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30 juin 2021

Déchiré !

La France officielle est dévastée. L’idole absolue Kylian Mbappé a raté « son » pénalty ! L’Haut-Lieu comptait sur lui pour reparler de la réforme des retraites. Le président Macron réfléchit sur une autre campagne pour sa réélection. Il pense investir dans la culture woke. Brigitte est dévastée. Malgré la couche de fard, elle craint qu’Emmanuel ne se déprenne d’elle à un mauvais moment et qu’il ne soit plus le même à la prochaine séance de tirs au but.
Comme d’hab les deux-tiers des électeurs sont muets. Il y a bien quelques hurluberlus désespérés qu’on filme surtout de face. Lorsqu’ils pleurent, les larmes font des sillons bleu-blanc-rouge du plus bel effet.
Quant aux gens, voilà longtemps qu’on ne sait plus ce qu’ils pensent. C’est-à-dire qu’on ne le savait que trop quand Macron estimait nécessaire de faire une tournée des ronds-points, histoire de calmer les Gilets Jaunes.
Tandis qu’il rejoignait l’Élysée aux sons des trompettes de la renommée et que les journaux n’en finissaient plus de trouver son intervention populaire magistrale, les gens retournaient chez eux, éborgnés, estropiés, maussades. Aussitôt, profitant que ces désespérés tournaient le dos, on a refermé la trappe. Les magistrats qui avaient condamné en masse des innocents, abandonnaient les poursuites des dossiers restant. Ces Gilets Jaunes étaient définitivement infréquentables. Il valait mieux oublier tout.
À force de n’en plus parler, l’Haut-Lieu les a oublié tout à fait. Ce n’est qu’à l’occasion d’une défaite au foot qu’on s’en inquiète. On sait comme est le peuple quand il est dévasté. C’est simple, il dévaste tout pour que ça se sache. Car il sait bien, le peuple, quand il est dévasté tout seul, qu’il n’attire l’attention de personne.
Certes, on lui dit le contraire à l’occasion d’une élection. On a diffusé sur les grandes chaînes le beau discours de Xavier Bertrand réélu dans les Hauts-de-France, que lui Bertrand devait sa réélection aux petites gens et qu’il ne les oublierait pas. Sauf qu’il a été réélu avec si peu de voix, que Jérôme Fourquet n’est pas certain que cela soit suffisant pour parler du peuple.

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On en revient au pénalty raté de Mbappé.
C’est insignifiant en soi et l’Élysée s’en fiche éperdument. Mais si au lieu d’occuper l’opinion, cette péripétie sportive avait un effet papillon ?
Là encore, c’est peu connaître « la bête » en cage.
La majorité a déserté la démocratie. Celle du haut du panier, des ministres et des grands de l’Europe des 27, n’en est que l’ersatz.
Le peuple eût préféré que le pied de Mbappé fût inflexible. Cela eût contribué à ce que la tartine à la margarine devînt plus facile à digérer. Mais quant à en faire une affaire, même si son salaire est plus important que celui de Macron, c’est méconnaître les gens. Les démocrates chics et fortunés se trompent du tout au tout. C’est même leur talon d’Achille, que ces Science-Po, École normale Sup et ENA réunis tapent à côté du clou. Cela réjouit l’électeur majoritaire depuis qu’il ne vote plus.
– Comme ils sont cons, ces notables, pense-t-il !
Les gens ont compris, de A à Z. Ils ne sont plus en démocratie depuis si longtemps qu’ils en ont déduit que les porte-étendards de l’Élysée et d’ailleurs sont des idiots parés des plumes de paon, puisqu’ils ne s’en sont pas aperçus… à moins qu’ils jouent à faire semblant, parce que tout bêtement leur version de la démocratie leur rapporte de l’argent, du confort et de la considération. C’est l’ersatz qui les fait vivre !
L’Abstention est le plus grand parti de France. Il compte deux fois plus d’adhérents que le reste d’électeurs réunis.
La question du pénalty raté de Mbappé n’appelle que deux réponses. La première préoccupe l’Haut-Lieu. Comment faire pour que l’équipe de foot nationale fasse à nouveau rêver ? La seconde débouche sur la manière dont le plus grand parti de France va s’y prendre pour sanctionner l’Élysée, au lieu de Mbappé ?
La méthode patronale a parfois du bon. On les fiche tous à la porte pour faute grave sans préavis. Comme le patron, c’est l’Élysée, on n’est pas sûr qu’il se licencie lui-même.
Le boycotter façon Gilet-Jaune en occupant de nouveau les ronds-points ? Ils s’arrangeront pour convoquer leurs alliés les black-block, pour éborgner sur place le plus possible d’antisystème. Le plus grand parti de France réfléchit.
L’Élysée a raison d’avoir peur.

29 juin 2021

Tous des Brexiters ?

La question que pose l’Europe est grave. L’électeur a-t-il encore le choix entre l’économie libérale et une autre économie adaptée aux nouvelles donnes : climat, exploitation des sols et démographie ?
Le sauvetage économique de la Grèce avait permis de mesurer le niveau de violence et de négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dont est capable l’UE. Le Brexit, et les convulsions qui l’accompagnent, l’ont reposé récemment.
L’UE de Charles Michel a plutôt confirmé ce vers quoi on allait depuis Jacques Delors : une austérité de l’ultralibéralisme et le refus de démocratie, déniant aux électeurs le droit de trancher.
La Commission européenne enfonce les économies nationales dans la dépression, paupérise les populations et va jusqu’à organiser un pillage caractérisé, avec les programmes de privatisation par des mises en concurrence obligatoire, comme la poste, les chemins de fer les hôpitaux, sans tenir compte de l’avis des électeurs et des personnels concernés.
Ce projet fou tient l’humain pour pas grand-chose : abaisser encore et toujours le “coût du travail”, organiser le dumping social et fiscal entre Etats membres pour le plus grand profit des entreprises multinationales, et assurer le remboursement des dettes aux banques, au détriment des besoins des économies nationales.
Charles Michel le déclare à qui veut l’entendre, la seule “vision” projetée par l’UE est celle de la doxa libérale. Elle se résume en la croyance que la libéralisation absolue des échanges, le primat de la “concurrence libre et non faussée” et la mise à bas de toute contrainte sociale, écologique ou réglementaire, conduit forcément à la croissance et au bien-être. C’est une erreur monstrueuse que ne cesse d’entretenir par toute sa force de propagande un quarteron d’économistes à la solde de l’appareil politique.
C’est un déni de démocratie, un abus de confiance des autorités européennes. Elles embrouillent leur politique par un flou délibéré. La dimension démocratique est absente de la construction européenne. C’est vrai au quotidien, avec une Commission non élue, un Parlement dépourvu de l’initiative législative et sans contrôle effectif sur l’exécutif, une Cour de Justice de l’UE qui s’arroge le pouvoir de “dire le droit” européen, et une délégation massive de pouvoirs à des entités bureaucratiques hors du champ politique et irresponsables devant les peuples. Par exemple, la Banque Centrale européenne ne dépend de personne, en-dehors de la finance internationale. Charles Michel doit son poste à un compromis entre madame Merkel et le président Macron. La chancelière place une Allemande à la tête de la Commission et Makron, un francophone, supposé favorable à la France, à la tête du Parlement européen. Où est la démocratie là-dedans ?

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Jean-Claude Juncker l’avait dit avant son départ : “Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les Traités européens”.
C’est bien dommage ! Les quelques rares référendums disent ce que pensent les peuples. En 2005, 55% des citoyens français rejetèrent le projet de Traité Constitutionnel Européen poussé par Valéry Giscard d’Estaing. En 2008 Nicolas Sarkozy l’imposait en France sous la forme du Traité de Lisbonne, et en 2012 François Hollande parachevait le processus en ratifiant les décrets d’application.
Le PS en Belgique, comme les autres formations libérales des 27, est scotché dans la croyance que l’Union Européenne reste le seul cadre possible.
L’Union Européenne n’est pas réformable. Il n’existe pas d’autre solution que sa dissolution. Refonder l’Europe signifierait la sortie des Traités qui nous lient et nous met sous la tutelle de la puissance économique américaine. Le néolibéralisme autoritaire met en concurrence les travailleurs. C’est la descente asurée vers les bas salaires et la misère du monde du travail.

28 juin 2021

Le PS mis en demeure.

On est surpris qu’après avoir rallié le libéralisme, le PS ait encore des électeurs qui n’ont pas compris la signification de ce retournement de veste. C’est une question de temps.
C’est comme le vote qui n’a plus grand intérêt depuis que c’est l’Europe qui fait la politique économique de la Belgique, ainsi que les alliances dont celle de l’OTAN.
Que reste-t-il à nos élus, à part de jouer les chefs et rattraper le prestige perdu par de l’autoritarisme sur tout ce qui bouge ? Les autorités belges seraient sans aucune importance, s’il ne restait à leur actif une part de sadisme à emmerder les gens.
Vous aurez remarqué de Charles Michel à Alexander De Croo, comme le discours politique est passé à l’injonction ! Un peu comme si le premier ministre s’était trouvé une personnalité de commissaire de police. L’autre jour, l’interpellation à la Chambre de Hedebouw (PTB) sur la politique du gouvernement, on vu un Alexander De Croo insultant qui répondait à côté exprès aux questions posées, allant jusqu’à inventer la question que Hedebouw ne posait pas, pour parler d’autre chose.
La crise du Covid a entraîné le gouvernement dans une manière agressive de diriger le pays qu’il sera fort difficile à faire perdre.
Eux savent ce qu’il nous faut, tandis que nous, nous ne le savons pas. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que guère d’électeurs vote par conviction. Le scrutin de dimanche, il est vrai que c’était en France, a laissé les deux tiers des électeurs à la maison ! Vous vous rendez compte que les élus du deuxième tour le sont parfois avec moins de 15 % d’électeurs ! C’est tout le sens que l’on donnait et que certains donnent encore à la démocratie qui fiche le camp.
Si l’abstention est le premier parti de France, le vote sans conviction en Belgique est son pendant.
On ne vous le dit pas, mais à chaque élection, il y a de plus en plus d’électeurs qui restent chez eux encourant une amende dont on sait bien qu’elle ne sera jamais réclamée par manque de moyens administratifs et puis parce que les abstentionnistes augmentent sans cesse.
L’effet immédiat se voit dans les têtes de gondole des partis qui deviennent inamovibles, créant des dynasties. La plus célèbre est celle des Michel. On peut même remercier madame Michel de n’avoir eu que deux fils. Vous voyez l’encombrement au parti libéral, si elle avait été la mère d’une famille nombreuse ? C’était un coup pour que les Ducarme et les Reynders changent de métier !
Je conteste l’argument que ceux qui disent que voter n’importe quoi, ou mieux encore ne pas se présenter au bureau de vote, est un acte de dépolitisation. Je pense au contraire que c’est avoir une opinion. Dans l’état actuel de la démocratie, cette opinion n’est pas prise en compte.
On se demande même aujourd’hui si, pour se faire comprendre des gens de pouvoir, la seule façon ne serait pas l’émeute ?
La crise sanitaire se mue en crise sociale sans que les autorités s’en aperçoivent.

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Alors que les élections font fuir les gens, certains politiciens feraient mieux de ne plus s’afficher en public, tant ils excèdent le monde.
Le PS est évidemment interpellé de manière singulière dans ce conflit ou il apparaît de plus en plus dépassé et donc inutile. La gauche s’est construite sur le fait que « la politique sert à quelque chose », mais on n’avait pas prévu qu’elle allait se fracturer en son centre à cause de ceux qui l’ont vue entamer une seconde vie avec des ouvriers enrichis et des employés propriétaires. Comme rien ne s’est produit et que l’illusion des Trente glorieuses est tout à fait morte, nous sommes orphelins d’un parti socialiste et ouvrier, tandis que les dirigeants qui ont assumé le changement de cap de leurs aînés, n’ont pas encore compris que le seul allié possible n’est plus que le PTB. Et que s’ils persistent dans leurs errements avec les libéraux, ils rejoindront bientôt les scores du parti socialiste français. Ils seront tout près de disparaître !

26 juin 2021

Job Job Job !...

Tiens, celle-là les barons du système n’y avaient pas pensé.
Le télétravail, les fermetures à cause de l’épidémie, les chômages inattendus, tout ce qui a pu pendant plus d’une année mettre les salariés en vacances forcées ou en travail à la maison donne un résultat inattendu. À côté des impatients de la reprise et les fervents du travail qui occupe l’esprit, bon nombre de travailleurs ont goûté aux charmes de la liberté en organisant leur propre vie dans ces circonstances exceptionnelles. Certains aiment ça et ne veulent plus en changer !
Les barons du système sont sur le cul. Pensez-donc, eux qui trouvent le système admirable et qui appellent à bosser ferme pour « sauver » le pays, font leur journée en parlotes et en réunions-café-biscottes avec des salaires à se cacher derrière. Ils ne comprennent pas qu’en-dessous, on puisse ignorer la grosse limande qui gloussait dans ses derniers discours de premier ministre « job, job, job », les yeux écarquillés et la bouche gourmande !
Il y a comme une révolte qui monte. Slate Magazine résume la situation en exposant un cas
«Je ne veux plus du tout travailler!» C'est dit. À 58 ans, Caroline est formelle: elle n'attendra pas l'âge de la retraite et compte bien «retrouver sa liberté» le plus rapidement possible. Cadre dans une entreprise de logistique de la région nantaise, elle témoigne ne plus se sentir capable de reprendre ses fonctions, après plusieurs mois de chômage partiel et de télétravail liés à la crise sanitaire. Le Covid m'a ouvert les yeux, confie Caroline, qui aimerait obtenir une rupture conventionnelle dans les prochaines semaines. Je ne veux plus me lever tous les matins, prendre ma voiture, badger, répondre à des mails, éditer des factures… Je n'en peux plus. Je veux juste profiter de ma vie tant que je suis en bonne santé et pleine d'énergie. Je veux voir mes amis, voyager, lire, m'occuper de mon jardin. Financièrement, j'ai la chance de pouvoir me le permettre, donc je ne veux pas m'en priver.» Slate Magazine.
Évidemment, Caroline a les moyens de les envoyer se faire foutre. Tout le monde ne peut pas en dire autant. La nécessité fait loi et oblige le plus clair de la population à reprendre le collier. Mais alors, qu’est-ce qu’attendent ceux qui en ont marre de bosser comme Caroline et qui gagnent à peu près juste de quoi ne pas crever de faim, de franchement dire que ce système libéral est un bagne qui porte atteinte à la liberté de ceux qui y sont condamnés !

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Je le sais bien, il est mal vu le travailleur qui n’aime pas son travail, qui trouve stupide de toujours faire la même chose avec la contrainte de le faire de plus en plus vite sous la menace d’un licenciement. C’est dur, quand on est intelligent, de faire un boulot idiot. Et quoi, quand on est des centaines de milliers à penser que toute cette merde ne vaut pas lourd et qu’on doit quand même faire semblant de l’aimer, pourquoi ne pourrait-on pas lever au moins l’hypocrisie de cette nécessité ?
La chiourme du système nous conduit aux sons des trompettes jusqu’aux entrées en Arc de Triomphe des usines. Elle s’assure que nous entrions bien. Puis, elle vaque selon son désir et sa fantaisie, à ses petits riens dont elle varie le cours et qu’elle appelle son travail.
Tout le monde a droit à la merde, sauf les bourgeois, les politiques et les esthètes mariolles. C’est normal, puisque tout est inversé et que le bonheur et le mérite reviennent toujours à ceux qui « par raison d’État et héritage » ne foutent rien, tout en faisant semblant qu’ils sont intraitables quand on leur parle boulot. Ils s’arrangent pour qu’on les voie à des bureaux du matin au soir, des conférences la nuit et des conseils le dimanche.
On a même vu un Bouchez dire à peu près qu’il n’a plus le temps de baiser, laissant Miss Hainaut chercher une autre âme sœur !
Je m'en lasserai peut-être au bout d'un certain temps, mais là, j'ai hâte de ne rien faire, disent les rescapés du Covid.
Nos pousses-au-crime s’inquiètent. Ce désamour du boulot est-il une conséquence de la pandémie ou cinquante ans de behaviorisme ?
Bref, parmi les séquelles que va laisser la Covid-19, celle-ci va probablement être difficile à soigner.

25 juin 2021

Le syndrome Delwit-Henrion.

Pascal Delwit er Michel Henrion font des émules en Flandre. Ces analystes de l’État fédéral voient un regain unitariste rassurant. En réalité, ils développent une opinion personnelle qu’ils croient partagée par une majorité.
C’est de l’autosuggestion inconsciente. Le « ça » qui s’approprie le surmoi dirait Freud !
Comme cela arrange bien le système et son idéal bourgeois, ils sont assez bien écoutés et suivis par les médias.
La VRT radio officielle flamande et De Standaard bouclent une enquête dans le même esprit.
Qu’est ce qui préoccupe les Flamands? Que pensent-ils du gouvernement ? Et est-ce que les habitants du nord du pays sont de plus en plus flamingants ?
L’enquête semble aller dans « le bon sens », c’est-à-dire dans celui de Delwit et Henrion.
Le Flamand est plus optimiste qu’on ne le croit. Deux tiers pensent qu’on devrait privilégier la relance, plutôt qu’en faire trop sur la pandémie. Le mécontentement porte sur la gestion des gouvernements, incluant par là le Régional conduit par Jan Jambon.
Les Flamands sont mécontents des partis. Mais, comble de la joie chez les unitaristes, ils sont plus nombreux à être mécontents du Vlaams Belang et de la N-VA que des autres partis.
Le Vlaams Belang resterait le premier parti de Flandre, avec 6 points de pourcentage en plus par rapport au dernier scrutin. La N-VA maintient aussi sa deuxième place, malgré une baisse de 3,3 points de pourcentage. Les adhérents de ces deux partis ne seraient pas « heureux » des décisions prises. Par intuition et désir personnel, Delwit et Henrion induisent que la Belgique fédérale serait en train de regagner du terrain.
Ce que la VRT et le Standaard corroborent « D’après les résultats de ce sondage, le Vlaams Belang et la N-VA obtiendraient ensemble une majorité de sièges au Parlement flamand. Est-ce que cette hausse des intentions de vote en faveur de partis nationalistes signifie que les Flamands sont de plus en plus flamingants? Pas spécialement. »
L’effet Delwit-Henrion prend tout son sens dans cette étonnante enquête « Il est clair que la structure de l’Etat refait aujourd’hui surface parmi les plus grandes préoccupations des Flamands. Elle arrive même devant la migration, qui était encore la principale inquiétude au nord du pays en 2019. Mais si le thème communautaire de la structure étatique fait son retour, c’est notamment à cause de la crise sanitaire. Beaucoup se plaignent en effet de la dispersion des compétences. Et on pense évidemment aux fameux sept ministres en charge de la santé. »
Ainsi donc, les partis séparatistes seraient majoritaires… mais, si les élections avaient lieu demain, ce serait pour réunir les éléments de l’Usine à gaz et non pas pour couper l’usine en deux ! Bizarre quand même et difficile à comprendre.

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33% des Flamands veulent que la Belgique décide seule de tout, alors qu’à peine12% veulent que ce soit la Flandre qui gère seule toutes les compétences. Au total, environ deux-tiers des personnes interrogées voudraient que le fédéral ait plus de compétences.
Sapristi, que cette démonstration était attendue dans les milieux de la bien-pensance et comme elle ravit tous ceux qui avaient envie de l’entendre !
On croit voir la jubilation des journalistes de la VRT, l’ultime coup de Jarnac dans les fossés du château des Comtes à Gand. Il y a une majorité possible des électeurs pour plus de pouvoirs aux mains du fédéral. On compte dorénavant sur les électeurs du Vlaams Belang et de la N-VA qui ne sont pas d’accord avec le séparatisme, pour l’appoint des voix unitaristes !
« La leçon qui ressort de ce sondage concerne nos politiques qui feraient bien d’y réfléchir à deux fois avant de s’exprimer au nom de l’électeur moyen, ne serait-ce que pour ne pas se bercer d’illusions » termine la VRT.
Tout cela serait admirable si la politique rêvée ne l’était un peu trop. Sans compter que le peuple, dont on dit tout et son contraire, n’a plus son mot à dire sur l’Europe, le néolibéralisme, le social, alors qu’il l’aurait à nouveau sur le choix entre le fédéral et le confédéral ! C’est là qu’on se demande si les sondeurs de la VRT et du Standaard ne sont pas en plein syndrome Delwit-Henrion ?

24 juin 2021

Trahison en démocratie.

Le plan de relance proposé à la Commission européenne par la Belgique est une allégeance de plus à un projet plus vaste : la poursuite d’une utopie dangereuse, celle du « monde-village », ce néolibéralisme qui ne dételle pas, malgré le grand naufrage vers lequel il entraîne.
Non seulement la démocratie en Belgique n’est plus à même de laisser les décisions au peuple, maie en plus son premier ministre, Alexander De Croo, abandonne la souveraineté nationale dans les mains des fonctionnaires de l’Union Européenne !
Cela s’appelle de la haute trahison, qui se traduit par un communiqué enthousiaste, écrit par un idiot pathétique, secrétaire d’État (non, ce n’est pas Mathieu Michel).
La Belgique va donc percevoir 5,9 milliards de subventions du grand emprunt commun des 27 qu’il faudra bien qu’elle rembourse un jour.
La différence avec l’emprunt classique, tient dans le fait que les banques prêtent sans demander à Alexander De Croo les preuves que cet argent sera utilisé à bon escient. Avec le prêt européen, il y aura un suivi des fonctionnaires européens.
Vous avez compris, les électeurs ont été sortis des décisions. Ils auront désormais la seule mission de voter pour des députés, eux-mêmes dépendants d’une autre autorité que celle du peuple !
Bonsoir les futures élections, leur peu d’intérêt et l’inutilité de les organiser.
Reste à définir à quoi vont servir les 5,9 milliards.
“Un plan ambitieux axé sur une transition vers une société plus durable, plus digitale et plus solidaire. Le symbole d’une collaboration réussie entre les différentes entités du pays que j’ai eu le privilège de diriger”, dixit le secrétaire d’État pour la Relance, Thomas Dermine (PS), chargé de la Politique scientifique, adjoint au ministre de l’Economie et du Travail.
En réalité, le projet belge est une marche au pas de charge vers la 5G, la transition numérique (une manne pour les GAFAM) et la numérisation des écoles, des administrations, de la Justice et de la Santé, la formation et l’inclusion au numérique et la cybersécurité.
Les Béotiens de la modernité vont s’enthousiasmer. Il n’y a pas de quoi. Par exemple la numérisation des écoles : il est prouvé aujourd’hui que le zapping à tout va, les réponses mâchées par Wikipédia, les raccourcis de Google, les « aides » des amis de Facebook et l’écriture inclusive, etc. font des étudiants qui ne lisent plus, qui n’écrivent plus qu’en abrégé et qui ne réfléchissent plus. Ils perdent tout esprit critique et acquièrent la conviction qu’il est inutile d’encombrer la mémoire d’un fatras, qu’on trouve en cliquant sur Internet.

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Les chercheurs et les statisticiens font un terrible constat : il y a une perte d’intelligence et baisse du niveau général, même si les étudiants performants ont les aptitudes des générations antérieures. L’ennemi, c’est la machine à décerveler qu’est l’ordinateur quand il est mal utilisé, allant à l’encontre de sa mission d’éveil… endormant les esprits !
Comme nous avons délégué notre pouvoir aux fonctionnaires européens, les enseignants seront logés à la même enseigne. Ils se verront supplantés par une machine enseignante, dont les élèves auront l’apriori d’être de loin plus instruite que leurs profs (1) !
La suite est à l’avenant. C’est un signe, la Belgique préfère parler de l’égalité des genres plutôt que l’égalité des sexes. On peut imaginer ce qu’en feront les généticiens-électroniques, alors qu’on passera vite dans les gammes de l’hermaphrodisme pour oublier que la première égalité, c’est le même salaire pour une profession identique entre un homme et une femme.
“Le focus sur l’amélioration et la soutenabilité (sic) des compétences numériques et l’accès au marché du travail pour les groupes vulnérables devraient avoir un impact positif sur l’emploi et contribuer à la mise en œuvre du pilier européen des droits sociaux”.
Cet hymne à la joie en hommage à Ursula von der Leyen se devait d’être terminé par un néologisme « soutenabilité » dû à la plume psychotique du camarade Dermine.
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1. Spécialiste par hobby de l’écrivain Louis de Rouvroy (duc de Saint-Simon). Je me suis aperçu que pour un renseignement « fin » des mémoires de cet auteur, il était inutile que j’ouvre mon ordinateur et que je pose la question. J’aurais eu le choix entre une avalanche de conneries ou une dérive vers l’autre Saint-Simon. Dans ces conditions, faire confiance à ce machin promet déjà une érudition planifiée et délirante du business mondial,

23 juin 2021

Le « patron » de la FGTB !

C’est une triste réalité, mais depuis que le PS s’est acoquiné avec les libéraux à la Région et au Fédéral, « son » syndicat ne défend plus les travailleurs comme jadis, par exemple dans les années 60-61.
Pourquoi j’écris « son » syndicat, alors que la FGTB s’en défend, c’est que tous les dirigeants des Centrales, du Régional au National, sont obligatoirement des membres du parti socialiste et c’est ça qui dérange aujourd’hui.
Ils le sont de plus en plus ouvertement et sans qu’on s’en inquiète, alors que les syndiqués ne sont pas membres du PS pour la plupart et plutôt partisans du PTB.
On va bientôt honorer Marc Goblet, type parfait du militant à double casquette : parti, syndicat. On ne saura jamais s’il était syndicaliste avant d’être du PS ou parachuté du PS pour diriger le syndicat. Toujours est-il qu’on va honorer sa mémoire place Saint-Paul, comme si naturellement la FGTB avait été pour quelque chose dans une fin de carrière au PS ! C’est gênant.
La FGTB a été conçue au départ, il est vrai, par le mouvement socialiste et cette organisation ouvrière faisait partie de l’ancien quintet : parti, mutuelle, union coopérative, syndicat et loge maçonnique pour initiés les chefs. Le syndicat tenait sa partie et s’en distinguait par son dynamisme et ses actions contre l’appareil d’État.
Ces liens se discutèrent dès l’après-guerre, quand les communistes atteignirent près de 15 % dans les élections. Il n’était pas logique que des syndicalistes communistes ne puissent atteindre aux postes de direction de Centrales et doivent se contenter d’être des délégués syndicaux.
On a oublié le conflit de Lambion, président de la Régionale Liège-Huy-Waremme, avec neuf délégués syndicaux au sujet d’une grève votée par le personnel d’une entreprise et cassée par Lambion pour des raisons politiciennes.
Aujourd’hui, le PS, après avoir franchi le Rubicon, est entré définitivement dans la combine libérale. Il y avait déjà un certain temps qu’il avait dénoncé la charte de Quaregnon, bien avant que le syndicat n’ait abandonné la lutte des classes en catimini.
Ce qui fait désordre aujourd’hui, c’est l’emprise d’un parti politique sur la FGTB, un parti rangé derrière la bourgeoisie de gouvernement, entièrement absorbé par la classe moyenne, correspondant à une certaine réussite dans le libéralisme : du professeur retraité à l’employé de première catégorie, complètement adaptés à la société marchande de consommation et prêts d’aborder la deuxième phase de la mondialisation néolibérale, en entente avec le MR, le CD&V, l’Open VLD, Vooruit et même la N-VA dédouanée du séparatisme flamingant par Charles Michel.

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C’est-à-dire un parti politique qui ne défend plus et en aucune manière, les intérêts fondamentaux des membres cotisants de la FGTB !
Escamotée la bataille sur la TVA, cette taxe injuste dénoncée par André Renard, qui pour plus de la moitié des rentrées fiscales remplit les coffres de l’État et qui fait du moindre petit salaire un gros contributeur des deniers publics. Oubliée la lutte pour les Conseils d’entreprise et les Comités de Sécurité et d’Hygiène, dans la part de droit et de responsabilité que les travailleurs devraient avoir dans leurs entreprises. Idem les revendications sur les prépensions, le chômage des travailleurs âgés et la retraite à 60 ans. Oubliée les ignominies des CPAS dont la plupart sont dirigées par de véritables voyous, socialistes et militants… Bref, abandonnée, toute une politique sociale de défense par l’attaque dans les débrayages et les grèves dont les socialistes ne veulent plus entendre parler, puisqu’ils sont devenus copains de l’ordre bourgeois, s’étendant de la Belgique à l’Europe et de l’Europe au monde qu’ils voudraient américanisés !
Il faut être réaliste. La direction socialiste de la FGTB est obsolète et non représentative des ouvriers et des employés cotisants.
J’entends d’ici les cris de protestation des leaders socialistes, alors qu’un syndicat ne devrait être en relation avec les partis qu’au cas par cas et rester libre et indépendant.
On voit les enjeux et on voit où se trouve le clivage entre les aspirations du monde du travail et ses soi-disant porte-parole, tous acquis à la paix bourgeoise qui signifie les bas salaires, les destructions des services publics, la casse des entreprises et avec l’Europe pratiquant le dumping social entre les travailleurs.

22 juin 2021

Le citoyen s'était bourré à la place des urnes !

Les résultats du premier tour des élections régionales en France devraient quand même interpeller les Trissotins du libéralisme. Il va devenir de plus en plus difficile de servir la soupe aux dernières troupes du système. Dans les chaumières, on ne s’est pas dérangé. Il ne reste plus qu’un seul grand parti en France, celui des abstentionnistes. On pourrait en rejaser sur les ronds-points.
L’abstention massive secoue les Institutions comme on le ferait d’un prunier. La récolte est maigre au sol. La démocratie c’est comme une église, quand plus personne n’a la foi, les bureaux de vote sont déserts.
Aucun candidat de la macronie n‘est en mesure de peser sur l’élection au second tour.
Des quatre ministres jupitériens, aucun n’apparaîtra parmi les finalistes. Castex est en passe d’être le raté le plus performant de la belle collection de ringards dont la presse française acclame les mérites, de De Gaulle à nos jours.
L’abstention record a surpris, pourtant on s’y attendait, mais pas à ce point ! Des partis en décomposition avancée, le PS et LR flottent encore. Le parti de Macron n’attendra pas la fin de la législature pour disparaître. Il vote ce qu’on lui dit de voter, c’est tout. Les instituts de sondage doivent changer de fournisseurs en marc de café. À dix mois des élections présidentielles, Macron a du souci à se faire. Même Marine Le Pen, sûre de son succès en bronze massif, n’est en tête que dans une Région, alors qu’on en prévoyait au moins six !
On croyait la petite bourgeoisie et le monde ouvrier intégrés. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une démocratie en trompe-l’œil faisait trop bon ménage avec le système capitaliste. Macron bénéficiait d’une rente en voix collée d’office à sa personne. Il n’en reste rien !

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De ces élections, la perception du système par les gens ne se relèvera pas. Le pays s’appauvrit. La lutte des classes est descendante. Tout le monde regarde vers le bas, y compris la classe ouvrière, qui se voit exclue du travail et condamnée à la mendicité. La classe possédante et encore au pouvoir jusqu’à l’année prochaine. Elle aura son chant du cygne en 2022. La politique de Macron a suscité une trop grande agressivité des classes qui lui sont inférieures, sous l’impulsion du gouvernement Castex.
On croyait qu’allaient disparaître le PS et le PR et c’est celui qui est le plus fort en nombre en ce moment qui le sera, mettant Macron à nu devant son échec et ses responsabilités.
Nous sommes dans une société malade et en régression. Fallacieux à prétendre le contraire dans une stagnation temporaire, le pouvoir et sa noria de propagandistes ne se sont pas défaits de la réalité.
Les gens ont conscience du drame qui se joue et ont pris la mesure de la chute vertigineuse qui les attend (valable aussi pour la Belgique)… et pas seulement pour ceux qui ramassent tout de suite la pâtée et qui sont en première ligne dans des activités déjà fragiles même en période de haute conjoncture. Les classes dirigeantes et petites bourgeoises ne seront plus demain hors de portée des menaces et seront donc exposées comme les autres, dans la débandade qui va suivre, un peu à la manière de la déroute éclair de l’armée française en 40, quand les troupes abandonnées par les chefs, tombaient une après l’autre, tandis que les galonnés étaient rattrapés par la Wehrmacht.
Quand l’humiliation sera bien évidente, que pourront encore faire les chefs, leurs conseillers et les médias à leur service ?
À quoi serviront « les grands desseins » de l’Europe, les rêves de la macronie, quand ces grands desseins se révéleront n’être que des traités d’allégeance envers les USA et les projets, des machines à sous pour une vaste et dernière escroquerie du riche !
Il reste au pouvoir à devenir fort et oligarchique pour durer !
Sauf que se faisant, il donne raison au peuple !
Et si le dernier rempart de la macronie n’était plus que la police ? La répétition générale a déjà eu lieu avec le matraquage des Gilets Jaunes !
Le deuxième tour ne sera qu’une formalité, tous les partis auront gagné « un petit quelque chose », y compris dans des alliances de circonstance. LREM n’aura rien ! Chez ces battus, personne ne démissionnera. On ne démissionne plus de nos jours

21 juin 2021

Encore lui !

On pourrait trouver mille manières de détester Robespierre, celle qui est pratiquée au MR correspond à l’idée bien ancrée des libéraux qu’il faut conserver la mémoire des « monstres » pour impressionner l’imaginaire des foules afin de les prémunir de la tentation de jeter le libéralisme aux enfers de l’Histoire.
Or, Robespierre n’a été qualifié de « monstre » que par le même courant de pensée qui en perpétue encore aujourd’hui la mémoire négative. Le 27 juillet 1794 (le 9 Thermidor du calendrier républicain) disparaissait celui qui allait devenir le parfait repoussoir de la bourgeoisie de la fin du XVIIIme siècle à nos jours.
Plongé dans le bain du néolibéralisme à l’européenne, dépossédé d’un pouvoir réel en tant qu’électeur, la population n’est pas éloignée d’un remake d’Ancien Régime dans lequel le Tiers État comptait pour du beurre ; à la différence que le Haut Lieu s’applique à prétendre le contraire, en avançant le mot magique « démocratie » à chacun de nos étonnements liés à notre incrédulité… une démocratie qui l’est de moins en moins (taux d’abstention énorme en France pour le scrutin de ce dimanche 20 juin.)
C’est ici qu’interviennent les têtes à claques, Hitler, Staline, Robespierre le grand ancêtre du mal, à quoi s’ajoute Le Pen, Zemmour Mélenchon pour la France et les quelques canassons connus de la N-VA et du Vlaams Belang, côté Belgique !
Cette assimilation du troisième aux deux premiers est l’insigne même d’une falsification de l’Histoire. Mais elle n’est pas facile à déceler, puisque dès les débuts de notre homme en politique, il fut trainé dans la boue par tous les bourgeois qui croisèrent son chemin, effrayés que l’on put attenter à leurs rentes et à leur situation dominante. Notre époque abonde d’écrivains de toute sorte qui savent à merveille tirer leur pain de la huche des riches en écrivant des choses complaisantes les concernant. Et quoi de plus facile de parler du monstre !
Le hasard de la chronologie veut que le jour de la chute de Robespierre soit celui de la libération de Liège par les troupes françaises. Une ère nouvelle commençait pour ce territoire, qui vivra au rythme de la France jusqu'en 1814. Robespierre peut entrer dans la mémoire des Belges. Il n'existe ni rue ni statue dédiée à Robespierre en Belgique.
Liège doit beaucoup à Robespierre. On ne sait quelles exactions eussent entreprises les troupes de l’Empire venues venger le dernier Prince Évêque en exil.
En attendant une reconnaissance qui ne viendra pas, attendu que le parti socialiste règne à Liège avec le MR et que de cet accouplement ne peuvent sortir que de nouvelles épithètes peu engageantes pour décrire le monstre, les Liégeois n’auront qu’une idée suggérée par le pouvoir en place : Hedebouw, c’est notre Robespierre local.

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Tandis que sur Historia, il sera traité de psychopathe légaliste et que Lorànt Deutsch reconverti de comédien à historien feuilletoniste, imagine un Robespierre vampire et profanateur de tombes ! Jusqu’à Michel Onfray qui s’en formalise, lui qui s’est entiché de Charlorre Corday au point de « l’héroïciser ». Enfin, l’intarissable, Franz-Olivier Giesbert le voit en un précurseur du lepénisme !
Robespierre a tellement été la bête noire d’un si grand nombre de gens que cette réprobation quasi unanime est suspecte.
Un ambitieux, Robespierre ? Il n’a jamais accepté qu’avec réticence les charges qui lui étaient offertes et a choisi de ne pas se représenter à la Législative, incitant ses collègues à faire de même pour « laisser la carrière à des successeurs frais et vigoureux » (la famille Michel devrait en tirer des conclusions). Il a défendu, très tôt et très seul, le suffrage universel, s’est battu pour le droit de pétition et la liberté de la presse, et n’a pas cessé de mettre en garde les citoyens contre la force militaire et les hommes providentiels. Un fanatique sanguinaire ? Il a longtemps réclamé la suppression de la peine de mort et un adoucissement des sanctions. Résolu à frapper les ennemis de la Révolution, il a néanmoins appelé à ne pas « multiplier les coupables », à épargner les « égarés », à « être avare de sang ».
Face aux périls qui menaçaient la République, il s’est rallié à la politique de Terreur, et ne l’a pas initiée. Par la suite, il n’en a jamais été le seul responsable.
Il faudra attendre Henri Guillemin et quelques autres chercheurs et historiens pour ramener les lecteurs à la raison et à un sentiment de gratitude pour un grand Français.

20 juin 2021

Changer tout !

Pourquoi ça ne va plus dans ce pays ?
Ça ne va plus parce qu’on apprend par de fins analystes ce que nous savons de nous-mêmes. Ces gens savent mieux que nous ce que nous ressentons et ce que nous sommes ! Un comble.
Tout le reste est à l’avenant. Par exemple, ce qu’ils nous vendent comme de la démocratie et que nous savons n’être que du pipeau.
Le peuple souverain, qu’ils disent, mais qui ne saurait changer quoi que ce soit. Le vote concerne seulement le nombre de personnes censées nous représenter à l’intérieur des partis. Ils font la politique économique selon des critères européens inaltérables, motivés par d’autres intérêts que les nôtres. Aucun vote contredisant cette politique n’est possible.
Voilà pourquoi, le pouvoir n’use que très rarement du référendum. On en a eu un petit aperçu de la manière dont le Traité de Maëstricht fut adopté contre l’avis des gens.
Le reste est à l’avenant.
Ceux qui se sont aperçus de cette mascarade sont évidemment écartés de tout ce que l’appareil propose de « sa » démocratie.
De sorte que les journaux, comme si de rien n’était, donnent le « la » sur ce qu’est la citoyenneté du Belge, unitariste pour les lois incontournables, l’Europe, l’économie libérale, les élans du cœur pour notre grand frère les États-Unis, nos alliances inconditionnelles et notre amour de la liberté qui nous pousseraient jusqu’à faire la guerre à la Chine par fraternité des armes avec notre Grand Allié.

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Si on se donnait la peine d’interroger les gens, de sortir la calculette de façon honnête, il est clair que cette catégorie de citoyens rêvés par le pouvoir n’est pas majoritaire.
On en revient toujours au point de départ.
Nous sommes emportés vers des abîmes par une force antidémocratique que nos lois et nos institutions cultivaient secrètement à notre insu, et peut-être même à l’insu de leurs propres agents de destruction. Tout ce qui est officiel, intellectualisé pour, enseignement, travail, jusqu’aux adoucisseurs sociaux des gens inadaptés et brisés par les circonstances, ne fonctionnent que dans ce genre de situation. Des faux motifs et des mouvements baroques et irréfléchis sont indispensables à cette hallucinante mécanique qui s’appelle la société.
À notre tête, sans que nous le voulions, un bataillon de convaincus, nantis ou précaires agissant par un empirisme complet, dit ce qu’est l’espace démocratique qui nous reste, c’est-à-dire pas grand-chose. Mais ils en font des montagnes et entraînent tous les traîne-savates du royaume à jouer les convaincus, et ça marche !
Sans une bonne dose de renoncement, un fatalisme avec lequel les rebelles, les artistes, les philosophes, les sceptiques composent, la vie serait impossible.
En attendant, quoi au juste ? la vie n’est pas ce qu’elle aurait dû être : un peuple souverain auprès duquel les autorités s’empressent, les médias s’inquiètent et les corps constitués s’agenouillent.
Une vraie démocratie en somme. Une assemblée des gens en nombre qui décide de tout. S’il faut détruire nos machines pour les construire ailleurs. Quel est le critère qui fait prévaloir le coût d’un travail intellectuel sur un manuel ? Pourquoi la pénibilité physique n’est pas prise en compte ? De quelle manière compte-t-on la disparité entre les années d’apprentissage d’un métier avec les années d’études universitaires ?
Dans quel domaine devons-nous faire confiance à un nombre restreint d’experts et pourquoi ? Comment casser l’inamovibilité des personnels politiques au pouvoir ? Comment ose-t-on les surpayer et par quel critère, alors que le salaire minimum de qui les élit, n’atteint pas dix euros de l’heure ?
Des dizaines de questions du même ordre seront évidemment sans réponse dans ce système. C’est une raison suffisante pour le changer au plus vite.
Mais le peut-on encore ?

19 juin 2021

Radotages.

Désolé d’emmerder le monde avec mes histoires de partis, de magouilles, d’économie à la noix, de la nullité de nos tas de gouvernements, de toute manière, le plus important, le fédéral, celui qui nous représente partout, ne sert définitivement plus à rien, depuis l’Euro et le traité de Maëstricht faisant défense de changer de système économique, des fois qu’une lubie saisirait le corps électoral à un moment où les cadors du pays auraient la tête ailleurs.
Ce qu’a confirmé Charles Michel dans sa prise de parole au 175me anniversaire du parti libéral, en insistant sur les liens entre le projet libéral et le projet européen,
Alors, pourquoi s’obstiner, en plein délire footballistique, à tenter vainement d’enfoncer le clou : nous ne sommes plus maîtres de notre politique ! Par conséquent, nous payons beaucoup trop cher les beaux merles qui nous représentent. Sans doute par atavisme et besoin de rester parmi les rares utilisateurs de Facebook à encore s’inquiéter, il reste intéressant de voir De Croo parler des grands desseins extérieurs, comme s’il décidait encore !
Ce n’est pas sérieux. Comme ce n’est pas sérieux de la part de la FGTB qui n’est plus que l’ombre d’elle-même d’organiser place Saint-Paul, un hommage à Marc Goblet un jour d’été, entre deux matchs de foot et dans la canicule qu’on annonce.
Pourtant, quand on y pense, il y aurait eu quelque chose à dire sur les renvois d’ascenseur quand on passe du syndicalisme au socialisme militant, au point qu’on n’hésite pas au PS liégeois de faire passer un homme malade et diminué de président de la FGTB à la députation fédérale !
Sans doute que cet ultime pantouflage mettait Goblet et sa famille à l’abri du besoin et c’était très généreux de la part de la section liégeoise du PS ; mais c’était en même temps considérer avec un certain mépris la représentation du peuple au parlement fédéral. On se doute que la participation de ce malheureux militant arrivé aux dernières extrémités ne devait guère dépassé la velléité d’une présence effective au grand moment du vote pour le gouvernement De Croo.
Dans sa structure actuelle, paralysée à sa tête par l’appareil socialiste parachuté aux postes clés, la FGTB est un grand corps social mort et sans autre utilité qu’organiser la défense du chômeur. C’est toujours ça, mais c’est peu. Le syndicat n’a pas été conçu pour ça. La fin de la lutte des classes décidée par une poignée de hauts cadres du parti il y a plus de trente ans y est pour quelque chose.
On peut penser aussi que PS et syndicats se fichent du monde.

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Qu’importe après tout. L’insouciance est de mode et tout ce que j’en dis touchera à peine un nombre de lecteurs suffisant pour faire une équipe de foot.
Pourtant, si je persiste et signe, c’est que je trouve les gens relâchés et peu sérieux. Non pas que la mode est à la ruée sur le foot et qu’il y après le Tour de France et les jeux olympiques de Tokyo – moi-même y suis sensible – c’est que dans ce transport collectif, on oublie le corona virus.
Non pas qu’il faille lui tresser des couronnes, je suis comme tout le monde, je voudrais qu’on n’en parle jamais plus. Mais a-t-on bien réfléchi que, comme tous les coronas, c’est un virus saisonnier et qu’il pointera son vilain museau fin septembre, comme son confrère de la grippe. Qu’est-ce qu’on prévoit chez Vandenbroucke pour ne pas se retrouver comme Maggy De Block à tomber de haut de tout son poids ? Mais rien sans doute…
Passons sur tout cela.
Ce n’est quand même pas demain, ce mois de septembre et d’ici là, à moins que Biden ne nous convoque dans son conflit avec la Chine, nous avons encore presque trois mois de bon. Et trois mois, c’est beaucoup. La Belgique peut sortir première de la compétition de foot, placer un coureur sur le podium au Tour et même applaudir quelques beaux athlètes dans quelques grandes disciplines.
L’été est aussi propice aux dispositions nouvelles dans les taxes et les machins, mais on se demande si De Croo aura le toupet de nous refaire le coup de l’austérité tout de suite, comme Di Rupo et Michel surent le faire, sans aucune considération pour les petits, les obscurs, les sans-grades ?

18 juin 2021

Oufti !

J’ai rencontré un type bizarre à une sortie d’autoroute. Il mendiait son pain et tout le monde lui crachait dessus, normal quand on est consommateur consommant, comme sont devenus les gens de cracher sur plus petit que soi !
C’était la pleine sieste collective. Les automobilistes se faisant rares, il s’était réfugié sous un troène à l’abri de la seule ombre aux alentours. On avait eu tous les deux l’idée de convoiter la même fraîcheur, comme il y était arrivé le premier, je dus parlementer et faire la conversation.
Ce type s’appelait Dieu, tout simplement et pour parfaire la mise en scène et le rendre ridicule, ses parents n’avaient rien trouvé d’autre que le prénommé Jésus ! Des gens peu au courant, en quelque sorte, s’ils avaient été un peu attentifs à la mode, ils l’eussent prénommé Mohammed.
Bref, Jésus avaient des dons qu’il n’avait jamais exploités comme l’Autre. Il tira de sa poche un jeu de cartes et me fit un tour que je suis encore à me demander le truc employé qui m’était passé sous le nez. Comme il était assez fier de la seule chose qu’il pût faire pour que l’on prît intérêt à sa personne, je le félicitai ce dont il parut satisfait.
Il parlait un sabir difficilement compréhensible qui pour un intellectuel d’ordre supérieur, comme il en pleut dans ce gouvernement, était le fait d’un inculte qui avait brossé l’école dès son plus jeune âge ; bien que des fanatiques en d’autres temps eussent confondu ce langage avec l’araméen.
Sa vie n’avait été qu’un entremêlement entre chômage et travail partiel toujours pénible et sans promotion possible. Il vivait dans le trou d’un mur, avec un bout de tôle et deux planches pourries comme toit.
Il me raconta cela moyennant deux euros dont il m’avait au préalable taxé pour prix de sa conversation, en me spécifiant honnêtement que je n’en aurais certainement pas pour mon argent.
J’observai quand même qu’il mangeait un crouton de pain avec du beurre, sans doute rance, mais de façon particulière. Ce n’était pas sa main qui approchait le pain, mais le pain qui venait à lui ! Il me rassura dans son baragouin qu’il tenait ça de son enfance, même qu’il avait été très jeune mis en maison de correction pour des choses qu’on avait trouvées dans ses poches et qui apparemment n’étaient pas à lui.
Pour deux euros supplémentaires, il me prédit une malheureuse fin ainsi que tous ceux que je pouvais apercevoir qui déboulaient de l’autoroute.

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En gros, notre espèce avait survécu justement parce qu’elle s’était dispersée et qu’elle avait résisté à tout en se dispersant. Ce qui n’était manifestement plus le cas aujourd’hui avec l’économie mondialisée. De la pandémie qui n’avait disparu en été que parce que son vecteur était saisonnier, comme la grippe, on ne perdait rien pour attendre en septembre. Il en viendrait d’autres et encore d’autres, de plus en plus terribles jusqu’à ce que l’humanité s’effondre et retourne à sa dispersion primitive… Il ne répondit pas à ma question qui était pourtant frappée du bon sens « Pourquoi poursuivons-nous l’idée d’un village mondial d’un seul tenant, « néolibéral », puisqu’il en découlera des maladies épouvantables ? ».
Ce faisant il se levait pour reprendre sa quête et éviter les crachats, quand deux gendarmes sortis des buissons comme du diable-vauvert mous abordèrent. Ils me demandèrent poliment mes papiers, les consultèrent avec sérieux pour me les rendre avec une certaine curiosité.
Qu’est-ce que je pouvais bien faire avec ce pauvre type ?
À vrai dire, c’était la question que je me posais depuis le début.
Parce que, voyez-vous, dit l’un deux, vous avez devant vous Henri Avaro, un casier judiciaire à remplir un rayon. Vous êtes sûr qu’il ne vous a pas piqué votre montre ?
Pendant ce monologue, j’observais Dieu qui semblait en train de regretter la manche qu’il ratait, alors que les autos dévalaient la bretelle dans une recrudescence de pétarades pour stopper au feu rouge.
Le gendarme poursuivit d’un air calme. « On ne veut plus Avaro nulle part. Les asiles de nuit ont mis sa photo sous le nez des bénévoles pour qu’ils ne l’hébergent pas. Nous, on a compris, la justice ne veut plus en entendre parler. On veut juste s’assurer qu’il ne dérange personne.
Pendant ce temps, Henri avait rejoint son point de départ, sous les feux rouges et verts, attendant qu’ils passent au rouge, pour remonter la colonne la main tendue devant les vitres qui se fermaient à son passage.
Je fus moi-même repris dans la sarabande motorisée.
Le soir en me dépouillant de mon veston, me faisant les poches, quelle ne fut pas ma surprise de retrouver les quatre euros que j’avais donnés à Dieu !

17 juin 2021

Vers une troisième guerre mondiale ?

Il ne faut pas faire de l’opposition primaire en considérant les plus riches d’entre les riches comme de parfaits salauds, comme je l’ai écrit par ailleurs à maintes reprises, sans avoir bien réfléchi que qualifier les riches de salauds, c’était clore le débat. On ne peut pas débattre avec des salauds.
Les super riches détiennent en réalité la plupart des clés de la démocratie. De leur position dominante, ils ouvrent toutes les portes. Ils sont chez eux partout. On les retrouve incarnés dans leurs valets de comédie politique, du mouvement libéral à la droite la plus extrémiste. On les devine au cœur du parti socialiste. De Jean-Claude Marcourt à Stéphane Moreaux, on croit les reconnaître au passage d’une intercommunale à l’autre.
Si l’argent perd toute saveur au-delà d’un certain seuil, il en va autrement du pouvoir qu’il permet d’acquérir. (Emmanuel Todd)
C’est là qu’ils sont trahis par leurs valets de comédie politique, l’interprète se croyant auteur.
Nous entrons de plein pied dans le tragique des deux dernières guerres mondiales, de Guillaume II à Adolf Hitler, des folies dues au désœuvrement d’une bourgeoisie hors-sol.
L’histoire ancienne en dit long, de ce qu’un potentat riche par l’excès de dépouillement des autres peut devenir, comme ces rois anciens qui se faisaient enterrer avec leurs épouses et leurs esclaves que son successeur faisait égorger par obligation d’héritage.
Nous avons cru nous débarrasser de l’engeance en créant l’Europe et nous leur avons mis, clé sur porte, un nouvel immeuble de bureaux en relais des États-Unis, à disposition.
Nous nous croyions émancipés de toute ingérence extérieure deux décennies plus tard en créant une monnaie unique. C’était sans considérer que le Traité de Maëstricht allait nous enfermer dans l’impossibilité de sortir du dollar et de l’économie américaine.
Et enfin, puisque la richesse infinie est détenue par les États-Unis, nous nous sommes cadenassés par des Traités selon lesquels nous prenons en compte les intérêts américains avant les nôtres, dans l’OTAN. Ce que les riches justifient aisément puisque les milliardaires considèrent les USA comme l’ultime refuge au cas où une puissance belliqueuse se dresserait devant eux pour réclamer son droit de Nation la plus puissante à gouverner le monde !
Nous sommes à l’heure de l’affrontement avec la Chine à qui on a jeté pendant un siècle des os à ronger et des industries occidentales à faire prospérer. Elle a tellement bien étudié le système libéral, qu’elle est en mesure aujourd’hui de se conduire en état capitaliste, tout en gardant une discipline toute communiste en interne. Alors que nos riches en sont encore à croire que leur système économique induit la démocratie politique. Peut-être se raviseront-ils devant le modèle Chinois, pour nous dépouiller peut-être complètement ?
Dans l’urgence où ils sont d’imiter la machine productrice chinoise ou de la détruire, c’est un pari qu’ils feront peut-être dans la mesure où la police européenne irait jusqu’à l’obéissance aux riches, contre nous.
Joe Biden l’a dit clairement à l’OTAN, notre objectif commun sera probablement une guerre que nous pourrions mener avec ou sans la Russie de Poutine, contre la Chine.
La frontière terrestre ultime de l’Europe n’est-elle pas sur le fleuve Amour face à la Chine ?
Ce qui complique tout, c’est la division des milliardaires. Il y en à présent un grand nombre en Chine, certes encore inférieur aux Américains, mais si la première économie du monde ne fait rien, elle ne sera demain que la deuxième.

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C’est qu’avant d’être divisés, les riches n’avaient qu’un objectif et un moyen de s’enrichir, faire du monde un vaste atelier avec des domestiques à leur convenance, commandés à distance depuis leur QG américain. La chose extraordinaire qui arrive est stupéfiante. Le camp des riches n’est plus uni, un autre camp le menace ! Tout naturellement, les riches Chinois veulent faire du monde un vaste atelier aussi, mais pour le centraliser à Pékin.
Ils ont pour cela établi des réseaux en Afrique, le Moyen-Orient. Leurs entreprises lorgnent à présent l’Europe, les patrons de celle-ci sont devenus leurs gérants, d’autres se sont expatriés en Chine.
La division des milliardaires en deux camps, serait-elle le nouveau prétexte d’une troisième guerre mondiale ?

16 juin 2021

La corde du pendu introuvable !

Les minets de tous âges (surtout les vieux minets de la RTBF) en ont sorti une belle au sujet des suicides. Selon ces agents de l’impérialisme américain, afin de rehausser l’action noble et désintéressée de la police en faveur de l’État modèle, viennent de sortir un hymne à la police baigné de leurs larmes.
À les en croire, les suicides dans la police seraient en hausse, tant cette corporation est incomprise et vilipendée par les citoyens honnêtes qui prétendent que ces gens en armes les confondent avec des voyous. Je n’ai pas vérifié cette confusion regrettable, mais ce que je sais au sujet des suicides dans la police, que c’est tout à fait faux !
Si les suicides sont en augmentation, il faut en attribuer le plus clair aux catégories socioprofessionnelles touchées par le virus et le chômage, à savoir les ouvriers, les employés et les petits commerçants.
Mais cette augmentation l’est par rapport à la période précédant le virus, alors que dans l’ensemble, les antidépresseurs ont fortement diminué le passage à l’acte. En clair, on se suicide moins aujourd’hui qu’en 1900 !
Avec une mobilité réduite à rien, les gens n’iront nulle part et n’ont aucune raison d’imaginer une opportunité. C’est une renonciation à l’ascenseur social, cette craque encore répandue dans les écoles pour ne pas désespérer nos étudiants, qui donne une certaine tranquillité d’esprit et écarte toute idée de suicide. Ce renoncement est une sorte de sagesse qui désarme la main qui attente à l’existence de son propriétaire.
Mais les champions hors catégorie d’absence d’idées suicidaires, ceux qui battent tous les records d’amour de la vie, appartiennent aux classes aisées ! Et savez-vous pourquoi ? Les classes supérieures ont perdu le sens de l’honneur et ne se suicident plus pour ce qui touche à leur respectabilité.
À la Belle Époque, il était considéré normal qu’un individu au sommet de la gloire et de la responsabilité qui avait commis une faute grave, juridique ou sociale, se suicide.
Fichaise que tout cela, un Stéphane Moreau n’est pas gêné du tout d’avoir trompé ses petites camardes, vendu des biens qui ne lui appartenaient pas et même falsifié des documents à seule fin que sa mère bénéficie d’une meilleure pension. Au contraire, il semble même s’en être fait une gloire et une sorte de respectabilité uniquement sur les valeurs conservées après que ses prévarications aient été mises à jour par les agents de la Région wallonne.
S’il en avait été à se considérer comme déshonoré et eût mis fin à ses jours, ses contemporains se fussent moqués de lui, surtout ceux du PS qui ont magouillé autant, voire plus, et qui portent beau devant l’opinion, se parant même une couche de gloire supplémentaire, en échappant aux tribunaux.

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Chez nos chouchous du Régime, les sentiments de culpabilité et de honte ont disparu. L’idée d’expier une faute lourde, une rapine trop visible n’atteint plus personne.
En 1900, tout ministre ayant aussi mal géré les débuts de la pandémie que les nôtres, se fût claquemuré dans son bureau, écrit une lettre d’adieu et se serait fait sauter la cervelle. Cent ans plus tard, Charles se pavane à l’Europe et s’assied grossièrement devant une dame, Sophie Wilmès est reconduite à un ministère et Maggie De Block pourrait prétendre à remettre tout son poids dans la balance pour un autre gouvernement Open VLD !
Cette perte de sens n’est pas qu’en Belgique. La notion floue d’honneur et de déshonneur s’évapore partout. Avant 1914, Cahuzac, les yeux dans les yeux, se serait ouvert les veines, après avoir menti à son pays, lors d’une Assemblée. Pour l’heure, il n’a jamais fait un jour de prison et se porte bien, merci !
Bernard-Henri Lévy, l’entarté de première classe, se serait pendu en 1900, à la suite de l’échec de ses fausse prédictions d’une guerre similaire à celle faite à la Libye de Kadhafi en 2011…
En 2021, il plastronne toujours dans les assemblées où en bien-disant, il prévoit l’avenir du pays aux bobos parisiens, à côté de l’ondoyante Dombasle.
Un Patrick Kron, ancien PDG d’Alstrom responsable du démantèlement de cette entreprise vitale pour l’industrie française, aurait bouché les interstices des fenêtres de sa cuisine avant d’ouvrir le gaz, plutôt que de toucher 4,5 milliards pour ce « coup » des Américains.
Anne Lauvergeon, pas gênée pour un cent, après avoir coulé AREVA, réclame 1,5 millions d’indemnité, la perspective de se jeter sous un train pour sa mauvaise gestion ne lui est même pas venue à l’esprit.
C’est dire le moral d’acier des hautes sphères. Et comme le désir de suicide ne leur vient pas, même sans antidépresseur !

15 juin 2021

Les tyrans n’étaient pas de Syracuse.

Ils sont trois à s’être partagé le pouvoir de l’autre législature à celle-ci, cumulant les dispositifs des lois réprimant les islamistes, puis limitant les libertés individuelles afin d’arrêter la pandémie. Charles Michel, Sophie Wilmès et Alexander De Croo, issus de la mouvance libérale de la plus pure obédience proaméricaine, ont-ils jeté les bases d’une dictature ?
Le premier de ces candidats à changer le régime, a visiblement été piloté, jusqu’à la rupture de la N-VA, par Bart De Wever et Theo Francken. La deuxième, Sophie Wilmès s’est plutôt chargée de passer de la répression des salafistes aux ukases burlesques de Maggy De Block, du couvre-feu aux fermetures des activités culturelles et de l’entreprise. Renouant avec le pleutre Michel agent de la N-VA, De Croo redevient l’ami des thèses racistes et flamingantes de ce parti poussé à la surenchère par le Vlaams Belang.
On voit les tendances de son gouvernement à poursuivre la flexibilité du marché du travail pour lutter contre le chômage structurel, par les anciennes pressions sur les chômeurs dans la pure tradition libérale, de la confusion entre la cause du chômage et les victimes de ce fléau purement capitaliste.
Va-t-on vers une dictature libérale en Belgique ? Met-t-on en place un État réduisant petit à petit ses compétences, pour les vendre en marché public à des entreprises privées ?
Le désintérêt pour la conduite de l’État par l’écœurement des électeurs est-il favorable à un dépouillement majeur qui jetterait les bases d’une oligarchie majoritaire privée ?
Si c’est une question qui ne préoccupe pas les médias, elle est, par contre, dans tous les esprits conservant encore un sens critique.
L’appareil parle de la perte du sens des réalités, quand des échos lui reviennent des soupçons portés contre lui.
Bruno Colman, Pascal Delwit, Etienne de Callataÿet quelques autres ont beau faire écran et voler au secours du néolibéralisme, comment ne pas penser qu’ils refont le village Potemkine pour masquer la naissance d’un régime totalitaire ?
Il y a dans les arguments officiels quelque chose qui sonne faux dans l’empressement de ces gens à se faire les porte-drapeaux du bons sens.
La question n’est pas de savoir si l’on vit mieux en Belgique que chez Poutine ou ailleurs. Il suffit de constater comme les polices du monde « libre » ou du monde « tyrannisé » se ressemblent, sont habillées à l’identique, possèdent des armes pareilles, aveuglent avec des balles en caoutchouc d’un même diamètre à Bruxelles, Paris ou Saint-Pétersbourg et emploient les mêmes gaz lacrymogènes.
Voilà qui humilie l’homme de la rue et crée une sorte de fraternelle « gilet jaune » entre les peuples, même si la Covid fait de ce mouvement spontané un accessoire du passé.
Manifester est une liberté fondamentale qui sera bientôt, si on n’y prend pas garde, un délit contre la Nation. Si les manifestations ne sont plus « ce qu’elles étaient » et qu’on entend les libéraux y compris les socialistes s’en réjouir, la désaffection des peuples pour cette liberté fondamentale serait en partie le résultat des brutalités policières agissant par ordre de leurs supérieurs.

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C’est clair, soit c’est un droit, soit ce n’en est plus un ! Déjà, en quémandant le droit de battre le pavé d’une telle rue à une autre est une entrave à cette liberté. L’accusation de troubler l’ordre public à bon dos et sert de piège à cons pour un groupe, ce que l’atteinte à l’autorité par injure et voie de fait a des effets sur l’individu isolé.
Du socialisme mou au libéralisme pur sucre, le pouvoir est entre les mains d’un seul exécutif depuis cinquante ans, celui de la bourgeoisie des affaires. Il n’a pas changé depuis, quoiqu’on vote. Les citoyens étonnés de l’immuabilité du système, les voilà indignés. Demain, ils désigneront les responsables !
Nos sociétés peuvent-elles encore agir en tant que démocraties ? Si demain un pouvoir populaire avait la volonté de changer la nature de l’économie, il ne le pourrait pas !
Et si ce n’est pas possible, peut-on encore parler de démocratie sans rire ?
Le gouvernement De Croo nous en donne déjà un aperçu !

14 juin 2021

Les deux Bruno optimistes ! !

Nos économistes officiels habillent une crise, en « un recul deux fois moins que prévu » !
Cela rappelle Adolphe en 45, quand il ramassait la pâtée en URSS et baptisait « repli stratégique sur des positions préparées à l’avance », les retraites précipitées de la Wehrmacht. La dernière « préparée à l’avance » se fit dans les rues de Berlin pour l’assaut final. On voit le genre !
Ici, les positions préparées à l’avance s’appellent un recul deux fois moins que prévu. Bruno Colman, l’économiste RTBF, ne parle plus que de crowdfunding, pour distraire l’attention des ploucs. Cet anglicisme est le piège à con suprême : l’entreprise est financée par les économies de son personnel, comme celui-ci est archi minoritaire dans les Conseils d’administration, il ne lui reste plus qu’à bosser ferme pour ne pas perdre des sous dans la combine !
Pour en revenir à la notion de crise, même Pascal Delwit spécialiste en émotion, larmes et soupirs dès que Bouchez entre en pleine dyschésie, se trouve bien dépourvu d’expliquer qu’une crise n’est pas toujours une crise, mais une récession technique sous l'effet des restrictions sanitaires que l’autre explique en lisant l’Echo de la Bourse, à l’aise sur le pot.
Le PIB des 19 pays ayant adopté la monnaie unique a baissé de 0,3% entre janvier et mars, par rapport au trimestre précédent, selon une deuxième estimation d'Eurostat. La première estimation publiée fin avril faisait état d'une chute de 0,6%. Ce repli fait suite à une baisse de 0,6% au quatrième trimestre 2020.
Un recul du PIB sur deux trimestres consécutifs définit techniquement bel et bien une récession !
Pas question, s’exclame Bruno Colman (il est de la RTBF, innovant, audacieux !). Il veut bien parler de récession, donc il n’en parle pas. Il élide, place un blanc, puis poursuit « Le taux de l’impôt des sociétés est de 25% en Belgique. Il a baissé ces dernières années. Mais, alors que Joe Biden, le président américain, a annoncé son intention de le relever dans son pays, cela sera-t-il le cas aussi chez nous ? Si oui, il faudra baisser l’impôt sur l’immobilier ».
Il est comme ça Colman, il a tant de choses à dire qu’il ne sait par laquelle commencer, donc on met la récession en-dessous de la pile, juste à côté de la dette monstrueuse, encore autre chose à taire absolument. Car si on en parle, on en revient à l’austérité, ce mot à rayer des dictionnaires, puisque si les ploucs font ceinture et que nos ministres et parlementaires se gobergent dans les indemnités princières qui ne perdront pas un cent, au contraire, ça devient gênant.
Bruno Colman ne veut pas d’une démocratie gênante.
Vous voulez quand même parler de récession ? Eh bien soit ! Colman peut y répondre sans barguigner. « La plupart des experts s'attendent cependant à un fort rebond de la croissance au deuxième trimestre (avril-juin) grâce à la levée progressive des restrictions sanitaires qui ont freiné l'activité notamment dans les services liés aux transports, à l'hôtellerie-restauration et au tourisme. »
Et la récession ? Banane, il y a répondu. Il a copié la meilleure manière de répondre d’un autre Bruno, le Français : Bruno Lemaire.

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Exemple du maître Lemaire sur le PIB (produit intérieur brut) « Le PIB a été revu à la hausse dans les mêmes proportions pour l'ensemble de l'Union européenne. » Là tout le monde respire, enfin une bonne nouvelle. Lemaire reprend son souffle et poursuit « Il a reculé de 0,1% au premier trimestre, par rapport aux trois derniers mois de 2020, contre -0,4% annoncé précédemment ».
Soudain, le maître singe l’élève et Bruno L fait du Bruno C « Sur un an, la baisse du PIB est aussi moins forte qu'anticipé. Le PIB du premier trimestre de la zone euro a reculé de 1,3% par rapport à la même période de l'an passé (contre -1,8% calculé auparavant) et celui de l'UE de 1,2% (contre -1,7%). »
Vous y avez compris quelque chose ? Ne vous tracassez pas, c’est de la dialectique libérale. Cherchez pas, il n’y a rien à comprendre, sauf qu’on est dans la merde de leur faute.

13 juin 2021

Avenue Louise.

Le propre de l’aristocratie d’argent c’est d’être vu « en majesté », que les autres sachent la prospérité de l’homme riche. Son péché mignon, c’est la montre, mais pas n’importe où avec n’importe qui.
S’il y a bien un endroit en Belgique qui correspond à ces critères, c’est le quartier Louise à Bruxelles où l’élite subsume. La proximité du parti des gens bien, le MR, avenue de la Toison d’Or, met le parvenu politique à deux jets d’arbalète des tables où il est utile de se faire voir en bonne compagnie, même si l’interlocuteur est un banquier douteux qui aurait jadis frisé le délit financier.
S’y assume le destin d’anciens ministres, députés et sénateurs MR dans des tables de bridge où Georges-Louis Bouchez n’y fait encore que le mort.
Le quartier Louise, aussi appelé le haut de la ville, est fait pour aimer les belles choses, l’argent facile et l’art de vivre en libéral dans l’ignorance de la Belgique profonde, des ploucs aux destinées figées et aux bas salaires. Peut-être que les fervents du parti auront la chance dans une des boutiques de mode haut de gamme et les restaurants gastronomiques, d’apercevoir une grande figure du mouvement libéral, comme Madame Marghem, Ducarme et sa jeune épouse, Louis Michel encore en tenue de golf.

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Il serait peut-être utile pour l’apparatchik de gauche de faire au quartier Louise une sorte de recherche déambulatoire, aussi utile que l’exploration des méninges de Zemmour sous la tutelle de Christine Kelly, minaudant, l’une et l’autre, pour les téléspectateurs de CNews.
Ces artères commerçantes sont riches de galeries d’art, mais aussi d’hôtels, bars et bâtiments historiques datant de la Belle Epoque, ainsi dénomméee tant il était impensable d’y voir des ouvriers baladant leur famille le dimanche, alors qu’ils peuvent y jouir librement de nos jours, du spectacle politique de se ficher du monde, au JURA Seven Wood 42%, à 15 € le drink, siphon de Speyside Glenlivet non compris.
À défaut de s’y faire plaisir, vous pouvez toujours y lécher les vitrines à seule fin de savoir où passe votre argent. Le boulevard de Waterloo accueille quelques créateurs belges prestigieux comme Carine Gilson, Delvaux et Diane von Furstenberg. À l’avenue de la Toison d’Or se logent les contempteurs d’Adam Smith et d’Alexis de Tocqueville, avec quelques enseignes : Arket, Zara, &Other Stories, Juttu, la boutique belge Essentiel Antwerp ou Serneels pour de beaux jouets intemporels, la Maison Degand, etc.
Pourquoi voulez à tout prix entraîner Bouchez à poser l’escarpin dans nos quartiers en forme de cul-de-sac et nos terrains boueux du collectif ? Certes, il y vient par l’image sur Facebook pour les besoins de la cause, il vous dépeindra même son appartement de 55 M² dans le Mons modeste, mais son pôle est désormais dans les beaux quartiers bruxellois d’où il touche à la soie et au feutré, dans la nuance et le baisemain. Un peu plus au calme, chez Alice Cocktail bar, à l’étage du restaurant Rouge Tomate, il y retrouvera des « amis » pour s’y foutre carrément de nos gueules.
Les Parisiens connaissent ça depuis Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, en face l’église Saint-Germain-des-Prés. Les temps ont bien changé et le quartier aussi.
Quelle soit bruxelloise ou parisienne, c’est la même foule disparate où l’on trouve des intellectuels auto certifiés, des journalistes établis et des hommes politiques importants. Une oligarchie des lettres et des arts, de la presse et des médias bien plus que des affaires et de la politique ; mais une oligarchie au pouvoir occulte étendu. En ces temps de communication de masse, pour la survie du bourgeoisisme ambiant, ce n’est pas négligeable.
Dans ces hauts lieux où il est indécent de parler d’argent, parce que tout, y compris les décors et les costumes y convergent et qu’il est inutile de le préciser, on y vit dans le complotisme entre deux « coups » réussis. Le monde qui s’y presse manifeste l’aisance et l’engouement d’une société mondaine où les retrouvailles ont le goût agréable des réminiscences des canailleries anciennes, d’un entre-soi où les nouvelles vont bon train. L’excellence des invités est en harmonie avec cette commémoration festive de n’importe quel rallye, manifestation welfare, gala de bienfaisance, d’un genre inauguré par l’ancien président des États-Unis, l’obamacare où sous couvert de la bonne action intentionnelle l’essentiel est que l’on parle de soi.
Les pouvoirs rencontrés ne couvrent pas le même public de feu le Club lorraine, mais ils le dépassent dans la maîtrise d’un microcosme pesant sur les grands moyens d’information et de diffusion culturelle. Le pouvoir est dépendant de ces transports festifs qui, sous leur aspect mondain et futile, concentrent les agents sociaux qui ont la capacité de prendre des décisions, de définir des stratégies, d’orienter la vie culturelle et politique, presque toujours sans aucun mandat du peuple.

12 juin 2021

Le temps des droites extrêmes.

De la manière dont on ostracise la gauche en Europe, presque partout réduite à l’opposition ou, comme en Belgique, poussée à un mariage honteux avec la droite, pour tout autant que le PS soit encore de gauche, on peut penser que l’extrême droite est en train de presser la droite à la rejoindre en Europe, fascisant l’UE sans bruit.
Un mouvement se généralise à droite en tous cas.
Des généraux qui protestent auprès du chef de l’État rappellent les généraux factieux d’Alger, la manifestation de policiers appelant à faire « sauter les digues de la Constitution » en présence du ministre de l’Intérieur, ces deux événements récents en France, à la volonté de réformer « l’État flamand » de Jan Jambon en Belgique, avec notamment une réforme de la législation sur les élections et l’appui de l’Open VLD, tout a des relents d’un déjà vu des années avant le nazisme, l’Action Française, les Camelots du roi à Léon Degrelle en Belgique et Franco en Espagne. Nous ne sommes pas loin d’un remake.
Ravis les journaux, naturellement de droite, suivent dans l’enthousiasme.
À la vitesse où ça va, on entendra bientôt des cortèges défiler aux cris de « Mort aux Arabes », faisant l’amalgame de tous les musulmans dans le salafisme.
Ces tensions se font presque toujours quand l’économie entre en récession. C’est quasiment à coup sûr, tout profit pour l’extrême droite. La misère monte, mais le peuple mal encadré au lieu de constituer une force, se disperse et s’assèche dans les bras de l’extrême droite ou du parti socialiste.
Aujourd’hui les oppositions violentes ne se font plus à gauche, mais à droite.

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Le pouvoir ne perd aucune occasion de prétendre le contraire. Le terrain naturel de la droite n’est-il pas le nationalisme et le sentiment de perdre le contrôle des villes et des banlieues en désignant une « canaille montante intérieure et extérieure » ? Le fait-divers est en épingle de cravate dès que la violence vient de gauche et quasiment inaudible quand elle transpire le complotisme de droite.
Or, on le voit bien avec la N-VA et le Belang en Flandre, l’extrême droite constitue une proposition politique naturellement violente. Il se pourrait qu’échauffés et inspirés par ces deux partis, des flamingants se reconstituent en groupes déterminés, comme nous en avons gardé le souvenir, dans les Fourons, les tours de Bruxelles à vélo, ces provocations pouvant dégénérer plus facilement en ces jours de tension.
Sous une forme acceptée au sein même des partis de pouvoir comme le MR et l’Open VLD, l’extrême droite présente un réceptacle ouvert à tous les vents du nationalisme.
Le néolibéralisme est à la base de ces dérèglements. Les industries disparaissent avec les salaires satisfaisants pour laisser place aux Services générant des emplois mal payés. Les travailleurs mécontents nourrissent de leur rancœur ceux qui à l’extrême droite n’attendent qu’une occasion, celle où des troubles surgissent pour les dénoncer et en susciter de plus graves.
Le néolibéralisme est aux dimensions d’un pays entier à l’échelle d’une musculation pratiquée dans une salle de fitness. La crise organique du capitalisme transforme le pays en baraque de foire à dégringoler des boîtes de conserve empilées.
Nous entrons dans une foire permanente où tout peut être cassé en un jour et remplacé le lendemain. Mais à l’inverse de ce que furent les grandes grèves du passé toutes produites par l’absence d’équilibre entre le capital et le travail, les horreurs d’aujourd’hui ne sont plus compréhensibles, puisqu’elles n’émanent plus du corps social violenté par l’État..
Les musulmans fous de Dieu sont des fous tout court, comme Anders Behring Breivik, l'auteur des tueries d'Oslo et de l'île d'Utoeya. Mine de rien, il a fait des émules à l’extrême droite dans toute l’Europe.
Le système médiatique en est resté à sa détestation des Gilets Jaunes, en accord avec le pouvoir qui entend bien renouveler la confiance d’une majorité d’électeurs sans opinion, les conservant par la peur de la réoccupation des ronds-points.
Il est moins une, mais on peut encore espérer une autre vie sociale. Nous en avons les moyens quand on sait où pouvoir les prendre. Tandis que l’extrême droite prospère sur la dislocation des groupes sociaux, en secrétant ses miasmes anxiolytiques. Elle prospère sur le fumier des crises du capitalisme à l’affût de ceux qui crient leur misère dans les rues sans être entendus. Elle dénonce surtout les casseurs qu’elle assimile aux gens désespérés, comme si les violents n’étaient pas des leurs, pour la plupart.

11 juin 2021

Charly, tu m'remets l'même !

Le souverain incontesté de l’Europe, Joe Biden, vient faire une tournée d’inspection la semaine prochaine. Les journaux sont déjà en pamoison. Philippe essaie son plus beau costume. Mathilde, dame de compagnie de Jill Biden est d’ores et déjà profondément déçue, attendu que Madame Biden ira voir Elisabeth II sans passer prendre sa camériste bruxelloise.
Tout est sens dessus-dessous, dans l’attente du maître. Madame von der Leyen et Charles Michel, les gérants délégués, attendront le propriétaire sur le pas de la porte au rond-point Schumann, pour la remise solennelle et symbolique des clés de l’UE.
Non mais, quelle honte !
Sans politique, sans but, sans volonté, la dévotion pour le « grand frère » sert de cache-misère de ce que nous sommes de par notre faute : une sous-préfecture de Washington.
Comment est-ce possible que nous en soyons arrivés là ? Avec une population supérieure à celle des USA, un euro qui draine des milliards mais qui s’aplatit devant le dollar, au point qu‘il se convertit à chaque opération en-dehors de l’Europe, y compris en commerce avec la Chine, une armée presque inexistante qui ne fait rien sans passer par l’OTAN et son général en chef toujours américain, mais qu’est-ce que nous valons à part ça ? Quel est le poids de l’Europe quand un Erdogan fait partie de l’OTAN et que son armée pourrait se promener partout chez les 27, hormis la France qui a la bombe et une structure militaire cohérente ?
Cette domesticité nous conduit inévitablement à faire le contraire de nos intérêts en boudant Poutine, puisque Biden le veut, encore qu’on hésite sur ce qui va se passer entre Biden et le président russe à Genève. Peut-être redeviendrons-nous les amis des Russes pour contrer les « méchants Chinois » qui veulent passer devant les USA et prendre le titre de première puissance mondiale ?
Mais quelle honte !

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Le grand cas que Biden fait de l’Angleterre est un camouflet pour l’Europe. Boris Johnson en claquant la porte au premier janvier devait sentir passer le boulet et son pays, sombrer dans le désastre économique. C’est tout le contraire qui se passe, puisqu’il reste le « collaborateur » privilégié des Américains et que la première visite de Biden est pour lui !
Mieux, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président américain Joe Biden comptent se mettre d'accord jeudi, lors de leur première rencontre, sur une nouvelle "Charte de l'Atlantique" prenant en compte la menace des cyber attaques et le réchauffement climatique, a indiqué Downing Street. Si je comprends bien, Boris Johnson signera la nouvelle charte en notre nom, après en avoir discuté les modalités d’application, que Charles Michel et Ursula von des Leyen s’engageront pas la suite à respecter !
Voilà qu’on apprend ainsi que cette rencontre du G7 en Cornouailles est capital pour Bruxelles qui attend tout de Biden et de Johnson ! Et c’est depuis Downing Street qu’on apprend que la nouvelle "Charte de l'Atlantique" affirmera que "si le monde a changé par rapport à 1941, les valeurs restent les mêmes" concernant la défense de la démocratie, la sécurité collective et le commerce international.
C’est comme qui dirait un nouveau contrat de dépendance que le premier ministre britannique signera pour nous en qualité de délégué de l’Europe !
Pas rancunier pour un sou, Biden reprend les relations « spéciales » que Trump avait eues avec Boris Johnson, surnommé le Trump anglais. Ainsi Biden récupère le marteau lâché par le président républicain pour enfoncer le coin entre l’Anglais et nous, ayant choisi le beau blond par affinité de langue, de mœurs et d’intérêt.
Cela mis au grand jour, sous les cris de joie et les manifestations d’allégeance des médias et des 27 pays croupions, nos grands chefs seront ravis. Le fossé va encore s’élargir entre eux et nous, de moins en moins intéressés par cette mascarade et profondément dégoutés par une Europe carpette.
La voilà bien l’idée européenne de Schumann à Jacques Delors, claironnée comme une renaissance du vieux Continent ! Elle ne cachait que le vide et l’absence de motifs, autres que celui de s’inscrire en larbin définitif des Etats-Unis.

10 juin 2021

Le cas Zemmour.

S’informer, c’est d’abord connaître des raisonnements qui ne sont pas nécessairement à l’identique des vôtres. Car, comment débattre pour ou contre et prendre parti, si par la censure ou même pire, par apriori personnel, on ne veut rien savoir d’un polémiste parce qu’il a une réputation fascisante ?
C’est le débat éternel à propos de « Mein Kampf » le livre culte des adolphins et qu’on a réédité en prenant la précaution d’arroser l’œuvrette du fou de propos avertis, prenant le lecteur nouveau pour un imbécile complet.
Après quelques jours au cours desquels j’ai entendu sur CNews, Zemmour dans des éditoriaux divers (il en a deux par séance), j’en ai tiré quelques réflexions contradictoires, signes de la richesse intellectuelle de l’homme, avec l’impression générale de sa sincérité et donc de son honnêteté, tant elle est rare dans les milieux de la presse et de la télévision.
Il est, finalement, tout ce que je ne suis pas, alors qu’il y a tout le long de son parcours des choses justes, bien décrites, contre lesquelles on ne peut rien parce que ce sont des faits.
Certes, il les manipule dans son subconscient, mais comme tout le monde le fait, dans la mesure où la conviction à défendre une thèse l’emporte souvent contre tout.
L’autre soir, Zemmour défendait les Républicains (USA) et assurait de sa conviction que Trump avait effectivement été « volé » dans l’élection présidentielle de Joe Biden.
Là-dessus, le voilà parti sur la bizarrerie du système électoral américain, permettant pas le biais des grands électeurs de considérer que certains grands États élisent un représentant du peuple pour un million d’habitants, alors que pour d’autres il faut100.000 habitants !
On a compris, Zemmour n’est pas de gauche. Il ne considère pas que l’égalité des citoyens passe par la parité complète entre les électeurs et qu’une voix doive être à égalité n’importe où dans le pays. Elle devrait avoir la même importance, selon qu’on habite à New-York ou à Buford dans le Wyoming.

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De même, l’élection à deux tours en France le ravit, car ce système permet d’une autre manière, mais pour un résultat identique, d’envoyer au Parlement beaucoup d’effectifs d’un Parti ayant moins d’électeurs. Il ne voit donc pas le danger d’un Parlement dont la configuration ne correspond pas au nombre d’électeurs par parti.
Ce n’est donc pas un démocrate, mais un Républicain bonapartiste qui n’en aime pas moins la France, l’esprit et la culture françaises, à sa manière. S’il aime les gens, c’est au compte-gouttes, sélectionnés « esprit pur français », sans qu’on sache bien ce que cela veut dire.
Il a, à propos de l’immigration, une foi absolue dans une politique de fermeture des frontières et d’une plus grande fermeté dans les condamnations de la délinquance « basanée ». C’est en cela qu’il touche au racisme et qu’il se fait condamner régulièrement. Il en va de la culture judéo-chrétienne qui fut la nôtre et de notre statut de « Blanc européen ». Dans ce sens, il est pour l’expulsion des musulmans préférant la loi de la Charia aux lois du peuple français.
Si l’on considère la transhumance qui s’opère entre l’Afrique et l’Europe, du point de vue strictement européen, il est évidemment temps de stopper cet afflux intempestif qui finira par submerger l’Europe. Où il a tort, c’est de ne pas voir en cette transhumance une richesse humaine possible, à condition de mettre les moyens pour en faire des européens avec notre culture et nos mœurs.
Où il a raison, c’est de ne pas trouver un tel esprit dans la gestion de l’Europe. Ces fonctionnaires et ces représentants des 27 pays ont peur d’aborder les questions sensibles, la limitation de l’immigration et la fermeture des frontières jusqu’à ce qu’on se soit mis d’accord sur une politique commune. Les communautés musulmanes qui ne s’intègrent pas par esprit de corps et qui refusent d’abandonner des coutumes et des mœurs moyenâgeuses amenées de chez elles, paniquent Ursula von der Leyen et terrorisent Charles Michel.
Alors qu’il faudrait une politique hardie, on assiste à un lamentable rabâchage d’excuse en tous genres pour les esclavagistes que certains de nos aïeux furent, en passant sous silence les premiers esclavagistes : les Arabes, bien avant la conquête de l’Algérie.
Après ce petit tour d’horizon, je suis plus que jamais de gauche, mais je me suis enrichi d’avoir entendu un homme de droite intéressé à nos destins communs d’Européens.

9 juin 2021

La gifle "Au théâtre ce soir"

Tout ce que nous écrivons est inutile, écrit Bianciotti, surtout si c’est la vérité. « Le monde va devenir chaque jour plus bête, plus laid, plus dur. Aussi aurons-nous plus que jamais besoin de nos masques. L’avenir est à la clandestinité. »
Il avait vu juste Bianciotti, Italien émigré en Argentine, venu en France pour l’amour de la langue française, mort il y a quelques années.
Chacun se représente la société de façon différente. Ceux qui ne sont pas enthousiastes du système doutent de l’intelligence des acteurs politiques qui pourrait en modifier le cours. Ces derniers préfèrent, installés aux premières loges, le récit de nos indigences. Les médias font chorus avec le pouvoir contre le populisme (c’est ainsi que l’on baptise désormais l’opposition), en Flandre c’est le Vlaams Belang et en Wallonie le PTB.
Comment peut-on être convaincu par le libéralisme ? Mystère ! L’économie néolibérale ne se discute plus. On ne peut plus la remettre en question. La contredire sera bientôt illégal. Dans la hâte de reprendre la vie d’avant le virus, c’est quasiment appeler au terrorisme de prétendre que l’économie actuelle est suicidaire pour ce gouvernement.
La terre s’appauvrit, des pilleurs marchands consomment ce qu’il en reste. Nous ne perdons rien pour apprendre ce qu’est la pauvreté. Le discours reste le même, nous manquons de croissance !
L’ennemi, ce n’est même plus l’Union Européenne, son appareil rongé par son administration justifiant une réglementation si critiquable dans les États associés, non, l’ennemi c’est l’ordre économique mondial, la tournure que prennent les choses et pris dans cette tourmente, l’impossibilité des États de revenir en arrière.
Le despotisme de l’économie de marché devient d’autant plus violent qu’il est condamné par une majorité qui se cherche parmi les peuples sous son joug.
Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir, promet Rivarol. Et c’est l’histoire des Gilets Jaunes réprimés dans une démocratie comme la France, ce qui serait insolite, si on ne connaissait pas Emmanuel Macron, jeune Rastignac, élevé à gauche pour rallier la droite. Maintenant giflé par un anonyme, c’est toute la classe politique qui fait corps.
On voit bien l’issue du labyrinthe dans lequel nous sommes : c’est la guerre ! On en revient au Moyen-âge, on cherche que la futilité ne le soit pas, qu’une gifle ait valeur d’un coup de mousquet !

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Aussi vieille que l’humanité, la guerre donne au plus fort le droit de décider de l’avenir du vaincu. La solution pense le pouvoir, serait que les riches forts de leur armée et maîtres des démocraties écrasent les gens du dessous, laissant vivant juste ce qu’il convient de personnel pour faire tourner l’industrie presque toute passée en Chine, et assurer leur service. On pourrait chipoter sur le terme de guerre, tout au plus s’agirait-il d’une insurrection « réprimée dans le sang ». Complotistes, terroristes, gauchistes et fascistes, il y a toujours bien une étiquette qui colle à qui rouspète, à qui s’inquiète qu’on ne propose aucun un autre ordre économique.
On voit très bien les partis justifier l’hécatombe, comme on devine les discours jumelés de Georges-Louis Bouchez et Paul Magnette. Tout est en préparation. L’action est incertaine.
Elle sera proportionnée à la vague de mécontents.
Talleyrand avait prévu la chose deux siècles avant nous. « On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus ». En cas de paix prolongée, où ranger le formidable matériel ? Vous avez remarqué, sous tous les prétextes possibles, les polices sont relookées et surarmées. Serait-ce le signal ?
Chateaubriand a jugé avant l’heure nos ministres et hauts placés divers, tous ardents à leur promo, bâtissant leur nouveau monde « L’ambition, dont on n’a pas les talents, est un crime ».
C‘est ainsi que jugés criminels avant qu’ils ne nous anéantissent, c’est leur donner l’occasion de justifier le crime de nous anéantir, avant que les premiers morts de la révolte ne tachent les trottoirs de leur sang.
D’ici là, il y aura d’autres Fillon et d’autres Reynders au pouvoir. L’un tombant à propos de costumes, l’autre slalomant entre les affaires. Les censeurs des petites cupidités de l’illustre n’ont pas suffi à arrêter la carrière de l’ami d’Armand De Decker.
Comme tout passe par l’idéologie, celle qui nous concerne est confisquée par la seule économie néolibérale. On n’est pas près d’en changer. Nos révoltes ne seront que des murmures désapprobateurs… d’une gifle à un président, on passe terroriste vite fait, engeance vouée à détruire l’État, ce parfait équilibre d’artifices entre connerie et réalité.

8 juin 2021

Débuts de campagne

Mélenchon a jeté un pavé dans la mare où coassent les grenouilles macroniennes. Le bougre imagine “un grave incident” ou un “meurtre” lors de la campagne présidentielle, émois dans le landerneau sur la 5, la 3, la 2, la Première de Bouygues, dans les magazines, dans le Monde où « il faut fesser la Fressoz » depuis longtemps, mais qu’on ne fait pas. On dresse la double barricade contre les populistes et les hideux salafistes. Hop, passer muscade, le cadet de la Banque Rothschild est réélu haut-la-main.
Le Mélenchon-bashing se termine et Nathalie Saint-Cricq de France 2, la cheffe des lazzis contre « Méluche » se rendort jusqu’à la prochaine alerte.
Tout cela est bien huilé et connu.
La sortie commentée de Mélenchon est un essai permettant de vérifier l’état de la machine pour l’année prochaine. La majorité est à l’affût de la montée en épingle, d’événements, susceptibles de rabibocher Jupiter avec le chouia d’électeur de gauche qui lui manque pour l’appoint et faire l’effet trampoline, dans le délire néolibéral d’un deuxième mandat.
Avec son onirisme légendaire Mélenchon souligne le trait : “Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre”, pour “montrer du doigt les musulmans”, “tout ça, c'est écrit d'avance”, affirme-t-il.
Mélenchon vient de porter une grave accusation des milieux responsables en laissant penser qu’il y aurait complicité entre le pouvoir et des assassins pour créer un événement capable d’émouvoir l’électeur et le gagner à la cause des maîtres du système.
Vu ainsi, mais est-ce que c’est ce que Mélenchon a voulu dire ? Il déconne complètement. Aucun homme politique n’est assez fou pour commanditer un attentat islamiste pour des raisons électorales ! Que le pouvoir devant un événement épouvantable, comme l’est un attentat ayant provoqué la mort, cherche à l’instrumentaliser pour en tirer un avantage électoral, mais tous les partis sont rompus à pareil exercice. À commencer par déléguer le ministre de l’Intérieur sur les lieux, serrer la main du préfet et présenter ses condoléances aux familles des victimes.
Mélenchon devrait clarifier ses propos qui sont ambigus.

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Le reste entre dans les premières escarmouches des présidentiables déjà en piste pour l’année prochaine.
Le président de la Fance Insoumise a ironisé sur le système qui invente à chaque fois un homme présidentiel pour que rien ne change et si ce n’est pas Macron, ce sera un chiot de la même portée "Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (...) on ne sait pas qui c'est, pouf, il se fait élire président. C'est le système qui l'invente. La dernière fois, Macron est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre".
Là, on le retrouve. Ouf ! on a eu peur que ses résultats dans les sondages actuels ne lui aient abîmé l’esprit.
C’est bien possible, après tout. Un chef surgissant du chapeau à un moment présidentiel, a toujours été dans la genèse de l’évement majeur qu’est l’élection du président dans le système électoral français.
D’après Macron, la dernière année du quinquennat ne sera pas semée de roses. Il a même prétendu, dans une seconde réflexion, qu’il n’était pas sûr de pouvoir se représenter après ce qu’il va infliger aux Français comme réformes qui vont secouer le cocotier et faire mal, comme la reprise des débats sur les pensions par points et l’âge de la retraite. Et s’il escamote les débats, comme avec tout ce qui dérange les députés en passant par les ordonnances, il pourrait réveiller la colère des Gilets Jaunes et se mettre tout le monde à dos.
Et c’est là qu’on retrouve le raisonnement de Mélenchon qui prévoit en cas de défaite statistiquement possible, que Macron ferait son petit Hollande de ne pas se représenter. Auquel cas, la majorité libérale sortirait un autre cornichon du bocal.
On attend le verdict de la journaliste Natalie Saint-Cricq spécialiste de la mise en croix du président des Insoumis, pour parler sur France Inter de la dernière crucifixion de sa tête de Turc.

7 juin 2021

Néolibéralisme et démocratie.

Les temps n’ont jamais été aussi controversés. Cependant aucun mouvement du type de celui des Gilets Jaunes n’a plus jamais eu lieu. Bien sûr, la pandémie est passée par là, mais le ressentiment et l’injustice sont toujours aussi forts. Il devrait au moins encore subsister quelque chose. Au lieu de quoi, la police, surtout en France, après avoir tapé à bras raccourci sur les Gilets Jaunes, fait un meeting devant l’Assemblée Nationale et les médias ne tarissent pas d’éloges devant le mort de trop, d’un flic tué de sang-froid par un dealer.
C’est oublier les centaines de morts par an dans les usines et les chantiers. Non pas que la mort d’un flic ne compte pas, mais enfin, cela fait partie des risques du métier, comme de monter sur un échafaudage pour remplacer les tuiles d’un toit. .
On pourrait trouver une raison au désert social actuel.
En ralliant une partie des populations autour de valeurs identitaires, les libéraux empêchent la constitution de coalitions sociales porteuses d'intérêts sociaux-économiques convergents. La saturation du débat politique fait en sorte que l'affrontement culturel se substitue à la lutte des classes et que les questions socio-économiques soient évacuées de la délibération publique.
La lutte contre la fascisation du débat public consiste donc avant tout à replacer les questions économiques et sociales au cœur du conflit politique.
De cette incompréhension entre la question sociale et la question identitaire pourrait naître une guerre civile !
Hobbes y voyait une « guerre de chacun contre chacun ».
La guerre civile néolibérale serait le produit des rapports de pouvoir et de l’exercice du gouvernement, dans une démocratie qui ne remplace ses élites que par elles-mêmes sans que l’électeur puisse intervenir.
La guerre civile n’est plus entre deux factions de la population, mais entre une population qui s’insurge contre un gouvernement néolibéral, dont la police veut neutraliser ceux qu’ils considèrent comme ses ennemis. La militarisation croissante des appareils répressifs et des méthodes de répression intérieure des mouvements sociaux s’y prêtent.
En fait, le néolibéralisme s’oppose d’abord et avant tout au peuple.
Le néolibéralisme doctrinal est une réaction de profonde méfiance du peuple, comme à toute forme de démocratie illimitée.
Le MR est un parti libéral faut-il le rappeler, comme le PS. L’ordre de libre-concurrence requiert l’existence et le fonctionnement du marché. Cela n’est possible qu’à la condition d’une neutralisation radicale du pouvoir des « masses », suivant un véritable lieu-commun des conservateurs, désignées incultes, avides et incapables par conséquent de se gouverner elles-mêmes.

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L’opposition néolibérale à toute forme de souveraineté populaire s’est tout de suite intéressée à une réflexion sur les moyens de gagner l’adhésion des foules de façon à retourner le peuple contre lui-même. La caractéristique des masses aux yeux des néolibéraux, est d’être incapable de penser par elles-mêmes. Tout le travail des partis comme le MR et le PS est de les diriger de façon à neutraliser ou à désactiver le danger démocratique.
L’idée que le monde actuel serait caractérisé par le désengagement de l’État et uniquement dominé par le marché mondial et le poids des multinationales est contredite par toutes les propositions intellectuelles des néolibéraux comme par l’intervention massive et permanente des Etats-nations dans les sociétés contemporaines.
L’assertion selon laquelle un commerce libre amène les sociétés tyranniques à devenir des démocraties, argumentée par Smith est complètement fausse. Nous avons sous nos yeux la Chine populaire, avec sa direction communiste impliquée dans le commerce mondial à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de ses frontières.
La crise Covid a définitivement enterré le néolibéralisme sauf dans la tête de ceux qui l’ont mis en pratique. C’est de ce conflit entre une minorité influente et protégée par la police et le peuple victime de cette politique, qu’une guerre civile pourrait éclater.
L’interventionnisme néolibéral consiste à façonner la société et ses institutions pour l’adapter au marché.
L’État n’est plus un outil démocratique pour la société, mais un souverain qui façonne une société de concurrence pour le marché. De ce constat, il résulte que la société américaine est aussi peu démocrate que le pouvoir en Chine.

6 juin 2021

L’homme nouveau.

Maslow a découvert que les besoins s'inscrivent dans le cadre d'une hiérarchie. Belle découverte en réalité vieille comme l’humanité. L’homme de Vallon Pont d’Arc avait sans nul doute des tas de besoin bien avant celui de décorer la grotte Chauvet de ses dessins. Cette hiérarchie, mis à part les besoins essentiels (manger, dormir, déféquer), est fort différente d’un sujet à un autre. Il y a aujourd’hui des gens dont la vie sociale, la démocratie et ses élus ne sont nulle part dans la pyramide de Maslow.
Tant et si bien que chacun se fait sa petite pyramide. Comme on peut le voir au Caire et à Louqsor, les pyramides ont des tailles différentes. Nous avons des gens happés par la société de consommation qui placent juste après les besoins élémentaires, le Smartphone, The Sopranos, The West Wing, l’herbe et la petite copine des hamburgers du samedi soir.
Comment la société s’organise, comment les friqués s’arrangent pour nous avoir à tous les coups, comment on retrouve toujours les mêmes au gouvernail, enfin non, cette troisième inconnue faisant doublon avec la deuxième, bref, beaucoup de monde n’intègre pas tous ça dans leur pyramide. Elle suffit à leur environnement, si bien qu’ils ne connaissent rien des grandes pyramides, de ces éternels tourmentés que sont les vrais et les pseudos intellectuels.
Á part ça, ils vivent normalement, ont un métier, une femme et des enfants, parlent parfois deux langues mais sitôt franchie leur pyramide, ils savent à peine que le monde inconnu, qu’ils ne cherchent pas à comprendre, a quand même un rapport évident avec eux-mêmes.
Pourtant toujours d’après Maslows, tous les besoins sont continuellement présents, mais certains se font tellement sentir, qu’ils restent seuls et les autres disparaissent.
Jadis et aujourd’hui, sauf la misère qui rend l’homme incapable de fixer son esprit sur autre chose que son sort malheureux, les gens vaquent et meublent leur pyramide comme ils l’entendent. C’est l’erreur de Maslow de croire à un tronc commun.
Une personne démunie de tout est capable de mettre en péril sa vie pour se nourrir (dans ce cas, on observe que les besoins physiologiques ont plus d'importance que les besoins de sécurité). Autre exemple : le paraître (les besoins d'estime ne se font pas sentir avant que les besoins d'appartenance ne soient relativement satisfaits). En conclusion, lorsqu'un groupe de besoins est satisfait un autre va progressivement prendre la place selon l'ordre hiérarchique : besoins physiologiques – besoins de sécurité – besoins d'appartenance et d'amour – besoins d'estime – besoin d'accomplissement de soi, foutaise psychologique que tout cela !
Pas l’homme nouveau, pas l’homme qui sort des catalogues libéraux, l’homme adapté à la 5 G au néolibéralisme et aux discours de GL Bouchez !

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Lui, c’est son feuilleton , le confort d’une vie sans zigzag et le ronron de la voix apaisante, celle qui dit que tout va bien se passer, qu’on pense pour lui et qu’il a raison de faire confiance au gouvernement actuel, à tous les gouvernements, sauf s’ils n’étaient plus libéraux, suivez mon regard !
L’homme nouveau n’a même plus le sentiment qu’un besoin précédent reste insatisfait pour réagir, puisqu’il n’en a plus. Sauf à de rares exceptions, évidemment, un besoin, par exemple de feuilleton télé, qui n’est pas satisfait à 100 % le met dans une situation critique de manque. Heureusement, à part la panne d’électricité imprévisible et rare, les autorités veillent spécialement à ce que ces besoins vitaux et essentiels à la poursuite de la démocratie restent la priorité, bien avant la garde de nuit du service des urgences d’un hôpital.
L'insatisfaction répétée ou à long terme est pathologique. Heureusement que l’homme nouveau n’est pas capricieux et que son esprit ne bat pas la campagne. Tous les pouvoirs se sont bien arrangés pour se mettre d’accord sur le sujet, l’homme nouveau est facile à conduire.
Certaines personnes résistent mieux que d'autres à l'insécurité, à la solitude ou au manque de reconnaissance. C’est la partie fragile de la population, une sorte de Giletjaunisme attardé qui fait des mécontents avec des pyramides invraisemblablement compliquée propre a découragé toute pensée unique qui se respecte.
Cette société ne représente-t-elle pas en elle-même un idéal de consommation et une allocation rationnelle des moyens financiers de la famille ?
La recette en est simple Bouchez se tue à ne la pas dire de peur qu’un autre tonitruant ne prenne sa place. Satisfaire un besoin inférieur avec le besoin supérieur est fondamental. L’exemple le plus motivant n’est-il pas de s’essuyer le derrière, avec les mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, quand, à la feuillée, on s’aperçoit qu’on manque de papier toilette ?

5 juin 2021

Fuite et surplace.

On n’a nul besoin de Pascal Delwit pour s’apercevoir que le monde populaire n’est plus celui des Trente Glorieuses et encore moins celui d’Orwell et de Huxley.
Nous passons d’une ère de prospérité entre 1955 et fin des années 70 d’un enrichissement quasi général, à un surplace avant un recul généralisé.
C’est là que les prévisions du PS d’un monde de plus en plus prospère coincent, au point que la fin de la lutte des classes est une hypothèse qu’il faut oublier, plongeant le PS dans le doute et ses militants dans la confusion. N’est-ce pas, Michel Henrion ?
C’est que jusqu’aux alentours de 80, à peu près tout le monde y a cru. Le monde ouvrier sortait de près d’un siècle et demi de malheurs, d’exploitations éhontées, jusqu’à faire descendre des enfants de dix ans dans la mine.
Si l’effondrement du carcan religieux et de la politique censitaire doit beaucoup à la pensée universitaire (les Jaurès, les Vandervelde, les Truffaut, les Huysmans), l’appoint décisif fut l’enrichissement des milieux populaires.
C’est une période intéressante qui voit au sortir de la guerre 40-45 un parti communiste à égalité avec le PS et qui par l’effet d’une vie générale meilleure, finit quasiment inexistant à la fin des Trente Glorieuses.
La consommation de masse est passée par là.
Le libéralisme, bête immonde en 36, fait illusion en 60 et pour certains le fait encore en 2021. Au vu de ce qui nous attend, ce ne sera plus pour longtemps.
Bien sûr la consommation de masse n’a pas dit son dernier mot, ni fait fantasmer à la lecture des magazines de ce qui était déjà un paradis et qui va devenir un paradis tout à fait fictif.

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L’augmentation des salaires qui permettait de croire à un avenir du capitalisme, pas si mauvais que cela, vit ses dernières heures. Et si pour faire illusion, le patronat cédait encore quelques euros, il sait très bien que donner d’une part et reprendre de l’autre par l’inflation, cela ne s’appelle pas une avancée sociale.
Le conformisme moral de l’après-guerre, avec la montée des salaires, baigne dans ses dernières années de tranquillité passive. Hélas ! du côté du monde du travail les dégâts sont considérables. Il n’y a plus vraiment de syndicats, le PS a abandonné le monde du travail pour se consacrer à celui de l’épicerie et aux embrouilles de Meusinvest. À part le PTB qui tient le cap et ne se laisse pas distraire de la cause ouvrière, on ne retrouve le parti communiste que dans des belottes à quatre chez des camarades.
La fatigue mentale des populations succède au narcissisme libéral. Tout est en germe pour une recrudescence d’affrontement entre les exploités et les exploiteurs. Mais la désintoxication est lente et elle est freinée par l’excessive propagande du pouvoir qui tient en laisse tous les médias.
Le Covid n’a pas ouvert une crise sociale, il l’a simplement postposée par une suite de constats d’incurie du pouvoir, coupés de protestation de bonne volonté. Mais, ce sursis de la remise des comptes de la Nation aux électeurs prendra fin bientôt. On se doute que certains se réveilleront avec la gueule de bois, vainqueurs et vaincus, bourgeois et travailleurs, dans un face à face, probablement comme en 36. Les Trente Glorieuses feront effet de loupe sur ce qui avait été acquis et ce que les gens seront en train de perdre.
C’est probablement dans cette cruelle comparaison entre ce qui était possible et ce qui l’est aujourd’hui, que cette fatigue mentale, comparable à une paresse de l’esprit, disparaîtra peu à peu et que les partis survivants à gauche avec les syndicats reprendront des couleurs.
Il ne faut pas s’y tromper, le néolibéralisme n’a pas prolongé la vie économique du libéralisme. Au contraire, il est en train d’en hâter la fin.
Mal embarqué dans une Europe qui peine à défendre ses propres intérêts vassalisée comme elle l’est par l’Amérique, ce sera peut-être du vieux continent que viendront les premières puanteurs de la gangrène finale.
Le rôle que les gens auront à jouer est immense. Seront-ils à la hauteur ? C’est la question à laquelle on ne saurait répondre pour l’instant. L’intelligence des Gilets jaunes est quand même un fait historique et l’élément optimiste qui fait garder de l’espoir.

4 juin 2021

Tu vas sentir ta douleur !

C’est comme un moustique qu’on n’attrape pas et qui vous pique aux fesses dès que vous vous arrêtez.
La 3 G, la 4 G, non la 5 G en attendant la 6, le progrès ne s’arrête jamais. Cependant, il s’arrêtera forcément le jour où un savant fou pètera le système avec sa G de trop !
Au gouvernement, le petit dernier, Mathieu Michel déjà célèbre avant la lettre pour son bel arbre généalogique, célèbre la 5G, amoureux de son potentiel formidable d’accélération.
On passe sur les nuisances que ce monde « plus inclusif » nous livre gratuitement avec l’emballage : la pollution électromagnétique, à moins qu’un astucieux commerçant ne nous vende le matelas faisant cage de Faraday.
Ce nouveau gadget néolibéral va nécessiter de l’énergie en sup, des métaux rares en pagaille pour connecter un million d’objets par kilomètre carré ! Pourquoi faire, quand on songe qu’en matière de communication les journaux ne nous fournissent plus d’informations que par un seul tuyau, celui des patrons de presse tous en cheville avec le libéralisme du gouvernement.
Bouchez et sa clique de médiocres voient le monde intégralement connecté. Même la pensée d’un séditieux pourrait être condamnée avant même que le gars téléphone à son pote pour peindre sur une pancarte « J’encule le gouvernement » et la promener Pont d’Avroy.
C’est la fin de la pensée par soi-même. Si vous avez envie d’une tranche de pâté de foie et que la grande surface fait une intrusion dans votre cerveau sur l’anchois de la mer d’Irlande, vous voilà en train de bouffer une bestiole que vous n’appréciez pas tout particulièrement.
La 5 G, c’est l’envahissement de l’intime centimètre par centimètre dans le fion des citoyens, ce qui fera le bonheur des Comices agricoles que seront devenues les élections, des palabres sur quel troquet on prend l’apéritif.
On le voit avec Macron, en visite préélectorale dans les villages, histoire de se faire photographier devant un beau paysage. Malgré les ratages, les Gilets jaunes, les confusions à propos de la pandémie, son napoléonisme et ses accointances avec le grand capital : sa cote remonte ! Elle est à 40 %, du jamais vu pour un président en fin de mandat. À moins que les sondages ne soient déjà en pleine 5 G et que tout soit bidon, manipulé par un technicien ancien garagiste reconverti au progrès, sur ordre de Macron.
C’est la finalité du progrès qui est inquiétante.

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S’il ne s’agissait qu’innover par la production de machines qui soulagent la peine des hommes ! Quand on songe que dans les grosses fermes en 1900, il y avait parfois de la gardienne de dindons, aux travailleurs aux champs des dizaines d’auxiliaires du fermier, alors qu’aujourd’hui lui et sa femme sont, certes surchargés de travail, mais autosuffisants, on pourrait se satisfaire du résultat, sauf que les auxiliaires sont chômeurs, que le fermier est au bord du suicide surchargé de dettes et que son exploitation est en passe d’être saisie par les aigrefins qui lui ont vendu le progrès !
Et derrière tout ça le secrétaire d’État Mathieu Michel s’extasie comme papa et le grand frère sur une crise Covid, la chance à saisir pour une transformation plus rapide encore ! C’est à gifler ce gamin qui cumule la prétention du frère et du père.
Pour ce cloporte, l’école devient numérique, l’université est au chevet des étudiants confortablement installé l’ordi entre les jambes, le télétravail qui permet aux couples de s’engueuler au boulot et à domicile et ce commerce ‘’Clicking is ordering” qui en met plein la vue au crémier du coin. Alors que ce malheureux flanque ses fromages à la poubelle et négocie avec le CPAS le droit de manger une fois par jour !
On fait presque tout en ligne pour Jeff Bezos, planqué quelque part dans un paradis fiscal, avec une Europe qui ne fait rien pour lui reprendre quelques milliards par an et soulager les gens.
On court depuis 1792 après l’idée de la Liberté et de l’Egalité, la Fraternité venant plus tard, avec l’impression qu’on croit les atteindre, au moment où elles nous filent entre les doigts.
J’ai passé toute une vie à essayer de comprendre. Maintenant, j’ai compris. Je suis né pour être baisé et comme je ne suis pas masochiste, je n’en éprouve aucun plaisir, rien que de la honte !

3 juin 2021

USA et Russie : l’Europe prise en tenailles.

Nous avons été saturés d’images de l’ancien président américain, grimaçant, se moquant parfois d’infirmes, tonitruant, un bouffon sur ressorts qu’imite Georges-Louis Bouchez.
Le suivant, par contraste, a blanchi sous le harnais d’Obama, calme et décidé. Que laissera son passage dans l’histoire des USA ?
Joe Biden reprend l’OTAN en main, tandis que l’autre traitait bien mal l’alliance.
L’Europe ne doit pas trop se réjouir, étant entendu que l’alliance est avant tout au service de la politique américaine, l’Europe n’en est que la servante fidèle.
Le départ d’Afghanistan des derniers soldats US dès septembre prochain, n’est pas une bonne chose pour nous. Cet abandon en annonce quelques autres pour que Biden se concentre sur deux adversaires, la Russie qui nous concerne directement et la Chine dans lequel nous avons des intérêts économiques qui pourraient devenir stratégiques.
Les GI ne sortent d’Afghanistan que pour aller ailleurs. La mort cérébrale de l’OTAN déclarée par Macron, c’était sous Trump. Ce regain d’attention pour l’OTAN de Biden nous concerne. Nous ne savons rien refuser aux Américains, au point d’acheter leurs avions de chasse au contraire de nos intérêts. Il y a gros à parier qu’une nouvelle guerre froide entre Moscou et Washington va remettre les espoirs à zéro de faire une Europe avec la Russie comme partenaire ; ce qui entrerait parfaitement dans nos intérêts.
Au lieu de quoi, la presse croupion bien mise au pas par le gouvernement belge va reprendre les vieux clichés du temps de l’URSS, pour les appareiller à la nouvelle guerre des mots contre Poutine et nous exciter à le confondre avec Joseph Staline.
La première bisbille nous pend sous le nez, le président ukrainien Volodymyr Zelenski veut intégrer son pays à l’OTAN. Et si Biden le prenait au mot, ce que dit-on, il aurait l’intention de faire, l’Europe se trouverait dans l’obligation de l’applaudir et nous aurions à nous occuper du Donbass, région frontalière à la Russie et qui compte une majorité de russophone. Et pourquoi pas, tant qu’on y est, revenir sur l’annexion de la Crimée par la Russie ?
L’Angleterre, qui vient de sortir de l’UE avec l’intention de nous nuire, est encore dans l’OTAN et pas qu’un peu. C’est le membre le plus écouté des Américains. Boris Johnson ne serait pas mécontent que l’Europe, nulle militairement, soit impliquée dans le conflit du Donbass par l’OTAN interposé. Cela distrairait du Brexit et des conflits qui s’en suivent, frontière avec l’Irlande, cotas de pêche, etc.

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Ce renouveau de l’alliance relance aussi le problème turc. L’intérêt que l’Amérique porte à la Turquie n’est pas partagé par l’Europe qui est, au contraire, irritée contre les manières d’Erdogan. Ce dictateur a une armée à l’appui de ses convictions musulmanes, incompatibles avec l’Occident aux lois laïques et démocratiques.
Là encore, nouvelle courbette de l’UE à l’OTAN, pour se plier aux rapports amicaux des Américains à l’allié turc et oublier les manœuvres navales en méditerranée autour des îles grecques, du chantage d’Erdogan sur les millions de réfugiés stationnés en Turquie venus de Syrie, de Lybie et d’Iraq et de ses louches alliances avec les islamistes contre les Kurdes.
Bref, on s’est découvert fort déçu de Trump, ébranlant même dans leur amour infini de l’Amérique nos américanolâtres. Il se pourrait qu’on le soit davantage de Joe Biden.
Évidemment, connaissant les politiciens belges, exacts reflets de l’Union Européenne, notre amertume et nos divergences de vue passeraient inaperçues sous l’amoncellement de nos courbettes et de nos enthousiasmes de façade.
C’est toujours la même rengaine, dans un monde où les forces en présence s’affrontent au nombre de tanks et de porte-avions, l’Europe est un nain grotesque, que la seule armée turque balaierait en 48 heures, si nous n’avions pas le parapluie nucléaire français.
L’arme nucléaire ne sert plus qu’à ça, quoiqu’on puisse dire qu’elle ne sera jamais utilisée par une Nation consciente de l’apocalypse que son usage encourrait.

2 juin 2021

L’État voyou ?

Le « sauveur » des banques avec notre argent, le ci-devant commissaire européen à la justice, Didier Reynders, a paradé ce week-end avec son passeport UE pour les vacanciers. À côté de cet « événement » le rapport d’Oxfam sur le système bancaire est passé inaperçu.
C’est symbolique. Les médias entourent de sollicitude celui qui n’a pas saisi l’occasion de nationaliser une grande banque afin de donner le « la » sur les dépenses liées aux services (retraits, banque à domicile, transactions de banque à banque, etc), lors de la grande crise économique des subprimes, en 2008-9, alors qu’il le pouvait légalement avec notre argent !
Maintenant, le vieux retors, blanchi sous le harnais, épinglé de sa légion d’honneur, se fout carrément de nous, à l’aise dans la peau d’un valet complaisant d’Ursula von der Leyen. C’est son dernier beau rôle avec pension future à l’appui, cumulée à celle de ses prestations de ministre belge. Et dire, en passant, que ce hotu des basses eaux râle sur les allocations de chômage beaucoup trop élevées !
Tu parles d’un parcours et avec ça jamais passé en correctionnelle, quoique il s’en est fallu d’un cheveu lors du scandale de l’affaire Armand De Decker, disparu fort à propos sans laisser de traces, ni papiers délicats. À croire que des « spéciaux » ont fait le ménage.
En attendant, l’électeur-consommateur l’a bien profond et ça continue !
Souvenez-vous, on allait assister à une régalade, les banques gratuites et tous les employés de guichet sauvés du chômage, grâce à notre fric et Reynders le jetant à profusion chez les faillis cinq étoiles. Tu parles… Didjé nous a bien eus !
Ceux qui ne maîtrisent pas le système « la banque chez soi » soit 35 % de la population, voient leurs forfaits bancaires augmenter d’année en année, en même temps que se raréfient les agences, avec la disparition des employés de guichet, prépensionnés, fichus dehors, etc.
Les banquiers se sont convertis à fond au virtuel en profitant de la crise sanitaire. Les tarifs en recherches d’archive, sortir du cash des automates, faire des virements, ça poinçonne dur les personnes qui ne sont pas digitalisées, soit les milieux modestes et les personnes âgées.

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Quand une domiciliation n’est pas pourvue sur un compte, les copains de Reynders font payer entre 6 et 8 euros de frais !
Après avoir juré que les comptes digitaux seraient gratuits pour toujours, ces grands libéraux vous filent une ardoise à la fin du mois, surtout si vous avez retiré de l’argent aux distributeurs d’une autre banque.
D’après Oxfam, 73 % des Belges ont déjà reçu des frais de services bancaires inattendus, parfois imaginaires. La banque estimant que nous sommes des cons n’y va pas de mainmorte, un peu comme le flic qui bulle à un carrefour et y va dans la contredanse au pif.
Comme la collecte de l’épargne et le ramassage de la dîme leur font boire la tasse depuis des taux à intérêt zéro, les banques puisent dans les comptes en prélèvements divers et variés.
C’est de l’escroquerie pure et simple. Cela peut s’élever jusqu’à 150 euros par an !
En fait de services, 63,2 % des agences ont disparu. Certaines communes n’ont même plus un seul guichet. C’est le cas à Molenbeek. Les agences sont là où il y a de l’argent résume cyniquement la bouche en cœur un public-relations d’un bureau de la capitale.
Les gens se plaignent, c’est entendu, ils sont victimes d’une arnaque pure. Mais elle est inévitable dans une économie de marché, quand la démocratie qui devrait freiner les appétits est sous la coupe des Reynders et consorts.
Quel est l’avenir de ses piranhas du système : fermer de plus en plus de guichet et faire payer de plus en plus cher les services qui, ironie du sort, sont presque tous réalisés par le détenteur du compte lui-même !
Ceux qui n’augmentent pas les gens sans prévenir, argumentent qu’ils ont dépensé des milliards pour notre confort en organisant une banque sûre à domicile. Ils oublient de citer les milliards qu’ils ont économisés en licenciant des personnels, la fermeture des agences et la réorganisation interne. Dans le fond, nous payons aujourd’hui l’amortissement des machines automatiques et des machins qui marchent tous seuls !
Par contre les salaires des CEO sont traités à l’ancienne. Les bonus, les primes et les cadeaux y sont toujours en forte inflation. C’est le seul secteur de la banque où tout baigne.

1 juin 2021

Classe et déclasse.

Plus que jamais, la société belge se divise en classes sociales, contrairement aux prévisions du PS qui pensait le contraire quand l’économie de service allait, soi-disant, révolutionner prodigieusement la vie de tous les jours… qui a conduit au désastre actuel.
La structure bien clivée se décomposait jadis en ouvriers, employés et riches ; Elle est obsolète. Aujourd’hui, les mouvements entre riches et pauvres, entre commerçants et employés, entre hauts fonctionnaires et banquiers façonnent la société différemment. Les différents conglomérats, groupant la fortune et l’infortune, s’organisent de façon moins nette et même parfois dans une certaine confusion.
Il y a des ingénieurs sans contrat, des cadres chômeurs et des commerçants titulaires d’un revenu inférieur à un salaire d’ouvrier. Avec la Covid-19 et la crise économique, l’ensemble amorce un tournant qui augmentera la difficulté de lecture des classes sociales en Belgique, révélant des enrichissements et des appauvrissements de haut en bas de la société.
Les partis politiques s’en ressentent, surtout ceux qui comme le MR et le PS ont la prétention de regrouper des groupes sociaux tels que commerçants, fonctionnaires, cadres et employés dans une grande communauté d’idées au centre, jusqu’à rendre ridicule les termes de « centre-gauche » et « centre-droit ». Or, avec les conditions nouvelles du libéralisme, le lumpenprolétariat est partout et nulle part. Il n’y a plus des classes nettes et l’on peut se trouver sans ressource dans la mouvance classe moyenne, petit commerçant, avec la rapidité d’un ouvrier fichu à la porte sans préavis.
En gros, la société belge se compose de strates des gens du dessus et des gens du dessous auxquelles s’ajoutent les transferts d’une strate à l’autre, brouillant les pistes.
Tout en haut, c’est le 1 % de la population dépeint par Thomas Piketty, les détenteurs du capital permettant de tenir les gouvernements et la démocratie à merci. Ce strate est la seule homogène, fermée et inaccessible même aux plus nantis des hauts personnages de l’État, comme le clan Michel ayant tiré le maximum de ses mandats, par l’avidité des membres de la famille, sans y être parvenu.

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Cette aristocratie financière ne se distingue pas d’autres manières que par celles touchant à des successions, quelques rares réussites personnelles, management, etc. On dépeint ce milieu comme généralement intellectuellement médiocre et hors d’état de redorer l’image de l’entrepreneur de génie et aventurier hors pair. En gros les super riches ne justifient en rien et surtout pas par leur mérite, un amas de biens qui dépasse l’imagination, même et y compris les GAFA.
À ce 1 % s’agglomèrent leurs dépendants (0,9 %) « des individus qui gagnent très bien leur vie, mais ne peuvent prétendre à dominer » (Emmanuel Todd Les luttes des classe en France).
Les 19 % suivants sont des pseudo-dominants, cadres et professions intellectuelles supérieures. Cette catégorie est très hétérogène avec un revenu médian de 33.000 euros. Cette classe est en train de décrocher au vu de la baisse du revenu des générations de diplômés de ces dernières années.
La classe suivante représente près de 50 % de la population. C’est une masse centrale très fragmentée et qui a explosé en shrapnels occasionnant des dégâts dans la paysannerie et l’industrie en voie de décomposition. Elle est en expansion continue sous le coup de la pandémie et de la crise. Le doute sur l’excellence du néolibéralisme s’empare de cette catégorie la rendant suspecte aux yeux des professionnels de la politique et de l’Europe.
L’évolution des salaires nets dans cette zone est en forte baisse, à cause des sans emplois diplômés qui sont réduits aux allocations de chômage ou au CPAS.
Tout en bas de l’échelle sociale est le prolétariat qui comprend les ouvriers et les employés non qualifiés. Le flux migratoire n’y interfère que pour 5 %.
Cette typologie de la société belge n’est qu’un instantané que les statisticiens prennent en compte. Elle n’augure pas de la suite, mais on peut imaginer dans le courant actuel, très défavorable à la classe sociale la plus basse, un destin tragique. L’effet Covid sur le rapatriement d’une partie de l’industrie dispersée dans les pays à bas salaire sera très vite mis de côté par les libéraux pro-européens, si les affaires reviennent à un taux de croissance plus favorable sans ré-industrialisation.
Autrement dit, l’épidémie passée, tout pourrait retomber dans la même ornière creusée depuis 2008-9, date de la dernière crise qui valut la disparition du tissu industriel, l’Allemagne exceptée.