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29 janvier 2022

La constipation et l’argent.

Voilà quasiment un demi-siècle qu’Ernest Borneman était traduit de l’allemand aux Presses universitaires de France. Depuis, j’ai consulté cet ouvrage dix fois, quinze fois, cent fois, toujours avec intérêt et jamais lassé, satisfait d’en apprendre à chaque consultation.
J’en ai retiré un souverain mépris pour tous les contempteurs d’une liberté d’entreprendre qu’ils assimilent à la liberté, comme s’il allait de soi qu’un vice à caractère anal (l’amour de l’argent) était le dispensateur de toutes les vertus que les libéraux attachent à l’économie capitaliste.
Freud a nettement caractérisé la société du parvenu comme ayant un caractère érotique anal. Bernhard Dattner a dépeint la constipation opiniâtre avec en complément le complexe financier, « Or et excrément » (1913). Un an plus tard, Sandor Ferenczi publia quelques pages mémorables sur « l’ontogénèse (1.) de l’intérêt pour l’argent. »
La pandémie laissant quelques temps libres, après lecture des psychanalystes qui traitent du rapport de l’humain à l’argent, sans oublier Brentano, sur l’origine de l’argent et quelques dizaines d’autres sur le même sujet, la constipation pourrait bien être le fléau numéro un qui sévit dans les partis politiques voués au culte de l’économie capitaliste, fondé sur l’amour de l’argent.
De là à se poser la question « Qu’est-ce que la constipation ? », il n’y a qu’un pas.
La constipation se traduit par un retard ou une difficulté à déféquer et à évacuer les selles. Les selles sont alors rares, et généralement compactes, sèches, dures et de petit volume. En général, une personne non constipée ira à la selle entre 3 fois par jour et 3 fois par semaine, alors que le constipé franchit souvent le seuil critique de dix jours de rétention.
La morphopsychologie n’étudie pas une seule partie ou un seul trait du visage, mais son intégralité.
Quelques règles simples permettent de repérer les éléments clés pour identifier un type de personnalité. Parmi les constipés majeurs qui sont aux affaires ou ont des fonctions dans les partis, sur la simple étude des signes de constipation, quelques noms émergent en vrac : Borsus, Di Rupo, Bouchez, Wilmès, Mathieu Michel, Vandenbroucke, etc.
Le premier constat est évident, plus on monte en importance, plus on s’affirme dans les affaires, plus on tient un discours libéral donnant à la liberté d’entreprendre un intérêt majeur, plus on dissimule sa nature profondément anale et plus on est constipé.
On peut se demander s’il n’existe pas un rapport entre la haine qui semble étreindre Georges-Louis Bouchez à l’évocation du chômeur profiteur et la constipation ? On sait l’angoisse pour le constipé d’entrer dans le dixième jour de rétention des selles. Il serait intéressant d’étudier le cycle d’évacuation des fèces de GL Bouchez, et notamment le jour où il a carrément souhaité que le chômeur n’ait pas une pension calculée sur ses années de chômage-travail, mais sur ses années de travail effectif. Il ne devait pas être très éloigné des dix jours de rétention.

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Sophie Wilmès semble être morphologiquement destinée à la constipation. Les signes ne trompent pas et semblent bien s’accorder au discours, visage émacié, yeux exhorbités, comme poursuivi par une malédiction interne, etc. Mais, c’est encore Franz Vandenbroucke qui est encore le plus symptomatiquement décelable. Le fait d’avoir ordonné la destruction de billets de banque, lors de l’affaire des hélicoptères montrait déjà son rapport anal avec l’argent. Sachant que la possession de cet argent était impossible, il a préféré le détruire plutôt qu’un autre, voire l’État, entrât en sa possession.
Une psychanalyse du capital telle que Michaël Schneider la propose peut faire beaucoup pour nous aider à comprendre à quel point de gravité les choses en sont venues, la pandémie pouvant avoir eu un effet accélérateur par un instinct de commandement trouvant son exutoire et une défécation meilleure.
C’est inconfortable de se savoir dirigé par des malades, car la constipation est bien plus qu’une paresse des intestins. Cette connaissance ne peut pas nous aider à bâtir un autre monde ; mais elle évite de prendre ce pouvoir au pied de la lettre, en un mot de le prendre trop au sérieux.
La psychanalyse doit sortir du cabinet de l’analyste bourgeois pour se porter dans l’arène des débats politiques. Elle doit être quelque chose de plus qu’une thérapie destinée à adapter le sujet que la bourgeoisie a rendu malade.
Il faudrait repenser ou remettre en question les modèles d’organisation que ces malades nous proposent.
La dernière phrase de la conclusion de Borneman de la somme « Psychanalyse de l’argent » devrait être un sujet d’étude dans les écoles.
« De la psychanalyse du capital doit sortir une psychotechnique permettant de faire obstacle au capital. L’analyse de l’argent doit donner naissance à une thérapie permettant de guérir l’intérêt pour l’argent ».
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1. Ontogénèse : évolution de l’individu entre le stade de l’œuf fécondé et l’âge adulte.

28 janvier 2022

Les Fossoyeurs.

C’est encore en France qu’on découvre une espèce rare, disparue en Belgique : des journalistes !
Ici, des présentateurs télé tant qu’on veut, des reporters qui rapportent la baballe à leur maître, plein les rédactions ; mais des gens sérieux qui partent sur une enquête et qui ne lâchent pas le morceau quelle que soit la personne à l’autre bout, la mondaine ou le mondain : non, c’est le désert.
Le journaliste français indépendant, Victor Castanet, a publié « Les fossoyeurs » aux éditions Fayard, une enquête qui fait l'effet d'une bombe.
Il y révèle une «maltraitance institutionnelle» connue de tout le monde, mais qu’on n’osait pas révéler au public, comme tout ce qui n’est pas le fruit de la bienpensante société. Dans les Ehpad du groupe Orpea, leader mondial du secteur (1100 établissements dans le monde, 220 en France), les conditions de vie des pensionnaires y sont désastreuses. La maltraitance est la règle.
À la simple question « Et en Belgique, combien de maison de retraite Orpea » ? Personne n’est fichu de répondre, sauf peut-être une députée bruxelloise du PTB, la docteure Claire Geraets, qui vient de faire un communiqué sur le sujet.
Il faut lire ce livre pour croire à l’incroyable, une pluie de preuves accablantes, une floppée de témoignages bouleversants sur des faits précis et facilement vérifiables, des pensions de 4000 € à plus de 6.000 ! 40 % de cash en rentabilité, qui dit mieux ? Et on y rationne les couche-culotte, on y compte les biscottes, tandis que les aides-soignantes sont harcelées par la direction et bâclent la toilette des pensionnaires sous peine de se faire renvoyer !
Les happe-chairs du groupe Orpea nient en bloc, évidemment. L’actionnaire majoritaire, un Français, affirme avoir saisi ses avocats pour donner «toutes les suites, y compris sur le plan judiciaire». En attendant ses actions en Bourse ont chuté d'environ 30% en deux jours.
Ce n'est pas la première fois que des sévices et mauvais traitement sont mis au jour dans les Ehpad. Une omerta existe entre les journalistes et les propriétaires de cette chiourme du troisième âge.
« On ne savait pas », mais si vous le saviez et on pense qu’on payait quelques-uns pour la fermer, ce qu’ils l’ont fait jusqu’à aujourd’hui, puisqu’un intermédiaire aurait proposé à Castanet une somme conséquente pour que le livre ne paraisse pas.

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On le savait tellement que deux documentaires chocs «Zone interdite» et «Envoyé spécial» avaient déjà soulevé le lièvre, sans que ni Macron, ni les parlementaires de la majorité réagissent.
En octobre 2018, l'émission «Zone interdite» consacrait une soirée au «scandale des personnes âgées maltraitées» au sein des Ehpad privés. Le leader du marché était épinglé pour une recherche permanente d'économie, qui «touche toutes les dépenses liées à l'hébergement des résidents», et notamment le budget alimentaire, fixé à un euro par repas dans certains établissements. Concurrent direct, le groupe Les Opalines était aussi vivement critiqué pour ses effectifs insuffisants, les toilettes bâclées des résidents ou encore des cas de menaces et des sévices. Une aide-soignante d'un de ces établissements a d'ailleurs été condamnée à cinq ans d'interdiction d'exercice et à de la prison avec sursis, pour des coups donnés à une résidente.
Deux semaines plus tôt, France 2 diffusait un documentaire similaire, «Maison de retraite, derrière la façade». Basé sur les témoignages de proches de personnes âgées et de membres du personnel des établissements Orpea et Korian, ce reportage avait été filmé en «caméra discrète». Il avait permis de révéler de nombreuses défaillances dans les systèmes : une pensionnaire «laissée comme un animal sur un lit d'hôpital» et décédée aux urgences, des résidents incapables de se nourrir faute d'aide, ou encore du matériel de soins rationné dans une logique de pur profit.
Plus récemment, une affaire a fait grand bruit dans l'Aveyron. En septembre 2020, la direction d'un Ehpad situé à Onet-le-Château a déposé une plainte, après la découverte d'un groupe privé en ligne sur lequel conversaient 11 salariés. Ces derniers y publiaient notamment des vidéos et des photos dégradantes et humiliantes de résidents atteints de la maladie d'Alzheimer, accompagnés de commentaires méprisants. Des privations de nourriture avaient également été évoquées.
Interrogée par France 3 Occitanie, la directrice Frédérique Modolo avait condamné des «images monstrueuses, indignes», avant de démissionner pour «pointer un dysfonctionnement de l'établissement». Finalement, quatre des salariés mis en cause ont été licenciés et la direction a porté plainte pour «maltraitance sur personnes vulnérables».
Un exemple emblématique des sévices que peuvent subir nos aînés. En août 2020, la famille d'une ancienne résidente d'un Ehpad à Ganges (Hérault), a déposé plainte pour «harcèlement sur personne vulnérable ayant pour effet de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé», révélait Midi Libre en août dernier. Au moment du premier confinement, deux femmes rendent visite à leur mère, pensionnaire de cet établissement. Elles découvrent une bosse sur son front et un bras sérieusement abîmé. La directrice leur explique que la vieille dame est tombée à deux reprises. Après examen, il s'avère qu'elle souffre d'une fracture à la clavicule et d'un hématome frontal.
Quelques jours plus tard, les deux femmes reviennent et découvrent leur mère attachée à une chaise. Elles décident de lui faire quitter l'Ehpad et d'arrêter son traitement. Retrouvant peu à peu sa lucidité, l'ancienne résidente raconte l'«enfer» qu'elle a vécu : les douches froides à 6h30, l'infirmière qui appuyait sur sa blessure en lui reprochant de faire du «cinéma»… Finalement, la victime décède deux mois après sa sortie de l'établissement, pour un cancer du foie très avancé qu'on ne lui avait pas diagnostiqué. L'une de ses filles a porté plainte et une enquête est en cours.
Un tortionnaire pris en flagrant délit. Soupçonnant des violences, la famille d'une résidente d'un Ehpad d'Arcueil, dans le Val-de-Marne, avait placé au début de l'année 2019 une caméra dans sa chambre, selon France 3. La scène capturée est d'une violence sans nom : l'aide-soignant qui s'occupe de la vieille dame lui crie «ferme ta gueule», avant de lui donner un coup de pied alors qu'elle est au sol. La victime se met à hurler et à le supplier : «Pitié pour moi !». Mais l'homme la prend par les jambes en la traînant au sol et en lui agrippant les cheveux. Confondu par ces images, l'agresseur avait été placé en garde à vue et condamné à cinq ans de prison ferme, une peine réduite à trois ans en appel.
Et en Belgique, alors, rien ! Des anges au service de la vieillesse ! Ou plutôt cette lâcheté de la presse belge pour des ignominies qu’il n’est pas bon de publier. Cela entamerait le rapport confiance au système, la machine à fric axée sur les Vieux chuterait en Bourse !

27 janvier 2022

Si vis pacem, para bellum…

Ce n’est pas le cas en Europe. Certes, on y veut la paix, mais sans y préparer la guerre. Sous la pression bourgeoise et les américanolâtres, on y pense que les Américains, détenteurs de la première armée mondiale, peuvent nous garder sous leur parapluie indéfiniment.
Cela nous permet de ne pas préparer la guerre et de vivre en paix gratuitement ;
C’est un point de vue qui n’est valable que si celui qui nous protège est un ami altruiste et sûr. Un naïf en quelque sorte, qui ferait passer nos intérêts avant les siens. Pour qui connaît un peu le libéralisme axé uniquement sur l’amour du pognon, l’invraisemblable est atteint. Seuls les amis de Georges-Louis Bouchez et les bourgeois américanisés s’imaginent à l’abri de voisins malveillants, en brandissant face à l’ennemi, l’image du président des États-Unis.
Là-dessus, la Russie, un nain économique comparé à l’Europe, a mis tous ses fonds de tiroir dans une forte armée moderne. Elle a repris « sa » Crimée. Elle masse des troupes à la frontière de l’Ukraine. Elle fait des manœuvres en Bélarusse, avec la complicité du tyran local. Les Américains qui lorgnent plutôt du côté de la Chine se sont contentés à faire les gros yeux à Poutine. Les Européens, certes ne veulent pas la guerre, mais quand même, jusqu’où le pacifisme et la foi en l’Amérique iront-ils, si les Russes s’emparent de l’Ukraine, que les Américains ne bougent pas et que l’Europe se contente des gesticulations d’un Charles Michel dont on sait la pleutrerie. Eh quand bien même, serait-il téméraire, que peuvent faire des dirigeants d’une Europe sans armée, sinon compter sur celle des USA et accessoirement de la française ?
L’opération « interarmées » de Poutine fait monter la tension sur l’Europe, mais à la Conférence pour un dialogue à Genève, les Russes et les Américains n’ont pas invité l’Europe, pourtant directement intéressée et passablement inquiète des bruits de botte à ses frontières.
C’est clair que si vis pacem, parabellum, il faut tout de suite se mettre à construire des tanks et des avions, en même temps que former des personnels pour les utiliser sur des terrains de manœuvre, au cas où ? Évidemment, cette idée de bon sens à ses farouches détracteurs.

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La gauche sociale et syndicale pour commencer. A considérer la Belgique et les autres pays de l’Union à la même enseigne, la pauvreté loin de disparaître, touche jusqu’aux travailleurs à bas salaire. Dans ces partis, il est naturel d’y faire paraître une hostilité, au moins une indifférence à des conflits dont les buts ne sont que nationalistes.
Ce n’est pas là un conflit qui concerne les travailleurs, pensent les porte-paroles.
Et pourtant ! Les conséquences d’un conflit perdu exerceraient directement une influence sur les conditions de vie déjà difficiles des populations. Le vainqueur, sans même être l’occupant, a intérêt à ce que la vie sociale soit à peu près la même de part et d’autre des frontières nouvelles. Qui en Europe aimerait vivre comme le plus clair de la population russe aujourd’hui ?
La droite bourgeoise et américanolâtre poursuit une idéologie libérale fortement pro-américaine. Dépendre militairement des États-Unis garanti le libéralisme, des dérapages de l’économie. Une crise profonde, comme il s’en prépare une actuellement, rendrait possible un retour à des formes plus sociales de gouvernement, comme des nationalisations et des prélèvements plus conséquents sur les grandes fortunes, sans l’œil de Washington. La dépendance aux Américains rassure le bourgeois. Cependant que d’autres voient au contraire un nouveau marché énorme d’armement, s’il était question que l’Europe levât des troupes. En même temps, il se résorberait une part non négligeable du chômage des jeunes, dont on sait qu’avec les techniques nouvelles au moins un bon quart est condamné à ne jamais travailler.
On a déjà presque oublié les rodomontades d’Erdogan et son absolue désinvolture sur sa politique vis-à-vis des Kurdes, qu’il ne se contente pas de persécuter en Turquie, mais en-dehors de celle-ci, créant des têtes de pont en Syrie, traquant « l’ennemi intérieur » hors de ses frontières et ce au vu et au su de tout le monde, au mépris des conventions internationales.
On se rappelle les accusations d’Ursula von der Leyen, au grand dam d’Angela Merkel, dans la peur qu’un million de Turcs en Allemagne ne viennent prendre fait et cause pour le dictateur turc.
Bref, l’Europe, géante économique, naine militaire, ne peut pas avoir d’autonomie dans ses décisions, ne peut même pas se dire pacifiste et en paix, attendu que c’est l’Amérique qui décide de tout.
Philosopher sur les avantages de la paix d’Erasme à Emmanuel Kant « Vers la paix perpétuelle » (après on se bouscule sur les rayons des bibliothèques pour être à hauteur des yeux du lecteur), c’est bien pour que l’âme reste sereine. Voilà tellement longtemps que l’on sort de la Caverne de Platon à la recherche du juste et du bien, qu’il serait temps de se méfier plutôt du « coin du bois ».
Que fait-on quand un type en sort un gourdin à la main, alors qu’on n’a soi-même qu’une marguerite qu’on effeuille ?

26 janvier 2022

On me prend pour qui ?

Si comme certains le disent, Houellebecq est le Balzac des temps modernes, ce n’est certes pas dans son dernier livre « Anéantir » que cela paraît. Mes « illusions perdues » gisent justement dans ce gros bouquin, mal foutu, baroque et stupéfiant à la fois.
L’auteur s’en fiche, évidemment mon avis ne compte pas. L’important pour lui, c’est de tirer à 300.000 pour commencer, ce qui lui laisse cinq ans de farniente à une demi-page la journée pour nous revenir un lustre plus tard, avec une autre vision du gros tas de merde qu’on appelle les Français, sur fond de capitalisme, version fromage à la moisissure nidoreuse.
Être pour la liberté de ton, l’expression libre, les amoureux de la liberté en conviennent ; mais « sucer la bitte de son oncle, en lui caressant les couilles » à 400 euros de l’heure, n’apporte rien au roman, à la littérature en général et à la comparaison avec Balzac en particulier.
Non seulement Houellebecq va au bout de notre patience à la recherche d’un reste d’illusion, mais ce qu’il régurgite a suri dans l’ulcère d’estomac qu’il met à la carte d’un menu à 26 euros pour 734 pages.
Un type et Prudence, sa compagne, après avoir longtemps été des stéréotypes dans l’œuvre du « Maître », sortent en finale de la mélasse de la stupide vie des bipèdes contemporains. Ils finiraient par se fourrer leur dernier gadget dans le cul, si Houellebecq ne se retenait pas un peu, laissant à ce couple le seul rayon de soleil que l’auteur tolère encore. Attention, nous devons ce privilège au mariage de l’écrivain suffisamment récent pour qu’il s’en souvienne, à la fin de son livre.
La plupart des personnages politiques sont arrogants et cyniques, avec ce rien de stupidité allant de pair avec des premiers de cordées sortant de l’ENA et de Polytechniques. Bien sûr qu’ils le sont, mais Balzac nous en aurait conté l’insignifiance grandiloquente, en laissant l’apparence du fruit intact qui rend encore supportable la démocratie.
En dehors de cette faune d’honorés dégueulasses, le reste de la société est croquée dans son jus par un Houellebecq sous-traitant du marquis de Sade avec les pudeurs de Raskolnikov, l’assassin du roman de Fiodor Dostoïevski, Crime et Châtiment et toujours pas de Balzac à l’horizon.
Chez notre surhomme des lettres à la Alfred Jarry, le désespoir est standardisé, les familles sont décomposées, les femmes sont ou en dévotions, ou en vices rentrés. Le seul être sensible et nécessairement malheureux finit par se pendre à la suite d’une confidence faite à une épouse cumulant les vices puisqu’elle est en même temps journalistes et en instance de divorce.
On se demande si la seule admiration que Houellebecq laisse percer dans son œuvre n’est pas pour cette personne (la journaliste) à l’âme tellement pourrie qu’elle finit par susciter une horreur respectueuse au lecteur.
Au contraire de « Soumission » porteur d’une thématique actuelle, « Anéantir » déroule les petits malheurs des uns et des autres en un ruissellement vers le grand égout à ciel ouvert que notre société est devenue.

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Dans la marmite où trempent nos carcasses, Lelouch y aurait certainement vu trois films : un ministre de l'Economie qui rêve d'un destin national, une famille aux prises avec le cauchemar des « ignobles mouroirs » que sont les EHPAD en France, un couple qui se ressoude face à l’effilochage du corps en proie à la maladie.
Comme Orwell, l’action se situe dans le futur, en 2027. Le candidat favori de la droite à la présidentielle, face au Rassemblement national, s’appelle Benjamin Sarfati, ancien cireur de pompes sur TF1, candidat populaire, sinon populiste des quartiers, qui monte au feu en duo avec le « meilleur ministre de l'Economie depuis Colbert ».
On est étonné, dans le patchwork pas l’ombre d’une histoire sur la pandémie. Houellebecq anticipe sur sa fin, avant 2027.
Trop compliquée pour être dénommée lecture de buffet de gare, l’œuvre oscille entre thriller métaphysique et déshumanisation de la société. L’auteur invente un terrorisme numérique anonyme sur Internet par une décapitation fictive du ministre de l'Economie, l’opérations de torpillage de porte-conteneurs, jusqu’à un navire de migrants qui disparaît avec 500 personnes à bord. Le tout entrecoupé des rêves de Paul qui transpose une réalité livresque déjà horrible à d’épouvantables cauchemars, en-dessous de ce à quoi le lecteur s’attend au chapitre suivant.
Les critiques dont ce n’est plus pourtant le métier de critiquer afin de pousser à la vente, rattrapent le coup pour qualifier de juste, l’humour dans les saillies sur la « détérioration des raisons de vivre ensemble ». Pour s’ébaubir sur la vision du couple de Houellebecq, faut-il y voir une inculture inquiétante des nouvelles générations qui n’ont pas lu vraisemblablement les « Chroniques maritales » de Marcel Jouhandeau.
On leur pardonne, comme l’auteur, ils font partie du nouveau monde qui prend son savoir sur Wikipédia.
Une récente interview de Houellebecq m’a fortement irrité contre lui, lorsqu’il s’est permis de dénigrer l’œuvre d’une toute autre envergure de Louis-Ferdinand Céline. Il m’a fait penser à Macron qui devient sot à force de se croire intelligent.

25 janvier 2022

La Gauche ignore l’holisme !

Est-elle bête !... L’holisme qui aurait des racines antiques (dans la cosmogonie mythologique des anciens Grecs qui fait surgir l'ordre du chaos primordial), est un concept selon lequel un tout est plus que la somme de ses parties.
La victoire de la gauche au Chili ne suffit pas à cacher les ruines d’une idéologie qui fut longtemps à armes égales avec la droite. La campagne électorale pour élire un président en France le démontre à suffisance, la gauche fond comme neige au soleil en Europe. Elle va partout au casse-pipe en ordre dispersé, certaine de perdre. La Belgique ne déroge pas à la tendance générale. L’usine à gaz a son effet camouflage habituel sur la mécanique d’un PS rouillé au bord du précipice. Désormais à mendier des accords humiliants à une droite triomphante, le PS plutôt que se risquer à une association, ne serait-ce que timides, avec le PTB, l’insulte et se comporte comme un ennemi de classe !
Les arrières-enfants du front populaire de 36, se sont donnés au Rassemblement National de Marine Le Pen ! Anne Hidalgo représentante officielle du PS, jadis majoritaire, peine à rassemble les 5 % des voix aux élections, en de ça desquelles les frais des participants à l’élection ne sont pas remboursés, ce qui mettrait les finances du PS français dans de sales draps.
Des crises, le capitalisme en aura vécu. Elles se sont succédé de plus en plus proches, depuis les débuts du troisième millénaire. Des foules, on pense aux Gilets Jaunes, auront réclamé vainement que les dirigeants dégagent, sans que jamais il n’est venu à l’idée de personne, que ce ne sont pas les Georges-Louis Bouchez qui font le capitalisme, mais le capitalisme qui les crée, les manipule et les utilise. Ainsi, de ses crises, le capitalisme s’en est toujours sorti sans une égratignure. Au contraire, l’extrême droite progresse, comme si les échecs n’étaient pas dus au capitalisme lui-même, mais à son application par de méchantes mains malhabiles.
Les erreurs et les reniements de la gauche alliée au néocapitalisme, expliquent qu’elle n’ait tiré aucun bénéfice du mécontentement général. Mieux, ce qui en faisait le fer de lance campent à l’extrême droite ou s’abstiennent de voter par dégoût de la politique. La gauche « de convenance avec la droite » s’accommode de son bilan négatif. Elle ne cherche plus à regagner la confiance de ceux qui ont fait sa force. Elle place désormais ses espoirs dans le recrutement des faillis de la classe moyenne inférieure, remplaçant l’ouvrier par le patron. Que retirer de son bilan, quelles perspectives sérieuses a-t-elle de transformer la société dans son désamour des classes populaires ?
Le désastre annoncé de la gauche en avril en France, marquera les esprits partout en Europe.
Même si elle se trouvait rassemblée le temps d’un scrutin, les diverses tendances actuelles à gauche n’ont plus grand-chose à partager.

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En Belgique, alors qu’entre le PS et le PTB existe un abîme sur des questions aussi essentielles que la fiscalité, les retraites, l’Union européenne, le nucléaire, la politique de défense, les relations avec Washington, Moscou et Pékin, le PS, au lieu de prendre date avec les dirigeants du PTB, pour des confrontations amicales constructives, se complaît à diffuser l’image aberrante de son vieux chef, en train de traiter les autres de « communistes ».
« Ce n’est pas la peine de tourner le couteau dans la plaie. Nous sommes submergés ! La gauche est détruite dans toute une série de pays », admet Jean-Luc Mélenchon. En 2002, les sociaux-démocrates dirigeaient treize des quinze gouvernements de l’Union européenne ; vingt ans plus tard, il n’y en a plus que sept sur vingt-sept (Allemagne, Finlande, Suède, Danemark, Espagne, Portugal et Malte). L’effondrement n’est pas sans rapport avec un paradoxe que relève Jean-Pierre Chevènement « La mondialisation néolibérale, à travers la liberté de circulation des biens, des services, des capitaux et des hommes, se trouve mise en cause non pas par la gauche, largement ralliée au social-libéralisme, mais par la droite dite “populiste”. »
C’est le monde inversé. Il y a quelque chose qui s’est détraqué à la période des Trente glorieuses entre le peuple laborieux et ses dirigeants. Ces derniers ont bénéficié des avantages et des bienfaits d’un libéralisme attaché à bien traiter ses généraux, pour mieux exploiter la piétaille. Ils n’ont pas vu que le rideau baissé sur les années de progrès, allait s’ouvrir sur un tout autre aspect du libéralisme. Ils ont cru l’impossible : réformer le système !
Ils se sont trompés. Ils illusionnent toujours un certain nombre d’électeurs dans quelques pays, dont la Belgique. Ils ne se sont pas rendu compte qu’ils ont perdu toute crédibilité, balayés par le vent de l’Histoire

22 janvier 2022

Devenons-nous de plus en plus cons ?

C’est la question que pose le magazine « Society », à laquelle il est malaisé de répondre. Et pour cause, « nous » concerne tout le monde, y compris qui répond à la question. Par conséquent, comment savoir s’il n’en est pas un fameux ? Comment un con définirait qu’il l’est de plus en plus, il vit à l’intérieur de la connerie générale ? C’est une position malaisée pour la définir.
Une piste quand même : le Covid-19 n’a pas arrangé les choses. La preuve, les syndromes tiennent de plus en plus de place dans les hôpitaux.
A toute période incertaine s’attachent des syndromes. Que voulez-vous : des grands responsables politiques, ceux qu’on disait les conducteurs de la démocratie libérale, dépassés par l’ampleur de leur responsabilité, en font des montagnes et perdent leur sang-froid. Les électeurs favorables sentent leurs hésitations. Si les chefs ne reconnaissent plus la sortie du tunnel, comment voulez-vous que les fidèles la voient ?
La story américaine et la foi dans l’économie mondialisée US ne tirent plus d’embarras le bon peuple, en le plongeant dans une sorte de béatitude. Le syndrome de la Havane a montré les faiblesses de la CIA. Poutine n’y est pour rien, affirme Jo Biden.
Une bonne haine contre la Russie n’enthousiasme plus les foules. Le bureau de recrutement des volontaires pour l’Ukraine a dû fermer ses portes, faute de vocations.
Alors, au MR et au PS on part à la recherche de nouveaux syndromes. Il s’agit de mettre l’électeur dans une sorte d’extase comme le vécut Stendhal à la Basilique Santa Croce, à Florence. L’écrivain s'agenouille sur un prie-Dieu, la tête renversée en arrière, pour contempler les fresques de la coupole de la chapelle Niccolini : les Sibylles de Volterrano. Pris de vertiges, il ressent un moment sublime de proximité du paradis. Il écrit alors :
« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »
Vélociraptor Bouchez souhaiterait recréer un plafond de Santa-Croce avenue de la Toison d’Or. Charles Michel ne dit pas non, les autres sont contre. Mais comment voulez-vous avec Mathieu et Sophie solidaires, créer une majorité « syndrome » au MR ?
Pourtant avec la pandémie, on y était presque. Omicron et le « syndrome de Florence », on disposait d’un éventail de troubles psychosomatiques, accélération du rythme cardiaque, vertiges, suffocations, voire hallucinations. Mais voilà, fascinés par quelle œuvre d’art dans un parti politique qui n’aime pas trop les artistes, considérés comme des chômeurs de luxe toujours en train de quémander des subsides pour des spectacles où l’acteur n’exalte jamais la liberté d’entreprendre !
Le syndrome de Stendhal ne doit pas être confondu avec le syndrome de Brulard, qui se réfère aussi à Stendhal, mais concerne des troubles mémoriels. Vous voyez d’ici les élections que l’électeur libéral ne se souvienne plus du bon numéro ?

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Dans son livre « Fous de l’Inde », Régis Airault, psychiatre spécialiste de ce syndrome, parle de l’Inde comme d’un pays qui « enveloppe » le voyageur dans une bulle atemporelle. Depuis des années, des jeunes voyageurs viennent en Inde pour connaitre leurs limites physiques, mentales, émotionnelles.
Le syndrome de l’Inde a été décrit pour la première fois à la fin des années 80 par Régis Airault. Il le définit comme « des tableaux de bouffées délirantes aiguës ou des mécanismes hallucinatoires et interprétatifs avec des termes souvent mystiques ». Lorsque le voyageur revient dans son pays d’origine, il ne présente plus aucun trouble et plus aucun épisode hallucinatoire. Ce syndrome est donc bien lié à l’Inde.
Il y a l’odeur suffocante de la pollution, la chaleur et l’humidité (selon la saison), le bruit constant des klaxons, la fatigue après un long vol, les Indiens sont trop intrusifs avec leurs regards, le harcèlement perpétuel, les chiens errants et les vaches sacrées littéralement partout, la surpopulation ou encore la misère omniprésente.
L’idée de Vélociraptor serait de trouver quelques hectares de terre en friche dans les Ardennes à proximité d’une ferme abandonnée dont le dernier fermier s’est pendu. On récréerait l’atmosphère indienne avec bouffées délirantes. Puis on rassemblerait les visiteurs errant dans la campagne, à l’intérieur d’un cinéma passant en boucle un court métrage reprenant Vélociraptor sauvant la Belgique des communistes.
De retour au grand air à Marche (Borsus y tient), les symptômes disparaîtraient et feraient place à la nostalgie. Le voyageur n’aurait plus qu’une envie : revoir Vélociraptor nous sauver des communistes.
Le syndrome ardennais pourrait faire plus d’adhérents MR à Arlon qu’à Liège.
L’air liégeois n’est pas indien. Le syndrome de Berthold Brecht y est assez répandu.
Il n’y a pas de différence de nature entre la démocratie capitaliste et le fascisme, mais simplement la logique de l’une poussée jusqu’au bout. Covid-19 fait bleu de méthylène révélateur. Donc celui qui veut en finir avec la répression mais aussi l’abrutissement fasciste doit lutter contre le capitalisme et se battre pour le socialisme.

21 janvier 2022

Travail de merde.

C’est la traduction de « bullshit jobs », concept rendu célèbre vers 2010 par David Graeber.
Voilà un des chancres du système économique libéral qui ne s’explique pas par les pirouettes de Vélociraptor.
Selon les vaticinations de Bouchez, le système économique libéral privé est supérieur en efficacité et en moindre coût au système public. Les emplois y seraient tous nécessaires et productifs. Qui serait assez fou pour rémunérer quelqu'un à effectuer une tâche qui ne sert à rien ? …Et de dauber sur la multitude des fonctionnaires « inutiles » dans le public!
Pourtant, les emplois prolifèrent dans le privé, plus même que dans le secteur public !
Dans les entreprises libérales, il pleut des consultants bidons, des happiness managers et des gestionnaires de portefeuille qui n'aident pas à gagner plus d'argent, mais à le gaspiller !
Puisque le privé renifle l’argent là où il y en a, les bullshit jobs doivent remplir les poches de quelqu’un ou « servir » à quelque chose ?
Les bullshit jobs seraient en quelque sorte le stratagème qu’eût employé Harpagon dans un autre temps, pour sauvegarder sa cassette et l’augmenter de celles des autres éventuellement, le tout n’ayant rien à voir avec la profession d’usurier que Molière lui attribue. Exactement ce qu’il se passe dans les milieux que GLB adore, sinon fréquente.
Ces milieux aspirent à connaître ce que les autres fabriquent. À quelle hauteur se situe les entreprises de la concurrence, par rapport à celles qu’ils dirigent ? Ils projettent leur performance sur l’avenir, à la recherche d’une production crédible d’écoulement en fonction des besoins de la clientèle visée. Tout étant problématique, ils mettent en opération des bureaux de la perspective et de la statistique.
On voit fleurir dans les banques et les grandes entreprises des mirliflores du genre d’Étienne de Calataÿ, des futurologues médiatisés rassurants façon Pascal Delwit, les serviettes bourrées de « reporting » (rapport), produisant des indicateurs de performance sur lesquels tout le monde triche. D’autres apportent des visions stratégiques bidons, sans compter l’arme fatale des statistiques, dans une noria de données noyant les bureaux des banques et des affairistes qui en sont fous ! Aucun secteur n’est à l’abri des oracles professionnels et des pythonisses spécialisés.
Pour le philosophe Harry Frankfurt le bullshit est «un détachement complet de la réalité». Le bullshit n’est pas mentir, puisqu’il n'a aucun lien avec le monde réel. Gerald Allan Cohen définit le bullshit comme une «opacité inclarifiable», à la différence du jargon professionnel, le bullshit ne peut devenir compréhensible, quels que soient les efforts pour y parvenir.
Ce secteur occupe des centaines de milliers de personnes aux États-Unis. L’Europe est à peine à ses débuts et la Belgique est dans les têtes de gondole en la matière. On est dans le registre de la mystification, du vide, du vent, rien de mieux que nos trois Régions, nos innombrables redondances et nos neuf ministres de la santé pour accueillir le « bullshit » les bras ouverts.

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Ne pas confondre bullshit jobs avec «shit jobs». On ne voit pas Calataÿ tiré à quatre épingles avec le « shit », mais une foule de pauvres diables qui n’ont d’autre alternative pour survivre que se taper des travaux physiquement ou psychologiquement éreintants aux rémunérations dérisoires.
Les bullshit jobs, profondément inutiles, ont des personnels qui prétendent l'inverse. Ils portent aux nues leurs fonctions dans le système libéral. Font-ils accroire autant à leurs employeurs ? Ils prophétisent dans l’entourage des décideurs avec l’accord de ceux-ci, parce que c’est le seul langage que ces derniers connaissent, sortis eux-mêmes de bulles managériales, recrutés de la même manière que l’on recrute en France et en Belgique des diplômés de l’ENA et des Universitaires haut de gamme, pour les emplois de fonctionnaires de direction.
Si le marché récompensait véritablement l'efficience, les tâches inutiles devraient disparaître naturellement et les personnes qui les identifient et les dénoncent devraient être récompensées. Or, il n'en est rien, et c'est là tout le problème.
Thorstein Veblen, économiste et sociologue, écrivit, il y a longtemps, que les hommes cherchent à se montrer utiles par tous les moyens possibles, quitte à faire semblant. Il publia sa Théorie de la classe de loisir en 1899. Pour lui, l'inutilité réelle d'un travail devient un symbole de statut social au même titre que l'oisiveté sous l'Ancien Régime, même s'il est nécessaire d'affirmer ostensiblement son utilité.
De sorte que l’on peut associer les CEO aux bullshit jobs, atomisant de leur suffisance les Conseils d’Administration, d’autant qu’ils cultivent l’oisiveté par l’absence.
On discerne mal ce qui permet de dire que le privé n’emploie rien d’autre que ce qui est utile à l’entreprise. Au contraire, en période de vaches maigres, on garde du personnel pour sa compétence et en période d’abondance, on multiplie les bullshit jobs, comme une sorte de précaution sur l’avenir.

20 janvier 2022

Les mots pour le dire.

C’est à la suite des Trente Glorieuses que des lois ont été promulguées sur le racisme et l’antisémitisme, principalement destinées à surveiller le langage et les écrits publics.
On peut être condamné aujourd’hui pour avoir prononcé des mots interdits ou pour une association d’idées les soulignant.
Parfois certaines nuances échappent au public. On ne sait pas trop quels sont les termes inadéquats employés par Eric Zemmour, pour avoir été condamné à la suite d’une interview sur les mineurs ou pseudo mineurs demandeurs d’asile qui vivent dans la délinquance. Aurait-il généralisé cette délinquance faisant ainsi une délinquance collective, alors que certains d’entre eux s’intègrent et apprennent un métier ? Il en a convenu par la suite en précisant sa pensée. Les juges n’en ont pas tenu compte. La période électorale est toujours propice au coup d’éclairage judicieux pour les uns, malencontreux pour les autres, plaçant les juges dans l’ambigüité, jugée tendancieuse par la foule.
Cette volonté de contrôler le langage et l’écrit public par l’application de la loi, allant jusqu’à l’excès de contrôle des juges, rappelle l’histoire de la presse sous Napoléon III et la censure de l’Ordre public.
C’est une régression des libertés que semble approuver une partie de l’opinion et elle a tort.
Évidemment, les ligues, les comités de vigilance s’en donnent à cœur joie et portent plainte à tout propos dès qu’un personnage d’actualité, qu’il soit politique ou non, dit un mot qui ne leur plaît pas.
Traditionnellement, la droite a toujours été l’ennemie de la liberté d’expression. Sa voix a été prépondérante dans une démocratie libérale, de Léopold II à nos jours. La gauche, enfin ceux qui la représentent au pouvoir, était censée vouloir sortir du carcan des mots interdits. Est-ce depuis que Jean-Marie Le Pen s’est fait le chantre des chauffagistes de l’horreur, mais la gauche qui incarnait la rébellion contre toute restriction du droit à l’expression individuelle semble avoir repris le flambeau des mains de la droite pour mener tambour battant la chasse aux maldisants.
Les rôles sont inversés. La gauche libérale et la gauche radicale repoussent les limites du discours haineux. Les opinions deviennent subitement des délits. C’est d’autant aléatoire de passer aujourd’hui en justice pour ce délit, que les juges changent facilement d’opinion sur la définition du discours haineux.
À titre personnel, je suis de gauche et le resterai, mais je ne suis pas d’accord sur les batailles juridiques qu’elle mène, dans l’esprit des ligues et des associations contre le racisme et l’antisémitisme à propos des mots et des expressions, ainsi que le sens des discours de gens qui les profèrent, qu’ils soient condamnés ou non de ce fait.
Je suis pour la liberté d’expression et la liberté du débat entre adversaires dans les règles de la politesse. Seul le pugilat qui succède parfois à une confrontation verbale est un délit. Quoi que l’on pense, se faire traiter au passage de connard n’a rien de déshonorant ; ce sont les arguments que l’on met autour du mot qui comptent.
La philosophie woke qui semble gagner certains esprits, est un sommet de la perversité en se qualifiant juge du langage. Sous le prétexte de plus d’équité, de diversité et d’inclusion, on impose des restrictions en matière de liberté d’expression et d’usage de la langue. Conclusion : plus personne n’ose s’exprimer de peur de stigmatiser une minorité !

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Un climat de peur et de répression alimente le pouvoir d’une minorité radicale. Elle impose sa volonté à une majorité silencieuse. Pour cela, elle dispose d’une série de mesures pour brider la libre communication. Les codes de conduite, espaces sûrs, formations à la réaction aux préjugés et autres dîners citoyens sont tous des instruments du « grand arsenal répressif woke ».
Et « ma » gauche est la complice évidente de cela !
Les oppresseurs à poursuivre sont les oppresseurs économiques, ces voleurs de vie, de temps libres, avec lesquels nous partageons toujours à notre détriment les bénéfices de notre travail. Voilà les vrais oppresseurs, non seulement de la gauche, mais aussi de toutes les catégories sociales, sauf la leur, bien entendu. Encore que, ce sont des piranhas, ils se bouffent entre eux aussi !
Le statut d’oppresseur ne repose pas sur le genre et la couleur de peau. L’homme hétéro blanc, pour woke et pour une partie de la gauche, est la tête de Turc. La politique identitaire déshumanise des groupes dans notre société en s’appuyant sur leurs caractéristiques extérieures immuables. Si j’estime que la politique coloniale sous Léopold II envers les Noirs a été absolument dégueulasse, c’est bon. Ça suffit. Je ne suis pour rien dans ces goulags du passé. Je lutte contre toute récidive du caractère oppresseur de l’économie libérale. Les léopoldistes du présent sont dans les rangs du MR et même du PS, prêts à tout pour se faire un petit coupon de plus sur les Minerais de la société Minière ressuscitée. Je les combats aussi, alors de quoi m’accuserai-je ?
Woke, je l’écris à l’intention de la gauche que j’aime : c’est la vertu sans les actes. La diversité et l’inclusion sont des concepts creux pour détourner l’attention et dissimuler un manque de responsabilité.
Attenter aux mots, empêcher les gens de les dire, c’est un attentat contre la langue et contre les libertés.

19 janvier 2022

Le vol par la libre concurrence.

Pour calmer la classe moyenne qui fond comme beurre au four des faillites, Vélociraptor Bouchez n’a que de vieilles formules sur l’économie classique. Il parle de la liberté d’entreprendre et de l’initiative du citoyen, comme s’il était encore au temps de Burke, de Constant et de Tocqueville. À part les fripons qui défendent ce discours, les autres libéraux feraient bien de retourner à l’école avant d’écouter Bouchez divaguer sur la concurrence. Les querelles du passé paraissent désormais obsolètes. Libéraux et conservateurs antiétatiques se découvrent plus de points communs que leurs prédécesseurs imaginaient. Du reste, Vélociraptor, a-t-il conscience de quoi il parle ? Il trie les formules que le clan Michel lui souffle à l’oreille. Il les émaille de ses sottises qui deviennent des références à RTL-TVI.
Les décideurs européens, le clan Michel et Vélociraptor l’assurent : la concurrence ferait baisser les prix du gaz et de l’électricité, au profit des ménages et des entreprises. C’est justement le contraire qui se produit, depuis les années 2000. Si la reprise chaotique d’une économie chamboulée par la pandémie explique l’origine de la flambée actuelle, la dérégulation génère une augmentation structurelle des prix encore plus inquiétante. Les décideurs voguent eux sur l’idée de Spencer (+1903) de l'État minimal = succès libéral. Ils nous poussent à vive allure vers des catastrophes dont ils n’ont pas conscience, ce qui pour des dirigeants d’un parti comme le MR est on ne peut plus fâcheux.
Les prix de l’énergie grimpent dans toutes les régions du monde depuis six mois. Le tarif du gaz a flambé en Belgique, en France il a augmenté de 57 %. L’électricité pareil : de 120 euros par mégawattheure à 190 euros, en dix ans.
Cette crise tire l’inflation dans la zone euro à son plus haut niveau depuis 2008 (3,4 % sur un an) et menace particulièrement les gens (même les travailleurs) en état de pauvreté, comme les entreprises qui ont de plus en plus besoin d’électricité pour produire. Beaucoup de commentateurs libéraux, anesthésiés par les propos dépassés de vélociraptor, n’y voient que des raisons conjoncturelles. Ah ! la conjoncture, le fourretout du gratin officiel des économistes, alors que les vraies causes sont à rechercher à Bruxelles, dans les installations de la Commission, envahies des mêmes certitudes que le MR.
En cause, les privatisations depuis 1996. L’Europe veut des règles communes pour l’électricité et commence, par des directives, à démanteler les services publics intégrés de pays comme la Belgique et la France. « Le marché de l’électricité concurrentiel est né ». Le gaz suivra deux ans plus tard.
La méthode met en œuvre deux principes :
1. isoler des activités précédemment intégrées au sein d’une même entreprise publique de façon à les rendre indépendantes les unes des autres ;
2. création d’une cotation dans les Bourses du gaz et de l’électricité, sur lesquelles se forment des prix de marché, selon le principe fondateur du modèle néolibéral, de l’offre et de la demande.

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Le remplacement progressif de tarifs régulés par des prix de marché n’a rien d’un changement anodin.
Avec la Bourse de l’électricité, le cours du mégawattheure varie en permanence au fil de la journée en fonction de l’offre et de la demande. En période de pointe de consommation, le marché peut offrir des profits faciles aux gestionnaires de centrales thermiques ou hydroélectriques qui assurent l’équilibre du réseau européen. Pour un opérateur avide, il est tentant de réserver la mise en route de ces centrales aux moments où les prix sont les plus hauts… et donc de tirer encore davantage les cours à la hausse.
A la flambée de l’automne 2021, les gouvernements effrayés des taux cherchent à intervenir, mais sont dépassés par la mécanique complexe d’un système qui vend au plus offrant, d’autant qu’ils ont sacrifié à la concurrence européenne la plupart de leurs moyens de régulation. Reste la fiscalité sur l’énergie, réduite par l’Italie, l’Espagne ou le Portugal afin de contenir la hausse des factures, peut-être demain, la Belgique, malgré Vélociraptor, sans oublier son mentor Charles Michel qui plaça un taux d’imposition de 21 % sur l’électricité !
Les réponses conjoncturelles d’aides pour les gens en détresse financière ne sont qu’illusions. Les associations de consommateurs dénoncent de plus en plus ouvertement ce système et sont rejointes par les gros clients industriels confrontés à une situation critique de renchérissement de leurs coûts de fabrication. De leur côté, les organisations syndicales multiplient les initiatives pour réclamer un retour de l’énergie dans le giron public.
Bruxelles, malgré tout, s’obstine dans sa logique de dérégulation et de privatisation. Sortir l’énergie des logiques de marché pose donc une autre question, aux répercussions bien plus vastes : comment s’affranchir de ce droit européen ultralibéral qui s’impose aux États ?
Le temple libéral se fissure. Les privatisations ne concourent plus à faire baisser les prix, mais au contraire, par un jeu subtil des approvisionnements des sources, à faire entrer au passage des milliards payés par les consommateurs dans un ensemble maffieux qui joue sur la hausse et la baisse des prix.
L’Europe par sa politique a permis un nouveau casino. Nous avons eu celui des banques en 2008-9. Nous avons les « yoyotistes » des prix sur l’énergie.
Bonsoir les consommateurs. Pour revenir à Vélociraptor et ses fumeux principes, est-il un con ou un salaud ? Le choix se rétrécit.

18 janvier 2022

Le MR en guerre contre le MR !

François De Smet de Défi (ancien FDF) a son idée sur la droitisation du MR « ce n'est pas Georges-Louis Bouchez qui droitise le MR. C'est la droitisation du parti qui conduit à des phénomènes comme Georges-Louis Bouchez".
Il n’a pas tort, à considérer l’action de Charles Michel, dans son équipée avec Bart De Wever, partenaire majeur dans un gouvernement, Bruxello-Flamand, comme un changement fondamental de la politique belge depuis cinquante ans. Le pays médusé par ce fameux coup de barre à droite, s’était tout de suite repris. Les gens sont à la fois abasourdis par la société de consommation et le feuilleté du système libéral. La famille Michel à la pointe de la défense du plafond de verre, fut la première à l’attaquer au pic à glace. C’était inouï. Depuis, La Belgique est le bosquet de Mesrine. On tourne autour. Tout le monde réclame des policiers et des juges. Personne n’a envie d’y aller voir.
Même la trahison ultime de Bart n’a impressionné personne. Cela était écrit depuis le départ. Charles avait atteint son objectif. Il avait été premier ministre.
À quelques brontosaures près, tous les grands anciens du MR ont gagné leur popularité par le passé dans la tournée des marchés et la diffusion de leur grand amour pour les petits commerces. Borsus s’est fait une réputation en allant discuter le bout de gras chez les détaillants à Marche. Christine Defraigne bat le rappel dans le folklore, date de son meeting unique annuel, le 15 Aout, lieu Outremeuse. Ducarme promène sa nature animale dans les fermes et les laiteries. Juste que depuis son mariage, il fait grasse matinée. Crucke bossait dans l’assurance et le petit employé ambitieux, le voilà en attente de son os à ronger dans la haute magistrature.
Ce n’est pas si anodin que cela, les dérapages de Georges-Louis Bouchez à propos de la carrière de Ducarme, le quota de femmes à la Région, etc. Le concurrent malheureux à la présidence du MR est avec Borsus, le chef de file des modérés. Crucke a été la première victime du dégommage au sein du parti. Ce ne sera pas la dernière.
À Liège, la première échevine, Christine Defraigne, est dans le collimateur. Mais, c’est un gros poisson, loin de Bruxelles et Bouchez marche sur des œufs, à Liège. C’est avant tout un montois. Au MR comme au PS, il n’y en a plus que pour le Hainaut.

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C’est du tir au clays. Les assiettes en terre de pipe volent dans l’espace. La terre, la première à s’éparpiller façon puzzle au pied du tireur, est celle de Crucke.
Un gros atout pour Georges-Louis, Didier Reynders, l’ennemi de toujours des Michel est commissaire européen et il l’est à cause du coup de pouce de Charles. C’est dire la génuflexion en public qu’il a dû faire devant son grand rival. Il y a des humiliations dont on ne se relève pas. La carrière du brillantissime causeur se terminera donc à l’Europe. Cela lui donnera le temps de repeindre bientôt les volets de sa maison de campagne et même de vernir les briques.
Pour la droite pure et dure, ce départ laisse un boulevard au petit avocat montois.
Mais le plus coriace de tous, le plus résistant à la griffe du vélociraptor c’est le châtelain de Marche, Willy Borsus. C’est aussi celui qui vendra chèrement sa peau, pour la simple raison qu’il n’a pas de diplôme universitaire et qu’il sera difficile de le recycler avec les avocats « peinards », comme Crucke et aussi Madame Defraigne.
Tout est bien prémédité par le clan Michel. Bouchez ne brûle pas ses vaisseaux en se mettant mal avec tout le monde. C’est l’homme de main des Michel, celui qui prépare le parti pour le grand retour. La seule inconnue : Bouchez lui-même.
Charles a tout en main : le parti, son frère, son père, Wilmès, l’Europe, Georges-Louis et même Ursula depuis son PC. Le grand poster où on le voit assis avec Erdogan, en manspreadind pour aérer ses balloches, alors qu’Ursula en veste rouge a l’air d’une placeuse de cinéma debout devant ces messieurs, n’est pas encore dans son bureau. Il est roulé dans un tiroir.
Bouchez acceptera-t-il, le moment venu, de s’effacer comme Chastel et finir ses jours député européen ?
L’hubris de l’homme pourrait créer quelques surprises.
L’appâter avec la promesse que le prochain premier ministre libéral sera lui, est une idée à creuser. Sans le clan Michel, Bouchez ne pourrait rester longtemps à la présidence.
Les indicateurs passent au rouge pour les MR modérés. Les « gaffes » de Bouchez étant insuffisantes à lui faire prendre la porte, il ne reste plus qu’à le désavouer. Il avait même été question de le surveiller par un système de parrains, après la nomination de Mathieu Michel. Cela n’a pas tenu le coup quinze jours. Évidemment, le clan Michel ne se carbonise pas à la moindre allumette.
Et le libéralisme dans tout ça ? C’est curieux, tout le monde s’en fout !
Au MR, on est chez Pablo Escobar. Bouchez est la première gâchette du chef. Il a la clé de l’armoire aux mitraillettes.

15 janvier 2022

La main au panier de la ménagère.
S’il y a bien une chose que les bouchéristes ne sauraient truquer dans leur hymne au système libéral, c’est bien le panier de la ménagère.
Le mien en a pris un sacré coup depuis fin de l’année passée. En se tapant à peu près toujours les mêmes denrées et les mêmes produits, depuis juillet 2021, mon panier est passé de 60 à ± 75 € la semaine, sur six mois de courses.
Il y a là un phénomène qu’il faudrait expliquer. Je paie les marchandises 12 % de plus en 2022 qu’en 2021 !
Pour les messieurs qui font de la politique haut niveau, cela semble anodin. Avec notre pognon, la vie est belle. Pour le consommateur lambda, cela mérite qu’on s’y attarde.
Selon l’INSEE, en 2021, l’inflation était à 2,8 %, quand l’Allemagne était à 5,3% ! Crucke à la Région wallonne – bien fourré, gros et gras (La Fontaine pour Raminagrobis) - avait parlé de cette progression des prix chez Deborsu. Il avait conclu qu’elle était largement inférieure à celle de nos voisins.
Si j’en crois mon panier, Crucke nous racontait des craques ; mais si je globalise avec les prix de l’énergie + 18% sur un an, les prix de l’alimentation de 1,4 %, les prix des services de 1,8%, les uns interférant sur les prix des autres, mes 12 % serait un pourcentage à « diluer ». Bref, le consommateur fait de « l’un dans l’autre » sans le savoir. Les économistes se chargent de diluer le poisson dans l’ensemble. On a l’air de payer trop. C’est une illusion. Il faut diluer et on ne dilue jamais assez !
Seulement voilà, si je dilue mes 12 % dans les 18 % de l’énergie, ce n’est pas une raison qui fera passer les 18 à 16 % ! On voit d’ici l’arnaque. Nous sommes victimes d’un raisonnement libéral qui ne vaut que pour eux, nous faisant passer pour des imbéciles. En réalité, lorsque nous payons notre mazout 18 % plus cher, cette hausse influence aussi sur d’autres augmentations, comme le pain, que nous payons aussi plus cher.
Dans ce beau micmac, Eurostat n’arrive pas aux mêmes chiffres que l’INSEE. Son indice des prix à la consommation harmonisé - calculé différemment et qui sert de base de comparaison au niveau européen - a progressé en décembre de 3,4 %.
Au fédéral s’entend une musique qui devrait faire effet d’endormissement sur les gens. « l’inflation est temporaire, vous verrez que fin 2022, elle sera « normale ».
Qu’est-ce que le gouvernement en sait ?
Pour la zone euro, la prévision d’inflation est de 3,2% en 2022.

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Depuis que nous avons casé de gros pions à l’Europe, les frères ennemis Reynders et Michel, nous devons croire aux Institutions européennes. Lorsqu’un commissaire garanti que l’Europe et la BCE ferons ce qu'il faut pour que l'inflation revienne autour de 2% dans la durée» et que le gouverneur de la Banque de France tient le même langage, que voulez-vous qu’on dise ? Que ce sont des escrocs ? Qu’ils n’en savent rien ? Sans doute, mais nous non plus, tout compte fait. Sinon que nous sentons le malaise et que statistiquement la pauvreté progresse et que le capitalisme nous dore la pilule.
D’abord parce que des économistes sérieux ont mesuré l’inflation a 5% en zone euro en 2021 et que l’inflation en Belgique est sous-évaluée et qu’ensuite, le consommateur voit ce qu’il sort de son porte-monnaie un an sur l’autre, pour s’acheter la même chose.
On se demande si ces marioles ne laissent pas filer exprès l’inflation puisqu’ils n’annoncent pas de resserrement immédiat de la politique monétaire avec des taux qui restent à 0, contrairement à ce que commencent à faire la FED et la banque d’Angleterre qui ont relevé leurs taux.
Les milliards qu’on lâche chaque année au-dessus de nos moyens pour payer les salaires de nos cinq gouvernements et de nos neuf ministres de la santé, notre manque d’intérêt pour récupérer dans l’évasion fiscale les milliards que nos richissimes parvenus escamotent sous notre nez et aussi les milliards que la pandémie a coûté et coûte encore, il faudra bien les régler à quelqu’un quelque part ! Si les taux d’intérêt remontaient ? L’État belge serait virtuellement en faillite, son patrimoine serait vendu à l’encan. Cette dernière hypothèse, rassurez-vous, ne se peut. C’est toute la mystification du système capitaliste. Il établit des règles que les circonstances suppriment, comme en 2008-2009.
Pourquoi laisse-t-on filer l'inflation ? Pour écraser les dettes publiques, pour qu’elles soient mécaniquement plus basses par rapport au PIB et dans le bilan de la BCE.

Ce sont en fait les épargnants, les retraités européens qui paient automatiquement la note de la crise sanitaire sans que les gouvernements européens aient besoin de lever des impôts.

14 janvier 2022

Le roi se représente !

Tout un temps, la Pologne élisait ses rois, plus de deux siècles plus tard, la France élit le sien. Malgré les prérogatives de ce puissant monarque, les Français ont décidé qu’il serait toujours appelé président de la République.
Comme l’égo devient vite l’hubris en monarchie, le règne est de cinq ans renouvelable une seule fois.
On est à 100 jours de l'élection présidentielle. Autre référence qui sent l’Empire : les Cent jours. Sans le savoir Bonaparte accédait à son périgée. D’aucuns attendent l’apogée de Macron.
Contrairement à ce qu’on croyait, cela se passe « comme prévu » beaucoup de candidats, peu ou pas de critique sur le monarque sortant qui pourtant n’a pratiquement avancé sur aucun des dossiers de son programme de candidature, se contentant se surfer sur la crise du sars-cov-19, avec plus ou moins de bonheur, sous la houlette d’un premier ministre brouillon et d’un ministre de la santé calamiteux.
Les habitudes prises lors des élections précédentes présupposent une abstention record, sans doute plus de la moitié du corps électoral. Si bien que déduction des troupes des prétendants non élus, c’est à peu près avec moins d’un quart des voix de la population, que Macron II succédera à Macron I, selon toute probabilité.
La campagne se déroule comme un roman de Houellebecq : une mince intrigue avec des personnages qui évoluent dans des décors certifiés authentiques par Wikipédia et la Maison éditrice du bottin des chemins de fer, pour l’horaire des trains. Campagne informe, sans reliefs, comme l’écriture anti-Céline de l’anodonte écrivain, qui depuis son succès « Soumission », en qualité de nouveau Balzac, a pu se payer un bridge avec ses royalties.
Le virus fait l’histoire depuis 2019, en dicte les épisodes, devant un pouvoir multipliant ses ukases comme autant de gestes d’impuissances. Pour un roi absolu voilà qui est plutôt fâcheux, heureusement il y a Castex, une caricature de MM les Ronds-de-cuir. Macron I a confiance, les Français le dissocieront de cette caricature. Comme avait prévu Hugo, on ne jettera des pierres que sur le vilain crapaud.
Signe que le roi est encore très couru, comme on dit dans les salons, le résident de l’Élysée a envie d’emmerder les non-vaccinés et son mot a fait florès. Tout le monde en parle !
Le complotisme prospère sous d’aussi heureux auspices. Le spectacle vire à la magie noire. Le sommet serait que la dernière nasarde complotiste de Dieudonné vînt à maturité dans les réseaux sociaux « Brigitte Macron serait un homme » ! Rabâchée entre deux mèches chez le coiffeur, la réalité dépasserait la friction ! Ce bouteillon est tellement faux que cela en devient drôle. Même si des bijoux de famille s’étaient trompés de slip, ils ne pourraient empêcher le sacre.
Plus il y a d’abstentions, plus il y a de candidats ! Le peuple, regardant ailleurs, accouche d’une portée d’ambitieux qui a honte pour lui.
Tous les candidats, Macron I compris, partent à la rencontre d’un peuple indiscernable. C’est embêtant de ne pas savoir par où le ramener à son devoir démocratique. On devrait faire comme pour le Covid-19, en-dessous de 1 % de contaminations, il n’y a plus de démocratie.
Sans les lanceurs de tomates, devant une salle vide, les fausses valeurs pullulent. On n’est pas loin d’un vaudeville sans spectateur. Plus aucune valeur du rire certain n’est acquise, de De Gaulle à Pétain, de la Résistance à la Collaboration, Zemmour en blouson à la Communale, Marine en chaudasse se tapant de l’ouvrier et Valérie Pécresse en précieuse ridicule, le peuple réputé le plus blagueur d’Europe fait la gueule ! Devant le bide, le politique s’autodévore !

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Seule madame Hidalgo suscite des ricanements. Sa bêtise profonde résume bien l’état de vide absolu du parti socialiste français. Pour éviter la faillite, le dernier secrétaire PS, lui-même en assistance respiratoire, va devoir couper le courant du micro et la traîner de force, s’il le faut, hors de la tribune où elle cumule les conneries.
L'actualité se fiche des indignations morales et du calendrier électoral, comme du PK. Elle sème la panique chez les militants fanatisés les plus cyniques. Les états-majors suivent les sondages à défaut de suivre l’opinion des rues qui leur échappe. La période actuelle n’est ni l’occasion de revenir aux Trente Glorieuses, ni un essoufflement passager du néolibéralisme, à force de monter dans les maisons de passe avec des Bruno Lemaire et des Edouard Philippe. C’est un ovni incolore et inodore avec des bras comme des entre-parenthèses aux digressions infinies.
À défaut de bien lire la carte actuelle, Zemmour se croit en 1933, inquiet du discours d’Adolf qu’il perçoit aussi dans des mosquées ; Hidalgo est en 36 au front populaire, avec les réfugiés de Barcelone passant les Pyrénées ; Pécresse et Marine se partagent la Ligne Maginot de 38.
Je ne sais plus quel journaliste, moins tordu que d’habitude, sert de cul de lampe à cette chronique qui prend l’allure d’édito : « La globalisation a entraîné partout dans le monde une dénationalisation de l'espace économique qui a eu pour effet paradoxal de provoquer une renationalisation des discours politiques. »
Cela doit être la raison profonde du micmac. Tant qu’on n’attaquera pas au système économique repeint en façade, l’Europe sous la Démocratie libérale, ne n’en sortira pas.

13 janvier 2022

Pétard chez les américanolâtres.

Bouchez et Charles Michel sont restés en contact permanent. Il se dit en coulisse que Georges-Louis ne peut pas faire un geste d’autorité sans consulter l’autre. Les deux compères sont en train de faire du MR une machine de la droite dure. Ils éliminent les libéraux « sociaux ». Après Crucke, Defraigne et Ducarme peuvent faire gaffe et prendre soin de ne pas heurter GLB de front.
Le Napoléon du MR part d’un raisonnement simple sur le constat de l’effondrement de la classe moyenne inférieure, celle des petits commerçants et des artisans.
Farouchement anticommuniste cette catégorie de citoyens tient le MR pour responsable de leur échec. Très peu de ces faillis iront au PS. La plupart reviendront au MR si une politique plus ferme de ce parti est entreprise. C’est ce qu’à quoi s’applique Georges-Louis.
La classe moyenne inférieure joue un grand rôle pour les partis se recommandant du centre : MR, CDH, PS. Son effondrement inquiète les tenants d’un libéralisme à la belge qui dominaient la scène politique jusque-là. Aucuns des penseurs de ces partis ne s’interrogent sur les causes de la disparition de cette classe sociale très importante. C’est dire à quel point d’abêtissement, ils sont arrivés !
Déboussolée, prête à tout, y compris aller se jeter dans les bras d’un nouveau Degrelle pour tout autant que la situation en créât un autre, la classe moyenne inférieure n’a pas pensé une seconde que ce ne sont pas les chômeurs et le Covid-19 qui sont responsables de leur déchéance, mais le système économique libéral qui est en train de se concentrer dans quelques mains en poursuivant, contre vents et marées la mondialisation de la concurrence du commerce et de l’industrie, à coups d’exclusions des petites entités dont se repaissent les grandes.
Pour retrouver des voix perdues, nos deux compères rétablissent un MR à l’ancienne : une vitrine de dirigeants « intransigeants » pour une politique « ferme » sauvegardant les intérêts des « privés ». En un mot, un MR dont les chefs se clonent à Wall Street.
Georges-Louis Bouchez, nouveau « bourreau de Béthune », envoie un message à son parti et rue de la Loi : la Belgique a un chef, qu’on se le dise.
Jean-Luc Crucke, première victime, prendra sa retraite à la Cour constitutionnelle. Il a juré qu’il n’en voulait pas, le peuple par-dessus tout. Libéral, donc vénal, il accepte un poste académique fixe qui paie mieux que celui qu’il quitte !
La Belgique est une merveilleuse pourvoyeuse de sinécures. Les partis y ont veillé. Il y a des emplois qui coûtent des centaines de millions aux citoyens et qui ne servent à rien, sinon à embellir des fins de carrières de nos illustres.

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Après Mathieu Michel, tiré de l’anonymat où il s’étiolait, Georges-Louis nomme un jeune président d’un CPAS du Hainaut, Adrien Dolimont, pour reprendre le portefeuille ministériel du budget au sein du gouvernement wallon. Ainsi, il ridiculise l’ensemble du MR, qui comptait de nombreux briscards candidats à un poste ministériel. Bouchez, éternellement au Pont d’Arcole soignant la réécriture de ses pages de gloire, voilà deux fois qu’il fait le coup aux caïds de son parti.
C’est un Jean-Luc Crucke pas très en forme, pour tout dire mal à l’aise, qui a souhaité bon vent au président Bouchez, lors d’une conférence de presse étonnante. C’est ça la politique. Tu travailles pour le peuple et tu baratines pendant vingt ans que l’argent ne t’intéresse pas. Tu te fais débarquer par ton président qui te propose une retraite garantie pour tes vieux jours. Tu fais un rapide calcul. Tu signes tout de suite, quitte à passer pour un pauvre type aux yeux de l’opinion.
Pour des défenseurs acharnés de la mise à la porte à l’américaine pour tous les Belges et en adoration au système capitaliste, Georges-Louis et ses pareils sont plutôt du côté des apparatchiks de l’URSS qui se soignaient aux petits oignons dans leur vieux jours, dès qu’il s’agit d’eux-mêmes.
Après cette bouffonnerie de dégommage, Bouchez triomphant a fait une tournée aux studios radios et TV habituels, certain d’y trouver les brosses à reluire habituelles.
« Il ne faut jamais retenir les gens contre leur volonté », a-t-il conclu sans rire. Tandis que Crucke toujours sous l’effet du salaire qu’il va toucher à la cour constitutionnelle de répéter avec la conviction d’un débutant au cours Simon « Georges-Louis Bouchez ne m’a pas poussé pas vers la sortie. Je suis libéral et je reste dans la famille libérale ».
C’est minable quand même et ne rehausse pas la qualité d’être ministre dans une démocratie libérale.
Le MR est un conglomérat d’individus poursuivant des carrières politiques. Un groupe autour de la famille Michel et un autre autour de Didier Reynders (MR) se sont alternés à la présidence des libéraux francophones. Avec un vélociraptor à la présidence, ça risque de se terminer en pugilat public. Tous ne fermeront pas leur gueule en échange d’un emploi-bidon à pognons maximums.

12 janvier 2022

Au petit pandémiste anonyme.

L’épidémie, puisqu’il faut bien la caser quelque part, alors autant commencer tout de suite. L’épidémie, donc, est un puissant révélateur des limites de ceux qui ont la vocation de commander aux autres, dans le cadre de la démocratie libérale.
Quand les législateurs-exécuteurs se trouvent devant une situation inédite et l’épidémie en est une, tout en conservant de leur superbe, on voit leur désarroi poindre à la lumière de leur indécision. Ils prennent des mesures de contraintes sans savoir si elles seront efficaces. Ce sont des apprentis hygiénistes qui ont la responsabilité des lieux publics et des écoles. C’est tout de même inquiétant.
Le citoyen est déçu de la manière dont l’épidémie est gérée. Il manque à ce pays des hommes d’action.
Les mesures prises devraient être l’émanation du bon sens et de l’intelligence de la population. Au lieu de quoi on a un Vandenbroucke qui décide de tout sans un regard sur les autres.
Admettons que nous allons vers une situation inconnue, c’est-à-dire qui pourrait correspondre à divers schémas d’improbables à possibles. N’est-ce pas dans les périls que se révèlent les âmes fortes et bien trempées ? Il va de soi que les valeurs humaines ne prévalent pas à la sélection des personnages qui s’agitent au-dessus de nos têtes. Au lieu de prévoir différentes voies, ce qui semble agiter les ministres serait plutôt de faire tout pour ne pas arrêter la vie industrielle et commerciale de ce pays. On ne sait pas encore ce que la démocratie libérale donnera comme dégâts et quelles en seront les conséquences, mais on sait déjà que la démocratie libérale aura un bilan plus tragique en morts et en malades à vie, que si elle n’avait été qu’une démocratie, tout court.
Ce qui ronge ce pays, ce sont donc bien les élites ; la manière dont elles sont sélectionnées et leur mauvais résultat.
Ce qui fit le charme et l’intérêt de la presse de Girardin à 1940, c’est que les journalistes venaient de tous les milieux et aucun ou presque n’avait été formé par des écoles de journalisme.
De même en politique, ce qui tue, c’est la spécialisation que l’on en fait et les critères outre de la bienpensance libérale, qu’on s’y croit obliger d’exiger des élites.
C’est pourquoi la profession regorge d’avocats et d’autres professions libérales. Or, la compétence professionnelle pour faire carrière dans le droit n’a rien à voir avec l’intelligence proprement dite et la compétence pour une autre fonction, que celle de plaider et d’être à l’aise dans le galimatias juridique.

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Il semble encore en 2022, qu’être docteur donne la priorité sur qui n’est docteur en rien, pour être parmi les dirigeants de la démocratie libérale. Comme si un diplôme de haute spécialisation était le signe d’une vive intelligence !
À force d’user de ce principe, on a proprement vidé toute envie de montrer leur valeur à des tas de gens qui, dans la conjoncture présente, s’en fussent mieux tirés.
En plus de ce passeport donnant droit à être ministrable, c’est toute la procédure précédente qu’il faut comprendre, pour se convaincre que ceux qui sont passés par là sont souvent de petits messieurs qui ne doivent leur réussite qu’à la servilité et à l’hypocrisie.
Car à la base, il y a la sélection qui s’opère dans les partis et qui n’est pas propre à hausser le niveau. Sauf les-fils-de qui échappent à l’art de plaire, tous les autres sont incertains de faire carrière dans le métier de diriger les autres.
J’ai suffisamment cité ici les tribulations de Louis Michel et de Didier Reynders, empressés auprès de Jean Gol et qui ont été de facto, à la mort de celui-ci, les légataires et interprètes de l’illustre.
Si on veut bien prendre du recul, pour analyser le comportement de Reynders à la suite de son déménagement à Uccles, il est évident que dans le premier quart de siècle de sa carrière, il avait misé sur le maïorat de Liège. À l’époque, plus liégeois que lui, c’était impossible à trouver. Sa vie n’était qu’un combat pour la Ville, son histoire, ses habitants. Il était imbattable sur tout. C’était le genre de citoyen prêt à tout pour faire de Liège un phare rayonnant sur le pays. Et on se disait que voilà un politicien attaché à sa ville, qui ne partirait jamais s’installer ailleurs.
Eh bien on se trompait. Son patriotisme local n’était que de la frime, son amour des Liégeois du vent. La preuve, dès qu’il lui fut devenu impossible de faire bourgmestre à Liège, il chercha un autre endroit plein d’avenir. Il y avait Uccle et sont bourgmestre Armand De Decker, pas encore convaincu de forfaiture. La suite on la connaît. Aujourd’hui, il est imbattable sur Uccle, son avenir, son riche passé, etc.
Que ceux qui adorent ce libéral opportuniste conviennent que les sentiments nobles, généreux, l’amour du terroir déclamé à tout moment, sont des outrages à la vérité et à l’honneur.
Et on pourrait reprendre ainsi des carrières « miraculeuses », des ascensions qui amènent à lever solennellement la main devant le roi pour l’assurer de la fidélité indestructible de celui qui la lève ! Alors que rien n’est moins sûr.
Aujourd’hui, des hommes d’actions intelligents et honnêtes manquent face à la tragédie. Le langage du pouvoir est un système clos, un code socialement imposé. On ne peut y échapper sans verser dans la marginalité et risquer la mort sociale. L’épidémie nous aura quand même fait découvrir un pouvoir malade bien avant le Covid-19.

11 janvier 2022

Cric – Crac – Crucke !

Toutes les infos convergent sur Covid, sa vie, son œuvre, ses méfaits. En-dehors du virus, que des « on-dit », de vagues échos, il y a toujours des partis, des ambitions, une manière simple de se faire du pognon en ces temps difficiles. Il suffit de se proclamer patriote, vouant au commerce et au travail, c’est selon, une passion sans borne, doublée de fortes relations dans le parti voué aux affaires de son choix, aimé la promotion libérale par le travail et le commerce, avec pour seul exemple les USA !.
Le reste suit ou ne suit pas, par coup de bol, de complicité ou induction amoureuse par port de la serviette de la célébrité du moment dans le parti. L’exemple que l’on cite en premier, c’est le port de la serviette de Jean Gol par Didier Reynders et Louis Michel, alternativement, pour une ouverture aux grands emplois. Ils n’y ont pas mal réussi, les bougres. Ils en ont gardé une certaine méfiance des jeunes qui s’empressent autour de la leur, aussi lourde de documents ultraconfidentiels que celle de Jean.
Ce fourmillement des élites se voit moins sous les sédiments des mutants virulents, les conversations sur les antivax, les masques dessus ou sous le nez. Souvent, c’est par ricochet qu’on sort des spirales, des vagues, des décomptes des morts, des incitations à la dénonciation des « irresponsables », pour apprendre un haut fait, une mystification ou une démission.
Ce weekend, Georges-Louis Bouchez a présenté ses bons vœux et éventuellement ceux du MR en public. Dans son discours, le président du MR a fait état de son habituel volontarisme. Un discours qui réaffirmait les valeurs libérales traditionnelles.
Dans l’atmosphère actuelle, Georges-Louis a beau se démener, montrer sa vive intelligence (il vous la présente comme un berlingot d’un sachet du Cora) On prend la friandise. Ce n’est pas tous les jours qu’on a quelque chose de gratis de l’illustre coopté.
Ce n’est pas parce que l’on ne voit plus la démocratie libérale sous la canopée, dans les profondeurs humides de la forêt de l’inconscient, qu’il n’y a plus de sénateurs cooptés, de doublons dans l’administration et l’appréciation de « connerie » dès que l’on parle du fonctionnement par Région, de ce fichu pays.

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Que peut y faire Georges-Louis? Rien ! Il entre et sort de l’usine à gaz, montre les buses rouillées, les tuyaux crevés. Que voulez-vous qu’il fasse : il en vit ! Alors, ses vœux, c’est comme un mauvais papier WC qu’on a acheté pour faire des économies et qu’on doit mettre en double pour ne pas le percer de l’index ! Sauf qu’on a beau le mettre en double, Georges-Louis, on se brunit quand même la peau.
C’est cela la politique en démocratie, vivre cossu en pratiquant l’art de se dire désintéressé.
Parfois, un type d’un autre parti vers lequel on n’a pas de sympathie est réellement désintéressé. On n’en croit pas ses yeux. A un autre moment, un ministre claque la porte en fureur contre son président. Est-il désintéressé ? Va savoir. C’est peut-être aussi bien un orgueilleux qui n’a pas souffert que les siens doutassent de sa capacité à gérer le job pour lequel on le paie.
En Belgique, l’électeur dort debout. Il lit les gazettes pour ne pas réfléchir. Voilà qui tombe bien, Rossel ne veut pas que ses éditorialistes réfléchissent ! L’électeur dort donc, et cela devient inquiétant. On s’endort en démocratie et on se réveille en dictature. Ce n’est pas ça qui sortira l’électeur de sa torpeur. Covid peut-être ?
Derrière omicron, la seule info venue des profondeurs, c’est celle du ministre Jean-Luc Crucke, poussé vers la sortie par Georges-Louis et présentant sa démission de ministre régional d’Elio Di Rupo.
L’année 2022 sera l’année du processus de concrétisation « Liberté, travail, fiscalité, énergie », alors on pense au MR que son ministre avec sa loi n’a pas concrétisé un tout nouveau programme.
Crucke has been, désavoué par l’être suprême du MR, quoi de plus naturel ?
Ça rappelle comment Charles Michel au MR, tenait ses régicides en puissance, col serré. Les gens qui veulent durer dans une fonction ardemment convoitée par une demi-douzaines de gaillards aussi performants, comment surnagent-ils ? On crée des incidents. On perpétue les discordes. On disjoint les nœuds des élites entre elles. C’est facile. Il suffit de créer des problèmes où il n’y en a pas et d’en accuser les autres.
Jean-Luc Crucke ne fera pas partie du nouveau programme de l’esthète du beau. Les journaux : « Il a présenté sa démission ce lundi, jour de rentrée politique, en conférence de presse aux côtés de Georges-Louis Bouchez (comme pour prouver qu’il n’y avait pas de malaise). »
C’est classique. Bouchez a certainement un dossier ou, persuasif, il a doré la pilule au ministre du budget. « Ta carrière ne fait que commencer. Je vais te planquer dans la soie des oreillers à plumes, à condition que je te remplace à la Région.
La « fiscalité plus juste » du ministre ne passe pas. Bouchez et Wilmès ont mné une bronca chez les caïds du MR.
Bouchez n’aime pas le mot « juste » il le combat depuis qu’il est au parti. Si ce mot avait été appliqué à sa personne, il ne serait pas le chômeur coopté le plus célèbre de Belgique.
Finalement, le décret est passé, soutenu par la majorité PS et Ecolo.
Jean-Luc Crucke bientôt à la Cour constitutionnelle, malgré ses cris et ses pleurs ?

8 janvier 2022

Overdose.

Ainsi l’aventure humaine retrouve l’étroitesse des traitements d’un moyen-âge lorsque la lèpre, la peste ou le choléra allaient de-ci, de-là, réduire de mille à dix, la population des bourgs et des villages. Sauf, qu’outre l’isolement dans nos modernes léproseries, nous avons des vaccins, apparemment si peu efficaces qu’il faut s’y reprendre à trois fois pour s’en trouver à moitié protégé.
Il n’est pas resté dans l’Histoire un cas d’épidémie qui se soit installé plus d’un an à dévaster un pays. Nous entamons notre troisième année de face à face avec notre ennemi, sans que celui-ci montre le moindre signe de fatigue.
Est-ce à dire qu’on était mieux protégé contre ces rongeurs de vie, avec les fumigations de Diafoirus ?
Oui, si l’on considère que les espaces étaient plus grands et se traversaient moins entre les villes et les villages. La navigation d’un continent à l’autre était inexistante. C’est après Colomb que cela commença à n’être plus si infranchissable. On a fait mieux depuis. De Covid-19 à Omicron, l’infiniment petit voyage avec nous, emprunte nos avions, nos bateaux, nos trains, jusqu’à nos colis postaux et doit aimer ça.
Avec les moyens sanitaires, les chercheurs et les gens formés des hôpitaux, le personnel politique pensait se défaire du fléau dans les six mois de sa découverte. Toutes les désinvoltures de Maggie De Block, Wilmès et Di Rupo partaient de là. Ce n’était que le produit d’un raisonnement basé sur la conviction que cela ne durerait pas.
La politique est une machine où on enterre les échecs sous des pelletées de mots rassurants des courtes victoires. Ici, l’échec est tellement patent, que les responsables effrayés qu’on leur impute les pires fautes, rivalisent de mesures nouvelles, toutes contraignantes. Le peuple paraît accepté l’esprit que le pouvoir souhaite « ils font ce qu’ils peuvent ».
Au fur et à mesure de la propagation du virus, les mesures se durcissent, sans qu’apparaisse le moindre signe que les mesures prises soient efficaces.

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Heureusement, le peuple oublie vite. Il y a deux ans, l’opinion en était à rendre responsable les autorités des morts du Covid, le manque de masque, les fermetures massives des lits d’hôpitaux, la volonté de brader l’hôpital public pour le secteur privé en poussant à bout médecins et infirmières. Le monde libéral des affaires spéculait sur nos vies sans que nous le sachions, en agitant des grands principes..
Aujourd’hui, on ne parle plus des tromperies et des lâchetés de la démocratie libérale à l’égard des citoyens. « Ils font ce qu’ils peuvent. »
Les politiques ont même trouvé un bouc émissaire au cas où il faudrait se disculper de la méchante tournure des événements médicaux.
Après avoir pendant un an fait état péremptoirement qu’une vaccination à soixante pour cent de la population était suffisante pour enrayer l’épidémie, alors que nous sommes à près de nonante pour cent de vaccination, ce n’est pas du tout ce qu’on avait cru, les malades admis à l’hôpital augmentent journellement. Alors, en désespoir de cause, Vandenbroucke en accord avec le fédéral et les Régions s’en prend aux non vaccinés, responsables de l’échec actuel.
C’est facile. Les gens qui ont besoin de détester quelque chose pour leur rendre le moral, abondent dans ce sens. Nous voyons ainsi que les dernières libertés de cette démocratie libérale fichent le camp, sans que le gros du public s’en aperçoive !
Vandenbroucke semble apprécier la saillie de Macron qui veut emmerder les non-vaccinés et qui propose le pass vaccination obligatoire pour qui veut encore goûter aux quelques libertés qui restent.
Les scientifiques sérieux les ont prévenus. La vaccination n’empêche pas le vacciné qui a une forme bénigne du virus et qui se croit même parfaitement immunisé, de transmettre Omicron à qui l’approche.
Vous vous rendez compte du scandale, à force d’emmerder les citoyens, si toute la population adulte était vaccinée et que le virus circulait encore ? Il ne resterait plus que de fondre sur les enfants pour les piquer au Pfizer ou au Moderna, en descendant l’âge permis, jusqu’aux marmots de quatre ans !
Cela permettrait à Vandenbroucke d’abandonner son hystérie à l’encontre des 10 % de la population réfractaire et reporter son ire imbécile sur les parents récalcitrants de notre jeunesse !
Avec le recul, on voit bien que tout sent le bâclé, l’incohérence des résolutions prises sous l’emprise de la peur d’endosser une responsabilité quelconque de leur échec. Ils se rappellent, les bougres, la réplique de Laurent Fabius à propos du sang contaminé « responsable, mais pas coupable ».
Les autorités s’agitent comme ceux qui tombent à l’eau sans savoir nager. Voilà deux ans qu’ils tentent de s’agripper à quelque chose et qu’ils n’y parviennent pas.
On vient d’apprendre que l’armée américaine a mis au point une pilule faisant le même effet qu’un vaccin. Au moins, avec cette nouvelle invention on pourra sucer la boîte entière et se réapprovisionner le lendemain chez le pharmacien.
Et si ça ne marchait pas aussi ?
Imputer la faute à l’Armée américaine de la part de nos libéraux, ce serait une nouveauté. Il est vrai qu’en politique on ne s’étonne plus de rien.

7 janvier 2022

Roman de gare.

Une vague odeur d’exhalaison nidoreuse sort du chauffage d’air pulsé de la grande salle de la « Toison d’or ». Des papiers gras gisent au fond des plats Jean G., souillant de résidus dentaires le chiffre en porcelaine du grand homme. Une chaise est renversée. On apprendra que c’était celle d’une ministre pressée par un horaire serré, la voyant dans moins de trois heures à Garmisch-Partenkirchen.
Loulou est retourné chez lui avec les bougies du moka du 175me anniversaire. C’est une manie. Il a l’instinct pillard. Il faut toujours qu’il ramène quelque chose à la maison ! Charles s’est rassis sur son trône monoplace Rond-Point Schuman. Il n’y a que le fauteuil napoléon III dans la pièce. Il adore voir Ursula von der Leyen debout devant lui. « Votre honneur Didjé » est de retour à son QG, berceau des songes creux du droit européen. Seul Georges-Louis est resté au 84-86 empêtré dans sa démocratie libérale avec un Mathieu, peu prometteur, à charge. Les « sots » (de l’aveu même de GLB) qui peuplent sa majorité d’électeurs passent sur le trottoir en levant les yeux sur les vitres détaguées à grand renfort des bras de la femme d’ouvrage, payée au barème.
Le roi Georges a dressé un tel tableau enchanteur de la démocratie libérale que Ducarme en a mal pour lui ! Son modèle de la démocratie américaine est acculé et à bout de souffle, attaqué par un Parti républicain aux tendances autoritaires, piégé par des lobbys puissants et rongé par le conspirationnisme trumpéien. Il est devenu difficile de faire croire au merveilleux du libéralisme aux populations de plus en plus misérables. Après le faste et le moka, Georges rapièce des idées, on le croit bidéniste, alors qu’il est trumpéen de toujours !

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Le retour au pouvoir des démocrates par la présidence de Joe Biden marque le pas. Biden n’est pas Obama qui lui-même ne fut pas un grand Président. Un an après l’élection, on se demande si cette victoire n’est pas la dernière, une sorte de miracle avant le triomphe du populisme républicain.
Georges-Louis ne montre que sa face enthousiaste, celle qu’il cache est inquiète. Il est le premier à ne pas croire à ce qu’il dit. Il ronge son frein. Biden est en bonne place dans la catégorie Quatrième âge.
Sa démocratie dans laquelle on a proscrit le mot « nègre », il pourrait replacer le mot sur la tête des bannis des usines et des salaires raisonnables. Lui qui croyait pouvoir compter sur l’éclairage américain, peine à se relire à la bougie que Loulou a négligée parce que tordue. Le progrès fiche le camp. Enfin, le voilà mélangeant les genres dans sa volonté de paraître antiraciste « les petits blancs sont en train de bosser comme des nègres, pour le profit des nouveaux colonisateurs », dame ils sont partis d’Afrique, c’est dans leur nature d’utiliser la chicote en guise de récompense. Tout ça valant de beaux et forts discours, il faut bien que l’espoir vienne de quelque part, or l’Amérique fait défaut !
Georges-Louis est atterré. Il ne va quand même pas discourir sur ce thème devant des militants. Il faut aux sots de grandes images où toujours ils triomphent. S’il mettait un peu de sauce froide en servant du Poutine en entremets ?
« Make Authoritarianism Great Again » le président du MR aime cette formule, celle du retour qui signifie que l’aventure n’est pas finie, au contraire, qu’elle revient en force !
Donald Trump aurait pu déjouer les pronostics et rempiler pour un second mandat s'il ne s'était pas astreint à nier la gravité de la crise sanitaire au point de se ridiculiser lors de ses prises de parole. Incapable de revêtir le costume de père de la Nation et de faire preuve d'empathie, le milliardaire new-yorkais s'est réfugié dans l'outrance pour masquer son incompétence. Le quarante-cinquième président n'a pas mesuré le traumatisme lié aux conséquences de la pandémie sur les Américains.
Constatant qu'il perdait pied, Donald Trump a choisi de flatter le pire du complotisme pour éviter une remise en question. Durant de longs mois, il s'est contenté d'accuser –sans preuve– les Démocrates d'organiser une fraude massive à l'élection. Avant de revendiquer la victoire dans la nuit du 3 novembre, puis d'organiser un combat juridique ridicule visant à faire reconnaître ce qu'il qualifie encore aujourd'hui de «Big Lie».
Cette attaque sans précédent contre la démocratie s'étant soldée par un échec, le président a profité de son statut d'icône conservatrice pour pousser ses partisans à envahir le Capitole le 6 janvier 2021, jour de la certification des résultats de l'élection. Échappant à la destitution grâce à la lâcheté d'un Parti républicain aux abois, Donald Trump entreprend depuis une reprise en main autoritaire et totale de sa famille politique, écartant les uns après les autres tous les opposants internes afin de paver la voie à une nouvelle tentative de subversion en cas d'échec en 2024.
Le système électoral américain est défavorable aux démocrates. Le découpage le plus important fut établi après Roosevelt, quand les Républicains représentaient le capitalisme et le patronat US dans toute sa splendeur. Ce qu’on n’avait pas prévu, c’est le charisme d’un leader populiste sur un électorat à la limite aussi peu malin que celui de Georges-Louis et versant dans le populisme le plus abscons, donc ayant toutes les chances d’obtenir une large majorité. Les Républicains pourraient prendre le pouvoir pour une décennie, tout en défendant les intérêts économiques d'une oligarchie.
Ce qui est bien chez Bouchez, c’est qu’il comprend vite où se trouve le pognon. D’ici à ce qu’il fasse au 176me anniversaire l’apologie de Trump…

6 janvier 2022

Jupiter attaque

Rattachistes ou non, les Francophones de Belgique ont toujours un œil sur la France qui reste une mère patrie de substitution au cas où la droite flamande nous laisserait sur le paillasson de la nouvelle Flandre. C’est même grâce à ce poids lourd de la francophonie à nos frontières que le Vlaams et la N-VA y regardent à deux fois avant de nous insulter.
La dernière sortie de Jupiter, alias Emmanuel Macron, lors d’un entretien au Parisien « "Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie" a surpris le monde politique belge et pas tellement les gens ordinaires qui lisent la presse française, moins lèche botte que ses confrères du groupe Rossel.
Les politiques parce qu’ils suent sang et eau dans les interviews pour faire « convenable » dans la terreur d’un « écart » raciste ou malveillant et, pour certains, le belgicisme de trop ou la mauvaise liaison entre deux mots qui prêterait à rire. Ce qui n’empêche que dans le privé, d’aucuns retrouvent avec un certain délice leur disposition à la vulgarité et à l’inculture. Unanimement à la place de Macron, ils n’auraient pas dit ça.
Les gens ordinaires, beaucoup plus intelligents dans leur ensemble que leurs mandataires, pensent à la préméditation de Jupiter, un œil braqué sur sa réélection d’avril. Car, la grosse majorité des Français est incapable de mesurer les enjeux démocratiques et les droits de l’Homme dans cette résistance à la non-vaccination. Ils approuvent donc ce langage cru du président. Cela lui fera de l’estime en plus, donc des voix. Reste quand même la façon cavalière de s’adresser à une partie des Français, mettant par la même occasion la valeur de l’homme à la hauteur de ses anciennes déclarations « Il n’y a qu’à traverser la rue pour trouver un boulot » et « Dans une gare, on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien. »
Manifestement, alors que la première tâche du président aurait été d’aider les gens « qui ne sont rien » pour qu’ils deviennent quelque chose, en commençant par les traiter avec respect, Macron a laissé voir sa vraie personnalité par ses bouts de pensées. Enfin raison suprême, en parlant Covid et vaccination, on met sous le tapis tous les autres sujets dans lesquels Macron à lamentablement échoué. Il est presque certain que c’est la bonne méthode et que Jupiter sera réélu, pour le plus grand bonheur de MM. Bouchez, Magnette, Prévot et consort. Ces gens croient à la réussite individuelle par la seule volonté de l’individu. Le système libéral dans toute son implacabilité leur va comme un gant. Hélas, ce faisant, ils montrent qu’ils n’ont aucune aptitude à conduire la population vers le mieux-être, mais plutôt à les conduire dans l’arène d’un cirque romain en gladiateurs. Les uns auraient un équipement moderne avec pistolet mitrailleur, les autres n’auraient que les armes antiques, filet, trident et glaive.
Macron excitant ses partisans à emmerder les non-vaccinés fait penser à Trump excitant les siens à contester le vote le renvoyant à son golf de Floride, en faisant envahir le capitole.
Est-ce bien la bonne démarche d’un président de la République de montrer du doigt une catégorie des Français à la vindicte populaire, alors que les députés débattent à la Chambre de nouvelles mesures de contraintes dont le pass vaccinal devenu une sorte de sésame à la vaccination obligée ? Les députés avaient auparavant repoussé à 16 ans contre 12, le seuil exigé pour le pass vaccinal, afin d'apaiser des débats engagés dans une ambiance électrique.

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Une comparaison est intéressante entre la situation française et celle de la Belgique dans le domaine de la santé. Vandenbroucke, avec le feu vert de tous les chefs de partis de la coalition en fait autant que Macron. L’opposition dans le public ne se perçoit qu’à peine, alors qu’en France l’affrontement verbal risque de déraper.
L’épineux problème de la différence entre un État qui respecte les libertés individuelles et un autre qui ne les perçoit pas ou plus, reste entier.
Peut-on restreindre les libertés au nom de l’intérêt général ? En cas de guerre, sans doute. Poser la question dans le domaine de la santé est moins évident. Depuis le début de la pandémie, les experts s’affrontent. Les divergences sont énormes. Comment dès lors, savoir si le gouvernement a consulté le « bon » expert pour prendre des mesures efficaces ? Il s’est déjà avéré au cours des deux années précédentes que des décisions prises n’étaient pas les bonnes. Pendant que le doute s’installe et que parfois on a le sentiment que le gouvernement fait du n’importe quoi, on oublie l’était lamentable dans lequel les gouvernements successifs ont laissé les hôpitaux, dans le but de liquider le public et de rendre tout au privé.
Là est le vrai combat citoyen, celui qu’il convient de faire pour qu’il soit encore possible de se faire soigner en France et en Belgique quand on possède un faible revenu. Personne, sauf Georges-Louis Bouchez et ses pareils, ne veut la situation des hôpitaux américains où une semaine d’hospitalisation coûte une année de salaire d’un ouvrier.
Pour le reste, il est vraisemblable que la pandémie partira comme elle est venue sans qu’on sache bien pourquoi, conservant ci et là quelques foyers, histoire de ne pas se faire oublier.
J’ai bien peur que Macron ne partira pas avec elle.

5 janvier 2022

Une démocratie libérale.

Quand on pense à l’histoire du nazisme, on ne peut qu’être troublé par l’écrasante majorité du peuple allemand qui de 1934 à 1940 approuva l’hitlérisme.
Comment un peuple intelligent, occidental, c’est-à-dire imprégné d’un humanisme des grands philosophes dont certains étaient Allemands, le tout acquis dans les écoles et dans les familles, a-t-il pu à ce point se tromper sur un système manipulé par des voyous ?
Sans ne faire aucune comparaison entre le nazisme et la démocratie libérale dont Georges-Louis Bouchez raffole, il faut bien admettre que cette quasi-unanimité de deux peuples pour un système, l’un qualifié d’exécrable et l’autre porté aux nues, a quelque chose d’extrêmement troublant.
Ça l’est à tel point, qu’on peut établir une règle commune à savoir qu’une majorité démocratique peut lourdement se tromper sur la qualité des gens qu’elle envoie à la direction du pays, puisque 80 millions d’Allemands ont élu Adolphe Hitler tout à fait démocratiquement.
J’exclus de mes propos la moindre pensée qui porterait à faire croire que nos dirigeants établiraient des camps de concentration et traqueraient les Juifs à l’occasion, si l’histoire souvent se répète, une période n’est pas le copier/coller d’une autre, pour que des similitudes de cet ordre s’observent. Certains traits des dirigeants du national-socialisme sont universels et se retrouvent dans des personnages actuels de la politique. À côté d’altruistes, portés à la représentation du peuple par amour, on le sait en Belgique, comme ailleurs, des individus sans scrupule, des arrivistes pour la plupart, ne s’encombrent pas de principes vertueux. Ils existent bel et bien, preuve en est que certains soit par imprudence ou par malchance se retrouvent impliqués dans toutes sortes de combines qui les conduisent en correctionnelle et certains même aux assises !

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Comme ces merlans pas frais de la politique se retrouvent à peu près dans tous les partis de pouvoir, serait-il excessif de se poser la question de savoir, si c’est un petit nombre de quidams tous démasqués ou si ce n’est que la partie visible d’un iceberg ?
C’est une question de la plus haute importance. Je me la suis posée souvent devant certains hauts personnages dont les comportements relèvent du fait-divers !
Voyou, le terme gêne, je sais ; cependant à regarder la deuxième définition du Robert : « homme d’une classe sociale en général moyenne ou basse, de mœurs ou de moralité condamnable », selon le dictionnaire, nous n’avons pas qu’affaire à un gamin des rues déluré et mal élevé, quoique à certains de nos représentants, les deux définitions sont adaptables, mais à des gens à l’apparence respectable.
À vrai dire les dirigeants nazis n’étaient pas des voyous, mais bien des criminels. Les nôtres n’en sont pas encore là. Quoique certains dans l’Affaire Cools, l’aient été.
Le constat est cependant pénible : certains de nos dirigeants sont des voyous !
D’autres sont à ce point de bascule qu’ils peuvent le devenir.
Avez-vous déjà imaginé que nous sommes dirigés en partie par des voyous ? Moi, souvent ! Et cette idée, statistiquement certaine et facilement vérifiable, m’obsède.
Comment faire le tri dans une démocratie libérale, sinon en tenant compte de qui prend ou a pris une mesure ou déposé une loi qui met les citoyens pauvres un peu plus sur la paille ? Comme à l’inverse, qui a aidé par des artifices et des arrêtés à l’évasion fiscale, aux intérêts notionnels et à toutes sortes de moyens légaux de ne pas inquiéter les riches sur la nature de leur profit, comme sur la destination de leurs capitaux ?
Oui, ces ministres, ces promoteurs d’idées souvent du plus pur radicalisme libéral sont des voyous, parce qu’ils vont à l’encontre des besoins du peuple et de son bonheur.
Quand le PIB d’un pays augmente avec le taux de pauvreté, on peut quand même se poser légitimement la question de savoir où sont passés les milliards et comment se fait-il qu’en démocratie libérale personne ne puisse donner une réponse construite et satisfaisante !
Reste le cas de l’honnête parlementaire qui vote par inadvertance ou même en croyant bien faire, une loi qui conduit le peuple vers une plus grande misère.
Certes, c’est un incompétent, voire un complice involontaire de la voyoucratie, donc un homme dans lequel on ne saurait avoir confiance, mais ce n’est pas un voyou.
Les hommes d’État devraient pouvoir chasser du pouvoir tous les voyous. Or il n’en est rien. Manquerions-nous de belles consciences, de cœurs purs et de visionnaires ?
Est-ce à dire que la démocratie libérale est inamendable ? Déjà tellement décrite comme insurpassable par nos fausses élites et nos voyous patentés, vous voyez d’ici le tollé que cela ferait dans une majorité de citoyens enthousiasmés de libéralisme, sans même savoir ce que recouvre le mot, si elle acquérait soudain la conviction qu’on la roule depuis la nuit des temps !
Et c’est là que le peuple d’aujourd’hui a, d’une certaine manière, bien des analogies avec les 80 millions d’enthousiastes d’Adolf.
Si le peuple belge se trompait sur la nature du régime et l’honorabilité de ses pairs ?
Cette alternative est donc si impossible ? Et si au lieu de monter ce régime en sucre d’orge qu’en tribune on célèbre, on commençait par le regarder droit dans les consciences, afin de savoir une fois pour toutes, s’il est au service du plus grand nombre ou seulement au service de quelques-uns ?

4 janvier 2022

175 ans d’embrouilles.

Il suffit de les entendre gazouiller pour comprendre qu’ils font le libéralisme du temps de ma grand-mère ! Leur leader actuel a résumé dans son discours du 175me anniversaire du mouvement libéral tous les poncifs sur ce qui crée « le plus de bien-être », grâce aux recettes du « tout pour moi, rien pour les autres » qui caractérise tous ces mauvais belges qui se proclament patriotes.
En plein manspreading, Charles Michel, invité d’honneur, aérait ses gonades au premier rang du public.
Les arguments de Georges-Louis Bouchez datent des débuts de la guerre froide, 1945-1947. C’est du Harry Truman quasiment mot pour mot. Alors que l’économie s’est mondialisée durablement en un énorme système d’exploitation des masses, le petit rigolo nous invite à nous enrichir. Pas comme lui, évidemment, sénateur coopté et chômeur de luxe, mais comme c’est impossible à faire chez les pauvres. C’est-à-dire bosser, rester dans la misère mais dignement, en fermant sa gueule !
Cet idéal pour riche oisif ou demeuré du bulbe à force de pointer en usine fut établi lorsqu’il était devenu urgent de contrer une autre manière d’assurer le bonheur des gens par une politique collective.
Elle s’est renforcée aux Trente glorieuses, pour s’effondrer dans le système actuel à partir des crises économiques des années 70 à nos jours, tandis que les libéraux et le PS, faisaient mine de ne pas s’en apercevoir. Aujourd’hui, c’est un abîme entre ces voyous honorés et nous.
Quels sont les arguments dont tentent de nous persuader Bouchez et les hors-sol de son espèce ?
Le projet libéral s’en remet à l’identité des individus. Ces beaux merles croient dur comme fer qu’ils amènent plus de démocratie ; une économie plus forte et des richesses mieux partagées ; qu’ils étendent la liberté d’être et d’entreprendre à chaque individu ; qu’ils n’entendent pas produire des recettes ni imposer leur conception du bonheur, dans leur grande magnanimité.
C’est pathétique ! L’orateur reprend l’antienne des libéraux qui prêchaient il y a cinquante ans une éducation des masses africaines par le travail et l’effort. En décembre 2021, Bouchez ose tenir ce même discours aux ouvriers sous-payés et aux chômeurs « on ne peut pas affirmer qu’un individu est libre si on ne lui donne pas les outils de sa liberté. » et de finir dans la grandiloquence « j’aime à le rappeler, nous ne vivons pas dans une démocratie, mais bien dans une démocratie libérale ». On voit quel genre d’outils l’éducation nationale libérale donne aux enfants : un savoir en fonction des besoins mondiaux de spécialisation excluant les connaissances essentielles du savoir : l’humanisme et l’histoire de la civilisation desquelles nous procédons.

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Bouchez délire à bloc quand il passe de la diligence au chemin de fer, pour montrer que le progrès est essentiellement dû au libéralisme. Toto oublie qu’on a fait des pyramides avant lui, comme il ignore les progrès du Siècle des Lumières, avant l’avènement des théories d’Adam Smith, le grand homme de G.L Bouchez, avec Alexis de Tocqueville (sans les avoir bien lus évidemment). C’est le double Lutz de ce patineur des verbes sur les impasses du libéralisme : les applications de l’atome dont les suites d’irradiation des matières ne sont pas prises en compte et l’IA (intelligence artificielle) dont les drones tuent déjà des gens à mille kilomètres du manipulateur et on lui passe la 5G.
Bouchez est tout à fait ignorant de l’Histoire des civilisations, lorsqu’il termine son discours en s’écriant d’une voix extatique que le libéralisme est la seule philosophie politique qui a fonctionné dans l’histoire de l’Humanité ! Son contemporain Xi Jin Ping rit déjà trop avec Biden sans se faire mal aux côtes, pour se brancher sur un nouveau crétin, à Pékin !
Le président-avocat du MR atteint son plein de conneries dans les discours discourtois et agressifs sur les plateaux de la télé, quand il s’attaque au chômage et au chômeur. Pour lui, toute pauvreté est le fruit d’un échec individuel. Non seulement les pauvres sont coupables de l’être, mais en plus, ils sont sournois et pétris de mauvaises intentions. Un Belge sur sept est donc un mauvais Belge avant d’être un mauvais libéral, comme un Belge sur cinq n’a pas les moyens de s’offrir une semaine de vacances, selon les journaux.
Le monde libéral prend les travailleurs pauvres et les chômeurs pour des idiots.
L’avocat de la cause libérale est au sommet du cynisme, quand il critique l’indexation supplémentaire aux bas revenus qui « désavantage » la classe moyenne, puisque « c’est elle qui paie à peu près tout » ! Le grand malheur des libéraux éclate sous nos yeux : l’effondrement de la classe sociale moyenne, victime, à son tour, de l’économie libérale. Un comble ! Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Bouchez qui l’affirme dans cette réflexion.
Bref beau discours pour des agents de la grosse galette et grossier spectacle pour des gens qui prétendent à la distinction et qui, dès qu’il est question de leur beau pognon, ont des réflexes d’assassins !