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30 juin 2019

Un fichu bilan !

La Belgique garde son apparence grâce à un procédé de cryogénisation qui arrête sa décomposition. La formule est plus efficace que le formol. Elle aurait gardé l’aspect approximatif d’un fœtus qu’elle avait depuis 1832, si les savants avec Delpérée et Delwit, ses théoriciens, l’avaient laissée dans son bocal d’origine.
Les partis frères PS-MR du pouvoir, avec le CDH si tant est qu’il existe encore, ont une formule : pour diriger la Belgique, il faut reculer… pour ne pas sauter. C’est une technique de procrastination pour gagner du temps. Ainsi, sans cesse remis aux calendes, le but (l’éclatement de la Belgique) n’est jamais atteint.
Cela satisfait tout le monde.
On pourrait même imaginer un nouvel « Hibernatus », une Belgique Joyeuse arrêtée dans le temps à l’Expo de 58 !
Tout est en germes, séparatismes, troubles neuro-végétatifs du capitalisme, aporie générale des partis. Ce village Potemkine fait plus vrai que nature, avec des géraniums en plastique aux fenêtres peints sur du papier fort.
Au moins, on riait à la Belgique Joyeuse, un demi coûtait deux francs, soit 0,05 € !
De cette époque, Denis Ducarme et Georges-Louis Bouchez ont la nostalgie. Ils s’habillent toujours avec gilet et cravate. Ils parlent d’un capitalisme à la John Galbraith et croient dur comme fer à la régulation automatique des marchés, leur devise : « Faites confiance aux milliardaires ». Seul détail, le canotier en paille manque sur les photos de famille. Auguste Renoir en 1873 avait anticipé la Belgique sur sa toile « Canotiers à Argenteuil ».
La lenteur et la temporisation sont les deux mamelles de la Belgique heureuse. Le cœur du réacteur électoral refroidit depuis le 28 mai. D’après Loulou Michel, il faudra trois cents ans pour rentrer dans des températures compatibles pour occuper l’habitat à partager entre Sapiens et Neandertal.
Les jus vitaux sont extraits de l'État et partagés entre les grands de la politique. Ces derniers sont des espèces de punaises qui se gorgent de notre sang, puis viennent nous engueuler alors que faibles et anémiques, nous ne comprenons rien à leurs discours, si intelligents par eux-mêmes que l’orateur lui-même ne peut les expliquer.
Comme les punaises, ils peuplent les bois de nos lits à grande vitesse, si bien que notre devoir en démocratie, qui est de les nourrir, devient très épuisant.
Au sommet des sommets, la famille royale vit dans la cité interdite de Laeken. Son chef fait deux discours par an le 21 juillet et le 25 décembre. Ce sont les deux discours les mieux payés au monde. Ils ne servent qu’à voir les lèvres du monarque remuer de façon rituelle donnant ainsi aux paupières un rythme de balancement propre à les fermer. Aussi, ces deux discours sont très courus par les insomniaques qui espèrent y trouver une thérapie du sommeil.

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De toutes les forces de chaux vive, le sénat est le fleuron.
Il se compose de soixante personnalités les plus illustres du royaume. Armand De Decker, qui fut leur président, restera gravé à jamais dans les mémoires par l’exemple de son patriotisme, son désintéressement et son altruisme de grand serviteur de l’État. Sa notoriété survivra très loin au-dessus du souvenir que laissa Anne-Marie Lizin, elle aussi glorieuse présidente, à cause de la différence des factures, celle d’Anne-Marie se bornant à des sommes dérisoires réclamées par sa coiffeuse.
C’est un haut lieu de rencontre entre les communautés, on y tue le temps en buvant un bon café et en y piquant de petits sommes. À contrario d’une autre institution (celle de la Justice n’a jamais prétendu être indépendante, sauf pour les gogos), le sénat lui, l’est vraiment. Il est même tellement indépendant que les hobbys, les belles collections, les jeux de société, parmi eux le plus prisé de tous : le scrabble, y ont supplanté la politique.
Cette indépendance est tellement appréciée, que le rêve de tout Belge, l’esprit bien fait et la jambe bien prise, est de se faire coopter pour y entrer.
Des détracteurs veulent le supprimer, c’est du populisme. Les Grands y sont attachés. L'inutilité de l'institution sénatoriale n’est pas prioritaire. Il y a des chances que la Belgique n’existera plus, alors que le sénat, lui, brillera de tous ses feux !
L’ONU tend à sauvegarder les sinécures patrimoniales, afin de permettre aux grands d’y finir des jours heureux. Le sénat belge aussitôt a plaidé pour en être.
La presse n’aide pas à comprendre l’État belge.
Les journalistes ne savent pas comment fonctionne la Belgique. En réalité, personne ne le sait, sauf Quattremer qui se vante de le savoir. Ce qui s’est révélé faux. Tous, ils ne connaissent que les maîtres qui les nourrissent.
Ils ont peur de se faire désaccréditer par des mots « excessifs ». Un des amis des patrons, Denis Ducarme, a les numéros de téléphone de tous les propriétaires de presse. Il tient ainsi les éditorialistes par les couilles, même ceux qui n’en ont pas.
La Belgique est le sanctuaire du vide. On y célèbre le dieu Rien. Rien nous a délégués son fils, Job-Job-Job, pour notre salut. À l’heure de la sieste, il descend de sa croix, comme tout le monde.

29 juin 2019

La Belgique aux urgences.

Cette législature est la charnière entre le monde d’hier et celui que l’on va découvrir, dont personne n'a vraiment idée.
Bien sûr que les duettistes Vande Lanotte et Reynders poursuivront la mission du roi encore quelques temps. Puis il y aura un formateur qui sera nommé en fonction des humeurs flamingantes et du reclassement des idoles en partance vers de plus gros salaires.
Ce sera un deuxième round, peut-être y en aura-t-il un troisième… en attendant, un regard suffit sur la société contemporaine, pour être saisi d’effroi.
À l’aune du pognon capitaliste, l’altruisme et la solidarité ont fichu le camp. Les gens sont devenus des machines à sous, avides et sans culture. Dédé Ducarme est content, il voit l’Homme à son image.
Les partis libéraux, PS, MR et CDH, trois faces du principe qui établit l’initiative privée supérieure à l’initiative publique, persistent dans un déni social qu’ils n’expliquent pas. Écolo est un parti coupé en deux, les dirigeants sont proches des libéraux et une partie de la base, du PTB.
Ce sera sans doute la dernière fois que le PS aura le privilège de former un gouvernement régional. Sa chute suivrait celle du PS français. Il ne se relèvera qu’avec la confiance retrouvée de son ancien électorat, dans très longtemps, peut-être même jamais.
On l’explique par la disparition de sa base sociale. Pas qu’elle vote ailleurs, elle n’existe plus. Une grosse partie s’est enfoncée dans la misère et vote PTB, le reste, la classe moyenne urbaine ne voit pas la différence entre le MR et le PS et vote alternativement pour les deux si pas les trois avec écolo. Le CDH est tombé dans un bain décapant, il se dilue. C’est Lutgen qui a versé le bidon d’acide chlorhydrique.
La classe moyenne, objet de fierté du PS, fut longtemps triomphante dans les Trente glorieuses. Le PS se dopait à l’amphétamine de la social-démocratie, jetant aux orties son histoire et ses affinités communisantes. Il changeait de look dans la griserie de l’instant.
Aujourd’hui, la classe moyenne se volatilise. Ce qu’il en reste a peur du déclassement pour ses enfants. Elle a sombré dans le zapping consumériste. Les assemblées du PS dans lesquelles elle était rayonnante mêlaient harmonieusement ouvriers et ingénieurs, petits commerçants et fonctionnaires, dans les coulisses, en extras bénévoles les mutuellistes et les syndicalistes socialistes s’affairaient à monter et descendre les rideaux de la comédie du bonheur, afin que la fête soit réussie. Pour le PS, il n’y aura bientôt plus de Premier mai !
L’erreur de MM Di Rupo et Magnette est de persévérer dans le rêve d’un monde disparu, d’où subsistent encore les classes moyennes supérieures. Les notables politiques y côtoient les professions libérales et les propriétaires. Certaines de ces strates sociales entre les années 50 et 80 ont été sincèrement socialistes, d’autres se sont crues obligées de le paraître, parce que tirant leur subsistance des recommandations du parti. Ces dernières, les moins sincères, seront paradoxalement les plus fidèles.

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Ce ne sont pas les avertissements d’intellectuels le plus souvent de nationalité française mais qu’importe, qui ont manqué. Les Pinçon-Charlot, Mélenchon, Belinda Canonne, Michel Onfray, Cynthia Fleury, et combien d’autres, tous et toutes contemporain(e)s ont fait défaut à la réflexion de ces messieurs du PS. Ils préféraient des penseurs et des économistes libéraux : Frank Dedieu, Gaspard Koenig, Agnès Verdier-Moliné, Elie Cohen, etc.
On touche ici à la cause profonde de l’isolement progressif du PS !
La conscience collective du grand nombre s’éveille à mesure que la baisse d’effectifs du PS s’accélère. Non pas que l’extrême gauche siphonne le PS, non, on voit bien comment cette classe moyenne socialisante se dilue dans quoi et pourquoi. Une conscience de classe se forme dans la jeunesse avec de nouveaux protagonistes. Il reviendra à cette jeunesse de faire la révolution citoyenne. Le PS n’en sera pas.
L’épuisement des modèles de la vieille gauche en atteste, le PS a tout misé sur la social-démocratie européenne, et celle-ci s’effondre ! Il a perdu.
MM. Di Rupo et Magnette le vivent comme un incident de parcours. Je crois que leur analyse est fausse. Ce monde là est mort.
La venue d’une conscience écologique chez les citoyens est un élément perturbateur supplémentaire aux élucubrations des libéraux. Ducarme aura beau beugler que le libéralisme économique est seul à pouvoir relever le défi écologiste, les gens savent que c’est faux ! C’est même le contraire, la croissance moteur indispensable n’est pas compatible avec une gestion écologiste de l’économie.
L’écologie politique ramène aux fondamentaux.
« Il y a des biens communs, un seul écosystème compatible avec la vie de notre espèce, et ils sont menacés. La thèse sociale-démocrate est donc morte à jamais, car elle suppose une correction progressive des inégalités par une répartition inégalitaire des produits de la croissance – le développement serait infini alors que la ressource est finie. Quant au communisme d’État, il fonctionne lui aussi sur une illusion productiviste, aggravée du fait qu’il est incapable de s’auto corriger parce qu’il n’y a pas de démocratie. Donc il fallait reformuler un corpus théorique cohérent : identifier l’acteur de l’histoire, ses méthodes d’action, le programme capable de le fédérer et la place particulière de la démocratie et de la conflictualité pour renverser le vieux monde et faire vivre le nouveau. » (L’entre guillemets est un extrait d’une interview de Jean-Luc Mélenchon, texte fondamental de la nouvelle manière de vivre à gauche.

28 juin 2019

Dédé président !

Ah ! ils sont admirables… on a voté quoi au juste aux européennes ?
Des coalitions, c’est le PPE (la droite européenne) qui agglomère le plus de députés, donc selon la formule chère aux Allemands, le Spitzenkandidat sera pur jus droite européenne, le lumineux remplaçant de JC Juncker.
Autrement dit l’électeur est très partiellement concerné puisqu’il ne désigne aucun candidat. Les décideurs sont les apparatchiks des 27 pays, avec l’aval des deux « revisors », l’Allemande et le Français, hors élections européennes bien entendu.
Au départ d’une bonne idée, l’Europe est devenue une mauvaise, à une distance infinie des électeurs.
De régionales, les magouilles sont passées à nationales, puis de nationales à européennes. Les partis finiront par avoir raison de « l’esprit européen ». Celui-ci survit à l’aide de deux clichés, l’Europe c’est la paix et l’euro c’est la liberté.
Bientôt, il n’y aura plus que l’illuminé Bernard Guetta, en croix comme le Christ, pour nous servir son sacrifice et son genre « J’t’emmerde sur France Inter » de grand journaliste.
Vu de Belgique, on se croirait en train de suivre Croquebolle et Filochard nos agents royaux déguisés en Reynders et Vande Lanotte, chargés de débroussailler les fourrés bruxellois, afin de trouver de nouvelles créatures capables de filer la chtouille aux opposants.
La droite européenne était mercredi à la manœuvre pour sauver son candidat à la présidence de la Commission, l'Allemand Manfred Weber, sur fond de dissension entre Paris et Berlin.
Macron n'en veut pas, Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK), nouvelle présidente de la CDU en remplacement d’Angela Merkel, l’adore.
L’électeur belge est ébaubi. A peine sait-il qui est Macron et Merkel. Alors, vous pensez Manfred Weber… C’est un homme de droite et alors ? La politique de l’Europe n’a-t-elle jamais été autre chose qu’une succursale de Wall Street ?
Le camp PPE mitonne un coup genre machine-outil allemande, c-à-d du solide. Une rencontre a eu lieu mercredi à Berlin entre Weber, Merkel, AKK et Joseph Daul, président du PPE.
Objectif : élaborer une blitzkrieg avant le Sommet des dirigeants européens dimanche à Bruxelles, histoire de trouver des noms pour les postes clés des institutions européennes.
Ce sera une sorte de festival de Cannes chez Manneken-Pis, des nominés.
Dans l’hyper fromage à la découpe où est l’électeur ? Il n’est nulle part, bien entendu.
Le "Spitzenkandidat" n’aurait pas la furia de mai 40, d’Adolphe. Il serait plombé par des Munichois devenus obèses !
La droite européenne PPE, fière de ses millions de chômeurs, jalouse d’être à la pointe des régressions sociales, réclame le poste pour son champion. Les sociaux-démocrates partenaires de coalition de Mme Merkel, orgueilleusement attachés à la chute des syndicats et aux déboires de la social-démocratie, veulent toujours le Néerlandais Frans Timmermans.
Macron, en roi mérovingien, a enterré ce système de désignation vendredi dernier à Bruxelles, dans un pénultième sommet qui a fichu la rage dans le cœur de Weber.

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Comme on voit, les places sont tellement juteuses à cause de la crise qu’ils ont créée eux-mêmes dans le privé, qu’un combat à mort a fait une première victime, Didier Reynders.
Ces intellectuels quand même ! Leur seul handicap : ils sont trop intelligents pour nous et deviennent par conséquent incompréhensibles pour les électeurs européens. C’est grave, parce que leurs diplômes valent moins à présent que le papier-toilette !
Le Sommet du G20 d'Osaka, au Japon, de jeudi à dimanche, serait l'occasion pour les dirigeants de l'UE de revenir aux répartitions des postes clés des institutions européennes. Inutile de dire qu’à ce jeu, notre dernier pion en lice, Charles Michel, n’a aucune chance de faire mieux que son ennemi intime D. Reynders.
Certes il a des qualités maffieuses requises, mais son gang est trop petit, ses références ridicules. Ses méfaits sociaux manquent de promo. Charles risque de finir avec son guigneux confrère, dans les catacombes de l’Histoire.
Présidence de la Commission, présidence du Conseil européen, chef de la diplomatie européenne, présidence de la BCE, présidence du Parlement européen, ça va saigner… pourtant Staline est mort depuis longtemps, même si Ducarme voit toujours son ombre planer au-dessus d’une extrême gauche agressive, responsable selon lui, du manque de dignité générale.
Au reste, pourquoi pas Dédé Ducarme, président du Conseil ?

27 juin 2019

Le chômeur, moderne paria !

Ils sont bien tous les mêmes à propos du chômage et des chômeurs. Ils veulent tous le retour au travail des chômeurs. Ils spéculent sur un moyen efficace, c’est de les affamer ! En Belgique, Di Rupo, socialiste, a passé le relais à Charles Michel avec les mêmes fausses raisons. Ce n’est pas emballé dans du papier journal, mais du papier cadeau, affirment-ils, la bouche en cœur.
Et quand le « cadeau » est une soupe à la grimace, ces gens de pouvoir prennent l’air résigné, ils se plient aux directives européennes. Ces grands européens se défaussant sur l’Europe, ce qui l’a fait davantage haïr dans l’esprit des gens. C’est vilain ça !...
Le match entre les « grands » est à qui en rajoute une couche.
En France, Macron fait déposer une loi par sa ministre du travail Muriel Pénicaud, qui leur semble une « avancée sociale ». Le piège à cons est gros.
En Europe, les chefs des exécutifs profitent des restrictions des droits des États innovants, pour quelque mois plus tard, proposer la recette chez eux.
Du PS au MR, en Belgique, chaque camp va décortiquer la loi Macron pour en proposer les « innovations », quand ils se seront mis d’accord pour caler leurs fesses rue de la Loi.
Ils observent avec intérêt qu’en France, désormais, l'État redéfinit seul les règles qui régissent l'indemnisation des demandeurs d'emploi. Finis les palabres entre « partenaires » sociaux. L’État tranche de tout. Comme Macron n’a pas de partenaires sociaux avec qui discuter, ça va faire du bruit. Les patrons du MEDEF font semblant d’être vent debout, mais en secret, ils sont pour.
Dans cette réforme sur ordre présidentiel, tout y passe, indemnisation, accompagnement des chômeurs, bonus-malus sur les contrats courts, etc. Certaines dispositions rappellent de mauvais souvenirs des classes sociales dépouillées au nom de l’austérité en Belgique, sous les deux dernières législatures, une de gauche et une de droite, pour ne pas faire de jaloux.
Sempiternel motif de la réforme : inciter au retour à l'emploi et donc retoucher certaines règles d'indemnisation considérées comme un frein. Objectif : réussir à atteindre les 7% de chômage d'ici 2022, voire "le plein emploi" pour 2025 !
Le frein principal est l’indemnité « trop généreuse » et trop longue, que ces messieurs estiment ainsi, eux qui vivent aussi des deniers de l’État, mais sur un autre pied, bien entendu.
C’est l’obsession en Belgique : une indemnité de chômage trop importante (on parle ici d’une somme dérisoire de mille euros) incite le bénéficiaire à rester chez lui en pantoufle, à boire des bières devant la télé allumée vingt-quatre heures sur vingt-quatre !

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Faut-il être salaud ou inconscient comme un Ducarme, pour penser cela !
Le ballon d’essai est français. Instruisons-nous des arguments : « Notre objectif c'est de faire en sorte que le travail paie plus que l'inactivité », s'est défendu le Premier ministre Édouard Philippe.
Cette réflexion est d’un cynisme à tomber par terre. Cela sous-entend que les salaires sont tellement bas qu’ils équivalent à l’indemnité de chômage et plutôt que les augmenter, il faut diminuer les indemnités ! Ce facho de la macronie n’est sans doute pas au courant du seuil de pauvreté à partir duquel on survit à peine et que son objectif serait à y faire entrer des milliers de Français ! Belle mentalité !
C’est le moment de replacer le fameux « c’est pas moi, c’est l’Europe ».
La dérive vers la droite extrême est caractéristique du système Macron. Le Medef va faire semblant de râler contre le bonus-malus et les syndicats sur le volet indemnisation !
La nouvelle manière de faire inspirera le successeur de Michel en Belgique.
Les partenaires sociaux, tenus à l'écart des arbitrages, ont été reçus à Matignon pour présenter la réforme, un point c’est tout ! Circulez, il n’y a plus rien à voir.
La propagande des journaux et télé a payé.
48 % de Français estiment que les chômeurs touchent trop et trop longtemps des indemnités de chômage ! Drôle de sondage d’opinions quand même, qui reflète plutôt l’opinion de Passy et de Christophe Barbier, Aphatie et compagnie, plutôt que celui des faubourgs de Trappe.
Les "CDD d'usage", contrats à durée déterminée contraires aux CDI à durée indéterminée, feront l'objet d'une taxation forfaitaire, mais tellement douce, qu’un patron qui use de ce type de contrat aura toujours l’avantage d’engager en CDI. La taxe rentrera dans les caisses de l’État et ne sera en aucune manière utilisée pour aider les chômeurs.
Un durcissement de l'accès à l'assurance chômage, en faisant passer de 4 mois travaillés sur les 28 derniers à 6 mois sur 24, est le coup classique employé en Belgique déjà sous les auspices du socialiste Di Rupo, à propos des jeunes.
Ces nouveautés françaises pourraient voir le jour en Belgique, dès que les socialistes se seront à nouveau acoquinés au MR. Elles visent à changer les règles qui permettent de cumuler un petit salaire avec un bout d'allocation. Cela concerne les mi-temps de l’enseignement, certains travailleurs en grande surface et les personnels des ASBL.
Le reste, les mesures d’accompagnement à Pôle Emploi (l’ONEM pour nous) c’est de la foutaise organisée, actuellement, moins efficace que les petites annonces sur les réseaux sociaux d’Internet.

26 juin 2019

De La Meuse au Potomac.

Avant de revenir sur la politique guerrière de Trump vis-à-vis de l’Iran, un mot sur le journal La Meuse qui, dans son édition de mardi, vient de dépasser le mur du « çon » !
En première page, le journal affiche la photo de Patricia Poulet-Dunan, conseillère communale UP (Union pour Juprelle)… Motif : un contentieux de 700 € erronément perçus… il y a des années ! En supposant par « erronément » que Patricia Poulet-Dunan n’est même pas à la base de l’erreur, faut-il que le journal n’ait rien à écrire… Il paraît que la majorité PS/Écolo va porter plainte contre la malheureuse ! Enfin, pour compléter le désastre éditorial de ce mardi La Meuse nous confirme que Jean-Denis Lejeune fait toujours ses cartons.
Revenons maintenant à la psychologie du milliardaire américain contre l’Iran, pour la campagne de son deuxième mandat aidé par John Bolton et Mike Pompeo ses conseillers et son gendre Jared Kushner, Juif orthodoxe revendiqué pro-Israël.
Charmant quatuor devant lequel l’Europe libérale se prosterne.
En renonçant à des frappes sur l’Iran pour le drone abattu, Donald Trump a résisté à ses trois conseillers, mais la situation reste explosive. Washington a lancé des cyber-attaques contre des systèmes d’armes des pasdarans. L’Iran semble bénéficier d’un sursis fragile.
Sur le fond, Trump inculte, comme il est encore permis à un milliardaire de l’être sans que ça dérange, se fout bien de l’Iran qu’il a peine à situer sur la carte.
Les échéances électorales se rapprochent. Le candidat Trump a un bilan politique extérieur pas terrible : le plan de paix israélo palestinien de Jared Kushner et Mohammed ben Salmane, visant à tuer l’idée d’un État palestinien en échange de fric, est au point mort.
Le business yéménite n’est pas un succès en dépit des mirifiques contrats d’armement conclus avec Riyad. L’armée saoudite, dix fusils d’assaut pour un militaire et plus de tanks que de tankistes, est une des plus mauvaises au monde.
Le traité signé par l’Europe, la Chine, la Russie et les USA permettant de contrôler l’Iran sur sa capacité de créer l’arme atomique ayant été annulé par Trump, les États-Unis se placent en porte-à-faux contre tout le monde. L’Europe aurait intérêt à un rapprochement avec la Russie, mais les libéraux font la pluie et le beau temps à l’Europe. Ils mettent culotte bas pour se faire botter le cul par leur maître Trump, Michel et Lecarme en hurlent de plaisir.
Malgré eux, les choses avancent. Le mécanisme initial (Instex) pour corriger la vulnérabilité européenne a été évoqué à Téhéran.
Encore une fois, Trump juge tout en fonction de sa réélection en 2020.

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Trump a humilié l’establishment politico-intellectuel démocrate. Cette première victoire n’est pas complète. S’il échoue l’année prochaine, ses ennemis prétendraient que les électeurs avaient eu la berlue en 2016.
Chez lui, tout se résume à faire ou ne pas faire du fric. Dès août 2018, il a déjà récolté 88 millions de dollars pour sa campagne. Son slogan de second mandat «Keep America great again» (garder l'Amérique à nouveau) est déjà multi-copié sur les supports habituels. Tandis que les démocrates encombrés de candidats en sont encore à préparer leur congrès à la rentrée, pour partir à la castagne contre le président ensuite.
La stratégie de Trump vise à remobiliser sa base électorale de 2016, tout en grappillant quelques voix au centre. L’Europe, pour son électorat, fait partie des états hostiles à l’Amérique, malgré les mamours d’Angela Merkel, bientôt « off » de la scène internationale, et Macron qui n’a pas convaincu Trump de changer de politique.
En interne, Trump bétonne son influence partout : nominations à la Cour suprême, immigration, politique intérieure, politique extérieure.
Il fignole sur ses tweets tout ce qu’il va débiter d’un mauvais anglais de junkie accroc au profit. La seule chose qui compte en politique est le ressenti, pas vrai ?
Trump promoteur de lui-même est un pragmatique en politique étrangère. Il déteste le multilatéralisme. Son deal, c’est le rapport direct avec le client, les deux pieds sur le bureau, la main droite pour signer le contrat et la gauche, masquée par le meuble, fourrageant sous la jupe de sa secrétaire.
Ce concept existe dans l’immobilier new-yorkais. C’est le monde des intérêts et des rapports de force, très centralisateurs et très loin de la privatisation des biens de l’État « aux petits copains » de l’Europe libérale. Ce que les huiles du MR ne comprendront jamais.
Comme les intérêts de Trump se confondent avec ceux des États-Unis, il cherche l’intérêt des deux, dans une politique instable à géométrie variable. C’est lui le plus riche. Le dollar qui en lui-même ne vaut plus grand-chose, a vampirisé toutes les monnaies du monde. Le but est de faire des grands coups médiatiques en concluant des «deals».
N’a-t-il pas coécrit « l’art du deal » avec un écrivain de métier, puisque Trump sait à peine se servir d’un stylo ?
La technique appliquée à la Corée du Nord, à l’Iran et au Mexique est dans son livre. Les Européens sont trop intellectualisés pour comprendre, surtout Macron qui a inventé la mouche à deux culs, en figure de style.
Les libéraux d’Europe sont des naïfs sur le plan sécuritaire. Trump considère que la protection offerte par Washington à ses alliés de l’OTAN ne doit pas être gratuite. Si on veut être protégé par la puissance états-unienne, il faut payer. Argument de poids auprès d’un contribuable isolationniste. Cette idée est une constante chez Trump dès 1980.
Heureusement que Trump n’aime pas la guerre. Il étouffe son client en douceur et saisit les biens du failli pour une poignée de dollars.
Trump ne s’intéresse pas aux détails. Il pourrait être entraîné dans une guerre contre l’Iran, simplement par son incapacité à maîtriser les tenants et les aboutissants de l’escalade militaire dans le Golfe Persique.
C’est en cela qu’il est dangereux.

25 juin 2019

Crime à l’étouffée.

L’ai-je assez dit, je suis indépendant et libre de parti. Je vote donc après avoir réfléchi à un ensemble d’idées que je retrouve approximativement, mais en suffisance, dans une formation politique.
Comme je ne suis pas de ceux qui cachent leur opinion, j’ai donc voté PTB.
Assez curieusement, dès lors que j’adhère, ne serait-ce que momentanément à une formation politique j’entends que, puisque ce sont mes idées que j’y défends, ce parti me représente et par son comportement, doit se montrer à la hauteur de la confiance que je lui porte.
Dimanche, je me suis senti humilié par les propos du libéral Ducarme, vieux saltimbanque qui sait encore faire rire les foules, mais aussi leur faire accroire des sornettes du temps d’Eisenhower.
D’abord, il m’a amusé, sans plus, en utilisant des formules datant de la guerre froide et qui ont déjà beaucoup servi. Indirectement, il m’a traité de communiste, qualificatif que je ne conteste pas venant de gens qui savent l’histoire, mais pas de lui dont la malhonnêteté intellectuelle le dispute à la bêtise. Les historiens honnêtes connaissent les rivalités anciennes qui fit naître la gauche moderne dans le bouillonnement des idées de la Commune de Paris (1871) à la guerre de 14-18, jusqu’aux avatars de l’URSS et sa défaite.
Bien entendu, cet individu très ignorant de l’Histoire, proférait ses insultes à la Trump dans l’espoir qu’elles fassent échos dans les cervelles de ceux qui ont autre chose à faire que s’y attarder, parce qu’il faut bien travailler pour vivre et qu’il n’est pas donné à tout le monde, hélas !, d’avoir le sens de la critique et le goût d’être informé.
Tout le monde ne sait pas que le premier massacre des temps modernes fut perpétré par un libéral, le Français, Thiers, qui fit 15.000 morts parmi la population de Paris en une semaine de mai 1871. Cela, le libéral l’ignore ou feint de l’ignorer.
Mais où cela ne va plus, c’est quand Ducarme parle des millions de morts, des goulags et des exécutions en masse du petit père des peuples, que le canard enchaîné appelait le petit père dépeuple.

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Car, si ce qu’il raconte est vrai en partie et je ne le conteste pas, laisser ce porte-parole parler aux noms des morts d’une révolution qui a mal tourné, c’est faire injure aux millions de morts perpétré par le capitalisme de sa version coloniale à sa version moderne d’exploitation des peuples, dont Ducarme ne souffle jamais un mot, aucune compassion, rien, le vide.
Et je regrette profondément, lors des rares moments auxquels on convie en nombre réduit des porte-paroles du PTB, qu’aucun invité jamais ne s’insurge contre cette falsification de l’histoire. Les assassins étaient et sont encore en plus grand nombre dans le camp d’un Ducarme. Les Travailleurs communistes qui surent s’émanciper du joug du capitalisme, même dans leur dérive et leur déraison, étaient cent fois plus honorables que les assassins d’aujourd’hui des bagnes d’enfants, des femmes au travail pour quelques pièces de monnaie et des génocides coloniaux d’hier. Cet individu m’insulte, en insultant la classe ouvrière.
Je comprends le point de vue du représentant du PTB, c’est déjà exceptionnel qu’il puisse faire entendre un autre avis que celui de la pensée unique, mais je ne l’approuve pas.
Quitte à sortir des débats, il est pour moi exclu de se faire traiter d’assassin par filiation d’idée si je puis dire, par quelqu’un qui en est un vraiment, puisque le capitalisme qu’il défend est encore l’assassin actif qui poursuit son œuvre.
J’ai pu observer que de tous les fiers-à-bras qui fricotent en politique, c’est encore Ducarme le plus hargneux, le plus velléitaire, le plus Jurassic-Park.
Il faudra bien un jour qu’à l’extrême gauche, on arrête de se faire insulter par des forts en gueule, de cette espèce.
Je n’ai pas voté pour un parti qui se fait traîner dans la boue par la pire engeance capitaliste.
Autant les gens actuellement au pouvoir ont la faculté d’inviter une petite pincée d’opposants, pour faire « grands démocrates », autant ceux-ci ont l’air de rouler leur casquette entre leurs doigts en remerciant l’assistance qu’on ait bien voulu leur céder un strapontin.
Il faut que cela cesse. Il faut répliquer sèchement à Denis Ducarme, voire même user de sa technique qui est de couper les gens quand ils parlent, en le coupant aussi ou alors, le boycotter en refusant de paraître en public dans des émissions de la propagande libérale, comme « C’est pas tous les jours dimanche ».

24 juin 2019

Gros et petits fraudeurs.

Ici, il ne s’agit pas d’être de gauche ou de droite pour juger d’un fait politique, mais de haut en bas de l’échelle sociale de se voir « salé » par le fisc en raison du laxisme volontaire des libéraux au pouvoir qui veulent à tout prix que les grosses fortunes et les grandes entreprises échappent à l’impôt.
Des mesures existent, elles ne sont pas appliquées. Des personnels sont opérationnels, on les occupe à autre chose. Pourquoi ?
Quand on interroge les gens du MR à ce propos, on sent nettement des réticences. En un mot, ils ne veulent pas que les riches paient au prorata de leur fortune.
Selon les estimations, 26 à 30 milliards d'euros, telle est la somme à côté de laquelle passe chaque année le fisc belge en raison de la fraude fiscale, affirment les experts, dont Michel Maus, qui vient de publier sur l'évasion fiscale "Iedereen doet het!" ("Tout le monde le fait").
L’expert s’est basé sur des travaux de l'Autrichien Friedrich Schneider. Le fisc belge est passé à côté de 26 milliards en 2010. Neuf ans plus tard, chaque année le fisc abandonne à des tricheurs de 26 à 30 milliards d'euros.
Faite le compte, c’est presque l’extinction de la dette que Michel n’est pas parvenu à maîtriser et qui rend la vie si difficile des pauvres de ce royaume.
Il y a certes, le travail en noir qui affecte aussi les finances de l’État. Il est cependant normal de penser que si cessait la fuite des capitaux dans les « Paradise Papers » un gros pourcentage du noir qui échappe au fisc, s’arrêterait faute d’exemple néfaste avec le retour des capitaux.
Des entreprises et non des moindres s'appuient sur des paradis fiscaux pour éluder l'impôt. Janssen Pharmaceutica et Ageas sont concernés pour la Belgique. Ces firmes auraient fait usage d'une boîte postale aux Bermudes. Elles y auraient fait transiter des milliards pour bénéficier d'un taux d'imposition de 0%, selon une enquête passée. Et qu’a-t-on fait ? Rien… et les fraudes courent toujours. D’autres prennent le relais et ainsi de suite…
Certaines entreprises éludent l'impôt à grande échelle. Les fiscalistes pourraient faire beaucoup mais le politique ne veut pas. En Belgique, l'argument classique est la crainte de perdre des marchés si on se montre plus strict.
Autrement dit, le juge de paix dans le système libéral reste l’argent, quelle que soit son origine, la manière dont on le gagne et celle dont on le place. Le pouvoir se justifie sur l’implacabilité avec laquelle il se rattrape sur ceux qui sont dans l’incapacité de frauder le fisc et la sévérité avec laquelle il punit les petits trafiquants et les faillis, ces derniers pillés en plus par la gent procédurière.
Les experts scandalisés du laxisme de l’état pour les grosses fortunes sont d’avis de rappeler aux Belges concernés leurs responsabilités.

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L’épineuse question de l’optimisation des capitaux des entreprises par des juristes fiscalistes reste en suspens. Les entreprises citées ont-elles enfreint la loi en faisant usage de ces chemins de traverse fiscaux dévoilés dans les Paradise Papers ? Une entreprise qui existe uniquement sous forme d'une boîte postale, a-t-elle un problème fiscal et juridique d’emblée si l’on considère que personne n’y travaille, à l’exception d’un expert-comptable de l’entreprises qui vient uniquement relever le courrier ?
Quand on considère que le fisc est à la tolérance zéro pour les personnes qui n'introduisent pas de déclaration, et qu’à cette fin, le fisc suit une procédure automatisée, que n’est-on plus vigilant pour la catégorie au-dessus !
En agissant de la sorte, le fisc montre un visage antisocial déplaisant et voulu par les partis de droite.
La manière dont le fisc traite les petits contribuables montre combien le service est figé dans un modèle conflictuel jusqu’au plus infime d’entre eux. Des concepts comme 'tolérance zéro' sont peut-être appropriés pour les trafics de stupéfiants ou pour le terrorisme, mais pas pour le non-respect de l'obligation de déclaration fiscale. Parmi ces contribuables récalcitrants, il y a des petits fraudeurs fiscaux, mais également des milliers de personnes qui n'ont absolument aucune mauvaise intention. Beaucoup d'entre eux ne sont pas à même de remplir leurs obligations administratives. Les personnes tombées gravement malades, celles qui traversent un processus de deuil ou un burn-out, celles qui souffrent d'une grave dépression ou de démence, ne sont souvent pas en état de remplir leur déclaration.
À ceux-là pas de repos, pas de salut, pas de pitié !
Sans doute que les petits contribuables paient l’humiliation que les riches font subir aux personnels de notre fiscalité.
La moralité, si l’on peut dire, que l’on retient, est qu’il vaut mieux frauder le fisc de cent millions que de cent euros !

23 juin 2019

It's a done deal, tap water wins.

Tandis que pour La Meuse, Jean-Denis Lejeune, après onze jours de préparation intensive, fait toujours ses cartons, Agnès Callamard, rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, passe inaperçue dans le tri des nouvelles importantes que les lecteurs du journal doivent savoir.
Ce n’est pas rien ce que cette personne nous révèle, enfin ce qu’elle nous révèle, nous le savions déjà. Elle nous le confirme tout simplement.
Sous les auspices des Nations Unies, dans le cadre très sérieux et ultra recoupé et confirmé, elle a publié un rapport cinglant sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Elle y conclut à la responsabilité d’État de l’Arabie saoudite et réclame une enquête approfondie sur le rôle du prince héritier, Mohammed ben Salmane.
Ainsi nous serions des amis indéfectibles d’un État voyou, alors que nos hommes politiques adhérant à la politique américaine nous disent tout le contraire, puisque nous poursuivons avec l’Arabie saoudite des relations commerciales enthousiastes, fondées sur l’estime réciproque, etcetera…
Non seulement, on peut nous considérer comme complices passifs, mais en épousant la querelle contre l’Iran, nous serions avec Trump, Israël et sa bande, complices actifs !
Et dire que Charles Michel, toujours responsable de l’exécutif, quoique intérimaire, si Trump avait été jusqu’à bombarder l’Iran, il l’aurait secondé d’une façon ou d’une autre, avec nos vieux F16. Nos journaux se seraient enflammés et peut-être même que La Meuse en aurait fini avec Jean-Denis dans l’empaquetage de ses souvenirs intimes cadres, coupe-papier et stylos-cadeaux, nous serions en train de finaliser l’équipement de l’Arabie saoudite pour le combat terrestre, comme en auraient témoigné de grandes photos de première page reprises de l’Agence Reuter !
La politique n’est pas faite par des enfants de chœur. Prendre les gens pour des imbéciles, c’est autre chose.
Nos élites moralisatrices voudraient nous faire croire qu’elles ont raison et que la morale va de pair avec la politique capitaliste proaméricaine, génératrice de tous les progrès, à commencer par le progrès de la fonte des glaces des pôles et des sommets !

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En réalité l’Iran est un grand pays, non-arabe, à son tour, trop religieux pour être honnête, mais quand même pas aussi moyenâgeux que son vis-à-vis saoudite. L’Arabie est un ramassis de bouseux prétentieux, surtout courtisés pour le pétrole et qui, sans le matériel de guerre américano-européen, troqué contre l’or noir, équipant une armée de fafiots très au-dessous de son armement, ne pèserait pas un panier de dattes devant l’Iran.
Et voilà que le prince héritier de ce tas de sable fraîchement bétonné est un assassin avéré, que tout le monde le sait et que, malgré cela, tout le monde va lui baiser les babouches.
La Belgique est un charmant petit pays qui tient compte de l’importance des gens quand il s’agit de les juger. C’est ainsi qu’il y a deux ans Reynders fit voter la délégation belge à l’ONU pour faire entrer l’Arabie Saoudite dans… la Commission des droits des femmes !
On croit rêver !
Et ce sont ces gens qui nous montrent la voie et nous disent ce qu’il faut faire !
Sous l’Ancien Régime, les rois fricotaient entre eux. On était embrigadé pour faire la guerre et le lendemain, on était pillé quand on avait fait ses cartons comme Jean-Denis et qu’on était rentré chez soi, paysan, à labourer son champ.
Mais voilà qu’en-dehors des gazettes respectueuses, les communications et les nouvelles circulent autrement et que tout prend un autre aspect.
Les temps ont changé. Les rois du passé, s’ils existent, comme en Arabie saoudite, aux USA et en Iran, pour contenter tout le monde, ont plus difficilement accès à la lettre de cachet. Ils doivent batailler pour conserver leur bon plaisir. La notion du tout bon d’un côté et du tout exécrable de l’autre, dont nos pseudo-démocrates ont pris l’habitude, n’existent plus dans la réalité des faits mieux décrits qu’avant.
Chez nous avec Bel Armand décédé opportunément pour avoir droit aux funérailles nationales et ailleurs, les mille et un combinards en passe de s’expliquer sur leur prétendu passé sans tache, Sarkozy par exemple, il y a comme un regain d’honnêteté des fonctionnaires qui n’ont pas le même intérêt à la fermer, plutôt qu’à les juger.
Non seulement, nous sommes dirigés par des gens qui ne sont pas du tout démocrates, mais en plus qui font du n’importe quoi, afin de préserver leurs seuls intérêts de classe. Voilà que l’honnêteté remonte du plus bas, celle des gens que le pouvoir croyait incapables de la moindre parcelle d’intelligence, qui se mettent à parler comme Caton l’Ancien, symbole de la « virtus » romaine, alliance du courage et de l'abnégation, de la fierté patriotique et de l'austérité morale.
Voilà treize ans que je l’affirme dans ces chroniques, la crapule est du haut ! Elle entraîne encore derrière elle des électeurs abusés. Son problème, c’est l’argent et le pouvoir.
Jean-Denis Lejeune finit ses cartons. Bienvenue à Agnès Callamard.

22 juin 2019

Trump, menteur pathétique !

C’est fou ! Dans La Meuse de ce vendredi matin, Jean-Denis Lejeune est toujours en train de faire ses cartons ! Ne s’agirait-il pas plutôt d’un container ? Oui, sans doute. Encore un fake-news de La Meuse !
Par contre, ce qui a complètement échappé à l’attention pourtant d’une extrême vigilance du journal que les Liégeois adorent, c’est la tension entre les USA et l’Iran que Richard3.com avait déjà qualifiée d’extrêmement grave.
Le dernier épisode celui du drone américain abattu par un missile sol-air iranien qui a fait monter d’un cran l’animosité de Trump à l’égard des Iraniens est absolument grotesque dans son libellé trumpien de Washington. C’est étonnant que personne ne l’ait relevé.
Le Pentagone soutient que le drone n’a pas violé l’espace aérien iranien, or il a été abattu par un missile sol-air, c’est-à-dire tiré depuis une batterie stationnée en Iran même. Compte-tenu de la portée de ces missiles et du fait qu’il ait été tiré depuis l’Iran, Washington a raconté des craques et le drone US était bien dans l’espace aérien iranien terrestre ou maritime, en train de jouer son petit rôle d’espion.
Les débris de l’engin ayant été retrouvé dans les eaux territoriales et non loin des côtes iraniennes, la chose est entendue.
Avec les cartons de Jean-Denis, c’est l’autre raison qui fit que la Meuse n’a rien publié de l’affaire. Il aurait été montré que Trump avait tort.
Notez que Trump déclenchera un conflit au cours de son mandat, en droit fil de la tradition républicaine selon laquelle « tout président républicain a droit à la guerre de son choix ».
Cette fois, tout était en place, les faucons en éveil. Les avions des Marines allaient à l’aube pour ne pas faite trop de victimes collatérales, raser au laser quelques objectifs dûment repérés et cartographiés, par un clone précédent, non repéré celui-là. Les avions étaient en l’air, Trump allait avoir sa guerre, le beau-fils Jarret avait déjà télégraphié à Netanyahou qu’enfin « on y était », quand soudain, le vieux a flanché et arrêté tout !

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Que s’est-il donc passé ?
Trump qui a déjà plus de douze mille mensonges (1) répertoriés depuis les débuts de son mandat, aurait pu très bien ajouter celui-là à la série. La tâche étant d’en découdre avec l’Iran, le prétexte était superflu, à peine utile pour faire avaler la couleuvre à des gogos du genre des tourterelles bleues de l’Europe. Aurait-il cané devant une possible apocalypse qu’allait déclencher ses bombardiers ?
Par le passé, on a vu par amour filial, Bush junior faire tomber Saddam Hussein, afin d’effacer l’échec de son papa la guerre précédente.
Selon le New York Times, suivi par ABC News, Donald Trump avait approuvé l’attaque à l’aube sur des radars et batteries de missiles iraniens. Bateaux et avions étaient en position, quand le président dix minutes avant le « go » décida d’arrêter le processus guerrier.
Selon NYT et ABC News, les raisons “ne sont pas claires”.
Comme certains menteurs pathologiques, Trump aurait-il été frappé d’hypotypose (2) ? C’est possible d’éprouver un effroi antérieur à celui qu’on aura à la pensée du résultat terrible du mensonge qu’on vient d’énoncer.
Voilà qui est fâcheux pour ce menteur invétéré au lancement de la campagne de son deuxième mandat. Jusqu’à présent, il était un menteur hors-pair, proférant ses énormités avec des accents tels, que le menteur se convainc lui-même et tient pour vrai ce qu’il dit.
Cette peur d’être allé trop loin est le fléchissement d’un caractériel. En télévision, cela se paie cash par une mise à pied, un départ comme celui de Nikos Aliagas de la matinale d'Europe 1 ou d’un Julien Lepers, viré de Questions pour un champion.
Les électeurs de Trump tiennent à lui pour justement ses mensonges et son mépris de la réalité. Son manque d’objectivité lui attire l’admiration des gens qui ne veulent pas perdre de temps en réflexions personnelles. Ils préfèrent la conviction non établie sur des faits, mais sur des courants d’opinion comme venus d’extra-terrestres.
Trump vient de faire voir au monde entier qu’il ne croit pas toujours à ses propres carabistouilles.
Jean-Denis Lejeune poursuivra donc, dans la Meuse, le remplissage de ses cartons. Le lecteur assidu se contentera de ce seul fait d’hypotypose local.
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1. Mensonges dûment répertoriés par un comptage du New-York Times.
2. Hypotypose, figure de style décrivant un événement réaliste, animée et frappante de la scène dont on veut donner une représentation à l’instant de son expression.

21 juin 2019

Borsus fait ses cartons.

Pas que Jean-Denis Lejeune qui les fait depuis au moins une semaine… enfin, c’est ce qu’on présume puisque Jean-Denis ne quitte plus la Une de La Meuse de huit jours ! On se demande même si Jean-Denis ne prend pas Alda Greoli en grippe, comme une belle-mère ? On chuchote que son entourage ne va plus faire des courses chez Aldi à cause du rapprochement phonétique d’Alda avec Aldi. Ne dit-on pas en italien, une Alda, des Aldi !
Jean-Denis hésite, grillé dans le circuit à indemnités confortables, il se verrait bien au PTB, même réduit au salaire minimum. Il hésite. C’est dire la détresse !
Même Borsus, animal de compagnie des Tout Grands, en est là, lui aussi ! Mais où on va, si quelqu’un qui vient de s’installer à grands frais à Marche dans le but de s’y implanter à vie, n’a même pas tenu le coup dix-huit mois à la chefferie générale de la Wallonie ?
Il va avoir l’air de quoi, Borsus, quand on va le voir entrer dans le bureau du CPAS, boulevard du midi à Marche?
C’est que Willy, comme tous les grands, ne sait qu’arranger les bidons en discussions longue durée. Or, des animateurs de discussion, le MR en a pléthore !
Bachelier en droit, c’est-à-dire pas même avocat comme Reynders qu’il a du reste trahi dans le grand schisme de la présidence du MR, quand Didier assailli de toute part le reconnut parmi ses poignardeurs et pour qui il eut ce mot célèbre : Tu quoque mi fili, comme le grand Jules, que voulez-vous que Borsus fît après son triumvir raté entre Crucke et Alda ?
Les grands hommes, même bachelier, ont des partis frères.
Qu’est-ce qu’un parti frère ? C’est un parti qui a le goût du libéral, qui fait cossu à l’américaine, qui jure qu’Adam Smith est le meilleur et qui partage comme lui son mépris du public. Seule la couleur du produit diffère, d’un bleu profond, il passe au rose tendre, comme la mouche du Sénégal qui prend la couleur du pétale sur lequel elle se pose, pour ne pas se faire bouffer par la libellule tueuse.
Donc Borsus, en campagnard madré, c’est mis en frais et a pris le train pour Mons, son ticket transport gratuit toujours valable, le panier d’osier sous le bras avec du pâté de canard fabriqué dans la ferme des parents, pour effacer les années d’injures consacrées au PS, quand il croyait n’en avoir plus jamais besoin.
Di Rupo, le Seigneur des Agneaux, ne va quand même pas tenir rigueur à son ami Willy, de la félonie de Benoît Lutgen qui change d’alliance comme de changer de chemise, sous prétexte que le PS est corrompu !...
Mais tout le monde le sait que le PS est corrompu, le MR aussi et même le délateur CDH, alors pourquoi tant de haine, puisque tout le monde l’est !
Borsus souhaite aborder les rosés dans une ambiance de kermesse.
Poète à ses heures, il a commis pour l’occasion deux alexandrins, qu’il a titré « LGBTQ », comprenne qui voudra.
On ne s’était vraiment jamais perdu de vue
Toi et moi toujours prêts pour la gaie revue

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Di Rupo, contrairement à Paul Magnette, est un artiste. Il aime faire meneuse de revue. Des plumes, des tralalas, il a tout du Line Renaud, cet homme là ! Paul est plus technicien cassant, moins primesautier des haies du conformisme.
Borsus a du bol, il suffit qu’il apprenne le grand écart du French Cancan et il est sauvé.
Tout ce qu’il a dit sur le PS à la Région, que les comptes étaient dans le rouge, que Paul Magnette était un mauvais gestionnaire, que le PS n’était pas un parti convenable, tout cela c’est du passé. On a mal interprété ses paroles, tronqué ses réflexions. Le CDH l’a trompé et poussé à dire du mal sur le ton de la Greoli et de Prévôt… Ils ont calomnié le PS.
Tous les MR ont des âmes de danseuses. Si le Bolchoï n’était pas un repère de communistes, ils y seraient matin et soir. Il suffit de voir Chastel aux entrechats à casser les noisettes de Gros Loulou, pour en être convaincu. Borsus aime le PS.
Borsus et Di Rupo au Lac des Cygnes devant tout Namur pourquoi pas ?
Les ineffables des journaux (sans nos subsides ils mourraient d’inanition) écrivent sur leur dépliants quasiment publicitaires « Le MR a multiplié les messages ces derniers jours pour des négociations en vue de former une majorité avec le PS et Ecolo en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Alors que le PTB et le cdH ne participent plus aux consultations politiques menées par le PS, et que socialistes et écologistes continuent de défendre des formules de gouvernements minoritaires à deux, les seules coalitions majoritaires encore possibles au sud du pays rendent le MR incontournable.
Nous avons laissé du temps au temps mais, désormais, nous insistons sur le fait que le moment est celui d'une alliance forte, a déclaré le bachelier en droit. »
Hedebouw restera technicien de plateau. C’est ainsi que le libéralisme voit la chose. Les grands assurent le spectacle, les modestes tapent les trois coups… On les entend quelques secondes, mais quand le rideau se lève, ils disparaissent dans les cintres à lever et baisser les décors. C’est ça la démocratie…

20 juin 2019

Emploi et déconfiture…

Les élections de mai ont vu l’amorce de la disparition d’un des partis fondateurs de la Belgique. Il s’évapore un peu de la même manière que le PS et Les Républicains en France. Il s’agit du CDH.
Les électeurs ne le trouvent plus attractifs. Il faut dire aussi que la religion ne fait plus recette et malgré la tentative de Joëlle Milquet de faire du parti des curés un parti humaniste, ce parti s’effondre de la même manière que les églises se dégarnissent de leurs ouailles.
Y a-t-il un rapport entre l’esprit religieux qui s’évapore et le CDH qui perd un paquet de voix tous les quatre ans ?
L’ancienne bourgeoisie ne va plus à la messe, elle a trouvé dans le MR le conservatisme qu’il lui fallait. Une ligne conservatrice bien carrée et prête à tout pour défendre ses intérêts semble lui convenir bien mieux que ce que les survivants de l’après Lutgen lui offrait.
Les démocrates humanistes ayant perdu près d'un tiers de leurs voix et environ 1,7 million d'euros de dotation, les élus et le personnel n’auront pas la chance de Madame Marie-Dominique Simonet recasée chez Ethias en remplacement de feu Jean-Pierre Grafé, grâce au coup de pouce de Maxime Prévot.
Ah ! ces jobs inespérés remplissent toujours les gamelles des insubmersibles de nos démocraties barrées par nos plaisanciers. M-D Simonet y sera assurée d’au moins vingt ans de jetons de présence à l’image de JP Grafé, salarié à vie.

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Une trentaine de collaborateurs, que ce soit au parti ou dans les groupes politiques, devront faire leur bagage. Ce sont les petits, les obscurs, les sans grades. C’est la dure loi de la lutte des classes. Même scénario au sein des partis MR et PS.
Comme à la guerre, le maître, c’est celui qui tient la kalachnikov, à vrai dire, on ne sait pas au juste qui commande à quoi et à qui dans les structures des partis Vivaldi (présents aux quatre saisons).
En général, le chef du personnel, c’est le plus capé. On a vu au MR, comme Chastel a passé la présidence à Charles Michel, sans vote, sans réunion et sans assemblée générale. Il est clair que même président du parti, le petit pharmacien de Charleroi n’avait pas un pet de cane à dire.
La suite chez les conservateurs est loin d’être simple. Si l’hyper doté Reynders n’est pas casé à l’Europe et si Charles Michel y rate aussi son jour de gloire, c’est Miller et Chastel qui iront expliquer aux pieds nickelés du libéralisme militant comment on s’inscrit à l’ONEM. Dans cette boutique du prêt à porter, à la griffe « Alexis de Tocqueville », même le rougeaud Ducarme n’est pas sûr de rester derrière le comptoir, à compter les rouleaux de serge. La perte s'élève à 1,8 million d'euros, se chagrine Loulou. Bien entendu, il n’est pas raisonnable de penser que ceux qui s’y sont goinfrés depuis vingt ans mettent la main à la poche.
Le président étant occupé ailleurs, Chastel à l’Europe, les libéraux ne donnent pas de précision sur le nombre de collaborateurs qui seront touchés et comment les huiles vont s’arranger pour garder intacte leur bifteck.
Blackout aussi au PS, rien n’a filtré, pourtant il faudra faire avec moins de ploucs, convaincus que le socialisme même est la quintessence du progrès made in Mons, sauf qu’étant aux affaires, les nouveaux ministres auront à cœur de sauver ce qui peut l’être des bureaux.
Mine de rien, en Flandre ça saigne aussi, la N-VA perd 17 parlementaires et 2,5 millions de dotation. On ne peut pas dire que le gouvernement Michel a servi la bourgeoisie flamande, malgré son zèle et son amitié pour De Wever. Là aussi, comme au PS, certains collaborateurs seront affectés aux nouveaux parlementaires, les autres devront partir. Au moins à la N-VA une grande partie du personnel en surnombre est déjà au courant. Idem pour le CD&V.
Heureusement qu’avec ses cinq gouvernements, ses provinces et son personnel communal la Belgique offre pas mal d’emplois pour les personnels qui n’ont pas pu, faute d’un agenda fourni, de relations ou de dossiers, gravir les échelons et atteindre une position qui met à l’abri de la lutte des classes en interne.
C’est égal, quand on s’engage en politique au point d’être salarié d’un parti, il faut d’abord faire ressortir son militantisme et son amour des chefs. Une fois dégommé, l’enthousiasme fait place au dépit et à la méchante humeur. Les chefs fabriquent ainsi lors des déconfitures, des ennemis intimes qu’ils traîneront leur vie durant, d’élection en élection.

19 juin 2019

Chronique éditoriale.

L’actualité politique en Belgique offre l’occasion de réfléchir à deux aspects peu connus du marécage dans lequel baigne la démocratie, celui des têtes de gondole des partis qui ont perdu ou doivent partager le pouvoir en Wallonie, et, en Flandre, l’art de gagner ou de perdre des voix selon que l’on est au pouvoir ou pas.
Messieurs Reynders et Michel sont incertains quant à la suite de leur belle carrière. Leur ascendant et leur entregent en interne sur les « habitués » des assemblées MR sont sans effet sur les décisions des chefs d’État qui nomment à l’Europe aux postes clés, d’autant qu’un des leurs, Guy Verhofstadt, libéral flamand, se verrait bien président de quelque chose. L'Allemagne et la France n'ont pas oublié que Charles Michel a préféré l'avion de chasse américain, alors qu'il est question de bâtir un projet de défense et construire un chasseur européen, à la suite du Rafale.
Trois bouches belges à nourrir et toutes libérales en plus, cela fait beaucoup.
Cependant au-delà des caciques du parti, dont les Michel sont positivement maîtres – on a vu avec quelle facilité le petit Chastel a laissé la présidence à Charles – Reynders, sa légion d’honneur en bandoulière, est mieux en cours à Paris que son rival de toujours.
On le voit aussi par l’appel du pied pitoyable de Willy Borsus aux « amis » du PS, qu’il y a nécessité au niveau régional de sauver des emplois pour le MR. Le châtelain de Marche voit avec horreur, la cohabitation dans l’opposition avec son ancien partenaire CDH.
La triste débandade du CDH est illustrée par la photo de Jean-Denis Lejeune qui fait ses cartons au cabinet de madame Greoli. Petit subalterne d’attrape-voix, écopant pour l’incurie politique de Guy Lutgen, il paie cash la défaite cuisante dont l’auteur, passera douillettement sa convalescence à l’Europe.
Question parcours personnel Benoît Lutgen a préparé de loin sa fin de carrière. Dans un premier temps, à la législature antérieure à la précédente, il remplace madame Delvaux par le vieux Rollin à l’Europe, sachant que ce sera un mandat unique. Bien joué, malgré sa piètre présidence, tête de liste cdH à l'Europe, Benoît Lutgen a donc décroché le sésame désiré, un siège au parlement européen, Rollin ne se présentant plus. S’il avait conservé madame Delvaux députée européenne qui convenait très bien et était appréciée pour son sérieux, il n’aurait pu chausser les pantoufles du vieux au parlement de Strasbourg.
C’est un travail de pro sur une longue distance. Si la démocratie souffre à cause de ces carriéristes, on ne peut qu’admirer l’artiste.
Le CDH va-t-il disparaître tout à fait, suite aux magouilles du chef ?
En politique, tant qu’on a un élu, on ne meurt pas.

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En Flandre on assiste à un match inattendu entre deux formations nationalistes.
En 2014, le Vlaams Belang avait connu la défaite. Ses électeurs n’avaient plus l’espoir de voir leur parti au pouvoir. Ils avaient alors misé sur la N-VA, en plein essor grâce au concours de deux ambitions, celles de Bart De Wever et de Charles Michel. La victoire du VB il y a trois semaines tend à démontrer que la N-VA, aux yeux de ses électeurs du moins, n’a pas tenu ses promesses, mais aussi que le VB a de réelles chances de participer au pouvoir.
Cette leçon « d’en être » pour certains électeurs pourrait avoir le même effet en Wallonie sur le PTB qui n’en est pas ; car, contrairement à ce qu’ironisent les droites sur le marxisme maison, tous les électeurs du PTB sont loin d’être politiquement capables de comprendre le refus de ce parti de participer à un pouvoir qui le condamnait de suivre la ligne libérale voulue par l’Europe et acceptée par le PS.
La victoire du Vlaams Belang de ce 26 mai fut plus forte que la défaite pourtant importante de la N-VA. Malgré tout, les résultats rassurent Bart De Wever : son parti est incontournable.
Il formera la majorité régionale flamande.
En impliquant le Vlaams Belang dans les négociations, De Wever fait comprendre aux électeurs du Belang, mais aussi à ses propres électeurs, qu’il prend leurs aspirations au sérieux. En même temps, il exerce une pression sur le système fédéral belge. Pour le PS, la position de De Wever fournit un argument central pour ne pas négocier avec la N-VA au fédéral. De Wever sait bien que cette situation peut mener à l’impossibilité d’avoir un gouvernement fédéral.
Tant que dureront les discussions avec Tom Van Grieken et les flamingants du VB, les relations politiques avec le Vlaams Belang seront au beau fixe. C’est une stratégie bien réfléchie en vue de la partie d’échecs qui s’annonce sur le plan fédéral.
On n’imagine pas le CD&V et l’Open VLD monter dans un gouvernement avec l’aval du Vlaams Belang, et encore moins en sa compagnie. Les deux partis vont mal et ils perdraient encore des plumes. De sorte comme à la région wallonne avec le PTB, il y aura tôt ou tard un gouvernement flamand, sans le Vlaams Belang.
Comme l’écrit très bien le magazine Daardaar « Ce bloc politique virtuel de la N-VA et du Vlaams Belang constitue la seule arme dont dispose De Wever pour sauver sa peau. En instrumentalisant les électeurs du Belang dans sa lutte pour le démantèlement de la Belgique, il reste le maître du jeu. Sans cet atout, il n’aurait plus qu’à assumer la plus grande défaite du nationalisme flamand démocratique d’après-guerre. »

18 juin 2019

GJ révolte du siècle.

Evidemment, les médias se font un plaisir de parler de décrue des Gilets Jaunes à propos des manifestations sans discontinuer en France de décembre 2018 à juin 2019.
Faut-il rappeler que chaque citoyen contribue par ses impôts à maintenir en vie toute la presse subventionnée, qui a été si mal intentionnée que c’en est un scandale devant un événement comme il y en a rarement deux par siècle.
On l’aura compris, la presse est majoritairement de droite, sinon toujours du côté du pouvoir. Ce qui est dangereux au cas où Marine Le Pen ceindrait la couronne de Macron.
Ces Messieurs Dames de la presse oublient de dire, ce que constate la philosophe Cynthia Fleury : les Gilets Jaunes en perte sur la quantité le samedi, sont désormais dans toutes les manifestations à caractère revendicatif. On les voit soutenir les urgentistes, le mouvement contre la privatisation de l’aéroport de Paris et appuyer par leur nombre d’appoint, les grévistes de petites entreprises bradées sur l’autel de la mondialisation.
Samedi dernier, à Liège, des Gilets Jaunes ont été interpellés et conduits au poste comme des malfaiteurs… pour avoir débordé du périmètre que le bourgmestre leur avait assigné !
Car même réduit en nombre, pour le coup, ils flanquent toujours la frousse aux autorités, cette dernière sachant bien que les réformes qui vont venir ne sont pas de nature à apaiser les choses. La philosophe Cynthia Fleury pense même que le feu couve sous la braise et qu’un départ de feu est possible.
En réalité nous sommes à un palier. On s’arrête pour souffler et jeter un œil sur les six étages gravis depuis décembre 2018, à juin 2019.
Le « voile médiatique » sur les violences policières et le manque d’objectivité sur ce mouvement au départ des ronds-points ont remplacé l’analyse sans parti-pris qui aurait dû être de saison, la base du journalisme même.
Ce n’est vraiment que fin janvier qu’on assiste à un peu plus d’objectivité concernant les violences policières. Un réveil tardif qui révèle le désintérêt dont ces violences avaient fait l’objet dans les deux premiers mois du mouvement. D’où une question : pourquoi les violences policières ont-elles été si longtemps maquillées en légitime défense des cops bardés de textiles compressés pare-balles (ces armures des temps modernes) devant des manifestants pacifiques décrits comme enragés, en ne les séparant pas volontairement des casseurs qui pourtant étaient à eux seuls une cible bien distincte ?

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La tactique Castaner est en réalité celle pratiquée en Chine depuis la place Tien-An-Men : assimiler une manifestation légale à une émeute, par l’intégration des éléments perturbateurs repoussés vers le gros de la foule, plutôt qu’écartés.
Jusqu’à fin janvier on observe le désintérêt médiatique à l’égard des violences policières.
Déjà durant cette période, Amnesty International dénonçait « le recours excessif à la force par des policiers » et constatait la grande indigence du traitement médiatique des violences policières dans la presse et sur les chaînes de télévision, malgré 1407 manifestants blessés dont une cinquantaine grièvement.
Les vidéos de violences policières tournées par les manifestants, soumises à un examen de véracité, étaient souvent contestées et déclarées fausses.
Sur les principales chaînes de télévision, les violences étaient tournées dans un sens, tandis que celles des policiers étaient invisibles.
Arrêt sur Images publia un article le 14 janvier, suite à l’observation des journaux télévisés de TF1 et France 2 : « Aux JT, les violences policières n’existent pas ».
Le dimanche 6 janvier, Laurent Delahousse, tout en retenue, évoque ainsi « des images qui font débat » à propos du tabassage infligé par le commandant de police Didier Andrieux à deux manifestants. Mais c’est TF1 qui remporte la palme de la désinformation lors du 20h du 10 janvier. Cinq jours après l’affaire du commandant Andrieux, et malgré la quantité de documentation accumulée notamment par le journaliste indépendant David Dufresne concernant les violences policières, le « spécialiste police de TF1 » Georges Brenier est catégorique : tout va bien dans le meilleur des mondes. Interrogé par le présentateur à propos des enquêtes ouvertes par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), il répondait :
« Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, 64 enquêtes judiciaires au total ont été ouvertes. […] 64, c’est peu et c’est beaucoup à la fois. Peu d’abord parce que vu la violence inouïe des casseurs, il n’y a pas eu, à première vue en tout cas, de bavure, pas de mort, pas de blessé grave. Et de l’avis de tous les experts, c’est la preuve de beaucoup de sang-froid et de maîtrise.
En majorité, les grands médias ont bien contribué, par leurs choix éditoriaux, à passer sous silence la question des violences policières. Contrairement aux actes de « casse » des manifestants qui ont focalisé l’essentiel de l’attention et des commentaires médiatiques.
Violences contre les «gilets jaunes»: la police des polices officialise le déni
Dernière minute :
Ce soir, je lis sur Mediapart une nouvelle qui était à craindre, la voici en son début, la suite sur Mediapart comme on dit :
"La directrice de l’IGPN a justifié l’absence de sanctions visant des policiers auteurs de violences, jugeant qu’à ce jour « aucune enquête n’a permis de conclure à la responsabilité d’un policier ». Son bilan jette un doute sur son impartialité, selon l’avocat spécialisé Me Arié Alimi."

17 juin 2019

Le choix de Gramsci.

L’échange verbal entre le PTB et le PS, pour que les premiers acceptent d’entrer dans une coalition, montre la position du PS assez gênante. Les négociateurs socialistes se disent contraints d’obéir aux directives européennes concernant les projets sociaux.
Cela signifie que le PTB devrait, par exemple, abandonner son projet de la construction de quelques milliers de logements sociaux dans un plan de lutte contre la paupérisation de quartiers entiers, sous la coupe de propriétaires maffieux, rackettant les locataires déjà impécunieux.
Est-ce que les électeurs prennent bien conscience de ce que cela signifie ?
L’objectif premier d’un gouvernement de gauche devrait être d’éliminer l’esprit oligarchique libéral, lequel perdure au PS, dans une sorte de syndrome de la privatisation de tout, y compris de l’immobilier.
L’observateur impartial que je m’efforce d’être, trouve singulier que les négociateurs PS eux-mêmes ironisent sur le « communisme », le « marxisme » de leurs partenaires en négociation. Etonnons-nous dès lors, que la presse qui n’est pas social-démocrate mais carrément libérale, ricane et en rajoute dans l’espoir que les velléités socialistes de former un gouvernement avec le PTB disparaissent, pour revenir au bon vieil accord MR-PS, d’une société libérale de libre échange et parfaitement intégrée à l’Europe mondialiste.
Va-t-il encore falloir souffrir longtemps que l’Europe nous enjoigne à laisser le marché du continent à tout le monde, alors que l’Amérique conditionne de plus en plus le sien à ses lois ?
Depuis les années 1980, la ritournelle n’a cessé d’imprégner les politiques publiques, quels que soient les gouvernements, d’une orthodoxie parfaite de l’autorité européenne dont on voit les limites et l’absolue nocivité en matière d’environnement.
Tant pis si l’Europe perdure dans sa vision de l’avenir. Elle n’est plus en capacité de régir nos destinées quand elle se trompe à ce point. Et nous, nous sommes pratiquement dans la nécessité de lui désobéir.
A cause de cette vision tragique dont on moque encore ceux qui la prédisent, en les traitant de « communistes » et de « marxistes », sans que la plupart des imprécateurs sachent ce dont ils parlent, des communes à l’État, la gestion de nombreux biens et services publics a été confiée au privé, permettant la constitution de rentes et de puissances financières. Celles-ci en réclament toujours plus en restant à l’affût de la moindre bonne affaire.
Peut-on reprocher au PTB de chausser des bottes d’égoutier et d’y aller fort pour nettoyer cette version moderne des écuries d’Augias ?
Si l’odorat des gazettes s’est faite sur celle du PS et trouve supportable le nidoreux qu’exhale le libéralisme, je ne sais pas si le PTB, ni même Écolo, pourraient s’y faire, sans s’armer de désinfectant.

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Le dilemme est plutôt du côté du PS, la Commission européenne, qui va sortir bientôt des palabres hors-démocratie, pourra-t-elle imposer ses nouvelles privatisations et concurrence dans les transports en commun et les sources productives d’énergie, y compris dans le contrôle d’infrastructures aussi stratégiques que les barrages hydroélectriques dans le viseur de Bruxelles, privant ainsi les collectivités des moyens d’action ?
Est-ce que le PS est capable d’un retour à la réflexion sur l’ouverture à la concurrence dans les services publics et son lot de privatisations dès les années 80 et qui allaient permettre aux usagers de bénéficier de baisses de prix, aux entreprises d’innover et à la collectivité de s’enrichir. Trois décennies plus tard, le bilan est calamiteux : les privatisations ont surtout permis au secteur privé d’acheter à bas prix des actions de sociétés renflouées par le public et la concurrence échevelée a généré de nouveaux coûts collectifs.
Le consommateur a vu une augmentation constante des prix dès lors que les entreprises qui les fournissaient étaient privatisées.
Les faits économiques relevant de ce libéralisme ne plaident pas en faveur des privatisations. Les entreprises nationalisées après la seconde guerre mondiale ont permis de corriger les défaillances du marché, de relancer l’activité, d’assurer les missions de service public, et surtout de stabiliser la politique économique et industrielle du pays.
La Belgique sous l’impulsion des Michel et de l’auto-suffisant Reynders ont approuvé les économistes libéraux de l’école de Chicago, admiré Margaret Thatcher et idolâtré les États-Unis de Ronald Reagan. Le PS oublie-t-il qu’il a participé à mettre en œuvre des programmes de réduction des dépenses et d’ouverture du capital des entreprises publiques et à vendre des « bijoux de famille » ? Il a fait la part belle à Arcelor-Mittal en Région, fait des mamours à Caterpillar, bradé des concessions de Liège Air-port ! Les autorités ont abandonné d’incontestables leviers d’intervention économique et s’apprête encore à le faire avec le tram à Liège.
Oui, la balle est dans le camp du PS. Entre Adam Smith et la formule de Gransci « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres », il faut choisir entre le peuple et les monstres.

16 juin 2019

Si c’est Machin qui le dit !

Dans cette affaire du Détroit d’Ormuz, on y appliquerait la recette d’Agatha Christie « Qui a intérêt à la guerre ? », que, tout de suite, un nom viendrait à l’esprit : Israël pardi !
Pourtant, il n’apparaît nulle part, les Émirats, l’Arabie Saoudite, les USA et c’est seulement dans la liste des alliés fidèles au même titre que l’OTAN et dans l’OTAN, la Belgique, qu’on y retrouve Israël en filigrane.
Cette affaire sans le roussi. On est presque à l’affrontement… à quelques tweets de Trump près… Lui, on ne peut le manipuler que d’une façon : faire miroiter l’intérêt financier de l’Amérique et par conséquent, le sien.
Le point sensible est trouvé : le pétrole de schiste ! Il coûte beaucoup plus cher à extraire comparé à celui que pisse, à gallons que veux-tu, des sables chauds des déserts.
La conjoncture mondiale à la baisse, c’est le prix du brut qui descend et la faillite probable des extracteurs d’un lourd soufré et onéreux extrait en Amérique.
Or, les USA bâtissent leur nouvelle prospérité et le chômage à moins de 5 %, et sur leur nouvelle indépendance due au pétrole.
Netanyahou est loin de la moitié d’un con, la preuve, malgré les casseroles qu’il traîne, les prises d’intérêt personnelles, les enveloppes sous la table, il est toujours là. Il a compris que pour casser les pattes à l’Iran qui soutient l’Hezbollah au Liban, les rebelles chiites houthis au Yémen et qui constitue pour Israël la seule puissance capable de lui tenir tête, y compris jusque sur le plateau du Golan, il ne fallait pas moins que la pointure des USA pour en venir à bout.
Ainsi, l’allié privilégié des USA mise sur Trump parce qu’ils ont des intérêts communs.
En réalité, n’importe qui peut jouer les pirates, dans un détroit aussi fréquenté qu’Ormuz. Des dizaines de services spéciaux de vingt pays sont capables de détacher d’un navire de guerre, voire marchand, une vedette rapide pour forer dans n’importe quelle coque d’un mastodonte de trois cents mètres qui va remplir ses cuves ou qui les a remplies.
On se demande même si le capitalisme mondialisé, sans direction apparente, ni sans Big Brother déclaré, ne produit pas des documents qui seraient lus, en même temps, dans tous les grands conseils d’administration du globe, sur la manière d’envoyer un tanker concurrent par le fond.
La démocratie se languit de l’atonie des affaires, l’Europe et les USA ne sont guère mieux lotis : si la « pensée unique » n’y a pas trouvé de bonne traduction en langage financier, elle y a pourtant massivement cours.
La guerre pour sauver la mondialisation y est tenue pour « probable » avant d’être « nécessaire » dans la pensée de la haute finance et des grands médias, avant de devenir pour les titres importants, une donnée ne souffrant aucune discussion.
Le Financial Times et The Economist, porte-étendards des thèses libérales semblent s’y résigner.
En fait de libre-échange et création d’une Europe tournée vers l’extérieur, ce serait bien que nous regardions du côté du Détroit d’Ormuz aussi.
Un type du nom de Machin (!), Howard Machin, directeur de l’Institut européen de la London School of Economics and Political Science (LSE), voit la guerre comme une des solutions à la crise de la mondialisation.
Qu’en pense notre gouvernement intérimaire ? Rien, comme d’habitude. Et notre ministre des affaires étrangères en vacation de poste ? Il a sa candidature à l’Europe et au pis aller sa chefferie maudite à Bruxelles. D’autant qu’un illustre libéral, Armand De Decker, a eu le bon goût de disparaître avant un procès qui aurait pu ternir l’image du libéralisme, si bien que le parti s’est associé aux funérailles nationales, à la charge des contribuables bien entendu, alors qu’on aurait pu quand même demander au milliardaire Chodiev de régler cette dernière facture, la plus légère de toute, en ultime honoraire à Bel Armand.
Mais ainsi vont les choses.

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Le monde libéral, en baisse dans les urnes, n’en est pas moins propriétaire de la pensée en Belgique.
On poursuivra donc le pépiement gracieux des radios et télévisions, d’autant qu’on a l’enterrement en grandes pompes et falbalas en priorité absolue.
Ainsi va la vie, ceux qu’on paie pour prévoir, ne sont en réalité que nos aimables danseuses, toutes en tutus et effronteries, pour lesquelles on a le plus profond respect, tant elles nous raniment les sangs, rien qu’en nous montrant leur mépris en même temps que leurs derrières.

15 juin 2019

Macron : marxiste !

Macron a dénoncé mardi 11 juin devant l'Organisation internationale du travail à Genève les dérives d'un "capitalisme devenu fou" au sein d'organisations comme le FMI ou l'OMC, qui privilégient les ajustements économiques aux droits sociaux. En allusion au mouvement des "gilets jaunes" en France, le chef de l'Etat français a par ailleurs reconnu de nouveau avoir fait une "erreur fondamentale" non de fond mais de méthode.
C’est fou ce que Macron a pu dire à la tribune de Genève. C’est quoi ce délire ? Macron ferait-il du Mélenchon à ses heures ?
Ce serait plutôt le discours d’un fou ou d’un effronté.
Enfin voilà quelqu’un qui dénonce un capitalisme devenu fou tout en l’appliquant à la lettre en France en vertu d’une élection à laquelle 80 % de Français ne l’ont pas plébiscité !
Et prétentieux avec ça… sur le temps que sa police matraquait les Gilets jaunes, Macron s’accusait d’avoir regardé ailleurs « Nous avons peut-être parfois construit des bonnes réponses trop loin de nos concitoyens en considérant qu'il y avait des sachants et des subissants. C'était une erreur fondamentale".
En plus il dit une connerie puisqu’il considère les gens du pouvoir, c’est-à-dire les gens de sa sorte, comme « sachant » ! Quand on voit dans quelle panade il a mis l’État français, si tous les autres « sachant » sont de la même espèce, je ne donne pas cher de la France au bout de son quinquennat !
Mais ce n’est pas tout.
Le chef se pique d’économie, ne réclame-t-il pas bien au chaud à Genève une « économie sociale de marché où chacun trouve sa part, au lieu d'une captation des richesses par quelques-uns. Il nous avait déjà fait le coup de sa critique anticapitaliste à Davos l’année dernière, voilà qu’il remet le couvert en Suisse, toujours. Ce pays doit l’inspirer… surtout au moment où il souhaite privatiser l’aéroport de Paris !
Ça doit être le bon air des montagnes. Dès qu’il passe la frontière, hop, il devient marxiste !
Avant de quitter cette fameuse tribune où il s’est épanché sur la propre contestation de sa politique, il a encore déclaré « Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d'ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux ». Alors là, chapeau, justement il a demandé à son premier ministre d’accélérer la réforme chômage pour mettre fin à des indemnités d’une trop longue durée et il refuse toujours de revenir sur l’ISF !

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Franchement, parler du peuple comme lui, ça réchauffe le cœur. C’est juste le temps d’un discours, mais ça fait du bien. C’est une méthode qui en vaut une autre, il anesthésie le patient avant de l’étrangler. C’est le nouveau Kaa du Livre de la Jungle.
« Quand le peuple ne trouve plus sa part de progrès, il peut être attiré par l'autoritarisme, qui dit que la démocratie ne vous protège plus contre les inégalités de ce capitalisme devenu fou. Nous allons faire des murs, des frontières, sortir de ce multilatéralisme… »
Là Macron a un problème. Il convient que le capitalisme qu’il applique ne protège plus et puis il s’étonne que les gens lorgnent du côté de Marine Le Pen ! Peut-être conviendrait-il de revoir sa copie pour éviter les transferts ?
Où l’on voit que Macron a complètement perdu la raison, c’est qu’il dit des choses à l’OIT pour s’empresser de dire le contraire au FMI ! Chez l’un il préconise le retour aux droits sociaux et chez l’autre il pense raisonnable de les supprimer.
Ce type, c’est Janus.
Crypto marxiste à l’OIT, c’est une nouvelle Margaret Thatcher à l’OMC.
On va savoir en août prochain à Biarritz au G7 s’il va reprendre ses enthousiasmes genevois pour que tous les pays se dotent d'ici à 2030 d'un système de protection sociale pour tous.
Visionnaire il croit que la crise que nous vivons peut conduire à la guerre et à la désagrégation des démocraties. « Tous ceux qui croient, sagement assis, confortablement repus, que ce sont des craintes qu'on agite se trompent, ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qui semblaient inéligibles, ou sortis de l'Europe, alors qu'ils pensaient que ça n'adviendrait jamais. »
Aux dernières nouvelles, Mélenchon a refusé la candidature de Macron en qualité de membre de la France Insoumise. Clémentine Autain ne comprend pas Jean-Luc. Elle trouve sa décision arbitraire et antidémocratique.
Affaire à suivre, comme on dit.

14 juin 2019

Didier se fout des Kurdes.

À la suite de la grande disponibilité des milices kurdes pour nettoyer les poches de résistance des terroristes de Daech, on aurait pu croire que l’Europe allait lever sur les ressortissants kurdes, le sceau d’infamie que la Turquie était parvenue à faire voter au parlement de Strasbourg.
D’autant que le dictateur Erdogan est en train d’irriter singulièrement des pays européens des Balkans à la Grèce, par ses dernières prises de position pro-Poutine, en oubliant que la Turquie est toujours membre de l’OTAN.
De récentes élections, moins truquées que les précédentes, ont permis aux partis kurdes légalement inscrits à la représentativité nationale à Ankara de reprendre 60 % des communes à majorité kurde, gérées jusque là par le parti d’Erdogan, l’AKP. Quelle ne fut pas la surprise des nouveaux élus en pénétrant dans les bâtiments officiels d’y trouver tout mis à sac, les coffres-forts ouverts et vides comme s’il s’agissait d’un hold-up !
Le renouveau d’intérêt pour le Kurdistan, réparti depuis la fin de la première guerre mondiale entre quatre Etats, la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran, n’est pas fortuit. Ce peuple vit dans une région-clé. Des troubles en Turquie ou en Iran impliquent tout de suite l’alliance atlantique, le pacte de Bagdad, et l’ancien dispositif militaire érigé sur les frontières méridionales de l’U.R.S.S. dont il reste d’importants vestiges. Un soulèvement kurde en Syrie aurait des conséquences redoutables sur le rapport des forces dans le monde arabe.
Le pétrole joue aussi son petit rôle d’appétits en dollars, puisque les Kurdes sont installés sur un sous-sol riche en pétrole. L’agitation nationaliste pourrait rejoindre des partis de gauche, ce qui compromettrait l’exploitation des puits de pétrole.
Quoiqu’Erdogan fulmine contre cette idée, il va falloir trouver une solution politique au problème Kurde. C’est en étant trop complaisant envers Israël qu’on a laissé pourrir le problème palestinien qui est devenu une affaire d’État pour Tel-Aviv au point qu’une solution de partage n’est même plus envisageable, l’appétit d’Israël étant devenu insatiable.
En l’état, la situation n’est pas comparable avec le Kurdistan, mais il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elle devienne pire qu’à Gaza, ce qui n’est pas peu dire, avec l’armée turque qui trépigne d’impatience à en découdre. Celle-ci occupe actuellement des villages kurdes sur le territoire libyen et on n’y compte plus les exactions.

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« Dans cette période de l’histoire où les peuples non autonomes accèdent à leur indépendance on refuse encore aux Kurdes de se dire Kurdes. On leur nie toute possibilité de progrès dans les domaines culturel, économique, social et politique. Une telle situation ne peut que laisser la porte ouverte à toutes les aventures. » (Émir Khan porte-parole kurde en Occident)
Ce peuple indoeuropéen a pris conscience de son existence, il y a très longtemps. Ses spécificités historiques et culturelles ont survécu à travers les âges. Il a résisté à toutes les invasions et les longues périodes de vassalisation. Leur premier Etat indépendant s’est construit vingt-cinq siècles avant Jésus-Christ ! Les Kurdes réussirent tant bien que mal à conserver leur autonomie jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle. Théoriquement soumis à l’autorité ottomane depuis le début du seizième siècle, ils jouissaient en réalité d’une autonomie complète. La Sublime Porte leur avait laissé toute latitude de développer leur culture nationale, et ils ne s’en privaient pas, en attendant de se constituer en Etat indépendant.
Ce rêve millénaire semblait être sur le point de se réaliser à l’issue de la première guerre mondiale, le traité de Sèvres ayant reconnu aux Kurdes le droit de se constituer en nation indépendante. Mais la révolution kémaliste éclata, et le traité ne fut pas appliqué. Celui de Lausanne ne mentionna plus la création d’un Kurdistan. Le rêve s’écroula et, en même temps, la révolte s’alluma. Les années entre les deux guerres furent jalonnées de bains de sang.
Profitant de la deuxième guerre mondiale, les Kurdes d’Irak se soulevèrent sous la direction de Moullah Moustafa Barzani. Vaincus à la suite de l’intervention britannique, les dirigeants de l’insurrection rejoindront leurs frères d’Iran, qui en 1945 avaient réussi à ériger leur fameuse « République de Mehabad » dans le Nord-Est persan. Cependant, l’effondrement du nouvel Etat amena Barzani et quelque cinq cents de ses partisans à chercher asile en Union soviétique. Depuis, ceux-ci sont rentrés en Irak.
La révolution irakienne a ouvert aux nationalistes kurdes des perspectives inespérées. La nouvelle Constitution leur reconnaît des droits nationaux au sein de l’entité irakienne. Le Parti démocratique unifié kurde de Moustafa Barzani poursuit ses activités au grand jour. Les autorités ont constitué une commission de savants kurdes pour rédiger une histoire de leur peuple, qui sera enseignée dans tous les établissements scolaires, y compris les écoles purement arabes. Fait unique dans les annales de l’Etat irakien, des lycées et une université kurdes seront créés sous peu. Un système d’autonomie administrative est enfin en voie d’installation dans le Kurdistan irakien.
Cet état de choses n’est pas pour rassurer la Turquie. L’Europe qui s’est impliquée à faire de la Turquie un immense camp de concentration pour migrants, protégeant ainsi ses frontières d’une marée humaine, est en train de brader l’amitié nouvelle avec les Kurdes au profit d’un marchandage honteux avec Erdogan.
Qu’en dit notre intérimaire ministre des affaires étrangères ?
Ce n’est pas difficile. Sa ligne de conduite est celle des Américains, à défaut celle de JC Juncker et accessoirement l’opinion publique belge, jamais consultée autrement que dans le cadre de la bourgeoisie aux affaires, en toute démocratie, bien entendu.

12 juin 2019

Tempête à la France Insoumise.

Coup dur pour Mélenchon, ce n’est pas tant la fronde de Clémentine Autain que le départ d’une authentique fondatrice du mouvement de la France Insoumise, Charlotte Girard, veuve de l’ancien bras droit de Mélenchon, François Delapierre, qui prend tout son sens à la suite de la défaite aux élections européennes.
Malgré tout le talent qu’on lui connaît, Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas fait tout seul et c’est grâce à la qualité de ses amis politiques et de leur fidélité à l’idée d’une gauche radicale et se défendant des compromissions, que la France Insoumise connut un sommet d’engouement lors de l’élection présidentielle, qui vit le candidat Mélenchon finir quatrième (19,6%), derrière Fillon, troisième avec 19,94%.
Sur ce succès, la FI put constituer un groupe de dix-sept députés à l’Assemblée nationale, certains appartenant au Parti de gauche et au Parti communiste français.
Assez curieusement, le mouvement des Gilets jaunes qui aurait dû être favorable à la progression de la FI n’a jamais été une source réelle d’affiliations, quoique des députés, comme François Ruffin, soient populaires sur les ronds-points.
C’est en partie en raison de la volonté des GJ de rester apolitiques et de l’abstention de la gauche à chaque participation des élections européennes, que la liste FI de Manon Aubry connut un aussi faible score.
Depuis cette élection ratée, Jean-Luc Mélenchon reste muet sur les conséquences politiques à tirer. Selon ses propres termes, il attend que la poussière retombe.
Est-ce qu’une réflexion prolongée serait de nature à envisager de profonds bouleversements dans les structures de la FI, par exemple remettre en cause la verticalité des décisions dénoncées par les sortants du mouvement, voire même la démission de Jean-Luc Mélenchon de la présidence du groupe parlementaire jumelée à la présidence de la FI ?
Toujours est-il que cette absence de réaction entretient une fronde qui a déjà provoqué pas mal de remous dont la presse se délecte.

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À l’extrême gauche, tout repose sur le concept d’autorité, selon une tradition qui s’appuie sur les précédents partis marxistes. La rigidité de la ligne se comprend dans un réflexe de méfiance, devant les avatars d’un PS facilement dévoyé et propice à la compromission. La suite d’un PS abandonnant ses objectifs, dans une société laxiste, oubliant les plus démunis, agitant même le leurre de l’abondance pour demain, en se compromettant avec la droite, justifie sa quasi disparition en France et les débuts d’une descente aux enfers en Belgique. Tant qu’adhéreront à l’extrême gauche des citoyens non formés politiquement, la rejoignant plus par instinct de conservation que par l’exaltation de l’idée de justice dans une démocratie de classe, il sera nécessaire de garder un cap et un chef. Ce principe entre tout de suite en contradiction avec l’idée généreuse de la pluralité des décisions, desquelles devrait naître l’idéal commun, dans l’enthousiasme de la participation de tous.
Les démissionnaires a la FI sont pourtant suffisamment instruites de cette nécessité de structure de la gauche radicale, pour chercher la parade de la crise actuelle avec Mélenchon et quelques autres, plutôt que réclamer avec fracas des modifications de structure comme Autain, voire claquer la porte, comme Girard.
Cette querelle devrait rester interne. Elle porte un préjudice dont on ne mesure pas encore l’importance à la FI, d’autant que Mélenchon, leader historique, n’a encore rien dit.
N’eût-il pas été plus sage d’attendre qu’il se fût prononcé pour adapter un comportement de circonstance ?
L’avenir nous l’apprendra.
Je crois Mélenchon pugnace et qu’il ne démissionnera pas ; mais quelque mesure qu’il prenne à la suite de son intervention tant attendue ne pourra qu’accabler un mouvement qui avait ma sympathie et mon soutien.
Et à cette heure grave de la politique qui semble avoir déjà fait fondre la droite classique en partie dans le parti ambigu de Macron et dans celui de l’extrême droite de Marine Le Pen, avec un PS dispersé lui aussi aux quatre vents, il revenait à la FI de jouer un rôle majeur dans la lutte des classes qui reprend de plus belle et qui s’annonce sauvage.
Hélas ! par ses divisions, ce parti n’en prend pas le chemin.
La coordination des luttes a toujours été un objectif majeur, mais jamais atteint à l’extrême gauche.
Ce sera pour une autre fois…

11 juin 2019

Nul n’est parfait.

Ma chronique d’avant-hier pouvait passer pour une pochade. Les gens du dessus ne font jamais de commentaires sur ce qu’écrivent les gens du dessous. C’est un principe constaté partout. Cela leur permet de faire croire qu’ils ne nous lisent pas. Ils font l’impasse sur ce que pensent les gens. Cependant, les plus futés en prennent connaissance en cachette, sans jamais en faire confidence. Plus on croit le peuple stupide, plus l’engeance du haut est considérée!
La presse, subventionnée par l’impôt, donc par tous les citoyens, est l’outil de la classe dominante. En accord avec l’ambiance politique générale, elle poursuit aux frais des plus pauvres, la promotion de l’establishment.
Le clash entre Theo Francken et Marc Uyttendaele résume bien l’oiseux du débat, un peu comme si le propriétaire d’un golf reprochait à un voisin, l’interférence de la qualité médiocre de son gazon sur le sien.
C’est entendu : l’un reproche à l’autre son fascisme latent. L’ostracisé justifie son amour des Flamands par la mise à l’écart des autres. Tout baigne à la N-VA et au Belang dans la croyance de la théorie raciste et xénophobe de Renaud Camus (1), selon laquelle il existerait une substitution progressive de la population européenne par une population originaire d'Afrique noire et du Maghreb. C’est là que gît la peur flamande dont le flamingantisme profite.
Voilà bien le type de discours propre à mettre en évidence un des épiphénomènes de notre temps qui, au lieu de désigner l’économie libérale comme l’ennemi intégral, la protège au contraire d’une critique qui pourrait entraîner le désamour des foules, par la digression néonazie.
Visible comme un nez au milieu de la figure, pour le reste, Théo Francken et Marc Uyttendaele sont d’accord sur presque tout. Ils vivent de la même manière. Cumulent les rentes de leur travail surpayé. Utilisent les mêmes procédés de distinction qui les situent dans les classes supérieures. Ils sont sortis des mêmes écoles sous des régimes linguistiques différents, mais avec des privilèges de classes identiques, ils pourraient très bien tenir des propos de brasserie devant un bock et se taper sur l’épaule en sortant de l’estaminet.
Des reproches qui touchent au racisme et au nationalisme faits à l’autre, montreraient chez Marc Uyttendaele une plus grande humanité par contraste, s’il n’y avait l’aveuglement volontaire d’un homme indifférent aux destructions des richesses naturelles, des espèces et donc celle de l’Homme, intégré dans une économie dont il convient appartenir.
Aussi, cette indignation du mari de Laurette Onkelinx, je ne la comprends pas.

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En Flandre, les résultats électoraux auront une autre conséquence de cette même insignifiance, mais qu’on va considérablement grossir afin d’alimenter un faux débat, à dessein d’en attraire le vrai vers l’oubli. La moitié des sièges du conseil d’administration de la VRT sera occupée par la N-VA et le Vlaams Belang. « Il s’agit de l’occasion rêvée pour s’attaquer au parti pris de certains programmes de la VRT depuis l’intérieur ». L’OPA du groupe libéral MR-PS s’est accomplie depuis si longtemps à la RTBF, que plus personne n’a le souvenir d’une expression indépendante du système !
Tout cela a un relent de plat secondaire, puisque tous défendent le système.
Un à qui on n’a pas besoin de faire la leçon, c’est Deborsu dans « c’est pas tous les jours dimanche ». Il y va fort pour stipendier l’attitude du PTB. La claque, Raviart et Giltay, a entendu siffler les balles. Il fallait oser le faire de la part de ces démocrates du dimanche. À l’en croire, le système libéral est en droit de mettre en pièce un parti qui ose critiquer le libre échange et le libéralisme.
Ici, on dépasse l’aimable différent d’éthique entre Uyttendaele et Francken. On sort d’une querelle de voisinage. On passe à la lutte des classes.
Que ce clan critique l’autre, est dans l’ordre des choses. Qu’il le fasse en se déclarant titulaire de la morale et la vertu, c’est montrer qu’il est juge et partie, à la défense des principes de l’économie libérale !
La société PS-MR oublie ce pourquoi elle a tort, dans cette affaire de lutte des classes.
En laissant filer volontairement des centaines de milliards de fraudes fiscales et de prises d’intérêts usuraires des actionnaires, cette démocratie libérale s’est discréditée. Selon le gouverneur de la Banque de Belgique, l’État va devoir combler les déficits en prenant des mesures d’austérité par manque de moyens.
Quand on est à ce point mauvais gestionnaire, ont interdit aux journaux d’injurier le client.
Chaque fois que Deborsu parle de l’extrême gauche, on a l’impression qu’il s’est fait une pute à 50 euros. C’est très désagréable à la fin et peu flatteur pour les femmes.
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1. Renaud Camus devient influent au sein de l'extrême droite identitaire en introduisant le concept du grand remplacement. Théorie reprise par J-M Le Pen et Éric Zemmour.

10 juin 2019

Des géants et des gnomes…

Qu’a donc l'Amérique contre l’Iran ? Un pays qui n’a pas de frontière commune avec l’Amérique et qui n’est pas plus dangereux que l’Afghanistan, la Corée du Nord ou Israël, ces trois pays qui flirtent avec les secrets plus ou moins maîtrisés de l’arme atomique, sinon d’avoir « la » bombe ?
Les USA, sans motif réel, ont dénoncé un accord international de désarmement longuement négocié au grand dam des autres pays signataires. Sur leur lancée, les voilà qui menacent d’agression militaire un autre État signataire !
Forts de leur puissance, ils commandent, sous peine de sanction à tous les pays, de s’aligner sur leurs positions, faute de quoi eux aussi subiront des sanctions financières inimaginables.
Quelle mouche a bien pu piquer Donald Trump, derrière ce micmac ? Sinon une volonté de faire la guerre à l’Iran, malgré l’avis d’un tas de gens qui pensent qu’on n’en arrivera pas à cette extrémité.
On voit Netanyahou comme cul et chemise avec Trump et ennemi intime des mollahs iraniens. Le gendre de l’homme d’affaire de NY complètement acquis aux israéliens, inutile de se casser la tête plus longtemps, lui aussi voudrait casser de l’Iranien. Les raisons invoquées par la Maison Blanche pour justifier son escalade contre l’Iran n’en sont pas. Par contre, sauf notre ministre des affaires étrangères Didier Reynders et l’ambassadeur de Belgique à Washington, toutes les chancelleries s’inquiètent des manœuvres de John Bolton, conseillé à la sécurité nationale du président et Michael Pompeo, secrétaire d’État. Nos deux lascars cherchent visiblement des prétextes, pour que Trump puisse se payer le régime religieux conservateur de l’Iran.
Ces deux là travaillent-ils selon les instructions de Trump ou poursuivent-ils une politique personnelle ?
Il paraît que les bureaux à la Maison Blanche sont pratiquement déserts. Le président fait fuir ses collaborateurs. Bolton et Pompeo ont résisté aux purges successives de leur fougueux patron. Or, Trump n’y connaît pratiquement rien en politique étrangère. Mieux, il aurait difficile de situer l’Iran sur la carte.
Ces pro-israéliens seraient-ils capables de mettre les USA dans une position qui les conduiraient pratiquement à la guerre, à l’insu de Donald Trump ?

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Le Monde Diplomatique relève quelques précédents troublants « M. Bolton ne manque ni d’expérience ni de suite dans les idées. En mars 2015, alors que son fanatisme en faveur de l’invasion de l’Irak a amoindri son influence, il publie dans le New York Times une tribune intitulée : « Pour arrêter la bombe iranienne, il faut bombarder l’Iran ». Après avoir prétendu que Téhéran ne négocierait jamais la fin de son programme nucléaire, il conclut : « Les États-Unis pourraient effectuer un travail soigné de destruction, mais seul Israël peut faire ce qui est nécessaire. L’objectif sera le changement de régime à Téhéran.»
C’était du temps d’Obama. Celui-ci signait un accord nucléaire avec l’Iran avec toutes les grandes puissances. Depuis, sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Téhéran a respecté scrupuleusement les clauses de cet accord.
Le bilan, chaque pays signataire, en convenait, était positif. Mieux, un semblant de liberté semblait agir favorablement dans la société civile iranienne.
L’espionnage aérien et sur le terrain de la CIA, pourtant très actif, n’est pas parvenu à prendre l’Iran en train de contourner l’accord. Pourtant, M. Bolton n’en démord pas, l’Iran prépare sa bombe ! Cette obsession est telle qu’il est le premier faucon de la Maison Blanche à claironner partout ses positions va-t-en-guerre, dépassant en virulence le gouvernement israélien et la monarchie saoudienne, pourtant tous les deux passablement remontés !
Cette obsession de la bombe, il la réserve à l’Iran. Tout le monde sait qu’Israël à la bombe et qu’elle est de conception américaine. Tout le monde le sait, et tout le monde fait semblant de ne pas le savoir ! Le deal serait de laisser Israël seul maître de la bombe dans le secteur.
Bolton se dépense sans compter dans une propagande belliciste. Il veut un changement de régime en Iran. Il souhaite ardemment la fin de la révolution islamique iranienne, et il l’écrit comme survenant « avant son quarantième anniversaire ».
Pourquoi Trump garde-t-il ses conseillers, sinon qu’il est sensible à l’argument d’une guerre ? Il la réserverait en option, au cas où sa réélection dépendrait d’un événement capable de distraire l’opinion américaine d’élire un démocrate à sa place.
La stratégie d’asphyxier économiquement l’Iran ne convainc personne, puisque Cuba et la Corée du Nord ont fait échouer cette manœuvre. Ces dangereux conseillers espèrent sans doute un incident le mettant sur le compte unilatéral de l’Iran, afin de justifier une intervention américaine. Le comble, avec les américanolâtres qui expédient en Belgique les affaires courantes, je vois bien notre gouvernement couper dans ces salades et pousser la Belgique dans une sale guerre.
Le silence de Reynders est accablant. Déjà, commercialement, nous nous sommes couchés devant la volonté américaine d’un blocus de l’Iran. Quand on sera confédérés, comment gèrera-t-on ce genre de connerie, les Flamands étant plus à droite que les Wallons ?

9 juin 2019

Le Vlaams Belang au Dettol.

Le système politique belge est beaucoup plus simple qu’on ne le dit.
Tous les partis sont jouables, sauf ceux qui ont une vision de l’économie qui les place en-dehors du système libéral. Il n’y en a donc qu’un seul d’impossible.
Patriotisme et nationalisme sont les deux mamelles du populisme d’État. Ils ne portent pas atteinte aux « principes » de l’économie capitaliste (encore que ce qualificatif ne doive jamais être prononcé).
Le cordon sanitaire est en réalité une gaine élastique. La N-VA y a la taille bien prise, depuis que ce parti a été décrété sain et apte à la démocratie par les commerçants du centre.
Pour le monde socialo-libéral, la N-VA est à un palier de décompression, afin de réduire le taux de flamingantisme restant dans les tissus de Bart De Wever, pour que celui-ci entre en zone d’attaque du Vlaams Belang, au mieux de sa forme, le palier en-dessous.
Le Vlaams Belang, depuis que le méchant Filip Dewinter a cédé la place au gentil Tom Van Grieken, est presque déclaré démocrate-compatible aussi.
Les bourgeois gardiens du temple de l’économie libérale se rassurent sur la nature du Vlaams Belang. Une règle non-écrite mais que tout le monde respecte, tient dans le lien principal des Belges : le libéralisme mondialisé. Le Vlaams est « Kraft durch Freude », ça rappelle des souvenirs. Wall Street convoqué, la sentence tombe, le Vlaams Belang est Trump compatible.
Juste encore quelques discours sévères de MM Charles et Reynders qui ont tous deux des ambitions européennes, puis le Vlaams Belang se placera derrière le comptoir avec les autres.
Que la Belgique soit coupée en tranches régionales, piquées des provinces, ensemencées d’Europe et que son terroir maritime ou ardennais de tradition wallonne-flamande, avec l’anglais mère des langues traditionnelles, devienne confédérale ou reste fédérale, la bourgeoisie a compris que sur le fond, la gauche serait baisée et les nationalistes flamands cocus.
Tom Van Grieken pourra monter sur le podium, quelque soit le chef libéral ou social qui l’accueillera. Le Vlaams rejoindra la grande famille démocrate et tout sera dit.
Pour le moment, histoire de rassurer la famille royale, on sonde les reins avec les bons docteurs Reynders et Vande Lanotte, heureux mélange fortifiant du centre. Nous voulons savoir jusqu'où le Vlaams Belang est prêt à aller pour gouverner, a dit Bart. C’est exactement ce que nos informateurs pensent. Ils font des baisers volant et vont avec Philippe et Mathilde arroser dans les serres avec leurs petits arrosoirs. Ils refont l’Expo 58 !
La crise ne touchera pas l’entreprise Belgique, probablement. On clouera quelques planches sur des portes, on arborera des sentiments d’appartenance linguistique comme des drapeaux, mais les commerces resteront ouverts et bilingues pendant les travaux et, concession minime. Le PS accordera quelques grillages de plus aux frontières et le MR entourera de barbelés quelques indésirables au motif qu’ils sont venus d’ailleurs. Cela fera plaisir au Vlaams qui sans cela demandait à Filip Dewinter de reprendre du service. La saison côtière restera florissante, la crevette grise affirmera son ambition séparatiste par les prix de ses étiquettes au terminus d’Ostende, des trains en provenance de Charleroi.

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Peter De Roover (N-VA) dans l'émission "De afspraak op vrijdag" de la VRT, est confiant dans l’aboutissement des discussions avec le Vlaams Belang.
C’est comme dans les jeux sous les préaux d’école : « C’est celui qui dit, qui est ». La N-VA en est puisqu’elle a été touchée pas le MR. Elle peut donc « toucher » à son tour le Vlaams Belang qui en sera aussi.
Le commerçant centriste de ce pays a commis des erreurs qu’il ne commettra plus. Qu’est-ce que le business avait à gagner de laisser un quart des Flamands, tous bons libéraux, dans une Flandre ceinturée d’un cordon ?
À l’heure des accords entre fabricants, des fusions et des suppressions de doublons dans l’industrie, du Traité de Maëstricht si merveilleusement adapté à l’entreprise, du futur gouvernement de l’Europe le plus à droite que l’on ait vu à Bruxelles, exclure le Vlaams Belang, si méritant sur le plan du cash et du profit, mais c’était proprement une folie !
Reste qu’il va falloir détricoter toutes les infamies dont les partis coalisés ont abreuvé leurs discours et que des journalistes imprudents ont répercuté dans les gazettes.
Heureusement, que dans ce milieu, les échines y sont d’une incroyable souplesse. Ils seraient même capables d’y acclamer Poutine, si l’intérêt de leurs patrons le leur recommandait.
Pour faire plaisir au Vlaams Belang, on dit que Van Grieken est pour la première fois face à un dilemme: choisir son programme ou le compromis. La souffrance est une attitude de pouvoir qui a toujours fait ses preuves. MM. Michel et Di Rupo ont souffert beaucoup avant de nous faire souffrir. Ils ont la technique. Van Grieken aussi, sans doute.
Tom Van Grieken doit surveiller "l'hygiène interne" de son parti. Pour franchir le cordon sanitaire, il faut le désinfecter. Normal !

8 juin 2019

Marchand de peau !

La file d’attente d’alpinistes, dans les cent derniers mètres de l’Everest, dénonce à la fois la connerie de s’y faire photographier et le snobisme du sportif qui ne sait comment dépenser son fric. L’idée d’un Rapetou (1) qui installerait un photomaton au sommet, à l’usage de ceux qui ont les doigts trop gelés pour cliquer, fait son chemin.
Il y a mieux qu’escalader la pente en Christian Louboutin. 780 tonnes de faux steaks hachés ont été livrées à des associations caritatives : La Croix Rouge, Les Restos du Cœur, le Secours Populaire Français et la Fédération française des banques alimentaires, pour un coût de 5,2 millions d'euros. C’était un mix de peau, de gras, de soja et d'amidon, de la viande sans viande, qu’on a fourgué aux pauvres ! La distribution a été suspendue, quand même !
On arrive au désordre ultime de l’économie capitaliste. On ne saurait dire ce qui est utile ou inutile. D’ici à ce que M’ame Delvaux sorte un édito au Soir « On a résolu le problème de la faim dans le monde » !
Là-dessus, les dirigeants de nos démocraties fascinés par l’aventure économique, sont les premiers à déprécier le travail et le travailleur à coups de bas salaires, le réduisant à la misère. Si on veut rendre service aux gens, disent Charles Michel et Alexandre De Croo, c’est de les chasser à coups de pied au cul vers l’activité payante …
D’où la grande confusion, comme sur l’Everest, autour des sources profondes de profit.
Une Rapetou, écologiste belge, était à la fois propriétaire de son garage et en même temps patronne d’une entreprise publique, que croyez-vous qu’elle fît ? Elle loua un bon prix le garage à cette entreprise publique. L’histoire ne dit pas si c’était pour y garer sa voiture de direction, mais c’est trop beau ainsi pour que je ne résiste pas à cette version.
Et dire qu’un raisonnement a couru et, je crois, court toujours, qui justifiait les hauts salaires dans le domaine public « pour éviter la corruption » !
À qui se fier, disent les dirigeants de Boeing. Ils sous-traitent une partie des ailes du 737, espérant gagner un dollar sur les rivets et voilà que le fleuron de la compagnie risque de mettre la société par terre.
Heureusement que l’US Army n’est pas trop regardante sur le matériel humain. Les histoires belges sont très drôles. Celle de la modernisation de la flotte de combat aérien du royaume est franchement hilarante. La Belgique a en effet opté, pour le chasseur F-35 américain, au détriment d’une solution européenne. Cette ferraille hors de prix est fragile comme le 737. Lockheed sous-traite aussi une partie des ailes pour gagner un dollar sur les rivets. Seule la vie des pilotes étant en danger, l’armée de l’air belge est prête au sacrifice ultime.

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Qu’on ne vienne pas dire qu’il n’y a pas d’enveloppe collée sous une table d’état-major ou alors, une anciennes qui a servi pour l’hélicoptère Agusta qu’on avait oubliée.
Dans le vrac de ce patchwork, le public puise son scepticisme. Ce n’est plus possible d’expliquer que la démocratie rend incorruptible par son filtre moral.
Cette démocratie va-t-elle finir misérable et perverse sous les feux des projectionnistes qui ne l’ont jamais vue si honnête et bonne ? Afflelou et Optique 2000 fournissent les lunettes aux journalistes qui honorent la presse de leurs efficients commentaires.
À propos du 6 juin, le 7 est resté sur le 6, les 8 et 9 juin vont avoir difficiles d’en sortir. On entre en période creuse. Les riches foutent le camp au vert, les télés concluent par des départs en masse. Les pauvres vont rejoindre Chirac au camping des Flots Bleus. Roland Garros finit dimanche. Le Tour fera la soudure. On est tranquille jusqu’en septembre !
On peine à cacher que l’empereur Macron est un vaniteux imbécile, mais que tous ceux qui prétendent le contraire sont des imbéciles, eux aussi.
À défaut de reprendre le feuilleton « Faut-il euthanasier Vincent Lambert », le résultat des élections en France donne Marine Le Pen à 23,9 %*. Au total, 78 % des électeurs ont voté contre Macron.
La flagornerie et la lâcheté des médias sont bien connues. Les contorsions auxquelles les courtisans de Macron se livrent pour défendre le président sont vraiment… vraiment, quoi ?... Tant que Macron et la presse réussiront à garder Marine au second tour, le bourgeoisisme militant finira en tête. C’est tout.
Cette époque est merveilleuse. Plus personne ne croit à rien. Tout le monde fait semblant.
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1. Les Rapetou1 (the Beagle Boys2 en VO) sont des personnages de fiction de l'univers des canards créés en 1951 par Carl Barks pour les studios Disney. La cible principale de cette bande de gangsters est l'argent que Balthazar Picsou enferme dans son coffre-fort.

7 juin 2019

Il est juste que les héros meurent…

...car ils en sont dignes ! (René Quinton)
Comment dire ? J’en ai soupé des commémos !
Non pas que les sujets soient plus galvaudés en 2019, qu’ils ne l’étaient en 1830, non, mais ce qui caractérise notre époque, c’est l’impressionnante iconographie, les traces sonores, les témoins virtuels et l’étonnante facilité de nos chefs politiques à reprendre d’anciens discours, encodés partout !
Si bien qu’on a l’impression que l’exploit filmé moderne, reproduit, commenté par des experts, fait une masse prodigieuse. Avant ?... C’est à peine si on a retenu quelques dates avant l’invention des Frères Lumière.
Le héros moderne semble avoir des mérites incomparables. Avant Nadar, il n’y avait pas photo. De l’événement, on en a perdu en cours de route, faute d’une trace sur plaque de verre ! Et même par Nadar, Victor Hugo est fringué comme l’SDF carrefour Saint-Gilles !
Quand, nos Six cents Franchimontois tentèrent, en 1468, de surprendre Louis XI et Charles le Téméraire qui assiégeaient Liège, on n’avait pas l’image numérique. Ils échouèrent devant la tente du roi. Ils furent tous massacrés avant que ces messieurs ne descendent en ville brûler les maisons, violer les femmes et précipiter hommes et enfants dans la Meuse. Cette résistance ultime, ce sursaut de braves, cet exploit magnifique des gens d’ici n’a pas la place qu’il mérite. Mieux, il n’est plus évoqué dans de grands discours. C’est tout juste s’il est encore inscrit en trois lignes, dans un manuel d’histoire.
C’est ça, l’ingratitude des foules !
Par contre, on ploie sous les supports médiatiques du 6 juin 44, jour J du débarquement.
On a même les messages codés « Les sanglots longs des violons » « kiki mange des frites » qu’on explique d’autant plus à l’aise que leur sens premier fait place à celui, divinatoire, des vedettes du showbiz mobilisées le jour où il est bon de se faire voir.
Je n’ai rien contre ce souvenir, la grande joie que nos parents ressentirent à se voir presque débarrassés de la botte nazie. Ce qui me gêne, ce sont les rabâchages et l’exceptionnelle pesanteur des hommes politiques du bizness démocratique. Macron, Trump et les autres profitent de l’aubaine pour repeindre leur blason. La démocratie, c’est eux ! Le monde libre est libre parce que les autres ne le sont pas… et suivez leurs regards, du côté de leur ancien allié, les Russes, qu’on n’a pas invité. On reprocherait presque qu’Adolf ne les ait pas mieux secoués.

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En même temps qu’Omaha-Beach, on pense évidemment au Reich et à son abominable mascotte. Les caves des cinémathèques sont pleines des actualités UFA, des contre-actualités de la BBC et des bandes-radios US. Heureusement que les archives de cette ampleur, c’est tout à fait récent. Qu’on l’ ait inventé quelques siècles auparavant, on était écrasé par le poids des actions glorieuses !
Imagine-t-on plus antihéros sanguinaire qu’Adolf ?
Oui, d’après les historiens. Non, d’après les images. Nabuchodonosor n’était pas mal dans le genre voyou, Gengis Khan reste à découvrir, les pharaons au top et surtout Jules César, le Berlusconi d’un Rubicond coulant un demi-siècle avant l’arrivée à Bethléem de l’enfant superstar, guerrier intrépide, amoureux chauve et viril. Un autre julot antique, Antoine, nous est revenu sous les traits empâtés par le Whisky de Richard Burton, à la jupe romaine hardie découvrant des genoux de highlander, au sexe faisant la bosse séante sous la cotte de maille, face à Elisabeth Taylor en Cléopâtre mollement alanguie dans la tunique light, propulsant sous la baleine secrète d’un soutien-gorge Ganducorps une poitrine abondante qu’on devine gorgée de lait.
Si on n’avait pas le film, tourné entre Beverly et Hollywood, que resterait-il de l’Histoire romaine ?
Le seul à réussir le tour de force d’arriver jusqu’à nous sans support visuel ni coloration, rien qu’en liquette, c’est Dieu !
Ah ! si on avait conservé la parole du Christ ! Que n’en eût-on fait ? On voit d’ici Macron interpréter le souffle nazaréen, jusqu’à l’imitation de la voix.
Il nous aurait joué le Christ, à l’identique de ce que la foule massée sur les plages de Normandie attend de lui, déguisé en maréchal Leclerc.
Macron est certain, Dieu rewrité par la Metro Goldwyn Mayer aurait nasillé dans les micros « Le système économique que vous avez créé est parfait. La démocratie qui veille sur ce trésor est exemplaire. Le suffrage universel a prodigieusement fait son travail en plaçant là où elles doivent être, les compétences les plus extraordinaires du monde moderne. »
Ah ! franchement les commémos…

6 juin 2019

Vous avez dit communiste ?

Combien de fois l’ai-je écrit : une réelle démocratie, c’est un système politique suffisamment sûr dans un équilibre d’électeurs intelligents, qui permet à chacun de s’exprimer, sans que le système se sente menacer par des propos aux antipodes de l’opinion générale.
Les lecteurs connaissent suffisamment Richard3.com depuis les années de publications, pour ne pas ignorer ses convictions politiques de gauche et sa réprobation de l’économie libérale, monstrueusement destructrice de la nature et profondément perverse pour l’homme.
C’est donc l’esprit tranquille que je plaide pour que se fasse entendre toutes les opinions, y compris celles, aux antipodes des miennes, extrêmes, racistes, sexistes, qu’on ne peut dire ou écrire aujourd’hui, sans tomber sous le coup des lois.
Tant que nous n’aurons pas cette licence, nous ne serons pas en démocratie.
Dans les faits, cette absence de liberté d’expression peut se heurter à des spéculations collectives de parti, comme celle relevant du « cordon sanitaire » ou d’autres conventions inscrites dans les lois dites linguistiques, par exemple.
C’est dans l’usage de la critique en toute circonstance qu’un citoyen peut affronter la liberté des autres, faisant en sorte qu’il puisse en faire autant.
C‘est ainsi par exemple que le très révérencieux Nicolas Bouteca, le pendant flamand de Pascal Delwit, si souvent cité dans Daardaar magazine, se laisse aller dans son analyse post-élection à qualifier de « communistes » les quatre députés PTB qui font leur entrée dans le parlement flamand.

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Dans une démocratie sans tabou, cela ne me gênerait absolument pas qu’un citoyen membre d’un parti soit taxé de communiste par Nicolas Bouteca, mais comme ce dernier est un homme public, afin de montrer qu’il n’a aucun a priori, ne conviendrait-il pas alors qu’il dise à propos des libéraux, qu’un Alexandre De Croo est capitaliste ?
Or, il ne le fait pas, dans le code social actuel, la connotation communiste est donc péjorative. C’est un langage employé par une société orientée.
Et c’est là que le citoyen peut exercer son esprit critique, pour le reste de l’article et la nature des sentiments de Nicolas Bouteca.
Je relève seulement quelques expressions après lesquelles, on peut se passer de la lecture complète du texte, ces dernières sont tellement éclairantes sur la réalité et la nature profonde du sociologue – la force rouge sombre qu’ils côtoieront sur les bancs du Parlement – De danger théorique, ils sont devenus une menace réelle pour la gauche – le sp.a et Groen, voient d’un mauvais œil l’arrivée des communistes flamands dans les assemblées – Et l’attention des médias ne va pas se tarir entre les élections, ne serait-ce que parce que la VRT… (cette dernière remarque souligne le monopole des tenants de l’économie de marché et des traités européens, c’est-à-dire le monde libéral MR-PS, comme allant de soi).
Je me battrais avec Bouteca pour qu’il conserve le droit d’écrire cela, mais je réprouve qu’il n’y ait pas de contrepartie dans cette société bipolaire, afin que des citoyens, aussi qualifiés que lui, puissent s’y exprimer différemment.
Et ils ne le peuvent pas, parce que nous ne sommes pas dans une démocratie qui le permet. Oh ! de manière indirecte, insidieuse, ce n’est pas comme si on craignait que l’adversaire de Bouteca se laissât aller à des expressions relevant du judiciaire ; mais, une société qui permet à une seule catégorie de citoyens d’analyser dans les grands médias, une situation sous l’angle capitaliste, pourrait tout au moins avoir la décence, puisqu’elle agrée de Bouteca l’expression « communiste », de laisser la parole aux autres.
Or, vous n’aurez jamais que le point de vue « capitaliste » avec nuances et digressions subtiles.
On pourrait croire que cette différence de traitement est sans importance, détrompez-vous, c’est justement de cela que cette société souffre.
Il faudra bien que quelqu’un prenne le relai, à l’insuffisance du commentaire sérieux de Bouteca, afin de compenser l’insuffisance informative citoyenne.
« Nous entendons poursuivre pleinement notre travail sur le terrain », précise le président du parti, Peter Mertens. « Rester en contact avec la société civile et les syndicats pour continuer à parler la langue de ceux que nous représentons. Et ensuite établir des liens avec nos connaissances des dossiers au Parlement. »
Voilà qui est fait.
Une société qui ouvre à moins de 10 % de citoyens le droit à l’opinion, est une société malade qui ne peut survivre que dans la tromperie, l’interdit et la falsification.

5 juin 2019

Les Verts virent bleus ou rouges ?

Sans minimiser d’aucune manière dans le succès des Verts en Europe, il est quand même intéressant pour la gauche de connaître, outre les revendications pour le climat, l’attitude des Verts envers ceux qui souffrent des inégalités sociales et qui, au vu des dispositions égoïstes du libéralisme, seront ceux qui les premiers paieraient la facture écologique !
Autrement dit, peut-on faire des avancées écologiques, dans le cadre d’une économie de marché, sans défavoriser les classes les plus pauvres ?
J’avoue être assez sceptique. Mon avis vaut ce qu’il vaut, mais je crois l’écologie incompatible avec le modèle capitaliste de l’économie, comme tout autre modèle productiviste, du reste. Il s’agit de virer tout ce dont on a cru, pour faire du neuf.
Je pourrais développer les raisons de cette incompatibilité, mais ce serait dans une autre chronique. Le sujet de celle-ci reposant sur le succès d’un parti. Il reste, après la fête de ceux qui avaient parié dessus, de savoir ce qu’il y a dessous l’étiquette.
On a beau se rassurer quand on entend les écologistes se définir comme les partenaires d’une vraie gauche (entendez par là qui entend sortir de l’ambigüité social-démocrate), le discours triomphant de Yannick Jadot en France, même si celui des co-présidents belges est plus nuancé, aurait tendance à inquiéter le militant qui rêve d’un changement à son niveau de vie.
Première question à poser aux responsables écolos : les deux changements en simultanéité sont-ils compatibles ? Et si oui, comment écolo compte-t-il mener une bataille sur deux fronts, d’importances primordiales l’un et l’autre ?
On a glosé sur Écolo qui finalement s’en sort mieux que la droite et la gauche. En France, les Verts ont quand même mordu sur des partis comme la France Insoumise. En Belgique, le PTB est en progrès, mais aurait pu mieux faire, si écolo n’avait été cherché des voix ailleurs que dans les partis du centre.
La position des écologistes est délicate. Ils devraient convaincre l’électorat bourgeois de voter pour lui, c’es-à-dire plus à gauche qu’il ne le fait d’habitude. Or, s’il y a incompatibilité entre l’écologie et l’économie de marché, ce sera difficile de sortir le bourgeois de son confort social pour l’amener à la double solidarité des humains et de la planète !
D’où le danger que la partie BCBG de ce parti ne s’effarouche du militant prolo et le trahisse, ce qui a été vécu par le passé, pour fonder un concurrent. Ce qui resterait ne serait plus qu’un petit parti de gauche supplémentaire, dans une gauche déjà encombrée d’anciennes et de nouvelles chapelles, un reste des divisions du trotskysme et du marxisme, vieilles disputes de cent ans, sans solution pour l’union des gauches (1).

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Ce qui devrait nous alerter, c’est la vision parisienne des Verts d’un Yannick Jadot qui prend la grosse tête, en se faisant filmer en exclusivité avec sa compagne pour Paris-Match.
En tête des listes de gauche avec 13,47% des voix, en France, avec 14,5 % en Wallonie, juste devant le PTB, même si Écolo a toujours été boosté par l’Europe, en France il devrait entrer naturellement dans une gauche d’opposition. Ce ne sera probablement pas le cas pour la Belgique en Région wallonne, le PS pense l’associer au pouvoir avec, soit le MR, soit le CDH, canard boiteux et pattes cassées feront alors un drôle de couple avec écolo, qui sera du mauvais côté de la barrière, en tombant dans le pot-bouille de l’Europe “of special effects and treaties”.
Le secrétaire français d’EELV, David Cormand, soulève un problème qui pourrait être une pomme de discorde à gauche. Il a acquis la certitude que leurs idées ont vocation à occuper une place centrale dans le paysage politique recomposé qui s’annonce. “L’outil parti EELV doit se métamorphoser pour être à la hauteur de cet enjeu, pour imposer l’écologie politique et être en capacité de structurer, le moment venu, une majorité avec d’autres. »
Ce responsable, se dit très lucide, serein et surtout très humble. « On a bien conscience que les gens qui ont voté pour nous, ou qui pourraient le faire dans les années à venir, attendent de la clarté et de la constance. Leur vote n’est pas un blanc-seing, mais une exhortation à agir. On a reçu le message 5 sur 5. Nous prendrons nos responsabilités. »
Yannick Jadot vient de prendre les siennes et d’ici un mariage médiatique avec celle à qui il « doit tout », Isabelle Saporta de RTL-France, relayé dans les people et à grands coups de gyrophare, et une réunion avec « les autres partis de gauche » pour une entente qui « enfin » sortirait la gauche de son ghetto, il y a de la marge.
On pourrait demander à Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot ce qu’ils en pensent ? Cela nous éviterait de poser la même question en Belgique à d’autres partenaires « rêvés » d’Écolo.
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1. Je ne dirai jamais assez mon admiration pour Nathalie Artaud de Luttes ouvrières, héroïque militante d’une lignée qui compta Arlette Laguiller, qu’on n’oublie pas.

4 juin 2019

À l’école de Trump !

Quelques temps déjà que Trump a mis au point sa diplomatie, par de grossiers mensonges surajoutant les effets de sa goujaterie en public. Ses électeurs adorent !
La visite d'Etat de trois jours du président américain au Royaume-Uni n’apportera rien de plus que ce que l’on sait du personnage. Les critiques sur le Brexit d’un président « ami » à une Miss May sur le départ, en échec sur la sortie de l'Union européenne, trois ans après le référendum, risquent d'exacerber un peu plus.
Les Anglais qui ont voté le Brexit l’on fait avec la conviction que le grand frère était derrière eux et qu’ils pouvaient se passer de l’Europe. Voilà que le pachyderme de la diplomatie n’a même pas attendu le voyage pour tweeter et mettre les pieds dans le plat. Il critique la façon dont Theresa May a mené les négociations avec Bruxelles, recommande à son futur successeur partisan d'un Brexit dur, Boris Johnson, de quitter l'UE sans accord et tresse des lauriers au populiste Nigel Farage, leader du Parti du Brexit, tout cela, chose inouïe, avant même de serrer la main sur le tarmac, de la première ministre qui vient l’accueillir !
Laissons aux journalistes américanolâtres le soin d’arranger les propos peu amènes, afin de ne pas décourager leurs lecteurs qui associent réussite économique et libéralisme. Posons la question qui tue : comment Trump a-t-il pu devenir président des USA ?
On ne s’en est pas aperçu au commencement, mais la parole pour convaincre qui est celle de Trump, est probablement la plus familière à tous les détournements, falsifications et fausses infos par le langage et l’écrit, qui se soit faite entendre à la Maison Blanche !
Elle est tout à fait le résultat d’une association du produire et du jouir qui a perdu toute culture de référence, la culture tout court même, le sens de la critique par l’éthique et se contente d’informations au fort contenu manipulatoire et donc à la portée d’individus dans le genre de Trump.
Le trait dominant de la procédure manipulatoire reste l’efficacité. Trump est rustaud mais pas sot. Ses impairs dans les protocoles et étiquettes, il s’en fiche. Sa notoriété et la puissance de son armée le met à l’abri d’une réplique maladroite dont il abreuve les autres. Ce n’est du reste pas pour eux qu’il les commet, même celles qu’il lâche maladroitement, il les revendique ou les nie sans état d’âme, c’est à son public fidèle qu’il les destine.
On peut décortiquer ses techniques de manipulations par la psychologie ou l’une ou l’autre science de comportement, rien ne le convaincra plus, qu’un bon mensonge rassure cent fois mieux qu’une vérité qui inquiète.
Dès son entrée en lice, on a bien vu pourquoi il a abandonné la COP 21 et depuis, il se moque partout du réchauffement climatique, parce que s’il avait poursuivi la politique de son prédécesseur, il aurait introduit chez ses électeurs un sentiment d’inquiétude ; tandis que s’il soutient l’économie actuelle, avec moins de 5 % de chômeurs aux States, tout va bien, l’avenir est assuré ! Cet homme distribue de la joie aux incultes, aux immatures et aux illettrés. Ils sont près de 35 % d’électeurs dans le cas.

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Il sait que son deuxième atout, c’est de faire basculer les mieux armés de sens critiques de son côté, en réussissant avec les vieux principes capitalistes de faire tourner la machine américaine à plein. Et il y parvient en dopant l’économie, en oubliant la pollution, la cohésion sociale, le Care et les progrès sur la sécurité sociale qu’Obama avait comme politique. L’Américain moyen n’en demande pas plus. Il n’adhère pas à 100 %, mais Trump en pêche tous les jours dans ses filets.
Bien sûr que cette politique aura de terribles conséquences un jour, pour l’Amérique et pour le monde entier. Si Trump en est conscient, peut-être a-t-il pensé qu’il avait encore assez de temps pour lui jusqu’après son deuxième mandat. Pour le reste, cela regardera son successeur.
Ce qui est important pour lui et pour les politiciens de son espèce, c’est l’efficacité de l’entreprise dans la manipulation de l’humain, limitée à la durée qui sera nécessaire pour satisfaire son égo et ses profits.
Je suis toujours étonné des qualités que nos voisins trouvent à notre personnel politique. Aujourd’hui, je sais pourquoi ! En Belgique, les gens de pouvoir ont compris la leçon et admirent le savoir-faire de Trump et le pays dont ils vénèrent l’économie et le libéralisme sans frein. Nous n’avions à la tête de ce royaume que des manipulateurs qui s’ignoraient et qui ont compris les trucs pour capter et garder l’opinion, rien qu’à voir Trump !
Cela marche tellement bien, que même Macron s’est laissé surprendre sur les qualités de Charles Michel pour un poste européen. Il a suffi que Michel et Reynders fassent du lobbying à la Trump. Macron n’y a vu que du feu !

3 juin 2019

Drame chez les Bleus.

Décidément, les duettistes libéraux du MR se seront détestés jusqu’au bout ! MM Charles Michel et Didier Reynders postulent chacun un poste important à l’Europe.
Or, les pontes qui nomment sur présentation de candidature, ont toujours eu le sens de l’équilibre, lors de la distribution des bons et gros euros à leurs petits gourmands.
Deux éminents d’un même pays et d’un même parti pour occuper des postes clés, il y en a un de trop !
Tous les deux ont grandi dans le bourgeoisisme et l’économie de marché de la même manière, professent des recettes les plus éculées du libéralisme, et ne s’embarrassent nullement des gens. Ils sont à égale distance du jackpot et on ne sait qui va rafler la mise.
Les voilà donc rivaux, comme lorsqu’ils s’écharpaient pour la présidence du MR !
On vient d’apprendre qu’Emmanuel Macron n'a pas exclu de faire de Charles Michel un de ses candidats aux postes européens qui se libèrent ! Si cela s’avérait, Reynders serait Grosjean pour le secrétariat au Conseil de l’Europe.
Reynders nommé informateur par le roi et l’autre premier par intérim, après avoir été mis en minorité, puis défait dans les urnes aux élections fédérales, voilà la paire de grands vainqueurs que l’Europe attendait : le système bon-enfant leur glisse un trampoline sous les pieds pour rebondir ! Alors que l’institution elle-même déjà malade, n’a pas besoin de bras cassés supplémentaires pour parfaire son incapacité à correspondre aux vœux des citoyens.
La formation d'un gouvernement en Belgique risque d'être difficile tant la Flandre et la Wallonie semblent appartenir à deux mondes politiques distincts et ceux qui ont fourni le mauvais diagnostic et la fausse ordonnance seraient quitte de toute responsabilité, de tout compte à rendre ?
La presse va avoir du mal à parler de triomphe ! Vrebos va se donner du mal !
Pour l’heure, Charles Michel, sous-préfet au champ, expédie les affaires courantes en pantoufles depuis le 18 décembre dernier. Il a le temps de se peaufiner un personnage avec l’aide de papa, il a déjà la barbe, reste plus qu’à se faire la gueule. Il y est presque. L’autre, maître Goupil, ne quitte plus les caméras, loge dans les studios. Il se voit mal diriger la poignée de survivants bruxellois du MR.
Nos lascars s’en foutent. Ils touchent plein pot pour le rab. Ils comptent sur le pactole de sortie qu’aucun électeur belge ne voterait aujourd’hui, mais qu’ils vont palper, quand on aura fini de débattre du cordon sanitaire et qu’on aura le gouvernement que personne ne voulait..

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L’esprit tortueux de Macron a enfanté l’idée de « l'alliance progressiste » entre le MR en libre service et le REM. Bien sûr, mathématiquement, la contribution de la Belgique est faible, mais elle fait partie des fondateurs de l'Europe. L’as de cœur, c’est Charles Michel pour remplacer le Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen ou succéder à Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission. Sauf qu’Emmanuel oublie le tonitruant Verhofstadt, Belge encore un moment bien que Flamand, et qui paraît être quelqu’un auquel il va falloir trouver une case aussi.
Cela fait trois Belges pour le mercato des postes !
Le président français ne tarit pas déloges pour Charles, une légion d’honneur quoiqu’il arrive, c’est sûr. L’autre boson de Hicks l’avait eue des mains de Sarkozy.
Louis Michel, a lui-même été commissaire européen sous Barroso. Il aurait pu comme son patron finir chez Goldmann-Sachs. À la surprise générale, il a résisté à l’enveloppe !
La saga de junior est people transformable. À 17 ans Charles adhère au MR Il pose ses conditions avec papa : faire député à 23 ans.
La suite, c’est du délire, ministre de l'Intérieur du gouvernement wallon, bourgmestre de Wavre, il entre au gouvernement de Guy Verhofstadt, comme ministre de la Coopération et du Développement. En 2010, il prend le sceptre du MR après avoir savonné la planche sur laquelle Didier Reynders essayait un dernier numéro de claquette.
Ultime consécration, il fait équipe en octobre 2014 avec la N-VA et d’autres partis flamands pour faire premier ministre, sans autre parti francophone que le sien !
Difficile à ce stade d'évaluer les chances de Charles Michel contre Margrethe Vestager, la commissaire danoise.
Et l’autre sublimé des médias bourgeois, le sieur Reynders, il est dans quel œil du bouillon ?
On a peur pour nous, des fois qu’on le retrouverait à Bruxelles sur les bancs de l’opposition.
Il a déjà coûté tellement cher ! Si Dodo la Saumure avait entretenu ses filles comme lui, il y a déjà longtemps qu’il serait sur la paille… comme nous.

2 juin 2019

La police de Castaner et la justice.

Après les mensonges éhontés de Castaner sur les agressions dont les policiers auraient été victimes tout au long des samedis des Gilets Jaunes, devant les scandales à répétition, force a été de remettre à la justice le soin d’en terminer avec les allégations de violences policières par les manifestants, afin de trancher sur les 174 enquêtes qui avaient été ouvertes, dont 171 confiées à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et 3 à l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), afin de déterminer s’il est question de cas isolés et s’ils doivent être sanctionnés.
D’après les quelques rares journalistes honnêtes de terrain et les victimes d’exactions policières, ces 174 instructions cachent en réalité des centaines d’autres brutalités gratuites des forces de l’ordre qui sembleraient avoir été accomplies, pour certaines, par « ordre ».
De l’avis de Jérôme Rodrigues, une des victimes du flash-Ball, l’annonce du procureur est une avancée “minime”. “Il prend les devants face à la situation qui va l’attendre, avance-t-il. Il essaye de planter un arbre qui cachera la forêt.” (Huffington Post)
Déjà le nouveau procureur de la République de Paris Rémy Heitz, nommé par Macron avec la complicité de la ministre de la justice, Nicole Belloubet, chargé de mener à bien le dossier des violences policières est controversé par les autres magistrats « Il ne veut pas faire de remous. Il est obéissant avec les puissants », critique une de ses ex-collègues.
L’usage du LBD, maintenu envers et contre tout par Castaner, ministre de l’intérieur, est celui qui a causé des séquelles les plus lourdes parmi les manifestants. Souvent utilisé à tort et à travers par des tireurs incompétents, maladroits ou volontairement meurtriers, inclus une responsabilité au plus haut niveau. L’instruction par Rémy Heinz devrait rassurer l’Élysée. Il ne sera pas mention des responsabilités supérieures, chef de corps, préfet, ministre, président, Rémy Heinz veillera sans doute à limiter les sanctions, s’il y en a, à quelques gendarmes de base, CRS maladroits, policiers pris de panique, etc. L’enquête, elle-même, est dans les mains des collègues de l’Inspection des polices. Ce n’est pas sérieux.
C’est tellement cousu de fil blanc, que ça va finir par se faire remarquer : la politique de Castaner était volontairement agressive pour faire peur et laisser les peureux à domicile. Constitutionnellement, cela s’appelle porter entrave aux droits fondamentaux de réunion et de protestation sur la voie publique.
Si la France était encore en démocratie cela devrait déboucher sur l’inculpation de Castaner et sa démission d’office de ministre de l’intérieur.
Parce que la tactique utilisée et décidée en haut-lieu n’était pas de laisser aller les cortèges bon-enfant des Gilets Jaunes et de veiller à ce qu’ils ne soient pas perturber à la fin de la manifestation par des groupes activistes de casseurs. Or, la police s’est arrangée pour que les groupes violents s’interfèrent et s’intègrent donnant ainsi l’image d’une manifestation insurgée. Ce qui est finalement survenu.
On peut se poser la question : comment quelque chose d’aussi gros n’est-il pas perçu par l’opinion ? Réponse : le pouvoir fait une moyenne, le coup se porte toujours un peu en-dessous d’un certain niveau de QI, si bien que le coup est amorti par l’opinion moyenne.

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Ce n’était pas tant pour maintenir la manifestation dans son déroulement pacifique que la policé était présente, mais pour permettre et facilité les émeutes à seule fin d’influencer l’opinion publique pour qu’elle change d’avis sur les Gilets Jaunes qui avaient au départ un capital de sympathie de 65 % de la population qui soutenaient le mouvement.
En cela Castaner a partiellement réussi, puisque malgré ses efforts l’opinion favorable est dscendue entre 30 et 35 %, ce qui compte tenu des circonstances, n’est pas un mauvais chiffre.
Ce n’est pas la première fois qu’en France le pouvoir se sert de la police pour des ambitions privées, mais c’est une première en ce sens qu’elle a été produite à une grande échelle.
Parmi ces dossiers, se trouve notamment celui emblématique de Jérôme Rodrigues, qui a perdu un œil lors de l’acte XI au mois de janvier. Les circonstances de sa blessure avaient initié le débat sur l’utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD), qui a pris une ampleur internationale par la suite.
Jusqu’à présent, on ne sait pas toujours pourquoi le ministère de l’intérieur avait privilégié l’achat du dernier lanceur de balles en caoutchouc au diamètre plus réduit permettant des impacts plus meurtriers surtout au niveau de la cavité de l’œil et d’autres blessures graves au thorax et aux jambes, alors qu’aucune des polices des pays limitrophes n’avaient voulu cet équipement, estimé à l’époque bien avant les Gilets jaunes comme dangereux, pouvant aller jusqu’à la mort, donc arme létale.
Déjà, Rémy Heitz se refuse a employé le terme de “violences policières” et lui préfère “violences illégitimes”. C’est dire qu’on n’a pas fini d’ergoter en haut lieu.
Aucune mise en examen n’a pour l’instant été prononcée dans le cadre de ces enquêtes. Par contre, plusieurs centaines de Gilets jaunes sont passés en comparution immédiate, certains sont toujours en prison. .

1 juin 2019

Obéissez ! Payez ! Croyez !

Hier, j’évoquais la perte de solidarité dans nos sociétés post-2008.
L’individualisme n’est-il pas le propre du capitalisme ? N’est-ce pas la contrepartie humaine liée au principe de croissance ?
Toute la pensée libérale est basée sur la réussite individuelle et sur la libre concurrence censée faire baisser les prix. À ce propos, les Français vont devoir payer leur électricité 6 % plus cher, l’Europe ayant mis l’électricité en concurrence ! Bizarre, non ?
Il y a un paradoxe entre un libéral ministre et sa fonction de penser aux autres, alors que selon le principe même de sa doxa, c’est surtout penser à lui.
Le système promotionne l’égoïsme et, merveille absolue, ne sont vus et écoutés que ceux qui ont réussi ! Si bien que l’illusion que tous ont leur chance et vont réussir est la pilule du bonheur distribuée en dose massive par les médias.
Il n’y a pas mieux qu’un personnage de gouvernement satisfait de lui-même pour parler aux autres. Grâce à son égo ainsi exposé, les gens croient que c’est d’eux dont le ministre parle alors qu’en réalité ils sont dans le troupeau des consommateurs, n’en sortiront pas, ne comptent pas et, surtout, ne sont intéressants pour le ministre que si son égo y trouve son compte.
Nous nous mentons à nous-mêmes, nous avons fait de ce mensonge une règle de vie. C’est assez simple. Chacun est libre de choisir les marchandises qu’il veut, la production d’une économie « rien que pour nous » y pourvoit.
On vend le produit « consommateur » grâce à un discours permanent de liberté, fausse liberté bien entendu. Il n’est pas vrai de pouvoir faire tout ce qu’on veut comme un ministre. On est tout de suite rattrapé par ce qu’on gagne, qu’on ne peut dépasser sans sanction.
Les gens vivent séparés les uns des autres, ce qui flatte leur égoïsme. Reliés sous un mode virtuel à des amis subliminaux. Il est plus facile aujourd’hui d’entrer en conversation avec son ordinateur, qu’avec son voisin de palier.
La famille n’est plus qu’un simple groupement fonctionnel d’intérêts économico-affectifs.
Une société où la télévision a pris la place du livre, a introduit dans les familles un « troisième parent » plus proche désormais que les deux autres. La crainte de la solitude a trouvé là un moyen de substitution à l’humain sans les humains.
Avec l’écran plat, la télévision ressemble plus à un portrait animé dans un cadre que l’on peut mettre partout. On finira par en tapisser les murs.
C’est ainsi que peu à peu la vraie famille disparaît supplantée par la fausse, combien plus intéressante, surtout plus typée, l’intelligent l’est plus, le stupide tout autant, comme les caractères, la beauté, la jeunesse les rêves et les ambitions.
Bien entendu vous n’y rencontrerez pas de vrais citoyens, ceux qui s’essaient à comprendre et critiquent un système qui va dans le mur. Non, le prolétaire y aura le défaut de boire un peu trop, le ministre de trop vouloir le bien des citoyens, la belle fille d’y être un peu volage, le macho de rouler des mécaniques et la mère aura le courage sublimé jusqu’au sacrifice. Tous ne voient pas d’autre bonheur que celui proposé par le capitalisme.
Ne vaut-il pas mieux une « famille » virtuelle qu’une vraie famille, avec toutes les tracasseries, les ennuis, les responsabilités que cela suppose, se dit-on rassuré !

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Demain, quand s’assombrira l’avenir au point de laisser planer un doute sur le but poursuivi du capitalisme et qu’on s’apercevra qu’il n’en a pas, que la machine tourne à vide et ne profite qu’à ceux qui ont acquis le pouvoir d’entrer dans la machine, alors divertir les gens plutôt que les jeter en prison ne sera plus suffisant… et on les jettera en prison.
Cette société marchande et commerçante peut mieux faire.
Le système inventorie la vaste zone d’énergie psychique qu’il convertit en audience.
On apprendra ainsi plus facilement si un Reynders a ou non plus de chance qu’un autre de décrocher le secrétariat européen qu’il convoite. Quelles ont été ses fautes s’il échoue, et ses réussites s’il emporte la place. Ce n’est pas le personnage en lui-même qui est intéressant, mais s’il a une bonne image dans les groupes les plus importants de citoyens.
Nietzsche l’avait bien anticipé en parlant d’une société-troupeau dont il prévoyait l’hégémonie, alors que la télévision n’existait pas. Il n’est pas seul dans cette prémonition, Kant en 1784 arrivait aux mêmes conclusions dans « Qu’est-ce que les Lumières ». La Bruyère dans ses Caractères est moins direct, mais l’âme humaine avait en germes ce dont je parle aujourd’hui.
Quand les hommes renoncent à penser par eux-mêmes et qu’ils se placent sous la protection d’un mirage, tout peut arriver pour leur malheur.