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30 avril 2010

Didjé sonne toujours 3 fois.

-Alain, où elle est la sonnette ?
-Quelle sonnette ?
-Celle de l’alarme !
-La sirène, tu veux dire ? Y a le feu au Parlement ?
-Oui, mais c’est au figuré.
-Pour sonner au figuré, je sais pas comment on fait. Moi, je sais qu’appuyer sur le bouton.
-Ça je sais aussi, une fois. Il s’agit de la sonnette pour les francophones.
-Rien que pour eux ? Et les autres alors, ils en ont pas besoin ?
-Non, puisque les autres sont plus nombreux. Alors, pourquoi ils auraient aussi une sonnette ?
-J’ai jamais vu de sonnettes par ici, à part la sirène qui…
-Tu l’as déjà dit.
-Qu’est-ce qui t’a demandé une sonnette ?
-C’est le groupe francophone de la Chambre qui m’a demandé de préparer la sonnette au téléphone.
Didier Reynders paraît, l’air important, suivi de quelques autres. (1)
-Bonjour les amis. On vient déposer la sonnette.
-Il me semblait bien, une fois, qu’on ne l’avait pas au greffe. Vous pensez-bien, m’sieu Didjé, voilà vingt-cinq ans que moi, Ronald Suikerhel, et ici présent Alain Klinkend, on est au greffe et s’il y avait eu une sonnette, on l’aurait su !
-Bon ça va. Actez qu’on dépose une sonnette d’alarme.
-Ça je peux pas, sais-tu. J’ai pas le formulaire.
-Quel formulaire ?
-Bin le formulaire du dépôt d’une sonnette au greffe de la Chambre. C’est pas les objets trouvés, ici. Ni qu’on n’est pas non plus chez Ma Tante !
-Mais bougre d’âne flamand, c’est au figuré.
-Tu vois Alain, que c’est ce que je t’ai dit, c’est pour le figuré !
-Alors, ça vient ?
-Donc, je me figure qu’il y a une sonnette, mais que je ne vois pas puisqu’elle est au figuré !
-C’est ça.
-D’accord. Mais comment voulez-vous que je la décrive, si je ne la vois pas ?
-On a assez perdu de temps comme ça. Vous prenez un papier libre et vous actez que le groupe de Francophones que vous voyez derrière moi et qui constitue la majorité subséquente de Francophones dépose ce jour une sonnette d’alarme, conformément aux articles idoines de la Constitution.
-Holà, comme vous allez… Je suis bilingue, mais pas aussi vite. L’examen était présidé par un Flamand qui parlait le français encore bien moins vite que moi, et puis qu’employait pas des mots comme « soupécante »…
-Subséquente…
-Iguane.
-Idoine…
-Enfin, vous voyez…
-Je vois surtout que le temps passe et qu’on n’a pas toujours tiré la sonnette !
-Le temps de tailler une plume…
-Voilà la mienne.
-C’est un Mont-Blanc !
-Oui, dépéchons…
-Vous avez une pièce d’identité, m’sieu Didjé ?
-Vous m’appelez par mon prénom et vous me demandez une pièce d’identité !
-C’est la règle… et les autres aussi, monsieur Elio, Jean-Michel et Joëlle, s’il-vous plaît…
-J’ai pas la mienne.
-M’sieu Didjé, c’est embêtant. Alain, qu’est-ce qu’on peut faire ?
-Si les autr’ en ont une, ils peuvent faire une attestation d’identité pour monsieur Reynders.
-Pour l’attestation d’identité, je crois qu’il reste un formulaire. Vous avez de la chance. Il y en avait tout un paquet du temps d’Anne-Marie Lizin. Quand elle est partie au sénat, on n’a plus retrouvé que celui-ci qu’était resté en-dessous de mes tartines. Va savoir, ce qu’elle en a fait ?
-Vous commencez à me courroucer.
-Courroucer ?
-Oui, me courir sur le haricot. Grouillez-vous, nom de dieu ! le temps presse…
-Bon, vous fâchez pas…

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(Une voix de femme, derrière, celle de Joëlle Milquet, sans doute)
-Te presse plus, Didier. Les Flamands viennent de voter BHV.
(Confusion générale) Didjé penaud :
-Ah les petits saligauds ! Je vais les faire sauter, moi, ces petits cons !
La délégation se replie en maugréant.
Derrière le guichet du greffe, Ronald et Alain se regardent.
-Je vais téléphoner à Jean-Marie Dedecker, une fois. Il m’a juré que si ça marchait, il me mettrait sur sa lijst !

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1.On voit bien que c’est une fiction, puisque, en réalité, ce sont MM. Bacquelaine, Giet, Brotcorne et Madame Gerkens qui ont sonné.

29 avril 2010

Merde !... et la France ?

Les loustics de la tragédie politique côté francophone ont toujours détesté les petites formations qui leur donnent des boutons. Si les Ecolos se sont hissés sur le podium avec les grands, c’est à cause du courant mondial écologique, mais aussi parce qu’ils ont mis en avant des culs de bénitier royalistes, protecteurs de l’herbe tendre mais capitalistes en diable, avec lesquels les trusteurs étaient certains que la galerie des portraits de nos rois ne finirait pas en cul-de-sac de la Belgique Joyeuse.
L’histoire du PS est parsemée d’exclusives, d’ostracismes et de petits assassinats entre amis. Avec les mouvements ouvriers spontanés des usines, le PS a le plus horreur des formations se réclamant du patriotisme franco-wallon.
A l’heure où l’extrémisme nationaliste va faire son plein de voix en Flandre et risque de faire un tabac si des élections anticipées ont lieu, la Wallonie manque singulièrement d’un parti se réclamant d’un patriotisme à usage interne, mieux encore une formation interpartis comme le fut le « Mouvement populaire wallon » décimé à partir de Liège par André Cools au moment où il pouvait décoller et offrir un front uni au début de la poussée nationaliste flamande.
C’est complètement démunis et ne pouvant pas prévoir un repli sur nous-mêmes, que nous nous présentons devant les Flamands rassemblés en une entité présageant qu’elle deviendra bientôt une Nation.
Nos guignolos n’ont pas fait preuve de clairvoyance ni de prévoyance, en cela en cheville avec nos propagateurs de la bonne fausse nouvelle que sont nos médias. A l’heure des mauvaises, voilà ce petit monde aux abois, affolés d’avoir par esprit bourgeois et lâcheté naturelle nié aux Wallons francophiles le droit à l’expression.
Nos Cassandre poursuivent et signent leurs incantations à l’ancienne, dans une Belgique obsolète, par des incantations télévisées espérant toute honte bue que les citoyens vont partager leur colique et leur trouille.
Ne serait-ce pas plutôt le moment de renseigner les gens, comme sur le pont d’un navire qui coule, de la façon d’enfiler un gilet de sauvetage ? ... que prier le ciel que la tempête s’apaise et que l’eau qui emplit les cales s’évapore miraculeusement !

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C’est détestable l’image que nos partis donnent de nous à l’étranger. Ils accréditent la thèse flamande selon laquelle nous sommes des fainéants qui vivons à leur crochet, alors que les pointus sont ce qu’ils sont grâce à nous, eux qui ont vécu cent ans suspendus à notre travail, quand nous bénéficions de l’essor des charbonnages et des hauts-fourneaux.
En réalité, ce sont nos partis qui partent battus et qui font croire que nous sommes une bande d’assistés aux portes du CPAS Flandre.
En écartant ces pleutres, et en passant par-dessus les caméras et les feuilles de choux à leur service, méprisés, niés, existent encore des hommes libres de propos et de pensée.
Certains se retrouvent dans des Associations et des partis minuscules, certes, mais avec des espérances et des cœurs qui valent de loin ceux de nos bourgeois atterrés et balbutiant.
Parfois, c’est un club de village, une sociétés « d’art dramatique » djosant l’wallon, plus loin, un « illuminé » fondateur d’un parti se composant de cinq membres, mais qui existe et travaille à notre survie.
On ne peut pas dire que zapper soit un sport qui exige de l’énergie, seulement de la curiosité. Juste un petit tour de chauffe sur la Toile, dans une nébuleuse inconnue de nos sycophantes : L'Union Pour la Wallonie est une union de partis démocrates et républicains wallons dont le but est de sortir la Wallonie de l'État belge pour lui proposer de choisir entre l'indépendance et la réunion à la France.
Quand on voit nos artistes pisser dans leurs frocs devant les caméras, on a honte et on s’attache à ce qui peut nous remonter dans l’estime de nous-mêmes.
Ce pôle électoral formé par le Rassemblement wallon qui avait déjà déposé des listes aux élections législatives de 1995 et 1999 dans la province de Hainaut, a un programme qui a le mérite de ne pas tourner autour du pot.
Et puis… et puis… reste toujours le vieux mythe : Liège seule, ville libre, esprit de la principauté, sans le prince et l’évêque.
Qui sait ? Ces sacrés Flamands seraient bien capables de nous influencer… nous donner quelques unes de leurs idées.

28 avril 2010

Quoi BHV…

-T’as vu le temps ?
-T’as pas autre chose à dire ?
-Que veux-tu que je te dise ?
-On est dimanche. On s’est fait chier toute la semaine et c’est tout ce que tu trouves à dire « T’as vu le temps ? » mais, je suis comme toi, je l’ai vu par la fenêtre, le temps…
-C’est bon. Ne le prends pas mal. J’ouvre la télé ?
-Tu pourrais pas dire « j’allume la télé ? ». T’es technicien pour l’ouvrir ?
La Mouligneau avec forces mimes et sourires s’applique à donner les dernières nouvelles de la météo « Ciel généralement bleu, avec hausse des températures. Demain on prévoit 21° sur l’ensemble du pays. Levé du soleil à… »
-Ferme la télé.
-Pourquoi veux-tu que je l’arrête ?
-Parce que t’es près d’la zapette.
-T’as le nez dessus !
-Toi aussi…
-Non, mais… on va pas mesurer comme à la pétanque ?
Une femme tronc commente l’actualité un œil sur le prompteur, maquillée comme une pute à 50 euros « Didier Reynders est optimiste. Un accord pourrait être trouvé dès la fin de la journée avec les partenaires francophones de la majorité. C’est finalement le schéma de Jean-Luc Dehaene qui a été retenu. En échange les compensations sont minces. C’est le salut de la Belgique qui en dépend… »
-On n’avait pas le choix. C’était la proposition flamande ou la fin.
-La fin de quoi ?
-De la Belgique.
On n’en a rien à foutre. Voilà un an que je les vois se muscler pour le grand soir, et comment ils vont élargir Bruxelles..
« Nous apprenons à l’isntant que les libéraux flamands retirent leur confiance au gouvernement. Monsieur Leterme chez le roi pour présenter la démission du gouvernement ».
-…sont chiants ! On n’en a plus ! Comment ils vont faire à l’Europe ?
-Tu pourrais pas dire autre chose que « chier, chiant » dans la conversation ? Trois fois que ça chie… t’as l’entérite verbale !
-T’étais ravi que ça s’arrange, hein ! trouillard… maintenant ça s’arrange plus ! T’auras qu’à baiser le cul des Flamands avec celui de ton patron !
-Ça tombe bien, mon patron est Flamand…
-Qu’est-ce que tu fais dans le frigo ?
-Je prends une bière.
-C’est la troisième.
-Et alors ? J’ai regardé le programme. J’ai le match du Bayern sur la deux..
-Tu parles d’un dimanche !
-T’aimes pas le foot, j’y peux rien !
-Depuis quand qu’on va plus danser ?...qu’on va plus nulle part ?... pauvr’ con !
-Arrête ! on va se dire des mots…
-C’est fait, pauvre con !
-Je disais ça pour que tu me le doubles pas !
-Raté !
-Ta gueule, ça commence. Le Bayern… j’aime le Bayern… voilà un club… Schweinsteiger passe à Roberto….ah ! oui… voilà une minute qu’on joue, ah quel match… déjà…
-Faudrait descendre à la cave chercher des pommes de terre…
-Celui-là, c’est qui encore ? Je me demande si c’est pas Demichelis… Voilà qu’il le perd au profit de qui…
-Note que j’ai pas besoin de pommes de terre, et vu qu’on habite un bungalow, on n’a pas de cave non plus… c’était pour savoir que t’es débranché, que tu t’en fous…
-Tu vois que tu t’intéresses ! T’as vu Lahm ? On le passe pas facile, Lahm. Il a rattrapé la connerie de Demichelis…
-Tu sais que Bart Dewever a comparé Reynders à Dutroux ?

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-Grosse faute, t’as vu… l’arbitre, lui, a rien vu…
-Je mets le casier entre tes jambes. A la mi-temps te seras schlass mon pauv’ vieux, tu verras pas que je suis pas là…
-C’est Rensing qui monte et refile le cuir à Roberto…
-Oui, mon con. T’es cocu, Hubert !... Tu m’en as trop fait. Le type du car qu’on a pris pour le déplacement du Standard la saison dernière, oui, Pierrot le dégueulasse comme tu l’appelles. Eh bien ! voilà six mois qu’on baise une fois la quinzaine… Je vais voir, si on peut pas avancer la date. Il regarde sûrement pas le match. Il aime trop les femmes, Pierrot.
-Vas-y chose, comment c’est ? Le sept, Van Bommel… T’as vu ce qu’il a fait… un grand numéro, Cricri... Quelle passe !
-Je vais en faire une aussi.
-Ah ! la bonne grosse…
-…celle de Pierrot est pas mal non plus. !...
-…combinaison !
-Tu me fais penser que je vais mettre ma petite culotte à dentelles…
-Bonne bourre, nom de dieu, bonne bourre, vas-y, tu la tiens bien…
-T’en fais pas et merci pour tes souhaits. Pierrot bourre bien. C’est un pro…
-Oui, c’est un pro ! T’as raison. Tu vois Lahm me demanderait de cirer ses pompes, je le ferais…
-T’irais tirer le verrou quand Ribéry est aux putes, hein, pauv’con ?
-Qu’est-ce que tu dis ?...
-Je parlais de la Belgique.
-Ah ! t’en es toujours à ces conneries…

27 avril 2010

Noyer le poisson.

Et si tout le foin autour de BHV n’était qu’une sorte de jeu d’ombres de nos « élites » qui auraient trouvé le moyen par instinct de survie, de mitonner un petit casse-croûte aux Flamands en route vers la grande scission (celle du pays) avec l’espoir qu’ils en restent à BHV, le tout étant de gagner du temps, des fois que la perspective changerait pour contrer le grand schlem flamingant ? Et que le grand méchant serait Alexandre, le fils De Croo, qui aurait fait tout capoter par bêtise, impatience et calcul électoral ?
Pourquoi pas, après tout ? Ce ne serait pas la première fois que le personnel politique prend soudain conscience que c’est avant tout sa question de survie, et non pas la nôtre, de dégager à la dernière minute une issue pour BHV qui aussi mauvaise soit-elle, n’aurait été critiquée par personne !
Ainsi, nous leur aurions su gré de résister, juste ce qu’il faut, pour que les pointus ne prennent pas la porte. Nous aurions pu même les accueillir en héros à la suite des négociations du souk de la rue de la Loi, où ils auraient fait le maximum pour acquérir le droit de faire des phrases autour de la dynastie, de la patrie, un instant en danger, etc.
Di Rupo aurait eu le temps de rentrer chez lui, de revenir la moumoute bien en place, dans un costume qui ne sent pas la sueur et une chemise propre. Maingain se serait rangé derrière la bannière bleue de son président et Antoinette Spaak aurait été tirée du lit pour partager l’émotion libérale.
En réalité, la proposition Dehaene n’est pas un cadre de discussion, c’est le point sur ce que les Flamands entendent obtenir, étant entendu qu’ils ne veulent rien concéder pour l’avoir. Aussi lorsqu’on entend un Delpérée, un Maingain ou un Javaux parler de compensations, comme l’élargissement de Bruxelles et une augmentation de sa subvention fédérale, de garanties aussi pour les Francophones, il est certain qu’ils se fichent de nous, attendu que les négociateurs flamands ne veulent rien entendre des demandes compensatoires. Il paraît que Jean-Luc aurait pondu une petite note, gardée secrète, tellement que personne jusqu’à ce soir n’en avait entendu parler, accordant une ou l’autre misère, dont 150 millions de rabiot, pour la dotation de Bruxelles

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Mais le fils De Croo a tout gâché ! Peut-être aurait-on dû le mettre au courant, que c’était une combine, un théâtre avec d’excellents acteurs…
On en est malade ! Revenir à la case départ si près du but !
Reste la solution ultime, celle de réduire tout à des questions mentales touchant à l’individualisme contemporain, une sorte de gestion du malaise de chacun dans une société qui ne tient compte que des groupes. Ce n’est plus le grand cirque. La question n’est plus posée, elle est miniaturisée jusqu’à ce qu’elle devienne invisible.
Les extrémistes sont fous, le peuple est détraqué, tout le monde a besoin d’un grand repos, six mois de sommeil… C’est encore un beauf qui a fait le coup !...
La suite est évidente sur fond de présidence européenne. Nous aurions « six mois de bon » au cours desquels le système mis en place en douce aurait fonctionné à la belge, au lieu de quoi la scission de BHV redevient le serpent cousin de Nessie…
Il entrait dans l’histoire, à côté du précédent « acte courageux » des Francophones : les Fourons dont plus personne ne parle, puisque les Flamands grâce à l’apport des Hollandais, y ont étranglé ce qui restait d’authentiquement wallon.
Et ce sera cela la Belgique de demain. La Belgique de tous les folklores, surréaliste en diable, jamais à court des François Pirette, Lamy et les Frères Taloches ! Tous au festival de Rochefort pour la suite des négociations.
Tandis que Dedecker enfin ministre, renonçant de nous apprendre à pêcher, nous aurait mis sur sa « lijst » des fois que, gentleman-farmer à Ville-du-Bois, près de Vielsalm, il aurait besoin de main-d’œuvre locale pour restaurer le château.

26 avril 2010

Un vilain mot : trahison !

Le parcours atypique de l’homme politique qui passe d’un grand parti politique à un autre, peut s’appeler opportunisme, cynisme, mais la plupart des gens se contentent de l’appeler trahison !
Cette transhumance diversement appréciée est plus répandue en France, qu’en Belgique, sans pour autant pouvoir affirmer que les convictions soient moins fortes en France que chez nous. Peut-être même que cette différence n’est due qu’a la faculté de Sarkozy de « séduire » par des arguments forts, des gens venus de formations diverses. Il a siphonné le parti de Bayrou et gagné quelques mandataires socialistes à la cause de l’UMP, moins par une conviction modifiée, que par l’attrait d’un poste ministériel.
En Belgique, les transfuges existent mais sont plus rares, parce que les coalitions de gouvernement diluent le pouvoir du premier ministre, rendent même impossible un transfert d’un parti à un autre, parce que ce sont les présidents de parti qui désignent les ministres auxquels chaque parti a droit, de sorte qu’un transfuge qui se résume à un poste acquis, risque de passer pour « acheté ».
Plus fréquents sont les transferts ou les ralliements des petits partis aux grandes formations.
Deprez, ex président du PSC, n’ayant pas réussi à entraîner Joëlle Milquet et l’ensemble du parti au MR, a bricolé pour une poignée de fidèles un ectoplasme du nom de MCC (mouvement des citoyens pour le changement). Peut-on parler d’une volteface de sa part ?
Le PSC devenant le CDH s’est surtout démarqué du MR par sa volonté de chercher des alliances de gouvernement du côté du PS.
Il y a aussi « l’erreur de jeunesse ». Jean Gol, fondateur du MR avec F. Perin, est passé de l’extrême gauche au libéralisme, dans un parcours qui n’est pas si curieux qu’il en a l’air et en ayant l’impression que, ce faisant, il ne trahissait personne, selon un principe que les gens d’un certain poids et d’un certain âge aiment répéter à droite « On est de gauche à vingt ans , et de droite à quarante ».

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Le militant méprise les gens de parti qui claquent la porte, comme il accueille très mal les transfuges. La fidélité semble la qualité que l’on préfère chez l’élu.
Plus clairement le cas d’Eric Besson, qui passe entre les deux tours de la présidentielle, de l'équipe de Ségolène Royal au service de Sarkozy, est ce qui s’appelle une trahison. Il ne l’aurait pas fait s’il n’avait conclu par les sondages que Ségolène ne battrait pas Sarko au second tour et sans qu’il ait reçu l’assurance que pour le prix de son ralliement, il aurait une place dans le gouvernement Fillon. Considéré par la gauche comme un "traître", il représente pour la droite la possibilité de mettre en pratique la fameuse "ouverture" promise par Nicolas Sarkozy dans laquelle s’engouffreront d’autres après lui, tel Bernard Kouchner, l’exemple type du personnage en bout de carrière et qui n’aurait aucune chance de recueillir un dernier mandat au PS dans l’opposition pour au moins jusqu’en 2012.
La « morale » en politique n’existe pratiquement que dans la fidélité. Elle exige que l’on tienne à son parti plus qu’à sa famille, surtout à gauche, pour la raison simple qu’on y traite encore du pouvoir comme un service « sacré » que l’on prodigue au peuple. Quoique depuis la disparition des Coopératives et la fin de l’obligation d’adhérer à la FGTB et à la Mutuelle socialiste, cette notion de sacerdoce au PS s’est repliée sur le discours. L’élu socialiste aujourd’hui est trop semblable à un élu libéral pour que les différences ne se soient pas finalement estompées, au point que l’identité est devenue floue. Si la misère nivelle par le bas, l’argent conforte la conviction libérale du socialiste par le haut. C’est ce dont il a toujours rêvé sans l’oser pouvoir dire.
Inconsciemment les gens « moraux » se laissent guider par ce souci d’appartenance, lorsqu’il s’agit de juger les convertis à leurs propres valeurs. Le converti reste un être équivoque. S’il a trahi une fois, il pourrait trahir une seconde fois. Infidèle en langage politique signifie bien « immoral ».
Plus la rue se désintéresse des enjeux qui conditionnent la manière dont elle survit, plus elle se méfie du raisonnement subtil et du discours bien charpenté. Elle soupçonne ceux qu’elle ne comprend pas de la trahir, même s’ils parlent vrai.
Il est facile de la tromper, parce qu’elle fait confiance à qui lui apparaît « fidèle » à l’étiquette qu’il arbore sans désemparer ; qu’il change de parti et il aura bien du mal à faire revenir l’opinion sur son mérite.
Pourtant, à y regarder de près, dans sa carrière, ce n’est pas une mais cent fois que l’élu aura une attitude immorale qui peut se traduire par une « trahison ». Trahison des principes, des idéaux, de tout ce que l’on voudra, mais trahison sans nul doute… dans le cadre du parti, avec l’assentiment de ses pairs, cela s’appelle un compromis. L’acte de se compromettre n’est-ce pas la compromission ?
L’indépendance d’un parti suppose la dépendance de ses membres. Un parti ne peut se passer d’une profession de foi. Ses adhérents sont comme les fidèles d’une église, que dis-je, d’une secte !
De même que l’égoïste ne peut se satisfaire de la loi de l’Etat, l’adhérent d’un parti qui monte dans sa hiérarchie, ne peut satisfaire son égoïsme que par la transgression, l’imposture et finalement la pire des trahisons : celle des principes.

25 avril 2010

Et l’Algérie ?

L’Europe continentale, a contrario de l’Europe insulaire, est sinon une terre d’accueil du moins une terre d’exil pour les trois pays du Maghreb qui bordent la Méditerranée du mauvais côté.
Au-delà des clichés et de l’attrait pour une vie meilleure, l’un d’entre eux, l’Algérie est assez bien représenté en France et également en Belgique par ses ressortissants, dont la plupart ont les deux nationalités.
L’Algérie n’est toujours pas débarrassée des anciennes blessures de ses guerres et de toutes ses violences.
Le Régime y est depuis fort longtemps sous le traumatisme des souvenirs douloureux et sous la botte des militaires qui se sont emparés du pouvoir au départ des Français, et ne l’ont jamais abandonné en surmontant toutes les crises, toutes les révoltes et en payant le prix du sang.
Le pays est sans force, le pouvoir s’est gavé et n’a pas eu la sagesse des colonisateurs en laissant une part aux pauvres.
Le Régime assailli de toutes parts, critiqué et combattu par les intégristes, les travailleurs, les Berbères et les intellectuels, revenu de tout au prix fort en drames humains, n’a pas trouvé une autre porte de sortie que de remettre en mémoire la guerre que la France fit là-bas, il y a bien longtemps.
Au point que plus de cent vingt parlementaires, tous plus ou moins issus du pouvoir FLN ont mêlé leurs voix au député Moussa Abdi pour réclamer que la colonisation par les Français soit « criminalisée », le tintamarre ne dépasse pourtant pas le cercle fermé des nantis du Régime, tous plus ou moins issus des fondateurs et qui l’ont conservé en le transmettant en partie à leurs parents et affidés.
Les gens accablés par la misère, le chômage, un temps réfugiés dans la religion au point d’avoir suscité un terrorisme sanglant par une adhésion conséquente, sont aujourd’hui sourds à toute révolte, hébétés par le travail sans espoir, quand ils ne sont pas contraints à la mendicité ou survivant grâce aux mandats de la parentèle installée en France.
A l’exception des milieux intellectuels qui poursuivent une opposition que combat la police d’Etat, c’est une sorte de résignation, une prostration de nature dépressive, que l'étranger perçoit, s’il a le sens de l’observation de la foule.
Le calme règne, mais à quel prix ?

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On parle d’un peu plus de cent euros quand on essaie d’évaluer le salaire moyen des gens. A voir les villas ceinturées de hauts murs, les piscines cachées par les palmeraies qu’on y devine, tout le monde n’est pas à la diète. Les colonialistes ont bons dos. La prospérité qui aurait dû profiter à tous à la suite de l’exploitation des zones pétrolifères et gazières, tous ces milliards de profit des découvertes géologiques presque toutes activées après le départ de la puissance coloniale se diluent dans le sable des domaines réservés. En-dehors des maîtres d’Alger, personne ne saurait dire où elle est passée.
Depuis 1962, ce Régime s’est maintenu par les crimes qu’ils perpètrent sans que l’Europe le sache ou s’en émeuve.
L’histoire à la dent dure et les récits de guerre entre Algériens montrent souvent les combattants loin d’être unis devant l’occupant français..
Des voix s’élèvent demandant avec le fils du colonel Amirouche, assassiné par les Français, que « le gouvernement algérien demande pardon au peuple pour ce qu’il lui a fait subir ! » concluant par un déni aux pseudos héros de la guerre avec la France : « Ceux qui aujourd’hui veulent reprendre la guerre idéologique avec la France sont ceux-là qui ne l’ont pas faite en 1954 ! ».
Ainsi, l’Algérie d’aujourd’hui serait encore aux mains des planqués et de leurs descendants, assassins pour certains de combattants algériens dont le seul tort était de ne pas appartenir au FLN !
Des usurpateurs, de faux moudjahidin, d’anciens agents parfois de l’administration coloniale seraient inscrits sur les listes des anciens combattants de l’Armée de libération. Des noms circulent dans les rédactions de journaux, des journalistes détiennent des listes mais n’osent aller plus loin de peur des sanctions. Fermetures et prisons attendent ceux qui contreviendraient à la loi du silence.
L’assassinat de Mohamed Boudiaf en 1992 a sonné le glas des espoirs de beaucoup pour qu’enfin puissent sortir les dossiers dans un climat moins liberticide.
L’Algérie est aujourd’hui secouée par l’affaire Mellouk, 68 ans, dénonciateur des exactions du Régime, certains milieux - encore timidement - soutiennent ce vieillard honnête qui veut tout dire, des femmes aussi en ont assez du poids de la religion, des faux combattants, de la dictature, de la cherté des choses.
Mais qui s’en soucie en Europe ?
A part quelques journaux dont Marianne d'où certains de ces arguments ont été tirés, la France et la Belgique ont bien d’autres chats à fouetter.

24 avril 2010

Pétard mouillé ou fin de l'Etat ?

« Bètchette » Onkelinx ne parle jamais tant de la crise, du chômage, de la pauvreté que lorsqu’une autre préoccupation prend la une de l’actualité. On a pu le vérifier avec BHV, elle n’en a que pour la justice sociale. Certes, cela se défend. Tout de même, si un jour nous sortons du merdier et qu’on repense à la crise, au chômage, etc., je parie qu’elle nous parlera de BHV.
Esprit de contradiction ? Non, plutôt l’art de noyer le poisson, surtout qu’elle ne présente de solution ni pour l’une, ni pour l’autre.
Tandis que Bètchette se redécouvre socialiste, le jeune Alexandre, le fils De Croo, ancien businessman, gère sa participation au gouvernement comme le contremaître d’un atelier de mécanique. Il rappelle son ministre en poste et Leterme saute. C’est comme s’il avait dit au premier ministre « vous êtes viré » !
Qui n’a pas connu dans sa carrière un patron héritier de son vieux et qui en quelques années met la boîte en faillite ? Peut-être bien que le jeune entrepreneur a raison de gérer le VLD comme un garage, en attendant, il n’a plus la cote des autres partenaires.
Tactique sans doute, puisque le jeune Alexandre revient sur la décision de faire tout sauter en repoussant la conclusion sur BHV à la semaine prochaine. Reste que ce chef de parti a perdu la confiance de Leterme et qu’il n’est pas possible d’aller rendre son tablier au roi, puis de courir le lui reprendre rien que par la bonne volonté d’Alexandre De Croo. Quand on pense à la prudence de Herman père, on se demande si le VLD a fait une bonne affaire avec le nouveau patron ! Alexandre fait penser à Jean Sarkozy, autre fils chéri, mais dont la pression de l'opinion publique a quand même calmer l'ambition. Hélas ! l'opinion publique en Flandre est depuis longtemps détournée des "bonnes causes" pour embrasser les "mauvaises ".
Un autre fouteur de merde, c’est le bon gros. Ses propositions étaient trop déséquilibrées pour que les belgicains francophones puissent les accepter sans bricoler quelques aménagements pour qu’en tribune ils défendent quelque chose. Dehaene les a bien eus !
Le choix du roi pour le banquier-démineur était maladroit. A près de septante ans, Dehaene est en bout de carrière, le temps de ramasser quelques millions et le voilà définitivement retraité. Dans ces conditions, il ne pouvait quitter la partie en jouant vraiment les conciliateurs, sans ramasser une volée de bois vert de l’opinion flamande nationaliste en diable. Il était à prévoir que le gros mariolle allait tailler des croupières aux francophones pour se tresser une couronne de bon flamand.
Les voix de nos cracks résonnent encore à mes oreilles « S’il y en a un homme capable de trouver des solutions miracles, c’est bien Jean-Luc Dehaene », pauvres cloches qui n’avaient pas mesuré le piège dans lequel ils allaient tomber ! Par bêtise ses adulateurs francophones l’auront lauré indûment.
Le système qui consiste à se faire valoir pour se faire élire offre un défaut majeur, celui de flatter une opinion dominée par une minorité. Si bien que pour avoir une chance de poursuivre le métier, nos élites sont obligées d’embrayer sur le plus large consensus possible... en réalité celui d’une minorité agissante. Aussi curieux que cela paraisse, la démocratie a adopté la théorie marxiste de la minorité agissante, dans le cadre d’une dialectique électorale.
C’est tout de suite vérifiable des deux côtés de la frontière linguistique.

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Le nationalisme flamand a pris de l’ampleur entre 40 et 45, avec ses milliers de convertis au national-socialisme qui rencontraient les aspirations d’une aile flamande anti-francophone. Si Adolphe avait gagné, il entrait dans ses projets de prolonger « l’anschluss » façon autrichienne à la Flandre, c’est dire l’enthousiasme. La libération et les sanctions prises par l’Etat belge contre la collaboration flamande à l’hitlérisme au lieu de ramener l’opinion flamande vers un mea-culpa permit de rassembler les nostalgiques et les nouvelles couches nationalistes.
Ainsi naquit la Volksunie qui allait faire des petits, le Vlaams Blok mué en Belang, suivi par la liste De Decker et la N-VA de Bart De Wever, le nationalisme à l’Adolphe et les relents de la guerre aussitôt oubliés, mais restant fondateur.
Avec un VLD qui cherche des voix et qui pourrait les trouver dans la surenchère, cela fait un fort courant nationaliste, hostile à la francophonie et à la démocratie. Le CD&V ne s’opposera pas longtemps aux extrémistes devant le risque de perdre les élections.
L’extrémisme de droite devient ainsi, maître du jeu.
Côté wallon, on est aux antipodes de ce nazisme rampant. Les partis auraient plutôt tendance à s’autoréguler sur un concept d’une Belgique qui n’existe plus, vaguement socialiste et franchement libérale, sans conviction réelle et sans bien comprendre la dangerosité des pointus d’en face.
Reste aux Wallons à percevoir ce qui se joue ; mais, avec nos représentants, nous sommes mal barrés.

23 avril 2010

Et si la Légion Etrangère sautait sur Bruxelles ?...

…histoire de protéger les francophones de la périphérie contre les persécutions dont ils sont victimes de la part de nos cousins, devenus brusquement plus germains que cousins ?

Qu’il démissionne ou qu’il soit retenu par la manche, Yves Leterme, c’est un cas.
Est-ce par malchance ou par maladresse, mais ce type est le champion hors catégorie des démissions et des coups de théâtre que la Belgique n’ait jamais eu.
Était-ce prémonitoire ? Je l’avais écrit voilà plus d’un an, ce type à la scoumoune et elle est tellement collante et communicative qu’il l’a flanquée à la Belgique entière.
Il fallait un autre rigolo pour parfaire la cata. Jean-Luc Dehaene et Alexandre De Croo sont rivaux dans l’attribution du grand prix.
Ils ont des titres tous les deux à faire valoir pour avoir rendu la planche la plus glissante possible sous les pas du premier ministre.
Le meilleur diplomate que la Belgique ait connu, le banquier-démineur, a réussi à rendre une copie qui s’apparenterait plutôt à un manifeste flamand de la plus belle eau. Et dire que la semaine dernière Laurette Onkelinx était en pamoison intellectuelle devant lui et n’hésitait pas à suivre son chef de file Di Rupo pour s’extasier ensemble du bon choix du roi sur un pareil Phénix !
Mais le gros, il y a à peine une semaine, aurait pu se les farcir toutes !
Alexandre De Croo propulsé à un âge encore tendre par son père à la tête du VLD veut montrer qu’il sait y faire aux vieux briscards du mouvement libéral flamand. Sa planche savonneuse est surtout réservée aux futures manœuvres électorales et au sentiment que le CD&V va perdre son leadership aux prochaines élections et le jeune Alexandre ne veut pas être ringardisé en restant dans le train fantôme.
Ce duo a réussi au-delà de toute espérance à rendre à Leterme son titre de plus malchanceux ringard tout azimut.
C’est tellement fort que ledit malchanceux entraîne à sa suite tous les partis francophones aspirés par les événements et précipités sur le toboggan fatal.
On sait comment ça va quand on tombe attiré par le fond, le cul sur un paillasson. Ça va tellement vite qu’on n’a plus le temps de réfléchir avant de se retrouver, le cul par terre. Reste que le toboggan de l’Etat belge n’est pas une attraction foraine. On ne peut pas remonter la pente et refaire un tour.

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Nous voilà beau, avec un leader wallon, Elio tel qu’en lui-même, suppliant, adjurant les partis politiques de réfléchir, de bien peser les mots, larmoyant et blême dans les moments solennels que nous traversons. Une vraie loque, le Montois, on ne vous dit pas l’état de ses sphincters !
A l’étalage de la Wallonie, on ne peut pas dire que c’est la vitrine de rêve.
Pour sûr, celui-là n’aura pas un destin wallon grandissime. Il se sera contenté toute sa vie d’être un homme de cour, prudent et socialiste « parce qu’il le faut bien » !
A remarquer qu’en Belgique, si des énergumènes comme Leterme, Dehaene et consort auront toujours la part belle, ce n’est pas parce qu’ils osent tout, mais parce qu’ils sont Flamands.
Ce n’aurait pas été de la même manière si en Wallonie on avait de vrais hommes d’Etat et pas des lavettes qui ne sont bons qu’à faire des génuflexions et geindre un peu partout, ce qui déshonore les Wallons dont on pourrait croire que ces messieurs de la haute représentent vraiment le caractère.
Bizarrement, pourtant je suis loin d’être un libéral, mais Didjé Reynders, je le sens mieux côté grand destin qu’Elio la fiotte… Il y a chez Reynders une ambition que l’autre n’a pas, en plus c’est un rancunier et on sait bien que les rancuniers sont des teigneux. Dommage qu’il représente un libéralisme vaseux et déjà pièce de musée.
Ne reste plus qu’à demander à Javeaux de faire une neuvaine à Saint Thomas pour que l’âme wallonne bien enfouie sous les décombres de la social-démocratie se ressaisisse et réapparaisse la tête sous le bonnet.
Quant à Milquet, la castagne, ce n’est pas une affaire de femmes (Je sens que ça va fumer dans les clubs Badinter).
Non, mais… qu’est-ce qui m’a foutu une engeance pareille ?
Ce n’est pas demain la veille qu’on retrouvera l’honneur perdu !
On en arrive au point d’un tel dégoût qu’on finirait par souhaiter que les parachutistes français sautent sur BHV pour remettre de l’ordre dans la bassecour… et pourtant s’il y a bien un antimilitariste…
Car les Flamands, comme tous les nationalistes, ne connaissent que la force. La leur n’est si prépondérante que parce que devant il n’y a que des dégonflés.
On se demande même comment ils perdent un temps précieux à vouloir rester dans la légalité, nos cousins germains ? Sans doute se sont-ils émoussés à notre contact ?

22 avril 2010

BHV, fin ou début ?

Pour l’heure, Dehaene – banquier - compte les sous de Dehaene démineur.
Les conclusions nous mènent à plus de dix mille euros la page, même Simenon n’a jamais eu un si bon rapport pour des intrigues autrement foutues !
En tenant compte de la nature du texte, le seul guichet possible pour la paie doit être flamand. Ce n’est quand même pas le Fédéral qui va honorer la facture d’un monument à la gloire de la Flandre !
Autant payer des vacances à Bart De Wever et à tout le N-VA !
Le seul intérêt du travail du bélier de porte ouverte réside dans la lettre d’explication qu’il a publiée mardi soir dans laquelle il considère avoir rempli la mission confiée par le Roi, en formulant des propositions qui "pourraient constituer la base d'un accord" sur BHV.
Dans cette lettre où il étale son incapacité à verser un pleur sur les Francophones, il parle de tout, jusqu’à évoquer son père psychiatre pour en arriver à nous faire savoir ce que nous savions déjà : le fossé entre les Flamands et les Wallons est profond et c’était une mission impossible à le combler.
Au résultat, la copie de l’homme le plus admirable de Belgique, c’est du pipi de chat.
Reste à savoir si nos élites ont des chats chez eux, histoire d’être moins sensibles à l’odeur.
De toute façon, Dehaene recevra son chèque dont le montant va grossir nos déficits. Qu’est-ce que vous voulez, les grands Belges, c’est comme ça. Plus ils sont grands, plus ils nous coûtent !
La seule chose importante que Jean-Luc ait écrite – il ne s’est pas rendu compte de la portée de ce qu’il avançait – la voici in-extenso : « Dans ce cas-ci, cela signifie que chaque communauté croit détenir la vérité en se basant sur son propre point de départ. Une communauté part du principe de territorialité; l'autre du principe de personnalité. Les deux sont en opposition totale. »
Comme c’est révélateur ! Enfin voilà la question essentielle, nous sommes en présence d’un nationalisme et d’un humanisme !

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Faut-il rappeler ce qu’est un nationalisme ?
C’est un terreau fasciste qui conduit à la ségrégation, à l’exclusion, en un mot à l’apartheid.
Justement ça tombe bien, l’Europe est en train de virer à l’extrême droite, incapable de protéger les Européens de la crise, incapable d’assurer une police efficace à ses frontières.
Dehaene, fort du nationalisme des siens, ose écrire ensuite : « Un compromis n'est possible que si chaque partie est disposée à se départir en partie de sa propre logique, à intégrer des éléments de la logique du partenaire de discussion et inversement.»
Ces deux logiques s’opposent, soit. L’histoire nous apprend qu’un compromis dans ce cas est toujours unilatéral. L’humaniste fait un pas vers l’autre, car l’humanisme est fait de compréhension et d’altérité. Le nationaliste ne peut pas le faire sans déroger gravement à la sacro sainte loi du sol, puisque son sacrifice n’est pas moral, mais cadastral. Quelques arpents de terre, c’est toujours beaucoup trop pour lui.
Jusqu’où l’humaniste peut-il pousser à la réconciliation des hommes sans perdre son âme ?
C’est toute la question à débattre entre Francophones, sachant qu’il est inutile de faire des contrepropositions à la partie adverse, sinon des chimères financières et des dispositions écrites compensatoires dont on sait comme en général les nationalistes en font si peu de cas, et qu’après les poignées de mains et les échanges de stylos, tout se passe comme si les accords n’avaient jamais eu lieu.
Dans ce cas-ci, les intentions humanistes des Francophones sont grevées de l’attachement à une histoire, à un pays, à une culture vraiment belge de par l’alliage des deux peuples et aussi à des Institutions et à une dynastie, même si, sous certains aspects, l’une et l’autre sont dépassées par l’Europe et la globalisation économique.
L’humanisme des responsables francophones fragilisé par sa structure basée sur la morale et les bons sentiments, s’alourdit d’autant ; quand le nationalisme flamand n’est qu’un patriotisme local axé sur la conservation d’un territoire, dont la langue est le symbole.
Je doute que les négociations soient désormais équilibrées avec la belgitude qui va peser lourdement sur les épaules de gens comme Di Rupo ou Javeaux. Et que par conséquent, de par la nature de nos négociateurs, nous soyons forcés d’accepter l’inacceptable : une société flamande fermée sur elle-même et souveraine sur un Etat dans lequel nous ne serions que l’arrière-cour.
Enfin, les Francophones sérieux, politiquement intelligents doivent penser ce soir, que la Belgique, s’est fichu et ont à présent le devoir d’imaginer une association avec la France, s’ils veulent encore servir à quelque chose d’utile pour ceux qu’ils représentent.
A moins que Dehaene ne soit qu’un crétin et que sa contribution ne soit qu’une parenthèse sans importance.

21 avril 2010

Dehaene volcanologue total.

C’est tout de même ahurissant ce qui se passe à propos de BHV !
Les nuages islandais à particules magmatiques n’ont pas réfréné l’ardeur de nos ministres en retour « studieux » des vacances « bien méritées » avec notre pognon « bien mérité » aussi !
Les revoilà à la parade derrière Leterme buvant de la bouche de leur héros, les mille et une manières de foutre la merde dans ce pays sans en avoir l’air.
Au fond, de BHV, ils n’étaient pas en manque, nos industriels du fromage politique.
Ils n’en voulaient pas de la braderie sur la grand’place, à l’étalage de nos misères !
Ils n’étaient pas demandeurs, et si ça se trouve, ils vont en redemander de la bonne trique flamande, comme les pénitents se flagellant. A force d’impatienter les taurillons, nos picadors vont l’avoir dans le cul, la belle corne de vachette… et ce ne sera pas pour un jeu sans frontière.
Au contraire, on ne va parler que de ça : des frontières et au millimètre encore, de la bien serrée, de la bien flamande.
Dehaene un mètre à la main et les autres qui le suivent, ravis que le banquier les prennent par derrière à la hussarde.
Ah ! ils aiment être brusqués par lui, ses manières, ses façons de fendre la foule des photographes !
Il n’est pas du Loir et Cher, le bougre, il est d’Alost, les sabots dans la belle terre flamande et l’imposant postérieur dans un fauteuil de banquier, indifférent aux sollicitudes dont le pays l’entoure. Ce gracieux ne s’est fabriqué seul que grâce à tout le monde.
Le coup réussit, le voilà au moins baron, foi d’Albert !
Pour un peu s’il était gay, nos Machiavel se laisseraient tâter avec le sourire. Homme à femme ? Milquet dirait : oui !
Dehaene n’a qu’à demander, les vingt du gouvernement se précipitent pour le torcher.
Di Rupo et Milquet aux soins du corps, Javaux aux soins de l’âme et Didjé au port de la serviette, avec Gol il a obtenu son CAP de meilleur porteur… quand on sait comme l’autre se méfiait de tout le monde..
Peut-être bien, à l’heure où vous lirez ces lignes, le public sera au courant. Mais en attendant, qu’est-ce que ce black-out signifie ? Sinon que nous ne serons avertis de ce que ces Messieurs vont faire en notre nom, quand ils se seront mis d’accord !
Ça s’appelle comment ce genre de démocratie ?
- Tu montes Arthur, t’as vu l’heure qu’il est ?
- Dis, Anderlecht est champion, sais-tu ?

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On peut évidemment comprendre la gêne des élites après leurs rodomontades à propos des bourgmestres non-nommés, les plans des non-demandeurs qui demandaient quand même le désenclavement de Bruxelles, Picqué qui jure qu’à moins de 500 millions d’euros de dotation supplémentaires Bruxelles sera en faillite, Maingain qui a dû revenir à la nage de Casablanca, etc.
Et ils iront nos braves couillons à Canossa-Vilvoorde, quitte à réserver leurs effets de manchette à nous convaincre qu’ils ne pouvaient pas faire autrement.
C’était couru d’avance à voir la manière dont ils encensent le banquier-démineur, ce Jean-Luc Dehaene si fin négociateur, si admirable ancien premier ministre (le seul qui nous ait saignés à blanc comme nul autre avant lui n’avait osé).
Fin négociateur ce charlatan de village ? Ce bonimenteur de foire ? Ce Flamand assidu aux grand-messes flamingantes ? Fallait-il que nos « élites » fussent aux abois dans leur dernier retranchement avant l’explosion du magma Belgique pour baptiser les petits trucs et ficelles de l’autre, des admirables leçons politiques !
Probablement que nos artistes vont signer sans lire, tout content de signer sur quelque chose, puisqu’aussi bien les Flamands n’ont plus besoin de nous pour rien, vu qu’ils sont majoritaires et que des sonnettes d’alarme, des majorités composites, ils s’en foutent comme jamais, comme ils se fichent des recommandations européennes.
Pour les jours qui vont suivre, on connaît la dramaturgie.
Leterme va réunir sa bande. Ils vont discuter le bout de gras avec Jean-Luc. Les Flamands vont peut-être faire un petit numéro, attendu que c’est un des leurs qui a goupillé le projet, il ne peut donc pas être défavorable aux pointus. Cependant, se doutant que les Fransquillons vont faire des manières avec un Maingain et ses fantasmagories nord-africaines, ils vont rouscailler, ne serait-ce que pour clouer le bec aux séparatistes de la droite et de l’extrême droite.
En compensation, ils nous donneront du pognon. On ramassera l’enveloppe, pas fiers. Ce sera tout.
Plus emmerdant sera le quart d’heure de nos flèches médiatiques aux infos. Comment vont-ils nous faire passer le bout de gras du bon gros et ses petites fumerolles du braisé d’Aubel qui sortent de son falzar ?
Ce n’est pas pour rien que nous les avons élus. Ils sont ficelles comme pas un.
La seule question qui reste : « comment leur faire un triomphe » ?
C’est toujours fâcheux d’élire des eunuques.

20 avril 2010

Xavier Baeselen, sheriff.

Bien entendu, il fallait que cela fût un MR pour ajouter, à la pile de lois et propositions de lois que les gouvernements pondent, afin de faire croire aux citoyens qu’ils existent, un petit ajout supplémentaire, qu’on dise dans les milieux judiciaires « C’est l’article de chose, enfin tu vois ?… Baeselen. »
En l’occurrence, dans l’aventure du sentiment de puissance qui s’empare des hommes de pouvoir quand ils pensent à nous, c’est pour équiper d’un garrot de plus le catalogue « répression ».
Xavier Baeselen MR ne pouvait donc qu’y déposer son petit nœud coulant.
Sa proposition de loi alourdit les peines prononcées envers les émeutiers reconnus coupables d’atteintes « aux immeubles et meubles de la force publique ou des services de secours. »
Vu de cette manière, on pourrait dire « c’est mal de s’attaquer aux casernes des pompiers et aux commissariats de police », donc Baeselen n’a pas tort ; mais, d’une autre manière, on se demande si le commerçant qui voit sa façade souillée et le particulier à qui on casse les carreaux et brûle la voiture ne vont pas de ce fait devenir des victimes de seconde zone et si, dans le cas des émeutiers connaissant les lois, il ne vaudra pas mieux casser la machine à écrire d’un péquenaud, plutôt que celle d’un flic !
Il ne faut pas se leurrer, les lois répressives n’ont jamais servi qu’à accroître le fossé qui sépare l’Etat, des citoyens.
Voyez le bide du projet de loi Monfils sur la protection de la propriété artistique qui voudrait qu’Internet devienne, comme en Chine, un délateur au service de l’Etat.
Pour son collègue apprenti législateur, c’est pareil.
Non seulement, on ne peut rien résoudre par l’épouvantail que l’autorité agite face à des voyous ou tout simplement des citoyens en colère ; mais encore les peines aggravées n’ont aucune signification au point de vue pénal puisqu’on ne va plus en prison en-dessous d’une peine de trois ans et qu’il faudrait dès lors condamner un émeutier à au moins dix années pour être certain qu’il en fasse une ou deux. Quant aux incendies allumés de nuit, il n’y a pas besoin d’en ajouter, puisqu’ils sont passibles de la Cour d’Assise et donc peuvent valoir jusqu’à 30 ans de réclusion.

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Ne risque-t-on pas d’aboutir à une société qui condamnerait un prédateur nocturne à 20 ans, quand des escrocs naviguent dans les bourses et les systèmes financiers mettant sur la paille des centaines de milliers de personnes, créant crises et chômages massifs, et qui n’ont pratiquement jamais des comptes à rendre ailleurs qu’à leurs actionnaires ?
Par contre, Baeselen est un petit malin. Il se dit en voyant les bijoutiers qui font la une de l’actualité, qu’il y a là une mine de popularité à creuser. Alors il creuse, le MR. Peut-être même que cela lui fera des voix de plus.
Enfin, le gros du public qui ne réfléchit pas plus qu’il ne faut, pourrait se dire que c’est une solution de coller quelques années de plus à des voyous qui emmerdent tout le monde après dix heures du soir dans les cages d’escalier des maisons de commune.
Bien sûr, nous allons vers des affrontements de plus en plus graves et des agressions de plus en plus violentes ; mais, ne conviendrait-il pas de se pencher sur les causes de la dégradation de la sécurité ?
Ne serait-il pas plus avisé d’observer les faits en amont de la dérive et s’attacher à la prévention ?
Est-ce bien malin de saler l’addition sans rien faire d’autres et en pensant que cela suffira, alors que les prisons refusent du monde ?
S’en prendre aux violents commande à savoir pourquoi ils le sont devenus. L’ambiance délétère doit y être pour quelque chose.
Quoique tout ne soit pas dans le creuset social, il s’en faut, l’absence d’un exemple venu de haut – un voleur de pommes est une crapule, certains banquiers délinquants sont des héros – manque cruellement. Et pour cause, comment décerner un prix de vertu à une société qui prône l’individualisme forcené et qui étale dans ses vitrines les mille et un gadgets de la consommation dont les masses seront toujours avides, tout en n’ayant accès qu’aux ersatz ?
Qu’est-ce qui ferait qu’on aurait du respect pour Baeselen : qu’il s’inscrivît et payât de sa personne dans une réforme « vertueuse » du consumérisme, pardi !
Or, ce sont les partisans de la mondialisation qui proposent des lois uniquement destinées à réprimer. Ils le font sans même avoir la décence de convenir que l’époque est au crime parce que leur système en est un.
Qu’ils ne s’étonnent pas qu’on les soupçonne d’imaginer des lois pour leur seule protection.
Ce MR est un petit rigolo, il n’est pas le seul, Onkelinx est entrée dans la spirale des lois « répressives » bien avant lui, allant jusqu’à prétendre dire aux citoyens ce qu’ils doivent avoir dans les tiroirs « pour faire peur » à des visiteurs aux intentions criminelles.
Il est vrai que l’on a les législateurs qu’on mérite et que notre seul amendement possible est de déposer dans l’urne un projet qui ne leur soit pas favorable.

19 avril 2010

Vous avez dit ÉLITE ?

Pour écrire sans froisser les susceptibilités et en choisissant les mots pour tenter d’y voir clair : mais quel a donc été le rôle des universités par rapport à la réalité du terrain, pour qu’aujourd’hui autant de misère sociale échappe à leur compréhension ?
L’inadéquation entre un enseignement qui survalorise les logiques abstraites et ce qui se passe dans la rue et dans les lieux de travail est proprement hallucinante.
Ces propos ont un rapport avec la logique des Télécom-France appliquée à des hommes et qui a poussé certains d’entre eux au suicide, mais pas seulement.
En réalité, ce qui est possible sur le papier ne l’est presque jamais dans la réalité sans d’importants correctifs donnant la priorité à l’humain. Pourquoi cette société si individualiste ne tient-elle pas compte des individus qui produisent ? Parce qu’ils sont niés au départ dans les spéculations intellectuelles, comme ils sont niés dans les entreprises, quand ils ne sont pas considérés comme de véritables entraves à la spéculation.
On reste sans voix devant l’incapacité des gens issus des meilleures formations à prendre en compte les hommes qui font la prospérité d’un pays.
Cette criante incapacité vient de l’enseignement dans sa déduction hypothétique : une machine implacable de productivité, même si le planning intègre l’aspect social presque toujours borné au seul fait de l’emploi.
Résultat, le réel n’est plus perçu pour ce qu’il est, mais comme une résistance « au progrès », un obstacle que l’université apprend à vaincre par les projets « de ceux qui savent ».
Perdus sur des graphiques, attachés aux références des meilleures écoles, ceux « qui décident », ne voient que le profit et la satisfaction des clientèles.
Les universités captent encore le vécu, mais hors des sciences économiques, c’est-à-dire dans des sections médicale et philosophique qui n’ont aucun rapport avec les premières, sauf dans le domaine des réparations des dégâts que les sciences économiques et l’ingéniérie laissent derrière elles.

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On ne peut étudier les contraintes que sur le terrain, derrière les machines à exécuter les tâches fastidieuses et répétitives que la parcellisation induit. Ensuite, en tirer les conséquences après la journée de travail à se reconstruire, dans la réparation des heures « perdues ».
Dans une société incapable de discerner les possibilités des êtres humains, le diplôme est une manière d’abdiquer la prétention de donner à chacun la place qu’il mérite, d’où l’incroyable sottise de certains aux postes les plus enviés, et la rage froide des autres condamnés à la servilité muette.
Le maître mot est de « faire des études », non pas celles qui correspondraient le mieux au désir que l’on a de s’intégrer par un travail souhaité, mais celles qui procureraient le plus d’argent par le plus de débouchés, étant entendu que les professions libérales restent l’objectif suprême, pas pour l’intérêt de faire qu’elles représentent, quoique cet objectif entre pour beaucoup chez certain, mais pour y jouir des privilèges accordés par d’anciens sentiments d’appartenance de classe et d’y obtenir des rémunérations le plus souvent usurpées, celles-ci ne résistant pas à l’examen des différences d’une capacité de faire à une autre.
Ainsi la société duale que nous créons, reste en sa partie supérieure acquise à l’université, très homogène. Ceux qui s’en prévalent viennent du milieu social adéquat. Ils ont gravité dans le même système global et tiré les mêmes conclusions sur la nécessité du travail, du management et du savoir-faire pour la prospérité d’une société libérale. Ils sont issus des mêmes filières d’excellence. Le parcours atypique chez eux serait celui de l’adolescent « inapte » aux études, non pas parce que d’intelligence faible, mais attaché à une autre forme d’aptitudes, une originalité qui se paie dans ces milieux par la mort sociale.
Les études finies, les diplômés trouvent naturellement à s’employer de façon « adéquate » dans le privé, l’administration ou la politique. Ils atteignent souvent un bon revenu endéans les cinq ans.
Certes, on vous donnera en exemple des sujets « partis de rien » ; mais il s’agit bien d’exceptions, cités fort à propos pour vous empêcher de réfléchir.
Ceux qui réussissent dans les pouvoirs publics et dans la politique sont exactement formés de la même manière que ceux qui font tourner les usines
Etonnons-nous d’être partout les dindons.

18 avril 2010

Sauvette aux mots

Gougnifion : machine automatique d’information fonctionnant pendant l’absence des personnels de rédaction de la RTBF et de RTL. Ce fut le cas de ce vendredi 16 avril, l’information selon laquelle le nuage polluant empêchant les avions de décoller ayant été mise sur gougnifion.

Perdrachau (voir aussi perdrafroi ) : Mandataire de la communauté wallonne annonçant à la population une bataille perdue l’été. Exemple : les perdrachaux des partis se sont réunis à Mons afin d’estimer la manière dont les présidents préparent une réponse aux propositions de J-L. Dehaene concernant BHV.

Isocrochue : Figure macrostructurale qui termine un discours quand l’orateur a perdu le sujet et ne sait plus de quoi il était question. Exemple : C’est sous les applaudissements nombreux de l’assistance qu’Elio Di Rupo a terminé son intervention par une brillante isocrochue.

Glouton Van Piperzee : Homme d’Etat flamand (1912-1987) père du banquier-démineur, d’abord adjoint au burgemeester de Gemakkelijkheid-op-Kloet, puis député de Tepel du côté droit. Connu pour sa dévotion tourdinesque à l’Yser.

Bartibérial : Débit de boisson romain. Aujourd’hui lieu de réunion de tout commerce rallié au libéralisme avancé du Moustérien Rénovateur (MR). On dit « Voilà Serge Kubla qui sort du bartibérial avec une déclaration du MR sur la quantité de cigarettes permises dans les débits de boisson ayant acheté des permis de polluer au Ministère des Finances. »

Ruélite : Petite culotte que portaient les Sabines lors de leur enlèvement sur la toile de David. Aujourd’hui soie ornée de dentelles de Bruges en mémoire de la plus célèbre d’entre elles : Sabine La Ruélite, servant exclusivement pour les joutes oratoires au sortir des dîners d’affaire au Bartibérial.

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Clara-OK : Mot désignant une personne de mœurs légère se rendant à une audition sans sa petite ruélite. Ma Clara-OK m’a demandé de voter Didjé sur la plage de Mer-En-Couille alors que je n’avais pas la tête à ça.

Béhachouve : Ustensile en fer originaire des environs de Bruxelles qu’on utilisait à la préhistoire pour séparer les Axiens Taquards fort belliqueux, des Francs d’Ofogne (du trou du même nom), minoritaires, falots et peu armés. Le druide agitait le béhachouve, tandis qu’un Glouton (voir le prénom plus haut) ofognissait le béhachouve pour que fuient les Francs d’Ofogne.

Binanmé Jomidamay : Curé d’Amfrimont. 1967-68 ? Saint père des églises hutoises. Célèbre pour sa lutte contre Régine-l’Ancienne épouse Zinzin et Roberto Collignonni, condottiere gaucher et pourfendu. En, croisant des lignées de petits pois, Binamé Jomidamay mit en évidence les lois de l'écologie avant Mendel.

Lokisèche ou lokilèche : qualité de papier hygiénique employé à la cour et au sénat par une entreprise brevetée en qualité de fournisseur du palais depuis 1842. Evariste II, d’une famille de techniciens de surface à chaîne depuis trois générations, utilise lokisèche côté messieurs et lokilèche côté dames. La baronne Isabelle D. utilise les deux à cause d’une ancienne fistule et aussi par plaisir. Pour les cabinets royaux, les rouleaux sont en cachemire transportés par la force aérienne depuis le Proutdhistan d’environ 6.000 kilomètres.

Onkelitude : Maladie des pieds chronique chez les horticulteurs, survenant généralement au cours des longues marches du premier mai. Exemple : ma fille a fait majorette l’année dernière avec la musique des Anciens de Courchinies-en-j’Aurès. Quand elle est revenue, j’ai dit « Qu’as-tu aux pieds ? C’était l’onkelitude !».
Formule P2S3(Daerden+a)^n=∑_(k=0)^n▒〖(n¦k) x^k 〖Mons〗^(n-k) 〗.
La Laurette macérée guérit très bien l’onkelitude (deux bains de pieds à jeun le matin).

Milkette : Sorte d’apéritif préparé dans les sacristies avec des fonds de vin de messe. Boisson appréciée des démocrates-humanistes urbains qui les aide à soutenir de longs discours à la tribune. Quand cela est trop fastidieux, la gouvernante dit « innefinné », mot symbolique d’invention locale qui signifie qu’elle souhaite parler à son tour, ce qui risque d’être encore plus long, d’autant qu’elle apprécie la milkette.

Triomphadion : Instrument de musique en usage aux grandes occasions. Par exemple, lorsque les présidents se présentent devant le roi pour des serments bilingues en Floudoignon et en Prabla. Un coffrettiste souffle alors dans le triomphadion. Suivant les sons, le peuple massé sous les fenêtres sait qu’on vient d’adouber un marquis ou un baron. Quand c’est un hautcontrepet, un prince fête ses cinquante ans ; le bascontrepet est réservé à la démission du premier ministre.

17 avril 2010

Lily Marlene n’était pas majeure !

L’ancien de la Wehrmacht qui a pris ses quartiers à Rome est bien embêté.
On ne parle plus que de son Etat-major, quand ce ne sont pas ses « feldgrau » qui tripotent le sexe des anges de sacristie (alors qu’en principe les anges n’ont pas de sexe !), ce sont les pères de l’église qui confondent pédophilie et homosexualité.
Du coup, tandis que les gays et leurs sympathisants se déchaînent contre le pape, voilà les autres « conducators » des religions concurrentes qui se frottent les mains à la vue des ouailles en transfuge qui rappliquent aux cris des parades enturbannées des muezzins.
Certains mollahs épanouis s’enthousiasment à la réflexion statistique selon laquelle plus le nombre de convertis est important, plus il y aura de possibilités d’en faire des « human-bomb » histoire d’emmerder les mécréants.
Car le benêt a besoin de croire, le spolié adore le subliminal et la vieille bigote courrait s’acheter un gode, s’il lui était prouvé que dieu n’existe pas !
Reste que l’officier numéro deux de l’Etat-major du Vatican Tarcisio Bertone, avec le grade de cardinal, a commis une faute tactique qui a mis des divisions de l’armée du Christ en péril.
Déjà que l’Eglise devait lutter contre le consumérisme ambiant de la société capitaliste pour sauver son commerce ésotérique, voilà qu’elle doit aussi pâtir de la bêtise de ses généraux ! Elle qui croyait avoir si bien manœuvré en se ralliant à la société de consommation pour mieux tuer les malotrus sans dieu de la Russie Soviétique, la voilà bien marrie, comme on dit à Lourdes !
Reste le raisonnement de Tarcisio Bertone gravé dans un marbre qui n’aura sans doute pas sa place à côté de la piéta de Michel Ange « De nombreux psychiatres et psychologues ont démontré qu’il n’existe pas de relation entre le célibat et la pédophilie, mais beaucoup d’autres – et on me l’a dit récemment – ont démontré qu’il existait un lien entre l’homosexualité et la pédophilie. La vérité est celle-ci et le problème, c’est cela ».
A côté de cette déclaration « urbi et même hors bitte » voilà les pauvres séminaristes condamnés à renouveler leur abonnement à la veuve Poignet !
Mais quand donc ces vieux messieurs de la curie romaine vont-ils cesser de répandre leurs propos de théologiens séniles dans les radios et sur les papiers noirs d’encre d’imprimerie de la presse berlusconienne ?

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Si j’étais un catho à la Jean-Mi Javeaux, prompt aux mômeries et assidu à la collégiale d’Amay, je trouverais que mes intercesseurs entre dieu et moi me cassent les burnes et m’empêchent de m’abîmer en réflexions pieuses sur la justesse de la sainte bible.
En temps que citoyen ordinaire, j’estime que celui qui a l’oreille des médias et qui paraît aux foules énamourées, habillé de rideaux et en cuculle violette, a aussi un devoir de retenue et de respect envers son prochain, fût-il homosexuel.
Enfin, je rappellerai au saint père que les universités allemandes, au bon temps où il en fut, avait dans leurs dortoirs les futurs officiers du Reich qui se tailladaient le visage dans des duels particuliers, montrant par là leur virilité, qui était telle, que ces hobereaux n’avaient que mépris pour les femmes en lisant les traductions de Gide, grand prêtre de l’homosexualité de l’époque. Inutile de préciser qu’ils s’aimaient entre eux avec toute la fougue de la jeunesse.
Je ne pousserai pas l’outrecuidance d’oser affirmer que l’élève Ratzinger en était. Je laisse ce soin aux fouilles-merdes médiatiques.
Eh bien oui ! L’église catholique a un problème, celui de la pédophilie de ses prêtres célibataires. Sans doute, la plupart d’entre eux pourraient plus aisément refouler leurs instincts pervers en quittant le statut de célibataire, pour s’enfoncer dans les stupres et les fornications autorisées, avec quelques belles matrones insatiables, ce qui les mettrait sur le flan et les soulagerait d’autant de pensées criminelles.
Quant aux psychiatres qui ont démontré qu’il y avait un lien entre homosexualité et pédophilie, Tarcisio Bertone devrait approfondir son discours, citer des noms, décliner les titres des ouvrages consultés ; car, si ses propos sont exacts, des vies humaines sont en péril et il conviendrait de chercher par une nouvelle approche, des solutions originales au problème.
S’il ne le fait pas, c’est un menteur éhonté ou un indifférent du bien public, cette deuxième perspective étant incompatible avec la charité chrétienne qu’il professe.

16 avril 2010

Coucou revoilou BHV

Les extrémistes flamands du "Taal Aktie Komitee" paraissent être relancés par les premières remarques de ceux parmi nos éminents qui sont revenus de vacances.
Pas contents, les pointus, ils nous blairent de moins en moins.
Sarkozy vient d’inventer les zones noires dans lesquelles les maisons seront rasées suivant un plan anti inondation, voilà qui devrait inspirer la NV-A. Il suffit de remplacer « inondation » par « francophone » et le tour est joué.
Faut-il qu’ils soient frustrés, parce qu’en périphérie, on préfère le français à leurs borborygmes !
Ils s’attaquent au toit de la mairie de Linkebeek pour commencer. La semaine dernière, ils lançaient un œuf sur ma voiture stationnée du côté de La Panne. Vous me direz, c’est sans rapport. D’accord, mais alors vous êtes en contradiction avec le proverbe « Qui fait voler un œuf, peut faire voler un bœuf ! »
Reste à savoir qui va payer la facture (pas de l’œuf, mais de la toiture) ?
Noyé dans les comptes de son ministère, comment voulez-vous que Didjé réponde ? Ce ne serait pas la première fois qu’on vous enfume en augmentant les additionnels de vos impôts.
A vrai dire, on ne sait pas grand-chose du banquier démineur Dehaene, sinon qu’il va faire dans le grandiose, une sorte de baroud d’honneur avant que la Belgique cesse d’exister. A moins que nos présidents de parti (plus Belgicain tu meurs) ne mangent leurs chapeaux comme ils l’ont si souvent fait.
Au départ, il y avait la petite scission, d’après le banquier démineur, ce sera la grande scission ou rien !
Ah ! on a trop attendu. Les Flamands sont toujours persuadés que le francophone est fainéant, hâbleur et socialiste. Celui-ci a beau se faire humble et courtois derrière son éminence montoise, baragouiner du « vlaams », rien n’y fait. Il faudra que nous apprenions à rouler les « r » comme les vrais de Bruges, pour que nous nous fondions dans la masse travailleuse, franche et chrétienne cantonnée au Nord, que nous nous soumettions à la supériorité flamande comme l’a si bien vu Justine Hennin, alignée à jamais derrière la Flamande unilingue Kim Clysters, symbole de la résistance puisqu’elle n’a jamais dit un mot de français, même sur les médias francophones.
Si nos éminents opinent aux ukases du banquier-démineur, autant dire qu’ils auraient mieux fait de bouger leur pantalon tout de suite. On aurait grogné dans les rangs, mais ça aurait fait moins mal. Ainsi, les gesticulations concernant le déni du droit des gens à disposer de leur bourgmestre démocratiquement élu n’auraient pas eu lieu et Maingain aurait économisé l’encre et le calicot apposé sur la façade de l’hôtel de ville de sa commune, affichage imprudent qui ne va pas tarder à réexciter le TAK.
Après la toiture, voilà une façade, quand le bâtiment va…

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C’est difficile d’entrer en dialogue avec « ces gens-là ». C’est vrai que Brel est mort depuis longtemps et que nos interprètes ne parviennent toujours pas à comprendre le beau parler de là-bas. Ils traduisent mal la pensée bienveillante des bords de Lys, si bien qu’on pense à tort qu’ils nous veulent du mal.
Et puis nous nous effrayons trop de leur apparence. Au parlement, ils mettent toujours les « berlutes » décrites par Jean Yanne comme étant une sorte de cravate portée au siècle dernier par les Membres de l’Académie flamande de littérature, et dont les pans d’une très grande longueur permettaient de faire les nœuds à la hauteur de l’abdomen, de telle sorte qu’ils étaient visibles même en portant la barbe.
« C’est ça, ricane le TAK, toi pas rire quand moi dire « kapout » à toi le mois qui le mois suit que tu ris ». (Evariste Bouillepet, traducteur pédiatre)
Et puis sous la fiente agressive, il y a Bruxelles qui ne veut pas être un addendum dans la négociation.
Après les piliers de la dernière fois, voilà les socles, tripodes eux aussi :
1. la solidarité, à travers la sécurité sociale;
2. le respect mutuel des identités culturelles et linguistiques;
3. la survie et le bon fonctionnement de la troisième région, Bruxelles :
…que les Flamands traduisent par « tout pour la Flandre et rien pour les fransquillons ».
On voit que les Belgolâtres et les Belgicains sont mal barrés et qu’ils auront fort à faire pour nous convaincre que c’est nous qui les avons eus !.
Cela pourrait-il aider l’aigle de Mons ? Si on abandonnait carrément le français aux Français et nous remettre au wallon ? Ainsi la jalousie changerait de camp et nous envierions cette langue si belle que nous ne méritons pas.

15 avril 2010

Les monuments qu’on érige.

On a parlé abondamment cette semaine de l’accident de l’avion polonais transportant le président Kaczynski et sa suite à une commémo.
Le baisser de rideau aura lieu samedi sous la forme d’apothéose. On en halète déjà !
La perte de vies humaines dans de pareilles circonstances est évidemment un malheur pour les membres des familles touchées par le drame.
Des accidents - peut-être pas aussi spectaculaires - surviennent tous les jours sans que pour autant une semaine après on en parle avec l’abondance que l’on sait. Si les journaux se sont emparés de ce fait-divers, c’est bien à cause des personnalités qui y ont perdu la vie et pour relater « l’émoi et la consternation du peuple polonais tout entier ».
Dans l’océan de dithyrambes dont nous avons été largement abreuvés, l’unanimité semble être le maître mot. N’a-t-on pas été jusqu’à écrire que tous les partis polonais étaient unanimement resserrés autour du drapeau et du grand corps social de la Nation !
Mais où cela est devenu franchement pathétique, c’est sous la plume de quelques éditorialistes « La Nation polonaise orpheline de ses meilleurs enfants, comme ivre de douleur, s’est sentie brusquement « démunie » à la perte de ses élites irremplaçables. »
Tout ça dit d’une même voix ou écrit de la même encre violette, bien entendu… et de rappeler sur la lancée le « drame effroyable » que fut pour la Belgique la perte de son roi bien aimé Baudouin 1er pleuré par tout le pays.
Alors, là, je dis « stop ». On ne peut pas aller plus loin, sans que le ridicule ne finisse par percer sous le masque de l’honnête homme qui cache un sycophante.
Certes, les bougies déposées aux endroits de recueillement sont nombreuses, des hommes et des femmes pris dans la foule versent une larme pour les caméras et sans doute pour eux-mêmes, mais, y-a-t-il 38 millions de bougies devant la Diète à Varsovie et autant de citoyens en pleurs au risque d’inondation ? Non. Bien entendu. Le citoyen moyen est un être raisonnable et qui sait faire la part des choses. Il sait que les cimetières sont pleins de gens irremplaçables et que les « bonnes » places aussitôt vacantes seront immédiatement occupées sans que cela tourne plus mal et que la Nation vacille et disparaisse.

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Pour « faire » président de la république, rien de plus facile. Admettons que la moitié des 38 millions de Polonais ne soit pas apte et que dans les dix-neuf millions restant la moitié ne soit pas qualifiée pour obtenir le poste, cela fait quand même neuf millions et demi de personnes tout à fait capables de faire Kaczynski-bis.
Certes, on ne les connaît pas, et alors peut-être a-t-on tort ? Je gage que sur le nombre et sans dénigrer le mort, il devrait s’en trouver des centaines de milliers, voire de millions, ayant des convictions et le sens de la patrie supérieurs au défunt président.
Quant au reste des disparus de l’avion présidentiel, tout est à l’avenant, de la bonne épouse, au général, le nombre de personnes adéquates devrait sans doute être supérieur au neuf millions et des poussières pour le poste suprême, moi-même, si j’étais Polonais je n’aurais aucune crainte à postuler n’importe quoi, sachant bien que n’étant pas du premier cercle, tout ce que je risque est d’être déclaré fou par d’autres illustres compétents, tout prêts à m’interner.
Ce qui pousse les médias à fouiller les visages et guetter « les affres de la douleur » parmi le peuple, comme pour les stigmates d’un saint, c’est un réflexe de servilité envers les « élites » que sont les premiers personnages de l’Etat, les caïds de l’économie et les stars du box-office. La douleur collective est en soi la preuve d’une consécration.
N’est-ce pas dans le rôle des médias – enfin dans celui qu’ils se supposent – de montrer des élites dont la différence entre elle et nous justifie la déférence, la différence de statut, et cette espèce de pouvoir qu’ont les gens en vue de parler avant les autres plus qu’abondamment, de bénéficier des faveurs du peuple pour leurs moindres faits et gestes, de sorte qu’ils finissent par paraître « normal » de les voir exercer sur nous un pouvoir que nous ne supporterions pas des membres de notre famille ?
Les jugements de cour « selon que vous serez puissant ou misérable » de ce bon Monsieur de La Fontaine datent de bien plus loin que ses fables.
Aujourd’hui, il concerne les victimes d’un accident d’avion et la mise-en-scène de la douleur collective.
Je respecte la douleur des proches, je suspecte celles qui sont commandées par d’autres impératifs. Non, les hommes au pouvoir n’incarnent pas la patrie, alors qu’ils représentent si mal le peuple et que leurs intérêts ont du mal à s’accorder aux nôtres.
Le président de la Diète (la chambre basse) fera de son intérim un des plus beaux souvenirs de sa carrière, une foule de militaires se presse au double recueillement celui provoqué par la perte d’un supérieur hiérarchique et celui des grades et des médailles devenus soudain disponibles.
La Pologne ne perdra rien de ses prérogatives au sein de l’Europe et Bruxelles ne verra pas tarir le nombre de fonctionnaires faisant merveille à la Communauté.
Bref, à part le choix de la sépulture (sera-ce la crypte des rois ?) et l’enterrement que l’on devine grandiose ce samedi, toute la vie ordinaire restera en Pologne et ailleurs de la même eau comme s’il ne s’était rien passé.
Les hauts personnages lorsqu’ils auront rangé leurs redingotes et leurs grands uniformes dans les tiroirs pour des deuils futurs, vaqueront à leurs occupations hautement nécessaires pour eux-mêmes et vaguement secondaires pour le reste de la population.
Seuls quelques « Palotins » d’un roi de Pologne ubuesque auront encore au cœur quelques resserrements sincères. C’est comme ça… le peuple est trop bon… et trop poire !

13 avril 2010

Eerdekens et Ecolo

Pour beaucoup de progressistes, le dénominateur commun est encore le socialisme, malgré ses tares et ses renoncements depuis son virage à droite selon les critères regroupés sous le vocable « social-démocratie » mis en place depuis près d’un demi-siècle.
Tancé par Elio Di Rupo à propos de sa sortie contre les Ecolos, Claude Eerdekens n’a pourtant pas fait autre chose que réfléchir sur le mouvement écologiste et conclut que ce mouvement venu de la crainte d’un monde carrément mis en liquidation par les ventes publiques du patrimoine mondial au plus offrant du système capitaliste portait en lui sa propre contradiction : de gauche comme un riverain peut l’être sans se sentir autrement solidaire du monde du travail.
Ecolo, s’il a le sentiment qu’un changement est nécessaire ne pousse pas ce sentiment jusqu’à vouloir transformer le vieux monde corrompu et incapable de faire face aux difficultés économiques. Son changement s’intègre dans une modification des besoins et une réflexion plus approfondie des recyclages, sans changer rien du moteur de l’égoïsme qui pousse à l’individualisme.
Rejetant les dogmes, Ecolo choisit plutôt un courant de pensée qui donne priorité aux développements spirituels de l’individu, et à la constitution d’une communauté d’âmes que souhaite Jean-Michel Javaux : une sorte de courant pour le respect de la nature, proche d’un ascétisme chrétien « de luxe ».
Il est difficile d’apposer une étiquette sur ce parti qui prend justement l’essor qu’on lui connaît parce que sa démarche reste ambigüe.
Encore aujourd’hui, le mouvement Ecolo requiert un engagement si personnel, si éloigné de la réalité, qu’il paraît comme aveuglé. Vous me direz les « élites » socialistes le sont aussi, certes, mais les militants de la base du PS sont tout de même fort différents et de leurs dirigeants et d’Ecolo, base et cadres compris.

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Le parti le plus compatible avec cette nébuleuse écologiste serait bien le CDH l’ex parti social chrétien dont Ecolo pourrait faire partie en qualité de « mouvement catholique progressiste associé ». Ce qui lui permettrait d’être bon catholique et bon social-démocrate définition qui manifestement plaît au président du PS, mais rebute Claude Eerdekens.
Evidemment, cette difficulté d’un dialogue entre une gauche solidaire de la pensée de Claude Eerdekens et Ecolo a échappé aux commentateurs politiques du Royaume, de la même manière qu’il a échappé aux apparatchiks planqués à la direction du PS.
D’une certaine manière, les positions sont irréductibles. La gauche entend renouer avec le progrès social par une relance classique des activités, Ecolo veut sauver la liberté d’entreprise autrement, c’est-à-dire en sélectionnant les productions en fonction de leur possibilité de recyclage et en ménageant les ressources naturelles
Cette dernière vision plaisante de premier abord, ne peut se faire que par le haut, lors d’une transformation possible de la partie supérieure de la société, c’est-à-dire celle des riches et de la partie de la classe moyenne qui a survécu à la crise de 2008.
Elle prolonge d’autant l’exploitation des couches populaires, ne change en rien le système capitaliste, au contraire, pénaliserait même la partie la plus pauvre de la société en ne lui permettant pas de vivre dans les nouvelles normes et, en la condamnant aux anciennes, en risquant de la faire montrer du doigt par les autres.
Finalement un échec d’Ecolo n’est perceptible que pour quelques rares politologues capables d’extrapolation. Ils estiment peu vraisemblable que le mouvement Ecolo puisse sauver le système de libre entreprise en le purifiant.
Ce qui est dans le domaine du vraisemblable serait la déconvenue de la base issue de tous les milieux politiques, profondément divisée sur le système économique et simplement réconciliée sur le seul objectif écologique, aussitôt remis en question par les coûts nouveaux qu’il faudrait nécessairement prélevés sur le travail de ceux justement qui y auraient le moins de bénéfice.
Il faudrait alors un affrontement aux forces économiques contre lesquelles toutes les forces chrétiennes et écologistes ne suffiraient pas. Les socialistes se rangent toujours derrière le productivisme capitaliste.
Un monde purement écologiste n’aurait pas de chance de subsister dans ces conditions, les grandes puissances émergentes ne se sentant pas la vocation de faire taire les appétits grandissant de leurs populations, si longtemps obligées à une économie de survie.

2 avril 2010

Pour faire avancer la science !

En raison de modifications techniques ce blog restera inactivé jusqu'au 12 avril inclus.
Pour ces mêmes raisons, il a été impossible d'accompagner l'article de la photo traditionnelle.
L'adaptation aux techniques nouvelles débute souvent par des maladresses voire des régressions momentanées.
Vous m'en voyez désolé.


La crise a changé le rapport que l’opinion avait de la science.
Cette dernière ne peut pas tout et les réflexions désabusées sont monnaie courante.
Depuis 2008, en l’espace de quelques mois l’image de marque des scientifiques s’est particulièrement dégradée.
Le public s’est aperçu que les professions libérales – dont certaines sont scientifiques - s’étaient adaptées sans trop de mal aux difficultés nouvelles et les avaient surmontées de différentes manières, sans souffrir exagérément, puisque dans beaucoup de cas ces professions ont le pouvoir de répercuter le poids de la crise sur "la clienhtèle".
Il y a longtemps que le pouvoir de la connaissance s’est transformé en connaissance du pouvoir. Les professions libérales compensent, avec l’intelligence des spécialistes qui les composent, la bêtise au quotidien.
L’industrie qui devait libérer les hommes du travail par les machines, n’a fait que les aliéner, parallèlement, la science qui devait les libérer du poids de la nature, n’a fait que les condamner à une société irrationnelle et consumériste.
Mercenaire de la pensée, émancipée de la réflexion philosophique, la science travaille pour la survie et fait des hommes « des patients » dans ses hôpitaux.
Ses mercenaires prétentieux ne peuvent que se mentir à eux-mêmes en mentant aux autres.
Ils ont gardé le goût du mystère comme étant une nécessité afin de préserver une distance qui sépare celui qui sait de celui qui ne sait pas, en vertu des lois corporatistes des professions possédant leur langage propre.
Pourtant, ce monde à part ne l’est pas tant qu’il prétend l’être. Par son identification historique et idéologique, il se rattache au pouvoir temporel qui est le pouvoir des Etats. Dans un certain sens, le monde devenu sans classe comme a voulu nous le faire accroire les partisans de la social-démocratie, n’est pas fini puisque concrètement les scientifiques donnent l’exemple du contraire.
Toutes les sciences, ou presque, sont au service de l’économie, du militaire et de l’idéologie dominante.
Même l’astrophysique est au service de l’Etat. De Galilée à Luminet, il n’y est plus question que d’une idéologie : celle de l’Etat.
Les massacres nucléaires et les inventions dans les armes classiques paraissent être plus utiles que l’artisanat de la greffe du cœur. Le savant spatial est devenu le roi à qui un médecin généraliste serait à peine digne de cirer les bottes.
Les développements scientifiques sont centrés sur l’utilisation commerciale. Le développement scientifique dépend en grande partie du développement industriel quand la découverte ou l’avancée de la connaissance peut être traduite en produits. La recherche fondamentale n’existe qu’en, fonction des applications dans l’industrie que le management en attend.
Les critiques du contenu du savoir restent extérieures à la science
Il est regrettable qu’il faille des sponsorisations aux fins publicitaires pour accélérer la recherche scientifique. Les Téléthons finiront par vendre des sigles des marques ayant « généreusement » contribués à la recherche qui seront collés sur les blouses blanches du personnel des hôpitaux.
La télé donne en spectacle des scientifiques interviewés par des Arthur et des Drucker sur des divans à côté des dompteurs de puces savantes et des débutantes de la chanson dont on ne voit que l’effet « porte-jarretelles ».
On nous dit que c’est la contribution naturelle des riches en faveur d’une juste cause qui compte et qu’il faut bien passer par là ; alors, qu’ils se sont attribués les milliards d’une société qui dans une situation éthique n’aurait pas eu besoin de mendier cette aide, qu’on pourrait qualifier de honteuse.

1 avril 2010

BHV, le retour de Nessie !

On attend qu’au son de la trompette des Derniers Jours, Jean-Luc Dehaene, banquier et démineur, dépose ses considérations sur le cancer des os qui ronge la Belgique : BHV.
Faut-il préciser aux derniers pointages que la N-VA progresse au point que l’on peut croire que s’il y a un plan Dehaene, il ne soit déjà fortement compromis avant d’en avoir effleuré la première page.
Les déclarations de Bart De Wever, concernant les bourgmestres « rebelles » de la périphérie selon lesquelles ils ne seraient jamais nommés, donnent à penser que les partis nationalistes finiront par l’emporter et entraîner la Flandre dans une indépendance totale, accréditant ainsi la dérive nationaliste à tendance fasciste qui semble avoir la peau des partis modérés.
Pourquoi cette « solution finale » à partir de ce qu’on pourrait appeler les rodomontades de Bart De Wever, qui, pour certains observateurs, sont de l’ordre de la gesticulation ?
Parce que cette position farouchement antidémocratique, « populiste » diront certains galvaudant le mot, empêche toute reculade de la N-VA, mais aussi bloque tout effort de conciliation du CD&V qui aurait cédé sur cette revendication essentielle pour les négociateurs francophones, en acceptant des contreparties et qui ne le peuvent plus qu’en prenant le risque de se faire sanctionner par l’électeur flamand.
On en est à espérer négocier sur un déni démocratique que constitue la non-nomination des trois bourgmestres. Comble des combles, si ce qui allait de soi ne se faisait pas, on se demande bien à part une plainte déposée à Strasbourg devant une juridiction européenne, que pourraient faire les Francophones sinon claquer la porte !...ce qui réjouirait Bart De Wever qui n’attend que ça, le pays devenant ingouvernable.
Reste l’Europe. Que peuvent faire les pays associés devant un non respect des règles démocratiques d’une région rebelle, presque entrée en dissidence ?
Rien ou presque, des simagrées de conciliation, des protestations polies ?

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On se trouve presque en 1939, quand l’Europe conciliante adressait des « messages » à Monsieur Hitler, jusqu’à revenir avec Daladier d’un voyage en Allemagne avec un « accord » qui n’était qu’un chiffon de papier et qui fit qu’on assista au début d’une série de tromperies débouchant sur la guerre, finalement, celle que l’on crut éviter à force de bonne volonté et de conciliation.
Les Flamands sont dans le même cas de figure. Ils ont tort ailleurs devant l’opinion européenne, mais ils sont maîtres chez eux d’avoir tort. Ils participent à toutes les manifestations dans le monde afin de promouvoir les droits de l’homme, mais ils n’appliquent pas chez eux ce qu’ils préconisent ailleurs.
Il n’y a aucune police européenne à leur faire entendre raison par la force s’il le fallait, parce qu’elle n’existe pas et qu’il ne se trouverait personne pour y mettre ses policiers.
Reste les blâmes collectifs, les admonestations polies, quant aux mesures coercitives elles n’existent pas, sauf celle de l’exclusion de l’Europe. Il ne faut pas rêver, tant la Hollande et l’Allemagne s’y opposeraient.
Avec les carriéristes que nous avons à la tête des partis qui vont participer aux discussions futures sur le nouveau pacte fédéral, la seule issue est celle d’une défaite des Francophones battus en rase campagne par la pusillanimité des Di Rupo, Milquet, Reynders et Javaux, acceptant tout à l’avance, mangeant leur chapeau s’il en prenait la fantaisie aux gens d’en face.
La suite est peut-être mieux connue par extrapolation, ce sera la révolte des francophones de la périphérie et l’éclatement du parti de Maingain.
On sait que l’électeur qui perd ses repères n’est pas un homme lucide. La dissidence en termes de suffrages, c’est du n’importe quoi. En l’occurrence, le n’importe quoi serait le refuge dans un parti du genre Modrikamen ou à une autre forme de résistance nationaliste de minorité, contre un nationalisme flamand vite emballé et capable d’excès comme on a vu dans les Fourons et à d’autres occasions dans les Communes « rebelles » de la périphérie bruxelloise.
L’échec des négociations conduiraient à l’impossibilité d’organiser des élections. Elles seraient reconnues par la Flandre et déclarée illégales par le reste du pays, puisque la réplique flamande à l’échec, serait de scinder unilatéralement BHV et réduire à un chiffon de papier les Lois de la Constitution.
Quoique pris en particulier le Flamand soit une personne charmante, attachante et somme toute comme peuvent l’être les gens de bonne compagnie de n’importe quelle origine, attachée à l’altérité, voire même à l'empathie devant certaines souffrances ; mais, collectivement, on dirait que le siècle de mépris des Francophones à l’égard de la langue flamande leur remonte du fond des tripes les empêchant d’être eux-mêmes, brusquement engagés dans une psychologie des foules que seuls les exaltés conduisent par la brutalité des méthodes et l’absence de toute humanité envers ceux qui ne sont pas de leurs causes, en clair « qui ne parlent pas flamand ». Alors, c’est le Moyen-Âge et aucun raisonnement moderne n’est possible.
Nous saurons dans moins d’un mois, si nous revivrons la bataille des Eperons d’or en grandeur nature et dans la rue ou si ce sera sur un écran de télévision, chez soi et en pantoufles.