.
On comprendra aisément que tout un chacun puisse se creuser les méninges pour tenter d'établir le lien qu'il peut y avoir entre le bœuf et la musique. Les amateurs de jazz savent parfaitement ce qu'est une "jam session", une 'jam' si on veut.
Dominique Demoulin a donc réuni un Septet pour faire un bœuf à propos du cheval.
De l’autre côté Gadisseux et la remplaçante de Maroy se sont attardés place Saint-Pierre, à compter les chapeaux de curé et prendre l’avis ému de la sœur de Malaisie, soudain appelée par les forces divines à répandre son chagrin sous la fenêtre où un coucou de la Forêt Noire, en robe blanche, était attendu pour donner – une dernière fois - la bonne heure aux fidèles.
Le cheval devenu bœuf et le pape redevenu curé, le dimanche info a été gratiné.
Auparavant, Maître Magnée sur RTL essayait de coller aux autres sans y parvenir. Il n’a pas l’esprit « journaliste », pourtant il a des habitudes de cour, mais c’est de cour d’assises. S’il avait été engagé en face, il aurait dit à propos des curés : Voltaire voyant la religion tomber tous les jours, disait : « Cela est proprement fâcheux, car de quoi nous moquerons-nous ? ». Il n’aurait fait rire personne, mais, de même qu’à RTL, on n’aurait pas osé passer de suite à autre chose. Magnée, c’est de la solide référence aux gloires posthumes. En attendant, personne n’ose se foutre de sa gueule. Et c’est le problème. Il passe son temps à citer des trucs que les pauvres diables qui se disent journalistes ne connaissent pas et le public encore moins. Alors, méfiance !

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Mais revenons à nos indicibles du septet.
Laruelle, au sax ténor alto, est au top. Elle l’a encore prouvé. Ce n’est pas Charlie Parker qui aurait volé au secours des margoulins de la viande comme elle l’a fait.
Tout est dans la traçabilité. Un bada qui passe par la moulinette et qui fait meûh à la sortie, il y a un os quelque part.
C’est la faute à l’itinéraire : Roumanie, Chypre, Luxembourg, France, suivez le bœuf… et aussi au quartier noble. Il paraît que nous ne mangeons que les bons morceaux et que le reste part à l’étranger. Alors, il faut bien compenser ce qui reste du bœuf, par un apport cheval.
Carlo di Antonio, ministre wallon de l’agriculture, était bien pâlot à côté de miss grande gueule !
Le préposé de Test Achat parle aussi de viande de porc dans le filet américain (gare au tænia.).
Bref, rien que des gaietés de la mal bouffe.
Pendant ce temps, Gadisseux, enfin chef tant pis pour Maroy, interviewait les bons pères et les accrédités du Vatican. Il aurait pu quand même leur demander s’ils aimaient le bœuf ?
Bref, un dimanche raté.
Et rien, ni personne nulle part, pour souffler à Domino la question, la seule, qu’il aurait fallu poser : « Est-ce que la façon de produire de la bidoche, le tournis de la circulation aérienne à croire que la tremblante du mouton viendrait de là, des produits de consommation en tour du monde perpétuel, le profit base de tout concept, ne rejoint-il pas la malhonnêteté générale qui, depuis la crise de 2008, va s’aggravant. En un mot, l’argent ne rend-il pas malhonnête, dans une première phase, avant de rendre fou dans l’ultime ? »
C’était tellement minable des deux côtés, que pour une fois (ouf diront certains), je fais court ce dimanche, complètement dégoûté moi-même de la capacité francophone, de produire en Belgique une critique de l’actualité qui approcherait la qualité de France Inter.

17 février 2013

Une société à feu et à sang !

Il y a une évolution certaine dans les actes d’immolation de ceux qui font le sacrifice de leur vie pour attirer l’attention de l’opinion publique.
En août 1968, pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS, l'étudiant en philosophie Jan Palach s'immole sur la place Wenceslas à Prague. Il mourra trois jours plus tard.
Le geste fatal prenait son sens dans l’altruisme et le souci des autres, sur fond de patriotisme. Ce genre de sacrifice, mourir pour sa patrie, on le retrouve dans presque tous les épisodes sanglants de l’histoire. Un poète a même ajouté « c’est le sort le plus beau ».
En attendant, le sort le plus beau a pris un drôle de virage. Et Aragon a tort de prétendre que le poète a toujours raison.
En 2011, le sacrifice prend une tournure plus intimiste, dans la mesure où le suicide sur la place publique est un signe de protestation contre une injustice à titre personnel. C’est le cas de Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant. Son geste sera à l'origine des émeutes qui concourent au déclenchement de la révolution tunisienne, et par extension aux protestations et révolutions dans d'autres pays arabes. Mais, à l’inverse de Jan Palach, Bouazizi ne pensait pas à se suicider pour la patrie. L’autorité publique l’avait simplement poussé à bout.
En 2013, l’immolation d’un chômeur à proximité du Pôle Emploi de Nantes, puis d’un deuxième à Saint-Ouen, sont des actes désespérés devant l’absurdité d’un système qui conduit à la misère une portion de plus en plus grande de la population. C’est l’aboutissement logique de celui de Bouazizi.
C’est une protestation par un extrême sacrifice, contre la gestion d’un pays nanti d’une économie richissime et qui ne sait faire autrement, que de réduire une partie de ses citoyens à la pauvreté et au désespoir.
C’est un message qui s’adresse directement à ceux qui préconisent une sortie de crise par des économies drastiques sur le chômage, laissant entendre par des propos que je qualifierai de criminels, que le chômeur sera aiguillé par le besoin et sera forcé de chercher du travail, sous-entendu que même là où il n’y en a pas, les allocations seront graduellement réduites. C’est ainsi que pensent MM. Reynders et Michel, avec d’autres qui ne sont pas nécessairement des libéraux.
Il existe un mal-être particulier des chômeurs qui n’est pas pris en compte par les autorités et qui a ses origines dans la contradiction d’une société individualisée par la promotion d’une économie ultralibérale, et la situation actuelle qui exigerait une solidarité plus forte de toutes ses composantes. Les salaires énormes de certains patrons, les millions dépensés pour des stars du foot, de la télé, du spectacle, etc. et les largesses de la démocratie à l’égard de ses élus, sont à la fois la démonstration des réussites éclatantes personnelles, en même temps qu’une démarche délinquante publique, d’égoïsme et de perversion.
Il est certain que les mesures que Di Rupo a fait adopter au Parlement et qui concernent les chômeurs de longue durée, iront progressivement aggraver la situation des chômeurs en Belgique.
Il ne faut pas se voiler la face. Nous aurons probablement à déplorer des gestes de désespoir de ce type. Peut-être en avons-nous déjà eus, mais de manière moins spectaculaire, sinon interprétées autrement par les journaux.
L’époque est propice à ce désastre absolu qu’est un suicide, parce que l’incompréhension est totale entre ceux qui dirigent et les dirigés, sur la manière de mettre l’économie au service des citoyens au lieu qu’elle soit à la merci des spéculateurs boursiers et des financiers cosmopolites.

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De bonne foi, nos dirigeants ont mis sur pied des agences pour l’emploi le FOREM, l’ONEM et des services parallèles d’aide aux personnes en état de pauvreté, ces derniers étant surtout animés par des bénévoles.
Les différences d’accueil sont saisissantes selon les cas traités par des bénévoles ou des fonctionnaires. Les méthodes du FOREM sont dictées par des lois déshumanisantes et des fonctionnaires tenus à des obligations de rendement de dossiers traités. Si bien que nous avons créé une machine à broyer les gens. Nous avons introduit là où il faudrait plus de temps et plus d’humanité, un système Taylor auquel il ne manque que l’horloge pointeuse. Nous traitons mieux un chien blessé dans un accident de la route, qu’un être humain qui se présente au FOREM.
Traité par ordinateur, bousculé par les horaires, surpris par la pile de dossier à traiter avant le sien, le chômeur déjà accablé par son licenciement se sent tomber dans un trou. Alors, la tentation du bidon d’essence est forte.
Une atmosphère délétère est perceptible dans les différentes agences du FOREM, le demandeur d'emploi est coupable et potentiellement fraudeur. Rien qu’à voir les personnels chargés du contact, les chômeurs sont fixés. Bien qu’il serait malhonnête de généraliser et que beaucoup d’employés font ce qu’ils peuvent ; mais, c’est au détriment de leurs loisirs et parfois en oubliant certaines règles trop rigides, car le fond du système est basé sur une pression constante et des sanctions applicables, toujours nécessaires.
Et cependant, malgré tout, notre système est unique en Europe, puisqu’il n’y a pas de limitation dans le temps, sauf sanction, aux droits à l’allocation de remplacement, même si Di Rupo en a atténué les taux.
Mais, la situation est telle avec les exclusions en masse, que la hantise du bidon d’essence doit tourner dans pas mal de têtes ces temps-ci.
Je propose un dérivatif à ceux qui dans une situation désespérée y pensent : s’ils faisaient de la politique ? Pas à la manière d’Armand De Decker, certes, mais à la manière de ceux qui revendiquent le droit du citoyen de changer le cours actuel des choses.

16 février 2013

On a croisé dieu hier soir !

Le bel Armand aura beau nous balancer sa jactance d’avocat, afin de régler son train de vie sur la contribution des autres, le pape de démissionner des fastes pour entrer en maison de repos, les Anglais n’en plus vouloir et Guy Verhofstadt trop vouloir d’Europe, un chômeur qui s’immole par le feu le jour où David Beecham se pointe pour une première à l’entraînement du Paris-Saint-Germain, et enfin l’imbécile de Pistorius qui assassine une des plus belles femme que j’aie jamais vue, rien de nos tribulations dans notre fourmilière n’équivaudra jamais au spectacle du ciel qui, un de ces quatre matins nous tombera sur la tête.
Déjà, comme le prédisait ce salaud de génie qu’était Louis-Ferdinand Céline, nous avons failli aller dégueuler notre connerie dans les plaines de l’Oural, hier nous venait le spectacle des météorites s’abattant sur ce même pays des confins de l’Europe, à grands fracas des dépassements du mur du son. A la vue de l’embrasement du ciel, nous nous sentions bien petits, d’autant que nos prévisionnistes, dont nous nous faisions un monde, n’avaient rien prévu.
D’ailleurs, ils ne prévoient jamais rien que de très futiles. Comme les besoins des minorités riches qui passent avant ceux des majorités pauvres, bien opposés au peuple des fourmis qui n’entretiennent la reine que parce qu’elle pond les œufs nécessaires à la survie de la communauté.
A ce niveau, on peut se demander ce que pond Armand De Decker ?
Les petites blessures des natifs de l’Oural soignés pour des éclats de verre et des portes arrachées, des bébés astéroïdes venus fondre dans notre atmosphère, ne sont évidemment pas comparables à « 2012DA14 » si le vent des astres l’avait dévié en plein sur la terre.
Moralité : l’univers est bien immense et nous bien petit !
Et pourtant la jactance des marquants est si grande qu’ils finissent par nous faire croire que l’univers, c’est eux !
A un 14me de la distance de la terre à la lune près, c’en était fini d’eux et de nous.
Hier à 20 h 30, d'un diamètre de 45 mètres, pesant 135.000 tonnes, "2012 DA14" est passé à 27.700 kilomètres de la Terre.
C’est vraiment le cas de le dire pour ces auto-tamponneuses de l’espace, ça passe ou ça casse.
On l’a échappé belle.
Demain, quand le sale quart d’heure sera loin derrière ceux qui maîtrisent tout : l’économie, l’avenir des peuples, etc… ils nieront leur incapacité à tout régler et nous serons pris par notre folie de les croire.

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Mieux que l’astéroïde, ils ont leur système. Ce n’est pas encore l’obéissance de tous au service de la reine, mais on y arrive. Sauf que notre reine est stérile et nous sommes les fabricants de nos propres larves qui seront des ouvrières plus tard, comme nous. Nos reines (elles n’ont pas encore réussi à se départager) nous regardent de leurs balcons dorés et nous encouragent par des exemples venus d’autres fourmilières pour accélérer le mouvement de la nôtre.
Et ça marche !...
Mieux, au nom d’on ne sait quel principe, les astéroïdes capables de nous anéantir, ce sont eux et pas que par la bombe atomique.
La croissance, la compétitivité, la démocratie participative à l’économie, le respect des obligations et le poids des dettes, voilà leurs boulets de l’espace, leurs véritables chevaux de l’apocalypse qui folâtrent dans leurs prairies pour des westerns à faire peur aux gens et qui n’attendent que le sifflet des maîtres, pour que ceux-ci montent en selle et nous détruisent.
A les entendre, « 2012DA14 » c’est de la gnognotte. Que nous n’en voulions plus de leur phénoménal système, il leur reviendrait d’actionner le bouquet final sur nos tronches.
A croire qu’on s’était trompé de dieu, qu’il faudra le chercher parmi les plus riches d’entre les riches.

15 février 2013

Vendu à l’étranger ?

Faut-il supprimer la Sûreté de l’Etat ? On ne sait pas. Le bel Armand De Decker est contre et Marc Metdepenningen du Soir, aussi, dans le 11 h 02 de ce jeudi. On peut prédire avec ses déclarations conformes à l’idéologie du Soir, que Marc Metdepenningen gardera son emploi. Ce qui pour lui est une bonne chose, quant à savoir si ce l’est pour les lecteurs, c’est une autre affaire. N’étant pas abonné, je ne me prononcerai pas.
Donc le bel Armand est pour. Le contraire eût été étonnant. Qui plus que les habitants d’Uccle ont besoin de la Sûreté de l’Etat ? Personne.
Vous voyez d’ici, le bel Armand sans sa garde rapprochée ? Les habitants d’Uccle sans leurs gardes frontières ?
Chargés de récolter les petits potins et les faits-divers insolites, les agents de la Sûreté de l’Etat ont pour mission de préserver l’acquis de la Nation bourgeoise avant tout.
Moureaux et Landuyt qui veulent que la mascarade se termine ont partiellement raison. Comment peut-on être membre de cette Sûreté quand on est un homme ? C’est une question philosophique qu’il faudrait poser au bel Armand. Car, ce sont des gens parfaitement inconnus du grand public qui vont devoir, avec leurs facultés intellectuelles et leur moralité personnelle, trier dans les renseignements ceux qui seraient de nature à ébranler le trône et les institutions, et les autres qui concernent la vie privée.
Par exemple, une grève. Vous vous demandez ce que les agents spéciaux ont à y faire ? Eh bien ! que ce soit à Arcelor ou à Caterpillar, ils y sont bien représentés, se mêlant aux grévistes, photographiant à la louche, suivant les cortèges, à l’occasion discutant le coup avec les syndicalistes et avec les simples flics. Si ça se trouve, pour se faire bien voir des meneurs, ils sont bien capables de lancer aussi leur petit pavé. C’est ça le métier !
Est-ce que défendre le gagne pain de sa famille à Chertal met en danger le Royaume ? Beaucoup répondront non. Pourtant, c’est bien dans l’optique contraire que les agents vantés par le bel Armand, prendront des notes et rédigeront des rapports avec photos et commentaires sur les participants.
On voit bien que la question philosophique est intellectuellement importante et que si ces gens sont impartiaux, il serait bon que les parlementaires discutent de cette impartialité là. Et Messieurs Moureaux et Landuyt ont plus que le droit de s’en inquiéter. Je dirais même plus, ils en ont le devoir. Même si le bel Armand n’est pas du même avis. A vrai dire, le devoir de ce pilier droit du royaume, personnellement je n’en ai rien à branler.
« Les menaces se sont accrues ces vingt dernières années et les services de renseignements sont renforcés partout dans le monde» proteste-t-il. Il se trompe de service. Pourquoi ne pas dire les choses ? De Decker pense évidemment à la menace des intégristes islamistes. Mais, il ne nous le dira pas. Ah ! comme cet homme est réservé parfois...

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Que je sache, la C.I.A. et le F.B.I. ne se sont pas mêlés des travailleurs de Général Motors, quand Obama a conditionné l’aide en milliards de dollars pour le redressement de cette entreprise, à des licenciements massifs des personnels.
Ce n’est pas en infiltrant les « copains » à Arcelor-Mittal, qu’on a arrêté Ben Laden.
En réalité la Sûreté de l’Etat coûte la peau des fesses, mais comme ce ne sont pas celles du bel Armand, le drôle s’en fout. Si en plus ladite Sûreté servait à autre chose qu’à glander à proximité des petites gens, on en serait ravi.
Vous avez vu l’efficacité de l’usine à gaz depuis l’assassinat de Julien Lahaut, aux pots de vin des hélicoptères Agusta ?
Pourtant s’il y a bien une démarche sensible et nécessaire, c’est celle de connaître parmi les relations extérieures, ce que ces beaux messieurs de la défense et des affaires étrangères fricotent.
La seule mission qui est sans doute nécessaire : la surveillance des mosquées, des imans et de la faune de parasites qui y recueille des paroles de haine contre l’Etat et ses citoyens, est assurée, entre autres, par les membres de cette police spéciale. Il faut le reconnaître.
Malheureusement, manque de pot, la seule utilité de ces flics haut de gamme ne peut leur servir de justificatif. En effet, le gouvernement, socialistes en tête de gondole, a une frousse bleue de voir la population malmenée socialement ces temps-ci, reporter sa colère sur les étrangers dont les arabes musulmans constituent le plus grand nombre.
En plus, c’est toute la politique de l’empathie pour les gens venus d’ailleurs du parti socialiste qui serait en danger, depuis qu’il est avéré que pour les autochtones, les socialistes n’offrent plus aucune résistance à l’économie capitaliste et ne sont donc, désormais, d’aucune utilité.
Quant à la Scientologie et les mariolles qui vendent des fariboles aux gogos, le seul moyen de lutte contre les sectes est de renforcer la laïcité et d’en faire la seule règle de l’Etat, toutes les confessions, églises diverses, synagogues, mosquées chiites ou sunnites étant du domaine privé et de la conscience personnelle.
Dans le temps, mais c’était dans le cadre de l’enseignement catholique, les socialistes avaient un bon slogan « plus un sou aux curés ». Il faudrait remettre le slogan au goût du jour et clamer « plus un sou à n’importe quelle croyance ».
Et dans ce cadre, maintenir une sûreté de l’Etat avec pour seul objectif le respect de la laïcité, sous-entendu la méfiance envers toutes les religions, d’accord.
Armand est ridicule quand il confirme ce que tout le monde savait déjà, « La Sûreté de l’Etat enquête sur des partis d’extrême droite ou d’extrême gauche mais jamais sur des partis démocratiques, qui n’ont absolument rien à craindre. » Voilà qui rassure le bon bourgeois d’Uccle.
Le tout est de savoir pourquoi un parti qui s’inscrit dans le cadre d’élections démocratiques et qui obtient des voix des électeurs peut-être infiltré et suivi, en toute légalité ? Comment définir un parti « extrême » des partis « démocratiques » ? Les libéraux en s’acoquinant avec les Britanniques pour l’ouverture d’un marché mondial, les libéraux qui contribuent plus que tout autre à la ruine des conditions de vie des Belges, qui sont prêts à toutes les pirouettes pour ouvrir le pays aux dollars et aux banques, n’est-il pas un parti extrémiste, vendu à l’étranger ?
Si j’étais membre du comité « R » je me poserais la question.

14 février 2013

Pathologie du pouvoir.

Le psychologue Kevin Dutton est l’auteur de « The Wisdom of Psychopaths » (La sagesse des psychopathes). Cet ouvrage éclaire les comportements des gens de pouvoir que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « tueurs », en référence aux petits meurtres « entre amis »,
Un psychopathe n’est pas toujours un meurtrier, le passage à l’acte peut très bien se passer de sang et de cadavre. Les victimes ne sont pas nécessairement transpercées de balles ou coupées en morceaux. Quand on devient ministre on est déjà responsable de bien d’ambitions déçues, de carrières brisées, que l’on ait conscience ou non d’y avoir contribué par la réalisation de sa propre ambition.
On exerce parfois ce métier dont l’essentiel est celui de donneur de leçons, en éprouvant le plaisir, parfois très vif, de s’être défait des concurrents « et néanmoins amis », dans un mépris complet de la morale.
Les décisions qu’on y prend peuvent réduire des centaines de gens au chômage, jeter des malheureux à la rue, condamner à la prison des innocents ! Les traitements et les à-côtés qu’on y perçoit sont autant de valeur qu’on soustrait du travail des autres. Qui nous dit que ce n’est pas avec un plaisir sadique que certains ministres assistent à certains désastres qui n’ont pas leur ministère pour cadre, tandis qu’ils restent aux bons endroits à goûter les plaisirs du luxe et de l’autorité ?
Voyez les têtes de viveurs des Marcourt et Antoine, la décontraction calculée d’un Di Rupo, la distinction vestimentaire des Reynders et des Michel, les vêtements griffés des Milquet et des Onkelinx, la façon de Rudy Demotte de monter sur ses ergots, comme un coq défendant sa basse-cour, les voitures qui entrent et qui sortent des ministères, les chauffeurs qui s’empressent et les journalistes, haie humaine d’une humanité suppliante, qui quémandent quelques mots : tout ne concourt-il pas à favoriser les manies, les tendances et la psychopathie des gens de pouvoir ?
Les psychopathes sont plus nombreux qu'on ne le croit. Ils fréquentent plus volontiers les allées du pouvoir que les ruelles de Whitechapel où sévit jadis Jack l’éventreur. Dans la liste des métiers où on en recense le plus, les politiques y ont leur place.
A première vue, les métiers des politiques paraissent incompatibles avec les caractères rencontrés dans les psychopathologies. La communication aimable, l’air d’ouvrir les bras pour embrasser le genre humain, toute la phraséologie, développée par le marketing particulier qui est la réclame de soi, cache en réalité des caractères plus sombres définis par l'indifférence, l'irresponsabilité, l'absence de culpabilité et l’asociabilité.
Qu'est-ce qu'un psychopathe dont le métier est de faire de la politique ?
D'après Wikipedia, un psychopathe est sujet à un trouble de la personnalité qui a été décrit comme étant caractérisé par des émotions peu profondes (en particulier une crainte réduite), un manque d'empathie, de l'égocentrisme, de l'impulsivité, de l'irresponsabilité, de la manipulation et un comportement antisocial comme un mode de vie criminel et instable.

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C’est tout à fait compatible avec le portrait que l’on se fait des riches et des conservateurs… et aussi de nos carriéristes des partis gauche et droite comprises.
S’il n'existe aucun consensus concernant le critère symptomatique et des possibilités de traitements, le seul moyen de traiter les cas en démocratie, c’est de réduire le nombre de mandats politiques et administratifs et de procéder régulièrement à l’épuration des urnes par des têtes nouvelles, en empêchant les « élites » de vivre une carrière complète dans le fromage d’Etat.
Suivant Dutton, les psychopathes sont rarement psychotiques. Les psychopathes ne sont pas tous violents. Ils utilisent la manipulation pour obtenir ce qu'ils souhaitent. En général, ce sont des individus qui se soucient de ce que les autres pensent d'eux et les utilisent pour atteindre leur but. On se demande si Dutton n’est pas un ancien parlementaire pour si bien les connaître !
En résumé, la psychopathie se caractérise par des tendances plus que par des actes graves et contraire à la loi. On ne nait pas psychopathe, on le devient. Di Rupo n’est pas né avec la volonté de devenir président de parti et premier ministre. Il a débuté ses tendances psychopathiques en s’inscrivant au parti socialiste et en entrant discrètement dans une Loge. L’association des deux inscriptions est déjà un signe caractérisant un début de psychopathologie à développement progressif d’un « ça » freudien au détriment du « surmoi ».
Et dire qu’il existe au moins dix millions de Belges sur onze qui ne croient pas un mot de ce que j’en dis… Ce n’est pas pour autant que les dix millions admirent le régime capitaliste et bourgeois qui est le nôtre, c’est tout simplement parce qu’ils ont peur des mots, comme si prononcer psychopathe, capitalisme et bourgeoisie ouvraient des portes sur des coins obscurs de leur subconscient, dans lesquels ils ne veulent pas s’aventurer.

13 février 2013

Exploration et démission.

Quel est l’événement le plus important, la démission du pape ou le rover Curiosity qui fore des petits trous sur Mars ?
Voilà bien deux artefacts dans l’actualité qui semblent fort différents et même qui n’ont pas de rapport entre eux.
Apparemment.
Le premier est dans l’ordre des choses, une génération chasse l’autre. Celle de Benoît XVI n’aura pas laissé de grands souvenirs : la guerre, la chute d’Adolphe et des adolphins. Le pape en sait quelque chose puisqu’il a été enrôlé de force dans la Volkssturm en 45, après être passé par les jeunesses hitlériennes, embrigadé obligatoire – c’est toujours lui qui le prétend, comme tous les bons bourgeois bien rassis et obéissants de ces temps anciens. Le dictateur s’en est allé, consumé grâce au dernier bidon d’essence de l’abri « spécial » de la chancellerie. Les nazis se sont tous reconvertis en sociaux démocrates dans la nouvelle république de Bonn. Ce n’était pas celle de Weimar, mais celle de Conrad Adenauer, de la réconciliation et de l’Europe. Les cathos, pas trop décimés depuis l’Anschluss, mais résignés à subir la loi du « fou », ont passé le cap périlleux avec le futur Benoît XVI, entré dans les ordres, après tout ce désordre.
Le second entre dans la grande curiosité des hommes qui, au fond d’eux-mêmes – enfin pour ceux qui ont deux sous de réflexion – ne coupent pas aux contes merveilleux que des générations et des générations avant la leur se sont racontées : Dieu est un vieux barbu qui ne nous aime, que si nous nous comportons bien. Les hommes ne se sont pas contentés de cette lapidaire légende, ils l’ont illustrée comme s’ils avaient de leurs yeux vus les mirages et les hallucinations, qu’ils ont baptisés de miracles. Les hommes se sont mal comportés, mais ils ont fait comme… avec l’encouragement des prêtres et leur absolution.
Enfin, le rover Curiosity est arrivé sur Mars début août 2012. Il s’attelle ces temps derniers à l’analyse de la roche martienne. Avec, en arrière pensée, l’espoir de découvrir des traces de vie ancienne sur la planète rouge. C’est-à-dire fournir des preuves que les fariboles de nos religieux sont fausses.
Elles l’étaient déjà au temps de Galilée, mais officiellement, il n’était pas bon de le dire.
Des deux événements, il va sans dire que le dernier est le plus important.
Cependant les trois-quarts de l’humanité seront persuadés du contraire.
Il y a peut-être une corrélation entre les religions et la folie ordinaire des hommes. Les prêtres ne sont-ils pas des artistes au même titre que celui ou ceux – on l’ignore – sous le nom d’Homère - a ou ont écrit - l’Iliade et l’Odyssée ?

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L’Ancien Testament est une histoire fantastique et les prêtres qui l’ont enrichie et commentée au cours des siècles, sont des écrivains dans tous les sens du terme.
Les fous et les artistes ont souvent été mélangés. De l’écrivain Raspe (Les aventures de Münchhausen) à Antonin Artaud et Camille Claudel, les troubles psychiques et le maelstrom de la création vont de pair. Une étude vient de le vérifier. Il existe des liens bien réels entre les deux. Adjoignons-y les fanatiques religieux, les artistes de la foi et les thuriféraires des lois divines.
Et voilà où la démission de Benoît XVI et les champs scientifiques se rejoignent, ils font partie de la catégorie des artistes fous, des visionnaires et des poètes.
Car, envoyer un robot de 900 kilos sur Mars est aussi fou que de s’habiller avec des rideaux, de chanter faux mais en latin et de donner sa démission d’un travail à 86 ans, alors qu’on se bat dans la société pour ne pas revenir aux 65.
Nous avons sans doute besoin de l’une et l’autre folie.
Cela assure notre équilibre et nous dispense de penser trop souvent que l’aventure humaine est brève et que sa fin survient quand on s’y attend le moins.

12 février 2013

Di Roublardo and C° system.

Nous n’avons pas que des enfoirés qui mendient leur croûte parmi les gens en place dans l’intelligentsia wallonne. Il y a même plus de gens que l’on ne pense qui se débrouillent à la fois pour exister et pour rester honnêtes avec eux-mêmes.
C’est le cas de Geoffrey Geuens, Maître de conférences à l’université de Liège. Auteur de « L’information sous contrôle. Médias et pouvoir économique en Belgique, 2002 » et « La Finance imaginaire. Anatomie du capitalisme : des « marchés financiers » à l’oligarchie, Aden, Bruxelles, 2011 ».
C’est difficile de le cataloguer dans un des paramètres classiques de la politique belge. En-dehors des partis dans lesquels on peut aller à la soupe, être de gauche ou de droite n’a pas beaucoup de sens, sauf de ressusciter des « vrais « partis, bien tranchés comme il en existait, il y a plus de cinquante ans, puisque, aujourd’hui, tous les partis politiques au pouvoir font – obligatoirement – la même politique, comme jadis le baron médiéval était l’homme lige de son suzerain qui concédait un fief à son vassal.
Dans son mémoire pour le diplôme, Geuens croit déceler l’émergence d’une pensée unique plutôt libérale dans le conflit social des Forges de Clabecq. Et dans la foulée, il publie un premier ouvrage fournissant des clés d’explication d’un certain unanimisme médiatique.
Je partage tout à fait avec l’intéressé, l’idée que des liens étroits, structurels et sociologiques, entre l’univers des médias et celui du monde industriel, favorisent le développement d’une pensée médiatique plutôt conforme aux intérêts des grands groupes économiques.
Reste à définir, quand nous voyons tous nos illustres aboyer en chœur, si c’est en hommage à la lune ou à quelque empereur caché, incarnation des marchés ? A rester dans l’admiration « de la liberté d’entreprendre et à démanteler tout ce qui fonctionne sous la responsabilité de l’Etat » autant mettre des noms sur des visages. Les aboiements laudatifs laissent dans la pénombre les bénéficiaires de la crise et même feignent d’ignorer que des mesures d’austérité en cours font le bonheur des banques et des entreprises.
En 2005 déjà Jean Peyrelevade l’avait remarqué : « Le capitaliste n’est plus directement saisissable. Rompre avec le capitalisme, c’est rompre avec qui ? Mettre fin à la dictature du marché, fluide, mondial et anonyme, c’est s’attaquer à quelles institutions ? » La conclusion est radicale : « Marx est impuissant faute d’ennemi identifié. »

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Je cite in extenso Geoffrey Geuens : « Qu’un représentant de la haute finance — président de Banca Leonardo France (familles Albert Frère, Agnelli et David-Weill) et administrateur du groupe Bouygues — nie l’existence d’une oligarchie, cela doit-il vraiment étonner ? Plus étrange est le fait que les médias dominants relaient cette image désincarnée et dépolitisée des puissances d’argent. La couverture journalistique de la nomination de M. Mario Monti au poste de président du conseil italien pourrait bien, à cet égard, constituer le parfait exemple d’un discours-écran évoquant « technocrates » et « experts » là où se constitue un gouvernement de banquiers. On put même lire sur le site Web de certains quotidiens que des « personnalités de la société civile » venaient de prendre les commandes. »
Il est non moins vrai que des échanges importants vont de la société civile à l’organisation politique de cette société. Ils s’intègrent parfaitement dans les cabinets ministériels et même passent de l’organisation technique des banques aux ministères et à l’organisation politique de ceux-ci. Dès lors, l’inverse est valable également. Les cas Dehaene et Wathelet père, ainsi que celui de Philippe Maystadt sont à épingler.
Beaucoup d’exemples de ce qui précèdent sont trouvés dans le gouvernement Di Rupo.
Pourquoi n’avons-nous plus que des cadres supérieurs et des professions ciblées dans les instances dirigeantes ? Mais, parce qu’ils sont intéressés au premier chef à la pérennité d’une société qui les privilégie, et non pas parce qu’ils sont plus compétents que n’importe quel citoyen éligible.
La crise est là pour démontrer leur peu de clairvoyance, leur manque de vision d’avenir et finalement leur incompétence aggravée du manque d’imagination (et pour cause).
Avec l’appui des médias (d’où la chute des lecteurs), le coup de main des aînés, le prestige établi par eux-mêmes des écoles d’où ils sortent, ils luttent avec d’autres moyens et d’autres armes que le citoyen ordinaire.
Ils ont même réussi à ceinturer leur position des remparts confortables d’un capitalisme informels, jamais cité et tout au plus dénommé « pression des marchés ». Ainsi, tour à tour ministre et administrateur de société, le personnage créé par l’ensemble des forces de pouvoir continuera d’asservir le citoyen dans une démocratie dans laquelle, ce dernier ne peut pas se reconnaître.

11 février 2013

Un calamar géant !

La débâcle est consommée ! C’est comme si tout le studio refluait en désordre de l’aquarium dans lequel Mâme Demoulin fait croire que des abysses, va fondre sur le téléspectateur, le calamar géant, quand il n’y a que quelques crevettes d’Ostende dans son petit filet.
Les voilà beaux avec leurs manières de tout vouloir combiner en imaginant que nous sommes bien incapables de le faire ! Qui pour représenter la Belgique, maîtriser les problèmes internes et faire croire à la démocratie ?... une poignée d’avocats, un quarteron d’économistes mondialistes et une brochette diplômée en sciences politiques diverses : des gens rarement renouvelés dans les appareils, imbriqués dans des combinaisons tellement convenues que les têtes de gondole des partis dits traditionnels y sont en activité perpétuelle.
C’est une représentation de plus du « savoir-faire » de ces spécialistes à laquelle Domino Demoulin a fait appel. Il s’agissait, ce dimanche de faire un remake de « Messieurs les ronds-de-cuir » de feu Courteline. Sauf que c’est trop facile de reprendre les persiflages de la Belle Epoque et même ceux d’avant, quand Balzac écrivit un ouvrage « Les employés » (ce ne sera pas un de ses chefs-d’œuvre).
A situation nouvelle, hommes nouveaux, il convient de fabriquer une classe « moderne » de fonctionnaires prolétarisés à la manière des malheureux du secteur privé, classe à laquelle Bogaert, ministre de la fonction publique, voudrait qu’ils ressemblent : une fusion, en quelque sorte, dans une pauvreté générale résultat d’une économie « en pleine reconstruction ».
Planqués les fonctionnaires ? Pas autant que les tueurs du Brabant wallon, 27 ans d’impunité pour 28 morts, thème du second débat en petit comité, deux invités seulement, que l’on peut appeler, le petit débat.
Pour en revenir aux fonctionnaires du grand débat, le ministre les voudrait à genoux comme dans le privé, donnant en exemple l’efficacité des petits personnels suppliant l’employeur « Pitié, gardez-moi, j’ai femme et enfants ! », alors que partout où le secteur privé met le nez, on voit diminuer les services qui ne sont pas rentables, ou pire, comme en Angleterre faire des économies sur l’état des voies de chemin de fer et le matériel roulant, de sorte que plus les lignes sont rentables plus les accidents et les pannes augmentent.
Mais quelle honte !
Si c’est ça la nouvelle philosophie de la fonction publique ! Evidemment, le système inspiré de l’ère Sarko, la formule belge est de remplacer 1 fonctionnaire sur 3, met en avant l’électronique et une plus grande efficacité par les techniques nouvelles. Ceci n’est pas démontré du tout. Ce n’est pas avec des cartes à puces qu’on va débusquer les fraudeurs, mais par des contrôles fins d’experts. Or, il y a de moins en moins de bons renifleurs des magouilles des entreprises et des riches particuliers.
C’est ce que voulait démontrer le fonctionnaire Van Hees. Hélas ! c’était sans compter sur le con de service du côté gouvernemental, en la personne d’un économiste (bien sûr, il n’y a qu’eux…), Hindriks, fortement secondé dans sa mission par un ponte du Gerfa, un dénommé Legrand.
C’est fou comme ces gens de pouvoir deviennent grossiers dès qu’on les contredit !
Je sais bien que c’est une technique apprise dans les écoles de communication qui consiste à interrompre les autres au nom de la compétence « supérieure » du contradicteur, force est de constater que le gouvernement Di Rupo a, dans ses rangs, une belle brochette de spécialistes du genre.
Tout homme est deux hommes et le véritable c’est l’autre, a dit Borgès. Il ne croyait pas si bien dire devant ces gens d’appareil qui sont tout sucre, tout miel, quand leurs interlocuteurs sont pleins d’admiration pour leur savoir ; mais dès que le vent tourne, qu’ils ont affaire à des gens qui ne se laissent pas manipuler, c’est le deuxième homme qui prime l’autre. Et celui-là, pardon, nous n’avons pas élevé des cochons ensemble.
Le drame est ailleurs. Quand une économie foire, les rigolos du bel étage veulent entraîner ceux qui travaillent, fonctionnaires compris, dans leurs combines de petits maques : « pour s’en sortir », bossez plus !
En salon, ça s’appelle faire plus de passes, pour que les julots puissent finir leur belote.
Tu sais, Bogaert, t’es pas Humphrey pour que je fasse le tapin pour ta gueule.
Quant aux guignols de la RTBF, je ne suis pas allé voir… J’ai oublié le sujet, tellement il me débectait !

10 février 2013

Le matériel me lâche !

En raison d’un incident technique, une remise à neuf du matériel informatique s’impose.
Je ne serai pas en mesure, pendant un temps indéterminé d’écrire des chroniques d’humeur et d’actualité.
Le matériel de fortune sur lequel je travaille en dépannage est trop vieux et périmé pour assurer à l’ensemble une bonne typographie avec des photos adaptées.
Je ne vous dis pas adieu, mais à bientôt.
Richard III.


9 février 2013

Evelien et les chômeurs

La Dernière Heure est un journal coutumier d’une certaine forme de sensationnalisme qui ne se préoccupe pas de mettre en contexte les « perles » qui font mouche. Le lecteur n’en est pas toujours conscient. Sa réaction est évidemment en fonction de son opinion et de ses connaissances.
C’est ainsi que les abonnés ont pu lire l’article d’une forte en thèmes de l’université de Gand, Evelien Maes, dont on retrouve la signature dans des publications sur l’économie et le chômage (HR magazine).
Cet article en forme de trompette de Jéricho commence ainsi : « Le chômage a un coût pour les autorités. Dans quel pays d'Europe est-ce qu'un chômeur coûte le plus cher? ».
Après avoir donné du sérieux à l’enquête en citant l’EFPSI, La recette est aussi vieille que celle d’Alcibiade soudoyant les citoyens d’Athènes, puisque la bombe vient tout de suite après « … la Fédération européenne des Services à la personne a mené une enquête sur le coût annuel moyen d’un chômeur, et ceci dans six pays européens. De cette comparaison, il ressort que c’est en Belgique qu’ils sont les plus chers, puisqu’un sans emploi y coûte 33.443 euros par an. »
Le moment de stupeur passé, on tombe sur un semblant d’explication : « les enquêteurs n’ont pas uniquement tenu compte du coût des allocations de chômage et des dépenses d’activation, d’accompagnement et d’administration, mais aussi du manque à gagner de l’Etat quand une personne est au chômage… plusieurs milliers d’euros de potentielles contributions à la sécurité sociale et d’impôts. »

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Mine de rien, le chômeur est assimilé à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre éludent leur contribution à la sécurité sociale et à l’impôt. Par exemple, les travailleurs au noir, les exilés des îles Caïman et même notre Mazarino national, puisque Di Rupo a une partie de son revenu de premier ministre qui n’est pas imposé.
Non seulement cela relativise la chose, mais encore amène l’universitaire gantoise à une sorte d’article de saison, puisque nous sommes en période de carnaval et que la folie hilarante est de rigueur.
Vu sous cet angle, évidemment, c’est drôle. Mais comme c’est du comique à la flamande, ce n’est pas pour tout le monde, à commencer par le pauvre type qui doit faire vivre sa famille avec moins de mille euros par mois. Il pourrait se demander où partent les 32 mille autres ? Les accompagnateurs de son malheur, les administrateurs de sa détresse, les fonctionnaires des finances qui se croisent les bras, sur le temps qu’il croise les siens, sauf qu’eux sont payés pour le faire, et l’Etat, happe-chair en chef, dépècent les 32 mille autres. C’est dommage qu’Evelien Maes n’a pas poussé un peu plus sa mirobolante synthèse de l’EFPSI, j’aurais aimé personnellement savoir, déduction faite des impôts que le chômeur ne paie pas, où vont les autres milliers d’euros ?
Mais la Dernière Heure n’a pas encore assez matraqué l’opinion, grâce à Evelien, suit le travail au corps : « Pour toutes ces raisons, notre pays se retrouve en tête du classement. Les salaires sont en effet plus élevés ici que dans les autres pays européens, entre autre grâce à l’indexation automatique. Cela signifie que les employeurs doivent proportionnellement apporter de plus grosses contributions, et qu’une plus grande part d’impôts est prélevée sur le salaire. De plus, les charges salariales en elles-mêmes sont déjà très hautes. Même le relativement haut taux TVA de 21% fait en sorte que les autorités passent à côté de beaucoup de revenus quand leurs citoyens ne peuvent pas réinjecter leur argent dans l’économie, à cause du chômage. »
Voilà qui est admirablement dit. Le chômeur est responsable de tout. C’est lui qui fait notre ruine et qui sera notre perte. La référence suprême le Royaume-Uni « a par ailleurs les allocations de chômage les plus basses de l’étude ». C’est vous dire comme nous avons tort de critiquer David Cameron, l’homme qui veut sauver l’Europe de la chienlit des chômeurs.
Heureusement toutes les universités de Belgique ne se trainent pas misérablement derrière l’opinion de l’économie mainstream (du laissez-faire à la social-démocratie) de leur consoeur gantoise.
L’ULB vient de sortir une étude du même tonneau, mais pas du même bord. La préface est éclairante : « Qu’il s’agisse du monde politique, médiatique ou scientifique, on use et abuse quotidiennement de ces statistiques. Or, s’il existe énormément de manières différentes de faire parler les chiffres relatifs au chômage, on peut avoir tendance à oublier que, derrière cette banalisation statistique, se trouvent des personnes vivant une situation angoissante à laquelle peuvent être associées des séquelles persistantes et cumulatives dans leurs effets. En effet, comme souligné dans l’introduction générale, les dommages causés par le chômage ne s’arrêtent pas à des considérations financières, telles que la perte de salaire. Il peut également entraîner une dépréciation du niveau de capital humain, avoir des répercussions sur la santé mais également sur le bien-être psychologique, atteindre la stabilité familiale voire engendrer une exclusion de la société. »
L’ULB ne passe pas pour appartenir à l’école hétérodoxe de l’économie, cependant elle démontre que l’on peut faire parler les statistiques et avoir du cœur.
En décortiquant juste ce qu’il faut pour ne pas en avoir, la Dernière Heure en association avec Evelein Maes a perdu une bonne occasion de se borner à des commentaires sur le foot, sport dans lequel ce journal abonde, d’autant que le dopage qui y sévit et l’argent qui y coule à flot, sont des domaines qui ne concernent pas un grand journal comme la D.H.

8 février 2013

Coups de feu à Tunis.

Les médias restent prudents dans les commentaires sur les événements de Tunisie. Ils attendent de voir vers quel côté le vent tournera. Ils savent que des religieux dans l’opposition renforcent le salafisme. Tandis qu’au pouvoir, ils ont trop affaire avec l’opposition intérieure des démocrates, pour rejoindre le camp des martyrs à l’explosif, que nous craignons tant.
Car nous les craignons et même les rigolos du carnaval d’Alost qui vont se promener en wagon plombé déguisé en SS, que ne poussent-ils la blague en se déguisant en djihadistes de Mokhtar Belmokhtar, montés sur un 4/4 tirant des confettis sur la foule ! Alors, oui, ça aurait de la gueule leur carnaval…
La transition du régime dictatorial de Ben Ali à la démocratie est loin de s’effectuer posément. Les pays du Maghreb sont en ébullition, la Tunisie n’est pas seule. Le Maroc et l’Algérie sont dans une situation stable d’un pouvoir fort non-élu démocratiquement, mais on ne peut jurer de rien à l’avenir.
C’est aujourd’hui la Tunisie qui s’embrase, dans les mêmes dispositions de méfiance du pouvoir que la foule du Caire ; mais à Alger et Casa, tout peut arriver aussi.
La révolution qui se voulait laïque au départ et qui avait été servie par des organisations politiques forgées dans la résistance au dictateur Ben Ali, s’est pratiquement vue frustrée de la victoire par les partis religieux qui se sont appuyés sur les petites villes et la campagne pour instaurer un régime qui s’inspire de la religion musulmane, et nie les droits de l’Homme.
L’assassinat mercredi matin de Chokri Belaid, leader du front populaire, replonge la Tunisie dans la violence..
Qu’importe de savoir qui est derrière cet assassinat, puisque la fureur populaire a désigné le gouvernement, et plus particulièrement le ministère de l'intérieur, Rached Ghannouchi (leader du parti Ennahda). D’une manière générale, le parti religieux Ennahda et la Ligue de Protection de la Révolution sont accusés d’avoir assassiné Lotfi Nagdh et sont responsables des violences contre les manifestations politiques pacifiques organisées par des partis d'opposition.
On peut même se demander si se sont eux qui ont commandité l’assassinat de Belaid, ce crime étant du point de vue politique un catalyseur des énergies de l’opposition, donc une grossière erreur.
Voilà plus de deux ans que les violences sont dénoncées en Tunisie par l’opinion publique, sans effet apparemment.
Quelqu’un qui doit se frotter les mains dans son exil doré, c’est Ben Ali. Sous son règne, les exécutions sommaires et les sévices corporels n’avaient lieu qu’en prison, loin de la place publique, d’où l’apparence paisible de la société civile de l’époque, constatée par tous les vacanciers européens qui ne voyaient pas plus loin que leurs Ray Ban !
Est-ce la dernière déclaration de Chokri Belaid sur un plateau de TV qui a déterminé le pouvoir à le supprimer "le parti islamiste Ennahda a donné son feu vert aux assassinats politiques" ? On peut supposer qu’étant déjà accusés du pire, les islamistes s’y sont crus « légitimement » obligés
Quand on entre dans un cycle de violences, il est difficile d’en sortir. On va probablement assister à une surenchère des partis et des opinions. C’est d’autant plus regrettable que la religion qui est derrière ce conflit, lorsqu’elle prêche pour la suprématie de la doctrine contre la laïcité, tombe dans l’intolérance et la radicalisation la plus détestable.
Derrière ces événements, dont la grève générale de ce jour, se profile la guerre civile, ce sommet de l’horreur, quand les éléments d’un peuple ne se supportent plus et en viennent à s’entrégorger.
On peut espérer qu’on n’en sera pas là demain en Tunisie.
L’Europe a l’expérience des guerres de religion entre catholiques et protestants. Le siècle dernier a vu la fin d’une hégémonie de l’Eglise. C’est finalement encore relativement récent, pour que nous n’ayons pas à faire la leçon aux autres.

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L’expérience nous montre l’abîme qui existe entre la doctrine et la pratique : la religion prêchant l’égalité, le partage, les secours aux pauvres et la réalité de ses dignitaires : faire alliance avec les droites, l’industrie et le commerce. Ajouter au poids du servage des peuples au pouvoir séculier, les contraintes et les bénéfices de la religion, ça fait beaucoup.
Vouloir que la place de la religion soit dans les consciences de chacun et PAS AILLEURS est un combat sans cesse recommencé, parce que la religion est aussi une industrie et que c’est un moyen de faire du fric sur les gens simples et crédules.
La Tunisie est au début de cette prise de conscience.
En Belgique, malgré l’expérience, les religions anciennes et les religions nouvelles continuent à ratisser large. Les gogos sont encore nombreux. De l’ancienne alliance du sabre et du goupillon, les banques sont invitées. Qu’un jour les travailleurs s’en aperçoivent et en un temps record, voilà la Belgique retour à la case départ, comme la Tunisie.

7 février 2013

Riddi pagliacco !

On touche aux limites de la méthode Di Rupo avec la rupture des négociations de la FGTB à la concertation sociale. Elle consiste à comprendre les difficultés d’existence des travailleurs, tout en restant sourd à leurs revendications les plus élémentaires, sur le temps que, de l’autre côté, il convient de favoriser les industries dans un contexte de crise.
On sait combien Anne Demelenne doit à ses amis socialistes qui l’ont aidée à occuper la place qui est la sienne au sein de la FGTB, comme tous ses prédécesseurs d’ailleurs, mais il y a des limites aux complaisances et à moins de se saborder elle-même, Anne Demelenne se devait de réagir.
Il faut être juste et rendre à César. Elle n’a pas décidé toute seule, elle a été obligée d’exprimer le ras-le-bol des délégués d’entreprise qui passent de fichus quarts d’heure avec les affiliés.
Les hautes sphères du syndicat ont beau être trustées par les socialistes, il n’en demeure pas moins que ce serait fâcheux pour le syndicat de se faire doubler dans la surenchère par la CSC.
Notre sémillant premier ministre aura donc lâché quelques mailles de dentellière du côté des syndicats, croyant pouvoir les rattraper, sur le temps qu’il crochetait des fils de soie pour sa droite et « son »patronat.
C’est ce qui s’appelle de la social-démocratie active.
Cela ne marche pas à tous les coups.
C’est difficile de négocier des choses qui ne sont plus négociables, comme le blocage des salaires décidé par le gouvernement… jusqu’en 2018 (3 accords interprofessionnels).
Les intentions du glamour montois sur la flexibilité du travail sont également bien connues, si bien que le gouvernement loin d’être neutre a pris franchement le parti des interlocuteurs patronaux. La FGTB se demande sur quoi ses négociateurs auraient pu discuter, la chose étant entendue à l’avance.
Quant aux revendications de la FGTB, elles ont la valeur d’un chiffon de papier, y compris celles mettant en garde contre les manipulations de l’index.
Enfin, à la FGTB on se rend compte que le modèle social est « kaput » et qu’on veut aligner les travailleurs sur le « phénomène » allemand, déjà retourné à la République de Weimar.
Les « intellectuels » de l’économie capitaliste se sont trompés sur les motivations de l’adhésion des peuples au « tout commercial ». Tant que cette économie tirait vers le haut et le progrès l’ensemble de la population, malgré ses défauts et ses criantes inégalités, il y avait un consensus pour la défendre. A partir du moment, où elle montre ce qu’elle est, il est illusoire de compter sur l’adhésion des foules aux sacrifices qu’elle demande.
Les peuples ne sont pas mariés avec un système qui détériore leurs conditions de vie, après avoir promis de les conduire à leur apogée.
Quand on voit les réactions de nos « élites » politiques, à la rupture des négociations de la FGTB, on voit bien qu’ils n’ont rien compris à ce qui se joue. Il se pourrait même que les socialistes aient choisi le mauvais cheval.
Didier Reynders, bien entendu, joue sur la responsabilité du gouvernement en la matière. C’est-à-dire prendre position pour la thèse patronale officiellement, ce qu’il faisait déjà officieusement, appuyé par le ministre des Pensions Alexander De Croo (Open Vld). "Le pays a besoin de réformes et de réformes supportées par tout le monde. On ne peut pas continuer à être pris en otage par les partenaires sociaux et singulièrement par la FGTB".
Voilà donc les plus malheureux des Belges, victimes d’une crise qui n’est pas de leur faute et dont les responsables courent encore, prenant en otage ces beaux messieurs des pouvoirs politiques et économiques !
De la prise d’otages, Laurette Onkelinx passe à la « crispation » des travailleurs. L’Elio Di Rupo bis n’aime pas la politique da la chaise vide, et pour cause, elle a été élue par ceux qui ne sont plus là ! Situation scabreuse pour la cheffe bruxelloise du PS.

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Nous ne sommes pas encore à la fin d’une romance entre la FGTB et le PS, mais pour Elio Di Rupo cela ressemble quand même au Prologue de Paillasse de Leoncavallo.
L’intérêt dramatique du personnage tient dans le rôle de clown qu’il est obligé de jouer, tandis que, du fond de son âme, il sent monter le drame.
Défendre le principe d’une social-démocratie brutalement obsolète, c’est comme vendre des parapluies au Sahel.

6 février 2013

L’Europe, ça paie bien !

A un jour du Conseil européen qui devrait fixer le budget de l’UE pour les années 2014 à 2020, Van Rompuy, l’Euro-Flamand, doit trouver un beau paquet de milliards pour financer les salaires des fonctionnaires européens, les mieux payés au monde… et aussi une politique de relance de l’idée européenne, qui ne s’est cantonnée jusqu’à présent qu’aux problèmes économiques, toujours gérés en fonction d’un seul critère : celui des banques.
C’est à mourir de rire, ce sont les Anglais les plus eurosceptiques qui ont fait une proposition allant de soi, si elle n’avait pas été faite par les Anglais !
Les fonctionnaires de Bruxelles sont en grève pour protester contre les diminutions de salaires et d’effectifs proposées par le Premier ministre britannique David Cameron, soutenu par sept autres pays.
Bien entendu les British ne veulent pas que le système s’améliore et procède à des restrictions budgétaires simultanément. Ils veulent tout simplement dérégler la machine, déjà patraque, pour la rendre complètement inutilisable.
Selon nos insulaires préférés, le budget qui devrait être approuvé lors du sommet des 7 et 8 février, devrait être amputé de 15 milliards d’euros sur les sept prochaines années
La vérité est du côté anglais, il faut bien le reconnaître. Selon Die Welt, plus de 4 000 fonctionnaires européens gagnent plus que la chancelière Angela Merkel. Par exemple, les directeurs généraux de la Commission empochent chaque mois 21 000 euros !
Donald Tusk, lui, premier ministre polonais, touche 3 960 euros par mois. On voit le genre !
Pas pour rien que les places de fonctionnaires à l’Europe s’arrachent aux couteaux !...
L’Herman doit trouver 30 milliards d’euros d’économies sur les 973 milliards du budget total. C’est en front commun que Merkel et Cameron ont fait cette proposition.
Pour que l’administration européenne continue à prospérer sur les décombres de l’Europe, Herman n’a plus qu’à rétrécir ce qui reste d’initiatives pour aider l’Europe à devenir plus populaire qu’elle ne l’est en 2013, rogner sur certains budgets sociétaux, quelques initiatives de promotion des peuples et l’une ou l’autre grande idée européenne.
Ainsi, il restera des fonctionnaires contents de l’être, et une Europe de la misère et sans intention d’en sortir, toute orientée vers la mondialisation des économies.
Pourtant, selon les bruits de couloir, l’administration européenne pourrait être la prochaine victime, tant la jalousie des politiques par rapport aux salaires européens a fini par envenimer les relations de certains chefs d’Etat avec l’administration Barroso-Van Rompuy.
Par exemple, les rond-de-cuir européens pourraient travailler plus longtemps, perdre leur compensation pour l’éloignement familial et voir leur cotisations-retraites augmenter et enfin se passer de l’augmentation automatique de salaire au prorata du temps passé au service de l’UE.

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Bouleversement considérable pour ces gens qui tirent le social vers une diminution générale des salaires et un plus grand assouplissement du calcul des heures de travail dans les entreprises, comme quoi, et un peu à la manière d’un Di Rupo, ils aiment donner des conseils aux autres, mais ne supportent pas des réformes pour eux-mêmes.
Une opinion de plus en plus informée et indignée de la situation présente prétend que la question des salaires n’est qu’une partie du contentieux. Ce serait le glissement du pouvoir politique « mangé » par le pouvoir administratif qui serait le plus à craindre.
L’administration est un hybride entre le législatif et l'exécutif. Les directives européennes lancées régulièrement depuis les Commissaires européens à propos de tout, sont, en effet des prises de pouvoir administratif sur le pouvoir politique, et ce, parfois, à tort et à travers une réglementation parfois ridicule et avant tout aveugle.
On saura après-demain comment l’Euro-Flamand Van Rompuy aura trouvé le moyen de nous charmer pour nous mieux nous déplumer.

5 février 2013

L’odeur de l’argent.

Une profession qui ne craint pas la crise, c’est bien celle de liquidateur judiciaire. Souvent ce sont des huissiers de justice qui montent une entreprise annexe de liquidation, les autres choisissent la vente publique par criée ; mais il y a des variantes et des transactions de main à la main sont parfois possibles.
Dans cette liquidation forcée, afin de défrayer au maximum ceux qui sont lésés par le dépôt de bilan, en général le premier créancier, c’est l’Etat, on n’a pas encore trouvé mieux que de vendre à l’encan tous les biens meubles et immeubles du failli. Certaines règles tirées d’un simple geste d’humanité, veulent qu’on laisse aujourd’hui frigo, tables chaises, lits et vêtements aux intéressés. Hélas ! les victimes, de cette loi de la récupération de ce qui peut l’être, sont le plus souvent convaincus que l’Etat, ne dépasse pas le tiroir-caisse des happe-chair lancés à la poursuite de leurs biens. Et ils ont raison.
Pour qui a fréquenté ce milieu, celui des ventes, des curatelles et des tribunaux de commerce, il ne lui faut pas un mois dans le circuit pour se rendre compte que ce beau monde n’a pas intérêt à sauver les entreprises, qu’il vaut mieux torpiller une affaire qui flotte encore pour qu’elle coule plus vite.
Il n’existe pas des statistiques, mais c’est un milieu où pratiquement tout le monde vole à la mesure des fonctions qu’il occupe dans le circuit, cela va de l’amateur qui fait un tour sur le chantier ou à la salle des ventes, au commissaire priseur, le concierge de l’établissement, les déménageurs des biens du failli et des huissiers et personnages de justice.
Cela fait du monde.
Si bien qu’en cas de vol manifeste, le dol passe dans le compte de profits et surtout de pertes, que l’huissier de justice établit à chaque liquidation de biens.
Tout part des tribunaux de commerce. Le flou est permanent sur le mode de rémunération des auxiliaires de justice, des syndics et des commerciaux liquidateurs.
Les administrateurs judiciaires se font des couilles en or sur les dépouilles qu’ils sont censés sauver des désastres. Ils s’y taillent la part du lion et se moquent bien des travailleurs qui perdent leur emploi dans l’aventure.
Ce milieu est chamarré, haut en couleur et on y rencontre depuis les professionnels du droit aux patrons des salles de vente, une série d’intermédiaires. Ils se paient tous sur la bête, évidemment, qui se meurt et mourra d’autant plus vite.
Le propre de certains de ces oiseaux de proie, c’est qu’ils ne sont pas rémunérés par des sources officielles, mais par les entreprises elles-mêmes, en redressement judiciaire ou en faillite.
Accueillis souvent comme les sauveurs des entreprises, ils en sont les fossoyeurs, tout en étant les petits rois, puisqu’ils reprennent toutes les prérogatives du chef d’entreprise déclarés ou mis en faillite et que ce dernier n’a plus même le droit de mettre un pied dans ce qui fut son entreprise.
On devine ce que cette mainmise peut avoir parfois d’irrationnel et de contreproductif.
Les écumeurs des ventes forcées sont parfois parmi les pires forbans du commerce ceux qui ont le moins de scrupule.
Quand, par exemple, deux patrons de salles de vente se trouvent sur un coup, ils ne surenchérissent pas l’un sur l’autre. La plus basse offre obtient le lot. A la fin de la vente, les marchands et les patrons de salles de vente, se réunissent et font la révision des lots qui peuvent ainsi passer en d’autres mains moyennant une commission. Quand, dans ce repaire de commerciaux spécialisés, un particulier tente sa chance, les mêmes haussent sur la marchandise jusqu’à ce qu’elle atteigne un prix surfait, en tous cas, égal à ce que ce particulier aurait à débourser dans une salle de vente pour un lot équivalent.
Les commissaires priseurs sont eux-mêmes des marchands. Ils arrangent des lots pour dissimuler à l’exposition des pièces intéressantes et de valeur. Des hommes de leurs relations sont dans la salle auxquels ils adjugent facilement ce qui les intéresse.
Bref, la société capitaliste est tout à fait bien représentée dans ce microcosme de margoulins, de faisans et d’hommes de loi à la limite de la délinquance ou carrément délinquants.
Parfois la cupidité joue des tours. Certains amateurs de la vente aux enchères, marchands compris, achètent à perte par une mauvaise estimation du prix qu’ils pourraient retirer de la revente.

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A d’autres moments, ce qui coûtait une fortune au failli, part pour une bouchée de pain en des mains mercenaires. Ce qui ne valait rien aux enchères, prend dès qu’il tombe dans les mains des marchands, une valeur parfois dix ou quinze fois supérieure.
C’est un microcosme des appétits des protagonistes d’un système qui de la classe la plus basse à la plus haute, de la banque à la salle de vente, met à nu les égoïsmes et qui attire les « fauves » par l’odeur de l’argent.

4 février 2013

Audience à la RTBF

Nous voilà revenu au prétoire des flagrants délires, au rôle de la Première Chambre de la RTBF, avec l’affaire « Dutroux dicte-t-il la loi ? ».
La Première Chambre était sous la conduite du Président Maroy, successeur de Perrin Dandin, juge du sieur Racine depuis 1668.
Une fois de plus, nous avons un huis-clos. Le public s’est fait assez entendre sur l’affaire. Le prétoire est donc exclusivement occupé par des magistrats et des avocats.
Christine Defraigne, avocate et grande dispensatrice des mots les plus durs à l’encontre de l’inculpé. Nous avons relevé « gros salopards » et « grosses crapules », pour parler des condamnés les plus enracinés dans le crime et la perversion, collègues de Dutroux, condamné à perpétuité, et qui demande une libération conditionnelle après 13 ans de détention. Cosignataire libérale d’une loi durcissant les conditions d’une libération conditionnelle pour « les gros salopards ».
Isabelle Durant, infirmière diplômée, spécialiste des flatulences carcérales provocant des ballonnements intestinaux, avec pour séquelles des encombrements des lieux de détention. Elle plaide pour une réinsertion raisonnée, lorsque le malhonnête devient honnête grâce aux vertus de l’écologie.
Bocarné Visart de, magistrat en disponibilité en raison du cabinet de Joëlle Milquet qu’il occupe au point d’impatienter ceux qui attendent. Le constipé type des longues carrières d’homme prudent, à la fois homme de progrès et homme de réflexion. Dans son cas la réflexion étant adversaire du progrès, l’homme est avant tout en débat avec lui-même.
Matagne, médecin à l’accent wallon prononcé, régional du terroir carcéral, nous change de celui rocailleux, d’Annemie Turtelboom, l’antwerpicide de la Justice fédérale. Le sieur Matagne, désigné pour suivre Dutroux dans son évolution vers l’honnêteté, a fait un étonnant usage du serment d’Hippocrate. Il a dévoilé au président Maroy, la pathologie non évolutive du plaideur Dutroux.
Deutsch, avocat de Dutroux, spécialiste du démontage de lois de pure circonstance, est un fervent défenseur des gens qu’il défend. Il ne manquerait plus que ça ! Il a bon espoir de repasser dans deux ans devant ladite commission et ainsi de suite jusqu’à sa retraite, pour tout autant que Dutroux vive encore. Il espère ainsi que la publicité d’être le défenseur du plus ancien détenu du Royaume lui assurera un titre de baron, sous le règne d’Elisabeth de Belgique.

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Que les autres avocats et experts qui ne sont pas cités dans ce tribunal de la RTBF me pardonnent. J’écrirai leurs noms lors des débats suivants, que ce soit dans le dopage lors des concours de canoë-kayac ou de la culture du cannabis dans les pots de chambre désaffectés des institutions gériatriques modernisées.
Nul doute qu’ils seront à la disposition du Tribunal Reyers pour la prochaine session.
Cette audience dominicale nous démontre, une fois de plus, que l’annexe du palais de justice du boulevard Reyers ne nous fera pas économiser, les 50.000 € que va nous coûter les dix minutes de comparution du sieur Dutroux à l’audience ou sera débattue sa demande de libération conditionnelle.
Le président Maroy l’a bien dit dans ses attendus, les lois de demain ne s’appliqueront pas aux faits d’hier et toute la procédure ne sert à rien.
Tout le monde sait que la Belgique adore les choses qui ne servent à rien.
1. Dutroux n’est pas près de sortir du trou.
2. L’opinion n’est pas prête à changer d’avis.
3. Puisque c’est un psychopathe susceptible de récidiver, qu’attend-on pour activer la loi de défense et l’interner à vie dans un hôpital psychiatrique ?
4. Ce type nous a déjà coûté la peau des fesses. Si on arrêtait les frais ? Qu’on cherche plutôt avec les économies que cela ferait, le moyen d’indemniser les victimes.
4. Foutez-nous la paix avec ce type. Il a pourri la vie de ses victimes, jusqu’à la leur retirer pour certaines et des parents des victimes, ce n’est pas une raison pour qu’il pourrisse la vie de tout le monde, par Maroy interposé.

3 février 2013

Le vieil Elbeuf bis.

Nonobstant ses crises d’hystérie quand on met en doute la crise profonde que traversent le petit commerce et l’industrie moyenne, Sabine Laruelle n’a pas tort de s’alarmer de la situation dramatique du secteur.
L’Agence Belga vient de communiquer des chiffres alarmants sur l’état désespéré du groupe d’activités. En janvier 2013, 1.147 entreprises ont fait faillite, soit une hausse de 40 % par rapport à janvier dernier. L’année2012 avait déjà été la pire de toutes, avec un record de 11.000 faillites. On se demande ce que sera 2013 !
Se promener dans les centres villes du royaume se passe de commentaires : les commerces à remettre, les vitrines vides, le manque de diversification des genres (impossible de trouver une quincaillerie, une poissonnerie ou une épicerie dans des quartiers pourtant à forte densité de population) laissent voir à tous qu’on est à la toile d’un genre d’économie et qu’on touche le fond sur ses possibilités de changement.
Vos économistes gagés par le pouvoir ne vous le diront pas, mais les classes moyennes constituent le gros des troupes du système capitaliste. Elles en sont la colonne vertébrale.
Ce sont ses rangs qui fournissent le plus clair des serviteurs d’un pouvoir « démocratique » allié du pouvoir économique. Les classes moyennes ont su couler un alliage entre les deux qui a produit le mouvement libéral et la dernière génération du socialisme dégénéré que nous connaissons, la social-démocratie.
Du reste, le dernier « bastion » de cette classe moyenne en déliquescence est essentiellement constitué des « nouveaux riches » de la classe politique.
Les classes moyennes sont un but pour la plupart des citoyens. Privé d’une classe moyenne attractive, un pays perd son facteur de modération naturelle.
Sans elles, les ennemis irréconciliables : les détenteurs des biens et ceux qu’ils ont dépouillés, se trouvent face à face et en confrontation permanente et, à moins d’une dictature de la droite, ce serait la loi du plus grand nombre qui l’emporterait aisément.
Moins importantes en termes d’emplois que les grosses boîtes par unité de production, les classes moyennes n’en sont pas moins le premier employeur du pays.
C’est aussi le refuge des gens sans diplôme et parfois bien supérieurs en intelligence de nos universitaires. Les individualistes y trouvent les moyens de satisfaire leur goût d’indépendance, en gardant la faculté d’entreprendre. C’est aussi la survivance des petits métiers et des métiers d’art, secteur en voie d’extinction, car les premiers touchés par l’ampleur de la crise, selon le principe que tout ce qui ne rapporte pas de fric ne sert à rien !

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Je ne fais pas l’apologie de cette classe sociale souvent méprisante des travailleurs de base, parce que trop proche de ceux-ci, mais pour souligner l’importance que les classes moyennes ont dans la poursuite du système capitaliste, qui sans elles, serait balayé depuis longtemps.
11.000 faillites en 2012, c’est 18.800 emplois perdus, trois fois plus que Ford Genk et Arcelor Mittal réunis, si on ne trouve pas de solution pour sauver ce secteur.
Sans vouloir trop pleurer sur les chefs d’entreprise de ces minuscules cellules de production, il n’est pas tenu compte dans ces 18.800 emplois perdus, du basculement dans la pauvreté de ces chefs d’entreprise miniature, eux et leur famille, ce qui fait bien plus d’emplois perdus que les chiffres ne le disent.
Qu’importent du reste ces chiffres qui pointent le secteur de la construction en première position avec des faillites qui ont bondi de 69,4%C, le commerce de détail (+66,3 %) en deuxième, et les services aux entreprises (+43,7 %) en troisième.
On pourrait ricaner sur l’engouement persistant de cette classe sociale en perdition pour son sectarisme borné, son manque de solidarité et son indélicatesse grégaire à filouter les accises et les taxes, mais, tant que les travailleurs seront attirés vers le centre bourgeois de cette société sans entrevoir aucune échappatoire à la loi du fric, cette classe tampon servira à équilibrer les parties adverses ; car, malgré tout, elle s’oppose à la mondialisation de l’économie libérale, malgré l’ultralibéralisme de ses meneurs.

2 février 2013

Accordailles

L’accord de jeudi soir entre syndicats et patronat sur l’aménagement du temps de travail entre dans l’optique économique actuelle. Les employeurs veulent des contrats plus souples et plus malléables du temps de travail à la mesure de leur besoin. S’adapter aux circonstances, c’est le signe des temps, mais jusqu’à quel point ?
C’est le dilemme des syndicats, mais pas du gouvernement qui pousse les parties à signer un document qui consacre une nouvelle emprise du patronat sur les salariés.
La FGTB se débat encore un peu, histoire de faire voir à ses affiliés qu’elle ne les a pas trop oubliés, d’autant qu’Arcelor-Mittal est la poire d’angoisse pour le PS, la FGTB, Rudy Demotte et Elio Di Rupo.
La flexibilité ce n’est pas du donnant-donnant, c’est le salarié qui pourrait travailler douze heures un jour et six le lendemain, qui se verrait trois jours chez lui et le reste de la semaine dimanche compris à l’usine à travailler pour « rattraper le temps perdu ».
L’histoire de la jeune maman qui pointe une heure après les autres, pour prester l’heure perdue quand elle le souhaite, ceci afin de conduire son enfant à la crèche, c’est une vaste fumisterie. Les quelques rares cas d’espèce n’ont pas attendu l’accord pour trouver une solution humaine et, dans le cas contraire, la dénonciation du manque d’humanité de certains entrepreneurs, ceux-là même qui, n’en doutons pas, tireront tout bénéfice de l’accord, fait réfléchir sur l’état dégradé du social dans notre société.
Comme si les managers avaient en tête en réclamant ces aménagements horaires le souci d’éviter les embouteillages et coller aux horaires de l'école, de leurs salariés !
Le principe de l’horaire flottant est simple, il consiste à raccourcir les délais de production afin de concurrencer le modèle chinois d’adaptation et d’assouplir les règles du travail quand la période est creuse, par exemple entre deux commandes.
Le tout sans aucun bénéfice salarial pour le travailleur en échange de sa plus grande disponibilité.
C’est donc bien un vrai recul des avantages acquis au fil du temps et une nette indication de l’orientation des activités humaines.

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Pour maquiller cet accord en gestes de compréhension des parties, le PS, le gouvernement et les journaux peaufinent quelques éléments indispensables à la présentation de celui-ci comme un progrès d’une collaboration efficace entre les signataires.
C’est une véritable escroquerie, une de plus, de ceux qui jouent une partie exclusive en faveur du patronat.
On peut s’attendre aux grandes envolées lyriques de tout qui « compte » dans le système pour saluer la compréhension des parties dans ce contexte économique difficile.
Le relèvement du plafond des heures supplémentaires et l’annualisation du temps de travail est bien la marque d’une volonté de nos marionnettistes de faire danser le peuple à leur cadence.
L’étape suivante est simple et elle se voit déjà dans certaines juridictions du travail, c’est de permettre aux employeurs de sanctionner un refus de prester des heures supplémentaires et d’éventuellement de licencier pour ce motif, le travailleur qui les refuse.
Voilà où un siècle de lutte syndicale a abouti !
On n’entend jamais les historiens du droit social dans les débats.
C’est dommage.
Nous venons d’un temps où les grands-parents de nos flèches du FEB poussaient des enfants de moins de 12 ans dans la mine. Quoique n’ayant plus de mine, on y retourne. Il faudra, du reste, moins de temps pour y retourner, que nous n’en avons mis pour en sortir !

1 février 2013

Gloire à Odiel Defraye !

Notre Eddy, oui notre Eddy national, celui des cinq victoires du Tour, Merckx enfin, baron depuis que nos rois sacrifient à la célébrité populaire, Eddy après avoir célébré l’amitié indéfectible et venu au secours de son ami Lance, est accusé de dopage par le septuple « faux » vainqueur dont il célébrait l’amitié jusqu’à hier !
C’est la gazette qui le dit : « Pour Lance Armstrong, le problème du dopage et de la tricherie existe depuis 100 ans. "Ma génération n'est pas différente de celles des autres. Que ce soit grimper dans un train jusqu'à prendre de l'EPO, aucune génération n'est exempte de reproches ou "propre". Ni celle de Merckx, ni celle de Hinault, de LeMond, de Coppi, de Gimondi, de Indurain, d'Anquetil, de Bartali, ni la mienne."
Selon Lance, le dernier vainqueur du tour de France sans être dopé, est donc celui qui a gagné la grande boucle en 1912, soit il y a 101 ans !
Ce héros est Flamand, c’est Odiel Defraye, coureur cycliste, né le 14 juillet 1888 à Rumbeke (Belgique) et mort le 21 août 1965 à Bierges. Professionnel de 1909 à 1914 puis de 1919 à 1924, il est le premier cycliste belge à remporter le Tour de France, en 1912.
La génération Merckx abonnée comme toutes les autres au dopage, doit tout à un coureur belge inconnu !
Qui aurait cru que sous ses faux airs bon enfant, Eddy n’était sorti de l’épicerie familiale que pour courir les routes et réussir des exploits en se dopant !
Il doit y avoir beaucoup de barons aujourd’hui qui, trente ans après leur baronnie décrétée pour leur mérite, sont devenus le contraire de ce pourquoi ils ont été adoubés. Peut-être même l’étaient-ils déjà, tandis qu’on les consacrait preux et nobles.
Le grand journal « Le Soir » devrait proposer Odiel Defraye, comme coureur de l’année et dernier vainqueur du Tour ! Je suis persuadé que parrainé par quelques journalistes, Odiel pourrait très bien être baron à titre posthume ! Béatrice Delvaux bien introduite à la cour devrait sonder le roi !
Les journaux sous la rubrique « que sont-ils devenus ? » devraient faire une enquête sur nos barons. On serait bien étonné ! La noblesse n’est pas celle qu’on croit.
Devant cette déclaration de Lance Armstrong, il faudrait demander pour la petite histoire ce que Merckx prenait pour être si fort.
Pour les premières courses, douze jaunes d’œuf battus dans un grand verre de cognac, devaient certainement suffire. Mais après pour la consécration, les podiums en série, quel était le docteur Mabuse d’Eddy ? Un autre baron, sans doute, distingué pour le progrès qu’il a fait faire à la science ?
Et l’avènement des seringues ?
Qui a utilisé la première ? Bartali, Coppi ? Autant d’énigmes que pourrait résoudre avec tout le sérieux un bon stagiaire.
On voit bien comme est fragile l’engouement des foules pour ses idoles.
C’est de la faute aussi à cette masse crédule qui court au stade voir des gens de trente ans jouer avec une balle comme des gamins, qui reste jusqu’à trois heures du matin pour admirer une finale de tennis à Melbourne, qui attend à Zaventem dans le grand hall de l’aéroport un athlète qui ne s’est pas changé pour qu’on le reconnaisse et qui va vers ses supporters en training et une grosse médaille avec un large ruban autour du cou, comme pour un concours du blanc-bleu belge à Libramont, et cette masse crédule oublie le seul vainqueur du Tour à ne pas s’être dopé !

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La faute à qui ce cirque stupide ?
La foule a besoin de rêver. Le rêve d’aujourd’hui est à la mesure de l’économie qui fait des sous en les manipulant. Alors que le sport est une affaire de santé et que l’exploit est une affaire de dopage, le business veut que l’on se dope plutôt que de choisir la santé.
Où est-il le temps où les idoles s’appelaient Diderot et d’Alembert et où les gens se passionnaient pour l’Encyclopédie ?
Que valent encore les exploits d’aujourd’hui, quand on sait qu’on ne fait plus du sport pour soi-même, mais pour épater les autres et pour en récolter les fruits sur son compte en banque ?
Tous dopés ?
Sans doute, enfin tous ceux qui tirent un revenu de leur sport.
Ce qui laisse encore des dizaines de millions de sportifs hors de la compétition, hors du tintamarre et hors d’état de prétendre à un titre de baron…. et Odiel Defraye, à rester propres !