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28 février 2021

Quand Buxant à la mouillette

On le savait, tout a foiré depuis le début ! Cela n’allait pas louper à la vaccination. Vandenbroucke rejoint Maggie De Block dans la légende. C’est très rapidement qu’on a eu la lenteur extrême nous tomber dessus. On ouvrirait un compte #monculcestdu poulet pour dénoncer, on ferait dix mille entrées le premier soir.
François Gemenne, chercheur au FNRS à Liège, prof à la Sorbonne et Science Po, avec le soldat brave soldat Švejk de Bart, Theo Francken, étaient les invités du "Oui Mais Nee" sur la LN24, le nouveau média du bourgeoisisme en continu.
Dans les débats à sauver à tout prix de l’islamo-gauchisme, le motocycliste Martin Buxant interviewait ces messieurs sur le projet de loi pandé-moi-ça du ministre de la Santé.
La mission Vandenbroucke dépeinte « vrai désastre national », les invités, n’avaient plus qu’à passer la deuxième couche, pour la belle finition.
Le projet de loi des prochaines pandémies les démangeait. Elle était fichtrement plus intéressante. Depuis le début, on savait que la pandémie allait mal tourner. Alors jeter une pelletée de terre sur le cercueil pour sacrifier à la piété et aller à autre chose fut vite fait !
Nous sommes dirigés par des trous du cul incurables, diplômés des mêmes écoles que Gemenne, mais ça ne veut rien dire. Ce qui est grave, Buxant le journaliste LN24 en convient, on tire des plans sur la comète. L’Haut Lieu pense au futur en fonction d’un demain inconnu ! Le trio en reste scié sur le plateau. Vandenbroucke est un Mathieu Laensberg !

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Explication.
C’est comme si on étudiait le moyen d’envoyer une fusée habitée sur Mars, alors qu’on est en panne sur le bord d’une route de campagne.
Ces stocks stratégiques de masques que la libérale mondialiste Maggie De Block a détruits poussée par son idéologie libérale mondialiste. Est-ce qu’elle a changé d’avis depuis que son président est premier ministre ? Fichtre non !...
On coince sur la loi de la réquisition par l’État de biens ou de moyens privés en période de pandémie. François Gemenne se demande pourquoi on ne le fait pas maintenant ? "…si nécessité fait loi, s’il y a un effort de guerre à fournir, à ce moment-là, il faut qu’on s’en donne les moyens. On voit à quel point aujourd’hui, on est limité dans la production de vaccins à cause de capacités industrielles insuffisantes. Pourquoi le gouvernement ne réquisitionne-t-il pas dès à présent certaines usines pour produire plus de vaccins et les amener plus rapidement à la population?"
Oh ! le hardi… Il voit les autres atterrés. Il se reprend. Mais pas un pas de plus. Réquisition certes, après on redevient sérieux, mondialiste, libéral, la loi du marché en plein. Les deux autres arrêtent de gerber. Le sorbonnard ne va pas plus loin, il ne serait pas sorbonnard, ni prof à Science Po. Pas de communisme, s’il-vous-plaît. Il risquerait sa carrière.
Martin Buxant est bien de cet avis. Lui aussi risquerait la sienne.
Les compères remettent les choses au point afin que cela se sache dans les hautes sphères.
« On est un petit pays. Il est préférable de ne pas utiliser ce genre de moyens. Nous sommes une grenouille, n’essayons pas de nous faire plus gros que le bœuf. D’autres pays font aussi le choix de l’unilatéralisme et du protectionnisme. On n’aura pas beaucoup de matières premières en Belgique. On ne va pas faire des vaccins avec du jus de betterave. »
Unanimité sur le plateau, la belle entente est célébrée par quelques couplets sur la grandeur des idéaux privés : « Restons prudent avec ce genre de loi. Ça créé un climat de méfiance pour les firmes dans un marché qui est censé être libéral. Johnson & Johnson a déjà décidé de se débiner aux Etats unis, de peur que ce genre de loi arrive en Europe et que les pays puissent réquisitionner leurs industries ». Le député NV-A compare cette loi à une loi communiste. « Où sont les libéraux ? On a un Premier ministre libéral et pourtant je vois un projet de loi communiste. »
Le mot est lâché ! Le trio repart sur le dada éternel MR, ce pourquoi finalement les bourgeois paient LN24 pour entendre en boucle les horreurs du stalinisme. Plus jamais les Rouges !
François Gemenne, en remet « …il est important de rester dans une coopération européenne et de ne pas agir seul. Si j’étais PDG d’un grand groupe pharmaceutique, vu le contenu de la loi, j’y réfléchirais à deux fois avant d’implanter une usine en Belgique. La solution se trouve dans la coopération européenne. Attention de ne pas la jouer cavalier seul. »
On était parti sur les lenteurs de la distribution des vaccins, on finit sur la peur du communisme trente ans après ! C’est dire la tourista comme elle mouillait les caleçons à l’époque et comme elle fiente encore liquide, dans la liquette de Buxant.

27 février 2021

N’avouez jamais !

On ne peut pas passer à côté de l’information tombée ce jeudi. Alain Mathot a été acquitté par le tribunal correctionnel de Liège de tous les faits de corruption qui lui étaient reprochés dans le cadre de la construction de l’incinérateur de déchets de Herstal.
L’accusé en pleurs et lavé du soupçon infamant est sorti de la lessiveuse judiciaire blanchi d’une première lessive. Le ministère public a fait appel. C’est le moins qu’il pouvait faire à la suite du scandale de ce jugement.
Le tribunal a argué du fait que l’on n’avait pas pu démontrer que les visites d’Alain Mathot à Paris dénoncée par son accusateur avaient pour but de négocier pour lui un pot de vin de la société française, pour la construction d’un incinérateur.
Dans ce dossier de corruption, tous les autres protagonistes ont été jugés, instance et appel, et condamnés pour la plupart. Alain Mathot avait échappé à la fournée parce qu’il était parlementaire à l’époque et que la N-VA avait voté avec le PS, pour ne pas lever son immunité parlementaire.
Durant quelques saisons après l’accord de construction de l’incinérateur, Alain Mathot a dépensé en cash en grand seigneur plusieurs centaines de milliers d’euros sans utiliser ses comptes bancaires. Sur ses propres déclarations au procès, il aurait déclaré avoir gagné cet argent dans des casinos, à la roulette, Trente quarante, jeu de la boule, poker, etc. Si ça tourne mal, il pourra toujours se reconvertir croupier.
Voilà où nous en sommes fin février 2021.
Alain Mathot est donc le seul innocent. MM. Philippe Leroy, Adelio Tarquini, Léon-François Deferm (proche de la famille Mathot) ont tous été condamné sur aveu.
Ce jugement est incompréhensible, puisque Alain Mathot avait déjà été condamné par défaut dans un autre jugement du Tribunal correctionnel.
Il faut dire que le réquisitoire du procureur général réclamant deux mois avec sursis au lieu de deux ans (rectification à postériori) est à garder dans les annales des gaffes judiciaires.
L’implication éventuelle du PS liégeois pesant dans une corruption d’un de ses dirigeants, a-t-elle une influence occulte sur les décisions judiciaires ? Prépare-t-on l’acquittement de Stéphane Moreau ? On ne saura peut-être jamais répondre à ces questions qui touchent à la démocratie.

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Il semble que l’opinion publique est sur ce point parfaitement sans illusion.
Il est inutile de s’entêter à chercher des preuves matérielles mouillant Alain Mathot. On n’en trouvera pas. Elles existent peut-être en très petits nombres et conservées comme des saufs conduits en cas de négociation ultime par de grands professionnels de la chose politique. On n’en verra jamais la trace dans le domaine public. Il faudra se contenter de témoignages et d’ouï-dire, dont on sait la fragilité et le peu de foi qu’on peut leur accorder.
Dans le milieu politico-financier, les accords se font à l’ancienne, comme au temps des marchés à bestiaux. C’est un maquignonnage. Le top-là de la main à la main, a valeur de preuve notariée pour la maffia et pour les gens de pouvoir en démocratie.
Les petites affaires qui croustillent d’argent black s’élaborent dans les secrets des Loges ou dans des bistrots anonymes de villes intermédiaires, entre les domiciles des intéressés. Il y a rarement un tiers dans ces apartés. Probablement que l’un ou l’autre se couvre en actionnant secrètement un enregistreur miniature, comme dans les films de James Bond.
Cela restera mystérieux, incertain, aussi improbable que probable.
Les trahisons viennent plus tard, jamais par remord, mais parfois par des confidences sur l’oreiller.
Par exemple, on sait que la villa thaïlandaise achetée 475.000 euros est officiellement propriété d’une société de droit thaïlandaise, dont l’épouse d’Alain Mathot est administratrice. D’autre part, Laurence Mathot, dont on ne voit nulle part la photo, s’est beaucoup investie dans les procès sur les pots-de-vin de l’incinérateur de Herstal. Elle n’aurait pas manqué une séance prenant des notes.
Et si malgré tout, Alain Mathot était pourchassé injustement et que la justice était irréprochable sur ce dossier ? Cette ultime interrogation dit tout de la valeur d’un jugement d’un prévenu retenant la formule « n’avouez jamais » et le cas que la personne innocentée en fait. Si bien que fabriqué, magouillé, décrédibilisé par l’incompétence parfois volontaire des acteurs du tribunal ou simplement dénaturé, instrumentalisé par une opinion malveillante, un jugement reste un jugement dont il est presque toujours impossible d’en dénoncer l’éventuelle forfaiture.

26 février 2021

Le MR à la gamberge…

On est en train de réaliser un exploit. L’avenir est désormais derrière nous. Si on considère qu’une situation meilleure est toujours dans l’imaginaire un avenir et comme la situation était meilleure avant, tout paraît logique.
Nous allons vers le passé à vive allure, sur les ailes du présent, cette magnifique usine à gaz que nos entrepreneurs politiques ont construite et dont ils peaufinent les tubulures.
Sous leur éclairage, nul doute que le passé récent où nous étions « en progrès », sera dépassé par un passé plus éloigné encore, le stade où la radio s’appelait TSF et Adolf, monsieur Hitler. Le retour aux cavernes n’est pas loin.
Les récents voleurs des casques grecs du monument interallié non gardé de Liège viennent de désigner le palier d’attente : l’âge du bronze !
Et tout cela grâce à qui ? Mais au libéralisme et à la liberté d’entreprendre si bien organisée par le privé auquel le public doit tout, clame le MR, que toute la démocratie en paraît mouiller son slip de reconnaissance éperdue.
Les damnés de la terre d’un côté, les bourgeois de l’autre, le blot qui fait toujours recette de l’officine de Georges-Louis Bouchez, se foutre du fric plein les poches et le garder. L’égalité parfaite, non pas dans l’usage du quotidien, ô mille fois non, mais dans les cœurs. C’est l’intention qui compte, s’pas ?
Du point de vue des gazettes, il n’a pas tort l’arsouille. Les amateurs de bronze dans la population, ça fait du monde ! Quitte à cisailler dans les musées, c’est sur eux qu’on mise au MR.
Ces gens pas clairs du parti viennent dans nos ménages par l’intermédiaire de la RTBF et de RTL-Tvi, nous rassurer. Nous dire que ça n’y est pas encore, mais que c’est pour bientôt, que d’ici-là, ceinture et courage sont les mots clés. Après ce beau discours, les séraphins du MR s’envolent musarder ailleurs, se branler sur d’autres consciences.
Et ça marche, les pépères et les mémères ne quittent plus « le poste ». Les petits rats du Corps de Ballet font des effets de jambe, jusqu’au dimanche minuit. Le lundi à huit heures tout le tremblement est à son poste, pour le dernier coup de rein, que tout le monde soit riche !
La Covid-19 ? Tous à l’effet barrière : la distance !... sauf à l’usine, la production avant tout. Tous masqués au lavage des mains perpétuel, sauf à l’école, bien entendu, comment faire croire aux ados qu’il ne faut pas que se mouiller un doigt, pour devenir irrésistible ?

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C’est la joie avenue de la Toison d’or. Ils n’y croyaient pas eux-mêmes au début. Ducarme jurait que c’était trop gros. Bacquelaine ne quittait plus les expirants à Michel Ange, les exhortant à tenir une mensualité de plus pour ne pas foutre la Maison en faillite. On voyait la grande Sophie maussade, comme aux jours passés de ses époques. Seul, le rossignol montois voletait de branche en branche, en confiance. Il faut dire que GL Bouchez est tellement sûr de sa bonne étoile que c’est plus la peine d’insister sur les désastres. Il n’y voit que la route du bonheur, prolétaire et bourgeois en copulation, buses de poêle définitives.
C’est un boa ce type, des digestions de trois semaines et encore pas certain que même repu, aux aguets, l’œil ouvert pour une capture, un conquis d’avance liberté d’entreprendre.
Il nous rejoue Dallas, l’univers impitoyable, Bouchez en JR, rembourré du veston pour faire belle carrure et talonnettes pour faire américain.
Comme il y a quand même pénurie et que les ploucs vont devoir se serrer la ceinture, le libéralisme avancé est en attente de quelque chose, un grand souffle qui éteindrait d’un seul coup l’incendie du puits de pétrole.
Rien de tel qu’une guerre pour la retombée des ambitions hors nature.
Oui, mais comment et avec qui ? À cause de cette fichue bombe atomique, on doit plus trop compter sur les grandes puissances.
Bouchez réfléchit. Une guerre locale, pas bête… Y a des guerres qu’arrivent sans qu’on y prenne garde. Un coup de téléphone de Washington, on repart tenue léopard tout de suite. L’Ukraine et Vladimir montre l’exemple, le Donbass. Population contre population, les bourgeois en arbitre en appelant au roi, le rêve… Une guerre Wallon contre Flamand, pourquoi pas ? C’est pas bête… faudra voir ce que Charles en pense.

25 février 2021

Vieux en 2021.

Il ne fait pas bon prendre de l’âge en ce moment. Le vieillissement, quoique dans l’ordre naturel des choses, est un signe d’affaiblissement et de dépendance guetté par toutes sortes de prédateurs et redouté dans les familles pauvres.
On est vieux quand l’esprit et le corps ne sont plus en harmonie. On rêve encore aux oiseaux et à l’amour et on est pris de vertige rien qu’à lacer ses chaussures ou au contraire, on court après une belle silhouette, le cerveau bloque sur une angoisse, a-t-on coupé le gaz en partant ? La Covid-19 accélère les processus, contrarie le jeunisme à la mode et remet en question l’entraide entre les générations.
Être vieux aujourd’hui relève de la chance d’être resté autonome, plutôt qu’avoir été « placé » dans un home par une famille qui ne pouvait ou ne voulait plus garder l’ancêtre à la maison. L’hécatombe des vieux dans les maisons d’accueil est énorme. Cette tranche d’âge en résidence aidée est pour quelques 40 % responsable des décès.
Comme il est malaisé d’attribuer au tueur l’entièreté de la tuerie, on ne peut en savoir qu’en écoutant les professionnels des établissements d’accueil qui s’inquiètent de la disparition de leurs pensionnaires et de leur manque à gagner. Dame, les candidats pensionnaires se méfient et c’est quand on ne peut faire autrement, qu’on se décide à y entrer, la mort dans l’âme.
La prédilection du coronavirus pour les vieux n’explique pas tout.
Les neuf ministres de la santé y sont aussi pour quelque chose. Depuis le début, cette crise a été mal gérée. La procédure administrative jointe aux avis contradictoires des experts était un tout insurmontable, qui, à la vue de tout le monde, n’a pas été surmonté.
Maggie De Block et David Clarinval puent l’échec, les autres sont à l’avenant.
Le dernier avatar, la vaccination, n’est qu’une suite logique de ce qui précède, un lamentable processus d’une lenteur qui tue les vieux au même rythme aujourd’hui, qu’il y a six mois.
Fin février, les plus de 80 ans attendent toujours une date de vaccination possible. On n’est pas du tout certain, qu’ils soient vaccinés fin mars, alors vous pensez, les plus de 65 ans…
Tous les ministres l’ont été, alors ça va…
Jointe à ces malheurs d’une Belgique qui paie cash sa démocratie à géométrie variable, les gazettes font état d’un déséquilibre entre « l’aisance » des vieux qui sont pensionnés à taux plein et les jeunes qui recherchent un emploi et vivent une galère au quotidien, ballottés entre l’assistanat et un travail précaire. Ils ont déjà perdu la possibilité d’une retraite à 100 %.
Comme de bien entendu, les gazettes suggèrent que ce n’est pas juste et que les jeunes pourraient la trouver saumâtre. On voit bien où elles veulent en venir : défausser de la mauvaise organisation sociale et de la crise économique le système libéral. Il est pour eux, hors de question de demander des comptes à nos mauvais gestionnaires. Il faut donc qu’une partie de leurs victimes se retourne contre une autre.

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Heureusement que, jusqu’à présent, ces pousse-au-crime ne sont pas arrivés à leur fin et qu’à défaut d’une solution pour la jeunesse, ce sont encore dans la plupart des cas, les vieux qui secourent comme ils le peuvent leurs enfants et leurs petits enfants. Jusqu’à quand pourront-ils le faire ? Karine Lalieux doit se repentir d’avoir promis une pension minimale à 1500 euros net. Un nouveau Bacquelaine pourrait resurgir de la manche du président du MR et rafler tout ce qu’il peut des sous alloués à la vieillesse, pour alimenter l’usine à gaz Belgique.
Cette société est instinctivement contre ce qui est ancien. Cela fait partie de son programme économique, de ses valeurs futures. La théorie de la destruction créatrice de l’économiste Schumpeter promeut le neuf en haïssant le vieux. C’est une fuite en avant qui rejoint assez curieusement celle de la vie qui conduit à la mort. Cette société n’y coupera pas. Elle disparaîtra aussi, par sa bêtise et certainement pas de vieillesse, d’une usure prématurée.
Reste que vieillir en perdant ses vieux camarades à un âge qui leur aurait permis de faire partie du monde des vivants encore quelques années, n’est pas vieillir avec la paix en soi. C’est un drame qui aurait pu être évité.
Quoique pense le pouvoir libéral, vieillir implique des responsabilités. C’est encore profiter des années qui restent, à faire ce qu’on n’a pas fait dans une société qui ne s’intéresse ni à l’art, ni à l’humain, mais à l’homme-machine. On a sacrifié ce que l’on aurait voulu être sur l’autel de la nécessité. On peut espérer connaître enfin la liberté. C’était sans compter sur la Covid-19, l’alliée naturelle des libéraux qui euthanasie sans formulaire, ni signature.

24 février 2021

Magic Circus.

La Belgique est devenue une machine infernale que plus personne ne maîtrise. Les ministres actuels sont à la fois les victimes de leurs prédécesseurs et les bourreaux des suivants.
Il n’y a pas de méthode pour faire « table rase du passé » et repartir dans une saine gestion du pays. L’exécutif ne peut pas le faire sous peine de se saborder et le suffrage universel ne sert plus qu’à « doser » l’influence des partis pour la formation du gouvernement toujours dans la même optique libérale et européenne.
Le piège de l’usine à gaz s’est refermé sur une administration devenue incompréhensible. Si le fédéralisme était remplacé selon le vœu de la N-VA par un confédéralisme, comme c’est bien possible, l’imbroglio serait encore plus grand. Le fédéral devenu le confédéral n’utiliserait pas moins de fonctionnaires. Non seulement les unités confédérées devraient gérer ce qu’elles ne gèrent pas au fédéral en employant plus de personnels, mais en plus se poserait la question de la représentation des États indépendants confédérés à l’Europe des 27. En interne, la question du chef de l’État amènerait une crise de pouvoir, puisque celui-ci n’existerait plus de façon unitaire, mais conduirait à trois chefs d’États distincts. Comment la dynastie pourrait-elle régner avec d’autres chefs d’États sur un royaume qui n’existerait plus ?
Absurdes depuis le début, les réformes des années soixante étaient porteuses non pas d’une réforme simplificatrice, mais d’un chaos prévisible dans lequel plus personne ne s’y retrouve vraiment, rendant le système ingouvernable et dangereux.
La récente incohérence des pouvoirs face au coronavirus est la démonstration magistrale qui manquait aux yeux des électeurs que plus rien n’est possible à coordonner. Ceux qui font figure d’organisateurs, ne sont plus que des petits farceurs qui résistent en fuyant la vérité terrible du présent.
Le seul recours possible ne peut se réaliser, tant l’Europe politique n’existe pas et qu’il est exclus d’imaginer une tutelle de l’Europe sur la Belgique pour ramener ce pays à une organisation saine ou sa disparition : la Flandre fusionnerait avec les Pays-Bas, la Wallonie avec la France et Bruxelles, ville-ouverte, deviendrait la capitale de l’Europe et administrée comme telle.
Cela étant impossible dans le cadre de l’UE, nous nous enfonçons dans la paperasserie, l’inertie et la profusion de lois nouvelles, afin de masquer l’impéritie générale.
C’est un terrain que les politiciens de plus en plus procéduriers et souvent avocats professionnels savent propice au clientélisme et à la corruption et où ils sont le plus à l’aise.

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Le clientélisme est ce qui tient ce disparate État dans un corset sans lequel les entités fédérées fuiraient sans se retourner. Le fédéralisme a été propice au développement des métastases du clientélisme qui se rencontrent désormais partout et même à des échelons minuscules jusque là épargnés, et pas qu’en Wallonie, en communauté française et à Bruxelles. Tous les partis traditionnels qui participent à tour de rôle au pouvoir en sont atteints. Le bazar fédéralisé est dans sa phase particratie. L’étape suivante, l’oligarchie, c’est-à-dire l’inamovibilité des partis représentés par des chefs permanents se prévalant des successions de mandats ininterrompus, c’est pour après l’épidémie, dans la crise économique qui est déjà là.
Le clientélisme tiendra plus que jamais les gens pourvus d’un emploi dans la main « invisible » des partis. Les partis seront obligés de créer de nouveaux emplois pour conserver une base de satisfaits, malgré la crise.
C’est la contribution des élus actuels à l’usine à gaz. Chaque législature voit s’ouvrir de nouvelles activités inutiles, dont la redondance n’est plus à démontrer.
Ce clientélisme a des aspects financiers qui accablent la population, puisque l’octroi d’emplois et de mandats divers permet aux bénéficiaires de se faire des revenus parfois considérables, cautionnés par les partis.
On a vu dans les Intercommunales jusqu’où pouvait aller le système avec NETHYS. Chacun peut se faire une opinion sur la responsabilité de l’ensemble de la clase politique étant bien entendu que Stéphane Moreau ne peut être l’unique responsable du gâchis dans ce cas, qui n’est pas unique.

23 février 2021

Heureux si vous le voulez…

Foutre non, je ne suis pas en train de faire la fine bouche à propos de la manif des artistes de ce samedi. Tous ceux qui étaient dans la rue, sur des tréteaux improvisés, dans des entrées de théâtre avaient mille fois raisons d’y être. Mais c’est la suite que je n’avale pas, aussitôt les pancartes remisées, les anglomanes servis par l’abondante protestation en Shakespeare langage. Chacun est rentré chez soi et a repris le cours des jours, les uns avec l’enveloppe qui tombe fin du mois, les autres dans les galères des CPAS, voire dans la rue pour les plus malchanceux.
Est-ce que tout ce monde de la pensée, de l’invention, du bel canto, des monologues, des croquis à la mine de plomb et de la céramique tendance Art nouveau est bien conscient que ce n’est pas la Covid qui les réduit à la misère, mais le système !
Réfléchissez donc les poètes dans la lune, les mirliflores du sketch de première partie, les techniciens de la magie et les auteurs de pièces à insuccès, si septembre rouvrait, même si les subventionnés, les cadres, les flûtistes et les électriciens de plateau retrouvaient leur gagne-pain, vous auriez descendus d’un étage, peut-être même deux, sans vous en apercevoir. Quant au troupeau d’affamés, certains seraient morts, d’autres magasiniers chez Carrefour.
Si quelque chose de neuf survenait, ce ne serait pas en faveur des arts mais en débronzage de l’art statuaire pour du régule, du carton à peindre au lieu de la toile de lin, de l’ersatz dans l’alexandrin et de la fesse en plastique dans le nu artistique.
Mais disent les faux culs incrédules, les énamourés de tous les chefs de tous les systèmes, les successeurs des artistes du patro, les pianistes du Père Mutien et les rimeurs du Saint-Rosaire, on est en démocratie, non ?
C’est à croire qu’on suit définitivement les journaux, pourtant si baiseurs des pieds du pouvoir, que cela devrait éveiller la méfiance.

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Dans la société belge, ce qui tourne autour de l’Art est condamné comme industrie non rentable ! Surréalisme tant qu’on veut, à part l’investissement d’un Bernard Buffet ou d’un James Ensor, vous pouvez toujours courir et vous ruinez en salle d’exposition, ça sert à rien, vous serez pour vos frais de tubes de Talens, les bourgeois n’en ont rien à foutre de l’art.
Oui, vous n’intéressez pas le business, ni les politiques qui s’y cramponnent. C’est déjà la croix et la bannière pour garder en vie l’Art officiel, les troupes subventionnées, les musiciens classiques à rémunérer pour le seul plaisir de la bourgeoisie, les musées à maintenir propres et les conservateurs si papillonnant et extravertis, prompts à lacer les corsets des douairières, et offrir leurs jolis culs roses aux ardeurs séniles des vieux pédérastes des ministères.
N’être pas rentable, c’est l’infamie suprême, Molière aujourd’hui aurait défilé en loques dans la rue, l’enfant de la Béjart sur les bras, hoquetant dans les larmes devant un intervieweur de RTL-Tvi hilare et la tête ailleurs. Vermeer, venu des Pays-Bas soutenir Rubens aurait dû faire le voyage à pied pour retrouver le maître anversois en guenille et s’arrachant les poils pour faire des pinceaux.
C’est ça la défense des artistes, le sang du pays, l’intelligence nécessaire ? Après un samedi sans émeute, qu’on se retrouve après en petit comité attendant un viatique, qui viendra peut-être ou peut-être pas, à condition de dire merci et de fermer sa gueule pour le reste !
Certes le peuple souvent pleurniche, au lieu de sortir de ses gonds, mais les artistes… au moins faire quelque chose qui ait un sens. Au lieu de quoi, ils oublient l’infortune en se recommandant des grandes destinées, des génies qui ont jadis percé dans les arts ? Même pas, mais des milliardaires qui font fortune, comme l’inventeur du Bitcoin, une monnaie qui n’existe pas, qui ne repose sur rien et qui cependant vaut des milliers de dollars l’unité !
Et nous revoilà Grosjean comme d’hab… Pas mécontents de s’être comptés samedi, heureux de voir des amis qu’on croyait morts, même si tous étaient frappés de stupeur, comme dans Corneille. Autant de Cid que de manifestants, une réussite. Bon après ? Mais rien voyons, nous sommes en démocratie n’est-ce pas ! Le gouvernement est celui que nous avons voulu. Les temps sont difficiles pour tout le monde, et patati et patata…
Heureux si vous le voulez, malheureux s’il-vous-plaît, on était dans Tartuffe.

22 février 2021

Un samedi d'artiste.

Les acteurs du culturel ont mené une action symbolique samedi 2O février dans les grandes villes de Wallonie. Comme toujours, « qu’est-ce que la culture et qui en fait partie ? », la question reste sans réponse. On ne va pas ergoter. La confusion semble être de mise entre les conventionnés et les « amateurs ». J’ai toujours eu des difficultés à concevoir l’alliance entre le riche et le pauvre dans la vie sociale. Je ne vais pas changer d’avis dans la vie culturelle. La mansarde de Murger restera à des années lumières de la fosse d’orchestre d’un théâtre subventionné. Une manif sans les non-professionnels aurait tourné à la revendication syndicale, pourquoi alors ne pas s’associer aux cuisiniers et aux maîtres d’hôtel ?
Admettons qu’il était de bonne guerre que tout le culturel soit dans la même galère et embarqué dans la même protestation.
Les prémices furent le fait de la Direction du Patrimoine culturel et l’Association des Archivistes francophones de Belgique qui sonnèrent le branle début du mois en organisant une série de webinaires. Le mot passe mal. La francophonie n’a pas trouvé un mot pour désigner les formes de réaction de type séminaire. C’est fâcheux.
Parmi les manifestants à pancartes de ce samedi, c’est pareil. À côté des affichettes du genre "Silence, on meurt", "L’art, c’est ce qui rend la vie plus intéressante" ou encore "je suis non essentielle", c’est le petit génie qui a trouvé le slogan rassembleur qui inquiète : « StillStanding For Culture » ! Traduction du sabir cher à l’anglo-saxon mania « Toujours debout pour la culture ».
Bien soyons StillStanding et fier de l’être et pas qu’en anglais si possible.
Une question ne sera jamais affichée. Elle est pourtant essentielle, toujours pendante et d’une brûlante actualité : qu’est-ce que la société libérale dite de consommation fait pour les arts, autrement que subventionner « l’art prétexte », celui qui ne la contredit pas ?
Histoire d’être caustique et critique, le « Mariage de mademoiselle Beulemans » va finir par devenir un théâtre d’avant-garde ! Pour l’oligarchie qui vient, il sera à l’extrême limite de ce que le pouvoir tolère. Que les artistes qui se disent mal-aimés, se le tiennent pour dit. Ils ramasseront leur cachet sans moufter.
C’est dérangeant de faire équipe dans la rue sous des slogans en anglais avec des « artistes » qui meublent l’espace désespérément vide des arts, tant les créateurs libres sont tous en train de crever, sachant que la Covid-19 et le confinement du public n’y sont pour rien, et que c’était déjà bien avant tout ce bazar !
Mes propos vont paraître indignes, je m’en fous. La consécration officielle n’est qu’une reconnaissance mondaine. Il se trouve plus d’incultes décorés des Arts et des Lettres sur les fauteuils d’orchestre des grandes premières, que dans les réunions du dimanche matin des maisons de la culture, quand le permanent communal donne les clés du local à un plouc poète.
« La culture souffre comme d’autres secteurs mais elle est bien plus qu’une activité économique, elle participe au bien-être psychique des citoyens et pour l’instant, elle ne peut pas remplir ce rôle sociétal », disent les « artistes » engagés, c’est-à-dire à contrat.

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On a l’impression d’entendre la caissière du Théâtre Royal qui se plaint de ne plus pouvoir vendre ses tickets. C’est quoi le rôle social de la plupart des artistes conventionnés, sinon faire les propagandistes d’une démocratie bidon aux relents libéraux !
Partenaires de cette société, certes, mais valets de pied de la comédie de la rue de la Loi, les propagandistes de « Madame est servie » comédiens pontifiants des outrances de l’usine à gaz, que plus personne ne maîtrise désormais, tenaient encore le haut du pavé ce samedi.
Ils veulent qu’un débat s’installe ! Mais entre qui et pourquoi ? Il ne s’agit pas de relever les salaires des trois ou quatre metteurs en scène subventionnés, mais de trouver une issue aux crève-la-faim, bannis de partout, artistes montrés du doigt, moqués et pourtant persistants, parce qu’ils ont le métier dans les tripes !
On voit bien où l’on va, les atteintes à la liberté des artistes en les affamant d’un gouvernement fédéral qui n’a même pas un ministre de la culture à part entières. Et en face, des réunions larmoyantes d’acteurs qui attendent soumis que les Autorités leur bottent le cul.
Ils ne savent pas que la liberté se prend et ne se négocie pas.
Avec Wilmès « coordinatrice des Arts », ce n’est plus « La Muette de Portici », mais la Muette de la porte d’ici.

21 février 2021

Comme en 14, nom de dieu !

La N-VA, les libéraux flamands et francophones sont restés les seuls intraitables dans leur amour de l’Amérique, pendant la présidence Trump. Les autres n’étaient plus certains, vacillaient dans leur conviction. Georges-Louis Bouchez a fustigé la gauche socialiste sur sa mollesse affective. Il conservait cette petite flamme amoureuse dans l’œil pour l’homme de sa vie : Donald le sanguin, dans toute sa brutalité aux affaires. Bouchez, l’Islamo-libéral-de la gauche centriste, a sans doute regretté de ne pas être du sexe féminin, attendu que le bourru new-yorkais s’était vanté jadis de les attraper par la chatte. GLB, libéral convaincu, a toujours préféré les brutaux. Trump serait un Pandorini-d’Arvor à poivrer de la femelle en Floride. Georges-Louis économise pour son transport.
Ce qui ne l’a pas empêché d’accueillir l’autre, le nouveau, le petit-vieux, propre sur lui et bien-disant Biden, dans le frémissement général des grandes passions partagées.
Ah ! les bougres, comme ils l’aiment l’Amérique.
C’est bien simple à la N-VA on préfère désormais Biden à Oswald van Ooteghem, ex- Untersturmführer SS flamand et ex-sénateur de la Volksunie, auteur à succès d’une œuvre vécue «Mon temps au Front de l'Est», le livre de chevet de Theo Francken.
La Belgique est donc prête à se ruer sur Poutine si l’ordre venait de Washington, pour n’en faire qu’une bouchée. La seule chose que Di Rupo ait en commun avec Andrzej Duda, président polonais : l’amour de l’Amérique qui ordonne la haine de la Russie.
Ils sont prêts à mourir pour cet idéal, enfin pas eux, nous qu’on habillerait à soldat pour défendre le monde libre. On referait un nouveau Stalingrad, si la ville n’avait pas été débaptisée. Ils ont une chance dans leur quête amoureuse, Biden dans son bras de fer avec la Chine a besoin de nous. Pour le moment, il s’en fout de la Russie. Il ne conserve cette idée de guerre froide que pour nous, afin de nous tenir sous pression. Sa récente lubie vient des statistiques. Au train où vont les choses, la Chine est en passe de devenir la première puissance mondiale. C’est trop pour l’Amérique.
On va voir le retour des mamours à l’Europe, les chatouilles bienfaisantes de l’Administration américaine. Si la Belgique est à la pointe de la passion, l’Europe surtout des pays Baltes et de la Pologne, sont au diapason. C’est l’Amérique ou la mort !

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Peut-être que Biden va avoir besoin de nous pour encercler la Chine. Un collier de démocratie, ce ne serait pas bête, les tuer par l’exemple ! Tous nos ministres en-tête, pour impressionner. Le roi sur un cheval blanc caracolant devant cette multitude, je suis sûr qu’il en rêve. Ça nous fait pas mal de monde, tant les chefs sont nombreux ! Une deuxième armée, presque…
Nos élites sont prêtes sur un signe à prendre Xi Jinping par surprise. Les rédactions sont à l’affût d’un clin d’œil de Biden, les idées circulent entre propriétaires et journalistes. Le soir a des réserves d’articles de fonds pour un mois à l’avance.
L’opposant russe Alexeï Navalny est toujours en tête des sondages, pas pour longtemps. L’oncle Xi avec ses Ouïghours n’est pas loin. Si ça devait sentir le roussi avec le péril jaune, l’Armée belge passerait par surprise l’Oural comme un éclair, pour venir prendre les Chinois à revers sur le fleuve Amour.
C’est une question qu’on débat dans les États-majors. Les jeunes qui s’emmerdent sous Covid pourraient retrouver un idéal, Theo Francken en souvenir de Tcherkassy. Les Russes livreraient passage, offriraient même de l’essence et des babouchkas pour le plaisir.
Les neuf ministres de la santé s’occuperaient de la visite du verrou. En prévision des chtouilles, à l’hôpital militaire de Gand Maggie apprend ses stagiaires à décalotter la troupe.
Certains prépuces entrent déjà en résistance.
En attendant, nos élites se morfondent dans une Europe qui ne sait plus où est son avenir. Dès que des factieux parlent de supprimer l’Alliance Atlantique, l’OTAN et Hollywood du schéma, l’euro perd dix points sur le dollar.
C’est dans le programme de Michel et de von der Leyen, une invasion de la Chine pour sauver le moral de l’Europe. Les Américains partiraient de Formose, l’armée belge de Blagovechtchensk pour envahir Heihe, la première ville chinoise sur le fleuve Amour. Tous les plans publiés dans le Soir au coup de sifflet de l’État-major !
C’est l’option intercontinentale de grande ampleur préférée des Américains pour frapper les Chinois en blitzkrieg, genre bataille des Ardennes.
Notre spécialiste des stocks, David Clarinval vérifie au Musée des Armées, si nous n’avons pas détruit nos Mauser, butin de guerre de 45, pour équiper nos réservistes. Di Rupo téléphone déjà à la FN pour qu’elle ne licencie pas tout de suite.

20 février 2021

Gerbe à GERFA !

Le GERFA (Groupe d’étude et de réforme de la fonction administrative) vient de soulever un lièvre, comme s’il avait découvert l’eau chaude, alors que voilà trente ans qu’on entend la chanson : les cabinets ministériels s’accroissent d’année en année, quels que soient les ministres et les partis.
Si, les fonctionnaires disent ce qu’on sait partout, il serait mal venu de nous gêner en leur compagnie !
À l’heure actuelle, ils seraient plus de deux mille attachés de cabinet au Fédéral et à la Région pour faire passer les ministres plus intelligents, rédigeant leurs discours, réfléchissant pour eux, cherchant des arguments à l’opposition. On pourrait même imaginer que certains font les courses de madame et bêchent le fond du jardin qui n’a plus été retourné depuis que, jour funeste, le parti de Monsieur le Ministre était dans l’opposition.
Ceux qui pensent qu’il vaut mieux accroître le fonctionnariat dans les hautes sphères, pour en diminuer le flux ailleurs, se trompent. On engage aussi dans les commissariats pour chômeurs que sont les bureaux de l’ONEM et les claquedents des CPAS. On se demande même s’il n’y aurait pas concordance entre le fric économisé sur les pauvres bougres au renforcement des cabinets ministériels et les Inspecteurs La Bavure du chômage ?
Le texte du GERFA est assez clair sur ce pathétique besoin qu’ont les ministres de s’entourer de têtes d’œuf ; même si par prudence, le Groupe d’études commence par l’apologie de la démocratie et du système belge « La démocratie… est sûrement la méthode la plus efficace, la plus juste, la plus respectueuse des sensibilités ». Et de poursuivre avant de déballer les horreurs, de prévenir les cœurs sensibles « Le suffrage universel… a amené de profondes mutations qui ne paraissent pas toujours avoir été maîtrisées ».
Le complexe politico-partisan s’est surdéveloppé, le nombre de ministres s’est multiplié de manière exponentielle, de machins (dans le texte du GERFA), de cabinets, des intercommunales, de parlementaires, d’échevins, bref de tout, si bien que le pays est quasiment ingouvernable et qu’on voit des têtes de ministres apparaître de partout des tuyaux de l’usine à gaz, comme des méduses de sous des pierres.

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La clairvoyance de ce groupe d’études, ne saurait être contredite, puisque cette dérive grossissante des appareils d’État avait été dénoncée dès les années 80 ! Voilà donc quarante ans qu’on voit venir le désastre, qu’on est dessus à présent, mais ce n’est pas grave, puisqu’on l’avait prévu !
Enfin, où tous les citoyens sont d’accord avec le GERFA, c’est lorsque celui-ci termine son apologie de la démocratie belge par « Le GERFA avait perçu que cette dérive portait en elle un poison violent pour la démocratie et que l’administration ne pouvait passer sous la tutelle… que sont les partis au détriment des règles d’impartialité et d’égalité des usagers …les dérives étaient encore plus importantes dans l’enseignement, les administrations communales, pour atteindre un sommet dans les Provinces dans lesquelles le clientélisme et le népotisme règnent en maîtres. »
En clair, ce que le GERFA n’ose nous dire, on peut en conclure qu’en plus de tous nos maux, déjà accablés par la pandémie, l’économie aux abois, la misère qui augmente, nous sommes obligés de traîner derrière nous une cohorte d’inutiles ministres entourés d’aussi inutiles créatures du clientélisme. Clientélisme « clé de voûte du système belge » écrit Michel Legrand, l’éditorialiste du GERFA.
On se demande où Michel Legrand va chercher tout ça ?
N’importe qui le voit depuis plus longtemps que le GERFA. Pourtant les ministres, dûment entourés, conseillés, chouchoutés par une cour où il y a pléthore, semblent ne rien voir, ne rien comprendre, allant d’un pas tranquille, pérorant vers l’abîme, engageant de-ci, de-là le fils d’une maîtresse, l’apprentie coiffeuse d’une épouse, l’ami d’un pilier de parti, le neveu d’une divine qui a sucé deux générations de ministres dans le haut de l’avenue Louise, et surtout les fils de... passant de secrétaires d’État d’une législature, à ministres à l’autre !
Faut-il que les citoyens soient cons pour nourrir pareille engeance !

19 février 2021

Drôle de démocratie.

On voudrait nous faire croire que tout système moderne, pour avoir des chances de durer, doit s’appuyer sur un consensus majoritaire. C’est le principe même d’une démocratie. Lorsque ce principe fait défaut, c’est une dictature. On passe sous silence le système chinois qui n’est pas une démocratie et qui a de fortes chances de durer.
Avec le suffrage issu de la loi électorale, tout pouvait s’emboîter dans une organisation où la démocratie était plus ou moins acquise.
Sauf qu’aujourd’hui deux facteurs surviennent dans ce qui était jusque là une affaire entendue. Le premier tient à la propagande et l’information orientée des médias faussant l’opinion. Des électeurs peuvent voter contre leurs propres intérêts en raison d’une insidieuse manière de faire croire le contraire. Cette perturbation délibérée des familles politiques est aussi ancienne que la démocratie. Elle a permis, entre autres, de faire croire à une économie de progrès pour ce qui n’est en réalité que l’enrichissement de quelques-uns, la théorie voulant que gaver de tout, le riche finalement en fasse aussi bénéficier ceux dont il se sert pour dominer la scène politico-financière et donc économique.
Cette interprétation de l’organisation sociale s’appelle astucieusement le libéralisme, car il était particulièrement habile d’associer la liberté tout court, à celle d’entreprendre, ce qui est le contraire de la réalité.
Le second tient au désintérêt profond de cette forme d’élection, qui se constate par des abstentions massives là où il n’y a pas obligation de vote et le dépôt dans l’urne de bulletins blancs, pour des pays comme la Belgique où le vote est obligatoire.
Si bien que le quorum de 50 + 1 n’est plus jamais atteint. La majorité relative se fait parfois entre 15 à 20 % d’électeurs.
Au lieu de chercher les causes de ce désintérêt, les partis s’en accommodent au point de ne plus tenir compte des votes et des opinions des votants. C’est plus pratique pour eux d’assembler les futurs complices d’un gouvernement sur une base proportionnelle et électorale habituelle et de poursuivre la politique libérale des prédécesseurs, que de chercher à recoller les citoyens à la politique.
C’est pratiquement une info du jour, Macron voudrait venir aux votes par correspondance, à la suite de l’élection « miraculeuse » de Joe Biden contre « l’affreux » Trump, dans l’espoir de faire baisser le nombre d’abstention.

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La plus belle supercherie fut atteinte dans le domaine électoral au Traité de Maëstricht dont une majorité ne voulait pas. En France, Sarkozy passe outre au référendum en contournant le vote négatif par la procédure et en Belgique, en signant le Traité par un simple accord de la majorité, Elio Di Rupo évite la possibilité du référendum trop hasardeux..
De cette démocratie particulière qui finit par s’émanciper de la majorité réelle, que faut-il retenir ? Qu’elle est européenne, attachée au libéralisme économique dont le leader est l’Amérique.
L’épisode Trump est révélateur. Le milliardaire semblait ne plus nous vouloir en amis privilégiés. L’Europe était abasourdie et toute prête à passer par les conditions américaines concernant l’OTAN et admettre les nouveaux rapports privilégiés que Trump voulait nouer avec l’Angleterre, tandis qu’il faisait les yeux doux à Erdogan dans la politique du sultan du Bosphore, agressive vis-à-vis de la Grèce et l’Europe.
Il est trop tôt pour comprendre la nouvelle politique des USA. Prenant les devants, nous nous gendarmons à propos de la Russie et vouons déjà, par avance, une haine du genre « guerre froide » au président Poutine.
Les citoyens n’ont plus rien à attendre des partis traditionnels en accord avec la majorité relative et les règles et marchés de la mondialisation.
Enfin, quand on fera le bilan de la crise sanitaire, après avoir lavé du soupçon de négligence les personnels politiques, le pouvoir avec l’entregent qui est le sien pour entuber les citoyens, fera en sorte que ceux-ci n’auront plus qu’à rembourser les dettes souveraines, dans le cadre d’une crise économique majeure qui ne fait que commencer.

18 février 2021

Déplateformé !

Le récent vote des sénateurs, ayant à se prononcer sur la responsabilité du président Trump dans l’occupation du Sénat par des insurgés, l’a blanchi. Quarante trois sénateurs républicains, pour des raisons bassement électorales, nient les conséquences de faits avérés. Comme quoi l’on peut être sénateur d’un grand pays par simple calcul, sans tenir compte de la morale.
L’ombre de Donald Trump se profile derrière ce comportement indigne. Tous nient l’évidence, les images vues par le monde entier en témoignent.
Quelques semaines auparavant, on avait assisté à une déflation des infatués. Trump, toujours président, avait été suspendu des plateformes des réseaux sociaux par un décideur privé.
Ce « Deplatforming » d’une initiative privée est assez interpellant.
Nous avons d’une part des élus du peuple qui contredisent des faits et leur morale à des fins personnelles et un organisateur qui prive Trump, un de ses utilisateurs et non des moindres, d’une audience considérable, parce qu’il ment.
En le coupant de plusieurs millions de personnes, ce censeur accrédite l’axiome bien connu « If a bigot rants in a forest, and nobody is around to hear him, does anybody care what that idiot says ? » (Si un fanatique se déchaîne dans une forêt et qu’il n’y a personne alentour pour l’entendre, qui se soucie de ce que dit cet idiot ?).
On tient là une des raisons de la facilité avec laquelle on dit n’importe quoi sur les réseaux sociaux, parfois certaines vérités cruelles sur le système, l’argent, la corruption à d’autres occasions des fakes, des complots, du racisme déguisé, des menaces et des insultes, le tout sans importance, puisque l’audience dépasse rarement cent utilisateurs. Seule la notoriété compte avec le nombre des abonnés.
La première conséquence tient dans le décalage du verbe de celui qui « If a bigot rants in a forest » ignoré de tout le monde, se torche le gosier avec les fougères du bois sans que cela dérange. Mais quand, au lieu d’être une centaine, les followers sont dix mille ? Déjà connue et donc surveillée, Sofie Merckx du PTB doit faire très attention à ce qu’elle écrit. D’où l’impression du dépassement par ses propres fans. Cela ne déplaît pas aux autorités, Sofie Merckx a l’air d’être poussée et ce n’est donc plus elle qui pousse. Les déçus sont de la même eau que le chaman folklorique des photos des insurgés du Capitole, quand il déclare « ne plus faire confiance à Trump qui n’est pas l’homme de ses paroles ».

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Trump a été déplateformé. Certains exultent, d’autres vocifèrent, mais ces derniers sont une minorité et c’est bien ainsi. Déplateformiser, c’est ce qu’a fait Twitter quand il a fermé définitivement le compte de Donald Trump. En réalité, la politisation de Trump était devenue problématique en termes de contrepublicité et donc de monétisation de ces plateformes.
Et si au nom de cette majorité, on déplateformait Sofie Merckx que personnellement j’admire et apprécie (ce n’est pas la première fois que je l’écris dans ces chroniques), et ce de la même manière qu’on a déplateformé Trump qui aurait-il à redire, sinon que ce serait scandaleux ! Et c’est là qu’on voit bien que tout arbitraire est une arme qu’on ne peut manier sans une menace imminente, avec une loi faite en ce sens. Toute autre initiative serait arbitraire, tendancieuse et dangereuse.
En réalité déplateformiser, c’est dépolitiser.
Il y a une seule exception admise pour laquelle on ne laisse pas l’idiot s’égosiller dans la forêt. S’il n’en faisait rien, l’hébergeur commettrait un délit pour non-assistance à personne en danger, quand un utilisateur lance une fatwa ou une menace de mort à un tiers sur la Toile. Là on touche à l’urgence d’éteindre une haine active donnant la possibilité d’un assassinat.
Reste un tout dernier regret. En se focalisant sur la responsabilité ou non des médias Facebook, Twitter, etc. on oublie le rôle déterminant que les médias, non-sociaux, ont joué, notamment Fox News. Si Trump a pendant son mandat pu tenir un discours délirant bâti sur des mensonges gros comme la Trump Tower, ce n’est pas qu’avec ses 88 millions de followers, mais surtout parce que ses élucubrations, parfois d’un grotesque achevé dans ses mensonges, se trouvaient automatiquement validées et présentées comme des vérités par des chaînes d’information.

17 février 2021

Une journée de travail.

Est-on au fait, en haut-lieu, de ce qu’est une journée de travail pour le plus grand nombre ? À les entendre, je ne pense pas qu’ils aient compris.
Je sais ce n’est pas le moment en pleine crise, mais ce n’est jamais le moment !
Ce n’est pas tant l’obligation d’être ponctuel à l’horloge pointeuse qui coûte, mais l’absence d’intérêt pour les tâches parcellisées qui est en conscience une destruction mentale de celui qui en a l’obligation pour survivre.
L’intensité négative ressentie est la même dans des halles d’usine que dans des bureaux. Si les dirigeants ignorent comment les gens se trouvent décervelés après seulement une heure de travail, ils n’ont qu’à essayer de prendre un stylo de le décapuchonner d’écrire sur une feuille de papier « Je travaille », de recapuchonner le stylo de se lever puis de se rasseoir et de recommencer l’exercice de huit heures du matin à midi et de 13 heures à 17 heures. Toute besogne répétitive non réfléchie et voulue par une conscience n’est qu’une corvée. Ce n’est pas seulement le travail à la chaîne qui est en cause, mais toutes les tâches qui robotisent les gens.
Dans toute autre société oserait-on demander ce sacrifice sans des compensations, comme de meilleurs salaires, une haute considération et des diminutions de prestations ? Dans la nôtre, l’abrutissement « par devoir » est élevé en vertu patriote, un service à rendre à la société !
Les ministres de l’instruction publique, eux, le savent. Comme leur boulot n’est pas de faire de la sociologie, ils adaptent les cours inférieurs, ceux pour lesquels on destine le tout-venant de la jeunesse, à cet absence d’intérêt pour ce que l’on fait : à savoir les rendre idiots, à tout le moins les abrutir des conneries habituelles dont on ne les veut pas capables de sortir, à seule fin de ne pas leur donner d’esprit critique et éveiller en eux, autre chose que de la résignation.

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Il n’y a pas pire ignorance, quasiment criminelle, d’un ministre qu’on pousse à dire qu’il travaille trop, par flatterie journalistique, et qui se laisse aller à décrire une de ces journées de travail, comme étant celle d’un métier particulièrement éreintant.
Une tâche pour laquelle on n’a pas besoin d’apprentissage, ni même de diplômes, n’est pas un métier. Ça l’est peut-être dans l’esprit du ministre, mais pour l’homme de la rue, cela s’appelle un boulot sans besoin de qualification.
En passant, les ministres ont oublié la définition de leur mission qui jusqu’à il n’y a guère n’était pas considérée comme un travail, mais comme un service rendu à la population. Sous l’effet du mot travail, ils se sont mis à gamberger comme un ouvrier qui se syndique pour gagner un peu plus, si bien qu’aujourd’hui ils s’allouent des paquets, heureusement que pour la paix du pays, de l’ouvrier agricole au manœuvre, les gens ne l’imaginent même pas.
Cette démocratie a donc des spécificités très au-dessus de ce que le baron médiéval pouvait attendre de ses serfs. La population employée de si ignominieuse façon, l’est parce que les ministres avec les économistes libéraux croient qu’elle ne peut agir intelligemment.
Avez-vous jamais osé visiter Chertal qu’on s’apprête à démanteler ou un ancien site abandonné à Seraing d’Usinor-Mittal ?
Ceux qui ne s’y sont jamais retrouvés en bleu de travail restent surpris des conditions dans lesquels l’homme s’oblige à travailler pour nourrir sa famille.
Parmi les décombres, parfois un réfectoire improvisé, soit parce qu’il était à l’abri du vent et conservait un peu de la chaleur radiante des fours. Des gamelles traînent sur un coin de table, une cafetière genre émaillée qui a perdu son couvercle, un air d’abandon et de tristesse sur tout cela et il vient des larmes aux yeux de penser comment ces hommes et parfois ces femmes ont été traités, avec quel dédain de beaux messieurs regardaient cette humanité depuis les étages des bureaux, dans le silence de derrière les double-vitrages.
Alors, on est plein d’indulgence pour ce monde du travail qu’il faudra bien un jour dissocier de son ersatz : celui des ministres.

16 février 2021

Le retour du Huron.

Imaginons qu’un nouvel ingénu visite l’Europe et qu’un sachet frites-boulet-mayonnaise le retienne en Belgique. Nous n’aurions pas assez d’un nouveau Voltaire pour décrire son étonnement.
Il irait de bizarrerie en bizarrerie autant que son ancêtre contemporain de Louis XIV. Il ne verrait pas de grands changements entre les abus de pouvoir et la contrainte religieuse du Grand Siècle à aujourd’hui, sinon que les cafards de bénitier auraient mutés en cloportes de Mahomet.
Il se réjouirait que le Tiers État ait bouté dehors les talons rouges de l’Ancien Régime, pour s’apercevoir qu’ils ont été remplacés par des talons bleus, qui ne valent guère mieux.
Ce qu’il verrait sans doute aussi, serait l’injustice sociale hissée au rang de loi avec une administration lente, inefficace et corrompue à cause des exemples fâcheux des chefs, Privé et Public confondus !
Stupéfaction du Huron de constater que les créateurs des richesses, malgré leur nombre, sont en posture de soumission devant les patrons. Ils deviennent gauches, empruntés, l’échine basse, répondant avec l’empressement qu’ont les chiens à l’appel de leur maître. Tandis que l’autre se rengorge, parle avec assurance et se conduit comme le baron médiéval exerçant une autorité naturelle sur le vilain.
Il serait encore plus stupéfait que les créateurs tirent un maigre revenu d’un travail pénible, souvent parcellisé et sans cesse reproduit, tandis que le second les tyrannise à son bon plaisir, pour se tirer tous les mois avec un magot, sans commune mesure avec ce qu’ils gagnent.
Il apprendrait par là que le travail manuel ou intellectuel des usines et les bureaux ne vaut pas grand-chose et que le mérite officiel en revient à une poignée de gens, qui décident de tout sans prendre jamais l’avis de ceux qui les enrichissent.
L’étrangeté du gâchis de ces milliers d’intelligences sacrifiées aurait l’effet de placer le Huron du côté des révoltés, si cette hiérarchie s’établissait dans sa tribu.
Ainsi, l’intelligence du plus grand nombre supérieure au moins par holisme à tous les dominants, serait interdite d’initiative et d’invention dans la culture occidentale !

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Plus étonnant encore, il apprendrait que cette multitude pousse d'autres chefs à la défendre qui ne participent pas au travail, mais à la politique ! Comme les patrons, eux aussi sont formidablement bien payés par rapport à ceux qui plongent les bras dans l’huile toute la journée ou ramassent les papiers gras devant les belles maisons, même s’ils lisent Virgile en latin ou savent des tragédies de Racine par cœur.
Ce qui aurait fait dire à l’un d’entre eux, interrogé par le Huron « Les chefs que nous élisons, contrairement aux chefs que nous n’élisons pas, défendent nos intérêts ! ».
« Mais – aurait objecté le Huron – les chefs que vous élisez vous prennent bien plus d’argent en proportion de ceux qui vous parquent dans leurs hangars à touiller leurs immondices ! »
Le Huron aurait appris ainsi que les chefs élus prétendent que la réussite de quelques-uns est nécessaire au bien général, sans pouvoir le prouver.
Poussant la curiosité plus avant, le Huron aurait découvert une troisième catégorie de chefs. Ils intercèdent auprès des deux autres pour éviter que leurs camarades ne souffrent trop. C’est là que le Huron aurait abandonné la partie.
Ainsi, le plus grand nombre a toujours tort et la minorité toujours raison. L’intelligence créditée de la même valeur partout ne l’est pas en réalité. Des subterfuges adroitement placés arrêtent les uns et promeuvent les autres. S’il faut cinq ans pour faire un bon maçon et quatre pour faire un ingénieur, ce dernier aura un salaire cinq fois supérieur au moins à l’autre.
Sur le chemin de son peuple, le Huron aurait tenté de percer le mystère de ces faux raisonnements et aurait imaginé avoir visité un univers qui place les individus dans des cases. Il serait facile de passer d’une case à l’autre dans la rangée supérieure. On y entrerait sans la possibilité d’en sortir pour toutes les autres, elles seraient à seulement deux dimensions, soit l’univers du vers à bois.
On ferait croire à la multitude que c’est la seule manière de vivre.

15 février 2021

Une indignation hors contrôle !

On mesure le délabrement d’une civilisation à son nombre de laissés pour compte. Qui dira jamais dans quel piège sont tombés les pauvres dans cette démocratie qui n’est pas faite pour eux, les chômeurs, les malheureux inscrits dans les CPAS, les handicapés et les petits pensionnés, jusqu’à certains ouvriers et employés qui ne peuvent plus nourrir leur famille avec ce qu’ils gagnent !
De ce point de vue, la Belgique est un fiasco social, un chaudron d’injustice, avec ses élus au standing étonnant et la haute administration intégrée dans une bourgeoisie triomphante.
Le CEO de la Banque centrale l’a rappelé aujourd’hui, il faudra bien que les taux d’intérêt augmentent et que la dette souveraine se résorbe progressivement. En clair, cela signifie pour une partie de la population la poursuite des galères, les restrictions et la difficulté d’être pauvre dans un système qui n’a d’yeux que pour les riches.
Sait-on en Haut-lieu ce qu’il faut de talent pour survivre avec trois fois rien ?
Ce qu’il faut de résignation et d’entregent à un ouvrier pour survivre dans une entreprise où le patron est roi ? Le poids de l’angoisse d’un licenciement possible dans une boîte qui va mal et comme est lourd l’effort pour moins de deux mille euros par mois. On se lève le matin la boule au ventre et à l’atelier on scrute les visages en se demandant qui sera le chômeur suivant, peut-être définitivement exclu de cet enfer productiviste, qu’on déteste, mais qu’on supporte comme la chaîne obligée au pied du forçat.
Mon cœur se serre à la différence de traitement judiciaire entre un voyou de la « bonne » société et un pauvre bougre qui carotte cent euros, alors qu’il n’en a pas le droit. On ne trouve pas d’inspecteur et de contrôleur des impôts pour le premier, alors que le second est accablé de flics, de mouchards et d’employés-adjudants des CPAS.
Et l’angoisse de celui qui a cru échapper au monde pervers du petit boulot et qui a ouvert un commerce pour vendre des petites choses ou exercer ses talents en solo, loin des roquets-contremaîtres ? Comme elle est déjà oubliée cette pauvre jeune femme « barbière » qui s’est suicidée faute de s’être trompée sur cette société qui lui a fait croire que le travail ennoblit !
Et la honte d’avoir faim et d’être incapable de nourrir des petits innocents qui sont à la maison à attendre la becquée et qu’on s’en va tendre la main pour eux dans un CPAS, dont le président est une sorte de nazi qui vous rit à la figure ! A croire que les CPAS sont les refuges de sadiques qui font le tri des faux pauvres et des vrais, et qui se vengent sur ses victimes et font porter sur eux le poids de leur médiocrité !

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Et l’humiliation de tomber à l’ONEM sur un employé qui suit la procédure avec une sorte de contentement et qui estime que vous ne faites pas assez d’effort pour retrouver un emploi, en tous cas, que vous ne produisez aucune preuve que vous êtes allé vous vendre chez un employeur qui ne vous a pas voulu. Comme si tous les patrons vous attendaient pour vous délivrer une attestation de visite ! Vous sortez de cette officine du sans-emploi organisé complètement ravagé devant des employés impassibles, avec cette sensation désagréable que sous leur indifférence, ils se moquent de vous.
Il y a pire encore, cette multitude d’invalides sans pensions d’invalidité, ces personnes, surtout des femmes, ayant travaillé leur vie durant chez des patrons qui ont tout simplement « oublié » de les inscrire, ces SDF qui finissent sur le trottoir, même si leur parcours est entaché d’addictions néfastes, ils sont dans une mauvaise passe et on ne demande pas un certificat de bonnes vies et mœurs à quelqu’un qui se noie.
Ces petites pensions dont on a honte parce qu’elles ne permettent pas de vivre décemment, d’avoir un toit, des chaussures qui ne prennent pas eau et un repas par jour et dont leurs « bénéficiaires » (j’ai peine à prononcer ce mot) survivent dans des mansardes dont la seule mensualité dévore les trois-quarts de leur avoir, certains fachos espèrent qu’ils crèvent, avec ou sans la Covid.
Et quand devant cette cour des miracles, on vous balance les destinées fastueuses des ministres et des hauts fonctionnaires, des gens qui émargent des mêmes recettes de l’état qui indemnisent les chômeurs, on est pris d’une sorte de dégoût irrésistible.
Et on garde pour soi un ressentiment qui enfle et on a envie de jeter à la gueule de ces piliers du système, une haine qu’on a peine à contrôler.

14 février 2021

Elio chef de guerre !

Ce gouvernement belge d’Alexander De Croo, bon-enfant et si attentif, est toujours profondément proaméricains, pro européen tendance OTAN et complètement lié aux campagnes de l’ONU, contre toute velléité d’une prise de pouvoir populaire partout dans le monde.
Sous des dehors pacifiques et sans avoir l’air d’y toucher, les trois derniers premiers ministres ont prêté la main à des criminels de guerre que sont l’Arabie Séoudite, les Émirats et jusqu’au dernier gouvernement Trump , l’armée des États-Unis.
Malgré l’intervention militaire d’une coalition dirigée par l’Arabie saoudite et soutenue par les puissances occidentales, la rébellion houthiste accroît son emprise sur le Yémen. Au-delà des malheurs locaux du conflit, la rivalité irano-saoudienne et l’émergence des Émirats arabes unis en tant que puissance militaire, transforment les équilibres du Proche-Orient et du Golfe.
Du 21 septembre 2014 à nos jours les Saoudiens ont tué 250.000 civils au Yémen par des bombardements aveugles et provoqué une grave crise humanitaire, sans résultat apparent puisque la rébellion a repris l’offensive contre la ville de Marib, le dernier bastion du président Abd Rabbo Mansour Hadi, renversé de facto le 21 septembre 2014 et soutenu par Riyad, où il a trouvé refuge.
En quoi avons-nous notre part dans ces crimes, au-delà de notre obséquiosité pour les « Alliés » de circonstance contre le peuple yéménite ? Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement wallon, la garde nationale saoudienne – un client majeur de l’industrie de l’armement wallonne – est bien impliquée dans la guerre qui depuis dix ans défigure le Yémen.
Après avoir déclaré le 4 février la fin du soutien aux opérations offensives et la suspension de certaines ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, Washington, sous la nouvelle direction du président Biden, a retiré le mouvement houthiste de la liste des organisations terroristes, sur laquelle Donald Trump l’avait inscrit juste avant de quitter ses fonctions, suite aux pressions d’Israël soutenu par Jared Kushner, le gendre de Trump.

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Voilà qui va plonger Alexander dans des océans de perplexité, lui qui pour un peu aurait envoyé un corps expéditionnaire pour aider les Saoudiens à faire le jeu de Netanyahou, va-t-il prolonger son jeu criminel de vente massive d’armes ?
Elio Di Rupo est confronté à un autre dilemme, celui de clôturer le compte client quasiment illimité de l’Arabie Saoudite à la FN et risquer de mettre l’entreprise en péril ou faire semblant que ce n’est pas fournir un client en armes qui nous en fait les complices.
Quoiqu’oubliée comme tout le reste de la politique en Belgique, cette guerre nous concerne directement. Que répondre aux observateurs appelés à reconnaître la “victoire irréversible” des houthistes ? Changer de client et vendre des armes aux rebelles ? Cela ne gênerait pas l’âme mercantile de la bourgeoisie régnante belge, si depuis Charles Michel on ne s’était mis au service de l’ONU, surtout depuis que Trump avait rabiboché l’Arabie et Israël sur le dos des rebelles yéménites, soupçonnant l’Iran d’être derrière eux.
Avec la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), adoptée le 14 avril 2015, la coalition, qui comprenait l’Arabie saoudite et une dizaine de pays arabes et musulmans (Égypte, Jordanie, Soudan, Maroc et monarchies du Golfe, à l’exception d’Oman), recevait rétrospectivement un blanc-seing. Son action militaire se voyait ainsi légalisée, tout comme son contrôle des entrées et des sorties du Yémen, y compris à travers une forme de blocus dont le coût humain est rapidement devenu choquant. Ce verrouillage favorise ce qui est très souvent décrit comme la « pire crise depuis des décennies », une crise à laquelle la réponse d’urgence demeure structurellement sous dotée. Depuis, le nombre de victimes des combats et de la catastrophe humanitaire s’accroît, tandis que l’enlisement militaire demeure patent. Les puissances occidentales, impliquées notamment par leurs contrats de vente d’armes, se retrouvent associées à une entreprise guerrière aussi déshonorante qu’inefficace.
Aux dernières nouvelles, rien n’est signalé en Belgique de ce côté guerrier des personnages que nous cautionnons par nos votes, la seule préoccupation est d’ordre médical. Aurons-nous assez de vaccins ? Onze millions de Belges ne penseraient qu’à ça. De Croo et Di Rupo sont rassurés. Le temps de charger le dernier cargo pour l’Arabie, on fêtera peut-être le 300 millième mort à Bruxelles et à l’ONU.

13 février 2021

État de droit ou de droite ?

Jouant sur l’esprit de la loi, on a vu comment les partis dénaturent l’attribution de la fonction de sénateur coopté à leurs créatures. Georges-Louis Bouchez en profite. Les partis ont définitivement enterré les principes de la loi de 1921.
Il y a plus grave. Là encore, une odeur ozène de merde n’incommode personne. Le sujet est important. Il tient ni plus ni moins à la démocratie. Est-on dans un État de droit ? La justice est-elle indépendante des élus influents et de la bourgeoisie activiste ?
Résumons le roman fleuve Publifin alias Tecteo alias Enosia et pour faire court, NETHYS, c’est de la que nous partons. Le scandale politico-financier wallon éclate le 20 décembre 2016, mettant en cause des mandataires du PS, du MR et du CDH. Le parquet de Liège, les suspectant de faux, d'usage de faux et d’abus de biens sociaux, ouvre une information judiciaire.
Retenons une date, celle de l’ouverture d’une information judiciaire avec constitution d’un dossier et d’une enquête dès décembre 2016. Puis plus rien de la part de la justice, comme une chape de plomb, une absence d’instruction, une enquête inaboutie par manque d’intérêt ! Elle va rester bloquée pendant trois ans pour se rouvrir « miraculeusement » en décembre 2019 !
Pendant ce temps, l’Affaire Nethys bouillonnait dans les cuisines des partis. Des révélations s’enchaînent, des démissionnés d’office disparaissent des conseils d’administration et des noms circulent : Moreau, Marcourt, Heyse, Furlan, Weekers, Mathot, etc.
Sur pression des partis d’opposition, une commission d’enquête est décidée au parlement wallon, etc. etc. tandis que les révélations se poursuivent : les jetons de présence, les traitements prohibitifs, les avantages, etc.

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En près de quatre ans la fosse sceptique s’est remplie, alors qu’assez curieusement la justice sereine, décontractée, regarde ailleurs, traquant et punissant sévèrement les voleurs de pommes qui, comme chacun sait, sont de véritables dangers pour la démocratie.
Sur ces entrefaites, Di Rupo troque sa place de président du PS qu’il cède à Paul Magnette, contre une dernière carrière (enfin on l’espère) de président du gouvernement Wallon.
Le 28 juillet 2017, une motion de défiance votée au Parlement wallon avait mis fin au gouvernement Magnette-Prevot suite à une foucade de Benoît Lutgen. Ainsi le PS renouait avec ses anciens complices du MR, toujours dans la tourmente du dossier NETHYS. Di Rupo retrouvait Borsus avec lequel il est toujours possible de s’arranger.
Que ce soit l’effet de Jean-Marc Crucke, nouveau Ministre Wallon du Budget et des Finances, ou Di Rupo qu’énerve depuis toujours le Club des Cinq liégeois, quelqu’un appuie sur le bouton de la sonnette et soudain la justice accourt. Un juge d’instruction entre en possession du dossier, jusque là au frigo. Les têtes tombent et les deux principaux suspects vont en prison.
Et bien, c’est ça qui ne va pas. Il y avait suffisamment de présomption de culpabilité pour qu’une belle brochette de concussionnaires y ait fait un séjour depuis longtemps.
Pourquoi la justice n’a-t-elle rien fait pendant quatre ans ?
La réponse est simple, parce qu’elle a fait allégeance au pouvoir exécutif et n’opère dans les hautes sphères que lorsqu’on le lui dit ! C’est gravissime. C’est la fin des dernières illusions de la séparation des pouvoirs et la fin de la démocratie basée sur la loi, la même pour tous.
L’incarcération du malfrat principal et de son acolyte du privé, puis leur libération, la mise en accusation de quelques autres, ne sont que des péripéties d’une reprise d’une enquête stoppée.
Nous ne saurons jamais par qui.
Comme tout se passe en chuchotements entre deux portes sans preuve écrite, on ne pourra jamais prouver que les années d’enquête perdues l’ont été sur l’ordre d’un tiers. Et quand bien même, il n’y a pas d‘instance capable d’instruire un pareil dossier.
La boucle est fermée. Les pommes sont cuites. Nous sommes, une fois de plus baisés par ce décor Potemkine d’ombres et de faux semblants. La main reste aux crimes et aux criminels. La justice est morte, sans avoir vraiment vécu.

11 février 2021

Solidarité des élites !

Il y a un grave problème de démocratie en Belgique. L’électeur ne contrôle plus les élus. Les a-t-il jamais contrôlés ? Peut-être bien, il y a longtemps, et encore, il ne s’agissait pas d’un contrôle à proprement parler, mais des partis politiques qui savaient jusqu’où pouvoir aller.
Le dilemme est ancien, comment rendre conformes aux promesses électorales, les décisions du gouvernement ?
On s’est longtemps caché et l’on se cache encore derrière la sanction de l’électeur qui, tous les cinq ans, désigne en pourcentage le nombre d’élus que les partis auront à se partager.
C’est évidemment laisser, pour le reste de la législature, carte blanche à l’exécutif. En outre, il est très difficile de revenir sur les avantages, les indemnités et les salaires des élus, attendus qu’ils se les octroient à la majorité simple.
Revenir sur ce qui constitue aujourd’hui un casus belli permanent entre l’électeur et l’élu semble impossible dans ce type de démocratie.
La chronique d’hier soulevait le cas du sénateur coopté. L’esprit de la loi en la matière en a été détourné aux yeux de tous. Il n’y a pas de recours possible en l’état de la démocratie belge aujourd’hui. Et ce n’est qu’une toute petite chose à côté des inégalités qui soulèvent le cœur des citoyens en ces heures graves de la triple crise de l’économie, des finances publiques et de la gestion de la pandémie.
L’organisation de l’État est aberrante et par certains côtés monstrueuse.
Ce sont tout de même les élus au pouvoir qui se sont succédés rue de la Loi depuis les années cinquante qui ont fabriqué un système aux innombrables et redondants outils de direction qui nous vaut de traverser la crise plus mal que les pays voisins, avec neuf ministres de la santé et le reste à l’avenant !
Quand l’électeur aurait-il pu intervenir pour arrêter les folies législatives d’élus qui se vantaient de comprendre ce que nous voulions ?
Les Régions, les inter-Régions, les Provinces, les inter-communes, le Fédéral coûtent évidemment très cher, en sacrifiant aux nuances et aux particularismes. L’ensemble est d’une inefficacité terrifiante et donne lieu à des sources infinies de conflit.

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A la faveur des interprétations diverses des lois fédérales et régionales certains élus se transforment en hommes d’affaire. C’est une question qui n’a jamais été abordée qu’au travers des sanctions possibles, des mises-à-pied et des délits. C’est tout un personnel politique embarqué dans des sociétés mixtes, croyant qu’il pouvait gérer des entreprises publiques en bénéficiant des privilèges du privé, suivant l’exemple de CEO du privé qui vont jusqu’à se servir dans la caisse de leur société, sans encourir le moindre délit, tant que le conseil d’administration avalise.
Encore une fois, l’électeur ne peut en nulle manière intervenir pour empêcher cette assimilation du personnel politique aux mœurs et manières du secteur privé. Il est tiré parfois de son sommeil par de retentissantes affaires, comme NETHYS. Il apprend part les journaux les escroqueries, les faux, les illégalités nombreuses. Qu’y peut-il puisque la seule surveillance et guidance est laissée aux seules majorités politiques associées. Ce n’est le plus souvent qu’à l’occasion de déballages publics, que l’on observe les folles spéculations, la corruption des personnels, y compris celui chargé du contrôle de ces entreprises. C’est vrai pour le parti socialiste et le parti libéral.
C’est facile de crier à la corruption générale, quand c’est par le système que cette démocratie pourrit sur pied. L’occasion fait le larron et elles ne manquent pas dans cette foire d’empoigne. Les exemples d’enrichissement par la politique sont nombreux. Les deux MR qui cantinent à l’Europe sont de beaux exemples d’enrichis.
Le drame, c’est le système qui les a produits. Les lois les enrichissent, comment ceux-ci pourraient-ils être autrement que corrompus ?
Ce qui rend la corruption ou même la médiocrité des élus si pernicieuse, c’est la solidarité de corps qui unit les corrompus et les non-corrompus, par une sorte d’omerta qui touche au prestige de la fonction. Et de fait un Stéphane Moreau indirectement fait du tort à Jean-Claude Marcourt avant même qu’on sache si ce dernier est corrompu, comme un Didier Reynders est éclaboussé par Armand De Decker mort et sans qu’il y ait eu procès, que Reynders ait ou non trempé dans l’affaire du Kazakhgate.

Bouchez à la frite !...

Georges-Louis Bouchez n’est pas un élu comme les autres. Les gens savent-ils à qui ils s’adressent ? C’est un sénateur coopté !
Comme toujours et comme le reste, la loi électorale est régulièrement triturée, manipulée, étendue. Ces messieurs bénéficient des règles qu’ils établissent. Ils en profitent, les bougres. Depuis que les électeurs se détournent des partis, l’infernale entreprise de trucage et de mensonge réalise ses chefs-d’œuvre. Ils agissent pratiquement sans aucun contrôle.
Le sénateur coopté est un sénateur qui s’ajoute aux autres au bout du processus de constitution de cette assemblée par ses pairs. On ne va pas perdre son temps en suivant le processus depuis la révision de la Constitution de 1921 qui a introduit ce type d'élu afin de permettre à la haute assemblée de s'adjoindre d'éminents représentants de la société civile (sic). Rien n’a été fait, on attend toujours les éminents. Par contre les margoulins des partis se sont faufilés !
Ce qui est scandaleux dans la cooptation du sénateur montois, il fait le boulot au MR de président. En France, cela s’appelle un emploi fictif. L’affaire Fillon nous en a donné un exemple d’anthologie. En Belgique, c’est honorable de ne pas faire un boulot pour lequel on est payé par la nation. Si ça se trouve, Bouchez perçoit aussi des émoluments et des frais divers pour sa présidence au Mouvement Réformateur.
Ils sont tous, Bouchez en tête, pour une simplification de l’appareil et son fonctionnement. Et ils nous fichent neuf ministres de la santé, comme si avec Maggie De Block, le métier n’avait pas été assez salopé comme ça !
Avec ces libéraux, en 14 l’armée aurait aussi manqué de masques à gaz. On était fichu !
Le bonhomme, manche retroussée au MR, joue les chefs du personnel avenue de la Toison d’Or. Au Sénat où il devrait au moins figurer pour justifier son salaire, on ne l’a jamais vu !
Et c’est ce type qui ose plaider pour un État fédéral « efficace » !

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Le public, écœuré de l’usine à gaz, abandonne sa vigilance d’électeur et tend une oreille distraite à ceux qui lui semblent tenir un discours honnête. Bouchez est séducteur. C’est le type de maquereau qui emballerait deux gonzesses en même temps pour les mettre au tapin rien que pour lui. Et ça marche sur l’électeur distrait.
On ne le croirait pas, le pays s’enfonce, c’est clair, nous sommes malades de la peste. Les classes moyennes inférieures et les artisans rejoignent les chômeurs dans le malheur. Comme le noyé jette les bras en avant pour saisir n’importe quoi, certains se sont saisis du beau parleur, du faiseur de miracles, dans leur folle idée qu’il incarne le libéralisme. Le sauveur du Lac-aux-Dames, c’est lui ! C’était un piège !
À partir de là, tout devient criminel. Ce type ne vit pas comme prétendent vivre les honnêtes gens. Autrement dit son exemple est un faux exemple et les raisonnements qu’il tire sont de nature à enfoncer davantage ceux qui les écoutent.
À son palmarès, il épingle avec la fierté d’un fourbe qui croit avoir trompé tout le monde, un discours à l’usage des plus malheureux d’entre nous actuellement : les artistes, les gens de théâtre et de culture. Il a osé leur dire « Nous devons réformer notre approche du secteur culturel, de l’enseignement, de la place de la famille, de l’équilibre entre vie privée et professionnelle ». J’arrête.
Parlons vrai. Des gens actuellement meurent de faim en Belgique.
Selon le calcul de Jean Faniel du CRISP, en net, un élu perçoit un revenu mensuel de 8.667 euros d’argent public ! (Rien n’interdit de cumuler avec des revenus privés, tels ceux d’avocat (c’est la profession de Bouchez) ou de responsable d’une filiale privée, d’une intercommunale, d’une présidence quelconque.
Sachant qu’un sachet de frites, nécessaire pour rester sur ses jambes une journée, coûte dans un snack 2 € 50, cela fait 3.466 personnes que ce salaire du « M’as-tu-vu ? » pourrait sauver un jour par mois de la famine.
Après ce bref et imparable calcul, j’invite ce type à fermer sa gueule.

10 février 2021

Les temps sont durs…

…pas pour tout le monde et surtout pas pour le sénateur coopté Georges-Louis Bouchez.
On se souvient de la confrontation de Georges-Louis Bouchez (MR), Jean-Marc Nollet (Ecolo), Joachim Coens (CD&V) et Raoul Hedebouw (PTB) sur le plateau de RTL TVI, le seul dimanche au cours duquel Deborsu s’était décidé à ne pas consacrer l’entièreté de son émission au Covid. Mal lui en prit. L’auditeur n’a pas compris un traître mot des débats, Bouchez coupant tout le monde, empêchant les autres de développer leurs arguments.
Quand on lit le manifeste politique du Centre Jean Gol, détenteur du pouvoir de dire la doctrine libérale du MR, on est surpris d’apprendre combien l’écart est grand avec les discours populistes du président Georges-Louis Bouchez. Ce n’est pas trop d’aligner ce dernier sur les déclarations d’un autre fantaisiste, Philippe Murray, selon lequel le réel serait en « phase terminale », ce que pensait Donald Trump dans ses « fakes ». Bouchez a des lectures enrichissantes. Il pense exactement pareil.
Selon lui, il faut partir des aspirations « sottes et déraisonnables » du peuple et sans le contrarier, fabriquer de la fausse nouvelle sur des rêves impossibles, afin qu’il pense le contraire de ce qu’il pensait au départ. Bouchez, avocat spécialiste, sait y faire.
Fanfaron, il se vend et ne peut abuser plus longtemps lorsqu’il déclare « Je fais de la politique de façon populaire et lutte contre le populisme. Je veux que nous soyons le parti des classes populaires, de ceux qui travaillent et veulent améliorer leur vie. »
Il est en perte complète du sens réel du libéralisme, qu’établit le Centre Jean Gol dans son manifeste politique !

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D’après le Centre Jean Gol, le parti entre en phase ultralibérale. Dans les grandes dépressions, sommé par la haute bourgeoisie de la défendre, ce parti s’est toujours aligné sur ceux qui préconisent l’aide zéro aux gens en temps de crise. On l’a vu en 2008-9. On va s’en apercevoir bientôt après la pandémie, quand il faudra faire le coût du manque à gagner, alors que la crise économique et financière ne fait que commencer.
On les voit venir au sujet de la dette publique, comme la France voisine. Adieu la règle des 3 % des déficits, on n’en parle plus.
Comment rembourser ces centaines de milliards de dette ?
Alors qu’à gauche on parle d’annuler la dette, pour le MR, il n’y a qu’une seule issue, reprendre l’austérité là où elle avait été laissée : remettre sur les rails la pension par point de Bacquelaine, imitée du programme français de Macron et le rapport à l’index des salaires à l’inflation, enfin économie sur toutes les allocations et aides de l’État, bref, une austérité bis plus contraignante encore !
C’est ça la politique du MR, du centre Jean Gol et nécessairement celle de son Président.
Sinon, il doit s’en expliquer. Il ne peut pas jouer les chevaliers blancs. C’est une imposture. Comme on connaît ce sénateur coopté de 36 ans, il ne s’en expliquera pas. Sinon par petite touche, dans un savant dosage, entre son populisme et l’acceptation par oméopathie du plan MR. Cynique comme on le connaît, il est capable de prendre parti pour les « refaits » du système qu’il contribue à mettre en place !
Bouchez appelle ça la realpolitik, le weltanschauung (Theo Francken devrait adorer ce mot) soit la conception métaphysique du monde, pas moins !
Est-ce par envie de rabattre de la superbe du président ou par conviction profonde que le Centre, avec Richard Muller qui en tire les ficelles, s’est franchement aligné sur les théories de Robert Nozick (1938-2002) de l’État minimum et Rawls avec sa théorie du libéralisme égalitaire ?
Il y aurait plutôt connivence entre les deux sources d’apparence contradictoire du MR, l’une et l’autre seraient les doigts d’une main invisible, une sorte de voile de telle sorte que l’opinion croirait que ce parti tente l’impossible pour épargner le peuple !
Les discours du verbeux Bouchez ne seraient pas en dissonance avec la ligne de son parti, lorsqu’il s’écrie « Ce dont la Belgique a besoin, c’est d’un plan d’investissement et de relance de 140 à 150 milliards d’euros à l’horizon 2030. Vous n’atteindrez pas des montants pareils avec l’argent public, mais en vous associant à des partenaires privés ou mixtes, dont la mobilisation est fondamentale. »
Et nous y voilà. Vous connaissez des partenaires privés qui vont donner des milliards à un État, sans obtenir de sérieuses garanties de remboursement – donc d’austérité ?

9 février 2021

Supporter.

Afin de rompre avec la monotonie des jours et les sempiternelles lamentations à propos du Covid je publie une pièce courte en quatre tableaux, donc en quatre jours où il ne sera pas question de la pandémie. Il n’y sera jamais prononcé le mot C…-19.
Personnages – Elle : Loulou ; Lui : Antoine ; Un supporter allemand : Hans
La chambre à coucher de loulou et d’Antoine.
Il fait nuit. Loulou dort on devine son corps sous la couette.
Antoine ouvre la porte avec précaution, vuvuzela en bandoulière, l’écharpe aux couleurs du Standard de Liège, un teeshirt ‘champion 2014’. Il avance à l’aveuglette, les mains en avant dans la demi-obscurité. Il trébuche sur une chaise au dossier de laquelle pendent les vêtements de Loulou. La main d’Antoine les rencontre. Il s’y agrippe, les contourne et tente de s’asseoir du mauvais coté. La vuvuzela fait un son de chasse d’eau. Loulou surgit de sous la couette, tâtonne du côté d’une lampe posée sur la table de nuit. Antoine sursaute, renverse la chaise, trébuche et se retient au panneau de pied du lit.

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L. – Au secours… À l’assassin…
A. – Ce n’est rien… chut… tu vas réveiller tout le quartier… c’est moi… Antoine !
L. – Atteignant l’interrupteur, tandis qu’une lumière rose éclaire faiblement la scène. Hein ! Quoi !... c’est incroyable réveiller les gens à une heure pareille… Non, tu t’es vu ?… D’où tu viens ?… Elle jette un œil sur le réveil à côté de la lampe. Cinq heures moins le quart !...
A. – Je t’expliquerai… rendors-toi… la manie que tu as de jeter tes vêtements sur une chaise… je vais à la cuisine te chercher un verre d’eau…
L. – Tu te fous de moi !... un verre d’eau… à cinq heures moins le quart ! C’est à cinq heures moins le quart que tu rentres d’un match de l’après-midi… T’as bu ! Hein ! T’as bu !...
A. – C’est incroyable ce qui m’est arrivé…
L. – Je vais te dire moi, ce qu’il t’est arrivé. T’as couru au bistrot d’en face pour être le premier à la fin du match…
A. – Figure-toi…
L. – Figure-toi !... Ouais, on s’figure toujours qu’on va arranger l’coup.
A. – …de quoi ?
L. – …à force de se figurer !
A. – Je ne me sens pas bien. Il fait mine de rentrer, habillé de pied en cape dans le lit.
L. – C’est ça, entrer dans le lit habillé… et avec une trompette !...
A. – J’le vois bien que ça t’dérange… tu vas comprendre !... Avant ça… faut que j’boive.... Il se lève du bord du lit, avance et trébuche sur la chaise.
L. – Il te faut une trompette pour boire à la cuisine ?
A. – Il se rassoit. Essaie de se défaire de la trompette, s’embrouille, la ficelle est trop serrée pour que la tête passe. …C’est curieux, il a bien fallu qu’elle entre ?... J’en reviens pas…
L. – Si puisque t’es là… espèce d’enfoiré, t’es rev’nu !...
A. – Solennel Je vois bien qu’il faut que te donne des explications…
L. – T’as intérêt plutôt !
A. – se ravisant …à quoi bon ! Tu ne me croirais pas…
L. – Elle est bonne celle-là. La vérité, c’est que tu n’as pas d’explication ! Sinon, je vais t’en donner une à ta place. Tu sors du café fin saoul, parce que le patron a foutu ses derniers clients dehors à quatre heures du matin et que tu en étais.
A. – Il commence à ôter ses vêtements. La vuvuzela rend l’opération difficile. Je tombe de fatigue. Faut que j’dorme !...
L. – Ah non, c’est trop facile ! Tu m’réveilles. Tu pues la bière à vingt pas. Tu reviens soi-disant d’un match de foot à cinq heures (elle regarde son réveil) douze, tu aggraves ton cas… Tu t’expliques, puis tu ne t’expliques plus, c’est trop facile. Tu vas pas t’en tirer comme ça. Le matin, t’auras trouvé quelque chose, je te connais, Antoine ! T’as l’imagination Vendée Globe… Tu pars, puis faut trois semaines de houle au bistrot pour te trouver une craque !
A. – Mais pas du tout… C’est pas des craques… C’est du vrai… de l’hallucinant même…
L. – T’hallucines comme Castaldi à c’t’heure ? La Stella te remonte…t’as l’gros temps !
A. – Mais pas du tout, ça me revient…
L. – Prends vite un seau et va me faire ça dans la cuisine !
A. – T’as qu’à retenir trois mots qui me reviennent « Hauptbahnhof »… « Dortmund » et… et… « Kromacher ou Bromacher »… Tu verras si je la prépare mon excuse… tu verras. Faut que j’boive avant… C’est physique…
Il se lève à nouveau. Trébuche une dernière fois sur la chaise renversée et sort.
L. – V’là qui confond Kromacher et Kronenbourg !
(à suivre)

8 février 2021

Neuvaine à la chapelle du MR

« Nourris dans le sérail, j’en connais les détours », ce ver célèbre de Jean Racine tiré de sa tragédie « Bajazet », dit tout du « Centre Jean Gol ». Ce must bourgeois vit sans débourser un seul euro. Il parasite l’électeur, même celui qui n’est ni libéral, ni socialiste (Institut Vandervelde). « Je sais de Bajazet l’ordinaire demeure » dit le ver suivant, le fric public à l’adresse aussi.
Ces machines servent de mémoire et de réflexion. En réalité, ce sont des bureaux de propagande. Ils diffusent l’idéologie du parti, le social pour le PS et le libéralisme pour le MR. Pas plus reconnaissants que ça, ces énergumènes du Centre Jean Gol veulent, ni plus ni moins, détruire l’État qui les nourrit !
Le Centre Jean Gol est chapeauté par le verbeux Richard Miller qui a déjà prévu de s’y perpétuer par un autre Miller (Axel directeur) de sa couvée. Cet auteur de livres à insuccès vit sur trois mandats rémunérés. Le mirliflore de vitrine n’est pas la tête pensante. Il ne tient que le haut de l’estrade de la boutique aux souvenirs. La matière vive, c’est Laurence Glautier, une cheffe de cabinet au Gouvernement wallon et l’âme du centre, avec sept mandats rémunérés au compteur. Le troisième larron, présenté comme Directeur scientifique, est une tête d’œuf qu’on croirait sorti de Science Po s’il avait été Français, Corentin de Salle, avec des diplômes d’EPHEC et de l’ULB à tapisser les murs. Miller aime s’entourer de personnages de ce genre. En général, ils rédigent des notes et Miller met sa signature en-dessous.
Cet aréopage passe son temps à redresser les erreurs d’une social-démocratie pas encore assez néolibérale. Pour ce faire ils ont rédigé une plaquette à la gloire de la liberté d’entreprendre, qu’on peut lire, comme une sorte de plaisanterie pour nous désennuyer du confinement lié au Covid.
Par exemple au chapitre de la spéculation irresponsable des capitaux, ils ne jettent pas la pierre au monde de la finance, mais en raison de « l’hyperréglementation et non au nom de la dérégulation que le monde de la finance est devenu irresponsable », ils jettent la faute sur l’État belge ; et tout de suite de chercher un modèle chez leur chouchou américain, « victimes » de la loi Sarbanes Oxley de 2002, tellement touffue et complexe, que pour s’en sortir, les pauvres financiers n’ont plus que la ressource de la contourner, jusqu’à y compris la falsification des comptes, pour s’en tirer sans dépôt de bilan !
Le Centre Jean Gol, des comploteurs contre la démocratie, vous n’y pensez pas. Trop de droit tue le droit. Ils préconisent de laisser aux entreprises le choix de se taxer elles-mêmes, ce qu’elles feront avec la plus grande rigueur, étant entendu qu’elles sont loyales, patriotes et soucieuses de l’équité et la justice !

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Ce discours délirant est en lecture gratuite Vous faites une demande et on vous envoie la brochure, avec un bulletin d’adhésion au MR que vous pouvez remplir sur la foulée.
Les faillites ? Ce qu’on ne peut pas accorder aux besogneux sans travail, l’État a le devoir d’empêcher ce désastre. Pourquoi, mais en raison de l’effet systémique des faillites en cascade et du manque à gagner qu’est le dépôt de bilan rendant frileux les actionnaires. Les aides tardent, parce que l’État s’encombre de sociétés de droit public, trop souvent « aidées par le passé ; d’ailleurs, c’est parce que l’État injecte énormément d’argent pour renflouer les sociétés qu’il crée, qu’il ne veut pas qu’elles tombent en faillite ».
Les justiciers du centre Jean Gol dénonce le « crony capitalism » ou « capitalisme de connivence » avec un léger coup d’œil au passage sur NETHYS et l’affaire Moreau, sans les nommer, évidemment, mais on a compris.
Responsabiliser les banques ? C’est simple, «il faut leur redonner une certaine liberté ».
Vous en voulez une dernière ? C’est à propos de la crise financière des subprimes de 2008-9.
En renflouant tout le système à l’état de faillite quasiment frauduleuse, « les pauvres ont sauvé les pauvres », avant de sauver les riches (Richard Miller) !
En principe, le Centre Jean Gol montre la ligne libérale, sinon il ne servirait vraiment à rien. Comment se peut-il que le président du MR, Georges-Louis Bouchez, dans ses élucubrations, dit le contraire ? Richard Miller et dame Glautier sont sur une ligne anarchiste de droite, celle de John Rawls faisant dépendre l’État du seul critère financier, en oubliant toutes les coercitions culturelles.
D’après Miller, le passage de Bouchez au conseil communal de Mons serait la cause de son « gauchissement » !

7 février 2021

Et beatus Cornuto

Tout le monde le sait, un mauvais comédien ne fait pas long feu au théâtre. Sa réputation le précède. Un directeur d’acteurs n’engage les mauvais que recommandés par un mécène,
un peu à la manière des tocards dans les partis.
C’est ainsi que GL Bouchez a repris le commerce de Charles Michel au MR. Le pas-de-porte à payer était son frère Mathieu.
Un ministre est rarement un spécialiste de son ministère. Ça peut arriver. Maggie De Block a eu la Santé, alors qu’elle est médecin. On a vu le résultat. Ce fut pitoyable. C’est dire qu’un ministre intelligent a peu de chance d’user de ses compétences. Reynders fit à peu près le tour des ministères, sauf celui de la justice, pourtant il était avocat. On attribue sa performance de caméléon par son inaptitude à tout et sont art de se débiner dans les responsabilités.
Voilà pourquoi le fiasco de la gestion de la pandémie a été retentissant. Qui sont les responsables ? Il m’a été impossible de trouver la liste complète des huit ministres de la santé !

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On pourrait le savoir par recoupement dans les listes des gouvernements des Régions, des Communautés et du fédéral. L’ensemble ne se trouve nulle part. Notre usine à gaz, c’est un puzzle ! Rien que ce petit détail, on sait que c’est fichu par avance.
Le planning sur lequel planchent les ministres est refait toutes les semaines. Le premier vaccin, celui de la firme Pfizer/BioNTech et le deuxième, celui de Moderna, les quantités prévues ne sont pas respectées.
C’est comme si Clarinval, dans une imitation de l’Adolf de 45, mettant en mouvement des divisions qui n’existaient plus, envoyait du personnel sans dose dans des homes !
Un troisième vaccin devrait être disponible, celui d’Astra Zeneca, la Commission européenne devra encore l’autoriser sur le marché pour les Etats membres. Quant au vaccin russe « Spoutnik », il aura fait 36 fois le tour de la terre qu’on s’apercevra que c’est le plus pratique de tous puisqu’il peut se conserver dans le frigo et peut-être le plus efficace, mais comme c’est russe, Joe Biden n’apprécierait peut-être pas ! Il est donc convenu de s’en moquer.
La bande des huit apprenait le 15 janvier, en raison de tous les retards, qu’il devenait impossible de prévoir quoi que ce soit.
Bref, l’UE est ridicule. Les Hongrois s’arrangent directement avec Poutine pour se faire livrer des Spoutnik.
Dans la praire de varechs, nos huit ministres paissent et se consolent, les autres pays font tintin aussi. Ce qui n’est pas sûr quand on sait que la France qui n’est pas quand même la championne a déjà pratiquement filé la première dose à l’ensemble des maisons de retraite.
On tremble pour la deuxième dose puisque "l’efficacité du vaccin n’est garantie que si la deuxième dose est administrée à temps". Dommage que Louis Michel n’ait pas un troisième fils à caser, Georges-Louis se serait fait un plaisir de l’envoyer en renfort chez Clarinval et Sabine Stordeur, coresponsable de la taskforce fédérale vaccination.
Le pourcentage de la population qui serait vaccinée avant la fin de l’été serait de 14% en Belgique et 37% à Malte. Le Royaume-Uni qui ne fait plus partie de l’Union européenne atteindrait les 87% à la même période. A ce rythme-là, la Belgique pourrait atteindre l’objectif des 70% de la population adulte vaccinée fin 2022.
Comme toujours, le désastre est qualifié de triomphe. Les experts, tous plus ou moins liés par intérêt à des laboratoires, noient le poisson. Les gazettes et les télés font une fixation sur la Covid-19. Si ça se trouve, ils vont pouvoir licencier ceux qui s’occupaient de la politique. Deborsus sur RTL dans son dimanche matin, dit la même chose depuis six mois, sans que personne s’en aperçoive. La police verbalise à tour de bras. La nuit de cristal, c’est tous les soirs. Philippe ferait un cinquième enfant à Mathilde, que personne n’en saurait rien. Pourtant, s’il y a bien une info qui ne met pas en cause les partis et le gouvernement, c’est bien celle-là... à moins que...

6 février 2021

Dans ce pays tellement libéral…

J’ai toujours été frappé par l’incroyable imprudence qu’on parfois les politiciens à se lancer dans des caramboles qui pourraient mal finir.
Pour percer dans des partis comme le PS ou le MR, il faut être incontestablement intelligent, avoir du jugement, saisir le bon ascenseur, s’inscrire à la Loge maçonnique d’usage, avec de bons parrains bien introduits, connaître au moins les rudiments de la philosophie qui fait le parti, côté socialiste insister sur la fraternité, l’aube nouvelle des camarades, broder sur des thèmes rassembleurs, pour le MR, c’est pareil, mettre l’accent sur l’effort individuel, exalter le travail qui mène à la réussite, respecter le sentiment de propriété et la bourgeoisie incarnée par ceux qui ont travaillé dur et qui se trouvent justement récompensé.
Jean-Claude Marcourt et Daniel Bacquelaine sont formidablement doués pour cela. La quantité d’électeurs piégés par leur comportement et les discours qu’ils tiennent, est la preuve de leur immense talent. Même bredouillant et hors sujet, on les admire. Ce sont des cadors.
Sur ce parcours idéal, ils font toujours leur miel. Ils ont tout eu et possèdent encore des emplois lucratifs enviables dans le circuit du show démocratique. Ils vivent dans un milieu agréable et ne côtoient que des gens qui ont, à des titres divers, mis du blé suffisamment de côté pour couler des jours heureux, dussent-ils vivre deux cents ans.
Ils sont bien habillés, ont des petites mains blanches qu’on dirait de pianiste, parce qu’ils n’ont vraiment jamais rien fichu de leurs dix doigts depuis des lustres. Ils se parfument discrètement et portent des fil-à-fil qu’on dirait de chez Arnys, même s’ils se font saper avenue Louise. Ils ont des grosses bagnoles aux frais de l’État et des chauffeurs à disposition. Leurs maisons privées et de campagne sont confortables et leur mobilier ne vient pas de chez IKEA. Leurs compagnes sont de la bonne bourgeoisie, même si dans l’un ou l’autre cas, une de leurs aïeules étaient marchandes de poires cuites. Elles pourraient prétendre à des emplois de dactylo, elles seront directrices ou hautes déléguées dans quelque chose, sans y être vraiment, qu’au passage, entre le coiffeur et le chocolatier.
Tout devrait concourir à leur bonheur tranquille, leur haut du pavé garanti, leur plaque en cuivre à leur nom sur des portes ou des façades.
Eh bien non ! désœuvrés pour des conquérants comme eux, quand on a dix emplois à plein temps et qu’on s’ennuie au golf du Sart-Tilman, ils acquièrent le complexe de Sisyphe. Leur magot n’est jamais assez lourd, assez volumineux, c’est pour cela qu’ils roulent en bas de la pente avec leur or et remontent sans cesse. Plus riches, ils auraient plus de sherpas, monteraient dans une chaise à porteur à surveiller le travail des porteurs. Ils n’impressionnent pas l’univers. Ils ne touchent pas aux étoiles. Les ploucs qu’ils écrasent, c'est un menu fretin où s’impatiente leur génie. Il leur manque au moins dix fois ce qu’ils ont, pour s’avouer repus.

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Ils ont l’un et l’autre un point commun, outre celui d’être farouchement pour un système libéral qui leur va comme un gant.
Ils ont compris que dans cette démocratie d’illusion, l’argent est le seul et vrai critère d’évaluation de tout. Tout s’achète et tout se vend. Un type à intelligence égale qui est manutentionnaire quelque part dans une boîte bien capitaliste et exploitante, sera toujours leur inférieur en tout, savoir, mérites, honneurs et passe-droit par notoriété avérée. Eux auront toujours les meilleurs places, seront les plus écoutés, iront serrer la main du roi, bâfreront au champagne dans tous les banquets, tandis que l’autre passera dans la vie comme un pet sur une toile cirée. Eux auront peut-être une plaque commémorative l’un à Liège, l’autre à Chaudfontaine à l’endroit où ils sont nés ou auront vécu, un beau monument au cimetière de leur paroisse, peut-être avec un buste en marbre et une plaque en-dessous, ex-voto de remerciement payée par tous les gogos qu’ils ont abusé. Le manutentionnaire sera incinéré et pulvérisé sur la pelouse du tout-venant et si, par malchance, le vent est contraire, la poussière d’être finira à l’autre bout du complexe autour des poubelles de roses fanées et de rubans défraîchis des couronnes.
Nos deux types se foutent du sort des minables. Il leur semble que la martingale Nethys est imparable.
Et plus on aligne les zéros derrière le chiffre 1, plus on peut prétendre à tout ça. Bill Gates n’a-t-il pas été reçu par le roi Philippe comme un chef d’État ?
Alors la simple addition des mandats rémunérés ne suffit plus. Pour monter plus haut, il faut de l’audace. Leur cupidité y pourvoira.
Et c’est ainsi que dans ce pays bien libéral, profondément propriétaire et en vénération du dollar, tellement généreux pour les riches et profondément mesquin pour les pauvres, on devient voleur ou assassin !

5 février 2021

L’Europe américaine !

L’Europe oublie ses propres intérêts dans ses relations avec la Russie, en renouant avec la guerre froide d’inspiration américaine.
Elle est victime des lobbyistes pro américain. Ils sont partout dans la bourgeoisie maîtresse des postes de commandement de l’UE. Ursula von der Leyen, Charles Michel, Didier Reynders sont les relais d’une option pro-américaine des relations entre l’Europe et la Russie. Le beau merle GL Bouchez sifflote surtout le Star-Spangled Banner sous son masque trois couleurs, c’est le premier américanolâtre du MR.
Il faut cesser de prendre les Russes pour ce qu’ils ne sont pas. C’est le peuple le plus instruit d’Europe, grâce à l’ancien système soviétique. Il compte le plus d’universitaires par mille habitants que partout ailleurs. Sans tralala et sans réclame, leurs laboratoires ont sorti un vaccin « Spoutnik » qui n’a pas besoin d’être maintenu à – 60° et qui peut se conserver dans un frigo ordinaire, efficace à plus de 95 %.
Nous sommes les victimes depuis plus de cinquante ans de la propagande américaine à l’encontre de la russie et ça continue. L’URSS disparue, au lieu de renouer avec la Russie et d’aider les dirigeants de ce pays à construire une démocratie, tous les prétextes ont été bons de poursuivre la guerre froide, au nom des USA et du dollar, au détriment de nos intérêts.
La géographie permet de comprendre pourquoi les Américains et leurs actionnaires belges craignent un rapprochement de l’Europe et de la Russie. Du coup, le continent, économiquement, serait très loin devant les USA et bien avant l’empire chinois.
La Russie actuelle est à peu près au niveau économique de l’Italie, troisième derrière l’Allemagne et la France. Elle serait loin de prendre le leadership. Si sa puissance militaire est incomparablement supérieure, ce n’est dû qu’au fait que l’armée européenne n’existe pas, en raison du parapluie américain. Débarrassé de la tutelle inutile de l’OTAN, la naissance d’une armée européenne serait garante de notre sécurité vis-à-vis de la Russie et de toute autre puissance extérieure.

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La Russie est la gardienne de l’Europe, aux confins de son vaste territoire, en confrontation avec la Chine sur le fleuve Amour depuis des siècles. C’est assez tentant pour Xi Jin Ping de regarder au-delà de cette frontière vers les immensités quasi désertiques de la Russie d’Asie. Qu’arriverait-il en cas d’une poussée irrésistible d’un milliard et demi d’habitants sur les territoires russes ? On a vu comment la Chine procède avec le Tibet. Il y a actuellement plus de Chinois au Tibet que de Tibétains. C’est un genre d’invasion pacifique par le nombre, auquel il est difficile de résister, sans toucher aux Droits de l’Homme.
Nous avons en Europe une reproduction en miniature de ce qu’il adviendrait de la Russie, par une infime partie du Maghreb vers l’Europe et notamment la France (six millions de musulmans). L’assimilation est délicate. Le replis en communauté sert une propagande active de la droite à laquelle une partie de la population est sensible. C’est inutile de se cacher derrière les grands principes, la gauche elle-même est mal à l’aise devant le déplacement des populations qui s’opère.
Nous serions directement menacés par le problème chinois si la Russie venait à céder.
On reproche à la Russie de n’être pas une démocratie.
Il est vrai que le pouvoir russe est autoritaire. L’UE a au moins deux pays de la communauté dans le cas : la Pologne et la Hongrie. On a commis l’erreur d’exclure Poutine de toutes les instances internationales et européennes. On a pénalisé son pays par des droits de douane élevés.
La propagande pro américaine cherche à nous faire détester la Russie à propos d’Alexeï Navalny, opposant à Poutine, empoisonné au Novitchok. Soigné en Allemagne et incarcéré dès son retour en Russie, pour n’avoir pas pointé au commissariat de son quartier, il est le dernier caillou qu’on a trouvé dans la chaussure de Poutine.
Tout en condamnant un abus de pouvoir à l’encontre d’un opposant, le parti de Navalny est minuscule. Son président vient d’une nébuleuse d’extrême droite. Il s’en sert à titre personnel pour satisfaire son ambition de remplacer Poutine. Mais le pouvoir à tort dans ce qu’il fait.
L’Europe est-elle un modèle pour se permettre de donner des leçons aux autres ? Avant l’épidémie, la police française s’est mesurée aux Gilets jaunes. La répression n’a pas toujours été un modèle de mesure. Il y eut sur le territoire français des milliers d’interpellations et même des condamnations pour actes de rébellion, qui pouvaient tout aussi bien être considérés comme une instinctive défense contre des brutalités policières. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Christophe Dettinger à deux ans et demi de prison, dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve, pour s'en être pris à deux gendarmes en marge d'une manifestation des "Gilets jaunes" à Paris, alors que ceux-ci étaient en train de matraquer deux femmes.
C’est quoi la realpolitik en Europe ?

4 février 2021

Charbons ardents !

Les mœurs évoluent en fonction des circonstances. Ce qui suit sous des dehors de petits potins sont des faits de société qui sont loin d’être frivoles, mais qui se passent ailleurs. Comme la Covid-19 est le summum événementiel en Belgique, les mœurs, forcément, s’établissent dans un huis-clos qui engendre des tensions entre partenaires, dans une atmosphère feutrée de cathédrale. Pourtant, Les violences subies par les femmes et les enfants sont en augmentation… mais c’est selon des statistiques françaises. En Belgique, on ne suit que les pitreries et rodomontades de Georges-Louis Bouchez dans ce qui reste de commentaires politiques, c’est-à-dire pas grand-chose. Le reste est mis sous le tapis.
De même, c’est toujours en France, que les langues se délient à propos d’incestes et de viol, à la suite du témoignage dans son livre « La familia Grande », de Camille Kouchner qui accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel d’abus sexuel sur son frère jumeau.
La Belgique ne se départit pas de son obsessionnelle et unique sujet politico-sanitaire. Tout ce qui n’est pas pandémie ne compte pas, ni ce qui se passe à l’étranger. Rien n’affecte les Belges en-dehors de l’affaire des vaccins, survenant après celle des masques et des fermetures de certains commerces, etc.
Avant Duhamel, une coqueluche du show-biz, Patrick Bruel, avait eu son content de plaintes pour harcèlement et aux dernières nouvelles, une fille de l’acteur Richard Berry a porté plainte contre son père pour viol.
Évidemment l’affaire Duhamel a réactivé les mémoires. Beaucoup de victimes d’incestes et de viols se sont dit « pourquoi me taire plus longtemps » ? Duhamel, dans le milieu si particulier de l’intelligentsia parisienne de gauche, Bruel dans la chanson « murmurante amoureuse » de la ménagère de moins de cinquante ans et Richard Berry dans la catégorie Cinéma-théâtre, voilà le panel complet qui renforce une conviction partagée « il fallait que ça sorte un jour ». Mieux vaut tard que jamais !
Bien entendu, ces coups de projecteurs ignorent les enfants anonymes qui n’ont aucune chance d’obtenir justice, parce qu’ils n’en ont pas les moyens ou parce qu’ils sont sous la coupe d’un tyran violeur et les femmes en couple avec une brute, qui mettent de la poudre de riz sur leurs ecchymoses pour que ça ne se voient pas.
Havre de paix, mœurs au beau fixe, à part Moreau le voyou de service, pour une affaire de pognon … la Belgique serait le temple de la raison, de l’amour et du respect, puisque ce peuple « heureux » n’a plus d’histoire, Dutroux ayant épongé l’ignominie des Assises.
Contrairement aux autres pays, l’épidémie du coronavirus belgicain n’a pas laissé une place aux violences subies par les femmes et les enfants.
Le cas Duhamel est particulièrement intéressant. Toute la gentry de gauche parisienne, plus ou moins parente ou alliée au brillantissime Duhamel savait l’inceste, y compris le père de la victime, le médiatique Bernard Kouchner, Duhamel n’étant que le beau-père.
Mais c’était comme Strauss-Kahn, si charmant, si brillant, si intelligent, qu’on avait du mal à le croire capable d’assaillir une femme de chambre. Au point que pour Duhamel, Elisabeth Guigou, présidente de la Commission sur l’inceste, ne voulait pas croire que son ami fût capable d’un tel acte !

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Tout ce monde de gauche – la gauche caviar – en plein déni ! Ce dont on ne s’étonne plus, c’est d’assister à la disparition d’un PS français qui ne franchira pas la barre des 10 %, peut-être même des 5 % aux prochaines élections, du jamais vu !
Le public sait quand même nuancer les choses. Il fait la différence entre un inceste et la propension de Bruel à laisser traîner ses mains ailleurs que sur des cordes de guitare..
Les avocats de Bruel auront beau jeu de défendre leur client, suggérant que tous les moyens sont bons de se faire un nom, même si c’est de façon peu glorieuse, malgré la convergence de nombreuses femmes dans leur plainte pour harcèlement.
Pour l’inceste, dont le comédien Berry serait l’auteur, les 6,5 millions de Français victimes de viol, tombent mal.
En Belgique, la Covid a débarrassé l’actu d’affaires de sexe, d’affaires tout court. Reste Moreau et la chasse au beau pognon, avec la complicité supposée de certains éminents personnages du Ps liégeois. On est sur des charbons ardents. On attise ! Enfin, une procédure qui nous fait échapper au virus.

3 février 2021

Vertige du vide

Très tôt, je me suis senti en désaccord avec l’organisation sociale d’une économie libérale. Si tant est qu’une économie libérale puisse organiser quelque chose, sinon en pesant sur la partie politique appelée démocratie.
Il n’y a pas pire situation qu’un début professionnel non voulu et seulement accepté par la nécessité, sans possibilité d’un autre choix, sinon celui d’entrer dans la délinquance, avec des risques encore plus grands de perdre la liberté. Et cette condition est probablement fatale pour l’immense majorité des jeunes aujourd’hui, y compris pour ceux qui ont fait certaines études et qui se voient contraints de se louer pour d’autres disciplines.
Voilà qui rompt d’emblée avec tous les discours officiels et cet enthousiasme de circonstance des instances dirigeantes.
Nous ne sommes pas dans une société de libre arbitre où chacun bénéficierait de la garantie de poursuivre des études par vocation, illimitées sur le temps. Mais dans un système qui peut mathématiquement évalué à combien de vies perdues peut valoir une vie réussie.
Le monde contemporain est absurde dans la mesure où il détermine l’avenir des gens à partir de leur classe sociale sans pouvoir en sortir à quelques exceptions près. Exceptionnellement, le riche peut déchoir et le pauvre accéder à la classe supérieure, mais le nombre de cas est dérisoire et ne peut pas influencer l’impression générale d’un monde cloisonné.
Simultanément la société libérale produit des inégalités croissantes, en même temps qu’elle multiplie les prouesses technologiques et scientifiques, sans que ces dernières atténuent le malaise social et réduisent les inégalités. On peut même penser, qu’au contraire ces prouesses technologiques élargissent le fossé entre les classes qui y ont accès aisément et les autres qui éprouvent des difficultés financières et intellectuelles pour y parvenir (une intelligence moyenne dans un milieu riche accédera facilement à l’université, tandis qu’une intelligence vive d’un milieu défavorisé n’y aura pas accès).
La double crise financière et pandémique amplifie encore ces inégalités au point qu’elles deviennent visibles pour les moins attentifs, d'un côté les victimes et, de l'autre, les contemplatifs heureux de la société économique qui voient leurs capitaux augmenter, par le seul effet du malheur des nouvelles victimes, faillite, liquidation forcée, vente des actifs, etc.

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La question de la vraie nature du capitalisme se pose.
Pour comprendre, il faut quitter le mode tonitruant des ténors du MR et le chœur mezzo voce du PS acquis à la cause libérale.
Le capitalisme se révèle sous les strates accumulés des parcours économiques, comme étant toujours le même et universel.
De la période domaniale à la phase actuelle de mondialisation, l’évolution irréversible est sans issue. Il apparaît clairement que la propriété absolue et donc l’exploitation du monde animal, végétal et minéral par quelques-uns, par devers les milliards d’individus qui peuplent la terre, est une des plus fatales erreurs que les peuples puissent avoir eue, en faveur d’une organisation économique qui échappe de partout au système politique, quand elle ne le domine pas complètement, comme c’est le cas en Belgique.
Nous sommes bel et bien coincés dans une société libérale, que nous n’avons pas créée, mais que nous continuons d’honorer, par l’acceptation sous la contrainte de l’héritage du passé. Contrairement aux droits de succession, dans ce cas, les héritiers n’ont pas le droit de refuser l’héritage. Celui-ci est commun, quoique bizarrement réparti d’après les conditions de départ qui font que les uns soient pratiquement la propriété des autres, même si c’est schématisé les lois du travail en les rabaissant aux lois de l’esclavage.
Les rebelles sont à la fois pourchassés et admirés par la majorité indécise et mentalement anesthésiée par la bourgeoisie possédante.
Les propriétaires exploitant la planète ont ouvert la boîte de pandore d’où s’est échappé la covid-19. D’autres désagréables surprises nous attendent. Que savons-nous des choses qui s’échapperont dans le futur quand nous en serons à racler la nature jusqu’à l’os ? L’économie bourgeoise n’est pas sortie d’affaires. Allons-nous poursuivre notre servitude à son service ou nous en débarrasser ?
Ce sera le dilemme de la génération suivante.

2 février 2021

L’uchronie du winner.

Depuis plus de deux cents ans, nous sommes soumis au libéralisme et à sa définition politique. On n’est pour ainsi dire nulle part de la « fraternité universelle » supposée être son aboutissement.
On s’est aperçu très tôt que pour que ça marche, il était nécessaire de conduire les affaires rondement en se fichant du tiers et du quart, de la malnutrition ou pire de la famine, des gens mal payés, des exploitations honteuses d’enfants et des prolétaires en loques, sauf qu’on doit chanter sur tous les toits le contraire, alors que justement c’est la misère des uns qui fait la richesse des autres.
C’est impératif, sans quoi le bon peuple n’irait pas se ficher dedans et permettre à des Reynders et des Michel les belles carrières que l’on sait. Le meilleur joueur de claquettes, le champion actuel dans cet art délicat de dire une chose et d’agir autrement est Georges-Louis Bouchez que, paraît-il, le monde entier nous envie, enfin c’est ce qu’il prétend.
Le libéralisme occidental s’est unifié en une immense usine, l’avion-cargo reliant toutes les composantes de ces colis genre Amazone, mais en beaucoup plus grand et les porte-containers acheminant le plus gros à tous les ports du monde. La devise « du clou à la locomotive », c’est comme la devise ancienne des imprimeurs « de la carte de visite à la carte de géographie ». « Le made in chinetoque » a encore un bel avenir, même si on est toujours groggy depuis qu’on s’est aperçu que le moindre tampon imbibé de la moindre teinture d’iode était toujours disponible, au même appel standard à Pékin, l’oncle Xi Jin Ping magasinier en chef.
Toutes les activités libres et désintéressées sont considérées comme subversives et la solidarité suspecte. Le libéralisme a réussi l’inverse de ce pourquoi il était apparu au cours du XVIII siècle, théorisé par Adam Smith et Alexis de Tocqueville, notamment.
Julien Benda voulait même que la démocratie se débarrassât de son humanisme pour assurer son existence face à l’ennemi. Les libéraux n’avaient pas besoin de lui pour assurer la pérennité de l’égoïsme sauvage de la bourgeoisie et se passer d’humanisme. Tout en ignorant Benda, ils en avaient compris l’intérêt.
Hélas ! tout le monde ne met pas le commerce et les bonnes affaires au-dessus de tout. Il y a même des gens pour qui la morale qui en découle et qui fait « tout le charme » de la démocratie, est juste bonne à mettre à la poubelle. D’autres aussi sont furieux, même si la combine et les millions encaissés au détriment des populations ne les dérangent pas. Les ennemis religieux se sont infiltrés à l’intérieur des mégapoles « du bonheur », pour tenir un autre langage, fait à la fois de profits, mais avec le message divin accommodé à la sauce des Imams en plus. Ces dangereux apôtres font une concurrence directe à la bourgeoise possédante, comme ils la menacent de l’extérieur.
Les infos de l’épidémie que nous ne maîtrisons pas, peinent à cacher les lacunes et les errements de la politique libérale et la démission de la démocratie, sous une avalanche de nouvelles sur la Covid-19, les confi-déconfinements et les mirobolants infectiologues, virologues, épidémiologues, manipuologues, peut-être même oncologues pour que nous l’ayons bien profonds. Tous déjà bien vaccinés, immunisés, comme s’ils allaient se jeter dans les urgences afin de voler au secours des urgentistes, alors qu’ils ne dépassent jamais la superficie de leur bureau, voire à peine quelques apparitions en studio, mais c’est plutôt rare.

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La trahison des clercs qui sont passés à droite, risque d’amener les citoyens électeurs à condamner toutes les formes du régime politique.
Les seules communautés existent seulement à l’intérieur des partis, dans un assujettissement aux valeurs bourgeoises, pour des répartitions entre coquins, fruits des services rendus au libéralisme.
Les temps sont inédits, tant on voit que le libéralisme qui a fait son temps, s’égare dans son ultime dérapage mondialiste, sans que son remplacement souhaitable soit trouvé, faute d’une autre approche économique. Par ailleurs, sa reconstruction étant matériellement impossible vu l’état embrouillés de ses structures, on peut penser que ses tenants lui resteront fidèles jusqu’au bout, attendus qu’ils n’ont jamais souhaité ni même réfléchi à autre chose. Et puis que feraient-ils, ces petits êtres chétifs ? Ils n’ont jamais été fichu de faire autre chose.

1 février 2021

Transgression.

Poussé par sa seule inspiration dans sa spécialité, un artiste est un citoyen qui transgresse l’ordre établi, sauf les artistes engraissés par le pouvoir pour le cautionner, bien entendu. Ce pouvoir est par définition conservateur
Quand « l’haut-lieu » oublie de chercher un consensus, on peut se demander si l’artiste ne pourrait pas être le porte-étendard d’une révolte devant la suffisance des clercs ?
Le mandat reçu du peuple était-il d’établir une discrimination, l’artisanat et le petit commerce d’un côté et les entreprises employant beaucoup de personnels de l’autre ? Ils n’ont pas été élu pour faire ce genre d’arbitrage !
La raison qu’il y a de maintenir en activité une grande entreprise, plutôt qu’une petite, ne tient pas. Du point de vue économique, le marché est aussi bien menacé par l’extinction de l’une ou de l’autre. Quant à la lutte contre l’épidémie, tout le monde sait que la grande entreprise est le premier propagateur du virus avec l’école.
L’entreprise de grande dimension, malgré le travail chez soi, les mesures individuelles, masque, distanciation, lavage des mains, est très touchée par la contamination. Plus l’entreprise est importante en personnel, plus le virus circule. Pourquoi ne le dit-on pas ? Un atelier où vont et viennent cent personnes est bien plus contaminant qu’un salon de coiffure qui peut très bien espacer les clients et user de tous les moyens prophylactiques, alors que sur un chantier ou un hall immense, c’est plus aléatoire.
Puisqu’on s’interroge sur ce qu’il convient de faire, quel est l’argument que le gouvernement pourrait évoquer, si un parti demandait une consultation populaire sur la question ?
Il est clair que les libéraux au pouvoir ont fait un choix qui condamne les classes moyennes inférieures, pour sauvegarder les intérêts de la haute bourgeoisie et du capital.
Dire qu’on mettrait l’économie par terre en fermant ce genre d’activité est totalement faux. Des économistes ont prouvé que des pertes brutales d’activité étaient compensées par des reprises substantielles, équilibrant la production sur l’année.
Puisque le peuple reste abasourdi et semble ne pas comprendre l’enjeu et que le basculement dans l’arbitraire, d’une dérive droitière ne l’intéresse pas plus que ça, il n’y a plus guère que les artistes à pouvoir s’insurger !
L’État a réagi avec la même vigueur envers les artistes, que les artisans et les petits commerçants. Comme pour ces derniers, l’État prive l’artiste de revenus et de ses moyens d’expressions.
C’est du jamais vu.
Dans ce domaine, la situation est particulièrement explosive, puisque le choix des mesures ne se fait pas par la consultation populaire ou des débats au Parlement, mais dans la pure démagogie d’un gouvernement qui outrepasse le mandat que lui a confié l’électeur, sous prétexte d’urgence.
La fermeture des théâtres, des cinémas, des salles de concert et de réunions, des Académies musique et peinture, ainsi que des commerces touchant aux instruments de musique, prive l’artiste de la possibilité d’exercer son Art, jetant dans la précarité ceux qui ne vivaient matériellement que de ça !

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Alexander de Croo et Georges-Louis Bouchez sont les deux bouches d’un même égout. Ils disent la même chose pour deux situations différentes. L’un se définit par rapport à la grosse entreprise en fermant les petites et l’autre stigmatise les scientifiques sur la non-réouverture des petits commerces. Ils sont tous les deux des néolibéraux !
C’est l’Ode à Coco (1919) de Robert Desnos.
Coco, perroquet vert de concierge podagre. L’amour d’une bigote (le néolibéralisme) a perverti leur cœur. Vint la bigote obscène et son bonnet à ruches.
Les artistes, j’en suis sûr, vomiront leurs mépris au pied des proxénètes.
Ce pouvoir aura beau faire, au lieu de tarir les inspirations, va les renforcer. Les comédies seront plus mordantes, les humoristes plus grinçant, les peintres plus réalistes, les musiciens plus gymnopédiques, les comédiens plus Figaro et les écrivains plus antisystème.
Après trois-quarts de siècle de passivité endormie, les Arts entrent en rébellion.