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31 juillet 2017

Sudpresse informe !

Par la grâce de papa et l’actif actionnariat libéral, revoici Charles Michel dans ses œuvres. Il peut toujours compter sur la bienveillance de Sudpresse. Le titre dans la Meuse est un petit chef-d’œuvre post- guerre froide «Une menace grave pour le pays», puis l’action rassurante de Terminator « Charles Michel dézingue le PTB » !
Après avoir dit à l’intervieweur de service « Je ne commente pas la situation d’un parti », le premier ministre ne s’en prive pas. Il envoie des scuds en série à son ennemi préféré.
Il est vrai que les cibles manquaient à l’avocat de la cause patronale, depuis que la N-VA occupe dans son gouvernement une place prépondérante.
Charles a changé d’objectif. Le voilà à défendre le Potemkine de l’assaut des Rouges, plus d’un siècle après.
Je ne suis pas membre d’honneur du PTB, même membre tout court. Ce n’est pas demain la veille l’affiliation à un quelconque parti. Je suis de caractère trop indépendant pour ça. Je reste un observateur de l’en-dehors. Quand je vois avec quel mépris, le premier ministre de tous les Belges traite une part de plus en plus grande de citoyens des plus spoliés du libéralisme, je ne puis m’empêcher de me ranger auprès d’eux et mettre à leur service tout ce que je peux de moi-même.
Cet homme ne nous aime pas. Il n’aime que les gens de son espèce au service d’une cause dont il n’est qu’un pion servile. Je lui dénie le droit de parler au nom de tous les belges, à ce titre, c’est un imposteur.

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Puisqu’il en est aux outrances, quitte à lui fournir les moyens de son ironie, je reprendrai volontiers à son égard les vieux clichés qui firent la joie des détracteurs d’un communisme dépassé et vaincu par ses démons intérieurs. Michel triomphe des siens en grande complicité avec la presse : cet homme est un valet de l’impérialisme (sic).
Il ne pouvait que s’acoquiner avec les marchands de papier qui boivent ses paroles.
Sudpresse passe aux aveux dans sa mise en garde aux lecteurs. La rédaction fait l’article : « Notre grand entretien avec le Premier ministre EN INTÉGRALITÉ».
Il faut savoir que pour faire des abonnés, les journaux belges ont trouvé l’astuce du pêcheur à la ligne qui appâte le poisson pour mieux l’attirer. On vous envoie du croustillant dans un premier paragraphe en clair, puis les caractères pâlissent jusqu’à devenir illisible. Vous pouvez toujours lire la suite en intégralité à condition de sortir votre portefeuille. C’est de bonne guerre.
Mais quand Sudpresse passe le texte intégral à l’œil, son intérêt est ailleurs, il est d’ordre sentimental et privé. C’est l’opinion des patrons qu’il vous fait déguster et ça, c’est gratis !
D’emblée le ton est donné, la mine de Charles Michel doit être grave, mais ça nous ne le verrons pas « Cela ne m’amuse pas du tout, je prends cela très au sérieux. Le PTB est une des grandes menaces pour notre pays », lance sèchement Charles Michel. Le « sèchement » est d’initiative maison, on l’aura compris. Voilà qui fait « bien » et déterminé.
Est-ce une façon de traiter ceux qui défendent les plus pauvres de nos concitoyens ? Ne serait-ce pas plutôt « nous ne voulons pas que les gueux s’occupent de leurs affaires » ?
Le MR poursuit «…vote-t-on pour donner un avenir à la Wallonie, pour une démarche fondée sur l’innovation, le travail ou vote-t-on pour retourner plus d’un demi-siècle en arrière avec un projet néo-communiste… ».
Voilà tout est dit. Les vieux clichés ont la vie dure. Évidemment, les USA et les autres ont tellement investi dans la guerre froide, il faut bien que ces énormes investissements puissent encore resservir encore une fois, relookés « à titre gracieux » par les vecteurs du néo-libéralisme, ces héritiers des houillères et du travail des enfants, déguisés en bienfaiteurs de l’humanité.
Du reste on ne le lui fait pas dire « Les Wallons veulent-ils retourner plus d’un demi-siècle en arrière ? »
Et qui donnait le ton depuis les temps féroces des débuts de l’industrialisation ? Charles Michel veut-il nous le dire ?
Le reste de l’article, chapeau, c’est du cousu main. Sauf, que voilà tellement longtemps qu’on entend les mêmes couplets, qu’après les rodomontades et les « vous allez voir ce que vous allez voir », on ne voit que l’écrémage du travail des gens du peuple, pour de plantureux bénéfices destinés au fric belge toujours planqué à l’étranger.
Le jour n’est pas loin où le « merveilleux » de l’édifice décrit par Charles et La Meuse, leur retombera sur la gueule.
Dans le fond, ce sont des avares masochistes. Ils veulent tout garder, jusqu’à s’autodétruire.
Allez Charles, va à la comptée avec papa et laisse les « petites gens » tranquilles.

30 juillet 2017

Grandes manœuvres à gauche.

En étant moyennement optimiste, on peut envisager que la gauche sera enfin représentée en Belgique par autre chose que le PS qui était devenu une sorte de caricature attrape couillons
Encore deux années de patience et on a une chance qu’enfin les gens puissent compter sur un coin plus pointu, pour fendre le bois mort du système.
Le tout est de savoir pour quoi faire ensuite ?
Le Ps qui aura perdu des plumes sera-t-il en mesure d’être au gouvernail ou bien pleurera-t-il dans son coin en regrettant les années fastes ? Est-on condamné à se farcir Michel Junior au fédéral et Borsu à la Région, pour une nouvelle tournée des canassons ?
Si le PS refaisait surface, ce ne pourrait être qu’à l’aide d’un accord avec le PTB !
La ficelle est grosse comme une corde de batelier. Le plus vraisemblable est une nouvelle gauche dans l’opposition en ménage à deux.
La population n’est plus d’accord avec la politique guimauve. Le Ps dans l’opposition n’aura que deux possibilités, avaler son amour-propre ou faire de la mini contestation tout seul.
Le meilleur modèle, je ne dis pas à imiter, mais à s’inspirer, c’est le travail des dix-sept parlementaires de la France insoumise contre les 350 du groupe En Marche. Ces dix-sept sont entrés au Palais Bourbon, poing levé et n’en sortiront que par la force des baïonnettes, comme on disait du temps de Mirabeau et de Danton.
Mine-de-rien, ce groupe minuscule à l’Assemblée est en train d’imposer son style et un ton qui agacent tous les godillots de Macron.
En même temps, ces vaillants font connaître le mouvement populaire qui les a propulsés là où ils sont et leur devoir est à présent d’élargir au maximum une audience médiatique qu’ils ont conquise malgré la répugnance des journaux à être objectif sur leur parti.

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En clair, le PTB doit avoir un œil en permanence sur le comportement des dix-sept et les réactions du reste de l’Assemblée. C’est un cas d’école qui pourrait servir d’exemple en Belgique.
Qu’en disent les journalistes français indépendants ?
« Adeptes du happening et des coups d'éclat souvent inspirés des bad buzz propres aux réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon et les siens ont d'emblée compris tout ce qu'ils avaient à gagner à rompre avec les codes de bonne conduite vieillissants du Parlement pour s'imposer comme la voix de l'opposition au macronisme triomphant.
« L'incident des 5 euros de courses, brandies ce mercredi par Alexis Corbière et Jean-Luc Mélenchon en plein hémicycle pour interpeller le premier ministre sur la baisse très critiquée des APL, n'est qu'un épisode de plus dans le déjà long feuilleton des insolences insoumises. Ce jeudi encore, le groupe est allé jusqu'à quitter l'hémicycle lors des débats sur le projet de loi de moralisation de la vie politique. Du refus de porter la veste et la cravate, au fait de brandir des codes du travail en riposte à la réforme voulue par l'exécutif, en passant par le refus de se lever pour saluer l'élection du président de l'Assemblée, les Insoumis ne respectent rien ou presque. »
Les porte-paroles de la France insoumise le disent clairement, outre la part spontanée en réaction des événements vécus, il y eut une concertation du groupe à monter une certaine mise-en-scène, dans l’intention de peser sur l’opinion.
C’est de bonne guerre et on les comprend. Quand on est le petit chaperon rouge au milieu des loups, l’instinct de survie exige que l’on envoie des signaux aux électeurs, puisqu’aucun média ne soutiendra une opposition qui veut détruire la machine qui les nourrit.
Une seule exigence, pour que tout se tienne, il faut que le fond soit de la même qualité que la forme.
Cela fait des années que les minorités s’agitent au parlement européen, mais avec moins d’inventivité. Répondant au mépris des importants, enfin les gens l’expriment aussi par réciprocité en France. Ils y ajoutent du panache et une joie rare à servir une noble cause.
Encore deux ans à attendre pour savoir si c’est possible aussi en Belgique.

29 juillet 2017

Lâché-prise à la N-VA.

Je ne sais plus qui, dans la presse flamande, a fait remarquer que Bart De Wever perdait de plus en plus facilement son sang-froid.
Tant qu’un homme politique n’a pas subi de revers, on a du mal à tester sa capacité de résistance à des déconvenues, des pertes de points dans les sondages et des élections ratées. Bart De Wever est parti de peu, a étonné tout le monde jusqu’à devenir le président du plus important parti flamand. Son ascension n’a jamais connu de temps mort.
La N-VA est sur une crête. Elle est probablement en train de régresser. C’est la première fois que la N-VA est en danger et pourrait perdre des sièges aux prochaines élections. Le comportement de son chef pourrait devenir inquiétant pour son parti et pour la Flandre.
À quelques anecdotes qui remontent à l’année dernière rapportées dans De Standaard, on devine que le bourgmestre d’Anvers n’est plus le faraud président de la N-VA qui se promenait dans une camionnette remplie de faux billets de banque (spécimens) en annonçant par haut-parleur que c’était ce que donnaient les Flamands chaque année à la Wallonie.
Bart De Wever marche à la popularité et au succès. Les revers le contrarient. Ce qu’il déteste par-dessus tout, c’est de voir le Vlaams Belang monter quand lui baisse dans les sondages. Et c’est le cas en ce moment.
Lui le spécialiste du siphonage, qui a pratiquement réduit le CD&V de moitié et qui a si bien essoré le Vlaams Belang, voilà que ses deux rivaux, qui courent à peu près le même électorat que lui, reprennent du souffle à son détriment !
Personne en politique n’aime perdre. C’est entendu. Mais, en le montrant trop bien au public, De Wever s’affirme mauvais joueur et attire l’attention de tout le monde sur sa baisse de forme. Et là, politiquement, c’est une faute.
Enfin, en s’attaquant au journal De Standaard comme il vient de le faire et particulièrement à un certain Brinckman, dans le ton et la manière que rapporte Daardaar, franchement on ne le reconnaît plus. Il a pété les plombs !
Envoyer deux pages à la suite d’un article de Brinckman, sur la fuite de deux truands de la cour d’appel d’Anvers, que le journaliste prétend être une bourde de la police anversoise et non pas de la justice, un droit de réponse de quelques lignes eût suffi. La réaction inappropriée de Bart De Wever montre un homme trop sensible, quand en Flandre, on touche à son égo (1).
En plus, c’est moche. Parce qu’il s’étend sur le cas du seul Brinckman et on voit bien qu’il a un ressentiment ancien pour l’homme. Il veut la peau de Brinckman à De Standaard.
Quand nos charmants caméléons des trois partis francophones se voient reprocher des choses par la presse, jamais ils ne s’en plaignent publiquement.
Bien sûr, la presse flamande est plus directe que la presse francophone, malgré tout, il faut reconnaître que nos politiciens sont plus mariolles que De Wever en ce domaine.

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Le début de la lettre à De Standaard dit tout « Quiconque lit encore régulièrement le jadis très sérieux journal De Standaard – que je ne recommanderais guère plus à personne aujourd’hui – aura constaté que le sieur Bart Brinckman, qui travaille pour ce quotidien, dispose de carte blanche pour satisfaire des envies personnelles de vengeance à mon égard. »
La seule intéressante nouvelle que Bart De Wever peut en retirer, c’est qu’il compte encore beaucoup dans le paysage politique flamand, puisque les journaux ont publié in extenso sa prose vengeresse.
Reste le sort du sieur Brinckman. Tout dépendra de ce que pense le journal de Bart De Wever. Si Brinckman poursuit sa carrière de pourfendeur du bourgmestre d’Anvers, c’est que le journal est persuadé que les élections prochaines ne seront pas favorables à la N-VA.
Les paris sont ouverts.
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1. Les attaques de la presse francophone – de plus en plus rares depuis que le gouvernement fédéral a besoin de l’aide des médias bruxellois – font une bonne publicité à De Wever, ce qui a contribué à sa popularité en Flandre.

28 juillet 2017

Annie Lebrun, 25 ans !

Que m’arrive-t-il ?
Je ne les supporte plus !
C’est une allergie qui me vient. Ils sont mon infection !
Le Parti Socialiste joue un peu le rôle de Bethsabée, épouse d’un soldat hittite, cocufié par David. La Belle finira par engendrer Salomon, le fils de David, après avoir perdu l’enfant qu’elle portait du troufion.
Ils auront beau faire, le PS et les autres, c’est la famille buse de poêle.
Ils ont tellement l’habitude du vaudeville : le mari, la femme, l’amant, qu’ils ne peuvent concevoir que des parties triangulaires. La famille Bi est transitoire de Tri.
L’étrangeté du désir animal de cocufier Elio avec Philippe, Benoît est en train d’en voir les limites… À force de jalouser Elio presque nu dans la piscine montoise, Benoît est devenu hydrocèle… allez comprendre !
Voilà le CDH qui s’accroche en Wallonie, alors qu’à Bruxelles il n’est nulle part. Benoît réussit le tour de force d’imaginer un acte supplémentaire au Chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche.
On quitte la bible pour le théâtre de boulevard.
Lutgen, acte VI : « Fadinard remet le chapeau à Anaïs. Le mari est confus, il s'en veut d'avoir soupçonné sa femme. Fadinard libère la noce, tout le monde peut enfin aller se coucher. » Sauf que Lutgen au lit fait des insomnies, il rêve d’un beau jeune homme venu jadis de Charleroi pour séparer Michel junior de Reynders l’apostat, c’est Chastel dit Châtel par les puristes. Ils font l’amour devant Elio heureux de n’être plus seul sous la couette. Il se réveille et se trouve au lit avec Borsu, légèrement éméché sortant de sa voiture.
Elio qui connaît les bons usages des maisons closes, leur apporte la petite cuvette d’eau tiède, le gant de toilette et le savon antiseptique. Puis il part sur la pointe des pieds surveiller par l’œilleton de service que le couple ne s’essuie pas le derrière sur les tentures.
Lutgen se réveille en sursaut. Le public applaudit, c’est le public du prix fort pour Lucchini qui lit du Céline. C’est dire l’indulgence.
Les hipsters fêtent le grand retour en Région d’un MR, flamingantisé au Fédéral et pogonophore en Wallonie, avec les bons pères de Manage, deux ont été repérés à Marche-en-Famenne. Comme quoi, en politique, on est renégat et concussionnaire, en alternance.
Pour ces trois phénomènes, l’opposition n’a que le temps de changer les draps dans l’hôtel de passe réglementaire. On refait l’amour avec celui qui occupe l’oreiller à côté.
Ce trio, quand il est uni dédaigne les autres : Défi, Écolo, PTB.
Séparés, se sont des simulies qui volent indifféremment de la merde au sang.

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Le CDH est unique en son genre. Voilà un parti minuscule, le plus petit du trio et c’est lui qui minaude et explore la braguette des deux autres, pour aller au vit le plus vigoureux.
Est-ce que Benoît ne serait pas un peu pute, par hasard… proctologue et catéchumène ?
Les fâcheries du couple tricéphale sont toujours difficiles à diagnostiquer. On croit qu’ils s’engueulent, sous la nappe ils se caressent le chtibre.
Les deux ont quand même deux ans pour reparler à l’autre.
À moins qu’une bonne turlute collective ne réconcilie tout le monde plus vite qu’espérée ?
En tant que public, déçu par le VIme acte, leurs étreintes me dégoutent. Je ne veux plus en entendre parler. Ces punais atteints d’ozène puent seulement du nez, attendez qu’ils aient baissé leurs frocs pour que ça devienne franchement nidoreux.
Je prends plus de plaisir à voir un documentaire d’Arte sur la transhumance des grandes tortues à la ponte des œufs sur certains rivages, que les ébats répugnants de ces snowflakes en pleine fruition.
Tiens, la dernière de Sudpresse, l’épisode de Bodart en quérulence nerveuse (réservé en lecture payante) est plus intéressant en concentré épique, que le trio balanite surpris en manspreading de l’actu.
Il claque le beignet comme personne, le Bodart. Il a l’alopécie virile.
Quant à moi, le seul motif qui m’ait poussé à écrire ce blog, c’est le dépit de n’avoir pas connu Annie Lebrun, quand elle n’avait que 25 ans, en 1967.

27 juillet 2017

Une combine planétaire.

Assez curieusement, ces chroniques, plus souvent régionales qu’autre chose, sont lues à l’étranger, dans des pays où l’on sait à peine situer la Belgique, ce modeste oignon dans le pied de l’Europe.
Ce qui attire l’attention tient à la bizarrerie de notre système politique, dans sa complexité et son côté ubuesque, à l’extrême fragilité d’un embrouillamini dit démocratique qui est perçu de manière contrastée dans les pays de culture occidentale.
La démocratie n’est pas menacée par un quelconque ennemi, fût-il aussi déterminé que Daech, la démocratie n’est menacée que par elle-même !
Tous les pays qui utilisent ce mode de gouvernement en sont au même point. Ils ont en main un outil qu’ils ont cru amener à la perfection après des générations de mise au point, puis l’inventivité fait défaut et on ne sait plus qu’en faire !
C’est comme si Cro-Magnon se trouvait devant un tire-bouchon.
Nous avons cru que hiérarchiser à outrance allait nous donner des structures solides et respectées, c’est le contraire qui se produit. Nous n’avons fait que libérer des égos dont le seul plaisir est l’affrontement.
Quand conviendra-t-on que l’économie et son mode de fonctionnement ne sont compatibles avec la démocratie que par la confusion entre la liberté de l’homme et la liberté d’entreprendre. Toute approche insight par la philosophie de cette confusion entre la politique et l’argent est impossible.
Pour satisfaire les élites et leur procurer des lieux où elles pourraient se distinguer, nous avons multiplié des organisations pyramidales de pouvoirs, sans commune mesure avec des normes salariales de base. Le résultat tient dans la création factice et non productive d’une classe sociale supérieure qui parasite les classes inférieures. Pour se justifier, elle multiplie les difficultés de tous ordres et nous lui devons cet invraisemblable pays à cinq gouvernements et neuf provinces, si petit que sur un escabeau au Mont-des-Arts à Bruxelles, on pourrait voir Ostende et Arlon et que nous appelons Belgique.

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Cette monstruosité a gardé le pittoresque ou si l’on veut, un surréalisme qui fascine l’étranger et l’inquiète à la fois, parce que nos démons, grandeur nature, existent aussi ailleurs. Ils n’attendent que l’occasion de d’imiter nos géants de carton que nous exhibons à nos kermesses.
Ils ne veulent pas nous ressembler et pourtant…
Car nous avons en commun avec les démocraties voisines ou lointaines, un poison qui tient en nos systèmes d’éducation.
Les valeurs sont les mêmes partout et les programmes d’une grande similitude.
Nous ne formons plus des êtres pensants à l’esprit critique, mais à l’esprit compétitif et productif. En plus, nous avons doté nos petits monstres en devenir d’un sésame sous forme de diplôme qui les dispense de prouver qu’ils sont intelligents. Ce papier signé et estampillé des meilleures universités, les place automatiquement dans la hiérarchie sociale d’où ne sortiront que quelques individus remarquables, le reste se contentera de dévorer les budgets qui ruinent l’esprit de justice et le sens de l’égalité entre les hommes.
Ils agissent à l’aveugle, comme de petits carnassiers protégés par le statut de leur mère tigresse. Ils prélèvent les bons morceaux, puis vont digérer ailleurs. Le personnel d’entretien n’a plus qu’à nettoyer les lieux pour les prochaines agapes.
Les motifs ne manquent pas à cette crucifixion du commun au seul bénéfice de l’élite. Au palmarès de celle-ci citons le progrès des sciences, la formation des jeunes intelligences pour un futur raisonné, la connaissance comme vecteur d’une nouvelle société, etc.
Et que voit-on ? Quel est le résultat de l’agitation frénétique ? Un monde productiviste aux mérites et aux efforts inégalement récompensés, une démocratie qui va se crasher sur le mur qu’ont bâti ses élites, une planète malade peuplée d’humains déjantés, etc.
Si c’est cela le résultat acquis de nos universités, c’est un échec ! Permettez-moi d’être inquiet pour la démocratie.
Les sursalaires sont conçus en prévision d’un affrontement un jour prochain entre les plus riches et les plus pauvres, par la constitution d’une armée de convaincus prête à en découdre pour l’immuabilité du système !
Et là nous touchons au drame mondial. En éloignant trop les gens du pouvoir, qu’il soit politique ou économique, les démocraties ont commis l’erreur de croire que l’intelligence de l’élite est supérieure à l’intelligence de la masse.
Or, tout être doué d’une quelconque réflexion, de tout bord et de toute origine, sait que c’est faux. Les rois passent avec les révolutions, mais c’est le peuple qui finit par avoir raison.
C’est une leçon universelle que les lecteurs de ces chroniques savent depuis longtemps.

26 juillet 2017

Supplique à Benoît Lutgen.

Il y a urgence que les partis de la nouvelle coalition se décident. Les Wallons pourraient s’apercevoir qu’avec ou sans plumet au képi à l’Élysette, c’est du kif-kif.
Le Wallon ça bosse et ça ferme sa gueule, certes, dirait Reynders qui assure se méfier des simples d’esprit. Ils peuvent péter un plomb.
Aux dernières nouvelles, mardi soir, à l’Élysette, Dupont et Dupond se sont unis devant les photographes, pour un bail de 24 mois. Après, il ne faudrait pas que le MR prenne la pâtée, parce qu’on voit mal le CDH recopuler avec le PS, enfin pas à la prochaine législature.
Ils ont parlé d’économie. Nous revoilà mobilisés : chômeurs, indexés, pensionnés, le même cortège depuis toujours. Ils auraient pu ajouter, ministres, députés, huissiers à chaîne, même dégraissés, ce ne serait pas mal qu’ils contribuent au barbecue. Ils se cherchent encore. C’est le diesel qui les gênait. Ils ne le voient plus vers les 2040. Sauf pour les TEC, ils prévoient sans doute une dérogation à cause des syndicats, puisqu’ils n’ont rien dit du plus gros pollueur diesel de nos rues.
La fin des cent euros pour la télé, ce n’est pas cette année… à moins que Stéphane Moreaux ne fasse un geste avec les bénéfices de VOO, maintenant qu’il n’est plus au PS !
Pour le casting, il faudra patienter. On jouera les places à la chaise musicale.
Il y a toujours des loustics qui ne savent pas que Gérard Deprez est devenu libéral. Des nostalgiques pourraient lui demander de mettre de l’ordre au CDH, comme si Gérard n’avait pas foutu la merde chez les cathos, avant de faire de son prie-Dieu un meuble à cirer les chaussures.
Les forces vives anversoises comparent la Wallonie à un Royaume-Uni effrayé par le Brexit. Les élites flamingantes voient la Wallonie, en désert de Houte si plou.
Tout ça à cause de Benoît Lutgen ! La Mouche bleue à viande, Calliphora chastela du MR copule avec l’Ardennaise sur un caca du Grognon! On voit d’ici les corps mous des futurs asticots…
En ma qualité de citoyen « Je n’ai pas mérité cela ! ».
À chacun ses mouches. Il faudra bien que je fasse avec. Ça m’apprendra de ne pas toujours ramasser les brens de mon chien en rue.
Même les Flamands ont pitié de nous, rompant avec tout le passé haineux et linguistique, un quotidien des pointus a titré en français « Quel bordel » !

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Et personne au CDH pour faire comprendre à Benoît que la masturbation est un plaisir solitaire et qu’à deux, cela s’appelle une liaison !
Benoît n’en démordra pas ! C’est un têtu qui croit avoir tout le temps raison et qui fonce sans besoin de personne. Il a trop souffert, lorsqu’il ravaudait la lingerie fine de Joëlle Milquet. Il a juré, plus jamais ça ! Et voilà que c’est lui qui maintenant à ses règles… (Là, je vais me faire attraper par les féministes, alors qu’elles savent toutes que je les aime vraiment).
Oui, cher Benoît Lutgen vous êtes un grand président, le CDH ne vous mérite pas.
Ecœuré des basses œuvres des capos du PS, vous vous battez pour un renouveau avec le MR. Méfiez-vous, pour le baiser Chastel pourrait cacher du curare dans une dent creuse !
Tout le monde sait combien vous êtes honnête. Vous souffriez de la proximité de Mayeur et de sa créature du Samusocial.
Je jure que si vous vous ressaisissez, je serai gentil avec vous pour le restant de mes jours. J’accrocherai, au-dessus de mon lit, votre image à côté des pieuses que je n’ai pas encore, mais que votre renoncement pourrait me faire punaiser. J’attends un choc salutaire pour une conversion au catholicisme ! Vous pourriez même être mon parrain ! Un vieux mécréant comme moi, qui abjure son hérésie, c’est bandant, non ?
Maintenant tout le monde le sait, on est tous bien d’accord, le PS, c’est pourri et compagnie. Benoît Lutgen, j’implore à genoux, si vous vous remettiez avec Élio Di Rupo, histoire de terminer la législature calmement ? On ferait comme si on n’avait rien vu !
Ce n’est plus possible !... Tu me déçois, Benoît, tu me déçois.

25 juillet 2017

Châtel et la reine d’Espagne.

D’après les oracles, il n’y aura pas de gouvernement wallon avant mercredi.
Non pas que les Wallons s’impatientassent d’applaudir un lever de rideau à Namur avec de nouveaux comédiens ; mais le MR et le CDH n’étaient pas tout à fait prêts pour les rôles.
Or Châtel et Lutgen, metteurs en scène et comédiens, veulent une générale parfaite devant un public de connaisseurs. On sait que des critiques viendront de tout le pays et que le moindre accroc sera commenté.
Heureusement que les Wallons sont en vacances. Le mois de juillet est propice pour solliciter de l’indulgence à propos de la distribution. Le guichet des abonnements n’ouvrira qu’en septembre. La location des places au mois de juillet est donc ouverte. Beaucoup de fauteuils sont encore disponibles et aucun des strapontins n’est loué.
On ne sait pas encore qui reprendra le rôle principal, puisque le titulaire va être remercié par les nouveaux propriétaires et qu’il a déclaré reprendre ses habitudes aux Bouffes de Charleroi, un aimable petit théâtre au passé souvent mouvementé.
On sait les difficultés qui ont abouti au marchandage actuel sur le prix des places. Olivier Chastel et Benoît Lutgen, sont tout près d’un accord pour diriger l’illustre théâtre de Wallonie.
Mais si pour ce théâtre la pièce pourra être jouée, par contre pour les autres salles de la Communauté, à Bruxelles surtout, les nouveaux administrateurs n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord sur le casting. On craint un baissé de rideau prolongé.
Les nouveaux maîtres de l’illustre théâtre de Wallonie ont décidé de monter Ruy Blas, du regretté Victor Hugo. Don Salustre sera joué par un des deux entrepreneurs Châtel ou Lutgen, idem pour Ruy Blas, ce sera celui qui n’aura pas été choisi pour Don Salustre.
C’est évidemment le rôle de Ruy Blas que le deux comédiens convoitent. L’affiche n’est pas encore prête pour l’imprimerie.
Lutgen voit le rôle de sa vie dans l'interprétation de Ruy Blas. Châtel n’en dort plus. Ils nous expliquent pourquoi : « L’élévation rapide de Ruy Blas excite l'étonnement et la jalousie des conseillers du roi ; Ruy Blas les surprend en séance dans la salle du gouvernement, se partageant les revenus du royaume. Tout à coup, il s'avance et flétrit leur cupidité ; puis, songeant à la grandeur passée et à la décadence actuelle de l'Espagne, il interpelle dans un monologue célèbre Charles Quint dans sa tombe.
RUY BLAS, survenant : Bon appétit ! messieurs !
Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
de servir, serviteurs qui pillez la maison ! »
Ce drame de circonstance exige aussi le rôle de la reine d’Espagne amoureuse de Ruy Blas.

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Châtel pensait à Jacqueline Galant. Malheureusement, cette comédienne, enceinte jusqu’aux dents, est retenue à Jurbise. Cette ancienne coloratura de la Monnaie est aussi une comédienne à la voix puissante et à la stature de sumo. Elle tranchait absolument avec le physique de Mademoiselle Onkelinx, indisponible et qui joue au Parc « la Dame aux camélias » depuis plusieurs saisons. Cette belle comédienne a le corsage moins agrémenté que la puissante Galant. Elle convenait mieux pour le rôle de poitrinaire.
Tout semblerait s’arranger pour mercredi. Le casting sera, dit-on, terminé.
Reste le rappel de la claque. Quand une générale se joue en été, on n’est pas certain de pouvoir remplir la salle. Le rappel des députés bat son plein pour assurer le triomphe.
D’ores et déjà, on sait que la majorité sera courte. MR et CDH disposent à deux d’une courte majorité (38 fauteuils, soit un de plus que nécessaire). Châtel fait les yeux doux à un comédien sans emploi qui traînait dans la salle, André-Pierre Puget, qui ne vous rappelle rien, même si je vous dis son nom de scène : Jexiste.
On tremble que pour la générale la Mouscronnoise Mathilde Van Dorpe (CDH) et la diva Jacqueline Galant (MR) n’accouchent pendant le spectacle.
On ne le dira jamais assez, le théâtre subventionné est en plein déclin. Le pompier de service restera à proximité de la sonnette d’alarme pour garantir la sécurité. Il se pourrait que des énergumènes incultes du PS viennent saboter le texte grandiose de Victor Hugo !

24 juillet 2017

André Flahaut révélé.

André Flahaut ne se prend pas pour n’importe qui. Ses conversations avec les médias ressemblent à des entretiens de Maître Eckhart. Ils prennent souvent l’allure d’une leçon de philosophie.
Il oublie souvent qu’un socialiste est là pour faire du socialisme. C’est là son moindre défaut, en plus d’être sourcilleux, pointilleux, vétilleux, dans une haute idée de lui-même. N’importe quoi, dans la vanité, c’est mieux que rien du tout !
Sa dernière sentence est sans appel "Si Elio Di Rupo part, il n'y a plus de parti!".
Comme on ne peut jamais qu’opiner devant André Flahaut, les malheureux bourreurs de lignes n’ont plus qu’à broder autour de la formule, sans pouvoir la déshabiller et démontrer que cette ineptie est aussi une énormité.
Car, voilà bien l’idée d’une pauvreté insigne en militants de l’ex grand parti de gauche. S’il n’y a vraiment qu’un seul homme à pouvoir tenir la tête du PS hors du marigot politique sous peine de noyade, c’est donc bel et bien l’atelier des idées, lancé par Di Rupo qui est un fiasco mémorable.
La boîte à suggestions serait donc restée vierge depuis le retentissant Congrès du Palais du même nom à Liège ! Pas un seul trait de génie, aucune bonne analyse, pas de plan B…
Mais alors que fichait réellement le président Elio, casque de chantier sur la tête, à placer la première pierre du renouveau, sous les flashes des photographes de presse ?
En fait de renouveau, c’est le CDH Benoît Lutgen qui quitte la fine équipe, un peu sottement il est vrai, mais laissant derrière lui un PS non seulement déconstruit, mais totalement à court d’idées, bref en pleine déconfiture, sans idéologie et en perte de militants.
Qu’aurait fait un grand parti grouillant d’intrépides socialistes devant cette peau de banane jetée sous leurs semelles ? Il se serait mis instantanément à l’œuvre en essayant de prendre le parti félon de vitesse et voir comment on peut extraire le ver du fruit, sans trop l’endommager.
C’est la stupeur, l’indécision et la réaction trop personnelle de Paul Magnette, qui furent de mise. Les super héros du PS étaient au bord des larmes, dans la plus stérile des lamentations de la trahison du parti frère, brisant une amitié vieille de plus de trente ans.
Et devinez qui était à la tête des pleureuses ? André Flahaut en personne, consultant hâtivement son Lalande (1), en vue de l’interview à Sudinfo.Be.

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Coiffant la casquette du capitaine Igloo, Flahaut fut lyrique "Quand la mer est démontée, que le navire tangue, le capitaine reste à bord et se bat. On a eu la chance au PS d'avoir de grands présidents et Elio Di Rupo est l'un de ceux-là".
En fait d’homme de mer, Elio fait plutôt penser au capitaine Francesco Schettino, commandant du paquebot Concordia, qui naufragea son bateau sur l’île de Giglio, en Toscane.
En fin de carrière, des solidarités entre vieux existent vraiment. Cela réconforte réciproquement les égos de ceux qui vont bientôt partir ensemble à la retraite et qui savent combien la mémoire qui sera conservée de l’un, sera au compte des pertes et profits de l’autre.
André Flahaut est un philosophe de bistrot. La postérité retient rarement un ancien ministre de la Défense Nationale. On en arrive même à penser que son orgueil n’est pas socialiste.
Sudinfo.Be est trop lèche-cul pour relever le mot suivant du faux grand homme "Paul Magnette n'a pas dit qu'il souhaitait le remplacer (Elio Di Rupo) dans l'immédiat".
Un bon journaliste eût dit immédiatement « Paul Magnette est donc programmé au PS pour succéder à Elio Di Rupo ! Les élections internes, les Congrès statutaires ne seraient donc que des chambres d’entérinement des décisions qui se prennent ailleurs ?
Mais non, on ne peut pas demander à un journaliste de Sudinfo.Be l’impossible. Et cette question ne sera pas posée.
La meilleure part de l’interview, c’est sa finale.
André Flahaut, l’homme des sentences dites avec cet air particulier qu’il prend et qui peut se traduire par « prendre un air fin » a toujours travaillé ses réflexions de sortie d’interview.
"Je pense que l'on a peut-être commis une erreur, quant à la formation de coalitions en Wallonie et en Communauté française après les élections de 2014. Avec une tripartite, on n'en serait sans doute pas là aujourd'hui. Au fédéral non plus. La N-VA ne serait peut-être pas aussi puissante et ne serait peut-être même pas du tout au gouvernement fédéral".
Et voilà l’homme du PS révélé et montrant sa vraie nature, en même temps que celle de son parti. André regrette cette fâcherie avec le MR. Ce libéral caché aurait eu du plaisir à s’afficher avec un libéral montré.
Si c’est ça le socialisme du PS, on a compris pourquoi le PTB a un boulevard devant lui aux prochaines élections.
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1. André Lalande ; Vocabulaire technique et critique de la philosophie ; in PUF Quadrige, nouvelle réédition 2015, Première édition 1926.

23 juillet 2017

Une misère répertoriée.

Après avoir fait part de mon inquiétude hier, sur les intentions libérales de porter un coup bas aux petites pensions et, mieux encore, de raboter les taux des pensions de l’Etat qui touchent aux échelons inférieurs (les autres, celles des grands commis et des régimes parlementaires et mandataires divers ne seront pas touchés), il serait mal venu de ma part d’oublier ceux qui du chômage ou du régime maladie, chassés par d’autres mesures libérales, finissent dans les couloirs et bureaux du CPAS, à quémander une assistance.
Je ne voudrais pas jeter l’opprobre sur le personnel qu’on y côtoie, en général celui-ci fait ce qu’il peut, tout en respectant les consignes et les règlements, mais pour la plupart, vu le système de recrutement et le manque de formation, n’importe quel enquêteur digne de ce nom ne pourrait faire qu’un seul constat : l’accueil et le suivi des demandeurs sont une catastrophe dans la plupart des CPAS, surtout des grandes villes.
Vous remarquerez que les grands journaux prompts à enquêter un peu partout dans le croustillant qui fait vendre ne s’aventurent pour ainsi dire jamais dans ce secteur.
Comment on y recrute le personnel ?
Une de mes relations – je peux en parler attendu qu’elle a quitté ce bas monde – titulaire d’un master de l’ULg – s’était retrouvée sans emploi et dans l’attente d’un poste correspondant à sa qualification, elle avait accepté une mission de contact avec les demandeurs d’aide. Son rapport, après avoir servi de soucoupe de verre à champagne quelque part dans une administration, doit avoir été détruit depuis longtemps dans une déchiqueteuse à papier de la Ville de Liège.
Son jugement est sans appel. On y recrute n’importe qui, pour faire du n’importe quoi, à condition d’être très rigoureux sur les sommes accordées.
Les CPAS projettent deux images contradictoires. La première est celle de la bouée de sauvetage qu’on jette à quelqu’un qui se noie et à l’aide de laquelle il peut rejoindre la rive et se fondre dans la foule qui travaille. La seconde est le charnier que la société entretient pour y jeter ses déchets humains et qui est commode pour que les actifs n’entendent pas les cris des gens qui y crèvent !

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L’employé a deux fonctions dont il s’acquitte à l’aide de schémas circonstanciés et des formules répétitives qui, à la longue, ne le touchent absolument plus pour la conservation minimale d’une empathie professionnelle.
Il doit être d’abord l’inquisiteur qui pose des questions indiscrètes pour monter un dossier complet. Il est redevable à sa hiérarchie de justifier les sommes qu’il concède. D’emblée, il est considéré par le demandeur, comme un employé hostile et sans pitié.
Ma défunte amie m’avait laissé entendre qu’il était impossible à un employé du CPAS de passer pour autre chose qu’un parfait salaud, après l’entretien et les formulaires à remplir. À la longue, cette fonction inquisitoriale décourage l’employé à montrer toute espèce de bienveillance pour le demandeur.
Comment avec un pareil préambule aborder la seconde phase du métier, c’est-à-dire donner de l’espoir à qui touche le fond et suggérer des pistes pour une reconstruction et une remontée sociale ?
Le moyen de ne pas se sentir rabaissé, humilié, découragé en sortant de ces officines des Villes ? C’est tout le problème dont tout le monde se fout, sauf ceux qui ont conservé la fibre sociale dans une société endurcie et corrompue par l’appât du gain.
Il existe même des types du genre Bacquelaine qui vous ferait croire que la société est victime de ces parasites et que s’il y en avait moins, vous pourriez plus facilement changer votre matériel Hifi ! Comme s’il n’était pas, lui, un super parasite, bien plus nuisible que tout ce qui existe en matière de parasitisme social.
Les victimes de cette démocratie n’ont guère de gens secourables autour d’elles, y compris parmi celles et ceux qui ont pour métier et pour devoir de leur venir en aide.
Il y a bien les organisations syndicales dont les délégués font office de thérapeutes. Mais là aussi, il y a des bureaux, des files d’attente et des réponses lénifiantes aux urgences de situation. En fin de compte, la plupart des chômeurs exclus et sans ressources quémandant une aide au CPAS de leur commune, ont le sentiment qu’ils ne sont que des numéros de dossiers, des êtres encombrants dont cette société n’a que faire.

22 juillet 2017

Ineffable Bacquelaine !

Le ministre libéral a pondu une ixième mouture du calcul des pensions !
L’avant-projet se déguste comme un conte d’Alphonse Allais à Honfleur. Bacquelaine qui hait les pauvres en remet une couche en pénalisant jusqu’aux pensions des chômeurs âgés. Au bar du casino, il en est à son sixième Bloody Mary. Des chômeurs le ramènent chez lui. Il oublie de les remercier…
Super-Nul supprime la limitation à l'unité de carrière pour le calcul de la pension, qui vise à "mieux récompenser le travail presté". Le docteur n’a pas oublié les chômeurs qui perdront des plumes (fini le calcul de la pension sur le dernier salaire). Bacquelaine déteste les inutiles, il ne s’est pas fait que des amis au MR.
Le nouveau projet ouvre des droits de pensions supplémentaires à ceux qui bossent après 65 ans, cela peut paraître correct, rien à dire là-dessus, sauf que la nouvelle donne redéfinit le droit à percevoir une retraite.
Le projet est en réalité une réforme en profondeur des pensions, mais suite à la recommandation de la Commission de réforme des Pensions, c’est pour 2020-2040…
Bacquelaine entend poursuivre la réduction du nombre de régimes de pension, pour aligner progressivement la retraite des fonctionnaires sur le secteur privé.
C’est un vieux rêve libéral, tout remettre à l’initiative privée ! Comme si celle-ci allait sauver la démocratie, quasiment par terre à cause du vice même du privé : l’égoïsme !
Si ce n’est pas dans cette loi, ce sera dans la suivante, pense Bacquelaine le spin-docteur des causes tordues.
Si on y réfléchit, les faiseurs de lois se définissent comme des bénévoles. Ils sont les archanges de la démocratie. Ils ne font pas carrière. Leur mission est un pur sacerdoce. En conséquence, puisqu’ils le disent eux-mêmes, leur temps consacré à l’État n’est pas un travail.
En toute logique dans un futur probable, les années passées à la Chambre, au Sénat ou sur les bancs des ministres n’étant pas un travail, il conviendrait d’exclure du calcul de leur pension leur prestation parlementaire, exactement comme le MR le fait pour les chômeurs.
Un Reynders, une Laurette Onkelinx et beaucoup d’autres, qui n’ont pas six mois de travail de toute leur vie, n’auraient droit qu’à un demi point sur 45 annuités et plus si affinité !
C’est probablement dans cette perspective désastreuse qu’on se met à « publifiner » ou à se « samusocialiser ». Autrement dit, Bacquelaine va pousser davantage ses confrères aux vols, aux dessous de table, à la concussion et à la prévarication !
C’est joli la mentalité au mouvement réformateur !

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On voit d’ici les gueules des propriétaires des chemises sans pointe de col ! Louis Michel a calculé qu’il avait droit à trois points et demi de pension, et c’est le seul de tous les MR qui ait travaillé si longtemps !
Châtel devrait exclure Bacquelaine du MR… à moins que tablant sur les promesses non tenues et les lendemains qui déchantent des grands serments électoraux, le petit pharmacien de Charleroi ait décidé d’approuver chaudement « une avancée conséquente » qui ne verra jamais le jour, sinon en 2040 quand Châtel tiendra son dernier discours avant de finir ses jours sur ses terres, comme un baron médiéval.
"Ceux qui ont une carrière professionnelle de plus de 45 ans seront donc récompensés et percevront, en comparaison avec la règlementation actuelle, un montant de pension plus élevé", a souligné Bacquelaine (MR).
L’enfoiré !... il a oublié ceux de ses amis qui n’auront travaillé que quelques mois.
« A l'avenir, celui qui travaille effectivement se constituera des droits plus importants que celui qui est en chômage ou en prépension », a poursuivi le Bossuet des Vieux, ravi de faire des chômeurs malheureux, des pensionnés misérables.
Et nos chômeurs de luxe ?
Nul ne doute que le MR trouvera quelque chose. Super Charles s’est spécialisé dans l’exception de luxe. C’est notre Karl Lagerfeld de la politique.

21 juillet 2017

Marche à l’ombre.

Dutroux est un cas d’école. L’opinion n’a que faire des lois et autres considérations des législateurs, des magistrats et des avocats.
Tout autre détenu aurait quitté la prison depuis longtemps. Pas lui ! Ce serait peut-être l’occasion de se demander pourquoi ?
Deux poids deux mesures en matière de justice, c’est bien connu. Dutroux est sur le mauvais plateau de la balance et il n’est pas près de passer à l’autre. Tout en faisant semblant de dédaigner l’opinion publique, la justice, au contraire, s’y soumet dans certains cas.
Les médias, chiens couchants des puissants, vont devoir ramer sec pour que l’opinion bascule et admette les normes de réinsertions, comme il est d’usage en justice, pour ce détenu particulier, si on le lui demande expressément.
Ce cas limite, cette monstruosité au sommet, a remis en question l’usage de la peine de mort. Dutroux a été condamné à mort dans l’opinion et, à mon avis, son avocat bataille inutilement pour la sortie de son client, après 25 années de prison.
La mémoire collective a été impressionnée par des faits qui ont valu la mise à l’ombre de ce qu’on ose encore appeler un homme, avec une vindicte comparable à celle des Juifs poursuivant Eichmann. Une fois l’SS capturé, Israël l’a pendu, ce que l’opinion a regretté ne pouvoir faire en Belgique avec Dutroux.
Il ne faut pas croire que sa complice, Madame Martin, se soit bien réintégrée dans la société. On ne peut pas avoir été ce qu’elle a assumé pendant tant d’années et s’en sortir sereinement, même s’il faut ne pas avoir du tout de remord pour survivre à ça.
Sa réinsertion à elle est tout autant un calvaire quotidien, aussi misérable qu’une détention.
Quant à Dutroux, il demeurera toute sa vie un homme socialement dangereux, capable de tuer, capable de refaire les mêmes monstruosités. Madame Martin, sans pygmalion et hors d’état de fraîcheur d’en devenir une complice amoureuse, est à peu près inoffensive.
Enfin, c’est ce que les gens comprennent.
Ont-ils raison ou tort ?
Le cas Dutroux relève autant de la psychiatrie que du droit pénal.

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La Société a mis hors d’état de nuire des individus moins tarés que Dutroux en les internant à vie. C’est même assez définitif de se retrouver à l’asile parfois sans jugement, juste sur avis médical !
L’homme a passé des tests, défié les experts, prouvé qu’on peut en arriver à de tels forfaits tout en ayant la conscience de ses actes. Et ce serait 25 années derrière les barreaux qui seraient de nature à tout arranger ? On imagine 25 années de masturbations, dans l’attente de repasser à l’acte.
Et c’est cette effrayante image dont l’opinion se nourrit. Et, de vous à moi, elle n’a pas tort.
L’avocat Bruno Dayez qui commente avec Dutroux dans le parloir de la prison de Nivelles les bonnes et les moins bonnes raisons qui lui font croire que son client pourra un jour racheter une camionnette blanche et hanter les routes de Wallonie, faire du patin à glace dans les patinoires réservées à la jeunesse sportive, et – qui sait ? – renouer une relation torride avec une institutrice en mal de sexe et de perversion, n’a pas une vision sérieuse de la réalité.
Surtout, il ne sait pas ou il feint d’ignorer que la justice est le résultat d’une convention entre des citoyens « raisonnables », ce qui est un progrès par rapport aux lois naturelles de l’« œil pour œil, dent pour dent » qui consacrent toujours le plus fort.
L’opinion éprouve des difficultés à se rallier à cette convention. Elle conserve un faible pour le « dent pour dent », d’autant que « le plus fort », c’est elle. Elle n’est pas raisonnable !
Voulez-vous mon avis, moi qui suis contre la peine de mort, on aurait mieux fait de pendre Dutroux. Une solution qui aurait consisté à le faire vivre entravé dans une chambre capitonnée jusqu’à ce qu’il en crève, n’était pas digne d’une justice sereine et dépourvue de haine, l’intégrer dans une cellule à quatre détenus aurait été une manière encore plus horrible de le liquider par lynchage.
Qu’il reste là où il est, usant des deniers publics, plus que les détenus ordinaires. Qu’on n’en parle plus. Il a assez fait de dégâts comme ça.
Il faudra plusieurs générations pour qu’il disparaisse de la mémoire collective.
Autre recommandation, celle de disperser ses cendres dans l’anonymat. L’enterré quelque part induirait quelques cinglés à y faire des pèlerinages.

20 juillet 2017

Les cocus du libéralisme.

On le sait, partout dans le monde, sauf en Belgique, le capitalisme a échoué dans trois domaines : la prospérité, la sécurité et l’égalité des droits. La prospérité s’est fait la malle pour une catégorie bien définie de la population, celle dont les Michel ne cessent de dire qu’ils s’en préoccupent : la partie inférieure des classes moyennes.
L’économiste Branko Milanovic en a fait des tonnes sur le sujet, articles, graphiques, conférences, tout y a passé. N’importe qui peut s’en convaincre en parcourant les grandes villes, les magasins en gérance exploités à fond par les grandes marques, sont en train de rendre l’âme et la clé de la location aux propriétaires.
Les revenus des classes moyennes inférieures des pays industrialisés stagnent. Elles vivent moins bien qu'elles pouvaient l'espérer, parce que c’est la seule sous classe sur laquelle l’État puisse encore prélever de nouveaux impôts. Les classes les plus basses sont exsangues et les classes supérieures détiennent le pouvoir avec les politiques. Vous avez déjà vu un législateur et un banquier qui se défausseraient financièrement pour le bien public ?
Cette catégorie est très importante, puisqu’elle a un rôle de charnière entre l’au-dessus et l’en-dessous, mais pas seulement, elle concentre une grande partie des espoirs et des illusions des classes inférieures qui veulent « s’en sortir en s’élevant ».
Cette stagnation fait penser à l’Ancien Régime et même plus avant, quand les masses ne progressaient même pas d’un point par siècle !

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Une belle image d’un économiste me vient à l’esprit « les métropoles occidentales très actives encore ressemblent à des îles tropicales bordées d'océans de ressentiment, où vivent des riches nés dans un Versailles postmoderne, qui forment une classe sans frontières et sont regardés avec envie ou colère à l'intérieur de leur pays comme au dehors. » (Slate magazine)
La classe moyenne inférieure fut l’élément moteur d’un capitalisme à ses débuts, en constant progrès dès le XIXme siècle. Elle se voit aujourd’hui supplantée par une autre forme de prospérité qui ne tient pas au travail, mais à la politique et à la spéculation. En effet, la classe politique en Belgique regroupe une multitude de fonctions régaliennes d’État, des hauts fonctionnaires et tout l’appareil des élus à titres divers. Tout cela constitue une classe moyenne de remplacement qui tire ses revenus des taxes et impositions, justement principalement de la classe moyenne inférieure dépossédée.
Certes, nos sociétés n’on jamais été l’exemple d’hommes égaux en droit, mais elles sont en passe de transformer le suffrage universel, un homme = une voix, en une formalité très inégalitaire.
C’est un phénomène de détournement du jeu démocratique par des intérêts privés, qui arrive tout naturellement par l’interprétation qu’ils en donnent, à s’approprier la morale de circonstance quand, par exemple, on met en parallèle l’intérêt de quelques milliers de chômeurs avec l’intérêt général, sans que ce dernier soit bien précisé.
La démocratie achetée par un milliardaire, un banquier ou un groupe high-tech en situation de monopole, parce que mise au plus offrant par un commissaire priseur qui touche sa commission, il y a de quoi faire des pronostics sur une disparition prochaine.
La gauche n’est pas exemptée de reproches dans ce drame moderne. Elle a trop longtemps considéré la classe moyenne inférieure comme son plus grand adversaire, quand celle-ci était faite d’artisans ayant réussi. Il est vrai qu’ils aspiraient à faire oublier d’où ils venaient, dans un réflexe de nouveau riche. À présent qu’ils y retournent, il serait bon qu’on leur explique pourquoi ils se sont fait piéger par les classes supérieures, avec la complicité des partis traditionnels.

19 juillet 2017

L’IWEPS et le citoyen.

J’ai sous les yeux le rapport de l’IWEPS (1) n° 20 de juillet 2017 dont l’intitulé devrait inciter tous les acteurs du drame social qui est en train de se jouer en Belgique à le parcourir : « Mondes vécus et systèmes. Recueil et analyse de témoignages de personnes exclues des allocations d’insertion. »
J’aurai probablement l’occasion d’y revenir dans mes futures chroniques.
Les journaux n’en font pas des tonnes sur ce rapport étonnant, dame, il est le résultat d’une enquête sérieuse à la suite de l’entrée en vigueur le 1er janvier 2012 d’une réforme du chômage donnant droit à des allocations sur une période n’excédant pas trois ans.
Cette réforme survenait à la suite d’un forcing des médias sur l’opinion publique, médias portés à bout de bras par les politiques eux-mêmes poussés à cette réforme par les influences après la crise financière de 2008/9 du patronat et des milieux bancaires, alors que les économistes voués au libéralisme mondialisé n’avaient rien vu.
Certaines publications plus culottées que d’autres, ont poussé vers la précarité des milliers de Belges, en excitant leurs lecteurs contre « les fainéants ». Cinq années plus tard, ils effraient le citoyen sur les conséquences de l’abandon des plus pauvres d’entre nous.
De 7/7 (2) "Les exclus des allocations d'insertion sont pris dans un engrenage" et enfin La Meuse « L'IWEPS préconise la fin du contrôle systématique des allocataires sociaux. »
Les autres porte-flingues de la nomenklatura, La Dernière Heure, La Libre Belgique et Le Soir, à l’heure où j’écris ces lignes, ne se sont pas encore manifestés.
Ils devraient pourtant se réjouir, en 2015, 17.000 chômeurs sont exclus, victimes de la nouvelle réglementation et ce n’est pas fini, chaque année désormais, compte-tenu de la situation qui ne prévoit que des reprises timides d’activité, verra son lot d’exclusions.
Les arguments restent les mêmes : nécessité de s’aligner sur les autres pays au niveau européen, assainissement des finances publiques, incitation accrue de retrouver du travail dans les trois ans.
C’est depuis longtemps les raisons qui ont conduit les partis politiques au pouvoir à donner du sens à cette chimère, sous entendu qu’un crève-la-faim accepte de travailler à n’importe quel prix, pour faire n’importe quoi.
En un mot, ces salauds espéraient que les gens s’aliéneraient dans tous les domaines, perte de la dignité, travaux immondes qu’il faut malgré tout mériter, salaires dérisoires, mi-temps, tiers-temps, quart-temps, plutôt qu’arriver en fin de droit et tomber, eux et leur famille dans la mendicité et le quart monde !
Ici, je m’arrête. Je crains de sombrer dans l’invective et de rendre cette chronique insupportable.

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J’aurai l’occasion de revenir contre ce crime perpétré de façon délibérée, passant de l’appellation de meurtre à celle d’assassinat pur et simple, de ce ramassis de voyous que malheureusement les gens ont élu et qui ont délibérément saccagé des milliers de vies de nos compatriotes par des lois dégueulasses.
Je ne suis pas un propagandiste du PTB, même si je partage évidemment ce qui différencie ce parti des autres et je le prouve : oui, le PTB a tort quand il dénigre le pouvoir extraordinaire qu’aurait sur la population et sur l’État lui-même, la recherche d’un consensus populaire sur le Revenu Universel ! Non pas celui édulcoré, ramené à des cas extrêmes que voulait instaurer Benoît Hamon, ce qui le fit malgré tout candidat du PS français à la présidence de la République, mais un droit donné à chaque citoyen belge de recevoir de la Communauté le sésame d’une vie déstressée, digne, humaine, à prétendre ce que j’ai écrit ici 100 fois, être « un homme parmi les hommes et que vaut n’importe qui ».
Que les membres du PTB réfléchissent bien que cette mesure n’est pas de droite, quoique on en ait écrit des tonnes là-dessus, mais bel et bien de gauche, qu’elle est une utopie qui devra nécessairement devenir une réalité quand les robots auront remplacé la moitié des emplois sans qualification en Belgique et qu’enfin, cette mesure sera une porte monumentale ouverte à l’intelligence des foules, trop longtemps tenues en laisse par des salopards sans scrupule.
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1. L’IWEPS est un institut scientifique d’aide à la prise de décision à destination des pouvoirs publics.
2. Je suis tout à fait incapable de dire qui finance ce magazine. Est-ce que quelqu’un a une idée ?

18 juillet 2017

Qu’as-tu fait, Benoît !

S’il y a bien un événement qui accable un peu plus le système, éclabousse la démocratie et enfonce un coin supplémentaire de mépris du public envers ses élus, c’est bien la crise ouverte par le CDH de Benoît Lutgen !
Pas moyen d’y échapper et pas moyen d’en sortir, tout le monde en parle et personne n’a de solution. Ainsi ce fol Lutgen n’avait qu’une vague idée derrière la tête quand il a lancé sa fatwa contre le PS, pas de roue de secours, pas d’entretiens préalables avec les partis de l’opposition, rien qu’une poussée d’adrénaline et l’assurance qu’il allait surprendre tout le monde et faire un coup de génie.
A-t-il seulement consulté son bureau politique ?
Non, je ne le pense pas. Il a pris tout le monde à contrepied.
Voilà un mois qu’on patauge, que le gouvernement régional n’en fait plus une secousse, que les ministres toujours en place et pas encore démissionnaires ricanent et se tirent dans les pattes.
C’est pitoyable !
Le comble, c’est que l’hygiéniste chargé de la désinfection, Benoît Lutgen en personne, ne veut pas entendre parler des mesures d’Écolo et de DEFI d’assainissement des pratiques et des mœurs parlementaires à Namur. Comme le MR n’y est pas trop favorable non plus, le petit Châtel (orthographe moderne de Chastel) et la famille mante-religieuse des Michel restent à l’extérieur du micro drame, digérant dans l’ombre leurs propres excréments que sont les Kubla, De Decker, Reynders et consort, comme le caïman au bord d’un marigot attend de déféquer après digestion d’un tour-operator inattentif.
Et quand le public comprend que des élections anticipées sont régionalement impossibles et qu’il faut faire un gouvernement avec cette collection de bras cassés, un abattement chargé de mépris s’empare des gens !
Encore presque deux ans d’attente avant d’envoyer à la casse cette collection de jeanfoutre, c’est long !... et dire que les électeurs pourraient remettre en selle les mêmes crétins !

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Ce qui me sidère, c’est que le constat d’imbécillité de Benoît Lutgen ne soulève aucune polémique au sein du CDH. Au contraire, la ministre bruxelloise de l'Environnement, Céline Fremault hennit de plaisir à l’appel de son garçon d’écurie et brandit l’allumette et le fagot au parlement bruxellois, avec la même précipitation maladroite et la même volonté de ne plus consulter la pile des dossiers qui l’attend.
Catherine Doyen-Fonck, chef de groupe du CDH, néphrologue de profession, a quand même bien vu que Lutgen a des difficultés à pisser droit. Admettons qu’elle se fiche autant que les autres de ses électeurs, mais comme c’est une ambitieuse, elle pourrait au moins se distancer des foucades de l’Ardennais et lui remonter le pantalon avant les bretelles !
Le fin du fin, c’est la nébuleuse socialiste qui va profiter du bouillon dans lequel les grosses légumes mijotent sans se dire cuits ! Alors là, ce serait le triomphe de la connerie lutgérienne dans toute sa splendeur. Ceux qui ont la plus belle collection de voyous, la plus édifiante association de malfaiteurs, le plus délirant consortium du crime, s’en tireraient au minimum de la sanction à cause des autres, moins tarés, moins voleurs, moins montrés du doigt, presque honnêtes en somme, c’est délirant.
Cependant tout le monde au CDH n’est pas prêt pour la camisole. Une qui trouve le plan Lutgen franchement stupide, c’est Joëlle Milquet. Quoi, enfin, elle avait démissionné pour qu’on oublie un peu cette affaire d’emplois fictifs de ses colleurs d’affiches et voilà qu’à la suite de la connerie de Lutgen, les autres partis vont se faire un malin plaisir de soulever ses jupons pour qu’on admire ses parties honteuses !
D’ici à ce qu’un petit malin la compare à Anne-Marie Lizin que Di Rupo a débarquée pour une question de bigoudis impayés chez sa coiffeuse, il n’y a qu’un pas et des loustics cafardeurs, il y en a des tas dans cette démocratie moribonde.

17 juillet 2017

Reynders ne sait rien !

Dans la ligne parfaite de « n’avouez jamais » l’ex ministre des finances de l’époque, actuel bouchon de carafe aux affaires étrangères, Didier Reynders a démenti tout lien avec le Kazakhgate et tous liens avec ce dossier. Il connaît à peine Nicolas Sarkozy et ne connaît Claude Guéant et Jean-François Etienne des Rosaies que par ouï-dire.
La justice n’a pas été jusqu’à saisir les agendas du ministre, encore eût-il fallu un mandat de perquisition et tomber pile sur ses emplois du temps. Si bien qu’une grande tradition parlementaire a été respectée, celle de refaire ce que les autres ont fait en pareil cas, avec plus ou moins de bonheur : jouer la bonne foi et la stupeur indignée, Reynders y excelle.
Il est évident que Didier n’a pas l’aisance du grand acteur qu’est De Decker, inimitable dans le rôle de la bonne foi surprise, mais il a quand même du métier. Armand est plutôt lunaire, poète pour tout dire, c’est Jean-Louis Barrault dans « Le boulevard du crime ».
Une règle absolue dans le métier, ne jamais nier l’évidence. Quand cent personnes vous ont vu en conversation avec quelqu’un, il serait stupide de nier le contraire à la Commission.
C’est ainsi que le chef de la diplomatie belge a confirmé devant la commission d'enquête de la Chambre, avoir eu un entretien avec le vice-président Armand De Decker et l'avocate française Catherine Degoul. Notre Talleyrand moderne a pu affirmer sans rire que cette conversation portait sur la cueillette des olives en Basse-Provence. Ce ne sont pas les deux autres qui diront le contraire.
Toute l’astuce de Sarkozy a été d’employer une femme en agent de liaison. Il eût choisi un homme pour cette mission, il aurait été plus difficile à ce dernier d’expliquer sa présence.
Mais Catherine Degoul ! Tout le monde connaît la galanterie d’Ancien Régime au siège du MR. Le silence sur les allées et venues des dames est un impératif.
C’est même cette raison qui a fait attendre le petit Châtel dans les portiques de sécurité avenue de la Toison d’Or ! Le rustre ne pratiquait pas le baisemain à Charleroi !
Armand De Decker était accompagné de Catherine Degoul, c’est tout. On voit d’ici la gueule enfarinée de Reynders parler de Jean-Pierre Bemba, détenu par la Cour pénale internationale (CPI) et une lettre tendue par Catherine Degoul de ses ongles manucurés, à ce sujet. Le ministre a saisi la correspondance, le buste en accent circonflexe. Dépôt sacré qui doit traîner dans les dossiers d’Annemie Turtelboom, ex madame justice, ou détruite par une femme d’ouvrage du ministère.

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Que Bel Armand ait œuvré avec Maître Catherine Degoul à la demande de l'Elysée, dans un dossier d’exfiltration du trio Chodiev et consorts de leurs ennuis judiciaires en Belgique, la France étant en négociations commerciales avec le Kazakhstan, normal, cela ne concerne en rien mes zigues aurait fanfaronné Didier, l’artiste du rond-de-jambe en diplomatie.
Subtil va-tout, comme il s’est bien tiré du piège de la Commission, Didier Reynders s’est investi dans le rôle du témoin qui ne sait pas grand-chose, mais qui dit tout.
"L'implication de M. De Decker dans le dossier est assez claire", dit-il aux Membres de la Commission ravis de cette collaboration franche et spontanée.
Après tout, on n’est pas dans l’affaire Grégory. Il ne s’agit que d’une affaire qui touche aux règles d’éthique avec du gros pognon à la clé. C’est tellement courant en Belgique, avec les partis et l’industrie comme elle va !
En prolégomènes, Reynders avait démenti avoir poussé à l'élaboration d'une loi de transaction pénale élargie qui a profité à M. Chodiev.
C’est possible après tout, peut-être que la somme proposée était insuffisante et largement en-dessous des honoraires de Bel Armand ?
L’enquête judiciaire est en cours et M. De Decker n'a pas été inculpé.
Peut-être que ce petit monde, au-dessus de nous, soit guidé par le bien public, que l’intention était pure et que l’enrichissement n’est que le résultat des anciennes règles et des circonstances.
Sauf que nous sommes dans le jeu du pouvoir, des amitiés intéressées et des ambitions contrariées… sauf qu’à la prétention s’ajoute la supériorité de gagner plus que les collègues… sauf… que ce ne sont pas les meilleurs qui réussissent, mais les pires !

16 juillet 2017

Awans, le renouveau ?

Au temps où la meute courait après les chausses de Bernard Wesphael pour lui mordre les mollets, j’en étais aussi et j’ai aboyé avec tout le monde. La connerie prend parfois des allures de pandémie.
N’est-ce pas Malebranche qui a écrit « un doute supérieur plane sur toute spéculation » ?
Le doute bénéficie à tous les cons. Quand les hommes sont convaincus d’avoir raison, les motifs de l’être arrivent ensuite.
Le personnage reste irritant ! Ne voilà-t-il pas qu’il étale son profil dans la gazette, et pas n’importe laquelle, celle, justement, qui contentait les ovaires fripés de ses plus vieilles lectrices, pour le pendre tout de suite !
Ma jalousie n’a fait qu’un tour ! Ne suis-je pas le tâcheron inconnu qu’on feint de ne pas lire en haut lieu ? Ce qui me donne toute latitude d’écrire depuis une cabane au fond du jardin des choses que le bourgeois redoute, sans qu’on se décide à me sortir le derrière des fougères, pour me torcher dans La Meuse et non plus avec !
Alors, connerie « bis repetita non placent », pourquoi lui et pas moi ?
Tout le monde n’a pas l’occasion de faire savoir au bon peuple qu’il part en Grèce écrire un manifeste politique. Les rombières, frustrées de sa relaxe, l’imaginent nu sur une terrasse blanche de soleil, le même qui fit bronzer Socrate, en train de manigancer la fin des prédateurs socialistes, dans la version Lutgen améliorée !
Cette information est en première page du journal « La Meuse ».
Y aurait-il une collaboration sous roche, après l’ordalie réussie d’un homme contesté ?
C’est comme si Demetrio Scagliola, rédacteur en chef adjoint de l’éminent journal liégeois, m’offrait une tribune pour critiquer le caractère agressif du bourgeoisisme des deux branches de la famille Hurbain, propriétaires entre autres, du journal qui s’occupe de son destin journalistique.
À l’abri de mon terrier, je me pose la question « avec quel pognon », Bernard Wesphael se fait-il voir chez les Grecs ?
Si je me permets cette nouvelle incursion dans la vie privée de Bernard Wesphael, c’est parce que je me doute, sous notre belle démocratie, que les deniers parlementaires y sont pour quelque chose. Si Bernard danse le sirtaki dans les rues en pente qui mènent au Pirée, ce ne peut être que grâce au libéralisme du parlement wallon qui veille avec un soin jaloux au bien-être de ses gloires, même passées.
Pour quelqu’un qui va révolutionner la vie politique en nouveau Robespierre, il s’espère en esthète sur une barricade à part. Ce sera consigné probablement par Copyright, dans son manifeste politique. Scagliola en a sans doute l’exclusivité.
Quand le peuple ignorant jetait des pierres à l’homme pourchassé, la Meuse cherchait déjà la manière de le retourner contre la gauche !

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Et c’est ici que je me pose la question de la sollicitude du Journal pour la promotion du futur grand parti rassembleur du veuf le plus célèbre de Wallonie. La modeste commune d’Awans ferait office de tremplin, comme Ajaccio le fut pour Bonaparte !
À la base du scoop, on trouverait la pensée brumeuse d’un rédacteur en chef-adjoint.
« Il faut arrêter la marche irrésistible d’une nouvelle gauche qui est en passe d’effacer le PS et quel meilleur moyen, d’allumer en contrefeu une troisième gauche ? »
En politique, même les plus raffinés scélérats reviennent prêcher la morale aux foules énamourées. D’abord, ils se dissolvent dans les mille et une planques d’un grand parti. On a vu des créatures plus marquées qu’El Chapo, revenir sur les estrades pour la parade pré-électorale et réussir à s’en fourrer à nouveau dans les poches.
Mais jamais, on n’a vu un politique, même honnête, conter fleurette au peuple après des péripéties judiciaires, sans le filet protecteur d’un grand parti ou d’un émule de Chodiev.
Qu’il écrive un livre contre ceux qui l’ont sauvé des disgrâces de la misère, pourquoi pas, mais ne risque-t-il pas de passer pour un ingrat ? Ne pécherait-il pas par orgueil ? N’oublierait-il pas ce qu’il doit à ses ex confrères députés et sénateurs, avant de disputer à la nouvelle gauche, une rue, même à Awans, pour monter sa petite barricade personnelle ?
Dans une démocratie contestée, une gloire ancienne isolée ne peut s’en sortir indemne.
On voit d’ici la barricade, en réalité un casse-vitesse au PTB ! On se doutait aussi qu’à La Meuse, aucun futal griffé « Hurbain » ne portait à gauche.

15 juillet 2017

Jeholet : Yves ou Calvin ?

De Pierre-Yves Jeholet, cette affirmation du type guerre froide (1947-1991) «Nous ne voulons pas des mesures qui gauchisent la Wallonie».
Quant à moi je ne veux pas d’un type qui ne sait pas conjuguer le verbe gauchir (qui gauchissent avec deux « s » s’il-vous-plaît).
À moins que ce ne soit le tâcheron de service qui s’est pris les pieds dans la grammaire, voilà une bien mauvaise entrée en matière du Jeholet nouveau, accessoirement Pierre-Yves pour les intimes du MR.
Que faire quand on sent que c’est un con qui va prendre en main un pouvoir contre lequel je ne peux rien et qui, je le sens, va me faire chier ?
Pas grand-chose, d’autant qu’en fait d’ostracisme, il a déjà dégouté la moitié des Wallons en employant une rhétorique qui date du temps d’Eisenhower, si en plus c’est un belgo-flamando-bruxellois-verviétois qui baragouine un français approximatif, non seulement on ne sera pas d’accord par principe, mais en plus son discours restera pour beaucoup incompréhensible !
On va passer sur l’invitation à l’Euro de foot par EDF-Luminus, qui aurait été refusée par un responsable honnête et que Pierre-Yves s’est empressé d’accepter, pour ouvrir ce blog sur une énigme de Wikipedia : « Pierre-Calvin Jeholet, né le 6 octobre 1968 à Verviers » selon les « je-sais-tout » de la Toile. Alors, c’est Yves ou Calvin ? Serait-ce que Jeholet ait eu honte d’être le petit Calvin chéri d’une famille protestante ?
Voilà qui n’est pas sérieux pour un amoureux d’une démocratie à l’américaine, très puritaine, très libérale et très religieuse.
Reste que le retrait des négociations des Écolos pour un « renouveau de la politique » en Wallonie, en dit long sur ce qui nous attend, si jamais Benoît Lutgen nous bastognise avec Jeholet, chef de groupe MR au Parlement wallon.
On trébuche déjà sur pas mal de questions : Quid du sort des Provinces, un seul mandat = une seule source de revenu, et une moralité retrouvée de l’élu du peuple ?

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La vertu nouvelle à peine ébauchée, le concret nous verse dans l’ornière, à propos de la redevance TV ! Chaque année le public en a marre de verser cent euros par ménage dans la cagnotte wallonne, qui sert à tout sauf à améliorer les services régionaux de télévision. Voilà aussi des années qu’on nous dit qu’on va la supprimer et que cela ne se fait pas.
Même si le PS propose la suppression aux fins de propagande, alors qu’il tergiversait avant la foucade de Lutgen, puisque le tandem MR-CDH y était favorable, c’est vraiment montrer le mépris des gens que de jouer les prolongations et attendre d’en faire une réforme purement libéralo-humaniste!
S’il y a bien une chose que les gens ne supportent plus, c’est bien ce parlement de Namur qui joue une mauvaise pièce de théâtre qui rend le spectateur furieux.
Pour le reste, Calvin Jeholet est un libéral qui fait de l’antisocialisme avec les anciennes recettes, parce qu’il ne sait rien faire d’autre et qu’il croit qu’en Wallonie ça pourrait encore fonctionner.
Son type de discours «des mesures fortes pour créer de l’emploi, une réforme fiscale ambitieuse pour les entreprises ou encore améliorer les formations et l’enseignement » a été tellement entendu sans jamais aucun résultat, qu’on a envie d’être grossier et de lui servir un « ta gueule » bien senti.
Calvin ne veut pas gauchir la Wallonie, il préfère la fasciser ! Ses potes font des mamours à la N-VA. Vous verrez que bientôt ils en feront aussi au Vlaams belang et que les libéraux wallons suivront les Michel et le petit Châtel, pas gênés du tout de s’allier aux extrémistes de droite, au nom de la nécessité de barrer la route aux gens de la rue.
Jeholet fait partie de la clique de ces insupportables fourriers de l’extrême droite avec lesquels aucune discussion n’est possible. Il ne sait même pas, ce con, que la Russie n’est plus communiste, que le socialisme réformateur et torche-cul du libéralisme est derrière nous et que sa propagande, mon grand-père en avait déjà sa claque, tant il en était saturé dans les années 50.
Ça m’étonnerait que sa rhétorique du méchant rouge fasse encore un effet de suppositoire sur les gens. Si Calvin ne sait pas cela, il devra vite changer de métier.

14 juillet 2017

L’excès et l’insignifiance.

Nous sommes les champions du monde du nombre de mandataires par rapport à la population. C’est mondialement connu et souligné. Alors que Macron se rend compte que la France pourrait menacer ce record, il va faire en sorte d’en diminuer le nombre. La suppression des cumuls et des sources de revenus en Wallonie et à Bruxelles, au contraire, va les multiplier !
Parfois la vertu est en contradiction avec la mathématique !
La triplette qui va pousser le PS en-dehors de la gouvernance de la Wallonie n’est pas plus vertueuse.
Car, il ne faut pas se faire d’illusion, il ne sera pas procédé à la suppression des neuf provinces. Il n’y aura pas restructuration dans aucune des Administrations publiques. Les têtes de gondole des partis en rendant leurs doubles, voire leurs triples casquettes, les chefs couronneront instantanément les postulants en attente.
Comme nous sommes à l’époque du superlatif, nos champions du monde ont trouvé leurs hyper-champions : les mandataires bruxellois.
Elio Di Rupo avait déjà dû recaser Rudy Demotte à la tête de quelque chose où ça gagne bien, lorsque ce dernier perdit le poste de ministre-président de Wallonie au profit de Paul Magnette. Jusque là, le ministre-président cumulait avec la présidence du FWB (Fédération Wallonie Bruxelles). Demotte devint le président du FWB avec tout le tralala et les indemnités adéquates.
À l’époque, c’était passé comme une lettre à la poste.
Demotte est la cerise sur le gâteau bruxellois. Bruxelles mène une politique désastreuse avec un personnel politique de plus en plus nombreux. Si Demotte n’est pas tout à fait repris dans le cadre administratif bruxellois, il en devient le symbole.
Selon un rapport récent de la VUB, la Région de Bruxelles-Capitale compte 166 ministres, bourgmestres, échevins et présidents de CPAS. C’est environ autant qu’Anvers (64), Berlin (71) et Paris (42) ensemble. (Daardaar magazine).
Puisqu’on n’arrive pas à persuader les personnels politiques d’un peu plus de retenue, dans cette période de traque aux petites dépenses, surtout au niveau des CPAS et du chômage, qu’on nomme les onze millions de Belges conseillers communaux, qu’on multiplie à l’infini le nombre d’échevins, qu’on fasse que chaque bourgmestre soit jumelé à une quinzaine d’autres dans sa commune ! Atteindre les dix mille députés et sénateurs deviendrait un objectif, les ministres auraient besoin d’un hall de mille places au moins, tandis que les premiers ministres seraient cinq en alternance.
La dynastie serait sollicitée pour arriver à cinq rois régnant en même temps et on construirait sur des terrains disponibles quatre châteaux supplémentaire.
Si la démocratie s’estimait au nombre d’élus, on se situerait au plus haut niveau, alors qu’on frise plutôt le niveau zéro de la qualité et de l'éthique.
Évidemment, ce serait la faillite rapide de l’État. On enverrait Reynders et dix homologues négocier un prêt au FMI, tandis que les cinq premiers ministres imploreraient à l’Europe, des moyens accrus pour équilibrer le budget.

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Tout ce qui est excessif est insignifiant, tonnerait Eyskens debout sur sa chaise percée.
Si cette réflexion est justifiée, il n’y a encore personne qui a su définir à partir de quelle pléthore nos hommes politiques étaient dans l’excès.
Sinon qu’en qualité de champions du monde du nombre de mandataires, nous ne devons pas en être loin.
Pour rester à égalité avec nous-mêmes, il resterait à prouver qu’une insignifiance trop manifeste peut s’appeler une insignifiance excessive.
On attend que Monsieur Eyskens se soit torché le cul depuis sa chaise percée, pour qu’il nous fasse un discours bien senti sur le sujet.

13 juillet 2017

Économistes, sociologues, même combat ?

...on se demande…

Les premiers conseillent la rémunération zéro des comptes des petits épargnants, quoique les mécanismes mondiaux qui font basculer les taux à la hausse ou à la baisse sont ceux qui réellement impriment la tendance.
Aujourd’hui, celui qui met de côté sou par sou en prévision de ses vieux jours est victime des économistes européens qui recommandent le taux zéro « afin d’obliger les petits épargnants à faire de l’investissement à risques ».
Vous avez compris, les placements sans quasiment d’intérêt font qu’en réalité vous perdez de l’argent, à cause de l’inflation, même si celle-ci reste assez faible.
Cette volonté de maintenir un très faible taux l’intérêt sur l’épargne n’est pas de nature à faire courir des risques à des ouvriers et des employés qui savent combien il leur a été difficile d’arriver à la retraite avec quelques milliers d’euros de côté, pour se lancer dans la spéculation alors qu’ils n’y entendent rien. Du reste, les récits de ceux qui se sont fait avoir sont nombreux et ont des effets négatifs sur cette vision utopiste des économistes.
C’est une politique antisociale qui se pratique à l’échelle de l’Europe. Le système cherche à récupérer des centaines de milliards d’euros épargnés dans les 27 pays de l’Union, par des gens modestes. Cette politique influence également sur la cherté des locations en matière de logement, puisque la seule rente possible au bas de l’échelle des spéculations reste l’achat d’une maison ou d’un appartement que le propriétaire offre en location, d’où la montée des prix et une race montante de spéculateurs crapuleux dits « marchands de sommeil » dont la nuisance va de l’exploitation des mal logés à la perpétuation des taudis.
Autre valet de tous les impérialismes : le sociologue.
Le sociologue étudie les relations, actions et représentations sociales par lesquelles se constituent les sociétés. Or, le sociologue vit et donc dépend du salaire qu’il perçoit à l’État, dans des entreprises privées y compris les officines de statistiques et rarement dans des organisations sociales et syndicales de gauche.
Il commet des rapports qui inspirent les journaux et sont utiles au patronat et à la grande presse sur divers sujets : parcours de vie, actions sociales : travail, science, mouvements sociaux. Il fait partie de comités d’organisations des écoles et des entreprises. Il explique les aspects culturel, technologique, économique, politique de la société. Enfin, il étend ses compétences à l’économie politique et des enjeux planétaires, comme la migration internationale ou l'environnement.
Est-ce que vous imaginez l’influence que peuvent avoir les économistes et les sociologues sur les comportements de la société en Belgique ?

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Le brouillage est permanent qui nuit à la crédibilité scientifique de la discipline entre le boulot de sociologue et ses interventions sur des scènes militantes, inutile d’ajouter que l’influence des patrons qui l’emploient est primordiale dans ses analyses et son comportement.
On est loin de l’érudit impartial qui analyse et étudie ce qui est, livrant à la critique et aux commentaires le résultat de ses recherches sans dire si, ce dont il témoigne, est bien ou mal.
On est très éloigné, aujourd’hui, de la recherche du juste équilibre d’un Bourdieu.
Le jour est proche où ce que dit un sociologue sera assimilé à un mensonge, plutôt qu’à la version honnête d'un homme de science faillible, comme ils le sont tous.
Devant la montée de la contestation dans les démocraties européennes, les sociologues seront-ils les inconditionnels défenseurs des intérêts patronaux et du pouvoir politique mêlés ?
Seront-ils les suppléants de la classe des élus en pleine décadence et dernier rempart du bourgeoisisme et de ses privilèges ?
Comment apprendre aux gens à se méfier de ces oiseaux là ?
C’est un débat qui n’aura pas lieu dans les milieux accrédités de l’élite, mais ailleurs, dans la presse alternative, les blogs et les assemblées populaires.

12 juillet 2017

Fatal bouchon.

C’était le 19 octobre 2015, ça remonte… pas tant que cela pour la justice. L’ouverture du procès est même rapide. Vous verrez que pour De Decker, s’il y a procès un jour, ce sera tellement éloigné dans le temps que plus personne se souviendra de rien, peut-être même les juges eux-mêmes !...
Ici, puisqu’il s’agit de syndicalistes et que le public a été chauffé à blanc, on ne va pas se gêner pour les mettre vite au pilori.
Ce jour là des ouvriers mécontents du sort qui était le leur bloquaient l’autoroute à Herstal. Les grévistes vont devoir s’expliquer devant un tribunal pour entrave à la circulation. Un hôpital s’est plaint que ces factieux avaient retardé l’arrivée d’un chirurgien de garde occasionnant la mort d’une patiente. Enfin, c’est ce que les autorités racontent suite à la plainte de l’hôpital, sans qu’aucune expertise n’ait été faite sur la cause réelle de la mort de la patiente, autres que les experts médecins de l’hôpital.
Cela ne signifie pas que tout incident volontaire ou involontaire, comme des bouchons ou d’autres facteurs d’arrêt comme un passage sur une seule bande serait de nature à être poursuivi, mais bien la volonté des pouvoirs et notamment judiciaire, de casser le droit des travailleurs à défendre leur pain quotidien par des actions sur la voie publique.
Et on ne va pas chipoter sur l’action en « urgence » de cet hôpital dont le chirurgien de garde est chez lui en pantoufles, qu‘un autre habite au diable-vauvert et que le troisième opérait ailleurs, ni même à quel moment l’hôpital a téléphoné au médecin de garde, par rapport à l’heure où la patiente a été admise, non, les responsables sont désignés à l’avance. D’ici à ce qu’ils soient condamnés pour homicide involontaire, il n’y a qu’un pas.
Ça fait toujours bien dans les milieux libéraux que des méchants grévistes aient empêché un médecin de sauver une patiente en arrivant tardivement à son chevet, à cause « du syndicat ».
Le petit Châtel fait pleurer Margot pour moins que cela. C’est bon pour le MR.

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Bien entendu, vu l’instance concernée, on n’a pas procédé à des expertises sur l’état réel de la patiente, sur les trois quarts d’heure d’attente, et si même une attente a bien eu lieu, des examens préalables, radio, etc. et si le bloc opératoire était opérationnel.
Des experts dans cette affaire, il en pleut… mais ce sont tous des hommes de l’art employés par le dépositaire de la plainte.
Qu’importe, comme dit le Loup à l’Agneau « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ou bien quelqu’un des tiens. »
Reste encore à défalquer des trois-quarts d’heure perdus, le temps normalement utilisé par cet urgentiste à domicile d’un genre particulier, entre sa maison et l’hôpital.
Pourrait-on être certain que la patiente n’aurait pas survécu sous le bistouri d’un autre ? On pourrait aussi gloser sur les qualités professionnelles de ce chirurgien. On le voit bien, les doutes sur le bien-fondé de cette plainte sont réels.
Reste le côté propagande qui ne peut servir que les détracteurs du droit de grève, ceux qui croient encore que ce sont les ouvriers en grève qui détruisent le PIB et font de l’État belge un État au bord de la faillite
Francis Gomez, le responsable syndical, dit déjà « qu'un certain type d'action amène plus de difficultés qu'autre chose». C’est justement ce que les libéraux voulaient lui entendre dire !
Difficulté de vivre contre difficulté de circulation, la FGTB choisirait-elle « circulez, il n’y a rien à voir » ? La FGTB devrait quand même se tenir au courant de l’offensive des droites contre les organisations ouvrières.
Le cas déborde de nos frontières. Cela va devenir une mode de mettre les juges dans le coup. Ainsi, la CGT française dénonce une «criminalisation de l’action syndicale» !
Eux, au moins, ne s’en laissent pas compter par les suppôts du système « Un comité de défense des libertés ouvrières et syndicales à PSA s'est réuni samedi devant le siège parisien, dénonçant une avalanche de sanctions et de procédures judiciaires à l'encontre de militants. De son côté, la direction évoque des plaintes individuelles. Le jugement qui s’abat sur Farid Borsali, secrétaire depuis 17 ans du syndicat CGT sur le site Peugeot Citroën Automobile de Poissy, est sévère. Six mois de prison avec sursis et 2 000 € de dommages et intérêts pour avoir « tordu l’index de la main gauche » d’un vigile !
Si la FGTB wallonne était un syndicat sérieux, il devrait mettre sur pied une manifestation de protestation dans le genre de leur homologue français. On ne fera rien de tel, bien entendu. On se contentera de descendre d’un cran dans l’estime des gens.
Mieux, des sociaux-démocrates pourraient demander aux grosses pointures de la place Saint-Paul de se prosterner devant le tribunal en réclamant la clémence pour des « écervelés qui, ce jour là, n’avaient plus toute leur tête » !
Alors quoi ? On fait de l’action syndicale ou du « care » ?

11 juillet 2017

Les gens ne sont pas la population !

Les gens n’intéressent le Haut-Lieu que dans la mesure où ils rapportent de l’argent à leurs patrons et à l’état. Ce n’est seulement que sous ces deux particularités qu’ils sont utiles. Par contre, pour le peuple, soit l’ensemble des gens, il n’y a pas de superlatif assez beau. Alors, que les gens n’intéressent personne, voilà que regroupés, les puissants ne tarissent pas d’éloge pour cette entité vague qui devient soudainement le cœur de la patrie, ce pourquoi les grands responsables ont des pensées les plus élevées qui soient.
C’est curieux tout de même, cet engouement pour le peuple, alors qu’il n’est constitué que de gens !
Le dégoût venu du haut accable les gens du bas qui n’en peuvent. On dirait que les puissants font payer aux gens l’amour absolu qu’ils vouent au peuple, symbole de la patrie.
Comme si les gens n’étaient pas les fils qui font l’étoffe du drapeau, comme s’il était possible de parler de la population en évacuant l’idée même des gens.
Ce désamour est bien perçu tout en bas de l’échelle sociale.
Beaucoup pensent que si les Michel, Dedecker, Reynders, Lutgen et Di Rupo et tous les autres ne nous aiment pas individuellement, c’est parce qu’ils nous aiment trop en tant que peuple !
Quand on gagne au minimum plus de cinq mille euros par mois, c’est difficile d’apprécier les gens autrement que par ouï-dire ; mais, c’est surtout parce qu’ils ne sont pas philosophes, qu’ils sont âpres au gain et qu’ils estiment qu’ils ont trop de mérites non récompensés, comme Louis Michel, qu’ils sont jaloux de nous. Ils leur semblent que nous gagnons trop par rapport à leurs immenses mérites à peine reconnus et mal payés.
Beaucoup ne nous aiment pas aussi, parce qu’ils cachent leur peur de nous sous leur mépris. Cela les irrite d’en convenir. Ils fanfaronnent sur les estrades mais dans le fond, ils craignent le pavé dans la gueule, un geste brusque, un moment d’exaspération d’une masse qu’ils jugent inculte et incapable de mettre les points sur les « i »…
La plupart pensent de nous « Heureusement qu’ils sont bêtes, sans quoi ils seraient dangereux ! ». Notre inculture les rassure, notre incapacité à les comprendre les ravit.

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Heureusement pour eux, les gens ne s’aiment pas beaucoup. Sinon, il y a déjà longtemps que les gens auraient pris le pouvoir. Tous les maniaques de la notoriété et du respect qu’on leur doit seraient à la soupe populaire avant de courir l’emploi, comme tous les imbéciles que leurs lois malmènent… Un emploi, vu leur peu d’aptitude à rien, sinon à commander, effraierait de nouveaux donneurs d’ordre.
Nos ténors tiennent la rampe. Ils savent que cela n’arrivera pas, tout au moins pas tout de suite. Tant qu’ils embrasseront toute la population dans un grand geste d’amour, ils seront presque débarrassés de la peur des gens.
Les gens seront divisés sur l’état de leur service et sur leur pouvoir, tant qu’ils souscrivent à la pensée des maîtres. On ne se débarrasse pas facilement de la condition d’esclave. En principe, on ne croit pas qu’on l’est. On croit même que ceux qui vous le disent racontent des sornettes, que ce sont des communistes qui veulent violer les plus belles femmes et qui ont dix montres volées sur les cadavres de patriotes à chaque bras.
Quand on croit cela, on pense comme ces messieurs de la haute ou comme le journal La Meuse.
C’est infiniment dur de se débarrasser de ces clichés, surtout qu’ils ne sont pas venus dans la tête des gens, tout à fait seuls, des démagogues, les patrons et jusqu’à la concierge racontent des histoires de guerre froide, avec des variantes, selon l’humeur des leaders.
Remonter la pente, n’est pas donné à n’importe qui. Il y faut du sang-froid et l’esprit critique de qui n’a pas froid aux yeux.
C’est dur de renverser un symbole. Ceux en qui vous croyiez et en qui vous espériez de l’aide, s’empresseront de vous dénoncer aux autorités.
Pour la sécurité de la société bourgeoise, il faut les exterminer. Ils polluent le travailleur qui perd son enthousiasme et le chômeur qui perd ses indemnités.
Certaines règles sont nécessaires à l’harmonie des dysfonctionnements sociaux..
La première veut qu’il faille des quantités de médiocres pour quelques élus. La richesse est la récompense du pauvre, quand il réussit à coups de savates sur la tête des gens.
La deuxième, enjoint que les mensonges sont les vérités indispensables, sans lesquels aucune vie sociale n’est possible en démocratie.
La troisième enfin incite les gens à la fermer sous peine de voir la démocratie s’installer ailleurs avec le patronat, ce qui mettrait nos élus dans l’obligation d’être encore plus sévères avec les gens.
Et si vous en voulez une quatrième, ne comptez pas sur l’auteur de ce blog pour faire une barricade à lui tout seul. Certes, je veux bien passer pour un con, mais à condition de l’être avec une multitude d’autres.

10 juillet 2017

Cour des miracles à Namur.

Mais quelle mouche a piqué Maxime Prévôt, CDH et bourgmestre empêché pour cause ministérielle et Anne Barzin, MR, remplaçante de l’illustre, d’envoyer leurs sbires faire décamper du centre ville des mendiants qui protestaient contre l’arrêté communal qui interdit depuis le 1er juillet, et jusqu’au 30 septembre, la mendicité à Namur ?
L’alliance prémonitoire de ces deux là – MR et CDH – avant l’Austerlitz de Benoît Lutgen, ne signifie pas qu’il faille employer la manière forte pour disperser les plus faibles. Tout le monde n’a pas la chance d’être grassement payé par la population.
D’autant que ces pauvres gens ont raison !
En effet, Prévôt avait promis que d’ici au 30 septembre date butoir de la fin de l’interdiction, plus aucun mendiant ne serait sans abri. Le gîte et le couvert étaient un minimum.
Les mendiants sont des naïfs. Ils ont cru Prévôt !
Ils ne savent pas que les politiciens de cet acabit ne tiennent jamais leurs promesses, surtout quand elles sont faites à des mendiants. C’était juste une astuce, comme les cadors pratiquent tous les jours, pour arriver à leur fin.
On n’était pas à Hambourg, mais les policiers se sont quand même mis à quatre pour embarquer Ludwig au poste.
Ludwig avait été choisi pour être le porte-parole des autres, ce qui en langage policier se traduit par « meneur ». Il paraît d’après les gazettes, qu’ils n’ont pas été tendres avec lui. Les bleus et les ecchymoses passeront pour le résultat d’une chute en état d’ivresse. Un mendiant tabassé ressemble comme deux gouttes d’eau à un mendiant qui ne l’a pas été.
Bon prince, Ludwig a déclaré qu’il avait bien été traité au poste, histoire de ne pas tomber plus tard sur un flic rancunier.
Et puis, la parole d’un pauvre hère face à un représentant de l’ordre namurois, surtout que le patron s’appelle Maxime Prévôt, vous pensez sa valeur est nulle. Tous les juges d’instruction vous le diront. Quoique, aux dernières nouvelles, un avocat a pensé qu’une affaire comme celle-là pourrait lui valoir une certaine notoriété dans le bizarre.
Les pauvres n’intéressent personne, c’est bien connu, dans la mesure où ils restent bien polis et responsables de tout. Quand ils se rebiffent, c’est la pire engeance, Les Michel voient en eux des germes de communisme. Prévôt les sent capables de tout.
Enfin, tout cela n’est pas si grave. Ludwig a été relâché samedi soir, vers 19 h 30 disent les gazettes, histoire de foutre la paix dans le poste juste avant l’heure du souper de la maréchaussée. Il était resté bien poli jusqu’au bout, malgré les bourrades, enfin vous connaissez la chanson, quand on est pauvre, c’est presque un geste amical, la tape dans le dos.

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Namur a aussitôt retrouvé sa tranquillité dans l’assoupissement général et avec la sérénité d’une cité paisible et bourgeoise. C’est curieux, mais à Namur, comme partout dans le pays, tout le monde se fout de cette information.
C’est un fait-divers ! Personne ne lit les gazettes l’été. Les gens biens sont en vacances ! Vous aurez sans doute remarqué, que cette chronique est plus courte que d’habitude.
Je ne suis pas le seul. Maxime Prévôt et Anne Barzin étaient injoignables pour commenter l’événement. Ils n’avaient rien à gagner, pas de jeton de présence, pas même une promesse d’interview pour quand Prévôt aura remplacé Charles Magnette !
Prévôt est comme Lutgen, il ne prêche pas dans le désert. Quant à madame Barzin, elle fait comme le petit Châtel, à moins de dix micros des médias, elle sort par la porte de service.

9 juillet 2017

Les partis aussi ! !

Paul Magnette croit que nous allons vers le chaos !
Il n’est pas le seul. Benoît Lutgen et le CDH qui n’a rien fait pour arrêter la fougue de son président, ne sont pas les seuls responsables, le PS, dans son laxisme vis-à-vis de ses malfaisants, l’est aussi.
Le chaos ?...certes, mais pas seulement à cause de l’urticaire de Benoît Lutgen !
Avec ce que vient de révéler le journal De Standaard, tous les partis politiques en Belgique, alors qu’on tond les pauvres, viennent encore de se sucrer la gaufre de plus de huit millions d’euros !
De Standaard samedi dernier : « Les partis politiques s’accordent 8 millions d’euros en plus. Sur la base d’une étude de deux politologues de la KUL, le journal explique que les dotations aux partis politiques représentés au Parlement fédéral passeront de 20 millions à 28 millions. Et ce, à la suite de la réforme du Sénat : à partir du scrutin fédéral de 2014, il n’y aura plus de sénateurs élus directement, les sénateurs seront uniquement issus des parlements des entités fédérées ou cooptés. »
C’est à la suite d’une réforme sur les allers-retours des textes législatifs, entre la Chambre et le Sénat qui allait nous faire économiser des sous en allégeant le processus législatif, que les partis politiques ont profité de la réforme de l’Etat pour se refinancer à hauteur de 8,1 millions d’euros !
Vous ne le savez peut-être pas, mais depuis 1989 vous financez les partis fédéraux. C’est-à-dire qu’au moment où j’écris ce blog le petit Châtel, Benoît Lutgen et Élio Di Rupo paient leurs réunions avec votre argent, mais aussi Bart De Wever (NV-A) Tom Van Grieken et Filip Dewinter (Vlaams belang) promeuvent des meetings afin de signifier que vous êtes des clochards subventionnés par les travailleurs flamands !
Encore une fois, l’électeur a été victime d’une mascarade, la même que pour justifier les énormes salaires des élus. Il paraît que c’est pour éviter d’être corrompus et soumis à des intérêts privés, que nous les finançons !
C’est le scandale Agusta-Dassault qui a tout déclenché !
Depuis, les scandales connus et inconnus se sont succédés, mais quand il s’agit de sortir des ronds de la poche des pauvres, il n’est pas question de revenir en arrière.
Armand De Decker s’est illustré à la commission d’enquête sur le cas Chodiev. Ils sont tous innocents, pourquoi voulez-vous que les partis soient coupables !
Ce système avantage évidemment les gros partis, puisqu’en sus d’une prime pour tout le monde, 1,435 € (indexé) est ajouté par voix obtenue.
A titre d’exemple, la N-VA a reçu plus de 3,6 millions d’euros en 2010. En 2012, Chambre et Sénat ont versé aux partis politiques 20 232 000 €.
Enfin, un petit extra dont les mandataires sont friands et pourquoi pas les partis, ceux-ci perçoivent un financement public indirect sous forme de subsides aux groupes politiques. « Pour former un groupe, il faut un minimum de 5 députés ou 4 sénateurs. Pour chaque député, un groupe à la Chambre recevra 34 023,22€ (50 555,10€ après indexation, au 1er juillet 2010) alors qu’un sénateur (d’un groupe reconnu) "rapportera" à son groupe 57 187,65€ (84 975,13€ après indexation en juillet 2010). L’examen des comptes du Sénat et de la Chambre montre qu’en 2012, les partis politiques ont reçu plus de 15 millions d’euros via ce canal. » (Source RTBF)
Les jacassant présidents des partis discutaillant avec Benoît Lutgen pour se farcir le PS ne discourent jamais sans parler de bonne gouvernance. Il paraît qu’une centaine de propositions sur les réformes « nécessaires » sont activement discutées. Aux dernières nouvelles, aucune ne soulève le lièvre !
Je suggère au PTB de proposer un débat parlementaire sur toutes les formes de subventions, y compris celles des conseils provinciaux, dans lesquels la valse de nos sous n’est pas triste non plus.
Médecine pour le Peuple (MPLP) est une initiative du PTB. Des médecins y travaillent sans esprit de profit. Je suggère que le PTB qui devient un grand parti consacre cette manne financière à doter ses centres de santé d’un matériel moderne et d’un confort accru pour les patients, sans oublier un bouquet de roses rouges pour Sofie Merckx, docteure que j’admire beaucoup et vraie Louise Michel (1) de nos temps troublés.

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1. Louise Michel n’a rien à voir avec l’odieuse famille qui se sucre depuis deux générations au MR. Cette femme volontaire et passionnée s’illustra à la Commune de Paris de 1871 et fut, jusqu’à sa mort, une femme d’action dévouée à la cause du Peuple.

7 juillet 2017

Et si on interdisait le G20 ?

Ça va être chaud vendredi et samedi à Hambourg.
On le sent rien qu’à lire les articles de la presse croupion.
« La Meuse » notre locale championne hors catégorie de fake news, quand l’avenir du fric for ever est en jeu, a titré « Des centaines d'anarchistes vêtus de noir et cagoulés à Hambourg: la police charge le cortège de 12.000 personnes » escamotant au moins cent mille protestataires pacifiques qui sont attendus d’un peu partout d’Europe venus signifier la nausée des européens pour les chefs d’État de ce G20, un de plus, hors sol et qui est comme une insulte aux gens de tous les pays.
En réalité, la police allemande a, selon toute vraisemblance, reçu des consignes pour que ces manifestations tournent à l’émeute, afin de frapper l’opinion de l’Union Européenne et par delà, celle des démocraties, pour imputer la violence à toute manifestation de rue.
C’est le journal La Meuse lui-même qui vend la mèche, d’après la police allemande. « Il est mis fin à la manifestation de manifestants, pour tenter d’en déloger des extrémistes de gauche qui avançaient encagoulés et le visage masqué » (Édition en ligne de jeudi soir).
En clair on matraque la foule et on met en branle des autopompes, pour disperser douze mille personnes (chiffre de la police) au départ pacifiques, sous prétexte d’en extraire quelques dizaines de violents. Ce qui pour le coup signifie pour ce journal, l’occasion d’appeler « extrémistes de gauche », un éventail assez large de protestataires allant de la droite – oui, il y en a – à la gauche, en passant par les écologistes, auxquels s’étaient associés des anarchistes et des casseurs, il est vrai.
Une question se pose, la police qu’elle soit allemande ou d’un autre pays de l’Union est particulièrement attentive à interdire des réunions qui – en général – ne plaisent pas aux autorités. Depuis que s’organisent les G20, des centaines de rassemblement ont déjà eu lieu un peu partout dans le monde afin de protester contre ce club de riches. Pourquoi n’interdirait-on pas tout simplement le G20 ?
On interdit bien les spectacles de Dieudonné (1) pour bien moins !
Le G20 entre tellement bien dans le cadre de la loi sur le trouble à l’ordre public, qu’avant chaque G20 la police renouvelle ses stocks de gaz lacrymogène, bichonne ses autopompes et suspend les permissions et congés réglementaires.

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Les images sont éloquentes. Elles montrent le gigantesque déploiement de véhicules de police, blindés et canons.
On parle de 15 000 policiers sur le pied de guerre, contre tout un peuple ignoré et souvent désigné comme gauchiste, activiste, radical, extrême gauche. Ils n’ont pas encore osé revenir sur l’appellation « communiste » mais cela viendra sans doute.
Les plus radicaux de ces groupes s'apprêtent à commettre "de graves infractions", prévient de son côté le chef de la police de Hambourg, Ralf Martin Meyer. Raison de plus pour interdire le G20 !
En relais, les journaux français ne sont pas en reste.
La trouille est collective « …des centaines d'activistes sont attendus. Ils viennent de Naples, Turin, Catane, Rome ou Bologne, des milliers d’autres venus des pays Scandinaves les rejoindront » le Huffington Post.
La haine dont on croyait ces manifestants exclusivement pétris, se trouve quand même légèrement hors contexte, puisque certains groupes, surtout italiens, viennent à Hambourg pour réclamer l'asile politique en Europe et protester contre les expulsions.
Ce serait plutôt l’amour du prochain, cela ?
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1. Je me suis déjà expliqué sur le spectacle Dieudonné. Je ne partage pas l’opinion de cet humoriste, mais je suis contre les censeurs et les interdictions.

Rond-point d’idées.

À leur manière, les gens réprouvent majoritairement le genre de démocratie qui s’est instauré par modifications successives depuis deux siècles. Pour preuve, l’abstention massive aux élections françaises et le désarroi de l’électeur belge devant cinq gouvernements, quatre Communautés, neuf Provinces et une multitude de Communes, tout ça pour une population six fois plus petite qu’en France !
Ce système est entré en crise. Nul ne sait jusqu’où les élus pousseront les populations. Cette hyper-représentativité joue un rôle majeur. Comme elle est le fruit de l’ensemble de la classe politique, les élus auraient plutôt tendance à l’enrichir encore, tandis que la raison commande à dégonfler la baudruche.
Le pouvoir du peuple s’exprime en étant gouverné et en gouvernant (Aristote). La loi est l’expression d’une volonté générale. Selon Rousseau le vote ne garantissant pas la démocratie, le suffrage universel n’est qu’un pis-aller aléatoire dès lors que les uns sont toujours électeurs et les autres toujours élus.
Et on le voit bien dans la période électorale, quand soudain les postulants et futurs élus sont des caricatures d’eux-mêmes. Ils n’attendent leur quota de voix que pour nous claquer la porte au nez.
Sans participation active des citoyens, la démocratie développe une culture de l’aristocratie élective, avec tout un appareil de reconnaissance comme la presse, la télé, les centres culturels qui s’insurgent contre toute atteinte à cette aristocratie. Le populisme est directement lié à cette aristocratie élective, qu’il vienne essentiellement du peuple sous la forme d’une insurrection ou de l’appareil par des élus surfant sur la vague de mécontentement.
Les temps ne sont-ils pas venus d’abandonner la représentativité comme Sieyès la prévoyait en 1789 afin de prémunir, disait-il, « la démocratie du pouvoir de la populace », par le constat que presque tous les citoyens en 2017 savent lire, compter et raisonner et sont donc compétents pour prendre leur part de responsabilités sur la gestion des communautés ?
Dans le système représentatif, la Nation est une entité abstraite et distincte du peuple. Les élus ne représentent pas les électeurs, mais la Nation.
Voilà pourquoi, d’Elio Di Ruo à Charles Michel croyant interpréter les impératifs de la Nation, ces élus se sont soudain mis à dépecer les acquis sociaux des travailleurs, contre la volonté de leurs électeurs.
Ce système représentatif a pour conséquence d’enrager puis de dégouter les électeurs, parce qu’ils ont le sentiment qu’il infantilise les citoyens et les déresponsabilise. C’est davantage observé de nos jours du fait, justement, de l’élévation du niveau des études. La fracture bien visible entre les gouvernants et les gouvernés à pour résultat de décrédibiliser la chose publique.

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Les gens croient de moins en moins en elle, les scandales et la corruption les scandalise : ils deviennent cyniques.
La démographie fait le reste : les classes supérieures vivent dans le cœur des métropoles, au cœur de la création de richesses et du pouvoir politiques. Les classes populaires vivent en périphérie, en banlieue. Ces deux classes ne se fréquentent plus, tout en gardant la même représentation, d’où l’émergence de nouveaux partis politiques « plus près des gens » et dont le succès dans le futur pourrait redessiner de nouvelles assemblées.
Dans un futur peut-être plus proche que ne le pensent les élus actuels, les gouvernants ne seraient plus si souvent issus des classes supérieures.
Ainsi, les politiques menées actuellement et qui s’opposent aux intérêts des perdants de la mondialisation, seraient complètement revues.
Ce n’est pas tant la démocratie qui est en question, mais la classe « supérieure » de laquelle sont issus tous ceux qui nous gouvernent.
Tout est compréhensible et comme allant de soi, quand on en revient aux principes de la lutte des classes, que le PS et le MR se sont empressés d’enterrer en la qualifiant d’obsolète.
On comprend mieux pourquoi aujourd’hui, en mesurant ce que cette « fausse bonne idée » à fait perdre aux classes populaires.
Les populations n’ont pas perdu leurs intellectuels qui avaient vu l’impasse de la démocratie dans laquelle les classes supérieures veulent les enfermer. Ils sont rejoints par d’autres, plus jeunes, frais émoulus des écoles.
Le combat peut reprendre, encore qu’il n’ait jamais cessé.

6 juillet 2017

L’économie irréaliste !

En économie, il y a deux écoles qui s’affrontent celle qui pense que le plein emploi peut encore être possible dans notre système mondialisé sans toucher aux libertés d’entreprendre et de concurrence, l’autre qui considère, avec l’arrivée du numérique et les pertes d’emplois qu’elle génère, que la course pour le plein emploi est perdue d’avance et qu’il faut, par voie de conséquence, trouver une autre relation entre les propriétaires des biens et ceux qui les réalisent (hé oui ! ce ne sont pas les mêmes), tout en ne sortant pas de l’économie de marché.
La droite la plus bête du monde n’est pas française, elle est belge !
Évidemment, sous la pression flamande essentiellement conservatrice, notre gouvernement est convaincu que la première école est la seule qui vaille.
Il n’y aura donc aucune tentative de la part de Charles Michel d’emménager par le pouvoir politique un contrecoup moins douloureux que cette perte d’emplois massive laisse entrevoir. Il n’y aura même pas le souffle d’une réflexion.
Cela signifie que sous la pression de Kriss Peeters (CD&V), ministre fédéral de l’emploi et la passivité de Charles Michel, premier ministre, l’État belge s’engage derrière la politique allemande de l’emploi.
Cette politique est simple. Elle consiste à sous-payer les personnels, sous la pression constante des contrats temporaires et des indemnités de chômage de plus en plus réduites dans le temps et leur importance.
Effectivement, dans ces conditions, l’Allemagne est « la bonne élève » de cette politique économique et son taux de chômage est inférieur au nôtre.
L’argument de Kriss Peeters et tous ceux qui adhèrent à cette école tient dans la certitude que cette politique, pour l’heure antisociale, va permettre une relance de l’emploi, ce qui à plus longue échéance retissera une économie prospère qui permettra aux salaires de repartir à la hausse.
C’est par une aberration de l’esprit et un manque complet d’analyse que les adhérents à cette école croient pouvoir faire repartir la machine économique, version des Trente Glorieuses, comme si près de cinquante années plus tard, tout était resté en place dans les mêmes conditions libérales et sociétales.
C’est avec consternation et en désespérant de l’intelligence de nos dirigeants politiques que j’ai lu dans De Tijd, cette déclaration de Peeters à propos de l’objectif du plein emploi « Notre pays doit oser avoir la même ambition que celle de la chancelière Angela Merkel en Allemagne ».

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Que l’on ne s’y trompe pas, pas plus que les syndicats, la FEB patronale ne croit à ce renouveau par les anciennes méthodes. Mais, ce bois de rallonge, est toujours bon à prendre, puisqu’il va permettre aux entreprises de réaliser davantage de bénéfices obtenus sur les coûts de main-d’œuvre.
Voulez-vous que je vous dise, oui, il y a moyen pour le système capitaliste de durer encore un peu. Il lui suffirait de mettre de l’eau dans son vin et de voir la réalité en face. C’est la deuxième école. Ce ne serait qu’un bouleversement en surface, qui répartirait le temps de travail, tout en maintenant le pouvoir d’achat, grâce à une autre répartition des plus-values générées par les bénéfices. Pour cela il faudrait un consensus plus large à hauteur de l’Europe, par exemple. Cela permettrait aux riches de le rester et aux pauvres de l’être moins. Le climat général des affaires serait inchangé et les libéraux en auraient encore pour un bout de temps à ne pas s’en faire.
À défaut de quoi, on entre dans une période de turbulence dans laquelle tout peut arriver.
C’est là un drame humain que ne perçoivent pas les gens qui ont réussi dans ce système parce qu’il faut avoir un certain égoïsme et un grand narcissisme pour y réussir et, par conséquent, il leur manque une vision d’ensemble… le sens de l’altérité, c’est-à-dire la connaissance des autres dans leur affect.
Je dis bien encore un bout de temps, une prolongation du système si l’on veut, parce que de toute façon d’ici la fin du siècle, tout sera plié, éparpillé façon puzzle comme dirait Audiard.
Et vous savez pourquoi ?
Parce que selon les prévisions démographiques en l’an 2100, nous serons dix milliards !
Comme il n’y aura aucun consensus entre les riches et les pauvres dans des pays comme le nôtre, face au déferlement des populations d’Afrique et d’Orient, la montée des eaux, et d’autres calamités dont les guerres de religion ne sont pas à exclure, les pouvoirs en place seront fort incapables de mobiliser des petits soldats que nous avons été dans les deux dernières guerres, pour mourir pour eux à défendre leur nouvelle « noble » cause !

5 juillet 2017

Paul (Gilbert) et Virginie.

On est peiné pour le journal La Meuse. Il a déjà touché le fond alors qu’on n’est que le 4 juillet !
Qu’on en juge : un article sur Gilbert Bodart, l’ancien gardien de but du Standard, et son ex, une policière ! Ils s’aimaient. Ils ne s’aiment plus. Mieux, ils se détestent. Mais qu’on se rassure, Virginie a tourné la page, son nouvel amour : Eric Gerets, un autre ancien joueur du Standard.
Décidément la dame s’enthousiasme pour les footballeurs.
Je suggère au journal La Meuse, le papier suivant sur le cas Bodart-Virginie : « Le prochain petit ami de Virginie : Zinedine Zidane ? », le texte serait basé sur un manque d’ambition de la policière.
Voilà des personnages comme La Meuse les aime, un voyou sympathique, compatible avec le goût de la gagne, tellement libéral et mondialiste, que même Loulou Michel lui pardonne tout. Une Virginie qui divague de bonheur et d’optimisme dans la poursuite de l’idéal d’une queutarde en bonne santé, comme tous les gens qui sont du bon côté, celui des privilèges, minuscules dans son cas, mais cependant réels, et qui en a encore pour un bon bout de temps à faire bander les footballeurs.
Après le roman-photo, franchement, personne n’est rassuré sur la santé mentale de la rédaction du journal, pourtant fleuron littéraire de la Ville de Liège !
À moins que la direction bruxelloise ne nous méprise et considère le niveau intellectuel général des lecteurs liégeois tellement bas que pour y répondre, Rossel and Co ait décidé d’offrir leur chance à des débiles légers, un atelier-protégé de la presse, par exemple ?
Au terminus du 21 nous avons surpris un chauffeur de bus plongé dans la lecture du journal La Meuse. Nous l’avons interrogé. Sa réponse est à la fois rassurante sur l’état de la matière grise du voyageur et inquiétante sur l’avenir du journal.

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– Oui, j’achète encore le journal La Meuse. J’ai un grand jardin. Ces temps-ci, j’étale mes échalotes sur les feuilles déployées, pour les faire sécher, puisqu’il est resté au grand format. Bien sûr, s’il s’était mis au tabloïd, je rechercherais un autre hebdomadaire à l’ancienne.
– Vous le lisez quand même !
– Oui. Je n’aime pas détourner des imprimés de leur usage premier, sans les avoir parcourus.
– Que lisez-vous en premier dans le journal ? Autrement dit, y a-t-il quelque chose qui vous intéresse ?
– Non pas vraiment.
– Vous seriez donc un lecteur occasionnel passif, qui ne vous intéressez à la lecture que pour passer le temps mort aux arrêts prolongés du TEC ?
– Non. Pas du tout. Voyez à côté de mon siège, j’ai La Libre et Le Monde, un journal français. Chaque semaine, un gentil voyageur me donne Le Vif-L’express, dès qu’il l’a lu. Il m’arrive d’acheter Marianne et même le Canard Enchaîné, mais pas tout le temps.
– Puisque vous lisez La Meuse malgré tout, que pensez-vous du journal ?
– Je suis sur la même ligne qu’eux, je n’en pense rien.
– C’est-à-dire ?
– …que je vois bien les tentatives désespérées de maintenir un certain nombre de lecteurs, malgré de moins en moins de rédacteurs, en les attirant par des faits-divers locaux qu’on ne trouve pas dans les colonnes des journaux bruxellois. Quant à Gilbert et Virginie, je m’en fous !
– Quel but poursuit donc les propriétaires de ce journal ?
– …comme toute entreprise qui essaie de se maintenir, quoiqu’il soit passé de mode, le journal tente de s’adapter au numérique. Si les patrons bruxellois le maintiennent en vie, ce n’est pas pour nourrir la salacité du badaud du Carré des pulsions de Virginie ou pour narrer les sous l’eau libidineux d’un avocat barbu dans la piscine de Herstal.
– Pourquoi alors ?
– Mais pour le cas échéant de faire du PTB et de Hedebouw des portraits les plus épouvantables possibles, au cas où ce parti mordrait trop sur le panel politique.
– Faire en sorte la même politique qui fut celle jadis d’un certain Bertrand, directeur de la Meuse, au temps éminemment dangereux du MPW, quand la FGTB était dirigée par André Renard et qu’il fallait casser le journal « La Wallonie », l’expression ouvrière du mouvement ?
– Exactement. Même si la pub, les toutes-boîtes et certains articles commerciaux payant font des bénéfices qui compensent les pertes et mettent les comptes du journal en équilibre. C’est le but principal de ce journal depuis toujours !
– En somme, une bonne affaire idéologique et une médiocre affaire économique !
– Oui. Une neutralité politique officielle qui défend le contraire : une société bourgeoise attachée à ses notables et au pouvoir de l’argent.

4 juillet 2017

Cicéron ressuscité !

Oh ! le beau discours…
Emmanuel Macron devant la Chambre et le Sénat, réunis en congrès à Versailles, a interprété plutôt qu’il ne le lut, un texte d’une heure et demie écrit probablement par Quentin Lafay, 27 ans, sciences Po, et deux masters – un de politique publique et développement (jamais achevé) à l’Ecole d’économie de Paris et un second en sociologie à l’EHESS – le genre de gars aux solides références et à l’excellente mémoire.
Cela n’enlève rien au mérité du président, il a selon toute vraisemblance changé quelques passages, ajouté, çà et là, quelques belles réminiscences littéraires. Il a surtout débauché Lafay qui turbinait chez Marisol Touraine.
On devine Macron répéter son texte dans les appartements privés de l’Élysée avec Brigitte, plus prof que jamais.
Cela n’enlève rien à la performance. Il y a du Bossuet dans cet homme là, parfois tonnant la main levée, du Bourdieu aussi dans son amour des incises et des embrouillaminis, périodes au cours desquelles la voix se relève ou murmure. Les silences entre celles-là ou tout simplement parfois entre deux mots, montrent une parfaire connaissance de la vitesse de compréhension moyenne à replacer l’atticisme du mot difficile dans son contexte, malgré le haut niveau de l’auditoire.
Pour que le discours soit à la fois bien écrit et d’une hauteur digne d’un président de la république, il y faut une pensée élevée, une exaltation de la patrie, mais sans ostentation, enfin le public doit sentir une bonté sous-jacente, malgré l’implacable détermination lorsqu’il fallut que l’orateur abordât la question du terrorisme.
Rien à dire. Tout fut parfait.

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Les journalistes interrogés à chaud ont senti le poids de la philosophie dont Macron est imprégné. Ce n’était pas du BHL, mais du Tocqueville.
Reste le fond. Qu’est-ce que Macron a vendu aux Français ?
Une conviction européenne, un appel au ressaisissement du peuple, une promesse de retrouver une grandeur oubliée, mais pas perdue, une ode au travail et aux nécessaires sollicitudes pour ceux qui souffrent socialement, j’entends bien. Mais encore ?
Un parlement resserré, une proportionnelle plus équitable que le système actuel, une volonté de réformer les Administrations, tout cela a été dit. Mais encore ?
Le président fixe un cap, c’est au premier ministre à l’atteindre.
Pour l’essentiel, à part l’extrême plaisir de voir un haut personnage parlant un bon français, ce qui nous repose de nos belgo-flamands à l’élocution laborieuse, c’est tout.
Ce qui est vrai, ce que l’on peut toucher du doigt, ce sont les Ordonnances sur la Loi du Travail qui passeront dès septembre et qui seront de nature à simplifier le code du travail, et pas seulement, à en escamoter aussi certains attendus qui protégeaient les travailleurs contre les patrons voyous jusque là.
C’est encore presque la fin du CDI (contrat à durée indéterminée) pour le CDD, contrat temporaire. Le salarié qui signe un CDD s'engage à travailler pendant une période spécifiée au bout de laquelle il devra quitter l'entreprise.
Ainsi, Macron espère aligner la France et l’Allemagne sur un terrain social qui a produit chez Angela Merkel une nouvelle catégorie de travailleurs pauvres ne réussissant pas à boucler leurs fins de mois avec un seul salaire.
L’immédiate perspective du beau discours de Macron, c’est cela. Le débat est prévu pour septembre, avec un premier ministre qui a la niaque.
Le reste, la grandeur, l’amour de la France, le sentiment d’œuvrer dans un grand pays pour une noble tâche, c’est après… après que Macron ait mis les plus pauvres par terre.
Encore une remarque, dans sa profession de foi avec un parlement rénové, Macron a évoqué le mixage des professions bien représentées, selon lui.
Quand on fait le tour des professions des parlementaires, on s’aperçoit que les ouvriers et les employés de base y sont en si petit nombre qu’ils tiendraient sur les doigts d’une seule main.
Au cours de ce haut moment oratoire, j’avais l’impression d’un foutage de gueule.
Il est vrai que je ne suis pas français et qu’en Belgique, les foutages de gueule, on connaît.

3 juillet 2017

Ils sont partis !

À croire qu’on a rêvé, qu’il n’y avait pas de graves distorsions entre les riches et les pauvres, les problèmes n’avaient été créés que pour passer le temps.
Le mois de juillet sonne la récré dans l’espace infini, hors des préaux et des cours d’école.
Nos élites, grandes voix, gros budgets, grosses voitures, gros besoins, une fois dispersées, côte d’Azur, grand large, par le canal du Midi, les dossiers sont vides et le calme est revenu.
Pourtant les faubourgs grouillent des gens qui ne partent jamais en vacances, dont les budgets annuels tiendraient dans une semaine de salaire d’une éminence.
Ceux-là, évidemment, ne comptent pas. La preuve, il ne se passe plus rien puisque la démocratie est partie avec ceux qui la dirigent.
C’est le festival estival des remplaçants, ceux qui espèrent qu’à la télé et dans les grands journaux, on leur fera de la place en belle page un jour, pour être dans le futur, auréolé d’une « carrière », dispenser le bienfait de leur savoir aux téléspectateurs de C dans l’air.
Un pied du côté de la force obscure, l’autre chaussé en Stefano Bemer, ils montrent en vitrine combien ils aimeraient rejoindre les élites par des envolées d’un conformisme parfait, d’une pensée bien libérale toute vouée au culte du pognon.
La télé les engage pour ne pas laisser le matériel hors service, dans la peur de voir les câbles rouiller. Le parlement, sans état d’âme, lui ne garde personne. On ne remplace pas les irremplaçables. On les espère toujours, dans tous les cas de figure.
Envolés les mirlitons de RTL, dispersés les éléates de la RTBF, restent les gazetiers qui s’affairent dans les réserves à la recherche d’articles passe-partout, et le public hébété qui survit entre quatre et cinq grâce au Tour de France.
La vacuité de l’été permet la découverte du minuscule, de la fourmi sur une feuille du noisetier à la nullité confondante de nos élites.
Oui, vraiment, ils auraient intérêt à ne pas trop fuguer dans les beaux espaces réservés pour eux de la planète, car le tragique, une fois disparus de l’écran, saute aux yeux de ceux qui restent, ils ne servent pas à grand-chose !

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Évidemment, il faut bien qu’ils dépensent à quelque chose les sommes au-dessus de nos moyens que nous leur prodiguons avec profusion. Ils devraient pourtant savoir qu’une fois partis, le stress de leur présence nous manque.
Oui, le peuple masochiste a besoin d’eux.
Cela ne satisfait qu’à demi de savoir où ils sont en villégiature, ce qu’ils mangent, s’ils ont une nouvelle maîtresse et comment ils se sont débrouillés pour que leur femme se gode ailleurs.
Plus discrets sont évidemment ceux qui piquent directement dans nos portefeuilles de quoi survivre jusqu’en septembre. Ils ont des électeurs à surveiller, des promesses non tenues à faire oublier, des ennuis judiciaires à enterrer sous des tonnes de bonnes intentions. Pourtant, on les sent relâchés, libres de nos entraves, repeindre leurs volets de leur maison de campagne. Tout ce qu’ils désirent, c’est qu’on les oublie un moment, comme la plante en pot qui ne refleurira qu’en automne.
Ce n’est qu’à partir de la dernière semaine d’août qu’ils appelleront leur chef de cabinet et qu’ils reprendront peu à peu l’attitude du notable et la superbe de l’intellectuel qui sait tout sur tout le monde.
D’ici là, les voilà arsouilles, libérés du col cravate, amateurs de jurons et de l’accent traînard qui fut le leur jusqu’aux grandes écoles.
L’électeur bon public les attend à la rentrée, un œil sur le panneau d’affichage du théâtre pour savoir quelle pièce ils vont reprendre.
On les redemande, même à l’étranger où ils sont acclamés comme chez nous. En attendant les spectacles et les jeux, le seul plaisir du spectateur resté sur place, c’est la branlette, le fantasme qu’ils incarnent n’étant pas encore taxé.

2 juillet 2017

L’émeute !

On l’observe en France, la presse écrite et télévisuelle s’est – sans avoir besoin de se passer le mot – résolument jetée derrière Macron avec la meute des supporters, d’autant que la droite s’est fracturée et que les éléments « modérés » de celle-ci se sont déclarés Macron compatibles.
Comme il faut bien que l’aspic morde, c’est naturellement sur la poignée de députés mélenchonistes qu’elle se concentre, d’autant que l’intellectualisme ambiant, dont se parent les journalistes, nourrit les illusions du public sur le type de démocratie de la Cinquième République que la France Insoumise conteste.
Le port ou non de la cravate au Parlement, quoi de plus anecdotique et, en même temps, de plus significatif, pour commencer le travail de dénigrement de la presse ?
De Catherine Nay à Olivier Duhamel en passant par l’historien Jean Garrigues et Pascal Perrineau, professeur à Science Po, le monde des commentateurs politiques est unanime, Mélenchon est un farfelu, quoiqu’on lui reconnaisse unanimement un talent oratoire.
On y associe volontiers d’autres élus de la France Insoumise, François Ruffin ou Clémentine Autain.
Ces journalistes désignent en réalité ceux qui dès la rentrée de septembre seront les seuls contestataires visibles de cette France d’en bas, majoritaire dans la réalité, mais minoritaire dans les faits et que le nouveau gouvernement s’apprête à saigner à blanc.
Qu’on ne s’y trompe pas, s’ils se font malmener en priorité quoiqu’ils ne constituent pas une grande force apparente, c’est parce qu’ils sont les seuls à pouvoir contester dans la rue au côté des syndicats, la démocratie confisquée par les privilégiés du pouvoir actuel.
Il sera très instructif de comparer la situation française, à ce qui se passera dans un an en Belgique, lorsque le PS aura perdu la majorité en Wallonie au profit du PTB, si l’on en croit les derniers sondages.

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Contrairement à la France Insoumise, le PTB sera incontournable pour la formation du gouvernement régional, sauf si tous les autres partis se groupent contre lui.
Cette possibilité en dit long sur la signification du vote obligatoire en Belgique et le choix laisser à l’électeur en France de l’abstention. Voilà pourquoi le MR se dit favorable à l’abrogation de cette obligation.
Placé dans l’alternative de monter au gouvernement de la Région ou être rejeté dans l’opposition, quel serait le choix du PTB ?
Dans les meetings de la France Insoumise, la possibilité de diriger une démocratie capitaliste et européenne a été maintes fois évoquée. Tous les schémas proposés démontrent l’incompatibilité d’un programme populaire, dans un environnement politique et économique hostiles.
Le PTB au pouvoir n’aurait d’autre choix que d’assouplir ou de modifier son programme devant des forces régionales et internationales liguées pour le faire échouer.
À plus ou moins brève échéance, ce parti serait conduit à suivre le chemin de Canossa du Parti Socialiste de Di Rupo. Moins volontairement il est vrai, mais avec les mêmes conséquences, l’affaiblissement progressif et une politique de compromis éloignant l’électeur du parti.
Autre sens serait de se voir investi de la confiance du plus grand nombre, pour mener une vive opposition à ce qui est de nos jours une politique agressive contre le peuple d’en bas.
Et peut-être bien que la sagesse venant par la frousse, les sphincters serrés, MM. Châtel, Lutgen et consort, maintenus au pouvoir par l’appoint des Rosés, lâcheraient du lest afin d’éviter l’émeute.
Car ce système dit démocratique est incompatible avec une vraie démocratie par le peuple dont il n’est que la caricature. Entrer dans ses pouvoirs de décision n’apporterait que des critiques unilatérales des gazettes, outils de propagande des propriétaires, pour un échec certain.
Gustave Flaubert, ce vieux bourgeois familier du salon de la princesse Mathilde (cousine de Badinguet), qui n’a même pas vu dans quel bain de sang la Commune de Paris finissait sous le coup des Versaillais, qui a lâchement abandonné à son sort son ancienne maîtresse Louise Collet après 1871 dans un Paris ravagé, Gustave Flaubert, donc, ce grand écrivain français, avait vu juste quand il ne reconnaissait qu’une seule manière d’en finir avec tous les establishment de tous les régimes et c’était…. l’émeute !

1 juillet 2017

Conserve flamande, mise en boîte wallonne.

Ce que Benoît Lutgen est en train de faire est, ni plus ni moins, le passage du centre-gauche au centre-droit, à la Région Wallonne.
Cela n’a l’air de rien, mais ça implique beaucoup de choses et notamment un changement de pied par rapport aux élections régionales précédentes.
Ce n’est pas que je porte particulièrement le PS dans mon cœur. Je l’ai suffisamment dépeint dans ces colonnes comme une erreur de casting de l’idéologie socialiste. Seulement, ce parti avait de beaux restes, que défendaient d’ailleurs quelques élus restés socialistes. Dans la mouture Châtel-Lutgen, ces petites choses qui rendaient encore la vie supportable à quelques-uns vont évidemment disparaître.
Le staff directionnel du MR n’a-t-il pas soufflé au petit Châtel qu’il ne devrait pas y avoir l’épaisseur d’un papier à cigarette entre la politique Michel-De Wever au Fédéral, avec la future politique des Régions francophones ?
Charles Michel, dûment investi de la conduite des affaires de la Belgique par consensus avec la N-VA, a une vision du monde et un parcours dans nos relations internationales que l’on peut qualifier de social-libéral ou de libéral de centre-droit. Sous sa direction la Belgique apparaît comme le bon élève du capitalisme bien mondialisé, bien américanisé, bien Trumpisé qui a voté oui à Maastricht, oui au projet de «Constitution européenne», diablement atlantiste et active dans le domaine de la réduction de la dette au détriment du pouvoir d’achat, farouchement défenseur du commandement intégré de l’OTAN, etc. Par contre, toujours aussi dépensière dans l’organisation farfelue d’une Belgique à cinq gouvernements et à neuf Provinces, avec des privilèges et des mandats juteux d’une classe politique décriée par le MR, mais en même temps ancrée dans les mœurs libérales, comme l’épée Excalibur du roi Arthur dans la pierre de Jodoigne.

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Avec Paul Magnette, ce n’était pas la politique du grand soir, mais on ne se sentait pas trop les larbins de l’ordre établi par Angela Merkel et le pouvoir des grandes banques.
Certes, Elio Di Rupo avait déçu dans le gouvernement précédent, mais le PS n’était plus si certain d’épouser le néoconservatisme ambiant, devant la fracture sociale qui s’est aggravée ces deux dernières années et dont le MR et même le CDH n’ont toujours pas pris conscience. Pour être complet, la menace du PTB de tailler des croupières dans le corps électoral du PS aux prochaines élections n’est pas pour rien dans ce début de modification de la pensée militante chez les amis de Laurette Onkelinx.
Et voilà que Benoît Lutgen ouvre la boîte de Pandore, non pas à cause du couple diabolique Mayeur-Peraïta et du haut-le-cœur qu’il suscite, mais, on l’a su par la suite, du plongeon de son parti sous la barre des 10 % d’intentions de vote dans les sondages !
On avait déjà vu des acrobaties sans filet de Joëlle Milquet à la tribune du CDH, mais pas encore des sauts de l’ange qui font penser à un mauvais calcul de la longueur de l’élastique qui va finir par noyer Benoît dans la Semois.
À l’heure où l’Ardennais négocie avec le MR, le «néoconservatisme à la flamande», le gouvernement Michel distribue les clés d’un accord de gouvernement des Régions entre le petit Châtel et Lutgen.
C’est à prendre ou à laisser.
Voilà longtemps que la N-VA mène une action politique fondée sur la modification des fondamentaux idéologiques d’une droite belge en pleine crise existentielle.
Que Charles Michel s’y complaise pour des raisons narcissiques, libre à lui de suivre Bart De Wever sur les rives d’un Escaut transformé en Potomac de Washington.
Que le petit Châtel en soit contaminé et qu’il cherche à en métastaser Benoît Lutgen, c’est son affaire.
Qu’il veuille d’une épizootie du Nord transformer notre basse-cour électorale en un champ de carnage, voilà qui est différent et dépasse les combines de l’ex parti chrétien.
On verra bien si la résistance des Écolos et de DéFI à la dérive du CDH est réelle et durable.