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30 juin 2022

A poil les scribouillards !

L’OTAN semble avoir oublié ses casseroles, sa mort cérébrale, son américanisme forcené. Elle resplendit au soleil de juin et pour cause, les gens pensent aux vacances, l’OTAN est l’acronyme familier qu’on entend depuis toujours et que les maîtres libéraux ne détestent pas. On a l’habitude du mot. On ne le pratique pas, mais on le connaît. Et puis le mot fait penser à Madrid en ce moment, les grands hôtels, les tapas, les belles madrilènes, puisqu’ils y sont ! « Ils », ce sont nos maîtres, nos chefs, ceux qui pensent pour nous.
La politique, la mort en Ukraine, la revalorisation des pensions, jusqu’à la montée des prix sont des sujets qui irriteraient plutôt, si on en parlait. Heureusement personne n’aborde ce qui fâche ou pire qui ennuie, alors que le public est en grande consultation d’albums de voyage, en précanicule ! Il y a bien quelques résistants. On y débusque les journalistes professionnels, spécialisés en politique, bien obligés de nous faire part des soubresauts du gouvernement, malgré le soleil et l’eau bleue des lacs profonds, que le veinard sur la page suivante est chargé de nous vendre. Enfin, on y laisse pour ce qu’ils sont toute une collection d’aigris, d’atrabilaires qui ne partent jamais en vacances ou pire qui n’ont pas de voiture et se mêlent d’empêcher les autres d’en avoir, sous des prétextes les plus saugrenus, la pollution, l’usure des routes, les dangers des longs parcours et la déconvenue des voitures électriques qui ne peuvent dépasser les 300 km parcourus sans une borne de rechargement sur l’autoroute des Pyrénées à Andorra la Belle.
Mais les pires casse-pieds, les irréductibles de l’information de source sûre, qui ne la trouve nulle part ailleurs que dans leur cerveau malade, ce sont les grands discoureurs sur Facebook, étalant sur leur page tout leur savoir inutile issu de leurs cauchemars des fins de nuit.
Ces écrivains ratés n’ont de cesse d’accoucher tous les matins des fantômes de la nuit, Marioupol rasé, Poutine en pleine névrose, l’avortement condamné par les gâteux de la Cour Suprême américaine, mille sujets enfin qui n’intéressent plus personne, quand le thermomètre dépasse les vingt-cinq degrés.
Pourquoi se donnent-ils tant de mal pour rien ?
Ils veulent absolument avoir leur version des faits sur Charles Michel transformant le fauteuil offert gracieusement par Erdogan en couillard, tandis que le public regarde d’un œil froid la maigrichonne en plein retour d’âge qui est debout derrière l’illustre belge !
Pas que ce fait divers déjà lointain, du frais aussi, à l’égal du poisson dans la caque pêché la nuit et déposé à l’aube, à la minque. Ils osent ces entrepreneurs du pire, sortir des personnages du drame français, comme si ce n’était pas déjà impossible de se rappeler le nom de la glorieuse socialiste qui faisait croire aux pensions à 1500 € net le mois joli !

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Ces malades de la phrase bancale, sans objet pour l’ensemble des usagers de Facebook, sont capables de tout pour séduire le dernier vacancier en instance de départ, juste avant de couper le courant au compteur, pour qu’il se précipite une dernière fois sur la page du champion de la longueur, enthousiasmé par ce génie méconnu !
– Écoute, Élise, ce con de Richard, tout de même, i’ fonctionne pas comme nous !
Comme cet oiseau rare n’existe pas, mieux, n’a jamais existé, ces grands disjonctés des périodes de vacances s’en font une raison en imaginant un censeur dissimulé quelque part dans les câbles et connexions de la Maison Mère tuant dans l’œuf la pensée féconde par jalousie et sur ordre de moins doués que lui, le cul dans les fauteuils des hautes directions de Facebook.
Rien ne semble arrêter ce flux comme nerveux d’une imagination limitée à Macron, Trump ou Karine Lalieux… (Tiens, ce nom lui revient à l’esprit !), comme s’il n’y avait pas la côte amalfitaine et ses villas à téléférique perso, comme si l’air de Florence n’était pas plus pur que celui d’une réunion de la NUPES ou que le Lys (il Giglio) de la cité des Médicis qu’un drapeau de l’Europe roulé en cornet derrière un Macron plus verbeux que jamais ?
Alors ce plumitif enragé, reprend son Mont-Blanc emblème des prétentieux Goncourt et repart à l’assaut d’une autre info encore plus urgente à développer que les précédentes.
Le voilà sur des élucubrations folles, bousculant les ultimes tentatives des politiques eux-mêmes découragés d’attirer encore l’attention des catéchumènes du libéralisme avancé, les pieds dans l’eau.
Il sue, ahane, tempête contre lui-même, mais n’a de cesse de remplir son tonneau des Danaïdes, alors que les Sœurs de la Mythologie se sont carapatées pour Danos accompagnant leur père, avec les vacanciers précoces et les retraités friqués.
Il en est ainsi de ces pauvres types dont vous n’avez pas idée, cher Public fuyant les belles et les moins belles lettres, pour les coquillages et les crustacés de Coëtquidan.

29 juin 2022

Hauts les Cœurs !

L’OTAN va se remuscler, tout au moins en paroles, à Madrid, pendant trois jours.
Celle que l’on disait en mort cérébrale se requinque de l’agression de l’Ukraine par Poutine, tout à fait inespérée par Tonton Biden pour remettre de l’ordre dans son fermage de l’Europe.
Les marchands d’armes ont leurs carnets de commande ouverts et le crayon à l’oreille, comme l’épicier du coin.
Par hasard, le Traité de l’Atlantique Nord reçoit les pays de l’autre Océan en amis, quelquefois que Biden aurait besoin de mélanger les deux Eaux dans sa future guerre avec la Chine.
Les américanolâtres sont aux anges en Belgique, pourtant avant-dernière dans la course aux 2 % de PNB d’investissement en efforts de guerre. Les USA lui pardonnent ce retard en considérant les F35 que le contribuable belge s’est offert pour une poignée de milliards.
Les cocardiers Alexander De Croo et sa ministre de la Défense seront de la fête guerrière, la cocarde sur la poitrine. Seule l’hyperlibérale Wilmès ne les accompagnera pas, en raison d’une mission humanitaire à domicile.
Poutine fait peur à tout le monde, au point que la Norvège et la Finlande ont posé leur candidature pour intégrer la machine guerrière américaine. Erdogan, membre de la Chose, s’y oppose pour des raisons personnelles. On pense qu’il suffira d’ouvrir une ligne de crédit depuis Washington pour arranger le deal avec l’irascible Turc.
L’OTAN refile ainsi, grâce aux Russes, sa soi-disant mort cérébrale à l’Union Européenne qui rêvait d’une armée personnelle chevauchant pour le compte des vingt-sept. L’affaire était déjà mal engagée avec l’achat de Berlin des fameux F35 que tout le monde s’arrache, alors qu’un accord avait été conclu avec la France pour fabriquer un avion équivalent européen.
L’Europe qui avait cédé toute son industrie guerrière ou presque aux grands amis américain devra patienter que l’OTAN finisse par avoir la peau des deux fous du moment : Poutine et Xi Jin Ping.
À Madrid, on s’en régale, ce n’est pas pour tout de suite. Surtout pour le Jaune, dont on ne sait pas encore comment impliquer l’OTAN dans le conflit qui vient entre Jo et Xi.

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Embarqués à l’Europe pour améliorer leurs fins de mois, Charles Michel et Didier Reynders, américanolâtres de toujours, n’iront pas épousseter la veste de Jo Biden à Madrid. Ils regrettent de ne pouvoir exposer en public leurs sentiments profonds de l’amour de l’Amérique et aussi pour le blingblings des banquets.
La guerre en Ukraine est tellement inespérée pour l’Amérique qu’on se demande si Poutine n’est pas de la CIA ? L’Ukraine est un merveilleux terrain d’entraînement pour l’US Army qui y essaie ses nouveautés meurtrières, tout en se débarrassant des vieilleries qui encombraient ses dépôts.
On perce chez Poutine un certain essoufflement, une usure lente de son potentiel, même si dans le Donbass il met tout le paquet. On devine l’épuisement des stocks militaires et l’hostilité croissante d’un peuple qui, dans l’urgence de la fermer, compte tenu des représailles, n’ose pas manifester complètement sa mauvaise humeur.
L’OTAN s’en délecte. Les rapports secrets qui vont être discutés sur les armements russes, les tactiques du Kremlin et le cancer supposé de Vladimir seront à la Une de toutes les gazettes à la fin de le cession.
Le personnel qui s’agite autour des engins de mort, saisi parfois de la riposte au point d’y laisser sa peau n’est pas membre de l’OTAN et ne fait pas partie de l’UE. On a promis aux survivants monts et merveilles : entrer à l’Europe et faire partie de l’OTAN. Ce n’est pas pour tout de suite, mais c’est un baume pour les combattants.
Les hôpitaux des 27 accueillent les Gueules cassées d’Ukraine en héros. C’est bien la première fois qu’on renoue avec la guerre froide en interposant autant de chairs à canon gratuites, entre le Fou et les américanolâtres.
Ombre au tableau, ce remue-ménage à l’Est, à la suite des remous d’une économie libérale malade, n’apporte pas la moindre espérance d’un rebond. Au contraire, on navigue vers la stagflation.
Peut-être que le sommet de Madrid en faisant exploser les ventes propices à l’industrie des Armements, relancera la machine à business ?
Les marchands de canon n’ont jamais apporté la prospérité ailleurs que dans leurs conseils d’administration. Par contre, la mobilisation, la guerre même qui en découle – car comment liquider les stocks sinon en s’en servant ? – est porteuse de bonnes nouvelles pour l’économie libérale. À défaut de reprendre dans la prospérité, l’économie de guerre a au moins le mérite de museler les syndicats et faire taire l’extrême gauche.
Le Peuple souvent marche dans la combine. « Hauts les Cœurs » brament les entraîneurs de foule. Et on part ainsi se faire tuer la fleur au fusil, sans savoir vraiment pourquoi ?

27 juin 2022

L’Homme va toujours au bout de son pouvoir.

En géopolitique, quand les experts se livrent à des spéculations souvent contradictoires sur les puissances en présence, les cafés du Commerce poursuivent, vaille que vaille, la tradition de rassembler quelques consommateurs qui s’ingénient à refaire le monde vu d’en bas.
Certes, ils ne sont pas légion, la jeune génération a d’autres centres d’intérêt, mais ils ne sont pas morts. Dans certains grands centres, des cafés philo se sont reconvertis en discussions critiques sur l’air du temps. Ils renouent avec l’ancienne tradition de la dispute politique.
À propos de Joe Biden et de son homologue chinois Xi Jin Ping, le principal conseiller diplomatique du président américain, Jake Sullivan, prétend savoir qu’ils se rencontreront dans les prochaines semaines.
Dans le récit « La Guerre du Péloponnèse » l’historien athénien Thucydide (460 av. JC à 400 av. JC) décrit la guerre que mena Sparte contre Athènes. La similitude semble être parfaite entre le conflit, pour le moment d’intérêts commerciaux de ces deux grandes puissances et le conflit décrit par Thucydide, si l’on considère que dans le monde Ancien, Athènes et Sparte étaient les deux grandes puissances « mondiales » face à face.
Pour ces deux conflits qui ont entre eux 2650 ans d’intervalle, il s’agit, au départ, d’un banal duel pour prendre l’ascendant de l’un sur l’autre.
Thucydide s’en tient à décrire les aléas d’un pur rapport de force. Les relations entre les Cités ennemies se réduisent à une volonté réciproque de domination.
Son récit est éclairant « La justice n’entre en ligne de compte dans le raisonnement des hommes que si les forces sont égales de part et d’autres ; dans le cas contraire, les forts exercent leur pouvoir et les faibles doivent leur céder ».

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On transpose le conflit Américano-Chinois à l’Europe dans celui qui oppose l’Ukraine à la Russie, on sent bien que le raisonnement de Poutine remonte à la Grèce Ancienne. « J’envahis l’Ukraine parce que je suis le plus fort ». Même si exactement comme dans le conflit de Sparte contre Athènes, les rapports de force peuvent s’inverser. Ce fut le cas d’Athènes. Après un long esclavage, elle finit par briser ses chaînes.
Thucydide précise sa pensée « Les dieux, d’après notre opinion, et les hommes, d’après notre connaissance des réalités, tendent, selon une nécessité de leur nature, à la domination partout où leurs forces prévalent. Ce n’est pas nous qui avons établi cette loi et nous ne sommes pas non plus les premiers à l’appliquer. Elle était en pratique avant nous ; elle subsistera à jamais après nous. Nous en profitons, bien convaincus que vous, comme les autres, si vous aviez notre puissance, ne vous comporteriez pas autrement. ».
Thucydide est bien le précurseur de la realpolitik des temps modernes.
« Les événements ne doivent rien au hasard ou a quelque intervention divine ; ils sont la conséquences des lois générales, quasi physiques, qui gouvernent le monde et que l’intelligence humaine doit saisir, pour les exploiter, sans pouvoir les changer » (Xavier Darcos in Revue des Deux mondes.)
De fait, la politique de l’Europe, vis-à-vis des USA est claire, c’est celle d’un peuple vassalisé qui paie un tribut annuel en foi de quoi il est protégé. Ce tribut peut aussi bien être la cession d’une grande industrie de pointe au protecteur, comme Alsthom ou une obligation de s’équiper en F35, comme l’ont fait la Hollande, la Belgique et l’Allemagne et bien d’autres encore, laissant dans les cartons un avion européen.
Ce rapport de force entre les USA et la Chine est en équilibre instable. Les USA dominent encore, mais d’un rien qui le font hésiter entre une guerre et une paix en attente d’une guerre. Un autre rapporte de force est en train de monter entre Russes et Chinois. La folle équipée de Poutine en Ukraine l’a déforcé face à son grand allié Xi Jin Ping. Ce dernier, avec l’Inde, sont ses seuls clients. Actuellement des milliers de Chinois obtiennent des visas pour « travailler » dans les territoires russes bordant le fleuve Amour, cette frontière naturelle avec la Chine. C’est à peu près la même politique que celle des pays du Maghreb par rapport à la France, que joue Xi Jin ping. La France héberge depuis de nombreuses années des entités humaines étrangères, finalement intégrées et nationalisées, tout en conservant les mœurs et coutumes des pays d’origine, sans que l’on puisse considérer cela comme un aboutissement à une double culture. C’est tout simplement l’implantation d’une contre-culture.
D’après l’œuvre de Thucydide, la France en ne jouant pas sur son rapport de force, commet la même erreur qu’Athènes vis-à-vis de Sparte dans les premières années de la guerre du Péloponnèse en tablant sur sa puissance maritime et son commerce avec la conviction que cela équilibrait les forces.
Périclès mort, la guerre allait bientôt prouver qu’Athènes se trompait.
Jake Sullivan a assuré que "compétition ne signifie pas confrontation", à un moment où les relations entre les deux superpuissances sont extrêmement tendues, que ce soit à propos de la guerre en Ukraine, de Taïwan ou de sujets économiques.
On se croirait à Athènes en 431 av JC.

26 juin 2022

Macron enfin en campagne !

La France est devenue une curiosité politique. Macron réélu à défaut n’a plus de majorité. En principe, Madame Borne, première ministre par le seul fait du Prince, n’a de légitimité que si elle présente son programme à la Chambre et qu’elle affronte le verdict des Représentants du Peuple. Si elle n’obtient pas une majorité, elle doit démissionner de ses fonctions.
Or, son programme c’est celui du Président. Comment peut-elle défendre un projet dont elle ignore une partie, d’autant qu’elle ne peut établir un calendrier des priorités ?
Macron a beau se récrier que la balle est du côté des parlementaires et que c’est à eux que revient l’initiative d’une solution, c’est au contraire à lui de sortir de l’impasse en faisant des propositions compatibles avec les éléments de droit de la Constitution.
Évidemment la solution, l’unique possibilité, c’est le ralliement des Républicains à la macronie.
Christian Jacob, qui considére le parti LR comme le meilleur élément de l’opposition, tout en gardant une haute idée de l’État et des devoirs de tous, a rejeté "l'accord de gouvernement" lors d'un entretien avec Emmanuel Macron. Il a également rejeté la proposition d'Edouard Philippe d'une "grande coalition" au parlement. De ses concertations préliminaires, le président a reçu confirmation que d'autres partis ont promis d'adopter des lois qui, selon eux, iront dans la bonne direction pour le pays. Nous allons donc plus loin vers une alliance ad hoc, texte par texte, dit-on dans l’entourage élyséen, sans vraiment y croire.
Peut-on imaginer pareille solution ?
Il faudrait au préalable à toute présentation d’un projet de loi au Parlement que Christian Jacob et un Comité de son parti prennent connaissance du projet macronien et décident s’il est bon tel quel, s’il doit être amendé selon les desideratas du parti ou carrément refusé !
De toute évidence, le Président poursuit une seule option depuis le début, celle d’Edouard Philippe d’une grande coalition.
On ne voit pas Elisabeth Borne solliciter tour à tour des voix du LR pour la question de la pension à 65 ans, puis sur une question qui concerne l’inflation et les salaires, frotter la manche du PS et des Écolos.

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Pour la grande coalition, on sent que la moitié des éléphants du parti républicain meurent d’envie d’un maroquin, comme Jean-François Copé. Sauf que si les électeurs de droite ont voté pour eux, ce n’est pas pour qu’ils se rallient à la macronie, même si les défections nombreuses de ce parti pour rejoindre le gouvernement Philippe, puis Castex, ont démontré que la tentation est forte et qu’elle existe encore.
Il n’en demeure pas moins qu’un ralliement général n’est pas productif d’avenir.
Macron est à son dernier mandat. On ne sait pas vers quoi iront les coalisés, ni dans quelle mesure les électeurs les jugeront sur les résultats de l’ultime Quinquennat de l’Homme de l’Élysée.
L’atomisation du LR pourrait même être possible. Les électeurs de ce parti rejoindraient Marine Le Pen et lui donneraient ainsi les clés de toute la droite.
Dans cette situation d’attente dans l’équivoque des transferts possibles, restes-en dehors de Christian Jacob, Laurent Wauquiez bien silencieux et Nadine Morano bien remontée contre une perspective de ralliement.
La semaine prochaine verra se décanter les positions des uns et des autres, tandis que tous attendront de Macron une initiative pour une solution durable. Mais, jusque-là tout est encore assez obscur et fort indécis.
Le Président, champion du tout en même temps, d’une action et son contraire, n’a jamais montré une aptitude à écouter les autres et s’adapter à des raisonnements meilleurs à l’occasion. Ce qui fut étonnant, il crut à un grand dialogue avec le peuple après l’épopée des Gilets Jaunes. On n’y entendit que lui, ses doutes, ses craintes, ses convictions profondes, parmi des gens médusés par un égocentrisme qu’on découvrait incommensurable.
On change difficilement sa nature profonde, pour ainsi dire jamais. Si le caporalisme n’avait pas été inventé avant lui, on pourrait dire qu’il en serait l’initiateur.
Reste à connaître sa limite dans un jeu de dupes. Jusqu’où peut-il aller dans l’invention d’un autre lui-même suffisamment crédible pour que les fines mouches des partis s’y laissent prendre ?
Suite du feuilleton « un règne difficile » la semaine prochaine.
Cela promet de « grands moments » dans la vie politique, une sorte d’enseignement pour tous.

25 juin 2022

Réflexions sur l’avenir.

De l’avis quasi unanime l’Humanité est condamnée à réussir… et pourtant elle ne réussira pas ! Qui voudrait revenir en arrière ? Oh ! pas très loin dans le passé connu, à la Ford T dont on mettait le moteur en marche à la manivelle ? La crise de 29 ? La « der de der » de 40 ? Assez curieusement, ce passé récent semble n’enthousiasmer personne.
L’Humanité entière se tourne vers l’avenir avec la confiance d’un chien pour son maître.
Comment espérer mieux : quelques découvertes pour moins polluer, le moteur à hydrogène peut-être ? Vous aurez remarqué que jusqu’ici il ne s’agit que de progrès techniques, des fulgurances scientifiques rattachées à l’invention de Zénobe Gramme ou à celle de Marie Curie, rien sur les caractères des gens, leur art de vivre ensemble ou de faire la guerre.
Parce que s’il est permis d’espérer une ou l’autre invention capable de prolonger notre environnement dans sa verdeur ancienne et son air respirable, de prolonger les richesses minérales et végétales afin d’arrêter l’avancée des déserts, l’abasourdissant complot des différences d’entre les êtres : Jaunes, Noirs, Blancs, sages, délirants, aventuriers, rebelles, cruels, méchants, doux, tristes, empêchera, à tout jamais, l’Humanité de rassembler les peuples dans une sagesse commune.
La pomme de discorde ne tient pas qu’aux religions si dissemblables et pourtant si ressemblantes dans la crainte d’une fantasmagorie commune primitive que nous avons en nous, elle tient aussi à ce que nous avons imaginé pour la fabrication des biens et leur partage, pour aboutir naturellement à l’assouvissement des besoins. Au fil des siècles, une économie de marché aux multiples aberrations s‘est mise en place. Parmi ses manquements, le plus important est la persistance des famines et l’incroyable dispersion des richesse produites par une destruction massive de l’environnement.
Il y a une sorte de fatalité à penser que l’espèce dominante ne peut cohabiter qu’avec d’autres espèces soumises dont elle peut tirer profit par élevage intensif et abattage massif.
Si intelligente puisse-t-elle avoir, cette Humanité, puisque c’est l’espèce dominante dont il s’agit, n’a jamais pu percer, chez certaines autres espèces, le secret de la régulation des naissances par rapport au territoire et à la nourriture, dans des proportions qu’elles puissent renouveler à l’infini ce dont elle a besoin, pour sa perpétuation.
L’exemple des souris est saisissant. Cette espèce est en expansion continue parce qu’elle ne voit pas les limites de son domaine. En laboratoire, lorsqu’elle s’est assurée de l’exigüité de son périmètre de vie et de la disponibilité de la nourriture, mesurée à l’identique d’une journée à l’autre par les laborants, on constate le nombre de naissances en décroissance jusqu’à un équilibre sauvegardant l’espèce tout en ne l’augmentant pas.

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Serions-nous moins sages que les souris ? A moins que nous ne percevions pas les limites de procréation suffisante à sauver l’espèce de l’extinction ?
Ce défaut d’instinct, ne le compensons-nous pas sans que cela ne soit de notre part une forme d’intelligence, par des guerres et des destructions entières de populations dont le seul tort serait d’être « de trop » ?
La souris serait dotée d’un instinct de survie dépassant l’individu pour s’étendre au collectif. Apparemment, nous en sommes démunis, quoique nous ayons entrepris des expériences sur des économies collectives qui furent toutes vouées à l’échec, sans être allé cependant jusqu’au contrôle des naissances, si l’on excepte la Chine avec son enfant unique par couple, dont les Autorités ont dû convenir que les résultats n’ont jamais été ceux qu’elles espéraient.
De quelque côté que l’on se tourne, l’Humanité semble perdue. Son extinction est presque certaine, à moins d’un nouveau départ qu’une tuerie cosmique comparable à l’extinction des dinosaures ferait survivre, çà et là, quelques couples chanceux.
Une histoire bis de la vie des cavernes, en quelque sorte.
C’est possible de revenir à l’état de nature sur trois ou quatre génération en oubliant toutes les facilités du passé, en réapprenant les techniques primitives d’allumer le feu.
L’Homme réduit à lui-même pourra-t-il se débarrasser des égoïsmes quasiment réflexes d’une société structurée dans laquelle la masse se satisfait du peu, tout en abandonnant beaucoup à la haute bourgeoisie parasite ?
L’avenir le fera connaître aux survivants, par d’autres réalités que celles du monde d’aujourd’hui.

24 juin 2022

La Dent dure !

Une drôle de dépouille : la dent de Patrice Lumumba !
Il fallait bien qu’indépendamment de nos affaires sérieuses à régler sur le champ et qu’on ne règlera pas, quelques prétextes de diversion.
Grosse chichiterie au palais royal devant cette relique exposée au palais d’Egmont à Bruxelles, avec les processionnaires d’usage des grands événements : vieilles putes de la Haute Administration, délégations d'officiels belges et congolais. Partout en ville, d'un square de la porte de Namur à l'ambassade du Congo, on l’a célébrée. À son départ pour un tour du Congo, un orchestre militaire a joué pour elle sur le tarmac de l'aéroport de Melsbroek ! Il est prévu qu’elle entre dans un reliquaire conçu pour elle à Kinshasa le 30 juin pour y être vénérée, jusqu’à ce que quelques générations plus tard, on la prenne pour celle d’un Saint colonisateur, lorsque des bijoutiers auront désenchâssés les pierres précieuses, elles seules éternelles.
Cependant, si cette dent c’est tout ce qu'il reste de la dépouille de l’homme de l'indépendance congolaise, elle remet sur le tapis l’exécution de son ancien propriétaire moins d'un an après la déclaration d’indépendance unilatérale du Congo.
Et là, cela devient intéressant. Non pas que l’on en apprenne des vertes et des pas mûres sur la façon dont on traitait les Congolais, tout se savait déjà, mais ne faisait que se murmurer dans les salons, avec des réprobations du genre « comment a-t-on pu ? » ;
Hé oui ! au nom du fric et des propriétaires belges des richesse du Katanga, on a pu… dans la nuit du 17 janvier 1961, des officiers belges et des complices sécessionnistes de la province du Katanga, au sud du Congo, firent fusiller Patrice Lumumba. Son corps, découpé puis dissous dans l'acide par le commissaire belge Gérard Soete (dit Soete-caustique) – qui suivait alors des ordres officiels– rendit à ses assassins quelques dents, dont celle remise aujourd'hui à sa famille.
Vous pensez bien que l’histoire de ce crime, perpétré par les plus hautes autorités morales du pays pour des questions de fric, est restée secrète pendant quarante ans. A la fin des années 1990, un historien et sociologue belge, Ludo De Witte, s'est penché sur l'événement pour en peaufiner les contours.

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De ses recherches est sorti, en 2000, un livre-enquête qui a permis au public de juger d’actes des grands commis d’État. L'assassinat de Lumumba établit la responsabilité active du royaume de Belgique dans sa mort. À croire que l’opinion était déjà chloroformée, cela ne suscita que quelques travaux universitaires. L’information selon laquelle le commissaire belge Gérard Soete avait conservé chez lui, comme un trophée de chasse, deux dents issues des restes du Premier ministre congolais, un peu vantard, de « les lui avoir arrachées », ne souleva nulle demande d’explication de la part des gens. Dame, les milieux libéraux avaient répandu depuis tellement longtemps l’information « de source sûre » que Lumumba était un communiste dangereux, qu’on croyait les coloniaux en train d’aider le peuple congolais à construire une démocratie !
Malgré tout, les hauts dignitaires du royaume n’échappèrent point à une commission d'enquête parlementaire qui, en 2001, reconnut la «responsabilité morale» du pays dans la mort de Lumumba, sans conclure à sa responsabilité pénale. Ouf ! à l’Armée certains hauts gradés respirèrent et des notables se voyant déjà obligés de rendre leur médaille de l’Ordre de Léopold à la Nation, reprirent du poil de la bête.
En 2022, vingt années plus tard, la famille de Patrice Lumumba, Premier ministre du Congo indépendant, a finalement récupéré ce qui restait de sa dépouille, à la faveur d'une récente décision de la justice belge ordonnant sa restitution.
« La fin d'une immense attente pour ses proches, auxquels cette cérémonie offre enfin la possibilité du deuil: «Je ne peux pas dire que c'est la joie, mais c'est positif qu'on puisse enterrer le nôtre, en tant qu'Africain, en tant que Bantou. Son âme va pouvoir reposer en paix», posait Roland Lumumba, l'un de ses fils, vendredi, face à la presse. Il voit aussi dans cette restitution très symbolique l'occasion d'entamer un nouveau chapitre dans l'histoire des relations entre le Congo et la Belgique, pour «ouvrir une nouvelle ère […] et bâtir l'avenir ensemble», en laissant de côté les rancœurs légitimes. » (Slate magazine)
On en arrive aujourd’hui à vouloir faire fondre la statue du roi Léopold II à Bruxelles, Alexander De Croo est de cet avis. Comme quoi, il semblerait qu’une longue histoire d’exploitation humaine semble moins grave qu’une trop récente. Les crimes dilués sur plus d’un siècle doivent être plus facilement soluble dans l’oubli.

22 juin 2022

L’art de nous berner.

Les comportements des responsables politiques pourraient faire partie d’une étude sur la psychologie de ce milieu si particulier où, pour les besoins de la cause, ce qui est blanc devient noir et ce qui est vrai est déclaré faux.
L’observateur y entre à pas mesurés. Tout ce qu’il dénonce est systématiquement controversé par l’ensemble des partis. C’est la seule fois que nous les trouvions d’accord.
Chacun s’accorde à transformer le système économique libéral en autre chose, en sachant bien qu’il est impossible d’en changer un iota, comme en font régulièrement l’expérience certaines Républiques d’Amérique du Sud.
Oscar Wilde, qui s’y connaissait quand même dans les valeurs humaines, estimait deux sortes de gens seulement, ceux qui savent absolument tout et ceux qui ne savent absolument rien. Tous les êtres viennent de peu, et il s’en faut de pas grand-chose, qu’ils ne viennent de rien. Cependant, ces deux catégories de personnes sont fascinantes, parce qu’on y rencontre les journalistes, les experts et surtout les hommes politiques. C’est-à-dire ceux qui font l’opinion, conduisent les peuples, souvent vers des désastres, mais s’en tirent toujours. En démocratie, en effet, on s’y cramponne et on n’en démissionne que lorsque cela devient dangereux d’y rester.
L’exemple d’une belle carrière est celle de José Happart. De notoriété publique, il est passé de héros fouronnais à mandataire du PS. Il s’y est fait une réputation dans la catégorie de ce ceux qui ne savent absolument rien, mais il passait, pour sa clientèle, savoir absolument tout. Au point qu’il se fit spécialiste des rapports avec des anglophones et signait même des accords rédigés en anglais, tout en ne connaissant pas la langue.
La conviction du représentant du peuple passe pour inébranlable, quand un parti adverse au pouvoir ne lui propose absolument aucun emploi de prestige comme un ministère. La majorité de Macron, devenue aléatoire à force de se moquer des gens, est faite des renégats du PS et des Républicains. Qu’il se fût planté au soir du deuxième tour de sa première élection, Bruno Lemaire, Darmanin et tous les autres eussent couru chez Marine Le Pen se convertir à l’extrême droite.
Nous vivons une époque fascinante du fait que la rouerie poussée à l’extrême, laisse percer de la naïveté, par l’effet de la vanité. C’est le seul métier, avec celui de placeur d’aspirateurs où se montrer sous son meilleur jour est l’essentiel.

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En réalité ceux qui cornaquent cette société n’ont aucun plan, ni aucun but déterminé, sinon de durer par tous les moyens. Sous cette influence, on observe l’américanisation des classes supérieures, alors que les classes inférieures, quasiment abandonnées aux quatre vents, sont déjà sous influence musulmane. C’est dans cette ambiance que ceux qui ne savent absolument rien et ceux qui savent absolument tout se rejoignent pour trancher sur le port du burkini, en sortant de table à la nuit tombée, par crainte de représailles les jours de ramadan. Ce faisant, Samuel Paty meurt une seconde fois.
On sait bien que l’État social est un jeu où les malins amusent le plus grand nombre, pour faire à l’aise leurs petites affaires. De sorte que se rejoignent ceux qui savent absolument tout et ceux qui ne savent absolument rien, sous l’unique appellation de « malins », à défaut d’être intelligents.
La laïcité est prétexte à passoire. Filtrées, les religions se reconstituent en toute liberté à la sortie d’un faux goulet d’étranglement pour retrouver toute leur nuisance. Sous prétexte de la liberté de croire, il leur est loisible d’agir en manipulant les croyants par des sornettes sur les délires d’anciens prophètes.
Les gouvernements s’illusionnent d’avoir brandi une laïcité qui sert de prétexte à se mettre bien avec tout le monde.
De même que le premier souci de l’assassin est de s’aller distraire dans une mosquée, le premier souci du concussionnaire est d’appeler la police pour sauvegarder son bien. Voyez, je ne pense qu’au plaisir de Dieu, tandis que l’autre ne pense qu’à la vertu.
Il arrive que les décors s’écroulent, que les masques tombent, que la tragédie pourtant si peu à la mode, supplante la comédie. Le jour est-il venu de connaître enfin le pourquoi de ce qui s’écroule ?
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ou plutôt qui a soudain dysfonctionné ?

21 juin 2022

Des ministres inconsistants.

Olivier Maingain, l’ancien président de DéFi vient de définir une nouvelle manière de collecter l’impôt qui paraît plus juste et très facilement applicable.
Le principe en deux mots : jusqu'à un minimum équivalent de 1.500€ nets par mois, vous êtes exonéré de tout impôt à l'État.
En effet, à part la charge de co-habitants modifiant vos abattements, un pensionné à 1500 € et inférieur jusqu’à 1200 €, paie des impôts très lourds par rapport à ses revenus. En moyenne, le pensionné à 1500 € ristourne à peu près un mois de pension. Proportionnellement, c’est bien davantage que les revenus du capital ou les revenus des hauts salaires.
« Pourquoi? Parce que 1.500 € est considéré comme le seuil de pauvreté. Vivre avec moins de 1.500€, c'est vivre avec beaucoup de contraintes et avoir peu de marge de manœuvre. Si vous avez encore l'obligation, comme c'est le cas maintenant, de payer un impôt sur ces 1.500€, votre pouvoir d'achat est tout à fait affaibli. Cette réforme-là, d'exonération de tout impôt pourrait être votée, indépendamment même d'une réforme fiscale plus globale. C'est vrai que ça a un coût. J'entends que des pistes sont proposées. Quel est le problème en Belgique? C'est qu'il n'y a pas une égalité d'imposition et de progressivité d'impôt selon les types de revenus. Or, il faut partir du principe que quel que soit la source de votre revenu, un euro doit être taxé de la même manière. Voilà le vrai problème fiscal, de l'égalité fiscale. C'est parce qu'il n'y a pas d'égalité fiscale dans ce pays qu'on n'ose pas redonner du pouvoir d'achat aux revenus les plus faibles et moyens. » (Olivier Maingain)
Une remarque qui complète ce raisonnement : en prélevant des impôts sur ce qui est considéré comme le seuil de pauvreté, l’Etat plonge délibérément des pensionnés sous le seuil de pauvreté !
Inutile de dire que DéFi n’est pas ma tasse de thé. Olivier Maingain, s’il a changé depuis, était du temps où son parti était engagé au côté du MR, un sacré bonhomme de droite avec une opinion des plus tranchées sur le libéralisme et contre toute forme de socialisation du système.
Qu’il ait ou n’ait pas changé depuis, je n’en sais rien et mon opinion là-dessus est sans importance. Je ne suis pas de ses électeurs.

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Cependant, j’ai toujours eu dans l’intérêt pour la politique, une sorte de pragmatisme qui me fait butiner à droite et à gauche dans les propositions des partis. Ce qui semble être un progrès social m’intéresse.
Hélas ! dans une particratie aussi griffes dehors, exclusivement libérale, les citoyens au-dessus de la mêlée, adoptant toute idée qui paraît bonne, passent pour suspects.
Parfois même, le pouvoir les considère dangereux et incapables de respecter les « règles », par exemple, un cordon sanitaire dont l’imbécillité est la cause directe du manque de dialogue entre Wallons et Flamands.
An nom de quoi, un parti politique interdit-il à ses affiliés d’échanger idées et réflexions, avec des personnes d’un autre bord, fussent-elles « jugées » extrémistes !
Longtemps les partis de pouvoir s’étaient tacitement regroupés autour de l’idée d’un apartheid d’une gauche militante. Cette gauche militante s’étant assagie, elle devint un parti libéral « de gauche », le PS ! Voilà qu’à défaut des communistes trop peu nombreux, un autre parti de gauche, le PTB, prend le relais, comblant le vide par des idées neuves et un programme.
Un temps peu inquiet par la progression de ce parti, les partis de pouvoir s’étaient concentrés sur l’exclusion de deux partis flamands, jugés trop nationalistes et trop à droite !
Charles, l’influenceur du clan Michel, désirant ardemment l’emploi de premier ministre avait d’autorité dédouaner la N-VA, réservant le cordon sanitaire au seul Vlaams Belang. Personne n’avait pipé mot. Tout le monde trouvait cela très bien.
On avait presque oublié le PTB. Les socialistes s’étant chargés d’attirer l’attention sur leur« extrémisme », il serait à nouveau question de revenir à la tradition !
Peu importe cette intransigeance, ce fanatisme politique, cette quasi-obligation pour un militant de penser exactement comme le chef !
Il n’y a rien de plus faux qu’un parti s’inscrivant dans une politique déclarée la meilleure, sans même avoir pris la peine de connaître ce qu’en pensent les autres !
Une des clés du peu d’enthousiasme des Français sur les élections de dimanche dernier tient justement dans le triomphalisme permanent des chefs de parti à l’égard d’eux-mêmes, de leur politique et des bienfaits qu’elle dispenserait, si elle était la seule à gouverner le monde.
Peut-être que l’excellente proposition d’Olivier Maingain réveillera la Ministre Karine Lalieux du gouvernement d’Alexander De Croo ? Depuis le début de son ministère, elle est singulièrement muette sur sa proposition quasiment identique de la « Pension minimale à 1500 euros net ».

20 juin 2022

Des émonctoires et des hommes.

Le système capitaliste a d’énormes défauts et quelques qualités qui tiennent plus à la psychologie des foules qu’à leur valeur propre. Par exemple, celle de faire bosser les foules en cadence et d’en faire une valeur morale. Si on peut qualifier de qualité, cet exercice communautaire !
Mais celui d’entre tous les défauts qui fait sa perte, c’est l’absence de suivi dans les productions de masse, sans en tirer les conséquences possibles avant leur réalisation. Tant et si bien que si l’on tient compte du progrès et de l’utilité de la nouveauté et surtout de sa rentabilité dans la production, on se fiche éperdument de ses conséquences à long terme.
Il y a de cela une raison simple, la vision du profit que les industriels peuvent en tirer dans l’immédiat, sans se soucier du reste, est la raison majeure des investissements. Le reste, la nuisance possible quelques années plus tard, ce sera aux citoyens, dont l’État est le comptable, de régler la facture.
On a mis sur le marché le glyphosate, sans baragouiner, tout le monde s’est rué sur un insecticide à haute performance et à bas prix, capable de multiplier les récoltes « miraculeuses ».
Dès le début de cette panacée des champs, il a été prouvé que les effets indésirables à long terme feraient des labours de véritables déserts. L’hécatombe ne s’arrête pas aux nuisibles, mais à l’abeille, aux fourmis et leurs pucerons et même aux collemboles, ces inlassables terrassiers, en même temps qu’elle prive les oiseaux de nourriture.
C’est promis, c’est entendu, on va arrêter le glyphosate, mais pas pour tout de suite et pour tout le monde. Certains pays concurrents acharnés garderont le produit et avec lui auront les marchés perdus par les cultivateurs « vertueux ».
C’est ça le capitalisme, le succès et le fric ne vont pas aux sages, mais aux aventuriers.
L’exemple le plus flagrant c’est l’utilisation de l’atome dans les centrales productrices d’électricité.
Aujourd’hui encore, il est impossible par des moyens humains de faire baisser la radioactivité des déchets que les Centrales laissent derrière elles par dizaines de tonnes. Le démantèlement des plus anciennes centrales multiplie les radioactivités par cent. Que faire des déchets ? Comment assainir les terrains ?
Le nouveau deal, c’est la voiture électrique, donc production très polluantes de batteries et remise en état des centrales au feu nucléaire qu’on avait décidé de fermer. Tout cela sans se demander si un charroi au tout électrique est possible !
La solution de remplacement aux moteurs thermiques évitera le CO² d’un côté, est-on certain que ce ne sera pas pour le faire galoper de l’autre ? Comme, évidemment, avant le tout électrique, nul ne s’était posé la question de la pollution des moteurs à essence ou mazout, quand la production devint exponentielle.

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Le système économique issu directement du libéralisme est responsable de la destruction de l’environnement et d’une pollution généralisée sur terre comme sur mer. Il n’est jamais entré dans un cahier des charges autres choses que le coût des matières premières, des installations, des salaires du personnel, du marketing et des production suivant la demande, le tout hyper comprimé pour dégager le plus de bénéfices possibles. La suite, c’est-à-dire l’usage à long terme et les conséquences du produit par une haute diffusion ne sont jamais pris en considération dans le projet.
Inutile de revenir sur l’épuisement des minéraux et autres terres rares, des destruction des forêts et de l’assèchement des nappes pétrolifères, effets des richesses non renouvelables de l’environnement.
Nous en sommes à contrarier par nos excès jusqu’aux températures et la hauteur moyenne des océans.
Cette manière que nous avons d’user de tout sans vergogne et de ne laisser que des déserts derrière-nous, s’exporte dans l’espace ! Comme il n’y a plus grand-chose à détruire sur terre, nos regards se portent sur d’autres planètes.
Les coloniser, c’est-à-dire nous y conduire comme sur terre ne sera bientôt plus qu’un simple désir capitaliste d’appropriation, pour être à l’avenir une nécessité pour le salut de l’humanité. Comme l’absurde voracité du système pousse à détruire petit à petit tout ce que nous touchons, il n’y a pas de raison que nous ne nous attaquions à Mars, la planète voisine. Il n’y a qu’à voir l’état de l’orbite terrestre, jonchée de débris spatiaux, pour avoir une idée de ce que Mars va devenir.
Les photos de la planète rouge par Persévérance montrent que des déchets humains la jonchent déjà.
Mieux que sur terre, avant d’y mettre les pieds, nous y aurons déposé des débris de toute nature. Comme le coût des installations et des personnels sera très élevé, les déchets feront partie d’un contentieux qu’on ne règlera jamais. Avant d’y recycler nos merdes et d’y creuser des égouts, nous aurons le temps de photographier des monticules de nos déjections à ciel ouvert.
Nous avons de la pratique, n’avons-nous pas eu des colonies dans lesquelles nous nous sommes exercés, sans le savoir, pour une vie extraterrestre ?
Enfin, délices suprêmes, ne quitteront cette terre fichue que ceux qui peuvent payer le voyage. Le gros de l’humanité sera voué à finir dans l’aporie du monde finissant.

18 juin 2022

Le MR et la vaseline.

On ne dira jamais assez les bienfaits de la vaseline au sein même des partis politiques. En ce moment, ce sont les réformateurs (réformateur de quoi on se demande ?) qui en ont le plus grand besoin.
Cette gelée de pétrole devrait est partout dans l’immeuble du MR, avenue de la Toison d’Or. Par exemple à l’entrée, on passe en glissant devant le bureau des réclamations, pour s’accrocher au comptoir du paiement des cotisations, via celui des affiliations.
La vaseline jouerait un rôle supérieur si on en imprégnait les poignées de porte du grand bureau d’apparat des Michel, cédé moyennant un fermage soldé en une fois par le placement de Mathieu Michel aux bons soins de Georges-Louis Bouchez, locataire-président du dit bureau !
Minérale, la vaseline est un produit très peu allergisant, très stable, quel que soit le milieu dans lequel on l'utilise. Avec le nouveau président, c’est le produit rêvé pour tous usages. Seule précaution à prendre au cas où l’ambiance se réchaufferait entre l’irascible président et un second couteau protestataire, il ne faut jamais utiliser de la vaseline sur un préservatif, car elle dégrade le latex.
Tout ce prolégomène pour assurer que les relations de Jean-Luc Crucke et Georges-Louis Bouchez auraient besoin d’entrée de jeu, de quelques tubes du précieux produit.
Depuis que GLB a dégommé JLC de son beau mandat de ministre régional, l’évincé ne décolère pas.
Il s’est affreusement mal conduit l’autre jours sur RTL, à tel point qu’on a pu voir les cheveux de la moumoute de Pascal Vrebos se dresser sur son alopécie !
JLC, n’a-t-il pas osé critiquer son président sur sa politique d’opposition à un gouvernement dont son parti fait partie !
Tout le staff « Jean Gol » attardé ce dimanche-là sur RTL s’est précipité comme un seul homme sur l’armoire à pharmacie et a poussé un ouf de soulagement devant un alignement de plus de dix tubes de vaseline.
Comme un chien fou découvrant la mer et le sable pour la première fois, monsieur Crucke fit part de sa vision au journaliste estomaqué. "Je vois parfois un peu de Donald Trump en Georges-Louis. Et selon moi, ce n'est pas la direction pour notre futur".
Pour lui, les attaques du MR et de son président envers la Ministre Tine Van Der Straeten, en charge de l'énergie, ne sont pas fondées. "Tout le monde reconnaît, sauf mon président de parti, que Tine Van Der Straeten maîtrise très bien ses dossiers. Elle essaye de faire, ce n’est pas facile, mais il faut oser et pas toujours critiquer".

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Peut-être entre-t-il dans l’hybris du président à l’égard de la ministre de l’Énergie, une frustration amoureuse, une sorte d’amour-haine inexprimée ?
Toujours est-il que les sentiments cachés ne conduisent nulle part en politique, sauf à l’hôtel, auquel cas cela ne nous concerne pas. Pour Jean-luc, des explications en privé pourraient peut-être vaseliner moralement les choses ?
Mais on n’en est pas là !
La guerre des tranchées se poursuit, sévère, implacable ! Ils sont loin les tangos amoureux de jadis entre le grand Charles et ses fidéicommis libéraux !
Comme Napoléon à Marengo, Crucke aurait-il placé en réserve Denis Ducarme pour l’estoc final ?
Pour Jean-Luc Crucke, la méthode de son président n'est pas la bonne. "Quand il faut négocier avec des sociétés comme Engie, cela demande beaucoup de patience et de temps. Donc, il faut d’abord être derrière un ministre et pas contre, même s’il n’est pas libéral".
A bien assimiler la dialectique de Crucke, la grand parti libéral serait tombé dans des mains maffieuses !
Quelle va être la riposte de GLB ? Il a beau passer pour un grand diplomate, quand on a un caractère explosif comme le sien, il arrive que l’on fasse sauter le couvercle de la marmite. C’est peut-être là que Crucke l’attend ?
Et si Crucke qui se voit à Marengo était à Waterloo, patrie de Serge Kubla tombé dans l’oubli ? Au lieu d’attendre Ducarme, comme Napoléon y attendait Grouchy, ce serait Blücher-Bouchez maître de la partie ?
Décidément ces moralistes, dispensateurs de ce qui est le mieux et pourfendeurs de ce qui est le pire sont, entre eux, de bien médiocres amis.
Leur conduite vis-à-vis des pauvres gens, leur insistance à ferrailler contre le chômage pour en économiser quelques millions sur la dépouille des pauvres et en même temps, les coups de gueule qu’ils se lancent à longueur d’année, montre un parti divisé et sans principe !

17 juin 2022

DU VRAI DANS LE FAUX

C’est encore un paradoxe de poser la question des devoirs du citoyen et des obligations de l’État envers celui-ci. Devoir est une nécessité morale de faire et « s’obliger à » est une contrainte accessoire.
Le peuple baigne dans des valeurs morales qui viennent des Autorités et de ses serviteurs. Je doute qu’elles soient des valeurs spontanées profondes et que le peuple soit « vertueux » par nature.
Cependant, l’État ristourne sous forme de services aux gens, une partie de ce qu’il prend sur leur travail et leurs biens personnels. Il ne peut faire autrement – certes il le pourrait – mais ce serait à son détriment, puisque à ne rien rendre, il risque de tout perdre. La contrainte accessoire est en réalité une contrainte indispensable.
L’essentiel est dans le dosage concerté entre les détenteurs du pouvoir politique et le pouvoir de l’argent. En gros, le pouvoir de gauche passe pour taxer plus le pouvoir de l’argent. Mais ce n’est pas toujours le cas. L’abandon de la lutte des classes a singulièrement rapproché les partis de pouvoir dans la conception d’un monde libéral. De cette démission, il découle que pour trouver de la main-d’œuvre pas cher et en abondance, il est nécessaire que le travail ne puisse pas enrichir celui qui y est contraint.
Ce simple raisonnement débouche sur la question du travail. Le travail est une pure invention spéculative à l’intention des foules. Il faut travailler pour vivre. Ce qui est complètement faux dans un système libéral. La fortune dispense de cette obligation. Et pourquoi cette dispense ne serait-elle pas une liberté pour tous ?
Est-ce indigne de se dire peut intéressé par la façon dont on procède aujourd’hui à écumer les écoles pour en recruter les plus aptes, en réalité les plus serviles ? Est-ce tout à fait monstrueux d’avoir un don pour une création quelconque, sans pouvoir l’assumer ? Enfin, si le riche à la possibilité de ne rien faire et de s’en vanter, pourquoi l’homme du peuple lorsqu’il s’en vante est qualifié d’infâme profiteur ?
On sait bien que ce qui différencie le riche du pauvre, c’est le compte en banque, les propriétés diverses et les intérêts dans des entreprises, alors que le bas de gamme n’a rien de cela.
Il existe bien des « filières » qui donnent l’illusion de s’enrichir et de se prévaloir d’avoir changé de classe. On voit ce qu’il en est aujourd’hui de la classe moyenne, même si certains loustics, plus habiles que d’autres, se glissent par chance dans la classe supérieure, donnant ainsi du poids à la sauce libérale qui fait l’apologie du mérite pour justifier les inégalités.
Le peuple perd son temps à travailler. Son travail sert à enrichir autrui, alors qu’il ne sert qu’à survivre celui qui y est contraint.
Le zèle modéré du travail dans la crainte du patron et aussi le désir de lui plaire sont de ces petites passions durables qui font une vie ! Est-ce ça que l’on peut décrire comme une existence bien remplie ?

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Ces notions « hors entendement » des sociétés libérales, le sont aussi des sociétés communisantes ou communautaristes. On pourrait dire que c’est pire dans une société où chacun a le regard des autres à supporter. Il est parfois plus difficile d’y afficher un manque de solidarité que dans une société libérale. L’illusion de « travailler pour son compte » met les travailleurs dans l’obligation morale de faire.
Ce type de société est préférable à l’autre, lorsque la théorie rejoint la pratique. Elle ne l’a rejoint que lorsque les horaires de travail diminuent et qu’en même temps les salaires et les loisirs augmentent.
Sinon, vous changez seulement d’employeur.
On comprend pourquoi ces raisonnements ne sont jamais exposés, ni exploités. Ils ouvriraient des pistes dans lesquelles l’âme chavire en entrevoyant un monde inaccessible de libertés !
Il est vrai que la liberté absolue n’est pas bonne pour tout le monde. Une grosse partie de l’humanité, dans la nécessité de faire, ne peut pas concevoir à ne rien faire sans éprouver un grand trouble. Certains diront un manque.
Qui n’a pas entendu des speechs de fin de parcours, quand le nouveau retraité pose carrément la question de ce qu’il va faire de son temps, dès lors qu’il ne le consacre plus au travail quotidien ! Hébété par certaines tâches, il s’y habitue et finit par gouter l’hébétude comme une tranquillité de l’âme, qui vire parfois en passion pour le travail qu’il fait.
Serait-ce que contraint à la servitude, le travailleur finisse par prendre goût à cette obligation de faire ?
Tout ne serait qu’une question d’éducation. Cette société s’y attèle pour rendre les foules passives, besogneuses, résignées et à jamais immatures !
On n’a pas encore trouvé mieux comme appât, que les différences énormes qui séparent les diplômés sortis des écoles de la société de consommation. S’il faut autant de temps pour contraindre quelqu’un à devenir maçon qu’à devenir ingénieur, en revanche le salaire alloué de l’un par rapport à l’autre n’est pas comparable.
L’astuce suprême pour sacrifier un maximum au pouvoir de l’argent et donc au pouvoir politique tient en la différence de traitement entre l’effort physique et l’effort intellectuel. Cependant les « physiques » ne sont pas tous idiots et les avantagés du bocal, tous intelligents.
En gros, il n’y a rien qui justifie la morale prêchi-prêcha du libéralisme. Nous vivons dans un bordel d’idées toutes aussi fausses les unes que les autres. Tous les batteurs d’estrade un peu ivres vous le diront.

16 juin 2022

La gauche retrouvée !

On peut ne pas aimer Mélenchon, le courant qu’il représente, etc., douter de la réalisation possible du programme de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale)… en se disant de gauche. C’est vrai surtout des socialistes de la génération de François Hollande si bien complété sur CNews par Julien Dray, dans un entêtement libéral mortifère du PS. Mais l’ensemble de la classe ouvrière se réjouit qu’enfin toutes les composantes ou presque de la gauche se retrouvent sous un seul sigle, dans un nouveau combat qui bouleverse le paysage politique français d’entre les deux tours des législatives et qui ira bien au-delà, quels que soient les résultats des élections du dimanche soir.
La NUPES dispense la gaieté et l’espoir au milieu du cimetière des illusions perdues de l’ensemble de la classe politique, entraînant la colère et la hargne de ceux qu’elle réveille et menace, à commencer par la bande à Macron et ses réservistes en voix du PR.
La Nupes dérange, les médias sont unanimes, ils veulent que cette coalition reste un OVNI et disparaisse de l’espace politique. Ils ont des arguments, par exemple les positions opposées des Ecolos et des Insoumis sur le nucléaire, les délicatesses morales du PS sur les bouleversements économiques du programme NUPES. Pour ces derniers, après le score d’Anne Hidalgo (1,7 %) à l’élection présidentielle, ce n’est pas le moment de faire la fine bouche.
Bref, la NUPES emmerde ces messieurs-dames des appareils des partis, c’est justement ça qui est formidable. La gauche existe enfin après un endormissement que l’on croyait éternel, sur l’assurance (fausse) que la majorité du peuple français portait à droite, comme il seyait jadis, chez les tailleurs chics.
Cette fin de campagne est un feu d’artifice qui durera quel que soit l’état de la NUPES après le deuxième tour. Quel est le parti des coalisés qui voudrait revenir avant l’accord ? C’est-à-dire faire au mieux dix pour cent des voix et se retrouver avec quinze députés au Parlement, sans poids à chaque débat ?

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Prémices du renouveau, Valls, Zemmour et Blanquer sont « out ». On a appris qu’enfin Valls avait pris la bonne résolution de ne plus faire de la politique, tandis que Zemmour s’obstine et va poursuivre « petit » à la présidence de son parti pendant cinq ans, une affaire qu’il jugeait une dernière chance à saisir d’urgence pour la France. Il faut croire que cinq ans d’attente en plus ne feront rien à l’affaire !
Sur le temps qu’à l’Élysée et en visite en Afrique, Macron rabâche ses discours du vote utile. En-dehors du cercle du président, Mélenchon vole d’un parti coalisé à l’autre, soutient des candidats et semble gonflé à bloc. Il fait merveille dans les assemblées. Même ses ennemis lui reconnaissent un grand talent oratoire.
C’est toutes les affaires : des Gilets Jaunes, Pandémie et Ben Alla qui reviennent à nouveau sous les feux de la critique d’un parti duquel il ne fait plus bon se moquer aujourd’hui !
Les enjeux se sont embrouillés. Le lapin blanc des conformistes n’est pas sorti du chapeau de la première journée législative. Si Madame Borne a des chances d’être la première ministre de ce quinquennat, on ne peut pas en dire autant d’une partie de ses ministres.
Le Président croit s’en sortir en allant prendre des bains de foule, dont ses services ont au préalable contrôlé le degré de ferveur du « bon choix ». Il perd aussitôt le bénéfice de son déplacement en envoyant ses gendarmes contrôler une lycéenne qui n’avait pas posé « les bonnes questions » !
L’exemple de Zemmour – mort au vaincu comme dans les jeux de Rome – devrait interpeller Macron
sur la campagne autodestructrice de Zemmour, adulé par les chaînes d'info, puis jeté en pâture aux téléspectateurs anthropophages. La Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole !
Depuis la NUPES, ceux qui croyaient les citoyens d’inutiles intermédiaires, lorsqu’ils confiaient le pouvoir aux experts et aux spin-doctors, adoptent une attitude plus prudente. Ils attendent de Macron qu’il les débarrasse de la bête immonde quitte à repleurer sur les taux d'abstention croissants.
Enfin, le processus démocratique qui s’était éloigné de l’électorat semble s’en rapprocher grâce à la NUPES.
Les classes sociales dominées relève la tête, Mélenchon s‘y emploie. Je partage l’avis de tous ceux qui voient dans cette coalition le moyen efficace d’arrêter les inégalités et le chômage de masse, de dénoncer l'assistanat coupable, d’incriminer l'égalité au nom d'une méritocratie hypocrite, de culpabiliser l'hospitalité au nom d’une suspicion de tout qui est étranger est automatiquement ostracisé.
La Nupes a déjà bouleversé la répartition des rôles et remis à l’ordre du jour les débats de fond.
Que les Insoumis à la base de ce chambardement magnifique en soient remerciés par ceux qui désespéraient de voir revenir la possibilité du « Front popu » façon Léon Blum.
Gilles Deleuze décrivait le «devenir révolutionnaire» comme des moments qui libèrent des champs de possibles.
Ils le sont redevenus. Le Peuple n’est plus absent. C’est l’essentiel.

15 juin 2022

Vacuité événementielle.

Que l’on feuillette des journaux prétendument d’informations, des « nouvelles » télévisées ou électroniques, surnage l’immense vacuité du monde moderne. Oui, les trois quarts de ce que nous apprenons par ces canaux divers ne servent à rien, sinon à nous démeubler l’esprit.
Antonin Artaud écrivait déjà à une époque sensiblement moins vacuiste sur le vide s’établissant de fait « populaire » : Tout homme est juge et juge exclusif de la quantité de douleur physique ou encore de vacuité mentale qu’il peut honnêtement supporter.
Que Giorgio Chiellini, footballeur italien – serait-il Ouighour ou Bruxellois que cela ne changerait rien – ait été engagé par le Los Angeles FC jusqu'à la fin de saison 2023, je m’en fous complètement. Que cette info passe dans une rubrique sportive, je n’en vois pas l’inconvénient, mais que la chose soit claironnée entre la condamnation de Salah Abdeslam et le reportage à Boutcha, ville de la périphérie de Kiev, célèbre pour les massacres perpétrés par l’armée russe, oui, je trouve cela choquant.
Je me mets à la place de toute une population qui n’a que les moyens cités plus haut pour améliorer ses connaissances et je me dis que ces amalgames constants entre la frivolité et le sérieux sont de nature à déséquilibrer les jugements.
Pendant des semaines, nous avons été raccordés en permanence au tribunal de Fairfaix depuis lequel nous avons été informé des scènes de ménage entre Amber Heard et Johnny Depp. Aucun détail, le moindre bruit de tinette ne nous aura été épargné et toujours au milieu d’articles pouvant être estimés « intéressants » pour la compréhension du monde aidant à un jugement moral de la société.
Mais que ces deux-là aient été des amants diaboliques, des somnambules de la drogue et du sexe et qu’ils aient mimé leurs moindres fornications pour un jury américain, je m’en suis toujours désintéressé. Comme la publicité qu’on abhorre dès qu’elle apparaît à l’écran, ces deux-là se sont opiniâtrement faufilés depuis des jours entre deux reportages sérieux, dans des scènes privées truffées d’allusions obscènes.
Qu’ils intéressent une certaine catégorie d’amateurs, masturbés de leurs propres mains pendant les séances de la cour américaine, comme s’en réclamait Salvator Dali à propos de la vision de ses propres œuvres, ça les regarde. J’applaudirais qu’ils puissent en voir davantage dans des magazines comme Playboys ou Closer ; par contre, rendre compte de leurs émois après la marche blanche honorant une fillette assassinée par un jeune criminel à peu près de son âge, voilà qui manque singulièrement de tenue.

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Ce n’est pas que je sois bégueule ou Tartuffe, mais que tout cela est inopportun, mal choisi et inapproprié semble évident !
Que de temps perdu et que de dégâts possibles dans des esprits naïfs et confiants accordant de l’intérêt dans tout ; même dans ce qui ne l’est pas.
Pourquoi les parutions dites d’intérêt général ne sont plus que des fourretout systématiques ? Pour la seule et unique raison qu’un lecteur peut n’être qu’attiré par le sport, le fait divers graveleux ou les déshabillés-habillés des starlettes montant les marches au festival du cinéma à Cannes, tout se concevant pour vendre plus et donc se faire du pognon.
Invités de l'émission Vivement dimanche, dimanche 21 novembre, Florent Pagny et Azucena Caamaño se sont confiés sur leur histoire d'amour. Elle a notamment évoqué ses doutes quant aux sentiments qu'il avait pour elle quand ils se sont rencontrés.
Parfois une information insolite, un reportage intéressant s’insère entre les états d’âme de Florent Pagny et Azucena Caamaño et qu’aussitôt après qu’elle ait susurré d’une voix aux accents patagoniens
"Je ne sais pas s’il est tombé amoureux de moi ou de la Patagonie", on apprenne que le bitcoin a continué sa chute mardi et que la principale monnaie numérique s'approche désormais de la barre des 20.000 dollars, son prix le plus bas depuis un an et demi.
Quoique voulant par un certain côté blingbling épater les apprentis bourgeois, trimant en attendant fortune chez une patron infâme, cette nouvelle est assez réjouissante. Enfin, une monnaie ne reposant sur rien de concret, imaginée par un supposé Satoshi Nakamoto, ayant fasciné des dizaines de turlupins en mal de se faire des ronds plus vite et au mieux des autres, finisse par détrousser tous les spéculateurs tombés dans le piège, entre dans les grandes affabulations pour les jobards du capitalisme. C’est parmi les nouvelles, celle à laquelle on collerait l’étiquette d’inutile et qu’on verrait plutôt dans un journal financier ; mais dont on pardonne l’intrusion dans les gazettes des péquenauds de mon espèce, ne fut-ce que par comparaison à une fable de Lafontaine.

14 juin 2022

La France qui s’en fout !

Au-delà des résultats du premier tour des législatives en France, malgré le bon score de la NUPES qui passe devant Ensemble, l’absentéisme a encore grossi d’un pour cent, depuis les élections précédentes.
Le coup des manipulations de Gérald Darmanin dans les décomptes de voix, pour faire passer les macroniens devant la coalition de gauche a quelque chose de dérisoire. Aussitôt rectifiées par le journal Le Monde, les pratiques du ministre de l’Intérieur sont inqualifiables. La semaine avant, c’était le stade français et l’anarchie qui y a régné lors du match de la coupe d’Europe des clubs champions, que Darmanin a mis sur le compte des Anglais.
Est-ce que ces manipulations des chiffres et des images ont eu une influence sur les abstentions, sans doute, mais en partie et pas au point de penser que l’accroissement des abstentionnistes lui serait dû.
Il était peu probable que les Français se mobilisent pour ce premier tour des élections législatives, quand on sait que le taux d'abstention a été de 26,31% pour le premier tour de la présidentielle, un vote qui mobilise traditionnellement plus que celui des législatives. Les premiers chiffres de la participation diffusées à la mi-journée par le ministère de l'Intérieur confirmaient cette tendance.
Les taux d'abstention record des deux tours de la présidentielle révèlent un problème bien connu : l'abstention des électeurs Français aux élections est en hausse constante depuis une dizaine d'années.
C’est un constat : cette condamnation implicite pour un mode de scrutin qui n’envoie pas à l’Assemblée nationale des élus représentant exactement le peuple dans sa complexité touche en plein une démocratie qui semble avoir collectionné les ratés au premier quinquennat Macron.
Le mode de scrutin en Belgique étant différent, on ne peut comparer les abstentions belges à la française. Reste le soupçon que les électeurs belges seraient aussi nombreux à ne pas voter, si l’élection à deux tours, sans obligation de vote, était pratiquée en Belgique.
Est-ce démobilisation partisane, désintérêt, méconnaissance ou défiance : les urnes sont de moins en moins remplies au fil des élections.
La hausse continue de l'abstention, d’après la dernière enquête d'Ipsos, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, pourrait atteindre dimanche entre 52% et 56% très au-delà des 51,3% du 11 juin 2017, précédent record pour un premier tour de législatives. À minuit, après le dépouillement de l'ensemble des bulletins exprimés, les prévisions étaient confirmées. L'abstention s'établit finalement à 52,49%. Un record pour des élections législatives. Ce dimanche 12 juin, 47,8 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés mais plus de la moitié des électeurs français ont donc choisi de boycotter le scrutin.
Ce faible taux de participation est directement lié au désintérêt croissant pour la politique, mais pas seulement. Ce désintérêt est même controversé. Il serait dû à la perte de foi à l'égard du pouvoir, sinon de l'utilité des urnes, le pouvoir étant « confisqué » par une « maffia » oligarchique. C'est en tout cas ce qu'on peut en déduire de tous les baromètres, sondages et questionnaires publiés durant cette campagne législative.

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Cette version complotiste d’une « l’élite » vendue au pouvoir de l’argent relève d’un ressenti quasiment général dans les courants de différentes origines motivant les abstentionnistes.
33% des Français disent avoir un manque d'intérêt pour la politique de manière générale ;
24% ne se sentent représentés par aucun candidat ;
20% estiment que voter ne changera rien à la situation du pays ;
15% pour qui l'élection est déjà jouée. (Ipsos)
Jusqu’à présent les campagnes pour redonner aux Français le goût du bureau de vote, n’ont rien donné. Elles ont coûté cher et notamment dans l’organisation d’enquêtes d’organismes privés dont on sait Macron friand.
Ce qu’on sait, prend en compte un accroissement de l'écart d'abstention entre villes et villages, qui est passé de 2% en 1995 à 12% en 2014 et 17% en 2021, mais aussi d'une combinaison de protestation électorale et de désintérêt de la part des Français. Enfin, le rapport explique que les défaillances du système politique ont été accentuées par la crise sanitaire.
Cette différence de comportement des grandes villes et des villages s’explique par le désertification des hôpitaux, des banques et des transports en commun dans des petites agglomérations donnant aux habitants l’impression d’être des citoyens de seconde zone. L’abandon du domaine public de certains secteurs au profit du privé donne l’impression d’une démocratie vendue au pouvoir de l’argent, qui se désintéresse des citoyens.

13 juin 2022

Bientôt, un musée de la belgitude ?

Mardi dernier, la salle du dîner de sponsoring du site web nationaliste flamand Doorbraak.be était chauffée à blanc par les propos de Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang. Avant, l’invité d’honneur Jan Jambon n’avait eu qu’un succès relatif, celui d’un premier ministre régional usé par deux années de mandat.
Avec Van Grieken, ils n’ont pas été déçu. La première chose qu’il fera en 2024 si les électeurs lui donnent la majorité en Flandre, ce sera de négocier l’indépendance de la Flandre avec les francophones.
Les intentions de Van Grieken sont sans équivoque. Les Belgicains tendance Di Rupo peuvent bien pleurer et craindre pour leur roi. « Mes intentions si j’obtenais une majorité flamande au niveau national : faire une déclaration de souveraineté unilatérale depuis le Parlement flamand, mais elle entrerait seulement en vigueur en 2029. Alors, nous dirons aux francophones : soit nous nous asseyons autour de la table pour parler, soit nos chemins se séparent en 2029. Et si c’est un compromis qui se dégage, en tant que nationaliste flamand, il faudra bien que je l’accepte. »
Le public transporté acclame son leader. Ce faisant, le public électrisé ne raisonne plus. Il a tort.
Van Grieken n’a pas bien mesuré les questions pertinentes qui découlent de sa déclaration et qui jusqu’à preuve du contraire n’auront pas de réponse d’ici 2029.
L’implosion du système belge ne pourrait être dans les actuelles imbrications du pays avec l’Union Européenne, qu’un pétard mouillé. S’il existait encore l’ombre d’une diplomatie dans l’attelage Wallonie-Bruxelles et qu’une majorité menait le Vlaams Belang au pouvoir, ne pas négocier quoi que ce soit avec les nationalistes flamands serait la meilleure chose à faire. Le reste regarderait plutôt les traités de participation des pays, la Belgique inclue en 2029, entre l’Europe et ses États membres.
Qu’importe, ce qui est dit ne fait pas de tort à la cause nationaliste. Van Grieken n’était pas là pour donner corps à son projet, mais seulement pour en exprimer le sens « Le Vlaams Belang doit devenir un parti nationaliste au pouvoir ».
La salle où se comptait quand même une majorité de N-VA retrouvait son calme. La véritable question était de quelle manière un gouvernement flamand majoritaire avec les deux partis nationalistes pouvait à termes se séparer de son boulet (La Wallonie), sans se créer des embarras diplomatiques avec l’Europe ?

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Le leader du Vlaams Belang croit son heure venue « Je sais déjà comment mener la propagande et orienter un débat, mais à présent, je veux connaître le fonctionnement d’un parti au pouvoir ». Il compte probablement, parmi les dirigeants du parti quelques impatients qui lorgnent avec envie les émoluments de ministre qui leur passe sous le nez.
« Tom Van Grieken a terminé son intervention en étant pleinement conscient qu’une participation au pouvoir n’est toujours pas à l’ordre du jour pour le Vlaams Belang. « Bien sûr, il faut recueillir cinquante pour cent des suffrages au Parlement flamand pour pouvoir faire une déclaration de souveraineté », a-t-il précisé. « J’ai mené beaucoup de discussions, mais il y a un rendez-vous que je n’ai pas réussi à décrocher et qui m’est systématiquement refusé : celui avec le président de l’autre parti nationaliste flamand, Bart De Wever. Alors, je suis vraiment dépité quand j’apprends qu’il va manger en public avec le président de Vooruit, Conner Rousseau. » (DaarDaar)
Il y a dans cette intervention quelque chose de naïf, voire d’enfantin, qui surprend d’un homme politique de ce niveau.
Que ce parti se soit renforcé au cours des années par l’invective et le déni, c’est presque le lot des partis nationalistes, que son président dénonce une immaturité dans l’organisation de la propagande et une impréparation interne à sa prise de responsabilités dans un nouvel exécutif réduit à l’alliance entre les deux partis nationalistes, c’est tout à fait unique dans l’histoire des partis en Belgique.
Faut-il craindre davantage un Vlaams Belang sorti de son côté estudiantin à longue penne, devenu raisonneur en posant de bonnes questions, qu’à la caricature et l’outrance dont il était coutumier, un peu comme le fut N-VA avant d’entrer dans le gouvernement Michel ?
Nous ne le saurons que si les urnes le décident.
De cette soirée, on peut conclure que le séparatisme unilatéral flamand en prenant conscience que le véritable empêchement d’une autonomie complète flamande ne dépend pas de la Wallonie, toujours accrochée aux vieux clichés de la Belgique solidaire entre ses Régions, mais des instances européennes, va dorénavant consulter les juristes experts pour sortir du guêpier à l’anglaise.

12 juin 2022

Élections et déconfiture probable de LREM.

Publiée sur le Blog Richard3, cette chronique à paraître dimanche 12 juin n’a pas la prétention de jouer Madame Soleil pour annoncer une victoire ou une défaite de Macron au premier tour des élections législatives en France.
Ce que l’on peut déduire de la situation actuelle, c’est le délitement de la majorité LREM du précédent quinquennat, par quelques signes qui ne trompent pas. La première chose qui saute aux yeux, c’est le désenchantement des députés macronistes. Partis fleur au fusil et sourire vainqueur aux lèvres en 2017, la macronie élue promettait un renouvellement complet de la vie politique de manière à rendre aux Français de l’intérêt pour la démocratie républicaine. Cinq ans plus tard, la situation dans ce domaine est pire qu’elle n’était. Ecœurés du vide abyssal de leurs mandats, nombreux sont les députés REM à ne pas se représenter aux élections de ce dimanche.
Christophe Castaner, tête de gondole du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, avait chiffré le nombre de déserteurs à une trentaine. Ils seront cinquante-quatre sortants à ne pas se représenter ! À ceux-là s’ajoutent les défections en cours de législature, ce qui devrait tourner aux alentours de cent députés qui vont manquer à la macronie. Certes, ces découragés seront remplacés par des nouveaux postulants, mais dont le plus grand nombre risque de mordre la poussière.
Cent députés en moins, pour le Président, c’est l’obliger à prendre la voie des compromis et qui sait, devoir se soumettre aux conséquences d’un vote hostile, avec peut-être, l’obligation pour lui de prendre contact avec Mélenchon !
Rien n’est fait et le pouvoir actuel n’en est pas encore là, mais qu’on admette comme possible une pareille alternative dans la grande presse est un signe qui ne trompe pas.
Parmi les députés macroniens qui se représentent tout dévoués à leur chef, certains ont conscience qu’ils vont au casse-pipe sans munition dans leur besace. Ils se disent fatigués et se voient quasiment partout en difficulté. Les plus inquiets sont ceux qui n’ont jamais pu s’intégrer dans leur circonscription, soit parce qu’ils y ont été parachutés, soit parce que leur permanence aurait été déserte ou, même pire, taguée, façade souillée dans l’indifférence goguenarde des voisins.
Certains critiquent même les Institutions sur le pouvoir réel d’un député au Parlement. Ce faisant, sans le vouloir, ils s’adressent indirectement au président actuel de la République qui a une conception trop personnelle dans ses rapports avec le gouvernement et les députés de la majorité.
Sur les 308 députés LREM élus au printemps 2017, ils ne sont plus que 266 à l'heure actuelle.
Les députés issus de la société civile n'avaient aucune expérience militante ou institutionnelle au moment d’entrer à l'Assemblée nationale. Ils ont été happés et comme anéantis par l’engrenage parlementaire.

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Pour être réélu, il faut travailler le terrain, répondre aux demandes de ses administrés et en même temps satisfaire aux présences nécessaires au Parlement. Ce qui fait beaucoup pour des novices qui sont surpris par la générosité de l’État à leur égard, ce qui, pour certains, se réduit à la belle vie avec chauffeur et secrétaire. Les dimanches sont les plus pénibles avec la tenue du permanence jusqu’en fin d’après-midi et la constante obligation de convaincre les sceptiques que LREM est le parti où tout est possible, alors qu’eux-mêmes ont l’expérience du contraire.
Pour être réélu, le jeune député doit devenir une figure publique dans sa circonscription ou se glorifier à Paris d’appartenir à une lointaine province. Les élus de LREM novices sont tous frappés par la brutalité du monde politique. Une raison souvent tue publiquement, les démissionnaires préférant mettre en avant des arguments plus idéologiques.
La famille du LREM, créée en 2017, a échoué à s’imposer au sein d'un Parlement qu'elle promettait de dynamiser, autrement que par le nombre, en faisant montre de servilité aux propositions de loi dont aucune n’était issue de leur groupe, mais venait de l’Élysée via Matignon.
Un constat amer à faire dans les rangs de la majorité : l'opération renouvellement a échoué.
Certains élus LREM se rebiffent. Dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, le député Stéphane Vojetta avait été mis sur la touche au profit de l'ancien Premier ministre Manuel Valls. Il a décidé de faire dissidence en maintenant sa candidature malgré l'absence d'appui de son parti. Il a gagné. Du coup la macronie tente de le récupérer.
Emmanuel Macron fait marcher son monde à la baguette. Son autorité présidentielle relègue le Parlement à un rôle secondaire. L’électeur s’en est aperçu. Il n’aime pas que le député pour lequel il vote ne soit qu’une marionnette dans les mains du président. On se demande si l’échec probable de la macronie en ce premier tour ne sera pas la conséquence de cet autoritarisme dont on perçoit tous les jours les outrances. C’est d’autant plus perçu que le bilan de ce premier quinquennat est on ne peut plus décevant. Les incidents aux abords du Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool, témoignent de la maladresse du pouvoir. alors que l’image de la France s’est dégradée ces derniers mois pour les fautes grossières du pouvoir en place, toujours niées avec un certain cynisme par les responsables du chaos.

11 juin 2022

LE CAVE SE REBIFFE.

Georges-Louis Bouchez n’est plus tout à fait la poupée de la famille Michel. Il a pris ces derniers temps conscience que sa personnalité pouvait très bien être au moins égale à celle de Charles, son mentor.
Sur ce constat, le battant qui est en lui s’est démené dans son parti pour que toutes les têtes soient dans l’alignement. Celles qui dépassent faisant ombrage, il les décapite.
Mais voilà, toutes ses « victimes » ne ploient pas le genou, comme Denis Ducarme. Certaines se rebiffent. C’est le cas de Jean-Luc Crucke. Au MR, on a cru qu’en lui donnant un os à ronger, à savoir une paire de pantoufles à la Cour constitutionnelle, il ne viendrait plus tirer les poils de la barbe du président pendant son sommeil.
Il a surpris tout le monde en déclarant vouloir rester en politique et que son éviction par Bouchez du ministère des Finances de la Région Wallonne, lui restait toujours sur la patate.
En créant un mouvement politique autour du climat, c’est un ultimatum qu’il adresse à l’ancien avocat sans cause montois, sous forme à peine déguisée d’une déclaration de guerre. .
JLC veut regrouper des personnalités politiques issues des partis démocrates, sous-entendant par là qu’il accepterait Les Engagés (ancien CDH) et le PS, sachant bien qu’il ne pourra que pêcher au MR. Les outragés et les humiliés par Bouchez et même les légalistes qui ne supportent pas les initiatives sans consultation de leur président, s’agglomèrent en un paquet de mécontents qui commence à compter chez les Bleus. Cela ferait une bonne base de départ pour JL Crucke.
Le fait que la Famille Michel contrôle mal leur poulain, on a l’impression que le clan pourrait avoir perdu la main, après que GL Bouchez s’est acquitté de sa dette en poussant Mathieu Michel dans un secrétariat d’État.
Un mouvement progressif, en opposition à la ligne qu’il juge plus conservatrice du MR, on comprend que Jean-Luc Crucke propose une opposition sérieuse à Georges-Louis Bouchez. Certains libéraux trouvent le président trop visiblement attaché aux intérêts des banques et des trusts en oubliant le côté « social » du parti.
Six mois se sont écoulés entre son éviction du gouvernement wallon par Bouchez et la création de son mouvement. On suppose qu’il a consulté ses amis et ses relations du parti et qu’il n’a pas lancé son mouvement d’un coup de tête.
L’introduction de JLC dans l’arène politique est claire : ce n’est pas un nouveau parti, une sorte de MR sans son trublion. C’est une recomposition du libéralisme, rien moins !
L’homme s’explique à sa manière « Après avoir sondé des membres de mon parti, pour donner suite à de nombreuses réactions de citoyens, un espace de travail commun entre les démocrates de ce pays est ce dont nous avons besoin aujourd’hui. L’aboutissement de ce mouvement pourrait porter le nom de C.L.E.S pour « cercles libéraux écologiques et sociaux ». (Le Soir)
Le CLES n’étant pas un parti, Jean-Luc Crucke restera député sous la bannière MR. « Je suis un libéral réformateur, je dirais même un libéral progressiste. Simplement, après avoir réfléchi, je me suis dit qu’il y avait beaucoup de boulot à faire dans les domaines social et de l’écologie, où les enjeux et les risques sont majeurs », précise-t-il, toujours dans Le Soir.

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Crucke, pas fou, veut préserver sa gamelle. C’est toujours le MR qui sert la soupe. C’est là son point faible. On sent déjà Bouchez penché sur ce cas, regardant avec délectation un mandat de député qui pourrait tomber en de meilleures mains que celles de l’opposant interne.
A cela près, JC Crucke n’a pas pour ambition de redevenir ministre. C’est là que le journaliste du Soir s’inquiète. Entièrement dévoué au clan Michel, le journal entrevoit deux chemins : JLC crée une alternative plus sociale et progressiste au sein de son parti ou il reste dans le rêve écologiste, auquel cas, il aurait intérêt à s’affilier au parti vert.
Crucke mord à l’hameçon tendu malicieusement par le Soir. Il avoue à demi-mot: « A ce stade je ne suis pas candidat officiel à la présidence du MR (…). Toutefois, il ne faut absolument rien exclure. Rien n’est impossible. Lorsque des élections internes auront lieu, ce que j’espère, les pendules seront remises à l’heure. »
« La bonne entente affichée entre Crucke et Georges-Louis Bouchez, lors de sa démission, était feinte, ça sautait déjà aux yeux à l’époque. Une décision de commun accord cachait du ressentiment, du ministre envers son jeune président. » (Le Soir)
L’entente était du bidon. Le tout, c’est de savoir si Crucke a du caractère ou n’est qu’intéressé par l’argent d’un mandat confortable.
On sait ce qu’il en est. C’est tout à son honneur. Denis Ducarme, Christine Defraisne, Caroline Taquin (députée fédérale et bourgmestre de Courcelles) et Nicolas Tzanetatos (député wallon) rejoindront-ils ce mouvement dans une guerre au MR pour la présidence ? Le clan Michel soutiendra-t-il son homme de paille jusqu’au bout ? Les mois qui viennent seront passionnants à scruter le parti des bourgeois.

10 juin 2022

2035 : silence… on roule !

On sait le Parlement de l’UE souvent hors-sol. Les partis ont tendance à envoyer à l’Europe des pantouflards en fin de carrière ou des élus qui ont rendu des services, mais qui ne servent plus à grand-chose au comité directeur. On pense tout de suite à l’ex-président par intérim du MR, Olivier Chastel, qui passe des jours heureux à l’Europe dans un parfait anonymat.
Ces représentants du peuple ne représentent souvent que les intérêts de leurs partis. La plupart n’ont aucun contact avec les gens.
Ils ont voté mercredi l’interdiction, dès 2035, de la vente de voitures et utilitaires légers neufs qui n’ont pas "zéro émission", donc toutes les voitures à moteur à combustion, même les hybrides.
Dans moins de treize ans, il ne sera plus proposé à la vente chez les constructeurs, que des véhicules électriques, parmi les 27 pays membres de l’UE.
Dans l’état actuel du parc des voitures électriques, c’est faire des plans sur la comète ! Comme si sur un peu plus de dix ans, il y aurait des dizaines de milliers de bornes électriques dans chaque grande ville et que la charge des batteries, au lieu d’être souvent de plus d’une heure, passerait à dix minutes !
Personne ne s’est demandé, pour le cas d’un automobiliste qui aurait une borne à domicile, que doit-on faire quand on habite au huitième étage d’un building. Descendre un câble de quarante mètres de son balcon ?
On agit un peu comme pour les centrales à fission nucléaire. Dans les années soixante les bouillants partisans de l’atome étaient convaincus que l’on trouverait le moyen de tuer la radioactivité dans l’œuf. Soixante ans plus tard, c’est resté le problème majeur.
L'objectif du "zéro émission" a fait l'objet d'une âpre bataille dans l'hémicycle, avec un amendement du PPE (droite pro-européenne et première force au Parlement) proposant de viser plutôt une réduction de 90% des émissions automobiles en 2035.
La voiture et la camionnette sont les seules vouées à l’électrique, les mastodontes avec remorque, les autocars et les autobus, continueront de nous parfumer au mazout, comme il n’est pas question de toucher au kérozène des avions.
O, le voit bien, c’est le pauvre type qui fait deux cents kilomètres par jour pour aller et revenir de bosser qui sera la victime la plus visée de tout ce brol.

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Reste la batterie, les usines qui la fabriquent sont polluantes ; mais l’Europe s’en tape, vu que 80 % de batteries sur le marché sont chinoises. Mine de rien, en 2035, nous allons être très dépendants du fabricant chinois, dont on sait la roublardise en matière de commerce ; cela semble ne pas troubler l’Europe qui, au contraire, se gargarise de ne plus être dépendante des producteurs de pétrole !
Personne ne se demande dans quoi vont se reconvertir les centaines de milliers d’ouvriers des chaînes de montage des voitures à essence. Le moteur électrique étant beaucoup plus simple qu’un moteur à explosion, même si l’électrique est en plein boum, il y aura du chômage de masse en perspective.
Encore que, si l’Europe est en pointe en la matière, les autres continents rigolent. Renault et Mercédès pourront toujours exporter des voitures à essence dans le reste du monde y compris en Angleterre.
Cet engouement stupide pour l’électrique risque, en outre, de faire abandonner la recherche sur les carburants synthétiques, ainsi que les biocarburants.
Aurons-nous vraiment contribué au sauvetage de la planète quand on sait les pays pauvres incapables et pour cause de réduire leur pollution au CO² ? Ils passeront à la vitesse supérieure, au contraire, puisqu’ils pollueront sans que ne remonte les pourcentages de pollution planétaire.
Personne n’a chiffré à combien de milliards de kilowatts supplémentaires nos centrales vont devoir produire, pour alimenter ces millions de voitures électriques. Les sources de courants propres sont limitées par le nombre de barrages et la difficulté d’en créer d’autres sans altérer les paysages et déplacer les habitants des villages inondés. Idem des installations d’éoliennes, sait-on par exemple qu’il faut remplacer les palmes de ces géants tous les sept ans, que leur prix de revient, ce n’est pas donné. Les progrès sur d’autres sources d’énergie comme les Centrales à marée motrice sont loin de ce qu’on en espérait.
Les députés européens n se sont même pas pourvus d’experts pour au moins faire le bilan de ce qu’il est possible de produire en électricité en plus d’ici 2035.
Les progrès de l’électrolyse de l’eau ne permettent pas de faire rouler une voiture à l’hydrogène à des prix compétitifs. C’est presque tout un laboratoire que ces voitures remorquent, sauf à rouler avec des bombonnes, dont on sait les dangers.
Bref, un travail bâclé, poussé par des écolos qui ne mesurent pas l’importance des besoins des populations et qui n’essaient pas d’imposer leurs mesures au niveau mondial, seule manière efficace de lutter contre la pollution.

9 juin 2022

De guerre las !

Tout qui à bout d’arguments ou même, mieux encore, sans arguments, entre illégalement dans un pays pour conquérir des territoires par la force et bombarder des maisons, est un sale con dangereux qu’il faut abattre, sinon neutraliser sa violence par tous les moyens.
Que les Américains tiennent particulièrement à dénoncer Poutine et son idée de Grande Russie, on est encore d’accord. Mais, qu’ils le titillent comme on chasse une guêpe au-dessus d’un sucrier et qu’on écrase ensuite avec sa savate, c’est quand même l’Europe qui pourrait recevoir la piqure de l’insecte moribond.
D’où la nécessité de prendre au sérieux le conflit qui déchire l’Ukraine et demander aux Américains de bien vouloir cesser des initiatives d’approvisionnement en armes sans se coordonner avec l’Union Européenne en première ligne.
C’est qu’à force de faire monter la sauce, une sorte de folie furieuse s’installe dans le boycott de tout qui provient de Russie. Des marchandises, certes, convenons-en, mais ostraciser des personnes, en l’occurrence des artistes, non !
Qu’on déprogramme un concert Tchaïkovski ou que l’on empêche une cantatrice russe de chanter en public, on entre soi-même dans la connerie.
Nous avons aussi l’indignation à géométrie variable.
Si l'on compare la guerre en Ukraine avec d'autres conflits qui existent dans le monde aujourd'hui, il y a plus de morts et de souffrances humaines causées ailleurs qui reçoivent moins d'attention et d'aide internationale.
C'est le cas du conflit au Yémen, qui dure depuis au moins 11 ans. Les chiffres sont choquants : plus de 233 000 morts et 2,3 millions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë. La population manque d'eau potable et de soins médicaux.
Également loin des projecteurs de la diplomatie internationale, une guerre a débuté en novembre 2020 en Éthiopie entre le gouvernement central et un parti politique de la région du Tigré.
Le conflit n'a aucun signe de fin prochaine - et on estime que plus de 9 millions d'Éthiopiens ont besoin d'une forme d'aide humanitaire. Des rapports font état de crimes de guerre, tels que des meurtres de civils et des viols collectifs.
Enfin, des tension menant à la guerre sont perceptibles à Taïwan et dans certaines Républiques d’Amérique du Sud.
Par le passé, nos pays si farouchement pacifiques, n’ont pas été avares de conflits armés, notamment avec les anciennes colonies. Donc, question de pratiquer de sales guerres, nous n’avons de leçons à donner à personne.
Quelle que soit l’issue du conflit entre la Russie et l’Ukraine, il faudra entre voisins, anciens antagonistes, trouver un compromis pour une une paix partagée.
D’ici là, peut-être y aura-t-il encore des mois voire une année de conflit ?
Ce n’est pas parce que Poutine croit que l’Ukraine est partie prenante de son pays et doit le rejoindre, que tous les Russes partagent la même opinion. Si les adversaires de la politique de reconquête ne se font pas plus entendre, c’est que la Russie est sous dictature. Les Russes en ont l’habitude. Ils n’ont jamais connu que des pouvoirs forts.

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Un pouvoir fort vaincu n’engendre pas nécessairement un pouvoir mou. Si on avait traité l’Allemagne de Guillaume II en 1918, comme celle d’Adolf en 1945, peut-être eussions nous fait l’économie de cette dernière.
Le jeu de l’Amérique est clair dans le conflit, envenimer le plus possible les rapports des Européens avec Poutine et armer les Ukrainiens avec le matériel le plus performant. Plus le conflit persistera, plus les USA resteront maître de faire la pluie et le beau temps en Europe.
On pourrait imaginer que plus l’aide américaine est performante en Ukraine, plus nous devrions montrer de la reconnaissance envers l’OTAN et les USA. L’Alliance avec la machine de guerre américaine via l’OTAN, nous dispense de nous équiper avec du matériel européen et nous donne quasi l’obligation au hasard d’un équipement de base de nous empresser de feuilleter le catalogue des armements de l’US Army.
L’ennemi numéro Un en Europe reste incontestablement Poutine avec sa guerre de reconquête : mais je ne serais pas étonné que Jo Biden soit le numéro Deux !

8 juin 2022

Est-il encore possible de rêver ?

Supposons, malgré l’apparente stabilité des partis de pouvoir, que la crise économique qui s’annonce monstrueuse, fasse tomber la Belgique politique dans le chaos.
Soudain, le peuple descend en masse dans les rues. C’est l’insurrection ! Les nécessités premières, dont celle de manger, ont toujours été les causes des grands bouleversements.
Alexander De Croo, qui auparavant avait cent raisons de présenter sa démission et qui ne le faisait pas, sous la pression populaire et en dernier recours, met un terme à son gouvernement. Dans la foulée, les députés en appellent à des élections anticipées.
On vote. La population, à bout de patience, tourne la page du néolibéralisme et élit un socialiste à l’ancienne, le dotant d’une majorité confortable. Ce socialiste à l’ancienne est issu d’un courant ignoré des dirigeants habituels du PS, évidemment ; mais cela pourrait être aussi une personnalité d’un autre parti, comme le PTB.
Allons-même jusqu’au constat que les fonctionnaires soient loyaux, que la police affiche un légalisme à toute épreuve et que les militaires restent sagement dans leurs casernes.
Toujours en ébullition et attentive, la population reste vigilante dans des manifestations de rue, au point que les médias y regardent à deux fois avant d’exprimer leur haine du socialisme d’avant, le seul qui vaille, celui de la lutte des classes.
Malgré un large consensus, le nouveau pouvoir va devoir mener un combat sans merci d’une grande violence.
Ce changement va en effet être perçu comme une déclaration de guerre des Marchés et de l’Europe elle-même acquise au néolibéralisme, suivraient derrière toutes les forces du capital, du petit actionnaire et de l’infime propriétaire aux holdings et multinationales.
Cette réaction contraindrait le nouveau pouvoir à une escalade radicale ou à capituler et rentrer dans le rang. Dans le premier cas, il entreprendrait dans l’urgence des mesures sociales honnies par les libéraux et par toute l’oligarchie financière.
La population aurait enfin des raisons objectives de soutenir le nouveau pouvoir par ces mesures prises. On accueillerait avec enthousiasme la fin de la précarité et de la misère organisées pour « pousser » les réticents au travail et dans les entreprises, des limites nouvelles verraient l’arrêt de la productivité mettant en danger la santé des travailleurs. Enfin, il serait mis en chantier le dossier des inégalités en diminuant progressivement les différences entre riches et pauvres, par des ponctions sur les fortunes et les bénéfices des actionnaires.
Pendant ce temps, orchestrés par l’Europe, les adversaires du nouveau Régime ne resteraient pas les mains dans les poches. La sanction des marchés serait immédiate. Les investisseurs arrêteraient tout apport de fonds à la dette souveraine. Les grandes fortunes, la Belgique compte trois milliardaires, réaliseraient le plus possible pour placer ailleurs. La balance des paiements serait au désavantage de l’État. La Belgique se trouverait dans la position actuelle de la Russie, en défaut imminent de paiement.

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Sur le plan politique, la Commission européenne multiplierait ses appels au boycott de l’État rebelle qui ose remettre en question les traités européens. Il serait étudié une pénalité par jour de non-respect aux dits traités.
Depuis le début du changement de Régime, les grosses fortunes personnelles, jusqu’aux petits avoirs, sortiraient du socialisme naissant par tous les interstices possibles. Il faudrait donc que le nouveau Régime instaure une loi sur l’interdiction à l’exportation des capitaux et trouve un moratoire sur le paiement de la dette.
« Les structures de l’économie internationale et des économies nationales ont été agencées de telle sorte que, pour faire plier un tant soit peu les forces de la finance, il faut leur briser la colonne vertébrale. Et cela passe par des mesures brutales. On change d’univers politique. » Cette citation d’un économistes dont j’ai oublié le nom dit bien ce que cela veut dire. Le système économique libéral est comme un lierre qui circonvient le tronc de la démocratie, la paralyse et bientôt l’étouffera.
Nous sommes dans la période d’étouffement, cela rétrécit d’autant les possibilités de changer le système, sans une transformation radicale en profondeur.
Tout n’est pas encore joué et perdu. Pour stabiliser les finances sur le long terme, l’État dispose d’un outil redoutable : l’impôt. Cette situation verrait également par la nature même des choses, une nationalisation des banques. Ce qui amènerait au-devant de la scène, la situation de l’État par rapport à sa monnaie, l’euro, dont il ne contrôle ni sa fabrication (la fameuse planche à billets) ni sa cotation par rapport aux autres monnaies. De deux choses l’une, ou la Belgique serait expulsée de l’Union européenne pour non-respect des traités ou l’euro volerait en éclats sous les tensions financières.
Reste l’entraînement par l’exemple des autres États de la zone euro confrontés aux mêmes désirs de la population de se débarrasser d’un système libéral, estimé antisocial et nuisible. Devant les premières difficultés grossies par les gazettes hostiles, la Belgique pourrait restée isolée.
Le sombre avenir que le libéralisme nous destine, nous pouvons ne pas en vouloir avec assez de force pour imaginer un autre société, plus juste et moins impitoyable pour les pauvres. L’avenir nous dira si des personnalités de la politique ou de la rue y forgeront demain notre destin.

7 juin 2022

12 % d’inflation en septembre !

Est-ce l’opposition à ce gouvernement qui aurait prophétisé une crise économique, une des plus sévères de l’hégémonie du capitalisme américain sur notre système libéral ?
Le nez sur l’événement, ce sont bien des piliers de ce gouvernement libéral, David Clarinval et Bruno Colmant qui crient au loup, mais avec un certain retard.
Bien avant les accords qui ont mis en selle Alexander De Croo, des experts comme Thomas Piketty et Peter Schiff , relayés par des internautes attentifs et pas mal avertis sur le crash, peut-être final, de l’économie libérale, ont décrit la situation et prévu l’émiettement du système contre le mur des réalités.
Qu’est-ce que ces deux gros beaufs, Bruno Colmant et David Clarinval viennent faire dans ces projections quasiment certaines de la catastrophe, sinon faire croire qu’ils allumaient déjà les feux de détresse quand tous les regards étaient braqués sur les effets de la pandémie ! Alors, que ces messieurs étaient toujours à l’admiration béate d’un système dont le seul inconvénient ne portait que sur les faiblesses des hôpitaux, du matériel d’hygiène et de combat du virus, l’autre, la crise ravageuse, la profonde, était sous leur pied et ils ne la voyaient pas.
C’était même entendu que par la force du libéralisme, foi de David Clarinval, une telle insuffisance ne se produirait plus. Non seulement cette crise-la n’est pas résolue, mais ajoutée à celle qui vient, on peut être certain qu’elle ne le sera jamais. Nous n’aurons pas des hôpitaux efficaces avec des personnels bien payés et en nombre, si nous restons à compter les malheurs du néolibéralisme aux côtés des Américains. Et si ce n’était que ça !...
Qu’importe, ils se présentent comme les éclaireurs en sauvetage d’un libéralisme qui navigue à côté de ses pompes depuis trois années, comme s’ils étaient à la manœuvre depuis ce temps pour le sauver !
Bruno Colmant était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI.
Il faut croire que les populations sont bien bêtes, puisque d'après le professeur d'économie à l'UC Louvain, les gens vont passer plusieurs années à se dévouer corps et âme pour sauver le libéralisme ! Aussi marrant que Clarinval, l'ancien banquier prophétise qu’à long terme, le rôle de l'Etat pourrait être redéfini et nos sociétés néo-libérales prendre des mesures significatives. On n’en saura pas plus sur ces mesures. On présume qu’elles porteront un coup définitif au semblant de démocratie que le système libéral tolérait encore.

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Du coup, la moumoute en bataille, Pascal Vrebos pose la question qui tue « Vous avez dit, je cite, "La plupart des gens et des observations sous-estiment l'ampleur de la crise qui vient, et le défi que représente pour nos sociétés la transition écologique et énergétique". Le vice-Premier ministre David Clarinval (MR) était à votre place il y a un mois. Il a tenu le même discours. Si je résume, du sang social, de la sueur et des larmes dans les années qui viennent ? ».
Toujours avec ce phénoménal culot qu’on les experts, Colmant nous engage dans l’entreprise de sauvetage des avoirs bourgeois, comme si nous étions tous des fervents de Georges-Louis Bouchez
« Oui, je crois qu'on va le sentir dès l'automne, qui sera un automne économique et peut-être un hiver économique après. Parce que l'inflation est très importante. On aura une inflation de 12% et je crois que les prix vont fortement augmenter dans le domaine alimentaire à partir du mois de septembre. Ce qui veut dire qu'il y aura un choc de pouvoir d'achat. Qui dit choc de pouvoir d'achat, dit d'abord des personnes qui souffrent. Des entreprises qui vont devoir peut-être compresser le personnel pour compenser une augmentation tant des salaires que des matières énergétiques. Donc l'inflation génère ce qu'on appelle de la récession, de la stagflation. C'est un scénario dommageable. Et je crois qu'on est parti pour dix ans. ».
Ainsi, non seulement Colmant fait le même constat que les économistes d’il y a trois ou quatre ans dont personne ne tenait compte à l’époque, mais en plus il voit déjà une misère montante, peut-être des queues pour du pain, alors qu’il conseillait au temps où les réformes sociales étaient possibles quand Charles Michel et ses ministres avaient la tête ailleurs en beuglant Job-Job-Job, puis après s’être tiré à l’Europe pour y jouer les matamores, le relais pris par une Sophie Wilmès complètement aux ordres, Colmant conseillait donc une totale rigueur et un serrage de vis sur le social, justement que les premiers effets de cette politique allaient déjà à l’encontre de tout ce qu’il aurait fallu faire à l’époque pour atténuer le raz de marée qui va s’emparer de nous en septembre.
Le grand malheur de ces télévisions privées et officielles, c’est qu’elles ne s’informent pas de ce qui se passe réellement dans le monde de la finance, de sorte que les intervieweurs ne demandent pas aux vrais experts de venir devant les écrans donner leur version des faits et des conditions de parer et d’atténuer l’impact des crises sur le social. Les crises, selon le crédo libéral, ne sont déclarées telles que lorsqu’on a le nez dessus et qu’il est trop tard !

6 juin 2022

Propos hors académie

Dans le style convenu de notre société de faux derches, il est avéré que l’on meurt toujours trop tôt. Alors que la plupart meurent trop tard, après avoir subi les avatars de la vieillesse et compté les jours inutiles. Qui osera le premier tenir des propos dictés par le bon sens « Mon cher Armand, tu nous a quittés trop tard, ayant depuis longtemps accompli tout ce que tu pouvais faire de bien sur cette terre… ne serait-ce que de potables ».
Les idées toutes faites n’étant plus à faire, la bourgeoisie triomphante s’était quasiment mise dans la tête de nous les inculquer connaissant notre paresse.
Vous voyez d’ici un socialiste dire à une Maison du Peuple « Camarades, je vous ai bourré le mou rien que pour me taper une vie meilleure avec pleins de biftons que vous n’aurez jamais. Vos réclamations pour une justice sociale équilibrée n’ont jamais été défendues par moi et mes confrères, parce qu’ils savent bien que jamais les bourgeois au pouvoir depuis toujours vous accorderaient quoi que ce soit ».
On peut se rendre intéressant à peu de frais, faire l’éloge d’un personnage hors du temps comme Jeanne d’Arc ou Jean Moulin. Montrer un esprit ouvert mais rebelle au politiquement correct, quitte à tenir des propos sur la Belgique et la dynastie entièrement dans l’esprit de Di Rupo.
Anatole France, tellement brocardé de son vivant par Breton, a commis une phrase imprudente « Dire ce qu’on pense est un plaisir coûteux, mais trop vif, pour que je n’y renonce jamais ». Ce qu’il fit toute sa vie, se contentant de faire dire ses vérités au couple Bergeret (Monsieur Bergeret à Paris) de son invention.
Cette société de plus en plus fermée se méfie dorénavant des propos d’esprits libres dont elle a trouvé le moyen de les faire taire en établissant des lois qui condamnent pour des propos tenus. Aussitôt poursuivi pour racisme et antisémitisme sans avoir l’occasion de s’ouvrir à toute dialectique, il est rare aujourd’hui d’entendre d’un esprit éclairé quelques propos drôles ou curieux dans ces parties du vocabulaire français passibles de correctionnelle.

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En réalité, les populations de toutes les couleurs sont majoritairement racistes. On s’est ingénié, en Europe, à culpabiliser les populations qui par le passé ont colonisé une partie de l’Afrique. Leurs descendants en supportent encore le poids. On voudrait nous faire croire que nous sommes racistes parce que d’anciennes générations l’étaient. Tandis que les Noirs ne le sont pas, parce que d’anciennes générations étaient maltraitées par des Blancs.
La plupart des gens sont racistes parce qu’ils ont ce poison en eux.
Les Arts ne sont pas épargnés par l’hypocrisie et l’art de dire le contraire de ce que l’on pense. Une notoriété invitée ne dira jamais au vernissage d’une exposition de peinture, après avoir mangé des petits fours et bu quelques coupes de faux champagne, tout au moins à haute voix, alors qu’on sollicite son avis en présence de l’artiste « Je ne sais pas ce qu’Edouard Dufour à voulu exprimer sur ses toiles cette année. Poussé par le besoin de vendre, il s’est empressé de faire du n’importe quoi depuis sa dernière exposition d’il y a cinq ans. Du figuratif à l’abstrait, il y a de quoi être saisi. Les portraits sont ratés et les courbes fléchées dans de petits carrés gris reportés sur dix toiles montrent en réalité que la partie « nouvelle formule » de son œuvre n’est pas maîtrisée. Dufour est un esprit creux qui fait de la peinture pour draguer ses modèles qui ne sont pas en état de se défendre ».
Bien entendu si au lieu de s’appeler Edouard Dufour, l’artiste avait joui d’une réputation et un nom dans l’art, notoriété oblige, le critique aurait peut-être gardé sa langue dans sa poche.
Ainsi dans quelque domaine que ce soit, l’absence de sincérité est permanente. Si bien que le moule conventionnel, contre lequel nous nous rebellons, se fabrique sur nos capacités de mentir pour ne pas sortir d’un faisceau social de plus en plus étroit.
Que l’un ou l’autre saute le pas, franchisse le mur, il entre dans l’interdit. Il passera rarement pour un esprit libre et original, mais pour un anti-social d’extrême bord de la palette, soit de gauche, soit de droite.
Á défaut de comprendre, cette société de désordre adore les étiquettes. Cela lui permet de passer pour avoir de la méthode et de la discipline, dans le bon esprit de mâcher le travail pour les demeurés que nous sommes.
Y-a-t-il eu des sociétés plus vraies et libres de propos qui ont existé par le passé ? Je suis incapable de répondre. Cependant si nous constatons un resserrement du bien dire, cela signifie que cette même société l’était moins un quart de siècle auparavant. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle était idéale. Tout au plus était-elle plus permissive.
Enfer et damnation ! je mens comme tout le monde et ne pourrais dire du mal des défunts sans avoir honte. Je n’ai jamais dit à un artiste qu’il était mauvais, lors même que j’en étais convaincu.
Je suis raciste à la façon de Scutenaire à savoir que souvent je déteste aussi bien les Blancs que les Noirs.

5 juin 2022

COMPLOT EN RÉUNION

Didier Reynders est fier comme un pou. Voilà son image relancée par une invitation à la conférence Bilderberg de cette année, avec l’industriel Thomas Leysen, et la ministre fédérale de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen). Rien que trois Belges parmi le beau linge mondial venus secrètement refaire le monde, sans tambour ni trompette, dans le mystère et l’américanolâtrie.
Qu’est-ce que le Bilderberg ? C’est une réunion des grossiums triés sur le volet dans une ambiance secrète et feutrée qui a lieu chaque année. Le caractère secret de la réunion Bilderberg donne lieu régulièrement à de nombreuses spéculations et théories du complot. Certains considèrent même le groupe Bilderberg et d’autres organisations similaires comme les fondateurs du Nouvel Ordre Mondial (NWO), qui voudrait prendre le pouvoir sur le monde entier.
Pas moins que cela…
Parmi nos grands anciens nous avons eu un Van Zeeland, socialiste (déjà fourré dans la combine et le pognon) et plus près de nous Etienne Davignon, rien que le gratin on vous dit. Un des pères fondateurs de cette nouvelle église à la gloire de la liberté d’entreprendre américaine, fut le Prince Bernhard des Pays-Bas, nazillon dans sa jeunesse, puis géniteur royal. Il a été aussi corrompu par un avionneur de chasse américain comme tout le monde en Europe, sauf que lui on a retrouvé l’enveloppe et l’argent dedans, d’où gros scandale.
120 participants de 21 pays vont refaire le monde à notre place, attendu que nous ne montrons pas assez de sympathie et d’enthousiasme pour les États-Unis d’Amérique. Des dirigeants de l’OTAN, de la CIA et plusieurs PDG de multinationales décideront pour nous des années à venir, la démocratie viendra plus tard, juste pour mettre un tampon « A voté » sur la convocation des législatives.
Le clan Michel est groggy debout. Leur chouchou Bouchez n’en est pas ! Tout le mystère et les chuchotements reviendront à Reynders qui pourra jouer les initiés chez Pascal Vrebos, dès son retour de Washington le 5 juin.

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Le Bilderberg, est une organisation conçue pour renforcer l’emprise des Etats-Unis sur le reste du monde Occidental, principalement. Mon petit doigt me dit qu’il y sera beaucoup question de l’Ukraine et de la guerre sainte contre l’Empire russe et le mégalomaniaque à sa tête. Bilderberg fera renaître la sainte alliance contre les Rouges, comme au bon temps de la guerre froide.
À l’abri du monde extérieur, les participants discutent des autres questions les plus importantes du moment. Les « remaniements géopolitiques » et les « défis pour l’OTAN » figurent en tête de liste des sujets de discussion de cette année.
Les critiques reprochent au groupe Bilderberg de prendre des décisions en dehors de la démocratie. Se sont de méchantes langues disent les libéraux, à la limite… des agents de Poutine, qui ébruitent ces bouteillons, puisque les réunions sont secrètes et que les orateurs peuvent y vider leur sac de tout ce qu’ils ont de gros sur la patate.
La présence de Leysen n’est pas surprenante. Il est un invité régulier depuis des années et est également membre du comité directeur. Dans ce rôle, le président de Mediahuis, DSM et Umicore est plus ou moins le successeur belge d’Etienne Davignon, qui a contribué à façonner les conférences Bilderberg pendant des décennies.
Nous voilà bien marrons de ne pas savoir comment ira la démocratie selon les comploteurs du Bilderberg. Notez, Alexander De Croo est aussi dans notre cas. C’est comme si nous parlions dans un flou artistique de la future Belgique, puisque une fois revenus sur terre les américanolâtres du Bilderberg donneront les consignes plus tard, peut-être même jamais, si notre esprit pour un marché unique d’inspiration américaine, nous est comme l’âme chevillée au corps !
Désormais, investi de l’esprit Jo Biden, Didier Reynders va retrouver toute sa faconde et sa méchanceté des grands jours quand il était président du MR Il est généralement admis comme indépendant et sincère, par tous les journalistes payés par Rossel, sous la menace d’un licenciement s’ils changeaient d’avis.
L’opinion devrait quand même être alertée par ce complotisme mystérieux fomenté par les personnes les plus influentes du monde libéral.
Leur signe de ralliement- une pyramide avec un œil à son sommet – rappelle assez bien les signes maçonniques des obédiences où se fourrent régulièrement les chefs socialistes et libéraux, pour que nous prenions conscience que ces gens agissent en-dehors de toute démocratie, au nom du bisness et de son emblématique parrain, les États-Unis.
Que Dider se rassure, les invités ne débourseront pas un rond en frais d’hôtel, cocktail et whiskies. Parmi les anciens donateurs on compte Ford, Général Motor et quelques monuments de la grosse galette. La direction compte sur l’honnêteté des participants pour ne pas repartir avec les petites cuillères et les soucoupes souvenir. Avec Reynders dans le lot, l’hôtelier devrait quand même recompter l’argenterie.

4 juin 2022

CAFOUILLAGE AUTOUR DU NUCLÉAIRE.

Les libéraux voudraient prolonger les Centrales. Les experts s’y opposent. On a trop trainé. Il faudrait des sommes astronomiques pour remettre le bidule à neuf.
Rappelons que les centrales sont gérées par le privé. Les actionnaires veulent bien poursuivre, mais ne veulent rien débourser.
Des sommes encore plus importantes seraient nécessaires en cas de démolition.
Tout compte fait, les libéraux souhaitent qu’on les démolisse, mais ce serait à l’État de payer des entrepreneurs privés pour dépolluer les sites.
On tourne en rond.
Les Verts penchent pour la fermeture. La facture est tellement salée, qu’ils ne sont plus sûrs de le vouloir.
Alexander De Croo fait une diversion. Ce n’est pas la première. Où il a raison, c’est lorsqu’on pouvait arrêter en restant dans des prix abordables et qu’on ne l’a pas fait.
La guerre en Ukraine à la suite de la pandémie a compliqué les choses. La diversion est bien simple. On a attendu jusqu’au mois de juin pour prendre une décision, postposons là !
Le Belgique est quand même le pays où l’absence de décision résout tous les problèmes.
En attendant, le Merlan est hors de prix et la voiture électrique n’est nulle part.
Justement, a-t-on réfléchi à ce qu’il faudrait investir dans les batteries et les prises de courant ? Une borne, vous savez combien ça coûte ? Cher ! Et il en faudrait des milliers. En outre, ces petits condensateurs de courant, qui va les surveiller ?
C’est vite mis en panne volontaire, ces machins-là, encore plus fragile que des radars fixes.
Question simple, où va-ton aller chercher le courant si on ferme les centrales ?
Les éoliennes ? il en faudrait un paquet… tapisser les abords d’autoroute. Les riverains, même écolos, n’en veulent pas près de chez eux, le bruit de claquettes des palmes et puis « ça fait peur aux vaches ».
Bref, tout ce qu’Elio appelle de ses vœux : l’économie circulaire n’a aucune chance de percer dans les technologies de demain. Les petites entreprises et la Région ne peuvent pas investir dans ces chimères. Et puis avec quel argent ? Le citoyen de base est déjà rongé jusqu’à l’os.
Ce n’est quand même pas à l’État, ni aux Régions à dégraisser le mammouth, sinon à s’en prendre toujours aux mêmes, les petits fonctionnaires, les instituteurs, les profs, les infirmières, etc. Jamais aux doubles ou triples emplois parmi la haute volaille ministérielle de cette fichue Belgique ! Elio, d’accord avec Louis Michel, qui se trouvait mal payé du temps où il nous rackettait pour faire du n’importe quoi en Commissaire européen, ne va pas se tirer une balle dans le pied !
Résultat, ce gouvernement ne fera rien, ou si peu que ce n’est plus la peine d’en parler. C’est-à-dire qu’on va nommer une commission d’experts à x euros la séance.
La France est sur la même ligne. Macron depuis que l’électricité est hors de prix, c’est pris d’amour pour le nucléaire.

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Et dans ce sens, ne rien faire à de l’avenir. Qui croit encore qu’on va remplacer tout le charroi à énergie fossile par la batterie électrique ?
Donc, en attendant que les autres se cassent les dents, ne faisons rien. Au moins nous aurons fait preuve de sagesse.
Une qui tire son épingle du jeu dans tout cela, c’est Karine Lalieux. On la croyait cuite. Erreur, elle revient avec son projet, certes, pas aussi novateur, mais quand même, juste de quoi faire transpirer Georges Louis Bouchez qui ne cesse de pester contre tout ce qui sort de chez ses amis socialistes.
Oui, les pensionnés auront leur susucre, avec l’inflation féroce, c’est déjà presque raboté de moitié et si en plus les augmentations sont échelonnées sur dix ans, on voit le genre !
Voilà longtemps que je me demande ce qui fait tenir ce pays debout ?
Deux choses sans doute, chaque trouvaille dans les directions politiques sont multipliées par six ou sept, d’où une certaine satisfaction dans les promos des partis et enfin, les chicanes et les casse-vitesse toujours de plus en plus nombreux entre les rôles linguistiques, qu’il est quasiment devenu impossible de mettre un jour tout à plat.
Voilà qui fait de la Belgique un petit paradis politique où chacun bouffe le nez de l’autre dans la joie et la bonne humeur.
Il n’y a encore que le peuple qui n’y trouve pas son compte et qui se demande si, au nom d’une démocratie supposée, on ne serait pas en train de se moquer de lui ?

3 juin 2022

QUAND GROSFILLEY REÇOIT GROSFILOU.

Elio Di Rupo est un fervent des matinales. Ils ne sont pas tous comme lui. Certains croient que le matin gloser, c’est peine perdue. Les gens n’ont pas le temps d’écouter. On a mis le poste parce que ça fait du bruit et que ça stimule, avant de partir en courant, pour ne pas arriver en retard à l’usine. Elio est d’un avis différent. Il parle à la ménagère qui beurre les tartines de son homme, il couvre les ronchons des enfants qui rechignent à manger les croûtes des tartines. Il est derrière son micro frais comme la rose qu’il incarne. Pour peu, on croirait qu’il va nous lire une recette des crêpes de tante Suzette. C’est ça, il est de la famille. Sa reconversion ne sera pas difficile. On le voit sur une antenne montoise, ouvrir la journée en français et en italien.
« Ciao miei cari. Ecco le ricette di zia Eliane. Oggi il micio brasato in olio calabrese. »
De par sa réputation, il aurait de suite sur Radio-Mons, une bonne cinquantaine d’auditrices, alors qu’à la même heure, un anonyme parle pour sa mère et trois autres personnes.
Fabrice Grofilley le sait. Pour l’ixième fois il a invité Elio à 7 H 50. Le ministre est en avance légèrement parfumé d’Amor Amor de chez Cacharel, le nœud pap à l’horizontale prêt à défendre son gouvernement régional très libéral, avec la complicité de son ami Borsus


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Le ton est léger, calme, enjoué. Certains sortent à peine un bras de sous la couette pour allumer « le poste » sur la table de chevet. L’heure invite à la spécialité d’Elio, dire des choses graves à la limite catastrophiques sur un ton guilleret et rassurant. Il faut que l’auditeur parte au turbin avec l’impression que la Région wallonne est le pays où il fait bon vivre, le plus beau du monde en quelque sorte.
Le ministre-président de la Région wallonne parle d'économie circulaire, à cette matinale. L'économie de demain, un pavé la circulaire !... il vaut mieux parler de demain quand la situation présente est ce qu’elle est : un immense gâchis de travaux onéreux et inutiles dont la gare de Mons, une inflation galopante et des faillites en cascades des petits commerces et des moyennes entreprises, sans parler d’un déficit croissant de la Région !
Les PME, c’est le dada d’Elio. Il se voit lui-même sur le marché de Mons distributeur officiel de la rose au poing, jouet en plastique, dont les pétales s’ouvrent et se referment au rythme de l’Internationale. Le bonimenteur est derrière sa table pliante. Il rayonne ; Mais dès qu’il parle d’économie circulaire les enfants ne veulent plus de la rose en plastique ! Ils aimeraient mieux la musique de Star Wars !
Grosfilley le ramène à la réalité de l’économie circulaire. Elio le coupe et entame une antienne qu’il répétera partout y compris à la tribune du parlement wallon. « Ce sont les PME, petite ou moyenne entreprise, qui s'accroissent. mais c'est aussi être, comme nous le sommes pour le moment, champion dans l'économie circulaire. »
La Wallonie championne dans quelque chose de positif ? On la croyait championne des déficits et du chômage, ce devait être un bouteillon lancé par la méchanceté flamande à notre égard sans doute !
Elio est rassurant. Mais non, mais non… premier à circuler, une économie du future rien qu’avec de petites choses, des astuces quasiment invisibles, mais qui risquent de rapporter des millions !
il a assisté au salon international des techniques et technologies de l'environnement à Munich. Il explique que "nous avions une grosse vingtaine d'entreprises, 50 responsables - hommes et femmes - d'entreprises, et nous étions très crédibles, car nous avons comme perspective zéro déchet et tout recyclé. Là, la Wallonie se démarque. Il y a des possibilités d'emploi qui sont exceptionnelles".
Grosfilley n’insiste pas la perspective zéro n’est pas que pour les déchets. Ils sont revenus de Munich avec énormément de promesses, mais pas une seule commande ferme. Il faut prendre patience.
Une entreprise canadienne recycle du plastique. Elle va ouvrir dans quelques jours à Châtelet. Elle est un peu polluante, mais comme les activités sont au point mort en Wallonie, nous avons le permis de polluer !
Elio s’exalte, Grosfilley ne maîtrise plus le cours de son émission : «Il faut démultiplier le nombre d'entreprises. C'est ce que nous essayons de faire au sein du gouvernement et je pense qu'avec la dynamique 'patrons - syndicats', avec le milieu environnemental et le gouvernement nous y arriverons."
La dynamique « patrons-syndicats », voilà qui est nouveau. Si les syndicats, version Rose au poing se mettent à servir l’idéal patronal au point que cela devient une dynamique, Elio aura gagné son pari, la synthèse entre Dieu, le roi, les patrons et le peuple.
La matinale tire à sa fin. La ménagère a rangé la table. Les enfants sont à l’école et le mari au turbin. Elle ferme le poste. Elio le sait. Il sert la main de Grosfiley qui donne du « Monsieur le ministre » jusqu’à la porte du studio jusqu’à laquelle il reconduit son invité.
Le chauffeur de la Région attend dehors. Elio se sent bien, il a fait lever tout son staff à une heure inhabituelle. Prochaine réunion à 11 heures. Sujet l’économie circulaire. Il téléphone à un cabinettard de Borsus. Le ministre, vice-président n’est pas encore arrivé de Marche. Elio s’enferme dans son bureau et met le réveil sur onze heures moins dix. Il enlève ses chaussures et s’enfonce dans un divan. Compte tenu de l’âge qui vient et des prothèses qui se décollent, on entend un léger sifflement.

2 juin 2022

Accord et désaccord.

Le vaticinateur en chef des libéraux n’est plus du tout d’accord avec ce gouvernement. Il le dit et le répète toutes les semaines. Le gouvernement est beaucoup trop social. Le tourlourou des rosés pas du tout d’accord non plus. Pour lui, le gouvernement n’est pas assez social.
Bref, en principe Alexander De Croo a perdu sa majorité. Il devrait donc démissionner puisqu’il lui est impossible de poursuivre son programme !
Qu’importe, depuis le temps qu’on n’est plus là-dessus en Belgique, il n’est pas inscrit dans la Constitution que sans majorité un gouvernement doit passer la main. C’est là qu’Alexander tient ses irascibles par les bijoux en pendeloques des deux gracieuses. Et puis le programme… quel programme ?
Passer la main à qui ?
A GL Bouchez ? Mister Tatoo adorerait. À part les fondus du MR, personne ne souhaite revenir devant l’électeur après une boucherie sans nom des chômeurs exclus après deux ans de galère sans emploi, de vieux éreintés se tapant deux ans de plus au turbin, des demandeurs obligés de vider les tinettes dans des bars de nuit avec un certif d’athénée, des consommateurs au pain sec et à l’eau pour nourrir les cabinettards de la fonction publique.
Bouchez n’est pas bouché, il le sait, même si sénateur-coopté il n’est pas pour autant, plus intelligent que l’électeur de base. Mais il a compris que pour attirer les aigris de la droite, les derniers porte-cierges de sa seigneurerie Reynders, toujours hostiles au pape libéral Charles Michel, il faut entretenir la légende du fainéant chômeur, nourri et logé sans ficher que dalle, noyé dans les plaisirs au même titre que les fagotés de première à Knokke-le-Zoute qui eux seuls ont le droit de ne rien foutre.
Hein ! où serait la différence ?
Que des pauvres vivraient comme des riches lui donnent des boutons, à cet homme.
Question des rosés Popol est aussi en manque. Il voudrait mettre le paquet et se lancer dans une Troisième Internationale, mais il ne peut pas. Bien avant Di Rupo son maître, même bien avant Spitaels, je pense que c’est Cools, avait fait allégeance au libéralisme, bien bleu, bien dans les cordes. Ils espéraient, ces illuminés, Cools en tête, que l’ouvrier allait monter d’un cran et que ça ne l’intéressait plus la grève et l’invective aux riches.
À un moment, ils ont failli avoir raison, après les Trente glorieuses, le monde ouvrier en était encore à s’extasier devant la machine à lessiver huit programmes. Un bon maçon pouvait nourrir sa famille et prendre un crédit de trente mois pour une Renault. C’est bien loin, tout ça !
Puis un ancêtre de Bouchez a dépeint la situation, comme elle était mauvaise et comme il était nécessaire que les pauvres paient pour les riches, afin que ces derniers le reste.

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Les classes moyennes ont adhéré et le PS a perdu et perd encore de sa clientèle.
Mais c’était trop tard. Les cadres et hauts dirigeants du parti rosé, le cul dans le beurre, n’entendaient pas du tout déchirer le contrat avec les bleus, que la société de consommation allait repartir de plus belle, etc. Le même baratin éternel était à nouveau opérationnel. On attendait quelqu’un pour tourner la manivelle de l’orgue de barbarie sur une vibrante internationale. Et ce fut Popol qui s’y mit.
Mais, quand même, c’est bien de faire corps avec les bleus, il faut trouver un coupe-faim pour les pauvres. C’est ainsi que madame Lalieux fut envoyée en mission avec sa réclame : 1500 € pour une pension complète, chez un Alexander qui aurait accepté davantage pour faire Premier ministre.
Comme Karine on n’en parle plus, elle-même vu le ménage à faire rue de la Loi, est comme paralysée par l’événement inflationniste, c’est Popol qui prend le relais et ouvre de nouvelles pistes, moins onéreuses, mais qui assurent tout de même aux rosés de ne pas passer pour des nuls aux prochaines élections.
Et voilà tout le monde furax dans ce gouvernement de la concorde à la Vivaldi des quatre fromages.
Nul doute que les autres partis de cette coalition d’enfer, vont trouver quelque chose aussi pour ne pas faire piteux dans les meetings électoraux.
Cette situation n’est pas trop grave et vous savez pourquoi ? Les revendications contradictoires entre les deux grands partis qui ont fait ce gouvernement, ils se les jettent à la figure. En algèbre, plus devient moins en changeant de camp et ô miracle annule l’adversaire qui fait pareil !
Nous sommes entrés en Belgique à l’ère du zéro.
Il n’est pas question ici de savoir si on va s’en tirer et de quelle manière. Il n’est question que du Vlaams Belang. Sera-t-on capable de faire avec ce parti ce que le grand Charles a fait avec la N-VA pour avoir une possibilité d’avoir un gouvernement à la législature prochaine ?
Que les Bouchez et Magnette amusent le tapis pour faire diversion, on connaît la musique. C’est une manière de dissimuler l’angoisse qui monte.

1 juin 2022

HUYSMANS DÉMODÉ.

On finit presque toujours par ressembler à des Esseintes. Par ce qu’on croit n’avoir qu’un penchant d’un certain goût, on aborde l’esthétisme résigné à sa propre ostentation de paraître, comme si ce n’était pas une forme de snobisme. On ne spécule que sur des riens, à croire que l’œuvre est achevée sans qu’on la sache à ses débuts. Il y a à peine le temps de la lecture d’un livre, la banalité saute à la figure de ce qui était étonnant. Pour peu que l’on ait vécu assez vieux, on se remémore dix étonnements à peu près identiques sur un demi-siècle.
L’agitation de ceux qui vont et viennent dans la rue n’apparaît plus qu’une force machinale qui pousse à aller de l’avant, à faire et défaire des itinéraires pour un métier dont on se vante ou que l’on cache, mais d’une incohérence plus rapide au fur et à mesure de la prise de conscience de son inutilité.
Une sorte de funèbre cérémonie à l’heure des fatigues pousse à lire jusqu’à l’épuisement ce que l’on admirait le plus et qui porte à présent atteinte à une sorte de classement immémorial où tout semblait immuablement fixé. On s’en veut d’avoir autant aimé un auteur et son œuvre, d’en avoir si souvent vanté les mérites, que la honte vient au front au constat d’avoir été sans autre jugement que celui porté par autrui, à le considérer au point de crier au génie, quand il n’était qu’un phraseur opportun, né à une époque à laquelle il correspondait.
Les conversations qui avaient le charme des après-midi déclinant n’ont plus le caractère à la fois enjoué et emporté qui faisait défendre un argument ou une réputation ; mais des alignements de mots sans grand intérêt, à seule fin que celui qui en usait passât pour intelligent. On reste affligé de n’être plus que le spectateur malveillant de soi-même, convaincu des choses dites qui s’affirmaient vraies, et qui n’étaient que fausses. On s’étonne que l’imposture révélée ne le soit que de soi-même. L’on se dit que si l’on n’est pas grand-chose et que les autres ne s’en sont pas aperçus, ils ne valaient pas davantage.
A cette forme de mépris pour ce qu’on est se forme peu à peu le mépris d’autrui, à l’aide d’un autoportrait qui passe partout et à quoi tout le monde ressemble.
Commence alors un étrange phénomène de distanciation qui rend les objets invisibles et les gens sans intérêt.

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L’impression de vivre dans les conventions provoque une absence d’émotion craintive pour le futur, puisqu’il n’est qu’une forme répétitive du présent.
La finalité étant égale pour tous, il ne reste qu’une nuance sur les autres par rapport à la vôtre. Est-elle intéressante au point d’arrêter au maximum le court du temps pour ne le savoir qu’à la dernière minute ?
Les dérivatifs sont à portée de main qui ne sont que des moyens échappatoires à soi-même.
Il faut redouter ceux qui ont des terminaux dans les endroits où l’on aimait deviser avec des amis. Ces appareils de haute technicité se présentent eux aussi comme de joyeux compagnons. Las ! si l’on a mis des années pour s’apercevoir que les rires étaient faux et les attitudes étudiées de ceux que l’on a aimés, le rétrécissement à la taille de l’écran rend les personnages encore plus convenus et inopportuns qu’une réalité de chair et d’os. Le seul étonnement qui confirme le proche désenchantement est encore de ne pas comprendre que l’on est devant le dérivatif le plus puissant au monde, à tel point qu’une multitude de gens l’observent et le manipulent des heures entières, à croire que ce serait là le rdoutable condensateur de milliards de vies et qu’il soulagerait la vôtre, rien qu’en faisant défiler les siennes, tandis qu’une voix placée très haut dit « Vois, ce que tu perds ! ».
Mais il y a pire, depuis Baudelaire les paradis artificiels se sont vulgarisés. En se vulgarisant, ils concurrencent ceux que l’Autorité autorise. La transgression est grande de passer d’étranger à épave.
Descendre plus bas est un plaisir médiocre qui n’apporte qu’un peu plus de dégoût de soi-même. Perdre de sa lucidité, c’est atteindre à la lâcheté gratuite. C’est terminer l’œuvre au milieu du livre. Même si les péripéties des personnages n’intéressent personne, le héros meurt dans des circonstances qui empêchent d’inscrire le mot « Fin ».
Le seul mot qui vaille, parce qu’il est définitif et sans possibilité d’au-delà.