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31 juillet 2018

MR Arts Politics and C°

Cette société se transforme en théâtre. Pour une fois, ce ne sont pas les mœurs qui font le répertoire, mais l’option de l’économie libérale. C’est un triomphe !
– T’oses même plus dire que t’as été communiste sur l’oreiller à une ancienne militante !
La pièce est à l’affiche et compte bien y rester. Le thème : la réussite individuelle. Le pitch : c’est une série de deal où il n’est question que d’oseille.
Les acteurs s’inquiètent de leur apparence. Et pour cause, le monde libéral tient pour rien les qualités – invisibles en principe – et pour l’essentiel, ce qui se voit : la belle gueule et le diplôme Actor’s Studio. Le bagout est au ragout, ce que le raifort est au piment.
Le personnel politique suit évidemment. La belle gueule… c’est difficile de faire un playboy d’une tête de massacre, reste la taille et la virilité, parfois, mais plus rarement la féminité, que certains hommes dégagent, plaît aussi. On renverse tous les tabous, le fric est d’accord tant qu’on ne touche pas à Fort Knox !
Christine Defraigne avec son type de beauté espagnole aurait eu moins de voix de préférence du temps de Franco qu’elle en a aujourd’hui, alors que son libéralisme n’a rien à voir avec le fascisme, du moins pas encore…
Des lobbyistes du système entendent faire rentrer le « queer » (bizarre) dans la norme. La norme, c’est le passe-partout standard qui permet des déplacements dans les zones d’influence sans être montrer du doigt comme Quasimodo au-haut des tours de Notre-Dame.
Prenons l’exemple de Charles Michel. Son queer c’est l’ensemble de face, gros nez, lunettes et calvitie, moule parfait pour un masque de Gilles à Binche un Mardi Gras. Ses atouts, une belle taille, et un aspect général, ni ventripotent, ni voûté, l’entre deux âges d’un cador qui en a vu d’autres.
Il a certainement consulté le forum Lookism.net. Et on lui a probablement conseillé de la chirurgie esthétique ainsi que des implants, à défaut une perruque, mais rares sont les moumoutes qui ne se voient pas, surtout aux tempes. Voyez Vrebos, il porte la sienne comme une kippa !

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Aujourd’hui, un bel homme a plus de chance de se faire élire, qu’un autre d’aspect patibulaire. Être moins avenant, le défaut d’une loupe, d’un kyste malencontreux, les yeux vairons ou même une singularité qui saute aux yeux, donc qui sort de la norme, comme le prognathisme, fait perdre des voix. L’intelligence du type, sa détermination dans la politique qu’il préconise pour le bien public, tout le monde s’en fout, à commencer par l’électeur.
Allez sur Lookism.net et introduisez-y la binette du premier ministre. Une voix off vous dira ce que je suis en train d’écrire, en termes plus glacés, moins enjolivés que les miens, certes, (cette machine a gardé de son origine la brutalité technique des anglo-saxons, surtout ceux des environs de la Trump-Tower), vous saurez que Charles Michel aurait encore des voix en réserve, rien qu’avec quelques petites corrections esthétiques.
La chirurgie orthognatique fait des miracles. Notre homme ne ressemblera jamais à Georges Clooney, mais il se différenciera de la marque de fabrique familiale, ce qui est toujours ça.
Un implant de menton, ou [génioplastie], rien de plus simple. On vous moule un visage en plasticine depuis les mensurations du vôtre et vous voyez tout de suite ce qu’en statistiques préélectorales une telle décision serait de nature à augmenter financièrement les mandats. Il devrait également considérer les implants mandibulaires d'angle, dit un esthéticien, sauf répond un autre, cela risquerait qu’on le confonde avec Didier Reynders dont le visage entre dans un carré presque parfait, surtout qu’il a pris quelques kilos qui, chez lui, ont la fâcheuse tendance de se masser aux joues et autour du cou.
Un seul inconvénient. Quand on est connu et qu’on améliore l’ensemble, il faut faire gaffe à ce qu’on ne vous reconnaisse plus. On ne peut pas monter sur scène avec la gueule de Depardieu et en sortir avec celle de Richard Gere.
Il y a sur ce site des témoignages poignants qui ne ressortent pas tous du désir de paraître, de là, la question piège à laquelle aucun homme politique ne répondra « Est-ce que je m’accepte tel que je suis ? ». Vous voyez le genre si Charles Michel se posait la question et que par modestie (toujours le faux modeste aux aguets) il assurait ne pas s’accepter. Vous voyez le désastre chez l’électeur ?
Et celle qui tous les jours prend sur elle pour lui dire qu’il est magnifique et qu’elle n’a jamais rencontré un être aussi doué et intelligent, vous voyez le résultat sur sa libido ?
Reste la grande misère d’être connu et reconnu à chaque démarche auprès d’internautes, de lecteurs du Web, d’incels hargneux et à l’affût du moindre scandale. On ne le voit pas un mois avant la découpe dire à l’approche du billard, sur la chaise longue de son psy "Évaluez mon visage." "Je sais déjà que je suis moche." "J'ai claqué sept mille dollars dans une opération du nez." "Cette photo de mon profil prise sur le vif montre bien ma sous-humanité." "Je ne sors même plus de chez moi, je ne veux pas être vu." "Aucune rencontre sur Tinder dans les premières 24 heures – est-ce la fin ?" À un moment donné, une personne compare les tailles des crânes de Justin Bieber et de Zayn Malik, afin d'évaluer en détail qui de ces deux pop stars possède la tête plus masculine. »
Riez pas. Ce n’est plus de l’avenir. On y est sérieusement. C’est le triomphe de l’économie mondiale, le grand essorage des natures intraverties exclues, l’extraverti triomphe !
Tous beaux au service de la plus belle personne que l’on connaisse : soi ! Tous un job, les fainéants ne sont plus de ce monde, rayés du futur !
Des cliniques qui marchent bien, elles aussi, se sont spécialisées dans l’allongement des pénis ! La politique avant tout !... d’autant qu’il paraît, question de petite bite, au parti les dames se plaignent. Par effet d’inversion, plus on voit grand dans l’économie mondiale, enfin vous voyez ce que je veux dire.
Par exemple, l’autre jour, un certain Willy D. s’admirait dans une glace, quand soudain, son regard se porta sur son entre-jambe. Ciel ! Où était-elle partie ? Le teinturier a juré qu’il débraguette tous les pantalons avant de les passer à la machine et qu’il n’avait rien vu.
– Ton député MR en a une de combien ?
– Une de douze !
– C’est peu.
– Oui, mais il porte à droite…

30 juillet 2018

Au nom du père et du fils…

J’en ai connu des trop sérieux, des faux téméraires, des distants aux allures affables, tous sourcilleux de l’effet produit, de l’impression qu’ils laissaient aux Journaux du soir.
On imagine d’un homme public, de son caractère, de ses mœurs, de ses affinités et même de sa photo sur le badge vendu en soutien du parti, des textes de ses discours, une personnalité à la mesure de la ferveur ou du mépris qu’on lui porte.
Dans le libéralisme tribal du MR, malgré leurs efforts pour paraître aimables (les gobeurs de mouches les admirent de toute façon), au-delà des magouilles et des scélératesses qu’on leur prête souvent avec raisons, pas mal d’entre eux transpirent la combine, l’ego démesuré, la suffisance pathologique, éprouvant des difficultés à dissimuler leur vrai visage aux yeux de l’observateur avisé.
S’il y en a bien un dans le lot que je ne peux pas blairer, pire encore que ce poseur de Didier Reynders, c’est Charles Michel !
Avec sa bonne volonté de premier de la classe a toujours rendre sa copie avant tout le monde, il semble subir l’imbécillité des autres avec une fausse humilité exaspérante, à faire bondir un prix Nobel.
Qu’il soit le fils de Louis est déjà le signe de l’hérédité chargée d’un animal politique qui survit à tout en se défaussant sur les autres. L’impression d’être le plus doué, le plus mesuré et le plus sincère n’est qu’une posture qu’il se donne. Alors que tout dans sa personne transpire l’homme de théâtre, le faux modeste, celui qui se retient, il attend que l’autre ait vidé son sac en semblant attacher une grande importance aux propos qu’il entend. Alors qu’il n’en est rien et que sur le temps qu’on développe des arguments qu’il ferait mieux d’essayer de comprendre, il prépare les siens comme les fruits incomparables qui closent toute discussion après lui.
Si bien que c’est une erreur de le vouloir disputer. Tout est décidé par avance.
Le seul qu’il craigne, c’est Bart De Wever, aussi fait-il semblant de s’écraser devant lui, sachant qu’il est perdant dans un rapport de force et surtout après ce qu’il en a dit en période électorale, avant les accords avec la N-VA.
Entre eux, il y a un accord non signé, et cependant bien réel sur la politique sociale du pays qui doit être en rapport avec celle de la Flandre, le modèle belge du libéralisme.
Mine de rien, Michel par cette alliance a tué tout espoir de la Wallonie à prendre la part qui lui revient dans les partages fédéraux des emplois et rentrées financières.
Dorénavant et jusqu’aux élections de 2019, on croirait entendre l’Anversois dans la bouche du premier ministre.

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Voilà ce que cela donne au mois de juillet selon les journaux, Charles Michel espère que les syndicats ne vont pas pourrir la vie des Belges ! Après qu’il l’ait pourrie depuis qu’il s’est « maqué » avec la droite flamingante dans sa vision de son radicalisme libéral, n’est-ce pas du De Wever à l’état pur ?
À remarquer que lorsque Michel parle des syndicats, il ne s’agit que de la seule FGTB wallonne et que le reste, les autres ont capitulé depuis longtemps. Quand il sort de l’apparence qu’il se donne, on voit poindre le haineux, le rancunier et le type – vous en souvient-il encore – qui fit tomber Didier Reynders de son perchoir de président des libéraux, en instrumentant une cabale contre lui. Certes, on n’a pas pleuré le président déchu, mais il est permis d’avoir une opinion sur la fourberie de la manœuvre. À l’époque, on avait reconnu le coup de patte du père. Les spécialistes avaient admiré. Le coup du père François, était celui du père Louis !
Le Premier ministre Charles Michel a toujours trouvé des porte-voix à sa convenance. Il en règle les décibels. Aux autres de porter la bonne parole sur les places publiques. C’est ce qui ressort de ses entretiens au Soir et à Sudpresse.
Il faut d’autres pointures que celles de la FGTB, pour l’intimidé.
Ce type qui a pour principe de prendre pour ennemi qui fait obstacle à ses prétentions, traduit en quelques mots sa haine pour les petites gens "Mon ennemi, c'est le chômage, et mes partenaires, ce sont les demandeurs d'emploi à qui nous tendons la main", alors qu’il réduit presque à la mendicité la plupart d’entre les chômeurs et qu’en réalité ses ennemis sont ceux qui trop visiblement ne peuvent pas trouver du travail dans une société qui n’en procure pas assez depuis un demi-siècle, tirant prétexte des emplois vacants non pourvus, dont la plupart ne sont que des miroirs aux alouettes.
Je l’ai déjà écrit, je ne peux que me répéter, avec sa tête de moine tonsuré, ses airs contrits et son affabilité apparente, il peut à peine dissimuler des regards parfois assassins qui fusent entre deux postures d’idiot du village, sous ses épaisses lunettes.
Ce type est dangereux. Il mène un combat de destruction des progrès sociaux acquis jadis par la force syndicale et défendus avec les armes qui restent dans les comités professionnels.
Il étend sa vilenie à vouloir dresser contre les forces syndicales, les usagers de la voie publique.
Ce faisant, il suit malheureusement l’impulsion donnée par Elio Di Rupo en utilisant des méthodes que l’autre désavoue aujourd’hui tardivement. Il pousse jusqu’à l’excès l’argument incroyable qu’il suivrait dans ses réformes « les propositions des partenaires sociaux en augmentant la dégressivité des allocations de chômage » !
Didier Reynders, l’impudent, en a déjà fait beaucoup par le passé, celui-ci le dépasse !

29 juillet 2018

Requiem pour le temps présent.

Des études comparent les acquis des Trente glorieuses et ce qu’il en reste en 2018, un demi-siècle plus tard.
La conclusion aurait dû être favorable, puisqu’on produit plus, à meilleur coût et dans des conditions de mécanisation poussées rendant le travail moins pénible.
Or, il n’en est rien. Pourquoi la pauvreté a-t-elle progressé dans ces cinquante dernières années, malgré la prospérité industrielle non pareille ?
Tout incite à penser que les contrats renouvelables, les alternances entre chômage et travail, la lente mais inexorable remise à niveau des employés de l’État sur le privé et non l’inverse, les épouvantails comparatifs de la mondialisation (le plus haut étant toujours réadapté sur le plus bas), les suppressions en matière sociale des prépensions et des perspectives du chômage, l’évidente stagnation voire diminution des pensions, surtout les petites, tout enfin, laisse à penser que le travailleur subit une régression de ses acquis.
Encore que s’il était prouvé que cette prospérité industrielle n’était que le produit de cette régression, on pourrait en tirer au moins la conclusion d’une efficacité économique.
Cette situation est le produit de différents acteurs dont le principal – l’opinion publique – est sous la coupe d’un concept de droite dans l’organisation politique.
Cela est visible de l’Europe à la Belgique.
Cette domination toute intellectuelle déséquilibre les rapports entre le travail et l’argent, stigmatise les gens sans travail et ridiculise les syndicats dans des actions rendues difficiles par le remplacement du bénévolat de base par des universitaires, véritables employés de maison sans culture ouvrière. Tout cela dans une rage purificatrice d’un libéralisme complètement dégagé d’une social-démocratie larguée et dont les socialistes font les frais pour y avoir crû !
Cela va même jusqu’à précariser les petits retraités qui vont devoir compter pour rien les périodes chômées ; alors que les pensions complémentaires par point d’épargne, adoptées par Bacquelaine, sont des copies du système américain.
Ce qui se passe actuellement en Europe et en Belgique est la somme de toutes les petites capitulations et les compromis entre le pouvoir et ceux qui en sont les victimes.
Le bilan est visible sur les statistiques en matière de pauvreté et de faillite sociale. Les travailleurs de base ne sont pas les seuls atteints, les petits commerçants devenus les gérants pauvres de ce qui fut le socle de la société bourgeoise de l’entre-deux guerres sont dans la déshérence, habilement déstabilisés par le discours libéral de la fin de la lutte des classes. Alors que le seul argument que l’on comprendrait serait de dire qu’ils soutiennent Charles Michel, parce qu’ils ont des prêts à rembourser.

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Un de mes lecteurs assidus – que je salue au passage – faisait allusion dans un de ses derniers blogs, d’un couple brocantant sur un espace réservé de son village. À son étonnement, ce couple tenait des propos d’extrême droite, certainement aux antipodes de ceux qu’ils auraient dû tenir, compte tenu de ce qu’on pourrait appeler le « niveau social », alors que les livres qu’ils désiraient vendre étaient assez éclectiques et témoignaient d’une ouverture d’esprit (à moins qu’ils aient été confiés au couple pour être vendus).
Ce témoignage ne manquait pas d’intérêt pour la compréhension de la droitisation de la société. Quels ont été les éléments extérieurs déterminants à leur état d’esprit de départ pour qu’ils instrumentent une doctrine contre eux-mêmes, c’est-à-dire leur classe sociale ?
C’est le phénomène d’aujourd’hui.
La démocratie est à un virage qui n’augure rien de bon, une sorte de suicide collectif aux noms d’intérêts qui ne sont pas ceux des travailleurs, ni de cette classe moyenne qui disparaît dans un naufrage généralisé.
La solidarité dans le malheur, la volonté d’obtenir peu pour chacun plutôt que beaucoup pour quelques-uns, cette attention pour les plus démunis et ce respect des anciens qui ont travaillé avant nous, tout ce qui fut en un mot l’idéal socialiste partagé parfois par des majorités et jamais complètement minoritaire, est en train de faire place à l’individualisme le plus sauvage, l’idée assez farfelue mais répandue qu’il n’y a qu’une seule façon de réussir, c’est de le faire seul et souvent au détriment des autres.
De ce point de vue, les comparses de Charles Michel pourront se dire qu’ils ont réussi. L’homme moderne qu’ils ont contribué à mettre debout est, par son aspect général, assez proche encore de l’homme d’hier, sauf qu’une chose échappe à ces esthéticiens de l’âme.
Cet homme là pour survivre ne peut que détruire ce qui l’entoure, des hommes qui l’accompagnent, à la nature qu’il croit maîtriser et transformer à sa guise.
N’en déplaise aux brocanteurs de tout à l’heure, à Charles Michel et plus haut encore à Juncker et à Trump, cet homme là est un homme perdu !

28 juillet 2018

Garçon... la même chose !

Qu’est-ce que Jean-Claude Juncker est allé faire mercredi à Washington ?
D’après Le Soir, JC Juncker a tout arrangé auprès d’un Donald Trump soudain d’une grande compréhension. La guéguerre économique serait pratiquement close entre les USA et l’Europe, foi de libéral engagé.
– Qu’est-ce que tu prends ?
– Tu sais Donald, j’ai pris deux Bloody Mary dans l’avion et j’ai l’estomac barbouillé…
– Putain ! J’te parlais du beurre de cacahuète et d’ta commission… Bullshit !...
Hélas ! Le Soir n’a aucun économiste valable dans ses bureaux de rédaction et ses spécialistes de la politique américaine sont des américanolâtres surfant sur l’apologie de Trump et de Charles Michel, en alternance !
Par exemple, Donald a promis de "résoudre" la question des tarifs douaniers américains de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium européens, sans préciser si cela signifiait qu’il allait susprendre, voire supprimer ces taxes.
À lire attentivement le discours en anglais du locataire de la Maison blanche, on ne voit rien qui pourrait faire croire qu’on va tout effacer.
Du coup, JC Juncker assoiffé de résultat se dit tellement satisfait que sans attendre une mesure qui ne viendra certainement pas, il annonce à Donald que l'Union européenne va commencer à acheter sans délai beaucoup de soja, aux producteurs américains, alors que la France est en train de débattre sur l’interdiction des OGM sur le territoire français ! Le soja devra aussi avoir été au préalable homologué par l'UE. 94% du soja planté aux États-Unis est génétiquement modifié pour résister aux désherbants, selon des données du ministère américain de l'agriculture, l'USDA.
On ne savait pas si Juncker avait déjà un verre dans le nez quand il s’est également engagé de la part de l’Europe sur les importations de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis, idem de discuter des normes réglementaires pour faciliter l'accès aux matériels médicaux américains sur le marché européens.
Et enfin, pour flatter l’autre un maximum, Juncker, comme un grand et sans en référer au Parlement européen, veut réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour "s'attaquer au problème de pratiques commerciales déloyales incluant le vol de la propriété intellectuelle, le transfert forcé de technologies, les subventions industrielles, les distorsions créées par les entreprises d'Etat et la surcapacité", propos qui visent la Chine, ce qui mit Donald en gaîté.

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Bref, sur de vagues promesses américaines, notre grand libéral européen a promis tout ce qu’on veut, sans doute afin de se ménager un retour triomphal en Europe, ce que n’ont pas manqué de rapporter des journaux à la botte de l’économie bourgeoise, comme effectivement une grande avancée vers un accord équilibré.
Heureusement avant de sombrer dans un délire de joie suspect, Jean-Claude Juncker n'a pas précisé, lui non plus, quand les représailles européennes à ces taxes allaient être levées.
Finalement, il ne s’est rien passé de sérieux ce mercredi à Washington qui vaille un pet dans les gazettes, sinon que de nouvelles sanctions, s’ajoutant à celles qui sont maintenues, seront suspendues, en attendant !... Quoi ?... Jean-Claude cherche.
On est en droit d’être inquiet de la suite de cette entrevue qualifiée de « grande avancée » dans le règlement du différent entre l’UE et les USA.
Le gâtisme avancé de Juncker contre la sénilité revancharde de l’autre, voilà de quoi amplement nourrir les fake-news et entretenir les plus grands espoirs de nos américanolâtres.
Sur le temps que nos « grands acteurs » du drame économique se la pètent dans des vols privés des traversées historiques, Bruxelles-Washington, peut-on appeler les relations que nous entretenons avec notre voisin russe, de réfléchies et de fructueuses ?
Nous maintenons des sanctions à l’égard de la Russie pour des raisons sérieuses, certes, le Donbass, la Crimée, le soutien de Poutine à la Syrie, mais dans le cadre d’un affrontement mondial de concepts politiques différents, l’Europe ne se posant dans ces conflits qu’en qualité de « personnalité morale ». Pourquoi ne nous en tenons-nous pas à la politique que nous menons à l’ONU, sans en faire davantage à titre personnel, alors que Donald Trump tente un rapprochement avec Poutine ?
En quoi l’agressivité de la Russie à l’extérieur de ses frontières est-elle pire que celle d’Israël au Moyen-Orient, alors que sur l’insistance de Washington, nous sommes tout sourire et toute compréhension avec Netanyahou ?
L’Allemagne dépend du gaz russe pour sa politique énergétique. Nous avons aux frontières de l’Europe une grande Nation que nous aurions intérêt à nous concilier. Jadis prétexte à la méfiance, le communisme n’avait pas la même finalité que le capitalisme et on pouvait comprendre l’incompatibilité commerciale. Aujourd’hui que le système est commun, que des holdings sont de mêmes natures, que ceux qui se partagent les revenus des entreprises sont identiques, qu’est-ce qui peut bien faire courir Juncker à Washington et dédaigner Moscou, sinon des intérêts financiers de Wall Street, honteusement ignorés par la grande presse !

27 juillet 2018

On solde à #Evolve-RTL.

Les restructurations de RTL-Bruxelles qui ont abouti – comme toutes les restructurations à des licenciements – n’ont pas fait l’objet de longs commentaires. Les quelques rares manifestations de mauvaise humeur du personnel ont eu lieu sur le pavé en face de l’établissement sans soulever beaucoup d’émotion.
Bref, le CEO Philippe Delusinne et le conseil d’administration se sont frotté les mains. La purge, c’est de l’argent qui reste dans les coffres.
La réputation de sérieux est aussi importante que la diffusion des programmes eux-mêmes, il en va des finances que les annonceurs laisseront à l’entreprise pour les temps d’antenne, au même titre que les tarifs de diffusion au prorata du nombre d’auditeurs et téléspectateurs.
Les personnels de ces établissements censés informer les Belges en même temps que les divertir, que ce soit à RTL ou à la RTBF sont toujours en porte-à-faux vis-à-vis de l’employeur et de l’opinion publique. Ces établissements ne sont pas que des diffuseurs d’actualité et des amuseurs publics, ils sont aussi la base d’une formation politique déguisée de la population. Formation politique formatée par la respiration même de cette société libérale, sur fond d’unité européenne et d’économie mondiale.
Delusinne et Jean-Paul Philippot attendent donc de leur personnel un engagement tacite dans la continuité de l’organisation sociale de l’État belge. C’est difficile de faire carrière à RTL hors des convictions clairement démontrées tous les jours par l’entreprise dans ses interprétations de l’actualité et jusque dans ses jeux télévisés et de se retrouver dans la rue, en instance d’être licencié, une pancarte à la main dénonçant les turpitudes de l’employeur.
Certains syndicalistes penseront même « c’est bien fait pour leur gueule », traduisant par là l’espèce d’irritation d’entendre à longueur d’année la somme de contre-vérités dite d’un ton péremptoire par l’ensemble des personnels, ceux qui n’apparaissaient pas directement sur l’antenne étant impliqués dans les programmes par leur élaboration ou par la technique de leur diffusion.
Je ne partage pas cette opinion, étant entendu que la plupart des travailleurs (et pas que dans l’audiovisuel) sont contraints d’adopter le point de vue de l’entreprise, à défaut, de devenir un cas social.
La clause de conscience est rarement avancée en cas de conflit.

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Tout le monde n’a pas la chance à RTL de faire un triomphe d’un départ comme Hakima Darhmouch que l’on aurait pu attribuer à l’imminence d’un licenciement, mais que la notoriété de la personne avait sans doute fait hésiter Delusinne, tout heureux de pouvoir à grands renforts de démonstrations de gratitudes et de regrets, se séparer de cette journaliste connue et de refiler la patate chaude à son concurrent Philippot.
Les obscurs et les sans-grades n’ont pas eu de tels égards. Si cette incapacité du système à conserver un personnel qui n’a démérité en rien, éclate au grand jour, dans la logique impitoyable du propriétaire près de ses sous et sans apitoiement affectif, alors même que la situation économique de l’entreprise est tout juste un peu moins florissante qu’elle ne l’était le bilan précédent, c’est bien la preuve qu’il n’existe aucune structure industrielle capable d’intégrer les travailleurs !
Le reste : démonstration solidaire de la direction, désolation générale des cadres et de l’administration, serment de ne laisser personne sur le carreau, volonté d’accomplir toutes les démarches en conformité à la loi, n’est qu’enfumage, pleurs hypocrites et regrets masquant la joie cruelle d’un accroissement, sinon d’un rétablissement des bénéfices.
Si ce personnel partant et le personnel restant se convainquaient que ce système froidement meurtrier attente plus aux libertés qu’il ne les sert, cette leçon cruelle ne serait pas perdue.
Au total, 88 personnes sont concernées par le plan #Evolve. 50 personnes ont été licenciées le 27 mars et les 38 autres partiront sur une base volontaire, moyennant des indemnités de départ et un plan de reclassement professionnel. Certaines personnes auraient en effet estimé qu’elles n’avaient plus aucun avenir chez RTL et ont préféré partir.
Un qui ne l’a pas compris et qui a cru, dur comme fer, que le système avait besoin de lui, c’est Stéphane Rosenblatt, directeur général des contenus télévisés de RTL, qui avait lancé une action en justice contre son employeur afin d'être à nouveau en charge des contenus de la radio Bel RTL.
En voilà un qui aurait besoin de revoir sa théorie de l’indispensable et du superflu. Delusinne l’aurait conservé compte tenu des énormes indemnités que RTL aurait dû verser à ce vétéran haut placé dans la cage aux folles directoriales.
On pensait l’écœurer en flattant la haute opinion que Rosenblatt a de lui-même. On lui aurait préparé une fin de carrière dans un bureau où il n’y avait qu’une table et une chaise, sans autre activité qu’y faire des mots-croisés en attendant l’heure de la sortie.
Philippe Delusinne, le CEO, avait décidé de retirer à Stéphane Rosenblatt son titre de responsable des contenus de Bel-RTL. L'absence d'avancées dans le redressement des audiences de Bel RTL a été fatale à l’indispensable collaborateur qui ne savait pas que les cimetières sont pleins de gens irremplaçables !
L’action en justice ayant tourné court « les conditions de confiance et de loyauté qui doivent présider à une collaboration ne sont plus rencontrées", explique le CEO Philippe Delusinne.
On ne sait pas si Rosenblatt n’a pas imaginé ce cirque pour toucher des indemnités de licenciement, plutôt que faire des mots-croisés dans un bureau vide, tout en ayant l’air de revendiquer sa part d’activités directoriales .
On ne sait pas ce qu’il fera du pactole de Delusinne-RTL. À sa place, je financerais un nouveau journal qui pourrait s’appeler « Le Drapeau Rouge » (1921-1991), ce serait un hommage à l’histoire d’un journal, à la perte duquel lui et ses pareils ont contribué. Il y a bien des jeunes gens qui sortent une feuille tous les deux mois sous le même titre, il pourrait utilement leur téléphoner ?

26 juillet 2018

De la résignation à la protestation.

Macron interpelle un public conquis à l’avance pour dire à l’opinion « je suis le chef, seul responsable ». Le prince fait de la com. Il se sait intouchable.
La figure du chef est très ancienne. On a eu le baron médiéval du haut de son donjon haranguant ses féaux. On a le châtelain de l’Élysée visitant ses vassaux LREM.
Une attitude plus démocratique eût été de déroger à la majesté du rôle de président de la République (bel oxymore) en se rendant au Parlement pour y répondre de l’irrésistible ascension de Benalla.
En Belgique, le passe-droit des autorités est plus subtil. Le pouvoir est dilué. Il est parfois difficile de savoir dans la répartition des compétences, qui est responsable de quoi. Néanmoins la fonction de premier ministre implique quasiment des passerelles entre autorités, privée, justice et politique, même si les génuflexions sont invisibles et les hiérarchies relativement respectées. Le nombre d’importants, présidents de région, ministres fédéraux, hauts magistrats, généraux, sans oublier le roi, dilue la force pénétrante des pouvoirs et en amoindrit les effets. Il est certain, par exemple, que les sécessionnistes flamands sont les ennemis naturels de la royauté, que Michel a ses entrées dans les allées du pouvoir économique, De Wever est connu parmi les chefs de la droite au pouvoir en Europe. Di Rupo a perdu de son prestige avec l’effondrement du socialisme français.
Le système présidentiel français et le système belge, tous deux diversement hiérarchisés, s’appuient néanmoins sur des convictions économiques identiques, plus libérales que jamais.
De là à se demander en quel temps vivons-nous, quelle est la dérive qui irrite tant les citoyens d’une société libérale, fille aînée de la démocratie ?
Sans parler des partis politiques, vaut-il mieux s’abonner aux leçons de morale politique et à la manière de Michel Onfray, découper la scène médiatique en petits paquets, chacun ayant droit à son bout de filet ou, après l’invective propre à l’irritation de voir la morale et le droit énoncés par des salauds (1), s’en tenir après s’être ressaisi, à une réserve distanciée à la contemplation de mauvais acteurs d’un théâtre pitoyable ?
Réfléchir à mieux comprendre simplement ce qui nous arrive : nous avons tout pour vivre parfaitement heureux et nous ne le sommes pas, au contraire, notre conscience nous interdit de l’être. Nous vivons proprement révoltés de ce que les hommes de pouvoir font aux autres, au nom de leur seul intérêt ! Nous voudrions que cela change et nos efforts n’aboutissent pas. Nous avons l’impression que nous ne parlons pas de la même démocratie, qu’il y a entre eux et nous un mur d’incompréhension infranchissable.
Réfléchir à mieux comprendre simplement ce qui nous arrive, est la seule chose que nous puissions faire.
Jusqu’à quand ? Telle est la question après que, dans la journée du 22 juillet, tous les liens renvoyant vers Nordpresse ont été mis sur liste noire par Facebook, en commençant par une suppression de masses des derniers contenus, portant fatalement sur l’affaire Benalla.
Je veux bien que Nordpresse ne fasse pas dans le sérieux, mais quand même, voilà qui est inquiétant.
Tous les opposants au système sont dans le même bain. Je suis de l’avis du philosophe Rancière lorsqu’il dit n’être qu’un « individu qui essaie de s’expliquer le monde où il vit sans prétendre donner à des individus ou des groupes déterminés des méthodes d’action à vérifier ».
Lorsque j’écris que Charles Michel n’est qu’un salaud, je ne prétends pas que mes lecteurs partagent ce point de vue qui pourrait paraître outrancier, voire vulgaire et inapproprié aux yeux de beaucoup de gens opposés à la politique de ce personnage. Pour ce faire, mon argument tient dans la définition du Grand Robert « Salaud – Personne méprisable et moralement répugnante ». C’est exactement ce que je pense. C’est mon droit et je l’assume. Sartre, du reste, conforte le fond de ma pensée en élargissant le terme sur la personnalité d’un homme dont le comportement moral est fondé sur la bonne conscience absolue.

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On voit tout de suite qu’on est loin de l’invective et assez proche des définitions de La Bruyère sur ce type de caractère.
La parole libre maintient la possibilité d’un autre monde. Dire ce que l’on pense est un plaisir coûteux, comme le prétendait Anatole France. On cesse de mentir sur sa légitimité. C’est un pari sur l’émancipation intellectuelle à la portée de tous. Son but est de combattre "l'ordre dominant" qui ne me convient pas.
Quant à passer de la parole aux actes, je me réfère encore à Rancière pour en terminer avec ce casse-tête du « comment sortir » du ménage inapproprié entre pouvoir et citoyens non-inscrits dans la culture des privilèges “Ceux qui parlent aujourd’hui d’insurrection font en fait une croix sur l’histoire réelle des processus insurrectionnels et feignent d’ignorer que le peuple en armes n’a plus aucune réalité dans nos sociétés“.
Voilà qui laisse le champ libre aux éventuels partis de gauche, mal à l’aise dans les sables mouvants d’une démocratie du faux semblant, mais le moyen de faire autrement ?
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1. Ils ne savent pas qu’ils le sont, bien entendu.

25 juillet 2018

Pénurie, nous voilà !

Le gouvernement libéral (partis flamands + le MR) est arrivé à un accord dans la nuit de lundi à mardi, a tweeté (façon Trump) le Premier ministre Charles Michel.
À l’heure qu’il est, ils doivent dormir du sommeil de l’assassin parfaitement détaché, dans l’inconscience de leur forfait.
Sous la censure de la N-VA, il ne faut pas s’attendre à du grandiose, juste quelques fleurs à l’entreprenariat et la vidange du pot de chambre nocturne sur la tête des chômeurs.
C’est le résumé le plus succinct qu’on devra faire de cet accord 2019.
Ah ! oui, restait une sacrée épine au pied de Kriss Peeters-le-souriant et du CD&V : Arco.
En gros, Michel s’est lancé dans des calculs de compensation entre ses deux partenaires flamands principaux. Pour ne pas trop en faire du côté de la N-VA, il a finalisé un accord concernant l'introduction en Bourse de 30% de Belfius et la création d'un fonds de 600 millions d'euros pour indemniser les coopérateurs d'Arco (c-à-d les électeurs du CD&V). Ne vous tracassez pas, la facture sera répartie et les Wallons paieront leur part aux petits porteurs des Flandres.
Pour être structuré, il sera structuré, ce dossier qui empêchait Kriss Peeters de sourire à fond des mâchoires, quand on abordait le sujet des petits porteurs CD&V. Le gouvernement puisera du côté de la banque publique pour financer l'indemnisation des coopérateurs d'Arco. Basta ! on se passera d’un accord de l’Europe, la vie sociale de Kriss Peeters en dépend.
C’est ce qui s’appelle une saine gestion libérale d’un problème d’argent où il est question de faillite bancaire.
Par contre, la suite est moins libérale façon social-démocratie. On résout la suite à la Viktor Orbàn avec Bart De Weever dans le rôle, si vous voyez ce que je veux dire ?
C’est le deal pour l’emploi, évidemment, qui, l’espère-t-on, fera réélire dans les foyers patriotes Michel junior !
Nos dealers de rêve veulent répondre à la pénurie de certains métiers, selon La Libre Belgique, spécialisée dans la découpe au scalpel de la viande des pauvres gens.
Ne vous tracassez pas, personne au gouvernement n’aura jamais la malchance d’exercer ces métiers en pénurie. Ils sont bien tous de santé trop fragile. Ils se maintiennent en vie fort péniblement. Ils sont à peine capables de penser pour nous. Nos totos conseillers ont tous été planqués dans des Administrations avant de débuter leur carrière représentative et je ne parle pas des professions libérales qui se sucrent deux fois en devenant députés.
Il est vrai que les métiers qui ne trouvent pas preneur ne sont pas tous pénibles. Certains sont liés aux progrès de l’électronique et de la bureautique et s’ils ne sont pas pourvus, c’est qu’il n’y a pas encore des formations scolaires pour les pourvoir. À cela deux raisons, la première tient à la rapidité de l’obsolescence des techniques. Vous ne trouverez pas facilement des élèves prêts de courir après un diplôme qui n’aura plus cours le lendemain ; la seconde tient du domaine classificatoire, le diplôme le plus proche est celui du droit. On sait que le métier

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d’avocat aide énormément tout qui a un semblant d’ambition politique, reste à entrer dans l’administration en cas d’échec devant les électeurs et vous êtes paré, à vous la belle vie. Le privé n’offre que des perspectives étriquées de rond-de-cuir. Il y a bien aussi le démarchage et la représentation pour le reste, c’est le domaine de la belle gueule et du bagout et surtout de la belle carte de visite. En vérité ce type de métier sera toujours en manque de candidats et vous savez pourquoi ? Parce qu’il s’en consomme trop et qu’il use rapidement l’apprenti.
Voilà bien le traquenard dans lequel la droite libérale a fait tomber l’électeur de bonne foi et qui applaudit à l’initiative des marchands de cravates de la rue de la Loi.
Michel adore énumérer les avantages de ce nouveau massacre social : mesures d'exonération pour les demandeurs d'emploi qui terminent avec succès un stage pour un métier en pénurie, prime de reclassement pour réorienter le travailleur licencié vers une activité en pénurie, un encouragement fiscal et parafiscal à utiliser l'indemnité de départ à une formation pour un métier en pénurie, etc.
Mais pour ouvrir l’accès à la pénurie laborieuse une seule clé. Elle consiste à pousser par surprise le mineur au fond du trou de toujours, d’encrasser les bronches du réticent, d’empêcher le bas peuple à dormir comme tout le monde la nuit, à nourrir les ambitions pour une situation dégradante voire humiliante, à touiller dans la merde des industries polluantes et massacrantes : organiser la famine chez les pauvres gens.
En 2019, fin de mandat, Charles Michel n’a plus qu’un mot à la bouche, une seule action pour justifier devant la bourgeoisie belge l’utilité de son parcours : la dégressivité des allocations de chômage !
La lutte contre la pénurie a commencé !
L'accélération de la dégressivité des allocations de chômage, sujette à la polémique dès la semaine passée et dénoncée avec force par les syndicats, fait partie de l'anti-pénurie.
Il était indispensable pour les réélections futures que Michel et ses illustres confrères se missent à dos les chômeurs et les bas besogneux du royaume.
La règle est simple, c’est proprement un assassinat impeccable, pas de traces, pas de sang, pas d’empreinte, plus fort que l’agent innervant Novitchok dont l’essai sur Serguei Skripal et de sa fille à convaincu Michel & Michel associés qu’il y avait mieux : la dégressivité !
Pousser les besogneux « volontaires » à se jeter sur les emplois en pénurie, en les menaçant de les rendre encore plus misérables s’ils objectent.
« Dans les 6 mois qui suivent un licenciement, les allocations seraient augmentées avant de baisser plus rapidement vers un montant forfaitaire dans les périodes suivantes. Le relèvement graduel de l'âge pour bénéficier d'un chômage avec complément d'entreprise (RCC, successeur des prépensions) a été confirmé: 59 ans en 2019 et 60 ans en 2020. » Cela veut dire que sur moins d’un an de chômage, n’importe quel chômeur peut se retrouver au minimum.
Le minimum chômage n’est même pas le budget d’Amélie Derbaudrenghien, la créature qui sert d’exutoire amoureux au grand homme d’État que l’on sait, pour payer ses rouleaux WC et ses déodorants toilette de la résidence dudit.

24 juillet 2018

Benalla, un zèle coupable.

Une chronique a déjà été consacrée au dénommé Alexandre Benalla, bodyguard élyséen et, peut-être, plus que cela, homme de confiance bourdonnant autour de la ruche présidentielle. Selon le vieux proverbe « qui se ressemble s’assemble », plus il sera trouvé de défauts jusqu’à l’odieux passage à tabac des manifestants du Premier mai, plus on se convaincra que Macron aime ce genre de personnage « intransigeant, courageux mais ombrageux et affichant son désir d’ordre jusqu’au coup de poing ». Est-ce que cela ne nous dit pas tout d’un Macron, privilégié de la vie, chançard d’aujourd’hui, homme aux ressorts intimes un peu plus dévoilés par sa ressemblance avec Alexandre Benalla ?
Cette affection pour un certain type d’homme coûte cher au président de la république.
Dès ce lundi, avec un Gérard Collomb sur la sellette au Parlement pour éviter que l’Élysée, le directeur de cabinet, le président en personne peut-être, soient accusés d’avoir enfreint l’article 40 du code de procédure pénale, en ne signalant pas au procureur le coup de sang d’Alexandre Benalla le Premier mai, dont ils avaient connaissance. Tout cela alors que Muriel Pénicaud, ministre du travail, avait donné son accord quelques jours auparavant pour licencier un postier, accusé d’avoir occupé un bureau de poste avec d’autres grévistes dont Olivier Besancenot « contrainte par le droit », puisqu’il y avait eu condamnation au pénal, ajoutant «Une condamnation pénale, ce n’est pas rien. J'estime qu'un ministre n'est pas au-dessus de la justice».
Les voilà bien ces paroles imprudentes, quand le gratin, jusqu’au président lui-même enfreignent l’article 40 du code de procédure pénale !
On se demande si l’imprégnation du jeune Macron de discours philosophiques et son enthousiasme à l’étude de la représentation théâtrale par la titulaire des cours qui, dans un entraînement romantique, devint bientôt sa maîtresse, n’a pas produit l’homme mûrissant sous les ors de la République, une sorte d’Hippolyte en couple avec Phèdre, dans un vaudeville moderne rewritant Racine.
Pour Emmanuel Macron toute révolte est une erreur sous son règne. Benalla n’est coupable que de s’être fait prendre là où le président trouvait opportun qu’il aille voir ce qu’est une révolte, fût-elle sous l’auspice du Premier mai.
En quoi la gauche belge est-elle intéressée par ce conflit intérieur français ?
Par le comportement d’un pouvoir qui ressemble partout en Europe, à ce que l’on en voit depuis la France.
C’est bien d’une guerre idéologique et sociale dont il s’agit, d'un pouvoir dans une démocratie qui ne change jamais de main. Macron, comme Michel, comme Reynders, comme Bacquelaine croit à une mission de transformation du pays. À quoi ? Mais aux impératifs commandés par la mondialisation de l’économie, sans même se demander si cette transformation est un fléau pour beaucoup et s’il est possible d’y soustraire la population la plus vulnérable.

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Au-delà du bon plaisir et du gendarme illégal sous haute protection, l’infantile Benalla est le Berger malinois d’un monde prétextant l’impératif économique face aux réfractaires qui refusent la malléabilité libérale.
Au pouvoir de planer en toute jouissance des droits que l’argent confère, aux autres d’accepter la hiérarchie sociale, la nécessité des réformes nécessitant des plans sociaux, avec la récompense à la clé sous la forme d’une modernisation heureuse, à condition d’accepter le sort momentanément accablant.
Finalement on se fout bien au sommet, de ce que pense Benalla, on trouve même que se tailler une place dans l’opposition à un cortège ouvrier à coups de pied dans le ventre d’un manifestant par terre est tout à fait naturel, s’il n’avait pas été filmé. Mais son symbole, ce qu’il représente, le bras armé du droit de la planète Macron, on touche là au sacré. Et ça, personne n’aura le droit d’en disputer la continuité au pouvoir.
Emmanuel Macron incarne une espérance de libéralisme dans les « forces-vives » d’un vieux pays d’histoire et de conquête. Il a tout simplement chaussé des escarpins à la place des sabots de Péguy, ce héros chrétien mort en 14, qui parla tant des gens du peuple, comme on encense une élite priant Dieu pour la Patrie et acceptant le travail aussi modeste soit-il comme une contribution, un doux labeur aux grandeurs de la France.
Sauf que Péguy ne savait pas très bien ce qu’était le peuple et Macron non plus.
Il y a chez les gens de pouvoir aujourd’hui, Macron, mais aussi les Michel et toute la noria libérale une conviction rare d’être dans le vrai, qui prouve combien le social-libéralisme s’est trompé et en se trompant à trompé tout le peuple, lorsque le PS s’est associé à ce crime de l’inconscience.

23 juillet 2018

La raison du plus fort…

Les autorités israéliennes viennent de rouvrir la seule voie d’accès à Gaza, sous la condition que les prisonniers à l’air libre de ce malheureux territoire enclavé dans les zones dont s’est approprié Netanyahou, se tiennent tranquilles en jets de pierre et cerf-volant diaboliques.
Vous aurez remarqué qu’adjoindre l’antisémitisme à la lutte contre le racisme n’était pas anodin. En effet, pourquoi cet ajout, alors que la lutte contre le racisme englobe en principe tous les peuples ? C’est un peu comme si en RDC (Congo-Kinshasa), sur décision des nations Unies ou de toute autre haute autorité, on s’inscrivait dans la lutte contre le racisme… et l’antibantouisme !
Cela ne gêne aucunement les personnes de bonne foi qu’on inclue l’antisémitisme aux horreurs du racisme. À plus d’un titre, les juifs européens ont eu plus que d’autres à souffrir de cette imbécillité pseudo-scientifique de race. Cela eut comme résultat de porter une attention excessive sur l’État d’Israël !
Il bénéficierait ainsi d’une sorte de considération spéciale, aux noms des abominations dont ses ressortissants eurent à souffrir par le passé.
Par respect pour le drame ancien, on observe plus généralement dans nos démocraties, une grande réserve dans la critique qui touche à la politique de ce pays. Ce dont jouent admirablement les personnages de premiers plans, non seulement à Tel-Aviv, mais encore à l’Union Européenne.
Les Ligues de vigilance, les nerfs toujours à vif, en décousent avec la plus grande ardeur, pour qui n’aurait pas l’oreille assez complaisante ou qui proférerait les mots condamnables en justice. Est-ce une raison pour que le premier ministre Netanyahou se croie tout permis ? Alors, qu’on s’attend à tout de la diaspora, dont on voit la grande influence sur le président des États-Unis.
Israël est un État, comme les autres, dont les exactions et son expansionnisme sont exactement de la même nature que celles de Poutine envahissant la Crimée et soutenant les rebelles du Donbass en Ukraine.
Le Parlement israélien a proposé jeudi 19 juillet une loi définissant Israël comme "l'Etat-nation du peuple juif". On y trouve un article donnant des droits à la création de nouvelles localités (lisez colonies) réservées aux Citoyens juifs dans des territoires occupés, puis annexés, au nom de la puissance militaire, autrement dit de la force, contre le droit, réduisant ainsi les populations arabes autochtones au rôle de citoyens de seconde zone !
Depuis des temps immémoriaux l’envahissement, l’occupation des territoires par la force des bandes armées ont fait la plupart des Nations modernes. Les Turcs ne sont pas de Turquie et les Américains d’Amérique, si vous voyez ce que je veux dire. On serait – dit-on – dans une nouvelle ère, celle des Nations Unies. Sauf que celles-ci restent lettres mortes et que la force prime toujours le droit. .
Ce projet de loi est tellement clair et agressif qu’il stipule également que les "implantations juives en Israël relèvent de l'intérêt national" et qu’il n’y aura plus désormais qu’une seule langue officielle, à savoir l’hébreu, réduisant la langue arabe à un idiome parlé par des populations hostiles, excluant ainsi plus de 20 % de la population d’Israël, faite d’Arabes. Un Wallon qui s’adresse à un employé d’une administration communale en Flandre doit avoir la même impression désagréable qu’un Arabe en Israël.

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Si Israël se permet une insolence supplémentaire, c’est bien entendu assuré, par la puissance militaire américaine, de l’impunité à l’encontre de ces nouvelles exactions.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est félicité de ce vote. "C'est un moment décisif dans l'histoire de l'Etat d'Israël qui inscrit dans le marbre notre langue, notre hymne et notre drapeau", a-t-il proclamé à l'issue du vote.
Le texte amendé affirme que "l'Etat considère que le développement des implantations juives relève de l'intérêt national et que l'Etat prendra les mesures pour encourager, faire avancer et servir cet intérêt".
Les petits pays arabes entourant cet État qui possède l’arme atomique ne peuvent rien faire. Israël ne demande que terminer la guerre des Six Jours et annexer définitivement la Cisjordanie et ce qui reste de la Palestine, accomplissant ainsi le rêve de la reconquête, plus de deux mille ans après la dispersion de la Nation.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les citoyens de cet État ne manquent pas de suite dans les idées. Revers de la médaille, cela démontre aussi que les instances internationales ne servent l’intérêt que des pays forts et que Trump, même décrété immature, voire imbécile, peut claquer le beignet à tout le monde, clôturant ainsi tout débat à la manière qu’il entend, sur le droit d’Israël d’agrandir son territoire.

22 juillet 2018

Requiem pour Marc Lecompte

Je sais, cet article passera mal en pleine semaine des nouveaux barons promus par le roi. Que voulez-vous, un des plus mal famés vauriens, jaloux des nouvelles baronnies, ne pouvait faire autre chose que décevoir les Autorités.
Ça s’est passé en France, mais cela aurait pu se passer « près de chez vous », un genre de fait-divers qu’on peut lire dans la grande presse, plus rarement dans la presse régionale.
Pourtant en cette période estivale de grand racolage des fonds de tiroir, on donne un deuxième, voire un troisième souffle à des choses étonnantes.
Outre les baronnets et les baronnettes, l’histoire d’un Américain de 450 kg, il a fallu abattre un mur de sa chambre à Houston pour le conduire à l’hôpital. Le classique mouton à cinq pattes en Inde, le pays abonde de monstres parfois drôles, le plus souvent effrayants. C’est le berceau natal d’E.T. Un trapéziste chinois, d’un cirque d’Afrique du Sud, a raté sa voltige et est retombé sur les gens, en faisant deux morts. Dans le genre hallucinant de conformisme, le show de l’eurovision, exhibé des archives, rappelle la nécessité de le reprogrammer en alternance avec « la grande vadrouille » afin de ranimer l’enthousiasme les foules sur la route des vacances.
Après la revue alléchante des nouvelles de l’été, un fait-divers trouvé dans la Voix du Nord, parce qu’il a lieu à Valenciennes, un drame de la misère… pardonnez-moi de couper l’appétit à la baronnie philanthrope et patriote. Bienvenue chez les Chti !

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De la voix du Nord.
« C'est un drame de la pauvreté et de la lenteur administrative que rapporte le quotidien local La Voix du Nord. Une femme de 55 ans a dû passer six jours avec le cadavre de son mari en train de se décomposer dans son logement, faute d'avoir des moyens pour organiser des funérailles.
« Les faits se déroulent à Valenciennes dans le Nord. Vendredi 9 mars, Marc Lecompte décède. Son épouse, Thérèse, n'a pas les moyens de s'offrir les services d'une entreprise de pompes funèbres. Elle se rend donc à la mairie pour solliciter une prise en charge par la municipalité.
« Légalement, la mairie doit effectivement organiser une inhumation quand les proches n'ont pas les moyens. Mais la loi prévoit aussi que la commune peut d'abord vérifier par une enquête si le défunt n'a pas de famille pouvant prendre en charge cette dépense. Une démarche qui a pris six jours dans le cas de Marc Lecompte avant que les choses ne s'accélèrent enfin. »
Ce genre de nouvelles est presque interdite de parution. Il a sans doute fallu à La Voix du Nord, quotidien régional du Nord de la France basé à Lille, appartenant au groupe de presse belge Rossel, une absence de réflexe ou la paresse d’un intérimaire, pour sortir une histoire pareille en plein mois de juillet.
La misère est une source contreproductive. Exposé aux yeux de tous, un cadavre sur l’acier inoxydable d’une table de vivisection éclaire d’un jour trop réaliste la crapulerie profonde de l’opulence qui s’est lovée dans les plis du chiton de la déesse démocratie.
En ces jours de joyeuses dépenses des pécules de vacances, cela en ficherait un coup… enfin pas trop, attendu que la misère que l’on ne partage pas n’est perçue que par les associations de bienfaisance et les philosophes.
C’est une histoire pour Philip Roth, une femme cloîtrée avec le cadavre de son mari en décomposition. L’odeur est d’abord doucereuse, comme une fragrance de violette qui se déliterait depuis quinze jours dans un vase, changeante d’heure en heure, pour devenir une catastrophe nidoreuse olfactive que les plus résistants sauveteurs ne peuvent supporter sans se munir d’un masque !
Ce qui est une curiosité produite par la misère, on évite d’en trop écrire. Le sujet est glissant, puissamment rébarbatif. Le lecteur populaire préfère éviter ce genre de lecture. On le comprend un peu. Cela lui rappellerait sans doute quelques moments tragiques de son existence, une histoire de famille, qui sait, mais surtout l’angoissante question du lendemain, avec les si. Si je perdais mon boulot, si je devenais invalide, si un des miens chopait une maladie qu’on ne pourrait soigner qu’à coups de centaines de milliers d’euros i
Cette angoisse en cache une autre, celle-là plus politique et qui commence « avec le genre de gouvernement qu’on a… », puis tout de suite après, « avec cette économie qui n’est pas faite pour nous, mais bien pour les riches… ».
Enfin pour certains, le petit remord de conscience qui vient après coup « si on est mal barré, c’est un peu de ma faute… depuis qu’on dit que les décisions sont prises par les citoyens, je ne me suis jamais intéressé à rien, etc. ».
Mais enfin, est-ce qu’il va nous dire de quoi il retourne ?
Les grands malheurs des uns ne font peut-être pas le désespoir des autres ?
Certaines dérélictions ne sont que des mises en scène ! L’empathie ne se commande pas. Il faut qu’un courant passe, en un mot, que le malheur soit sympathique.
Mais le malheur n’est pas un show !
Même les émissions faites pour ramasser des sous afin de favoriser la recherche médicale ne répondent pas à la question centrale de la misère. Elles en sont même très éloignées.
Elles ne sont qu’une facette d’un bon cœur qui ne veut surtout pas quitter la blancheur des laboratoires.

21 juillet 2018

Ça branle quai Branly !

Ah ! Macron nous en bouche un coin avec son grand discours sur la moralisation de la République, il a mis dans le mille avec son chouchou Alexandre Benalla, lieutenant-colonel de réserve à 26 ans, du jamais vu dans l’histoire des promotions rapides dans les Armées !
Il faut remonter à l’Ancien Régime, au temps des princes, pour voir des avancements aussi rapides « sur ordre du roi » !
Qui est Alexandre Benalla ? Officiellement adjoint du chef de cabinet d'Emmanuel Macron avant qu’on ne le démissionne vite fait, après avoir été vu malmenant des manifestants au 1er mai 2018… enfin vite fait : deux mois plus tard, suite à la divulgation par le journal « Le Monde » des vidéos montrant Alexandre casqué et brassard de police au bras, donner des coups de pied à un homme étendu sur le sol.
S’il a cumulé des privilèges, on voudrait savoir à quel titre et quels étaient-ils ?
D’abord quelques avantages non-négligeables concédés par Macron à son garde-du-corps.
Ce simple particulier est vu le 1er mai, vêtu en civil, équipé d'un casque à visière de CRS, d'un talkie-walkie de la police et à certains moments, avec un brassard de police au bras.
Selon le porte-parole du gouvernement, Alexandre Benalla a été autorisé "par sa hiérarchie" à se rendre en tant qu'observateur aux manifestations du 1er mai. Pour autant, s’il n'est pas anormal qu'il ait reçu un casque et un gilet pare-balles "pour assurer sa protection", le port du brassard est plus litigieux.
Le reste relève d’un vieux soupçon qui confirme une vérité. Les présidents français, outre la protection accordée légalement au chef de l’État, ont presque tous engagé des barbouzes, ayant des rapports plus ou moins avérés avec le milieu et la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure).
BFMTV dévoilait hier les images de la voiture utilisée par Alexandre Benalla, un modèle Renault, équipé de dispositifs réservés aux véhicules de police. Un spécialiste faisait remarquer le "leds derrière le pare-brise et à l'intérieur de la calandre" et un gyrophare. Même un commissaire de police, voire un directeur départemental de la police national n’en disposent pas.
Benalla serait-il une barbouze nouvelle version, c’est-à-dire moins discrète que précédemment et que Macron aurait suréquipé par faveur spéciale ? Selon Le Monde, Alexandre Benalla disposait également d'un chauffeur, sans que l'on sache si ce dernier était affecté à la voiture suréquipée ou à un autre véhicule.

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Adjoint au directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla dispose d'un port d'arme. Ce permis ne lui a été délivré par la préfecture de police qu'après l'élection de Macron, après plusieurs refus du ministère de l'Intérieur, le ministère s'appuyant sur les témoignages des officiers du Service de la Protection le décrivaient comme un "Rambo". C’était le ministre avant Gérard Collomb, évidemment. Gérard le lui a fait parvenir tout de suite, au nom de l’impératif de défense de l’Élysée.
Cela fait déjà beaucoup et en dit long sur la manière dont Macron entend gérer la République selon de « nouvelles règles démocratiques ».
Mais il y a mieux, en piochant dans la vie actuelle de Benalla, les enquêteurs de la presse française ont découvert qu’il vivait dans un appartement de fonction, dans les dépendances de l'Elysée, et plus exactement au 11 quai Branly, ancienne résidence d'Anne Pingeot et de Mazarine sous François Mitterrand. On sait comment Mitterrand couchait chez sa maîtresse en ne sortant pas du périmètre de l’Élysée. Un tel privilège pour l’homme de main de Macron n’est pas anodin. Si ça continue à ce train de révélations, on ne va quand même pas nous dire que le couple présidentiel allait le border avant son sommeil !
Reste la question salaire. Outre les privilèges, voiture avec gyrophare, chauffeur, appartement et équipements divers de police à discrétion, Alexandre Benalla palpait dix mille euros par mois de salaire.
Pas mal pour quelqu’un qui n’a aucun titre, sinon le bon plaisir du prince et de la princesse, à émarger au budget de l’État.
Voilà qui tombe vraiment mal pour l’image de Macron. Le mondial du foot, c’est déjà presqu’oublié. Le tour de France avec une équipe Sky qui fait la pluie et le beau temps, ça n’intéresse plus grand monde.
Hollande avait déjà fait fort avec les femmes de sa vie à l’Élysée, plus fort même que Sarkozy qui offrait l’image fort altérée d’un mari cocu à l’Élysée. Un giton quai Branly au service du prince-président, Macron Napoléon IV ? Alors, pour le coup, la République est plus en danger qu’elle n’y paraît !

20 juillet 2018

J’ai une call-girl...

…à domicile. C’est l’Europe.
Elle est au-dessus de mes moyens, pour un service minimum. Je l’ai épousée contre mon gré. Hélas ! elle me cocufie avec les Michel. Je n’ai pas les moyens de me payer un bon avocat pour en divorcer. Ce serait peine perdue, puisque Charles est aussi avocat ! Que faire ?
La méthode de Donald Trump à vanter ses mérites et dénigrer les opposants est une méthode universelle. La Belgique compte parmi ses plus éminents hommes, des adeptes convaincus. « Tout ce que j’entreprends est parfait, tout ce que mon opposant propose est nul. »
Cette individualisation de l’action politique a des correctifs dans les médias (pas tous) et surtout dans les instituts de recherche et d’étude en diverses matières, dont les plus connus du public sont les instituts de sondage.
Il faut croire que ce n’est plus le cas pour l’Union Européenne qui vient de publier une étude des experts de la BCE (Banque Centrale Européenne). Ils tressent des couronnes de laurier à la Commission de JC Juncker à propos de la politique monétaire de l’Europe.
De deux choses l’une, ou la politique monétaire est admirable et tout le monde est content ou nous avons des experts qui ont perdu tout esprit critique par l’engourdissement que procurent les hauts salaires de l’UE. Dans l’un et l’autre cas, les experts non plus de raison d’être.
Leurs conclusions sont stupéfiantes. « Les taux d'intérêt historiquement bas et le rachat massif d'actifs par la Banque centrale européenne ont réduit l'écart entre les foyers modestes et les plus riches. »
Tel quel ! Je n’invente rien !
Attention, les experts de la BCE n’étaient pas seuls, ils avaient fait appel à l'université américaine de Princeton qui eut à traiter des données d'Allemagne, de France, d'Espagne et d'Italie, quatre grands pays de la zone euro.
Alors que l'impact des mesures de l'institution sur les foyers privés est controversé selon d’autres experts, nous voilà assurés d’une chose : malgré les critiques, les mécomptes de l’€ face au dollar et l’augmentation de la pauvreté dans toute l’Europe, la politique de la BCE ne changera pas durant ces deux prochaines années !
Les taux d'intérêt quasi nuls pénaliseront de manière pérenne et jusqu’à leurs vieux jours les épargnants modestes qui mettent « de côté » sou par sou pour ne pas être à charge de leurs enfants. Ils risquent de recevoir moins à leur retraite que leurs avoirs épargnés, par le déficit prévu d’une inflation supérieure au taux d’intérêt !
Tandis que de l’autre côté de l’économie de besoin, c’est-à-dire celle de la fortune, les rachats de dettes de la BCE profiteront aux plus riches en augmentant la valeur de leurs actifs financiers.
C’est ce que JC Juncker appelle une politique d’équité.

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La BCE assure que "la réduction du taux de chômage et la croissance des salaires" ont plus que compensé l’effet négatif inflationniste cumulé au taux zéro d’intérêt. Voilà qui est vite dit, alors que le taux de chômage est encore beaucoup trop élevé par rapport à ce qu’il était au temps des 30 glorieuses, période qui devrait être de référence si on veut parler de prospérité générale, encore que relative, selon les témoins du temps. Enfin, la BCE dans son apologie de l’économie de l’UE oublie dans son hymne à la prospérité, les millions de retraités qui sont pratiquement exclus dans l’immédiat et dans le futur, de nos délices de Capoue.
Parce que s’ils ont construit l’Europe, les retraités en sont bien mal récompensés. Et particulièrement en Belgique où sévit le pitoyable ministre des pensions Bacquelaine qui n’a pas à s’enorgueillir de ce que les retraités belges perçoivent comme retraite de base. Elles sont parmi les plus basses d’Europe !
Mais les experts de la BCE n’ont pas dit leur dernier mot sur le rachat d’actifs, puisqu’ils prétendent eux aussi, comme Macron, que l’effet de ruissellement a augmenté la richesse des 20%, mais que les plus pauvres ont de l’averse perçu 2,5%, tandis que pour le quintile le plus riche, cet effet n'était que de 1%.
On en revient au scandale de la TVA, c’est le même principe, qui devrait jeter dans la rue toute la population en pleine émeute.
Ce 1 % du quintile, revient à légitimer la différence de gain entre un milliardaire qui augmente sa fortune de 1 % et les gens qui perçoivent 2,5 % de rien ou de pas grand-chose !
La fortune des plus riches a augmenté de plusieurs milliers d'euros, alors que les plus pauvres n'ont gagné que quelques dizaines d'euros supplémentaires.
Reste aussi cette manière héritée du dollar de faire de la planche à billet un assouplissement quantitatif ("quantitative easing" ou "QE") et ainsi créer de la monnaie pour acheter sur le marché des emprunts d'État ou privés détenus par des investisseurs.
Parce que si ce papier monnaie ne vaut que le prix de l’imprimeur pour l’UE, ceux qui le détiennent (les investisseurs) ont sur nous le droit de nous en accabler par l’obligation que nous avons, nous les gens du peuple, à travailler pour rentabiliser leurs investissements.
Et on s’étonne que parfois les antieuropéens, avec d’autres raisonnements que je réprouve parce que plus antisocial que ceux de la BCE, poussent à la guerre civile !
Le ministre de l'Emploi, Kris Peeters, a résumé ce qu’est à la fois la politique de la Belgique et celle de l’Europe, ce jeudi à la Chambre « Il n'est pas question de pousser les chômeurs vers la pauvreté sur le projet de dégressivité plus rapide des allocations de chômage », s’est exclamé, tout sourire, l’homme d’État chrétien flamand.
On a envie de lui répondre, comme à Juncker et sa bande « Bien sûr que non, connard, puisque c’est déjà fait ! ».

19 juillet 2018

L’Atlantide.

La brute la plus épaisse doit avoir des moments de lassitude d’en découdre pour un oui ou un non avec n’importe qui. Les délicatement obscènes du bien gouverner les gens qui n’ont rien, parce qu’ils ont tout, que vous nommez ministres ou grands patrons et qui ne sont que des voyous, peuvent avoir de précieuses secondes d’inattention soustraites à leur carrière et penser au paradis perdu depuis le fond des âges.
Quand il frappe une balle de golf, Trump ne pense pas à ses affaires, ni à attraper une préposée du vestiaire par la chatte, ni même encore qu’il est devenu président des États-Unis, parce qu’il a ramassé le pot d’un poker avec les Russes. Il pense comment faire en sorte que la balle retombe au plus près du trou. Comme c’est la chose la plus simple en soi, il est heureux quelques secondes.
C’est ainsi qu’il n’y a pire lie qui se transforme, rêve, se redresse, l’espace d’un instant.
C’est une reconstitution hâtive de ce qui peut-être n’a jamais été, que de « partir » en vacances à la recherche d’un monde idéal où chacun avait une part de bonheur qui n’avait rien à voir avec les règles du mérite économique ; mais tenait à ce qu’on avait envie de faire, y compris l’oisiveté.
Les Grecs mettaient leur paradeisos au milieu des jardins enchantés. Bien avant que la Bible n’ait inventé le paradis terrestre, l’Inde avait déjà créé l’histoire d’Adam et Ève avant que nos catéchumènes ne revendiquent la primauté de la genèse !
Les jardins entourant le palais achéménide de Pasargades, en Perse, construit au milieu du VIe siècle av. J.-C. par Cyrus le Grand, étaient célèbres, mais on trouvait des paradis dans toutes les régions de l’empire où le roi séjournait de manière plus ou moins fréquente. Les membres de la famille royale et la haute noblesse disposaient de grands domaines entourés d’un parc. Les auteurs grecs signalent, en dehors de la Perse, l’existence de tels paradis à Sidon (actuel Liban), en Syrie du Nord, près de Sardes en Lydie et à proximité du Tigre en Assyrie.

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Où est la place de la multitude dans ces paradis ? Encore de nos jours, le peuple n’y a pas accès, sauf en qualité de domestique.
Ils sont réservés aux brutes les plus épaisses mais qui savent y faire, aux ministres et aux milliardaires qui ne manquent pas d’air du genre de Donald Trump.
Il est vrai que ces paradis se sont déplacés vers des îles qu’on ne connaissait pas au temps d’Alexandre. La dernière d’Europe très méridionale dépeinte par Homère se serait abîmée dans la mer emportée par Poséidon à la suite de la honte que le peuple n’y était pas le bienvenu.
Et pourtant la légende est vivace. Chaque année des millions de gens transhument vers sa destination et finissent les pieds dans l’eau et un coup de soleil sur la tête.
On n’imagine pas comme certains partent loin pour ne rien trouver.
Et pour cause.
Le paradis perdu est en réalité une abstraction qui est en nous et qui s’appelle le bonheur ou l’art d’être heureux avec pas grand-chose.
C’est tout à fait par hasard qu’on s’en aperçoit et, dans le fond, il n’est pas de notre intérêt de le découvrir trop vite.
Celui qui ressent sa présence s’en contente le plus souvent et devient philosophe. C’est-à-dire qu’il découvre des priorités personnelles qui n’ont plus à voir avec les priorités collectives.
Je ne dis pas que la philosophie est de droite, je dis que sachant l’imperfection de toute chose et les médiocres qualités de tout un chacun, réfléchir est aux antipodes d’une adhésion au collectif.
De sorte que philosopher devrait être une conjugaison réservée aux vieux. La jeunesse doit faire preuve d’impétuosité et trouver ce que les philosophes ont cherché sans l’avoir jamais trouvé qu’en eux-mêmes, non pas un paradis, mais ce qui en rapproche le plus possible.
Une sorte d’éden où les brutes et les ministres en auraient été chassés, justement par ceux qui sont en quête d’un paradis et qui sont bien en peine de le trouver aujourd’hui.
Ce qui est désigné comme le « jardin d’Éden », dans les traductions postérieures du « Paradis terrestre », est un lieu où les espèces végétales et les animaux terrestres coexistent en harmonie. Mais ce n’est pas un endroit où la nature serait laissée à elle-même : il s’agit d’un jardin, c’est-à-dire un lieu où règnent un certain ordre, un ordonnancement humain.
Sachant comme nous avons salopé la terre, ce jardin ne peut donc se trouver que dans la tête des philosophes.
Poutine les incarcère, Trump les exècre et Charles Michel enjoint aux médias de nier leur existence. Les partis s’en méfient. Les jeunes les ignorent et votre serviteur qui s’en réclame, en est un de raté.
D’où une dernière inquiétude, est-ce que la philosophie et les philosophes ne seraient pas subrepticement en train de disparaître, dissous dans nos modernités et nos algorithmes, emportant avec eux les clés du paradis ?

18 juillet 2018

Bramements !

Quand deux alphas se rencontrent, on pourrait croire qu’il va y avoir nécessairement un affrontement. Les deux mâles se sont regardés, et c’est celui à la mèche blondasse, qui a baissé la tête et fait sa soumission.
La saison du rut ne serait pas encore venue ?
Donald Trump n’a pas tari d’éloges sur l’ancien du KGB, Vladimir Poutine.
Si alpha A s’est contenté de louangé alpha B, c’est qu’alpha B exerce une pression inconnue du public sur alpha A.
C’est au point que toute la classe politique américaine, y compris les Républicains, parle ouvertement de trahison. Trump n’en démord pas et désavoue ouvertement ses services secrets « non, il n’y a pas eu intervention russe à mon élection » jure-t-il, au moment où la justice de son pays, par la voix du conseiller spécial Robert Mueller, publie 29 pages d’accusation, contre 12 personnes soupçonnées d’être des officiers ou des agents de la GRU, le service de renseignement militaire russe. Ces personnes, affirme l’acte d’accusation, travaillent pour une sous-unité opérationnelle (26165) et une sous-unité technique (74455) de la GRU.
L’anthropologue Mélanie Gourarier, en observant la stratégie de conquête des deux alphas, y verrait plutôt alpha A à la merci d’alpha B pour une raison inconnue.
Actuellement, Trump a encore des intérêts en Russie, même si officiellement il a dû céder ses parts… à son fils aîné ! Il a vendu une de ses résidences à un oligarque russe, etc. D’après un agent de Londres, il aurait été filmé il y a quelques années dans un hôtel de Moscou en partie fine avec une belle espionne du GRU, alors qu’il était déjà marié à Melania.
Trump serait l’archétype de ce que l’on fait de mieux dans le machisme d’aujourd’hui, selon la définition de se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres. À remarquer que l’alpha A est misogyne avec constance, depuis ses blagues salaces lorsqu’il bonimentait facilement sur les chaînes de télé, du temps où il conseillait à ses camarades de vestiaire « qu’il fallait prendre les femmes par la chatte ». Dans sa politique, il montre publiquement son aversion pour Angela Merkel et Theresa May ! Il ne les aime que soumises et ce n’est pas le cas.
Face à la montée du féminisme et des droits qu’il reste encore aux femmes d’acquérir, les hommes de la trempe de Trump se recomposent actuellement dans une espèce de repli stratégique en attendant que ça passe, pour que ça redevienne comme avant.
Quand Trump s’érige gardien de la tradition machiste, autour du mal-être et du déclin supposé du premier sexe, il tente le coup des séductions dispensant techniques de drague et recettes pour ego meurtri.
Sa goujaterie qui passe pour des manières de financier manquant de culture, est au contraire une manière de nier l’effort fait en matière d’égalité des sexes, même si dans la réalité on est encore loin du compte, à seule fin d’entretenir les hiérarchies sexuelles de pouvoir.
Pour comprendre la psychologie de Trump, on lira avec intérêt l’essai de Mélanie Gourarier, Alpha mâle – Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes – Édition du Seuil.

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L’anthropologue voit dans les « poses » des hommes sur la féminisation, une volonté de conserver le pouvoir dans la confusion des sexes. C’est-à-dire un masque favorable sous lequel le mâle refuse de partager le pouvoir et rejette ainsi une égalité réelle entre les sexes.
«Ce qui m’a frappée dans ce que j’appelle la communauté de la séduction, cette confrérie dont les membres sont hantés par le déclin du masculin et l’indifférenciation sexuelle, c’est justement l’absence de femmes, bien qu’elles soient au cœur de leurs discussions. Paradoxalement, le séducteur, autrement dit l’homme accompli, s’épanouit dans l’éloignement des femmes et dans l’entre-soi masculin. Ce que montrent ces groupes de séduction, c’est bien la pérennité de la "maison des hommes". Autrefois, il y avait les cafés ou les clubs anglais mais, loin d’avoir disparu avec la modernité et la généralisation de la mixité, ces institutions se sont adaptées. Aujourd’hui, la maison des hommes n’est pas restreinte à un lieu, c’est un type de relations incarnées dans l’amitié virile par exemple. Valorisée dans des films comme le Cœur des hommes de Marc Esposito ou les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet, elle garantit la proximité affective et la promiscuité nécessaire à l’engendrement du masculin. Par la mise à distance de ceux qui en sont exclus (les femmes et les hommes jugés en déficit de masculinité), elle renforce la cohésion masculine. La maison des hommes est bien une école de la masculinité. Car, contrairement à ce que laisse supposer la crise de la masculinité basée sur un idéal intangible, devenir homme est un apprentissage permanent, sans fin. Un travail qui n’est clos ni dans le temps ni dans l’espace. » (interview de l’auteur dans Slate magazine. Propos recueillis par Cécile Daumas.)
Il y avait de tout cela dans la personnalité d’alpha A rencontrant alpha B, l’autre dimanche à Helsinski.
Nous en savons davantage sur A parce que nous sommes – enfin nous étions – de son camp, poussés à cette politique de vassalisation à l’Amérique et que Trump veut renégocier, les genoux de nos américanolâtres ne touchant pas le sol les deux à la fois.
Nous ne savons rien sur B, parce que nos gazettes n’ont jamais bien expliqué la société russe, que par les idioties et les enfantillages qui datent du temps de la guerre froide.
Assez bizarrement cette confrontation des deux alphas nous révèle aussi une partie de la personnalité de B.
Il semble que nous sommes devant cette équation qui explique le président russe :
B = A² + ≤ C (la Chatte).
Ce qui dans les batailles de cerfs en automne, donnerait à B la stature de vieux mâle dominant, quoique Trump soit plus âgé que l’autre.

17 juillet 2018

Vive le foot, nom de Dieu !

« A Annecy, un homme s'est tué en plongeant dans un canal, dans une trop faible profondeur d'eau. Selon le quotidien Le Dauphiné Libéré, la victime, âgée de 50 ans, est tombée sur la nuque en sautant dans l'eau au coup de sifflet final. L'homme est décédé des suites de ses blessures malgré l'intervention des secours. »
Ah ! on n’en peut plus !
Fallait-il bien que nos voisins gagnassent la coupe du monde de football et que nous finissions troisième du tournoi !
C’est trop.
Quand je pense à la pauvre Anne-Sophie Lapix qui s’était permise bien avant l’apothéose quelques petites remarques sur les millionnaires du football et dont on ravive les paroles imprudentes, au risque qu’un illuminé lui fasse la peau de l’avoir osé, oui, vraiment les foules n’ont pas changé depuis qu’en 416 avant Jésus-Christ, Alcibiade jeune Athénien beau comme un dieu, se voyait offrir une tente avec séjour gratuit, tandis qu’Athènes l’autorisait à utiliser les vases d’or de la Cité pour célébrer sa victoire aux Olympiades.
C’est sidérant de visionner les bouts d’image d’un Macron déchaîné se faire taper sur l’épaule et tutoyer, tutoyant lui-même comme un charretier ses chevaux, alors qu’il y a quelques jours à peine, il reprenait un collégien qui l’interpellait trop familièrement dans la foule !
Et ce militaire français trimballé dans sa chaise roulante dans le vestiaire des bleus, loin de moi la pensée de le ridiculiser et encore moins d’amoindrir ses souffrances et son mérite, mais que diable faisait-il là, sinon servir involontairement la passion désormais dévorante du président pour le football « qui gagne ».
Cette séquence me fait souvenir du personnage de Céline dans le « Voyage au bout de la nuit », le sergent Branledore !
Branledore apparaît comme un modèle. Il a su retenir « la sympathie active des infirmières », grâce à une posture d’engagement en faveur de la victoire française, de patriote, mis en valeur par la répétition du nom « victoire » et le discours direct : « Victoire ! Victoire ! Nous aurons la victoire ! » Ce n’est pas en raison des ses blessures physiques, qu’il parvient à obtenir « les bonnes grâces toutes spéciales du personnel traitant.
Il y a dans cette foule massée aux Champs Élysées quelque chose d’effrayant, c’est la démission générale de toute preuve d’intelligence, y compris des intellectuels présents, au nom d’une foi et d’une ferveur irrépressible !
Ces foules-là sont bonnes à tout, le pire comme le meilleur. Il n’y entre ni calcul, ni aucune forme de raisonnement, c’est une ferveur moyenâgeuse qui puise sa force dans les instincts les plus primitifs.

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Ceux qui sont l’objet de cette vénération de masse ne peuvent jouer d’autre rôle que celui de se laisser admirer comme les reliques d’un saint. Si l’un d’entre eux venait à tenir un discours modéré du genre d’Anne-Sophie Lapix, par exemple la superstar des bleus, sa majesté Mbappe, « Attendez, ce n’est qu’une partie de football. La Belgique aurait pu nous battre 3-0 le tour avant, la Croatie pareil. Nous avons gagné, c’est bien, mais n’allez pas y voir autre chose qu’un bon match de foot, au cours duquel nous avons eu beaucoup de chance ». Mbappé se ferait écharper sur le champ !
Comment des élus politiques peuvent-ils subsister dans ces tempêtes humaines ? En faisant comme Macron pour les plus aguerris, proches des foules sportives ou en se faisant oublier le temps nécessaire à la dispersion des agités et la revenue de toutes les formes d’intelligence à tous les niveaux.
L’homme politique est un candidat éternel, soit à sa succession, soit aux emplois différents qu’offre la démocratie. Devoir s’imposer sans discussion est capital. La foule ne sait plus grand-chose dans son bouillonnement, sauf qui a marqué un but ou quand le portier de l’équipe s’est fait prendre le ballon comme un débutant. L’homme politique qui ne veut pas raccrocher les gants et qui descend dans la rue pour fêter ça doit impérativement ne pas se tromper sur les événements du match et du nom des joueurs.
C’est un exercice où plus d’un aurait mieux fait de s’abstenir.
Il est impensable que l’un ou l’autre batteur d’estrade fasse comme Anne-Sophie Lapix, ce serait proprement suicidaire. Vous n’en entendrez jamais aucun se dresser contre ce genre de connerie collective. Tous de grands sportifs, comme Macron, comme Poutine, à cent lieues de ma démarche positivement mauvaise, ils sont supporters dans le sang, comme Mathot père et fils raclant des voix jusque dans les dortoirs des maisons de retraite de Seraing, tout sucre, tout miel, à l’embrassade des prothèses, comme le cuir des ballons.
Dans ces moments-là on perçoit comme la démocratie, le sens de la critique et l’intelligence, ne signifient pas grand-chose à la multitude.
C’est là malheureusement où la droite marque des points.
Après l’explosion populaire, la nuit de folie, ce sont les gens de droite qui se ressaisissent le plus vite. Ils ont d’autres bonheurs en vue, d’autres préoccupations, des projets de vacances, etc.
Les gens du peuple n’ont d’autres perspectives que le travail et la morosité des jours. Un enthousiasme collectif les a momentanément dispensés de souffrir la routine des jours. Aussi entendent-ils prolonger le délire le plus longtemps possible. Certains iront jusqu’à le garder toute leur vie de travail, pour résister à la tentation de se foutre à l’eau.
Voit-on un Conseil d’administration, dans la semaine suivant le délire collectif, se livrer à deux heures d’exclamations dithyrambiques à propos de l’équipe de France ?
Mais on voit très bien une équipe d’atelier tuer le temps tout le mois suivant en fines analyses des temps forts du match, boostée par la monotonie et la débilité des tâches répétitives.
Voilà pourquoi le tribun de gauche, l’homme du peuple, le ténor des partis ouvriers, perdent un temps précieux à faire revenir l’homme du peuple à la réalité du temps de travail et des bas salaires.
Et encore, ne peuvent-ils, sans risque, placer la contemplation des athlètes de leur sport favori dans la catégorie des opiums du peuple, qu’eût désavouée Karl Marx lui-même, à la fois philosophe et porteur d’eau de son propre système.

16 juillet 2018

Donald et l’Europe.

La semaine qui se termine fera date chez nos américanolâtres ! Encore heureux que la machine à happer l’attention se soit focalisée sur le foot offrant en continu nos impérissables gladiateurs du ballon, sans quoi nos journaux auraient montré, faute de mieux, la morosité de nos élites libérales.
La conduite de Trump à l’égard des « alliés » européens est une grande première. On n’a jamais vu un président houspiller à ce point des gens qui le reçoivent la gueule fendue du grand sourire des grands valets. Que ce soit l’OTAN, l’Europe et la Grande-Bretagne, chacun a reçu son petit paquet de reproches.
On aurait tort de croire qu’après Trump, la politique d’amour-toujours entre l’Europe et les USA reprendra de plus belle. Le chantre MR de la relation amoureuse, Charles-l’Américain, jouera-t-il à nouveau des paupières dans ses sketches avec le successeur de Donald ?
Trump n’est pas fou. Il courtise son électorat, nationaliste, anti-immigration et anti-européen, en étant tout cela à la fois.
C’est fâcheux, mais nos américanolâtres en prennent plein la gueule.
De mémoire d'historien, après la visite triomphale de Woodrow Wilson en 1919, c’est la première fois qu’un président américain se présente à nous de manière hostile.
Trump apprécie l’extrême droite en Europe, justement parce que celle-ci entend se débarrasser des alliances, de l’UE et des émigrés. Cette politique lui plaît, parce qu’elle dissocie des concurrents commerciaux. Il a moins à redouter des pays en les prenant un par un, plutôt que de les avoir en syndicat à la table de négociation.
Ce n’est pas une politique de fou qu’il mène, c’est celle d’un commerçant avisé !
Que trouve-t-il à son arrivée à Bruxelles ? Une Union européenne frappée par une profonde crise de régime, à la tête de laquelle il voit un vieillard usé et saoul un jour sur deux !
En Angleterre, pareil. Rien ne va plus dans le gouvernement May, depuis qu’elle a dévoilé ses plans pour un Brexit mou, alors que la moitié de son parti réclame un Brexit dur. Trump a choisi le camp des durs. Trump louange Boris Johnson, adversaire de Mme May chez les Tories et acharné Brexiter intriguant. Il serait ravi que l’Angleterre perde ses clients et ses fournisseurs du vieux continent. Ainsi le pays ne pourrait plus compter que sur les USA. Les industriels américains adoreraient.
Quitte à faire beaucoup souffrir Charles Michel dans sa foi en Wall Street (1), Trump affiche publiquement sa détermination d'affaiblir l'UE. Peu importe s’il le fait avec l’ignorance du financier inculte. Ses tweets sont à lire et à méditer. Il s’adresse à l'opinion américaine et à son électorat. L'UE a été créée pour se mesurer aux États-Unis et prendre sa place dans l’économie mondiale...

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Il y a moins d’un mois, Trump jetait son grain de sel dans la bataille entre Angela Merkel et le CSU, Seehofer, sur l'immigration. Inutile de dire qu’Angela n’était pas sa favorite.
C’est quand même une première de voir un président américain s’immiscer dans les affaires intérieures des pays « amis » qu’il visite ! Quand il s'agit de donner un coup de main à l’extrême droite européenne, Trump ne ménage pas sa peine.
Les anciens présidents même républicains n’étaient jamais allés aussi loin dans la montre de leur choix.
S’il faut en croire ce nouveau courant de pensée, Charles Michel, pour se faire aimer, aurait intérêt à pousser son parti encore un peu plus à droite, en pendant francophone à la N-VA ! Reynders l’a bien compris lui qui ne jure plus que par la N-VA bruxelloise !
Les alliances futures de Trump ne tiendront plus compte de ce qu’en Europe on appelle les Régimes forts ou dictatures molles, même carrément les dictatures, quand on voit de quelle manière il a apprécié l’entrevue avec Kim Jong-Un, la démocratie libérale n’a aucun intérêt de son point de vue.
On savait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur le social et la redistribution pour plus d’équité aux USA, seuls les libéraux purs et les libéraux sociaux (PS) ne voulaient rien voir de cette politique ultralibérale. Avec Trump, ce n’est plus possible de la dissimuler aux yeux des électeurs belges.
Notre chance, nous ne sommes pas les seuls à être détestés, il y a la Chine et son gros paquet d’avoir en dollars américains. Trump a tranché : l'Amérique n'est plus ce qu’elle était, c'est la faute à Obama qui a permis à la Chine de monter en puissance. Il s’offre des sorties de secours. « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». En Belgique, on connaît. Les partis ont toujours gouverné de cette manière.
Les États-Unis réviseraient leurs alliances et le multilatéralisme. Le style plan Marshall date de 1945.
Ce qui fait peur, ce n’est pas Trump, c’est l’Europe qui à chaque décision de Washington attend pour réagir, dans l’espoir que l’autre reviendra à de meilleurs sentiments. On ne fait pas de politique avec de bons sentiments. L’américanolâtrie n’est pas une politique !
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1. Wall Street veut dire en réalité « Rue des Wallons », puisque les premiers occupants des lieux, qui vont devenir le centre nerveux de la finance mondiale, étaient des Wallons !

15 juillet 2018

Bart le para sol flamand…

Barbara Debusschere, journaliste à De Morgen, dans un article repris sur « Daardaar » nous rappelle l’existence de la frontière linguistique entre les deux communautés, des fois qu’on l’aurait oubliée. Pas de solde en démarcation du sol. On va encore entendre des vertes et des pas mûres sur le pâturage linguistique et agreste, d’ici le mois d’octobre.
On peut compter sur la N-VA et le Vlaams Belang pour ça !
Eric Van Steenkiste possède deux lopins de terre, emploie deux comptables, utilise deux étables et exploite deux types de vaches : les Flamandes et les Wallonnes.
« L’agriculture a été régionalisée. Elles ne peuvent donc pas se mélanger à l’étable », résume Eric Van Steenkiste, agriculteur établi à la frontière régionale. » (Daardaar magazine)
C’est tout à fait bouffon, mais c’est impossible de faire autrement dans son cas.
Agriculteur à Lessines dans le Hainaut, il a aussi des terres sur la commune flamande de Grammont (Geraardsbergen), ses terres sont traversées par la frontière ( !) entre la Flandre et la Wallonie.
« On a donc du blanc-brun côté flamand et du blanc-bleu côté wallon. Ce qui permet de les séparer facilement. »
Il y a une étable construite du côté wallon, la ferme proprement dite est du côté flamand. L’agriculture étant une compétence régionale, les deux bâtiments doivent désormais faire l’objet d’une séparation stricte, attendu que deux compétences différentes et pour ainsi dire rivales avec des règles contradictoires, sont les gestionnaires administratifs des lieux. La Wallonie et la Flandre appliquent des règles différentes en matière d’hygiène, de primes, de quotas d’engrais et de pollution de l’environnement.
Ça rappelle des souvenirs, non ?
Sauf que depuis la débâcle des Fourons, il n’y a plus de mouvement en Wallonie reprenant les objectifs du MPW (Mouvement Populaire Wallon).
Les autorités wallonnes ont manqué de psychologie en incitant les Francophones à croire les grands arrangeurs que sont les libéraux pour imaginer une Région flamande apaisée.
Les pointus et la N-VA poussent les autres partis à la surenchère. Le Vlaams Belang se marre. Dans trois mois, c’est la kermesse !
Éric le fermier ne rigole pas, les périodes durant lesquelles il est permis d’épandre l’engrais sur les champs, le calcul de la quantité d’engrais par vache, le seuil de compensation due à la pollution et les règles concernant l’épuration des eaux et l’arrosage divergent de part et d’autre de la frontière.
Comble des combles, les vaches ne peuvent pas se trouver sur le même pâturage ou dans la même étable. Il y a trop de place dans l’étable wallonne et il en manque dans l’étable flamande, mais les vaches flamandes ne peuvent pas rentrer dans l’étable wallonne. Si un inspecteur de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) s’en aperçoit, on infligera une amende au fermier !

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Et vous savez pourquoi ?
Les bêtes ne peuvent pas se mélanger pour éviter les contaminations, et pour ce qui est des primes et des quotas d’engrais, le « poids » d’une vache est différent en Wallonie et en Flandre !
La comptabilité est particulière à chaque Région selon la bête, le pauvre Van Steenkiste est obligé d’avoir deux comptables !
Barbara Debusschere est allée se renseigner auprès de la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA). Le cas d’Eric Van Steenkiste n’est pas unique. Au moins 200 agriculteurs de la région se trouvent dans cette situation, un autre ponte du Département wallon de l’Agriculture, Bernard Hennuy, estime qu’ils pourraient être environ 1000 fermiers !
Comme l’illustre le cas d’un veau noir et blanc qui vient de naître. Le lendemain de sa naissance, il se trouve dans un box et boit du lait dans un seau. « C’est un culard. La mère est une vache à lait flamande, le père un culard. Comme il a besoin d’aliments et de soins différents, je préfère le mettre avec les Wallonnes », explique Eric Van Steenkiste. « Mais je dois d’abord l’inscrire via la mère flamande. Pour obtenir la naturalisation wallonne, je dois remplir beaucoup de paperasse et réaliser des tests sanguins. C’est un peu ce que voulaient faire les Français avec Eden Hazard. »
À côté du veau flamand qui doit être naturalisé wallon s’en trouve un autre, brun et blanc, né deux jours plus tôt et « purement flamand ». Sur place, un négociant admire les veaux. Un peu plus tard, il repart avec une jeune vache flamande dans sa remorque. « On a vendu une vache flamande à un Wallon », conclut Eric Van Steenkiste. « Si ce n’était plus possible, il faudrait mettre la clé sous la porte. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, on se trouvait tout simplement en Belgique. »
Que « Daardaar magazine » me pardonne ainsi que sa chroniqueuse Barbara Debusschere, pour les longs extraits cités de leur travail, mais c’est tellement hallucinant qu’il doit bien se trouver d’autres cas dans d’autres industries que l’alimentaire. Que dire quand on sera en Confédération ! On en tremble à l’avance.
Et dire que les supporters des « Diables rouges » avec la chorale de la presse sportive belge vont dire partout qu’on n’a jamais été si soudés grâce au sport !
Il est vrai qu’ils ont déjà oublié les raisons de la commune flamande de Grimbergen pour qu’un nouveau terrain national de foot ne soit pas construit sur le plateau du Heysel.
On devrait quand même se rendre à l’évidence en Wallonie que le processus de séparation des deux communautés est déjà tellement avancé, que ce n’est pas la peine que Borsus s’attache à Namur aux accords de Michel à Bruxelles qui espère tant rempiler avec la N-VA.
C’est foutu mon pote !...

14 juillet 2018

Match France-Belgique truqué ! (1)

Dans l’excellent roman de Philip Roth « La tache », une anecdote colle parfaitement avec le thème du livre. En Amérique, s’il y a bien des citoyens encore discriminés, ce sont les gens de couleur, alors que plus Américains de longue date que la plupart des citoyens actuels, les origines de leur ancrage remontent de la fin du 18me s. à la mi-19me.
Venons à l’anecdote :
« Le docteur Charles Drew a découvert comment empêcher le sang de coaguler, ce qui a permis de le stocker. Puis, il a été blessé dans un accident de voiture, et comme l’hôpital le plus proche ne prenait pas les gens de couleur, il est mort en se vidant de son sang. » (« La tache », page 444 et 445 Folio).
Cette anecdote est symptomatique de l’ambiance « petit blanc » qui existe encore dans la société américaine. On y adhérerait complètement par élan du cœur et dans la réprobation des discriminations. Cependant, elle est fausse. !
Le docteur ayant été accueilli dans le même hôpital que les autres passagers du véhicule. Son artère fémorale sectionnée dans l’accident, il a été impossible de le ranimer aux Urgences.
L’affaire aurait pu se passer comme l’écrit Roth. Les bouteillons ont la vie dure.
Mais ce n’est pas vrai.
Le livre est paru à NY en 2000. Voilà 18 ans que le bruit se colporte en librairie et bien plus longtemps encore de bouche à oreille.
Depuis la diffusion des tweets de Trump, grand dénonciateur et grand diffuseur de Fake news lui-même, cette pratique de la fausse nouvelle revient sur le devant de la scène politique, cependant elle est très ancienne.
Trump rend presque service au camp de la vérité en incriminant la presse de cette pratique assez répandue. De ce fait, il joue les arroseurs arrosés.
Souvent le fake est à sens unique, la craque de droite impactant l’oreille de l’homme de gauche, attendu que la quasi-totalité de la presse est aujourd’hui dans des mains intéressées de personnages plutôt de droite, sinon d’extrême droite et qu’il est plus facile à un représentant d’un parti de l’espèce de se faire interviewer par des journaux de connivence comme Le Soir, La Dernière Heure, sans parler des presses locales.
Si bien de nos jours, qu’une nouvelle profession est en train de voir le jour : diffuseur de fausses nouvelles.
Fake news et hoax (canulards malveillants) menacent la démocratie, qui n’avait pas besoin de ça pour être menacée( l’illustration de cette chronique est hoax à double titre).
Nous voilà entrés dans la « postvérité », la vérité d’après, c’est-à-dire celle qui aurait pu être, comme la mort supposée du docteur Drew. Une vérité supposée chuchotée entre amis, lorsqu’elle est suffisamment répandue devient « majoritaire » par rapport aux faits réels. C’est une « vérité » à laquelle on veut croire parce qu’elle adhère à nos propres convictions ou qu’elle est « poétique » et que c’est finalement une plus belle histoire, qui a en tous cas plus de sens, que la réalité.

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Dans le genre, le flacon brandi par Colin Powell aux Nations Unies faisant preuve que Saddam Hussein travaillait à l’arme atomique reste fameux parmi tous les fake-News.
Les peuples travaillés par des esprits forts, des prêtres et des escrocs viennent d’hériter d’une catégorie à vrai dire ancienne de propagandistes du faux, en train de revenir en force, les placeurs d’hommes politiques dans l’opinion et les politiques eux-mêmes enthousiasmés à l’idée que les promesses électorales non tenues pourraient se nourrir de fake établissant le contraire.
Jean-Claude Juncker, titubant au sommet de l’OTAN, était-il fin saoul ou victime d’une crise de sciatique ? Cette interrogation n’est pas anecdotique. Elle est politique et d’une grande importance, puisque cet homme joue un rôle considérable dans la construction de notre avenir en Europe. Saoul ou état physique mauvais, la vérité ou fake-new : on a déjà les deux !...
Là aussi, l’idée n’est pas neuve de faire passer le rêve d’une démocratie idéale pour la réalité.
En 1733, Jonathan Swift – l’auteur des Voyages de Gulliver – définit le mensonge en politique comme « l’art de convaincre le peuple par des faussetés nécessaires ». L’historien américain Robert Darnton, bibliothécaire de l’université de Harvard avait constaté que les journaux anglais du XVIIIe s. vivaient de ragots, exploitaient les rumeurs à des fins politiques ou mercantiles. Les journaux français rivalisaient avec eux en publiant des informations invraisemblables à une époque très sensible, au point que Louis XVI y perdit la tête. Cela ne signifie pas que les Révolutionnaires étaient des menteurs patentés, mais on ne saurait dire quelle aurait été la suite de l’Histoire de France si les informations avaient reflété la réalité, l’Ancien Régime, ne vérifiant pas les sources, diffusant les rumeurs dans la jubilation d’avoir trouvé le moyen de faire fortune en vendant du papier !
Marc Fougères mentionnait en 1943 que l’exactitude d’un fait n’est pas un concept absolu qui porte en lui-même sa preuve. À l’époque, le Régime de Vichy était passé maître dans l’art de raconter des craques. Mais la réflexion de Fougères est juste. Il n’existe pas de vérité absolue qui ne puisse être controversée, sinon que nous naissons mortels !
Trump et ses pareils n’ont pas fini de nous étonner. Il est vrai que depuis le temps que la foi se passe de vérité prouvable, on se demande si ce n’est pas Dieu lui-même qui aurait lancé la fausse nouvelle de son existence !
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1. Je compte sur un nombre record de lecteurs rien que par le titre, même si cette chronique le dénonce comme fake-new, par son contenu !

13 juillet 2018

Le temps des Cyborgs !

À la différence des siècles au cours desquels l’illettrisme était une conséquence de l’appropriation des connaissances par l’élite nobiliaire, elle est aujourd’hui le résultat d’une forme de loisir, dispensée par toutes sortes de pouvoir.
On n’honorera jamais assez l’instituteur laïc de l’entre-deux guerres qui donna à la jeunesse le sens critique et la théorie de la lutte des classes.
Près d’un siècle plus tard, peu armée pour résister aux chants des sirènes de l’establishment, notre génération affronte les machines à l’intelligence artificielle (IA), programmées pour modifier le psychisme humain !
L’université, en progrès, est à égalité avec la bêtise générale, tout aussi en progrès ! Il n’est même pas certain que la bêtise soit moins bien représentée dans la haute école que dans les niveaux inférieurs.
Autant que l’alimentation ersatz, rehausseur de goût et médecine de confort, lorsque les robots modifieront la psychologie humaine, vers quel désastre courrons-nous ?
Ce régime économique totalitaire détourne nos désirs et réduit nos espérances à de grandes cérémonies collectives, sortes de célébrations politico-religieuses et sportives. Alors que, déjà, les machines intelligentes bouleversent notre manière d’être au monde, en nous déchargeant du fardeau d’être intelligents !
L’accélération voulue par le productivisme économique, essence même du système en quête de profit, dévoile notre impatience du loisir et la satisfaction de nos désirs.
Des robots satisfaisant à nos caprices en toute célérité de communication, nous serons frustrés par l’agressivité de la société humaine, de ses bavardages inutiles et de sa méchanceté naturelle. Seules les autorités patronales et politiques auront le droit de nous piétiner, par l'effet de leurs moyens de rétorsion à notre égard.
Subissant le contact humain comme une contrainte, aurons-nous envie de nouer de nouveaux contacts, après nous être défaits des anciens ?
La société ne se définira plus par la présence d’humains, de parents, d’amis, mais par une machine. Au Japon, des couples se forment d’une machine et d’un humain, au même titre qu’entre deux humains. L’avantage serait incomparable. La machine est aimable et complaisante. Son entretien est limité. Son abandon dans un placard ne suscite aucune controverse. Elle est douée d’une conversation à la carte et d’une intelligence supérieure à la moyenne.
Que deviendra la possibilité de s’adonner à des réflexions intérieures, lorsque nous serons en face d’un appareil prêt à nous écouter d’une oreille complaisante ?

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La mémoire, déjà si complétée et rafraîchie par Internet et le smartphone que nous n’aurons plus en poche, mais en permanence en « puce à l’oreille », qui pourrait envisager un retour brutal à l’état de nature, soit par une punition distribuée par les deux pouvoirs – l’économique et le politique, soit par un cataclysme dont nous pourrions être les auteurs ?
La géolocalisation nous donne le droit d’être géographe sans l’être. La téléportation nous donnera celui d’être dans un lieu sans y être ! Et tout cela sans que nous soyons capables de la moindre explication, sinon d’appuyer sur des boutons indiqués sur la notice.
Déjà que nous sommes amenés à philosopher sans plus savoir quels sont les philosophes, les théories qu’ils ont émises et les besoins que nous avons de les connaître, les robots vont-ils obliger l’homme à repenser l’idée qu’il se fait de lui-même ? En d’autres mots, l’homme va-t-il être contraint d’entrer dans les questions de métaphysiques sans en rien connaître, depuis qu’on l’a rendu idiot et conservateur ?
Aidés et complétés, quand nous serons convaincus que les machines ont des compétences que nous n’aurons jamais, il sera trop tard. Nous ne pourrons plus rentrer dans le monde primitif qui fut notre matrice à l’aube de l’humanité
Comme la réalisation la plus sophistiquée sera l’œuvre d’une poignée d’individus fabricant des machines pour le reste complètement ignare, l’équation reviendra à nous livrer à des forces que nous ne contrôlerons pas, sorte de CAC 40 du niveau supérieur. Les effets pathologiques sont prévisibles, comparables à ceux qui sont privés de jeux vidéo, de réseaux sociaux ou de drogues, nous pourrions très rapidement être en manque !
L’humain drogué du progrès entre plus facilement dans des délires religieux. Le jour où les fabricants nous feront croire que leurs machines sont pourvues d’émotions, on verra des processions animistes aussi redoutables que les sottises actuelles d’esprits croyants.
« C’est ce qu’on appelle un phénomène de dissonance cognitive : on a beau savoir que ce sont des machines, on ne peut pas s’empêcher de développer avec elles la même relation qu’avec des humains, et croire qu’elles ont des émotions. Plus récemment, l’état-major américain a découvert que certains soldats envoyés en Irak et en Afghanistan s’attachaient de manière déraisonnable à leur robot démineur : les dommages que ­subissait celui-ci les affectaient gravement, et ils voulaient absolument qu’on le leur répare plutôt que de recevoir un robot tout neuf sorti de l’usine. Pendant le combat, certains pouvaient même mettre leur vie en danger pour lui éviter des dommages. » (Serge Tisseron - Le Monde).
Bientôt, les seuls acteurs sociaux importants seront les inventeurs des robots. Et encore, le jour où l’intelligence artificielle pourra se reproduire, nous serons tous fichus à la porte, y compris leurs inventeurs.
L’humanité sera obsolète !

12 juillet 2018

Voyou et démocrate.

L’argument favori de ceux qui se positionnent en faveur d’une liberté totale des rémunérations tient dans la foi que les sociétés libérales s’autoréguleraient par la loi de l’offre et de la demande, tenant compte des investissements. Comme s’il n’existait pas des abus de pouvoir et des prises de bénéfices sur salaire, mettant à mal l’avenir même de l’entreprise.
Dans la foulée, les mêmes sont unanimes à considérer que la plupart des critiques sur les rémunérations exorbitantes proviennent d’envieux qui restent en-dehors du cercle restreint de ceux qui le peuvent, attendu que s’ils étaient en mesure de le faire, ils n’y verraient plus aucun inconvénient.
On ergote sur l’origine des rémunérations. Après tout, si elles proviennent d’entreprises privées, c’est une question qui regarde l’employeur et les employés, généralement représentés par un syndicat. Sauf, bien entendu, dans le cas d’une entreprise ayant reçu des subsides de l’État, c’est-à-dire relevant d’une responsabilité devant les citoyens.
Mais quid des organismes publics employant des fonctionnaires, comme tous les traitements et avantages des fonctions de représentation dans la démocratie ?
Un rapport de Transparency International EU s’intéresse aux revenus annexes des eurodéputés. Voilà qui tombe bien dans un moment de tension entre les comptables de l’Europe et le Rassemblement national (RN), l’ancien Front national (FN) de Marine Le Pen. Il serait réclamé à cette dernière une pincée de millions d’euros que la dame aurait employée à rémunérer son personnel en ses locaux de propagande, plutôt qu’à des tâches relevant des députés RN européens.
Comment vivent nos représentants à l’Europe ? Pas mal, merci ! selon ce qui suit :
Les déclarations d’intérêts des eurodéputés, via l’outil Integrity Watch, traitent l’activité rémunérée en parallèle des mandats. Au moins neuf d’entre eux en ont tiré des revenus supérieurs à leurs indemnités d’élu, et dans la liste des trente eurodéputés ayant les revenus annexes les plus élevés, les Belges ne sont pas à la traîne. Ces situations sont le résultat de conflits d’intérêts, principalement d’activités de conseil ou d’avocat-conseil.
Ah ! ces professions libérales qui professent un tel amour de la démocratie qu’il en devient suspect !
Transparency International EU recommande à l’intention des institutions européennes et des parlementaires quelques précautions élémentaires, dont l’Europe se fiche bien. Elle aussi ne serait pas loin de considérer cet organisme comme étant le siège d’envieux et d’aigris, un peu comme le gouvernement Michel voit une manifestation de l’envie des « petites gens » s’exprimer dans une certaine forme du populisme.

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Cependant, il n’y a rien de plus raisonnable dans ce que recommande Transparency International :
– Interdiction pour les eurodéputés d’activités de lobbying en marge d’un mandat et instauration d’une période de carence pour les sortants ;
– Obligation de transmettre plus de détails sur la nature des activités conservées ;
– Amélioration du contrôle effectué par le parlement Européen ;
– Mise en place d’une autorité indépendante pour sanctionner les abus.
Pour Marc-André Feffer, président de Transparency International pour la France, « il est légitime de se demander si un parlementaire qui perçoit d’importants revenus annexes ou qui cumule des dizaines de fonctions, a le temps d’exercer efficacement son mandat parlementaire, en toute indépendance et sans risquer d’éventuels conflits d’intérêt ».
C’est exactement ce que l’on se demande en Belgique.
Le plafonnement des revenus annexes des parlementaires, et l’interdiction des activités de lobbying en marge d’un mandat, est dans le domaine du raisonnable.
Mais un cumulard de première, à l’instar d’un grand patron du CAC 40 est-il raisonnable ?
Je ne citerai pas de noms. Je ne dénoncerai pas de carrières. Il y a un site sur la Toile qui relève les noms des parlementaires cumulards.
Voilà quelques années que ce site existe. Cette situation est connue de tous. Apparemment, tout le monde s’en fout, surtout les intéressés.
Et on s’étonne que l’antiparlementarisme progresse, alors que se sont les parlementaires eux-mêmes qui l’alimentent par leur insatiable gloutonnerie.
Oui, il y a incompatibilités entre un mandat parlementaire et une fonction de consultant ou d’avocat-conseil, une activité de lobbying, etc.
Cependant, une partie des gens de pouvoir s’y emploie comme s’il s’agissait d’un sport ou pour un travail d’une association de bienfaisance.
Parmi nos élites, on dénombre pas mal d’avocats, de médecins qui n’ont pas dételer, possèdent cabinet et clientèle et à l’instar d’Armand De Decker ne sont pas manchettes sur les factures à leur clientèle.
On cite parmi les eurodéputés, Renaud Muselier, élu marseillais, président de la région Paca. Le type aurait mis en poche plus de 800.000 euros d'euros tirés de ces activités dans le milieu médical, à la tête de deux cliniques dans sa région.
Notre inimitable Bacquelaine, il est vrai n’est pas eurodéputé, mais ministre, le p’tit gars d’Chaudfontaine doit s’en fourrer aussi pas mal, de ses multiples casquettes et pas que médicales.
Il paraît qu’il est très aimé, très compétent, très serviable disent les très cons qui l’apprécient.
À ceux qui s’interrogent sur la façon dont ils s’acquittent de leurs nombreuses missions, on peut leur dire qu’ils n’y font rien ou presque, sauf de passer à la caisse tout à fait régulièrement et sans jamais oublier les dates.
Dire si je crève d’envie d’en faire autant serait faux. C’est une question de probité.
Me croire un vilain envieux aux maux de ventre irrépressibles, c’est une erreur. Ces gens me dégoûtent trop pour me vouloir comme eux.
Mais prendre leur place, oui, j’en ai envie ; mais pas pour m’en mettre plein les poches… pour leur botter le cul !...

11 juillet 2018

L’attente amoureuse…

On aura beau gommer la partie honteuse de nos sociétés libérales, il n’en demeure pas moins que loin d’être collectivistes, ces sociétés se fondent sur l’immoralité de leur commerce.
Le deal a, de tous temps, associé leurs turpitudes à la morale, sans que ça fasse désordre et se voie trop. Pour un Jean-Jacques Rousseau, il y a un paquet de philosophes qui s’y sont trompés, de Kant, Hegel, Kierkegaard, à Alain et Valéry, tous se sont résignés à l’inexorabilité de leur complicité.
La guerre commerciale qui débute entre les États-Unis et le reste du monde, sauf Israël, fait partie de cette immoralité dans un registre très ancien, celui du fort contre le faible.
L’escalade des tensions entre les Etats-Unis et leurs partenaires rend l’immoralité de cette pratique chaque jour moins théorique.
Les premières conséquences économiques d’une déflagration commerciale mondiale devraient accentuer davantage le rôle joué par la puissance militaire des États-Unis, sans laquelle la puissance commerciale ne saurait être.
On assiste à un des hauts moments du commerce. À l’image des galions de Philippe II chargés d’or des pays conquis d’Amérique du Sud, Trump est un nouveau Cortès pour un chemin inverse.
Le mot exact de cette opération de Trump n’est pas difficile à trouver, sous la menace de ses tanks, de ses avions, de ses bateaux, Trump espère rapatrier un butin de son opération commerciale, rien d’autres.
Le porte-avions remplace l’arquebuse. C’est plus efficace.
On admire au passage avec quel art en Belgique, les tenants de ce gangstérisme d’État parviennent à poursuivre leur « grand rêve du monde libre ». Les MR et les autres nous enchaînent avec enthousiasme à la puissance américaine ! Dommage que la guerre commerciale ne soit pas officiellement ce qu’elle est réellement : une guerre tout court.
Les vaincus commercialement et militairement, c’est-à-dire le peuple, voient avec inquiétude un choc probable comparable à celui de 2008-2009, au cas où les États-Unis l’emporteraient.
Nos extra-lucides parlent à voix basse de « guerre totale » : une hausse de 60 points de pourcentage des tarifs douaniers sur les biens échangés entre les grands pays, alors qu’ils sont de 3 % en moyenne des Etats-Unis à Europe, ferait une baisse du pouvoir d’achat d’environ 1.000 € par citoyen de l’UE.
En effet, elle serait très variablement répercutée selon le type d’économie. La France par exemple perdrait 1.125 € l’an par habitant.
Allant de la crainte à l’espoir depuis le Brexit, le marché unique européen n’a pas trop souffert, sans droits de douane en interne. Avec l’exercice de musculation trumpien, l’UE accuserait une perte « permanente » de 4 % du PIB selon les économistes Jean Sébastien, André Sapir et Martin Philippe.

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Les effets provoqués par une avalanche de surtaxes sont prouvés. A court terme, elles font grimper le prix des produits importés. Les répercussions sont immédiates sur le pouvoir d’achat des ménages. Mais également sur la compétitivité des entreprises, dans un monde où les chaînes de production sont de plus en plus morcelées.
Faut-il rappeler que ce désastre prévisible l’est sciemment et préparé par une surpuissance dans le cadre d’un système économique qui fait ainsi une nouvelle fois preuve d’une réal-politique qui s’appelle du cynisme.
Le multilatéralisme qui passe par des mesures de rétorsion proportionnées est la seule réplique proposée par Juncker, mais elle a l’inconvénient de conduire à l’escalade. À ce jeu, nous sommes perdus d’avance.
Donner une nouvelle dimension aux accords commerciaux, mais comment ? Il n’y a que dans les films que l’on négocie avec la maffia.
On est en juillet, les vacances, le tralala du foot, le vélo en relais, etc. C’est vers octobre que cela pourrait se gâter, quand il sera beaucoup trop tard pour radicaliser une réplique dont, de toute manière, l’Europe vassalisée est incapable. Reste la grande inconnue de la Chine.
On attend… pour Charles Michel ce n’est pas trop douloureux, c’est une attente amoureuse !

10 juillet 2018

La mémoire de l’eau.

Qu’on se le tienne pour dit, la plupart des recherches sur la nocivité de certains produits alimentaires favorisant le cancer sont fausses !
Comme d’ailleurs, la plupart des recherches sur d’autres disciplines médicales.
Il est vrai qu’il y a rarement des vérités datées par la science du temps qui ne soient complètement démolies le siècle suivant.
Cette constatation ne nous délivre pas de la sensation, bien réelle cette fois, que l’industrie alimentaire du productivisme libéral nous empoisonne à petit feu, pour nous filer des saloperies qui accroissent son profit.
Le meilleur moyen, est-ce d’accéder à la « vérité » en passant d’une contrevérité à une autre, une sorte d’application d’algorithme par tâtonnement sur nos produits alimentaires ?
À empiler les idées fausses, on finit par sortir une, qu’il faudra cent ans pour réfuter !
Je vous dis ça en feuilletant un bouquin édité en 1905 « Le médecin des familles ». Heureusement qu’une bonne partie de la population était incapable d’acheter le livre par manque d’argent, sans quoi cela aurait été l’hécatombe. L’estimé auteur, par ailleurs docteur en médecine, a exercé son art jusqu’à un âge avancé. C’est dire les dégâts !
Cent ans plus tard, le bougre a des successeurs.
Au tournant du millénaire, deux chercheurs ont analysé 50 ingrédients d’un livre de recettes. 40 étaient déclarés « douteux », voire franchement « dangereux » !
Ce qui fit dire à ces chercheurs que pratiquement tout ce que nous mangeons pourrait nous filer un cancer !
En réalité, fonder une théorie générale sur trop peu d’échantillons aboutit à des conclusions hasardeuses, pour tout dire, improbables.
On entre de plein pied dans le monde d’aujourd’hui féru de sensationnel donnant lieu à un combat entre revuistes scientifiques. Ébahir le lecteur avant tout le monde, donne à l’éditeur six mois de bons ! Il ne donne aucune autre actualité, se contente d’allonger la sauce de sa petite merveille. Et les nouveaux abonnés ? Très important les nouveaux abonnés, adieu les coupures « …c’est alors qu’il sortit sa b… » (la suite réservé aux abonnés), si bien qu’on ne sait pas si c’est sa bitte ou sa belle-mère !
De ce point de vue Hawkins nous manque beaucoup. Il nous a fascinés dix ans avec ses trous noirs. On adorait la façon dont il nous parlait malgré notre peu de savoir, depuis son fauteuil roulant, par le truchement d’une machine à faire des mots pour lui. On peut même dire, tout en respectant sa mémoire, qu’il nous a servi pas mal de conneries, avec un aplomb dont on aurait cru le seul parti de Charles Michel capable !
Notez qu’à la même époque, il y avait mieux ! Jacques Benveniste affirmait que l’eau du robinet avait de la mémoire ! D’après lui, l’eau, en contact de certaines substances, conserve une empreinte de certaines propriétés de celles-ci.
À ce compte, Kim Kardashian devrait mettre l’eau de son bidet en flacons. Elle vaudrait des fortunes.

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Peut-être affirmera-t-on dans les milieux scientifiques en lisant ces lignes malgré mon insignifiance, que la concurrence est si vive entre les revues et l'appétit insatiable des médias, que les publications ne s’arrêteront pas à cause d’illettrés de mon espèce.
Pourtant un certain John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et quand on dit « Stanford » à nos élites, ils rentrent dans leur trou à rats la tête basse, donc John dégoise que « La majorité des articles publiés, même dans les revues sérieuses, sont mauvais ».
Là, il a dit mauvais. Il n’a pas dit faux !
Qu’entend-il par mauvais ? Mal écrits, mais justes ? Ou bouffonnerie pseudo scientifique qui, plus est, mal écrite ? Il en fit même un article intéressant « Pourquoi la plupart des études publiées sont fausses ».
Pour éviter l’émeute dans les facultés, il a très rapidement ajouté « depuis, quelques progrès ont été faits. ».
Les milieux autorisés ne s’autorisent pas tout, comme dirait Coluche. Ils ont des experts. C’est bizarre tout de même de faire « expert » dans des revues, alors que le métier consiste à dire que certains prix Nobel sont des farceurs et qu’ils vont le prouver. Que n’ont-ils découverts eux-mêmes la chose en produisant les correctifs d’usage pour descendre en flammes l’éminent qui s’est gouré !
Pour revenir au cancer, les sceptiques de l’élite de la science se basent sur des expériences refaites qui aboutissent rarement aux mêmes résultats.
Que les cancérologues ne prennent pas la chose tragiquement, il paraît que la médecine, l'épidémiologie, les essais cliniques de médicaments ne font guère mieux que les études sur la nutrition.
Une conclusion s’impose. Elle est d’ordre pratique. Un chercheur qui se trompe et qui nous sert une découverte à dormir debout est, malgré tout, cent fois plus utile, qu’un ministre qui a notre destin en mains et nous sort aussi des idées fausses. Le chercheur se trompe de bonne foi… enfin la plupart ! Trouver l'erreur, cela s’appelle le progrès.

9 juillet 2018

La démocratie en héritage.

En écrivant la pochade sur Nicolas hier soir, j’ai écrit que les fils de… manquaient d’imagination. En effet, d’habitude la jeunesse a des idées nouvelles, se rebelle contre les anciennes, se cabre même au point qu’on a vu souvent un fils d’un papa ordinaire virer à l’extrême gauche, parce que papa était à l’extrême droite.
Eh bien ! pas au MR.
On sait pourquoi ce parti reste approximativement dans les mêmes eaux. Ils se perpétuent entre eux ! Les chefs engendrent des chefs, comme les cocus perpétuent des cocus.
Ils épousent exactement le point de vue de leurs vieux. Vision à l’identique, au point qu’ils osent à peine l’agrémenter d’une petite nouveauté. Les jeunes reprennent les discours et les anathèmes des vieux. Ils vont jusqu’à copier les tics, les anaphores et les soupirs variés.
Ils ne perdent des voix que lorsqu’une dynastie s’éteint par sang bleu accumulé.
Les futurs visionnaires sont formatés sur la vision des pères remise à neuf.
On le voit bien avec Charles imitant sans qu’il le veuille Louis Michel. C’est le vieux qui parle quand le fils ouvre la bouche ! C’est le discours qui habille le moine, et celui que l’on entend de Charles est à la virgule près, celui de l’illustre ancêtre.
Vous me direz, si Nicolas ne le faisait pas en imitation à son père Didier Reynders, il n’aurait pas droit aux articles extasiés des gazettes locales ! On ne parlerait pas de lui. Il finirait has been à DéFI pour ranger les chaises après le meeting. Il jouerait de la musique en hobby, dans un petit orchestre de quartier, où sa future compagne serait chanteuse, au lieu de l’avoir pêchée dans un ministère ou sur les bancs de l’Alma Mater, lieux bien plus utiles pour y assembler un douillet parcours que risquer un rendez-vous sur Internet. Il conduirait les enfants à l’école, jusqu’à ce qu’ils puissent y aller seuls. On ne se retournerait pas sur son passage en disant d’un air entendu à la cantonade « Vous savez qui c’est ? C’est Nicolas Reynders, vous savez le fils de Didier. », quelqu’un répondrait invariablement « Il n’est pas fier, hein, de conduire son fils à l’école comme tout le monde » !
Donc, le petit Nicolas a son destin tout tracé. Il sera MR, un point c’est tout !
Si la perspective n’offre rien d’aventureux, de bien exaltant, le bien public sans cesse ressassé, Didier a une réserve inépuisable de bons mots (1). Il y a des compensations. Il sera aux yeux de Didier et Bernadette un bon fils obéissant, formé à l’université des parents, comme le veau nourrit aux mamelles de sa mère intellectuelle. Sa vie sera douce et confortable.

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On se demande parfois pourquoi il y a si peu d’artistes et d’intellectuels connus parmi le peuple. Cela tient à une raison bien simple : le peuple n’a pas le temps. Il ne peut pas se former, il doit travailler pour justement que se forment les petits Nicolas.
Comment voulez-vous qu’il se cultive, alors que sa mission impérative est des bosser, sinon il se marginalise et crime inexpiable, il se « dérentabilise », un peu comme le mercure, quand la découverte de la pénicilline a rendu la syphilis bénigne !
Le petit Nicolas a évité ce piège mortel. Il n’est pas né pauvre. Il n’en a pas conscience, sauf par les quelques anecdotes de son vieux qui dit souvent « à la maison nous n’étions pas riches », ce qui pour lui est une médaille ajoutée à sa brochette de décorations, entendez par là qu’il s’est fait tout seul et que son mérite est immense.
Les Fils de… n’ont évidemment pas cet argument à faire valoir. Ils doivent avant tout se défendre de la facilité avec laquelle la démocratie les nourrit, en oubliant de décrire le cocon familial aux intervieweurs trop curieux. Ils se trouvent des mérites inexistants. Ce n’est pas trop grave, papa est là derrière qui tient le cap à la barre.
Le petit Nicolas a bien quelques petits dons à faire valoir ? La clarinette et le solfège à l’âge de sept ans ? Le football avec une science innée du ballon ? Il a de qui tenir, papa est un grand supporter du Standard. Encore qu’habitant Uccle, il aurait intérêt à se faire voir dans les tribunes d’Anderlecht. Les trains miniatures que Nicolas construit avec du matériel de chez Märklin ? Papa a été grand chef à la SNCB en début de carrière, ondoyé par un baptême aux affaires par un Jean Gol qui lui tint lieu de père.
Si le rejeton ne se fait pas trop remarquer, s’il ne rue pas dans les brancards et est le premier supporter de son vieux, les gazettes ne tariront pas d’éloges. Il y sera regardé comme le digne fils de son père. S’il ne fait pas de vagues, ne prend aucune initiative hasardeuse, son avenir est assuré. Il n’a plus besoin de penser. On pensera pour lui au bon moment. Les journalistes locaux excellent dans ce qui arrange le patronat.
Allons, ne vous tracassez pas, Didier trouvera bien quelque chose de bon aloi, une juste cause qui veut dire avant tout « cause toujours ». Le thème de l’enfance en détresse jumelée à la construction de l’Europe évite les sujets scabreux comme la dérive du « juste » commerce de Trump et le racisme à fleur de peau de ceux qui veulent construire des barrières pour casser le flux de réfugiés.
Quand on s’élève un peu au-dessus des appétits des hommes, on s’aperçoit que la démocratie en Belgique est un grand champ après moisson livrant à la fringale des oiseaux, des insectes et des hommes, ce qui a échappé à la machine agricole.
Une nouvelle machine agricole est née.
Saluons le petit Nicolas, héritier du glorieux Didier Reynders.
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1. En réalité, comment ose-t-on parler du bien public au MR, alors qu’il y a tant de pauvres, que le travail n’est plus qu’une immonde corvée et qu’ils sont parmi les plus grands responsables de la monstrueuse inégalité entre les hommes ?

8 juillet 2018

Les lois de l'hérédité.

– On avait un Reynders, on va en avoir un deuxième !
– Non ?
– Oui !
– Comment cela se fait-il ?
– Au MR on n’y coupe pas. On ne devient pas célèbre par un bon militantisme. On le devient par droit de succession. À 35 ans, Nicolas, le fils de l’illustre se lance.
– C’est curieux d’avoir exactement la même opinion que son père !
– L’opinion est sans importance. C’est le résultat qui compte. Rien qu’à se lancer, le bougre a déjà droit aux réclames extasiées des journaux locaux !
– Et les autres, les pékins qui glandent pour se farcir un petit mandat rémunéré, les défenseurs de la rente et du commerce qui vendraient père et mère pour passer professionnels, ils ne mouftent pas ?
– Le MR est bien quadrillé. Matamores de père en fils, les chefs ont le poster de la famille Michel dans leur local de réunion. Reynders suit l’exemple de Louis… Les Horace contre les Curiace !
– Je parie que le petit Nicolas est déjà courtisé !
– C’est la génération suivante. C’est important. La génération Nicolas sera chargée de surveiller les arrières des grands anciens, des fois que le système serait pris dans une tornade.
– C’est toute une affaire d’être issu d’un illustre. L’éducation commence très tôt. « Papa, je veux devenir pompier ! – Non mon fils, tu seras député, comme ton père, et peut-être ministre.
– Je vois d’ici les mères de ces futurs pères de la Nation. Par exemple, déjà bébé, le petit Nicolas n’a pas pris son bain comme tout le monde. On l’a lancé dans le bain, dès le plus jeune âge, c’est La Meuse qui l’écrit.
– Il commence petit… les élections provinciales, quand même… il a pris du retard sur Charles. À 35 ans, Charles avait déjà une situation. Il réclamait sa part de démocratie…
– T’en as combien qui attendent vingt ans pour monter sur la liste et qui ne monteront jamais. Lui, tu parles, même si personne ne le connaît dans le coin, c’est tout de suite dans les « presque sûr » qu’on le case. C’est pas de l’avant-dernière place à vie !...

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– C’est un passe-droit !
– Non, c’est un passe-plat !
– Où tu vois la manœuvre et que ça respire l’embrouille, c’est le parrain. Tous les fils de… sont parrainés par les obligés de l’illustre dont le fils se lance. Ici, le chevalier d’adoubement c’est Jeholet Pierre-Yves.
– Plénipotentiaire désigné par le ministre pour accompagner les premiers pas du nouveau chevalier de l’Ordre !
– Voilà qui est quand même bien organisé.
– Ils ont eu le temps de se rôder. Le MR c’est la force tranquille de la démocratie en pantoufles.
– « Pourquoi le niveau provincial ? » s’interroge-t-on à la Meuse avec une pointe d’angoisse. « Il a des projets très concrets » se répond à lui-même le journaleux de service. « Ah ! bon ».
– Je sens qu’il va nous les énumérer.
– Exactement.
– Mais on n’en saura pas plus.
– Ah ! bon…
– Non, le préposé à l’éloge ne va quand même pas écrire que son projet le plus concret est de devenir bien vite un député au minimum syndical. Il ne faut pas décourager le militant de base.
– Nicolas porte un lourd fardeau, nous dit-il. Il a conscience qu’il est le fils d’un illustre. Mais comme tous les gaillards qui ont de lourds fardeaux – et on devine bien là son sens du pratique – quoi de mieux qu’un chauffeur avec voiture de l’État. Et pour cela, il doit « bosser » ferme.
– Et les projets ?
– Quels projets ? Le journal La Meuse aura tout l’été pour lui en trouver quelques-uns d’après les sondages à Huy et en région sur ce que veulent les habitants du coin.
– Reste le coup de foudre pour Burdinne, à proximité du refuge champêtre de papa.
– Mais le grand homme a quitté Liège précipitamment pour conquérir Bruxelles, après avoir exprimé son amour indéfectible pour la Cité Ardente !
– Qu’importe, il est resté très provincial par son côté gentleman-farmer.
– Géographiquement, Burdinne, c’est un trou. Historiquement, c’est l’endroit parfait pour dresser l’échelle MR et partir à l’ascension du mât de cocagne.
– Ces MR quand même !

7 juillet 2018

À qui le tour ?

Trump est tout ce qu’on veut, sauf qu’il est exceptionnellement doué pour s’emplir les poches et comme il s’associe à l’État comme président, il entend faire des USA une sorte de comptoir qui achète et ne revend jamais sans prendre la part la plus élevée de bénéfice.
La loi, le droit international, les règles de bonne conduite économique, il s’en moque, rejoignant ainsi le pur commerce libéral, à savoir celui qui ne connaît qu’une seule règle : « tout pour moi et rien pour les autres ». Celui dont aurait horreur le bien libéral Charles Michel, sauf qu’il le sert, comme le plus plat de ses valets !
Pour qu’une chose pareille fût possible, il ne fallait qu’une seule indépendance : ne plus être à la merci des pays du Golfe en matière énergétique. C’est fait avec le gaz de schiste.
Peu importe que l’extraction de l’huile lourde et les gaz de roche-mère détruisent pratiquement pour toujours les sites exploités, que l’eau injectée massivement ne soit plus récupérable, que les USA dans vingt ou trente ans rendront inhabitables de vastes contrées, l’objectif est atteint.
C’est donc bien clair, les USA non seulement rejette le plan mondial contre le réchauffement climatique, si bien que nous courons vers les trois degrés voire plus de réchauffement, avec ce que cela implique comme catastrophes du climat et de la montées des eaux inondant les littoraux, mais c’est aussi un arrêt de mort du système économique libéral, dont les penseurs et les grands spécialistes de ce domaine particulier se sont ingéniés depuis Adam Smith à nos jours, à appliquer toute sorte de garde-fous, des correctifs subtils dans le but d’approcher la règle économique à la morale classique, sans jamais y parvenir.
Trump bouscule tout cela et, ce faisant, donne raison à ses détracteurs les plus virulents qui ont toujours dénoncé l’appropriation du travail d’autrui comme une sorte de vol à la fois impuni et glorifié par des zombies politiques et les économistes de circonstance.
Les partis libéraux ont donc raison d’être inquiet, tant l’opinion peut très vite les ringardiser, comme le PS en France.
Dans l’immédiat, Trump a donc toutes les cartes en main pour conduire à sa guise le commerce mondial là où il veut. Il est tellement puissant qu’il peut commander à des entreprises européennes de quitter l’Iran où elles étaient en affaires, rien que par la menace que si elles n’obtempéraient pas, elles pourraient se voir interdites de commerce aux USA.
On voit très bien où Trump veut conduire ses « alliés », réduire l’Europe à l’état d’ouvrière auxiliaire à la grande nation américaine. Son allié israélien jubile. Trump pour des raisons qui restent à définir sert aussi les intérêts de Tel-Aviv, ce qui est tout de même un cas particulier à un système « qui ne regarde plus à rien, en-dehors de sa grandeur » et qui réserve ses seules « primes » amicales à une Nation qui a réussi à se mettre à dos tout le Moyen-Orient.
L’Europe devra donc se plier à cet ukase, JC Juncker n’étant pas de taille à s’opposer à qui que ce soit.

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Le dollar tenant de garantie et de couverture à tout commerce, il est aussi loisible à Trump d’accumuler des dettes colossales, son arme restant l’impression massive de billets verts. Voilà pourquoi l’euro reste une sous-monnaie très dépendante des cours du dollar, au point que si une hyper-crise survenait et mettait le dollar par terre, bien avant lui et sans pourtant que la monnaie ait démérité, l’euro-papier serait depuis longtemps juste bon pour être fiché à un clou dans les WC.
Bien entendu Junior en Belgique aboie avec les autres et jappe de plaisir à la pensée que Trump visite son chenil à Bruxelles.
Le grand homme nous arrivera avec un autre fleuron accroché à son gonfalon : la Chine.
Les nouvelles taxes douanières américaines sur les importations chinoises sont entrées en vigueur ce vendredi. Voilà un autre « client » des States embarqué avec nous dans ce que d’aucuns appelleront une guerre commerciale mondiale et pour d’autres, dont je partage les points de vue, le coup de gueule d’un patron qui veut plus de rendement et qui menace ses employés.
Que feront-ils pour garder les faveurs du patron ? Il n’est qu’à regarder la tartuferie de Charles Michel quand, au bout du tapis rouge, il s’agenouillera devant sa majesté dollar, pour comprendre notre vassalité et l’hypocrisie des discours de nos grands démocrates au service de l’Europe.
Plus intéressante sera la réplique de Pékin. Certains prétendent qu’avec le pactole en dollar résultant du déficit commercial des États-Unis, la Chine est maîtresse du jeu et que Trump n’a pas intérêt à pousser trop loin la taxe et l’arbitraire. C’est une erreur d’imaginer cela. Pas plus que l’Europe, la Chine est à l’aise, puisque c’est l’autre qui tient les clés du coffre où les milliards s’entassent au point qu’ils ne veulent plus rien dire et que la Chine pourrait se retrouver avec des rames de papier sans valeur au lieu de la monnaie au cours actuel.
La voilà piégée, elle aussi !
Les Etats-Unis ont violé les règles de l'OMC, et alors ?
Pour mettre un terme à l’hégémonie du dollar, une seul solution : que tous les frustrés de la planète s’appliquent à créer une monnaie concurrente, en abjurant le dollar. Et encore, minute, on a oublié qu’avec le mirage du dollar, les USA se sont dotés de l’armée la plus puissante au monde. Autrement dit, on résiste au dollar, on trouve les Marines. L’Iran va bientôt nous en donner la preuve.
À qui le tour ?

6 juillet 2018

Plateforme !

Il y a même des citoyens belges qui ne sont pas de l’avis de junior ! Le fils de Louis s’apprête à dérouler le tapis « special of President » pour accueillir Donald Trump au sommet de l’OTAN les 11 et 12 juillet, c’est-à-dire bientôt. Il y aura le beau monde habituel. Peut-être Reynders risquera-t-il le jabot en dentelles de Bruges ? Depuis qu’il forcit du blair, Reynders ressemble de plus en plus à Frédéric Mitterrand, le neveu de Tonton, vous ne trouvez pas ? Un comble pour un libéral !...
Les mécontents se sont regroupés en plateforme. Une façon de se croiser sans bien se connaître. « – Où tu vas ? – En plateforme. – Laquelle ? – Trump not Welcome ! – Tiens, moi aussi !
Les plateformistes entendent demander aux leaders belges et européens de ne pas s'inspirer de la vision du monde de Trump. Ce que je fais depuis que Trump est l’élu d’une minorité majoritaire dans une Amérique assottée de Lois qui n’avaient déjà plus court du temps de Monica Lewinski, pour l’impeachment !
Pendant que les MR mangeront des petits fours avec Trump, que Chastel veillera à la propreté des lavabos, les militaires, Charles et tous les partis flamands en chorale élogieuse, nous serons avec nos pancartes, histoire d’avoir une chance de passer dix secondes pendant le journal du soir consacré à l’événement. La demi-heure restante sera exclusivement réservée à Trump, la puissance américaine, son leadership, ses Harley Davidson, ses tweets, etc.
Charles Michel aura réfléchi tout le matin auprès d’Amélie Derbaudrenghien lui fasse pour ses grands mérites au cabinet de la ministre du budget Sophie Wilmès, de la couleur du costume qu’il mettra en première mondiale, le bleu pétrole ou le gris souris ?
Comme dirait Junior, il n’y a pas de petit budget, il n’y a que de grandes dépenses !
Mais revenons à la plateforme et à l’OTAN.
Pour le moment, ça va. Trump a bien une idée : Trump aurait envisagé à plusieurs reprises d'intervenir au Venezuela. Maduro a chaud aux fesses, les Marines ne sont pas loin.
Charles et Amélie sont à l’aise. Des fois que Trump ne le saurait pas, le Venezuela n’est pas en Europe, donc l’OTAN n’est pas mobilisable sur le coup.
Tout ce que Junior peut faire, c’est de lui montrer les éditoriaux de Béatrice Delvaux, en chef de ça au Soir, les diatribes de Gerlache Alain, animateur les jours d’enterrement à la RTBF et qui ont la haine de Maduro chevillée au corps.
Sur le Venezuela, la plateforme se divise. C’est curieux, la haine de Trump ne fait pas toujours l’unanimité ! Il est vrai que le coordinateur de la plateforme a repéré trois, quatre abonnés de La Meuse, ainsi qu’une douzaine d’affiliés du PS de Seraing, eux sont là pour tromper leur inquiétude, tous contre Maduro, évidemment.
Trump ne le dit pas, mais ses actions parlent pour lui. Le principal ennemi de l’Amérique jumelée à Israël, c’est l’Iran pour le principe… et l’Europe pour le business. Mais l’OTAN qui n’a plus de raison d’être sera maintenue pour deux raisons : le rapprochement de l’Europe avec son grand voisin Russe est impossible grâce à cette Alliance militaire et enfin, l’Europe n’a pas de défense propre, de sorte qu’elle est à la pogne des Marines et donc de Trump.

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« Ouais », dit un grand brun visiblement responsable de quelque chose "Trump veut pousser notre société plus loin dans l'engagement militaire et imposer une politique qui exclut les gens au lieu de les relier, déstabilisant certains pays au lieu de leur donner un avenir".
Je nous compte, avec les flics sur le trottoir on est bien une bonne centaine en préparation de plateforme, contre onze millions qui sont absolument pour qu’on garde l’OTAN pour faire la guerre, même sans aucun motif, sous le prétexte qu’on s’ennuie et que la guerre ça fait de la distraction !
Heureusement qu’une bonne centaine sur une plateforme, on a l’air que ça fait beaucoup !
Qu’importe, on va soutenir la résistance contre Trump aux Etats-Unis et partout dans le monde. J’ai failli dire que je n’ai pas attendu d’être sur plateforme pour lâcher tout ce que je pense de Trump. Quelqu’un aurait été capable, vu ma dégaine, d’affranchir l’opinion sur ma jalousie maladive depuis que je m’angoisse toutes les nuits à la pensée de Melania en nuisette, tailler une pipe à ce gros porc de milliardaire !
– Tu veux que je l’enlève ? Tu sais ce que ça coûte ces machins-là chez Tiffany ! Oui, je l’enlève, lacérée à la revente, c’est sans valeur.
La plateforme se réunira à 15h00 à la gare du Nord.
Je m’inscris volontaire pour courir rue d’Aerschot voir si, en vitrine ou en salon privé, Stormy Daniels n’a pas fait le déplacement depuis Los Angeles, pour un selfie avec son ex de président, en reine du porno et en osmose avec l’OTAN.
Comme la plateforme "Trump not Welcome" réunit une septantaine d'organisations, dont Amnesty International et le CNCD-11.11.11, à deux représentants par association, cela fera au moins cent septante personnes (avec les enfants), les onze millions restant étant au foot.
À signaler que le cortège passera Quai de Willebroeck, rue Dansaert, Quai à la Houille et le Boulevard d’Anvers. Manque de pot, à part la rue Dansaert, là on sera seuls pour défiler et c’est pas bon pour l’image à la télé.
On dit qu’on fera passer à nos dirigeants un langage clair. C’est une erreur. Les langages clairs n’ont jamais servi à rien, à fortiori avec Trump qui a le sien brouillé depuis l’enfance. Un sale quart d’heure, c’est autre chose. On compte sur les autonomes pour ça !
Peut-être bien, à cause des chaleurs, que Melania Trump sera sans bas. Ce sont ces petits détails qui rapprochent les êtres !

5 juillet 2018

Sabina.

Comme je l’ai écrit avant-hier « c’est l’été » et si, à la fois, il est permis de folâtrer et de sortir des sujets habituellement traités, pourquoi pas se laisser aller aux joies de la lecture ?
Par exemple, celles que procure « La tache », le livre du grand écrivain américain Philip Roth, probablement le plus doué de sa génération ! Au détour d’une page, je me suis arrêté sur une de ses citations extraite de « Soleil Noir » qui traite de la mélancolie, signé Julia Kristeva, écrit fin des années quatre-vingts, ça ne nous rajeunit pas. Et cette femme exceptionnellement douée, professeur à l'université Paris-Diderot, fondatrice du centre Roland Barthes, psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de France, etc., est connue, au grand dépit des féministes, par son lien avec Philippe Sollers dont elle est l’épouse !
Et voilà qu’apparaît dans les colonnes du « Monde », un article infamant, extrait des archives de la police bulgare. Elle aurait espionné en France pour le compte de son pays d’origine, cet État bulgare qui a exercé une féroce répression, en exécutant les basses œuvres du KGB (1) !
Une révélation qui « constitue une atteinte à mon honneur et à ma considération » et « porte tout autant préjudice à mon travail », dit-elle en niant avoir espionné la France. En effet, cette révélation, si elle s’avérait exacte, la déshonore gravement et décrédibilise complètement son travail.
Les services secrets bulgares l'auraient recrutée dans les années 1970, sous le pseudonyme de "Sabina", mais elle se serait montrée "peu disciplinée". Arrivée en France en 1966, ce ne serait donc que quelques cinq à six ans plus tard, qu’elle aurait été « approchée » ?
Toujours selon les archives, la sécurité d'Etat l’exclut de l'appareil de collaboration début 1973", "car elle ne désire pas travailler" !
Pour le reste, les archives contiennent plus d'informations sur la biographie de Mme Kristeva et ses positions politiques, que d'informations émanant de sa part. Aucun rapport de sa main n'y apparaît.
Seule motivation possible, le désir d’exfiltrer ses parents, à l’époque en Bulgarie.
Ma première réflexion tient à la force de son œuvre, à son intelligence et son empathie pour les gens. Tout est là. J’admire cette femme pour ce que j’en ai lu et cette admiration est intacte. Peut-être n’aurais-je pas acheté « Soleil Noir » si le « Monde » avait publié plus tôt l’information. C’est stupide, puisque voilà trente ans que j’ai lu le bouquin.
Eh bien ! j’aurais eu tort.
C’est tellement loin, les circonstances dans ces années-là !
Peut-être a-t-elle voulu sauver ses parents par une compromission sans importance ? Cette femme intelligente leur dorait la pilule. Ce qu’ils surent, puisqu’elle fut déclassée très vite.
Et si elle n’avait pas du tout collaboré ? Les services spéciaux avaient besoin de paraître plein d’activités, ne serait-ce que pour alimenter le service des archives. Tout poisson pouvait entrer dans la friture, même à son insu.
Admire-t-on l’œuvre de quelqu’un parce qu’il est irréprochable, encore faut-il savoir ce que l’on entend par là ?

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Est-ce qu’un universitaire dérangé du bocal ne fera pas un jour un reproche à Euripide, plus de deux mille quatre cent vingt-quatre ans après sa mort ? Dans sa pièce « Alceste », Euripide montre une âme de lâche. Apollon fait don de la vie éternelle à Admète, à chaque fois que viendra le moment de sa mort, Admète devra trouver un remplaçant qui acceptera de mourir à sa place ! Admète va demander ce sacrifice à ses parents, puis à son épouse Alceste. Seule cette dernière accepte d'offrir sa vie pour lui.
Julia Kristeva aurait sauvé ses parents de la sorte ?
Mais l’intelligentsia parisienne l’entendra-t-elle ainsi, à cause de la suffisance de Sollers, l’époux ? On le jalouse encore de son aventure avec Dominique Rolin, de vingt-trois ans son aînée, enfin un peu moins, depuis qu’Emmanuel Macron se trouve dans le même cas.
D’autres, attablés dans une brasserie concurrente diront qu’il n’y a plus de honte maintenant à cela : l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d’une femme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer aujourd’hui, et la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages
Est-ce qu’un menteur pathétique, un vendu notoire, un salaud de nature est incapable d’écrire un chef-d’œuvre ? Certainement ! On a même le sentiment que certains livres saints ont été écrits par de fameux lascars.
Reste qu’on a décoré l’auteure de la légion d’honneur, qu’elle s’affirme pour une grande âme au service de la psychanalyse et qu’elle est un des fleurons littéraires de son pays d’adoption.
Alors là, je me marre. Croire qu’on n’est que l’apparence de ce que les autres voient de nous, c’est comme si on portait aux nues Bart De Wever héros du sauvetage de quelques malheureux perdus sur un gonflable en Méditerranée, alors que nul n’ignore que c’est pour percer le pneumatique qu’il serait à pied d’œuvre et qu’à son retour, on le décorerait grand’croix, sauveteur de première classe.
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1. Des pièces du dossier sur la collaboration de Julia Kristeva avec les services secrets bulgares ont été rendues publiques le 30 mars 2018

4 juillet 2018

Espèce… de quoi au juste ?

Ce n’est pas sérieux, je suis incapable de vous apprendre quoi que ce soit sur l’origine des espèces, vous en savez autant, sinon plus que moi. Les savants sont aussi peu avancés que nous, avec des dehors préoccupés qui signifient qu’ils savent, bien entendu !
L'évolution, selon Darwin, des espèces à partir d'autres espèces généralement éteintes, au moyen de la sélection naturelle, nous en avons un exemple vivant et un fossile. L’homme a pris dix centimètres sur cent ans et l’Argentinosaurus, l'un des plus longs fossiles découverts, avait 30 m de la tête à la queue, le jour où il s’est éteint.
Quant à savoir les origines de la vie, comme on dit, on se perd en conjectures. La science s’est arrêtée aux infusoires.
Par contre, si Darwin s’est avancé jusqu’à très près de l’inanimé pour nous faire savoir d’où nous venons, il reste très prudent sur la fin, puisque pour lui, les espèces ne meurent jamais, elles se transforment.
Ce qui est faux à l’étude des fossiles, science qui a fait beaucoup de progrès ces vingt dernières années. Il y a bel et bien des espèces qui se sont éteintes sans produire de successeurs. Elles ont tout simplement disparu, en-dehors de celles qui ont été absorbées par cousinage comme Neandertal dans Homo-Sapiens, tout simplement éteintes irrémédiablement à la suite de facteurs qui tenaient à l’environnement ou à leur génétique épuisée.
Je m’avance peut-être en prétendant que l’homme n’atteindra pas le gigantisme pour s’éteindre – peut-être eût-il été jusqu’à trois, voire quatre mètres ! – sans des facteurs qui tiennent à l’environnement et à sa submersion par l’effet de la surpopulation.
Des expériences en laboratoire sur des souris confirment qu’elles régulent les naissances quand elles sont confinées dans un espace déterminé.
Cette « sagesse » de l’espèce, nous ne l’avons pas.
Peut-être un facteur de substitution est-il en train de clôturer l’aventure humaine ?
Des études nous informent que des perturbateurs endocriniens seraient à l'origine d'une puberté précoce (accélération due au gigantisme) et d'une infertilité accrue qui signe le commencement de la fin.
La dégradation de la qualité du sperme et les cas de puberté précoce ont probablement des causes environnementales, mais elles sont difficiles à démêler, a indiqué le Service de Santé publique Français.
Entre 1989 et 2005, la concentration en spermatozoïdes a chuté de près d'un tiers ( – 32,2%), soit près de 2% par an, d'après des mesures réalisées sur près de 27.000 hommes.
Il est possible que cette baisse (avec deux "s" évidemment) ait débuté dans les années 1970, selon une étude réalisée de 1973 à 1992.
Ce phénomène n'est pas propre à la France, mais s’étend aux pays occidentaux (Amérique du Nord, Europe, Australie et Nouvelle-Zélande), nous n’avons pas de références qui porteraient sur les autres régions du globe.

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On cite diverses causes évidemment en pareil cas, toujours les mêmes : le tabagisme chez les femmes enceintes, une hausse de cancers des testicules, des facteurs nutritionnels ou métaboliques, la pollution atmosphérique ou des modifications de mode de vie (sédentarité, stress, chaleur, sommeil).
Et si c’était tout simplement la difficulté à définir l’espace nécessaire à la survie de l’espèce que la souris a parfaitement compris et intégré et dont nous sommes incapables d’en appliquer les effets régulateurs, dans les grandes villes notamment ?
Un accident génétique serait seul capable d’interdire la progression du confinement des populations massées sur des espaces de plus en plus réduit ?
Si la souris a un contrôle inné de sa progression démographique, nous sommes comme l’Argentinosaurus qui probablement en était dépourvu, dont la disparition est sans doute due à l’impossibilité de son cerveau de commander à un système nerveux situé à trente mètres de sa source de commandement. Si bien qu’un autre saurien carnivore pouvait commencer la dégustation du corps de l’animal sans que celui-ci s’en aperçût !
Voilà où je voulais en venir, la raison principale de notre disparition possible tient à notre bêtise, à notre incapacité de décrypter les signaux de notre corps, à notre insupportable suffisance. Nous sommes persuadés que nous échapperons aux contingences qui fait de ce monde ce qu’il est, grâce à notre intelligence et à notre système économique, le plus performant que nous ayons jamais imaginé !
Foutaise d’école, élucubration de jobastre, nous nous en apercevrons le jour où l’humanité ne pourra se survivre qu’en consommant les réserves de sperme que nous inoculerons à des ovules conservés dans des maternités spéciales. Ce sera le commencement de la fin et elle sera rapide par manque de transmission à des multitudes désormais infécondes.

3 juillet 2018

Raffut sur les teuf-teuf.

C’est l’été, belle constatation, pourtant la saison des départs en vacances a été choisie par Édouard Philippe pour ramener la vitesse autorisée sur les routes secondaires à 8O km au lieu de 90.
Vous allez me dire, qu’est-ce qu’on en a à foutre de cette nouvelle décélération des voitures sur les routes françaises, sinon que le raisonnement des autorités, mine de rien, est franchement discriminatoire par certains côtés. Et comme de bien entendu, la philosophie qui en découle est on ne peut mieux d’application à la Belgique, on ne va pas se gêner.
D’abord une étude suédoise pour détendre l’atmosphère, afin d’empiler les valises de la famille dans la joie et la bonne humeur, puisqu’un automobiliste sur trois en Wallonie se retrouvera sur le réseau français, en l’espace de quelques heures de route.
Selon cette étude, il existe un moyen pour éviter l’hécatombe sur le réseau et épargner quasi tous les morts, c’est de rouler à la vitesse de 12 km/h !
Blague à part, l’objectif français est moins d’empêcher les accidents mortels que d’augmenter le magot des amendes pour dépassement de la vitesse autorisée, de ne pas reconnaître la faillite du réseau secondaire, ni de reconsidérer les questions d'éducation à la sécurité routière.
L’État – en Belgique c’est pareil – dépense des fortunes en radar qui seraient plus utilement employées à revoir l’état des routes, ainsi que leur tracé.
Les études statistiques pointent le fait que la majorité des accidents mortels se produisent sur le réseau secondaire sans séparateur. La nature du réseau est donc largement en cause dans la survenance d'accidents mortels. « Pour preuve il est un réseau très sûr et sur lequel la vitesse est supérieure de 40 km/h à la limitation actuelle de 90: les autoroutes. Vitesses élevées, flots unidirectionnels, entretien et signalisation suivis garantissent un haut niveau de sécurité à ceux qui ont les moyens d'y accéder. » (Huffington Post).
Et c’est ici que l’on trouve un sens à la critique sociale du système par la comparaison de ces deux réseaux : les catégories sociales les plus fragiles sont aussi les plus touchées par la mortalité routière pour de nombreuses raisons. Sans parler des voitures pourries, malgré l’auto-sécurité obligatoire, le manque de puissance pour une accélération qui, dans certains cas, sauve la vie, l’interdiction probable de certains véhicules diesel pour la qualité de l'air en centre-ville qui, cela va sans dire, appartiennent aux catégories de conducteurs les plus pauvres
Et si encore les transports en commun desservaient régulièrement les banlieues en donnant l’exemple des formules électriques ou mixte, le banlieusard pourrait peut-être envisager de supprimer un véhicule qui grève son budget, rien que pour arriver à l’heure au boulot.
On quitte le réseau français pour celui que Junior nous promet d’être « merveilleux » d’ici sa réélection et qu’on attendra encore longtemps.
À quand une politique de relais des moyens de transport par bus/tram/vélo ou vélo/train en zones rurales, en profitant au passage de la réouverture des lignes « non rentables », en développant le fret ferroviaire pour dégager nos routes des énormes camions qui viennent encore de s’allonger selon la norme américaine.

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Hier encore, les gens se retournaient sur un semi-remorque à Liège, qui a dû s’y prendre à au moins dix manœuvres pour tourner enfin rue de l’Étuve (pour ceux qui connaissent).
Aujourd’hui, quai des Ardennes, six jeunes gens entassés dans une petite voiture sont à l’hôpital en cause un panneau de signalisation sur lequel le véhicule s’est encastré. Je veux bien que c’est d’abord une faute du conducteur, mais ne devrait-on pas au moins essayer de réduire le nombre de ses piquets d’acier au moment où on scie des platanes bordant certaines routes sous prétexte qu’ils constituent un danger.
Pour faire baisser les accidents, il est urgent d’investir massivement sur l’ensemble du réseau routier en Wallonie, de diminuer massivement le trafic routier en privilégiant les mobilités à pédalier et d’autres alternatives d’engins individuels avec moteurs électriques, pouvant emprunter des pistes cyclables.
Refaire la route en face de la maison de Borsus ou s’assurer que les routes « c’est du billard » dans les beaux quartiers, n’est pas une politique convenable.

2 juillet 2018

Oh !... les vilaines dénonciations !

Voilà belle lurette que la chasse aérienne des quatre partis flamands ministrables ne s’était plus livrée à des combats aériens. C’est fait à propos de nos F 16 très coûteux joujoux, que nos élites militaires veulent absolument ne plus voir dans le ciel de nos fêtes nationales.
On en parlait bien dans les travées du Parlement flamand, mais c’était toujours avec le plus de politesse possible, enfin dans ce que permettait le parler rugueux de notre voisine langagière.
Bart De Wever doit sa célébrité en partie à la tendance maritime de son répertoire et non pas à sa licence d’histoire. Sans avoir jamais navigué, c’est un marin cet homme-là, par la rudesse de ses expressions et par son attitude de mouette du Pier qui chie sans vergogne sur la foule des bassins !
Le voilà pilote de guerre sur Stuka, sifflant à la mort sur ses ennemis favorables au fransquillon Dassault, cet avion qui ne vaut rien, comme le Dodo de l’île Maurice, disparu depuis plus d’un siècle, parce que cet oiseau avait oublié qu’il pouvait voler !
Sa force de persuasion est telle sur l’âme candide flamingante, que Bart De Wever est capable de faire croire que c’est lui, sur le D III de la Luftstreitkräfte, qui aurait abattu Georges Guynemer le 11 septembre 1917 à Poelkapelle, dans un combat aérien d’anthologie, le Morane-Saulnier de l’adversaire était une première ébauche du Rafale !
Quand on décrypte les déclarations de Bart De Wever dans son idiome, on est saisi de vertige !
Passons sur le plaisir que l’homme fort d’Anvers a eu de dégommer l’avion, rien que pour « emmerder » Charles Michel avec le Rafale recommandé par Emmanuel Macron sur les bras, d’autant que Junior avait remis à sa place le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), très défavorable à l’offre du constructeur français.
Charles Michel, ébloui par son coup d’autorité, pensait passer pour l’homme qui allait survoler les dossiers difficiles et faire oublier l’image que la Wallonie a de lui, en qualité de second du président de la N-VA.
Sur sa lancée, De Wever n’a pas fait le détail avec un autre partenaire de coalition : le CD&V, parti qu’il siphonne avec ardeur depuis toujours. À peine sorti de sa carlingue, il revient sur le dossier Arco
Arco est une société coopérative, bras financier du Mouvement ouvrier chrétien, arrière garde du CD&V. Arco regroupe près de 800 000 adhérents qui avaient investi de façon massive dans des obligations chez Dexia. Quand la banque s’est effondrée, les coopérateurs se sont retrouvés avec des titres sans valeurs, perdant à peu près toutes leurs économies.
Le dossier reste une épine dans le pied de la suédoise puisque le CD&V ne veut rien lâcher sur ce dossier et en a fait "sa première priorité". Il ne s’agit pas moins que l’État belge indemnise les coopérateurs du CD&V et du MOC !
Dans ce dossier Bart à raison, puisque même la Commission européenne est contre cette indemnisation qui discriminerait tout autre petit porteur victime des banques et ils sont nombreux en Belgique.

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Revenons au choix flamand de l’avion de chasse américain. Il est difficile à comprendre. La perspective d’une association de Dassault avec les constructeurs allemands pour la chasse du futur serait bénéfique au business belge. Peut-on négliger les avantages de centrer l’avion Rafale sur sa construction en Europe avec la perspective de milliers d’emplois possibles en Belgique ?
Ou alors, oh ! quelle horreur, serait de supposer que les dés sont jetés. L’avionneur américain aurait déjà bien « arrosé » les milieux favorables ! Lockheed Martin est un fabricant d’avions associés au Pentagone et bénéficiant des services de la CIA. Comme toutes les industries sensibles aux USA, il est au courant de la démocratie « spéciale » en Belgique, accordant quasiment tous les pouvoirs à la majorité flamande, afin d’éviter qu’elle ne largue les amarres et fasse de la Belgique un état has been. L’état-major de nos armées étant sous la domination des généraux tous à peu près flamands, le raisonnement était simple à faire.
Les mandataires flamands influents auraient été servis !
Et si les Flamands avaient « aidé » Alain Mathot à ne pas comparaître devant un tribunal sur l’affaire des pots-de-vin de l’incinérateur de Herstal, parce qu’ils craignaient des rumeurs déplaisantes sur leur enthousiasme envers l’avion de chasse américain?
On sait que l’affaire Intradel avait démarré sur dénonciation anonyme.
Ah ! que c’est vilain une lettre anonyme, d’autant que des malintentionnés pourraient en écrire une autre en flamand, tout aussi bien documentée !

1 juillet 2018

Les ordures n’étaient pas ménagères

Ce vendredi 29 juin, le tribunal correctionnel de Liège a rendu son jugement des faits de corruption commis dans l’attribution du marché de la construction de l’incinérateur d’Herstal.
Le texte précise que le bourgmestre de Seraing, Alain Mathot, a bien touché au moins 200.000 euros de Philippe Leroy, l’ex-directeur d’Inova (affirmation du substitut Laurent De Smedt).
Alain Mathot n’était pas présent à ce procès, son immunité parlementaire n’ayant pas été levée. Les prévenus poursuivis pour ces faits ont été condamnés à des peines allant de la suspension du prononcé, à trois ans de prison avec sursis.
Ce qui par rapport à un voleur de bicyclette est très clément, puisque pour bien moins que cela, le voleur de bas-étage est bon pour la prison. On oublie trop souvent qu’outre le préjudice plus important, les élus concussionnaires trompent l’électeur.
La première partie de l'intervention du ministère public a été axée sur les faits de corruption et sur Alain Mathot, pourtant absent du procès. Alain Mathot était principalement accusé par Philippe Leroy, ex-patron d'Inova, qui affirmait qu'il avait touché 700.000 euros de pots-de-vin. Selon le parquet, les déclarations de ce prévenu ne doivent pas être écartées. "Je pense que Philippe Leroy ne dit pas la vérité sur l'ensemble du dossier. Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut rejeter l'ensemble de ses déclarations. Alain Mathot n'a peut-être pas reçu 700.000 euros. Mais je pense qu'il a reçu 200.000 euros dans le cadre de la corruption", a soutenu le substitut. Le calcul du parquet s'appuie sur des dépenses qui auraient été effectuées en liquide par Alain Mathot.
On a tous les éléments pour poser plusieurs questions, dont la première concerne l’immunité parlementaire
Pourquoi ses collègues parlementaires, et surtout les membres de la N-VA, refusent-ils qu’un socialiste wallon soit traduit devant un tribunal correctionnel ?
Les prochaines élections communales auront lieu le 14 octobre 2018. Alain Mathot fait partie du bureau du PS liégeois. C’est un personnage de premier plan sur lequel pèsent quand même les conclusions d’un procès.

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Les observateurs en sont réduits à des hypothèses sur une protection qui fit du bruit à l’époque. Certains ont même évoqué une connexion immobilière entre le PS liégeois et la N-VA anversoise ! Le lien serait un fonds de pensions, OGEO, qui récolte les cotisations de plusieurs intercommunales liégeoises, et qui investit dans la brique, notamment dans la métropole anversoise.
C’est assez rocambolesque, mais c’est un fait, si Mathot est passé entre les gouttes, il le doit à cette bizarre alliance entre le PS et la N-VA. Ce n’est pas du pipo, c’est la réalité !
Des proches de Mathot ont une autre version. Les parlementaires ont voulu éviter une erreur judiciaire, l’accusation n’étant pas en béton.
Dans Intradel, qui gère les déchets de l’agglomération liégeoise, on tombe à chaque couloir sur l'un ou l'autre ex-collaborateur de Guy Mathot. Et puis, deus ex-machina, l’homme d’affaires Léon Deferm, déjà cité comme intermédiaire douteux dans le scandale des hélicoptères Agusta, parrain d’Alain Mathot, est convaincu d’avoir reçu des fonds, non déclarés, de la part du directeur du groupe français qui a construit l’incinérateur. Ce dont le filleul a largement profité lors de sa tournée princière sur la côte d’Azur, payant tout en cash !
En d’autres pays, il y aurait suffisamment de coïncidences fâcheuses qui rendent les accusations de la Justice crédibles, pour que le parti écarte momentanément le personnage controversé, le temps nécessaire pour mettre cette affaire au clair.
Nous sommes en Belgique, la démocratie ne va pas bien et le PS n’a pas que cette affaire sur les bras. Liège craint de tomber dans le collimateur de Di Rupo qui, jusqu’à présent, n’ose pas grand-chose contre la section la plus importante du PS en Wallonie.
Chez les Mathot, le fils a hérité de la faconde et du sang-froid du père. Comme dans beaucoup de cas, l’art de la politique poussé à l’extrême a toujours privilégié les dissimulations et les mensonges, sous le sourire et l’air confiant de l’homme sûr de son fait et de son bon droit. Des liens de famille existent entre le bourgmestre Demeyer et Alain Mathot, il peut donc être assuré de la bienveillance sinon de la neutralité du bourgmestre qui souhaite rempiler en octobre et qui n’a pas besoin de sortir du placard les tribulations de la famille.
Les autres partis à Liège n’ont garde de trop remuer les dossiers socialistes. Ils savent bien que lorsqu’un d’entre eux est en délicatesse avec la Justice, c’est l’ensemble des électeurs qui ressort le vieux slogan de « tous pourris ».
Dommage. S’il y avait une plus grande sévérité à l’égard de la délinquance en col blanc, comme on disait il y a 25 ans, l’électeur aurait un meilleur moral.
Relevons pour l’anecdote : certains hommes politiques ont souvent leur nom mêlé à des affaires louches. Cette malchance insigne, cet extraordinaire concours de circonstance sont tels que l’on tombe dans le domaine de la suspicion et du probable, tant les coïncidences accumulées pourraient convaincre un jury d’Assise, mieux qu’une Cours correctionnelle.
Mais voilà, l’assassinat d’André Cools n’a pas lieu tous les jours. Et on est bien content ainsi.

DERNIÈRE MINUTE

Ce samedi, le député-bourgmestre Alain Mathot a annoncé sa décision d’abandonner la politique pour se consacrer à sa défense dans le procès Intradel.
Cette information est tombée après que l'article ci-dessus avait été publié. La disparition momentanée d'Alain Mathot sur la scène politique est tout à son honneur. Elle est logique et justifie toujours la question restée sans réponse : pour quelle véritable raison, les parlementaires ont-ils refusé de lui retirer son immunité parlementaire ?
Reste un petit bémol, Alain Mathot restera bourgmestre jusque décembre et député jusque la fin de la législature en 2019. Autrement dit, le grand lavage est différé. Peut-être même n'aura-t-il jamais lieu, puisqu'il faudra attendre que les condamnés fassent appel et qu'un autre procès en cassation soit monté, encore faudrait-il que Monsieur Mathot y soit cité à comparaître, ce qui juridiquement n'est possible que si une nouvelle instruction avait lieu. Si d'aventure, Alain Mathot était cité par une des parties de la cassation, ce serait en qualité de témoin. Je me demandais aussi où était l'astuce.