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31 mai 2009

La victoire libérale.

C’est un fait inouï, impensable, mondialement événementiel : la faillite de General Motors !
Près d'un million d'emplois directs et indirects menacés ! La désindustrialisation des Etats-Unis amorcée ! Toute la société capitaliste touchée en son cœur ! Le monde en crise…
Et pendant ce temps-là, la société libérale belge exulte, le MR est certain d’avoir convaincu les électeurs de voter la confiance à l’économie de marché, au libéralisme économique dans toute sa splendeur !... Ah ! les cons. On ne sait si c’est avec admiration et en gloussant d’une franche rigolade qu’on salue par ce mot nos délurés du MR et en hochant la tête de pitié pour la belle bande du même nom qui se précipitera à la dévotion des urnes !... Ah ! les cons…
On croit rêver !
Bien sûr, le président Obama ne laissera pas l’affaire aller aussi loin et nationalisera vraisemblablement ce géant qui fit basculer la victoire de la deuxième guerre mondiale dans le camp des alliés, rien que par sa capacité industrielle à produire du matériel tracté.
Bien entendu, nos attardés mentaux, qui règlent toujours la Belgique sur le papier à musique de l’économie capitaliste classique, n’en sont pas à mesurer cet effondrement comme un signal.
Comment pourraient-ils flagorner le MR et celui-ci plastronner comme il n’est pas permis, s’il fallait donner la place qui revient à cette information majeure ?
Voilà un parti qui devrait prendre la gifle de sa vie, un parti co-responsable du désastre et le public – qui n’a pas compris – à cause d’une presse qui est payée pour la fermer, s’apprête à lui faire un triomphe !
General Motors devrait être mise sous chapitre 11, c’est-à-dire en redressement judiciaire. De ce fait, le Trésor américain prendrait 70% des parts de la nouvelle entité, une véritable nationalisation au sens propre du terme. Une nationalisation qui fait réfléchir les industriels américains dans une situation identique.
Ce secteur ne mérite vraiment pas de plan de sauvetage, dit Paul Krugman, prix Nobel d’économie, mais en temps de crise économique sévère, et certainement durable, le gouvernement américain a-t-il le choix de sauver GM ou de l’abandonner au dépeçage des créanciers ? Barak Obama assure que la faillite est inimaginable !
Malgré tout ce que peut raconter Louis Michel avec son fameux « encore plus de libéralisme » Obama semble décidé à fonder la Régie GM, à l'instar de la Régie Renault au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Un volontarisme qui tranche avec les schémas de sauvetage des banques élaborés par Didier Reynders, dont une partie a servi à financer les parachutes dorés, et les nouveaux salaires, tel celui de Dehaene !
Dans le cas américain, si la socialisation des pertes implique une contribution à risques du citoyen, une socialisation des éventuels profits dans le futur reviendrait également à la collectivité. De l’impensable pour les MR, ces obtus de l’ancienne école.
Cette histoire extraordinaire fait penser à « Brave New World », roman d’anticipation d’Aldous Huxley, le meilleur des Mondes, en traduction française (1932).
Encore aujourd’hui sous le vocable de Big Brothers, n’est-ce pas la caricature de Ford 1er qu’en avait faite l’auteur dans son livre prémonitoire, qui en prend un coup et condamne l’auteur en tant que faux prophète ?

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On se souvient du livre : L'immense majorité des êtres humains vivent au sein de l'État Mondial – seul un nombre limité de sauvages sont regroupés dans des réserves. Bien que l'enseignement de l'Histoire soit jugée parfaitement inutile, on apprend néanmoins que les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans ». Dans cette société, la reproduction vivipare a totalement disparu ; les êtres humains sont fécondés en laboratoires, les fœtus évoluent dans des flacons, et sont conditionnés durant leur enfance. Les traitements que subissent les embryons au cours de leur développement déterminent leur future position dans la hiérarchie sociale (par exemple : les embryons des castes inférieures reçoivent une dose d'alcool qui stoppe leur développement, les réduisant à la taille d'avortons). Une fois enfants, les jeunes humains reçoivent un enseignement qui les conditionne parfaitement durant leur sommeil. Les castes supérieures apprennent ainsi à mépriser sans remords les castes inférieures, et ces dernières apprennent à admirer l'élite de la société.
On y était presque.
En Belgique les Alpha pavoisaient au titre de premiers bénéficiaires de ce conditionnement capitaliste futuriste, les Socialistes s’étaient résignés à mendier leur pain aux puissants Alpha.
Les Delta et les Epsilon peuplaient les usines et étaient délestés de leur prétention à une meilleure vie dans des situations de précarité.
Et voilà que tout bascule, alors qu’on touchait aux portes de l’irrémédiable !
Nous avions – nous avons toujours - Helmholtz Watson, maître de conférences au Collège des Ingénieurs en Émotion (Section des Écrits) dans le roman d’anticipation de Huxley, en la personne du « bon » Louis Michel.
Ces gens dévoileraient pour nous les joies profondes de leur système en pleine évolution charismatique... Patatras ! la crise change tout et leur donnerait tort si la presse faisait son travail.
Le citoyen verrait dans quel état le paradis libéral allait conduire les hommes.
Heureusement pour ces voyous, si le temps se gâte aux USA, le nôtre n’a pas encore soufflé la tempête. Nous sommes sous cloche. Comme Rockefeller rassuré par une presse spécialement écrite pour lui, nous lisons que la crise est derrière nous, que ça va repartir, juste un peu plus de libéralisme et on y est.
C’est dire comme on va tomber de haut après le 7 juin, quand il faudra bien convenir qu’on nationalise GM dans mon Amérique-à-moi comme hurle un chanteur de leur bord, et que ce n’est pas fini la crise.
Qu’importe, Reynders sera au pouvoir, Kubla sera président à la Région wallonne. Pourvu qu’on regarde ailleurs, on croira quelques temps encore que le système libéral est le meilleur, d’autant que le label est certifié par Di Rupo, opposant favorable dans une opposition constructive !

30 mai 2009

Catch WWE à la RTBf.

On n’avance plus que par défi. Le choc des colosses, Standard Anderlecht, pathétique !
En parler une seconde fois, c’est du réchauffé, une maniaque attitude…. Le Standard est le meilleur et merde !...
Qu’est-ce qui remplace un spectacle qui a fait des thunes ?... sinon un autre spectacle qui promet encore plus de thunes ! Un autre choc hyper médiatisé… le choc des catcheurs des partis, la bataille des chefs !
Nous avons ce qu’il faut : deux clones de Mickey Rourke, Di Rupo et Reynders, les hercules de la WWE !
Des vraies brutes à réveiller l’instinct pervers de l’électeur !
Pour les bookmakers, ils font partie de l’unique écurie libérale « Belgique » : la gauche de la droite et la droite de la gauche, même gabarit, même objectif. Ce n’est pas la première fois que la WWE relooke deux champions en inventant des différences, pour que le public puisse prendre parti pour un ou pour l’autre,
Parfait. On va les maquiller en frères ennemis, la querelle de la famille socialo-libérale.
Maillots différents, l’un en bleu, l’autre en rouge, quoiqu’ils s’entraînent dans la salle « Mondial Sport Marketing », avec un coach unique qui fait croire qu’il a un frère. Les deux stars placent les sous de leurs combats dans la même banque.
Qu’importe, si le combat est sanglant.
Personne n’ignore qu’à la WWE, quand on se fait une blessure, c’est qu’on s’est mal reçu. Les acteurs observent des règles strictes. Tout se déroule suivant un schéma établi avant le match. Tu me fais un chassé croisé avec appui sur les coudes, moi, je te plaque avec une clé des cuisses, après trois manchettes au menton.
Un vrai ballet d’artistes.
Il est interdit de se marcher sur les pieds si ce n’est pas écrit dans le scénario.
C’est ce qu’on a vu à l’entraînement sur le ring de la RTBF, une lutte sans merci. réglée au millimètre.
A gauche, le taureau de Mons, 62 kilos, 1 M 75, et à droite le lion de Coronmeuse, 78 kilos et 1 m 76, au finish pour la ceinture d’or du 7 juin.
D’autres combats sont prévus, en couple: Milquet/Kubla contre Van Cau/Durand.
Les femmes ça stimulent le côté malsain, le voyeurisme du spectateur. Les gradins bien garnis, rien de tel pour le moral. Milquet et Durand iront-elles jusqu’à se déchirer le maillot ? faudra voir au scénar…
Revenons au combat des titans.
Le taureau de Mons joue son va-tout. Il est tenant de la ceinture d’or « social in the world » ; mais il pourrait la perdre. L’enjeu est important. On a vu des rois du ring disparaître à la suite d’une mauvaise chute dans les sondages.

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Le lion de Coronmeuse est plutôt sûr de lui. On le donne gagnant. L’autre, cependant est assez ficelle. Pendant que l’arbitre fait semblant de regarder ailleurs, il donne des coups sous la ceinture. C’est le plan de travail : « Le taureau écrase les couilles du Lion d’un coup de genou. La coquille du Lion glisse du slip. Il se tord de douleur. » Les spectateurs rugissent, vocifèrent, eux, sur le ring, grimacent.
En réalité, le coup de genou s’est perdu dans le gras de la cuisse du Lion et la coquille que l’arbitre ramasse était un doublon dans le slip de l’athlète.
Le public est prêt à en venir aux mains. Le Taureau prend le Lion en traître, c’est visible de partout sauf de l’arbitre qui regarde de plus en plus ailleurs.
Les catcheurs en sont au ballet du combat de rue. Le Lion coince le Taureau entre deux cordes, il prend son élan pour le finir les deux pieds en avant, quand le Taureau se libère à la dernière seconde et le Lion se retrouve par terre devant la première rangée de spectateurs qui se lèvent en hurlant d’excitation.
Ils vont se départager à coups de chaises. Ce sont les spéciales du lot A, qui tombent en morceau dès qu’on les touche. Les ferrailles sont en caoutchouc et les vis en papier mâché.
Dans le slip du Lion, la poche de mercurochrome libère un supposé sang rouge.
Le Taureau va-t-il conserver son titre en poussant le Lion à l’abandon ?
Non. Il doit passer la main. C’est signé et dans le contrat, il est disqualifié.
C’est le beau qui gagne contre le laid.
La foule envahit le ring.
L’arbitre speaker va rechercher le Lion qui ne veut pas remonter sur le ring sans avoir au moins donné un coup de manchette au Taureau, qu’il accuse d’avoir acheté l’arbitre qui lui donna jadis le titre de champion de Wallonie.
Il passe entre deux cordes, enfin. Il lève les bras avec au bout la ceinture d’or du 7 juin.
Du coup le Taureau de Mons ploie l’échine. Il entre dans la peau d’une ancienne gloire du ring, jusqu’à la revanche qui est déjà prévue.
C’est le délire ! Le match suivant, Louis Michel, catégorie poids lourd, veut briser les reins de Charles Picqué, lourd-léger…
Ce sera le futur défi, pour dans 3 semaines, après la réunion des actionnaires de la WWE.
Le public s’est diverti. On ne parle plus du Standard.
On envisage d’augmenter le prix des places.


29 mai 2009

Quand le corbeau croasse.

La lettre anonyme est une spécialité dont on se passerait volontiers, mais le Belge centriste et malade de son insignifiance en est si friand et paraît y être tellement attaché, que ce n’est pas demain que s’arrêtera son plaisir dans sa reconquête d’être quelqu’un !
Déjà entre 40 et 45, il s’était donné à cœur de parfaire ce genre d’écriture, si bien que les Kommandantur ne savaient plus où donner de la tête, suite à l’ouverture du courrier. La profusion, c’est ce qui sauva quelques Résistants, faut-il le dire ?
Soixante ans plus tard, la ferveur dénonciatrice ne s’est pas démentie.
En France un ministre engage le citoyen à dénoncer un étranger en séjour illégal et mieux encore, celles et ceux qui seraient en infraction en lui offrant du pain ou un abri.
C’est ce qui s’appelle un encouragement venu du haut pour une besogne du bas, élevée au rang de vertu patriotique.
Les temps mènent l’ouaille bien pensante à un Centre apeuré. Le héros moderne est pusillanime et croit dur comme fer que la crise capitaliste, c’est un sale coup des Rouges ! Qu’est-ce qu’un « patriote » ferait pour ne pas quitter des yeux ses pantoufles, sa télé et sa femme, ? Il se défend contre l’ennemi. Quel est-il ? Celui qui ne pense pas, qui ne vit pas, qui ne réagit pas comme lui.
Cela fait beaucoup de monde.
Evidemment pas que le Centriste apeuré qui écrit beaucoup. Il y a aux extrêmes des gens que démangent aussi l’écriture de la main gauche, l’enveloppe achetée avec des gants et le timbre que l’on humecte avec la langue du chien.
La Justice n’est pas en reste avec les témoignages sous X. On ignore toujours quel est le témoin mystère dans l’affaire Cools. Il doit s’en passer de belles dans les commissariats sur les déclarations spontanées de témoins qui dès qu’ils sont assurés d’être sous X en remettent des louches.
Les temps s’y prêtent. Ce qu’on n’ose plus dire ou signer devant tout le monde croît au fil des nouveaux interdits. Des têtes qui ne reviennent pas dans le trombinoscope politique, dans la dynastie et même dans le voisinage font l’objet de tous les soins des corbeaunautes et des refoulés de la société de cons, sommations règlementaires comprises.
L’automobile, sa convoitise et sa conduite produisent en plus du délit de fuite, beaucoup de vocations. La médisance classique derrière les rideaux s’arme désormais d’un calepin et d’un crayon, histoire de noter le numéro minéralogique de la voiture qui a mordu la ligne continue en face de chez soi.
Internet dans le genre de langue de pute anonyme a déjà troué le plafond du pseudonyme et de c’est pas moi, c’est l’autre. On n’est pas encore arrivé au bout des possibilités des artistes du trompe-l’œil.

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Le sanglot anonyme, la dangerosité refoulée, le pédo qui cherche de la fillette mais ne voudrait pas glisser sa carte de banque dans la fente illicite, le voyeur militant, la petite qui se néglige et qui veut absolument passer sa bande comme celle de Camilla sur le phone de Charles, il y a mille et une manières de passer inaperçu, tout en exposant ses fesses.
Bref la « belle âme » est à la hausse et en dit long sur l’état de notre société.
Deux brèves de l’actualité remettent le couvert.
VTM est devenu l’agent de liaison involontaire pour lettre anonyme menaçant des gens importants. Mettez-vous à la place du corbeau, la gentry n’a pas de domicile connu, le téléphone privé n’est pas dans l’annuaire, comment voulez-vous qu’on soit franc de collier, pour adresser directement ses petites lâchetés aux intéressés ?
C’est ce qu’a pensé un corbeau gantois en expédiant une menace de mort à VTM pour faire suivre au ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht.
Ici l’épistolier ne moucharde personne. Il se contente de proférer des menaces qui ne lui coûtent qu’un timbre, à un personnage de l’Etat. Il s’expose à être l’objet d’une enquête et non plus à être félicité dans le cas de la lettre dénonçant un « voleur » du fisc au fisc.
Comment prendre la chose ? D’habitude les vrais criminels ne disent pas qu’ils vont agir, donc il s’agit d’un maniaque de l’écrit qui serait fort embarrassé s’il devait mettre sa menace à exécution. Mais, sait-on jamais. On a vu par le passé des tracassés de l’écriture qui passaient à l’acte parce qu’on n’avait pas pris avec sérieux des menaces qui au départ ne l’étaient pas.
Allez savoir avec les fous ?
Et comme il s’agit d’un ministre, nous sommes bons pour la note de frais de l’enquête.
L’autre épistolier anonyme a eu encore plus d’ambition, puisqu’il menaçait une personne de la famille royale, en l’occurrence la reine Fabiola.
Le cas est ici plus complexe parce que le suspect a été dénoncé à la police par un policier.
La réaction fut encore plus rapide que celle de Gand.
Que le gros du public ne se réjouisse pas trop. La police ne réagirait pas si vite avec vous. On a même vu dans certains cas malgré les menaces et des voies de fait, qui laisseraient supposer que la suite serait bien pire. La protection demandée n’est jamais venue ; alors qu’il ne s’agissait pas d’une lettre anonyme, mais d’un quidam dont la victime pouvait redouter un tabassage.
Evidemment pour la reine, puisqu’on avait une dénonciation, on a bondi.
Hier soir, le suspect a toutefois été relâché, nous communiquent les gazettes !
C’était donc une fausse piste.
Aux dernières nouvelles, le policier dénonciateur n’a pas été arrêté.
Comme quoi, il y a corbeau et corbeau !...

28 mai 2009

Embauche.

- Croyez, Monsieur le Président Mordurière, que c’est un grand honneur pour moi que vous…
-Voyons, camarade Leguigneux, entre militants… pas de chichis, sais-tu.
-Je me suis étonné que vous… que tu t’adresses à moi.
-Tu peux continuer à me dire vous, ça ne me gêne pas.
-C’est sans doute pour me demander des nouvelles de la section de Monstrueux que vous m’avez fait venir. Vous savez, je ne suis qu’un petit membre sans mandat et je n’en peux dire que du bien… L’honnêteté de…
-Tututu, camarade. Je les connais à Monstrueux. Qui n’a pas entendu parlé du Président Mordurière dans le Borinage, hein ! Ce n’est pas pour ça que je t’ai fait venir à mon bureau…
-Tant que j’y pense, Monsieur le président, j’aurais besoin d’un justificatif pour l’absence de la journée.
-Où travailles-tu ?
-Chez Mordu et fils.
-Ah ! je les ai dans ma liste des donateurs du parti… très bien. C’est dur, hein !, chez Mordu de gagner sa croûte ! Je vais faire donner un coup de fil à Alphonse, le père. Tu auras ta journée…
-Merci, Monsieur le Président.
-C’est naturel… Entrons dans le vif du sujet. Tu as toujours travaillé chez les Mordu ?
-Non. Avant j’étais chez Strombelle, au four, puis à l’usine de fer, encore avant j’étais à la Sambre et Meuse… mais j’ai commencé…
-Bref, tu travailles depuis quand ?
-Depuis l’âge de quatorze ans.
-Donc tu es un pur.
-Un pur quoi ?
-Un pur ouvrier…
-J’ai pas eu la chance de faire des études…
-Oui, ils disent tous ça. Mais ça n’a pas d’importance. C’est juste ce qu’il me faut.
-Tous les Leguigneux sont du parti… Je ne vois pas ce que vous me voulez ?
-Je t’explique. Comme tu peux le voir dans ce bureau, avec les employées derrière la cloison, la salle de réunion que tu as dû traverser pour venir jusqu’à moi…
-Oui, c’est un peu comme, je ne dirai pas chez les Mordu qui ont leur bureau dans la cuisine de la vieille Mordu, mais comme chez Tarentèle…
-Tu as travaillé chez Tarantèle ?
-Oui, six mois… C’était juste avant qu’on n’arrête le fils, comme le père était en fuite…
-Une bien triste affaire… On en était où ?
-Je disais qu’en venant ici, je me serais crû à la direction de Tarentèle… et…
-…voilà, et, vois-tu, camarade, quand il m’arrive de finir les réunions par une vibrante Internationale, je suis un peu gêné…
-Faut pas Président. On vous aime bien à Monstrueux…
-Je sais. Mais, il me vient parfois des remords.
-Mais…

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-Ne m’interromps pas, tu veux ? Alors, que je dois défendre des braves types comme toi qui travaillent toute leur vie pour des ronds de carotte, je suis ici à me demander si je suis entouré des collaborateurs qui me conviennent.
-On a eu le camarade Floréal de la Confusion qui est venu nous parler à la section de Monstrueux de l’avantage d’être de notre parti en temps de crise… Il était très bien, avec de beaux mots et tout, même que ma femme, qui était avec moi, a un peu pleuré…
-Justement, Floréal c’est un con. Il sort de l’université de Bruxelles, c’est tout dire…
-Je ne comprends pas…
-Si tu me laissais t’expliquer ? Je me suis retrouvé un jour poing levé à chanter l’Internationale et je me suis demandé si ce n’était pas un autre qui chantait à ma place. Eh bien ! non, c’était moi. Et il y avait à côté de moi rien que de la crème de direction, des gens du sérail, élevés par des ouvrières dans une ruche qui allait bientôt compter trop de reines et quelques bourdons : Marie, Laurette, Philippe, Fadila, Jean-Claude, Karine, Thierry, Jean-Charles, Laurent, Joëlle, Paul et les autres…
-Personnellement, je ne connais personne de ces camarades…
-Tu ne les a jamais vus que sur les affiches électorales. Et je me suis trouvé mal. Qu’est-ce que je foutais-là coupé de ma base, à écouter des mots, encore des mots, quand tout fout le camp dehors… Je me suis dit, c’est à cause du triple vitrage. Ils n’entendent plus les bruits du dehors. Puis je me suis dit, merde, moi non plus…
-Je ne comprends rien à ce que vous me dites, Président Mordurière, rien du tout !
-Jules Leguigneux, manoeuvre métallurgiste, ignoré de tous, humilié avec tes douze cents euros mensuels pour nourrir ta famille, veux-tu être député ? Tu seras mon bras droit. Tu m’apprendras la souffrance du bon peuple. Le veux-tu ?
-Bien ça alors, je n’en reviens pas. Je ne suis pas capable, Monsieur le Président ! Jamais je ne le pourrais !
-Eux non plus ne sont pas capables, eux pourtant n’ont pas hésité. Ils ont pris ça comme si cela leur était dû. Et tu vois le résultat. Tu ne pourrais pas faire pire !
-Dans ces conditions…
-Tu sais que tu me plais, toi !
-Justement, de ce côté-là, pas question… On vous connaît, sauf votre respect…

27 mai 2009

Des députés calibrés.

Le mystère des liens de la Belgique avec le « grand allier » commercial et militaire des Etats-Unis n’est pas prêt d’être levé.
C’est dommage. A la veille des élections européennes nous ignorons toujours la politique de l’Etat belge sur cette importante alliance. Au vu du déculottage général à la crise américaine et l’enthousiasme imbécile à l’avènement d’Obama, on a compris.
Nous sommes restés des fans des USA et l’Europe passe après. Nous allons envoyer des américanolâtres au parlement européen.
Nos partis dans un large spectre de la droite à la gauche nous prennent pour des cons !
Quand on voit le peu de cas que nos dirigeants font du « non » français à la ratification du Traité de Lisbonne, évitant prudemment de demander notre avis en Belgique et ratifiant la chose par le parlement-croupion, on peut s’attendre au pire quant aux relations particulières entre les Etats-Unis et nous.
Nous irons donc aux urnes avec des semelles de plomb et ne sachant rien de l’enjeu et des intentions de nos guignols. Il y a un consensus de nos « élites » pour une politique qui n’est plus franchement un modèle de démocratie.
Il n’y a qu’à voir les débats entre partis sur les chaînes TV, pour que saute aux yeux l’escamotage d’une discussion franche sur la politique européenne, remplacée par de misérables empoignades en face à face des ego.
Nous avons un peu plus de renseignements sur les alliances que nous avons signées entre les Etats-Unis et nous en ce qui concerne l’OTAN. Non pas qu’on soit déterminé en Haut-lieu à en discuter, mais des actes signés existent, enfin ceux qu’on a bien voulu nous montrer.
Quelques dates récentes d’ajouts au pacte principal nous impliquent de plus en plus dans nos relations avec l’armée américaine et le commandement intégré de l’OTAN dont nous dépendons.
Dans la précédente chronique, apparaissait une préoccupation majeure qui porte sur le budget de l’armée américaine, budget qui aurait tendance à gonfler, malgré les dénégations d’Obama, dont une partie serait le produit de la maladie du dollar qui est l’inflation.
Poursuivre une collaboration avec l’armée américaine par le biais de l’OTAN en temps de paix, n’est-ce pas indirectement nous montrer solidaire de la dette américaine ? Quelle est la contribution réelle de la Belgique à l’OTAN, c’est-à-dire au soutien indirect de l’armée américaine, non seulement la part de celle-ci stationnée en Europe, mais encore les armées qui ont participé à la guerre d’Irak et toujours sur place, alors que d’autres rejoignaient l’Afghanistan ?

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En 2002, l’OTAN crée une force de réaction rapide lors du sommet de Prague, une chaîne de télévision (NATO TV Channel) est créée en 2008. En décembre de la même année, l'Union européenne (UE) signe avec l'OTAN un partenariat stratégique « l'Identité européenne de sécurité et de défense » (IESD). Enfin, l'OTAN prépare son élargissement en relation avec l’entrée dans la Communauté de nouveaux membres de l’Europe de l’Est. Pour rappel, le 29 mars 2004, sept nouveaux pays (l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie) entraient dans l’UE, portant à 26 le nombre des membres.
Serait-ce trop de demander à nos bouillants partisans de l’UE et de l’OTAN si nos alliances avec l’Amérique n’indisposent pas un voisin comme la Russie extrayant un gaz naturel dont nous avons un criant besoin ?
Autrement dit, est-ce bien malin de servir la politique américaine en Europe au détriment de la nôtre vis-à-vis de la Russie ? Est-ce qu’il appartient au président Obama de dicter notre conduite dans l’affaire d’accepter ou de refuser la Turquie dans l’UE ?
Voilà les questions qu’il aurait fallu poser aux membres de nos différents partis qui veulent faire carrière à l’Europe.
Et tant d’autres questions restées sans réponse.
Par exemple le rôle que l’OTAN a joué dans la deuxième guerre d’Ossétie du Sud en 2008, avec l'éventuelle adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine au traité ?
Est-on certain en Haut-lieu qu’une majorité d’Européens est toujours favorable à l’Alliance atlantique telle que définie dans nos relations avec l’OTAN et, par-delà, les relations commerciales privilégiées avec les Etats-Unis ?
Voilà moins de deux mois, juste avant le 24e sommet de l'OTAN, Strasbourg, Kehl et Baden-Baden, commémoraient le 60e anniversaire de l'OTAN. D'importantes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes eurent lieu. Cela devrait quand même jeter le trouble dans l’esprit de nos dirigeants !
L’Europe serait dirigée par des atlantistes alors que beaucoup de citoyens seraient contre !
Ça rappelle trop le « non » au Traité de Lisbonne pour ne pas poser la question aux candidats à l’Europe.
Ces interrogations sont pathétiquement absentes des débats à dix jours des élections. Même les journalistes n’en pipent mot.
Alors, les élections ? Quelles élections ?
A moins que tout cela ne soit « top secret », trop fin pour nos gueules ?

26 mai 2009

Reynders ou l’art de l’esquive.

(suite de l’article précédent)

Un des facteurs responsables de la double crise aux USA (d’abord américaine, puis mondiale- pour revenir en boomerang ) est l’explosion de la dette globale de ce pays.
Les Etats-Unis n’équilibrent plus leurs bilans que de deux grandes manières : en utilisant la planche à billets et en vendant des bons du Trésor (les fonds souverains) à des pays qui se trouvent dans l’alternative d’accepter ou d’ouvrir une procédure (comment ?) afin de déclarer en faillite l’Etat américain !
Dans le cadre des élections du 7 juin pour renouveler le parlement européen, je m’étonne que cette situation alarmante d’un pays ami, dont l’économie a des ramifications majeures en Europe, n’a jusqu’à présent suscité aucun commentaire des libéraux comme des autres partis !
Rien dans les programmes d’une politique extérieure de nos prétendants ne permet de nous faire une opinion sur ce sujet dont dépend une part conséquente de notre potentiel industriel et l’avenir de milliers de travailleurs européens et belges en particulier.
Serait-ce que des socialistes aux libéraux, le monde politique belge est pour une entraide intercontinentale en vertu de la mondialisation du système capitaliste et que si les USA coulent un jour, nous sommes disposés à couler avec eux ?
C’est assez surprenant que personne n’en touche un mot.
Il est vrai que la Commission Barroso est conservatrice et proaméricaine, tout de même, on pourrait demander à Louis Michel de tenir des propos moins évasifs sur son libéralisme et l’entendre dire s’il est prêt de remorquer le nouveau Titanic financier qui sombre devant la statue de la Liberté de NY ?
C’est fabuleux qu’une campagne électorale se déroule en oubliant la crise comme si elle n’existait plus et que nous en serions sortis indemnes !
La Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite, Abou Dhabi, l’Inde, la Norvège et pourquoi pas la Belgique ?... ont des bons américains du Trésor. Si les uns comme la Chine en ont des montagnes, d’autres, comme la Belgique, pourraient perdre moins, mais perdre quand même des centaine de millions d’euros, si ces bons devenaient comme les emprunts russes, des chiffons de papier.
L’inflation rampante en Belgique n’est pas vraiment celle qui découle des chiffres statistiques du Ministère des Affaires économiques. La vérité est que le processus est entamé depuis la conversion du franc en euro. Il suffirait une allumette jetée de Washington pour que tout s’embrase.

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Le dollar à la baisse constante aurait tout à gagner d’une inflation qui serait directement liée à la création excessive de la monnaie des Etats-Unis. Ce pays pourrait faire perdre de l’argent à tout le monde au nom du soulagement de sa dette d’une inflation à deux chiffres.
La Chine a choisi le désengagement discret. Ses dirigeants ne veulent pas aller trop vite pour ne pas provoquer de « panique bancaire » mais pas trop lentement non plus pour ne pas être le dernier à fermer la porte « avant le sauve-qui-peut », du moins c’est W. Joseph Stroupe qui l’écrit dans Asia Times.
Et nous ? Qu’est-ce que Reynders, relais de Barroso, a comme politique vis-à-vis des USA ? Personne n’en sait rien !
La Chine achète et revend à petites quantités les bons du Trésor américain. Elle préfère des obligations à court terme. La Chine diversifie ses encaisses dans des « swaps » avec d’autres pays, comme l’Argentine, de sorte que le dollar disparaît des transactions.
Ne serait-il pas temps que Barroso qui n’a jamais pris d’initiative dans ce sens passe la main à un Européen moins sottement amarré au ponton qui prend eau des USA ?
Et si au cours d’une transaction importante payée en dollars à terme de 3 à 6 mois comme cela se fait couramment, une inflation monstre et la chute du dollar intervenaient entre-temps, qui boirait le bouillon ?... les entreprises et par delà les personnels belges, pardi !...
Tous les principaux acteurs espèrent qu’une transition ordonnée soit trouvée pour une sortie en douceur du dollar américain.
Tous ? Pas sûr ! Et si nous demandions des comptes à notre Ministre des Finances plutôt que lui faire la leçon à propos de sa sœur Danièle ?
A dix jours des élections, qui veut le faire ?

25 mai 2009

Tu veux du dollar ?

Qu’importe !
Toute billevesée spéculative sur l’avenir de la planète, problème de robinet, statistique pour bureau d’étude, quelle importance !
L’événement local cache l’événement total.
Aujourd’hui est tel que ce qui est microscopique est de loin le sommet de la préoccupation exclusive liégeoise.
Alors, le dollar pourri et comment s’en débarrasser, entre Sclessin et Wandre, Ans et Fléron, qu’est-ce qu’on s’en tape.
Et pourtant, c’est notre sort à tous qui se joue dans la dernière bataille d’une monnaie.
Frivolité du monde, légèreté des êtres - le fait est - autant recopier des pages de l’annuaire du téléphone… en plein match « du siècle » !
Ce qui est une litote, à considérer qu’il reste nonante et une années à tirer et que personne de qui est vivant, rit, chante et se peint la face en rouge et blanc dans et autour du stade, n’en verra le bout !

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Peut-être bien qu’une seule raison d’évincer Barroso de la présidence des Commissions européennes finira par emporter le choix de nos députés à Bruxelles.
Cette raison tient en peu de choses : « Comment se débarrasser du dollar comme monnaie mondiale de référence quand les pays comme la Chine et un continent comme l’Europe en ont des caisses, considérant que cette monnaie, comme l’économie américaine, est devenue « un produit toxique ? »
Barroso et ses Commissaires ancrés dans un immobilisme tragique ont accumulé les erreurs au seul aspect de ce problème financier. C’est ainsi que nous avons soutenu le dollar au détriment de notre propre monnaie et au risque d’aggraver la crise en Europe.
Cet aveuglement imbécile est principalement l’ouvrage en Belgique du libéralisme à la Michel et la faute personnelle de Didier Reynders.
Heureusement, il n’y a pas que nous dans ce dilemme monétaire. En tête de colonne viennent la Chine et le Japon. Ces pays, avec d’autres, voient leurs avoirs fondre comme une savonnette qu’on a oubliée dans l’eau du bain. Comment sortir en douce du système qui a fait du dollar la monnaie de réserve mondiale ?
C’est tout le libéralisme fondé sur le dynamisme des USA qui s’effondre. Et évidemment l’obligation pour le MR de renier dans une perspective proche, ce qu’officiellement ce parti porte aux nues : le rêve américain !
C’est pourquoi la récente prise de position de Louis Michel sur le « plus de libéralisme » sous entendant une américanisation de notre système social est d’une monstrueuse duplicité ou d’une incommensurable bêtise, au choix.
Il y a deux mois, le Premier chinois Wen Jiabao déclarait qu’il était « troublé » par l’état du dollar américain. Il donnait ainsi le sentiment général des places financières.
Comment les Etats-Unis pourront-ils tenir leurs engagements vis-à-vis des pays qui l’ont financé quand ce grand pays est à l’image de ses banques et de son industrie automobile, c’est-à-dire en faillite virtuelle, et quand le dollar poursuit une descente vertigineuse que rien ne semble pouvoir arrêter ?
C’est tout l’intérêt de réfléchir à une nouvelle monnaie de réserve.
Une monnaie de réserve n’est rien d’autre que l’espèce la plus stable, celle qui varie le moins. C’est un coffre-fort qui conserve les richesses « papiers » lui-même donnant accès à la possession de richesses tangibles. Depuis 1945, la monnaie de réserve mondiale est le dollar américain. C’est toujours le cas. Sauf que le dollar n’est plus stable et que certains pays dont la Chine risque de perdre leur culotte à ce jeu de dupes.
Le pays qui émet la monnaie forte et souveraine possède un avantage particulier sur les autres. Il est le seul à pouvoir utiliser la planche à billets de cette monnaie en fonction de son seul intérêt. Il implique les autres dans la bonne santé de son industrie ou de son rachitisme.
En 1973, les accords de Bretton Woods étaient remplacés par le régime de changes flottants. Depuis le dollar fait le yoyo. Quand le dollar se déprécie les exportations américaines trouvent plus facilement preneur.
Ce qui est nouveau, c’est que le dollar s’est déprécié depuis 2007, sans que les exportations américaines augmentent. Au contraire, on assiste à l’effondrement du système au point qu’on pourrait imaginer que dans quelques années le dollar touche le plancher avec la parité du pesos mexicain ! Pour rappel : 1.00 USD = 13.1729 MXN. Ce serait évidemment une catastrophe mondiale dont nous serions les premières victimes étrangères des States avec les Chinois, à cause, justement de la politique libérale de « confiance » sur la capacité américaine à rebondir dans ce qu’il faut appeler la crise américaine dans la crise mondiale.
Et dans ce cas de figure le MR, comme tous les autres libéraux d’Europe, y aurait une part extrême de responsabilité.
A court terme, un dollar faible peut favoriser l’emploi ; mais, il s’agit d’une période assez brève, largement dépassée, depuis que le chômage bat des records.
Sur le moyen et le long termes, c’est une véritable catastrophe pour les USA.
Le coût exorbitant de l’armée est un second boulet qui les entraîne au fond de l’eau. Ce pays n’a plus les moyens d’entretenir la première armée du monde. Or, c’est la domination de cette armée qui a concouru à sa suprématie économique.
Il devient, dès lors, tentant, plutôt que diminuer l’impact financier de l’armée, de l’intensifier au contraire afin de maintenir par la force un droit de regard sur les autres et d’assurer ainsi l’hégémonie américaine non plus par l’industrie et l’art de son mangement, mais par sa puissance de feu.
On voit depuis les guerres d’Irak et d’Afghanistan que l’Amérique est en train de dériver vers cette solution.
……
Après tout, puisque le Standard est champion, j’aurais pu ce soir plutôt qu’à réfléchir à des tragédies à la « mords-moi le nœud », sortir afin de voir l’ambiance au Centre. Je n’en ai rien fait. Avec le peu d’intérêt que j’affiche, j’ai eu peur de me faire casser la gueule par des supporters qui auraient pu me confondre avec les perdants d’Anderlecht.

24 mai 2009

Danièle Reynders en représentation.

Depuis vendredi soir, la sœur n’a plus son profil Facebook accessible.
Pudeur ou prudence ?
C’est fou comme la passion rend con !
On n’est plus soi-même. On dirait que c’est un autre qui parle à notre place, un autre qui est en nous et que nous ne connaissons pas !
Quand on se calme, que la passion retombe, on s’étonne de s’être vu exploser d’enthousiasme. Ce ne sera pas le cas de Danièle, parce que liée par le sang au frère chéri.
Et pourtant, quand on va au fond des choses, qu’est-ce qui fait marcher les Reynders ?
On ne peut pas dire que ce soit l’exaltation exclusive pour le bien public ? Sinon, cet homme vivrait dépouillé, toujours offrant la moitié de son manteau à la misère, d’autant, si l’on veut être rigoureux dans sa pensée, qu’il en est en partie responsable de cette pauvreté qui monte !
N’est-ce pas le système qu’il soutient qui nous met dans l’état misérable où nous sommes ?
Et quand bien même, quelle serait la part du contentement de soi par rapport à l’amour d’autrui et du bien public, dans la contemplation de la famille et l’aisance comme un juste dû de l’assiduité aux places ?
Et Danièle, on ne la voit pas caissière dans un supermarché vanter à la clientèle les mérites du libéralisme de son frère.
Elle serait repérée vite fait et priée de passer à une autre caisse, que la sienne où on ne fait pas de ristourne. Elle serait loin du chèque généreux que le Ministère de la Justice alloue à ses plus fidèles et talentueux serviteurs. Il est certain qu’en caissière Danièle aurait un autre comportement, une façon plus terre à terre de voir les choses, de compter ses sous, d’avoir une boîte pour le loyer, une autre pour les vêtements des enfants et ainsi de suite. Peut-être les comprendrait-elle mieux, les gens qui ne sont pas de son bord, même si on la définit comme une magistrate de grand sens et de sagesse !
Tandis qu’ici, fonctionnaire de justice, donc indépendante en principe, qui pourrait lui chercher noise, si ce n’est d’autres grands indépendants…dépendants d’une autre couleur, d’une autre formule à faire tourner en rond les citoyens ?
Finalement, qu’est-ce que ça change qu’une magistrate soit pour le petit commerce et l’industrie, d’un mouvement immobile qui réforme en ne réformant pas, d’un système économique producteur de biens et de catastrophes sociales ?
Sont-ce des gens à bien savoir ce qu’est une journée de travail à 7 € de l’heure, les Reynders ?
C’est son droit, après tout, d’aimer ce qu’elle fait et ce qu’elle est, Danièle. Personne ne lui déniera l’amour de sa famille, du petit frère illustre, etc, etc… tous ces élans du coeur qui flatteraient l’ego de n’importe qui s’observant dans le miroir aux alouettes.
C’est bizarre tout de même cette différence d’appréciation des êtres, les uns par rapport aux autres ?

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J’ai toujours considéré le programme MR comme un ramassis de sornettes dont le but principal est le maintien des privilèges d’une classe sociale qui vit aux crochets d’un tas de dépenaillés.
Ce n’est évidemment pas ce que pense Danièle !
Elle pense que tout est bien, car le mérite est récompensé et la misère volontaire.
Pourtant nous sommes elle et moi – quoique elle puisse dire – deux personnes réfléchissant au temps présent.
Mais poursuivons-nous des buts identiques ?
Formellement oui.
Si je dis par exemple que je suis pour la justice sociale, l’égalité, etc., enfin tout le discours qu’elle aurait en parlant des qualités de son frère, je pourrais appliquer les mêmes termes pour quelqu’un d’opposé à Reynders, absolument rétif à l’idéalisation du monde libéral.
Comment se fait-il que nous soyons si dissemblables ?
Qui pourrait expliquer cela autrement que d’une manière bêtement comptable ?
Je ne vis pas des fonds publics, au contraire je les alimente par ce que ces gens au nom de la Loi prélèvent de mon travail, et qui est nécessaire au bien public ; c’est la dîme prélevée au passage qui n’est pas correcte.
C’est le rapport disproportionné du traitement d’une magistrate avec le salaire d’une caissière de grands magasins.
C’est là toute la différence. Mais elle est importante !
Assez curieusement, j’ai l’impression que dans ce pays, on assiste à un méli-mélo des valeurs.
Au lieu de me respecter, la justice ne me respecte pas. Elle m’attend au tournant d’une défaillance pour me briser. Pourtant cette justice vit essentiellement des prélèvements de mon travail. Reynders en affichant sa prospérité et m’expliquant les programmes du MR pour que ça dure, ne me respecte pas non plus, mieux, il me prend pour un imbécile en voulant me faire croire qu’au bout du chemin avec le MR la nature sera plus verte, le temps léger et la fraternité grande!
Alors, si c’est dans l’exercice de sa propre liberté que madame le procureur clame son bonheur d’être MR, si son frère chéri en fait de même, je me permets à mon tour d’affirmer que le MR ne me rend pas heureux, au contraire, que par sa gouvernance pernicieuse il me prend ma vie sans rien en échange.
Je dis avec tous ceux qui pensent comme moi, Mesdames et Messiers du MR, filles, femmes, frères, soeurs, affiliés, affidés, clientèle obligée ou pas, je ne vous aime pas, parce que vous me trompez, parce que votre jugement est faux, parce que vous êtes néfastes au plus grand nombre et que vous n’êtes intelligents, efficaces, et performants que pour les gens de votre sorte, pour vos médias, vos laudateurs et vos complices..

23 mai 2009

Un vrai libéral.

-Papa est toujours en piste ?
-Tu ne vois pas son affiche partout ?
-D’accord. Avec quel programme ?
-Quel programme ?
-Oui, ce qu’il compte faire quand il sera élu !
-T’as vu comme il gère sa commune ? Pas besoin de programme, quand on voit ça !
-Je parle du programme de son parti.
-Tu parles de ce qu’on va faire avec la crise et de l’avenir des gens ? Qu’est-ce qu’on en sait ? On est dans quelque chose qui nous dépasse. Même Elio n’en sait rien. Il a bien autre chose à penser !
-C’est ça, on ne peut rien faire, donc ne faisons rien ! Et lui personnellement, Papa, à quoi compte-t-il ne rien faire ?
-Je n’ai pas compris ta question. Tout ce que je sais, c’est qu’il est incontournable.
-Pourquoi, il a grossi tant que ça ?
-Ce que tu es bête !
-Je te posais la question afin de savoir, avec les bruits qui courent…
-Quels bruits... qui courent sur Papa ? Tu ne te trompes pas ? Tu ne confonds pas avec Mons ?
-Mais il y a ces temps-ci tant de têtes qui tombent dans la sciure, on se dit, pourquoi pas chez lui aussi ?
-Pas de danger. Papa est impeccable.
-Impeccable… l’autre jour au standard, il avait un peu vomi sur son veston.
-Je te parle de la vie politique… la gestion des affaires.
-C’est intéressant ce que tu dis la.
-C’est un bon comptable.
-Oui. On en a besoin. Mais pas pour faire de la politique.
-Ah ! bon…
-Comptable, c’est une qualité professionnelle subalterne. C’est comme si on mettait un plombier à la sécurité routière.
-Je ne vois pas le rapport !
-Oui, rapport aux raccords dans les tuyauteries que le plombier fait tous les jours dans les salles de bain.
-J’avoue…
-…puisque c’est un expert dans les connexions, il serait parfait pour faire un réseau routier étanche, selon ton raisonnement.
-Papa a d’autres qualités, bien sûr. C’est un bon libéral.
-Il n’est plus socialiste ?
-Pourquoi les libéraux auraient-ils le monopole du libéralisme ?
-C’est un peu comme si Reynders devenait stalinien.

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-Comment tu sais qu’il l’est devenu ? Papa n’est pas stalinien.
-Ça, on a compris.
-Ecoute au moins ce qu’il dit.
-Je n’ai fait que ça et je me demande si tu n’as pas raison. C’est un vrai libéral.
- Je ne te le fais pas dire.
-Mais s’il est libéral, il n’est pas socialiste !
-Justement si, le socialisme a évolué. Papa le dit tous les jours, il faut vivre avec son temps. Le POB voulait du changement. On a fait le PS. On voulait changer les salaires. On gagne moins, c’est pas du changement, ça ? L’avenir est au commerce et aux affaires.
-Admettons. Mais alors, il y a deux partis libéraux, le PS et le MR !
-Non. Le MR n’est plus libéral !
-C’est pas possible !
-C’est comme je te le dis. Seulement, les libéraux ne le savent pas encore.
-Papa essayerait de les rallier au parti socialiste, en leur apprenant l’affreuse vérité !
-Oui, le seul parti libéral de Belgique, c’est le PS.
-Qu’est-ce qu’ils ont fait les libéraux, pour ne plus en être ?
-Tu as lu les dernières déclarations de Louis Michel ? Il veut réduire au maximum les fonctions de l’Etat.
-Sauf pour les aides aux banques…
-Il veut ouvrir les frontières au commerce, mondialisé tout. Bref, c’est un anarchiste.
-Marx est dépassé !
-Le MR sort du libéralisme raisonnable.
-Tandis que Papa…
-Lui, il est classique, pur libéral, raisonnable. Il est pour l’excès, mais avec modération. Le commerce équitable, mais pas pour tout le monde. Il veut bien payer le juste prix aux producteurs de cacao de la Côte d’Ivoire, mais il est contre le juste prix de nos supermarchés. Il défend le bâton de chocolat à 2 euros. Il est pour un bon bénéfice et une bonne TVA. C’est un vrai libéral progressiste.
-Oui, mais pas pour tout le monde.
-Une politique de fermeté chez nous est indispensable pour redresser le pays. Dialoguer avec les syndicats, d’accord ; mais pas sur les salaires.
-Sur quoi, alors ?
-Sur les moyens pour faire repartir les entreprises dans les bénéfices.
-Evidemment, vu comme ça…

22 mai 2009

L'art de paraître en politique

On ne peut exprimer un choix en politique qu’en fonction de ceux qu se présentent. C’est-à-dire un très faible pourcentage de la population. Je ne veux pas croire dans un choix aussi limité, on puisse considérer que l’exercice de la démocratie soit possible, fussent ces quelques milliers de personnes les meilleures sur les dix millions.
Voici dans sa plus parfaite subjectivité le processus en marche :
Être beau ou être laid, bien discourant ou malhabile, ces facteurs physiques et psychiques individuels départagent souvent les candidats.
On sait qu’à l’embauche, les patrons se déterminent parfois sur quelques minutes d’entretien. La dépolitisation des foules allant bon train et l’obligation de celles-ci de voter, font que, comme les patrons, l’écrasante majorité des électeurs se déterminera sur le chemin du bureau de vote, voire à l’intérieur de celui-ci.
Les paris sont ouverts, ce sera à qui aura le physique « avantageux » le plus mis en valeur et gare aux crocs en jambe des adversaires par des révélations de dernière minute sur « l’honnêteté » des postulants.
L’art de passionner les foules de leur propre ego est la clé du nouveau deal des « commerçants de juin ».
La plupart des portraits reproduits sur les affiches de quelques mètres carrés sont évidemment retouchés. L’un fera effacer son double menton, l’autre exigera qu’on le représente du côté de son « bon » profil, un troisième s’adjugera quelques mèches supplémentaires.
Les confrontations en Belgique sont moins déterminantes que partout ailleurs et surtout qu’aux Etats-Unis. La raison tient dans les programmes fort proches qui convergent tous au centre. Seuls certains des petits partis osent attaquer de front l’économie libérale dans ses excès. En l’espèce le seul débat qui eût été intéressant aurait dû opposer un intégriste libéral à un altermondialiste, voire un marxiste post-communiste à un social-démocrate. Il ne se fera pas. Les petits partis n’ont pas droit à la parole, surtout en se mesurant aux grands.
L’exposition au public de la personne du candidat à l’élection, fait partie des écoles de marketing, selon les mêmes critères de la vente d’une poudre à lessiver.
C’est ainsi qu’au lieu de servir une cause, d’émettre des idées et de parler des sujets qui préoccupent tout qui s’intéresse à sa propre situation sociale et professionnelle, le candidat reçu avec mention de ces écoles du paraître se sera habillé de façon à ne pas détoner par rapport au plus grand nombre, il sortira de chez le coiffeur (sauf si c’est un petit parti de gauche) et aura dompté une nervosité bien naturelle, si c’est sa première tribune, par une discipline des gestes et du port des mains.
On ne saura pas ce que le candidat propose comme politique, mais on sera assuré à l’évidence qu’il la suivra « avec fermeté » ou comme Di Rupo « avec simplicité ».
L’homme politique, bien avant l’ère Sarkozy, est entré dans la religion du people et tous ses efforts tendent à ce qu’il soit intronisé « star ». Le chemin est fait presque à moitié quand des stars des faits-divers, du spectacle ou du journalisme tentent d’être aussi stars en politique.
Plus la crise de confiance augmente, plus les candidats jouent sur leur présentation. Avoir « l’air honnête » équivaut à l’être officiellement.
Plutôt que convaincre, en ces temps difficiles, c’est plus efficace de séduire.
Si bien qu’au physique, un grand aura plus facile de convaincre qu’un petit, et un mince, qu’un gros.
Il ne serait pas difficile à débusquer le candidat, comme Berlusconi, qui se serait fait poser des implants, et lifter, parmi les membres en vue des partis.
Quand on voit l’engouement pour les matches du Standard et d’Anderlecht, il est bon que le candidat le soit aussi, mais de façon ostentatoire. Le sportif candidat gagne en popularité. Tout l’art c’est d’en répandre le bruit. L’athlétisme correspond à un public populaire, ainsi que la pratique du vélo. Le jogging est passe-partout, mais plaît davantage à Ecolo. Les élus flamands se battent pour qu’on les photographie au Gordel. Tous les candidats de la Région wallonne sont supporters du Standard, tous les Bruxellois le sont d’Anderlecht, évidemment.

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Ainsi, la société marchande aura réussi à faire que les derniers bastions de l’éthique tombent dans le tout commercial.
Le système aura eu raison de la notion du « bien public » pour faire des élections une foire d’empoigne où c’est le plus habile, le plus friqué et la plus belle gueule qui l’emporte.
Faire de la politique, c’est assurer son avenir, se donner un statut et s’arroger des situations rentables un peu partout.

21 mai 2009

Avocat-shampouineuse.

-Chou, qu’est-ce qu’on va faire pour la fête du gamin ?
-Tu sais, Marilyn, le gamin a quand même 20 ans !
-Et alors ? C’est quand même notre gamin !
-Je ne dis pas, mais il pourrait y mettre un peu du sien.
-Qu’est-ce que tu lui reproches à ce chéri ?
-Il n’a pas fini ses moyennes.
-Il n’est pas le premier.
-Non. Mais à son rythme, il aura terminé ses humanités à 25 ans.
-Du moment qu’il les finit !
-Et sa licence en droit à 40 ans, puisque môssieu veut faire avocat !....
-A 40 ans, toi tu en auras 68.
-Ce qui veut dire ?
-Qu’avec les nouvelles lois, tu seras toujours au travail.
-Je ne comprends pas.
-…pour continuer à payer les études du gamin !.
-Pourquoi tu travailles pas, toi, pour payer ses études ?
-J’ai mal au dos depuis que je l’ai mis au monde.
-Et moi, j’en ai plein le dos et tout le monde s’en fout.
-Tu ne vas pas recommencer ?
-C’est fou, ça, plus Jean-Claude grandit, moins on a de la place. D’abord son petit lit dans notre chambre, puis la petite chambre à côté quand il a grandi. Maintenant c’est nous qui sommes dans la petite chambre ! J’avais un bureau à côté de la cuisine, à présent c’est le sien. Moi, je fais mes comptes sur un coin de la table de la salle à manger. Et tu sais ce qu’il fait dans mon bureau ?
-Oui. Mais je ne veux pas le savoir.
-Je ne te le fais pas dire.
-On ne va quand même pas l’abandonner au milieu de ses études ?
-Si encore il avait des visées plus modestes ! Hein ! lui qui aime les chichis, garçon coiffeur, par exemple ? Pourquoi il n’irait pas en apprentissage ?
-Il est déjà trop vieux. Et puis quoi, avocat ? C’est bien d’avoir de l’ambition. T’es bien sous-chef au Comptoir d’escompte, hein, Léon ?
-Dans son cas, ce n’est pas de l’ambition, c’est de l’inconscience…
-Je m’y attendais. Dans cinq minutes tu vas le traiter de bon à rien et tu seras injuste. Je sais bien pourquoi tu es jaloux de Jean-Claude.
-Ah oui !
-Parce qu’il est plus intelligent que toi.
-C’est un comble ça…
-Et puis aussi parce qu’il ramène Stéphanie à la maison.
-A cause de Stéphanie aussi, alors ?
-Parfaitement. Alors que c’est pour son équilibre que j’ai dit à Jean-Claude que lorsqu’il ramène Stéphanie à la maison, nous ferions semblant d’avoir besoin de sortir, pour ne pas les gêner.
-Génial ! depuis on squatte deux fois par semaine la cabane à outils au fond du jardin. Faudra que j’y mette l’éclairage un de ces jours…
-Non. Parce que si Jean-Claude s’en aperçoit, il ne nous laisserait pas là, surtout l’hiver. Il a du cœur, mon garçon…
-Mais nom de dieu ! il le sait bien le bougre, qu’on se les gèle. Je l’ai surpris en train de boucher la fenêtre de la cabane pour pas qu’on mate Stéphanie en petite tenue !...
-Ecoute, chou, patiente encore quelques années, c’est quand même ton fils !
-Ça ne me dérangerait pas un jour d’apprendre que ce n’est pas le mien.
-Quelle horreur, faire ça avec un autre que toi !
-Et puis, admettons qu’il apprenne à lire et qu’avec de la patience et l’argent de papa, il devienne avocat, tu crois qu’on gagne sa vie comme ça ?... qu’il va pas devoir ramer, le Jean-Claude, pour gagner ses premiers sous ?
-Pas lui. Tu n’as jamais voulu en convenir, mais le pauvre chéri est plus intelligent que toi. Il a compté les avocats dans la politique. Ils sont 48 rien qu’au parti socialiste.
-Il veut faire député, pas avocat, si je te suis bien ?
-Tu as tout compris ;
-Mais malheureuse, ils sont déjà beaucoup trop. Pourquoi veux-tu qu’ils fassent de la place à Jean-Claude ? Surtout avec le nom qu’il a… Filou… C’est pas un nom porteur, ça…

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-Pour faire comptable non plus, je te signale. Il n’aura qu’à prendre le mien.
-Zibrounovska, c’est pas plus porteur, d’abord c’est imprononçable… ensuite…
-Vide ton sac !
-Tu m’emmerdes. Je n’en dis pas plus…
-Au PS, ils adorent les noms exotiques, ça prouve qu’ils sont internationalistes droit de l’homme et tout…
-Zibrounovska ferait Zibrounovski, faut pas confondre, Jean-Claude fait tout de même chanteuse légère et s’il y avait pas Stéphanie… Au fait, elle ressemble pas un peu à son copain Stéphane qu’on a vu deux fois ?
-J’attendais que tu y viennes, Stéphanie, c’est lui. J’osais pas te le dire.
-Voilà pourquoi le Jean-Claude a bouché la fenêtre ! Ah ! ma pauvre amie, en quel siècle vivons-nous ?
-Tu vois comme il est délicat. Il a bouché la fenêtre afin d’attendre que tu comprennes ! Il sait que tu es vieux jeu et qu’il te faut du temps pour te mettre à niveau…
-Dans le fond, c’est pas si bête faire avocat-shampouineuse au PS !

20 mai 2009

Rassemblement Wallonie-France

Le drame des petits partis, la démocratie ne va pas jusqu’à eux ! Les grands partis ne le souhaitent pas. Ils craignent l’émiettement.
Il est rare qu’un petit parti émerge et se mesure au trio de tête. C’est le cas d’Ecolo. Voilà plus de soixante ans qu’une pareille chose n’était arrivée en Wallonie.
Le précédent date d’avant guerre, Rex de Léon Degrelle. C’est dire l’ancienneté. La coterie du « beau Léon » n’a pas tenu le coup. A la législature suivante, l’électeur avait compris.
La démocratie régionale fonctionne avec quatre partis.
Les autres, qui auraient animé la vie politique, devront attendre. Les électeurs n’auront qu’à se débrouiller sans eux, avec ce qu’on leur présente depuis dix ans : un patchwork archi connu d’arrivistes à la pêche au bon statut, fripouilles et gens honnêtes mélangés.
Non pas que l’électeur bouderait a priori le « Rassemblement Wallonie-France », le PTB, le Parti communiste, etc. mais le grand public ne les connaît pas. Les voix « autorisées » en parlent fort peu ou pas du tout. Ils n’ont aucune chance d’expliquer leur programme, ils ploient sous le poids des lieux communs qu’on leur assènene.
Le système empêche le citoyen de trop réfléchir.
Dans cette période de crise pas seulement économique, mais aussi communautaire, il fallait museler complètement les originaux.
Il y a donc un vrai parcours du combattant, comme les signatures, les quotas pour les subsides, l’accès aux médias, parfaitement injuste. Les grands partis ont l’appareil d’Etat à leur disposition. Ils disposent de salariés, des moyens financiers privés. Les autres ne peuvent compter que sur les bonnes volontés. En ces temps de grand égoïsme, c’est peu de chose.
Ainsi, le système est une machine bien rôdée au service de l’idéologie zéro, exclusivement réservé aux conservateurs et aux centristes. Ainsi, nul abonné au ticket gagnant ne sera dérangé au point d’eau des grands fauves.
Nous voilà condamnés à rester les bras ballants devant le pire des capitalismes : celui qui entre en récession et nous le fait payer.
Mais le bidule ne s’est pas grippé seulement en économie. Le Communautaire a le H1N1 aussi.
L’Europe condamne le nationalisme de la Communauté flamande, les Wallons minoritaires sont mal à l’aise dans l’actuelle Constitution. Les caractères des deux populations s’opposent. Nos triumvirs ne feront rien pour étendre la démocratie au problème linguistique, comme ils ne feront rien pour réconcilier l’économie et le social.
C’est pourquoi, il me semble que les petits partis à partir du moment où ils sont discriminés, me paraissent plus respectables que les grands, à l’exception des nazis d’extrême droite.
Le Rassemblement Wallonie France (RWF) soulève l’hypothèse de la fin de l’Etat belge qui pourrait se révéler exacte.
Sur le terrain, les partis francophones sont devenus fédéralistes frileux, d’un unitarisme rentré ; et tous monarchistes, plus royaliste que Di Rupo tu meurs !
Le moment ne serait-il pas venu de penser à une Wallonie indépendante, sous « protectorat » français, un peu comme Monaco ?

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Ceux qui ont bradé les Fourons et se déculottent d’année en année un peu plus devant les diktats de la majorité flamande, ont tort de se moquer de Paul-Henry Gendebien. Peut-être même qu’il apparaîtra un jour être le seul visionnaire wallon des cinquante dernières années. Quand on voit comme ont fini les Happart, les soi-disant pourfendeurs de l’appétit flamand, devenus les négociateurs des voix de préférence afin de rentabiliser leur popularité au PS par des places, on peut se dire que Gendebien gagne à la comparaison.
Si les partis traditionnels pataugent dans l’illusion à défaut de programme, celui du RWF mérite l’attention.
Bien sûr, il pèche par sa discrétion au sujet d’une politique économique nouvelle. Peut-être n’en a-t-il pas, si l’on considère notre faiblesse dans une association avec la France qui est, que je sache, en train de battre les records de ralliement aux thèses américaines sur l’économie libérale avec Sarkozy ; mais, on peut comprendre aussi que la mission qu’il s’est donnée est avant tout celle de nous défaire du fardeau des compromis douteux avec la Flandre.
Pour le reste, il a foutrement raison. Le scrutin à deux tours, l’élection directe du ministre-président, ce serait évidemment un peu d’air frais à la place de l’ambiance délétère actuelle.
Ce pays est fichu. L’Institutionnel, sous la pression flamande est devenu ingérable et ubuesque.
Il est temps de laisser les Flamands derrière leur frontière linguistique à s’ingénier au tout et n’importe quoi pour sauver leur langue.
Il est temps de nous occuper d’autre chose.
Avec Bruxelles, ville européenne ouverte à la Communauté des pays adhérents, et une Wallonie indépendante avec des accords de coopération avec la France, plutôt qu’une intégration totale, ça pourrait fonctionner.
On peut rêver, non ?

19 mai 2009

Quiddité libérale

Prendre une attitude intelligente pour dire les choses les plus banales, c’est encore chez le MR qu’on cultive le plus la spécialité.
C’est comme la graine Vilmorin, la salade en pot, ça va très bien. Faut voir aux fenêtres, comme ça pousse dans les étages.
On n’a jamais tant jacassé, obtenu des triomphes avant la lettre.
C’est comme si c’était fait, la Région wallonne est entièrement libérale.
Rudy s’est enfui sous les huées. Fatal, il n’a pas la prestance.
Le nain fatal allait conduire la Région à sa perte.
Après le voyage en Amérique, celui de Canossa, Joyeux revient du boulot. Blanche Neige s’est taillée avec le prince Reynders en collant, la jambe bien prise. Joyeux ouvre le gaz. On entend un air de la Walkyrie. Wagner n’est pas loin.
Le PS enfoncé, les Bleus éjaculent en gerbes… les prostates, les cas, les vétérans sont à la crampe. Les fiancées aux raclettes remettent de l’ordre. Même à « Initiatives en Val de Sambre » la tendance est aux vitrages dépolis par les crachats des fondements. Dans l’extase, Michel à l’air du marquis de Sade au parloir des Petites Maisons. Le rassis de Reynders suscite l’admiration des énamourées.
Pourvu qu’il ne lui arrive pas quelque chose avant la désignation des postes, le partage de la majorité, Christine en mourrait !
Didier président ! le PS aux chiottes… le bonheur.
Le système n’a pas jeté ses derniers feux. Le public en redemande. La crise n’est pas assez profonde, pourtant on a perdu le gode dans les tréfonds. Ce devait être un socialiste…
Sponsorisés par le sourire, technique majeure de la communication, l’autre, en face, déverse des ordures, le Prince reste au sourire engageant. Il s’y cramponne comme le Petit Chose de Saint-Ex sur son caillou.
-Dessine-moi un mouton !
Et l’autre de faire la gueule de Di Rupo…
A ce jeu, ex-aequo Reynders et Di Rupo, les souriants, Onkelinx est pas mal aussi.
En classe, où ils ont appris cela, l’élève est placé devant le prof qui l’injurie. Il doit garder un large sourire, confiant, heureux… C’est pas si facile, d’autant que le prof s’est renseigné. Il connaît les points sensibles, la vache, là où l’ego est le plus douloureux. Il sait par cœur les endroits où ça fait mal, les passages à vide, la traversée du désert, l’opposition…
-Elève Reynders, on vous voit mal le 7. Vous avez tout faux ! Vous êtes un con…
Sourire de l’intéressé, un bon, un animal sourire, confiant dans la vie, dans l’électorat…
-N’en faites pas trop Reynders. Etre hilare, n’est pas rentable. Vous devez sourire avec un rien d’ironie dans le regard. Un sourie amusé, comme si vous voyiez Di Rupo rater une marche de la tribune d’un meeting.
-Maîtrisez le jeu des mains quand vous dites « Ils ne sont plus fréquentables ». C’est idiot, ça veut dire que vous les avez fréquentés ? Vous n’avez pas vu venir le côté vulgaire, le scandale.
Comme vous le dites, on a la sensation que vous parlez d’une partie de bridge truquée, quasiment comme la fin d’un championnat…
Voilà que le PS n’est plus fréquentable !

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Mais plus personne ne l’est, mon pigeon… C’est ainsi que tu me dirais de prendre un pot quelque part en ville, faudrait pas compter sur moi, Didier, faudrait pas…
On me connaît dans le Carré. D’un coup, je perds tout crédit. On m’associe à la merde de l’économie. Je suis déshonoré.
Pendant ces joutes d’anthologie, le pays se débat.
Les faiseurs de miracles sont devenus fous. On ne sait plus si on est en crise ou pas. Enfin, les Bourses et les holdings, parce que pour ce qui est du reste, c’est plus que jamais la merde.
30 % d’actifs en plus, dans les Bourses mondiales ! Authentique ! Plus spéculateurs que jamais, nos riches…
C’est à ne plus y rien comprendre. Les Bourses dans le vert, et les PIB dans le rouge !
Didier gamberge pour le 7 : ce serait le moment de leur en faire une !...
Plus Général Motor dégringole, plus on fait des affaires !
Tandis qu’on ferme les usines et que le chômage s’accroît de façon exponentielle dans le monde, Wall Street affiche complet, avec le pognon du contribuable américain, bien sûr, mais malgré la récession aux States !... Monopoli général... c'est pas que du fictif pour tout le monde !
Pas qu’aux Etats la récession. L’Europe sous Barroso que les Bleus et les Rosés s’apprêtent à réélire, à part le personnel Rond Point Schumann, les gaspards des partis et du parlement, quelques riches et les Bourses, le reste, soit près de 9 millions de personnes, sent le vent du désert secouer les yourtes blanches.
Ce qui ne les empêchera pas de faire un triomphe aux enfoirés qui ont déposé leurs crottes médiatiques sur les trottoirs.
-Pour qui je dois voter, Monsieur le Doyen des Facultés mondialistes ?
C’est comme ça, le bon peuple.
Si les autres apprennent à sourire, lui, le bon peuple, n’a pas besoin, il sourit naturellement.

18 mai 2009

Le PS et le blairisme.

L’affaire Donfut jointe aux autres, « l’aventure du dernier voyage en Amérique » du Président Happart et de ses amis, le salaire d’un ministre régional wallon à 11.000 euros et des poussières en cette période de vaches maigres, tout enfin montre le divorce entre une classe politique qui étale sa prospérité et une population qui fait du surplace.
Des disparités énormes existent dans les salaires du privé. Cela n’émeut personne au MR, ni au PS. Il appartenait à un parti de gauche de pratiquer une discipline sur les rémunérations de ses élus, c’est loupé ! Cela aurait permis au moins de faire la différence entre une droite égoïste et une gauche généreuse.
La droite aime l’argent, la réussite tapageuse, les cumuls et les dessous de table, puisque c’est dans sa conception de l’économie. On a le regret de le dire, le PS aussi !
Pourquoi cette gauche en est-elle arrivée là ?
D’aucuns verront en Di Rupo le mauvais président qu’il fallait ou mauvais moment. Je ne suis pas sûr, qu’il porte toute la responsabilité de la dérive dans cet affaissement de l’éthique.
Il y a eu divorce entre ce que le socialisme défendait initialement et ce qu’il défend aujourd’hui. J’entends d’ici Papa Daerden s’esclaffer et dire de sa voix traînante habituelle « la lutte des classes, c’est dépassé », gommant ainsi la souffrance des gens en même temps qu’il affiche ses convictions libérales.
Au tout début des « trente glorieuses », à la mort du POB, le PS comptait sur la FGTB pour maintenir une pression sociale sur le patronat.
Quand dès 1975, il n’était plus possible d’envisager la montée régulière des salaires, sans entrer en conflit avec les actionnaires, les partis chrétiens et libéraux prêtèrent la main au PS, afin de tromper la rue.
Ce fut la politique du déficit de l’Etat qui commençait et l’arrêt du progrès salarial.
Dehaene alla au delà des espérances de la classe dirigeante en tuant ce qui restait des espoirs des petits salaires et des pensions au nom de l’austérité nécessaire à l’entrée de la Belgique dans l’euro. Il y mit une délectation particulière quand on sait aujourd’hui que cet homme est banquier..
Et que fit le PS lors de cette agression ?
Il applaudit à l’effort et fit en sorte que l’appareil de la FGTB affilié au PS mette la pédale douce.
De Busquin, à Di Rupo, il fut jeté un voile sur la modification des objectifs afin que le gros des électeurs du PS n’aille pas donner de la voix dans les syndicats.
Peu à peu s’élabora ainsi une défense du socialisme qui n’était plus la défense des travailleurs. Et puisqu’il fallait bien un terrain d’action, on choisit la Déclaration des Droits de l’Homme.
Toutes les rénovations proposées par Di Rupo n’ont conduit qu’à renforcer cette substitution.
Vit-on jamais pareil président qui s’est petit à petit entouré d’un staff très en pointe sur le sujet ; mais indubitablement « réactionnaire » sur le progrès social ?
Citons-en les figures : Marie Arena, Philippe Courard, Fadila Laanan, Jean-Claude Marcourt, Karine Lalieux, Thierry Giet, Jean-Charles Luperto, Laurent Devin, Joëlle Kapompolé, Paul Furlan.
Il n’y a dans ces gens qui ont la mission de réformer le parti, aucun vrai socialiste, aucune personnalité revendiquant la part essentielle du peuple dans ce parti.
Di Rupo a cherché et obtenu un leurre lui permettant de se libérer de l’assise ouvrière de l’ancien POB. Il a troqué la lutte des classes contre la Déclaration des Droits de l’homme, objectif en soi respectable, mais insuffisant.
Les Droits de l’homme accaparent l’idéalisme du discours, qui ne débouche que sur la surexposition des atteintes aux droits des gens venus d’ailleurs, passant sous silence l’étranglement de la classe ouvrière en Belgique.
L’éloignement de cette gauche diserte et glosant, avec celle qu’on a connue jusqu’à la fin des années 50, tient dans la nature des élus, tous bardés de diplômes à faire valoir et fructifier ; mais reproduisant les figures les moins intéressantes du mouvement ouvrier : un sectarisme rampant, une idéologie de circonstance et une excommunication des groupes rivaux en interne.
Le PS belge, consciemment ou non, fait du blairisme.

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Tony Blair a quitté le 10 Downing street en juin 2007. Depuis ce retrait de la vie politique, le blairisme n’a pourtant jamais été aussi influent au sein de la social-démocratie européenne. Il est même publiquement célébré dans certains cercles conservateurs et néolibéraux. Stricto sensu, le terme “blairisme” renvoie à l’action politique entreprise par le New Labour au pouvoir, sous la direction de Tony Blair, puis de Gordon Brown. Il existe une acception plus large : le blairisme peut être pensé en terme de “modèle politique” ; une feuille de route qui inspire tout ou partie de la social-démocratie aujourd’hui. La “voie blairiste” ne relève donc pas du passé mais de l’avenir ; celui des forces social démocrates qui, de manière explicite ou implicite, adoptent une ligne politique blairiste.
Loin d’être un particularisme britannique, l’idéologie de Blair s’est imposée en Belgique. C’est un phénomène qui affecte aujourd’hui tous les partis sociaux démocrates en Europe.
Que va-t-il se passer après le 7 ?
Il se pourrait que la direction du PS reste en place.
A moins que des Sections ne se brouillent avec le blairiste de Mons.
Mais, cette dernière hypothèse est la plus improbable, quand on connaît la façon dont le PS muselle les courants en interne, par ses petits chefs locaux.

17 mai 2009

Honnêtes scrupules.

La crise est derrière nous quand on arrête de la regarder de face, pour lui tourner le dos.
C’est ainsi que les « courtermistes » la voient, dans une sorte de rétroviseur qu’ils ont accroché à la moutonnante transhumance vacancière qui - paraît-il – va faire fort dès fin mai.
En principe, cette excellente nouvelle devrait calmer la faim des pauvres, ceux qui ne partent jamais en vacances et ceux qui vont partir pour la dernière fois, en grattant sur la pension de leurs vieux.
Quant aux autres, ils sont sans inquiétude, la crise n’existe pas. Là-dessus, Chastel et Donfut sont unanimes.
Pourtant les ayatollahs de la presse et de la comptabilité libérale sont inquiets. Une vague de scepticisme soulève le pays, ce qui va provoquer quelques troubles aux urnes du 7 juin.
On n’en parle pas trop dans le Soir et dans la Libre, mais c’est perceptible. Le Lilliputien est devenu populiste, genre je vote Lotto et je fais un max pour me tirer du travail merdique. Ce qui est la pire des engeances dans la caricature du monde anglo-saxon que nous donnons de l’amour du travail et du droit au bas salaire.
Prenez mon cas par exemple, les week-ends, depuis que je sais le nombre de lecteurs baisser, je me relâche. Je fais du n’importe quoi pendant ces journées désertées par la ferveur populaire. J’écris en pensant au Standard, aux deux matches de rabiot que j’avais prédits et à la prochaine saison avec Tapie (dommage que Goethals soit mort)… je déconne quoi !...
Comment raisonner des abrutis pareils, dirait dans sa graisse épaisse l’ex 1er Dehaene qui adore le boulot à un demi million d’euros que lui confie le pouvoir.
On a beau braquer le populo sur la grippe H1N1, sur la finale du championnat, pour finir en désespoir de cause par les petits potins et faits-divers, comme ranimer la saga des affaires politico-financières, ils étaient quand même 50.000 à Bruxelles pour parler d’autre chose.
Ils en appelaient à Barroso, comme si ce type n’avait pas les portugaises aux boules Quilès quand c’est le peuple qui défile.
Pourtant, que pourrait-il se passer le 7 qui soit de nature à changer le cours des choses ?
Que Nauséabond remplace Putride, que la liste X passe après Y, une majorité d’urnistes n’en a plus rien à foutre.
Que Victor soit de la rondelle et Tintin de la buse de poêle, la tranche d’ananas sera quand même taxée de la même TVA aux friqués et aux fauchés !
Et qui est marron en fin de course ?... le « grand écrivain », l’artiste à la déconnade …
Ce sera le silence des urnes avec deux matches pour les départager.
Ah ! si Brutus disait à Bérénice qu’il taillerait aussi dans ses avoirs que le peuple lui attribue, qu’au lieu de 13.000 € un ministre de la Région n’en demanderait plus que 8 ou 9, par initiative privée et pour l’exemple, à la grande joie de ses administrés ?
Vous me direz, ce serait dérisoire par rapport à ce que certains grossistes en truanderie de la chose mettent de côté. Mais ce serait quand même un geste, une manière de soulager les asticots.

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Emportés par la pensée unique, nos Power sont pris à leur propre dérive.
Staline avait inventé le goulag et l’hôpital psychiatrique. Lilliput invente le Centre fermé et l’internement administratif. Des listes de chômeurs et d’assistés sociaux, la folie dissocie un beau paquet d’inadaptés. La statistique respire !
Les juges sont soulagés. Les prisons sont pleines, ouvrons des lits en psychiatrie.
Il y a quelques années, on surprit un magistrat qui se masturbait sous le comptoir au prononcé d’une condamnation. Le malheur le faisait jouir ! Aujourd’hui, la branlette est collective, la jouissance est totale. Faut faire gaffe à pas glisser sur la semence. L’hystérie va dégorger les prisons !
Qu’on se le dise, le Lilliputien qui ne partage pas les idées d’une Belgique triomphante, admirable dans ses comportements idéologico-financiers, qui n’a ni le cœur à gauche, ni à droite et encore moins au centre, est un malade mental qui s’ignore, mais que n’ignorera plus longtemps la Justice, chargée de l’ordre public et de la paix civile.
Il se pourrait que prochainement s’ouvrissent des dégueuloirs de connerie, sortes de confessionnaux avec un entonnoir à vomir à la place du prêtre. On glisse une pièce dans la fente, on rend le paquet au monsieur et on sort soulagé.
C’est étrange, il faudra bien que j’y aille de ma pièce. Quand je les vois aux tribunes parler en notre nom, c’est plus fort que moi, j’attrape des haut-le-cœur.
J’ai envie de me dénoncer au nom du patriote qui reste en moi.
Votre avis ?

16 mai 2009

Olivier Chastel, né coiffé !

Badaboum un coup à gauche, le suivant à droite.
Normal. Il y a des merdes partout !
Cette fois, c’est un p’tit gars du MR, Olivier Chastel, ex-marchand de pilules et aiguisant ses crocs dans le pot-bouille de l’Etat grâce à Didier 1er qui en ramasse plein la tronche.
Quand on consulte sur le NET l’agenda de l’ASBL « Initiatives en Val de Sambre » fondée par Olivier Chastel (MR), on est surpris de la page blanche qui s’inscrit sous nos yeux.
Quoi ! une ASBL, qui fut subsidiée par la Communauté française alors que maître Olivier était Ministre des Arts et des Lettres, plus un seul petit rendez-vous culturel, pas une après-midi de poésie, aucun jumelage entre Charleroi, Hasbroug & Bergues, au sommet duquel le Chastel eût été de son petit discours à connotations européennes, voilà qui est étrange !
Une ASBL qui se donne une mission culturelle aussi peu fournie en événements, à Liège on connaît, mais à Charleroi, si proche de Mons, patrie des Arts ?
Renseignement pris, le tôlier de ladite était son frère et personne ne sait où sont passés les subsides, comme a disparu l’allant !
Tous les ex d’olivier, enfin ceux qu’il a fait basculer des fauteuils à fric de Charleroi, l’ex-bourgmestre Van Gompel, l’ex-éboueur en chef de l’ICDI, Lucien Caria et tous les autres, doivent rajeunir de vingt ans.
Pour comprendre, il faut revenir à 2004, date à laquelle Chastel n’était pas encore l’archange de Reynders, mais chaussait ses bas bleus en pourfendant la clique de Van Cau, avec les suites que l’on sait : les tribunaux pour certains et la gloire pour Chastel devenu – à la suite de ses exploits - le fer de lance du ministre des finances.
Donc en 2004, Chastel signe une convention accordant pour une durée de 4 ans à l’ASBL « Initiatives en Val de Sambre » une subvention de quelque 30.000 euros par an, ASBL dont les statuts sont plutôt vagues et pour cause, ils sont concoctés par lui ! A cette époque, Chastel est encore un modeste quémandeur. On frémit à la pensée que si l’ASBL eût été fondée en 2009, avec la notoriété de l’intrépide pourfendeur qu’il est devenu, on serait bon pour des millions à l’heure présente.
Le problème, révélé par les journaux du groupe Sud Presse, c’est que le siège social de l’ASBL se trouve à l’adresse d’Olivier Chastel et la fédération MR.
Comble de la perversion, le président de l’ASBL est Thomas Salden, fidèle bras droit politique et demi-frère d’Olivier Chastel.
Il faut croire que le frérot est l’irremplaçable gardien des affaires de famille, puisqu’on le retrouve en 2009 directeur du secrétariat d’État aux Affaires étrangères chargé de la Préparation de la présidence européenne, dans les attributions du dépeceur du PS de Charleroi.
Ah ! la famille que de faveurs n’a-t-on sollicitées en ton nom ; mais aussi que d’emmerdes tu nous prépares !
Cerise sur le gâteau Olivier Chastel est également président d’honneur de l’association.
Fadila Laanan qui a repris la suite de la culture boit du petit lait. Voilà que ce teigneux de Chastel n’était pas la panacée contre tous les vices dans ce lilliputien royaume !
Chastel n’a pas l’élégance de Donfut, il joue les indignés, le bougre ! Contacté par Sud Presse, Olivier Chastel s’« étonne qu’on sorte ça maintenant » et ajoute « ça ne me fait pas peur du tout ».
Il a raison de clamer son innocence en vertu de la leçon du criminel qui sur l’échafaud voulut donner un conseil à ses pairs en truanderie « n’avouez jamais ! ».
Si on compare le prix d’un brushing avec mousse, coloration, plus mise en plis, et fixation finale soit 34 € 65, chez Christine Coiffure, rue Saint-Pierre à Huy, salon dans lequel Anne-Marie Lizin, qui avait un grand sens de la prospérité du commerce local eût pu se rendre, on constate que pour 30.000 €, Olivier Chastel, peut entretenir 865 fois ses tifs chez « Pino coiffure » à Charleroi. Avec un entretien par mois, cela lui fait 72 ans de coupe gratis ! Une belle marge de sécurité pour se présenter impeccable à l’Europe ! Et, faut-il ajouter, rien qu’avec les subsides d’une année. Alors si on multiplie 72 par 4, faites-vous même le compte.

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On pourrait suggérer pour sa campagne électorale que Chastel rase gratis chez Pino, tandis qu’il offrirait des « bons pour une coupe MR » à la clientèle, sur sa réserve personnelle.

15 mai 2009

Il leur casse les M’bala M’bala.

Non, ce pays ne peut pas s’enorgueillir d’être tolérant, quand ses médias, ses ligues et ses partis se coalisent pour se muer en faiseur de l’opinion et en juge des opinions pour en arriver à proscrire tout postulat critique.
Il est intolérant dans la démarche officieuse, mais combien inspirée du PS, qui n’est que le substitut commode d’une volonté de gauche oubliée stigmatisant le système capitaliste.
Il est intolérant depuis qu’ont été votées des Lois restreignant le droit à l’expression et surtout il est méprisant à l’égard de ceux qui veulent juger par eux-mêmes ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.
L’antitolaritarisme moralisant est le fondement de la nouvelle censure. Auschwitz et le Goulag sont des armes de dissuasion qui font peser sur l’esprit récalcitrant à l’esprit de méthode organisé autour des Droits de l’Homme, une menace d’atomisation sociale.
Bien entendu ces graves propos encore une fois à propos des réticences officielles aux spectacles de Dieudonné M’bala M’bala.
Le vrai raciste qu’il faut combattre, c’est celui qui nie les faits de l’histoire et l’holocauste et pas celui qui dénonce une politique israélienne que la diaspora diffuse dans le monde occidental.
Le jour où cet artiste s’est moqué des rabbins et de certains Juifs, son sort était fixé. La nomenklatura du spectacle en grande partie proche des milieux israélites, s’est dressée contre lui. Dieudonné était interdit d’antenne. Il était fichu !...
Pourtant, avant de condamner son nouveau spectacle, il faut au moins l’avoir vu !
Il suffit de comparer ce qu’écrivait, chantait et disait les artistes, les écrivains et les humoristes en 1900 par rapport à notre époque, pour se faire à l’évidence que de restriction en interdit, nous avons beaucoup régressé dans la liberté d’expression. Seront un jour bâillonnés et jetés en prison ceux qui s’écartent de la pensée officielle, seule autorisée. Au train où l’on va, c’est pour bientôt.
S’il y a des racistes qu’il faut écouter avant de les critiquer, on se demande si la pire engeance n’est pas encore les antiracistes qui, par leur intolérance, sont en train d’ajouter leur haine à la haine des autres.
La haine ordinaire est partout, voilà où nous en sommes. Elle baigne les camps, envahit les cimetières et les salles de spectacle.
Je refuse d’être pris en otage par l’un ou l’autre camp.
Ces gens sous le couvert d’actions protectrices de la mémoire des victimes des guerres et notamment du nazisme, sont en train de tuer la liberté tout court. Ils ont décidé à notre place que le spectacle de Dieudonné était indigne et jugé que l’humoriste était d’une grande médiocrité.
C’est proprement lamentable.
Peut-être l’est-il, mais comment puis-je en juger s’il m’est interdit d’en prendre connaissance ?

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La presse qui a peur de perdre des lecteurs n’ose pas prendre le parti que tout bon critique ferait : voir d’abord et discuter ensuite. Elle se contente d’énoncer le fait-divers, laissant les lecteurs tirer leurs propres conclusions ; alors, qu’il aurait été normal que la presse de droite et de gauche se défendent de cautionner toute censure préalable fût-elle produite par les meilleures raisons du monde.
Les vrais trublions, ce n’est pas Dieudonné et ses techniciens, les vrais trublions sont ceux qui empêchent le public d’écouter Dieudonné, de le siffler, s’il trouve le spectacle raciste, de protester si cela heurte sa sensibilité ou de l’applaudir s’il estime qu’il a passé une bonne soirée.
Des censeurs usent sur les organisateurs et les administrations communales des pressions qui rappellent les manœuvres fascistes, justement employées en d’autres temps.
Le spectacle de Dieudonné « J’ai fait l’con » ne peut pas être jugé bon ou mauvais, si personne ne le voit.
C’est sur la location de la salle que les organisations qui contestent le droit à la parole de Dieudonné ont fait pression dans les Administrations communales. Hypocritement, celles-ci donnent raison à la kabbale anti-Dieudonné en préjugeant qu’il y aura des « désordres » sur la voie publique. Elles menacent les tenanciers de salle de leur faire payer la facture du déplacement de la police locale.
Le coup avait déjà été fait et hormis justement quelques excités des Ligues, il ne s’était rien passé à la dernière prestation de l’artiste. La menace de l’Administration communale avait fait long feu.
Faut-il rappeler que les forces de police déployées au sortir des stades de football n’ont, à ma connaissance, jamais été facturées aux clubs.
Cette Administration qui traîne les pieds, qui s’exprime, en ne s’exprimant pas, donne une bien mauvaise image des partis politiques qui la composent.
Si c’est ça la défense des libertés, Messieurs des partis et Messieurs de la presse, vous la ferez sans moi.

14 mai 2009

En pleine Donfution

Décidément les socialistes sont inamendables.
Il fallait bien encore que Didier Donfut vienne compléter la série des pieds-nickelés du PS au mauvais moment ! Quelle poisse poursuit donc Di Rupo ? Ce type a la scoumoune. Onkelinx, qui a le nez pour ça, devrait sentir son moment venu ! Mais, c’est pas gagné. Les Rosés sont machos.
Les amitiés franc-maçonnes, les complicités d’intérêts et le cœur citoyen battant au clic du tiroir-caisse, voilà en résumé ce qu’est devenu le socialisme au plus haut échelon.
C’est lamentable.
L’idée aussi de croire parce que le grand’père fut forgeron ou mineur toscan en exil à Mons, ex-ravaudeur de savate du Caire ou Rabbin rue Haute, que le fils a les antécédents adéquats – après de solides études – pour briller dans la catégorie rare des redresseurs de torts et des piliers désintéressés des Maison du Peuple !
Et maintenant que ces « faiseurs de pluie » ont vrillé les fonds de canapé des arrières boutiques du socialisme, on s’aperçoit que c’est trop tard, que plus aucun brave ne pourra désormais s’asseoir sur le mobilier sans se retrouver par terre !
Ah ! ces rongeurs, ces vers à bois de la social-démocratie, que d’horreurs ils ont perpétrés en notre nom !
Les tentatives du mauvais nageur pour rejoindre la berge, Di Rupo connaît. Il se débat au milieu des flots avec l’espoir que les gens venus d’ailleurs, Africains, Maghrébins et Polonais redonneront le coup de neuf dont le parti a besoin, en ayant perdu de vue que le faisceau d’intentions nouvelles - dans son ravissement du cosmopolite - est sorti des mêmes écoles et a le même objectif que la gent casanière : faire du pognon sur la condition ouvrière, si l’on excepte un boxeur musulman, une maghrébine en colère et un poivrot sympathique d’Ans !
Inventaire à la Prévert pour un parti dont on aurait souhaité qu’il nous étonnât autrement, à trois semaines des élections, c’est grave.
Les indéfrisables d’Anne-Marie Lizin sont de la plaisanterie capillaire à côté de Didier Donfut dont s’était coiffé son président et néanmoins ami. La réalité a dépassé la friction et pour le savonnage des têtes, c’est trop tard, même si le loustic a fait un gommage de son nom de la liste des prébendiers pustuleux.
Les éclats de voix d’admiration d’une si complète conscience de Donfut ne sont que des contre échos qui signifient, au contraire, que tant que personne ne s’étonnait de la boulimie du ministre, Didier bis s’en est mis plein les poches. Sa conscience ne s’est éveillée qu’à partir du scandale. C’est dire la profondeur d’âme, la conscience inquiète !...

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Ces travailleurs de luxe me déchirent le cœur.
Découverts, ils ne peuvent prétendre à rien, sinon vivre de ce qu’ils ont amassé, et espérer qu’avec le temps ils redeviendront les phénix de l’éphèbe souriant du Borinage, pour nous prêcher l’ascèse socialiste au sortir de leurs banquets.
Rudy Demotte, dont le physique n’égale pas la voix, reprendra la partition inachevée du maître wallon d’action sociale.
Donhut est à la tête d’une société ne se composant que d’une personne, mais quelle personne, la sienne !
Didier bis se dévouait corps et âme à la Wallonie… à ses moments perdus
Ayant expérimenté l’action sociale sur lui-même dans sa ferme château, il avait le regard bienveillant du prince qui surveille la juste louche de la soupe populaire.
Les pauvres du Borinage auront perdu un grand homme…
Dans les rangs universitaires de « l’ouvriéariat » militant, c’est la consternation. Il doit bien y avoir quelques autres lascars qui serrent les fesses et résilient, discrets, les contrats juteux.
Ah ! ces anciennes liaisons qui vous collent au corps, ces coups de bite malencontreux, ces Conventions de Loge inopportunes, ces anciens des cuisines socialistes, qui savent quelque chose et qui vous font rendre au centuple la monnaie de leur silence, que de croix athées ils vous font porter !...
Pas que Di Rupo et consort au bord de la dépression nerveuse, les socialistes sincères, les anciens de la lutte des classes, tous les braves types qui attendaient une critique du système capitaliste et qui espéraient que la gauche universitaire s’inscrivît dans la contestation, sont aussi sur le cul !
Moi-même, je vois avec terreur qu’à la suite de Didier bis, Didier 1er ne nous troue la peau à coups de mondialisation avec son garnisseur de salle Louis Michel gueulant « plus de libéralisme ».
Heureusement que ce pays est petit et que sa nuisance est infime dans la vague de contestation qui monte en Europe. Sinon, on était bon pour une tournée à la Barroso, avec une choucroute à la Merkel et un vin d’Alsace de Sarko. Nous, on aurait fait rince-doigt. C’est tout ce qu’on sait faire et ça pour une nouvelle Europe qui eût ressemblé, comme une siamoise, à la première.

13 mai 2009

Des goûts d’ailleurs.

A se demander si je suis fait comme tout le monde ?
Je m’attribue le syndrome de Münchhausen en m’automutilant moralement de peinture et en hurlant dans les tribunes avec les autres, dans le but de leur ressembler.
Peine perdue, je ne parviendrai jamais à me passionner pour le football !
Surtout en ce moment où les comptables des deux grands clubs qui briguent le championnat rêvent de deux matches supplémentaires, histoire de gonfler les trésoreries.
Non, mille fois non, le foot ne me dit rien.
Je ne dis pas que courir après un ballon dans une prairie est ennuyeux. Gamin, je l’ai pratiqué, cela me donnait des couleurs et une saine fatigue ; mais payer pour voir vingt-deux types faire la même chose est au-dessus de mes forces.
Ce n’est pas une question d’argent. Si on paie cher ces sportifs, c’est que derrière les crampons, une foule sort ses biftons – et pas qu’un peu – aux guichets des stades. Alors, comme dirait Reynders, supporter obligé du Standard pour raison électorale, pourquoi pas payer le prix qu’il faut afin que l’on conserve chez nous des vedettes ?
Non. C’est uniquement par manque de goût pour le spectacle.
Par mauvais esprit, dans mon for intérieur, j’imagine que l’actuelle compétition est truquée !...
Rendez vous compte, un « mano a mano » pareil, quand l’un fait match nul et que l’autre a toutes les chances de gagner et qu’il finit par perdre, de sorte que les deux reviennent à égalité des points, c’est à se demander si on ne se retrouve pas sur la pelouse de l’Olympique de Marseille au temps de Bernard Tapie !
Sans l’oser pouvoir dire tout haut de peur de me faire lyncher, pourquoi ferait-on cela ?
Dans le seul but de ménager le suspens jusqu’au bout, pardi ! Cela s’est vu par le passé, sous-entendu que les recettes supplémentaires ne seraient pas à dédaigner.
Je sens que je file un mauvais coton et que je vais perdre des lecteurs.
Ce n’est pas tout bénéfice de penser tout haut.
D’autant que les « Statistics for Richard III » me crient casse-cou ! Les jours de stade, mon blog est déserté. Si en plus j’engueule ceux qui s’absentent pour cause de matches, autant mettre la clé USB sous le paillasson de la souris, m’acheter un baby foot et m’entraîner à aimer en grand ce que j’essaie de maîtriser en petit.
Ne me le dites pas, je le sais, je me déçois moi-même !
En attendant le week-end sportif comme tout le monde, je pourrais tresser des couronnes aux troupes vaillantes du Standard et d’Anderlecht qui sauront dimanche soir s’il y aura un extra dans la saison. Au lieu de ronchonner, je devrais passer en boucle l’instant de l’année dernière où Papa hurlait sa joie d’être « rouche » beaucoup plus à Sclessin qu’au Parlement wallon.

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Eh bien ! non, cela ne me vient pas. Je me demande si je ne suis pas une mauvaise graine ? C’est bien possible après tout quand on fait la liste de tout ce que je n’aime pas…
J’emmerde le supporter par mes soupirs. Et il a raison de m’en vouloir. Voilà le drame. Au lieu d’encourager à vivre la merde dans laquelle on est avec bonheur et délectation, je fais le difficile et ne peux m’empêcher de faire la moue à la vue du caca des arguments sportifs.
J’invite les autres à dégueuler comme moi. Je ne peux pas me faire à l’idée que, bien préparée par les médias, la merde c’est délicieux ! Que les foules l’ont toujours digérée au point d’en redemander !
Asocial, c’est le mot.
Comment faire pour aimer la merde comme tout le monde ?
Peut-être que dans mon enfance, ma mère m’a-t-elle retiré trop vite du pot m’empêchant d’y plonger un doigts ? A-t-elle trop rapidement changé mes langes souillés refusant que je m’y vautrasse ?
Les témoins de mon drame ne sont plus là pour me le dire et me tirer de l’embarras où je suis de ne pas aimer ce que les autres adorent.
Dimanche soir, on saura tout. L’avenir d’un peuple sera scellé !... enfin, c’est ce à quoi je devrais m’habituer à entendre des reporters haletants.
C’est dire si je fais des efforts.
Au lieu de cela, il m’arrive par bouffées des pensées sinistres. Je compare la foule en délire à ces bancs de maquereaux qu’on pêche au filet et qu’attirent les falots, et je vois la scène en nocturne autour d’une pelouse éclairée par les arcs puissants des spots sur pylônes.
Au lieu d’espérer les demi-dieux déboulant des vestiaires avec l’impatience fébrile du mec qui attend que le mari de la voisine se tire pour aller tringler sa femme, je me rêve à baigner dans les égouts de la ville parmi les papiers gras et les déjections.
Je vous promets, demain je vais consulter Bacquelaine de Chaudfontaine. N’a-t-il pas parmi ses nombreuses casquettes, celle de médecin des sports ?
Voilà l’homme de la situation. Je veux qu’il me fasse aimer le sport de compétition comme tout le monde.
Juste ce qu’il me faut : un faux-cul parfait pour m’apprendre à vomir mon nouvel enthousiasme avec discrétion.

12 mai 2009

Rendormez-vous, c’est du belge !

Heureusement qu’il y a les autres… la France, l’Allemagne, nos deux grands voisins où cela semble bouger davantage en politique que chez la lilliputienne Belgique.
Car, au vu des sondages, nous sommes bel et bien condamnés à voter « couillon » en jouant au yoyo avec les quatre partis du centre, puisqu’il faut adjoindre dorénavant aux MR, PS et CDh, les Ecolos.
Deux choses restent pour moi totalement incompréhensibles.
La première : l’électeur semble, d’après les sondages, ne pas imputer du tout la responsabilité de la crise gravissime aux promoteurs du capitalisme tout azimut que sont les libéraux dans le monde et auxquels les nôtres ont ajouté leur petite pierre. A tel point que le discours de Louis Michel est devenu complètement délirant « encore plus de libéralisme, etc. »
Ou bien nous sommes collectivement des débiles mentaux, voire des pervers, ou bien nous sommes convaincus que l’argent tient lieu de tout dans la conduite du pays et que le vice a été soudain baptisé vertu par les libéraux et que nous les croyons !
N’allions-nous pas vers une mondialisation globale de l’économie ? N’avons-nous pas assez entendu glorifier le système bancaire et le prêt sur hypothèque le plus débridé qui ont conduit à la pire catastrophe avec Lehmann, le « truc » Madoff, les titrisations et les folies acquisitives des banques ?
Qui a été le plus chaud partisan de cette catastrophe avant qu’elle n’éclate à la figure de tout le monde ? Mais le MR !
Heureusement que le gouvernement socialo-libéral n’avait pas encore détricoté le système social, sans quoi dans quel état seraient les Belges aujourd’hui ? A-t-on déjà oublié les slogans de Reynders et C° : faisons notre pension nous-mêmes, privatisons les Services publics, etc.
Et un mois avant l’urne, c’est à n’y rien comprendre, juchés sur les ruines de l’économie belge, Reynders, Laruelle, Michel et tous les autres poursuivent leur songe creux… et ça marche ! Le public en redemande. C’est un peu comme si détroussé au coin d’un bois par un voleur à qui jadis on a fait confiance, on reprenait le même chemin, dans l’espoir de se faire voler une deuxième fois !

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Enfin, la seconde chose tout aussi bizarroïde, c’est l’attitude du parti socialiste. C’était l’occasion pour ce soi-disant défenseur des petites gens de se démarquer de la pensée unique, de ce Centre qui en apparence regroupe tout le monde, mais qui, en définitive, referme ses bras sur du vide. C’était le moment de montrer la perversité du système et la mise en coupe réglée de l’économie au seul profit des détenteurs des capitaux.
Etaient-ils au courant de la sombre imbécillité générale ? De l’amour du cocu systématique pour sa prostituée ? Les socialistes n’ont rien fait qui les ait démarqués de la soupe commune dans laquelle ils bouillonnent avec les autres. S’ils perdent les élections du 7 juin, j’espère que les principaux responsables seront dégommés par la base. Encore que rien n’est moins sûr, tant ce parti s’est capolarisé au point que la base est complètement atone. Di Rupo aurait-il vu juste sur l’avachissement de son électorat ?
On en est aujourd’hui à présenter quatre partis pour la conduite des affaires qui, à très peu de choses, ont le même programme !
Et on voudrait que l’électeur soit enthousiaste !
Que va-t-il faire ?
Les plus consciencieux vont éplucher les programmes (tiens, vous en avez déjà vus ?) et se détermineront sur des petits riens. Un poil de remord des libéraux sur leur tout à l’égout mondial avec la promesse de resserrer les boulons, un « chtouïa » de différence rosâtre des socialistes au postulat centriste, une once de fronde des CDh pendant l’heure où Joëlle conduit sa fille au cours de danse, enfin, un projet écolo de Javaux qui fût moins farfelu et plus réaliste que le précédent, en résumé pas grand chose.
C’est dire si le résultat au soir du 7 ne tiendra qu’à une humeur de dernière minute pour que changeassent les majorités.
On en est à compter le nombre d’affaires, le poids des batteries de cuisine qui pendent aux culs de nos prétendants, pour évaluer les chances ou les malchances.
Il faut dire au nombre de casseroles que c’est le PS qui a le pompon. Est-ce à dire qu’il est le plus malhonnête ? C’est à discuter. Personnellement, je trouve le MR supérieur globalement dans son parcours malhonnête, rien que par son entêtement à glorifier la merde du système.
Au nombre de victimes, c’est lui qui tient la corde.
Est-ce que cela se traduira par une défaite de Reynders ?
Au vu de la passivité et du désintérêt général, rien n’est moins sûr.
Si les élections du 7 nous réservent des surprises, la plus édifiante sera celle qui n’en sera pas une, à savoir le profond mépris d’une majorité pour une classe politique en regroupement au centre, sans originalité, sans programme, donc sans différence.
L’avenir ? Une seule perspective : la mèche allumée au cul des francophones par les Flamands depuis dix ans. Elle a fait long feu à cause de la crise (on comprend pourquoi les libéraux disent que cette crise est une chance !) mais qui nous mettra un jour les boyaux à l’air. Ce qui sera un terme vaudevillesque à la comédie, bien dans notre nature.

11 mai 2009

Fric, sexe et politique.

Assez curieusement, Pascal Vrebos et RTL, ce dimanche, ont traité à leur manière un sujet sur lequel j’avais planché vendredi dernier en le grossissant, comme à mon habitude, pour en faire ressortir le côté singulier. A savoir la représentativité du citoyen en politique par un vedettariat venu d’autres horizons que celui des partis et usant d’un capital de sympathie antérieur pour se faire élire.
Sur le plateau, rien que des gens sérieux, surtout des journalistes qui finirent par se quereller comme leurs mentors d’opinion… sur le cumul des mandats !
A croire que la fonction crée les vices inhérents au parlementarisme à l’occidentale. Nous voilà prévenus, cet apport de « sang frais » issu pour la plupart du journalisme ne sera en rien différent de celui du parlementarisme classique, jadis « sang frais d’avocats », puisqu’ils ont déjà intériorisé les tics des aînés !
Peut-être eussions-nous apprécié davantage les prestations people des recrues de Jean-Marie Dedecker ? Sans doute Vrebos a-t-il reculé devant l’alternative ?
Bien sûr, ces speakerines ont encore de beaux yeux et de beaux restes, mais elles n’ont pas le sourire ravageur et le décolleté meurtrier, comme nous les rêvions qu’auraient possédés les créatures de Jean-Marie !
Les médias ne sont jamais aussi timorés que dans le scandale du vrai. Et peut-être les miss du LDD étaient-elles plus authentiques que les « gloseuses » de RTL. Cela, nous ne le saurons jamais.
L’idée d’user de sa notoriété acquise ailleurs n’est pas neuve pour réussir dans un nouvel emploi..
Alcibiade, en grec ancien Ἀλκιϐιάδης né à Athènes vers 450 av. J.-C., mort à Melissa (Phrygie) en 404 av. J.-C., neveu de Périclès, en est un exemple frappant.
Ami de Socrate, ayant mille dons et ce qui ne gâte rien, d’une grande beauté et d’une belle fortune, avait tout pour jouer le play-boy et en même temps avoir un rôle important à Athènes.
Les plus beaux chevaux, en nombre et en qualités, ses couleurs triomphaient sur l’hippodrome. Les femmes s’arrachaient la faveur d’être de celles qui comptassent dans sa vie.
Dedecker l’eût préféré à son professeur d’éducation physique. On l’eût comparé à Rocco Siffredi, c’était la recrue rêvée pour le PS, friand de coloriage et de particularités physiques. On l’eût parachuté à Huy, commune en déliquescence où il eût effacé le désastre Lizin. Et qui sait ? eût joué un rôle de giton à la présidence même !
Cet homme était fait pour la politique spectacle, ce qu’il fit et – vertu des Anciens – finit par être dénoncé afin qu’il mourût en exil, comme il convenait à l’époque.
Victime des « affaires » tel n’importe quel échevin de Charleroi (le rapprochement est tout à fait approprié et n’est nullement une lèche à Olivier Chastel, censeur), il est instructif de voir poindre à l’aube des démocraties, le plus grand danger qui les menaçait déjà !.
C’est Thucydide qui nous le prédit : « Les successeurs de Périclès trop égaux entre eux, et incapables de s’imposer par une nette supériorité, en vinrent à flatter le peuple : ils aspiraient à la première place et ne se montraient pas capables de la conquérir sans luttes serrées. Aussi, tous les moyens leur furent-ils bons. »
De là à poigner dans la caisse afin de régaler la clientèle, il n’y a qu’un pas qu’Alcibiade, bien avant nos héros modernes, franchit allègrement.
Déjà 2419 années avant notre système parlementaire, la poursuite d’avantages personnels, passait avant la préoccupation du bien public.
Et nous voudrions que nos industriels de la politique fussent honnêtes !
Bien entendu « les affaires » depuis ce temps ont changé de nature. Les scandales d’Alcibiade, même s’il fut un gentil escroc bien habillé et tout, fils de… prestigieuse famille, ce n’est pas sur une poignée de pièces d’or qu’il fut forcé à l’exil, mais pour des motifs religieux.
Nos démocraties ont quand même éliminé Dieu des parcours risqués, sauf que des incidents à propos des foulards pourraient nous le faire resurgir.

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D’une époque à l’autre, rien ne semble avoir vraiment changé.
Elles semblent toutes montrer la permanence de la tentation de considérer la caisse publique comme un bien propre.
On pourrait penser que du temps d’Alcibiade, les vertus civiques dispensaient d’un salaire et qu’il fallait bien que l’élu se rattrapât sur les à-côtés.
Aujourd’hui, grassement payé, le pouvoir n’a pas l’excuse du dénuement pour nous voler selon l’expression d’une boniche d’étage « pour se faire de la gratte », multiplier les mandats et négocier âprement les petits bonus que sont les jetons de présence dans les différentes sociétés dans lesquelles l’Etat est représenté.
C’est donc sous le seul impératif de l’avarice et de l’appât du gain qu’il faut situer la faillite de nos démocraties par l’âpreté de ses personnels.
Alors, la démocratie de tous les temps serait-elle d’une certaine manière victime de l’esprit capitaliste qui souffle sur la marmite ?
Cela se pourrait bien.

10 mai 2009

La main qui les nourrit.

La politique dans le respect de l’opinion des autres et la liberté de chacun d’adhérer à un parti sont les valeurs essentielles si nous voulons que le système devienne un jour celui d’une démocratie.
La politique est donc un instrument nécessaire et respectable, quand il tend à atteindre ce but.
Ce sont les hommes qui la font, dont certains ne sont pas honnêtes, qui par faiblesse et insuffisance, donnent l’impression que cette société n’est nulle part, mieux, qu’elle est sans but, si ce n’est celui d’enrichir quelques-uns au détriment de tous les autres.
L’évolution des mœurs entre pour beaucoup dans la désagrégation de notre système ; mais, c’est surtout dans la finalité de la société, essentiellement aujourd’hui conduite par le profit, que l’on voit se dissoudre les valeurs humaines.
Il n’y aurait pas de plus haute ambition que faire de la politique, si celle-ci était entre des mains altruistes. Militer pour ses idées afin de les faire partager par une majorité devrait être un sacerdoce, plutôt qu’un métier.
Le spectacle navrant qui se déroule sous les yeux des électeurs est édifiant.
Partout on ne voit que des gens intéressés, plus à des statuts ouvrant sur des avantages et des salaires conséquents, que des hommes et des femmes dont le souci majeur serait l’intérêt général.
Sortis de la nécessité, les gens en place ignorent superbement la condition du plus grand nombre. Vous les voyez attristés et compréhensifs au récit de vos malheurs, mais en même temps, ils digèrent le rôti qu’ils ont mangé à midi en vous rotant à la gueule.
Il leur semble que les égards et les revenus qui leur sont octroyés, leur sont dus. La sensibilité au vu du bilan social, produit du système, leur devient étrangère. Ils croient que leur situation est une référence. Ils s’étonnent au lieu de s’effarer de l’incompréhension que leurs politiques suscitent.
N’importe quel homme juste croisé dans la rue, les cent fois plus que ceux qui ont le pouvoir. C’est que leur politique, la façon dont ils la pratiquent, les corrompt au même titre que l’argent les grise.
Que dire alors de la lie de cette nébuleuse du pouvoir, quand faisant de leur mission un négoce, volant dans les caisses et usant de tout, sans se préoccuper de rien, des mandataires tombent dans une délinquance que la justice n’estime pas assez criminelle, et qui, pourtant, est cent fois pire que le voyou qui bouscule une vieille pour lui voler son sac ; car eux, ce sont des centaines de gens qu’ils détroussent en une seule fois.
Sans oublier qu’entre eux et l’honnête homme, toute une faune encore respectée quoique déjà peu respectable, use et abuse des pouvoirs qui lui sont conférés pour des enrichissements personnels ou des caisses de partis, des voyages inutiles et des notes de frais personnelles !
Un homme politique devrait entrer en place avec son patrimoine et en sortir sans l’avoir agrandi.
Il n’est pas normal qu’on puisse parler de carrière ou de juste récompense du travail accompli. Il est indécent de penser que chaque brique, chaque tuile, chaque pneu d’une vie au-dessus du commun, que l’on soit ministre ou parlementaire, ait été payée par le citoyen au prix de ses impôts, au prix de sa propre vie rendue médiocre, car coincé entre un employeur qui en tire un profit, et un personnel politique qui en tire des dividendes.
Vu sous cet angle, le régime dans lequel nous sommes ressemble plus à une dictature molle qu’à ce qu’on voudrait que soit une démocratie.
Au lieu d’être humbles, effacés, respectueux de ceux qui les nourrissent, puisqu’ils font un métier ils semblent bien que nous soyons par cet aspect des choses leurs employeurs, voilà qu’ils nous accablent de leurs erreurs et nous le disent d’une façon arrogante. Voilà qu’ils le prennent de haut et font claquer les portières de leurs grosses cylindrées nous laissant sous la pluie ! Voilà qu’ils nous imposent comme sous l’Ancien Régime et font la moue au bouclage du budget.
Voilà qu’ils rendent responsables ceux qui n’en peuvent et donnent l’accolade à ceux qui nous ruinent !
Est-ce juste ? Est-ce raisonnable, quand on y pense ?
Comme ils sont installés bien en vue et pas prêts de redescendre parmi nous, voilà qu’ils nous imposent des créatures que l’on soupçonne être passées dans leur lit avant de monter aux tribunes ! Voilà qu’ils scrutent les plateaux de télé, les théâtres et les cinémas, les stades et les salles de sport pour nous en mettre plein la vue et racler nos fonds de tiroir, tandis que nous restons bouches bées !

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Et de cette avalanche de « forces nouvelles » d’une démocratie abonnée à Gala, ils pensent que nous ne tirerons pas les conclusions éthiques qui s’imposent.
Elles touchent à l’impossibilité des citoyens ordinaires de s’exprimer de manière identique aux intégrés des pouvoirs. Elles démontrent les limites d’un système de représentation par délégation, puisque n’importe qui disposant les leviers afin d’attirer les regards peut se faire élire, alors que le discours du juste sera ignoré.
C’est donc bien à une société de spectacle à laquelle nous assistons.
Le propos revient à la case départ.
Nos personnages redondants ont un premier défaut, bien avant la liste de tous les autres, ils ne sont pas humbles en nous parlant. Ils n’ont pas l’attitude modeste. Ils ne respectent pas ceux qui les nourrissent. Ils sont à l’identiques des gens du pouvoir économique…

9 mai 2009

Des élections festives.

A période délicate, paillettes et ouverture au people s’imposent.
Les exploits de Tapie sont en forte reprise après le paquet de millions que Nanard a obtenu de ses pinailleurs du Crédit Lyonnais.
Tapie, c’est bon pour le moral. Mais, grave défaut, il n’est pas Belge. En tous cas, il n’a pas déclaré qu’il allait placer son pèse en Belgique.
A un mois des élections, de la couleur, de l’effet, de la gueule, de la fesse, ce n’est pas négligeable.
Nos partis n’exhibent pas les nouvelles recrues en string, mais ça viendra. Les listes de gauche comme de droite font concurrence à Geneviève de Fontenay, ils recherchent de la starlette. La conviction et l’intelligence, pour la politique que nous menons, c’est du superflu. Le public, de toute manière, n’y voit que dalle !
Silvio Berlusconi montre l’exemple. Tout l’avenir de la politique est là ! Il a placé sur la liste européenne de son parti une ex-reine de beauté, mannequin-phare d'une marque de lingerie, actrice de soaps télévisés et ancienne candidate d'un Big Brother version transalpine. Il est tellement transporté par ses candidates que sa femme demande le divorce.
En Flandre, la chasse est ouverte aux Bekende Vlamingen. L’essentiel de l’action politique de ces personnalités connues découle de leur apparition sur des plateaux de télé, les terrains de sport ou les défilés de mode. Les wallonnes connues (les WC) font « mémères » à côté. Les anciennes présentatrices de la télé, c’est déjà du réchauffé. On se demande si les partis ne nous ménagent pas des surprises de dernière minute. Defossé en porte-jarretelles ferait par trop vieux travelo.
Jean-Marie Dedecker, (LDD) a dégotté une ex-Miss Belgique et une ancienne championne olympique. L’ancien prof de judo a recruté de nombreuses personnalités médiatiques. Sincère ou faussement naïf, J-M D. est persuadé que les électeurs aux convictions floues et peu ancrées rallieront plus facilement une tête bien faite, qu'un projet intéressant.
D’ici à ce que dans les partis on engage des maquilleuses de cinéma pour rajeunir le staff féminin, il n’y a qu’un pas.
La crise ? Quelle crise ?
Les partis ne font que s’adapter aux circonstances du tout-média et aux conséquences du système électoral. Plus le vote est proclamé obligatoire, plus l’électeur en a marre. Comme il vote avec ses pieds en les traînant jusqu’à l’urne, il semble nécessaire aux stratèges de nos formations de lui donner des sensations plutôt que des idées fortes.
On peut difficilement devenir impopulaire avec dans ses rangs des vedettes qui sont populaires.
C’est l'arme secrète absolue.
A place identique sur une liste, un vague universitaire, avocat de préférence, studieux et boutonneux, a trois fois moins de chance de se faire élire que n’importe quelle people à la mensuration de rêve.
Les programmes, la volonté de réforme, la conscience de la crise, ne tiennent pas la route devant une poitrine avantageuse et un beau cul bien pris dans une robe ajustée.
Voilà où en est la politique belge !

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Dans le panel que n’aurait pas désavoué le maestro d’Italie, on trouve dans nos futur(e)s représentant(e)s trois miss Belgique pour la droite et l'extrême droite flamandes, des sportifs, des personnalités du monde culturel et un médecin célèbre. Côté francophone, des journalistes de télévision, trois ex-présentatrices du journal télévisé du soir. Madame Ries conduit au MR la liste des européennes, deux ans seulement après ses débuts chez Reynders.
C’est dire le besoin de girls sur le plateau !
Le PS, a trop de fils et de filles de… pour s’engager dans la call girls au front et au reste populaire. L’aigle de Mons ne peut pas faire autrement. Il est coincé entre les notables du parti qui ont des fistons à caser. Il n’a plus qu’à espérer qu’à des gens comme papa Daerden, on ne refusera pas des voix à la génération suivante.
Le must pour la faune éligible est le talk-shows et le jeu télévisé. Une apparition même brève, ce sont plusieurs centaines de voix assurées. Si Justine Hénin en avait l’envie, elle serait élue dans tous les partis. Adamo ferait un tabac et Benoît Poelvoorde un triomphe.
Le plus mariolle dans le show, c’est notre judoka Bart De Wever, encore lui, qui s'est imposé au jeu intitulé "L'homme le plus intelligent du monde". C’est dire la sérieuse référence pour siéger à la Chambre.
Carla Bruni nous manque au sommet de l’Etat. Evidemment avec la gueule du Premier cela ferait désordre. Mais quand même, on devrait à l’avenir y penser. Car si la crise continue, il faudra au moins une miss Monde pour nous remonter le moral.

8 mai 2009

Une guerre anticrise ?

Nos glorieux pourront bientôt se retrousser les manches. Comme les choses vont, nous ferons prochainement autre chose que de l’humanitaire en Afghanistan.
La marmite bout au Pakistan, puissance atomique, ne l’oublions pas, voisin remuant des territoires qu’une coalition occidentale a beaucoup de peine à conserver. .
La frontière avec le Pakistan est une passoire. Les talibans ont des sanctuaires de l’autre côté des montagnes frontalières où ils recrutent et forment leurs hommes de main au nez et à la barbe des troupes alliées.
Depuis le printemps 2007, les talibans ont établi un gouvernement islamique à 100 kilomètres d’Islamabad.
Zardari, le mari de Benazir Bhutto qui remplace à la présidence Pervez Musharraf est faible et corrompu.
Déjà du temps de Pervez, le gouvernement avait permis à des troupes djihadistes de prendre de l’importance afin de convaincre Washington de faire pleuvoir des dollars sur le Pakistan.
Pour les chefs pakistanais, l’ennemi c’est l’hindouisme de l’Inde. Les talibans pour la majorité des Pakistanais sont des habitants de la région qui défendent la religion.
L’arme nucléaire est en kit, mais pas à l’abri d’une convoitise des fous d’Allah.
On voit le tableau d’une pareille alternative ! Ben Laden ou son successeur s’assurerait de la bonne cinquantaine de têtes nucléaires !
Malgré les assurances de la présidence, un scénario catastrophe est à envisager. Et si Al-Qaida était en train d’infiltrer le service de sécurité pakistanais gardien de l’arme atomique ?
On se demande si la sortie de crise de 1929 que fut la guerre de 39 - 45, ne va pas faire gamberger Big Brother pour muscler l’intervention américaine au Pakistan ? Et si la crise que nous traversons en 2009 se résolvait aussi par la guerre ?
La perspective d’un Etat pakistanais affaibli par l’assassinat de Bénazir et la venue au pouvoir d’un civil, alors que Musharraf était général, ne décidera-t-il pas l’armée en faveur des talibans ?
L’offensive de celle-ci contre les sanctuaires exigée par les USA marque le pas. Islamabad est loin d’enregistrer des succès.
Les raids de l’aviation américaine tuent des civils en rasant des villages dans lesquels les talibans se retranchent. Les meilleurs propagandistes des talibans sont les victoires américaines à la Pyrrhus qui entraînent des manchettes de journaux horrifiés à une opinion qui les condamne. Chaque villageois tué, c’est l’armée rebelle qui se renforce.
Si Zardari est contraint de soutenir son offensive contre les rebelles, il ne pourra le faire longtemps contre l’opinion de la population qui persiste à croire qu’il faut masser le plus de troupes possibles à la frontière avec l’Inde, de sorte que le soutien massif des troupes américaines s’avérera indispensable.
C’est un drôle d’héritage de Bush qu’Obama a recueilli !

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Pendant la dernière partie de son mandat, l’ancien président a laissé prospérer l’intégrisme au Pakistan, empêtré dans son inutile guerre d’Irak.
Aujourd’hui le monde occidental est assis sur une poudrière.
De l’Afghanistan au Pakistan, il n’y a qu’une frontière fictive, incertaine, qui serpente dans un paysage montagneux. Cette région est peuplée de tribus autonomes, souvent hostiles au pouvoir central. Les chefs de guerre ont intérêt à s’arranger avec les talibans. Tous vivent plus ou moins de la culture du pavot. 85 % de la production mondiale d’opium et de ses dérivés viennent d’Afghanistan dans ses confins avec le Pakistan.
Le Bureau des narcotiques américain n’est jamais parvenu à détruire un mètre carré de cette culture. Comment faire comprendre aux paysans que leur seule ressource est une culture prohibée ?
Je prends le pari qu’entraîné par les circonstances, le gouvernement belge sera contraint, en considérant les liens qu’il a à l’OTAN et avec l’Amérique, de renforcer ses effectifs pour autre chose qu’une surveillance d’aérodrome, un encadrement des troupes locales à l’entraînement ou un autre gadget à caractère humanitaire ; au contraire, il enverra nos volontaires au casse-pipe, non sans avoir préparé le terrain en Belgique bien entendu.

7 mai 2009

Ces gars-là chez Ségala.

Nos artistes, qui ont conduit le pays là où il est, espèrent être réélus et ont choisi des slogans pour les élections du 7. Chaque parti en a au moins imaginé un, que les propagandistes souvent bénévoles utiliseront dans leur sphère d’influence.
Par sondage, le peu de confiance des citoyens dans leurs mandataires est tel, qu’il va falloir en mettre un coup parmi les survivants d’un militantisme qui s’éteint partout.
Il paraît que certains électeurs se déterminent à la dernière minute. On se rappelle « La force tranquille » mis en chantier par Ségala pour Mitterrand.
Comme au décompte tout fait nombre, ces slogans assurent parfois les majorités.
Le PS : « Nos valeurs ne sont pas cotées en Bourse. Nos actions profitent à tous. »
Le baratin trop long n’est pas porteur.
Le slogan est révélateur. Les Socialistes ont toujours marqué un grand intérêt pour l’argent et les places. Les affaires, les faux frais et les voyages d’agrément nous le démontrent à longueur d’année.
Pas que la chaudière de Perpignan et la matrone hutoise qui plombent les tiroir-caisse…
Résultat, loin d’avoir profité à tous, les actions au gouvernement et y compris dans la gestion des communes, n’ont profité qu’à quelques-uns. Les revenus du travail ont baissé et le chômage bat des records (augmentation sensible en Wallonie). Le PS, en s’impliquant dans un gouvernement libéral, accepte la fatalité de la mondialisation économique. Le salaire de l’ouvrier européen a dorénavant tendance à s’aligner sur celui du travailleur chinois, tandis que celui du patronat et de la finance l’est sur le trader américain.
Et ils nous feraient croire que tout changerait, dès lors qu’ils obtiendraient une majorité à la Région et à l’Europe !

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Ecolo : « Il est temps de passer dans le Vert ».
Autres illusionnistes moins usés, mais tout aussi gonflés, le parti d’opposition Ecolo, avec « Il est temps de passer dans le vert ». C’est sans compter sur la cohorte des crève-la faim, que la société tire derrière elle comme une sacrée quincaillerie. L’écologie a toujours été une affaire que seuls les riches peuvent traiter de manière efficace. Exemple, les habitants des périphéries boisées d’Afrique et des plateaux d’Amérique du Sud pour survivre se chauffent avec les forêts qui disparaissent peu à peu. Evidemment, la première chose à faire avant de parler écologie c’est de chauffer, loger et nourrir les gens. Ce qui est dramatique pour ces pays lointains, commence à le devenir pour nous. Qu’est-ce que les écologistes préconisent contre la misère qui monte en Belgique ? A l’égal des partis de gauche et de droite, ils n’ont aucune option d’interchangeabilité économique. Le chômeur qui a froid l’hiver ne pensera pas aux double-vitrage et aux panneaux voltaïques sur le toit, il pensera « comment m’acheter un sac de charbon tous les jours ? ».
Le MR : « Réinventer l’avenir ».
Les plus honteusement démagogues, les champions du culot , les rois de l’escroquerie sont incontestablement les libéraux du Mouvement réformateur. Le système qui foire, l’économie moribonde, le capitalisme fou, les maniaques et les prodigues du capitalisme, ce sont eux !
Et ils osent avec les mêmes nous réinventer l’avenir ! Parole, c’est de la provocation ! Et dire qu’il y aura des socialistes déçus qui voteront pour ! C’est à ne pas croire…
L’esbroufe, le culot et la manière de pousser du cul les anciennes triomphantes des programmes télé, les gloires de toutes les sortes, pourvu qu’elle fussent connues avant d’être libérales, ont toujours séduit le public assoté et chloroformé. Il est possible que le tandem Michel-Reynders finisse par battre sur le fil l’aigle de Mons.
Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de cette bataille de cloportes ?
Le CDh : « Le Centre c’est VOUS. »
Enfin, la plus mal barrée, parce que le centre n’existe pratiquement plus, c’est Joëlle Milquet avec « Le Centre, c’est VOUS », distribution d’oranges et réunions tupperware.
Car enfin, ce qui reste du Centre, ce sont les cadres et les éléments politiques des partis traditionnels, l’Administration publique, et quelques professions libérales qui s’en tirent à la hausse d’honoraires.
Un député socialiste, un médecin CDh, un Ecolo rentier, un bourgmestre libéral, enfin le plein centre, celui qui se fiche de l’avenir et qui a de quoi voir venir… comme un seul homme, il va courir chez Reynders !
Il va voter l’immobilisme, le suivisme, le « peurisme », il va voter pour le Mouvement Retardeur ou Retardataire, pour les processionnaires d’Echternach !…

6 mai 2009

Gargamelle chez les Schtroumpfs.

Plus on s’éloigne de la Belgique, plus le touriste belge est vantard et patriote !
Mais de politique, il n‘en est pas question, quoique l’on sente dans les hôtels à plus de 500 lieues de Zaventem, une propension à un optimisme inconscient entre la poire et le fromage.
Malgré des statistiques qui établissent le contraire, le touriste au long cours est persuadé que la crise est derrière.
Rien ou presque sur les avatars du système.
Il est en cela en parfait accord avec les partis qui, des Ecolos au Mouvement réformateur, en passant par le PS et le CDh ne présentent dans leur programme aucune réforme sérieuse du capitalisme.
Comme il faut, évidemment, ne pas montrer un cœur de pierre, surtout quand on est en pension dans un 4 étoiles à 200 euros la nuit, les retraités de la réussite et les garantis du salaire à vie montrent leur sollicitude aux familles des deux morts de la grippe mexicaine.
Inutile de leur faire remarquer que la crise détruit quantitativement plus d’existences.
C’est ainsi qu’en vacances, on doit éviter les sujets qui fâchent.
Donc tout va bien. On s’en sort. Le capitalisme n’est pas mort.
S’il y a bien une vérité dans ces trois certitudes, ce ne peut être que la dernière.
Il n’est pas mort le bougre, ce sont ses adhérents forcés qui le sont ou s’apprêtent à l’être.
Parmi les plus téméraires de l’entre-deux plats, un exégète de la pensée unique a l’argument irréfutable « nous sommes entrés dans le monde global. L’économie est mondiale. Ce serait folie de la vouloir réformer, même au niveau de l’Europe, a fortiori dans le cadre de notre petit pays. »
L’immobilisme a toujours conforté les parvenus dans leur sage opinion qui est de ne rien faire. Comme cet argument suprême est partagé par la classe au pouvoir, allez donc dire le contraire ?
Parce que dès que vous demandez si c’est là l’opinion de ceux qui souffrent de la crise, le tollé est général.
Des demi-pensions aux pensions complètes, on vous voit venir avec vos gros sabots de 89, version 17 façon Lénine.
« La pire des solutions pour les chômeurs et les exclus seraient de faire la chasse aux riches, de vouloirs étêter les bénéfices, de mettre un frein aux gros salaires », c’est un pharmacien qui parle. La minute précédente, il se plaignait de ses locataires. Ecoeuré, il tentait en vain de vendre en bloc ses dix-sept appartements plein centre.
C’est Vuitton et Hermès qui avec Lagerfeld et Cartier font vivre les masses. Si on touchait à Bouygues, Bolloré, Frère, jusqu’à la moindre banque, c’est le peuple qui serait fichu… SDF à jamais !
Pourtant parmi les Belges confortables du 4 étoiles, pas que des sots, au contraire assez érudits pour ne pas trop décevoir en matière d’art et d’histoire. C’est la Grèce antique, rapport à leurs souvenirs de rhétorique, qui les enthousiasme le plus.
Ah ! le peuple d’Athènes comme il était magnifique de démocratie à l’agora de Périclès !
Avant la crise, on en voulait aux riches sans y inclure les réussites bourgeoises « Il est parti de rien. Voyez comme il a réussi. »
Depuis que l‘univers s’est rétréci, la catégorie en-dessous du richissime est assimilée : professions libérales, marlous de la petite industrie, planqués de la politique, pontes de la haute administration, ces gus ne s’en rendent pas compte, mais cette enveloppe globale, cette désapprobation unanime, c’est le début de la pensée insurrectionnelle.
Une majorité se dessine qui ne croit plus aux mots qui promettent bonheur et réussite.
A force d’avoir promené le travailleur, on n’arrive plus à le faire bosser d’un cœur léger…
…..
Je quitte cette jovialité d’expatriés volontaires pour ramasser un numéro du Point.
Il est ouvert à la page du bloc-notes de Bernard-Henri Lévi. On sent que le lecteur précédent, s’est attardé avec délectation sur ce morceau d’anthologie du plumeau et de la brosse à reliure.
B-H L. s’y est surpassé. Tout y est : l’atticisme, l’afféterie, le propos obséquieux et cet indéfinissable orgueil de ceux qui savent et qui éprouvent une commisération infinie pour les imbéciles que nous sommes.
Les prolégomènes de la prose Lévitienne ont dû réjouir l’aréopage que je quitte à l’instant.
« Ils ne sont pas très nombreux, les jeunes gens d'aujourd'hui qui se souviennent du portrait de Lautréamont imaginé par Félix Vallotton. Ni de la lettre de lord Chandos à Francis Bacon rêvée par un Hofmannsthal voulant prendre la mesure du ravage dans les langues qu'ont signifié les temps modernes ».
Et ça continue afin qu’à la ronde, on sache que BHL n’est pas le premier venu et qu’il a les meilleures références qui soient.
« …Ni de ce que Melville avait en tête quand, aux prises avec un « Moby Dick » que tout le monde croit connaître mais que presque personne n'a vraiment lu, il lance à Nathaniel Hawthorne : je suis en train de rompre les sceaux du pays des ombres. Ni, encore moins, de la révolution mondiale lancée par un certain Friedrich-Wilhelm Schelling quand, deux ans après la « Phénoménologie de l'esprit », il a l'intuition d'un Dieu déchiré entre un fond proprement divin et une puissance maléfique qui le soulève ».
Celui qui a la chance de connaître la moitié de ce que BHL évoque, ce n’est déjà pas mal. La question est de savoir pourquoi cet étalage ? On est enfin au parfum, c’est un coup de pub pour deux jeunes écrivains, sans doute proches de la maison d’édition de notre Illustre, Yannick Haenel et François Meyronnis.
La raison du dithyrambe saute aux yeux, cette jeunesse dirige une Revue, l’occasion future d’un article payant de BHL ! Et voilà que ces audacieux publient dans une collection dirigée par Philippe Sollers, « un manuel de savoir-vivre-lire », à l'usage de générations qui ne sont souvent jeunes, hélas, que de leur ignorance résolue ».
Le Point me tombe des mains.

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Mes compatriotes quittent la table le ventre un peu plus arrondi. Avec l’alcool, une certaine grossièreté faubourienne les saisit. Elle leur remonte par petits rôts entre deux expressions lestes. Si les matrones qui les accompagnent n’étaient pas là, ils banderaient de l’œil en matant les serveuses…
Dans les grandes choses, nous dit Chamfort, les hommes se montrent comme il leur convient de se montrer ; dans les petites, ils se montrent comme ils sont.
Après la sieste, ils feront deux largeurs de piscine, avant de s’inquiéter du menu du soir.
Dehors, il pleut.