« juin 2011 | Accueil | août 2011 »

31 juillet 2011

Franck Lepage.

Voilà longtemps que Ruquier ne me fait plus rire.
Y-a-t-il eu même un jour ? Sans doute, dans certaines occasions, quand on n’a pas envie de se prendre la tête, entraîné par un public facile et les circonstances qui s’y prêtent ? Oui, peut-être !
Philippe Bouvard avait déjà vidé les salles avec la vache suisse qui rit quand on la retourne, du temps de la boîte à coucou de Johnny Hallyday sur canal +, encore que parmi ceux qui jouaient à faire l’imbécile sur RTL, on relevait un Jean Dutourd fort érudit et quelques comiques à la pointe acérée, comme Jean Yanne, Jacques Martin et parfois, Olivier de Kersauson.
Reparti pour une nouvelle saison, Laurent Ruquier bat le rappel des clowns médiatisés et adjoint à sa fine équipe des petits nouveaux, afin de remplacer Zemmour et Naulleau, marqués à la culotte par les Ligues, n’ont pas qu’ils aient la dent dure, mais parce que leur « comique » pouvait passer pour appuyer trop lourdement un certain racisme.
On remarquera que dans une salle, il y a des rires de toutes sortes qui partent plus ou moins en même temps. La forme pathologique : le fou rire annonciateur d’un prodrome, associé à des syndromes neuropsychiatriques, après des lésions de l'hypothalamus, peut se déclencher à la même vanne qu’un rire jaune de complaisance, histoire de ne pas se faire remarquer quand tout le monde se fend la poire, qu’on a plutôt envie de faire la gueule.
Le rire enregistré utilisé, pour déclencher le rire en salle, m’a toujours agacé, parce qu’il est l’illustration d’une manipulation.
Laurent Ruquier passé maître dans l’art de remplacer le rire enregistré par le sien, a un gloussement qui fait office de déclencheur, que les chroniqueurs se le tiennent pour dit.
Plus responsable est le comique seul en scène. Ça passe ou ça craque. Ruquier peut toujours se replier derrière la connerie d’un de ses chroniqueurs, ce dont il ne se prive pas quand le pétard est mouillé, quand, au contraire, le trait est de bonne qualité, Ruquier fait en sorte de tirer à lui la couverture, en y ajoutant un petit commentaire, sommant le public de croire que c’est grâce à lui qu’on rit.
Le comique seul en scène est un genre qui eut son heure de gloire avec les Devos, Bedos et Desproges. Les quelques petits derniers ont cru renouveler le genre en y apportant une grossièreté qui n’existait pas trop auparavant, si l’on excepte Coluche, mais qui lui, génie absolu, pouvait tout dire.
J’ai vu un show man qui vaut ceux du passé et est certainement supérieur à tout ce que l’on voit à Paris et en province : c’est Franck Lepage.

gfd457.jpg

Lui ne gâche pas le métier, il le prolonge en partant des plus grands.
La différence avec les artistes d’aujourd’hui, c’est qu’il ose faire rire et en même temps faire réfléchir sur des problèmes aussi sérieux que les pensions, le capitalisme, sans s’attaquer aux personnes en recueillant des rires faciles sur leurs travers en écho à des faits-divers. Il reprend les copies de journalistes, ridiculise les prophéties des économistes, démonte la langue de bois de la propagande officielle.
C’est bien fait. On rit et on s’instruit.
C’est trop drôle, trop bien fait ; deux raison pour lesquelles Franck Lepage n’ira jamais à la télévision et restera longtemps incompatible avec les émissions de Ruquier.
Comme quoi, ceux qui décident pour nous, ont estimé que cet humoriste constituait un danger pour la société. C’est tout à son honneur.
Il fera donc son travail dans les Maisons de la culture qui voudront bien de lui et dans quelques salles moins scotchées au pouvoir. C’est un bon public, peut-être le meilleur.
J’aurais peut-être mieux fait de le laisser se présenter lui-même.
« Avant, j’étais prophète... Prophète salarié. Mon travail consistait à dire la vérité. (La vérité officielle). Et puis un jour, je me suis mis à mentir, et ils ont adoré. On me faisait venir de plus en plus souvent. On me disait que cela mettait de l’animation et de la démocratie. Quand ils ont trouvé que j’allais trop loin, ils m’ont viré. Depuis, je suis clown... Clown-consultant ».
S’il passe à proximité de chez vous, allez donc le voir.

30 juillet 2011

USA : failure ?

Même si les sénateurs disent « oui » à Obama et que le plafond de la dette est relevé, cette crise « évitée de justesse » a été comme une douche froide aux américanolâtres européens.
Est-ce que cela pourrait pour autant changer leur point de vue ?
Non, bien sûr. Et c’est là tout le tragique de la chose. Le monde entier est lié au dollar par les liens d’une économie mondiale unifiée par, entre autres, le dollar étalon. Mais, c’est surtout par les sentiments que le dollar nous tient par les « testicles ». Rien n’arrête « l’ardor » de nos didjéristes… C’est que le monde libéral n’a pas d’autre exemple à nous fourguer…
On le voit de trente six manières, telle l’attitude des agences de notation qui ont toutes leur siège à New-York.
Alors qu’elles viennent de dégrader la Grèce de la façon que l’on sait, que d’autres états européens sont dans leur collimateur, elles attribuent toujours la note suprême aux USA « AAA ». Voilà un pays au bilan catastrophique, qui pourrait se trouver en défaut de remboursement de sa dette, c’est-à-dire en état de faillite, et coté trois A !
C’est récemment que des économistes européens à la solde du pouvoir et des banques, viennent d’arrêter les éloges sur l’art de rebondir de l’économie américaine. Ils l’ont fait, alors que leur métier était de soutenir ce mensonge, parce qu’ils ne pouvaient plus être crédibles assis sur leur petit nuage du libre échange.
Comme il est devenu bon marché de faire un tour aux States, l’euro valant plus d’un dollar quarante, les vacances aidant, les touristes européens reviennent de leur séjour, pour ceux qui ne se contentent pas de bronzer sur les plages californiennes, pratiquement épouvantés de ce qu’ils ont vu de l’Amérique de l’intérieur. Surtout ceux qui y ont séjourné, il y a plus de dix ans, sont abasourdis des différences et des dégâts d’un capitalisme malade de ses pauvres.

2gfds.jpg

Les petites villes sont devenues des déserts, tout se dégrade, les herbes folles croissent dans les rues, il n’y a plus aucun employé municipal pour les arracher. Dans les terrains vagues, les détritus s’accumulent. Des bandes de jeunes au chômage errent sans but. On y vend et revend du chite, de la drogue dure au vu et au su de tous, il n’y a plus de flics, licenciés eux aussi, faute d’argent.
Les environs de Philadelphie qui avaient vu croître des petites villes dortoirs, mais peu à peu embellies et conviviales de par l’activité des municipalités, retrouvent un aspect de ville délabrée, genre western, avec des signalisations toujours en panne, des fenêtres sans vitre et la poussière que le vent soulève, comme dans une ville mexicaine du temps d’Emiliano Zapata. Les gens se barricadent chez eux et pour cause, la criminalité depuis trois ans a presque doublé, à la suite des familles sans travail, poussées à la rue et dont les enfants se sont égayés partout à la recherche de quoi s’abriter et se nourrir.
Dans certaines régions le chômage est monté jusqu’à 40 % des hommes et un peu plus des femmes.
Dans ce monde nettement devenu une société à deux vitesses, les îlots de fortunés subsistent. Certains quartiers « résidentiels » sont des places fortes entourées de hauts grillages et gardés par des milices privées pourvues d’armes automatiques.
50 Etats de l’Union ont 82 milliards de déficit. Comme c’est devenu impossible de relever les impôts, puisque le système ne le perçoit qu’unilatéralement sur la classe moyenne, les riches et les pauvres s’en tirent, les uns parce qu’ils manipulent le politique, les autres parce qu’on ne sait pas faire saigner une pierre et comme la classe moyenne est exsangue… les Etats réduisent les dépenses à un moment où il faudrait voler au secours des plus misérables, refaire les routes, augmenter les effectifs de police, etc.
Qui revient de Detroit, l’ancienne ville de l’automobile, a vu comment le système économique, poussé jusqu’à sa dimension la plus absurde, réduit peu à peu toutes les activités.
Des hectares d’usines à l’abandon, des monceaux de briques à qui veut les prendre et que personne ne prend, des usines fantômes avec leurs cheminées qui ne fument plus, de longues avenues désertes, entre ce qui fit la richesse des Etats-Unis de l’entre-deux guerres.
La croissance continue a pu leurrer le monde jusqu’en 2008. Depuis quelque chose s’est cassé, même si certains Etats s’en tirent mieux que d’autres. Par exemple, Silicon Valley dans la partie sud de San Francisco, oui, mais c’est en Californie, sur la côte ouest aux États-Unis.
Cet abandon quasiment général fait froid dans le dos.
Evidemment si vous revenez de Palm Beach, vous pourrez toujours dire que vous avez vu l’Amérique telle que nous la croyions dans les années 80 ; mais, vous serez comme ce voyageur invité par le Régime de Corée du Nord, vous ne saurez pas ce qui se passe derrière le paravent.
Le malheur, pour nous Européens, nous sommes dirigés par des gens qui justement vivent devant le paravent et qui persistent à croire que mettre l’avenir des Communautés dans les mains du privé, c’est ce qu’il y a de mieux.
Restera demain, de faire en Europe ce qu’on voit aujourd’hui aux USA : les riches se barricader dans des quartiers réservés. Quant aux populations plus ordinaires, elles achèteront des armes au marché noir (très florissant aux USA), pour se défendre en cas de besoin.
Si c’est ça qu’on appelle la liberté et le progrès…

29 juillet 2011

Ah ! les salauds…

« Ce que j'aime en ma folie, c'est qu'elle m'a protégé, du premier jour, contre les séductions de "l'élite": jamais je ne me suis cru l'heureux propriétaire d'un "talent" : ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne: sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l'œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui.»
Cette citation de Jean-Paul Sartre me vient souvent à l’esprit, surtout lorsque je sens la prétention dans le discours de celui qui fait la démonstration qu’il sait, alors qu’il ne sait pas grand-chose.
C’est à méditer et à mettre aux frontons de nos Institutions, devant les cabinets des ministres et au-dessus des portes des économistes.
« …un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui. »
Dès le 15 août nous allons retrouver la déferlante des prétentieux et des forts en thème, pour nous dire ce que nous savons déjà : nous allons boucler nos ceintures d’un cran supplémentaire.
Et sur quelle base, s’il-vous-plaît ? Mais sur celle de nos bilans et de nos déficits !
Autrement dit, nous restreindrons nos prétentions à une vie meilleure, alors qu’elle ne l’est guère, répondront les citoyens ordinaires.
Le gouvernement a toujours eu un intérêt politique à tripoter les indices. Il sous-estime par exemple le déflateur du PIB (1), ce qui surévalue la croissance nette. L’indice des prix à la consommation est sous-évalué. Ce qui donne lieu à chaque modification de l’index à une protestation des syndicats.
Ces techniques permettent au gouvernement de tricher à la fois sur la santé de l’économie et à limiter la hausse des salaires.
Il n’y a pas corrélation entre PIB et enrichissement, donc les statistiques qui établissent le bien-être en fonction de ces données sont fausses.
Le seul fait avéré, c’est l’accroissement de la dette, malgré les efforts d’assainissement de Leterme.
Comment peut-on établir un plan d’assainissement sur des données fausses avec l’ambition de répartir l’effort équitablement entre les citoyens ?
C’est impossible.
Tant qu’on n’établira pas un cadastre des richesses dans ce pays, on sera dans l’incapacité d’établir un effort équilibré selon les revenus des citoyens.

710020.jpg

Que va-t-on faire ?
Ce que les pays endettés ont toujours fait avec l’accord des partis de gauche qui participent au pouvoir : on augmente la TVA. C’est simple, pratique, en même temps qu’inique et profondément pénalisant pour les pauvres gens.
Les économistes sont d’accord pour admettre que l’endettement ne doit pas servir à la consommation. Cependant, comment peut avoir un bon effet sur l’investissement, sans augmenter la consommation intérieure ? Quand la Belgique renouvelle ses avions de chasse ou ses véhicules blindés, ces investissements ne sont en rien utiles. Enfin, le système fonctionne avec cinq gouvernements, c’est-à-dire avec cinq fois plus de frais qu’un pays ordinaire à densité de population égale.
La justice avec les deux rôles linguistiques dans l’arrondissement de Bruxelles, avec ce qu’Eloi Roublardo nous mitonne comme complication à tous les niveaux de la scission Bruxelles-Halle-Vilvorde dans le cadre administratif et judiciaire, va faire exploser les coûts.
Quand l’on voit à côté de cela la grande misère de l’enseignement, base de tout futur, la difficulté de recruter des profs parce qu’ils sont mal payés et pas du tout respectés, on se demande dans quel pays absurde nous sommes !
Alors oui « un homme fait de tous les hommes, et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui », tu parles !... Ah ! les salauds…
----
1. « Implicit price deflator ». Plus de détail dans un manuel d’économie. Ma source « Dictionnaire économique » ; Douglas Greenwald, in Economica, p. 142.

28 juillet 2011

5-Hydroxytrypamine (5HT)

Le feuilleton de l’été n’aurait pas été complet sans les confidences de la victime de DSK, Nafissatou Diallo.
Par delà la chose rendue publique et la paraphilie de « L’homme qui aimait les femmes » et particulièrement en tenue de soubrette, il y a un côté jubilatoire dans ce conte à « bite que veux-tu ? », c’est qu’on peut être brillant, respecté, intelligent, promis à un avenir présidentiel, adulé des adeptes d’un parti, écouté religieusement par des économistes réputés, marié à une millionnaire qui ne devait pas être mal fichue le jour de sa séduction, bref, avoir une vie au-devant de la scène, bien remplie et pleine de promesses et… n’être qu’un pauvre type ne sachant pas réfréner ses instincts, avec un « ça » qui domine le « moi » et le « surmoi » en vrai prédateur des deux autres. C’est-à-dire quelqu’un de peu recommandable !
Voilà qui devrait freiner les enthousiasmes de ceux qui ont besoin d’avoir des références de grands personnages de l’actualité ou du passé. D’Edgard Faure à Dominique Strauss-Kahn, c’est toute une galerie d’hommes prédestinés, dont on se demande ce qu’ils ont été en réalité pour mériter l’attention générale ?
Et puis, triomphe du détail qui dynamite le piédestal encore si généreusement maçonné – si je puis dire – par Martine Aubry, elle-même, c’est la relation du viol qu’en a faite la victime elle-même Nafissatou Diallo.
Dans la traduction du récit, la femme de chambre, lorsqu’elle fût coincée contre un mur et qu’elle ne pouvait plus bouger, le faune l’obligea à lui faire une fellation. Au moment de jouir DSK aurait gémit d’une certaine manière que le traducteur de Nafissatou interprète comme une onomatopée « Huhu » répété plusieurs fois. Je ne sais pas ce qu’en pense le lecteur masculin ; mais, quelqu’un qui fait « huhu » au moment suprême doit être rare. J’ai une explication, le « u » court se prononce « ou » en anglais. Qu’un des « hommes les plus puissants de la planète » ait fait « houhouhou » à sa vidange intime, est vraisemblable.
Pourquoi cet ultime détail ?

9k000.jpg

C’est que les maîtresses avérées, enfin celles qui se sont déclarées comme ayant eu des rapports avec l’intéressé et y compris son épouse, sont seules habilitées à nous dire si la version Nafissatou Diallo est vraisemblable, quant à sa partie « cri du guerrier triomphant ».
Décider de s'exprimer publiquement est très inhabituel pour une victime. Nafissatou Diallo court le risque « d’en faire » trop, comme Tristane Banon, son homologue française, plus chanceuse, puisqu’elle avait été plaquée au sol et non pas coincée contre un mur. Cyrus Vance, le procureur de NY se tâte toujours en se posant la question d’y aller ou pas (voir fin août).
L'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, a mis le grand braquet afin de persuader le procureur new-yorkais, de tenter le procès. Thompson qui ne vit pas que de l’air du temps, devrait aussi annoncer une action en justice au civil contre DSK. A fifties-fifties, Nafissatou Dialo pourrait ainsi assurer ses vieux jours… à condition qu’Anne Sinclair tape son compte bancaire pour sauver son homme, une fois de plus.
Si c’est la sérotonine (d’où le titre de ce blog) qui a joué un sacré tour à DSK, je conseillerai à titre amical et personnel, un anti-androgène, le cyproterone acetate (Bradford 1997), la dose à prescrire étant du domaine du praticien auscultant.
Ce médicament élimine l’activité fantasmatique et le désir sexuel en réduisant de façon très significative les niveaux de testostérone. Comme les effets cessent au moment du sevrage, on ne pourrait que conseiller à l’épouse de prendre des vacances sur une île déserte avec l’intéressé, de sorte qu’elle puisse au moins en avoir quand même pour son argent, en le sevrant pendant ces courts instants de solitude.
Qu’elle se rassure, ce n’est pas une castration chimique, c’est un peu le camphre qu’on additionnait au café du temps « heureux » des chambrées joyeuses des troufions incorporés d’office, à l’âge où la jeunesse avait autre chose à faire qu’à s’adonner à la masturbation sous l’œil bienveillant de l’adjudant-chef .

27 juillet 2011

Ainsi parlait Anders Breivik

Le Soir publie les meilleures feuilles de l’aveu nietzschéen d’Anders Breivik.
On ne peut pas dire que l’auteur d’un pavé de quinze cents pages n’avait pas de la suite dans les idées.
Peut-on appeler du délire, une construction méthodique, nécessitant une documentation de plusieurs années ? C’est plutôt la sombre détermination d’un home parfaitement conscient.
Plus on vit à l’abri d’une société sans histoire et d’apparence neutre, moins la majorité a conscience des énormes différences entre les citoyens, des concepts de l’organisation sociale.
Si on considère que celui qui ne pense pas comme la société voudrait qu’il pense, est un monstre, il devrait alors exister plusieurs centaines de millions d’individus de par le monde qui sont des monstres. Plus rares sont évidemment ceux qui de la contradiction sociale spéculative, passent à l’acte simplement délictueux, et encore plus rares, passent à l’acte criminel.
Anders Breivik est dans ce dernier lot parmi ceux qui ont été le plus efficace, parce qu’il est intelligent et qu’il n’a aucun respect de la personne humaine. Et c’est peut-être cette déshumanité flagrante de l’homme qui tue de sang-froid, qui pourrait conduire à un diagnostic de démence.
Je cherche toujours le lien qui unit cet homme abominable au populisme ? S’il y a bien des crimes qui soulèvent une réprobation générale, c’est bien ceux qu’il a commis !
Le populisme, tant décrié et pourtant souvent employé de nos élites, est la recherche d’une complaisance par le discours à l’égard du plus grand nombre.
C’est même un paradoxe, puisque le suffrage universel est en principe l’expression de la volonté du plus grand nombre, et que le populisme n’est rien d’autre que cela. A la différence qu’il tend à flatter les instincts et à exploiter ceux-ci, alors que le suffrage universel consiste à mettre au pouvoir des gens qui savent faire la distinction entre les instincts, afin de préserver une certaine morale… enfin cela devrait être ainsi.
Or donc, Anders Breivik place la Belgique parmi les quinze Etats du monde dans lesquels l’Arabie Saoudite finance la construction de centres islamiques wahhabites. Le Croisé 2011 conclut que Bruxelles est envahi par la culture islamique par la preuve que le prénom de Mohammed et ses dérivés constituent le « prénom masculin le plus populaire ». Il voit le pays comme l’un de ceux où les autorités promeuvent le plus la « culture islamique ». Les autres sont la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas, « et sans doute la France ».
Le Soir épingle encore quelques textes nous concernant :
« A Bruxelles, des bandes d’immigrés musulmans attaquent chaque jour les autochtones, écrit-il. Nous avons plusieurs cas récents de jeunes filles violées par des immigrés au cœur de la capitale de l’Europe. » Et de rappeler que le 11 septembre 2007, le bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans (PS), « dont le parti au pouvoir est infiltré par les musulmans », avait interdit une « protestation pacifique » du Vlaams Belang contre l’« islamisation rampante » du continent.
Parmi les partis politiques « marxistes culturels/humanistes suicidaires/capitalistes mondialistes », il cite tous les grands partis flamands (à l’exception du Vlaams Belang), les quatre grandes formations francophones et les trois principaux partis germanophones. » (fin de citation)
Anders Breivik s’est surtout documenté dans les journaux de faits-divers et a construit ses convictions sur une pseudo-réalité, étayée non pas par des études sérieuses, mais sur des conclusions journalistiques, donc fragmentées et quelque peu sensationnalistes.
Il n’en reste pas moins que 76 personnes ont perdu la vie sur ses élucubrations-là.

7s000.jpg

On s’exclame et on se récrie devant l’horreur des faits. Ces meurtres inqualifiables sont doublement odieux perpétrés délibérément dans le goût du sang, et aussi dans l’imbécillité d’une action spectaculaire soi-disant pour dénoncer un scandale, alors qu’en réalité, elle le cache sous des monceaux de cadavres, en attirant l’attention sur le fait-divers exclusivement.
Car, il y a bien un scandale dans le multiculturalisme, si mal présenté par cet assassin.
C’est celui de l’appauvrissement des cultures dans leur amalgame malencontreux. En voulant tout comprendre, on ne comprend plus rien. En souhaitant l’égalité des droits à la culture, on noie la sienne propre dans un salmigondis qui n’est qu’une forme de l’inculture.
Et tout est là, pourquoi devenons-nous incultes ?
Parce que notre société de consommation n’a que faire de la culture en général, c’est-à-dire de toutes les cultures, préférant mettre tout en gadget, dans une pseudo culture abêtissante.
Quant à la dévotion du sol de la patrie, c’est encore une de ces foutaises que les nomades que nous étions à la préhistoire, ont acquise en se fixant quelque part. Comme disait Rousseau «Les fruits sont à tous, et la terre n’est à personne. (1) »
Le vrai problème est celui du nombre. Cinq, dix, quinze milliards d’hommes bientôt. Le problème de l’humanité est là. Comment empêcher la marée humaine de tout détruire par le nombre ? C’est ainsi qu’une religion réclamant de ses fidèles qu’elles aient au moins sept enfants, est une religion criminelle, refuser l’usage du préservatif l’est tout autant. Il faudra bien un jour que ce problème soit pris à bras le corps par une Institution internationale.
Autrement, nous serons tous dans les générations futures, des Anders Breivik !
---
1. Pour les amateurs de philo, voici le paragraphe en son entier de l’extrait cité « Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant les fossés, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. »

26 juillet 2011

Coups de feu sur Utoeya island

Quand même un mot à propos d’Anders Breivik et l’extrême droite.
Ce tueur norvégien est le produit extrême d’une droite qui vire à l’aigreur nationaliste. Les maîtres d’œuvres de l’opinion en Flandre, Bart De Wever et Filip Dewinter, feraient bien de s’en souvenir dans la manipulation des foules.
Cela ne veut pas dire que la droite est une armée de tueurs en puissance. Mais, c’est une pépinière d’où peut éclore un monstre.
On a vu en 40-45, l’âme flamande sensible « au drame de l’Occident ». Une croisade contre le bolchevisme sous Adolphe peut ressembler à celle de Robert le moine de la première croisade, ou celle de la N-VA pour sauvegarder de la convoitise extérieure, le petit lopin de terre de Vondel. Passer de l’envie de libérer le tombeau du Christ du joug des Arabes, à celle de bouter le « bicot » et son homologue francophone dehors la Flandre, il n’y a qu’une petite faiblesse d’esprit en plus, des jeunes Flamands sont bien morts à Tcherkassy en 43, pour moins que ça.
On verra bien comment Eloi Di Roublardo a vendu la Wallonie à la Flandre pour le prix d’une quiétude momentanée. Et s’il a pu les rouler, je suis prêt à crier bravissimo, maestro !
Pour faire complet au drame norvégien, un zest de franc-maçonnerie, c’est-à-dire l’amour du secret avec une connivence de frère à frère, et on a tout dit.
Il y a une progression dans la frustration dont les gens de droite devraient se méfier.
On commence par croire que les Michel ont raison, les chômeurs de longue durée sont les grands responsables de tous nos maux. On n’en peut plus de savoir « les parasites » encore en vie et bien nourris. Phase numéro 2 : on fait le décompte des basanés et des Européens du Sud « réfractaires » au travail. Puis, on se met à admirer Jeanne d’Arc, comment elle a bouté les Anglais hors de France. Comme il y a peu de loustics capables de tenir des discours aux imbéciles heureux qui sont nés quelque part, on suit la démarche des mirliflores qui exploitent les allergies raciales. La suite va d’elle-même, on est parti pour le grand soir des Camelots du roi, version Ulenspiegel.
La haine progresse souvent par bouffée ou par étapes, comme le tour de France. En Belgique, c’est le tour des Régions. La flandérite est une entérite grave qui s’attrape en regardant les concours « d’esprit » à la télévision flamande.
Observez bien De Wever, on croirait que c’est le même depuis le début de sa popularité, erreur, ce type progresse dans la haine et le mépris des autres. La télévision lui aura apporté l’assurance qui lui manquait.
Du côté de Florette Onglelisse et d’Eloi Di Roublardo, on n’en est pas là. Le socialisme sous sa forme protestataire et anticapitaliste est définitivement enterré sous les bureaux du Bd de l’Empereur, dans la crypte aux actes manqués. On n’a d’yeux que pour un rassemblement, mais moral, joint à une fidélité sans faille à la dynastie. On glose aussi, à propos de la vie chère, on parle chiffon et, parfois, quand on a bu un verre, du temps heureux où des hardis ouvriers, torses nus à faire rêver le président, juchés sur des chaises thonet, réclamaient le droit d’être entendus.

3000.jpg

C’est une génération qui a honte de ses parents incultes, qui se bouche le nez en parlant des Coopératives ouvrières et leur bide retentissant dans les années soixante. Les accents canailles ne leur reviennent que par bouffées, quand ils affrontent un semblable, mais d’un autre parti ou qu’ils parlent entre eux de leurs affaires de cul.
Le père métallurgiste n’est utile que pour masquer qu’on a fait « avocat » dans les buvettes des Maisons du Peuple.
Voilà belle lurette que la gauche social-démocrate a rangé ses brigades rouges dans les placards de l’histoire. Si Renard et Yerna revenaient, leurs têtes seraient mises à prix. Le « ça ira ! » ne met plus sous la lanterne, que les papillons de nuit.
On s’apprête à fêter les 60 ans d’Eloi Di Roublardo, à cet âge-là, voilà 5 ans que Jaurès était mort assassiné. Tant mieux si notre bonhomme est toujours en vie, ce n’est pas sa contestation qui le mettrait en danger !
Le PS n’est plus craint de personne. Il n’a pas d’ennemis déclarés. Onglelisse est fort attachée à la multiculture, même si celle-ci ne nous apparaît pas de façon transcendante lorsqu’on l’observe dans un Maghreb transplanté à Schaerbeek. Di Roublardo, quoique chimiste, ne stocke pas du Nitrate pour faire boum, un jour de déprime, dans ses caves montoises.
Ce sont des pacifistes, légèrement de droite, patriotes et royalistes qui ne feraient pas de mal à une mouche juchée sur une pile de bons de caisse.
Plus souvent que la droite, j’ai fait de la gauche au pouvoir mon punching-ball favori.
Pourtant, il serait fort improbable qu’un Anders Breivik sortît de ses rangs.
On n’en jurerait pas de la sorte du côté des croisés du Nord.
Le PS, pour en arriver à sa politique actuelle, a fait un long cheminement vers le centre. Il est tout au début d’une idylle avec la droite, tandis que MM. De Wever et Dewinter en sont arrivés à la fin des possibles de cette même droite, en équilibre entre démocratie et dictature.
C’est sur ce terrain, en dérapage très proche des intégrismes religieux, que l’on trouvera le plus facilement des successeurs à Anders Breivik.
Wouter Beke a l’air d’un ancien étudiant de Leuven qui vient à peine de ranger sa casquette à penne avec son train électrique, dans le grenier de la maison paternelle. Il n’a qu’un problème : ses boutons de jeunesse qui persistent passé la trentaine.
On verra dans quelques années, s’il a fait du chemin vers De Winter et s’il est de ceux qui prônent l’Oréal pour la magie de la blondeur nordique.

25 juillet 2011

Trois semaines de bonus !

Bart De Wever a raison de se demander pourquoi nos hommes politiques abandonnaient pendant trois semaines des négociations qui, pour la première fois depuis plus d’un an, pouvaient débuter sérieusement.
Lâcher prise au moment où cela pouvait prendre une bonne direction, c’est une décision bien légère, pour des gens qui se vantent d’accorder au sort de la Belgique une attention extrême.
Elio Di Rupo, en bon directeur d’école, n’a eu qu’à agiter la grosse cloche de la cour de récréation, pour que la joyeuse troupe s’égaie en abandonnant cahiers et cartables.
Jusqu’au 15 août l’école est finie !
Personne n’a réclamé. Pour quelqu’un qui parle d’éthique à tout bout de champ, voilà qui est fâcheux. A sa dernière interview, il se disait exténué, comme ses consœurs et confrères. Pour des gens qui n’ont encore rien fichu que des parlottes, renvoyant les chiffres à leurs experts, on se demande comment ils seront, quand ils auront mis en branle la machine de l’Etat !
Quelqu’un s’est posé la question des vacances : Bart De Wever, mais ils ont fait semblant de ne pas l’entendre. Est-ce un bon ou un mauvais signe ?
Les journaux, pour remplir leur mission, n’ont plus qu’à décrire les lieux de vacances de ces « bourreaux » de travail, comment ils auront mérité de roucouler sous les cocotiers avec leurs complices en amour, de la manière dont ils/elles nous apparaîtront en paréo ou à moitié nu/e sur la plage, ce qu’ils auront emporté dans leurs bagages comme lecture, les menus qu’ils préfèrent et s’ils font l’amour sur une musique de Brahms !
Son éminence ira en Italie, cela va de soi. Le futur Premier ne pourra jamais être autant adulé que dans sa famille. Le sauveur du roi y est accueilli en héros chaque année, en toute simplicité, bien entendu. Pourtant sa vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. La famille Di Rupo, est originaire des Abruzzes. Le Ps pourrait monter une souscription pour une statue en bronze sur la place du village de San-Valentino, d’où le « conte de fée » est parti.
La dame de fer blanc, celle dont on a dit qu’elle avait une main de fer dans un gant de crin (1), Onkelinx Laurette, s’essaie à charmer les méduses en Méditerranée en usant de sa « féminité » légendaire et de son sourire « ravageur ». Une autre ira en Corse, Chose part en Espagne et Truc au Diable Vauvert.
Ah ! les toilettes à emporter, le voilà le vrai casse-tête, le défi à relever…
Bref, on se demande ce qui les libère du poids de l’échec de juin 2010 ? Si ce n’est « que vais-je me mettre ce soir, pour dîner au restaurant du Club ? »
D’autant que du côté du social, sachant ce qui pend aux nez des plus pauvres à la rentrée, les représentants des misérables devraient se faire discret, s’éclater de préférence quand personne ne regarde…
Quand on a réussi par m’as-tu-vuisme, c’est difficile de passer volontairement inaperçu. C’est plus fort que tout, on entre dans la légende plus par ses travers que par ses qualités.
Que va devenir le pauvre chroniqueur de cour qu’est le blogueur attaché à la chose politique ?
Certes, ailleurs on travaille. L’actualité ne chôme pas. Par exemple en Norvège. L’hommage national solennel aux 93 victimes de la tuerie sur l'île d'Utoya, à la suite de l'attentat à la bombe d'Oslo, pourrait faire un article indigné sur l’intégriste chrétien qui a qualifié de "cruel" mais "nécessaire" sa criminalité hors norme. Ce serait plutôt une remarque sur un article de la Libre Belgique, paru le vendredi 22 juillet sur le même sujet, qui m’aurait tenté. Le journaliste tout feu tout flamme et n’ayant nul besoin de recouper ses infos, tellement il en était certain, donnait « de source sûre » que l’attentat avait été commis par des musulmans intégristes ! J’espère qu’il aura l’honnêteté de rectifier ce lundi !

21cd0.jpg

Mais bon, on en était aux vacances de nos célébrités et à la critique du vertueux Bart. Alors, de ce qui précède, encore une fois constatons que pas plus aujourd’hui qu’hier la démocratie n’est le gouvernement du peuple par lui-même. En Belgique, comme partout en Europe, les représentantes du peuple se situent souvent parmi les franges les plus aisées et les plus cultivées de la population. Le maintien de l’écart entre représentants et représentés ne change pas. Mieux, quand le gouvernement n’est pas nommé et agit à titre transitoire comme Leterme le fait depuis plus d’un an, les électeurs ne s’attendent pas à des coups-fourrés, des arnaques et des taxes par surprise. Et ils ne s’en portent pas plus mal. Ils sont presque heureux !
On espère toujours sans l’oser pouvoir dire, un non-gouvernement, sur une non-gestion de BHV et de notre économie.
Il y a une solution, que nos vacanciers prennent racines sur leurs plages dorées, que les hommes et les femmes, qui peupleront nos cauchemars à la rentrée, se refassent une belle vie sur la grande bleue, équipiers/équipières des catamarans de rêve. Et aillent se perdre dans le triangle des Bermudes ceux qui persisteraient à rentrer aux cris de vive le roi et vivent les nouvelles taxes…
---
1. La main, ainsi gantée dans la culotte du zouave, n’a pas dû faire que des heureux ! La preuve, les électeurs lui ont refusé le maïorat à Schaerbeek !

24 juillet 2011

Le dollar K.O. ?

Obama est coincé. Les Républicains font de l’obstruction concernant la dette énorme que les USA trainent comme un boulet. Ils veulent, à défaut de la stabiliser, empêcher le président de la déplafonner. Ce qui est en cause n’est pas moins que la crédibilité financière des Etats Unis qui pourraient à dater du 2 août, si aucune solution n’est trouvée, se retrouver à l’état de faillite !
Au défaut de paiement, s’ajoute le risque de voir l'évaluation de la dette abaissée par les agences de notation.
Après que les discussions aient achoppé sur la question de recettes fiscales supplémentaires, les Républicains ont claqué la porte.
Malaise ! On se regarde en chien de faïence. On en est là.
La taille de la dette américaine s’élève à plus de 14.000 milliards de dollars, 100% du PIB.
C’est une autre dimension que la Grèce !
Comme toutes les agences de notation sont aux USA, elles font comme s’il n’y avait pas le feu à la maison. Cependant, cela ne pourra pas durer…
A défaut d’un consensus politique, le président prendrait seul la responsabilité d’une augmentation générale des taxes en même temps qu’il relèverait le plafond de la dette, mesures que ses adversaires républicains répugnent à prendre,
A moins, à moins qu’une bonne dévaluation rende le virage moins raide ?
Les consommateurs américains et les banques se réveillent dans un cauchemar. Quoi qu’il arrive, ils passeront les prochaines années à se désendetter. Au cours de cette période, le déficit de la balance courante des États-Unis diminuera, de même que celui du Royaume-Uni, de l’Espagne et de plusieurs nations d’Europe centrale et orientale, mais à quel prix !
Ah ! ces riches comme le pouvoir politique les aime… Cet argent que les Etats demandent et qui abonde à leur moindre désir, il faut bien qu’il vienne de quelque part ! Il provient des épargnants des pays endettés et des pays prêteurs, comme la Chine.
Par exemple si la Belgique pouvait d’un trait de plume supprimer les dettes qui proviennent des fonds propres de ses ressortissants, la dette se dégonflerait jusqu’à devenir acceptable, c’est-à-dire comme elle était, pendant les Trente Glorieuses.
Ce placement des Belges fortunés n’est que le produit de l’extrême complaisance dont les Etats font preuve vis-à-vis des riches. Au lieu de personnaliser le devoir civique de l’impôt, les législateurs et les gouvernements privilégient les taxes perçues au moyen de la TVA. Cette taxe sur tout ce qui bouge, consomme ou utilise, est principalement perçue sur le travail des classes laborieuses et défavorisées. Elle est profondément injuste sous une présentation égalitaire, puisque chacun paie la même chose en achetant son pain, sauf que pour les riches cette taxe est infime par rapport à ce qu’ils gagnent et fortement ressentie par ceux qui ont de petits revenus. Enfin la masse globale d’impôt relevé est principalement acquittée par les plus faibles en volume payé ! Cependant Di Rupo et ses boys de la direction du PS l’adorent et n’envisagent rien d’autre pour sortir de l’impasse financière.
Les Etats-Unis ne couperont pas à une augmentation de ce type, nous n’ont plus. Di Rupo s’y attèle avec l’enthousiasme d’un prosélyte acquis à cette éventualité.
Et pourtant, comme firent jadis certains rois de France, si on annulait les dettes trop criardes, aux intérêts trop élevés, et que tous les Etats endettés le feraient en même temps, qu’arriverait-il ? Rien, sinon quelques faillites retentissantes de banques prêteuses et un appauvrissement généralisé des riches, ce qui serait une bonne chose, car cela permettrait un meilleur équilibre entre le travail et le profit. Les Etats souffleraient un peu, quitte à trouver des mécanismes les empêchant de recommencer à dépenser au-dessus de leurs moyens.
Hélas ! on connaît l’orientation de l’Europe, surtout pas toucher aux grosses fortunes !
L’effet du désendettement des peuples, sur un type de démocratie aussi peu soucieux des intérêts du plus grand nombre, sera brutal. Et particulièrement aux Etats-Unis, quoique on puisse dire.

9edium.jpg

Solidaires du dollar comme nous le sommes, empêtrés dans des économies en déficit, si les Etats-Unis cessent d’acheter des voitures allemandes, l’Allemagne finira par arrêter d’en produire faute de clients.
Si tout le monde y va de la rigueur et que personne ne se permet un déficit important, les modèles économiques de l’Allemagne et le Japon ne fonctionneront plus.
Alors que devrait-on faire ? A part les réponses « classiques » qui consistent à réduire la dépendance sur les exportations et à entreprendre des réformes structurelles qui facilitent la transition vers la production de biens non échangeables, on n’innovera en rien les rapports qui existent entre le capital et le travail.
C’est là que le bât blesse. Et c’est justement ça que l’économie européenne ne veut surtout pas changer.

23 juillet 2011

Ce type me fait peur.

Il est encore trop tôt pour connaître les modalités d’application des accords scindant l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde.
Ils en sont toujours au marchandage de tapis dans les souks du parlement.
Mais, il faudra bien quand même que les patrons de parti lâchent le morceau.
Il est quasiment certain que les propositions d’Elio Di Rupo amendées - c’est à-dire aggravées par le CD&V dans le sens des restrictions des droits des Francophones de la périphérie bruxelloise - seront finalement approuvées par les huit partis.
Par-delà les réactions du FDF, quasiment certaines au sein du MR, c’est finalement la victoire d’une majorité flamande sur une minorité francophone.
Voilà qui n’augure rien de bon pour un avenir à deux Régions dont l’une triomphe de l’autre comme elle le veut, rien que par la loi du nombre.
Faut-il le rappeler, il y a tout juste un an, nos grands responsables n’étaient demandeurs de rien et les voilà acceptant tout !
Laurette Onkelinx jubilait aux infos de ce soir, au miracle Wouter Beke revenu aux fondamentaux, tout ça parce que Bart De Wever ne participerait pas au futur gouvernement.
Reste à savoir ce que cette « démission » va coûter à la francophonie déjà bien malmenée par ceux qui auraient dû la défendre et qui visent d’autres intérêts.
Du point de vue de l’unité de la Belgique et du sauvetage de la monarchie, c’est évidemment une bonne affaire. Il fallait écouter l’hymne à la Belgique et à la dynastie de Marcel Cheron pour comprendre ce qu’est un partisan formé à la vieille école, au point de se rendre compte que Bart De Wever n’a pas toujours tort.
Mais, que devient l’unité à tout prix, du point de vue de la minorité wallonne qui voit près d’un million de personnes d’expression française (Bruxelles et sa périphérie) basculer dans un univers mi-batave, mi-germanique, aux antipodes de la sensibilité et de la culture française ?
C’est là que l’on voit la pusillanimité de nos hommes politiques. Leur attachement à des « valeurs » qui ne sont pas les nôtres pour une société, dans laquelle nous ne nous retrouvons pas.
Tant du point de vue wallon, que francophone, il y avait bien entendu une autre manière de poursuivre des pourparlers, en ayant en tête une autre solution, moins déshonorante et profitable à la minorité que nous sommes.

379_1000.jpg

Elle consistait à se tourner vers la France et à étudier avec elle le rattachement sous les trois couleurs de la République avec diverses formules possibles : un Etat comme celui de Monaco ou d’Andorre, un département aux statuts particuliers, ou encore un Etat en partie souverain, sous la protection de l’armée française, un pays distinct, mais dont la représentation extérieure, ainsi que la protection eussent été du domaine de la République française.
Alors, la minorité aurait été inversée et c’était six millions de Flamands à devoir négocier avec 67 millions de Français et de Wallons assimilés.
Si l’on en juge comment dans les environs de Lille et du côté de Dunkerque, on traite le problème du nationalisme flamand, une alliance avec la France serait de nature à rassurer les Bruxellois sur leur avenir.
Que va-t-il se passer, avec les huit partis royalistes ?
Du point de vue de l’économie les nouvelles ne sont pas bonnes.
Les peuples de l’Europe, et pas seulement le peuple grec, vont devoir payer la facture de la crise de 2008. Il sera très facile à Bart De Wever d’imputer à Di Rupo et consort les taxes nouvelles, les augmentations de la TVA, les purges de fonctionnaires et les appauvrissements du patrimoine vendu aux plus offrants ! Il pourra toujours dire qu’il ne voulait pas ça, alors que son programme n’était pas piqué des hannetons.
Car, nous sommes engagés dans un jeu généralisé à toute l’Europe qui consiste à assainir les finances publiques sans demander à ceux qui se sont enrichi une juste contribution pour rétablir l’équilibre des budgets.
On connaît le zèle des socialistes en Grèce pour faire porter le poids de la dette sur les petites gens. Chez nous, ce sera une politique à l’identique.
Toute honte bue, après avoir payé le prix plein pour la poursuite de l’Etat belge, nous payerons la facture économique sous les sarcasmes de Bart De Wever qui ne se fera pas faute d’évaluer ce que les Flamands paieraient en moins sans les fainéants du Sud !
On a vu comme l’opinion flamande est malléable et sensible à la propagande de la N-VA. Faire basculer la catastrophe économique qui pointe son nez, dans une atteinte à la Flandre seule sera l’enfance de l’art pour la N-VA, qui aura toujours dix mètres d’avance sur nos diplomates à la noix, dans l’art de la propagande au culot.
Je le pense très sérieusement, il y a plus dangereux que Bart De Wever à l’avenir pour une Wallonie en quête de repères, c’est Elio Di Rupo !
Les socialistes ne doivent pas se fourrer dans des gouvernements pour tailler des croupières aux pauvres gens. Ce n’est pas leur rôle. Ils ne sont pas mandatés pour.
Ces messieurs dames vont rejoindre leurs maisons de vacances et d’ici la mi-août on n’entendra plus parler d’eux.
Mais, on ne perd rien pour attendre.
Vrai, si j’étais un francophone coincé dans la banlieue flamande de Bruxelles, je serais dans l’état d’un Juif allemand ayant assisté à la nuit de cristal.
Je ne dormirais plus tranquille.
Les travailleurs de Wallonie ne sont pas plus à l’abri. Le niveau de vie est en cause.
Di Rupo, ce n’est pas tout à fait Daladier descendant de l’avion après des accords avec Hitler et acclamé par la foule, lui disant « Ah ! les cons… s’ils savaient », parce que Di Rupo serait descendu du même avion avec ces mots « Ah ! les braves gens, comme ils reconnaissent mes mérites ! ». Et il serait persuadé qu’il serait dans son rôle de socialiste !
Ce type me fait peur !

22 juillet 2011

Saumure ou marinade ?

La France est pour la Belgique une caisse de résonance. Ce qui ne s’entend pas ici, fait office de fanfare là-bas. En Wallonie, nous n’avons pas encore poussé fort loin le nationalisme outrancier que l’on peut voir grossir chez les Flamands d’une élection à l’autre. Cependant, qui nous dit que devant la montée des droites en Flandre, nous n’aurons pas un réflexe identique au Sud ? Des esprits échauffés peuvent très bien imaginer un affrontement droite nationaliste contre droite nationaliste, drapeaux et grosses caisses en tête !
Ne trouvant plus d’interlocuteur dans le parti socialiste de Martine Aubry capable de les comprendre, certains membres et sympathisants sont allés grossir les rangs déjà étoffés des « sans couleur », voire « sans opinion » et qui se sentent trahis quand même par la social-démocratie. Montebourg pour le PS et Mélenchon pour une autre gauche ne peuvent pas retenir tous les déçus. Aussi, le Front national est devenu le porte-voix d'une part croissante des catégories populaires.
On a toujours redouté, en Belgique, qu’un tribun de la trempe de Jean-Marie Le Pen voie le jour. La fille est encore meilleure que le père, en ce sens qu’elle a abandonné le ton cassant, le propos provocateur et que ce qu’elle dit, sent à peine la démagogie.
Le Ps belge est de moins en moins crédible dans la lutte contre les inégalités. Marine Le Pen pourrait faire illusion, surtout quand elle n’hésite pas de faire des appels du pied aux syndicats et aux associations de gauche, en extrayant à son profit des propos des discours des anciennes gloires républicaines, des radicaux au communistes. Sarko en a bien fait autant !
Ce n’est pas Louis Michel qui fête le premier mai sous la tente à Jodoigne et qui ne fait illusion à personne à gauche, c’est une femme adroite, qui a de l’appétit en politique et qui fait des promesses en sachant bien qu’elle ne sera jamais en état de les tenir ; mais elle s’en fiche puisque cela la rapproche d’un pouvoir où il sera encore temps de jeter le masque.
Cette évolution du Front National ne vient pas du fond des âges d'un populisme ancien conjugué à la droitisation de l'opinion, qui ferait un mélange explosif, mais il s'agit d'une évolution récente liée à un battage des cartes sociologique et politique dû à l'implosion de la classe moyenne (mort du petit commerce), qui coïncide avec la fin de la bipolarisation.
Cet éclatement de la classe moyenne est presque terminé en Belgique. La petite bourgeoisie morte a libéré un espace comme une plaine entre deux forêts qui rend de nouveau visible les catégories populaires.

bistrohumbnail.jpg

Le surgissement dans le débat public de catégories, hier oubliées au profit des classes moyennes, est un indicateur essentiel de la nouvelle donne sociale.
C’est la fin de l’illusion Louis-philipparde, le célèbre "enrichissez-vous" qui a nourri les espérances jusqu’aux Trente Glorieuses, pour s’éteindre dans les années nonante.
Les déclassements qui ont suivi, la précarisation remontant vers les cadres, le chômage et le travail temporaire vers le bas, ont eu raison des forces politiques traditionnelles.
Même si ces concentrations, s’écartant des chemins électoraux habituels, paraissent ne pas être définitivement perdues, elles ne se pensent pas comme une nouvelle "classe sociale". Elles subissent néanmoins les effets négatifs de la mondialisation, l’insécurité sociale et une nouvelle insécurité culturelle liée à la naissance d’une société multiculturelle hostile, à cause des moyens d’expression qu’on lui refuse, surtout pour des raisons financières.
Cette insécurité de nature diverse mais rassembleuse de l’opinion ressoude des catégories sociales jadis opposées dans une même perception de la réalité sociale.
Il n’y a pas que les fermetures d’entreprises bénéficiaires qui marquent les esprits. Ce sont des gares du chemin de fer qu’on abandonne, des lignes de bus qui ne sont plus desservies, des bureaux de poste qui ferment leurs guichets, des regroupements des administrations et des petits établissements bancaires qui, avec la disparition des commerces de proximité, font à la vue de cette désertification active, même parfois des centres urbains, le sentiment généralisé que le pouvoir abandonne les citoyens.
Est-ce pour autant que les laissé-pour-compte de la société de consommation sont de droite ?
Bien malin qui le dirait. Reste que ce sont des dizaines de milliers de voix qui cherchent une issue à leur crise (qui n’a rien à voir avec la crise du dollar ou de l’euro) et qui sont à prendre. Il se trouve que c’est Marine Le Pen qui en est la première bénéficiaire.

21 juillet 2011

Antisthène avait raison !

Ce matin, en lisant l’ex journal de Béatrice, un éclair tombe dans ma tasse de café. Rien à voir avec la pâtisserie du même nom. Pourquoi sommes-nous si peu sélectifs dans le choix des épithètes, au point que nous n’osons nous en servir qu’en qualifiant plus faible que nous ?
Nous sommes comme Platon sans le savoir qui fit de Diogène « un Socrate devenu fou » !
Mais non ! Diogène n’était pas fou et ne ressemblait en rien à Socrate.
Deux grandes écoles avaient raison en Grèce de poser les questions essentielles de la manière dont elles les posaient, celle des Cyniques et celle des Sceptiques. C’était la première fois qu’on osait dire franchement ce qu’on pense, sans crainte et sans l’arrière-pensée qu’il fallait flatter les puissants pour survivre.
Dire ce qu’on pense ! Voilà un plaisir coûteux qu’Anatole France désigna en son temps comme dangereux mais trop vif pour qu’il y renonçât jamais.
Quant à la vérité, est-on sûr quelle existe ? En-dehors de vérités particulières, je n’en connais pas d’autres.
Pas plus que ma vérité, la vérité officielle est fragile et quand elle se veut la seule, elle est assurément fausse ! Donc toutes les vérités officielles sont fausses, puisqu’elles se veulent indiscutables ! Quant aux miennes, je laisse le soin d’en débattre et suis assez capable de reconnaître que parfois mes vérités ne le sont pas. Mon honnêteté en la matière consiste à ne m’en rendre compte après qu’elles aient été proférées, et non avant.
Pour en revenir aux philosophes, si l’on excepte les Eléates, les Sceptiques et les Cyniques, beaucoup d’autres philosophes n’étaient que des marchands de soupe.
Le point de vue des Eléates est assez confortable puisque « rien ne naît de rien et rien ne retourne à rien ». Un principe, qui rappelle le « rien ne se perd, rien ne se crée » de Lavoisier. Ce qui ne l’empêcha pas d’être guillotiné en 1794, mais qui lui permit néanmoins de vérifier que, si rien ne se crée et que rien ne se perd, au moins, tout se transforme.
Tout ce long et « inutile » verbiage à propos du mot « voyou » dont l’exploitation exclusive désignant un personnage du peuple me paraît trop restrictif.
Le dictionnaire nous renseigne « Individu louche…à l’allure inquiétante…susceptible de commettre des délits, etc. » et comme ce n’était pas suffisant, juste en-dessous la définition de « voyoucratie » une autre formule explicative « le gouvernement par la lie du peuple ».
Voilà qui est clair : nous sommes dirigés par des voyous !
Ils sont bien la lie du peuple, mais le peuple ne s’en rend pas compte, puisqu’il croit que la lie du peuple vit d’expédients sur le trottoir.
Tout concorde : la bande organisée, la parole du camelot qui fourgue sa camelote, l’arnaque aux citoyens, la promesse qui n’aboutit qu’au départ précipité d’un faux commerçant, le maquereau qui revend ses putes, le voyou qui prêche l’égalité pour brader plus facilement des régions revendues au plus offrant, et jusqu’à l’héritier qui hante le Congo et qui vous promet la moitié de son héritage si vous consentez à lui faire une avance, sans oublier le royaliste qui hurle à qui veut l’entendre « honneur et patrie » et qui s’apprête à donner aux Flamands d’en face, des Francophones à dix € la tête !
Tout s’interpénètre du trottoir aux salons du tout Bruxelles, de la rue au parlement, des chiottes d’un bouge au 16 rue de la Loi.
Les voyous peuvent être partout !
Les voyous les plus performants, parce que les plus destructeurs ne vivent pas sur les trottoirs. Les petits bougres des ruelles ne font qu’une victime à la fois, rarement plusieurs. Ils ne s’attaquent pas à une population entière. Ils ne promettent rien que la bourse ou la vie aux rombières apeurées lorsqu’ils sortent leur surin, la nuit, dans les rues désertées.

148kl00.jpg

La question qui se pose est simple : à partir de quel crime organisé devient-on un voyou performant assuré de l’impunité et - avec de la chance - le droit à la reconnaissance nationale à la clé au lieu des Assises ?
Ne cherchez pas des noms. L’ex journal de Béatrice en est plein.
Ce soir encore, son ex journal bruit du triomphe des Sept qui peut-être se retrouveront Huit, à condition de bien brader la liberté de parler la langue que l’on veut.
Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus !
Bon sang ! que de voyous…

20 juillet 2011

Vas-y Albert !

Pour le 21, la cour cherche désespérément une plume capable d’écrire pour le roi un discours sombre, mais enthousiasmant, juste, mais optimiste, une sorte de condensé qui serait une relation catastrophique mais pas désespérée, un sauve-qui-peut général qui finirait en rallye des vieilles voitures pour le Lion’s club et une fancy-fair dans le parc, face au palais royal.
D’habitude, c’est un secrétaire qui exhume les vieux discours, remet les dates en conformité et change quelques tournures de phrases pour faire moderne.
Claude Guéant, la plume de l’Elysée, n’est pas disponible. Il est spécialisé dans le discours républicain, mais son style fait 3me République, ce qui est tout de même une estampille « Ancien Régime » qui conviendrait, faute d’un Royaliste qui aurait le lyrisme d’un Hugo.
La situation est telle, que les milieux autorisés redoutent que sous le poids de l’émotion, le roi ne vienne à trembler et à chevroter comme lors de son serment à la mort de son frère.
C’est qu’on assiste à une autre mort, celle du royaume ! C’est peut-être la dernière intervention royale en ce 21 juillet. C’est une raison de plus de soigner le discours. Il faut que dans vingt ans, après avoir digéré la période républicaine, que les pères de famille puissent dire à leurs progénitures, ce 21 juillet 2011, mon cher fils, j’y étais. Et nous avons pleuré, ta mère et moi, nous avions un pressentiment, nous pensions que c’était la dernière !
Ah ! on est bien loin des roulements de tambour qui annoncent le Camille Desmoulins flamand qui refait la bataille des Eperons d’Or. Ici, le roi ne peut que la jouer modeste pour des raisons qui ne s’expliquent plus.
Heureusement que ce sera en différé et qu’il aura pu faire autant de prises avant que les techniciens mettent en boîte définitivement.
Le Prince Laurent et la Princesse Claire auront également contribué à faire diversion dans l’espoir qu’eux seuls soient remis en question, mais on doute que Bart De Wever se soit laissé prendre à ce contrefeu.
Di Rupo aurait bien voulu passer son texte de l’inauguration de la piscine de Mons, mais pour que ce morceau de bravoure exceptionnellement redondant soit adapté à la fête nationale, il aurait fallu que le roi se mît en slip rouge et qu’une chorale d’enfants en rendît une partie inaudible, celle justement qui concerne les négociations au point mort.
Et c’est là le drame. Comment narrer l’inénarrable ? Rappeler tous les spectres en « eur », de préformateur à préparateur, qui ont fait le chemin de Damas, pardon de Laeken !
Il n’y a que le discours d’abdication de Léopold III qui serait à la hauteur, seulement voilà, c’est le seul qu’il ne faudrait surtout pas plagier, les Flamands seraient capables de l’accepter !

bres5.jpg

A l’exemple de DSK, si encore le roi avait une affaire pendante de sexe à New-York ou ailleurs ou que l’ancienne reine, Fabiola, ait abjuré la foi catholique, mais non, rien. Inutile de compter sur Philippe et Mathilde, on se demande encore comment ils ont pu faire quatre enfants, et comme Laurent a fait ce qu’il a pu au Congo, en prévision du 21… voilà Albert II coincé !
Il y a bien « la fille cachée » du roi. Mais elle ne l’est plus. D’après ses sculptures, elle doit être aussi incontrôlable que son demi frère Laurent.
Il ne reste plus au roi qu’à parler de vacances pour adroitement mettre en scène sa vie en Provence dans sa villa de campagne, avec son nouveau yacht bercé mollement par la Méditerranée, bref, faire rêver les gens… Parler de la vie simple qu’il a, sa femme faisant les marchés, lui jouant à la pétanque et à l’heure du repas, mangeant à l’italienne des pâtes préparées par Paola.
Le danger, c’est d’en faire trop de sorte qu’on pourrait entendre un malveillant dans la foule massée devant le palais crier à l’intention de nos chaînes de télévision nationales « Mais qu’il y reste, en Provence ! ».
Après un an et un mois que les autres bégaient et bafouillent à tout va dans leurs discours qui n’aboutissent à rien, Albert II, pour une fois, pourrait passer le 21 sans dire un mot.
Hélas ! c’est toujours quand on n’a rien à dire, qu’on est le plus fort en gueule !...
C’est même la seule chose qui unit encore Flamands et Wallons !

19 juillet 2011

Rendons sa dignité au glandeur !

Voilà un sacré bout de temps que nous entrons dans la civilisation des loisirs à reculons. On nous l’avait promise, cette civilisation, comme étant la consécration d’un travail toujours plus productif et, forcément, de plus en plus court.
Il est tellement devenu court pour beaucoup, qu’il a fini par disparaître.
La prévision s’est révélée fausse pour ceux qui restent actifs. Moins il y a du travail, moins on le partage. Il n’est pas rare que le temps de travail soit en hausse constante d’un côté, comme s’il y avait une compensation pour ceux qui ne travaillent plus, de l’autre.
Le système déréglé, une partie non négligeable de la population, sans rente, ni héritage, occupe la même position que Paul Frère (encore, qu’il nous dit travailler beaucoup) et Liliane Bettencourt qui, elle, n’a rien fichu de ses dix doigts depuis au moins un demi-siècle.
Il paraît difficile de cataloguer cette nouvelle classe des loisirs. Comme elle est sans grands moyens, elle prend ses quartiers à son domicile, encore faut-il qu’elle en ait un.
Pour beaucoup, ce nouvel état est une découverte.
Ne rien faire avec talent relève d’un esprit des loisirs qui échappe au commun, plus proche de l’ennui que du plaisir. Cependant, Jules Renard relève dans son journal « Je ne m’embête nulle part, car je trouve que, de s’embêter, c’est s’insulter soi-même ». Et il s’y connaissait, le bougre, puisqu’il ne lui suffisait pas d’être heureux, mais qu’il fallait encore que les autres ne le fussent pas, comme il pensait que l’ennui est encore un état supérieur au travail !
La génération actuelle a été élevée dans « l’amour » du travail, ou tout au moins de son respect.
C’est en cela que l’homme libre diffère d’un autre, qui trouve honteux que l’on ne travaillât point, soit à l’enrichissement personnel, soit à la grandeur de la nation. Curieusement, de ce point de vue, la droite et la gauche ont la même vision du travail. Elles ne diffèrent que dans la répartition de ses fruits. Quelle différence fait-on entre un travailleur de la General Motor, et un stakhanoviste du temps de Staline ? Ne sont-ils pas tous les deux abusés par le pouvoir ?
On le voit aux congés payés, la Culture qu’elle soit de masse ou individualiste, introduit la notion d’activité en Club de vacances, de sport ou de détente.
On y retrouve comme dans la vie courante, l’efficacité, le goût de la compétition, et cette rédemption imbécile dans la souffrance du marathonien qui nous vient des premiers chrétiens, quoique nous ne soyons plus guère touchés par la foi.
Qu’est-ce qu’un épicurien ressent lorsqu'il part en voyage de vacances ? Rien, sinon, d’avoir le regret d’être parti, vaguement intéressé par un autre climat, en comparant la piqûre d’un moustique de chez nous, avec un exotique.
Quel sens donner à des vacances limitées dans le temps, sinon qu’elles se termineront aux dates prévues. Il n’en va pas de même pour celui qui aborde la civilisation des loisirs par la petite porte des licenciements et du chômage.
Le voilà assuré de pouvoir mettre à profit une méditation illimitée, pour tout autant qu’il navigue intelligemment dans les dates butoirs, les rendez-vous d’emploi et les extravagances administratives.
Des enrichissements spirituels lui sont ouverts, pour tout autant qu’il sache en percevoir l’intérêt. Il peut rêver et lire tout son saoul, écrire à volonté, se former aussi lentement qu’il le souhaite à des disciplines librement consenties, pour le plaisir.
Il peut arranger à sa guise des rendez-vous sans le stress de l’horloge-pointeuse, il n’a pas de maître et ne connaît pas de limite à sa paresse.
Comme Rousseau, il ne connaît qu’une manière de voyager : et c’est d’aller à pied.
Certes, il ne gagne pas lourd, mais qu’est-ce à côté de tous les bienfaits qu’il tire gratis de sa situation ?

04x00.jpg

S’il s’avérait que fût nécessaire d’épouiller en priorité le monde d’un parasite, le riche oisif l’est davantage que le chômeur. C’est une tique qui pond ses œufs sous la peau sociale. Le glandeur, une petite puce qui prend juste le sang qu’il faut pour survivre.
Celui qui entre dans les temps de loisir à reculons l’est rarement de son plein gré. Il en a toujours été ainsi. Ce qui est doux à l’homme, n’est pas tout de suite perçu comme tel.
A-t-on passé un seul jour de notre éducation sans qu’on nous ait assurés que le travail est bon à la nature humaine. Et nous l’avons cru !
Comme Anatole France l’écrit en se moquant de Madame Bergeret « Le labeur nous distrait de notre propre vie et nous détourne de la vue effrayante de nous-mêmes. »
Il est vrai que le travail – puisqu’il passe pour une fatalité – amuse notre vanité, trompe notre impuissance, nous convainc de « sa vertu » et n’est pas éloigné de nous faire croire qu’il modifie notre destin.
Ce qui flatte dans le travail de ceux qui « ont réussi » c’est qu’ils passent pour plus intelligents que les autres. Alors, qu’ils ne sont le plus souvent que des imbéciles instruits, à la conversation insipide, à l’esprit borné.
Comment montrer à ceux qui n’en sont pas convaincus, la grandeur de l’homme qui ne fait rien, en même temps qu’il n’exploite pas les autres ou si peu, tant il se garde d’entreprendre !
Voilà un domaine dans lequel la psychologie n’est nulle part, qui donnerait un sens au métier de psychologue : apprendre aux chômeurs à ne rien faire, tout en leur rendant de la dignité !
L’ennui, c’est qu’il faudrait une armée de psychologues menteurs, puisqu’ils glorifieraient le droit à la paresse, tout en travaillant eux-mêmes !
Le glandeur volontaire, c’est le premier résistant du système capitaliste. Il le ronge de l’intérieur.

18 juillet 2011

Adolf pop-star !

Tandis qu’Eric Van Rompuy compare les équipiers des partis pour la formation d’un gouvernement, aux coureurs du tour de France ; Jean-Marie Dedecker broie du noir, quand il compare ce qu’il reste de sa formation LDD, à la N-VA, d’Adolf De Wever !
On pourrait risquer une autre comparaison cycliste, celle des coureurs de vitesse sur piste qui font du surplace à la balustrade, depuis tellement longtemps, que les spectateurs sont rentrés chez eux !
Quant à Di Rupo, coureur dopé, maillot jaune d’un jour, Van Rompuy ne le voit pas au palmarès des Champs-Elysées qui donne accès à la rue de la Loi.
On se console comme on peut. Jean-Marie avait prévu un 7me jour, non pas de repos, mais un Zevende dag à la VRT. L’ex gloire du judo le dit à ses intervieweurs : « La N-VA n’entrerait jamais dans un gouvernement fédéral. J’avais raison. »,
Que n’avait-il utilisé ses dons de voyance pour entrer comme second couteau à la N-VA, au temps où Adolf De Wever battait la semelle devant le domicile d’Yves Leterme pour signer une entente qui allait faire du bruit par la suite. Alors, il lui aurait été facile d’égaler en jactance le roi de la Flandre du cirque médiatique. Qui sait, il aurait pu faire équipe ? Quoique deux forts en gueule ensemble, c’est trop.
La question est de savoir ce qui fait courir l’électeur aux urnes, pour un type, jusque là inconnu, tenant des propos à la Léon Degrelle, lorsqu’en 1936, le bouillant Bouillonnais armait ses rexistes du balai symbolisant le dépoussiérage du Parlement.

15a.jpg

Bart d’Anvers ne s’est-il pas gonflé des voix de la rue, rien qu’en promenant une charrette de faux billets d’€uros en rappelant que c’était le bon, le doux, le juste pognon gagné à la saine sueur des Flamands, qui s’en allait à la Wallonie paresseuse et frivole !
Ce qui précède est une traduction libre des tracts de la N-VA qui valurent le succès qui plongea les autres partis dans la stupeur.
On redoute tout des urnes version 2012. Qu’est-ce que De Wever va trouver pour attirer les dernières masses hésitantes de la Flandre profonde ? Des petits sachets de terre de la ville de Bruxelles avec le slogan « cette terre est flamande » seraient une idée facile à planifier, d’autant que la N-VA n’aurait pas besoin de creuser autour des étangs Flagey, la terre de Mortsel ferait l’affaire.
Vous voyez d’ici la majorité absolue de la pop-star en Flandre !
Ce serait une catastrophe qui dépasserait nos frontières. Non pas que les programmes de la N-VA soient le fruit de la réflexion d’une droite qui veut trancher dans le lard, mais parce qu’ils sont d’un grotesque achevé et pratiquement irréalisables.
Et que fait un habile propagandiste poussé dans le dos par une opinion abusée lorsqu’il est au pouvoir, sachant que ce qui lui a fait gagner des voix est un catalogue d’inepties ?
Il finit par prendre le public à partie en disant qu’on empêche sa mission. Deux ou trois ans plus tard, il est encore là, mais le miracle n’opère plus. Les gens en sont revenus. Sauf, qu’ils n’ont plus aucun droit.
C’est un fait, les Flamands adorent Bart De Wever ! Il leur semble qu’avec lui, la Flandre va bouffer la Belgique, récupérer Bruxelles et réduire la Wallonie à une réserve d’Indiens. Et qu’enfin les mères flamandes donneront un meilleur lait, les moules de Zeebrugge une meilleure chair et que l’harmonie règnera de la côte belge aux premiers villages-frontières après lesquels vivent les dégénérés.
Et que font les partis flamands, outre celui de Jean-Marie Dedecker déjà miniaturisé ?
Depuis que Marianne Thyssen a été débarquée de la présidence du CD&V par les machos du bureau, la guerre des chefs bat son plein. Kris Peeters n’est pas un fan d’Yves Leterme, Steven Vanackere et Wouter Beke vont de l’un à l’autre, en caniches cherchant un maître, Marc Eyskens tire à boulets rouges sur tout le monde et Eric Van Rompuy suit le Tour de France, pour la préparation du futur Gordel de Bruxelles. … Tous craignent que la N-VA quitte le gouvernement flamand, au cas où le CD&V entrerait dans les négociations sans Bart-le-magnifique !
Quant au parti d’Alexandre-le-petit De Croo, le bon libéral est attiré par les réformes de la N-VA à l’encontre des chômeurs et des malades, pour la gloire des banques et du profit et il craint en même temps – comme le patronat flamand – des réformes de l’Etat fédéral qui rendraient difficiles et complexes des comptabilités d’entreprises ayant un pied en Wallonie et l’autre en Flandre.
Là-dessus le formateur – au fait l’est-il encore ? – Elio Di Rupo, est sur le pont du Titanic, cinq minutes avant l’iceberg fatal. Il est élégant comme toujours dans son costume d’amiral, il pérore entouré de ses lieutenants, tous plus beaux que jamais. Il est là pour garder le cap « Travail, famille, patrie. », comme personne ne sait plus que c’était la devise de la France de Pétain, les matelots ont confiance.
Une seule ombre au tableau : depuis la crise, le roi n’ennoblit plus personne. Elio aurait tant voulu être marquis, histoire d’en boucher un coin à la famiglia pour les vacances prochaines en Italie.

17 juillet 2011

Les canots à la mer !

Que les Tea Party fassent office de N-VA pour obliger le parti républicain de jouer les CD&V dans le bras de fer qui l’oppose au démocrate de Barak Obama, c’est un fait. Mais que la dette monstrueuse des USA en soit un autre, cela ne fait aucun doute non plus.
C’est pour le même objectif que la droite se bat de part et d’autre de l’Atlantique. Selon ces « braves gens », il faut résorber la dette par une purge sociale et des économies sur le Welfare. Bart De Wever n’a pas une autre optique. Ils veulent dans un premier temps un véritable workfare (remplacement des prestations inconditionnelles par des prestations sous conditions) et l’élargissement des modèles de prévoyance privatifs.
Que les imprévoyants, les malchanceux, les malhabiles, les indifférents, les passifs et les pas bien portants aillent se faire voir.
Le destin du travailleur occidental sera celui du coolie ou ne sera pas !
C’est ça la nouvelle mondialisation. C’est le « marche ou crève » des gens qui « vont de l’avant », le « tu fais comme ça ou tu meurs », bref la dernière alternative d’un système à la dérive qui jette son « va tout » dans une aventure qui ne peut que mal tourner.
Pendant ce temps l’Europe du Nord qui perd patience devant le spectacle de ses traînards du Sud, voit avec crainte le dollar qui bat de l’aile et qui pourrait entraîner le monde entier dans l’apocalypse.
L‘entreprise pharaonique de la liquidation de la dette américaine - si elle a lieu - va conduire à une phase d’atonie de plusieurs années. Le PIB va se ralentir, le temps d’apurer les bilans. Comme chaque faux pas de l’économie mondiale, les déficits des uns feront le bonheur des autres. Chaque crise est l’occasion de l’enrichissement des plus malins. Et ce ne sont pas les collectivités, c’est-à-dire les Etats qui partent gagnants, mais certains particuliers, les valises pleines de bank-notes à proximité des paradis fiscaux.
Le plan libéral est simple : le désendettement général, passe par une cure obligatoire des ménages. La reprise en main des déficits US se traduira donc par une baisse symétrique de l’activité des pays exportateurs, au premier rang desquels la Chine, l’Allemagne et le Japon.
Sur ce beau thème, Van Rompuy va réunir à la hâte le 21 juillet les pays de l’UE pour parler de la dette grecque, mais surtout de la politique de dégraissage qu’il persiste à croire être la seule alternative possible pour l’Europe. La manœuvre consiste à faire pression sur les masses sans les faire crier, en oubliant de demander aux riches et aux banques un petit effort de solidarité.
Exercice difficile, mais qui devrait plaire aux partis de droite majoritaires au parlement européen.
Reste les États-Unis qui traînent des pieds. Une attaque spéculative des agences de notation, est, pour la première fois possible contre les USA. S’attaquer au dollar, c’est osé porter le fer rougi à la planète entière. Cette audace sans précédent montre à suffisance le pouvoir étendu du monde financier et l’espèce d’autorité indirecte qu’il exerce depuis déjà assez longtemps sur le politique, mais qui pour lors deviendrait un fait au grand jour et porté à la vue de tous.

4lo000.jpg

Les économistes spéculent actuellement sur la forme que prendra la récession quand il sera convenu des purges et restrictions chez les gagnepetits.
Sera-t-elle en V ? En ce cas, la reprise serait instantanée. En U ? La plupart penchent pour le milieu de la barre verticale du L. C’est la barre horizontale qui les effraie.
Pour déguster la soupe à la grimace, l’histoire de l’économie nous apprend qu’on ne remet jamais en place le même couvert, même si entre les crises, il existe beaucoup de traits communs. Celle qui s’annonce serait assez semblable à la crise japonaise des années 90. Sans restructuration financière, l’économie restera en panne.
La solution dont ils ne veulent pas, passe par une restructuration en profondeur du système bancaire avec effacement des dettes, voire une inflation plus forte qu’elle n’est déjà, pour le petit coup de pouce final. On en est loin.
Les gros spéculateurs sont à l’abri. Ils détiennent le commerce des denrées, des métaux et des matières premières. Que voulez-vous qu’il leur arrive ?
Pour l’heure, l’estimation du cran de la ceinture que l’on devrait atteindre « pour mieux se porter » a été estimée par Martin Feldstein, ancien conseillé économique de Ronald Reagan, à 500 milliards de dollars par an, rien que pour les Etats-Unis !
La stimulation est insuffisante pour beaucoup. Néanmoins, on pense que l’Europe ne pourra pas faire moins que les USA en ce domaine. Les Etats de l’UE s’y appliquent en ordre dispersé. L’Italie vient de sortir un plan d’austérité, à quand le nôtre ?

16 juillet 2011

Profession : socialiste !

Qu’on se rassure, il ne sera question de DSK que dans la mesure où le polisson «si vous avez un autre nom ? » interfère dans la situation des personnages et surtout dans le témoignage d’Anne Mansouret, mère de Tristane Banon, au sujet de la plainte de cette dernière contre qui l’on sait.
C’est grâce à la franchise de Madame Mansouret, dans une interview publiée par Marianne (N° 742), qu’il devient possible de situer la manière dont les partis et notamment le PS, gère l’avenir des citoyens qui leur font confiance.
Notez, on le savant déjà. Mais une preuve de plus n’est pas à dédaigner.

05ll000.jpg

Après la tentative de viol supposée… Stéphane Marteau, journaliste à Marianne, écrit « …à l’époque Anne Mansouret cherchait moins à protéger sa fille qu’à obtenir un poste grâce à ses relations au sein du PS. En 2003, élue Divers gauche au conseil général de l’Eure, cette ancienne chef d’entreprise (1) « a envie d’arrêter de travailler ». En échange de son ralliement au Parti Socialiste, le président du conseil régional, Alain Le Vern, lui réserve en 2004 une place sur sa liste. Anne Mansouret n’essaie même pas de faire croire à un hasard. ʺJe ne suis devenue socialiste que par intérêt bien compris en 2004ʺ, avoue-t-elle à Marianne, non sans cynisme.ʺ Je n’ai pas adhéré au PS par idéalismeʺ ».
C’est peut-être du cynisme comme l’écrit le journaliste, peu importe, c’est avant tout du courage et de la franchise d’oser s’exprimer de la sorte, et j’avoue que je suis impressionné au point d’assurer Madame Mansouret de tout mon respect.
On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement du cas Mansouret avec l’impressionnant regroupement des diplômés d’études supérieures qui forment un bel encadrement corroborant le désir des chefs du parti socialiste de s’entourer « de l’élite » universitaire.
Reste à savoir – mais cela est accessoire sans doute – s’ils sont socialistes ?
En Belgique, cela doit être la même vision de la chose politique et le même souci de placement personnel.
Ne pouvant parler que d’une réalité vécue, le nombre « d’experts » d’où la profession d’avocat émerge, l’apriori n’inclut pas un brevet de conscience socialiste. Les « Mansouret » doivent être légion au Parlement wallon et à la Région wallonne.
« C’est pareil dans les autres partis », pourriez-vous me rétorquer, non sans raison.
Oui, mais tous les autres partis ne sont pas socialistes, c’est-à-dire ne défendent pas nécessairement le bon droit des ouvriers et des employés, ne volent pas au secours des démunis, des malades, des vieux, des chômeurs, comme ce parti a le devoir de le faire au nom des principes dont il se réclame.
Assez de faux fuyants et de mauvaises raisons : la collaboration au système sous prétexte de l’adoucir pour les plus humbles ne tient plus debout !
Et c’est là que tout devient minable, lamentable et comme ce parti est entré dans le dérisoire, le surfait et l’abjection par ses choix socio-économique, de réussite sociale et de profit personnel.
Aujourd’hui, tirons les conclusions qui s’imposent. Essayons de répondre aux questions qui viennent à l’esprit.
1. Où est le programme socialiste du PS ?
2. Comment se fait-il que les catégories sociales que le PS est censé défendre en priorité sont sous-représentées dans les instances dirigeantes ?
3. La défense de la population est-elle mieux assurée depuis qu’elle est exclusivement dans les mains des bons élèves des universités ? La sensibilité populaire s’y traduit-elle ?
4. Concrètement, plus d’une année sans gouvernance réelle du pays, est-ce là un bon bilan ?
5. Comment interpréter ce résultat, autrement que comme un échec du personnel politique actuel ?
5. En professionnalisant l’ensemble des mandataires et des parlementaires n’a-t-on pas enlevé à l’art de la politique son sens le plus noble ?
---
1. Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris.

15 juillet 2011

Rumeurs…

Le PS français serait-il en train de rater la grande fête médiatique que devait être l’élection du candidat du parti à la présidentielle de 2012 ?
Les camarades branchés de la direction sont sur la voie qui y mène.
Il y a d’abord les inconditionnels de la candidature de Dominique Strauss-Kahn qui, après l’affaire de la suite 2018, ont réclamé des accommodements aux règles fixées pour ces élections internes, espérant encore un retour de leur champion !
Sacré Strauss-Kahn, aura-t-il fasciné les éléphants du parti ! Adoré ou exécré par les femmes, le voilà en passe d’épater les vieux machos, par la soumission apparente d’Anne Sinclair dans son couple.
En s’adressant aux médias afin qu’on cesse de leur parler de l’affaire du Sofitel, ce sont les mêmes qui en parlent encore ! Ces gens affichent une telle méconnaissance de la réalité politique, qu’on se demande à quoi ils doivent leur longévité ? (On pourrait dire la même chose du PS belge)
Admettons que DSK ait été victime d’un complot ourdi de l’Elysée, que les rapports entre lui et Nafissatou Diallo aient été des rapports tarifés entre un client et une prostituée (version des avocats de DSK), que Tristane Banon, la journaliste française qui prétend avoir été agressée sexuellement par le playboy sur le retour, soit une affabulatrice et qu’enfin la liaison du directeur du FMI avec Piroska Nagy, une de ses employées en 2008, quoique l’intéressé ait présenté des excuses pour sa conduite à ses employeurs, soit une pure invention, comment peut-on croire une seconde, qu’un candidat sorti à peine « blanchi » d’une catastrophe médiatique de résonance mondiale, ait une chance d’être élu à la présidence de l’Etat ?
Eh bien ! c’est ce qu’ont imaginé certains éléphants du PS.
Et voilà que Martine « la tricheuse », selon la version de Ségolène Royal, à la suite du vote du Congrès de Reims de 2008 (42 voix de différence), Martine Aubry, la complice de DSK lors de l’entrevue à Marrakech planifiant la candidature de DSK, la voilà sur les rangs au même titre que six autres candidats pour une élection de raccroc, et les électeurs ne s’en souviendraient pas ?
Le reste fait partie du début de campagne, et c’est plutôt raté.
Les péripéties échelonnées de l’affaire DSK, occultant tout, le départ de Christine Lagarde du ministère des finances pour le FMI, le jour où Martine faisait son premier discours de candidate, les « malheurs » s’enchaînent. Cela suffit déjà pour plomber sa candidature. Les empressements maladroits de « sa garde rapprochée » sont des ajouts accablants de naïveté.
Par exemple, le contraste qui existe entre les discours sur la jeunesse, le renouveau nécessaire, de Martine et son comité de soutien dont la moyenne d’âge tourne autour des soixante ans !
Et puis viennent les rumeurs !...

7l_1000.jpg

Certes, les partisans de la première secrétaire la soutiennent dans sa démarche de poursuivre en justice les colporteurs de rumeurs. Mais, est-ce bien malin ? N’est-ce pas d’une certaine manière les alimenter ?
L’erreur est surtout d’accuser le NET, les blogs et les courriels collectifs de toutes les extravagances, surtout qu’il s’agit de rumeurs anciennes, comme son alcoolisme ou les affinités avec les intégristes qu’aurait eues son mari, avocat. D’autres plus basses encore concernant son état de santé, sa mauvaise vue, et sa mansuétude pour les femmes voilées au point de réserver certains jours la piscine municipale de Lille aux femmes musulmanes, alors qu’elle n’était pas l’initiatrice de ce couac dénoncé par les laïcs, mais plutôt Pierre Mauroy, son prédécesseur à la mairie.
Les éléphants, les candidats, les comités de soutien, tout l’appareil directeur du PS de la rue Solferino, pèchent par manque de lettres. Qu’ils réentendent donc le Barbier de Séville et s’attardent sur l’air de la calomnie.
Personne ne détient la vérité. Il n’y a pas une vérité, mais des vérités. A côté de ces vérités, il y a les affabulations, la plupart sont le résultat d’une désinformation générale, produit d’une intoxication par empoisonnement volontaire des sources par les médias. Seuls quelques esprits malins inventent des « vérités » dans l’intention de nuire. Ces inventeurs, on ne les retrouve jamais. Ils vivent à l’aise à l’UMP, au FN, au PS et ailleurs, même les Verts en portent la croix.
Ce qui découle de la manœuvre actuelle des rumeurs et que retiendra l’électeur, tient en très peu de choses : sera élu(e) quelqu’un(e) qui aura échappé aux rumeurs parce qu’on ne l’aura pas vu(e) titubant à la sortie d’un bar ou qu’il-elle n’aura pas payé les services d’un personnel chargé de divertir la clientèle dans un hôtel, fût-il aux USA, ou qu’il (elle) n’aurait rien fait de tout cela, mais aurait oublié quelque part un devoir de réserve. Le « Casse-toi, pauvr’ con » de Sarkozy , n’était pas compatible avec la fonction présidentielle. Il est en train de rectifier le tir.
Le public, est ainsi fait. Il aime rigoler à l’occasion, ne crache pas sur un verre et se précipite dans des histoires de sexe au gré de ses pulsions ; mais, il ne veut pas qu’un Berlusconi français s’installe à l’Elysée, ni d’un pochetron au conseil des ministres.
Rumeur ou pas, que les candidats(tes) se le tiennent pour dit !

14 juillet 2011

L’échec du bouffon.

Les bouffons tiennent aujourd’hui le haut du pavé. Certains se paient de locutions latines qu’on n’apprécie que chaussé de caliges ; d’autres, bouffons de cour, versent dans la pédanterie du cuistre, leur austérité n’est que de façade par l’effet d’une conscience dimorphe.
Toutes ces bouffonneries actives se rejoignent sur un point : la traque des responsables d’une situation qui ne saurait être pire. Il ne leur viendrait pas à l’esprit qu’ils sont pour beaucoup dans celle de ce pays.
Quoi de plus commode de désigner à la vindicte moutonnière le moins apte à se défendre dans une société de consommation : le chômeur !
Ces faux érudits, ces vrais censeurs, feraient bien d’abandonner les vade-mecum de la suffisance, avant de se hasarder dans ce qu’ils ne connaissent pas.
Parmi la foule innombrable des bons auteurs, plus utiles à l’édification du lecteur sensible que les fatras servant à gagner trois mille euros le mois au départ d’une université, citons Robert Louis Stevenson : « Une apologie des oisifs », titre original « An Apology for Idlers ».
Certes Paul Lafargue, peut-être même Marsan, justifieraient-ils plus aisément la limite de ces bouffons, dans ce qu’on appelle dans les universités, la littérature qu’il faut avoir lue pour mieux la réfuter, si ce n’était la supériorité de Stevenson, comme celle de Swift « Instructions aux domestiques » sur les gens de maison, ouvrage qui aurait été utile à Nafissatou Diallo.

pémagloire.jpg

Les débuts de l’apologie des oisifs sont à encadrer.
« Aujourd’hui, chacun est contraint, sous peine d’être condamné par contumace pour lèse-respectabilité, d’exercer une profession lucrative, et d’y faire preuve d’un zèle proche de l’enthousiasme (1). La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail. »
Tout est dit dans ce paragraphe incipit.
La gauche et la droite, dans le même déchaînement à l’égard des modestes prébendiers de la société de consommation, essaient vainement de cacher la bêtise confondante de ceux qui comparent le voleur de pommes aux monstres affameurs de millions d’hommes.
Et c’est là que l’on voit la malfaisance de la bouffonnerie triomphante prendre le pas sur l’intelligence et la sérénité nécessaires à une réflexion politique.
Ce qui dérange chez le chômeur, c’est le refus des valeurs supposées au nom d’une oisiveté sélective. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il est loisible de laisser aux hommes la possibilité du choix : celui de travailler ou de ne rien faire.
Certes, dans la seconde alternative, le pain est noir et le broc est d’eau claire, mais le cœur s’y sent libre et le geste n’y est pas mesuré, comme la course d’une came sur son arbre.
Bien plus nuisible est l’oisiveté du riche. Sur ce dernier pourtant, nos bouffons ne tarissent pas d’éloges. De quel droit un oisif fortuné peut-il consommer plus qu’il n’aura jamais gagné de ses mains ? Alors, qu’on fait un crime de l’oisiveté du chômeur qui n’en demeure pas moins pauvre ?
Mais la mansuétude du chômeur est à l’inverse de la volonté des bouffons de mettre sa tête à prix. Le chômeur en veut tellement peu aux riches, que, s’il le pouvait, il n’aurait de cesse de les imiter (2). Plutôt que céder à des instincts mercantiles, on le verrait bien céder alors à ses élans de philanthropie. Sauf, que cela n’arrivera jamais. Contentons-nous de le croire par défaut !
-----
1. L’essai écrit en 1877, il était normal que Stevenson utilise l’adjectif « proche » juste avant « enthousiasme ». En 2012, il eût écrit « un zèle enthousiaste » !
2. J’ai écrit ce texte pendant le temps des vacances, sachant combien le travailleur, à la tête de jours entièrement à lui, est plus compréhensif à l’égard des oisifs, que le reste de l’année.

13 juillet 2011

Un expert.

- Monsieur Vincent Gabert, rue du Maréchal Foch à Torigni-sur-Vire ?
-Bin oui. Gabert, ci-présent, rue du Maréchal Foch, 27, nom de dieu !
-Vous avez été tiré au sort pour faire partie d’une médiation internationale dans le but de sortir la Belgique de l’impasse.
-Attends, mon gars, t’es bin sûr que c’est pour l’père Vincent, cette connerie là ?
-Vous êtes sélectionné, qu’on vous dit !
-C’est quoi que j’aurais comme cadeau ?
-Ce n’est pas pour la télévision. Ce n’est pas un jeu…
-Alors quoi, où que ça m’intéresse, votre bazar ?
-La Belgique vous connaissez ?
-J’suis pas con. C’est parce qu’on n’est pas des Parisiens, qu’on sait pas qui c’est qu’ont foutu le camp en 40. Tiens demande à Renée, dans la ferme du bois, elle en a gardé deux jusqu’en septembre 40. Même qu’un lui a fait un enfant, le grand Louis qui vit toujours…
- D’accord. Bon, vous connaissez. Vous êtes bien Français ?
-Faut croire…
- C’est sur l’idée du député belge MR, Alain Destexhe, qui propose de faire appel à une personnalité européenne pour sortir la Belgique du pétrin….
-Je savais que c’était une couille ! Une personnalité européenne, le père Vincent ? Je te connais, toi, tu serais pas, par hasard, le neveu de Roger, le patron du « P’tit calva » sur la route de Vallonville ?
-… que vous avez été tiré au sort et moyennant un défraiement…
- ?
-Oui, une certaine somme d’argent, en échange de quoi, on vous demandera la façon dont vous sortiriez la Belgique de la mauvaise passe où elle est, comme si vous étiez un décideur.
-Ah ! mais, fallait le dire tout de suite que c’est payé… Qu’est-ce que je dois faire ?
-« A partir du moment où les deux grands vainqueurs de chaque communauté se révèlent incapables de dégager un consensus, il me semble que nous n'avons guère d'autre choix que de recourir à une médiation internationale afin de sortir de la logique de « bloc (flamand) contre bloc (francophone) » qui prévaut actuellement " a dit Alain Destexhe.
-C’est bin vrai que les blocs, ça conduit pas à construire quand i’ sont en tas depuis l’hiver dernier, derrière au Plat-Pré et qu’a personne pour les remonter de la Vire…
-C’est pas des parpaings, M’sieu Vincent Gabert qu’il s’agit, mais des communautés, par exemple ceux de Vallonville contre ceux de Torigni-sur-Vire. Le recours à une personnalité neutre permettrait de faire descendre les tensions d'un cran.
-Et combien tu paierais, fiston, que j’y dise ce qui faut faire aux blocs qui sont pas des parpaings ?

peralvados.jpg

-Mon enveloppe est de cent euros.
-T’entends ça Andrée ! Je vais pas risquer de me mettre entre deux blocs pour cent euros, tout de même !
-En ces heures difficiles pour la Belgique, il est impératif que chacun fasse des propositions afin de relancer les négociations. A défaut, c’est l’existence même du pays qui commencera à se poser.
-Et alors ?
-Voilà, Alain Destexhe me charge de vous dire…
-Ah ! nom de dieu, va chercher le fusil, Andrée, juste quand j’allais prendre l’apéro au « P’tit Calva » !... pour cent euros…
-J’pourrais peut-être payer en plus une tournée générale au troquet que vous dites ?
-Ah ! bin, c’est pas de refus. Mais, j’ai dans le gousset ce qu’est promis ?
-Les cent euros, c’est pour vous…
-D’accord. On y va à pied, c’est pas loin…
-Ainsi, j’aurai encore d’autres avis pour Monsieur Desthexe…
-Qui c’est d’abord, ce con là ?
-C’est un député du Mouvement Réformateur… qui veut plus de bagarre entre les blocs…
-I’ devrait essayer le Père Magloire, avant de réfléchir à rien. C’est ce qu’on va faire mon gars. Et tu viens de Belgique pour m’dire qu’on m’a tiré au sort ? C’est des tordus, hein, les députés ? Qu’est-ce que ça peut foutre qu’ils se tapent sur la gueule, les blocs ? Dimanche dernier, Andrée était aux vêpres et le mari de chose – je te dis pas le nom – au football à taper sur la gueule des bleus du Racing de Pont-L’Evêque… et où c’était qu’il était pépère, le nouveau conciliateur ? Devine ?
-Non.
-En train de baiser la Charlotte pour pas qu’elle tombe en hystérie.
-Vous signale que vous venez de dire le nom que vous taisiez.
-Merde ! J’suis encore plus con que ton Desthexe…
-C’est juste ce qu’il nous faut !

12 juillet 2011

Vivre comme des rois !

L’Europe vit la tragédie grecque, héritée de la crise de 2008. Celle-ci eut pour mérite de désigner les canards boiteux à la détestation générale. Depuis, l’Europe est malade de ses ministres des finances qui font des plans chacun de leur côté pour une monnaie commune !
Nos économistes nous en ont mis plein la vue. Alain Minc et Attali avaient tout prévu ; mais, à l’inverse de ce qui arrive.
Dès la semaine dernière, Barack Obama a multiplié les rencontres et les déclarations pour trouver une parade au défaut de paiement de la dette du dollar, jusqu’à donner au Congrès dix jours pour le sauver. La comparaison aurait dû nous alerter, lui n’a qu’un seul secrétaire au trésor, nous on en a trop !
Les experts n’ont rien vu. Nous n’étions pas les seuls. Partout, c’est la stupeur, jusqu’à mettre les couverts d’urgence de nos éminences Van Rompuy, Trichet, Barroso, Rehn et Juncker pour qu’ils déjeunent ensemble. Ce qui va en sortir sera la stratégie de l’Eurogroupe.
En urgence, De Wever-Winter ouvrent le portemonnaie flamand en même temps que Di Rupo. Quand il n’est pas communautaire, on sort le fric plus facilement.
La partie de poker de la BCE, qu’elle joue à l’égard des agences de notation, du FMI et des grandes banques privées, risque de mal se terminer. Personne ne peut s’offrir un deuxième cataclysme financier dans le refus de garantir les obligations grecques, en cas de défaut.
Le plan français était totalement irréaliste. En gros, il accroissait la charge des Grecs, en l’étalant dans le temps, afin de sauver les banques d’un nouveau 2008. L’Institute of International Finance (IIF) a un meilleur plan de sauvetage : il faut diminuer la charge qui pèse sur la Grèce pour que le plan soit crédible.
Le jour de la Bataille des Eperons d’or, les ministres des finances de la zone euro travaillaient sur le nouveau plan de sauvetage. Athènes réclame que cette nouvelle aide soit mise en place pour septembre. Elle serait de 110 milliards d'euros, selon le premier ministre Papandréou. Ce montant est tributaire de la participation des créanciers privés. Comment faire semblant de ne pas forcer les banques, tout en les forçant ? Le sujet fait débat.
Angela presse ses partenaires pour qu’enfin on décide de ce qu’on va faire.
Outre la Grèce, le Portugal et maintenant l’Italie, les agences de notation n’en ratent plus une.
La finance mondiale qui se focalise sur l’Europe, permet à Obama de souffler avec son dollar dont il rafistole les béquilles.
L’Europe charge les agences de notation de tous les péchés des gens qui vivent au-dessus de leurs moyens. Ce qui est le cas d’un peu tout le monde, sans que pour autant, l’argent dépensé servent le moins du monde à combler les inégalités sociales qui n’ont jamais été aussi grandes dans toute l’Europe.

096_g0.jpg

Mais ce pognon des déficits où va-t-il ? De Wever-Winter s’accrochent à l’idée que c’est l’ouvrier qui gagne trop, le chômeur qui a des goûts de luxe. A l’épreuve des bilans, ces deux-là n’ont pas fini de dire des conneries !
On a vu une proposition de Michel Barnier tendant à interdire de noter un pays en redressement financier ! Le problème de fond n’est pas là. Il est dans les dépenses des Etats dans l’organisation d’une démocratie élitiste. Les dépensiers paient rarement leurs dettes. Elles sont réglées par la sueur et les restrictions des populations du bas de l’échelle.
D’aucuns se demandent si la solution n’est pas plutôt celle de l’Ancien Régime, ce temps où les rois empruntaient beaucoup et ne remboursaient qu’en monnaie de singe ou pire en jetant le banquier en prison.
Immorale la solution ? Les masses d’argent qui pèsent sur les économies sont rarement le fruit d’une vie honnête de travail, mais proviennent des coups financiers et des spéculations, quand ce n’est pas de l’argent « lessivé » dans des paradis fiscaux. Si ça se trouve, les Grecs sont saignés à blanc pour rembourser des prêts que d’autres Grecs ont consentis à l’Etat.
Que les peuples se disent « rois » et c’en est fini des dettes supportées par les collectivités.
On voit d’ici la tête de Didier Reynders si une chose pareille arrivait, sans parler des gros mangeurs de capitaux et des économistes d’un système qui ne profite que par rapines et vols « autorisés ». Pour l’heure les tenants d’un capitalisme de croissance, par le sacrifice des petits, seraient déçus. L’économie serait par terre gémirait monsieur de Gallataÿ.
Qu’on le rassure : elle l’est déjà !
Les riches ne prêteraient plus de l’argent aux pauvres !
Ah ! bon, mais à qui voulez-vous qu’ils en prêtent ?
Les compteurs remis à zéro, les Etats, certes recommenceraient à faire des trous dans la caisse. Dame, pour devenir riches, quelle est la meilleure recette de nos parlementaires, nos hommes de haut niveau, nos cracks de l’économie, nos flèches des hautes écoles : faire des cadeaux à tout le monde en espérant en recevoir soi-même !
Mais les trous dans les budgets ne seraient pas abyssaux, pas encore… Et alors quelle joie de savoir qu’on repartirait dans des croissances de 7, voire, 8 %, comme au bon vieux temps ! On aurait pour dix, vingt ans de bon devant nous… qui sait une deuxième mouture des Trente Glorieuses ?

11 juillet 2011

1141 contre 1302 ?

La bataille de Courtrai ou Bataille des Eperons d’or de 1302, existe depuis seulement 1838 par le récit fabuleux qu’en fit Henri Conscience, dans son roman « Lion de Flandre ».
C’est donc sur une belle histoire romancée que les Flamands la célèbrent aujourd’hui, en tressant des couronnes de laurier aux milices flamandes dont les contingents étaient fournis de gens du Namurois et du Pays de Liège, le prince évêque avait un ours à peler avec Philippe le Bel. Quelques reîtres déserteurs des fleurs de Lys, trois milliers de Gantois et des ouvriers tisserands des bords de l’Escaut, fermaient la marche.
Nos belliqueux voisins s’en sont tellement entichés qu’ils ont fait coïncider leur fête de la communauté avec le 11 juillet, date supposée de la victoire. C’était aussi l’occasion de bomber le torse et de prendre ce qui convient le mieux de l’Histoire, pour enflammer l’esprit des héritiers d’un farouche nationalisme et illustrer des bandes dessinées pour les enfants.
C’est d’autant gratiné qu’en 1302 les familles dirigeantes de Flandre étaient françaises et parlaient la même langue que les assaillants. Quelques mois plus tard, Philippe le Bel obtint une écrasante et impressionnante revanche à la bataille de Mons-en-Pévèle. Il imposa, l'année suivante, la signature d'un humiliant traité de paix.
Cette commune du Pas de Calais de 2.000 habitants, puisqu’on n’en est plus à une approximation près, aurait pu être rappelée par Bart et Filip De Winter-Wever, dans la foulée de l’amalgame et de la confusion des genres, comme le symbole de la ville de Mons du baronnet royalo-socialiste, pourfendu en 2011, comme le furent les nobles en armure bling-bling de 1302.
Pour les gogos, les patriotes et les outsiders bien placés pour les places à prendre dans la future république, Filip De Winter eut l’occasion d’émouvoir le bon peuple en sommant solennellement le parlement flamand de proclamer unilatéralement l'indépendance de la Flandre, finissant magnanimement son discours, par concéder qu’une négociation avec la Wallonie déciderait du partage des biens.
Ce discours inaugural fut délivré au monde entier à Boom, sous le patronage et les heureux auspices des spécialités régionales : « La Bella Italia, Service Traiteur », « Chez Amina », « Art Galery, Thisiusstraat 34 » et chez « Plaka - Petite Restauration grecque spécialisée dans le gyros, la pitta, les grillades, etc. », sans oublier la brasserie « Metro ».
Déjà pour le partage des biens, Kriss Peeters, qui n’est pas contre au nom du gouvernement de la Région flamande, a juré qu’il n’abandonnerait jamais Bruxelles et ses 95 % de Francophones aux descendants de Philippe Le Bel.
Ce qui promet pour les négociations.

24600.jpg

On ne sait pas si devant de tels préparatifs, le royalo-socialiste hennuyer ne va pas sérieusement songer à déménager à Mons-en-Pévèle. Ce n’est pas trop éloigné de chez lui et à la frontière, depuis le flop de Benoît Poelvoorde, on n’est plus très regardant.
Pour ma part, et aux noms des Liégeois, je propose de faire coïncider la fête nationale de la Principauté de Liège avec la prise du château de Bouillon le 22 septembre 1141, par le prince-évêque Albéron II.
Je cite les mémorialistes : « La prise de Bouillon eut à Liège et dans toute la Lotharingie un retentissement considérable. Cette prouesse contribua surtout à donner aux Liégeois une première conscience de leur identité nationale ».
Renseignements pris, tous les chefs de l’armée d’Albéron II parlaient « françois », la piétaille « d’jôsait » wallon et aucun patoisant flamand ne vint épauler nos milices… Comme quoi, quand on a besoin d’eux, il ne faut compter que sur soi-même.
C’est l’habitude prise en 1141 de gérer seuls notre patrimoine, qu’on ferait bien de rappeler de temps en temps.
Surtout que les sires d’Anvers Bart et Filip De Wever-Winter oublient qu’en ce temps-là Liège s’appelait Luyckfe, et que le badaud du bord de Meuse, devant ce barbarisme, osa appeler sa ville « Lîdje ».

10 juillet 2011

Ça, des socialistes !

Quand on voit le parcours des différents partis politiques pour aboutir au flop dirupéien, on se dit que s’il y avait bien un parti qui aurait dû dire « neen » le premier, c’est bien le parti socialiste !
Je reste sidéré devant l’écart qui existe entre les statuts du PS et son parcours très à l’aise dans un centre parfait du système économico-social brutal et déshumanisé de la bourgeoisie ambiante et là, sans barrière linguistique !
C’est même assez nouveau que la note refusée par De Wever ait été écrite par un socialiste !
Du point de vue de la base de ce parti, ses nombreux affiliés et sympathisants qui apportent leurs voix pour une transformation sociale en profondeur, on peut dire qu’ils se font avoir ouvertement et au grand jour sans qu’apparemment cela les gêne beaucoup.
N’était-ce pas l’occasion de profiter de l’effervescence des partis qui s’opposent violemment dans une flamandisation en marche, les uns pour la freiner, les autres pour l’accélérer, de dégoupiller la grenade sociale et de faire sauter le panier de crabes au nom d’une gauche qui en a assez de l’exploitation accélérée de l’homme par l’homme ?
Or, c’est tout le contraire qui se produit.
Les cadres du PS sont unanimes derrière leur chef de file pour que survive la société belge dans l’état où elle se trouve : une société égoïste dans laquelle s’aggrave les inégalités sociales, les injustices, les passe-droits, les atteintes à la dignité des personnes, le racisme sous-jacent quoique hypocritement combattu, bref, une société diamétralement opposée à tout ce qu’a été le rêve de plusieurs générations d’hommes et de femmes.
Et au nom d’une utopie, d’une démocratie basée sur une royauté héréditaire et un accord de circonstance des puissances alliées de 1830, voilà que les chefs du PS s’emballent et plus royalistes que le roi, plus déterminés que le patronat tout entier, se lancent dans une guerre qui ne devrait pas être la leur !
La génération précédente, c’était le contraire. Nous avions des léopoldistes, défenseur de la monarchie en majorité chez les Flamands, et des républicains chez les Wallons.
Il a suffi que nous tombions sur un chef de file royaliste et accessoirement socialiste, pour que tout bascule ! Dans la foulée nous pourrions demander à Di Rupo s’il est aussi pour le rétablissement de la Maison de Savoie sur le trône d’Italie !

69lq1000.jpg

Mieux encore, les chefs notoires du parti ne se sont-ils pas frottés, en préambule, aux réunions informelles, aux dîners entre patrons, afin de rassurer l’industrie sur leurs intentions de la servir au mieux dans le cadre inchangé du commerce et des banques, tel qu’il était avant 2008 !
Ensuite, complètement inconscients, ne les voilà-t-ils pas à se créditer des bassesses qu’ils ont perpétrées aux tribunes de ces aréopages bourgeois !
N’avons-nous pas encore en tête les propos de Rudy Demotte et de Di Rupo dans des clubs huppés, comme le club Lorraine ?
Qu’invoque le sire de Mons pour sa défense : l’intérêt supérieur de la Nation, le sentiment d’être Belge, la capacité de rester unis et solidaires ! Toutes notions, certes, qui conservent des partisans surtout en Wallonie, mais fort étrangères au destin des plus démunis, au rêve de justice sociale et à l’internationalisation – pourquoi pas dans une Europe sociale – d’une communauté qui pourrait alors, sans honte, s’appeler socialiste.
De quel droit Di Rupo confisque-t-il les voix de ces adhérents pour en faire le soutien de ceux qui les exploitent ?
Mais qu’est-ce qui leur a pris de suivre les cadres du PS dont la seule intention est de faire durer un système économique qui accable chaque jours un peu plus le peuple qui travaille, tout ça par complaisance devant un nationaliste qui se fout autant des droits des gens que de la démocratie et qui attend son heure pour chausser ses bottes et enfiler sa chemise brune !
J’aurais cru le peuple wallon plus averti, moins enclin à trouver grands, les hommes qui le dirigent, plus fier aussi et capable de sacrifier à la justice et à l’honneur une partie du confort établi sur des habitudes et le conformisme.
Sachant définir ce qui est du socialisme et ce qui n’est que sa caricature, il faudra que ceux qui ont fait la différence, se taisent et s’adaptent.
La consigne sera de rester impassible devant les trémolos du désastre annoncé. Ecouter les explications qui porte à croire que toute la responsabilité vient du camp d’en face ; et rester de glace, devant les compliments et les applaudissements de cette foule malheureuse pour ses leaders « de gauche ».
Il faudra bien supporter un certain temps qu’ils occupent les places en vue, que nous écoutions leurs raisons et regardions les naïfs les approuver.
Les élites ont servi les intérêts du peuple en 1789. Dans les circonstances actuelles, ils les abaissent !

9 juillet 2011

Show de Bart : de la VRT à la N-VA.

Selon le Vlaamse Volksbeweging, l'indépendance doit être prise au sérieux et pour cette Association, il est temps de préparer un plan B et l'indépendance flamande.
Elio Di Rupo aurait dû acheter l’appellation « plan B » sur la Toile et ainsi éviter les contrefaçons. Voilà ce que c’est de lancer des paroles en l’air pour faire peur. Ceux qui auraient dû en principe trembler dans leur froc vont finir par avoir une longueur d’avance !
Pour rester dans le concret et à la lumière de quelques éléments chiffrés dans les volets économiques et sociaux rejetés par De Wever, les points de vue ne sont pas si éloignés que cela entre les parties.
L’ « abîme intergalactique » qui sépare désormais le nord et le sud du pays, selon les nationalistes radicaux flamands, a la différence qui existerait entre une Margaret Thatcher et un Ronald Reagan. C’est dire comme Di Rupo y est allé de bon cœur dans la trahison des siens, et comme l’autre n’a pas su convaincre de la médiocrité de l’offre et par conséquent de sa bonne foi.
Lorsque Bart explique qu’ « au niveau socio-économique, les propositions du formateur n'apportent rien ou très peu, et ne sont pas dans la ligne des recommandations de l'Europe », je crois pouvoir dire qu’il se trompe sciemment. Au contraire, et c’est même un reproche que l’on peut faire au rédacteur de la note, celle-ci va même au-delà des recommandations à tel point qu’elle risque de développer une surrégulation dans une cacophonie du chacun pour soi qui conduit justement à s’écarter de l’Europe.
L’Europe est comme anesthésiée par l’ampleur de la crise et ses instances sont désorientées quant au choix le meilleur. Il aurait été facile de prôner un assainissement de la dette qui soit indolore. Ce n’est pas le cas. Quant à l’argument qui consiste à faire croire que seules les classes moyennes auraient à payer la facture, c’est typique d’une démagogie de l’extrême droite à l’égard de son vivier naturel des voix que sont les cadres et les commerçants. En l’absence de chiffres du formateur, les mesures dont les « gels » sont les principaux moteurs, on peut croire que sur l’échéance de deux-trois ans, les travailleurs, qu’ils soient de la santé, de l’enseignement ou du privé, sentiraient passé la facture.
"On touche à peine aux systèmes du chômage et des pensions", dit l’augure de la N-VA. Là encore, que veut-il ? Mettre directement sur la paille des milliers de gens, y compris en Flandre ? Quel est le partisan du tout à la Flandre qui accepterait qu’un membre de sa famille sorte du droit à l’indemnité du jour au lendemain ?
Au contraire, dans une Belgique quand même classée parmi les plus riches au monde, qu’un socialiste restreigne, voire supprime à terme, le droit de compenser la perte d’un travail par un revenu de remplacement, est d’une grande conséquence et procède d’une méconnaissance profonde de la situation du chômeur.
Quant à Bart De Wever, ses intentions en la matière disent tout sur le personnage. Sa réussite dans les médias et à la VRT en font un showman redoutable qui connaît les publics et qui a un

27q00.jpg

sens inné pour chauffer une salle. Il a compris que la politique spectacle ne consistait pas à être efficace et honnête ; qu’elle était surtout là pour réussir une soirée, émouvoir les gens et espérer faire salle comble au prochain spectacle.
C’est le type du comique à la Buster Keaton. Il ne rit jamais, garde un visage en massepain et il séduit par l’espèce de naïveté avec laquelle il balance ses vilenies.
Le président de la N-VA titille encore Di Rupo sur « les intérêts notionnels, la préservation de l'indexation des salaires, la hausse du précompte immobilier et une série de "mesures qui harcèlent" les entreprises cotées en bourse. Le climat entrepreneurial s'en trouverait sapé. »
Voilà un parfait discours qui ressemble à celui de Pierre Poujade, ce militant populiste des années cinquante dont Jean-Marie Le Pen fut le bras droit avant de commencer une carrière en solo.
Alors, qu’on en finisse : que le roi désigne Bart De Wever comme formateur, avec le programme de la N-VA ! Parmi les partis, le plus embêté serait le CD&V.
Combien de chance aurait-il de faire accepter son ours par les autres formations ?
Alors, je dis chiche.
Sinon on perd son temps avec ce clown. Et si les Flamands s’amusent de l’histrion, qu’ils l’adoubent, mais alors, sans nous !
Nous verrons si sa culture de la responsabilité financière est en béton armé ou si ce n’est qu’un moyen de monter un dernier gag !

8 juillet 2011

Triomphe d’Auguste !

Échec de Pompée. Les poils porte-bonheur du bout de la queue du Doudou n’auront servi à rien. Le PS attend le messie, un autre de préférence. Aux dernières nouvelles, la piscine de Mons reste ouverte pour un éventuel retour aux sources.
Les événements vont si vite qu’on ne sait pas si le soir venu nous serons toujours dans la Belgique du matin.
Comme il était à prévoir, c’est la seconde hypothèse que j’avais émise hier qui l’emporte, De Wever veut des élections.
Les calculettes nationalistes flamandes ont fait semblant de tourner à plein régime, mais les chefs avaient une autre idée en tête. Ce qu’ils veulent n’est possible que s’ils obtiennent la majorité des sièges au parlement flamand, alors, oui, plus rien ne leur résistera. C’est donc le « neen » franc et massif qui a prévalu à la N-VA, suivi comme son ombre par le CD&V, parti désormais satellite de l’extrême droite.
Di Rupo s’est déshonoré pour rien et le PS est à reconstruire !
C’est à se demander comment nous avons fait jusqu’à l’année dernière pour gouverner ensemble et avoir des coalitions pendant des décennies !
Plus personne n’est d’accord sur rien ! Et pourtant à faire confiance à Di Rupo, le programme initial était bel et bien du centre, sans une once de revendication populaire !
Et malgré cela, il a été rejeté sur les deux plans : communautaires et économiques !
Dans ces conditions, des élections prochaines ne feraient que constater le divorce profond sur tous les sujets des deux communautés et une séparation de fait devrait avoir lieu.
Reste que la Wallonie seule se verrait dirigée par un parti socialiste quasiment majoritaire ; mais qui en réalité n’est plus socialiste, mais plutôt centre droit. Le CDH et Ecolo occuperaient le centre gauche et le MR oscillerait entre les deux pôles centraux.
Envisagé de la sorte, on voit bien que la condition d’une représentation affective de la population ne serait plus remplie et que la démocratie essuierait son deuxième camouflet, le premier étant la séparation de fait, dans un pays où les partis ne se comprennent plus.
Comment se fait-il que personne n’avait imaginé qu’on tomberait un jour sur un démagogue, pas plus intelligent qu’un autre, qui rallierait pourtant à une cause nationaliste aussi radicale un tel pourcentage de Flamands ? Alors que de tels prophètes ont déjà existé par le passé récent, ne serait-ce qu’en évoquant le couloir de Dantzig et l’Anschluss et plus près de nous la Serbie et le drame des populations ?

61c000.jpg

Ce qui fait tenir la N-VA dans son match contre le restant du pays, si l’on excepte le Vlaams Belang bien diminué et pourtant encore présent dans la région d’Anvers, c’est la seule idée que le droit du sol est plus fort que le droit des gens ! Quant aux raisons économiques et sociales, elles sont moins rassembleuses, comme la volonté d’organiser le chômage par une formule de dégressivité jusqu’à la sortie du droit, la réduction progressive de la solidarité dans tous les domaines des soins de santé, des pensions et des allocations familiales, le maintien de tous les avantages des riches et des facilités dans les domaines touchant à l’économie pour une mondialisation du système économique. A croire que les Flamands sont moins sensibles à ce quotidien-là, que le crime de parler français dans les limites du sol sacré de leur patrie.
Voilà bien un paradoxe, De Wever défend âprement le droit que les Flamands possèdent sur un sol d’après une frontière imaginaire, et d’un autre côté, il promeut l’envahissement du territoire par des multinationales qui peuvent saigner à blanc les travailleurs flamands, à la condition qu’elles respectent leur langue !
Au point où en sont les choses, Di Rupo doit se retirer. Il a fait assez de tort au PS, pour qu’il comprenne que sa place n’est plus à la tête d’un parti complètement déboussolé et très loin de ses marques primitives, à cause de ses concessions, de la vaseline dont il entoure ses propos vis-à-vis d’un fasciste, de la manière peu socialiste avec laquelle il mène depuis le début les pourparlers avec les autres formations. .
Et qu’on aille aux élections.
Après tout, que risque-t-on ? Un raz de marée de la N-VA ? N’est-ce pas parce que les partis flamands n’ont pas de programme, sinon celui de la N-VA, qu’ils en sont là ? Et le triomphe probable de la N-VA aux élections anticipées, n’est-ce pas surtout la faute de ceux qui, en Flandre, perdront des sièges au profit du fascisme renaissant. Les Hollandais en sont là aussi avec l’extrême droite. Y aurait-il une fascisation par la langue possible ?
Je vais relire « L’évolution créatrice » de Henry Bergson, des fois que j’aurais oublié quelque chose dans l’énergie créatrice de l’invertébré à l’homme et comment l’intelligence s’est constituée par un progrès ininterrompu. Il a dû se passer un truc parmi les vertébrés de la N-VA !

7 juillet 2011

Les soldes à gauche !

C’est sans doute un peu tordu, mais peut-être que les syndicats et principalement la FGTB dans le chef de leurs hauts dirigeants étaient au courant du volet social si défavorable aux petites gens.
Elio Di Rupo alias Jospin II ou encore Pie XII n’a pas la capacité d’estimer à lui seul les possibilités de faire cracher les Belges au bassinet de la nécessité. C’est entouré d’experts, de techniciens et de porte-serviettes qualifiés, qu’il a élaboré la note dont les journaux se sont emparés. En effet, qu’est-ce qu’un scientifique voué au professorat de physique connaît de l’économie politique et de l’économie tout court ? Rien ou pas grand-chose. A première vue, il n’a retenu que la règle des vases communicants et il s’en tient à la politique du niveau moyen généralisé.
C’est donc par l’effet d’une tactique concertée qu’il a sorti de sa farde rouge le petit monstre que l’on sait. Son peu de réaction à « l’effroi » des syndicats démontre que Monsieur Centre du Centre était pour le moins conscient, sinon averti, que la chose ne passerait pas officiellement à la FGTB et à la CSC.
Ce serait bien une ruse de sa part, un gage de sa bonne foi vis-à-vis d’Adolf.
Cette note, c’est comme l’agneau attaché à un pieu au bord de la rivière infestée de crocodiles. Elle aura eu le mérite de les attirer.
Après, c’est simple, deux scénarios. Les grands sauriens sortent de l’eau et on discute de la manière dont chacun aura un morceau de la victime. S’ils restent entre deux eaux, méfiants, on passe aux élections anticipées.
Le Ps dans cette dernière hypothèse aura une avance sur les autres. Il sera le premier à avoir sacrifié ses bases dans le but héroïque de sauver la Belgique ! Quant aux militants, ils ont tellement avalé des couleuvres que devant l’urgence de paraître unis, ils oublieront très vite le petit côté infâme de la note pour œuvrer à gagner les élections côté wallon, en bons petits soldats involontaires du centrisme redondant.

image003.jpg

Côté flamand, l’opinion est versatile. Il n’est pas dit que la musique nationaliste-extrémiste d’Adolf et Benito aura toujours le même succès, devant la bonne volonté du Ps ?
Il n’y a pas encore si longtemps, les Flamands étaient royalistes et n’envisageaient pas dans leur grande majorité de se séparer des Wallons et de la dynastie. Tout Flamand s’étant rendu à Bruxelles n’est pas assez stupide pour ne pas avoir compris que le destin de cette ville était francophone et pratiquement unilingue.
On ne peut pas maintenir une pression de frustration indéfiniment, surtout quand ce peuple est parmi les plus riches d’Europe et des plus favorisés. Adolf De Wever sait-il que le cochonnet ne peut sortir de la douzaine de mètres du terrain de la pétanque ?
On a vu une minorité au départ devenir une majorité, c’est du national-socialisme allemand dont je parle. De Wever a-t-il les couilles de se couper des services d’une démocratie qui lui a bien été utile, dans la mesure où il joue son va-tout dans des élections anticipées qui pourraient être triomphales pour lui, sachant bien que ce seront les dernières qui lui seront extrêmement favorables ?
Nous saurons vite jeudi, s’il a choisi cette dernière hypothèse. A moins que, ficelle jusqu’au bout, il dise « oui mais » comme les autres, histoire de faire durer le plaisir jusqu’en septembre, pour assommer Elio à l’ultime table de discussion, par un « non » indigné, suivi d’un appel enflammé à la Nation flamande.
En attendant, le constat de l’immense orgueil du chef du Ps m’aura convaincu que ce parti est malade de son président. Qu’est-ce qui le différencie aujourd’hui du parti de Charles Michel ?
Rien qu’une petite chose. Le Ps va plus loin dans le fer rougi au feu de la nécessité capitaliste qu’il plonge dans le cœur des vieux, des chômeurs, des malades, des gens qui travaillent.
C’est une chose inouïe, insupportable et cependant bien réelle !
Franchement, on aura tout vu de ce parti.
Comment se séparer de ses cadres qui ne sont plus socialistes ? C’est la question que l’on devrait se poser dans les sections. Peut-être, comme à la FGTB, n’en sont-ils plus capables ?
Sauf que dans des situations exceptionnelles, naissent de nouveaux tempéraments, de nouveaux esprits forts qui ne s’en laissent plus compter !
Peut-être touchons-nous à ces temps de renouveau ?
A ce propos, je viens de recevoir d’un lecteur, Monsieur Reiter, une lettre ouverte de Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB, sans être membre de ce parti et usant de ma liberté de citoyen, je souscris entièrement aux propos tenus, qu’il vous sera loisible de lire en ouvrant le site de Monsieur Hedebouw.

6 juillet 2011

Elio nous les gèle !

Hier, Elio Di Rupo déballait son projet de 110 pages devant les journalistes. Je ne sais pas si la ressemblance ne vous a pas sauté aux yeux, c’était tout à fait Pie XII !
Le phrasé cérémonieux, le contrejour et le visage dans l’ombre… une sorte d’onctuosité dans la voix… l’assurance tranquille de l’homme sûr de sa mission apostolique et de son vicariat suprême !... Il ne lui manquait plus que les dentelles, les drapés façon rideau… Pour un peu, on imaginait qu’une cloche sonnait d’une lointaine cathédrale !
Quant au reste, le contenu de la chose, les socialistes se sont fait une spécialité à la Jospin de nous prévenir que leur programme ne serait pas socialiste. Là, ils se sont surpassés. Le petit peuple va déguster ! Déjà les syndicats rejettent le volet social. Le saint père de Mons se fout bien de l’aspect humain des restrictions qu’il impose.
Par contre les gazettes flamandes sont aux anges, pour la droite, c’est inespéré un allier comme Elio. Charles Michel n’a pas attendu Adolf De Wever pour trouver le plan à son goût. C’est tellement salé pour les petites gens que Bart va avoir difficile de refuser le côté communautaire. Certes il est nationaliste, mais il est aussi d’extrême droite. On attend sa réponse avec intérêt.
Les chômeurs, les petits revenus, les pensionnés, la sécu, les familles avec enfants, même les vacanciers qui prendront l’avion, qu’est-ce qu’ils dégustent !
Par contre, on a beaucoup aimé les 5 % de salaire en moins du gratin électoral, si ce n’avait été bidon, pour la frime, quand on sait que pas plus tard que l’année dernière, ils ont bénéficié de presque du double ! Ils s’étaient augmentés tout seuls… en prévision.
Prenons le cas des pensionnés. Certes, Pie XII promet une poussette supplémentaire pour les plus basses pensions. Tout le monde à 1150 euros pour 2015 ! Quand on sait qu’un pensionné vivant seul, pour l’exercice 2010, ayant justement ces 1150 euros, malgré les retenues de l’Office des Pensions, doit à la fin de l’année rembourser plus de 500 euros aux Contributions, on se demande si le saint père des socialistes est sérieux. Que vaudront ses 1150 euros dans quatre ans ?
Déjà le préambule sent son petit démagogue capitaliste. Il table sur 2 % de croissance ! Cela n’a rien de formidable, puisque la BNB penche pour les 2,6. Mais personne jamais n’a su donner à l’avance les bons chiffres. C’est comme ça. C’est, on ne peut plus risquer de prendre le pari. Les derniers chiffres des USA ne sont pas bons, pourtant Obama aurait juré que c’était bien reparti…
Le tour de vis des Administrations publiques ne rime à rien. On se croirait en Sarkozye dans l’absurdité d’un emploi non renouvelé d’un fonctionnaire sur deux à la retraite. Ici, les restrictions s’appellent « gel ». Cela aura les plus graves conséquences dans l’enseignement, déjà que la plupart des enseignants y vont de leur poche pour acheter des craies, des papiers, des choses les plus élémentaires et que l’on ne fournit plus faute de moyens, avec des nominations au compte-goutte, des salaires d’une grande indigence, des classes surpeuplées et des maîtres d’école qui se taillent dans le privé. Gelons, messieurs, gelons…
On voit bien que ces apparentes mesures d’économie touchant les gens au niveau de la santé, du chômage, des pensions, et de l’enseignement sont destinées à dédouaner Monseigneur vis-à-vis de la droite flamande dans le but d’amadouer Adolf De Wever.
Justement, nous arrivons au volet communautaire.
Le système Di Rupo consiste à préserver les droits au-delà du raisonnable des 7 à 8 % de néerlandophones de la capitale, pour abandonner à la rage flamande les francophones de la périphérie, dans une proposition d’accord de scinder Bruxelles-Hal-Vilvorde d’une complication extrême et d’une grande concession aux thèses de la N-VA. Malgré tout, il n’est pas certain que celle-ci voudra entrer dans un gouvernement, alors que son objectif n’est pas d’organiser une Belgique fédérale, même très favorable à la Flandre, mais de la détruire.
Comment un socialiste peut-il s’abaisser à faire le jeu de la droite libérale et de l’extrémisme nationaliste flamand ? La gloire d’être premier ministre ?
Ce sera un mystère jusqu’au bout.

3e33e.jpg

Si on observe bien le jeu du PS français, on aura une partie de la réponse.
Les cadres du PS se sont mis en tête de mieux gérer la Nation que les cadres libéraux eux-mêmes. Ils la gèrent donc dans la stricte observation des règles et des devoirs du système économique capitaliste.
D’où une sorte de match qui profite aux patrons et au capital. Parce que, c’est aussi stupide que cela, le parti socialiste est peut-être le plus respectueux aujourd’hui du libéralisme en cours de mutation, mieux que le MR lui-même.
C’est le PS qu’on appelle quand la droite craint des débordements populaires.
C’est aussi ce qu’ont compris les patrons grecs.
Si les électeurs wallons du PS en font autant, le parti risque de perdre des plumes.

5 juillet 2011

Les 120 journées de DSK...

...ou l'érection présidentielle.

Il me faudra bien revenir sur cette affaire DSK, presque à mon corps défendant, tant on a déliré depuis les débuts de l’affaire, à un point tel, qu’aujourd’hui on en est à parler de complot dans les milieux branchés du socialisme bobo de la rue de Solferino!
Première chose : en tant qu’homme privé dans son couple avec Anne Sinclair, que Dominique Strauss-Kahn soit libertin, il ne s’en cache pas et apparemment elle s’en accommode, libre-échangiste, partouzard, qu’il fantasme dans le sadomasochisme, c’est son choix et ça ne nous regarde pas. Mieux, on s’en fout complètement. Ce ne sont même pas les journalistes spécialisés dans le cul qui sont allés le chercher. C’est la justice américaine. C’est elle qui fait le show avec menottes et qui laisse photographier l’air hagard du libertin déconfit. Fallait-il passer à côté d’une information mettant en cause le directeur général du FMI, même si le show est de mauvais goût ?
Ensuite, vu la fortune de madame Sinclair, que DSK soit resté un minimum de temps en prison, tant mieux pour lui. Mais que l’étalage des moyens considérables dont il dispose et la manière dont le couple vit puissent déranger ceux qui se font une autre idée du socialisme que Pierre Moscovici et Jack Lang, c’est tout à fait légitime aussi.
Que madame Nafissatou, la plaignante, ait menti au grand jury, que ce soit une intrigante pas si traumatisée que cela de son contact brutal avec le libertin de la suite de l’hôtel, une question reste pendante : « A-t-elle, oui ou non, était violée par DSK ? ». Les bleus au vagin dûment contrôlés médicalement, sont-ils le résultat d’une brutalité à une femme forcée qui se défend ou le résultat de petites douleurs, sources fécondes de grands plaisirs ? Il y a fort à parier que nous n’aurons jamais la réponse à ces questions fondamentales.
De cette confusion, de ces mensonges de ce parfum de scandale, il ressort que cette histoire ne sert pas les femmes qui veulent qu’on les respecte et qui souhaitent décider elles-mêmes, si oui ou non, elles acceptent une relation sexuelle avec un partenaire choisi.
Les dirigeants du PS français qui plastronnent à toutes les télévisions et se laissent aller à des interviews dans les journaux, ne méritent pas de représenter les socialistes de France, surtout qu’ils ne comprennent rien aux conséquences politiques de l’affaire DSK.
Ils n’ont cessé depuis quatre ans de se moquer du président Sarkozy. Il est vrai que son comportement bling-bling, ses amitiés avec les plus riches, l’étalage de son infortune conjugale avec Cécilia et sa bonne fortune avec Carla, la manière de prétendre être politiquement omniprésent dans tout, etc, etc, ont fait qu’il était légitime que ses adversaires s’en moquassent. Il a compris la leçon et d’ici les élections de l’année prochaine, il va jouer la sobriété, tout au plus se bornera-t-il à exposer son bonheur légitime d’être père.
Et les mêmes seraient prêts à lui opposer un Dominique Strauss-Kahn, grand consommateur de jolies femmes, si ce n’est pire, vivant au crochet de la sienne dans un luxe et une dépense que les socialistes de base ont peine à imaginer. Et ils pensent que DSK a une chance de devenir président de la République !
C’est effarant comme ces gens n’ont pas senti que les Français se font une autre image de la présidence et qu’ils regrettent (selon les sondages) d’avoir élu Sarko.
Faut-il avoir l’esprit dévoyé, le jugement soudain limité d’un Jack Lang, de penser qu’être un sauteur du deuxième sexe, comme Berlusconi, ne soit pas hautement préjudiciable à la fonction en France ?
Ce manque de jugement implique toute la direction du PS. Les craintes de la gauche sont fondées de ne pouvoir trouver un candidat ralliant les suffrages de plus de la moitié des votants en 2012.
Possible aussi, que ces messieurs dames de la direction louangent le héros du jour, pour ne pas avoir l’air d’être de mauvais camarades et, qu’en eux-mêmes, ils pensent que DSK est out pour les présidentielles !
Sauf que par excès de zèle ou bêtise affirmée, certains voient le coup de reins désastreux, comme un complot visant à déstabiliser DSK ! C’est tellement gros d’imaginer qu’une soubrette hyper-menteuse, en cheville avec les milieux de la drogue, au passé incertain et à l’avenir encore plus, ait été approchée pour une « mission spéciale » venant des Services français ! Voilà qui dépasserait en bouffonnerie l’affaire du Rainbow-Warrior, ou celle des écoutes de Carole Bouquet par le commandant Christian Prouteau, sur ordre de Tonton.

83q00.jpg

Du piège supposé, au complot ourdi, on voit bien Moscovici passer de l’une à l’autre version, selon les rumeurs et la rivalité entre eux des amis de DSK.
Deviendrait-on inapte à diriger un parti politique par la déconnexion du riche à la vie réelle, et par l’éducation reçue dans les grandes écoles, ENA, Normal-Sup, Science-Po ?
Y sort-on plus con qu’on y entre ?
C’est une question tout à fait pertinente. Le PS aurait intérêt à y répondre d’urgence avant le premier tour des présidentielles.

4 juillet 2011

Vive la jeunesse !

Quant la société se disloque, que le tissu industriel s’appauvrit, quelle est la partie du corps social qui souffre le plus ? Mais, c’est la jeunesse ! Celle qui n’a rien et qui aspire à avoir, qui pense s’insérer dans la société par son travail et que rebute l’assistanat. Une jeunesse à qui on a tellement promis, qu’à moins d’être un bobo ou un fou, elle voit bien l’ampleur des mensonges grossiers dont elle est la victime.
C’est d’autant plus con d’agir ainsi vis-à-vis d’elle que d’ici vingt ans, ce sera elle qui sera aux commandes. Peut-être bien aura-t-on réussi d’en distraire une partie pour monter la garde devant les portes interdites et les trésors volés ?
Et que fait-on pour elle ? Quelle est la solidarité naturelle qui devrait conduire les générations du dessus à tendre une main secourable ? Quels sont les efforts consentis par le monde politique et quel genre de pression est-il prêt à exercer sur le monde industriel pour aider la jeunesse à sortir de la misère ?
En ce juillet de vacances, on se replie sur soi-même. On ferme les yeux sur le malheur des autres. Prends le soleil si tu peux…
On pense immédiatement à la moitié de la population dans ce cas d’espèce qui le voudrait aussi, mais ne le peut pas.
Un petit pourcentage profondément égoïste n’a même pas conscience que le bout du rouleau puisse exister dans une société « d’abondance ». Le personnel politique, qui a vocation de changer les choses, est du nombre.
Dans la génération qui passe et prend petit à petit ses quartiers d’hiver en partant à la retraite, la solidarité familiale joue toujours pour la majeure partie. Le travailleurs a pu préserver la quiétude de ses vieux jours par l’achat d’une maison, une petite pelote à la banque et même si l’inflation guette et que la maison atteint l’âge des réparations, ce serait bien le diable qu’il ne restât pas une chambre et des repas pour le fils ou la fille, qui a fini ses études et qui cherche vainement du travail. C’est déjà plus tangent pour une plus grande famille.
Oui, mais cette génération là est en train de disparaître. Elle n’est pas elle-même exempte de tout reproche, quand on voit que les maisons de repos (nos anciens asiles de la vieillesse qu’on a baptisé autrement) regorgent d’octogénaires dont les fils et les filles les ont plantés là. Que ne dira-t-on pas de celle qui va suivre, elle fort incapable, bientôt, de solidarité dans aucun des deux sens ! Car, elle est bien plus démunie que la précédente, peut-être même souffre-t-elle directement de la déliquescence morale d’une démocratie qui se corrompt. Qui perd son emploi après quarante ans, sait de quoi on parle.

937ld0.jpg

Alors ?
La jeunesse aura toujours raison et les générations anciennes toujours tort. Et c’est elle qui finira par balayer les vieux principes, le socialisme poussiéreux et cette social-démocratie qui n’en finit plus de crever.
Mais on n’en est pas là. Au contraire, voici le temps où le pouvoir pour durer cherche des boucs émissaires. Comment faire passer des choses désagréables aux gens, sinon en leur racontant qu’ils sont victimes, que c’est à cause des autres que le malheur est arrivé, que la jeunesse à sa part de responsabilité par son manque d’enthousiasme à voir la crise en face.
Mais rien, évidemment, sur les vrais responsables, les spéculateurs et les banquiers indécents par leur superprofit et la faiblesse coupable des politiciens à leur égard, rien sur la méchante tournure prise par le commerce international et la mondialisation.
Que les jeunes n’en aient plus rien à foutre des bonnes et des mauvaises raisons qui font qu’ils sont en première ligne et dans la merde jusqu’au cou, qui, à part les cons et les gens de pouvoir pourraient leur en vouloir ?
L’heure n’est plus aux discours lénifiants, aux compromis avec Adolf De Wever et même Benito De Winter. D’accord « tous les jeunes sont des fainéants et particulièrement les Wallons », on ne peut trop leur en vouloir à ces Hauptmann du nationalisme imbécile. Il faut les comprendre, ils remplissent leur gamelle avec ce discours-là ; comme ce n’est plus le moment de gazouiller avec les libéraux sur la manière dont les voix mêlées de Di Rupo et Onkelinx vont déterminer notre avenir qui ne sera pas grec, mais presque, avec Michel et Alexandre De Croo.
Terminées aussi les figures de style selon lesquelles, par l’éloquence, on va rafler une part supplémentaire de ce qu’on laisse aux gens de leur travail.
Comme disait Flaubert en parlant des effervescences de la rue sous les régimes oppresseurs « Je ne connais qu’une façon de protester : c’est l’émeute ».
Etonnons-nous qu’un jour, tout discours au peuple devienne impossible sans courir le risque, pour l’orateur, de recevoir, en pleine rhétorique, un pavé dans la gueule dont il se souviendra.
Déjà que personne n’apprend la dialectique à la jeunesse, d’ici à ce qu’elle dépave les rues…

3 juillet 2011

Temps morts au soleil.

Il y a un tel décalage entre les saisons d’activités et la saison des vacances, qu’on se demande si ce sont les médias qui se sont mis au vert, parce qu’il n’y a plus que la chronique du Tour de France, objet des soins de quelques spécialistes.
Les shows nouveaux attendent la rentrée pour muscler l’audimat. Pareil ailleurs : les assassins, les économistes, les banquiers et les dictateurs comptent sur le retour du public pour relancer leurs forfaits !
On a baissé le rideau à l’affaire DSK. Le final est prévu pour le 18 au tribunal de New-York. Le Casanova des chambrières se verrait bien le premier french lover président de la république, malgré les bleus au vagin de la plaignante.
Comme a dit Jack Lang « Y a pas mort d’homme » !
Au vaudeville « Le mariage de Monaco » finit la saison. Tandis que les théâtres des opérations, sur tous les fronts de l’Afghanistan à la Libye, jouent à bureau fermé.
Elio Di Rupo pousse la note devant le roi. Il remettra les autres partis autour d’une table. Plus besoin de faire dans le discret : tout le monde s’en fout ! La partition est tellement usée, qu’il suffit de repasser les anciennes bandes sans déranger l’équipe du son, pour filmer la suite.
A trop insister sur les 5 à 10 % de réussite, les pigistes restant au Soir sont capables de faire baisser le tirage. (A propos que sont devenus les licenciés de Citizen Rossel ?)
Il n’y a pas d’images à afficher dans les vitrines des kiosques autres que la bande de sable de la côte d’Opale, à la côte qui ne comprend plus le français.
C’est justement parce que les vedettes du petit écran et les grandes gueules des médias soignent leur extinction de voix momentanée, que débutent les grandes manœuvres souterraines, afin qu’on ne prenne pas peur tout de suite.
Des équipes secrètes, que l’on croit en vacances, pensent à notre avenir et s’inquiètent des lois et règlements nouveaux qui vont rapporter des sous à l’Etat, sans que cela paraisse être une ponction honteuse dans le porte-monnaie des malheureux qui leur ont fait confiance.
La bonne moitié, sinon plus, des citoyens des « richissimes états mondialisés » ne partent jamais en vacances faute d’argent. Sortir de la misère de chez soi, pour jouer les riches pendant une quinzaine ailleurs, n’a jamais été donné à tout le monde. Alors, pourquoi voulez-vous que ça commence maintenant ?
La moitié du pays restée de pied ferme devant son téléviseur n’a donc plus droit aux infos commentées, aux riches heures des guerres qui continuent et aux luttes des pouvoirs pour le sceptre mondial de l’économie. Bref, pendant deux mois, on sera sans nouvelle de la manière dont on va plumer le dindon à la rentrée !
L’info de « la vie comme elle va » se fait discrète, voire absente pour que ceux qui sont aux Bahamas n’aient pas trop de séance de rattrapage à la mise au courant de septembre. Les autres sont à la vie rétro. Déjà que les programmes les faisaient chier avant, il va falloir qu’ils les regardent une deuxième fois !

7ks_1000.jpg

Di Rupo, pour amadouer Adolf De Wever et faire sourire les squales libéraux, s’apprête à nous vendre ses élucubrations sur BHV et ses avatars sociaux, que nous aurions pu recevoir comme une gifle en septembre, alors qu’en juillet pressés de ficher le camp de ce foutu pays, les festivaliers risquent de faire un triomphe du devoir de vacances du bonhomme de Mons...
Le plus drôle, c’est que les événements au ralenti, c’est comme s’ils n’existaient pas !
Ceux qui partent et désertent les studios, les rédactions, les bureaux des partis, pourraient au moins avoir une pensée émue pour ceux qui restent, les stagiaires, les apprentis, les seconds rôles, les besogneux et les défraîchis.
Mais non. Les vedettes partent avec l’ardent désir qu’on va tous bien s’emmerder, attendu que dans le secret de leur cœur, ils craignent que le remplaçant fasse du zèle, soit mieux qu’eux, et finalement les éclipse à la rentrée.
Par exemple, l’émission « Mise au point », qui se termine pile poil quand les rois de la brosse à reluire fichent le camp, pourquoi ne serait-elle pas confiée à des deuxièmes couteaux, pour voir si cela ne serait pas plus poilant et plus intelligent ?
La « morte saison » ne serait-elle pas toute indiquée pour faire autre chose que le mort, rien que pour respecter un peu ceux qui restent ?
C’est là qu’on s’aperçoit que les infos commentées sont « fliquées » par des tas de gens qui vont à l’encontre de la liberté d’expression, au profit d’une opinion fabriquée, bon an mal an, par un système qui nous vend ses merdes en nous faisant croire qu’elles sont de qualité supérieure.
On avait oublié que les flics du « ton juste et de la mesure », eux aussi sont en vacances !

2 juillet 2011

DSK machine à perdre ?

Les dernières péripéties du procès de Dominique Strauss-Kahn à New-York ont pris une tournure telle, qu’il apparaît peu probable que la procédure aille à son terme.
On sait aux USA comme les mensonges du témoin, même sur des faits qui n’ont rien à voir avec l’affaire, peuvent changer la donne.
Le coup de fil de la femme de chambre, le lendemain de l’agression dont elle prétend avoir été victime, à son petit ami en tôle pour trafic de stupéfiant, de l’argent suspect trouvé sur son compte bancaire, c’est tout bonus pour l’accusé et font sourire ses avocats qui entrevoient la relaxe de leur client.
Voilà qui ne va pas arranger la cause des femmes violées.
Non pas que la victime supposée de DSK ne l’ait pas été par quelqu’un que je continue à croire être un névropathe compulsif, mais la société est ainsi faite en Amérique, comme ici aussi d’ailleurs, des faits de viols et de coups sur une personne de qualité ont des conséquences différentes, que sur une autre qui ne le serait pas. Autrement dit dans ces pays de haute civilisation, quand on est considéré comme une sous-merde, on le reste, quoi que l’on fasse.
Du coup, des types du genre de Jack Lang pensent pouvoir dire que DSK – s’il le souhaitait – pourrait jouer un rôle de tout premier plan dans la campagne du PS pour la nomination du candidat à la présidence, voire même être candidat, moyennant quelques petites entorses aux règles qui ont été élaborées, notamment celle de postposer le 18 juillet comme date butoir pour le dépôt des candidatures.
Alors qu’avant mai Sarkozy redoutait DSK qui, dans les sondages, lui en mettait plein la vue, je suis persuadé qu’aujourd’hui, il souhaiterait que le scénario de Jack Lang – la rentrée fracassante de DSK – fût le bon. Ainsi, il serait réélu dans un fauteuil.
Il faut avoir l’esprit tordu des éléphants du PS pour imaginer le scénario de Lang.
Ce procès a montré ce que peut faire la fortune avant tout jugement. Déjà que la base du PS n’avait pas digéré que l’on pût se promener dans une Porsche quand on est un militant socialiste, voilà qu’on étale la fortune d’Anne Sinclair, l’épouse du prévenu, le million de dollars de caution, la location ruineuse d’un immeuble, la mise sous séquestre de l’immeuble du couple à Washington, le coût des deux avocats les plus chers du barreau US, avec leur nuée d’enquêteurs, Lang croit-il que le peuple de gauche n’a rien vu et comptera cela pour rien dans le décompte des voix ?

20ma09.jpg

Les supporters de Dominique mesurent-ils l’impact que cela fait sur l’idée que les citoyens se font des mœurs de leurs dirigeants, de l’effet produit du scandale du Novotel sur un candidat à la présidence, même si nous entrons dans le domaine de la vie privée?
Les avocats de DSK n’ont pas nié que leur client ait eu un rapport sexuel avec la plaignante, mais qu’il était consenti ! Quand bien même, au PS on est pour une vie sexuelle libérée - et comme l’a dit un journaliste « les partouzes entre adultes ne sont pas interdites » - voit-on un jouisseur, trousseur de femmes à la présidence de la république ?
Ces Bobos du PS sont aussi bêtes qu’idiots ! Ils confondent la France avec l’Italie.
Même Anne Sinclair se trouve discréditée dans son rôle de la femme attentive qui va conduire son bonhomme au tribunal en le tenant bravement par le bras. De toute manière, elle sait qu’on a retrouvé du sperme de DSK sur la robe de la femme de chambre. On pourrait croire qu’au lieu d’affronter la foule auprès de l’homme qu’elle aime, d’une certaine manière, elle se rend complice des débordements de son mari… parce qu’elle lui ressemble.
N’a-t-on pas dit la même chose à propos d’Hillary Clinton lors de l’affaire Levinsky ?
Que cela soit vrai ou faux, qu’elle importance ? Puisque cette opinion là se serait retrouvée par centaine de mille, peut-être, dans les urnes si les désirs de Jack Lang de voir son ami se précipiter dans le jeu des élections, étaient exaucés !
Jack Lang roulerait-il secrètement pour Sarko ?
Que l’on déplore ou non que la présomption d’innocence ne s’applique nulle part dans le monde, DSK ne récupérera jamais plus l’estime de tous ceux qui croyaient en lui jusque dans les premiers jours de mai 2011, d’autant que la journaliste qui avait eu à se plaindre de la manière forte de DSK de la contraindre à faire l’amour sur la moquette de son bureau, a décidé de porter plainte en France. Si l’information est exacte, cela aura pour effet d’entretenir les soupçons, jusqu’à la présidentielle de 2012.
D’où le requiem pour l’amateur de femmes, DSK est cuit.
Surtout qu’il ne vienne pas appuyer Martine Aubry, si elle veut gagner. Comme Jospin, l’opinion a fait de lui un looser.
C’en est fini de la politique. Il faudra qu’il trouve autre chose.
Il n’y a vraiment que le vivier des gros poissons du PS de la rue de Solferino, pour être convaincu du contraire.
Il est vrai qu’ils sont tellement déconnectés de l’opinion… Ce soir encore, l’interview de Lionel Jospin, à propos de son ami DSK, était d’une ringardise qui fait frémir !... Et dire que ces gens viennent à peu près tous de Science Po ! On se demande…

1 juillet 2011

Brun clair ou brun foncé ?

Les deux partis flamands, le Vlaams Belang et la N-VA, carrément inscrits à la droite extrême en Belgique, nous font irrésistiblement penser au Front national en France, leur parangon de toutes les vertus nationalistes dans la compétition politique.
Le Front national est devenu le porte-voix d'une part croissante des catégories populaires.
Les partis flamands du même acabit ne doivent leur succès qu’aux catégories sociales les moins favorisées.
Ce changement dans le comportement des électeurs n'est pas la résurgence d'un populisme ancien ou la conséquence d'une droitisation de l'opinion, mais d'un processus lié à une recomposition sociologique et politique sans précédent. Une pancarte « Les élites coupées du peuple » brandies par un manifestant contre la réforme des retraites en France en novembre 2010, dit tout le malaise ressenti aujourd’hui par la population qui a fait longtemps les belles heures d’une gauche qui, entretemps, s’est endormie au pouvoir.
Des observateurs y voient la fin de la bipolarisation en France. Bien que les partis de gouvernement en Belgique soient beaucoup plus nombreux, c’est finalement le dialogue entre le libéralisme et le socialisme qui va bégayer si la gauche populaire se fait à l’évidence que le socialisme n’existe plus.
Ajout complémentaire, l'éclatement de la classe moyenne remet en question le "champ sociologique" en ce qu’elle renforce par ses effondrements les catégories populaires, les mettant ainsi en évidence.
Les classes moyennes avaient adouci le combat sociologique entre les forces de l’argent et les forces du travail. La précarisation et de déclassement social font grandir un courant des mécontents hors classification politique.
La social-démocratie est en crise. Les événements de Grèce devraient nous ouvrir les yeux. Il existe des raisons de « cette désaffection du peuple pour cette gauche de droite » a écrit Michel Onfray, dans le n° 740 de Marianne.
Abusé par ses élites qui participent au pouvoir, le PS belge a tissé des liens avec une organisation libérale de l’Etat dont il aura difficile à se défaire, sinon en licenciant ses cadres. Comment le ferait-il, puisque ceux-ci ont en main tous les postes dans et en dehors du parti, à commencer par celui de président, lui-même formateur nommé par le roi de ce sac d’embrouilles ?
Dans ce contexte, analyser la résurgence politique et culturelle des milieux populaires, n’est pas évidente. La réalité sociale du pays est troublée par la poursuite d’un séisme économique dont les répliques de la crise de décembre 2008 contribuent à la difficulté de l’analyse.
Les catégories ouvriers-employés, avec les retraités font une majorité d’opinion dont les partis ne tiennent plus compte, trop liés, semble-t-il par des conventions économiques internationales et libérales que l’Europe est en train d’établir en règles au détriment des populations.
Ce constat permet d’évaluer tout le bouleversement de la sociologie qui s’en suivra, à commencer par les effets négatifs de la mondialisation. .

19cf00.jpg

On ne peut établir une justice redistributive que dans les périodes de prospérité, par exemple les Trente Glorieuses, dont on parle tant, parce qu’elles sont définitivement révolues.
Les chômeurs, les travailleurs pauvres et à temps partiel, les retraités indigents, les jeunes avec ou sans diplôme largués dès aujourd’hui, avec en perspective une existence incertaine demain, ne sont plus capables d’entendre les discours du pouvoir actuel. Et on les comprend.
Alors, quand l’Europe demande aux Etats une petite rallonge prise sur une augmentation de la TVA pour ses menus frais, sur le temps que Di Rupo mitonne un gouvernement avec des mesures d’austérité, il est tout à fait légitime au peuple de se demander dans quoi les socialistes vont l’embarquer ?
Des catégories populaires, hier parfois opposées, se retrouvent dans une perception identique de la réalité sociale. Et là, non seulement Di Rupo devrait se méfier des succès électoraux du PS, mais aussi Adolf De Wever, de la N-VA.
Dès qu’on gratte le vernis du nationalisme à la flamande, on s’aperçoit de l’identité des craintes sociales des deux côtés de la frontière linguistique, même si au Nord, il semble que le côté dur « il faut rembourser les dettes de l’Etat aux banques par notre travail » soit encore la pensée dominante.
Tout le monde subit la même logique capitaliste, même si ce mot est toujours aussi honni des vestiges de la société de consommation déclinante.
Rien n’est moins affirmatif que de voir dans les succès de l’extrémisme de droite : Front National, N-VA, Vlaams Belang et le mouvement de Geert Wilders en Hollande, l'émergence d'un "peuple de droite".
C’est surtout par l’exaspération d’entendre les discours des responsables politiques qui continuent à vanter les mérites d'une mondialisation heureuse, alors que les catégories populaires subissent une précarisation significative de leurs conditions de vie, que les populations « essaient » ces partis en remplacement des autres. La fortune de Marine Le Pen, d’Adolf De Wever tient à cela : repli sur soi-même, dénonciation des autres, retour à la loi du clocher. Si cette tendance n’est qu’un coup de semonce à l’Europe, au capitalisme mondialisé et aux partis parasitant leurs électeurs, on n’en serait pas fâché, mais gare à la démocratie et aux libertés si dans les élections suivantes, ce courant venait à s’amplifier.