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31 janvier 2010

Louis Michel, le dernier des Médicis !

Pour une fois, on est d’accord avec Louis Michel "Le FDF en Wallonie, sincèrement, c'est un non-événement". D’autant que l’ex-Commissaire européen est devenu lui-même un non-événement, ce qui minimise celui du FDF, quand il en parle, au point de le rendre tellement invisible qu’il fallait « La Dernière Heure » pour le découvrir.
C’est dans le minuscule quantique que s’établit dorénavant la relation du Jodognois avec le reste du pays, puisqu’il n’a pas saisi l’occasion de la fronde postélectorale pour reprendre son sceptre du MR. Aussi la cohabitation avec son chef s’inscrit naturellement dans le non-événement.
C’est quand le grand public se rend compte que Louis Michel n’est plus rien, qu’il s’avise de vouloir « être » malgré tout… lui, le non-être qu’il est devenu après avoir raté la présidence de la 65ème assemblée générale, de l’ONU qui débute en septembre prochain. Encore un coup de Reynders qui lui avait fait miroiter le prestige que ce serait et tout ça pour se débarrasser de lui !
Et voilà que ses amis libéraux européens votent pour Joseph Deiss, un ancien président d’un paradis fiscal : la Suisse !...
Quant à sa qualité de membre du club Renaissance, qui cela intéresse-t-il vraiment ? Ce n’est pourtant pas dans sa nature d’affirmer qu’il n’est pas président de quelque chose, même symboliquement ! Et s’il se vante presque de n’être qu’un non-événement au Club Renaissance, fallait-il avoir besoin de cohabiter en paix avec son président !
Parce que ce n’est un secret pour personne, Didjé n’aime que le quattrocento, sa Renaissance n’est qu’italienne. Christine Defraigne qui est la Pythie du club Renaissance aurait dû le savoir.
On reconnaît cependant la patte de l’artiste de Jodoigne lorsqu’il parle de « cohabitation » plutôt que « d’amitié » en évoquant à la radio ses relations avec Didjé. C’était plus fort que lui, son inimitié pour Reynders transparut sous les propos amènes.
Louis en oubliant le mot « amitié », Reynders, qui s’y connaît en homme et en sémantique, aura reconnu par là son « ennemi » de trente ans. Diplomatiquement, ce n’était pas adroit de parler de cohabitation. Mensonge pour mensonge, il aurait mieux valu choisir une « estime réciproque». Ainsi, il aurait gratifié l’autre d’une vertu, sachant qu’ils en sont incapables l’un et l’autre.
Reste que Louis est bel et bien « renaissant » avec ses compères, le florentin Gérard Deprez et le Dinantais, Richard Fournaux. Le quatuor qu’ils forment avec Christine Defraigne, doit rouler de sombres pensées. Le chef, dont on voudrait jeter les projets dans la Meuse, comme le malheureux Grégory dans la Vologne, doit avoir l’oreille bourdonnante au soir des réunions renaissantes !

Richard Fournaux, renvoyé devant le tribunal correctionnel pour suspicion de trafic d'influence, faux et usage de faux, condamné à l’avance par le principicule, prépare sa défense côté palais de justice et rase les murailles côté avenue de la Toison d’Or. Gérard Deprez n’a pas digéré la décision, heureusement stoppée par les renaissants, de Reynders qui avait choisi de le remplacer à l’Europe par Rudy Aernoudt. Quant à Christine Defraigne, elle boude son compatriote liégeois pour ne lui avoir jamais proposé un emploi ministériel. Qu’est-ce que Reynders trouve à Sabine Laruelle ? La voit-on faire la quatrième à un club de bridge libéral ? Au Fédéral, ma’me Christine aurait été la Blanche-Neige de Laurette qui aurait cassé son miroir de dépit.
Au MR la rancune est souvent plus tenace que les projets. On croit que ce sont les combats d’idées à la base des grandes brouilles, le plus souvent c’est l’ego et le portefeuille.
Il paraît que les renaissants participent « à la remise en marche du parti ». On se doutait bien que le MR était en panne, mais qu’il se soit remis en « marche » ? Ce serait plutôt en « marge » !
Quoique, il a fallu l’être pour passer de la rue de Naples à la Toison d’Or…
Reynders a vu grand. Qui va payer le nouveau local ? Le cohabitant n’en parle pas, ce n’est pas lui qui va mettre la main à la poche.
Quand on demande à Louis Michel à quel projet son groupe Renaissance travaille, il précise que c’est à la modification des statuts du parti.
Ce n’est pas en tout cas pour permettre à Reynders de rempiler un troisième mandat !

30 janvier 2010

Fou ou menteur ?

A la suite de l’effondrement de l’Ancien Régime, les premiers démocrates étaient tous novateurs.
Bonnes ou mauvaises, les idées ne manquaient pas. Elles attestaient de la vigueur d’une nouvelle manière d’atteindre à la justice sociale.
Hélas, celle-ci ne parvint à s’imposer que par à-coups et pendant de courtes périodes au cours desquelles on s’aperçut qu’entre l’individu et le collectif, des réticences égoïstes subsistaient dues aux soupçons de duplicité du riche envers le pauvre, et du pauvre envers le riche. Les soupçons se justifièrent souvent de part et d’autre, à la différence que le riche peut attendre des jours meilleurs et vivre sur ce qu’il a accumulé, le pauvre ne le peut pas, d’où sa nécessité de se louer aux riches. Il fallait faire croire que cette situation n’était pas déshonorante. On attribua à la notion de travail des qualités qu’elle n’avait pas.
Au fil du temps, on s’aperçut que l’égoïsme était un moteur efficace. Chaque Etat fixa les règles de redistribution par un système social, en établissant des normes afin d’équilibrer accumulation et prélèvement, en harmonie concurrentielle avec ses voisins.
C’est la social-démocratie qui est allée le plus loin dans l’application de cette formule simple.
On en serait resté à l’échange si les Etats avaient poursuivi le rapport de force équilibré entre le politique et l’économique, afin de garantir une stabilité de vie pour ceux qui n’ont que la force de travail pour tout capital.
A la faveur de la crise de 2008 (le phénomène est plus ancien), on s’aperçut qu’une récession stoppant la croissance empêchait de garder le précieux équilibre. L’avance technique libérait des milliers d’emplois désormais obsolètes, alors que la main-d’œuvre abondante allait être concurrencée par la poussée démographique de l’hémisphère Sud, tirant les salaires vers le bas.
Si bien que le principe de la social-démocratie devint caduc, puisqu’il était impossible désormais de réguler travail et capitalisme, dans la poursuite d’un progrès social..
Mais ce déclin n’allait pas créer de nouvelles conditions du rapport entre capital et travail, ni modifier le principe de la social-démocratie, si bien que celle-ci ne correspond plus à une forme de progrès continu, mais procède désormais d’un processus de contention des forces de travail dans son dialogue avec le capital.
C’est à peu près jusqu’ici le discours de Sarkozy à Davos. Après, les conclusions ne sont pas les mêmes, surtout dans sa déclaration de foi absolue dans un capitalisme que le président français se fait fort de « moraliser » !
Le politique en 2010 n’a que des objectifs limités à une paix sociale établie sur l’hypothèse d’un consensus de crise entre le capital et le travail, étant entendu que l’objectif est de substituer la notion de progrès à celle de sacrifice « nécessaire » des populations laborieuses, sous le prétexte que demain, cette politique insufflera de la « vertu » au système. Or, tout concourt à penser que c’est le contraire qui va se produire.
Mais, grâce à une psychologie étudiée pour la masse, l’important ce n’est pas l’analyse qui compte, mais l’impression que les populations ont de la crise et de la façon de la surmonter.

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La maîtrise de la psychologie des populations est aujourd’hui l’élément capital qui fait qu’il n’y a pas de révolte parmi ceux qui vivent dépouillés et humiliés. Ce qui semblait individuel, chômage, état de besoin et nouvelle pauvreté était en réalité collectif. L’assujettissement du comportement n’est que la coercition à la psyché collective.
Voilà pourquoi les détenteurs du pouvoir économique dépensent sans compter pour des études statistiques de milieu, pourquoi il est quasiment impossible d’atteindre à la grande diffusion des idées contradictoires dans de nouveaux supports de publication et comme Internet sera demain un enjeu pour le maintien du statu quo des pouvoirs de l’économique et du politique.
Il faut savoir – contrairement à ce que l’on croit du capitalisme et des couplets sur la liberté d’entreprendre - la personne ne représente rien par elle-même, elle ne jouit d’aucune réalité propre, elle n’est qu’une fiction de compromis de l’ensemble social à seule fin de savoir de combien d’unités son poids infime doit être multiplié afin de peser réellement.
Abandonnons les sottises entendues si souvent de la bouche des libéraux que le système prend en compte l’individu dans son ipséité. C’est tout le contraire. Seule la fortune personnelle et non pas l’individu, le réalise.
La personne n’est qu’une réalité secondaire, une construction chimérique, une apparence si l’on veut l’interpréter par rapport à l’ensemble.
Le seule différence qui sépare le capitalisme de son surgeon le communisme, tient dans la supériorité de la dialectique capitaliste pour faire passer dans les populations un a priori trompeur du souci de l’individu de l’un par rapport à l’autre.
Le moteur du profit semble moins impressionner les masses que l’aventure d’un parti populaire unique. La propagande libérale n’a pas investi dans la manipulation de la psychologie des foules à fonds perdus. C’est payant à l’heure de la crise.
Celui qui espère moraliser le système, devenu entre-temps mondial, est un fou ou un menteur.

29 janvier 2010

Envie de guillotine ?

Y en a marre des manières des Daerden père et fils, de la daerdenmania, des fans qui ont la permission du home le samedi soir pour le centre culturel où les attend une « jatte de cafè (café en français) » offerte par papa, des vidéos qui font le tour du monde parce que le mandataire socialiste a un rire idiot, des combines qu’elles soient légales ou illégales des cabinets de réviseur d’entreprise, des coïncidences des carnets de commande avec des administrations gérées par des socialistes comme s’il en pleuvait, de ces coïncidences tellement grosses qu’on croirait qu’ils nous prennent pour des imbéciles, on a soupé des enfants du père et ceux du fils, de la fille DJ même si elle a de belles jambes, des loges du Standard, du gros rouge, marre à l’avance, alors que j’entends ce nom pour la première fois de PricewaterhouseCoopers (PwC), même s’il s’agit d’un des plus grands cabinets de réviseurs d’entreprises, et plus que marre de Christelle Gilles, demi-sœur, amie élective,maîtresse ou simplement femme d’affaire (quelle importance ?) – enfin on ne sait pas, et à la limite, on s’en fout - d’un des membres de la saga d’Herstal ou d’Ans, qui a vendu ses parts de la SPRL, ou ne les a pas vendues à Christelle Gilles qui les a cédées à Pricewatermachin de la basse-Meuse ou du Plateau… tout en ne les cédant pas…
Ce que je garde de ce micmac, c’est que ces gens se disent socialistes, sont membres d’un parti portant le sigle officiellement reconnu, - au point que le zigoto de Mons a gambergé six mois pour mettre l’ « S » du sigle en gras, alors qu’il aurait mieux valu mettre le « P » - bel et bien dans des positions qui supposent qu’ils ont l’aval des comités, des instances du pââârti et qui sont dans les affaires, dans les sections, en même temps que dans les achats, ventes et dépôts, négoces divers, cabinets d’avocat, experts devant tous les tribunaux, que sais-je ?... que tout cela m’emmerde… de ces bonimenteurs de peuple, de ces icônes d’estrade, de la rose au poing et de l’Internationale, porteurs de la bonne parole et foutriquets de loge à la connivence intéressée… et que c’est malheureux que nous pataugions avec eux dans leurs combines comme si nous en étions les promoteurs, alors que l’étalage de leur réussite, loin de nous impressionner, nous fait chier !
Alors, une question se pose, mais qu’est-ce donc que ce parti socialiste aujourd’hui ?
Qu’est-ce que ces dirigeants qui feraient des affaires jusque sur leur lit de mort !... qui font des contrats de tout, et qui finiraient par en faire au moins un chaque matin comme on va à celles !... qui se font élire, acclamer même, marchands d’idées, professeurs de souks, endoctrineurs de café, promoteurs de la cirrhose du foie ?
Ah ! on les sent frétillants au négoce, conservateurs en diable, amoureux des chiffres de leur compte en banque, à un euro près, partant avec leur dû (épisode Happart 2009), en pleine crise économique, champions ou pas de la comprenette, mais des chiffres, pardon !... des maîtres. Comment ils se les farcissent au suffrage universel, les rombiers de la social-démocratie en action !
C’est pas ça le socialisme, madame !... bourgeois jusqu’aux tripes…
Et la promo de la justice sociale, le rendez-vous avec le peuple, les yeux dans les yeux !...
enfin je le suppose. Parce qu’aujourd’hui, on ne sait plus. On se demande.

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Georg Simmel aura beau l’écrire « Voici les éléments de tout être et de tout fait social, inséparable dans la réalité : d’une part, un intérêt, un but, ou un motif, d’autre part une forme, un mode de l’action réciproque entre les individus, par lequel, ou sous la forme duquel ce contenu accède à la réalité sociale ».
Elle est belle la réalité sociale vue des rosiers ! Ils sont beaux les individus qui la composent !
C’est le loustic qui se la prend au vin rouge et c’est moi qui ai envie de dégueuler !
Si on parlait entre citoyens de la sorte d’abêtissement, de vulgarisation d’en-dessous de la ceinture qu’il y a aujourd’hui dans les choses de la politique ?
J’en arrive au même résultat que le père Léautaud qui en 1935 pensait que nous allons certainement vers des choses épouvantables.
Ces gens, c’est assez clair, ne sont pas socialistes comme l’entendait Jaurès ou Destrée. Ce sont des affairistes qui se sont fait la gueule de circonstance pour embobiner de pauvres gens qui se croient perdus avec les lascars de la droite et qui le sont en effet, mais en plus ils le sont encore avec les têtes de gondole de la gauche...
Comme l’a dit Simone Weil – la pauvre qui a tant payé de sa personne pour le savoir – « Notre époque a détruit la hiérarchie intérieure… », celle du cœur, des gens qui savent ce que veut dire une journée de travail… du type honnête, qui n’en revient pas et qui, malgré tout, n’en peut croire ses yeux.
Quand on voit ce que l’abandon de la lutte des classes a fourni comme renégats aux affaires du peuple, on se dit qu’il n’y a plus rien à pouvoir tirer de noble et d’utile de ces gens-là.
L’esprit de propriété, de possession et de domination a développé chez eux un amour propre égoïste tellement évident qu’ils le portent sur leur figure.
Il est bougrement en colère aujourd’hui le père Duchesne ! foutre oui… on se prend des envies de guillotine…
Et en même temps, on a l’impression de se faire avoir par la droite aussi qui aboie comme moi à la caravane qui passe. Et si tous étaient acquis à la combine suprême ?... qu’une fois Médor enragé, ils se mettraient en bande à qui veut l’abattre ?

28 janvier 2010

Métamorphose du fric à Davos ?.

Après la crise sévère de 2008, prolongée en 2009 et 2010, les pays « riches » sont dans l’impossibilité de changer le système calamiteux, qu’ils ont mondialisé par délocalisations et transports rapides.
Les Etats ont cédé aux circonstances et accordé des prêts. L’argent du domaine public a alimenté les caisses des banques, autrement dit sauvé des particuliers, ce qui ne s’était jamais fait auparavant à cette échelle, dans les démocraties !
Les Etats ne se sont pas portés acquéreurs de ce qu’ils sauvaient, ce qu’ils auraient pu faire aisément.
Cet altruisme inédit en faveur de faillis, a été préjudiciable pour les bailleurs (nous).
Cela permit à BNP Paribas d’avaler FORTIS, et à d’autres survivants de s’enrichir. C’est une bien mauvaise gestion du ministre des finances. Aucun banquier en mesure de prêter de l’argent ne l’aurait fait.
Les réunions des chefs d’Etat et des économistes se sont succédées depuis sur la moralisation du capital. Obama vient de faire une mise au point sur son intention de séparer les banques de proximité, des banques d’affaire, quelques jours avant la 40e réunion annuelle du Forum économique mondial (FEM) à Davos. Le monde va se pencher à nouveau sur la situation économique toujours préoccupante.
La préoccupation principale sera d’intéresser les gens sur l’organisation des travaux : plus de 200 sessions en cinq jours, 2.500 délégués venus de plus de 90 pays, représentant les milieux d'affaires, les gouvernements, la société civile, le monde universitaire et les médias.
Tout sera emballé dans du papier cadeau, sans qu’une nouvelle impulsion soit donnée à l’économie. Après les beaux discours (celui de Sarkozy ce soir), on repliera le moment venu les caméras, les décors et chacun retournera dans son pays comme si de rien n’était.
Ceux qui souffrent le plus de cette crise ne seront pas invités à Davos. Ils n’iront pas cinq jours en Suisse et leur condition de vie se poursuivra telle qu’auparavant, comme si de rien n’était aussi, mais s’écoulera bien plus tragiquement que celle des congressistes.
L’organisation de la société ne se fait pas par ceux qui souffrent le plus, mais par ceux qui en bénéficient et qui en souffrent le moins, c’est un des grands malheurs du temps.
On a beau dire, ceux qui ont tout ne sauront jamais plaider la cause de ceux qui n’ont rien. Mais c’est notre démocratie par procuration qui le veut ainsi.
Bien sûr, on parlera des leçons que le monde doit tirer de la crise financière et économique. Il y en aura pour tout le monde, c’est-à-dire pour personne.
Par contre plus accessibles et plus sérieuses seront les réponses sur la sécurité du monde « libre » en opposition au monde « hostile », en Afghanistan et au Moyen-Orient. Des chefs d’Etat justifieront leur agression par la conviction qu’elle était nécessaire. Ce sera le cas d’Israël et des Etats-Unis, peut-être même de la Chine, si on la titille sur le Tibet.
On oubliera la taxe Tobin au profit de la taxe carbone et tout sera dit... oubliés les économistes qu’on ne cite jamais dans les médias où ils pourraient subvertir une population de crédules qui ne pense que par l’intermédiaire des gens de pouvoir.
Par exemple, un prix Nobel de l’économie (Maurice Allais, France, 1988) et l’économiste Frédéric Lordon pour lutter contre ce qu'ils considèrent être les « ravages de la finance ». Ce dernier a mis au point une règle d’application facile : le SLAM (Shareholder Limited Authorized Margin, ou marge actionnariale limite autorisée). C’est un impôt qui consiste à fixer un niveau de rentabilité actionnariale maximale au-delà duquel est appliqué un taux d'imposition confiscatoire. Pour déterminer les profits générés, on inclut à la fois les dividendes versés mais aussi les plus-values réalisées lors de la cession.
Le niveau couperet se nomme TSR (Total Shareholder Return) et sera fixé depuis le taux d'intérêt pour des actifs sans risque. On n'autoriserait qu'une prime maximale liée au risque (dont le montant doit être discuté). Frédéric Lordon propose pour l'heure actuelle un TSR de 6-7%.

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On voit ce qu’une telle mesure pourrait apporter en empêchant, entre autres, les bulles spéculatives, en réduisant la pression des actionnaires sur les entreprises cotées et par contre coup sur les entreprises non cotées sous-traitantes des premières. Cela permet, tout en rémunérant correctement le capital, d’envisager une meilleure répartition des richesses et d'améliorer les conditions sociales des salariés. En effet, pour Frédéric Lordon, la crise des années 2008-2009 est la crise d'un capitalisme de basse pression salariale. Les Fonds de pension et les décideurs seraient contraints à des gains raisonnables. Les grands actionnaires institutionnels, qui frappent d'abord le salariat sur qui retombe tous les risques, ne profiteraient plus de la confusion et du laxisme pour faire croire à l'utopie d'une « démocratie des actionnaires », et imposer leurs vues dans les fausses promesses d'une réconciliation du capital et du travail, autour de l'épargne salariale.
Au lieu de quoi, au sortir de Davos, dans la Communauté belge, comme dans toute autre, les petits faits-divers masqueront vite les absences de décision.
La Belgique est prodigue de sujets qui font croire que le pouvoir est actif et la population informée. Dehaene avec ses petits paniers, la question du voile, les pantalonnades de Papa, les explosions, les suicides, Dutroux qui se plaint, bref voilà du travail pour nos équipes de soutien, nos psychologues, nos brigades d’intervention et nos économistes qui s’inséreront bien dans les programmes qui donnent l’illusion que le train dans lequel on est assis bouge, alors que c’est la rame à côté qui démarre !

27 janvier 2010

Il en a plein ses paniers !

Jean-Luc tel qu’en lui même réapparaît avec une solution pour BHV qui n’en est pas une, si l’on interprète bien le papier de la Libre.
Dehaene a plein de petits paniers de la ménagère bourrés de solutions sur BHV et une batterie de réformes, denrées non comestibles, mais heureusement périssables.
Après deux mois de cogitation, notre merveille (après Herman Van Rompuy) a eu l’idée que beaucoup de monde ont eue avant lui : reporter la discussion sur la scission de BHV après les élections législatives de 2011 !
Cette idée est tout ce qu’on veut sauf originale. Après papa, Chou en avait fait un festival à Mons en 2009 ! Trolls et Légendes | Elio en Troll était irrésistible.
Cette idée de remise permettrait de passer le cap des élections qui risquent l’annulation pour vis de forme. En se fichant de la Constitution et des Lois fédérales, le Parlement flamand ferait tomber la Belgique dans un pataquès dont elle ne se relèverait pas.
Si c’est pour nous pondre cela qu’on a fait un pont d’or à notre artiste en négociation, on aurait mieux fait de mettre la clé sous le paillasson de la maison Belgique et d’attendre la fin du monde qui – paraît-il selon les Incas de chez nous – est prévue pour 2012.
Jean-Luc a eu raison de ne pas lâcher la banque pour le Graal de BHV. Ainsi, il pourra jeter l’éponge au round suivant, pour rejoindre son guichet en or.
La Libre l’écrit « Tout le monde est d’accord sur une chose : si Dehaene ne réussit pas à trouver un accord, personne n’y arrivera. ». On voit le niveau général après cette mise au point du journal. Ainsi nous serions moins bien que lui ? Notre bon sens serait moins gros que le sien ! Si Jean-Luc remet le dossier à Leterme avec rien que des feuilles blanches à l’intérieur, on peut se considérer comme fichu… à moins que de faire appel à la main-d’œuvre étrangère ? Si on demandait à Kadhafi, par exemple, de nous éclairer sur la manière dont il procède pour avoir la paix dans son ménage et la paix en Libye ? Si on jumelait avec la République d’Ukraine ? Mme Youlia Tymochenko, premier ministre, est une femme absolument ravissante, en plus elle ne parle pas le flamand, c’est dire l’intérêt des francophones !
Des prémices des pensées profondes de Jean-Luc dévoilés par La Libre, tout un paquet de réformes pour l’après 2011 s’exposent à l’admiration des foules qui s’exclament « Mon dieu, comme il est intelligent ! ».
Comme Daerden, clown fédéral, Jean-Luc travaille sur plusieurs pistes, un chapiteau exceptionnel de réformes institutionnelles importantes sur lesquelles s’engageraient les francophones (c’est lui qui le dit).
Lesquelles ? Trois denrées de première nécessité remplissent les paniers.
Le premier panier a un contenu bien connu des amateurs. Le comité des Sages l’avait rempli en 2008, du temps ou Guy Verhofstadt, viticulteur en Toscane, assurait l’intérim en tant que Premier ministre. On se souvient de son contenu : transfert divers de compétences aux entités fédérées, politique économique et industrielle, logement, mobilité et agriculture, la législation sur les loyers et les implantations commerciales, l’accueil de la petite enfance, une partie du code de la route, l’économie sociale, le fonds des calamités agricoles et le fonds de participation.
Pour remplir le deuxième panier, Dehaene définirait des articles de pêche à puiser dans la constitution qui permettraient, lors de la prochaine législation de transférer ce qui resterait du bazar Belgique après le premier panier, en politique de l’emploi, politique de la santé, politique familiale, fonction publique et justice et pourquoi pas : politique fédérale ?
Ainsi, chacun aurait son petit parlement fédéral à domicile dans lequel il serait plus simple de se fédérer entre amis. Le grand parlement, une fois vidé des souvenirs, bustes, médailles et tapisseries, serait loué à l’Europe qui en ferait le bureau de Van Rompuy.
Enfin dans le dernier petit panier, une loi s’autodétruirait après les élections pour faire comme si on avait tout oublié de BHV, afin de faire du neuf.

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Ainsi, on voterait en 2011 comme au temps de la Belgique Joyeuse, quand tout le monde se fichait que l’on parlât papou ou indou, du moment qu’on signe des contrats juteux et qu’on fasse bosser les fainéants pour le maigre salaire qu’ils méritent tout juste.
Vanden Boeynants aurait adoré s’occuper de ça derrière le comptoir, tandis que nous serions à rigoler aux tables de travail bilingues à bouffer son boudin !
On voit que Jean-Luc n’est pas à un panier près. Pourvu qu’ils ne soient pas percés quand il les chargera dans sa camionnette pour livrer au 16, rue de la Loi avant mai.
Le tout c’est de faire confiance à cet épicier-là !
A la demande de Rudy Demotte, Justine Hennin est chargée de faire diversion du côté francophone. Ce n’est pas du goût de Geert Bourgeois qui à la suite d’une longue communication de sa championne Kim Clijsters, a décidé de porter plainte au fédéral.

26 janvier 2010

Obama ou Léonard ?

Le président Obama vient de faire des déclarations fracassantes sur l’irresponsabilité des banquiers. Les Etats-Unis sont dans une mauvaise passe : d’un côté les banques viennent de réaliser des profits considérables, et de l’autre, le chômage est au plus haut depuis des décennies !
Pour en donner une petite idée Goldman Sachs a annoncé, un bénéfice net de 4,787 milliards de dollars au quatrième trimestre 2009 contre une perte de 2,12 milliards un an plus tôt, dépassant les attentes des analystes de Wall Street sur ce trimestre et sur l'année 2009. Par action, le bénéfice de Goldman Sachs se porte à 8,20 dollars. Pour l'ensemble de l'année écoulée, Goldman Sachs va octroyer 16,193 milliards de dollars de rémunération à ses employés.
Le contraste est violent entre Main street et Wall street.
Jusqu’à preuve du contraire, ces résultats ne prouvent pas la bonne santé retrouvée de l’industrie américaine. Ils signifient au contraire, que les leçons du passé n’ont servi à rien.
Obama a été élu sur une promesse : la réforme de la sécurité sociale. Et cette promesse, il n’est pas sûr qu’il pourra la tenir. Et si on ajoute à cela l’effondrement de la middle class, on comprend sa sortie contre l’activisme des banquiers.
Le président craint pour son avenir politique et il le fait au vu du résultat du Massachusetts, lors de l’élection d’un nouveau sénateur après la disparition de Ted Kennedy, remportée par Scott Brown du parti républicain. Le porte parole de ce parti n’a pas manqué de saluer la victoire de Brown comme un référendum sur le projet de la sécu « S’il est rejeté dans le Massachusetts, il le sera partout. »
En réalité les démocrates perdent la 60me voix qui leur donnait la majorité absolue.
Lors de son élection, Obama avait recueilli 62 % des voix dans cet Etat, appuyé par le clan Kennedy.
Il y a quelque chose de cassé dans la dynamique du premier président Noir des States.
D’où l’exposition d’une situation anormale des banques à seule fin de donner à l’électorat démocrate le moyen de se concentrer sur un sujet de dissuasion et… oublier l’autre en cas d’échec. Cela signifie qu’Obama ne m’a pas convaincu qu’il allait forger une éthique des milieux financiers. Là aussi, il risquerait de prendre un bide.
L’assainissement du secteur bancaire avait bien été promis en Europe aussi, au moment du soutien des Etats aux banques en faillite virtuelle. Ce n’était qu’une promesse en l’air destinée à rassurer l’opinion publique !
Cet effet de manchette n’a jamais été suivi d’aucune action concrète
Les casinos financiers n’ont pas disparu.

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Contrairement aux stratèges belges de l’économie qui nous racontent des craques sur le redressement aux Etats Unis et en Europe, même si le redémarrage de la croissance connaît un léger frémissement de part et d’autre de l’Atlantique, je pense que les bulles à risques, si elles se sont portées ailleurs que sur les hypothèques, n’en sont pas pour autant neutralisées. Elles constituent pour l’avenir un danger qui n’est pas négligeable.
C’est pour reprendre pied parmi ses électeurs qu’Obama souhaite revenir aux fondamentaux de l’économie, et non pas pour éviter une nouvelle concentration des lobbyiste sur le grand capital.
Pour réaliser son projet, il souhaite limiter l’importance des banques et les séparer en deux grands genres : 1. recréer des banques de détails ;
2. séparer des banques d’affaires et de gestion des actifs, des premières.
A noter que rien n’a été fait en ce sens en Europe également, malgré les analyses partagées par beaucoup, alors que le discours de Sarkozy au Conseil de l’Europe y prétendait.
Réduire les banques en taille est évidemment une bonne chose. Le tout c‘est d’y parvenir. Dès les premières heures d’ouverture de la Bourse de Wall Street, les valeurs américaines ont perdu des plumes à la suite du discours d’Obama.
En Belgique, le problème ne se pose pas en termes identiques de Washington, comme dans les pays fondateurs de l’Europe d’ailleurs, mais il est indécent devant la menace persistante de monter en tête de colonne les propos blessants de Monseigneur Léonard sur les gays et d’oublier, dans les commentaires sur le discours d’Obama, les conséquences possibles pour nous d’un nouvel effondrement des banques américaines, tant nos pays sont imbriqués dans l’économie mondiale.
On a vu nos journaux préférer l’effet à la réflexion de fond.
Avec le développement hasardeux d’une économie par manque de moyens et le développement scandaleux des banques grâce à la nouvelle spéculation, il y avait quand même moyen d’intéresser autrement le lecteur.

25 janvier 2010

Saint-Nicolas préférait les garçons…

A peine installé - que dis-je - pas encore nommé archevêque, voilà André Léonard qui fait parler de lui de bien tonitruante façon, ce qui pour un évêque qui aime la discrétion est un bien mauvais exemple..
Pas encore nommé, puisque Laurette Onkelinx s’était permis de rappeler les antécédents pas très rassurants de son éminence, un peu avant que le pape Ratzinger l’eut désigné chef de l'Eglise catholique belge. Il y avait de la part de la vice-ministre une précipitation suspecte à crier au loup, quand on sait son extrême prudence dans les affaires qui entourent l’islam et notamment à propos de la condition féminine et de l'homosexualité au Moyen-Orient, fallait-il qu’elle ait sa crise d’urticaire au seul prononcé du nom de Léonard !
Et voilà que l’homme vient à son secours en remettant le couvert à propos de l’homosexualité !
Saint-Nicolas eût-il eu le réflexe de sauver les enfants du saloir, si ceux-ci avaient été des filles ?
Les innombrables affaires de relations des membres de l’église entre personnes du même sexe n’aboutissent dans les tribunaux que lorsqu’il s’agit de pédophilie, nous n’avons pas à connaître des autres, à juste raison. On peut se douter qu’elles soient assez nombreuses au vu du passif de l’église encombrée de ses prêtres pédophiles..
Et si on en parle, c’est que l’église catholique fait des relations sexuelles un casus belli dans toutes les situations, sauf dans celle du mariage béni par le sacrement idoine.
Les musulmans et les catholiques sont bien d’accord sur ce point, les femmes par la tentation qu’elles représentent sont les émissaires du diable.
Il faut croire qu’entre hommes, certains attraits féminins percent encore sous les burnous et les soutanes.
Monseigneur Léonard a vécu son apostolat dans des collèges et des institutions religieuses sans parler du séminaire, milieux où le refoulement s'extériorise part des réactions violentes et haineuses envers l'homosexuel. Il a sans doute été le témoin de quelques drames dont il pourrait témoigner. Un monde sans femme est un monde ambigu, plus gravement perverti qu’on ne le suppose, par le désir inassouvi. L’homme d’église, inconsciemment ou consciemment, s'extériorisera violemment sur les homo puisque sa non-acceptation de sa sexualité suppose des luttes, des chutes, des absolutions et parfois des rechutes.

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Il peut y avoir des cas ou le refoulé veut "prouver" aux autres son hétérosexualité en se montrant très violent, verbalement et physiquement envers l'homosexualité. Le prêtre souvent adoucit son propos – tout en réprouvant le penchant – quand il n’est question que d’une union « naturelle » entre homme et femme. Il lui semble que la faute est moins grande. Le prêtre de par ses vœux de chasteté est destiné à des tourments qui n’ont rien de métaphysique. Ah ! les guignons de la chair de cet autre curé de Meudon que fut Rabelais !
Il en est qui vivent quasi maritalement avec une personne de la paroisse sans en faire beaucoup de mystères, d’autres abandonnent la prêtrise rien que pour cela. Par contrecoup l’homosexualité devient un péché contre nature, une aberration physiologique… une maladie apparentée à l’anorexie. Autant il paraîtrait quasiment normal que le prêtre forniquât avec une cheftaine montée en graine avant de s’enfuir de l’église et fonder un ménage sérieux et avec enfant ; qu’il serait ignominieux que le même disparût au bras du garçon coiffeur rencontré à la salle de gym !
Dans certains cas, le prêtre connaît son penchant homo et à peur de le laisser transparaître à son comportement. Or, comme l’allure martiale et résolue sont des attributs accordés principalement aux militaires et aux voyous, les prêtres en sont réduits à une démarche irrésolue. Certains finissent par tortiller de la croupe par lassitude et relâchement. On a vu des aumôniers dans des camps scouts coller parfaitement au totem de gazelle ondulante. Dans sa difficulté de "prouver" aux autres qu'il n'est pas homo, le prêtre soit qu’il en est, soit qu’il n’en est pas, ne peut pas en avoir pris conscience.
Monseigneur Léonard est comme tous les prêtres. Il a dédié sa vie à l’idée de la mort et de sa résurrection dans la foi. Comment en partant de ces sombres pensées attirer les foules vers une religion aussi portée au drame collectif, tout en n’ignorant pas que les débordements métaphysiques sont le propre des prêtres, des débauchés et des fous ?
Alors qu’un emploi hors du fictif, dans le concret à l’exemple des prêtres ouvriers, l’eût convaincu de l’anormalité de certaines existences, comme la sienne, bien plus étrange et bien plus équivoquement vêtue, qu’un garçon de la gay pride.
Eh oui ! qu’on eût collé un boulot à Jésus Christ plutôt qu’une crucifixion, ce que croit Monseigneur Léonard s’en fût trouvé complètement modifié !
Au lieu de quoi l’église catholique distingue deux types d’homosexuels, les pervers, qui vivent leur tendance et les autres qui la répriment et vivent dans la chasteté absolue... ces derniers souffrant davantage, n’en ont que plus de mérite.
Peut-être Monseigneur Léonard est-il parmi ces âmes incurables perdues pour la société dont parle Antonin Artaud « tant que nous ne sommes pas parvenus à supprimer aucune des causes du désespoir humain, nous n’aurons pas le droit d’essayer de supprimer les moyens par lesquels l’homme essaie de se décrasser du désespoir. »

24 janvier 2010

Etat du PS en Wallonie.

Jusqu’où iront les partis socialistes d’Europe dans leur dérive identitaire ?
L’électorat traditionnel des partis socialistes semble abandonné à lui-même au profit des « élites salariées » dont les cadres de ces partis font partie par leur réconciliation dès le début des Trente Glorieuses avec le monde économique qu’ils étaient censés combattre.
Le dilemme d’Elio Di Rupo se résume à laisser courir les choses en espérant une large reprise de l’économie afin que tout redevienne comme avant ou empêcher de laisser filer les protestataires vers Ecolo et une gauche radicale, en trouvant des arguments pour les retenir.
Le temps presse. On ne voit pas le PS changer. Son attentisme inquiète, d’autant que la reprise se fait attendre. Il y a gros à parier que si reprise il y a un jour, ce sera sans les personnels remerciés au chômage définitif.
Le PS s’est usé au pouvoir. Ses élites ne sont pas prêtes d’abandonner les places pour une cure de revitalisation dans l’opposition. On ne parle plus ici d’idéologie, mais de gagne-pain ! Que feraient les ministres tant de fois appeléss, si bien intégrés dans l’organigramme du pouvoir, s’ils devenaient brusquement contestataires, alors qu’ils sont parmi les principaux responsables de la pauvreté ambiante ?
Charleroi, Huy, même Mons avec l’affaire Donfut, voilà autant de places fortes démantelées par l’excès d’appétit du pouvoir. Ce n’est pas Liège qui tient la corde avec le clown d’Ans et qui entend rester « intègre », puisque cette régionale importante sombre dans le burlesque et sur You Tube encore ! En avoir marre des parvenus est une chose, savoir qu’il n’y a plus qu’eux là où l’on peut se faire des sous, en est une autre. Di Rupo ne suffirait pas à la tâche de remettre les arrivistes dans le rang et surtout de les remplacer par des perles qui, comme on les qualifie volontiers, sont rares.
Les élections du 7 juin en Wallonie auront été trompeuses. On annonçait une casquette aussi grandiose que celle de Popov pour les socialistes. Du coup la petite déconvenue, c’était transformée en quasi victoire. On aurait tort de considérer ce surplace comme un palier pour une future ascension, tout indique que c’est l’amorce d’une descente qui ne fait que commencer.
On a tenté d’expliquer ce presque statu quo, comme serait une clientèle qui apprendrait que son banquier est un escroc, et qui n’en changerait pas en estimant que les autres le sont aussi.
Le PS, avec ou sans le MR, est bien devenu ce parti du centre gauche qui ne réforme plus et semble résigné de faire avec Ecolo et le CDH, ce qu’il aurait sans doute fait avec le MR : une navigation à vue en tenant compte des circonstances au plus près de l’économie et à son service, plus qu’à celui du citoyen.
A moins d’un nouveau bluff de l’aigle de Mons, cette politique qui prolonge la sauce, peut aussi gâter le menu.

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Des politologues expliquent cependant l’actuelle statu quo du parti par rapport aux autres partis socialistes européens par l’emprise du passé sur « l’âme wallonne ». L’imaginaire wallon imprégné du passé industriel serait toujours celui des corons et de la lutte pour l’émancipation de « la classe ouvrière » et les yeux ne se décilleraient que peu à peu, l’espoir se reportant sur la génération nouvelle d’élus.
Croire que le PS est momentanément absent du parcours de la lutte des classes et qu’il va s’y remettre bientôt est une aberration. Même si Di Rupo le souhaitait, il n’y parviendrait pas, il se heurterait à tout son staff qui n’a aucune volonté de changement.
La bonne tenue du PS n’est donc qu’un court répit, un répit dans un déclin qui s’annonce historique et inexorable.
La bonne blague de ces fins stratèges ayant le cœur à gauche et espérant que le PS pourrait inventer une nouvelle forme de socialisme fait rire justement par son irréalisme.
Plus sérieuse serait l’hypothèse qu’à la longue se formerait un centre rassemblant gauche et droite, sorte de parti fourre-tout refuge des croyants de l’économie de marché, CDH, Ecolo et PS et qu’à leur gauche un nouveau socialisme dispensé de la croyance du capitalisme éternel naîtrait repoussant le MR à la droite du centre.
L’effondrement du centre par le déclin des classes moyennes est favorable à ce rapprochement.
Seul ennui, la Wallonie serait toujours gouvernée par le PS actuel et Bruxelles glisserait plus à droite, sans doute pour longtemps avec un programme MR, par réaction et surtout parce que Bruxelles conserverait les derniers bastions d’une classe moyenne capable encore de vivre des affaires et du commerce.
Si cette hypothèse se confirmait, les jours de Reynders, Liégeois d’origine, seraient menacés à la tête du MR et les Michel auraient à nouveau toutes leurs chances !

23 janvier 2010

Moustachu et Tapinois…

…le retour !

La nouvelle devise de l’Etat belge : tout le monde à poil et que la visite commence, des fois qu’on aurait caché un libelle d’Al Qaida in the baba ou la lime dans le trou de balle en cas d’incarcération préventive pour délit de sale gueule.
Le Sénat par 46 voix pour, 11 contre et 1 abstention, vient de réussir un bon coup, celui de nous tenir à l’œil un peu plus et fouiller davantage notre intimité. Le projet de loi vise à recueillir des données de la vie privée par les services de renseignement.
Dorénavant, l'observation dans des domiciles à l'aide ou non de moyens techniques, la création ou le recours à une personne morale, sous le couvert d'une identité fictive, l'inspection de lieux privés et de domiciles et d'objets fermés qui s'y trouvent, l'ouverture et la prise de connaissance de courriers confiés à un opérateur postal, la collecte de données concernant des comptes bancaires et des transactions bancaires, l'intrusion dans un système informatique, l'écoute, la prise de connaissance et l'enregistrement de communications seront autorisées moyennant un contrôle d’un big brothers à déterminer ; autrement dit, avec un brin de malice et un peu d’embrouille, n’importe quel flicaillon du royaume pourra vérifier la couleur de votre caleçon.
Déjà dans les aéroports on étudie les moyens de vous mettre à poil sans vous déshabiller, pour le coup, il n’y aura pas qu’au théâtre qu’on verra le roi nu, notre communauté bêlante, pontifiante et énamourée de la place au milieu du village avec l’église et le bistrot en face, pourra s’enorgueillir d’une nouvelle conquête, celle d’un contrôle rigoureux des patibulaires, mais presque.
Ça travaillait Laurette Onkelinx du temps qu’elle était ministre de l’intérieur. Elle avait déjà réussi à nous désarmer. Livrer sans défense aux maniaques de la sécurité et aux voyous, il ne manquait plus qu’à contrôler nos faits et gestes. Réfugiée à la santé, Onkelinx pourra se montrer heureuse, cette loi qu’elle voulait et qu’elle n’a pas eue, c’est son successeur qui pourra l’inscrire à son palmarès.
C’est le retour du Second Empire. Nous voilà beau, avec tous les demeurés qui vous parfument de leur haleine pestilentielle rien qu’à dire « moi, j’ai rien à cacher » !

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Comment ils n’on rien à cacher ?
Et la manière dont ils font l’amour à bobonne après vingt ans de mariage, leurs sales manies, la façon dont ils se torchent dans les édicules afférents, comment ils passent l’alarme des grands magasins avec une montre dans la chaussette, la façon dont ils parlent à leurs vieux et comment ils les traitent, les rendez-vous avec une voisine, les maniaques des ascenseurs, l’habitude de se mettre le doigt dans le nez quand ils conduisent, la frousse imbécile des Chinois, les mensonges dont ils parsèment leurs déclarations d’impôts, la pièce de monnaie qu’ils volent dans la soucoupe de madame pipi, comment ils se branlent dans les sacristies, la manière dont ils torpillent un concurrent pour l’emploi, l’habileté à changer l’étiquettes d’un pull en solde, leurs lettres anonymes comme leurs vœux les plus sincères, leur connerie quand ils votent CDh au lieu de MR, en confondant Monfils avec Grafé !
Ils n’ont rien à cacher, ces honnêtes gens ?
Vachement que si !
Eh bien, maintenant, c’est fini. Tous au Devoir avec un grand D, comme Simone Weil, pas de liberté, mais des devoirs ! Ah ! ils en veulent de la génuflexion, du bon et bel ordre, ils en auront jusqu’à plus soif, jusqu’à aller dégueuler leur connerie dans une cellule à Lantin pour attentat à la censure.
Si j’avais un quelconque pouvoir sur le NET, je ferais en sorte que les neuf sénateurs, du CD&V, du cdH, de l'Open Vld et du MR qui ont voté en faveur du texte, aient leurs noms bien étalés en caractères gras sur tous les blogs ! On y joindrait aussi les Thénardier du PS, quand on sait que Philippe Mahoux a claqué la porte de la Commission estimant que le vote par article allait freiner l’adoption… impatient qu’il était !
Enfin, le type au nom duquel Anastasie devrait ériger une statue, c’est le sénateur Hugo Vandenberghe (CD&V). Lui aussi gourmand de la Loi qui a-t-il déploré était attendue depuis longtemps, soulignant que la Belgique était le dernier pays européen à pouvoir mettre des méthodes particulières telles que les écoutes téléphoniques à disposition de ses services de renseignement.
Les Verts et la NV-A ont voté contre. C’est tout à leur honneur.
Quant à l’Europe, puisque c’est Hugo qui le dit, ils ne sont pas fiers…
Il est vrai qu’on a dit à Monsieur Quinarienacacher que c’était pire ailleurs. Et comme il vote pour qu’on pense à sa place… puisqu’on lui a dit !

22 janvier 2010

Les contes de la mère l’oie merdoient.

(merdoyer : qui vire à la couleur de la merde)

Il était une fois, un petit royaume enclavé entre de grandes républiques.
Perrault n’aurait pas hésité – après un pareil début – d’enchaîner sur le bon vieux roi vieillissant, ses ministres intègres et un peu fous, avant de fixer le sujet sur une histoire fantastique mais où les méchantes fées finissent par entendre la voix du cœur et s’adoucissent au chevet de leur princesse.
En 2010, on sait que les bonnes comme les méchantes fées n’existent plus ; même si, par le passé, on en trouve encore la trace, dans un temps où la pauvreté collective y était tempérée par une solidarité de voisinage.
Les contes de fée d’aujourd’hui sont des histoires horribles que les enfants adorent lire dans des livres illustrés et visionner par des jeux vidéos.
Autant le prince était près des gens, chez les anciens conteurs, autant il s’en est éloigné de par les nouvelles munificences batelières, et cette manière de condescendre à la souffrance des peuples en ne la partageant que sur les images filmées pour la télé.
Les ministres intègres se sont transformés en d’affreux personnages qui déchirent leurs proies en se les disputant.
Tous les auteurs de contes ne sont pas des moralistes amusant l’enfance. Certains se sont même permis quelques entorses à l’orthodoxie d’une société d’une apparente bienveillance en grattant l’écorce du fruit, pour découvrir qu’il n’était pas comestible.
Ainsi fut Andersen avec son histoire de briquet à retrouver au creux d’un arbre, pour y récupérer les pièces de cuivre d'un coffre gardé par un chien aux yeux grands comme des tasses à thé, des pièces d'argent d'un coffre gardé par un chien avec des yeux grands comme des roues de moulin et les pièces d'or d'un coffre gardé par un chien aux yeux grands comme des tours rondes. Le soldat peut garder l'argent pour lui, la sorcière ne demande qu'une seule chose : le briquet que sa grand mère a oublié lorsqu'elle est descendue dans ces profondeurs. Le soldat demande à la vieille ce qu'elle veut faire du briquet. La sorcière répond que cela ne le regarde pas. Alors le soldat refuse de le lui donner, et il lui coupe la tête.
Voilà un conte bien d’actualité et rondement mené dans ce petit royaume enclavé. Déjà à l’époque, la bonne société danoise préférait les contes de Molbech, nul doute que la nôtre en fasse autant de celui-ci.
Bien entendu, le soldat n’est que le symbole de la destruction d’une société par le haut, lorsque le pouvoir est entre les mains de ministres devenus exclusivement fous en ayant perdu le sens de l’intégrité.
L’arbre est le symbole du peuple rongé de l’intérieur par un pouvoir qui s’en nourrit. Le cuivre, l’or et l’argent disséminés dans ses entrailles n’est que le résultat d’un labeur honnête qui sera dilapidé par des mains conquérantes.

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Miné de l’intérieur par ceux qu’il avait désigné pour qu’il prospérât, le peuple est désemparé, juste le temps que le soldat scie la branche sur laquelle il était assis, le précipitant parmi les chiens rassemblés au fond de la caverne dont l’arbre creux était l’orifice. Il servira de pitance aux chiens (version personnelle).
Contrairement aux contes anciens, le petit Chaperon Rouge ne retrouve plus sa grand’mère sauvée des entrailles du monstre. Le loup nous dévorera tous, les uns après les autres, parce que nous avons oublié que la force ne vient que du nombre. Seuls, nous n’avons aucune chance.
Les ministres fous, au lieu d’établir des garrots coulissant proportionnellement autour des cous, veulent au contraire que nous n’ayons qu’une tête. C’est l’histoire loin du conte de fée de la TVA, la taxe la plus injuste qui fut jamais trouvée et qui condamne le pauvre à payer le même tribut à l’Etat que le plus fortuné.
Alice est revenue du Pays des Merveilles. Lewis Carroll était son Dutroux. Nous avons vieilli en perdant au fil du temps nos illusions.
Les curieux d’histoire se souviennent de papa Doc et du fils, dictateurs en Haïti. Chaque société a le papa qu’il mérite. Le nôtre est intempérant, gaucher contrarié, à la fois timide et affligé d’une prétention extrême.
Va savoir de quel conte il pourrait s’agir ?
Du compte courant de ses anciennes société peut-être ?

21 janvier 2010

L’élite vue par Nollet.

Il fallait s’y attendre, Jean-Marc Nollet se prépare à modifier le système d’embauche de la Fonction publique de la Région wallonne et de la Communauté française.
Dans le recrutement actuel, ce qui choque c’est le népotisme des partis, avec la visibilité et la gêne pour tous, des passe-droits et du petit coup de pouce au bon moment.
Il faut bien sûr moraliser le secteur.
Mais, est-ce bien la manière dont Nollet veut le changer qui est la bonne ?
Il préconise un système à l’américaine pour la grosse centaine de hauts fonctionnaires concernés (administrateurs généraux, directeurs généraux, secrétaires généraux…) des administrations et des OIP (organismes d’intérêt public), c’est-à-dire les huiles, ceux qui nous coûtent la peau des fesses pour souvent un maigre résultat.
Et que veut-il faire ? Créer une école d’Administration qui serait en gros copiée sur l’ENA en France. C’est-à-dire former une élite à nous administrer. Comme si, avec le métier d’avocat surreprésenté et le diplôme en économie politique, la Belgique n’était pas arrivée à une saturation corporatiste !
Et pour quel résultat ?
D’où la question, comment une telle condensation de certificats de garantie en QI peut-elle nous fournir autant de cuistres, aussi éloignés des gens comme il n’est pas permis ?
De l’Administration aux Partis et dans les gouvernements de nos « bons élèves », chaque année voit son ballet de chaises musicales. Tout se passe en vase clos. Si bien que le citoyen a la désagréable impression, qui se confirme souvent, qu’il n’a plus voix au chapitre, que son opinion ne les intéresse pas. Il en découvre vite la raison principale. Ces personnages de la vie publique sont complètement déconnectés des réalités. Ils ne vivent plus comme des citoyens ordinaires. Les hauts salaires, l’argent facile ont transformé leur vie. Le public les découvre comme des extraterrestres.
Les mélanges savants s’étalent au grand jour. A telle place, il faut un socialiste, puisqu’elle était occupée précédemment par un MR, etc.. Ainsi se nomment encore les hauts grades, les magistrats et les généraux.
Pourquoi les partis socialistes d’Europe sont-ils particulièrement visés par ce décalage entre le politique et le citoyen ? Parce que ces partis sont en principe ceux qui devraient être au plus près de la sensibilité des gens. Il ne suffit pas de faire la tournée des mains à serrer sur les marchés pour savoir comme va la vie en temps de crise. Or, à bien voir les parcours de ceux qui ont la prétention de conduire le peuple vers un mieux être, on s’aperçoit qu’ils sont depuis longtemps parfaitement adaptés à une autre vie qui fut celle de leur père ou grand’père et que s’ils s’en revendiquent encore, ce n’est pas parce qu’ils en sentent toujours les fibres, mais parce que c’est électoralement profitable ; de même qu’ils s’enorgueillissent d’en être sorti en privé, sans trop oser pouvoir s’en prévaloir en public, hormis quelques vaniteux redondants.
Alors parfait, sélectionnons, resserrons davantage les boulons, Nollet va fabriquer une élite de l’élite, un jus super concentré, mais sera-t-elle plus efficace pour autant ? Sera-t-elle moins « prétentieuse » et élitiste, je me permets d’en douter.
Nos écoles supérieures produisent autant de cuistres et de petits cons, que nos écoles de coiffure y font succomber les intelligences supérieures qui s’y sont fourvoyées, parce que cette société est incapable de discernement et que son critère supérieur reste la condition sociale de départ. L’exemple du contraire y confirme la règle.
Autre anicroche, Nollet veut lier ce « brain-trust » aux heurs et malheurs des ministres et des cabinets. Bien, comment va-t-on les « recaser » dans la vie sociale ? Ils vont rentrer dans leurs administrations pour la plupart, mais avec quel grade et pour quoi faire ? Gare à ceux qui, entre-temps auront pris leur place ! Cela promet de sérieuses bagarres de pouvoir, avec doublons et dépenses supplémentaires.

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L’usage actuel n’est pas bon, c’est entendu. Ce sont les partis – souvent par leurs présidents - qui se chargent de recaser les « victimes » des changements de majorité. On en a même vus qui, par le fait du prince, se voyaient attribués des nouveaux postes, exprès pour eux !
Quant aux PDG des services publics, poste, télé, et parastataux, on les bourre tellement de billets de banque, qu’on est tranquille pour eux. Ce qu’ils ont amassé à la tête de leurs entreprises est leur meilleure carte de visite.
Une question intéressante qu’on ne pose jamais : pourquoi les paie-t-on aussi généreusement ?
Question que le privé pourrait poser aussi.
Parce qu’ils iraient voir ailleurs ? La bonne blague. On ne les attend plus nulle part depuis longtemps !
Comment faire pour que cela change ?
D’abord il faudrait changer Monsieur Nollet, une tête d’œuf qui n’a rien compris. Ça l’électeur pourrait le faire difficilement. Ces caïds sont toujours bien mis sur les listes électorales.
Ensuite, il faudrait revoir à la baisse les traitements de l’ensemble de cette haute administration qui tranche carrément sur les petits salaires de la majeure partie des employés de l’Etat et du privé.
Enfin, casser le moule de l’exclusivité universitaire, c’est un des moyens d’intéresser la population à la haute administration.
Notre société fonctionne cahin-caha sur quelques stéréotypes dictés par des professions dont la plus prégnante est celle d’avocat. Rien d’étonnant à ce que quiconque veuille arriver, en vienne ou en procède. De sorte que les personnalités faites du même grain, produisent la même farine.
Les exigences tournent autour d’un conformisme qui ne sert qu'à fabriquer un masque interchangeable entre les partis.
Hélas ! Monsieur Nollet est aux antipodes de tout cet argumentaire.
Je me demande s’il a jamais été jusqu’à faire ces réflexions en préparant les réformes qu’il propose à ses pairs ?
Va !... forcément, il est des leurs ! (licence en Sciences Politiques, option Relations Internationales). Mais quel néant !...

20 janvier 2010

Les présidents sont embêtés.

Le mensuel Doorbraak – cité par Le Soir - a raison de croire « que la tache d’huile francophone s’étend rapidement dans la partie occidentale du Brabant flamand. »
Cette progression affole les nationalistes flamands, en même temps qu’elle place Jean-Luc Dehaene devant l’absolue nécessité d’aboutir à un accord qui épouserait à 100 % les thèses flamandes. Toute autre attitude serait suicidaire pour lui. Les partis flamands se regardant en chien de faïence ne lui accorderaient aucune chance d’aboutir. Il faut bétonner la périphérie !
Dans leur aveuglement unitaire, les présidents francophones veulent croire que les accords qu’ils sont prêts d’entériner ne leur feront pas perdre la face. Sans s’être concertés, ils tremblent à l’unisson d’être mis au pied du mur, sous la forme d’un ultimatum, ce qui les forcerait à agir.
La clé de l’affaire est dans la capacité des présidents francophones d’oser rompre avec le partenaire flamand en refusant l’inacceptable.
Regardez-les bien, ces présidents et cette présidente, ce sont de petites gens avec de petits moyens ! Choyés par le destin, ils ont hissé leur médiocrité au faîte d’une gloire qu’ils n’espéraient pas. Ils entendent bien en tirer parti et la gérer « en bon père de famille ». Régulièrement consultés, invités partout à donner leur avis, il leur semble que leur rôle est là, confondant la peur de manquer de courage avec la sagesse, le jour où il faudra bien taper du poing sur la table. A l’heure où ils ont réussi, ils ne vont pas prendre le risque de se remettre en question.
Ah ! si seulement il y avait une ambition supérieure à celle de faire des voix qui viendrait à l’une ou aux autres, ne serait-ce que d’avouer qu’ils ne sont pas là pour faire l’Histoire, mais pour vivre des petites histoires, et de présenter avec des excuses leur démission au peuple !
Ils refusent le combat avec les Flamands au souvenir de la défaite de Varus à Teutobourg par les Germains. Et aucun d’entre eux n’est Germanicus qui vengea les Légions.
Et pendant ce temps, la vie dans les communes de la périphérie tourne de la même manière que ce qui s’est passé dans les Fourons, sauf que là les « envahisseurs » qui ont fait l’appoint des voix étaient néerlandais et ce sont leur implantation et leurs votes aux Communales qui ont fait la différence et permis d’asseoir au maïorat le cauteleux Hub Broers ; alors que dans les Communes de la périphérie, ce sont les francophones qui font tache d’huile, avec les circonstances aggravantes pour les flamingants que des familles flamandes se mettent au français.
L’hégémonie par le nombre permet aux Flamands de prétendre que s’il est normal que des Hollandais fassent l’appoint des voix dans les Fourons, il est exclu que la langue française gagne en périphérie sur la langue de Vondel avec les Bruxellois implantés.
Il n’existe nulle part dans le monde des fortes minorités empêchées par des lois à s’exprimer et à être administrées dans leur langue, ce qui a existé évidemment par le passé. Le maire de Los Angeles est hispanisant et l’administration suit. L’anglais est devenu une seconde langue dans la région, sans que cela fasse problème. A la Knesset, malgré pas mal de députés de l’extrême droite israélienne particulièrement racistes, on y parle aussi bien l’arabe que l’hébreu en considération des députés arabisant.
Les Bretons, comme les Catalans sont aujourd’hui reconnus comme entités et ont leurs écoles et c’est dommage que nous ayons perdu le wallon à la suite d’une politique d’exclusion de la langue dans l’entre deux guerres par les autorités enseignantes, si bien qu’elle n’a plus court que dans les villages et de façon non courante. Nous aurions certainement la possibilité aujourd’hui de la réintroduire dans les études ordinaires.
Et au nom du plus grand nombre dans l’espace restreint de la Belgique, des énergumènes pourraient brimer plus de cent mille francophones, sous prétexte que la terre qu’ils foulent serait flamande ?
A Drogenbos 97,9 % des bébés apprennent le français au biberon, sans parler de Crainhem, Wezembeek-Oppem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse et Wemmel.
Et Dehaene, du haut de son « expérience » d’habitant de Vilvoorde, se mêlerait de les flamandiser contre leur gré ?

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Bien sûr que la Belgique est indivisible avec Bruxelles et sa périphérie francophone qui a essaimé dans le Brabant flamand, Bruxelles capitale de l’Europe en plus, à moins de pratiquer la politique imbécile de la séparation à la hache comme ce fut le cas de l’université de Louvain, coupée en deux : Leuven et Louvain-la-neuve.
Certains Flamands évoquent la possibilité d’abandonner Bruxelles et sa périphérie à l’Europe et que les Wallons aillent au diable…
Resterait quand même la frontière linguistique comme peau de banane suprême !

19 janvier 2010

On n’a plus le moral !

Des fondateurs de l’Europe, le sentiment ressort d’une dégringolade générale affectant les pouvoirs d’achat et la valeur du travail, comme jamais il ne s’était vu.
Les efforts des partis pour faire croire aux populations que, le sale temps derrière nous, tout redeviendrait comme avant, ne passent plus. Dans l’incapacité de changer le cours des choses, ils entretiennent l’illusion de retourner la situation à moyen terme, et sans doute demain parleront-ils du long terme !
C’est embêtant pour l’avenir des partis acquis à la social-démocratie. Les voilà astreints à suppléer au manque d’enthousiasme, par un discours renforcé sur la confiance. La course en avant, c’est embêtant. Leur image risque de prendre un coup. Cela n’entrait pas dans leur plan de « remise à niveau » : moins d’avantages sociaux et plus de précarité dans une mondialisation destructrice d’emplois. En convenir, ce n’est pas porteur pour les futures campagnes électorales.
Ils savent bien, sans l’oser pouvoir dire qu’ils sont sur la corde raide et qu’il est plus difficile d’expliquer une régression qu’une progression.
La vague de froid qui s’est achevée la semaine dernière, en montrant la vie des SDF dans la rue, a particulièrement impressionné ceux qui – à tort ou à raison – vivent désormais avec le sentiment que la précarité pourrait les rattraper.
« Et si cela m’arrivait ? », s’inquiètent-ils ?
On voit bien à la lumière des destructions d’emplois, la raison de l’insistance de nos prévisionnistes sur l’avenir de nos écoliers. Ce n’était pas tant par souci de l’intérêt de la jeunesse qu’ils poussaient celle-ci aux études, mais pour éviter le clash entre l’offre et la demande. Ils n’ignoraient pas que le travail manuel et le travail de bureau à faible valeur ajoutée allaient fortement diminuer, aspirés par la loi des vases communicants vers des pays à bas salaires. L’Europe en s’élargissant, le marché s’ouvre, et met les travailleurs en concurrence de la pointe des pays scandinaves, aux pays du Sud. On voit que cette politique des diplômes, indépendamment du bénéfice que chacun aura pu en retirer, n’a pas permis de ralentir les pertes d’emplois. Bien des diplômés sont depuis sans travail.
Le couplet des hautes technologies et de l’avenir dans des industries de pointe ne tient pas la route pour une population de dix millions de personnes, aux aptitudes diverses et relativement stables.
Les statistiques sont là. L’hémorragie des emplois se poursuit, comme par exemple dans le secteur automobile, dans un premier temps « décentralisé » vers l’Espagne et le Portugal, dans un second vers les pays de l’Est, comme la Roumanie.
Des secteurs encore intacts, comme les Administrations et les Services publics, perçoivent mieux après la crise de 2008, le grippage du capitalisme et surtout la défenestration de toutes sortes de catégories professionnelles, qui se retrouvent à la rue avec le matériel destiné à la casse.
Une idée refait surface, celle de justice sociale qui semblait avoir perdu de son intérêt avec les progrès « éternels » du socialisme social-démocrate.
La cote d’alerte est dépassée et plutôt que s’attarder sur la capacité de nuisance du nouveau primat de Belgique, on ferait mieux de reprendre le cahier de doléance de la population, rempli jusqu’à la dernière ligne.
Pour satisfaire à la pression sur les salaires, l’Europe tolère des poches de pauvreté là où il n’y a pas dix ans persistaient des progrès sociaux. Le parti socialiste aura difficile de faire avaler ses nouvelles couleuvres de la Commission européenne.
Il faudra bien qu’il prenne position et qu’il condamne avec plus de fermeté la dérive capitaliste. Sinon, il se fera déborder sur sa gauche.
Bizarrement, si la saignée au PS reste indolore, il le doit à la montée des écologistes, parti rival, mais acquis comme lui au principe de la social-démocratie. Si bien que le PS se contenterait bien d’un va et vient de ses militants à ce parti. Plus grave serait la venue en Belgique d’un parti de gauche rompant avec la social-démocratie regroupant les mécontents, un peu comme Mélenchon est en train de le faire en France et qui pèse désormais sur le destin du parti de Martine Aubry.
Jusqu’à présent, le capitalisme s’est bien tiré d’affaire. Des bulles pourries ont explosé en 2008. Le MR n’a pas eu trop de mal a décidé le PS de partager la même analyse et la nécessité d’avancer de l’argent aux banques à court de trésorerie. Il semble que les objectifs du MR restent inchangés et que son ambition est toujours de centraliser la planète sur Wall Street.

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Les idées de justice sociale et d’égalité ont été jusqu’à présent stoppées à l’aide de la politique libérale et de la pauvreté des programmes contradictoires. La vassalité du PS est criante.
La nouvelle gauche si elle devait chasser l’autre aurait pour mission urgente de sauver ce qui peut l‘être de la solidarité et de la sécurité sociale, avant de reconstruire une industrie contrôlée par l’Etat touchant aux moyens de communication et d’énergie, afin de garantir l’avenir et la sécurité de la population.
Le repli de la justice sociale sous l’emprise de la social-démocratie doit s’arrêter au plus vite. Sinon, il faudra s’attendre au pire et à d’affreux déchirements.

18 janvier 2010

Cré vingt dieux !

L’opinion furibarde d’Onkelinx à la nomination quasi certaine de Mgr Léonard au cardinalat est du plus haut comique. Le nouveau cureton en chef sort la donzelle de sa torpeur. Elle s’inquiète de voir la droite reprendre du poil de la bête ! Alors que depuis la crise, grâce à la collaboration du PS, la droite n’a jamais été aussi habile à conduire le pays selon l’intérêt des riches et des banques !
Qu’est-ce que les positions « éthiques » de l’évêque ont à voir dans le mic-mac des Belges ? Et les crispations du namurois contre l’avortement et l’euthanasie, franchement à part Javaux et les anciens du patro, qui cela intéresse-t-il encore ? A moins que les Loges aient un oignon à peler avec le papiste ? Un retard de cotisation, peut-être ? Question qu’il serait vain de poser à la schaerbeekoise d’adoption, les * * * obligent..
Justement, j’avais gardé sous le coude la suite de mon papier sur la question de la foi et des croyants. Je pensais que c’en était assez d’un jour de mécréance. Après, les pudeurs d’Onkelinx et sa soudaine passion pour le progrès, tomber dans l’imprécation et l’anathème, c’est du ragoût.
Tant pis pour les âmes sensibles. Elles pourront toujours s’adresser à un exorciste.
Tel que vous ne me voyez pas, je suis à la limite. J’ai beau me rassurer et dire que je m’en fous qu’on déifie n’importe quoi, du petit gris à Claude Vorilhon, alias Raël, je devrais m’en taper très sereinement. Je ne le peux pas en fonction des circonstances qui font des détenteurs du pouvoir religieux, les pires olibrius que le monde ait jamais connu.
Oui, cet Etat officiellement neutre ne l’est pas tant que ça. Si Onkelinx n’était pas tellement discréditée, on pourrait croire en ce qu’elle dit.
Est-ce par orgueil ou par humilité, j’ai l’impression que la connerie religieuse est plus monumentale et colossale que la connerie athée (mise à part la connerie des vieux gamins des Loges, quasiment religieuse elles aussi !).
Dans l’histoire des hommes, n’est-ce pas la foi qui aura fait le plus de dégâts ? Vous connaissez un athée qui du haut de ses certitudes organiserait une nouvelle Saint-Barthélemy, ou un Chevalier de la Barre d’aujourd’hui qui se ferait exploser sur un marché pour tuer le plus de monde possible ?
Et les Romains, diront les incultes, n’ont-ils pas martyrisé les chrétiens au premier siècle de J.-C. ? Mais, c’était au nom de leurs propres dieux et à cause de la prétention des chrétiens à n’en adorer qu’un seul, le leur bien entendu. Au point que même sous Tibère, ils auraient pu inclure J.-C. dans un panthéon où il aurait figuré en bonne place, entre Vénus et Mars, ce qui eût été tout à fait charmant et nous eût épargné, par la suite, le massacre des Cathares, Torquemada, la Révocation de l’Edit de Nantes, etc...
Deux mille ans plus tard, c’est encore ce qu’on reproche à tous les monothéistes, la singulière exclusivité de leur croyance.
Certains en arrivent à des « raisonnements » inquiétants. Depuis que le légat du Pape Innocent III, Arnaud Amaury, eût proféré « Caedite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius" (Massacrez-les, car Dieu connaît les siens"), lors d’une journée de folie meurtrière à Béziers, en 1209, les crimes se sont perpétués jusqu’à nos jours.
Le dieu unique, ne l’est pas tant que cela, puisque chaque église revendique le sien.
Il suffit de quelques manifestations orales inspirées pour concevoir une nouvelle originalité divine. Evidemment des troubles agitent l’inspiré, qu’il communique aux autres, comme le diacre Pâris qui même bien mort et enterré au cimetière de Saint-Médard avait toujours ses croyants convulsionnaires, gigotant sur la pierre tombale et empêchant les familles éplorées de se recueillir sur les tombes voisines.
La schizophrénie paranoïde guette le grand croyant. Les thèmes religieux sont propices aux délires primaires, aux esprits faibles et aux angoissés.
Les mécanismes hallucinatoires attisent chez les mégalomaniaques des manies que l’on retrouve parmi les borderlines de la chose mystique. Sans doute y a-t-il là dessous des encéphalopathies mal soignées, des hérédités chargées, des lourds passés de chaisières insatisfaites, des séquelles d’une psychiatrie en défaut et qui aurait trop attendu dans des cas tardifs.
Ce qui ne signifie pas que tous les fous sont des croyants, mais sans doute que tous les croyants sont un peu fous (Il en faut garder aussi pour l’athéisme et les Loges.)

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Ces croyants ne passent pas souvent à l’acte insensé. Heureusement, en matière de religion, la connerie est souvent intérieure. L’obstination de rencontrer dieu dans certains lieux ne les expose pas aux yeux de tous. Mais leur nombre disséminé est certainement un facteur statistique tendant à démontrer que les fous en liberté sont en constante augmentation.
Comme l’écrivit Freud « Un homme qui peut interpréter les illusions de la religion d’une manière si littérale et qui est si sûr d’entretenir des rapports personnels intimes avec le Tout-Puissant, n’est pas fait pour s’occuper des hommes ». Et encore, ce grand psychanalyste n’a pas connu Ali Khamenei, le guide suprême d’Iran !
C’est la méthode de la Christian Science qui a le pompon :
Dieu est bon, la maladie vient du mal.
La maladie est en contradiction avec la nature de Dieu.
Par conséquent, puisque Dieu existe, la maladie n’existe pas.

Aristote ne l’avait pas prévue, cette vanne-là !

17 janvier 2010

Ah ! l’infâme scélérat….

…qui profite du dimanche – le jour du Seigneur - pour dire des horreurs !

J’entends d’ici les commentaires des Associations. « Ah ! comme il est méchant » diront à l’aise les boutiquiers de l’âme. « Qu’il s’en prenne aux politiques, nous en convenons. Ce sont des personnes publiques. Elles n’avaient pas besoin de s’exposer à la fureur des foules. Mais à Dieu ! qu’il s’en prenne à Lui, alors qu’il est convenu en bonne démocratie que la liberté du culte est sacrée et que chacun est libre de penser ce qu’il veut dans le respect des autres croyances. Voilà qu’il ose les mettre dans le même sac et décider à lui tout seul ! Alors que d’autres mécréants restent discret, le bougre ne dit-il pas que toutes les religions sont des foutaises inventées par les hommes parce qu’au départ ils étaient morts de trouille avant de l’être réellement ou bien - variante des mœurs libérales - parce qu’ils étaient tellement égoïstes et imbus d’eux-mêmes qu’ils disparussent, comme ils étaient venus, sans laisser d’autres traces que leurs dépouilles peu à peu dissoutes dans le néant de l’impersonnel. »
D’habitude les dimanches sont consacrés aux petites bêtises télévisuelles. Les augures se pressent pour nous dire souvent la même chose sur RTL et RTBF, on fait semblant qu’ils sont sérieux et tout se passe le mieux du monde. On n’en sait pas plus, ça ne fait rien. Tout est faux, on est déçu, mais personne n’a entendu le pire. On s’est contenté du médiocre. C’est rassurant, non ?
C’est plus difficile de se dire athée complet par ces temps au cours desquels les églises se multiplient dans l’adoration des Dieux, tour à tour, juif, arabe, américain ou européen.
D’abord, parce que personne ne vous demande rien, sinon de vous taire, quand vous n’avez pas un culte à servir, une messe à dire, une offrande à faire ; ensuite, on assimile l’athée à un raciste complet. N’en doutons pas, quand Onkelinx sera ministre des cultes, elle proposera une loi dans ce sens.
Et si en plus de ne croire à rien qui ne se puisse prouver, vous vous permettez de ricaner à la dévotion des autres, alors vous conjuguez tous les torts de l’humanité. C’est comme si vous portiez une couronne d’épines en forme de bonnet d’âne (ou bonnet d’âme, selon que l’on puisse encore trouver dans la parodie et le jeu de mots sur le sacré, une autre oreille qu’indignée).
Notre société pudibonde et ô combien bénigne et indulgente à l’égard des croyants, compense sa douce compréhension, par une férocité sans exemple pour les autres en affichant sa tyrannie surtout sous sa forme économique. On finit toujours par rattraper au tournant les anars et les incroyants.
Aussi, assez lâchement, profité-je du relâchement de l’écriture électronique du dimanche en délivrant ce message, dans l’intention de ne pas perdre trop de lecteurs « Le croyant est con ! ».
Je n’ai pas dit niais, inculte ou que sais-je encore, d’autant que je n’ai nullement l’intention de provoquer ou d’agresser un adepte d’une quelconque foi. Un con, pour moi, c’est quelqu’un qui a un raisonnement qui se tient, partout, sauf sur un point, alors son intelligence s’éteint. Il devient con ! Le croyant con n’est donc pas un con absolu abîmé dans la connerie. Il est simplement victime d’une mystique qu’il ne peut refouler par le raisonnement. Cette connerie-là est plus répandue qu’on ne le pense. Il peut par exemple y avoir des cons qui ne le sont que lorsqu’on parle du foot, ou de la femme du voisin. Ainsi, moi, par exemple…
Sortons du concret et ne voyons que les cons qui ne le deviennent que lorsqu’ils envisagent Dieu, par nature abstrait, qui revêtirait une forme concrète dans leur imaginaire.
Ça y est. Ils le voient. Ils le sentent. C’est lui, ils en sont sûrs !
C’est bel et bien d’afficher une opinion, encore faut-il qu’elle soit fondée, que la connerie proclamée soit aussi détaillée et épinglée par des arguments de poids.
Je chipoterai donc sur la qualité de l’immortalité personnelle de l’âme. Dans le concept primitif, l’âme ne colle pas forcément à la qualité de l’immortalité personnelle, ni même à celle de l’immortalité définie de manière générale. Il y a même dans les religions de méchantes âmes qui s’autodétruisent par honte d’elles-mêmes, comme dans d’autres, et l’égyptienne en fait partie, qui s’apparentent à la qualité de conservation des corps, d’où la croyance que les pauvres, puisqu’ils ne savaient pas se payer un bon embaumeur, n’avaient pas d’âme, comme plus tard, les papes suspectèrent longtemps que les Indiens d’Amérique en étaient dépourvus pour des questions raciales.

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Que signifie donc l’immortalité pour les cons ?
L’âme serait le berceau d’une activité psychique qui transgresserait les frontières du conscient. Elle passerait d’un corps vivant à un corps sans vie, pour y mijoter quelques siècles, histoire d’attendre le jour « J » au cours duquel ce qui reste de l’enveloppe terrestre, par un retour en arrière, un trucage cinématographique en quelque sorte, se reconstruirait un corps, remis à neuf pour la scène finale du jugement dernier.
« Par-delà la tombe ou la mort » est psychologiquement synonyme de « par-delà le conscient » (Jung « L’anima et l’animus »).
Et voilà la connerie : quelle signification autre que mystifiante faut-il accorder aux religions sur le chapitre de l’immortalité de l’âme, puisque l’immortalité est toujours l’hypothèse d’hommes vivants ! Ce qui empêche toute discussion sur ce qui est situé « au-delà » de la vie, sans entrer dans une forme de connerie divinatoire, même si ce mot est formé de la racine « divin » et que les paroles de Dieu sont supposées être rapportées par des hommes en état de transe ou de délire.
Quant à l’entité invisible vivant dans un monde parallèle qui nous enjoint de vivre selon son bon plaisir, en tenant nos âmes « à l’œil », j’attends toujours que son « vicaire » terrien vienne me le démontrer.

16 janvier 2010

A démission envisagée…

…faute à moitié pardonnée.

La ministre bruxelloise en charge de l'Environnement, Evelyne Huytebroeck, vient d’inaugurer une nouvelle manière de se faire remarquer dans les moments délicats d’une carrière politique.
Elle a pensé démissionner suite aux critiques concernant la gestion de la station d'épuration de Bruxelles. Elle rejoint ainsi le club fermé des gens pour qui le devoir passe avant tout sans que cela prête à conséquence, dont Richard Fournaux est le président incontesté. Sont admis dans le club, ceux qui ne veulent pas démissionner pour une faute qu’ils nient avoir commise. Dans le cas du bourgmestre de Dinant, son dossier aussi épais que deux dictionnaires, le condamne à la présidence à vie !
Enfin, les ministres et en général les responsables – grâce à ce nouveau concept moral – égalent Grorgina Dufoix avec son célèbre « responsable, mais pas coupable ».
Dans le cas d’Evelyne Huytebroeck, sa responsabilité était engagée sur deux fronts, Copenhague et les égouts de Bruxelles. Qu’eussiez-vous choisi à sa place ? L’océan-poubelle était prioritaire vu l’ampleur du désastre, plutôt qu’un modeste cours d’eau pollué par quelques étrons brabançons non solubles. D’autant que la chargée de l’environnement n’était pas chez elle au moment du déversement des eaux usées, elle était donc dans l’incapacité de tirer la chaînette de son WC bruxellois et d’ajouter sa contribution aux pollutions de ses administrés !
Bien sûr, les îles flottantes de déchets échouant en terre flamande, ne sont pas une mince affaire pour ceux qui se barricadent derrière leur frontière linguistique, à défaut de barrière naturelle, pour se défendre du manque d’hygiène francophone !
Groen aurait dû expliquer dans la langue de Vondel, l’importance du Danemark dans les luttes futures environnementales. Le parti frère ne l’a pas fait. Dans ce cas, c’était à Wouters Van Besien, président de Groen, de présenter sa démission. Pourquoi vouliez-vous que ce fût la malheureuse Evelyne le bouc émissaire ?
La NV-A a aussitôt senti un danger, d’autant que ce danger avait particulièrement une odeur fortement communautaire. Voyez-vous que ces excréments francophones viennent se solidifier sur les berges de la Senne en Flandre, et constituer un îlot dont le statut territorial pourrait être revendiqué par les Bruxellois ?
Cette alternative a aussitôt fait vibrer Huytebroeck, qui a classé sans suite sa démission dans les actes manqués, remplacée aussitôt par une volonté farouche de faire son devoir jusqu’au bout. L’écologiste espère être récompensée de son sens des responsabilités, par la ferveur populaire. Jusqu’à présent, la ferveur s’est réduite aux militants écolos déjà suffisamment embêtés de la contre-propagande de l’équipée danoise de leur petite sirène Evelyne.

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Pourtant, il paraît qu’Evelyne y a fait merveille. On l’a vue partout. Certains ont même cru qu’elle tenait un stand de spécialités bruxelloises, dentelles et caricoles, dans les salons de l’hôtel où elle était descendue.
Aussitôt décopenhaguisée, le temps de chausser des bottes vertes (évidemment), la dame de l’environnement a voulu présenter sa démission, dans les égouts même, tant la forte odeur la fit presque défaillir, enfin revenue à elle, elle n’a pas voulu d’un successeur, que Picqué n’eût pas hésité à nommer, pour qu’il fût plongé dans la merde à sa place.
Si ce n’est pas prendre ses responsabilités, cette délicatesse-là, on se demande ce qu’il faut à l’opposition MR ?
A refaire, a-t-elle déclaré, la communication pourrait être améliorée, "Je serais plus rapide et directe ». L’été prochain, on refera des parlottes sur le fond de l’air à Bonn, en Allemagne. Evelyne pourrait déjà prévoir une liaison directe de son futur hôtel avec les égoutiers bruxellois pour la surveillance de l’usine d’épuration litigieuse.
Ainsi, elle n’aurait plus à réfléchir une seconde fois à sa démission.
Elle compenserait le retour immédiat en hélicoptère par la promesse d’enlever le moteur électrique de son vélo.
Le chef de file de l'opposition MR à la Région bruxelloise, Didier Gosuin, coupable de faire pleurer la ministre, était - paraît-il - au courant de tout. "Il ne faut pas oublier que c'est lui qui a choisi le marché en 2000. Etait-ce vraiment le meilleur marché à attribuer?", conclut la ministre.
Le véritable instigateur de la pollution serait donc lui !
A-t-il au moins réfléchi, comme la proie qu’il tourmente, à présenter sa démission, comme tout le monde ?
L’opinion n’en a pas entendu parler !
Se réfugier derrière les démissions envisagées des autres, ce n’est pas bien.
Encore, comme c’est un MR, bon à tout pour se faire un peu de pub, lui aussi serait capable de s’en prévaloir !

15 janvier 2010

Sur la piste des savanes…

A la crise bancaire internationale, le gouvernement n’a tant célébré la solidarité avec les travailleurs des banques qui allaient perdre leur emploi, que parce qu’il volait au secours des banquiers.
Aujourd’hui que l’on manque d’argent et que nous allons devoir nous serrer la ceinture, la politique nous enseigne qu’il y a une chose plus difficile à faire que des promesses, c’est de les tenir.
Il serait logique, après le moment de panique des officines bancaires, qu’une fois ressaisies, elles contribuassent à combler le trou qu’elles ont en partie creusé avec leurs produits aléatoires et toxiques. Mais la logique quand il s’agit de pognon n’est vraiment suivie que lorsque l’adversaire est de taille. Hélas ! pour nous, l’Etat ne l’est pas vis-à-vis des banques. C’est même horripilant qu’il y ait un Etat quand on n’a pas besoin de lui. Tous les économistes vous le diront sur la mondialisation, moins il y a d’Etat, mieux se portent-ils. En Belgique même, cette théorie est défendue par Louis Michel et en général par tous les boute-en-train de l’ultralibéralisme.
Alors, vers qui se retourne-t-on pour boucher les trous ?
Ne répondez pas tous à la fois.
Avant le krach, le plan Marshall allait régler la question du rattrapage avec la Flandre. Di Rupo promettait une ère de prospérité. Il s’était planté sur quelques grands projets, dont celui mémorable de Francorchamps. Mais bon, il fallait bien faire vivre l’hôtellerie spadoise et les écolos ne critiquaient pas trop les gros cubes qui brûlent cent litres d’essence au cent km.
Quelques bévues plus loin, le rapport qualité prix du plan était encore à faire.
Et puis voilà la crise ! Heureux dénouement du plan Marshall, ainsi plus personne n’aura des comptes à rendre, la crise était imprévisible ! Les économistes ne savent prédire avec plus ou moins d’exactitude que ce qu’ils vont gagner à la fin du mois, pour le reste…
Les électeurs ne sont pas aussi cons qu’on les suppose.
Les diplômes ne servent pas uniquement à se prévaloir des places à critères. Ils servent aussi à prendre les gens pour des imbéciles, sans paraître prétentieux.
Même les excités de la carte de parti, tous s’attendent plus ou moins à être trompés par les partis politiques. Fataliste comme un Turc, ils se disent que c’est inévitable. Ils en arrivent même à le souhaiter.
Ainsi, plus nous perdons nos illusions rapidement, plus il nous en vient de nouvelles, toutes plus accrocheuse, brillantes, des vraies promesses d’un Louis Michel qui serait devenu intelligent.
Ils ne savent pas les gens que dans ce fichu pays, gouverner, c’est mécontenter le plus grand nombre afin d’intéresser ceux qui consentent à laisser leur pognon dans les banques belges, plutôt que les investir au Brésil ou aux îles Caïman.
On sent que le gouvernement a voulu nous faire plaisir, mais qu’il ne le peut pas. Il doit rendre des comptes à des instances qui ne sont pas les nôtres, à des sortes d’intermédiaires entre l’Europe et Wall Street… une démocratie bis, dans le secret des bureaux et des alcôves !

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En cherchant bien, il y a bien une petite chose qui nous ferait plaisir.
Puisqu’on en est à grapiller le moindre centime laissé au hasard, il serait intéressant de baisser la masse salariale de tous les mandataires publics d’environ 10 % modulable selon les grosses ou les petites rémunérations, de limiter les traitements des hauts fonctionnaires et autres chefs de cabinet et de réduire les salaires des patrons de la poste, des chemins de fer et des parastataux.
De l’argent, il y en a. Ce n’est pas très courageux d’aller le chercher là où les gens ne savent pas se défendre, alors qu’ils devraient crier « au voleur », ils se laissent dépouiller facilement.
C’est peut-être aussi pour ça ?

14 janvier 2010

L’Histoire nous mord la nuque.

L’aventure humaine tourne une page. Nos dirigeants n’en ont pas encore pris conscience, pourtant nous sommes à la fin du libéralisme fondé sur le consumérisme !
L’idée même de révolution qui semblait avoir disparu, sauf dans la tête de quelques utopistes nostalgiques, pourrait redevenir « l’idée rayonnante d’utopie heureuse, de libération et de fête » si je peux me permettre de puiser ces mots dans les textes de Daniel Bensaïd, philosophe, mort ce 10 janvier 2010.
C’est à la suite d’un modeste entrefilet répandu dans la presse de ce matin, que ce regain d’intérêt pour la suite de l’Histoire saute aux yeux.
« L'Office national de l'emploi (ONEM) a exclu 3.147 demandeurs d'emploi au cours des six premiers mois de 2009, soit une moyenne d'un peu plus de 20 cas par jour ouvrable, écrit mercredi De Morgen, sur base d'une note de l'ONEM. Il ressort des chiffres les plus récents de l'ONEM qu'au cours des six premiers mois de 2009, 1.882 personnes ont été exclues après deux ou trois entretiens avec l'ONEM. Les motifs sont multiples, par exemple les personnes qui ne sont pas disposées à travailler ou le travail en noir. Pour 1.265 personnes, l'exclusion est survenue après avoir reçu une allocation réduite pendant six mois »
Bref, au lieu de faire du temps libre, cette société fait de la misère.
Cet article passé complètement inaperçu est pourtant dans sa simplicité sèche l’aveu accablant d’un défaut d’organisation des Lois dans le respect d’un Etat de droit.
Voici des fonctionnaires, certes organisés et protégés par les circulaires du Ministère de l’Emploi qui sont chargés de supprimer totalement ou partiellement le pain de la bouche de citoyens sans que cette décision passe par un jugement du tribunal, sans que l’opinion s’en émeuve, au contraire, s’en prévaut comme Joëlle Milquet, tel un exploit !
Alors que le peu de moyens que l’Etat récupère, sur le temps qu’il laisse filer des milliards de fraude fiscale, aurait permis sans doute – même si dans le nombre se glissent toujours quelques petits malins – à quelques personnes de ne pas crever de faim, à quelques enfants, fils de ces infortunés, de se chauffer, de se vêtir, de ne pas sombrer dans la misère noire.
Et à ce méprisable bilan, des gens ricanent, assurent que c’est bien fait et que la justice a été rendue. Mais, non, elle n’a pas été rendue, la justice, puisqu’elle est arbitrairement appliquée par ceux qui n’en ont pas le pouvoir, mais à qui on le donne par « mesure d’ordre administratif ».
Dans cet article révélateur, un autre détail devrait attirer notre attention.
« Depuis l'entrée en vigueur de mesures de contrôle plus strictes de l'ONEM début juillet 2004, l'ONEM… », vous avez bien lu comme moi, déjà en 2004 et a fortiori quatre années plus tard, en pleine crise, en 2008, les contrôles ont été plus sévères encore, si bien que « Le nombre de sanctions au cours des six premiers mois de 2009 est un peu plus élevé en comparaison de 2008, où 4.523 chômeurs avaient été exclus sur l'ensemble de l'année. »
Alors que le déficit d’emplois touche le pays entier, les exclusions du chômage redoublent !
L’incompatibilité de ce régime avec le bien-être de la population est évidente. Aujourd’hui, non seulement le nombre de sans emplois pose question, mais aussi des travailleurs dont les revenus couvrent à peine leurs besoins.
La machine a toujours faire plus s’est enrayée, et le produit intérieur brut régresse. Le progrès envisagé sous la forme d’une production toujours accrue des biens, la marchandise n'est pas le dernier mot de l'aventure humaine, tout de même !.
Pour le plus grand nombre, le rêve capitaliste : C’EST FINI !
L’offensive anti-chômeurs est révélatrice du passage d’une démocratie molle, à un « despotisme raisonnable » qu’on qualifiait du temps de Frédéric II d’« éclairé ». La « démocratie » par procuration, c’était déjà ça, non ? quand ça marchait toujours bien !
Cela nous ramène au temps de la guerre froide, à la rivalité des deux blocs. Que n’a-t-on dit sur le Régime d’en face, vérités et mensonges confondus ! Au moins le soviétique avait quelques qualités parmi ses défauts, à commencer par les études (les intellectuels russes comptent parmi les plus brillants et les plus nombreux d’Europe en pourcentage de la population), les pensions (Poutine a fait perdre 50 % du pouvoir d’achat aux petites pensions), une certaine égalité dans les revenus (un médecin ou un avocat percevait un salaire équivalent à un bon salaire d’ouvrier qualifié). Si l’on oublie les apparatchiks, après Staline et ses crimes, ce n’était pas le rêve ; mais, cela n’a été désastreux qu’au moment de l’offensive Reagan qui savait ce qu’il faisait dans son option guerrière et qui mit à genoux l’URSS (le mythe de la guerre des étoiles !).

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Que ce soit en Allemagne de l’Est ou dans un pays de la zone d’influence, une certaine nostalgie persiste parmi les gens modestes.
Eh bien, le capitalisme entre dans une phase « communisante » des pertes et du labeur afin de préserver à ses apparatchiks les meilleures places et les hauts salaires, mais sans aucun des petits avantages que le régime soviétique donnait aux populations.
Pour la Belgique, la politique est à présent le seul moyen de s’enrichir quand on est né pauvre et qu’on n’est pas convaincu de bien gagner sa vie en travaillant.
Il faut en finir avec une certaine conception mécanique du progrès, et d'envisager l'Histoire comme un agencement d’événements désaccordés. Un marxisme moins dogmatique, attentif à l'inouï de l'événement comme aux "misères du présent" disait Péguy, est à nouveau possible.
Je n’ai rien à vous vendre, encore moins à vous filer une carte de parti que je ne possède pas moi-même, il n’existe pas à gauche un vrai parti rassembleur ; mais j’ai en moi la rage d’aider les opprimés que sont aujourd’hui les "vaincus" de la société capitaliste et quitte à m’exprimer tout seul et sans l’appui de personne, c’est ma façon d’apporter ma pierre au changement.

13 janvier 2010

Le libéralisme part en couilles

Clôturant le budget 2009 avec un déficit de 20 milliards d’euros (5,9 % du PIB), la Belgique, toute proportion gardée, fait plus mal que la France. Evidemment, la parade de Didier Reynders aux éventuelles critiques est toute trouvée : la détérioration du solde budgétaire au niveau fédéral est due à une diminution de 8,6 % de l’ensemble des recettes fiscales.
Cela signifie quoi au juste ? Sinon une perte de vitesse du système, un manque à gagner ressenti au niveau des travailleurs, mais aussi au niveau de l’Etat : le constat que la crise, ça fait mal.
Les conclusions que les importants en tirent sont simples. On nous les claironne partout dans les médias, sur les télés à la moindre interview toujours judicieusement choisie « C’est un mauvais moment à passer. Comme dans toute crise, il y a un redoux que nous abordons. Toute l’économie va repartir. Nous allons sortir du mauvais rêve. Ce ne sera pas un cauchemar. Vous verrez… etc. ».
Le gouvernement pourrait se poser la question de savoir si le chômage qui prend une ampleur jamais vue jusque là, les faillites, les délocalisations sont des signes annonciateurs du beau temps ?
Le trio, Reynders (Finances), Laurette Onkelinx (Affaires sociales et Santé), Melchior Wathelet (budget), applaudit aux grands messes de Guy Quaden et aux spéculations euphorisantes d’un Callataÿ. Le trio spécule déjà sur des marges – qu’ils n’ont pas encore - dégagées d’une augmentation de la croissance qui seront affectées à l’assainissement budgétaire. Et comble du comble de la part d’un ministre des finances, il se gargarise d’un déficit de 3 % (plus certainement 3,5, peut-être 3,8 ?) comme le demande l’Europe en 2012 et fait de cet échec, une sorte de triomphe !
Cela ne signifie-t-il pas que notre dette va s’accroître d’une pincée de milliards supplémentaires qu’il faudra bien se décider à rembourser un jour ?
Cette propension des gens de pouvoir changer un désastre en triomphe s’est vue à toutes les périodes de l’histoire. Que n’a-t-on entendu en 1939 du gouvernement belge de l’époque sur la fameuse indépendance de la Belgique et la confiance dans les Traités signés par Monsieur le chancelier Adolphe Hitler !
Rien n’est changé.
Comment peuvent-ils encore jouer les étonnés du « désintérêt du grand public pour les affaires politiques ? Mais, plus personne ne les croit, pardi !
Cependant, ce qui dépasse tout, c’est encore l’attitude de Laurette Onkelinx et de son président Di Rupo.
Voilà une formation de gauche qui se plaint des effets de la crise, tout en minimisant ses dégâts, qui entend protéger les faibles et faire payer les responsables, et qui ne se pose même pas la question du pourquoi de la débâcle libérale !... qui ne dit même pas « attention, la crise financière et le crise économique pourraient déboucher sur une crise sociale ! », qui assiste sans broncher au laisser-fairisme qui enrichit les multinationales, les milieux boursiers et bancaires, sur le temps que s’appauvrit la population européenne, alors que cette formation soutien à l’Europe le Commissaire Lamy chargé de privatiser l’ensemble des activités de 500 millions de personnes !
Le socialisme aurait intérêt à solennellement dénoncer la social-démocratie tombée dans le piège et relancer la pensée (minoritaire au PS) d’une mondialisation « vertueuse », un protectionnisme « raisonné et raisonnable ».

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Au lieu de quoi, on voit Di Rupo et Laurette Onkelinx rechigner à prendre en défaut leur partenaire libéral… un pouvoir libéral en plein dédit des promesses qu’il ne peut plus tenir.
On sent dans les derniers propos de l’Aigle de Mons, une volonté à défendre un bilan libéral qui est aussi le sien, en s’appuyant sur la popularité du « libéralisme sécuritaire » et blabla ultime : gage des libertés !
Comme a dit Jack Lang l’année dernière devant des journalistes médusés : le PS part en couilles. Après la minute de désarroi, le baissé de caleçon qui suivit fut général.
C’est le tour du PS belge et avec lui le libéralisme de partir en couilles.
A tel point qu’on peut se demander si ce n’est pas une constante du socialisme de se satisfaire de l’amélioration de la condition sociale de ses cadres et de se ficher du reste !

12 janvier 2010

Interview de madame Jo.

-Madame Jo de passage en Belgique et titulaire d’un mandat de ministre de l’Emploi en République Centre-Foutrique, pouvez-nous dire si votre pays connaît comme nous une augmentation considérable du nombre de chômeurs ?
-Vous savez Monsieur Maroilles combien en Centre-Foutrique nous sommes attentifs à ne pas dépasser le seuil critique de demandeurs d’emploi.
-Alors, comment faites-vous ?
-Nous cherchons dans trois directions. Nous prépensionnons à partir de 37 ans.
-Pourquoi 37 ans ?
-C’est l’âge de mon fils aîné.
-Il est sans travail ?
-Non. Mais, le CDPTVH sera-t-il encore au pouvoir demain ?
-Deuxième direction ?
-Nous excluons. Vous savez comme le Centre-Foutrique a des difficultés de trésorerie. Or, un chômeur indemnisé nous coûte trois cents centrifoutriquais de l’heure, soit 4 euros 50, or un délesté…
-Un délesté ?
-Oui. Les nécessiteux sont appelés « délestés » dans notre société de progrès de consommation. Un délesté nous coûte 3 euros 25.
-Toujours de l’heure ?
-Evidemment. Alors, vous voyez la différence ? Nous gagnons pour chaque exclu 1 euro 25 !
Enfin, troisième piste, nous reclassons les chômeurs de longue durée. Vous savez, dans notre pays, nous avons des gens qui chôment depuis plus de 50 ans !
-Ils ne sont pas morts ?
-Certains le sont. Alors, ce sont leurs parents qui perçoivent leurs indemnités.

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-Un droit de succession ?
-Non. Une négligence de l’Administration. C’est un peu comme si les gens qui nous ont élus avaient droit comme nous à transmettre leur charge à leurs descendants.
-Comment les reclassez-vous ?
-Une partie s’expatrie à nos frais pour être reclassée ailleurs, c’est-à-dire qu’ils redeviennent chômeurs mais avec un autre statut et d’autres statistiques, dans un autre pays. Nous favorisons beaucoup ce genre d’insertion. Enfin, le gros de la troupe est embauché dans les comptoirs d’embauches par remise au travail forcé à temps partiel.
-C’est-à-dire ?
-Nous avons comme chez vous environ 60.000 emplois non pourvus de titulaires répertoriés par la FGETB.
-La FGETB ?
-Oui, c’est une fusion des syndicats et du patronat. Comme ils avaient des objectifs communs, ils se sont associés. Ces emplois doivent trouver des titulaires. C’est intéressant parce que certains d’entre eux exigent un certain roulement.
-Un emploi roulé ?
-Non, un emploi alterné à remplacement rapide. Un exemple : un ouvrier est chargé du nettoyage à l’aide de produits toxiques d'un environnement pollué. Cela ne lui donnerait pas six mois à vivre s’il travaillait à temps plein. Nous avons choisi l’alternance. Ainsi au lieu de mourir dans les six mois, il vivra un an, davantage même avec les progrès de la médecine.
-Mauvais pour les statistiques, ça !
-C’est évident. Un chômeur remis au travail mort dans l’année est un élément de la statistique qui soulage l’Etat des efforts qu’il doit faire pour subvenir à ses besoins.
-Vous en supprimez beaucoup de la sorte ?
-Cela nous aide à endiguer le flot montant par ces temps de crise. Le roulement, voilà la base de notre politique. Ainsi la FGETB maintient les 60.000 emplois non pourvus tant bien que vaille. Un peu aussi grâce à nos subventions.
-Vous subventionnez les postes aux emplois non pourvus ?
-Evidemment. Sans quoi, il n’y aurait plus de postes d’emplois non pourvus. Nous avons calculé à raison d’un mort tous les six mois et maintenant grâce à notre politique sociale tous les ans, si les 60.000 emplois étaient pourvus, nous aurions 60.000 chômeurs de moins en un an ! Alors qu’on en attend 150.000 de plus rien que pour 2010 ! Tandis qu’ainsi nous ventilons le nombre de sortie par décès et nous maintenons le chiffre de 60.000 pour des raisons que vous comprenez et qui tiennent à garder la population sous pression, puisqu’elle est hostile au parasitisme des paresseux.
-Vous voulez parler de la population qui est contre elle-même, chômeuse potentielle ?
-Oui. C’est très curieux, n’est-ce pas ? C’est comme si nous, ministres, nous étions contre les tire-au-flanc, alors que nous le sommes tous, plus ou moins. Mais c’est ainsi. Et c’est tant mieux pour les gouvernements.

11 janvier 2010

Le coup du berger à la RTBF !

Ce dimanche midi, la RTBf s’est mise échec et mat pour l’année, en un éclair !
Inutile d’annoncer tous les artistes : de l’économiste Calatay, à l’inénarrable Timmermans, en passant par Anne Demelenne, mais, qu’ont-ils fichu pendant les vacances de neige à la télé, pour nous ramener dans leur filet une si pauvre marée ?
Même sujet, même constat d’impuissance, même suivisme que les autres émissions depuis les années quatre-vingts : sujet l’économie, le tout vu de l’œil rond des citoyens « compétents » ordinairement effrayés et impuissants.
Ah ! ils ne sont pas frais les merlans ! Pourtant tous pêchés de la nuit et ramenés au falot sur le wharf du boulevard Reyers.
Un grand absent : Pascal Delwit, non pas que l’espèce soit en danger, mais les quotas de pêche de l’Europe, vous savez ce que c’est…
On aurait pu s’attendre à des prophéties, de ces moments d’illumination qui auraient permis à un Philippe Defeyt de se sortir de lui même, poussé par l’imminence d’un péril transcendant au souvenir de Copenhague.
Tout ce qu’a pu dire, le pauvre homme, c’est qu’en 2009 on comptabilisait 650.000 chômeurs et qu’en 2010 on touchera les 750.000.
C’est alors que Paul De Grauwe, professeur d'économie internationale à la KU Leuven partit à l’assaut de ce défaitiste et martela jusqu’à la fin, que toute la faute résidait dans le manque de formation de notre belle jeunesse.
Depuis la « Flandre incomprise », chef-d’œuvre de l’éminent professeur, De Grauwe est un grand incompris. D’abord la Flandre, les journalistes étrangers ne la comprennent pas parce qu'ils sont induits en erreur par leurs collègues francophones, de sorte que la Flandre « est une fois de plus la victime d'incompréhension, oui même de mauvaise foi. Comment est-ce possible ? » Et à l’heure de midi de ce dimanche de janvier, maintenant c’est au tour de l’auteur d’être incompris ! Le manque de formation, tout est là. La crise, le marasme, la fuite des entreprises en Mongolie extérieure, à Montcuq et ailleurs, tout est lié : le manque de sérieux de la jeunesse !
Tout le monde serait resté dubitatif avant de passer à autre chose, si son alter ego en langue et littérature, le dénommé Timmermans, délégué de la FEB comme on l’est du FBI, n’avait presque plus su articuler tant la nouvelle lui serrait les cordes vocales, que 60.000 emplois ne sont pas pourvus faute de titulaires !
« Vous vous rendez compte ? On leur propose des emplois et que font-ils ? Ils jouent à la pétanque ! », pensait-il, tout en n’osant pas être si direct…
Ce que miss Demelenne de la FGTB cala de son coffre de militante avant de renvoyer la balle au centre en suspectant que dans le nombre de 60.000 il devait y avoir de ces métiers de l’immonde sous payés que même un esclave grec sous l’empire romain aurait répugné de faire. Et puis, 60.000 de 750.000, cela fait quand même 690.000 travailleurs sur le carreau et qu’on continue d’asticoter et de faire passer par paquets entiers « d’actifs demandeurs » aux inactifs du CPAS.
On voyait bien sur ce plateau éclectique la porosité communicante de l’économie, aux ragots de quartier et au bourgeoisisme rentré.
Et m’envahissait le sentiment qu’il n’y a plus rien à faire et plus rien à dire à ces gens-là !

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Surtout à propos du conflit d’INBEV, brasserie qui s’apprête à descendre en flammes les quelques brasseurs qui restent en Belgique qui ont fait le renom de cette multinationale, parce que le brassage coûte moins cher ailleurs. Je regrette que personne n’ait eu la lucidité d’esprit de répliquer au délégué de la FEB qui défendait la chose, qu’à ce compte-là, il conviendrait de déménager l’ensemble de l’industrie en Chine où il serait facile de trouver de la main-d’œuvre à moins de cinq euros de l’heure. Ainsi, même lui de la FEB serait chômeur et, pour faire bon compte, tous les illustres rassemblés.
Resterait plus à Olivier Maroy qu'à nous faire un cours sur l’art de tenir des baguettes à manger du riz.
Mais à quoi bon discuter encore avec des gens aux théories et au savoir obsolètes, carrément dépassés par les événements, dans un régime qui n’a plus rien à offrir qu’à quelques individus peu intéressants !
Le capitalisme est complètement fou – jusque là tout le monde est d’accord - mais ajoute cette pseudo élite « rien ne vaut le capitalisme ». Ce qui reste à démontrer et ce qu’ils ne savent pas faire, parce que leurs lois sont fossiles et leurs visions inadaptées à une forme d’antagonisme jusque là inconnue entre le capital et les forces du travail.
Marx dépassé ? Pas sûr. Mais eux, certainement !
Une fois de plus, ce sont des pitres qui ont fait le bilan du système, au lieu d’économistes que ceux qui fréquentent l’excellente émission « C dans l’air » française connaissent avec les invités d’Yves Calvi, à côté desquels la parole de nos « lumières » semble infirme.
“To fight like a madman” dirait le sieur Timmermans, qui pourtant, ne s’est jamais trop dépensé, pour faire la leçon aux autres.
PS. / Sur RTL c’était pire ! Ils en étaient encore à saler les routes dont dépend la réussite des soldes.

10 janvier 2010

Et le non-être fut !

La ronde des laudateurs :
A celui dont l’invincible main
Gouverne les gens et les choses
Nous offrons des brassées de roses
Que nous semons sur son chemin.

Le chœur des pleureuses :
Voilà qui reflète la forme et l’esprit
De ces purs et grands apôtres
Joignez nos vœux aux vôtres
Pleurez, pleurez l’enfant qui dépérit.

Un laudateur ivre :
Hic, que l’azur des ciels limpides,
De Mons à nous, un vrai ramier
De son nid fait de paille humide
Vole à Bruxelles boulevardier.

L’opinion publique :
Machiavel quel est le sirop lié,
Que tu emploies dans ta cuisine
Ton nom comme ta doctrine
Sonne sur les cahiers d’écolier

Les Mirlitons :
Des vers, du nez s’en sont tirés.
Tels émerveillés nous sommes
C’est qu’il en fait des tonnes
Tendez vos rouges tabliers.

Seules des mains innocentes pouvaient couronner de fleurs la dernière prestation de l’Aigle de Mons aux augures du « Soir ». Quoi de plus innocent qu’un journaliste du « Soir » ?
La culture du Président est certaine. Mais où prend-il le temps de lire ? Dans les conseils d’administration sans doute où sa présence est seule nécessaire pour y percevoir un cachet.
Aussi, cette chronique tendra à égaler son talent dans l’art de ne rien dire tout en disant avec assurance et conviction.
Car, il est empli de convictions, Monsieur 90 %, le tout c’est de savoir de quoi ?
Comment faire rêver les pauvres ? Sinon en leur jetant de la poudre aux yeux parfumée à la rose notionnelle. Le Président sait bien que la vérité est affreuse. Sans doute, mais il n’a pas fait grand chose dans ses participations au gouvernement, donc grâce à lui, elle doit l’être moins, la vérité affreuse.
Alors, l’apaisement ne vient pas d’une vérité qui n’est plus bonne à dire depuis longtemps, mais d’une vérité touchée par la grâce présidentielle. Une vérité arrangée, c’est le mot. Ainsi, elle arrange tout le monde, à commencer par lui même et ses laudateurs. Le chœur des pleureuses n’est là qu’en fonction du théâtre grec. Une belle lamentation est faite de faux pleurs, le tout est de bien choisir les figurantes. Les figurantes à la rose sont parfaites. Elles font le métier de pleureuse occasionnelle. Le jour, elles vaquent dans des environs rosés. Le soir, parées de noir, elles attendent l’arrivée du Président sous leurs masques de scène.
Elles se transformeront à l’aube de Mai, quand le laudateur ivre viendra mugueter en tribune afin de raffermir les âmes vacillantes dans le vacarme d’un orphéon commis à l’Internationale.
C’est le seul moment de gêne pour les laudateurs et les pleureuses, ce petit poing levé dont ils ont honte, non pas à cause des peuples ébaubis disséminés aux alentours du kiosque, mais à cause des voisins. Reconnus dans le quartier pour avoir levé le poing à l’aube de mai, c’est la honte pour l’année. Peut-être une exclusion du club de bridge, un blâme au Lion’s club ?
Les Mirlitons font à l’opinion publique ce que le Président fait à son allié libéral, une sorte d‘endormissement par la jactance, une trempette de mots qu’on finit d’essorer dans la lessiveuse de l’argent sale.

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20 % de chômeurs à Mons ? Mais ces chiffres ne font mal qu’à ceux qui y sont comptabilisés. Et puis les chiffres ne veulent rien dire. On fait dire ce qu’on veut aux chiffres. Si vous saviez les bruits qui courent sur ce qu’il gagne pour ce qu’il fait, vous seriez plutôt pour 25 ou 30 %. Alors, est-ce que cela a un sens ?
C’est comme si on demandait l’heure à Julien Dray !
Le Président est formidable. Un poing levé, c’est tout.
Au fait, qu’a-t-il dit à son interview au Soir ?
Avant, la situation était mauvaise et on s’en inquiétait. Aujourd’hui, elle est désespérée, mais ça n’a pas d’importance.
Par contre, BHV, c’est grave. Le trône est menacé, le roi exposé. Les féaux sont en alerte. Le Président les fédère. On lève les troupes. Les chevaliers s’équipent. On n’est pas couchés !

9 janvier 2010

Tous en cabines.

Ah les banques ah !
C’est comme le Tamiflu qu’un imitateur habille en chanteur de Mexico, pour une opérette plutôt qu’une opération « sécurité santé », les banques, on en rigole, ce qui signifie qu’on ne croit plus à leur utilité, ni à leur honnêteté. Virage à gauche ? Non, virage dans l’art de ne plus se faire avoir.
Mais comment s’en passer, puisque les paiements des traitements, pensions et indemnités ne s’effectuent plus que par leur truchement ? D’où, première déconvenue vérifiable, les opérations simples bancaires sont en forte progression des coûts de fonctionnement.
Pourtant, la banque est devenue une sorte de cabine dans laquelle vous dialoguez avec une machine. Personne pour vous donner un renseignement, personne pour vous indiquer la marche à suivre. Moralité, ceux que le maniement des claviers et lasers rebutent, parce qu’ils ne sont pas nécessairement branchés chez eux et parmi eux un nombre considérable de vieilles personnes et d’étrangers maniant difficilement la langue, sont obligés de se faire accompagner dans un vrai parcours du combattant des « cabines » bancaires.
Malgré l‘énorme lessivage de l’emploi dans ces établissements « d’utilité publique », il paraît qu’un petit client, celui qui ne fait que quelques opérations par mois, n’est plus rentable, alors qu’il est à la fois client et employé, puisqu’il fait le travail de guichet !
En 2009, des clients se font virés, véritablement pris en otages par la nouvelle donne. Mieux, les clients qui ne mettent jamais leur compte dans le rouge, c’est-à-dire des gens qui gèrent bien leur budget et qui ont des scrupules à faire des chèques en bois, sont priés d’aller faire voir ailleurs leurs scrupules et leur honnêteté. En effet, quand on voit les taux d’usure que les banques prélèvent sur les habitués du dépassement, on peut dire que c’est la nouvelle clientèle de prédilection, celle qui discuterait ferme pour un prêt hypothécaire sur un demi pour cent, voulant du 6,5, plutôt que du 7 en vingt ans, qui trouve normal qu’on lui prélève 12 ou 15 % sur les 100 ou 200 euros de découvert !
Un banquier repenti a expliqué que sur un compte peu sollicité et toujours en boni, il se faisait un bénef de 0,5 %, alors que sur les autres et y compris les assurances que les banques font souscrire et qui vont de l’incendie à l’automobile, le bénef peut monter jusqu’à 40 % !
Aussi les banques font pression sur les Agences pour que les comptes soient actifs et si possible dans le rouge. C’est ainsi que des clients ont reçu de véritables mise en demeure de faire travailler plus leur argent, menacés d’être tout simplement virés, comme les employés de guichet.
Les clients sont doublement les victimes de la crise, puisque le prêt d’Etat fait aux banques c’est le contribuable qui avance les sommes, le même qui, dans la foulée, se voit fichu à la porte des Institutions bancaires qu’il a renflouées.
Les banques de détail insuffisamment productives disparaîtront-elles ? L’Angleterre, très proche des solutions à l’américaine voit fleurir dans les discounts des points bancaires, comme ici on fait campagne pour les coins de la poste dans les grands magasins. D’ici à ce qu’on équipe les caissières d’un terminal de banque, il n’y a qu’un pas, puisque déjà dans certains grands magasins, ce sont elles qui donnent du cash sur le ticket de caisse.
Ainsi, la banque réussirait à faire faire son travail par un personnel qui gagne 1000 euros par mois. Et si les grandes surfaces sont intéressées par le procédé, c’est parce que ce sont elles qui vont toucher les ristournes !

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C’est y pas beau le libéralisme avancé, hein, Sabine Laruelle ?
Une histoire assez croustillante est celle qui se passe en Islande en ce moment. Avec les bulles, ce pays a bu la tasse et est incapable de se redresser seul. Les avides de placements belges, hollandais, anglais s’étaient rués sur ce paradis qui produisait des 10, voire 12 % alors qu’en Belgique on passait à peine les 3 % à terme. Ce charmant pays n’a rien trouvé de mieux que de faire du chantage. Si vous ne nous aidez pas, nous ne rembourserons pas nos clients étrangers ! Alors en douce, avec notre pognon mes bien chers frères, les ministres des finances des Etats mis en question, envoient discrètement des enveloppes à l’Islande pour que ce pays n’en fasse rien.
Les aides de l’Etat sont déjà parties dans les salaires des hauts cadres et des traders. Et c’est devenu soudain tellement juteux de revenir se payer sur le consommateur, que les banques finiront par rembourser aussi les fonds mis à leur disposition au moment du malheur, avec les nouveaux « chantiers ».
Les bulles ont été reconstituées en un temps record. Si bien que c’est reparti pour une nouvelle catastrophe et cette fois sans filet, au point qu’on prête plus facilement aujourd’hui, malgré les déboires de 2008, à de nouvelles bulles spéculatives, sur le temps qu’on refuse ou mégote de l’argent aux industries et aux consommateurs.
On me dirait que les banquiers sont devenus fous, de cette folie collective qui fait qu’en groupe c’est la connerie générale qui l’emporte, que je n’en serais pas surpris.
Et pourtant, les banques ne sont pas encore sorties de la crise de 2008. On a mis beaucoup de poussière sous le tapis. Les marchés tournent à nouveau sur eux-mêmes.
Le dernier must c’est la poussée des banques islamiques !
Oui, oui. On a peur des intégristes, mais on se gave de l’argent du pétrole.
Alleï, une fois, encore un petit coup de MR aux prochaines élections, quand même !... A moins que ce ne soit la fin de la Belgique en même temps qu’une deuxième explosion, celle de la crise bis !

8 janvier 2010

Tyrannie en Iran.

Mais comment diable peut-on être Persan ?... rapporte Montesquieu dans ses lettres persanes.
Quant à la presse, à propos de l’Iran, ce serait plutôt le service minimum, avec la réplique de Géronte à Scapin dans les Fourberies « Que diable allait-il faire dans cette galère . ? »
C’est qu’on voit bien la révolte contre Ahmadinejad, le bourrage des urnes, les milices matraquantes en mobylettes, mais on n’a rien contre les mollahs, bref, on assimile le peuple iranien à un agglomérat de chiites dévoué à l’Islam, tendance Ali.
Alors, qu’irions-nous faire en cette galère ? Rien.
C’est fou comme la presse est devenue respectueuse ! Dès qu’un « homme de dieu » éructe à un micro les pires conneries qui sentent l’origine humaine comme on sent des pieds, il lui suffit de dire que « c’est dieu qui l’a dit », c’est fait, c’est sacré, c’est incontestable ! A croire que les oraisons sont interchangeables et que les versets du coran remplacent aussi aisément les missels que le Nouveau Testament a balayé la Torah.
La pièce se joue comme dans « La putain respectueuse » de Sartre. La presse accepte tout par lassitude, comme Lizzie, et les pouvoirs déistes lui tapotant les joues s’écrient comme Fred dans la pièce « Allons, tout est rentré dans l'ordre ! ».
Pourtant chaque jour amène son lot de nouvelles, celles que produisent les peuples des Villes d’Iran, à commencer par Téhéran qu’insupporte désormais le régime.
La presse est vieux jeu. Elle en est toujours à suivre les intellectuels de gauche qui poussèrent des hurrahs à la chute du Shah et ne prirent pas garde au régime des ayatollahs qui prenait la succession.
Pas question de remettre en cause un régime qui mêle comme jamais, politique et religion, se disent nos stratèges.
La caution de dieu concerne aussi les dictateurs !
Suffit-il de s’amener quelque part en accoutrement d’église pour avoir droit à tous les soins et toutes les déférences ?
C’est apparemment ce qui se passe d’étrange dans ce début de siècle voué aux mystiques, comme a prophétisé Malraux (le XXIme s. sera religieux ou ne sera pas)
Et pendant qu’on s’occupe de dieu, les riches s’occupent de nous ! C’est fou le temps qu’on perd en salamalecs d’église, tandis qu’on nous fait les poches !
La dernière perle d’Orient vient de tomber des bouches d’oracles du Parlement iranien : une loi renforcée contre les délits d’Internet !
Des experts ont dressé une liste d’interdits contraires à la morale et aux valeurs religieuses. Désormais sera passible d’emprisonnement tout utilisateur de sites exhibant des scènes de pornographie, montrant des prostituées et des déviants sexuels. Il paraît que voir une gamine de cinquante ans qui s’amuse à la double pénétration attente aussi à la sécurité de l’Etat et à la paix sociale !

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Des stations de brouillage comme du temps « d’Ici Londres » empêcheront de voir « l’innommable ». Ceux qui se sont dotés en prévision de la censure d’appareils de contre-censure devront s’attendre à tout !
Evidemment, les Iraniens ne supportant plus les gueules d’empeigne au pouvoir et qui se défoulaient sur la Toile ou qui faisaient la propagande de sectes hostiles à l'islam, traitant l'ayatollah Ali Khamenei de vieux con, seront poursuivis et embastillés.
Que faut-il de plus pour que la presse d’ici sorte des églises et des mosquées où elle a l’habitude de faire ses dévotions, pour enfin faire son boulot et dénoncer le régime iranien actuel, avec autant de vigueur qu’elle dénonça jadis celui du shah ?
A moins, qu’on ne trouve en l’Haut-lieu de nos démocraties suprêmes, que Khamenei dans sa grande sagesse n’a pas tort de mettre le holà à la branlette libertaire qui secoue l’Iran ?
Dans la perspective du chômage et de la grogne grandissants, nos dirigeants socialo-libéraux pourraient demander des conseils à Ahmadinejad sur la confection d’une bonne et ferme loi contre nos trublions électroniques ?
Tant qu’à faire, plutôt que louer un Airbus en panne permanente pour notre armée, il vaudrait mieux acheter tout de suite quelques milliers de mobylettes pour que nos sbires maniant de gros bâtons, sillonnent les rues, en toute démocratie, bien entendu.
On n’aurait plus qu’à faire comme la Chine, devenue sans fausse pudeur l’amie du Régime iranien, fusiller un rebelle, de temps en temps.

7 janvier 2010

Un bide programmé.

La gauche au pouvoir, collaborant de façon active à la pérennité du système économique, voilà le spectacle offert par les partis socialistes de l’Union européenne..
Le conflit sur le prix du lait de l’année dernière est exemplaire. On a tous encore à l’esprit le désastre à la ferme et tous ces fermiers qui travaillent à perte.
L’effarement d’alors des activistes du PS a montré jusqu’où pouvait aller leur incapacité à pouvoir changer la donne.
Di Rupo s’est dit profondément touché par la situation de vendre du lait à perte. Pendant ce temps, les députés européens socialistes approuvaient la politique de Mme Fischer Boel, prête à « chercher des moyens d’assurer que les paysans obtiennent un juste prix, pourvu que cela ne contredise pas les règles du marché ».
Nous y voilà. Les règles du marché sont impitoyables pour l’avenir d’un parti comme le PS attelé au char de Etat libéral, comme pour les travailleurs produisant des choses aussi utiles que du lait, des céréales, des fruits, etc…
Au sommet de juin 2009, n’ont-ils pas voté avec les 27 pays de l’UE, la suppression à terme du système des quotas laitiers et réduit diverses subventions agricoles ?
On ne peut avoir voté cela et s’étonner ensuite de la rigidité de la position de Madame Fischer- Boel qui suit leurs directives !
Il en va ainsi dans bien d’autres domaines.
La stratégie de Di Rupo a pour but d’empêcher que soit reposée dans les médias et par ses électeurs la question de la collaboration du PS au néo-capitalisme.
Faire croire qu’ils sont là pour l’infléchir dans le sens du social est une vaste fumisterie.
Tout en feignant de répudier ce capitalisme-là, le PS s’y implique.
Ce faisant, Elio Di Rupo refuse d’examiner la dérive de « leur socialisme » dans le contexte actuel. Jusqu’où cet aveuglement risque-t-il d’entraîner des pertes d’électeurs du parti ? Les élections prochaines nous éclaireront mieux.
Les partis socialistes se sont bien adaptés à une situation où moins ils défendent leurs électeurs, plus ils sont compatibles avec le totalitarisme libéral, suivant la définition que Danièle Mitterrand en avait faite.
L’un des leurres employés par le PS pour faire oublier sa trahison, c’est d’être en pointe dans des domaines réservés à la seule politique, comme la dénonciation permanente du racisme et de la velléité du retour au fascisme de certains éléments de droite, ou encore dans la bienveillance vis-à-vis du sentiment religieux en phase avec l’islamisme, abandonnant ce qu’il avait défendu naguère avec opiniâtreté et qu’il ne défend plus, la laïcité.
La politique de Di Rupo est d’un simplisme confortable. Il dispense de tout effort intellectuel quand il s’adresse à des citoyens baignant dans le people. Il leur dit en substance : « Ne vous intéressez à rien, l’idéologie que je maîtrise c’est le parti qui l’assume. Le cap est bien gardé ».

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Di Rupo n’est pratiquement plus attelé qu’à la défense corporatiste des parlementaires qu’il intronise de sa seule autorité. Il défait aussi bien Marie Arena qu’Anne-Marie Lizin, il distribue les bonnes et les mauvaises notes aux membres du parti de Charleroi et n’hésite pas d’y envoyer un Commissaire comme au temps de la Révolution française, lorsqu’un délégué du peuple accompagnait le général aux Armées.
Il en a assez des parvenus. Puisqu’il en parle, c’est qu’ils existent. C’est toujours un fait qu’il reconnaît. Mais, c’est lui qui les nomme !
La loi du boulevard de l’Empereur tend à sauver la face par l’amputation des membres malades, certes, mais Di Rupo et sa brochette de hauts responsables ferment les yeux sur les marchés générateurs d’une autre sorte de profiteurs dont ils se font les complices.
Les vainqueurs de cette politique ratée sont les riches, les vaincus sont le reste de la population..
Pour un stratège qu’on dit fameux, obtenir des résultats contraires à ceux qu’il croyait obtenir, prouve que ses principes sont faux et que sa méthode est mauvaise.
Le socialisme version Di Rupo aura ainsi tout raté, pire, il aura servi d’écran entre la réalité et l’illusion dans laquelle il a plongé les citoyens.

6 janvier 2010

La solidarité et l’argent.

S’il y a bien un avantage arraché avec bec et ongles à la Libération, ce fut le droit à l’accès des soins de santé pour tous, organisé par une Loi.
La solidarité ouvrière date du début du XIXme siècle. C’est sous le couvert d’une mutuelle que les premiers syndicats s’organisèrent, puisqu’ils étaient tout simplement interdits.
Un des tous premiers syndicats de Belgique fut créé à Liège, le Syndicat du Livre, dans la première moitié du XIXme siècle, toujours camouflé en mutuelle.
Les syndicats ont rêvé de changer la société. On voit ce qu’il en est. Les mutuellistes s’organisèrent, tous bénévoles au début. Le résultat à ce point de vue est édifiant.
De nos jours, l’esprit mutuelliste reste bien implanté parmi la population, même si la jeune génération ignore comme il fut difficile pour les travailleurs d’obtenir le droit d’association et le droit aux soins. Si on leur disait que ce droit est menacé aujourd’hui et que le principe de l’égalité des citoyens pour l’accès aux soins n’est plus respecté, ils traiteraient l’imprudent de menteur.
Et pourtant.
Il n’est pas normal que les mutuelles – toutes les mutuelles – proposent des avantages supplémentaires, soit en frais d’hospitalisation et risques divers, soit en garantie et en indemnités, moyennant des cotisations personnelles qui vont bien au-delà de quelques euros symboliques, pour atteindre parfois des sommes supérieures à 50 euros par mois.
En même temps, la longue litanie des augmentations des honoraires, les découvertes sur certaines maladies exigeant des médicaments onéreux, des soins de dentisteries, prothèses buccales et optiques, voilà bien une sorte de spirale des dépenses des mutuellistes pour une option maximale de la sécurité.
Bien entendu à ce petit jeu, beaucoup de mutuellistes sont exclus des précautions supplémentaires par manque d’argent.
Si bien que l’on voit aujourd’hui diminuer les « avantages » de base définis par la loi et augmenter les coûts de la mutuelle complémentaire, définis par l’argent.
C’est dans l’ordre des choses, diront certains, puisqu’on a mis l’accent depuis longtemps sur le besoin d’assurer le futur par un complément de retraite et d’assurer sa santé par un complément de précautions médicales. Se passer de la complémentaire, ce sera bientôt risquer de perdre la vie par manque de soins et ce sera tant pis pour les pauvres. Déjà actuellement, ceux-ci n’ont droit qu’à un service minimum et encore heureux qu’il existe des cliniques et des personnels médicaux qui ont encore la notion de service public et qui travaillent au prix de la mutuelle.
Sur cinquante années de pratique, on est parvenu ainsi à changer la nature du droit, laissant au simple assuré des droits minimums.
Cette perversion de la volonté de départ est principalement due au principe libéral qui régit ce pays en toute chose et qui veut détricoter à tout prix la solidarité imposée jadis par les syndicats et les partis de gauche.

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Mieux, ce principe qui a été gaillardement écarté quand il a fallu que la solidarité nationale vienne au secours des banques, n’est plus respecté quand il s’agit d’établir un droit identique à la santé entre tous les citoyens.
En 2010, la solidarité du citoyen s’exercera encore un peu moins que 2009 pour ceux qui ne peuvent pas se payer d’assurance complémentaire et ce ne sont pas les mutuelles qui diront le contraire.
Avec le temps, elles sont devenues des services ayant une organisation interne libérale, engageant et débauchant des personnels et agissant comme de véritables sociétés anonymes.
Ces nouvelles entités commerciales, ni services publics, ni parastataux, sont bel et bien en compétition entre elles à seule fin de dégager des bénéfices qui servent à alimenter toutes sortes de projets qui sert un personnel politique « proche » de la coloration amie.
Le but initial est complètement dénaturé. Mieux, certaines mutuelles refusent à présent des adhérents qui ne souscriraient pas à l’assurance complémentaire de base.
Ce scandale n’est plus perceptible dans la plupart des milieux, parce que la dérive vient de trop loin et elle n’est devenue importante que grâce au poison insidieux d’une société libérale qu’avec patience tous les protagonistes politiques et industriels nous inoculent depuis l’incroyable pari, perdu aujourd’hui on le sait bien, de ressembler à la société américaine, qu’on idéalisait et que certains idéalisent toujours, comme étant une terre promise de progrès et de liberté.
Or, l’image était fausse hier. Elle l’est encore plus aujourd’hui.
Obama en sollicitant les suffrages du Congrès pour mutualiser les plus pauvres des Américains nous prouve bien que nous avions raison d’être sceptiques.
Van Rompuy en proposant l’organisation d’un sommet européen pour relancer la croissance se trompe de combat. C’était relancer la solidarité qu’il convenait de faire.

5 janvier 2010

Dura lex ?

…ou Durex, la capote « spéciale De Clerck » qui ne préserve que les riches ?

A croire que l’Europe au lieu d’être un lien de solidarité pour tous les Européens, est devenue le rendez-vous de la ganache droitière, mondialement libérale.
Des échos venus d’ailleurs mentionnent un point commun de toutes les justices du continent, elles ne sont pas rendues équitablement.
Le blog de Nadia Aouassi de Nice « lamemejusticepourtous » est une belle leçon de courage, car en plus d’écrire dans son blog qu’elle n’est pas d’accord avec le système judiciaire, elle s’investit personnellement en créant des rencontres et en n’hésitant pas d’installer une petite table de camping juste en-dessous des pompeux escaliers de la justice niçoise, afin de recueillir les signatures des passants.
Elle n’a pas d’argent, n’a pas d’objectif pour en gagner, c’est une chic fille, dont on pourrait se vanter d’être l’ami.
Ci-dessous, quelques-uns de ses textes qui illustrent son combat :
« LES JUGES REGNENT EN MAITRE...
Le ministère de la Justice et le législateur n’ont rien fait pour que l’institution judiciaire change, à nous, peuple souverain, au nom duquel la justice est rendue de nous mobiliser et de réagir collectivement pour un meilleur service public, car nos droits sont en péril. »
Nadia poursuit et argumente :
« Le métier de Magistrat profession ou un état?
L'organisme qui surveille les magistrats n'a aucune relation avec les justiciables, seul l'Etat peut se retourner contre un juge , mais l'Etat ne l’a jamais fait.
La magistrature est à l'abri de toutes poursuites pénales et civiles.
L'indépendance statuaire censée protéger le justiciable, sert d'alibi aux juges pour refuser tout contrôle sur leurs dérives.
L'autorité que la constitution accorde aux magistrats est utilisée pour impressionner le citoyen et le dissuader de toute contestation.
L'article 434- 8 du code pénal réprime les actes d'intimidations envers un magistrat.
L'inamovibilité des juges et des présidents des tribunaux est très dangereuse, elle permet aux magistrats de monter sans jamais pouvoir descendre, elle ne profite donc pas aux justiciables, mais toujours aux puissants juges.
Le contrôle de l'activité des magistrats , par la hiérarchie est presque inexistante.
Il est urgent qu'un justiciable lésé puisse mettre en cause directement la responsabilité d'un magistrat , et que cesse , cette forteresse de l'impunité.
LE MAGISTRAT A DES DEVOIRS , LE JUSTICABLE DES DROITS. »
Je saute quelques lignes, tout en rappelant que la législation française diffère quand même de la nôtre et différera davantage quand la suppression du juge d’instruction sera effective en France.
Nadia Aouassi poursuit :
« La réalité de nôtre système judiciaire est grave, de nombreux citoyens sont bafoués dans leurs droits en justice sans que cela interpelle le ministère de la justice, ni nos politiques, ni nos nombreuses organisations censées défendre les droits des hommes.
N'importe qui peut, du jour au lendemain, être confronté à la justice en tant que victime ou coupable, et nous avons le devoir en tant que " peuple souverain" au nom duquel la justice est rendue, de réagir face aux carences et incohérences de nôtre système judiciaire.
Fondatrice de l'association " la même justice pour tous" depuis juin 2000, je ne dispose plus de moyens démocratiques pour militer.
- En novembre 2005,la mairie de Nice à supprimé mon adhésion à l'Espace association qui me permettait d'avoir une permanence chaque semaine, et ce sans me donner la raison ayant motivé cette décision.
-En octobre 2006,alors que nous disposions des statuts réglementaires et avions payé la somme requise pour obtenir de la préfecture et de la mairie l'autorisation de manifester, nous avons été mis en garde à vue plusieurs heures, menottés, avec prises d'empreintes digitales et photos anthropométriques.
Tous nos tracts, banderoles, autocollants, panneaux ... ont été détruits illégalement.
J'ai été menacée d'un an de prison ferme si je refusais le test ADN, j'ai dû céder contre ma volonté.
Notre "démocratie" n'est donc qu'une façade, L'EGALITE des citoyens devant la loi n'est pas garantie, nos lois sont parfois contournées et violées, parce qu"elles sont achetées. Pas de droit d'expression, pas de droit de manifester, que reste-t-il au citoyen pour exister face au système??? »

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Nadia Aouassi conclut en exigeant un débat public.
En Belgique, ce ne serait pas mal aussi que le Ministre de la Justice Stefaan De Clerck demande l’avis des gens, plutôt qu’un débat que le Gouvernement a censé avoir mené avec le Parlement durant l'automne 2009, dont personne n’a entendu parler et en tous cas, qui n’a pas eu un grand écho dans la presse.
Et puis, sans blague, un débat au Parlement avec la chiée d’avocats qui y siègent, ça a dû être quelque chose !
Les lois, on peut les violer sans qu’elles ne crient, a écrit Montesquieu. C’est pourquoi les couloirs des palais de justice sont si tranquilles, comme les salons du ministère.

4 janvier 2010

Les plis graisseux et Christine Defraigne.

Ce n’est pas marrant d’être libéral aujourd’hui. Comment expliquer au Mouvement Réformateur les raisons de la mondialisation, argumenter que ce n’est plus du libéralisme, mais du libertarianisme et que c’est mieux ; raconter aux petits commerçants et aux classes moyennes à propos du nombre de faillites, que c’est nécessaire pour rendre l’avenir meilleur ? C’est dur.
Après les années qui ont suivi la période paternaliste, c’était encore possible par le travail et du jugement, de partir de la boutique familiale pour monter une entreprise qui avait des chances de passer de dix à cent ouvriers en vingt ans.
Aujourd’hui, les gens de terrain le savent, il faut descendre sur les marchés, parler à ceux qui rêvent encore dans l’illusion que le libéralisme c’est la liberté d’entreprendre devant leurs bottes d’oignons. C’est-à-dire convaincre des petites gens que leur avenir est dans la prospérité du commerce international et de la finance mondiale. Autrement dit, de faire prendre des vessies pour des lanternes à des populations qui n’ont plus aucun intérêt à voter pour un parti qui ne correspond plus à rien, quand les valeurs fondamentales se sont fait la malle !...
Les Michel l’ont bien compris qui ratissent large et vont jusqu’à concurrencer les socialiste dans le domaine social.
Christine Defraigne le sait et a pris le chemin inverse d’une Sabine Laruelle, à la pêche aux gogos sur les foires et marchés. La sénatrice est un stratège en chambre. Quand elle voyage, ce n’est pas sur la Batte, mais en Ossétie du Sud.
Christine, fille de… cette opportuniste a usé du tremplin de son père Jean pour monter en quelques années dans le MR liégeois. C’est de bonne guerre. Il y a des exemples dans tous les partis de militants par filiation qui n’ont pas eu, à moins de cinquante ans, la réussite qui est la sienne. N’a-t-elle pas devancé Didier Reynders dans les voix de préférence aux dernières élections !
Cependant, la dame attend toujours une distinction suprême : un ministère !
Surnommée « Cruella » au barreau de Liège où elle s’exerça à l’effet de manchettes, elle a mené des « campagnettes » sur des sujets sans rapport entre eux, histoire de ne pas se faire oublier.
En 2005, sans doute avait-elle à perdre quelques kilos superflus, elle partit en guerre contre l’obésité des jeunes en proposant d’engager des diététiciens dans des centres de santé.
Mais que voilà une heureuse trouvaille et qui vaut bien les diplômes frituristes de Benoît Lutgen !
Une sénatrice, députée à la Communauté française et au parlement wallon, se penchant sur la morphologie de la jeunesse, signalant que par rapport à 94, la moyenne de l’épaisseur des plis graisseux a augmenté en 95 de plus ou moins 8% chez les filles et de 9% chez les garçons, on sent le vécu !...
On ignore si le diététicien chargé des plis graisseux de notre belle jeunesse a été nommé ?

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En association avec Richard Fournaux, avant que celui-ci ne soit marqué au fer rouge par son président, Cricri se lança dans une proposition de carte d’identité comportant l’un ou l’autre signe distinctif en fonction de l’âge ! Pour une réussite, ce n’en fut pas une. Même les étudiants libéraux (oui, il y en a encore) parlèrent de discrimination par la couleur, puisque la carte aurait été teintée en fonction des âges.
Pour la sénatrice, cette signalisation permettrait d'identifier rapidement la catégorie d’âge sans qu'il soit nécessaire de lire la date de naissance, afin de faciliter les contrôles dans les cinémas, les boîtes de nuit, etc… Evidemment, tant de policiers ne savent pas lire !...
On voit poindre dans cette proposition la manie du contrôle, la méfiance de la boutiquière à l’encontre du petit personnel, l’horloge pointeuse chère au MR.
C’est normal, ne contrôlant plus le système, il convenait au moins d’en contrôler les victimes.
Présidente du TEC, elle compare la société à un bus. On entre par l’avant en montrant son titre de transport, puis on est filtré par des caméras jusqu’à ce qu’on sorte purifié par l’arrière. C’est facile pour Cruella, qui n’a jamais payé sa place.
Encore à son actif quelques broutilles comme l’introduction de l’histoire du génocide des Arméniens dans les manuels scolaires.
Estimable proposition, certes, mais qui nous laisse sur la manière partisane dont est écrite l’histoire de Belgique dans nos manuels, depuis Jules César, jusqu’à l’abdication de Léopold III. Franchement, n’y avait-il pas des toilettages plus urgents ?
On passe sur le port de la burqa. J’adhère à sa prise de position, sauf les jours de mardi-gras.
Et puis, patatras fin d’année 2009, la voilà destituée de son poste de chef de groupe MR au Sénat. La goutte de trop qui aurait fait déborder le vase serait l'interview parue dans le Télé Moustique !
Elle ne fait par l’article sur les foires et marchés comme Sabine, mais elle jase à tort et à travers dans les magazines. C’est là que le trublion, l’ancien robin, nous devient sympathique. Comme dans le film « Le cave se rebiffe », Christine est transfigurée par l’adversité.
Pourtant, pour une cumularde, c’était gonflé de reprocher au principicule de chausser deux casquettes à la fois.
C’est ainsi qu’elle est, notre frisottante sénatrice, avec toujours ce gros chagrin de ne pas en être, quand des moins bien fichues qu’elle se pavanent sur les photos officielles du gouvernement Leterme.
Siégeant avec « Didjé » sur les bancs du conseil communal, on voit l’ambiance à Liège. Quelqu’un au MR local (Monfils, notre Talleyrand mosan) a même été jusqu’à la comparer à Anne-Marie Lizin ! Quand même, s’il me fallait toucher à une île déserte, avec une des deux, il n’y a pas photo et, ne serait-ce que pour aider à dissoudre son petit capiton, c’est la reine Christine qui aurait le deuxième aviron !
Oui, Christine, vous serez ministre un jour, ne vous impatientez pas. Vous avez encore le temps. C’est le parti qui ne l’a plus, dites-vous ? Sans doute, mais vous pouvez toujours en changer. Papa Jean aime les longues randonnées. Vous êtes fagnardes, vous aussi. Alors, Ecolo, ça vous tente ? Je parie que vous connaissez par cœur les chansons de route qu’on chantait à l’Aloha et qui sont les mêmes que celles de la JOC !
Cricri cite souvent ses auteurs de chevet comme Jean Gol et Robert Henrion. Elle dit à propos de ce dernier « L’État doit être à chaque carrefour mais pas à chaque volant », par là, elle visait sans doute ses froufrous ? Que Reynders se le tienne pour dit et qu’il ne serre pas trop sa cavalière à la voltige.

3 janvier 2010

Le vin de la Saint-Sylvestre.

-T’es rentré tard ?
-Non. Je suis rentré tôt.
-Quelle heure ?
-Vers les cinq, six, par là… du mat…
-Ah bon ! C’était réussi ?
- Si on veut. Je me suis moins emmerdé que l’année dernière.
-T’es toujours avec Lucienne ?
-Non. Oui. C’est comme tu le sens.
-Comment, c’est comme je le sens ?
-Je suis toujours avec Lucienne, mais c’est une autre Lucienne.
-C’est plus celle de l’année dernière ?…
-Mais c’est toujours une Lucienne.
-Un abonnement au prénom, pourtant plus trop répandu…
-C’est comme ça. Le hasard… Et toi ?
-Moi ? Je me suis carrément emmerdé en famille.
-Avec Raymonde ?
-Oui. C’est toujours Raymonde, il y en a encore moins que des Lucienne.
-Pourquoi, on s’emmerde comme ça aux fêtes ?
-On ne sait pas.
-Par esprit de contradiction sans doute ?
-Tu crois qu’ils s’amusent les autres ?…
-Et toutes ces gueules d’illuminés qui traînent dans les rues juste pour montrer à la télévision qu’ils sont les joyeux des douze coups ?
-On rigole par tradition.
-Comme nous, on s’emmerde par tradition.
-C’est un peu pareil.
-Ce sont des postures que l’on prend à l’événement.
-Lequel ?
-Le nouvel an.
-T’appelles ça un événement ? La convention du calendrier… 365 jours et quart…
-C’est une loi astrophysique aussi…nous avons bouclé un sacré tour autour du soleil…
-Quoi ? T’étais au commande ? Mais on décrète rien ! On fait rien pour, tout ce bazar pour un tour !
-On devrait avoir d’autres critères. T’as raison.
-Lesquels ?
-On devrait faire la fête quand on en a envie.
-T’es sûr que les autres en auraient envie aussi en même temps que toi ?
-Non.
-Alors, tu rigolerais et tu te ficherais de savoir que les autres s’emmerdent pendant que toi tu rigoles ? Tandis qu’une fête inévitable, s’emmerde qui veut et s’amuse de même.
-Oui. Et si on feignait de s’amuser ? Si on semblait ivre de bonheur pour l’horloge murale qu’on reçoit, alors qu’on regrette de ne pas être ivre de vin, ce qui nous aurait aidé à simuler la joie que l’on ne ressent pas vraiment ? Si tout le monde s’emmerdait sans l’oser pouvoir dire ?

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-Je suis revenu hier tout seul. Elle dormait chez sa mère. J’avais rigolé comme tout le monde aux blagues idiotes et aux jeux de mots. « Charmante soirée, pensai-je, en me remémorant mes propos sur les finances publiques qui avaient fait beaucoup rire un oncle, inspecteur des finances à la retraite. Il me semblait avoir été irrésistible, lorsque abandonnant le ton pince-sans-rire, je me suis mis à imiter le bramement du cerf en rut dans la forêt de Saint-Hubert. « Pourquoi à Saint-Hubert, dit ma compagne, en se lovant contre moi ? » Bref, ce me semblait être un nouvel an un peu mieux vécu que celui de l’année dernière. J’en étais là dans les réflexions en rejoignant ma maison, quand soudain, sur le trottoir, seul et seulement éclairé par un lointain lampadaire public, je me suis arrêté pile devant un caniveau dont des plaisantins s’étaient ingéniés à faire disparaître la grille. En dessous de moi, je vis, comme tu me regardes, un gros rat qui…
-Ah ! je te remercie…
-… et je me suis entendu murmurer « Mais, quelle horreur !... qu’est-ce que c’est pour une vie… ». Et j’ai eu la vision de Gérard de Nerval pendu aux barreaux de la grille qui fermait l’égout de la rue de la Vieille-Lanterne, pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver » selon Baudelaire.
-Tu n’es pas gai. Tu as le vin triste…
-Non, le souvenir du vin me rend triste…
-Moi, j’ai pas vu un rat… C’était pas mieux. J’étais chez mes parents adoptifs, comme chaque année avec ma nouvelle Lucienne… et je pensais « ils n’ont pas eu d’enfants, ils m’on adopté pour m’idiotiser. Je n’avais le droit de rien faire, même pas le droit d’aller pisser quand c’était pas l’heure qu’ils avaient décidée… Le plus de mots à la suite que j’aie jamais entendu d’eux, c’était « Tiens toi droit » parce qu’ils avaient eu un grand’père bossu dans la famille ! Et je me disais, en les embrassant et en leur souhaitant les vœux de longue vie « Ah ! les salauds… voilà longtemps que j’aurais dû claquer la porte en me jurant bien que c’était la dernière fois que je les supportais ! »
-T’es pas gai non plus. Tu te rends compte, si j’écris ça, la gueule des lecteurs !...
-Surtout ceux qu’auront pas digéré l’ersatz de foie gras, et le champagne de chez Aldi…

2 janvier 2010

Kapout !

L’évolution de la situation politique en Belgique va vers un divorce possible entre le Nord et le Sud. Et ce n’est pas le parti de Gendebien en pleine panade qui en serait le détonateur. Il n’en est pas encore au 18 Brumaire, ce serait plutôt le 18 juin..
En chercher les causes, cette chronique n’y suffirait pas.
Par contre, les responsabilités, il y en a des tas. On peut citer parmi tant d’autres, une certaine bourgeoisie des Arts et des Lettres, en cela rejointe par les grands laudateurs de « l’âme belge » qui continuent à voir la même source d’inspiration et le même patriotisme dans deux nations distinctes, la romane et la germanique.
Un des sommets de cette connerie militante vient de l’auteur anonyme de la phrase désormais d’anthologie « Flamand et Wallon sont des prénoms, Belge est le nom de famille ». Celui-là, on devrait faire une enquête, il dois passer à la postérité !
Cette volonté d’assembler l’inassemblable a conduit la bourgeoisie patriote à la crispation nerveuse, heureusement encadrée par les partis de pouvoir, pour en soigner les effets. Ce joli monde est dans un tel état d’esprit que pour durer, il n’y a aucune concession qu’il refuserait à la majorité flamande.
C’est un paradoxe : ce sont ceux qui tiennent le plus à la Belgique, à la cour, au roi, à la classe dirigeante disséminée de Gand à Arlon, aux artistes trois couleurs, de la baronne Annie Cordy, à Salvatore Adamo, etc… qui ont le plus de responsabilités dans une cassure qu’ils persistent à ne pas voir.
On a raison de se méfier de ses élites. Leur désir d’unité cache mal leur intérêt.
L’amalgame pathétique a commencé très tôt, en 1899, sinon dans ces eaux-là. L’establishment essentiellement francophone à l’époque se pâmait d’aise en glorifiant « l’âme belge ». Le chantre de la « belgitude », l’historien Henri Pirenne, dont les sornettes font toujours référence dans les universités francophones, offrait aux lecteurs de « La Nation belge », un article propre à rassurer tout le monde : « La fusion du romanisme et du germanisme ».
A vrai dire, en y répondant, Maeterlinck suscita la haine du sabre et du goupillon, les piliers du Régime d’alors, quand le 5 juillet 1902, dans les colonnes du Figaro, il écrivit à propos du néerlandais qu’il était un « jargon informe et vaseux », ce qu’on n’oserait plus écrire de nos jours, et à juste raison, puisque ce serait insulter 6 millions de personnes qui usent de ce moyen de locution.
Ce que Maeterlinck voulait mettre en avant, c’était l’exaspération de l’artiste devant l’aveuglement des élites.

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Après un siècle d’exagération exaltée sur la « consanguinité » des deux peuples, en les configurant dans un fédéralisme dont l’essentiel de la représentation extérieure est flamande, la bourgeoisie francophone a entériné l’hégémonie d’une Région sur l’autre, en offrant à la Flandre, au nom du mensonge national, les clés du pays, par la frousse d’en devoir séparer les parties.
La Wallonie est désormais sous tutelle ! Le suffrage universel sert unilatéralement le Nord au détriment du Sud, quel que soit le cas de figure, même si les « sonnettes d’alarme » tintent pour rassurer la minorité dans sa destitution de citoyen à part entière.
C’est – diront les Flamands – la monnaie d’une pièce rendue avec retard.
Les lois linguistiques de 1932 et 1935 abrogeaient la liberté assurée par la Constitution dans le choix des langues. Dès lors le principe de territorialité allait prévaloir sur le droit individuel. « Cuius regione, eius lingua » dit le droit latin.
Après avoir caressé l’espoir d’un pays bilingue, voilà les partis francophones complètement reconvertis dans le schéma de deux espaces distincts, dont l’un, la francophonie, est désormais sommé d’apprendre le flamand « notre seconde langue », sur le temps que l’autre liquide ses élites francophones remplacées par une élite éduquée en néerlandais et fait de l’anglais la deuxième langue de la Région.
Le dernier espoir d’une Belgique unitaire s’en est allé ainsi dans un système désormais contrôlé et organisé par la Flandre.
Il sera intéressant de connaître les positions de la classe dirigeante après l’accord, quand la situation de Bruxelles Halle Vilvoorde ne laissera plus aucun doute sur la mainmise du pouvoir majoritaire flamand en Belgique.
L’habillage de cette défaite en opération blanche doit être sans doute la partie du traité la plus chaude et la plus urgente à mettre en pratique depuis les officines des partis.
Dehaene n’a rien à déminer du tout. Les démineurs du PS et du MR gambergent pour lui tailler une avenue.
Bien pétri par les rois de la boulange le peuple wallon est passé de l’indignation à la compréhension pour BHV. Jean-Luc n’a plus qu’à nous émincer pour nous accommoder à sa sauce, en toute humilité, dirait Elio Di Rupo.
Je me demande si pour lors, ils oseront distribuer des petits drapeaux aux enfants des écoles, le jour de la grande union des deux peuples à l’accord BHV..
Nul doute que nos hauts personnages politiques traditionnels francophones trouveront les accents pathétiques qui conviennent afin de présenter aux âmes naïves d’expression française, une collaboration que leurs aînés ont pratiquée dans l’histoire avec des peuplades encore plus au Nord et qu’ils espèrent cette fois mieux réussie que la précédente.

1 janvier 2010

2010 et alors ?

Lorsque Karl Jaspers retrouva sa chaire en 45 après la chute de Hitler qui l’en avait exclu, il intitula son premier cours « Le Problème de la culpabilité (Die Schuldfrage) », bien entendu, il s’agissait de la culpabilité du citoyen allemand et du peuple allemand.
Les hommes sont-ils coupables de l’action de quelques-uns ?
Les minorités sont-elles coupables au même titre que les majorités ?
Jaspers dissocie l’homme du sujet. Le sujet est à jamais enfermé à l’intérieur de la tension sujet-objet (Kant). La totalité homme/sujet/objet est hors d’atteinte. Et donc n’existe que de manière théorique comme Dieu, puisqu’on ne peut en faire l’expérience.
Cela signifie que, sans nous abstraire de la responsabilité des événements dont nous serions les acteurs passifs, nous ne saurions en porter la faute originelle.
L’homme est donc libéré de son devoir d’obéissance. Il peut à tout moment décliner l’offre de collaborer à un système politique, et par conviction personnelle désobéir au diktat d’une majorité.
Mais, « ô tempora ! ô mores !» notre survie dépend souvent de la manière dont nous nous insérons dans une organisation sociale.
Le jour de l’an est, paraît-il, celui des bonnes résolutions. Comment les considérer à la lumière de ce qui précède ?
Il faudrait d’abord s’entendre sur ce qu’est une bonne résolution ?
Est-ce, par exemple, entrer dans un conformisme social qui fait de nous des Belges ? C’est-à-dire abandonner toute prétention à un rêve supérieur pour une étiquette ? Ou, l’âme patriote ayant en elle les vices du nationalisme, s’en distraire par l’abstraction d’une Cité idéale ?
Est-ce se résigner à tenir au mieux sa place dans le modeste rang que le hasard d’être né ici, plutôt qu’ailleurs, nous a imparti ? Ou franchir le Rubicon et comptabiliser les dégâts d’une mondialisation libérale débridée ?
La pratique de la philosophie rend l’impétrant irrésolu.
C’est donc du côté intime, notre part d’ombre, entre les fatras accumulés de ce que nous sommes, que nous pourrions offrir aux autres et que nous appellerions nos bonnes résolutions.
Doté d’un caractère éminemment protestataire, je suis probablement né comme ça.
L’intérêt que quelques lecteurs me témoignent doit probablement beaucoup à cela.
Dois-je ou non, poursuivre dans la vindicte le rapport que j’ai en ma qualité de citoyen avec ceux qui régissent ma vie, alors que je ne leur demandais rien ?
Ces questions sont les incipit des chapitres de mes bonnes résolutions.
La maïeutique, que Socrate exerce sur les autres, il serait légitime de l’exercer d’abord sur soi-même. Dominé par ce caractère éminemment protestataire, je cherche toujours à prouver que les autres ont tort. Critique par prédilection, j’use mes heures à décocher des flèches sur qui dépasse de la tête la tranchée adverse, tout en prétendant passer pour l’objectivité en personne.
Là, je touche à l’universel, car ce qui est protestation pour les uns, peut être considéré comme ambition légitime pour les autres.
De ma vie, je n’ai eu une quelconque ambition, en-dehors de celle que j’ai acquise par l’étude et la lecture.
Mendier au pouvoir un passe-avant ne m’est jamais venu à l’esprit..
Cette résolution ne me coûte rien. Je déteste la fausse gloire de l’ambition satisfaite, le mérite, la compétition, « se faire valoir » en politique pour la gloire d’être connu et donc reconnu au suffrage des autres. La consécration signifie avoir trimé pour qu’on vous reconnaisse et consacré, le parvenu n’a jamais l’âme tranquille.
C’est pourquoi nos hommes politiques sont des inquiets.
Les ordres m’insupportent, ceux que l’on reçoit et ceux que l’on donne. Cette raison m’empêche d’adhérer. Entrer dans un patronage comme Jean-Mi Javaux suppose que, très jeune, l’écolo aimait avoir un patron, sans doute dans l’espoir de l’être à son tour.
Est-ce assez de malheur de perdre un patron en le devenant ?
Bien entendu, ceux de ma sorte ont le don d’agacer les ambitieux qui naturellement espèrent toute leur vie à prendre du galon et passer de sous-chef à chef. Ils exaspèrent aussi de façon plus générale les pontes du système économique qui n’ont fondé leur industrie que sur l’émulation en économie. C’est le chemin de la réussite et par-delà, de la fortune, pensent ceux dont l’existence, a été définitivement gâchée par l’obligation d’un travail sans joie et sans espoir.
On ne saura jamais le nombre de vies tronquées, escamotées, réduites par ce fléau.
Evidemment, qui prétend « s’en foutre » fiche les belles théories par terre et cause des dégâts à la sainte vertu supposée du travail, si bien prêchée par les gens qui se dépensent peu pour gagner beaucoup.
Certes, j’ai cherché souvent la particularité et le défaut dans l’argument des autres, préférant à une discussion constructive, les points faibles de mes modèles.
Mais comment faire autrement, quand il n’y a pas de dialogue possible entre ceux que nous déléguons « par défaut » à notre conduite et nous, hormis des dialogues convenus et sans intérêt.
Suis-je méchant de nature ? De cette méchanceté que craignent les parvenus, les voleurs et les honnêtes gens ?

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Mon ressort semble procéder d’une finalité inconsciente, celle d’être guidé par le sens du juste, contre l’injuste.
Mais le juste et l’injuste sont des vues de l’esprit, comme la vérité. Socrate avoue qu'il ne sait qu'une chose, c'est... qu'il ne sait rien ! moi qui en suis là depuis longtemps, comment voulez-vous que je me connaisse moi-même ?
L’esprit des Lois que je conteste vise à m’acculer à un rôle héroïque.
Se prendre pour un héros, mille milliards de sabords, à quoi suis-je arrivé !
Le premier janvier, je renverserai la statue du Commandeur de son piédestal.