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31 janvier 2013

Ça décolle ou ça déconne ?

Pendant que Mittal nous amuse, la Banque Centrale Européenne poursuit sa politique qui ravit les banquiers, tout en marquant sa méfiance viscérale envers les gouvernements démocratiquement élus.
Ce sont les propriétaires, rudes en affaire, qui se croient toujours volés par ceux qu’ils emploient qui depuis leurs bastions : la Pologne, la Hollande, l’Angleterre, observent les obsédés des droits au travail et au salaire du Sud, qui sont malmenés par les fermetures et les déplacements d’activités.
Les pays compliqués comme la Belgique peuvent à tout moment donner la parole à un partageux issu d’un courant confiscatoire. Il ne s’agit pas de défendre Mittal, mais le principe de la propriété privée.
Jusqu’à présent, les velléitaires de Namur se sont arrangés pour maintenir dans le respect des lois, des travailleurs qu’on va bientôt dépouiller de leurs droits au travail. Nos ministres tiennent même des discours qui devraient les rassurer, sans faire peur à Mittal.
Le bastion avancé du capitalisme est aujourd’hui tenu par les socialistes !
C’est drôle, non ?
Déjà entravés en matière de politique monétaire comme en matière budgétaire, que craignent-ils encore ?
Une révolte contre les lois, contre le capital ? Ce serait en dépit du bon sens ricanerait Charles Michel, tandis qu’argumenterait Rudi Demotte, dans une même réprobation.
Quoique le FMI et l’Europe se soient trompés sur la rigueur qui n’est pas la potion magique qu’ils croyaient, l’équilibre budgétaire des pays de l’U.E. doit être atteint, excluant toute politique de relance augmentant la dette, pour laisser jouer à plein, la «stabilisation automatique».
Voilà où les élèves des grandes écoles aujourd’hui « casés » en politique nous ont conduit !
L’avenir immédiat sera sans politique conjoncturelle commune, aucun objectif de l’ensemble des pays ne sera défini en termes de croissance ou d’emploi, ensemble.
Ceux qui ont conduit l’économie au désastre actuel ne désarment pas.
Alain Minc, pas plus tard qu’hier, disait sentir une reprise s’amorcer. Selon notre ministre de l’économie, les banques anticipent sur les remboursements des prêts de l’Etat, sauf Dexia, évidemment qui boit la tasse pour tous les autres, réduisant à néant tout ce qu’on pouvait attendre de ces remboursements.
Les différences en matière d’économie entre les pays ne sont pas prises en compte. Les Commissaires de l’U.E. ne s’intéressent ni aux taux d’inflation, ni aux déficits extérieurs nationaux. Leurs objectifs ne tiennent pas compte des situations économiques nationales. Ce sont les douaniers de nos Etats qui ont ceci de particulier qu’ils sont payés pour faire entrer librement n’importe quoi et à n’importe quel prix, de préférence des produits douteux, mais pas chers qui ont le mérite d’être manufacturés ailleurs. Au pire, ils font des chômeurs, au mieux, ils font pression pour maintenir une politique des bas salaires.
C’est en ça que Minc sent un léger frémissement !
L’Europe des États conservant leur indépendance politique, mais ayant intégré une dépendance économique à la mondialisation, ça ne marche pas.
Quant à l’Europe sociale, n’en parlons pas. Par contre, l’Europe de la concurrence et de la finance s’est réellement affirmée.
La politique interne de l’Angleterre va peut-être nous débarrasser de l’Angleterre au niveau de l’Europe. Si cela se fait, ce sera avec un peu de nostalgie qu’on verra les Anglais faire ce que beaucoup souhaitent dorénavant voir venir en Belgique, sans l’oser espérer.
Le comble, c’est que le rôle néfaste de l’Angleterre qui a saboté l’élaboration d’une Europe plus sociale et plus intégrée, n’est même plus à l’ordre du jour en disant « bon débarras », c’est que les Etats ont pris le chemin voulu par les anglo-américains d’une politique du libre-échange et que – chose extraordinaire – ils vont finir par trouver la politique des Britanniques à leur goût et regretter leur départ.

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30 janvier 2013

Keep it simple.

Le fils de l’autre Tobback, Bruno, est un garçon impétueux, qui n’a jamais travaillé dans le privé, un jeune homme vif argent ne se doutant de rien. Sans quoi, il se serait abstenu de dire des conneries.
C’est tout à fait naïvement qu’il a déclaré : « les journalistes aujourd’hui écrivent en grande partie ce qu’ils pensent que les gens veulent lire. J’ai l’impression que le quatrième pouvoir ne joue plus son rôle ».
S’il avait demandé à papa, le madré socialiste lui eût dit que les journalistes travaillent dans le privé. Ils ont une double contrainte : plaire à leurs employeurs et au public. Il n’y a qu’un genre de public à qui on ne saurait plaire et contre lequel Tobback Vieux lutte : celui qui envisagerait de passer à une autre économie. En somme les socialistes nouveaux ont comme pires ennemis les socialistes anciens.
Et cela depuis toujours.
Des journalistes rencontrent certaines vérités ; pour être relatées elles doivent être « positives » et avoir l’aval des directions. Les dites vérités sont dans l’actualité qui est, par définition, la description d’un fait ou d’une succession de faits, desquels elles découlent. C’est aussi vieux que la gazette de la Restauration, les faits et les vérités sont des valeurs fluctuantes.
Prenons la crise actuelle de l’acier avec les spéculations du financier Mittal.
Le tronc commun des journaux francophones en Belgique est l’appartenance à un système libéral d’où la démocratie est replâtrée en fonction du projet économique.
La présidente des libéraux flamands, Gwendolyn Rutten, de l’Open-VLD est à la pointe de l’opinion qui ne veut qu’en aucun cas, les sites dont se débarrassent Mittal puissent être sauvés par un repreneur. Elle est pour le chômage et les prépensions du personnel licencié et la casse de l’outil. Elle l’a dit. C’est son crédo. Charles Michel est pour une « séquestration » partielle de l’outil abandonné, mais de façon momentanée, à suivre son raisonnement, le mieux serait de laisser l’outil à son propriétaire qui mettrait en location personnel et matériel à un industriel, en attendant de rentrer dans « son bien », après le bail.
Les socialistes, eux, préfèrent ne pas parler de reprise par l’Etat de ce que Mittal abandonne, mais y sont contraints par les remous que cette affaire suscite parmi leurs clientèles.
Comment voulez-vous que le journaliste entende l’appel des sirènes et parte sur un schéma proposé par les ouvriers : le souhait de nationaliser Arcelor-Mittal en Wallonie et de faire marcher l’affaire en attendant une combinaison entre bassins !
N’est pas Che Guevara qui veut ! Rossel et les partis sont derrière autre chose : liquider 7 lignes et en garder 5. Vous verrez bientôt l’argument qui se prépare : à trop la ramener, vous menacez les cinq qui restent !

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Le malheureux est donc coincé entre l’indignation des électeurs, la direction libérale de l’entreprise et l’économiquement correct des partis de gouvernement.
Il va devoir filtrer l’information, réduire les angles, interviewer ceux dont l’indignation est patente et relayer le mot « crapule » venu de la bouche d’un leader socialiste, en l’entourant de la réprobation des autres. Mais surtout, il devra préserver son avenir dans la boîte qui le paie, en revenant sur l’impossibilité de sortir Mittal des usines, en vertu des contrats signés, des paroles données et du droit sacré de la propriété en système capitaliste.
C’est-à-dire que s’il veut garder son emploi, la raison est du côté de l’usage, de la loi sur la liberté d’entreprendre, et sur, finalement, la stagnation dans le conservatisme le plus conventionnel.
Voir autre chose dans l’événement actuel, c’est se faire virer à brève échéance.
Au reste, qu’une grève éclate et que ça tourne mal, vous verrez tous les journalistes s’appuyer sur le nécessaire maintien de l’ordre, pour se ranger derrière les casques et les grenades lacrymogènes.
Tobback Jeune, après son étonnement, ne dit pas autre chose dans De Standaard.
« Egalité. Diversité. Fiscalité », ces trois termes définissent le mieux le socialisme aujourd’hui ». On est loin de la devise des patriotes de 1789.
Le fabuliste du Soir qui a piqué dans De Standaard les « fortes » paroles de Tobback Jeune, l’a fait pour prouver aux lecteurs que son journal est franchement indépendant, puisqu’il publie la « critique » de Tobback Jeune qui semble égratigner la presse, il regrette seulement que le socialiste flamand l’ait fait pendant « le grand chamboulement » dans le milieu journalistique.
C’est finalement la seule nouvelle intéressante de l’article. Il nous dit que le milieu est instable et que Rossel les a à l’œil !
Ils sont dans le chamboulement technique et le dégraissage continu des rédactions. N’en resterait-il qu’un au Soir, crévindiou ! ce sera pour la gloire des Rossel, de la patrie, du gouvernement, du commerce et des bonnes affaires.
Mittal en est persuadé.

29 janvier 2013

C’est ballot !...

Ça manque plutôt d’animation dans le coin, sur les grandes interrogations du monde.
Ce n’est pas faute de chercheurs. Pour sûr, des chercheurs on en a. Il paraît même que c’est ce qu’il va regretter le plus, Mittal, quand il ne pourra plus mettre un pied à Liège, sans la protection des blindés.
Des chercheurs pour convertir « un progrès de la science » en pognon, le Sart-Tilman en regorge. Par exemple, celui qui mettrait au point une batterie pour rouler « tout électrique » 600 km sans recharger, est sûr de ne jamais pointer au chômage, à moins de se faire avoir par – comment le fils Mathot les appelle encore ? – les crapules.
Des laboratoires de l’acier, du spécial, du jamais vu, revêtu, dévêtu, bref du suédois fabriquer à Liège, on n’a que ça !...
On est les meilleurs au monde !... L’Inde nous adore. Il paraît que nos brevets sont à peine homologués qu’aussitôt, on fabrique là-bas. Grâce à nous, le tiers monde décolle !...
Si ça manque d’imagination, ce n’est pas du côté découverte à faire du pognon qu’il faut creuser, mais du côté idées sur la façon d’être dans une société dans laquelle la moitié des gens marchent à côté de leurs pompes et un quart se demandent ce qu’ils vont manger demain.
Là, blackout total ! C’est mou, c’est tristounet, c’est lent…
Un peu à cause de nos causeurs. Ceux du dimanche causent bien, mais ils n’ont pas d’idée. Le moteur tourne bien, la phrase est correcte, mais il n’y a rien dedans ! Elle tourne à vide. Les gens se rendent compte qu’on ne peut pas se nourrir avec des mots, à part Maroy et Gadisseu et les « considérables » qui hantent les studios, tous les autres crèvent la dalle avec leurs mots !
Pourtant, il y a des mots qui nourrissent, enfin pas tout à fait, mais les idées qu’ils suggèrent.
Bien sûr, on ne mange pas tout de suite avec ces mots-là, pourtant quand on les a digérés, on n’a presque plus faim, avant de s’en mettre plein derrière la cravate comme Marcourt et Antoine, ils donnent de l’espoir.
C’est ainsi que les 14, 15 et 16 février, à Nice, au Centre universitaire méditerranéen, on va parler très sérieusement de l’Argent et l’éthique.
Pourtant Nice, diront les riverains d’Uccle, ce n’est pas une ville pour la plèbe.
Ah bon ! parce qu’il faut être du peuple pour ça ?
Il faut croire que, même à Nice, on peut être un bourgeois coincé, lire le Figaro sur la promenade des Anglais et rentrer chez soi pour le thé et avoir une université qui peut parler de l’argent et de l’éthique sans créer de scandale. Je me demande si ce serait possible à Bruxelles ? En Flandre, inutile d’y songer.
Quelques sujets pourraient faire les beaux soirs de la Place du XX août à Liège, l’Université populaire de Charleroi idem et même l’U. du 3me âge un peu partout où la vieillesse reste jeune, au lieu de suivre des cours comme par exemple « l’histoire de l’Art » ou « La genèse à travers les récits bibliques » quoique sujets intéressants, on pourrait imiter les Niçois sur « Le monde de la finance est-il soluble dans la démocratie ? Pourquoi la cupidité est-elle devenue une valeur ? » (le 14 février à 16 heures) – « Le coût du travail est-il un fardeau ? En temps de crise, à quoi sert la culture ? Bonus, stock-options, sont-ils la mesure de la performance humaine ? » (15 février) – « Pour se loger, faut-il spéculer ? L’élite sportive est-elle l’ennemie de l’éducation sportive ? » (16 février).
Et encore des tas d’autres projets de discussion, avec entrée libre et débats à la suite de chaque exposé et pas par n’importe qui, comme on en rassemble les dimanches après la messe sur nos antennes.
Des Jacques Julliard, Eric de Montgolfier, Jean-François Kahn, Michel Onfray, Cynthia Fleury, Maurice Szafran, etc. côtoieront des gens de droite et même d’extrême droite, comme Guy Sorman, Alain Jupé, Rama Yade, dans la libre circulation des idées et des consciences.

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C’est ballot quand même, qu’on ne puisse pas en faire autant !
A défaut de faire des conférences-débats, on pourrait commencer par sortir les gens de la torpeur trompeuse, par d’autres modulations harmonieuses que celles de la voix de Rudy Demotte (certes de toute beauté).
Par exemple à Droixhe, à l’U du 3me âge : un cours d’économie politique, un autre d’histoire de Proudhon à Marx, avec des thèmes d’actualité : « Qu’est-ce qu’une crapule économique ? », « L’éthique est-elle dans la politique en Belgique ? », etc.
Il faudrait soumettre le projet à Marie-Dominique Simonet ? Esneux a un athénée, de l’espace, une belle rivière, des atouts.

28 janvier 2013

Une solution possible.

Remue ménage.
Brouhaha dans les poulaillers.
RTLBF a sonné la charge.
Trop tard, le renard était parti ailleurs se refaire une santé.
Rudy la jactance a vu Mittal. Il en est encore tout déplumé.
Puis, Rudy est parti quand même à la poursuite du renard. Il est revenu avec Marcourt. Ils lui ont fait peur, ont-ils dit, le maharadjah de harcelourd-métal s’est enfui en tapis volant.
C’est bien.
Malgré tout, les syndicalistes ne font plus confiance à nos chéris Bibi. La politique a pris un coup à la place de Mittal. On avait repêché une ancienne gloire des studios pour faire de l’audience, Russo. Lui et Grisof, un autre métallo, n’étaient tout de même pas fiers d’avoir les hommes politiques qu’on a.
Moi non plus.
On a retrouvé Demotte battant et tout… juste pour couper la parole à Raoul Hedebouw. Là, de première force, même que Mittal devrait se méfier, des fois que Rudy aurait la même forme un de ces quatre avec le fakir birman.
Qu’ils parlent bien, ces gens-là ! Charles Michel tirerait des larmes à un crocodile du Nil. A côté des ouvriers, c’est autre chose, et Rudy de sa belle voix noble, et Marcourt, et Antoine, que des éloges. Ils sont allés dans les belles écoles pour les beaux langages. Les autres sont allés dans les laides écoles pour apprendre l’utile. Vous voyez la différence ?
Question des faits, c’est autre chose. A trop bien parler, on n’arrive plus à rien. Un clou à ficher dans un mur, hop on se tape sur les doigts. C’est ballot quand même !...
La preuve, Maroy, Demoulin, Gadisseux, la triplette de pointe a essayé d’arracher une seule action concrète à nous mettre sous la dent.
Rien !
Pourtant, on avait de la bonne volonté, de la patience et de la détermination.
Surtout qu’ils peuvent y aller. Le fils Mathot l’a dit, Mittal est une crapule ! On a dit ça pour Dutroux, et tout le monde était d’accord. Donc Dutroux et Mittal sont deux crapules.
Le malheur, l’un est en cabane et l’autre en liberté.
Qu’attend-on de lancer un mandat d’arrêt international ?

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Madame Hoyos a – c’est la seule – émis une idée : si le Caïman du Gange devait dépolluer les sites, rien que pour Seraing, il devrait au moins sortir six cent millions d’euros du sari de sa bergère.
Moi, je dis que c’est bien plus.
L’artiste qui a repris Arcelor, a aussi repris Usinor, Ougrée Marihaye et Cockerill. Tout ça procède en chapelet des contrats.
Les bois de la Vecquée, les anciens terrils des hauteurs d’Ougrée jusqu’au Sart Tilman, et plus bas, jusqu’au dessus des cristalleries du Val Saint Lambert, le tout bien pollué depuis deux cents ans par les ancêtres qui du coup sont tombés dans l’escarcelle du malfrat de Delhi.
Creusez dans n’importe quel sentier du côté de la mare au jonc, pour voir : scorie, bout de caoutchouc de masque anti-poussière, vieux seaux, pluie qui se teinte et qui brille comme le cul d’une mouche à merde, vaquez aux confins d’Ougrée dans les bois où les sentiers sont des fonds de terril, la sole des fours à la pelle que veux-tu.
Ce n’est pas six cent millions que doit l’asticot, mais au bas mot un milliard !
Alors, si par hasard, Rudy en a encore une sur deux dans le pantalon, on fait venir des experts, on chiffre les dégâts, on instaure une procédure d’urgence, on constate deux cancers, on envoie un exploit d’huissier chez le crapuleux au Luxembourg, pour lui enjoindre de retapisser à ses frais.
Il ne s’exécute pas ?
On saisit les bidules qui trainent dans la province et même ailleurs.
On charge un curateur de gérer le bien saisi, en attendant un repreneur.
Qui empêcherait cette procédure qu’on emploie cent fois par mois pour des gens moins crapuleux que Mittal, et qui ont cent fois moins de pouvoir nuisible que lui ?
Devant l’urgence, ça peut aller très vite, le tribunal pouvant constater qu’il y a péril pour l’emploi.
Alors, hein, les discussions sur la hauteur des herbes et les débris qui tombent des hauts-fourneaux, merci, vous pouvez le faire sans moi.

27 janvier 2013

Ils sont quand même gonflés !

Les voilà tous « impactés », les télés se dépêchent de nous filer des interviews de gens qu’on n’avait jamais vus et qui nous expliquent ce que tout le monde savait sans jamais l’oser pouvoir dire et pour cause, ces braves gens, économistes de talent, universitaires de diverses disciplines touchant à la finance, on ne leur avait jamais rien demandé !
Nous nous contentions des incantations d’Etienne de Callataÿ, des borborygmes d’Etienne Davignon, des opinions de Peter Preat et des alarmes de Pascal Delwit sans oublier Luc Coene, gouverneur de la BNB, dans son numéro de rigueur des petits salaires.
Ah ! ce capitalisme bourgeois et peureux a la vie dure. Même un escroc financier comme Mittal ne parvient pas à l’ébranler.
Mittal les a tous entubés !
Devant la cata annoncée par les zombies de Mittal, voilà nos personnels politiques et syndicaux à la recherche d’une porte de sortie « honorable » plus pour eux-mêmes que pour les travailleurs et l’avenir du bassin liégeois.
C’est quand même ces gens-là qui ont adoré Mittal à un moment donné de leur carrière !
C’est quand même eux qui ont ignoré les voix discordantes qui criaient au casse-gueule dans cette aventure, au moment des accords et des signatures, en tant qu’édiles politiques, mais encore en qualité d’actionnaires du groupe Arcelor, puisqu’à la cession de Cockerill suggérée par Jean Gandois, le gouvernement wallon et l’Etat belge ont disposé d’un certain nombre d’actions leur conférant un droit de regard dans l’entreprise Arcelor !
Piètres gestionnaires, sans doute, des industries et des sociétés sous tutelles, mais aussi piètres politiciens occupés à temps plein pour leur réélection exclusivement.
On l’a bien vu avec Dexia et un Jean-Luc Dehaene aux pleins pouvoirs, qui s’est dégagé sous les sifflets et les huées de ses responsabilités par un vote à la Chambre de ses petits camarades de tous les partis, satisfaits de dédouaner un des leurs, empêtré dans les mauvais bilans et le désastre économique, des fois que cela leur arriverait à eux aussi.
Alors pour la fin possible de la sidérurgie à Liège, les voilà requinqués et l’esprit en bataille. Pour un peu, on croirait voir une réunion du Soviet Suprême pour le plan quinquennal de la dernière chance. Oubliés les discours de la foi dans le capitalisme mondial et de l’argent nécessaire à toute entreprise, aujourd’hui on les croirait plus socialistes que les tribuns de la Deuxième Internationale !
Lutgen, le madré ardennais, déclare que le groupe Arcelor-Mittal n'a jamais tenu sa parole. Mais, puisqu’il n’a jamais tenu sa parole, je suppose qu’avant la dernière, il y en eut d’autres. Que je sache, je ne me rappelle pas que lui et Milquet n’aient jamais dénoncé l’hypocrisie du groupe et la dangerosité des banques derrière Mittal. On savait pourtant que le fakir qui nous étourdissait des trilles de sa flûte avait bien des cobras dans son panier.
Elio Di Rupo a trouvé bon de manifester publiquement son mécontentement à Mittal. Des échos en direct de Davos où Di Rupo a rencontré Mittal, il y a quelque jours, sont bien arrivés en Belgique. On a surtout vu un Di Rupo dans sa meilleure forme d’ambassadeur de charme, entouré Mittal de tout le cérémonial propre à le flatter afin qu’il revienne sur sa décision, Elio étant prêt à jouer les marchands de savates pur cuir, comme dans les souks, sur le nombre de lignes à fermer.
Il nous a réservé son indignation exclusive, les journaux ayant fait part de son contact à Davos et de son « mécontentement très fort », n’étant pas dignes de foi.
La preuve, Di Rupo s’est vanté d’avoir plaidé « pour que le sidérurgiste continue à investir dans les 5 lignes restantes et dans le centre de recherches. ». Cela signifie bien qu’avant d’avoir perçu l’indignation des travailleurs, Di Rupo s’était déjà fait au massacre de la sidérurgie liégeoise par Mittal.

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Vanackere (CD&V), ministre des finances, lance « un nouvel appel à se réveiller ». Le tout c’est de savoir à qui il s’adresse. Que je sache, un travailleur qui fait « six – deux » met sont réveil matin sur quatre heures trente. Vanackere veut, sans doute dire que Marcourt devrait mettre le sien sur dix heures, pour ne pas faire la grasse matinée jusqu’à midi, que le temps de la ronflette, c’est fini. Mais le brave soldat du beau pognon n’en perd pas pour autant le Nord « il faut réfléchir à la compétitivité de l'économie du pays, en ce compris des sujets difficiles comme notre compétitivité salariale ». Même dans la merde et près des futurs chômeurs, Vanackere ne lâche pas les pauvres diables qui vont perdre leur emploi. Si on en est là, semble nous dire « le grand homme », c’est parce que vous ramassez trop de fric !
Ce type est vraiment incroyable !
Demelenne, la dépassionnée du syndicalisme, demande un changement radical de cap. Mon dieu !... pourtant elle, la tête froide, n’a jamais vraiment tranché dans le lard des puissants ! Voilà belle lurette que le syndicalisme en Belgique a ployé sous la loi d’un socialisme collaborateur, enthousiaste des Pepito de la banque et des trusts. Et s’il est vrai que les troupes sont mollassonnes et gouvernées par la Hifi qui procure tous les films culs-cultes, c’est un peu au diapason de la bureaucratie fégétébéienne, manifestement plus forte à l’interprétation des plans sociaux, qu’à leur contestation radicale, comme jadis le firent les syndicalistes qui en avaient.
Bref, elle a voulu dire « Captain’ Cap » du regretté Alphonse Allais, en parlant des cocktails non alcoolisés que l’on sert d’habitude aux « festivités » syndicales et non « changement de cap » !
Tous les milieux éclairés auront rectifié, bien entendu.
J’en passe et des meilleures, évitant de trop en faire pour les Marcourt, Antoine et Demotte, qui, chose extraordinaire, plus on les montre prétentieux et cependant, néfastes et incompétents, plus ils grimpent dans les sondages.

26 janvier 2013

La loi du couvre-feu.

La fin de la sidérurgie à Liège est exemplaire d’une dérive du système économique qui, avec la mondialisation, a permis à des appétits financiers sans retenue de s’affirmer et de pervertir un peu plus ce qui l’était déjà passablement.
Sur le temps que tout le personnel belge de pouvoir s’esbaudissait des accords historiques d’Arcelor et de Mittal, faisant de la compagnie indienne une des trois principales entreprises de la transformation des minerais de fer au monde, des esprits, qualifiés de chagrins, ne joignaient pas leurs bravos à MM. Di Rupo, Demotte et Marcourt.
Pourquoi les économistes peu sensibles au chant des sirènes ont-ils été systématiquement écartés des débats par les autorités et les syndicats ?
Parce qu’ils mettaient en cause les fondements du système capitaliste et – encore aujourd’hui – il n’est pas bon de le faire, sinon d’accepter d’être désigné quasiment de terroriste social.
Voilà pourquoi, l’Europe pusillanime a rejoint l’Europe des grands groupes et intérêts financiers dans une sorte de consensus, honteux pour les politiques et extrêmement lucratif pour les autres.
On sait comment et par quelle manœuvre Mittal a fait main basse sur Arcelor, groupe européen basé essentiellement en France. Le groupe Mittal, endetté jusqu’au cou n’avait pas d’autre alternative que de grossir davantage, et les banques d’autre moyen que lui prêter davantage, si elles voulaient un jour rentrer dans leur argent.
C’est l’histoire d’un groupe endetté qui vampirise un groupe sain.
Ce qui ne va pas depuis ce rachat, c’est de ne pas avoir estimé à sa juste proportion le danger de confier une production essentielle à un groupe étranger peu fiable et dont les intentions étaient plus de se refaire une santé et puis d’éliminer un concurrent, que de poursuivre la carrière d’Usinor-Arcelor en France et en Belgique.
Tout cela a été écrit et publié au moment de la fusion et était donc bien dans les mains des responsables politiques qui pouvaient très bien interdire la fusion dans le cadre d’une défense nationale d’une communauté, pouvant se trouver privée d’une industrie stratégique. L’argument selon lequel Mittal allait se trouver dans une situation régionale de monopole n’est pas tout à fait faux non plus.
La foi dans le système mondialisé a été supérieure et la connaissance des dangers de cette fusion n’a pas prévalu.
Le malheur, c’est que ce sont les mêmes qui se sont trompés lourdement sur Mittal, qui sont aujourd’hui aux commandes pour contrer ses façons brutales de propriétaire.
Alors, au moins qu’il soit permis de désigner MM. Di Rupo, Demotte et Marcourt comme des gens fort incapables de sortir la métallurgie liégeoise du gouffre dans lequel ils ont contribué à l’y fourrer.

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Le constat est amer. A l’étendre à l’ensemble de l’économie, il est plus amer encore.
La démocratie est devenue le symbole même de l’expression politique de l’économie capitaliste. Autrement dit, une action éthique des citoyens regroupés autour d’une idée éminemment généreuse d’égalité entre les hommes est le vecteur d’un système économique malhonnête fondé sur l’égoïsme et l’accaparement des biens, renouant même dans ses composantes manufacturières, avec une nouvelle forme d’esclavage.
Une question embarrassante quand on la pose. Aussi ne la pose-t-on pas.
Comment dire ? Mittal n’est que le résultat logique d’un ordre établi par l’argent. Toucher à Mittal, c’est déranger l’ordre établi par l’argent. C’est bouleverser ce pourquoi la social-démocratie a sa raison d’être. C’est changer la donne dans une situation où elle est favorable à une puissance que nul ne conteste : l’argent !
Les guerres mêmes que nous menons au nom de la démocratie, même si elles sont justes et libèrent les peuples d’une certaine forme d’asservissement, comme en Libye, hier, et au Mali aujourd’hui, elles véhiculent avec la démocratie, le pouvoir de l’argent qui aussitôt reprend une grande partie de la liberté que les peuples libérés viennent à peine de recouvrer.
Voilà pourquoi, le combat contre Mittal, qui dépasse la survie du bassin liégeois, est perdu à l’avance. Nous n’avons pas des hommes politiques au pouvoir capables d’affronter le pouvoir de l’argent, puisqu’ils sont, dans ce domaine, des créatures façonnées par lui, et d’une certaine manière, à son service.

25 janvier 2013

Un géant mondial, ça en impose !

C’est ce que se sont dit nos grands fil-de-féristes de Namur en phase d’actions à chaud.
Arcelor-Mittal : La direction a annoncé aux syndicats l'arrêt de sept lignes de la phase à froid à Liège, sur les douze en activité.
Voilà un des résultats immédiats de la lâcheté et des mensonges des ministres de la Région wallonne. Ajoutons pour faire bonne mesure, l’impéritie des permanents syndicaux et l’impuissance des assemblées ouvrières. On aura tous les facteurs du drame qui se joue en ce moment avec Shiva-Mittal au buffet d’orgue.
Il s’agit bien d’une disparition « en douceur » de la métallurgie du bassin liégeois, puisque Arcelor-Mittal étant le maître de toutes les entreprises traitant de l’acier, en mettant le grappin sur Arcelor, de la Meuse au Gange. Le rajah condamne, par les fermetures progressives de ses sites, cette branche d’activités qui est à la base de l’essor de la Ville de Liège et de sa ville satellite Seraing. Le fer, en un mot, a conditionné habitants et paysages de Huy à Visé, depuis près de deux siècles.
Le Brahmapoutre n’arrose pas Flémalle, allons les loulous, réveillez-vous !
Tout ça, et on le comprend, pour donner à ses compatriotes des raisons de voir l’avenir avec confiance. La complicité « involontaire » des autorités communales et des autorités régionales de ce côté-ci des malheurs, est consternante.
On sait que Mittal n’aime pas perdre de l’argent. Il en perd, si vous étiez à sa place, de quel côté feriez-vous des économies ? Réponse : du côté de ceux qui sont trop couillons pour se défendre. Bodson de la FGTB pourrait proposer à Lakshmi d’intriguer à New-Dehli pour décerner la Padma Bhushan, une haute décoration, à Rudy Demotte.
On ne peut pas dire qu’ils sont « consternés » quand tout le monde savait qu’en fermant le chaud, on condamnait le froid ! MM. Di Rupo, Antoine et Demotte, à l’heure actuelle, n’ont pas encore compris !
On n’a pas trop insisté sur les besoins en acier toujours d’actualité dans beaucoup de fabrication, pour faire admettre qu’on pourrait toujours couler des brames pour l’Europe en Europe.
Il s’agit ici du cas typique d’une Europe qui s’est laissé avoir par la mondialisation et qui assiste sans réagir au démantèlement de ses industries, alors qu’elle compte des millions de chômeurs.
Avec ce système, le travail fiche le camp de l’Europe.
Que voulez-vous que l’on y fasse se lamentent nos socialistes et nos syndicalistes.
Ce fatalisme social-démocrate coûtera de plus en plus cher à la collectivité, il est le résultat d’une veulerie générale se fondant sur un dégoutant empirisme, qu’on appelle « la sagesse en politique ».

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Les hauts-fourneaux à la casse, puisque c’est une affaire entendue, il faut achever le raisonnement. On ne va tout de même pas poursuivre la production du froid qui a besoin de s’approvisionner dans le chaud qui n’existe plus. Vous verrez que l’année prochaine ou la suivante, on prétextera de l’éloignement des hauts-fourneaux de Dunkerque, peut-être eux-mêmes menacés par la construction en Inde qui s’achève, d’un complexe de l’acier le plus grand du monde, pour que Mittal ferme ce qui restera des sites liégeois.
C’est à peu près, ce que j’avais écrit dans une chronique précédente, au moment du deal avec les enfoirés qui représentaient Mittal et qui n’avaient et qui n’ont toujours aucun pouvoir. Et donc, il ne sert à rien de faire des réunions avec ces zombies.
Pour ceux qui ont de la mémoire, on se rappelle les promesses de Mittal pour se défaire de l’ex-Cockerill de Seraing. Le froid, c’est l’avenir, nous allons développer Chertal et de préciser les sommes qui seront investies « prochainement ».
Des ignares comme moi ont vu, ce que nos génies voient un an plus tard ! La presse et les télés les ont négligés. Honte à eux.
Seraing muselé, les meneurs prépensionnés, Mittal pouvait sérieusement songer à se débarrasser du reste, sans débours exagérés.
On oublie les merdes anciennes dont on s’est sorti, pour attaquer les merdes nouvelles de la même manière, en espérant que c’est la mémoire des gens qui flanche.
Que les autorités régionales et fédérales, comme les syndicats, ne peuvent rien à cela, on l’aura compris. Mais alors, une question vient à l’esprit : à part torcher le cul de Mittal, à quoi servent-ils ?
Di Rupo retour de Davos, a l’air d’avoir pleuré sur la manche de Mittal, pour au moins faire quelque chose sur le nombre de ligne à froid à maintenir, sans résultat.
En se déshonorant, ce premier ministre nous déshonore.
C’est absolument scandaleux d’avoir des lavettes comme le Montois pour représenter le bassin liégeois en grand péril.
Les travailleurs vont se retrouver seuls devant le gâchis.
La stratégie de Mittal est claire. Il a roulé tout le monde. C’est un voyou. Et alors, si ça soulage de le dire, la solution ne se trouve pas dans l’invective.
Nationaliser le bassin et rallumer le chaud, si c’est encore possible, ça aurait de la gueule...
Mais pour ça, il faut en avoir… hélas ! Depuis le temps qu’on les voit s’aplatir devant le système et le pouvoir financier, on en doute…

24 janvier 2013

L’Angleterre out ?

On est prévenu, le fils spirituel de Margaret Thatcher, David Cameron, veut renégocier l’adhésion de son pays à l’Europe, afin d’organiser un référendum justement sur l’Europe en 2015, s’il est réélu ! L’Europe, en principe, n’entend pas renégocier l’adhésion de la Grande Bretagne. Si David Cameron fait chou blanc, il organisera quand même le référendum et l’Angleterre sortira sûrement de l’Union.
C’est quoi ce pin’s, demanderait Jacouille des Visiteurs.
-Une sorte de petit chantage.
Ne serait-ce pas plutôt Cameron qui est soutenu par des anti-européens agressifs et des pro-européens mous, et qui veut niquer les travaillistes en proposant aux Anglais un référendum sur l’adhésion ?
Tout juste si Cameron ne débarque pas à Bruxelles en treillis de parachutiste avec menace de plastiquer le rond-point Schumann, au cas où l’Europe ferait des chichis pour une forte ristourne !
Et quand bien même, Rompuy et Barroso le feraient, en parfaits trouillards et amoureux du capitalisme à l’état pur que Cameron représente, si en 2015, malgré la « réussite » de Cameron, les Anglais votaient quand même la sortie ! On voit d’ici la tête de nos illustres.
Ce qui le rend déjà antipathique le Cameron, à croire qu’il le fait exprès, c’est sa demande du gel des dépenses sur la période 2014-2020, au préalable de la forte remise. Encore que lui, ce n’est rien à côté de ses eurosceptiques qui réclament une réduction !
Comme les Anglais sont majoritairement eurosceptiques ces temps derniers, on voit bien Cameron mal parti et coincé entre sa majorité qui veut plus, et les députés européens qui n’en ont jamais assez et qui ne veulent pas entendre parler d’un budget restreint. Il y va de leurs indemnités, des traitements élevés des fonctionnaires et des frais inouïs du bidule installé à Bruxelles. Alors, vous comprenez la cabale et les cris des députés et fonctionnaires ?
Dans ce sens, Cameron n’aurait pas tort, si ce n’est que l’administration de l’Europe ne les intéresse que médiocrement, puisqu’ils veulent en sortir. Au contraire, plus l'Europe sera un gouffre à milliards pour des résultats nuls, plus les Anglais se dégouteront d’y mettre un seul penny et plus ils voudront en sortir !

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Il faut reconnaître si l’Europe cafouille aujourd’hui, les Anglais n’y sont pas étrangers. Le calamiteux traité de Maëstricht qui a mis les travailleurs de l’Union en concurrence et qui a eu comme résultat un dumping social, c’était pour leur faire plaisir.
Qui a freiné la nécessaire mise en commun des lois et règlements afin de contrôler les banques et le flux des capitaux depuis la crise de 2008 ? C’est encore le British. Si bien qu’aujourd’hui, cinq ans plus tard, on n’a pratiquement aucune disposition pour empêcher le séisme de 2008 de se reproduire avec le danger supplémentaire que si on a aidé les banques en 2008, il sera impossible de le faire en 2013.
Cameron joue-t-il un jeu honnête ou bien est-il en train de chercher les moyens de se faire réélire en 2015 face à une opinion intérieure de plus en plus hostile à l’Europe ?
D’après les sondages, l’Angleterre est plus près de la porte de sortie qu’autre chose.
L’Angleterre perdrait beaucoup en sortant de l’union, puisque 50 % de ses exportations vont vers l’Europe. Si elle sortait, il serait absolument nécessaire qu’elle demande un statut particulier, comme celui de la Suisse. Mais si la Suisse a pu négocier un traité favorable avec l’Europe, un pays qui claque la porte et qui revient ensuite avec une demande de traité du type suisse, risque d’être mal reçu.
L’Angleterre est un pays européen qui n’a jamais voulu en convenir. C’est son droit. Mais qu’elle se soit intégrée à l’Europe pour miner les Institutions et la freiner dans ses efforts d’intégration et surtout casser l’élan social qui était encore possible à la fin du siècle dernier, c’est sa faute.
Une faute qu’on ressent vivement, de la gauche, socialiste et écolo, à la droite libérale, représentée au parlement européen par le fougueux Verhofstadt,.
Alors que l’Angleterre dégage ou qu’elle reste dans l’Union, elle a déjà fait assez de dégâts pour qu’elle parte sans remord. Elle aura réussi son objectif : détruire l’espérance que les Européens y avaient placée depuis sa création.

23 janvier 2013

La joie résiliente.

On aurait tort de croire que ceux qui ne sont pas d’accord avec le système et qui l’écrivent, sont des hypocondriaques grincheux et propres à finir leurs jours dans un asile d’aliénés, atteints d’une incurable mélancolie.
Au contraire, protester et n’être pas d’accord a quelque chose de vivifiant et de tonique, de vivant aussi. L’apathie d’une foule qui écoute trois ou quatre gros prétentieux attablés sur une estrade a quelque chose de répugnant.
Comme si un type, même inspiré, condensait la réflexion de deux cents personnes, au point de dire exactement ce que chacun a sur les lèvres.
Certes, dans les deux cents, il y en a un tiers qui ne pensent pas, un autre tiers qui ne pensent pas juste et le troisième qui s’en fout et qui a l’intention de ne plus jamais remettre les pieds dans une salle à subir des discours. Trois tiers de deux cents, restent deux types qui peuvent dire autre choses, qui sont mille fois plus intéressants que les personnages de tribune ; mais alors, qu’ils le disent, qu’ils ne se laissent pas dominer par plus chiants, qu’ils fassent du bruit, qu’ils pètent s’il le faut, mais, nom de dieu, qu’ils vivent et ne s’en laissent plus conter.
Les imposteurs qui semblent nous diriger pour aller quelque part, agitant des plans et des contreplans, en réalité ne savent pas eux-mêmes où ils nous mènent.
Ils se défendent en traitant ceux qui ne croient plus en eux d’aigris, de populistes, d’extrémistes ou pire d’irréfléchis, c’est-à-dire de cons.
Pour eux, c’est simple, être sage consiste à dire que toute tentative de changer la vie, d’être autrement et de faire autre chose est un effet d’un trouble mental, d’une absence d’un coefficient favorable entre l’intelligence et le nombre d’années passées à l’université. Ils ne se sont pas adaptés à la démocratie, ils l’ont adaptée à eux. Et, en l’adaptant, ils ont coupé les couilles à tout le monde. L’inadaptation c’est de ne pas savoir chanter comme un castrat dans leur chorale.
C’est faire de l’opposition destructive, contraire de l’opposition constructive. Cette dernière consiste à ramasser un crayon qui se serait échappé de la serviette d’un leader et de le lui rendre en enlevant son chapeau.
Pauvres fous eux-mêmes qui nous poussent à rester dans les rangs, à respecter le chef qui marche devant, qui nous conduit sans hésitation vers des catastrophes.
Mais s’il me plaît à moi de dire que le FMI se trompe, que l’Europe se trompe et que Di Rupo nous trompe, et qu’en plus je dis tout net qu’il faut rire de tout, que la vie est belle, et que celui qui ne combat pas pour ses idées dans la joie et la bonne humeur, a tort. Parole à écrire cela, en plus de me croire grincheux et contradicteur né, ils pourraient me prendre pour un pervers.
Pauvres gens, que les gens de pouvoir, ceux qui veulent toujours avoir raison, qui parlent pour les autres et ne vivent que pour eux-mêmes, les sous qu’ils ramassent en ne faisant pas grand-chose, le pouvoir qu’ils aiment d’accumuler et qui fait, comme tous les pouvoirs boule de neige.

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Moi, je me trompe, souvent. Il m’arrive de raconter des craques comme eux, mais c’est à cause des événements comme ils les racontent. A d’autres moments, je mens comme je respire, mais ça m’est égal, je ne poursuis pas un but lucratif, je ne dis pas des choses délibérément pour me mettre quelque chose de côté que les autres n’auront pas. Je me moque même à la limite de ceux qui croient que j’écris tous les jours pour me faire valoir ; alors, que c’est tout simplement un exercice salutaire que je conseille à tout le monde, comme la meilleure gymnastique de l’esprit qui soit.
Voulez-vous que je vous dise: je me fous de ce qu’ils peuvent penser de moi, pour tout dire, je dis assez souvent du mal d’eux pour qu’ils me disent des choses désagréables.
Cependant, ils ne me les diront pas, car, je ne compte pas. Je ne peux pas entraîner des centaines de gens à descendre dans la rue sur un de mes coups de gueule. Ils le savent. La notoriété ne s’acquiert pas dans les endroits que je fréquente. Pourtant, je ne suis pas le seul, nous sommes des millions dans mon cas ; mais qu’un seul, fédère un quartier, une école, un parti derrière lui, qu’un chanteur fasse un tube qui passe sur des radios pendant une semaine, qu’un animateur de télé réussisse à s’auto admirer et que cela plaise à quelques millions d’oisifs qui ne savent comment passer une soirée, alors ce type est intéressant. Même s’il dit des conneries, tout de suite ils répliquent, malheur si ce qu’il avance n’est pas vérifiable, on mettra des avocats dessus et on lui fera recracher une partie des sous qu’il a gagnés. Aussi ne disent-ils souvent que des âneries, des choses sans importances. C’est ça qui intéresse le pouvoir : remplir l’espace avec rien !
Que je le dise, ils s’en fichent. Que Paul Jorion l’ait dit depuis le début de la crise, que les économistes du FMI et d’Europe sont des foutriquets qui ne connaissent rien, alors ils font gaffe pour qu’on n’entende ce populiste nulle part.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Krugman, prix Nobel de l’économie quand même, bien que cette institution… « Si le FMI dit lui-même qu’il s’est trompé, cela signifie que tous les autres se sont trompés encore plus ».
Eux, se tromper ! Krugmann est fou, il faut qu’on l’emmure vite fait.
C’est Chamfort qui l’a écrit et cela devrait figurer au fronton des grands centres de rassemblement : « La journée la plus perdue, est une journée où je n’ai pas ri ».
Je dois dire que, de ce point de vue, jusqu’à présent, je n’ai pas perdu mon temps.

22 janvier 2013

Jeux de billes.

Encore une batterie d'un 747 qui lâche !...
Un gros porteur de mandats succède à Paul Magnette resté au sol, dans le gouvernement. Jean-Pascal Labille est, en effet, un trusteur de casquettes de première force.
Fourré dans tous les coins à oseille, le nouveau ministre est un ponte à la Mutualité socialiste, vrille le gruyère à la SRIW et à la société d'assurances P&V. et dans quelques autres bastions à trois boules où, dans certains cas, le Frère n’a que quelques biftons de jetons de présence, mais peut, par stratégie, générer beaucoup plus.
Labille exerçait en 2011, 44 mandats, dont 8 à fric !... un crack.

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On se demande quand l’homme pouvait dormir. Autre hypothèse : il ne foutait rien nulle part sinon passer à la caisse. Cela fait quand même une caisse et demie par jour à visiter !...
Voilà encore un type qui va œuvrer pour les pauvres !...
C’est fou comme ils sont actifs ces temps-ci, les Frères.
Faut croire que quelque chose les inquiète ?
Le drame, c’est qu’ils ne se contentent pas de se sucrer, il leur faut aussi du prestige, de l’ambition satisfaite, des talons rouges. Cela vaut bien quelques sacrifices financiers. Il paraît que Labille va se dépouiller de ses beaux mandats rien que pour celui de ministre ! Enfin quand on dit se dépouiller, si ça tourne mal au fédéral, on n’a pas besoin de s’en faire pour lui. Ses casquettes l’attendent dans le placard.
Pendant ce temps, Bètchette, vice-première et première du PS non-élue, mais à l’unanimité, à Bruxelles, dit voir dans les élections de 2014 une échéance « terrible » à propos de la N-VA qu’elle place dans la même veine du putride Vlaams Belang.
Jouer à faire peur, Laurette Onkelinx sait y faire.
Quand on voit la situation ouvrière, le drame des petits employés, la catastrophe d’exercer un boulot d’enseignant en Wallonie et à Bruxelles, l’infamie dont on couvre les chômeurs, le silence navré des vieux, qu’est-ce que ça peut foutre de passer d’un règne à l’autre, même si celui d’Albert risquera au jugement de l’histoire, d’être moins chiant que celui que les pointus flamingants préparent.
N’est-ce pas le PS, par l’abandon de ses lignes, qui a fichu tous les travailleurs dedans ?
Avec Bètchette les Bruxellois peuvent roupiller à l’aise. S’ils votent pour la dame, « il n'y aura aucune connivence avec la N-VA sur le sujet", a-t-elle déclaré à Bel RTL. Evidemment, c’est comme le Labille, il y a déjà tellement de connivence avec tant de monde à Bruxelles, en exclure la N-VA qui ne fait pas 5 % d’électeurs dans le coin, c’est fastoche.
Pour le reste, à défaut de faire respecter les travailleurs, l’ex-Seraing-toujours, fera respecter la région capitale.
Bien entendu, elle voit en Paul Magnette l’avenir du PS et d’ajouter, plus très sûre de son français « Avec lui, le PS va de nouveau connaître une ère tout à fait positive". Pourquoi « nouveau » ? Di Rupo avait foutu la merde au boulevard de l’Empereur ? Pas positif le beau merle montois ?
Un autre berger des âmes, celui d’en face, Charles Michel pour tout dire, nous informe que son partenaire au gouvernement, le PS en l’occurrence, dans sa « stratégie des meilleurs ennemis » fait courir au pays un risque de blocage complet. Evidemment, c’était pour une interview du Standaard et faire savoir à tout hasard, qu’il n’était pas contre des alliances avec la N-VA, au cas où ce parti ramasserait la mise complète.
En effet, si la N-VA gagne en 2014, on ne voit pas comment Bètchette pourrait encore faire vice-ministre sans un accord avec Bart De Wever ?
Charles Michel voit les deux partis PS et N-VA, comme deux boxeurs sur un ring, qui restent dans leur coin et ne frappent que l’ombre de l’autre.
Bart, de poids lourd descendu à poids coq, et Di Rupo, poids plume, c’est un affrontement patte de mouche. C’est rare de voir un KO dans ces catégories.
Pour le fils de Loulou, "Ce n'est pas la radicalisation institutionnelle qui nous aidera. Cela rendra juste impossible les réformes socio-économiques. Cela amènerait un immobilisme total, une crise totale ! ». Après avoir fait le plein chez Total, nous voilà beaux !
Et là aussi, pour ce que nous avons à perdre !... Ces réformes économiques, on sait ce que c’est. On a déjà écopé !
Mieux, on se dit quand les partis se tirent dessus à vue, ils sont tout un temps à oublier leurs réformes. On sait aujourd’hui que les réformes tournent toujours autour de nos viandes, de nos salaires, de nos conditions de travail, de la façon dont nous allons nourrir les Labille et les Onkelinx, les Michel et les Rupo-Magnette.
Alors, merde…

21 janvier 2013

La daube du dimanche.

Mascarade sans gloire au sommet dominical de la suffisance, avec, cependant, une belle poussée d’indépendance de Maroy en traitant MM. Antoine, ministre, et Borsu, sénateur, de « bavards ».
Après ce haut fait d’arme, tout le monde s’est remis à suivre le droit chemin sur le thème du jour : « Le FOREM favorise-t-il l’emploi ou crée-t-il du chômage ? »
Evidemment, personne n’a répondu vraiment à cette double question en une, pour traiter de celle qui découlait de l’affirmation de Maroy : « Antoine et Borsu sont-ils bavards ? ». Les téléspectateurs auront répondu « oui » à l’unanimité.
Quant au vrai débat on peut penser que le FOREM favorise l’emploi, avec ses 4300 employés, ce qui en fait la première entreprise de Wallonie. Evidemment, le bazar coûte cher et à ce propos, il y a eu un drôle de cafouillage dans les chiffres, ce qui prouve bien que nos illustres ne sont pas au courant de ce qu’ils avancent.
D’abord sur le nombre d’employés chargés de trouver un employeur pour des chômeurs qui, dès lors, deviendraient des employés à leur tour. Antoine parle de 4.100, Bodson de la FGTB de 4.400 et enfin, Marie-Kristine Vanbockestal , Administratrice générale du FOREM, Directrice à la Communauté française, Vice-Présidence de l’Enseignement supérieur, Commissaire du Gouvernement, Administratrice de la Maison Liégeoise, Administratrice Pharma Santé, Administratrice SOGEPA (1), etc… avance le chiffre de 4.300. De toute façon, c’est beaucoup et pourtant la dame pourrait faire mieux. Après un autre cafouillage du coût du FOREM, 1 milliard 100 millions, pour les uns, jusqu’à 1 milliard 350 millions, pour les autres, prenons l’estimation la plus basse : pour 1 milliard 100 millions, on pourrait employer à raison de 30 mille euros taxe comprise par tête de pipe : 36.666 employés ! Soit une augmentation de 750 % !!!
De l’inouï, du jamais vu !
Vous me direz, ces employés que feraient-ils ? Mais ce que les autres font :
1. Ils dégageraient immédiatement 32.000 emplois dans le privé et dans les administrations, au pire, sortiraient-ils du chômage avec un emploi, cela créerait un appel d’air considérable.
2. Avec un salaire honorable, ils généreraient une nouvelle ère d’achats engendrant des commerces et des activités de loisirs.
Connerie ?

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Et les chiffres de l’Antoine sur la diminution des chômeurs de longue durée, ce n’en est pas une autre ? Puisque le bavard de Maroy décompte de la liste noire des chômeurs de longue durée, tous ceux que les nouvelles réglementations socialo-libérales excluent tous les mois, ça fait un paquet.
Au lieu de quoi, une grande partie des 4.300 employés du Forem sont utilisés pour faire prof dans des stages à des gens qui sont sortis de l’école sans diplôme ou sans diplôme adapté. Si je comprends la Vanbockestal, le FOREM fait double emploi avec l’enseignement technique.
Qu’on dise tout de suite que les enseignants classiques ne servent à rien ou que ce sont les folkloriques du Forem qui font doublon… à moins que les techniciens des plans d’enseignement et des matières à enseigner sont des trous du cul ! De toute manière, nos ministres se foutent de la gueule des gens.
Parmi les mirliflores des petits bureaux du FOREM, restent ceux qui ne sont pas préposés aux stages.
Nous voilà dans les catégories placeurs/placeuses les plus pouilleuses. Le type gère, ce que Vanbockestal appelle un « portefeuille ». Ce n’est pas pour distribuer du pognon à ceux qui en ont besoin, c’est une liste de 200 pauvres diables regroupés autour d’un profil dans lequel ils s’identifieraient grosso modo. Le portefeuilliste doit faire des résultats, soit placer les types ou entamer une procédure afin de dépouiller le plus possible de chômeurs de leurs allocations.
On ne le croira peut-être pas, cette entreprise biscornue et hasardeuse coûte 1 euro sur 7 de tout l’argent racketté aux contribuables !
Restent les personnes qui ont accepté de dépendre les andouilles devant les sieurs Maroy et Gadisseux.
Deux pathétiques : Thierry Muller, chômeur du collectif Riposte (FGTB) et demoiselle Herbecq, ex-chômeuse qui a tout plein d’éloges pour l’institution, chic et propre sur elle, vu qu’elle a compris le truc et fait « recruteuse » dans une entreprise.
Les bavards déjà cité.
Quelques sinistres qui font froid dans le dos dès qu’ils regardent la caméra : de Wasseige, et Daoust, ancien président de la FEB. On ne doit pas rigoler tous les jours chez ces petits patrons.
Un accidenté de la route : Thierry Bodson, FGTB, qui attend des secours d’une semaine à l’autre, mais qui ne viennent jamais.
Et enfin Madame Vanbockestal, la diva du FOREM, qui doit en palper gros, un beau bureau avec cabinet de toilette privé et une salle de conférence attenante avec une table pour trente adjoints et adjointes du chose, et qui n’est pas fichue de se présenter avec une bonne teinture l’Oréal et un brushing convenable !
Si les cheffes commencent à ressembler à des demandeuses d’emploi, où allons-nous ? Pourtant à elle seule la dame est une petite PME !
Je me demande si je ne vais pas réclamer à la RTBF un jeton de présence aussi pour tous les dimanches midi, étant le seul en Belgique à faire des articles documentés et sérieux !
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1. Quand on pense que ça donne des leçons sur l’emploi et qu’à elle seule elle en bouffe un paquet !

20 janvier 2013

Le sport, ça pue aussi...

Ils ont bonne mine les journalistes et les sportifs qui n’ont rien vu pendant les sept tours de France de Lance !
En est-on certain ?
Il y a trois sortes de gens dans le sport.
1. Les naïfs qui paient bien cher « le privilège » de voir de près des athlètes. Ils s’exclament éperdus d’amour sur les formidables exploits de ceux qui gagnent des millions, certains en ne faisant pas grand-chose comme pousser un ballon du pied, et d’autres qui mouillent leurs maillots pour arriver premier au sommet d’une côte ;
2. Les journalistes et les commissaires de course qui sont au courant de tout mais qui ferment leurs gueules à cause du pognon et de l’emploi qui est en cause ;
3. Les dopés qui battent régulièrement les non dopés au vu et su des médecins sportifs, des sponsors et des contrôleurs-arbitres de la « régularité » de la course. Sportifs et milieux autorisés savent tout, mais en tirent un tel profit, que ce serait bête de tuer la poule aux œufs d’or.
Le malheur, c’est que dans les trois catégories, il y a des gens honnêtes et sincères, certes un peu cons, un peu naïfs, mais ne faut-il pas être un peu con et naïf pour croire encore à une société morale dans un environnement pourri par l’argent et l’égoïsme ; un environnement en train de nous faire regretter le temps où les vélos pesaient vingt kilos, les raquettes en bois et l’équipement que l’on payait soi-même ?
Dans le fond, tout ce qu’Oprah a « arraché » à Armstrong de secrets, était bien connu de tout le monde. Il y a beaucoup de chance que cela n’aille pas plus loin.
Pourtant, le naïf pourrait quand même se réveiller et demander pourquoi on a tant dépeint le dopage comme une honte, que certains coureurs ont payé de leur carrière « un moment d’égarement » et qu’on a évité la honte et le pire à Lance Armstrong, qu’il a toujours passé entre les mailles du filet ; alors qu’on sait depuis sa confession, qu’il s’est dopé, à toutes les courses et en toutes occasions et surtout pendant ses sept tours de France victorieux !
Les responsables de la complaisance, ceux qui se sont fait de l’argent facile, bien placés pour prévenir le coureur d’un contrôle ou effacer le résultat d’un contrôle positif, ni Lance ni Oprah n’en ont parlé.
Et pour cause, ils poursuivent – tranquilles – des carrières honorables. On ne dérange pas ses pairs sans énormément de preuves et de garanties.
Qui sont-ils ? Poursuivent-ils des carrières au sein des organisations de dépistage du dopage ? Qu’en est-il dans les autres sports ? Je suppose qu’en tennis, courir cinq heures sur le court, ce n’est pas normal non plus ; descendre en-dessous des dix secondes aux cent mètres pas davantage ; nager aussi vite qu’un dauphin, pareil.

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Depuis qu’on paie cash un athlète pour ses performance, au point qu’il ne fait plus que ça et se retire fortune faite à trente ans, le saint pognon gère tout, y compris les performances qui, du coup, sont suspectes et peu naturelles.
Tant qu’on n’aura vraiment pas fait le ménage, l’athlète exceptionnel qui ne prend rien, on croira toujours que sa performance naturelle, ne l’est pas !... surtout s’il a la chance de battre des dopés !
Le public, même celui qui ne met pas un sou pour entrer dans un stade, qui change de chaîne à la télé quand on passe du sport, est refait comme les gogos, les fanas et les mordus.
C’est intolérable.
Si on ne veut pas faire dans le sport, ce qu’on fait maintenant en politique, en considérant le milieu des partis comme tout pourri et décadent, il faut y aller tout de suite et débarquer les malfrats, surtout ceux qui sont dans des positions dominantes.
J’écris dans le vide. Cela ne se fera pas, évidemment.
Quand c’est une affaire de pognon, il faut faire gaffe. Or, on ne s’excite sur un événement, une performance, une action politique, que s’il y a du pognon en-dessous, quelque chose à gagner, une enveloppe à ramasser.
Alors, vous voyez frétiller les maquereaux par bancs entiers, les malfrats arrivent en masse et les marquises montrent leur cul.
Ah ! elle est belle notre civilisation…

19 janvier 2013

L’empêchement de notre Hugo Chavez…

Le nôtre est béni des foules. Il a la niaque. Ce n’est pas à Cuba qu’il irait se faire soigner. Il n’est pas malade, on l’adule comme l’autre. Son empêchement est sacré : c’est la cause du roi, du pays,
Di Rupo, c’est le Jaurès à l’envers, l’ancien défendait le peuple, le moderne défend le pognon, !
Giet, l’ectoplasme liégeois, a cédé sa place d’intérimaire de président du PS à Paul Magnette, le Carolo qui monte, géographiquement plus près de Mons que le Liégeois et donc plus sûr,.
Paul n’est plus intérimaire, on l’aura remarqué, mais « faisant fonction ». Dans la terminologie socialiste, c’est un cran au-dessus.
Mais notre Chavez reste le rédempteur, celui qui soigne les foules et les protège de la N-VA. C’est dire si on y tient !
Il est clair que Di Rupo prépare sa succession. Ce n’est pas pour tout de suite, mais les 65 ans ne sont plus très loin et à l’exemple de Picqué, il se pourrait qu’il laisse le trône à quelqu’un. Qui donc plus que Magnette, la belle quarantaine, pourrait faire l’affaire d’ici 2014/15, suivant l’évolution des scores des sociaux-démocrates et de ceux de la N-VA, de l’autre côté du « rideau » de fer ?
Personne.
Décidément, le centre de gravité du parti s’éloigne encore un peu plus de Liège. Il faut dire que le PS liégeois n’a plus produit un militant de poids depuis Mathot. Papa Daerden était trop marqué par son show permanent et Willy Demeyer n’a pas la faconde du tribun qui paraît parfois nécessaire, quoique Di Rupo ne l’ait pas non plus…
Evidemment le Bureau même extraordinaire n’est pas l’Assemblée « légale » pour adouber un président, mais quand on voit l’élevage de lapins qu’une réunion de ce type met en position pour élire le grand sachem en toute légalité militante, on se dit bien que Paul Magnette est assuré de succéder à Elio de Mons.
Paul Magnette est l’archétype du socialiste de compromis. Il y a cinq ans, on ne le connaissait pas au PS. Di Rupo en est bleu. Mais qu’est-ce qu’il lui trouve ? Il touille dans la soupe libérale comme tout le monde en bon social-démocrate, sans plus !...
Il se pourrait même que d’ici quelques années, si la Belgique fédérale est toujours là, il fasse un merveilleux premier ministre, comme on les aime chez les conservateurs.
Rayon bruxellois, il paraît que les militants « voulaient » Laurette Onkelinx à leur présidence locale. On n’a pas voté, mais qu’importe, les socialistes n’ont pas besoin de votes pour « sentir » l’opinion. Il paraît qu’elle a senti qu’on la sentait Laurette, alors, elle s’est fait douce violence. C’est chouette d’être dans son cas, ayant raté le maïorat de Schaerbeek, battue deux fois par Clerfayt, il lui reste l’essentiel, la victoire interne.
C’est égal, qui aurait cru que le départ de Charles Picqué allait donner le départ du jeu des chaises musicales ?

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Et dire que ces gens-là déterminent la politique en Wallonie et en partie du Fédéral !
Qu’ils soient au pouvoir grâce à une majorité de citoyens de petites et de moyennes conditions sociales, c’est un fait ; que depuis les années 1980 le monde du travail perde des plumes dans tous les domaines et voie ses avantages sociaux disparaître au point qu’un salaire de base ne nourrit plus son homme, c’est aussi vrai.
Il faut dire à la décharge de l’électeur, qu’il est complètement déboussolé, que la loi électorale favorise drôlement les partis de gouvernement et que la vraie gauche a difficile de s’affirmer, les gestionnaires types, toujours à la chasse aux places, n’ont pas trop envie de glander dans des petits partis qui envisageraient de liquider leurs prébendes et leurs privilèges. Ils sont comme tout le monde, ils veulent du fric et tout de suite !
Alors, les gaillards et les gaillardes du PS ont encore à prendre du bon temps tout en nous assurant qu’ils pensent vraiment à nous, ajoutant immédiatement que les temps sont durs et qu’il faudra de la patience…

18 janvier 2013

Halt ! Papier !...

Tiens, mais c’est vrai ça ! Les journaux belges ont commenté longuement l’invitation de David Cameron, le premier ministre anglais, aux riches Français, de convertir leurs euros en livres sterlings pour investir dans la City.
Le grouillot de 65 ans, Bernard Arnault en avait été touché, quoiqu’il nous ait déjà choisis pour déposer ses œufs dans un nouveau nid, loin des manières de F. Hollande.
C’était, il y a des lunes, l’année dernière… il n’y a pas trente jours.
On sentait les libéraux des Michel dans les starting-blocks, pour ne pas rater le prochain coche qui, partant de Lille est tout de suite à Méchin, où les parisiens n’ont pas besoin de se faire du mouron.
L’année suivante, c’est-à-dire en 2013, Gégé Depardieu était dans le cas.
Ce fut donc à Didier Reynders à qui revenait l’avantage de faire son petit David Cameron, sauf que Didjé d’Uccle n’est pas premier ministre et que le nôtre n’est pas conservateur, mais socialiste, frisé et teint par un spécialiste capillaire montois qui a sa carte du parti. C’est-à-dire chef d’une majorité composite, mais socialiste d’origine.
Cela n’a, en aucune manière, gêné Reynders qui a dû s’amuser de rappeler aux gazettes que son pays est de cocagne pour les Français qui ne veulent plus payer l’impôt en France, sous-entendant par là que si on traque le chômeur professionnel, le malade imaginaire émargeant à la mutuelle et le curé de paroisse à trois cartes d’identité, on ne voit plus personne pour débusquer le trafiquant transfrontière, l’évadé fiscal et le banquier véreux, en même temps que pour l’honnête homme enrichi – enfin devenu honnête parce qu’il a les moyens de ne plus détrousser le passant – la déclaration d’impôt y est très douce et le fisc très libéral.
On attend toujours les plus vives protestations de Giet, le faire-valoir de Di Rupo au PS, et surtout les commentaires des gazettes restées très discrètes.
Guy Konopnicki, journaliste à Marianne (n° 821) râle aussi dans mon sens sur le rêve belge.
« Avant de donner des leçons d’accueil de l’étranger, Didier Reynders devrait plutôt s’inquiéter de l’accueil des Belges en Belgique » et d’ajouter « Il sait qu’une partie de son pays n’a de cesse d’éradiquer la langue française, de réduire son enseignement et, en certains cas, d’en interdire l’usage dans les services publics ».
Comme au début de cet article, je peux répéter « Tiens, mais c’est vrai ça ».

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Parce que quand Depardieu deviendra Belge avec une carte d’identité et tout le tremblement, de la Région wallonne, les Flamands qui l’accueillaient en héros et parlaient avec lui dans la langue française, changeront du tout au tout, et il pourra se brosser pour tomber sur un interlocuteur bilingue si, quittant sa commune de Méchin, il se promène entre Bruges et Gand et, pire encore, s’il désire visiter Anvers et sa magnifique maison communale, avec un certain Bart De Wever à l’intérieur. S’il a une voiture avec une plaque d’immatriculation belge, qu’il oublie de parler français dans la moitié Nord du pays. C’est plus sûr.
On veut bien ne plus parler entre nous du cancer flamingant qui finira par avoir la peau de tout le monde, mais il faut quand même, pour les riches Français, qu’on les prévienne que nous avons une frontière linguistique qui pourrait les déranger un jour.

17 janvier 2013

Un morceau d’Oprah comique.

Les fanatiques du vélo, les maboules du Tour de France ont belle mine !
Ils ont cru que Lance Armstrong ne s’était jamais dopé, que c’était un pur héros du vélo et voilà qu’à 41 ans, le champion s’apprête à leur dire qu’il courait à la dopette… en somme qu’il les a roulés facilement parce que c’est une bande de cons
Enfin si l’on en croit les bruits de couloir qu’Oprah Winfrey – la star de l’interview qui fait pleurer – sur ce que le champion déchu va dire aux masses accablées par le poids de sa faute.
Ce qui me fait courir le risque d’interpréter avant l’heure un passage à l’antenne du roi du vélo, c’est qu’il se serait déjà présenté aux membres de son association contre le cancer, afin de leur présenter des excuses.
Oprah sait y faire dans le sensationnel, elle ourle ça en points de croix de ses « clients » qui passent devant sa machine à avouer, parfois dans le but non-dit, de se refaire une vertu publique, après avoir mené tout le monde en pédalo sur le lac des mirages.
Et ça marche !
Dans le cas de Lance, des tonnes de louanges sur des kilomètres d’articles de journaux ont été lues par des dizaines de millions de sportifs en chambre et tout ça était bidon ! Les journalistes médusés, les collègues cyclistes abasourdis, jaloux ou admiratifs, les anciens à genoux devant la merveille, le rêve à l’état pur, et c’était un adepte du pot belge !
Les Américains vont adorer cette chute de vélo. Ils aiment les come back de ceux qui se frappent la poitrine et qui implorent le pardon, pour recommencer une nouvelle carrière, plus pure, plus près de Dieu, Alléluia.
Est-ce qu’Eddy va apprécier ? Et les sportifs de la Dernière Heure ? Et Poupou, toujours en vie ? Et le public qui ne croit jamais à fond une nouvelle qui remettrait en cause son conservatisme, son amour de la passivité, son besoin d’ancrage ?
Bah ! on dira tout simplement que c’est du cinéma et que Lance Armstrong est le seul coureur dopé à avoir signé le plus bel exploit qu’il se puisse être entre dopés.

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Il y a quelque chose de malsain dans ce cirque médiatique dont Oprah fait monter la toile pour jeudi, c’est la confession intime, celle qu’on arrache du bout des lèvres du confessé, le jeu de la vérité « en vrai » pour un public qui adorerait qu’un bourreau place la tête du cycliste sur un billot, lève la hache et attende les statistiques pour stopper ou pour trancher.
Evidemment, Lance serait gracié par Barak Obama en personne. Scénario monté à l’avance, cela expliquerait que Lance serait resté souriant la tête sur le bloc.
Merde !... la télé-repentance me débecte. Je suis plus intéressé par les réactions autour du fait-divers que le fait-divers en lui-même.
C’est qu’après en avoir jeté plein la vue à tout le monde, Armstrong restera par « son courage » une sorte d’idole, déchue, mais idole quand même. Il ne sera plus possible d’ignorer son nom dans les chaumières. Les enfants des écoles feront de belles rédactions sur « son sacrifice ». On trouvera même de la noblesse dans ce volte-face après vingt ans de dopage, des millions planqués en banque, des maillots jaunes signés « Lance » et des folles d’amour pour le cycliste prodige qui auront donné leur corps à un vaurien !
Il aurait mieux valu que Lance avoue dès le premier tour et ne soit pas arrogant envers les deuxième et troisième – qui n’étaient peut-être pas dopés – ou alors moins que lui… Et ensuite qu’il ne tourne pas en dérision sur des années de procès, les autorités sportives et judiciaires devant lesquelles il aurait été plus honnête qu'Armstrong s'explique.
On voit d’ici, après le divan de la Winfrey, le gros pognon que le roi de la dope pourrait tirer d’un livre relatant ses exploits, avec juste une page à la fin pour présenter ses regrets et ses excuses.
Après le déballage, le bal des faux culs peut commencer. Parce que, n’en doutons pas, si tout le monde était au courant des pratiques de Lance dans la caravane du tour, personne n’a moufté et surtout pas les autres rois de la pédale. Car, en suspectant « le meilleur », on jette aussi le discrédit sur « les moins bons ».
Et les Autorités de la pédale, qu’est-ce qu’elles fichaient ? Lance les arrosait de son beau pognon ?
Ce qui va se passer après l’interview coule comme de l’eau de roche. C’est un peu ce qui fait durer nos hommes politiques. Nous pardonnons tout à qui fait de sa vie un show, et qui, comble de l’admiration qu’on lui porte, s’enrichit de son abattage et de sa niaque. Nous chions dans notre froc de peur d’en rater une miette, nous aimons Lance parce qu’il a su se doper à en devenir riche. A travers lui, c’est au pognon que nous chantons en chœur, l’hymne au succès.

16 janvier 2013

Antoine et la morale.

Le Maroc, une Wallonie extérieure ?
Le piège à cons du FOREM a encore frappé !
Cette fois c’est le ministre Antoine qui a ramassé son petit paquet sur la tronche. Le type s’est dit « scandalisé » d’une situation fâcheuse, quoique légale : la société belge sous-traitante qui a décroché le marché public du “helpdesk” du Forem avait recours, pour certains appels, à un site d’exploitation établi au Maroc.
Nos américanolâtres adorent employer des acronymes désignant des spécificités dans la langue d’Obama. Le Helpdesk traduit en parler Fadila-Laananien, c’est-à-dire en sabir belge, signifie « Un centre d’assistance chargé de répondre aux demandes émanant des utilisateurs de produits ou de service ». Notre « helpdesk » a pour mission de prendre en charge la gestion du software informatique du Forem, le service public wallon de l’emploi et de la formation. Des nervis de l’économie libérale traitant de la chose publique ont donc délocalisé au Maroc leur schmilblick, trouvant que la main-d’œuvre sous le régime d’un roi plus absolu que le nôtre, était meilleure marché, plus souple et malléable.
C’est un point de vue, évidemment.
Du coup l’Antoine s’est étouffé et on ne l’a plus entendu que dans des mots sans suite « pas moral (pour immoral), légal mais difficilement acceptable, etc.
Le CDH, accessoirement ministre wallon de l’emploi, a préféré se mettre du côté de celui qui compte les pots de confiture, plutôt que d’être avec ceux qui trempent leurs doigts dedans.
Dans la difficulté de torcher un article convenable dans le style convenu, la journaliste responsable de l’information, nous fourgue la suite « Si les marchés de fournitures ne sont pas censés exclure une société belge ayant des sites dans d’autres pays, même hors Union européenne, André Antoine se dit interpellé par cette information, eu égard à l’objet social du Forem. »
Ça ne fait pas plaisir aux chômeurs de savoir que le FOREM s’inscrit parmi les destructeurs d’emplois !
Evidemment, ça la fout mal aussi sur l’autre bord, que nos sous-traitants des PME chères à Sabine Laruelle qui « souffrent de la crise et font tout pour revenir à une situation de croissance » aillent se faire voir au Maroc à la recherche de la petite standardiste qui travaille à 1 euro de l’heure, comme en Allemagne.

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Qu’on se rassure, le gouvernement wallon et Antoine n’étaient pas au courant.
C’est fou comme tout leur passe sous le nez sans qu’ils s’en aperçoivent !
Il a encore fallu que cela soit un Ecolo, frustré de ne pas être au gouvernement, qui lève la branche du palmier quelque part entre Rabat et Casa-la-Blanche afin qu’Antoine prenne l’intolérable puanteur plein les narines.
En Wallonie, on a l’impression que le gouvernement régional est en-dessous de tout, que Namur abrite un gouvernement fantôme et que tout ça c’est de l’argent foutu !
Parce que des situations « fâcheuses », il y en a sous chaque chemise de documents, les ministères croulent sous les boulettes de papier et en dehors de monter à la tribune du club Lorraine rehaussé de ses talonnettes, le président bouchon de carafe Rudy Demotte est à l’organisation de la Région un drôle de helpdesk. Il se serait décentré lui-même au Maroc et on ne le verrait plus que rarement à Namur, que cela n’étonnerait personne.
Voilà ce qui arrive quand on fait confiance aux entreprises wallonnes dont le but n’est pas de « faire de l’emploi », mais de « faire du pognon ».
Evidemment, puisque c’est aussi le principe de la social-démocratie, on ne va tout de même pas chipoter sur le malaise d’Antoine !

15 janvier 2013

J-F Copé : le style émigré.

La droite française, représentée en grande partie par l’UMP prend un visage extrêmement inquiétant. En saluant le départ de Depardieu sous d’autres cieux afin d’échapper à l’impôt sur les grosses fortunes, J-F Copé s’est particulièrement distingué un peu comme les aristocrates de l’Ancien Régime émigrant en masse du côté de Coblence et faisant tout pour que la Nation française disparaisse vaincue par les ennemis extérieurs.
Venant de Copé, cela n’étonne pas, mais suivi par une partie conséquente de la droite et même par la gauche, côté bobo et artiste, cela inquiète. Ainsi, font-ils la démonstration qu’il y a deux patries, celle du fric qui est mondialiste, notoirement égoïste, et celle où l’on est né qui est de loin moins importante, que l’on peut jeter comme de vieilles pantoufles. Qu’est devenu l’esprit de solidarité pour les siens ? Où est la conscience d’appartenir à un pays dont les gens sont malheureux parce que l’économie fiche le camp ? Certes, cruelles et injustes sont les circonstances qu’un enfant meure de faim en Inde, mais, ceux qui meurent à notre porte ne sont-ils pas plus aisément secourables, sous notre responsabilité directe et donc plus injuste encore que nous les laissions mourir de faim ?
Est-ce que préserver ses nougats et les bouffer tout seul dans son coin est un idéal, quand le péril économique et l’incertitude sociale sont au cœur des préoccupations ?
Si c’est devenu des balivernes, il ne faut pas que s’en prendre aux riches. Le PS est tout aussi responsable par son attitude plus proche du fric que des gens.
La presse semble plus éblouie par Obélix que par l’homme d’affaire Depardieu, dont on passe tout, justement parce qu’il est aussi celui qui fait rire le peuple dans des films « grand Public ».
Evidemment, dans les milieux de droite qui reprochent au drapeau d’être tricolore, alors que le blanc avec la fleur de lys faisait plus chic, les cathos français se sont mis à l’heure Copé. Les voilà qui grossissent les rangs des antipatriotes en s’immisçant dans la querelle du mariage civil des homos. Que je sache, le mariage à l’église leur sera de toute manière non accessible tant que l’église n’aura pas changé d’avis et que, par conséquent, elle n’a pas à manifester dans le cadre de la loi.
Le voilà bien, ce clergé français s’occupant soudainement du code civil, alors que le droit canon est respecté par les Institutions de l’Etat.
Veut-il rallumer une nouvelle fronde de la religion et suivre Copé dans sa dérive orléaniste ?

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Une question reste à poser à la droite : Quand on parle des mouvements sociaux qui secouent la société française, quel Jean-François Copé se fait le porte-parole de l’opposition ? Celui qui voit dans les manifestations contre le mariage gay "la très grande inquiétude de nombreux Français" ou le chef du parti jadis majoritaire, qui du temps de Sarkozy, désapprouvait "la clameur du peuple français", adversaire de la réforme des retraites ?
Le Monde du 9 janvier pose très bien le dilemme "Être au pouvoir ou dans l'opposition conduit les politiques à changer d'attitude vis-à-vis de la légitimité d'une manifestation contre un projet de loi ».
Il semble quand même que Copé vient de franchir une frontière dans les pas de Gégé. Depuis quand un Français, chef de parti de pouvoir, prend-il une position favorable à l’évasion des capitaux ?
Que je sache l’UMP, tant que les socialistes donnent des gages à la pérennité du système économique et aspirent à la bourgeoisie comme progrès social, ne verra aucun problème à leur passer le pouvoir.
Alors, pourquoi cette crise d’incivisme ?
Les combinards de droite ne sont-ils pas à égalité avec les combinards du PS ?

14 janvier 2013

Demain, la neige. Et alors ?

On anticipe, c’est la nouvelle mode.
Avant la manifestation contre le mariage gay, on prédit des centaines de milliers de manifestants. Les lecteurs marchent avant les marcheurs. Hollande n’en démordra pas, mais c’est un nouvel Hitler. Ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui le dit, presque : les milieux cathos... Même ceux qui sont contre le mariage tout court veulent absolument marier les homos. C’est une manie, donc il faut que les homos se marient pour faire « cons » comme les autres.. C’est la gazette qui le dit.
Lance Armstrong, va craquer, on en est sûr, devant la star de l’interview, Oprah Winfrey. Du reste, tout le monde pleure devant elle. Il s’est drogué, tout le monde le dit et lui aussi, enfin on saura tout jeudi. Et son ami Eddy Merckx qui l’a toujours défendu passera pour un con, à moins que lui aussi ne décide d’aller pleurer devant Oprah Winfrey. Une difficulté, notre champion ne sait pas l’anglais. Et puis, ce qu’il révélerait trente cinq ans plus tard, même si c’est sans importance, ne ferait pas plaisir aux sportifs à qui il vend des vélos, et cela ne servirait à rien.

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Il va neiger ! On le déclare tout net, le manteau c’est pour lundi soir. Vendredi, c’était pour dimanche. C’est le foutu anticyclone qui emmerde tout le monde. Mais pas pour longtemps. Vous êtes prévenus. Si les 10 cm de neige annoncés ne sont pas au rendez-vous du dérapage, c’est que même l’hiver ne se plie plus aux prévisions des météorologues. La fin de tout !...
Fabiola nous les casse. Elle gagne trop pour ne rien faire que nous emmerder et filer du fric en Espagne. Encore un sale coup de l’euro qui fait qu’on passe des frontières avec une monnaie qui a cours de l’autre côté.
Comme l’opinion publique, que les journalistes ont remontée comme un réveil qui vous fait sauter du lit dès six heures du matin, touche plus qu’il n’y paraît ceux qui se défendent de faire une carrière sur le populisme, Elio Di Rupo va revoir la dotation de la veuve Baudouin. Tiens, c’est justement en janvier de chaque année qu’on lui refile notre blé. Uyttendaele, qui n’est même pas baron, trouve scandaleux de payer une veuve qui ne peut plus servir à rien qu’à entretenir des secrétaires. On voit d’ici la conversation qu’il a avec sa femme Laurette, le soir devant la flambée du feu ouvert. C’est qu’ils sont pour des économies, ces gens-là, mais pas trop quand même, des fois que des malfaisants rouspéteraient aussi sur les traitements des ministres et les arrhes des avocats.
Les journaux prédisent que la veuve va être sévèrement tenue à l’œil et qu’on diminuera sa pension. Le Soir a des chiffres, la Dernière Heure aussi. Reste une formalité, en discuter au parlement. Est-ce vraiment nécessaire ?
Hollande intervient au Tchad, c’est un fiasco, et pour cause c’était sans les Mirage de Dassault. Au Mali, c’est un triomphe, les Mirage sont intervenus. L’UMP et le PS unanimes ! La cote de popularité de Hollande va remonter. La droite, quand la France est en guerre quelque part, a l’instinct du petit doigt sur la couture du pantalon. On l’a vu avec le vieux Maréchal en 40. Tous unanimes « Maréchal nous voilà », mais c’était une erreur. Les journaux ont rectifié en 45. Franchement, il n’y avait pas à s’en faire. En 2013, le Figaro en est certain, ce n’est pas une erreur : c’est un devoir !
Et puis, on a glosé, voilà deux semaines qu’on glose sur la fuite de Depardieu. Un moment on a cru que c’était pour Méchin, en Belgique, puis pour Moscou avec le passeport de Poutine. Maintenant, on ne sait plus. La presse est divisée en pro Depardieu et en anti Torreton. On est revenu au temps de la Ségur quand elle écrivait à sa fille et à Bussy des horreurs sur la cour. On écrit beaucoup et c’est une bonne chose pour l’écrit. Depardieu à Jean-Marc Ayrault, Nicolas Bedos dans ses pamphlets rive gauche, et Torreton, depuis la Comédie française. Comme si le pognon de Depardieu comptait plus que celui de Delon ou d’Aznavour. Il manquait l’avis de Hallyday sur la question. On l’a de Dayan, scénariste et metteuse en scène : Depardieu est intouchable ! Voilà François Cluzet furieux.
Et puis merde !... l’actu de prémonition, le fait-divers du futur, voilà longtemps qu’on s’attend à savoir. A savoir quoi ? Mais que la société de consommation est à côté de ses pompes.
Vous ne le saviez pas ? Geneviève Chapuis le disait déjà toutes les semaines dans les années soixante. Depuis, cela n’a fait qu’empirer.
Elle, cela l’aidait à bouffer. Chapuis en faisait son fricot, comme la veuve Baudouin. Nous, ça nous aide à sauter une cantine de temps en temps. On a l’estomac flexible, comme les nouveaux horaires des patrons.

13 janvier 2013

Des molles et des mous.

A bien considéré la politique du PS avec l’accélération des événements et la lente descente aux enfers de tout qui travaille en compétition avec l’ouvrier chinois, on peut dire sans trop s’aventurer dans le populisme « anti-gauche » gouvernementale, que le socialisme tel que pratiqué par Di Rupo s’est proprement débarrassé de la cause ouvrière.
Cela ne s’est pas fait en une seule fois, de cette manière, cela se serait vu, mais de façon insidieuse de Spitaels à Busquin, puis de Di Rupo à Giet, clone du précédent.
C’est une dérive lente, une traîtrise générale et organisée, comme Jean Baudrillard l’écrit, cité par Marianne à propos du livre de Bertrand Rothé « de l’abandon au mépris », Ed. Du Seuil : « De la lutte enchantée à la flûte finale ».
Depuis le début des années 80, c’est clair, les économistes de « gauche », en accord avec les bureaux des partis socialistes de France et de Belgique, ont accrédité parmi les foules naïves que la désindustrialisation était une forme pointue d’une remise en ordre du système capitaliste : aux masses montantes et encore incultes du tiers monde, les basses besognes et à nous les services, les industries de pointe et les découvertes de laboratoire à « rentabiliser ».
Vaste escroquerie mentale qui a permis sans trop de remous la dissolution de notre patrimoine industriel par des déménagements vers « les incultes » et des casses phénoménales.
Evidemment, les universités n’ont pas diplômé tout le monde, le désert programmé du bas, n’a pas fait évoluer vers le haut. Le ferblantier s’est retrouvé sans travail, du coup le maçon s’est croisé les bras avant de rejoindre le chômage.
C’était la fin d’une histoire et les débuts d’une autre.
Celle que nous vivons aujourd’hui.
Un appauvrissement général et des perspectives misérables pour un avenir sombre pour nous, tandis que « les incultes » s’adjugeaient les marchés, fournissaient des idées et ouvraient des laboratoires.
Pensez-vous qu’après ces mécomptes mal pensés que la gauche au pouvoir s’en émeuve et présente ses excuses ?
Pas du tout.
Elle tient le haut du pavé et ferme le grand livre des symboles du monde ouvrier qu’elle a anesthésié en le trahissant bassement, et sans aucun remord.
Le plus étrange tient encore à cette indécrottable popularité des dirigeants des PS parmi les populations qui ne se sont pas encore rendu compte qu’elles font encore confiance à ce qu’en d’autres temps, elles eussent appelés « des salauds ».

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Selon des économistes effarés du cynisme du PS, le voile est tombé en 1997, avec l’arrêt de l’usine Renault de Vilvorde. Louis Schweitzer ferme le site et met 3000 ouvriers sur le carreau. Le PS français dans l’opposition passe en tête des cortèges de protestation et jure que s’il était au pouvoir, cela ne se serait pas passé de la sorte. D’autant que le même patron, pour faire bonne mesure, ferme aussi un site en France et liquide encore 3.000 ouvriers. Malheureusement pour Jospin, quelques mois plus tard, le voilà au pouvoir et aussitôt renie ses déclarations antérieures, va serrer la main de son homologue belge et déclare en accord avec lui « sur le dossier Vilvorde, ce n’est pas le gouvernement qui décide ».
Depuis les socialistes, au pouvoir alternativement avec la droite en France et en panaché en Belgique, ne sont plus jamais intervenus pour la casse et les déménagements de nos entreprises, se résolvant à laisser partir le patrimoine, brader le travail et admis la dégringolade des salaires et la primauté du capital sur le travail.
Aujourd’hui, ils gèrent « courageusement » ce qu’ils ont contribué à liquider. Par la démonstration de leur politique, ils ont rejoint les théories de l’Américain Nozick, mort en 2002, partisan d’un Etat au minimum dans les décisions, laissant au privé une conduite de l’économie de type égoïste/anarchiste.
Ils ont choisi leur camp.
Comme les curateurs de faillites malhonnêtes, ils trient et gardent les bons morceaux dont ils feront profiter la parentèle politique, en bons nozickiens, bien entendu.
Peut-être qu’un jour la majorité des travailleurs s’apercevra qu’elle a été menée par le bout du nez par des voyous.
En attendant la machine à défenestrer défenestre, les scandales se poursuivent et le monde du travail s’appauvrit et avec lui, la classe moyenne.
Comme disent les historiens, après Robespierre, ce fut Bonaparte et puis vint Thiers, on ne pouvait pas faire pire… si, si… disent les modernes, nous avons Di Rupo.

12 janvier 2013

Castagne et castagnettes.

Après s’être faite shampouiné la tête par son beauf, la reine Fabiola a requis Maître Machin du Chose pour une mise au point. On l’aura compris, la veuve Baudouin met le beau monde dans le pétrin, dans sa version moderne de « la Muette à la porte d’ici ». La cote de la famille royale en prend un sale coup. Bart De Wever force l’entrée de Laeken par son point faible, le Stuyvenberg. Du château, Monsieur de Mons organise les défenseurs.
Reste que la tentative était belle d’étouffer du beau pognon pour « les faméliques » de la noblesse apparentée, principalement espagnole. En Castille, la veuve doit être considérée comme un cadeau providentiel de dieu, d’autant que depuis la crise, les duchesses ont l’estomac dans les talons, si l’on excepte la duchesse d’Albe qui n’a rien à voir avec les Mora du lieu..
Mais de là à verser des cris d’horreur, les parlementaires et les ministres feraient bien d’en rabattre. On songe à l’effort que Di Rupo a consenti sur les traitements de ses ministres, en diminuant leurs émoluments de… 0,3 % !
Vous me direz, eux, ce n’est pas une dotation. Certes, mais l’argent qui sert à leurs traitements provient de la même source : nos portemonnaies !
Alors, question moralité, ils feraient bien de balayer devant leur porte.
Reste que la cour est dans l’embarras, même si les constitutionnalistes n’ont vu que du feu dans l’essai de madame Fabiola de sauver du fisc, le bel or reçu doublement des Belges, une fois de la succession de Baudouin et une seconde de sa propre liste civile.
Pour en étouffer davantage, ce ne sera que la troisième fondation que le couple Baudouin-Fabiola a imaginée pour, entre autres, échapper au fisc.
Il paraît que la fondation version décembre 2012 ne serait constituée que des biens hérités de don Gonzalo de Mora, le père. Née au milieu d’une fratrie de sept enfants, la reine ne doit pas avoir reçu grand-chose de la succession, quelques vieux meubles et le plateau de barbier de don Quichotte ? Difficile à savoir. A moins que du temps de Franco, Gonzalo ait été du bon côté de la Mancha ?
Tout le pognon qui tourne autour de Laeken et des environs est une nébuleuse !
Il faut dire que l’Etat n’y va pas mollo quand il s’institue héritier principal avec jusqu’à 70 % de ragoût sur certaines tranches d’héritage. Evidemment dans le cas de doña y Aragon, ce n’est pas de l’argent difficilement gagné au cul des ouvriers afin de récolter de la lucrative sueur, mais bel et bien tombé tout chaud du coffiot central dans son réticule de théâtre, sans autre obligation que de paraître à quelques ennuyeuses cérémonies.

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Que les riches usent et abusent des fondations, il va sans dire. Quoique plus réglementées que jadis, l’action au porteur, qui au moment de la mort, passe d’un coffre à l’autre, est tout autant favorite dans le cœur des grands Belges qui en ont les moyens ; idem les lingots, au prix de l’or actuel, on en a vite pour quelques millions d’euros.
L’astucieuse Aragono-bruxelloise nous signale que sa dotation sert aux trois-quarts à payer les gens de sa maison. La dame a cinq secrétaires, plus chauffeur et servantes. Même à dix dévoués aux petits soins de madame, ça fait un beau paquet par personne. Pour le reste chauffée et logée par l’Etat, on ne peut pas dire qu’elle n’ait pas trop mal réussi et qu’il y a encore certains mariages nobles qui ont du bon.
C’est l’ineffable Dehaene, notre banquier-économiste-démineur, qui a fixé la dotation de Fabiola à la mort de son époux. Il a géré l’affaire, comme il a géré la banque dont le gouvernement précédent lui avait confié les clés : à grands coups de cuillère à miel. Il a pris le montant de la somme allouée à la reine Elisabeth à la mort d’Albert Ier, veuve de 1934 à 1965, trente et une année de dotation (pas mal) adapté à l’inflation par la péréquation monétaire de cette époque à la nôtre (un beau paquet). De 1933 à nos jours, les prix ont été multiplié par +/- 1.500 fois ! (2100 depuis 1900).
Triste à dire, mais une fois de plus, c’est Bart De Wever qui a raison et ca, sans faire de populisme.
La monarchie belge n’a pas de statut financier, aucun contrôle et n’est pas taxée sur ses revenus. La dotation royale est votée à chaque début de règne. Mais, les autres dotations sont votées chaque année en janvier pour les douze mois suivants.
Di Rupo et les autres chefs du gouvernement n’ont aucune excuse d’avoir « oublié » de revoir sérieusement chaque année les dotations, y compris celle de Fabiola.
Les dotations sont purement et simplement reconduites avec les pourcents d’inflation.
On savait Di Rupo royaliste et accessoirement socialiste. On ne le savait pas à ce point.

11 janvier 2013

Aprè les rois… la galette

En Belgique, que ce soit dans la presse, les journaux télévisés, les partis de gouvernement et les débats publics, on attend toujours quelque chose de sérieux, de circonstancié, d’argumenté et de productif d’une réflexion sur la crise qui a révélé la faillite de la théorie économique néolibérale.
C’est tout de même fort de mettre ainsi notre avenir à la merci d’un système à bout de souffle sans essayer de s’en prémunir ! Cependant, tout le monde voit bien que la société n’est plus la même, que – si l’on excepte des margoulins et les profiteurs – la misère guette, les classes moyennes s’effondrent. Ce n’est plus un écart passager et une lente reprise « perceptible » dans les milieux de la banque et de l’économie ; mais un séisme modifiant profondément un système – déjà critiquable avant 2008 – qui est aujourd’hui bon pour la casse.
Or, les discours des têtes de gondole qui se veulent rassurant font le contraire. Ils sont inquiétants parce qu’ils ne donnent pas l’impression que ceux qui s’adressent à nous ont conscience qu’on vient d’entrer dans le cycle final du système capitaliste. Et je ne parle pas des guignols du type Milquet, Delpérée ou Michel, j’entends bien des économistes et des spécialistes des questions de société des universités.
Juste avant la trêve du nouvel an, une émission du dimanche de Dominique Demoulin sur RTL pouvait laisser croire à une prise de conscience et de responsabilité des médias. Hélas ! elle n’a pas été confirmée à la reprise, cependant les sujets abordés par la journaliste en trois quarts d’heure auraient pu faire l’objet de plusieurs émissions du dimanche.
Refonder l’économie, dépasse un simple replâtrage, repenser la théorie économique dépassée ne se ferait pas à partir d’un mouchoir de poche comme la Belgique, mais pourrait être lancée par des Belges intelligents et perçue par l’Europe. Car si l’Europe est un désastre d’organisation, c’est quand même notre seule chance que le monde nous entende et réfléchisse à notre position par rapport à l’économie en train de sombrer. Faisant office de détonateur, nous pourrions aider l’Europe jusqu’à présent incapable de prévenir et de comprendre la crise.
Ceux qui prétendent que le sujet dépasse le citoyen ne connaissent rien à la démocratie, lors même que ce sont eux qui traitent les voix qui s’élèvent dans la population, de populistes !
Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre que c’est la crise financière qui a rendu visibles les dérives de l’économie. Les économistes – enfin ceux qui se déterminent ainsi et qui ont le monopole de l’analyse en Belgique – ont des analyses totalement erronées. Ils ont cautionné la financiarisation et ont tenté de nous persuader (ils s’y obstinent encore !) que la dérégulation conduirait à un système financier stable !

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On a encore en mémoire des textes toujours consultables, des déclarations mondialistes dont l’archétype est détenu par Alain Minc. Ce concept tragique est né, entre autres, d’un rapport du Conseil d’analyse économique de 2006 qui affirmait que le modèle restait les Etats-Unis et concluait à un "sous-développement financier de la zone euro" ! Alors que, justement, la crise qui a éclaté en 2008-2009 était au départ, essentiellement américaine !
Les piliers du temple de l’orthodoxie mondialiste capitaliste vacillent. Et qui fait pression sur les colonnes afin qu’elles tiennent encore un bout de temps ? Nos dirigeants politiques devenant le meilleur soutien des banques visant à la pérennité des choses, retardant les échéances et par conséquent, ruinant un peu plus les espérances d’un renouveau citoyen ! D’où un fort immobilisme, une peur d’aller contre des intérêts – énormes certes – mais de particuliers, spéculant à l’échelle des continents, poursuivant le rêve insensé d’être propriétaires du monde ! Le consensus mou des autorités politiques existe afin de conserver des positions parallèles à ce pouvoir économique mondial de particuliers. Ils restent à l’intérieur du système, dans le même cadre intellectuel d’avant la crise. Les économistes utilisent les mêmes outils et concepts – l’équilibre, la rationalité – croyant faire œuvre utile, alors qu’ils ne font que prolonger en l’état, ce qui ne sera plus bientôt qu’une ruine.

10 janvier 2013

Les « droites » de succession.

Hou que c’est bien fait ! Que l’exemple vient de haut… d’une sainte presque.
En un mot, comme en cent « La reine Fabiola a constitué sa fondation privée, « Fons Pereos », visant notamment à soutenir les neveux et nièces directs, indirects, tordus et biologiques. Cette fondation, dont les statuts ont été publiés au Moniteur belge le 1er octobre 2012, doit en réalité permettre à la reine de régler ses problèmes de succession, rapportent les quotidiens Sud-presse. »
Les voilà bien les riches, que ne feraient-ils pas pour échapper à l’impôt, ici en l’occurrence les droits de succession.
Elle n’est pas la première. Le socialiste Daerden, le papa défunt des Ansois, en avait tâté aussi de l’exonération, pas pour les Ansois, vous pensez bien qu’il s'en foutait, puisqu’il avait déguerpi à Saint-Nicolas, pour relancer sa carrière dans le business démocratique.
Quand on sait que la grosse part de la fortune de la reine Fabiola est constituée d’argent public - Veuve depuis 1993, la reine a reçu 26.988.036 euros de dotation publique en vingt ans – voilà bien une façon qui n’est pas très élégante de nous remercier.
L’exemple vient de son illustre époux, Beaudouin, créant la Fondation Astrida que le roi Baudouin avait créée dans son testament, quelques jours avant de se faire opérer du cœur, en 1992.
Pas folle la guêpe !
Je ne sais pas si cette manière correspond à l’éthique de ce que Di Rupo et Joëlle Milquet attendent de la famille royale, mais ce qui est sûr, c’est que Fabiola ne fait pas du populisme en planquant son fric dans une Fondation du cœur, mais du capitalisme pur et dur.
C’est probablement, dans le cadre des lois que les socialistes les aiment, nos fortunés, comme ils détestent ceux qui vivent au crochet de l’Etat, mais sur un pied beaucoup plus petit, comme les chômeurs par exemple.
C’est étrange quand même, cette haine du petit qui se trouve dans la même situation, mais en minuscule, que dynastie et parlement, ministre et haute administration, eux aussi émargeant à une caisse publique, mais pas celle du FOREM, évidemment, faite pour les traîne-savates !

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Montrer que le capitalisme est dans une impasse, pointer du doigt la poignée de drôles qui détournent à leur profit le sens de la démocratie, c’est-à-dire faire œuvre éthique et promouvoir une démocratie construite par et pour des gens honnêtes, ayant le respect de l’argent de la collectivité, eh bien pour eux, c’est faire du populisme !
Pourtant les gens du gotha qui s’accrochent encore au pouvoir, ils ont dû en faire du populisme, et du gratiné, pour rester près de la caisse à se beurrer !
Il va y en avoir du boulot à la fondation pour récompenser tous les neveux et nièces, les directs, les indirects, ceux de la main gauche, des pas très certains, des louches et des franchement interlopes, parsemés ici ou là, dans toute l’Europe et même aux Amériques !
C’est qu’il y en a des Saxe-Cobourg avides un peu partout, des Mora y Aragon dans l’attente d’un nouveau caudillo, des Autriche-Este à l’affût du pactole d’après l’Anschluss…. Trop même pour qu’il reste une goutte au titre des droits de succession à cette pauvresse dénommée Belgique, après la curée !
Que vont faire les notaires pour calmer l’engeance ?
Sans compter que les frustrés vont la ramener à la mort de l’ancienne ! Je vois d’ici la tronche de Laurent si la daronne ne lui laisse que ses vieilles pantoufles !
On voit, c’est compliqué en diable, sans compter les adultérins, les peu connus et les enfants des enfants de deuxième noce de Léopold, les servantes engrossées par des amours ancillaires, les coups de queues hasardeuses, les belles américaines qui fichent le camp un possible descendant royal dans le tiroir, les gays anonymes, peut-être même une obscure parente au couvent de Malonne !
Mais il faudrait dix Joëlle Milquet et cinquante Delpérée, sous les ordres d’un Di Rupo en forme pour trouver la juste mesure, l’équilibre parfait, faire bouffer tout le monde constitutionnellement !
Le dégoût des gens s’explique, se comprend et s’approuve !
Pour en revenir à la « reine en blanc » ramassant ses ors et ses liasses dans une Fondation, voilà encore un beau moyen qu’ont les riches d’escamoter leur fortune aux yeux du fisc.
Cherchez le camp des fripouilles et des gens malhonnêtes, c’est facile. Vous n’avez qu’à ouvrir les magazines et les journaux, sur les pleines pages les noms s’affichent en gros caractères. Les journalistes s’aplatissent devant eux. Les témoignages abondent sur leur capacité à comprendre les gens, à les aimer, à leur venir en aide.
Et pourtant, ce sont des voyous !
C’est drôle comme parfois les gens intelligents se plient à des bassesses et à des articles de complaisance, tout ça, eux aussi, pour de l’argent !

9 janvier 2013

Le chancre et Monica.

Dans son grand souci, sinon d’éradiquer le chômage, tout au moins d’éradiquer le chômeur, Di Rupo et sa bande d’humoristes sont en train de dépasser le mur du « çon » du Canard Enchaîné.
Le premier janvier outre les vœux du Play Boy de chez ma tante, une nouvelle avalanche de décrets et de lois déboule des sommets de la rue de la Loi pour tuer les oisifs de la plaine.
On pourrait en faire une règle de physique libellée de cette façon : L’élévation de l’âge du chômeur susceptible de retrouver du travail est proportionnelle à la diminution de l’âge du préretraité de s’en extraire. Autrement dit, plus tardivement le chômeur est mobilisable, plus tôt un préretraité en est exempté.
C’est si simple de faire compliqué, qu’on se demande comment Monica De Coninck, ministre fédérale de l’emploi, n’y avait pas pensé l’année dernière. Pourtant, socialiste et ostendaise, elle avait tous les atouts pour bouffer du chômeur.
Dorénavant – jusque désormais - le chômeur doit être disponible pour le marché de l’emploi plus longtemps. Il doit rester disponible pour un nouvel emploi jusqu’à l’âge de 60 ans.
Le voilà donc mobilisé deux ans de plus qu’en 2012.
On n’a pas les statistiques du nombre de chômeurs âgés de plus de 55 ans qui, l’année dernière, ont retrouvé du travail. Et pour cause, il n’y a pas eu dix cas sur un demi million de demandeurs d’emploi !
Qu’importe, Monica pourvoit à tout, même au ridicule.
Vous aurez pu remarquer que dans les cabinets ministériels parmi les hâbleurs, les grandes gueules, les camelots épanouis, les branleuses d’estrade, les populistes pervers, les matrones en porte-jarretelles sur Soir Week-end, Monica est absente, en tous cas, elle est la plus terne des socialistes au gouvernement.
Effacement volontaire ? Ostracisme prémédité ? Non. Gros-Kiki-des-bains-de-Mons a honte des embrouilles que lui font faire les accords avec les libéraux concernant la chasse aux chômeurs, et que ce soit une socialiste, même flamande, qui joue au bourreau, autant évacuer la guillotine à Ostende, qu’on la voie le moins possible.
Suivent des pages entières de directives pour les aides du bourreau disséminés dans les conciergeries locales : « Dans certains cas, le chômeur doit prouver qu’il a bénéficié d’au moins 312 allocations comme chômeur complet indemnisé. Pour ce faire, il doit justifier de 38 années de carrière en tant que salarié. Et pour le calcul de ce passé professionnel, certaines périodes prises en compte pour le régime de chômage avec complément d’entreprise, sont assimilées à des journées de travail ».
Ceci dans le cas où le chômeur souhaiterait qu’on ne l’importunât point entre ses 58 et 60 ans.
On ne reclasse pas un chômeur dans ces âges là, c’est clair, sauf exception qu’on n’a pas encore trouvée.
Alors, à quoi ça sert ?
Mais à faire chier le chômeur, pardi. A le décourager jusqu’à la dernière minute de réclamer ses droits. Un aide du bourreau peut, par exemple, envoyer un vieux chômeur au Cora pour faire Madame Pipi, même si Monsieur Cora n’a pas besoin qu’on la lui tienne pour pisser.
Les chacals spécialisés dans le libéralisme avancé et qui prennent la soupe au MR en conviennent « ce relèvement de l’âge de 58 à 60 ans n’aura pas de répercussion, pour le moment, sur la dispense de l’obligation pour les employeurs d’offrir une procédure de reclassement professionnel au travailleur licencié qui soit aura atteint l’âge de 58 ans, soit pourra justifier 38 ans de passé professionnel à l’issue de la durée du préavis ou à la fin de la période couverte par l’indemnité compensatoire de préavis s’il s’agit d’une rupture immédiate de contrat ».

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Donc, ça ne sert à rien ! Mais, minute, momentanément : « …le chômeur peut, à partir de ses 60 ans, être dispensé de disponibilité sur le marché du travail que lorsqu’il en fera la demande. D’autre part, cet âge de 60 ans est porté à 65 ans lorsque, au moment du début de la dispense, le chômeur a son domicile principal dans une commune figurant sur la liste des communes, établie par l’Onem, appartenant à un bassin d’emploi qui connaît un faible taux de chômage. »
Le « bassin d’emploi » du faible taux de chômage, fait penser à la tinette en faïence bleue des bordels 1900. Les employées du claque y lavaient consciencieusement les queues de la clientèle dans un demi-litre d’eau douteuse. Les faïences n’existent plus. La vérole est restée. Elle descend d’Ostende jusqu’à Arlon à la recherche d’un bassin d’emploi à faible taux. Monica décalotte à la douchette et sur l’évier. Le tréponème est perdu. Il n’a plus sa place nulle part. C’est bon signe ? Non ! Monica fait éclore les chancres à elle toute seule.
Le Montois de Calatrava a trouvé sa branleuse.

8 janvier 2013

Sacrée Jo !...

Milquet a raison. On parle trop de la N-VA et pas assez de Joëlle Milquet
Voilà combien de temps qu’elle nous drague dans les magazines peoples ? L’année dernière, on l’a vue sur la “cover” du magazine flamand “Nina”, le supplément hebdo du plus grand tirage de la presse flamande, “ Het Laatste Nieuws”.
Elle nous l’avait faite pieds nus, ses fans attendent plus en 2013.
Pourquoi pas dans « Play boy », les photos à poil sont bien payées ?
Et il faut qu’elle se magne le train, ça fane vite la chose. Se faire reluire le berlingot pleine page à cinquante et quelques, c’est déjà de la performance ! Sans faire du populisme, c’est pas dans dix ans, la carrière, c’est tout de suite…
Bref, n’est pas Gégé qui veut. Invitée ce lundi matin de la Première, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, ça ne cassait rien.
Pour être de l’Intérieur, elle l’est. Pour un oui ou un non, elle entre chez vous, sans façon, et raconte des choses d’avocate, pleine d’in fine, alors que l’Ardennais, dans sa ferme solitaire, qui vote pour Benoît, comme il a voté pour elle, attend de la grosse blague, des histoires à la Bigard. Plus sa vole bas, plus l’Hortense apprécie..
Peut-être que ça viendra…
La N-VA dérange M’ame Jo - « La N-VA est rentrée dans son plan de communication en vue des élections de 2014 comme parti d’opposition. Et alors, est-ce que pour cela le monde doit s’écrouler ? ». Voilà qui l’étonne, en campagne depuis 1995 à la succession de Gérard Deprez, elle ne comprend pas qu’on puisse en démarrer une, un an avant les élections.
Avec ça des arguments qui sont des massues pour des tigres de papier, elle les assène avec la force des bons sentiments - « Je voudrais juste dire que la N-VA est dans l’opposition, on est en 2013 et pas encore en 2014. On a d’autres objectifs en 2013, sauver le pays, le pacifier, le sécuriser, le relancer et l’assainir. Ce sont des objectifs un peu plus valeureux que ceux de la N-VA ».
Sauver le pays de quoi ? Tout de suite vous pensez au système capitaliste qui est usé jusqu’à la corde et qu’il faudrait remplacer ou rafraîchir. Eh bien ! pas du tout : sauver le pays des griffes de ceux qui n’ont pas la même vision glamour du peuple, du roi, des élus, de la démocratie, de Madame Jo. C’est-à-dire qu’il faudrait renforcer le bourgeoisisme ambiant de Di Rupo. Pas facile, quand la bourgeoisie est en pleine débandade dans Laruelle à se faire ragaillardir sans succès le moral par Sabine.
Comme ministre de l’Intérieur, ce serait le rôle de Jo de la pacifier, de la sécuriser, la bourgeoisie. Las, la délinquance est en expansion continue. Les prisons sont mal fichues, mal dirigées et servent de champignonnières aux crimes. Saletés de chômeurs !
Que fait Jo ? Elle multiplie les projets de loi, les contraintes, les contraventions, les préventions, la plupart ne servent à rien, font parfois double emploi. Elle n’a pas compris qu’une loi pour qu’elle soit efficace, il faut qu’elle corresponde à un souhait collectif, qu’elle ne soit pas ressentie par certains comme une brimade, et enfin, qu’il y ait des personnels sur le terrain pour l’appliquer.
Jo ne réunit aucune des garanties nécessaires au succès des lois.

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Et elle se croit populaire en multipliant les amendes pour excès de vitesse !
Ce qui est bien vu, c’est le confédéralisme souhaité par la N-VA et qui est une belle bouffonnerie. Bart De Wever le dit lui-même, il va falloir que la N-VA réfléchisse à ce qu’est une politique confédérale.
Si on suit bien le diablotin anversois, la N-VA veut le confédéralisme, sans avoir encore réfléchi au confédéralisme !
Bart a tort de se confédérer, il est tellement Belge à la façon dont il fait de la politique !
Je sais bien que la moyenne intellectuelle des électeurs flamands qui votent N-VA est assez basse. L’engeance n’est animée que d’un nationalisme nourri d’une haine farouche des francophones, c’est insuffisant pour ramasser le paquet de voix qui assiérait Bart quasiment vice-roi à Laeken, en attendant le jackpot complet.
La connerie et la raison sont à 50/50 dans les populations, qu’on bascule comme en 33 en Allemagne, du côté de la connerie, c’est fait ! Reste à savoir ce qu’est la connerie et ce qu’est la raison ?
On s’en doutait, le couplet « mon populisme à moi » est chanté par Jo au parlement, comme la môme le chantait dans les bastringues de la rue Blanche. Loulou Michel à l’accordéon et Elio patron du claque, on est fadé Belge complet.
Jo est bien pareille aux autres, son populisme est nourri par les peurs qu’elle se donne : « le repli frileux, la simplification politique, des partis, des syndicats, le dénigrement de tout qui prend des responsabilités ».
Quand on sera en 2014 « se faisant passer pour une incarnation unique du peuple avec des simplismes mais aussi des rejets, des rejets de l’autre, des rejets raciaux », à parier que c’est son populisme qui l’emportera au lieu de celui de Bart. Elle aura eu chaud sa cerise, c’est tout.
Jo englobe dans le populisme les pauvres diables de mon espèce, qui ne sont liés à aucun clan et sont loin de passer pour les gourous du peuple.
Je sais Jo, mon malheur, c’est de ne pas être d’accord avec toi. J’avoue que de cette manière, je suis parmi les plus moches des populistes qui soient ! J’ai honte…
Allé Jo, j’attends que tu me convainques sur le prochain Nina et on ne parle plus de rien. En attendant, si tu nous en montrais plus, pour faire patienter la galerie ! Dans tes « deuxième main » t’as bien une mini quelque part ?
Juste encore un petit mot. Pour la vision « nombrilesque », sans être avocat, j’aurais plutôt écrit « nombrilique », qui n’est pas dans le dictionnaire - l’autre non plus - mais d’usage chez quelques bons auteurs !

7 janvier 2013

Le roi est-il…

On s’attendait à ce que la tentative de Dominique Demoulin de rompre le train-train dominical dans le match qui oppose « Controverse » à « Mise au point » n’ait été qu’un feu de paille. Les atavismes sont trop lourds, les rivalités trop vives, pour qu’il en fût autrement.
Pour la rentrée, ils on fait mieux.
Les deux premières parties de la question annonçant les sujets sont identiques « Le roi est-il… ».
Pour le duo « domaine public » RTBF, c’est « allé trop loin » et pour la journaliste RTL, c’est « sorti de sa réserve ».
Un mystère reste entier, c’est de savoir comment les deux chaînes choisissent le sujet du débat, et pourquoi les sujets choisis sont si souvent les mêmes sur les deux chaînes ? Y aurait-il des taupes dans les deux camps ? Les débats seraient-ils l’enjeu d’une consultation discrète ?
Il en va de même des invités, à une variante ou deux près, on peut être sûr que les débatteurs sont identiques d’une chaîne à l’autre, si bien, et là il y a vraiment un accord, que l’une fait du direct et l’autre du différé.
L’argument selon lequel les sujets début janvier sont rares ne tient pas pour deux raisons : la première voudrait que l’on sorte un peu du royaume et qu’on ouvre les yeux sur ce qui se passe ailleurs et qui nous concerne aussi, comme le fait régulièrement « C dans l’air », une émission de France 5, regardée par des centaines de milliers de francophones belges. La seconde est au centre de la question de savoir quels sont les sujets importants à traiter. Était-ce un sujet important que de parler de la petite phrase du roi de son discours du premier de l’an, dans laquelle le malheureux a parlé de deux choses qui ont « catastrophé » une partie de la classe politique belge et flamingante : la crise des années trente et populisme !... N’aurait-il pas mieux valu de parler de la montée de la pauvreté ? Sujet qui, de Van Rompuy, à Gros Loulou, en passant par De Croo et Moureaux est paraît-il capital !
Capital, peut-être, mais incontournable, sûrement pas, puisqu’il est régulièrement contourné par nos élites journalistiques.
La raison réside sans doute dans le choix des interlocuteurs. Il faudrait y adjoindre des gens qualifiés, outre les abonnés du système, des économistes et des philosophes qu’on ne veut pas voir dans les milieux bourgeois qui régissent nos apéritifs dominicaux en « sujets de société », ce qui amènerait inévitablement à évoquer un sujet tabou « le système économique capitaliste est-il satisfaisant pour l’ensemble des classes sociales ? » et encore un autre « comment changer un système qui ne donne pas satisfaction ? ».
Reste la pauvreté du débat de ce dimanche midi, de part et d’autre du réseau. C’est carrément le nul : zéro – zéro.
Pour RTL qui se débrouille avec le fric de la pub des paquets de lessive, je n’ai rien à dire. Dominique se tortille et passe d’une tête de gondole à l’autre, ce n’est pas moi qui paie. Et si je ne suis pas d’accord, je lui ferme le clapet en cliquant sur la zapette. Mais les deux autres, Maroy et Gadisseux, c’est différent. Ce sont mes créatures, personnellement ils me coûtent cent euros par an, à titre direct, avec avis du Ministère des Finances. Si je ne paie pas, c’est l’huissier et la honte.
Eh bien ! au titre de bailleur de fonds, je ne suis pas content de leur prestation. Je trouve qu’ils me coûtent trop pour ce qu’ils me procurent. A titre personnel, ils contribuent à ce que je paie bon an mal an, cent euros, le cœur gros.

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Quant aux prestations des showmen du plateau, on peut dire que Delpérée s’est surpassé dans sa caricature de… Delpérée. J’ai relevé que pour lui, la loi suprême, c’est la Constitution. On le comprend un peu, puisque c’est son gagne-pain ; mais en proférant cette grande nouvelle, sourcils levés, yeux écarquillés, l’index très « lex » et rien, d’autre, Delpérée nous fait craindre que le suffrage universel du peuple et la démocratie, dans son ensemble, sont en-dessous de la « loi suprême ». C’est suprêmement con, non ?
Ces nases me font remplacer le mot « intellectuel » dans la citation d’Alexandre Breffort, par « politicien » : Un politicien est un homme qui emploie plus de mots qu’il n’en faut, pour dire plus de mots qu’il n’en est. »
Pour agrémenter l’ensemble, RTL avait demandé la prestation d’un certain Marc Reynebeau plumitif flamingant du Standaard. Je n’ai malheureusement pas pu suivre ses pertinentes digressions, tant je le voyais dans un rôle de Frankenstein remplacer avantageusement Boris Karloff, le regretté du genre.
Des écoliers « au préau », gros Loulou et les autres ont daubé sur le populisme. En fait, ils ont peur que de plus forts en populisme prennent leur place.
C’était drôle, mais pas assez pour aller jusqu’au bout de l’émission.
Enfin, Van Rompuy – le petit frère de l’autre – nous a un peu déridés avec son « naziste » de l’entre-deux guerres.

6 janvier 2013

Le Brahma… foutre.

Le viol d’une étudiante indienne et sa mort font l’actualité « exotique » à celle d’un Depardieu ou d’un Di Rupo qui renoue avec le star system après quinze jours de vacances.
Contraste saisissant entre l’info occidentale et celle du reste du monde.
On n’explique pas un viol impliquant un grand nombre de violeurs, comme on n’a pas expliqué le rapt et la mort d’enfants par Dutroux et la Martin.
C’est trop facile de dire que les Anglais ont laissé en Inde comme héritage, la pudibonderie victorienne, dans un pays qui voit dans le sexe un sport quasiment national, et d’ajouter dubitatif « voyez ce qui arrive ! ».
Ce qui était permis et qui était profondément entré dans les mœurs, en partie apporté par certaines religions pratiquées bien avant l’occupation anglaise, et en partie réprimé par la religion musulmane minoritaire, a abouti à la dégradation et au nom respect de la femme indienne, d’un côté en voulant en trop montrer et de l’autre en voulant en trop cacher.
Les violeurs sont l’aboutissement d’un mépris des hommes hindouistes, musulmans ou athées envers la femme, et tout ce qui est faible, donc les vieillards et les enfants..
Des rapports émanant des institutions indiennes nous apprennent qu’en 2007, 53% des enfants indiens interrogés dans ce rapport avaient subi des abus sexuels…
Les vieilles dispositions, tout aussi méprisantes pour les femmes avaient cependant le mérite de retenir la force physique des mâles. L’économie de consommation à l’américaine a détruit les frêles barrières de retenue.
La femme et l’enfant ont des corps exploitables. La femme est une marchandise dont on use à sa guise et que l’on jette avec les détritus, dans les tas d’immondices qui bordent les grandes villes.
Des voyageurs européens y découvrent avec stupeur que tout ce qu’on apprend en Europe sur le Kamasoutra cache en réalité une indigence sexuelle profonde, pur produit de la misère générale.
Les riches forment avec les voyous et les violeurs, une caste à part, celle qui ose et qui peut vivre leur Bollywood personnel, affranchis des lois et des religions, dans un perpétuel crime contre les gens, dans leur appétit du pouvoir, de l’argent et des sens. .
Mais aussi, passé la barrière de ces affranchis, quelle déconvenue dans l’apathie des gens, leur hébétude devant le malheur, leur résignation des crimes et viols perpétrés tous les jours et en toute impunité par les riches, les malfrats, la police, etc.

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Le sursaut qu’on publie largement dans nos feuilles bruxelloises, c’est celui de la bête blessée, qui n’a plus rien à perdre, qui crie sa vérité et aussitôt qu’elle sera battue et réprimée, on n’entendra plus parler de rien. Les touristes n’y verront que du feu et nos journaux, qui ne sont plus vraiment d’information, retomberont dans leur silence.
Mais l’Inde est un pays qui dépassera dans vingt ans la population de la Chine !
Croire que, comme en Occident, une manifestation pourrait faire changer le monde d’hommes qu’est l’Inde et qu’ensuite les droits de la femme seront partout respectés, est une sombre idiotie de journaliste occidental.
Un pays d’1,2 milliard d’habitant, avec 70% de sa population vivant dans les campagnes en proie à toutes les superstitions et toutes les religions, empêtrée dans des relations sociales, politiques, médicales et familiales trop compliquées, imbriquée dans trente six sortes de pouvoir, est une population sans aucun rapport avec ce qu’on en dit de leur pays « l’Inde est la plus grande démocratie du monde ».
En fin de compte, l’Inde est tout ce que l’on veut, sauf une démocratie !... et sans espoir de le devenir comme on le croit en Occident. Le mal profond est l’indifférence à un autrui « qui ne rapporte rien » avec un rapport au corps de l’autre et à l’intimité, qui en partant du fort au faible peut signifier « qui pourrait rapporter » en faisant jouer la relation qui existe du supérieur à l’inférieur.
Une femme seule dans la rue est toujours l’inférieure de nombreux hommes.
C’est pourquoi, l’affaire éteinte, d’autres viols auront lieu dans une apathie générale retrouvée.
Shiva, le phallus du monde indien, ne se dresse que pour détruire.
L’intime est introuvable en Inde, les palais sont trop grands et les habitats humains trop petits. La violence y est permanente et le dénigrement de celui qui a deux cruches envers celui qui n’en a qu’une, tue toute entente sociale.
L’Inde se gouverne avec deux principes : l’interdit et la culpabilité.
Rama parvient à libérer sa femme enlevée par Ravana. Aussitôt il la répudie, parce qu’elle est devenue impure, souillée par Ravana.
C’est ça l’Inde…

5 janvier 2013

Tous domestiques ?

On fait beaucoup de cas du transfuge possible de Depardieu et de sa fortune en Belgique. Les gros malins qui jouent les progressistes, depuis l’épicerie du coin, ne voient pas que ce qui intéresse Gégé : planquer ses sous dans ce qui serait un paradis fiscal, par rapport à la France. Autrement dit, tandis que la pauvreté s’accroit, nous cajolons nos riches, faisant mentir le dicton « Quand il pleut sur le riche, il goutte sur le pauvre ».
Les gazettes qui n’ont plus rien à dire depuis longtemps sur la vie réelle, sont toutes orientées vers un vedettariat qui s’étend à nos politiques. On s’intéresse même à leurs musiques préférées, c’est le cas de Di Rupo dont on suit les goûts musicaux sur Internet.
Vous verrez qu’à force de flatter les puissants, l’un ou l’autre loustic finira par se prendre pour un grand rénovateur, celui dont les partis ont besoin, liquidant tous les autres.
Mais c’est Gégé qui tient la corde dans l’actu avec sa nouvelle nationalité russe. Et on s’amuse des tribulations de celui qui, comme Cyrano, « aime qu’on le haïsse ».
Reste derrière l’emphase et le personnage, un problème de société.
Comment pouvoir vivre dans un monde où des gens se débrouillent avec 500 euros par mois, quand d’autres gagnent des millions ?
Cette question est à poser dans son contexte, à savoir une société fondée sur l’égoïsme de chacun dans sa légitimité de « prendre » du cash, afin de thésauriser et de faire boule de neige.
C’est ça le principe que nous défendons, avec ou sans notre accord.
Par conséquent, on ne peut pas être un partisan de la démocratie cohabitant avec le système économique ainsi décrit et à la fois critique de cette économie fondée sur l’égoïsme.
C’est pourtant le cas de nos partis politiques à l’exception des partis à gauche du PS.
On voit bien avec l’affaire Depardieu et bien d’autres avant lui, que le problème n’est pas simple. Au-delà d’un certain seuil, les recettes fiscales s'amenuisent à mesure que l'on accentue la pression fiscale. Le contribuable considérant le taux d'imposition comme confiscatoire, cherche à s'en émanciper.
Reynders a beau jeu d’en profiter pour s’écrier lorsqu’il était ministre des finances « trop d'impôt, tue l'impôt », pour faire patte de velours à ses compères d’Ixelles.
L'accélération de l'exil fiscal français ne donne pas de réponse, elle est un signal qui signifie quelque chose, pour nous, comme pour les Français.
Faire payer les riches ? Mais comment ?
C’est l’histoire d’un commissaire de police, flic de jour, truand la nuit. Il ne peut pas arrêter le truand, sans se condamner lui-même. C’est le cas des riches détenteurs d’un pouvoir économique qui plonge ses racines dans tous les autres et les domine, y compris ceux de la démocratie.
Tout le foin qu’on fait autour de Depardieu tient à ça. Foutez le camp ailleurs, pour voir l’effet nul que vous allez provoquer !
L’appauvrissement général est un constat plus alarmant.

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Il dénote l’impossibilité de concilier grande richesse et moyenne richesse générale. Le riche l’est encore plus, parce que le système économique lui est favorable, en même temps qu’il est défavorable aux travailleurs. Il est également, et cela même Sabine Laruelle n’en est pas consciente, destructeur de la classe moyenne, seule garante de la pérennité du système capitaliste par son milieu extrêmement satisfait de sa condition. Plus de classe moyenne, plus de possibilité de reconduire longtemps le système, sans une dictature militaire. Vu le nombre de faillites, l’effondrement du commerce et de l’industrie de proximité, on y arrive. La classe moyenne ne sera plus la pépinière d’une population favorable au système économique. Elle ne sera plus bientôt représentée que par les agents des services publics, cadres supérieurs et politiques, des ministères et des élus de la Nation. C’est-à-dire une classe moyenne artificiellement dotée de moyens issus des perceptions fiscales, non productrice d’emplois et limitée dans son nombre.
N’oublions pas que 1789 fut l’œuvre de l’activité d’une classe moyenne naissante, des gens éduqués pour l’état de domestique et qui se sont hissés par l’intelligence, au-dessus de la condition sociale qui leur était réservée.
L’effondrement de cette classe à laquelle nous assistons, est le commencement de la fin d’un système économique dont les recettes ne fonctionnent plus.
L’incompatibilité d’une cohabitation des trop riches et des trop pauvres est évidente sous nos climats, dans une Europe brouillonne et hostile à toute nouveauté en matière d’économie et de justice sociale.
Cela ne tranche pas le nœud de la question, la situation, si elle empire, devra se régler comme dans les westerns. Le pauvre d’un côté de la rue et le riche de l’autre. A trente pas, le premier qui dégaine et fait mouche est vainqueur.
Voilà ce qui pourrait arriver, faute d’avoir pris le problème à sa base, à savoir qu’il faut repenser l’Europe et son système économique, sans crainte de balayer des idées préconçues, des réflexes de castes et des mots utilisés, comme populisme ou marxisme.
On n’est pas en Inde, que je sache… du moins, pas encore !

4 janvier 2013

Clochemerle sur Geer…

Pardon Huub… Merelklok-op-Jeker !

Huub Broers, chien famélique au temps où les Fourons étaient territoire wallon, l’homme était attaché par les dents aux mollets des Happart. Dévoué au CD&V, il comptait les bons Flamands le dimanche à la messe.
Huub a peu de cervelle, mais beaucoup d’ambition et surtout le burgemeester est rancunier.
Les Hollandais accourant en masse du Limbourg maëstrichtois firent l’appoint lors des nouvelles lois aux élections communales de 2002. Le melting-pot de la fichue Europe, joint à l’internationalisme social-démocratisant firent le reste. La majorité wallonne bascula dans l’horreur de toute minorité, mais ici aggravée par le joug ménapien au Lion noir.
Ce que voyant Huub Broers, trouvant que la NV-A reflétait mieux son flamandisme, quitta aussi sec et les calotins et l’église pour se vouer corps et âme au gourou de sa religion flamande, Bart De Wever. Les Hollandais suivirent l’homme comme un seul homme !
Au zénith de ses faibles capacités, notre homme est bourgmestre-sénateur, bon Flamand et embête tout ce qui fransquillonne sur sa parcelle héroïque. Vous pensez, lui, sénateur… si on lui avait dit ça du temps où les Fourons étaient francophones et Liégeois !
On lui reconnaissait des droits. Il en veut davantage.
Un peu d’histoire :
Après l’échange honteux dont se rendirent coupables les socialistes wallons avec la complicité des libéraux, les Fourons passèrent au Limbourg, mais avec des « facilités ». La majorité était toujours francophone, protestait et réclamait un retour à Liège.
Les mêmes faux culs socialistes et libéraux qui avaient troqué les Fourons contre Mouscron-Comines (Les Liégeois étaient déjà en perte de vitesse au PS) virent un peu tard qu’il faudrait compter sur l’oubli légendaire des Wallons et qu’en attendant, ils devaient caser les frères Happart dans le gruyère et l’alcool fin d’une prébende.
Ce qu’ils firent.
On croyait donc l’affaire empaquetée, finie, vendue. C’était sans compter sans Huub l’épique.
Sa dernière qui fit à peine trois lignes dans votre feuille de chou préférée (toujours la peur des vagues et le retour à un affrontement de nos gazetiers) ne vaudrait pas la peine qu’on en remette une couche, sinon pour signaler que des brimades comme celle qui va suivre, il en pleut dans les Fourons. Le clan des Broers n’oublie pas, on bouffe du Wallon tous les jours.
Chez ces incultes, c’est évident que la langue française les blesse. Rien que de l’entendre, elle leur donne de l’urticaire !
« FOURONS Seuls les conseillers de la majorité Voerbelangen ont pu prêter serment mercredi lors de l'installation du conseil communal à Fourons. Les francophones n'avaient, selon le sénateur-bourgmestre Huub Broers (N-VA), pas rentré dans les délais les documents requis par la législation flamande, rapporte jeudi L'Avenir. Un conseil a été spécialement convoqué lundi prochain pour réparer ce qui est présenté comme une erreur de la part des conseillers francophones.
L'échevin francophone de la commune à facilités, José Smeets, n'a pu prêter serment puisqu'il n'a pas été installé comme conseiller. Il a dénoncé le "retour de l'intolérance" et a dressé un parallèle avec le port de l'étoile jaune par les Juifs "sur base de lois qui avaient été votées", selon L'Avenir. La réunion s'est terminée dans les invectives réciproques. »
Voilà, un Conseil qui se termine par des invectives. Il paraît que c’est pratiquement à chaque Conseil. C’est dire l’ambiance.
Ce n’est pas sans conséquences.

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Revoilà 1830 à rebours, les Hollandais reviennent en force et leur porte-drapeau, c’est Huub Broers !
Aux portes de Liège !
Les Liégeois ne sont plus ce qu’ils étaient. Les pensionnaires de la Maison Communale place du Marché non plus.
Savoir qu’il y a des Wallons qui ne peuvent même plus s’exprimer dans leur langue à vingt kilomètres de Liège, c’est quand même un peu fort.
Je n’irai pas voir Tchantchès le 15 Août en Outremeuse. Depuis qu’on lui a coupé les roubignolles, ça sonne faux dans son théâtre de la rue Jean d’Outremeuse.

3 janvier 2013

Cordon, s’il-vous-plaît !

Louis Michel tire le cordon de la Première de ce mardi.
Cet élu à vie, actif dans la gentrification du MR en y plaçant son fils Charles, s’est dit « très inquiet de la montée des extrémismes fascisants », en sa qualité de bourgeois cossu de Jodoigne. Son cordon ombilical reste attaché à une Belgique à quartiers chics et à misère convenable, quand le vote est de bon ton, et la colère feinte, pour un parti socialiste, ami de toujours.
Le pépère est contre la banalisation de l’extrême droite dans la vie politique belge, revenant sur le pacte des partis de pouvoir ligués contre le Vlaams Belang, installant « un cordon sanitaire ».
C’est que la N-VA pose problème et que c’est un peu à cause du cordon qu’il est tellement prospère en Flandre que les cordonnistes prennent peur. A Denderleeuw, sacro-sainte terre des Flandres, une éventuelle alliance des partis vainqueurs aux élections avec le Vlaams Belang menacerait le cordon sanitaire. Autrement dit, ce sont les trois élus communaux du Vlaams Belang qui sont arbitres du micmac communal, entre les socialo-libéraux et les N-Va/CD&V.
Nos particratistes sont des petits marrants. L’opinion, pour qu’elle fasse autorité, il faut qu’ils se la partagent, sinon… le cordon !
En voilà une idée de la démocratie !
C’est comme si un enfant, joueur de billes, excluait de son jeu, un autre enfant qui ne tiendrait pas sa bille de la main droite comme lui.
Attention, pas que les rondouillards flamingants contre lesquels Gros Loulou tire le cordon. A gauche du parti socialiste, ceux qui ne veulent plus aller à la grand’messe du système capitaliste, seraient un jour priés de rester de l’autre côté de la ligne, si le PS dans sa dérive droitière ne tenait pas le cordon à lui tout seul, dans sa haine profonde de la gauche non collaborationniste.
Tout ça n’est pas sérieux et relève des entretiens cliniques du docteur Mabuse. On tire le cordon pour le Vlaams Belang, et pas pour la N-VA, faudrait expliquer aux gens la différence ?
Il est infiniment plus dangereux de faire taire les citoyens que de les laisser s’exprimer.
C’est d’abord une sorte de respect de l’opinion des autres. Evidemment, quand on voit nos grandes gueules monopoliser les médias et vouloir triompher de tout et toujours, devant l’opinion, l’intrusion d’autres grandes gueules les perturberaient gravement, bien entendu.
L’opinion n’en a rien à foutre de leur mal être devant la concurrence !

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Des gens plus marioles que Gros Loulou ont gambergé sur la montée de la N-VA, et ils sont arrivés à la conclusion que c’est la faute du cordon ! S’il n’avait pas existé, le Vlaams Belang eût poursuivi sa carrière, se fût cloqué avec des partis de son genre dans des coalitions grouillant de racistes et de nationalistes, tout comme aujourd’hui, et la N-VA, au lieu de passer sous des arcs de triomphe, se fût contentée de partager le même goût des autres pour des combines à trois ou quatre, et serait resté un parti « raisonnable » dans le sens du nombre, avec un Bart De Wever qui eût pu conserver ses 130 kilos de frites-moules qui faisaient tout son plaisir.
On oublie aussi que le cordon, voilà longtemps que la presse s’en tamponne. Et elle a raison. Je parle de la presse flamande. La francophone est trop respectueuse de ses propriétaires pour risquer une évasion hors des murs. Au contraire, La presse francophone fait de la résistance sur la question. Elle dénonce la montée des extrémismes, comme si sa vie en dépendait. Mais qu’offre-t-elle en échange ? Rien, pas la moindre critique, ou si peu, du système des partis, des enjeux de l’économie. Son obéissance à l’ordre établi est telle, qu’un effet pervers est en train de lui faire perdre son audience. A force d’en remettre, la diabolisation des extrêmes fait fuir le lecteur qui associe la presse aux Gros Loulous qui peuplent le ciel politique belge ; justement, ce sont ces gens là que le public a pris en grippe.
Les cordonnistes ont oublié un principe élémentaire : quand l’« anti système » devient majoritaire, c’est le système qui devient minoritaire.
C’est ce qui est en train de se passer avec la N-VA.
Je me suis toujours méfié des gens de pouvoir qui veulent limiter le droit à l’expression des citoyens, même pour ceux qui disent des conneries, qui profèrent des anathèmes racistes et qui voient des Juifs partout, en l’occurrence ici, le Juif, c’est le francophone.
Les opinions rentrées pour cause de Justice, sont des opinions qui macèrent et qui se renforcent. Cachées, on ne sait qui les profère, quand on les entend dans la foule. On ne peut pas assimiler la faute à un gang de voyous, l’assemblée de personnes qui vit de slogans et marche au son du tambour, tant qu’elle ne casse pas des vitrines et brûlent les livres.
La démocratie n’est pas ce que veulent en faire nos Loulous des partis de pouvoir : une belle poitrinaire qui se meurt de consomption, avec des lois qui respectent son sommeil et qui interdisent jusqu’à l’invective sous ses fenêtres.
Au contraire, la démocratie est une belle garce qui se dérobe quand on croit la tenir. Elle vous rend les coups que vous lui portez.
C’est une femme libre.

2 janvier 2013

Le principe de réalité.

Certains définissent la droite « concept pragmatique de la pensée ». C’est-à-dire une façon d’aborder les situations et de trouver à y répondre dans le concret d’une réalité bien perçue.
Une opinion à géométrie variable bien adaptée à la réalité, si on veut faire simple, qualifie l’électeur de droite.
La gauche serait, à l’opposé, une manière d’œuvrer à un Etat à venir, bâti sur les plans d’un autre futur, plutôt qu’à traiter des réalités.
La social-démocratie serait la pierre angulaire d’une gauche qui aurait renoncé à l’utopie pour rejoindre un raisonnement de droite. C’est-à-dire toucher au réalisme pour en adoucir les angles, au risque de faire double emploi en entrant en concurrence avec les partis libéraux. La différence entre un gouvernement de gauche et un gouvernement de droite, tient en un saupoudrage atténuant l’effet sur les plus faibles des mesures d’adaptation aux réalités. Un gouvernement de compromis atténue tout progrès au point de le rendre illisible.
Exemple : la fermeture des hauts-fourneaux de Florange par Mittal.
La droite accuse réception d’une information touchant à un secteur d’activité. La gauche nationalise l’entreprise et maintien les travailleurs dans leurs emplois. La social-démocratie menace de nationaliser, mais se rallie à l’accusé de réception de l’annonce de la fermeture.
Il n’est pas question ici de déterminer qui a raison et qui a tort sur le fond.
Il se pourrait bien que la fermeture d’un outil soit une bonne solution ou, à l’inverse, que son maintien soit une solution meilleure.
Il convient seulement en cas de fermeture ou de poursuite de l’exploitation du site de veiller à ce qu’il y ait le moins de casse possible dans la vie des travailleurs et qu’agissent à plein, les instances sociales de protection, ou que l’outil corresponde à une utilité industrielle, s’il est maintenu.
Là-dessus tout le monde est d’accord.
Mais, ce qui vicie le schéma de droite et le rend pervers, bien davantage que le schéma de gauche bâti sur l’imaginaire d’un futur, c’est l’absence de toute prise sur les décisions économiques parce que le traitement préventif de celles-ci est en amont des réalités.
Il faut pour l’action, que la droite subisse une réalité dont elle n’est pas maîtresse et dans laquelle elle n’a put intervenir en aval, avant qu’il ne survienne.
Enfin, plus grave encore, lorsqu’elle a traité la réalité, celle-ci continue néanmoins son évolution, sans que la droite réagisse, laissant donc filer cette réalité, vers ce que d’autres forces en feront.

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Autre Exemple : la crise bancaire de 2008-2009.
On ne va pas remonter à la fin des accords de Bretton Woods, mais à moins de dix ans pour retrouver des analyses décrivant à la virgule près la crise telle que nous la vivons depuis trois ans. La droite et la gauche social-démocrate se sont partagé et se partagent encore le pouvoir dans le monde occidental et selon les principes de réalité.
Cette crise se répandant dans la société civile et dans les comptes de l’Etat, au lieu de mesures salutaires afin de reprendre politiquement l’aspect déliquescent de l’économie, comme la suppression des banques généralistes, assignant un seul rôle à la fois pour chacune d’entre elles, on laisse filer la crise en espérant une reprise. Concrètement on traite les finances dégradées par des restrictions et des économies sur le dos des travailleurs et des pauvres.
Les seules interventions sont des opérations de soutien aux opérateurs qui ont provoqué la crise !
Cette politique de droite tient compte des réalités et laisse filer l’avenir vers une reproduction de la crise actuelle, sans doute plus sévère et plus couteuse encore, au risque d’un effondrement mondial sans précédent de l’économie.
Autre inconvénient, la réalité traitée de façon pragmatique empêche le rêve échappatoire et enferme le citoyen dans une prison de devoir sans issue.
Imaginer l’avenir relève toujours d’un certain optimisme. Les utopies peuvent devenir des réalités. Il suffit qu’un grand nombre de citoyens le veuille.
Voyez comme la social-démocratie peine à faire croire en l’amélioration de l’avenir !
Voilà pourquoi la droite et la social-démocratie sont des poisons qu’il faut détruire, avant qu’elles ne nous détruisent.

1 janvier 2013

Avec tous mes vœux…

On ne peut pas commencer 2013 par les idioties lénifiantes que les chroniqueurs devenus tous des spécialistes en gastronomie nous assènent dans la semaine d’entre les deux Réveillons.
Il faudra bien reprendre conscience les 2,3, 4 jours de janvier qui succèdent au premier. La première question qui vient à l’esprit est claire : Où va-t-on ? Et si l’humour n’est pas tout à fait mort à la suite du déferlement de vannes de nos humoristes professionnels du premier jour de l’an, on peut se rappeler leur ancêtre Pierre Dac : « Dans quel état j’erre ? ».
Et là, on se heurte aux bavardages des économistes qui paraissent savoir tout, sauf ce qui va se passer, avec la grande question toujours pendante : La crise étant toujours là, se terminera-t-elle en 2013 et de quelle façon ?
Ce qu’on oublie de dire, c’est qu’elle a déjà fait tellement de dégâts depuis 2008, qu’une sortie de crise n’est réussie que si l’on répare ce qui a été cassé et qu’on se prémunit d’une réplique en supprimant les causes.
Comme on en est loin, que ce qui a été détruit est toujours en ruine et que par peur d’attirer trop l’attention sur les graves défauts du système actuel dérivant du capitalisme, on n’en supprimera pas les causes, un conseil, si vous entendez nos forts en gueule revenir en force des Réveillons pour vous dire que la crise touche à sa fin, ne les croyez surtout pas. Parce qu’ils ne sont pas en capacité de vous le dire. Ils se sont contentés de passer entre les gouttes et de se retrouver devant 2013, en meilleure position que nous.
Les Etats se trouvent comme englués dans une organisation qu’ils ne maîtrisent plus et dont ils sont incapables d’en sortir. Le pire, c’est que pour faire autre chose, disposer un échafaudage contre l’édifice branlant, il faut que tous les pays le fassent en même temps pour qu’il soit efficace.
Or, cela est impossible.
L’intérêt général est loin de passer pour une priorité, caché qu’il est sous une multitude d’intérêts particuliers contradictoires et dans un état conflictuel permanent.
Il n’est donc pas possible sous les auspices d’un quelconque sommet international ou une Institution du même tonneau, de modifier quoi que ce soit dans l’ordre mondial de l’économie.

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Dérivé du système capitaliste dont Marx énumérait déjà les défauts dans une critique restée célèbre, le système actuel travaille dans l’immédiateté du profit. Le long terme ne vaut pas un clou et n’est qu’une utopie partagée par les politiciens libéraux à l’usage des foules.
Le plus bel exemple tient dans la rapidité de changements des tablettes et des systèmes électroniques qui touchent essentiellement un public qui s’imaginerait déchu de la modernité en n’achetant pas la nouveauté du jour. Les promoteurs et les inventeurs font le plus de battages possibles autour du produit, des petites mains mal payées d’Asie l’assemble, et les premiers empochent la différence entre le prix de revient et le prix d’achat des particuliers.
L’opération est reproduite chaque année. Bientôt elle le sera tous les six mois.
C’est le même produit que le précédent, seule la jaquette de présentation change.
Il n’a pas été pensé en fonction de l’avenir, de l’énorme gâchis de matière première pour un progrès minuscule, voire inexistant. Sa fonction essentielle a été de produire du cash !
Le devenir de l’humanité dans un avenir proche, moins d’un demi-siècle, s’obscurcit davantage à chaque opération de ce type.
Autre exemple. Les Chantiers de Saint-Nazaire se félicitent de l’importante commande d’un paquebot géant, capable de faire des croisières de luxe avec 5.000 vacanciers. La performance est acclamée à l’avance. C’est un bienfait pour les milliers de chômeurs de la côte atlantique. Et l’on s’éblouit des performances de ce géant des mers.
Personne ne s’est imaginé que cette merveille nautique préfigure le monde de demain. Une société qui poursuivra tranquillement son appétit des jouissances et une autre, dont les fils auront construit le palace, regardera du quai les performances du monstre.
Les uns feront des petits tours dans ce qui restera des mers « montrables », les derniers coraux et les îles enchanteresses, les autres poursuivront leur travail de fourmi pour affréter le suivant, encore plus grand, encore plus performant.
Or, tout cela est parfaitement inutile. Mieux, cela ne sert à rien qu’à obturer la réalité du futur.
Cela n’est conçu que dans l’immédiateté du cash, sans valoir autre chose qu’un tas de ferrailles, bientôt obsolètes, que des riverains indiens des mers découperont à la main, dans des dépotoirs immondes.
Le système tourne en rond et à vide.
Il est destructeur d’avenir. Il ne nous permet pas de vivre en respectant la terre nourricière que nous foulons tous les jours.
Cette dérive générale, nous la payerons plus vite et beaucoup plus cher qu’on le pense.
J’ai volontairement sauté le pire du système dérivé du capitaliste, celui du cash, prélevé sur du cash, les fameux casinos qui jouent sur des chimères de potentialités inexistantes et des fluctuations des monnaies, des arnaques de banquiers sur des hypothèques sans perspectives de remboursement, des salles entières de traders agissant comme des gangs dans l’ivresse crapuleuse d’un vol sanctifier par le mythe de la croissance.
On aura compris que si je n’en parle pas, c’est qu’un avenir assaini devra passer ce ramassis de voyous par la trappe des disparitions soudaines, sous peine de faire périr le reste des habitants de la planète.