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30 juin 2014

Charly la main-chaude.

C’est formidable qu’on ne soit pas encore lassé en Belgique du ballet des informateurs et des formateurs qui s’annonce épique.
La semaine dernière Bart De Wever recevait Charles Michel, huit jours plus tard, Charles Michel reçoit Bart De Wever. Que vont-ils se dire à nouveau ? Vont-ils reprendre la conversation là où ils l’avaient laissée ou bien faire du neuf et changer de sujet ?
– Qu’est-ce que tu fais pendant les vacances ?
– Je pousserai bien une pointe jusqu’au Berghof…
À moins que Charles Michel fasse ce qu’il dit «Je vais beaucoup écouter, avec beaucoup de bonne volonté et d’ouverture», laissant aller Bart dans un grand monologue flamingant, et de dire « Oui, bien sûr… certainement… vous avez raison, cher ami. » formule qu’il reprendra tour à tour pour Di Rupo, Lutgen et compagnie.
Pendant ce temps, on s’étripe en Irak, les lycéennes, dont on avait fait grand cas lors de leur enlèvement par Boko Haram, ne sont toujours pas retrouvées et on n’en parle plus, des jeunes belges font les matamores en Syrie et nous reviennent les bras chargés de kalachnikovs, ils servent d’exemple pour le contingent suivant, le chômage grignote ses parts du marché et Junker est nommé président de la Commission européenne sans que cette nomination suscite des commentaires, bref tout ça pour dire qu’à part le foot et Charles Michel, Hakima Darhmouch n’est pas prête à recevoir le prix Albert Londres.
Quand même une redondance : « Charles Michel tente le virage à droite. » Voilà qui est étrange !... ainsi il n’était pas de droite et on ne s’en était pas aperçu. Hakima était distraite, elle pensait à la liste de ses courses chez Carrefour, Delwit se voyait au volant d’une nouvelle voiture et Vrebos se demandait s’il allait conclure avec Paola.
Il y avait tout ça dans la poignée de main mythique de Charles et de Bart, surtout dans celle de De Wever. Il s’exprimait beaucoup de choses dans son auriculaire droit. On y sentait la crainte que le MR opte pour un gouvernement sans la N-VA.
Merde !
Je parlais l’autre jour avec une caissière de Chez Makro. Drôlement inquiète, la pauvre, avec son mari licencié du jour au lendemain à la cokerie du filou Mittal de Seraing.
Si on parlait un peu de choses sérieuses, puisqu’il est impossible de parler de celles qui se passent à l’étranger, si on parlait un peu des nôtres ?

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Qu’est-ce qu’ils vont faire, ces gens qui n’ont démérité en rien, qui ont travaillé toute leur vie et qui vont endosser, parfois sous les quolibets, la défroque de l’infamie, celle du chômeur ?
Tatayet est à Bruxelles, mais Monsieur X est aux Bermudes ! C’est lui le responsable des nouvelles dispositions, ça déploie en Birmanie après la Chine, ces patrons là !
Pour « faire », sûr on va faire. On ne les laisse pas tomber. Charles Michel s’en occupe. Lui aussi s’est déployer à droite. C’est même ça dont ils ont discuté avec Bart. Ils sont bien d’accord. La caissière de chez Makro et le manœuvre léger des cokeries, s’ils se sont associés pour le meilleur, ils vont vivre le pire. Les longues retraites au chômage, c’est fini.
Que vont-ils faire ? Même Di Rupo n’est pas intéressé. Lui aussi se déploie, ce sera du côté de la Région, si Philippe ne le rappelle pas.
Tout ce qu’on sait, à part le Brésil qui est passé par la petite porte d’une victoire laborieuse, l’informateur Charles Michel poursuivra ses consultations lundi matin, dès 9 heures.
Un peu comme chez le médecin, sauf que pour le fils de l’autre, il ne reçoit que sur rendez-vous.
Et que ceux qui prétendent que Charles a dit avant les élections (déclaration du 29 avril) «là où nous aurons la main après les élections, nous mènerons des négociations pour faire un gouvernement sans la N-VA» et Didier Reynders le même jour «le MR ne veut pas gouverner avec la N-VA», ont dû mal entendre. C’était quand Hakima avait ses ragnagnas et n’était donc plus en possession de tous ses moyens. Elle a dû prendre une information pour une autre. Quant aux journaux qui ont dit la même chose, tout le monde sait bien qu’on ne les lit plus.

29 juin 2014

Junker, tax haven and C° !

Une pièce de théâtre dont on sait à l’avance le dénouement, telle aura été l’élection européenne de Jean-Claude Junker, au fauteuil de Manuel Barroso.
On ne comprend pas l’agitation de Verhofstadt pour le poste. Son ouverture à Bart De Wever était bien inutile. Il s’est ridiculisé pour rien.
Pourtant, contrairement à ce qu’on croit, Angela Merkel a fait tout pour que son image ne soit pas ternie par son insistance à donner l’emploi à Junker. Elle a été jusqu’à suggérer à François Hollande d’adouber Christine Lagarde à la présidence de la Commission, ce que Flanby a refusé. Merkel ne voulait pas fâcher les Anglais. David Cameron était au bord de la crise nerveuse.
Pourtant, que l’Angleterre quitte l’Union Européenne est la seule bonne chose qui ressort de cette nomination. Ce pays est trop pro-américain pour être un allié sincère. Il s’en va, il ne pourrira plus l’Europe de l’intérieur. Sa nuisance s’exerçant en externe sera moins néfaste à ce grand corps malade et en incapacité qu’est l’U.E. et le continent. Reste que l’Angleterre ne se prononcera qu’en 2017, sauf imprévu, ce qui laisse raisonnablement le temps à David Cameron de changer d’avis.
Junker, l’homme du paradis fiscal qu’est le Luxembourg, le champion du secret bancaire, va donc diriger la Commission européenne. Il est bon que Barroso parte à la retraite, quand on voit les espérances que l’Europe suscitait à son arrivée et ce qu’il en restera à son départ. Avec Barroso, l’Europe a perdu sa crédibilité et ruiné les espoirs que l’on mettait en elle. Deux mandats, il y en avait un de trop pour Barroso, pour notre malheur. Mais Junker, on croit rêver, lui ressemble tellement !

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Le nouveau coach part avec l’handicap d’un passé d’homme de droite, attaché aux recettes du capitalisme version « années heureuses ». Il ne sait pas qu’elles ne reviendront jamais plus. Pendant dix-huit ans, il fut le chef du gouvernement luxembourgeois qui a aspiré les bas de laine des non-résidents allemands, belges et français. Il est à la base de la réussite d’un pays qui affiche encore aujourd’hui une éclatante santé économique, un chômage quasiment nul et une large vision conservatrice du monde, avec 140 banques qui y sont installées pour des actifs de 2.500 milliards d’euros, correspondant à 50 fois le produit intérieur brut du Luxembourg (45 milliards d’euros en 2013).
Jean-Claude Juncker a fait barrage à un début d’harmonisation fiscale et lutta jusqu’au bout contre la levée du secret bancaire. Avec lui, le Luxembourg fut, au côté de la Grande-Bretagne, un des plus farouches adversaires de la directive européenne sur l’imposition des revenus de l’épargne, qui fut adoptée en 2003 après de très longues négociations, pour une application en 2005.
Alors, pourquoi cette répulsion de David Cameron, pur produit de la City, pour Junker, pur produit des banques ?
Ce qui fait peur aux Britanniques, c’est l’engagement de Junker dans la construction européenne, et le rôle beaucoup moins passif de Barroso, qu’il compte jouer à la tête de la Commission.
C’est une question vitale pour les Britanniques que la plateforme de la City soit la plus puissante avec Wall Street du monde occidental.
En réalité, Junker, c’est l’homme de Franfort et des banques européennes continentales.
On se heurte ici à la théorie de l’Association de Libre Échange américano-anglais opposé à l’intégration des États membres.
Ces guerres financières entre les places de l’argent passent loin au-dessus des citoyens qui attendent autre chose qu’une lutte d’influence à but politico-économique hégémonique.
Le libéralisme économique dogmatique de la Commission Barroso a continué de creuser le fossé qui le sépare des citoyens, s’efforçant de maintenir l’équilibre des finances concurrentes. C’est un acteur moins neutre qui prend la suite.
Tout ça n’arrange pas l’Europe sociale qui n’existe pas. À se demander pourquoi on a voté ? L’euroscepticisme progresse, on attendra pour les idées nouvelles. En octobre, on remplacera également Van Rompuy. Il y a fort à parier que c’est Jean-Marc Hérault qui prendra la succession. Là encore, les négociations en coulisse auront prévalu.
C’est ahurissant. Plus on avance, moins les citoyens sont concernés. La démocratie n’est plus qu’une affaire entre spécialistes. L’histoire et l’activité humaine n’ont plus de sens. C’est le triomphe des clercs.

28 juin 2014

Le PS en casting.

On assiste en Belgique à la fin de l’idéologie socialiste pourtant inscrite, dans les statuts du PS. Est-ce la mort de ce parti, comme en France Manuel Valls craint pour le sien ?
Malgré une certaine érosion des voix, le PS de Di Rupo résiste bien à la perte des valeurs inscrites dans les statuts.
Le phénomène qu’on observe au PS s’appelle « l’adaptation aux circonstances ». Elle est d’abord liée à l’économie. Une économie qui prend une méchante tournure avec le triomphe du capital sur le travail, et à l’adaptation des « valeurs » aux mœurs et aux aspirations des populations. Ces dernières sont soumises à de nouvelles habitudes de consommation et des appétits égoïstes accrus, de nature à profondément modifier les modes de penser. Enfin, les deux facteurs conjugués portent sur la vision d’un État futur qu’on ne voit plus du tout « socialiste ».
Fallait-il que le PS prenne à son compte le message que le PTB et le MG tentent de faire passer, à savoir que les Hommes sont égaux et solidaires, que la fortune n’est ni un accident, ni une chance aveugle, mais une volonté de spolier son semblable et de s’enrichir à ses dépens ?
Le PS a choisi de se maintenir dans le large spectre de la majorité par un langage rassurant du genre « je vous ai compris » faites nous confiance, nous sommes l’assurance que le capitalisme ne vous prendra pas tout, comme l’ont toujours fait les dominants. Réussissez et gavez-vous de fric. Devenez bourgeois, si vous le pouvez. Nous sommes votre filet de protection, si vous échouez, vous ne toucherez pas le sol. Di Rupo, c’est la réincarnation de Louis-Philippe !
C’est exactement ce que les gens du bas de l’échelle perçoivent comme message. Il rassure et il ne pénalise pas trop. Il laisse la porte ouverte à la réussite, fût-elle honteuse. Mais la réalité est différente, tel est pris qui croyait prendre. C’est la soupe à la grimace pour presque toute l’humanité.
Cette politique de l’espoir d’une chance pour tous, est aussi celle qui met à nus les nouvelles mentalités et dénonce sa propre supercherie. Ainsi, le PS sert ce qui au bout du compte est profondément contraire à l’éthique en politique qui ne vise que le bien du peuple.

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Puisque le PS a choisi l’accompagnement aux dérives libérales en donnant l’illusion de garder une bouée de sauvetage, il ne pourra que disparaître dans les rapides que la société en marche annonce et dont on entend déjà le bruit qui bientôt sera assourdissant. N’a-t-il pas déjà oublié ses statuts, ses traditions, sa règle de conduite antilibérale, sa source d’inspiration populaire, sa raison, enfin, de lever le poing en chantant l’Internationale ?
Qu’importe si le nombre est toujours là qui le rassure. Di Rupo ne sent-il pas qu’il a touché une limite et que ses successeurs ne pourront jamais plus dépasser ? Il faudra bien un jour, devant l’accumulation des preuves de sa duplicité, que les électeurs découvrent cette mutation qui fait du PS un parti à vocation libérale.
Heureusement qu’en politique, il n’est jamais trop tard. La démocratie n’est pas faite que d’un suffrage de temps à autre. Les masses sont imprévisibles. Les retournements de l’Histoire sont souvent spectaculaires.
Il ne fait guère de doute que l’avenir est meilleur pour le PTB et le MG que pour le PS. On ne peut pas dire le temps qu’il faudra pour que cela soit ainsi dans les urnes. La Gauche ne peut pas mourir, parce que tous les pauvres sont devenus capitalistes comme le voudrait le PS. Elle ne mourra pas, parce que le pire ennemi du capitalisme, c’est lui-même. Ses passions, ses vices, ses habitudes finiront par le détruire. Ce que les grèves, les émeutes, le sang versé sous tous les régimes pour sauver ou acquérir la justice et la liberté, n’ont pas réussi à faire, l’organisation mondiale par le pouvoir de l’argent nous livrera son fonds de commerce, clé sur porte, par la rage même des riches à se dévorer entre eux.
« Savoir quand et comment cette gauche va mourir » écrit Guy Konopnicki, c’est relire l’histoire de la SFIO, au PS de la rue Solferino. Mais l’évolution est certaine et la disparition du PS français sous sa forme actuelle est inéluctable. Du POB au PS bruxellois du boulevard de l’Empereur, c’est la même marche au tombeau, sauf qu’en Belgique les relais devraient être plus longs, les esprits y sont moins vifs

27 juin 2014

Dégustation et immobilier.

N’avouez jamais.
Cette injonction de précaution s’adresse aux voyous et aux hommes politiques. N’y voyez aucun lien de connivence. C’est tout simplement pour les seconds, une question de survie au suffrage universel.
Encore que, de nos jours, ce ne soit plus tout à fait vrai.
On a vu des carrières interrompues pour fait judiciaire, repartir sous l’acclamation des foules après la peine accomplie, généralement de sursis. C’est que l’électeur ne déteste pas le roublard qui s’en tire sans une condamnation, alors qu’on cite son nom dans des affaires louches depuis des années.
On a eu notre Mathot national, les français ont leur Sarko et quelques autres, comme nous, tous innocents à gauche et à droite.
C’est le cas d’Alain Jupé, condamné dans l’affaire des emplois truqués à la mairie de Paris et qui se tâte pour la présidence de la république, en 2017.
Les électeurs sont très sensibles à la nature du délit. Encore qu’il n’est pas dit que Dominique Strauss-Kahn ne nous revienne pas, malgré son assaut fatal au Sofitel de NY.
Jupé a servi de fusible pour Chirac et ne s’est pas enrichi personnellement, tout au moins on n’a pas pu le prouver.
Il serait étonnant que Copé, par contre, revienne si la justice le poursuit pour enrichissement personnel et détournement de fonds. Trop, c’est trop. Son casier serait trop riche…
L’un comme l’autre, tombé pour la cause du parti ou pour son compte en banque, ils ont en commun qu’ils n’avoueront jamais. Se repentir est un aveu.

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Dans la Wallonie judiciaire, deux lascars sont bien capables d’en sortir indemnes : Luc Partoune, directeur général de l’aéroport de Liège et le président de son conseil d’administration, le pensionné du PS, José Happart.
Tous deux innocents - on ne peut plus - et soupçonnés de choses que l’homme de la rue, s’il avait été à leur place, en aurait fait autant (c’est en partie de ça que la démocratie est malade).
On reproche à Partoune, des prestations effectuées à son domicile d’une entreprise de jardinage, des factures payées par l’aéroport qui s’élèvent à plusieurs milliers d’euros. D’avoir fait travailler, à de nombreuses reprises, des employés de Liège Airport (durant leurs heures de service) au profit de l’ASBL Chili Découverte, dont il est le patron. Certains frais que le consul honoraire du Chili qui n’est autre que lui-même a fait supporter à l’aéroport, plus quelques milliers d’euros de détournement, des cigares, un frigo, une voiture… bref, la belle vie, aux frais de la princesse.
Oui, camarade, Partoune est toujours à son poste, respecté de tous, tant qu’on instrumente, c’est comme ça. Réputé innocent.
L’autre altruiste socialiste est un autre grand consommateur privilégié : José Happart.
Soupçonné d’avoir lui-même adouci sa fin de vie par des largesses de l’homme public à une charmante. Convaincu que sa personne de septuagénaire n’y suffirait pas, notre camarade ex fouronnais aurait essayé le vieux truc de faire payer la collectivité à sa place et un promoteur immobilier (BMB), pour la construction sur un terrain cédé à prix d’ami, d’une maison, ma foi, assez confortable.
Et puis une autre combine avec le même BMB, avec tentative d’influence, manœuvres et bidonnages, sur le lieu dit "Ferme du Bailly" à côté de l’aéroport.
Bref, rien que des broutilles desquelles MM. Partoune et Happart pourront aisément se disculper. Et si d’aventure, le socialisme militant tournait mal, il resterait toujours le moyen de se faire oublier dans une planque de la Région, le temps du sursis. .
Quant aux papiers et documents compromettants, les deux militants sont bien tranquilles : ils ne savent ni lire, ni écrire. C’est déjà assez bien malheureux comme ça d’évoquer une scolarité difficile, sans avoir besoin de le crier sur tous les toits.

26 juin 2014

Benoît Lutgen a fait fort.

Lutgen, un des premiers faux-cul du royaume le dit : il faut arrêter le bal des faux-cul !
Le gamin a compris tout de suite la partition sans lire la musique.
Il tient bien le rôle. Il est formidable dans le sketch du type droit dans ses bottes et qui ne tourne pas autour du pot pour l’envoyer dire.
Il n’a plus de leçon à recevoir de Miss Joëlle Yeux-dans-le-beurre, il est l’In fine de service.
Un qui s’est encore fait remarquer dans la connerie, c’est Charles Michel ! Pourtant avec un père comme il a, il aurait dû savoir qu’on ne dit pas « oui » tout de suite à Bart De Wever, parce que par là on montre qu’on est bien content d’en faire baver un peu plus à la population et qu’on ne veut pas serrer la ceinture aux cinq gouvernements qu’on entretient à grands frais (record mondial absolu depuis vingt ans).
On dit : il faut voir… il y a du bon et du mauvais. Et ainsi l’ex gros retourne s’aérer aux serres de Laeken et Philippe lui file une rallonge d’une semaine. Michel est triomphant et Lutgen est pris de vitesse.
Tandis que maintenant, retour à la case départ, qui fait barrière de son corps au séparatiste anversois ? Guy Lutgen. Qui a l’air d’être bon à tout pour faire ministre : Michel Charles !
La note de De Wever était une plaisanterie d’étudiant en histoire qui veut faire croire que la solution à tous nos maux, c’est lui qui la détient.
Et Michel qui n’y a vu que des avantages pour les classes moyennes est un sot qui ne mérite plus de tenir les cordons bleus du parti.
Voilà Lutgen qui brame partout qu’il n’a pas assez reçu de garanties pour entrer dans la combine, c’est dire le peu de soin que le MR a de nous.
En réalité Lutgen a envie d’être le seul parti qui place ses créatures dans les cinq gouvernements. L’avenir pour l’emploi, c’est lui !...
On sent que, s’il réussit le coup, il va avoir des conversions à l’Humanisme à ne plus savoir où mettre.
Et pouvait-il faire autrement que de dire non, après avoir traité l’ex-gros d’Anvers de raciste !
Bien sûr qu’il l’est le Spiderman de la NV-A. Ça se voit, rien qu’à la façon dont il « craque » les « r » de sa moedertaal. Et alors ? Ce n’est pas le premier qui fait une belle carrière qui l’est. Par exemple les Van Rompuy, est-ce qu’on dit encore aujourd’hui qu’ils le sont ? Non.
Michel ne sait pas qu’avec le temps, tout homme politique devient convenable, sauf quand il a été fusillé pour intelligence avec l’ennemi et comme on n’est pas en temps de guerre…
Son père Louis l’est bien devenu, alors c’est dire…
Et comme argument pour ne pas marcher dans la combine de la NV-A, Benoît Lutgen en a des caisses. D’abord un envoi parfumé au chauve du MR « Tous les partis francophones se sont engagés à ne pas avoir d’accord avec la N-VA, le MR en tête. Les masques sont tombés après les élections ».
Aurions-nous en Benoît le Saint patron de la mémoire ?

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Et puis ce n’est pas clair, Bart De Wever n’est pas victime d’une mauvaise traduction, il n’est pas clair parce que son esprit n’est pas net. Le sire jaune et noir nous cache ce qu’il pense.
Lutgen revient sur la séparation du pays, reprise à l’article premier des statuts de NV-A. Là, c’est du bourre-mou, le PS a bien encore dans ses statuts le principe de la lutte des classes ! Il est vrai que depuis longtemps il pratique la lutte de la classe moyenne, mais quand même, on connaît les socialistes. Ils ont une belle tradition de casseroles capitalistes qu’ils trainent depuis l’affaire Cools, alors les royalistes ont confiance. Mais De Wever ? Trop nouveau dans le gotha, il n’est pas sûr.
Belgo-sceptique, eurosceptique, bref, ça sent la fosse sceptique et si Michel aime y barboter aussi, c’est que le pauvre n’a pas encore placé une seule de ses créatures bleues à l’abreuvoir de la Nation et cela lui taraude l’esprit.
Reste que le public a peu lu ou pas du tout, le pensum de Bart.
Est-ce l’incapacité de lire une traduction d’un texte flamand qui m’accable, mais à vue d’œil, c’est Benoît qui a raison. On ne sait pas ou Bart veut en venir. Les phrases sont à tiroirs, les mots à double-sens, bref, de cette lourdeur flamande, l’esprit latin s’épouvante.

25 juin 2014

C’était bien, Mélenchon !

Et Mélenchon ? Qu’est-il devenu Mélenchon ?
C’est bien français ça… Voilà un type qui claquait le beignet à tout le monde, qui disait une vérité tellement évidente que les autres n’avaient plus qu’à la fermer, les Français en raffolaient… et puis aux élections, plus de Mélenchon, sauf quelques vipères lubriques comme le désastreux Robert Hue ex-grande gueule du PC, qui l’achève à coups de talon !
Je ne comprends pas. Il faudra qu’on m’explique ?
Il était le seul à faire l’attraction, à réconforter les Français dans leur malheur d’avoir élu Hollande, le seul d’avoir prédit que la maffia Sarkozy-Copé allait imploser, et voilà qu’on l’abandonne, qu’on le renie, pire, qu’on va bientôt le désigner comme le seul responsable du désastre français !
Et que fait-on puisqu’on n’aime plus Hollande, qu’on déteste toujours Sarkozy ? On vote Marine Le Pen !
C’est à ne plus y rien comprendre, sinon que la nature humaine est inconséquente et capricieuse et que, dans le fond, on ne repousse pas tant que cela la bonne vieille recette qui plonge la moitié des Français dans une merde profonde, afin que le restant s’en tire mieux et même, pour la crème du gratin, s’en tire merveilleusement bien.
On vote pour l’inégalité des chances, l’injustice organisée, le magot mis de côté, l’arnaque qui fait sourire, mais on le fait en râlant, la conscience aussi noire que les comptes de l’UMP, et quand même avec le secret espoir qu’on finira dans le clan des pourris à profiter des anorexiques involontaires. On détourne les yeux d’un clodo qui va crever l’hiver prochain sur le trottoir, on veut que les sous-préfectures face à l’Angleterre débarrassent la Normandie des marées humaines qui veulent embarquer pour le Walhalla, tout en se réclamant d’un mouvement de solidarité humaniste envers les étrangers en transit, on ne veut pas que les méchants djihadistes tuent des populations sans défense qui, s’échappant de l’enfer, une fois en France, deviennent des bêtes traquées et tombent dans un autre enfer.
C’est l’homme aurait susurré Léo Ferré, s’il vivait encore, qui était, lui aussi, un paradoxe vivant.

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On n’aime rien tant que ce qu’on détestait le plus. On détestait Marine Le Pen, voilà que des millions de gens l’adorent. On l’a choisie pour le changement apparent, le coup de balai de démonstration, celui qui, une fois le démonstrateur parti, se détraque aussitôt, surtout pour qu’on ne touche pas à la banque, la carte bleue, les actes de propriété qui font de Paris un lieu où il est devenu impossible de se loger décemment. Qu’on se rassure, elle ne touchera à rien de tout cela. Les Français en sont persuadés, Marine respectera tout ce qu’ils aiment, les inégalités, le fric prépondérant, le business. Ce qu’elle en dit, c’est pour rire. Les Français adorent qu’on blague. C’est un gag, pour que les partis en désamour prennent peur.
Tandis que Mélenchon, pardon, c’est du sérieux et justement, c’est trop sérieux et les Français, peuple léger, ne veulent pas que cela le soit trop.
Cette femme, c’est le contraire de Mélenchon le désavoué, lui, le marxiste suranné. Elle flattera la phobie des Français "sus à l'étranger", le vieux ressentiment depuis Philippe Le Bel des Juifs et des métèques, mais c’est tout. Les banquiers seront vite rassurés. L’Europe pourra dormir sur son oreiller de soie. Les euros ne se convertiront pas en pluie de francs inflationnistes.
Les Français seront comptant un bref instant. Juste pour qu’ils en prennent 5 ans, quand il sera trop tard pour revenir en arrière, comme pour Hollande en somme.
Ils ont Guimauve le conquérant, ils ne seront pas mieux avec la fille du père Dufour.
Est-ce que le destin de ce peuple ne serait pas d’être éternellement cocu ?
Alors le cours des choses serait normal. Les catastrophes inéluctables, avec comme filet de sécurité les « Je vous l’avais bien dit. » de ceux-là même qui se sont précipités dans des bras indignes, pour faire de la France un formidable bordel.
Et la modernité ne serait-ce pas de se vouloir bourgeois jusqu’au fond des tripes ?
Tu t’es battu pour rien Merluche. Regrette pas. C’était bien.

24 juin 2014

L’emploi à guichets fermés.

Festival hennuyer pour gagner le jambon au sommet du mât de cocagne : Di Rupo, dit Mon- Mons, son sigisbée Paul Magnette et le chti de service Rudy Demotte contre Jean-Claude Marcourt, le lourdaud liégeois (présence obligée pour faire contrepoids), tous socialistes superbronzés à la loi du PS. Ils concourent, ces braves gens, à l’épreuve reine : la présidence au gouvernement wallon et à la francophonie bruxello-montoise.
Mon-Mons est emmerdé, il espère toujours que Philippe le rappelle au fédéral pour une mission patriotique. Sa Suffisance y croit encore ! Alors, à défaut, en attente, Mon-Mons se rabattrait sur la Région. Le problème c’est que les autres piaffent, mordent leur mords, s’y voient déjà. Ils veulent savoir ! L’incertitude leur est douloureuse. Marcourt, le moins doué du lot, fait semblant de postuler. En réalité, c’est pour un siège de ministre qu’il fait du bruit. Très délicat de postuler en ce cas, il doit ne vexer personne. Alors, il bougonne, comme les avocats savent bougonner et est désagréable seulement place Sainte-Véronique, quand ses collègues de la fromagerie socialiste lui demandent si ça va ? Ailleurs, c’est un autre homme, il perd son air renfrogné et demande toujours poliment à Rudy Demotte, qui fait des extras à Disneyland, s’il avait de la place dans le Thalys pour revenir.
Depuis que le PS a quand même perdu des voix, ils ont la haine des Michel, parce que le MR leur a piqué plus de voix que le PTB et le MG réunis.
C’est le repli de toutes les Grandeurs et Grandesses sur la région et sur Bruxelles qui pose problème. Y a du monde à recaser. C’est compliqué, à moins de créer des postes spéciaux, mais comme l’ambiance est à l’économie, qu’on a déjà saigné à mort les Wallons, il va falloir que Mon-Mons imagine autre chose.
Ils ont trouvé un poste à "rafraîchir" pour refinancer les rentrants : l’enseignement. Ils espèrent siphonner les salaires des enseignants pour plus de 100 millions d’euros. Ils ne le disent pas tout de suite, pour pas décourager !
Par le passé, seuls les présidents PS qui se sont révélé bons placeurs sont restés longtemps à la barre. Mon-Mons le sait, heureusement qu’il a pu recaser Laurette, présidente à la Grand-Place. Descendue de son dernier ministère, il n’était pas question de la laisser sans emploi.
Avec Mon-Mons en affaires courantes, c’est Rudi Vervoort qui tiendra le poste de ministre-président au chaud, en attendant sœur sourire, l’égérie du parti.
Tout est prévu, le « susucre » de Vervoort est tout préparé. Le bougre n’y perdra rien.
Reste un exosquelette posible à l’Euro ! Di Rupo ou Demotte, commissaire européen ? C’est une idée. Pour quelle Commission ? Celle que l’on veut. Les intelligences hors normes n’ont besoin que d’un week-end pour apprendre le texte.
La première place désengorgée, tout pourrait retomber dans la sieste d’après-midi sous la moustiquaire méditerranéenne (on est presque en juillet).
Marcourt aura eu son heure de gloire, avant de reprendre son cher ministère de l’économie wallonne. Il n’y a pas meilleur que lui pour entuber les syndicalistes. Il a fait ses preuves avec l’affaire Mittal. Mon-Mons compte sur lui pour accumuler les bêtises et ainsi empêcher que les collègues liégeois ne deviennent trop gourmands.
Comme on ne peut pas à la fois perdre des voix et diriger tout seul la Wallonie, le parti pourrait bien souffrir Melchior Wathelet à l’Élysette. Après ses conneries sur les plans du survol de Bruxelles, il n’y a plus qu’à Namur qu’on l’accepterait. Mon-Mons aime s’entourer de cons, ce sont des créatures qu’il manipule en faisant briller des morceaux de verre dans leur avoine. Ils se ruent sur ce qui brille et Mon-Mons sort gagnant.

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Au MR, le placeur n’a rien que des planques pourries au Fédéral à proposer. Et y entrer avec De Wever, ce n’est pas de la tarte. Un qui se demande s’il a bien fait de déménager à Uccle, c’est Reynders. Il va finir par regretter le quartier Saint-Léonard, même si l’andalouse Defraigne le talonnait sur la place publique, rendant impossible toute espèce de hiérarchie entre elle et lui. C’était quand même lui le marquant !
Voilà ce que c’est, quand on a été beau gosse et qu’il aurait fallu alaindelonner la téméraire. Une après-midi au bord de la piscine, entre avocats, crac, c’était fait. Maintenant, c’est trop tard, ce n’est pas à plus de cinquante piges et bedonnant, qu’on commence une carrière de tombeur.
Les Michel, père et fils, c’est pire. Le vieux s’accroche à l’Europe comme le morpion au cul des salingues. Le fils pleure dans les micros qu’il ne s’attendait pas à la crasse que lui a faite Mon-Mons. Didjé d’Uccle aurait peut-être là une ouverture ? Redevenir président du MR ? Pourquoi pas. À part Gérard Deprez et les Michel, tout le monde l’adore chez les mondialistes.

23 juin 2014

L’arthrite aux vieux travailleurs.

Thème unique de nos deux babillardes 2 D, ce dimanche 22 de juin : les Vieux.
En intermède nous avions eu en pré débat de Mise au point, un Gérard Deprez qui ressemble de plus en plus à feu Léon Zitrone. C’est clair, Deprez ne sait rien, mais il dit tout sur l’informateur, puisqu’il nous livre un scoop : ce n’est pas lui, Deprez, l’informateur. Par contre, il n’a pas pu s’empêcher de placer une peau de banane sous les pieds de Guy Verhofstadt qualifiant de nulle sa démarche auprès de la NV-A, pour qu’elle intègre son groupe à l’assemblée européenne. Le gros paquet des voix de la NV-A est allé à David Cameron, de la perfide Albion, Verhofstadt en plus de la déconsidération générale, n’a eu droit qu’à 3 voix de la NV-A, dans son exercice de la brosse à reliure auprès de Bart De Wever.
Bien sûr, notre Léon Zitrone a raison de fustiger la démarche inutile et par conséquent sotte de Verhofstadt, mais, c’est comme pour le différend qui l’opposa à Reynders et qui faillit lui coûter son bifteck de député européen, était-ce bien à lui d’enfoncer le clou ?
Revenons aux régimes des pensions, tellement variés et tellement injustes que le gouvernement qui donnerait un coup de poing dans la fourmilière ne pourrait qu’être acclamé par la multitude des petites pensions et conspués par quelques grosses, parmi lesquelles arrivent en tête les retraités du Parlement et les hauts administrateurs de l’État. Qu’on rassure Messieurs de la politique, ce n’est pas pour demain.
Quoique très orienté sur les pensions complémentaires, le Régime des Pensions hollandais n’offre pas le spectacle désolant du nôtre. Il est calculé sur une base unique pour tout le monde, en tenant compte de la composition des ménages. Il est plus simple et donc plus accessible dans son barème-programme.
En Belgique, ce sont ceux qui sont installés dans une pension plus que confortable qui hurlent le plus dès qu’il est question d’une réforme. Quand on sait que les trois quarts des familles de millionnaires émargent au système des pensions (presque toujours parmi les plus élevées) et que la moyenne des pensions du privé tourne autour de mille euros par mois, on voit tout de suite comme il serait facile dans un esprit de justice de retrancher à quelques-uns afin de permettre à d’autres de sortir de la misère.
Régime scandaleux et injuste donc, sur lequel des doutes sur la pérennité des pensions sont émis par la FEB et les « sages », qui viennent de remettre leur rapport sur la question.
Ces juges et parties se fichent bien des gens, puisqu’ils sont parmi les futurs « gros » pensionnés et qu’ils doivent trouver des solutions justement pour un temps où ils seront mis à la retraite ! Ça fait penser à l’installation du parlement wallon où les mandataires controversés votaient pour qu’on ne recompte pas les votes à Charleroi !

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Un rapide calcul met la pension de 1200 € brut le mois, à 1100 € net. Hé oui ! les impôts réclament environ 1100 € bon an mal an de contribution à ces petits pensionnés, faisant de celui-ci un des plus taxés et un des plus pauvres de la Communauté européenne.
La question de travailler plus longtemps pour garantir le futur des pensions est une vaste foutaise pour plusieurs raisons. La première tient au nombre élevé de chômeurs de plus de 55 ans. La deuxième consisterait pour maintenir les travailleurs âgés au travail, à faire en sorte que les patrons paient moins de charge, voire diminuent directement les salaires des personnels âgés.
Restent les dérogations tenant à la pénibilité du travail.
C’est le gus de la FEB qui a eu le mot juste sans le savoir : « Tout le monde aujourd’hui a un emploi pénible ». Il voulait dire que tout le monde voudrait se la jouer au plus fin pour tomber dans la catégorie « pénible ». Pourtant, il ne pouvait pas mieux dire. La parcellisation des tâches a comme principal défaut de rendre la répétitivité fastidieuse, sans intérêt et tout à fait pénible. Même les employés n’y coupent pas. Si une forte productivité est possible, ce sera au prix de rendre les personnels idiots ou dépressifs. Oui, toutes les tâches aujourd’hui sont pénibles et pas que celles qui font soulever à des malheureux, des poids de 100 kilos toute la journée.
Bref, encore un coup d’épée dans l’eau.
J’espère que ce sera le dernier de la saison.

22 juin 2014

On a gagné !...

Drôle de déglingue du travail qui vaut de moins en moins cher, produit par des travailleurs qui - dit l’Haut-Lieu - coûtent de plus en plus.
Le point d’orgue pour l’Europe de ce rapport mal barré entre le capital et le travail, c’est la Grèce avec une dette qui a servi jusqu’à présent à limiter les dégâts et à faire croire que la pauvreté n’est pas si grande. Le décor a été abattu. Le théâtre s’est envolé pour Bruxelles et la sanction est tombée. La misère est désespérante, l’État est exsangue, les gens sont sans travail et sans revenu et les fonctionnaires, quand ils sont encore payés, c’est avec deux mois de retard.
Le berceau de la civilisation est à la merci des banques, vendu à l’encan les agoras ne retentissent plus que des clameurs de gens qui crient famine. Les archontes en faillite, c’est la vraie gauche qui prend la suite et tente de rallumer les flambeaux.
Mais d’autres pays ne sont pas sortis d’affaire, on pense à l’Espagne, au Portugal, à la France même, bref à un peu tout le monde sauf pour l’Allemagne et les pays scandinaves.
Mais qui dit économie globale, dit aussi catastrophe globale.
L’Amérique du Sud est aussi sur la charrette des cures d’amaigrissement dans des pays où l’obèse ne court pas les rues.
Selon l’État argentin, le pays est dans l'impossibilité d'honorer l’échéance au 30 juin de sa dette, en plein « Mundial » !
Les USA sont montés aux créneaux, rendant exécutoire la condamnation de l'Argentine, obligeant le pays à rembourser 1,4 milliard de dollars à deux fonds spéculatifs, dans un litige lié à la faillite du pays en 2001.
Cette décision rend impossible le prochain paiement à New York des créanciers de l'Argentine ayant accepté la renégociation de la dette du pays, c’est-à-dire ceux qui ne font pas partie des requins des fonds spéculatifs.
Si l’Argentine procède à ce paiement, les autres fonds spéculatifs pourraient exiger le même traitement et c'est 15 milliards de dollars supplémentaire à régler ! Un remboursement aussi important est impossible, quand la banque centrale d'Argentine n’a que 28,5 milliards de réserves en dollars.
Un défaut de paiement, comme l'a rappelé Standard and Poor's, c’est le toboggan grec. Des taux qui s’envolent, des prêts contre de solides garanties et des ventes de patrimoine. Alors que l’épargnant européen est à presque 0 % d’intérêt dans les banques, les fonds spéculatifs oscillent entre 7 et 10 % ! Le cas argentin est suivi de près avec autant d’attention que celle que les peuples portent actuellement au « Mundial » de foot. Les grands argentiers du globe craignent que les créanciers refusent tout compromis avec les Etats en difficulté dans l'espoir de récupérer l'intégralité de leur dû.

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La France marque son cinquième but et demain nous jouons contre la Russie.
Alors, qu’est-ce que vous voulez que ça foute aux gens de savoir que leur boulot ne servira plus bientôt qu’à payer les dettes de l’État ?
Les footeux mettent plus de drapeaux aux fenêtres au 22 juin, qu’on n’en aura jamais vus un 21 juillet. Comme quoi, la patrie ramenée à un terrain de foot, est encore plus rétrécie que celle de Bart De Wever, qui voulait seulement la réduire à la Flandre !

21 juin 2014

Charles Michel s’angoisse.

Que se passe-t-il au MR ? Dans « Jeudi en Prime » de la RTBF, Charles Michel avait l’air bien paniqué de la « semi » décision du Ps de ne pas participer à un gouvernement Bart De Wever. Semi, parce qu’avec Di Rupo, on ne sait jamais, il peut dire et faire tout et son contraire, dans des volte-face téméraires, le tout en moins d’une semaine.
Si on comprend bien Michel, les principaux partis de ce pays sont obligatoirement tenus de participer à tout genre de gouvernement dans des quadripartites, voire plus, de sorte que les contraires s’annulant, tous les programmes exhibés aux élections et qui décident l’électeur à voter pour l’un ou l’autre, tombent à l’eau !
Et Michel appelle ça la démocratie !
En réalité, si Michel considère que pour sauver le pays, il conviendrait de ne pas avoir de politique du tout, autant revenir au temps de la Pangée où le monde n’était qu’une vaste plateforme de terre émergée, uniforme et plate. Si c’est l’image qu’il croit être la meilleure de la société belge, autant dire que les pauvres resteront bien pauvres et les riches, de plus en plus riches.
Prédire que le PS par son refus de collaborer avec Bart De Wever, va conduire à des ruptures graves est, au contraire, montrer du doigt une possibilité qui ne venait à l’esprit de personne, sauf à celui du MR et de Charles Michel. La volonté de maintenir coûte que coûte la Belgique dans un consensus mou est bien plus nuisible. Elle consacre définitivement la supériorité numérique flamande et sa façon de gérer une Belgique où ce qui est bon pour la Flandre, l’est pour le reste du pays.
Pour avoir expérimenté les débuts de cette arithmétique, en tenant compte avec les partis flamands au gouvernement du grand absent du pouvoir, Di Rupo a donné à la N-VA une aura exceptionnelle. Mais en fayotant avec la N-VA, le MR a-t-il oublié l’affiliation de Bart De Wever à l’ECR de David Cameron, s’affichant ainsi dans le camp des eurosceptiques ? Jumelé à son intention depuis toujours de faire de la Flandre un pays après avoir siphonné Bruxelles et raflé les industries en Wallonie, voilà bien l’allié rêvé pour Charles Michel !

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Une nouvelle élection a rebattu les cartes.
Pourquoi les partis francophones devraient-ils entrer dans une coalition au risque de faire passer des lois et des projets inacceptables par tous les francophones, si l’on excepte les électeurs du MR ?
On se doutait bien de deux choses. La première : que le roi confie la mission d’informateur à Bart De Wever ; la seconde : que celui-ci ne sortira pas facilement de ce qu’il a promis à ses électeurs dans ses discours, sans se dédire gravement et se tirer une balle dans le pied pour les prochaines élections.
Il n’y a que Charles Michel qui se soit avancé avant tous les autres francophones pour entrer dans un gouvernement fédéral. Il y a été poussé par Didier Reynders, certes, mais ce n’est pas une raison.
Qu’il soit en outre frustré de ne pas participer aux gouvernements bruxellois et wallon, on le comprend, mais que peut-il y faire ?
En interne, il se pourrait que la désastreuse politique des Michel au MR conduise ce parti à revoir sa direction. Exit, les Michel, toutes les spéculations sont permises et les revanches envisagées.
On pourrait assister à la rentrée de septembre à des remous suite à des haines rentrées qui trouvent une occasion de signifier aux Michel qu’après avoir gagné en voix ces dernières élections, ils sont incapables de récompenser leur clientèle par des emplois politiques payants.
Et puis, Michel a tort de s’énerver. Il a au moins une année de tractations devant lui, de palabres de toutes sortes, d’échanges variés de stratégie. Et puis, il reste toujours la possibilité de battre le record de 542 jours qu’il a fallu pour mettre en selle Di Rupo, la législature précédente.

20 juin 2014

Qu’arrive-t-il à la droite française ?

Alors que le Ps s’est pris les pieds dans le tapis de la globalisation et que c’est le moment de sortir un contreplan, la voilà qui laisse un boulevard à Marine Le Pen !
Mieux, par la conduite irresponsable de quelques maffieux, elle s’enfonce dans des affaires et des escroqueries, au point que les adhérents ne renouvellent pas leur cotisation.
L’ombre de Sarkozy pèse sur les coulisses, avant de surgir, s’il l’ose encore, en pleine lumière, à cause des casseroles qu’ils trimbalent bien avant 2012. Il est comme un noyé qui se jetterait au cou de son sauveteur et qui risque d’entraîner tout le monde au fond du trou.
Et après que Copé se soit fait la malle après bien des hésitations, l’UMP ne trouve rien de mieux que de remettre en selle « les chapeaux à plumes » Fillon, Jupé, Raffarin ! Fillon qui fit le faire-valoir pendant cinq ans de Sarkozy, Jupé condamné à un an de non éligibilité pour l’affaire de la mairie de Paris sous Chirac et Raffarin, ancien premier ministre d’un Chirac qui aura magouillé lui aussi toute sa vie, et un Chirac condamné avec sursis à la fin de sa carrière.
On peut même écrire à l’heure présente que les jours de l’UMP sont en danger ! La fin d’un grand parti, ça s’est déjà vu.
L'affaire Bygmalion est loin d'être terminée. Mediapart a publié le détail de la double comptabilité de l'entreprise tenue par des proches de Jean-François Copé. Cette société est soupçonnée d'avoir aidé l’équipe de Nicolas Sarkozy à sous-estimer une partie de ses dépenses à l'élection présidentielle de 2012.

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Les juges d’instruction sont dans l’embarras. Ils ont dans leur dossier le pouvoir de casser l’UMP en même temps que contraindre Sarkozy à ne pas postuler un second mandat !
Jérôme Lavrilleux, l'ancien bras droit de Copé, vient d'être placé en garde à vue. L'avocat de la société Bygmalion a admis un montant de 11 millions d'euros pour arranger l'UMP. MEDIAPART fait état d’une somme beaucoup plus importante (17 millions).
Les sommes sont tellement «élevées que quelqu’un a dû se sucrer au passage des fausses factures. Le dépassement des frais de campagne ne s’est pas fait sans commissions. Où est passé l’argent ?
Les militants sont furieux d’avoir participé de leurs deniers au « Sarkoton » pour « sauver » les finances de l’UMP, alors que des escrocs se gavaient en coulisse.
Après Copé, démissionnaire, qui va tomber ?
Slate Magazine s’est demandé combien avait coûté chaque réunion par militant/sympathisant présent ? En gros, un meeting de l'UMP en 2012, dépasserait les 100 euros par spectateur ! Mais, compte tenu de l’importance des salles, dans les plus petites, ce coût par adhérent/sympathisant présent s’élèverait entre 120 et 140 € !
Le record du 5 avril 2012 crève le plafond. Pour un coût réel d'un peu plus de 249.000 euros et déclaré d'environ 92.000 euros, le candidat donnait une conférence de presse devant 400 journalistes pour présenter son programme. Coût de l'opération, plus de 620 euros par journaliste...
D’accord, la droite française est la plus bête du monde. Plus personne ne le conteste aujourd’hui. L’avenir est dans les mains des adhérents qui restent encore à l’UMP. Ils peuvent déserter en masse ou le parti peut imploser par l’effet des responsables eux-mêmes.
On doute pour Sarkozy, à moins qu’il ne soit mis out par les juges d’instruction, que l’UMP soit encore le tremplin idéal pour reprendre l’Élysée à Hollande.
C’est tellement grave pour tout le monde, que l’UMP et le PS doivent encore d’exister un peu grâce à l’équipe de France qui a gagné un premier match au Brésil.
Revenir bredouille pour l’équipe de France pourrait signer l’arrête de mort de l’UMP et rendre François Hollande encore plus impopulaire.
Après l’équipe de France, tenir jusqu’aux vacances dans des conditions politiques aussi détestables paraît bien être un exploit au-dessus des forces de l’UMP !

19 juin 2014

Tout Vandenbroucke… globalement !

Pas besoin d’avoir lu Spinoza pour comprendre. Les riches ont plus besoin des pauvres, que des pauvres ont besoin des riches. Sans domestiques, sans inventeurs des machines assurant leur confort et leurs loisirs, les riches sont parfois plus pauvres que le pire des tziganes cherchant de quoi manger en Belgique.
Seulement voilà, ils nous ont persuadés du contraire. Le monde global fait bien leurs affaires.
Schumi, même réduit à l’état de légume peut comprendre ça.
En attendant, nos mains de fée ont les petits doigts sur les coutures du pantalon de service des régisseurs. Les maîtres, à la parade, avec les fieffés coquins de la politique, s’arrangent pour le show en dépassement calculé, comme Sarko en 2O12 pour sa réélection ratée.
C’est ainsi qu’au nom de la globale économie, après nous avoir détroussés par des lois admirablement faites, il semble aux maîtres globaux que ce n’est pas assez, qu’on peut aller plus loin. L’exemple de la Grèce, dépouillée de main de maître par les yachtmen et les orthodoxes, donne des idées. Chez nous, le sol n’est pas assez peigné. La Grèce, me direz-vous, mais ce sont de vrais socialistes qui ont gagné les élections. On va voir à l’usage si « les vrais socialistes » résisteront à la globalisation. À suivre l’actualité, ils n’en prennent pas le chemin en entrant dans des discussions avec les Globaux, comme si on pouvait discuter avec ces gens !
Hier, je signalais la poussée d’urticaire de la Commission Pension et le cri du cœur du socialiste Frank. Le bigorneau flamand suggère "une réforme en profondeur" dans laquelle les trois régimes de pensions (salariés, indépendants et fonctionnaires) obéiront à des principes communs.
C’est bien, si les principes communs sont des progrès pour tous. On en doute. Le système à points va pénaliser ceux qui ont eu une vie de travail en dents de scie, avec des hauts et surtout des bas. Cela revient à dire qu’un pensionné sur deux touchera moins que le revenu donner aujourd’hui par barème.
Pour clôturer son discours par une hérésie linguistique (il est vrai que le gus est flamand), le nouveau bidule veillera "à la qualité sociale et à la soutenabilité financière" du système, "grâce à un allongement des carrières".

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On est ravi à l’avance pour l’appellation chic de « carrière», pour désigner, le plus souvent, des tas d’heures d’indicible ennui, d’outrages à la dignité, voire d’immondes « soutenabilités » d’une vie de travail au service des Globaux. On voit bien que nos parlementaires n’ont jamais été fichus de prester une demi journée d’usine ou d’atelier, sans quoi, ils fermeraient leurs gueules plutôt que parler de « carrière » !
Pour une fois, le PS n’est pas d’accord avec la SP.A, sa consœur de l’au-delà de notre rideau de fer. On voit ainsi, par moment, certains bons réflexes contre les Globaux. C’est suffisamment rare pour le signaler. Mais c’est surtout la peur que l’on touche au régime préférentiel des employés d’État et à l’Administration en général, clientèle essentielle pour Di Rupo, que le PS a réagi. La pension du privé, Doudou s’en fout.
Le patronat salue un rapport qui plaide pour des réformes structurelles. Sabine est à la mouillette, c’est justement ce qu’elle voulait dire. Les Globaux avancent l’espérance de vie qui s’allonge, le désastre que c’est. Ils ne veulent pas de vieux inactifs sans le sou. Un allongement du travail permettra de freiner l’espérance de vie des pauvres. Coucher avec des nymphettes à cent ans, c’est réservé aux Globaux.
Le plus beau, c’est le tripode de la FEB : la pension légale, la pension complémentaire et l'épargne-pension individuelle permettant de se constituer une poire pour la soif. La Saint Rémy pour la soif, il n’y a plus que Bolland pour se la payer. On voit bien à qui s’adresse le discours : à une minorité dévouée aux Globaux. Les autres ne pouvant que survivre de la pension légale !
Il manquait à Sabine Laruelle et à Frankie du SP.A, l’opinion très favorable des Classes moyennes (UCM), oui, elles existent encore. Bien entendu, l’association de ces imbéciles qui ont été les premiers décimés par les Globaux, mourra noyée, lestée par le plomb des croyances capitalistes bien avant que les ultimes branquignols dépérissent de faim, gérants delhaiziens hagards, boutiquiers éperdus, touchés par la médiocrité de leur pension.
Les pensions belges sont parmi les plus basses d'Europe. 17 pc des pensionnés vivent sous le seuil de pauvreté. Avec 600.000 chômeurs, ça risque de partir en couilles comme en Grèce.
On dirait que les Globaux aiment les situations tendues. Ils viennent d’en trouver une nouvelle.
De Croo et Laruelle espèrent beaucoup en Bart De Wever pour régler cela d’une manière définitive pour que la raison « Y a pas moyen de faire autrement » donne le feu vert aux Globaux.
Un pour qui, il aurait mieux valu faire autre chose, c’est le roi Philippe. Il ne va tout de même pas prendre la tête de « son » peuple, les futurs émeutiers, Mathilde ne le permettrait pas !

18 juin 2014

Triomphe du monde global !

Nous entrons dans la période estivale. Une période au cours de laquelle les médias ont de moins en moins la tête sur les épaules. Elles sont ailleurs, en vacances sous les cocotiers. On croit toujours que ce que l’on pense est partagé par le plus grand nombre et que tous les Belges sont dans cet état d’esprit, plongés en plus dans le « Mundial », ils ne doivent pas s’attendre à des spéculations métaphysiques sur l’économie mondiale.
Cette question de l’économie mondiale a déjà trouvé sa réponse définitive chez nos chefs politiques et nos augures économiques. Cette réponse est très intéressante. Ils la résument ainsi : « On ne peut changer le cours des choses, quand elles ont gagné la terre entière. La politique gauche/droite est obsolète. Le fait majeur est l’économie mondialisée. Les partis qui n’en tiennent pas compte, changent rapidement d’avis quand ils passent de l’opposition aux affaires. Ils sont rappelés à l’ordre par les circonstances. »
L’exemple le plus près est la volte face de François Hollande, avec son courant social-démocrate en train d’appliquer une politique libérale pure.
Selon le merveilleux du principe global « Circulez, il n’y a plus rien à faire », les Marxistes sont des cons et ma grand’mère qui était socialiste a eu raison de mourir au bon moment pour ne pas voir ça.
Oui, mais alors de quoi on va les occuper, réfléchissent les patrons des médias et les responsables des informations ?
Voilà pourquoi, au grand mépris des tétraplégiques et de tous les invalides, on ne parle plus que du cas de Schumacher, comme s’il n’y avait que lui au monde à être tombé sur une grosse pierre de manière malencontreuse.
Et si son cas est exceptionnel, c’est bien parce qu’il est richissime et qu’il ne « va » pas à l’hôpital, mais que c’est l’hôpital qui se construit autour de lui. Que les millions d’autres qui sont dans son cas se le tiennent pour dit, les files d’attente, c’est pour eux, pas pour lui. Toujours pour lui, le vif intérêt du monde global, quand les autres n’ont droit qu’à l’indifférence générale.
C’est aussi dans le creux des jours d’été que se construisent les politiques « coups fourrés », ce que d’une manière générale on n’aurait pas osé perpétrer en temps normal.
Là, la presse écrite joue un rôle. Elle revient hâtivement de sous les cocotiers pour nous relater par le menu ce que la commission de réforme des pensions, mise en place par les ministres De Croo et Laruelle en avril 2013, plaide, dans son rapport, pour une réforme "en profondeur" du système des pensions.

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C’est que « l’économie globale » s’intéresse fortement à nos travailleurs âgés et « aux p’tits vieux » qui sortent broyés de l’aventure. Des petites choses aux grandes, là où il y a du blé à prendre, on tombe toujours dessus.
Sabine Laruelle, pas morte, ressuscitée politiquement, revient nous angoisser sur nos vieux jours par un système à points, dont le nombre variera en fonction de la durée de la carrière et des revenus du travail pendant celle-ci. Quant à l'âge légal de la pension, il devrait passer à 66 ans en 2020 et à 67 en 2030. On ne vous dit pas aux alentours de 2100, les nonagénaires toujours aux pièces, ou courant dans nos rues nos sacs poubelles à la main.
Laruelle n’en peut, c’est la faute au monde global !
Vous rouspétez ? La réponse claque comme une balle d’un colt 45 « le système de pension actuel n'est pas soutenable financièrement. Il ne correspond plus à l'évolution de la société et il pose des problèmes de qualité sociale".
Les progrès de la science et des techniques qui permettaient de soulager le travail des hommes de 1960 à 2008 n’existeraient plus. C’est le socialiste flamand Frank Vandenbroucke, ex-ministre et membre de la commission qui le dit.
Il est pour une réforme en profondeur. Il fout nos p’tits vieux en apnée dans les grandes profondeurs, sans la table de décompression.
Ah ! les journaux ont bien raison de partir en rangs serrés en vacances, ne laissant derrière eux que quelques stagiaires qui espèrent à coups de brosse à reluire se faire engager par le monde global à la rentrée !

17 juin 2014

La barre à droite.

On peut se demander pourquoi l’électeur considère toujours le parti socialiste comme de gauche ? Les prestations du gouvernement jusqu’aux affaires courantes n’ont pas vraiment été des signes politiques dans ce sens.
Les politologues parlent d’une petite érosion des socialistes en Wallonie et à Bruxelles.
Le PS aura surtout perdu des voix en faveur du MR, plutôt que du PTB, même si celui-ci a progressé. Bien que s’affichant partisan d’une politique du centre, ce glissement a affaibli le PS, justement sur son point fort. Une partie de son électorat centriste a choisi la droite, alors qu’elle n’avait jamais voté de la sorte auparavant.
Reste le pire à venir. Jusqu’à présent la base ancienne du PS, faite des socialistes traditionnels de conditions modestes, n’a pas encore choisi l’extrême gauche ou l’extrême droite, quoique « choquée » par les positions de Di Rupo en matière sociale. Contre vents et marées et malgré le dédain qu’affiche le bureau du PS pour cette importante réserve de voix, celle-ci lui est restée fidèle en grande partie grâce au souvenir d’un PS qui n’existe plus depuis longtemps.
En Europe, le néopopulisme ne profite pas à l’extrême gauche, mais à l’extrême droite. Nourri des réflexes de peur, du sentiment que les instances européennes sont vassales des Américains, de l’impuissance des partis au pouvoir de rétablir la situation économique, touché de plein fouet par le chômage, persuadé de la concurrence néfaste des pauvres venant d’ailleurs… bref, ce courant néopopuliste s’est jeté dans les bras des leaders charismatiques de l’extrême droite européenne, en Hollande, en Autriche, au Danemark, en France….
Heureusement que le PP (Parti Populaire) n’a pas de leader de haut vol, son bureau se compose de quelques inconditionnels de Mischaël Modrikamen, ses relais dans les villes wallonnes sont confidentiels, sinon, avec le talent d’une Marine Le Pen, la Wallonie aurait vu l’édification d’un parti du genre du Front National, avec toutes les conséquences que cela aurait eu sur le climat politique et la gestion de la Région.
J’aurais tendance à dire que l’électorat a bien fait de quitter un PS qui ne mène plus les luttes qui devraient être les siennes, mais cet électorat s’est trompé de chemin en renforçant un MR par défaut d’un parti plus à droite encore.
Évidemment, ce mouvement n’est qu’à ses débuts.

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On ne dira jamais assez la grande responsabilité de la presse belge de ce virage timide de l’électorat et qui ne pourra que se renforcer d’élection en élection. Inutile de revenir là-dessus, mais tous les propriétaires de la presse belge sont des libéraux ou des gens d’église qui vivent toujours sur l’ancien réflexe de défense des Rouges menaçant la chrétienté et le commerce. Des journalistes qu’ils emploient, aucun n’a réfléchi qu’exalter le libéralisme classique aujourd’hui, c’est pousser les lecteurs à se jeter dans les bras de l’extrême droite qui tient un langage différent de cette mondialisation dont plus personne ne veut. Les faiseurs d’opinion, leurs économistes, leurs journalistes et leurs visionnaires de l’Europe libre-échangiste, ne savent pas qu’en persistant dans l’information unilatérale d’une politique livrée pieds et mains liés à l’économie la plus classique, ils dénaturent gravement l’information pour un avenir incertain et sans gloire.
Bien entendu, comme le disent de la presse « à convenance » quelques pensionnés des rédactions : avant d’être au service de la vérité – enfin la relative, celle que l’on croit sincèrement – un professionnel est avant tout un employé d’une entreprise dont la ligne de conduite est celle de ses propriétaires.
C’est un peu comme si des personnels de chez Delhaize vendaient les produits d’une autre façon que celle déterminée par la direction.
Nous aurons donc bientôt un socialisme d’opposition avec un gouvernement fédéral de droite, à moins que le PS ne finisse par y aller. Sera-t-il capable de récupérer les voix perdues ?
Avec Di Rupo retour à la Région, ce n’est pas sûr.

16 juin 2014

Delhaize, du petit pois à la purée.

On ne sait d’où sort Denis Knoops, le CEO de Delhaize, peut-être même ne sort-il de nulle part ? Peut-être d’une riche famille d’actionnaires, dont on sait qu’elles sont des mille-feuilles ; de la famille Delhaize même, cousin, enfant reconnu ou pas, fils d’une vieux serviteur, Dom Juan sur le retour, séducteur potentiel d’une nouvelle Liliane Bettencourt culbutée sur des cageots de légumes avariés, dans le fond d’une réserve d’un aïeul Delhaize, qui sait ?
On ne sait pas non plus ce qu’il peut, ou ne peut pas, prendre comme décision, éclaireur kamikaze ou un des trois fils de Charlemagne ? Ce qu’on peut dire, c’est que nous avons affaire à un briscard de la vieille école qui n’est pas très doué en communication.
Une vieille école souvent décriée, voire dépassée, pourtant avec « moins de cons » qu’on ne suppose (Comme ils sont moins nombreux à travailler dans les directions, il y en a forcément moins à ce niveau que parmi les ploucs des magasins).
Vieille école, qu’on en juge.
« Eux, c’est eux et nous, c’est nous » disaient jadis les patrons qui tenaient farouchement à ce que chez eux, il n’y ait qu’un maître, traitant de tout, vendant, achetant, matériel et personnel, sans tenir compte de l’avis des personnes travaillant dans leur entreprise, déjà « bons Delhaiziens », comme on dit jadis « bons Grand-Bazariens » dévoués au seul enrichissement familial et actionnarial.
Cette race-là de propriétaires sait mieux que personne ce qu’il faut faire et ne s’embarrasse surtout pas des avis des personnels. Elle considère même ceux-ci avec quelque mépris. Ils dissimulent sous une teinture paternaliste leur conviction d’avoir sous leurs ordres des êtres tout à fait et à jamais inférieurs.
Ils envoient le fiston en Suisse dans des institutions spécialisées qui délivrent des diplômes à valeur universitaire au prorata de l’argent que le rejeton vient y dépenser ou quand l’héritier est intelligent, ils l’expédient aux universités célébrissimes. La jeune pousse en sort avec des idées « plus modernes », sans évidemment rien connaître de la peine des hommes et du travail de subsistance élémentaire.

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Les Delhaize, c’est le cas d’une famille gagnée par le goût de la boutique depuis 150 ans, passant du petit boutiquier au grand. Le dernier des descendants directs a dirigé le groupe jusqu’à la fin de l’année 2013 : Pierre-Olivier Beckers reçut comme cadeau de départ 7,6 millions d’euros. Il est vrai qu’il avait un salaire de 425.000 € par mois.
Dans sa recherche de l'oiseau rare, le groupe avait fait appel au chasseur de têtes Egon Zehnder, qui accompagne le Comité de rémunération et de nomination (composé du président du conseil d'administration Mats Jansson, de Jacques de Vaucleroy — un des trois représentants familiaux au CA , d'Hugh Farrington et de Bill McEwan) et l'actuel CEO.
Denis Knoops est un kamikaze chargé de faire le ménage, travaillant peut-être aux ordres de la famille (à moins que celle-ci ait perdu la main), dans une société qui fait des bénéfices et qui ne prend pas la peine d’envisager des modifications en douceur.
Le CEO actuel (jusqu’à quand ?) fait du rentre-dedans, pour que ça aille vite.
Toujours est-il qu’appeler « vrais Delhaiziens » ceux qui travaillent malgré la menace de fermeture, alors que leurs collègues en grève sont dehors avec des pancartes, c’est donner quittance d’une conduite de la peur, à de pauvres gens déboussolés, alors que leur place, celle de la dignité, exigeât qu’ils fussent dehors.
Si le concept moral de Denis Knoops consiste à cela, nul doute que Delhaize a choisi un petit monsieur pour une sale besogne et que les « bons et les mauvais Delhaiziens » ont intérêt à se méfier.
Suite de l’affrontement au conseil d'entreprise extraordinaire prévu le mercredi 18 juin.
Mais quels sont encore les noms des enfoirés qui, à l’issue des Trente Glorieuses, prédisaient une Europe des services et des industries performantes et un Tiers Monde chargé des besognes ingrates dans des usines de fabrications simples ?
Réponse : tous ceux qui actuellement encore tiennent le haut du pavé dans nos universités et dans nos médias et parlent à présent d’une « nécessaire adaptation aux réalités d’un commerce mondialisé ». Denis Knoops serait un de ceux-là, qu’on n’en serait pas étonné.

14 juin 2014

Les gaîtés de l’escadron.

Les 75 députés wallons ont prêté serment vendredi après le vote d'une motion établissant la validation des élections. Cette information dans sa sècheresse n’indique rien du grotesque qui, dans l’immédiat, n’a même pas attendu les débats de la semaine prochaine sur le non-cumul des élus.
La vie quotidienne à l’Élysette de Namur, c’est comme à la caserne du 51ème Chasseurs à cheval de Courteline. L'adjudant Flick-Borsu cherche des têtes de turc au sein de la garnison, tandis que le capitaine Hurluret-Prévot, alcoolique, aime ses soldats et sait prendre leur défense. De fortes têtes, La Guillaumette-Hedebouw et Croquebol-Daele font des fugues, Fricot-Collignon et son ami Laplotte-Pécriaux passent leur temps de corvées en prison...
Ce serait drôle, si cette garnison que nous entretenons à grands frais ne se payait pas la tête de ses bienfaiteurs.
De quoi s’agissait-il ?
On a installé à Charleroi un député PS élu à 14 voix près d’un concurrent du PTB.
En toute logique et connaissant les magouilleurs carolos du PS, Hedebouw a demandé un recomptage des votes sur l’arrondissement.
C’est là que tout a dégénéré. La majorité PS-CDH ne voulait rien entendre d’une formalité qui n’aurait pris que quelques heures. Résultat, le parlement s’est ridiculisé d’emblée par une semaine de débats et d’injures.
Alors, le comble est arrivé. La Commission de vérification des pouvoirs ne s’est pas prononcée sur l’éventualité du recomptage et ce sont les députés controversés qui ont rejeté avec la majorité PS-CDH la proposition logique.
Un peu comme si, dans un tribunal, le prévenu statuait sur son innocence ou sa culpabilité !

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Comme beaux débuts, on peut dire qu’ils ont fait forts !
On ne saura jamais si le PTB avait tort ou raison. Mais de la façon dont le PS a bloqué le débat, on peut en tirer la conclusion que cette élection restera entachée de doutes sérieux quant à sa validité à Charleroi.
Le vote de la motion a vu quelques échanges peu amènes entre la majorité et l'opposition MR-Ecolo. Mais, c’étaient des combats d’arrière-garde, pour « l’honneur » en quelque sorte.
Cela montre combien le PS fait de cas de ses mandats qu’il distribue à la tête du client. Il doit son succès de sa politique raccrocheuse dans les bassins de Charleroi et Liège a son clientélisme tout azimut : syndicat-mutuelle, plus qu’à la défense réelle des travailleurs. La promesse de quelques postes bien rentables et le tour est joué. L’affaire de l’Élysette illustre bien la façon dont il se moque de la démocratie, et du suffrage universel.
Quand on voit dans quelles mains l’avenir de la Région se trouve, on a tout à redouter de la vision qu’ont les parlementaires wallons de la mission que nous leur avons confiée. Les taxes et les impôts vont pleuvoir.
Le comble, c’est que le plus vindicatif de l’opposition, Willy Borsus, n’est autrement indigné que parce que le MR est exclu de la majorité. On l’a vu en d’autres temps tenir des propos franchement mondialistes et d’ouverture libérale, favorisant les diminutions salariales, les restrictions dans le domaine des pensions, etc.
Qui serait rassuré de voir de pareilles équipes diriger demain des cabinets régionaux avec toutes les compétences nouvelles dont le fédéral s’est déchargé, et qui seront d'application cette session ?
Quand, les jours prochains, les élus devront se prononcer sur la liste des députés autorisés à cumuler leur mandat avec une fonction de bourgmestre ou d'échevin, si c’est de la même farine que l’auto proclamation de leur légitimité, on n’a pas fini de compter les horreurs !
On a les députés qu’on mérite, disent les cons qui envoient régulièrement les mêmes nous bouffer la crinière.

Frivoles s’abstenir.

Notre société avance dans ses incohérences et sa logique. Elle ne va pas nécessairement vers un progrès, en l’espèce, une meilleure répartition des droits au bien-être de chacun. Elle peut progresser vers des régressions qui peuvent être des catastrophes.
Nous sommes dans un cadre logique des rapports très anciens entre le plus grand nombre et les chefs, qu’ils soient issus de l’ancienne aristocratie, du suffrage universel, d’héritages ou des banques.
La Belgique est un pays gouverné par un panaché des quatre, un roi, des ministres, des héritiers et des banquiers.
Chaque jour voit les derniers prendre de l’ascendant sur les premiers, au nom d’une logique qui s’appelle le marché mondial. Le devenir de cette logique est simple : comme il est impossible d’égaliser les hommes par le haut, il faut les égaliser par le bas.
Cette logique serait fondée sur l’Universel, si l’initiative était prise par la collectivité mondiale, mais elle est en réalité le produit d’une concertation des chefs en vue de leur enrichissement plus rapide.
C’est une conjuration visible jusqu’aux magazines people qui étalent des destinées qui ne seront jamais possibles pour 99 % d’humains.
Tous les jours nous voyons les effets de cette logique.
C’est la Banque Nationale qui insiste sur le fait que les travailleurs doivent travailler plus longtemps, alors que Delhaize s’apprête à licencier ou à prépensionner des travailleurs âgés.
Les économistes l’affirment "Le lien entre l'âge et le salaire est préjudiciable à l'augmentation du nombre de travailleurs plus âgés". Logique, toujours, puisque dépossédés de ses connaissances par le travail fragmenté et en poste, il n’y a plus d’ouvriers qualifiés, mais des ouvriers spécialisés, comme il n’y aura plus bientôt que des employés spécialisés d’écran d’ordinateur. Le savoir n’existant plus, le travailleur âgé n’a plus rien à transmettre. Il est plus lent, plus vite fatigué, etc. donc plus coûteux.
À l’abri – pour combien de temps ? – les professions libérales.
Les médecins usent de machines plus performantes qu’eux pour poser des diagnostics. Les avocats sont régulièrement dépassés par les robots qui déterminent le Droit. Les notaires sont supplantés par des banquiers plus « fins » placeurs de fonds, alors que les actes notariés sont sur formulaires types.
Des gens, pourtant réputés intelligents, comme Marc De Vos, professeur de son état, pensent très sérieusement « qu'il faut couper le cordon entre l'âge et le salaire". Il ne sait pas, le pauvre innocent, que lorsqu’on a des ciseaux dans les mains, on ne s’arrête pas de couper.

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Il a sans doute raison par rapport à la logique du pire que j’évoquais au début de cette chronique.
La question est de savoir jusqu’où l’Homme suivra ses maîtres ?
Kant donne un zéro sur dix à tous ces profs d’une certaine logique, incapables d’en désigner une autre en rapport avec l’humanité, comme le philosophe de l’idéalisme transcendantal l’a enseigné toute sa vie à Königsberg.
« L'homme est un animal qui, lorsqu'il vit parmi d'autres membres de son espèce, a besoin d'un maître. Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables; et quoiqu’en tant que créature raisonnable il souhaite une loi qui pose les limites de la liberté de tous, son inclination animale égoïste l'entraîne cependant à faire exception pour lui-même quand il le peut. Il lui faut donc un maître pour briser sa volonté particulière, et le forcer à obéir à une volonté universellement valable ; par là chacun peut être libre. Mais où prendra-t-il ce maître ? Nulle part ailleurs que dans l'espèce humaine. Or ce sera lui aussi un animal qui a besoin d'un maître. De quelque façon qu'il s'y prenne, on ne voit pas comment, pour établir la justice publique, il pourrait se trouver un chef qui soit lui-même juste, et cela qu'il le cherche dans une personne unique ou dans un groupe composé d'un certain nombre de personnes choisies à cet effet. Car chacune d'entre elles abusera toujours de sa liberté si elle n'a personne, au-dessus d'elle, qui exerce un pouvoir d'après les lois. Or le chef suprême doit être juste en lui-même et pourtant être un homme. Cette tâche est donc bien la plus difficile de toutes et même sa solution parfaite est impossible : dans un bois aussi courbe que celui dont est fait l'homme, on ne peut rien tailler de tout à fait droit. La nature ne nous impose que de nous rapprocher de cette idée. » (1)
Deux constats : l’attitude imbécile générale à l’égard des chefs, du plus petit au chef suprême ; l’impossibilité du chef d’oublier sa nature pour le bien public.
Conclusion : l’Homme, ce roseau pensant, a, dans les circonstances présentes, son cerveau silurien qui dévore son cortex. En cause : une logique de l’abaissement général dont les chefs en font une sorte de devoir sacré. Nous n’y échapperons pas. Cette civilisation est close. Nous sommes descendus des arbres, la mondialisation nous aide à y remonter.
La prochaine étape de régression est toute tracée en Belgique. Les temps sont mûrs pour le contractuel, le précaire, l’intérimaire. Le stade suivant sera la suppression du droit de grève.
Et il se trouvera une flopée de profs, d’économistes, de politiques pour nous dire que cette réforme est vraiment indispensable.
---
1. KANT : Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique.

13 juin 2014

La barbarie selon Diderot.

Au fur et à mesure que l’Europe se défait de ses vêtements anciens pour aller vers la liberté totale d’entreprendre et mettre en concurrence les secteurs jusque là interdits au privé, les « vertus » du commerce total se transforment en « vices » rédhibitoires.
Les bases du système économique sont remises en question, parce que celles-ci n’ont pas les effets escomptés : plein emploi, multiplication des réussites industrielles novatrices, hausse générale du niveau de vie, prospérité générale, etc.
Elles ne sont pas remises en question par les économistes eux-mêmes qui persistent dans leur erreur, mais par les utilisateurs, les consommateurs et les travailleurs, c’est-à-dire l’ensemble de la population, si l’on excepte les systèmes bancaires, la bourse et les politiques sous la bannière de l’Europe.
Il y a donc bien une majorité de fait contre la façon dont on gère l’économie, qu’aucun des pouvoirs ne veut prendre en considération. Une fois de plus, les économistes tenant du système nous ont menés en bateau.
La destruction des services publics qui devait en être l’apothéose est en train de virer au cauchemar, pour les usagers et les personnels. Le chômage aurait plutôt tendance de croître. La concurrence est improbable, inexistante au sommet de la pyramide des multinationales. La valeur humaine du travailleur se rétrécit comme son salaire et l’appauvrissement général est à mettre en parallèle avec les plus grosses fortunes mondiales en nette progression.
Ce système économique, poursuivi avec acharnement dans la zone euro, montre aussi l’entêtement des responsables dans une étrange béatitude qui se glorifie du nombre mondialement accru de milliardaires. Des actuels concurrents pour la présidence des Commissions, aucun n’a d’autre plan que celui dont le peuple constate la faillite.
Cette semaine, ce sont les affres de la grande distribution qui font la Une des journaux, précédemment, c’était la sidérurgie wallonne agonisante dans les bras d’un seul homme : Mittal. C’est la Poste qui disparaît dans la qualité de ses services, les distributeurs de gaz et d’électricité qui s’enfoncent dans des méandres de sociétés et de sous-sociétés et ainsi de suite, sans que l’usager y voie la moindre amélioration et la baisse des tarifs.
Oser nous dire que l’économie va vers son redressement, que la situation s’améliore, c’est proprement se moquer du monde.
Ainsi comme cités plus haut les grands magasins :
Les effets négatifs du système sont éloquents. C’est la troisième restructuration cette année de ce secteur vital, quand même, pour le ravitaillement de l’essentiel aux populations : Makro (370 travailleurs), Home Market (233 travailleurs) et aujourd’hui Delhaize avec une perte probable de presque 2000 emplois. Et ce n’est pas terminé, les professionnels de la distribution parlent de la perte de 30.000 emplois d'ici 2017.

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La théorie de l’économie organisée sous les impératifs de la concurrence avait (et a toujours) pour objectif de moderniser les entreprises ou d’en créer d’autres, prétextant que des lois trop rigides empêchent des modifications rapides. Elle a comme impératif de disposer à sa guise d’une main-d’œuvre abondante, pas chère et modifiable à souhait.
Voilà qui est parfait sur le papier.
Mais, en réalité, les fermetures et les restructurations ne produisent pas de nouvelles unités avides de personnel. Il s’agit pour l’entrepreneur de faire produire davantage en réduisant les coûts de personnels par des apports techniques mécaniques et électroniques nouveaux, voire des délocalisations aux antipodes, à seule fin de disposer d’une plus-value à partager entre les propriétaires-actionnaires.
Ce n’est donc qu’un progrès du seul capital, au détriment exclusif des personnels et des populations.
Le système a donc un résultat contraire à l’espérance des gens.
Quand donc des partis comme le CDH et le PS le comprendront-ils ? Quand il sera trop tard pour eux, sans doute !
Il est mille fois plus facile pour un peuple éclairé de retourner à la barbarie que pour un peuple barbare d’avancer vers la civilisation, c’est Diderot qui le dit depuis le XVIIIme siècle.
Nous y retournons donc, victimes d’un système que nos élites portent toujours aux nues.

12 juin 2014

Le Diable marqué à la culotte.

Encore une nuit dormir et voilà le grand événement qui nous tombe dessus. Les supporters entrent en transe, les journaux abandonnent la politique pour se lancer résolument dans le culte du ballon.
À la Une du Soir, deux titres l’un derrière l’autre. « Craintes de fermeture chez Delhaize, pertes d’emplois » et en-dessous « Les Diables sont arrivés au Brésil : place enfin aux choses sérieuses ».
Les futurs licenciés de cette chaîne de magasins apprécieront.
Pourtant, les choses sérieuses du Soir, ne le seront pas tant que ça au Brésil. Certes nous y arrivons avec notre suffisance, notre ambition démesurée, mais serons-nous capables de couvrir les cris de détresse de millions de Brésiliens sans logis, par nos rugissements – fussent-ils imbéciles – d’une Belgique triomphante ? En un mot, sommes-nous crédibles en « choses sérieuses » ?
Si au Soir tout le monde arbore le maillot des Diables (les regards goguenards des journalistes sont une épreuve terrible pour les paires de loches de ces dames sous le T-shirt), à la Dernière Heure plus spécialisée encore des pelouses à ballons, c’est proprement du délire. Les paris sont ouverts : tout le monde à poil en cas de triomphe belge. Si une chose pareille arrivait, De Wever renverserait la monarchie, qu’à la rédaction on ne s’en apercevrait même pas !
Pour les ronchons – parmi lesquels on me compte - qui considèrent que les choses sérieuses sont ailleurs, ramasser de l’argent à la pelleteuse dans les métiers du foot, est une perversion de plus dans le système..
En Belgique, moins on a de salaire, c’est-à-dire moins on est considéré, réduit pratiquement à être confondu avec de la merde, plus on adule et admire les rois friqués du foot.
Il faut reconnaître que les pauvres du Brésil sont plus dignes !

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Depuis que le travail ne vaut plus rien et que les jongleurs des pieds dominent la scène mondiale, il est quand même utile de renseigner les supporters sur les besoins de la population brésilienne pas épatée du tout par les milliards de dollars qui passent d’une poche à une autre, ni par l’arrivée de notre gros avions, avec sa cargaison humaine de pignoufs survitaminés.
Le Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) ne va pas laisser Dilma Roussef gueuler quinze jours « Brazil-Brazil », sans troubler le cours paisible de sa présidence, même si le mouvement n’est pas contre la coupe. Les favelas à côté desquels les bidonvilles de Roumanie sont des hôtels trois étoiles, n’ont rien à foutre des accords de leurs dirigeants avec ceux du Copa do Mundo de Futebol.
Les employés du métro de Sao Paulo feront savoir mercredi soir s'ils reprennent jeudi la grève qui a plongé le capitale économique dans les cauchemars polluants. Par contre Roussef a donné des biftons aux employés du métro de Rio de Janeiro pour qu’ils la ferment au moins jusqu’à l’autre fermeture : celle de la coupe.
La FIFA n’en mène pas large. On sait que tous ces Hauts Sportifs sont suffisamment lestés des dollars du pétrole pour vivre cent ans sans rien foutre. Mais, ils s’inquiètent que quelques derniers membres « honnêtes » ne viennent chahuter leur 64e congrès, plombé par les accusations sur l'attribution du Mondial 2022 au Qatar.
Le patron du football mondial, Joseph Blatter, 78 ans, s’accroche à son fauteuil. Il est tellement corrompu qu’on ne sait quel grief lui reprocher !
Tout ce beau monde espère au premier coup de sifflet de l’arbitre, que l’enthousiasme du public emporte les ressentiments, les haines et les dénis sociaux pour faire du brûlant supporter mondial, une sorte de zombie énamouré.
Avant ça, il y aura un peu d’émotion lors de la cérémonie d’ouverture qui "rendra hommage aux trois trésors du Brésil « la nature, le peuple et le football". En attendant un des trois trésors, le peuple, est un des plus pauvres au monde, et la nature est en voie d’extinction pour cause d’exploitation aberrante des sols.
La nostalgie de la danse du calumet saisit les foules. Les cinglés qui ont accompagné les Diables à l’aéroport, faisaient penser à Cro-Magnon, en train de violer une femme de la tribu voisine.
Les gardiens du zoo ont bien rigolé !

11 juin 2014

Reynders & Leterme disaster !

On en était presque certain. Ceux qui sont à la barre de l’économie n’en démordent pas. Pour rétablir les finances de la Belgique, il convient de baisser les allocations de chômage, les pensions et les subventions. C’est leur porte-parole qui le dit : la Banque nationale.
Relancer la croissance en diminuant le pouvoir d’achat des plus faibles, voilà bien une drôle de recette. C’est pourtant aussi celle de la N-VA.

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Par ailleurs, rien sur le train de vie de l’État, nos cinq gouvernements, les milliards de la collectivité qui ont servi à sauver en 2008, ceux qui, justement, veulent notre peau aujourd’hui. Ah ! les ingrats.
Reynders et Leterme sont les responsables de notre admirable geste de 2008-9. Si Reynders avait eu un peu de jugeote, un rien d’amour pour les gens et un sens des affaires, il aurait pu racheter au prix du cadeau que nous leur avons fait, ces banques qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps.
Quand ces mauvais gestionnaires prétendent que les banques nous ont remboursé et avec intérêt ce que nous leur avons avancé, ils oublient de dire dans quel état pitoyable ces organismes financiers étaient et comment elles auraient refusé net, à notre place, de venir en aide à un client demandant un prêt aussi énorme, même avec garantie.
Nous rachetions le paquet pour un euro symbolique au tribunal de commerce « pour sauver l’emploi ».
Vu sous cet angle, l’action « nécessaire » de Reynders & Leterme était une belle filouterie. Gérôme Kerviel a été condamné à un an de prison pour moins que ça.
Alors, que faire devant ces aboyeurs du fric, ces parachutés des planques, ces amoureux des voyous des paradis fiscaux, ces hardis partisans des CEO payés en millions d’euros ?
Pas grand-chose, sinon user de notre côté stupide et souhaiter que le gouvernement qui s’annonce, batte le record de 542 jours de pourparlers du précédent, avant de nous plumer sous la houlette de Bart De Wever. On se verrait très bien deux années pleines, épargnés par nos affreux mentors, loin de nos happe-chairs et des crocs à phynance des pères Ubu qui se bousculent pour se farcir les braves cons de la démocratie chevrotante.
Si Di Rupo a siphonné les gens de 25 milliards, poussant à la faillite une couche importante des classes moyennes, faisant de nos pensionnés les moins bien payés des pays « riches » européens, promettant d’envoyer ses chiens aux chausses des chômeurs dès 2015, selon la BNB, ce n’est pas encore assez. Pour assouvir le monstre financier du Rond Point Schumann, De Wever devra encore trouver quatorze milliards supplémentaires à prélever sur nos cadavres déjà mis en pièces par Élio-le-furieux.
Maintenant que Reynders et le MR fassent ou ne fassent pas partie du gouvernement De Wever, on s’en fout. Le résultat sera le même.
C’est tellement moche comme situation que les pointus ont oublié leur appétit des lois linguistiques, pour des dégustations d’experts !
Ils s’en rappellent seulement à Bruxelles où le pauvre Maingain dérange.
C’est dire comme ça va chier…
On comprend que Di Rupo se soit arrangé avant les élections avec le CDH. C’est suffisamment explicite pour comprendre pourquoi le sire de Mons fuit le fédéral, pour se consacrer aux dignités régionales, plus propices à sa gloire.
2015 ne sera-t-elle pas l’année de Mons, ville européenne de la culture ?

10 juin 2014

Un sacré menteur !

On ne sait qui coaching la fine farine du PS. Les barons du boulevard de l’Empereur sont tous plus ou moins aguerris à la technique qui consiste à manier la langue, pour ne pas dire ce que le mauvais esprit du public attend qu’ils disent. Ils ont ce qu’on appelle des experts en communication. Ces gens sont chargés de lisser les personnages au point d’effacer toutes les aspérités et ne laisser que des reliefs convenus.
La grande fadeur, l’insipidité habituelle et le conformisme, ils n’ont rien trouver de mieux pour tuer la démocratie et nous prendre pour des imbéciles.
Contourner les questions difficiles est un art qui consiste à empiler des mots sur des mots sans importances, l’essentiel étant d’être présent sous les feux des projecteurs. Apparaître souriant, avec l’air de toujours avoir raison et surmonter les pires vannes d’un adversaire avec ce petit air dédaigneux et supérieur qu’affectionne Reynders et Magnette, c’est l’ABC du métier.
Les colériques et les spontanés du verbe n’ont pas de place dans les salles où la politique grand public se fait à fleuret moucheté.
La surprise a été d’entendre un professionnel de la langue de bois, se lâcher devant Vrebos lors d’une interview. Nous n’en croyions pas nos yeux, Élio Di Rupo en colère !
Et tout ça pour quoi ? Pour défendre « l’honnêteté et la transparence » du choix de son parti pour le cdH au sud du pays, en faisant référence à Charles Michel prié de ne pas insulter le PS.
Sans concurrencer une personne de mes amies, psychiatre de qualité, la colère la plus crédible est celle qui feint l’indignation, pour clamer haut et fort un mensonge nécessaire et qu’on finit par trouver vrai. (Voir le mensonge de Cahuzac)
Explication.
Bien sûr que le PS et le CDH se sont entendus comme larrons en foire et bien avant le résultat du scrutin, quel qu’en ait été le résultat. En effet, il était impossible, même si au pire, l’un et l’autre avaient perdu des plumes, qu’ils n’aient pas été de toutes manières majoritaires en Région wallonne.
Les deux partis, quoique avec des intérêts différents sont fait pour s’accorder. Le CDH est un parti d’appoint. Autrement est le MR avec ses fortes personnalités et ses ambitieux potentiels.
Il n’est pas question de programme dans tout ça. Le CDH est malléable, le MR l’est moins. Le PS veut garder la main sur la Région.
Là-dessus, Di Rupo voit rouge (il ne voit rouge qu’en ces circonstances). Il lui est impossible d’expliquer ce qui précède aux électeurs. Il incorpore donc ce fait dans sa réponse et s’emporte afin de pouvoir mentir « vrai ». Le tout est de savoir s’il a maîtrisé son emportement, à savoir s’il était calculé ou si la perspective de mentir tout en sachant que Lutgen et Michel le savaient, n’a pas suscité en lui une colère « vraie ».
Tout cela relève d’une psychologie particulière au monde politique.
Le juge de paix, c’est l’électeur, pas celui tout particulier qui pèse le pour et le contre et se détermine en fonction de ses affinités et de ses réflexions, mais l’électeur stupide qui vote sur une apparence, sur un état d’esprit et sur une image de ceux qui pourraient alternativement passer pour des favoris. Or, cet électeur stupide est le plus grand nombre. C’est lui le patron, le majoritaire, qu’il s’agit de berner essentiellement, les autres ne comptant guère étant considérés comme perdus.
La colère de Di Rupo pourrait alors passer pour néfaste à son image, d’autant que sa colère était plus une crise de nerf dont les machos créditent la gent féminine. On l’a bien entendu, lorsque chez lui, dans les aigus, la mezzo-soprano perce sous le baryton.

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Je ne vais pas faire le coup d’une psychologie de bazar en rappelant l’histoire du chevalier d’Éon ; mais, bon sang, cette crisette-là devait lui ressembler étrangement.
Les faits sont à lire dans votre journal favori.
Di Rupo : « Il n’y a pas de jeux (politiques) ! Il faut cesser de venir avec ce poker menteur. Qui ment ? Est-ce que j’ai menti ? (…) Nous avons été d’une honnêteté totale : nous étions d’accord avec le CDH, nous l’avons dit au citoyen. J’en ai un peu assez ; je me suis battu des milliers d’heures pour garder ce pays uni ».
À cette dernière figure de style « en milliers d’heures pour garder ce pays uni », Di Rupo revient à la raison politique qui veut que l’on fasse diversion sur ses points forts, il n’aura disjoncté que quinze secondes « en vérité totale » !
Mais il a disjoncté !

9 juin 2014

Le poids des enthousiasmes.

La minorité va vivre un mois d’enfer avec l’événement footballistique au Brésil, sous la coupe d’une majorité « enthousiaste ». Que peut-on y faire ? Rien, sinon attendre que ça passe.
Si la Belgique se faisait sortir au plus vite de ce ramdam, peut-être passerait-on à autre chose ? Les minorités n’intéressent personne. En télé, comme en radio, il n’y en a que pour le foot.
C’est gênant de mater à longueur de journée des énergumènes se déhanchant au nom du pays, sous prétexte que c’est une émission de RTL très courue. Que ceux qui n’y ont aucun goût ne puissent s’exprimer sans être interrompus par ces furieux, voilà qui posent la question des relations entre publics différents.
Rester passifs m’apparaît difficile. Il faut voir ceux qui sont payés pour informer les gens, envahis par l’émotion du goal, se trémoussant avec le public, ondoyant sous les rafales de vivats. En plus de la mascarade, le bruit va remplacer les programmes habituels, seuls endroits refuges, les théâtres et les cinémas vont tenter de lutter contre l’enthousiasme des stades. Avec la pub autour du foot, ce sera difficile.
La lutte est perdue d’avance et l’art, sous toutes ses formes, va prendre un sale coup.
C’est une défaite de l’esprit. Les politiques se permettront des témérités, qu’ils n’osent prendre que lorsque l’électeur est en transe sportive.
On peut résumer l’état d’intelligence des foules au caractère des passions qui les traversent. Le désir des politiques serait de canaliser l’enthousiasme, en fonction de leur intérêt.
Reste que pour le foot mondial, ce désir est éphémère. La coupe du monde en est la plus brève manifestation. Il reste les championnats, les coupes et sous-coupes.Si bien que la transe du football a fini par pénétrer les couches sociales pendant de longues périodes de l’année. Et cela est inquiétant.
Les magazines de vulgarisation scientifique, les journaux littéraires et les publications qui parlent de politique vivent mal ces débordements sportifs.
Pourtant, d’autres enthousiasmes sont parfois nettement plus dangereux. L’enthousiasme musulman par exemple, coûte plus cher aux collectivités, que les quelques morts par étouffement dans les stades, les rixes après matchs entre supporters rivaux et les malaises cardiaques, lors des goals inscrits sur écran plat.
L’enthousiasme religieux n’est pas aussi spectaculaire que le « sportif » ; mais, il est plus versatile, rampant et plus profond. C’est en comparant les deux enthousiasmes, que l’on voit la différence. L’excès de passion du supporter le rend con. Mais c’est une connerie joyeuse. Il lui semble que sa vie est plus gaie, plus rose. C’est une connerie euphorisante. Ce n’est pas tous les jours qu’on s’enthousiasme au travail. La loi, la justice, l’exploitation de la misère humaine, rappellent aux réalités. Les foules sont conduites par le bout du nez, certes ; mais, en même temps, c’est un antidote à l’amertume et à la rage.
Fort différente est la ferveur religieuse secrétant des enthousiasmes. La religion est une forme de connerie bien plus pernicieuse. Les laïcs qui nous cornaquent ne défendent pas assez le principe d’une vie communautaire sans croyance.
Après nous être débarrassés des ukases de la religion catholique, voilà qu’un sot engouement remet en selle une autre religion, plus neuve dans nos contrées, donc plus déterminée à faire du prosélytisme, que celle des curés. On dirait qu’en parler comme on parle encore des cathos, relèverait quasiment d’une forme de racisme ; que la peur de déplaire au culte musulman est plus grande que la peur de déplaire à notre ancien clergé.
Les ligues d’accueil et les porteurs de messages contre les ségrégations se confortent de l’enthousiasme de la population nouvelle plus fermement résolue à son enthousiasme religieux que nous ne l’ayons jamais été de la nôtre.

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On craint de ces foules venues d’ailleurs, que leur enthousiasme s’agrège à des minorités brutales et assassines issues de croyances frustres et exclusives.
Merde ! du courage. Nous avons réussi à reconduire les cathos dans leurs églises, pourquoi ne réussirions-nous pas à mettre les musulmans dans leurs mosquées ? Ce que je veux, c’est qu’on me foute la paix avec Allah, comme on me fout la paix avec JC depuis cinquante ans.
Alors, à tout prendre, et en guise de conclusion, je préfère être décervelé par le bruit des vuvuzelas que par celui des kalachnikovs.

8 juin 2014

Le côté Sambre de la force.

Comme je l’ai écrit hier, les idées fusent. La gloire de dire « j’en suis » anime les concurrents.
En Wallonie, les grands leaders ont une nette avance sur le fédéral et une petite sur les bourrus d’en face. De l’autre côté du rideau de fer, la N-VA entraîne le CD&V dans son sillage. L’Open VLD et le SP ont été débarqués. Les temps sont durs pour les vaincus.
Le gros du public rêve du foot au Brésil. C’est la samba des écrans plats. Les pépères sont tranquilles pour un mois. Quand l’électeur reviendra de sa torpeur, ce sera trop tard, baisé par les tontons flingueurs qui auront fait le casse le plus cool au monde. En toute logique, les cocus en prendront pour cinq ans. Les malfrats aux manettes rempliront les gazettes de leurs exploits.
À une chiée de mouche d’Anvers (la Belle-Gigue est un petit pays), Monsignore et Magnette ont trouvé le mot, ils défrichent ! La Wallonie était en jachère, le jardinier Demotte n’a pas assez bossé pour copier Versailles à Mons. Le Nôtre, notre ingénieur des taillis, et son commis Paul Magnette, le fontainier miraculeux qui sut colmater des fuites dans la tuyauterie de Charleroi, sont pour une Wallonie hennuyère. À Liège, on a vu Marcourt à Banneux, au parcours du chemin de croix, tomber pour la troisième fois. Lutgen, le Centaure des Ardennes, complète la perspective du défrichement.
On a fait une réunion sans Élio, il n’était pas débarqué, il assistait à un débarquement historique en Normandie. Rendez-vous prochain, samedi sans faute à l’Élysette.
Ça va vraiment mal pour Rudy Demotte, on a oublié de l’inviter pour compter les trous du gruyère. Tandis que la diva des socialistes, Anne Poutrain, le sigisbée d’Élio pour le mariage avec Benoît, a toutes les fardes rouges en main. C’est dire son importance. Et toujours pas de Demotte, même sous la table, comme dans Tartufe.
Tout ce petit monde se connaît. Ils se haïssent bien sans cesser de se donner des marques de la plus vive affection. Il s’agit de niquer ceux qu’ils haïssent plus encore : le MR de Charles-le-Chauve. Quand tout sera défriché et trié, le petit personnel ira au fond du puits faire le gros boulot. C’est normal.

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Benoît Lutgen a la pêche. Il est flatté de succéder à Milquet dans l’idylle avec le PS. C’est un garçon qui aime la discrétion. Avec lui, c’est la démocratie du paravent, devant il fait l’article. Derrière personne ne sait ce qu’il fait. Il doit se méfier de son autoritarisme naturel. Les fardes rouges n’aiment pas ça.
Défriché et sondé en profondeur le pays wallon pourrait avoir ses porte-étendards pour le 21 juillet. Le 24, ce serait de la provocation.
Comme à chaque fois, le plus important dans tout ça, ce sont les places à pourvoir les prestigieuses et les payantes. Les titres ronflant sont les indices qui ne trompent pas.
L’Union wallonne des entreprises a prévenu « il ne saurait être question d’autre chose que d’une véritable rupture ». Leur Didjé comprenait mieux les choses. Comme ces Messieurs de l’Union ont les moyens d’emmerder les élites du pouvoir socialiste, Di Rupo va faire plus. Il va prendre Borsu de vitesse et faire plus fort.
Les Entrepreneurs wallons n’aimaient pas la première version, ils aimeront la seconde, comme Mailleux à ses cartons compressés, Rupo s’y engage.
Les autres, le bon peuple, l’électeur, l’ouvrier FGTB et l’ouvrier défaitiste iront se brosser. Mais ce sera fait d’une façon élégante. Faire prendre les salaires pour des lanternes, c’est la spécialité de la maison.
Tiens, on n’entend plus parler du PTB ! Les journaux auraient déjà coupé le sifflet d’Hedebouw ?
C’est beau, quand même, le pouvoir de la presse, au service de la démocratie.

7 juin 2014

Sérieux s’abstenir.

Ils sont arrivés à la phase qu’ils préfèrent : le puzzle en fonction des emplois dans les cinq gouvernements. La démocratie, dans sa générosité, offre à l’admiration des foules, un jeu de mille pièces, avec des centaines de personnages. Ils s’exercent à les assembler.
C’est aussi la phase la plus mystérieuse. Dans le silence des cabinets, les marchandages, les options et les équilibres passionnent nos grands esprits.
La démocratie prend la forme d’une église orthodoxe. On prie, on chante, l’émotion est grande, les chœurs sont superbes, les dévots nombreux. À un moment déterminé, le pope se retourne et entre par une petite porte qu’il referme aussitôt derrière lui, pour rester seul avec dieu à sacrifier au mystère.
La suite n’est pas pour les fidèles…
Pourtant, on la devine. Les minutieux dosages, les préparations sophistiquées, les cornues de décantation s’étalent sur la table sacrée de la patrie. On est passé du culte public, à l’alchimie privée !
Ceux qui détiennent la pierre philosophale changeront nos jours plombés en bel or fin. Ils sortiront au Kyrie eléison par le large vantail de la cathédrale, pour délivrer les peuples de l’angoisse du vide, suit une homélie avec la liste des cardinaux. Après, tout devient facile, on va jurer devant Philippe et Mathilde, tous gentils, que jamais, au grand jamais, on ne trahira la Belgique par de bas instincts séparatistes et par profit personnel, alors que déjà on a en poche l’enveloppe de la première paie du bon peuple.

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Le cycle précédent, le pape c’était Di Rupo. Le vicaire de Philippe sera encore en religion, mais pas à celle de la rue de la Loi, à moins d’un schisme ?
En haut lieu on penche pour un quintet N-VA, CD&V, VLD, MR et CDH.
Le PS, avec ses cymbales et sa grosse caisse, n’est pas assez délicat pour les partitions fines qui s’annoncent.
Reste que Lutgen du CDH est coincé par ses anciennes déclarations, selon lesquelles la N-VA c’est Satan en personne. On voit mal le MR caracoler seul parti francophone, en manœuvre avec les matamores flandriens. Quoique Reynders soit bon à tout, pour figurer quelque part.
Enfin, la Belgique est si biscornue, la démocratie y est si bizarre, que les postes à pourvoir, quoique nombreux, ne sont quand même pas inépuisables. Avec les éléments que nous connaissons des partis, leur sans-gêne et leur effronterie, il faut s’attendre à tout.
Reste que c’est l’année De Wever et s’il est légitimé… avec Albert II, il n’avait aucune chance, il y a des antécédents, mais avec Philippe… et puis j’adore Liesbeth !
À bien regarder la mouture 2014, les partis sont mal barré. En région wallonne, si monsignore n’est plus premier au fédéral, c’est le petit Rudy qui pourrait trembler pour son fauteuil de ministre-président. Les Écolos font des offres de service où ils peuvent. Reynders est prêt à servir la soupe à De Wever. Les journaux font des courbettes partout et se méfient des outsiders.
Une solution. Fonder un parti unique rassemblant les têtes de gondole des deux communautés, laisser les armes au vestiaire et élire en conclave un chef pour chapeauter cet admirable pays en voie de liquidation.
Des promesses ? Les partis n’en tiendront aucune. Les coalitions surreprésentées : l’opposition sera réduite à presque rien. Nous serons dirigés par une sorte de parti unique.
Reste la solution ultime, l’arme fatale !
Nicolas Sarkozy est libre en ce moment.
Il est Français. Et alors ? Il y a des filières. La preuve, on est onze millions. Vous croyez que c’est avec le seul coup de rein des autochtones ?

6 juin 2014

Ougrée : future friche à fric !

On n’en parle guère, mais avec la fermeture de la cokerie d’Ougrée d’Arcelor-Mittal, c’est la mise sous cocon du chaud qui devient impossible. Cette fermeture va tout simplement provoquer la fin de la sidérurgie intégrée et donc le démantèlement du haut fourneau d'Ougrée.
Ainsi, après avoir tiré le maximum des installations du travail du fer, Mittal se retire sur la pointe des pieds du bassin avec la ferme intention de débourser le moins possible pour les personnels et la dépollution des sites.
On aura beau dire, tant mieux pour les habitants et les bords de Meuse que l’entreprise se change en un tas de ferrailles et de briquaillons qu’il va falloir évacuer, mais c’est quand même en partie depuis John Cockerill que la ville s’est agrandie et a son visage actuel. C’est aussi depuis ces temps anciens que de nombreux travailleurs ont pu vivre sur place de leur travail, faisant de l’intervalle entre Liège et Seraing une vaste banlieue continue joignant les deux villes, pour n’en faire qu’une, même si administrativement et pour des raisons d’équilibre Hainaut/Liège, on a découpé les communes pour faire délibérément de Liège une entité légèrement moins peuplée que Charleroi.
Quant aux actions probables ces prochains jours des personnels licenciés, les politiques s’en fichent, ayant concentré toute leur attention sur une éventuelle reconversion dans et aux alentours du futur gouvernement.
Les affairistes ne perdent pas leur droit de faire du fric sur les décombres.
C’est Arcelor Mittal qui doit sortir des biftons pour rendre les sols « propres ». Le filou international a provisionné 58 millions. Pour l’ensemble, on estime à 750 millions d’€, ce que l’entreprise devrait débourser. On n’y est pas encore. Il faut même s’attendre à ce que l’Indien se tire un jour sans honorer son contrat.
C’est le ministre Henry qui est aux basques de Mittal et le « camarade » Marcourt à ceux des travailleurs pour les apaiser.
Henry s’est déjà déculotté devant la puissance de l’argent. Le sidérurgiste n’aura pas à dépolluer en profondeur, sous prétexte qu’il n’est pas prévu d’y construire des habitations et d’y cultiver la terre ! Pour un cadeau, c’est un beau cadeau.
Cela devrait faire bondir Écolo ! Car, les sols n’étant pas dépollués en profondeur, nous oblitérons l’avenir des générations futures par la descente des métaux lourds, jusqu’à la nappe phréatique et condamnons à jamais ces hectares de terrain entre Liège et Seraing à une fonction de zoning dont nous ne pouvons prévoir ce qu’il en sera dans 50 ans !

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La Région wallonne n’a pas son pareil pour placer ses créatures. Le bidule chargé du travail s’appelle la « Spaque », une sorte d’entreprise « d’utilité publique » qui « purifie les sols en surface à raison de 210 € le mètre carré.
Le public devrait être en droit de connaître les patrons et les objectifs de cette entreprise d’utilité publique. Ce n’est pas à l’Élysette de Namur, que ça doit fonctionner, mais à Liège à grands renforts de pelleteuses et d’évacuation des terres, mais aussi avec des précisions quant à la nature des travaux.
Au fait, comment procèdera-t-on ? On ne va quand même pas transporter ces merdes pour en faire des tas ailleurs, tout simplement ? Existe-il un centre de réhabilitation et comment les boues sont-elles traitées ? Personnellement, je n’en sais rien.
Est-ce qu’il ne serait pas temps de s’en inquiéter ? Ougrée, n’est pas très éloigné de la place Saint-Lambert. Et quand viendra le tour de Chertal, ce sera pareil.
Incompétence ou complicité ?
Va savoir. Alors que nous sommes accrochés aux basques du Montois pour l’avenir de la Wallonie, on ferait mieux de viser moins haut et moins loin, pour assurer le nôtre et demander des comptes à nos élus communaux.

5 juin 2014

Parlottes et petits fours.

Bart De Wever en reprend pour une semaine. Philippe le prolonge. Comme tout ce qui est intéressant est secret en Belgique, rien ne filtrerait de cet échange d’amabilités entre le roi de Laeken et celui d’Anvers, si les visiteurs du patron de la N-VA ne bavassaient à qui le veut, pour dire des horreurs du psychopathe flamand.
Dans les milieux de la politique, tout le monde envie tout le monde, il était donc naturel qu’indirectement nous en sussions davantage. La haine est comme la pression des gaz d’un moteur à explosion, cela fait du bruit en sortant.
Puisqu’il a des souris de laboratoire à sa portée, Bart en profite pour leur soumettre ses idées.
Avec l’étoffe qu’il a, il présente ses plans à l’admiration des foules. Comme ça éblouit, personne ne voit la catastrophe dissimulée sous les prodiges,. Mais les souris de laboratoire ne sont pas tombées de la dernière pluie. Ces gentils mammifères ont déjà fait le tour des cloches à fromage et rongé tout ce qu’ils pouvaient dans le royaume. Vous pensez s’ils sont au courant des idées de Bart, avant qu’il ne place ses électrodes sur les petits crânes, par ordre du roi !
Première et violente agression des cerveaux : la limitation des allocations de chômage dans le temps et la flexibilité du temps de travail. Les capteurs passent au rouge. Les souris s’agitent, moins du côté du MR, plus fortement du côté du PS.
Cette réforme n’est déjà plus à la mode. En Grèce, elle n’a eu aucun effet. En Espagne, les agences de notation viennent de remonter la cote du pays, parce que justement, le premier ministre renonce à ces mesures. Bart y tient. C’est viscéral. On ne peut pas faire toute une campagne en faveur du système économique qui plaît à la Flandre, sans un regard au seul dieu qui dirige le monde, le pognon. Celui-ci voit dans les chômeurs, des petits filous qui concurrencent directement les grands voyous.
On a beau être intelligent comme De Wever, il n’irait pas jusqu’à dire aux têtes de gondole des partis qu’ils convoquent « Vous savez, il ne faut pas faire attention à ce que j’ai été raconté à mes bons Flamands d’électeurs. »
C’est ça l’emmerde, quand on est démagogue. Une fois arrivé là où on s’est hissé à coups de bluff, on ne peut pas lâcher les gogos en leur jetant « J’ai ce que je voulais. À présent allez-vous faire foutre. Ce que je vous ai dit, n’étaient que des conneries. »
Il est coincé, De Wever.
La N-VA, c’est comme le Front National, au pied du mur, on n’a plus le maçon.

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Alors si en plus, le Quizz-des-radios-flamandes remet à nouveau à l’ordre du jour une possibilité de réforme institutionnelle, les autres ne peuvent que décliner l’invitation par une citation du genre « La caque sent toujours le hareng », dont j’ignore la traduction latine.
Alors, pourquoi une semaine de rabiot ?
Le roi estime peut-être que plus le cornichon macère dans le vinaigre, meilleur il est.
Pour dire « On y va », le problème de la droite, c’est le PS. Elle finirait bien par s’arranger avec Bart, la droite, si elle était sûre du ralliement définitif du PS au fric et au commerce.
Di Rupo a donné des gages de libéralisme souple en maintes occasions : restriction générale, pingrerie sur les pensions basses (à 1.000 € de pension/mois, ristourne de 1.000 € en taxe annuelle à l’État), limitation dans le temps des allocations de chômage d’insertion, désaveu de la lutte des classes, crédo du nouveau deal d’un socialisme libéral, etc. Il en a fait des tonnes pour être bien vu, le bougre !
On sait le PS mou au pouvoir et féroce dans l’opposition. Alors les libéraux hésitent. Ils ne tiennent pas à s’associer avec un Reich führer acculé à durcir sa politique devant des grèves violentes, suscitées par un Di Rupo vexé de ne pas en être. Il a toujours toute son influence intacte chez Anne Demelenne et Thierry Bodson, qui, du coup, retrouveraient toute la vigueur de leur jeunesse, après avoir refroidi tant qu’ils le pouvaient l’ardeur des travailleurs wallons.
Charles Michel est en grand colloque avec son vieux père Louis, Lutgen téléphone à Milquet dix fois par jour et Emily Hoyos & Olivier Deleuze envisagent de rester en couple, malgré la douleur qui les accable, d’avoir fait fondre le parti des Écolos.
Di Rupo, furieux de sentir que le poste de premier ministre lui échappe, réapprend, devant une glace, à lever le poing gauche, avec en musique de fond « La lutte finale », par les chœurs de l’Armée Rouge.
Ah ! on n’est resté que 542 jours pour former le gouvernement précédent, et si on battait le record ?

4 juin 2014

La faute à personne.

Ce qui est le plus détestable dans le jeu politique, ce sont les tractations de couloir entre les chefs de parti pour mettre sur pied un gouvernement. Cette cuisine est tout à fait en-dehors de la connaissance du public. Cependant, elle déterminera une ligne de conduite de cinq ans.
On vote pour un parti en fonction de son programme, puis on se réveille dans une situation de compromis pour laquelle le programme auquel vous avez apporté votre suffrage a été proprement « vendu » pour des places de ministre.
Et pour ce qui est de vendre quelque chose à quelqu’un, on voit bien Elio reconverti, dans vingt ou trente ans, marchand de souvenirs sur le Ponte Vecchio à Florence.
Mais il y a mieux.
Le roi a nommé Bart De Wever « informateur ». Il a donc pour mission de l’informer sur la possibilité qu’il aurait de former un gouvernement, après consultation des chefs de parti. Le président de la N-VA à jusqu’à mardi pour remettre sa réponse. Voilà déjà une semaine perdue, puisqu’on sait bien au fédéral, qu’il ne peut pas former un gouvernement sans les socialistes !
C’est toute cette hypocrisie organisée en ballet constitutionnel si chère à Delpérée, que l’électeur ne supporte plus.
Nous sommes en plein dans un processus de désintégration d’un régime politique. Tous les ingrédients sont réunis : perte de confiance généralisée dans les institutions traditionnelles, manque de clarté, absence de discours intelligents et porteurs, dispute au sommet entre médiocres, pour un pouvoir sans idée novatrice.
On fait mieux encore à l’Europe. Il s’agit de trouver un remplaçant à Barroso, usé jusqu’à la corde par deux mandats, aboutissant à un désastre quasi-total. Les chefs de gouvernement ont choisi Van Rompuy, un autre briscard catholico-réactionnaire, pour jouer les démineurs, lui le flamingant, à l’échelle de vingt-huit états, alors qu’il n’a jamais aidé à résoudre le dilemme Wallon-Flamand, comme il a participé à l’éloignement des deux communautés.
À l’Europe, c’est encore plus opaque. Le parlement européen siégeant à Strasbourg n’est pas le seul à chercher une majorité pour élire le chef des Commissaires. Le ferait-il, les gouvernants des pays de l’Union peuvent imposer leur choix, en proportion des influences de chacun d’eux. Ce choix est prépondérant sur celui du parlement de Strasbourg.
On voit le genre.
Angela Merkel et ses homologues des pays de l’UE ont donc convenu de garder la main. Le public peut se brosser de tout droit de regard sur les combines entre Grands. Lutgen a donc bien fait d’envoyer Rolin finir sa carrière à Strasbourg, plutôt qu’Anne Delvaux. Il n’y fera rien, même pas de la figuration intelligente, puisque, paraît-il, il ne l’est même pas !
Mais avant de désigner le ketje suivant, les Vingt-Huit veulent réfléchir aux priorités du prochain président de la Commission : croissance, intégration de la zone euro, énergie, et diplomatie-défense commune.

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Plus de deux pour réfléchir, c’est difficile, mais à vingt-huit, je ne vous dis pas.
Van Rompuy devra quand même s’adjoindre Jean-Claude Juncker, chef de file du Parti populaire européen, et chouchou de madame Merkel, en étroite concertation.
C’est la politique des autos tamponneuses. On se rentre dedans, mais c’est pour rire, un peu à la « belge manière » comme dit encore, plus pour très longtemps, les philologues flamands.
Il paraît que Van Rompuy est là pour éviter un « clash » entre le Parlement et le Conseil européen. Car plusieurs dirigeants du PPE, du même parti que Junker, contestent le choix de celui-ci. M. Juncker, vétéran de la construction européenne, et cofondateur de l’euro n’est pas le candidat d’un grand nombre de chefs d’État. C’est dire le peu de reconnaissance.
Bref, on reste sidéré à la vue de ces éminents marchander âprement le morceau, l’insistance de Merkel, le flou – comme d’habitude – de François Hollande, le rejet de Junker par Cameron. La volonté de Junker d’atteindre à la Commission, comme si cette ambition concrétisait un vieux rêve de gamin insupportable, est confondante.
En attendant, le ponton embarque l’eau. Les eurosceptiques gagnent des sièges, les électeurs belges sont cocus mais contents, toutes les affaires importantes sont remises à plus tard, dont le fameux traité américano-européen (pour celui-là, une grosse majorité n’en est pas fâchée).
Dans ces tribulations, comme dans tant d’autres, on revit les derniers jours de Rome quand on attendait les barbares pour fermer boutique à Ravenne. Notre Alaric pourrait être Poutine qui avance ses pions en Ukraine ou un roitelet de l’intérieur. Moi, je crois de plus en plus que c’est tout simplement un coup de vent qui pourrait faire tomber le château de cartes ou encore la moisissure du vieil arbre qu’on voit encore debout et magnifiques un jour, puis qui n’existe plus le lendemain, à cause du saut d’un écureuil d’une branche basse à une autre.

3 juin 2014

Scouts toujours prêts !

Un gros malin de la Libre Belgique – je crois bien que c’est Francis Van de Woestyne – s’est gaussé des journalistes étrangers en poste à Bruxelles, à propos de leur manque de connaissance de la situation politique du pays. Il visait tout particulièrement Jean Quatremer, d’un article duquel il extraya quelques erreurs de lieux et de personnes.
Je ne voudrais pas écrire du mal de Francis Van de Woestyne, il s’en fait assez à lui-même dans ses pensums. Pour une fois que nous avons un journaliste d’opinion, c’est comme si nous avions devant nous le bon petit Belge type, patriote en diable et heureux de vivre dans un aussi charmant pays. En bref, Van de Woestyne s’exprime exactement comme les Le Hodey, propriétaires de la Libre, se seraient exprimés ainsi que presque tous les journalistes avec eux, ces derniers obligés de gagner leur vie auprès des premiers. Avec ça, un penchant naturel pour le scoutisme adapté à la finance, un Tintin émerveillé d’être l’hôte de Haddock à Moulinsart et, en même temps, la nostalgie d’une moule frite sur la Grand-Place.
Aussi Quatremer, esprit frondeur et caustique, ne pouvait qu’irriter de Woestyne, de son analyse de la Belgique.
« La Belgique francophone refuse de voir ce qui va se produire, que le pays va davantage s’évaporer, que la Flandre veut se débarrasser de la Wallonie socialiste qu’elle ne supporte plus. Il faut lire les journaux francophones pour le croire: Elio Di Rupo aurait "pacifié" le pays comme on nous expliquait en 2010 que la N-VA et le PS allaient gouverner ensemble, consensus à la belge oblige. La méthode Coué à ce niveau, ça en devient gênant. ».
Enfin, crime de lèse-majesté du pouvoir, Quatremer met le doigt sur le mode de scrutin proportionnel, que je ne cesse de dénoncer depuis des années, sur le temps que le monde de la presse joue Œdipe, plutôt aveugle de naissance que s’aveuglant.

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« Comme il faut à peu près que tous les partis participent à une coalition pour former une majorité, il n’y a donc aucun parti d’opposition. Et même lorsqu’il y en a un, la complexité du modèle institutionnel fait qu'il est de toute façon associé au pouvoir dans une autre entité. Ça limite les possibilités de débat... Comment voulez-vous que, dans de telles conditions, on s’affronte réellement, en dehors des périodes électorales. Le débat politique à la française ou à la britannique n’existe quasiment pas en Belgique. »
On aura compris que ce type de raisonnement est inaudible pour le scout Van de Woestyne.
L’interlocuteur de Quatremer a dû aussi se sentir vexé dans l’interview, puisque retournant la question à propos de la France, il lui fut répondu : « Ce n’est pas parce que je critique un pays que je dis que le mien est parfait. Je refuse que ma nationalité me soit à chaque fois opposée, ce que vous n’oseriez pas faire avec un journaliste d’origine africaine, par exemple. Je ne prends pas plus de gants avec la France qu’avec l’Allemagne ou la Belgique. L’Hexagone n'est pas parfait, c'est le moins que l'on puisse dire, mais on s'y indigne et l’indignation, c’est le ferment de la révolte et de la révolution. »
Pour le moment, l’indignation en France prend plutôt une méchante tournure avec 25 % de votes en faveur de Marine Le Pen ; mais bon, nous avons bien Bart De Wever à digérer aussi pour ne pas tomber dans l’excès de confiance.
Sur un autre plan que communautaire, alors que celui-ci est largement suffisant pour détruire ce qui reste du socle national et désespérer Van de Woestyne, si nous dressions aussi le constat terrible d’une crise économique à propos de laquelle nos grands éditorialistes sont loin d’être en première ligne ?
Nos experts n’ont pu prévoir la crise. Par contre, ils constatent dans la Libre que nous en sortons, à un moment ou nous sentons qu’elle s’est installée durablement. La preuve, elle provoque une crise sociale, une crise politique et une crise de la démocratie. Les mœurs des banquiers n’ont pas changé, la globalisation bat son plein de catastrophes économiques et qu’entend-on dans les rangs de nos inimitables satisfaits ? Un cri de ralliement : Scouts toujours… prêts !
Prêts pour qui ? Pour quoi ?

2 juin 2014

Macédoine de légumes !

Ils sont inoxydables, rien ne peut arriver sans eux. Ils contrôlent tout, ils savent tout.
Le drame du musée juif de Bruxelles était prévisible, sous l’effet de la non-surveillance, il est devenu imprévisible.
Qu’à cela ne tienne, on allait rapidement mettre la main sur le ou les coupables. Ils ont été jusqu’à 150 policiers à passer les bandes vidéos des commerçants du centre ville pendant la semaine. Mais, le type repéré à la sortie du musée, son forfait accompli, s’était littéralement volatilisé. Mais où était-il ce diable d’homme ? Pendant qu’on cherchait dans le quartier, il était en Hollande, heureux quelques jours plus tard de repasser par Bruxelles et retraverser la frontière, cette fois avec la France. Vous pensez si on scrutait les listes de passagers à Zaventem, qu’on inspectait les gares, on avait oublié les autobus !
Pour montrer qu’on était sur la piste du tueur, chaque jour les téléspectateurs étaient rassurés par des criminologues, le procureur de Bruxelles et surtout Joëlle Milquet, enquêtrice en chef, même si son enquête ne dépassait pas son bureau au ministère de l’intérieur, donnait l’impression d’en savoir plus que ce qu’elle en disait. En fin de compte, elle ne savait rien, comme tous les autres.
Bref, on frisait l’échec, vers une affaire genre Tueurs du Brabant : pas vu, pas pris.
Quand, par un hasard de circonstances, des douaniers marseillais sans ordre bien précis, sans informations de Bruxelles ou de Paris, font une fouille de routine des passagers d’un car Europa Line.
Là, c’est le jackpot. Ils ouvrent les deux sacs de Mehdi Nemmouche, un Français d’origine algérienne, et tombent sur l’arsenal qui a servi au meurtre de quatre personnes à Bruxelles. Ils auraient même eu droit aux images de la tuerie si la caméra de corps de Nemmouche avait fonctionné.
Du coup, c’est le triomphe des polices belgo-française qui ont admirablement travaillé et voilà Bernard Cazeneuve (PS) qui doit se faire un nom après le précédent ministre de l’intérieur (Manuel Valls) et Joëlle Milquet, l’intérimaire de l’intérieur belge, en podium commun pour une partie d’encensement réciproque !

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Auparavant, Hollande avait tenté une série d’anaphores « nous combattrons, nous combattrons, nous combattrons » mais pris de court, on ne sait toujours pas qui, ni avec quoi. Il n’a jamais été plus loin. On n’en saura pas plus.
Franchement, cette propagande du résultat supposé de l’efficacité policière est affligeante.
Le type est en tôle, tant mieux. Pour le reste, les autorités ne respectent pas les citoyens par manque de modestie, appétit de propagande et fausses nouvelles dans l’intention de rassurer, parties d’un bon naturel, mais fausses nouvelles quand même !.
Ce qu’il faut savoir et ce dont on ne parle pas assez, c’est l’état lamentable des prisons en Belgique et en France. Les prisonniers d’origine maghrébine y sont très nombreux et vivent dans des conditions d’hygiène indigne. On en fait des fauves. Les propagandistes de l’Islam vengeur avec une religion musulmane consolatrice, ramassent la mise. Voilà le parcours de Mohamed Merah et Mehdi Nemmouche. Ils ont commencé à lire le Coran et à se radicaliser en prison. Cette nouvelle pépinière de l’armée d’Allah se complète par les cours pratiques en Syrie, et voilà les parfaits djihadistes fins prêts.
A vrai dire, cette capture miraculeuse du triste héros du musée juif, cache mal les derniers épisodes de l’UMP et du PS, tous les deux en dégringolades de l’opinion en France. L’avenir de François Hollande et celui de Nicolas Sarkozy semblent désormais liés par l’opinion et les faits divers conjugués. Le premier est dans un cul-de-sac politique, alors que le second est empêtré dans tellement d’affaires que les juges ne savent plus par laquelle commencer. Les deux hommes d’Etat, l’actuel et l’ancien, se trouvent sur des toboggans qui les poussent vers la sortie.
En Belgique, on attend encore, mais la réputation des gens de pouvoir n’est pas bonne non plus. Si dans un grand amour retrouvé, la coalition future englobait quasiment tous les partis, c’est archi prouvé, il n’y aurait qu’une politique : celle du chien crevé au fil de l’eau. Si l’une ou l’autre communauté se sentait écartée du pouvoir, le pays se retrouverait sur la pente fatale de la séparation, deux Régions face à face, l’une de droite et l’autre du centre-gauche, mais devant compter sur une population moins tiédasse que le PS. Alors question d’être mal lotis, ce n’est pas mieux qu’en France.
Quel rapport entre l’arrestation du djihadiste, les ministres de l’intérieur et deux présidents de la république, et pour faire bon poids, on pourrait y ajouter les partis belges en train de réfléchir au futur gouvernement ?
Réponse : la social-démocratie ne va pas bien dans les pays concernés et à l’Europe. Les partis les plus représentatifs de la tradition sociale-démocrate ont vu leurs effectifs de plus en plus réduits et menacés sur le long terme.
Propagande éhontée, climat délétère, les affaires et les affairistes : voter pour eux devient une idée au-dessus des forces d’une autre majorité, qui ne sera pas forcément meilleure, mais qui aura eu le mérite d’effacer tous ces guignols. .

1 juin 2014

La politique aux 421.

Ça carbure ferme dans les partis. C’est lors du premier mois suivant les élections que les emplois se déterminent dans les instances dirigeantes. C’est comme si un employé de chez Carrefour hésitait entre rempiler ou s’arranger pour être aux caisses chez Aldi, et qu’il aurait la faculté de discuter le coup avec différents employeurs possibles, alors que dans la vraie vie, il se ferait jeter du bureau de la direction. Dans le monde éthéré où tout est sans importance, quitte à nous gouverner n’importe comment, puisque nos émirs ne sont pas responsables et leurs vizirs non plus, c’est Laurette Onkelinx qui descend les étages pour faire la bise au bas des escaliers à ceux qu’elle consulte, afin de savoir ce qu’ils pensent de leur préavis ou de leur réengagement.
D’autres, n’ont plus rien à négocier, mal placés sur la liste par leur chef de parti. Vicieusement posté aux places de combat, ils mordent la poussière sous l’œil amusé de celui qui a établi la hiérarchie des places. Enfin, très peu seront chômeurs. La politique qu’on dit un monde impitoyable, ne l’est pas pour elle-même. Elle est plus douce avec ses chômeurs qu’avec ceux du privé. Il faut voir la liste des douceurs et parachutes de soie dont un sortant malheureux est pourvu.
Un qui s’en fout, c’est Charles Picqué, pourtant par souci de convenance avec les entreprises, il conjure la droite d’embarquer le PS dans tout nouveau gouvernement fédéral. Sous-entendu que le PS dans l’opposition ne laisserait rien passer d’antisocial, tandis qu’au gouvernement, Di Rupo est là pour affirmer qu’il a tenu, tout au long de la législature qui s’achève, un discours ferme pour une politique de rigueur, entendez par là qu’il a serré la vis aux petites gens et permis à l’industrie et au commerce de gros de se déboutonner à table après repas et dégustation des vins.
Une nouveauté, on peut demander à effacer ses recherches sur Google moyennant le remplissage d’un formulaire. On appelle ça le droit à d’oubli. Des qui n’ont pas besoin de formulaire, ce sont les Écolos. Bon sang que ça s’oublie vie un parlementaire ou son employé qui disparaît. Des urnes ou comme Dehaene au cimetière, il est tout de suite sans voix.
On fait bien des histoires pour rien. Emily Hoyos et Olivier Deleuze ont plutôt raté leurs mandats. Ils n’ont pas bien vendu leurs salades écologiques. Quelle idée aussi, dans un monde matérialiste, individualiste, productiviste de tenir des propos légers sur la nature, le réchauffement, les éoliennes, comme si les forêts n’étaient pas faites pour être dévastées, les océans pollués, les pétroles siphonnés là où ils se trouvent et les schistes fracturés !
Est-ce que Di Rupo a l’air d’un protecteur des baleines ? D’accord si on le lui demandait, il se ferait photographier un panda en peluche sous le bras ; mais il n’est pas question, alors que son bilan est déjà désastreux, d’encore l’alourdir de ces bêtises du climat ou de la montée des eaux.

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Notez qu’il a raison, les grands pays sont les premiers à s’en tamponner, qu’est-ce qu’un pays comme la Belgique peut faire, à part trier ses déchets et collecter les encombrants ? Pieter De Crem ne peut pas envoyer un seul soldat surveiller la forêt amazonienne ! Deleuze-Hoyos, peut-être, quand ils seront déchargés de leur présidence bicéphale ?
À propos de bêtise, on se demande comment Superman ne s’est pas fait rabroué par la Commission à Bruxelles. Le sire de Mons a fait filer la dette, aucune vraie mesure d’économie n’a été entreprise dans les pouvoirs publics et le chômage est toujours de 25 à 40 % chez les jeunes des grandes villes.
Pendant que De Wever fait ses trois petits tours avant d’aller chez le roi pour expliquer qu’on ne veut pas de lui, Di Rupo croit qu’on va le rappeler aux affaires, que sa politique du surplace est un cas d’école et qu’il va marquer le siècle politique de sa présence.
Question pognon, on n’est pas encore inscrit dans le rôle de paiement au ministère des finances que déjà les nouveaux élus s’impatientent. Quand toucheront-ils leurs premières indemnités ?
Maroy a des traites, il a des bouches à nourrir. C’est bien tout ça, la Région. Mais l’employé payeur n’y est pas considéré avec le sérieux de celui du Fédéral. Avec les économies qu’il va falloir faire, Maroy pourrait toucher avec retard l’argent qu’on lui doit déjà.
Rollin fera la soudure entre le traitement du syndicat chrétien et l’indemnité européenne. C’est lui qui a le meilleur rôle. Il peut de chez lui lire son courrier en pyjama et prendre une chaîne comme Euro News pour rester au courant. Personne ne lui dira rien, si on ne le voit jamais à Strasbourg. Du reste, madame Delvaux convenait si bien, que si Rollin s’y pointe, il pourrait recevoir des coups ! Lutgen a des obligations envers lui, sans doute un dossier qui traîne. Sinon, on ne comprend pas, à moins qu’avec Anne… enfin, on ne sait pas.
Demain, il faudra être plus sérieux.
Aujourd’hui les élus décompressent. On consulte les offres de cumul. On roule les affiches qui n’ont pas servi. Les plus malins, comme Marcourt, n’ont pas fait imprimer le numéro attribué directement sur la grande affiche, mais sur une plus petite qu’on colle en-travers. Ces élus sont parmi ceux qui sont les plus économes et qui conservent le plus d’espoir pour dans cinq ans. En outre, ils conservent sur le papier un certain air de jeunesse. L’inconvénient, c’est le chair et en os. « T’as vu sa gueule, disent les effrontés, le mec fait plus vieux au naturel » !
Il y a dans le côté pratique chez des gens qui se disent tous intègres et d’une moralité irréprochable, un côté dégradé et pervers tellement visible, qu’on se demande si l’électeur ne joue pas son candidat aux dés dans l’isoloir.