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31 mai 2014

Mons en état de monopole.

Ce n’est pas pour jouer les trouble-fêtes, mais ça fait déjà longtemps que je me demande ce qui fait le calme olympien que l’on constate à l’intérieur du PS ?
Di Rupo n’est quand même pas assez convaincant au point de faire périr dans l’œuf toutes les curiosités des médias au sujet de la situation intérieure au QG du boulevard de l’Empereur et dans toutes les grandes sections du PS en Wallonie. Vous n’allez pas me dire qu’il suffit d’un coup de fil du chef au Soir et à RTL pour que, instantanément, les rédactions s’alignent sur celle de la RTBF ?
Surtout que dans les derniers six mois de règne de Monsieur de Mons, celui-ci ne s’est pas gêné pour suivre François Hollande dans son ultralibéralisme au point de tirer à vue sur certaines catégories de chômeurs et taxer de plus belle les pensionnés qui perçoivent entre mille et mille cinq cents € de pension ?
Même la FGTB, au mieux de sa forme, donne à peine quelques coups de gueule, pour retomber au niveau zéro, dès qu’on agite la nécessité pour l’emploi de ne pas aller plus loin. Et à Charleroi, le bourgmestre-président intérimaire du PS, ne se chagrine pas que la section locale de la FGTB soit passée à la concurrence du PTB.
C’est en comptabilisant les postes à responsabilité du PS offerts aux militants en 2014 que brusquement la lumière m’est apparue.
Avec le duo Di Rupo Magnette, c’est tout le pouvoir interne en Région qui reste directement en Hainaut, si on y ajoute Rudy Demotte, à l’Élysette, Mons, Charleroi, Tournai gouvernent pratiquement sans partage le socialisme bon teint de l’ensemble de la Wallonie. La région bruxelloise étant tenue par Laurette Onkelinx, future ministre présidente, c’est l’ensemble du PS Belgique, qui est dans les mains d’un seul homme et de ses fidèles.

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Or, les plus fortes sections se trouvent dans la province de Liège !
Cette anomalie directoriale est-elle due à l’incapacité notoire des Marcourt et autre Demeyer ?
Si oui, comment une telle chose a-t-elle pu se produire ? Le local du PS liégeois, place Sainte-Véronique, ne serait-il plus que le repaire de naïfs et d’imbéciles ?
On comprend un peu l’acharnement de Di Rupo à descendre Anne-Marie Lizin de son trône à Huy, de maintenir hors du coup de fil promotionnel le fils Mathot et de soupirer d’aise depuis un an que Michel Dardenne n’encombre plus les gazettes de ses cuites célèbres et de son franc parler entre deux vins.
On ne peut pas dire que Marcourt et Demeyer ne participent pas au Jackpot électoral, mais à part quelques petits cumuls, ils sont quand même relégués assez loin parmi les hiérarques qui relèvent tous quasiment de l’histoire mythologique du PS en Hainaut !
Liège manque d’hommes d’envergure, c’est certain ; mais, peut-être est-ce beaucoup trop tard pour les pointures nouvelles, tant le couvercle de plomb du socialisme hennuyer est retombé sur leurs têtes et les a complètement étouffés.
La politique interne de Di Rupo porte ses fruits. L’homme le plus « humble » de Mons a trouvé en Magnette un bon second qui sait rester à sa place. Le social-libéralisme de Roublardo n’est attaqué par personne, le bureau est à sa botte. Giet, l’intérimaire liégeois précédent Magnette, ne ruait pas dans les brancards. Il ne ruait même pas du tout. Sa peur de mal servir le grand homme le paralysait au point d’en faire un complexé qui faisait jaser. Il était devenu l’hallebardier d’un mauvais théâtre.
La différence d’âge entre Magnette et Élio est une garantie pour le premier de prendre, dans une ou deux législatures, les commandes du bateau amiral et de rafler la mise pour vingt ans au moins.
La percée du PTB en région liégeoise et à Charleroi est la seule retombée heureuse commune entre les deux villes, après le virage à droite du PS. Le feu n’est pas au lac. Di Rupo espère, comme Hollande, qu’il y aura bientôt une reprise et que tout rentrera dans l’ordre.
On saura bien vite ce que le PS va faire à la Région. Il y a de fortes chances pour qu’il remette Rudy en selle. Demotte n’est pas dangereux pour Élio. On le devine par la manière respectueuse qu’il a de regarder son grand homme du haut de son mètre soixante, qu’il fait tout pour être à l’abri du besoin durant les années suivantes !
Quant à Laurette Onkelinx, elle aurait pu jouer un rôle à Liège avec les nuls de Sainte-Véronique. Elle a bien fait pour sa carrière de rejoindre Bruxelles, malgré son revers à Schaerbeek pour prendre la mairie. Elle aurait eu trop de mal à Liège de former une équipe et puis ce n’est pas dans sa nature de vouloir prendre plus d’un gros mandat à la fois, il faut au moins lui rendre cette justice. Di Rupo peut compter sur elle. C’est tout ce qu’il souhaite et elle aussi, sans doute, ayant perdu l’ambition de succéder au phénix montois.
Reste que l’arrondissement Huy-Liège-Seraing est tombé bien bas. C’était sans doute Cools son chant du cygne.
Á propos, on ne sait toujours pas qui était le sponsor des deux Tunisiens qui ont assassiné André Cools. Il y a quand même dans ce procès sans coupable, d’heureuses coïncidences que les Tueurs du Brabant Wallon doivent apprécier aussi.

30 mai 2014

La politique en difficulté.

Un des grands désastres de la démocratie aura été de singer en tout la puissance de l’argent dans la gestion politique de la cité.
On arrive petit à petit ne plus pouvoir se faire connaître par les électeurs pour occuper des postes importants fortement convoités, sans disposer d’un confortable matelas d’euros qui vous lance par la pub, comme le concurrent de Loréal.
Ça ne date pas d’hier, mais l’achat de la célébrité, ça s’accélère.
En effet, dans une société de communication et d’échanges rapides d’informations, celui qui peut placarder des affiches surdimensionnées aux endroits stratégiques, monter des programmes « d’intérêt général » et réunir dans des salles énormes des dizaines de milliers de personnes qui viennent surtout pour le spectacle qu’il donne à voir derrière son speech, il est sûr à 95 % d’être élu ou réélu.
Avoir un papa déjà connu évite de trop rembourser à ceux qui attendent des retours sur investissement.
Autrement dit ce qui reste de bien dans la démocratie est en train de basculer du côté de l’argent. Le fric fait passer un ancien vendeur au black de cigarettes de contrebande (Berlusconi) pour un type honnête bourré de talents et un assidu au sexe rétribué ou forcé, pour un expert en macro… économie (DSK).
Faire une pub d’enfer à douze millions pour se faire connaître n’a jamais été la garantie que, celui que vous allez élire a toutes les qualités énoncées ci-avant. Et pourtant vous allez l’élire, parce que vous n’avez pas le choix, ceux qui sont derrière et qui ont moins de fric, vous ne les connaissez pas !
L’embêtant dans cette quête « the right man in the right place », c’est que la violette se cache dans les prés et que la tenue modeste n’a jamais permis de diriger le pays. Bien sûr, il y a les faux modestes. Di Rupo est l’exemple. Sa modestie – il prend volontiers des allures de curé – lui est permise parce que ce sont les autres qui se dépensent pour lui, que c’est le parti qui vide ses caisses pour la propagande de monsignore ; mais attention, regardez bien Magnette, quand ils vont tous les deux chez le roi. Vous aurez compris l’emprise du faux derche sur le PS et sur Magnette, pour l’occasion.

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Mais comment donc se faire valoir aux yeux de tous par des choses qui ne dépendent point des autres, mais de soi-seul, dirait La Bruyère ?
Depuis l’antiquité qu’on cherche, on n’a pas trouvé la solution.
Aujourd’hui, la démocratie agonise en partie à cause de cela. Nos dévoués sans limite sont en réalité les produits du marketing et des renvois d’ascenseur de famille à famille.
C’est aussi à cause de notre laisser-aller et de notre découragement.
Mais un type qui n’a jamais fait d’autres métiers que celui de faire de la politique, qui de par sa situation privilégiée achète des biens, les revend et s’installe à grands frais, même s’il est resté dans le cadre strict de la loi, par les fonctions publiques qu’il a exercées – qu’il ait échoué ou réussi dans ses diverses missions – trouvez-vous cela normal ?
Pas que chez Denys, le tyran de Syracuse au temps de Platon, les citoyens qui dirigeaient la cité n’avaient pas droit à l’erreur, certains ont même payé leurs « boulettes » de leur vie.
Ici, comme l’argent protège de tout, même de la justice, vous vous imaginez nos stars en prison à cause du nombre de chômeurs, du bourbier de l’Europe, de la mondialisation du pognon responsable de la mondialisation de la misère ?
La démocratie « le plus mauvais des systèmes, parce qu’il commence franchement de l’être ».
Quelques chiffres qui donnent le vertige :
Selon Lavrilleux, le bras droit de Jean-François Copé, "tous les partis sont obligés d'user d'expédients. Il suffit d'aller consulter le journal officiel du mois de janvier cette année. Le PS déclare dans ses comptes propres 21 millions de salaires et de charges, et dans le compte de François Hollande, c'est 654.000 euros, tout le monde use d'expédients".
Sur les chiffres officiels déposés à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le camp Sarkozy dit avoir dépensé 13 millions d'euros pour ses meetings, devant François Hollande (9,4 millions d'euros), Jean-Luc Mélenchon (5,1 millions d'euros) et François Bayrou (3,2 millions d'euros).
Aux USA, selon le Center for Responsive Politics, 2 milliards d'euros ont été dépensés pendant la campagne présidentielle de 2012, en 2008, les coûts étaient montés à 2,1 milliards Si l'on prend en compte toutes les dépenses consacrées à l'élection présidentielle et celle du Congrès en 2012, la facture s'élève à 4,4 milliards d'euros.
Comme on condamnait pour proxénétisme il y a quelques années un précurseur de Dodo La Saumure, celui-ci à sa sortie du tribunal déclarait qu’il n’y a que deux leviers qui soulèvent le monde : le cul et le fric.
Seule modification en 2014, l’inversion : le fric passe en tête.
À part ça, c’était un homme d’expérience, il devait avoir raison.

29 mai 2014

Trois en un.

Avant les élections, chacun retenait son souffle.
Personne ne souhaite passer dans la catégorie des devins. Le métier de politologue et celui d’économiste se nourrissent « d’après coup ». La voyance est trop pleine d’aléas. On ne parle d’un mur qu’à son pied. Justement, quelqu’un a écrit à la craie sur celui de l’école où je vote « Votez Ali Baba, lui n’a que 40 voleurs ».
Puis on vote. On y prend l’électeur pour une sorte de génie. On lui demande de faire un choix par la seule étude des sondages et le radotage de quelques malheureux, tenus à l’œil par le patron du journal auquel ils appartiennent. Il prend trois bulletins et entre dans l’isoloir. Lui qu’on infantilise cinq années durant au cours desquelles personne ne lui demande un avis, le voilà à déterminer de quoi la majorité sera faite.
Et pour quoi ?
Des chefs de parti nommeront à des emplois ceux et celles qui leur auront plus. Ils enverront au parlement de Strasbourg des fins de carrière, des planqués et des antieuropoéens qui iront, ou n’iront pas dormir dans les travées de l’hémicycle, une fois par mois.
Les coalitions auront le grave défaut de toujours : celui d’y inclure presque tous les partis, vidant l’opposition d’une opinion contradictoire. Les programmes fondus dans un pot commun annuleront l’originalité et la diversité, dans un processus de nivellement de la gauche et de la droite. Ce n’est pas pour rien que notre spécialité, ce sont les lacquemants de la Foire d’octobre, aussi plats qu’une majorité de coalition.
Pour les questions intérieures, des curieux venant de l’étranger (France Inter), auront été stupéfaits de voir que des communes de dix mille, vingt mille habitants sont régies par des lois qui obligent la municipalité de parler une langue que la majorité des habitants ne parle pas, alors que celle qu’ils parlent se trouve bel et bien dans le répertoire des trois langues nationales.
Et sur ces décombres, cette immoralité et cette injustice considérées comme disant la morale, des citoyens devraient avoir la science infuse et déterminer l’action « juste » d’un pays !
Ne serait-il pas plus sage de dire que la démocratie n’existe pas en Belgique et que les autorités de ce pays, avec l’accord tacite des habitants, procèdent à un rituel qui a l’allure d’un simulacre.
Nous pratiquons le « devoir » citoyen, sans avoir les moyens et la capacité d’en apprendre la matière. Un peu comme l’étudiant qui part à l’oral au pif, sans même avoir ouvert un livre. Nous sommes victimes d’avocats qui disent le Droit constitutionnel en oubliant le droit des gens.

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Pourquoi les partis principaux en Wallonie restent-ils stables ? Sauf grosse connerie, ils y resteront longtemps. Nous adhérons par paresse, par inculture et/ou tradition, à trois grandes familles politiques. Pour les mêmes motifs, nous allons en très petits nombres, vers une quatrième ou une cinquième famille avec des pieds de plomb, en plein désarroi et, après avoir été déçus par les trois premières. Nous envoyons aux affaires des gens qui sont censés représenter quelque chose que nous ne percevons pas nous-mêmes.
La conclusion est évidente. La démocratie pratiquée en Belgique est un leurre, une fausse garantie d’expressions. Des aventuriers en usent pour nous abuser.
On le voit bien avec le PS. Tous les dirigeants actuels devraient être exclus du parti pour ne pas en respecter les statuts.
On le voit bien avec le MR. Tous les dirigeants historiques ont été les larbins de Jean Gol dans une ambition carriériste de pseudo renouvellement du message libéral. Leurs objectifs ont évolué en fonction des nécessités d’adapter les principes aux circonstances.
On le voit bien avec le PSC qui a muté CDH, en fonction de la désertion des églises, afin de conserver une audience que les fidèles de la messe de dix heures ne remplissaient plus.
Les électeurs ont conscience qu’on est arrivé au bout de quelque chose et qu’au-delà nous touchons au grotesque et à la caricature.
La raréfaction des emplois, dans une société finie, fourniront encore longtemps des candidats à cette supercherie (les cas Maroy, Rolin, etc.). Ils viendront renforcer le corps des élites qui tient les bâtiments publics avec les lois, comme Kiev tient les aéroports rebelles.
Les militants politiques professionnels résistent, comme les animaux de compagnie résistent, à l’envie de courir libres dans les prairies avoisinantes, quand ils mangent au chaud la pâtée quotidienne et que leur maître est en réalité leur esclave.
On s’en souviendra, des trois en un, des urnes de mai 2014 !

28 mai 2014

L’honnêteté de l’élu.

Jean-François Copé, groggy debout, son camp jette l’éponge et l’UMP pour ne pas sombrer par le fond, bricole à la hâte un triumvirat des anciens premiers ministres : Jupé, Fillon, Raffarin, les chapeaux à plume. Tout ça à la suite des révélations de l’avocat de Bygmalion sur la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy qui aurait bénéficié d’un beau paquet de millions hors contrôle.
Comme Armstrong pour le Tour de France, Sarko aurait été dopé pour l’emporter, mais vainement, puisque si le roi de la pédale a gagné sept tours, Sarko a perdu son deuxième, battu par Hollande qui, on le suppose, n’était pas chargé (il ne l’est toujours pas). Dans ce genre de scandale, il faut des preuves. Or, les candidats-avocats à la démocratie sont des fins renards qu’on ne prend pas la main dans le sac et qui ne laissent pas traîner des ordres à l’imprimeur ! Tout en confiance, de bouche à oreille. Les biftons convoyés par un biffin qui, éventuellement, fera fusible pour quelques billets.
C’est à se demander si la lourdeur belge n’a pas déteint sur la droite française. Parce qu’en France, comme en Belgique, les gens savent bien que tout le monde triche. Évidemment il y a la manière et l’importance des sommes. Et à l’UMP, il y a des lourdauds… même plus lourds qu’à Bruxelles !
On a juste eu droit à soulever un coin du tapis en Belgique. On revient toujours aux suites de l’affaire Cools. Pour une fois qu’on en coinçait quelques-uns tout pedzouilles pour ne pas qu’on assimile leur combine à l’assassinat, qu’on trouve des ramifications, des bouts de preuve, et la juge Ancia, magnifique, qui tirait un fil par ci, un fil par là, de ces grosses pointures que rien n’a gêné par la suite pour mener de splendides carrières : « Le peuple, camarade, etc… », les royalties sur les Agusta, tout quoi… et le gratin d’avocats debout aux plus vifs applaudissements… Tout le monde trichait au Ps, et ailleurs aussi. On n’assassinait pas jusque là. L’effet du hasard seulement avait fait démarrer la justice.

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Croire que ça s’est brusquement arrêté, qu’un grand coup de pureté morale sur nos grands leaders a touché la Belgique, qu’on peut envoyer des leçons de vertu à l’UMP, c’est prendre l’électeur pour un double con.
Seulement voilà, accusé sans preuve et sur des intuitions, même en recueillant les souvenirs d’un colleur d’affiches, d’un pauvre type derrière une rotative, quinze jours avant les élections, comment le pognon sortait des mallettes… Et qu’on aurait fini les misères juste à ces élections là, et que depuis plus question de… sans blague !
Si les imprimeurs pouvaient parler, on en apprendrait des vertes et des pas mûres.
UMP et le PS font leur Rimbaud, ils jouent aux bateaux ivres, en France. En Belgique, on collectionne les points Valois, pour avoir dix pour cent sur les ménagères. Gentils, qu’on est devenus !
Philippot, l’ENA de Marine, triomphe sur les plateaux de télé. Marine se contient, mais elle savoure. Vont-ils finir par avoir la peau de la Vme République ?
Les chapeaux à plume exhaussent les égouts de l’UMP. Le coup d’eau risque de détruire les archives. Ils ont sauvé l’essentiel. La preuve, Copé se taille le 15 juin. Il ne pouvait pas partir plus tôt. Il faudra au moins quinze jours aux experts pour effacer les traces. Et puis Copé n’est pas un homme qu’on met à la porte, il faut attendre qu’il parte.
Et Sarko dans tout ça ? C’est quand même des comptes de sa campagne 2012 dont il est question.
Aux dernières nouvelles, il se fait du blé à des conférences.
Son interview à quelques jours du scrutin sur l’Europe n’a rien donné. L’UMP est derrière le Front National. Le PS, n’en parlons pas.
Va-t-on vers un regroupement des droites («On accorde trop de droits à l’islam et aux musulmans en France» reçoit l’approbation de 77% des UMP et de 94% des FN), ou, faire le chemin d’ici 2017 à la Jupé, c’est-à-dire avec le centre Bayrou-Borloo (ce dernier toujours pas remplacé) ?
En avril, l’UMP était déjà à bout de souffle. On n’a pas entendu Copé donner de la voix pour l’Europe. Il est vrai qu’il pensait déjà à autre chose.

27 mai 2014

Élection chez les Cons.

Une fois de plus l’enseignement vient de France. D’abord, quelques mots sur le bidouillage à la belge.
Nos Épanouis ont cru malin de fourrer toutes les élections dans le même sac électronique, comme si l’électeur pouvait démêler les enjeux de l’Europe, de l’État et des Régions, en même temps ; alors que nos avocats-députés, si merveilleusement intelligents, ont été obligés de se spécialiser dans les trois disciplines !
Question pratique, on demandera à la NSA (National Security Agency) USA, s’ils ont encore le double des votes de Bruxelles. On signale des buzz dans les votes de préférence.
La lourdeur belge n’est-elle pas aggravée par les faiseurs de pluie de notre charmant pays ?
Marcourt, par exemple, serait très bien au guichet de la population à appeler le 627 après le 626 pour un changement de carte d’identité. Je suis persuadé qu’il ferait un excellent travail. Et peut-être s’y épanouirait-il. Hélas !... le salaire. Comparé au sien, il n’y a pas photo. On comprend son obstination.
Willy Demeyer aurait une place à l’atelier de carrosserie de la Ville, en remplacement de Jean-Denis Lejeune, parti sous des cieux plus beaux y accomplir sa vocation secrète de puisatier d’Afrique. Il lui aurait laissé son kit de débosselage et sa disqueuse d’angles, dans une trousse griffée « À Willy ».
Tout serait parfait. Mais non, il y a cette folie d’en ramasser, en ayant l’air de se sacrifier pour le bien public, qui gâche tout !
Petite et inoffensive banderille, Hedebouw au PTB est le seul signe d’un trouble comme la pierre d’un enfant sur l’eau plate de la mare aux joncs de Seraing. On entend quelques grognements dans les rangs des notables du PS, c’est tout. Ces messieurs se rendorment déjà. Mathot est chez sa coiffeuse et Di Rupo chez son masseur, avant le roi.
PTB et MG sont leurs nains favoris. Ils font quelques pirouettes avant l’entrée des artistes, puis s’en vont ramasser les crottins en coulisse.
– Maman, est-ce qu’on verra encore PTB et MG l’année prochaine ?
– Sans doute mon petit.
– Ils seront toujours aussi petits et drôles ?
– Ce sont des nains, mon enfant. Ils ne grandiront plus.
– Plus jamais ?
– Sauf un miracle, oui.
Selon la tradition Jaurès, successeur Di Rupo, Monsieur Loyal veillera à ce qu’ils conservent leur nanisme.
Un mini épisode heureux, Olivier Maroy pourra nourrir sa famille autrement qu’avec les nouilles de la RTBF, mais c’est tout juste. Il doit sa venue dans la squadra azura à un calcul dit dévolutif, que le MR condamne à chaque élection sans pouvoir s’en passer. Papa Maroy est ainsi élu au détriment d’un autre candidat qui compte plus de voix de préférence que lui ! Maroy-Déplétif, ça sonne comme une marque d’apéritif.
Quatremer a raison de nous prendre pour des cons. Nous le sommes. Mais, on l’est toujours un peu moins quand on en convient. J’en conviens, Jean, j’en suis un…

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Passons à la France. Elle nous dit tout sur nous-mêmes.
La gauche française ne supporte plus le socialisme-libéral, version aboutie de la social-démocratie à la Gerhard Schröder, dans son imitation par François Hollande.
La détestation de Hollande est à son comble et s’est montrée impitoyable aux élections européennes. Les nouveaux abstentionnistes et Lepénistes sortent, pour la plupart, des rangs de la gauche. Dans les anciens corons du Nord, les gens ont voté Front National à plus de 30 %, c’est dire le point de non-retour.
Le PS français résume à lui seul le mal qui ravage la gauche en Europe, même si elle n’apparaît pas trop chez les Cons (Nous).
Hollande et Valls tuent le socialisme. Ils se posent comme leaders d’une social-démocratie virant social-libéral sans consultation des membres du parti, et ils se demandent ce qu’il leur arrive ! Ce sont ceux qui trahissent qui posent la question de la trahison ! C’est aussi la même chose chez nous, mais nous, on a l’excuse d’être cons.
Dommage pour Mélenchon qui méritait mieux. Les rebelles se sont trompés de parti aux urnes. Espérons que le leader de la vraie gauche trouvera une réserve de voix pour la prochaine, chez les abstentionnistes de dimanche dernier.
L’Histoire nous apprend que la Wallonie n’a jamais résisté longtemps à l’entraînement naturel, dans l’imitation politique de la France.
Il se pourrait bien qu’un jour PTB et MG, les nains du cirque, grandissent et soient remplacés par un nouveau duo : les nains Rudy et Hélio. Ils ont l’emploi et le show : Prof et Grincheux chez Blanche-Neige. Ils feront rire les enfants, du haut de leur mètre vingt !

26 mai 2014

C’est fait…

Un des actes considéré comme essentiel à la démocratie vient d’être effectué. Pour ne pas faire un tour inutile dans l’isoloir, certains se sont déplacés pour y faire un selfie.
Je ne suis pas convaincu que les inquiétudes des électeurs seront prises en considération. Compte-tenu des circonstances, il est clair que la société d’aujourd’hui ne fonctionne plus.
Le système économique désormais universel impose une régression sociale sans précédent. L’organisation des États sous le drapeau de l’Union Européenne ne fait rien pour protéger les citoyens de cette calamité, au contraire, elle en déduit une déchéance générale programmée.
La manipulation de l’IPSOS et de RTL qui situait la N-VA à 29,8 % vendredi, c’est révélée sans effet sur l’électorat flamand dimanche. De Wever est devenu incontournable à 32,6 % (non définitif).
Non seulement il est exclu d’imaginer un autre système économique qui a pourtant depuis longtemps montré ses limites, mais même son amélioration par des transformations minimes est exclue.
Rien que ce blocage limite considérablement les possibilités de changement de la démocratie. Il est bien entendu que les partis de gouvernement ont dans leur stratégie la prise en considération de ce blocage. Le Parti Socialiste tourne le dos à ses statuts fondateurs délaissant la lutte des classes subrepticement bien avant le vote, et cela par petites étapes, sous plusieurs présidents, pour éclater aujourd’hui au grand jour avec Di Rupo.
Je veux bien admettre que cette glissade soit réaliste, mais on peut regretter qu’elle soit le résultat de calculs électoraux, en même temps qu’elle proscrit un idéal dont les classes laborieuses ont besoin.
Jean Quatremer, journaliste français, a très bien estimé le niveau zéro de la politique belge et la frilosité des électeurs.

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Enfin l’Europe soulève une montagne de protestation, accusée d’oublier le social devant la réalité économique. L’électorat français qui s’est détourné du socialisme libéral de Hollande a voté contre l’Europe. Quelle est la réaction à Bruxelles ? Aucune ! J.C. Junker du PPE, (parti de Barroso) rassemblant les droites, crie victoire. L’Europe avec lui ne changera pas de politique. Des partis du type du Front National ne pourront que prendre du poids et à la longue venir à bout de l’Europe.
Devant tant de stupidité, vaut-elle le coup de la sauver ?
L’immensité des compromis à faire pour obtenir une formule de décision acceptable met pratiquement l’Union Européenne dans la main de forces centristes et droitières complètement obnubilées par les marchés financiers et l’équilibre des grands blocs : États-Unis, Chine et Europe, en, attendant un quatrième : l’Inde. Cela a pour conséquence que le social compte pour peu. Or, c’est le plus important pour le citoyen européen. De ce divorce naissent les malentendus.
Le dilemme est le suivant : la France sans l’Europe, ce n’est pas grand-chose. Mais, l’Europe sans la France, ce n’est plus rien.
Le citoyen ne pèse pas lourd dans cette machine. Les traités s’élaborent hors de sa compétence. Les alliances ne sont pas de son ressort. Quand, par hasard, un référendum est organisé dans un pays membre, s’il n’est pas conforme à ce que souhaite les gouvernements, il est annulé ou reconsidéré dans une autre formule.
Si l'abstention présentait des candidats, elle aurait à elle seule la majorité absolue des sièges au Parlement européen.
En résumé, la machine électorale grippe sur tous les fronts.
Bien entendu, ceux qui vivent de la démocratie ont intérêt d’en prolonger l’existence.
Le jeu des partis perturbe le suffrage et en dénature l’expression. En outre, dans une société qui nie les classes sociales, il en est une qui triomphe et tend par son essor à masquer l’effondrement de la classe moyenne : c’est la classe politique.
Pour avoir droit à la parole, dans ce pays, il convient d’accepter la souveraineté du système économique, de croire à cette démocratie de la foi du bûcheron, qu’elle est dirigée par le meilleur de ses fils, moyennant quoi, vous pouvez écrire ce que vous voulez et prendre la parole dans les salons et sur la place publique. (Ceci étant à peu près la réponse de Figaro au comte Almaviva).

25 mai 2014

Un dimanche de fichu.

Ouf ! demain chacun aura droit à une vie normale, faite de travail, de chômage, du mépris ordinaire que les autorités nous témoignent et des nouvelles taxes, lois et austérités diverses.
Ils se sont dit « harassés », nos éminents. Placés sur les listes au bon endroit, rien de fâcheux, pourtant, ne pouvait leur arriver. Ils ne retourneraient pas de sitôt dans leur Administration ou dans leur cabinet d’avocat. Ils sont certains de rempiler.
Ils se sont montrés, histoire d’entretenir la flamme pour ceux que leur fantaisie mettra en bonne place, d’autres, moins chanceux, seront à la frange du succès ou au bord de la non-élection, tout cela sur ordre, parfois un geste, une humeur passagère.
Les télés et les gazettes ont multiplié les débats, les confrontations, les échanges qualifiés de vifs. Johanne Montay, du service politique de la RTBF, aura eu beau plongé son regard si intelligent et si pétillant de malice dans les yeux du téléspectateur, rien n’y a fait. Je ne parviens pas à discerner la différence entre la politique du MR, de celle du PS.
Je ne comprends toujours pas pourquoi Michel et Magnette se sont accrochés à propos de différences dans le traitement futur du Belge ordinaire. Ils baignent tous les deux dans la soupe libérale et dans la même économie. Et que nous montrent-ils ? La dispute de deux commis pour faire premier vendeur au comptoir du « Vieil Elbeuf » (1).
Peut-être, à cause d’une bévue quelque part dans leurs deux projets, un plan qui foire, une subtilité à laquelle aucun des deux ne s’attendait pas, un bond du prix du baril de pétrole, une guerre gênante pour le budget de l’Europe, une banque qui fait faillite, peut-être alors dis-je, aurais-je cent ou deux cents € à payer en plus d’impôts et devrais-je débourser davantage au remplacement des pneus de mon véhicule, inconvénients que Michel ou Magnette eût pu m’éviter, ou qu’aucun des deux n’y ait rien pu, mais pour le reste, je ne vois pas ce qui les contrarie pour se mettre dans des états pareils, à affirmer, l’un et l’autre, qu’ils font des politiques différentes et opposées.
Premier ou deuxième sur les listes, ils ont le choix entre le Fédéral, la Région ou l’Europe. C’est ainsi qu’ils partagent avec un quarteron de personnalités de leur gabarit, l’avantage d’être élu là où ils veulent et comme ils veulent. L’électeur n’y pourra rien. On devra les supporter cinq années de plus, quoi que l’on fasse !
J’aime autant rêver de Johanne Montay, 45 en décembre, qu’au crâne luisant de Charles Michel.

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Que se passe-t-il dans la tête d’un présentateur de ces stars de la politique ? En un mot qu’est-ce que Johanne Montay, si elle se lâchait, nous dirait de la démocratie confisquée ? Je serais déçu que Madame Montay trouvât qu’elle ne le fût pas, confisquée, c’est-à-dire pense comme ces deux enfoirés.
Voilà ce que nous ne saurons jamais.
Les journalistes à la RTBF n’ont pas le droit à l’expression personnelle. On ne peut l’imaginer qu’aux questions qu’ils posent. À ce petit jeu, on n’a pas le sentiment qu’elle soit de droite, et pas de gauche non plus, si l’on considère que le PS ne l’est plus. Alors, asexuée par la mission que lui a confiée la RTBF ? Comme c’est dommage…
Bien entendu, il y a parfois un ou une muette qui quitte le navire, justement pour s’exprimer, comme Maroy. L’ex du dimanche midi fait plutôt pitié, puisqu’entre les mots, il laisse entendre qu’il s’est lancé dans le bain électoral pour mieux nourrir sa femme et ses enfants, ce qui, en principe, part d’un bon geste de père de famille, mais qui met la politique au niveau de la société de consommation. Et puis tout ce raffut pour se mettre avec le MR, quelle déchéance !
Il me souvient que Madame Montay s’était plutôt fendue d’un billet sans concession sur cette « désertion » de l’animateur du dimanche. C’est bien d’avoir des principes. Le plus dur, c’est de rester ferme dans ses principes jusqu’au bout.
Vous vous demandez, chers lecteurs, pourquoi l’animal que je suis, se lance dans des questionnements sur Montay, Maroy, la télévision, plutôt que de vous faire part de ce qu’il croit savoir des qualités des candidats.
C’est qu’ils n’en ont aucune et que c’est la pire bande de jeanfoutres que nous ayons élue depuis la Libération, médiocres happeurs de fric, canailles débarrassées du découvert bancaire, grâce à vos largesses…
Vous ne le saviez pas. Je vous l’apprends ! Et pour cause, ce n’est qu’à la fermeture des caisses, que les hommes d’affaire s’empoignent et se reconnaissent.
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1. Au bonheur des dames. Émile Zola.

24 mai 2014

Vision statistique.

Offensive du Grand Baromètre RTL Ipsos Le Soir, à trois jours des élections, ce trio tente, par un ultime sondage, d’influencer l’électorat flamand pour en rallier le plus possible autour des partis dits « convenables », c’est-à-dire autres que la N-VA et le Vlaams Belang.
Il ne faut pas être un grand expert pour flairer la manœuvre, même si elle peut paraître de « bonne guerre », elle n’en est pas moins pour autant malhonnête.
Les partis se sont mis en tête que la barre des 30 % à atteindre par la N-VA restait le seuil critique. Au-delà, c’est l’impossibilité de former un gouvernement fédéral sans ce parti. En-deçà, le jeu peut encore entrer dans la mayonnaise habituelle.
On peut très bien appréhender un parti comme la N-VA d’arriver au pouvoir avec un programme qui retranche aux petits et fait un pont d’or aux riches, sans pour autant manipuler des sondages et capter l’intérêt des électeurs flamands par des propos volontairement obscurs.
Or, de quoi parle-t-on : de la « chute » de la N-VA dans les sondages sous la barre des 30 %, à savoir 29,8 % ! Comme selon Ipsos (Institut de Sondage), la marge d’erreur est de 3,1 % en Flandre, on jugera.
Dans de pareilles circonstances, Véronique Lamquin du Soir et l’ouvreuse du journal de RTL, pourraient parler de stagnation ou légère diminution, sans agiter le drapeau du triomphe de la chute d’Icare sous la barre des 30 %.
L’interprétation du Soir est sans équivoque puisqu’il qualifie ce sondage de bonne nouvelle.
Vit-on jamais ce journal annoncer une pareille bonne nouvelle à propos d’un recul du PS, du CDH ou du MR ?
Cela ne me gêne pas, évidemment, je n’aime pas la N-VA non plus. Mais il n’est pas normal qu’un journal qui se dit neutre au seul profit de l’information, montre à ce point un tel conformisme dans le raisonnement francophone dominant.
Le Soir et RTL ne sont pas de gauche, certes, mais préférer le PS à la N-VA veut dire aussi quelque part que le parti socialiste actuel « est des leurs », parce qu’il n’est plus de gauche, comme le PTB ou le MG !

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C’est ainsi que dans la même campagne statistique, la dégringolade du PS à Bruxelles n’est pas qualifiée de catastrophique, mais d’événement dont il faudra tenir compte.
Il n’est pas bon d’appuyer sa thèse – même si l’on est convaincu qu’elle est la seule raisonnable – par des affabulations et des mensonges.
C’est un peu le péché capital de l’ensemble de la classe politique. Tout le monde ment et tout le monde croit que, puisque c’est pour le bon motif, ce sera pardonné par l’électeur victorieux et, oublié, par l’électeur battu.
Aujourd’hui, on en est arrivé à un tel point de détestation de la classe politique que les partis voient leurs adhérents fondre comme neige au soleil, que les sympathisants se font rares et que les résignés et les indifférents pullulent.
Si bien que l’IPSOS pourra faire toutes les plus belles statistiques du monde, elles seront toutes entachées de la non-prise en considération des millions de citoyens qui s’en fichent royalement (ce qui pour la Belgique - qui est un royaume - est tout à fait approprié).
La seule attitude possible des journaux comme des partis serait de faire profil bas et de cesser de faire croire à une égalité dans le traitement de l’information qui n’existe pas. Pourquoi le public se désintéresse-t-il à ce point de ce qu’on présente pour le nec plus ultra de la démocratie ? Quand il n’y aura plus que 15 ou 20 % d’électeurs conscients qui voteront, comment pourra-t-on faire croire que cette démocratie existe encore ? Et cela même si, en Belgique cet effondrement citoyen est camouflé par l’obligation, sous peine d’amendes, de voter !
Si la N-VA n’atteint pas l’objectif de nous mettre dans les pattes Bart De Wever pour cinq ans, cette bonne nouvelle serait peut-être, pour l’essentiel, le résultat d’un enterrement à Vilvorde, retardé le plus possible pour en faire des tonnes le vendredi précédent l’élection. Jean-Luc Dehaene qui a joué toute sa vie perso, qui s’est engouffré dans tous les gâteaux à portée d’indemnités, doit la trouver mauvaise, là où il est. Ce sera la première fois qu’il ne touchera rien sur la cérémonie, même s’il a la consolation que l’Enterrement d’État ne sera pas dans les frais de succession, mais bien facturé aux Flamands et aux Francophones.
C’est quand même lui qui fait le show et qui fait tomber la N-VA sous les 30 % !

23 mai 2014

L’heure GMT.

Les initiatives de l’Union Européenne à la gloire du système économique prépondérant, sont aux antipodes de ce que la sagesse commande.
En voilà assez de vous accouplez en public avec nos entrepreneurs. Le capitalisme a vaincu le communisme depuis un quart de siècle. Il devient ridicule de gonfler vos muscles, de battre vos poitrines des poings : l’ogre rouge ne viendra pas vous assassiner au lit pour s’y installer à votre place.
Vous pouvez cantiner avec qui vous voulez. Vous avez des admirateurs en Belgique qui ne demandent qu’à vous réélire.
Pourtant, ténors et divas du PS au MR poussent toujours la roucoulante comme si les temps révolus allaient resurgir. Des journaux sérieux, ceux qui le sont moins et des économistes patentés nous assènent la bonne parole, comme si nous n’avions pas compris que les « partageux » étaient bien morts !
Il subsiste une inquiétude. On le devine à leurs crispations.
Et si les idiots finissaient par s’apercevoir que le capitalisme est aussi peu adapté à l’homme que le communisme, façon URSS ? Obama, Staline même combat !...
Le mantra libre-échangiste serait alors leur dernière cartouche !
Du coup, nous aurions le dernier cri de la mondialisation rongé par l’en-dedans du système ! De là, à penser que nos personnels politiques – par manque de prévoyance – sont frivoles et que MM. Michel et Di Rupo sont has-been, il n’y aurait qu’un pas.
Qu’il ait été franchi par quelques esprits éclairés et dont on se moque, il n’y a pas péril, tant que des millions de gens votent convenu. Malheur, s’ils se persuadaient du contraire. Tout le bel édifice serait, montré du doigt, ou pire, frappés d’imbécillité par l’opinion publique.
Une omission devrait quand même alerter : celle d’avoir caché les conditions d’un éventuel accord entre Washington et Bruxelles autour du Grand marché transatlantique (GMT).
C’est que ça carbure en silence depuis le 14 mai, pour mettre au point le nouveau numéro d’équilibristes !
Le dernier trucage, après Schengen, fait mauvais genre à l’Union européenne plus que jamais éloignée des populations.
Barroso, chef de gang, à la veille de son départ ? On n’en est pas loin. Van Rompuy, tout à ses sodokus, complice ? Pourquoi pas…

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Est-ce « normal » qu’un projet qui va changer les habitudes de vie et l’organisation de la société européenne, soit élaboré dans le secret, à telle enseigne qu’à la veille des élections, nos élites n’en pipent mot ?
Pourtant il y a menace sur les normes (les poulets à l’eau de javel, le maïs transgénique, le hamburger à « saloperies » contrôlées, etc.), le dispositif permettant aux entreprises de poursuivre les Etats en justice, etc.
Ou les bruits qui courent sont faux, ou ils sont fondés. Dans l’un et l’autre cas, une mise au point est nécessaire. Comme elle n’a pas lieu, on est en droit de se poser des questions.
C’est étrange, mais il me semble que l’humilité de Di Rupo est suspecte, Reynders a trop de problème avec l’aviation au-dessus d’Uccle et Lutgen des soucis à bien lancer Claude Rolin à l’Europe, pour que ces messieurs s’y intéressent.
On dirait que la Commission doit faire vite pour nous entuber par surprise, comme Hollande l’a naïvement lâché lors d’une interview le 11 février « Nous avons tout à gagner à aller vite, sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations. »
Juste après le scandale des révélations sur l’espionnage des locaux de l’Union européenne par la National Security Agency (NSA) américaine, on peut dire que l’Europe n’est pas rancunière.

22 mai 2014

Les gares n’en mènent pas large !

On sait comme les Commissaires européens raffolent de la concurrence sous tous ses aspects. Les directives vont toutes en ce sens. L’Europe à vocation au commerce intégral, tous au souk et vivent les affaires ! Moins il y a d’État roucoulent les chantres du MR qui surenchérissent, mieux va notre petite santé ! Enfin, ce n’est pas toujours ce que nous constatons, mais comme nous n’avons rien à dire, puisque eux seuls savent…
Les socialistes (1) et les libéraux ne tarissent pas d’éloges au sujet de cette ouverture qui concerne les derniers bastions des services de l’État : l’électricité, la poste, les chemins de fer, les hôpitaux. Tout doit être vendu… Le 16 de la rue de la Loi devrait rester comme succursale de Sotheby's !
D’après Barroso et compagnie, la concurrence absolue ferait baisser les prix, puisque ni l’État, ni les particuliers des entreprises dénationalisées n’auraient plus de monopole.
Voire.
Le privé dès qu’il s’empare d’un gros morceau n’a de cesse d’en explorer les limites et, sous prétexte de compétitivité, accumule les dangers en limitant les personnels d’entretien, les contrôles de sécurité et le renouvellement des matériels. Le privé confond, évidemment, la compétitivité avec rentabilité. Ce qui importe le plus : dégager le plus de bénéfice possible pour assurer des traitements somptueux aux cadres supérieurs et CEO, est au cœur de leurs préoccupations.. Et tant pis pour les dépressions nerveuses des personnels !
Il va sans dire que, malgré tout, des ententes ultrasecrètes, évidemment, existent entre les grands groupes pour laisser les prix à peu près stables d’une grande entreprise à l’autre.
Les États y auront perdu une possibilité de contrôle et d’importants revenus qui auraient soulagé d’autant les finances publiques.
Par exemple, les sociétés privées d’autoroute en France ont accumulé des centaines de millions de gains depuis leur création. Le trafic des trains sous la manche, après un tour de passe-passe des banques pour spolier les premiers actionnaires de ce projet, sucre le gâteau des banksters qui « auraient tiré l’entreprise de la faillite ».
Qu’importe, le démantèlement des entreprises d’État s’accélère. Par exemple, c’est en vertu de cet axiome que les chemins de fer belges préparent leur vente à l’encan par la séparation des rails, des gares et du trafic qui sont dorénavant exploités par des sociétés différentes.
Si la privatisation commence par mettre trois CEO là où il n’en fallait qu’un, on peut dire que c’est mal parti.
Un des plus acharnés à cette vente par appartement du patrimoine de l’ensemble des Belges, c’est Didier Reynders qui a oublié le temps où Jean Gol l’avait adoubé premier chef de gare du royaume et où il se faisait déjà un beau paquet « au service des abonnés de la SNCB ».
On vient de s’en apercevoir en France qui, entraînée comme son voisin dans la même perspective, a elle aussi procédé à des morcellements à la SNCF.
Ce serait à mourir de rire, si ce n’était que, la dernière bourde de cette séparation entre plusieurs directions dénoncée par le Canard Enchaîné risquerait de coûter 50 millions € dit-on, davantage disent certains, aux contribuables français.
On s’est aperçu que 2000 rames nouvelles commandées à coups de milliards étaient trop larges pour pouvoir entrer dans certaines gares, les quais pour ce faire devront être rabotés ou reconstruits !

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Il paraît que les deux compagnies créées se concurrencent tellement que les responsables se font la gueule et ne se parlent plus !
Ce ridicule remonte des gares jusqu’au chef de l’État. Il y aura des sanctions, mais c’est sur le principe même qu’il faudrait revenir, c’est-à-dire sur les directives européennes qui ne voient d’avenir que dans le privé !
De l’avis même de certains ministres français « ce ne sont pas tant les dirigeants que le système actuel qui doit être amendé. »
Ils dénoncent la séparation des deux entités ferroviaires à l'origine de ce "dysfonctionnement".
Comme on les comprend !
Un Internaute réagit « Et si les portes des gares étaient trop petites pour faire passer les nouveaux quais ? ».
Voilà encore un ridicule qui tombe au mauvais moment pour Hollande. Heureusement dans cette bouffonnerie précurseur du privé, il n’y a peu eu de morts, enfin pas encore !
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1. Officiellement le PS est contre les dénationalisations tout azimut. Mais comme les chefs sont intégrés dans le système capitaliste et qu’ils ne disent rien à l’Europe…

21 mai 2014

Montée des marches et des eaux.

Le réchauffement climatique a le défaut d'être considéré comme un enjeu à long terme, n'incitant donc ni la prise de conscience citoyenne, ni l'engagement dans la lutte contre ce phénomène. Pourtant, et les scientifiques n'ont de cesse de le dire, il pourrait bien avoir des effets très concrets sur notre quotidien et dans pas tellement longtemps. Comme par exemple, pousser des millions de personnes à abandonner les villes du littoral.
Sachant qu’un électeur euphorique vote pour les sortants et que le panaché actuel a été le moteur du système économique et le garant du conservatisme, RTL s’est mis à la recette du bonheur, assurant que l’exploit d’une Belgique toujours en vie dans une économie pas trop mal fichue est au top de la félicité, c’est bon pour le moral et donc le statu quo.
Alors, vous pensez, ce qui nous pend sous le nez… comme on n’en parlera pas d’ici le 25... le secret défense qu’il y a derrière !
On se contentera de voir le film « Noé » avec Russel Crowe en patriarche prévoyant. Pourtant entre autres saloperies sous le tapis que le système économique entasse, on ne devrait pas prendre à la légère, une montée des eaux qui passe pourtant, loin derrière la montée des marches à Cannes.
À défaut d’un progrès technologique éclair, nous ne pouvons pas prévoir les phénomènes que nous provoquons par notre gloutonnerie de CO². La chaleur fait fondre la glace, toutes les ménagères le savent, les businessmen l’ignorent. Ce type de prévision n’est pas porteur. Il ne le sera pour les actionnaires du futur que lorsqu’il y aura des noyés en grande quantité et que de ce désastre naitront des profits à faire. Les chefs d’États étant en partie devenus les fonctionnaires de la liberté d’entreprendre, dans l’état actuel, ils ne peuvent qu’aider les entreprises à fabriquer des bottes en caoutchouc.
Il est exclu de résister à ce phénomène, puisque dans nos productions massives de choses inutiles, il est hors de question d’investir dans d’énormes digues. Pourtant, il ne reste qu’une option à part celle-là : se retirer des zones littorales dans le monde !
Il paraît que le gouvernement néerlandais met de côté 1 milliard d'euros par an jusqu'en 2100 pour renforcer les dunes et les barrages à travers le pays. Si j’étais De Wever, je serais moins faraud à séparer ses basses terres des hautes terres ardennaises. Peut-être qu’à longue échéance, son nationalisme n’est pas si rentable qu’il le prétend ?
Il est vrai qu’ici, nos avocats politiques avancent à vue et que cinq ans d’échéance, c’est le bout du monde, pareil pour nos industries.

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Le constat est effarant, l’humanité n’est pas prête à subir le choc de la montée des eaux. Elle est bien trop préoccupée par la montée du CAC 40.
Des entrepreneurs qui ne perdent pas le Nord sont ceux de Miami. Les assurances habitations sont en train de monter en flèche, rien que par la clause « dégâts des eaux ». Impassible le commerçant ? Pas vraiment, quand il s’agit de son business. C’est que Miami se trouve dans une zone très plate et très proche du niveau de l’océan. C’est aussi le cas de la Louisiane, déjà touchée, mais c’est un État de pauvres. Dresser une carte côtière exacte avec les contours flous des côtes y est impossible. Franchement, qui ça intéresse ?
On aurait quand même voulu entendre nos ténors sur ce qu’ils en pensent. Leur reconduction, au soir du 25 mai, n’est tributaire que de la montée de la N-VA et du Mouvement de Gauche.
S’ils estiment qu'il est vain de tenter de sauver le monde du changement climatique, qu’ils le disent, ainsi on se fichera aussi des 3 % d’une autre montée, celle de la dette.
L'idée de sauver la planète serait une extravagance bien au-delà de nos capacités. En effet, le système économique a mis dans le mille en flattant nos individualités de petits jouisseurs cupides. Nous ne sommes plus capables que d’une chose, celle de bosser en ruminant la pensée que nos minuscules destins finiront par nous hisser au-dessus des autres.
Beau programme ! Belle certitude ! Belle mentalité !
Alors la montée… tiens, aujourd’hui, c’est celle des Frères Dardenne. J’avoue avoir un faible pour Marion Cotillard.
On ne peut pas tout le temps reprendre le rôle d’Alceste.

20 mai 2014

Venez, venez, Saint-Nicolas…

Vous avez remarqué comme ils sont gentils avec nous, cette semaine ? C’est un peu comme si on était la semaine de la Saint-Nicolas. Samedi vous mettrez sur la table de la salle à manger une carotte pour l’âne et un verre de péket pour le bon saint. Puis vous prendrez une feuille A4 de l’ordinateur de papa et vous écrirez une belle lettre au Saint-Nicolas que vous souhaitez, franc-maçon pour le PS, cagot feutré pour le CDH, capitaliste et fier de l’être pour le MR. Vous pousserez le tout dans une urne que des anges dépouilleront. Le lendemain, ô miracle, tout ce que vous avez souhaité se trouvera en images virtuelles sur la table. Il ne vous restera plus qu’à jeter la virtualité dans le vide et les prospectus dans la poubelle.
Seul Bart, honni en Wallonie et adulé en Flandre, ose une autre version de Sinterklaas. D’autres bambins ont d’autres désirs. Eux, ils veulent des jouets guerriers pour défendre la Flandre en marche. Alors, Bart déguisé en évêque de Myre promet la foudre aux fainéants wallons, des rudesses aux gras employés à vie des administrations, pour que triomphe son idée à lui d’une grande Flandre faite d’avocats qui pensent autrement que nos avocats. Une société libertarienne mondiale axée sur la croissance perpétuelle produisant d’infinies richesses et d’infinies pauvretés. Évidemment, les petits libertariens du futur assisteront au triomphe de Bart, mais se trouveront Grosjean quand même.
Le schmilblick n’aura pas avancé d’un pouce. On aura fait semblant de jouer à la démocratie. C’est tout.
L’Europe sera un peu plus détestée, non pas qu’elle ait déçu davantage, mais parce qu’elle aura été cornaquée par des gérants détestables. Ils seront à peu de choses près remplacés par des gérants du même genre ou même adoubés pour une nouvelle séance, le temps de rebobiner le film pour le passer en soirée.
La Belgique, jouet de ses mentors oligarques, ira cahotante vers des horizons tracés par le CAC 40, les réunions du FMI et le « grand marché » Europe-USA. Il y aura le plan du leader de la N-VA, qui gouvernera sans les frères de la loge Robespierre, dans un large éventail qui ira du Vlaamse jongeren Westland, aux CD&V. Les « Christen démocrates » reconvertis en petits soldats d’Albert et Isabelle, seront priés de la fermer. On les habillera en costume d’époque. Ils ressembleront aux gardes suisses du pape. Ils joueront du tambour et feront tourner les drapeaux à Maline, Grote Markt.

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Reste que tous mélangent des cartes qui n’auront plus cours demain.
Les négationnistes économiques ne sont pas que socialistes. Ils sont partout.
Le capitalisme nous fourre tous dans une impasse. Les richesses minérales s’épuisent, le climat se réchauffe, la croissance pour six milliards d’humains est impossible, cela signifie d’ici la fin du siècle une belle pagaille.
Pour survivre dans ce système, les plus forts casseront la gueule aux plus faibles. Ce qui se fait déjà mais à l’échelon de la politique interne des pays. Les guerres pour l’appropriation des derniers gisements de pétrole et pour l’eau, se feront à l’échelle des continents.
Alors, vous pensez, le plan A de Bart de Wever, les élucubrations hypocrites de Di Rupo, les prurits en solde des Michel, père et fils, les récriminations ultimes des Verts, toutes les idioties proférées par les avocats des Régimes bourgeois, qu’est-ce que ça voudra encore dire dans peut-être même pas vingt ans ?
Comment se fait-il que les mouvements de gauche, les vrais pas ceux de Magnette, les Verts prédicateurs du pire avec raison, les économistes sérieux, les prévisionnistes de demain ne sont pas pris en considération, et surtout pas depuis que les socialistes ont troqué le drapeau rouge pour une loque à poussière des intérieurs bourgeois ?
Vous n’allez quand même pas me faire croire que les menaces sérieuses qui pèsent sur l’humanité tout entière sont oubliées pour des lunettes Ray Ban, des chaussures Cerutti, des sacs Hermès et des montres Rolex, toutes richesses ostentatoires inaccessibles à tous. Ce n’est pas pour ça qu’on va foutre en l’air toute l’humanité, tout de même !

19 mai 2014

Silence, on « urne » !

Il y a quand même des choses inexplicables parmi nos mandataires.
Ils sont toujours prêts à taper d’un côté et jamais de l’autre. Par exemple, il existe un salaire minimum, pourquoi n’existerait-il pas un salaire maximum ? On n’entend jamais les ministres s’exprimer là-dessus.
L’argument selon lequel en-dessous du salaire minimum on ne peut que végéter, tient aussi pour le salaire maximum, au-dessus duquel on ne pourrait que gaspiller.
Beaucoup, parmi ceux qui se font discrets à une semaine des élections, ont soulevé la question, du salaire minimum et du chômage qui plombe les comptes de l’État. À l’inverse, les mêmes trouvent normal les biftons que le chief executive officer (CEO) et l’actionnaire se font. Et pour cause, rares sont les commentaires sur ce qu’il conviendrait de faire pour que cessent les gabegies de la part de nos batteurs d’estrades politiques, dame, ils sont dans le même cas ! Ils sont concernés eux aussi par les excès de salaires et les cumuls, parce qu’ils en bénéficient en ces temps de disette et qu’il vaut mieux que l’électeur ne porte pas une trop grande attention sur ce qu’ils coûtent à la collectivité.
Plus étonnant encore, le travailleur ordinaire qui risque un jour d’être chômeur, critique aussi le coût du social, embrigadé qu’il est parfois derrière des chefs dont c’est le slogan.
Pas cette semaine, bien entendu, il faudra attendre le 26 mai pour retrouver l’Officiel dans toute sa jactance et sa morgue À eux les discours sur la rigueur. Probablement y retrouvera-t-on les pointures réélues du PS. Sollicitées pour entrer dans un gouvernement avec les libéraux, ces « grandes âmes » présenteront leurs plans pour freiner les salaires, voire opérer des sauts d’index, qu’Onkelinx baptisera la victoire du réalisme sur ce qui aurait pu être pire !
Il est même question de revenir – mais ce sera après le scrutin – sur le salaire pour fabriquer un ersatz sous le minimum pour l’embauche des jeunes, comme si ce travail au rabais n’allait pas déteindre sur les catégories d’âge au-dessus !
Toute la politique belge est empreinte d’une certaine indécence qui consiste de tenir les dossiers chauds sous le coude, en ces temps particuliers où il faut avoir l’air de souffrir avec le peuple, quitte à s’en dédommager après.
Même pour l’Europe, le dilemme entre un socialiste et un chrétien, démocrate ne nous dispensera pas de la politique désastreuse de la rigueur et de l’euro fort, quel que soit le vainqueur.

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Pourtant, il faudra bien, un jour ou l’autre, que des voix s’élèvent, que la presse se remue un peu, que l’hiatus entre ce régime et une démocratie véritable génère une autre sorte de parlementaires, pour une autre culture de gouvernement.
Ce n’est même plus une question d’éthique, c’est une question de bon sens.
On ne peut pas diriger éternellement un pays et un continent sur des bases aussi peu claires, malsaines et parfois effroyablement injustes.
Si le travail des urnes s’avère inefficace et que d’une élection à l’autre ce sont les mêmes bonshommes qui racontent les mêmes mensonges pour de piètres résultats, laissant l’électeur fataliste et découragé, il faudra bien que s’organisent d’autres forces pour imaginer autre chose.

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18 mai 2014

Kaput !...

Pourquoi ce pays est-il si mal en point ?
Bien sûr, il y a la mauvaise foi du personnel politique qui partage avec les voleurs et les menteurs, la dénégation de ses errements. Tout l’art en politique est d’exposer à la vue du public une image de soi qui ne soit pas dégradante, on cultive ainsi une idée élevée de soi-même, indispensable pour la transmission du désir de voter pour la personne que l’on est censé être.
Parfois, la dénégation ne suffit pas. C’est l’écologiste Marcel Cheron qui descend en flamme Didier Reynders sur ses contradictions, lors d’une émission de Demoulin. La figure pitoyable du ministre MR et sa réplique timide et bégayante est une autre forme de dénégation, qu’on appelle au théâtre un trou.
C’est un des maux d’une démocratie confisquée par une élite verbeuse de cacher sous des apparences physiques, visage lisse et souriant, des vérités que le grand public n’est pas autorisé de savoir.
Mais il y a dans la pratique quotidienne du sens du juste et de l’injuste, une autre plaie moins générale, mais tout aussi pernicieuse localisée en Flandre et propre à son nationalisme larvé et irréductible.
Les chinoiseries et les fausses interprétations de la loi en sont l’exemple.
Ce pays est mal en point parce que la mauvaise foi du personnel politique en l’occurrence est partagée par une partie conséquente des Flamands. C’est ainsi que le ministre flamand Geert Bourgeois (N-VA), loin de la dénégation de sa mauvaise foi, s’est drapé dans celle-ci pour en faire une parure et plaire à son électorat.
C’est un peu comme si un menteur ou un voleur se montrait tel qu’il est sous les applaudissements de la foule !
Suite à la décision du conseil communal de Rhode-Saint-Genèse concernant l'envoi des convocations électorales, de les faire dans la langue des intéressés (en flamand pour les Flamands et en français pour les francophones), décision qui suit un jugement d’un tribunal bruxellois, le ministre flamand Geert Bourgeois a immédiatement annulé une décision identique prise quelques jours auparavant par le conseil communal de Wezembeek-Oppem.
Cet acte est clair. Il récuse une décision fédérale, au non de la circulaire Peeters du gouvernement régional flamand, vieille de plus de dix ans !
Ce n’est pas la première fois et pas la dernière, que des « petits détails » de cet ordre opposent à l’autorité générale du pays, une autre, purement régionale et communautaire.

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Dans la mesure où le pouvoir fédéral qui dit le droit pour l’ensemble des citoyens, est incapable de le faire respecter dans les Régions, on peut l’écrire sans ambigüité, il n’y a plus d’État fédéral possible, en un mot, il n’y a plus de Belgique crédible.
Une justice non suivie d’effets dans ses arrêts, et sans pouvoir de relever l’infraction nouvelle, n’est plus une justice.
Le seul intérêt de l’État fédéral était une solidarité intérieure sur les grands principes et à l’extérieur, parler au nom d’une seule voix.
Comme cela n’est plus possible, l’État de droit tourne au simulacre.
On devrait plutôt après le 25 mai, se préoccuper du sort des deux derniers postes où l’unité nationale s’affirme encore, à savoir l’armée et les affaires étrangères.
Le gros truc dans la séparation de fait, c’est Bruxelles.
Pour le reste, ce n’est plus que littérature, billevesées d’avocat et sombres calculs d’intérêts, de barèmes et d’indemnités parlementaires.
Quant à la dynastie, que l’Auguste passe à l’auguste, Élio Di Rupo aura tout fait pour l’éviter.

17 mai 2014

Nécrologie à la Une !

Ah ! je n’en peux plus, c’est trop !
On délire à propos de Jean-Luc Dehaene, son œuvre, sa carrière, son « génie », l’homme providentiel, le sauveur du royaume, etc. !
Entre deux indécences, celle de parler d’un mort sans délicatesse et celle de l’adulation imbécile de la presse et des milieux politiques, comment se taire ?
J-L D est le type même de l’avocat n’ayant pratiquement jamais exercé son métier, trouvant certainement plus intéressant de commencer une carrière d’homme de cabinet dans un parti, le CD&V, montant peu à peu les échelons, raflant tous les emplois, s’enrichissant et cumulant sur son passage, devenant comme tous les ténors des partis, des phénix de la Nation, vivant d’elle et assurant leur bien-être, puis leur fortune dans des formations « incontournables », parce qu’elles ont dans leurs rangs des leaders « incontournés » et qui sont à la base de cette démocratie devenue détestable, par l’abus de leurs présences.
À part cela, dans le privé, les meilleurs hommes du monde. Celui-ci était rond de propos et de corps, avec quand même dans la recherche de la sympathie du public, quelques regards meurtriers et quelques répliques acides qui lui échappaient.
Il aura donc vécu et bien vécu à nos crochets. Que dire de plus, nous qui ne le connaissons pas dans le privé ?
Simone Weil a écrit « Toute forme de récompense constitue une dégradation d’énergie ». Elle ne s’adressait qu’aux êtres d’exception, pas à celui-ci, d’une avidité breughelienne, finissant une carrière bien remplie de nos sous, dans la banque et dans les administrations de sociétés où finissent souvent les grands commis de l’État.
Par son physique et la manière de rafler les places, J-L Dehaene offre beaucoup de similitudes avec Louis Michel, qu’on aurait pu croire fini, après sa carrière de Commissaire à l’Europe, mais qui poursuit sa sinécure au parlement de ladite, avec l’enthousiasme d’un jeune premier, dévorant avec appétit, rémunérations et avantages, en se donnant l’air de se sacrifier au bien général.
La martyrologie est longue de ces sacrifiés à la noble cause, toujours partants quand il le faut, aimant les spots et les interviews, héros, en quelque sorte, à la mesure des imbéciles bon-enfants que nous sommes.

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Le grand public n’est pas suffisamment éclairé de la manière dont ceux qui sont aux places alpha peuvent offrir des carrières de remplacement ou de complément dans des banques et des Administrations, à des confrères momentanément malheureux ou en bout de course. Il y a dans le partage du fromage, un consensus des partis qui en dit long sur le copinage et que le suffrage universel ne peut empêcher.
Comment justifier cette nécrologie à rebours, pour un type que personnellement je ne connais pas et qui est seulement coupable d’avoir aidé un peu au désastre dans lequel cette démocratie se trouve et avoir modestement augmenté mes taxes et redevances à l’État des émoluments et gracieusetés que la Communauté belge lui a alloué sa vie durant ?...par un extrait du Journal Littéraire de Paul Léautaud (Vol VII, page 142) où il associe un dénommé Davray (auteur mort en 1944) à sa réflexion.
« Je sais très bien que l’État social est une partie où les malins amusent le plus grand nombre, pour faire pendant ce temps leurs petites affaires. On donne au peuple des joujoux : religion, héroïsme, gloire, beaux crimes, glorifications civiques, grands discours, etc. etc., et on s’enrichit sur son dos. Ce n’est pas Davray qui me l’apprendra. Je suis au contraire par excellence l’homme qui n’a jamais été dupe, même jeune homme. Maintenant comme je le dirai à Davray : "Il y a des gens qui voient toutʺ (parce qu’ils travaillent dans leur petite sphère, avec les malins) et ils ne disent rien, occupés uniquement de soigner leurs intérêts, et ceux qui ne voient peut-être pas tout, mais qui disent ce qu’ils voient, sans aucun souci d’intérêt ou de dommage. Vous êtes des premiers et je suis des seconds. »
Maintenant, si vous avez envie de verser une larme à la lecture d’une belle nécro, au Soir, il y a d’excellents journalistes qui font cela très bien.

16 mai 2014

Milquet au stade

Le commerce du football ne doute de rien. Il y a quinze jours, Platini a eu la même réaction à propos de l’agitation sociale au Brésil, qu’un commerçant qui apprend qu’on va faire des travaux dans sa rue qui vont durer deux ans !
Les pauvres et les chômeurs brésiliens sont priés de la fermer pendant la Coupe du monde s’est écrié Platini.
Si pour lui, à un mois et demi du début des festivités footballistiques, le climat est tendu au Brésil, rien ne saurait altérer ce qui se prépare.
Et de sous-entendre les enjeux financiers, le coût d’une équipe en centaines de millions de dollars, les redevances des télés mondiales pour les retransmissions, bref un business planétaire faisant quasiment d’un protestataire brésilien, un véritable ennemi de l’humanité.
La réalité se situe ailleurs. Beaucoup de Brésiliens se fichent de l’événement. Certains mettent en cause les dépenses jugées inutiles, quatre stades (Manaus, Brasilia, Cuiaba, Natal) sont amenés à devenir des dépotoirs, dès le lendemain du sacre de la meilleure équipe, faute de pouvoir mettre le moindre Réal, pour leur entretien. Alors, le prêche de Platini pour raisonner les pauvres, c’est se ficher du monde et méconnaître la gravité de la situation.
Cette méconnaissance est bien dans la nature des frivoles qui mangent, qui dorment, qui vivent et même qui baisent en-dehors des temps consacrés au foot, à se déguiser en charlot aux couleurs du club, à se déplacer avec l’équipe supportée et à discuter le coup après le match, dans les bistrots qui environnent le stade.
Imbattables sur ce qui manque au Standard et ce qui favorise Anderlecht, possédant une mémoire fabuleuse des classements de ces dix dernières années des meilleures équipes d’Espagne ou d’Angleterre, ils ignorent où se trouve l’Ukraine, se soucient à peine du climat – ils se bornent au temps qu’il fera au-dessus du stade le jour du match – et n’ont qu’une vague idée de ce qu’ils feront dans l’isoloir au 25 mai.
Pour le boulot, la citoyenneté, la connaissance du monde, les rapports entre les Nations, ils font confiance à ceux qui les encouragent dans leur seule passion.
C’est pourquoi ces masses particulières d’électeurs intéressent si vivement le politique et le commerce des idées à bas prix. Faciles à manipuler, vite satisfaites quand on les laisse vociférer à l’aise autour des pelouses, c’est une proie aussi facile à attraper qu’un poisson rouge dans un bocal.
Platini, au nom de ces « valeurs », a inscrit sa pensée en lettres d’or dans les gazettes qui se sont fait une joie de la publier.
« Il faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde et qu’ils sont là pour montrer les beautés de leur pays et leur passion pour le football. Et que s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football. »
Las ! les pauvres au Brésil sont versatiles. Les mouvements populaires ne faiblissent pas. Il faut dire aussi que peu de Brésiliens auront les moyens de se payer des tickets d’entrée. Les tubes cathodiques (les écrans plats sont rares) vont chauffer dans les ruelles, quand différents groupes organiseront des manifestations contre la Coupe du Monde.
Le fait de muscler les représentants de l’ordre est « tendance ». Les flics reçoivent des instructions en ce sens. Les populations qui sont trop remuantes sont dorénavant considérées comme terroristes. Si le Brésil adopte la politique musclée de Joëlle Milquet ce jeudi à Bruxelles, lors d’une manifestation pacifique contre le partenariat transatlantique, alors Platini est sauvé avec sa coupe, ses sponsors, ses contrats et ses dessous de table. Interpeller 240 personnes sur 500 manifestants, c’est une sorte de record belge, dont le Brésil pourrait s’inspirer.

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La perspective ne fait pas reculer les manifestations qui vont bon train.
Un Comité Populaire qui s’intitule « Coupe du Monde de Sao Paulo » mène un front pour la "bataille internationale contre la Coupe de la FIFA". A Rio de Janeiro, le Front Populaire Indépendant appelle à un "cri artistique" contre la Coupe lors d’un festival de représentations et d’interventions culturelles qui aura lieu ce vendredi 16 mai.
"Logement pour tous" critique que des milliards aient été dépensés et que des démolitions de maisons aient été décidées sans discernement, pour construire les stades.
Les Autorités espèrent quand même que la samba étouffera les cris de colère et que dès l’ouverture des matchs, le supporter brésilien renaîtra dans le cœur des insurgés.
Mais dans le doute, on fait comme Milquet, on galvanise les troupes de flics, on augmente le stock d’armes non létales, etc.
Si ça tourne mal, ça va chier du lacrymo autour des stades, 270.000 grenades et bombes lacrymogènes ont été achetées.
Il ne manquerait plus que les bonnes affaires promises, les juteux contrats et les millions d’articles sur l’événement dont la Belgique aura sa part dans nos journaux nationaux, soient perturbés par des énergumènes. Quant au sport, lui-même, on se demande, à part les supporters et parfois les joueurs (quand ils sont bien payés) qui ça intéresse vraiment ?

15 mai 2014

Magnette & De Wever reboot’s

Le sujet est à souffler par terre n’importe quel électeur avisé en quête d’infos sérieuses : qui a gagné le débat entre Paul Magnette et Bart De Wever, le mardi 13 mai sur les antennes de RTL-TVI ?
Les stratèges de la brosse à reluire s’interrogent.
Depuis la semaine dernière, on nous vante le fameux duel. Aujourd’hui, « Le Soir » consacre son 11 h 02 à la confrontation « suprême »
Les fabricants de people se foutent des gens dans les grandes largeurs.
Des deux démocraties incompatibles, celle de Bart De Wever et celle de Paul Magnette, c’est le type même du château de sable que des enfants construisent sur une plage à marée basse.
Rien ne résiste à la mer des intérêts et en plus, comme ils sont copains comme cochons et que leur différence passe comme un fil dans le chas d’une aiguille, ne vous en faites pas pour eux, ils survivront après les élections.
Ces deux là sont du même parti, procèdent du même système. Ils bâtissent leurs différences sur des détails. Le plus important pour ces nouveaux messies, n’est-ce pas de coller au système économique, de s’intégrer à l’Europe et de rembourser aux prêteurs les dettes qu’a faites la Belgique en notre nom ? Ce n’est pas rien. C’est l’essentiel.
Que le socialisme soit démissionnaire de son idéal, que le nationalisme veuille bien dialoguer avec la droite classique, qu’est-ce c’est que ce cirque ? Ces beaux messieurs sont tous les deux enthousiastes du système capitaliste !
Ceux qui font abstraction des clichés et des appartenances pour rire, sont quand même au courant : c’est le camp du socialiste, dans la législature qui s’achève, qui a aggravé la situation des chômeurs en posant des conditions d’octroi d’indemnités plus restrictives, laissé les pensionnés modestes dans une situation précaire en osant réclamer à ceux qui ont une retraite d’environ 1.000 euros, une taxation annuelle d’un mois de leur retraite, faisant d’eux, les pensionnés les moins bien lotis du noyau européen dont la Belgique fait partie. C’est quand même durant la législature de Di Rupo que les écarts entre les plus riches et les plus pauvres se sont aggravés de façon alarmante que les indemnités du personnel politique contredisent par les chiffres, les efforts que la Nation serait censée faire pour se redresser. Alors quand Magnette fait des comparaisons avec les propositions de De Wever, il devrait moins la ramener. Et sans vouloir applaudir aux « réformes sociales » de la N-VA, si elles sont défendues comme le PS a défendu les siennes dans le gouvernement qui s’en va, le cirque flamingant tonitrue beaucoup, et finira peau de balle en réformes, par fouiller les poches flamingantes ou chômeuses.
Quant à la division Nord-Sud sur la question communautaire, ce n’est ni Magnette ni De Wever qui l’ont inventée.

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Qu’est-ce qui a fait capoter la grande grève de 1968 ? Si ce n’est cette différence qu’on semble redécouvrir, tant elle a été mise sous l’éteignoir socialiste en Wallonie et prudemment confiée aux cathos chez les Flamands qui l’ont laissée pourrir, jusqu’à ce qu’un aventurier nationaliste s’en empare ?
Ni Magnette, ni De Wever n’ont une vision exacte de la question communautaire.
Sous l’effet anesthésiant d’un socialisme qui s’est récemment découvert libéral, alors que le libéralisme à l’américaine est chevillé aux corps des dirigeants depuis plus de cinquante ans, le Wallon est devenu pantouflard et a troqué en cours de route, son coq rougi au sang des luttes pour une poule au pot. L’esprit n’est plus à la francophonie et aux attaches avec la France, la vraie patrie des Wallons. Le Flamand, lui est resté nationaliste. On sait encore l’écorcher vif en lui suggérant que les partenaires du Sud sont arrogants et fainéants. Son vrai destin, c’est une Région autonome rattachée aux Pays-Bas.
Dans le 11.02 du Soir, Véronique Lamquin a perdu de vue l’espèce de bipartisme que pourrait constituer la mainmise de De Wever sur les Flamands et de Di Rupo sur les Wallons, imitant en cela la France avec la malencontreuse politique PS contre UMP, compliquée en Belgique par deux partis dans deux Régions différentes.
C’est la question du royaume et de la dynastie qui reste la plus délicate. Le PS s’est découvert une vocation royaliste depuis Di Rupo, après avoir étouffé le sentiment wallon d’appartenance à la France. Le chef de la N-VA a envie de revenir à la splendeur de la Flandre sous Charles Quint. Bart de Wever ferait une sorte d’Archiduc Albert, ce dernier devait son pouvoir sur les Pays-Bas à son oncle Philippe II. La coïncidence patronymique ne s’invente pas.
Enfin, il reste le principe d’économie libérale que les deux formations partagent. Et c’est là l’important, comme diraient les banquiers qui rient sous cape de voir leurs marionnettes si bien écoutées et applaudies par les téléspectateurs qui étaient un million, a-t-on dit.
Merveilleuse combine du système qui fait croire aux gogos que voter dans son coin pour le parti dominant est la meilleure affaire du siècle.
Notez que le plus fort des deux est encore Magnette. Il va finir par faire croire qu’il défend les petites gens et la Wallonie. Ah ! il est fort…

14 mai 2014

Le culte de l’inculte.

Les artistes belges sont les plus naïfs du monde.
Ils n’ont pas encore compris que les temps présents jouent en faveur d’une pseudo culture faite de sensationnels et de paillettes, le tout dans un bruissement de scandales, de potins, de faits divers et de strass, mais toujours strictement et correctement bourgeois Même quand on y montre son cul, c’est toujours à côté d’une boîte de petits fours.
Il y a confusion des genres. La culture ce n’est pas de s’extasier devant un testicule qui dépasse d’un maillot de foot célèbre, ni à Forest National entendre un vieux crooner. La culture n’a jamais mis les pieds dans le cabinet de la ministre depuis qu’il est occupé par Fadila Laanan. Et pour cause, elle confond son cabinet avec les chiottes.
C’est aussi valable pour les artistes de scène que pour la culture écrite. Jouer un bon texte devient aussi difficile que faire éditer le livre d’un inconnu.
Fadila Laanan est bien la ministre qui convient pour le règne du futile, du socialisme feutré comme une passe avec Marcel Proust. C’est Miss Sacripant au moucharabieh.
On l’a vue lorsque hier des artistes ont interpellé les partis sur la réforme de leur statut lors d’un débat houleux au Théâtre Royal du Parc, son nounours planait au-dessus de l’assemblée.
Complètement décalés, les candidats du 25 mai ont cru « malin » d’y faire un show électoral, afin de recueillir des voix, comme on pêche au filet ; alors que les artistes étaient venus expliquer leurs galères : l’insuffisance des moyens pour soutenir toutes les formes d’art, les revenus dérisoires à côté de certains cachets somptueux, la perception qu’ont les gens de droite, surtout les nationalistes flamands, d’assimiler les artistes à des fainéants, terme habituellement consacré par la N-VA, aux chômeurs !
Évidemment la réplique de l’estrade n’était pas à la hauteur, le talent était dans la salle.
Cette idiotie aussi de croire que le privé va sponsoriser l’ensemble de la chose artistique. Le CEO qui allonge 100.000 euros pour un programme, loue un théâtre, monte une manifestation artistique quelconque, est déjà dans un climat douteux, à la première idée de sponsoriser l’art.
Rares sont les mécènes altruistes. La plupart ont une idée derrière la tête qui est de récolter d’une manière ou d’une autre les fruits de leur générosité. Cette sponsorisation là est tributaire d’un calcul spéculatif.

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Quant au pouvoir public comme il n’est pas astreint à un cahier des charges précis, il propose des salles, encourage des artistes et même, organise des concours en désignant à l’avance le gagnant, avec l’effronterie du tricheur impulsif. Le copinage avec sous-entendu un renvoi d’ascenseur, par exemple pour des élections, accompagne l’admiration de circonstance, quand ce n’est pas un doigt dans le cul de le cantatrice dans la coulisse.
C’est inimaginable qu’il faille s’en remettre aux détenteurs du pognon pour justifier d’une création, d’un parcours d’une troupe, d’un événement musical, d’un livre à éditer, quand la carte du parti n’est pas nécessaire.
Le Théâtre Royal du Parc a déjà entendu beaucoup de conneries, celles d’hier, pour une fois, ne venait pas des artistes, mais des troubadours de la pensée unique, batteurs de tréteaux tous les cinq ans et qui venaient en remontrer à ceux qui battent la semelle au chômage.
On sait que dans une société où le fric est roi le spectacle doit faire du fric pour être valable, ce qui ne veut pas dire qu’un spectacle qui draine du fric soit plus intéressant que celui qui n’en draine pas. C’est le triomphe de l’encaisse.
Mais à ce seul critère, on aura compris que pour accomplir son œuvre ou exploiter un talent, on peut toujours, en attendant, faire un boulot – quand on peut – pour ne pas crever de faim.
Quand on pense que cette nouille de Laanan a été décorée récemment par la France pour sa « contribution à la culture française », on comprend Alceste dégoûté par Philinte.
Honte à Richard Miller (MR), Benoît Hellings (Ecolo), Caroline Persoons (FDF), Louison Renault (PS) et Hamza Fassi-Firhi (CDH) marchands de vaseline et bouffons du roi, la gueule en forme de cœur de l’effronterie au « Votez pour moi ».
Quant à ceux qui rêvent des États Généraux de la culture, on se demande avec qui ?
Pour amorcer un débat il faut être deux au moins et avoir des idées, pour qu’elles soient contradictoires.
Nos chers élus sont avocats, économistes, diplômés de tout et de rien ; mais sont-ils cultivés ? La langue de bois qu’ils pratiquent n’est pas une garantie. On pourrait même aller plus loin, avant de savoir s’ils sont cultivés ; sont-ils intelligents ?
Il n’est pas rare de voir des imbéciles se croyant des esprits supérieurs, traiter d’imbéciles des gens qui ne le sont pas. (J’ai comme une vague intuition que cette dernière phrase va exciter la verve à mes dépens, de mes ennemis intimes).

13 mai 2014

Vive la Votation !

La Suisse n’est pas un paradis social. Le fric y resplendit de mille feux. On sait aussi que la Suisse culmine les précautions pour la protection des avoirs planqués dans ses banques, dont une partie est fournie par nos « grands » Belges qui y déposent des fonds depuis toujours. Reynders en a eu des listes qui sont conservées dans des coffres-forts du ministère des Finances, dans un secret absolu.
Mais la Suisse est aussi le seul pays d’Europe qui puisse se vanter d’un système unique de votation (mot ancien dont nous avons perdu l’usage et le sens).
La votation est utilisée lors de différents types de référendums organisés trois ou quatre fois par an. Les citoyens s’y prononcent sur la politique fédérale, cantonale ou communale. Le point capital réside dans le fait que le résultat d'une votation est contraignant ! Les autorités sont dans l'obligation d'appliquer le résultat du vote, quelle que soit la volonté populaire.
Quand on a vécu la manière dont le gouvernement Di Rupo a escamoté tout espoir pour le peuple à donner son avis à propos du Traité européen de Lisbonne, on a compris qu’en Belgique, il est exclu d’entrer dans l’élaboration d’une quelconque démocratie, autre que celle du simulacre.
Les Suisses vont voter le 18 mai pour un salaire minimum de 4.000 francs suisses bruts (3.300 euros) ou 22 francs suisses de l'heure (18 euros), en-dessous duquel l’industrie ne pourra plus recruter.
Voilà qui en bouche un coin à notre belge-attitude, aux nationalistes conservateurs et aux conservateurs tout court, économistes infatués, professeurs et donneurs de leçons, dans leurs exorcismes anticrises.
Ce salaire minimal – écrit la Dernière Heure – s'il est adopté, sera le plus élevé au monde. A titre de comparaison, le salaire horaire minimal en France est de 9,43 euros. En Espagne, il est de 5,05 euros et en Allemagne il sera à 8 euros à partir de 2015. Le journal ne nous parle pas de celui de la Belgique, par pudeur, sans doute.
On se doute bien que ceux qui dorment sur leurs magots, n’entendent pas le faire fructifier un peu moins en sacrifiant une parcelle de leurs gains aux autres. La Suisse aussi a sa N-VA et consorts, tous socio-libéraux en diable, c’est-à-dire ligués pour que ça ne change pas.
Mais, il y a cette bouche d’air de la votation à laquelle les Suisses sont fortement attachés et que des socialistes aux libéraux helvètes, le personnel politique voudrait sinon condamner, du moins « arranger », à sa manière.
C’est surtout les revenus dégagés par la politique qui pourraient être menacés lors d’une votation suivante. Ce serait un peu comme si nos parlementaires étaient réduits à des indemnités comparables au salaire moyen du travailleur belge, par une décision qu’ils ne maîtriseraient pas et à laquelle ils seraient obligés de se plier.
On voit d’ici les pauvres gueules des Marcourt, Antoine et Demotte et même celles de l’échelon en-dessous, les petits maîtres des Communes et les grands leaders syndicaux : à la même soupe que Mimille des Forges ou Gu de Mittal-Basse Meuse.
Vous vous rendez compte, les homologues suisses du gang des Michel devoir acheter leur maison sur vingt ans en l’hypothéquant ! Reynders empêché de placements en immobiliers à Liège, puis à Uccle, à cause de la minceur de ses indemnités !

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Cette votation, bien sûr, ce n’est pas pour demain en Belgique et on n’est pas sûr qu’elle gagne en Suisse. On est plutôt certain du contraire. Toujours selon la Dernière Heure, « ce texte, qui a pour but de donner "un salaire digne" aux quelque 330.000 personnes qui travaillent pour moins en Suisse, a cependant de fortes chances d'être massivement refusé par la population, qui craint que de tels minima salariaux aboutissent à une hausse du chômage.
Ouf ! ceux qui font du fric à deux, trois cent mille l’année pour des prestations en cravate et complet trois pièces sont rassurés. Les Rouges ne passeront pas.
Le Sozialdemokratische Partei der Schweiz, l’équivalent du PS de Di Rupo est un farouche opposant de cette votation, avec le Conseil Fédéral (gouvernement), les partis de droite et les organisations patronales, il y a même un syndicat qui la trouve mauvaise avec eux.
Il vaut mieux disent ces braves gens au patrimoine rondouillet, un jeune au travail avec un petit salaire, que le même au chômage avec des indemnités encore plus basses.
Dans les milieux paysans, on menace d’augmenter de 25 % les laitues et les carottes et on ne sait pas de combien la tome de gruyère.
Si je comprends bien, il y a en Europe un consensus des couches dirigeantes pour que les salaires minimums n’augmentent pas afin que les salaires élevés profitent du pognon récupéré.
Même s’il échoue, ce référendum sympa, aura quand même permis à la population suisse et européenne de se faire une idée du système libéral.
La votation ? Une riche idée qui enlève le cache-sexe des opulents, et nous les montre à poil, formidablement quelconques, comme les voyous des prisons pour la fouille et la désinfection ou l’ouvrier de chaîne passant devant un portique au sortir de sa galère ou, encore, comme un attrape-couillon après les caisses de chez Carrefour.

12 mai 2014

Un vote aphone

On peut considérer le vote pour l’Europe sous n’importe quel angle. On pourrait l’envisager, par exemple, de la dérive généralisée des partis socialistes européens de la social-démocratie au libéralisme-social et ainsi démontrer que l’absolu rejet par la gauche de la gauche de ce dernier concept est la raison principale du maintien au pouvoir des droites classiques.
Autrement dit la gauche molle va faire perdre à la gauche les élections européennes !
Dans ses propos, Di Rupo se trompe de diagnostic. Il impute la mainmise des conservateurs sur l’Europe, comme si son parti n’avait pas rejoint implicitement ces dernièrs et former dans l’esprit des gens un amalgame redoutable pour le système « tous devenus libéraux ». Ce serait le désarroi à gauche qui en résulterait qui ferait des partis socialistes européens les véritables tueurs de la gauche.
Pour Onkelinx, il suffirait d’un ralliement massif de la gauche au libéralisme-social de Di Rupo et des autres chefs de partis socialistes, pour que la gauche propulse Martin Schulz, à la présidence de la Commission européenne et mettre ainsi fin à la politique d’austérité qui fait des ravages en Europe. Comme si Schulz, une fois au pouvoir, allait chambarder la ligne libérale actuelle !
Ce reniement des valeurs de la gauche pour que « tout change » semblerait donner à l’Europe plus d’importance qu’elle n’a dans la crise, alors que Bruxelles n’est pas le dépositaire ni le fabricant de tous nos maux.
C’est également oublier que le vote pour l’Europe n’a qu’une valeur indicative sur la désignation du président des Commissions. Ce sont les chefs d’État qui proposent un candidat, le parlement européen entérinant ce choix. Angela Merkel, par exemple, ne considère pas le vote des Européens décisif pour la désignation du futur président de la Commission. Herman Van Rompuy observe, avec une certaine ironie, que le vote de mai est peu contributif à l’élection.
Cela signifie que même rallié à la thèse molle du libéralisme-social, le socialiste de base n’est même pas sûr que l’élection permette à cette gauche de placer le président qu’elle souhaite. Sous cape, on parle moins de Schulz que de Verhofstadt.
Di Rupo dans ses propos sur l’Europe a oublié de nous dire que ce n’est pas nécessairement
Jean-Claude Juncker pour le PPE ou Martin Schulz pour le PSE qui seront appelés à la présidence.
Cette neutralisation du vote des citoyens européens a de quoi décourager les quelques rares convaincus qui croient servir à quelque chose dans la construction de l’Europe.
Il y a clairement ceux qui votent pour l’Europe et ceux qui décident pour nous, selon leurs critères.

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D’ici à penser que Juncker et Schulz, c’est bonnet blanc et blanc bonnet, il n’y a qu’un pas.
Junker, le candidat conservateur, pense qu’il n’y a pratiquement pas de différence dans sa politique avec son « adversaire ». Tout comme Di Rupo s’est bien entendu avec les libéraux dans son gouvernement de l’actuelle législature, Schulz a souvent bénéficié des votes libéraux dans ses propositions au parlement de Strasbourg.
Dans la galère de l’impopularité croissante du libéral-socialisme, les PS européens n’ont pas fini d’essayer de nous faire croire aux « grandes » différences entre droite et gauche, alors qu’en réalité, on est toujours en train de les chercher.
Alors, le débat entre Junker et Schulz, l’influence des chefs d’État, les conséquences du Traité de Lisbonne sur les chefs de demain, franchement, ça dépasse l’électeur. Tout ce qu’il sait, c’est qu’une fois de plus, il va voter et cet acte fondamental dans une démocratie normale, ne servira proprement à rien dans la nôtre.
À lui d’en tirer les conséquences.

11 mai 2014

Le mot de Jean Jambon

Jean Jambon (N-VA) l’a-t-il dit ou ne l’a-t-il pas dit ?
Là est la question.
Dit quoi ?
…qu’après trois années de chômage, on devrait faire un inventaire des biens du chômeur. Avant de percevoir une aide « chômeur longue durée ». Il devrait aller jusqu’à vendre sa maison et prouver qu’il n’a plus rien.
Devant le mauvais effet de cette annonce, De Wever est monté au créneau. Jean Jambon ayant juré qu’il n’a jamais eu une telle pensée, De Wever a confirmé que dans ses plans, on ne prévoyait pas cette condition pour percevoir les indemnités.
Pour le reste, oui, ça va être dur de survivre pour les sans-emplois, avec cette nouvelle équipe qui pointe son museau.
Jean Jambon, là-dessus est formel, dès l’installation du gouvernement, la chasse sera ouverte.
Pour la N-VA, la situation économiquement mauvaise est due au parasitisme social, tous les faux malades, les chômeurs, les faux vieux (un prépensionné à 54 ans est pour Jean Jambon un faux vieux) sont responsables de la faiblesse de la croissance.
Il suffirait donc de liquider tout ce qui est faux pour retrouver tout ce qui est vrai : un travail, un actionnaire heureux et un capitalisme mondial en bonne santé.
Par exemple, si on expulsait de Flandre tous les faux Flamands, nul doute que Bart De Wever et Jean Jambon sabreraient le champagne.
Comme ces deux là sont partis, avec l’égérie du mouvement Liesbeth Homans, on n’est pas près de trouver un accord pour former un gouvernement fédéral.
À côté de ces montagnes d’énergie et de confiance en soi – les Flamands adorent avoir des chefs à poigne – notre petit clown léger de Tournai, chef du gouvernement wallon, ne fait évidemment pas le poids. Il est archi battu à l’avance. Pourtant, il n’a pas comme son chef de file Di Rupo la dynastie dans les tripes. Mais il est terne. Aussi terne que Marcourt est stupide et Antoine ubuesque. Sa spécialité c’est de donner des gages de bonne volonté. Il en donne à tout le monde, à la FEB, aux tribunes du club Lorraine, à Mons qui aura aussi sa nouvelle et coûteuse gare, à Di Rupo qu’il vénère. Nul doute qu’il va lui falloir une sacrée provision de gages à offrir au César d’Anvers. Pourtant, ils ont un point commun. Ils sont tous deux riverains de l’Escaut. Malheureusement, le petit l’est au Pont des Trous.
Bart De Wever premier ministre et Jean Jambon, ministre des chômeurs remis au travail, tandis que Rudy serait aux Sports, alors, oui, il vaudrait mieux passer toute la législature en palabres.

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À moins, ça arrive parfois, qu’à force d’en remettre, à tresser des couronnes de laurier à l’âme flamingante, à exalter le sentiment d’appartenance à un idiome sacré, à magnifier les littoraux inondables à cause du réchauffement, à mettre plus bas que terre des francophones stupides et fainéants, le Flamingant moyen se persuade qu’on le mène en bateau, qu’il finisse par se demander si Bart ne pousse pas un peu et si Jean Jambon va faire ce qu’il dit à propos des chômeurs, même flamands !
On n’en est pas encore là.
Il faudra au moins une législature de la N-VA au pouvoir pour avoir la puce à l’oreille. C’est que si l’âme wallonne est légère, mal entretenue et prompte à se jeter à la tête du premier venu, l’âme flamande est plus lourde, toute d’une pièce, sans trop réfléchir à ce qu’elle fait. Elle se donne comme Liesbeth Homans s’est donnée au parti, gonflée de certitude avec armes et bagages, sécrétions et sérotonine. Mais gare au désenchantement, au coup de barre sans trop de réflexion aussi, qui détruit ce qu’on a trop adoré, dans la rage des amours déçues.
Si je pouvais donner un conseil à De Wever et Jean Jambon, je ne tarderais plus trop pour dessiner un uniforme destiné aux jeunesses flamandes et, pourquoi pas, aux quadras de la N-VA, avec drapeaux, tambours et chants patriotiques.
Quand on est sous les drapeaux, on déserte moins facilement.

10 mai 2014

Après le 25, on fait quoi ?.

Le temps n’est pas le même entre l’électeur moyen et le candidat en addiction de pouvoir d’ici au 25 mai.
La grosse majorité des Belges se fiche éperdument des partis et des amoureux du pouvoir qui s’y précipitent « pour que ça change ». Évidemment cela ne changera pas, de l’accession au petit pouvoir de conseiller communal, au grand pouvoir des ministres.
Les têtes de gondole, en premier lieu, savent combien le pouvoir leur échappe à partir du moment où ils veulent vraiment changer les choses de première importance. Au-dessus des lois ordinaires, il y a les lois de l’économie universelle, des Régions, il y a l’Europe, il y a outre l’échéance électorale, celle de la limite d’âge, même si certains l’outrepassent et attendent la mort « stoïquement » au banc des députés.
Ce qui énerve l’électeur, c’est d’entendre les élus nous parler du changement, alors que sur eux le changement n’a pas prise. Alors, comment pourraient-ils le vouloir pour les autres ?
À croire que d’une élection à l’autre, les générations d’électeurs se suivent et qu’à chaque fois, le « client » se retrouve tout neuf devant l’urne. Ainsi, il n’aurait pas entendu le discours de foi en l’avenir, que lui souffle un ministre que son père connaissait déjà. Si bien que c’est nouveau pour lui, la crise de 2008 et comme depuis six ans qu’elle dure, il entend dire que nous nous en sortons très bien ; la frontière linguistique presque cinquantenaire qu’on lui sert comme la ficelle qui lie ensemble les deux parties du paquet cadeau de la Nation ; l’Europe, comme la pure merveille qui ne demande qu’un Prince charmant de gauche pour s’épanouir et qui se contente d’affreux Jojo de droite que l’électeur de gauche précisément, lui envoie régulièrement.
Les changements se sont inversés. Avant, les candidats nous promettaient des réductions du temps de travail et des augmentations de salaire et on applaudissait. Aujourd’hui, ils nous promettent moins de restrictions que prévues, moins de chômeurs et plus de sévérité pour ceux qui restent, des diminutions de salaires modérées et nous applaudissons.
Alors, l’attente du 25 mai n’en finit pas.
Vivement qu’on sorte de cette formalité, que ceux qui sont élus depuis toujours en reprennent pour 5 ans, que les candidats pistonnés par père et mère entrent dans la ronde des mandats et qu’enfin le 26 mai, qu’ils s’arrangent pour nous foutre la paix.
Ceci serait un discours antiparlementaire et antidémocratique, si ce scepticisme immense d’une forte majorité de citoyens n’était, au contraire, le signe d’un formidable besoin de changement. C’est-à-dire du besoin d’une réelle démocratie.
Car le constat du citoyen est sans appel.
Ce n’est donc pas une attaque contre la démocratie. C’est un appel de l’électeur à l’attention des mandataires. L’électeur sait ce qui ne va pas et ce n’est pas dans son apparente indifférence, qu’il faut chercher.
Les élus sont les seuls responsables.

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Les partis sont de vastes lieux de copinage où il est de bon ton de rester entre soi. La politique y est perçue comme un métier. On le voit bien dans les rares cas où l’opinion défait « une carrière » pour une autre. Le sortant a la rancœur du licencié injustement lourdé par son patron. Les indemnités sont devenues des salaires. On établit des barèmes. On se les vote soi-même, c’est plus certain ainsi d’être bien payés.
Une réelle hiérarchie s’établit en-dehors de l’électeur, laissant le choix des places de rééligibilité à des patrons de parti.
Pourquoi Maggie De Block est-elle populaire ? Parce qu’elle est l’exception qui confirme la règle du beau mannequin, faiseur de phrases grammaticalement correctes, mais intrinsèquement insipides. Mine de rien, ce critère seul dénature la représentativité nationale excluant les professions, faisant la part belle à l’avocat parmi quelques diplômés d’exception, tous d’ailleurs très loin d’obtenir des résultats en fonction de leur CV de dix-huit pages.
À la longue, l’électeur trouve cette démocratie répugnante et mal faite. Ce n’est pas la sienne. Ce dégoût favorise l’extrême droite qui, une fois au pouvoir, ne sera là que pour accentuer les travers de ce qui ne passera plus bientôt pour une démocratie, mais pour un système maintenant l’électeur sous l’emprise des réélus.
Alors, c’est quoi le 25 mai ? Une formalité notariale au cours de laquelle les élus traditionnels viennent renouveler un bail emphytéotique, qu’ils ont déjà signé il y a 99 ans !

9 mai 2014

Littlefinger-Di Rupo, saison 2 en mai ?

C’est reparti pour un tour de galopant à Rhode-Saint-Genèse. Le ministre flamand des Affaires intérieures Geert Bourgeois, comme il l'avait fait pour Linkebeek, a annulé la décision prise par le conseil communal de la Commune d'envoyer les convocations pour le scrutin du 25 mai dans la langue des électeurs.
– Toi li pas savoir que mi pas parler ti langue !
– Moi, foutre, je n’en ai rien (inversion habituelle chez nos Nordistes préférés).
On croyait, avec le temps, que la stupidité flamingante des dirigeants flandriens allait faire place à une hébétude « bon enfant », sans commune mesure avec les principes du beau langage, qui va du cordon linguistique à la Mer du Nord. Rien à faire, le mal est incurable. À moins d’une reddition sans condition des partis royalistes de la francophonie, l’avenir de la Belgique régionalement unitaire et solidaire, est vachement compromis.
Si on veut conserver Mathilde au piano et Philippe à la flûte indienne, Astrid dans le commerce extérieur et Laurent dans l’étude du besoin animal, il faudra bien passer par l’âme flamande de Geert Bourgeois.
Sans la génuflexion d’usage à Thyl l’espiègle, le temple dynastique sera fermé. Roublardo pourra ôter son petit drapeau trois couleurs de la boutonnière de son veston. Ces Messieurs des Flandres ne veulent rien savoir.
Jouer un autre rôle, le Totò du rire montois sait y faire. Il lui suffira de choisir dans son vestiaire la casquette qui joint l’emblématique au numéraire, et le tour est joué. Di Rupo est un grand sentimental. Il est attaché à la monarchie, la famille royale, les flonflons et le titre de baron pour faire comme Annie Cordy.
C’est du Game of Throne made in Belgium.
Lysa-Mathilde Arryn règne seule sur les Eyriés depuis qu’elle est le cerveau du ménage royal. Elle s’est prise d’amitié pour Littlefinger-Élio, depuis la mort du dragon, au Doudou de l’année dernière. Après mai, la saison 2 s’ouvrira sur le duel à mort de Littlefinger contre Bart Baelish, pour la possession du « Throne ».

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Monsieur de Mons espère que sa docilité aux arrêts du Conseil d’État permettra d’endiguer la montée en puissance de Bart De Wever qui brigue la couronne. Le héros PS sauvera-t-il une deuxième fois le royaume ?
De quoi se mêle la cour d'appel de Mons, qui prétend que les circulaires Peeters et Martens ajoutent à la loi des commentaires dépourvus de valeur réglementaire ! L'administré d'une commune à facilités peut obtenir directement dans la langue - néerlandaise ou française - dans laquelle il s'est signalé les documents lui revenant, dit-elle en élevant la voix.
– Chut !... Chut !... dit Élio patriote, Bart pourrait entendre.

8 mai 2014

Rich tailor in full dress

Nous sommes dans ce pays comme si nous étions dans une chemise trop cintrée. Au moindre mouvement les coutures craquent. C’est ainsi que dans les procès communautaires, personne n’entend parler de l’intérêt général.
A une quinzaine de jours des élections, cette chemise « smal » pourrait faire perdre des voix à certains et par le jeu des vases communicants, en faire gagner à d’autres.
Le col 38 pour cou gracile est celui de l’aéroport de Zaventem et comme il faut bien que les avions qui y atterrissent, puissent repartir, ce dossier s’ouvre sur le survol de Bruxelles.
Du coup voilà Wathelet dans le bain et on voudrait y adjoindre Di Rupo, afin qu’il se conduise en chef d’établissement, plutôt qu’en chef de rayon.
Comme l’esthète de Mons pense encore qu’il sera l’homme providentiel lorsque dans cinq cents jours on s’apercevra qu’on n’est encore nulle part dans la formation du futur gouvernement, on s’attend à ce qu’il plaide la chèvre et le chou et que l’affaire stagne, comme elle stagne depuis plus de dix ans.
Justement « l’affaire » qu’est-ce que c’est ?
C’est un aéroport situé en Région flamande dont les Flamands tirent un profit maximum et dont ils ne veulent à aucun prix prendre aussi les inconvénients. Alors, ils s’arrangent pour pousser dans le ciel d’une agglomération d’un million d’habitants le maximum de nuisance, comme on met les poussières sous le tapis toujours du même côté.
Les royalistes veulent à tout prix le statu quo. Les projets de la N-VA menacent leur rêve éveillé. Ils ne veulent pas non plus se mettre à dos les pointus de Bruges à Gand, sans parler d’Anvers.
Pour que les francophones, toujours aussi verts de peur que les Flamands ne les quittent, s’ébranlent d’un pas moins balourd, il ne faudrait pas moins qu’un Boeing 707 finissent sa trajectoire aux Marolles, bousille dix maisons et en incendie vingt autres, pour qu’on donne raison à Evelyne Huytebroeck, qui s’égosille de ses charmants poumons pour faire avancer le schmilblick.
Un observateur étranger aux querelles linguistiques pourrait très facilement résoudre le problème en deux temps. Dans le premier, éviter au maximum le survol de Bruxelles et l’interdire de nuit. Il faut choisir entre réveiller trois vaches et quatre moutons du côté de Machelen ou 250.000 Bruxellois toutes les nuits. Dans le second, prévoir le déplacement progressif de l’aéroport vers les plaines de Flandre par la création étalée dans le temps de nouvelles pistes avec un terminal relié à l’ancien par une voie express en tunnel. Ce serait moins onéreux que de créer un nouvel aéroport en rase campagne. À moins puisque les Flamands ont toutes les retombées financières d’un aéroport largement financé par les francophones, de prendre à leurs frais la construction d’un nouveau site, tout à fait en Flandre et qui ne réveillerait que les Gantois, par exemple.
Comme le bon sens, tant annoncé faisant partie intégrante du Belge est encore un mythe de nos grands dirigeants et que, de mémoire d’éléphant, on n’a jamais vu un premier ministre prendre des mesures en urgence si près d’aller voter, on va sans doute faire semblant qu’on a trouvé quelque chose, alors que si le calme nocturne revient dans la capitale, ce ne sera que jusqu’à la fin du mois.
C’est cependant intéressant – Bart De Wever ne me contredira pas – de voir l’unanimité des trois vice-Premiers flamands, reprendre en chœur, le couplet du Vlaams Leuw où il est question de faire passer le sol sacré flamand comme intouchable.

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Émule des avocats de Didier Bellens, Johan Vande Lanotte, soutenu par le CD&V et le VLD, évoque une sombre affaire de procédure de sorte que Melchior devrait passer devant le conseil des ministres ou le kern pour la moindre décision relative au dossier des avions.
Tempête dans un verre d’eau pour raisons électorales ?
Kern ou pas, qu’on ne vienne pas dire que le FDF est toujours en train de nous alarmer à tort avec nos voisins flamands.
Il y a bien un abcès nationaliste flamand dans ce pays qui n’a pas été débridé par son Éminence montoise, ni par ses prédécesseurs, faut-il le dire.
On s’est contenté de mettre un antiseptique dessus.
Toujours coincé du col, et pas seulement, c’est tout le costume qui a deux tailles en-dessous.

7 mai 2014

Esclave au travail.

Un pavé de 410 pages sur l’esclavage d’Olivier Grenouilleau nous en dit tout autant sur les conditions de travail d’aujourd’hui, alors que ce n’est pas le sujet du livre, que sur la condition misérable de populations décimées, vendues pour satisfaire à des nécessités économiques de main-d’œuvre.
Les quatre spécificités de l’esclavage, depuis les temps les plus reculés jusqu’à aujourd’hui (1) sont rencontrées à presque 80 % dans la définition qu’en donne la réalité des conditions de travail et de l’assujettissement du travailleur à son employeur, qui font l'un esclave de l'autre.
Qu’on en juge.
L’esclave est un humain qui est transformé en un être radicalement autre de ce qu’il aurait dû être, à la suite d’une agression le plaçant dans une situation de désocialisation, de déculturation et de dépersonnalisation, l’excluant de toute parenté avec ses pères et mères et ses enfants.
Le travailleur est transformé pour les besoins d’un métier, de nos jours très parcellisé, fragmenté, réduit à quelques gestes sur des chaînes de montage, ou abstrait de la suite logique d’un travail de bureau paperassier, par un apprentissage plus ou moins abrutissant à l’école d’abord, sur le tas ensuite.
Il œuvre parfois loin de son domicile et à des horaires qu’ils ne contrôlent pas dans la plupart des cas. Le voilà désocialisé, déculturé, dépersonnalisé en moins de deux. D’humain, il devient énergumène. Il paraît qu’on peut très bien fonder une famille comme ça.
L’esclave est possédé par son maître.
Le travailleur ne s’approprie pas la propre gestion de son travail. Il est dépendant des horaires et il n’est pas dans son intérêt de refuser de prester des heures supplémentaires, s’il lui est commandé d’en faire. Il est sous la responsabilité et commandé par autrui, substitut de son patron ou le patron lui-même, sans la possibilité de s’en abstraire que par quelques subterfuges. Il est sous la menace constante de sanctions.
L’utilité universelle de l’esclave couvre des tâches les plus ingrates et déshonorantes, aux plus hautes fonctions.
Le travailleur du plus humble au plus gratifié est à la base de la prospérité universelle. Sans le travailleur, les riches ne sont rien, la finance brasse un tas de papier sans intérêt, le monde retourne à l’état sauvage.

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L’esclave voit son humanité mise en sursis.
C’est ce qui est en train de se produire dans l’effondrement des valeurs humaines par la séparation de fait entre les riches et les pauvres, de plus en plus accentuée. La perte de l’emploi, donc la perte d’un esclavage, fait que la modernité crée une catégorie supplémentaire à l’esclave : le sous-esclave, vivant de la charité publique, parce qu’il y a trop d’esclaves, ces derniers devenant par une sorte de paradoxe des esclaves « volontaires » et satisfaits de l’être. Le chômeur est aujourd’hui comme le chien à la fourrière qui attend un maître hypothétique. A défaut, il sera gazé.
Ainsi, le système économique aura réussi à légitimer ce qui est considéré comme une perversion du passé : l’esclavage ! (2)
La condition d’esclave était stigmatisée dans les prémices de la « civilisation » industrielle, par la révolte dans les mines et dans les fabriques.
Nous acceptons le joug aujourd’hui avec résignation et pratiquement sans révolte. Jusqu’à quand ? Car, il est dans la nature du maître de faire produire davantage l’esclave, jusqu’au-delà de ses forces.
Le travailleur moderne, esclave sans le savoir, mais quand il le saura…
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1. 276 lycéennes ont été enlevées au Nigéria le 14 avril dans leur dortoir, par le groupe islamiste Boko Haram dans le but d’être vendues et mariées de force.
2. L’effondrement de l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh, qui abritait des ateliers textiles, a fait le 10 mai 2013 plus de 1000 morts. Les conditions de travail y étaient effroyables. Comment ne pas faire le parallèle avec l’esclavage des temps anciens ?

6 mai 2014

Distribution de faux culs.

Stéphane Bern, le présentateur vedette des mamies, prétend que Pippa Middleton au mariage de sa sœur avait un faux cul, mais ajoute l’ineffable spécialiste des têtes couronnées « le postiche ne se voyait pas ». Incontestablement notre particratie en distribue allègrement aux têtes de gondole, mais au contraire, chez eux, ça se voit. Et même, on ne voit plus que ça.
C’est gênant d’épouser le peuple en traînant derrière soi un derrière en carton.
Un super gros cul est, sans conteste, coulé à même les fesses du dénommé Marcourt, candidat socialiste à l’élection prochaine. Le premier mai le kiosque du parc d’Avroy tenant lieu d’estrade, a retenti d’une métaphore du ministre devant un quarteron de socialistes obligés d’y être pour raison professionnelle. Il a appelé « Une boîte à chaussures au milieu des champs » ce que certains zonings, abandonnés des autorités, montrent aux investisseur en Wallonie, une entreprise fermée sur quatre faces, à tel point qu’on a peine à situer la porte d’entrée, isolée de tout, au milieu des champs.
Cette métaphore peut être qualifiée d’absolue.
Parce que si elle était faite pour que lui, Marcourt, accompagne ses boîtes à chaussures de ses merveilleuses infrastructures routières et ferroviaires, ce trope est bien destiné à montrer l’isolement de certains zonings qui n’on rien à voir avec les siens, il a oublié que cette métaphore est à tiroir et qu’elle pointe du doigt, une sorte d’enfermement de ceux qui y travaillent, sans voir jamais le jour, afin de leur éviter la tentation de s’évader par l’esprit en regardant par les fenêtres. Marcourt a tout simplement ignoré les travailleurs de ses boîtes à chaussures.

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Sans avoir fouiné dans les dix malles de manuscrit de Constantin Pecqueur entreposées à l’Assemble nationale française, Di Rupo, sans le savoir, s’est plaqué le faux derrière de celui qui se voulait socialiste et jacobin, puisqu’il est passé, comme son aîné des saint-simoniens au socialisme du respect des cultes, pour s’enthousiasmer de la pensée libérale. Pecqueur fut surtout un républicain attentif au traitement simultané et complémentaire de la question politique et de la question sociale. Di Rupo a seulement remplacé la question sociale par la question économique. Il gère donc un nouveau socialisme, sans passer par les Congrès, que Tocqueville eût approuvé, comme il a approuvé celui de Pecqueur en son temps.
Il reste une collection complète de faux cul dans les vestiaires de Jodoigne pour la famille Michel. Le père Louis n’a pas vu l’influence du libéralisme sur l’Europe et la grande détresse matérielle qui en résulte. C’est trop facile de mettre sur le dos de la crise le déni de démocratie qui en résulte. Le fils Charles, avec son compère Reynders, entend bien dire à qui veut l’entendre qu’il n’entrera jamais, lui et son parti, dans un gouvernement pour appliquer le programme de la N-VA.
Son faux-cul au lieu de le porter derrière, il le porte sur sa figure. Il n’a jamais dit qu’il n’entrerait pas dans un gouvernement formé par De Wever. Il n’a parlé que du programme. Tout le monde sait bien qu’aucun parti de gouvernement, par le système de compromis, ne pourra jamais faire appliquer son programme à la lettre.
Il suffira que De Wever change quelques virgules et vous verrez comme ils accourront tous, si le bourgmestre d’Anvers devenait incontournable.
Lutgen a le faux-cul angélique et pourtant rugueux du paysan ardennais qui va à la feuillée au bout de son champ. C’est le chantre de l’Europe. Il en vante tellement les vertus qu’il confond néolibéralisme avec une vision de l’Europe carte-postale, oubliant du coup, tout ce qui va mal au point d’ignorer que, ce qui ronge l’Europe, ce sont ses prédateurs financiers, bientôt relayés par des accords atlantiques avec les Usa, ce qui va doubler les vautours qui tournent autour de nos futurs charognes.
Reste encore un stock de faux-culs pour Écolo que les lecteurs de journaux n’auront aucune difficulté à décerner.

5 mai 2014

Vers un cataclysme électoral.

Mine de rien, la déception chez les vieux militants socialistes doit être profonde.
Je ne parle pas ici des suiveurs obligés, des gens qui au parti, à la mutuelle ou au syndicat tirent un revenu direct ou indirect de leur militantisme, mais des socialistes qui le sont par conviction profonde et désintéressée, souvent parce que leurs parents l’étaient et qu’en plus être de gauche naturellement « parce qu’on est du camp des petits », c’était une tradition venue des corons et de la solidarité ouvrière.
Tous sont déçus par ce que Marianne appelle « la nouvelle pensée unique ».
Sans débat apparent, de glissement en glissement, les ténors d’estrade sont passés de la lutte des classes à la social-démocratie pour terminer au libéralisme-social, sans qu’on leur explique cet oxymore, poussés par le mauvais génie à leur tête !
En résumant la politique de ces deux dernières années de libéralisme-social, force est de constater que Di Rupo a fait du libéralisme tout court.
C’est son droit de se coaliser avec qui il veut et d’y faire une politique de consensus, mais est-il certain qu’en sa qualité d’élu socialiste, il ait fait une politique qui corresponde à ce que les militants attendaient de lui ?
Parce que le libéralisme auquel les dirigeants socialistes se sont ralliés, n’est rien d’autre que l’accomplissement du vieux rêve libéral selon lequel l’humain – enfin le sous-groupe dans lequel nous sommes répertoriés – n’est rien d’autre qu’une partie du prix de revient de la marchandise.
Les cours des matières premières sont fixées de manière ponctuelle par les marchés. Ils varient peu, sauf quand il y a spéculation, mais en général, les prix du cacao, du caoutchouc, du coton ou du mazout sont prévisibles sur un semestre et même davantage. On ne peut vraiment « attaquer » le concurrent qu’en baissant les salaires ou, mieux, faire produire là où les salaires défient toute concurrence.
L’idéal socialiste est incompatible avec ce genre de raisonnement.
Je ne comprends pas comment les vieux militants se sont laissé enfermer dans ce libéralisme quasiment destructeur du socialisme.
J’ose à peine imaginer les dirigeants qui les ont entraînés dans cette galère que Piketty appelle la faille élargie des inégalités sociales. Ils n’ont pu le faire que pour des raisons personnelles de profits, des sortes de rentes d’emploi, pas par un raisonnement compréhensible ou alors, c’est une histoire de fous !
Voilà pourquoi les affrontements Michel-Magnette sont sans intérêt.
C’est la querelle de deux employés de la même maison qui se disputent la place de chef de rang. Que l’un emploie des noms d’oiseau et l’autre de la politesse outrée, quelle importance ! Ils travaillent tous les deux pour la même firme. C’est tout bénéfice pour leur patron qui adore ces querelles superficielles, ainsi on en oublie le débat de fond, à savoir, est-ce que le système des marchés mondialement mis en concurrence est utile pour notre collectivité ?
Et puis il y a la tarte à la crème des chefs socialistes, la question de la dette !

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Là aussi, grand ralliement à la thèse de 2009 martelée comme une profession de foi par Didier Reynders, alors ministre des finances : la collectivité doit sauver les banques pour sauver les emplois. Non seulement, les emplois n’ont pas été sauvés, mais le renflouement à augmenter la dette du pays, quoique Reynders puisse dire. Les socialistes ont suivi, comme ils suivront l’idée des déficits ramenés à 3 % du PIB en faisant payer la différence par l’augmentation des taxes, l’économie sur le social et le coup de pouce à la TVA, c’est-à-dire, en faisant porter presque tout l’effort sur les travailleurs, sur le temps que les banquiers et les CEO augmentaient leurs revenus jusqu’à 150 % !
Et les responsables socialistes n’ont toujours rien dit !
Alors déçus ?
A compter les vides dans les cortèges du premier mai, les espaces entre les militants, à écouter au kiosque le vaticinant Marcourt et le pontifiant Demeyer, oui, les bases ne sont pas dupes. Et c’est très justement que le PTB va ramasser la mise.

4 mai 2014

Elio faussaire ?

Les parasites de la haute administration exultent. Didier Bellens réclame 5 millions à Belgacom, ses avocats s’en occupent.
C’était déjà pas mal scandaleux le salaire que la Communauté belge octroyait à ce type. Certes, il s’est tiré sans préavis, alors que dans des cas similaires ses pareils se sont enfuis avec des parachutes dorés.
Ceux qui ne comprennent pas encore que nous sommes dans une société de fous finiront bien par admettre que le système libéral poussé à fond, comme les socialistes et le MR le souhaitent au nom de l’économie libre-échangiste, va vers des dérives qu’on n’imagine pas. En Allemagne, ils ont osé des salaires à un euro de l’heure ! Alors pourquoi pas en Belgique, sur le temps que des individus pas plus malins, pas plus indispensables qu’un bon employé de troisième catégorie, auraient besoin d’un sac de sport toutes les fins de mois, s’ils voulaient être payés en liquide !
C’est étonnant ce laxisme des salaires à l’échelon ultime et cette pingrerie pour les affamés des catégories dites basses.
Et ici on ne parle pas du privé, de ces banquiers entre la prison et leur conseil d’administration qui n’ont pas besoin de chalumeau pour ouvrir les coffres et qui s’en mettent joyeusement de côté. Et se sont les mêmes qui font jeter en prison l’employé qui passe le portique avec une épingle de la banque !
Ces poissons ventouses, ces maquereaux du peuple, les gouvernements les reçoivent dans des palaces, les ministres des finances s’agenouillent et l’enfoiré du trottoir pleure de joie en les admirant à travers les vitres des grands hôtels.
Mais ce Bellens, qui déploie des ailes de diamant bleu au-dessus de nos têtes infimes, il ne vaut pas plus qu’un autre zéphyr, lui-même pareil à Monsieur tout le monde.
Si ces gens nous prennent pour de la merde, qu’est-ce qu’on attend pour en faire autant ? Car si notre majorité est respectable, leur minorité est suspecte.
D’où ça vient, cette engeance et l’admiration imbécile que nous leur portons ?
Je prends n’importe quel salaire super as à plus de 100.000 € dans une partie d’échec. Celui qui perd baise le cul de l’autre. Je suis tellement sûr de gagner que j’oublierai de me torcher le matin.
Il y a, sans doute, dans la foule des futurs « Un euro de l’heure », des hommes et des femmes qui parlent mieux l’anglais, qui connaissent sur le bout des doigts les techniques de Wall Street, qui feraient en une demi-journée un plan cent fois plus audacieux et meilleur pour sauver la poste et les chemins de fer réunis, que ces élites sublimes.
Alors qu’on arrête un peu l’adoration à la perle rare.
Encore une fois, Bellens et ses confrères ont de la chance, on est en 2014, en 1917 ils se faisaient fusiller par les Rouges, motif : pillage des biens de l’État. On ne rigolait pas à l’époque. Ce n’étaient pas les socialistes d’aujourd’hui. Le poing levé, ça voulait dire quelque chose et pas comme celui de Laurette Onkelinx qui veut dire « Élio, je peux y aller, j’ai un essayage avenue Louise ».
Pour l’affaire du gugusse, il n’est pas dit que le facteur en chef ne touchera pas l’enveloppe réparatrice du tort causé. Les avocats s’en régalent à l’avance.

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C’est qu’Elio dans sa haine froide pour le lèse-majesté lourdé, était pressé de liquider l’enflure. Il paraît que l’arrêté royal du 15 novembre 2013 portant sur la révocation de l’ex-CEO de Belgacom est un faux. (L’Echo). Suivent les explications du journal. Le super professionnel devait être révoqué par un arrêté royal délibéré en conseil des ministres.
Revenons au jour du mini drame : Elio s’est étranglé ce matin là en lisant le journal, des imprécations de Bellens à son égard. Le lendemain neuf heures, le Kern était convoqué dare-dare. Les super ministres ont fait « oui-oui » à leur chef, comme des troufions à leur juteux. L’affaire était dans le sac. Bellens avait fait le con – étonnant pour un esprit supérieur – et n’avait plus qu’à vivre sur les millions qu’il nous avait déjà piqués.
– La porte ! lui a dit l’impérieux Montois.
Rassurez-vous, le CEO n’est pas malheureux. Génial ou connard, le CEO en principe n’est jamais malheureux.
Vous verrez qu’on reparlera plus de cette affaire, que des milliers de pauvres gens qu’on va liquider du chômage. Drôle de pays, quand même.

3 mai 2014

Un lieu mystérieux !

Autant Laurent Louis est un farfelu et la librairie d’Uccle l’antre de plaisantins sinistres, autant l’aréopage bien pensant, bourgmestres, ministre, gouverneur et consort est un ramassis d’imbéciles.
Comment ne pas voir que, grâce aux représentants farouches du bien dire et du bien penser, les innommables crétins de l’antisémitisme passent du mode « rien à signaler » à l’actu de pointe ? C’est ainsi que le pouvoir fait une fleur à l’opposition raciste et qu’il est le premier propagandiste de ce qu’il veut interdire.
Et en prime, ce pouvoir par ses ukases et ses cris d’orfraie, foule au pied la sacro sainte liberté d’expression.
Comment ne savent-ils pas que le moindre de leur pet enflamme, en l’irisant, l’atmosphère du Net. Ils font entrer dans la lumière, les pires crétins que ni l’Histoire, ni les Victimes de l’histoire n’ont rebutés !
Pour les citoyens ordinaires, c’est bien plus difficile de passer sous les feux des projecteurs. Essayez pour voir si vous n’êtes pas VIP ! Flaubert resterait aujourd’hui sur la touche à Rouen et Balzac un grouillot de presse. Ces génies finiraient méconnus à jamais.Voilà que des danseurs nationaux de claquette invitent Louis, Soral et Dieudonné à entrer par la grande porte de la notoriété, en interdisant leur show !
J’en connais un bout de la difficulté à se faire connaître. Moi, c’était le domaine de la librairie. Voilà longtemps que j’écris des romans que personne ne lit. Et pour cause, ils ne sont pas distribués, donc personne ne les achète. Aucune critique, aucune analyse, je ne suis ni bon, ni mauvais, je suis inexistant, comme des centaines d’autres à croupir dans le même anonymat. Ah ! si j’avais tué mes parents, jonglé sur un plateau de télé entre Drucker et Sébastien, fait un enfant à la petite fille de la reine d’Angleterre, né d’une relation adultérine de Mitterrand, le petit ami de Di Rupo ou resté captif des barbares dix-huit mois au Sahel, Gallimard dépliait ses tapis, Le Seuil me suppliait de publier, les Goncourt envisageaient de… etc.
C’est exactement ce que Milquet fait à Louis et sa bande, elle les consacre !
À présent tout le monde sait par les gazettes bruxelloises qu’un colloque antisémite aura lieu le 4 mai à l’initiative de « Debout les Belges », le mouvement du député Laurent Louis et une librairie d’Uccle. Le « 1er Congrès européen de la dissidence » réunira plusieurs orateurs issus de courants de l’extrême droite catholique, musulmane ou panafricaine. (Le Soir)
Si vous n’étiez pas au courant vous l’êtes. Vous vous en foutez ? C’est vrai pour la plupart, mais grâce à nos grands défenseurs de l’humanité, il y aura foule. La matraque sera en nombre. La réunion sera un succès. Dieudonné se fera une pub gratuite pour son prochain spectacle. Et s’il s’est coupé en se rasant le matin, ce sera encore mieux.
Cerise sur le gâteau, « Le lieu de cette réunion n’est pas connu et ne sera communiqué aux participants que quelques heures avant son début. Les bourgmestres bruxellois ne peuvent donc prendre un arrêté interdisant la manifestation. » Voilà qui est drôle. Car, le lieu est connu évidemment et circule de bouche à oreille. Enfin, pour ceux qui aiment les énigmes, c’est un

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attrait supplémentaire. Et quand bien même ne serait-il pas connu le lieu, les supporters de la cause pourront toujours affirmer que les journaux le savaient et que c’est par ordre du ministère de l’Intérieur qu’ils ont fermé leur gueule.
Si le pouvoir avait respecté la liberté d’expression et fermé son clapet de concierge, il y aurait eu, tout au plus, une cinquantaine d’excités dont quelques-uns déguisés en SS, partagés entre la quenelle et le salut hitlérien, serrés dans la librairie. On aurait attendu Dieudonné jusqu’à la dernière minute. Le gourou ne serait pas venu, puisque la réunion n’était pas interdite.
Maintenant que la pub les fait mousser, pourquoi pas choisir Watermael Boitsfort ? Olivier Deleuze est le beauf idéal, la troupe à Dieudo aurait droit à un vrai feu d’artifice ! Vous pensez, quelqu’un qui applique la doctrine de Valls !
La cheffesse des flics rassure les apeurés à l’avance, la résurrection d’Adolphe n’est pas pour tout de suite, « Ce dossier est donc bien géré et pris en main de manière claire, collective et cohérente depuis le début sans qu’il faille à ce stade faire d’autres commentaires publics qui ne peuvent être que contre-productifs en tout point » (toujours le Soir).
On ne pouvait pas trouver mieux à La Ligue belge contre l’antisémitisme pour alerter les 19 bourgmestres bruxellois de la tenue de ce congrès, que son président Joël Rubinfeld. On voici d’ici M’Bala M’Bala se délecter en détachant les syllabes du nom de son adversaire.
On se demande si les Officiels ne le font pas exprès !

2 mai 2014

Un peu d’Histoire.

Dans le numéro 888 du nouveau Marianne, une interview de Dominique Simonnot par Bertrand Rothé retrace le parcours étonnant du parti socialiste français dans sa confrontation parfois tragique avec les grévistes, les mouvements ouvriers spontanés et toutes les initiatives des travailleurs victimes de l’oppression capitaliste.
La journaliste s’attache à décrire les grandes grèves des mineurs de 1948.
C’est accablant pour le pouvoir. Robert Lacoste et Jules Moch étaient des ministres socialistes dans le gouvernement qui réprima les grévistes. Dominique Simonnot a retrouvé un article du Monde daté du 28 octobre 1948 qui reprenait une conférence de presse de François Mitterrand qui était, en quelque sorte, le porte-parole du gouvernement. Le futur président socialiste de la République y rappelait que la loi « permet à la troupe, après sommations, de tirer sur les grévistes » et, c’est ce qui s’est passé, dit la journaliste, ajoutant qu’il y a eu six morts.
On n’en attendait pas moins de ce socialiste, décoré de la Francisque sous Pétain en 1942.
Il y a toujours eu une grande similitude entre les mouvements de grève en France et ceux de Belgique.
Pour celles et ceux qui se frottent un peu à l’histoire ouvrière de Belgique, cette dureté et cette absence de compassion pour – en gros – ceux qui devraient être le tronc central du socialisme, pourrait sans trop de peine coller aux grandes grèves de Belgique au cours desquelles le parti socialiste et dans une certaine mesure la FGTB se sont associés pour couler le mouvement de révolte, jusqu’à exclure les récalcitrants du syndicat et du parti.
Lors de la grève générale de 60-61, la classe ouvrière fut à deux doigts de s’emparer du pouvoir politique par une insurrection. Les travailleurs furent trahis par leurs directions traditionnelles au sein de la FGTB, et surtout par le PSB. D’ailleurs pour prix de sa trahison, le PSB entra au gouvernement.
Et puis ce furent les dérives de Lambion, ancien résistant, ex bras droit de Renard, devenu président de la Régionale liégeoise de la FGTB, excluant du syndicat sept délégués de Cockerill pour avoir suivi la décision de l’Assemblée de poursuivre la grève, alors que le syndicat avait conclu un accord secret avec la direction, sous la pression du PSB.
C’est loin tout cela, mais c’est de l’Histoire. On peut retrouver les traces de ces actions peu démocratiques dans les pièces de la FAR (Fondation André Renard), certes arrangées par certains, mais c’est le lot de tous faits anciens d’avoir droit aux commentaires et aux interprétations, guidés par des intérêts divergents.

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Pour en revenir à l’article de Marianne, pour conclure, à propos de la grève de 1948 des mineurs en France, je citerai la question de Bertrand Borthé et la réponse de Dominique Simonnot.
Question : Quand Daniel Amigo, un des anciens mineurs, affirme que les socialistes « n’ont jamais rien su faire d’autre que trahir », qu’en pensez-vous ?
Réponse : Cette histoire leur donne raison à une nuance près. Car, quelques années plus tard, Sarkozy par la voix de Christine Lagarde, a formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt qui reconnaissait, en 2009, leurs licenciements abusifs et leur allouait 30.000 € à chacun. Et, en 2013, Pierre Moscovici en a ajourné le remboursement.
Quittons cet exemple français pour revenir au socialisme à la belge.
L’actuelle dérive du gouvernement de Di Rupo, le suivisme docile du PS à la « fatalité » de l’économie libérale, le silence radio de la FGTB et la loi du silence sur les « résultats négatifs » de ce gouvernement méritent que l’on se pose la question « Comment le socle du PS est-il encore, en partie en 2014, fait des travailleurs pauvres, des petits pensionnés et des exclus du marché du travail ?
Si vous avez une réponse à cette question…

1 mai 2014

Un muguet déjà fané.

Les premiers mai se suivent et commencent drôlement à se ressembler.
Les défilés et cortèges fondent comme beurre au soleil, les discours n’ont plus cette rhétorique des conquêtes à venir, la foule se disperse plus vite que les feuilles mortes du boulevard d’Avroy par grand vent.
Venir applaudir aux défaites, à la régression sociale, aux chômeurs flingués, alors qu’il devrait y avoir de la colère, des éclats, des discussions vives entre camarades, non merci !
On ne sent plus d’antagonisme entre le socialisme d’opposition et celui de la social-démocratie, parce que les premiers ne veulent même plus entendre parler des seconds, quand les Péess feignent de ne pas savoir de quoi on parle.
La FGTB regroupe sous sa bannière une troupe d’un seul tenant, alors que jadis, chaque commune avait sa section, comme le PS d’ailleurs.
Pour ces personnages officiels du parti et du syndicat, l’heure est à la collaboration avec un gouvernement dirigé par un socialiste, même si ce gouvernement accède aux affaires courantes pour un temps indéterminé, mais qui sera probablement long.
Est-ce que la gauche se serait ralliée au centre en-dehors du bruit et de la fureur qui étaient l’ordinaire des anciens premiers mai ?
Ce serait plutôt un autre genre de réserve pour une manifestation organisée par des dirigeants qui ne parlent plus le langage, simple et droit, qui faisait rugir les foules de plaisir. Il faut croire que d’autres encore se sont abstraits des foules pour les discothèques (le 1er mai on fait la grasse matinée), le football ou une virée à la campagne quand le soleil est de la partie.
L’assoupissement ne s’explique pas en l’attribuant à une population heureuse et apaisée. Ce serait plutôt le contraire. Le discours de Marcourt au kiosque ne sera entendu que de ceux qui doivent être vu pour des raisons professionnelles ou politiciennes.
Il n’aura à convaincre personne, puisqu’il n’aura devant lui que des convaincus.
Marcourt et Demeyer, piètres orateurs, donnent l’impression, à chaque prise de paroles qu’ils ne sont pas animés de la conviction profonde que le bon tribun fait partager à la foule.

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C’est à ce point qu’on doit en grande partie l’effacement au niveau national de cette ancienne puissante fédération liégeoise du parti, entubée par le Hainaut d’Élio.
Que dire aussi du programme que le PS, avec l’appui de la FGTB, a défendu au cours de cette législature, sinon que les conquêtes sociales ont fait place à des reculades et que ce n’est pas encore fini.
Alors voilà les orateurs coincés. Que voulez-vous qu’un Marcourt socialiste raconte contre le Marcourt ministre ?
Déjà mauvais pour la prise de paroles, il doit aussi marcher sur des œufs en parlant du bilan du ministre de la région.
Ce sera bien la première fois que je n’irai pas sentir le vent de la fronde sur le boulevard en ce premier mai, parce qu’en ces temps de désillusion profonde, la fronde est ailleurs.
Un parti et un syndicat se liguant pour plomber un premier mai, il fallait le faire ! Je n’aurais jamais eu le courage d’aller voir ce gâchis. Vous verrez que dans les prochaines années, il n’y aura même plus de cortège, juste une réunion aux Terrasses et un verre de bière…