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30 novembre 2022

Charles Michel jusqu’à la nausée.

Charles Michel, président du Conseil européen, doit en principe rendre visite au président chinois Xi Jinping. Il a besoin de ça pour marquer des points sur Ursula von der Leyen. Au hit-parade des égos, il est en retard sur l’Allemande, le clan s’inquiète. Papa Louis n’en dort plus.
Xi Jinping a bien d’autres choses à faire que serrer la main d’un notable européen dont il sait le pouvoir dérisoire. Pour renforcer les liens entre la Chine et l’UE, la présidente de la Commission est plus utile.
A Pékin, la politique du confinement de masse contre la recrudescence du Covid-19, engendre des mécontentements profonds, le Chinois a la tête ailleurs que discuter de la pluie et du beau temps avec un émissaire européen, sans réel poids à l’Europe.
C’est ce peu de consistance d’une mission floue de l’UE qui agace Charles Michel, carriériste tous azimuts, en chasse perpétuelle d’honneur et d’argent.
Déjà trop souvent dans sa carrière, Charles Michel a été exposé au ridicule d’un président chargé d’inaugurer les chrysanthèmes. Non pas que cette sinécure soit détestable, puisqu’elle s’accompagne d’un salaire énorme, mais que cela se sache et se commente en public, le mortifie.
Son idée d’unir par son entremise deux ennemis que tout oppose : les États-Unis et la Chine, a pris l’eau. Ce n’est pas demain qu’on le verra joindre les mains de Xi Jinping et de Joe Biden devant les caméras du monde entier pour une réconciliation mémorable, à l’imitation de Bill Clinton joignant celles de Rabin et d’Arafat.

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Pour ce rêve hélas d’une apothéose qui ne viendra pas, il aurait mis une sourdine à la traditionnelle question des droits de l’homme, qui ne sert qu’à publier dans les gazettes occidentales que nous sommes vertueux et que les autres sont des voyous.
Reinhard Bütikofer, président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la Chine, est un astucieux. Il pousse Michel dans le dos en rajoutant du piment à la sauce « Il devrait profiter de l’occasion pour faire part de nos préoccupations concernant plusieurs questions. S’il y a une répression du récent mouvement de protestation, l’UE est prête à soulever cette question dans les institutions internationales et à envisager de nouvelles sanctions. »
Charles Michel est pris de court. Il devrait forcément dire quelque chose. Lui, l’expert en salamalecs et accolades, obligé de froncer les sourcils et d’apparaître comme le père fouettard d’une Europe dont la Chine se fout, Ursula von der Leyen doit bien rire !
Les 27 marchent sur des œufs vis-à-vis de la Chine. Entre ceux qui aimeraient qu’on diminue notre dépendance à son égard, pour ne pas tomber dans le même piège que le piège russe, et ceux, comme l’Allemagne, pour qui la Chine est d’une importance vitale, Charles Michel est comme un pou coincé entre le pouce et l’index d’un singe habile.
Se hisser de son couillard de bureau pour aller prendre Xi Jinping au collet, n’est pas le style maison. On se rappelle par quels virages souples, bruits et chuchotement de coulisses, Louis et Charles Michel s’étaient défaits du pot de colle Didier Reynders, alors président du MR, pour y placer le fiston. Cette politique feutrée, si elle fonctionne sur les épais tapis des directions politiques en Belgique, ne fonctionne pas sur le parquet du clan allemand d’Ursula.
L’envergure des personnages qui ont en main nos destinées se voit dans l’ascendant qu’ils exercent sur leur Administration et les partis, en même temps qu’ils imposent le respect en politique internationale parmi leurs interlocuteurs étrangers pas toujours bienveillants.
Pas une figure de la politique belge ne figure au palmarès, tous des minables.
Et pourtant, quand Charles descendra de son piédestal européen, il réintégrera la politique belge sous les applaudissements de ses pairs et bénéficiera d’une confiance renouvelée. Il n’aura rien construit à l’Europe et ne se sera illustré, pour l’histoire, que le fait de s’asseoir sur le fauteuil glissé sous ses fesses malicieusement par Erdogan, alors que la présidente de la Commission dix fois plus importante que lui, restait debout avant de disparaître sur les coussins d’un vaste divan, loin des deux vedettes phares.
Mine de rien, on a vu là ce dont un homme, sans véritable caractère en-dehors de la défense de sa carrière, est capable.
Nul doute, nous hériterons de cette lavette quand le moment sera venu pour lui de quitter l’Europe. Nous l’accueillerons sans doute comme le héros d’une prodigieuse carrière et peut être que Georges-Louis Bouchez, se confondant en excuses d’être toujours là, rendra la présidence du MR à son propriétaire, tandis qu’il soumettra son plan de carrière au Vieux (Louis Michel) qui donnera son aval pour une fin heureuse à l’Europe en compagnie de Chastel, son prédécesseur à l’intérim.
Tout cela est l’indigence crasse d’une politique dont beaucoup de gens ont plus qu’assez. Cela dépeint le caractère insupportable, la vanité sans borne des têtes de gondole, dans le marché politique du fric, de la frime et du bagout.
C’est comme l’arrière-cour d’une démocratie sur le mur du fond duquel tout le monde va pisser, sans vergogne et sans état d’âme.

29 novembre 2022

L’aubergiste est fatigué !

Le football peut, en dehors du sport, apporter quelques éclaircissements là où personne ne l’attendait.
La violence dans le centre de Bruxelles, d'Anvers et de Liège, dit beaucoup sur le ressenti d’une partie de la communauté marocaine en Belgique que ces membres soient ou non devenus Belges par naturalisation. On pourrait même associer tout le Maghreb émigré dans une adéquation des comportements observés, tout en précisant qu’il ne s’agit pas d’inclure l’ensemble des ressortissants maghrébins, ce qui serait faux et poserait là une vraie démarche raciste.
À défaut de connaître les particularités de tout déplacement d’émigrés d’une même provenance qu’elle soit nationale ou étendue à plusieurs pays, la Belgique a ouvert ses frontières pour accueillir le tout venant sans discernement du nombre et des mœurs des arrivants. Le laxisme de l’Europe y a été pour beaucoup avec l’espace Schengen qui désigne un espace de libre circulation des personnes. Ce principe implique le libre franchissement des frontières par tout individu entré sur le territoire d’un des États membres. Un État membre de l’espace Schengen ne peut rétablir les contrôles que dans des cas très précis.
Cela aurait pu être un ajout de liberté supplémentaire des citoyens résidant en Europe, si ses frontières externes avaient été gardées efficacement par une police des douanes. On sait par l’expérience que cette police n’a jamais réussi à empêcher l’afflux des personnes de l’en-dehors de l’UE. Elle ne l’aurait pu, vu les moyens et les effectifs mis à sa disposition. Ce fut le commencement du désastre par l’infiltration de tout qui le voulait au passage aisé des frontières.
Voilà plus de vingt ans que cela dure et ce n’est pas près de finir.
Avec le flux des émigrés en situation régulière, nous avons un autre problème, celui de l’assimilation et de l’intégration de dizaines de communautés étrangères de mœurs et de coutumes diverses.

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La Belgique vit dans une sorte d’angélisme qu’elle entretient avec l’émigration. L’image du proscrit sorti clandestinement d’une dictature et arrivant à bout de force dans un havre de liberté, secouru par un peuple belge le cœur au bord des lèvres, est à la base du raisonnement énode et lisse.
L’hospitalité n’étant pas un vain mot, le pauvre rescapé de l’enfer ne peut que bien se trouver auprès de sa nouvelle famille. Il est reconnaissant de l’hospitalité qui lui est généreusement accordée.
L’image d’Épinal représentant des couples avec enfants amenés par le bateau d’une Association humanitaire vers des rivages enchanteurs, alors que la veille ils voguaient sur un gros caoutchouc en perdition, couronne le droit de la mer qui donne l’obligation de sauver toute embarcation en perdition.
C’est beau, c’est grand, c’est généreux et en même temps cela exorcise d’une accusation de racisme qui pèse aujourd’hui sur tous les citoyens à qui par cette menace, on enlève le droit de réfléchir.
En réalité, toute cette politique converge vers une unique interrogation, pourquoi les Autorités responsables ont-elles toujours confondu droit d’asile de quelques-uns avec un afflux d’une transhumance africaine dont on n’a vu que les débuts ?
Les lois de la mer comme les lois de l’hospitalité sont à réécrire quand on passe de dix à quinze personnes en droit d’être secourues à un million !
Qui a intérêt en Belgique à laisser pourrir la situation, au point que nous soyons emportés un jour dans des conflits internes, entre une population émigrée revendiquant la souveraineté sur des quartiers entièrement sous son contrôle et une population autochtone qui voit s’échapper son mode de vie et sa culture, pour se sentir menacée de disparition physique de la terre de ses aïeux ?
L’État d’abord, mettant en priorité les intérêts de l’économie libérale qui a besoin de main-d’œuvre pas cher et parfois même en black, même si ses responsables commencent à réfléchir sur « le trop c’est trop » !
Certains partis politiques croient pouvoir récupérer et éduquer le tout-venant venu d’ailleurs par la confusion du pays d’origine sous-développé et misérable par rapport au pays d’adoption, tous deux régis par le même système économique. L’astuce confond adroitement régime corrompu et autoritaire avec la marinade capitaliste infestée de requins dans laquelle nous pataugeons en essayant d’en sortir, en faisant l’impasse sur les quelques nuances qui séparent un citoyen du bas de Seraing, avec un locataire d’un gourbi des confins marocains.
Enfin les bonnes âmes craintives et sottes qui feraient tourner la mayonnaise de toutes les démocraties, vexillaires de toutes les conneries, nous valent la situation dans laquelle nous sommes.
Tout cela fait du monde, de sorte que les émigrés peuvent dire qu’ils ne sont pas sortis de l’auberge, alors que nous, nous n’en sommes pas loin !

28 novembre 2022

Un pouvoir irresponsable ?

L’effondrement auquel nous assistons n’est pas seulement économique et terre à terre, c’est aussi celui de l’échec d’une élite, celle qui se fait voir depuis toujours dans nos gouvernements et à nos Assemblées.
Par une sorte de magie, ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Ce n’est donc qu’un petit groupe d’élus qui gèrent la Belgique, puisqu’ils se passent le relais d’une législature à l’autre. Cette poignée de gens devrait répondre de la mauvaise gestion du pays.
Un des traits caractéristiques de cette élite, c’est son irresponsabilité. Jadis on démissionnait quand un des rouages de l’Administration du ministère s’était grippé. Aujourd’hui, un ministre ne démissionne même plus pour une faute personnelle.
Cette manière d’esquiver les responsabilités de ce pour quoi cette élite est payée grassement n’est pas très ancienne. Elle a pris consistance à l’ « affaire du sang contaminé » en France. Elle permet à Laurent Fabius, premier ministre et Georgina Dufoix, ministre de la santé de l’époque, d’inaugurer une nouvelle formule qui sera destinée à un grand avenir « Responsable, mais pas coupable » !
L’état des lieux est vite fait, la situation en Belgique est des plus catastrophiques ne serait-ce que par comparaison avec des pays voisins. Et que font le premier ministre Alexander De Croo et la nouvelle ministre des Affaires étrangères par la grâce exclusive de Georges-Louis Bouchez, Hadja Lahbib ?
Ils vont en Ukraine se faire photographier à côté de son médiatique président !
Mais le feu est à la maison ! C’est ici, en Belgique que ça se passe en priorité. Le voyage qui était nécessaire n’était pas bien long. Il suffisait de prendre le tram et d’aller au Berlaimont à Bruxelles, sonner à la porte du bureau d’Ursula von der Leyen et lui demander les raisons de l’échec des négociations sur le prix de l’électricité et du gaz et pourquoi le blocage des prix n’a pas eu lieu !
On pourrait dérouler tout ce qui ne tourne pas rond dans ce pays et ce pourquoi on nous mène en bateau, après que nos élites se fussent remués à l’UE.
Devant la liste, à commencer par l’acte de baptême de la Vivaldi dont aucune des mesures sociales inscrites dans les priorités ne sera prise, on est accablé par le sans-gêne de ce gouvernement.
On se console comme on peut. Par exemple en lisant La Bruyère « De bien des gens il n’y a que le nom qui vaille quelque chose ; quand vous les voyez de fort près, c’est moins que rien ; de loin, ils imposent. ».
Dire de cette génération d’électeurs qu’elle est « snowflake » (flocon de neige), c’est-à-dire peureuse et lâche, c’est trop facile. Cela reviendrait à nous solidariser aux bêtises des ministres, alors qu’ils ont déjà tendance à rejeter leurs fautes sur nous. En réalité nous sommes victimes de la mystification d’un suffrage universel qui ne fonctionne plus selon des critères démocratiques.
En crise de sérendipité, comme Colomb qui découvre l’Amérique alors qu’il se croit en Inde, nous nous sommes fourvoyés sur nos Institutions, alors qu’elles fonctionnent mais pour tout autre raison qu’elles devraient fonctionner.

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Osons lever la tête et les regarder en face. Ce serait terrible si nous découvrions qu’ils sont semblables à nous ! Mais non, ils nous sont étrangers. Ces gens font un voyage parallèle à nos réalités. Ils chevauchent leur asymptote pour ne nous rejoindre jamais.
Ces élites seraient-elles stupides ? ressembleraient-elles à la définition du fou que Paul Valéry propose « Le fou véritable est celui qui demeure fou même que son besoin et son intérêt demanderaient qu’il ne le reste pas ». Car leur intérêt n’est-il pas de dire « Oui, nous pouvions faire mieux. Nous pouvions faire mieux, et si nous ne l’avons pas fait, c’est que nous sommes toujours sous l’emprise des préjugés de l’économie capitaliste. Nous avons commis l’erreur de croire que l’offre et la demande allaient équilibrer les parties et qu’ainsi la gestion serait la meilleure possible. ».
Justement, ce langage de raison ils ne le tiendront pas, parce que de toute évidence, ils ne sont que des faux mandataires chargés par nous de régler les affaires de la Belgique. Leurs vrais maîtres s’appellent la finance, la mondialisation, des classes supérieures aux milliardaires hors catégorie.
C’est-à-dire que ces hauts commis, issus du suffrage universel, sont en réalité nos ennemis.
Quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice, pensait Romain Rolland ; et il pensait juste.
Nos maîtres iraient-ils jusqu’à faire tirer la troupe sur des gens dans le besoin ? C’est ce qu’on saura peut-être bientôt. Et sans doute que les plus acharnés à faire ouvrir le feu seront les socialistes ; ne souffrent-ils pas de leur grande proximité avec nous ?
« Ce qui rend la corruption ou même la simple médiocrité des élites, si funeste, c’est la solidarité qui lie entre eux tous leurs membres, corrompus ou non corrompus, pour la défense du prestige commun » conclura Georges Bernanos.
Une société civilisée comme l’a été la nôtre n’est-elle pas vouée dans sa descente aux enfers à se déglinguer jusqu’à ne devenir rien ?

27 novembre 2022

Haut-pendu d’hiver.

Cet hiver est peut-être l’hiver le plus dangereux que nous ayons à affronter de longtemps.
Tout s’y prête, la conjoncture est mauvaise et les nouvelles internationales ne sont pas bonnes !
Aurons-nous de l’électricité et du gaz sans coupure ? L’inflation va-t-elle bousculer les classes sociales inférieures et provoquer des émeutes de la faim ? Quant à la guerre en Ukraine, le jeu de Poutine est clair. Il veut des Ukrainiens en grande difficulté à s’éclairer et à se chauffer en janvier. Que compte faire l’Europe si des millions de foyers en Ukraine manquent de tout ? L’UE n’a-t-elle pas suffisamment de soucis à se faire pour ses propres ressortissants ? On sait madame Von der Leyen prompte à combler l’Ukraine de bienfaits. Ne surpasse-t-elle pas les droits que lui confère son mandat à la présidence de la Commission ? D’autre part, son suivisme de la politique américaine ne lui donne aucunement le pouvoir qu’elle s’arroge. Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de le faire remarquer « Je n’ai toujours pas compris en vertu de quel article des traités européens Madame von der Leyen peut justifier sa compétence en matière d’achats d’armes et de politique étrangère ».
Enfin, ombre majeure au tableau, le gouvernement De Croo semble bien empêtré dans des divisions internes, pour jouer un rôle efficace dans la lutte contre les fléaux dénoncés ci-avant.
Le malheur d’être dirigé par des citoyens peu touchées par la crise et la guerre se répercute directement dans la défense des Belges au Fédéral contre l’inflation. L’ensemble social paraît être la cible constante d’un Georges-Louis Bouchez. Sa vision ultradroitière plombe les rapports entre les deux formations libérales du gouvernement Vivaldi.
Quant au PS, avec l’abandon de la réforme des pensions, exigence sine qua non pour entrer dans la formation du gouvernement De Croo, c’est l’échec personnel de madame Lallieux (PS) et de son président Magnette.
Il suffit de ne pouvoir rien dire de bien du gouvernement régional de Di Rupo (PS) pour ne pas s’éterniser sur la gestion de la Région, son déficit abyssal et cette léthargie dont ses membres semblent saisis.

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Un récent article sur les maisons de retraite à Bruxelles vient indirectement grossir les griefs concernant l’afflux non-contrôlé des immigrés venus principalement d’Afrique et du Moyen-Orient.
Il paraît que dans quelques années un pensionnaire sur deux dans ces maisons de retraite sera un étranger. En conséquence, les maisons de retraite pensent à s’équiper d’éléments décoratifs suivant les origines : panneau indiquant la direction de la Mecque, café turc traditionnel, grigris d’Afrique centrale décoratif et moucharabieh pour les conversations intimes dans les salons.
Personne ne contredira l’effort qui est fait pour une vieillesse heureuse de tout résidant. Mais c’est d’un autre côté qu’il faut comprendre pourquoi cet effort d’adaptation des homes avec la bienveillance des Autorités est on ne peut plus inquiétante, tant elle recèle une série d’erreurs funestes commises depuis longtemps et qui s’accumulent.
Au sortir de la guerre, les émigrations partaient toutes d’Europe. Elles étaient surtout le fait d’Italiens et de Polonais qui découvraient la Belgique. Parfaitement intégrés à la société, en très peu de temps, ils en sont devenus pour certains des piliers politiques et culturels importants.
Ce succès fait d’autant plus contraste avec un forte immigration extérieure à l’Europe, multipliant les cultures et les différences. Les Autorités surfant sur la réussite de la Libération pensaient intégrer facilement les nouveaux arrivants, et c’est vrai pour une partie d’entre eux. Dans l’ensemble, c’est un fiasco. On va vers une société multiculturelle, c’est-à-dire sans culture, au détriment de notre patrimoine et la défense de la langue française (les Flamands se sont autrement mieux défendus). Comme si on avait besoin de ça pour courir sans eux au désastre avec 7 à 14 points de QI en moins en une génération selon les pays !
Nous devrons donc nous habituer à la perte progressive de ce que nous sommes, à l’inverse des premiers émigrants européens avec lesquels nous nous sommes enrichis culturellement. En 2022, c’est à nous que revient la tâche de faire en sorte que les ressortissants étrangers ne se sentent pas trop dépaysés sur notre sol !
Nous payons de plus en plus cher une faute politique, malgré un certain succès dans les communes rurales par le nombre limité d’émigrés et un fiasco complet dans les grandes entités qui voient gonflés des ghettos dans un sentiment fort d’appartenance aux origines et bien déterminé à le défendre, en commençant par renâcler à l’étude de la langue française.
Cette vision est fortement combattue par différents partis qui contestent le déséquilibre entre les nationaux et les autres. Il entre évidemment dans cette analyse un arrière-goût de cuisine électorale, tout en ne doutant pas de la sincérité de ceux qui pensent qu’accueillir tout qui venant de n’importe où est un facteur de progrès et d’espérance pour un avenir radieux entre les cultures et les peuples. De fait on ne parle plus de « mariage » entre les cultures, encore moins de « fusion » et c’est déjà ça. On en est à la cohabitation. Demain, on ne saura plus qui est l’occupant. Mais on saura très vite qui est l’occupé !

25 novembre 2022

La mort des héros !

La maïeutique s’arrêterait-elle à l’art d’accoucher les esprits des autres ? On resterait peinard content de soi-même, rejetant ses propres manques sur autrui !
Á l’attentat contre Charlie-Hebdo, nous étions tous indignés au premier abord. A la réflexion, prudents quand même, certains se sont gardés de reproduire le dessin qui mit en rage des fous-furieux salafistes. D’autres sont allés encore plus loin dans la pétoche. Ils se sont interrogés sur le blasphème, comme si les lois françaises pouvaient être interprétées avec modération.
Depuis le drame du 7 janvier 2015, d’autres assassinats ont eu lieu, confirmant la réaction peureuse des publics, jusqu’au 16 octobre 2020, date de la décapitation d’un professeur à proximité de son lycée, Samuel Paty, par un Tchétchène islamiste.
Bien sûr ce dramatique incident s’est passé en France, néanmoins le Corps enseignant francophone belge a reçu le coup de façon identique à son collègue d’Outre-Quiévrain.
Depuis plus rien.
Les directions d’écoles se sont bien gardées de prendre parti. Mieux, la direction du lycée où enseignait Samuel Paty s’apprêtait à le sanctionner pour conduite inappropriée, ceci afin d’éviter la diffusion de quelques faits historiques de nature à irriter certains esprits chatouilleux sur l’islam et surtout d’illustrer son cours par l’exposition de photo ou de dessins satiriques. Ceci avant que le malheureux ne montre la couverture fatale du journal satirique Charlie-Hebdo, d’un Mahomet croqué sous un jour peu flatteur. Les directions d’école veulent bien que l’on parle des faits, mais avec retenue et surtout sans les illustrer.

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On tombe de haut !
On en arrive à ce que l’Histoire de France ne soit plus qu’une anecdote d’une ligne à peine « 732 : Charles Martel arrête les Arabes à Poitiers ». c’est ce que nous avons appris sur les bancs de l’école. En gros, ce fait historique de la bataille de Poitiers de 732, marquait la limite occidentale de l’expansion de l’islam. Le pendant positif, en quelque sorte, fut l’échec du siège de Constantinople par les armées omeyyades en 718, sauvant l’empire byzantin pour sept siècles.
La France et l’Europe auraient ainsi échappé à l’islamisation. Charles Martel, le « grand homme » d’alors, connaît un regain d’intérêt aujourd’hui, à l’heure où le contenu de l’enseignement de l’histoire de France libère les passions, mais aussi à l’heure où l’islam fait polémique.
Deux ans se sont écoulés depuis cette décapitation.
Nous avons eu tellement d’autres raisons d’abandonner l’histoire commentée de Charles Martel et la vérité sur l’agressivité d’une religion pas encore sortie du moyen-âge : le Covid, la guerre en Europe, le cafouillage de l’économie libérale, l’inflation, etc...
On n’est plus au temps de la Saint-Barthélemy, mais on devrait quand même comprendre que renoncer à être ce que nous sommes par complaisance et crainte de représailles s’appelle de la lâcheté. Un peuple qui se conduit ainsi sur son propre territoire pour amadouer une opposition à caractère religieux venant de l’extérieur, est un peuple qui est en train de perdre sa souveraineté dont la disparition est certaine.
Désormais, un dessinateur d’un journal satirique y regardera à deux fois avant de représenter Mahomet. Après Samuel Paty, plus personne ne montrera ces caricatures à des jeunes gens à l’école. De même que plus personne ne s’étendra sur les conséquences de la victoire de Charles Martel sur les Arabes.
L’idéologie du respect obligatoire pousse notre culture laïque à des fins néfastes. L’injonction qui est faite pour les non-croyants de ne pas enflammer les débats signifie qu’il n’y aura pas de débats.
Le multiculturalisme anglo-saxon semble avoir gagné une opinion tout heureuse de s’accrocher à des exemples, fussent-ils extérieurs, qui confortent la lâcheté générale.
Les activistes islamistes ont bien compris la situation. Ils en tirent déjà un parti maximum. Ils savent qu’ils ont en main le pouvoir de désigner comme raciste, quiconque se met en travers de leur marche vers le pouvoir.
Ainsi, ils tétanisent ceux qui craignent par-dessus tout d’être accusés de racisme.
Devant ce Waterloo de la laïcité, on peut craindre le pire à l’avenir
Pauvre Samuel Paty, pauvre enseignement accommodé à la sauce maghrébine !
Le premier est bien mort pour rien et dans l’indifférence générale. Le second directement lié au premier par le symbole, le restera par la trouille collective d’un peuple dont le destin sera d’être asservi par un autre.
C’est à se demander si nous sommes bien les descendants des compagnons héroïque de Charles Martel.

24 novembre 2022

La lutte est partout !

Peste soit de la boutique et des boutiquiers se serait-on écrié au grand Siècle !
Aurait-on pu dire trois siècles plus tard que nous serions tous réduits à compter au sou par sou et que ce serait le résultat de la grande révolution industrielle qui a complètement tourné aux avantages d’une poignée de profiteurs au détriment des gens ?
Ne parlons pas des petits commerces de détail, laminés, bouffés par la crise, ni même des commerces de moyenne dimension, surtout de mode, avec un gérant responsable devant la Maison mère. Ils font partie, avec l’artisanat, d’une classe moyenne inférieure en voie de disparition, ce qui va faire imploser le système économique en Europe dans les prochaines années.
Parlons des grandes surfaces dont la logique est différente, avec un conseil d’administration et des actionnaires grippe-sous. Pour eux la logique reste la rentabilité, malgré la crise et l’inflation. Ils n’ont pas envie de finir comme Métro/MAKRO, la clé sous le paillasson et une trésorerie à sec.
Crise ou pas crise, il faut que ça rende, quitte à licencier du personnel et à automatiser les sorties de caisse par des robots-caissières !
Ces entreprises ont imaginé une stratégie bien dans l’esprit roublard et inventif d’investisseurs qui entendent rentrer dans leurs sous avec un bénéfice le plus juteux possible.
Lorsque les prix montent, le client réduit ses achats en fonction des sommes qu’il peut dépenser, comment les grandes surfaces tentent-elles d’éviter que le volume des ventes baisse ?... Mais en multipliant les stratégies pour faire dépenser plus.
Par exemple un produit vendu à 3 euros 99 pour 200 gr, conservera l’emballage identique avec le prix, mais le contenu sera de 175 gr.
Est-ce que le client se méfiera ? il s’en apercevra plus tard, et encore, à la consommation, quand il lui semblera que le produit est parti bien vite !
Cette stratégie nous vient d’Amérique, bien entendu. Elle y est connue sous le nom de “shrinkflation”. Les consommateurs achètent moins, mais dans un emballage de même taille et au même prix !
Il y a ceux qui anticipent sur les grands événements. Dès novembre ils font des pages de publicité autour de Saint-Nicolas, bien avant le 6 décembre, ils ont relancé la machine publicitaire sur le Père Noël.

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Pour vendre plus et éviter les pertes, les supermarchés multiplient les offres sur les produits presque périmés. Non pas dans le frais, c’est trop dangereux à cause des contrôles et des intoxications qui se révèleraient stratégiquement trop risqués, mais dans les conserves où les dates de péremption sont inscrites souvent en petits caractères sur le couvercle.
Achetés par le consommateur ces conserves grossissent la réserve de produits similaires dans les arrière-cuisines des ménages. Quand vient l’heure du choix, on ne se rappelle plus toujours à quelle date l’achat a été effectué. Au lieu d’être jetée par le supermarché, la conserve à date périmée, risque fort de terminer sa vie dans la poubelle du particulier.
Certaines grandes surfaces répandent des odeurs à l’entrée des magasins. Par exemple l’odeur de pain frais. Quant à placer des articles aux endroits stratégiques pour encourager l’acheteur à remplir son caddie, c’est l’enfance de l’art de la vente forcée. Le lait et d’autres produits de première nécessité seront disposés de telle sorte qu’il faudra aller au fond du supermarché et ainsi de passer dans des rayons que l’on ne fréquente pas d’habitude.
La vente limitée de certains articles laisse une impression de manque et fait vendre. En France, Lidl avait réussi son coup avec les claquettes ou les baskets Lidl aux couleurs de la marque. Elles ont déclenché un engouement important, et ont été revendues cent fois leur prix sur des sites d’enchères. Sortir des articles qui deviennent de réels phénomènes de mode, cela grâce à des promotions et une quantité limitée, est une très bonne stratégie. Souvent, lorsque le client se rend en magasin pour trouver l’article à la mode, il ne va pas le trouver en raison du nombre limité d’exemplaires, mais il finira par acheter d’autres articles.
Les services spécialisés ont l'habitude de placer les étiquettes de prix à des endroits stratégiques, souvent de manière trompeuse pour faire croire qu’un article est moins cher. Souvent, sur les articles en promotion, le pourcentage de réduction est très visible, mais le prix est difficile à trouver, et parfois, il n’est même pas indiqué ! Au final, le client ne se rend pas compte que la réduction est souvent seulement de 10 ou 20 centimes.
Pour ne pas se faire piéger, il faut noter ce dont on a besoin avant de partir, et effectuer des recherches. Cela vous permettra de connaître le magasin ou le prix est le moins cher pour chaque produit.
Que diable, si on m’avait dit un jour que j’en serais réduit à jouer les magazines de consommateurs, je ne l’aurais jamais cru !
C’est un peu une économie en temps de guerre, à laquelle nous sommes réduits. D’ici à ce que des vendeurs privés sillonnent les parcages pour nous vendre des produits de contrebande alimentaire, il n’y a qu’un pas.

23 novembre 2022

Alexander et Georges-Louis à couteaux tirés !

Le différend entre le président du MR et Jean-Luc Crucke est en attente d’une suite, pour cause de maladie de l’ancien ministre de la Région wallonne. Il n’empêche, avec bien d’autres personnages influents de son parti, Georges-Louis Bouchez est clivant. Il n’y a pas mieux que le ressentiment en politique pour conduire un parti à sa perte. Comme il est néfaste pour un président de ne s’appuyer que sur un clan, même si celui-ci est prépondérant, comme l’est la famille Michel.
Certes Louis Michel est en principe pensionné, mais en l’absence de son aîné parti chercher la gloire et du fric à l’Europe, c’est chez lui que GLB prend ses instructions. Quant au petit dernier de la famille, parachuté dans l’équipe De Croo, il fait le clown comme s’il était passé de la piste aux étoiles au secrétariat d’État, en toute décontraction. C’est une façon de passer inaperçu en étant insignifiant et drôle, mais c’est sous l’œil de papa et du grand frère, un rapporteur hors-pair des potins du 16, rue de la Loi. Charles est à son deuxième mandat à l’Europe ; C’est un ambitieux insatiable, même gavé d’argent et d’honneur, on peut douter qu’il écrive ses mémoires à 50 ans, âge de son retour à la politique belge.
D’ici là, une inconnue : Bouchez a-t-il été placé par le clan Michel à la présidence du MR, comme le fut Chastel avant lui, pour laisser la place à Charles Michel dès son retour ?
En attendant, GLB s’en donne à cœur joie dans les coups de menton et les décisions personnelles. Il accumule les gaffes, un peu comme le personnage de Franquin « Gaston Lagaffe », mais en moins naïf, avec l’idée derrière la tête de tenir tête à Charles le jour où il sera prié de « faire » député à l’Europe, comme son malheureux confrère Olivier Chastel, dont plus personne n’entend parler.
On dirait que cela l’amuse de faire la nique aux ministrables du MR en plaçant ses créatures, comme l’ancienne speakerine de la RTBF Hadja Lahbib, aux Affaires Étrangères, Montoise comme son pygmalion.
Autre casserole du petit génie de l’avenue des Éperons d’or, sa rupture avec le parti frère l’Open Vld.
On pensait à un transfert de compétence entre deux partis libéraux, mais le passage d’Alexia Bertrand du MR à l’Open Vld est bel et bien un débauchage d’un membre actif d’un parti, par un autre parti !
Si ce n’est pas joli-joli, entre aussi en ligne de compte le ras-le-bol de l’intéressée pour un président capricieux, qui a ses têtes et le fait sentir.
L’analyse de l’Open Vld, selon laquelle Georges-Louis Bouchez a participé au montage de la Vivaldi, mais s’est ensuite montré systématiquement indigne de confiance et déloyal envers le gouvernement et le Premier ministre, dit tout de l’espèce de mépris qu’ont les libéraux flamands pour le patron du MR.
On pourrait penser que ces drames et brouilles entremêlés refroidiraient les énamourés de GLB. Pas du tout ! Il paraît que les « clients » du défenseur de la mondialisation et du néolibéralisme à la Trump sont de plus en plus nombreux à battre des mains aux exploits de GLB. A croire qu’il y a chez l’électeur libéral une sorte de perversité amoureuse du fait-divers et que cela se passe à la boutique mère les comble de bonheur. La peur panique que le Régime ne vienne à basculer dans une politique autre que celle de l’Europe vis-à-vis des États-Unis les tient au chaud au MR.
Ces électeurs confondent le jeu politique et les batailles entre gens de pouvoir pour atteindre le tiroir-caisse de l’État.

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Dans les milieux de pouvoir, la frustration à l’égard du président du MR va croissant. Elle est partagée par un paquet de personnes dans et autour de la Vivaldi, y compris au sein du MR. Mais ce sont les libéraux flamands qui auront sonné le tocsin. Lachaert (président de l’OpenVld) a accusé les députés du MR de « copier-coller le Vlaams Belang » dans leurs critiques.
Depuis septembre, l’Open Vld a beaucoup plus d’aisance à assurer son avenir politique, les sondages sont bons, au point de prétendre se passer de son parti « frère ». Cette crispation entre les deux partis libéraux met en péril la Vivaldi.
Pour les gens, ce ne serait pas une grande perte si ce gouvernement venait à disparaître avant son terme. L’intérim pour la suite risquerait d’être long. Les partis de pouvoir se détestent tellement à l’heure présente que trouver la majorité d’un nouveau gouvernement entre eux nécessiterait des palabres bantoues d’au moins un an.
Avec le tweet qui suit, Bouchez n’a pas caché sa frustration à l’égard d’Alexander De Croo « La réalité : aucun accord sur le nucléaire, pire élève de l’Union européenne sur le budget, aucune réponse au fait qu’on relâche un fiché OCAM qui tue un policier juste après. »
Cette lutte d’égo entre ces personnages n’intéresse pas les gens. Il laisse voir, cependant, l’absence de toute décence dans les hauts lieux de ce pays. Ces notables décident de notre sort en ne pensant qu’à leur carrière et leur emprise dans le monde de la politique.

21 novembre 2022

LE CHIFFON ROUGE !

On se trouve à la veille de quelque chose de vague, à la fois omniprésente et insaisissable, mais dont on sait qu’elle se révélera un jour à nous dans sa pleine lumière. Cela peut être une chose informe dont on ne perçoit pas bien les contours… un fantôme… une illusion ?
L’effet saisissant est le résultat d’une longue flânerie d’un peuple qui passe malgré tout de l’inculture à la culture ; progresse contre vents et marées envers et contre tout, malgré l’avis des pessimistes qui voient dans les machines « intelligentes » et l’électronique, une manière qu’ont les bourgeois de nous décerveler !
Non, mille fois non, nous ne sommes pas fichus et serviles à la fois, broyés par un système qu’on nous impose contre notre volonté. Nous avons en nous le pouvoir de dépasser les lois de l’économie qui tombent si justement dans les visées de nos oppresseurs que cela en devient gênant pour eux et clair pour nous.
L’incompréhension est totale et significative entre ce qu’ils nous disent et ce que nous savons.
Il y a moins d’une année, nous travaillions comme aujourd’hui de la même manière. Déjà, ce n’était pas la gloire, mais nous subsistions. Nous nous en tirions mal, mais nous nous en tirions. Nous étions logés, la famille mangeait à sa faim et certains avec de modestes salaires, usaient d’une voiture, même si celle-ci était d’occasion. Malgré tout, on pouvait rêver de vacances et faire des projets.
A la fin de 2022, le scénario est bouleversé par on ne sait quelle dérapage entre eux, les puissants !
Nous travaillons de façon identique à l’année dernière. On nous dit même que notre productivité augmente encore. Cependant de façon inexpliquée ou plutôt trop bien expliquée par les maîtres du système, voilà que nos salaires cependant légèrement augmentés ne suffisent plus ! L’eau, le gaz, l’électricité, les carburants, toujours non-épuisés dans la nature, sont hors de prix et quasiment inaccessibles pour une tranche de plus en plus considérable de la population !
Certes, le chômage ne diminue pas et les vieux dépassent largement l’âge de la retraite avant de sortir définitivement des comptes de la Tour des pensions. Mais, est-ce une raison suffisante pour que nous ne puissions plus vivre aujourd’hui, comme nous vivions hier ?

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Nous nous attendions, à force d’entendre discourir sur l’augmentation des températures, les gaz délétères, ce que l’industrie envoie au-dessus de nous, la richesse minérale qui disparaît dans les bennes d’énormes camions, etc. qu’à force de produire sans discernement nous allions à la catastrophe. Nous en étions conscients et nous nous attendions à des modifications de notre mode de vie, peut-être des manques allaient survenir et nous étions prêts à en subir les conséquences, à les assumer ; mais jamais, au grand jamais, nous ne nous attendions à ce brutal enchérissement de tout ce qui fait notre nécessaire, au point de ne plus pouvoir se chauffer raisonnablement, ni se nourrir, ni se loger…
Cela paraissait tellement déraisonnable que certains sont encore à se demander ce qu’il leur arrive
L’humain poussé par la nécessité a toujours jeté ses dernières forces en quête d’une survie en toutes circonstances, usé de son intelligence soudain aux aguets pour se tirer du pire, forcé par un instinct de conservation dans la nécessité de manger, d’avoir chaud l’hiver et d’élever ses enfants dans la décence d’un inconfort accepté à défaut, en attendant le vrai bien-être.
Il ne comprend pas qu’au-dessus de lui, tout se passe comme avant, que les armoires sont pleines, que l’éclairage est partout dans une chaleur ambiante et que sortent des beaux quartiers des gens insouciants et en bonne santé. De loin, il entend les rires de leurs enfants et ça lui fait mal pour les siens ! il n’éprouve pas de jalousie, mais de l’indignation !
Ce qu’il a retenu des gazettes et des beaux discours, c’est la distorsion entre l’offre et la demande à partir du moment où ceux qui détiennent l’offre la conservent en espérant que cette raréfaction qui colle aux guerres et aux calamités naturelles, leur fera de beaux profits supplémentaires.
C’est alors que cette chose informe, vague, cependant bien présente, s’offre entièrement à lui, en pleine lumière, par terre au milieu de la rue !... C’est une loque rouge, pas très propre, tâchée d’huile et peut-être d’un sang qui se confond avec la couleur.
L’Homme de 2022 n’a pas vu les Temps modernes de Charlie Chaplin. Il ne sait rien des luttes antérieures pour le pain, pour le chardon, pour une vie décente produit de son labeur.
Il est seul dans la rue, ce chiffon rouge à la main. Il a la rage au cœur, toute l’injustice d’un monde qui l’exploite et l’ignore à la fois le prend aux tripes. Il avance dans la rue, par instinct, par besoin d’aller jusqu’au bout comme un animal blessé. Que peut-il faire d’autre ? Il ne veut pas voir ses enfants mourir de faim. Il faut qu’il fasse quelque chose.
Voilà que soudain, d’autres Hommes se joignent à lui, eux aussi tenant un chiffon rouge, pas propre et souillé de sang.
Les beaux quartiers paniquent. Un rassemblement des polices se fait à la hâte. Comme les chiffons rouges sont partout, l’Ordre ne sait pas par quel meurtre de pauvre commencer. Il fait tirer au hasard. Des Hommes tombent, mais le flot ne tarit pas, d’autres prennent sa place. Les rangs de la police se clairsement. Eux aussi se reconnaissent dans la foule qui s’avance… Ils passent de l’autre côté où ont toujours vécu leur famille.
C’est le commencement d’un ordre qui se fonde, sur un autre qui s’effondre.

20 novembre 2022

Ça chavire à Bruxelles !

Que se passe-t-il à la Commission de l’UE ?
D’habitude Ursula von der Leyen, la créature d’Angela Merken, entend bien passer un hiver de plus au chaud, comme si l’UE courbait l’échine en attendant que ça se tasse pour reprendre aux premiers bourgeons la suite du feuilleton maestrichtien : rigueur et pauvreté, les deux mamelles de son néolibéralisme.
N’avait-elle pas fait sienne « un bon mot » du Président Queuille (1884-1970) que j’adore particulièrement « Il n’est aucun problème, si complexe soit-il, qu’une absence de décision ne puisse résoudre. » ?
Eh bien non ! Je me trompais lourdement.
Une traduction du journal de gauche espagnol ElDiario.es retranscrit des propos récents d’Ursula à peine croyables « En ce moment, il n’est pas juste de réaliser des bénéfices extraordinaires grâce à la guerre et sur le dos des consommateurs. En ce moment les bénéfices doivent être partagés et redirigés vers ceux qui en ont le plus besoin », ajoutant pour la dialectique « …de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ».
Connaissant les artifices de la Commission, la colle de contact Charles-Pattex Michel, l’homme de main d’Emmanuel Macron, je pensais que la cheffe avait pété un plomb.
Il paraît que non !... C’est le branle-bas de combat tout le monde sur le pont. Ça se remue dans les bureaux : intervention sur les prix du gaz, réforme du marché de l’énergie, émission de dette commune, taxation des grandes entreprises… On en reste scié, comme si Lénine revenait en wagon plombé depuis le Kremlin pour effacer la mauvaise impression de son lointain successeur.
Attention le terrain est miné, Henri Queuille n’est pas loin.
Les pays vertueux, Hollande, Danemark, Suède rassemblent à la hâte les fagots du contre-feu.
Tout n’est pas joué.
Mais quand même, aurait-on lu le dernier Piketty à la commission « Comme au siècle dernier, des décisions novatrices en matière de dette publique seraient nécessaires »

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Madame von der Leyen se souvient aussi de l’affaire des vaccins et son idée de passer une commande globale pour les 27, ce qui lui avait valu quelques propos jaloux de Charles-Pattex Michel, ce qui est le signe qu’elle était dans la bonne direction.
Enfin, aurait-elle le feu vert des États dépensiers : la France, la Belgique, l’Italie, la Grèce, l’Espagne soit le gros des pays latins ?
Toujours est-il que ces mesures si elles sont prises écornent de manière sensible les accords de Maastricht au point qu’on se demande comment les libéraux pur sucre vont réparer après la tempête la machine à appauvrir les peuples et enrichir leurs mentors ?
C’était jusqu’à présent la feuille de route de l’Europe qui la faisait si fortement détesté par la gauche et adulé par la droite.
La pandémie, la stagflation, la guerre à notre porte, nos ploiements d’échine devant notre « grand frère américain », la nécessité faisant loi, viendrait-on à bout des grands buts incontournables du libéralisme européen ?
Avec cette Europe à l’étiquette « made in Germany » on ne sait pas !
Peut-être bien que « trop c’est trop » et que Madame von der Leyen ait pris subitement conscience que ce sera du temps de sa Commission qu’on se souviendra du clash final de l’Europe des 27 ? Elle n’aurait pas le « je-m’en-fichisme » d’un Barroso, l’ivrognerie primesautière d’une Jean-Claude Juncker, mais serait une « conscience » parmi les gens qui se gavent dans le maquis des bureaux de Bruxelles ?
Peut-être aussi est-elle terrifiée comme nous tous à la lecture des journaux relatant les exploits hors normes d’Elon Musk, le patron de Tesla, SpaceX et Twitter. Un parmi ces milliardaires tout-puissants à la tête des mastodontes de la Silicon Valley que Joe Biden lui-même estime trop riches, d’accord avec les nombreux responsables politiques américains ?
C’est qu’à force d’exagérations ces personnages seraient capables par maladresse de renverser le système, comme parfois des cochons trop pressés se ruent sur leur auge et la culbutant éparpillent ses succulences au point qu’en dessous et en parallèle de l’élevage porcin de la middle class, le peuple puisse aussi en profiter ?
Toujours est-il qu’Elon possède et contrôle plus de 3000 satellites, bien plus que n’importe quel Etat et que ce soit l’élément de trop de son orgueil démesuré ?
En résumé, le comportement de la Commission et celui des 27 sont à surveiller de près.

19 novembre 2022

La note est salée !...

On ne peut plus prédire que nous allons vers des désastres. Nous sommes en plein dedans !
L’autre soir, le discours d’un boulanger était pathétique. Il n’a plus qu’à fermer sa boutique, licencier son personnel et à défaut de payer ses dettes, dormir sous les ponts et penser au suicide !
Jadis, dans la catégorie « Classe moyenne » inférieure, cet artisan pouvait nourrir des ambitions légitimes de prospérité économique. Aujourd’hui, comme cet autre artisan friturier qui travaille seul 80 heures par semaine, pour un déficit de mille euros tous les mois et qu’il ne peut combler qu’en puisant dans ses économies, c’est tout un pan important de la société qui sombre emportant avec lui l’ascenseur social déjà mal en point, avec la base fondatrice de ce que fut l’économie libérale et les songes creux de la mondialisation.
Dans l’état actuel des choses, les adorateurs d’Adam Smith et du « help your self » sont hors des clous. On n’est plus dans un mode libéral, mais dans un brouet financier capitaliste.
On peut garder un silence respectueux à la pensée de toutes celles et ceux, travailleurs, chômeurs, invalides, pensionnés, ouvriers et employés – la grosse majorité des citoyens de ce pays – qui vivent depuis longtemps, ce que l’artisan boulanger exprimait devant les médias, une forme de désespoir permanent qu’aucune perspective ne pourra changer.
Et encore, on ne parle ici que du marasme de l’économie, on ne parle pas du désastre écologique, directe conséquence du consumérisme et de cette fuite en avant obstinée et imbécile qu’est le toujours plus à produire, clé de voûte du libéralisme et responsable en premier des désastres de l’environnement.
Nous sommes dans une impasse devant un mur que nous voyons tous, sauf nos dirigeants qui prétendent qu’il n’existe pas, que les difficultés actuelles sont passagères et qu’un jour tout redeviendra comme avant !
Ce marasme général veut dire quoi ?
Une seule chose, il indique très clairement les responsabilités de nos actuels dirigeants dont la mission était de prévoir la suite logique du système économique libéral…
Ils ne sont pas du tout conscients d’être les seuls responsables du drame, eux les acteurs, nous les figurants. Ils pouvaient le prévenir au lieu de faire pression et d’accroître la pauvreté des classes populaires. Leur seule prétention en pleine crise à instaurer un ordre mondial qu’ils appellent depuis 1998 le néolibéralisme, montre à quel degré d’entêtement peut conduire la bêtise !
Quant à la guerre en Ukraine, n’est-elle pas la conséquence des luttes d’hégémonie et de prépondérances inhérentes à l’économie des Etats ?
Qu’ont fait nos dirigeants depuis tant d’années qu’ils se passent le relais du pouvoir sans tenir compte de notre avis ?

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Ils ont façonné une Europe à leur image. Une Europe des boutiques et des boutiquiers. Et même celle-là ils l’ont ratée, puisque la classe moyenne inférieure s’effondre, avec toutes les conséquences que cela implique. Tout en défendant farouchement le principe de la libre concurrence que les milliardaires foulent allègrement du pied devant tout le monde, sans que cela inquiète vraiment, ils soutiennent l’insoutenable sans aucune conscience des pleurs et des cris venant d’en bas et qu’ils n’entendent pas ! Ils musellent les travailleurs dans leurs revendications salariales et poursuivent avec la plus grande fermeté une politique d’agression de la sécurité sociale dispensatrice de l’ultime viatique des pauvres.
C’est même à se demander s’ils croient à ce qu’ils nous disent, ce qui serait le comble ! On vivrait alors sous la coupe d’idiots têtus !
Hé oui ! la guerre en Ukraine a bon dos. Elle sert de poubelle à tout ce qui devrait les accabler devant le tribunal du peuple.
Disposant d’un culot ou d’une inconscience à toute épreuve, ils sont encore au pouvoir à nous donner des ordres et à faire semblant de relever les erreurs du passé commises par leurs prédécesseurs, comme si ce n’était pas les mêmes, avec cet air de famille qu’ils ont acquis en cinquante ans de prêches et de funestes décisions.
En plus de cela, ils nous accablent de ce qu’ils ont raté ! On touche le fond, parce que nous rechignons à travailler. Nous ne sommes bons qu’à critiquer leur œuvre « admirable » et à nous enfoncer dans les délices du chômage de longue durée !
Ce discours, que de fois nous l’avons entendu de la bouche même du président du MR !
Le déni suprême est là tout entier. « Nous ne les avons pas suivis dans leur vision d’un futur libéral radieux, ce qui a conduit au désordre absolu actuel ! Nous avons échoué… »
Leur mot d’ordre « relevez la tête, travaillez sans limite et nous nous en sortirons » est ce qu’il y a de mieux dans la mise en boîte de tout un peuple par une pseudo élite.
Non, mille fois non, c’est loupé de leur faute.
La seule erreur que le peuple ait faite, c’est de croire à leurs bobards ! Et pire… d’y croire encore.

18 novembre 2022

Maginot ou Siegfried ?

Peu à peu des transformations majeures de l’Europe exposent aux foules un aspect inattendu des conséquences de la guerre en Ukraine, entre autres, un réarmement massif de l’Allemagne !
Plus de 75 ans après la fin du nazisme, cette remilitarisation entraînera des conséquences pour les 27 pays de l’UE.
Dominant déjà économiquement l’ensemble des industries européennes, l’Allemagne est en passe de faire la pluie et le beau temps en Europe, aujourd’hui par sa puissance industrielle, demain par la puissance de ses canons !
Poutine s’est fichu un doigt dans l’œil sur tous les tableaux en Ukraine. Son corps expéditionnaire, l’élite de son armée, est en passe de s’effondrer devant le patriotisme inattendu des Ukrainiens La puissance de feu américaine y est pour beaucoup. Indépendamment de la politique, l’occasion était trop belle à Jo Biden de se défaire de ses armes d’hier, pour laisser à ses entrepôts la place des armes de demain.
Indirectement, par ses maladresses Poutine restera surtout dans l’Histoire contemporaine, l’homme qui aura permis le réarmement de l’Allemagne. C’est un comble, pour quelqu’un qui prétextait extirper le nazisme à Kiev !
Le tableau ne serait pas complet si, pour le malheur de la Russie, son chef n’avait pas ainsi placé l’Allemagne exactement dans le cadre d’une Europe allemande, idéal que s’était fixé Adolf Hitler dans « Mein Kampf » !
Bien sûr l’Allemagne n’est plus ce bloc de 80 millions de fanatiques autour de la personne du chancelier. Quel est l’État qui ne profiterait pas de l’aubaine d’une situation prépondérante dans les transformations actuelles du rapport de force d’une Europe en pleine crise ?
Le chambardement majeur qui s’opère sous nos yeux remet dans l’actualité « la question allemande » comme en 1938 !
L’absurde Guerre froide longue d’une quarantaine d’années entre les Alliés et l’URSS eut quand même un côté positif : une Allemagne de l’Est (RDA) détachée de la souche mère germanique, ce qui permit à une nouvelle génération d’Allemands d’abominer la guerre et le nazisme.
L’OTAN qui fit les heures chaudes de tension entre le communiste et le capitalisme n’avait pas un mauvais jugement de la situation tendue de l’époque par la voix de son tout premier secrétaire Lord Ismay « L’OTAN sert à garder les États-Unis dedans, les Soviétiques dehors et les Allemands sous contrôle ».
La chute du Mur en 1989 et la réunification allaient rebattre les cartes que l’on crut heureusement tenue fermement par une Europe qu’avaient voulues le Général De Gaulle et Konrad Adenauer.
En 2022, l’Europe par la Commission et sa cheffe Ursula von der Leyen est sous tutelle allemande. Tous les postes stratégiques sont soit dirigés, soit accompagnés d’un haut fonctionnaire allemand.
Le « garant » latin mit par le président Macron à la présidence, le pâlot Charles Michel, est un arriviste comme on n’en fait plus qui n’a pas la stature pour résister à la puissance allemande.
Ainsi, s’est établie par la force des choses une hégémonie à peine cachée d’au-delà du Rhin.
Le « couple » franco-allemand célébré aux trompettes françaises, jusqu’aux jours de guerre de février en Ukraine, n’a jamais été qu’une aimable plaisanterie pour le partenaire des Français. Mine de rien, Angela Merkel a mis en boîte François Hollande et Emmanuel Macron, jusqu’à leur faire fermer la centrale de Fessenheim trop proche de la frontière.

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L’abandon de tous les programmes communs de défense entre l’Allemagne et la France au profit des armes américaines, chars, avions, drones, fusées, est un fameux coup de semonce à la Bismarck. Le seul allié « sûr » de l’Allemagne et des autres pays plus à l’Est, reste les États-Unis d’Amérique.
Le président Macron, comme ses prédécesseurs se sont plantés dans leur conviction d’égaler l’Allemagne en tous les domaines, alors qu’ils sont perdants partout : déficit commercial, dette souveraine, etc. Le couple n’a jamais été assorti. Gretchen avait une dot confortable et les moyens de la faire fructifier. Le bellâtre vantard et narcissique n’avait que son bagout de VRP !
Le rêve français d’une entente européenne pour une armée capable de défendre son sol de manière autonome, c’est fini !
Comme l’a écrit Pierre Lellouche dans le Marianne 1339 « l’UE apparaît la chose « made in Berlin ». À cela on y ajoute une grosse affinité élective de l’Amérique qui s’est assurée la clientèle d’une majorité significative des 27, dont la Belgique. On a une idée de ce que sera l’Europe après la guerre en Ukraine : une succursale définitive des USA, dont la maison mère est à Washington.
C’est-à-dire une Europe croupion sans autre avenir que le capitalisme pur et dur de Wall Street, l’opposé de ce qu’en espérait Robert Schumann et Jacques Delors.

16 novembre 2022

De l’impuissance des foules.

Nous sommes dans une telle profusion d’événements contradictoires qu’il est impossible d’imaginer ce que l’avenir nous réserve.
La stagflation, la guerre, le réchauffement, le terrorisme, la démographie, de ces sujets majeurs sur lesquels personne n’a de réponse, aucun n’est prioritaire puisqu’ils le sont tous !
Les gens se cramponnent au pas grand-chose de peur de le perdre. Ce qui compte pour eux, relève de l’immédiat et de ce qui va leur arriver demain. L’hiver sera-t-il rude ? Comment se chauffer ? Se nourrir ? Comment le gouvernement et le patronat vont-ils s’y prendre pour nous dépouiller crescendo d’une année sur l’autre, sans nous faire trop crier ?
On ne peut pas donner tort aux gens. Ils n’ignorent pas le peu de poids qu’ils ont de peser sur le cours des choses. Ils sont sous tranquillisants qu’on leur administre à leur insu ou qu’ils s’administrent, afin d’oublier les horreurs du quotidien.
Ils n’en sont pas au règlement de compte, à s’accuser des pires malheurs, comme le suggère le clan libéral (la faute aux chômeurs). Peut-être n’en sera-t-il pas question. Verront-ils clair juste à temps ! Est-ce que c’est raisonnable de chercher les responsables autour de soi, quand on est au fond du trou ? Ne convient-il pas d’essayer d’en sortir avant tout, puis de chercher les vrais responsables ?
Bien sûr, les grands thèmes de préoccupations persistent.
La connivence entre les acteurs clés de la démocratie et les détenteurs du pouvoir économique est évidente. S’il appert que la démocratie soit confisquée par les inusables responsables aux affaires, sans qu’on observe le moindre changement entre les législatures, par quels moyens changer les choses ?
La désignation des personnages qui font que tout reste pareil, a lieu tous les cinq ans. A condition de respecter les traités commerciaux, le néolibéralisme, l’Union Européenne, dans des attributions que les chefs d’État lui assignent, on peut modifier le reste, c’est-à-dire rien !
L’écroulement d’un monde usé par les sapes de plus en plus profondes des industries extractives, la montée des gaz issus des activités « nécessaires » aux besoins alimentaires et de progrès, l’écologie n’y trouve pas matière à réjouissance. Les rendez-vous des Grands sur le thème sont des mascarades qui passent après « les nécessités ». Elles sont avant tout spéculatives puisque le grand paradoxe de ce système est de survivre à tout par l’accroissement de ses ventes, donc de ses produits de toute sorte, de l’utile à l’inutile…

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Le monde est entre les mains du libéralisme productiviste. Même Xi Jinping est d’accord. Quant à l’autocrate Poutine, il rejoint l’Amérique de Jo Biden dans sa course pour tout ce qui accroît le capital.
Qu’il s’agisse d’entente entre holdings, de rareté du produit ou de la dépréciation de la monnaie, qu’est-ce les gens peuvent faire contre la montée des prix ? La spéculation est un outil essentiel du libéralisme dans sa vocation d’enrichir ses élites. Et à ce compte-là, du plus petit producteur au plus grand, quand les coûts pour une production normale de légumes ou de machines-outils augmentent de façon déraisonnable, ceux qui en sont victimes poussent l’étiquette pour survivre. Quant aux chançards qui ne sont affectés en rien par l’inflation, ils voient la brèche, s’y précipitent et profitent de l’aubaine. La démocratie molle et consentante pourvoit les gens d’explications fausses. C’est tout.
Enfin, le fléau de la guerre, là encore, qu’y peuvent les gens ? Quels sont les moyens dont ils disposent pour signifier au pouvoir qu’il s’y entend comme pas un pour trouver des accords commerciaux honorables pour les deux parties, mais que pour la guerre, on attend parfois des années pour une solution. Il y a mille et une magouilles possibles et d’arrangements boiteux d’un pays à l’autre, afin de promouvoir la paix, vaille que vaille !
Le peuple, là encore est sans voix ! On n’a jamais vu les autorités agir par référendum pour se croire autorisé par le peuple à faire la guerre.
Poutine, c’est lui qui le dit, fait la guerre pour la sécurité de son peuple. Il ne s’est pas inquiété de savoir si celui-ci se croit menacé. Il y a dans cet effacement du plus grand nombre pour ce genre d’action, un souverain mépris des masses. C’est d’autant effrayant que ce sont les citoyens lambdas qui vont au casse-pipe !
Le camp d’en face ne vaut pas mieux.
Il a beau jeu de rameuter autour de son pouvoir les gens qui subissent le choc des armes adverses en premier lieu. Il n’est demandé à personne un avis sur la riposte et aussi de quelle manière les agressés pourront, s’en sortir, par la résistance ou la négociation ?
Les spectateurs que sont les États non concernés par la guerre, prennent souvent parti pour l’un ou l’autre camp, par intérêt financier, rarement par sympathie idéologique.
Consultent-ils les gens sur la conduite à tenir ? Quel camp doivent-ils soutenir ?
Cette nullité absolue des peuples qu’ils soient en démocratie ou en dictature est une sorte d’aveu des puissants de leur mépris de ceux dont ils ont la responsabilité.
Alors, que font les gens ? Ils gobent ce qu’on leur dit, souvent en n’en croyant pas un mot.
Ils attendent le beau temps en guettant le ciel qui les pourvoirait d’une éclaircie.

14 novembre 2022

Les sondages PIÈGES à CONS

Tous les sondages ne sont pas bons à consommer sans modération.
Celui-ci s’est fait sur un sujet délicat «Démocratie ou Dictature ? ». Le libellé n’est certainement pas celui-là. Il doit être plus nuancé, du genre « Seriez-vous prêt à quitter la démocratie pour un autre Régime ? » ou quelque chose d’approchant.
Selon le sondeur, un Belge sur cinq est ouvert à une dictature ou un parti unique.
Il y a fort à parier qu’il doit y avoir bien plus de gens à vouloir se défaire d’un système qui n’est pas encore une dictature, mais qui n’est plus quand même une démocratie.
Car, enfin, est-ce sérieux d’appeler encore ce Régime, une démocratie ? Ne devrait-il pas y avoir plus qu’une consultation populaire tous les cinq ans ? Les citoyens ne devraient-ils pas être représentés à la Chambre et au Sénat par autre chose que des professions libérales mordant à plein dans le gras des indemnités et des prébendes ?
Plus sérieux aurait-été de poser la question sur le Régime actuel en demandant de répondre à une question « Sommes-nous en Démocratie ou dans une oligarchie convenue entre les partis ? » D’évidence, une majorité des sondés se serait dégagée, pour la seconde option.
Ce sondage a été commandé par la Libre Belgique.
Est-ce une référence ? Depuis longtemps ce journal est avec le Soir et La Dernière Heure, une des gazettes au service de l’État bourgeois.
Le sondeur n’est pas vraiment un professionnel. Emmanuel Vanbrussel, à qui nous devons celui d’aujourd’hui, est rédacteur senior chez Business AM, un journal pas particulièrement de gauche. Il commente surtout les résultats boursiers et conseille les investisseurs.
Les commentaires qui accompagnent les résultats sont édifiants.
« Les superpuissances comme la Russie et la Chine sont dirigées d'une main de fer, ce qui leur permet de prendre des décisions à la vitesse de l'éclair. Cela met à l'épreuve les démocraties occidentales et leur système politique pluraliste. »
Suivent les choix des sondés, avec les commentaires du regrattier Vanbrussel qui eussent hérissé les poils de barbe de Gérôme Fourquet, directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) depuis 2011.
« 4 % des personnes interrogées rêvent d’un dictateur comme leader politique – 16 % préféreraient que notre pays soit dirigé par un seul parti, comme en Chine. Cela signifie qu’environ 80 % de la population se sent encore chez elle dans une démocratie, mais que 20 % des Belges seraient prêts à échanger ce système politique. »
On voit la manœuvre, la bande de Chinois d’extrême gauche réfugiée dans un parti qui n’entend pas raison et tire dans le dos de la démocratie, de la Belgique et de l’Europe, n’est que de 20 %. À la première alerte, ces 20 % auront la priorité de finir au trou !
Par ailleurs, un groupe presque aussi important, 18,9 %, pense que la Belgique est déjà une dictature ou qu’elle s’oriente dans cette direction. On ne sait pas si les 18,9 % font partie des 20 % ou si c’est un nouvel abcès que La Libre débusque.

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Peut-être que plus tard, on découvrira que ces derniers sondés n’étaient pas si éloignés de la vérité que le sondeur veut bien dire et que les mécontents étaient au moment du sondage quasiment 40 % !
Question modification de l’ADN, le sondage a laissé de côté un tout autre comportement que les 18,9 % qui pense qu’on est déjà en dictature. « Le Vlaams Belang se bat avec la N-VA pour le leadership du marché politique en Flandre. Cela semble également se refléter dans l’enquête de La Libre, qui montre qu’un pourcentage nettement plus élevé de Wallons (68 %) et de Bruxellois (72 %) identifient l’extrême droite comme un danger, par rapport à la proportion de Flamands (45 %). »
Comme quoi tout serait dans l’appréciation du verre à moitié plein ou à moitié vide.
Il n’y a pas à barguigner. Si le Vlaams et la N-VA emporte les élections en 2024 en Flandre, inutile de compter les voix de gauche ou les voix de droite.
Ce sera sans importance.
Il ne restera plus à la bourgeoisie libérale qu’à négocier un nouveau pacte de gouvernement qui ne ressemblera plus à la Vivaldi, mais plutôt à l’Anschluss, quand les nouveaux adolphins lèveront les barrières linguistiques et que le français sera interdit sur le territoire de Bouillon à Knokke-le-Zoute.
Que les partis francophones se rassurent. Dans sa grande mansuétude les vainqueurs ménageront des emplois et des responsabilités dans la nouvelle démocratie, pour les « grands serviteurs » de l’Ancien Régime. Les riches continueront d’être riches et les pauvres d’être pauvres !
Il faut bien que le mouvement flamand s’appuie sur du concret et qu’y a-t-il de plus concret que la bourgeoisie éternelle, déclinée en flamand ou en volapuk ?

13 novembre 2022

Ceux qui organisent l’inflation.

Depuis vingt ans, une transformation profonde de la définition de la propriété agite le mouvement libéral. Une « contre-révolution conservatrice » se développe sous nos yeux qui voit la part des actionnaires croître au détriment des salaires et des investissements.
Ce mouvement est européen. La droite progresse partout. L’afflux des « réfugiés » africains est pour beaucoup dans le choix des électeurs qui voient dans la droite et l’extrême droite un rempart pour contrer une gauche qu’elle appelle islamo-gauchiste, favorable à la dissolution de la culture européenne dans le salmigondis d’une pseudo culture. Le choix des électeurs profite à la bourgeoisie parasite et actionnaire par vocation.
La Bourse garantit aux actionnaires la « liquidité » de leurs actions, c’est-à-dire la possibilité de se défaire à volonté de cette fraction de leur propriété qui a pris la forme de parts d’entreprises. Les marchés boursiers sont passés en quelques années du statut de marchés où se négocient des titres à celui de marchés où des entreprises entières sont négociées, échangées, agglomérées ou démantelées.
Avec le Change des monnaies, ces parasites jouent sur le cours, la Bourse est l’instrument idéal pour sucrer son biscuit en tablant sur la jobardise de la multitude et la dévotion sans égale des partis libéraux.
Les mégafusions des marchés boursiers permettent de rendre aux actionnaires plus qu’ils ne prêtent. Ici, on parle de gros coups et non pas du portefeuille du boursicoteur qui se fait avoir sur les conseils « avisés » d’un agent de change, avec deux ou trois actions par-ci, par-là, qui finissent par ne plus valoir que le poids du papier.
La propriété des titres est devenue « liquide ». Pour que la combine rapporte, il faut que les moyens de production et les salariés aient la même « liquidité », avec la possibilité d’être jetés au rebut, d’être « liquidés » au sens propre du terme. Le cantique des cantiques libéral est chanté aux grands messes de la Bourse au nom de l’« exigences des marchés » !
C’est ainsi qu’à l’étage en-dessous les détenteurs des liquidités (les directions des groupes décideront de la restructuration ou de la fermeture de dizaines d’établissements industriels et, à travers eux, du licenciement de centaines de milliers de travailleurs. Le but ? Créer de la « valeur pour l’actionnaire », à tout le moins le protéger du krach toujours possible.

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Simultanément, le capital financier multiplie les pressions pour faire main basse sur les formes socialisées que l’entreprise doit à son personnel, comme la transformation des régimes de retraite par répartition en fonds de pension et les incitations fiscales à développer des formules individuelles d’épargne salariale. Les assurances privées cherchent à s’approprier la part de la richesse sociale, produit du travail, plus ou moins redistribuée sous forme de fonds publics ou sociaux.
L’Accord général sur le commerce des services (AGCS) vise, sous couvert de liberté, à transformer des services publics en marchés. Ceux-ci ne deviendraient accessibles qu’à ceux qui en ont les moyens monétaires, comme c’est le cas aux Etats-Unis.
La dernière offensive est celle de l’appropriation privée des connaissances scientifiques. Patrimoine commun de l’humanité, les mécanismes de production et de reproduction biologique et la biodiversité sont particulièrement convoité depuis le Covid-19 . Le capital s’accapare peu à peu de l’ensemble des conditions tant matérielles qu’intellectuelles des productions, œuvre du travail historique, social, de l’humanité.
Cette volonté d’appropriation privée vient de la place prise par la science et la technologie dans la concurrence, et de la quête permanente par le capital de nouveaux champs de valorisation, afin de repousser le moment où ses crises éclatent. Mais elle correspond aussi à l’une des tendances les plus profondes du capitalisme, qui le distingue des autres formes d’organisation sociale : le mouvement qui le pousse vers une appropriation « totale » de l’ensemble des conditions de l’activité sociale.
Ainsi les grands groupes pharmaceutiques occidentaux ont-ils cherché, au nom de la « protection de la propriété industrielle », à imposer aux pays pauvres des prix exorbitants de médicaments, y compris ceux qui sont destinés à la lutte contre le sida. Et si, finalement, ils ont dû y renoncer — au moins momentanément — en raison de la détermination de certains Etats (Afrique du Sud, Brésil, Inde) à mettre sur le marché des copies génériques de ces médicaments, la « protection industrielle » et le régime des brevets n’ont pas été mis en cause, pas plus que leur extension au vivant.
En fait, chaque fois qu’un groupe pharmaceutique appose son brevet sur un médicament, il s’approprie des connaissances scientifiques produites socialement et financées publiquement. Car le produit breveté est toujours une longue accumulation générale de savoirs et le résultat de travaux de chercheurs qui souvent travaillent dans plusieurs pays. Le brevet organise et défend juridiquement ce processus d’expropriation des chercheurs et des pays qui les financent. Il permet aux groupes de transformer le savoir social
en mécanisme d’extraction de flux de rentes et en instrument de domination sociale et politique.

11 novembre 2022

Les masques tombent.

Cette action modeste d’une grève d’un jour a quand même permis de voir un peu plus clair dans le jeu du gouvernement et de se demander ce que le PS fiche avec les libéraux dans la Vivaldi.
Le vice-premier ministre, Pierre-Yves Dermagne (PS), signera-t-il les arrêtés royaux de blocage des salaires ? S’il le fait, quelques milliers d’électeurs du PS passeront en plus au PTB en 2024. S’il ne le fait pas, le gouvernement saute au mauvais moment, en pleine crise !
On aura remarqué, la grande gueule du MR, dont la réputation n’est plus à faire, est assez taiseuse ces temps-ci. C’est toute la droite qui attend, tout en ne restant pas inactive dans ses journaux et revues à sa solde.. Deborsu et Vrebos sont priés par la direction de RTL de ne pas interviewer dimanche prochain un loustic de la bourgeoisie militante. Les fusils sont en faisceaux.
Il s’agit, une fois encore, de réformer le système actuel de négociations salariales. La loi sur les normes salariales est la clé de voûte. Suite à l’indexation automatique, les salaires augmenteront plus vite en Belgique que dans les pays voisins, ce qui fait qu’on est coincé jusqu’en 2025. Cette indexation est trompeuse. Cela ne signifie nullement que les salaires belges seront supérieurs aux autres, pour autant.
Comme toujours les Flamands ne comprennent pas les enjeux. Le mouvement de grève est incompréhensible pour eux. Ils font Tante Philomène reine du bon sens. Toutous en laisse, ils suivent leur maître qui leur dit de dire que ce n’est pas le moment de faire les difficiles.
Matthias Diependaele (N-VA) a trouvé les coupables : « Faire grève dans une période économiquement très difficile est totalement irresponsable. Alors que nous devrions travailler ensemble, les syndicats jouent avec notre prospérité future et nuisent à la compétitivité de nos entreprises. »
L’opposition flamande est étonnante, c’est le meilleur soutien du gouvernement !
Les libéraux flamands de l’Open Vld, Egbert Lachaert président, surenchérissent histoire de se faire bien voir des badauds de Gand et de Bruges « Les syndicats se trompent d’ennemis aujourd’hui. Les prix de l’énergie ont explosé à cause de la guerre en Ukraine. Le gouvernement et nos entreprises se battent à égalité contre cela. Nous sommes tous dans la misère. Entrer en guerre les uns contre les autres ne nous apportera pas de solutions. Il y a quelqu’un au Kremlin qui rit quand il voit ça. »
C’est gros quand même. Osez dire que nous sommes tous dans la même misère, c’est gonflé. L’Open Vld explique que toute la crise économique est de la faute de la guerre en Ukraine. Cela relève d’un simplisme qui devrait quand même réveiller l’intelligence flamande.

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Le vieux rêve des libéraux, négocier les salaires au niveau de chaque entreprise, refait surface. Voilà cinquante ans qu’on n’en veut plus. Comment peut-on négocier dans une petite entreprise quand on en est à tutoyer le patron ? la suite est délectable, dans les six mois suivant, plus aucune norme ne sera possible. Seuls les travailleurs des grosses entreprises auront des salaires décents. La masse des bas salaires sera un argument pour freiner l’appétit des autres. « Si tu n’es pas content de ton salaire va donc travailler chez Trouduc, tu pourras tout de suite le voir, il est dans le bureau juste à côté de l’atelier. Pour le moment, il est en redressement judiciaire. Il a juste besoin d’un tourneur, pour finir les commandes. »
L’avenir n’est pas rose. On dirait que les libéraux n’ont pas pris conscience que le malheur qui s’abat sur la population est entièrement de leur faute. Ce n’est quand même pas le travail qui conduit à l’impasse, mais la spéculation. Accabler celui qui se débat en travaillant pour vivre dans cette pétaudière des prix de l’alimentation et de l’énergie est d’un cynisme accompli. Tout le monde sait que ceux qui réclament de la modération dans les revendications ne nourrissent pas leur famille avec 1600 euros par mois. La frime des cols roulés et le panier de la ménagère que les Libéraux ont du mal à remplir à cause de la misère partagée est une injure à l’intelligence des foules. Ils prennent les gens pour des cons.
A l’heure où l’actionnariat n’a jamais si bien vécu, ce serait plutôt le moment de faire payer les riches, puisqu’ils font des homélies sur le partage des souffrances.
Le discours officiel si facilement controversé au titre de l’axiologie est encore celui le plus répandu et malheureusement le plus assimilé comme une vérité par l’irréductible centrisme de la société belge. Il y a dans ce renoncement de comprendre la situation et de prendre parti pour la vérité une étonnante aptitude du bœuf à regarder passer les trains en bordure de sa prairie, tandis qu’il broute l’herbe tendre sans discontinuer. Il ne sait pas qu’au bout de l’herbe tendre, il n’y a plus que les chardons et les ronces. Mais il broute d’un coup de mâchoire à l’autre, insouciant. Jusqu’au jour où le fermier devant la disette et le foin qui n’est pas pour rien, se résoudra à conduire l’animal à l’abattoir. Il dira au maquignon voisin « Je n’avais plus les moyens de le nourrir, il risquait trop de maigrir. J’allais perdre au moins cent kilos de bidoche sur la bascule ».

10 novembre 2022

Pour une grève au finish !

Enfin les syndicats se bougent le cul et on est parti pour une grève générale ce mercredi.
À l’heure où se sont écrit ces lignes, il était impossible de dire si l’affaire fut un succès ou un échec.
Dans le fond, c’est sans importance. Le principal est acquis, le personnel gagé des syndicats est sorti des bureaux, déployé des drapeaux et fait sortir les affiliés des entreprises. Les autres, dans le temps on disait les jaunes, sortiront ou ne sortiront pas. Ainsi est faite la vie des gens de basses conditions, c’est même à ça qu’on les reconnaît, la misère ne prête pas à la solidarité, sinon le gouvernement serait par terre depuis longtemps et il n’y aurait plus de pauvres !
Les syndicats socialiste et chrétien entendent relayer les inquiétudes des travailleurs face à l’inflation galopante et la flambée des prix de l’énergie mais aussi face aux salaires qui restent bloqués au-delà de la simple indexation. On est tous bien d’accord.
Pour une fois, seul le syndicat chrétien est droit dans ses bottes. Son parti-gourou « les engagés » est désengagé de toute obligation avec le pouvoir ; ce n’est pas le cas du tuteur de la FGTB. Le PS s’est embringué dans un gouvernement anti-social et libéral pur sucre pour une fallacieuse conquête d’une pension honorable pour tous, qui ne se fera pas.
On voit d’ici le discours de Bodson tout en demi-teinte et rose sans épine. L’Extra-dry eût été de mise si le PS avait été comme les Engagés dans l’opposition.
Quant aux libéraux de la CGSLB, ce syndicat est trop amoureux des patrons et de leur monstrueux profit pour s’insurger contre le sort que le MR réserve aux quelques rares pauvres types qui y adhèrent.
Blocage des prix de l’énergie et augmentation des salaires ne sont en somme que modestes revendications, histoire d’entraîner une foule de gens ballottée dans l’inconscience d’une société qu’elle n’appréhende plus, tout assottée de plaisir à décérébrer un bœuf.
Du temps d’André Renard, pourtant lui aussi socialiste bon teint, on eût tout de suite mis le doigt sur la plaie « est-il admissible que l’inflation injecte des milliards de profits supplémentaires aux seuls actionnaires ? ». ce qui aurait été un motif suffisant pour entamer une grève générale non-stop illimitée !

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Les ouvriers de 1960 étaient-ils donc plus intelligents que ceux de 2022 ?
Le seul indice d’acquiescement tient dans la pression que les syndicats de l’époque exerçaient sur les leaders socialistes, déjà en train de mûrir une entente avec les libéraux sur le devenir de l’intangible système économique libéral.
Depuis la loi de 1996 sur la progression maximale que pourront afficher les salaires dans le secteur privé, les syndicats se font avoir à chaque coup dans les pourparlers avec les patrons. Cette fois-ci c’est jusqu’au trognon ! Personne n’imaginait que l’euro ne vaudrait plus rien pour un litre d’huile de tournesol ou une flambée de gaz afin de cuire ses pommes de terre.
En 2017, le gouvernement Michel a durci cette loi de ’96 pour l’adapter encore plus précisément aux salaires des pays frontaliers, France, Allemagne, Pays-Bas. L’homme de Macron savait bien que cela allait nous mener au blocage des salaires.
Sur le temps que le gouvernement libéral subventionnait les entreprises (8 milliards 2 en 2020, les salaires faisaient tintin .
Si l’Union Européenne est un machin que nous avons mis sur des roulettes, ce n’est pas pour qu’elle nous roule sur les pieds, ce qu’elle fait régulièrement avec les lascars libéraux qui glosent aux vitrines de cette association qui va finir, je le crains , en association de malfaiteurs.
Prendre des mesures nationales pour plafonner les prix, sans se préoccuper des radotages d’Ursula von der Leyen, c’était la seule chose qui reste à faire et qu’on ne fera pas. Le gouvernement d’Alexander De Croo est bien trop engoncé dans le pardessus libéral pour tenter quoi que ce soit dans le domaine de la défense citoyenne, contre la gloutonnerie des actionnaires.
« On ne parle plus ici seulement de pouvoir d’achat, mais bien de celui de vivre dignement », épilogue la FGTB.
C’est un peu tard de s’en apercevoir maintenant, mais c’est dit quand même.
Voilà plus d’un an qu’on sent poindre la crise économique avec son cortège d’injustices sociales. Une grève d’un jour, c’est comme au rugby, un essai des trente mètres est toujours hasardeux. Il n’est même pas sûr que les syndiqués aient pris la mesure des enjeux.
Une grève au finish aurait eu de la gueule. On aurait vu les libéraux frôler l’apoplexie de rage, les socialistes se lancer dans des appels à la reprise du travail, mais foutre de nom de dieu ! c’est le seul moyen des travailleurs de casser les pattes de la bourgeoisie triomphante et qui se moque des gens depuis que ceux-ci ont décroché au profit de la gaudriole, les méninges à sec et le cœur ailleurs.

9 novembre 2022

Wallon todi !

La grogne causée par l’inflation, l’insuffisance notoire du gouvernement d’Alexander De Croo incapable d’apporter des solutions nationales à la crise sévère de l’économie, la guerre en Ukraine qui ravive les sentiments nationalistes, tout enfin rejoint la conviction de Jules Gheude dans un article du Monde diplomatique, selon laquelle la N-VA et le Vlaams Belang seraient majoritaires à elles seules en Flandre au scrutin de 2024 !
Si la N-VA a moins de voix que le Vlaams Belang, elle se trouvera assise entre deux chaises. Poursuivre la tendance « je renonce au séparatisme en échange d’une plus grande participation dans la machine fédérale » ou faire corps avec le Vlaams, pour sceller la fin de la Belgique, deux possibilités s’offrent à elle.
Le nationalisme flamand, à la suite d’élections qui verraient le triomphe du Vlaams serait dans une forme ascendante. Il ne pardonnerait pas à la N-VA de renouer avec son expérience du gouvernement Charles Michel et de tourner le dos au séparatisme. Bart De Wever n’aurait pas d’autre alternative que de s’allier avec le Vlaams sous peine de quasi disparaître en 2029.
Il se pourrait donc que 2024 soit la dernière consultation de la Fédération de Belgique.
Il serait temps que la partie romane de ce pays se réveille et se rappelle ce qu’elle est.
Les monarchistes ralliés au fédéralisme pour sauver les meubles ont rendu jusque-là, un très mauvais service à la Wallonie en refusant toute réflexion sur la probabilité du séparatisme par une volonté unilatérale flamande. Parmi les personnalités à montrer du doigt dans cette obstination suicidaire, citons l’actuel premier ministre régional wallon, Elio Di Rupo.
Un peu d’Histoire. À l’abbé Chavée, aux écrivains Grandgagnage et Mockel reviennent la création du mot Wallonie qui désigne la partie romane de la Belgique.
L’historien Félix rousseau définit très bien la position géographique délicate de la Wallonie et en même temps met le doigt sur l’actualité politique :
« Depuis des siècles, la terre des Wallons est une terre romane et n'a cessé de l'être. Voilà le fait capital de l'histoire des Wallons qui explique leur façon de penser, de sentir, de croire. D'autre part, dans l'ensemble du monde roman, la terre des Wallons, coincée entre des territoires germaniques, occupe une position spéciale, une position d'avant-garde. En effet, une frontière de près de trois cents kilomètres sépare ces extremi Latini des Flamands au Nord, des Allemands à l'Est. »

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C’est au Flamand Gilson de remettre le feu au « bazar » conçu après Waterloo dans cette pétaudière de territoire à trois France, Pays-Bas, Allemagne, en fixant en Belgique la frontière linguistique, plus d’un siècle et demi après le show de Talleyrand ! Le transfert des Fourons à la province du Limbourg, en échange du retour de Mouscron à la Wallonie, est antérieur. C’est à partir de la trahison de quelques socialistes et libéraux francophones qu’avait été possible le troc, toujours nié par les socialistes.
Gilson chambarde le principe de citoyenneté, puisque l'individu ne décide pas de son appartenance à une communauté, mais c'est le domicile qui détermine la nationalité.
Cette hérésie du Droit échappa apparemment au « club » des députés et sénateurs de l’époque. Cette imposition d'identité est du pur autoritarisme. C’est à partir de ce manquement aux droits des gens que se sent le poids d’une majorité flamande dans toutes les décisions que prendront dorénavant les gouvernements fédéraux, plaçant la Wallonie dans une situation désavantageuse par rapport à la Flandre.
Assez paradoxalement, alors qu’elle en est victime aujourd’hui, la Wallonie a été la première à réclamer le fédéralisme, avec la Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre de Jules Destrée. La Première Guerre mondiale remet les compteurs à zéro.
La Seconde Guerre mondiale va diviser encore plus profondément le Nord et le Sud. Lors de l'attaque allemande en mai 1940, certains régiments flamands font défection. Les soldats flamands faits prisonniers le 28 mai 1940 sont libérés, les soldats wallons maintenus en captivité. L'attitude du roi enclenche la grave « Question royale ». Une Consultation populaire (sur le retour de Léopold III au pouvoir) durcit les oppositions. Au cours des événements de 1950 et 1960, la classe ouvrière wallonne, inquiète de la régression économique de la Wallonie, soucieuse de démocratie, intervient plus massivement.
À partir de 1970, Flandre et Wallonie (Bruxelles également), se créent par de nouvelles lois une large autonomie. C’est l’âge d’or du fédéralisme.
Il prendra fin par la croyance généralement répandue en Flandre que le Nord du pays remorque le Sud de plus en plus en déficit. Cette opinion est aussi largement répandue en Wallonie, si bien que c’est à cor et à cri qu’une majorité en Wallonie revendique son cocooning en cherchant à garder le plus longtemps possible les bras protecteurs de la Flandre.
La survie du fédéralisme est en jeu. Que pourrait-on encore ajouter aux lois existantes pour qu’il survive à l’obsession du séparatisme par une forte poussée du nationalisme en Flandre ?
Ignorer les éventualités d’une désunion avec les Flamands est une faute grave des partis francophones. Prévoir, c’est anticiper de ce qui pourrait se passer dès 2024.
Dans les années 1960, le général de Gaulle déclarait au professeur Robert Liénard : « J’ai la conviction que seule leur prise en charge par un pays comme la France peut assurer l’avenir à vos trois à quatre millions de Wallons ».
Prémonition ou galéjade ?

8 novembre 2022

Usus, fructus, abusus.

On peut s’inquiéter de l’appétit des mandarins de l’économie depuis qu’ils ont mis leurs collègues politiques dans leur poche. Vous ne verrez jamais Alexander De Croo prendre une participation dans une entreprise, au nom de l’État.
Quand même en aurait-il le désir, que le commissaire européen à la concurrence l’en dissuaderait.
Ce renoncement du collectif à s’immiscer dans les affaires privées fait les délices des libéraux qui placent au-dessus de tout, même de l’humain, le sacro-saint principe de la propriété privée. Si bien que celle-ci a un boulevard devant elle pour s’étendre au-delà du droit et du raisonnable. Si le pauvre Jean-Jacques Rousseau revenait en ce monde, lui qui trouvait que le premier qui clôture une terre en disant « c’est la mienne » était une sorte de criminel, serait bien marri de l’arrogance des magnats de l’économie.
Ainsi, le système aux abois des suites de ses inconséquences, de ses travers, de ses contradictions, qui traverse une crise de stagflation grave, poursuit le dessein inouï de mettre à bas l’État social et de le remplacer par une sorte de succursale en réserve humaine pour les besoins de ses activités.
Depuis la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 qui instaure un droit inviolable et sacré « dont nul ne peut être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique légalement constatée l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité », cette formulation modérée restait jusqu’à aujourd’hui une manière de faire savoir qu’il était naturel de faire valoir ses droit à la propriété de manière raisonnable. Il n’entrait nullement dans la pensée du législateur la manière dont s’entend aujourd’hui le droit de propriété. Il s’agissait avant tout de faire savoir aux puissants que tout citoyen est libre chez soi et même dans la petite entreprise dans laquelle vaquaient quelques compagnons-ouvriers. Il n’était pas prévu que le capitalisme allait faire de certains milliardaires des sortes de potentats régnant sur des centaines de milliers de personnes dont ils sont légitimement propriétaires du moins exercent-ils des droits de propriété sur l’humain qui va jusqu’à l’aliénation. Assez curieusement, ils rejoignent la noblesse de l’Ancien Régime qui avait le droit de propriété sur la terre et les sujets qui y étaient nés.
La propriété individuelle, aux dépens des différentes formes de la propriété publique et de la propriété sociale, repose sur plusieurs confusions grossières. D’abord sur la nature du bien possédé : la Commission européenne et les partis libéraux mettent sur le même plan les biens à usage personnel, dont les individus jouissent seuls ou avec leur famille, et les moyens nécessaires à la production (terre, immeubles, infrastructures productives, usines et magasins, etc.). La seconde confusion porte sur le contenu même du rapport de propriété : on met alors au même niveau la possession d’un bien qui, à un titre ou à un autre, découle du travail personnel de son propriétaire, et la possession d’un bien qui résulte de l’appropriation privative de tout ou partie d’un travail social.

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L’exemple des volets de la maison de campagne que peint chaque année Didier Reynders pour que Deborsu nous en fasse part sur RTL, est éclairant. Sont-ils la propriété privée de celui qui s’en prétend le propriétaire ? Achetés avec l’argent public de ses mandats politiques, ils ont été fabriqués par des artisans menuisiers hautement plus qualifiés que lui dans l’art de façonner le bois. Pour prix de leur travail, ils ont été rémunérés, non pas en fonction de leur talent, mais en fonction d’un usage et d’un barème accommodés pour les profits qu’en pourra tirer le propriétaire de la menuiserie. En droit commercial, les volets sont à Didier Reynders, en droit humain ils n’ont pas été payé en fonction de leur valeur réelle, par rapport aux indemnités que perçoit Reynders, pour prix de son modeste talent d’avocat.
Une formidable contradiction gît au cœur de cette appropriation privative du travail socialisé, et qui constitue la base même de la propriété capitaliste. Cette contradiction se reproduit massivement. Le capital socialise le process de travail, en organisant la coopération des travailleurs à vaste échelle, en divisant les tâches productives entre eux, en accroissant sans cesse la part de travail par mécanisation par rapport au travail humain (salaires, cotisations sociales...). Ainsi, toute marchandise — de la boîte de petits pois jusqu’à la raffinerie pilotée par ordinateur — est la matérialisation et l’addition d’innombrables actes productifs, répartis dans l’ensemble de l’espace mondial et du temps historique. C’est ce travail socialisé que le capital enferme dans le cadre de la propriété privée, de sorte que les résultats d’une immense accumulation d’opérations productives sont pourtant appropriés par quelques individus ou groupes sociaux limités.
L’un des buts et des résultats majeurs du processus de déréglementation et de privatisation des deux dernières décennies a été d’étendre considérablement la sphère de la propriété privée. Dans ce contexte, la question de la forme de la propriété des moyens de production, de communication et d’échange, curieusement devenue une question taboue pour les dirigeants syndicaux et politiques comme pour la majorité des intellectuels de gauche, ne l’est pas pour la bourgeoisie mondiale : pour celle-ci, la propriété a une importance stratégique dont elle ne fait pas mystère.

6 novembre 2022

Catatonie des élites !

La confusion dans les esprits sur la fatalité de vivre une économie de marché ne date pas d’hier. Les gens du dessus pratiquent la chose avec enthousiasme, les gens du dessous s’y résignent.
Une augmentation, aussi faible soit-elle, du niveau de vie était suffisante pour éteindre les critiques d’une population à qui jamais personne n’a demandé son avis sur l’établissement des marchés, les délocalisations et le démantèlement progressif des services publics. Bof !... elle ramassait le pourboire sans rien dire, en allant au boulot…
À l’heure où le système a des chances de finir capot, la confusion ne fait que croître. Les enthousiastes ne posent même pas la question du choix aux autres. Il faut sauver l’économie libérale au nom des grands principes en se mettant la ceinture tous ensemble !
Or, si les gens ont suivi le cortège des enthousiastes, c’est parce qu’ils y glanaient quelques miettes et qu’ils espéraient mieux. Comme l’avenir établit plutôt le contraire et qu’il faudra rendre à Crésus le gras excédentaire de ses folles agapes qu’il condescendait à nous glisser sous la table, les gens ne sont plus d’accord.
Les patrons de cette société d’économie libérale nous prennent pour des cons !
Si leur maladresse dans la gestion au jour le jour a permis l’accélération vers un fiasco final, les bases du gros business étaient de toute manière condamnées par l’usure des sols, la pollution des airs et la prédation sans aucune précaution d’avenir de la faune et de la flore de notre Terre.
Autrement dit, le plan d’économie libérale ne valait rien à terme. Ce que par la force des choses et les regimbements de la Nature meurtrie nous donne à voir dans la réalité aujourd’hui.
Pourquoi devrions-nous être co-responsables de leurs erreurs ? Nous en avons « profité » si peu !
Il faudrait d’abord qu’ils les assument et qu’ils passent la main.
Ils n’entendent pas ce discours, parce ce qu’entre en jeu aujourd’hui leur survie. Si le peuple s’en lave les mains, ils sont fichus et leur système avec eux !
On voit déjà où ils veulent en venir dans leurs gros sabots : ils nous condamnent à la portion congrue de force, dans le cadre de leur économie : eau, gaz, électricité, essence, mazout en valse permanente d’étiquettes, jusqu’à la hauteur suprême que les petits bras ne peuvent atteindre.
Question emploi, surtout pas d’augmentation autre que celle de l’index, et encore certains employeurs regimbent et menacent de licencier ou pire de fermer l’usine. Quant aux pensions et autres revenus sociaux, le maintien de les taxer à partir de 9.000 € de revenu annuel, dit tout !
On est à bout, cela ne peut plus durer disent les gens les plus vulnérables.
C’est à l’écoute de ces cris épars que l’on commence à savoir combien cette société est mal faite et comme il y aurait lieu de la réformer d’urgence.
Hélas ! nous n’avons pas envoyé aux affaires publiques des personnalités assez fortes pour faire bouger les choses, mais des contempteurs du libéralisme bourgeois. Ils osent même persister dans leurs erreurs en notre nom !

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C’est qu’ils sont puissamment aidés pour appuyer du genou sur nos gorges. Toutes les puissances d’argent sont derrière eux, jusqu’aux Commissions européennes dont la chef Ursula von der Leyen n’est même pas issue d’une élection, mais d’un consensus entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, comme l’autre harmoste Charles Michel, du reste.
Ces résistants à la réalité objective ont aussi leur grand allié d’Amérique, qui par précaution s’est installé en Europe dans l’esprit militaire de l’OTAN, pour surveiller de près le conflit russo-ukrainien dont il se veut comptable.
Que faire sous le poids de ces puissances tacitement d’accord pour nous faire payer leurs erreurs et leur volonté de saccager la nature jusqu’au dernier buisson, pour nourrir les chaudières de leur Titanic économique.
Dans l’attente d’une idée parmi les gens condamnés au système pour sortir de geôle et mettre les matons à leur place, nous vivrons leurs lubies et leur façon de croire qu’ils vont s’en sortir une fois de plus. L’augmentation vertigineuse des prix de l’alimentation en est la tête de file. Dans la queue d’attente, il y a la fin de l’automobile du pauvre. Plus de moteur à essence et à l’huile à l’exception des grosses voitures de luxe, des matériels militaires (on voit mal un tank de dix tonnes rouler à l’électricité), des engins de chantier, des avions privés et des avions de ligne, ce qui navigue en mer et sur les fleuves. On voit tout de suite qui sont les perdants dans cette première foire d’empoigne.
Il y en aura d’autres. L’imagination de l’Europe en ce domaine est sans limite. L’eau est déjà réservée en France à certaines cultures par la construction de bassines. Même localement les édiles du même côté que les marlous suprêmes s’y mettent. Par exemple, pour finir par la couleur locale, le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer qui veut planter cent mille arbres d’ici 2023, commence par vouloir en couper cinq cents au Bois d’Avroy.

5 novembre 2022

À HUE et à DIA !

L’époque est mauvaise. Ça sent le roussi, l’archi-cuit. Bref c’est foutu pour le peuple. Seules nos élites ne le sentent pas. C’est normal, elles poussent les radiateurs sur 4 au moindre frisson.
Mais, que font-elles pour que le peuple croit qu’elles sont solidaires ? Elles font des montagnes de riens que les médias vendent dans leurs gazettes pour abuser les gens.
Le grand mamamouchi de la rue de la Loi n’est en rien concerné par le drame qui se joue.
La preuve, il aurait eu la décence de passer de 9.000 € à partir desquels le contribuable est taxé à 13.000 €, qu’il aurait eu un geste pour détaxer la misère, dès cet exercice. Il aurait suffi d’une signature au bout d’un arrêté, pour que les services des contributions restituent les quelques euros volés à chacun des misérables de ce pays.
Il ne l’a pas fait, comme il ne fera pas tout le reste. Pourquoi ? Parce que sa sensibilité s’arrête aux crottins de son écurie où l’attendent ses chevaux de selle.
Et puis s’attaquer à l’inflation, vous n’y pensez pas ! Il a biberonné dès le premier âge au sacrosaint principe de la liberté d’entreprendre afin de mieux voler en groupe ce qu’il y a à voler, quitte à faire croire aux imbéciles que la concurrence est le moyen idéal de faire baisser les prix.
C’est toute sa vie cette croyance, comme aux autres du même acabit, de la même espèce.
Nous sommes dirigés par des gens qui n’ont pas notre sensibilité, parce qu’ils vivent comme le comte Almaviva, en se fichant éperdument de Figaro.
Beaumarchais a écrit une comédie, parce que Figaro se paie sur la bête et que des deux c’est lui le plus rusé et finalement le plus fort.
Nous vivons une tragédie, parce que le peuple n’est pas Figaro. Il s’est menotté lui-même dans un système qu’il appelle encore la démocratie, dont il ne voit pas qu’elle ne mène à rien. Elle s’est vidée peu à peu de son premier principe : abaisser la prétention des riches et faire monter la priorité des besoins de la multitude.
Le pilier sur lequel la conviction de nos Almaviva reposait, l’économie néolibérale, s’est effondré sans que nous le sachions encore. Eux, se réfugient derrière l’Europe ce dernier rempart au fructueux commerce et à la misère générale concertée. Cette dernière, par on ne sait quelle tournure de l’esprit, si ce n’est celle de la mauvaise foi, croit que la misère est passagère et quand on a touché le fond, il n’y a plus qu’à remonter.
Toute opinion contradictoire s’appelle de l’extrémisme en langage officiel.
Il y a en Belgique plusieurs millions d’extrémistes qui ne savent pas qu’ils le sont !
C’est ainsi que marche la boutique. Des scélérats derrière le comptoir attendent notre pratique. Comme tout est patraque, la société de consommation en a pris un coup. Alors que font les grands mamamouchis ? Ils jettent à profusion des euros pour que le peuple poursuive sa consommation et entretienne ainsi les marchés et le commerce.

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Mais cette distribution à qui veut n’est possible que pour quelques mois. Cela étant, on se débrouille par classes concernées. Les uns continuent à faire du cheval, les autres sont dans le crottin.
On a basculé dans autre chose que sauf erreur, même cher Alexander n’avait pas prévu : une crise majeure du système, à bout de tout, d’idéal et de matière première, de promesses dont on reconnaît la trace bien des années avant et qui à l’époque n’avaient pas été tenues..
Que fait notre ministre en second, Élagabal (1) Di Rupo ? Sauf à n’être pas mort à 19 ans comme son implémenté romain, il muguette, s’essaie à une popularité montoise par des cadeaux aux flaccides du parti, tandis que d’un autre côté, il assassine le chômeur wallon.
Imaginer qu’un pareil personnage puisse sauver les meubles et rendre des sous aux pauvres est une illusion encore trop souvent partagée. On est bien avec lui dans le droit fil de ce que pense Alexander, avec en plus le souci de rester un menin du roi.
Le circuit est infernal, comme la bille d’un flipper de café, Élagabal nous projette d’un coin à l’autre, nous fait miroiter le trou à mille euros pour finir Game-over avec perte de la mise.
Lui aussi « en est » pour ne pas être des nôtres, mais si les autres le sont naturellement par droit de succession, lui s’y est imposé par sa trahison à notre égard.
Peut-être devrions-nous dans cette pitoyable partie où se superpose notre indignation avec le discours officiel, compter sur les Femmes !
Ce sont-elles qui subissent les premiers chocs des besoins dans une famille, les enfants à nourrir, la maison à entretenir, etc. Nos compagnes devraient s’aviser qu’en Iran elles se sont révoltées contre les ayatollahs et qu’en Afghanistan, elles n’ont pas abdiqué devant les barbus à mitraillettes, que ça bouge aussi en Tunisie, en Algérie et au Maroc, malgré l’étouffoir militaire à Alger et le sultan à Rabat.
Le culte du pognon en Europe par les mamamouchis de la politique et du commerce n’est-il pas aussi une religion comme les autres ?
Il ferait beau voir que les militaires d’Alexander De Croo fussent aussi sanguinaires que les milices chiites de Téhéran.
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1. Élagabal, né v. 203 à Émèse, en Syrie et mort le 11 mars 222 (19 ans) ) est empereur romain de 218 à 222 sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus.

4 novembre 2022

Halloween.

Venue d’Irlande et de Grande-Bretagne, puis des États-Unis, la « fête sanglante » prospère en force en Belgique et dans d’autres pays de l’UE. Le monde anglo-saxon ne l’a pas initiée, comme on le croit généralement. À ses débuts, elle paraît au Moyen-Age dans l’Europe chrétienne. Puis elle disparaît, comme toutes les fêtes païennes, sous la pression du clergé, mais persiste en Irlande. Elle revient américanisée sur le Vieux Continent. Le commerce s’en empare. On connaît la suite. Le label made in USA, fait vendre.
Cette époque est d’autant plus dangereuse, avec de graves événements en augurant d’autres, pour qu’une partie de la population la prenne comme une respiration, une farce rigolote ! Cela a toujours été ainsi. Aux heures capitales, au bord de la guerre, voire d’une fin de civilisation, pour ne pas y croire, on se déguise et on organise des farandoles avec rubans et confettis. Ce n’est pas le mardi-gras. Ça y ressemble. On tente ainsi d’oublier les réalités, l’inflation, la guerre, la disparition d’une réelle démocratie, etc. On pense exorciser le malheur en l’inventant.
C’est sur le plan éducatifs qu’Halloween pose un problème.
Les enfants se déguisent avec des costumes effrayants à l'image des fantômes, des sorcières, des monstres ou des vampires. zombie, lycanthrope, créatures habitées d’effets paranormaux, joker schizophrène. Ainsi accoutrés, ils sonnent aux portes en demandant des friandises : « Trick or treat ! » qui signifie « des bonbons ou un sort ! ».
Bien sûr que c’est pour rire, mais quand les faits-divers regorgent de crimes et que ce n’est plus « pour rire », doit-on s’affubler de tenues rappelant la mort, mimer des meurtres avec force gestes adéquats ? Ne banalise-t-on pas en les moquant les horreurs réelles qui ainsi s’accréditent et se banalisent de la fiction à la réalité ?
La radicalité des manifestations faisant l’apologie du culte de la mort et de l’homicide violent, progresse d’année en année. Ce phénomène global fait des prosélytes dans la vie réelle. Les armes blanches de la grande faucheuse ou du clown psychotique, se sont avérées, après la fête, en vrai acier trempé dans nombre de villes, des villes où ce phénomène culturel totalement exogène s’est transformé en scène de crime avec déguisements, qui ne doivent rien au cinéma.
Les assassins qui sont entrés dans des école aux États-Unis pour y tuer le plus d’enfants possibles, pays où la transformation du contenu d’Halloween de fête païenne en carnaval gore s’est accomplie, ont été abreuvés de cette culture d’induction à la transgression psychotique.

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Est-ce l’effet de la puissance marchande défendant le business des masques en carton, des faucilles et des colt 45 en plastique qui cloue le bec à la psychanalyse, mais aucune étude sociologique, criminologique ou anthropologique ne s’intéresse à un folklore fondé sur des représentations apologétiques.
La différence entre Halloween fête masquée et les carnavals belges avec déguisements saute aux yeux. Binche, Malmédy, Stavelot célèbrent de bons géants, des démons pour rire et des coutumes supposées de peuples disparus. Les déguisés ne tenaillent les gens qu’avec des ciseaux postiches hautement improbables. Des canons en carton crachent des confettis. L’atmosphère en diurne rend encore le spectacle plus bénin. Le nocturne d’Halloween dit beaucoup, par son contraire, dans son déroulé comme dans un conte cruel d’Andersen.
Le seul paramètre solide d’Halloween repose sur les acquis en matière de psychologie et neuroscience sur la peur. La réponse de l’humain aux stimuli de la terreur est celle de la paralysie des fonctions cognitives. Soit, la fameuse “impossibilité de penser". Cette culture de la terreur ressemblerait donc à une sorte d’irresponsabilité par immaturité collective, ce qui est une autre façon de le dire, de l’espèce.
Dans cette fête de la nuit, les luminaires de citrouilles et de feux de Bengale, projettent des ombres comme dans des film d’épouvantes. Aux carrefours, on croirait voir surgir Jack l’éventreur d’un coin sombre d’une rue de Londres.
Mais il y a pire que la peur, c’est son absence. L’exposition à des scènes de terreur, dans le cadre desquels sont clairement représentées des scènes d’homicide, de viol ou d’accidents violents, conduit nécessairement à leur normalisation. La normalisation du mal, y compris au travers de dessins animés propres à la période d’Halloween, des méchants sont représentés en personnages positifs. Cela pose la question de la formation éthique des adultes de demain. Quelle sera leur conception du bien et du mal ? D’autant qu’il y a des précédents. Au Mexique, la culture de la Mort, soutenue par les narco-trafiquants rend populaires les criminels et génèrent de plus en plus de vocations pour le crime.
L’absence de peur a pour effet d’éteindre les alarmes de survie dans l’incapacité de traiter et d’analyser l’information. Les 153 morts à Séoul dans le cadre des festivités d’Halloween, une fête totalement étrangère à la culture locale, n'ont pas perçu les signes les plus évidents de l’engorgement du lieu, tout occupés qu’ils étaient à convoquer de manière festive la mort. Au point de la trouver.

2 novembre 2022

Les champs désespérés sont les champs les plus abreuvés !

La construction des bassines, ces retenues d’eau à compenser la sécheresse les jours de canicule pour l’agriculture, soulève en France des problèmes qui concernent tous les Européens, car elle est à la fois écologique et politique.
Écologique, car ces eaux de pluie que l’on va y recueillir ne pénétreront plus dans le sol afin d’humidifier les racines de tout ce qui pousse aux alentours, comme ce sera autant de perdu pour les nappes phréatiques déjà au plus bas en France comme en Belgique. Une partie de l’eau retenue s’évaporera sous l’effet des fortes chaleurs, d’autant plus mécaniquement que l’étiage de ces bassines ne sera que d’un mètre ou deux. L’eau de pluie sera perdue pour les sols et l’agriculture.
Pourquoi n’essaie-t-on pas de capter une partie de l’eau douce des fleuves et des rivières à leur embouchure ? Cette eau se perdra dans l’océan qui se passerait très bien d’une partie de ce qu’il recueille naturellement par ruissellement, ce qui ne l’empêchera pas dans les années à venir de monter dit-on au moins d’un demi-mètre. C’est possible là où il n’y a pas d’estuaire et de méandre, sans avoir d’effet sur le littoral.
Politique, parce que les images des manifestants se défendant de la police sont des éléments de propagande d’une droite classique stigmatisant les violences contre la loi (ici l’interdiction de manifester prise par la préfecture) et les forces de l’ordre chargée de la faire respecter.
Les écolos et les groupes de gauche seront flingués par la presse bien-pensante, ce qui permettra à celle-ci de glisser sur les bonnes raisons de ne pas construire ces bassines. Cette « chienlit » des champs sera baptisée « populiste », tandis qu’on ne taxera pas d’ « élitisme » les classes supérieures refusant d’appliquer les décisions du peuple.
Ces bassines, qui y auront accès ? Assez curieusement leur emplacement a été déterminé en fonction de la proximité de grandes entreprises agricoles. Y aura-t-il des quotas de prélèvement ? Auront-ils des tuyauteries privées pour abreuver leurs champs ? On voit mal le petit agriculteur faisant dix kilomètre en tracteur remplir une citerne de 1000 litres, servant habituellement à abreuver ses vaches, d’autant que cette eau stagnante, propice aux germes, est impropre à tout autre usage que l’arrosage des sols.

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Il est clair que le pouvoir en autorisant ces constructions est du côté de la grande industrie agro-alimentaire, celle qui spécule sur la montée et la descente des prix des céréales ou de l’huile de tournesol, et, ce faisant, ne plante pas en fonction des besoins en blé ou en huile des consommateurs, mais sur les valeurs de la Bourse qui seront celles, dans six mois, du blé, de l’orge, voire des maïs pour le fourrage des ruminants.
Ce faisant, le pouvoir par les solides appuis qu’il a dans les milieux de la bienpensance cherche à influencer la population qui résiste aux chants de ses sirènes.
Faire du bruit autour des violences des gens contre la construction des bassines, dispense le pouvoir de justifier son discours sur « les nécessaires réformes » à faire pour limiter la hausse des températures. En réalité, toute sa politique consiste à spéculer jusqu’où il peut aller dans les mesures restrictives pesant sur la vie quotidienne des gens, afin de satisfaire aux accords entre européens des normes de rejet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Un excès de zèle de leur part pourrait ressusciter le soulèvement populaire que fut les Gilets Jaunes. Entre parenthèse, quoique d’origine populaire et essentiellement démocratique, ce mouvement fut traité aussi durement qu’un cortège de Black-Blok, auxquels on l’assimila sur la fin.
En ce mois de novembre, cette société vit sur un baril de poudre, tant les sujets de mécontentement sont variés et nombreux. Le mouvement anti-bassine n’en est qu’une infime partie. Il permet seulement de prendre le pouls du pouvoir pour le saut dans les mois d’hiver que tout le monde redoute.
Et pas que sur la cherté d’une brutale inflation, la bassesse des salaires, des pensions, des revenus de remplacement, mais sur la fin de la bagnole à essence qui complique par la cherté des voitures électriques et des bornes inexistantes, les difficultés du travailleur logé de plus en plus loin de son lieu de travail, tandis que le matériel roulant militaire poursuit sa consommation effrénée en mazout et essence, comme si un char d’assaut polluait moins qu’une 2cv !
Ce qui fait peur au pouvoir, c’est la lucidité des gens devant l’inanité des discours exaltant la démocratie ; alors que devant eux finit d’agoniser une démocratie au suffrage universel qui ne fonctionne plus.

1 novembre 2022

Quinze jours d’émeute.

Ce n’est pas au creux de la vague que les gens craquent et se révoltent contre le système, mais après, lorsqu’il y a un léger rebond et que les marquants se croient hors de danger.
Sauf, à manquer de tout y compris de pain, ce n’est pas la nécessité qui fait l’urgence, mais le souvenir d’hier et d’avant-hier quand tout allait moins mal et qu’on se trouve dans une situation identique, dont on a compris qu’elle ne débouchera à nouveau que sur le pire.
Le public est placide, bon enfant et se nourrit des couleuvres que des professionnels, plus publicistes que journalistes, lui font avaler. C’est la bonne parole, l’évangile du pouvoir.
Contrairement aux élucubrations de l’artiste de variétés que le MR s’est choisi comme président, les gens ont fini par se résigner à faire des tâches sans intérêt par peur d’être pris pour des parasites par les parasites qui les poussent à travailler.
Les plaisirs sont à l’échelle des circonstances, intenses, brefs et gratuits. Les fauteuils d’orchestre sont hors de portée des moyens du plus grand nombre, sauf pour les fans qui parlent d’idoles et non d’artistes et qui sont prêts aux grand sacrifices pour les approcher.
L’État est vu de loin comme un molosse inaccessible et impitoyable. Tous sont convaincus que ses crocs sont là pour nous dévorer. Il ne viendrait à l’esprit de personne que ce sont les électeurs qui l’ont placé dans sa niche, pour la bonne raison que presque tout le monde ne croit plus à la démocratie et à la faculté du choix.
Quand bien même le pouvoir s’attendrirait sur le sort qu’il réserve au peuple, l’Europe derrière serait là pour le reprendre.
À la vérité, tout le monde à conscience que la société est mal faite. La complexité dans tout, même dans la moindre petite chose, rend toute réforme impossible. Ce n’est pas demain qu’on mettra en place une autre économie, que les riches rendront l’argent qu’ils gagnent en spéculant sur le travail des autres et que les dirigeants auront des remords de conscience.
On ne croit plus aux spéculations pour un monde meilleur. Dans tous les Régimes démocratiques, dictatoriaux ou mixtes, le peuple souvent magnifié et porté aux nues, compte pour rien. Seuls les acteurs d’un rang supérieur règlent tout selon les lois du commerce et des intérêts particuliers. La plupart sont des produits de la bourgeoisie ou, plus rarement, sortis du peuple par le cursus et la mentalité.

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Quel que soit le point de vue dans lequel les gens du peuple se placent, ils savent bien qu’il n’y a qu’une manière de s’en sortir, c’est de faire table rase. Mais voilà, la prise de leurs droits par la force n’entre pas dans leurs mœurs. Ils n’ont pas le caractère assez ferme et déterminé pour en arriver à cette solution, car elle est extrême.
Il y a dans l’abandon de cet unique moyen, une sorte de bon sens aussi. Tous ces voyous des pouvoirs chassés, comment faire un gouvernement endéans les 24 heures ? Car il faut bien une autorité pour prendre des décisions. On pense au passé, Napoléon avalant la Première République, Lénine mettant à la hâte en place un système aux principes de liberté aussitôt contournés, Hitler digérant la république de Weimar, Mussolini jouant au poker sa pseudo marche sur Rome, Poutine revisitant l’expansion tsariste, tous tricheurs patents, faussement révolutionnaires, excitant les esprits échauffés par des promesses jamais tenues, sauf celles débouchant sur le sang des victimes expiatoires.
Le public, inconsciemment sait cela. Il a le plus souvent appris de la seule source officielle, l’Histoire pour écoliers modèles, devenant dans l’excès, bourgeois dans l’âme, communiste ou nazi, serviteur zélé du bal des élites.
Tout pouvoir construit selon les désirs d’une minorité agissante ou d’une majorité d’électeurs serait donc mauvais !
Il ne s’agirait rien moins que de choisir le moins mauvais. Sans pouvoir central, comment coordonner une règle commune à un pays ?
Le hic, est dans le choix. Comment déterminer qu’un pouvoir est moins mauvais qu’un autre ?
On a cru longtemps que ce pouvoir se définissait par la démocratie, ce moindre mal. Oui, mais quand la démocratie, d’abandon de contrôle en glissement par lassitude de la vigilance, devient un système mou, oligarchique sans le dire ?
Dans notre cas qui paraît désespéré, aucune issue possible, sauf à réduire les indemnités allouées aux personnels dirigeants et parlementaires à la paie d’un directeur d’une petit entreprise ou d’une gérance, soit 5000 euros brut par mois. Alors vous les verriez touchés au porte-monnaie, concussionnaires en se remplissant les poches autrement ou enragés à réduire les inégalités afin de rendre cette société plus juste.
Le problème, c’est que le public a perdu le contrôle des indemnités et autres revenus sortis des caisses de l’État. Dans ce cas de figure particulier, c’est notre employé, celui dont nous sommes en principe les patrons qui décide de ses émoluments par des votes entre complices !
C’est la seule réforme possible. Elle est inaccessible pour l’heure. Donc reprenons là, par la force. Cette réforme vaut bien quinze jours d’émeutes.