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29 février 2012

Maman à Guernesey.

La reprise d’une information de l’Agence Belga, par le Soir (1) semble asseoir sur le cul le journaliste préposé à sa rédaction.
« La Société belge d'investissement pour les pays en développement (BIO S.A.), dont l'État belge est actionnaire à 84%, a placé plus de 150 millions d'euros dans des fonds d'investissement situés aux Bahamas, à Guernesey et dans d'autres paradis fiscaux. »
Ah ! nos puceaux des gazettes… ils se font déflorer dix fois par semaine, et pourtant, pour eux, c’est toujours une divine surprise !...
Il suffit de consulter le NET pour être édifié de la facilité avec laquelle, n’importe qui peut investir aux Îles Caïmans ou à Guernesey, depuis nos sociétés réputées morales.
Ce qui semble être une interdiction dans l’esprit des gens et s’apparenter à une évasion fiscale est au contraire fortement encouragé par les autorités bancaires et même les autorités tout court. Autrement dit, copier un film pour son usage personnel sur la Toile revient à piquer des sous dans la poche d’un malheureux artiste, et est donc inacceptable ; mais, ne pas jouer le jeu et contraindre les contribuables belges honnêtes à remplir seuls les caisses de l’Etat, est plutôt bien vu.
D’autant que l’Etat lui-même donne l’exemple !
On a fermé des sites qui touchaient aux droits d’auteur pour beaucoup moins que ces innombrables sites qui vantent la création de Sociétés Offshore dans des paradis fiscaux.
Vous avez dix millions à lessiver, rien de plus facile.
« Où que vous choisissiez de constituer votre société offshore, nous vous proposons tous les services nécessaires à votre création d'entreprise : - Immatriculation/constitution société Offshore - Ouverture de compte bancaire - Solution de domiciliation - Suivi juridique et administratif - Diverses options à la carte. » Vous n’avez que l’embarras du choix.
Là-dessus les braves pigistes qui sont bien heureux de recevoir des sous d’un généreux sponsor, sans trop aller voir de quelle lessive bancaire le tonton providentiel resape une rédaction, tombent des nues « Quoi, il y aurait des vers dans les fruits de l’Etat ! » :
« Depuis 2002, BIO a engagé pas moins de 151,7 millions d'euros dans 36 fonds d'investissement domiciliés dans 11 juridictions. L'île Maurice est la destination privilégiée de BIO avec 11 fonds totalisant 42,7 millions d'euros. Viennent ensuite le Luxembourg et les îles Caïmans. L'essentiel de ces fonds spécule sur des PME à forte croissance dans les pays émergents. Ces fonds achètent des participations dans des entreprises non cotées qu'ils revendent quelques années plus tard, quand ces sociétés ont pris de la valeur. Par ces investissements légaux, l'argent du contribuable belge emprunte les mêmes circuits financiers que l'argent du crime organisé, de la fraude et de la corruption. La directrice du secteur financier de chez BIO, Carole Maman, justifie l'installation de fonds dans ces territoires en invoquant "la sécurité et la stabilité politique, la sécurité juridique et l'environnement réglementaire propice, et une fiscalité favorable".
L’ange des fonds d’Etat si judicieusement placés s’appelle « Maman » ! C’est admirable, comment ne pas craquer ?
« Ague…ague… bêtifie bébé Elio qui tette Maman du bon lait de sa mamelle généreuse fortifiée sur les Îles de la bonne fortune, entre les jeux de plage et la banque locale.
Ah ! le Chastel va avoir dur de nous faire un ultime lavement pour récupérer les deux milliards… faudra veiller à bien huiler la canule…

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La faiblesse d’Elio-la-Justice, dans sa lutte socialisante contre le capitalisme financier, ouvre un boulevard à la spéculation internationale. On se file des renseignements entre voyous. La Belgique est ce qu’on fait de mieux en intermédiaires pour les bons placements.
Faut dire que, jusqu’il y a peu, Reynders au ministère des finances était une référence.
On en rigole encore du discours anti-maffia de Laurette, la petite fiancée des amours impossibles entre la gauche et la droite. La revanche des petits contre les gros à bon dos dans un Etat qui place ses billes à Guernesey, grâce à Maman !
On s’attend à en entendre davantage au Premier Mai qui approche. On se passe les formules, on achète les bons mots aux agences publicitaires, on compulse internet afin de trouver dans le fouillis déversé sur la Toile par des imbéciles de mon espèce, celui qu’on attendait.
Convaincre la faune au pouvoir d’une nécessaire rupture avec le fric lessivé, autant faire du pet sur une toile cirée, la piste de saut en longueur de Garmisch-Partenkirchen.
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1. A moins que ce ne soit une information du Soir reprise par l’Agence Belga !

28 février 2012

La machine du machin.

Si la machine rend des services incomparables et évite des travaux manuels extrêmement pénibles, elle acquiert par son usage intensif de production une redoutable fonction qui est de décerveler l’homme chargé de son fonctionnement.
Nous sommes à l’ère de l’homme-machine.
Une relation « philo-génétique » entre l’homme et la machine est impossible dans le cadre d’une production répétée et en continu. Une machine de haute production n’est pas de la même nature que l’usage, par exemple, d’un microscope électronique qui ne suppose pas une production d’objet, mais relève d’une analyse à caractère scientifique de l’utilisateur.
Cette société de consommation est la première au monde à vouloir faire un principe de production dans l’interprétation mécaniste des comportements humains.
Tous les systèmes, qui ont compartimenté les productions et dédié au travail somnambulique des générations de travailleurs, ont échoué.
C’est d’autant plus grave lorsque ces systèmes camouflent sous des concepts moraux, une attitude scandaleusement esclavagiste.
Vouloir cadencer le comportement d’entreprise à huit heures de travail et parfois davantage, selon des critères établis en général par ceux qui ne sont pas astreints à des productions intensives, relève d’un délire bien anglo-saxon ou une façon du protestantisme contemporain de faire aimer au nom de la Nation, ce qui est haïssable en tant que personne humaine.
Les comportements humains ne peuvent s’expliquer de façon mécanique.
Le déterminisme mécaniste des sciences béhavioristes voudrait réduire l’homme à n’être qu’une machine. Ceci n’est possible qu’au prix d’une réduction de l’homme à l’animalité domestiquée.
Comme on ne change pas un tigre en chien de garde ; il est criminel de tenter de domestiquer l’homme. C’est pourtant à ça que nos sociétés s’emploient.

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Nos réactions ne sont pas prédéterminées, nous ne sommes pas des machines. L’homme est toujours en devenir. Il se crée et se recrée au gré des circonstances. Une usine ou un bureau où l’on n’attend de lui que des gestes de circonstances ou des fonctions intellectuelles réduites à un travail requis, se veut avant tout destructrice de ce qui fait que l’homme n’est pas un animal domestique.
L’usine ou le bureau n’est pas le milieu naturel à l’homme. Par commodité pour des productions en série, les entrepreneurs ont inventé un milieu dénaturé. Poussé par la nécessité, le travailleur a accepté ces contraintes. C’est la recherche de la perfectibilité dans un but lucratif, qui a conduit les exploiteurs à l’empêcher de « s’inventer lui-même. »
Assez curieusement, le système économique a déteint sur le système politique dans nos démocraties supposées. Ce n’est plus la masse qui asservit ses mandataires à ses idées, mais les mandataires qui l’asservissent aux leurs.
Sans courroie de transmission entre le décideur et le producteur dans l’entreprise, de même, il n’y a pas de va-et-vient entre les élus et les électeurs. Sinon, on s’en apercevrait.
Rien n’est joué. Tout n’est pas circonscrit dans une vie aux feuilles de paie, aux périodes de chômage, et à la retraite « bien méritée ». Si la vie n’est que cela, c’est nier la condition d’homme libre. C’est entrer dans le système.
Bachelard assurait que dans l’homme « rien n’est donné, tout est construit ». Le tout, c’est de pouvoir se construire soi-même à partir de critères personnels et non pas depuis les a priori dénoncés par Bourdieu, de la société capitaliste.
Si c’est dans la condition de l’homme de créer l’image qu’il veut de soi, ce serait peut-être l’occasion de réfléchir au devenir de cette société artificielle et contradictoire, s’essayant à robotiser le plus clair de la population pour le bénéfice de quelques-uns.
Si l’homme est perfectible parce que c’est un être libre, à fortiori il peut aussi construire et déconstruire son environnement.
S’il a inventé des techniques pour survivre, il peut inventer des façons différentes de conduire les techniques à d’autres fins, plus en rapport à un humanisme éclairé et solidaire.

27 février 2012

Chineurs, vivez Chinois !

-Il y a trop de fonctionnaires !
-Tous pauvres demain ?
-A cause des fonctionnaires ?
-Non. Pas seulement. A cause de l’objectif !
-Quel objectif ?
-Vendre moins cher à l’étranger, afin d’améliorer notre balance du commerce extérieur.
-Qu’est-ce que nos fonctionnaires ont à faire là-dedans ?
-Ils alourdissent les frais accessoires à une bonne productivité.
-S’appauvrir est un objectif ?
-En soi, non, mais si on s’appauvrit, c’est pour nous enrichir.
-Je ne comprends pas ?
-C’est simple. Si nous nous appauvrissons pour rembourser nos dettes et améliorer notre commerce extérieur, nous finirons par nous enrichir.
-C’est prouvé ?
-C’est la loi du marché. C’est l’Europe, les libéraux, les socialistes, le monde des beaux esprits, enfin !
-Voilà pourquoi la tendance est de faire l’apologie de la pauvreté ? Pourtant, à voir les gueules des apologistes… « bien fourrés, gros et gras » comme le chat de La Fontaine.
-Si c’est la banque centrale européenne qui le dit… c’est que c’est vrai !
-S’il y a trop de fonctionnaires, il y a aussi encore beaucoup trop d’emplois dans le privé.
-Les temps sont donc à la réduction. Le modèle réduit est à la mode.
-On compresse. Mais, c’est pour produire plus, avec moins....
….
C’est à peu près ce qu’on a pu entendre depuis les tribunes, des activités vocales des deux formations qui se sont rencontrées ce dimanche midi pour le derby traditionnel.
D’une part, les coachs Maroy et Gadisseux, les accidents de la vie du team « Trop de fonctionnaires », et d’autre part la coachesse Dominique Demoulin, qui a fini par savoir mieux y faire pour son équipe, que les entraîneurs adverses avec « Tous pauvres demain ».
Par rapport à la sympathie ou l’antipathie que l’on ressent à l’égard des joueurs sur le terrain, les professionnels qui s’emploient à nous divertir, en gros, les têtes à claques restent les libéraux. Il y en a dans les deux camps. C’est le jeu trop personnel qui déçoit. Quant aux jeux de jambe, l’idée de les présenter de buste, plutôt qu’en pieds, rend impossible toute comparaison.
Gadisseux, l’accident de la vie, faisait joujou avec Maingain en baissé de rideau. Il me semble avoir loupé Javal, à moins que ça ne soit Javaux, quand il est deux pour le prix d’un.

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On aura quand même appris que nous sommes devenus pauvres à cause du détroit d’Ormuz, véritable bouton de col au cou de Mahmoud Ahmadinejad avec d’autres fausses et nombreuses raisons qui font que les pleins ne sont plus ce qu’ils étaient dans nos cuves et réservoirs, que nos loyers ne sont pas dus qu’à la main lourde de nos spéculateurs. C’est la faute à Pas-de-Chance, personnage mythique et dévastateur, qui papote sur le seuil de pauvreté, sans savoir que c’est toujours l’hiver.
….
Ces émissions du dimanche midi sont dangereuses en ce sens qu’elles posent des questions que tout le monde se pose sur notre avenir et qu’elles ne déconnent, qu’à partir du moment où les politiques s’emparent des micros pour les résoudre à leur bouffonne manière.
D’où cette chronique de l’absurde qui pourrait se résumer à un slogan qu’André Flahaut eût pu dire « Consommer moins donc se loger moins ». Par exemple en ne mangeant qu’un jour sur deux et camper quinze jours par mois dans les parcs municipaux (abri camping 57 € chez Carrefour).
….
L’avenir n’est jamais que ce que la collectivité veut qu’il soit. La logique qui demande à ce que nous payions les dettes des banques et les malfaisances internationales spéculatives, est ce que nous avons reçu en héritage de notre passé. Les casseurs de « nègres » se sont rabattus sur nos viandes, faisant de nous les esclaves d’une nouvelle aventure coloniale, à défaut d’empire à tailler dans d’autres viandes subalternes. Nous n’avons pas à recevoir des leçons de nos chefs politiques qui sont devenus les pourvoyeurs du grand capital et les fossoyeurs des travailleurs.
Nous n’avons pas besoin d’un Di Rupo, un Toussaint Louverture nous serait plus utile, le premier dirigeant noir à avoir vaincu militairement les forces armées d'un empire colonial européen.

26 février 2012

Suppression du Premier mai férié ?

-Monsieur De Crem, vous voulez supprimer un jour férié ?
-Avec deux milliards et demi d’euros à trouver pour boucler le budget, toutes les idées sont mises sur la table. Victor Hugo les faisait tourner… Di Rupo ne fait que les tiroirs…
-Et alors,
-La force centrifuge, méthode Hugo, la force aspirante, méthode Elio.
-Quel jour férié supprimeriez-vous ?
-J’avais pensé au quinze août. C’est une date qui me convient. C’est le mois de mes vacances. Qui glande encore en ville un quinze août, à part des péquenauds ? Puis, le lundi de la Pentecôte, suppression à la française... Comme il écourte un week-end prolongé, je ferais l’unanimité contre moi. Ensuite, j’ai réfléchi à une date symbolique. J’ai choisi le premier mai !
-Quoi ! Vous voulez supprimer le premier mai, la fête du travail ?
-Vous savez, le premier mai, c’est comme le onze novembre. Il n’y a plus de combattants de 14, il ne reste guère d’ouvriers au travail !...
-Vous allez vous mettre à dos les syndicats !
-Di Rupo en fait son affaire.
-Quoi !... il est d’accord avec vous ?
-Les dirigeants du PS rechignent à chanter l’Internationale devant des assemblées de plus en plus clairsemées. Les discours sont les mêmes d’année en année. C’est barbant et gênant, puisque les promesses ne sont jamais tenues. Pour les travailleurs qui y vont encore, on pourrait les libérer de dix heures à midi, deux heures à retenir sur la paie, bien entendu.
-Et le symbole, la lutte des classes, l’Internationale, Monsieur De Crem, vous y avez pensé ?
-C’est d’un autre temps. Nous avons rapproché nos points de vue, mon parti le CD&V et le PS de Monsieur Di Rupo. Nous devons lutter ensemble contre l’extrême droite. Et la suppression du Premier mai férié, coupe l’herbe sous les pieds de De Wever, beaucoup des nôtres nous ont quitté pour la N-VA.
-Cela va faire scandale !
-Pensez-vous. Les cortèges du premier mai se sont singulièrement éclaircis. Les majorettes ont près de soixante ans. Dans les sociétés de gymnastique, « Le Blé qui lève », le symbole faisait penser à des jeunes gens en érection. Les faucons rouges ensemençaient leurs crécelles derrière les rayons des coopératives. Tout cela respirait la force ! A présent, les anciens et les anciennes ont leurs membres saisis par l’arthrose. Les orphéons ont perdu leur cuivre. Voyez ce qu’il en reste ! Bref, cette suppression passera comme une lettre à la poste en voie de privatisation, elle aussi.
-On vous dirait nostalgique d’une époque révolue. Vous avez été socialiste ?
-Les catholiques avaient aussi leur JOC, leur Vierge Noire. Nous étions des rivaux, mais nous nous comprenions.
-Nous nous égarons, monsieur De Crem. Revenons à la suppression du premier mai. C’est une mesure insuffisante pour combler le trou de deux milliards et demi. Vous n’avez pas autre chose ?
-Mes collègues sont pour une dose massive de la TVA.
-Et Di Rupo ?
-Bien entendu il est d’accord. Il va procéder comme d’habitude.
-C'est-à-dire ?
-Il va laisser courir le bruit d’une augmentation d’un point au moins. Puis, comme ça va gueuler à gauche, il va rendre son arbitrage et ramener la hausse à un demi-point.
-Une hausse d’un demi-point, ça va faire mal aux petits budgets qui n’avaient pas besoin de cela pour sentir la crise !
-Vous avez déjà vu des déficits qui ne sont pas comblés par les petites gens, vous ? Il y a beaucoup plus de pauvres que de riches, vous savez. Les fonds les plus importants gisent dans les avoirs des pauvres. Dix millions de Belges sur onze, à mille euros, ça fait dix milliards, mon bon monsieur !
-Vous êtes sérieux ?
-Ma position est claire. Suppression de premier mai, un demi-point de TVA et saut d’un ou deux index ! Même ainsi, il faudrait encore trouver 500 millions !
-Quoi encore ?
-Ne plus rembourser le lundi qui coûte gros en absentéisme à la sécurité sociale.
-Pourquoi pas un droit de passage sur les ponts ?
-Je n’y avais pas pensé. Dans les villes où il n’y a pas de pont, on pourrait creuser des canaux et en construire. Elio est pour une politique de grands travaux. Il a commencé à Mons.
-Et augmenter les intérêts notionnels ?
-Malheureux ! Vous voulez faire fuir les capitaux ?
- Taxer le grand patrimoine par un impôt sur la fortune ? Le président intérimaire du PS, Thierry Giet, y est favorable.

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-Di Rupo et Onkelinx ne décoléraient pas, quand ils ont appris l’initiative de Giet. Attendez, quand il aura hérité de son père, s’il fera encore le mariolle ! Je serais plutôt pour le travail du dimanche. On négocie avec l’Eglise. Léonard est réticent. Il n’y a déjà plus personne dans ses lieux du culte… Di Rupo envisage de dédommager Léonard en lui ristournant 10 % de commission sur l’argent que l’Etat percevrait sur le travail du dimanche.
-Le gouvernement Di Rupo serait plus libéral que socialiste ?
-Le CD&V a du mal à le suivre. Les Michel sont sur le cul ! Nous voulions que ces mesures soient définitives. Di Rupo et Onkelinx ont insisté pour qu’elle se termine en 2050.
-Pourquoi 2050 ?
- Alors, Di Rupo aura 101 ans et Onkelinx 96 ans. Ils finiraient ainsi leur dernier mandat sous le signe du remboursement total de la dette, exclusivement par les classes laborieuses.
-Une sorte d’apothéose socialiste et une récupération de la confiance du peuple ! C’est génial.

25 février 2012

Récidivistes !

Il y a comme ça des récidivistes qui font de la récidive une manière de montrer leur force de caractère. Je ne veux pas parler de ces pauvres gens malmenés d’une agence pour l’emploi à un boulot immonde et mal payé, et qui récidivent faute de pouvoir faire autrement, je parle des récidivistes qui n’ont pas besoin de récidiver et qui récidivent quand même.
Ceux dont la « carrière » est tellement riche qu’il pourrait s’arrêter après seulement deux mandatures et qui poursuivent quand même leur récidive en se représentant devant les électeurs, en collant des affiches le jour des élections et en grillant cigarette sur cigarette en attendant les résultats.
C’est ainsi que descendant la rue Saint-Gilles, quelques semaines avant juin 2010, j’ai vu Didier Reynders avec une petite équipe de colleurs d’affiches, lui, le ministre des finances, en train de récidiver pour une tantième réélection. Il semblait ne voir personne, désignant à deux sympathisants plus jeunes que lui, les endroits stratégiques d’où on verrait de partout sa belle tête argentée de quinqua.
Ce n’est pas la sagesse qui pousse ainsi ceux qui vivent de la politique à se représenter après fortune faite dans le domaine public.
Encore moins l’amour du prochain, quand on entend leurs propos acides.
L’amour de la patrie, si souvent placé en tête de leurs préoccupations, ne légitimerait pas une récidive aussi obstinée, dans un pays aux contours incertains, sans un autre enjeu que celui de défendre la Wallonie et les Wallons.
Quels sont les ressorts d’un récidiviste ?

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L’âpreté au gain, sans doute. Passer d’une vingtaine de milliers d’euros par mois minimum (avec les frais et divers autres mandats accessoires, mais néanmoins lucratifs) à six mille environs du retraité (après deux mandats), si c’est encore confortable pour 90 % des citoyens qui n’en espèrent pas tant, pour eux, c’est déchoir.
Voilà, le premier calcul du récidiviste.
Le second doit être l’addiction au pouvoir. Les caporaux instructeurs savent le plaisir de diriger les hommes, d’avoir le dernier mot, de voir les subalternes acquiescer aux plans et élucubrations les plus exécrables, de parler à l’infini de choses qu’ils ne connaissent absolument pas, mais dont un bel aplomb finit par assurer la compétence, d’être invité partout et d’avoir un mot à dire sur tout et avant tout le monde. Oui, le pouvoir est une drogue et d’imaginer que c’est pour la grandeur du pays qu’ils inscrivent leurs noms sur les tablettes de l’histoire, c’est compter pour rien, ce qu’il y a de jouissif de se croire au-dessus du lot.
Quelqu’un qui s’accroche au pouvoir, est toujours suspect.
Comment résister à l’inconséquence des peuples, la frivolité des gens ? Il y a quelque chose de louche dans une récidive réussie. Elle est faite de tractations secrètes, de peaux de banane sous les pas de confrères plus jeunes, et d’un rapport indéfinissable envers ceux dont on est redevable. Un récidiviste, rompu à cet exercice, n’est pas net.
Une carrière de cinquante ans dans la députation et l’emploi ministériel toujours renouvelés a quelque chose qui relève de l’escroquerie intellectuelle.
Les philosophes se sont accordés sur la durée aux affaires d’un homme de pouvoir : les longs séjours ne sont pas bons pour la démocratie.
La présidence en France ne peut se poursuivre au-delà de deux mandats. Pourquoi n’élargirait-on pas cette exigence à tous les mandats publics ?
Sage proposition qui n’a aucune chance d’être discutée en Belgique, quand on revoit les mêmes depuis si longtemps, quand on sait que certains dépasseront l’âge légal de la pension voté pour les autres. On a compris, les lois ne sont pas faites pour eux, mais pour nous.
Franchement, pour qu’une démocratie soit viable, qu’un air frais y circule, une expulsion de nos importants tous les quatre ans serait à peine suffisante.

24 février 2012

Le Fouquet's aux Marolles ?

Mercredi soir, Nicolas Sarkozy est revenu sur sa nuit au Fouquet’s, nuit qui a fait le sujet d’un livre d'Ariane Chemin et Judith Perrignon, 120 p, Fayard, 12 €.
C’était sa plus mauvaise prestation à la télévision. De mémoire de France 2, on ne l’avait jamais vu aussi bafouillant à un « 20 heures » de grande écoute.
Bienheureux pays qu’est la France qui discrédite « Sarko-le-Peuple » (dixit Le Canard enchaîné) pour une nuit au Fouquet's, soirée de sa victoire, qu'il avait fêtée en compagnie des plus belles fortunes de France, auxquelles s’était joint le Belge Albert Frère, pas mal friqué aussi, dans l’établissement « bling-bling » des Champs-Elysées.
La relation de la gaffe incipit du quinquennat ne se fit pas d’emblée. Elle eut lieu à la suite d’un article de Marianne, quelques mois plus tard.
Après, d’autres calamités s’abattirent sur la France…
C’est toute la différence de la presse française avec la nôtre. Chez nous, elle est si peu diversifiée, qu’elle admire au garde-à-vous les gens de pouvoir, au pire, elle s’en moque ; mais de manière bon-enfant, suscitant des courants de sympathie (le cas Daerden), ne tirant jamais des conclusions politiques.
Cette gaffe aurait été involontairement perpétrée par Cécilia Sarkozy, déjà en instance de fugue avec un amant, et laissant son mari, amoureux transi, se morfondre à l’attendre. Gueules de ces cinquante-cinq invités plongés, le soir du 6 mai, dans une longue attente de Cécilia !
Le CAC 40 était plutôt bien représenté, le monde politique ne comptait que Raffarin et Fillon, une salle d’histrions, de faiseurs et de saltimbanques de casino.
Pour quelqu’un dont l’ambition était de redonner la parole au peuple français, il se fichait du monde.
Le quinquennat prenait le large par un vent favorable, mais déjà avec une voile déchirée.
Les individus au pouvoir étant à peu près partout de la même farine, on peut se demander comment en Belgique ces messieurs de pouvoir passent leur ego ?
Ce pourrait-il qu’il y eût dans l’ensemble des démocraties occidentales, un havre de droiture, de paix tranquille, de bonheur humble qui s’appelât la Belgique ?
Force serait de le croire, tant les journaux sont muets sur nos Fouquet’s de nos bling-bling de province !
A moins que dissimulateurs de génie, nos avocats les plus populaires, nos mandataires les plus écoutés, nos ministres les plus compétents, ne se dispersassent qu’en catimini ?
Autre hypothèse, les secrets des stupres seraient préservés de l’attention des foules parce qu’ils auraient lieu dans le secret du triangle des Bermudes, dans des îles succursales de Salò, là où les grands reporters du Soir n’ont pas les moyens d’aller ?

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Cela est fort possible. Il est impensable que tant d’argent réunit sur autant de gens, que tous soient des patriotes vertueux !
L’insistance de Di Rupo sur le caractère humble de son action, doublé du caractère qu’il prétend « humble » de sa personne, est suspecte.
Que croire ? Ces grands décideurs sont tellement peu sensibles envers le peuple, qu’il doit y avoir une faille quelque part. Ils doivent en secret s’abrutir à l’alcool, se finir aux drogues ou être profondément pervers… Il serait étonnant qu’ils n’aient que leur ego, l’amour du pouvoir et le vice de l’argent, chevillés au corps.
Charles Michel me fait penser à Henri III commanditaire de l’assassinat du duc de Guise. Je vois très bien le ministre MR, posté derrière une tenture, puis revenant dans le couloir où ses sbires avaient occis le duc, se pencher sur la victime et dire « Il est encore plus grand mort que vivant », même si cette royale réflexion n’est qu’une légende.
Reynders, je le rattache à cette « belle » formule de Néron pour le suicide de Torquatus « Quoique coupable et se défiant justement de sa défense, il eût toutefois vécu s’il eût attendu la clémence de son juge » (Tacite, les Annales).
Alors quoi, Messieurs de la basoche, du pouvoir à gogo, de la goinfrerie élective, pas le moindre soupçon de nuit folle dans un Fouquet’s à la belge ? Pas d’entrechat à la DSK avec de fausses vierges fichées aux mœurs ? Pas de blennorrhée signalée comme un rhume de foin tenace, par La Libre ? Pas d’addiction pour la blanche ? Rien en somme qui vaille un détour du droit, de la loi, de la rigueur, du pouvoir !
Eh bien ! c’est peut-être dans ma nature, mais, je ne crois pas que vous soyez des surhommes, ni des surmâles, ni des hommes justes, ni des hommes bons : rien que des jouisseurs qui n’osent pas dire leurs noms.

23 février 2012

La morale aux chiottes.

Les récents et les moins récents déménagements de nos élus, vers des cieux plus cléments, ouvrent une interrogation qui touche à la morale et qui n’a été relevée par personne.
Cela tient à une confusion regrettable entre exercer un métier et être parlementaire.
A la recherche d’un emploi, on ne place pas en premier lieu l’aspect moral du métier que l’on va exercer, ni encore moins l’éthique de l’entreprise et l’honnêteté de ses dirigeants. Ce qui importe, c’est de gagner sa vie, en échange de sa force de travail.
La représentation des concitoyens n’est pas du même ordre. Elle devrait être tout le contraire. Or, elle ne l’est pas. On assiste à une compétition entre des individus pour une place convoitée, qui ressemble à un entretien d’embauche.
C’est la raison pour laquelle les président(e)s de parti sont si courtisés. Ils jouent le rôle du chef d’entreprise. Ils font et défont des carrières.
Les déménagements de titulaires entrent dans une stratégie pour l’emploi, visant à un positionnement meilleur.
Le premier but de la politique n’est-il pas de représenter une population dont on est issu, parce qu’on la connaît le mieux, parmi laquelle on a vu le jour et/ou vécu une grande partie de sa vie ?
Les déménagements stratégiques ne nous disent-ils par le contraire ?
Alors que les pires turbulences sociales, dues à une économie mondiale complètement détraquée, sont à venir, il est grand temps de retrouver en politique le chemin de la vertu (Robespierre) et de l’exemple venu d’en haut, "la révolution sociale sera morale ou elle ne sera pas" (Charles Péguy).
Voilà une première règle morale dont semble s’émanciper les élus sans état d’âme.
Les sacrifices, qu’on nous promet, doivent être proportionnés à la capacité contributive de chacun. Ceux qui décident de ces sacrifices ont deux obligations, pour être crédibles. Ils doivent montrer l’exemple, en ayant conscience qu’ils vivent des contributions du public ; et ils doivent se compter parmi les hauts revenus.
L’affaire des 5 %, les explications de Chastel, le silence de Di Rupo, le train de vie de l’Etat, les cumuls, montrent à suffisance que les élus vivent désormais au-dessus de NOS moyens !

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Dans ces conditions, comment veulent-ils rester crédibles ?
Et comme l’opposition de droite et surtout flamande n’offre, en cas d’alternance, que plus de restrictions (lire les discours de De Wever), comment ne pas voir qu’une pareille situation ne peut pas rallier la population dans un sursaut national, puisque la donne est truquée ?
Il faut mettre un terme aux abus existant, qu'il s'agisse du cumul des indemnités publiques, de l'opacité en matière de frais de représentation et de patrimoine.
Les déclarations de patrimoine sont insuffisantes. Elles ne sont contrôlées par personne. Certains, comme les Happart, n’ont jamais voulu s’y plier. Pourtant, ces mystères entourant cet argent, somme toute public, devraient être levés et ce qu’ils révèlent contrôlés par des journalistes, dont ce devrait être en grande partie le métier.
Pourtant, le désir de servir ce pays honnêtement existe toujours.
Mais, les immoralistes profitent de l’honnêteté d’autrui pour se cacher derrière la vertu collective. Ils se pavanent aux premières loges. Quand on leur fait remarquer que leurs fils rejoignent le peloton des élus, ils nous rétorquent « que ce n’est pas une tare d’avoir un père qui fut ministre ».
Et cela n’en devrait pas être un, si ce n’est qu’en étant trop répandue, cette chose est ambivalente. Elle dissimule plus d’imposteurs que de gens honnêtes.
Où et dans quelle conscience, les mots de Léon Blum «Le socialisme est une morale, presque une religion" résonnent-ils encore, dans les milieux faisandés de la direction du PS ?
Et dans quel genre d’école le MR a-t-il puisé les fondements du libéralisme d’un Adam Smith, tant cité, qui passa sa vie à concilier économie et éthique et qui écrivit à la fin de ses jours « Si nous désirons la richesse, ce n’est pas pour des satisfactions matérielles illusoires qu’elle peut nous donner. C’est parce qu’elle nous apporte l’admiration des autres, une admiration teintée d’envie ». Evidemment, au vu des « carrières » libérales, on peut aussi estimer que l’amour de l’argent, pour le confort et le ragoût de vivre au-dessus de la condition moyenne, coïncide avec l’admiration teintée d’envie qu’il suscite.
Si pour commencer, ceux qui diffusent les nouvelles de nos élus, les critiquaient plus qu’ils ne les encensent, peut-être que le public deviendrait plus intelligent !

22 février 2012

Le MR liégeois sacre la reine Christine (1)

Enfin, le rêve de toute une vie s’accomplit sous nos yeux : Christine Defraigne occupera la première place de la liste MR aux communales d’octobre !
Il était temps !
La chrysalide devient papillon ! Une raison de plus pour tourner la page Didjé et oublier les grandes noms du passé, et surtout le plus surfait d’entre eux : Jean Gol.
Personnellement, je trouve la nouvelle candidate MR de Liège plus agréable à regarder que celui qu’un devoir supérieur doublé d’une fringale d’assurer ses arrières, appelle à Uccle.
La succession résolue, qu’est-ce que la nouvelle reine du mouvement libéral local, avocate comme de bien entendu, apportera d’ardeur à la Cité barbante ?
La profession de foi à l’économie du marché et à la liberté d’entreprendre est en panne. Il paraît même que la concurrence marche encore plus mal en Belgique qu’ailleurs, vu que les prix sont environ 10 % plus élevés ici que chez nos voisins.
Qu’est-ce que la reine Christine va bien pouvoir nous fourguer pour nous rendre le moral, afin que nous votions pour elle en masse ? C’est le moment d’en profiter, tant les socialistes débectent tout le monde en ce moment.
Est-ce dans les accords secrets entre le partant et la section liégeoise du MR, toujours est-il que la numéro Un va devoir se farcir le fils de Michel, Gilles Foret, en numéro Deux ! Ce n’est pas le moment de flancher, les élections communales, c’est pour octobre.
On voit d’ici les autres MR qui ont blanchi sous le harnais, se faire damer le pion par un blanc-bec dont le seul mérite, c’est d’avoir un papa cotisant de longue date !
Le pensionné Monfils n’aurait pas admis la chose. Il aurait ferraillé ferme !
Christine Defraigne sera tête de liste, c’est entendu ; qu’elle se méfie du fils de… Par le passé, on a vu les plus hallucinantes créatures dépasser par la magie du piston, bien des vedettes consacrées.
Finalement, Liège n’intéresse l’esprit civique d’une démocratie par l’action que par le paquet de voix qu’on peut y ramasser et les belles carrières qui coulent de source au parlement et dans les ministères, toutes bonnes à prendre, mais ailleurs !.
Le rêve, évidemment, de la reine Christine, serait de devenir ministre dans un prochain remaniement. Alors, il faut qu’elle en mette un coup avant que le gamin de Michel ne lui savonne la planche.
Il paraît que le drôle s’est forgé une solide expérience au conseil communal, enfin, c’est une gazette qui l’affirme. Pour ma part, c’est la première fois que j’entends parler du zigoto. Le tout, c’est de savoir ce qu’entendent les journalistes par « solide réputation ». Du côté des Rosés, Michel Daerden s’était forgé une solide réputation aussi, voyez où il en est, obligé de déménager, en même temps que Didjé ; sauf que lui, Saint-Nicolas, au lieu d’Ans, c’est Sainte-Hélène ! Il est vrai que sa solide réputation, Daerden se l’était faite dans les estaminets autour du FC Standard. Foret, c’est quand même plus sérieux, papa est gouverneur…
On se croirait presque dans un film mexicain. Christine en belle impétueuse tombe dans le piège du gouverneur de Coahuila-sur-Meuse, Don Foresto-Valdez. Celui-ci organise un grand bal avec un orchestre typique guitarrón et huehue, en son honneur. Il est du dernier galant. Tandis qu’elle virevolte au milieu des tables du palais faisant voler ses volants de carmensita d’Estrémadure (dans le film elle n’est pas vraiment Mexicaine, mais plutôt Espagnole) en agitant ses bracelets, sous l’œil attendri des hommes du gouverneur, le fils de celui-ci, l’infâme Don Gilles, siphonne les voix du comité !
Justement on évoque un changement possible de partenaire du sergent Garcia-Demeyer, qui de son alcazar de briques roses de la piazza Mercado, lorgne du côté du palais.
Evidemment, le peuple crève de faim et n’en a rien à foutre de ceux qui se gavent au nom de la démocratie. Et tandis que la révolution gronde, au lieu de monter les Escaliers de Bueren, les Franchimontois les descendent, fonçant vers le palais !
Sapristi, voilà un film pour les Frères Dardenne, s’ils étaient un peu plus couillus.
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1. Cette chronique est spécialement réservée aux Liégeois. Je sais bien que se spécialiser fait perdre des lecteurs ; cependant, une fois n’est pas coutume.

21 février 2012

240 € sur catalogue.

Tout ceci étant d’habitude fort inutile, envahi par le remord, je voudrais rendre service à l’être suprême qui me gouverne. Je signale donc à Monsieur le premier ministre que Dior Prestige vient de sortir sa crème revitalisante à seulement 240 € le flacon de 50 ml ! On en dit des merveilles.
C’est la conscience tranquille, après ce communiqué d’utilité publique, que je rejoins mes lecteurs sur le terrain de ma futilité habituelle. Messieurs les journalistes ne m’en voudront pas d’avoir révélé un scoop dont l’importance n’échappera à personne..
….
Tous en veulent à l’index. De Luc Coene, gouverneur du coffiot national, à De Croo, fils de Herman, et jusqu’à Chastel, le pilulier de Charleroi, un seul cri : il faut ajuster l’index !... Là-dessus Monsignore et les Rosés défendent mollement le principe, sauf Laurette Onkelinx qui s’y accroche âprement, tellement qu’on voit ses veines jugulaires saillir, quand elle en parle !
Le tout, c’est de savoir ce qu’elle fera quand son chef adoré lui dira de la mettre en veilleuse ?
Il y a en Belgique une passion de la servilité qu’on n’imagine pas ailleurs. On finirait par admettre que lorsque les prix augmentent, il faudrait que les salaires diminuassent, afin de stopper net l’inflation !
C’est le nouveau crédo, en foi de quoi on fera des économies substantielles.
Nœud-perle en convient du bout de ses lèvres Velvet de chez Chanel.
Le must au PS : une heureuse formule à trouver qui endormirait les syndicats et rassurerait le patronat… et après tout, au point où on en est, et puisque l’index ne nous concerne plus que de loin…
La preuve, les prix des carburants peuvent y aller. A quand l’essence à deux euros ?
Même si la grogne anti-index accouche d’une souris, on sait que dans le supplice chinois, la souris joue un rôle déterminant.

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Ce formidable sans-gêne, ce dévoiement permanent de la volonté populaire vient de loin. Il est aussi le résultat du lâchage des populations par le parti qui était censé les défendre, résultat d’un siècle et demi de lent façonnage libéral d’une élite socialiste issue pourtant de ses meilleurs mentors : Léon Troclet, Jusles Destrée, Edmond Picard, Célestin Demblon, Edouard Anseele, de qui, il ne reste que des noms de rue. Leurs indignes successeurs ont tiré prétexte que c’était pour le bien de tous, qu’ils se sont acoquinés avec la droite et entrés dans les célèbres compromis qui font la réputation de la Belgique à l’étranger. Le Belge, lui, voit bien où ces fameux compromis le conduisent : à n’être plus rien ! Résultat, le Belge se fout de la Belgique, comme les autres n’ont pas idée.
Ce qui est inouï est encore à venir : que les avocats de gauche et les avocats de droite - soit le plus clair de la représentation « démocratique » - tombent dans les bras les uns des autres, par communauté d’intérêt et fraternité corporatiste, voilà les partis fusionnés en un seul ! Alors naîtrait une sorte de « Pangée » politique d’où les citoyens seraient complètement exclus.
On ne peut relire sans frémir d’indignation « les grandes voies libérales » du passé, celles qui conditionnent encore les « territoires » de la mémoire de droite.
Tandis que Jaurès tempêtait contre elles, son contemporain le très libéral Molinari écrivait « Au point de vue économique, les travailleurs doivent être considérés comme de véritables machines…Les frais d’entretien et de renouvellement constituent les frais de production du travail, ou, selon une expression employée par les économistes, le minimum de subsistances du travailleur ». D’où les lois de l’époque, ancêtres des nôtres, et auxquelles adhèrent à présent socialistes et libéraux. En Grèce, ce libéralisme-là, les gens sont en train de le revivre.
On comprend que l’index contrevient à la règle économique du « minimum de subsistances ».
Comment les libéraux ont-ils pu emporter le morceau et entraîner derrière eux un consensus de gouvernement ?
Les socialistes libéraux qui nous gouvernent sont foncièrement d’accord avec leurs homologues de droite pour dire, quand les « mesures » nouvelles s’ajouteront à la falsification de l’index, « Les classes pauvres et vicieuses ont été et seront toujours la pépinière la plus productive de toutes les sortes de malfaiteurs ».
C’est le moment pour Milquet d’inspecter le stock de grenades lacrymogènes. Elio va en avoir besoin !

20 février 2012

L’indépendance de la presse.

Vit-on jamais un journaliste s’appeler Mouton et se poser des questions sur l’indépendance de la presse ? Non, me direz-vous, ce serait trop beau, puisque la réponse à ses questions tient dans la signature.
Eh bien ! cela existe ! C’est au Soir, dans le plus grand journal encore en activitté, que cela se passe.
Après l’éviction de Béatrice Delvaux, la patronne de la rédaction, le dirlo du journal, Bernard Marchant (avec un T et pas un D, ce serait trop beau), décida de frapper un grand coup.
Peu satisfait des douze travaux d’Hercule, travestis en douze tabous de la société belge, Monsieur Marchant se mit en tête d’en suggérer un treizième aux lecteurs du Soir. Il ne pouvait décemment pas désigner lui-même l’indépendance de la presse comme tabou ultime.
Et devinez quoi ? C’est justement ce que les lecteurs choisirent, braves lecteurs qui lisent à cœur ouvert dans le nouveau deus ex-machina de la famille Rossel (tout au moins ce qu’il en reste), d’où l’exercice de style du dénommé Mouton.
Selon le susdit, la presse serait bel et bien indépendante.
Eh ! bien, je soutiens le contraire. Et pour plusieurs raisons.
Je retranscris texto un extrait du rapport Mouton.
« Chacun met sous le terme “indépendance” quelque chose de différent, souligne Jean-François Dumont, vice-président de l’Association des journalistes (AJP). En résumé, est indépendant ce qui correspond à mon point de vue. Et puis, il y a tellement de fantasmes. Un journaliste indépendant serait un journaliste qui n’aurait pas d’employeur, pas d’annonceur mais qui aurait les moyens de faire une enquête, qui n’a pas trop de sources proches mais quand même superbement informé… Cette image idéalisée n’existe pas. Le journaliste est un équilibriste qui vit dans un système de contraintes. Il a des poids au bout de sa perche : l’employeur, les sources, le public, lui-même. Et il fait avec. »
C’est exactement ce que je pense sans faire des trémolos autour de la vie et l’œuvre de J-F Dumont. Mais il convient d’y ajouter quelques petites choses.
Il y a d’abord la question philosophique. Les journalistes viennent de différents milieux desquels ils ont appris la vie sociale et intellectuelle qui les caractérisent. Il est quasiment impossible pour quelqu’un même de très honnête, de faire une relation stricte des faits sans porter un jugement, ne serait-ce que par le choix des mots, aussi faible soit-il, qui trahit une pensée secrète, une appartenance, un milieu, une éducation.
On a bien vu lors des récentes émeutes en Grèce, combien le journaliste du Soir était attaché dans sa simple relation des faits, à la société libérale dont il est issu.
Cela est encore plus visible aujourd’hui, alors que cette profession est pratiquement toute offerte aux diplômés d’école de journalisme. Ce diplôme est un filtre supplémentaire à la « vie sociale et intellectuelle », afin d’accentuer les points convergents ou « lieux communs » des diplômés entre eux, depuis les milieux de départ différents, par une matière assimilée uniforme, qui n’est à y regarder de près, qu’une copie conforme de la société dans laquelle nous vivons.
Quelques grands noms du journalisme ont tous un point commun, aucun n’est allé s’assécher dans une école de journalisme. Ce qui ne signifie nullement qu’ils ne savaient pas manier la langue française.
Albert Londres, au départ comptable, Raphaëlle Bacqué, droits politiques, Edwy Plenel, sans diplôme universitaire, Christophe Barbier, école supérieure de commerce, Jean-François Kahn, licence d’histoire, etc., sans compter de plus anciens du métier comme les libellistes et pamphlétaires, venus de tous les métiers, typographe, charcutier, relieur, etc., qui firent les grands soirs de la presse dite populaire, mais aussi d’opinion, d’Emile de Girardin à la mort de Clémenceau en 1929.

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Ce qui ne veut pas dire que faire des études professionnelles conduisent à être « mauvais », cela signifie que cette profession, en réalité se fait à l’instinct, et que c’est la diversité qui fait l’attrait d’un journal.
A cette influence du milieu, s’ajoute, bien entendu les ressorts cachés qui font de la presse d’aujourd’hui, ce qu’elle est : un miroir qui reflète les intérêts des propriétaires des titres, pour une démocratie par procuration offerte aux élites, dans un univers économique très conservateur dans sa forme et ses concepts.
Et c’est logique. Un propriétaire n’investit pas dans un journal pour s’y faire engueuler. Les journaux sont les chantres d’une seule opinion, diversement nuancée, mais partagée par toutes les entreprises de presse. Il faut beaucoup d’argent pour lancer un titre. Un titre, qui reflèterait une autre sensibilité que l’opinion générale, a très peu de chances de passer l’année de son lancement.
Que Jacqmin de la RTBF se rassure, il n’a pas besoin de demander l’opinion de ses rédacteurs, ils sont tous strictement sans aucune opinion, même quand il s’agirait drôlement d’en avoir une.
C’est probablement ce qui finira par avoir la peau de la grande presse (de la RTBF c’est déjà fait, elle n’existe que par le fric des contribuables doublement frustrés).
Ce que pensait Albert Londres du métier de journaliste, dans les années 20, est toujours d’actualité « Je demeure convaincu qu'un journaliste n'est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie».
Dans les treize tabous de la société belge de Monsieur Marchant, ainsi que dans les réponses « suggérées » ou réelles des lecteurs du Soir, on y trouverait difficilement une plaie.

19 février 2012

Nos élites « aux sacrifices »

Revenu de Chine, l’ineffable Didjé Reynders « n'est pas favorable à l'abaissement de l'âge de la pension des pompiers à 58 ans ». Heureux qu’il n’ait pas été à Bruxelles vendredi dernier. C’est curieux de voir les pompiers et la police aux prises. A part les flingues dont il eût été impensable que les flics s’en servissent, l’équipement anti-flics des pompiers, quoiqu’il n’ait pas été initialement prévu à cet effet, est de loin supérieur à celui des représentants de l’ordre anti-pompiers.
Si on y ajoute la grande échelle, les lances à incendie, la mousse carbonique et les fusées de détresse, Joëlle Milquet ferait mieux d’habiller ses flics en pompiers, au cas où ça tournerait mal à Bruxelles, suivant l’enseignement à tirer des événements d’Athènes.

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Donc Confus Premier (en hommage à Confucius) est revenu de Chine plein d’admiration pour les salaires et l’ordre exemplaire qui règnent à Pékin. Il a surtout été séduit par les retraites pratiquées dans les mines de charbon… les mineurs meurent bien avant 60 ans !
Didjé n’est plus aux finances, cependant il aime donner son avis sur nos dépenses excessives.
L’année du Dragon lui convient très bien. Il est loin d’être un idéaliste, mais ses amis chinois l’ont assuré que passer pour, était largement suffisant.
En avion, il a eu le temps d’éplucher les dossiers. Selon lui, s’il y a de trop nombreuses exceptions, l’âge légal de la retraite reculé de deux ans n’aura plus aucun sens. Tout le monde ne peut pas percevoir une pension après dix ans de fonction, quel serait l’avantage d’être ministre ?... sinon ramener de Pékin un service en porcelaine pour madame, ce qui est un avantage dérisoire et indigne de Confus Premier.
L’Ucclois verrait plutôt des aménagements de fin de carrière pour les travailleurs exerçant un métier pénible. Un pompier, oui, c’est bricoleur, mais un ministre ? Il n’en a pas honte, mais un ministre ne sait rien faire d’autre !
Ce n’est pas parce qu’on a été homme de cour à Laeken, qu’on peut faire dame pipi chez IKEA. La pénibilité, ça le connaît. Attendu que pour un ancien avocat, il n’a jamais soulevé deux dossiers à la fois. Heureusement que pour ne pas finir « invalide » sur le compte de la Mutuelle, il a pu faire ministre.
On aurait pu, en principe, demander l’avis de Vincent Van Quickenborne, ministre des pensions, si celui-ci savait manier la litote dans une langue de bois à la française. Las ! Il faudra s’en passer.
Quant au premier ministre, il n’a pas répondu, puisqu’il a consacré sa journée de vendredi à la réception de ses chers Montois pour leur faire part de sa candidature au maïorat de sa ville d’adoption, en toute simplicité et bon cumul. Les Montois, repartis tout joyeux, ont croisé Giet, le nouveau président du PS francophone, qui venait de Liège recevoir les ordres pour le prochain bureau du PS.
On peut dire, quand Di Rupo a un os à ronger, il ne le cède à personne !
Selon le porte-parole du premier ministre, l'engagement à Mons de M. Di Rupo n'aura pas d'impact sur le gouvernement fédéral.
Il ne manquerait plus que ça de la part d’un « fervent » partisan du non-cumul !... A moins que par prudence, notre San Valentinois se préparerait une porte de sortie ?
Sourd aux klaxons des voitures de pompier et aux chahuts des pétards, Elio Di Rupo (il avait débranché son Audika) a fini l’après-midi en rédigeant une lettre adressée aux Montois. Le grand homme leur demande un soutien massif pour les élections communales d'octobre.
C’est le moins, après avoir fait douiller la SNCB à Mons pour une nouvelle gare, fait ce qu’il fallait pour le sacre futur de Mons « Ville culturelle » et rendu le Doudou populaire dans le monde entier, super Elio entend bien que les administrés du coin lui renvoient l’ascenseur.

18 février 2012

Démocratie

C’est peut-être une réflexion de la vieille école, je croyais qu’en démocratie, c’est le peuple qui décide et les mandataires qui exécutent ?
Evidemment depuis que certains pays ont voté « non » au traité européen, et que les mandataires les ont fait repasser par les urnes, jusqu’à ce qu’ils votent « oui », on peut se poser la question.
Que vaut la volonté populaire et que signifie-t-elle encore dans un monde globalisé, quand nos politiciens sont à la botte des marchés ?
Il y a de plus en plus d’accords qui « vont de soi » et qu’aucune volonté populaire ne saurait contrarier dans le cadre d’une association citoyens-dirigeants, puisque ces derniers lient les premiers par des accords auxquels plus personne ne peut se soustraire, sauf de rompre avec tout le monde et de claquer la porte de l’Europe.
A force de contraindre les citoyens à suivre une politique qu’ils ne veulent pas suivre (c’est ce qui se passe en Grèce) le risque qu’une insurrection succède à l’émeute et aboutisse à une révolution, n’est pas à exclure. La révolution n’est-elle pas un ordre qui se fonde sur un ordre qui s’effondre ? Alors, vous verriez comme le peuple aurait raison, et ses mandataires, tort !
Le drame, c’est qu’on ne chassera pas le parlement sans le secours de l’armée. A Athènes, toute révolution passe par elle. On se souvient encore de la dictature des colonels, afin d’empêcher les communistes majoritaires à l’époque, de s’emparer du pouvoir.
On ne saura jamais ce qui se serait passé, si la Grèce était devenue communiste, probablement qu’à la chute du mur, elle se serait débarrassée d’un gouvernement qui ne correspondait plus au temps ; mais, il est presque certain que les finances n’auraient pas pu être aussi mauvaises et que la Grèce n’en serait pas là aujourd’hui, avec ses milliardaires au-dessus des lois.
Pauvre république où tout fiche le camp dans un chaos indescriptible.
On voit bien que chez nous les médias ne sont pas innocents dans le compte-rendu des émeutes du 12 février, au pied de l’Acropole. La vue d’immeubles en feu effraie l’instinct de sauvegarde. L’apeurement de nos millions de citoyens aspirant à la propriété, les fait réagir comme s’ils étaient tous propriétaires.
Dans un match nul exposé à l’appréciation générale, 68 policiers grecs ont été soignés pour des blessures provoquées par des engins incendiaires, des jets de pierre et d'objets divers, alors que 70 manifestants ont été hospitalisés, pour des chutes sans gravité sur la chaussée glissante à cause du verglas.
D’où la conclusion étonnée des médias : « Le peuple refuse les nouvelles mesures » ! Sous-entendu que c’est culotté tout de même, l’Europe veut bien envoyer des milliards pour rembourser les banques, et le peuple fait sa mauvaise tête, comme si les Européens étaient responsables des armateurs grecs qui font naviguer leur flotte sous des pavillons de complaisance !
Pour nous, l’information d’Athènes qui rassure l’Europe, sonne comme un avertissement aux parlementaires socialistes qui voudraient revenir aux sources.
« …les députés ont adopté à 199 voix contre 74 ces nouvelles mesures d'austérité, malgré les fortes dissensions au sein des deux principaux partis de la coalition. Les socialistes et les conservateurs ont tenté de rétablir la discipline dans leurs rangs et ont exclu les quelques récalcitrants qui se faisaient une autre idée du mandat qu’ils avaient reçu du peuple. »

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Voilà qui doit rassurer Elio Di Rupo pour les mois qui viennent : malgré les exclusions, le parlement a gagné sur la rue.
Le conclave de fin février pourra siphonner les fonds de caisse.
Ce mot « la rue » a toujours étranglé l’homme de pouvoir, dès qu’il remue les lèvres pour le dire. Il est imprononçable ! Alors qu’ils en viennent le plus souvent.
Ils fomentent des complots d’un trottoir à l’autre, parfois, il y en a même qui sont portés en triomphe, tandis que leurs partisans défoncent les portes qui mènent aux acropoles démocratiques, puis soudain, une fois assis sur la plus haute marche, ils ne peuvent plus prononcer le mot, sans s’étrangler de colère !
L’idéal serait que les élites dirigent entre eux, sans qu’il n’y ait plus jamais de peuple. Pol Pot a essayé. Voyez comme on l’a montré du doigt ! Il est vrai qu’il était à la fois contre le peuple et contre le capitalisme.
Heureusement pour l’exemple qui rassure Di Rupo, les dirigeants grecs sont contre le peuple, mais pas contre le capitalisme. C’est ce qui fait toute la différence !

17 février 2012

C'était il y a deux mois !

À la mi février 2012, plus personne ne parle des coupes « sombres » dans les salaires de nos ministres. La Mesure allait révolutionner la solidarité nationale et donner de l’élan à un grand courant de sympathie du peuple pour ses avocats hissés au pinacle ! Il est vrai que c’était en décembre 2011.
Deux mois, c’est un temps si considérable que plus personne ne s’en souvient !
Elio Di Renardo est entré dans le poulailler et a fait son petit carnage.
Alexandre-le-Petit, l’autre renard d’en face a levé le grillage, sur l’ordre du roi des renards. On dirait une fable de La Fontaine ! Tandis que nous, d’une Fable à l’autre, nous étions les enfants du laboureur Elio « Travaillez, prenez de la peine… ».

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Mine de rien, il va falloir dénombrer les morts sociales et les autres, par extinction des feux et la cherté des choses.
Les économistes qui savent encore compter, sans l’ardoise de Calataÿ le magicien, établiront dans les jours qui viennent – enfin je l’espère – un petit tableau comparatif en pourcentage, entre celui qui va cumuler toutes les avanies sur son allocation de chômage, les taxes du genre TVA, et les augmentations des tarifs chemin de fer et bus, les diminutions probables des pensions de retraite (ne serait-ce que par l’inflation des prix dans les homes), etc. et ces messieurs du gouvernement dont il sera décompté 5 %... au fait, ils en sont à combien, 2,5 ou 3 %, avec le petit Chastel qui a brouillé les pistes, on ne sait plus !
Un système où ceux qui font les lois se servent les premiers et se votent de petits sacrifices qui comparativement au reste de la population sont des broutilles pour rire, ne peut plus être considéré comme un système démocratique. En effet, les citoyens n’ont pas été concertés pour ce sacrifice « exceptionnel » – bien qu’on les ait chapitrés sur le compte des chômeurs profiteurs et fainéants – ils auraient crié au scandale.
Comme il est parfaitement scandaleux d’avoir payé les balbutiants des tables rondes, de juin 2010 à fin novembre 2011, et à qui il aura fallu un an et demi pour accoucher de l’accord qu’on présente comme le triomphe de la raison.
Dans le privé ces drôles eussent été congédiés avec un C4 ! Fichus dehors pour faute grave, ficelles comme ils le sont, ils auraient ramassé le paquet au tribunal du travail.
Bien sûr, dans la vie, il faut des petits veinards et d’autres qui le sont moins ; mais alors, quand on a la chance d’être dans la première catégorie, il est décent de fermer sa gueule à certaine occasions. Eux, c’est le contraire. On dirait que la misère des autres les excite, d’abord en secret, puis ils l’ouvrent en grand, et quoiqu’ils disent, leurs injures sonnent comme des pièces d’argent qui tombent par terre. C’est plus fort que tout, il faut qu’ils reçoivent chez eux, montrent leurs intérieurs, parlent de leur famille, sortent leurs bagnioles.
Pour ne pas être en reste des fameux 5 %, la Région se devait de faire un petit quelque chose. L'annonce de l'indexation des salaires des ministres wallons avait fait polémique.
Pour un peu, ils seraient descendus dans la rue avec Robespierre-le-petit Demotte en tête du cortège, en gueulant « nous voulons être indexés » !
Ils se sont calmés. Il aurait été difficile d’en appeler au peuple, attendu qu’en principe, c’est Rudy le patron, et c’est lui le peuple !.
Enfin André Antoine leur a arraché un "geste symbolique", en renonçant à l’indexation de 2,5%. Là-dessus, l’Antoine pense que le geste c’est "montrer l'exemple" afin de "cultiver la confiance du citoyen".
On voit selon ses propres termes, que l’André est complètement hors sujet et qu’il aurait besoin de six mois d’immersion de chômage pour retomber sur les pieds.
La commission du parlement wallon, c’était en décembre. Deux mois plus tard, on ne parle plus de rien… comme au fédéral !...
Il y en a que rien ne gêne !

16 février 2012

Di Rupo à la pêche aux gros sous.

Ce n’est encore qu’un murmure, mais le gouvernement Di Rupo est dans l’impasse, avant même d’avoir mis en pratique son plan anti-crise.
Il a déçu ses militants par l’absence d’un programme de gauche. Il a endossé le costume de Papandréou pour un programme conforme à celui des Etats endettés en Europe, qui ont un gouvernement de droite, ou assimilés.
Le nouveau cavaliere assimilé, c’est lui !
L’absence de solutions de gauche, et donc un pur programme d’assainissement de droite, a jusqu’à présent retenu la NV-A dans des pourcentages peu évolutifs depuis un an. On pensait le contraire, mais l’économie est passée au premier plan des inquiétudes et fait reculer le nationalisme flamingant. Frédéric Ries croyait émouvoir l’Europe sur le cas de Grimbergen, c’est loupé. Du coup Bart De Wever ne peut pas sortir sa grosse artillerie.
Elio peut donc arborer son nœud gris perle pour s’atteler à la pêche aux gros sous.Il n'a d'autre choix dans la logique adoptée, que de réduire ses dépenses de façon durable et sérieuse. Selon le rapport annuel de la Banque Nationale, il manque 2,3 milliards pour revenir à un déficit convenu avec l’Europe. C’est clair, le plan Di Rupo, avec une croissance ridiculement faible de 0,1 % est à revoir dans le sens de l’austérité.
Ce gouvernement qui a fait les choix que l’on sait, ne peut pas faire autrement, sans se faire désavouer auprès des Agences de notation et aussi de la Commission européenne.
A la faiblesse de l’économie belge s’ajoute la faiblesse d’un gouvernement déjà empêtré dans ses arrêtés lois sur le chômage, le recul de l’âge de la retraite, la sécurité sociale, l’index, qu’il hésite à prendre, devant la montée des réclamations, alors que les libéraux et le CV&P pressent Di Rupo de réaliser ce qui a été convenu tel quel et même de prévoir des modifications plus musclées, afin de réduire les dégâts de la récession sur la dette. La solution proposée par De Croo pour « garder l’index », est en réalité une manœuvre afin de vider cet outil de contrôle de son utilité.
Quand les marchés financiers attaqueront-ils le programme de Di Rupo, pour mettre la notation du pays à niveau de l’Italie, par exemple ?
Quels effets auront les points perdus, sur les taux d'intérêt qui grimpent ? L'Italie, à l'automne, était à 6,5% ?
Si la BNB se met à jouer les Cassandre auprès de Standard & Poor's, c’est toute la crédibilité budgétaire de Di Rupo attaquée sur deux fronts, et comme il ne peut plus compter sur les appuis traditionnels du PS, le voilà à peine installé, en grande difficulté et contraint de se « droitiser » davantage.
Si l'Italie et l'Espagne parviennent, comme elles sont en train de le faire, à se mettre à l'abri des marchés, la Belgique va se retrouver avec la France en première ligne.
C’est une partie du drame des socialistes wallons, les leaders n’ont jamais vraiment expliqué à leurs électeurs, la politique qu’ils allaient faire au gouvernement, à part sauver la royauté et faire patienter De Wever dans l’antichambre du pouvoir. Ce que tout le monde a compris, puisque personne n’a protesté après l’échec des 541 jours de palabres, conclu sur un accord au détriment des Francophones de la périphérie bruxelloise et la disproportion inflationniste de la représentation flamande à Bruxelles au vu de la minorité linguistique qu’elle y représente.
On a fait passer les accords sociaux et économiques comme des accessoires, alors que Laurette Onkelinx, savait très bien qu’on allait commencer par là !
Di Roublardo va devoir finasser, quand après en avoir dit le moins possible à l’électeur, il lui demandera beaucoup, en ajustements « qui n’étaient pas prévus ».

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Afin de ne pas se faire piéger comme la Grèce, ce sera une grande première d’imposer une politique du long terme, pour des élus qui vivent dans un court terme qui correspond à leur réélection.
Le dilemme est simple : une rigueur publique forte aura besoin d'un soutien de la croissance privée. La clé, c’est donc bien, dans l’optique capitaliste, le retour accéléré de la croissance.
Or, les données et les rapports de force ont beaucoup changé dans l’économie mondiale. Il semble bien que la croissance privée se soit déplacée durablement vers des pays émergents et n’est pas prête malgré les appels de pied à renflouer l’Europe, ni même les USA qui ne doivent de conserver leur numéro Un de l’économie mondiale que par l’accélération de leur planche à billets et l’impossibilité pour les pays créanciers de ruiner l’économie américaine, s’en prendre le risque de ruiner la leur.
On ne l’a que trop bien vu par le passé, une croissance tirée par l'endettement public et l’accroissement des personnels d’Administration de l’Etat n’est plus possible à l’heure d’une grande rigueur publique, synonyme de plus de compétitivité privée.
Les temps qui s’annoncent seront amers. En refusant de prendre le problème autrement, c’est-à-dire en rompant avec les formes traditionnelles de l’économie capitaliste, on est tout simplement dans l’optique d’un pouvoir de droite. Di Rupo en est le prisonnier en même temps que le garant.
La Belgique et les autres Etats endettés sont sans alternatives de gauche. Si bien que l’alternance n’a plus aucun sens et les foules, plus aucun espoir non plus.
Les partis socialistes d’Europe pourraient s’en mordre les doigts.

15 février 2012

Maître Hissel, encore !

On savait le Soir défenseur des vertus démocratiques, on ignorait qu’il le fût aussi des vertus humaines.
C’est en employant le terme « éjecté » que ce journal a décrit le départ de l’avocat Victor Hissel du procès Werner de ce 14 février aux assises de Liège.
C’est un terme brutal « la douille éjectée de la chambre d’explosion », libidineux : dans une scène de « mort à crédit » l’apprenti Destouches fait l’amour avec Madame Gorloge, la femme de son patron « Oh !... il faut que je m’injecte !... » (p.190, édit. Folio), c’est surtout une façon de prendre parti catégoriquement, avec une certaine violence.
Quoique le journal pense de Hissel, « éjecté » du tribunal, c’est quand même un homme qui perd son gagne-pain !
On voit la scène au cours de laquelle Hissel fut « éjecté ». A la suite des titres et des photos dans la presse, le bâtonnier s’est pointé en pleine audience pour interdire à Victor Hissel de défendre son client. « Selon le Bâtonnier, cette décision est due à des raisons internes. L’avocat, qui avait été poursuivi et condamné par la justice liégeoise pour des faits de détention d’images pédopornographiques (il a introduit depuis lors un recours devant la Cour européenne), avait refusé de faire des commentaires sur sa présence dans le procès d’assises actuellement en cours. »
Outre le ridicule de la scène, on voit bien l’orientation de cette société au niveau des mœurs, au point que c’est très difficile de défendre le cas Hissel, un type qui collectionne les images à caractère pédopornographique. L’assimilation est vite faite. Celui qui trouve à redire à la désignation d’un « monstre » en est également un. Ce genre de déviance est indéfendable.
Il est donc tout à fait interdit de faire le procès parallèle de la bande de faux culs qui codifient nos mœurs et qu’importe « la faute » de Hissel, elle est énorme et c’est la pire de toutes. Point. Là-dessus, inutile de dire « oui… mais », au trou les ordures !... Personne n’ira relever qu’on a condamné Hissel parce qu’une loi nouvelle lève le droit du secret de la correspondance, en interdisant à titre personnel, tout contact avec certains tiers et toute détention d’images contraire à la loi. Détenir des photos est aussi illégal que détenir un flingue. On avance, on avance… à quand l’interdiction de détenir de la propagande d’un parti d’opposition ? Avec « Mein Kampf », c’est fait. Plus personne n’a le droit de lire dans le texte les extravagances d’un montre ! On doit se satisfaire de savoir qu’il en est un par ouï-dire ! Jadis, du temps où les curés faisaient la loi, on n’avait pas le droit de lire les « 120 journées de Sodome », de ce cher Alphonse François…
Eh bien ! non.
Que je sache Hissel n’est jamais passé à l’acte. Des fouilles-merde se sont emparés de son ordinateur, ont mis à nu les noirceurs de sa conscience au nom d’une loi qui porte atteinte à la vie privée et dont tout le monde se félicite, dans l’inconscience de la confiance aveugle que l’on porte à l’autorité et au législateur.
On n’est pas loin de Big Brothers.

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La confession sous la torture des lois, c’en serait vite fait de la société et du vivre ensemble.
Tel a rêvé d’assassiner un membre de sa famille, un autre a pensé violer sa belle-sœur, un troisième a eu un penchant pour une toute jeune fille, ce qu’ils ont en commun, ils ne sont pas passés à l’acte.
Mais il y a pire, il y a des citoyens, qui ont commis une faute – tout dépend de laquelle – parmi les politiciens, par exemple, il est fréquent de « faillir » en acceptant de l’argent pour son parti, de trafiquer des comptes et d’ignorer des lois pour « la bonne cause », certains même se sont rempli les poches aux yeux de tous par des trafics d’influence, on a même vu un ministre éponger les titres d’une banque qu’il savait aller à la faillite pour faire plaisir à sa belle-mère qui les détenait ! Mais la justice – si elle n’a pas jeté un voile complaisant – est passée. Elle a sévi, modérément à son habitude en pareil occurrence, ou blanchi. Et voilà le politicien condamné à une amende, quant à la peine de prison, elle est presque toujours avec sursis. Les électeurs le plaignent. Après son purgatoire passé dans de confortables conditions à la tête d’une institution annexe, notre homme est de nouveau apte à servir. Les manchettes des journaux titrent « il revient ». C’est presque en héros qu’on l’attend et sa réélection ne fera aucun doute.
Moi je dis, que ce type, avec les responsabilités qu’il avait, a créé un bien plus grand préjudice et est cent fois plus dangereux que Hissel pour la société.
A cause de lui les pauvres seront plus pauvres, la société s’enfoncera un peu plus dans la corruption et l’indulgence pour les corrompus, la justice sera déconsidérée et les gens honnêtes des partis partiront un peu plus désabusés.
Qu’est-ce qui sépare un honnête homme d’un Hissel ? Pas grand-chose, un penchant, une psychose, une malchance d’être né dans un mauvais milieu, d’avoir soi-même des problèmes conjugaux, un fils schizophrène, un mal-être inexprimé, des tendances fâcheuses, une solitude insupportable, la poisse de tomber dans le collimateur d’une loi inquisitoriale nouvelle.
Et qu’est-ce qui sépare un honnête homme d’un personnage public concussionnaire, prévaricateur, escroc et beau-parleur : tout !
Et qui ne lâchera-t-on jamais ? A qui, voudra-t-on faire la peau ?
Au pauvre type.
On aura oublié que faire le travail de la conscience de chacun, c’est se prendre pour dieu ou pour ceux qui n’y croient pas, comme votre serviteur, c’est se substituer à la morale individuelle, ce qui revient à la même chose.
Si c’est ça la société de demain, ce sera le règne de la haine et de la dénonciation, au lieu de la paix et de la justice.
Je préférerais être dans la peau de Hissel que dans celle du bâtonnier.

14 février 2012

Sarko, roi des Belges !

C’est pour bientôt, s’il faut en croire les sondeurs bruxellois.
Une majorité de Français ne veut plus de Sarkozy pour un deuxième mandat, par contre, les Belges l’adorent et l’ont plébiscité dans un sondage, avec l’enthousiasme qui caractérise notre goût pour le calme, l’argent et le bien-être bourgeois, tout au moins si l’on en croit les réponses des sondés.
Si Sarko fait un bide en mai prochain, il pourra toujours faire chef d’Etat chez nous. Angela Merkel qui n’est pas certaine de rempiler à l’emploi de chancelière, serait accueillie à bras ouvert comme première ministre. Albert et Di Rupo doivent faire gaffe, s’ils ne veulent pas aller pointer. Avec les nouvelles mesures du FOREM aux fesses, je ne donne pas cher de leur dossier.
Voilà encore un de ces sondages bidon que nos jaugeurs professionnels gardent en réserve pour les jours maigres. Le Belge, qui ne s’intéresse déjà pas à la politique de son pays, pourquoi aurait-il un jugement « intéressant » sur le président français ?
Encore que ce sondage aussi superficiel et stupide soit-il, révèle quand même la pusillanimité de l’électeur belge, son conservatisme outrancier, à gauche comme à droite, et sa peur de la nouveauté.
En Panurgie, il faut s’attendre au pire. Si je vais à fond du raisonnement, on devenait de bons Polonais d’après « Mein Kampf », en lieu et place des Palotins actuels embarqués pour la Sibérie, si les Américains n’avaient pas mis le paquet en 45 ! Là-dessus la Propagandastaffel sortait un sondage avec 99 % de satisfaits, tout le parti socialiste crédité de National !...

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Le micro baladeur sur un marché aux puces de Bruxelles s’est attardé sous des nez de Français en vadrouille, sortant d’avoir bouffé des moules chez Gaston. Un Thalys aller et retour, quelques achats souvenirs, inaccessibles pour plus de la moitié de l’Hexagone et c’est à ces gens-là qu’on demande ce qu’ils pensent de Sarko !
Mais du bien, MM. Beljattitude, du bien… Papandreou aurait dû s’exiler en Belgique. Je le vois bien en couple avec Elio.
Le sondage relève que 57 % des sondés flamands et 34 % dans le reste du pays se fichent éperdument des sondeurs et de la politique française, comme probablement de la politique belge, ça tempère un peu l’impression « cour d’aliénés ».
Autre signe des temps, Hervé Morin (Confédération centriste), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et Corine Lepage (Cap 21), sont plus connus et appréciés en Belgique, qu’en France ! On doit les confondre avec les graines Vilmorin (comme Villepin), un bordeaux pas cher et une star du X ! Il manque à ce florilège, le candidat de Chasse et pêche, nature et traditions, Frédéric Nihous, certes, l’ouverture de la pêche, ce n’est pas demain… quoique Laruelle vende ses harengs toute l’année.
C’est dire l’âge mental des sondés.
On se demande parfois, comment nos patachons suprêmes osent se permettre la politique qu’ils font. A ce titre, le sondage est éclairant. Quand on pense qu’un socialiste sur deux à Bruxelles voterait pour Dominique de Villepin, on est saisi de l’inculture politique des rosés bruxellois ! Monsignore doit bien rigoler. Picqué peut roupiller à l’aise.
Pourquoi ne feraient-ils pas la même politique qu’en Grèce, tant qu’à faire ? Ça irait plus vite pour rembourser la dette et nos affreux auraient encore une majorité à l’aise pour se faire réélire. Certes, il y aurait des émeutes. Ce serait l’occasion de gazer les parasites. La bouteille lacrymogène et le froid pour faire crever les derniers qui résistent, demandez un peu aux fermiers qui en rêvent pour éliminer la vermine de leurs étables, c’est l’idéal.
L’erreur serait de croire à la lecture de ce qui précède, que je suis dépité par le goût prononcé de mes concitoyens pour le centre-droit. Ce n’est pas parce qu’ils ne citent guère ou ne connaissent pas Mélenchon et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), que je vais m’aliter avec 39° de fièvre ou que je vais courir m’exiler à Montréal.
Tout cela deviendrait pitoyable et Sarko serait réélu vite fait, si Israël se décidait à bombarder l’Iran avant mai, plutôt que fin d’année…
Je commence à m’en foutre, moi aussi. Trop, c’est trop…
Je vais me remettre à la branlette.

13 février 2012

Un dimanche sans.

Je l’avoue à ma grande honte, je ne pourrai pas informer les quelques lecteurs qui s’intéressent encore à ma critique des débats dominicaux de nos deux chaînes.
Controverse, Revu et corrigé, Mise au point, l’Invité, le Quart d’heure du micheton chinois, etc. tout ce qui fait le charme de mes petites chroniques du lundi, il faudra s’en faire une raison, j’ai fait volontairement l’impasse.
A onze heures et des poussières, ce dimanche, il fallait faire un choix. Plutôt de déguster les conneries habituelles, j’ai préféré m’occuper des miennes. Après vers midi trente, il était trop tard !
Ne me demandez pas sur quoi mes préférences se sont portées, petits vicieux. Je ne répondrai qu’en présence d’une avocate qui ne fait pas de politique.
On s’en fout, allez-vous me dire. Si vous voulez mon avis, non seulement cela m’est égal que vous vous en foutiez ; moi aussi, je m’en fous.
Du reste, on peut très bien se passer de la chose discourant et en savoir tout autant en vaquant ailleurs. N’être au courant, ni des sujets, ni des invités, confèrent au chroniqueur une supériorité supplémentaire, une sorte de ragoût… celui de ne pas se condamner à consulter sa montre toutes les cinq minutes, et, les pieds sur les chenets, ouvrir Flaubert sur quelques lettres à Louise Colet. Quitte, dans une sorte de remord tardif, d’imaginer ce qu’ils ont bien pu dire de « leur actualité ».

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Je tente un petit jeu : deviner les sujets et les invités.
Pour les sujets, il y en a trois ou quatre, la Saint-Valentin, le froid avec une larme à l’œil sur l’augmentation du mazout, les applications du programme Di Rupo et les frasques de l’islamiste de l’ULB, empêchant Fourest de dérouler son speech sur l’extrême droite. Je pourrais y ajouter un cinquième et un sixième sur la politique de l’Europe et la prochaine annonce de la candidature de Sarko à sa propre succession, si je n’avais remarqué la difficulté pour MM. Maroy et Gadisseux, sans oublier Madame Dominique Demoulin, de sortir de la Belgique, ce qui requiert d’autres interlocuteurs que nos marchands des Quatre-saisons de la rue de la Loi.
Le pire des interlocuteurs Outre-quiévrain est quand même bien meilleur dans l’expression et la réflexion que nos hallucinés radoteurs. La comparaison est aussi terrible, entre le discours du plus médiocre politicien wallon et la plupart des soi-disant bilingues flamands. Dans le choix des genres et des temps, surtout les conditionnels, quant aux subjonctifs, n’en parlons pas, on les reconnaîtrait entre cent millions de francophones, battant même les Canadiens de dix longueurs (ces derniers n’étant inaudibles que par leur accent) !
Il reste à imaginer les invités de nos deux lascars et de notre dame de cour.
Ils sont tellement nombreux et cependant si peu variés, que le choix est difficile.
Pour écolo, Olivier Deleuze, Jean-Marc Nollet et Isabelle Durand. Ils ont un taux de participation aux débats très élevé. Il m’étonnerait qu’on ait pu passer le dimanche sans un ou l’autre « éolien-désatomiseur ». Le CDH a intégré Joëlle Milquet et Melchior Wathelet dans le circuit bruxellois de la langue bien pendue. Le PS est foisonnant de créatures sachant tout de tout, outre la madone de poche, Laurette Onkelinx, mon petit doigt me dit que Philippe Moureaux devrait être de corvée, si comme je le suppose, on met le sujet sur la table de l’hurluberlu tombeur de Fourest, étant entendu par tout le monde que son mariage mixte, confère au discours du bourgmestre de Molenbeek une tempérance supplémentaire sur l’Islam et ses supporters les plus outrés. Charles Michel, jaloux des prérogatives de la présidence, comme son prédécesseur pourrait se faire voir à l’une ou l’autre séquence, sinon la prestation de Sabine Laruelle serait requise. Son autorité en matière d’honneur aux classes moyennes pourrait la proclamer la dernière boulangiste libérale.
Sans doute me suis-je beaucoup trompé !
A la limite, peut-être même qu’aucune des éminences que j’ai traduites devant vos suffrages ne donnait pas la réplique ce dimanche !
Tant pis.
Mais ce dont je peux vous assurer, si comme moi, vous n’avez pas enclanché la chose qui encombre monstrueusement votre salle de séjour, vous n’avez rien perdu.

12 février 2012

Ça va péter !

Le vieux minet montois ne sent pas le vent qui décoiffe, pas encore. On grogne bien dans les rangs de la mouvance PS, ça patine même.
Le frémissement n’a lieu qu’en France, à l’occasion de l’élection présidentielle. Ici, il y a du mou dans la gâchette, le parti s’érode, comme c’est au profit des libéraux en Wallonie tout au moins, voilà qui est vraiment sans importance pour le populo.
A la veille d’annoncer au peuple qu’il se représente, Sarko vient de s’épancher dans la gazette de son pote Dassault, le Figaro.
Il veut faire sa campagne du premier tour sur les valeurs de la droite !
Là-dessus pas un mot de ce que les Français attendent d’un président à leur écoute : qu’il leur donne des solutions sur l’emploi, la retraite, la fiscalité. Les Français se fichent du mariage homo, du vote des étrangers, de l’exemplarité du ménage Angela-Nicolas.
A force de vouloir refaire le coup de Bush junior, réélu « miraculeusement », Sarko est trop attaché à siphonner les voix de Marine Le Pen, pour penser au référendum raté sur l’Europe et la récidive possible d’un « non » des Français, pour un deuxième mandat.
Si ça tourne mal, ça pétera d’abord en France.
Ici, on voit mal vieillir nos élites, sans plus.
Ils ont choisi le mot pudique de « marché » afin de cacher les créanciers, les usuriers et les marchands à 15 % d’intérêt, qui feraient désordre exposés au grand jour. Ils ne dirigent plus rien, ils subissent. Ils s’accrochent uniquement pour leur pognon et leur ego.
Est-ce un signe d’inquiétude ? Reynders a pris dix ans depuis qu’il n’est plus président. Son visage est bouffi : fatigue, ou cortisone ? Son surpoids est inquiétant.
Di Rupo, comme les vieilles douairières, garde un corps entretenu des eaux de Spa. Il est interdit de scruter le visage pour cause de délabrement. Sous les fards, de fines craquelures, malgré la pommade, donnent la sensation d’un dessèchement par le haut, avec une teinture de cheveux qui déteindrait facilement sur le col de chemise par temps de pluie.
Onkelinx fond sous les capelines, les mètres d’étoffe. A enlever les échasses et les rembourrages d’exhausse, il ne doit pas rester grand-chose. Malgré son transfert à Schaerbeek, ses deux sillons Sambre et Meuse s’approfondissent sur un visage qui la fait ressembler à Stan Laurel.
Rudy Demotte donne l’image d’un polichinelle poussé de la boîte de Pandore par un fort ressort. Il reste un des meilleurs acteurs du show politique : comment parvient-il à garder le temps qu’on l’interroge, le visage sincère d’Eric Woerth ? C’est un travail digne de Dujardin !
Ils vieillissent mal, croyez-vous que c’est par l’inquiétude de nous voir mal barrés, ou, sont-ils dans l’angoisse que les petites saloperies qu’ils nous destinent, finissent par nous faire sortir de nos gonds ?
Avec le petit aperçu que lui ont donné les pompiers, pour la ministre de l’intérieur, Joëlle Milquet a de quoi rater d’énervement l’œil dans le beurre, qu’elle trace de son Mascara au charbon de bois ! Est-ce illusion ? Il me semble que son nez rétrécit ! Ce doit être par l’effet de l’épaississement des joues… à moins, qu’une chirurgie esthétique se serait mal passée ? On se perd en conjectures que d’ici deux ans, on la confonde avec Anne-Marie Lizin !
Bref, nos artistes paraissent se déliter avec les circonstances, mais ce n’est pas la crainte de notre révolte, pas encore… Il faudra que nous comptions sur les Français, pour accélérer le processus.
Pourront-ils jamais comprendre ce qui a changé dans la structure des classes sociales, depuis le capitalisme industriel et le début des grandes inégalités : cette impitoyable vraie régression, qui fait que le citoyen à l’impression qu’il va falloir reprendre tout à zéro ?
Ainsi resurgit une inégalité violente, que l'on croyait reléguée au passé.
Et dire qu’on imaginait encore juste avant 2008, que la croissance et le développement économiques conduiraient à une société de plus en plus juste et méritocratique !
Ce qui a changé, c’est ce que nos élites feignent d’ignorer. L’inégalité d’accès aux études replonge les jeunes à la situation de l’entre-deux guerres. On voit émerger deux classes sociales : celle qui hérite et celle qui n'aura rien, ce qui promet des affrontements, peut-être demain, entre propriétaires et locataires, avant même qu’il soit question de vouloir rééquilibrer le capital et le travail.

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Le caractère « injuste » d’une situation d’héritage par rapport à une situation due uniquement au travail avait tendance à disparaître, les inégalités se seraient résumées à des rivalités salariales et professionnelles. Tout cela gommé, remis en question et sans espoir de changement, sauf par un chambardement que Di Rupo repousse de ses petites menottes.
Qu’importe, au vent de l’histoire, les marionnettes décrites plus haut et encore bien d’autres, n’auront plus bientôt, aucun intérêt !
Les mesures de nos chers menteurs vont accélérer le processus.
Les Français iront au charbon les premiers.
On le sait, ça pétera un jour.

11 février 2012

La cuculture…

Quand la droite « cultivée » parle du peu d’intérêt des populations laborieuses pour la culture, elle montre d’instinct une forme de mépris !
Les bobos nés dans un milieu propice ont « bien le temps » de lire, de s’instruire, d’assister aux vernissages, aux grandes expositions. Ils considèrent le gros du public inculte et irrécupérable. Ce faisant, ils incarnent à merveille l’échec de la culture bourgeoise.
Ils montrent à l’évidence que la culture de l’élite est une culture « réservée », qui s’approprie sans vergogne tous les moyens dont l’Etat dispose, au seul profit des initiés.
Plus avant, la société d’establishment n’hésite pas à mutiler tous les moyens d’expressions, afin d’en extraire le suc d’une propagande gratuite sur une manière de vivre qui n’est pas celle de ce temps de crise générale et de remise en question des valeurs traditionnelles.
La culture, ainsi produite, est du domaine de « l’en-dehors ». Elle ne nous montre des œuvres dites «magistrales », que ce qui conforte la raison d’être de l’élite, dans ce qu’elle est, ce qu’elle pense et ce qu’elle aime.
Et d’abord la question capitale « Qu’est-ce que l’élite » dans le domaine de la culture ?
Si c’est celle qui s’expose dans les gazettes politiques et dans le star-system, il conviendrait de douter de son savoir, idem, de l’élite entraperçue à l’ULB, lors du ratage de la conférence de Fourest.
Il y a fort à parier qu’en matière de connaissance, elle enterre ses insuffisances sous ce qu’elle connaît approximativement.
Or, tout finit par transparaître sous le vernis des ministres de la culture, les trompe-l’œil des échevins communaux et les adjudants des centres culturels.
Finalement, ils ne représentent pas grand-chose, juste eux-mêmes, agglomérat de vagues réminiscences, passéistes en diable sous des oripeaux avant-gardistes, pour l’ouverture de la culture aux masses. On les voit qui caracolent en tête de clans, convaincus qu’ils font œuvre majeure. Ceux qu’ils catéchisent sortent de leur huis-clos, plus idiots qu’ils n’y sont entrés.
On voit tout de suite que la culture n’est pas affaire de société, mais de personne, et qu’il peut se trouver partout dans le domaine du social, des gens extrêmement cultivés et y compris dans cette « élite » pseudo puits de culture incomparable, mais aussi dans le terreau obscur du peuple. L’erreur consiste à nous faire croire qu’ils commandent à la lumière, alors qu’ils n’appuient que sur un commutateur comme n’importe qui.

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Qui tire son épingle du jeu dans ce conflit burlesque sur la culture ?... la télévision !
Les étranges lucarnes se sont imposées comme l’unique moyen d’accès à la culture. Mais, c’est quasiment une culture en pot, restrictive et carrément organisée pour rendre imbécile le plus possible de monde !
Les ravages parmi les téléphages se ressentent principalement parmi les classes qui ont des difficultés financières pour s’ouvrir à l’art comme l’entendent les bourgeois et c’est profondément regrettable, que cette télévision soit propriété particulière de gens qui craignent comme la peste de diffuser autre chose qu’une déculturation accélérée.
Une invasion des masses à l’expression artistique télévisuelle transformerait la télé en une chose dont personne n’a idée.
Quand on se donne la peine d’observer certains phénomènes de foule, cela saute aux yeux, le grand public est sensible à la culture, la plus fine et la plus enrichissante.
Un seul exemple : aurait-on cru le public de 2012 encore sensible à l’éloquence et à la rhétorique, avant que n’apparaisse Jean-Luc Mélenchon ?
Qui, d’autre que lui, pourrait se permettre de citer Victor Hugo à une tribune, sans faire fuir les foules ? Ce n’est pas pour rien qu’il fait salle comble, drainant un public qui n’est pas nécessairement acquis à son opinion.
Par contre, j’ai connu des réunions qui se voulaient de philosophie et qui ne valaient pas l’esprit du café du commerce, cher à Courteline, Renard et Allais.
Tout est dans la manière de dire, de faire, de montrer, d’écrire… Les gens savent reconnaître le talent, la sincérité, la fougue, l’audace, la nouveauté. Ils font la différence avec le discours prétentieux, encombrés d’une multitude de sens et qui montre le faux rapporté comme vrai.
Je ne suis pas loin de considérer que de tous les milieux, le plus inculte est encore celui de nos « élites ». Nos sociétés commercialo-culturelles en raffolent, jusqu’à l’indigestion.
Nous, merci bien, on a déjà gerbé !

10 février 2012

Menteurs !

Le monde de la politique est un monde violent. Personne ne s’y fait de cadeaux. Les amis ne sont que de faux amis de circonstance, que parfois des intérêts brusquement divergents font passer de l’amitié à la haine.
Les dompteurs dans les cirques doivent leur survie à deux principes : le premier, ne jamais tourner le dos à un fauve, même dressé ; le second ne pas le quitter des yeux.
Les hommes politiques, s’ils veulent durer, doivent garder ces deux principes en tête.
On se rappelle ce qui est arrivé à André Cools, après avoir fanfaronné devant un journaliste, qu’il allait faire sortir les intrigants du bois. C’est lui qui y est resté quelques jours plus tard, au Bois d’Avroy.
Comment peut-on être à deux faces, sans mentir ? Montrer « aux amis » qu’on n’est pas un pigeon et qu’on sait répondre aux coups par des coups plus terribles, distribuer des peaux de banane, et après avoir bluffé, joué des épaules, menacé des récalcitrants, en dur de dur, aller au peuple la main sur le cœur, le regard rempli d’amour, faire abstraction de tout, jusqu’à parler de sacrifier sa vie au bien-être de son prochain.
Quel est le fou furieux qui prétend qu’il n’y a pas deux morales, celle de tous les jours et celle de la politique ? Certes, c’est ce qu’il faudrait. Hélas ! tout le monde en est revenu.
Toute la vie politique n’est qu’un vaste bluff, une énorme partie d’échec à qui fera tomber le roi d’en face.
Depuis toujours il en est ainsi.
Je relisais l’autre jour les Annales de Tacite. Je m’imaginais Néron en couple avec sa mère la redoutable Agrippine-la-Jeune, à qui ferait de l’autre sa chose, la mère ne pouvant pas tuer le fils, auquel cas elle perdrait le pouvoir, le fils, cherchant à se débarrasser de la tutelle de sa mère et ne trouvant qu’un stratagème pitoyable, trafiquer un bateau afin qu’elle se noie. Dame quand on commence à jaser après l’assassinat du fils de Claude âgé de 14 ans, pour rester seul à la succession, on n’estourbit pas sa propre mère impunément. C’est pourtant ce à quoi se résolut ce bon fils, l’affaire nautique ayant échoué, il fallut bien expédier deux assassins faire la besogne et étouffer le scandale par des jeux de cirque.
On a tort de préférer les romans de gare et les feuilletons de télé. La vie politique d’aujourd’hui est formidablement bien expliquée avec des exemples vieux de près de deux mille ans.
On apprend dans Tacite que l’un des tout premiers politiques à adopter le texte d’un autre pour s’en prévaloir est justement le même Néron, qui lut le jour des funérailles de Claude, son père adoptif, un texte de Sénèque, le Claude Guéant de l’époque. (Les Annales, Livre XIII)
Le mensonge employé en politique est plus courant que le crime, quoique, Lahaut, Boulin, François de Grossouvre, Cools… sans compter les arrêts cardiaques suspects… les suicides…
Jean-François Kahn dans son dernier essai « Menteurs » situe l’origine du mensonge des hommes publics bien avant que Machiavel en eut déterminé les règles.
Le mensonge est plus dans le registre de nos avocats qui s’y consacrent à tous les niveaux et dans tous les partis. Ils occupent le terrain. Ce sont nos voyous privilégiés.
Sarkozy s’est fait élire sur ses mensonges qui firent mouche au début du quinquennat. S’il veut être réélu, il faudra bien qu’il en renouvelle la collection, tout comme un marchand de mode. C’est bientôt le printemps. Ses gens s’affèrent à l’intérieur de son QG de campagne, avant de garnir l’étalage.
Di Rupo nous a vendu la pacification du royaume. Nous a promis un remboursement de la dette qui n’aura pas l’effet dévastateur de la Grèce. En même temps il rassurait la droite, les patrons, les nationalistes par toutes sortes de mesures dont il nous jure qu’elles sont nécessaires, mais qui épargneront les plus fragiles. Menteurs !
On en reparlera dans trois mois.

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Dans la collection des menteurs, nous n’épinglerons en finale aucun Français. Cela aurait été trop facile, la campagne de Balladur, Chirac et ses mensonges à la Commune de Paris, avant ceux à la Nation… les millions soutirés des compte de la vieille shampouineuse de l’Oréal par Woerth, Sarkozy qui dit une chose puis son contraire, etc… Restons en Belgique.
On s’est rappelé Jean-Luc Dehaene, à cause d’une faillite de banque récente, pour revenir au milieu de l’année 1996, le personnage demandant et obtenant une loi cadre pour la réforme de la sécurité sociale. Une loi-cadre, c’est en quelque sorte les pleins pouvoirs. Le gouvernement règle ensuite les détails par arrêté royal.
C’était pour notre bien à tous, notre prospérité future, afin de faire une entrée remarquée dans l’euro. Les gens l’ont cru.
On a vu le résultat. Nous sommes les naufragés de 1996 et nous courons avec Di Rupo à un autre naufrage, conséquence du premier, et ainsi de suite.
Quelques années après 96, quelqu’un rapporta une boutade du bon Dehaene « La démocratie est trop importante pour être laissée au Parlement », montrant par là qu’il avait des lettres et retenu le mot de Clémenceau se rapportant à la guerre et aux militaires.
Ces gens ne respectent rien, n’ont aucune morale, nous prennent pour des imbéciles et mentent comme ils respirent, parmi eux il y a des assassins en puissance, des voyous prêts à tout et capables de tout, des schizophrènes aux simples fêlés de la toiture, leur égo est incommensurable…
Toute la question est comment les contrôler ? La réponse, en les payant au mérite et selon un vote du peuple à chaque législature et non pas par des trucages à la mord moi le nœud dans la piscine de Mons de l’ordre de 5 %, devenus après mensonge, 3 %. Le hic, ils sont devenus incontrôlables, puisqu'ils sont maîtres de leurs propres émoluments !
Comment en renouveler l’arrivage régulier, comme les moules de Zélande ? En restreignant les mandats, en nombre et en durée.
Et malgré tout… on se demande. Ils sont si ficelles, qu’ils sont comme les traders. Ils finissent toujours par nous entuber.

9 février 2012

Rififi à l’ULB.

Je n’aime pas Hervé Hasquin, ni ces grands consommateurs de débats d’où il ressort que le droit et la raison sont toujours de leur côté. Accapareurs de la parole et d’une certaine manière faisant obstruction aux idées des autres par trop de présence dans les médias, ils n’ont de cesse de vouloir ressembler aux politiques qui s’approprient la question, pour tuer la question.
Ils ont une sorte de génie dans l’esquive de la réalité sociale en nous décrivant leur monde, comme s’il était le nôtre !
A l’ULB qui accueillait Caroline Fourest sur le sujet de l’extrême droite en France, ce fut l’arroseur arrosé, mais d’une manière parfaitement intolérable.
Une vingtaine d’islamistes créèrent un brouhaha tel, qu’il fallut arrêter la présentation de la conférencière. Ces perturbateurs protestaient de la présence de Caroline Fourest en raison de ses positions contre le port de la burqa. Les trublions lui reprochaient surtout la parution de son livre « La Tentation obscurantiste », qui justement pose la question qui dérange : « la complaisance voire la fascination pour l'islamisme - une idéologie réactionnaire, intégriste et totalitaire - a-t-elle sa place à gauche ? ».
Il n’y a pas pire engeance des bourgeois prétentieux, sinon les islamistes intégristes. Ils s’étaient donné pour mission de ne pas laisser s’exprimer celle qui s’oppose à leur vision sexiste du monde.
Une telle intrusion était intolérable !
Hélas !, l’ULB n’a pas osé les sortir de la salle à grands coups de pied au cul, leur cédant la place et annulant la conférence de Fourest.
Cette faiblesse d’une « académie du bel esprit » est d’une grande gravité. Elle fait la preuve que l’ULB en tolérant l’intolérable s’est pervertie à des abaissements qui, justement, ne l’autorise plus à recevoir des esprits libres débattant de la liberté ; car, certains islamistes perturbateurs vivent, donnent cours ou étudient en son sein.
On en arrive fatalement à réfléchir sur les limites d’un pacifisme bon-enfant dont le grave défaut est de se laisser dominer par des violences de langage qui pourraient devenir de la violence tout court.
Il est vrai que cette violence s’exerce déjà envers les citoyens au sein de l’ULB qui se tait devant la barbarie du système capitaliste, générant une forme de violence physique de par le monde. On n’a jamais vu Hervé Hasquin, Guy Haarscher, modérateur du débat, et le recteur Didier Viviers s’insurger contre elle. Au contraire, leur intégrisme en économie et en démocratie rejoint dans une certaine mesure l’intégrisme religieux des trublions, encore que ces officiels ne coupent la parole aux autres, que sur les plateaux des radios et télévisions.
Mais cela, c’est un autre débat, qu’on se gardera bien d’avoir à l’ULB.

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Interrogée par le Soir, Caroline Fourest a confié au journal « ne pas comprendre pourquoi ce genre de débordements n’a lieu qu’en Belgique. Je donne des conférences partout dans le monde, jamais rien n’arrive, sauf ici. Ces gens ont pris le pouvoir dans l’Université. Je n’y viendrai plus ».
On touche au fond d’un problème belge qui est celui du juste équilibre des savoirs, des religions et de la laïcité . Peut-être est-ce la faute de ceux qui n’ont pas été assez fermes dans les partis et dans la société civile et qui n’ont pas défendu la laïcité comme il aurait convenu, de sorte que des esprits religieux se croient aujourd’hui tout permis, au point de priver de la parole ceux qui ne tombent pas dans leur délire.
Si les énergumènes, qui ont perturbé la conférence de Caroline Fourest, travaillent ou sont étudiants à l’ULB, ils doivent être sanctionnés et il faut que cette sanction se sache. Et s’il y a récidive de la part de certains trublions, il convient de les exclure.
Pourquoi n’interdirait-on pas l’accès des conférences, comme on interdit l’accès des stades de foot, à des gens submergés de haine, dont c’est l’obsession d’empêcher le droit de tous à la parole et qui sont bien connus à l’ULB ?
Je doute fort qu’une sanction soit prise. Et c’est en cela que l’on peut voir jusqu’à quel degré de crainte, les officiels sont descendus !
Au nom de la laïcité, ce que nous avons fait pour contrer les intégristes chrétiens, nous devons pouvoir le refaire pour contrer les intégristes musulmans.
Sinon, l’ULB péchera contre l’intelligence, ce qui pour une université est quand même un comble !

8 février 2012

Loulou au trip Jodoigne/Schaerbeek ?

De tous les efforts consentis par les partis pour former le gouvernement, le plus difficile n’a-t-il pas été le renoncement à être soi-même ?
La démarche du CD&V pour rallier Di Rupo s’est faite dans le doute et la douleur du bureau. Wouter Beke a pris le risque énorme de laisser le champ libre à Bart De Wever dans sa quête des voix nationalistes. De récents sondages montrent que le pari est en train d’être perdu. La NV-A va frôler la majorité aux futures élections, avec l’apport du Vlaams Block.
Le PS a bradé son âme pour quelques places et quelques honneurs dans la social-démocratie. Il ne lui restait plus qu’à perdre la confiance des inconditionnels du socialisme. Cela ne se voit pas trop actuellement dans les Fédérations, tenues par les caciques du parti et les rondouillards des mandats municipaux, mais les salles sont désertes. Même les pensionnés ne viennent plus embrasser les édiles communaux que si on leur promet des petits cadeaux ou un repas gratuit. Où sont les grands meetings populaires des après Premier Mai de revendications ? Les dernières tribulations de l’USC carolo démontrent l’impossibilité de changer les mœurs au PS. Le danger réside dans l’usure des électeurs. Qu’ils s’en aillent voter à droite, et l’appareil devient une machine à s’entretuer entre camarades, afin de faire le vide autour des tontons flingueurs de base. Même Giet n’est pas sûr de rempiler.
On risque de voir cette chose étonnante d’un parti libéral qui maintiendrait grosso modo son score par le progrès qu’il pourrait faire en Wallonie, alors qu’il risque de s’effondrer à Bruxelles ! Le départ du FDF a carrément scié la branche bruxelloise.
A tel point que c’est l’affolement à la maison mère après la révolte des libéraux du conseil communal de Schaerbeek. Les ploucs communaux du MR ont décidé de se maintenir en cartel, avec le FDF du bourgmestre Bernard Clerfayt.
On se demande si Didier Reynders n’a pas fait le calcul de se faire parachuter à Uccle, non seulement pour recevoir la succession d’Armand De Decker, mais aussi pour savourer de près le piège à con dans lequel Charles Michel s’est fourré, en larguant Maingain.
C’est presque dans l’affolement d’un conseil de famille qu’il a été demandé au vieux Louis de sauver Charles d’un désastre électoral, en se sacrifiant sur une liste pure MR à Schaerbeek, pensant ainsi refaire une section MR, sur les débris de ce qui reste !
Louis Michel a fait toute sa carrière dans des postes avantageux. Ils lui ont permis d’amasser une belle pelote. Le vieux truqueur a pignon sur rue à Jodoigne, du confort et une belle réputation. Son amour paternel ira-t-il jusqu’à quitter son cocon pour s’aventurer dans une Commune qu’il n’aime pas, jusqu’à y résider et faire des frais, au risque que sa seigneurie prenne une casquette dans un désastre électoral local, toujours possible ?

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On a fait un petit sondage par téléphone à Schaerbeek. Les gens ne marchent plus à tous les coups sur le parachutage des gros bras. Le temps de la gloire adaptable en toute occasion est révolu. Plus personne n’imagine qu’au seul énoncé de son nom, Gros Loulou va remplir les urnes des voix de préférence. On a vu avec quelle maestria, il a réussi à caser son grand dadais d’avocat à la présidence des Bleus, mais tout de même, l’électeur communal, ce n’est pas celui du bureau du MR, manipulé par les clans et complaisant au plus fort.
Une autre avocate, Laurette Onkelinx du PS, n’a pas digéré le coup de pied de l’âne d’Isabelle Durand, malgré un « accord secret » entre ces deux dames pour le maïorat de Schaerbeek. Et si la majorité autour du FDF venait à s’effilocher à cause de Louis Michel, c’est le PS qui rigolerait du coup, des Michel, des Bleus…. et des Verts !
Qu’est-ce que Louis Michel a jamais fait pour Schaerbeek ?
Et pour le MR aussi, du reste, sinon le porte-serviette – dans ses tout débuts - avec son grand rival Reynders, jongler à des concours de bassesses afin d’être le premier à s’emparer de la précieuse poignée de l’attaché-case de Jean Gol ; tout le reste découlant de son aptitude de passer de domestique, à celle de maître !
Alors vous pensez, après avoir rempli ses poches en qualité de commissaire européen, sommet financier idéal pour des politiciens de cette espèce, vous ne le voyez tout de même pas courir à un cacheton de conseiller communal, à chaque fois que Clerfayt convoquera le conseil… et encore, à condition de pointer présent et glander une paire d’heures, les fesses à l’aise dans le vaste pantalon, mais dans la brutalité d’un siège en bois de chêne, genre stalle de moine !
Les petits « à côté », c’était pour les débuts, quand tout était bon à prendre. Il est vraisemblable que l’âge étant venu, le vieux répugne désormais à se baisser…
Comme l’a écrit dans Marianne un pseudo-humoriste fils de l’autre « La politique est un naufrage. »

7 février 2012

Grandeur et misère de la gauche.

J’entends, de ci, de là, des lamentations sur la disparition d’une vraie gauche en Wallonie. Que faudrait-il pour délester des bobos et des minets des facultés de droit, une gauche qui deviendrait, du coup, une gauche contestataire ?
Peut-être bien moins qu’il n’y paraît !
Certes, elle existe en-dehors du PS, la vraie gauche, mais confinée à quelques actifs prêchant dans le désert. Qu’importe ce qu’ils sont, ce qu’ils représentent, que leurs discours soient creux ou brillants, on ne les entend pas. Une majorité passive vit comme si cette gauche n’existait pas.
Est-ce que cela a de l’importance, les égos des petits « m’as-tu-vu », mêlés à un peuple ignoré, à côté de ce qui se passe en France, à trois mois d’élections qui pourraient chambarder l’Hexagone ?
D’accord, me direz-vous, la Wallonie n’est pas la France. A moins de trois heures de Paris, nous n’en sommes pas moins liés à Bruxelles et aux Flamands. La politique de la Wallonie n’a rien à voir avec l’élection d’un nouveau président en France.
Rien n’est moins sûr.
Le passé nous démontre exactement le contraire. On se souvient encore de la plus belle connerie jamais faite tant du point de vue de l’art, que de l’histoire, qui nous valut beaucoup plus tard, le trou de la Place Saint-Lambert et trente années d’embrouilles, et cette connerie fut l’œuvre de nos révolutionnaires, un œil braqué sur la place de la Bastille et sur l’échafaud dressé jusqu’au Neuf thermidor, et l’autre sur les plombs de la toiture de la cathédrale, matériau propre à la fonte des balles, tous révolutionnaires sincères et qui commirent néanmoins un acte imbécile : la destruction de la cathédrale Saint-Lambert.
Plus tard, bien des soubresauts de la vie publique en France eurent des conséquences en Wallonie et à Bruxelles, 1848, 1854, 1870, les exilés célèbres, dont le plus connu fut Victor Hugo, jusqu’à la victoire du Front populaire aux élections législatives du 3 mai 1936, les congés payés en juin par le gouvernement de Léon Blum, suivi un mois plus tard par le gouvernement Van Zeeland, des congés payés en Belgique.
Notre mini Robespierre, Demotte à Namur, le vieux minet affligeant, du PS, chef du gouvernement à Bruxelles, ne seraient rien de plus que les acteurs d’un beau retournement de veste, si, par aventure des violences secouaient la France après l’élection de Marine Le Pen ou la réélection de Sarkozy, donnant le tournis aux électeurs socialistes wallons, devenus radicaux par transmutation des événements de la France à la Belgique.
La population en Wallonie est comme un ramequin de pommes de terre aux andouillettes de Troyes, nous cuisons sur le coin de la platine, tandis qu’en France, on est à feu vif. Nous ne serons à point que bien après, quand les Français auront fini le plat principal.
Nous avons un long passé d’entente et de brouille avec la France, mais notre mère patrie, c’est elle, nous sommes un surgeon poussant au pied du chêne. Nous sommes du même arbre, sinon de la même terre. Nos mères nous ont élevés en français. La culture française, nous l’avons bue au lait maternel.
Les mascarades belgo-flamandes sont les ersatz qui contrarient ce que nous sommes.
De toutes les combinaisons possibles pour l’élection présidentielle, Hollande et Bayrou créeraient le moins de remous. Nos élites auraient alors cinq ans de tranquillité et de douces provendes de mandats.
Les autres combinaisons nous reverraient embarqués, que nous le voulions ou non, dans la bronca monstre qui pourrait finir en révolution sociale.
Nos gazettes auraient, alors, à se mettre sous la dent autre chose que les tabous de Didier II.
Pour un observateur de la vie politique en France, rien n’est à exclure, tant la crise laisse l’électorat français plus indécis que jamais.

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Le comble de la tension explosive serait évidemment un duel Le Pen – Mélenchon. Personnellement, j’en rêve. Parce que dans l’un ou l’autre cas, nos « Hauts-Placés » seraient balayés, vite fait. Cependant, c’est le plus improbable, le pire scénario pour la bourgeoisie !
Les maîtres de la Belgique politique ont jusqu’à présent réussi l’incroyable mariage de la carpe et du lapin, de la gauche molle à la droite dure. Imprégnés de la lourdeur flamande, ils nous ont collé aux pieds des semelles de plomb.
A la suite d’un cataclysme français, le choix serait plus rapide que les 541 jours qu’il fallut pour monter le gouvernement actuel. Il est probable que la moitié du PS rejoindrait les lepénistes belges, puisqu’ils se sont acoquinés sans état d’âme, avec une partie de la droite flamingante réfugiée au CD&V.
La France vraiment socialiste, que pèseraient les politicards belges devant 64 876 618 (recensement 2010) citoyens français ?
Le politique, imbriqué dans le système économique capitaliste, serait démonté comme une chasse d’eau du Brico.
Contre toute attente, il faut parfois peu de chose pour faire d’un vieux machin qui expire, une vraie démocratie…

6 février 2012

Un dimanche de zéro absolu.

Les énervés de la Sainte-Consommation s’étaient donné rendez-vous ce dimanche dans le temple de la RTBF, afin d’adresser une lettre de pardon à ceux qui grelottent et n’en pensent pas moins.
Attention ! Il ne s’agissait pas de présenter des excuses à ceux qui ont froid, mais de leur pardonner d’avoir froid (une interprétation d’avocats).
Mame Defraigne était habillée comme pour rejoindre Pol-Emile Victor à la conquête du pôle Sud, alors que les ineffables Maroy et Gadisseux, chemise légère et col ouvert, semblaient péter de chaleur dans un studio surchauffé.
Alors, faudrait savoir ? Faisait-y ou faisait-y pas chaud sur le plateau ?
Sinon, si c’est pour la propagande que Mame Defraigne s’était entourée de laine, elle devait avoir le string trempé !
Auparavant, nous avions eu droit à Maggie De Block (Open VLD), Secrétaire d'Etat à l'Asile, à l'Immigration et à l'Intégration sociale, dans un baragouin légal impeccable, conformément à la loi du nombre qui veut qu’un Flamand est un parfait bilingue et qu’un Francophone, parlant un bon néerlandais, même avec l’accent d’Anvers, « ne s’en donne pas la peine » ; elle venait nous dire que pour survivre un phoque mange son poids de poisson par jour. On la crut sans peine. Au prix du merlan, cette solution n’est pas pour tout le monde.
Heureusement que Maggie était reçue par deux examinateurs indulgents.
Bref, tous ces braves gens et Maggie en tête, nous l’ont laissé entendre tout au long de Mise au point : ils veulent bien faire semblant de partager les emmerdes, jamais le pognon.
C’est ce que j’ai compris.
On ne leur demandait pas de se les geler place Saint-Lambert, la nuit, sous une couverture prêtée par la Croix-Rouge, ni d’y déguster un bol de Déli’Soup’ périmée de deux mois, afin de montrer l’exemple stoïcien des natures fermes ; mais de sortir leurs voitures des garages chauffés et d’y accueillir des femmes et des enfants, sans leur demander si le froid touchait à des bronches européennes ou africaines, dans ces nouveaux locaux, incommodes, certes, mais à bonne température.
La vérité n'est jamais exaltante, sinon tous les premiers rôles n’auraient jamais qu’elle en bouche. Pourtant n’était-ce pas le moment de se précipiter là où il conviendrait d’en mettre un coup, parce qu’on se sent avant tout humain, avant d’être Belge, Mauritanien ou Moldave et d’au moins chauffer cette transhumance vagabonde, avant de sortir les classeurs, les règlements, les lois et tout le fourbi qui donnent bonne conscience à des crapules décorées ou en passe de l’être, des plus hautes distinctions du royaume !
On est ainsi fait. La misère profonde n’intéresse bizarrement personne. C’est la mentalité du bourgeois qui fuit l’extrême en se détournant de qui est trop mal en point pour être secouru.
Toujours cet esprit pratique en train de changer tout en pognon… des gens qui téléphoneraient à la SPA pour qu’on enlève un chat errant sous leur double-vitrage, à leur vue outragée et qui ne pensent pas faire un trou dans la neige, pour y déposer une ration chaude de ce qu’ils vont jeter à la poubelle.
On a même vu un Moureaux lancer que parmi « les braves gens qui échouent dans la rue, il y a des individus peu recommandables », ce que voyant, sortant de ses emmitouflements, l’avocate liégeoise enfin reconnue à la télé depuis que Reynders est ucclois, de reprendre la baballe au bond et parler code, respect des lois, reconduction à la frontière, etc.
Ah ! ces avocates, comme il faut y regarder à deux fois, avant de leur conter fleurette ! Certains sont allés à la bagatelle sans réfléchir et se sont retrouvés au placard pour violence. Ils étaient faits comme des rats.
Merde ! Était-ce le moment ?

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Au plus profond, dans tout discours, en toute circonstance, ces gens ne peuvent parler que du pognon : celui qu’ils gagnent, celui qu’ils espèrent, celui au regard duquel ils vont réfléchir et celui qu’ils ne distribueront pas gratuitement, par souci humanitaire, aux merdeux de notre espèce. Mieux, ils convertissent la Nation, les qualités, les défauts, les sentiments en pognon.
Oui, on aurait pu faire une bonne émission sur le thème du pognon qui tient lieu de chauffage central, du fric qui réchauffe, du flouze convertit en mazout.
A l’intro Gadisseux aurait parlé de « L’incendie du bazar de la charité ». C’est vieux, c’est con, c’est lointain 1897, ça n’a aucun rapport… mais si. Plus qu’au cinématographe des frères Lumière qui mit le feu au hangar et mit mille deux cents aristos en grand danger, cottes en l’air, avec les Messieurs en gibus les piétinant pour gagner la sortie, Gadisseux aurait imaginé un pauvre ayant froid, craquant l’allumette fatale.
Cette histoire arrangée pour la circonstance aurait réchauffé les foules anonymes trop nombreuses hors plateau, pour y être représentées.

5 février 2012

Le nouveau Didier est arrivé !

Comme c’est drôle, voilà Didier Hamann, directeur-rédacteur en chef du Soir, qui s’attaque aux tabous de la société belge, dans une série d’articles d’un travail qu’il dit être d’investigation.
Ravirait-il la vedette au seul Didier que nous célébrerons désormais à Uccle ?
Le Nouveau Didier en a découvert douze. Ce seront ses travaux d’Hercule. Il paraît qu’au Soir, le nouveau rédacteur en chef est très large d’idée, à part l’éviction de Béatrice Delvaux au même emploi, par le droit des hiérarchies à s’asseoir sur les subalternes, on peut parler exactement de tout. La preuve, puisqu’il a découvert douze tabous à lui tout seul, il veut bien laisser aux lecteurs le soin d’en trouver un treizième.
Celui qu’on veut.
Par exemple la superstition de rabattre le couvercle de la planche du WC après chaque usage ou encore, l’interdiction à la télévision de laisser la parole aux gens compétents dont l’inconvénient est qu’ils sont inconnus, toutes choses forcément sues de tous, mais dont il est absolument interdit de parler.
Puisqu’il s’agit « de prendre le contre-pied systématique d’une certaine ‘bien-pensance’… en imposant une autre dictature intellectuelle », s’il est un tabou insurmontable au Soir et dans les autres journaux, aux terrasses des cafés et dans les ministères, bref partout, c’est bien celui qui consisterait à critiquer le système économique au point d’en envisager un autre, moins accoutumé aux dégâts humains.
Là, on entre directement dans la raison d’Etat. C’est aussi inconvenant d’imaginer une seule seconde que l’économie capitaliste nous pousse dans un gouffre, que d’étaler au grand jour, les grades et qualités de Di Rupo dans l’ordre maçonnique.
Didier Hamann répond à l’avance de l’éventualité d’un dérapage d’un tabou dénoncé et qui ne serait qu’une provocation de plus, par exemple parler de l’inadéquation des lois contre le racisme et l’antisémitisme, par rapport à la population de souche, dans son ensemble farouchement raciste, antimaghrébine et accessoirement antijuive. Ce qui ne signifierait aucunement faire l’apologie de ces populations, par ailleurs les meilleures du monde, mais, au contraire, démontrer que les lois qui se mêlent des convictions intimes des gens ne servent à rien, si ce n’est d’obliger les racistes à cacher qu’ils le sont, donc à les rendre plus pernicieux et dangereux encore.

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Didier Hamann, mieux qu’Albert Londres, se veut chirurgien de plume. Son mercurochrome c’est l’encre d’imprimerie.
« Décréter l’omerta sur certains problèmes de notre société n’aide pas à les résoudre » écrit-il d’une même manière décidée.
Voilà donc, dans ce qui précède, quelques nouvelles idées capables, sinon de conforter les siennes, tout au moins à élargir le champ da la grande expérience des tabous qu’il doit avoir, vu qu’il en a bien vécu jusqu’à présent.
« Le silence est complice des extrémismes et des haines. » explique cet être nouveau, absolument délicieux, qui éclot sous nos yeux, depuis qu’il a découvert que la société belge ne tenait debout que par le bourgeoisisme intime des citoyens, assez nombreux dans toutes les classes de la société.
Et puisqu’il me vient sous la plume, le mot « classe », pourquoi ne signifie-t-il plus rien aujourd’hui, même pour les socialistes. Se pourrait-il que le mot soit aussi tabou ?
C’est plus qu’une chasse aux tabous à laquelle il faudrait s’atteler, mais à la découverte d’une éducation propre au monde occidental, la croyance en un nouveau dieu, alors que la laïcité avait débarrassé le ciel politique des anciens : celui de l’Argent.
Ce serait peut-être aller trop loin ? Le lecteur n’est tout de même pas friand des vénérations personnelles d’un homme qui se veut à l’écoute de la société belge.
Encore un tabou qui me vient à l’esprit. La reprise de l’emploi de Madame Béatrice Delvaux, celui tant envié de rédac’chef, n’est-elle pas aussi à la condition que le Soir en perte de lecteurs, retrouve en Didier, son nouveau gagman, une santé revigorée ? Si oui, à partir de combien de lecteurs en plus, Didier espère-t-il gagner l’estime du Conseil d’administration du journal ? Sinon, à combien de lecteurs en moins, Madame Béatrice Delvaux, récupérera-t-elle la rédaction en chef ?
On se demande si ce dernier tabou, n’est pas le plus insurmontable pour l’initiateur du projet ?

4 février 2012

Quand Rudy frôle les récifs…

Le bateau de croisière « Plan Marshall », de l’affréteur « l’Elysette namuroise » prend les allures du Concordia, d’ici à ce que Rudy fiche le camp comme l’autre capitaine, nous laissant dans la saumure, avec une de ces ardoises !…
En cause le fric que nous refilent les Flamands jusqu’en 2015 et après… c’est la Corne de l’Afrique en Ardenne. Chacun se débrouillera avec ce qu’il a.
Etonnement de ceux qui ont cru que la Wallonie ne vivait pas aux crochets de la Flandre.
Pendant les 541 jours de tentatives de conciliation entre les Francophones et les Flamands, les partis wallons ont proféré toutes sortes de vérités péremptoires. Des menaces ? Non, une détermination sans faille…
Les vérités en politique sont généralement fausses. Heureusement que les gens s’en aperçoivent toujours trop tard.
C’était l’union sacrée entre les Francophones, le pacte à la vie à la mort. Le minet vieillissant, dont l’ambition de devenir premier ne lui est venue que plus tard, brandissait la menace du plan B. Le derviche tourneur ne tournait pas encore autour de son nombril.
L’animal politique est suffisamment rusé pour ne jamais évoquer la défaite au risque de la provoquer. De même, des petits et des grands mensonges « pour servir la bonne cause » ne doivent jamais être démentis par l’intéressé, d’autant que « la bonne cause » permet à celui qui la professe, de gagner quelques voix parmi les électeurs sans mémoire.
Le Crisp vient de publier un cahier sur vingt ans de solidarité entre les entités fédérées.
On peut aussi bien contester les chiffres que les envolées lyriques de tribune de nos élus, d’autant que pour les vérifier, c’est beaucoup plus compliqué qu’une addition de restaurant.
Je me souviens du principal argument que Laurette Onkelinx employait lors des 541 jours décisifs, pour justifier la solidarité Nord Sud. Il consistait à dire qu’elle fut longtemps du Sud vers le Nord, au regard de l’industrie wallonne qui attirait les Flamands désertant une Flandre agricole, donc les Flamands nous devaient bien ça.
Depuis quand comptabilise-t-on le salaire des « immigrés » comme une aide dans le PIB de leur pays d’origine ? Même si les structures de l’Etat étaient plus financées par l’industrie wallonne, que par la paysannerie flamande, dans un pays qui, rappelons le, n’était pas fédéral, mais unitaire, il n’y avait pas de transfert. Il y avait échange.
Ce rappel suffit à prendre avec prudence, les chiffres du CRISP.
L’Etat n’étant plus unitaire, mais fédéré, probablement avant d’être confédéré, puis dissous, il est bien question de deux comptabilités et donc de deux systèmes de gestion, Flandre et Wallonie.
C’est seulement depuis la Belgique fédérale que l’on peut parler de transfert, n’en déplaise à Rudy Demotte et Laurette Onkelinx.
Pour 2010, la Flandre a déboursé 1,278 milliard d’euros pour la Wallonie, Bruxelles et la Communauté française.
Reste à savoir la part de Bruxelles et celle de la Communauté dans ces transferts, si l’on considère que la Ville-Région est dotée financièrement par les deux autres Régions.
C’est la situation de la Région bruxelloise qui est la plus critique, suite à une dotation trop parcimonieuse de la Région Flamande, soit… mais alors, qu’est-ce que la Wallonie a coûté réellement en solidarité à la Flandre ?
Le CRISP sort sa calculette pour nous démontrer que la solidarité, déduction faite de l’IPP (l’impôt des personnes physique), est de 517,9 millions de la Flandre à la Wallonie.
C’est beaucoup moins que ce que Bart De Wever claironne partout, mais c’est beaucoup plus que Rudy Demotte et Laurette Onkelinx ont prétendu.
On voit bien où le bât blesse entre ceux qui sont pour l’entité Wallonie-Bruxelles (la Communauté française) et les autres qui veulent un repli sur la seule Région wallonne.
En prenant la part contributive des deux entités (35,45 % de l’IPP pour le Sud, 64,55 % pour le Nord), la Communauté française touche 785,6 millions, entièrement payés par la Communauté flamande.

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La conclusion du CRISP est simple, à considérer les cumuls de participation et d’aide et sur base du dernier calcul, l’effort de solidarité de la Flandre n’est plus de 1,278 milliard, mais de 1,495 milliard !
Voilà qui redonne raison à Bart De Wever, dans la mesure où l’entité bruxelloise revendiquée pourtant comme « terre flamande » par tous les pointus de Flandre serait exclue du « patrimoine » linguistique de la Flandre éternelle et donc entièrement à charge de la Communauté française. Sinon, dans le cas d’une Région bruxelloise soutenue par les deux autres Régions et cogérée comme un point de convergence nationale, la contribution flamande devrait être soutenue financièrement comme une ville de Flandre.
Les 517,9 millions d’euros que la Flandre a versés en, 2010 à la Wallonie sont rentabilisés par la Flandre dans les accords très défavorables à la Wallonie du gouvernement Di Rupo.
La politique de la sébile du vieux minet du PS pour le gouvernement de l’après crise, nous a suffisamment coûté en humiliations et en démissions de toute sorte. Il nous en coûtera davantage encore, quand on voit ce qui se trame dans les communes périphériques et comme à Grimbergen et ailleurs, les bourgmestres flamands ne se gênent plus pour organiser la délation et la haine des autres. Rudy Demotte dont ce devrait être le rôle de porter l’affaire à l’Europe, laisse le travail à une députée libérale européenne.
Nous sommes dans la position de l’emprunteur qui accepte de se faire maltraiter par son créancier, dans le besoin où il est d’emprunter.
Evidemment, l’honneur et la dignité ne sont pas les qualités premières des partis wallons au pouvoir à la Région et au Fédéral. Avec les mensonges des ministres wallons, sur le temps qu’ils se vantent de redresser la barre, on touche le fond.

3 février 2012

Un lit au chaud !

Etrange pays que le nôtre !
On s’inquiète seulement de la pauvreté dans les périodes de grand froid, comme si, le reste du temps, c’était supportable de vivre avec parfois moins de 500 euros par mois !
Que ce soit dans les médias qui montrent davantage des jeunes gens - dont personne ne met en doute le courage et l’abnégation – qui volent au secours des autres, plutôt que des tranches de vie, racontées par ceux qui dorment sur les trottoirs, personne – vous entendez personne ! – y compris parmi les blogueurs sélectionnés par les journaux, ne remet en cause l’aberrant système économique qui poursuit sa course dans l’absurdité la plus complète.
On fait comme si c’était une fatalité que produire plus, augmenter à tout prix le PIB, devaient passer par un appauvrissement quasi général, non seulement pour ceux qui ne peuvent pas travailler, mais maintenant – et c’est nouveau – pour toute une série de travailleurs et une partie de petits commerçants et artisans, qui ne s’en sortent plus !
Où et dans quelle gazette, sur quelle chaîne de télé, voit-on et entend-on un autre raisonnement que celui de ce consumérisme imbécile qui s’accorde avec l’économie la plus étrangère à l’humanisme le plus élémentaire qui se puisse être ?
On dirait que du Soir à la Libre, de RTL à la RTBF, les acteurs de l’information jouent à la comédie du bonheur, parfois entrecoupée de la bonne action du jour, qui consiste à montrer le côté valeureux de la Croix Rouge dans l’action des rues, pour tout de suite enchaîner par de l’information, identique à celle d’avant la « petite séquence du cœur », dans laquelle on se retrouve entre soi, dans le confort et l’apparence d’une société qui n’offre aucune autre vision que celle de l’aisance d’une minorité ; une société qui s’inquiète de mettre des pneus neige aux voitures, et conseille à ceux qui sortent tard de redresser leur cache-col sous leur nez, afin de passer du restaurant, au bar d’en face, sans prendre froid.
Les plus enragés à nous dire que « tout va très bien madame la marquise » sont encore les socialistes qui sont au désespoir lorsqu’on s’attarde trop sur la misère des rues, depuis que leur minet est premier ministre, et qu’il faut faire semblant qu’avec lui, tout baigne !

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Est-ce que oui ou non, le capitalisme n’a pas mis à profit la faillite du communisme pour se tailler un nouveau costard dans nos graisses ? Ceux qui bossent ont baissé leur garde, désarmés par la social-démocratie. A présent le fric s’est ensauvagé comme il l’était en 1900, est-ce bien malin d’encore brûler des baguettes d’encens sur son autel ?
L’excès de pauvreté ne conduit pas à la révolte. La mendicité n’est pas une école de bravoure. C’est un état de renoncement.
Pourquoi ceux qui peuvent se révolter encore, constatent seulement que le cornet de frites à augmenter et que la sauce mayonnaise n’est plus dispensée aussi généreusement qu’avant ?
Pourtant, nous voilà à moins une : les Trente Glorieuses 1945/1975, les Trente Piteuses 1980/2010… nous entamons les Trente Affreuses 2012/2042. Et rien !… Le minet socialiste sauve le roi et le petit milliard que nous soutirons chaque année du travail des Flamands. Jusqu’où l’effritement de la condition salariale peut-il aller, quand l’économie libérale n’a plus devant elle qu’une bande de trouillards qui vitupèrent contre les banques, puis s’en va penaude demander un prêt pour changer de bagnole !
Nous sommes dans un cas d’école : une situation au bout de laquelle il ne restera à la plupart des gens que deux solutions, celle de se détruire ou de détruire le système.
J’ignore quelles sont vos intentions, pour ma part je n’ai pas besoin de réfléchir. J’adhère à la seconde.
Si les thèmes récurrents sont repris régulièrement entre ceux qui savent, c’est parce que les inquiétudes sont identiques. Elles vont croissant sous la menace d’un capitalisme inassouvi de ses victimes et qui en demande encore ; tandis que l’aveuglement de l’aréopage officiel ne voit pas qu’il sert son ennemi.
Evidemment, on sait pourquoi dans certains milieux.
C’est ainsi qu’en France, une enquête parlementaire menée par le très rigoureux économistes René Dosière (PS), a permis de mettre des chiffres sur ce que coûtent les ministres à l’Etat français. Chaque ministre fait dépenser 17 millions d’euros par an à la Nation, et un député 500.000. Chaque conseiller coûte 11.000 euros par mois.
Il n’existe pas à ma connaissance une enquête similaire en Belgique, dont les centres de pouvoir sont plus nombreux qu’en France.
Evidemment, quand on en est là, à côté des gens qui meurent en rue, on ne peut pas demander de comprendre…

2 février 2012

Woerth et l’enveloppe kraft.

On a cru qu’en l’expatriant à Bordeaux, l’affaire Bettencourt avait été désamorcée par les autorités judiciaires sous l’influence des proches de Sarkozy, que les tribulations au tribunal de Nanterre entre le procureur Philippe Courroye et la Présidente de la XVe chambre, Mme Prévost-Desprez, s’étaient terminées par la victoire du premier.
Or, les bandes de son prises par le majordome de Liliane Bettencourt à l’insu de celle-ci ont été qualifiées « d’éléments d’enquête » ; tandis que Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a été mis en examen, mardi 17 janvier, pour l’affaire dite des "fadettes", sur la violation des sources de journalistes du Monde.
Il manquait au feuilleton à rallonge de l’affaire Bettencourt que l'ancien ministre du travail Eric Woerth soit convoqué chez les juges d'instruction bordelais. Voilà qui est fait.
C’est tout le dispositif de protection du président qui est atteint.
Sarko a intérêt à se faire réélire, s’il veut faire patienter les juges, comme Chirac avec l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris. Sinon, il n’est pas exclu qu’après Woerth, sans immunité, il ne soit convoqué à la rentrée d’octobre.
Pour rappel, son ancien ministre et ancien trésorier de l’UMP devrait être mis en examen dès février, pour financement illégal de parti politique et abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. Il est soupçonné d'avoir obtenu de celle-ci des fonds pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Le 12 décembre, le photographe François-Marie Banier et son ami Martin d'Orgeval, soupçonnés d'abus de faiblesse sur l'héritière de L'Oréal, étaient placés en détention à la prison de la Santé à Paris, dans l'attente de leur audition par un juge d’instruction à Bordeaux.
Il serait catastrophique pour l’image du président et de l’UMP qu’Eric Woerth subisse le même traitement en février. L’image d’un DSK, hagard et menotté dans le dos, est une posture dont on ne se relève pas. Quoique cela ne soit pas dans les mœurs de la police française de menotter dans le dos, on a vu Banier entrer dans une voiture banalisée entraver des mains de façon classique et même ainsi, cela équivaudrait à faire perdre le clan Sarko au premier tour, si Woerth était surpris en pareille mésaventure.

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C’est une alternative qui ne serait pas envisageable, tant il y a autour des « Hauts-Placés » des écrans favorables et protecteurs, mais, tant au Conseil d’Etat qu’en d’autres instances, si les faits étaient avérés, il serait constitutionnellement possible, d’envisager la destitution d’un président de la République !
Démence mixte ou maladie d'Alzheimer à un stade modérément sévère en processus dégénératif cérébral lent, Madame Bettencourt a arrosé le parti de Sarkozy en moment où celui-ci entrait en lice contre Ségolène Royal.
C’est une affaire tentaculaire qui devrait avoir plus de retentissement dans les médias pour plusieurs raisons, dont la plus évidente, c’est qu’elle touche les plus hautes personnalités de l’Etat français, en même temps qu’elle jette un regard de discrédit sur des fortunes telles que le public n’imagine pas, si bien qu’elle dénonce implicitement un système politique corrompu par un système économique dépravé et une justice partagée entre le service des puissants et la grandeur d’une justice égale pour tous. Ça fait beaucoup !
Dans cette affaire, on voit comme la lenteur de la justice sert le pouvoir, parfois à son corps défendant. Combien il est précieux pour les corrompus et les indélicats de gagner du temps pour que l’attention générale se porte ailleurs.
C’est en mars 2011 que les magistrats bordelais avaient perquisitionné le siège de l'UMP, quelques semaines après le domicile d'Eric Woerth.
A la suite des déclarations de l'ex-comptable de la milliardaire, Claire Thibout, les enquêteurs s’étaient orientés vers un financement illicite de l’UMP.
Madame Thibout a affirmé devant le juge bordelais Jean-Michel Gentil, qu'il lui avait été demandé début 2007 de retirer 150.000 euros destinés à Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP. Contraint de quitter le gouvernement en novembre 2010, à la suite du scandale, Woerth n’avait jamais comparu devant la cour de Bordeaux.
A force de voir Jane Fonda nous dire user de produits de l’Oréal « parce que nous le valons bien », on se doutait qu’elle n’était pas la seule à recevoir de l’argent, rien que pour se tortiller devant des caméras. Maintenant on sait que Banier et Woerth tortillaient du cul aussi. Reste à retrouver les enveloppes kraft et surtout ce qu’il y avait dedans.

1 février 2012

Le citoyen-machine.

La machine rend à l’homme des services dont il serait stupide de nier l’évidence. Son revers, c’est qu’elle appauvrit les fonctions intellectuelles de ceux qui la servent dans la presque totalité des cas. L’ouvrier chargé de son fonctionnement n’est souvent qu’un complément push-button de la mécanique. Il fait ce que la machine ne peut pas faire, mais qu’elle fera peut-être un jour. Et voilà l’homme-machine en sursis ! L’ouvrier spécialisé l’est donc à titre précaire. Il sait bien qu’il devra plus d’une fois changer de machine, voire se retrouver sans machine et donc sans travail.
L’augmentation considérable de la population donne au commanditaire de la machine un pouvoir étendu. On encage les oiseaux pour les faire chanter, on encage les hommes pour les faire produire.
Vouloir rapatrier la multitude d’emplois perdus, c’est lutter contre le chômage, mais c’est aussi renouer dans les entreprises avec l’homme-machine.
Une production répétée et en continu n’est pas de la même nature que l’utilisation d’un appareil de mesure électronique, ce qui ne suppose pas une production d’objet, mais relève d’un métier à caractère scientifique.
La société productiviste dans laquelle nous sommes est la première de toute l’histoire de l’humanité à élever en règle de production une mécanisation des comportements humains.
Le travailleur qui n’est plus maître de son temps, l’est encore moins de ses gestes.
De ce point de vue, la pénibilité accrue n’est pas prise en compte dans la hiérarchisation des salaires.
Gloser et être bien vêtu, est infiniment mieux payés et infiniment moins pénibles et dangereux, que travailler en usine.
Les inégalités qui me font détester le système productiviste commence là. Je pense sérieusement qu’un homme-machine devrait être mieux payé qu’un Reynders ou qu’un Di Rupo. Il n’est pas prouvé que sa fonction soit moins utile. Elle constitue un facteur de danger bien plus grand, une usure physique incomparable, avec des conséquences bien plus lourdes qu’aucun travailleur de la parole, pour un avenir et une retraite d’une grande médiocrité à comparer avec celles des faiseurs d’embarras satisfaits d’eux-mêmes, ce qui ne justifient en rien l’estime que leur portent nos yeux éblouis !
Il n’est pas dit que les emplois puissent être interchangeables. Il y a gros à parier que n’importe qui avec un peu de jugeote puisse exercer le métier de premier ministre. Il est vraisemblable que Di Rupo ne tienne pas une semaine dans un atelier d’Arcelor-Mittal.
Il faut être dans une société du faux-semblant comme la nôtre pour dénigrer ou admirer des citoyens rien que par les métiers qu’ils exercent ou les diplômes qu’ils ont acquis.
La foire, c’est le statut social, classement déterminé qui concède tout aux uns et rien aux autres, sans qu’aucune qualité humaine et de savoir soit indispensable.
Un diplôme s’acquiert au prix d’années d’effort ou sur un marché aux puces pour moins que rien. C’est le prétexte qui compte et pas la preuve.
Rien ne nous permet aujourd’hui de quantifier l’intelligence d’après l’expérience et/ou les études faites.
A vrai dire, mais c’est un autre débat, il y a diverses formes d’intelligence. On peut dire qu’il y a des imbéciles instruits et des intelligences cachées sous des immaturités supposées et des incultures décrétées par des incultes dont la seule autorité est le statut dont ils se parent.
Le système traduit des relents esclavagistes insupportables relayés par des concepts pseudo moraux scandaleux et inappropriés. Quant à considérer les corvées ainsi produites comme un travail pour lequel on réclame de l’enthousiasme, c’est se moquer du sens des mots.
Nous avons absorbé l’idéologie américaine par tous les pores de notre peau, au point que l’Europe avec ses productions à l’anglo-saxonne en est gavée et les citoyens, malades.
Vouloir réguler le comportement humain à huit heures de production, selon des critères établis en général par ceux qui ne sont pas astreints à des productions intensives, relève d’un délire anglo-saxon, selon une tradition protestante de l’amour du travail, aussi stupide que n’importe quelle autre base ayant « fondé » le capitalisme.
Les comportements humains ne peuvent s’expliquer de façon mécanique. L’intelligence ne peut être brevetée par l’école. Elle n’attribue que des statuts, soit une sorte de référencement par classification. Cette dernière estime qu’une spécialisation est de loin préférable à la formation de citoyens humanistes. Un cardiologue n’est pas nécessairement un homme de cœur, ni un bon cardiologue… La sottise n’est pas nécessairement tout azimut. L’imbécile a des rémissions.
Des sciences béhavioristes ont instauré une discipline tendant à étudier l’homme dans sa partie mécanique afin d’en tirer profit. Ce n’est possible qu’au prix d’une réduction de l’homme à la simple animalité et les ingénieurs béhavioristes à celle de voyous.

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Fort malencontreusement, le système économique a déteint sur le système politique. Ce n’est pas le citoyen qui donne des directives à son mandataire, mais l’inverse. Il est laissé dans un état qui ne lui permet pas de prendre la place qui lui revient dans ce qui n’est plus, dès lors, une démocratie effective. Non pas que son intelligence soit en défaut, mais parce qu’elle n’est pas nécessaire dans le système, au contraire, elle est même inutile.
On ne lui demande pas de penser. On lui demande d’obéir.
La démocratie a inventé le citoyen-machine !