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30 novembre 2019

Un testé récalcitrant.

Ce ne serait pas la première fois que la Belgique serait représentée par un con. Quelques faits historiques tendent à dégager des personnages qui encombrent nos livres de superlatifs immérités d’histoire à la Pirenne. Certains n’avaient pas de cœur, d’autres manquaient d’opportunité, enfin une autre catégorie avait fait un mauvais choix. Dans cette dernière, Léopold III a le pompon. Il n’est pas près d’être battu.
Incontestablement, son fils Albert II relève de l’ironie d’Audiard « si les cons volaient, il serait chef d’escadrille ».
Ceci à propos des tribulations procédurières d’Albert II dans l’affaire de reconnaissance de paternité à l’égard de sa fille supposée Delphine Boël.
Qu’il soit sous la coupe de Paola ou fermement convaincu que Delphine ne soit pas le fruit de ses amours, Albert II a réussi à se mettre tout le monde à dos.
Il ne s’est pas rendu compte que la dynastie fût assez branlante sans lui, pour scier un pied de la chaise qui sert de trône à son fils aîné. Son cas relève d’un QI déficient.
Il n’est pas le père. D’accord. Delphine est une intrigante, une dingue en quelque sorte. On est attentif à son raisonnement. Mais alors après s’être soumis au test ADN, pourquoi s’obstine-t-il depuis à interdire qu’on en divulgue le résultat par toute sorte de moyens juridiques que la justice a toujours mis à foison dans la panoplie juridictionnelle à l’usage du riche ?
Il est le père. Que n’a-t-il ouvert les bras à sa fille et il y a longtemps qu’on n’en parlerait plus. Maintenant quoi qu’il fasse, il va passer aux yeux de l’opinion pour un beau saligaud. Il aura raté complètement des rapports qui auraient pu être affectueux avec un de ses enfants. Il aura perdu l’estime d’une parentèle qu’il récuse, de ses petits fils dont il n’aura pas l’affection.
C’est là qu’on s’aperçoit que c’est un con.

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Pourquoi cette chronique sur un sujet inusité, en tout cas rarement abordé ? Cette page d’habitude n’est pas particulièrement people ! Le sujet est assez particulier puisqu’il traite à la fois d’un fait-divers et de l’obstination de deux parties qui veulent ce que l’autre ne veut pas.
Quand dans un fait-divers, la sphère privée alimente la sphère publique, un phénomène de transmissibilité de l’une à l’autre se produit. Alors, cela nous concerne.
Un personnage de l’État n’est pas responsable de son milieu social, mais il doit assumer le fait qu’il en a subi l’influence.
Les caractères s’y forgent et s’y développent avant d’intégrer la sphère publique. La valeur du détachement des intérêts familiaux fera un dirigeant sous influence ou libre d’attaches.
Cela permet aussi de voir comme les médias servent les gens en place dans le cadre de la société bourgeoise conservatrice et comme ils desservent ceux qui les combattent en développant un engagement politique actif et contradictoire
Dans certains cas, savoir que dans la sphère privée, le dirigeant est un petit monsieur odieux ou ridicule peut donner des indications utiles de ce que seront les décisions prises dans la fonction qu’il occupe.
Se rend-on compte que la Belgique a été représentée pendant plus de dix ans, par un chef d’Etat qui conteste un arrêt du 16 mai 2019 de la Cour de Bruxelles décidant qu’il devait se soumettre à un test ADN ; mais que les résultats de ce test ne seraient pas publiés avant qu’une nouvelle audience ait été fixée. La fixation d’une nouvelle audience devant la cour d’appel dépend de la décision qui sera rendue par la Cour de cassation, qui doit estimer si les arrêts de la cour d’appel étaient conformes ou non.
Albert II a subi un test ADN le 28 mai 2019, et le voilà jetant à foison de l’argent à ses avocats pour que le public ignore les résultats !
Quel aveu de paternité !... plus clairement établi que n’importe quel test.
Quel manque de hauteur et de dignité !
Un « grand » homme peut être « petit ». On entre dans une réflexion philosophique qui a son importance.
Comment savoir si tous ces premiers plans, ces « grands » à toutes les tribunes, de la modeste estrade des conseils communaux, à la chaire de vastes hémicycles, sont des hommes d’état ou de pauvres types servis par une chance prodigieuse ?

29 novembre 2019

Fichus ?... Oh Yeah !

Partagé entre la question brûlante qui hante les rédactions à savoir pourquoi Kim Kardashian ne veut plus poser en string bikini et les dernières photos de Charles Michel qui quitte Brussels pour Bruxelles, capitale européenne, la vue des images du pôle Nord qui fond comme un glaçon dans un verre de whisky et Didier Reynders repeignant en bleu, évidemment, les volets de sa maison de campagne, entre les temps morts de ses deux ministères et celui de commissaire européen de la justice, je m’interroge sur le devenir de l’espèce humaine et je pense très sérieusement que c’est fichu !
Tout ce petit monde nous en donne la définition parfaite.
Que ces personnes aiment leur nombril et, ne sachant que faire de leur journée, s’habillent en Prada ou téléphonent au Japon pour s’offrir un bonsaï Masako, ça les regarde ; mais que la presse s’empare de la chose pour en faire un événement, me dispense de toute autre figure de style que celle de répéter que nous sommes finis. C’est fichu !
Nous démontrons tous les jours qu’il est impossible que l’homme change pour un monde plus naturel. Il faudrait que tous en même temps produisent l’effort nécessaire, et c’est impensable.
Que tous devinssent vertueux dans la même journée, relève de la science fiction !.
Nous avons mis au point un système diabolique qui bouffe la planète : l’économie capitaliste de marché.
C’est stupéfiant de simplicité et de perversion.
Il est superflu de dire que mettre en concurrence la planète entière pour diminuer les coûts de fabrication, c’est génial pour nous infliger les derniers coups de bambou, nous finir avec ce que nous avons fait de la planète, dans un délai assez bref d’une ou deux générations.
Les efforts des pays les plus industrialisés pour éviter « le pire » seraient à mourir de rire, s’ils n’étaient pas de mourir uniquement.
Faire machine arrière reviendrait à faire lâcher une banane à un orang-outan. C’est que plus on est conscient qu’il faudrait faire « quelque chose » moins on est disposé à le faire, si le voisin ne le fait pas avant nous.
C’est le génie du commerce : prévoir avant les autres et se ruer avant tout le monde ce qu’on sait pouvoir le lendemain revendre au double de son prix.
Avec cette mentalité, comment voulez-vous prendre conscience que les glaces fondent, que les océans remontent, que l’ozone et le méthane s’emparent du ciel et que le phosphore va bientôt manquer ?
Nous sommes aussi abrutis que les chasseurs clandestins d’un parc national au Congo qui revendent les pieds d’un gorille pour en faire des cendriers à Hong-Kong et qui bientôt devront s’attaquer à une autre espèce en voie de disparition, ayant éteint celle-ci par leur désir obstiné de cendrier !

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Que vaut la loi naturelle face à notre penchant à user des choses selon Alexis de Tocqueville, célèbre avec Adam Smith sur la manière de s’enrichir dans la liberté d’entreprendre ?
La Belgique à ce compte détient un privilège, le même partagé par cinq cent millions d’Européens, celui d’héberger le plus grand nombre d’abrutis au kilomètre carré.
Aussi imparfaits soient-ils, aussi décriés, moqués, vilipendés, honnis, les seuls États non démocratiques auraient une infime chance de s’en tirer, alors que nos grandes démocraties abondamment pourvues en donneurs de leçons, peu sérieuses, n’en ont aucune ! Et je pense à la Chine qui s’est prise à rêver en Occidentale et qui n’est donc plus en ordre de bataille pour gagner la bataille économique au nom de nous tous. Pire même, avec son potentiel humain, elle hâte la destruction finale, dans sa contribution accélérée.
Est-ce le nombre qui rend notre infirmité si redoutable ? Oui évidemment. Une bande de malfaisants de plusieurs centaines d’individus armés de gourdins et de pierres ne saurait déranger le destin de la Terre ; mais des milliards pétris d’économie de marché, à qui on promet, pour qu’ils restent paisibles, des wagons de plaisirs et de félicité et qui voient effectivement sur les magazines que cela fait effet sur d’autres plus riches, comment voulez-vous les retenir de ne pas crier comme Dutronc dans sa chanson : « Et moi, et moi, et moi » ?

28 novembre 2019

La psychologie du PS liégeois.

Ce 28 novembre se réunira le CA d’Enodia. C’est une réunion qui va dégager les responsabilités et dont les résultats seront examinés par la Ville de Liège afin de déposer éventuellement une plainte pour recouvrer des sommes dispersées dans des conditions anormales.
En relisant les recommandations de la commission d'enquête Publifin du parlement wallon de 2017, on est alarmé par deux évidences complémentaires. La première, c’est la certitude que la Fédération liégeoise du Parti socialiste était au courant de tout ce qui fait scandale en 2019. La seconde, c’est l’absence de curiosité faute de journalistes d’investigation dans la presse belge, attendu qu’il a fallu deux ans et probablement des circonstances heureuses, pour que les cadeaux financiers des administrateurs Nethys soient découverts par des journalistes du Soir.
Les affirmations de Jean-Claude Marcourt, personnage central de la Régionale liégeoise, selon lesquelles il n’était au courant de rien sont cyniques et profondément scandaleuses.
Le procès-verbal de la Commission d’enquête avait bel et bien été adressé au procureur général de Liège, en 2017. Quinze indices d'infractions pénales du groupe liégeois Publifin y avaient été relevés, selon la déclaration de la présidente, Olga Zrihen devant la presse.
Qu’a fait la justice liégeoise pendant ces deux années ? On n’en sait rien, certainement pas grand-chose.
Quand on considère l’importance que ces sociétés et ces intercommunales ont dans la vie des collectivités locales, on s’étonne que la procédure soit si lente, puisqu’elle touche des centaines de milliers de personnes !
Est-ce une consigne ? Hier le Conseil communal liégeois a repoussé la demande de l’opposition qui voulait que la Ville dépose plainte. Le collège communal n’a pas dit non, mais seulement qu’il était urgent d’attendre !
En 2017, la commission parlementaire avait déjà pointé la diminution des actifs du groupe dans ses filiales et sous-filiales, en violation selon elle, du Code de la démocratie locale, des décrets sur les marchés de l'énergie et des règles de marchés publics. Le but était de soustraire des objets d'intérêt communal, avec pour conséquence "une augmentation anormalement élevée des rémunérations et avantages des membres du comité de direction" de Nethys.
Tout était dans ce paragraphe de la Commission !
Des membres de cette commission dénonçaient il y a deux ans la "léthargie quasi complète (...) aucun membre n'a tiré la sonnette d'alarme", alors que la direction et les organes de gestion de Publifin-Nethys avaient entrepris des démarches pour dissimuler l’ampleur des prédations sur les encaisses, à la suite des rémunérations excessives et des prestations en qualité d’indépendante de la directrice générale, bras-droit de Stéphane Moreau.
Cette passivité coupable d'un certain nombre d'administrateurs ont fait comprendre aux yeux de la Commission, que des accords étaient passés à d'autres niveaux.

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C’est toute la nébuleuse du passé de la régionale liégeoise du PS qui fut brusquement étalée au grand jour lors de l’affaire Cools qui remontait à la surface. On la croyait définitivement révolue. Elle revient avec force dans l’actualité de 2019, avec cette révélation des « primes » aux quatre administrateurs litigieux.
La psychologie des dirigeants liégeois du PS est comme un héritage transmissible. Après avoir rallié le système capitaliste en y collaborant plus qu’il n’en fallait aux yeux des militants ouvriers voilà cinquante ans, les responsables régionaux se sont rassurés entre eux depuis de différentes manières, sur leur socialisme. Chaque cycle ou période de pouvoir, quatre à cinq personnages, pas plus, rêvent du grand soir, à la régionale liégeoise. Ils détiennent tous les fils du pouvoir, inamovibles malgré les élections internes et les cabales.
Nantis d’une capacité de faire discrétionnaire, dans leur esprit, il leur semble que noyauter le système économique de l’intérieur et réussir mieux qu’un génie financier classique à l’ébranler, serait le sommet d’un militantisme exceptionnel. Ils seraient à la fois les héros de la démocratie et les vainqueurs de l’économie de marché !
Cette démarche insolite serait en réalité un justificatif vis-à-vis d’eux-mêmes pour, au passage, être dans la peau du personnage mythique du CEO qu’ils veulent abattre et qu'en même temps, à qui ils désirent ressembler.
Sauf, qu’ils ont cru en la personne de Stéphane Moreau avoir un CEO idéal, alors que l’homme n’était qu’un Bernard Tapie en devenir.
André Cools incarnait déjà ce genre de personnage. N’a-t-il pas été assassiné pour cela ? Car, immanquablement, les petits comités où tout se règle sans bruit souffrent d’une double jalousie, interne dans une hiérarchie d’un pouvoir où il n’en faut qu’un seul, et externe, produite par tous les impétrants qui cherchent à s’introduire dans le secret des dieux et qui enragent de ne pas en être.

27 novembre 2019

La Belgique au Black Friday.

Le PTB propose une allocation de chômage plutôt qu’une indemnité de sortie pour les députés. Voilà une chose raisonnable d’un parti que les autres récusent !
C’est corriger les inconséquences de messieurs de la représentation populaire que d’appliquer une règle pour tous dans le cas d’une perte d’emploi. Comment, en effet, représenter les autres dans une situation qui n’est pas commune à tous ?
La frugalité étant le sort que nous réserve le système libéral, le progrès n’allant plus qu’aux grandes réussites financières, n’est-il pas du devoir d’un élu de rentrer dans le rang ?
Ainsi, mieux informé de la dureté du temps par sa propre expérience, il se détachera des lieux communs vantant les bienfaits de la société de consommation qui prédisait dans les années quatre-vingts une Porsche par ménage. Enfin, par l’expérience de ses propres fins de mois difficiles, l’heureux élu verra d’un œil fraternel ceux qui sont dans un grand état de besoin, sachant que son sort, las but not least, pourrait aussi dépendre des caisses de chômage.
Le président Hedebouw – je ne sais même pas s’il préside aux destinées des siens en Wallonie – devrait aussi couper les ailes à un canard qui attente au bon sens depuis plus de trente ans. « Si un élu gagne lourd et est titulaire de beaucoup davantage, c’est pour qu’il résiste mieux à la tentation de vendre au plus offrant son silence ou sa complicité. »
Si nos élus pensaient cela, voilà qui les situerait dans une piètre estime d’eux-mêmes !
Philosophiquement, penser cela n’est pas crédible. Plus l’élu vit dans la soie, plus il se renforce dans l’idée qu’il est de l’espèce privilégiée parce qu’il le mérite, plus il tentera de protéger son avenir par une plus grande opulence encore. Il en arrivera même à considérer que ses qualités ne sont pas suffisamment reconnues. Il fera des comparaisons avec des CEO à moitié imbéciles qui gagnent des fortunes et lui, le surdoué, issu des plus grandes écoles, c’est à un prix dérisoire que les citoyens jugeraient de ses capacités ?
Nous sommes dans une société malade de l’argent. Elle suppose qu’être corrompu est dans la nature des choses. D’où une multitude de corrupteurs, la mission de l’électeur serait de sélectionner ses représentants parmi les militants les plus honnêtes des partis politiques.
On peut considérer, par exemple, que les électeurs du MR ont mal sélectionné leurs leaders en élisant Armand De Decker, mort de façon opportune pour laisser aux oubliettes certaines affaires dont un autre mal jaugé, Didier Reynders, aurait profité. Les mêmes électeurs devraient avoir des regrets d’avoir fait confiance au fils Michel qui quitte un gouvernement avec un déficit lourd supplémentaire, pour s’en aller refaire une virginité à l’Europe.
On voit ainsi que plus l’élu est proche des électeurs dont il partage les soucis et les difficultés financières, plus il est davantage attaché aux questions de moralité et d’honnêteté financière.
Pour toutes ces raisons, sans compter celle de réduire considérablement les frais de fonctionnement de la démocratie, on ne peut que souscrire à la proposition du député Hedebouw.
Justement, c’est ce mardi que le Parlement fédéral examinera un projet de loi du PTB visant à abolir les indemnités de départ des parlementaires et à les remplacer par une allocation de chômage. Le calcul de 12 millions d’euros d’allègement du budget, rien que pour cette mesure, devrait séduire les économistes, d’autant qu’ils commençaient à gratter la toile du côté des petits chômeurs, celle-là bien plus infinitésimale que celle qui sera dévolue aux chômeurs du parlement, si par chance, le projet passait sans discours inutiles par approbation générale.

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Reste que Sophie Wilmès, première ministre, faisant de la figuration, ne pourrait pas traduire cette volonté du parlement en arrêtés-lois, pour la fin de cette législature.
C’est donc un coup d’épée dans l’eau, mais magnifique et qui honore Monsieur Hedebouw.
Quelqu’un, avant cela, avait repensé le « cas » Belgique, ses six gouvernements, ses Provinces, ses Régions, ses deux Chambres, son Armée et ses redondances administratives.
Il en était arrivé à la conclusion qu’un État rationnel, donc plus représentatif et plus efficace, pourrait faire économiser aux citoyens des dizaines de milliards ! De quoi passer du côté des vertueux de l’Europe, tout en relevant au passage le revenu des plus pauvres, chômeurs et pensionnés compris, par des diminutions sensibles des taxes, le tout sans toucher à la dynastie.
C’est un républicain qui le dit, cette noble institution de représentation a fait l’objet d’un toilettage reléguant tous les princes de l’avenir au rang de citoyens ordinaires, ne laissant qu’à l’héritier/ère du trône, un pécule suffisant de préparation à la succession. Le tout à meilleur prix qu’un président de la république à l’image d’un Macron.
Avec la proposition de Monsieur Hedebouw, on ferait un pas vers une plus saine démocratie, en même temps qu’on pérenniserait par l’exemple, une reconversion économique d’un trône vacillant, déjà soldé, donc collant au black Friday dont raffolent nos américanolâtres.

26 novembre 2019

Le PS, de l’Arizona au Rio Grande.

Tout le monde voudrait savoir comment des responsables de Nethys, filiale qui dépend de l'intercommunale Enodia, anciennement Publifin, ont sorti plus de 18 millions d’euros de la trésorerie pour en faire cadeau à quatre dirigeants de l’entreprise, Stéphane Moreau se réservant la part du lion (11,6 millions d’euros pour lui tout seul) ?
Si les transferts l’ont été sur ordre des bénéficiaires, ils devraient être en prison. Or, ce n’est pas le cas. Ils ergotent, le prennent de haut, se justifient. On n’y comprend rien.
Qui a donné l’ordre, à la fin ? Il faut des explications sérieuses. On ne peut pas jongler avec de pareilles sommes sans justificatif.
Tout ce que l’on sait tient en peu de choses, Stéphane Moreau, CEO chez Nethys, avait les rênes en main, quant à vider la caisse, c’est autre chose.
Qu’un salmigondis de public et de privé de la société libérale veuille détruire l’espace public au profit du privé, ce n’est pas une nouveauté. C’est même ainsi que nos élites se gavent sur les fonds publics. Mais que le rêve de recréer une coopérative pour montrer que le socialisme peut faire mieux que le privé, il faut être un fêlé comme Marcourt pour croire à la recréation d’une Union Coopérative, dans le contexte capitaliste actuel.
Quel est l’esprit fumeux au PS, caressant ces chimères, qui a pu s’énamourer de la gueule d’amour de Stéphane Moreau, en-dehors de Marcourt déjà à la mouillette ? D’autant que la question est de savoir qui est le pape à la Régionale ? Hupkens est un homme de paille. Demayer et Marcourt sont les tôliers historiques. Maintenant que le fils Mathot est en délicatesse avec la justice, remplacé par un autre fils aussi célèbre : Daerden junior, on en est où à la République bananière rose du PS ? Stéphane Moreau n'a évidemment pas bidouillé seul son empire. Il a pu compter sur un club de fans fidèles. Comme on le faisait remarquer à Marcourt, celui-ci a joué les ahuris « Bin ça lors !... qui aurait cru ? ».
En fonction de la personne à qui vous posez les questions sur cette étrange affaire, on a des réponses différentes. C'est de l'argent public ou pas ? Il ne faut pas être un grand spécialiste pour comprendre que le privé, champion à se faire du blé en intermédiaire, n’est pas fol pour investir dans les Intercommunales, mais question de poigner dans la caisse publique, là, c’est tous des champions.
Les actionnaires sont publics, soit 74 communes liégeoises et la province de Liège, de même, les capitaux initiaux. Donc, évidemment, ce groupe gère de l'argent public et, en principe, ne doit se préoccuper que de servir l'intérêt provincial et communal, sauf qu’avec le commerce happe-tout et les juridictions libérales, rien n’empêche un habile particulier de s’y emplir les poches, au nom du libéralisme moderne.
C’est une belle manière de faucher nos sous. Cet argent, dont les 18 millions font partie, c’est le nôtre. Et c’est même à cause de ces folles dépenses que nous payons davantage nos redevances et taxes diverses.

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Un arrangement « spécial », dans une filiale dirigée par Stéphane Moreau, a permis les décisions scabreuses sans l'accord de la maison mère. Stéphane Moreau, fils prodigue, aurait fait un enfant dans le dos à ses bienfaiteurs !
Marcourt avait tellement l’œil à tout que Nethys a vendu deux de ses filiales à François Fornieri, lui-même administrateur de Nethys, sans que Mister No body ait rien vu ! C’est une blague ? Non ; on dirait du Trump ! François Fornieri et Stéphane Moreau se sont vendus à eux-mêmes deux filiales, Win (service informatique) et Elicio (éoliennes), sans mise en concurrence sur le marché, sans l'annoncer à leur maison-mère, avec un prix d'achat qui pose question (il est difficile de savoir si c'est le meilleur prix).
Le PS détient la moitié des sièges du conseil d'administration. Du coup, pris au piège de l’opinion, le PS exige que le management de Nethys saute. Ce n’est pas nouveau, déjà en 2017, un rapport prévoyait que le management devait partir.
Le collège de la ville de Liège a débattu du sujet ce vendredi. Liège annonce qu'elle attendra le 28 novembre, jour du Conseil d'administration de la maison-mère Enodia (Publifin). C'est ce jour-là que seront connus les avis juridiques demandés à propos des compensations payées à Stéphane Moreau et à l'ancienne équipe de direction de Nethys.
Même dans une république bananière, Moreau serait déjà en tôle avec Marcourt, des saisies sur les comptes bancaires auraient récupéré une bonne partie des 18 millions, des juges d’instruction auraient eu au point de presse, l’occasion d’expliquer la situation aux pigeonnés. Mais, nous ne sommes pas dans une république bananière. Ici, c’est le Far-West et nous sommes les Indiens.

25 novembre 2019

Aujourd’hui, Popol nous dit tout !

Paul Magnette poursuit sa mission d’informateur pour Laeken… Laeken, sa piscine, son château, sa tour Eifel miniature, son informateur, son Cuneo qui n’est pas de l’art nouveau, mais un restaurant italien.
Popol sera gonflé à bloc dans sa conférence de presse. Est-ce pour prévenir que les socialistes vont mouiller leurs maillots et se résoudre à perdre des voix en y allant ? Est-ce pour avoir l’air de dire « vous voyez je fais ce que je peux », sentir la noisette à De Wever, la trouver ponceau et dire « j’y vais pas » ?
"Il faut un peu de courage politique pour sortir de sa zone de confort", jacte le continuateur du Grand Tout de Mons. C’est ce que le PS a dit à Stéphane Moreau. Cela ne l’a pas empêché de partir avec ses 11 millions de confort.
En réalité, Magnette met le doigt sur un autre confort, celui de conserver ses électeurs. On sait que le PS est absent depuis huit mois, parce qu’il craint le PTB. Si Magnette s’acoquinait avec Bart de Wever, comme le fit si intensément Charles Michel, au point qu’on les a crus ensemble, on pourrait craindre une nouvelle polysémie sexuelle de la carpe et du lapin.
Alors, on traine… comme le client qui passe devant les vitrines sans se décider. Celle en porte-jarretelles ou la mémère qui tape sur le carreau ?
Les ruines humaines du gouvernement sont toujours aux affaires courantes. Ce qui reste de bras cassés de l’ancien fait dans la peau de zébie. Etonnant, Reynders est toujours titulaire de deux ministères. D’ici décembre Sophie Wilmès aura besoin de beaucoup de vaseline pour se les introduire, à moins qu’un remplaçant né… peut-être Ducarme, il en prendrait bien un, s’il est battu par Bouchez au MR pour la présidence ? Inutile de compter sur Coca-Bacquelaine, il a pris dix kilos depuis qu’il est ministre. On dirait qu’il est en cloque ! Il se gonfle avant de faire la pub de « Comme j’aime ».
On aurait, inédit, un gouvernement extrêmement resserré, ce qui est une bonne chose pour les économies et les sphincters. Six, sept ministres, par là… un record !

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Paul Magnette prolongé jusqu'au 25 novembre, (c’est aujourd’hui), vous aura parlé de nouvelles pistes après la parution de cette chronique. Mieux, les pistes se dégagent. La comparaison avec Zaventem, c’est bon signe. On parle enfin d’un territoire de la Flandre !
Mon petit doigt me dit que ce n’est pas demain la veille de voir Paul Magnette sur le podium avec Bart De Wever, s’enlacer comme quand c’était au temps des amours avec Charles.
Les objectifs sont les mêmes. C’est justement pour cela que ça coince depuis fin mai. On se demande pourquoi le roi s’obstine. Voilà longtemps qu’on ne parle plus de son jeune frère Laurent. Ce serait peut-être le moment de le placer rue de la Loi ? Au point où on en est !
Popol et Bart ont chacun des fardes différentes, avec des propositions adaptées. La mesure la plus consensuelle est l'augmentation du taux d'emploi. C’est comme si on demandait aux gens, vous voulez chômer à 800 euros ou travailler à 1400 ? 95 % diraient « travailler ». Après ça, on referme le dossier et on va voir ailleurs, parce qu’en réalité les dispositions de la N-VA et celles du PS sont incompatibles, et c’est peu dire.
L’objectif suivant est aussi admis d’emblée par tous : stabiliser notre dette et rétablir progressivement les finances publiques. Oui, mais la N-VA et les libéraux voient le remède dans des coupes massives des services, la privatisation à tout va, le social, les soins médicaux et les retraites. Ils se sont américanisés tant Trump leur a tapé dans l’œil.
Il est ainsi fait Bart. Il veut faire maigrir ses Flamands et par delà, « ses » wallons comme lui, en leur retirant le pain de la bouche. Ils traversent la rue pour trouver un emploi, un camion les écrase et on n’en parle plus.
Inutile de dire que le PS, même en tempérant les ardeurs de ses futurs partenaires, perdrait directement 25 % de ce qu’il lui reste de ses fans.
Magnette n’est pas bien. On le sent. Il cite des phrases des grands ratés de l’histoire, Staline, Elio Di Rupo, Churchill. Il est incohérent. On dirait un vieux prof de philo qui veut quitter l’estrade pour aller pisser.
Pour l’instant, il implémente. Le temps d’aller sur le dico trouver la signification du verbe et il passe à autre chose.
Au PS, on a toujours eu des thaumaturges. Il y en a même un qui s’est fait repasser à Cointe parce qu’il en savait trop. Magnette heureusement est Insight. Il n’a pas le complexe du petit Chaperon rouge, du reste, il est dans la couleur par hasard. On est venu le chercher, il n’en voulait pas. À l’époque, il avait déjà peur du loup.

24 novembre 2019

Attendez-vous à savoir…

Geneviève Tabouis, morte en 1985, nous la baillait belle. Ce pur produit libéral disparu, il nous reste les cabochards Delwit et Sinardet en Belgique, Barbier et Jeudy, en France, pourquoi ne pas prendre tout ce joli monde à contrepied ?
On vit par procuration en Belgique sur les événements sociaux des voisins. À croire que le 5 décembre, la date de la grève générale annoncée en France, touche autant la partie francophone du pays que les Parisiens eux-mêmes.
C’est que le social a la même force gravitationnelle que la terre pour la Lune et que 65 millions de Français font la masse autour de laquelle 4 millions de Belges gravitent.
Inutile d’ajouter que l’intérim de Sophie Wilmès au gouvernement fédéral met en suspens toute vie associative, faisant de la Belgique un ectoplasme social. Ce qui ne veut pas dire que c’est tant mieux de faire du surplace. Au contraire, les inégalités et les injustices courent toujours. En attendant qu’il se passe quelque chose à Bruxelles, on vaque à ce que l’on peut.

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Attendez-vous donc à savoir…
Il y a deux issues au 5 décembre.
La première, Macron a encore pour s’activer une grosse semaine d’offensive devant lui. Il délègue la ministre de la santé Buzyn et son premier ministre Philippe pour faire diversion et désamorcer une des bombes, celle des hôpitaux publics, complètement dévastés par le comportement libéral des responsables, tandis que lui, sans perdre un instant part en campagne pour sauver son usine à gaz des pensions.
Manœuvrier venu en droite ligne des banques, Manu ironise sur les pensions spéciales de la SNCF, sachant que cet aspect est perçu négativement par les travailleurs du privé, espérant ainsi noyer le poisson de sa réforme par point. J-P Delevoye, initiateur du projet, bidouille des accommodements sur les métiers pénibles, et met de l’eau dans son vin au sujet de la clause du grand-père, en renvoyant le bidule aux calendes grecques.
Bref, tout le monde a le sentiment qu’il est inutile de remplacer une usine à gaz qui fonctionne, par une autre usine à gaz dont on ne sait pas si elle fonctionnera un jour. Macron ne perd pas la face, même si sa grande réforme, il se la met où je pense.
Si Manu désamorce la bombe, le 5 décembre se résumera à un défilé, quelques lancers de LBD et de grenades lacrymogènes, des yeux crevés et des bris de vitrine par les black-Blogs. Si la manif a poussé le centre droit jusqu’aux mouillettes, une contre-manif à la Michel Debré du temps de Mai 68 ferait de Macron le sauveur de la droite, et tout repartirait dans le ronron jusqu’à la crise économique qui s’avance.
Dans le cas d’une réussite de la grève du 5 décembre et de sa reconduction « illimitée », c’est un début d’insurrection et comme on connaît Macron, c’est la fleur de la flicaille farcie d’éléments d’extrême droite, avec le préfet de police Didier Lallement qui va au carnage. Deux issues possibles, Macron vainc le peuple, mais ne pourra ni se représenter aux élections suivantes comme Hollande, ni imposer ses réformes ou il ne le vainc pas et il démissionne, avec un retour aux urnes dans les trois mois.
Il y a bien une troisième hypothèse qui serait celle, complètement folle, d’un nouveau 14 juillet avec la troupe qui met la crosse en l’air et Marianne qui s’installerait au palais de l’Élysée, Macron, Philippe et sa clique en fuite, la sixième république proclamée…
Oui, mais pour combien de temps ?
L’Europe courroucée, Wall Street en plein désarroi, l’OTAN convergeant ses forces vers la France, le capitalisme couinant qu’on l’assassine… vous voyez d’ici le tableau.
Personnellement, cette hypothèse me plairait assez, mais elle est peut vraisemblable, tant le système économique en-dessous de toutes les tribulations politico-sociales, est tellement puissant, tellement supérieur aux soubresauts de la démocratie, qu’on ne pourrait y croire que s’il y avait concordance : une crise sociale et une crise économique plus terrible encore que celle de 2008. Aujourd’hui, on n’a plus les moyens que l’on avait à l’époque pour faire payer le désastre aux pauvres.
Reste que l’espérance est vive en France, comme en Wallonie de sortir de ce merdier libéral. Oui, mais comment ? Quelqu’un a-t-il un plan ?

23 novembre 2019

Il pleut des dieux !

On ne se refait pas. Mon vieux fond anar me remonte devant cette Belgique qui s’accroupit derrière ses institutions pour déféquer sa connerie. C’est le cas de le dire pour nos voisins, le 5 décembre ça va chier aussi, mais du poivre moulu… Macron n’est pas près de tirer la chasse d’eau, avec ce que ses cognes vont lâcher comme flotte sur les manifestants.
Revenons à la Belgique, ce cadavre en trois morceaux sur la table de dissection, dont Sophie Wilmès découpe au scalpel le gras du bide pour arriver aux tripes.
Il paraît qu’on fait la gueule à gauche de ce que j’en ai dit à propos des religions ! Sans charrier, je serais le dernier vrai laïc de Belgique ! Les autres, tous affalés sur les prie-Dieu pour que les croyants reviennent en transes « génuflexives » (oui, ça n’est pas dans le dico, et alors ?), dans l’attente sans doute que Dieu fasse un miracle pour la gauche !
Toute cette merde se voudrait immortelle. Ce qu’elle nous vend pour de la culture n’est qu’un patchwork de croyances dont les sommets sont les pires conneries inventées dans la trouille de la mort. Les religions seraient nos passeports, ces bouffonneries pour masquer l’anéantissement brutal d’une vie passée à croire qu’on est quelque chose, avant d’être quelqu’un !
La transcendance est bien mal placée dans la spéculation et la dévotion du mondialisme libéral MR/PS, à croire qu’un type ait pu marcher sur les eaux pour épater nos gueules.
Nous voilà gavés d’atropines, prêts aux guerres de religions, sous prétexte que Mahomet est de loin postérieur, quasiment une caricature moderne de Jésus.
Vastes digressions sans intérêt devant le pouvoir des oligarques, cette classe dominante qui se définit par son emprise sur les autres, pas pour l’Arsouille des nuages, non, pour le pognon, dieu vivant et exclusif, seul palpable, seul « vrai » dans le fond !
Quoique sans gouvernement, réduit à une walkyrie libérale créature de son pygmalion, ce pouvoir produit l’effet qui annihile ma volonté et modifie le déroulement de ma vie, par l’obligation de la modeler à l’instar de la sienne. Il contrecarre mon déterminisme naturel à vouloir donner aux pauvres ce qui fait le surplus des riches.
Cette vacance du pouvoir donne un avant-goût de celui de l’Algérie. On n’arrive pas à enterrer vraiment Bouteflika. En Belgique, on n’arrive pas à enterrer… la Belgique !
La bourgeoisie tient à son système et, dans le fond, les régions aussi.
Nous allons donc vers un pouvoir absolu, le pouvoir sans mandat du peuple. Il s’exerce quand nos élites y prennent goût. Le pouvoir absolu tend vers la mort, l’écrasement des êtres et par voie de conséquence des choses.
Pile je tombe sur un texte de Paul Valéry, citoyen écouté en son temps, donc pas sujet au gauchisme.
« Nous vivons bien à l’aise, chacun dans son absurdité, comme poisson dans l’eau, et nous ne percevons jamais que par un accident tout ce que contient de stupidités l’existence d’une personne raisonnable. Nous ne pensons jamais que ce que nous pensons nous cache de ce que nous sommes ».

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Moi, c’est pire. Je pense que je ne vaux rien. Et par acidité naturelle, j’en impute la faute aux gloires qui me font de l’ombre, à la société industrielle parce qu’elle génère des industriels, à la femme qui passe et qui ne me jette pas un regard, et surtout, j’en veux aux grands mots, aux grandes fonctions, à la société libérale parce qu’elle se vante d’être démocrate, à la démocratie, cette vierge du Rhin conquise par Thor, dieu étranger, et par Siegfried, cent fois violée et renaissante, dans une virginité confondante.
Et je me dis, comme vous tous « Comment aurait pu se passer une vie sans esclavage d’aucune sorte ? ». Ni Dieu, ni maître, foi de Chéri Bibi !
De cela ressort l’homme mécontent. « Je n’ai retenu, dit encore Paul Valéry dans ‘’Monsieur Teste’’, ni le meilleur, ni le pire de ces choses : est resté ce qui l’a pu ».
Pu, participe passé de pouvoir, vous avez remarqué ! On y revient toujours.

22 novembre 2019

L’artiste et son autre.

Le monde sombre dans le grotesque avec la chasse aux pédophiles, aux violeurs, aux hommes violents vis-à-vis de leurs compagnes, aux racistes et aux extrémistes religieux ou antireligieux.
Non pas que dans cette cohorte fourre-tout, il n’y ait pas d’êtres immondes qu’on ne voudrait pas rencontrer au coin d’un bois, mais parce que la publicité qu’on en fait est à double sens, à la fois génératrice d’exemples exhaustifs pour des esprits fêlés (1) et provocatrice chez les justiciers avec envie d’exterminer en vrac la crapule et l’innocent.
Le dégout profond qu’inspirent des gens comme Dutroux et Fourniret est légitime. Je le ressens aussi. Ils se définissent inamendables. Ils sont derrière les barreaux et c’est très bien qu’ils y restent. Inclure dans cette catégorie extrême tous ceux que l’on désigne et place sur le banc d’infamie est un piège dans lequel il ne faut pas tomber.
De là à modérer la règle de la laïcité, au nom d’une solidarité prolétarienne que l’on peut comprendre, en ignorant que le salafisme se dissimule parmi la communauté musulmane, il y a matière à réflexion sur la naïveté dont, parfois, la gauche fait preuve..
Enfin, le siècle à peine entamé fait une crise de pudibonderie en oubliant de dissocier l’artiste de l’homme et condamne par exemple le film Dreyfus, parce qu’il est le travail de Polanski, génie du cinéma, mais homme douteux dans ses pulsions et ses principes. Quatre-vingts années auparavant, il était heureux qu’on n’en fût pas encore là, sinon on ne saurait rien des livres de Louis-Ferdinand Céline, oeuvre majeure de la première moitié du XXme siècle, en ne voyant que l’individu, anti-juif et collaborateur des nazis.
Inconséquence du temps, qui nie des faits historiques comme s’ils n’avaient jamais existé et les personnages, qui y en ont été les acteurs, envolés, dissouts dans le néant. Ce n’est pas faire l’apologie d’Adolphe Hitler que de chercher l’origine et les contradictions du nazisme. À ce compte, Nabuchodonosor fut peut-être cent fois pire, qu’attend-on pour l’effacer des livres d’Histoire avec l’empire néo-Babylonien, tant qu’on y est.

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Serions-nous en 2019 aux temps de la bêtise, en même temps que des hautes techniques ?
Cette frilosité d’une époque qui se gendarme contre tout ce qui attenterait à sa sensibilité, à ses mœurs, prend une ampleur inattendue en cherchant de nouveaux « monstres » parmi des artistes morts depuis longtemps, comme si les contemporains ne suffisaient pas.
C’est ainsi qu’aux USA, une journaliste du New York Times se demandait si, au regard de ce que fut la vie de Gauguin, son goût pour des jeunes filles mineures souvent représentées dans ses peintures, l'heure n'était pas venue de ranger ses tableaux au placard !
Drôle d'époque, comme s’il appartenait à quelques-uns de n’apprécier que ce qui ne vaut que par l’apologie des bonnes mœurs. D’ici à ce qu’on interdise à nouveau Sade et remette à la mode Madame de Voillez et ses romans édifiants…
Tout ce remue-ménage diffusé des gazettes n’est qu’une affaire personnelle. Il appartient à chacun de faire selon sa conscience, sans qu’une autorité dictant notre conduite vienne exercer sa censure « pour notre bien » ?
Serions-nous nativement si amoraux que cela ?
Interdire une œuvre d'art, nier un fait historique ou le dénaturer parce que les auteurs et les acteurs ne conviennent pas aux mœurs du temps est une pratique dangereuse, un contresens absolu. Juger une œuvre d'art en-dehors de son contexte revient à s'affranchir du principe même de la création artistique, des coutumes de l'époque, de tout ce qu’a vécu l'artiste dans sa créativité.
Mais, en-dehors des réactions épidermiques toujours regrettables, n’y a-t-il pas de la part des autorités un aveu : celui d’avoir volontairement abêti le peuple, pour le rendre plus docile et, ce faisant, de l’avoir rendu incontrôlable, à la merci d’une lubie, d’un fou, d’un oracle ; alors que primitivement les autorités libérales ne le voulaient que peu instruit de ses droits et facilement manipulable pour un travail mal payé ?
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1. Dutroux dans sa prison reçoit des lettres de femmes énamourées. Michèle Martin, l’ex compagne du pédophile, ne manque pas de prétendants émoustillés par l’amazone des caves-prisons.

21 novembre 2019

Histoire d’un échec… banal !

À terme, toute politique est estimée pour ce qu’elle vaut ; avoir fait ou non une bonne politique sur le rapport humain est ce que l’on retient. On se fiche que Charles Michel ait réussi ou échoué dans sa tentative, tenu ensemble trois morceaux d’un puzzle qui tardent d’être assemblés depuis 1831.
Il est important de savoir si par une intelligente direction d’un agrégat humain de onze millions de personnes, le premier ministre a fait reculer la misère et sorti de l’enfer de la pauvreté le plus de personnes possibles.
Le reste, les nominations prestigieuses, les CEO crapuleux, les nationalismes exacerbés, n’a aucune espèce d’importance.
De ce point de vue, cette législature a été une des plus catastrophiques de l’histoire de la Belgique. La malheureuse Sophie Wilmès n’est qu’une technicienne de surface chargée de mettre sous le tapis, ce qui n’est pas montrable.
Le discours de Charles Michel est d’un cynisme absolu. Il conforte la confiance du bourgeois dans l’économie, il rassure les syndicats – enfin le tente-t-il – avec 130.000 emplois créés, il assume l’énorme budget de fonctionnement de l’État, ce qui rassure les fonctionnaires, et enfin, il souligne les engagements tenus à l’Europe, à l’OTAN et à tous les traités commerciaux signés, ce qui déclenche les bravos, aussitôt amplifiés par la presse de la pensée unique.
Cependant il a échoué dans ce pourquoi il était aux affaires : la pauvreté et la misère. Elles touchent un nombre croissant de personnes en Belgique. On estime que 15% des gens vivent sous le seuil de pauvreté et donc dans la précarité.
Ce constat dément toute sa politique. Les postures avantageuses de maître Goupil qui vient à bout de tout par force et par ruse sont éventées. C’est un échec dans tout. Ses triomphes ne sont qu’à l’usage des mondains et des insensibles. Ils sont dus à sa sécheresse de cœur et son manque d’humanité.
Comment expliquez dans un pays dont il vante les progrès dans les domaines économiques et concurrentiels, qu’on ne parvienne pas à lutter contre cette pauvreté ? Comment imaginer en voyant la circulation aussi dense sur les autoroutes et avenue Louise, ces centaines de milliers d’automobiles neuves à la file, ces buildings élégants, ces quartiers chics où l’écolier de quinze ans à sa Rolex, que cinquante mètres plus loin, on meurt d’inanition sur les trottoirs ?
La population n’est pas suffisamment protégée par les transferts sociaux. De toute la durée de son mandat, Charles Michel n’a jamais eu le coup de génie qui aurait vu l'ensemble de la population monter au-dessus du seuil de pauvreté, en apportant de l’oxygène à qui est en train de se noyer.
Puisqu’il en est ainsi, au moins devrait-il convenir que la croissance économique et la croissance de l’emploi ne règlent pas le problème de pauvreté.

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On lui accorderait bien volontiers un semblant d’excuse à condition qu’il ait l’honnêteté de dire que le libéralisme ne vaut absolument rien et qu’il s’est lourdement trompé sur sa capacité à régler le problème social et surtout la pauvreté.
Après la lourdeur de son erreur, son défaut d’humanité, sa complaisance à l’égard d’une économie libérale sans avenir, son refus d’en convenir et le petit côté maquereau de son caractère qui le fait vivre « au-dessus » des moyens de ceux dont il est responsable, voilà qu’à cause de lui et de ses pareils la pauvreté lentement et sûrement est devenue un phénomène banal !
Cette banalisation est un crime, c’est une non assistance à personnes en danger. Il en est l’artisan et le responsable !
En Wallonie un cinquième de la population vit dans un ménage ne disposant pas d’un revenu de 1187 €. Ce cinquième de la population, c’est un chiffre qu’on retrouve souvent dans d’autres indicateurs. Des enfants, à concurrence de 21% en Wallonie, vivent dans un ménage où ils sont privés de biens de base, comme des vêtements neufs, d’au moins un fruit et un légume par jour. C’est encore plus le cas à Bruxelles.
" Constituer la grande misère en mesure exclusive de toutes les misères, c'est s'interdire d'apercevoir et de comprendre toute une part des souffrances…" Pierre Bourdieu, « La Misère du monde ».
Charles Michel fuit un paupérisme persistant à l’Europe avec son compère Reynders, pour gagner plus, pour être mieux considéré, pour discourir sur des estrades, hissé sur les planches par un staff de domestiques, extrait auparavant d’une grosse limousine de fonction.
Voulez-vous que je vous dise, Monsieur Michel, votre attitude est celle d’un lâche et je vous plains.

20 novembre 2019

La Belgique abstrait l’art et non l’inverse.

Le monde de la création le sait, il ne fait pas bon être artiste en Belgique. Si l’on excepte quelques vedettes qui s’en tirent plutôt bien, que ce soit en musique ou en littérature, il faut un métier à côté pour survivre.
À temps plein, pour un artiste, il ne faut pas y penser. C’est même l’inverse, le créateur doit d’abord assurer sa matérielle et être au top dans un emploi officiel, avant de songer à ce en quoi il semble fait.
Cela ne date pas d’hier.
Voilà pourquoi, ceux d’entre les artistes qui ont des situations privilégiées au départ ont un parcours plus aisé.
Les subsides décernés à certains plutôt qu’à d’autres baignent dans l’opacité absolue. L’art du piston est un plus nécessaire à l’art tout court pour s’en tirer, dans un pays qui se déculture à grande vitesse.
Les subventions accordées à la presse, c’est-à-dire à une forme créative, éducative et informative de l’art d’écrire sont un véritable défi à la justice distributive qui devrait prévaloir dans un État fédéral.
Première opacité : le contrat passé entre les autorités fédérales, Bpost et les sociétés de médias relève du secret commercial et ne peut donc pas être divulgué.
On aimerait quand même savoir à gauche, quelle somme d’argent alimente indirectement les différents groupes médiatiques ? Tout ce qu’on nous autorise à connaître, c’est que seuls quelques acteurs bourgeoisement connus en profitent : DPG Media, Mediahuis, Roularta, Rossel et IMP. Il se pourrait que cet arbitraire d’un pouvoir qui ouvre « sa » bourse (alors que c’est nous qui payons) aux uns, plutôt qu’aux autres, a été à la base des fermetures de la presse de gauche, si bien qu’est restée la presse généraliste dite « neutre » sur le marché, sachant qu’en réalité elle nous distille une information de droite.
Les plus grands groupes, bénéficient ainsi d’un immense avantage sur le marché. Il est impossible aujourd’hui de lancer un journal d’opinion. Seules les possibilités d’une presse en ligne est faisable sur Internet, mais jusqu’à quand ?
Dans la grande presse, les pigistes sont les plus nombreux. Ce sont les travailleurs les plus exploités de tous les métiers de créations écrites.
Reste que l’État injecte chaque année des millions dans une technologie qui est condamnée à plus ou moins long terme, puisqu’il s’agit de servir des textes sur papier à une population qui ne lit presque plus, tout au moins de cette manière.

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Les conditions pour bénéficier de ce soutien de l’État ne regardent en rien ni l’esprit encyclopédique, ni l’intelligente manière dont les choses sont écrites, mais seulement proportionnelles au nombre d’abonnements !
Voilà sans doute pourquoi nous n’avons plus dans la presse écrite des « plumes », mais des robots traducteurs qui nous mâchent en franglais ce que nous devons penser.
Il n’y a donc plus beaucoup de journalistes en Belgique, parmi les plus mal payés les pigistes.
Peut-on décemment qualifier un journal de qualité rien que par le nombre d’abonnés ?
C’est pourtant de ce seul critère que dépendent les subsides !
Il reste, mais pour combien de temps, des petites publications qui survivent, des feuilles confidentielles qui ne paraissent qu’en fonction de dons, inutile d’amadouer un imprimeur sans payer d’avance. Ne faudrait-il pas revoir les subsides au nom de la pluralité d’expressions ?
Il est injustifiable de donner des subsides uniquement à des publications libérales centre-droit que sont les numéros de presse publiés par les éditeurs mentionnés plus haut.
Il serait équitable d’allouer ces dotations à la refondation d’une presse de gauche. Les petits acteurs indépendants pourraient faire bon usage de ces aides et jouer à armes égales avec la presse bourgeoise.
Ce que l’État alloue aux grands éditeurs n’est pas rien, les derniers subsides se montaient à 120 millions d’euros. On pourrait consacrer cet argent à autre chose ? La découverte de nouveaux talents journalistiques, à l’art en général, aux salles de spectacle, à la culture et à ses créateurs…

19 novembre 2019

Castaner ou l’élite inculte.

Castaner : “Les gilets jaunes casseurs sont des imbéciles”. Cette affirmation d’un ministre n’est rien qu’une sottise d’un personnage qui manque sérieusement de culture dans les domaines de l’Histoire et de la littérature. On peut dire de lui que c’est un con, un de plus, parmi l’élite inculte que côtoie Macron.
Ce ministre de l’intérieur ne mesure pas le sens de ce qu’il dit. Il emploie des mots inappropriés parce qu’il n’en a pas d’autres qui lui viennent à l’esprit. Il manque de vocabulaire.
Il insulte sans le savoir les gens qu’il place à son niveau d’inculture. Il dévoile aussi une part de naïveté qui ne manque pas chez les prétentieux de sa sorte.
Il fallait pour diffuser les sottises de ce ministre un support médiatique digne de lui. Cnews/Europe1/LesEchos ont fait l’affaire. Barbier, Jeudy et Aphatie ont dû applaudir.
Il n’en reste pas moins que « la fournée » des malheureux embarqués dans cette folle journée du dimanche a été à la hauteur des hauts-faits de la police du Régime : 254 interpellations dont 173 à Paris dont "quelques-unes symboliques" ( !). Voilà qui va grossir le contentieux de Macron avec le peuple.
S’il y a un trait commun dans toute l’histoire des hommes, c’est bien celle de la révolte quand le citoyen se sent en esclavage. Il n’y a aucun exemple d’une fin douce et tranquille d’un conflit social de l’ampleur de celui-ci, avec l’opposition de deux classes sociales dont l’une n’a rien et l’autre à tout.
Sans remonter loin dans l’histoire et pour faire un raccourci rassemblant les littéraires aux historiens, qu’il me soit permis de citer Gustave Flaubert dont la notoriété en littérature touche les sommets, bien que le ministre de l’intérieur soit dans l’incapacité d’en comprendre les termes. Aussi, c’est par delà sa personne que s’adresse ce qui suit «Les oiseaux en cage me font autant de pitié que les peuples en esclavages. De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute. Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité ou rien, c’est la même chose ».
Qu’en histoire de France ou d’ailleurs, il y ait eu des peuples qui se sentent en esclavage (on dira aujourd’hui « exploitation ») et que se voyant brimés et insultés, se soient soulevés, c’est un fait historique. La deuxième affirmation de Flaubert est tout aussi intéressante. Qu’en face on soit convaincu que ce qu’on peut faire ou non pour l’humanité c’est kifkif, comme Flaubert en bon bourgeois de Rouen – et le pense encore la bonne société – on a deux perceptions opposées aujourd’hui : celles de Macron et des Gilets Jaunes.

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Etonnez-vous par là, que le Régime traite les émeutiers d’imbéciles, c’est tout à fait dans l’ordre des choses. « On ne peut rien pour ces gens là. Ils devraient le savoir, pourquoi se révoltent-ils ? Ils ne sont pas raisonnables ! ».
Que ce pouvoir ne s’attende pas à autre chose que des retours de plus en plus destructeurs de son mépris par des dégâts sur la voie publique, il en est l’instigateur.
Il s’en défend, emprisonnant ses contradicteurs, foulant au pied les lois de la République par ses brutalités et sa justice aux ordres. Il est ainsi assuré qu’en face, on brise des vitrines et que des policiers-espions éperdus d’avoir été découverts, courent se réfugier dans une laverie.
Cachant ses instincts destructeurs derrière la façade d’une démocratie de circonstance et des lois « régaliennes » (dixit Alain Duhamel), l’oligarchie régnant sur l’État français a tout intérêt à faire passer la fureur populaire pour des actes de voyous, espérant retrancher du peuple, la partie de citoyens apeurés face à un pouvoir prêt à tout.
C’est justement cette légitimité revendiquée par le pouvoir, remise en cause par le peuple, dont il est question.
Peut-être bien qu’un jour, par un de ces bouleversement dont la grande Histoire abonde, verra-t-on Castaner se réfugier dans une laverie, poursuivi par ce qu’il appelait des voyous, devenus les héros de la République poursuivant l’ennemi du peuple.
En attendant, la justice macronienne emprisonne des enfants embarqués avec ou sans leurs parents, dans les rassemblements de gilets jaunes de ce dimanche.
D’ici à ce que Castaner témoigne que la moitié des Français est subitement devenue voyoute…

18 novembre 2019

En France : Manu tension !

Une année de pression policière pour désorganiser les samedis de lutte des Gilets Jaunes n’a pas réussi à éteindre le mouvement. Les juges aux ordres de madame Belloubet ont enlevé les dernières hésitations sur l’indépendance de la justice. Ils se sont hissés au diapason des arrestations de masse de la police française, par des condamnations en série sur le simple témoignage de la police. On ne peut faire plus explicite d’une justice expéditive et instrumentalisée par Macron et son entourage.
Les dégradations et violences qui accompagnent presque toujours les déplacements de masse ne sauraient justifier les chiffres impressionnant des condamnations. Ils sont éloquents : près de 10.000 gardes à vue, 3.100 condamnations, 400 peines de prison ferme... Le pouvoir osera-t-il assimiler ces manifestants à des délinquants ? Déjà, la justice a franchi le pas, à sa manière, lourdement, grossièrement ! Les juges feront date dans le quinquennat d’une répression qui ne s’était jamais vue sous la Vme république. On se croirait revenu à Vichy en 1942. Sous ce régime, les magistrats y avaient appris à faire du zèle !
Le gouvernement a fait le choix de faire porter à la justice la gestion répressive d’un mouvement social, faute d’y apporter une réponse politique crédible. Les condamnations en chaîne ont relancé le débat sur l’absence d’indépendance du parquet.
La justice n’a pas à soutenir un gouvernement pour aider à résoudre un conflit social, dans une collaboration avec la force publique. C’est un peu ce qui se passe en Belgique pour les mêmes raisons, lorsque la presse qualifie les jugements « d’exemplaires ».
Sauf pour Bruno Jeudy de Paris-Match qui n’y voit pas d’abus, cette dérive de la justice s’est matérialisée en France par une infraction liée à une « participation à une bande ayant des visées violentes », qui permet de poursuivre en justice immédiate des citoyens qui ne font qu’exercer leur droit à l’expression politique, rien que par des signes de présomptions, port d’un casque de moto, respirateur anti-poussière, parapluie ( !), voire appareil photographique et Smartphone !
D’habitude d’une extrême lenteur (le procès d’Édouard Balladur est à plus de dix ans d’instruction, ceux de Sarkozy et de Fillon passeront-ils jamais ?), par contre, c’est le turbo avec les Gilets Jaunes. C’est curieux que malgré son peu de moyens, la justice se soit montrée aussi performante et zélée à l’égard des gens.

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C’était une tactique évidemment, ce qui prouve bien la collusion entre le gouvernement, la justice et la police. Ainsi les nombreuses gardes à vue, les poursuites, les condamnations auront participé à l’essoufflement du mouvement, en dissuadant ses acteurs de persister dans leur engagement. Comme les personnes présentées étaient toutes d’origines modestes, des amendes de 1000 € et plus, des emprisonnements immédiats donnant ainsi à l’employeur le moyen légal de licencier la personne condamnée, ont été des armes de lâche tombant sur de pauvres gens, mais par ailleurs efficace.
Lorsque l’arbitraire des régimes forts s’abat sur le pays, il étouffe la démocratie. Le conflit civil est aussi ressenti dans le rapport entre les manifestants et les forces de l’ordre : la police du peuple, contre le peuple !
On entre dans l’inouï d’une situation : des citoyens français risquent leur liberté au nom de leurs convictions, sans être entendu par le pouvoir politique qui, au contraire, déchaîne contre eux la police et la justice !
N’entre-t-il pas dans la mission de tout représentant du peuple de répondre à des mouvements sociaux aussi importants ? L’expression démocratique n’est-elle pas un bien de tous et qui doit être protégée ? Qui peut croire que la tournée des mairies organisée par Macron fût une réponse, alors qu’elle poursuivait un but de propagande : répandre la parole du « chef ».
Le premier sentiment que m’évoque cette année folle c’est l’indignation et le second, c’est l’incompréhension. Comment le pouvoir a-t-il pu descendre aussi bas dans l’ignominie sans s’apercevoir qu’il sortait des règles de la démocratie ?
Il peut se dire actuellement soutenu par la presse dans son ensemble, par sa police dont il a relevé les salaires et les avantages comme le prix du sang et sa justice en révélant au grand jour l’accablant avilissement des magistrats à servir la garde-des-sceaux dans sa vindicte à l’égard des Gilets Jaunes.
Mais après, comment Macron pourra-t-il parler des droits de l’Homme sans rougir ? De quoi l’avenir sera fait aux yeux de l’Europe, d’un État sorti de la démocratie?
Le Peuple français résigné prendra-t-il sur lui d’abandonner ses droits pour assister bientôt à une suite attendue d’un match qui lui échappe entre Macron et Le Pen ? Faudra-t-il des morts pour changer la donne ? Est-ce cela l’avenir pour la majorité des gens ?

17 novembre 2019

Anniversaire des Gilets Jaunes.

L’anniversaire du début de la crise dite des Gilets Jaunes, c’est fin de cette semaine.
Historiquement, on voit le pouvoir macronien choisir l’affrontement dès le début. L’Élysée redoutait que des manifestations pacifiques de grande ampleur emportassent la présidence avec le système.
En effet, une masse de plusieurs millions de personnes envahissant les villes pacifiquement et réclamant une autre république l’eût fait vaciller et peut-être, l’eût-elle balayée.
Les tirs de LBD, les gazages et les arrosages à l’autopompe, les brutalités des CRS en armure et armement de combat tournèrent en fureur des Gilets Jaunes venus dans l’intention de protester dans le calme.
On vit même, sur ordres venus des préfets, c’est-à-dire du pouvoir central, des black-Blok opérer en toute impunité jusqu’à corrompre les manifestants paisibles, ce qui permit au pouvoir de « taper dans le tas ».
La presse officielle, complaisante et complice fit le reste et divisa l’opinion.
Ainsi la république à l’image de Macron put être sauvée mais à quel prix ?
Des manifestants, citoyens en droit de manifester, furent mutilés, éborgnés, blessés gravement, de façon délibérée. Poutine put ironiser sur une ixième prise de parole de Macron concernant les droits de l’homme et des excès de la répression… en Russie et en Chine !
Plutôt qu’abonder dans le sens de la presse officielle célébrant un anniversaire « historique », comme on dépose des fleurs sur la tombe du soldat inconnu, ne conviendrait-il pas de faire un autre constat, le même que l’on pût avoir avant le Neuf Thermidor 1794, la démocratie existe-t-elle encore en France ou plutôt l’oligarchie ne devient-elle pas une dictature ?
On considère que Robespierre et ses partisans appliquèrent des mesures d’exception parce que la patrie était menacée à l’extérieur. En 2018/19, l’ennemi étant intérieur, l’État relèverait plutôt d’une dictature ! Les mesures actuelles du gouvernement français n’auraient pas résisté à la colère populaire s’il n’y avait pas eu un rapport de force en faveur des surarmés du pouvoir. D’un côté des mains nues souvent, des bâtons et des pavés, parfois, de l’autre des armes de guerre avec le LBD et des armes non-létales dont on voit bien qu’elles étaient là pour viser les têtes, mutiler et endommager des manifestants paisibles, sans distinction de cibles, de femmes, de personnes âgées et d’adolescents. Une multitude d’images prouvent que dans presque tous les cas, les policiers ont fait usage de moyens disproportionnés par rapport à la foule. Sauf dans quelques rares cas, ils ne se sont jamais sentis menacés.
Le mot n’est pas trop fort, il s’agit bel et bien d’un crime d’État, planifié et voulu par l’Élysée.
Autant le Comité de Salut Public en 1793/4 a sauvé la patrie, autant Philippe et Castaner sont là pour faire barrage à cette patrie qui ne peut plus s’exprimer librement.

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Voir en Robespierre un dictateur serait méconnaître la vraie histoire de la Révolution, qui n’est malheureusement pas celle que l’on enseigne dans les écoles. Il n’y avait pas de hiérarchie à l’intérieur du Comité de Salut Public, chacune de ses décisions devait être contresignée par plusieurs membres. Aucune décision ne fut prise par Robespierre seul.
Sa perte et celle du Comité furent l’affaire d’un complot par ceux qui se voyaient démasqués et voués à la guillotine.
Toute autre affaire pose la question du devenir de l’oligarchie installée par Macron sur les débris d’une démocratie qui n’a jamais été en très grande forme et qui est en train d’expirer sous nos yeux, non pas de l’action des Gilets Jaunes, mais de l’inverse : de la répression faite par des comploteurs intérieurs, agents doubles d’une américanisation et d’un passage obligé par une européanisation nécessaire, comme une matière passe dans un crible pour épouser la dimension idéale.
La période qui s’achève par l’anniversaire de l’occupation des ronds-points, est importante dans l’histoire de la République. En un peu plus de trois cents jours, on a vu s’instaurer un régime fort, brutal et par delà antirépublicain.
Macron a fait entrer la France dans ce qu’on pourrait appeler une dictature.
Les effets s’en font déjà sentir : discussion sur des sujets futiles, mises sous le tapis de ceux qui concernent directement les gens. Tentative de réduire les élections futures à une mascarade : Macron, Marine Le Pen, sans alternative possible pour des partis plus proches des gens. Dérive à droite, ce qui est propre aux dictatures occidentales. Embrouillamini sur la laïcité par rapport aux religions, avec un seul mot d’ordre : protection et secours à tout qui fait allégeances à Macron et à ses affidés.
Les chiffres faramineux de gardes à vue et autres condamnations, tueront-ils l’espoir de remobilisation des gilets jaunes ? Cela tuera-t-il dans l’œuf toute volonté de contestation, alors que se profile la grande journée du 5 décembre contre la réforme des retraites à laquelle les gilets jaunes ont décidé de participer ? Réponse bientôt.

16 novembre 2019

Marcourt ne savait rien !

Ah ! Stéphane Moreau, le beau CEO...
Le PS liégeois l’a adulé et Jean-Claude Marcourt le considérait comme son fils spirituel. N’était-ce pas Moreau qui avait dégagé « papa » Dardenne de sa citadelle d’Ans ? Papa commençait à raconter n’importe quoi, dès qu’il picolait dans les tribunes du Standard ! Vous voyez d’ici les effets, qu’il vienne balancer ses camarades, jusqu’à donner au journal la Meuse des secrets de la Loge ! Par exemple, qui Alain Mathot invitait au bain de minuit dans sa villa thaïlandaise !
Pour les défenseurs des soudeurs à l’arc et à l’autogène, des plombiers et des manœuvres légers, ça la foutrait mal !
Voilà que Marcourt lâche le beau CEO « … Il a péter tous les plafonds, cette cupidité me contrarie énormément», etc. Et de jouer les étonnés devant la somme astronomique que le beau CEO s’était fait voter, juste avant le décret limitant les salaires, comme si Marcourt l’apprenait à l’instant !
Ainsi, cette régionale liégeoise du PS n’a pas changé d’une ligne depuis les maltôtes du temps d’André Cools. De la Loge de la rue Fabry, à la place Sainte Véronique, tout le monde savait que Marcourt était informé de tout ce qui se passait chez Nethys. Il s’en vantait même !
Comme l’affaire tourne au vinaigre, voilà Marcourt qui nous fait sa dame au Camélia « Adieu, beau CEO, j’avais confiance en toi, tu nous as trahis ! ».
Depuis l’Affaire Cools, je n’ai jamais vu un caïd du PS autant préférer se faire passer pour un imbécile, plutôt que pour un mafieux.
En réalité, le PS liégeois est dirigé par une bande de voyous qui ne sont pas plus socialistes que Filip Dewinter du Vlaams Belang !
Ils considèrent le parti comme une sorte de société anonyme dont ils sont les principaux actionnaires. Faut-il rappeler que la section liégeoise du parti socialiste est la plus importante de la Région Wallonne. Les militants socialistes et les électeurs, toujours majoritaires contre vents et marées, sont leur fonds de commerce.
Ces gens ont toujours travaillé en bande organisée sous couverture sociale et sous la banderole de défense des intérêts des plus fragiles.
Il n’est qu’à regarder les mandats rémunérés de cette maffia, pour se rendre compte que la défense de leurs compatriotes les plus fragiles commence par l’organisation de leur confort et leurs assises à eux, dans des comptes en banque sérieux.
Je l’écris parce que je le sais et de longue date.
C’est du reste facilement vérifiable.
Est-ce le beau CEO qui a osé tout seul se mettre en poche plus de onze millions d’un coup ou est-ce avec la complicité de Marcourt ?
Il est probable que si Moreau va devant les tribunaux et que des gens honnêtes essaient de lui faire rendre gorge des millions emportés, faut-il le rappeler, sur des intercommunales qui ont fait payer « le juste » prix les services rendus à la population, le beau CEO aura peut-être gardé quelque part, une note, un appel téléphonique, une trace enfin, de ce que Marcourt fait semblant d’ignorer aujourd’hui, à savoir qu’il était au courant de tout.
Mieux, c’est peut-être Marcourt qui aurait imaginé ce stratagème de « rétention » des géniaux Stéphane Moreau, Pol Heyse, Bénédicte Bayer, Diega Aquilina, afin qu’ils n’aillent pas immédiatement se recycler chez Microsoft, avec un salaire au double de ce qu’ils gagnaient avant le plafond par décret.

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Ce montage de gens irremplaçables ne tient pas la route, car aux dernières nouvelles, ces grands génies licenciés sont toujours à la recherche d’un emploi.
Peut-être comptent-ils désormais sur un jugement favorable en leur faveur par un tribunal de commerce ou simplement du travail, pour recycler leurs millions dans une industrie quelconque, histoire de repartir dans le privé, avec le pouvoir que 18,6 millions € de management peut permettre.
Qu’est-ce que la plainte déposée va bien pouvoir révéler des turpitudes de Moreau et de la régionale du PS ?
Probablement pas grand-chose. Moreau a déjà pour l’heure un marché en main. Il ferme sa gueule, il rend les 11 briques et des poussières, quitte à ce qu’on renégocie son enveloppe de départ. Le scandale retombé, il disparaît avec une ou deux briques et on n’en parle plus.
Les juges savent bien qu’on ne règle pas ce genre d’affaire devant les tribunaux.
Ou Moreau veut garder le paquet. Comme l’Avare de Molière, il hurle partout « ma cassette » et entend défendre son bien, y compris mouiller ses frères et sœurs, ce qu’on lui déconseille à la Loge. « Tout entre nous, jamais en public, si tu ne veux pas perdre deux boules sur trois ! »
Et alors, c’est une deuxième affaire Cools, le meurtre en moins jusqu’à aujourd’hui.
Comment Duchose barbote telle somme pour faire quoi, etc ? Comment Marcourt se fait du pognon, case sa famille, ses proches, ses amis, ses fournisseurs ? Qu’est-ce que Demeyer, bourgmestre actuel, fricotait place Sainte-Véronique avec la veuve de Guy Mathot, et patati et patata… ?
Bref, ce n’est pas possible de curer les égouts sans faire remonter les fines odeurs, les merdes durcies et les papiers gras, même si c’était au nom du peuple.
Excuse ultime « On croyait bien faire. On était sincère » !

15 novembre 2019

Le Belge heureux !

Selon une enquête d’Eurostat, les Belges seraient les plus heureux d’Europe !
Depuis cette nouvelle, je me sens tout ragaillardi.
Une chronique sur le bonheur s’impose, « La démocratie en chantant » en serait le titre.
Vue sous cet angle, la lecture des journaux de ce matin change l’opinion sur le bonheur. Tout est dans la manière de lire.
« Stéphane Moreau mis en rétention !
Le comité de rémunération du groupe Nethys, apprend le journal, a décidé en 2018, de verser des indemnités dites 'de rétention', nécessaires pour éviter le départ des intéressés vers le privé, en cause le décret limitant les rémunérations, des dirigeants d'entreprises publiques. Cela concernait trois dirigeants, dont le CEO Stéphane Moreau qui perçut 12 millions d’euros en plus de son traitement annuel d’un million. »
Une musique de fond est importante pour accompagner un salarié en rétention. « Cette année là » beuglait, au moment de cette lecture roborative, Claude François. La rétention, alors que tant de salariés sont en expulsion ! En honorant l’un d’entre eux et pas n’importe lequel, un des plus injustement critiqués, le syndicat des CEO de la FGTB a fêté ça, titrerait La Meuse !
« À 23H35 mercredi, le pic de marée haute s'est arrêté sous le mètre (à 77 cm), à Venise, alors qu'il était prévu à 1,20 m. » Venise inondée est d’une beauté ! On n’a pas idée. Aussi les touristes attendent les fortes marées pour faire des photos. Les marchands de bottes de caoutchouc sont aux anges. Et puis la marée en-dessous du mètre, cela montre bien que le réchauffement climatique qui fait monter les océans, est une fausse nouvelle dans le but d’inquiéter les gens exprès pour que les mines s’allongent. Les Belges ne sont pas dupes. Il n’y a pas de raison d’être inquiet. Ils ne tombent pas dans le panneau des mines effarouchées de Greta Thunberg.
« En Russie, un élève a été tué et trois ont été blessés par un tireur qui s'est donné la mort dans un lycée technique à Blagovechtchensk, petite ville d'Extrême-Orient russe sur la frontière chinoise. » Les horreurs s’éloignent. Elles vont même jusqu’à s’enterrer à Blagovechtchensk. Je vous demande un peu ! L’horreur est moins horrible quand c’est loin ! C’est la joie et la bonne humeur chez nous qui la font fuir ! Et puis la frontière chinoise, est-ce qu’on sait même où elle est ? A-t-on idée d’aller tuer ses camarades en Chine !
« Des écoles bruxelloises tombent en ruine, bâtiments vétustes, mauvaise gestion des risques incendie, installations électriques non conformes, cours de récréation qui s'affaissent »... La Libre et la DH mettent au jour l'état délétère de certaines écoles. Le Belge heureux sent tout de suite le bon parti qu’il peut tirer de ce constat. Il suffit d’aménager des visites à ces sites par les amoureux de la Ville médiévale, enfin exhumée des sous-sols dorénavant réservés aux tunnels routiers. Les Monuments et les sites de la capitale pourraient ainsi étendre les visites guidées à des communes rarement visitées. Pour que cela ait de l’effet, il serait évidemment recommandé de ne pas toucher aux toitures défaillantes et aux murs lézardés. On éditerait une petite brochure illustrée des plus belles ruines récentes.

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« Les Fourniret sont en garde à vue » écrivent les journaux. Tant mieux disent les Belges qui vivent heureux depuis qu’ils ont abandonné l’idée de suivre l’actualité et qui ignorent tout du passé à la Dutroux de ces oiseaux-là. Aussi disent-ils en méconnaissance de cause, voilà un dossier qui démontre bien que la justice est très performante en matière de crimes.
Le Belge heureux n’en est pas moins sensible aux mauvaises nouvelles qui parfois viennent détériorer le bel azur de la Belgique joyeuse. C’est ainsi que si épiler le maillot est devenu la norme pour bon nombre de femmes, n’encourent-elles pas des risques, ces imprudentes ! Le Belge heureux en est conscient, beaucoup plus que l’Albanais loin derrière au classement du bonheur. « Priver le pubis de ses poils n’est pas sans risques » dit une spécialiste à la BBC. Toute annonce tristounette à ses moments de joie, l’article sur l’épilation du maillot expose quand même pour le plaisir des yeux, de belles plastiques épilées sur des photos couleur grand format. Cela relativise le chagrin.
Une autre source de peine, c’est la manière dont Georges-Louis Bouchez et Denis Ducarme se font la gueule, tout ça pour un poste de président ! On a vu comment on peut rendre heureux les travailleurs en les dotant, comme c’est le cas du CEO Moreau. Pourquoi ne pas dédoubler le poste de président du MR, pour un travail « par » équipe, puisque « en » équipe s’avère impossible ? Deux poses classiques six-deux et deux-dix font tourner de belles entreprises. Deux postes en alternance au MR et tout le mode serait heureux ! Ainsi, en se renseignant sur celui qui est du matin et celui qui est du soir, on pourrait choisir son président.

14 novembre 2019

Un club social et progressiste.

On a voté au MR pour la présidence. Les numineuses élites se sont décantées dans les agrégats européens. Sa sérénissime grandeur Charles Michel et son grand vizir Didier Reynders, ainsi que l’insignifiant Chastel, casé près d’un radiateur du parlement de Strasbourg, ont déserté la maison mère.
La boîte est à remettre.
Louis Michel, géniteur de la dynastie, à la retraite grâce à des économies et de plantureuses pensions, compte néanmoins négocier fermement le pas-de-porte.
Signe du désintérêt des foules libérales, le MR compte moins de 25.000 membres.
Un simple calcul : Wallonie + Bruxelles au dernier recensement faisaient 4.842.337 habitants. 24.882 membres du MR font donc moins de 2 % de la population et si l’on considère que 53 % des membres ont voté, nous avons donc à peine 1 % de libéraux francophones.
C’est dire le peu de légitimité de celui qui sortira du lot au deuxième tour, puisque Georges Louis Bouchez n’a obtenu que 44,59 des voix et le suivant, Denis Ducarme, 25,12 %. Pour le Tariq Ramadan libéral, cela ne fait pas 0,5 % de la population, s’il est élu. Pourtant, on le sent prêt à plastronner, poser des règles, affirmer des points de vue… au nom de l’ensemble de la population ! Quant au sanguin Ducarme, on descend jusqu’à un quart de pour cent !
Ça donne le vertige !
Ces lilliputiens politiques n’en sont pas moins hommes, dirait Tartuffe.
Christine Defraigne s’étonne du peu d’enthousiasme des foules libérales alors que son parti est à la croisée des chemins.
Cette manie de se retrouver à la croisée des chemins !
Voilà tantôt cinquante ans que Louis Michel s’y trouve et il y est toujours !
Croisée des chemins pour madame Sophie Wilmès. Notre dame en fer blanc occupe le pupitre de chef intérimaire, à son programme rien que des airs entraînant américains. Hier, en majorette sportive, elle est allée en notre nom dire à la France qu’on ne se portait pas mal sous son gouvernement officieux. Elle a déclaré qu’elle suivra la grande allée du pouvoir qui mène au Capitole de l’économie de marché, avec les rescapés de l’ancien orphéon !
Sophie, c’est encore moins d’un demi % des électeurs. Philippe a bien compris. La Belgique, c’est Chypre au cœur de l’Europe, les Turcs flamands occupent le Nord et les patriotes le Sud. Sophie, c’est la balle du jokari, l’élastique la retient de sortir du jeu, tandis que dans les deux camps, on lui tape dessus comme des sourds.
Les débats électoraux au sein du club MR n’intéressent personne. Ils ont pourtant dégagés les joueurs du second tour, Georges-Louis Bouchez et Denis Ducarme. Hargneux et légitimés par ce qu’ils croient être leur droit d’accéder à la présidence du MR, ils se donnent des directs et des uppercuts comme jamais Joe Louis Michel n’en donna. (Évidemment lui, c’était plutôt la savate).
Richard MILLER, président du Bureau électoral, en est saisi. Dans le cénacle jadis tenu par Jean Gol, des cris et des fureurs, cela ne s’était jamais vu. Il faut dire que ce qui a fait exploser Denis Ducarme, ce sont les éminences du parti qui s’étaient positionnées avant l’élection, comme Coca-Cola Bacquelaine et qui ont fait pencher la bascule sur Tariq de Mons.

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Denis a raison. Qu’est-ce qu’il leur a fait pour qu’il paraisse aussi déplaisant ? Il est comme eux pour une économie américanisée. Son libéralisme social s’arrête à l’augmentation possible des parlementaires et régionaux de l’étape. Il privatiserait l’administration publique comme la Poste, s’il le pouvait. Comme Georges-Louis, il est pour l’austérité des foules, le bien-être des élites. Qu’est-ce qu’on veut de plus ?
Certes, il n’a pas la manière, la rhétorique de Bouchez, ce ton doucereux pour envelopper la victime de mystère et de senteurs suaves avant l’étouffement, comme savaient si bien faire les Borgia… pardon les Michel !
Et quand il sera nécessaire de remplacer l’anguleuse Sophie Wilmès, dans deux trois ans, qui sera le quelqu’un de fort, de brutal même, providentiel : Ducarme ! L’efféminé Bouchez chuchotent les partisans, peu nombreux il est vrai, du taureau de Thuin, Georges-Louis à l’air trop oriental, avec sa barbe dans les poils de laquelle quelques bribes de loukoum traînent ! .
Coca-Cola Bacquelaine n’aime plus Denis, depuis qu’il s’était lancé dans la littérature avec son livre « Islam de Belgique: entre devoir d'intégration et liberté religieuse. » Coca-Cola Bacquelaine lui reproche « liberté » associée à « religieuse ». Pour Coca-Cola Bacquelaine la liberté ne peut être que libérale et c’est une injure qu’elle fût ainsi maladroitement associée à des pratiques qui relèvent plus d’une secte qu’autre chose.
Bref, Coca-Cola Bacquelaine aurait été capable de prétexter n’importe quoi pour ne pas voter Ducarme pour l’unique raison qu’il pense avoir pris de l’ascendant sur Bouchez, tandis que le sanguin est imprévisible. Enfin, comme Bouchez va sûrement l’emporter au second tour, ce n’est pas le moment de se mettre mal avec lui, en défendant un adversaire malheureux.
Reste la question à deux balles : Denis Ducarme est-il un libéral social et progressiste ?
À y regarder de près, c’est Gros Loulou avec son premier Mai qui avait débuté le travail de sape du côté des socialistes de droite. Depuis, tout le monde a compris la leçon. Ils sont tous « social-progressiste ». C’est le slogan d’avenir !

13 novembre 2019

Une démocratie formidable !

Expliquer les choses comme on les pense et non pas comme on les dit, n’est pas aisé. Rares sont ceux qui ont cette sincérité là. Nous nous mentons à nous-mêmes : sur nos performances, notre intelligence et notre sagesse, le tout dans le désordre, bien entendu. Sage d’abord et déconner ensuite ? Même, si la sagesse était avant, la connerie, il n’est pas sûr que l’on puisse éviter cette dernière.
Dans la haute société, on ne raisonne pas ainsi. L’attitude est en fonction du rang. Un certain état de dépendance envers qui a la signature bancaire règne, c’est tout.
Les familles vivent derrière des paravents. Cela peut être un petit espace clos, un jardin avec un chemin entouré de rosiers ou un parc, que l’on franchit en voiture tant de la grille de la rue, au perron, il y a du chemin.
La plupart des gens vivent au bord des trottoirs, même parfois sur le trottoir. Entre le monde extérieur et eux, il n’y a qu’une vitre. Les chanceux l’ont en double. Tous ont des rideaux derrière lesquels on voit sans être vu ou à peine vu. Surtout des tentures, plus elles sont épaisses, plus on a l’illusion d’être retranché du monde, de n’être pas vu.
Comme aurait dit Bourdieu, l’épaisseur des tentures joue un premier rôle social.
Ce quotidien dit l’essentiel d’une discrimination, d’autres diront une injustice, entre le propriétaire du parc et celui des rideaux et entre celui des rideaux et celui du trottoir.
Puisqu’il y a une vie sociale et qu’il faut bien se nourrir, les grosses différences viennent de ce qu’on appelle le reste et qui n’est rien d’autre que l’essentiel.
On se fait à tout, certes, mais on s’habitue plus vite à gérer de haut en bas que l’inverse. On est plus à l’aise d’être le chef que d’en avoir un. La plupart des gens qui en ont un ne sont pas maîtres de leur temps. Ils ne peuvent pas organiser leur travail comme ils l’entendent. Ils le font selon des ergonomes et des techniciens de production.
Là est la plus grande discrimination.
Cette discrimination part des métiers libéraux, médecins, avocats, notaires, des hauts emplois d’administration et des mandats d’hommes publics (puisque selon Reynders être parlementaire est un métier), pour descendre jusqu’aux métiers à mains, physiques, pénibles, contraignants, mal payés, etc.

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Autant l’organisation de la journée peut passer pour exaltante dans la hiérarchie au sommet des professions, autant celle de tout en dessous de l’échelle sociale paraît gravement compromise par des contingences et des obligations qui achoppent sur l’organisation de la propre vie de l’intéressé. On a peine à imaginer que les deux bouts de cette chaîne aient la même dénomination pour désigner des actions si différentes : le travail !
L’objectif du monde libéral : l’amalgame ! Faire accepter l’inacceptable par les gens d’en-dessous et par un réflexe de prudence, tempérer les bouffées orgueilleuses, sadiques parfois, des gens du dessus. Cet amalgame profite exclusivement aux classes supérieures.
C’est un assemblage discordant, un faux ménage, que depuis toujours les instances dirigeantes tentent de concilier, sans jamais y parvenir, et pour cause, tout cela suinte d’inégalités et d’injustices. Voilà quarante ans que le PS a solennellement condamné le principe de la lutte des classes !
Deux mondes différents : un qui tire la couverture à soi et il en a le pouvoir et l’autre qui ne dispose que de la couverture qu’on lui octroie qui n’est jamais qu’un coin de la couverture de l’autre, qui ne le protégera jamais tout à fait du froid.
L’Ancien Régine n’avait pas besoin de raisonner sur sa condition élevée par rapport aux conditions du dessous. Il avait au moins le mérite de la sincérité dans le mépris des gueux.
En démocratie, il en va tout autrement. Il faut que l’on puisse justifier des fortes différences ; il est crucial d’avoir des électeurs en nombre pour maintenir le système à flot. Donc, il faut nécessairement que des gens aux conditions basses votent pour que les conditions hautes poursuivent leur parcours avantageux.
De cela on peut en déduire que les gogos les plus affirmés se retrouvent dans les partis de la majorité qui soutiennent en l’état, la démocratie comme elle va.
Ceux d’en bas qui n’en font rien, sont évidemment des ennemis potentiels que les gens du dessus veulent réduire.
Parmi les gagnants du système, on allègue les niveaux d’intelligence diversement répartis. Comme il n’existe pas vraiment de critères réels, on en a trouvé un, tout à fait spéculatif, qui ne repose sur aucune réelle différence séparant le tout venant de l’université. Le critère est la longueur du parcours, plus long d’un côté et plus court de l’autre. On s’est dit en haut lieu, voilà de bons critères qui closent le bec aux revendications égalitaires. Attendu qu’il y a moins de diplômés de l’université, nous ferons admettre par le cercle des privilégiés, quelques membres venus des bas du classement. Cela permettra aux masses populaires de rêver. Les bourgeois rentiers qui n’ont qu’un certificat d’études du premier degré passeront au bleu. Ils ont leur gold-Cart qui leur sert de diplôme. Elle est même d’une qualité supérieure.
Ce que la haute société n’avait pas prévu arrive à grandes enjambées : le nombre croissant de diplômés des universités. Il faudra bien en prendre son parti, certains resteront chômeurs.
On se demande, ce que la classe supérieure va bien pouvoir inventer pour justifier aux yeux des naïfs, des immatures et des imbéciles que notre démocratie est tout bêtement formidable !


12 novembre 2019

Les malheurs de Sophie.

On aurait quand même le droit de s’étonner que les partis chauds bouillants pour se partager le pouvoir ne soient pas encore parvenus à former un gouvernement à près de sept mois du seul acte de démocratie possible qu’ont les citoyens : voter !
Eh bien non ! L’étonnement est ailleurs, la dernière défaite du Standard, l’historien russe qui se prenait pour Napoléon et qui a fini par découper sa maîtresse pour jeter les morceaux dans la Neva, un mouton à cinq pattes en Inde, le direct du droit foudroyant de Macron dans une salle de sport dépeint par Benalla dans son livre et le dernier viol de Polanski, tout on s’étonne de tout, sauf de l’absence de gouvernement !
Et ce n’est pas le fantôme qui hante la rue de la Loi sous les traits de Sophie Wilmès qui dira le contraire. Au reste, en Flandre, personne ne sait qu’il s’agit de la première ministre en vacation, en attendant Godot.
D’après nos éminences et Sinardet and Partner, c’est la faute à l’électeur. Il ne sait pas jouer au bridge. Même en faisant le mort, il déçoit. Avant d’étaler son jeu, il a fait une mauvaise annonce à pique, et il met tout le monde sur le carreau !
Les élections n’auraient pas dû avoir lieu. C’est clair.
Voter de façon aussi invraisemblable que la seule combinaison possible soit entre deux chimies, tellement identiques dans la gestion du capital, tellement en symbiose sur l’économie libérale, qu’on les confondrait ! Insupportable à un politique.
Les journaux nous cachent tout, à commencer par la seule raison profonde de ne pas annoncer la publication des bans de Paul Magnette et Bart De Wever : la peur d’effaroucher l’électeur qui pourrait voter pire aux urnes suivantes. Sur le fond, tout baigne.
La mondialisation de l’économie à définitivement réglé tous les problèmes des démocraties.
Les chinois n’ont pas acheté le Pirée pour rien. Le plus beau de nos CEO, mais aussi le plus controversé, Steph Moreau, colle mieux au look de la nouvelle association politico-financière que nos premières flèches des partis traditionnels.
Il faut se rendre à l’évidence, l’économie libérale a tué la démocratie. Ce que soixante ans de communiste n’ont jamais réussi à faire, quinze vingt ans après le baisser de rideau, c’était dans la poche.
Pourquoi les gens s’en foutent ? Mais, parce qu’ils ont un autre maître : l’argent. Pour qu’ils reviennent à la politique, il faudrait que le show soit intégré entre Cyril Hanouna et Affaires conclues, qu’il soit conduit par une meneuse de revue, à la langue un peu pâteuse, au cul bien serré dans un body couleur chair, aux nibards refaits et à la conduite douteuse, le contraire de Sophie Wilmès, personnage de la comtesse de Ségur.
C’est un drame vécu par la poignée d’acteurs d’une troupe qui joue devant des chaises vides. Où sont les grands meetings d’antan ? Dans deux, trois ans, on fêtera le premier mai entre grands responsables, dans une arrière salle de la Maison du Peuple, pour tout autant qu’il y en ait encore une et, de l’autre côté du rideau linguistique, on fêtera l’anniversaire de la bataille des éperons d’or, dans un ancien local de l'Algemeene-SS Vlaanderen.

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Charabia que cela. Le public boude parce que ce qu’il pensait de la démocratie le poussait plutôt vers le haut, l’aidait à mieux aimer les autres et par conséquent à mieux s’estimer.
Alors, délassement pour délassement, autant s’offrir une place dans un vrai théâtre avec de vrais acteurs qui font rire souvent, réfléchir parfois, plutôt que s’ennuyer au spectacle de vieux pitres sans talent, qui nous font payer les places à l’avance et qui ne remboursent jamais, même quand tout est foutu !
Les acteurs politiques, comédiens professionnels ont déçu. On aurait voulu qu’ils ne fussent pas si doués pour le mime et le transformisme, qu’ils eussent le recul d’effroi qui fait la personne de qualité en voyant ce que le libéralisme, le commerce et l’amour de l’argent ont fait de nous.
Autrement dit, tant que le mauvais exemple prendra place devant le bon, tant qu’on jugera de l’espèce humaine « selon que vous serez puissant ou misérable », tant qu’il y aura une telle confusion dans les valeurs que les sottises, pourvu qu’elles fussent d’université, passent devant l’intelligence populaire, tant que les médiocres feront en sorte de faire croire qu’il n’y a que leur solution possible, il n’y aura pas de gouvernement tirant les Belges vers le haut.
On assistera ce à quoi on assiste aujourd’hui, un roitelet éperdu cherchant le bon grain de l’ivraie dans sa cage dorée, sachant dans le fond qu’il n’y a que l’ivraie, pépiant, sautant d’un perchoir à l’autre, donnant du bec dans l’os de sèche. Sa femelle, assise sur ses œufs, jetant un regard dédaigneux de son nid sur cette multitude grouillante, ne comprendra pas, seulement inquiète, quand ils écloront.

11 novembre 2019

Toto fait vulgaire !

L’économie de marché, depuis qu’elle régit le monde – des régimes mous aux régimes sordides – n’a plus à craindre des bourgeois oligarques et des oligarchies communisantes. Les Gold-card sont dans le camp de l’impunité. Steph Moreau, notre beau CEO, peut pisser à la raie du personnel à ses trousses. Il est Gold-card. Foutez-lui la paix ! La solidarité du fric entre voyous magnifiques, qu’est-ce qu’on en fait ? L’autre exemple, le joufflu en Maison Blanche, en est où à sa quantième plainte pour viol ? Est-ce qu’on l’emmerde pour ça ? À part l’hystérique Pelosi qui le cherche pour des bricoles. Rabattez-vous sur les Polanski, Ramadan, Weinstein, Epstein, Strauss-Kahn, les énervés du gong, besogneux du paraître, vieux lions de la Goldwyn ; mais touchez pas à un successeur d’Abraham Lincoln !
Les médias dominants montent l’actualité en spectacle. Pendant qu’on louche sur le fessier de la cowgirl, les inégalités se creusent. L’inexpressive compagne du gros matou, la first lady Melania suit son idiot de village, fort comme un bœuf, rustaud comme l’animal, sauf que le gros golfeur en a encore dans le slip au service des États-Unis et des banques.
Et alors ? De Christophe Barbier à Bruno Jeudy, sans parler de nos jumeaux Sinardet et Delwit, tous le panel consentirait à perdre neuf dixièmes de répondant pour être Trump, même si au lieu de Melania, ils devaient se taper Françoise Fressoz la « vranzaize », seule capable de renvoyer mister Spock dans sa galaxie.
La pauvreté suscite encore de la peine, mais de moins en moins d’indignation. Qu’y a-t-il de plus vulgaire ? Retirer le pain de la bouche des gens ou dire que ceux qui commettent ces infamies sont des trous du cul ?
Je sais, quand on manie de la merde, il vaut mieux mettre des gants. Si je retrouvais les miens, je ferais signe. Du reste on s’en apercevra tout de suite. Je tortillerai du chose et ferai gaffe aux antilogies.
Chez les gougnafiers surdiplômés l’idée se répand que les pauvres sont le résultat du hasard, les jouets de la fatalité. Quand le PS était encore socialiste, la pauvreté était la conséquence d’une injustice quelque part dans le système. Il est vrai qu’on n’était pas encore mondialisés et qu’un syndicat pouvait encore faire grève contre un employeur malotru. Même la droite en convenait, puisque Louis Michel n’avait rien trouvé de mieux pour mettre Reynders hors de lui, que fêter le Premier Mai à la Julien Lahaut, avec discours sous tente, voix étranglée par l’émotion et envie de pisser après deux verres de bière, dans le seau à glace dans lequel Martine Michel rince les verres.
La mondialisation nous a appris à dire « T’es pauvre ? C’est bien fait pour ta gueule ». Les libéraux MR et PS ont appris la leçon très vite.

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Des moins sanguins, le Ramadan Montois Georges-Louis Bouchez par exemple, parle plutôt d’un juste châtiment qui rétablit l’ordre moral des choses.
On attaque le problème par le raisonnement « Le travailleur doit gagner plus que le chômeur ». Autrement dit, celui qui se casse le cul doit mériter plus que celui qui ne fout rien. Logique imparable, sauf que pour refaire tout le monde, c’est simple. On fait stagner les salaires à des niveaux indécents, ainsi on diminue le chômeur pour « rétablir l’ordre moral ». !
La pauvreté n’est plus la criante injustice d’un système pourri ! Elle a trouvé son équilibre entre le gris clair et le gris foncé. Après l’intérim sabre au clair de Sophie Wilmès, le duo Magnette De Wever n’aura plus jamais à en reparler.
Le marché mondial en symbiose avec la démocratie représentative ne condamne pas l’injustice, mais l’échec commercial. L’échec politique n’existe pas. Il n’existerait que s’il remettait en question l’ordre mondial. Par exemple, Mélenchon serait le fossoyeur de la société moderne de consommation, pire criminel que Ben Laden et Abou Bakr al-Baghdadi, réunis. Les ratés complets que nous envoyons à l’Europe, MM. Michel et Reynders, eux, sont les génies triomphants de la Belgique de l’avenir.
Le péché c’est quand les actionnaires qui s’attendaient à 15 % de bonus, voient leur CEO annoncer qu’on va fermer la boîte et que leurs actions, ils peuvent toujours s’en torcher le cul. C’est la honte totale, l’effarement des Bourses, le phénomène perturbant d’ordre universel.
On en est à souhaiter la crise. Celle qu’on prédit dans des milieux qui sont dans le nez des télés. Le système de châtiments, judiciarisés dans les cours de commerce, est le seul qui vaille et détermine le genre de démocratie. Le public, sidéré, voit dans la course les gagnants et les perdants. Il dit « merde, pourvu que ça soit pas mon entreprise qui ferme ». Puis, il la ferme aussi, saisi par l’angoisse. Il a les mouillettes.
C’est tout.

10 novembre 2019

Fit and proper

Ce n’est pas un lieu commun. Une grosse majorité d’Européens le ressent. L’Union Européenne est l’adducteur du libéralisme infiltrant les solidarités traditionnelles qui s’exprimaient parmi les peuples et qui le peuvent de moins en moins. La démocratie par procuration donne un blanc-seing à une élite politique dominante qui s’est emparée du pouvoir et entend le garder, dans les pays de la Communauté et a-fortiori à l’Europe.
La dernière propulsion d’un commissaire européen belge, en l’occurrence Didier Reynders, sur simple signe du menton de Charles Michel, alors que Reynders est loin de faire l’unanimité sur sa personne et que Michel n’était plus qu’un premier ministre chargé des affaires courantes, est le type même d’une situation exécrable qui fait détester l’Europe.
Le marché unique conçu en 1986 est devenu une machine au service du libéralisme le plus obtus qui se puisse être. La dernière preuve n’est-elle pas la suite d’ukases lancés par Trump dans sa politique hégémonique devant lesquels l’Europe s’est couchée dans son adoration du dollar et à l’abri de l’OTAN, puissance militaire américaine, auprès de laquelle la puissance militaire européenne est un nain de jardin, dans cette alliance.
L’idéologie néolibérale en Europe est un fait qui n’a pas fini de faire des ravages.
L’Union Européenne, au sommet de normes absconses et de réglementations communes, est une énorme machine que les grands trusts industriels et alimentaires adorent tant elle pénalise les artisans et les petites entreprises. La concurrence y a éteint les initiatives pour laisser place nette aux grands requins du biseness.
Afin d’éviter de racketter les poches des contribuables vides depuis 2008, en cas d’une nouvelle plongée dans la faillite collective du système, on aurait pu, à tout le moins, monter des schémas d’essais sur la meilleure façon de sortir des lobbyings, des subprimes et de toutes les inventions des faiseurs de frics. Qu’a-t-on trouvé ? C’est de forcer les « petits acteurs » à accepter leur intégration au sein des géants du marché. Merveilleuse trouvaille en vérité de l’Union Européenne qui consiste à utiliser ces questions légitimes pour apporter des réponses qui limitent la concurrence sous le prétexte trompeur de réguler le marché.
Aujourd’hui, ce nouvel assemblage est à deux doigts d’entraîner dans une catastrophe à l’échelle européenne, l’ensemble des petites banques assurées à l’énorme machine de la Deutsche Bank au bord de la faillite.
Cette aberrante politique de l’Europe a permis aux majors de l’assurance de gagner des parts de marché grâce à une réglementation qui produit sur les petits acteurs un effet contraignant redoutable d’inefficacité et de pertes de capitaux pour ceux-ci.

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Non seulement cette initiative européenne n’a pas éliminé les acteurs dangereux pour le consommateur qui avaient causé la crise des subprimes aux États-Unis, en 2007, mais ils ont pu vendre à nouveau des emprunts toxiques, sous le chapeau protecteur de la Deutsche Bank. Si bien que Madame Lagarde va devoir à toute vitesse trouver les moyens de refinancer cette banque. Une seule solution d’urgence, alourdir la dette générale et poursuivre l’austérité en Europe !
L’Amérique de Trump, avec son chômage à 3 %, laissent les gouvernements des 27 complètement énamourés. L’Europe devrait avoir pour mission de faire réfléchir les ministres des économies des pays unis sur la manière dont on comptabilise ces 3 % et à quel prix ce bon score est obtenu. En effet, la grande masse des chômeurs américains n’est pas reprise dans les statistiques, elle vit d’expédients et de Welfare. C’est la société du « help your self ». L’ensemble de la médecine y est payante, comme les études universitaires, des fonds de pension pour « faire » la retraite de celui qui peut cotiser, les congédiements s’y font à la semaine ou sur le champ, toute la société est fondée sur le rapport avec l’argent et rien d’autres, seul un millionnaire ou fondé comme tel en se faisant sponsoriser, peut accéder à la présidence.
L’Europe ne fait rien pour dissuader des pays comme la France, la Belgique ou la Hollande de venir petit à petit à ce genre de société par souci d’efficacité économique, mais au détriment du bien-être social de tous. Macron veut détricoter les retraites pour en faire des machines par point dont la minceur ferait qu’on prendrait l’habitude de les compléter par une assurance. Il privatise des propriétés de tous comme La Française des jeux et peut-être Les Aéroports de Paris si le référendum ne recueille pas assez de voix, bref, son objectif c’est la copie de la société américaine.
L’Europe à défaut de vouloir justement une société européenne est en train de basculer dans ce genre de démocratie à l’américaine. On a remarqué que la N-VA d’abord farouchement antieuropéenne commence sérieusement de penser qu’entre elle et l’Europe, il y a moins de chemin qu’entre la Flandre et la Wallonie.

9 novembre 2019

Grab by the pussy !

Que peut-on écrire sur Trump qui n’ait pas déjà fait l’objet d’un petit potin, d’un fait-divers ou d’une étude très sérieuse d’un universitaire spécialiste de l’Amérique ?
En Europe, ce président est une curiosité, un cas probablement unique dans l’histoire mouvementée de la Maison Blanche.
Ses inconditionnels, à peine 30 % chez lui, sont probablement autant en Europe. La Belgique, en Theo Francken, a son thuriféraire flamand. Le restant n’est pas neutre. On se moque, on l’abomine ou l’on s’inquiète, mais personne n’est indifférent à cette personnalité hors norme.
Les premières auditions publiques en vue de sa possible destitution auront lieu mercredi 13 novembre 2019.
Ce pourquoi on veut le destituer n’est rien en comparaison de ce que l’on sait de cet homme d’affaire qui “attrapait les femmes par la chatte” avant de devenir président. Toutes ses histoires vraies et fausses, ses affaires embrouillées qui dévoilent un patron margoulin, ses coucheries avec des prostituées de luxe, les rumeurs sur l’inculture d’un homme qui se vante de n’avoir jamais lu un livre en entier de sa vie, font de ce président une publicité rarement aussi négative qui fait le plus grand tort à l’Amérique.
La plus grande démocratie au monde après l’Inde en prend un coup. On est étonné en Europe du genre de scrutin, un système compliqué de grands électeurs qui permet qu’avec trois millions de voix d’avance, Hillary Clinton soit battue par l’homme d’affaire new-yorkais à l’élection présidentielle.
En même temps cette dérive sur les qualités que devrait avoir le chef de l’exécutif sert de révélateur aux Européens, sur les aberrations de la vitrine de la démocratie que sont les USA. Ce douteux exemple permet à la Belgique de naviguer dans des conditions de pouvoir par délégation, sans que la population soit concernée. Le tour de passe-passe donne aussi à la France, un président élu par des voix de gauche et du centre pour faire une politique de droite. Alors, question fantaisie, on n’est pas mal doué en Europe aussi.
Mais la présidence de Trump est révélatrice de la dépendance de l’Europe à l’exécutif américain, par la puissance du dollar et militaire d’un OTAN véritable cheval de Troie qui plombe l’avenir de la coalition européenne.
Tenus par l’économie mondialisée, forcés d’avaler comme argent comptant toutes les fantaisies d’un élucubrant président américain, paralysés par les alliances dont la militaire, les anti-fans et les fans d’Amérique pourrissent le cœur même de l’exécutif européen endommageant celui-ci vis-à-vis de l’opinion publique, par leur propre dissension. Et ce n’est pas la nomination pour notre pays de MM Charles Michel et Didier Reynders qui vont changer les choses au contraire. Il n’y a pas plus américanolâtres que ces deux là.

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Le coup de force d’Erdogan en Syrie contre nos alliés les Kurdes rappelle que nous sommes les alliés potentiels à l’OTAN. Le Turc part en guerre contre les propres intérêts de ses partenaires au sein de l’alliance et cela grâce au coup de pouce de Trump, dans ses déclarations fracassantes sur le retrait des troupes américaines aux endroits stratégiques.
Un livre vient de sortir aux States qui développe une théorie selon laquelle le vice-président des États-Unis, Mike Pence, aurait soutenu l'idée de renverser le locataire de la Maison Blanche au nom de sa santé mentale déficiente.
Des témoignages ont filtré, le comportement de Trump donne le vertige, sinon des inquiétudes. La valse des hauts fonctionnaires de l’entourage présidentiel en dit long sur le caractère instable et versatile du chef de l’exécutif.
L’entourage invoque sous cape le 25e amendement de la constitution, qui permet de retirer de sa fonction un chef de l’État qui n’aurait plus toutes les capacités mentales nécessaire pour exercer.
L’auteur est un officiel haut-placé au sein de la présidence des États-Unis, dont on ne sait pas s’il est encore en poste, qui doit avoir des sources fiables. Il a, visiblement, une dent contre Donald Trump.
L’idée de destituer Donald Trump pour une santé mentale déficiente serait née au renvoi de James Comey, l’ancien patron du FBI, pris unilatéralement par le président, sans consultation du Parlement, déclenchant l’ouverture de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, liée aux conditions d’élection du milliardaire et ses liens avec le régime russe.
L’Europe continue sa politique sur les mêmes rails. Ursula von Leyen n’a pas été nommée chef de l’exécutif européen pour faire la révolution, nos deux zigomars, chargés de mission auprès d’elle, non plus.
Trump peut compter sur ses inconditionnels.

8 novembre 2019

Cyborg du temps présent.

Je fus longtemps un spectateur passionné de débats politiques à la télévision et à la radio. Est-ce une illusion ? Il me semble que les débats étaient moins à sens unique du temps de Sarkozy que ceux qui passent sous la présidence Macron.
Illusion sans doute, les patrons de chaînes n’ont pas changé et les journalistes non plus. Le consensus amoureux de la presse pour le pouvoir libéral est toujours aussi fort.
C’est probablement une lassitude de ma part des discours à sens unique, antiennes adressées au peuple selon lesquelles tout est au mieux dans le meilleur des mondes.
À vrai dire, on n’entend pas ou presque pas l’opposition de droite ni de gauche. C’est ce silence après la parole officielle portée par les acteurs principaux de l’info qui dérange. Qu’est-il arrivé à l’opposition ? Elle n’a plus ses champions dans la presse ? Les journalistes sont-ils tous macronisés ? À moins que la politique de Macron soit tellement mauvaise, qu’elle se suffit à elle-même pour produire sa propre controverse ?
Quand par hasard, l’opposition s’exprime, aussitôt en face, les personnels de l’audio-visuel se réveillent. Ils retrouvent leur métier de journaliste. Rouletabille devient coupant, pose hardiment des questions. Il interrompt, cherche à déstabiliser. Il fait enfin le boulot. On le dirait libéré d’une surveillance : celle du patron dans la pièce à côté et d’un Big-Brother invisible, dont on sent la présence redoutée.
À la longue, les ficelles du métier finissent par se voir, d’où l’impossibilité de rester deux heures devant la télé, comme je le faisais avant. Le journaliste a changé, il flagorne ou il s’essaie à la mise à mort. Il est déconnecté d’une vision intelligente.
La spéculation devient une sorte de discussion sémantique sur les décorations intérieures de Sainte-Sophie, dans Byzance, le 28 mai 1453 très exactement, alors que Mehmed II entrera dans la ville le lendemain, mettant un terme à l’Empire d’Orient.
Cela ne crève-t-il pas les yeux d’une urgence médiatique qui fait défaut ?
Les raisons pour n’en rien faire sont de tous ordres et correspondent chaque fois à une urgence qui n’en est pas une, comme la question du foulard.

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Développer les sujets impératifs serait trop long. En ressortir quelques-uns est à peine possible dans cette chronique, dont on dit qu’elle est trop bavarde. L’économie libérale telle qu’elle se développe prend une méchante tournure. La mondialisation heureuse était une bêtise. La privatisation des biens communs détenus par l’État en est un avatar local. Même le camp bourgeois en convient. Une sourdine est mise à ce niveau. Il reste assez de jugement du public pour qualifier la mondialisation de faillite. De ce point de vue, la discussion hier sur « C dans l’air » France 5, sur la privatisation de la Française des jeux et celle des aéroports parisiens, nous reconduit sur les bords du Bosphore en 1453.
Le phénomène de transhumance des populations est un problème majeur. Il est relié aux disjonctions économiques d’un continent à l’autre, conséquences lointaines de la colonisation, des guerres d’intérêt des grandes puissances et au dérèglement climatique.
Va-t-on reprendre les travaux du britannique Thomas Malthus sur la restriction démographique, et les nécessaires réformes proposées par Pierre-Joseph Proudhon ? Non. On se moque. Ce sont de vieilles lunes de deux siècles qui ne correspondent pas aux défis du XXIme siècle. On ferait quand même bien d’en extraire quelques vérités intemporelles.
Quelqu’un a dit, il y a vingt ans « le temps presse, nous n’avons plus que dix ans devant nous pour changer notre mode de vie ». On tient le même langage aujourd’hui, mais ceux qui le tiennent, retombent sans coup férir avec le sujet suivant, dans la basse-cour du politiquement correct. Il est vrai, on nous avait certifié scientifiquement il y a cinquante ans que les réserves des nappes pétrolifères seraient épuisées dans… 35 ans !
Évidemment, de telles inepties soutenues par de grands scientifiques, devraient au moins perturber l’assurance de ceux qui font du capitalisme, une économie en croissance constante sous peine de crise et de récession grave.
Voitures de 350 chevaux, savons moussant à l’or fin, parfums magiques, exciting soap for fast bandages, mirobolants analgésiques : le petit écran hypnotise le consommateur et rendort le citoyen qui est en lui. Parfois, quelques images de faim et de guerre, presque subliminales, traversent l’écran. Cette réalité tombe pile au moment où Mbappé frappe au but l’adversaire du PSG. Le côté paradisiaque de la société de consommation est un masque qui nous transporte à un carnaval de Venise perpétuel.

7 novembre 2019

Près d’un accord !

L’ambitieux en journalisme pourrait s’envoler vers des objectifs plus grands, mondiaux même ! Et comme les éditorialistes hors classe, il s’emparerait des actualités brûlantes, prendrait position dans le conflit commercial des USA avec la Chine, soulèverait les couvercles des marmites à enrichir l’uranium en Iran ou regarderait les yeux mouillés d’un tillac arrière, des malheureux prendre l’eau sur des gonflables surchargés, cingler vers l’Europe.
Mais ce serait laisser la part belle aux commentateurs penchés depuis mai sur le cadavre exquis de la Belgique.
Voilà Magnette nommé formateur par le roi.
Bon. Et après qu’est-ce que ça change ?
La droite flamingante et la gauche libérale ne se conviennent pas ? Comme c’est étrange, Charles Michel avait noué avec Bart De Wever des relations proches de la franche camaraderie, osons le mot, presque homosexuelles. Comment se fait-il que partant de la même nécessité « libéralistique », Paul Magnette ne le puisse pas ?
L’alchimie n’est pas différente, c’est toujours l’affrontement de deux sur-mâles. L’objectif est identique. L’économie strictement mondialisée libre échangiste n’a pas bougé d’un poil de la rondelle patriotique.
Avec son futur camarade de bordée, le président du PS se heurte à un mur d’incompréhension. De son côté, le chef de la N-VA trouve Magnette moins attirant que Charles. Pour le stratège anversois, l’ouvrier est prospère, le plus pauvre de nos pauvres passerait pour un nabab à Dacca au Bengladesh !
Visiblement, ces deux hommes condamnés à s’entendre sont retenus par une aversion physique, ridicule à ce niveau. Le dilemme passe par la porte étroite gidienne de la mise en scène.
Mais est-ce la bonne raison ? Il y en aurait une autre.
Celle-là, Philippe II (dans le sens deuxième version) ne veut la lire sur aucune lèvre. Elle fit disparaître mystérieusement des mauvais esprits (Les anciens se rappellent Julien Lahaut).
La voici : le gouvernement fédéral ne sert plus à rien !
Il est comme une gare entre Mettet et Couillet (Charleroi), une nouvelle La Mallieue (région liégeoise) qui accueille trois voyageurs par jour et coûte en entretien, cent fois le prix des billets vendus.
Le bourgeois tient au Fédéral pour des raisons sentimentales. D’ardents patriotes se sont enorgueillis du titre de premier ministre. De grandes ambitions y ont fait florès. Garder à titre honorifique l’appellation « Royales », aux serres de Léopold II à Laeken, ce n’est pas rien !
Les temps sont rudes. Il n’est plus question de dépenses prodigues à des destinations sociales. Le gouvernement fédéral n’est plus rentable ! C’est un indigent dont De Wever ne souffre plus la vue. Madame Sophie Wilmès, ancienne ministre du budget et cheffe des vestiges de tous les ministères dont les ministres disparaissent un à un, en porte témoignage : elle était en jean troué et en chemisier pas frais à la cascade de Coo, rendez-vous des MR, c’est ce qui a plu directement à Charles Michel.

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Le superflu, quand il n’est pas destiné au riche, dérange du monde.
Le Fédéral ne sert qu’à deux ou trois petites choses que Sophie Wilmès pourrait gérer de son petit bureau de jeune fille, quand elle était à l’IHECS.
Même le limité de la comprenette, le petit Chastel, a la solution : Deux Régions, une Ville franche, un bureau fédéral chargé de la paix générale et un Canton de l’Est, genre principauté de Monaco, avec un Prince choisi chaque année au carnaval, pour amuser le people.
Le siège du bureau fédéral dans la ville franche serait le dernier troquet de la belge attitude. Un bureau-bar d’un rez-de-chaussée avenue Louise s’impose. Le couple royal, à la tête du royaume, occuperait l’étage avec balcon, au-dessus de chez Madame Wilmès
Derrière le comptoir à faire gérante bilingue, elle servirait des pintes même à un type seum comme moi. Quand les caïds des régions se feraient la gueule, elle les prendrait par la tête pour qu’ils pleurassent dans l’entrebâillement de son corsage.
On oublierait que la pauvreté existe.
On ferait du Canguilhem et du Roland Barthes sans le savoir. On deviendrait intelligents.

6 novembre 2019

Un vide abyssal !

Les rigolos qui s’ondoient les burnes d’huile de figue de Barbarie doivent se fendre la pêche de nos pauvres gueules qui se bourrent d’huile de palme pour choper les cancers bons marchés. Ce monde mal fichu par les excès paradisiaques d’une infime minorité et infernal pour le plus grand nombre, est marqué au fer rouge par la connerie des élites, ces intelligences suprêmes, qui font semblant de ne pas voir que nous dégringolons. Qu’ils ne se rassurent pas trop vite, ce sera pire pour eux, le jour où la réalité leur dessillera les yeux. Ce n’est pas au moment où on ramasse un pavé sur la gueule qu’on s’inquiète que sa Rolex a dix secondes de retard.
Ce ne sont pas des menaces, c’est un supposé débile qui prévient le super crack qui sciait des bûches sur la banquette, qu’on est au terminus. On ne descend pas d’un omnibus comme d’un piédestal.
D’abord cette idée du mouvement perpétuel du marché qui a besoin d’être en expansion continue pour que les taux de profit ne tombent pas à zéro. Qui a eu la brillante idée ?
– Mais tous, ma chère !
– Absolument, jusqu’aux plus profonds génies, Macron, Michel, Di Rupo, même mère Theresa… tous les Augustes.
Une seule alternative pour que cela dure encore une centaine d’années, pas plus : que les Humains copulent à tout va, qu’on dépasse les quinze milliards. Quand on sera trois au mètre carré, ce ne sera plus possible, il faudra trouver autre chose. D’ici là, on aura de la main-d’œuvre à deux dollars dans les pays du Sud, c’est le Nord qui le dit.
Ursula von der Leyen a son petit truc en plume comme Jean-Claude Juncker sa baguette magique pour l’expansion continue. On gonfle la dette, ce qui permet l’achat de produits inutiles mais coûteux qui différencient les riche consommateurs. Les autres profitent seulement des yeux à la télévision, en regardant Miss Prout qui entre dans sa Porsche à Bel Air, pour dévaler les sommets de Santa Monica.
Nous voilà fins prêts pour la croisière de la modernisation, vendus, pesés, emballés à astiquer les cuivres des plaisanciers.
L’Haut-Lieu est tellement stupide ! Il ne voit pas, au lieu de faire comme la pub « Y a bon banania » (qui ne passe plus pour outrage à la négritude) que le spectacle n’ébaubit plus, mais incite plutôt à la violence !
Un qui n’arrête pas de l’ouvrir et qui ferait mieux de la fermer, c’est Jacques Séguéla qui aurait dû s’arrêter à sa phrase cultissime « si à cinquante ans on n’a pas une Rolex, c’est qu’on a raté sa vie. ». Voilà qu’il appelle encore à la violence au LBD vocal « Même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1.500 euros ! »

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Ces gars-là sont de vraies kalachnikovs sur patte. Ils nous tirent dessus, ces tantes !
Ces mousses de médias cachent un peu le solide de la crème du fond. C’est dommage, l’animateur de base vaut la peine. Le reste de la bande répète sans cesse : « Qui n’a rien, n’est rien en définitive »… pas de voiture, par de costume Arnys, pas de chaussures en croco, c’est de l’étron de corniaud !
– Rien qu’à voir le sac de la dame et les chaussures du type, tu sais que tu n’as affaire qu’à des pauvres !
Le jeune qui entend ça en banlieue peut se dire « Tiens, il est pas con ce mec. Comme j’ai aucune chance de braquer plus de cinquante euros chez ma voisine de palier, j’vais y voir chez l’artiste ». Le culte de la consommation par le maniement d’objets contondants est ainsi conseillé aux millions d’aspirants à la dolce vita.
– T’as plus que deux alternatives, mecs, tu vas gonfler tes accus en France chez Mélanchon, Besancenot, Nathalie Arthaud et en Belgique, chez Hedebouw, pour apprendre à savonner leur planche ou alors t’achètes plus le bonnet du Che… tu entres dans le Gilet Jaune, tu deviens délinquant d’après Macron, mais sans le vouloir en rond-point, sinon, tu fais plus fort, tu caillasses du flic et tu finis black-block à biribi ou clandé éternel. Triste époque !
Et t’auras pas ta Rolex, fils !
Le mode d’emploi est à la télé. On y confond tout : la vie, l’objet, comment être riche en restant pauvre, avec cours gratuit de violence.
Assez bizarrement, les autorités vont faire pression sur Facebook, sur les circuits parallèles pour faire cesser les appels à la violence, alors que la télévision te propose un service complet recommandé !

5 novembre 2019

Le mur.

La nécessité de travailler dans les conditions que nous impose l’économie libérale nous modifie à notre insu. Les natures généreuses, confiantes, naturellement portées à rendre service gracieusement n’ont rien à faire dans l’arbitraire d’une société du donnant/donnant.
On n’y peut rien changer, mais d’avoir transformé l’entreprise en un champ de bataille où le plus fort gagne, où le « meilleur » exécute le moins performant, laisse des traces dans la construction sociale des gens.
Le monde politique s’est laissé circonvenir par la mentalité du monde économique. L’arrivisme, le faux discours sur le collectif, l’occupation des postes par un élitisme copié sur le privé, tout enfin conduit à faire de l’État une entreprise, d’où sa déshumanité et la régression sociale constante.
La parfaite synthèse de la politique et de l’économie est la transformation sous nos yeux d’un édile communal, Stéphane Moreau, ex-échevin, puis bourgmestre d’Ans, enfin CEO, pomponné, rasé de frais et brassant des millions. Qu’au départ, ce phénix ait été socialiste ne manque pas de piment.
Tout cela concourt au ratage des démocraties libérales. De fait, le monde n’a jamais été économiquement aussi inégalitaire. De cette inégalité est née une frustration égalisatrice qui trouve un exutoire dans l’expression bridée des idées et des mœurs en Europe. Toutes sortes de gens se voient ainsi interdire sous peine de procès la prise de parole, ce qui accélère encore le repli sur soi.
Ainsi prend forme, une uniformisation obligatoire, nuisible à la diversité culturelle. Le nivellement culturel est spectaculaire. Tout se fait comme s’il y avait une politique délibérée d’abrutissement des masses ; bien que les responsables politiques affirment suivre tout simplement une évolution inquiétantes tirant les gens vers le bas, sous peine de disparaître.
Les médias de l’ère électronique s’épanouissent dans l’incommunicable. Ils imposent ouvertement l’adoration unanime des valeurs de la société néolibérale. Nous avons le choix entre l’avers et le revers identiques d’une pièce de monnaie truquée.
À ce degré zéro, correspond une technologie des communications très perfectionnée, pour si peu d’originalité. Les médias sont concentrés en quelques mains amies du pouvoir. Ce petit nombre de puissants s’adresse au plus grand nombre de gens jamais regroupés par le passé, si bien que c’est la première fois dans le monde que tant d’hommes soient maintenus dans l’incommunication par un si petit nombre.
Par cet effet, ceux qui ont le privilège d’informer, de s’exprimer, de créer se réduisent de manière exponentielle. « La dictature de la parole unique et de l’image unique, bien plus dévastatrice que celle du parti unique, impose partout un même mode de vie, et décerne le titre de citoyen exemplaire à celui qui est consommateur docile, spectateur passif, fabriqué en série, à l’échelle planétaire, selon un modèle proposé par la télévision commerciale américaine. » (in le Monde Diplomatique)

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Le mode opératoire des télévisions privées américaines envahit l’Europe et cloue sur canapé de nouvelles générations d’ahuris et d’hébétés. Fox News et One American News Network sont les références de ce caniveau audiovisuel. Favorites du 45e Président des États-Unis, la dernière affiche même un "compteur" du nombre de "migrants" présents aux Etats-Unis !
Ce n’est pas le meilleur des mondes possibles, de Voltaire, mais c’est celui que nous ingérons sur prescription obligatoire capitaliste. Les citoyens sont devenus des consommateurs regroupés dans des marchés, les nations sont des entreprises, les villes des entités productives, tandis que les relations humaines ne sont plus que des prises de paroles entre concurrents commerciaux.
Écartées de tout pouvoir par le leurre d’une démocratie falsifiée, les populations n’ont jamais été autant victimes de l’injustice. La Banque mondiale publie les résultats de l’économie mondiale : les inégalités ont doublé ! En 1980, la tranche la plus aisée (20 %) de l’humanité était trente fois plus riche que les 20 % de la plus pauvre. En 1990, celle-ci était soixante fois plus riches...
On n’ose pas parler de 2020 !
Entre les plus riches des riches et les plus pauvres des pauvres, l’abîme est devenu la fosse des Mariannes. En faisant la somme des fortunes privées qu’évoquent les magazines Forbes et Fortune on constate que les cent personnes les plus riches ont une fortune supérieure à tout ce que possèdent un milliard et demi d’habitants de la planète. La Banque mondiale le reconnaît dans son dernier Rapport sur le développement dans le monde, l’ONU confirme dans son dernier bilan mondial sur l’humain.
Pourquoi ce qui est connu, avéré, commenté, rabâché par la gauche n’est-il jamais répercuté par les « grands » du royaume ? C’en est au point, lorsque Michel, Di Rupo ou De Wever s’amènent la gueule enfarinée pour nous dire l’air triomphant qu’ils ont pris 20 euros sur l’indemnité d’un chômeur, que j’ai envie de leur foutre une mandale à travers la tronche.
Comment osent-ils tenir les discours qu’ils tiennent sur l’économie et les effets de celui-ci sur la direction de ce pays ?
Ils ne s’adressent pas à la minorité des gens qui savent, mais à la majorité de ceux qui ne savent pas, dans une course à l’abîme.

4 novembre 2019

Ex-perd et gagne !

Joachim Coens du CD&V en a assez d’un pays incapable de former un gouvernement. Cet homme n’aime pas l’échec, mais il le pérennise, puisqu’il prône un gouvernement d’experts !
Les politiques sur la touche renvoient une mauvaise image d’eux-mêmes et de la démocratie.
Qu’est-ce qu’un expert ?
Il faudra d’abord répondre à cette question. Ensuite viendra la compétence de l’expert. Mais la question phare, celle qui est au-dessus de toutes les autres « Qui va choisir l’expert et sur quel critère » ? Les élus, experts d’expert, en sont-ils capables ? Ils n’arrivent même pas à se mettre d’accord sur la formation d’un gouvernement… à moins de nommer un expert qui ferait la politique qu’ils ne veulent pas faire ! Inélégante manière de ne pas porter le chapeau d’un nouveau recul dans le domaine social, qu’ils jugent indispensable sans l’oser pouvoir faire ! On pense au sale coup dont la popularité de Di Rupo souffre encore, quand premier ministre, il amorça une réforme du chômage, que Michel s’empressa d’adopter.
Voilà un homme, Charles Michel, qui déclare qu’avec la N-VA, il referait un gouvernement ! Autrement dit, ayant été incapable d’aller au bout de la législature avec la N-VA, responsable du chaos actuel par ce mauvais choix, il referait la même erreur ! Et on lui demanderait à quels experts il pense pour former un gouvernement ?
Ce type, ministre d’État – donc apriori un sage – envisageait un déficit budgétaire de 10 milliards en 2020. Il pourrait être de 12/13 milliards ! Entre parenthèse Sophie Wilmès, la nouvelle première ministre, était la ministre du budget de l’époque, c’est dire comme elle s’était plantée aussi !
Joachim revient à la charge avec son idée d’expert « Ce pays a besoin d'un gouvernement. Et d'un budget digne de ce nom. Si les partis ne réussissent plus, d'autres doivent s'en charger ».
L’embêtant dans ce subtil raisonnement, c’est l’abandon de ce qui restait de démocratie !
Enfin des noms : on ne va quand même pas nommer Sinardet et Delwit premiers ministres en couple, chefs d'une dizaine d'experts, issus du monde académique, administratif et de l'entreprise. L’élite de ce pays souffrait déjà d’un manque de nomination élective, les experts vont atteindre des sommets d’arbitraire !
L’exemple de Coens est édifiant « … En Italie, en pleine crise financière de 2011, lorsque Mario Monti, qui avait été deux fois commissaire européen, a mis sur pied un gouvernement de spécialistes, de technocrates, qui a ramené la stabilité. La Belgique en est là. C'est ça ou de nouvelles élections, mais celles-ci ne résoudraient rien ».
Au point où nous en sommes, n’est-ce pas plutôt de voir dans cet échec, celui d’un système et d’un État de hauts experts, en pleine décomposition, s’attirant l’indifférence des populations ?
La réalité est cruelle pour Coens, tellement cruelle qu’il n’y croit pas,
La bourgeoisie n’arrive plus à masquer la réalité : la Belgique fédérale n’existe plus.

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Le Belge est comme un type au service des réclamations, il refuse de s’expliquer avec la standardiste du bureau. Il veut parler au directeur. La standardiste, c’est l’État et le directeur, c’est l’économie mondialisée.
Ce n’est pas tout à fait par égoïsme, c’est surtout par désespoir.
Les quelques îlots de résistance à cette morosité sont obligés d’en faire des tonnes pour qu’on parle d’eux et faire croire que ce n’est pas fini.
C’est Theo Francken qui loue la présidence de Donald Trump ! C’est quelqu’un, dit-il, qui respecte les promesses qu’il a faites aux électeurs.
Il aimerait être le Trump belge. Peut-être le sera-t-il dans le futur gouvernement Magnette ? L’inconvénient de ceux qui font ce qu’ils disent, c’est qu’on sait qu’ils vont faire une connerie avant qu’ils ne la fassent !
Je ne sais pas si cette sincérité va faire penser le Belge différemment.
Je n’ai jamais tant senti la fin de quelque chose, que dans cette législature, quoiqu’il ait fallu attendre 546 jours la précédente pour que le loup rentre dans le bois et abandonne la bergerie.
Il n'est pas besoin d'être soi-même pratiquant pour mesurer l'engouement des Belges pour les jeux d'argent et de hasard. Voilà qui réduit l’alternative à deux issues : faire fortune par un exceptionnel hasard d’un gros lot gagné ou une République populaire ?
Le Belge tend toujours sa casquette à la sortie des palaces. Il gratte de temps à autre des billets de tombola dans l’espoir d’en être.
Il nous faudra patienter jusqu’à l’arrivée d’un nouveau Robespierre.

3 novembre 2019

XX < XY ?

J’aurais voulu connaître Annie Le Brun en 1967 à vingt-cinq ans. Non pas qu’elle soit moins magnifique aujourd’hui, mais cela m’aurait évité de m’être tardivement attaché à la cause des femmes, pauvres entre les pauvres.
J’ai perdu quelques années à croire que le rattrapage des mal aimés dans la société de progrès était égal entre les sexes. Maintenant que le progrès s’est révélé une chimère et qu’au lieu du rattrapage l’écart croit entre les classes sociales, les femmes y sont visiblement encore plus maltraitées que les hommes !
Cependant, la gauche molle compatible N-VA affirme que les femmes n’ont pas à se plaindre, par rapport aux hommes. Elle voit dans le désastre social actuel, une certaine égalité dans le malheur entre les sexes !
C’est faux ! Les femmes aujourd’hui sont plus pauvres que les hommes !
Elles sont majoritaires parmi les travailleurs les plus mal payés. À la retraite, leurs pensions sont nettement en-dessous de celles des hommes.
À travail égal, l’écart des salaires dit tout,. Je ne sais pas ce qu’on vous a raconté au sujet de l’alignement progressif. L’écart est toujours de 25 % entre les sexes. Quant au travail à temps partiel ou à mi-temps, pas besoin de faire un dessin, les femmes sont les victimes d’un triste record.
Le Huron de Voltaire plongé dans les statistiques de la modernité dirait avec l’Ingénu : une femme, chez vous les libéraux, vaut moins qu’un homme !
Une proposition de loi à gauche qui ferait du bruit serait l’obligation de rendre publics les salaires individuels dans les entreprises privées, que seuls les Impôts connaissent, mais ne peuvent pas publier. Même les barèmes et les avantages particuliers du secteur public ne sont connus que partiellement.
En attendant, pourquoi les progressistes, travailleurs du privé ou du secteur public ne divulgueraient-ils pas leur salaire à leurs collègues femmes ?
Le secret de ce que l’entreprise paie en salaire à son personnel est un des leviers de la mainmise libérale sur le monde du travail. C’est une survivance de l’Ancien Régime. Le prince n’a pas besoin de justifier sa préférence pour l’un ou l’autre de ses sujets. C’est une discrimination propre au pouvoir d’un chef d’entreprise que d’attribuer plus ou moins de l’argent à quiconque, sans justifier de son choix, sur des critères qui, n’ont la plupart du temps, rien à voir avec la compétence et l’efficacité.

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La maternité joue un rôle discriminant dans l’embauche et la rémunération.
Les beuglantes de tous les pouvoirs pour clamer le contraire ne servent à rien. La réalité de notre société établit que la possibilité de faire des enfants est contraire à la recherche de la productivité maximale du monde libéral. Ceux qui disent le contraire sont des hypocrites. Mieux, les lois établies protégeant la maternité de la mère au travail ont des effets boomerang sur l’embauche, tant que les hommes n’auront pas d’équivalents en congé de paternité.
Il en va du travail en entreprise comme des règles de la grammaire où le masculin l’emporte sur le féminin. Cela va même plus loin sur la priorité du masculin. Le féminin finit par être invisible dans la phrase, l’autre sexe l’emporte sans discussion !
Le gouvernement provisoire de Sophie Wilmès attend que le PS et la N-VA s’associent pour léguer le fameux dossier chômage et les réformes, aux noms desquelles les allocations de chômage seront distribuées plus parcimonieusement, au point que les travailleuses à temps partiel vont encore trinquer.
Les délais de recharge des droits et les fins progressives jusqu’à éteindre le droit au chômage devraient probablement faire leur retour dans les priorités du futur gouvernement en exercice complet.
Des multiples manières qu’a le pouvoir de reprendre un peu chaque année des acquis des classes pauvres sous prétexte d’économie, ce sont les femmes qui sont perdantes à tous les coups.
Les réformes amorcées par Charles Michel, que Magnette et Bart De Wever poursuivront dans les accords du futur gouvernement, seront plus dures à l’encontre des femmes, par tout le système de cohabitation qui infériorise la femme allocataire cohabitant.
Cette discrimination ne devrait pas laisser les féministes insensibles.
Reste une énigme. Pourquoi y a-t-il encore des femmes qui adhèrent à un système aussi discriminant à leur encontre ?

2 novembre 2019

Billard…

La carambole a réussi. Le roi a nommé Charles Michel, ministre d’État, sur recommandation de la nouvelle première-ministre Sophie Wilmès, poussée à l’emploi par… Charles Michel !
Décrypté par Richard3.com la partie de billard est aussi atlantique. La carambole est partout.
L’Angleterre largue les amarres. L’Europe la retient par la jaquette. Trump, qui fait la pluie et le beau temps sur le vieux continent, a prévenu Boris Johnson, il peut faire de bons traités avec l’Angleterre, si Bojo claque la porte sans accord avec l’Europe. Trump est confiant. Les Européens sont ses obligés. Ils ne protesteront pas. Trump nous aime comme Monica sous le bureau de Clinton. Carambole !
Le Marché commun est le cheval de Troie américain sur le Vieux Continent. Les États-Unis n’ont rien à craindre du Brexit ; au fil des décennies, l’Union européenne est devenue leur vassale. Elle n’ose protester de peur de se faire taxer !
L’Union européenne n’a pas de politique étrangère. Elle est en passe de perdre aussi toute politique sociale avec une économie mondialisée qui a des exigences.
En Belgique, Richard3.com s’étonne. On ne parle de rien. On ne sait rien. Georges-Louis est adorable et tout se passe comme prévu. Sauf qu’on ne sait pas ce qui est prévu !
Avec le couple Ursula von der Leyen-Charles Michel le compromis verbeux se poursuivra en anglais, la langue de référence. L’effacement politique sera maintenu. Mine de rien, on approche du chaos. Michel joue la blanche, fait une fausse queue, il touche la bande, raté !
Richard3.com s’est demandé tout un temps pourquoi malgré les électeurs et contre l’opinion publique, l’Europe continuait à privilégier les riches et maltraiter les pauvres ? La réponse est évidente : le moteur de l’économie libérale, c’est la croissance. Tout le système est basé sur le profit. Pas de croissance, pas de profit. Les privatisations, les accouplements honteux d’entreprises qui devraient en principe se faire concurrence, c’est la dernière carte avant la faillite. Tout se joue sur les capitaux récupérés sur la main-d’œuvre et les économies sur le volet social, pour relancer la machine.
Pour produire quoi ? Tout ce qui rapporte gros, sans distinction de nécessité ou de priorité.
L’Allemagne est visée qui a fait fortune dans la machine-outil et l’automobile et qui n’a pas prévu une reconversion, devenue nécessaire.

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L’Union a seize de ses membres qui ont contribué à la guerre d’Irak au côté des Etats-Unis. Elle feint de s’opposer aux caprices de l’administration Trump, mais rentre dans le rang, sitôt que celle-ci menace de la punir. Le tolard de l’académie de billard, c’est lui !
On s’est arrangé pour que l’euro soit lié au dollar, si bien que si le billet vert plonge, nous plongerons aussi. Or, Trump pratique la politique de la planche à billets pour soutenir son économie et rester à un chômage à 3,6 %. Il se pourrait que Christine Lagarde soit obligée d’acheter des dollars en masse pour éviter… la chute de l’euro.
Richard3.com n’a pas besoin d’être de l’état-major pour faire le point en matière de défense, la domination de Washington y est humiliante. Le traité de l’Atlantique nord (OTAN) est l’instrument dont tous les présidents américains se sont servis pour nous dominer militairement. Le « go ahead » de la Maison Blanche suffit pour qu’un État membre en colonise un autre. Voilà 45 ans que la Turquie occupe une partie de Chypre qui fait partie de l’Europe ! L’armée turque, deuxième de l’OTAN, envahit le nord de la Syrie, liquide l’autonomie kurde, avec l’aval de Poutine. L’Europe compte les coups, met un genou en terre, puis confie la partie suivante à des gens encore plus américanisés moralement que Jean-Claude Juncker.
Washington s’accommode de Recep Tayyip Erdoğan. Le Turc abrite des têtes nucléaires américaines et surveille la frontière maritime de la Russie. L’Europe est sous la menace d’une invasion de deux millions de réfugiés détenus dans des circonstances indignes de logement et de salubrité en Turquie. L’Europe enverrait bien Charles Michel sous le bureau d’Erdogan, Monica bis, pour lui faire une petite douceur.
Vous connaissez Jens Stoltenberg, non évidemment, Richard3.com non plus, c’est le secrétaire général de l’OTAN, un Norvégien médiocre à la carambole. On l’appelle le « Tony Blair norvégien », c’est du moins ce qu’apprend Wikipédia. La Turquie, selon lui, « agit avec retenue et en coordination avec les autres alliés de manière à préserver nos gains face à notre ennemi commun, Daech ».
On tient des paris. L’Amérique du Sud entre en guerre civile. L’Algérie menace d’imploser. Les deux Bush ont fichu la pagaille en Irak. Ça risque de chauffer en France au mois de décembre. Le malaise se généralise.
Sophie Wilmès frotte le procédé à la craie. Le bout du pied touche le carrelage de la rue de la Loi, la cuisse héronnière prolonge le corps couché sur le billard.
Gagnera-t-elle le point ?

1 novembre 2019

Parole de laïc.

Ah ! encore les religions, ces foutaises qui conditionnent la vie de millions de gens, elles n’ont pas fini de tarauder les esprits !
Je sens bien que je ne vais pas me faire des amis. Certains vont hésiter à recopier cette chronique pour s’en attribuer le mérite comme à leur habitude. C’est dire qu’on va marcher sur des œufs.
Enfin, la perte de temps, par le passage obligé d’explications, va énerver les laïcs qui sont au courant du problème.
Chacun a le droit de croire à ce qu’il veut et ce droit est égal au mien à ne pas croire, je le défendrai pour eux, sans même leur demander de le défendre pour moi.
Chaque religion a eu, a et aura ses fanatiques, ses jusqu’auboutistes, ses ardents guerriers de la puissance divine qui commettent des monstruosités au nom d’une abstraction.
Bien entendu, chacun a aussi le droit de se défendre contre ces énervés, assassins en puissance. Il ne s’agit plus ici de respecter le droit de croire, mais de se protéger physiquement contre ces croyants hallucinés.
Je suis pour que nous nous gardions des derniers bubons purulents de la religion à la mode : l’extrémisme musulman, salafisme, wahhabisme… comme je serais pour toute nouvelle lubie d’une secte prônant l’assassinat, comparé à une xième manifestation de l’art nouveau.
C’est dire comme j’ai été soulagé que des Belges convertis aillent pourfendre du mécréant en Syrie et en Irak, avec le bon espoir qu’ils n’en reviennent pas et restent étendus entre deux cactus.
Qu’Abou Bakr al-Baghdadission ait été jeté comme Buridan dans un sac en Seine (lui ce fut l’océan) me comble d’aise.
Il reste les séquelles humaines, pitoyables prisonniers des déserts sous la surveillance des Kurdes, des Irakiens, des Syriens, voire des Libyens et même des Turcs.
Dans cette troupe défaite de croyants, il y a des Belges, hommes, femmes, enfants. Qu’ils croient encore ou non, c’est leur affaire. Qu’ils veuillent encore en découdre, c’est sans doute vrai pour des irréductibles, des fêlés complets, amateurs de Mahomet en paréidolie de cumulus.
C’est de notre devoir de rapatrier tout ce petit monde et d’en faire un tri sérieux, comme dans tout naufrage, les femmes et les enfants d’abord, afin d’épargner les innocents et de mettre à l’ombre les coupables. C’est un laïc qui l’écrit.

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L’opinion est contre, je le sais, mais à ceux-là qui s’emportent, je rappellerai que la fine fleur belge de la SS fut rapatriée dans la mesure où elle était récupérable sur les champs de bataille que l’Europe bourgeoise, en accord avec Adolphe, avait pourvus, dans sa haine de la Révolution russe. Certains, très peu, furent fusillés dans les premiers temps, d’autres firent quelques années de prison, les plus chanceux se dispersèrent dans la foule. Mais, il n’y avait parmi eux aucune femme et encore moins des enfants.
Ce serait faire injure à cette part d’humanité qu’on réclame encore dans l’éthique d’une démocratie que de compter cyniquement que des gens meurent dans les sables chauds du désert, et que nous saluions cela comme une victoire.
Je ne le supporte pas. Au point que, pour une fois, je suis d’accord avec l’administration américaine qui, par la voix de son ambassadeur à Bruxelles, insiste dans Le Soir de jeudi pour que la Belgique rapatrie les djihadistes belges de Syrie. "Nous savons que nos amis européens hésitent à le faire. Mais nous pensons que c'est l'issue la plus sûre et rapide pour résoudre ce problème", assure-t-il.
Lui ne parle pas de morale, évidemment, c’est un politique, mais quelque soit le fond de sa pensée, elle aboutit à un acte juste.
« C'est une question de sécurité parce que nous ne savons pas combien de temps tiendront les prisons kurdes. » ajoute-t-il… Oui, on a compris !
Cette raison pratique n’a rien à voir avec mes raisons, mais si ça peut faire en sorte qu’on arrive à rapatrier ces gens, tant mieux.
Je rappelle à tous les racornis de l’âme, les puritains du camp d’en face, les bourgeois inquiets pour leur argenterie avant celle des gens de la rue en première ligne des attentats, qu’on s’inquiète en haut-lieu si Dutroux doit ou non rester en prison !
Alors, hein !... bonnes âmes, si vous ne faites pas ça pour les adultes, faites le au moins pour les enfants.