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31 mars 2016

Où va la merde ?

On se souvient dans les chaumières, comment Fadila Laanan reçut la Légion d’Honneur des mains d’un François Hollande, jeune président de la République encore dissimulé derrière une image de gauche.
Alors ministre de la culture de la francophonie, la déesse exotique du PS sentait bon la Nation bisounours qu’on voyait venir du PS et qui devait sublimer l’Art et la culture de la pomme de terre, réconciliés sous l’égide de l’économie mondialisée.
Le gnangnan est une drogue dure qui a assommé la tradition brutale du franc parler ouvrier et a ouvert la voie aux espérances folles de la gauche instruite « prout ma chère » qu’en France on appelle la gauche caviar, entendant par là que le peuple avec ces lascars était caviardé du côté de Solferino. Il allait l’être aussi Boulevard de l’Empereur.
Maintenant, aux RTBFTL nos deux girafons au concours de longueur du cou, on ne sait plus qui est de gauche et qui est de droite, puisque tout le monde parle la novlangue de bois, à l’exception de Marc Goblet, qui reste « rustique » pour mieux nous travailler par le fion marxiste… mais pas trop !
Susurrer « mignon », c’est prendre en minaudant les balles de kalach et montrer à l’adversaire un visage souriant sauf quand on énumère la liste des dernières victimes. On produit alors la larme Hakima, en prenant soin de chausser ostensiblement des lunettes à lentilles grossissantes. Quand on parle chômage ou business, on y confond les deux, afin d’atteindre aux liaisons impeccables.
En un mot, c’est une esthétisation de l’impuissance conclut Sianne Ngai, philosophe. S’y mêlent les désirs sadiques du consommateur pour le pouvoir et le contrôle, avec dans le shaker, l’amertume d’un faux apitoiement.
Le plaisir est à la carte, comme dirait Macron de chez Rothschild et Hollande. L’économie stagne mais le marché de la livraison explose. Le Club des Hubert est à l’avenir, ce que le hareng est à la saumure. Ils seront bientôt inséparables.
La suite va de soi.
On fait du mièvre sans le savoir. On jase de Taubirâââh au lieu de Taubira. On vire abruti redondant, comme il faut l’être si on veut réussir… on s’attendrit devant une photo d’Alain Bougrain Dubourg libérant un pinson ou d’un panda sur un toboggan, puis on rentre chez soi manger un steak d’un animal que l’abattoir découpait alors qu’il était encore en vie, histoire d’aller plus vite pour satisfaire le client.
Ce qui restait de culturel, qui n’intéressait pas Fadila et aujourd’hui Milquet a fait place au mignon qui séduit tout le monde. On sait tout sur Mickey et Tintin, ce sont nos nouveaux Immortels. Il faut dire que les vrais derniers « géants » avaient beaucoup déçu. D’Ormesson à la Pléiade, depuis que Valéry n’est plus Paul mais Giscard, on a compris. Gallimard sous la Coupole se torche au papier bible.
Le Mignon synonyme du Beau voilà que l’univers rétréci est à notre portée. Tout s’explique. On était né con sans le savoir. Deux siècles et demi plus tard, l’Encyclopédie n’est plus un critère. C’est un ramassis de vieille chose que l'ordinateur AlphaGo, championne du Go, apprendrait en dix secondes.
On sort bachelier, puis on fait docteur, comme ma grand-mère accommodait les pieds de porc, sauf qu’elle faisait ça avec amour pour nourrir la famille. Certes, on fait ce qu’elle ne savait pas faire : du fric. En outre, on passe pour intelligent, alors qu’on se moquait de ses vieilles histoires qui n’avaient ni queue, ni tête.
Et pourtant, à y regarder de près, ce qu’elle disait n’était pas si indigne d’un doctorant d’aujourd’hui, mieux le message en était supérieur ; mais comme elle était modeste, cela ne se voyait pas.
Les intellectuels devenus mignons et beaux ont le derrière cousu comme les poupées,. Ils ne chient plus. Cela les ennoblit en un sens, mais dans un autre, ça les constipe.

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Toute la question est de savoir où va la merde ?
Bientôt, ce sera la thèse à la mode de nos universités.

30 mars 2016

DSM-5 (1)

– …qu’tu fous ?
– J’me barricade, tiens. J’me protège des maniaques déistes, très nerveux ces temps-ci.
– …i’ veulent ta peau ?
– En quelque sorte. T’as lu sur Slate ?
– Quoi ?
– Si vous parlez à Dieu, vous êtes religieux. Si Dieu vous parle, vous êtes psychotique.
– C’est quoi ?
– Plutôt, c’est d’qui, tu veux dire. C’est de Thomas Szasz, un psychiatre et professeur émérite de psychiatrie hongrois à la Upstate Medical University à Syracuse.
– Où tu veux en venir ?
– Mais les gens qui croient dans les livres sacrés, la bible, le coran, le talmud, croient en réalité à des textes qui ont été écrits par des cinglés. Un type qui croit dans ce que racontent des fous… tu vois mon raisonnement.
– Ils sont fous eux-mêmes et donc dangereux. T’as des exemples ?

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– Si tu prends tout au pied de la lettre, l’Ancien et le Nouveau Testament, comme le Coran, du reste… si tu analyses… Ce sont des histoires d’asiles d’aliénés…
– Un peu…
– Abraham, par exemple, le père du judaïsme, du christianisme et de l’islam, souffrait d’hallucinations. Dieu lui ordonne de sacrifier son fils. C’est pas courant ça... même si on se rattrape après en disant que Dieu voulait le jauger. Au moment d’égorger l’enfant, un ange apparaît et lui dit que c’est une blague. On est en plein délire hallucinatoire ! Selon certains psychiatres Abraham entamait une crise de schizophrénie, pour d’autres il était victime d’une épilepsie de la région temporale gauche.
– Va savoir…
–…ce qui peut provoquer des délires mystiques identiques à la schizophrénie. Si le couteau reste au-dessus de son fils, c’est peut-être qu’il a une épilepsie partielle et perte de contact.
– T’es sûr qu’il fumait pas du chanvre, une herbe hallucinogène ?
– Peut-être pas lui, sûrement ses successeurs.
– Elle est belle la religion !...
–…et Moïse l’enfant abandonné et traumatisé, Freud était convaincu qu’il souffrait de traumatismes psycho-infantiles importants.
– Un bon client pour Françoise Dolto.
– Quand tu penses que ce type a dirigé un peuple !
– T’as vu dans quel état il a laissé son successeur Netanyahou ?
– Moïse était un schizo-affectif. La fascination du buisson ardent, sans doute un pyromane. Le Dr Didi Roy est assez indulgent à son égard. Dans une clinique spécialisée échapperait-il à la camisole chimique ? Après avoir assassiné un Égyptien (déjà djihadiste), il subit un déclassement social violent, de prince il devient berger dans le désert. Ça déclenche une psychose hallucinatoire chronique. Un trouble bipolaire avec une manie délirante.
– Perdre son rang, c’est terrible. C’est Reynders, quand Charles Michel prend le contrôle du MR
– Son goût à la violence le conduit à sacrifier 3.000 adorateurs du veau d’or… Un exploit même pour Daech… une inquiétude pour l’avenir du commerce en 2016. Sa graphorrhée est telle qu’il laisse de la copie pour dix anciens testaments. Vu l’époque, on a choisi une version light.
– Et Jésus ? Inconnu jusqu’à la trentaine et sur trois ans qu’est plus à reconnaître.
– Il est sujet à des hallucinations auditives et visuelles. Se prendre pour Dieu quand même, fallait oser !
– Dans les cours des cliniques, t’as dix Napoléon pour un seul qui se dit Dieu.
– Le pauvre, hallucinations, délires mystiques et mégalomaniaques. Son père adoptif puisque Marie était fille-mère, l’a probablement fichu à la porte. Son trouble psychotique bipolaire en aurait fait un mauvais menuisier. À la fin de sa vie, Jésus fait de la dépression. Il se met en danger de façon délibérée. Un quasi suicide qui semble provenir d’un trouble de l’humeur. Il en veut à Dieu, son père inconnu, à la terre entière… à la façon de la fille d’Albert II !
– Avec des antidépresseurs et quelques séances d’électrochocs, il s’en sortait… Le pape François doit à la mélancolie de son maître de ne pas être devenu un danseur de tango.
– Reste encore les autres : Saint Paul, un hystérique, probablement épileptique.
– T’as rien sur Mahomet ?
– Si bien sûr. Vu la conjoncture, la frilosité de nos dirigeants, la peur des administrés…
– Bref, t’as les jetons ?
–…que ça reste entre nous. Le prophète de l’islam a la cafetière dérangée : des symptômes variés, hallucinations chroniques, un halo blanc (épilepsie occipitale?), des migraines, une hypertension intracrânienne, peut-être une tumeur cérébrale ? L’épilepsie était considérée, comme une manifestation de la présence des dieux chez les Grecs et les Romains où elle était considérée comme un mal sacré.
– La maladie les prédestinait, en quelque sorte !...
– …d’ici à aller chercher Dieu au Petit-Bourgogne !...
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1. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, nouvelle version.

29 mars 2016

Une vraie réforme !

Le revenu universel ou revenu de base pour tous est une idée très ancienne qui refait surface en France en raison du taux de chômage trop élevé et parce que la Finlande y réfléchit concrètement, qu’on en parle dans certains milieux en Belgique et que l’économie productiviste est dans l’impasse.
C’est aussi une vieille idée de gauche qui a eu ses partisans. On se doute qu’avec l’avènement de la social-démocratie ultralibérale que MM. Di Rupo et Hollande ne veulent pas en entendre parler.
Bien entendu, en Belgique outre le PS hostile, le clan libéral veille au grain. Que les patrons se rassurent, ce ne sera pas pour demain. Les journaux qui traitent de l’économie n’ont pas de mots assez durs pour qualifier cette proposition de farfelue, d’inapplicable et j’en passe.
La gauche installée dans ses pantoufles libérales y voit la fin de l’État providence. Serait-ce un grand malheur de se défaire de quelque chose dont on n’aurait plus besoin ? On voit bien où les Globlet et Ska veulent en venir et avec eux, les responsables politiques. Les syndicats redoutent des pertes d’emplois dans l’administration évidemment. Ce serait aussi la fin du clientélisme et des pressions qu’ils peuvent exercer sur le monde du travail.
La population obnubilée par la poussée de fièvre des salafistes oublie l’économie détraquée et malade de l’Europe. Elle a tort. Son avenir n’est pas dans la peur qu’un jour une religion aussi imbécile que les autres, mais plus dominatrice, aura réduit le peuple à l’esclavage par la soumission à un Dieu unique et implacable (1) ; mais dans son devenir quotidien au travail.
Pourtant, cette utopie offre plus d’avantages à la multitude qu’elle n’imagine. En outre, elle peut se réaliser sans mordre dans les dépenses de l’État par l’économie considérable réalisée sur des services administratifs comme le FOREM, l’ONEM, les CPAS et certaines branches des services de contrôle des impécunieux.
En, premier lieu, le revenu universel s’il était appliqué est l’arme idéale pour supprimer d’un trait la précarité.
Le but est de donner à chacun un revenu minimum assuré afin de diminuer la dépendance au travail comme première nécessité. Ainsi, il n’y aurait plus la peur paralysante de perdre son emploi. Le chômage, serait moins stressant.
Rendu à sa liberté d’expression, le travailleur aurait davantage la liberté d’accepter ou de refuser un emploi qui lui paraîtrait dégradant ou ne correspondant pas à ses aspirations ou encore au niveau de ses études.

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On voit tout de suite quelle revalorisation cela produirait sur le travail manuel et comme il conviendrait de payer à son juste prix des métiers qui sont actuellement sous payés.
Ce serait l’occasion d’un grand débat national sur le travail et le rejet des masques qui recouvrent les visages des hypocrites qui n’en finissent plus de faire l’éloge des « mains qui plongent dans le cambouis » eux qui vivent sur de la moquette et le cul dans des fauteuils de direction et qui, par ailleurs et pour beaucoup, seraient fort incapables d’accomplir la plupart des besognes qu’ils recommandent aux autres.
La Finlande réfléchit à une certaine somme allouée à chaque adulte. Cette politique défavoriserait les ménages avec enfants. D’après les utopistes du siècle dernier, pour qu’elle soit vraiment révolutionnaire, l’allocation universelle devrait être pour tous, y compris les enfants, tout en la modulant jusqu’à leur majorité.
Enfin, libéré de la contrainte liée au travail salarié, sans l’épée de Damoclès du renvoi sec, sans la domination injustifiée de la raison économique, l’adulte libérerait son imagination créatrice. Il est même possible d’imaginer une nouvelle Renaissance des Arts, des métiers et des créations industrielles.
Les temps futurs ne sont-ils pas voués à l’accomplissement de la plupart des tâches par l’intelligence artificielle ?
Le peuple tolérera-t-il longtemps ce système imbécile qui concentrera dans un avenir proche le travail sur un petit nombre de travailleurs, laissant le reste de la population mendier son pain ?
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1. Il vaut mieux faire le pari de l’intelligence, plutôt qu’imaginer la mainmise des prêtres paranoïaques et détraqués sur le peuple.

28 mars 2016

Palmyre libéré grâce à Poutine !

Le match entre nos deux télés, c’est tous les dimanches sur le coup d’onze heures.
Cette fois il n’y a pas photo, RTL – RTBF : cinq –zéro !
Le chef des « décodeurs de l’info » a cru malin de se passer des services des deux seuls animateurs souriant : Kroll et Florence Hainaut.
Moralité, s’il est bon de conserver une attitude décente en relatant les événements, faire une gueule d’enterrement pour ceux qui l’ont déjà naturellement, on ne pouvait trouver mieux pour plomber complètement les débats.
On se serait cru à une cantine chez des croquemorts avant la levée des corps.
Ils ont l’instinct du funérarium naturellement, à la RTBF ! On comprend pourquoi on habille la charmante Florence Hainaut en cheffe scoute !
Viennent ensuite les invités, à peu près les mêmes dans l’espace VIP des deux chaînes. Par contre le contingent « Arabe ancien mais Belge plus que jamais » était en dessous de tout côté RTBF. On a eu droit à des perles, dont la plus philosophico-burlesque, parmi un grand choix, a été « Je pense qu’on ne peut pas penser… ». On voit d’ici le vertige qui saisirait Comte-Sponville à développer ça.
Les attentats ont laissé des traces et pas qu’à la façade de l’aéroport de Zaventem. Les efforts fournis par les deux chaînes pour nous enlever de la tête que la population musulmane n’est pour rien dans toutes ces horreurs est touchants, mais trop c’est trop et la ficelle était trop grosse pour entrer dans le jeu et applaudir.
RTL avait laissé tous ses chroniqueurs en place, et c’était pas tous les jours dimanche, en effet, sans que cela se fasse trop remarquer.
Le public n’est pas con et croire qu’on peut faire une émission pareille dans le style bisounours est une grave erreur.
Bien sûr que personne n’a rien contre les Arabes, c’est à une certaine forme musclée de leur religion qu’on en a. Personne n’en peut, mais quand on s’appelle Najim, Salah, Mohamed, c’est quand même pas Jean-François ou Laurent les responsables.

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Alors, le couplet des bisounours… On s’en doute, on marche sur des œufs, on fait dans la haute diplomatie. Mais autant le dire, le pape Urbain II qui a prêché pour en découdre à la première croisade et casser les Arabes au nom du Christ, on ne se gêne plus aujourd’hui pour dire que c’était un voyou !... Pourquoi n’y aurait-il pas réciprocité ?
Chaque fois qu’un journaliste ou un homme politique parle de la religion musulmane, celle au nom de laquelle des gangsters convertis sur le tard viennent d’assassiner 31 personnes et blessés plus de cent trente autres à Bruxelles, on a l’impression qu’il va faire dans son froc. Idem les politiques, Moureaux, devant l’objectif, à la seule évocation d’Allah, on voit la baguette du sourcier et non plus le petit doigt pointé du Molenbeekois qui plonge vers le sol !
Bien sûr que les religions me courent sur le haricot et quand je vois un type dans la rue habillé d’une chemise de nuit pour aller faire ses ablutions, j’ai chaque fois l’impression que ce pays se fout des laïques ! Ça rappelle le temps des soutanes et des cuculles. Heureusement, qu’ils ne s’habillent plus avec des rideaux que dans leurs églises, nos curés. Hélas ! une engeance disparue, aussitôt une autre apparaît, comme elle ne rigole pas avec ses fantasmes, on a peur que l’iman sorte un couteau de sous sa djellaba au moindre doute qu’il ne s’aperçoive qu’on se fout d’Allah !
Qu’elles obéissent à un ordre venu du calife de Daech ou pas, on sait bien que le jour où les bandes qui se sont illustrées à Paris et à Bruxelles n’auront plus le prétexte d’agir en militaires de l’État islamique, il faudra bien qu’elles retombent dans leurs deals, leurs casses et leurs fumettes. Elles redeviendront ce qu’elles étaient au départ, et qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être : des coteries familiales de petites frappes astucieuses et pleines de déni de la démocratie.
Ceux de nos gouvernants qui tardent à mettre d’urgence le paquet pour aider les Russes et l’armée syrienne à anéantir le califat sur place, en Syrie et qui ne le font pas, se rendent complice de cette entreprise criminelle dans nos villes et nos villages.
Ce n’est pas en réfléchissant à envoyer les F16 vers le milieu de l’année jeter quelques bombes en compagnie des « alliés » qui fait sérieux. Ce n’est pas comme ça que Palmyre vient d’être libérée ou qu’on va tarir en Belgique le goût du sang des salafistes, mais sur le terrain, à côté des soldats de Poutine, quoique on puisse lui reprocher l’Ukraine ou Bachar El Assad, la Syrie.
On peut régler le problème Bachar après. Ce serait sans doute plus facile, si l’Europe était aux côtés des Russes pour en finir avec le salafisme.
Ne pas voir ça, relève d’une bêtise crasse ou d’une complicité de fait avec les énergumènes qui nous pourrissent la vie. Il est vrai que nos éminents font toujours commerce avec l’Arabie saoudite le mécène officieux du califat. Ah ! l’argent… on revient au point de départ.

27 mars 2016

Bart De Wever dépassé !

William McCants et Christopher Meserole, deux « comics » des célèbres écoles du genre économico-philosopho-mondialistes comme New-York aime se parer, viennent de s’éblouir eux-mêmes de leur profond raisonnement « Nous supposons que lorsqu’il existe de fortes proportions de jeunes sans emploi, certains d’entre eux sont voués à la délinquance. S’ils vivent dans des grandes villes, ils ont davantage d’occasions de rencontrer des gens ayant embrassé une doctrine radicale. Et quand ces villes sont dans des pays francophones ayant une conception virulente de la laïcité, alors l’extrémisme sunnite apparaît plus séduisant ».
Celle-là, Bart De Wever ne l’avait pas encore trouvée ! Un argument contre les francophones qui vient d’Amérique et pas des Fourons, c’est inespéré !
Tout ce qui touche à la religion rend les Américains dinguent. Leur président jure toujours sur la bible à la cérémonie de nomination. Un candidat à la présidence qui se dirait athée n’a aucune chance d’être élu.
Les églises de toutes les fois possibles de la plus répandue à la plus minuscule y prospèrent et y font commerce. La laïcité quoique tolérée y est mal vue. Il n’est pas étonnant que les efforts d’autres pays pour se débarrasser de la plaie des religions dans la gestion de l’état y soient très mal considérés.
Dire que l’extrémisme sunnite se nourrit d’une francophonie laïque relève d’une méconnaissance profonde du phénomène. Si le Maghreb et en général l’Afrique du Nord avait été colonisées par des anglophones, « l’extrémisme séduisant » serait apparu dans la zone où se parle la langue aglo-américaine.
La proximité des foyers salafistes du Moyen-Orient et d’Afrique, puisqu’il n’y a que la Méditerranée qui nous en sépare, fait le reste.
William McCants et Christopher Meserole devraient quand même se rappeler que septembre 2001 fut le « triomphe » de la lutte djihadiste avec un nombre de victimes d’un seul coup inégalé dans le monde.
Mais ce n’est pas pour perdre son temps en vaine comparaison que ces Messieurs ont été cités. Il s’agit rien moins que l’absolue nécessité de rappeler que la laïcité est le seul recours à la bêtise dont presque toujours les religions embobinent les esprits faibles.
Cette laïcité est en danger dans les pays francophones et ailleurs, dans les pays où la liberté d’expression n’est pas encore un vain mot. C’est même à cet espoir que s’accrochent toute une jeunesse en Iran, en Irak et en Égypte, partout où la religion interdit la critique et se mêle d’organisation politique d’un pays.
Justement les pays encore un tant soit peu laïcs perdent du terrain avec des raisonnements comme ceux de William McCants et Christopher Meserole. Ils permettent à des dirigeants comme le fut Philippe Moureaux des écarts laxistes pour flatter des populations fortement marquées par l’islam, ce qui a probablement permis la pousse des mauvaises graines sur un terreau favorable.
La compréhension de la société américaine est liée à la connaissance du fait religieux. La spiritualité tient une place telle, en dépit d'une séparation des Églises et de l'État, qu’elle est présente dans l'espace public sous forme de « religion civile ».
Pourquoi les croyances diverses menant aux religions ont-elles été de tout temps les fléaux des civilisations ? Parce qu’elles ont le même principe que le commerce d’aujourd’hui. Il faut faire de nouveaux adeptes et veiller à ce que la concurrence n’en fasse pas, sous peine de déclin et de faillite. Leur vocation est d’arriver à un monopole et de gérer tout en passant par le prisme de leur façon de croire.
La Scientologie, le protestantisme et ses multiples dérivés, sans oublier la religion mormone sont typiques d’une manière de croire essentiellement américaine et acceptée là-bas comme une industrie prospère et donc bonne pour les États-Unis.

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Ce qui est incompréhensible chez les intellectuels américains de pointe, c’est la manière proprement infantile avec laquelle ils révèrent les plus invraisemblables histoires inventées par des religieux hallucinés ou calculateurs s’adressant à des populations moyenâgeuses et illettrées, à côté des découvertes scientifiques cantiques ou cosmiques.
Il y a la quelque chose qui m’échappe. Je dois certainement manquer de la foi du bûcheron.

26 mars 2016

Michel, Reynders, Geens, Jambon…

…ministres dans tous leurs états.

Ah ! les manches… ce gouvernement quand même ! Que j’ai bien fait de ne pas me joindre au cortège des pleureuses « derrière le gouvernement tout entier ». Je me doutais bien aussi, ils sont juste bons à ramasser leurs indemnités et puis se tirer en commémos, paroles d’apaisement diverses et mines d’enterrement aux micros des médias. Ce que n’importe qui pourrait faire très bien, pour ne pas dire mieux.
Ils auraient pu stopper l’attentat dans l’œuf !... faire en sorte que la fin de ce mois de mars ne soit pas un cauchemar. Ils auraient pris des airs triomphants jusqu’à dimanche passé. On aurait été sceptiques comme d’habitude, mais on se serait dit « Ils nous gonflent, mais c’est pour assurer leur réélection. Tout est calme, ils n’ont pas besoin de trop en faire ».
Il n’en a rien été ! On reste effaré des pataquès en série, des fonctionnaires à côté de la plaque, des grands moments hallucinants de laisser-aller et toujours l’absence cruelle de coordination entre les services.
À lire les journaux de ce matin pour le système et donc pro-gouvernementaux, rien que des comptes-rendus gênés. Le 11.02 du journal Le Soir de ce vendredi, la langue embarrassée du spécialiste lorsqu’il a fallu dire que Michel, Geens et Jambon ont foiré !
C’est difficile de critiquer la coterie dont finalement on se réclame. Je sais.

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Et ce n’est pas tout. D’autres sont responsables cachés derrière Charles Michel. On cite les Affaires étrangères, les informations ont été transmises depuis les ambassades belges. Didjé embarrassé dans cette « affaire » belgo-turque ! Que les fans se rassurent le ministre Didier Reynders n’a pas une tête à démissionner. Il n’a de responsabilité en rien, cet homme là, jamais !... C’est sa force : nier, nier jusqu’au bout, les yeux pétillants de sincérité font le reste.
Je crois savoir qu’ils ont déjà trouvé le parfait bouc émissaire.
À défaut d’avoir une presse qui fait vraiment son métier, la presse à l’étranger rattrape le coup. Pour avoir des nouvelles et des commentaires adaptés, il falait lire « Le Monde ». « Marianne » ce sera fin de semaine.
Ce n’est pas normal que ce pays ne se distingue que pour ses frites et ses cinq gouvernements. L’étranger en est saisi et effrayé. Nous pas, on aime !... Charles n’a pas une once de probité. Il ne démissionnera pas comme Jambon et Geens. C’est du théâtre !...
En réalité, ils sont pris au piège de leur propre stratégie. On repeint les bureaux des ministères, l’étranger à le spectacle de l’UE avec ses tables grandioses, ses amphithéâtres gigantesques comme le furent ceux de l’Union Soviétique, côté belge, les grosses voitures des ministères, Michel s’engouffrant ou se sortant des limousines avec chauffeurs en noir, Val-Duchesse, le château du Stuyvenberg, le roi et la reine chiquoses, jamais Mathilde n’a un bas qui file, les tralalas, les conférences dans des cadres grandioses… et pendant ce temps, les dossiers périssent rongés par les rats et l’humidité dans les caves des palais de justice qui tombent en ruine. On voit toujours des policiers équipés de révolvers et des Sten de la deuxième guerre mondiale, des militaires pourvus de fusils d’assaut, le temps d’épauler, ils se font descendre, alors que la FN dont par envie et calcul les Flamands voudraient la fermeture, fabrique les armes automatiques les meilleures au monde de tout format, mais trop chères et contraires à l’idéologie flamando-écologiste, si bien qu’on équipe la police de pétards américains, pas chers, mais vite enrayés (là ils s’en foutent).
Si ça se trouve, un jour nos forces de sécurité devront faire face à des voyous équipés FN alors qu’eux… une information qui date de 2014 : « Des armes de service des agents de police sont potentiellement défectueuses. Il s'agit d'un lot de 6000 armes livrées par la firme américaine Smith & Wesson. La police fédérale est au courant depuis l'année passée, mais n'a pas informé les travailleurs, selon les syndicats. »
Est-on certain qu’en 2016, ce problème est réglé ?
Tout ça pour nous faire croire que le privé ferait mieux dans tout : la poste, les chemins de fer, l’armée, la police, la justice, tout on vous dit… et pourquoi pas aussi le gouvernement ?
La pièce d’Ionesco « La cantatrice chauve », notre premier ministre jouerait bien un « Monsieur Smith » qui se prendrait pour le capitaine des pompiers.
Au dernier acte, Monsieur Martin (alias Élio Di Rupo) mari du second couple prend la place de Monsieur Smith pour dire la même chose.
C’est tout à fait dans les cordes de Charles Michel, entre deux conseils des ministres, au Théâtres des Galeries, il y a sûrement un rôle pour lui.

25 mars 2016

Traiter le problème par la racine.

C’est assez rare qu’un ministre prenant sur soi une faute de son administration présente sa démission au premier ministre. On se souvient encore qu’en 1998, à la suite de l'évasion de Marc Dutroux, Johan Vande Lanotte démissionne avec le ministre de la Justice Stefaan De Clerck.
Les fautes lourdes sont en général ventilées sur l’ensemble du ministère, à l’occasion l’un ou l’autre membre du cabinet est prié de démissionner. Dans la plupart des cas, on noie le poisson par différents artifices de diversion. Le tout est de créer un embrouillamini amenant une situation simple de responsabilité, à une responsabilité partagée et complexe.
Aussi, faut-il saluer Jan Jambon et Koen Geens, respectivement ministres de l’Intérieur et de la Justice, qui ont présenté leur démission mercredi à Charles Michel. Mais nous ne sommes plus en 1998. Charles Michel a refusé. Ce gouvernement, un des plus faibles politiquement depuis longtemps, n’aurait pas résisté au départ d’un N-VA et d’un CD&V.
Alors vous pensez, les grandes phrases, les trémolos, c’est pour la galerie.
Le premier ministre prétend que le contexte ne le permet pas.
Le flop concerne un certain El Bakraoui. Le président turc Erdogan à la suite des attentats de Bruxelles a fait part à la Belgique que l’expulsion de Turquie à l’été 2015 de l’intéressé avait été communiquée aux autorités belges.
Ainsi ce salafiste fiché en Belgique, condamné puis libéré sous conditions, qu’il n’a pas respectées, a pu se promener partout en Europe et participer aux attentats de Bruxelles !
Les deux ministres « indispensables » seront entendus à la chambre « …Et toute la transparence sera faite…», a promis Charles Michel.
Oui, bon… on a compris.
C’est comme ça qu’on est en Belgique, grandiloquent, sentencieux et incapable sur le terrain de contrôler des djihadistes qui devraient être en prison et que le manque de place renvoie « dans les quartiers ».
Les Pays-Bas, un instant concernés, et la Belgique plus encore, aucun des deux pays n’a pris l’information des autorités turques au sérieux. Une source ministérielle turque a même affirmé jeudi qu’El Bakraoui aurait même été appréhendé à deux reprises.
El Bakraoui avait été condamné à 10 ans de prison en 2010, pour divers cambriolages et avoir tiré sur des policiers à la Kalachnikov (Ce devait-être pour lui un entraînement en vue du 22 mars). On connaît la suite, libération conditionnelle sur décision du tribunal d’application des peines, la routine quoi…
Comme on pouvait le penser, après la démission refusée, voilà Koen Geens qui estime déjà que le suivi des libérations conditionnelles est du ressort des communautés. D’ici à ce que Magnette, président de la Région wallonne, présente sa démission refusée bien entendu par le parlement wallon, il n’y a qu’un pas.

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La machine à faire du vide fonctionne à plein ces temps-ci !
À quoi servent les contrôles, quand la machine à faire du vide, vide aussi les prisons, pas avant qu’on y ait appris l’art de fabriquer une bombe artisanale.
Il est vrai que la recette est partout et que chacun pourra avoir sa bombinette, tous les produits sont en vente libre dans les drogueries. Le tout est de faire gaffe au dosage et aux émanations quand on mélange l’acide chloridrique à l’acétone.
Voilà le gouvernement d’action qu’on a. Le terrorisme frappe, nos illustres ne peuvent rien pour nous. Par contre, on peut leur faire confiance à la prochaine législature, si nous sommes encore en vie, nous passerons fermement et s’il le faut avec force et détermination du fédéralisme au confédéralisme. Que fait l’aphérèse (1) dans ce dernier mot ? C’est ça qui est important.
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1. Première syllabe.

24 mars 2016

Molenbeekistan (série deuxième saison).

On pourra dire « c’est indécent », il n’a aucun respect pour les victimes des attentats de Bruxelles, etc. On ne l’entend pas se recueillir, dire quelque chose de conventionnel, mais poignant…
J’estime avoir autant de compassion que d’autres qui se prosternent, déploient des drapeaux et allument des bougies au sol, par mon désir de présenter un hommage « constructif » aux victimes, même si ce que j’échafaude concerne les responsabilités des autorités et l’absence de volonté d’aboutir à des programmes sérieux de destruction de Daech et Cie.
Je ne suis pas le seul. Sur LGJ de Maïté Biraben un invité n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a évoqué un possible accord entre les autorités locales de Molenbeek et les salafistes « Pas d’embrouille dans la commune et on te fout la paix ». Cette « paix des braves » aurait tenu jusqu’au Bataclan. C’est dommage que l’invité LGJ n’a pas développé cette thèse et sur quoi elle était fondée. Voilà qui mérite quand même vérification et pour commencer une interview plus poussée.
Un autre, un démographe, a parlé d’une forte concentration de Marocains au centre ville de Molenbeek, place de l’administration communale. Il y aurait plus de 60 % de Marocains dans ce quartier stratégique. Du jamais vu en Belgique !
Bien sûr que le public se posera des questions après les premiers moments de stupeur.
A contrario d’un bel ensemble de gens, je trouve absolument aberrant d’avoir choisi le parvis de la Bourse comme lieu de recueillement, tout ça parce que c’est un piétonnier et que les marches de la Bourse sont comme les gradins d’un amphithéâtre.
On a oublié ce que la Bourse représente réellement comme symbole : une forme de capitalisme des plus condamnables, celui des fortunes rapides et des crises profondes à l’ombre desquelles certains États servent de passerelle d’échange avec l’État Islamique.
La Grand-Place aurait été plus appropriée pour un hommage collectif.

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Annoncée par des philosophes, tour à tour Leibniz, puis Schopenhauer, la quatrième formule de la raison est le principe « d’agir ». Or, on aura beau chanter les louanges de la police et de l’armée (seul le personnel dans la rue le mérite), on n’agit jamais en Belgique que parce l’ennemi en a pris l’initiative, et que, par les failles de son attaque et avec l’aide des caméras de surveillance, la police utilise les renseignements qu’elle y recueille.
Convient-il d’être plus sensible aux peines d’autrui que celui de servir, non pas dans un esprit de vengeance mais dans un esprit de justice, à prévenir la bombe plutôt qu’à la désamorcer ?
En Belgique, on ne forme jamais de plans sinon pour éviter de recevoir des coups et apprendre à les recevoir. La meilleure des défenses n’est-elle pas l’attaque ?
Quand on aborde avec les gens en place ce type de raisonnement, on les voit soudain abandonner l’espèce de supériorité d’homme de savoir qui les caractérise, pour répliquer « Que feriez-vous à notre place ? ». Ce faisant, ils oublient que leur fonction n’est pas que de s’organiser à mettre les matelas sous les fenêtres au cas où quelqu’un se jetterait dans le vide, fermer les persiennes à bon escient paraît nécessaire, après, il faut trouver les moyens contre qui menace de nous jeter par la fenêtre, pour qu’il ne le puisse pas faire. À la conviction qui permet le constat de bonne conscience du pouvoir, il manque le ton de la force, disait Valéry.
La démocratie s’est déjà fait baiser par l’économie capitaliste, elle ne va pas cumuler avec une idéologie religieuse criminelle !
La conférence de presse conjointe de Charles Michel et de Manuel Valls est des plus éclairantes. Ils y avaient de l’entraide entre eux, mais ils étaient comme Sisyphe remontant sans cesse une pierre au sommet d’un tertre et qui retombe à chaque fois, elle n’était que pour leur couple, sauf que ce n’était pas eux qui la prenait sur la gueule, mais nous.
Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un pas, prophétisait Bakounine, mort avant que ces deux là ne naissent.
Évidemment, Bakounine, pour un libéral pur sucre et un Français susucre pour les libéraux, c’en était trop.

23 mars 2016

Les attentats de Bruxelles.

Voilà notre semblant de démocratie menacée. On n’en avait qu’une ébauche. Aux dernières nouvelles, notre espace de liberté risque de s’en trouver rétréci.
La faute à Daech : une manière de faire la guerre vieille comme le monde, quand on est habité par la haine avec de petits moyens. On embrigade et instrumente des adhérents à une religion. On les envoie en kamikazes défier le monde au nom de Dieu.
L’effet recherché est atteint. Les populations sont touchées. Une guerre, le mot est lâché. De près, ce n’est qu’une succession de crimes crapuleux.
Nos dirigeants successifs nous ont promenés dans une mauvaise appréciation du monde. Le mal fait, ils gèrent la situation dont ils n’ont pas vu les prémices.
D’abord cet angélisme qui veut que le monde entier soit ébloui par le système économique. Vu des magazines, c’est le meilleur au monde. La plupart des émigrés (exception faite des réfugiés) sont venus en Europe pour améliorer leur ordinaire et, pourquoi pas ? finir rentier. La Belgique est une machine à sous et quand elle ne fonctionne pas, on donne des coups de pied au monnayeur, pour récupérer la mise.
Différente a été l’attitude des émigrés européens aux États-Unis, déterminés à s’intégrer. Au départ, ils se sentaient beaucoup d’affinités avec les premiers émigrés anglo-saxons.
Le premier échec vient de là. L’Europe n’est pas l’Amérique. La plupart des émigrés ne sont pas Européens, mais des Moyen-orientaux, sinon des Africains.
Ici, une petite différence avec les Congolais de notre ancienne colonie. Nous leur devons la nationalité belge et ils sont nos compatriotes. Notre histoire est mêlée intimement à la leur.
Mais les autres ? Ceux qui ne sont pas des réfugiés, qui n’ont pas fui leur pays parce que leur vie était menacée, quelles ont été les chances d’une parfaite intégration et d’une appréciation de « nos valeurs » si tant est qu’il y en ait encore une, tant l’économie mondialisée pousse à l’égoïsme ? Elles ont été égales à zéro, si l’on en déduit les quelques réussites d’intégration qui conduisent à une erreur tragique d’appréciation.
Nos dirigeants, vrais parasites sociaux, nous ont leurrés. Nous aurions hésité, il y a quelques mois à peine, tenir pareils propos, tant nous étions persuadés qu’ils seraient compris comme étant racistes. Nous aurions persisté à croire dans l’efficacité de notre séduction sur les mœurs orientales.
Aux premiers revers, nous avons été rassurés par l’efficacité de notre bouclier antiterroriste. L’abominable serait passager. Nous aurions avec nous l’indignation des populations maghrébines émigrées pour dénoncer une croisade à l’encontre de l’Occident qui n’est plus de saison. On n’a rien vu.
En moins de dix jours les illusions ont disparu. Nous allons perdre nos libertés sans que soit démontrée l’efficacité des mesures d’alerte du niveau 4. La population émigrée est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes sans que nous ayons les moyens de nous en préserver, sous peine de promouvoir involontairement de nouvelles vocations de kamikazes.
Cette forte densité d’émigrés économiques nous empêche d’agir selon les lois de l’hospitalité vis-à-vis des populations syriennes victimes de la guerre. Non seulement nous avons laissé entrer le tout-venant pendant trente ans, mais maintenant nous empêchons une véritable détresse de trouver asile chez nous !

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La folie meurtrière intégriste est issue d’une interprétation belliqueuse de la religion musulmane. Que faisons-nous pour nous garder de cette foi engendrant des criminels ? Nous tentons d’amadouer des croyants pacifiques qui se croient discriminés par le manque de mosquée.
Au lieu de mettre des conditions drastiques à une religion aux prosélytes aussi dangereux, nous favorisons sa diffusion par notre laxisme en pensant ainsi mieux la « contrôler » ! De la sorte, nous donnons à Daech les moyens de diffuser ses paroles de haine et de faire du recrutement parmi les musulmans et même les non-musulmans !
Quant à la guerre extérieure, nous savons où ces foyers religieux sont principalement incandescents : Afrique du Nord et Moyen-Orient. L’Europe laisse de maigres contingents français en Afrique contenir un djihadisme à têtes multiples, alors qu’elle devrait lever une armée pour anéantir cette phase récurrente d’un embrasement possible au côté de la France. Quant à la Syrie, là où il faudrait anéantir Daech, nous nous contentons d’une maîtrise de l’air et quelques bombes au sol, alors qu’il faudrait vider l’abcès sur le terrain. L’Europe semble si absente de ce qui la touche profondément, qu’on se demande à quoi elle sert encore.
Évidemment avec des clowns comme Gérard Deprez et d’autres clowns du même acabit en Belgique, on n’est pas près d’une solution courageuse.
Alors que les événements de ce matin à Zaventem et dans le métro bruxellois tournent en boucle et que nous en avons pour quelques jour à revivre les péripéties du drame, dites-vous bien que ceux qui vous rassurent sur l’efficacité de leurs mesures sont ceux qui vous endorment le plus.

22 mars 2016

Le Gérard RTBF est attribué à…

On ne l’a pas cru tout de suite. Gérard Deprez n’était pas planqué quelque part à Molenbeek, coincé entre la crémière complice de lui emballer dans un vieux « Soir magazine » son quart de beurre d’Aubel tous les quinze jours et son coiffeur qui lui frise la mèche frontale tant qu’elle existe encore, non… non ! On l’a vu encore gaillard à septante et un an débattre des accords entre l’Europe et la Turquie, sur le devenir des réfugiés. Devinez où ? Mais chez les Décodeurs en face à face avec Philippe Lamberts d’Écolo.
La RTBF devrait se méfier. Avec des invités pareils, Les Décodeurs se ringardisent. Ce serait dommage pour la petite ouvreuse de charme de l’émission qu’on tient à l’œil pour ne pas qu’elle surclasse les vieux routiers de la maison. Hé oui ! Florence, en collant noir et souliers plats, la Camille des Petites Filles modèles, n’en jette pas trop de peur d’effaroucher les rombiers maisons. Elle n’a même pas droit aux fringues en prêt des miss météo !
Il est encore député européen, dis-donc, notre Gérard, et on ne le savait plus, excepté le responsable des Décodeurs qui devra probablement rendre des comptes à sa direction de cette exhumation insolite.
Franchement, on avait oublié le MCC Le Mouvement des citoyens pour le changement (sic) dont Gérard est le président, administrateur-trésorier et unique membre. Son but en faisant le pitre en 1998 au bureau du PSC (depuis CDH), c’était pour pérenniser son mandat de député européen (déjà). Nothomb, le président du parti à l’époque avait failli entraîner toute la fournée de cathos chez les libéraux laïcs. Gérard avait repris l’idée s’imaginant devenir quelqu’un qui compte au MR. C’était sans savoir que les exécuteurs testamentaires de Jean Gol n’avaient besoin de personne pour garder les couteaux sous la table.
Pourquoi cette exhumation à titre pré-posthume à la RTBF ?

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C’est que l’ami Gérard est en sacré décalage avec son chef de file au parlement européen, le bouillant Guy Verhofstadt sur l’affaire turque.
Il est comme ça Gérard, c’est un opposant né, un trublion de droite. Mais, attention, une seule chose le révolte, c’est quand on attente à son emploi de député européen. Le renouvellement de celui-ci à ses septante ans a été épique. Il n’a pas oublié l’idée de Didier Reynders de le mettre sur la liste à un poste de combat. Lui, un poste de combat, vous vous rendez compte ? Il peut passer de bleu foncé à rouge vif, Gérard. Cinq ans d’indemnités avec tout ce qui va avec, on ne rit pas avec ça !
André Antoine du CDH avait conçu en 1998, une « lettre ouverte à Gérard ». Elle n’a jamais pu être refermée ! Pourtant, elle lui demandait de clore son MCC et de rejoindre solennellement le PSC qui allait être milquettisé en CDH, une lettre bien gentille et pleine de bisounours. Il ne savait pas combien Gérard est rancunier.
Na ! Na ! a fait notre Tartarin depuis accroché aux basques des Michel au MR.
Comme vous voyez, je tarde à entrer dans le vif de ce face à face sur l’accord de l’Europe enturbannée.
Est-ce l’âge ? Un vieux fond d’oriental ? Mais Gérard trouve cet accord excellent, comme il s’en est ouvert au préposé de la presse « Je me permets d’être d’accord. Je suis d’accord avec l’accord » pour clôturer par un ambigu « Je n’ai pas dit que c’était mauvais. »
Il représente qui encore, l’ami Gérard, avec des raisonnements pareils ?
Comme Philippe Lamberts déballait au plus pressé des arguments massues et que Gérard en était à faire des œillades à prétention intelligente à l’adresse de la caméra de la RTBF, Mister MCC finit par lancer à l’autre médusé « Je ne vous ai pas interrompu ! ».
Voilà Gérard amoureux de l’accord, faisant confiance aux Turcs, légitimant Erdogan, condamnant les Kurdes à vivre sous la dictature du mégalomane d’Ankara, trouvant astucieux l’aller et retour des Syriens de Turquie à la Grèce et de la Grèce à la Turquie, ravi du baroque va-et-vient ! Il adore les arrivées des fonctionnaires turcs encadrés par des militaires d’Erdogan sur le sol Grec et l’Europe en gonzesse qui se couche devant le client.
Pour lui, c’est juste pour faire peur et stopper l’exode. Les vies en jeux, les efforts que l’Europe devrait faire et qu’elle ne fait pas, les bombardements turcs en Syrie sur les villages kurdes en tuant femmes et enfants… Deprez fait de la politique et pas du bénévolat.
C’est comme ça que l’Europe fout le camp.

21 mars 2016

Le massacre commence à l’école.

Si cette école, oui, l’école… de la communale à l’université, était moins sotte, moins orientée vers l’art de se faire du pognon, d’accommoder la jeunesse intelligente à ne pas trop se servir de son esprit pour accepter toutes les servitudes et intimer à l’autre, la cohorte d’immatures éternels, l’ordre de se plier aux conventions de la société d’apparence… si cette école avait laissé la bride sur le cou aux profs ouverts à ce que l’industrie trouve inutile, mais ce qui fait de nous des hommes et des femmes debout… si l’école n’avait pas vu mesdames Milquet, Fadila Laanan et Richard Miller se mêler de culture et d’enseignement, alors n’y aurait-il pas trop d’esprits bornés qui a défaut de mettre des mots sur leur colère ont appris par cœur les rudiments d’une variante d’une des nombreuses conneries religieuse, celle-là plus mortifère que les autres.
Enseigner quoi à cette jeunesse perdue d’avance… à cette jeunesse malheureuse dont on instrumentalise le malheur pour des tâches imbéciles, travaux « pour occuper » qui sont, jour après jour, comme les bégaiements d’un idiot de village… et qui finit souvent dans un CPAS ou sur le trottoir des grandes villes… cette jeunesse qu’on lâche après dix ans d’école obligatoire qui s’avère impuissante à donner le goût du beau et le sens du bon et qui erre inutile dans les coupe-gorges de la société de consommation où elle se fait hacher par les mariolles qui l’attendent au tournant d’une rue d’usines ?
Et cette autre jeunesse encore de familles ni riches ni pauvres, moyennes en tout, dont la médiocrité paisible remplit certains de leurs enfants de haine ? Comme l’école de la philosophie pratique et de l’art de vivre eût été peut-être salvatrice !
Et cette poésie qu’on méprise, cet art de dire qu’on réserve à des théâtres que la banlieue ignore ? Mais qui donc bousculant les marionnettes du morne théâtre osera enfin leur dire que la vie est un destin qui se clôt avec elle ?

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Nous n’avons choisi ni notre sexe, ni notre époque, ni notre culture, ni nos parents, ni les circonstances de notre venue au monde, ni notre apparence physique, ni notre couleur de peau.
Seules la raison et la liberté de l’esprit peuvent changer le cours de notre destin.
Tant que nous n’aurons pas pris conscience de cela, nous choisirons nos valeurs en fonction de la vision du monde par le regard des autres.
Que de génies non accomplis, de destins avortés dans des endroits de misère pour n’avoir pas compris cela !
Tant que n’importe quelle société imaginée par l’homme n’aura pas satisfait gratuitement aux besoins primaires de ses citoyens, la multitude verra son destin inaccompli.
L’école a pour mission de faire comprendre cela aux hommes du futur.
Elle n’a pas mission parmi les pires de ses ratages, le malheur de nous fabriquer des monstres.

20 mars 2016

Abdeslam : l’histoire d’un échec.

La capture de Salah Abdeslam vendredi à Molenbeek est un événement tellement médiatisé, qu’en faire le sujet d’un blog qui ne soit pas inutile est plus que périlleux.
Le déferlement de tous les moyens de diffusion a été extrême. Le bruit et la fureur sont entrés dans les foyers.
Une voix de plus, aussi fluette et discrète que la mienne, est vraiment sans importance.
N’avons-nous pas tous les experts prenant d’assaut les médias afin d’y développer les meilleures raisons du monde pour qualifier de primordiale, la capture de cet assassin ?
Comment dire plus du caractère d’Abdeslam, que nous entendons de nos La Bruyère télégéniques sollicités ?
Rien. Sinon que j’aurais tendance à situer ce type dans la catégorie des petits cons sans intérêt qui se fait recruter par une organisation criminelle qui le dépasse. Il aura été « important » pour la seule et unique fois de sa vie pendant quatre mois. À Paris, au moment des faits, il a cané, jeté sa ceinture d’explosif et trouvé idiot de mourir aussi bêtement… c’était un peu tard après le Bataclan.
Mais en écrivant cela, je tombe moi-même dans l’extravagance de quelqu’un qui ne sait rien, mais qui « dit » quand même, ni plus ni moins que tous les autres.
Reste un fait indubitable. Ce voyou s’est planqué dans la commune de Molenbeek à deux pas du commissariat du quartier pendant quatre mois. Il a changé plusieurs fois de planques et bénéficié d’un tas de complicité.
Cela n’est possible que d’une manière : il existe dans des quartiers et pas seulement à Molenbeek une omerta entre les criminels djihadistes et une certaine population embrigadée dans la foi musclée d’un islam teigneux et revendicatif.
Qu’on me comprenne bien. Il n’est pas question ici d’un esprit religieux poussant à l’extrême le respect d’un diktat du coran. La plupart des sympathisants à la cause ne respectent en rien les sourates et autres conneries d’un délire collectif d’imans, il s’agirait plutôt d’une sorte de haine d’un Occident qui les a pourtant accueillis et hébergés, mal pour beaucoup il est vrai, mais accueillis quand même.
Cette diaspora au lieu de comprendre que sa situation pouvait s’assimiler à toutes les situations de pauvreté dans un système économique égoïste tourné vers les splendeurs d’une élite, s’est proprement arrêtée sur un antagonisme de race, étant probablement et fondamentalement, raciste elle-même.

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La suite on le devine. Il s’est formé dans des communes pauvres à forte densité musulmane des noyaux durs, prodigues en fournitures humaines pour Daech. L’étonnant vient de ce que ces noyaux durs ont été choyés et dorlotés par l’administration qui n’a pas vu monter la radicalisation. Il est vrai qu’il est difficile d’établir une politique généreuse d’accueil et d’intégration dans des quartiers pauvres où la première discrimination est d’ordre économique, le principal fléau, le chômage et ce bien avant Daech.
Ces populations avaient deux choix, le repli sur la religion ou militer dans un parti de gauche. Elles ne sont pas venues de leur oued spécialement pour faire de la politique. Pour cela, il faut une certaine forme d’éducation démocratique qu’elles n’avaient pas, une instruction civique qui leur manquait. Par contre, croyants et incroyants avaient un grand sens de la tradition et des règles de vie d’une religion faisant partie du pouvoir, sinon étant le pouvoir.
Le reste on le devine.
Des émigrés, de vrais et bons citoyens ont émergé des transhumances économiques modernes. Certains sont devenus des parlementaires, d’autres aident à la prospérité du pays et gagnent honnêtement leur vie. Ces intégrations réussies ont influencé la société par des attitudes et des propos que l’on comprend et qui ne pouvaient être que de compréhension et d’espérance pour leurs anciens coreligionnaires, les parents, les amis.
Ils ont été poussés vers une population qui leur rappelait leur origine et le chemin qu’ils avaient parcouru. Par leur bon cœur et des sentiments altruistes tout à leur honneur, ils ont voulu croire que les promotions dont ils ont bénéficié pouvaient être accessibles à tous. Ils ne se savaient pas exceptionnels, pourtant ils l’étaient.
Qui pourrait leur en vouloir ?
Et puis, il y eut les autochtones eux-mêmes, les Belges de souche comme on dit, qui ont travaillé et vécu au milieu de ces populations et qui n’ont pas vu une dérive non pas générale, mais suffisante pour créer une situation de rupture, voire de guerre larvée comme aujourd’hui.
Ils se sont trouvés responsables de ces humains venus d’ailleurs, comme Philippe Moureaux. Ils ont agi en accord avec leur conscience et leur cœur.
Le drame : ils ont échoué.
Nous avons échoué avec eux.
Et ces populations nous tiennent responsables de nos échecs et des leurs.

19 mars 2016

Désendetter le citoyen !

La contestation des politiques d’austérité budgétaire ne faiblit pas en Europe. En Belgique, c’est moins visible, puisque les partis gouvernementaux et d’opposition sont à peu près sur la même ligne libérale. Mais nous y assistons à un décalage entre la parole officielle et celle des citoyens.
La dette publique est-elle vraiment le mobile des politiques d’austérité ?
Le Pacte budgétaire européen agit comme un croquemitaine dont on craint les sanctions.
Et si tout cela n’était qu’un décor destiné à nous culpabiliser, alors que les éléments déclencheurs de la dette sont à chercher dans les politiques désastreuses des années 60-70 ?
Les journaux évitent de revenir sur les origines de l’effondrement des finances publiques et « oublient » de mentionner dans l’actualité la campagne qui se développe en faveur d’une approche radicale de non-remboursement ou d’effacement d’une partie des dettes.
Des expériences d’audit citoyen ou de restructurations unilatérales de dettes ont eu lieu dans des pays d’Amérique latine, par exemple en Équateur.
Pourquoi ne pas transposer de manière généralisée ces expériences dans les pays européens ? Une récente étude estime que la moitié de la dette belge serait illégitime. Elle proviendrait de cadeaux fiscaux et de taux d’intérêts jugés excessifs aux ménages fortunés et aux entreprises. (Ex. récent la tax shift).
Les citoyens sont victimes d’un transfert de ressources à rebours en faveur des créanciers et des ménages les plus aisés.
En Belgique, en se basant sur l’évolution et le niveau des taux d’intérêts réels sur la dette publique depuis les années 70, la dette publique se serait trouvée en l’an 2000 à un niveau inférieur de moins de 50% de PIB de l’époque.
Si l’État emprunte aujourd’hui à presque 0 % d’intérêt, il rembourse toujours des prêts supérieurs à 6 %. Le tournant néo-libéral des années 80 a bétonné ces remboursements, alors qu’ils auraient dû être renégociés.
Comment annuler des dettes publiques « excessives » émises il y a plus de vingt ans ? C’est délicat, puisqu’elles ont depuis changé de mains (de créanciers) parfois plusieurs fois. Quand bien même on identifierait les détenteurs actuels de la dette existante, départager créances légitimes et illégitimes, héritées d’un passé d’au moins 15 ans, soulève des difficultés inextricables.
Ne vaudrait-il pas mieux supprimer l’ensemble des dettes souveraines antérieures à 2000 ?
N’ont-elles pas été payées dix fois ? Les intérêts ont été réinvestis de façon spéculative et parfois sans discernement. Ils sont, en partie, responsables des bulles spéculatives qui ont produit la crise 2008/09.

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Le débat sur l’austérité est-il correctement posé ? La dette publique est-elle le problème central à l’origine de l’austérité budgétaire ?
Ne sommes-nous pas victimes d’une façon de banaliser une ponction publique anti-redistributive ? La dette publique est au cœur de la crise et responsable des politiques d’austérité. L’annulation suffirait à inverser le cours des choses et notamment du chômage.
Les politiques d’austérité se sont soldées par la poursuite de l’explosion des taux d’endettement public (et du chômage) suite à l’effondrement économique et social et à l’enlisement dans le chômage de masse consécutifs à la crise financière.
On assiste à un déclin structurel marqué des revenus financiers privés perçus sous forme de rentes, au profit d’une montée des revenus financiers actionnariaux perçus sous forme de dividendes et autres profits distribués par les entreprises, et ce en contrepartie de la baisse tendancielle persistante de la part salariale. Une annulation des dettes anciennes ne ruineraient pas le petit rentier ou le travailleur pensionné qui s’est constitué un bas de laine sur les emprunts souverains. Elle toucherait les gros revenus et les banques et serait le juste retour d’une contribution des fortunes au redressement financier d’un pays dont leurs détenteurs ont voulu que la dette soit la rente éternelle de la sphère dirigeante néolibérale.

18 mars 2016

L’Europe aux soins palliatifs.

L’Europe va mal dans tous les domaines. Elle va descendre une marche de plus dans la confusion et le déshonneur vendredi soir à Bruxelles, si madame Merkel réussit à faire admettre aux autres sa manière de contenir les flots de réfugiés qui nous arrivent de partout et principalement de Turquie.
D’abord pour signer un accord, il faut être deux qui se font confiance. Qui peut faire confiance à la Turquie d’Erdogan ?
Quand on pense qu’outre les compensations financières pour réguler les réfugiés selon un curieux processus de va-et-vient, on promettrait aussi à ce pays la reprise des négociations pour son entrée à l’UE et surtout une facilité d’accès à celle-ci de ses ressortissants !
Inutile de revenir sur la politique turque actuelle, sinon se rappeler le jeu trouble du pouvoir avec Daech à qui on fournit des armes, sur le temps qu’on bombarde les défenseurs kurdes en Syrie qui se battent contre l’État Islamique. Ce qui n’empêche pas les Turcs de se dire contre Daech et réaffirmer leur attachement à l’OTAN. Ne revenons pas sur les provocations d’Erdogan à l’encontre des Kurdes de Turquie, la fermeture autoritaire des journaux d’opposition au nouveau sultan d’Ankara, etc.
Les Vingt-Huit savent tout cela. Mais que voulez-vous, madame Merkel est tellement centrale et puissante, qu’on pourrait presque croire que cette réunion n’est que pour la forme.
La preuve qu’il n’y aura pratiquement pas de débats, c’est que la Turquie sera présente pour la signature du traité.
La mesure principale du projet suscite de sérieux doutes. Elle prévoit que les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques soient renvoyés vers la Turquie. Pour chaque migrant Syrien renvoyé, les Européens "réinstalleraient" un autre Syrien dans l'UE ! Outre la bizarrerie du plan et l’impossibilité de contrôle, la légalité de l'accord fait problème.
L’accord envisage des expulsions collectives interdites par la Convention européenne des droits de l’Homme. Vous me direz, la Turquie s’en fout et à proprement parler, je me demande si la droite libérale majoritaire à l’EU n’en fait pas autant ?
Quant au droit individuel, vous pensez quand on enfourne un quota de réfugiés pour le retour sur un rafiot, alors qu’on est venu sur un pneumatique, la différence n’est pas grande et le droit individuel encore moins.

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Dans ce micmac, ce sont les Grecs qui auront encore la charge de la procédure de renvoi et probablement les charges supplémentaires à leurs frais.
Le principe un migrant renvoyé, un Syrien accueilli est immoral, ne serait-ce que de fait on donne aux seuls Syriens la qualification de réfugiés. Un Irakien sur un territoire occupé par Daech, un Kurde persécuté sur le territoire turc ou syrien ne seraient pas des candidats réfugiés ?
Les ONG parlent d’un troc d’êtres humains, que dire d’autres sinon qu’ils ont raison ?
Pour le reste, on sait comme en interne l’Europe est partagée entre l’accueil et la fermeture des frontières. Par exemple, la Hongrie de Viktor Orban a prévenu qu'elle mettrait son "veto" à tout engagement en matière de "réinstallations" de demandeurs d'asile. Pas que Viktor qui tape du poing sur la table des négociations. Depuis 1974, la République de Chypre est coupée en deux par l’armée turque. Nicosie est membre de l’UE, semble-t-il.
Les négociations d'adhésion à l'UE de la Turquie occupante de la moitié de l’île ne sont pas de nature à satisfaire ce membre de l’UE.
La suppression des visas pour les Turcs dans l'espace Schengen dès juin de cette année, pourrait nous valoir un trop plein de Turc, après un trop plein de Maghrébins qui indépendamment des conflits, remontent les uns et les autres vers le Nord pour des raisons économiques depuis plus de vingt ans.
On le voit, pour se dépêtrer d’un mauvais pas, l’Europe tombe dans un autre.
L’Europe à Bruxelles était déjà une œuvre surréaliste, un « cadavre exquis » jeu inventé en 1925, mais redevenu d’actualité, auquel on pourrait ajouter « puant ».

17 mars 2016

Le faîte et la défaite.

Cette société s’attèle à mettre en boîte les neuf dixièmes de ses habitants sur les valeurs supposées de ceux qui sont censés savoir.
C’est comme le berger qui conduit un troupeau. Les bêtes ne peuvent faire autrement que de le suivre, sinon le chien mord dans les pattes des retardataires. Il en va de même chez les hommes. Les choses parlent d’elles-mêmes. Ceux qui se sont empressés de demander nos suffrages conduisent le troupeau à l’abîme, avec l’aide des lois et de l’opinion générale.
Malgré tout, les récalcitrants du troupeau n’ont pas changé. Les autres plus caprinés qu’humains, par enthousiasme sans doute, admirent encore le berger.
On voyait briller dans les yeux satisfaits de Charles Michel tout le surfait de la notoriété si imbriquée dans nos mœurs, dans le speech qui a suivi les événements de Forest. La visite d’un lieu supposé vide tournant au drame, voilà notre homme tiré d’affaire au sujet du trou du budget, un, deux, trois milliards, pendant au moins une semaine, au cours de laquelle il va gravement rendre confiance à ses chers concitoyens et à lui-même, reprendre du poil de la bête et repousser dans sa mairie d’Anvers, un Bart De Wever impuissant, vaincu par Daech et les circonstances.
La loi des sachants snobant les manants aura encore sévi !
Plus on met en garde l’habitant de tomber dans la psychose des attentats, plus il y est !
Six policiers armés et en gilet pare-balles refluent en désordre à la suite d’un contact non prévu avec trois djihadistes, deux s’enfuient le dernier est abattu par un policier posté sur un toit.
C’est très délicat d’oublier de féliciter la police de nos jours. Pourtant, on peut imaginer que si la force publique ne s’était pas repliée – on l’imagine dévalant les escaliers – on aurait peut-être réussi un beau coup de filet, et ce soir on n’en serait pas à spéculer sur ces individus volatilisés.
Pourtant, on n’en aura pas fini de sitôt avec la glose de Charles Michel sur l’efficacité extraordinaire de notre système de sécurité.

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En attendant la capture, nos trois voire six milliards de trous dans les finances publiques courent toujours, eux aussi. Notre ministre des finances n’irait pas jusque sur le toit du ministère pour tenter d’en abattre au moins un.
Où la police en est-elle avec son projet de grève générale qui devait avoir lieu ces temps-ci ? Outre les milliards, c’est un deuxième jackpot pour Charles Michel ce fait-divers islamiste.
Inutile de dire que nous en aurons jusqu’à la fin de la semaine au moins à recevoir les informations au compte-goutte. Si personne ne sait ce que ces deux individus sont devenus, par contre les autorités pourront toujours mettre leur ignorance sur le secret de l’instruction.
De ce nouveau fait-divers dont nous commençons à peine la série des communiqués et des journaux spéciaux, il me vient à l’esprit la pensée d’un type mort en 1750, ce qui ne date pas d’hier et qui s’y connaissait en gloires diverses, talonnettes rouges et jactances supérieures, puisqu’il s’agit du duc de Saint-Simon lui-même, revisité comme s’il avait prévu que nous aurions un Charles Michel pour nous tenir la jambe, un Charles Michel comme s’il l’avait fréquenté à Versailles et descendu de sa chambre à l’œil-de-bœuf, pour le recevoir en personne dans la galerie des glaces « Son esprit géomètre, l’égarait par règle dès qu’il partait d’un principe faux, et, comme il avait une facilité extrême et beaucoup de grâce naturelle à s’exprimer, il éblouissait et emportait lors-même qu’il s’égarait le plus, après s’être ébloui lui-même et persuadé qu’il avait raison. »
Allez, si vous voyez le père Michel, dites-lui donc qu’il demande à son fils de relire le tome IV du petit duc.
Cela lui fera tout le bien du monde.

16 mars 2016

La fin de Weimar-bis ?

Oui, quoi… les élections régionales en Allemagne de ce dimanche 13 mars, on assiste à la percée d’une droite radicale. Que voulez-vous, les travailleurs et les petites gens se mêlent aux racistes de l’extrême droite de nos jours.
À qui la faute ?
Ceux qu’on n’écoutait pas après les élections se réfugiaient dans les partis de gauche. Ils avaient une chance qu’on dise pour eux leurs quatre vérités aux bourgeois établis. Et les partis de gauche ne s’en privaient pas. Les autres, les libéraux paternalistes et les cathos trop occupés par leurs patenôtres avaient tout, l’argent, le pouvoir, les journaux qu’ils contrôlaient.
Qu’est-ce qu’on voit aujourd’hui ? Des libéraux et des socialistes attachés à la fabrication d’un univers de fourmis, dans les mêmes conditions du rapport capital/ travail de l’idéologie de bazar que la gauche combattait, il y a trente ans.
C’est bien naturellement que le gros de la troupe reflue vers des horizons plus tranchés. Que les centristes déçus les rejoignent pour gonfler une extrême droite étonnée mais contente d’un apport inattendu, que voulez-vous qu’on y fasse ? Le radicalisme a la cote.
Dans la conjoncture actuelle, on ne se préoccupe pas encore de quel genre de radicalisme il s’agit. Malheureusement, une fois l’extrême droite au pouvoir, les électeurs s’apercevront qu’ils n’ont pas voté pour le bon radicalisme… que le leur, c’était celui de l’extrême gauche. Mais, ils ne le savaient pas. Oui, Nathalie, tu vas encore souffrir quelques temps. Mais rassure-toi, camarade, tu auras ton heure un jour.
Vous me direz, mais pourquoi vont-ils à l’extrême droite, plutôt qu’à l’extrême gauche ?
Là, je n’ai pas la réponse, à part ce que j’ai écrit à l’instant. Mais est-ce suffisant ?
Si j’étais Français et à titre personnel, je voterais pour Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, plutôt que de m’énamourer aux propos de Marine Le Pen pour le FN. En Allemagne, Die Linke et MLPD n’ont pas bénéficié du désamour à Angela Merkel, c’est l’AfD qui a raflé la mise.
Peut-être bien que l’extrême gauche est toujours victime de l’omerta des autres partis ligués contre elle au temps de la guerre froide et que, dans l’opinion des gens, Staline en ombre chinoise est toujours présent ?
Cinquante ans de propagande américaine anti URSS, ça paie toujours au temps de Poutine. Les esprits sont marqués pour un bout de temps encore.

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Les électeurs ralliés à l’extrême droite, en lisant le programme, voient que le libéralisme mondialisé y est fortement remis en question. Il y aurait même beaucoup à dire sur leur radicalisation : suppression de l’euro, fin de l’Europe en temps qu’Union et pour certains, dont le FN français, mise au pas des patrons sur les revendications à l’emploi et au salaire. C’est sans doute cela qui emballe les meurtris du système économique. Ils comptent pour rien l’autre face de l’extrême droite : le racisme, le nationalisme le plus étroit, l’exclusion et la destruction de la démocratie par le culte du chef. Alors qu’elle souffre déjà énormément dans le régime actuel.
L’Allemagne est même revenue un peu tard à l’extrême droite par rapport aux autres membres de l’UE, sans doute à cause de ses anciens démons et au souvenir cuisant de la guerre 40-45. Mais elle y revient, tant le pouvoir actuel même si l’action de Merkel vis-à-vis des réfugiés qu’elle a accueillis les bras ouverts, pour admirable soit-il d’humanité, a été le signal d’une fronde de la droite, d’un repli sur soi, dont on ne sait ce qui peut en sortir d’ignoble et de malsain.
L’actualité électorale allemande met en évidence que l’UE va subir de plus en plus de pressions. Les partis traditionnels, colonne vertébrale de l’Europe, répondent à ces pressions de manière désordonnée, comme une armée en déroute défendue par son arrière-garde. C’est qu’ils ont oublié qu’on ne pouvait pas faire passer l’Europe des affaires en oubliant l’Europe des gens.
L’Europe des peuples c’était une bonne idée. Celle du business est un désastre.
Les responsables du désastre sont encore au pouvoir en Belgique et ailleurs et c’est le pire de ce qui pouvait arriver : nous serons peut-être contraint un jour d’aider ce régime qui ne nous aime pas à le défendre d’un nouveau nazisme !

15 mars 2016

Bart et les droits de l’Homme.

On voudrait savoir à partir de quel nombre de réfugiés accueillis, Bart De Wever n’est plus du tout pour le respect des conventions internationales sur l’hospitalité aux personnes qui fuient la guerre dans leur pays ?
Où s’arrête les Droits de l’Homme et le devoir d’hospitalité chez lui ?
Mille, deux mille ?... ou bien une douzaine de victimes de la barbarie islamiste ?
Si l’homme est à ce point sensible à la quantité, il a dû sursauter au dépassement du budget et à l’argent qu’il faut trouver dans les poches flamandes, étant entendu que celles des autres, il s’en fout.
Si encore le déséquilibre du budget était produit par l’afflux des étrangers demandeurs d’asile ! Mais non, il s’agit de mauvaises estimations sur les recettes et les accroissements de dépenses. C’est-à-dire une gestion approximative d’un gouvernement dont il est la belle-mère.
Plus que le mouvement de menton à l’égard des réfugiés, mais en réalité destiné à flatter les nationalistes qui adhèrent à la N-VA plutôt qu’au Vlaams Belang, sa promesse d’arriver à un budget en équilibre structurel en 2018 est en passe de lui jouer un sacré tour.
D’abord, ce qui ne fait pas du tout sérieux c’est le chiffre qui change d’une calculette à l’autre. C’est un, deux, trois ou neuf milliards ? Si l’opposition a bien une petite idée, la majorité en est encore à voir et à revoir l’ardoise.
Et tout ça rien que pour uniquement garder le budget 2016 sur les rails !
Bart, tout fringuant d’avoir perdu trente kilos de graisse inutile, a bondi sur les estrades au début de la Kamikaze, pour prévenir ses partenaires qu’il était là pour assainir la dette, rétablir l’équilibre financier et sauver les entreprises par une décompte massive des charges.
En 2016, on n’a rien vu et on attend toujours.
Enfin dire qu’on n’a rien vu n’est pas tout à fait exact. On a augmenté les accises et la TVA sur l’électricité et autres broutilles, flanqué des chômeurs au CPAS, allonger l’âge pour accéder à la retraite et serrer la vis des petites pensions en bloquant l’index. Il est vrai aussi qu’on n’a pas touché aux indemnités des ministres et parlementaires et qu’on n’a pas rogné sur les avantages des cinq gouvernements qui s’honorent à travailler à la grandeur de la Belgique.
Mais tout d même !
L’ambition de départ n’y est pas. Peut-être va-t-il user de sa grande influence pour sabrer dans la sécurité sociale ? Michel ne peut rien lui refuser. Mais après ! Si cette dernière ponction est sans effet ?
C’est tout le calendrier de la N-VA qui serait bouleversé : une législation pour remettre les finances au top, la suivante pour se dépêtrer de la belgitude wallonne, en se débarrassant des paresseux et des demeurés de la francophonie.
Vaste et beau programme qui risque de foirer à cause des partenaires qui freinent pour éviter à saluer sa réussite.

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Le centre-droit a donc un problème. Le centre-gauche dans l’opposition ricane. Le CD&V met des cierges à Sainte-Gudule pour faire capoter la N-VA. Charles Michel, qui fait boulette sur boulette, espère qu’elles passeront inaperçues au flop de la N-VA et même qu’on lui en imputera la réussite.
On se demande si Johan Van Overtveldt de la N-VA et ministre des finances n’est pas en train de jouer contre son camp. Le MR peut reporter l’équilibre à 2019, la N-VA ne le peut pas !
Bart en jouant au plus malin s’est fait prendre à son propre piège. Il fait un peu du hollandisme en ayant sous-estimé les difficultés à surmonter. Plus la N-VA attend, plus les mesures seront impopulaires et ce parti montré du doigt, même par la majorité mondialiste et libérale de ce pays, favorable à la paupérisation des laborieux.
Une seule issue : clamer bien haut que ses partenaires ont trahi les accords du gouvernement et que la N-VA trop pure, ne peut pas continuer quand les autres ne jouent pas le jeu.
On irait tout droit aux élections anticipées. On sait ce que ça vaut. Souvent celui qui les provoque perd des plumes. L’électeur n’aime pas être trop dérangé. D’autant que la majorité des électeurs en a assez des beaux oiseaux qu’elle a élus et qui caquètent sur les branches en montrant à l’envi les beaux costumes et les belles voitures symboles de leur réussite et échec de la nôtre.
Et les réfugiés pendant tout ce micmac ? On en prend au compte-goutte en traînant les pieds. Inutile d’essayer de leur faire comprendre ce pays que le citoyen ne comprend pas lui-même.
Les Syriens et les Irakiens qui remontent la côte jusqu’à la frontière ne savent pas, les malheureux, qu’ils n’arrivent pas en Belgique, mais en Flandre. Ils l’apprendront assez vite à leurs dépens.
Que ceux qui ne savent pas dire « j’ai faim » en flamand, aillent se nourrir ailleurs

14 mars 2016

Déclin.

Gérard Grunberg est un fin politologue spécialiste du parti socialiste français. Ses conclusions sur le futur du PS français sont celles à plus longue échéance du PS belge. Le parti de Cambadélis « ne paraît plus constituer ni une organisation capable de rassembler largement sur la base de croyances et de convictions communes ni une machine politique capable de gagner des élections ni enfin l’inspirateur et le soutien d’un gouvernement efficace. Il semble parvenu au bout de sa course. »
Comprendre ce qui se passe en France nous aide à comprendre ce qui va se passer en Belgique. Le PTB est-il le parti qui prendra la succession du PS d’Élio Di Rupo ?
Revenons au problème français.
Le Parti socialiste, refondé à Epinay par François Mitterrand en 1971, était à des années lumières de celui d’aujourd’hui. Il n’est plus un instrument politique utile et ne regroupe plus les espoirs des populations laborieuses. L’appartenance à ce parti ne signifie plus la solidarité citoyenne, ni la solidarité entre les membres de ce parti (voir l’article dans le Monde de Martine Aubry).
Pendant ce temps, le PS belge résistait à l’érosion du pouvoir par la constance de son électorat. L’explication tient à son histoire. À mesure de ses succès et de son implication dans la vie politique, il s’est constitué une clientèle d’obligés. Encore aujourd’hui à la Région, il truste 56 % des emplois. Son déclin signifierait donc moins de mandataires et la perte de ses obligés.
Cette structure d’obligés imbriqués dans des emplois et des mandats publics est capitale pour lui. La conséquence est un conservatisme des structures administratives, d’où une grande difficulté à imaginer des réformes, même antilibérales.

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Cette particularité du PS belge, le PS français l’a perdue par le désintérêt des électeurs en abandonnant les mairies et les directions régionales à la droite après une succession de défaites électorales.
Le néolibéralisme aurait dû susciter une réaction socialiste. Mais, il y a un paradoxe entre la vocation des PS partis de gouvernement et l’idéal socialiste. La collaboration à ce néofascisme, sous peine d’entrer en dissidence d’une Europe libérale, a été fatale au parti de François Hollande.
Le choix de François Hollande est-il le bon ? Et à défaut d’une voie différente, est-ce bien dans l’intérêt de la population de le suivre, n’est-ce pas plutôt dans celui de le lâcher ?
Comment en est-on arrivé là?
Que sont devenues les déclarations de principe ? Celle de François Mitterrand à Épinay «Celui qui n’accepte pas la rupture avec la société capitaliste ne peut pas être adhérent du parti socialiste.», celle de Hollande « Mon ennemi c’est le capital ! » et les explications embrouillées de Di Rupo après son coup contre les allocataires sociaux ?
Les Partis socialistes vivent ainsi sur une ambiguïté qui allait se révéler lourde de conséquences.
Comme le souligne Grunberg « Les croyances sont mortes, la machine aussi, …dans un contexte marqué par la profondeur de la crise économique et le retour du chômage de masse, l’ambiguïté originelle a cessé d’être politiquement gérable. Face à l’inefficacité du traditionnel «tax and spend» socialiste pour faire baisser le chômage et à la grave crise de compétitivité de l’économie française, le pouvoir socialiste, rétabli en 2012, a dû changer en cours de route son orientation économique. »
La conclusion de Grunberg pour la France « …les conditions sont donc réunies désormais pour que se produise une implosion du Parti socialiste. Quand cette implosion se produira-t-elle et dans quelles conditions?... »
Cette conclusion n’est pas encore de mise au PS belge, mais pour combien de temps ? Il suffirait d’un bouleversement des alliances du PS belge avec ou sans Di Rupo pour qu’il se retrouve un jour au Fédéral à un moment où le néofascisme induit par l’économie réclame à nouveau des têtes et rende les pauvres plus pauvres. Le PS belge se retrouverait dans la position du PS français avec les mêmes conséquences.

13 mars 2016

Du déficit par milliards.

Du début de la kamikaze au saut d’index, il y a trois discours.
Le premier, c’est l’envolée lyrique d’un Charles Michel ébloui par lui-même. En politique, le responsable désastreux, c’est toujours le prédécesseur, « c’est pas moi, c’est les autres… voyez dans quel merdier on est ». Quand vous entendez ça, faites gaffe. La première saignée n’est pas loin.
Il n’est pas là d’un trimestre, c’est le discours d’autosatisfaction. « La Belgique va mieux. Un effort et on y est ». L’effort, le saut d’index, rien que ça. L’aide, c’est la tax shift, pas pour nos gueules. Le bon garçon Michel réserve la friandise aux entreprises qui mettront le bonus en poche.
Le dernier laïus est le plus difficile. Comment transformer une déroute en triomphe ? Charles Michel a zéro partout. Sa politique est un désastre. Le trou du budget est énorme. Les économistes homologués gracieux parlent de 3 milliards et quelques. Ils sont loin du compte. Calculette à la main, les honnêtes estiment le trou de l’ordre de neuf milliards !
Voilà illustrée la courte carrière de Charles Michel !
Nous avons affaire à un guignol prétentieux, espérant tout d’une divine surprise. Avec son compère en pitrerie Bart De Wever, il planche sur un hold-up à la Sécu, un nouveau saut d’index et une « rawette » à la TVA. Ces mondialistes pro-business se refont une santé sur nos couennes.
Les socialistes flamands parlent vrai. Le président du SP.A, John Crombez explique « La Banque nationale a confirmé que, dans le tax shift, 6,5 milliards ont été dépensés sans être financés. On n’a jamais vu ça. »
Si c’est exact, Charles Michel et les autres devraient présenter leur démission pour légèreté et incompétence.
Bien entendu, ça ne démissionne jamais le haut niveau. Il n’y a que deux façons de dessouder nos barons noirs : la prison ou le vote. Et encore, on peut toujours s’arranger pour couper à l’une ou l’autre, sinon aux deux !

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La garde veille. Le tonitruant Ducarme est prêt pour la diversion sur RTL et RTBF. Michel a dans son oreillette de beaux discours tout préparés, convaincu que les Belges sont des cons. Les balbutiements insupportables de Bacquelaine passent très bien dans les clubs de vieux. Il est vrai qu’on n’y voit pas grand monde. C’est comme le bramement du cerf en forêt de Saint-Hubert, on l’entend de loin ce libéralisme là.
Le MR est coincé dans un coin du ring. Bart De Wever livre le combat de sa vie : réussir à l’assainissement du pays et se présenter aux élections suivantes en sauveur financier de la Belgique. Les Flamands l’attendent avec des banderoles. Le programme de la N-VA peut réussir à condition que cette législature consacre son chef meilleur économiste.
Alors, il ne faut plus tergiverser. Il faut faire vite et frapper fort.
Michel, Reynders, Ducarme et les autres n’ont plus que l’alternative du « wéverisme » pour sauver leur peau !
En plus des mesures antivieux et antichômeurs, en moins d’un an et demi nous avons dégusté la soupe à la grimace annoncée par le père Louis et orchestrée par le fils Charles. Le résultat a produit une cure d’amaigrissement des portemonnaies les moins gonflés, les rendant de plus en plus plats. On est toujours au même point : déficit, chômage et marasme industriel.
Pourtant, rien que supprimer les provinces, c’est au moins cinq milliards de récupérés. Les partis ne veulent pas en entendre parler, parce que cela concerne des milliers d’emplois. Mais qui dit qu’on les supprimerait ? Il manque du personnel partout ! C’est surtout les emplois politiques qui les travaillent.
Entre parenthèse, Bart De Wever a tout faux sur « l’exemplarité » de ses ministres. Johan Van Overtveldt (N-VA) est le plus mauvais ministre des finances que l’on ait eu depuis longtemps !

12 mars 2016

La loi mêle-tout !

La justice joue les apprentis sorciers avec la branche belge de l’Eglise de scientologie, étant entendu que les arguments pour la dissoudre sont exactement ceux qui conviendraient pour n’importe quelle religion établie depuis fort longtemps y compris celle qui nous travaille l’esprit et le corps depuis 2016 ans.
Qu’est-ce qu’une secte et qu’est-ce qu’une religion ?
Nos Porte-cierges d’un État catholique-romain jureront qu’une secte c’est n’importe quelle autre religion que la leur. Les barbus ignorants de tout sauf de la loi coranique affirmeront à coups d’arguments armés qu’une secte ce sont les infidèles. Ce qui veut dire la même chose. Les protestants enfin rejoindront cette hypothèse, tant que les musulmans respecteront les lois du marché de la mondialisation, ce seront de « bons » musulmans.
On voit bien que tous les croyants sont d’accord sur leur fonds de commerce. Le seul respect des lois qui vaille étant celui qui prend en compte l’offre et la demande.
Aujourd’hui on considère que le nombre d’adhérents est déterminant. C’est oublier qu’en leurs débuts les religions qui ont pignon sur rue rassemblaient un petit nombre de personnes et que, sous ce critère, certaines d’entre elles, persécutées aujourd’hui dans certains pays et tout à fait florissantes ailleurs, ont très peu de fidèles.
Les temps modernes ont ceci de particulier que la loi prend de plus en plus de place dans la conduite des individus et se substitue proprement à une morale personnelle. Intrusion désagréable bien entendu, soit disant rendue « indispensable » pour contrer la branche armée de la religion islamiste ou le système de Ponzi de la scientologie. Dans les milieux où Dieu tient salon, tout le monde se méfie de tout le monde !
Cette démocratie, de mèche avec le système préfasciste de l’économie mondialisée, se fait des ronds sur le commerce de Dieu, mais ne voudrait pas que ça s’ébruite trop. Le croyant étant par définition un fou, toute la crainte provient du fait qu’il peut devenir un fou furieux, sans que les citoyens normaux sachent pourquoi.
Alors, oui, sur le temps qu’on dénigre la laïcité comme le fer de lance de l’athéisme, bien qu’il ne soit qu’un espace de liberté pour tous, voilà que les tribunaux se mêlent de dire ce qu’est une religion ou ce qu’est une secte !
Franchement où les magistrats vont se fourrer ! Comme s’il n’y avait pas plus urgent, ne serait-ce pour rattraper le retard dans les dossiers ordinaires !
Je ne connais pas les motifs d’Anonymous pour perturber l’audience du jour de ce sujet « brûlant », sinon que les dispositions supplémentaires de la police auront un coût dont on peut très bien se passer.
On accuse les membres de l’Eglise de scientologie cités à comparaître d’organisation criminelle, fraude, pratique illégale de la médecine, violation de la vie privée, extorsion de fonds, etc…

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C’est exactement ce qu’on pourrait reprocher à toutes les religions ayant pignon sur rue et qu’on ne fera surtout pas, non pas par manque d’argument, mais par trouille intense et conséquences désastreuses pour les plans de carrière de toute la magistrature, du gouvernement et même de la monarchie.
C’est dire dans quelle bouffonnerie sans nom on s’enfonce de plus en plus et comme la loi en prend un coup chaque fois qu’on lui fait jouer un rôle qui n’est pas le sien.
C’est dommage pour le ministère public que les Hankinet n’étaient pas scientologues, on aurait pu les saler de cinq ans de plus !
Le verdict est tombé fin de soirée. Le procès "intolérable" d'une idéologie était irrecevable !
Encore des frais inutiles et du temps perdu. La Scientologie est une religion par défaut.
Tout de même, une discussion s’est engagée, quelque part, il est toujours bon de mettre le doigt sur des conneries. Ne vous mettez pas en peine. Les juges trouveront autre chose. Les hérésies ne manquent pas, les Dieux encore moins.

11 mars 2016

Les flics avec nous !

Va-t-il falloir que ce soit la police qui signale au monde du travail que nous nous trouvons dans un drôle de système qui conditionne tout aux lois du marché, elles-mêmes mises en musique par Big Brothers qui règne dorénavant sur le monde ? Comme par hasard, les caïds de la vente tout confort sont en Inde, en Chine, en Amérique, peut-être aux îles Caïman, jamais en Europe, encore moins à Bruxelles et tellement loin que personne ne peut les joindre, Jean-Claude Juncker le premier. Déjà que le premier ministre se donne un mal fou pour aller à Anvers, chercher sa feuille de route…
Faudra-t-il que ce soit la police qui accuse le gouvernement Michel de naviguer à l’aise dans un mondialisme préfasciste ?
Et cela au moment choisi par le Hauptmann Bart De Wever de relancer son parti sur la sécurité sociale, qui coûte la peau des fesses à la Flandre éternelle, au point de remettre en question l’accord de gouvernement et de faire en passant un croche-pied au CD&V !
Voilà que la CGSP dépose un préavis de grève illimitée pour l'ensemble du personnel de la police dont les effets débuteront le 21 mars 2016 !
Jadis, c’eût été les métallos, les transports en commun, la santé ou l’enseignement qui eussent tapé le poing sur la table pour une journée de congé supplémentaire ou 2 € par jour de rabiot aux infirmières.
À l’heure où à moins de 5 € les chemises chinoises, d’un écran coréen en-dessous de 50, on ne peut plus vivre heureux en Europe, c’est au tour des flics d’en avoir ras le képi.
Ces braves dispensateurs du PV minimum à 60 patates se trouvent eux-mêmes taxés d’office par le stationnement de leurs salaires, le saut d'index, les économies sur les soins de santé, la diminution drastique des budgets, le départ retardé à la pension, la révision des allocations et indemnités, la révision du statut disciplinaire ou encore la révision de la formation certifiée CAlog, etc.
C’est le catalogue de tout le monde, qu’ils nous assènent nos vaillants fouteurs d’ordre et maintenant de désordre.
Leur syndicat craint des pertes d'emploi. Et le nôtre… celui des dégoûtés du système ?…
Ils sont prêts à tout. Nous pas encore. On est retenu par la vague MR, paraît-il, la multitude favorable à la flagellation, les fans de Bacquelaine, les amoureux de Marghem !

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Ne serait-ce pas plutôt le PS, culotte roulée aux genoux, qui cueille des coquillages à marée basse à Knokke, le regard tendu vers Jean Tirole, le Nobel de la famine pour tous, Macron le génial petit français des 60 heures par semaine et Hollande le grand libéral socialiste ?
On se croirait revenu en 1789, le roi était encore le roi et les notables pas inquiets pour un sou troussaient allègrement de la servante, tandis que Picard, son mari, disparaissait aux galères pour le vol supposé d’un mouchoir de madame la marquise…
Merde, Est-ce que Charly se rend compte du foutoir dans lequel ses amis et lui nous ont mis ?
Mais je l’emmerde avec ses lois de mes deux sur les salaires de plus en plus réduits… les flèches de Bart sur la sécu. Les flics avec nous, qu’ils aillent se faire foutre !...
Et si l’invective fait du bien, bren pour ceux qui croient que c’est du populisme, mais je voudrais bien voir leurs petites gueules vivre avec 600 € par mois, comme un bon paquet de gens d’ici.
Si c’est ça qu’ils appellent la démocratie, bon, c’est décidé, je ne suis plus démocrate.

10 mars 2016

Quand la Justice déconne.

La peine réclamée par l'avocat général Marianne Lejeune mercredi matin devant la cour d'assises de Liège, 20 ans d'emprisonnement, pour Rita Henkinet, reconnue coupable de l'assassinat de ses enfants handicapés, ne grandit pas la justice et me conforte dans l’idée qu’un individu de la caste au-dessus aurait été moins « saucé » car il aurait pu se payer d’autres avocats, employer d’autres arguments et bénéficier d’un certain « respect » de la presse et des autorités. En définitive, le jury a coupé en deux la facture du ministère public, ramenant la peine à 10 ans. Qu’elle devra faire, tout au moins en partie, et vu son état, on peut croire qu’elle n’en réchappera pas.
Mais voilà, les deux dans le box ont la tête de l’emploi pour écoper un max. Ils ne portent pas beau, s’expriment avec peu de bonheur et ne produisent pas cet élan d’empathie que l’on a d’habitude envers ceux qui vivent au quotidien avec des handicapés mentaux. En un mot, ils n’ont pas le physique du premier regard de compassion, ce qui, pour une société aussi superficielle que la nôtre, est sans appel.
Du coup, le ministère public s'est opposé à l'octroi d'un sursis en faveur de l'accusée et a réclamé aux jurés de ne pas descendre en dessous d'un minimum de 15 années de prison.
Dans la foulée, deux ans avec sursis contre Benoît Henkinet, reconnu coupable de non-assistance à personnes en danger, ont été requis avec la circonstance que les victimes souffraient d'un handicap. Envers quelqu’un qui n’était pour rien dans l’acte de sa sœur, c’est cher payé le sens de la famille. Cette peine a été confirmée par les jurés.

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Si la présence de son frère à côté d’elle aura soutenu jusqu’au bout Madame Henkinet, c’est bien dommageable pour ce frère, entraîné malgré lui dans une affaire aussi dramatique.
Apparemment, le géniteur et mari de la mère tragique a eu le culot de se porter partie civile, alors qu’apparemment il s’est toujours bien gardé d’apporter une aide quelconque à la gestion de la vie de ses deux enfants. Le prétexte d’avoir été « écarté » de son devoir par la mère aurait volé en pièce, si les Henkinet avaient bénéficié d’une défense intelligente. L’avocat, c’est comme le chirurgien, le bon est hors de prix. Les toquards, c’est pour nos gueules.
Le plus étrange dans cette affaire « préméditée » c’est qu’on n’a pas tenu compte de la tentative de la mère de mettre fin à ses jours. Dans le fond, on lui reproche de s’être ratée !
La nouvelle manière de construire un jury populaire en lui adjoignant les « services » de magistrats « compétents » est indécente et pleine d’hypocrisie. Qui connaît le disparate d’un jury peut comprendre l’ascendant naturel et l’influence que peut avoir quelqu’un dont le métier est d’avoir étudié les lois en fonction de la norme sociale.
Avez-vous remarqué qu’il n’y a jamais un notable parmi celui-ci ? Les hasards du tirage au sort a parfois d’étranges façons. La notoriété serait-elle un critère d’inaptitude ?
Pour le reste des quidams ordinaires, je vois d’ici la tête de l’épicier sorti de son comptoir pour avoir à juger quelqu’un dans une affaire comme celle-ci face au ton péremptoire et supérieur d’un magistrat.
Les coups de cœur venant du plus profond des êtres auront fait défaut jusqu’au bout dans cette pitoyable affaire. Les nouvelles règles en matière d’Assises auront eu raison d’un autre bon sens que l’officiel, un bon sens qui vient des tripes des gens et qui va à l’inverse d’une morale officielle, froide comme le couvercle chromé d’un Bancontact. On vient d’avoir un aperçu dans ce procès de la justice mister cash.
Décidément, quand il ne s’agit pas de pognon, de crimes d’intérêt, de manœuvres douteuses pour s’emparer de la vie des autres à son seul bénéfice, la justice est perdue, bafouille et comme dans ce cas tonne et fait entendre sa grosse voix, mais ne comprend rien.
Merde !... naïvement je croyais qu’on allait leur foutre la paix à ces malheureux après les épreuves d’un procès d’Assises, des procédures, des incarcérations préventives pour la mère.
Elle n’aura plus qu’à vendre sa maison pour payer les avocats et la procédure et dans 5 ans, si elle se conduit bien, elle ira à la soupe populaire pour finir sa misérable vie.
Quant à son frère, même sursitaire, son compte est bon. C’est pas De Decker, ni Kubla qui l’engageront comme auxiliaire de surface.
Mais vingt ans requis ! Quoi, l’Haut-lieu a peur de la récidive ?
C’est écœurant.

9 mars 2016

Les Tonneaux roulent à Knokke.

La mathématique est implacable. Puisque le risque zéro n’existe pas et qu’il y a un corrompu ou un indélicat selon les statistiques par tranche de fonctionnaires ou mandataires publiques, un pays comme la Belgique, avec le fédéral, ses Régions, ses provinces, ses communes, est la « démocratie » qui devrait recéler le plus de gens malhonnêtes au monde, dans ses différents rouages « démocratiques », pour la simple raison qu’il y en a beaucoup.
On vient encore de le vérifier ce week-end, malgré l’Administration lente et peu encline à expurger les siens qui ont fauté.
La preuve avec René Tonneaux, le comptable de l'Office wallon des déchets, suspecté d'avoir détourné deux millions d'euros en huit ans, retrouvé à Knokke où il sirotait l’apéro à la terrasse d’un café.
La facilité avec laquelle au service de déchets on s’y fait des ronds en douce est étonnante. On en garde le souvenir ému à Charleroi.
On comprend que devant l’impressionnant fourbi de cinq gouvernements, des provinces et des communes, chaque complexe décisionnel doit avoir ses failles et ses faiblesses et que pour contrôler sérieusement cela, deux solutions : supprimer les échelons de pouvoir inutiles, souvent des doublons comme les provinces, ou augmenter considérablement les budgets de surveillance dans les services qui manipulent l’argent des contribuables.
On s’orienterait plutôt vers une solution qui augmenterait les charges en fonctionnaires de surveillance. En outre, la Région met en place un nouveau logiciel comptable dont le cout est estimé à 30 millions (on espère pots de vin compris).
Ne serait-ce pas plutôt tout le système politique qui serait à revoir en Belgique ?
Faudra-t-il attendre la législature suivante avec un Bart De Wever déchaîné par l’espoir de conquête de l’indépendance flamande, pour revoir les institutions wallonnes ?
Et encore, dans une pareille alternative, il n’est pas dit que le PS et le CDH ne seront pas saisis par l’ivresse du pouvoir pour nous mitonner une suite encore plus calamiteuse !
De l’aveu d’un mandaté wallon, 54 comptables de la Région wallonne, parce qu’ils sont décentralisés, ne sont pas contrôlés ou difficilement contrôlables !

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Bien sûr, on veut croire à leur probité, mais tout de même il y a toujours en l’humain cette part obscure d’amour du cash et de vénalité dans une société où la consommation et l’importance du compte en banque jouent un sacré rôle.
On en débattait sur RTL Tvi ce dimanche.
Débats faussés par la nature même des intervenants.
Puis, sans qu’on en ait fait un lien, mais n’est-ce pas à ranger dans une farde adjacente à la précédente ? On a débattu de l’affaire Alain Mathot, soupçonné d’avoir perçu 700.000 € de dessous de table dans l’affaire de l’incinérateur des déchets de la Basse Meuse. Cela fait penser à l’affaire des tableaux de Claude Guéant, vendu 500.000 € à un avocat malaisien Sivajothi Muthiah Rajendram, surévalués pour les experts (pas l’avocat… les tableaux). C’est la difficulté des pots-de-vin en grosses coupures. Comment justifier les dépenses et l’écoulement des billets de 500 € ? Alain Mathot affirme qu’il a gagné le pactole en jouant dans les casinos. Mis à part de voir un député PS flamber à la roulette, les casinos français désignés par l’intéressé ont bel et bien reçu la visite du flambeur, mais il y a perdu beaucoup. Reste à investiguer à Las Vegas où le grand ami des pauvres sérésiens s’y serait refait !
Deborsu en parlait avec ses invités, dont le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, époux de la deuxième épouse de Guy Mathot père de l’intéressé et maître Uyttendaele, époux de Laurette Onkelinx et avocat des communes et de la Région wallonne !
Comme quoi, quand on n’a pas les reins assez solides pour ouvrir un débat de ce type, RTL ferait bien de la fermer en attendant la suite des « foudres » de la justice. À noter que souvent pour les milieux d’affaires et de politiques entremêlés, l’orage n’est souvent qu’une pluie rafraîchissante, le gros temps étant réservé aux chômeurs.

8 mars 2016

Turquerie et galères...

Curieux tout de même : plus personne ne croit à l’adhésion de la Turquie à l’Europe et pourtant l’Europe fait comme si… C’est également vrai du côté d’Erdogan. Il n’est pas fou au point de croire encore à ça !
Et pourtant, ces stars de nos directions respectives européennes et turques poursuivent « un dialogue fructueux ». Alors que tout le monde sait que la Turquie a besoin de nos euros et que Bruxelles veut bien en donner à condition que ce soit pour couper le flux des réfugiés en Grèce principalement.
Sur la question, la France n’est pas en reste, puisqu’elle a réussi à recevoir de Cameron une rallonge pour retenir sur le territoire français les 3.500 réfugiés de Calais.
Par la diffusion rapide des nouvelles du monde entier de la presse et d’internet, ils ne peuvent plus dire et faire n’importe quoi, pourtant ils persistent. Sans doute, ils nous méprisent trop pour nous croire intelligents. Voilà l’erreur !
Le premier à l’avoir compris, c’est le candidat à l’Europe. « La police turque a investi vendredi soir les locaux du quotidien Zaman, hostile au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, après une décision judiciaire de placement sous tutelle du journal qui renforce encore les inquiétudes pour la liberté de la presse en Turquie. »
Le pouvoir s’essaie à une mise sous tutelle. On flanque dehors les personnels hostiles au régime Erdogan et on les remplace par des créatures plus souples. Puis on va à Bruxelles négocier sur les Droits de l’Homme pour une éventuelle adhésion.
Vous me direz, Hollande vient bien de donner la Légion d’Honneur au prince héritier d’Arabie saoudite !
Quant aux Turcs, c’est fou pour les anciens bourreaux du peuple arménien, actuels pourfendeurs des Kurdes et restaurateurs de la censure d’État, comme ils ont le vent en poupe à Bruxelles ! Remplacerait-on déjà dans l’esprit des penseurs européens la Grande-Bretagne avec son sens trop insulaire des affaires, par un pays dont les neuf-dixièmes sont hors d’Europe ?
Les griefs du Régime contre le journal tiennent à des rivalités entre le propriétaire, l’imam Fethullah Gülen, et le président Erdogan. Une histoire de gros sous et de corruption serait à la base du conflit. On sait que dans le concept moyen-oriental pognon et religion vont très bien ensemble.
Évidemment ce sont les petits métiers qui trinquent et être dans un journal d’opposition en Turquie n’est pas une sinécure.
C’est presque inutile d’ajouter que la Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).

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L’Angleterre, c’est tout ce qu’on veut, sauf un pays voulant s’intégrer à la Communauté européenne. Son départ serait une bonne chose pour essayer d’une autre formule entre les pays restant. Mais vouloir combler le trou par la Turquie serait une formidable erreur.
Il y a un mois à peine, Reynders accueillait en ministre des affaires étrangères un Erdogan tout aimable et guilleret. Tout de suite pris en relai par son chef de file, le Turc était chouchouté par une Belgique assoiffée de commandes pour faire repartir son commerce. En quelque sorte, on a assisté à une mini Europe et le miel a coulé de Juncker à Michel pour un dictateur, ce qui abaisse encore le niveau de la démocratie sur le continent.
Enfin, cerise sur le gâteau, la Turquie pourtant dans l’OTAN joue un méchant rôle dans la prolifération du terrorisme islamiste en fermant les yeux sur le va-et-vient des mercenaires islamistes à travers ses frontières. Pour sa participation à la liquidation des Kurdes en Syrie, elle utilise les hommes de main de Daech.
On savait la politique un sacrément sale business, l’Occident engagé dans un néofascisme libéral, mais aux yeux de tout le monde descendre aussi bas au nom du réalisme économique et religieux, il faut le faire.
Eh ! bien oui, l’Europe… encore pour combien de temps ?

7 mars 2016

La tête veut, le cul résiste !

En même temps qu’on se méfie à mort des curés et des imams – et on n’a pas tort – on se lance dans le chamanisme et le bouddhisme avec la gourmandise de quelqu’un qui ne peut tout de même pas croire que la laïcité, cette chose triste sans dieu, est notre seule espérance en ce bas monde.
On voit des citoyens à qui on ne la fait pas, se promener avec un bracelet à boules qui enlève le stress au boulot, acheté à Huy chez les moines bouddhistes.
Ce monde est devenu tellement religieux que ceux qui disent ne plus couper aux salades des croyances, adorent avoir peur des monstres de l’apocalypse sortis d’un cerveau malade de l’Armageddon de Hollywood.
On a comme ça un doute de ce qui va se passer en voyant tous ces nouveaux athées à peine déchristianisés qui s’informent sur les passes magiques d’un sorcier d’Ouagadougou en visite exceptionnelle à Liège, sur le déplacement des objets par la seule volonté des officiants ou qui en se foutant de la chiromancie et des tarots, verdissent à la superposition du valet de pique sur la dame de cœur.
On n’en est plus à faire tourner des tables et les sœurs Fox n’ont jamais eu leur heure de gloire que chez Hugo à Guernesey ; mais on prend date sur les chances de la religion concurrente du pape François, en s’inquiétant de la percée de l’Islam en Europe. Tandis que les jeunes se surprennent à « rêver » l’aventure sur tapis Eckermann en direction de la Syrie via la Mecque, les vieux qui savent encore lire pensent que Houellebecq a bien dû se branler en tapant son œuvrette, en commande directe pour le Goncourt.
Dans la perspective de nos gueules islamisées, le curé pédophile passe pour un bienfaiteur.
C’est qu’ils sont aussi accrocs à la télé que leurs parents, les apprentis djihadistes. Ils voient comme cela ronge les vieux le chantage au départ pour la Turquie. D’ici à faire enrager le père ben-quelque-chose, il n’y a qu’une babouche. Ils se radicalisent vite fait, sans savoir vraiment dans quoi ils posent les pieds. Le sergent recruteur le plus efficace de Daech, c’est la connerie. Malheureusement, elle gagne du terrain en général. Logiquement cela devrait profiter au crime organisé, avec ou sans turban. C’est la faute à Milquet que les jeunes sont de plus en plus cons !
Des experts de tout et de rien fichent les boules à tout le monde, les militaires et l’alerte force trois font le reste. Alors, les experts chez eux descendent en tremblant chercher une bouteille à la cave. En remontant, vu qu’il ne leur est rien arrivé, ils font des discours courageux, comme s’ils revenaient de Damas avec le palmarès du tireur de Clint Esatwood.
Reste que croire dans n’importe quoi, mais croire, devient nécessaire en ce début de millésime, pour les débiles légers que nous sommes tous devenus. Celui qui ne croit à rien est plus suspecté de terrorisme qu’un barbu qui s’entraîne à la guerre dans les Ardennes en badigeonnant « l’ennemi » de la peinture de balles en plastique.

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L’officiel croit tout ce qu’on veut du moment que ça rapporte des voix. Il entoure de soins attendris le Maghreb installé « réfugié » bien avant Moureaux à Molenbeek. Ces chéris ne sont pour rien dans les crimes des voyous qui croient la même chose qu’eux, mais plus méchamment. L’officiel flagorne tellement qu’il va finir par croire à la religion de ceux qu’il flatte. D’ici vingt ans, pour être élu, faudra haranguer les foules en peignoir du haut d’un minaret. Les sourds-muets apprendront le langage des signes en arabe, s’ils veulent encore rester dans le vent. La relève des partis, c’est plus du franchouillard Dupont-la-joie. On sent comme une revanche des descendants d’Abdel Kader… au moins le duc d’Aumale avait des couilles. C’est pas en faisant lopette à l’aire de repos de Spy que ça va nous repousser.
La chasse à la spiritualité est ouverte. Encore un petit moment, c’est à qui trouvera l’amulette qui remet le kiki dans le bon sens, l’huile essentielle qui regonfle le potentiel sexuel et l’élixir d’amour qui rendra la belle obéissante au pied, malgré la sale gueule du macho demandeur.
Le tournant suivant c’est l’engagement, le coran et la fatma recluse à la maison ou en tenue de deuil chez Aldi, des fois qu’un assortisseur prendrait la crampe à la découverte d’une mèche de cheveux. Paraît que c’est tapissé noir sur noir chez Allah ! C’est pratique, tout le monde est à poil et ça ne se voit pas.
Croire ou pas, là n’est plus la question. Croire, un point c’est tout, sinon on t’envoie Erdogan te mordre les mollets.
On n’est pas né musulman, mais on le devient. Les convertis, c’est pire que les croyants de naissance. Les curés devraient faire gaffe au vin de messe. Bientôt ce sera interdit.
C’est combien une imposition des mains de la houri sur mon chakra défaillant ?

6 mars 2016

Giboulées de mars au PS.

Le parti qui soutient le Président de la République est en butte à un profond malaise qui prend une tournure inquiétante. Voilà qui n’est pas nouveau. Le neuf tient dans l’étendue du mal qui n’est pas suffisamment perçue par les médias, voilà qui pourtant pourrait bouleverser la fin du mandat de François Hollande.
Tout ça à propos de la loi El Khomri dont le but est de modifier profondément le Droit français du travail.
Si une partie de l’opinion soutenue par la moitié du PS est contre, Dominique Reynier, conseiller au parti Les Républicains de Sarkozy est pour et à ce titre a lancé une contre-pétition pour soutenir la loi El Khomri, ce qui est une première dans les rapports droite/gauche. Cette contre-pétition n’a jusqu’à présent guère mobilisé l’opinion. Ce serait un coup pour rien, si ce remue-ménage, à droite comme à gauche, n’avait pas fait reculer le premier ministre Valls qui repousse à fin mars la présentation de la Loi au parlement, afin de permettre aux syndicats et au pouvoir politique d’en débattre.
Mais, c’est trop tard. Le mal est fait. Ce n’est pas seulement quand ça tourne mal que l’on doit discuter avec les intéressés.
Ce ne serait qu’un bide de plus au passif du pouvoir si un autre événement autrement plus grave n’était pas annoncé pour la mi-mars.
Un mouvement étudiant contre le gouvernement a l’intention de mettre la jeunesse dans la rue. L’UNEF et son président William Martinet est à la tête de cette nouvelle menace.
On se souvient encore de mai 68, comme si c’était hier qui avait fait trembler le gouvernement du Général De Gaulle. Ce mouvement étudiant avait à sa tête « Dany le rouge », devenu près de 50 ans plus tard le sage Daniel Cohn-Bendit, chroniqueur à Europe 1. Ce baroud avait abouti à un mouvement de grève des syndicats d’une rare ampleur.
C’est qu’on ne matraque pas de la même manière des adolescents que des ouvriers. L’opinion est plus sensible au malheur de la jeunesse.
Quand on voit contre quoi le mouvement de mai 68 s’était insurgé, en comparaison la loi El-Khomri est bien pire.
De l’avis de certains journalistes de terrain, il peut se passer quelque chose parmi la jeunesse.

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Une journée de manifestations est prévue le 9 mars prochain, à l’initiative de l’UNEF, et ce sans attendre le 31 mars, date évoquée par tous les syndicats opposés au projet de loi El-Khomri. L’UNEF et ses alliés sont décidés à prendre le gouvernement de vitesse en instaurant un rapport de force le plus tôt possible. Les réseaux sociaux sont les tams-tams des temps modernes. Le hashtag "On vaut mieux que ça" (#OnVautMieuxQueCa) se répand à la vitesse du tweet.
Pour une fois, je me fais un plaisir d’en donner les coordonnées en espérant que les lecteurs de « Richard III » en feront autant.
On entre dans de l’inédit, après les frondeurs, voilà la gauche étudiante qui se lève contre un pouvoir de gauche. Ce n’est pas le premier, après le célébrissime mai 68, il y eut encore des frictions du même ordre en 1990.
Ces futures manifestations ouvrent pour le gouvernement Valls un printemps redoutable dans des perspectives les plus sombres. Ce n’est pas inédit, mais la jeunesse dans la rue, défiant un pouvoir supposé la défendre, en plein état d’urgence, c’est un scénario catastrophe.
L’UNEF brandit la menace d’un mouvement semblable à celui contre le CPE de Dominique Villepin en 2006, avec un Jacques Chirac, obligé de retirer une loi votée !
La même chose contre un pouvoir de gauche, c’est tout à fait particulier. Un affrontement de la moitié des socialistes contre l’autre moitié, voilà qui resterait un désastre à mettre au compte de la gestion du pays par François Hollande.
Instrumentaliser l’UNEF par les frondeurs du PS contre les solfériniens de Cambadélis ?
La droite en rêve, mais le PS à l’heure actuelle n’a pas besoin de l’UNEF pour imploser, par contre l’UNEF pourrait être le détonateur d’une succession d’événements surprises comme dans les différentes Républiques dont la France n’a jamais été avare.

4 mars 2016

Un fascisme naissant ?

Après avoir conclu que le néolibéralisme est un fascisme à part entière (1), toutes les portes sont ouvertes à la méfiance et au scepticisme à l’égard des politiques et de leurs actions.
Parce que, dites-donc, comme collaborateurs zélés, nos élus sont de première !
Pour peu qu’on y réfléchisse, nous arrivons à une sorte de sidération de ne pas y avoir pensé plus tôt, d’où l’absence d’un manque de réaction collective.
Ressaisissons-nous, n’avons-nous pas été en guerre depuis toujours contre tous les fascismes ?
Les charges sont accablantes. La complicité d’abord des élus distribuant des milliards sous diverses formules à des entrepreneurs et des banques qui n’ont pas l’air de se porter si mal et prélevés sur l’essentiel pour la survie des populations.
Faire des économies immédiates visant à soulager le pauvre monde, rien de plus facile : l’énorme budget des Provinces faisant doublon avec les Régions qui s’il était supprimé donnerait un peu d’air aux finances publiques.
Pourquoi ne procède-t-on pas immédiatement à cette réforme utile, sinon pour ne pas « mettre à la rue » les élus et les personnels qui vivent de ce doublon ?
On en arrive à l’incroyable écart entre le salaire moyen perçu du citoyen et celui que reçoit le mandaté, ce qui ne gêne en rien ce dernier à mener la vie dure aux premiers.
Ce n’est pas du fascisme en bande organisée, ça madame ?
Si l’électeur ne se pose aucune question sur la transformation de la démocratie en une structure fasciste néolibérale, c’est à désespérer de tout.
Tout tient dans le contrôle de l’électeur. En réalité, il ne contrôle rien. À chaque élection, il signe un chèque en blanc à des gens qu’il ne connaît pas plus que ça.
Le citoyen lorsqu’il vote donne parfois l’impression de n’être pas concerné par ceux qui sollicitent un meilleur salaire que lui. Pourtant, il est impliqué drôlement dans l’évolution fascisante de ceux-ci.

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Mais voilà dans toute dictature débutante, il y a de grands flottements et une certaine confusion des genres. Qu’en même temps Bart De Wever, Charles Michel et Élio Di Rupo fassent de la collaboration pour faire entrer le pays dans le néolibéralisme, on peut légitimement penser qu’ils sont dans le militantisme actif de cette évolution idéologique.
« Quand l’homo politicus écrase la demande citoyenne, cela s’appelle une dictature ».
La démocratie dont nous nous éloignons à grands pas, est une forme d’équilibre entre les faits et les désirs du citoyen. Quand l’offre politique rejoint les attentes citoyennes, c’est du populisme. Si la demande citoyenne nie l’offre politique, c’est une révolte. Si la demande citoyenne trouve un exutoire ailleurs que dans l’offre politique, c’est une révolution.
Une révolution n’est pas autre chose qu’un ordre qui se fonde sur un autre qui s’effondre.
Nous sommes bien dans le cas d’une offre politique qui ne rencontre en rien la demande citoyenne.
Nous sommes donc en dictature !... et pour qu’un ordre inédit se fonde sur le néolibéralisme, il faudra attendre un peu.
Pas trop quand même. Parce que le fascisme est un mal pervers. Il pourrait même galvaniser les foules un certain temps, juste le temps que la dictature perde toutes mesures. Le régime nazi est un bel exemple. Le néolibéralisme pour le monde occidental n’en est pas encore à brûler des livres et traquer « ses » Juifs. Ça peut venir, sous une autre appellation, par exemple les Irakiens ou les Syriens ?
On peut comparer le néolibéralisme à un régime fort celui de Peron en Argentine. Parce qu’il est malaisé de définir celui-ci en raison de la diversité des politiques adoptées au cours de son histoire et de la très grande diversité des personnes et des mouvements se réclamant de lui, exactement comme le néolibéralisme.
Fourrer dans le même sac Bar De Wever et Élio Di Rupo peut paraître saugrenu. Mais quand on observe leurs points de vue sur le système économique et les limites du social en fonction de la part qui revient au peuple, on s’aperçoit que ces deux là sont complémentaires dans le fascisme à ses débuts. Que l’un finisse par se défaire de l’autre de manière brutale et définitive, c’est dans le domaine du possible, puisqu’on sort de l’État de Droit (voir Linkebeek). Ils attendent un nouveau messie. C’est tout.
Tout tient dans le pamphlet de l’abbé Sieyès publié en janvier 1789 en prélude à la convocation des États généraux. «Qu’est-ce que le citoyen? Tout. Qu’a-t-il été jusqu'à présent dans l’ordre politique? Rien. Que demande-t-il? À y devenir quelque chose.»
Encore une preuve que la dictature commence, puisque le citoyen en 2016 n’est toujours rien !
---
1. Manuela Cadelli, magistrate, « Le néolibéralisme est un fascisme », Le Soir 2.03.16.

3 mars 2016

Une magistrate sympa...

Pour une fois que nous avons « une juge éclairée » nous ne nous en plaindrons pas. Grâce soit rendue à Madame Manuela Cadelli, présidente de l’Association Syndicale des Magistrats, qui a écrit un article dans Le Soir « Le néolibéralisme est un fascisme » d’une grande rigueur et d’une parfaite logique.
À part l’introduction qui est sujette à la dispute, comme on l’entendait jadis d’une libre discussion, soit la filiation directe du libéralisme sur la Philosophie des Lumières contestable, le reste est un régal.
Madame Cadelli n’arrêtera son réquisitoire qu’au dernier mot de son article : « Le temps des précautions oratoires est révolu ; il convient de nommer les choses pour permettre la préparation d’une réaction démocrate concertée, notamment au sein des services publics. »
On passe sur le libéralisme et ses origines pour en arriver au « néolibéralisme » ainsi appelé à mon sens improprement puisqu’il s’agit du même libéralisme transformé par les circonstances : accroissement de la population mondiale, transports transcontinentaux à prix réduit, besoins nouveaux et pression sur les autorités.
« Le néolibéralisme est cet économisme total qui frappe chaque sphère de nos sociétés et chaque instant de notre époque. C’est un extrémisme.
»Le fascisme se définit comme l’assujettissement de toutes les composantes de l’État à une idéologie totalitaire et nihiliste.
»Je prétends que le néolibéralisme est un fascisme car l’économie a proprement assujetti les gouvernements des pays démocratiques mais aussi chaque parcelle de notre réflexion. L’État est maintenant au service de l’économie et de la finance qui le traitent en subordonné et lui commandent jusqu’à la mise en péril du bien commun. »
Je l’adore cette femme ! Elle vient en quelques phrases d’asseoir une réflexion sur la social-démocratie associée au libéralisme qui fait passer Élio Di Rupo et ceux qui pensent comme lui pour ce qu’ils sont devenus : des fascistes !
Sur sa lancée, elle rejoint toutes les réflexions d’extrême gauche sur l’austérité imbécile et concertée des gouvernements socialo-libéraux.
« L’austérité voulue par les milieux financiers est devenue une valeur supérieure qui remplace la politique. Faire des économies évite la poursuite de tout autre objectif public. Le principe de l’orthodoxie budgétaire va jusqu’à prétendre s’inscrire dans la Constitution des Etats. La notion de service public est ridiculisée. »
Mais comme elle a raison et que c’est limpide ce qu’elle écrit ! Penser que la magistrate est belge me raccommode avec la justice de ce pays, enfin ceux qui la servent sans en être dupe.
Et quand elle tient son idée, elle ne la lâche pas !
« Le nihilisme qui s’en déduit a permis de congédier l’universalisme et les valeurs humanistes les plus évidentes : solidarité, fraternité, intégration et respect de tous et des différences. Même la théorie économique classique n’y trouve plus son compte : le travail était auparavant un élément de la demande, et les travailleurs étaient respectés dans cette mesure ; la finance internationale en a fait une simple variable d’ajustement. »
Revenant sur le totalitarisme découlant logiquement du fascisme, ce que va devenir notre société est prévisible.
« Les plus démunis ne se voient plus rembourser certains soins de santé et renoncent à consulter un dentiste ? C’est que la modernisation de la sécurité sociale est en marche. »
Ainsi à propos de l’ordre social que le libéralisme nous prépare :
« Le darwinisme social domine et assigne à tous et à chacun les plus strictes prescriptions de performance : faiblir c’est faillir. Nos fondements culturels sont renversés : tout postulat humaniste est disqualifié ou démonétisé car le néolibéralisme a le monopole de la rationalité et du réalisme. Margaret Thatcher l’a indiqué en 1985 : « There is no alternative ». Tout le reste n’est qu’utopie, déraison et régression. Les vertus du débat et de la conflictualité sont discréditées puisque l’histoire est régie par une nécessité. »
Le mot est lâché « nécessité ». C’est le mot phare. Nos dirigeants nous font avaler la politique que l’on connaît par « nécessité ». On nous enjoint de faire, de dire et d’obéir par « nécessité », en oubliant de nous faire savoir de quelle nature elle est et même si elle existe !
Nous en arrivons à cette sous-culture que je dénonce depuis des années, pratiquement depuis les premières chroniques : « Cette sous-culture recèle une menace existentielle qui lui est propre : l’absence de performance condamne à la disparition et dans le même temps, chacun est inculpé d’inefficacité et contraint de se justifier de tout. La confiance est rompue. L’évaluation règne en maître… Et chacun de battre sa coulpe sur les gaspillages et les inerties dont il est coupable. »
Enfin la justice prend une volée : « L’idéologie néolibérale engendre une normativité qui concurrence les lois du parlement. La puissance démocratique du droit est donc compromise. Dans la concrétisation qu’ils représentent des libertés et des émancipations, et l’empêchement des abus qu’ils imposent, le droit et la procédure sont désormais des obstacles. »
Madame Cadelli ose un terme quasiment exclu du vocabulaire néo-libéral en parlant de « classe » : « La classe dominante ne s’administre pourtant pas la même potion qu’elle prescrit aux citoyens ordinaires car austérité bien ordonnée commence par les autres. L’économiste Thomas Piketty l’a parfaitement décrit dans son étude des inégalités et du capitalisme au XXIe siècle (Seuil 2013). »
L’État à la botte des puissances économiques réduit la démocratie à une fiction : « …l’État belge consentait sur dix ans des cadeaux fiscaux de 7 milliards aux multinationales, le justiciable a vu l’accès à la justice surtaxé (augmentation des droits de greffe, taxation à 21 % des honoraires d’avocat). Désormais pour obtenir réparation, les victimes d’injustice doivent être riches. »
Et mes articles concernant les cinq gouvernements de ce minuscule État trouvent ici un large écho : « Ceci dans un Etat où le nombre de mandataires publics défie tous les standards mondiaux. Dans ce secteur particulier, pas d’évaluation ni d’études de coût rapportée aux bénéfices. Un exemple : plus de trente ans après le fédéralisme, l’institution provinciale survit sans que personne ne puisse dire à quoi elle sert. La rationalisation et l’idéologie gestionnaire se sont fort opportunément arrêtées aux portes du monde politique. »
Pour le reste : Idéal sécuritaire, engagement, etc, cette femme a tout compris !
Grâce en soit rendue au journal Le Soir qui a « osé » lui donner une ou deux colonnes.
Je conclurais comme Madame Cadelli : « Le néolibéralisme est un fascisme. Il doit être combattu et un humanisme total doit être rétabli. », avec le regret de ne pas avoir passé l’article en son entier. Mais vous pouvez toujours le lire sur le journal en ligne du Soir.

2 mars 2016

À dénonciateur heureux, cohabitant malheureux.

Ce petit dialogue peut arriver n’importe où.
– Bonjour. Police du quartier.
– Oui, bonjour.
– Nous faisons une enquête sur Alphonse Apiez et Marjorie Patoujour.
– C’est qui ?
– Ils ont des domiciles différents, mais ils vivent sans doute ensemble. Ils occupent un appartement à votre étage. Vous pouvez confirmer ?
Ce petit dialogue comme celui-ci, nous risquons de l’entendre quelquefois.
La police agit sur dénonciation pour traquer certains chômeurs qui tombent sous les règlements concernant la cohabitation. Ce n’est pas neuf. Cependant quelques questions méritent d’être posées.
Est-ce sur plainte du FOREM qu’un juge d’instruction lance une procédure et charge la police d’une enquête ou est-ce sur une initiative de la police mandatée par les fonctionnaires traitant du chômage ?
Mon petit doigt me dit que le dépistage de cette infraction est dans les attributions des fonctionnaires qui peuvent dorénavant requérir la police aux fins d’enquête.
C’est presque toujours une dénonciation qui alerte les pouvoirs publics.
Le caviardage n’est pas encore entré dans les mœurs en Belgique, nous n’avons pas le patriotisme lyriquement attaché à nos personnes comme les Anglo-saxons qui appellent ce genre de dénonciation « To nome and shame » (nommer et couvrir de honte). Certes, la lettre anonyme et la dénonciation haineuse on connaît. C’était même une satisfaction de la Gestapo durant la guerre de voir combien les boîtes à lettres regorgeaient de dénonciations. Mais, c’était quand même une minorité de Belges. Ils écrivaient abondamment, voilà tout.
Et voilà que le gouvernement Michel remet la dénonciation à l’ordre du jour et en fait un geste civique ! Charles serre la vis et traque les tricheurs, personnes sans emploi avec de minuscules revenus qu’on veut restreindre encore. On devine Bart De Wever attendri dire la gratitude du « peuple » flamand au premier ministre.
On y met le paquet, on mobilise la police ! Elle aurait mieux à faire, comme s’occuper de traquer le terrorisme, ne serait-ce qu’en « bullant » aux endroits stratégiques.
Le mouchardage, tel un acte patriotique, sert en réalité à stigmatiser les chômeurs par ceux qui potentiellement peuvent le devenir un jour.
Désigner les fraudeurs aux allocations, parfois sans preuve ou sur des on-dit, pourrait aussi être considéré comme une plainte calomnieuse si l’anonymat n’était pas garanti par l’administration et si les chômeurs avaient les moyens de déposer une plainte et prendre un avocat.

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Cette offensive sur ordre des autorités n’est pas seulement destinée à « l’improvment » mais à planter le couteau de la discorde parmi les citoyens les plus fragiles et suffisamment malheureux comme ça.
C’est d’autant scandaleux que sur le temps qu’on essaie de grappiller quelques centaines d’euros de-ci, de-là, même si à la fin cela pourrait faire une petite pelote d’un million ou deux, on laisse filer les gros fraudeurs entre les mailles d’un filet de moins en moins bien tenu par des fonctionnaires pourtant spécialisés dans le gros gibier.
Enfin, puisqu’on a fait de la pub pour le mouchardage patriotique et que sans doute on obtient des résultats, pourquoi alors ne pas étendre la formule aux personnels des entreprises ? Il y a sans doute des patrons et des fondés de pouvoir qui doivent s’en mettre pleins les poches en toute impunité et en toute illégalité.
Mais non, a priori, les entrepreneurs sont tous honnêtes, sauf de temps en temps un type qui se fait prendre. Du coup toute la classe politique et les entrepreneurs regardent ailleurs. À la limite, le fisc transige, les finances acquiescent et le public ne connaît rien de la transaction qui supprime l’instruction. L’affaire est close, sur le temps que l’affaire du chômeur pourrait aller jusqu’en correctionnelle.
– Il s’en fallut de peu que la canaille eût nos privilèges (un baron du régime en séjour à Knokke).

1 mars 2016

Liesbeth et Damien.

On n’ira pas jusqu’à comparer le ridicule de la ministre flamande des Affaires intérieures Liesbeth Homans (N-VA) avec le procureur militaire de l’Égypte qui a condamné un enfant de trois ans à la détention à perpétuité, puis s’est ensuite rétracté, pour la bonne raison que ce magistrat égyptien s’est rendu compte en cours de procédure de l’homonymie du bambin avec un délinquant autrement plus âgé. Logiquement, il a rétabli le père et l’enfant dans leur droit. Ce n’est pas le cas de la passionaria NVA qui ne nommera pas Damien Thiéry (MR) au poste de bourgmestre de Linkebeek d'ici la fin de la mandature communale.
Cette décision de Homans va à l’encontre des Lois communales et des souhaits de la population (on vient de revoter à Linkebeek). Elle contrevient enfin à toutes les règles établissant la démocratie sur l’avis des électeurs, certes imparfaite, mais en droit souveraine.
Eh bien ! pas pour la Flandre.
Pour avoir contrevenu une seule fois aux Lois flamandes sur le choix des langues, il y a de cela bien longtemps, le ci-devant Thiéry est condamné à perpétuité. Point barre.
Il y a dans cette obstination quelque chose qui dépasse la question du droit du sol confronté au droit du sang, pour une langue parlée seulement par moins de 10 % de la population de Linkebeek qui ressemble à l’aveuglement hystérique au service d’une idéologie absolutiste.
On a beau se dire que Madame Homans est d’un parti qui a fait du nationalisme flamand sa baratte à faire du beurre, on se demande quand même si cette façon fort peu respectueuse de tromper le droit et la loi n’est pas improductive électoralement. Tous les Flamands ne sont pas des flamingants que je sache !
Il faut croire qu’en Belgique aucune instance fédérale n’est en mesure d’imposer le droit des gens à la Flandre. Si bien qu’on se demande si la Flandre n’est déjà pas une entité indépendante ?
Ce ne serait pas la première fois que des citoyens se croient dans un Régime, alors qu’ils sont dans un autre !
Pourtant Damien y a mis du sien. Il est passé du FDF au MR, pensant que les Michel le protégeraient mieux que Maingain.
Comme tout ce qui concerne les questions de cet ordre, Charles Michel, prudemment ne donne pas son avis. Le donnerait-il que Bart De Wever lui tomberait dessus. Dans cet ordre d’idées c’est un gouvernement fédéral d’une grande faiblesse, avec une sous représentation des Bruxellois et des Wallons.
Parce que dans l’affaire Homans, les partis flamands paraissent s’être mis d’accord avec la ministre des affaires intérieures. Il y a consensus.

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La Belgique est un pays fabuleux. Toutes les situations en délicatesse avec le droit et la loi, lorsqu’elles sont communautaires ou simplement dépendantes du gouvernement flamand, se glissent sous le tapis.
Le gouvernement fédéral met l’affaire sous la pile des dossiers en attente, le régional wallon s’en effraie et le bruxellois détourne son attention sur ses tunnels.
Bard De Wever a raison. Celle législature est purement d’ordre économique. Elle compte déjà comme étant de fait, l’acquis d’une Région flamande indépendante pour le reste.
À tous égards, Charles Michel n’est qu’un super ministre de l’économie chargé de nous faire avaler les pilules des régressions sociales.
Aux dernières nouvelles, Damien Thiéry est à nouveau proposé comme Bourgmestre. Le carrousel continue.
Homans devient grotesque à l’image des flamingants venus du Diable Vauvert faire leur cirque à Linkebeek.
Enfin, nous sommes en Belgique !...