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30 avril 2014

Un besoin d’adorer.

Quel est le lien qui relie Nadal, Schumacher et Zlatan Ibrahimovic ?
Ces champions vivent dans des univers sportifs différents. Les fans y voient l’épopée de l’homme extraordinaire. Venus d’un monde à part, une mythologie commune les réunit par-delà leurs dissemblances. Ils rejoignent les mythes les plus anciens.
Le héros est une fiction, comme Achille et Pâris, mais c’est une fiction réaliste, comme le fut en son temps Alcibiade et Alexandre.
Il n’est pas représentatif de l’Humanité, cependant il incarne l’Exemple du héros sorti de la condition humaine.
Nous en sommes tous là : le culte des héros !
Nous en perdons la boule, tandis que le quotidien nous ratiboise les poches, que l’extase au culte des héros nous ravit l’âme et empêche de trop penser à l’héroïsme qu’il faut pour seulement survivre par ce temps de chien, dans un contexte pourri.
Seulement minute. Chaque époque a les héros qu’elle mérite. Le star system est passé par là.
Nadal et Schumi sont aussi éloignés de Jeanne d’Arc et Robespierre, que le pape François est étranger à Lady Gaga.
Les significations sociales ne sont pas les mêmes.
Les héros anciens nécessitaient de la culture. Il n’est pas besoin du certificat d’études pour comprendre les héros modernes.
Eux-mêmes ne s’identifiaient pas aux dieux. L’eussent-ils prétendu, la société les rejetait.
Les héros actuels ne donnent plus à réfléchir, sinon dans les prouesses de leur sport qui n’ont aucune signification comparables à celles de l’employé de bureau, victime plus que le héros de « l’héroïsme d’une vie perdue sans grandeur » mais ô combien bien plus utile et qui n’aura jamais valeur d’exploit.
Comment un sportif ordinaire devient-il un héros « exceptionnel » ? Et de quel héroïsme s’agit-il ?
Le 3 avril 1955, le cinéma Rio de Sclessin s'embrase, Jeanne Rombaut, 13 ans, s'extirpe du cinéma par la sortie de secours. Pas le choix, l'autre sortie se trouvant derrière l'écran, est en feu. La jeune fille va retourner trois fois dans la salle et y sauver trois enfants. Elle y mourra en voulant sauver le quatrième.
Nadal aura cent fois plus d’espace dans les gazettes à propos du plus petit tournoi qu’il ait jamais remporté que l’héroïsme anonyme de cette enfant !
Le héros moderne ne meurt pas. Il ne délivre aucun message et ne vole au secours de personne. Il se disjoint de la condition moyenne par les sommes astronomiques qu’il amasse et n’exprime jamais d’opinion politique.

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Le spectacle sportif nous donne à voir un perdant mais surtout un gagnant qui devient le symbole de la réussite, tandis que l’autre est assimilé à l’échec (Poupou l’éternel second).
C’est tout à fait ce qui convient à l’amour de la gagne, ce redoutable détonateur de la performance entrepreneuriale dont les économistes ont besoin pour conforter l’esprit de concurrence, parfait stimulateur de la compétition sociale, chère aux libéraux.
En-dehors des stades, des circuits et des courts, le sportif évolue dans un tout autre milieu que celui qu’on lui suppose. Il fait partie d’un cercle mondain où les rencontres sportives ne se différencient guère de celles d’un club ou d’un salon.
Il s’assimile à un autre « gagnant » qui serait plutôt celui des Conseils d’administration.
Le sport que les athlètes adulés appellent eux-mêmes de « haut niveau » est un monde de rapport entre la force et la règle. Au contraire de la philosophie, la force ou l’adresse prime le droit. Le droit du plus fort ne bafoue jamais le droit : il l’ignore. Un peu comme Sarkozy, président, ignorait superbement un droit dont il avait pourtant la garde, quand il touchait à ses intérêts politiques ou financiers.
Si les religions sont toujours l’opium des peuples, le sport de haut-niveau est leur agent supplétif.

29 avril 2014

C’est quoi ces conneries ?

On a beau la ramener sur tout, rien ne change. Pourrait-il en être autrement, puisque nous valons de moins en moins, pour la bonne raison que nous sommes de plus en plus nombreux.
Pour qu’on s’intéresse à qui n’est rien et devienne quelqu’un, il faut que l’opinion ou la banque, dissocie de cent mille « Et moi ? » un seul « Et moi ?... » de façon soudaine et mystérieuse..
Alors, tout de cette distinction devient supérieure et précieuse, souvent pour quelques années, rarement pour un siècle.
Le besoin d’adoration est dans nos gênes. Fâcheuse tendance à remettre le sort de millions de personnes dans les mains de quelques uns. C’est la question de Dieu ramenée aux hommes.
C’est encore cette abstraction qui draine le plus d’admirateurs.
Valéry et d’autres philosophes l’ont très bien vu.
Cette fâcheuse tendance à nous croire inférieurs, parce que nous croyons ressentir de la supériorité dans tous ceux que nous admirons, continue à polluer toute organisation sociale.
La preuve ?
Voyons ce que nous avons fait de la démocratie et la part de plus en plus infime des gens à l’élaboration de son devenir.
Le temps énorme que nous consacrons à la bêtise qu’est l’amour de l’argent, l’exclusivité dans laquelle cet amour nous transporte et la croyance imbécile du plus petit salaire aux plus énormes de faire le nécessaire pour en avoir le plus possible, même en s’asseyant sur la morale, les relations familiales et pour certains, poussant la passion jusqu’aux crimes !
Le mépris dans lequel on tient celui qui a l’audace de le dédaigner ; les applaudissements des foules pour les mesures restrictives que les gouvernements prennent plus pour punir le chômeur et le reconditionner dans un nouveau rôle et une nouvelle adoration de l’argent, que pour réaliser des économies, n’est-ce pas encore du prosélytisme au Veau d’Or ?
L’extase dans laquelle nous transporte le moindre geste de la vedette que nous chérissons et que nous n’approcherons jamais, l’absolue dévotion que nous portons à un coup de pied dit d’anthologie par un de nos millionnaires du foot, cela ne procède-t-il pas du délire ?
La sotte admiration que nous portons aux diplômes, de plus en plus spécialisés, donc de moins en moins attribués à des humanistes et les statuts honteusement inégalitaires entre les fonctions régentées par ces attestations tenant lieu de savoir faire, est-ce qu’un raccourci aussi médiocre peut tenir lieu de reconnaissance ?
Franchement, avec toutes ces tares, ces défauts d’origine, ces manquements caractérisés, comment pourrions-nous concevoir une société juste, avec ce que nous savons, de l’économie actuelle et du personnel politique très subjectivement sélectionné par des tiers entre l’électeur et le pouvoir,
C’est impossible.


Vivre dans l’à-peu-près, j’entends bien. C’est faire ce qu’on peut.
Mais vivre dans l’ignominie dans laquelle nous sommes tombés, franchement, c’est du domaine de l’insupportable.
Et cependant, vaille que vaille, nous supportons tout, même l’ignoble ne nous fait plus peur, parce que nous ne le discernons plus parmi nos défauts.
Ces pauvres gueules des partis avec leurs recettes de perlimpinpin, qui s’animent quinze jours avant l’isoloir et s’éteignent à peine 24 heures après ; ces vedettes du show-biz qui transpirent la suffisance et la futilité ; ces économistes valant trop cher pour leur valeur intrinsèque et tous ces magnats confortant leurs besoins d’être les premiers au culte de l’argent ; merde, c’est ça l’humanité ?

28 avril 2014

Trop de calculs nuisent au calcul

Le coup classique.
On a annoncé d’abord plus de 55.000 exclusions du chômage pour janvier 2015, suite aux dispositions prises par le gouvernement Di Rupo.
À un mois des urnes le Conseil des ministres a annoncé la réforme des allocations d'insertion.
Que le ciel en soit loué ! Une correction miraculeuse sauve de la culbute la moitié des 55.000 condamnés à l’opprobre.
On est où, là ? C’est du Bossemans et Coppenolle !
Si ça se trouve, voilà six mois que Di Rupo a ça dans ses cartons et qu’il a attendu la veille de son dernier jour de gouvernement pour en faire part comme d’une mesure qu’il aurait arrachée dans les dernières heures de son mandat.
Si on avait une presse à la hauteur, ce serait facile de vérifier la date de la découverte de « l’erreur ». Malheureusement, ils ont peur de se faire virer… On les comprend un peu.
C’est l’entourloupe parfaite qui dégoûte les chômeurs dans le colimateur.
C’est comme si chez Mittal ou dans une autre boîte qui décentralise, le chef du personnel se pointait la gueule enfarinée « Vous savez les gars, on doit faire des économies, 60 d’entre vous perdront leur place », comme ils sont 300, cela fait 240 contre 60 : plus personne ne moufte. C’est le triomphe des salauds.
Ça permet aux syndicats d’avoir l’air de faire quelque chose, quand le lendemain, le délégué vient radieux dire que la boîte n’en fichera plus que 50 dehors, cela fera 250 contre 50.
Ces petits jeux sont nauséabonds, le syndicat adore ces combines et ce gouvernement fait pareil et noie le poisson. Parce que si Demelenne de la FGTB pavoise, c’est quand même près de 28.000 chômeurs qui perdront le droit aux allocations en 2015. C’est pas rien, ma bonne dame !
En réalité, on ne sait pas. C’était peut-être plutôt 60.000 que 55.000 avant correction ? Si la catégorie visée reste stable et que le chiffre global augmente, on arrive à 32.000 chômeurs sur le carreau. Parce que si ces jeunes sont épargnés, la charrette des condamnés, elle, sera fournie en travailleurs âgés et plutôt des femmes que des hommes.
Ce n’est pas rien de passer du chômage au CPAS de la commune.
Le chômeur tombe des statistiques. Il n’est plus rien. Pour le FOREM il n’existe plus. Les patrons engagent plus volontiers un chômeur – souvent ils y sont poussés par des avantages offerts par les Régions. Quelqu’un qui vient d’un CPAS. Vous pensez, quelle merde pour les affiliés de la FEB.
On voit qu’en oubliant cette modification de statut comme ces gens sont malhonnêtes, au point que rien ne dit qu’après les élections, on ne remettra pas un coup d’accélérateur sur les épargnés qui redeviendront des exclus.

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Vous pensez, après les élections, comme ils s’en foutront, surtout si les socialistes montent au gouvernement avec Bart De Wever. Car, s’il le faut, Mon Mons y sera sans état d’âme. C’est presque sûr, Di Rupo dans un rôle shakespearien « Je me sacrifie, sire, pour sauver votre trône ». En attendant les 30.000, c’est pas du sacrifice, c’est de la contingence !
On ne se réjouit pas de 30.000 exclusions, chère Madame Demelenne, quand on est syndicaliste !
Votre prise de parole sur ce coup est indécente.

27 avril 2014

Mon Mons et les autres…

Avec Reynders, la passe d’armes ne manquera pas. C’est typique de la tête de gondole nouvellement uccloise, ce besoin de mordre ceux qui ne lui ont rien fait, sinon de l’ombre. Il cache ses faiblesses et ses manquements en attirant l’attention du public sur quelqu’un d’autre. Exemple le survol de Bruxelles, voté par lui en conseil des ministres, dont il accable Wathelet comme le seul responsable des survols intempestifs de la banlieue bruxelloise. C’est un des hommes politiques les plus déterminés, capables de tout pour occuper un emploi dont ils ont l'envie ! Il aura assez fait pour être bourgmestre de Liège, jusqu’à mettre plus bas que terre Christine Defraigne, pourtant du même parti.
Ce n’est pas que Wathelet soit un enfant de chœur ! Lui-même se défausse parfois sur les autres, et puis, avec ce genre qu’il a de prétendre avoir toujours raison, il est aussi exaspérant que le libéral.
Di Rupo a une autre méthode. Il est plus sirupeux, un faux « mamée » en quelque sorte. C’est dans sa nature. Il voit Reynders faire des mamours à la N-VA, tandis que lui fait des pattes de velours à la monarchie.
Les Écolos sont peut-être moins faux que les précédents, par contre, pour qui est passé par leurs assemblées, il ressort avec l’impression qu’il y a autant d’écologie qu’il y a de membres.
Reste que tout le microcosme, fort éloigné des réalités, bourré d’ambitions personnelles, entre en ébullition jusque fin mai. On va avoir droit à tout et son contraire. C’est que l’emploi cumule deux forces attractives : le goût du pouvoir et le fric généreux qu’ils s’attribuent, puisqu’ils font les lois !
Le PS s’est déjà livré à une petite démagogie à propos des chômeurs radiés en janvier 2015, avec la complicité pour la diffusion de la bonne parole d’Anne Demelenne et de Thierry Bodson de la FGTB, ces disciples de l’église de Saint Élio du dernier jour, avant les affaires courantes.
L’actuelle direction du PS a raison de se méfier d’un courant de la gauche qui pourrait mordre dans l’électorat traditionnel parce qu’il s’oppose aux thèses collaborationnistes des sociaux-démocrates.
Le 25 mai, ce ne sera pas encore la Bérésina comme pour François Hollande, au PS belge. Mais ce sera le début d’une érosion du parti payant son éloignement du socialisme d’origine.
Pour la première fois, la gauche au pouvoir et celle dans l’opposition s’affrontent. Di Rupo qualifie de rigueur (une qualité), une situation que la Gauche d’opposition qualifie d’austérité (un défaut). Erreur dit le PTB en période de ralentissement de la croissance, il faut rendre le pouvoir d’achat que la crise de 2008 a fait perdre aux gens.
Dans le mois qui vient, le PS installé dans les Institutions belges comme poisson dans l’eau, va tenter de faire croire aux électeurs que sans lui, la politique libérale serait pire ; alors qu’en réalité, Di Rupo n’est pas un frein à la politique libérale, mais un moteur à part entière.
Faut-il soutenir la relance de la croissance par l’endettement de l’État, comme le souhaite la gauche de la gauche ?

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Du point de vue libéral, c’est une folie ; mais si on veut bien considérer que le capitalisme est en échec majeur, faire une politique d’endettement est une réelle alternative. On ne peut pas construire un avenir avec 15 à 20 % de chômeurs et une paupérisation qui progresse. L’endettement massif, c’est une façon de détraquer complètement le système économique et remettre en selle une nouvelle forme de socialisme d’État. Pour une fois que l’on peut récupérer ce qu’il y a de monstrueux dans l’épargne, on ne devrait pas se gêner. Quitte à rétablir les comptes, si le régime est toujours libéral, par une forte dévaluation dans les dix années à venir
Ce raisonnement fait peur à l’électeur modéré qu’est le Belge dans toute sa splendeur votante. Aussi, la gauche de la gauche, pas folle, a tendance à dissimuler la finalité de sa politique qui est un pied de nez au système, avec la possibilité du retour aux sources du socialisme.
On voit bien dans les élections qui s’annoncent que les deux gauches ont chacune quelque chose à cacher à l’électeur modéré, qui n’est pas armé intellectuellement pour se créer une opinion personnelle.
N’en déplaise au politologue chéri de RTL, Pascal Delwit, les peuples n’ont plus rien à faire des « essors économiques » basés sur les sacrifices des pauvres.
Si c’est pour voir ces Messieurs de la politique et des finances plus florissant que jamais parce que nous accepterions de travailler plus pour gagner moins, avec comme objectif le niveau de vie du Bangladesh, qu’ils aillent se faire foutre.
Je préfère cent fois le socialisme révolutionnaire. Rien que pour voir les gueules que feraient ces messieurs, ça vaudrait déjà le détour !
Il ne faut pas les prendre pour des saints. Si les lacrymogènes et les matraquages de foule échouaient, on les verrait du coup convertis aux Soviets et postuler l’emploi de commissaire !

26 avril 2014

Bolshie au Bolchoï.

À un mois des élections pour l’Europe, on est bien embarrassé comme le bidule, déjà décrié par tout le monde, est en train de perdre ses quilles en Ukraine.
Vladimir Poutine s’est dit prêt à intervenir si ses intérêts étaient menacés dans l'est de l'Ukraine. Et ils le sont, après la relance d'une "opération antiterroriste" par Kiev contre les séparatistes russophones.
Normalement, après que la Commission européenne ait pris de haut « l’intolérable » ingérence des Russes dans les affaires intérieures de l’Ukraine, la menace d’intervention de Vladimir aurait dû recevoir une réplique « verte » de l’Europe.
Avec quoi ? On a mis tout dans le commerce, rien dans le social, rien dans des moyens de protection et d’attaque. L’Europe est un souk gratuit pour quelques-uns et hors de prix pour les autres.
Je n’ignore pas qu’à l’escalade, les gestes malgracieux pourraient succéder aux mots, les tanks massés et les missiles pointés.
Si les Russes sont capables d’aligner dix mille chars et cent mille hommes sur leur frontière avec l’Ukraine, on ne peut qu’applaudir Obama qui dépêche six cents soldats en Pologne ; mais est-ce suffisant ? Et l’Europe, elle a l’air de quoi ?
Tout à fait sérieusement, quand on n’est pas capable de suivre, c’est comme au poker, on se couche.

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Comme je ne suis pas belliciste pour un sou, ce que j’en dis n’est pas pour pousser l’Europe au crime, mais pour lui reprocher qu’elle est déjà allée trop loin. C’est comme une folle enchère, nous sommes capables d’en faire tant qu’on veut, mais en réalité nos cris ne reposent pas sur des crédits illimités à l’Ukraine, ni des forces armées que nous aurions rassemblés à la hâte.
On s’est fait avoir par Poutine. Cet homme voulait la Crimée. Ce qui aurait pu être un acte de guerre fut une opération de com. calculée. Mais comme le président russe n’était pas certain des réactions de ses manœuvres postopératoires, il s’est arrangé pour soutenir les russophones en Ukraine de l’Est et ainsi faire diversion.
Moralité, on oublie la Crimée, tandis qu’on s’effraie des activités des milices russes déguisées en patriotes russophiles ukrainiens, pour foutre la pagaille à un gouvernement provisoire ukrainien qui ne sait où donner de la voix et qui attend toujours que l’Europe montre ses muscles à ses frontières.
Il n’y a pas que le compromis international à Genève de dépassé, le noyautage par Poutine de l’Ukraine russophone dépasse aussi les espérances du Kremlin. Les milices qui ont joué leur rôle en Crimée, veulent remettre ça plus au Nord. Poutine un moment pris de court, se dit pourquoi pas ? Il n’a devant lui que des mous du genou ! Le ton est monté de nouveau entre Moscou et les Occidentaux, qui s'accusent mutuellement d'orchestrer les actes de leurs partisans.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ne nous l’a pas envoyé dire "Une attaque contre des citoyens russes est une attaque contre la Russie". Ce n’est pas la Commission de Bruxelles qui pourrait en dire autant des Européens de l’Union.
Et si devant une Europe obnubilée par le commerce et les bonnes affaires, sans armée véritable, il prenait à Poutine l’idée de revoir les statuts de ces petites républiques qui s’étaient constituées après l’effondrement de l’URSS ? On n’aurait plus qu’à faire semblant de regarder ailleurs, pendant que Poutine arrange, modifie, assortit ses nouvelles frontières.
Qui pourrait l’empêcher ?
Barroso à un mois de la retraite ? Obama, président indécis dans sa gestion de sa politique étrangère ? Les six cents GI en Pologne ?
L’Otan est "préoccupée". Voilà longtemps que l’Otan n’est plus vraiment opérationnelle en Europe. Elle n’est là que pour le symbole.
Quant à la menace d’isolement de la Russie, même si celle-ci ne vit pas en autarcie, il est certain que l’Europe se tirerait une balle dans le pied en durcissant l’isolement.
L’Ukraine doit 3,5 milliards de dollars à Gazprom.
Historiquement, on n’a jamais vu autant de citoyens européens se désintéresser de l’Europe et du drame ukrainien à ses frontières. Il n’y a que les polonais et un peu les Allemands de l’Est pour s’inquiéter de la situation en Ukraine.
Pourtant, on en aura fait des tonnes dans les journaux sur la libération de Kiev par le peuple ukrainien pro-occidental.
Cette passivité est due à la politique de Barroso. Le commerce et les actuels pourparlers d’un pacte atlantique de libre échange négociés en secret et en-dehors de l’opinion ont déjà récolté des fruits : tout le monde se fout d’une Europe qui fait du commerce sa priorité et du social sa bête noire.
Alors l’Ukraine…

25 avril 2014

Burnous et burnout.

Le rapt du baron Empain, celui de Paul Vanden Boeynants et enfin les aventures de l’inénarrable Guy Cudell disparu le 24 juin 1984 et revenu 2 jours plus tard à Saint-Josse, on a toujours enlevé en Belgique. C’est moins risqué qu’un fric frac au bankomat. Où il y a des riches, on trouve des malfrats, comme la misère attire les punaises.
L’enlèvement est un crime vieux comme le monde. Les Sabines ne diront pas le contraire. L’apogée se situe au temps des Croisades. Les razzias, qui ont suivi en Europe, figuraient déjà une spécialité d’Afrique du Nord.
Du cornet d’oreille à Internet, l’homme moderne a fait des progrès dans l’amplification des événements, la rapidité de les dépeindre et de les situer. Si bien que l’enlèvement d’un seul citoyen fait plus de bruit de nos jours que la déportation d’un village de Cafres pour les champs de coton de Virginie en 1850.
Avec notre goût bourgeois du molletonné, des flics et des caméras de surveillance, le rapt nouveau style nous dérange plus que mille couturières qui meurent d’un coup au Bangladesh, assassinées par des multinationales.
Tous les salauds ne sont pas montrés du doigt de la même manière. Par exemple, nos grandes maisons de couture sont loin de rivaliser dans notre dégoût aux ravisseurs d’Al Qaïda.
Il n’y a aucune différence sur les intentions criminelles d’un pistolero d’Amérique du Sud, d’un gangster bruxellois, d’un banquier en titrisation d’hypothèques pourries ou d’un faux/vrai ayatollah soudanais à se faire du blé.
L’otage européen s’échange contre des dollars, selon un processus qui, sur le fond, est invariable, l’employé en plein burnout s’échange contre un congé maladie, une mise à pied sans préavis ou une corde pour se pendre. Société de consommation ou société barbare, comme les tapis d’un souk, on ignore ce qu’elles valent réellement.

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Ceci dit, la truanderie si elle est universelle ne se traite pas de la même manière selon qu’il s’agisse d’un maffioso de la Cosa-Nostra, du GIA proche d’Al-Qaïda, et de Lehman Brothers.
On met des gants quand on entend le nom d’Allah et on ricane quand on pense que ce sont les successeurs de Corleone au tiroir-caisse, on présente des excuses aux banquiers.
François Hollande s’évertue à nous faire croire qu’aucune rançon ne sera plus versée. Les quatre journalistes français détenus en Syrie depuis Juin 2013, ont donc été libérés par l’effet d’une bonne conscience soudain retrouvée des preneurs d’otages.
Ce mensonge officiel est-il encore d’utilité ?
Sous prétexte qu’Allah les missionne, les gangsters le savent : il n’en est rien.
Les millions de dollars empochés servent à la belle vie des combattants religieux, à l’achat d’armes et à la propagande pour amener les paumés d’Europe à jouer les poupées sanglantes en remplacement des exsangues.
Cercle vicieux dont nous ne sortirons qu’en coupant le robinet des dollars.
Seulement voilà, les têtes de gondole se verraient montrées du doigt, les otages périraient des mains de leurs bourreaux et il n’est pas dit que des truands ne poursuivraient pas leur petite entreprise par atavisme et bêtise. En plus, les marchands d’armes licencieraient nos brav’ gars et les syndicats feraient la gueule !
Or, les libérations d’otages redorent les blasons du pouvoir. Le rondouillet Hollande était aux anges sur le dernier tarmac de libération. Fabius savourait l’instant triomphant devant les caméras de tout le pays.
Quant aux sondages, les tentatives de détournement de l’attention du public des affaires d’Etat n’ont pas été suivies d’effet !
La poésie a un peu perdu de son panache, depuis que les pirates somaliens, en pneumatique à moteur de la marque Ali Baba (ça ne s’invente pas), ont remplacé les Barbaresques à la voile.
Les pignoufs illettrés, islamistes par désœuvrement et sillonnant les déserts au nom d’Allah en 4/4 ont remplacé les marchands d’esclaves à chameaux, mais la tradition est sauve. Comme les vacanciers se font rares, ce sont les journalistes qui remplissent les vides. Si ça continue, en France, il faudra avoir fait au moins six mois de stage dans des confins désertiques pour prétendre avoir accès au métier.
Si ces messieurs des déserts pouvaient au moins nous débarrasser de nos hommes politiques au lieu des journalistes qui eux, au moins, travaillent et ne s’enrichissent pas !

24 avril 2014

Delahousse et Anne Sinclair.

Mercredi à Carmaux, Hollande s’est glissé parmi les socialistes du coin pour asperger Jaurès de l’eau de rose parisienne. Même dans le Var, on n’y croit plus. La social-démocratie expliquée pour les nuls réduit trop l’humain à la chose commerciale pour que ce brouet soit comestible.
Le jour avant, il y avait mieux. La chute du tandem fatal Anne Sinclair-Dominique Strauss-Kahn, dans la course à la présidence de la république, racontée par l’intéressée à la mèche la plus célèbre de France 2.
La belle sexagénaire ne savait pas qu’elle avait épousé un sot, c’est-à-dire un politique qui ne domine pas ses pulsions. On ignorait que l’ancienne de science-po manquait à ce point de flair : croire à l’autre, malgré les rumeurs, parce qu’il est assidu au lit. C’est quoi ? On est à la mouillette, on roucoule et puis c’est tout. On est loin des « grands destins pour la France » !
Avant, il y eut la rupture avec Yvan Levaï, l’alpha. Un héros, cet homme là « Tu me quittes, sois heureuse ». Delahousse a été gentil. Il a gommé le souvenir du livre d’éloges d’Yvan à Dominique. C’était encore du jamais vu dans la dépendance affective, le cocu qui en fait des tonnes à l’amant.
Ces gens sont incapables de dire les choses comme tout le monde.
La question qui n’a jamais été posée par Delahousse « Quand on est socialiste et millionnaire, comment voit-on la foule de son balcon ? »
Mine de rien, c’est aussi une colle pour Hollande. Comment peut-on rester un président normal dans les ors et les marbres de l’Élysée ?
Mais, Delahousse n’était pas là pour la philosophie, contrôlé par la strip-teaseuse elle-même. Elle voulait en dévoiler, mais pas jusqu’à l’os.
Il a été servi. La tromperie en demi-teinte sied bien aux socialistes « confortables ». On a cru voir un instant Cahuzac dire « Je n’ai jamais eu de compte en Suisse » lorsque madame Sinclair dit les yeux dans les yeux de la caméra, « Je ne savais pas ».
Que cela relève de l’intime ou non, ce n’est quand même pas le téléspectateur qui a fait le siège Place des Vosges pour décider la nouvelle Madeleine de Proust de s’aller déboutonner devant les caméras.

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Que serait-il advenu de DSK sans la fortune de Sinclair ?... sans doute encore en pyjama rayé à attendre la fin de son temps dans une prison américaine.
L’argent, tout de même, ça aide…
Nous en sommes là, en France comme en Belgique. Des socialistes fortunés ou en passe de l’être sont en charge du pays. Voilà pourquoi la social-démocratie bat son plein chez les dirigeants et pas chez les petites gens, l’argent toujours !
Ils ne nous comprennent pas !
Quand ils nous parlent de croissance, ils en mangent tous les matins sucrés ou pas.
Il paraît que tout tient dans ce mot magique. Comme si on ne fabriquait pas déjà de tout en abondance, mais tellement hors de prix que presque tout le monde regarde les beaux objets de la croissance dans les vitrines et que bien peu en ont chez eux.
Est-ce que le chômage qui sévissait déjà en 60 aux alentours des 7 %, a baissé ? Non. Cela s’appelle un échec.
Personnellement les riches ne me gênent pas. Si je l’étais, je crois que je le serais « naturellement », sans me poser la question du pauvre, pas par manque de cœur, mais sans doute parce que je n’y penserais pas. Ça s’est passé ainsi place des Vosges, quand il a fallu vendre un tableau de l’héritage du grand-père pour sauver Dominique de la prison de Rikers Island. C’était le Manet ou Dominique faisait une pipe à Jo l’étrangleur, comme une boniche du Sofitel, tous les soirs après l’appel. C’est dommage, en un sens, que cela ne se soit pas passé ainsi. DSK aurait compris enfin, comme c’est dur et injuste d’être pauvre.
C’est Dodo la saumure qui a dû apprécier le geste. Jamais il n’a eu en main une gagneuse qui lui refilait cinq briques à la comptée, pour sa belle gueule !
C’est pourquoi ces socialistes fortunés sont si méprisables.
Une femme sans le sou viendrait raconter ses infortunes conjugales, toute la téloche se foutrait de sa gueule et les 5 millions de « zauditeurs » fondraient à quatre cent mille.
Ah ! ce fric…

23 avril 2014

Il y a con et con.

Olivier Mouton, du Vif-L’Express part en guerre contre la haine des autres. La haine est un sentiment très répandu sur le Net. Il écrit très justement « La liberté d’expression serait un droit absolu, intangible. Faux: il existe des lois contre le racisme, la xénophobie et l’incitation publique à la haine. »
Il a absolument raison et je suis entièrement d’accord avec lui. Mais, c’est après que cela se gâte, lorsque Monsieur Mouton passe aux solutions, pour réduire une liberté déjà réduite.
Au lieu de préconiser une « libéralisation » de la liberté d’expression, il suggère ni plus ni moins de renforcer les interdits, en conséquence de « gendarmiser » la Toile et d’établir une censure, avec amende et prison, s’il y a lieu.
Le hic, afin de concrétiser l’assaut de « la haine de la haine », il faut des censeurs, beaucoup de censeurs, bien plus que les quelques gendarmes chargés de dépister et d’appréhender les pédophiles perpétrant leurs crimes par Internet interposé.
Qui dit interprétation de la loi, dit critères d’interprétation. Autrement dit, pour que toute démocratie soit digne de ce nom, il faudrait qu’un censeur soit surveillé par un autre censeur, cet autre censeur observé par un autre, etc, etc.
Et dans quel but ?
Celui de définir une morale dans une de nos dernières libertés. De fait, elle ne l’est déjà plus, depuis ces lois élaborées à la hâte punissant le racisme et l’antisémitisme, lorsqu’on s’est aperçu que les citoyens de base sont « peut-être » majoritairement racistes et accessoirement antisémites et qu’il fallait tout de suite arrêter le fléau par la peur du gendarme.
On a donc délibérément fabriqué des lois à l’encontre des principes de la liberté d’expression, même si c’était dans un but « louable » : celui de moraliser la société.
Sans vouloir entrer dans la polémique, ces lois en elles-mêmes sont, pour la première fois dans l’histoire de la Justice de la démocratie de ce temps, chargées de réprimer « le mauvais esprit », au nom du « bon esprit ». Elles sont le pendant moderne de la loi Le Chapelier interdisant les rassemblements ouvriers de la belle époque, étant entendu que des ouvriers qui s’assemblent c’est pour comploter contre l’Autorité.
Le législateur se détourne volontairement d’une pensée collective, pour faire triompher une pensée élitiste.
Tout ce qui n’est pas bon et accepté par une élite bien pensante, est donc mauvais et inacceptable, voilà à peu près ce que ces lois signifient.
Il se trouve que je ne suis ni raciste, ni antisémite et, par conséquent, ces lois et la demande d’en durcir les applications que suggère Olivier Mouton, devraient me satisfaire et me réjouir.
Eh bien non ! la seule liberté qui vaille la peine d’être défendue et qui ne devrait jamais être discutée est bien celle de dire ou d’écrire ce que l’on pense. Y toucher, comme le font les lois qui répriment la pensée « illégale », sont déjà insupportables, sans qu’il faille encore les durcir.
Monsieur Mouton est de la graine de censeur « Chaque jour, la haine et le racisme se déversent sans retenue. En ligne. Instantanément. Comme un flux continu de nos instincts primaires. Chaque jour, des citoyens expriment en réponse leur dégoût de voir proférer tout et son contraire sans la prudence la plus élémentaire, sans la moindre retenue ni la moindre pudeur. Un match nul, où les expressions contradictoires se renforcent les unes les autres. »
On a compris à ce constat en tout point conforme à la réalité, que le journaliste se bat contre la connerie, sans savoir que la connerie est si largement répandue que nous en sommes tous plus ou moins les dépositaires. N’écrit-il pas lui-même que le racisme est inhérent à nos « instincts primaires » ? Sauf si Monsieur Mouton s’exonérait du grégaire, en quoi il serait plus con que je ne pensais, le voilà doté d’une seconde nature raciste et antisémite contre laquelle il ne lutte bien qu’en y associant les autres.
Mais ce type est dangereux !

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Que Monsieur Mouton se méfie de ce que les lois qui interdisent la pensée raciste, interdisent un jour le droit de se présenter contre ceux qui détiennent le pouvoir.
Notre « démocratie » est déjà en bonne voie qui met des bâtons dans les roues des petits partis de mille et une manières.
Un con peut-il partir en croisade contre un autre con ? S’il reconnaît qu’il est de la confrérie, déclarera-t-il qu’il combat un plus grand con que lui, un con abominable, un concentré de con ? Admettons sa sincérité. On voit jusqu’où un pareil raisonnement conduit. Et croyez-moi, c’est un autre con qui l’écrit.

22 avril 2014

Requiem dans un désert.

Il n’est pas vrai que l’humanité soit entrée tout d’une pièce dans la quinzième année du troisième millénaire formidablement en confiance pour l’avenir… le millénaire de l’abondance, de la vieillesse heureuse après trois cents ans de jeunesse.
L’incertitude est toujours aussi forte sur les capacités d’intelligence. On ne connaît pas grand-chose des possibilités du cerveau humain.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est copier certaines règles qui conduisent à des hiérarchies que consacrent des diplômes et des comptes en banque, tout en sachant pertinemment que l’absolue vérité n’existe pas et ce que nous acceptons comme étant nos déterminants peuvent être des pièges et des erreurs de classement dans lesquels nous tombons facilement.
Ce que nous croyons du travail et de la vie dans une société structurée peuvent très bien n’être plus de saison demain, étant entendu que des valeurs comme la démocratie que nous croyons absolues ne le sont pas, ne serait-ce que par les modifications sur ce thème depuis plus de deux cents ans qu’on y réfléchit. Il n’y a pas de valeurs constantes. Il n’y a que des faits.
Ceux-ci par leur poids transforment sensiblement les concepts.
C’est ainsi que nous n’avons pas les mêmes certitudes dans la finalité de la mondialisation économique selon que la terre supportera cinq milliards ou dix milliards d’humains, d’ici la moitié du siècle, de même nous n’avions pas à régler il y a à peine cent ans, ce problème qui n’existait pas.
Pour nous convaincre de l’incommensurable, quelques chiffres donnent le tournis au pays le plus riche de la planète.
Un quart des Américains ignore que la Terre tourne autour du soleil et plus de la moitié ne savent pas que l'homme est un cousin du singe.
Avant Galilée très peu de personnes supposaient que la terre était ronde. Ils étaient convaincus qu'elle était le centre de l’univers. Avant Kepler et Newton, rares étaient les scientifiques qui pressentaient la loi universelle de l’attraction-gravitation, sans pouvoir en énoncer les principes.
Par une propension exagérée à l’optimisme et à la confiance dans le système des marchés, 90 % des Américains pensent que les bienfaits de la science dépassent tout danger potentiel, que la terre est inépuisable et que les comptes en banque se gonflent du travail des déposants.
Confier son propre destin à ceux que l’on croit en capacité de diriger le monde au sommet des gratte-ciel, est l’erreur des peuples.

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De la tribu primitive qui a ses sorciers, aux démocraties de pointe qui ont les leurs, s’en remettre aux hiérarchies a rarement produit autre chose que des catastrophes.
Les scientifiques, avant de travailler pour le bien de l’humanité, travaillent avant tout pour satisfaire leur curiosité et leur prospérité, dans les domaines de la science qu’ils explorent, et les banques qu’ils fréquentent.
On ne peut pas dire que les applications des découvertes comme celles de l’atome ou des insecticides soient des bienfaits constants, c’est-à-dire qui procurent un avantage immédiat sans engendrer des graves interrogations pour l’avenir.
Il y a dans notre prolifération en milliards d’individus, une menace tout aussi sérieuse, sinon pire. On peut en estimer les ravages qui nous attendent en observant deux fourmilières rivales occupant un territoire qui se réduit forcément au prorata de la croissance des deux communautés.
Tôt ou tard, cela se soldera par un conflit dans lequel une des deux, parfois les deux fourmilières, seront anéanties.
Si même nous parvenions à l’unique fourmilière, notre seule existence serait à la base de la disparition de tout règne animal concurrent. Le système économique fondé sur la conquête des marchés et la destruction de la concurrence sont calqués sur ce type de croissance qui conduit à la destruction de tout ce qui nous entoure.
L’homme sage ne peut le rester qu’en petite collectivité. Il est impossible qu’il le reste dans des agglomérations qui compteront bientôt des centaines de millions d’individus.
Son embryon de sagesse n’y résisterait pas.

21 avril 2014

Mediapart fait des jaloux.

Pas que les journalistes français qui soient jaloux des succès de Mediapart et de son rédacteur en chef Edwy Plenel, des journalistes belges l’avouent implicitement, ils « enragent » qu’il n’y en ait que pour la presse en ligne. Avec Aquilino Morelle, le tableau de chasse de Mediapart est éloquent. Avant ce triste personnage, il y en eut d’autres, dont Jérôme Cahuzac, en 2013.
Depuis 2008 Mediapart n’arrête pas de faire découvrir aux citoyens ce que les autres journaux ne parviennent pas à percevoir dans le cadre de leurs activités. Ce journal prend le relais, côté « sérieux » du Canard Enchaîné : Bettencourt, la Libye, Tapie, les sous-marins de Karachi, etc.
Au lieu de poser la question « Comment font-ils ? » la presse belge ferait mieux de poser la question « Qu’est-ce que je ne fais pas ? ».
La presse belge ne va pas au devant des choses, n’explique pas les comportements, oublie les dérives des célébrités politiques, marche sur des œufs par rapport aux puissants, se métamorphose en fonction de la couleur du journal, évite le constat de la droitisation de la société belge, bref, ne participe pas du même journalisme.
En ne prenant pas parti, le journaliste « neutre » assure la droite et le système de sa compréhension, soulage la gauche de sa mauvaise conscience d’être devenue libérale.
Ce n’est ni du voyeurisme, ni du populisme, ni de la people-information dont il s’agit, mais de l’absence d’une vigilance anticorruption de la droite et de la gauche.
Nos journalistes ne sont plus les lettrés que nous avons connus entre les deux guerres. Ce sont des gens pressés, inquiets de perdre leur place, incultes, manquant de lettres, etc. Ils sont perçus comme excellents parce qu’ils sont bilingues ou tri avec l’anglais. Mais, ils n’ont jamais lu « Les caractères de l’homme et du mérite personnel » et ne savent pas qu’au travers des discours de nos hommes politiques, on devine les perversions et les pervers.
Bruxelles fourmille de politiciens qui disent des choses au public dont ils ne croient pas un mot. Il n’y a pas que les pompes Berluti et les montres Rolex qui trop exposées détruisent l’image que certains et certaines se donnent.

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C’est à la presse de chercher.
Certaines actions ne sont que des postures.
Il n’est pas normal qu’un homme exposé aux critiques de la presse ne soit jamais que couvert d’éloges. On ne se lève pas à six heures du matin, une seule fois en deux ans de gouvernement, pour serrer la main de ceux qui se lèvent tôt tous les jours, alors que les élections sont dans un mois. Il est indécent de rogner sur des niveaux de vie misérable, alors que les deniers publics font baigner dans l’aisance ceux qui en profitent. Il est anormal de se vanter d’être humble quand on sort d’une voiture avec chauffeur. Etc. etc.
Vous me direz, rien de tout cela n’est répréhensible. Certes. Mais cet anodin parcours révèle plus qu’il n’y paraît et souvent, grâce aussi à quelques coups de fils anonymes et malveillants, Mediapart a déterré des affaires dont les suites sont parfois judiciaires et que nos journalistes belges placés dans les mêmes conditions n’auraient pas vues ou, plus grave, auraient fait semblant de ne pas voir.
Sans citer de noms, depuis la crise de 2008, la Belgique regorge d’individus des milieux bancaires, industriels et politiques qui sont apparus brièvement dans l’actualité, certains même ont été montré du doigt par les fonctionnaires des Finances. Que je sache, la presse n’a jamais sérieusement enquêté sur ces personnes dont certaines ont siégé ou siègent encore à l’Europe ou dans des Commissions.
Et au lieu de les trouver dans un prétoire, on les voit gloser sur l’avenir des citoyens, alors que le leur serait peut-être derrière les barreaux ! Au cinquième anniversaire de Mediapart, Edwy Plenel déclarait "Mediapart était indépendant sous la droite, il l'est aussi sous la gauche".
La preuve, ses lecteurs lui font confiance et c’est le seul journal français en ligne affichant une belle santé et des bénéfices.
Quand donc la presse belge en pleine dérive et en manque de lecteurs comprendra-t-elle que ce n’est pas faire du populisme, en dénonçant l’essaim de pourris qui tourne autour de nos viandes ? Et qu’il faudra qu’elle découvre que commenter l’actu n’est pas suffisant. Il faut aussi la rechercher !

20 avril 2014

Une boucherie centenaire.

On va encore nous en faire baver les mois qui viennent en commémos « inoubliables » sur le thème de la Grande Guerre, celle que Brassens préfère, de 14-18.
Non pas qu’il ne faille pas avoir une pensée émue pour tous ces pauvres types des deux côtés de la ligne de front qui se sont étripés sur ordre, jusqu’aux derniers parfois, pour défendre une cause qui n’était pas la leur et qui ne le devint que par la force des destructions et des sauvageries propres à l’homme.

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On va y associer les militaires de carrière qui ont fait la guerre par métier dont des généraux qui d’Ypres à Verdun ont parfois été de véritables assassins menant à l’abattoir dans des batailles inutiles des centaines de milliers d’hommes, alors que sans ces chefs monstrueux, à l’armistice de 18, beaucoup auraient pu encore vivre quelques belles années.
Le côté haïssable des commémos qu’il faut dénoncer, tient justement dans cet amalgame des morts innocents, à la gloire haïssable de leurs bourreaux, destructeurs du peuple et cannibales sur ordre et par bêtise.
A cette occasion, on pourrait relire ou découvrir « Le voyage au bout de la nuit » de L-F Céline, plutôt que les bluettes irréalistes et sottement patriotiques, dont nous allons être submergés.
Je sais pour certains, l’auteur est un salaud fini, un collabo dégueulasse et un antisémite violent. Lit-on à travers son œuvre, la vie d’un homme ou bien s’intéresse-t-on seulement à ce qu’il écrit ? Les grands auteurs doivent-ils être d’abord irréprochables avant que le public ait à considérer leur œuvre ? Si les auteurs doivent être sans taches, alors on pourrait faire des anthologies de deux pages et tout serait dit.
Comme l’a écrit Philippe Sollers « Céline moins menteur que tous les autres ? C’est probable. ». C’est de cette vérité là – même si elle est approximative – dont nous manquons le plus.
Le Voyage est un livre écrit à la première personne. L’auteur y était et a participé en casque et cuirasse de hussard aux horreurs de la première guerre mondiale.
Ce livre n’est pas un essai, ne dit pas l’Histoire, c’est un roman au service de la pensée intime de celui qui a vu et retenu, même si sa pensée extravagante a aussi scruté les apparences jusque derrière les rideaux des hostos, aux planqués de l’arrière.
C’est déjà un vieux « machin », contemporain de Barbusse, de Genevoix et de Remarque, puisqu’il a concouru en 1932 pour le Goncourt, offert à un certain Mazeline, dont tout le monde aujourd’hui se fout, alors que le Voyage…
La guerre ? « La guerre en somme c’était tout ce qu’on ne comprenait pas », « une formidable erreur », un « abattoir international en folie », « L’imbécillité infernale », « la sale âme héroïque et fainéante des hommes », « dupés jusqu’au sang par une horde de fous vicieux devenus incapables soudain d’autre chose, autant qu’ils étaient, que de tuer et d’être étripés sans savoir pourquoi », « la fuite en masse, vers le meurtre en commun ».
C’est la dérive d’un homme Bardamu et d’un tas d’autres dépassés, engloutis et surnageant à peine avec les moyens qu’ils peuvent pour ne plus y aller, comme ce blessé de guerre, sans doute guéri, et qu’on garde dans un hôpital de l’arrière parce qu’il n’a pas son pareil pour redonner du moral à ceux qui vont y retourner, sachant ainsi que lui n’y retournera pas.
« C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours. » dit Céline et c’est tellement d’actualité.
La « morale » pour tout autant qu’il y en ait jamais eu une « La grande défaite, en tout, c’est d’oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu’à quel point les hommes sont vaches. »
Son travail de mémoire, ce n’est pas celui de ceux qui, en gants blancs, posent des gerbes devant des monuments « Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu’on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie tout entière. »
Dans un entretien, Céline sur le tard parlera de l’intellectualisme qui se saisissant de toute chose, les dénature et les détourne « Les idées, rien n’est plus vulgaire. Les encyclopédies sont pleines d’idées, il y en a quarante volumes, énormes, remplis d’idées. Très bonnes d’ailleurs, excellentes. Qui ont fait leur temps. Mais ça n’est pas la question. Ce n’est pas mon domaine, les idées, les messages. Je ne suis pas un homme à message. Je ne suis pas un homme à idées. »
Est-ce que Socrate, Platon, Aristote, pour ne citer que ceux-là ont été des salauds ? On n’en sait rien. Il y a trop longtemps qu’ils sont morts. C’est dommage pour Céline.

19 avril 2014

Quand Morelle chausse Berluti...

Le PS ressuscite le petit cireur noir des films noir et blanc de la haute époque du muet !
Hollande joue de malchance. Il croyait redorer son blason chez Michelin, serrer quelques mains rudes d’ouvriers mal payés pour les rassurer sur leur sort et rentrer sous les dorures de l’Élysée en rêvant à ses illusions perdues, peut-être même téléphoner à Julie Gayet ou écrire une lettre à Sophie Marceau ?
Et ce diable de Mediapart qui lâche une caisse qui pue plus que les autres !
Aquilino Morelle, le conseiller préféré de Flanby, le Guéant socialistes des beaux discours, voilà le prodige qui nous fait une affaire Cahuzac bis !
Il aurait joué sur les deux tableaux lorsqu’il était quelque chose à la Santé publique et qu’il touchait en même temps d’un laboratoire pharmaceutique privé, quelques doux viatiques pour adoucir ses fins de mois !
Mais le pire, ce que la malignité publique va retenir et qui envahit déjà la Toile et tout le reste, monsieur le docteur Morelle, lorsqu’il était à l’Élysée dans le bureau contigu à celui du président de la république, faisait venir régulièrement un cireur des chaussures de l’hôtel Meurice pour prendre soin de ses Berluti (marque italienne de pompes sur mesure) !
Par les temps qui courent, avec les avalanches sur les chaumières des pauvres, suite au gel général de Valls, se faire cirer les pompes à l’Élysée, c’est un peu comme s’il joignait la traitrise de Cahuzac au sans-gêne de Roland Dumas, lui-même grand amateur de chaussures Berluti.
C’est trop.
On se met à la place du pauvre Hollande qui n’avait pas besoin de ça pour être dans le cirage.
Olga Berluti (des chaussures Berluti) trouve la pointure des hommes entourée des cuirs maison d’une sensualité extraordinaire. Elle ne s’y prendrait pas autrement que Dominique Strauss-Kahn dans un club de Dodo la Saumure s’occupant de deux starlettes rien qu’avec les deux gros orteils sortis de ses Berluti !
Si pour un bon glaçage (finition du cirage) un cireur met une demi-heure par paire, comme Morelle a dit-on 30 paires de Berluti, ça fait quinze heures pour le lot. Si bien que si le cireur du Meurice n’opère qu’à l’Élysée pour soigner les tatanes de l’éminence de Hollande, on a dû souvent le voir passer au corps-de-garde !
Chez les socialistes français ou belges (c’est pareil) il y a beaucoup de cireurs de pompes, il faut bien dire que c’est figuratif et qu’on n’avait encore jamais vu pareil enthousiasme cirant dans la réalité.
Magnette cirant les pompes d’Elio, c’est au figuré. C’est du cirage fictif…

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Je vais vous dire un truc et ce n’est pas nouveau : d’instinct j’ai toujours regardé d’abord les chaussures de gens que je voyais pour la première fois et ensuite, la montre qu’ils avaient au poignet. Vous ne serez jamais déçus et votre première impression sera toujours la bonne. Vous saurez au moins que le mec qui vous fait face à beaucoup de pognon ou si c’est un cave qui n’a pas de thunes sur son compte en banque.
Apparemment le docteur Morelle pouvait aligner son grisbi avec quelques zéros. C’est étonnant comme ça rapporte le métier de conseiller, autant que celui de ministre. Il n’y a que les banquiers et les boursicoteurs en chef pour se faire plus d’oseille !
Et dire qu’on devait parler socialisme, salaire minimum, retraite des vieux, etc.
Et ce Hollande, président ordinaire !...
La social-démocratie quand même, quel piège à cons.
On aura vraiment tout vu, avant que le peuple, dans un sursaut de bon sens, ne flanque gauche et droite de gouvernement à la poubelle !... Vous avez dit populisme ?

18 avril 2014

Coûteuse Union Européenne.

Les Commissions Rond Point Schumann sont en pourparler avec les USA pour un grand accord de partenariat transatlantique. A part cette information qui fait deux lignes, vous êtes au courant des propositions de l’Europe ?
Non. Personne !
Rassurez-vous, même les journaux n’en savent pas plus.
C’est secret. Comme dirait Coluche « circulez, …y a rien à voir ».
Quand on voit comme les Américains règlent à notre place la situation en Ukraine avec l’envoyé de Poutine, on a compris que l’Europe n’est nulle part et n’a rien à dire sur rien, y compris le partenariat transatlantique.
Capiche ?
C’est finalement ce qui est le plus détestable à l’Europe. Le citoyen a la désagréable impression qu’on décide pour lui sans qu’il participe à rien et donc qu’il ignore tout de ce pourquoi ces éminents se réunissent, discutent et finissent par signer avec leurs homologues américains des traités dont nous ne savons pas la première ligne et qui pourtant nous engagent au point de parfois changer nos destinées !
C’est tout à fait l’Ancien Régime, Louis XIV révoquant l’Edit de Nantes, qui assurait la liberté des cultes promulgué par son grand-père Henri IV. Tout ça parce qu’il couchait avec une bigote (madame de Maintenon) et qu’il était lui-même bourrelé de remords d’avoir fourré dans son jeune âge toutes les belles femmes de la cour (Fontange, Lavallière, Montespan, etc).
Voilà la réconciliation des catholiques et des huguenots compromise, l’exode massif de ces derniers pour l’Allemagne, entre autres. L’Empire germanique profite d’un coup de fouet salutaire de dizaines de milliers de citoyens nouveaux, instruits et formés aux disciplines diverses, ce qui contribuera à la déculottée de Napoléon III à Sedan 175 ans plus tard et aidera à l’orgueil nationaliste allemand de 1914. Tout ceci en quelques phrases et en grand raccourci.
Formidable boulette dont le peuple français a payé les conséquences, alors qu’il n’y était pour rien.

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Bien sûr, des arguments existent en faveur de cette vaste zone de libre échange dont le commerce international rêve, comme certains économistes belges et français..
Mais n’est-ce pas aux citoyens d’en juger ? Or, comment le faire ?
On peut être inquiet pour plusieurs raisons. La première est de toute évidence la versatilité des Etats Unis quand il s’agit de commerce. N’ont-ils pas protesté pour l’aide de l’Europe à Airbus, alors que cette aide est remboursable, sur le temps qu’ils octroyaient des brouettes de dollars non remboursables à Boeing pour sortir l’avionneur d’une faillite quasiment certaine !
Autre avantage, ils peuvent dévaluer facilement et imprimer autant de billets de banque qu’ils veulent, etc. Enfin, les partenaires mettraient au point une règle d’or selon laquelle les grandes entreprises mondiales deviendraient indépendantes des États, les litiges relevant d’une juridiction « à part » !
Si cette filouterie à grande échelle est signée, on peut dire que le citoyen va la sentir passer. Cohn-Bendit a bien fait de partir à la retraite.
Et après ça, faire croire que l’Europe se bâtit par le peuple est un sacré tour de force.
Quand on pense que parmi les candidats au remplacement de Barroso, ceux qui ont le plus de chance d’être nommés (pas par le peuple mais par une cuisine intérieure) sont encore plus à droite que celui qui s’en va, on peut dire que l’Europe est dans les mains de gens stupides et cupides. Ils laissent un boulevard à Marine Le Pen.

17 avril 2014

Match entre PS

La FEB, les Clubs patronaux, les partis dits traditionnels se retiennent d’en parler avant le 25 mai, cependant l’idée est en l’air, en imitation à Pierre Gattaz, le patron du Medef : la création d’un salaire « transitoire » dédié aux jeunes qui débutent dans la galère à la recherche d’un emploi.
Au PS on jure qu’il faudrait passer sur les corps des hautes personnalités du parti, mais les bruits de couloir disent bien qu’une farouche opposition à cette idée ne prendra corps que si le PS n’entre pas dans la combinaison du prochain gouvernement.
On connaît la passion d’Élio pour le pouvoir. Il se voit bien prolonger son désastreux gouvernement par un autre à cause de la résignation des partis à remettre ça, dans l’urgence de faire barrage à Bart De Wever.
Alors oui, comme le PS a mis en marche la machine à broyer les chômeurs, le PS est prêt à accepter l’idée d’un salaire intermédiaire au salaire sous le minimum pour les débutants. Et si c’est le Prodige de Mons qui est aux manettes, oui, le PS fera le nécessaire, dans la douleur et le désespoir, certes, quitte à envoyer Laurette Onkelinx nous expliquer que « c’est ça ou la fin de la Belgique », mais ce parti non seulement se ralliera à l’idée, mais au gouvernement, il en établira les Arrêtés.
Les abonnés du PS au Club Lorraine s’en sont déjà ouverts à la tribune. Mais c’était il y a six mois, quand Rudy Demotte était encore sous le charme de la méthode allemande de gestion du social. Madame Merkel retrouve une certaine modération en s’associant avec le Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Deutschlands). Elle décide d'un salaire minimum de 8,50 euros bruts de l'heure, sous la pression du même parti qui, avec Gerhard Schröder, avait déblayé le terrain des scrupules jadis, ce dont profite encore ladite Merkel !
Ces positions des partis socialistes d’Allemagne, de Belgique et de France, montrent surtout une chose, l’extraordinaire malléabilité des élus socialistes de ces pays depuis qu’ils ont abandonné le principe de la lutte des classes, pour se lancer dans un néolibéralisme qui fleure bon les notabilités à gagner au centre droit.
Di Rupo, Hollande et Schröder ne sont guère éloignés l’un de l’autre.
Valls, ce 16 avril a pourtant marqué des points par rapport au PS belge. À la sortie du Conseil des ministres, il a annoncé quelques mesures dont Di Rupo aurait à s’inspirer s’il était reconduit dans le futur gouvernement ou à combattre s’il était dans l’opposition, à savoir le gel des prestations sociales et des pensions, le gel des salaires des fonctionnaires sur le dernier point d’indice, la réduction des aides aux collectivités locales, la fusion des Régions et des réductions sur les dépenses de santé et de remboursement des médicaments.
Si cela n’est pas de l’austérité... Qu’est-ce que c’est ?

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Sa grandeur montoise doit être impatiente de ne pas pouvoir en faire autant tout de suite !
Heureusement pour nous et malheureusement pour nos « élites », cette fluidité, ce manque de principe, cet amour du pouvoir coûte que coûte, paieront de moins en moins dans l’avenir et dans les urnes.
Le peuple est fatigué des beaux discours sans suite, des renoncements successifs, des mascarades honteuses, des ponctions continuelles des sous des petites gens.
Que risque le PS à la longue ?
De passer pour le kapo du fric et des friqués.
En France, le PS n’incarne plus la gauche. Ce parti a choisi de défendre le capital. Ses élus glissent vers la classe moyenne et le centre. Bon, d’accord. Mais alors qu’ils le disent.
Ils croient rester dans l’ambigu et ainsi éviter une scission du parti.
Ce sera justement la fonction de Jean-Christophe Cambadélis, nommé « arbitrairement » intérimaire par François Hollande au secrétariat de la rue Solferino en remplacement de Harlem Désir, exfiltré pour insuffisance et nommé secrétaire d’État aux affaires européennes.
La mission de Camba ? Éviter des soubresauts de ce grand parti malade, lors des prises de cigüe qui vont venir à l’occasion des purges dans l’État pour trouver au minimum 50 milliards d’économie, d’où son idée d’un grand congrès-débats fédérant à nouveau les déçus.
Alors, pour en revenir à nos gamins belges sortis sans diplôme ou presque des techniques, faudra-t-il aussi se battre contre Élio et sa hantise monarchiste pour éviter de descendre en-dessous du salaire minimum ?
C’est marrant tout de même d’entendre Laurence Parisot l’ex patronne des patrons français parler de cette réforme comme une "logique esclavagiste", alors que Pascal Lamy (PS), l'ex-directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), soutenait l'idée de "petits boulots" payés en-dessous du Smic.
Je crois que l’électeur de gauche français ou belge en a marre de la social-démocratie qui n’est rien d’autre qu’un office de placement des « camarades méritants » dans une politique libérale.
Ce « ras-le-bol » ne sera pas encore payant ce 25 mai en Belgique, mais tôt ou tard, le PS en fera les frais, comme c’est le début en France. La casquette annoncée du PS français aux européennes est le prélude de ce qui attendra les successeurs du génie de Mons, quand la gauche en Belgique se réveillera.

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16 avril 2014

Trop de bon sens nuit !

Les débats politiques sont à la mesure des candidats du 25 mai. On a rarement vu autant de tempêtes dans un verre d’eau et autant de bruit pour rien.
Un lecteur moyen pouvait se dire lundi en dépliant le journal, ils ont eu deux jours pour réfléchir, peut-être aura-t-on droit à l’énoncé d’un programme sérieux ?
Quelle erreur !
Melchior Wathelet, tête de gondole humaniste à la Chambre pour la province de liège, reproche au MR et à Charles Michel d’avoir choisi le thème du « bon sens » comme slogan de campagne !
Du point de vue strictement personnel, que ces deux hurluberlus s’empoignent pour une question de bon sens, alors qu’ils en manquent tous les deux, évidemment, c’est curieux.
Qu’ils s’interpellent parce que l’un veut faire une politique que l’autre trouve hasardeuse ou mauvaise – et vice versa – cela se comprend, mais qu’ils s’attachent à un mot et son qualificatif comme étant significatifs d’une politique, voilà qui est extraordinaire !
Il paraît que le Wathelet fait dans le bon sens depuis deux mois !
Vous me direz, deux mois, c’est peu et si Michel s’y met lui aussi, même avec deux mois de retard, on peut dire que le bon sens est à tout le monde et qu’il n’est jamais trop tard pour s’en prévaloir.
Oui, mais à bien y regarder, le citoyen qui attend du bon sens va être déçu.
La querelle s’apparente au bon sens, par contraste au mauvais sens. C’est comme si Wathelet reprochait à Michel de remonter le sens interdit dans sa voiture de fonction.
C’est évident que puisque ce sens là est unique, il n’appartiendrait qu’à un téméraire de le franchir à ses risques et périls.
Ce serait alors une fausse gentillesse de Wathelet qui ne voudrait pas que son collègue libéral remontât la chaussée dans le sens interdit.

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Cette grave question ontologique appelait le philosophe autorisé du parlement wallon, Willy Borsus, de revoir le problème du bon sens.
Faut-il le partager ou le garder pour soi ?
Il paraît qu’au parlement wallon le bon sens ne se partage pas, comme les olives sont les fruits exclusifs de l’Olivier PS-Ecolo-cdH, Borsus ira faire son huile ailleurs.
C’est le bon sens même.
Mais le MR ne l’entend pas de l’oreille droite, comme il l’entendrait de l’oreille gauche. Il a aussitôt rappelé que le bon sens fédéral n’est pas le même que le bon sens régional sur la tarification progressive de l’électricité, par exemple.
Notre philosophe libéral entendait ainsi prouvé que s’il existait deux bons sens à ce niveau là, il devrait pouvoir être possible d’avoir deux bons sens différents au niveau de MM Wathelet et Michel.
On voit comme la campagne électorale est bien lancée et comme les débats vont pouvoir être suivis passionnément par les électeurs.

15 avril 2014

Rich and Famous Ebola

La gauche qui défilait sur le pavé parisien ce samedi rappelait par des pancartes et des slogans, que François Hollande a trompé ses électeurs. Il s’est fait charmeur. Il a promis de taxer à 75% les revenus de plus d’un million d’euros et s’est fait applaudir à une tribune électorale en affirmant que la finance était son «véritable adversaire». Il s’est fait élire là-dessus. La suite, tout le monde la connaît. Il a menti aux gens qui lui faisaient confiance.
– Il a été victime des circonstances, de la conjoncture, etc, diront les uns.
Non, ont dit les cinquante mille qui défilaient. Et ils avaient raison. Car un homme va jusqu’au bout de ses promesses. Et quand il ne peut y arriver, il démissionne !
Sinon, il y a trahison.
Il conviendrait qu’enfin les politiques prennent conscience qu’il n’y a pas deux morales et qu’ils sont aussi des citoyens ordinaires.

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En Belgique, on ne défile pas, mais du PS français au PS belge, c’est la même rengaine. Comme si les charlatans d’un côté à l’autre de la frontière s’entendaient pour trahir de la même manière.
Les pays européens, Belgique en tête, n'ont pas réduit les inégalités en augmentant la pression fiscale. Les plus riches le sont restés et de mieux en mieux. Par contre, le gouvernement Di Rupo s’est mis à dos les classes moyennes et a fait peur aux investisseurs, malgré les lèches au club Lorraine, les appels du pied et les mamours. Les patrons et les libéraux, c’est Bart qu’ils veulent !
La question des inégalités est rémanente et l’échec est cuisant.
On dit tout bas que l’ouvrage sur les inégalités de Thomas Piketty cloue sur place les économistes et les médias chargés de traiter nos ulcères par des infos revigorantes.
Les millionnaires classés au magazine Forbes ont fait du pognon dix fois plus vite entre 1987 et 2013 que la croissance économique mondiale.
Pourtant, ils devraient se méfier, l’accroissement des inégalités est une menace directe pour le capitalisme.
La Belle-Gigue est morose.
Tout y passe : la mondialisation en premier, les technologies qui oublient l’aspect humain du progrès et la dégringolade des petits commerçants, base des classes moyennes. Moralité : les élites politiques sont accusées de toucher des paquets d’euros en cadeaux indirects des banques, pour nous raconter des craques, même si certains se contentent de leurs gros salaires.
On en revient aux élites de l’Ancien Régime, aux droits de la naissance et aux privilèges de l’usure. C’est le monde à l’envers ou le socialisme remonte le temps pour se faire enfiler par un Louis XIV en perruque.
Notez que la combine foire depuis plus de trente ans. Ce n’est pas d’hier qu’on est cocus. Le capital s’accumule et se concentre plus vite que la croissance économique. Le mouvement s’accélère même.
La grosse combine du fric et de la politique met par terre ce qui pouvait passer avant pour un début de démocratie, tout ça parce que le communisme a raté son coup et que depuis, les autres se croient tout permis. On peut le dire, si nous sommes dans la merde, c’est aussi la faute à Staline. Il s’est trompé de cibles. Il a envoyé au goulag des gens qui auraient mieux fait que lui.
Une élite mondiale est née. Elle vit et prospère des échanges, de l’innovation technologique, de la mobilité sociale, de la naissance de classes moyennes en Chine, au Brésil, en Inde. Elle fait la pute partout, arrose ce qu’il faut arroser pour ramasser le plus gros. Ça va encore être le cas le 17 en Algérie. Ils vont élire le plus apte à les baiser. Logique.
Depuis qu’on prédit la mort du capitalisme, il ne s’est jamais si bien porté.
Quand j’en vois certains si bronzés, revenus des confins sénégalais après représentation, flonflons et drapelets, peut-être avec Reynders ou un autre mirliflore, je me dis qu’Ebola aurait pu faire quelque chose.

14 avril 2014

Chapeau les artistes !

Voilà-t-il pas que M’ame Demoulin convoque les partis dont on ne parle jamais dans les grands médias que pour en rire et qu’on ne voit pas souvent aux lucarnes télévisuelles, pour un numéro de controverse qui, jusque là était saturé des grosses ambitions, des pieds enflés et des tours de tête pointure 60.
Mais comme nous sommes dans une société qui a fait du vedettariat sa raison d’être, M’ame Demoulin a pensé – sait-on jamais ? – que d’aimables lampistes pourraient rehausser la mansuétude de notre belle démocratie.
Enfin, peu importe, grâce lui soit rendue.
Même si, par habitude, M’ame Demoulin a hissé sur un podium imaginaire Hedebouw du PTB pour la gauche et Yasmine Dehaene du parti populaire pour la droite, au décompte précieux des minutes d’antenne, elle a fait fort ce dimanche.
S’il me fallait départager les invités, au vu de ce qu’ils ont pu dire sur leur temps de parole, je serais bien en peine d’écrire que Marie-France Lecomte du Mouvement de gauche a plus d’arguments que Hedebouw ou Paul Bossu du Parti Pirate.
La porte-parole du Mouvement de Gauche veut l’union de la « vraie » gauche et Hedebouw aussi, le Parti Pirate ne serait pas contre, alors qu’attendent-ils ? Ils se regardent en chien de faïence tout en étant du même avis ou presque, sur tout. Ils ne se méfient que d’une chose, c’est que le plus malin attrape l’autre. Et puis on sent que pour des meetings communs il faudrait des heures et des heures de réunions des chefs pour disposer des rôles, des préséances, des sujets à partager, chacun soupçonnant l’autre de vouloir siphonner les effectifs de la concurrence.
Seul Decroly, moustachu et barbe en collier à la mode, est resté marmoréen. Vega, le nom qu’il a choisi de son parti, est l'étoile la plus lumineuse de la constellation de la Lyre. Elle est à 25 années lumière de nous, il semble que Decroly l’était aussi ce dimanche.

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Il ne fait plus redresseur de torts comme on l’a connu. Peut-être le métier d’avocat qu’il a rejoint et le fait qu’on l’appelle dorénavant « maître » lui suffisent-ils amplement ?
Un mot quand même sur le Rassemblement Wallonie-France, représenté par le citoyen Brognet. Ce n’est pas à proprement un parti puisqu’il n’a pas d’autre prétention que de nous rattacher à la France tous partis confondus. C’est avant tout une précaution pour nous tous à ne pas prendre à la légère, un projet qui doit être pris très au sérieux.
Quand après ce 25 mai, sinon à l’élection suivante, les partis flamands se résigneront à embarquer Bart De Wever et derrière lui le Vlaams Belang dans des aventures belgo-flamandes dont l’issue ne fait pas de doute, nous ferons quoi, en Wallonie ?
Les cocardiers du PS, les réformateurs-conservateurs du MR, les Prieurs de Cour du CDH se trouveront bien marris avec Mons sur les rangs pour devenir la capitale de la Belgique, quand Bruxelles, l’ancienne capitale sera déclarée ville ouverte européenne !
Di Rupo autoproclamé sauveur de la couronne ? D’accord mais sans moi.
Je trouve que l’hypothèse d’un rattachement à la France n’est pas une idée si idiote que cela. Elle est une roue de secours dont nous pourrions avoir besoin.
Comme nous pouvons déjà rendre des actions de grâce à nos voisins français qui, sans être le moins du monde concernés, pèsent du poids de 65 millions de francophones, pour calmer les ardeurs flamandes de tout acte insensé.
Tiens, ça rappelle un peu les Russes minoritaires en Ukraine à qui les dirigeants de Kiev voulaient interdire de parler russe ! On voit le résultat.
Reste que ces réunions des petits partis sont trop rares pour bouder le plaisir de les voir à la place des grands fauves habituels, répondre aux questions et échanger des points de vue. Il ne faudrait pas les pousser beaucoup pour qu’ils prennent les tics et les manières des « professionnels » de la politique ; mais, ils ont des idées et c’est tant mieux de le savoir, ils nous apportent un peu de fraîcheur et d’idéal.
Hedebouw affirme qu’au PTB, les élus doivent se satisfaire du salaire d’un ouvrier moyen, soit 1500 euros.
Et ça, c’est chapeau, l’artiste.

13 avril 2014

Une marche à suivre.

Les Anciens en ont le souvenir, les autres et, parmi eux, ceux qui ont quelque notion d’Histoire vous le diront : ils ne reconnaissent plus le PS aujourd’hui. C'est-à-dire qu’ils ne distinguent plus cette gauche là du mouvement libéral.
Oui, diront les gens du boulevard de l’Empereur, mais les temps ont changé.
On se demande bien en quoi ?
L’écart entre les revenus du capital et du travail s’accroit, le chômage est à des pourcentages record, les acquis sociaux fondent au soleil socialiste et les banques, responsables de la crise à la suite des opérations casinos 2008-2009, s’en tirent indemnes et c’est la population qui trinque.
Si le PS ne voit pas là une situation explosive, je ne sais pas ce qu’il lui faut.
Il est vrai que les notions de gauche et de droite sont assez floues, au point que pour avoir des opinions tranchées, il convient d’ajouter le qualificatif d’extrême à l’une et à l’autre.
Certaines causes ont même carrément changé de bord.
Par exemple les mouvements communautaires en Wallonie étaient avec le Mouvement Populaire Wallon carrément à gauche et même à l’extrême gauche. Le point culminant fut l’affaire des Fourons, la montée des Happart et l’effervescence pour le retour des Fourons à Liège.
Et qui a repris le flambeau ? Le FDF (Front des Francophones) avec Antoinette Spaak et Maingain, de purs libéraux jusqu’il y a peu.
Sous la pression de l’aile Hainaut-Centre et du Montois Di Rupo, le PS s’est converti au royalisme unitaire, et a rejoint l’aile nationaliste conservatrice et monarchiste la plus catégorique.
Un autre exemple, les syndicats socialiste et social-chrétien.
Quel est le rapport entre l’esprit de ceux qui ont animé les grèves de 68 et celui des guichetiers de la place Saint-Paul et des verdâtres de Claude Rolin ? Aucun !
C’est une autre planète, des autres gaillards, d’autres convictions et d’autres certitudes.
L’édulcorant socialiste et la violette bruxelloise façon Milquet sont passés par là.
A quoi faut-il attribuer ce glissement ?
Sauf quelques gadgets à des prix abordables pour le commun, la situation se serait plutôt dégradée, qu’améliorée. Soit les discours ont changé. On nous a servi le couplet de l’inexorable mondialisation des marchés, ressassé l’impossible lutte contre le système capitaliste. Personne n’a vu, sauf à l’extrême gauche, combien ces discours sont défaitistes, démobilisateurs et avachissant.
Et au lieu de montrer du doigt et d’exclure de la gauche ces pollueurs de l’idéal populaire, ils occupent les premières places du parti socialiste et du CDH !

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On a connu des récupérations de philosophes et d’écrivains politiques dans l’Histoire aussi. Alexis de Tocqueville et Benjamin Constant (1) sont les meilleurs exemples. De leur vivant, ils ont pu être considérés de gauche ! Et quand on lit Tocqueville – mais qui le lit encore ? – on est surpris de l’interprétation qu’en donne Didier Reynders. Le MR et lui l’ont récupéré et placé sur un piédestal… à droite. Benjamin Constant a développé dans ses écrits un libéralisme politique bien plus à gauche que n’est le PS aujourd’hui. Ce n’est qu’à la fin du XIX me siècle qu’il est récupéré par les libéraux en quête de grands ancêtres.
Ce qui gêne de nos jours l’interprétation à gauche de ce qu’ils nous ont légué, c’est ce pourquoi ils ont lutté toute leur vie : rendre au commerce entre les hommes, la morale que cet exercice leur a fait perdre.
C’est justement une des raisons du délitement du PS et des autres partis de pouvoir. Ils ne luttent plus contre les inégalités et les injustices ; car, de morale ou d’éthique (ça fait plus chic), ils n’en ont plus qu’une : celle de l’argent.
Ayant définitivement inversé le sens entre immoralité et moralité, ces politiciens de gauche, comme de droite, n’envisagent plus la morale que par un bon rapport qualité prix de leurs prestations.
En France la marche anti Hollande/Valls était ce samedi une réussite. Et en Belgique, si on faisait une marche anti Di Rupo/ Michel ?
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1. La morale est une science beaucoup plus approfondie que la politique, parce que le besoin de la morale étant plus de tous les jours, l'esprit des hommes a dû s'y consacrer davantage, et que sa direction n'était pas faussée par les intérêts personnels des dépositaires, ou des usurpateurs du pouvoir. (Benjamin Constant)

12 avril 2014

La guerre en Algérie aura bien lieu.

Du bouillonnement dans les pays du Maghreb avec le départ de ben Ali en Tunisie, deux États sont restés imperméables aux changements : l’Algérie et le Maroc. Deux États montrant un régime fort au pouvoir, mais de nature différente. Une monarchie constitutionnelle comme le Maroc a plus facile de pratiquer un régime fort, parce qu’il a l’avantage de ne pas avoir sans cesse des guerres de succession pour sa direction. C’est pourquoi le Maroc paraît moins troublé par les courants contradictoires qui se font la guerre pour le pouvoir, comme en Algérie, et donc le Maroc passe pour plus « démocratique » que son voisin.
A y regarder de près la démocratie, enfin ce que les Occidentaux entendent par là, n’existe dans aucun des deux pays.
Il suffit de lire la presse locale pour s’en convaincre.
Le droit à l’expression n’y est permis que pour s’enthousiasmer des maîtres du pouvoir. En Algérie, c’est typique : montrer que le FLN est toujours là et faire semblant que les « héros » du passé dirigent le pays !....
L’Algérie avec l’élection prochaine d’un président est au sommet de l’imposture d’un pouvoir qui se réclame du glorieux passé du FLN et en même temps du peuple « souverain ». En réalité, c’est un régime dictatorial dans les mains de quelques aventuriers aux noms des multinationales et, dans l’incapacité actuelle de tomber d’accord sur le nom d’un dictateur de remplacement. À défaut, cette maffia ose remettre en selle un Abdelaziz Bouteflika, vieux et malade, sans aucune capacité réelle de diriger le pays, dont le seul argument ; il est le frère aîné de Saïd Bouteflika, surnommé le Vizir, très influent dans ces milieux de pouvoir.
À quelques jours du scrutin, deux factions, l’une civile et l’autre militaire se disputent sans pudeur les royalties du pétrole, manne dont les Algériens n’ont jamais tiré aucun bénéfice collectif et ne verront jamais la couleur des dollars qu’elle génère.
Éberluée la population assiste à cette lutte sourde dans la terreur d’être happée par la répression des services secrets, policiers et autres que le pouvoir entretient à des fins personnelles, plutôt que traquer les intégristes.
On disparaît facilement et sans procès en Algérie.
Dès lors, il ne faut pas s’étonner de la résurgence des milieux volontaristes religieux. C’est ainsi que les laïcs et les progressistes sont coincés entre deux ennemis irréductibles de la démocratisation de l’Algérie : l’armée qui se pare du drapeau du FLN et les religieux qui préparent l’islamisation complète du pays, le tout sur fond de pétrodollars, de commissions occultes, de concussions de fonctionnaires et de gabegie.

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Couronnant le tout, le clan présidentiel ne désespère pas d’imposer un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, malgré son accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013 et qui l’aurait laissé très amoindri. Depuis, Bouteflika ne s’est jamais exprimé publiquement. Ses rares apparitions à la télévision nationale ne durent guère plus de deux minutes. Si, comme on le croit, les élections en Algérie sont aussi truquées qu’un tour de Bernard Majax, les Algériens vont avoir à leur tête une véritable momie.
Le clan du président s’est grossi d’une nouvelle caste d’affairistes qui contrôle des secteurs économiques aux budgets colossaux tels que les travaux publics et l’énergie, le tout dans une atmosphère de corruption.
On compte jusqu’à 37 milliards de dollars de détournement de fonds de l’équipe actuelle qui veut rempiler, inutile de se demander pourquoi. En perdant le pouvoir le clan du président pourrait devoir rendre des comptes au dictateur suivant, furieux que le magot lui ait passé sous le nez !
Et ce n’est pas tout. Une autre gracieuseté attend les « patriotes » : une guerre de repositionnement au sein de l’armée fait rage, dont l’objectif est d’affaiblir le général Toufik patron des services secrets depuis plus de vingt-trois ans et qui doit avoir des dossiers sur tout le monde.
Avec une telle déchéance des chefs, un général peut développer une tentation putschiste, sans oublier que de la rue peut aussi monter une insurrection qui aurait plutôt des origines religieuses, que démocratiques et que les « services » n’auraient pas vu venir.
Depuis l’année dernière, avec l’inculpation de l’ex-ministre de l’énergie pour faits de corruption (un ancien homme de main de Bouteflika) la guerre des chefs déborde des villas bord de mer et pèse sur la future élection présidentielle.
Aussi bien tout ou rien peut se passer d’ici là.
Ce qui est sûr, c’est que le peuple algérien est marron et dépossédé de ses richesses par des intrigants. On se demande si se débarrasser du joug français était une si bonne affaire que ça ?

11 avril 2014

Bradés aux Américains ?

On se souviendra, peut-être de la chronique « Barak qui ? » dans laquelle je soulevais la question déjà pendante du scandale des écoutes de la NSA. Nous étions au mois de janvier. Trois mois plus tard, il semblerait que le gouvernement belge se soit contenté des affirmations de Barak Obama selon lesquelles il allait mettre bon ordre à cet espionnage. Le très faible Di Rupo lorsqu’il s’agit de ses grands frères américains, Joëlle Milquet, le plumeau à la main, dès qu’il est question d’épousseter nos relations avec l’Oncle Sam, n’ont pas jugé utile d’apporter une suite diplomatique et judiciaire à ce scandale. On n’a pas vu non plus le disert Didier Reynders, chef de notre diplomatie, dire son indignation du voyeurisme américain.
Alors, à un mois des élections, il est bon de rappeler qu’en fait de position à défendre, nos têtes de gondole se sont tellement décentralisées, qu’on croirait les entendre depuis le bureau ovale du président Obama.
Malgré eux l’actualité revient par l’Europe sur la question des écoutes.
Snowden, l’ancien consultant de la NSA, réfugié à Moscou, exhorte les eurodéputés à agir pour empêcher que «les espions ne dictent la politique» des Etats de l’UE, en témoignant par liaison vidéo lors d’une audition de l’APCE sur « les opérations massives de surveillance ».
Ce n’est quand même pas rien qu’un fonctionnaire de l’espionnage des USA quitte son pays avec des piles de documents compressés en quelques CD dont certains concernent directement l’Europe et la Belgique, sans qu’il n’y ait pas plus que ça de protestations et de mesures de défense, de la part des « victimes » de cette curiosité malsaine !
C’est quand même sous la pression des Services américains que M’ame Milquet, ministre de l’Intérieur, a mis en place des mesures contraignantes pour tous les citoyens et découvert les « vertus » de l’espionnage de masse. Voilà qu’un expert en cavale nous dit que tout cet argent dépensé, ces contraintes supplémentaires ne servent à rien, et Milquet continue imperturbablement la mise sous surveillance renforcée de tous les Belges !
Qu’on ne vienne pas dire que ce gouvernement est parti à la chasse des dépenses inutiles et qu’il souhaite faire des économies sur le budget.
Quant aux révélations de Snowden preuves à l’appui et documents à disposition, bien faible est la réaction de Di Rupo, alors que la NSA espionne toujours les partenaires des Etats-Unis, malgré quelques concessions d’Obama sur un trafic de données, dont les victimes ne pourront jamais contrôler les effets.
C’est tout juste si les services de Milquet n’aident pas l’espionnage américain des citoyens belges, par des informations sur les milieux « terroristes », sans qu’on sache sur quoi elle s’appuie pour désigner ceux-là, sinon qu’on voit bien la manœuvre. Qu’ils seraient musulmans et que ces factieux fréquenteraient des mosquées subversives, n’étonneraient personne.

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Secret d’État, circulez, il n’y a rien à voir, nous voilà beaux avec tous nos principes et une presse croupion qui ne posera jamais les questions qui fâchent à nos élites dirigeantes.
Il paraît, si nous suivons bien la conférence de Snowden, que l’espionnage va coûter de plus en plus cher aux auxiliaires européens de l’écoute américaine, à cause de la nouvelle génération technique généralisant le cryptage.
Et si en plus ça ne sert à rien, les chômeurs peuvent la trouver mauvaise qu’on rabote leurs indemnités sur le temps qu’on distribue à foison à des services spéciaux les euros de nos sueurs laborieuses.
Edward Snowden l’a encore redit aux Européens, les opérations massives de surveillance ne permettent pas de prévenir le terrorisme.
Ce n’est pas que le rapporteur de la Commission, Pieter Omtzigt, n’ait pas rappelé à nos américanolâtres l’existence d’un programme ciblant spécifiquement les organisations de défense des droits de l’homme, que la NSA n’était soumise à aucun contrôle, que les pays qui coopèrent largement avec la NSA n’ont reçu aucune garantie de la part des Etats-Unis, que les données « échangées » n’étaient pas utilisées pour des opérations illégales.
Est-ce que les banques, après nous avoir ruinés en 2008, ne seraient pas en train de brader ce qui reste de nos petits secrets aux Américains, avec la complicité des membres du gouvernement sortant ?

10 avril 2014

Papparazzade.

Les alligators sortent du marigot reconstitué pour le plaisir des touristes. Les télépigistes (garçons de piste) s’apprêtent à jeter des poulets aux bêtes, gueules ouvertes, intéressées au show par la qualité de la nourriture. Les touristes applaudissent les grands s(v)auriens (Alligatoridae) en tournée jusqu’au 25 mai.
C’est à peu près ça.
En attendant le Godot d’isoloir, les diplômés de chez Vrebos, rétribués chichement, se nourrissent de la politique et du people, intimement liés.
Le bal s’ouvre par un Delpérée pris de face par une caméra impitoyable. Il sort du marigot les yeux jaunes et nous fixe pour donner sa réponse à l’inéluctable question de l’île déserte. Oui, le vieux crocodile s’y verrait bien en compagnie de Joëlle Milquet. On voit d’ici les œufs que ces deux là laisseraient dans le sable !
On finissait justement la saga Prince Laurent, prolongée par une information (si l’on peut dire) d’un Monsieur de Source-Sûre néerlandais selon laquelle le Prince aurait tenté de se suicider.
Décidément, ces Hollandais n’ont pas bien assimilés les techniques des magazines anglais, les plus forts au monde en la matière. Si le Jan Mijnklout d’Amsterdam avait ajouté un petit détail de son cru, nous l’eussions crû davantage. Par exemple : « Le Prince a voulu se pendre au soutien-gorge de Claire. Celui-ci aurait cédé malgré la forte armature ».
Avec ça, le mirliflore entrait directement au Panthéon de la presse de gare et du caniveau.
Les Français sont entre le top niveau anglais et la balourdise belge.
On a vu Alain Delon sortir d’un resto chic parisien au côté de Valérie Trierweiler. Lui, poitrail fumant sous col ouvert, elle l’air amoureux d’une femme qui se demande comment elle va faire bander un partenaire aussi vieux.
Pudeur française, à la dernière ligne, on apprend que c’est du marketing arrangé pour cause de mévente d’un produit Delon. On ne sait pas de combien Valérie a été défrayée pour ce beau geste, et si elle a été obligée de coucher sous contrat.
Il ne manquerait plus que Delon mette aux enchères les « photos volées » de ce tête à tête glamour avec l’ex-première dame.
Elio de Mons n’est pas en reste. Il a dû recommencer plusieurs fois le geste de la main effaçant la larme à l’œil devant la colonne du congrès, en séance « reconnaissance aux martyrs du génocide rwandais ». La première prise est rarement la bonne, tous les cameramen le savent. Un acteur chevronné l’aurait su. Il faut réserver à la deuxième ou troisième prise la vraie larme. La première n’est qu’une répétition qui sera coupée au montage.

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Le chagrin, c’est ce que le premier ministre réussit le mieux, de ses grimaces. Charles Michel, sa force, c’est quand il joue l’honnête homme, abusé peut-être, mais l’âme simple et naïve, le tout exprimé en cinq secondes. C’est autrement plus fort que le sourire expresso de Clooney ! C’est du Gabin dans « Le jour se lève ».
On n’a pas encore dans le répertoire ce qui va être le point fort de Paul Magnette. On cherche, mais pas trop, car il n’est qu’intérimaire au sommet du PS et si son maître fait chou blanc dans le gouvernement suivant, Magnette retournera à son anonymat carolorégien, et le people aura perdu son temps.
Inutile de refaire l’éloge des expressions de Mademoiselle (c’est ainsi qu’on appelait jadis les comédiennes même mariées) Laurette Onkelinx. C’est la Sarah Bernard du show Magic Broadway. Comme toutes les anciennes pensionnaires ses rôles sont convoités. Les Dorine et les Célimène ne courent pas les rues. Une Marie Arena a fait illusion un moment, mais avec ou sans jambe de bois, la grande Sarah-Laurette est la meilleure.
Quand on n’a pas d’arguments pour convaincre, on peut toujours croire qu’on a de la « présence » !

9 avril 2014

Je croîs donc j’en suis.

Peut-on imaginer retrouver le plein emploi à l’ère du numérique ?
Cette question à peine posée, en découle une autre.
Allons-nous plutôt vers un doublement des chômeurs d’ici 2020 ?
La politique à l’ancienne des États d’Europe est en question. Les pépères des banques estiment depuis mon grand-père, qu’un cycle se compose de trois périodes d’un bail 3-6-9 : ralentissement/crise/reprise.
Nous perdrons des milliards à rafistoler ce schéma ancien : après la crise revient le plein emploi, soit plus ou moins 5 à 6 % de chômeurs, au lieu des 15 ou 20 % !
Du point de vue social, c’est toute la répression à l’encontre des jeunes à la recherche d’un premier emploi et des chômeurs de longue durée qu’il faudrait songer à réformer. Et pourquoi pas une allocation universelle ou tout autre revenu pour ceux qui demain ne pourront pas accéder à un travail rémunérateur ?
Autrement dit, il va falloir changer les discours sur la nécessité de travailler, puisque cela sera impossible pour un tiers des citoyens en âge de le faire.
D’autant que si se poursuit l’organisation du travail selon la logique capitaliste, sous la pression des demandeurs d’emploi nombreux les salaires ne pourront que baisser.
L’ère du numérique vient à peine de débuter. Déjà nous voyons les ravages d’Internet sur les distributeurs classiques, les informations papier, les programmes de connaissance, les banques, les Administrations et les universités.
Correspondre à cette nouveauté, ce n’est pas comme adhérer à un système philosophique plutôt qu’à un autre, nous n’avons pas le choix, la réalité nous y contraint !
Internet évolue plus vite que nos économistes et que nos politiques qui pensent l’État. Lorsqu’un Charles Michel et un Elio Di Rupo croient que le chômage n’est pas une fatalité et qu’ils n’ont trouvé pour seul argument incitatif qu’à appliquer des sanctions aux « récalcitrants », quand les mêmes parlent de l’offre et de la demande, du rapport des salaires et des taxes sur la prospérité et la dette publique, ils sont encore à l’ère industrielle et au lieu du passé, c’est du futur qu’ils font table rase.

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Ils n’ont raison que sur un point, pour sortir de l’ornière, il n’y a que la croissance ! Reste à savoir laquelle ? Car celle qu’ils veulent installer fait, elle aussi partie du passé.
S’ils espèrent un nouvel élan en supprimant les avancées sociales qui ont nécessité tant de sacrifices et de combats de la classe ouvrière, ils se trompent lourdement. C’est inutile de remettre en état de concurrence des mécanismes et des techniques qui ne correspondent plus à la réalité du 3me millénaire, leurs efforts ne serviront qu’à appauvrir les peuples et anéantir les démocraties.
Et quand ils s’apercevront qu’au bout de tous leurs efforts, la croissance n’apportera pas l’emploi, que feront-ils ?
Le numérique est en passe de supprimer un emploi sur deux dans le tertiaire, souligne les carences d’équipement dans l’Administration, dans la police et la justice, touche tous les secteurs privés ou publics.
Une prise de conscience de l’intelligentsia, des élites et de tout le bazar intellectuel et pseudo qui noient le poisson est nécessaire.
Il est de bon ton de regarder du côté de l’économie américaine et de copier ses tendances, c’est-à-dire en somme, d’arriver toujours deuxième avec un coup en retard.
Les Etats-Unis, c'est 5 % de la population de la planète et 50 % des dépenses militaires mondiales, voulons-nous asseoir notre future prospérité sur ce schéma ?
La faute de l’Europe c’est de croire au-delà des règles du libre échange avec les USA que ceux-ci joueront le jeu après et même pendant que nous nous endormirons dans l’idée que le capitalisme mondial, c’est ce qui peut nous arriver de mieux.
Le développement des techniques d’Internet nous échappe. Elle est aux mains des Américains. Ils savent tout de nous, au moment où nous savons de moins en moins sur eux.
Nous pouvons construire notre internet selon des besoins européens, créer des startups dans nos garages, nous émanciper de Bill Gates et de la Silicon-Valley.
Mais, il faut penser autrement que les Américains : revoir le droit à la propriété, innover en matière d’organisation du travail et du droit des données de communications, etc.
Nos partis sentent trop la poussière et l’académisme pour qu’ils puissent seulement réfléchir à ce monde nouveau qui pourrait être prometteur.

8 avril 2014

Exit Barroso, et alors ?

S’il y a bien un rêve qui a viré au cauchemar, c’est bien celui de l’Europe. Malgré l’accaparement de cette détestation quasi unanime par l’extrême droite qui en a exagéré les défauts, si on procédait aujourd’hui à un référendum pour sa dissolution pure et simple, il ne serait pas certain que l’Europe ne disparaîtrait pas.
Les Européens tombent de haut ! Voilà plus de vingt ans que l’érosion des convictions a fait place à un euroscepticisme grandissant et pour cause, le temps des visionnaires est révolu, voici le temps des boutiquiers.
La folie mondialisée des profits a fait des Commissaires européens des gestionnaires jugés sur la rentabilité de leur programme. Une rentabilité pour qui ? Mais pour tous ceux qui en échangent devaient créer des emplois en Europe, alors qu’ils décentralisent au Bangladesh et placent les capitaux du profit en Suisse.
On voit le résultat : la progression constante et partout du chômage dans l’Europe de l’Ouest.
A quoi sert de faire une Europe avec un euro fort, si c’est pour ruiner et pousser au sous-emploi la jeunesse européenne ?
Et ce n’est même pas pour voler au secours des populations abandonnées que les États s’endettent, c’est seulement pour défrayer les personnels qu’exige la manière dont ils gèrent la démocratie et pour ne pas que le pauvre aux abois sorte de chez lui, la fourche à la main.
Le comble, c’est que nous envoyons nos représentants à Strasbourg défendre les programmes pour l’accomplissement desquels nous les avons élus, et rien ne se fait, tout reste bloqué. Il y a une impuissance généralisée à faire bouger le colosse. Il est inerte, malgré les protestations, et on comprend son inertie, parce que le géant a la tête de Barroso, un homme bien mal choisi, issu de la droite portugaise où il était sur le point d’être grillé !
A parler sans arrêt « d’espace européen » on a oublié de le matérialiser par un terme plus concret « le territoire européen ». Si bien que les territoires sont restés forcément des espaces limités aux frontières des pays, conservant tous les nationalismes et toutes les méfiances du voisin qui vont de pair. Alors forcément l’ouverture des frontières est synonyme de dumping social, afflux des bas salaires dans les pays à « hauts » salaires, effondrement des prix agricoles et superprofit des multinationales.
Ce système, au lieu d’enrichir une majorité d’européens l’appauvrit de façon inquiétante.
Et que fait-on pour préserver un avenir commun fortement compromis ?

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On va remplacer bientôt Barroso par un des candidats, tiré de la droite classique ou de la gauche molle et libérale, en un mot social-démocrate.
Et cette perspective plombe à l’avance toutes les espérances des derniers partisans de l’Europe et fait ricaner tous les autres.
Il n’y a pas que la crise responsable du passif de l’Europe. Les hommes qui en principe devraient prendre en considération l’appauvrissement des masses ne le font pas et, pire, vouent un culte inconditionnel à l’économie libérale mondialisée. Ils sont tout autant, sinon plus responsables du fiasco.
Alors une question, voter pour renouveler le parlement européen le 25 mai, pour quoi faire ?

7 avril 2014

Antoine tacle Lutgen au CDH.

André Antoine veut que la loi sur l'exclusion du chômage soit abrogée !
Difficilement explicable par autre chose qu’une complicité d’Antoine et les médias, cette sortie fracassante a été diffusée la semaine dernière par les gazettes, en bonne place. Ce n’est pas d’hier que l’on connaît les ravages de cette loi dès le 1er janvier 2015, c’est la première fois qu’un membre important d’un parti qui l’a approuvée manifeste son opposition aussi carrément !
Comment ose-t-il tenir un pareil discours, quand il a été partie prenante et qu’on sait bien qu’elle sera exécutée, même si le CDH et le Ps font de la résistance !
Antoine s’emballe pour des raisons bassement électoralistes bien sûr.
Mais une telle impudence a un autre aspect. André Antoine compte pour rien la mémoire des électeurs. Il est évident que dans son calcul il inclut le sentiment que l’électeur est un simple d’esprit qui oublie vite, jusqu’à perdre conscience de ce qui s’est passé quelques mois auparavant.
Il est vrai que Di Rupo et Onkelinx sont aussi dans le cas d’Antoine ! Tous des amnésiques et ils pensent que l’électeur l’est aussi. L’avantage d’Antoine en l’occurrence, c’est qu’il aura tiré le premier.
Quant aux journaux généralistes : le Soir, La dernière Heure et la Libre Belgique, sans compter les sous-fifres Meuse et Avenir, publier la déclaration d’Antoine telle quelle, sans aucun commentaire, ni rétroacte de cette Loi, c’est avoir un zèle suspect.
Il est vrai que Di Rupo, mezzo voce, s’était déjà défaussé sur le MR, sans la peau des jeunes et des chômeurs cohabitants, pas d’accord de gouvernement selon Monsieur de Mons.
On a rarement l’occasion de montrer comment ces gazettes conçoivent l’information. Celle-ci est livrée brute et sans commentaire pour ceux que le conservatisme général accrédite, filtrée sinon abstraite de la diffusion d’une expression adverse, avec des commentaires acides si besoin est, pour tous les autres.

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C’est l’Avenir qui s’est chargé de l’essaimage de la parole antoiniste et les autres ont surfé, dans un magnifique mouvement d’ensemble.
L’André nous y révèle que « Cette loi est le fruit d’une ambiance et a manqué de nuances. Et elle doit au minimum être revue. » Le CDH serait donc un parti sensible à l’ambiance ? Milquet et Lutgen saisis par l’ambiance auraient manqué de nuance et les journaux auraient évité de nous le signaler lorsque la loi fut votée par le même CDH ! Voilà bien une chaîne d’incompétence qu’il serait bon de dénoncer.
C’est ici qu’André Antoine méprise le public.
Le dernier paragraphe est le plus édifiant et aisé à décrypter « …la révision de cette loi sera l’une des conditions du cdH pour négocier un gouvernement. » déclare-t-il à la gazette locale
Il est quoi au juste l’Antoine : porte-parole du CDH ? Président secret ? ou bien se positionne-t-il pour couper l’herbe sous le pied de l’Ardennais, son patron, pris de court, et qu’il aurait des ambitions secrètes sur une OPA du parti ?
Le comble, c’est qu’il n’y aura pas de négociation, que la loi sera appliquée par le nouveau gouvernement et que le CDH, s’il est embarqué dans la nouvelle coalition, donnera pour consigne à ses ministres de la fermer.
Un esprit tordu pourrait imaginer un scénario rocambolesque !
Si au premier janvier 2015, Di Rupo était encore au gouvernement en train d’expédier les affaires courantes, on le verrait à la fois verser des larmes de crocodile et veiller à l’application de la loi !
Il y a du Cid de Corneille chez cet homme là !...

6 avril 2014

Déçu ou déchu ?

L’imposture des médias est à son comble et éclate à chaque journal télévisé, à chaque gazette vendue. Ce samedi encore, on a eu droit à un festival de contrevérités et d’une fausse hiérarchie de l’info. La priorité n’est-elle pas sur RTL/RTBF le début des vacances de Pâques et la « ruée sur nos plages » avec un passage obligé à Zaventem ? Après le délire, la miss de service nous fait 30 secondes sur le défilé des syndicats protestant à Bruxelles contre la manière dont l’Europe gère la crise. Qu’est-ce que RTLetc a vu de ces protestataires ? Un groupe de dockers anversois et une gérante de teinturerie qui a vu sa vitrine brisée par un pavé, rien sur les revendications et aucune interview dans le défilé, nada sur l’Europe !
On doit s’informer ailleurs, sinon, on ne saura rien.
Quand bien même le pays serait près d’exploser, nous aurions droit au reportage des maisons de villégiature au bord des lacs de l’Eau d’Heure.
Le décalage est dramatique. L’information angélisée par les trucages et les honteuses tromperies d’une plaisanterie qui tourne à la Propaganda Abteilung.
Pourtant, parmi les croûtons passifs qui béent devant tant de faux décors, il y a autour d’eux, des gens qui autrefois gagnaient leur vie correctement, avaient une famille et une voiture pour emmener les enfants le dimanche à la campagne. Ils sont déclassés, comme l’ouvrier d’une petite entreprise qu’on remercie et qui se voit à la rue, sans espoir de retrouver jamais un job où il ne sera pas humilié.
Et ces gens qui sont du jour au lendemain dans l’impossibilité de vivre décemment, survivent dans la précarité et l’indifférence générale. Que deviennent-ils ? On s’en fout !
Les survivants, ceux qui jusqu’à présent s’en sont bien tirés, plus par chance et parce qu’ils avaient des parents prévoyants, de bonnes études faites, se mettent la tête dans le sable, en priant secrètement pour que la malchance ne tombe pas sur eux. Ils s’endorment devant leur télé ou le nez dans les feuillets du journal le Soir ; moyennement rassurés quand même, tant les mensonges deviennent gros, tant les lacs de l’Eau d’Heure, c’était déjà l’année dernière le reportage du premier jour des vacances de Pâques. Ils savent aussi que demain, Hakima ou quelqu’un d’autre fera le bilan des Hôtels de la Côte, pour dire, comme si elle parlait d’un important événement, que les Hôtels affichaient complets.
On ne croirait pas que le pays est par terre, que les politiques ont tout faux et qu’on est à deux doigts d’une grosse déprime générale !

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Voilà comme ils sont nos élus : ils mesurent tous l’ampleur de la crise, le gravissime échec du système, mais c’est entre eux, dans une sorte de local privé dans lequel nous n’avons pas accès. Et ce club très fermé nous délègue à la téloche un docteur Tant-Mieux RTBFetc, aussitôt relayé entre les lacs de l’Eau d’Heure et la lettre de Paola à son fils, qui voit l’aide de camp de la chose licencié par le roi Philippe, de sorte que le docteur Tant-Mieux rassure, soulage, endort entre ces deux énormes nouvelles.
Demain, je fais l’impasse, je n’ouvre pas la télé, quant aux journaux, ce n’est pas un sacrifice, ils ne sortent pas le dimanche !
Alors quoi, c’est si difficile que ça de dire qu’on est dans la merde, que le système ne vaut rien et que nos élites en politique se débrouillent comme des manches ?
Parce que, si on ne le fait pas savoir, ça va être pire et ce sera la constipation, l’occlusion, peut-être la mort !
Allez quoi… les mickeys, un peu de courage nom de dieu… au nom de la clause de conscience.

5 avril 2014

Propagande et poudre aux yeux.

Comment résister à soixante-cinq ans de propagande sur le thème de l’activité privée plus efficace que celle du domaine public ?
C’est impossible.
Si bien qu’aujourd’hui 95 % de la population croit, dur comme fer, que le domaine public est incapable de rivaliser avec l’entreprise privée.
Vu sous cet angle, c’est évident qu’en supprimant l’éthique du contrat, le domaine privé est imbattable. Dans rivalité, il y a concurrence qui vient derrière et notion de rentabilité, ensuite.
Emplois privés contre emplois publics, c’est une équation qui est faussée d’emblée.
Les gens sont tellement imprégnés de cette idée de supériorité, que l’on voit une sérieuse percée du privé dans les administrations, sans protester. Des astucieux comparent des rendements privés à des rendements publics, recettes assurées d’un gloussement général avec mise en demeure des « fonctionnaires » de fonctionner comme chez Arcelor-Mittal.
Personne ne voit où ce raisonnement conduit. La paupérisation générale n’est pas loin. La plupart des victimes de cette paupérisation creusent eux-mêmes le fossé qui les retranche peu à peu de ce qui faisait la dignité humaine.
Les syndicats acceptent au nom de la modernité.
Mais il est des choses qui ne se vendent pas.
Certains biens ne peuvent être vendus, parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas être achetés : l’eau, l’air, voire l'énergie, lesquels appartiennent aux biens communs de l’humanité.
Même ceux-là sont décrétés propriété privée. Le public oublieux et sans culture n’a pas retenu la leçon de J.J. Rousseau « Le premier qui ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. »
Des mouvements naissent parfois spontanément et viennent contredire la propagande acharnée du « droit à la propriété privée » qui englobe toutes les ressources naturelles au point que le saccage de la nature rend parfois celle-ci incapable de renouvellement.
L'appropriation par une petite oligarchie des ressources naturelles, des espaces et des services publics, des connaissances et des réseaux de communication, fait que nous sommes devenus très dépendants des propriétaires de toute nature qui surgissent à tous les âges de notre existence, au point qu’on s’interroge sur le point de savoir si nous nous appartenons encore !
Il faut contrebalancer la propagande du droit à la propriété privée sur toute chose par un principe : celui de la supériorité des communautés sur ce droit.
Je sais, c’est un travail à faire dans tous les domaines y compris celui d’une justice qui dit le droit du Code contre le droit des gens !

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Ce principe du bien commun s'impose par la nécessité d’arrêter le massacre des populations par une prise de bénéfice disproportionnée sur les travailleurs et les populations. En un mot, il faut enrayer la marche vers le suicide d’une civilisation par l’excès des profits et des propriétés des biens communs par quelques particuliers.
Pour ce faire, il est urgent de créer des formes démocratiques nouvelles afin de prendre la relève de la représentation politique et casser le monopole des partis.
Le malheur est que l’effet de propagande sur les « bienfaits de l’initiative privée » était de nature à détruire aussi les effets d’une société socialiste (rien à voir avec le PS) sur les esprits occidentaux, dans ce qu’on a appelé la guerre froide. Si bien que les générations suivantes sont encore persuadées que le système qui les envoie chômer en masse et qui augmente les inégalités est encore le meilleur qui soit au monde.
Il faudrait donc effectuer un travail de clarification dans les esprits. Or, les médias sont dans les mains des conservateurs qu’ils soient socialistes ou libéraux qui vivent de ces inégalités, d’où la difficulté d’expliquer qu’un autre concept est possible.
Si révolution il y avait, ce ne serait pas au motif de la remise en question de la propriété privée. Il y a ceux qui font la révolution et ceux qui en profitent.
On voit bien comme cette aventure pourrait mal se terminer et profiter seulement à quelques-uns.
Ne reste en définitive que le changement par la persuasion. J’entends d’ici les rires et les moqueries, les journaux déchaînés, les politiques offensés… ce n’est pas facile de lutter contre la bêtise, les intérêts particuliers et la suffisance des cuistres de nos universités.

4 avril 2014

Le porte-voix qui rapporte des voix.

Les Français en sont plus friands que nous, cependant nous ne détestons pas les débats politiques à la télévision. Nous les regroupons le dimanche. Ceux que nous avons en semaine sont beaucoup plus brefs qu’en France.
On ne pourra d’ici le 25 mai qu’en entendre davantage à l’occasion des élections et, après, lors de la délicate construction d’un gouvernement.
Mais pas seulement !
Nous touchons à un point de désillusion tel sur la politique et les faibles moyens qu’à celle-ci de « socialiser » l’économie, que nous sommes à un moment charnière de l’association entre élus et citoyens. Et ça grippe !
Les débats ont ceci de bénéfique que l’on s’y parle, même si l’on ne s’entend pas. Après, quand le dialogue n’est plus possible, c’est la violence qui prend le relais et ce n’est pas mieux. Alors, on bloque les routes, on déverse des produits agricoles sur la chaussée et on enflamme des pneus sur des parkings, quand on n’arrête pas un bus au milieu de la chaussée.
Non pas qu’il faille ignorer ces procédés violents dans la perspective d’une impossibilité de dialogue, mais encore faut-il – en principe - épuiser les recours possibles dans la confrontation des positions contradictoires.
Et c’est justement là que ça coince.
Les Élus, comme d’autres autorités, ne dialoguent pas vraiment. Ils entendent qu’après leur exposé l’auditoire admette le bien fondé de ce qu’ils disent. Toute négociation se résume à quelques concessions prévues d’avance. Autrement dit, le dialogue dans un contexte pacifique entre ceux qui détiennent le pouvoir et nous est impossible, si nous n’avions pas la menace en cas d’échec, d’exercer sur les autorités toute forme de violence appropriée.
Les parlotes à la télé ont ceci de positif qu’elles désarment a priori l’immédiateté de la violence. Ce n’est pas pour cela qu’il n’y en aura pas, mais elles sont parfois postposées.
Or, aujourd’hui, le public a l’impression qu’on dispose de lui sans lui donner les moyens de s’exprimer.
Les élus politiques qui débattent entre eux montrent l’efficacité de leurs performances verbales. Ils sont rompus à cet exercice qui leur permet de se positionner dans une prochaine élection. Ils connaissent l’ambiance des studios, les coulisses de l’Info, ils se sont affranchis d’un trac excessif, ils sont devenus des vedettes d’un show qui les nourrit.

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D’une autre sorte sont les contradicteurs, choisis au hasard d’une actualité ou par d’autres moyens que fournit l’occasion. Le combat est souvent inégal. Rarement, mais cela arrive, le petit mariolle député ou ministre rompu à l’exercice tombe sur un anonyme qui ne s’en laisse pas compter, revendique un temps de parole équivalant et sert des arguments difficiles à contredire. Qu’arrive-t-il alors ? On voit, chose étonnante, le professionnel de la télé arbitrant les débats, voler au secours de l’Autorité en difficulté et, souvent, couper le temps de parole du contradicteur.
La classe politique belge est un bel exemple de langue de bois et d’absence de dialogue. La télé ne l’ostracise pas, elle la sert au-delà de toute expression.
Résultat, l’électeur ne se sent pas compris et se désenchante de la politique.
Ce déficit de la parole politique, ce manque de «coups de gueule» venant d’en bas, alors que l’audiovisuel est foisonnant de contacts et d’occasion à débattre, est apparu très vite rassurant aujourd'hui, mais une menace pour demain, s'il devait en être autrement, tant les autorités redoutent l'expression libre d'hommes en colère.
Selon les sondages la télévision est la fenêtre privilégiée par laquelle la politique entre dans les foyers pour une séance quotidienne de propagande.
C’est donc par la télé que devrait commencer la reconquête des citoyens.

3 avril 2014

Flanby dégraisse.

Le gouvernement a été remanié dans de très mauvaises conditions et beaucoup trop près d’une cinglante défaite. On allait voir pourtant ce qu’on allait voir ! Eh bien ! on n’a rien vu.
François Hollande harcelé entre sa gauche et sa droite a tranché pour cette dernière, a discuté avec Valls des survivants et des deux nouveaux qui siégeront au gouvernement, puis a pris l’avion pour Bruxelles.
Ainsi, il s’éloigne physiquement des Français, sans s’être aperçu qu’il était déjà loin moralement depuis longtemps.
Et que va-t-il faire à l’Europe ? Il va « protester » contre le carcan des 3 % de déficit, sachant qu’il ne pourra pas réaliser les 50 milliards d’économie promis, alors que c’est lui-même qui avait proposé à l’Europe pour tous les pays de la Communauté ces « nécessaires » réa-justements !
Le comble, en renâclant devant les obstacles qu’il a mis en place avec madame Merkel, il fait le jeu de Marine Le Pen qui a rentabilisé son fonds de commerce en tapant sur l’Europe, avec en point d’orgue, le retour au bon vieux franc. Politique dont le social-démocrate Hollande ne veut à aucun prix !
Ce n’est pas l’Europe qui est responsable des déficits français !... même si l’Europe de Van Rompuy a énormément de défauts et préfère les banques à ses citoyens.
Quelqu’un a dit très justement « Il faut que tout change pour que rien ne change. » Le président du conseil Queuille avait dit à peu près la même chose sous la IVme République.
Le record d’abstention du 30 mars n’est pas pris en compte dans la nomination de Valls
Tous les candidats, de droite, de gauche ou du centre, ont perdu des milliers d'électeurs.
Les socialistes au pouvoir en ont perdu davantage, parce qu’ils étaient au pouvoir et que ce qu’ils avaient promis avant les élections, ils ne l’ont pas tenu.
Après deux ans d’installation dans les fauteuils des ministères, accuser Sarkozy et son équipe commence à bien faire. Cette persistance de se défaire de ce qui est gênant risque même de remettre en mémoire que la crise, c’était en 2008-2009 lors du quinquennat précédent. Hollande a eu en héritage une bourse percée, au lieu d’arrêter l’hémorragie, il fait d’autres trous et augmenté la dette.

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À défaut d’avoir la politique d’un Mélenchon, il faut bien qu’il assume celle de la droite et qu’il la finance. On ne sait toujours pas comment Valls va trouver cinquante milliards sans faire mal au porte-monnaie des Français ?
Quant aux membres de ce gouvernement resserré, Hollande n’a pas été jusqu’à sacrifier ses anciens amis. Au contraire, il a fait entrer le maire de Lyon François Rebsamen et… Ségolène Royal, à laquelle il fit jadis quatre enfants.
Pour un président normal, il s’en est passé des choses du côté des femmes à l’Élysée en deux ans ! Il faut remonter à Félix Faure pour voir mieux… et encore, il reste trois ans à Hollande pour l’égaler.
La droite se régale, les Verts se retirent prudemment des responsabilités et assurent la majorité de son soutien. Jusqu’à quand ? Si les Verts un jour de grogne s’abstiennent, Valls n’a plus qu’une voix de majorité au Parlement ! C’est dire que sociaux-démocrates ou pas, les parlementaires socialistes ont intérêt à ne pas être malades ce jour là.
Quand il était encore secrétaire du PS, Hollande a dit qu’un président de la république pouvait changer une fois de premier ministre et que deux fois, cela faisait beaucoup. Le connaissant il voulait en changer dans la dernière ligne droite soit dix-huit mois avant le renouvellement de son mandat. Les élections l’ont décontenancé. Et si malgré tout, le PS ramassait une casquette aux élections européennes de mai, comme c’est probable encore en 2015 pour les élections départementales ?
Comme les choses vont, je ne vois pas ce qui pourrait faire changer les Français ?
C’est probablement la fin d’une illusion, celle de la social-démocratie venant en relai d’un socialisme dépassé, qui aurait été soutenue par l’adhésion populaire.
Les gens sont restés à gauche, voilà le malheur de François et de Harlem Désir, secrétaire bien pâlot du bidule centriste.
Pas que Hollande à se faire du souci ! Elio Di Rupo et tout le club PS du boulevard de l’Empereur devraient s’en faire aussi.

2 avril 2014

Chuchotement et grosse caisse…

Afin de ne pas faillir à ma réputation d’emmerdeur, je reviens sur un sujet que nos illustres ont tous oublié, dans la nécessité où ils sont de s’aligner impeccables sur le politiquement correct jusqu’au 25 mai prochain, 20 heures. Dès 21 heures, c’est autre chose. Mais d’ici là…
Un sujet qui… bref, il s’agit de la modification de la loi permettant l’organisation d’un référendum d’initiative populaire, comme en Suisse.
Ça n’a l’air de rien, mais les constitutionnalistes nous prennent pour des débiles mentaux. Ils ne prévoient rien en la matière, du moins pour ce qui concerne leur chère Constitution..
Voilà Delpérée aux anges ! Il faudra trouver autre chose pour le faire souffrir.
Léopold II a bien essayé. C’était en 1891. Il ne manquait pas un bouton de guêtre aux notables au pouvoir, le vote censitaire les mettait à l’abri de la racaille. Malgré cela, ils ont dit « non » à leur roi bien aimé ! Il faut dire que le socialisme à l’époque, c’était autre chose que les lavettes trois couleurs actuelles et qu’il est possible que les bons bourgeois avaient devant eux de la graine d’anar, Di Rupo avec son socialisme soluble dans le bleu libéral n’était pas né. Quand bien même y aurait-il eu un précurseur, il se serait fait péter la gueule à ne plus vouloir recommencer. Bref la Chambre dit non, et Léopold va se faire sucer des putes de chez Maxim’s et on n’en parle plus.
Mais comme les lois ne sont faites que pour la piétaille et que les Princes et leurs ministres la taillent selon leurs besoins, on met sur le chantier un référendum quand même en 1950 sur la Question royale, cinquante quatre ans plus tard ! Les loyalistes espéraient qu’en consultant le loustic province par province le retour du roi Léopold III sur le trône ne faisait pas un pli. C’était sans compter sur la versatilité populaire. Le peuple trouvait que mettre cinq ans pour passer de la Suisse à Bruxelles, Léopold libéré depuis 1945, ne donnait pas une idée très nette de son parcours.
Quand le pouvoir organise un référendum, c’est pour le gagner. Sinon, ce n’est pas la peine.
La consultation ayant contrarié les plans de nos Illustres, le pays se clivait dangereusement en deux opinions différentes. Les Ménapiens voulaient encore du sire, les autres pas. Les grands ancêtres de notre élite entendirent même des cris de « vive la République ». Julien Lahaut « noss Julien » fut assassiné en août de la même année, par précaution. Et on en resta là.
Une brève turgescence pour l’Europe de quelques queutards amoureux du Continent amena le Conseil d’État à y réfléchir en 2004.
On était encore à l’amour fou pour le Machin. Malgré cela, le Conseil jette à la figure des téméraires l’article 33. Vas-y Delpérée « Les pouvoirs sont exercés de la manière établie par la constitution ». Cet article exclut expressément tout autre mode d’exercice des pouvoirs, et l’instauration de toute procédure de consultation populaire.

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Dix ans plus tard, l’amour pour l’Europe est au plus bas. On ne dépense plus un euro pour les ballonnets qu’on distribuait jadis à toutes les fêtes dans les écoles. Les enfants ne savent pas ce qu’est l’Europe.
Reste toutefois que les communes et provinces peuvent organiser des « consultations populaires », purement consultatives, si ça leur fait plaisir.
Voilà où en est le grand droit du citoyen ! Il paraît, malgré la forte propagande dont les Élites disposent qu’elles sont effrayées à la pensée qu’un Bart De Wever ou un fort vent de mécontentement en Wallonie remette le Référendum à l’ordre du jour.
En France, le projet de loi organique sur le référendum d'initiative populaire promis par François Hollande aurait dû être adopté avant la fin de l'année.
Vu le record d’impopularité de Flanbi, on se demande si le projet ne va pas s’évaporer ? La Chambre et le Sénat ont deux lectures différentes. Hollande pourrait trouver un compromis, enfin on présume. Ce sera pour 2014, si le vent n’est pas trop contraire (Avec Valls, ils pourront se brosser). Les Delpérée français se frottent les mains. Le référendum pourrait être voté avec de telles conditions et restrictions qu’il serait impossible de l’organiser.
On envie les citoyens suisses !

1 avril 2014

Poisson d’avril à Matignon.

Dans le blog précédent, je mettais en doute la capacité de changement de Hollande de sa politique. J’avais raison. Je pensais qu’il n’irait pas jusqu’à changer de premier ministre. J’avais tort.
Mais, ce qu’il faut souligner et en cela les Français ont raison d’être inquiet, c’est qu’il nomme un premier ministre plus ferme que l’actuel, afin de poursuivre, voire d’amplifier sa politique et c’est en cela qu’il n’a rien compris à la signification du vote de dimanche.
Qu’attendait l’électorat de gauche qui a élu François Hollande ?
On trouve cette réponse dans une partie du programme électoral de Hollande, le candidat qui n’aimait pas l’argent.
Ses anaphores résonnent toujours dans les mémoires « Moi, si j’étais président de la république… ».
On ne va pas énumérer tout ce qu’il devait faire et qu’il n’a pas fait.
On retiendra sa volonté fermement exprimée de renégocier certains traités avec l’Europe.
Il n’en a rien été.
Et combien d’autres paris ratés, jusqu’à son surprenant hymne à la social-démocratie, façon Gerhard Schröder, qui mit un comble à la surprise et à la gêne de la gauche et mit les Solfériniens sur la touche.
Pourquoi l’affaire va prendre une méchante tournure et risque de plomber davantage les élections qui se profilent cette année pour l’Europe et l’année prochaine encore pour la France ? Parce qu’il n’a pas compris que la gauche française considère la social-démocratie comme une option centriste et non pas comme une option de gauche.
Il n’est pas dans la capacité des dirigeants d’un parti, aussi influents soient-ils, de changer les principes et les statuts, parce qu’ils ne les approuvent plus. C’est un Congrès qui doit en juger.
Quand on trinque dans les entreprises à des salaires dérisoires, qu’on étouffe sous les taxes et les impôts, quand pour les jeunes au chômage, c’est la galère assurée jusqu’au restant de leurs jours de la majorité d’entre eux, comment voulez-vous que ces gens réagissent favorablement aux options centristes ? Mais, c’est un peu se moquer des électeurs socialistes que revenir sur des « nécessaires » recentrages.
Les électeurs ont élu un socialiste président de la république et non pas un adepte de l’UDI de Jean-Louis Borloo !
C’est aussi le penchant et la faute de notre rossignol montois, tout aussi social-démocrate que le Français Hollande. Elio Di Rupo est peut-être encore plus social-démocrate que Hollande. Il sera, en tout cas, ravi de voir son ami Valls, si proche de lui, nommé premier ministre.

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« Parangon des démocrates, admirateur de Schröder, François Hollande refait l’erreur de Guy Mollet… Guy Hollande ou François Mollet ? » titre un quotidien français.
Parce qu’il n’a pas compris qu’historiquement les situations économiques ont évolué et ne se prêtent plus à des partages bon-enfant entre ceux qui travaillent et ceux qui financent : les décideurs sont du côté des banques. Ils ne lâchent plus rien que par la force des travailleurs et par des volontés contraires exprimées avec vigueur par les mandataires.
Voilà longtemps que les Trente Glorieuses, c’est fini et que la social-démocratie n’est plus capable d’évolution.
Alors, que Hollande, ses ministres et les structures politiques du PS soient pour cette collaboration avec l’économie, c’est leur droit ; mais, ce qui ne va plus, c’est la partie élue du PS qui n’est pas d’accord avec ce point de vue et qui le fait savoir, c’est la désertion en masse de l’électorat socialiste traditionnel qui s’est réfugié dans l’abstention ou pire qui s’est acoquiné avec le Front national plutôt que rejoindre les petits partis à la gauche du PS, qui, vaille que vaille, poursuivent une politique d’hostilité à l’égard du capitalisme.
Le détail de ceux qui seront chargés de tenir les cordons du poêle, ce n’est pas pour demain. On ne nomme pas un gouvernement un premier avril !
Suite à mercredi…