« février 2013 | Accueil | avril 2013 »

30 mars 2013

L’informe information.

On ne dira jamais assez le malheur d’être pigiste. C’est « Marianne Belgique » qui l’écrit. Et on le croit bien volontiers. L’instabilité, le harcèlement, l’incertitude du lendemain ne sont rien à côté de l’obligation d’être multifonctions, sans état d’âme et finalement asexué comme un premier ministre.
Les journaux d’opinion ayant disparu, c’est la défense d’idées parfois très opposées qui disparaît et donc la fin d’une confrontation qui faisait l’intérêt de la presse, quand elle était d’opinion.
Qu’on ne s’y trompe pas, l’opinion n’a pas disparu dans la tête des gens. Elle est restée aussi diverse, mais elle n’a plus droit d’être imprimée. Elle est remplacée par une vision politico-économique quasiment invariable dite « normale », conforme à une société conservatrice, sous de faux airs progressistes. Qui veut un emploi dans de pareilles conditions, doit impérativement adopter l’opinion unique.
Les opinions qui faisaient les débats ont cédé la place à l’Opinion.
Et dire qu’on demande un master aux impétrants pour seulement avoir le droit d’espérer une pige. Viennent ensuite des concours stupides à l’image des dirigeants, si on souhaite obtenir un contrat de travail un peu meilleur que ceux d’un jour, d’une semaine, voire plus, et renouvelables selon les besoins et selon la loi du bon plaisir.
Il y a sans doute parmi ceux qui, de bonne foi, veulent un jour exercer cette profession, des jeunes de talent, qui s’assèchent aussi vite qu’ils ont compris, qu’entre ce qu’on leur dit à l’université et la réalité du terrain, il y a un monde de différence.
Je suis tombé par hasard sur les examens 2012 de la RTBF, pour devenir pigistes dans cette vénérable institution.
C’est un ramassis de questions d’actualités et de connaissances, un quizz de baraque de foire, un jeu des mille euros même pas intelligent.
On en sort avec le sentiment de l’inutilité d’un pareil concours et on se prend à penser que ceux qui imaginent les questionnaires doivent avoir une piètre idée des qualités que devrait avoir un journaliste.
On pourrait, à la rigueur, soumettre à un vrai test des connaissances du monde, des techniques d’information et des brassages d’idées tout le staff des beaux étages de la RTBF, il serait probablement recalé, Philippot et Jacquemin en tête.
On sait à présent pourquoi les gens préfèrent le NET, boudent les infos et en ont assez de l’esprit « maison » Reyers.
La RTBF veut des journalistes qui n’ont aucun caractère, aucune imagination et aucun sens critique. Des ectoplasmes retranscrivant sans trop de fautes balfroisiennes, les consignes d’une civilisation « incomparable », destinée aux plus formidables progrès, grâce au capitalisme triomphant, pouvant donner la liste des présidents des Etats-Unis et citer les dates de l’entrée en guerre des différents pays ayant été impliqués dans la deuxième guerre mondiale.
C’est fait. Les directions ont tout cela à portée.
Reste à se demander pourquoi les gazettes ne se vendent plus, les radios s’époumonent en vain et les infos de la télévision belge – officielle et commerciale - sont désertées par la clientèle ?
Il ne faut pas imputer tout à la crise, à la révolution de la Toile, au progrès de l’illettrisme et de la bêtise. La lourdeur belge bien connue n’y est pas trop responsable non plus.
Il doit bien y avoir quelque part un vice caché qui occulte les talents et tue les espoirs des jeunes recrues pour un métier considéré jadis comme « prestigieux » pour certains et donnant bien des satisfactions pour le reste.
Enfin, vice caché, pas tellement…
Tous les dimanches à midi je me dis devant le défilé incroyable des notables qui font les informations et les pachas qui élaborent les sujets, c’est ça l’élite ? C’est ça qu’on fait de mieux dans le social, le politique et l’économique ?
Je n’en veux même plus à Maroy, Gadisseux et Demoulin. J’irai jusqu’à écrire que le métier qu’ils font est devenu impossible. Certes, ils ne se rebellent pas contre le conformisme des invités qu’on leur confie. Leurs directions portent une grosse part de responsabilités en confondant propagande et information. Mais, quand bien même feraient-ils des efforts originaux, choisiraient-ils eux-mêmes les plateaux, il y a un tel poids d’embourgeoisement de ce petit monde de l’info, qu’il est impossible de secouer la poussière, sans se retrouver mal noté, voire sans emploi. Voilà trente ans que ce métier perd en capacité d’emplois. Quand La Meuse a plié boutique au Boulevard de la Sauvenière, pour devenir un sous-produit du groupe Rossel, une bonne cinquantaine de journalistes ont perdu leur emploi. Presque personne n’a retrouvé du travail. C’est dire, quand on entre dans le métier, comme on serre les fesses pour y rester !

4lo1000.jpg

Les pigistes devraient relever la tête, quand les rédacteurs en chef, les propriétaires et les fondés de pouvoir ne sont que de monstrueuses merdes. Comment faire autrement que reproduire ce qu’ils voient ? Comment le pourraient-ils, puisqu’ils sont sans modèle ?

29 mars 2013

Dilemme !

Le kern, c’est-à-dire la crème du gouvernement, va se déterminer d’ici à vendredi pour nous accommoder à la sauce européenne des fameux 3 % du PIB, redescendus aux alentours de 2,6, because le revirement des stratèges de l’Europe inspirés par Madame Lagarde du FMI.
Les vacances de Pâques sont au bout de la semaine et c’est l’élément déterminant pour l’ouverture du poulailler.
Devant l’urgence de foutre le camp, Elio Di Rupo va contenter tout le monde, dans son cas cela signifie de n’indisposer personne des ministres et des partis. Le chef a prévu d’aller plastronné à San Valentino où l’Italie l’attend ! Reste encore à convaincre le petit Alexandre De Croo qui fait de la résistance.
Le peuple ? Tout le monde s’en fout !
Il s’agit de respecter la fameuse règle : on ne touche pas aux fondamentaux du système, le profit et l’exploitation de l’homme par l’homme. Là-dessus, ils sont tous d’accord. Même Onkelinx, c’est dire si la conscience socialiste est en repos.
Il faut croire que les citoyens sont contents et que la cote de popularité des ténors du désastre est toujours aussi élevée.
Jusqu’où cette mascarade va-t-elle durer ?
Contrairement aux idées reçues (celles qui ont prévalu dans les années 60) lorsqu’on croyait à partir d’une dizaine de pour cent de chômeurs et un taux de pauvreté de quinze points, que l’élastique serait trop tendu et que cela allait péter, les chiffres d’alerte sont dépassés, et il ne se passe rien, nada !... pas même un pied aux fesses du séducteur montois. Les beaux quartiers sont calmes, ceux de la misère semblent écraser par le mauvais sort, Sarkozy est venu spécialement de Paris pour décorer son ami Reynders et faire quelques bons mots !
Les futurs chômeurs bloquent les usines, les ouvriers aux fenêtres de l’usine à côté comprennent, mais ils frissonnent dans la crainte que cela pourrait leur arriver. Leurs syndicats négocient des diminutions de salaire et des heures de rattrapage. La patronne de la FGTB se dit incapable de survivre avec 800 € par mois. Elle compatit. Dans son cas, compatir n’est pas suffisant.
Les partis des différentes colorations entretiennent l’espoir qu’il faut purger la société de ses excès et que tout redeviendra comme avant. Seulement pour eux, la société à purger est limitée aux travailleurs et aux classes moyennes, sans compter les déclassés et les laissés pour compte, à qui on retire progressivement le pain de la bouche.
On enjambe les SDF sur les trottoirs et on en a marre de donner la pièce « à des drogués et des fainéants ».
L’autre jour au carré, une jeune femme (à peine 20 ans) m’a proposé carrément de faire l’amour pour 50 euros ! Et foi de Richard III, elle n’avait pas l’air d’une pute. La veille, une femme âgée (dans la soixantaine), d’aspect bourgeois, me demande avec une gêne infinie, si je n’ai pas pour elle, un euro de trop !
On sent que ça bascule, qu’on change d’univers. On entre dans quelque chose d’inconnu.
Je me suis rendu à la raison que j’étais du côté de ceux qui ont un chauffage central, des pièces de séjour, une voiture, du confort, et que, malgré mon évidente bonne volonté, je ne pouvais rien pour que ça change, sinon dénoncer les faits et critiquer cette société sans âme et égoïste en diable. Pendant que les autres se la caillent, je polis des alexandrins ou je zappe sur une de mes soixante chaînes !
Que puis-je, en effet, faire d’autre ? Sinon assister impuissant à cette séparation de fait entre ceux qui peuvent entretenir l’illusion que tout va bien et d’autres qui ne le peuvent plus !
Comment faire comprendre que ces partis politiques, cette démocratie formelle, ce côté « Vieux Bruxelles » fonctionnent encore « comme avant », mais que pour ce résultat on augmente le nombre de places dans les prisons, on met des caméras et des radars partout et on entraîne la police à manier les gaz lacrymogènes !
Et surtout, surtout… on maintient « ceux qui s’en sortent » dans l’illusion que ceux qui ne s’en sortent pas ont une tare quelque part, un vice, une difficulté à être moderne. Ils ne sont pas à l’image de leur temps !

82sq000.jpg

Vous me direz, vous êtes sensible au malheur ? Vous voulez faire quelque chose ? Vous pouvez toujours vous dépouiller et donner aux autres ce dont vous n’avez pas besoin et même au-delà, ce dont vous avez besoin ! Sacrifiez-vous !...
Je devrais ainsi me dépouiller, c’est-à-dire liquider mon ordinateur, mon adresse mail, ce blogue, manger une fois par jour, vendre mes biens qui ne sont pas ceux de Frère, loin de là, et puis après ? Une voix, parmi les rares de ce désert trop peuplé d’humains ce sera tue. J’aurai perdu ma bibliothèque, mes références, mes philosophes, jusqu’à la correspondance de Flaubert et les Mémoires de Saint-Simon que j’aime tant, dans leurs œuvres complètes de la Pléiade.
Bref, je ne serai plus rien et je ne pourrai même plus lever le poing et désigner les salopards qui nous conduisent à l’abîme ! Car eux, continueraient de plus belle à s’en mettre jusqu’à crever d’indigestion, coucher entre les draps de soie, boire leur don Pérignon, fumer leur Havane et se foutre de ma gueule depuis leur résidence secondaire.
Une voix, la mienne, est trop infime pour que cela dérange beaucoup ; mais morte, elle ne pourra que rendre les salauds qui se disent socialistes, un peu plus convaincus qu’ils ont raison et le peuple qui les acclame, un peu plus persuadé, que c’est ce qu’il y a de mieux à faire.

28 mars 2013

Nos surdoués à la manœuvre

Le gouvernement Di Rupo ne compte que des surdoués. Ils vivent très bien avec leurs aptitudes, puisqu’ils sont quasiment tous regroupés dans la confection du parapluie géant qui nous préservera des manigances du « fou » d’Anvers en 2014. Il n’y a presque pas de surdoués en grande souffrance, sinon quelques MR au parlement wallon qui sont exclus de la Région. Rien qu’à voir Serge Kubla, eux sont en grande souffrance. Ils se voient comme des marginaux. On les sent blessés de lire leur étrangeté dans le regard des autres.
Mais, il y a dans le gouvernement Di Rupo deux personnages avec un QI élevé plus intelligents que les autres : Didier Reynders et Joëlle Milquet.
Ils ont été à la présidence de leur parti réciproque et ils ont dû passer la main, d’où l’aigreur compréhensible. On ne fait plus le portrait de Didier. Quant à Joëlle, elle étonnera toujours par sa grande capacité à dire ce qui devrait être, puis tancer ceux qui font que ça n’est pas. La voilà partie contre Tweeter, dont le moins qu’on puisse en voir est le parfait déploiement d’un vaste défoulement qui va du racisme ordinaire, lourd et imbécile, au gauchisme le plus pertinent et le plus affûté. La dame veut supprimer tout ça.
Ça ne me gêne pas du tout que chacun puisse s’y exprimer avec les moyens qu’il a. L’outrance finit par faire l’effet contraire de ceux qui l’emploient.
Apparemment le gros QI de Milquet ne va pas jusqu’à comprendre, ce que n’importe qui comprendrait.
Pourquoi nos surdoués ne sont-ils pas Anglais ? Même Di Rupo s’y sentirait plus à l’aise, avec un gouvernement Cameron, conservateur, ce qui correspond mieux à son évolution actuelle.
Ils ne sentent pas bien « la Belgique » ! Ils n’évoluent pas au même niveau que ceux qui les ont élus. Si c’est encore possible de les conseiller, plutôt que ramasser la pâtée en 2014, ils pourraient rendre leur tablier et rejoindre l'association Mensa (la table, mais en latin pour faire plus chic) qui regroupe des personnes à haut potentiel intellectuel et compte environ un millier d'adhérents en France. Ainsi, ils auront l'espoir de pouvoir dialoguer avec des gens susceptibles de les comprendre. L’inconvénient, l’association est française et créer un club comparable en Belgique risquerait de n’y voir pas grand monde !

298g0a.jpg

Une autre qui ne se mouche pas du pied, c’est Laurette Onkelinx. On ne sait pas comment elle fait. Elle quitte un endroit où elle était première et sans désemparer elle est instantanément première aussi, à l’endroit suivant. C’est la marque d’un QI surdimensionné. Elio l’apprécie, tout le monde l’aime et pourtant elle ne fait rien de particulier, mieux, elle laisse tomber plus souvent qu’à leur tour ceux qui ont cru en elle. C’est ça, dans le fond, la vive intelligence : ne pas attendre le moment où les autres s’aperçoivent qu’on les promène. On la voit mal à Seraing haranguer les piquets de grève.
On ne peut pas lui dénier une certaine finesse. Elle comprend très vite ce que les gens sont sans qu'eux-mêmes le sachent. Elle sait quand ça crame avant tout le monde et elle met les voiles. Sur son chemin, elle croise les pompiers qui foncent en sens inverse…
Ces supers QI qu’on voit depuis 20 ans occuper le premier rang, savent que rien ne dure, à cause du décalage, qu’ils ressentent entre eux et les autres.
Il faut les comprendre. C'est difficile de rencontrer un homme réellement à leur hauteur.
Ils ressentent une immense détresse à redresser les comptes de la Nation en parant au plus pressé. Comment feraient-ils comprendre que ce serait impossible de répartir la souffrance équitablement sans se faire taper sur les doigts par le système, alors ils sont obligés de faire souffrir beaucoup ceux qui ne peuvent pas se défendre, les licenciés, les chômeurs, les vieux. Là, ils ont de la matière. Eux-mêmes souffrent même si ce n’est que d’une mauvaise estime de soi, tout en étant certains d'être des gens biens,
C'est souvent lors d'une consultation électorale qu’ils découvrent leurs "surdons". Plus de 90 % à Mons pour Di Rupo, les Montois ont très tôt découvert le fort QI de leur bourgmestre empêché. Ce n’est tout de même pas sur les réalisations du PS à Mons qu’ils ont opiné pour lui, mais uniquement éblouis par ses performances intellectuelles !
Presque tous, enfants, faisaient des crises parce qu’ils comprenaient tout déjà, mais n'arrivaient pas à répondre aux attentes des autres.
Dès l’âge de sept ans, la plupart étaient aptes à diriger le pays !
Ce décalage entre des capacités supérieures à la moyenne et la difficulté à se conformer à des directives les a obligés à s’accrocher aux plus hautes directions du pays. Sans poste de leader, ils sombraient dans la délinquance, le vice et même le crime…
Qui sait ? Dutroux et De Gelder, ministres, eussent mis leur psychopathologie au service des autres ?

27 mars 2013

Ministre mode d’emploi.

Tout le monde peut devenir ministre. C’est un droit des citoyens. Il suffit de le vouloir. S’y préparer exige un effort, de l’entraînement et la conviction d’être le meilleur. Le reste est livré à la chance et au hasard !
D’abord, il faut s’informer, se tenir au courant des enjeux, des rapports de force et suivre les statistiques sur l’opinion, flairer d’instinct le parti fort dans les années à venir. Celles qui précèdent ne sont d’aucune utilité. Il est plus facile aujourd’hui d’être sans conviction qu’avant, vu que les partis de gouvernement sont de plus en plus semblables. Seuls quelques joueurs peuvent miser sur un petit parti, qui a des ambitions.
Par exemple la N-VA. Première condition, parler néerlandais, avec l’accent anversois ou celui de Hasselt, c’est sans importance. En 2005, un wallon qui sentait que Leterme faisait une gaffe monstrueuse en alliant au puissant CD&V d’alors, la N-VA, pouvait louer un kot à Wijnegem et fréquenter les réunions de Bart De Wever.
Le même peut encore s’installer à Mons et s’inscrire au PS local. Il s’arrange pour devenir indispensable, placer les chaises, monter la sono, accrocher les drapeaux, vanter la nouvelle gare, se rendre utile et applaudir ostensiblement au discours du grand homme.
Les diplômes.
Détail important, quoiqu’on n’ait jamais expliqué ce qu’est l’intelligence - qui en a beaucoup et qui en a peu - on s’est habitué à croire que ceux qui fréquentent de grandes écoles, en ont suffisamment. Ils ne sont pas plus intelligents que d’autres qui n’en ont pas fréquenté, mais ils passent pour davantage pourvus, parce que cette société n’a pas le temps d’évaluer les hommes au cas par cas C’est ainsi que sur la bonne mine et avec de bons diplômes, on sort aujourd’hui des 1500 € le mois, pour plafonner à quinze fois plus en faisant de la politique. Statistiquement, les avocats sont les plus nombreux aux bonnes places. Cela s’explique par l’habileté qu’ils ont à s’exprimer et qu’on leur apprend dans les écoles. L’éloquence, c’est encore autre chose. Mélenchon est éloquent qui n’est pas avocat. Marcourt n’est pas éloquent, alors qu’il est de la corporation !
Le seul critère d’intelligence ne se voit qu’en fin de carrière, quand le politique prend sa retraite sans aucune condamnation, s’étant faire réélire à chaque élection.
Le Soir, qui n’en rate aucune dans le domaine de la bêtise, a même publié un article sur l’importance d’avoir un diplôme adapté au ministère qui vous est attribué. Très peu sont dans le cas. Sabine Laruelle est ingénieure agronome et s’occupe d’agriculture, c’est bien la seule et on peut voir au résultat que le diplôme adapté n’est même pas un critère de garantie !
L’essentiel n’est donc pas dans une capacité qui serait en adéquation aux études et à la fonction ministérielle, mais d’avoir un papier signé d’un recteur d’une école de prestige, peu importe si vous êtes allé le chercher en Suisse avec l’argent de papa.
Vous n’en avez pas ? Ce n’est pas grave. Vous faites le voyage de Saint-Pétersbourg. Dans le quartier Udelnaya, il y a un énorme marché aux puces qui va de Volcovskaya à Kuptchino, là pour deux cents kopeks, vous sortez de Sandford ou de Berkeley, au choix.
De la gueule, de la prestance et de l’humilité feinte feront le reste. Regardez jusqu’où Di Rupo a poussé la modestie.
On se rappelle Joëlle Milquet. A ses débuts Elle n’en menait pas large devant Gérard Deprez, au PSC, avec les vieux bourges de sacristie en outsiders ! Et dire que le Gérard joue aujourd’hui une partie minable, accroché aux basques des Michel, alors que « la petite » fait la belle carrière que l’on sait au cdH !

198fgtb0.jpg

Jusqu’où a-t-elle été pour se faire adouber par Deprez ? On ne le saura jamais.
Pour être au-dessus du panier, il manque l’élément essentiel : la reconnaissance des urnes… la notoriété de la rue. C’est le plus difficile. Tout le monde ne capitalise pas des voix de préférence en profitant des circonstances, comme les Happart : trente ans de rente pour une résistance aux Flamands !
Il faut saisir le bon moment. La notoriété électorale se guette, se prend et s’amplifie parfois en exagérant un défaut de la personnalité qu’on vous suppose. Papa Daerden est l’exemple type d’une ivrognerie vraie ou supposée – sans doute en alternance – qui lui a permis de mettre dans son escarcelle des dizaines de milliers de voix de préférence. Après, il faut gérer. C’est tout un art. Et puis, il y a le football. Passer par un club et en être le supporter acharné, c’est indispensable pour être élu dans une ville où le stade entasse des milliers d’aficionados locaux sur ses gradins.
Croire en son étoile, ne pas s’en laisser compter, interrompre tout qui pose des questions désagréables et jouer les indignés quand des militants vous accusent de forfaiture, vous aurez des chances de rester à flots.
Ceux qui sont honnêtes n’arriveront jamais à rien dans le métier. On dirait que la vertu et la scoumoune sont jumelles !
Dix-sept salopards ?
Ils sont bien plus nombreux !
Je ne fais pas de l’antiparlementarisme primaire. C’est le plus beau et le plus noble destin au monde, quand il est fait par des gens honnêtes et de conviction.

26 mars 2013

C’est classe au MR !

On ne le savait pas. Il paraît qu’il y a des « jeunes » au MR ! Ne riez pas, comme on a ri par le passé des « Jeunes » giscardiens. Enfin, jeunes ou pas, dans le courant du mois d'avril, les MR du Brabant Wallon vont suivre un responsable politique libéral.
Drôle d’idée qui frôle le ridicule, mais grâce aux prestations légendaires de Sabine Laruelle, ce concept du ridicule est dépassé. Après l’ingénieure « à Grenoble », on peut tout se permettre.
Le principe est le suivant : Charles Michel, Jean-Paul Wahl, Serge Kubla, Sybille de Coster-Bauchau, Valérie de Bue, Mathieu Michel, Marc Bastin, Tanguy Stuckens, Louis Michel, Emmanuel Burton, Gérard Couronné, Luc Decorte, Laurence Rotthier et Florence Reuter défilent sur un podium avec des numéros. Le « Jeune » dans la salle coche une vedette, et hop, vérification faite des fois qu’il ne serait pas en règle de cotisation, le voilà en rapport, sans aucune équivoque du mot, avec Mathieu Michel ou Florence Reuter.
Pour éviter que les plus connus ne soient cochés systématiquement, on recommande les moins célèbres, voire les grands inconnus de la vaguelette bleue brabançonne. Valérie de Bue, par exemple, est comparable physiquement à Florence Reuter, un peu en-dessous question plastique Laurence Rotthier a, quant à elle, une nouvelle vision… de Lasnes, par rapport à sa rivale Laurence.
Bien entendu ce n’est pas sur le registre des grands corps fusionnés du MR que les « Jeunes » du mouvement s’attèleront à la découverte de leurs édiles, Charles Michel et Serge Kubla ne sont pas là pour comparer les plastiques, mais les idées.
Et pour les « Jeunes » Brabançons, il s’agit d’en avoir. Au vu de la situation de la Belgique et la grande responsabilité des partis et notamment du MR, les idées n’ont pas brillé jusqu’à présent.
Qu’importe, les différents niveaux de pouvoirs sont bien représentés. Étaler l’échec global, afin que chacun en ait sa part, c’est ne pas toujours désigner les chefs à la rancœur et à l’amertume des foules fussent-elles toutes libérales : un Président de parti, un député européen, une députée fédérale, les députés provinciaux libéraux et de nombreux bourgmestres, voilà le panel.

97zz00.jpg

Les « Jeunes » du Brabant Wallon ont un président, est-ce bien utile de livrer son blase aux Internautes ? Ce héros s’appelle Mathieu Raedts. Ne retenez pas ce nom, il ne vous servira plus jamais à rien.
L’homme a pensé, non sans malice, que rapprocher les jeunes de la politique et susciter des vocations, ne peuvent qu’être utiles pour la sienne.
Celui qui sera désigné pour porter la serviette de Serge Kubla ne mourra pas de faim, bien portant comme on connaît le député wallon, il doit toujours avoir quelques sandwichs au jambon à portée.
Comme on ne se presse pas à la candidature le Mathieu ouvre l’initiative à tous les jeunes et en-dessous de 35 ans, précise-t-il. A 36, on est vieux au MR. Vous voyez d’ici un « Jeune » de 45 ans ouvrir les portes au vieux Charles Michel (38 ans) ! Ça ne ressemblerait à rien.
Si le cœur vous en dit, le Mathieu signale que la procédure de sélection se fera sur base de la lettre de motivation, qui doit être envoyée à l'adresse suivante avant le 15 avril : mathieu@jeunesmr.be.
Je présume que la procédure de sélection consiste à demander au staff de direction, si les Michel « sentent » le candidat. Il va sans dire qu’une bonne réputation bourgeoise et un bon diplôme, par exemple licencié en économie ou avocat, donnent toutes les chances d’être accepté. Par contre un gréviste de chez Mittal ou un préavisé de chez Dufferco n’a pas les qualités requises à une bonne entrée au sein de la famille libérale. Il est vrai aussi que lorsqu’on a la malchance de travailler pour un (osons l’expression à la Mélenchon) « salopard », on habite rarement dans le Brabant wallon.
Je me demande si le roi Richard ne va pas poser sa candidature ? Son bon plaisir serait de suivre la députée wallonne, Sybille de Coster-Bauchau (Est-elle l’Antigone de Bauchau ?). C’est un beau nom. On sent la classe et les talons rouges, les petits fours du mercredi et la partie de golf avec Louis Michel. Et puis il n’est pas donné à tout le monde de déposer des questions au Parlement régional sur les sacs poubelles, comme elle s’en réclame dans sa lettre aux citoyens de sa commune !
En effet, est-ce un service minimum ou facultatif ?
Grave question que les « Jeunes » MR auront à cœur d’élucider en suivant madame la baronne dès les six heures du matin, avec votre serviteur pour lui tenir la traine, afin de vérifier l’emploi du temps des éboueurs… des fois que ces tire-au-flanc traîneraient dans les bouges, et rentreraient avinés au dépôt !
Enfin, un beau programme ! Que l’ingénieure à Grenoble Laruelle en prenne de la graine.

25 mars 2013

Les dix-sept salopards.

A quoi voit-on que le parti socialiste français en soutien au président Hollande est en train de perdre pied ?
Mais dans la polémique faite à Mélenchon non sur la radicalisation de son attitude par rapport au président Hollande et à sa politique… mais sur des accusations d'antisémitisme envers Pierre Moscovici !
Décidément, Harlem Désir est aux abois. Il aurait pu trouver quelque chose de moins usé pour une contradiction plus intelligente aux propos de Mélenchon.
Voilà sur quels éléments Désir se fonde pour étayer ses arguments.
François Delapierre, un proche de Mélenchon, avait lancé samedi à la tribune d’une assemblée du Front de Gauche à Bordeaux que le ministre de l'Economie faisait partie des «17 salopards de l'eurogroupe» qui font pression sur Chypre. Interrogé par la presse sur ces propos, Jean-Luc Mélenchon avait ajouté que le ministre de l'Economie «ne pense pas français, il pense finance internationale».
Or, Pierre Moscovici est d'origine juive.
De là à faire l’amalgame entre une détestation d’une économie capitaliste européenne promue par les dix-sept ministres des finances et le racisme anti-juif, c’est ce qu’à fait Harlem Désir qui, se faisant, a franchi le Rubicond. C’est lui qui, finalement, revient sur les années 30, en jugeant que Mélenchon «est en train, par détestation de la social-démocratie, par détestation du parti socialiste, de franchir certaines bornes».
Si je comprends bien le raisonnement du PS français, on a le droit de critiquer les ministres des finances de l’Europe des dix-sept, sauf ceux qui sont d’origine juive pour ne pas prendre le risque de tomber dans le racisme primaire !
Mais où va-t-on avec un pareil raisonnement ?
La réponse de Mélenchon est celle qui convenait.
«J'ignorais quelle était la religion de Pierre Moscovici et je n'ai pas l'intention d'en tenir compte dans l'avenir, pas davantage que dans le passé… Mais si un jour parce qu'il est juif, Pierre Moscovici était menacé, il nous trouverait tous, comme un seul corps, pour le défendre».
En instrumentant l'antisémitisme de façon partisane, le premier secrétaire du PS n’avoue-t-il pas un aveu de faiblesse du socialisme français et par-delà, du socialisme européen ?
N’essaie-t-il pas par une diversion peu avouable de noyer les échecs de François Hollande dans des polémiques de diversion ?
C’est aussi une manière pour le PS d’éviter le sujet de fond, à savoir la durée et l’extrême dureté de la crise.

55dd000.jpg

Un rigolo diplômé et tout ce qu’on veut d’économie, Ivan Van de Cloot, qui n’avait pas prévu comme les autres les débuts de la crise en 2008, par contre, n’a pas son pareil pour nous prévenir qu’elle va encore durer au moins sept ans, en Belgique. Là-dessus, ce grand voyant recommande de plus en plus de restrictions nécessaires chez ceux qui ne sont pas comme lui, à savoir qui n’appartiennent pas à la « bonne » catégorie, c’est-à-dire, la sienne !
Si nous avions un Mélanchon en Belgique, nul doute qu’il nous dirait que voilà un autre salopard et qu’en réalité, l’Europe en compte bien plus que dix-sept !
Depuis le temps que je fais cette chronique, j’en ai découvert bien plus !
Il est quand même fâcheux que le PS français au pouvoir en soit arrivé là. Quant à son homologue belge, il suffit d’entendre son chef parler de la gauche du PS, pour comprendre qu’il n’en pense pas moins que Harlem Désir.
Ça fait quoi d’être un salopard ?

24 mars 2013

Du fric en stoemelings.

Le citoyen ordinaire n’est pas un familier des prétoires. Les bancs des Cours sont surtout fréquentés par des désœuvrés ayant dépassé l’âge de la retraite et qui vont s’y chauffer. Mais, c’est un droit et sauf un huis-clos, tout le monde peut y entrer, s’y asseoir et tenter de percevoir un sens dans le chuchotement des avocats et des magistrats. Dans certaines affaires retentissantes et de Cours d’Assises, ces Messieurs et Dames travaillent pour leur gloire, devant des caméras de télévision et des micros derniers cris.
De ce que l’on voit et ne voit pas, de ce que l’on entend et n’entend pas, se détachent deux manières différentes – ne serait-ce que dans le ton – entre un procès banal, ordinaire et celui d’un personnage politique important.
Justement, il s’en passe un, en France, mais qui n’en est qu’à l’instruction : celui de Nicolas Sarkozy, mis en examen, c’est-à-dire ayant changé son statut de témoin assisté, en celui plus délicat d’être « soupçonné de… ».
A première vue, la Justice française a ceci de positif par rapport à la nôtre, d’aborder les dossiers délicats avec prudence, certes, mais avec une détermination que nous n’avons pas, si nous nous référons aux dernières affaires incluant des hommes politiques et qui ont tous été relaxés, peut-être bien faute de preuves, mais aussi pour beaucoup, faute de courage, quand ce n’est pas l’Assemblée qui sauve un des siens par une dispense, comme ce fut le cas d’un ponte du CD&V, l’année dernière.
Il faut ajouter à cela que la presse belge n’a rien à voir avec la presse française dans laquelle Mediapart s’est illustrée dans le procès en cours et récemment sur Jérôme Cahuzac, forcé à la démission par François Hollande.
C’est que nos journalistes sont trop près du pouvoir et peu enclins à faire honnêtement leur métier dans certains cas. Si bien que je tempérerai l’enthousiasme d’un article tout au long duquel je saluai la venue de Marianne en Belgique, quand on s’aperçoit que les « honorables correspondants » sont presque tous connus pour leur servilité à l’égard du personnel politique et leur inconditionnalité du système.
Il n’y a pas de raison que Jacques Chirac, finalement condamné après quinze ans de procédure et de son gel, durant les douze années de présidence, François Mitterrand, Valéry Giscard-d’Estaing, quatre présidents plus qu’embarrassés par des affaires, que Nicolas Sarkozy passe à travers, alors que son nom apparaît dans plus de dossiers que les quatre autres réunis.
Si l’on veut bien se pencher sur la statistique et les lois du possible, comment se fait-il qu’à part Guy Spitaels, et Jean-Claude Van Cauwenberghe, aucun autre président de la région wallonne n’ait été autrement inquiété par la justice ? Quoi, pas la moindre petite affaire ? Pas l’ombre d’un soupçon, pas la moindre peccadille pour les quatre autres ?
En France, des politologues se sont penchés sur la question.
Le système politique français, avec les cumuls de mandats et de fonctions sont les causes principales de la dérive de tant de politiques. Il y a la morale arborée comme un étendard lors des campagnes électorales et la réalité du terrain qui voit les vertus se défaire et la corruption l’étouffer.
Comment se fait-il qu’avec les mêmes ingrédients de cumuls et d’accaparement des mandats, nous ne constations pas la même dérive en Belgique ?

550_1000.jpg

Voulez-vous que je vous dise : le politicien belge n’est pas plus vertueux que son homologue français. Il bénéficie de ce que les Français n’ont qu’à moitié : une presse veule et corrompue et une incapacité de l’électeur belge à exprimer son sens critique par l’étouffement d’un pouvoir qui a su mettre en place des fusibles un peu partout.
Le reste est écrit dans la réalité et se déroule sous nos yeux : peu d’hommes sont capables de résister aux privilèges, aux avantages, aux facilités. N’est pas Robespierre qui veut.
Quand il y a un journaliste qui rue dans les brancards, personne n’y croit. On se demande si Deborsu n’a pas publié son brulot sur le couple princier, avec le feu vert du pouvoir, dans l’intention de mettre toute espèce d’opposition critique, dans le sac de l’exagération et de l’outrance !
Le seul moyen de rendre l’honneur perdu à la profession, c’est de limiter dans le temps les carrières politiques ! Ainsi, ceux qui ont la mission d’informer le public perdront leurs mauvaises habitudes en même temps que les gens de pouvoir perdront le besoin du clientélisme pour durer.
Ainsi, on permettra que le nombre extrêmement limité d’affaires concernant les politiques, ne le soient plus à cause de la proximité des juges, des journalistes et des politiques, mais parce que naturellement, il y aura moins de corrompus.

23 mars 2013

Gang ou gouvernement ?

Quand la ferveur est toujours à son comble et les effets toujours garantis, que voulez-vous qu’il arrive devant une presse aux ordres et un public conquis à l’avance ?
Nos élites, qui sont à tous les bouts qu’on les prenne, admirables, vont donc souffrir le martyr tout un week-end, pour que nous souffrions le reste de l’année à leur place.
En principe, quand le salaire dépend de la bonne volonté des autres, il serait sage que celui qui le perçoit, ferme sa gueule. Ce n’est pas le cas des élus, émanation de la Nation et non pas « émargeant du bon vouloir d’elle ».
Autrement dit nous payons des gens pour qu’ils nous fassent les poches, sans que nous puissions leur dire : « Vos prestations laissent à désirer, nous sommes obligés de revoir vos indemnités à la baisse ».
Cela semble logique que ce qu’ils nous font, nous le leur fassions aussi !
« En voilà des manières ! » diraient-ils, outrés, « Nous aligner sur les salaires des parlementaires hongrois, vous n’y pensez pas ! ».
Et c’est ainsi qu’ils continuent à prospérer et s’enrichir, sur le temps que nous dépérissons et nous appauvrissons !
Pourtant au vu de leur résultat, si nous étions un conseil d’administration de la Nation, plutôt que des électeurs sans pouvoir, nous leur botterions le cul et ils pourraient se brosser pour un parachute doré !
Que l’équipage s’inquiète du capitaine qui va finir par échouer le navire sur les hauts-fonds du capitalisme, il n’y a rien de plus raisonnable!
Milquet, devant le Seize, expliquait aux sidérés planqués depuis deux heures sur le trottoir, qu’on reluquait du côté des mesures structurelles. Didjé, ministre des finances faisant fonction, abandonnait carrément la diplomatie de son autre ministère sortait son grand registre : il voit bien 250 millions à raboter des dépenses primaires, idem pour la Sécu. De plus en plus étranger aux affaires étrangères, le grand homme d’Uccle est pour une limitation… du chômage dans le temps, comme l’Open VLD.
Ah ! l’honnête homme, dirait Orgon.
Dans la première proposition le chômeur était traité de feignasse après deux ans d’allocs, dans la mouture « douce », seulement au bout de quatre ans de non-efforts pour retrouver du boulot.

1mq00.jpg

Peu d’intérêt du sort qui pend sous le nez de dizaines de milliers de Belges, dans l’esprit des gens de pouvoir
Ceux qui pour sauver leur système et avec lui leur situation au milieu d’un pays en ruine, qui ne se sentent ni coupables, ni responsables du désastre actuel, sont méprisables.
Si la situation économique est ce qu’elle est, c’est essentiellement de leur faute !
Alors, journalistes, chroniqueurs, informateurs, grandes gueules médiatisées, économistes des universités, boutiquiers des médias, maquereaux protégés des administrations, en loge ou pas, au PS ou ailleurs, vos réflexions et vos partis pris indignent ceux qui saisissent à bras-le-corps la réalité de la rue.
Après l’attentat contre les chômeurs, il manquait celui des pensions.
Le but est de reculer l’âge du départ effectif à la retraite, mais pas seulement. Le saut d’index ou le blocage est toujours dans l’air.
La pilule passerait mieux avec une recette radicale accompagnatrice, qui consisterait à raboter les pensions excessives de la haute administration, des gradés supérieurs de l’armée, des ministres et des parlementaires. On pourrait trouver « raisonnable » de plafonner à 2 fois et demi maximum la pension de base d’environ 1000 euros, faisant remonter ainsi les petites pensions un peu au-dessus du seuil de pauvreté. L’opération serait peut-être blanche, sinon avec un léger bonus pour les caisses de l’Etat.
Par penchant naturel, il est vraisemblable que dans le marasme actuel et devant l’extrême urgence dans laquelle on est, que Di Rupo s’attaque aux additionnels et à la TVA.
Pendant que les libéraux ergotent et que les socialistes font semblant de défendre une vision plus sociale, les marioles du commerce en gros et de l’industrie internationale cumulent toutes les niches et déductibilités fiscales, réalisent de très gros bénéfices et réussissent, légalement, à ne pas payer d’impôt.
Ah ! oui, j’oubliais le serpent de mer : la TVA sur les honoraires des avocats. Le travail au black des robins en prendrait un coup, certes, mais les honoraires aussi, remettant ainsi une couche sur la justice de classe de ce pays.
Un gouvernement ? Non, un gang !...

22 mars 2013

Une ambition molletonnée.

Après avoir poussé son calorifère au maximum en alimentant sa chaudière avec nos euros, le retraité José Happart s’est mis en hibernation. L’hiver est rude sur le plateau de Herve. Le vent d’Est vous coupe un homme en deux !
Parfois, derrière le triple vitrage de sa chambre à coucher, entre les poutres en chêne de son bien en pierres de Poulseur, il lui est arrivé entre deux sommes, de jeter un regard nostalgique du côté des Fourons. Et la tentation de sauter dans son gros 4 X 4 – indispensable véhicule sous ce rude climat – lui serait venue, si la flanelle d’un chaud pyjama ne l’avait retenu « en ses foyers », comme on dit à l’armée.
C’est la rente de la situation qui crée la mollesse du parlementaire.
Peut-être s’était-il trop hâté de sauter de la situation précaire de bourgmestre des Fourons à la représentation politique qui lui revenait de droit, grâce à ses cent et ses cent mille voix de préférence. Une lutte plus intense, épique même, contre Hubb Boers, avant qu’à la tête de ses Hollandais importés, le Flamand n’inflige à la francophonie une cuisante défaite, l’eût consacré davantage champion hors catégorie, et peut-être propulsé à la présidence du PS, lui qui venait d’un milieu chrétien.
Jociste en sa jeunesse, jocrisse en son âge mûr, quelle eût été la différence ?
Car, à six mois près, avant que les lois amalgament les Bataves à cette terre mosane aux citoyens ordinaires des Fourons, Happart supplantait les frères du PS. Les fonds de salle tombaient en pâmoison d’amour, comme on dit au Québec, et le syndicaliste chrétien passait de la Golden, trop verte, à la Jonagold plus rouge.
Aujourd’hui que la température remonte que le plateau redevient agréable, le retraité se réveille et réclame sa part de gazette.
-Monsieur José, les cloches ont-elles caché des œufs dans le jardin ?
-C’est bien le moment de parler de Pâques !...

16p000.jpg

Il fait taire ses anciens amis. Il s’en fout, il n’a plus besoin d’eux. Il ne le dit pas, mais on sent qu’il offre son corps à la patrie.
- Il faut dialoguer avec Bart De Wever. Il a quelque chose à nous vendre.
Depuis longtemps, on sait que la distance entre le PS et la N-VA n’est pas infranchissable. Di Rupo a habitué ses troupes à des rapports de courtoisie avec le nationalisme flamingant et l’ultra capitalisme mondialiste, de sorte que Louis Michel ne jure plus, grâce à lui, qu’à la prospérité de la social-démocratie. En cas de besoin, toute la classe politique peut faire des mamours au bourgmestre d’Anvers.
Un seul homme pourrait remplir la mission délicate de grand réconciliateur, lui, José dont la réussite au sein du PS reste exceptionnelle, pour un frère qui n’en était pas, une élocution pénible et l’impossibilité d’avoir deux idées à la fois.
On ne sait pas ce qu’en pensent les avocats qui attendent sur une longue liste de postulants, un poste haut placé, Happart s’en fout.
Il raccrocherait bien quelques mandats inédits dans sa vision de 2014, à sa gibecière de coureur de garennes. Cela lui rappellerait le temps heureux des bons filons, des poses médiatiques et des voix de préférence !

21 mars 2013

Mons en pleines mazarinades.

C’est ainsi que l’on est au gouvernement, on chasse après plus de deux milliards dans un gruyère où il y a plus de trous que de fromage. Mauvais signe, on nous exhibe le visage ravagé de Laurette Onkelinx et on juge, à ses sillons profonds, que le drame le sera aussi. Or, si l’ex-sérésienne a son visage des mauvais jours, c’est que la population va encore drôlement être siphonnée par nos maîtres à penser et surtout à dépenser. Plus elle paraît ravagée, plus le petit va décaisser. C’est la Sarah Bernard de Bruxelles-la-Rose ! Il y aurait même un théorème relevant de la mathématique, sur la corrélation entre les milliards à sortir des petites épargnes et la profondeur des rides.
Chez Chastel, c’est différent. C’est un souriant désolé, ou un consterné souriant qui aborde les amoureux du système et accessoirement journalistes qui sont là rien que pour Chastel et Laurette. L’œil est goguenard, et la bouche légèrement déformée par un léger rictus.
-Alors M’sieur Chastel ? Le budget ?
-On y travaille. Il faudra attendre fin de la semaine…
Donc, il ne sait rien, mais les autres s’obstinent.
-Vers quelle direction on va creuser ?
C’est tout à fait la question que se posaient les fantassins de 14 dans les tranchées, vers quel côté l’ennemi va-t-il construire une sape ?
Le lieutenant répondait.
-Tu le verras bien tôt assez, connard, à ta viande !
Mais Chastel, grande ancienne gueule des conseils communaux carolorégiens, a vendu des pilules et sait donc arborer le sourire commercial.
-J’ai encore eu des pertes blanches, docteur, j’ai vu sur le drap que…
-Non, pharmacien… prenez donc Durchmoll, c’est bon, ma femme en redemande…
A côté des gueules de circonstances, on nous explique après la vision des visages tendus, que la gare de Calatrava voulue malgré tout par l’esthète montois chef du gouvernement est sur la ligne de départ à Mons, que les entrepreneurs sont sur le terrain et que le gare provisoire, celle qui servit pour Liège, est opérationnelle dès ce lundi.
Ils étaient tout trouvés les milliards d’Onkelinx et de Chastel, et sans nul besoin de retourner les chômeurs et les pensionnés sur le grill, comme des merguez. Il n’y avait qu’à suivre une majorité de montois hostile à la gare. Un coup de ripolin sur les anciens bâtiments, et hop, on avait l’oseille pour boucler le budget.

869mm00.jpg

Les Montois ne s’apercevaient de rien. On conservait même quelques arrêts intermédiaires qu’on va supprimer et le tour était joué. Mieux, Mons qui va faire semblant bientôt d’être une capitale de la culture en 2016, avec sa gare à l’ancienne, pouvait faire Saint-Germain des-Prés du temps de Jean-Paul et Simone. Quelques parasols sur la place, des guéridons, un garçon tout en noir et grand tablier blanc, on avait l’air d’avoir lu « l’Idiot de la Famille » après l’Ëtre et le néant, en terrasse. Avec Calatrava, ce ne sera plus possible. Ou alors, il va falloir raser tout le reste de la ville, comme à Liège, si on veut que ça ressemble à quelque chose !
-Ma què, oune exempel cohérenté !...
Mais c’était trop demander à l’égo dirupolien. Il souffrait trop, cet homme, de voir Mons sans son Calatrava.
C’est ainsi qu’on dirige en Belgique. On angoisse les gens, avec la complicité des journaux à la botte, sur le temps qu’on se construit un petit Versailles, en louchebem.
Chez Di Rupo, c’est le complexe Mazarin qui veut ressembler à Louis XIV !
Et c’est nous qui allons payer pour établir les nièces du cardinal, en toute bonne foi socialisante, bien entendu.
Et dire que pour faire cesser cet Ancien Régime, aucun Robespierre ne se profile à l’horizon !

20 mars 2013

Encore l’Europe !

La solution pour résoudre la crise à Chypre révèle la propre crise de l’Europe, tant du point de vue des décisions, que du désamour de sa population au fur et à mesure qu’on s’aperçoit de son incapacité à maîtriser l’économie du continent.
En cette période d’austérité funeste, il n’y a pas un homme politique européen qui ignore encore le désamour entre l’Europe et les citoyens. Tout le monde se plaint à des degrés divers de l’Europe, pour les meilleures et les pires raisons. Les votes en ordres dispersés se rejoignent quant à leur motivation d’un pays à l’autre. On vote contre les partis au pouvoir, justement parce qu’ils y sont et que le résultat est plutôt en leur défaveur et contre l’Europe, parce qu’elle vient en toile de fond, comme la responsable d’un désastre qui n’est pas immédiatement imputable aux dirigeants.
La façon dont l’Union européenne est dirigée n’est pas apte à redonner confiance.
Chypre est menacée de cessation de paiement malgré les quelque 80 milliards d’euros de dépôts dans ses banques. Il fallait trouver 16 milliards. On n’a rien trouvé de mieux que de taxer tous les avoirs bancaires mettant ainsi sur le même pied le pensionné qui a dix mille euros sur son compte et un milliardaire russe (ils sont quelques-uns sur l’île) qui a un dépôt de plusieurs centaines de millions d’euros. Il ne faut pas oublier que Chypre est un paradis fiscal et que si les finances publiques sont quasiment en faillite, des milliards d’euros d’argent sale y sont déposés mettant certains hommes d’affaire à la tête de fortune supérieure au budget de la Nation.
Depuis le début de la crise, que ce soit en Grèce, à Chypre et peut-être demain en Belgique, j’ai toujours pensé que le problème n’est pas économique, mais il est politique, puisque la répartition des revenus dépend de la répartition qu’en fait le pouvoir.

501aw.jpg

On se plaint de l’accroissement de la pauvreté et, en même temps, on justifie les mesures prises pour diminuer les allocations de chômage et exclure même de tout revenu des bénéficiaires, aggravant ainsi cette pauvreté, pour faire l’économie de moins d’une centaine de millions d’euros, qu’on pourrait trouver facilement dans les hauts revenus sans que ceux-ci en soient véritablement affectés.
Et on justifie cette ignominie par toutes sortes de fausses raisons, comme si l’économie libérale allait beaucoup souffrir d’une solidarité dont ont vraiment besoin les plus pauvres d’entre nous.
Là-dessus que ce soit les notables d’Europe ou les notables de la Belgique, à commencer par le couple royal, ils vont se prosterner à Rome à nos frais devant un pape qui n’aurait qu’une idée en tête soulager les plus pauvres de leur misère !
Eh bien ! ce principe est développé à Chypre aussi en mettant, à égalité les économies des petites gens et le pactole de la maffia russe, « pour un juste effort de redressement ».
Devant le tollé provoqué sur l’île d’une telle mesure, les ministres de l’eurogroupe se sont réunis pour revoir leur copie. Ils ont finalement autorisé le gouvernement de Nicosie à «épargner les petits épargnants». Non sans s’être auparavant renvoyé, les uns sur les autres, la responsabilité de ce fiasco.
Presque un mois à peine du sommet européen sur les recettes afin de retrouver la croissance, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement se sont comportés comme des marchands de tapis.
Personne n’est plus capable de raisonner juste dans ce foutoir qu’est devenue l’Europe.
La cacophonie économico-financière fait écho au désordre diplomatique. Chacun fait son petit ménage sans se soucier de celui du voisin.
Moralité, on a oublié qu’il s’en faut de beaucoup que les plus méritants soient les mieux récompensés. Si cela était on verrait les personnes qui travaillent le plus durement sortir de la pauvreté et les spéculateurs, comme les banquiers ne seraient pas riches.
Comme cela n’est pas. Force est bien de constater le fiasco de l’Europe, du libéralisme et de la social-démocratie. Ces facteurs déterminants ne jouent pas leur rôle de redistribution selon la loi de la justice sociale. Ils ne l'ont jamais fait que selon la loi de l’argent.

19 mars 2013

Une Marianne belge !

Heureuse initiative de Marianne la semaine dernière. Elle m’est complètement passée sous le nez. Je n’ai pas pu dire tout l’intérêt que je porte au magazine français, qui s’est lancé dans une édition belge à 3 € 80, ce qui n’est pas cher tant son contenu est bien plus dense et plus intéressant que tout ce qu’on fait en Belgique dans le genre.
Tout en gardant l’essentiel de la politique française, politique à laquelle s’intéressent les francophones de Belgique, un peu à cause de la timidité, pour ne pas dire, la mièvrerie des journaux et des magazines traditionnels, lécheurs de bottes du système et laudateurs de n’importe quel parti pourvu qu’il soit au pouvoir, Marianne insère un cahier d’actus belges, autrement plus nerveux et plus près d’une réalité, que les autres.
Seul bémol, il faudra se méfier à l'usage. C'est qu'en France, on connaît bien mal le problème belge. Il faudra donc que Marianne trouve en Belgique des journalistes qui correspondent à son esprit d'indépendance.
Si l’édition belge conserve l’intelligence et le ton incisif de son grand frère français, les concurrents de l’info devront se méfier. Ils risquent de perdre une clientèle qui ne se satisfait plus des gros titres et des programmes de la télé, de la bonne soupe bien bourgeoise et confondante masquant le vide et la catastrophe.
Déjà le numéro 2 épingle ceux qui font les grands soirs de nos télés économico-politiques sous le titre « Les experts, savants, guignols ou imposteurs ? ».
En préambule, Pierre Jassogne, journaliste indépendant, donne à lire dès le premier paragraphe « Ils s’appellent Bruno Colmant ou Pascal Delwit (il aurait pu ajouter quelques autres noms qu’on a sur les lèvres) sont économistes ou politologues, interviennent en permanence dans la presse, à la radio ou sur les plateaux de télé pour décoder l’actualité, donner leur avis, faire et défaire les opinions. Comment en sont-ils arrivés là pour devenir aussi incontournables dans les médias ? ».
Bonne question en effet à laquelle je tente de répondre depuis sept ans que ce blog existe.
Tant mieux si des gens de métiers ne se positionnent plus du côté du manche.
Je me contenterai de regarder un match entre deux manières de faire du journalisme, comme tout le monde et sans perdre mon droit de citoyen d’analyse et de critique.
Le vivier des merlans du régime se retrouve dans les deux piscicultures RTL-RTBF que sont les émissions politiques du dimanche midi. Il est toujours aussi bien fourni.
Ce n’est pas pour la qualité de ces émissions que mon intérêt s’y porte, mais pour répertorier dans le grand bazar des idées reçues, ce qu’on fait de mieux en matière de politique et d’économie, d’une démocratie à la fois cireuse de bottes et élitistes, dont ils sont les seuls à ne pas se douter que les jours sont comptés.
Que nos gazettes, nos télés, tous ceux qui forniquent avec le pouvoir poursuivent la ronde des bien-pensants, il y a dorénavant une autre façon de voir la crise, le royaume, les partis et les bourgeois de la Belgique assise.
Si la sauce prend et que Marianne Belgique enfonce son coin et prend des lecteurs aux autres, peut-être verra-t-on des journaux comme le Soir tenter de récupérer ses lecteurs par une autre forme de lèche.

846gt01.jpg

Ce sera édifiant de lire les éditoriaux futurs. Il va leur falloir de la souplesse, quitte à conserver le vieux fonds de commerce dissimulé sous les fascines de l’ouverture à la population en difficulté,
Peut-être aussi, que la lourdeur nationale enterrera Marianne ! Sait-on jamais ?
Quand le « Qu’il fait bon vivre quand même en Belgique » est soufflé des salons de Laeken et des Clubs, les journaux traditionnels sont capables de nous ressusciter le stalinisme pour nous faire peur, avec l’objectif de descendre Marianne en flammes, en accusant ses rédacteurs de communisme primaire.
Ça rappellera le temps passé de la guerre froide.

18 mars 2013

Un dimanche empoussiéré !

On se serait cru aux débuts de la télévision, des débats qui n’en sont pas avec des pionniers de la télé qui improvisent : les censeurs aux écouteurs et une ligne directe avec le premier ministre !
On a vécu ça dimanche, à un point jamais atteint.
Du bricolage scout aux débats jumelés RTBF-RTL.
Ah ! François… Ça va, il est élu. On pourrait passer à autre chose ? N’y a-t-il rien dans l’actu ? Les politiques de restriction, cette volonté de nous aligner sur l’ouvrier chinois, les centaines de milliers de chômeurs, l’indifférence du pouvoir, les mœurs de l’otarie, la sexualité des bonobos ?
Vous me direz, «passe à autre chose toi-même ! »
Ce que j’ai fait, non sans avoir assisté impuissant à la transformation de Dominique Demoulin en Janine Lambotte et de Maroy en Georges Konen interviewant, fou de gratitude, Robert Wangermée.
Un demi-siècle de télé en un quart d’heure de raccourci, ça valait la peine de garder le doigt sur la zapette quelques secondes de plus.
C’est fou comme l’aspersion de l’eau bénite vieillit les gens ! Plus les religieux nous parlent de renouveau, plus les visages se rident, les corps se courbent, les mentons s’affaissent, tandis que les mots se rattrapent de justesse par l’ingénieur du son, dans la corbeille à papier.
On a même cru voir une mite sortant du col romain de Tommy Scholtes !
On a vu Dominique Demoulin vieillir de dix ans en une heure ! Maroy, je ne vous dis pas, moralement vieux comme il est déjà !
Juste encore la vision de Monseigneur Léonard, zéro en communication, parfaite doublure de Basile, du Barbier de Séville, onctueux comme son modèle « La calomnie, Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez !... ». Ah ! il eût été superbe…
Le rencontrer entre deux messes dans les profondeurs d’une sacristie, pourrait faire un bon départ de polar.
Heureusement, j’ai fermé le « poste ». Je n’aurais pas pu aller jusqu’au bout !
Je suis passé hagard devant une glace. Je ressemblais à Louis Michel devant un distributeur qui vient d’avaler sa carte Gold !...
Un petit vieux, tout de suite…
A croire que de tels sujets vous entraînent dans les catacombes des premiers chrétiens !
Comment se fait-il que les gens de la télé ne se soient pas rendu compte que le pape François déplace de la poussière ? Cette émission de Maroy et Domino devrait être interdite aux asthmatiques !

58g0.jpg

C’est l’esprit catho aussi qui fait de l’effet. Avant, quand il faisait peur à tout le monde, on le regardait autrement. La crainte rend attentif. On faisait gaffe et on en retenait la prudence. Eh oui ! la morale chrétienne entrait dans la tête des gens de cette façon. On en avait, sinon une récompense, tout au moins vous fichait-on la paix au village, dans les rapports avec l’Etat qui était de connivence, dans les familles collets montés et dans les bureaux sur les murs desquels pendaient de grands crucifix.
Ce n’était pas une époque heureuse, mais c’était une époque où le curé avait le bras long.
Voilà que tout cela est par terre et tout le monde en est heureux, sauf eux !
On ne les croit plus… Le goût du pauvre, de la simplicité, etc… François fait déjà doublon avec Di Rupo…
Mais, nom de dieu ! elle casse les pieds de tout le monde, la télé nationale, quand elle s’y met !… On finit par comprendre pourquoi l’intégriste d’en face court à Marseille s’acheter une kalach à 500 euros !
C’est le chargeur ou la sidération !...

17 mars 2013

A l’ombre d’un dictateur.

Les cathos n’ont pas de chance. Les cardinaux élisent n’importe qui ! Les voilà bien embarrassés avec François, encore à la barre des témoins, il y a quelques mois à peine, depuis que s'enchaînent les procès d'anciens responsables de la dictature militaire, pour témoigner sur le rôle de l'église argentine, mais aussi sur son propre rôle durant les années de dictature qui ont fait 30.000 morts et disparus, en Argentine. Pour rappel, le général Jorge Rafael Videla dirigea l'Argentine et la guerre sale, de 1976 à 1981. Il fut condamné à la prison à perpétuité lors du Procès de la junte de 1985.
L’ami Fritz avant François, était un ancien des Jeunesses hitlériennes et avait fini artilleur de la Volkssturm en 1945, la gestapo au cul, j’entends bien, avec l’affiliation aux Jeunesses obligatoire, mais sans l’once d’une révolte. Et c’est ce qui dérange chez ces prélats. L’église prêche la fraternité et s’élève contre les riches et les injustices, en paroles. Dans la réalité, elle se trouve quelque part entre le pouvoir et les persécutés, dans un rôle trouble, avec des prêtres résistants et des prêtres collabos, si bien que jouant sur les deux tableaux, la fraction qui a vu juste, sauve l’autre de l’ignominie.
Il paraît que du temps de Videla, le pape actuel était plutôt du côté du manche. On raconte même qu’il aurait dénoncé à la junte deux jeunes prêtres qui firent un séjour en prison à cause de lui. Malveillance des anticléricaux ? Des témoignages et des souvenirs sortent des archives, des témoins se souviennent… d’ici à ce que ce soit la cata pour Rome ?
Bien entendu le Vatican dément, mais pour un début de règne, cela fait désordre.
Vrai ou faux, Bergoglio s’est arrangé pour ne pas déplaire au général et d’ici à ce qu’on trouve des photos moins truquées que celle de la Toile, il ne fait pas un pli que ce jésuite a manqué de charité chrétienne, en certaines circonstances,
Il n’y aurait dans les candidats à la papauté, que des gays, des pédophiles, des noceurs et des corrompus par des dictateurs ? Pas un seul honnête homme ?
L’élection de ce jésuite argentin nous plonge dans l’histoire du pays. On n’y pratiquait pas que le tango. Après avoir déposé la présidente Perón, les militaires s'attaquèrent aux civils : politiques, syndicalistes, prêtres et nonnes. Des femmes silencieuses tournant en rond avec les portraits de leurs disparus sur une place de Buenos-Aires, ça dit encore quelque chose !
Bergoglio n’en avait rien à foutre en ce temps-là. La compassion est venue après.
C’est toujours ainsi que ça fonctionne depuis deux mille ans ! Ils sont toujours là les curetons, rachetant les dénonciations, les crimes, les collaborations des prélats, par la résistance et le sacrifice de l’église des pauvres. Quand on y pense, c’est tout à fait à l’image du système capitaliste, les prélats s’engraissent, le bas clergé en bave.

106_000.jpg

Mon petit doigt me dit que Bergoglio, au nom des cathos nationalistes, n’était pas contre une junte qui voyait des communistes partout, même dans les presbytères. Cette folie obsessionnelle, qui s’était emparée du haut clergé argentin, a facilité la prise de pouvoir de Videla et concouru d’une façon ou d’une autre à l’assassinat de 30.000 Argentins. L’Eglise, apostolique et surtout romaine, vit de drôles de moments.
Quand on remonte dans le temps, et sans aller jusqu’aux Borgia, Pie XII, le germaniste, faisait comme si les Nazis n’étaient pas en train d’exterminer les Juifs d’Europe, en 40-45.
On se demande si l’Eglise est une institution qui manque de chance ou si sa direction n’est pas en train de promener tout le monde dans la charité chrétienne et le devoir ?

172.JPG

On connaît ça en Belgique, ainsi le pape socialiste de ce gouvernement : que de phrases magnifiques prononcées par Di Rupo !…
Ah ! ces jésuites…

16 mars 2013

Une jurisprudence.

J’ai plutôt de la sympathie pour les travailleurs qui font une grève « sauvage ».
Les temps le sont. Les propriétaires le sont. Les individus à la tête de l’Etat par les mesures qu’ils prennent le sont aussi. Alors, pourquoi pas les travailleurs ?
Pourquoi seraient-ils les seuls dans cet univers de brutes à respecter les traités et les accords ?
De quoi s’agit-il ?
La Région nous passe la pommade au quotidien sur la nécessité d’élargir le réseau, d’augmenter la fréquence des bus et d’innover dans les moyens de locomotion. Le bourgmestre de Liège, Demeyer, bien que sa ville ne fasse pas l’exposition de 2017, est partisan de la création d’une ligne de tramway. Un premier tronçon longerait la Meuse. Voilà qui n’est pas original, ça commence toujours par le même plan depuis un siècle à Liège : joindre Herstal à Seraing. C’est une idée qui fait du chemin, même si la réelle innovation serait de construire un métro qui relierait les deux rives de la Meuse, en prenant l’exemple sur celui de Prague. Fléron, gare d’Ans, en passant sous la Meuse, voilà qui serait hardi.
Et qu’est-ce que les chauffeurs de bus apprennent ? Que des lignes vont être supprimées et le nombre de fréquences moins soutenu sur les lignes qui resteront ! C’est-à-dire, que la direction des bus va faire une politique (imaginée par la Région) dans le sens contraire de tout ce qui a été dit !
Et au nom de quoi ? Mais de la restriction générale en matière de dépenses pour la mobilité des citoyens, des nécessaires économies pour dégonfler la dette et soulager d’autant le budget.
Et ces deux discours ont lieu simultanément et, comble de tout, par des personnages qui disent tout et son contraire selon le public auquel ils s’adressent !
Alors, oui, une grève et pourquoi pas sauvage ?
Revers de la médaille, le public est pris à la gorge. Les gens qui ont déjà si difficile d’exister dans des besognes de plus en plus mal payées, harcelés par les patrons, l’Etat, les agents du fisc, qui partent tôt matin pour gagner leur croûte et qui s’aperçoivent, navrés et au bord du trottoir qu’ils vont devoir se farcir le trajet à pieds ou y renoncer, c’est râlant !
Alors, des grèves comme celle-là, ils s’en sentent les premières victimes. Et ils n’ont pas tort.
Il y a pourtant moyen de mettre tout le monde d’accord, public et personnel en grève.
Puisqu’il s’agit d’une grève sauvage, donc illégale et qui pourrait être sanctionnée si on suivait les accords sectoriels – que les travailleurs se rassurent la Région wallonne et la Direction ne sont bons que pour ouvrir leurs grandes gueules et traiter les grévistes de voyous – pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du raisonnement de la « sauvagerie » et faire les tournées comme d’habitude en embarquant tout le monde sans demander des titres de transport ou vendre des tickets, tandis qu’un prospectus expliquerait la manœuvre ?
Voilà qui aurait de l’allure, ne pénaliserait pas les usagers, mieux ravirait les gens qui n’attendent qu’une action de ce type pour donner raison au personnel !
-Vous n’y pensez pas, fulminent les délégués de la place Saint-Paul. C’est illégal !
C’est ici qu’on se quitte.
La grève sauvage est illégale, certes, mais ne touche pas au cœur même du dispositif « service public ». Elle ne sert à rien, qu’à emmerder ceux que les autorités adorent mettre de leur côté en mettant une couche sur l’action irresponsable des grévistes, en instillant chez les petites gens le poison de la discorde..
Par contre, la gratuité de transport pour une journée, voire d’avantage, attente au pognon de l’entreprise. Une grève doit toucher au portefeuille, pour la bonne raison que les puissants ne comprennent que le langage du fric.
Mais, évidemment, c’est plus qu’une grève surprise « illégale », elle est passible des tribunaux.
Le tiroir-caisse Région, direction, Parti socialiste, c’est sacré.
C’est donc sur elle qu’on doit taper !

40c00.jpg

Ouais, les tribunaux dit-on à la FGTB, les procès, les procédures, la réalité d’un processus quasiment insurrectionnel.
Vous avez déjà vu un pouvoir judiciaire assez puissant pour s’attaquer tout seul à une corporation ?
Et c’est là qu’on revient à la nécessité d’une grande vague d’indignation et d’une stratégie que je viens de décrire comme un possible.
Quand, des milliers de gens enfreignent la loi et refusent la sentence, généralement une amende ; ce n’est plus un délit, c’est une jurisprudence.

15 mars 2013

Ticket à 100 euros !

Deux mots sur le foot, c’est une première.
La Dernière Heure vient d’aborder la question du tiroir-caisse des miraculés du chômage qui se font des ronds, grâce à un bon coup de pied.
La fiche de paie, sur le green, c’est tabou et compagnie. On ne peut pas savoir ce que l’extérieur droit se fait le mois, par rapport au défenseur gauche. C’est comme chez « Finance-Group », secret défense. Si Chose savait ce que Machin se met dans la fouille, ce serait la lutte à mort dans les vestiaires.
Pour le reste, c’est pareil que chez Mittal.
Les qualités sont diversement appréciées selon les clubs, non pas que la vedette d’un petit club soit moins bon que la vedette d’un grand club, mais, au contraire de chez Dexia, quand il y a beaucoup de fric, la trésorerie est plus généreuse avec les joueurs.
Autrement dit, c’est la foire d’empoigne et il n’y a pas de barèmes fixes.
Des clubs ont la réputation d’être radins. Le Standard, par exemple, racheté par un financier à l’héritière du milliardaire Dreyfus, le nouveau propriétaire a raclé les fonds de tiroir et compte bien récupérer vite fait sa mise, d’où des chipoteries sur les salaires.
Les clubs sont des objets de spéculation. Les propriétaires ne sont plus les communautés urbaines qui y allaient de leur poche – enfin pour les grands clubs – mais des financiers qui placent leur argent dans l’espoir de gagner gros.
A noter que les jeunes gens des pelouses ne sont pas à plaindre. La science du coup de pied n’a apparemment rien à voir avec le cerveau et, sauf exception, l’adresse physique n’a jamais rendu personne plus intelligent. Donc, le rapport qualité-prix joue, pour une fois, en faveur de l’effort physique.
Que feraient-ils d’autre, ces malheureux ? Aussi, en ramassent-ils le plus possible, en prévision des mauvais jours. La carrière est en moyenne de dix ans. Après, les plus connus font coachs, les autres vivent de leurs rentes, quand ils n’ont pas fait de conneries, sinon, c’est la déchéance. La chronique judiciaire a même relevé un joueur de foot qui s’était reconverti gangster.
La question principale, enfin, celle qu’un béotien comme moi peut se poser : et le sport dans tout cela ?
Le sport est remplacé par le show et certains clubs tirent plus de bénéfices dans la vente des maillots, que dans la vente des places.

991l400.jpg

L’esprit d’équipe, avec des jeunes gens qui viennent de partout et parlent des langues différentes, est remplacé par l’esprit de compétition. Ils doivent passer plus de temps à se comparer les uns aux autres et à évaluer leurs mérites, plutôt que parler d’une équipe et d’un environnement. On ne vous dit pas l’ambiance quand un match est perdu sur la bévue et le ratage complet d’un joueur, et que la grosse prime promise, en cas de victoire, leur passe sous le nez.
L’internationalisation du produit a condamné l’esprit de clocher, ce qui serait une bonne chose, mais ce qui, à y regarder de près, dénonce le sport-marchandise, si on compare ce que l’on voit aujourd’hui avec les équipes du temps passé, formées de jeunes gens du coin, avec le même esprit sportif et la même motivation.
Avant 40, le Football Club Liégeois avait des joueurs issus du plateau d’Ans et de Rocourt, le FC Tilleur des corons sérésiens aux corons de Tilleur-Saint-Nicolas, le Standard de la ville de Liège jusqu’à Sclessin-Ougrée.
Cela donnait des parties animées, certes avec un esprit partisan, mais les enjeux n’étaient pas ceux de l’argent. Ils procédaient du renom de l’endroit où l’on était né.
Le prix des places permettait à chacun de passer un bon après-midi sans trop dépenser et le sport signifiait encore quelque chose.
Est-ce la nostalgie qui fait préférer les temps où le sport était presque gratuit et pour ceux qui le pratiquaient et ceux qui le regardaient ?
C’est difficile à dire.
Le foot aujourd’hui est à l’image de cette société : il manque d’humanité !
A cent euros la place, est-ce encore du sport ?

14 mars 2013

Le jeu d'équipe.

A côté des rites vieux de mille ans de l’église, comme cette petite cheminée de laquelle d’éminents cardinaux s’amusent à faire sortir des fumées noires, pour une seule blanche, l’évolution des mentalités a été beaucoup plus rapide depuis les cinquante dernières années parmi la population.
La culture collective qui faisait partie de l’évolution de l’ère industrielle a complètement disparu. C’est une transformation majeure qui va de l’abandon des vieux de la famille dans les hospices, au manque de conscience de classe dans les syndicats.
L’appétit d’une vie meilleure, par le seul facteur de l’argent et une réussite personnelle, s’est exacerbé à un point, dont on ne mesure pas encore suffisamment l’importance.
Notre culture en est imprégnée. C’est elle qui détermine ce qu’est un homme nouveau, saisi par l’appropriation des richesses, contre tous les autres prédateurs qui deviennent à ses yeux des concurrents dangereux.
Voilà une des raisons qui explique notre incapacité à nous rebeller. Nous ne voyons pas que l’individualisme fragmente la société. Les personnels dans les grandes entreprises sont sciemment conduits à faire des carrières contre ceux qui font des carrières identiques, dans un esprit de compétition qui tue le jeu collectif et empêche d’opposer à un patronat plus uni qu’on ne le pense généralement, une volonté commune.
Les médias l’ont bien compris qui essaient de personnaliser les jeux et les programmes de télévision dans lesquels on met aux nues la réussite personnelle, introduisant par la même occasion, le mépris pour le looser et l’échec.
Le système de valeurs de la publicité est particulièrement bien fait pour que chacun se croie personnellement concerné par le message qu’elle prodigue à des millions de personnes en même temps.
Evidemment l’altruisme qui devrait découler normalement d’un engagement politique fait défaut, tout pareil. Les politiciens qui subsistent sont à l’image générale. Ils perçoivent des salaires énormes et s’allouent des primes supplémentaires, au même titre que le PDG d’une entreprise n’a pas honte de s’envoyer des fortunes de traitement, alors que la base dépasse à peine les 1500 € le mois.
Evidemment ce dévoiement du dévouement public en bons salaires suscite des jalousies et aussi la conviction du public de les laisser se débrouiller au parlement et dans les ministères, « puisqu’ils sont grassement payés pour ça ».

06d001.jpg

Les masses populaires sont ainsi pénétrées par l’envie et les classes moyennes par un conservatisme fondé sur la crainte de perdre un léger avantage de situation sur les travailleurs.
Tout le monde sait que ces modifications de la société affaiblissent considérablement la démocratie. La situation actuelle est rendue supportable, quoique très dégradée, par la perte du sens du collectif et la crainte de l’inconnu. On croit pouvoir préserver encore plus de choses, qu’un autre système détruirait peut-être plus vite encore. On pense généralement que l’ordre existant, nous assure encore un certain confort.
La situation se dégrade et on se demande jusqu’où elle devrait se dégrader pour que les populations crient « au voleur » et voient enfin l’impasse dans laquelle elles sont.
La sécurité actuelle est apparente, elle cache des incertitudes quant à la réaction des populations les plus touchées.
Pourquoi les bandes des quartiers sont-elles si dangereuses et concentrent aujourd’hui l’essentiel de la police ? Sans entrer dans les détails, ni décider qui a tort ou a raison, elles se font craindre du pouvoir parce que les individus y sont solidaires et c’est leur principale force.
Réduire les pouvoirs des banques et celui de l’argent, ainsi que les inégalités, paraissent être les premiers moyens à mettre en œuvre, pour éviter l’explosion sociale.
Le malheur, c’est que l’individu, même pauvre et exploité croit en l’individualisme qui va le sauver de la pauvreté et du sort des autres.
Alors, des réformes risquent d’aggraver le mal.
Nous allons probablement vers une cure d’extrême droite. C’est ce que nous ne voulons pas majoritairement. Mais cette majorité est trop divisée pour qu’elle en prenne conscience.
Réussir seul, c’est du capitalisme. Réussir à plusieurs, c’est du socialisme. Hélas ! le PS ne semble pas vouloir revenir aux sources !

13 mars 2013

L'auteur pas à la hauteur !

L'édition belge est rachetée par les éditeurs français, quand elle n'est pas en faillite ou transformée en "Monparfaitéditeur.com", assemblage de brasseurs de vent, d’apprentis Gaston Gallimard et d’imprimeurs en sursis de clientèle.
Les écrivains, vrais ou faux, du dimanche ou de la semaine, n’ont pas à se faire de bile, leurs fleurs des pois, billevesées poétiques, branlettes intellectuelles, resucées d’outre-tombe, choses vues et choses saisies parmi les croque mots des maisons de la poésie d’Amay ou de Mords-Moi-le-Chose sur Yvette, n’ont absolument aucune chance, ne serait-ce que d’être lus par un boutonneux en prépa de l’ENA et qui se fait 50 € à la lecture de chaque ouvrage, et qui emploie en sous-mains une employée des postes qui elle-même donne de la joie à un illettré qui passe son bac pour la troisième fois. Chiures de mouche, sauf quand l’arrière arrière petit cousin de Gaston lui recommande un fils d’acteur qui aurait trouvé sa voie entre deux joints et qui raconte sa défonce, avec un décapsuleur brésilien de l’Allée du Bois.
C’est dire si l’aventure éditoriale est bouchée dès l’ouverture,.
Restent les concours. Les découvreurs des vieilles bites qu’on a connues jeunes au parti, ont l’imagination plus fertile que les fantômes de l’esprit. Il y a les ténors et les divas qui complètent leur carte de visite « membres de l’Académie de Belgique » par toutes sortes de rabs. Les échevins de la culture ont des rouleaux à tapisserie pleins de noms glorieux.
Il s’agit de faire gaffe et d’établir un roulement, des fois qu’un échevin oublierait Victoire des Ombreuses, prix de la ville en 1957 et à qui c’est le tour. Avant de crever, Victoire veut s’en farcir un ultime. Faut pas rigoler avec les dernières volontés de la polyptote, restée célèbre par l’hexasyllabe « La peau de mérou pète », de son poème « Pour faire un abat-jour// j’aime un poisson d’amour ».
Alors le petit Verlaine, le jeune Rimbaud ou l’Eluard de quartier qui se pointerait au grand concours des bouts rimés des affaires culturelles, patronné par la déesse du phonème des consonantiques, la déesse Fadila Laanan en personne, aurait autant de chance de ramasser un prix, qu’un troupeau de tricératops à devenir végétarien.
Le milieu s’est fort appauvri avec l’arrivée en force des joysticks et de la bande dessinée. Le prof perd la tête pour demander à un gniard de seconde de lire « Les liaisons dangereuses » !
Le reste des fientes, guano du progrès, est flouté en PDF pour les archives de la ministre, qui du coup voit la note des rouleaux de WC du ministère prendre des allures à se faire remonter le slip par Elio lui-même.
Il n’y a plus de livres, donc on ne publie plus que les nanars qui rapportent. Un nanar qui rapporte, c’est l’histoire d’un mec qu’on a remarqué parce qu’il a fait quelque chose qui étonne la Toile et donne de la notoriété.

99ll00.jpg

Quelque chose d’énorme bien entendu. Pisser dans un avion ne suffit pas quand on ne s’appelle pas Depardieu. Dutroux, par exemple, si ce con avait la moindre étincelle de bon sens, il se ferait du blé en engageant un nègre qui mettrait des enluminures autour de sa psychopathologie. Voilà qui séduirait les arrières de Gaston !
On voit d’ici les dialogues : « J’y ai dit à Michelle, remets ta culotte au moins quand y a du monde. Tu nous fais une mauvaise réputation. » Garanti, tirage trente mille tout de suite !... Goncourt possible !... En ce moment De Gelder, c’est une mine d’or ! Il ne lui faut qu’un bon coach !...
Pourquoi je râle ? Mais, chers lecteurs assidus, j’ai écrit un ours, comme tous les ratés du coin de la rue. Le malheur, c’est que mon ours fait 350 pages ! Vous me connaissez, prolixe polisson de la Toile ! Eh bien, vous ne le croiriez pas, les gougnafiers qui se disent éditeurs ne veulent même pas le lire !
Sulfureuse réputation de Richard III ? Mycoses au cul qui les empêche de s’asseoir à leur bureau ? Non ! Surcharge des belles lettres vranzaizes, minimum deux ans à l’avance de grands chefs-d’œuvre empilés sur les bureaux qui n’attendent que la petite fumée blanche du 5, de la rue à Gaston ! Les petits-fils justement en croisière lointaine. Le fils Sardou et le fils Bedos en antichambre, pour les émaux et camées du XXIme siècle !...
Ailleurs ? Impossible d’entrer aux Editions de la Prostate, miction difficile !... Les Editions « Les moments de la Pucelle de Belleville », le personnel est sous-presse. J’ai essayé "natures’s tufted treasure", mais ils voulaient ma photo à poil !...
Si vous avez un tuyau ?

12 mars 2013

Les larmes d’une femme !

Voilà Béatrice Delvaux dans tous ses états, le système est fragilisé ! Nos têtes de gondole se mordent le chinois et tout ça un an avant les élections CAPITALES de 2014, la Belgique bradée aux « extrémissses », où va-t-on ?
D’abord, chère Béatrice, la Belgique ne va nulle part. Elle ne le peut pas, puisqu’elle vient de nulle part ! Et c’est tout naturel de retourner d’où l’on vient !
Oh ! je sais bien, les traditions : Flamands, Wallons, pour les prénoms, nom de famille Waterzoei, etc… etc… Adamo pour la culture et Universiteit van Leuven pour l’intellect. Bravo, mais c’est quoi ce pinz, comme dirait Jacouille ?
Des avocats font un pays, des avocats le défont. Nous ne sommes pas concernés. C’est une affaire entre avocats. Vous n’en êtes pas, chère Béa, alors, vous n’avez pas à vous en faire. Laissez-les entre eux. Ils finiront par s’arranger. Ils vous commanderont encore de bons petits éditoriaux. On n’a rien trouvé de mieux pour concilier les parties de mettre Fadila Laanan à la frite-culture ! C’est dire les concessions aux vers à bois pointilleux linguistiques ! Vous avez beaucoup plus de talent qu’elle. Tout n’est pas perdu…
Alors, une affaire entre les gazettes ? La Dernière Heure contre Le Soir : l’art de ne pas faire parler ceux qui ne peuvent pas le faire, mais dont on craint qu’ils le fassent ?
Parce qu’enfin, c’est d’une querelle entre notables que nous vient ce vent mauvais. Une affaire « entre soi », sans représentation du peuple, la population n’ayant jamais accès aux joysticks du parlement et du gouvernement.
L’ACW (le MOC flamand) est accusé par les méchants de la N-VA de fraude fiscale et de falsifications diverses. L’ACW se rebiffe et c’est le cave Vanackere, ministre des Finances, qui démissionne, la main sur le cœur avec l’indignation de l’honnête homme.
Du coup Béatrice Delvaux essaie de nous faire comprendre ce qu’elle a de la peine à comprendre. « L’ACW défend le recours aux intérêts notionnels à son profit, pour y renoncer pour raison éthique le lendemain… justifie un intérêt préférentiel obtenu sur un prêt en capital fait à Belfius, pour y renoncer quelques jours plus tard, sans aucune justification de fond. Le tout, en plus, sans pouvoir garantir à ce stade qu’elle a sauvé sa peau. »
Que l’ACW tripote dans les caisses et arrange le coup à la bonne franquette, mais le MOC, la FGTB et toutes les organisations tampons entre le pouvoir et les éprouvés le font ou l’ont fait! La difficulté, c’est de distinguer entre deux esprits, celui de Robin des Bois (c’est pour la bonne cause que j’embrouille les comptes) ou celui de Madoff (je plume les gogos pour mon confort personnel).
Ce que Béatrice Delvaux trouve abject c’est l’image que l’ACW va donner de son mentor le CD&V et donc de Di Rupo 1er, dans la perspective du boulevard, que ces embrouilles vont concéder à l’ange du mal, aux élections de 2014.
Ici on en revient au peuple, incapable de gouverner et incapable de comprendre, à qui on laisse malheureusement un bulletin de vote à la main, pour une urne où il n’y a pas suffisamment de place afin d’y caser toutes les élites.
Voyez-vous que ces enfoirés jettent des roses sous les pieds de Bart De Wever et renvoient Wouter Beke à son acné d’adolescent attardé ?
-C’est la fin de la Belgique, ça madameke !
-Mon dieu ! Qu’adviendrait-il de nous ?
Béatrice qui a déjà beaucoup souffert d’avoir offert sa tête à la direction du Soir, qui n’en a voulu qu’à moitié, parle par expérience : « …l’ACW aurait dû offrir une tête pour protéger le CD&V – et le sentiment, à tort ou à raison, de ne pas dire la vérité la mettent en flagrante contradiction avec ses valeurs. »

581a00.jpg

Comme si, dans un gang c’était facile de dire à un complice « tu sais vieux, on s’est réunis dans ton dos, et on a tous décidés que tu devais te sacrifier. »
Les fermiers de la rue de la Loi n’engrangent plus. Reynders est traité de frustré cynique et incapable d’empathie, tandis que l’intéressé critique les estimations budgétaires de son prédécesseur CD&V, comme s’il était à la chambre des Lords, dans un shadow cabinet de la finance.
L’œil de Béa s’humidifie en se tournant vers le demi-dieu qui peut tout et son contraire.
C’est de Lui que viendra la mise au point, après la mise aux poings.
Elio, si tu l’entends, sauve cette femme du désespoir.
Force ta nature et aime là, parce qu’elle le mérite !

11 mars 2013

C’est pas juste !

On pourrait se demander si, dans l’actualité, il n’y a pas d’autres sujets plus intéressants que celui des tribulations de Sylvio Berlusconi devant les tribunaux ?
Oui, bien entendu.
Sinon que la dernière « défense » du Cavaliere - déjà condamné à un an de prison en première instance dans le procès sur le rachat de la banque Unipol, un jugement dont il devrait faire appel – s’applique cette fois au procès Ruby, cette jeune prostituée mineure dont Berlusconi aurait utilisé les services dans le cadre de soirées chaudes à sa villa des environs de milan. Et là, il risque plus gros.
Mais, ce qui fait l’intérêt du cirque médiatique autour de l’homme et de ses tribulations, c’est l’effet protecteur de l’argent d’un prévenu aux ressources illimitées qui met en échec le déroulement normal de la justice.
Il y a déjà bien longtemps que, moins riche, Sylvio Berlusconi serait en prison. La liste de ses méfaits dépasse l’entendement, son impunité est peu ordinaire.
On ne dira jamais assez les dégâts dans l’opinion de cette impunité ! La Justice est quand même un des principaux piliers de la démocratie ! Quand ce pilier est branlant et, pour le Rubygate c’est un délicieux euphémisme, la démocratie elle-même en est considérablement affaiblie.

12lusc.jpg

Déjà avec DSK à New-York, tout le monde a pu juger du pouvoir de l’argent, en l’occurrence celui d’Anne Sinclair, riche héritière, épouse du prévenu, qui a permis à DSK de ne « moisir » qu’un jour en prison, puis de patienter dans une maison de grand luxe, jusqu’à son retour en France et enfin le défraiement de la plaignante, Madame Dialo, qui n’a pas résisté à l’offre d’un million et demi de dollars pour se désister.
Dans l’un et l’autre cas, les centaines de millions de justiciables de l’Europe de l’Union, comme les citoyens américains, non seulement auraient été maintenus en détention avant le jugement, mais encore y moisiraient à l’heure actuelle.
Mieux, un DSK, sans le fric de Madame Sinclair, aurait eu droit à l’étalage de son agression détaillée du Sofitel de NY, dans toutes les gazettes. Le fric a permis d’étouffer l’affaire et en le recevant Madame Dialo s’est engagée à ne jamais parler de l’agression sexuelle dont elle a été victime.
Alors, vouloir dire que nous sommes les justiciables d’une Europe qui donne les mêmes droits à chacun dans une démocratie respectable, c’est se ficher du monde.
En Belgique, il est courant que des personnages échappent à la justice parce qu’ils font de la politique à un haut niveau ou qu’ils sont à la tête d’une belle fortune, sinon qu’ils ont la responsabilité dans des affaires qui leur permettent de faire pression sur l’opinion.
En acceptant des missions qui relèvent du droit civil, comme le font si souvent les responsables politiques qui siègent dans des institutions bancaires ou dans des entreprises mixtes, non seulement ils perçoivent des salaires cumulant avec des indemnités parlementaires, mais encore, ils sont pratiquement assurés que leur responsabilité ne sera en aucune manière engagée.
L’affaire Dexia et l’extinction de toute poursuite par décret, à l’encontre de Jean-Luc Dehaene, illustre ces propos.
Et en cherchant bien, on pourrait lever le lièvre dans d’autres affaires. Hélas ! la presse n’est pas chaude pour s’aventurer sur un terrain où elle devrait se mesurer à l’establishment.
Même si les procès tournent à la bouffonnerie avec Berlusconi et Dominique Strauss-Kahn, on touche quand même là au point sensible d’une justice : l’argent
L’argent procure, sinon un passeport d’immunité, tout au moins une réflexion préalable de tout juge d’instruction saisi d’une affaire incluant des personnalités politiques ou richissimes.
Être friqué ou pas met en cause le système. A commencer par la simple amende pour une infraction mineure. Le clan des riches se rira de contribuer à l’effacement de son « erreur » par un versement de quelques milliers d’euros. Celui des pauvres verra le verbalisé au bord de l’exclusion sociale, sinon en prison.
C’est regrettable que le côté moral, vu sous cet angle, ne soit jamais abordé dans les gazettes qui aiment parfois s’étaler sur les frasques des puissants, comme si certains avaient droit à toutes leurs mansuétudes, tandis que d’autres, issus du prolétariat naturellement, toutes leurs réprobations.

10 mars 2013

Un héros controversé.

A la mort d’Hugo Chavez la plupart des journaux se sont déchaînés sur les années de présidence de cet ancien général de l’armée vénézuélienne.
On lui reproche d’avoir fait du régime « démocratique » une dictature. Pour ceux qui ont deux sous de bon sens et qui connaissent un peu l’histoire des pays d’Amérique du Sud, dire que le Régime qui précédait Chavez était une démocratie, c’est faire beaucoup d’honneur aux grands propriétaires fonciers et aux compagnies pétrolières américaines. Chavez a remplacé une politique soutenue par les agents de la CIA, par une autre s’appuyant sur les paysans pauvres et les ouvriers sous tutelles, c’est-à-dire une politique qui fait redescendre l’économie capitaliste de son piédestal pour la mettre au service des gens. Les Américains lui reprochent principalement de les avoir évincés des ressources pétrolières, une des plus grandes réserves au monde de pétrole lourd. On les comprend. Que les journaux belges fassent la fine bouche, on ne comprend que trop bien pourquoi.
Bien sûr tout n’est pas rose dans un pays aussi pauvre que le Venezuela ; mais on ne peut pas nier que les plus pauvres n’y ont pas trouvé avantages et dignité. Au contraire, des logements ont été construits en masse. Des redistributions de la richesse pétrolière ont permis un progrès majeur dans l’élévation de vie des paysans et des petits artisans. On situe le progrès à plus de 20 % par rapport à la période d’avant Chavez.
Alors, je veux bien que nos journaux fassent la fine bouche ; mais qu’ils reconnaissent au moins que Chavez ne s’est pas enrichi, même si la corruption est élevée, et que la pauvreté a reculé dans le pays grâce à son action.
Pour le reste on peut gloser sur sa dictature, ses affinités pour des dictateurs comme Castro ou Ahmadinejad, son antiaméricanisme viscéral. On ne peut pas se moquer de ses efforts tendant à rendre la souveraineté au peuple et son désir de mettre à genoux les grandes compagnies, surtout américaines du Nord, dans son combat contre l’hégémonie capitaliste.
Et c’est ça qui gêne nos parangons de la vertu du commerce et de la libre entreprise. Ils passent sous silence les méfaits des holdings qui pillent l’Europe, qui ruinent des industries viables qui pourraient les concurrencer. A cause d’eux des millions d’Européens sont sans travail, à commencer par les travailleurs belges.
J’aime assez la manière dont ils veulent enfumer les réalisations du « dictateur » vénézuélien, en les camouflant sous les accusations parfois basées sur des réalités : la vétusté des exploitations pétrolières, la dépendance du pays en matière de produits alimentaires achetés à l’étranger grâce à l’argent du pétrole. C’est vrai que Chavez n’a pas su développer l’agriculture du pays, qu’il y a pléthore d’employés d’administration de l’Etat et que le fléau de la corruption est loin d’être maîtrisé.

19jg000.jpg

C’est vrai tout cela.
Mais n’était-ce pas le premier devoir d’un homme d’Etat de procurer un toit et de la nourriture à ceux qui en manquaient ?
Et nos petits mariolles qui salissent tant qu’ils le peuvent cette présidence, feraient bien de balayer devant leur porte et parler de ce qui tourne au tragique en Belgique, pourtant sous un Régime qui n’est pas le même que celui de Chavez.
Quant aux restes de l’actualité de cette République d’Amérique du Sud que nous connaissons si mal, nous pouvons l’abandonner à la frivolité de nos magazines d’actus.
La propagande pro américaine intense se lit dans les commentaires de cette mort de celui qu’on va embaumer « comme Lénine ».
Je cite « …les chefs d’Etat des pays mis au ban par une grande partie de la communauté internationale mais soutenus par Hugo Chávez, l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad et Loukachenko, sont venus saluer le leader «anti-impérialiste», qui avait également tissé des liens diplomatiques avec la Syrie de Bachar el-Assad et la Libye à l'époque de Mouammar Kadhafi. »… pour la circonstance on fait revenir les morts comme Kadhafi en rappelant les «liens diplomatiques du défunt ».
J’ai même pu lire le commentaire d’un journal qui n’y va pas de mainmorte «La seule chose que Chavez a faite a été de répandre la haine et la division. »
Le président intérimaire a trois mois pour préparer des élections à la présidence. On ne doute pas un seul instant que le pays va grouiller d’agents de la CIA et que les dollars vont couler à flots dans les caisses des partis de droite au Venezuela. Tout cela, évidemment, pour faire renaître une démocratie… à l’américaine, comme chez nous !

9 mars 2013

Vivent les femmes !

A l’occasion de la journée de la femme, on peut écrire sans fausse joie et avec quelques raisons, qu’il ressort de la mondialisation quelque chose de positif concernant les femmes.
La mondialisation a quand même vu se répandre l’idée occidentale qu’un être humain, qu’il soit de l’un ou l’autre sexe, doit-être traité de la même façon en droit.
Quoique très mal comprise encore dans nos sociétés, cette idée fait son chemin dans des sociétés patriarcales et va à l’encontre de l’esprit de caste et de religion encore très répandu à travers le monde.
La diffusion de cette idée est due en partie aux progrès de la communication, mais aussi à l’ouverture des marchés, si l’on fait abstraction des dérives capitalistes que cette ouverture entraîne.
On voit bien la manière dont agissent les Etats qui craignent cette idée : bloquer Internet à leurs frontières et toute autre forme de communication de leurs citoyens avec l’extérieur. C’est, bien entendu dans le but de maintenir la dictature de quelques-uns par la force des armes et la nature insidieuse de la religion ; mais c’est aussi dans la crainte, d’une manière plus générale, des revendications des femmes, malmenées dans leur famille, leur tâche quotidienne et de citoyennes.
L’Islam joue un rôle de plus en plus considérable dans les démocraties occidentales, un peu par la lâcheté des laïcs, mais surtout par le mouvement ascendant de cette religion. Cette religion a beaucoup à craindre de cette mondialisation, plus que toutes ses rivales. En effet, il n’existe pas une religion plus antiféministe qu’elle et il faut descendre dans des sectes en Inde ou au Pakistan pour trouver pire.
La femme y est un sous-produit d’humanité, soumise, conquise par l’homme musulman, depuis Mahomet qui a donné l’exemple.
C’est la rébellion contre ce rôle asservi de la femme, dont la religion musulmane a le plus peur et le plus à craindre.

178pp00.jpg

On le voit bien en Tunisie et en Egypte. Le parti religieux, voulant maintenir les « traditions » et la pérennité coranique, y est formidablement contesté par les femmes des villes. Il faudra bien que les pays les plus ancrés dans la tradition qu’ils soient chiites ou sunnites, rendent la liberté aux femmes tôt ou tard, s’ils ne veulent pas finir en eau de boudin et simagrées.
Voilà longtemps que la religion catholique ne brûle plus les sorcières, les femmes européennes ne lui doivent rien. Elles ont été sur le chemin de l’émancipation toutes seules et depuis longtemps. Le spectacle des vieux messieurs en robe, pour élire le chef de l’église, est symptomatique du mépris dans lequel cette religion tient toujours les femmes. Mais sans plus et sans effusion de sang et parti pris. Peut-être un jour le Vatican rejoindra-t-il l’esprit protestant et l’ouverture aux femmes.
On n’en est pas encore là, mais certains s’interrogent.
Quant à nous, nous avons encore beaucoup à faire et la parité entre les sexes est loin d’être parfaite, tout au plus est-elle moins dramatique pour les femmes occidentales que pour leurs sœurs orientales.
En Belgique, Di Rupo s’est fendu d’une apologie de la femme, égale en tout à l’homme. Cependant, il détient le pouvoir et donc pourrait passer à l’action, plutôt que nous endormir par des souhaits.
Son parti n’est pas sans femmes, certes, mais la parité est fort éloignée du compte. Et à part quelques-unes, la plupart n’ont pas de rôles visibles.
Quant au MR, c’est le macho de tous les partis, probablement à cause de la virilité des propos des têtes de gondole, pour un capitalisme pur et dur. Par contre le CDh et Ecolo sont dans de plus heureuses dispositions à l’égard des femmes. Et c’est tant mieux.

8 mars 2013

Un capitalisme totalitaire

On ne le répétera jamais assez, nous n’assistons pas à une évolution du capitalisme depuis sa mondialisation, mais à une autre forme d’exploitation des masses.
Dans la confusion actuelle : des partis politiques aux médias, presque tout le monde défend de bonne ou de mauvaise foi un système qui a permis les Trente Glorieuses et qui n’existe plus. Il a été remplacé par un autre. Et cet autre est fort différent du précédent. Il s’est émancipé de toute morale en concourant à l’appauvrissement des peuples pour plus d’enrichissement des élites. Les syndicats avaient fini par s’accommoder de l’ancien. Le PS nous l’avait servi sur un plateau d’argent. Et on avait fini par les croire. On vivait toujours dans le souvenir du stalinisme.
La version nouvelle du capitalisme est d’une toute autre nature. Dommage pour nous, mais le PS ne s’en est pas encore aperçu.
Le MR, par exemple, tire ses copains du PS vers la conservation de l’idée ancienne qui voulait que l’enrichissement des élites profite à l’enrichissement général, comme si nous étions toujours dans les années 70 !
La crise de 2008 a transformé le progrès social en stagnation, puis en régression. C’est la première fois, depuis un siècle d’économie capitaliste, que les syndicats négocient sur ce que les travailleurs devront perdre ou conserver de leurs avantages anciens.
Quand les populations s’appauvrissent et que les élites poursuivent la progression de leur enrichissement, c’est le signe d’une considérable augmentation des inégalités.
Les 500 premières voitures de la nouvelle Ferrari à 1 million 250 mille euros la pièce ont déjà trouvé preneurs, avant la sortie des chaînes de montage !
La France vient d’atteindre les 10 % de chômeurs et nous ne sommes pas loin du même pourcentage, quand il n’est pas dépassé dans certaines villes.
Les inégalités conduisent à détacher encore plus, le groupe des très riches, du reste de la société. Ce groupe a désormais un pouvoir énorme. Il contrôle les grands choix collectifs. La démocratie représentative n’est plus qu’une apparence à gouverner selon la volonté du peuple. Les électeurs ne contrôlent plus rien du tout. Le destin de la collectivité est déterminé par la classe oligarchique.
Désormais, des particuliers ont des budgets comparables à celui de la Belgique. Quand on voit ce à quoi Di Rupo doit se résoudre pour trouver les 3 milliards de dépassement du budget prévu, on est à la fois partagé entre la pitié et la colère à l’égard d’un socialiste devenu le fourrier de la droite, le domestique des puissances économiques.
Le régime oligarchique du capitalisme II s’est développé – comme une plante parasite - par une extension sans précédent du pouvoir des acteurs économiques, bancaires et financiers. Par contre coup, l’État s’est affaibli.
Au lieu de lutter contre cet affaiblissement en réclamant les droits du peuple sur tout autre droit, les partis politiques se sont tournés vers plus puissants qu’eux et se sont mis à leur service.


820ax12.jpg


L’observatoire le plus intéressant de ce mouvement en Belgique, c’est le club Lorraine. Il nous en donne le plus à voir. De Bart De Wever à Rudy Demotte, tous viennent y faire allégeance et promettre d’être les bons élèves, non pas à ceux qui sont dans la salle, souvent des marionnettes parfumées aux essences rares, à la limite du gâtisme, comme sont en général les petits entrepreneurs qui ont réussi, mais aux grands dieux de la finance et détenteurs de la foi dans le Capitalisme II. Ils ne sont pas dans la salle, mais ont de grandes oreilles qui traînent partout et dont les antennes s’appellent les Agences de notation.
C’est la face visible d’une imbrication étroite entre les cercles dirigeants politiques et économiques et une des caractéristiques du régime oligarchique.
Tout se déroule ainsi devant nos yeux, alors que le principe fondamental de la démocratie est la séparation des pouvoirs : d’un côté les élus, les hauts-fonctionnaires, les membres des cabinets ministériels et de l’autre les dirigeants des banques et des grandes entreprises.
Nous sommes entrés dans la phase visible, donc cynique, de l’état de connivence entre le politique et l’économique.
Les affaires privées relèvent d’une autre logique que les affaires publiques. La fusion des deux systèmes de gestion a fait des dégâts considérables dans les concepts moraux et les régressions sociales.
La démocratie s’arrête quand le souci de la gestion des intérêts publics passe par la préservation des grands intérêts privés.
Un nouveau va-et-vient, entre les milieux de la haute décision publique et ceux des grandes entreprises ou de la banque vient encore de frapper le gouvernement Di Rupo en la personne du nouveau ministre des finances, Koen Geens, spécialiste en droit des entreprises, membre du Conseil d’administration de BNP Paribas Fortis.
Comment veut-on que ce type défende les intérêts de la collectivité, sinon en délivrant un message trompeur, aussitôt relayé par Le Soir, La Dernière Heure et La Libre Belgique !

7 mars 2013

Des valeurs sûres !

Dorénavant, nous en avons la preuve, le monde de la finance vit dans un monde virtuel.
Le seul inconvénient, c’est que l’argent qu’il brasse est le même que celui qui rémunère notre travail.
La preuve en est fournie par le Dow Jones, Il a atteint à Wall Street 14.253,77 points, en progressant de 0,89%. Son précédent record était du 11 octobre 2007 (14.198 points) !
Les naïfs pourraient croire avec Alain Minc et notre nouveau ministre des finances que la crise financière de 2008 est terminée.
On a même entendu glapir Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, depuis son bureau : "Depuis mars 2009, c'est quand même une incroyable remontée".
Le préposé à l’économie dans les colonnes du Soir saluait l’événement comme un miracle, l’imbécile !...
Eh bien non ! La crise sévit plus que jamais aux States comme en Europe. Les revenus des ménages ont ramassé un coup de vieux qui les ramène avant 1980. Le niveau du chômage – ne parlons pas de l’Europe – est de 7,9%, la croissance est quasi-nulle. La querelle des républicains et des démocrates a amputé de 2012, 85 milliards de dépenses d’Obama jugées nécessaires...
Alors, c’est l’euphorie du bunker d’Adolphe sous le Reichstadt en 1945. Tout le monde se saoule la gueule au meilleur sans voir les chars soviétiques… pardon, que le Dow Jones est un indice boursier bizarre ! Il ne représente pas la situation économique. Pire, il ne peut même pas se représenter lui-même et battre son record historique, puisqu’il est bidonné avec de nouvelles règles. En réalité, les économistes sérieux le diront, il est surévalué de 20 % !
Sa méthode de calcul fait du Dow Jones, avec le Nikkei, un des seuls indices boursier à être pondéré sur la valeurs des actions le composant, et non sur leur capitalisation boursière.
C’est le coup des emprunts russes qui ont ruiné l’épargnant français en 1916. Sur papier les fortunes capitalisées sont colossales, sauf que les boursicoteurs américains jouent à se faire des fortunes avec les billets d’un Monopoly.
Sur papier les 30 plus grosses entreprises américaines ont retrouvé leur niveau d'antan. Dans la réalité tout est à vendre et d’ici à ce que les Chinois rachètent tout ou laissent aller à la faillite, pour faire une meilleure affaire, il n’y a qu’un pas.

42s00.jpg

Depuis la fin des accords de Bretton Woods (les États-Unis ne veulent pas voir disparaître leur encaisse-or) ils suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971, c’est la fin d’une « valeur » d’échange du papier monnaie contre le métal jaune et le début de la dérive du dollar qui ne s’est pas encore effondré parce qu’il est la monnaie de référence mondiale. Le système des taux de change fixes s'écroule définitivement en mars 1973 avec l'adoption du régime de changes flottants. Les Américains impriment depuis des dollars comme on n’a jamais vu ! Les investisseurs restent confiants, grâce à l'action de la Fed, la banque centrale américaine. Elle inonde les marchés en faisant tourner la planche à billets.
Depuis on a fait mieux. La valeur d'une action n'a aucun lien avec l'importance d'une entreprise. Les traders s’agitent, brassent le vide et gagnent des milliards et les milliardaires deviennent de plus en plus nombreux. 2008/2009 semble avoir disparu des mémoires. Quatre ans après la crise, on est toujours en plein délire. Nos élites politiques sont aspirées par le vide.
Des taux d'intérêt proche de zéro, pour favoriser l'investissement, la consommation, le marché du logement et hâter la reprise du marché de l'emploi, semblent aussi peu prometteur aux USA qu’en Europe.
Les risques sont nombreux d’ouvrir une nouvelle crise dans la crise. Nous la devrons aux Américains si nous ne prenons pas - et nous ne la prendrons pas - une mesure protectionniste avec un euro monnaie de référence, ce que les Anglais ne veulent absolument pas.
Alors Wall Street, le Downs Jones, le dollar, les milliardaires, toute cette foutaise capitaliste, si une nouvelle crise éclate, ne vaudront plus un clou. Une paire de bras, un marteau et un savoir-faire redeviendront ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’êtres : des valeurs sûres ! Les seules !

6 mars 2013

Les salauds ne changent jamais.

A force de tourner entre quelques écoles de droit, une de commerce et l’une ou l’autre de science-politique, nos élites, toutes ayant été parfaire leur savoir en communication dans des établissements spécialisés de l’art de ne rien dire, mais avec conviction, se sont faites à l’évidence que les peuples qu’elles dirigent ne les méritent pas.
Elles en ont conclu que c’est grâce à leur intelligence supérieure et à la qualité de leur école de management de la chose publique, qu’une telle disproportion entre leurs mérites et les nôtres saute aux yeux de tous.
Charles De Gaulle avait résumé la pensée de nos élites en une phrase lapidaire « Les Français sont des veaux ». Il suffit de remplacer cette nationalité par la nôtre et nous aurons, à peu près, le degré de l’estime dans laquelle nous tiennent les cadors des partis traditionnels.
Le classement des mérites se vérifie à chaque débat au cours duquel un veau de nos alpages est invité à donner la réplique à nos grands esprits. On lui donne quinze secondes pour répliquer à deux heures de grands discours. On mesure ainsi la haute estime que les médias nous portent, en complète fusion avec les élites.
Comment ne pas voir qu’un temps aussi court donne le sentiment général que tout est dit et que les cons n’ont pas à l’ouvrir davantage.
L’exemple qu’en donne Céline, dans son Voyage, est saisissant « Il n’était point mauvais que Baryton me considérât dans son ensemble avec un certain mépris. Un patron se trouve toujours rassuré par l’ignominie de son personnel. L’esclave doit être coûte que coûte un peu et même beaucoup méprisable. Un ensemble de petites tares morales et physiques justifient le sort qui l’accable. La terre tourne mieux ainsi puisque chacun se trouve dessus à la place qu’il mérite ».
Evidemment la nature de ce souverain mépris n’est pas la même selon que le chef est triomphant ou dans l’opposition. Au pouvoir, s’il ne doit compter que sur lui-même pour sauver ce qu’il reste à sauver, le chef aura quand même une pensée émue pour les veaux qui l’ont élu. Dans l’opposition, le chef les considérera avec le souverain mépris que l'élite réserve à l’imbécillité des masses ignorantes.
C’est ainsi que nous ne pouvons pas comprendre que Bart de Wever complote contre la couronne pour le bien des Flamands et que Di Rupo est l’homme providentiel de la dynastie pour le bien des Wallons.
Les deux font la jonction sur la nécessité d’une politique d’austérité pour sauver le peuple de lui-même.
Ils font partie l’un et l’autre de cette fraction des élites qui pense que les souffrances durcissent les âmes et les rendent plus fermes au combat économique.
Leur crédo consiste à voir dans la haute finance la lumière qui percera les ténèbres de la crise que nous traversons. N’en ressentant pas les mêmes effets que nous, ils ne comprennent pas nos alarmes.
C’est suffisamment dur pour eux, de vivre au milieu d’un peuple d’imbéciles.

05c000.jpg

La Révolution française a permis de faire glisser la détestation du peuple par la noblesse, à la détestation du peuple par la bourgeoisie. Par un cycle étonnant, les nouvelles classes politiques représentent désormais la noblesse qui déteste aujourd’hui bourgeoisie et gens du peuple à l’identique.
Di Rupo a conservé l’esprit Chateaubriand. Dans ses « mémoires d’outre tombe », l’écrivain décrit les sans-culottes de la même manière que le premier ministre parle du populisme et de l’extrême gauche « Les plus difformes de la bande obtenaient de préférence la parole », si ce n’est que la difformité aujourd’hui tient dans la différence supposée de culture.
C’est toujours la même rengaine. C’est le combat de ceux qui savent (les chefs à vie) contre la bêtise (à vie aussi) de ceux qui ne savent pas.
La preuve, ce que nous tenons pour des possibles « la lutte des classes, le respect de la majorité, la fin des abus et de l’exploitation du pauvre par le riche » eux les considèrent comme des bêtises, une sorte de non-sens qui nous suit depuis la petite école, jusqu’à l’école technique. Pour ces cuistres, notre bâton de maréchal c’est d’entrer en chaudronnerie « soudeur à l’arc et à l’autogène », un peu comme à l’armée, un con qui a réussi, termine adjudant-chef.
Le seul principe, celui dont on est sûr et qui fait une égalité parfaite dans les corps de métiers, des élus du peuple, des riches et des pauvres : « les salauds ne changent jamais ».

5 mars 2013

Un paradis fiscal exemplaire.

Les socialistes belges devraient avoir honte en félicitant les Suisses d’avoir été les premiers à mettre un terme aux abus de salaires et des parachutes dorés. Qui ne voit l’imposture de notre gouvernement et de nos ministres qui prennent initiative sur initiative dans une fuite en avant, alors que le peuple dans son ensemble n’est pas favorable à cette politique de régression sociale que Di Rupo nous applique avec le zèle du parfait domestique de la finance, sous l’œil critique des Reynders, Michel, Chastel et compagnie.
Qu’est-ce qu’on attend pour demander l’avis des gens avant de prendre des décisions souvent calamiteuses pour le plus grand nombre ? Qu’est-ce que ça peut foutre de voir nos hommes d’Etat se justifier après coup, quand le mal est fait ? Il y en a même qui osent pleurer devant les médias, comme Onkelinx, qu’elle n’a pas voulu les mesures prises en matière de chômage !
On a droit aux faces de carême qui, tour à tour, se pointent en justifiant souvent leur tour de passe-passe, devant la « contrainte » d’abord de l’européanisation et si ce n’est pas suffisant, de la mondialisation !
On le voit bien d’ici le référendum d’initiative populaire à l’Europe que les citoyens pourraient prendre : « Êtes-vous d’accord de l’application d’une loi interdisant la vente des produits fabriqués en-dehors de l’Europe par des travailleurs victimes des bas salaires et des conditions sociales désastreuses ? ».
Ce serait un raz de marée de « oui ». David Cameron serait obligé de fuir l’Angleterre s’il lui prenait la fantaisie de faire campagne pour le « non ».
Pourquoi les parlementaires n’en feront-ils rien ?
C’est inutile de le leur demander. On a compris. Ces gens ne défendent pas les mêmes intérêts que ceux des peuples qu’ils représentent. Leurs arguments ne tiennent pas. Leurs motivations sont obscures, leurs peurs sont malsaines. La sacro sainte liberté du commerce fait office de liberté tout court. Ils n’ont pas encore compris que la Liberté des peuples, ne passe pas, n’a jamais passé par l’exploitation de l’homme par l’homme dans des buts d’enrichissement personnel, que cette liberté là n’est que l’aboutissement d’une volonté de quelques-uns dans une vision du monde qui va contre l’éthique et prospère au détriment du plus grand nombre.
Bizarre, quand même, que ce soient les Suisses dormant dans un paradis fiscal, qui se soient les premiers secoués. Il faut croire que leur démocratie est meilleure que la nôtre.
Les votations suisses n’intéressent guère à l’étranger. On s’est un peu souvenu des Suisses à l’occasion du référendum contre les minarets. Ces tours érigées pour appeler les fidèles à la prière dans le paysage suisse, les gueulantes des imans et tout le tralala imbécile pour appeler à la dévotion, ont effrayé les gens. En Belgique, cela n’a pas empêché le pouvoir de faire la pute avec toutes les religions en oubliant les devoirs d’un Etat laïc.

89sz00.jpg

On voudrait bien faire pareil pour ce qui touche au fric et aux friqués. Mais, ce référendum est d’une toute autre portée. Les grands médias ont annoncé la victoire de l’initiative Minder. Le vote des Suisses a récolté une large approbation sur la Toile. Les internautes sont ravis. Souvent, c’est par eux qu’on peut entendre le peuple, bien mieux que ceux qui jouent du tambour tous les dimanches à la RTBF et à RTL.
« Voila l’exemple d’une démocratie qui fonctionne ! » et ce cri est quasi unanime et s’entend de partout.
Que nos agents du commerce extérieur, nos employés de guichet de la finance et des trusts qui ont infiltré les partis se méfient. Ce n’est pas en faisant des discours sur le populisme qu’ils empêcheront encore longtemps les citoyens à disposer d’eux-mêmes et à faire les lois à leur place.
Ils commencent à se faire tard pour eux. Qu’ils prennent garde à se faire surprendre encore au lit, par la rue. On a vu par le passé, bien des importants de s’en être repentis, alors qu’ils se croyaient en sécurité derrière leurs lois et leurs gendarmes.

4 mars 2013

La fin des illusions ?

Concours de circonstance ? Lâcheté des personnels politiques face à l’incontournable système économique et à la fatalité ? L’évolution est visible : dans un premier temps, la notion de classes ou de catégories sociales a été jugée passéiste, un peu parce que le marxisme en avait fait ses choux gras. Le courant « nouveau » à peu près célébré par les familles politiques au même moment, voyait dans la matérialité des faits disparaître toutes les classes sociales dans le but de noyer dans la masse, celle qui constituait l’épine dans le pied du système : la classe ouvrière.
Pour la théorie officielle, il n’y a plus de classe parce qu’elles s’interpénètrent et que l’on peut débuter très bas dans l’échelle sociale et arriver très haut.
Et de fait, les Trente Glorieuses semblaient donner raison à une nouvelle organisation sans classe de la société.
Cependant, un observateur attentif décelait déjà, lors de cette période, toutes les failles d’un raisonnement qui était surtout en adéquation avec le pouvoir économique.
C’est à cette époque que les derniers journaux d’opposition cessèrent leurs activités et que l’opinion publique s’endormit, malgré quelques courageux, pas nécessairement à la gauche de la gauche, qui se démenèrent pour tenter de faire comprendre que cette théorie était bel et bien de la poudre aux yeux.
En réalité, ce qui départage en classes sociales, c’est le pouvoir discriminant de l’argent. Il y a la classe supérieure qui dispose des moyens nécessaires à sa prospérité et qui en use avec parcimonie, soit pour se faire servir, soit pour augmenter son patrimoine. Elle était immédiatement suivie par la classe moyenne, qui est en train de fondre comme neige au soleil, remplacée dans quelques-unes de ses composantes par la classe politique montante, qui maintient ses revenus en période de crise et augmente son inaptitude à « penser » une société différente du point de vue de l’économie.
Enfin, la classe ouvrière. Sa seule ouverture consiste à fusionner avec les catégories inférieures d’employés de bureau, dans un pot-bouille de valeurs et d’intérêts identiques avec le lumpenprolétariat en constante croissance, composé des millions de gens qu’on maintient dans l’attentisme d’un renouveau industriel et qui, en fait, sont destinés à ne plus jamais être réintégrés dans le travail.

022aw.jpg

Cette crise aura consacré la défaite totale de la classe ouvrière. Non seulement, c’est elle qui souffre le plus, mais aussi c’est elle que l’on a pressurée au maximum, afin de rétablir les comptes de l’Etat. Les mondialistes osent comparer le salaire d’un ouvrier chinois ou indien avec un salaire européen, afin de faire pression sur ceux qui gagnent trop, faisant fi de deux siècles de luttes pour le progrès social. Rien que cela devrait conduire à l’émeute !
Voilà qu’on s’attaque à la classe moyenne marchande, que l’on va sans doute détruire, comme on a détruit la classe ouvrière, par la réduction des salaires et l’excessive taxation de sa seule valeur : le travail.
La classe ouvrière a mis beaucoup du sien et s’est presque mise au tombeau elle-même. Encore aujourd’hui ses composantes sont obnubilées par l’argent, la réussite et un nouveau racisme qui s’insinue, désignant l’étranger comme le responsable de sa culbute, sans oublier l’affirmation que le chômage est volontaire, qualifiant elle-même de paresseux des milliers d’enfants issus d’elle. C’est à-demi mots ce que traduisent les nouvelles règles en matière de chômage.
Wathelet avec son projet de retirer le permis de conduire à ceux qui ne peuvent pas payer ses amendes, nous éclaire sur l’état d’impécuniosité et du délabrement de la classe ouvrière. A des gens qui n’ont presque plus rien, il faut « pour faire respecter la loi » retrancher quelque chose autre que l’argent. Il y a le retrait du permis, puis après la sanction suivante : la prison.
Il faut avouer que Wathelet y va fort dans sa détestation des pauvres.
On en revient ainsi, peu à peu, à la société décrite par Hugo dans « Les Misérables ».
Remarquez l’extrême souplesse des médias, des associations des mordus de l’automobile et des mafias politiques. Tous sont bien d’accord avec Wathelet.
Les banquiers et les politiques s’attaquent à ce qui reste de la classe moyenne. Logique dans leur esprit. Vous avez vu à quelle hauteur nos politiques contribuent à « l’effort général » et comment les banquiers et les actionnaires se rémunèrent ?
On sacrifie les classes moyennes sur l’autel de l’austérité.
Au passage, vous remarquerez que si parler de la classe ouvrière est devenu un sujet tabou, on n’a jamais cessé de célébrer les vertus des « classes moyennes ».
Le risque est majeur. Pousser le bouchon trop loin, c’est faire basculer dans le camp d’une vraie gauche, les adhérents d’un libéralisme chancelant et d’un parti socialiste au pouvoir depuis trop longtemps, pour qu’il ne soit pas corrompu.
On oublie que la Révolution Française a été faite plus par les bourgeois et les lettrés, que par le peuple.
Dans la panique qui précède tous les « sauve-qui-peut », on oublie facilement les fidéicommis et les classes tampons. Si pour conserver tout, les détenteurs des capitaux ne comptent plus que sur les personnels politiques et la presse, laissant mourir la classe moyenne avec la classe ouvrière, ils risquent de ne rien conserver.

3 mars 2013

The eminent domain… des sots !

Pascal Lamy, considéré par nos libéraux comme un bon organisateur de l’économie mondiale, est avant tout un de ces « visionnaires » dont les pieds ne touchent plus le sol, dans son discours pro domo à l’OMC. On a déjà remarqué que les « trop » diplômés dans des postes, clés finissent par se croire d’essence supérieure.
Lamy ne voit pas les dégâts, il ne voit que les réalisations du commerce mondial. Vu par le petit bout de la lorgnette du directeur général de l’OMC, cela donne 2 à 3 % du commerce mondial endommagés depuis la crise de 2008 ! Une paille.
Il croit toujours que la politique de rigueur vise à créer de la croissance en aidant les entreprises à produire plus et à exporter plus. En améliorant leur compétitivité et leur rentabilité.
Au vu du résultat, d’autres pourraient en douter, pas lui !
Il est donc contre la politique de la demande, "keynésienne", qui cherche à obtenir de la croissance en stimulant la consommation publique et privée.
Résultat, Mario Monti a libéralisé les professions réglementées, simplifié le marché du travail et la couverture sociale des salariés en vue de restaurer la compétitivité des entreprises en Italie. C’est un clown qui lui a réglé son compte. Mariano Rajoy, en Espagne, a réduit le coût des licenciements pour les entreprises, réduit leurs charges et diminué les allocations chômage. Ne parlons pas de la Grèce, ni du Portugal. Il n’y a qu’à les citer, c’est suffisant !
On voit ce qu’il est advenu de ces pays : défaite électorale, marasme, émeute, augmentation de la pauvreté.
En France, l'adoption du pacte de compétitivité, l'accord de réforme du marché du travail sur le flexibilité et d'allégement des procédures d'embauche et de licenciement, la modération salariale, gel des salaire des fonctionnaires et la revalorisation miniature du smic, tout s’est concentré sur l’offre au détriment de la demande intérieure. On n’a jamais été aussi haut dans le chômage, les ventes des voitures s’effondrent et la pauvreté s’accroît !
Chez nous, Pompadour copie le modèle français et malgré tout, il reste trois milliards de dépassement à trouver. Bonsoir pour la demande intérieure !
La méthode Lamy est de nature à appauvrir les travailleurs d’Europe et à faire régresser la cause de l’Europe dans l’esprit des Européens.
Lamy est en réalité le continuateur de la politique de Reagan : l'Ultralibéralisme sauvage, l'amaigrissement tragique de l'État, les coupes claires dans les dépenses publiques, pour une réduction massive des impôts… des riches !

181m90.jpg

Pascal Lamy ne lisant que ses œuvres ne connaît pas l’économiste Murray Rothbard qui montre par des chiffres et des graphiques que la politique économique de Reagan a été un fiasco complet, un double déficit, budgétaire et commerce extérieur, ce qui a durablement affaibli l'économie américaine dans la compétition mondiale.
C’est justement Reagan, qui par sa politique, a fait venir des idées pour 2008 ! A cause de lui, aux USA les dépenses publiques ont augmenté de 68 %, les déficits budgétaires se sont envolés (à plus de 5 % du PIB), la dette publique a été multipliée par trois, de 997 milliards de dollars à 2 850 milliards. Quant aux recettes de l'impôt sur le revenu, malgré la baisse des barèmes des tranches les plus élevées, elles sont passées de 308,7 milliards de dollars en 1980 à 549 milliards en 1989. Cerise sur le gâteau, le déficit de la balance commerciale explosa,
C’est la vision du monde de Pascal Lamy qui est inquiétante, parce qu’elle va dans le même sens.
Un parlementaire français, Dupont-Aignan, a surnomme Lamy « le docteur Folamour de la mondialisation ».
Je ne peux mieux faire que reprendre l’interview de Dupont-Aignan publié par le Huffington Post : « Loin de moi l'idée… de nier la mondialisation. Internet, le raccourcissement des distances, la force des échanges, sont des faits historiques. En revanche, c'est notre devoir d'hommes libres et de peuple libre de tirer le meilleur de cette réalité historique.
Cela, M. Lamy ne le comprend pas. Pas un mot dans son propos introductif sur la loyauté des échanges, le protectionnisme monétaire avec la sous-évaluation de la monnaie chinoise ou coréenne… Le dumping stratégique de la Chine pour éradiquer toute concurrence dans le domaine, par exemple des panneaux solaires ou de certains médicaments, il ne veut pas le voir. L'échec cinglant de son idéologie depuis 30 ans, il ne veut pas le voir.
« Mais surtout, et c'est là le plus grave, M. Lamy répète à longueur d'années que le bilan est globalement positif car des millions de Chinois ou d'Indiens seraient sortis de la pauvreté. Il ne veut pas voir que le fait de travailler dans des usines comme des esclaves avec aux fenêtres des filets anti-suicide pour éviter que les travailleurs ne se jettent sur le sol, n'est pas fondamentalement différent de la misère dans les rizières d'autrefois.
« Et surtout, il fait semblant de ne pas voir que la mondialisation est l'alignement de tous les pays sur le standard social, environnemental et sanitaire le plus bas. Ce que les peuples français et de toute l'Europe ont remporté comme progrès social et économique depuis deux siècles, le docteur Folamour de l'OMC et ses amis sont en train de le déconstruire pierre à pierre.
« Les 19 millions de chômeurs de l'Union européenne est un non évènement pour lui. Le désastre sanitaire chinois, cela n'existe pas. Le réchauffement de la planète, c'est un mythe. Son monde est le meilleur et il faut continuer dans cette voie. »
Que dire de plus, sinon que les dirigeants du MR, le Pompadour du PS et avec lui ses ministres, vouent un culte à Pascal Lamy.
On en est là. Se faire pousser dans un gouffre par des gens qui ont l’arrogance de leurs diplômes, c’est la pire des choses, parce que cela signifie que l’empire des sots est dirigé par les plus sots !

2 mars 2013

Fichu pays !

Il va falloir faire quelque chose pour arrêter les faiseurs de lois !
Stopper la valse des amendes dans des domaines où le grand Tout de l’économie n’est pas présent, là où ils peuvent sévir sans perturber Wall Street et Mittal.
Voilà qu’ils veulent financer la police davantage avec le produit des amendes, acheter des autopompes pour nous mouiller jusqu’au caleçon en prévision que ça va mal tourner !
Parmi les enragés et les plus convaincus, celui qui laissera son nom de législateur le plus incisif : le secrétaire d’Etat à la Mobilité, Melchior Wathelet !
Déjà que le public n’en peut plus de ramer pour de moins en moins de considération de la chose publique, cet énergumène haut placé met au point un harpon hyper sophistiqué : la loi sur les infractions de roulage. La loi subira d’ici l’été prochain un lifting signé Melchior III. Sous la main de fer de l’intéressé, on va avoir droit à une majoration de 35% du montant de l’amende en cas de non-paiement dans les délais.
Pas de quoi relancer l’économie et payer les dettes de Pompadour, mais ça va faire mal quand même dans les chaumières où ça roule encore.
Au bout des sanctions, l’automobiliste perdra son permis de conduire ou sera suspendu, si l’Etat ne récupère pas le montant de l’amende fixée. Ah ! nom de dieu les harpies !...
Adoptée par le parlement alors que le gouvernement était en affaires courantes, la loi de réparation est destinée à permettre au fisc de récupérer le montant des amendes impayées en le déduisant d’un remboursement. Faille dans le dispositif: elle ne permet pas de percevoir le montant dû pour les personnes à qui le fisc ne doit rien rembourser. Pour corriger le tir, le secrétaire d’Etat à la Mobilité Melchior Wathelet proposera à la Chambre d’adapter la loi de réparation en y insérant d’autres sanctions pour faire disparaître le sentiment d’impunité chez ceux qui sont tentés d’organiser leur insolvabilité, mais aussi les pauvres.
La perception immédiate impayée, deviendra un ordre de paiement après un délai de 45 jours pour l’acquitter et de 30 jours pour la contester. Si cet ordre de paiement n’est pas honoré dans les deux mois, la sanction ultime sera la suspension du permis de conduire de huit jours, quinze jours ou un mois, en fonction du montant de la perception immédiate, sans tribunal et sans jugement... rien que par l’autorité administrative !
Holà ! tout beau, le secrétaire d’Etat à la Mobilité avec la complicité de la Pompadour et des autres baratineurs du bel étage, est en train de changer le dispositif démocratique, que tout citoyen peut réclamer de droit. Le citoyen avait la possibilité de se défendre et d’évoquer devant un juge les circonstances particulières de son infraction. Certes, il le pourra encore… après avoir payé !
Payer, avant d’être jugé, comme sous l’Ancien Régime !... ou alors, je n’ai pas compris la combine à Wathelet.
Voilà qui va faire mousser les simples flics qui se prennent déjà pour des petits rois des trottoirs ! On ne pourra même plus contester une contredanse devant un tribunal de simple police avant de casquer ! C’est-à-dire en reconnaissant de fait l’infraction par un paiement anticipé à un jugement, si un jugement est encore possible, en l’occurrence.
Tout cela est très malsain.

80s000.jpg

A défaut de poursuivre les grands criminels, les fraudeurs et les banquiers véreux, on alourdit l’amende du pauvre type ! Rouler est déjà un luxe, avec le rétablissement de l’octroi, les prébendes et la gabelle, le tout reporté sur l’automobiliste, si en plus il ne peut plus se faire entendre, on entre dans une drôle de société.
Le caractère discriminatoire de cette nouvelle imbécillité vexatoire tient dans le recouvrement d’office par une retenue sur le trop perçu à l’impôt des personnes. Ceux à qui on ne restitue rien parce qu’ils ne déclarent rien, peuvent être davantage sanctionné par une plus-value de l’amende, retrait du permis, etc. Wathelet a sans doute pensé à foutre l’engeance en tôle, si les prisons n’affichaient pas déjà complet.
Mais qui va pouvoir dire à ces fous furieux qu’ils devraient plutôt faire des lois pour empêcher les délocalisations d’entreprise, les salaires énormes qui conduisent les entreprises à la faillite par les dirigeants eux-mêmes et les actionnaires avides.
Après avoir détruit la classe ouvrière, voilà que Pompadour et ses lieutenants font une distinction entre ceux qui peuvent payer l’amende et ceux qui ont des difficultés à le faire, augmentant encore le tarif pour les plus pauvres !
Décidément, fichu pays !

1 mars 2013

Informez vos lecteurs !

L’éditorialiste-en-chef y va de son petit couplet philosophique, dans le journal « le Soir » à propos du décès de Stéphane Hessel.
Tout tient dans le premier paragraphe de la charmante : « L’indifférence, c’est la mort du cœur. » C’est cette chose, si essentielle, qu’un vieil homme, au bord de sa vie, nous a rappelée. Par la modeste vertu de ce qui reste le meilleur véhicule des idées simples mais fortes, qu’on veut partager avec le plus grand nombre : un opuscule de quelques pages, qu’on pouvait se passer sous le manteau, photocopier, télécharger, lire d’un jet, pour mieux et plus vite, passer à l’acte. »
Pour une presse en perpétuelle indifférence, c’est assez gonflé. Comment peut-on admirer un tyran et Vincent de Paul à la fois, un chevillard et un fervent de François d’Assise ? On ne peut pas se poser la question et se contenter du chant des oiseaux, une fois par an, sous les yeuses du mont Subasio. Il faut faire des choix. Il faut passer à l’acte !
En n’éclairant pas le lecteur, tout en cherchant à l’attacher à la lecture du journal, ce qui n’est pas incompatible, loin de passer à l’acte, on étouffe toute velléité de réfléchir dans le domaine politique et dans le domaine moral.
Les journaux belges en sont là.
Ce n’est pas le seul « Soir » responsable, mais à la différence d’époques plus terribles comme celle que connurent les gens du XIXme siècle, il y a une sorte de frilosité générale et un rapprochement de la presse, du pouvoir – au point d’y coller - pourvu que ce dernier se réclame de l’économie que nous connaissons dans sa phase ultime d’une mondialisation capitaliste.
C’est probablement la compromission avec le pouvoir économique, dont voulait parler Stéphane Hessel, quand il disait que s’indigner n’était pas suffisant et qu’il fallait après cette indignation salutaire, passer à l’acte. Dans les tous derniers mois de sa vie, il s’était, du reste, fortement rapproché d’Olivier Besancenot (1).

5lll000.jpg

Cette chère Béa s’empresse de citer son collègue Yvon Toussaint qui s’était fendu d’une chronique, il y a deux ans sur le phénomène Hessel. Cette citation serait bénigne, si elle n’était prolongée par une autre : « Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik n’a pas tort de considérer que l’indignation peut être “le premier temps d’un engagement aveugle”, mais qu’il faut aussi, en un deuxième temps, nous demander de raisonner et non de nous indigner. »
Nous voilà bien avancés ! S’il faut s’indigner et ensuite passer à l’acte, Béa, Yvon et les autres craignent un engagement aveugle, en changeant, de peur de tomber dans un ordre qui serait source de désordre.
Cela s’appelle de l’immobilisme et c’est trahir la pensée de Hessel de prétendre qu’il faut se méfier de sa spontanéité dans n’importe quel cas de figure.
C’est le fameux « il faut raison garder ». Quand quelqu’un se noie dans l’eau d’une rivière et que vous êtes sur la berge, faut-il raison garder jusqu’à ce que la personne en difficulté se noie, ou se jeter à l’eau et tenter de la secourir ?
Dans certaines circonstances, il n'est pas possible de n'écouter que la raison.
Puisqu’on en est déjà à l’interprétation de la pensée du disparu, je crois savoir qu’il aurait souhaité que l’on s’engageât davantage dans la critique et la contestation d’un système qui ne remplit plus les fonctions morales et citoyennes, quitte même à se tromper et à redéfinir sa position, mais BOUGER dans une perspective d’action contestataire.
Je ne pense pas que la critique de Béatrice Delvaux du « populiste » Grillo soit de nature à satisfaire à l’éthique selon Hessel. Certes, c’est un clown, certes il est le produit du star system, mais de la même manière que nos élus qui l’ont été parce que c’étaient des personnes de radio ou de télévision et dont Béatrice Delvaux se garde de dire qu’ils sont les produits du populisme de leur parti.
Ce qui est respectable et ce que Béatrice Delvaux ne respecte pas, c’est la critique que Grillo fait d’un système qui ne l’est plus. Or, en l’accablant de populisme, sans en avoir défini le sens dans le cadre des élections italiennes, elle condamne avant tout Grillo, en vertu de son immobilisme à elle !
Elle fait même mieux, se trompant de cible, elle classe Grillo dans les ennemis d’un monde meilleur, libérant de tout soupçon ceux que Grillo critique.
Autrement dit, Madame Delvaux n’est pas l’exemple de courage qu’aurait choisi Stéphane Hessel.
Bien sûr, l’action fait commettre des erreurs. Hessel s’est trompé plus d’une fois. Il en a convenu et c’est tout son mérite, notamment d’avoir soutenu Hollande. Il est vrai que c’était pour se défaire de Sarkozy.
Mais, il a toujours considéré que la seule finalité de l’économie, c’était de promouvoir le progrès social.
Béatrice Delvaux ferait bien de s’en souvenir. Quoique sa position n’est pas facile, face à des patrons de presse qui font noircir du papier, rien que pour faire du fric.
---
1. Elle cite « Jules et Jim » pour l’identification de l’enfant Hessel. Pour terminer la parabole, il manque Olivier Besancenot, plusieurs fois cité par le vieil homme en fin de vie. Allons, Madame Delvaux, informez vos lecteurs !