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31 juillet 2012

Ils nous ont eus !

L’actualité boursière et financière est, à chaque, jour plus inquiétante. Les taux d’emprunt demandés à la Grèce, à l’Espagne et au Portugal, et, probablement, à l’Italie dès septembre sont autant d’approches du cœur du dispositif européen que sont la France et l’Allemagne.
Si à la rentrée le président Hollande poursuivait la ligne présidentielle actuelle du consensus mou, le verrou français sauterait laissant l’Allemagne, en première ligne, au milieu d’un champ de ruine.
Ainsi, l’économie capitaliste aurait eu raison des Etats.
Désormais, et quoiqu’il arrive, la politique ne sera plus qu’un moyen de satisfaire les exigences du système économique.
L’anormalité des rapports entre les deux forces ne date pas d’hier. Le bras de fer s’est terminé en janvier 2009 en faveur de l’économie, lorsque les Etats ont subventionné les banques pour ne pas qu’elles déposent leur bilan.
Ce qui faisait la rigueur, l’équilibre et le poids d’une sorte d’ordalie du commerce, c’était une règle absolue. Quand l’entreprise fait faillite ses biens doivent être mis en liquidation.
Or, en aidant massivement les banques à sortir du mauvais pas, les Etats ont contrevenu à cette règle simple : lorsqu’on est à la tête d’une affaire au passif supérieur à l’actif, on passe la main.
En choisissant d’aider les banques, les Etats ont indirectement faussé le jeu et mis en difficulté les entreprises qui n’ont pas reçu de l’aide, parce qu’elles n’en avaient pas besoin à l’époque. Ce qui peut paraître un paradoxe, mais qui s’explique par l’endettement des Etats et le refus que ces sociétés recevraient si, par hasard, elles se trouvaient dans une situation financière délicate et demandaient aux Etats qu’ils fassent pour elles, ce qu’ils ont fait pour les banques.
L’économiste Brzezinski, conseiller de Jimmy Carter, dans un texte prémonitoire paru en 1970 écrivit : « L’Etat-nation en tant qu’unité fondamentale de l’organisation de la vie en société a cessé d’être la principale force créative : les banques internationales et les entreprises multinationales agissent et planifient en des termes qui sont bien plus avancés que les concepts de l’Etat-nation ».
Tous les économistes, sauf bien entendu ceux qu’entretiennent nos deux télévisions nationales, n’osent nier cette évidence : les groupes mondiaux industriels et financiers, vivent véritablement en maffieux sur les Etats, bafouent le droit international et le droit propre à chaque Nation, perturbent le fonctionnement démocratique, sans que cela puisse être sanctionné par l’Europe, ni par aucune autre autorité y compris la Chine.
Ils sont devenus les maîtres réels du monde. La démocratie est devenue une farce qu’admirent les gogos.

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Depuis que les Etats s’endettent, il n’était venu à l’idée de personne que cet argent emprunté, parfois pour des gaspillages, des travaux inutiles, des commissions et des traitements de faveurs des politiciens au pouvoir, il allait falloir un jour le rembourser.
Quand l’emprunteur est riche, le créancier se fait humble et supplie presque qu’on lui prenne son argent à un taux dérisoire. Ce fut le cas pendant trente ans. Souvent même, le créancier était des deux côtés et recevait l’argent qu’il avançait à l’Etat sous des formes diverses de traitements, de commissions et même de subsides !
Aujourd’hui l’Etat ou plutôt les Etats européens ont enrichi une petite partie des Européens qui, se sentant puissants et riches, demandent des garanties qu’on ne peut pas leur donner et, estimant que les risques augmentent, changent les taux de prêt qui sont parfois triplé, voire quadruplé.
Comment rembourser ces montagnes d’argent qui ont, même si on a dispersé une partie des sommes à des fantaisies coûteuses, contribué à la sécurité, à la santé et à l’enseignement dans les Etats de l’UE ?
Simple, répondent les libéraux, il faut dégraisser le mammouth, licencier des fonctionnaires, diminuer le coût de la sécurité sociale, baisser les remboursements des soins de santé, des médicaments, bref, faire en sorte que les progrès péniblement acquis en ces cinquante dernières années – justifiés par les rendements d’une productivité spectaculaire - soient peu à peu rognés, jusqu’à nous retrouver dans les conditions d’existence des années soixante.
Or, on est au bout d’un processus de fiscalisation qui touche la population, c’est-à-dire qui la fait régresser selon les souhaits des libéraux. On ne peut faire plus, sans faire crier la bête !
Fleur Pellerin, ministre française de l’économie numérique a clairement défini l’impuissance des Etats dans l’évolution des techniques : « La fiscalité actuelle n’est pas du tout adaptée à la dématérialisation de l’économie. Il est très difficile de rattacher les revenus produits par les nouvelles formes de commerce en ligne à un territoire. »
Autrement dit, l’économie a vaincu le politique sur tous les terrains, mais elle a encore augmenté son avantage pour les futurs conflits qui auront sans doute lieu dans les années à venir, et qui seront plus durs encore, puisqu’il y aura l’Etat, l’économie capitaliste et les populations révoltées contre les deux autres.

30 juillet 2012

En avoir une couche…

Des études démontrent un effet pervers significatif des crises économiques sur le psychisme.
Les gazetiers rapportent au moins une fois la semaine, le geste d’un déprimé qui fiche sa vie en l’air et parfois, celles des autres.
L’avalanche de mauvaises nouvelles, les usines automobiles qui ferment en France, le bassin liégeois menacé par la cupidité d’un homme, bien sûr qu’on va revenir des JO de Londres avec la gueule de bois et la trouille au ventre.
Les psys constatent l’effet multiplicateur de l'instabilité économique, sur l'équilibre psychologique des personnes fragilisées par leur situation financière.
Le commerce des antidépresseurs est florissant. L'explosion des affections psychosomatiques remplit les cliniques et remet à flot les spécialistes. La forte demande multiplie les occasions de dépassements des honoraires.
Le bon docteur qui se dévoue et qui refuse l’argent du pauvre, ce n’est plus qu’au cinéma.
Des logorrhées saisissent parfois des passants, apparemment normaux. L’autre jour, je reçois un coup de fil d’une personne apparemment normale, j’entendais nettement une voix off qui répétait la même chose, mais avec le phrasé « entre les dents » d’un ventriloque. Mon interlocuteur était saisi de logorrhées au téléphone !
Les gestes incohérents dénoncent une tension nerveuse extrême. Ils sont autant de signes aussi évidents que celui qui joue du couteau pour une cigarette qu’on lui refuse ou un loustic qui frappe quelqu’un qui a le malheur de le regarder : il y a une nette aggravation de la mauvaise santé mentale en Belgique. Les passants psychogènes courent les rues.
Aux inquiets disposés à la mélancolie, puis à la neurasthénie, s’ajoutent les déracinés qui s’imaginaient trouver un pays de cocagne en Belgique et qui ne disposent même pas d’un vocabulaire de base pour se faire comprendre d’un médecin francophone.
Les personnes traumatisées par le système économique intéressent généralement peu l'opinion publique. Relatés par les gazetiers, quelques suicides sur les lieux de travail éveillent la compassion, sans plus. Etrangement, la compassion ne produit pas une réflexion globale sur l’organisation du travail.
Cependant ces phénomènes ont des conséquences sur les performances économiques. Les maladies psychiques vident les caisses d’assurance, car elles sont souvent de longues durées. Le déprimé a une productivité à la baisse. Les personnes en détresse sont mal venues dans l’entreprise. Elles sont moins susceptibles d'obtenir ou de conserver un emploi.
Il semblerait que la concurrence de la main-d’œuvre étrangère ait réussi, là aussi, à calmer les syndicats.

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Le métier de psychologue est à la mode. On en voit dans les grands drames, les catastrophes industrielles et naturelles, accourir comme jadis les prêtres évangélisateurs. Ceux qui sont attachés aux grandes entreprises ne sont pas là pour soigner sur le tas, mais pour calmer les exaltés et écarter des services, du personnel devenu « dangereux », sans que cette dangerosité soit étudiée, de sorte qu’est souvent réputé « malade mental » un travailleur trop sensible à la notion du juste et de l’injuste.
Les psychologues sortent trop nombreux chaque année, de l'université. Cette surpopulation de diplômés sature le marché du travail et dévalue la profession. Les frais émoulus finissent par accepter de faire un métier qui n’est plus vraiment celui qui aurait dû être le leur, sur la pression de leurs employeurs.
L'enseignement, dans un contexte de crise, prépare mal les jeunes psychologues.
Il est vrai aussi qu’ils ne sont pas là pour dire leur avis sur le système économique, mais pour déceler des anomalies de comportement et conseiller une consultation chez un médecin.
Ils finissent par accuser sous cape la dureté des temps, tout en obéissant aux normes de l’entreprise auxquelles le personnel est astreint.
Difficile pour un psychologue honnête d'exercer dignement son métier, quand bien même la classe politique l’encourage à le faire, quitte à tenir un discours contraire à la FEB ou, encore, lorsqu’un libéral comme un socialiste est invité à la tribune d’un club de réflexion.
Glisser de l’emploi à sa perte, puis à la délinquance est devenu plus fréquent. Les prisons recueillent autant de faibles d’esprit et de déprimés que de délinquants « normaux ». Milquet avec sa politique ultra punitive de la «récidive» ne dissocie pas la pathologie mentale de l’acte criminel réfléchi ; les juges pareils, sous l’impulsion d’Annemie Turtelboom, une Open VLD, Ministre de la Justice, qui se veut efficace dans la ligne libérale, avec aggravation des peines, sans distinction d’état pathologique ou non.
La « rentabilité » par la « productivité » est-elle à l’origine de l’aggravation du genre et du nombre de pathologies ? L’usine rend-elle dingo ? La société dérape-t-elle dans la délinquance à cause de ses ferments capitalistes, le goût de l’argent ? Comment expliquer autrement la montée de la violence et les prisons qui affichent complet ?
Les libéraux estiment que le passage à l’acte homicide est toujours le fait d’un malfaiteur conscient, sans doute est-ce parce que c’est assez gênant pour le pouvoir d’avouer que les prisons sont souvent des hôpitaux psychiatriques déguisés. Il faut reconnaître que l’opinion publique préfère voir Geneviève Lhermitte en prison, plutôt que recevoir des soins dans une clinique.
Si elle avait joué les conducteurs fantômes et tués sur la route une demi-douzaine de gens, peut-être y serait-elle déjà ?
Quand cela vaut une certaine popularité, ça ne coûte rien de faire plaisir à l’opinion publique.
La bizarrerie n’est pas que l’attribut des fous.

29 juillet 2012

De Coroebos d’Élis à Usain Bolt.

Il semblerait que les jeux aient déclenché le complexe du scout « toujours prêt ». C’est Kim Clijsters qui a donné le signal du départ. Elle est fin prête pour renvoyer toutes les balles dès samedi. Bart De Wever est au top pour devenir bourgmestre d’Anvers. Wilfrid Martens piaffe afin de tirer le cochonnet hebdomadaire avec Miet. Seul, le pauvre Michel Daerden n’était pas prêt hier. On espère pour aujourd’hui. Même celles dont on ne parle jamais d’habitude, l’étaient. L’équipe de hockey belge se dit prête à sortir de l’anonymat d’un sport dont tout le monde se fout.
Il y a très longtemps, au temps où personne n’avait d’iPod, on choisissait souvent la belle saison, histoire de se farcir le régime suspecté de maquereauter les peuples.
15 juin, sac de Rome par les Vandales, 14 juillet prise de la Bastille, 17 juillet tentative de prise de pouvoir par Lénine, 18 juillet Rome en feu, 20 juillet putsch contre Hitler, 21 juillet début de la guerre de Sécession… 27 juillet 2012 ouverture des JO de Londres…
Notre époque serait réduite à cette médiocrité à cause des moyens qu’on a d’alerter ou d’éveiller un sentiment d’injustice dont serait victime le plus grand nombre. Autrement dit l’iPod pourrait être un instrument d’insurrection, comme il l’est devenu en Tunisie, en Libye et en Syrie, avec ses autres moyens de communication que sont les portables en général.
Notez qu’il pourrait le devenir. Imaginons que la foule devienne sceptique, réclame des comptes et ne se contente plus de slogans ? Que les politiques soient déchus de l’aura et du respect qui les protègent et chutent de leur piédestal sous les huées et les quolibets ? C’est possible, grâce à l’iPod et plus rapidement qu’on ne le pense.
Aussi faut-il veiller à ce que les gens soient informés dans le « bon » sens et votent de même. Les médias s’y emploient. Les dirigeants font pareil. Tout qui détient une parcelle d’autorité est de mèche !
Comme une société ne peut vivre sans événement, il faut donc que ceux dont on parle soient le moins attentatoire possible au régime en place.
Les sports, c’est parfait. C’est un spectacle qui canalise les énergies dans un seul but : le dépassement de soi et qui regroupe autour de ce concept tout qui admire le dépassement des autres.
Il n’y a pas là dedans le moindre souci, la plus petite parcelle d’inquiétude dans le devenir du bonhomme social dont nous avons tous en nous, une petite parcelle. Et, cerise sur le gâteau, le sport permet de greffer sur l’ensemble des activités qui l’entoure, un tas d’industrie annexe et connexe qui génère du fric facile. Qui dit mieux ?
Il est une force importante qui pèse sur la faculté d’oubli des choses prégnantes qui ainsi s’estompent et deviennent supportables (1).
C’est d’autant plus criminel que le sport n’est pas une mauvaise chose en soi. Au contraire, il permet à l’athlète, même modeste de s’épanouir physiquement et de raffermir sa volonté.
Mais, ce qu’on appelle aujourd’hui le sport, comme parallèlement ce qu’on appelle aujourd’hui le travail, l’est-il encore réellement ? N’est-on pas arrivé au bout d’une logique de commercialisation d’une chose qui ne devrait pas l’être ?

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Quand on sait le prix d’une perche en carbone ou d’un vélo « Tour de France » ne devrait-on pas plutôt mettre à la disposition de tous les sportifs par une action des gouvernements, tous ces accessoires coûteux qui discriminent déjà les sportifs en deux branches les professionnels et les amateurs, les sponsorisés et les autres ?
Enfin, réduire les spéculations qui atteignent des paroxysmes, dans le football, par exemple, avec les sommes indécentes que les transferts et les échanges rapportent à des intérêts privés, alors oui, sous certaines conditions, le sport pourrait être à sa juste place qui serait derrière les faits de société, les tribulations de l’économie et du capital et le rapport de la politique avec le business.
Enfin, tant que les grands messes du sport-spectacle seront tellement fréquentées qu’on y refusera du monde et que ceux qui restent sur le parvis de ces modernes cathédrales s’extasieront quand même des exploits sur écran large de télévision, il est inutile de rêver, au point que je me demande si je vais éditer ce texte.
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1. C’est pourquoi la religion musulmane, si contraignante dans ses règles, peut devenir dans les mains de manipulateurs habiles, une source d’accablement des sociétés « démocratiques », en lieu et place des populations droguées par le sport et inoffensives socialement. Ce qui ne veut pas dire qu’ainsi affrontés au problème religieux, les deux camps aient raison, chacun de leur côté.


28 juillet 2012

Place aux jeux !...

Les JO de Londres espèrent faire oublier la crise et la merde bien profonde dans laquelle nous pataugeons.
Entrainement des peuples, toute la famille royale britannique hilare était aux commandes ! Le journal « Le Soir » double les titres de ses manchettes en anglais. Ce n’est pas du Shakespeare, mais, en français ce n’est pas du Molière non plus. Comment dit-on en anglais « la reine va jouer devant tout le monde avec le petit bouton qui va déclencher un orgasme collectif » ?
Le succès de l’appel au succès est un grand succès.
Nos athlètes sont fins prêts. Michel Daerden se prépare pour le double. Dès sa sortie du coma ce vendredi, il nous dira s’il participe ou pas.
L’autre athlète, Michelle Martin, astique ses boots du steeple. Mais ce sera un peu juste, son séminaire à Malonne est plus long que prévu. Ses admirateurs s’impatientent. Pour la mériter, certains rêvent de faire plus de cent kilomètres pour la voir tremper le maillot.
Tous nos musclés sont sur place, piaffant d’impatience, pressés de donner à la Belgique sa première médaille d’or. Parmi les glorieux à la tribune du 21 juillet, aucun n’en avait une en or !
En vieux basketteur expérimenté, Di Rupo se tient devant le panier, les retombées d’un tel événement pourraient atteindre 21 milliards, si notre athlète longiligne pouvait en ramasser quelque chose ?
Les gazetiers sont sauvés. Entre le Tour de France et les JO de Londres, il y avait un trou d’une semaine. Ils ont dégotté Wilfried Martens qui, en grand connaisseurs des trous, les a dépannés. Il a fait sur le lit de Miet un sacré tour de piste ! On sent qu’il va conclure à Londres.
La City éclate de joie, la « compett » va coûter à l’Angleterre 12 milliards au moins, dont 9 milliards à charge des contribuables britanniques sur lesquels la City prélèvera sa dîme.
Comme la météo, les « budgéteurs » (ceux qui établissent les prévisions) se trompent systématiquement. La facture du parc aquatique a plus que doublé, celle du vélodrome plus que triplé et tout le reste est à l’avenant. On espère que les performances en feront autant. Un cent mètres en cinq secondes, c’est possible aujourd’hui avec une bonne pharmacie.
Toutes les manifestations internationales finissent par coûter plus qu’elles ne rapportent. On tremble à la pensée que Liège pourrait organiser la prochaine Foire Internationale !
Certes on engage à tour de bras pour construire les sites. Puis il faut les occuper avec du personnel. En général, c’est fait pour durer. Sauf qu’on s’aperçoit qu’on n’a personne pour les entretenir. Ils sont trop importants pour qu’une population demandeuse en logements – c’est-à-dire pauvre - puisse en profiter sans que cela ne devienne un ghetto. Alors, il faut envisager la casse. Le plus souvent, on laisse le site à l’abandon. C’est pour les archéologues dans quelques siècles.
On se rappelle que Droixhe à Liège a été construite pour l’Exposition Universelle de Bruxelles de 1958, afin de loger les touristes étrangers.
Qu’est-ce que Londres a besoin d’agrandir « sa renommée » que tout le monde connaît ?
Le cas de Liège est différent.
Organiser une Exposition de seconde zone, c’est démontrer aux autres qu’on est une ville de seconde zone.
Je ne sais pas si nos illustres s’en sont rendu compte !

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Pour en revenir au menu du jour, les JO, c’est bien plus que du sport, c’est un business monstrueux où même les vendeurs du poster de Jean-Mi Saive pourraient se sucrer en jouant sur le thème du Papy-Pongiste.
L’autre qui n’est pas à sa première palette, adore se promener son badge de participant bien à découvert sur la tenue « sportif belge ». Il n’y a pas de petits plaisirs. C’est mieux de se faire voir avant. Dans son cas, il ne risque pas de le faire après.
Pour les citoyens, ce n’est pas la même chose. Chaque drapelet est imputé au budget de l’Etat et, en fait de retombée, ce serait plutôt celle du citoyen tombant sur le cul, à la facture. A l’avance, on sait que Serge Kubla jurera ses grands dieux qu’il n’y était pour rien.
Les Autorités belges retireront des Jeux de Londres la nappe de brouillard pour s’en draper momentanément. L’actualité est si cruelle !
Tandis que nous nous égosillerons dans les cafés à soutenir les performances des meilleurs, des plus balaises et des plus drogués des athlètes en piste, les Autorités iront vérifier dans les mouillages de la côte d’Azur, si leur ticket, pour l’ouverture des jeux de l’amour et du hasard, est toujours valable.
Ainsi, tout le monde sera à sa place. Les cons au stade et les mariolles au mouillage à La Napoule.

27 juillet 2012

Miet, 69 ans, année érotique.

On ne viendra plus dire que les petites gouapes du peuple parlent sans arrêt du cul ; que l’élite est scandalisée des propos que des voyous des plus basses conditions sociales tiennent à tout propos sur l’argent, l’amour, le sexe ; qu’il y a autre chose dans la vie, etc.
Ces temps-ci, on a un cador du CD&V qui mouille les berlingots de ces dames et qui s’en vante ! C’est rare dans la profession où on a plutôt tendance à se faire discret aux petits plaisirs, tant les gens de basse condition sont jaloux pour un rien.
En pleine santé, les mecs du dessus, nourris avec notre blé pour un travail facile et varié, c’est normal d’être dans la forme d’un tirailleur sénégalais et qui dispose d’un joli matériel.
Que Wilfried ne baiserait plus sous la couette, noué par le stress des responsabilités, ça étonnerait ! Sa profession de foi, rassure tout le monde !
Pourtant on a cru un moment, un rien trop gras, on n’aurait pas donné cher de sa peau, juste après un petit scandale qui fit se dresser les cheveux d’horreur des Rompuy et de Mark Eyskens, le jour où notre grand baiseur quittait sa femme pour une autre, une amie d’enfance, vous savez ce que c’est, les amies d’enfance ? Le double pontage, c’était du flan ! Les journaux ont confondu avec la brouette tonkinoise qui requiert aussi un double pontage…
Dans le milieu, sous les ors de nos palais, ça lapine sec. La famille est plutôt nombreuse et les couples éclatés ne ferment pas la boutique pour autant. A fouiller dans les vies mouvementées de notre représentation nationale, on n’en reviendrait pas. Dame, quand on est spécialiste du coup fourré politique, on peut aussi l’être du coup fourré tout court ! Pour une fois qu’un baron sort des rangs des hypocrites et se déboutonne, on ne va pas gâter son plaisir.
Vous avez compris, c’est de Wilfried Martens qu’il s’agit. Il nous revient sur les ondes de Radio 1, en passant par le canal de l’urètre. Wilfried pisse dru et il tient qu’on le sache !
Les magazines ne tireront plus prétexte que pour vendre du papier il faut du hard, du glamour, et du cul, du bien tendre, du bien volumineux et qu’on ne peut trouver ça que dans le peuple, si prompt à jouer des fesses pour sortir de la mouise. Miet a de quoi s’asseoir. Nous avons tout ce qu’il faut chez les austères, nous n’avons plus qu’à dénoncer dans les gazettes comment ils se défoncent dans leur maison de campagne. Comment les personnels des deux Assemblées se font tirer des pipes par des sémillantes, légitimes ou pas. Nos élites qui jouent les super coincées pourront tomber les masques, depuis que Wilfried Martens a baissé le pantalon sur les ondes, pourquoi se gêner ?

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On pourrait faire un match à qui copule sec et raide ? Les CD&V avec leur champion Wilfried en érection permanente, hors concours ? Les Socialistes, avec chez les dames quelques championnes toutes catégories qui vous repèrent le bon coup en plein meeting à la rose ? Au MR, avec de ces regards à déshabiller les miss, des Michel, et la belle famille nombreuse que Reynders traine derrière lui qui n’est pas venue au monde au jus de pomme ? Au coup de rein écologiste, à des copulations sur herbe, pendant que ces dames écoutent le bramement du cerf au fond des bois schaerbeekois ?
Le mou dans la gâchette, ce serait plutôt le manœuvre du lourd qui se tape la gueule de Mittal et les rouleaux d’acier finis et qui, ne peut même plus rouler une pelle à sa bien-aimée le soir, tellement il a pelleté de la journée.
Les autres : pleine santé, alors, ils ne pensent plus qu’à fourrer madame !
Les ennuis, la crise, la Belgique en chute libre, Bart De Wever qui ne fait plus qu’un mètre de tour de taille, la dette et la misère des gens, quand on a du tempérament, une bonne partenaire, qu’on sort de table et qu’on pisse comme à vingt ans, que demander de plus ? Un petit supplément de salaire peut-être, avec ce fou d’Elio qui a fait perdre 0,5 % à tout le monde… juste de quoi donner un pourliche à la dame des vestiaires…
«Quand on vieillit, la sexualité tendre joue un rôle de plus en plus important. Mais je ne voudrais pas la limiter à de la douceur: il y a aussi de la virilité. Avec Miet (l’épouse ardente), nous avons une vie sexuelle très intense. Mon mariage avec Miet Smet est mon mariage le plus intense » (Faut excuser la dernière phrase, c’est un Flamand qui cause !)
Le rapporteur de ce déculottage de l’Intense a quand même posé la question qui fait tilt :
- Quel est le rythme idéal de la baise avec Miet ?
Bite en l’air répond : - Une fois par semaine, c'est très bien ».
Voilà qui relativise la performance et rassurent Moureaux, jeune marié, Reynders, père de famille nombreuse, sans compter les filles des bobinards qui doivent s’étouffer de rire.
Mais ne riez pas, Messieurs, Wilfried est né en 1936, il a donc 76 ans, et sa pétulante partenaire née en 43, a 69 ans.
Du coup, un tirage par semaine, ce n’est pas un mauvais score. C’est ce que fait le Loto, sauf que lui baise tout le monde.

26 juillet 2012

Une honnête débauche.

Lorsque Monsieur repris la Maison Tellier à Bruxelles, il avait plus de soixante ans. C’était un Italien élégant, l’air androgyne, qui se teignait les cheveux parce qu’il était coquet et aimait plaire à droite comme à gauche, entendez par là aux hommes, comme aux femmes.
Les infirmités de l’âge lui étaient tombées dessus prématurément. Il s’efforçait de les faire oublier par un abord aimable, lisant sur les lèvres et devinant le reste à qui parlait bas.
La Maison Tellier avait été jadis une affaire florissante. Délaissée par une certaine partie de la clientèle, sous prétexte que les filles étaient presque toutes francophones, la Maison avait été laissée à l’abandon pendant plus de cinq cents jours, si bien que lorsque Monsieur s’y installa, il dut aérer les chambres, enlever, des toiles de matelas, les cartes de géographie, dont les plus impressionnantes représentaient l’Afrique noire en relief !
Les allégories pour Cythère qui pendaient dans l’escalier furent dépendues et remplacées par des posters de stars du hard. Les graffitis obscènes des toilettes firent de la résistance. Madame dut se résigner à en garder quelques-uns, heureusement au garde-à-vous. Ce qui est une bonne chose, pour la réputation de la maison.
Madame avait été ancienne pensionnaire. Ça se sentait dans la fidélité inébranlable qu’elle vouait à Monsieur. Pour le reste, elle avait l’allure et le maintien qu’il convenait dans une Maison bien tenue. Là-dessus, Monsieur était intransigeant. Une compatriote de Monsieur, de trente ans sa cadette, en avait fait l’expérience. Elle avait pris la porte en raison de ses caprices dispendieux : des factures d’un mobilier de bureau. Au point que Monsieur, lui avait fait remarquer qu’un coin de table, encombré d’objets divers, était malcommode pour une entreprise, comme l’était la maison Tellier, pourquoi pas l’évier, tant qu’elle y était ?
Madame avait un âge qui commençait à la faire passer pour non commerçable. C’est-à-dire qu’elle atteignait les cinquante-cinq ans. Les deux cinq étaient l’âge couperet. Toutes les filles le savent : si vous n’avez pas réussi à mettre le grappin sur un riche ou quelqu’un de bien à cet âge là, c’est l’absinthe, la déchéance et l’abattage au kilomètre des jeunes nigérians qui refluent vers nos contrées, chassés par Allah. Désargentés, ils sont peu regardants ; mais, jeunes et vifs, ils sont, pour l’épouse aléatoire, des pratiques fatigantes.
Aussi, Madame tenait-elle à Monsieur. Certes, celui-ci n’était ni riche, ni honnête, mais il offrait le couvert à Madame, la tenait informée des mouvements du personnel et surtout lui savait gré de ne pas ébruiter le secret de sa sexualité, qu’il croyait être ignorée par tout le monde, mais que, cependant, tout le monde connaissait.
Madame passait ses journées à s’oindre de crème rajeunissante, à minauder et faire la coquette. Elle ne parlait jamais de ses expériences exotiques ; cependant tout le monde savait qu’elle avait fait bayadère dans un souk très mal fréquenté. Monsieur la gardait, parce qu’elle était facile à vivre, qu’elle lui donnait toujours raison, ce qui est appréciable pour un homme, et surtout, parce qu’elle usait jusqu’à la corde une importante garde-robe que les filles de passages avaient enrichie, au fil du temps, de leurs surplus.
On la voyait tenant la caisse avec les plumes des cocottes du temps passé. Monsieur trouvait cela chic et n’était pas fâché que l’on crut la vraie Maison Tellier à Bruxelles, alors que Maupassant s’était obstiné de la mettre à Fécamp.
La clientèle rugueuse et politisée des Polders s’étant abstraite volontairement des passes de l’après Anderlecht-Standard, il vint à l’esprit de Monsieur de vouloir attirer les familles chrétiennes dans son établissement. La libérale y dépensait déjà beaucoup à grands renforts de cris et de citations d’Alexis de Tocqueville, celle des bons apôtres ne pouvait qu’y recommander l’amour du prochain.
Il délégua Madame à la délicate mission de convaincre une célèbre gagneuse qui s’était fait la spécialité de courir les messes basses pour y proposer ses bons offices, à la condition qu’elle abandonnât la manie de sucer dans la sacristie, pour reprendre du service sur le prie-Dieu de la Maison Tellier, meuble plus confortable pour la génuflexion.

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Secrètement, Madame était jalouse. Elle n’ignorait pas que, de ce côté-là, Monsieur avait eu l’aiguillette nouée dans un passé lointain, quand il gardait les oies : mais, s’il n’était gaillard qu’en paroles, le petit succès qu’il en tirait, la gendarmait contre les concurrentes.
La nouvelle tint le rôle de veuve, en jupe longue et noire, qu’elle pût dégrafer grâce à l’autorisation de Monsieur. L’orange était sa couleur favorite, très fardée et les yeux dans le beurre, sous la voilette, elle ne faisait pas son âge.
De loin, elle ressemblait à la photo retouchée qu’on avait d’elle dans Soir Magazine.
Elle partagea bientôt les faveurs de Monsieur. Madame dût s’en accommoder.
La chose en serait restée là, si la veuve n’avait eu le désir secret de faire baptiser Monsieur, dans les rites de l’apostolique et romaine église de son cœur.
On fit venir le curé de San Valentino et la cérémonie se fit dans le salon où attendent d’habitude ces dames, avant l’épreuve de l’escalier. Un ancien habitué, qui tenait le rôle d’enfant de chœur, ne put s’empêcher de s’écrier « ces dames sont au salon » juste avant l’aspersion du converti.
La clientèle anversoise ne revint pas. Les docks boudèrent de plus belle la Maison Tellier, mais Monsieur sut adroitement s’acagnarder avec des anciens habitués, si bien que la Maison se releva de ses ruines, pour aboutir au final, dans ce que Madame Laruelle appelle une petite entreprise en préactivité réussie.
Monsieur, parfait apolitique, avait su concilier le socialiste braillard et républicain avec le libéral rondouillard et véreux, dans la paix retrouvée et la confiance du roi, grâce à l’emboîtement des reliefs, dans les creux.

25 juillet 2012

Un carnage subventionné !

Ah ! Sabine Laruelle peut être heureuse !
Les classes moyennes, dont elle fait ses délices, son ambition et son territoire, lui sont redevables de la culture petite boutique, le lien entre le gros fric et la misère ouvrière. On l’a toujours pensé en Haut Lieu : le renouveau viendra de la petite entreprise.
Un papier du journal Le Soir révèle un étrange sponsoring, dans ce cadre bien précis.
La Région Wallonne n’est pas avare de nos sous quand il s’agit d’aider un entrepreneur doublé d’un inventeur sur le point de mettre au point la merveille des merveilles. C’est ainsi que Serge Kubla lui-même a adressé ses bons vœux de réussite au génial inventeur.
Au fait qu’a-t-il donc pu inventer ce génie subventionné, puisqu’il a touché 15.625 euros (1), soit un an et demi d’allocations de chômage, de la Région Wallonne ?
Une machine du body-building qui imiterait le mouvement du squat !
Cet exercice musculaire se fait avec une barre qu'il faut placer d'une certaine façon. Plusieurs options s'offrent à vous à ce niveau. Vous pouvez par exemple porter la barre dans le milieu des trapèzes ou encore la porter sur les épaules directement dans le creux de la nuque. Il en est de même pour la position des mains sur la barre qui varie aussi énormément.
Je ne sais pas si vous fréquentez les salles de sport, mais cet exercice s’apparente au maniement d’un fusil d’assaut, par exemple à l’armement d’une kalachnikov pour des tirs rapides et en rafales, quand vous soulevez l’arme et tirez au-dessus de votre tête, pendant que vous êtes à l’abri.
On ignore si l’appareil sera produit par Sabine Laruelle et Serge Kubla et vendu aux soldats congolais que nos paras instruisent dans le cadre de l’accord Reynders avec ce grand démocrate de Kabila, car l’inventeur de cette recharge rapide d’armes automatiques pouvant éventuellement servir à se muscler les abdominaux et les triceps, est décédé des suites de ses essais, place Saint Lambert !
Nordine Amrani, c’est de lui qu’il s’agit, l’auteur de la fusillade du 13 décembre dernier place Saint-Lambert, avait obtenu du beau pognon de la Région Wallonne… en « bourse de préactivité ». On ne sait pas ce qu’est devenu cet argent, nous dit une pigiste qui remplace les grosses légumes en vacances d’été au journal « Le Soir », sans doute utilement placé pour une autre activité.
Ohé les gars ! si vous vous sentez en vaine de préactivité, vous pouvez toujours écrire au beau Serge.

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La suite vaut son pesant de cacahuètes : « En 2004, l’homme, qui avait déjà un casier judiciaire, était au chômage et avait eu le projet de créer sa petite affaire. Après avoir rentré un dossier « complet et bien ficelé », nous confie celle qui l’avait reçu à l’époque, il avait obtenu de la Région Wallonne une première bourse de 12.394,68 euros destinée à couvrir ses dépenses pour concevoir, réaliser et mettre en vente un nouvel appareil de musculation. Soudeur et afficionado du body-building, il avait dessiné lui-même une machine imitant le mouvement du squat. « Une machine qui allait permettre de se muscler mieux et plus vite », se souvient Bénédicte Philippart de Foy, qui l’a accompagné à l’époque chez « Job’In », guichet d’entreprises à Liège. »
Il paraît que Nordine Amrami a rentré des factures afin de prouver sa bonne foi et pour montrer que son projet était en bonne voie de musculation générale.
Toujours à répondre présent quand il s’agit de se faire reluire, le bon monsieur Kubla avait insisté par courrier sur l’exemplarité de la démarche du futur « classe moyenne ». A la décharge du redondant MR, c’était une lettre circulaire rédigée sur un autre ton que celle qu’on envoie habituellement à l’étage en-dessous, à ceux qui se font rayer au rôle du chômage, en préactivité malheureuse.
Mais tout de même : l’argent de la Région wallonne subventionnant l’achat d’armes à feu pour le carnage de la place Saint-Lambert, même feu Oussama Bin Laden n’aurait pas osé aller jusque là.
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1. Aux dernières nouvelles, il n’en aurait perçu que la moitié, dans la version Darhmouch, sur RTL ! Allez savoir, avec la belle commère du 19 heures…

24 juillet 2012

Longue vie aux chômeurs !

Du bistrot où l’on cause, au salon dans lequel Sabine Laruelle reçoit, il y a quasiment unanimité : le chômeur, c’est la plaie des temps modernes.
Sauf dans les familles touchées, l’opinion condamne celui qui ne travaille pas. Entendons par là, qui émarge au budget de l’Etat, modestement, en indemnités de remplacement d’un travail qu’il a perdu. Parce que, s’il fallait ostraciser tous les oisifs, il y aurait du monde !
Il n’est pas rare de rencontrer dans les milieux réactionnaires les plus en pointes, au MR de Charles et Didier à la FEB, des – appelons-les par l’épithète qu’ils méritent – énergumènes qui disent sérieusement que si nous ne sortons pas de la crise, c’est à cause des chômeurs !
La meilleure profession, disait Socrate, est le désœuvrement.
Ce n’est plus le cas de notre Société qui, sous la pression d’une « morale » anglo-saxonne, a fait du travail la pierre angulaire du destin des hommes.
Le procès que l’on fait aux « paresseux » subventionnés par l’Etat, est un faux procès, pour une multitude de raisons qu’il est impossible de classer par ordre d’importance, comme nous le fait comprendre Patrick Tort, dans son essai « La raison classificatoire ».
Pour ma part, j’en retiendrai quelques-unes qui ne sont, certes pas, parmi les essentielles, mais qui tiennent à l’incroyable naïveté populaire à avaler toutes les couleuvres lancées par de plus grands oisifs encore, qui nous font croire qu’eux travaillent dur pour la gloire de la Belgique, et je ne sais quoi encore…
Je veux parler du chômeur systématique, qui perçoit ses faibles allocations dans la ferme intention de ne plus jamais remettre un pied dans une usine. Tout autre confrère de misère n’est qu’un laissé pour compte de la société de consommation et qui risque une dépression nerveuse, tant il vit dans la honte d’être sans travail.
Je ne suis pas loin de penser que cette fronde du chômeur systématique réunit les derniers héros des temps modernes.
Certes il faut retrancher de ces héros, l’infâme catégorie des profiteurs égoïstes et qui, à défaut d’être rentier, fils de riche ou ministre, ont fait de l’ennui, un culte chéri et qu’à part une bière et une cigarette, ne demandent rien de plus à la vie, ou plus ignobles encore, ceux qui ont un boulot et qui cumulent avec l’allocation.
Cette passivité ou cette roublardise n’est pas une philosophie : c’est un délitement de riches qui n’ont pas réussi.

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Ils ne sont pas loin de penser, ce que Michel et Reynders pensent de leur état de chômeur.
Quant aux autres, je dis chapeau ! J’en salue même plus particulièrement ceux qui ont à leur actif vingt, voire trente années d’inactivité constructive.
Ils ont résisté aux bobards, à la tentation de rentrer dans le troupeau. Ils ont surtout fait preuve d’intelligence et ont répondu par la ruse, à la ruse des autorités.
Ils ont compris qu’on ne pouvait pas se réaliser à travailler de la manière dont on travaille aujourd’hui. Et qu’il valait mieux souffrir un peu de la faim et raser les murs sous les quolibets de la bêtise humaine, plutôt que de glander toute une vie à un travail imbécile qui nourrit de moins en moins son homme, tout en l’abrutissant.
Ils sont les seuls vrais résistants de cette société méprisable. Le ragout est dans le fait qu’ils se savent mépriser par ceux qu’ils méprisent et qu’ils contribuent par leur non activité, à opposer une sorte de passivité constructive à ce qu’ils veulent déconstruire.
Un chômeur conscient pose un geste hostile. Il accable l’Etat de son refus d’adhérer à la masse servile. Il pose sa pierre au bord du chemin et dit : Portez-là vous-même ! Il en paie le prix. Et il accepte d’autant de le payer, qu’il sent les coups qu’il porte au système.
Il y a plus de vertu dans le petit doigt d’un chômeur de cette trempe, que dans l’ensemble des planqués qui jouent à se faire peur, en faisant peur aux autres.
Oui, le chômeur est un danger pour eux.
La seule manière qu’ils ont de le combattre, c’est de lui supprimer le droit à ne rien faire.
Mais comment ? Un homme qui a faim peut devenir une bête fauve. L’excès de sévérité à l’encontre des chômeurs peut se retourner contre ceux qui excitent la population dans ce sens !
Les autres, les grands oisifs, en plus de ne rien faire, ont la facilité d’accomplir leur destin à l’aide de moyens matériels, c’est d’autant plus curieux que les foules admirent ces grands spoliateurs, les jalousent sans établir un lien, entre eux et les chômeurs.
Pourtant, comme dirait Beaumarchais, il faut beaucoup plus d’industrie à un petit oisif pour exister cinq minutes, qu’un grand oisif en dix ans !
Je croyais que le progrès dans cette société consistait à travailler de moins en moins et à s’occuper, de plus en plus, de choses sérieuses comme les arts, les lectures, les siestes, les connaissances, même celles qui le sont moins, comme les sports et la pétanque. Il faut croire que je me trompais.
C’est pourtant ce qu’on nous a dit en 1945, quand les grands oisifs avaient la trouille de Staline. Restez avec nous, voyons, nous assurerons votre bonheur ! Tu parles !...
Aussi suis-je entre deux idées, celle de m’insurger quand les grands oisifs retirent le pain de la bouche des petits oisifs, et une autre, qu’ainsi en poussant les chômeurs à leur dernière extrémité, les grands oisifs n’aient à le regretter amèrement.
A ce stade ultime de ma chronique, vous seriez en droit de me demander, cher lecteur, si je ne défends pas un état dans lequel je me prélasse, avec la satisfaction du non-devoir accompli ?
Hélas ! je n’ai ni le courage du chômeur conscient d’accomplir une démarche révolutionnaire, ni l’impudeur du riche oisif.
Je suis, parmi des millions d’autres, l’observateur passif du drame d’une société sans valeur morale et qui se permet d’en faire !

23 juillet 2012

Europe, ce cher souci !

Nos ténors s’applaudissent à l’accomplissement de la première réforme de l’Etat, avec la scission de BHV. Indifférente à nos « succès », la dette s’enfle et l’Europe continue à s’enfoncer dans la dérive de son parlement ultra conservateur.
La population espérait une Union Européenne démocratique et fédérale, alors qu’elle s’acoquine avec un mondialisme économique ravageur !
Résultat, l’Europe pousse les industriels à produire là où la main-d’œuvre est la moins chère et les coûts de production les moins élevés, quitte à aller jusqu’à encourager les délocalisations en-dehors de la zone européenne, en refusant d’établir une taxe contre les départs.
Sous prétexte de faire bénéficier les pays émergents des technologies de pointe, l’Europe laisse filer les industries, comme l’aéronautique qui vend des Airbus en Chine et en Amérique du Sud avec promesse de livrer clé sur porte, les ateliers de maintenance, ce que l’on peut comprendre, mais aussi la construction de nouveaux avions, ce que l’on ne comprend pas.
L’industrie automobile n’est pas en reste. La fin des activités d’Aulnay-Sous-Bois pour 2014 avec la perte de 8.000 emplois sur le site, sans compter les sous-traitants, est une tragédie qui aurait pu être évitée si on avait étudié le phénomène de la dispersion à travers le monde des fabrications et prévu des reconversions, comme par exemple, la voiture électrique, dès 2010, en tirant les premières conséquences de la crise de 2009 et des dégâts industriels prévisibles, puisqu’on avait l’exemple des banques en perdition.
La perte de substance de l’Europe tient aussi au placement des capitaux issus directement des entreprises dans les paradis fiscaux. C’est par milliards d’euros que l’on peut chiffrer cette disparition financière qui se réinvestit en Chine et en Inde. Le cas Mittal, que la Région wallonne est incapable à maîtriser, est en train d’assécher le bassin liégeois. Les investissements promis n’ont jamais eu lieu.
Les députés de droite sont formels : c’est l’Etat fédéral, trop compliqué, trop inquisiteur, qui plomberait le « dynamisme » des entreprises. Et c’est au cri de l’adversaire à abattre que ceux qui s’en nourrissent le mieux exercent leurs mandats, fauchant au passage un système social déjà fort mal en point et touché par les socialistes eux-mêmes, tandis que l’Europe réclame des coupes sombres dans les budgets et aggrave les difficultés des plus vulnérables.
Comment imaginer une Europe forte dans les conditions actuelles d’abandon des populations, au nom de l’efficacité productiviste ?
Si bien que les européens s’en détournent et espèrent être mieux compris, par d’autres voies.
Les propos des députés européens conservateurs portent sur les nerfs.
La vue de l’esprit, selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative à la chute des pouvoirs d’achat et à l’accroissement de la misère, est même partagée par les sociaux-démocrates.

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L’indignation et la colère des peuples sont traitées avec le plus grand mépris.
Si bien qu’on pense actuellement que l’Europe explosera peut-être, tant elle aura fait preuve d’une extrême légèreté envers ceux qui l’ont faite et qui le regrettent aujourd’hui.
Dans la dérive actuelle, si les structures technocratiques de droite dictent encore leur loi au pouvoir politique d’ici 2014, nul doute que cela se fera.
Ce ratage magistral sonnera peut-être la fin d’un système, d’une classe sociale élitiste et d’une certaine manière, entraînera la fin d’une démocratie qui n’a déjà plus que le nom.
Nous manquons d’hommes de talent au parler vrai.
Nous avons besoin des Protagoras et des Aristide et non pas des Van Rompuy et des Barroso. Notre siècle périclite au lieu d’être celui d’un nouveau Périclès !

22 juillet 2012

Beaux costumes et flonflons.

Nos « schpounz », sur la cannebière du 21 juillet, ont montré, sapés et cravatés comme pour le grand prix d’Epsom, leur plus beau profil à l’admiration des foules par leur intermédiaire favori : la télévision.
Ces vaillances regroupées autour du roi, Flamands, Wallons, droite, gauche et centre, plutôt que donner l’impression d’une belle diversité représentative, offraient le spectacle d’un acoquinement généralisé, partis politiques, famille dynastique, état-major et anciens combattants, le tout valant son poids en médailles, sabres et élégance des dames, dans une fusion qui faisait douter qu’il y eût encore des partis et parmi eux, un socialiste.
Tout le monde à la fête de la java de la haute…
Ce qui rassurait jadis, le Belge, qu’il soit pékin ou militaire, n’a jamais marché au pas. Avant, il y avait toujours un troufion pris sur le fait d’une mauvaise cadence, d’un mauvais alignement. Cela rassurait sur la bonhomie des gens, sur l’honnêteté du cameraman et donnait une idée de l’ampleur du ridicule d’une marche annuelle à la dévotion d’une abstraction.
Aujourd’hui, on a vu, de ci, de là, quelques troufions légèrement en retard, surtout dans les bras tendus et le godillot hors de l’alignement ; mais, en beaucoup moins flagrant et mémorable qu’avant. Ce progrès dans la synchronisation est inquiétant. Cela signifie que le citoyen à l’image de son armée va finir par marcher au pas et qu’il faudra chercher ailleurs la subversion antisystème.
Justement, assez ironiquement, cette subversion est de passage en Caroline du Nord, qui accueille cet été la convention démocrate.
Qu’on soit pour ou contre Obama, qu’on ne jure que par Mit Rommey ou qu’on l’abomine, on sent bien que les USA vivent à un autre rythme que nos Vingt-et-un juillettistes, nos braves cœurs retrouvés dans le cadre du discours royal bien orthodoxe, bien commerçant et européen.
Contrairement à nos « braves » qui jurent tous qu’ils sont au centre, derrière le roi, dans son IKEA de pierre de la place Royale, les deux partis américains jurent qu’ils sont à droite. Obama, le démocrate, pour la droite modérée et Rommey pour le populisme, dépeint par Albert II comme une abomination, sans doute faisait-il allusion au populisme de Bart De Wever, et pas à celui de Mitt Rommey.
Toujours est-il que, toute proportion gardée, nous ne sommes pas si éloignés que cela des remous washingtoniens : centre droit, contre extrême droite.

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L’aspiration du centre a été fatale à la prétention socialiste d’être une formation de gauche. Ce parti a réintégré les rangs des « modérés », CDH, MR et Ecolos afin de peser de leurs forces réunies sur la décision que prendra l’électorat flamand en octobre, en aidant le CD&V, Open VLD et Groen à battre la N-VA et le Vlaams Belang.
Ah ! voilà qu’ils s’aiment tous… ces gens qui se détestaient tant avant ! Il est vrai que l’enjeu vaut bien les envolées lyriques ! Ils nous referaient le coup de la Muette de Portici ! Vous voyez André Flahaut, 57 ans, à la soupe populaire ? Elio Le Bel au chômage ? Miss Onkelinx, gare du Nord, faire le trottoir, à son âge et les rhumatismes naissant ? Philippe Moureaux au ramadan dans sa belle famille ? Paul Magnette, faire la manche rue du Centre à Charleroi ?
Mirage du 21 juillet ?
Non, trouille verte de ne plus être demain aux tribunes de la montre et de la parade. Ces forains de la démocratie nous envoient des baisers sur les estrades et nous invitent à voir le spectacle à l’intérieur, sous les bâches ! Bien sûr, il n’y a rien que leurs dessous honteux. En attendant, chacun a payé sa place. Et c’est impossible de se faire rembourser, la caissière a fichu le camp !
C’est à peu près ce que la Convention démocrate cherche à faire pour les prochaines élections américaines, comme ces beaux messieurs du défilé pour sauver la Belgique.
Au décompte des voix, si en Amérique la gauche n’existe pas et qu’on assiste à un combat des droites, par contre, elle existait en Belgique, avant les grandes envolées et le patriotisme exacerbé par le populisme flamand.
Aurait-on imaginé il y a seulement quelques années, le parti socialiste ne profitant pas de son poids politique, pour s’allier à la droite libérale, afin de contrecarrer un mal qui ronge « l’âme » flamande ?... un élégant et filiforme président omniscient et omniprésent d’un PS rose pâle, « sauver » la Belgique, au lieu de ferrailler pour les travailleurs qu’il est censé défendre ?...
Il est vrai que voici déjà fort longtemps que le PS n’en rate aucune pour se distancer de la FGTB, alors que le syndicat n’est même pas dans la ligne de ses corporations.
C’est quand même étrange qu’un parti rallie la droite, se fond en elle pour acclamer un règne, et défendre la caissière d’un cirque !
A quand le titre de baron à Monsieur le Premier Ministre ?

21 juillet 2012

Hugo et le suffrage universel.

On n’a pas fait mieux qu’Hugo dans l’analyse des régimes électoralistes. Le bougre, il avait tout pressenti, il y a près de cent cinquante ans !
Le scrutin est le seul acte décisionnel d’une vie d’électeur. Il doit trouver dans ce moment de non-intelligence, un summum après lequel rien n’est comparable. Ceux qui espèrent le vent favorable pour se passer de lui, prennent la pose sur les panneaux réservés à la campagne électorale. Les candidats, sitôt victorieux, se saisissent des urnes et les remisent au placard avec les électeurs, pour un sacré bout de temps.
Le vote ne peut pas être à lui seul l’acte délivrant un blanc-seing aux élus.
Il l’est cependant, rendant tout le système inapte aux principes et aux choses.
Cette action ne dit rien en soi de la qualité de la démocratie.
On vote aussi dans certaines dictatures. Le bourrage des urnes est une pratique courante dans les démocraties. Plus le pouvoir est partagé par des partis, plus il est conservateur. C’est en Belgique que la farce est la plus évidente. La gauche y est toujours perdante.
C’est un vote démocratique qui a permis à Hitler de devenir chancelier.
Le désastre était probable, mais les apparences étaient sauves.
Voilà Victor Hugo qui s’enflamme sur ce concept de suffrage universel : « L’empire moral de la majorité se fonde en partie sur cette idée, qu’il y a plus de lumières et de sagesses dans beaucoup d’hommes réunis que dans un seul, dans le nombre des législateurs que dans le choix. C’est la théorie de l’égalité appliquée aux intelligences… Qu’est-ce donc qu’une majorité prise collectivement, sinon un individu qui a des opinions et le plus souvent des intérêts contraires à un autre individu qu’on nomme la minorité ?
Or si vous admettez qu’un homme revêtu de la toute puissance peut en abuser contre ses adversaires, pourquoi n’admettez-vous pas la même chose pour une majorité ? Les hommes en se réunissant ont-ils changé de caractère ?... Pour moi, je ne saurais le croire ; et le pouvoir de tout faire, que je refuse à un seul de mes semblables, je ne l’accorderai jamais à plusieurs ».
Seule est importante la qualité de la décision. C’est elle qui crée sa vraie légitimité.
La respectabilité du quantitatif n’est acceptable que parce qu’elle est de qualité. Lorsqu’elle ne l’est pas, la démocratie devient aussi détestable que la dictature d’un seul individu ou d’une famille d’individus. Aujourd’hui, la démocratie est détestable en Grèce et en Espagne, en attendant d’autres pays d’Europe.

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L’électoralisme est un poison délétère qui secrète une démocratie sans qualités.
Le peuple n’est plus qu’un élément statistique et qui est pris comme tel par le pouvoir.
Le très controversé Alain Badiou écrit pourtant une réflexion là-dessus qui mérite l’attention « Je dois vous dire, que je ne respecte absolument pas le suffrage universel en soi ; cela dépend de ce qu’il fait. Le suffrage universel serait la seule chose qu’on aurait à respecter, indépendamment de ce qu’il produit. Et pourquoi donc ? »
L’illusionniste Delpérée, dans son parcours au CDH, quand il donne son cours aux micros des télévisions ferait bien de s’inspirer de Daniel Bensaïd « Ce défi envers la loi du nombre et du suffrage rappelle à juste titre qu’une majorité numérique n’est jamais preuve de vérité ou de justice. Mais il ne dit rien de la convention sociale et du formalisme juridique sans lequel le droit est réduit en permanence à la force et le pluralisme à la merci de l’arbitraire de chacun ».
Si l’on excepte Badiou, Hugo et Bensaïd sont pourtant des fervents défenseurs du suffrage universel.
Ils s’accordent à penser que même si l’on demande au plus humble son avis sur la question des chefs, une fois de temps à autre, c’est un début.
Si je puis me permettre, ce début a près de cent ans en Belgique, puisque ce mode de scrutin a remplacé le vote censitaire.
Il y a des débuts, décidément, qui n’en finissent pas de débuter.

20 juillet 2012

Banquier ou Bankster ?

C’est l’histoire de deux voyous incorrigibles. Il y a d’abord le délinquant récidiviste, planqué aux étages de direction des grandes banques mondiales, et son compère, tour à tour complice, puis du côté des « honnêtes » gens, engagé jusqu’au coup dans la politique.
Ce dernier a déjà sauvé son compère, une première fois, en 2008-2009, exactement, quand les ministres des finances de l’Europe, avaient tenu des discours aux citoyens… pour la défense des emplois dans les banques, qui passait par le sauvetage des moquettes des beaux étages et ceux qui marchent dessus, évidemment.
Quelques années après, l'affaire de la manipulation du Libor place de nouveau les banques au cœur d’une nouvelle polémique. Les mêmes frôlent donc les tribunaux et de fortes amendes. Le « légaliste » va-t-il lâcher le banquier et l’Europe chercher les moyens de mettre en place une réglementation ? C’est bien possible, après tout.
Le « Libor » est un machin que le grand public ne risque pas de rencontrer dans la banque automatique de son quartier. Il sert de référence à de nombreuses transactions financières. Au total, 350.000 milliards d'euros de contrats dérivés sont indexés sur le Libor et l'Euribor.
C’est un taux interbancaire de référence, publié tous les jours à 11h15 par l'Association des banquiers britanniques (BBA), qui en délègue le calcul à l'agence financière Thomson Reuters. Chaque jour celle-ci recueille auprès de dix-huit grandes banques le niveau du taux d'intérêt auquel elles empruntent, pour en calculer la moyenne. C'est ce qui constitue le Libor. Ou plus exactement les Libor. Car il en existe pour 10 devises et pour 15 durées de prêt allant jusqu'à un an. Soit 150 au total.
Ça ne vous dit encore rien sur l’arnaque planétaire qui est en cours ?
Comme il s'agit d'une ressource de financement pour les banques, le Libor sert de référence pour déterminer le taux d'intérêts des emprunts et des autres contrats de dette.
La manipulation du taux bancaire sur laquelle enquêtent actuellement les autorités nord-américaines, européennes et japonaises, porte sur un panel de 57 banques.
Je puise dans le « Nouvel Obs » le détail technique de l’escroquerie : « Contrairement aux taux de marché, déterminés par l'offre et la demande, les taux monétaires des banques reflètent des procédures de gré à gré et sont déclaratifs. Pour le manipuler, il suffit donc de mentir au moment du relevé. Une banque seule peut difficilement faire varier ce taux, surtout que pour le calculer Thomson Reuters élimine le quart des valeurs le plus élevé et le quart des valeurs les plus faibles du panel. Mais si plusieurs banques se concertent, alors elles peuvent faire bouger ce taux de manière significative. Les montants en jeu sont tels que manipuler les taux de quelques centièmes de points peut avoir de très grandes conséquences. »
Suit la désignation de quelques banques, et non des moindres, obtenue par le système américain de mouchardage, du genre : le premier qui dénonce sera gracié.
C’est donc UBS, qui, en 2010 crache le morceau. Pendant 3 ans, de 2006 à 2009, ces maffieux ont orienté le taux Libor. Depuis les investigations, Barclays a été la première à accepter de payer une amende d'environ 360 millions d'euros, censée mettre un point final aux enquêtes menées d'un côté et de l'autre de l'Atlantique. Une coopération qui lui a valu un rabais de 30% sur son amende en Grande-Bretagne. Parmi les autres banques visées, on peut citer Citigroup, JPMorgan Chase & Co, Bank of America, Deutsche Bank, HSBC, Crédit Suisse ou encore la Royal Bank of Scotland.
Ce qui ne se dit nulle part, surtout pas dans les journaux, une telle embrouille ne pouvait passer sans la complicité du gouvernement ou des gouvernements des pays concernés. Ce soir sur France 5, dans « C dans l’air » traitant du sujet, « Bankster : banquier ou gangster », l’économiste Philippe Dessertine a clairement désigné le gouvernement de Grande-Bretagne, comme complice probable de ce système maffieux, de mèche avec la Barclays. L'explication de la banque britannique est en gros la crainte qu’elle avait d’être exclue du marché interbancaire et précipiter avec elle le système bancaire mondial.

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Le scandale est à ses débuts.
Il va probablement passer au-dessus de la tête des gens. La piraterie actuelle des banques n’est plus celle de l’homme de confiance partant avec la caisse, c’est celle de toute une direction, en réunion maffieuse, qui jongle avec des milliards virtuels. Seules les retombées sur des comptes protégés portent des sommes d’argent palpables et réalisables.
Le grand public ne s’y est pas encore fait. Il compte en millions, les milliards le dépassent.
Les infos télé et radio n’auront garde de vous mettre au courant, le gouvernement non plus.
Les accords communautaires signés par le roi, le gratin fiche le camp là où l’actualité de cet ordre ne le rattrapera pas. Ouf ! il était temps…
A la rentrée, il y aura d’autres tourbillons. On comptera en euros qu’on piquera dans les paies. Les milliards… on aura oublié.

19 juillet 2012

La visibilité.

Rien n’est moins sûr qu’un mérite, un talent, un esprit inventif, trouvent la renommée et la rémunération qu’ils méritent dans la société marchande. Les titres des journaux convainquent le lecteur à eux seuls que le jugement qui fonde les distinctions sociales est plus souvent une aberration contre l’éthique et la logique, qu’un choix correct.
Nathalie Heinich (1) a réfléchi sur la notoriété en « régime médiatique ».
Pourquoi les valeurs « nouvelles » remplacent-elles celles qui les ont précédées, et conduisent-elles au bouleversement actuel ?
Et d’abord la visibilité, pour quelle raison cette visibilité est-elle devenue une valeur ? Pourquoi un ticket de métro utilisé par Zidane vaut davantage que s’il était encore utilisable ?
Pourquoi cette étrangeté qui donne un tour d’avance au détenteur de cette visibilité, rend-elle perplexe ?
C’est quoi, finalement une star ? (2)
L’édition est vampirisée par des gens dont le seul talent est la notoriété. Les meilleurs contrats, au point que certains éditeurs ne s’en sont jamais remis, sont destinés à des auteurs dont le signe de ralliement est qu’ils ne savent pas écrire, et que c’est un nègre journaliste qui tient leur plume. Ils ne nous racontent que ce que les journaux ont écrit sur eux en long et en large, dans un style nul à chier, et qui se vendent à cent mille exemplaires !
Nathalie Heinich oppose Castaldi à Platon, comme elle pourrait mettre sur un ring Tapie et Voltaire. Qui de nos jours connaît Platon ou Voltaire ?
Quand la visibilité est la règle, le talent est superfétatoire, décentré, obsolète. Mieux, le reconnaîtrait-on encore, dissimulé derrière l’écran que font les autres ?
Pensez-vous sérieusement que si vous aviez écrit les œuvrettes de Valéry Giscard d’Estaing vous seriez admis à l’Académie française ? Comment le successeur au fauteuil de VGE fera-t-il pour vanter l’auteur de « La princesse et le Président » ? Avez-vous essayé de lire PPDA dans ses fictions romancées ? Et j’en passe comme « Hemingway la vie jusqu’à l’excès » et ses 120 pages recopiées mot pour mot d’un auteur anglais ! Oseriez-vous envoyer un pareil manuscrit à un éditeur chinois ?

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L’auteure évoque un cumul de trois caractères de la visibilité : « l’être visible est reconnu au sens où, quand le public voit l’original, il reconnaît sa photo ; l’être visible est plus reconnu qu’il ne reconnaît les autres ; il jouit, en raison de cette dissymétrie entre le nombre de gens qui savent qui il est et le nombre de gens qu’il connaît personnellement, d’un capital immatériel (3) ».
Cette notoriété par la visibilité est transmissible. L’auteur cite de nombreux exemples, Gainsbourg et sa fille et son ex épouse. La politique fourmille de transmission de notoriété identique Jean-Marie et Marine Le Pen, les Michel Louis et Charles, etc.
La rareté de l’offre de celui qui est connu de tout le monde, alors qu’il ne connaît que très peu de monde, augmente la valeur que lui supposent les gens.
Dans le domaine du football, un « bon » joueur est connu dans l’immédiateté par 50.000 spectateurs. Il ne l’est parfois que brièvement, mais souvent pour toute une carrière. On le photographie en-dehors du stade, quand il se marie ou quand il est surpris dans un bar. On lui demande de philosopher sur la politique, le monde du sport et lorsqu’il sait à peine s’exprimer, un intervieweur adroit finit par lui suggérer des réponses intelligentes.
Zlatan Ibrahimovic, est-il un des meilleurs joueurs de la planète football, parce qu’on lui offre plus d’un millions d’euros par mois ou inversement ?
La renommée va si loin qu’on a demandé à une jeune femme au sortir de l’émission « Loft Story », ce qu’elle pensait du mouvement général de l’humanité !
C’est encore Andy Warhol qui résume le mieux la connerie de ce tourbillon médiatique de visibilité « Je suis surtout connu pour ma notoriété. »
En prolongeant cette visibilité comme le ferait un projecteur sur le monde politique, on est saisi de toute la subjectivité qui préside aux destinées des démocraties. C’est étonnant comme ce qui est grave et important repose sur le superficiel, le gadget et l’incompétence secrète !
Ce n’est pas demain que nous serons capables de distinguer les vraies valeurs des fausses.
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1. De la visibilité, Nathalie Heinich, Sciences Humaines, Gallimard, 26 € (Prix France)
2. Idées, sociologie, Marianne n° 781.
3. Marianne n° 781, page 90.

18 juillet 2012

Ah ! les canailles…

Le journal « La Dernière Heure » l’a bien senti, en mettant côte à côte deux informations : la première, la plus importante : « La Belgique est le cinquième pays européen à afficher une dette publique plus importante que le PIB. L'Italie, la Grèce, l'Irlande et le Portugal sont confrontés au même constat. »
Et la seconde, en même temps anecdotique et révélatrice de la manière dont les socialistes se passent le relais : « En vue de Mons 2015 (la cité du Doudou a été désignée capitale européenne de la culture), la ville d’Elio Di Rupo devait recevoir 3 millions d’euros des mains de Jean-Claude Marcourt (PS), le ministre wallon de l’Économie et des Technologies nouvelles. », et d’expliquer aux lecteurs attentifs : « Mais, voilà, l’Inspection des Finances (IF), chargée de contrôler les dépenses publiques en amont, a refusé tout net la note soumise par le ministre… ».
La signification des deux notes côte à côte est claire.
La dette n’est pas stoppée. Nous ne sommes pas prêts de l’équilibre. Les Agences de notation qui nous ont déjà dégradés sont en alerte.
Nous voilà la proie des menteurs, ce gouvernement trompe l’opinion publique. A l’issue de la gestion, calamiteuse de Di Rupo, nous serons dans une situation quasiment désespérée et sans perspective d’une politique plus à gauche et réformatrice.
Cela n’empêche pas que par copinage et pour faire plaisir au chef, Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’économie, privilégie de mille manières la ville de Mons en puisant dans la caisse. Selon l’Inspection des Finances (IF) « payer 3 millions pour le wi-fi montois viderait tout simplement les caisses wallonnes. » (Les 3 millions demandés consomment plus du tiers des 8 millions prévus pour Creative Wallonia.)
Cela remonte à loin : la fusion des Communes, période faste du gangstérisme socialiste, alors hégémonique (1975-1983). En ce temps là, c’était Charleroi la ville chouchoutée et Liège, la redoutée, parce que trop rouge, marquée par les renardistes et le Mouvement Populaire Wallon (1). Cools y jouait contre la ville de Liège, un match truqué, repris par la suite par Guy Spitaels.
Avant cette période, Liège était la ville la plus peuplée et la plus « progressiste », républicaine, plus radicalement à gauche et donc crainte des sociaux-démocrates qui s’étaient déjà accommodés du système économique libéral.
Il fallait à tout prix s’arranger pour que la fusion des communes fasse de Liège, la deuxième ville du pays. Artificiellement, on a dosé le poids des habitants des communes rassemblées et on a fait de Charleroi, ce dont on parle tous les jours « la ville la plus peuplée de Wallonie », en oubliant le côté artificiel et volontaire, de cette réforme.
Ce coup avait été monté dans une première phase de la neutralisation de Liège et avant même que Di Rupo ne fasse la pluie et le beau temps au parti.
Le PS de Charleroi s’étant fourvoyé dans sa gestion scandaleuse de la ville, Di Rupo, l’actuel homme fort (Giet n’étant qu’un homme de paille) en a profité pour mettre par terre les deux villes « géantes » (tout est relatif) afin de gaver au maximum celle dont il est issu.
Qu’on entende bien que les citoyens, qu’ils soient de Mons, de Charleroi ou de Liège, n’ont rien à voir et ne sont responsables en rien des combines. L’esprit partisan de clocher a toujours été le meilleur moyen de se faire réélire à vie et les socialistes sont des maîtres dans cette confiscation de la démocratie - quoique les autres partis y aient leur part – tout simplement parce que le PS domine depuis 1945, avec des hauts et des bas, la politique de la Wallonie.
Cela pouvait passer dans l’euphorie d’une économie en expansion. Cela ne passe plus avec la crise, la dette et la nécessité de distribuer les subsides avec intelligence et parcimonie.
Marcourt est un apparatchik du Bureau du PS, un homme de main, comme tant d’autres, pas assez « rayonnant » pour se faire un nom tout seul, donc pas dangereux, et qui a compris que pour faire une belle carrière, il devait servir le « grand homme ».

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Di Rupo veut faire de Mons, sinon la première ville (c’est impossible), tout au moins la plus rayonnante de Wallonie. Déjà faire de cette ville, au demeurant sympathique, la capitale européenne de la culture est perçu comme un canular de tout observateur impartial !
Y jeter l’argent par les fenêtres est devenu aujourd’hui une anomalie volontaire dont l’opprobre ne rejaillira que sur le sieur Marcourt, le vrai responsable court toujours.
Aujourd’hui, la candidature de Liège à l’exposition Internationale de 2017 ne serait qu’un paravent destiné à masquer ce qu’on donne à profusion à la ville de Mons ! Quitte à laisser la Ville de Liège s’endetter davantage, si par malheur, elle venait à être officialisée dans cette démarche. Le délabrement de la ville nécessiterait une rénovation quartier par quartier. Les investissements sur les seuls lieux de l’exposition n’iront évidemment pas dans ce sens.
Tout cela est profondément lamentable et suffisamment grave pour que nous ayons tous, des craintes les plus vives pour l’avenir des Wallons, aux mains de ces aventuriers.
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1. A la lecture des manifestes et des articles dans « Combat » de Glinne et Yerna, le MPW serait aujourd’hui en parfait accord, avec ceux dont la volonté est d’en finir avec l’Etat belge.

17 juillet 2012

Lequel, des dieux, ferait l’affaire ?

Après l’aventure du boson de Higgs, les progrès dans la connaissance de l’univers et de l’infiniment petit, l’homme démentirait-il Pascal convaincu qu’« il est infiniment éloigné de comprendre les extrêmes » ?
La multiplication des découvertes ferait-elle disparaître les croyances, tout au moins de réduire le nombre de croyants ?
Au vu de l’actualité, c’est le contraire qui se passe. Plus on fait des progrès qui ouvrent aux connaissances touchant l’homme, son environnement immédiat et lointain, plus les croyances se développent, et s’élargissent à des retours obscurantistes incroyables, abandonnés depuis le siècle des Lumières, remis à l’ordre du jour, livres sacrés à la mesure de la cucuterie actuelle.
Comment expliquer le paradoxe d’un progrès des sciences, au milieu d’un océan de mythes ne reposant sur rien d’autre qu’une adoration irraisonnée du chef, les prêtres distribuant en son nom les pieds aux culs des incrédules.
C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. L’irrationnel relèverait de la foi qui serait une « rationalité subjective » alors que la science, preuve à l’appui, serait la rationalité objective. Beaucoup de zigzags d’une transcendance qui risquent de perturber l’esprit des gens, plutôt que de rassurer la science et sa rationalité, des chimères d’un fantasme.
Il n’a jamais été simple de dire son fait à une majorité croyante. Qu’on pût mettre en doute les choses les plus mirobolantes et les plus invraisemblables, certains esprits religieux voient rouge et vont jusqu’au meurtre.
Plus leur adoration va à un grand guignol abracadabrant, plus ils veulent en découdre avec le rationnel.
Parmi les conditions favorables à la multiplication des croyants, vient d’abord la misère des peuples, accrue par la mauvaise qualité des régimes, souvent des dictatures, sous le joug desquels ces peuples souffrent. Ceux-ci se réfugient dans l’irrationnel. Une force immanente les vengera, en frappant ceux qui les oppriment en niant leur dieu.
Personne ne fera remarquer que le peuple ayant triomphé, les prêtres remplacent le tyran. La situation d’injustice et de misère perdure.

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C’est surtout l’énigme de la mort après la vie qui fournit le plus de clients à un éternel imaginaire.
L'homme, disent les philosophes, ne peut rester sans réponse devant des questions fondamentales sur la vie et la mort. Même s'il ne possède aucun indice prouvant une seconde vie dans l’au-delà, l’homme, dans sa peur intime, redoute de passer de la peur à la panique dans les quelques secondes de lucidité qui précèdent parfois sa fin. Il ne s’accommode pas à la fatalité qui clôt chaque existence par la mort, pour la raison évidente de la perception qu’il a de lui-même. Ne se croit-il pas à l’image de dieu ?
La seule perspective « dérangeante » que la science pourrait opposer aux fantasmagories d’un au-delà imaginaire, ce serait la découverte d’un autre monde habité par des créatures vivantes, ce qui ficherait par terre plus de deux mille ans d’imageries religieuses, d’une terre faite par dieu pour les hommes.
Encore verrait-on tout de suite les prêtres rebondir et nous refaire, en moins de deux, d’autres livres miraculeux, sans aucun égard pour celui que la nécessité clôt.
Marx, Bourdieu, Durkheim ont tenté d’expliquer, parfois avec succès, les croyances par les fonctions qu'elles remplissent. Ces analyses relèvent de l’école Lamarck-Darwin (un individu peut s'adapter à son environnement et transmettre cette adaptation, Darwin introduisant la notion de hasard).
Un croyant peut muter aussi par des conversions et des apostasies. Il peut transmettre ses modifications en matière de croyance à ses descendants.
Un croyant touché par les expériences de Lamarck et Darwin, dans le domaine de sa foi, voilà bien un rebondissement inattendu à l’égard de gens qui croient que tels ils sont, tels étaient leurs très lointains ancêtres, au point de nier que des espèces exposées en vitrine dans les musées d’histoire naturelle, datent, pour certaines, du mésozoïque, puisqu’ils croient que le monde fut créé voici seulement trois mille ans !
Ce siècle est bien étrange qui, à peine entamé, n’est ni en reste d’étonnantes découvertes scientifiques, ni de non moins étonnantes sornettes.
Connaissant les hommes, je ne doute pas que les sornettes finisent par l’emporter. Si dieu, dit-on, règne sur tous, il a tout de même une prédilection marquée pour les cons.

16 juillet 2012

Le temps des encurologues.

A force d’avoir clamé partout que les diplômes assuraient un avenir professionnel pour qui avait usé ses fonds de culotte sur les bancs des universités, beaucoup de jeunes gens qui l’ont cru, après s’être emmerdés à penser comme les profs pour avoir droit à leur diplôme, se sont astreints pour ne pas être chômeurs, à accepter des emplois sous leur qualification.
Aussi, pour ne pas trop décevoir une jeune intelligentsia, et comme le goût populaire sombrait dans la paranoïa de la défense tout azimut du citoyen « honnête », une flopée de marioles se sont dit : - Faire expert dans un métier basé sur la montée de la violence, vraie ou supposée, c’est le job du futur !
Ils ont gambergé et fabriqué les experts adaptés, dans le but « louable » de faire servir à quelque chose, les diplômes supérieurs. Ils ont donc créé des experts, des contre-experts, des psychologues, des endormologues, des psythérapeutes des grandes douleurs, des victimologues pour grands crimes et d’autres encore attachés aux criminels en série et aux psychopathes pullulant dans les centres villes. Ils ont fourni à la société un filon d’emplois que les Foremologues ont saisi au passage. Et ce n’est pas fini. En encurologie on s’essaie d’abord sur les mouches, avant de voir plus grand !
Ainsi, d’un accident au jeu stupide du foulard, jusqu’au mitraillage des foules par des intégristes siphonnés d’Allah, au signal des pompiers, une noria de spécialistes manucurent les esprits, redressent les corps déprimés, rabibochent les âmes, calfeutrent les désarrois à coups d’injections de savoir, de bonne conscience et d’amour du prochain, envahissent les écoles et guettent, au bord des piscines le faux pas d’un élève pour apprendre à toute une classe à nager dans les larmes.
C’est nouveau. Ça vient de sortir et ça ne mange pas de pain, si ce n’est que ça coûte, mais c’est souvent l’Etat qui paie (c’est-dire nous, mais ça ne se sent pas comme la TVA).
Les séries américaines nous ont apporté outre ce qui précède avec l’amour de l’expertise : la tente à oxygène et la couverture en métal doré. Et, de quoi a-t-on besoin pour faire des expertises ? Mais, des experts, pardi !
A présent, comme il y a matière à examens par les milliers de traces laissées par les caméras de surveillance, il est logique que tout soit suivi par les experts les plus divers, en collaboration avec les médecins.
Les experts passent avant les psy, pour relever les traces, humer les cadavres, ganter de blanc, parfois en salopette, genre soldat finlandais tenant tête à l’affreuse armée rouge, ils vont et viennent précédés des rayons ultraviolets de leur lampe « spéciale Theater of Crimes ».
On en a vu de bizarres, hyper casqués et giletés pare-balles perçantes pendant l'affaire Mohamed Merah, d’autres encore, en battle-dress bleu « Police » sur la piste du «dépeceur de Montréal», à Toulouse, à Bruxelles, à Liège, sans oublier TF1. Ils attendent un coup de fil, une prise d’otage, un accident de mobylette qui tourne à l’émeute. Plus rapide qu’une balle de 37 magnum, ils fendent l’air de leur sirène et semblent sortir à 17 d’un Touareg VW V6 Bluemotion à gyrophares. A peine la victime à terre baignant dans une marre de sang, ils courent l’arme au point, comme on en a vu, dans les quartiers à Liège, pour l’affaire Nordine Amrani.
Les coordonnateurs du nouveau délire sont des criminologues.
Ces experts d’experts ont presque toujours quelque chose à dire sur la personnalité et les motivations du tueur. Ils les connaissent, comme s’ils étaient leur voisin de palier.

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A la télé, ils jouent les profilers. On les invite aux actus, comme dans les séries américaines. Ils reconstituent le profil psychologique d'un criminel qui ressemble tellement à n’importe qui, qu’on n’ose plus sortir la nuit dans les rues !
On a déjà des vedettes, quoiqu’à la RTBF et à RTL, on privilégie encore des psychiatres agrégés au Centre universitaire de médecine.
Le public aime des choses du genre «Le suspect se rapproche plus du pervers sexuel de type sadique, qui aime faire souffrir, éventuellement jusqu'à la mort.»
Ça permet à certains de se dire moins salauds que ces salauds…
Et puis, ce petit frisson bien à l’abri derrière une porte fermée, devant une télévision qui gagne des parts de marché à chaque nouvelle horreur, ça donne l’espoir, qu’une fois au lit, on pourra développer ses propres instincts sadiques qui passeront pour des caresses.
La criminologie, une discipline bidon? Le débat n'est pas tranché. A côté des diplômes cités, c’est la seule discipline dans laquelle un camelot de la Batte peut se reconvertir.
Pas pour longtemps encore, sans doute. Tous les psys qui ont tant bossé pour être au-dessus du lot, voient d’un mauvais œil ce dernier collaborateur de la police n’être pas réglementé, filtré, c’est-à-dire finalement complètement aseptisé et vidé de toute originalité.
Vite une chaire spécialisée, trois années de cours supérieurs et voilà pour l’université une corde de plus à son arc.
Depuis que le boson de Higgs existe par expérience scientifique, et que l’univers n’a plus de secret, découvrir celui de l’âme humaine, mettrait l’expert sur un pied d’égalité avec dieu, à supposé qu’il y en ait un ou dix ?

15 juillet 2012

Une pathogénie obscure.

A l’exception d’une infime minorité d’économistes, l’ensemble des diplômés en économie et en économie politique, une bonne fournée d’avocats et de constitutionnalistes, le tout acoquiné avec nos représentants de la Nation, tout ce joli monde pérorant, intarissable logosémiotique, délirant chronique à évolution systématique, accroché aux micros, scellé sur les chaises d’interview, confisquant d’autorité les Unes des journaux, ce ramassis pulvérulent des narines et du bec, nous a largement trompés sur l’économie en général et l’économie mondialisée en particulier.
Ce qui n’empêche pas ces pieds plats de se croire nos maîtres à penser, au point que certains d’entre nous accusent le coup par une dépossession d’eux-mêmes, s’aplatissant devant ces supposées élites, revotant pour ces chacals ou leurs suppôts à chaque élection, comme si on pouvait mettre la conscience aux voix !
Pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter à l’Uruguay Round, duquel sortit l’Organisation Mondiale du Commerce (acronyme OMC).
Pour rappel, l'Uruguay Round, entre 1986 et 1994, est l’ultime cycle de négociations internationales sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Il y eut ensuite pour compléter le tableau, les accords de Marrakech (avril 1994), pour accoucher de l'Organisation mondiale du commerce (1995).
Les peuples étaient fins prêts pour la danse du ventre creux.
On pourrait dire que la crise de décembre 2008 est, en partie, le résultat de ces séries d’accords.
C’est de cette confrontation que les bas salaires allaient tirer les salaires moyens vers le bas, sans contrepartie d’une amélioration des conditions de travail, avec la disparition de millions d’emplois en Europe et aux USA et les fermetures d’entreprises. Les entrepreneurs délocalisèrent en masse pour prospérer sur la misère des pays pauvres. Ceux-ci devinrent des pays producteurs sans pour autant relever les conditions de travail et de salaire des populations laborieuses.
Le capitalisme organisait la misère et faisait la prospérité de quelques salauds qui, en d’autres temps, eussent été fusillés ou pendus pour avoir affamé le peuple.
Les enfoirés cités plus haut, avec les autres enfoirés des pays complices, nous faisaient croire et certains ont le toupet de le faire croire encore en 2012, qu’en abandonnant des emplois sans qualification réputés sales et éreintants, la prospérité allait régner et qu’on aurait une population d’avocats régnant sur le politique et des ingénieurs, pour régler les détails d’une production de haute technologie.
Pour la politique, on est servi. On a les avocats qu’on mérite. Il suffit de les compter au Parlement pour comprendre.

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Le pire est encore à venir, parce que ce sont ces fumistes dangereux qui tiennent le haut du trottoir et se la pètent dans les instances économiques européennes. Nos gougnafiers de la politique wallonne, Demotte en tête, courent plus que jamais les salons « lorraines », avec autant d’appétence que DSK court aux putes ! Les derniers patrons 100 % belges rêvent d’Acapulco pour y déposer leurs bijoux de famille dans l’ouate et sous les cocotiers, tandis que ce seraient les coolies du réservoir asiatique qui nous fourniraient en diverses saloperies qui nous sont devenues nécessaires pour ne pas retourner au stade Cro-Magnon.
La bonne blague de nos exportations passe en tête de gondole à la télé, quand Philippe vend nos aspirateurs, avec sa démarcheuse d’épouse. La duchesse apprend aux nouvelles riches d’Indonésie à tortiller du cul avec distinction.
C’est la politique du souk. C’est Sidi bel Abbés sur Senne… Faut dire, qu’elle a su y faire, la Mathilde, pour sortir son prince des génuflexions et lui donner l’appétence du steak nature.
Résultat, avec ces cons qui nous dirigent, nous voilà déplumés comme chapon de Bresse, avant de finir à la casserole. Une marmite géante n’est pas suffisante, à la mesure de l’Europe avec ses commissaires qui touillent le jus de nos carcasses. Dix camarades FGTB, type Demelenne, feraient misérables. Faudrait le renfort des mômes à Dodo la Saumure, de ces cavalières à fortes cuisses, aux puissants dédales, aux stalagmites dorées si redoutables avant la découverte de la pénicilline, pour la visite guidée des grottes.
Avec aux commandes le sourdingue qui contrôle plus ses sphincters, on est fadés !

14 juillet 2012

Allez, vieux, bonnes vacances…

Les amateurs de vérité vont avoir une semaine difficile ! Celle du pot pour le départ en vacances...
– Et surtout profite… pense pas à la rentrée…
Je ne dis pas, certains sont sincères. Il ne faut pas rire des sentiments, les vrais, ceux qui viennent du fond du cœur. Toutes les familles ne sont pas éclatées, les conflits extravagants sont réservés à la télévision, pour surprendre les foules. Nous avons tous des parents et des amis sincères. Ceux qui n’en ont pas, je les plains.
Mais les autres ?
Vous imaginez le chef du personnel qui a la liste des licenciés de la rentrée et qui distribue des sourires à tout le monde ? La gueule qu’il fait au pot de l’amitié ? Surtout s’il entend le dernier entré qui fait des projets d’achat de maison, alors qu’il est de la fournée !
Il ne va pas pousser le cynisme jusqu’à dire : - Le dernier entré, le premier sorti ! Il y a des formules qui ne passent pas les grands bureaux. Seule la direction plaisante sur ces choses là.
Vous me direz, les galonnés sont sans état d’âme. Faut ce qu’il faut, pour être là… Certes ! Je parle de ceux qui ont un reste de cœur et qui croient encore aux mots…
-Tu vas où ?…
-Comme chaque année à Vallon-Pont-D’arc !...
L’autre, emmerdé, dit « Ah ! bon », parce que lui a loué à Aubenas… C’est pas trop loin, pourvu que je ne tombe pas dessus à la descente de l’Ardèche en canoë !

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-Bon séjour, hein, vieux ! Beaucoup de bonnes choses pour toi (il va finir par me gâcher mes vacances si j’y pense trop) et surtout tu nous reviens en forme (pourvu que je ne perde pas le mien, d’emploi !), sans oublier la santé, hein, surtout la santé (il paraît que sa femme a un cancer), de toute manière la fin de l’année ne saurait pas être pire que le début (son fils se drogue et sa fille redouble à Marie-Thérèse. Ah ! il est pas gâté ! Et dire que c’est moi qui vais lui apprendre la nouvelle !).
Evidemment, on peut se consoler en pensant qu’il y a pire.
Exemple, les champions du baisemain, du grandissime amour pour « tous mes chers concitoyens », rien n’égale les politiciens le cul dans le beurre et qui viennent vous assurer de leur dévouement, alors qu’ils réalisent les accords de Roublardo avec la droite. Ça n’est pas si individuellement dégueulasse qu’un licenciement, c’est un drôle de métier quand même.
Ce serait mieux si l’usine fermait carrément. Une mesure collective ! Tout le monde serait dans la merde, on se défend mieux quand c’est fini même pour le délégué syndical. Un peu comme l’autre soir, Laurette Onkelinx, tout sourire, juchée sur ses talonnettes pour atteindre le micro de RTL, alors qu’on lui demandait un commentaire sur les menaces des syndicats au projet de réduire les allocations de chômage, on l’a entendue dire « …les mesures prises sont difficiles, mais équilibrées. Si nous ne les avions pas prises, ce serait bien pire l’année prochaine ». Si on fermait toute la Belgique, ce serait plus sympa pour les chômeurs. On pourrait faire la révolution tous ensemble, non ?
On ne peut pas dire à un type que l’on renvoie « ce serait pire l’année prochaine ». Justement, c’est pire tout de suite.
Dans l’état faisandé du parti socialiste, oui, évidemment, on peut admettre le raisonnement.
-Camarades, ce n’est pas facile, il vaut mieux en mettre dix à pied, plutôt que cent.
Pour sûr, les nonante autres sont parfaitement d’accord.
L’attitude des politiques est pire que celle du chef de bureau. Ils vendent leur salade presque en rigolant, pour ne pas perdre la face, certes, mais en rigolant quand même. Tandis que le chef de bureau, fait la gueule et se dit désolé. On peut penser qu’il se dit désolé, alors que c’est lui qui a désigné les types qui basculent au chômage. Quand bien même, c’est un sale boulot, mais c’est son boulot. Pour lui aussi, c’est ça ou la porte. Tout le monde est coincé dans ce système à la con. Tous gardent des traces. Même ceux qui en réchappent. Ils peuvent se dire : - la prochaine fournée, c’est pour ma gueule !
Où se rejoignent politique et cadre débaucheur, c’est dans le discours « Efforts répartis sur l’ensemble du personnel, lutte contre la crise, sollicitude envers les plus démunis, mais espoir pour demain ».
- Putain ! il ne manquerait plus que demain, ce soit sans espoir aussi.
Comme le curé avec ses ouailles, le Belge a besoin d’espérance. On patiente ainsi d’une élection à l’autre. On reste gentil. On espère…
Ils nous diront les galimatias la main sur le cœur dans lesquels on entendra une ou deux fois « en toute humilité », comme l’autre à San Valentino.
-Allez, vieux, bonnes vacances.
-Merci, monsieur le chef du personnel…

13 juillet 2012

S'économiser à défaut d'économiser.

Dans les grandes entreprises développant le taylorisme, les conditions de travail appauvrissent la démocratie.
On ne peut pas se croire citoyen d’une société démocratique et être, en même temps, réduit à une réglementation stricte qui nie les qualités de savoir faire et d’initiative et touche à la dignité de l’être humain.
Produire sous contrôle, coordonne peut-être de manière efficace l’effort collectif, mais, en conditionnant le travailleur à une forme moderne d’esclavagisme aussi vieux que le monde.
Dans la dernière partie du siècle dernier, on a vu la manière insidieuse avec laquelle les industriels ont réduit le producteur à n’être que le complément d’une machine ou le pion d’une chaîne de montage, par la promesse que la productivité procurerait de meilleurs salaires.
La prospérité partie, les salaires ont stagné, voire ont régressé, mais la productivité accrue reste.
Le concept de gagner plus en produisant plus a disparu. Certains pontes du MR remettent en cause l’indexation des salaires. Les bénéfices ont été convertis en plus-values pour l’actionnaire. La diminution des prix des produits ont servi d’arguments pour se prémunir de la concurrence des pays émergents.
Les consommateurs ne bénéficient guère de cette concurrence. Le bonus toutefois dégagé se perd dans les méandres intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, quand ils ne sont pas absorbés par de nouvelles taxes dues à la volonté de réduire l’endettement des Etats.
Pendant ce temps les managers gonflent leur portefeuille et leurs salaires s’envolent.
L’appauvrissement des valeurs de la démocratie tient à cette dépréciation de l’humain par contraste avec l’appréciation accrue de la frange des bénéficiaires, c’est-à-dire, les riches.
La façon de diminuer les asymétries face aux règles existe. Elle consiste à donner au plus grand nombre les moyens d'interpréter le taylorisme, entre autres, et de contourner les conclusions du behaviorisme en interprétant différemment les mouvements convenus de manière volontaire, afin de troubler les calculs des ingénieurs de production.
Le bras de fer entre les producteurs et les propriétaires s’est terminé en faveur des derniers.
Le travail rapporte moins que le jeu du capital placé !
Les tire-au-flanc sont aujourd’hui ceux qui, dans les entreprises, sont les plus aptes à faire valoir la démocratie par la rébellion « sournoise » qu’ils opposent à la montée des normes et à la déshumanisation.
Sans que cela se sache, les industriels redoutent le plus cette rébellion passive en étudiant sérieusement avec des scientifiques, jusqu’où ils peuvent aller en matière d’asservissement au travail, sans provoquer des suicides ou des grèves.

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Le récent suicide d’un cadre chez Magotteaux lié aux conditions de travail et la réaction immédiate des travailleurs, montrent bien les limites de ce qu’il est possible d’exiger pour une production maximale, à défaut de quoi, un dépassement de ces conditions peut coûter plus cher à l’entreprise, que ce que la productivité accrue rapporte.
L’étude des milieux de production a montré que personne ne pouvait agir en suivant scrupuleusement les règles établies sur des critères d’évaluation chronométrés à de trop brefs moments, pour que les temps pratiqués soient « équitables ».
Souvent, on ne tient pas compte de la longueur d’une journée de travail et à la fatigue qui monte.
Même dans l’application d’un taylorisme moins absolutiste, les sociologues de bonne foi (ce qu’ils ne sont pas tous, hélas !) ont pu démontrer que les ouvriers ne suivaient pas ponctuellement les consignes des bureaux d'études, qu’ils se concertaient entre eux et qu'ils soumettaient les normes des bureaux d’étude à des modifications.
Sans le savoir, ils défendaient ainsi avec leur dignité d’hommes, les valeurs de la démocratie que les employeurs n’ont jamais défendues.
Il n'existe pas d'être humain qui ne soit capable de réflexivité et d'interprétation. C’est une erreur de croire que l’intelligence et la sensibilité ne sont accessibles qu’à partir d'un certain niveau d’études et que le peuple n’est pas capable d’organiser la société.
Les temps actuels nous donnent même la preuve du contraire. Le recul des libertés, l’endettement massif des Etats, le basculement de la volonté politique dans la volonté économique, l’invention du double langage ou le langage codé à l’intention des initiés, la mainmise de certaines professions libérales sur les pouvoirs démocratiques et l’action publique, ne sont-ils pas les signes d’une dégénérescence inquiétante des dirigeants qui se gargarisent d’une intelligence supérieure, alors que c’est un terrible constat d’échec qui découle de leur action ?
La critique aujourd’hui est fondamentale à la restauration de la démocratie.
Il faut repeupler ces "lieux vides", comme dirait le philosophe Claude Lefort.

12 juillet 2012

Le sacre de Bart Premier !

Ce mercredi 11 juillet, c’est la fête de la Communauté flamande.
Di Rupo, hilare, en forme festive, était l’invité obligé – obligé enfin dans les circonstances présentes, la N-VA n’étant pas membre du gouvernement fédéral.
Les chefs flamands avaient l’air de faire la gueule. Alexandre De Croo a donné quelques explications de la morosité ambiante : le parlement flamand est le lieu de toutes les querelles !
Depuis qu’il a maigri, Bart De Wever s’est aussi aigri. Il compte sur l’adoration de ses fans pour faire avancer la cause « sacrée » de la Flandre. Il est persuadé qu’il va faire un malheur aux élections de novembre et satisfaire un de ses rêves : devenir bourgmestre d’Anvers.
En attendant la consécration, le chef de la N-VA stresse. Les autres chefs ne sont pas à la hauteur des enjeux. Leur seule crainte : perdre des voix aux prochaines élections, laissant le leadership définitif à De Wever. On voit l’ambiance !
On est à un trimestre du sacre d’un nouvel empereur Charles Quint !
Stupide ou inconscient, Di Rupo rit toujours bêtement à tout qui parle flamand ! Sa surdité lui donne des excuses. En attendant d’être persona non grata, il serre des mains, s’esclaffe et se croit à la fête du Doudou.
Pour Bart, la Flandre n’est pas une Région, c’est un Etat. La Belgique est une enveloppe vide à ses yeux. Pour que le reste du pays soit au courant, il faudra attendre l’année prochaine, quand la défaite aux élections communales aura été digérée par le CV&P et que les royalistes seront au désespoir. A moins que Wouter Beke ne fasse bourrer les urnes, c’est fichu !
En attendant de sortir de l’Etat belge, la N-VA tire à feu roulant sur les institutions.
Jan Peumans, président du parlement flamand, dans son discours a proposé, la création d'un poste d'attaché économique flamand en Wallonie, une sorte d’ambassadeur du nouvel Etat !
De dérive en dérive, ce qui va se passer est facile à deviner. Le nouvel Etat flamand, de fait, entrera en vigueur. Les Bruxellois et les Wallons n’en sauront rien ! Enfin, pas tout de suite… Les Flamands changeront de nationalité par surprise ! Les lois et les règles générales de l’Etat belge seront remplacées en Flandre par d’autres lois et d’autres règles.
Qui pourrait empêcher cette mutation, sans effusion de sang ?
On ne l’apprendra à la cour que par un incident diplomatique, quand Albert II se verra refusé par le parlement flamand, l’accès du territoire.
Ce qui tarabuste la N-VA, c’est évidemment Bruxelles. Une ville « flamande » francophone à 90 %, c’est un sérieux dilemme.
Les Flamands savent combien les Wallons conduits par Rudy Demotte sont conciliants, mais Charles Picqué ? et la communauté européenne installée sur les hauteurs de la Ville, même avec un Flamand pur jus à la présidence ? Surtout Picqué, quel emploi pourrait lui donner l’Etat flamand ? Concierge au théâtre de la Monnaie ?
La N-VA planche sur une annexion pure et simple. Le pays ne tient plus qu’avec cette énigme non encore résolue. Quand la N-VA aura la majorité absolue, la prise de Bruxelles par la force pourrait être étudiée. A défaut de panzers, quelques idées sont à l’étude.
Jan Peumans et Kris Peeters sont d’accord pour nier l’existence de Bruxelles en tant que Région. Pour eux, il y la Flandre et la Wallonie. Point. Comme les dirigeants wallons sont veules et incapables de dire « non » aux deux vedettes, pour peu que la Flandre y mette le prix, le gouvernement wallon avec les parlementaires des trois partis sont assez lâches pour monnayer leur accord à cette ignominie.
L’honneur, ça vaut combien dans une économie capitaliste ?

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Cette trahison permettrait à la Wallonie de bénéficier de la bonne santé économique de la Flandre. Il y a de l’espace en Wallonie, au nom de l’effort de rénovation du territoire, nos parlementaires wallons sont capables de faire de l’Ardenne, l’arrière-cour d’une Flandre à la recherche de maisons de campagne. Napoléon a bien vendu la Louisiane aux Américains ! Cette vision est en parfait accord avec le concept flamingant des années 70. La Flandre aux Flamands et la Wallonie pour les week-ends.
Di Rupo a cru diplomate d’emballer la scission de BHV dans un paquet cadeau. Les « Filles » du gouvernement se sont cabrées pendant 531 jours. On ne voit plus Onkelinx et Milquet que profil bas devant la Flandre triomphante. Charles Michel débarrassé du FDF est plus serein.
Maintenant que l’arrondissement est découpé en rondelles, les Flamands sont déjà sur autre chose.
Les Francophones se sont fait posséder par plus mariolles.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
Et si Maingain avait raison ?

11 juillet 2012

Des gonades dégoupillées !

Cela soulage de l’écrire : il y a plus pessimiste que moi !
C’est ainsi que le journal « la Dernière Heure » (le bien nommé en l’occurrence) rapporte une étude de chercheurs canadiens publiée dans « Nature », la bible des Ecolos : notre planète ne passera pas le cap de 2100, si les habitudes de ses occupants ne changent pas radicalement.
Et d’expliquer « Les écosystèmes changeraient à une vitesse trop rapide. Il ne sera plus possible de faire marche-arrière à partir du moment où l'homme exploitera plus de 50% des ressources terrestres. A l'heure actuelle, nous en sommes à 43%... ».
Voilà quelques années que j’explique que nous vivons un régime politique qui nous leurre, que la démocratie est bidon et que la loi du plus grand nombre est une sombre foutaise, à partir du moment où le plus grand nombre n’a pas un jugement clair, qu’il est perverti par ses suborneurs et que le système capitaliste conduit au recul social, sinon à l’esclavage et à l’immaturité généralisée.
Si l’alternative d’une démocratie caduque est une dictature arbitraire, l’avenir risque fort d’être déplaisant. La dictature éclairée par des sages, ce n’est pas pour demain.
Et voilà que « Nature » nous écrit que l’homme qui se conduit comme un salopiau en société, saccage aussi la belle forêt primaire et tous les animaux dont certains disparaissent du seul fait d’être voisins. Enfin, si l’homme réduit son idéal à son bien-être, il finira comme les habitants de l’île de Pâques, déboisant jusqu’à plus un arbre et s’entretuant parce qu’il n’y a plus assez à bouffer.
Le pessimisme gagne tous les étages. Au lieu d’avoir la vie devant soi, on l’a derrière… C’est Pierre Dac qui doit jubiler dans sa tombe.
Du coup le discours Ecolo, avec ou sans centrale nucléaire, avec ou sans chasse nipponne à la baleine interdite et pourtant poursuivie, ne sert à rien. Il y a trop de monde attaché à saloper la nature aux cris de « Et moi ? Et moi ? », comme le chantait il y a 30 ans, Jacques Dutronc.
Que l’homme réussisse à éteindre la vie de son insupportable fatuité et de son égoïsme démesuré, c’est fort possible ; mais, ce n’est pas certain.
Et si la nature avait la peau de ces insupportables primates ? Et que la vie sur terre se poursuivrait sans nous ? Bien possible, en somme, ce qui ne veut pas dire que l’espèce dominante qui nous succéderait serait plus intelligente. Ce serait même une condition de sa survie à elle. Quand on voit où l’intelligence conduit…
Trois facteurs pourraient nous rayer de la carte, sans affecter outre mesure l’habitabilité de la planète pour les autres espèces.
1. La disparition des primates et des grands mammifères par la propagation rapide d’un super virus du genre Ebola, tuant sans même que nous ayons le temps de dire « ouf » les 99,99 % des humains. Ce qui laisserait à environ 7.000 individus disséminés sur les continents le soin de finir l’espèce dans l’hébétude ;
2. Un cataclysme terrestre déchirant les continents comme des feuilles de papier. Improbable, direz-vous ! A part les belles théories des plaques tectoniques, ce que l’on connaît le moins, c’est ce qui se passe sous nos pieds à quelques dizaines de kilomètres de profondeur. Nous sommes tous des îliens. Nous flottons sur des océans de matières en fusions ;
3. Enfin, l’arrivée d’un « croiseur » venu du ciel et venant régler notre compte, comme probablement un prédécesseur était venu régler celui des dinosaures. Je sais, on a vu des films de fiction, Bruce Willis atomisant le gros nougat et se sacrifiant au son de l’hymne américain. Des astucieux préconisent de placer des moteurs au gros caillou pour qu’il aille se faire voir ailleurs. On a même vu un poète prétendre mettre des voiles à la chose qui cinglerait vers d’autres cieux, poussé par le vent solaire !
Des apprentis astronomes ont beau dire que c’est impossible, que la chose se saurait des années à l’avance, que l’on aurait le temps de trouver une solution, etc. Pas sûr. Un rocher de 10 kilomètres, même beaucoup plus petit, mais de l’ordre du kilomètres, et c’est la fin des haricots.

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Désespéré des comportements des hommes, le meilleur signal que la fin approche, le sage Jiddu Krishnamurti prévient les planqués : « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien intégré dans une société profondément malade. »
Laisser à ceux qui sont incapables de s’intégrer, le soin de sauver l’humanité, c’est le vieux rêve des philosophes.
Nature a oublié une chose – la plus sûre et la plus mortelle de toutes les façons de mal finir : la prolifération de l’humanité, tout azimut, flamberge au vent et baise de l’espèce par tous les temps, sous tous les cieux et même au milieu des plus grandes famines.
La nature qui a imaginé nous pousser à coups de plaisir intense à forniquer à tout va, sait comme finissent toutes les espèces dominantes : dans le surnombre, l’hécatombe des guerres, les mâles ayant l’obsession du cul et les femelles disposées à agrandir la famille.
Vaincus par les phéromones, nous portons la fin de l’humanité en nous, sans le savoir. Nous ignorons qu’elle est au fond de nos gonades.

10 juillet 2012

Sans nous, ce serait pire.

La brève se raréfiant, on en est aux nouvelles problématiques : Reynders est très inquiet pour le Congo. Bon d’accord. Comme on cherche en vain les sujets de son inquiétude dans les journaux, ou Reynders a des informations qu’il ne nous communique pas, ou il va prendre des nouvelles de la République de Kabila, au quartier Matonge, du bas de la chaussée d’Ixelles.
On le saura rapidement en épluchant ses notes de frais de déplacement, d’Uccle à Ixelles, cela fait quand même une demi-heure dans les bouchons.
C’est Di Rupo qui ne sera pas content en lisant les journaux belges à San Valentino ! Profiter de son absence pour faire la une, c’est bien dans le style sournois de Didjé.
Autre information estivale, les spécialistes de la Corée du Nord – vous en connaissez en Belgique, des spécialistes de la Corée du Nord - un des pays les plus fermés de la planète, après la Flandre pour ceux qui parlent le français ? Des pigistes s'interrogeaient lundi sur l'identité d'une femme qui est apparue deux fois au côté de Kim Jong-un . Vous le voyez d’ici ?... l’homologue de Kabila en démocratie.
Il y en a qui font le Tour de France, d’autres qui font le tour des idées pour en trouver une moins pourrie que les autres. Il faut dire que ceux qui restent n’ont pas de chance, même si au Soir et à La Dernière Heure, ce sont les femmes d’ouvrage qui font de la copie.
Malgré le désert dans les infos, elles ne s’en sortent pas trop mal.
Elles ont du mérite, sans être expertes de la Corée du Nord, elles ont quand même mis des noms sur l’entourage de Kim jong-un : le président pour rire Kim Yong-nam et le chef des armées Ri Yong-ho. Mais la jeune femme marchant à côté de Kim Jong-un, âgée d'une vingtaine ou d'une trentaine d'années (admirez la précision), bernique.
Peut-être une de nos ministres en voyage d’agrément ? De loin, la femme mystérieuse ressemble à Sabine Laruelle affublée d’une perruque ! A vérifier.
J’ai sous la main une ancienne coupure de presse que je conservais avec beaucoup d’autres dans le but de m’affilier un jour au parti socialiste, c’est dire comme j’étais jeune et bête ! (1)
On y voit Laurette Onkelinx, avec vingt ans de moins, déjà ministre de quelque chose, qui minaude devant des micros encapuchonnés du tissu spécial anti friture. Penchée sur celui de RTL, elle avait l’air de se mettre en état de séduction pour lui tailler une pipe. Quoique, même alors, encore jeune et fringante, comme les êtres qui s’aiment trop, Laurette ne devait pas donner beaucoup de plaisir aux autres, fussent-ils des micros !
Elle bonissait déjà aux téléspectateurs le refrain qu’elle a, depuis, reproduit autant que celui de l’Internationale dans les réunions des chefs : - Sans nous, ce serait pire !
Elle n’est pas la seule, du reste, d’employer chaque fois que ça va mal, cette affirmation qui – entre parenthèse – reste toujours sans argument !

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Le maestro de Mons en est friand, et Moureaux Philippe, donc, il ne peut quitter un plateau de télé sans prononcer la phrase célèbre désormais. A tel point, qu’on pourrait quand même débaptiser une ou deux rues « Jean Jaurès », pour les rebaptiser « Sans nous, ce serait pire ».
Toutes ces coupures de presse formaient un faisceau commun de preuves pour de futurs portraits charges, voyant dans ces images jaunies, les belles assurances et les fausses humilités de ce qu’ils sont aujourd’hui.
Dans la pratique, le parcours est simple et se décompose en 3 phases.
1. L’élection : la séparation d’avec les inférieurs, en même temps que la conformation aux supérieurs ;
2. La reconnaissance des supérieurs par l’éloge et la déférence ;
3. L’association intime avec les supérieurs susceptibles d’élever le statut et d’augmenter les chances de voir ses demandes satisfaites.
Nul n’échappe à son destin et surtout pas eux.
En spectateur déçu du spectacle, il me revient ces vers d’Aragon (2) :
Cette cage des mots il faudra que j’en sorte
Et j’ai le cœur en sang d’en chercher la sortie
Ce monde blanc et noir où donc en est la porte
Je brûle à ses barreaux mes doigts comme aux orties
Je bats avec mes poings ces murs qui m’ont menti
Des mots des mots autour de ma jeunesse morte.
---
1. C’est pour rire, bien entendu. Je n’ai jamais eu la moindre velléité d’adhésion.
2. Le roman inachevé.

9 juillet 2012

Le bouc émissaire.

Un politicien qui devient une star, c’est-à-dire, un personnage incontournable se doit de trouver des boucs émissaires en cas d’échec, afin que son image ne soit pas ternie dans l’opinion. Certains appellent ce genre de personnes, des fusibles.
C’est valable dans tous les pays à « démocratie modérée » comme la Belgique.
Qu’est-ce qu’une démocratie modérée ?
C’est un système dirigé par les stars des partis selon des règles qui échappent à la démocratie.
Les stars ne représentent pas les citoyens, mais l’idée qu’ils se font du citoyen. Les classes sociales ne sont pas présentes parmi les chefs des partis. Ils constituent une « élite » généralement issue de la corporation des avocats et des licenciés en économie politique. C’est ainsi qu’au PS il n’y a aucun ouvrier, ni employé de cadre inférieur parmi les stars. Il doit en être de même au MR et au CDH.
Lorsqu’un mandat essentiel est perdu, par exemple la présidence de la République en France ou l’emploi de premier ministre en Belgique, il y a nettement un désaveu de l’opinion puisqu’il y a une défaite par les urnes.
C’est alors qu’interviennent les instances dirigeantes pour en imputer la faute à un parti extrémiste ou, en interne, à un bouc émissaire. On n’attribuera jamais la faute à la personne défaite, vu qu’elle est un pion essentiel dans la politique du parti. Vous voyez d’ici une accusation de Laurette Onkelinx à l’encontre de son chef de file chéri, si celui-ci, à l’issue d’une remise en question de sa gestion, était forcé à la démission ?
En Belgique le Vlaams Belang joua longtemps le rôle d’épouvantail pour céder la fonction à la N-VA.
Le temps que la star se refasse une santé dans l’ombre, elle réapparaît blanchie de tout soupçon et lavée de sa défaite, tôt ou tard. Parfois son innocence peut prendre quelques années à se construire.
Cet exemple souffre exception. Yves Leterme, pour avoir assuré plus d’une année d’intérim avant le gouvernement Di Rupo, s’est lavé du péché d’incompétence et de gaffeur impénitent. Devenu haut fonctionnaire d’une Institution internationale à Paris, il pourrait revenir en Belgique occuper des fonctions importantes, sans aucun a priori.
Guy Verhofstadt est responsable d’avoir mis au frigo les rapports entre les communautés, ce qui les a envenimés au point qu’on est passé à deux doigts d’une catastrophe. Ce grand responsable des désastres s’en est toujours bien tiré, au point qu’il joue à l’Europe un rôle éminent et que personne n’a aucun doute sur son « immense talent ». Bel exemple d’une star qui l’est resté sans avoir besoin d’un bouc émissaire.
La complication extrême de certaines périodes exceptionnelles joue évidemment le rôle important d’une situation propre à « noyer le poisson ». La Belgique est à la pointe de cet exercice. Jean-Luc Dehaene si néfaste en tout, qu’il ait été premier ministre ou à la tête d’une banque, est toujours crédité d’un savoir-faire « hors du commun ».

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En France, l’UMP a trouvé le bouc émissaire idéal pour se consoler de la défaite cuisante et totale des deux dernières élections et pour éventuellement atténuer celle, plus personnelle de Nicolas Sarkozy.
Dans le cas de ce dernier, tout dépendra des suites judiciaires de certaines instructions en cours et de la manière, plus ou moins habile, de la politique qu’il va mener pour que l’opinion le juge innocent. A défaut, coupable mais victime des juges, n’est pas mal non plus pour se refaire une virginité.
Le bouc émissaire de l’UMP est Patrick Buisson, aujourd’hui l’objet de critiques virulentes. Plusieurs ténors de l’UMP, dont Jean-Pierre Raffarin, François Baroin, Roselyne Bachelot et Nathalie Kosciusko-Morizet accusent l’ancien journaliste d’extrême droite d’être à l’origine de la «dérive droitière» qui aurait mené l’UMP à la défaite.
Les âmes noires en Belgique sont celles qui ont fait tomber le Conseil communal socialiste de Charleroi, par le passé, Alain Van der Biest a joué ce rôle dans l’affaire Cools, lui-même accompagné d’une « âme noire » de seconde zone, l’ancien policier Taxquet. Que cette sous- âme noire soit innocentée un jour, ce serait une catastrophe pour la commune de Grâce-Hollogne que devrait lui payer des indemnités depuis sa mise à pied d’agent de police de la commune, il y a une vingtaine d’années !
Parfois, certaines âmes noires ne sont que des « âmes grises ». Marie Aréna, ministre dispendieuse est de celles-là. Décrétée « non ministrable » par le bureau du PS, mais sénatrice quand même, elle n’est pas tout à fait hors-circuit. On la garde sous le boisseau pour qu’elle resserve plus tard. Le sénat est la planque idéale pour beaucoup de fusibles. De toute manière, la plupart des fusibles sont des fonctionnaires en disponibilité, au pire, ils retrouveraient la planque au chaud d’un bureau à l’Administration, en cas de malheur.
Pour la France, le système est identique. On peut se référer à Jean Garrigues, auteur du livre « Les hommes providentiels. Figurent notamment sur la liste de l’historien, Pierre Juillet et Marie-France Garaud, conseillers officieux du président Georges Pompidou, «libres car sans responsabilités officielles dans un parti ou dans l’organigramme de l’Elysée, puissants dans leur influence sur le chef de l’Etat».
En général, les boucs émissaires parlent peu, essaient de se faire oublier, espèrent que leur silence sera récompensé. C’est le cas de Patrice De Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt qui vient d’être libéré après trois mois de préventive et qui n’a pas lâché ce qu’on attendait de lui, à savoir : avouer avoir servi d’intermédiaire entre Liliane Bettencourt et Eric Woerth, pour le financement de la campagne de Sarkozy en 2007. Les boucs émissaires ne sont pas toujours recrutés dans le cercle étroit des bénéficiaires des mandats publics en démocratie. Lorsqu’ils sont issus de la société ordinaire, les partis s’arrangent afin de récompenser leur silence par d’autres voies que politiques.
En Belgique, il ne faudra pas attendre trois mois après les élections communales pour que se dessine l’échec de la politique sociale du PS au gouvernement et pour désigner les boucs émissaires.
Actuellement, le rôle est tenu par des événements, comme la crise, et des emblèmes, comme l’Europe et l’euro.
Demain qui sait ? Di Rupo est si versatile, si Italien dans le fond de son caractère, si diplomate aussi, qu’il est insubmersible au PS.

8 juillet 2012

Télés et radios en vacances.

Des statistiques fiables nous font savoir qu’un Belge sur deux ne part jamais en vacances, idem pour ce qui concerne la France.
Ce chiffre s’est amplifié avec la crise. Avant 2008, ils étaient environ 45 % à rester chez eux.
Ceux qui retournent au village, pour aider la famille dans les champs, sont comptabilisés en qualité de vacanciers. Le sont-ils Tous ?
Par contre, ceux que vous ne reverrez plus qu’en septembre, ce sont vos animateurs radio et de télévision, les journalistes d’actualité et les autres, avec le personnel établissant les programmes, tous au vert à 100 %.
Ce ne serait pas d’une grande perte, si, par un système de vases communicants, ceux qui attendent de faire leur preuve, nombreux dans la profession, pigistes, chômeurs, étoiles en devenir, artistes de music-hall, avaient les clés de la maison et tentaient leur chance !
Eh bien ! non. Les vedettes entendent bien rester les seules et ne pas offrir la moindre chance à d’autres talents.
On ferme ? Pas tout à fait, mais presque, puisque l’image suinte toujours de l’écran plat.
La période est propice aux remakes, aux séries dont l’âge des stars et des voitures prouvent qu’elles ne sont pas d’hier, aux rétrospectives de saison, aux gags cent fois vus et aux films dont on peut considérer qu’ils ne quittent pratiquement jamais le circuit des chaînes.
Cette désinvolture s’adresse quand même à la moitié du pays, ce qui n’est pas rien. On pourrait se demander si les citoyens qui ne partent pas en vacances, soit par goût, soit parce qu’ils n’ont pas de sous, ne reçoivent pas avec la désinvolture des programmateurs, la preuve du mépris de ce monde du show et du clinquant ?
Ils auront beau nous envoyer des baisers quand ils sont sur l’estrade, expédier à leurs frais des photos dédicacées, dire la larme à l’œil que sans le public ils ne seraient rien à toutes les télévisions qui passent, on se demande si dans leur fors intérieur, ils ne nous prennent pas pour des imbéciles, des espèces de demeurés vite contents, qui ne s’endorment pas sans avoir embrassé plusieurs fois l’idole qui les regarde l’œil brillant de coke, du poster punaisé à un mur près du lit.
Il est évident qu’un pareil mépris est palpable, comme allant de soi, parmi les grosses fortunes et les industriels friands de stock-options. Alors, pourquoi nos saltimbanques ne seraient-ils pas semblables ?
Ils savent comme ils sont importants pour nos faiseurs de rois locaux, avec leurs paroles apaisantes et leur détermination à ce que le système ne change jamais !

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Quand ils partent en vacances, ils disent «que la vie s’arrête ! ». Le plus drôle, c’est qu’elle s’arrête réellement. A croire que ce sont nos clowns qui arment les chars, mitraillent les foules et tuent les enfants !...
Que ceux qui restent pour faire tourner la boîte ne soient pas du tout novateur, qu’ils se contentent d’amuser l’amphi avec ce que les stars ont emmagasiné sur les dix mois précédents et laissé dans les mémoires des robots, voilà qui est tristement vrai.
Même les journalistes d’information suivent plus facilement le tour de France en short dans leur voiture-caravane, que se taper les nouvelles sur le conflit interne de la Syrie. Les dernières sottises des islamistes dans les printemps arabes attendront bien jusqu’à l’automne.
Il ne se passe donc plus rien d’intéressant. C’est le moment pour nos politiques d’ourdir quelques complots, de préparer quelques forfaits, en pensant que l’essentiel des citoyens est en vacances et que l’autre moitié, coupée de tout, ne pourra rien faire. Le délégué syndical est parti là où on fait des prix cassés autour de la Méditerranée, l’Indien Mittal est introuvable et on ne peut pas déranger Di Rupo à San Valentino pour lui faire part de nos angoisses.
Reste aux maniaques quelques grands moments du passé, histoire de faire patienter les ploucs : l’attentat du 11 novembre, l’attaque de la maison où se cachait le chef d’Al- Qaïda, avec quelques gros plans d’Oussama ben Laden mort, la victoire déjà ancienne du Standard au championnat de Belgique avec Papa Daerden ivre et embrassant avec gloutonnerie toutes les mémères à sa portée.
Et si après ces vibrantes actualités, on garde encore ouvertes les étranges lucarnes, pourquoi ne pas utiliser l’arme suprême « La grande vadrouille » ?
Ce que j’en dis, que Maroy et Gadisseux ne s’en gargarisent pas. Eux et quelques autres peuvent partir en vacances, la seule crainte, c’est qu’ils reviennent.

7 juillet 2012

Papa parachutiste !

Le parachutage électoral est la négation même de la démocratie. C’est un jeu dangereux auquel se livrent les partis, parfois avec succès, parfois à leurs dépens.
C’est substituer à l’élu local, un personnage étranger à la commune qui viendrait interférer dans le choix des citoyens, au nom d’une supériorité décrétée par des instances extérieures.
Parmi les multiples exemples de parachutage, le cas de Ségolène Royal est exemplaire. Plus que Didier Reynders, Laurette Onkelinx et combien d’autres atteints de nomadisme, elle a une longue carrière nomade, de déménagement en déménagement, d’un département à l’autre, selon les opportunités et les circonstances.
Conseillère municipale de Trouville-sur-mer (Calvados 1983-86) puis de Melle (Deux-Sèvres 1989-95) enfin de Niort (Deux-Sèvres 1996-2001) où elle ne parvient pas à devenir maire, malgré l'investiture du Parti socialiste local : elle échoue face au maire socialiste dissident sortant Bernard Bellec. Elle souhaite être candidate aux législatives de 1986 mais elle n'est pas investie par les socialistes locaux et notamment Louis Mexandeau. Elle obtient de François Mitterrand la deuxième circonscription des Deux-Sèvres, réputée ingagnable pour la gauche et est élue au second tour par 50,57% des voix en 1988. Et ensuite réélue plusieurs fois.
Elle a été ministre à plusieurs reprises, notamment de Lionel Jospin qui ne passe pas pour le meilleur de ses amis ... En 2004, elle devient présidente du conseil régional de Poitou-Charente, fief du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. En 2006, elle annonce qu'elle ne se représentera pas à la députation, pour éviter le cumul de mandat, avec celui de présidente du Conseil régional. Elle est remplacée par sa suppléante En 2012, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, ancienne élue de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres, décide de se présenter, avec l'appui de l'appareil du PS mais sans consultation des instances locales du parti dans la première circonscription de Charente-Maritime. C'est dans ces circonstances qu'elle se retrouve au second tour de l'élection législative avec 32,03% des voix face au socialiste local, Olivier Falorni, exclu du PS, pour son indiscipline (28,91%).
En cherchant bien, il y a dans la politique belge, quelques insubmersibles de ce type.
Dans moins de cent jours, Michel Daerden pourrait être élu dans une commune dont il se fichait éperdument avant d’avoir perdu son match à Ans, battu par Stéphane Moreau, patron de VOO-Tecteo et bourgmestre lui succédant. Daerden ferait un atterrissage réussi à Saint-Nicolas, grâce aux gazettes qui lui font une publicité du tonnerre, parfois en imaginant le desservir.

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Est-ce l’ambiance générale au parti, mais dorénavant rien que du beau linge en tête de liste des grosses communes ! On dirait même que le fait de traîner quelques casseroles est un atout supplémentaire, pour Daerden et Moreau. On a souvent prononcé leurs noms dans les prétoires, avec autant de persévérance que celui de feu Guy Mathot, inquiété pour de multiples affaires, mais jamais inculpé.
Voilà bien le divorce d’un parti socialiste avec les ouvriers : plus aucun représentant du travail authentique dans les sphères de sa haute direction, rien que des ersatz et des charlatans ; tandis que Di Rupo persiste à nous faire croire que sa mission principale est de défendre ceux qu’il exclut du pouvoir interne au PS !
Bref, dans le cas d’Ans : Moreau est le plus fort et Daerden doit dégager.
Comme Ségolène Royal, Daerden intrigue. Son influence au PS liégeois est grande. Il n’a pas que des ennemis place Sainte-Véronique. A-t-il des dossiers ? Le redoute-t-on pour sa versatilité ?
De la manière la plus légale, la fédération liégeoise l’a propulsé à Saint-Nicolas, commune où le PS est divisé, depuis les ennuis judiciaires de Patrick Avril.
Dans un premier temps, Avril est remplacé par Birol Cokgezen, chauffeur de Daerden ; mais le conseil communal, vote à une large majorité une motion de méfiance déposée contre lui par le reste du groupe PS. Jacques Heleven lui succède. C’est contre lui que Daerden est parachuté !
Les communes ouvrières périphériques constituent à Liège un réservoir inépuisable de voix socialistes sur lesquelles les intrigants et les mariolles du Ps se font des couilles en or.
Papa est un bon client. Avec une couverture du « Soir Magazine », des articles dans tous les journaux pour son déménagement, Daerden en gros plan sur la nouvelle terrasse de son appartement, dans sa cuisine, dans son salon, avec ses commentaires sur la vue magnifique de Saint-Nicolas, on dirait que toute la presse s’est consacrée à son élection, malgré l’opposition d’une partie des socialistes du coin et l’hostilité du conseil communal.
La démocratie n’existe plus face à la vedette. Et il se pourrait bien que Michel Daerden l’emporte !
Relayant les journaux, d’ores et déjà, Daerden prévoit une petite fête pour la pendaison de la crémaillère le 28 juin et une autre au soir des élections.
Quand on peut se permettre de payer cash un appart de 300.000 euros, sans vendre sa villa d’Ans, on peut payer un verre à tout le quartier. « Enfin, plus exactement, le bien appartient à ma société patrimoniale. Hé !, je n’ai plus 20 ans, je pense à ma succession » répond jovial, ce millionnaire de la cause ouvrière. Enfin, vous n’allez tout de même pas croire qu’on paie des droits de succession dans la famille Daerden ?
C’est bon pour les ploucs !

6 juillet 2012

L’âge du Boson de Higgs ?

Quand les spammeurs s’amusent, les communications par ordinateur deviennent difficiles. C’est le cas ces temps-ci pour ce blog qui n’est plus en mesure d’éditer d’images. Hier déjà le texte du 5 juin a été édité en dernière minute.
Il est difficile de savoir ce que demain nous réserve.
Voici, ci-dessous, sans illustration, ce que Richard III publie pour le 6 juillet 2012.


Est-on sûr que ce troisième millénaire soit le temps attendu de l’invention et du bouleversement général qui va nous tomber dessus avec son content de bienfaits et de casseroles, le tout mélangé, rendant les futurologues incapables de prédire ce qui va se passer ?
Tout a déjà été tellement traduit en émotions diverses et en inventions « capitales » qu’on se demande ce qui pourrait bien nous surprendre encore.
L’admiration imbécile de la vedette, par exemple.
Tout le monde croit que le résultat de cette admiration imbécile nous vient des images de filles hystériques aux concerts des Beatles. On se souvient de l’arrivée à LaGuardia dans le Queens (NY), des actualités noir et blanc montrant des minettes hurlant jusqu’à plus savoir émettre un son, se pissant dessus, accrochées aux clôtures grillagées, au bord de la crise de nerf et de l’évanouissement.
Bien avant, Lilian Gish parlait déjà de frissons dans la colonne vertébrale à la vue sur le plateau de Blanche Sweet, une star du muet.
Tout bègue qu’il était, Alcibiade produisait la même hystérie quatre siècles et des poussières avant une nouvelle vague de fans qui allait submerger l’empire romain et déboulonner des dieux – pourtant plein de poésie - avec la venue de JC. superstar.
Est-il possible que nous ne marchions qu’à l’impulsion irraisonnée, à l’émulsion des glandes, plutôt qu’à la force des idées ?
Sans doute.
Le vedettariat est dans tout, surtout là où il ne devrait pas être. Il est aberrant qu’aujourd’hui on ne puisse briguer un mandat d’intérêt public, sans être populaire.
De là le questionnement du vieil anachorète Léautaud, ce qui ne l’empêchait pas de vivre parfois en cénobite avec la Panthère ou Marie Dormoy : - Le cabinet de Paul Boncour (décembre 1932 – janvier 1933) parle de la nécessité de restaurer l’autorité de l’Etat.
La chronique gouvernementale déborde du même besoin en 2012 en Belgique, sans qu’il faille penser une seconde que Di Rupo va changer quoi que ce soit.
De même, le renforcement de la police devant les menaces sur les populations : - La France est infestée de police (Léautaud, 23 déc. 32). On peut dire qu’on y vit sous le régime de la police, avouée ou occulte. On ne peut faire quatre pas dans Paris sans se flanquer dans des mouchards.
Dans les grandes villes belges les mouchards sont à chaque coin de rue, ce sont les caméras de surveillance, pour notre plus grand bien, nous dit-on. Il paraît que les vieux et les commerçants en sont des fanatiques convaincus. On a trouvé le bracelet électronique, afin de désencombrer les prisons, à quand la caméra fourrée dans le slip des violeurs, prévenant le commissariat d’une solide érection susceptible de créer des problèmes ?
Le tout réclamé avec force cris par la population qui se sent prise à la gorge sur les trottoirs « chargés d’individus cosmopolites aux intentions homicides».
Sous peine d’être classé comme bourgmestre des souks, il ne restera plus qu’à Demeyer l’alternative de raser le quartier Sainte-Marguerite ou démissionner sous les huées.
Quant à ceux qui se sont résignés au malheur et attendent l’Armageddon par le constat que les peuples ont si peu évolués, que les contemporains de Nabuchodonosor se trouveraient fort à l’aise aux terrasses des cafés à boire le sang frais de leurs victimes, des philosophes et des historiens pourraient leur expliquer que cette structure mentale est aussi vieille que l’histoire confuse des premières civilisations, dont la caractéristique principale était d’assommer l’étranger avant toute discussion.
Le secrétaire de Valette et du Mercure de France de conclure (1) : - Nous allons certainement vers des choses effroyables : dix ans, vingt ans, trente ans, mais inéluctables, un bouleversement, un changement, une transformation sociale considérable, aux prix de quels heurts, de quels massacres, de quelles explosions et assouvissement de haines.
On en reste là. Léautaud, alias Maurice Boissard avait l’excuse de sentir venir la guerre de 39.
Et nous laquelle sentons-nous venir ?
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1. Toujours Paul Léautaud. J’ai la chance d’avoir les 19 volumes du « Journal Littéraire, Paris, Mercure de France, 1966. L’édition de 1987, sur papier bible, ne compte que 3 volumes. C’est plus pratique pour les bibliophiles qui manquent de place.

5 juillet 2012

Hollande converti au sarkozysme ?

A peine élu, voilà Hollande qui se met à ressembler à Sarkozy !
Le programme du président, son premier ministre Ayrault l’a développé en long et en large, certes, par 1 h 55 de bavardage et 5 minutes de vérités, à la tribune de l’assemblée. Ces cinq « dernières minutes » sans être Raymond Souplex, Ayrault les a glissées dans la potion qui doit doper les socialistes. Elles sont si explicites de l’embarras du pouvoir, que voilà le front de gauche qui se rebiffe !
Du point de vue de la dialectique, la gauche et la droite procèdent de la même technique pour noyer le poisson. A part la notion de « justice sociale », l’objectif est bien de faire les fonds de tiroir et les poches des Français. Tout est dans le niveau perçu proposé pour chaque catégorie de citoyens (On n’ose plus employer le terme de lutte des classes depuis que nous sommes en social-démocratie). Les socialistes ont la même peur des mots : - Surtout ne prononcez pas le mot « rigueur ».
On ne sait pas comment on va s’y prendre, mais la quête des milliards ne fait que commencer.
Justement Liliane Bettencourt a beaucoup donné à droite pour qu’on ne vienne pas l’importunité avec le calendrier des pompiers fin d’année, on sait qu’elle a perdu les pédales, mais tout de même, son petit-fils et tuteur va se cramponner pour elle, à son magot. Avec l’impôt sur les fortunes, le gouvernement a bien juré qu’on ne toucherait pas à la TVA, mais c’est tellement tentant !
Hollande ne croit plus à l’efficacité de faire payer les riches. Par le passé, ça s’est toujours vérifié : il n’y a que les pauvres pour être bons payeurs, et pour cause, ils n’ont pas les moyens de se défendre. Cependant ces mesures peuvent passer pour des gestes « forts » qui font plaisir aux masses ; malgré le rendement faible, pourquoi s’en priver ?
Sarko ne remplaçait plus qu’un fonctionnaire sur deux. Excepter l’enseignement, la justice et la police, ailleurs, ce sera bel et bien la diminution du nombre de fonctionnaires. Il est même question d’un gel des traitements !
Outre les arguments financiers, il y a la philosophie socialiste qui a séduit les électeurs et fait élire Hollande : la distinction entre le marchand et le non-marchand - tout ce qui ne peut pas être réduit à l'échange et à la valorisation. Le rôle de la gauche est de veiller à ce que le marchand soit efficace et compétitif, mais aussi de développer le non-marchand, d’aider les humains à se dépêtrer de la crise.
C’est encore trop tôt pour afficher un zéro de conduite à Ayrault sur ce point précis. Mais, il n’est pas trop tard pour dire à Copé et Fillon de la fermer une bonne fois pour toutes. Sur la manière d’aider les gens, ils n’ont pas de leçon à donner aux socialistes.
Pierre Moscovici est comme tout ministre des finances, il souhaite un niveau plus élevé de croissance, tandis que Montebourg court dans tous les sens pour éviter des fermetures, avec l’auto qui ne se vend plus et Mittal qui liquide ses points chauds. Comment veut-on que dans une France d’invendus, on la retrouve, cette fichue croissance ?
On a déjà oublié le choix d’une croissance sélective. On en reviendrait bien au vieux slogan capitaliste : pour créer, il faut détruire l’ancien. Quitte à inviter les talibans pour un peu casser de la vaisselle ancienne.
D’ici un an, les socialistes seront tous seuls pour expliquer pourquoi l’électeur sera baisé, comme du temps de l’UMP.
C’est déjà par gloutonnerie du pouvoir que les écolos ne font pas trop du bruit autour de la politique des centrales nucléaires, cependant on les sent nerveux. D’ici à ce qu’ils relâchent dans la nature Eva Joly, il y a encore de la marge, mais il ne faudrait pas que Hollande traîne trop.
Les traités européens signés pour les efforts d’assainissement, il ne reste plus à Hollande que des orientations de la France à l’intérieur même des traités. Par exemple, faut-il accroître la mondialisation ou bien amorcer une démondialisation, par des taxes dissuasives ? On voit bien le dérisoire de la marge de manœuvre, quand les autres pays de l’union pensent autrement ou, même pire, lorsqu’Angela Merkel à elle seule, entraîne la majorité européenne.
Même si Hollande a été prudent dans ses promesses, tout au long de la campagne présidentielle, il ne peut passer outre aux pratiques du marché : la concurrence est une chose naturelle qui lie les entrepreneurs à certaines pratiques. Le souci de la compétitivité amène les entreprises françaises à remplacer les travailleurs par des machines, et à les opprimer par des contraintes de production.
Une humanisation de l'économie a été promise. Comment concilier la morale et l’exploitation des travailleurs ?
A l'excès de délocalisations donnant lieu à la désertification industrielle, des mesures de protection sont à prendre.
Des débats se posent dans des conditions nouvelles, c’est Hollande qui l’a rappelé dans sa campagne : les techniques évoluent, le capitalisme lui-même connaît une mutation. Ce sont les mêmes interrogations et les mêmes défis que du temps du gouvernement Fillon, mais qui devront trouver des solutions originales acceptables pour le peuple.
La mondialisation n'est pas une loi de la physique ! C'est une construction politique. Ce que des partis ont décidé et construit, d'autres partis ont l’obligation de le changer, puisqu’il s’est établi un nouveau consensus sur une politique plus juste et plus sociale. Le politique doit intervenir pour lutter contre l'économie de casino et la spéculation financière et faire en sorte de refonder une concurrence sur d’autres critères.
Octobre sera le mois décisif. Celui où l’on verra plus clair. Les agences de notation l’ont bien compris. Elles attendent aussi.

4 juillet 2012

Dieu et la connerie sont éternels !

On pourrait croire après mon petit couplet stigmatisant les bêtises des adorateurs d’Allah que je suis un de ces infâmes et gras racistes ayant trouvé la faille par quoi une haine rancie par mille ans de défaites me fait suer les différences, au nom d’une différence supérieure.
Non. On pourrait en raconter des années durant sur les bêtises bien chrétiennes et bien occidentales, des bons blancs bien cons et bien racistes du Haut Moyen-âge à nos jours.
Des carpocratiens aux hattémistes, on a eu le temps d’en voir passer de la connerie bien militante… jusqu’aux lefebvristes qui sont encore plus de cent mille aujourd’hui qui considèrent comme apostasie, la liberté de conscience.
Parfois quelques combats dignes, comme les Pélagiens qui voulaient – les braves gens – que l’homme vînt au monde débarrassé du poids imbécile de la culpabilité d’Adam, ce qui est bien honorable. L’enfoiré de Saint-Augustin et les grossiums de Rome contestaient cette générosité. Ils exclurent les malheureux Pélagiens.
Minute, une exclusion en ces temps-là ressemblaient à une crucifixion, mais sans les honneurs et le chant des anges, une fin de vie avec gros clous, poix, bracelets, brodequins et poires d’angoisse.
Question dégradation des monuments, les premiers experts ont été recrutés parmi les zélés adorateurs du dieu chrétien. Le Vatican en son musée est plein de marbres antiques martelés à l’endroit du sexe, par les plus farouches d’entre les fidèles. Ce n’est pas tous les jours qu’un peintre du renom de Michel Ange a pu se représenter dans une toile à l’imposte de la porte de la chapelle Sixtine, montrant son cul à Jules II, couvert décemment des braies de l’époque, mais quand même d’une façon assez hardie pour mériter la corde et la destruction de ce chef-d’œuvre. Toutes les autres hardiesses, y compris celle de Léonard De Vinci ont été censurées ou ont disparu, détruites par les fous de dieu de l’époque.
Alors, bon, le saccage de Tombouctou, par des voyous habilement travestis en zélés d’Allah, ce n’est pas faire du neuf.

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Depuis l’histoire de la colonne Serpentine rapportée de Delphes du temple d’Apollon Pythien par Constantin et privée de ses serpents en marbre doré par chrétiens et musulmans unanimes, jusqu’aux coups de canon talibans pour effacer des flancs d’une montagne de Bamiyan, les deux bouddhas qui y étaient représentés depuis plus de mille ans, rien n’aura été épargné de la bêtise au prétexte que dieu ne tolère rien d’autre que lui.
On aura beau dire que tous les chrétiens et tous les musulmans ne sont pas comme cela, ils sont quand même responsables par leur seule présence dans les églises et les mosquées de la force de la foi. Penser que serrer la main à ces gens-là, favoriser leur penchant pour l’adoration de quiconque dans des lieux choisis, aménagés, chauffés et payés par une grande partie de la population qui n’y croit pas ou qui s’en fout, c’est faire œuvre utile, est aussi insensé que de révérer un poil de la barbe du prophète ou un linceul ayant prétendument été celui du christ.
On était à peine revenu du tsunami de 2005 qui fit tant de victimes, qu’un certain Qaradawi, cheikh de son état, affirmait que les victimes avaient été punies par Allah, parce que leurs pays sont des lieux touristiques de perdition !
Il n’y a pas un seul musulman, pas un seul catholique, sans être intégriste, agressif ou revanchard, lorsqu’il est en confiance, qui ne profère au bout d’un moment une sottise à laquelle il croit dur comme fer !
Qui dit dans une cervelle dérangée, mais paisible, un jour ou l’autre, qu’un excès de connerie ne fasse vaciller la raison ? Il y a tant de gens de cet acabit capables d’exprimer des sornettes avec la conviction d’une certitude irrécusable ?
Voyez Mohammed Merah, ce Français si paisible, comme ça lui est remonté d’un coup la folie meurtrière et quelle famille que la sienne ! Revoilà le père, pas gêné du tout, rappliquant dare-dare d’Algérie portant plainte pour l’assassinat de son fils ! Il y a des pères fugueurs qui se foutent de leurs enfants et qui se croient une mission au nom d’Allah, dès qu’ils meurent !
Certains racistes diront : - Les Algériens ne sont pas comme tout le monde. Si si, racistes de chez nous et d’ailleurs, ils sont comme tout le monde et c’est bien notre malheur.
Quand on fait un procès à Clément Marot, ce délicieux poète du XVIme siècle parce qu’il a mangé du lard en carême et mis en prison, quand on exécute deux siècles plus tard le chevalier de la Barre pour ne pas s’être découvert assez promptement devant le passage du saint sacrement, on devrait réfléchir avant de donner des leçons aux autres et traiter de barbares – à juste titre – ceux qui saccagent et tuent aussi, mais dans la religion d’en face.
Les civils sont aussi dangereux que les religieux quand il s’agit de croire. Le président Carter prenait la bible au pied de la lettre. Il ne mettait pas en doute la genèse, c’est dire comme les Américains ont été gouvernés. En 2008, toujours dans le même pays, le ministre de la justice de W. Bush se faisait oindre d’eau bénite avant les réunions.
En vrac, ce sont les religions qui ont fait dire les pires conneries et font commettre les pires atrocités au genre humain.
Si les journaux commençaient par balancer cela aux matamores qui veulent monter un corps expéditionnaire pour corriger les malfrats de dieu à Tombouctou, peut-être commenceraient-ils par se corriger eux-mêmes.
Ah ! oui, je sais, il y a ce fameux respect des autres et qui passent par la tolérance religieuse. Je n’ai jamais, que je sache, empêché quiconque d’être con. Ce serait une folie tout aussi détestable. Les cons sont le fonds de commerce de la plupart des politiciens, des poètes et des gendarmes. C’est une denrée précieuse qui fait vivre l’économie et donne de l’espérance aux trouillards qui pensent qu’être seuls dans l’univers est la pire des terreurs. Vous l’ai-je assez dit ? Je sais de quoi je parle, puisque je suis un con moi-même, pour d’autres raisons moins générales et pas du tout criminelles. Alors, ne pas respecter les cons serait pour ainsi dire ne pas se respecter soi-même. Je m’en garderai bien.
Mais voilà, les journaux sont écrits par des gens stupides qui ont bien trop peur de perdre la clientèle religieuse, un peu comme Philippe Moureaux et Laurette Onkelinx battant le rappel des fidèles sur les marchés publics, pour conserver leur droit d’émarger au budget de la Nation.

3 juillet 2012

La tomate, symbole chrétien.

La connerie, c’est comme l’océan à marée haute. C’est difficile d’empêcher l’eau de monter.
La condition qui frappe surtout les esprits religieux et, ces temps-ci - particulièrement les adorateurs d’Allah - regroupe les gens qui ont la foi, c’est-à-dire qui croient en quelque chose difficile à remettre en question par le raisonnement.
Quelqu’un a soufflé à la masse des fidèles, que dieu devait être jaloux et exclusif, qu’il avait du ressentiment envers ses pâles imitations et que sa plus grande joie serait qu’on anéantisse ceux qui souillent son rayonnement de leur présence.
Du coup, voilà les croyants à la pire des croisades, celle de la destruction des traces de divinités qui, n’ayant plus la cote, ne sont plus qu’idoles à détruire, effaçant du même coup mille ans d’artisanat, d’art et d’histoire !
C’est beau comme du Shakespeare, mais aussi con que « Les loups » de Guy Mazeline, prix Goncourt 1932 !
On a connu ça, les cathos au pouvoir. Voilà que d’autres croyants remettent le couvert, d’abord dans les déserts, en attendant de reprendre le rôle, en Europe.
Comme tout ce qui est invérifiable, c’est un déferlement à Tombouctou de conneries de la part de croyants tous plus ou moins dérangés d’esprit, versant leur jobardise particulière dans la jobardise universelle, conduits par quelques farouches guerriers qui imposent à la kalachnikov, l’amour d’un super beau qu’on ne voit jamais, en massacrant un super beau trop visible.
Les religions en politique ne sont respectables que par le poids des croyants sur l’élection.
Les partis au pouvoir en Belgique le savent bien, qui se détournent de la laïcité pour se consacrer aux « besoins » des religieux, en bâtiments, aires de jeux, salles de conférence et lieux de culte. Comme la religion montante est l’islam, les marioles n’en finissent plus d’accueillir les cons les plus réputés faisant partie de cette fédération d’esprits bornés, pas plus bornés que les cathos ou les syncrétistes, mais en plein essor et en plus grand nombre de militants de la foi, ce qui les rend incontournables en démocratie. Si la majorité était faite de borgnes, on crèverait un œil aux autres !
Résultat, les prosélytes sont en train de massacrer les œuvres d’art des générations précédentes à Tombouctou, dans un grand élan de bêtise triomphante, comptant sur l’appui des « forces démocratiques » majoritairement élues par des cons, à la gloire d’une fiction à quoi on fait dire n’importe quoi, puisque de divin, il n’y a que l’ayatollah derrière les rideaux, dont le principal souci est de tailler sa barbe au milieu de son petit harem « d’adorantes », tandis qu’il peaufine ses volontés à la masse déchaussée et prosternée.
Voilà que la déferlante amoureuse de dieu à Tombouctou rejoint Le Caire ! Des islamistes ont trouvé qu’en coupant une tomate en deux, la croix des cathos apparaissait en double dans toute sa démoniaque horreur !

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D’ici à ce qu’un malade mental n’ajoute un appendice aux péchés déjà répertoriés « interdiction de manger des tomates » sous peine de rater le paradis et d’écoper de dix coups de fouet », il n’y a que l’espace d’une babouche.
C’est, en tous cas, ce qu’annonce la presse : « LE CAIRE Certains vont peut-être devoir bannir les tomates de leurs salades estivales. D’après Le Monde, un groupe de salafistes nommé Popular Egyptian Islamic Association estime que ce fruit est un aliment “chrétien” à bannir.
Que des brindezincs poursuivent les traditions religieuses, depuis que dans sa caverne, le néolithique s’est vu coincé par un ours et a réussi de s’en sortir parce que la foudre l’a sauvé de la bête et que, survivant, il s’est mis à exprimer son attachement à un parasite du chêne (ne cherchez pas pourquoi), il y a là une évidence que seule la connerie universelle peut expliquer ; mais que des laïcs piétinent leurs convictions pour se faire réélire en se produisant sur les marchés de Schaerbeek et de Molenbeek, en promettant monts et merveilles aux populations musulmanes si elles consentent à voter pour eux, il y a, en plus, une désagrégation d’une conviction profonde basée sur les principes de laïcité.
Pour tout dire, il y a un lien entre Tombouctou, la tomate du Caire et Laurette Onkelinx en duo avec Philippe Moureaux, qui donne à penser.

2 juillet 2012

Scénaristes en couple en quête d’auteurs.

- Yvonne, mon chou, arrête de mouler tes petits pâtés de terre. T’exposes demain !
-Demain ! Mais, c’est la fin du monde. Je ne suis pas prête !
-T’as choisi la date, réservé la salle, payé les guignols de l’entrée, commandé les saucisses et fait venir Cri-d’Amour pour préparer les toasts dans l’abat-tout, derrière le musée de l’Art vivant et néanmoins contemporain de Merlu-les-Bains !
-Nous les artistes, c’est comme ça que nous sommes. Je remets.
-T’es malade ?
-Non, pauvre andouille, je postpose… de toute façon, on ne vend pas et je perds ma chemise…
-Tu veux dire la mienne ?
-Et puis, j’ai reçu un coup de fil d’Evariste.
-Le charcutier ?
-Parfaitement. L’échevin de la culture universelle et régionale, charcutier de son état, sera absent !
-Ah ! pourtant tu votes pour lui… et moi, par complaisance pour toi, j’achète ses ignobles saucisses.
-Il va au vernissage de Cri-d’Amour II, au centre sportif !
-Quoi ! ta deuxième meilleure amie ? C’est une trahison…
-Non, c’est une préférence. Ils couchent ensemble…
-Elle couche avec tout le monde, celle-là !
-Si tu savais ce qu’on doit faire, quand on est artiste…
-Qu’est-ce qu’on va faire ?
-Puisque je te dis que je ne suis pas prête !
-Et la salle « au Trou malin » de Dard-Mou, qu’est-ce qu’on en fait ?
-Tu décommandes.
-Tu sais bien qu’il y a un dédit.
-Tu paies.
-Et si Dard-Mou ne nous veut plus ?
-On ira ailleurs.
-La culture à ton niveau, c’est pas facile…
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-… par « c’est pas facile » ?
-…non, par « ton niveau » !
-Enfin, je suis d’accord avec toi, c’est génial ce que tu fais. Mais pour tout le monde c’est de la merde ! T’es une incomprise, ma louloute… Faut dire aussi que ta matière…
-Ma terre de Bourg-en-Bresse ? Qu’est-ce qu’elle a ma terre ? C’est pas bon, la Vulcano, bijoux, dis-le ?
-On dirait de la merde !
-Pas quand elle est cuite.
-Aussi. Elle pâlit. Mais on dirait toujours de la merde !
-De la merde ?
-Oui, de malade.
-C’est un comble ! Tu m’as dit qu’elle était de première, ma Vulcano !
-C’est vrai !
-Alors, pourquoi tu dis que c’est de la merde ?
-C’est de la merde, mais elle a une qualité que la Pourprée de Trébizonde n’a pas : elle est moins chère.
-Ecoute bien, mon vieux, je ne t’ai pas choisi entre tous les autres parce que t’avais un index plus long, mais parce que t’avais du goût…
-J’ai perdu le goût ?
-Parfaitement. D’après ce que tu me dis, t’as plus de goût du tout. Je me demande, si tu l’as jamais eu… si c’était pas pour profiter de mon corps.
-Ton corps ! Parlons-en, qu’est-ce qui reste de ton corps ?
-T’as quand même vingt kilos de plus qu’il y a dix ans !
-Ah ! l’Yvonne fait de l’ironie. Je te savais pas tant d’esprit !
-Nous autres, les artistes, sommes hors du commun. C’est nous qui refaisons le monde. Ce monde immonde, en traçant le futur de la route… la route qui…
-T’embarque pas dans la longueur, Vovonne, ton truc, c’est de la poterie figurative. Tu ferais du sous Proust !

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-Moi, du sous Proust ! Tu t’es pas regardé, pauvre cocu, contrefait de la bite, miniature du pancréas…
-C’est la première fois que tu me fais « miniature du pancréas ». C’est quoi cette métaphore ?
-Faut bien que je trouve autre chose que « pauvre cocu », vu que t’es devenu insensible par manque d’amour propre.
-Bibiche j’en ai marre. J’hésite plus. T’as aucun talent Vovonne. Aucun !... Tes cacas moulés à ta mirette Vallauris, c’est de l’immondice gratuite, de la vomissure agglomérée. Ton dernier Prométhée endormi, c’est qu’un étron couché, un mec qui bande à l’envers… et pourquoi ? Parce que tu mégotes sur la glaise à 15 euros le sachet ! Tu fais petit… tour Eiffel pour fourmis, piscine pour poissons d’argent. T’es merdouille Vovonne à un point que tu peux pas savoir… et tu peux pas savoir parce que t’es trop conne pour flairer le beau, que t’as pas pour un sou d’inventivité et que t’es nase de pas savoir qu’il y a urgence à faire autre chose ! T’es amoureuse que de toi-même, ce qui en dit long sur ton manque de jugement.
-Celle-là on va la garder.
-Tu crois que c’est bon, mamour ?
-Je pense. J’ai le flair… Jean-Jean chéri. Juste un truc, pourquoi on appelle notre grande sauteuse « Yvonne » ça me gêne, puisque c’est mon nom ! T’imagines le soir de la première, quand on réclamera les auteurs et qu’on s’apercevra que je porte le nom du personnage ?
-Que veux-tu. Moi, pour trouver l’inspiration, faut que je m’appuie sur du concret !
-On va mettre en parallèle le nom du mari. Que penses-tu de Jean-Jean ?
-Mais c’est mon blase !
-…Celui qui se prend pour Flaubert et qui est une sous-merde de Houellebecq. Un trou-du-cul qui n’est pas fichu de livrer au fast-food du livre un brouet comestible. Il devrait rencontrer Yvonne dans un genre de café des Arts, rendez-vous des cabots qu’ont suivi des cours sur Facebook, pour une gueulante hebdomadaire de poèmes à la con.
-Jean-Jean, je ne le vois pas comme ça. Contrairement à Yvonne, ce type a du talent, son seul défaut, c’est qu’il ne sait pas se vendre… Si on l’appelait Alfred, comme Musset ?
-Pourquoi pas Richard, tant que t’y es ?

1 juillet 2012

Le casse du siècle.

Il serait temps, après toutes les foutaises qu’on lit partout, y compris sur Richard III, d’enfin revenir aux fondamentaux : la vie de tous les jours dans un système économique qui évolue de façon inquiétante.
Avec une information qui fait réfléchir : On compte de plus en plus de travailleurs pauvres...
C’est un sujet que l’on aborde avec une certaine répugnance, parce qu’il détruit l’illusion du progrès par la pratique d’une économie de marchés, fondée sur la liberté d’entreprendre.
Jusque dans les années nonante, le travailleur pauvre était quelqu’un qui trimait dur, pour avoir le droit de se loger, de se nourrir et de se vêtir à peu près correctement.
Aujourd’hui, un travailleur pauvre, c’est quelqu’un qui n’arrive plus à nouer les deux bouts et qui ne peut plus élever sa petite famille sans l’aide d’un salaire d’appoint ou du coup de pouce des parents. Pourtant, il travaille, parfois beaucoup plus longtemps et plus durement que le travailleur pauvre des années nonante. (INSEE, Statistiques et Prévisions de l’U.E.)
Il y a quelque part une perte de substance, une évaporation qui s’est produite dans le pouvoir d’achat qui ne peut s’expliquer que par un transfert massif. La rémunération du travail n’a pas suivi le cours des choses, une part importante des revenus du travail a bifurqué vers les revenus du capital.
C’est aussi simple que ça, le système n’a pas été mis en place pour le travailleur, il l’a été pour le capitaliste.
Les syndicalistes ne s’en sont pas aperçus. Sinon, ils ont été joués par les politiques.
Juste quelques chiffres : 15 % des actifs - disposent de revenus individuels d’activité (on ne tient pas compte là des revenus du ménage) inférieurs à 60 % du revenu médian (1) et peuvent donc être considérés comme pauvres.
Une bonne partie de la pauvreté au travail résulte du temps partiel. Les travailleurs ne demanderaient pas mieux de faire du temps plein, sauf que cela arrange bien l’employeur qui utilise les personnels à temps partiel pour les « coups de feu » dans les grands magasins ou dans les ateliers à fourniture accélérée, si bien que les temps partiels travaillent le plus souvent dans le stress et beaucoup plus intensément que les autres. Au total, près de 40 % des actifs en temps partiel disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté.
Les électeurs ne se rendent pas compte que la responsabilité de ce relâchement des mœurs des détenteurs des capitaux n’incombe pas entièrement au pouvoir économique ; mais, relève, bien plus qu’il n’y paraît, du pouvoir politique.
On n’imagine pas ce qu’une nouvelle répartition des impôts pourrait avoir comme conséquence immédiate sur la lutte contre la pauvreté.
Le courage politique manque pour mettre un terme à ce nouveau genre d’exploitation, sinon d’en diminuer fortement les nuisances.
On accentue l’effet de pauvreté en rabotant sur les salaires par des taxes excessives et en diminuant de façon dramatique les allocations de chômage.
On aide les banques avec l’argent de ceux qui se verront refuser un prêt, parce que n’offrant pas de sérieuses garanties !
Faire la vie dure aux riches, ricaneraient les Michel père et fils, mais ce serait les faire partir.
Ah ! bon. Et avec quoi, s’il était décidé que les avoirs de ceux qui s’expatrient seraient saisis à concurrence des deux tiers ? (C’est presque la somme que l’on retient dans un héritage sans lien de parenté).

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Il serait impossible de le faire poursuivraient les deux affreux, tant il existe des moyens dilatoire pour « lessiver » l’argent. C’est ainsi, par exemple, que les héritages se transmettent souvent de manière à ne pas laisser un seul euro à l’Etat.
Evidemment, si les mœurs dans ce pays font du « black » un credo performatif, nettoyer les écuries d’Augias se révèle compliqué.
On voit bien qu’en dehors des recettes des partis politiques de pouvoir, il y a des solutions de « salut public ». Le gouvernement se gardera de les mettre en place, parce que le pouvoir politique ne veut pas que cela change.
En jouant la carte de la collaboration avec les libéraux, le PS a montré de quel camp il était.
Les travailleurs pauvres, c’est aussi bien de sa responsabilité que celle des mouvements de droite.
Depuis que l’électeur vote, il devrait le savoir.
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1. Le revenu médian est celui qui sépare l’effectif des ménages en deux - autant gagnent moins, autant gagnent plus