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30 novembre 2010

Des flics et des gabelous.

On ne sait si le discours est de droite ou de gauche. Qu’est-ce que ça peut faire quand la frontière entre l’une et l’autre est assez floue ? Mieux, y a-t-il encore une différence entre deux tendances aux nuances imperceptibles, alors qu’elle avait encore du sens au siècle dernier ?
Quand on prétend que l’automobiliste est la vache à lait du système, de quel bord est-on, sinon de celui d’une vérité statistique ?
Bon, j’avoue, je râle. J’ai été flashé sur une autoroute pour excès de vitesse par la police de la route de Liège à… 73 km l’heure, à cause d’un panneau limitant la vitesse à 50 km en raison des travaux, vitesse corrigée à 67 km. En réalité, je roulais 6 km au-dessus de la vitesse réduite admise. Comprenne qui pourra, mais j’étais dans une file où tout le monde roulait à peu près à la même vitesse. Le gus qui a flashé, peinard entre deux buissons a dû bien rigoler. La pêche a été excellente…
Je suppose que la récolte a permis aux héros préposés au radar de prendre des vacances au mérite pour le restant de la semaine, sous l’œil bienveillant du scrogneugneu à trois sardines.
-Lundi prochain, les gars, on foutra le radar dans un endroit pépère… j’ai trouvé une planque à Chênée, à la sortie du tunnel sous cointe, quand la vitesse est toujours limitée à 80 et que les loustics foncent vers la montée de Tilff à 120… il y a là 2 ou 3 km de rêve…
-J’ai mieux, chef, les travaux de la route qui va de Bois-de-Breux à Fléron. Les bouchons sont si importants que les types n’en peuvent plus et dès qu’ils ont 500 mètres de libre devant eux…
Voilà bien les héros de la prévention routière dans leur milieu naturel, vrais pêcheurs à la mouche sur un beau coup…
Des hauts moments privilégiés de la sorte, il doit en pleuvoir. Plus personne n’y prend garde et c’est incongru de se lamenter comme je le fais pour 85 euros.
-C’est bien fait pour sa gueule, dira Reiter, qui ne sait plus me saquer…
N’y a-t-il pas mieux à faire que piéger par file entière des véhicules qui roulent 7 km plus vite que le règlement, quand certains coins la nuit sont moins sûrs que dans le Bronx, avant que le maire de NY n’y mette le paquet ?
C’est toute la connerie du maintien de l’ordre dans nos sociétés qui refait surface avec son organisation par spécialité, toi la route, lui les mœurs, moi le vol, etc.
Ah ! le maintien de l’ordre, que de crimes on commet en ton nom, dirait une Madame Roland des temps actuels.
Et tous ces brontosaures à leur spécialité, stimulés par les chefs pour un rendement maximum, jugés en finale au nombre « d’affaires » remportées sans aucun discernement pour ce qui concerne la route et sans doute pour le reste aussi, ça sert à quoi ?
Les Ecolos sont adorables. Ils se promènent à vélo et promeuvent les trajets en bus. D’accord. Sauf que s’appuyer 30 ou 40 km pour se rendre au boulot à bicyclette et par tous les temps relèvent de l’exploit. Quant aux bus, certaines lignes sont abandonnées, d’autres voient leur nombre de trajets/journée fondre, au point qu’il est impossible pour un employé sur trois de les emprunter, sinon, partir à 7 heures du matin pour commencer la journée à 9 heures.
Donc la voiture n’est pas un luxe… donc on va les piéger ces cons d’automobilistes qui ne paient pas assez le droit de polluer et de tuer d’innocents piétons, puisqu’ils ne peuvent pas faire autrement…

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La Loi est faite pour freiner les ardeurs machistes des fous du volant, sauf que l'on met les pneus et les bandes de freins au maximum taxable, ainsi il y aura plus de pauvres qui risqueront de rater un virage en glissant sur la chaussée avec des pneus lisses, et d’autres par défaut de frein se paieront un platane. L’Etat coauteur des exploits de chauffards ? Il n’y a aucun doute.
Quant aux fraudeurs qui trouvent que l’Haut-lieu exagère et qui, à défaut de se poser le cul dans de grosses bagnoles payées par le contribuable qu’ils voient défiler rue de la Loi depuis 6 mois qu’on est sans gouvernement, roulent dans des caisses à 5.000 euros, c’est la traque suprême à la police de Mouscron qui, avec le concours des douanes, mène un contrôle routier sur tous les postes frontière depuis lundi. Le but est de mettre la main sur les automobilistes français qui résident en Belgique mais qui ont gardé leurs anciennes plaques d'immatriculation françaises en vue d'éviter certaines taxes sur le territoire belge plus salées que dans l’Hexagone. Ah !... les petits saligauds qui empêchent de boucler le budget wallon, ces fientes on va les avoir, hein Lutgen ?
L’Ancien Régime taxait le sel. Nos illustres à Namur devraient y penser. Saigner davantage les utilisateurs de l’auto risquerait de faire tomber l’impôt plus bas que ce qu’il rapporte, pourquoi ne pas revenir à la gabelle ? La TVA y ressemble tout de même un peu, encore un effort et on y revient !

29 novembre 2010

L’homme marchandise

A propos de l’égoïsme bien ressenti version Luc Ferry, on peut dire que c’est loupé, nous en avons tous une forte couche, mais mal embouchée. Notre égoïsme socialisé, bien tempéré par l’intelligence bienveillante, c’est pour plus tard, quand nous ne pourrons plus faire autrement et que la moitié de la population sera à la soupe populaire. Alors, nous ne serons plus en mesure de cacher ce qui n’est pas beau à faire voir, sinon remplacer la soupe populaire par les Flash-Ball de nos polices.
Aujourd’hui, pardon… nous baignons dans l’égoïsme bien personnalisé, version « Amérique de Sarah Palin ».
C’est un syndrome qui nous a saisis dès l’enfance et qui ne nous lâche plus. Nous sommes comme ces gentils macaques que l’on attrape à l’aide de graines dont ils sont friands au fond d’une calebasse. Ils y plongent la main et la serre sur un bon paquet de nourriture. Comme le col de la calebasse a été calculé pour y passer la main allongée et pas le poing, ils pourraient abandonner la nourriture et se sauver. Ils ne le font pas. Leur gourmandise est la plus forte. C’est ainsi qu’on les capture.
Nous en sommes là.
Les discours sur l’économie et le système capitaliste doivent uniquement leur succès à notre mentalité de gentil macaque.
On finira bien par s’apercevoir qu’il est impossible de vivre ensemble si chacun n’y trouve pas son compte. C’est-à-dire que nous nous définissons par rapport à un temps futur qui a déjà lieu aujourd’hui, ce dont nous ne nous apercevons pas ! Beaucoup n’y trouvent plus leur compte, mesdames et messieurs consuméristes !
La régulation des égoïsmes qui est essentiellement l’affaire de la politique ne nous concerne plus, puisque le transfert de l’autorité politique à l’autorité économique s’est fait devant nos yeux, sans aucune réaction négative de notre part.
Alors, soyons heureux dans le nouveau monde, une sorte de Disneyworld où les grandes personnes ressassent l’enfance rêvée jusqu’à l’extrême vieillesse.
Les classes ont fini par devenir des abstractions. Chaque individu est désormais une classe sociale à lui tout seul, quitte à se débrouiller comme Sarah Palin pour faire de sa vie un show permanent dégageant des millions de dollars.
Beau résultat, la fortune ne sourit plus aux audacieux, mais à ceux qui ont perçu la perversité du système et qui s’en servent dans la joie et la bonne humeur parce qu’il convient très bien à leur nature.
Oui, mais tous les autres ? Les poètes, les paresseux, les vieux, les travailleurs, les jeunes, les artistes, les originaux, les malades et les bonnes sœurs ?
Qu’ils aillent se faire foutre, s’ils ne se plient pas à un minimum de discipline dit le système.
A savoir qu’ils pourraient être fous, pervers, alcooliques, proxénètes en plus… à condition qu’ils aient de l’argent, gagné ou non par combine, travail d’autrui ou héritage, mais qu’ils en aient plein les tiroirs…
Si bien que nos égoïstes au quotidien croient avoir une liberté formidable…
Et ils l’ont en effet, à condition de bosser de l’aube au crépuscule. Ainsi ils pourront agiter leur convocation d’électeur et se croire des personnes, quand bien même ils seraient plus bas que terre.
…du moment qu’on ne leur enlève pas leurs rêves !
Tout n’est-il pas question de proportion ?
La valeur n’est-elle pas essentiellement marchande ?

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A combien estimerait Sarah Palin l’exposition de son cul dans un Road Movie vers la Maison Blanche ?
Voilà où nous en sommes. Nous sommes tous à vendre. Mais l’offre est supérieure à la demande. L’hypocrisie consiste à dire « Je ne suis pas à vendre », quand personne ne veut acheter !
Cher lecteur, mon frère, c’est parce que nous savons ne rien valoir à l’aune productiviste, que nous avons ce sursaut de fierté. Nous croyons naïvement qu’aucun proche n’est au courant de notre infamie !

28 novembre 2010

La Belgique du bon usage.

Vande Lanotte déchante des trémolos dans la voix. La N-VA veut des élections anticipées. C’est clair. La plus « belle intelligence » de Belgique est à deux doigts de raccrocher son tablier au porte-manteau des hommes en « eur » du roi.
Dans un mois on pourra dire « A la chandeleur, la Belgique se meurt ».
Les experts de la Banque Nationale sont pris pour des ploucs. Les rapprochements et plus si affinités se font attendre. La table des négociations est réduite à celle d’un ping-pong dont les balles ne dépassent pas le filet.
Si la tendance au pessimisme se confirme, c’est bien la première fois qu’un homme politique aura été contraint d’abandonner un projet, par celui-là même qui aurait pu en être le premier ministre, si l’on songe, non pas au socialiste-libéral Di Rupo, mais à l’icône flamande Bart De Wever.
C’est le côté « voilà ma politique et je n’en changerai pas » qui me plaît chez Bart, même si cette politique est inquiétante ; car, elle emmerde tout le monde. C’est l’occasion d’un formidable coup de pied dans la fourmilière et l’écroulement du conformisme conservateur de tous les partis de pouvoir.
Enfin voilà un homme qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu’il dit. Il nous change de nos ectoplasmes toujours à compter leurs sous.
A l’heure présente, il faut se méfier des intégristes belgicains qui en sont arrivés à jouer contre leur pays. La preuve, la place accordée dans les journaux à l’éventualité de voir la Belgique plonger dans le rouge et suivre le chemin de la Grèce et de l’Irlande. A les entendre, nous deviendrions le compagnon d’infortune de l’Espagne et du Portugal pour des futurs d’angoisse quant au remboursement de notre dette, parce que nous ne savons pas former un gouvernement d’union nationale contre la crise !
Quelqu’un de sérieux ne peut pas imaginer que la spéculation s’acharnerait sur notre capacité de rembourser pour cette seule raison, si ce n’est une feuille anglaise qui pourrait nous cibler pour détourner l’attention de l’endettement britannique, alors que dans la Communauté nous ne sommes pas si mal placés, par rapport à d’autres.
Les milieux libéraux, le patronat et avec eux le parti socialiste ont hâte de mettre en place un gouvernement de rigueur, afin que les citoyens paient le prix d’un redressement des finances publiques par des sacrifices.
De là à se gargariser des mauvaises nouvelles du « Guardian »…
Qu’on le veuille ou non, il faudra bien se faire à l’évidence que la Belgique comprise de façon biblique, c’est fichu. D’où l’effervescence qui gagne Namur, le futur chef-lieu d’un Etat wallon, comme Bonn fut pendant longtemps le supplétif de Berlin. On aura beau dire, à Liège et à Charleroi, on ne se fait pas à l’idée que cette chose molle au confluent de la Meuse et de la Sambre devienne définitivement la capitale d’un nouvel Etat. Sa chance, c’est qu’il n’y a pas de Berlin en Wallonie. Juste une rivalité entre les deux grandes villes du Sud. Et de cette rivalité nul n’en veut parler franchement parce qu’on y découvrirait, non pas deux villes sœurs à populations quasiment égales qui se disputent un leadership, mais deux entités recouvrant deux types distincts de Wallons, souvent aux antipodes et qui dans leurs comportements ont autant de différences entre eux qu’un Wallon, d’un Flamand !
Voilà qui pourrait compliquer dans l’avenir la vie d’un futur Etat et qui donne aux rattachistes du pain sur la planche pour une solution globale. D’où l’idée qu’eut un jour José Happart à côté d’un tas d’autres plus déraisonnables les unes que les autres, mais dont il faut cependant détacher celle-ci comme étant géniale : faire une Europe des Régions au lieu de faire une Europe des Etats. Il entendait par là autre chose que la Région Wallonne. La Wallonie en aurait compté au moins quatre.
Voilà la révolution copernicienne, la seule qui vaille !

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On en est loin, évidemment. C’est un rêve, un de plus, qui s’éloigne à grands renforts d’idées reçues, de nostalgie et de l’impossibilité à un pays aussi conservateur que le nôtre de tirer un trait et de dire : c’est fini !
Ce qui accable dans le procès actuel d’un Etat qui agonise, ce n’est pas l’incapacité de la classe politique de se mettre d’accord pour en prendre les rênes, c’est l’absence d’idées de son organisation post-mortem. C’est le mensonge déplaisant du plan B et les menaces ridicules dont Di Rupo s’est servi pour l’agiter en guise d’épouvantail et qui fit rire Bart De Wever plutôt que l’inquiéter.
C’est la permanence d’une idée fausse depuis 1831…

27 novembre 2010

Bisbilles au café de l’amour…

…Tapinette se tortille. Les dessous d’Oxfam disparaissent entre les fesses… Ce n’est pas un string, juste une lingerie taille en-dessous… Par précaution, elle demande à bichon, si ça lui plaît couleur parme ?
Bichon, c’est Zubert, le bon à tout-compagnon, qui fait « qualité prix dans le ménage », plombier-chauffagiste, pas lui qu’encule… rien que les gros travaux.
Son dernier machin à Tapinette « la vierge dépeignée » est clouée à la table de dessin par quatre punaises. Elle a le fusain sûr, mais pas dans les parures « prix réduit », pièges arachnéens à lever du mâle. L’artiste n’est pas sûre du tout d’éponger un cœur malheureux, pourtant c’est du sérieux quand elle part à la mouillette. Même qu’on lui file le protège-matelas caoutchouc maison, les jours de grandes passions.
Tapinette a la main la plus célèbre des rapins du dimanche. Un velouté de fée comme il y a pas pour la branlette chez Arthur, le bastringue où l’on dispute sur l’art et qu’on discute de sexe, à moins que ça ne soit le contraire, puisque sa dernière œuvre « pute de sexe », c’est elle sur un canapé, on le jurerait, la chevelure éparse, genre L’Oréal product, qui fait ressemblant quand même, la miche que chacun reconnaît ouverte comme sortant du four cuite à point, qu’a jamais trouvé l’Ardennais à sa taille, foire de Libramont.
La semaine précédente, elle avait gagné Pise et Ferrare sur un car « L’Italie en huit jours » sous la direction de Munchausen, pas le baron… le syndrome, une espèce d’orang-outang dans un de ces falzars à faire passer inaperçue la sainte Famille : Pierre-Placide de la Miche, un blase supposé pour faire noble, chef de chantier converti expert en grannies moites et accessoirement spécialiste en Chemin des dames, de Verdun à Douaumont, circuit qui rendit sa zigounette célèbre vers les années quatre-vingts et en extra sur le Corso trente ans plus tard... à un poil de la retraite, à la recherche d’une bonne à tout faire payable en nature !
Elle passe une bien baveuse à de la Miche qui déglutit. Tapinette est cliente, comme Mgneur Léonard fait micheton. Zubert, dans le car, contemple le paysage. Il explique pourquoi elle penche, la tour de Pise… L’artiste entre dans les toilettes de l’aire de repos. Pierre de la Miche, zyeute partout, le chtibe en bandoulière, le calebar en holster, le feu dans l’étui, fin prêt… Les dérangeurs éventuels saucissonnent sur le bitume. Un Toscan qu’est en transport gratuit, se l’est sorti de la bouche et montre à une grosse dépoitraillée dont une baleine de corset meurtri la chair d’un nichon, la magnifique prothèse que lui a payée une maffia locale. Pierre de la Miche suit Tapinette « Belle du Seigneur » de Cohen sous le bras, livre qu’il vient si chaudement de lui recommander, qu’il a poissé de son suint les dix premières pages. Il fait chaud. Le soleil tape. Il a jamais su bander à plus de 40°, même jeune et fringant, dans la neige non plus d’ailleurs, quand il se tapait les babas édentées sous Brejnev, dans le circuit Novgorod-Stalingrtad, guide auxiliaire des jeunesses communistes avec Jules en porte-drapeau de la rue Vivegnis, juste avant de virer dans le socialisme libéral.

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Il entre quand même, amoureux. Il agrippe. Il étreint. Pas le temps de se la mettre à pression, juste une empoignade sauvage avec griffures aux fesses. L’artiste en gondole de bonheur. Elle veut qu’il la finisse. Le Gros Ahane. Il peut pas ! De la Miche s’épuise. Le chauffeur corne.
Quand on a été cocu toute sa vie et qu’on s’en aperçoit le jour où tout fout le camp, c’est pas pour dire, on a la rage, faut tout de même se ranger en banquettes numérotées.
Comment il se fait que Zubert n’ait rien vu du « tourner manège » qu’était troussée sur la banquette arrière, tandis que de la Miche s’essuyait le gland sur le reps chamarré du dossier de devant ?
Dans la merde, ça se voit tellement de ses démarches à hanches que veux-tu, qu’on se demande si les cocus ne sont pas plus ou moins complaisants !....
Tous les ruffians lui étaient passés dessus avant Pierre-Placide, en beuglant, en cadence, l’un après l’autre, défilé imperturbable, des casernes pleines de troufions, artilleurs de Mourmelon, musicien de la nouba « Souvenirs d’Abdelkader », Kirghize Sainte-Marguerite ouvert le dimanche, tout… Liège, conseil communal et Bédouins confondus… et que l’artiste pétait ses jarretelles sur les poils drus des imberbes, un jour de forte repousse.
Un cocu ça râle tant que ça fout la scoumoune et qu’on finit par changer de trottoir pour éviter…
Merde ! qu’est-ce qui lui prend, à ce con ? Il savait bien qu’en se tapant la créature, il allait prendre des ramponneaux plein la gueule, de ces aigreurs d’ulcéreux qu’auraient fini sa cuite au vinaigre…
C’est qu’à force d’avoir raison, Zubert, il faisait rassembleur de pétitions contre lui, écolo de l’amour en quelque sorte. On signait du même élan, nous autres, les attachés à la morale bourgeoise… au gnouf les putes et aux encombrants les furtifs de la braguette !...
Il pensait à quoi, le beauf ? l’exclusivité de la gironde ? Tapinette, c’est pas Ma’me Roland !
Voyez ces mesquins qui le sont et qui en font pas profiter les autres, qui disent pas aux copains où elle a ses habitudes, la grande ?
On s’est toujours demandé pourquoi on dit nous autres : « Zubert, tu l’as dans le cul ! » ? Rapport que c’est jamais à lui à qui ça arriverait un bonheur pareil !
Ah ! pendant les lamentations, l’autre de la Miche, quand ils montaient au Printemps et que la merde de son caleçon le long du tapis à fleurs de la cage d’escalier faisait terreau de base de la fresque, elle devant et Pierre-Placide qui lui tâtait les miches, elle lui chantait « Tu sais t’es l’premier, j’ai pas l’habitude » et qu’une fois sur le palier, elle a plongé sur une porte qui portait pas de numéro et que pourtant la clé du sept entrait vite fait dans la serrure !
Ah ! le con… même Nonard, le rosier, aurait pas coupé dans la fleur bleue !...
L’idée de se faire reluire sur des sites « vieux con, célibataire par contrainte, cherche vierge insolente et parfois cruelle, mais toujours honnête » et qu’aurait répondu à « myosotis timide, encore chez môman, se donne à chevalier pour enlèvement rapide ».
Il aurait dû se méfier Zubert, quand on vend le maroilles en liquidation…

26 novembre 2010

Champions de l’univers !

La loi des probabilités est une invention du génie humain dont la règle est simple et cependant très vraisemblable. Selon des critères établis par la statistique, même l’exceptionnel finit par être dupliqué quelque part, il suffit de connaître un nombre suffisant de cas liés à des circonstances similaires pour trouver un semblable à toute chose.
Exemple : la vie sur terre, avec tout ce qu’elle comporte de facteurs contraignants pour y parvenir. Ce qui naguère était unique dans ce domaine, la découverte d’exoplanètes, plus de quatre cents à l’heure actuelle, laisse à penser qu’il y en aurait peut-être des milliards à tourner autour de leur étoile mère dans le cosmos.
Ce qui entre parenthèse fiche par terre l’histoire fantasmée et terrestre des religions monothéistes.
Ni trop chaude ni trop froide : les astronomes pensent que Gliese 581g, une exoplanète en orbite autour d'une naine rouge nommée Gliese 581 qu'ils viennent de détecter hors de notre système solaire, pourrait bénéficier d'une température favorable à l'apparition de la vie, indiquent mercredi une équipe de chercheurs de l'université de Santa Cruz, en Californie, et de l'Institut Carnegie de Washington.
On n’est qu’au début de ces découvertes, nul doute qu’avec les sondes et les moyens nouveaux pour scruter le ciel, on en découvrira un tel nombre qu’il ne sera plus possible de les répertorier.
Cela signifie qu’il doit exister quelque part des millions de planètes semblables à la terre. Vu leur grand nombre, parmi elles, avec une atmosphère, un climat tempéré et une certaine forme de vie, il y en aurait plusieurs centaines de milliers. La suite, on ne peut plus logique, est de penser qu’elles sont habitées par des créatures peut-être douées d’intelligence comparable à la nôtre et ayant une évolution proche, de sorte qu’elles vivraient dans des conditions quasiment identiques..
De fil en aiguille, selon la double polarité de la ressemblance et de l’association, ainsi qu’en glosèrent Du Marsais, Kant, Jakobson ou Piaget, une autre Belgique se baladerait quelque part dans l’univers aussi proche que nous politiquement du trou noir constitutionnel, avec son régime désuet, son roi, ses capitalistes et ses hommes politiques notoires, de Bart De Wever à Elio Di Rupo.

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Puisqu’il apparaît que l’histoire des grands ensembles taxinomiques est foncièrement celle d’un affrontement incessant et réitératif entre l’ordre métaphorique et l’ordre métonymique, il conviendrait ici d’introduire toutes les possibilités de choix dans un computer suffisamment puissant afin de déterminer que toutes conditions établies, elles convergent vers une deuxième Belgique possédant les mêmes sources de conflits entre deux familles d’habitants ayant des idiomes différents et possédant des personnages politiques semblables. A combien la machine évaluerait-elle de possibilités de règlements plus ou moins rapides et à l’amiable de la situation ?
La réponse qui serait donnée peut être extrapolée avant l’imprimante crachant la réponse. Il y en aurait sans doute une centaine.
C’est à peu près le nombre possible d’Elio Di Rupo, de Reynders, d’Onkelinx, de Bart De Wever qui a des années lumières de nous auraient des structures de pensée identiques dans la situation qui est sensiblement la nôtre.
Quant à savoir combien il resterait, d’autres Belgique pour se trouver en statu quo 180 jours après une consultation populaire, probablement aucune ! La machine pourrait s’arrêter dans une quinte de toux électronique, nous serions les seuls du cosmos à brandir notre brevet de champions.
Cela signifie que la Belgique, avec sa faune politicienne commune, aurait ceci de particulier qu’elle serait la seule à battre des records dans une catégorie répandue certes, d’où une rude concurrence : la connerie.
Elle démentirait ainsi la loi des probabilités pour mettre en relief sa performance unique.

25 novembre 2010

Conciliabules du conciliateur.

Quoique l’opinion soit lasse des pourparlers pour un futur gouvernement, il faut bien de temps en temps se remémorer que les efforts de renouer le dialogue se poursuivent au tout haut lieu. Ne serait-ce que pour rassurer madame Houard, nous sommes toujours en Belgique. Les éminents personnages à qui nous avons délégué nos pouvoirs sont en pleine activité. Pensez que nous les paierions, s’ils étaient morts ou absents !...Cela nous vaudrait des plaintes des patriotes. Quant à savoir s’ils méritent les émoluments que nous leur consentons, c’est une autre affaire qui ne nous concerne pas. Ils fixent eux-mêmes leurs salaires. Ainsi, c’est impossible qu’ils se mettent en grève et bloquent le Parlement, pour des revendications salariales. C’est un souci en moins !
Le roi a pourvu à tout en nommant Vande Lanotte, VDL pour faire court, conciliateur, avec ordre de concilier. Nous sommes heureux d’apprendre de la bouche même « de la plus belle intelligence de Belgique » qu’il n’y a aucun obstacle à ce que les négociations soient relancées ce mercredi.
Reste la méthode. VDL la garde pour lui. C’est normal, élémentaire quand on a été prof à l’université. Il faut toujours garder ce qu’on sait pour soi, si on ne veut pas être remplacé par quelqu’un d’autre très rapidement.
Le pays ne retient pas son souffle. Tout le monde s’en fiche. A un point tel qu’il faudra bien que VDL lève un coin du voile de sa méthode, s’il veut passer à la télé et relancer les négociations et qu’on n’imagine pas que c’est un pétard mouillé de plus. Si c’est à la manière du canon sur rail des foires d’antan, qui faisait exploser le pétard au sommet de son ascension, n’importe quel rustaud à la gonflette des salles de gym ferait mieux l’affaire, même si VDL à la silhouette d’un poids welter de la salle Wagram.
Mais attention, ne battons pas des cils trop vite, la confiance n’est pas assez importante pour carrément remettre les Sept en présence. Cela leur serait fatal. Depuis le Quatre septembre, nos septembristes s’ignorent. Ils ne se reconnaissent plus.
L’odeur sui generis du leader anversois s’est perdue dans la mémoire olfactive du nouveau Jaurès… De même, Elio pourrait faire un caprice et changé de musc. Son pétale de rose, cher au Boulevard de l’Empereur, pourrait avoir été remplacé par une fragrance à la violette de Parme.
Quand ils se seront flairés aux choses de la vie et reconnus entre deux réverbères, VDL pourrait initier un match à trois. L’Ostendais contre le Montois et l’Anversois, ou l’Anversois contre l’Ostendais et le Montois. Tout dépendra des réponses que nos gloires du ring feront au questionnaire des experts de la Banque Nationale.
Le calendrier sera long a prédit le négociateur. On se demande si VDL n’est pas payé à la journée ?

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Joëlle Milquet pourrait dire en préalable « in fine » et afin d’animer les débats, qu’elle n’était d’accord sur rien, mais que par esprit de conciliation, elle serait d’accord sur tout.
Les milieux branchés au patriotisme classique ne sont pas pour autant autorisés à pavoiser aux fenêtres de leur chapelle. Javaux, à la collégiale d’Amay, brûle des cierges. Il a commencé une neuvaine par une dizaine (seuls les initiés comprendront) tant un accord global actuel ne serait qu’un accord partiel, puisque VDL a laissé à la maison le dossier BHL !
Les gens l’ignorent sans doute, mais on n’a pas encore ouvert les dossiers brûlants avec le conciliateur royal. La Banque n’a traité que les chiffres de la loi de financement, le plus beau resterait donc à venir !...
Pour lister les compétences futures des Régions et Communautés, on irait jusqu’à la fin de l’année, que sera-ce avec le reste !
A la RTBF, le président de la N-VA Bart De Wever a eu le mot de la fin : "c’est monsieur Vande Lanotte qui sait tout. Il utilise un peu la méthode Dehaene, il parlait avec tout le monde mais ne convoquait pas de réunions plénières. Je pense que c’est une méthode très sage parce qu’on évite les blocages, les crises Le désavantage, c’est qu’on ne sait rien". Et de conclure : "Je pense que si monsieur Vande Lanotte n’y arrive (sic) pas, personne ne va y arriver. Alors, l’inévitable est là. Mais ce n’est pas à moi de décider".
Si notre augure national, celui par qui tout part et tout revient, agrégé d’histoire et latiniste distingué, Bart De Wever, nous rappelle entre les lignes qu’il faudra bien replonger dans l’isoloir afin que la N-VA confirme son irrésistible ascension, on se demande à quoi les palabres entre les Sept serviraient encore ?
L’Europe ne s’en préoccupe pas plus que les Belges. Tout se passe comme si le plan B lancé par le PS comme une plaisanterie n’était qu’une facétie dont il ne fallait pas tenir compte.
C’est probable.
Alors, il faut tout de suite en sortir un autre, plus crédible. Il y a urgence !

24 novembre 2010

La modification

En 2010, la crise économique affecte davantage le système capitaliste que toutes les crises précédentes.
Il ne s’agit plus d’un rapport déséquilibré des forces du travail, des moyens de production et des capitaux engagés ; mais bien du règne pur de la spéculation, sur les monnaies, les minéraux et les végétaux. Un capitalisme est né qui s’abstrait des hommes et du progrès.
De la fin des Trente glorieuses jusqu’à 2008, on pouvait effectivement confondre crise économique avec la remise en adéquation des capitaux avant un nouvel accroissement du PIB.
Des signes visibles d’une modification de la théorie classique de l’économie devraient sauter aux yeux des gens d’université, rien qu’en observant la rue, la ville, la région.
Malgré les primes et le désir d’économie des propriétaires, la création d’un marché « vertueux » qui donne à l’écologie l’ouverture de nouvelles techniques à un grand public, ne pourra pas relancer la croissance, parce qu’elle ne s’adresse qu’à une minorité ; enfin, les entreprises n’emploieront plus jamais la totalité de la main-d’œuvre disponible sur le marché du travail. Nous entrons dans une ère de chômage endémique.
Les biens immobiliers de type « maison bel étage » dits aussi « d’employé » ne se vendent plus dans des villes moyennes comme Liège ou Charleroi. Le facteur déterminant est ici l’effondrement de la classe moyenne, avec la disparition d’une solvabilité qui permettait de suivre le marché à la hausse. Les propriétés venant à changer de mains par suite de succession ou tout autre arrangement (à peu près tous les vingt-cinq ans), la partie commerçante de la classe moyenne en voie de paupérisation, ne peut plus faire une offre, justement à une époque charnière quand une génération prend normalement la place de l’autre.
Seule la spéculation permet quelques rachats par des marchands de sommeil qui s’entendent pour rentabiliser au maximum les anciennes demeures familiales à un ménage, pour en y loger dix !
Les commerces périclitent même dans les hyper-centres. Lorsqu’il est repris par les marques en raison de la location surévaluée des rez-de-chaussée, l’ancien propriétaire du commerce a de la chance d’être récupéré en qualité de gérant, c’est-à-dire qu’il sera payé à la commission, comme un garçon de café, la démarque involontaire étant déduite de ce qu’il touche.
Cette classe moyenne est maintenue la tête hors de l’eau par une catégorie émergente qui rend la statistique plus difficile. Il s’agit des personnels politiques avec mandats électifs rétribués, qui y trouvent un modèle de vie.
On a si souvent mentionné les autres catégories sociales qu’il est presque inutile de brosser le tableau de la classe ouvrière en perte de salaire et en accroissement de chômage, surtout des jeunes, avec les augmentations insidieuses des prix, une région en manque d’argent et des pensionnés qui seront demain plus nombreux à se partager des pensions incomplètes. On aura vite fait un état des lieux qui correspond à la dérive d’un système économique que l’on ne reconnaît plus dans son déroulement, et qui ne ressemble à aucun modèle de ce que l’on a connu antérieurement.

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Le capitalisme a changé de visage, plutôt, il est revenu à son origine. Il est redevenu sauvage.
L’occasion était unique en 2008 de laisser les banques s’effondrer, puis d’y reprendre pied avec la détermination d’y interdire les marchés pervers.
On n’a rien fait de cela.
La social-démocratie n’a pas voulu voir le gâchis dont elle est coresponsable. Elle a cru en la sagesse immanente des opérateurs financiers, comme s’il s’agissait d’une éthique naturelle que posséderaient les banques !
Aujourd’hui, le travail est compté pour rien. Les actionnaires se fichent de savoir qu’un atelier ferme pour se reconstruire ailleurs, provoquant des milliers de pertes d’emplois pour des créations à l’identique, mais à bas salaire.
Ce qui importe, c’est le taux à deux chiffres de leur dividende.
Renault dont l’actionnaire principal est l’Etat français, ne construira plus de voitures en France, sinon les prototypes et la voiture électrique.
Bien sûr, cette situation ne durera pas, mais elle peut faire de gros dégâts.
Dans ces perspectives, il n’est pas dit que les partis traditionnels existeront encore, après une période que certains voient comme prérévolutionnaire,. N’ont-ils pas tout raté, à commencer par l’Europe, parce qu’ils ont trop cru à l’économie, au point qu’ils ne sont pas encore sortis de leurs illusions, sans doute par manque de contact avec la population qui souffre ?

23 novembre 2010

Partage.

-Voilà, une fois, Monsieur Joseph qui vient pour le partage.
-Monsieur Joseph ?
-Ouais Juanovicci.
-Le fils du ferrailleur ?
-Non, le petit fils.
-Pourquoi lui ?
-Il fait partie des experts de la Banque Nationale.
-Si c’est un des experts…
-On s’en fout des experts. C’est lui qui gère le partage.
-Par quoi on va débuter ?
-On va commencer par le plus facile : la famille royale !
-Comment, on la partage aussi ?
-On partage tout, je te dis, Monsieur Joseph a les pleins pouvoirs !
-C’est tout ce que Vande Lanotte, le plus bel esprit de Belgique, a trouvé : le partage !
-Il nous a prévenus. Pas de solution, les élections puis le partage ensuite.
-Sans attendre le résultat du scrutin ?
-Il est connu d’avance. Alors, il faut que le plan B soit prêt quand on prononcera la dissolution et la séparation. Le roi nommera un partageur. L’affaire arrangée, il nommera un déménageur.
-A h ! Ce n’est pas encore fait, c’est un exercice ?
-Oui, mais il aura valeur exécutoire. Pour ne pas que les litiges durent vingt ans, autant se mettre d’accord avant.
-Alors, on commence par la famille royale. On se la partage comment ?
-Tu veux dire les hommes d’un côté, les femmes de l’autre ?
-Non, je pense à deux tiers, un tiers, quelque chose dans ce genre.
-Monsieur Joseph et la banque ont prévu une part pour la communauté germanophone, deux pour la bruxelloise, trois pour la région wallonne et quatre pour la région flamande.
-Ça fait dix parts !
-Ouais, c’est plus facile, une fois !
-Et si la Région flamande ne veut pas de ses parts, puisqu’elle veut faire une république ?
-Non ! ils ne vont pas commencer à nous emmerder. C’est trop facile d’en prendre et d’en laisser. Quand on hérite, on accepte l’héritage…
-Avec la branche Réthy, ils sont vingt-sept. Qu’est-ce qu’on fait ? Une part, c’est 2,7 ?
-On ne va pas les découper. Admettons qu’une part c’est trois !
-Bon. Avec 10 parts, on arrive à 30, il y en a trois qui manquent pour que ça tombe juste !
-Voilà, j’en étais sûr ! D’autant que la région qui va tomber sur Fabiola pourrait la trouver mauvaise.
-Le ministre président Rudy Demotte est ferme sur la question. Il s’en fout de Fabiola, mais il veut dans son lot la princesse Mathilde.
-Je le sentais, c’est foutu. Je préviens Monsieur Joseph et la banque. Qu’ils nous trouvent un autre sujet…
-Un sujet sur lequel on est d’accord pour le partage ! Mais, il n’y en a pas…
- Il y a un accord signé sur une clé de répartition des sommes affectées aux liquidateurs des biens publics. Elle est la même que pour le partage de la monarchie, 1 – 2 – 3 – 4 !...

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Monsieur Joseph apparaît tout rose d’avoir monté les escaliers des grands bureaux de la Banque Centrale.
-Bien entendu sur les sommes prévues aux personnels de liquidation, il faudra négocier nos frais de commissions et nos rémunérations exceptionnelles.
-A combien les estimez-vous ?
-En tenant compte de l’importance des transactions de partage, la banque va certainement proposer un pourcentage du patrimoine entre 12 et 15 % ! Et à ce niveau là, nous pouvons vous débarrasser de quelques personnalités politiquement hermaphrodites et de la reine Fabiola, bien entendu. Mons est une ville charmante et le parti qui la dirige est formé des patriotes les plus méritants… Ils se feront un plaisir de lui trouver quelque chose en ville…

22 novembre 2010

Harcèlement sur RTL …

…ce dimanche midi.
Pour une fois, les « m’as-tu vu ? » étaient absents de chez Vrebos. Adieu la langue de bois et les propos trop lissés. Les victimes parlaient vrai. Du coup les autres : avocat, syndicaliste et psychologue étaient plus authentiques.
Le droit du travail a peu de plaintes à son actif pour harcèlement. Le droit s’est presque toujours cantonné aux relations entre les personnels de maîtrise et les exécutants. Les suicides répétés dans certaines grandes entreprises françaises ont illustré le rapport détestable de la direction aux exécutants.
Le harcèlement « classique » est défini comme suit : « …toutes manoeuvres effectuées de manière répétée et sur une certaine durée, ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité des salariés, de compromettre leur avenir professionnel ou d'altérer leur santé physique ou mentale. »
Le harcèlement - dont il était question ce dimanche - tient aux relations entre collègues de travail, il n’a pas pour but de toucher aux cadences, il tend à mettre le harceleur en état de supériorité sur sa victime, pour des raisons psychologiques paranoïdes et sadiques.
Et là nous entrons dans un domaine que l’on commence à peine à explorer, celui des rapports parfois conflictuels, de dominant à dominé dans le champ clos d’une entreprise, hors de tout projet des tâches à accomplir.
L’ambiance de certains ateliers et bureaux est inconnue du psy et souvent du grand public. Elle est tolérée en interne, souvent sue des directions, quand les « jeux » ne perturbent pas les cadences et les plannings, certaines attitudes sont même considérées comme des rivalités « utiles » et peuvent servir à « l’esprit de compétition ».
En Belgique, de 1900 à nos jours, il y aurait des centaines de milliers de cas. Il serait difficile de démêler les « blagues » de mauvais goût, des menées réellement sadiques allant des attouchements aux séances de torture et de viols.
Les faits-divers n’étaient portés à la connaissance du public que lorsqu’il y avait un mort, un peu comme les bizutages d’étudiants. Se souvient-on encore du drame de Cockerill-Sambre ? Des ouvriers par « jeu » avaient introduit le tuyau d’un compresseur dans l’anus de la victime ! Le décès fit grand bruit, sans provoquer une réflexion plus générale, malgré l’horreur que les faits produisirent dans l’opinion publique.
Plutôt que la première définition du harcèlement, celle qui suit paraît plus appropriée « Le harcèlement sexuel se manifeste par des paroles, des actes ou des gestes à connotation sexuelle, répétés et non désirés et qui sont de nature à porter atteinte à la dignité ou à l'intégrité physique ou psychologique de la personne et à faire en sorte que son milieu de travail ou d'études soit néfaste pour elle. Une seule parole ou un seul acte grave peut aussi constituer du harcèlement sexuel s'il a de telles conséquences et produit un effet nocif continu sur la personne. »
Les syndicats se sont toujours bien gardés de précéder les tribunaux en sanctionnant les auteurs des abus portés à leur connaissance. Du temps où ils pensaient en fonction de la lutte des classes, ils avaient bien d’autres soucis que le harcèlement à l’usine. La nouvelle formule, plaçant l’organisation syndicale entre les adhérents et les directions, a changé la donne.

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Le psychologue suédois Leymann appelle ce type de harcèlement le «mobbing» du verbe anglais «to mob», houspiller, assaillir, attaquer. L’ajout d’un suffixe à « mob » (populace, lie, bas peuple), pourrait signifier une autre intention, inqualifiable de la part de Leymann. L’idée serait alors que tout ce qui vient du bas serait vil. Le mobbing serait le harcèlement systématique d’une personne dans l’exercice de son travail. A la différence des autres types de conflits qui interviennent souvent dans une entreprise, le mobbing n’est pas générateur d’améliorations des relations interpersonnelles, mais vise au contraire l’exclusion de l’autre.
Les cas ont souvent un processus similaire. Les harceleurs empêchent la victime subjuguée par la terreur qu’ils inspirent de s’exprimer. Elle est mise en quarantaine par complicité involontaire du personnel « qui ne veut pas se mêler de ça ». Elle est déconsidérée auprès de ses collègues par médisance ou calomnie. Le truc est de la faire passer pour immature, « un peu bête » dira-t-on. On a vu souvent que cette immaturité supposée n’était rien d’autre qu’une meilleure éducation de la victime par rapport à l’ensemble des harceleurs. Pire la raillerie d’une infirmité rappelle la cruauté des enfants dans les cours d’école. Discréditée dans son travail par l’hostilité du groupe, la victime déchoit parfois aux yeux de ses supérieurs, qui entrent dans le jeu des harceleurs. Il semble que ceux-ci pensent protéger l’entreprise « des maladresses » du harcelé. Ils ne détestent pas la pensée qui leur vient de l’ignominie des subalternes.
L’homme qui travaille dans de mauvaises conditions peut en devenir méchant. Il y a en dans beaucoup de gens un fonds de sadisme qui ne demande que l’occasion de s’exprimer. L’entreprise où le premier sadique est souvent le chef de l’entreprise est un lieu d’expérience que ces beaux messieurs de l’Haut-lieu ne veulent pas connaître, tant ils redoutent qu’on ne mette en cause l’organisation même du travail qui serait coupable d’accélérer la « noirceur » de certains, par l’ennui et la souffrance qu’ils ressentent eux-mêmes.

21 novembre 2010

Mensonges et vérités

Un fil s’est rompu entre le peuple et les dirigeants. On ne croit plus en la politique parce qu’on y a trop cru !
Si l’excessive béatitude n’est pas une attitude responsable devant le système qui par défaut d’autres mots nous appelons démocratie, celle qui consiste à ne plus croire à rien et à se ficher de tout ne l’est pas non plus.
La vérité n’est ni de droite ni de gauche, elle n’est surtout pas dans la bouche des hommes de pouvoir, elle n’est nulle part, parce qu’il n’y a pas de vérité, mais des vérités.
Que l’on soit de l’un ou de l’autre bord, la déception provient de l’attitude de ceux qui commandent à nos destins et que nous imaginons qu’ils sont tous des menteurs. Certes, ils le sont et sans exception. Mais le moyen de faire autrement quand il s’agit de convaincre en particulier de la vérité de chacun ?
Un dirigeant qui trace son chemin en se persuadant que sa vérité, c’était aussi la vérité de tous, n’a aucune chance de rester longtemps au pouvoir. Comment dès lors ne pas mentir ? Comment mentir en restant « honnête », est, me semble-t-il, la seule question qui importe.
C’est toute la problématique morale du dirigeant politique.
En s’entourant d’experts d’en dehors des cabinets, et pour cause puisque le gouvernement n’est pas formé, les dirigeants se sont un peu plus éloignés du peuple et ont nourri le sentiment que la démocratie s’est fichu et que voter ne sert à rien.
Les experts sont légion. Pourquoi en est-on arriver à les consulter au vu et au su de tout le monde en étant suspendus à leurs lèvres, alors qu’ils n’ont en aucune façon un mandat électif qui les autorise à donner un avis qui peut s’interpréter comme une décision ? Ces questions d’expertise auraient dû être tranchées à l’intérieur d’un gouvernement entre experts de cabinet. Des décisions auraient été prises qui auraient été approuvées ou sanctionnées par le scrutin des électeurs ! Dans le déroulement logique des choses, au fil des événements des dirigeants auraient perdu à tout jamais une chance d’être réélu – encore que… - et d’autres auraient pris les places vacantes afin de rencontrer l’opinion publique. La démocratie aurait été vivante et le bouillonnement des situations et des hommes aurait provoqué un intérêt retrouvé pour la politique.
Au lieu de quoi, c’est la tombe, le recueillement et ce qui aurait pu provoquer la passion, ne soulève que l’ennui ! Vande Lanotte court chercher sa vérité à la Banque Centrale !
La crise économique effroyable que nous traversons l’est davantage parce que le monde politique s’est aplati devant le système qui l’a provoquée en s’imaginant qu’à force de génuflexions il va disposer les acteurs en sa faveur.
Quel sens donner à la gauche aujourd’hui qui a renoncé à sortir du capitalisme pour se confondre en courbettes avec la droite libérale ?
Quand on ne sert plus qu’à gérer avec des hauts et des bas la force secondaire de l’Etat afin de complaire à la force première qu’est l’économie, on amoindrit la force citoyenne et on dégrade l’image de la démocratie.
Plus personne n’a de modèles alternatifs, il n’y a plus des vérités, mais une vérité, tout aussi absurde qu’elle puisse être dans sa solitude, c’est le fric !...
L’essentiel semble avoir glissé du système politique au système économique.
Là où il fallait 36 experts afin de départager MM. DI Rupo et De Wever, un seul suffirait à nous persuader que le capitalisme n’est ni à critiquer, ni à abandonner, mais à prendre tel qu’il est et pour toujours !
Politiquement, ils se sont tous grillés à considérer que l’unique vérité était là.
Car à quoi bon changer les hommes au pouvoir puisque l’un ou l’autre camp a adopté l’unique vérité ?
Par rapport à la France, plus riche en partis de gauche porteurs d’espoir, nous n’avons qu’à nous « satisfaire » d’un PS sclérosé, usé par le pouvoir et incapable d’une idée nouvelle et d’un rapport nouveau avec l’économie.

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Lorsque nous serons capables d’évoquer avec sérénité un après capitalisme avec une vraie gauche, nous irons mieux et les problèmes constitutionnels nous paraîtrons moins importants.
Sinon, s’il y a toujours l’impasse après l’épisode Vande Lanotte… que les régions se séparent et que la Belgique aille au diable. Il y a mieux à faire que de perdre du temps avec les passéistes bourgeois de Flandre.
Nous aurons changé d’urgence.
Reste que dans la situation actuelle les libéraux ne sont pas quitte de se poser des questions aussi sur leur avenir, car, quand deux modèles de société ne s’affrontent plus, quel est l’intérêt d’encore voter à droite ?
Tout le travail serait de redonner un sens à la notion droite gauche en convainquant nos concitoyens, consuméristes convaincus, de trouver les pistes d’une nouvelle économie capable de nourrir tout le monde, parce qu’ils vivent le dernier temps des vaches grasses (déjà plus pour le lumpenprolétariat qui se recrée).

20 novembre 2010

Une affaire chasse l’autre !

Quoique antérieur à l’affaire Woerth-Bettencourt, l’attentat de Karachi vient télescoper l’actualité au point de rendre les tribulations de l’héritière de l’Oréal auxquelles s’adjoint l’affaire de l’hippodrome de Vincennes pour le seul Woerth, tout à fait mineures.
Qu’on en juge. L'attentat de Karachi de mai 2002 a couté la vie à 14 employés de la Direction des constructions navales (DCN) : 11 français et 3 pakistanais. Conséquence de l'arrêt du versement de pots-de-vin de la France au Pakistan ? On s’interroge. C'est la piste privilégiée par les juges antiterroristes qui mènent l'enquête. Sarkozy alors le bras droit de Balladur serait impliqué dans les rétro-commissions à la base de l’attentat...
"Grotesque", "ridicule", "respectons la douleur des victimes. Qui peut croire une fable pareille ?", s’est défendu Nicolas Sarkozy, interrogé sur cette affaire. "On est dans un monde où la notion de secret d'Etat n'existe plus" a-t-il poursuivi, à bout d’arguments. Au moment où l'Etat s'emploie à élargir la notion juridique du "secret défense", on comprend bien qu’on tente de couvrir les choses les plus malpropres sous le sceau du secret d’Etat.
Voici les faits en bref pour un public belge qui même intéressé par les nouvelles françaises n’est pas toujours à portée de lire un journal décontracté quand il est question des puissants et de l’Etat.
En 1994, l'Etat français vend trois sous-marins Agosta au Pakistan... à perte ! Dès le début, la DCN, qui était alors une émanation directe du ministère français de la Défense, savait que le contrat ne rapporterait rien. Le contrat est signé, le 21 septembre 1994, par François Léotard. Edouard Balladur était alors premier ministre, et Nicolas Sarkozy son ministre du Budget.
D’après Libération, début 2002, la Cour des comptes pakistanaise boucle son enquête sur des « contrats » de corruption entre des officiers pakistanais et des responsables français pour obtenir la signature du contrat. Le 30 janvier 2002, lors d'une audience publique, l'amiral Mansur ul-Haq, plaide coupable pour avoir touché des Français 7 millions de dollars environ en guise de remerciement. L’amiral de la marine pakistanaise écope de sept ans de prison, et un capitaine de trois ans. Silence radio en France.
L’affaire prend une tournure sanglante lorsque le 8 mai 2002, un bus de la DCN explose qui fait 14 morts, comme annoncé au début de l’article.
En juin 2009, l'affaire évolue pour aboutir à des révélations en cascade. Au départ, c'est l'avocat de sept familles de victimes, Me Olivier Morice, qui dévoile, jeudi 18 juin que selon les juges antiterroristes Marc Trévidic et Yves Jannier, "la piste Al-Qaïda est totalement abandonnée". Ils révèlent à la même occasion que le mobile de l'attentat apparaît maintenant "lié à un arrêt des versements de commissions" de la France au Pakistan, dans le cadre de la vente des sous-marins Agosta. "Tout remonte au refus de Jacques Chirac, en 1996, de verser les commissions liées à la vente de sous-marins, lorsqu'il apprend qu'il existe des rétro-commissions destinées à son rival Edouard Balladur", a déclaré l'avocat. Ce qu'a confirmé Charles Millon, ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac

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Jeudi 25 juin 2009, Libération revient sur une information selon laquelle le 2 septembre 2002, Philippe Japiot, patron de la branche internationale de la DCN, a écrit au juge Jean-Louis Bruguière : "C'est parce que DCN-International a conclu et mené à bien le contrat du 21 septembre 1994 que des personnels ont été pris pour cible". La lettre est complétée d'un extrait de 7 pages (sur 162) du fameux contrat de vente des sous-marins. Curieusement, le juge d'instruction ne demandera jamais la copie intégrale du contrat. Il ne cherchera pas à en savoir plus. Autre curiosité, dès le lendemain de l'explosion, les services américains informent le consulat français que la piste d'Al-Qaeda n'est pas sérieuse. Mais ces pièces seront rayées du dossier judiciaire. Concernant le volet financier du contrat, le 6 juin 2002, la Commission consultative du secret de la défense nationale a donné son accord à la déclassification de ces notes. Celles-ci n'ont toujours pas été versées au dossier.
Depuis quelques mois, ce sont les juges antiterroristes Yves Jannier et Marc Trévidic qui sont en charge de l'affaire. Bruguière s'est présenté en 2007 aux élections législatives sous l'étiquette UMP.
Cette affaire plus grave – il y a mort d’hommes - que les arrosages de l’héritière de l’Oréal pour le candidat Sarkozy à la présidence, prend une méchante tournure pour le pouvoir. L’avenir nous dira si le trône de l’Elysée conservera bien son prince jusqu’en 2012 ?

19 novembre 2010

Pas que la Dendre qui déborde…

Aux questions métaphysiques « Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? » Pierre Dac avait répondu « Je suis moi. Je viens de chez moi. Et j’y retourne. ». A propos de la crise qui secoue notre belgitude, que répondrait Dac aux trois questions nationales, sans que le microcosme de nos puissants en soit autrement perturbé « D’où vient-on ? Où en est-on ? Où va-t-on ? ». De ce qui précède, s’il était encore parmi nous, le chansonnier aurait pu répondre « On vient de nulle part. On n’est nulle part. On y reste ».
On n’a jamais vu sept partis politiques discuter d’un gouvernement de coalition et mettre autant de temps à trouver un accord. Mieux, au 158me jour rien ne semble acquis. Cela semble plus bouché que jamais.
Indifférence générale ou anxiété secrète dissimulée, les gens vaquent à leurs petites affaires sans montrer une agitation quelconque au vu des tentatives de Vande Lanotte, conciliateur du roi. En a-t-on vu défiler pourtant des gens capables et surentraînés du préformateur, au clarificateur, de ces intelligences prométhéennes comme on n’en fait qu’en Belgique !
Peine perdue. Toutes ces encyclopédies vivantes dès qu’elles se mettent autour d’une table, tout en exaltant l’intérêt général, n’écoutent plus que leur égo, pour ne rien conclure.
Pourtant, même la NV-A veut garder une Belgique dans sa forme actuelle, avec ses frontières externes et internes délimitant les Communautés, et l’organisation à Bruxelles du petit ménage franco-flamand dans une forme fédérale, voire confédérale, pour ceux qui préfèrent le préfixe.
Faut-il voir dans cet immobilisme tragique le trop plein débordant de neurones de l’Haut-lieu ? On a vu à Byzance les plus brillants esprits sombrer dans l’abstraction infinie afin de suggérer les moyens de sauver la ville, jusqu’au moment où ils furent surpris par les Turcs dans la salle de conférence tandis qu’ils délibéraient et étaient indécis sur les mesures à prendre pour repousser l’envahisseur.
Nous ne sommes pas menacés par Mehmet II, est-ce une raison pour faire durer les négociations jusqu’à ce que cela soit le cas ?
Cette question qui tarauderait tout esprit sauf en Belgique « La création d’un gouvernement doit-elle succéder à des élections démocratiques dans les plus brefs délais afin que soit respectée la volonté des citoyens ? », n’a pas l’air de nous intéresser plus que cela.
Nous avons gardé l’ancien gouvernement, excellente chose quand dans les quinze jours celui qui correspond à la nouvelle donne électorale prend naturellement sa place.
Mais si six mois plus tard l’ancien est toujours en place, force est de constater qu’il n’est plus en adéquation avec la démocratie qui s’est exprimée. Par exemple, les libéraux qui s’y trouvent toujours et qui ne devraient pas être représentés dans le futur gouvernement, n’y ont plus une place légitime.
Dans l’endormissement général, je suis probablement le seul à soulever ce problème éthique. Au contraire, puisqu’il est question que le parlement confère à Leterme des pouvoirs plus étendus, presque identiques à ceux d’un gouvernement élu reflétant les modifications en nombre de sièges du dit-parlement.
Cela n’a l’air de rien, mais si le parlement donne des pouvoirs élargis à un gouvernement démissionnaire, nous ne sommes plus vraiment dans les formes d’une adéquation entre les électeurs et le pouvoir.
En effet, ce serait un pouvoir non élu qui dirigerait le pays, comme si de rien était.
Je me demande ce que Delpérée pense d’un pareil régime et s’il y souscrit ?
Ou alors la nécessité prime le droit, et il est inutile d’organiser les futures élections. On trouvera toujours bien parmi nos brillantes personnalités quelques astucieux personnages pour inventer au fur et à mesure des nécessités nouvelles.

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De ces sombres perspectives peuvent néanmoins surgir des situations inédites. Et si la Belgique restait telle qu’elle est dans l’expectative d’un gouvernement fédéral ? Les Régions sont actives et le fédéral ne l’est pas. Et alors ? On fermerait le 16, rue de la loi. On liquiderait une armée inutile et onéreuse et nous n’aurions plus à l’étranger d’autres représentations que celles des affaires commerciales et du tourisme des régions.
Le roi resterait en place pour le côté folklorique. Les visites guidées des palais et de la famille royale dans son vécu de tous les jours serviraient à payer les frais d’entretiens. On laisserait le soin à une noria de notaires de définir la provenance et la propriété des biens communs litigieux et Bruxelles pourvoirait à ses propres besoins en taxant ceux qui y travaillent.
Les problèmes linguistiques seraient transférés à la Commission européenne des droits de l’homme, ainsi que les litiges territoriaux.
Les Wallons et les Bruxellois auraient plus de chance à être entendus par les Polonais et les Anglais que par les Flamands.
Les fanatiques belgicains et flamingants pourraient se dire satisfaits et nous pourrions vaquer chacun dans notre région à la préparation du combat futur contre la crise nouvelle attendue pour 2012.
Nos Byzantins futés (1) pourraient se réunir tout leur saoul, à perte d’année, dans des salles de réunions prévues à cet effet et les citoyens s’occuperaient sans eux du déficit démocratique chronique, dont ils souffrent depuis 1831.
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1. Bien entendu, nous aurions toujours des Byzantins de gauche et des Byzantins de droite.

18 novembre 2010

Place aux experts

Pourquoi cela va-t-il si mal en Belgique ?
C’est le Soir qui nous livre la clé de l’énigme : nos avons trop de cerveaux !
Non seulement nos diplômés ne courent pas leur chance à l’étranger, mais l’Europe implantée à Bruxelles attire les diplômés des pays associés.
Les rivalités mettent les cerveaux à ébullition. La guerre entre les pistonnés, les fils de et les compétents est ouverte. Le drame est là, ça grouille, de la cervelle va finir à la poubelle…
Voyez la Hollande, la fuite des intelligences fait que l’on remarque les lettrés qui restent.
Dans une société qui ne compte plus ses masters, le plombier-zingueur devient rare. On va finir par faire tourner les usines rien qu’avec les gens de bureaux, les robots feront le reste. Le problème, c’est qu’on va avoir des avocats partout, même à la plonge des restaurants. Cela n’aurait aucune incidence sur le déroulement des affaires du pays, si notre haut niveau général s’était installé dans toutes les branches de la science. Hélas ! beaucoup – et des plus importantes dans les sciences humaines – ne nourrissent pas leurs hommes.
Par contre, le marketing, la banque, la médecine spécialisée, l’administration, la jurisprudence, l’économie, les sciences dites exactes, celles qui n’ont nul besoin de métaphysique, de transcendance, de morale, de littérature et de poésie, c’est le bon business.
Si bien qu’il y a pléthore de Janus, brillants d’un côté, hébétés de l’autre.
Tandis qu’on s’ébaubit du côté brillant, l’autre face reste dans l’ombre. Qu’importe ! même tronqués, nos Janus passent pour incomparables !
Parmi eux, place aux experts ! Dans une société de plus en plus technique, les experts acquièrent un pouvoir démesuré.
C’est une première en Europe que des partis politiques s’en remettent à des experts siégeant dans des banques afin de trancher leur litige ! Et cette chose énorme se faisant, personne pour la dénoncer, mieux, on applaudit ! La presse est en extase ! Pensez, une intelligence aussi vive que celle de Vande Lanotte qui réclame l’arbitrage d’experts extérieurs à la fonction publique, tout ça afin de clouer le bec de De Wever !...
La voilà bien cette société d’experts qui, sans être justifiée par une sanction populaire, démêlera le juste de l’injuste en lieu et place des partis. C’est proprement ahurissant.
Cette sublimation de l’expertise fait une publicité énorme aux spécialistes.
Leur nombre va croissant. Et c’est déjà un problème. Demain, que fera-t-on de cette cohue ?

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En effet, nos masters bientôt en surnombre, avec l’éducation qu’ils ont reçue et leur foi inébranlable dans le système capitaliste, ne chercheront pas les moyens de sortir de la mouise de façon collective, mais de manière individuelle.
Au bout de quelques temps de vains efforts, ils baisseront les bras, deviendront hippies ou se contenteront d’un poste de gardien de nuit.
Ils ne sont pas programmés pour observer le monde comme il va, mais pour s’autoflageller s’ils n’ont pas de travail.
Quant aux autres qui se seront établis experts dans la société qui consomment, ils penseront que ce monde imparfait est le meilleur possible.
Le peu de critique qu’ils auront conservée de leurs temps d’école sera essentiellement dirigée vers ceux qu’ils exploitent et qu’ils dirigent.
C’est ainsi que nous avons des intellectuels qui n’ont jamais tant parlé des droits de l’homme et du citoyen dans des pays lointains ; alors, que chez eux, behavioristes, ils exploitent des hommes comme leurs machines.
Il suffit d’interpréter une courbe des connaissances de ce qui faisait un intellectuel des XVIIIme et du XIXme siècles pour comprendre ce qui a basculé au XXme s. Toute la partie réflexive et persuasive de la critique sur les bases gréco-latines a été perdue au bénéfice des nouveaux acquis d’une science de plus en plus technique et complexe.
Bien sûr, il n’est nullement question de refuser la connaissance de ce qui était hier inconnu et encore moins de renoncer à fouiller dans ce qu’on sait pour en savoir davantage partout où c’est possible, mais en déséquilibrant les savoirs au profit de la nouveauté, on s’est privé d’un regard sur le futur fort des expériences du passé. On s’est gargarisé de nouveaux mots, comme s’il était honteux d’user encore ceux forgés dans les années d’effervescence du siècle des Lumières et de celui de la révolution industrielle d’abord et populaire ensuite.
Si bien que l’on a aujourd’hui, des diplômés d’une qualité humaine bien inférieure à ce qu’elle était avant.
Rions des traités de médecine de 1880 à juste titre, parce qu’à la lumière de nos connaissances actuelles, ils sont d’un ridicule achevé, comme ceux qui parlent des mœurs et de la justice, mais ne rions pas des hommes qui les ont étudiés et qui sont devenus des intellectuels d’un autre siècle. Il y avait plus d’humanité dans un instituteur ou dans un médecin de campagne en 1880 que dans dix classes de l’ULg en 2010, professeurs compris.

17 novembre 2010

Ils sont fous !

Le remaniement en France a été l’occasion d’un grand ramdam dans les médias qui a fini par accoucher de trois fois rien.
Ce qui n’a pas empêché le chef de l’Etat de se féliciter du resserrement du gouvernement pour plus d’efficacité ce 16 novembre au soir depuis l’Elysée devant trois journalistes de télévision.
Fillon qui se succède à lui-même alors que la place avait été promise à Borloo, voilà les centristes ralliés à Sarko qui pourraient revenir faire de la lèche à Bayrou…
Eric Woerth, dont on était sûr qu’il allait sauter, saute évidemment, montrant par là que les soupçons au sujet des sommes versées à l’UMP avant l’élection présidentielle par Liliane Bettencourt étaient plus que fondés. Mais avant que l’affaire ne vienne au rôle du tribunal, sous le pont Mirabeau le Seine aura coulé plus longtemps qu’on ne pense. Pour que Woerth garde le goût en bouche, il va devoir répondre de la vente d’une forêt de l’Etat au profit de l’hippodrome de Compiègne dans lequel l’ex-ministre a des intérêts.
Kouchner, le french doctor, ne sera regretté par personne. Yade, Amara, exit la black et la beurette. Il fallait bien ça pour fermer aussi l’officine de la citoyenneté, puisque Besson est nommé ailleurs.
Bref, beaucoup de bruit pour rien.
Ce qui est d’une grande banalité et qui fait cependant du bruit parce que c’est une « personnalité », Villepin le dit « L’un des problèmes de la France, c’est Nicolas Sarkozy », ce à quoi les sarkozystes sur le coup ont comme consigne de faire passer la nouvelle fabriquée en contre-feu « Villepin est fou ».
Malgré quelques feuilles de droite, comme le Figaro ou de variétoche qui ne brassent que de la paillette et du strass pour lecteurs demeurés ou fondus de la braguette, la presse française a quelques journaux qui ne mâchent pas leurs mots et ne sont pas particulièrement tendres pour le pouvoir et pour l’opposition. C’est ça la « neutralité » bien comprise dans l’information. On peut citer Le Monde, Mediapart, le Canard enchaîné, Marianne, etc.
Nous n’avons pas cette diversité d’opinion représentée par des journaux en Belgique, comme si la crise que nous avons et la platitude de nos hauts niveaux au pouvoir, étaient des choses normales, comme s’il ne se passait rien que de très commun et ne soulevait aucune critique !
C’est dommage, en un sens, car on croirait tous nos gazetiers en harmonie avec le pouvoir, alors que la situation économique et politique est tout aussi difficile qu’en France.
Ne faut-il pas voir là aussi l’énorme différence entre les scandales dénoncés des partis et des grosses fortunes en France et l’absolu ou presque calme plat qui règne en Belgique ?

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Toute la presse au consensus pour mettre sur pied un gouvernement et nous débarrasser du cauchemar de la NV-A dans l’opposition ou au gouvernement, mais quelque part, est une des causes du manque de vivacité de la presse belge, c’est aussi son financement et son peu de diversité qui font le reste. Mais quand même, le public a l’impression qu’il doit s’en passer sous le boisseau ici aussi et qu’on y zappe trop facilement la nouvelle croustillante.
Faut-il en accabler nos rédactions ?
Avec les moyens qu’elles ont et le personnel réduit à l’extrême, la main serait plutôt du côté de la presse télévisuelle et de radio. Partagée entre une station commerciale et une station d’Etat, on ne peut pas dire que la diversité y soit la règle. Et, plus qu’ailleurs, le silence est d’or !
Décidément, il faut filer droit partout en Belgique.
Aussi la liberté de ton est ailleurs, en France notamment. Et c’est tant pis pour les nouvelles essentiellement belges, le public y est moins attentif !
Sans être rattachistes, les Wallons ont une curieuse manière de s’intéresser à la Belgique en ne s’intéressant qu’aux nouvelles venues de France.
C’est dire si le nouveau gouvernement français les intéresse plus que la panade dans laquelle Leterme dirige un pays sans en avoir vraiment le droit.
Ce qui se passe, en guise de conclusion, c’est qu’en France, il y a une opposition et qu’on l’entend. Ce n’est pas le cas chez nous.

16 novembre 2010

Une légende belge…

Beaucoup de gens rêvent, comme Béatrice Delvaux, d’un monde idéalisé, en l’occurrence d’une Belgique bon-enfant et sentimentale.
Puisqu’il faut impressionner l’inconscient collectif pour que ce rêve garde une vraisemblance proche de la réalité, il est tentant de créer un mythe.
Sur le plateau de ce dimanche de la RTBF, le représentant de la NV-A incarnait ce mythe pour les uns, tandis que les autres ne voyaient en lui que celui qui l’empêchait.
Mais, on ne crée un mythe en 2010, que lorsque le héros qui l’incarne meurt. Or la Belgique aurait besoin d’un mythe vivant.
Béatrice Delvaux est l’exemple d’une force active dans la formation des mythes. Son imagination de journaliste fertilise le mythe parce qu’elle permet de l’orner d’histoires annexes qui font le prix de toutes les mythologies.
De là à imaginer l’homme providentiel qui va sortir la Belgique du trou dans lequel elle s’enlise, chacun à sa petite idée là-dessus.
Pour que le mythe rejoigne la réalité, il faut que cet homme providentiel ait des traits connus, qu’il soit en vie, proche du peuple et cependant important.
L’image que les hommes se font de Dieu, un ectoplasme surpuissant, bienveillant mais inaccessible, n’entre pas dans la légende, puisqu’il en est l’essence ; comme la qualité surnaturelle de l’homme providentiel, puisqu’on nous a fait le coup il y a plus de deux mille ans ; ou des héros modernes comme Batman.
Pour que le mythe prenne de l’ampleur et qu’on en débatte, voici quelques repères à détailler et broder autour de l’axe principal.
Le héros de la Nation doit être de descendance noble. La « noblesse » a été étendue par soucis de démocratie aux métiers à risque, mineur de fond, pompier, parfois gangster. Après une prédication funeste (entendez par là, la nécessité de se nourrir poussant une famille à émigrer en Belgique), il est abandonné (1) ou kidnappé dans sa petite enfance. Recueilli par des parents adoptifs humbles (2) (cette affirmation de modestie reviendra souvent dans sa bouche), il émerge de l’obscurité grâce à une intelligence brillante et un travail opiniâtre.
L’analogie de ces mythes avec les fantasmes infantiles saute aux yeux des gens avertis, mais, heureusement, pour la constitution d’une légende forte, elle échappe à tous les autres, sans quoi le passage du mythe à la réalité serait impossible. Il a toujours paru intolérable à un héros immature (ils le sont tous) qu’on le traitât d’enfant !

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L’humanité crée son héros d’après ses antécédents.
Certains fantasmes sont représentés dans les mythes par un symbole. L’abandon d’un enfant dans un panier voguant au gré des flots, dépeint dans l’ancien testament, est une représentation symbolique de la grossesse et de la naissance.
Béatrice Delvaux n’est pas loin de son « roman familial ». Son enfance « heureuse » est pour beaucoup dans l’ivresse d’une Belgique sublimée en compensation d’une Belgique « sordide », qu’elle découvre tous les jours dans sa vie professionnelle.
Hitschmann, psychiatre (1871-1957) voit dans le processus du mythe qui se répand à toute la Nation « l’assimilation d’un mythe qui lui plaît ». Les mythes doivent avoir un caractère entraînant et les héros qui s’y insèrent, sont les « bons » génies que les Romains conserveraient chez eux en mânes du foyer sous formes de figurines.
Si, dans un cauchemar, Béatrice voyait Albert II la prendre par derrière en hurlant des insanités, et qu’elle en faisait un roman, certes, elle aurait un succès de curiosité, mais de mauvais aloi, et certainement pas un succès d’estime.
Alors qui, en Belgique, a le plus de chance d’entrer vivant dans la légende ?
Enfant d’émigrés, fils de mineur, abandonné (si l’on étend ce terme à l’enfant noyé dans une grande fratrie), poursuivant malgré les pires difficultés des études jusqu’à un doctorat, devenant par conviction et persuasion président d’un grand parti, qu’il transforme en une force du centre alors que ce parti allait disparaître s’il était resté à gauche, enfin, une personnalité qui en plus se prévaut d’une sexualité ambivalente et à la mode…
Vous ne voyez pas ?
En évitant de prononcer son nom, d’une certaine manière, je participe à la création du mythe.
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1. Un enfant d’émigré né dans une famille pauvre a, au moins une fois dans sa vie, ressenti la sensation d’abandon.
2. Dans les familles nombreuses, des grands-parents, voire des voisins, jouent souvent le rôle de parents adoptifs.

15 novembre 2010

Fête et crise, à qui perd gagne.

Crise des subprimes, crise financière de 2008, plan Paulson, plans de sauvetage bancaire et de relance économique, sommets du G20 avec son tout dernier de la semaine à Séoul, chômage, récession, il paraît que le tout en kit n’est plus qu’un mauvais souvenir, enfin pour les banques et qu’on va s’en sortir.
Quand ?
Mais dans très peu de temps, c’est comme si c’était fait. Les pays ont opté pour des politiques de relance.
En réalité, après le capotage financier de la Grèce, l’Irlande serait dans le collimateur des agences d’évaluation, le FMI reste prudent. Le chômage ne diminue pas, les déséquilibres des transactions courantes persistent, et des risques d'éclatement de nouvelles bulles financières sont toujours possibles.
Les milieux bien informés, enfin ceux qui passent pour savoir, nous prennent pour des débiles. Ce n’est parce que le chômage perdure, que le pouvoir d’achat s’effondre et que la direction de la Brink’s se croit en Amérique avec ses manières de gangsters que ça va mal nous rassurent les banquiers.
Johann Vande Lanotte, le dernier des génies que le roi sort régulièrement de son chapeau afin de résoudre la crise politique, ne jure plus que par la Banque nationale qui avec ses techniciens renforcés du staff des hauts niveaux va départager le litige entre Elio Di Rupo et Bart De Wever.
Les autres super-géants même libéraux sont ravis. Johann, professeur d’université, Flamand et socialiste est en passe de résoudre une équation insoluble avant lui.
Ailleurs, ils n’ont pas Vande Lanotte. Pire, ils ne le connaissent pas. On a bien Albert Jacquard en France qui lui ressemble un peu, mais c’est tout, la comparaison s’arrête là à l’apparence. Et puis, c’est un bonhomme de 84 ans, trop vieux…
Pendant qu’on en est à espérer tout de la banque, Sarko à Séoul au G20 a rappelé qu’il faudra bien un jour se préoccuper de taxer les opérations bancaires, discours prononcé dans l’indifférence générale, bien entendu.
Une dégradation brutale de la situation économique et des perspectives, une nouvelle crise, en somme, est fort possible. Son étendue peut aller d'une seule région pour une brève période à l'ensemble de l'économie mondiale pendant plusieurs années.
Ce qui est proprement scandaleux, ce n’est pas tant les désordres périodiques du capitalisme mondial, c’est l’amarrage des partis socialistes d’Europe à ce ponton pourri, soit la moitié du corps électoral de l’ensemble des pays de la Communauté.
On ne peut pas dire que la social-démocratie ait fait dans le détail. Pour s’être vendue – pardon « donnée » - à fond, elle n’a pas lésiné.

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La crise a accru les tensions sociales, réduit les salaires par le chantage exercé sur ceux-ci par un patronat qui sait y faire, un parti socialiste aux ordres et un syndicat dont la courroie de transmission entre patron et personnel patine depuis dix ans déjà.
C’en est tellement visible qu’en France, par exemple, le parti de Martine Aubry est incapable d’opposer un programme clair à celui d’une droite pourtant défaite par l’opinion. On l’a vu pour les pensions, on va le voir pour le restant de la présidence de Sarko, sur les autres réformes, justice, université, etc.
En Belgique c’est encore plus flagrant, puisque l’actuel gouvernement chargé des affaires courantes est composé des socialistes et des libéraux, ménage harmonieux, entente parfaite, avec le seul vrai homme du bureau du PS, Laurette Onkelinx, en pâmoison et mamours à Didjé et Yves !
La crise est une période plus ou moins longue – celle de 29 a duré presque jusqu’au réarmement de 38 et le new-deal de Roosevelt – au cours de laquelle le capitalisme s’est réorganisé. La crise de 2008 ne se terminera sans doute qu'avec l'adoption de nouvelles structures économiques, vers 2015, à moins qu’elle ne replonge...
Les pays émergents entendent bien tirer parti de sa longueur qui ne les affecte pas. La Chine se pose un peu là.
Nous, en Belgique, ratatinés entre les deux puissances qui font la pluie et le beau temps en Europe, confis dans notre foi en nos têtes pensantes et en notre confiance aveugle dans la banque, partagés entre le désir d’agiter nos petits drapeaux à la fête nationale, de se croire à la foire aux boudins en dansant le tango avec Béatrice Delvaux et celui de scier en deux la Grand-Place de Bruxelles, nous sommes encore plus mal placés que les autres.
En attendant, n’oublions pas que saint Elio tombe le 1er décembre !
Si la banque et Vande Lanotte se pressaient un peu, notre grand parmi les plus grands pourrait fêter sont saint patron rue de la Loi, en premier ministre !

14 novembre 2010

La Belgique joyeuse de Béatrice Delvaux.

La Belgique rêvée de Béatrice Delvaux ressemble au palais idéal du facteur Cheval. Elle y met tous les poncifs d’une journaliste responsable devant ses pairs et les fantasmagories d’une petite fille qui a trop vite grandi.
Comme écrivit Flaubert dans son dictionnaire des idées reçues « les conjurés ont toujours la manie de s’inscrire sur une liste ». Celle de Béatrice Delvaux brille des illustres qui la composent par l’éclat qu’elle leur donne dans un système qui s’en nourrit. Ces individualités la révèlent à l’identique de ce qu’ils sont, tout à fait dans ce qu’elle aurait voulu être. Cela fait une photographie d’elle plus vraie que sa propre image.
Relevant comme madame Delvaux de la même nationalité, enfin je le suppose, je ne vois pas ce que la certitude d’être né quelque part me confère comme supériorité par rapport à d’autres, nés ailleurs, ni vraiment quel lien nous rend solidaires.
Un grand pays, même si sa surface est réduite, serait un pays qui prendrait en compte tous ses citoyens en leur attribuant les mêmes droits, qui tiendrait pour vrai qu’un homme en vaut un autre, si bien qu’il n’admettrait pas qu’il puisse y avoir dans les efforts accomplis par tous de grandes différences dans l’appréciation des valeurs de chacun.
Utopie, vous récrieriez-vous, certes, autant que la vôtre, sauf que je préfère l’humanisme qui en découle que le bricolage à longueur d’année d’une morale à géométrie variable au fur et à mesure de l’évolution des situations politiques et économiques.
Comment peut-on parler d’identité douce, jamais triomphante, dans un pays qui voit la misère augmenter et qui compte plus de 20 % de chômeurs à certains endroits ?
Vous êtes pour les zwanzeurs et la guindaille bon enfant dans un accord apparent des ivrognes sur le chemin du retour, vagues souvenirs d’une ancienne vie d’étudiante. N’est-ce pas se cacher derrière le décor du théâtre des Galeries et rire encore à Bossemans et Coppenolle, après la lecture d’un Paul Jorion, par exemple, un Belge que vous n’avez pas cité, même quand on n’est pas formellement de gauche ?
Intellectuelle comme vous l’êtes, il vous est apparu sans l’oser pouvoir dire, combien de stupidités mais aussi de détresses muettes existent dans ce « bon peuple » qu’on méprise un peu et qui « fait » la kermesse, comme d’autres de la plaisance en Méditerranée.
C’est ce que vous appelez une Belgique idéale ?
Ne savez-vous pas que sous le décor idyllique et rêvé se cache un manque de culture, une approche dérisoire de la société, mais aussi un grand désespoir ?
Vous me faites penser à ces Belges du bout du monde qui y mangent des frites en regrettant qu’elles n’aient pas la saveur de chez nous ! C’est d’autant plus stupide que dans la plupart des cas, elles l’ont. Allez donc sur Broadway chez Skel Islamaj.

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Vous parlez de Bruxelles comme si vous n’y habitiez pas et dans la projection que vous en faites, je vois bien que vous ignorez combien elle ressemble à toutes les grandes villes fourre-tout du monde. Puisque vous parlez des forces Nord-Sud qui s’y regardent en chien de faïence, j’y ai perçu un grand respect que l’écrasante majorité francophone accorde à une minorité de néerlandophones. Ça, oui, c’est remarquable, d’autant que lorsque vous vous aventurez sur les terres flamandes avoisinantes, c’est le contraire.
Mais, il n’y a pas besoin de faire son petit facteur Cheval pour savoir cela.
Vous versez une larme sur le rêve de l’unité et de la fraternité entre les communautés. Tant que vous ne saurez pas que la fraternité commence dans l’organisation du travail, départ de tout et conditionnant tout, y compris l’éducation de la jeunesse, vous n’aurez rien compris.
Pour le reste, fumée dispersée par le vent que celle d’une Belgique secrétaire perpétuelle du bidule européen. Foutaise que le trilinguisme quand pour vendre un bouton de porte à l’étranger, c’est en anglais qu’on négocie. Vu l’état de connaissance des francophones pour leur langue, permettez-moi de me marrer…
En somme, votre Belgique idéale serait faite de citoyens anesthésiés, sans mémoire, inodores, incolores et surtout insipides…
Voilà bien les rêves de la petite Béatrice Delvaux regardant la route de Saucin comme Alice au Pays des Merveilles, en espérant voir le lapin et le chapelier…
Certes vos patrons aiment l’image de la Belgique que vous espéreriez, mais que vous n’attentez plus. Allons réveillez-vous, ce foutu bled, dans lequel vous n’avez pas enterré assez profondément vos illusions, existe ; on y patauge dans la merde et on y voit les socialistes se fier aux banquiers qui vérifient les comptes de la future Belgique.
Vous et moi, nous sommes belges, certes, mais nous sommes destinés à nous tourner éternellement le dos. Nous ne sommes pas faits pour nous rencontrer et bâtir ensemble.
Ne le regrettez pas, je n’en ai rien à foutre.

13 novembre 2010

Berlusconi le magnifique !

En Belgique on a la crise que l’on sait, mais elle n’est pas honteuse. Elle n’est qu’ennuyeuse et lourde. Faut-il le regretter ? On s’y embête tellement que la presse déprime. Ça se voit !
Pourtant, comparée au drame italien, il y a des analogies. D’une part, les frasques de Berlusconi et ses montages financiers, et d’autre part, les affaires seulement qui fleurent l’argent et la magouille à Namur, Huy, Dinant et surtout Charleroi pour chez nous, à la différence qu’il s’agit là-bas d’un milliardaire seul, multipliant les tripotages financiers et les tripotages des belles femmes, et ici, d’arrivistes au départ fauchés et qui ne doivent leur prospérité qu’à partir du moment où ils sont entrés en politique ; mais règle générale, plus il y a de casseroles, plus on les adore et plus ils ont des chances d’être réélus.
Il faut reconnaître le mérite de Di Rupo d’avoir quand même tenté d’arrêter et parfois réussi quelques belles carrières politiques douteuses à Charleroi et mis sur la touche la pétulante Anne-Marie à Huy.
On ne peut pas dire pour autant qu’il y a une justice immanente et que les « méchants » seront châtiés. Au contraire, quelques hautes voltiges politico-professionnelles se sont poursuivies après l’assassinat d’André Cools et les affaires annexes, les plébiscites populaires succédant à des condamnations – souvent pour le principe – de la justice.
En Italie, Sylvio paraissait hors de portée, intouchable. Il avait l’opinion pour lui. Une opinion qu’il avait achetée en quelque sorte par le biais des programmes décervelant de ses télés, de ses magazines et de ses autres frivolités.
Cette fois Berlusconi a poussé l’impudence trop loin, dépêchant la conseillère régionale Nicole Monetti, ex danseuse nue et hygiéniste dentaire du ci-devant, à la prison où était détenue Ruby-Malika pour un vol de 3.000 euros, une Marocaine sans papier et moukère à la « bunga-bunga connection » de la villa du chaud lapin, avec à la pogne de la plénipotentiaire l’ordre signé du préfet de libérer la belle étrangère, sans tambour ni trompette.
Pour le septuagénaire qui ne désarme pas, c’est la casserole qu’il ne fallait pas s’attacher au train et le voilà qui acculé par l’opinion publique retournée, lui le plus « couillu » d’Italie, en train de se débattre et, peut-être, qui va disparaître de ses propres écrans de télévision dans la honte et la réprobation de cette république italienne que l’on connaît si mal, puisqu’on ne la perçoit que par ses maffias, son désordre institutionnel et lui, le « cavaliere » de ces dames...
Le bougre se répand partout que la gauche veut sa peau et monte des cabales et qu’il se maintiendra jusqu’en 2013, qu’on n’a rien contre lui, que ce sont des rumeurs, etc.
J’entendais dans les actualités le bourgmestre de Dinant dire à peu près la même chose quant au fonds de ce qu’on lui reproche, la connotation sexuelle en moins et à l’échelle d’une villette, bien entendu.
C’est un langage universel appris dans les écoles politiques, celui de ne rien avouer et de nier tout. Ainsi, les pistes sont brouillées. Cela risque de les faire paraître tous coupables, alors qu’ils se déclarent tous innocents.
Sauf qu’une carrière peut très bien se poursuivre après condamnation si l’élu a clamé son innocence aux médias. A l’inverse, une confession sincère, qui aurait pu être le début d’une carrière honnête, la brisera net... étrange situation !
Cette seule hypothèse fait tenir le coup : s’ancrer dans le mensonge ou périr !
Mais à qui la faute ? La faiblesse des juges et le peu de sévérité de la loi disent tout.
En Italie, même le Vatican a pris ses distances. La Ligue du Nord n’en veut plus. Il ne reste que la maffia qui ne s’est pas encore prononcée.

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C’est peut-être ce qui manque le plus dans nos récentes et moins récentes affaires politico-judiciaires : des histoires dans lesquelles des anges noirs et des vamps sont impliquées ! Les dernières qui nous apparurent furent celles qui gravitèrent autour de Guy Mathot et la presse s’éternisa sur les clichés pourtant innocents et kitchs de Michel Dardenne en Jules César et sa fille en Cléopâtre, faute d’une belle et croustillante aventure dans laquelle une femme fait tomber un ministre.
A part, Bart De Wever, produit de la télé flamande et héros d’un jeu télévisé, la crise actuelle n’est pas berlusconienne en Belgique. Ça manque de femmes ! L’atmosphère n’est pas baroque. Les riches sont tapis derrière leur tiroir-caisse. Ils ne mettent la Rolex et ne montrent leurs maîtresses que sur la côte d’azur ou aux Bermudes. Ils craignent le fisc et bobonne qui pourtant ne sont pas sévères pour eux, comme la législation, plus douce ici qu’en France.
Dommage, question scandale on était bien parti avec les assises pour le futur gouvernement : pensez, les experts de la Banque Nationale chargés de refaire les comptes de l’Etat, et un Vande Lanotte, socialiste qui ne jure plus que par eux et qu’on porte aux nues ! Il ne restait plus qu’à trouver la femme fatale. La presse augmentait ses tirages !
C’est triste, c’est nul, c’est terne. En un mot, en Belgique, la crise qui se prolonge sans vraiment rien à dire, à attendre que de la banque sorte notre politique future, on regrette presque que De Wever n’ait pas le flamboiement d’un Berlusconi !
Il eût été plus franchement détesté d’une frange de l’opinion, mais bien plus adulé d’une large partie du public.

12 novembre 2010

Question à Domino

On en a eu de tous les genres, des ministres qui se disent « indignés » ou « scandalisés », c’est assez fréquent, d’autant que pour certains leur honneur « était en jeu ».
Avec Marie-Dominique Simonet, ministre en charge de l’Enseignement obligatoire et conseillère communale à Esneux, on passe dans une autre catégorie, moins valorisante. La dame s’est dite « abasourdie » par les informations relatives à une intervention au bénéfice de son mari qu’elle aurait faite dans le cadre d’un marché public.
Cette qualification par elle-même de sa personne est dangereuse, parce que d’abasourdie on peut passer sans s’en rendre compte à « stupéfaite », la racine de ce dernier mot produit « stupide ». On voit le danger.
Par glissement on en arrive à des soupçons vite conçus par des gens malintentionnés sur l’inadéquation d’un diplôme universitaire et l’intelligence.
C’est ainsi qu’entre collègues de ce type de référence, la sémillante présidente du CDH a vu en Dominique une tête de gondole de la rue des Deux Eglises. De là, à lui ouvrir les portes de la représentation, il n’y a qu’un pas, ce que des dizaines d’années de militantisme de base n’auraient pu faire !
A présent que sa protégée est abasourdie, madame Milquet à l’air de quoi ?
C’est là le sort des mots, peu échappent aux synonymes : stupéfaction, consternation ébahissement, effarement, étonnement, stupeur, surprise… les nuances se sont perdues pour le plus grand nombre.
L’état d'étonnement profond qui mène à la stupeur, le public n’aime pas ça.
Dans sa grande naïveté, l’électeur croit toujours qu’il envoie les meilleurs au pinacle. Si sa championne se dit abasourdie, un doute s’empare de lui. Et si d’abasourdi on passait à stupide ?
Les médias à paillettes et strass ont donné aux masses l’impression que les élus peuvent tout entreprendre parce qu’ils sont les plus performants, qu’ils ne dorment jamais, qu’ils ont toujours le dernier mot, etc...
Quelqu’un d’abasourdi dans cette position déçoit forcément, c’est la rançon de la franchise.
Quant à l’affaire en elle-même qui a produit l’abasourdissement, personne n’en a vu l’inquiétant ou l’incongru, c’est selon.
L’inquiétant, c’est que, diable ! le mari de la dame est notaire. C’est son droit. Mais qu’est-ce qu’un notaire peut bien faire d’un dépôt d’une offre dans une société immobilière à connotation sociale ? C’est un notaire-maçon ? Pas dans le sens que les socialistes l’entendent, non, un brave type en pantalon de velours avec une poche sur le côté pour le mètre pliant et qui monte sur des échafaudages en sifflant après les jeunes femmes qui passent.
Tout de suite, les soupçonneux de mon espèce flairent une nouvelle affaire Fournaux ! Dame les socialistes ont été servis avec l’ex conseil communal PS de Charleroi, Fournaux pour le MR a des galères à Dinant, et pourquoi pas une CDH, pour faire complet ?
Il y a trop longtemps que la petite Marie-Dominique se la pète haut avec l’enseignement pour que les profs ne soient pas mécontents de l’embarras de la reine Pétaud.
C’est comme ça en politique, il faut que les emmerdes soient réparties pour empêcher le favoritisme.
On voit d’ici la scène, le notaire-maçon, le soir en se mettant au lit, alors que la ministre en nuisette vaporeuse dévore Proceedings of the National Academy of Sciences, de septembre.
-Qu’as-tu mon chéri, je te vois tout pâle… Tu ne vas pas me dire que tu cherches une excuse pour…
-Non, non… mais ma petite entreprise va connaître la crise ! Ils n’ont pas estimé mon offre et d’autres Maçons ont emporté le morceau… Tu peux faire quelque chose pour moi, tu es ministre à la fin !
Et voilà, le coup de fil fatal, comme la pilule du lendemain… sauf que tout le monde est au courant à cause des méchants socialistes qui ont vu par là le moyen de rabattre le caquet à la Simonet.
Voilà pour l’inquiétant.

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Quant à l’incongru, c’est la curiosité d’un Brassens qui me vient à l’esprit.
Puisqu’elle est à la pointe de l’actualité, Marie-Dominique pourrait-elle nous expliquer ce qu’on entend par « La cravate de notaire » ou branlette espagnole ?
Des expertes vous disent que c’est une technique qui consiste à prendre la verge de votre partenaire entre vos seins pour simuler une pénétration. C'est une technique qui, si elle est bien faite, procure un plaisir intense.
Question stupide à une personne abasourdie : faut-il pour ce genre de pratique que la partenaire du notaire ait une poitrine suffisamment importante ?
Et en l’occurrence, est-ce le cas ? Et si ça l’est, y aurait-il dissimulation volontaire, comme un règlement intérieur secret pourrait laisser entendre que personne ne doit dépasser Joëlle d’une poitrine !
Voilà si j’étais au parlement wallon, la question que je poserais à la ministre. Nul doute avec l’expérience qu’elle a de la profession de son compagnon, elle se ferait un plaisir d’en informer un modeste électeur, toujours friand de performances.

11 novembre 2010

Le curé fou entre deux messes.

Après les Assises multiculturelles dans lesquelles Joëlle Milquet s’était illustrée, il fallait bien qu’une dame d’un autre bord se distinguât aussi. C’est Karin Lalieux qui a été désignée pour faire de l’ombre à l’avocate guets star. Elle présidera une commission spéciale "relative au traitement d’abus sexuels et de faits de pédophilie dans une relation d’autorité, en particulier au sein de l’Eglise".
On s’en tape un peu, mais il convient en démocratie d'amuser le tapis. La presse ne peut pas stationner en permanence devant la Banque nationale pour interviewer l’un ou l’autre négociateur politique.
D’ici à ce qu’on imagine des choses…
Karin est parfaite, cheveux courts, boucles d’oreille gigantesques, on dirait un signal de la SNCB. On ne pourra pas dire qu’elle passe inaperçue.
Auparavant Milquet si favorable à l’intégration, au foulard et aux babioles musulmanes s’était dévoilée – si l’on peut dire – au Conseil des Ministres qui voulait ouvrir pour l’hiver un refuge afin d’accueillir 500 demandeurs d’asile à Bastogne.
Vous pensez, quelle horreur ! Bastogne fief CDH par excellence, d’autant que Lutgen est du coin.
C’est dire comment sont ces dames et comme sans fil à plomb et tablier des Loges du PS, Karin Lalieux va se faire plaisir en indaguant sous les surplis de sacristie. La criminologue dans le monde ecclésiastique, les gens vont croire à un remake des « Experts : Miami ».
Une Commission de plus, la belle affaire, on n’en est plus là. Au point où on est tombé, on se demande si toutes ces belles intelligences ne seraient pas plus utiles à réfléchir sur le chômage, la crise, les antagonismes des Régions, le contentieux de Bruxelles, etc... Mais bon, dans les hautes sphères, il y a pléthore et il faut bien que l’excédent d’avocates et de criminologues soit résorbé par des missions.
Tout de suite miss Lalieux s’attaquera à ce que dans ce pays on appelle l’essentiel, à savoir les noms des treize commissaires, la forme de la table des discussions, thé ou café, etc… ? De toute manière, rien ne presse la remise du rapport est fixée au 7 avril 2011.
On n’est plus à l’époque héroïque où le PS et la FGTB conspuaient les curetons et distribuaient des sifflets aux ardents militants afin de ponctuer de notes stridentes le fameux « tuuut tuuut plus un sou aux curés tuuut tuuut ». L’heure est au sérieux et au jugement correct des faits et des hommes.
A quoi bon inventer des abominations, quand elles viennent d’elles-mêmes sous les cuculles ?
Seulement le citoyen s’en fout de l’église, tout en réclamant que les pédophiles passent à la casserole. Ce n’est pas l’avis de la Commission qui verrait dans la prêtrise une association de conspirateurs contre la justice. Ce qui ne pourrait qu’abaisser encore plus la soutane déjà fort défraîchie de Monseigneur Léonard.

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Si Lalieux était en Commission pour des odes à la jeunesse par des imans dans les mosquées, aurait-elle le même comportement vis-à-vis des musulmans ?
Non pas que la criminologue soit pour le port du voile et l’égorgement des moutons, mais il y a chez nos dirigeants une crainte qui domine les autres, c’est celle du pied au derrière ou pire des flambées irraisonnées de violence et l’ombre d’Al-Qaïda. A force de ficher la trouille à tout le monde, ils ont fini par se faire peur eux-mêmes !
Ce qui ne veut pas dire que miss Lalieux soit lâche et hypocrite, mais que le Parlement aurait regardé à deux fois avant de se lancer contre une Institution religieuse aussi vindicative que la musulmane.
La criminologue-députée bruxelloise va fouiller sous les dentelles de ces vieux messieurs à seule fin de savoir si Dieu n’avait pas comploté de concert avec la justice afin de sauver ses derniers défenseurs pour des crimes tellement vieux que même Abraham ne s’en souvient pas.
La PS de service s’explique derechef "il est indispensable d’examiner comment des faits de pédophilie commis au sein de l’Eglise, dans le cadre d’une relation pastorale, ont été traités ou non par la justice au cours de toutes ces années. Pour nous, il est évident qu’il revient à la justice de l’Etat et à elle seule d’enquêter sur ces infractions à caractère sexuel et de prononcer des sanctions pénales à l’encontre des auteurs dans quelque contexte que ce soit."
Karin n’est pas novice. Aura-t-elle le front, elle socialiste, de parler seulement de la mansuétude d’une Institution pour une autre Institution, ou dira-t-elle ce que tout le monde sait à savoir qu’il vaut mieux être riche qu’être pauvre devant la justice de ce fichu pays truffé d’inégalités toutes plus révoltantes les unes que les autres.
Ce ne sera pas le procès de l’Eglise de Belgique, rassurons les curetons, ni celui de la justice. Ce sera juste un interlude en attendant un nouveau gouvernement « d’union nationale ».

10 novembre 2010

L’intercul, un nouveau club échangiste.

« La diversité culturelle dans les sociétés contemporaines, c’est un fait. »
En écrivant ces lignes pour la Libre Belgique, Annick Hovine s’allonge devant Joëlle Milquet, en même temps qu’avec la ministre, elle énonce une belle connerie.
Il faut se garder de confondre les désirs de Joëlle Milquet fantasmant sur une société de gentils, dans la réalité d’une jungle où, parmi toutes les nationalités, y compris la nôtre, et toutes les religions, y compris celle de Monseigneur Léonard, beaucoup de gens tueraient père et mère pour un coupon de la Société Générale.
Annick Hivine et Joëlle Milquet poursuivent des chimères, alors que la misère monte et que le public se moque bien de la culture aux heures difficiles.
Ceux qui ont éliminé la culture en Wallonie et à Bruxelles au nom du consumérisme et de la sous-culture télévisuelle, comment osent-ils nous entreprendre sur ce sujet ? Et non seulement ils osent, mais encore, madame la ministre, aux Assises de l'interculturalité (sic), exprime ses concepts comme s’ils étaient les souhaits ardents de la population. Qu’elle plaide, ça la regarde. Elle ne sait faire que ça… Et que connaît-elle vraiment en matière de culture ? Si ce n’est le brouet officiel et toléré de tous les lieux communs entendus depuis des siècles sur la question !
L’embêtant, c’est qu’Annick Hovine, son relais médiatique, écrit pour le compte d’un grand journal qui reste pour beaucoup de lecteurs pressés une source unique d’information. Et quand l’ineffable avocate-présidente plaide pour un « inburgering », c’est-à-dire une intégration « active » en Wallonie sur le modèle flamand, la cheftaine du CDH veut en réalité « intégrer » dans une culture fourre-tout des populations émigrées accrochées à la nostalgie du pays-souvenir, oubliant qu’elles l’ont fui dans leur détresse et qu’elles sont fort peu outillées pour adjoindre réellement une vraie culture à la nôtre.
Encore faudrait-il que nous soyons nous-mêmes à la tête d’un patrimoine culturel important et transmissible, tellement chatoyant que les allochtones en resteraient comme deux ronds de flan ! Hélas… de ce point de vue, on se demande si cela vaut encore la peine d’amener nos gniards à l’école.
Ce qu’elle veut sans l’oser pouvoir dire, l’avocate Milquet, c’est former les étrangers à l’acceptation de la culture à la sauce du système économique et des citoyens adaptés. Elle la voudrait universelle comme le dollar et d’application stricte, alors que la plupart des émigrés sont des réfugiés économiques !
Le comité des Assises de « l’interculturalité » a 68 recommandations « pour mieux vivre ensemble ».
- Passons sur l’emploi. On exige qu’il soit abondant, sans fournir aucune méthode pour y arriver. L’école serait obligatoire avant 6 ans. Que cela soit une nécessité pour beaucoup d’enfants, à condition d’avoir une cantine gratuite et variée, est-ce une raison pour emmerder tous les autres ? D’autant qu’on spécialisera les marmites « normale, casher et halal ».
Une société de caporaux-chefs se met en place, distribuant aux nécessiteux trois sortes de gamelles.
Nos « élites » vautrées dans le système et goinfrées jusqu’à la gueule de nos dépouilles, une culture à vomir dont le moindre lettré étranger aurait à rougir dans son pays, la cheftaine Milquet en tête avec le drapeau de la section et Antoine en gendarme qui ferme la marche pour flinguer les chômeurs, la voilà notre culture de demain à montrer à nos « invités ».
- Des cours de "langues étrangères". Elle est belle celle-là !... quand le rapport « interculturel » est piqueté, de-ci, de-là, de fautes d’orthographe !
Ne vaudrait-il pas mieux plaider pour une nouvelle grille d’apprentissage du français dans les universités où, paraît-il, la langue y subit ses plus graves revers ?

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- Autre connerie « L’histoire de la colonisation dans les manuels scolaires », comme si l’histoire de l’Europe n’étaient pas chez nous honteusement trafiquée ! Il est vrai que « la repentance » est à la mode. Notre société, tandis qu’elle colonisait à tout-va ailleurs, colonisait aussi les gens de nos campagnes, les parquant dans des villes-fabriques, et ça dès le milieu du XIXme siècle.
- Les Assises se sont ensuite occupées du voile. Milquet qui a du temps à perdre est pour le demi-voile, comme pour le demi-deuil, les Assises, pour le voile à partir des 15-16 ans.
Il paraît que c’est essentiel pour nos futurs rapprochements culturels…Si on passait par un référendum avant les décrets, on ne parlerait plus de rien. Plutôt si, on jetterait un voile pudique sur ses histoires de religion dont tout le monde se fout, si l’on excepte les illuminés.
- Autre pataquès, la réforme du calendrier des jours fériés légaux.
Qui ne serait pour l’ajout d’autant de jours fériés qu’on veut, à condition qu’ils soient pour tout le monde ? Si c’est pour un calendrier à la carte, bonsoir pour les ménages mixtes…
Je me suis arrêté aux lois « antidiscriminations » (resic).
Je n’en pouvais plus.
Ils vont finir par nous dire quand on peut faire l’amour. Bien entendu, les solitaires (comme une proposition de loi aux USA) seront passibles des lois qui pénaliseront la masturbation.

9 novembre 2010

Ils sont tous merveilleux.

C’est entendu, archi prouvé par tous les médias et, mieux encore, certifié par n’importe quel khâgneux, nous avons à la tête de ce pays dans les domaines politique et économique, les meilleurs universitaires de l’intelligentsia universelle.
Des gens d’une grande performance n’auront de cesse de montrer leur haute capacité. Même les fistons d’industriel qui suaient sang et eau à l’ULB ou à l’ULG ont décroché des masters dans des Instituts suisses spécialisés dans les cas difficiles.
La presse a été convoquée hier par Vande Lanotte devant la banque nationale pour assister à l’entrée des hautes compétences dans le temple de l’argent. En arriver là, de la part d’un socialiste flamand, c’est dire comme on a touché le fond !
Pour la première fois au monde, nos penseurs vont tester un simulateur de budget en plein vol reproduit sur écran. Les élucubrations de nos savants serviront de test afin d’éviter un crash statistique de la Belgique fédérale.
L’appareil, le Fabulateur 2010, est équipé du moteur NVA au parachlorophénoxy-acétate, alimenté à la pervicine flamande.
Vande Lanotte est confiant.
Nos maîtres à penser parlent toutes les langues et évoluent avec l’aisance des gens de savoir dans les milieux qu’ils abordent, le Fabulateur 2010 pourrait être exporté.
On reste admiratif du savoir-faire et des réponses immédiates des promoteurs, même si ces réponses ne sont pas toujours appropriées à la question. A la place des inventeurs, nous serions morts de trouille et nous dirions en bafouillant des choses qui, parce qu’elles sont vraies, n’intéressent en général personne.
Et c’est justement là qu’on s’aperçoit qu’ils ont de la planche. Dame des années de pratique ont élargi à l’extrême leurs diplômes. Les papiers timbrés et contresignés d’Oxford ou de Stamford n’ont été que le tremplin à leur essor intellectuel.
Si nos représentants partaient en mission en Chine, ils parleraient le mandarin comme s’ils étaient natifs de Pékin, rien qu’en emportant une méthode Assimil, dévorée en deux heures d’avion.
La preuve avec Di Rupo. Aussitôt préformateur du gouvernement, en deux séances devant une glace, il parlait la langue de Vondel comme un docker anversois !
Mais alors… mais alors… un doute se glisse dans ma cervelle obtuse !
Comment se fait-il qu’avec la crème du pot, le concentré de savoir, la situation soit si mauvaise dans tous les domaines ?
Peut-on imaginer pire ?
Pour que nos deux phares politique et économique se soient éteints en même temps, la panne a dû être soudaine et imprévisible ? Pris de court, c’est comme si nous descendions l’escalier d’une cave privée de fenêtre et d’électricité.

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Pourtant ils sont là, quelque peu agacés de notre incompréhension lourdaude.
On en a même vu un, qui, excédé de notre incapacité, s’est mis à nous parler latin !
Des grands esprits qui s’occupent de politique, on ne voit rien venir, que de confus et de très brouillés. Et si le Fabulateur 2010 ne fonctionnait pas ?
Vande Lanotte - Une question ? Vous là…
- Richard III blogueur, m’sieu Lanotte… voilà, les Princes épousent les bergères ; mais les bergers, qu’est-ce qu’ils deviennent ?
Les masters de l’économie font encore mieux.
Comment se fait-il qu’en produisant plus et mieux, nos salaires se réduisent, nos chômages se prolongent et notre mise à la casse s’accélère, bien avant l’âge légal de la retraite ?
Il doit y avoir une raison à cet échec de la FEB, du FMI, de la banque mondiale et de tout le bataclan ?
Alors qu’est-ce qui ne va plus ?
Peut-être a-t-on négligé dans les Instituts suisses les cours de morale et de philosophie ? A l’université de Liège, j’en suis garant, l’économie n’a jamais été abordée sous cet angle. On n’a pas assez mesuré le tempérament des élèves naturellement porté à la violence par leur amour du capitalisme, comme le firent jadis leurs aïeux en laissant descendre les enfants de neuf ans dans le fond des mines !
Comment les rectorats et les titulaires des cours ont-ils pu oublier de tempérer la règle d’or qui à l’état de nature ne favorise que le plus riche et le plus fort ?
A croire que nous ne les intéressons plus et qu’ils attendent d’avoir transféré leur tas de ferrailles au Brésil et en Chine avant de nous dire d’aller nous faire foutre ?
C’est curieux, tout de même, comme parfois les beaux esprits sont bêtes !

8 novembre 2010

Philosophie frontalière.

Ce qui avait indigné les Liégeois à propos des Fourons et qui les indigne encore, c’est le marchandage honteux entre les deux Communautés afin de rectifier la frontière linguistique. On retranchait ici, pour agrandir ailleurs.
Le Hainaut profitait du marchandage honteux, comme dans la crainte d’une vie liégeoise trop turbulente et dominatrice, on s’était arrangé auparavant dans le regroupement des communes pour que Charleroi compte plus d’habitants que Liège. Enfin, le choix de Namur pour capitale de la Wallonie assurait le déclin complet de l’influence de Liège.
Le mouvement socialiste passait la main à Mons. Les militants s’assuraient ainsi de l’influence d’un socialisme de collaboration à l’économie libérale et dans la foulée plaçaient sous surveillance une gauche syndicale, coupable de déviance marxiste.
Est-ce une manière de faire, quand on vit quelque part à sa façon et qu’il faut devenir autre en raison d’une volonté extérieure ?
Par la suite, dans les Fourons, les Flamands s’y sont comportés de la même manière que les Chinois au Tibet. Il suffisait de diluer la population locale parmi les nouveaux arrivants. Dans les Fourons, ce sont les Hollandais qui ont joué le rôle d’envahisseurs d’appoint et les socialistes wallons le rôle de Vichy durant l’occupation de la France, quoique les instances du parti s’étaient adroitement scindées en deux camps, celui du devoir de respecter les accords (Guy Spitaels) et celui de la résistance au diktat (Van Cauwenbergh et les frères Happart).
Les Flamands si forts soient-ils de leur nombre dans une démocratie qui ne tient compte que de cela, montrent que leur seul objectif est la maîtrise d’un territoire, et la frontière leur seul antidote contre la peur des autres.
Ils agissent comme des dépossédés de leurs propres biens et, tentant de protéger ce qui reste, ils emploient des méthodes du moyen-âge qui devaient être celles employées par les serfs pour se garder des incursions des troupes de la baronnie voisine.
Or, ils le font contre des citoyens de leur propre pays.
Si bien que surfant sur la peur, la N-VA et les autres partis nationalistes veulent purement et simplement rejeter la francophonie en-dehors des frontières qui ne seraient plus de la Belgique, mais de la Flandre, pays nouveau considérant les Wallons comme des étrangers, moins malléables et corvéables que les Turcs et même les Roms !

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Voilà pourquoi un arrangement est impossible sans compromettre gravement les intérêts wallons.
Quand les négociateurs francophones disent qu’il faut des concessions de part et d’autre, on voit bien qu’ils tentent pour sauver le royaume de refaire le coup des Fourons à Bruxelles, et non pas de s’accorder sur ce qui est juste dans l’intérêt des habitants de la périphérie.
Qui commet-on autour des tables de négociation ? Di Rupo, un Montois bon teint, Paul Magnette, le héros local de Charleroi et Laurette Onkelinx, Bruxelloise récente et aux ordres du patron PS. Pas un Liégeois du côté du plus grand parti de Wallonie !
Si les francophones concèdent certaines revendications flamandes aux négociateurs des partis du Nord du pays, ceux-ci ne peuvent rien donner en contrepartie sans perdre l’essentiel de leur principe touchant à la territorialité flamande selon les critères intangibles d’une frontière linguistique tracée en dépit du bon sens et dans l’arbitraire le plus complet, il y a longtemps.
Quand on a compris cela, on en arrive à la conclusion que si un accord avait lieu, il serait unilatéralement nourri de concessions francophones. Il ne serait que l’œuvre d’un acte de traîtrise de la part des négociateurs wallons. Di Rupo, qui n’a pas de sensibilité à ce niveau du côté liégeois, a quand même dû lâcher prise quand il a senti qu’une association avec De Wever allait l’entraîner dans des explications impossibles face à ses propres gens hennuyers et carolorégiens.
Pour que la Belgique ait une chance de durer, il faudrait repenser le découpage de la frontière linguistique pour une approximation de 50/50 des habitants de part et d’autre. Cela signifierait une redéfinition de Bruxelles, lui adjoindre sa périphérie et veiller à remodeler de-ci, de-là, une frontière intérieure à laquelle les Flamands sont viscéralement attachés.
On voit bien dans l’état actuel des choses que c’est impossible, sinon en rétablissant le recensement linguistique dont les Flamands ne voulaient plus, en raison de la progression constante du français dans des Régions que l’on pensait néerlandophones, et cependant indispensable pour un redécoupage équitable des rôles linguistiques et des frontières.
Reste donc l’éclatement du pays, mais qu’elle puissance faisant fonction d’arbitre pourra fixer les bornes de l’Etat flamand, étant entendu que le problème des minorités resterait tout entier dans la solution que déterminerait la Flandre.
Je ne serais pas complet si je n’introduisais pas Vande Lanotte dans ce schéma extrêmement politique. Son rôle est simple, c’est de faire traîner les choses afin que l’engouement des Flamands pour la N-VA retombent et qu’on procède à de nouvelles élections plus équilibrées.
---
1. Régis Debray : « C’est parce que le délinquant, le prophète et le pseudo-savant s’extra-limitent et se croient partout chez eux qu’ils sont dangereux. » Marianne, 5 nov. 2010.

7 novembre 2010

Les prêtres bientôt mariés (1) ?

Il était temps !
Enfin, les prêtres sortent de la pédophilie la tête haute !
C’est officiel, ils préfèrent désormais coucher avec « la bonne du curé ». Ce n’est pas la baronne Cordy qui le dit, mais un journal. Il est vrai que cela se passe au Pérou.
Le mari a filmé la scène. On voit le curé à cheval sur la dame.
C’est clair, c’est net, enfin les hommes d’église retrouvent le chemin tracé par la nature.
Et il ne faut pas croire que c’est sale physiquement comme on pouvait imaginer Van Geluwe pervertissant ses neveux. Ici nous avons un couple, le curé et la dame consentante, au point que surprise par le mari, la dame saisi un essuie-tout afin de paraître plus convenable devant la caméra, tout à fait à l’opposé d’une femme de mœurs légères qui aurait plutôt tendance à montrer les signes liquides du désir assouvi du partenaire.
Voilà Monseigneur Léonard rassuré !
L’église qu’il représente a retrouvé une sexualité normale !
Il convient de dire que la religion, surtout la chrétienne, avait ces temps derniers beaucoup souffert de son goût immodéré pour la jeunesse.
La presse s’était acharnée contre elle, tandis que monseigneur Léonard rassemblait sous son aile protectrice les vieux prêtres poursuivis par la meute des journalistes qui exigeaient des expiations de crimes vieux de plus de cinquante ans.
Qu’aurait dû faire Léonard ? Il n’allait pas priver l’église de ses piliers, sous prétexte qu’ils s’étaient tapé l’enfant de chœur avec la sainte burette ! C’était se priver sottement de ses meilleurs vétérans !
Jour béni ! voilà qu’un prêtre péruvien remet les pendules à l’heure. Que cette virilité du bon sens soit sanctifiée !

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On voit d’ici le prêche de ce dimanche et le soulagement général des ministres du culte ! Ils vont afficher en plein jour leur sainte virilité et ne plus raser les murailles quand des voix s’élevaient sur leur passage pour stigmatiser les pédophiles trop nombreux dans leurs rangs.
- Nullam mulierem attigit (2). Oui, mes bien chers frères et sœurs, « je bande donc je suis » furent les dernières paroles du Très-Haut sur cette terre, et nous, ses modestes serviteurs, avons dorénavant pour mission de rendre à la joie nos culs de bénitier, par nos ardeurs désormais dans le bon sens.»
Du coup, monseigneur Léonard espère que de nombreuses sœurs apostats retrouveront le chemin des églises desservies par des officiants attentifs aux choses du culte.
Hélas ! de ce point de vue, l’âge moyen du prêtre serait un handicap sérieux pour des étreintes revigorées. Le dos cassé par des prie-Dieu malcommodes, assaillis par des rhumatismes à cause de l’humidité des lieux saints, traumatisés par des années de séminaire dans la pratique du vice d’Onan, le prêtre belge est une créature qui aura de la peine à se plier à la nouvelle discipline ! L’âge canonique de la bonne fourni par la fabrique d’église y serait pour quelque chose.
Léonard hésiterait encore... Non pas que les maris cocus fussent des fidèles zélés à ménager ; d’autant qu’un curé avec une matrone officielle dans son lit serait plus qu’un laïc astreint à une assiduité exemplaire.
C’est que si elles savent y faire de la main gauche, les gueuses, vous les verriez comme de la main droite et devant tout le monde, elles vous déboutonneraient agilement de la soutane, la bague au doigt et l’oint du seigneur aux « choses » de la vie !
L’archevêque pourrait se lancer dans une campagne de rajeunissement des cadres et en attendant de jeunes virilités séduites par les attraits de la vocation moderne, il pourrait ordonner d’adjoindre discrètement du viagra au vin de messe.
Mais Léonard le pourra-t-il ?
Tancé par le Jésuite Ringlet, empressé aux ordres de Benoît XVI, dévoré par l’ambition de devenir cardinal, ayant passé l’âge des stupres et des perversions, les sens éteints à l’ardente tumescence, notre pauvre prêtre entré dans la moire et le violet, sera-t-il ferme de la seule manière dont il pût l’être encore, en se prévalant de marier ses prêtres ?
C’est la question essentielle que la Belgique devrait se poser, avant les sottes dissensions, les egos démesurés et les impossibles bandaisons de nos élus, tous partis confondus, pour les Justine et les Juliette fanées de nos Assemblées.
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1. Ce qui me gêne un peu, c’est que ce texte a été écrit avant la vidéo de l’entartage de Mgneur Léonard. Je n’ai pas l’habitude d’aboyer avec la meute à l’hallali.
2. Jamais il ne toucha de femme.

6 novembre 2010

Grimm et Perrault !

Chez nous avec Vande Lanotte en Blanche-Neige qui réussit le miracle de réconcilier les Sept nains, on entre dans un conte de fée. Reste à en chasser la méchante reine Bart Aux-longs-Pieds, et nos promoteurs de la Belgique nouvelle pourront enfin s’entendre sur la façon dont ils vont nous faire payer la crise et remblayer le trou des déficits.
Mais en France ?
Malheureux pays où rien ne va plus, puisque les Français avaient cru élire Merlin l’Enchanteur, alors que c’était la fée Carabosse !
Du coup, le côté obscur du pouvoir atteint les augures qui scrutent le ciel.
Le trou Noir de l’Elysée aspire la République. Elle est en voie de disparition !
Après la sécu, le « travailler plus » pour des clous, l’arthrite à 62 ans, les vulgarités et les postures, un des derniers piliers, celui de la Justice, est en passe de ruiner le palais grec qui souvent la personnifie.
Liliane Bettencourt à 88 ans en est la vestale, François-Marie Banier, à 61, le sigisbée.
Du haut de leur non-personnalité, ces deux représentants de la fortune française, la première par son père, le second par son outrecuidance, dominent la vie politique depuis trop longtemps pour que cela ne soit plus drôle.
Aux antipodes des principes directeurs du procès pénal, dirait Cicéron, et des exigences du droit européen dirait la technicienne de surface des lavabos de Barroso, on va droit vers un scandale d’Etat, comme on n’en avait plus connu depuis Félix Faure.

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Le procureur de la République de Nanterre comme le procureur général de Versailles, du fait de leur lien direct et statutaire avec le pouvoir exécutif, son out, plus que cuits, carbonisés.
Se fichant du droit, la procédure d’enquête préliminaire privilégiée par le pouvoir, est secrète et non contradictoire, donc inappropriée, et pour cause... De la vestale cacochyme milliardaire et de son giton sur le retour, au ménage Woerth dont le mâle à couvert Sarkozy lors de sa campagne pour la présidence, tous se sont bien foutus de la République.
Il est urgent qu’une instruction sérieuse puisse avoir lieu par un collège de juges indépendants qui respecte les règles du procès équitable, notamment la présomption d’innocence, le principe du contradictoire et les droits de la défense.
C’est le moins.
Il faut savoir ce qu’ont enduré certains témoins : la comptable et le majordome de la friquée, pour comprendre que sous Sarkozy, ça peut valoir de gros emmerdements d’avoir vu et compris des choses, quand on est du peuple…
C’est pourquoi le DJS (Club Droits, Justice et Sécurités) a envoyé à la ministre Alliot-Marie une lettre afin que le discrédit jeté sur la justice cesse en prenant des mesures. Dorénavant la garde des sceaux ne peut plus dire qu’elle n’est pas au courant.
Et c’est signé Christine Lazerges, Professeur à l’Université Paris 1, Présidente du club DJS et Thomas Clay, Professeur à l’Université de Versailles, Président d’honneur du club DJS
Copie a été adressée au procureur général de Versailles, au procureur de la République de Nanterre ainsi qu’aux membres du Conseil supérieur de la magistrature.
Il était temps que ce scandale peu relayé par les médias du pouvoir, heureusement diffusé et brocardé par les humoristes, dénoncé par quelques courageux de la presse dont Marianne, Mediapart et Le Monde, place tous les acteurs de l’ombre et ceux qui font semblant de ne pas tirer les ficelles, devant leurs responsabilités.

5 novembre 2010

L’encrier-péteur.

On est saisi par la loufoquerie de ce colis d’encre d’imprimante d’ordinateur envoyé à un rabbin américain à l’adresse de sa synagogue, depuis Sanaa, capitale duYémen.
Est-ce qu’un rabbin a pour habitude de commander ses encres au Yémen ?
Dans le cas contraire, ouvrirait-il un colis expédié à son nom depuis ce pays ?
-Comme c’est drôle ! J’aurais un cousin juif du nom de Mohammed, qui m’enverrait du Yémen, de l’encre Pelikan pour une Hewlett Packard ???
Dans la deuxième version des journaux, le colis devait exploser en plein vol de l’avion de fret.
Vu d’ainsi, c’est encore plus bouffon.
Le djihadiste avait plus de chance de passer à travers les contrôles en expédiant son bidule à une adresse fictive fleurant bon sa province, par exemple Khaled Ariri-Diouf, NY.
Enfin, quel est l’intérêt d’Al-Qaïda de faire péter un avion sans passager au-dessus de l’océan ?
Enfin, certains y voient une provocation à l’usage interne afin de faire sauter la marmite yéménite, un vrai pot-bouille d’embrouilles !
Tout ça sent la barbouze juste diplômée en barbouzerie et commanditée pour qu’on ne s’endorme pas sur les fantasmes qui permettent au libéralisme classique de maintenir le peuple sous tension, malgré son foireux parcours.
On a quand même lancé à tout hasard un avis de recherche d’un jeune djihadiste saoudien, Ibrahim Hassan al-Asiri, désigné comme le concepteur des deux bombes découvertes vendredi dans les colis destinés au rabbin. Artificier ingénieux, il serait l’un des terroristes les plus recherchés par l’Arabie saoudite et les États-Unis !
C’est tellement cousu de fil blanc, qu’on se demande si réellement les gens d’Al-Qaïda sont stupides à ce point ? Si c’est le cas, nul besoin de mobiliser l’artillerie lourde. On aurait pu l’appâter par une annonce « Grosse entreprise américaine recherche un artificier ingénieux. Bons salaires ».
Nul doute qu’il serait déjà en tôle à l’heure qu’il est.
Cet homme remarquable aussi par sa haine de l’Amérique, nous convainc qu’il n’est pas abonné chez Mobistar ; car pour faire boum avec de l’encre explosive au-dessus de l’Atlantique par téléphone portable, il faut un sacré matériel de télécommunication par satellite ! C’est possible, mais c’est cher et très contrôlé.
Il est vrai que l’homme a des références. C’est lui qui a lancé la mode de la bombe-suppositoire, d’où la courette interdite dans les lavabos des A380. On sait pourquoi Ben Laden a toujours l’air si coincé dans ses vidéos à l’usage des foules occidentales : il expérimente les suppositoires !
Pourtant, les gens jasent. Il n’est pas si formidable que cela, Ibrahim ! Il ne compte plus les attentats ratés. C’est tout à l’honneur de nos polices, certes, mais quand même, sa réputation va finir par paraître suspecte. Et si Hassam al-Asiri était une barbouze de nos services de propagande, jouant double-jeux avec les djihadistes ?

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Parce qu’enfin, après l’affaire des encres qui font pschitt, les baskets qui n’explosent pas au point que les passagers ont eu la puce à l’oreille à voir un loustic tirer sur ses lacets comme on tire sur la corde d’un pendu, voilà-t-il pas le prince Mohammed bin Nayef, chef de l’antiterrorisme saoudien qui échappe de justesse à un attentat ! Une mention spéciale aussi pour la tentative avortée du sous-vêtement à la pentrite de Farouk Abdulmutalab l’an dernier.
On n’a jamais vu quelqu’un d’aussi cruche, depuis Mata Hari, que ce Khaled !
Et avec ça glorieux comme un pou, puisqu’il s’est confié à un site internet afin d’y étaler ses exploits.
Sans vouloir prétendre que tout cela est bidon, fantasmé, barbouzé, nul ne saurait démêler le vrai du faux de toute cette traque des terroristes mijotant leurs coups dans la mouvance d’Al-Qaïda.
Mêlant les deux avec science, les gouvernements occidentaux ont intérêt pour rester crédibles qu’enfin, ça fasse boum quelque part !
Ce qui ne saurait tarder avec tous ces appels au meurtre déguisés en infos, quitte à s’arranger entre barbouzes, pour faire ça sur terrain vague de préférence.
Et c’est en cela qu’ils pourraient être aussi dangereux que leurs adversaires, nos soldats de la démocratie.

4 novembre 2010

Cossus, caucus et cocus

Sur les billets de banque US, la devise de l’Amérique "In God whe trust" ( En Dieu nous avons confiance ), comme si Wall Street avait jamais fait confiance à quelqu’un ! Pourquoi pas choisir « Rich, Caucus and Cuckold » (Cossus, Caucus* et Cocus) plus dans l’air du temps ?
L’Amérique revire à droite. Ce n’est pas étonnant, quand on a goûté au fric, même raide comme un passe-lacet, on ne peut plus s’en passer. Oui, mais la loi des nombres nous met en garde, si tous sont appelés, il n’y aura pas grand monde dans la salle de bal.
Etonnons-nous que les portes soient fermées et que le plus clair de la population n’entende que de la rue, les éclats de rire et les bouchons de champagne qui sautent. Pour les ouïr à l’aise rien de tel qu’un magazine people ou un soap-opera à la télé.
Dans un autre pays qu’en Amérique une telle situation ferait gamberger, pas aux States, pays de grands croyants où tout ce qui brille paraît être touché de la main du Christ !
Comme Descartes, puisque Dieu existe, alors pourquoi s’en faire ? Mille milliards de dettes au cul, la belle affaire, que la Chine se les carre où l’on pense. Elle ne reverra jamais les sous de son travail. La Chine a repassé des chemises pendant 150 ans autour de Mott Street, Park, Pell et Doyer streets à NY, elle repassera bien un autre jour…
Qu’on ne se réjouisse pas trop vite, l’Europe prend le même chemin. Son américanisation est nécessaire pour que le libéralisme des cossus se confonde longtemps encore avec le libéralisme des cocus. Sauf qu’en Europe, on songe drôlement à nous faire rembourser les dettes des Etats. En Amérique, aucun président n’oserait y penser.
Comment expliquer le dérapage du centre-gauche américain ? Alors que de part et d’autre de l’Atlantique on souffre des contrecoups de la crise financière et des excès du libéralisme ?
Plus intéressant que ce constat d’anticapitalisme primaire serait de rechercher les causes de cette bizarrerie de peuples en déshérence et qui s’attachent aux responsables de leurs malheurs, comme la vache à lait au fermier, alors qu’elle finira à l’abattoir quand elle ne produira plus son quota de lait habituel ?
Ce qui se perçoit d’emblée comme facteur dérangeant à l’intelligence de situation, c’est la dose massive de divertissements (1) que nous ingurgitons à longueur d’année et qui loin de nous divertir vraiment à une fâcheuse tendance à nous rendre idiots et même amorphes !
Cette étrangeté qui nous rend bête, c’est notre cousin d’Amérique qui, entre deux gesticulations évangélistes, nous en a communiqué la transe.
L’Amérique d’Obama pour le Figaro magazine reste les lieux naturels du Colorado, les hôtels géants et les centres commerciaux le long des plus belles plages. Pour l’économiste sérieux, Detroit est cette ville type désertée par la moitié de ses habitants où même à 1 dollar (2) les maisons ne se vendent plus ! De loin la ville de l’automobile a fière allure, vue de la rive de la rivière qui porte le même nom, c’était la perle du Michigan. Et combien d’autres villes dans le Middle West et ailleurs qui ne sont plus que ruines ?

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Et pourtant la démocratie (on dit après les Indes que c’est la plus grande démocratie du monde) a prononcé son verdict.
Cela ne veut pas dire que c’est fichu pour Obama dans deux ans, lorsqu’il s’agira de sa propre réélection.
La seule donne qui est intéressante, ce sont les électeurs qui ont manqué à Obama pour reconduire sa majorité. Ils viennent surtout des jeunes sans travail, des déçus du « miracle » américain. Ils n’ont pas voté républicain, ils se sont abstenus, c’est tout !
On ne peut pas dire que d’ici deux ans, les effets de la politique de l’actuel président se feront sentir et que Barak sera réélu triomphalement, on peut penser que la démocratie américaine, comme la démocratie européenne d’ailleurs, est en train de démontrer qu’à défaut d’instruction, les peuples loin de s’améliorer deviennent de plus en plus inaptes à exercer leurs droits, tandis que les dirigeants qu’ils envoient siéger à leur place deviennent de plus en plus aptes à les gruger en employant le langage audible par tous : Dieu et le pognon, dans la version républicaine et le pognon et Dieu, dans la version démocrate.
Ce sont deux programmes qui mis bout à bout feraient rugir de plaisir Denys, tyran de Syracuse, et rougir de honte Platon, qui s’y rendit.
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* Du Latin « abreuvoir »
1. Le divertissement scande chaque moment de la vie, rythme le calendrier jusque chez soi, où la télévision, la console de jeu et l’ordinateur occupent une place centrale, les « vacances » captivent le temps qui reste. Le divertissement remplit tout l’espace, entre deux journées de travail, insatisfait du matraquage productiviste de l’employeur, on en reprend une dose le soir, mais c’est pour rigoler du comique qui mime notre propre existence. Et nous trouvons cela irrésistible. Nous n’en percevons plus l’ironie. Nous ne réagissons pas à la satire, tout à notre travail auquel nous pensons.
2. Une société immobilière qui avait l’obligation de démolir ou de restaurer une villa dont les propriétaires avaient été expulsés pour faute de paiement, l’a mise en vente pour 1 dollar et n’a pas trouvé preneur !

3 novembre 2010

Barak n’a plus la baraka !

Peut-être qu’en lisant ces lignes, vous aurez appris les résultats des élections aux States.
Au total, les Américains doivent renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants, dont plus de 50 % risquent de redevenir républicains. Les démocrates perdraient également quelques sièges de gouverneurs.
Obama paie les suites de la crise, le chômage et sa timide couverture santé pour les plus pauvres.
C’est comme ça qu’on est au « paradis » du libre échange, pas « partageux » pour un dollar.
Ce qu’on lui reproche le plus, à Barak, c’est son socialisme (comparable, dans ce curieux pays, au communisme en Europe du temps de la guerre froide) et les soupçons bien orchestrés par une droite volontaire selon laquelle le président serait musulman !
Les démocrates devenus minoritaires, les républicains obtiendront des pouvoirs d'enquête qu'ils peuvent utiliser contre l’administration, ils ont déjà promis de s'en prendre à la réforme de la couverture maladie et à celle de la régulation financière. Un frein bien embêtant pour un président en exercice. Mais, il ne serait pas le premier à perdre une majorité en cours de mandat.
Les élections du mid-term sont l'occasion pour les Américains de dire leur frustration et leur mauvaise humeur à un parti politique qu’ils ont installé au pouvoir deux ans plus tôt…
En France, vu les sondages, l’impopularité de Sarko, s’il y avait élection, l’UMP serait archi battue par la gauche.
Il est vrai qu’Obama a déçu beaucoup de gens de son parti. En deux ans, il a montré qu’il faisait partie du système et qu’il ne fallait pas compter sur lui pour qu’il y ait un grand bouleversement en Amérique.
Parmi les adversaires résolus du président, les plus bruyants sont de loin les partisans du Tea Party.
Le Tea Party est un mouvement politique qui dénonce l'Etat fédéral et ses impôts, en comparant la situation actuelle à la guerre d'indépendance. Le Tea party fit parler de lui tout au début de la présidence Obama. Son nom fait référence à la Tea Party de Boston, un événement historique des débuts de la Révolution américaine contre l’Angleterre au XVIIIe siècle.
La grogne a commencé à la crise financière de 2008, contre le plan de relance fédéral de 787 milliards de dollars proposé par le gouvernement de Barack Obama et adopté par le Congrès des États-Unis.
Jusque là, rien à redire. Nous aurions tout aussi bien trouvé mauvais aussi de relancer les banques avec l’argent des contribuables, surtout quand on a su deux ans plus tard que ce n’était pas pour sauver l’emploi, mais des intérêts financiers de richissimes particuliers qu’en Europe on avait imité la politique américaine. Le mensonge de Didier Reynders fit long feu aux premières charrettes de licenciés de Fortis et d’ING.
Aujourd’hui, Tea Party s’est séparé tout à fait de nos concepts. Il poursuit une politique libertarienne, dont la devise est « ne me marche pas dessus ». Il s’agit de libéraux radicaux qui prônent la liberté absolue des individus de faire ce qu'ils veulent de leur personne et de leur propriété, avec pour conséquence qu'ils n'empiètent pas sur cette même liberté des autres.
Aider les banques est une hérésie grave, au même titre qu’aider les citoyens pauvres à se soigner et se loger. Ce mouvement aurait pris son essor le 19 février 2009, lorsque Rick Santelli, journaliste de la chaîne financière CNBC, proposa sur YouTube de protester contre la décision du président de débloquer 75 milliards de dollars pour aider les propriétaires endettés.

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On voit tout de suite que ce mouvement est financé par les riches et ne convient bien qu’aux riches. Cependant, il a réussi à convaincre des Américains complètement démunis mais toujours accrochés au fameux mythe selon lequel « un citoyen peut toujours s’en sortir en travaillant ». C’est ce que pensent aussi les 10 % de chômeurs recensés que comptent les USA ; mais sans grand espoir de retrouver du boulot.
La suite jusqu’aux élections de ce jour est simple. Le mouvement gagne de l'ampleur lors de la révélation au public du montant des primes versées aux dirigeants d’AIG, renfloué par le premier plan de relance du gouvernement. Il gagne encore de l'importance lors des débats sur la réforme de santé menée par Barak Obama et apporte un soutien décisif à l'élection du républicain Scott Brown au Sénat des États-Unis pour l'un des deux sièges du Massachusetts.
Le Tea party pourrait se comprendre comme une sorte d'insurrection conservatrice et anti-taxe. Ce pays produit régulièrement des ultras de droite qui jurent qu’on les assassine à chaque mesure « de bienfaisance » du gouvernement fédéral, à vrai dire timide et sans commune mesure avec notre sécurité sociale.
On assiste aux USA à un retournement de l’opinion assez contradictoire. Il aurait été logique que la majorité s’installe à gauche pour un changement de politique puisque le libéralisme vient de révéler sa capacité de nuisance et son objectif très éloigné du collectif. Avec la résurgence d’une opinion républicaine débordée sur son extrême par une droite encore plus dure, il se pourrait que l’opinion américaine, travaillée par les médias, tous plus ou moins liés aux grands intérêts financiers, fasse le contraire de ce que recommanderait une saine logique. Elle renforcerait une opposition instinctivement hostile au « socialisme », façon dont là-bas on qualifie la stratégie d’Obama.
C’est consternant, mais c’est ça aussi la démocratie travaillée par le pouvoir de l’argent.
L’Amérique est malade de ses dettes, de son chômage, de son dollar, de ses guerres, de son PIB qui stagne.
Est-ce la faute à l’actuel président ou au système économique et financier ?

2 novembre 2010

Hymne aux nains de jardin.

En feuilletant, plutôt qu’en lisant, « La perruque de Newton » (1) on est surpris qu’un esprit aussi éclairé que celui d’Isaac Newton, peu suspect dans l’histoire de la science, dixit Paul Jorion, ait poursuivi parallèlement à ses recherches sur la cosmologie, celle plus ésotérique qu’est l’alchimie, pseudo science qui lui prit - dit-on – plus de temps que l’autre !
Newton entretint une correspondance avec le philosophe Locke et le physicien Boyle à propos de la transmutation des métaux qui n’était fondée que sur des rapports scientifiques douteux, des révélations d’illuminés (Paracelse), le tout sur un fond de supercherie qu’il est étonnant qu’aucun n’ait percé ; au contraire, prenant un plaisir évident à conforter leur point de vue et les recoupant sur « des expériences » anciennes qui tenaient plutôt de la magie et de la prestidigitation.
Peut-être bien, après tout, que l’inexpliqué conduit à se garder d’un jugement hâtif sur des « supercheries », sans vouloir faire allusion ici aux « découvertes » des frères Bogdanov.
Newton aurait vu dans la nature toute combinaison possible par des codes que nous ne possédons pas et qu’il croyait sur le point de découvrir par empirisme.
Cela conduit à plusieurs conclusions.
Un esprit curieux pourrait très bien ouvrir une voie aussi importante que celle qu’ouvrit Einstein sur la relativité, comme il pourrait tout aussi bien sombrer dans le ridicule et la confusion, comme le découvreur « de la mémoire de l’eau ».
Les « grands hommes » sont parfois très petits dans des domaines où ils n’excellent pas.
L’expérience répétée est seule capable d’infirmer ou d’affirmer, ce que l’on croit de bonne foi être une découverte.
Autre chose dans le domaine politique qui concerne l’organisation sociale : l’expérience de laboratoire est impossible. Il s’agit tout de suite d’une application en grand sur le terrain. Les erreurs sont payées cash par les cobayes humains. L’expérimentateur n’est responsable qu’en dernier ressort et sera plus ou moins pénalisé lors de futures élections, pour tout autant que la morale collective ait conservé la mémoire du couac.

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Sarkozy et Di Rupo ne sont pas dans la position de Newton pour expérimenter leurs réformes.
Ils travaillent la pleine pâte, brassent des dizaines de milliers de vie et jonglent avec les moyens de leur permettre ou non d’avoir les atouts ou d’en manquer pour affronter leur destin.
Ils ne peuvent pas dire « j’ai échoué cette fois » je reprendrai demain l’expérience autrement.
Les conséquences de leur erreur dès qu’elle se commet fait déjà un effet parmi les rats de laboratoire que l’espèce humaine pourrait devenir entre leurs mains.
Le comble, ces gens n’ont le plus souvent aucun génie, surtout pas celui de Newton en astronomie. Ils ont tout simplement celui de s’être fait valoir au plus grand nombre et au bon moment, après avoir fait le ménage dans l’appareil de leur parti.
Et pour rester ainsi « populaire » terme qui consacre leur carrière donc leur gagne-pain, leur mise en évidence s’accompagne de leur opinion sur eux-mêmes dont ils abusent comme le qualificatif « humble » pour le Belge et « honnête » pour le Français.
Reste qu’un jour, sans doute, on transmutera les hommes comme on a essayé avec les métaux !
Sauf, qu’il faudrait que les apprentis sorciers essayassent sur eux-mêmes ces modifications avant d’en faire « profiter » les populations.
Voyez-vous par ce miracle que Di Rupo devienne vraiment humble et De Wever moins ambitieux, que les Hauts destins de nos éminences se réduisent à ceux de tout le monde, et qu’enfin la vie en société ne soit plus cette misérable course à se faire valoir au détriment des autres ?
Enfin, c’est ce que souhaitait déjà La Bruyère au XVIIme siècle, sans y avoir réussi, hélas !...
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1. La perruque de Newton, Jean-Pierre Luminet, roman, in JC Lattès éd. 2010.

1 novembre 2010

Une affaire entendue

Soixante ans, une vie d’homme, c’est à peu près le temps qu’il a fallu au capitalisme pour débuter et terminer deux périodes bien distinctes de son évolution.
De 1950 à 1980, (les économistes ne se sont pas accordés sur les dates), les Trente glorieuses ainsi appelées, le monde occidental vécut une montée en pouvoir et en puissance du système économique. L’euphorie des résultats financiers, des améliorations sociales et le niveau de vie satisfirent les masses. Le PS belge se moqua des sceptiques et fut sans pitié avec les résistants, tandis qu’il plaçait ses hommes parmi les cadres de la FGTB, afin de mieux veiller à sanctionner ceux qui ne voulaient pas rentrer dans les rangs. Partout, en Europe, les partis de gauche se proclamèrent libéraux, répudièrent ce qui avait fait leur succès : la lutte des classes. L’antagonisme datant du XIXme siècle entre les travailleurs et les détenteurs des capitaux, disparut des thèmes des meetings et de la propagande des syndicats et des partis. La gauche collaborera aux réformes, s’adjugera avec les syndicats un pouvoir modérateur entre les exigences ouvrières et les atermoiements patronaux.
1980 jusqu’à 2010, les mêmes protagonistes réconciliés vivent un drame, une lente et inéluctable régression des travailleurs et une prospérité sans égale des riches, tandis que la classe moyenne classique disparaît et rejoint les salaires planchers, une classe moyenne politique émerge.
Le capitalisme se transforme, se mondialise. La gauche ne comprend pas ce qu’il lui arrive et, toujours collaborant, fait mine de combattre une perte constante de substance, chômage, salaire, pension, en même temps que se détricote l’Etat providence. Cela en connaissance de cause du PS, dans l’espoir fol de voir un redémarrage de l’économie, avec un discours où perce la nostalgie des Trente glorieuses.
C’est comme un ballon libre qui perd de l’altitude, on a beau le délester des sacs de sable qui l’alourdissent, il ne remonte pas, le gaz de l’enveloppe semble s’évaporer.
Entretemps et bien avant 2010, la gauche a délaissé ce dont elle pouvait se prévaloir trente ans auparavant : défense de l’emploi et justice sociale, pour avoir toutes les chances d’un redressement en se soumettant aux nécessités capitalistes de l’heure, et en obéissant au diktat des marchés.
Avec un peu plus de lucidité, les PS européens et parmi ceux-ci le PS belge aux premières loges (sic), il était possible de rompre les ponts avec un libéralisme qui prenait déjà la forme qu’il a à présent… dès 2005 ! Il aurait fallu s’opposer au Traité européen trop libéral. C’était facile, il n’y avait qu’à faire le bilan social de l’Europe et prévoir ce qui en découlerait. Au lieu de quoi, hanté par l’idée qu’il ne peut plus reculer, le PS s’est tellement imbriqué dans la collaboration avec la droite capitaliste, qu’il faut y regarder à deux fois avant de l’en distinguer. La crise de 2008 n’a rien arrangé, au contraire. C’est à la vie à la mort que le PS s’est engagé dans le libéralisme. Il y a de forte chance qu’on s’aventure du côté de la mort, plutôt que du côté de la vie.
Comme le dit Jacques Généreux, cofondateur en France du Parti de gauche avec Mélenchon , « Pour moi, comme pour tous ceux qui se refusent à confondre fatalisme et réalisme, la politique ne consiste pas à s’adapter au monde, mais à le transformer. »
C’est cette volonté de transformation qui n’existe plus dans le PS sclérosé et vieilli que Di Rupo lèguera à son successeur.

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Avec cette circonstance aggravante que nous manquons en Belgique d’une autre gauche, capable de réfléchir à la transformation qui s’opère sous nos yeux, dans un monde qui nous conduit de degré en degré – si nous n’y prenons garde - à une régression générale, dont on n’a pas encore pris la mesure.
L’individualisation est le mot clé dans le discours dominant. Son chant des sirènes a permis de réduire les acquis des travailleurs, depuis la fin d’une forme pragmatique de holisme, abandonnée comme relevant d’une vie communautaire chargée des besoins, trop proche du système communiste.
La politique contractuelle devient un marché de dupes, attendu qu’il faut être au moins deux pour mettre sur pied un contrat, ce qui n’est plus le cas, avec un capitalisme fantôme et mondialisé. Alors apparaît en filigrane tout ce qui a été détricoté de l’Etat, et ce qui pourrait l’être encore en suivant un programme du genre de celui de la N-VA ! .
On a déjà une idée pour la décennie suivante de la manière dont le PS évoluera.
Ce sera une sorte d’aquoibonisme politique, comme on suit un corbillard et que l’on se dit qu’il n’y a plus rien à faire pour que l’homme qui est dans la caisse n’y soit pas. Toute la science des dirigeants consistera à ralentir le pas du cheval pour qu’on descende le corps dans le trou le plus tard possible.
C’est ainsi que l’on voit le PS prêt à collaborer avec une droite flamingante, profitant de la pause d’entre deux crises pour essayer de faire croire qu’il a encore une politique ; mais, finalement donnant son aval à toute aventure droitière classique.