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30 novembre 2014

Analement vôtre.

Hier, sur RTL, madame Darhmouch nous vendait les chemins de fer hollandais dans sa partie privatisée, non pas comme une actualité – ce n’est pas d’hier que le commerce vend du transport en train – mais pour amorcer la politique de dessaisissement de la communauté belge, du rail.
C’est dans l’air du temps. Tout s’achète et tout se vend.
Puisque toute privatisation est par définition un succès, comparé à l’inefficacité proverbiale de l’État, madame Darhmouch pourrait-elle nous dire pourquoi les succès cumulés des privatisations finissent en ce fiasco général d’une crise sans précédent ?
Cela irait mal globalement, alors que la réussite est admirable partout !
Rien de plus saisissant que la télé-réalité pour expliquer le phénomène.
Ces carrières en diamant brut durent l’instant d’un éclairage, puis sombrent dans l’obscurité d’une Loana-attitude, bouffitude pendante des chairs de la charogne de Baudelaire !
Qui nous dit que les trains privatisés hollandais ne vont pas faire demain cent morts par manque d’entretien rentable ?
La course à l’audimat explique pourquoi certaines réussites sont des échecs.
C’est le résultat d’une école où l’on n’apprend plus à devenir humaniste, mais à se vendre.
Madame Darhmouch vend la privatisation des chemins de fer belge, comme la bimbo Nabila a vendu ses seins siliconés, 7.200 euros par soirée dans les bars-dansant à la mode, jusqu’à son retour dans une autre réalité, judiciaire celle-là.
Des journalistes spécialistes, quand madame Darhmouch est généraliste, courent après des phénomènes qui jadis eussent été de foire, pour des castings délirants. Il s’agit de traquer l’animal de cirque qui va cartonner parce que prêt à tout pour un moment de gloire.
Et ça marche pour les producteurs. Moins bien pour les papillons qui s’y brulent les ailes et retournent après l’instant de gloire, dans leur médiocrité native. Certains ont vendu un baiser des milliers d’euros, pour finir par vendre leur cul pour dix balles (pourquoi pas une émission « analement vôtre » où le producteur sauterait l’épisode des baisers (manque d’audimat) pour tout de suite vanter les qualités des enfileurs payés à la rondelle ?

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On commencerait tout de suite par le défilé des mères qui viennent montrer au casting le cul de leurs filles ! RTL rachèterait les droits de l’émission à TF1 pour une somme énorme qui ferait elle-même partie de l’émission et qu’on empilerait à côté de Darhmouch en porte-jarretelles.
Mais ils ont cru un instant que cette société leur était favorable et qu’ils n’avaient qu’à paraître pour se bourrer les poches du fric gagné sur la masse des adolescents férus de la télé-réalité.
Quelque part un philosophe atrabilaire comme ils le sont tous devenus, nous prévient. « Le cynisme est à son comble. Nous sommes dans l’économie libidinale d’une jeunesse massacrée ».
Ce massacre se répand dans les FOREM, puisque les coachs pour chômeurs dopent ceux qui n’ont pas compris dès l’école, qu’il est essentiel de se montrer sous son jour le plus flatteur pour se vendre. Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que le « meilleur jour » plus il est faux, plus il devient un pastiche de boucherie pour spectacles-vérité, comme le candidat Leuridan de Secret-story, qui s’est suicidé lorsqu’il a retrouvé un anonymat insupportable !
Comme Marianne l’écrit : la téléréalité rend con ! J’étendrais cette connerie à l’ensemble de la société marchande, madame Darhmouch, les chemins de fer hollandais et B.Post compris.
Voilà donc cette jeunesse décervelée plus qu’écervelée qui se jette dans le piège et certifie par son enthousiasme que les producteurs de spectacle ont mis dans le mille, comme bientôt les promoteurs des trains « qui fonctionnent mieux depuis que c’est le privé qui s’en occupe », puisque cette jeunesse décervelée produira la jeunesse de demain…
Tandis que RTL s’en prendra aux grévistes qui cassent les vitrines et empêchent les gens d’aller au travail, plaignons la Bimbo qui, avec des répliques stupides comme « Allô quoi » en marque déposée, pense là-dessus monter à New-York faire une carrière dans le journalisme de mode. Plaignons tous ces « fêlés » qui gobent ce qu’on leur raconte de féérique dans une société ravagée par l’échec capitaliste. Plaignons madame Darhmouch de souscrire à longueur d’années aux âneries de sa direction, comme ces trains hollandais qui circulent mieux. Plaignons surtout la jeunesse, l'avenir en suspens sous la coupe des sinistres personnages qui leur pourrissent la vie et s’impatientent de ne pas assez vite pourrir la nôtre.

29 novembre 2014

N-VA et MPW (1) même combat ?

L’affaire du cahier Atoma dans lequel Jean Jambon, le ministre de l’Intérieur, aurait cosigné un accord avec Charles Michel traitant de l’article 195 sur la révision de la Constitution, est le dernier must de la presse.
Ce bidouillage secret aurait été conclu au mois d’août, Charles Michel soldant le fédéral en fin de législature, afin de permette à la N-VA de manœuvrer pour une Belgique confédérale.
Cette question paraît futile au moment des grèves tournantes, des 500.000 chômeurs et de la perspective de la grève générale du 15 décembre ; mais, elle n’est pas négligeable, puisqu’elle ferait partie des accords secrets entre le MR et la N-VA et démontrerait la folle ambition d’un homme en train de se moquer des citoyens, prêt à tout, pour devenir premier ministre, puis le rester.

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D’un autre côté, quand on lit cet article 195 écrit en 1831 et jamais révisé depuis, on se demande qui a été piégé par cet accord, le clan des Anversois ou Michel junior ?
En effet, il faut tellement de conditions pour le réviser, qu’il pourrait être la pièce principale d’un musée du Droit en tant que curiosité législative. En principe, il aurait été créé pour donner l’illusion que la Constitution belge peut être modifiée, afin de laisser croire à une certaine liberté de mouvement des parlementaires.
Delpérée pourrait s’y délecter. Les territoires que la Belgique a annexés de l’Allemagne, après la défaite d’Adolphe en 45, ont été rendus illégalement à celle-ci, dans le cadre d’accords lors de la refondation de la Bundesrepublik.
En effet, l’article 195 ne dit rien sur l’annexion de territoires, mais empêche de remodeler la frontière, ne serait-ce que par des échanges, comme ce fut le cas, avec la région de Schneifel.
Jean Jambon tirerait argument de la perméabilité de l’article 195 et de son caractère obsolète, pour nous confédérer, en prenant les quelques hectares échangés entre l’Allemagne et la Belgique, en exemple.
On verra bien, à condition que la kamikaze aille jusqu’au bout de la législature, si de cette anecdote, un schmilblick sortira du cahier Atoma.
De toute manière, une révision de ce type se ferait sans consultation populaire sérieuse. Une fois les grands mots lâchés, l’acte s’accomplit souvent dans l’indifférence et l’impuissance générale.
Reste à passer pour les amis de Jean Jambon à l’étape confédérative, sans autre forme de procès que par la force du nombre. C’est jusqu’à présent ce que l’on a fait pour les lois linguistiques et l’abrogation du recensement du même nom, les Fourons et l’emploi des langues dans les Administrations belges.
Ce qui est parfois juridiquement valable, n’est pas nécessairement conforme aux lois.
Pour la sixième réforme de la Constitution, l'article 195 a été complété d'une disposition transitoire permettant à la 53ème législature (élue le 13 juin 2010) de réviser ces articles non ouverts à révision. Pourquoi pas bidonner la 54ème de la même manière ?
Nos adolphins de la N-VA n’auront pas les scrupules d’une demoiselle d’œuvre d’une Fabrique d’église, si les sympathisants orangistes veulent se défaire du roi, de la loi et d’autres foutaises sacrées de la Belgique, c’est l’occasion !
C’est ce que nous aurions fait lors des grèves insurrectionnelles du passé, quand le MPW solidarisait une grande partie des Wallons, alors que les partis politiques francophones prônaient au contraire, un attachement viscéral à la dynastie, malgré l’attitude de Léopold III pendant la guerre, dans la crainte de perdre des représentations lucratives.
Alors, vous pensez, si les adolphins vont se gêner, avec ou sans Atoma et les mensonges de Charles Ier !
Dans un sens Bart De Wever et Jean Jambon réaliseraient le vieux rêve d’autonomie de la Wallonie, complètement abandonné par les jeunes francophones, sous la pression des partis !
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1. MPW, pour ceux qui l’auraient oublié, Mouvement Populaire Wallon.

28 novembre 2014

Réponse bientôt.

Y a-t-il une preuve aussi magistrale que les presque 500.000 chômeurs en Belgique qui démontrent que, non seulement la mondialisation de l’économie est un désastre, mais encore que les gouvernements successifs se trompent sur l’origine du mal et les remèdes à y apporter ?
En foi de quoi, on pourrait s’attendre à ce qu’ils reconnaissent qu’ils font fausse route et qu’ils regardent enfin ailleurs que dans les aides à l’économie, pour nous en sortir.
Eh ! non. Ils assument et ne regrettent rien de leur politique, faisant porter l’effort sur les plus pauvres, imaginant que les plus riches poursuivront leur prospérité en créant des entreprises et des emplois.
Cette obstination, déjà regrettable lors du gouvernement Di Rupo, a pris une méchante tournure sous Charles Michel, par une accélération des mesures anti productives et réellement criminelles, quand elles aboutissent aux cinq cent mille chômeurs, déjà dénoncés au début de la chronique.
D’où vient cette obstination singulière sur une route qui ne mène nulle part ?
Comment se fait-il que les économistes qui n’ont pas vu venir la crise de 2008 sont ceux que l’on consulte et qui ont toujours tribune ouverte dans les journaux ?
La réponse est d’une simplicité extrême.
La société libérale se fonde sur un seul principe, les entreprises doivent se laisser guider sur leur seul sens du profit. La politique patronale, même si leurs organisations de défense se plaignent auprès des pouvoirs publics et tendent la main, n’a jamais été de dialoguer et de partager les initiatives, mais de trancher souverainement un œil sur les comptes, l’autre sur les profits.
Elle est à l’image exacte de la société bourgeoise créée bien avant la fin du XIXme siècle, qui ne s’est jamais départie de ces mêmes principes.
Alors que la démocratie exigerait que les dirigeants respectassent les électeurs, elle n’est rien d’autre que la transposition de ce seul principe dans la vie de tous les jours du citoyen ordinaire, empoisonnant celle-ci de son égoïsme unilatéral. Le plus grand nombre ne veut pas l’admettre et pourtant nous assistons à l’écroulement du système, parce que le capitalisme a changé de dimension et que la donne n’est plus la même.
Temporisant par réflexe, plutôt que par conviction, le socialisme libéral a quelque peu retardé l’échéance de l’état de faillite du système. L’actuelle équipe de pieds plats subjuguée par le thaumaturge d’Anvers croit encore au principe unique combinant bourgeoisie et entreprise, forcément puisque les acteurs au pouvoir y sont tous acquis, soit parce qu’ils y sont des piliers comme Alexandre De Croo et Charles Michel, soit parce qu’ils aspirent à y faire souche, comme Bart De Wever et Maggie De Block.
Comment voulez-vous qu’il y ait le moindre changement à partir du moment où la droite classique et le socialisme libéral ont une vision commune ?

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Il faut revenir sur les cinq cent mille chômeurs, le sort qui leur est réservé et l’absence de tout programme permettant d’en diminuer le nombre, autre que celui d’en supprimer d’office certaines catégories !
C’est là le point noir, l’absolue preuve que ce qu’ils nous racontent sert à d’autres fins de ce pourquoi la démocratie les paie grassement.
Si s’attaquer au problème consiste à faire dégringoler les classes intermédiaires jusqu’au seuil de pauvreté et faire tomber les catégories inférieures chômeurs, malades, pensionnés, dans la misère, on peut se demander si la démocratie qu’ils nous vendent comme étant la meilleure au monde, n’est pas tout simplement leur alibi pour nous passer la corde au cou ?
Jusqu’où iront-ils dans leur obstination ?
Voilà qu’aux cinq cent mille chômeurs s’ajoute l’effondrement de la classe moyenne inférieure, faite des artisans et des commerçants faillis, déconfits, ruinés. Les centres villes à moitié dépeuplés des commerces de jadis nous en offrent le spectacle au quotidien.
Là, ça les taraude plus que les 500.000 chômeurs. Cette classe est proche de la leur, faites des professions libérales (pas toutes) et de nos faiseurs de pluie indemnisés par nos soins pour la conduite des affaires publiques. Ils sentent les flammes de l’incendie roussir leurs vêtements.
Que vont-ils faire lorsqu’ils auront perdu ce bouclier qui les protégeait des gens du dessous ?
Réponse bientôt.

27 novembre 2014

La fin dans un quart d’heure.

Johan Van Overtveldt, ministre des Finances (N-VA) par son annonce : enterrée, la contribution du secteur financier (la taxe sur les banques) et Alexander De Croo, laissant les deux entreprises publiques, Belgacom et Bpost, décider librement des salaires de leurs patrons, marquent ce gouvernement Michel, au fer rougi d’une droite stupide.
Une droite qui veut tout et qui risque de tout perdre.
Une droite qui va à l’affrontement avec une arrière pensée, celle que le Belge est simplet et qu’une fois de plus, il soutiendra l’ordre, fût-il celui de la police, contre les émeutiers, c’est-à-dire contre lui-même !
Michel, c’est comme si Sarkozy revenant au pouvoir, effaçait toutes les décisions prises dans le gouvernement précédent.
C’est évidemment la politique du pire, celle de l’État contre le droit des gens.
Tout le monde est conscient que le gouvernement Michel est un train fou, poussé par la N-VA, elle-même hantée par son idée de confédérer ce pays et qui appelle de ses vœux des grèves insurrectionnelles en Wallonie. Dans sa mairie d’Anvers, la belle-mère de ce gouvernement doit bien rigoler. Il lui suffira de mettre tout le ramdam sur le dos des Wallons.
En voltigeur, l’Open VLD d’Alexandre De Croo recourt à la surenchère. On touche au terminus…
Pour compléter le tableau, le MR s’affole et croit prolonger la vie du gouvernement en soutenant la surenchère. Entendre Ducarme défendre l’indéfendable est stupéfiant ! On se doute bien de l’état de faiblesse de Charles Michel irrésistiblement conduit à faire ce qu’il n’aurait jamais imaginé six mois auparavant, rien que pour durer. Il y a quelque chose de tragique dans les événements futurs. La grève générale du 15 décembre va peut-être débrider l’abcès.
Avec ce saut d’index, inutile et contre-performant, ajouté au reste, c’est la marmite à plein feu. On ne comprend pas les patrons qui soutiennent une droite qui va leur faire perdre du fric et qui risque d’en envoyer certains à la faillite. La haine y serait-elle plus forte que la raison ?
Et tout ça par l’ambition des Michel, le père poussant le fils, malgré les signes de crainte du fin matou de Reynders. On peut dire que ce n’est pas bon pour la suite. Il est loin le temps des premiers mai fleuris à Jodoigne, les Michel aux muguets jolis !
Les débats sur le budget 2015 à la Chambre plus chahutés que d’habitude, témoignent d’une nervosité sans précédent. D’autant que le rapport de la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme et pas seulement sur une approximation gouvernementale, mais sur plusieurs.
Sans oublier que nous sommes dans le collimateur de l’Europe, nous voilà bien parti pour une guerre des nerfs.

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Le scénario idéal : la présidence de la chambre et les postes clés qu’occupe la N-VA au gouvernement, c’est le tremplin suffisant au séparatisme à la Flamande.
On le voit bien aux auditions des ministres de ce parti. Ils se fichent du monde. Impréparation complète, absence d’attitudes réfléchies dans les dossiers, les ministres de Bart De Wever ont la tête ailleurs. Ils le font savoir en se moquant des Institutions et des parlementaires francophones. Tous les rapports sont rédigés en flamand et les députés sont obligés de chercher eux-mêmes des traducteurs qualifiés. Les Orangistes sont ravis.
Enfin, comme il est écrit plus haut, Alexandre de la famille De Croo a déposé sa pierre à l’édifice sur une question qui semblait pourtant avoir obtenu une réponse lors du gouvernement précédent. Rappel des faits : En septembre 2013, le gouvernement avait raboté les salaires des dirigeants de cinq sociétés publiques, les faisant passer de plus de 500.000 euros bruts annuels à 290.000 euros. Et ce à la suite des scandales à répétitions de ces managers qui se fichent des salaires des petits personnels et se remplissent les poches sans demander l’avis de personne, sinon d’un conseil d’administration à leurs bottes. Cette règle, annoncée en pleine controverse sur les salaires jugés par certains « indécents » des patrons du secteur public, n’a jamais fait l’objet d’une loi. On aurait dû ! De Croo en profite pour marquer le virage bien à droite.
Nous en sommes arrivés à un point tel qu’il devient urgent de faire table rase des coûts et des avantages de ces messieurs de la politique et si nous devions nous tourner le dos, la Flandre et nous, la première tâche en Wallonie serait d’arrêter les frais occasionnés de la pléthore et de la gabegie.
De ce point de vue, si le coup de balais passe par la brosse de Bart De Wever, ça ne pourra qu’aller plus vite.

26 novembre 2014

Deux millénaires de conneries.

Je suis d’accord avec Jean-François Kahn, sur le fond de son article en forme de « question-réponse » Le monothéisme, cause de toutes les tragédies (Marianne n° 918). Par contre, je ne suis pas de l’avis de Joseph Macé-Scaron et Martine Gozlan, lorsqu’ils décrivent sous le titre « Pourquoi les religions les rendent fous » l’atmosphère apocalyptique d’une empoignade générale à cause du poison fondamentaliste, comme s’il venait à peine d’éclore à la guerre d’Irak de Bush junior, comme si les siècles antérieurs avaient été plus doux.
Cette folie des hommes date de l’empereur Constantin et la fin du polythéisme.
Les dieux antiques étaient nombreux et leurs prêtres et prêtresses étaient divisés sur les qualités des dieux voisins. La concurrence était parfois sévère et les dieux étaient jugés sur les résultats de leurs officiants.
Mais, ils étaient si nombreux, qu’ils finissaient par se neutraliser.
Certes, il y eut des exactions. Lorsque l’armée de Dyonysos, formée des Ménades et des Satyres ivres d’avoir consommé Amanita muscaria dévastaient les villages, des innocents étaient égorgés. Certaines pratiques allaient jusqu’aux sacrifices humains (interdites sous Auguste). Dans l’ensemble, qu’il s’agisse de la Grèce ou de Rome, les dieux étaient aimables et indulgents. Zeus à Athènes, quoique le dieu au-dessus des dieux, avaient tellement fait des farces aux humains, trompés les maris et, par conséquent humilié Héra, son épouse (Junon chez les Romains), protectrice de la femme et déesse du mariage, que les citoyens qui avaient failli, y puisaient du réconfort par la compréhension de la divinité, après quelques offrandes.
Cette époque était cependant aussi sombre que la nôtre par les guerres entre les tyrans et par la pratique de l’esclavage, mais au moins, les mythes concouraient par leurs belles histoires à pacifier le cœur des hommes. Le bain de sang était le produit d’une autre folie : celle du pouvoir.
Sous l’empereur Tibère (j’abrège) voilà que naît un autre mythe parmi les autres. Cependant ceux qui le racontent, élèvent leur dieu au-dessus de Jupiter et prêchent l’exclusive, rejetant toutes les autres religions en les qualifiant d’impostures.
Après Tibère, de Caligula à Claude, puis de Claude à Néron, des chevaliers romains, des écrivains publics s’associèrent aux émissaires de l’empereur pour composer avec ces fanatiques qui voulaient détruire les dieux, alors que ceux-ci, pacifiquement avaient assimilés les dieux grecs. Peine perdue. Les premiers martyrs chrétiens, s’ils furent les bases du christianisme par leur sacrifice, surent aussi transmettre adroitement aux générations suivantes que l’esprit de la barbarie était dans l’autre camp. Ce qu’on nous enseigne toujours dans les écoles.

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Bref, le culte de Jésus, le dieu venu sur terre, prit son véritable envol au début du quatrième siècle, lorsque Constantin devint empereur.
Auparavant, il y eut des empereurs tolérants. Mar Aurèle fut de ceux-là, jusqu’au moment où la patience à bout, il dut convenir que le fanatisme des adeptes à une vérité unique et incontournable – la leur – mettait en péril l’équilibre des pouvoirs et finirait par détruire l’État.
Les chrétiens sont encore aujourd’hui à situer le règne de Constantin parmi les plus grands et des plus accomplis de la civilisation antique. Empereur funeste pourtant que celui-là, condamnant les générations futures à plier sous le joug d’une seule caste de prêtres.
Le fanatisme et les bains de sang, définitivement dans le camp chrétien, trouveraient leur apogée aux Croisades et finiraient pas la chasse aux sorcières et aux Juifs à l’Inquisition, jusqu’au seizième siècle et même au-delà.
Mahomet n’a rien inventé.
C’est le même cinéma, jusqu’à ces derniers temps avec l’EI et la volonté de remettre sur pied un khalifat dédié à Allah.
Voilà deux mille ans que les têtes tombent victimes de la même folie des hommes.
Toutes les religions monothéistes se ressemblent. Elles fondent leur fonds de commerce sur l’exclusivité et se donnent pour mission de détruite les autres, tandis que des charlatans disent aux esprits faibles, que le sang des mécréants fait plaisir à dieu.
Oui, le monothéisme est la cause de toutes les tragédies du passé à nos jours.
Si le discours moral est apparu à la décadence de l’empire romain dans la vie publique, c’est en partie grâce aux chrétiens de plus en plus influents, certes, mais contrairement ce que JF Kahn prétend, des philosophes grecs aux hommes de lettre romains, le discours moral existait déjà, sauf qu’il était laïc et qu’il n’entendait pas qu’il fût sanctionné par une loi divine, sinon dans quelques fragments de discours chez Platon.
J’ai conscience d’avoir tout bousculé dans un espace aussi réduit qu’une chronique. Mon idée pour la développer aurait besoin d’un espace plus vaste. Pardonnez-moi d’être confus, de n’en pas dire assez ou d’en dire trop.

25 novembre 2014

C’était, il y a six mois !

À la lecture des péripéties politiques de mai à juin de cette année, on se rend à l’évidence de la rapidité des événements. Ils se succèdent et changent comme les hommes qui les suscitent. Six mois se sont écoulés. Le croirait-on ? Nous sommes dans un autre monde, avec d’autres projets…
Les personnages sont à la mesure du vaudeville bourgeois. Ils disent les choses pour être entendues de tout le royaume dès l’instant qu’ils ouvrent la bouche, pour être contredites par les mêmes avec autant d’aplomb le lendemain.
On se demande s’ils ont de la mémoire ou s’ils mettent tant de feu et de conviction, parce qu’ils ne pensent pas ce qu’ils disent ?
Le plus extraordinaire, c’est que question de mémoire, les gens en ont encore moins qu’eux.
Pourquoi Charles Michel serait un menteur en mai et dirait-il la vérité en décembre ?

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Rappelons-nous. C’était il y a six mois.
« Charles Michel a perdu son pari de placer ses gens dans les équipes régionales en Wallonie et à Bruxelles. Ce doit être aussi une large déception pour Reynders qui quitte la ville de Liège après s’être rendu compte qu’il ne sera jamais bourgmestre, pour se réfugier à Uccle, en attendant un « grand destin » et qui passera à côté du titre de ministre-président de Bruxelles (avec commissaire européen, il en a raté des choses depuis un an, le Didier !).
Reste à savoir pourquoi le PS fait tout ce qu’il peut pour ne pas s’associer avec les libéraux. S’il y a bien concurrence, elle n’est pas là où Di Rupo et Onkelinx la situe. Selon eux, il y aurait une incompatibilité qui tiendrait dans l’analyse que les deux formations se font de la crise. Le PS se dit vouloir être le gardien des salaires et des conditions sociales des travailleurs et laisse entendre que le MR s’est laissé gagner par une plus grande fermeté dans les conditions d’octroi des salaires et des indemnités chômage et maladie.
Rien de plus faux, rétorque Charles Michel, et de prétendre que son parti entend préserver le pouvoir d’achat et l’emploi.
Évidemment, tout ça c’est du baratin.
Le PS ne veut pas entendre parler d’une entente avec le MR, parce que dorénavant les deux partis chassent sur les mêmes terres et qu’ils sont devenus des concurrents directs dans le cadre d’un socialisme et d’un libéralisme centristes.
C’est l’aboutissement d’une social-démocratie qui a pris un tournant à droite suite à la crise et d’un mouvement libéral qui s’est aperçu de l’effondrement des classes moyennes et qui tente de protéger ce qui reste de son ancienne clientèle.
Que Michel se console, au fédéral, il est incontournable. Au moins, Reynders sauvera son portefeuille de ministre. Car le mouvement libéral est nécessaire à De Wever pour garder une chance de former un gouvernement sans les socialistes.
Malheureusement pour les travailleurs, si le PS est de trois côtés : Fédération Wallonie-Bruxelles, Région wallonne et Région bruxelloise, il ne pourra pas trop faire de l’opposition au fédéral dont il n serait pas, compte-tenu de ses trois casquettes contraignantes. C’est ce qui est mal venu dans ce genre de démocratie, les coalitions de pouvoir empêchent l’opposition d’être importante. Le délayage est plus grand encore quand le panaché n’est pas le même partout.
La N-VA n’a pas voulu réagir à l’annonce de l’ouverture de négociations entre le PS et le CDH en Wallonie, le PS, le CDH et le FDF à Bruxelles. Cette annonce intervient alors que l’informateur royal, le président de la N-VA Bart De Wever, mène ses consultations en vue de la formation d’une majorité fédérale. « Pas de commentaires », s’est borné à répondre le parti nationaliste.
Le MR , qui subit un fameux camouflet, a convoqué un bureau de parti. Les ténors ont mis du temps à réagir, au contraire de la députée wallonne Christine Defraigne : Le MR n’a pas vocation à être le marchepied» interrogée sur les éventuelles conséquences au fédéral. Le MR avait laissé entendre à plusieurs reprises qu’il serait de tous les gouvernements ou d’aucun. L’annonce est le fruit d’un «simulacre de négociations», les futurs partenaires ayant choisi de s’associer «déjà avant les élections». L’électeur «souhaitait un retour du MR; ce qui se passe n’est pas sain pour la démocratie, cela va accroître le fossé avec le politique», a-t-elle prédit.
De son côté, le président du MR, Charles Michel, a fustigé la décision du PS d’ouvrir des négociations avec le cdH (et les FDF) en vue de former des majorités régionales, une décision qui met «en danger l’Etat fédéral», selon lui. «Je constate le choix d’une coalition des perdants. Ils ont choisi d’exclure le vainqueur des élections. C’est une gifle pour les électeurs», a lancé M. Michel, le visage grave, lors d’une brève déclaration à la presse.
Selon lui, cette «décision précipitée» de former des coalitions régionales va sérieusement compliquer la mise sur pied d’une majorité fédérale.
«C’est une grave mise danger de l’Etat fédéral posé par ceux-là mêmes qui avant les élections disaient qu’il fallait éviter ce scénario», a ajouté M. Michel. «C’est un cadeau fait aux séparatistes».
C‘était il y a six mois ou soixante ans… et on oublie les anathèmes de Charles Michel à l’encontre de la N-VA, il est vrai avant les élections de mai... c'est-à-dire, il y a un siècle !

24 novembre 2014

Il rempile à 63 ans !

Oh ! les petits saligauds, a dû se dire Di Rupo après avoir été réélu chez les rosés avec 93,6 % des voix, « dans mon parti, 6,4 % de socialistes n’ont pas voté pour moi !».
À moins que, connaissant les mœurs au PS, il ait demandé expressément à quelques-uns de le bouder, pour ne pas avoir l’air de passer pour Amin Dada.
C’est donc bien acté. Les militants du PS viennent publiquement de confirmer qu’ils ont abandonné définitivement un socialisme contestataire, pour suivre le « socialiste libéral». Il est vrai que le chef réélu, dans sa dernière prestation fédérale avait programmé le départ du droit aux allocations de chômage de plus de 35.000 chômeurs au premier janvier 2015. Le gouvernement Michel n’en demandait pas tant.
Puisque le PS prend date au centre, cessons de nous illusionner à gauche : ce parti n’est plus des nôtres.
Il va falloir que les électeurs dégoûtés du laxisme rosé construisent une nouvelle force capable de tenir tête à l’ensemble des partis de gouvernement, assujettis au programme économique mondial, en train de bouleverser le fragile équilibre entre le capital et le travail.
Ce ne sera pas facile.
À part un large consensus sur les bienfaits du pouvoir des responsables socialistes friands d’emplois représentatifs largement rétribués, il faudra convaincre les adhérents que le PS, c’est fini pour la gauche.
Rude tâche, quand on sait que l’électeur wallon est toujours en retard d’un combat et garde le réflexe socialiste par atavisme familial. Il ne s’est même pas aperçu que Demblon et Vandervelde, vivaient dans l’entre-deux guerres.
Brave Célestin Demblon qui croyait que Liège était le centre de la Wallonie !
Il ferait une belle tête, s’il revenait écouter un discours de l’éphèbe de Mon-Mons!
Il tiquerait sûrement à la promesse du chef de travailler « en concertation étroite avec les militants ainsi qu’avec les progressistes de notre pays », alors que Di Rupo a passé sa vie à cadenasser le parti, pour n’avoir qu’une seule ligne, la sienne, lui qui a toujours considéré les « gauchistes » comme ses premiers ennemis !
On le comprend un peu, puisque toute sa politique tient à faire croire que son centrisme, fait partie de l’évolution logique du socialisme dans une société de consommation ! Ceux qui gardent l’espoir d’une autre société sont pires pour lui, que les Trolls de la N-VA.

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Le malheur pour les rosés, c’est que l’évolution de l’économie mondiale ne permet plus de faire des paris sur la société dont ils rêvent. Désormais, à part les élites du PS qui ne s’en aperçoivent pas, nous sommes dans un autre jeu et les cartes anciennes sont truquées.
Jusqu’à quand le PS pourra-t-il flirter avec le système, sans se faire lâcher par son électorat ?
La Belgique de gens placides, certainement plus longtemps qu’en France.
Di Rupo a 63 ans. Il y a fort à parier qu’il prendra sa pension très tard, avec un PS toujours accroché à l’idée saugrenue de réformer un système irréformable. Camille Huysmans avait près de nonante ans quand il a décroché, non sans avoir épousé une jeune secrétaire, pour s’éteindre à nonante sept ans. La bureaucratie socialiste, ça conserve.
On n’a vraiment plus le temps de s’attarder. Le temps presse, chaque jour voit un peu plus de malheur, un peu plus de pauvres, un peu plus de conquêtes remises en question.
Mieux, au gouvernement Régional wallon, c’est le syndicat qui ne comprend plus la politique de Paul Magnette. Pour ce qui concerne le nouveau président de la région, c’est Di Rupo qui a été le pêcher parmi les diplômés d’une grande école. Il lui a mis le marché en main : militer pour du pognon à des postes clés, sans passer par les petits mandats de base. L’homme n’était pas, dit-on, affilié au parti.
Voilà comment on favorise les vocations, boulevard de l’Empereur.
La dernière douceur à la Région a été la promesse aux fonctionnaires wallons de gommer le saut d’index de Charles Michel. C’est bien pour eux. Mais, comme image de marque, c’est très mauvais pour l’ensemble des électeurs qui ne voient pas pourquoi ce saut d’index ne touchera que les pensionnés, les travailleurs du privé et les chômeurs. N’aurait-il pas mieux valu consacrer les sommes supplémentaires que devra débourser la Région pour compenser le manque à gagner des fonctionnaires, à diminuer les taxes régionales, et surtout de ne plus faire payer 100 euros à nos vieux et à nos chômeurs en redevance télé (gratuite en Flandre) ?

23 novembre 2014

Du côté de chez Scholtès.

La Belgique s’est formée dans les sacristies, entre deux messes et en vidant les fonds de bouteille d’un rouge à 9 °. Voilà 183 ans que ça dure, même si, depuis, il y a de plus en plus de prie-Dieu qui s’empilent dans la cave du presbytère, à défaut d’avoir des assis sous la nef principale.
On n’y croit plus tellement, mais on y tient. D’autant que le Dieu d’en face réuni une drôle de confrérie de coupeurs de tête et de naïfs dévots, unis pour le meilleur et surtout pour le pire dans la réprobation bourgeoise et l’amalgame du populaire occidental.
Avant, sur la grand-place des gros bourgs, il y avait de part et d’autre, deux troquets, l’église au centre. Le premier était réservé aux maris des dames pieuses et le second aux joueurs de carte francs-maçons. Cependant, tous les deux n’avaient jamais que deux sujets de conversation : la politique et les femmes.
Alors que les deux se dépeuplent, un troisième a vu le jour. Il ne s’y vend pas d’alcool, mais des bons pour des voyages en Irak via la Turquie, par quelques prosélytes d’une foi tellement incandescente, qu’elle transforme l’incroyant en anthracite.
La raison essentielle de l’Occident de conserver la foi catholique dans ses mœurs, plutôt que celle importée par l’émigration maghrébine, tient dans la différence de traitement de la femme dans les rites et coutumes des bondieuseries respectives.
C’est le Concile de Trente qui a sanctifié le caractère du mariage. Avant cela, la doctrine chrétienne avait affranchi et relevé la femme de la position qu’elle occupait dans l’Antiquité et qu’elle occupe encore dans l’Islam.
De ce point de vue le Coran actuel et l’Ancien Testament exprimaient le même mépris et le même abaissement de celle-ci.
Dans la Genèse, la femme est une créature secondaire qui a poussé l’homme dans la malédiction. Le péché originel rend la femme responsable. C’est l’esprit du christianisme qui finit par l’emporter sur la tradition et la scholastique. Cela se fit non sans mal et sans quelques réticences. Saint Paul insiste « Les femmes doivent être soumises à leurs maris, la femme doit craindre l’homme » (Épitres aux Corinthiens et aux Éphésiens). On croirait entendre un verset d’une sourate.
Tertullien surenchérit « Femme, tu devrais aller couverte de guenilles et en deuil, tes yeux devraient être remplis de larmes, tu as perdus le genre humain. » C’est ce que pensent encore les intégristes de l’autre bord.

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Saint Jérôme, sous le coup d’une blessure d’amour propre ou d’une attaque de gonocoques, en veut particulièrement aux femmes « La femme est la porte de Satan, le chemin de l’injustice, l’aiguillon du scorpion. »
Il faut dire qu’avant celui de Trente, le Concile de Mâcon discutait sérieusement la question de savoir si la femme a une âme ! Le droit canonique se prêtait au pire : « Seul l’être masculin est créé selon l’image de Dieu et non la femme, voilà pourquoi la femme doit servir l’homme et être sa domestique ». Peut-être la treille du mâconnais y était-elle pour quelque chose ?
Ces opinions tranchées de l’Église ont produit leurs effets jusqu’à nos jours ; mais, seuls les Musulmans sont encore accablés par les mêmes conneries.
La polygamie, légitime sous l’Ancien Testament (Deutéronome) n’est pas tout de suite interdite, dans le Nouveau. C’est peu à peu que les interprétations se distancient du corsetage des ultras. Des souverains chrétiens ont été polygames. Chlotaire, Pépin, Caribert et les Francs nobles vivaient avec plusieurs femmes sans que l’Église y trouvât à redire. (Louis Bridel).
Ce qui tracasse les modernes capitalistes qui peuplent l’Occident aujourd’hui, au-delà des religions, se résume en une phrase « Quand est-ce que les musulmans vireront leur cuti et feront de leurs femmes des êtres égaux en droit, comme nous essayons de le faire bien plus de temps avant eux, sans y être tout fait arriver en 2014 ?
Encore un peu de patience, les barbus. Les cathos ont 600 ans d’avance…

22 novembre 2014

Les WC, le dernier havre.

La méfiance entre les personnels et le patronat est réciproque.
L’âpreté pour le profit de l’un, et la conscience accrue de la désolation des autres à perdre sa vie pour la gagner, aboutissent à ces petits bagnes en tôles peintes et sans fenêtres qu’on voit dans les zonings…
Cette société produit un système faisant de l’inégalité un levier qui pousse les chanceux à bénéficier d’un certain pouvoir par l’argent et les malchanceux à s’en prémunir, comme ils le peuvent, par des moyens dérisoires.
Les économistes ne peuvent pas sortir du dilemme d’une étonnante simplicité, à la question des ressorts de l’ensemble social. Ceux-ci se tendent toujours sur l’intérêt animal de chacun, à l’exception de rares altruistes noyés dans la masse consommant.
La rengaine officielle glorifie le travail tel que les productivistes le conçoivent aujourd’hui, propagande dérisoire à laquelle chacun fait semblant de croire, par commodité et intérêt.
Avec les sociétés anonymes de contrôle des absents, la méfiance patronale trouve, une manière de se défendre contre les abus, en suspectant tout le personnel subalterne de tricher.
Qui n’a pas un jour vécu l’intrusion à son domicile, d’un médecin inspecteur d’une de ces sociétés, n’a qu’une vague idée de ce qu’est une atteinte à la dignité de la personne. Il paraît que c’est légal de confier à quelqu’un que vous ne connaissez pas, votre état physique ou mental, sur la seule justification que l’individu à un diplôme de médecin.
Nous n’allons pas nous étendre là-dessus, puisque l’actualité met en scène, non pas un acteur du soupçon et de la défiance, mais une des sociétés anonymes qui propose ses talents au patronat.
Des pirates informatiques se sont emparés d’une partie des données du service de médecine de contrôle de Mensura. Ils ont obtenu des informations sur l’identité de centaines de travailleurs, s’écrie, indignée, la CSC…. Et pas seulement sur l’identité si l’on en croit la description du contenu de ces données de médecine : âge, maladies anciennes, état général, aptitude psychique, probablement aspect politique et moral de l’individu.
Les syndicats auraient dû s’inquiéter du phénomène bien avant que des hackers ne piratent Mensura..

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Déjà la qualité de médecin contrôleur est suspecte. Son rôle consiste à divulguer l’état de santé d’une personne. En principe, il ne lui est pas demandé un diagnostic, mais un avis sur la capacité de l’absent à revenir au travail immédiatement, sinon dans de meilleurs délais que suggérait son médecin traitant.
Or, on sait d’après les données piratées, que ce médecin-contrôleur contrevient au secret médical et élabore avec la complicité de son entreprise une sorte de fichier dans une banque de données à laquelle le client de sa société peut accéder.
Il est vraisemblable que ce fichier est interconnecté entre les différentes sociétés, de sorte qu’il constitue une sorte de classement en gros, moyens et petits fraudeurs et que l’embauchage se fait en fonction de la consultation de ce fichier.
Mensura, Securex, Medicat-Partner, Mediverif ou Contrôle médical Service, etc. la liste est longue de ces services spéciaux, sorte de DGSE ou CIA des employeurs. On est paré. Il manque le numéro matricule tatoué sur l’avant-bras, du malade récidiviste !
Pour une fois qu’un business de ce genre est mis en évidence par un fait-divers, c’est l’occasion d’exprimer un doute sur la réelle liberté dont dispose un citoyen au service d’un autre, dans cette société toujours appelée démocratie.
Je n’ai rien à cacher diront toujours et partout les imbéciles heureux qui font la joie de la pensée dominante. Tant mieux s’ils sont pourvus d’un tube digestif et de quatre membres actifs et sans que cela soit nécessaire dans leur cas, d’un cerveau. Mis à part ces vaillants qui déshonorent l’espèce humaine, qui n’a pas souffert un jour de l’envie de rester chez soi ?
Contrôlé partout, il restait encore deux situations dans laquelle le travailleur pouvait penser être libre : à son domicile, c’est raté ! Aux chiottes de l’entreprise, oui, d’accord, mais jusqu’à quand ?
Quant au fameux ordre des médecins, on l’a vu chipoter pour certains cabinets « rouges », menacer de radiation de « fortes têtes », pour les docteurs-inquisiteurs, on ne voit plus personne.
« Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur… etc. »… l’amour du pognon tout de même, Hippocrate n’en est pas encore revenu !

21 novembre 2014

Des sondés qui l’ont profond.

Oh ! comme ils sont drôles les sondages…
Deux mois plus tard, ils pouvaient annoncer une baisse spectaculaire du nombre de demandeurs d’emplois ! Au premier janvier 2015, on va en faire basculer un paquet au CPAS, quand ce ne sont pas les parents qui payeront la facture et donc, ces quelques milliers de pauvres diables qui auront disparu complètement, évaporés les chômeurs….
Tandis qu’en novembre, ça baisse un peu par ici et ça remonte un peu par là. Normal, les emplois temporaires sont en augmentation chez les jeunes pour la vente dans les chalets et les commerces tournant autour des activités des jours de fêtes de fin d’année. Par contre, les plus de cinquante ans, en prennent un coup. Se déguiser en Saint-Nicolas et père Noël, ça ne fait que deux emplois…
Autre sondage dégoulinant de connerie : le désamour des Wallons pour la politique et les politiciens. C’est fou comme les Wallons ne supportent plus le cirque que nos glorieux nous font !
Mais… mais… s’empressent d’ajouter les décrypteurs des sondages « les Wallons adhèrent massivement aux principes de la démocratie ». Qu’alliez-vous penser ?
Comme si la démocratie telle qu’elle est comprise par les personnels politiques n’était pas à la base du délitement de la société ! C’est justement les principes si favorables aux « élites » politiciennes qui sont à la base de ce pourquoi les Wallons n’ont plus confiance en personne.
Par contre, rien sur ce que ces blaireaux nous prennent en jetons de présence et gracieusetés.
On sondera plus tard, quand ça ira mieux et que ça fera moins mal…
Les sondés donnent raison par la suite à la grande méfiance vis-à-vis des institutions et en un mot à la démocratie à la Belge, puisqu’ils sont « beaucoup plus critiques sur le fonctionnement de celle-ci », relève l’Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique (IWEPS).
C’est du chinois de dire que la démocratie et son fonctionnement sont deux choses distinctes, alors que dans la liste de ce qui ne va pas, les sondés incluent les parlements, les institutions et sans le dire, mais on sent l’exaspération : l’incroyable micmac de cinq gouvernements et d’autant d’usine à gaz pour alimenter le cirque, faisant de ce pays le plus fourni en responsables politiques au kilomètre carré au monde !
Personne dans les planqués de l’IWEPS n’a osé poser la question qui tue : « Que pensez-vous de la validité d’un gouvernement fédéral dans lequel les Wallons ne sont représentés qu’à moins de 30 % ?

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Ces sondages qui devraient intéressés en premier lieu les personnels politiques, en ce qu’ils esquissent – même maladroitement – une vue générale de ce que pense un Wallon moyen (encore qu’est-ce qu’un Wallon moyen en période de crise ?), les « élites » ne s’y intéressent que médiocrement. Ces sondages sont principalement destinés à des analyses bidon pour rassurer les bénéficiaires de situation et conforter au sein de la population une idée fausse magnifiant la démocratie, le système, le régime et par-delà l’économie libérale.
En ce sens, par les questions non posées, nous sommes victimes d’une escroquerie morale de l’IWEPS.
Le capitalisme possède cette faculté insoupçonnée de tout passer par le filtre de la marchandisation. On saisit l’intérêt des journaux nationaux de « marchandiser » ce sondage, dont ils récupéreront les bénéfices sur leurs lecteurs, en les rendant encore plus niais qu’ils ne sont, par l’appréciation qu’ils ont du gouvernement fédéral et de l’inimitable Charles Michel.
Faut-il rappeler à l’IWEPS et aux fonctionnaires de ce service administratif, qu’il ne suffit pas qu’il y ait vote pour qu’il y ait démocratie ? Il faut d’abord qu’il y ait un peuple souverain. Minoritaire dans le gouvernement Michel-De Wever, le Peuple wallon n’est plus souverain, que je sache ?

20 novembre 2014

Charles et "Bartman", en couple ?

La culture politique ne va pas jusqu’à s’interroger sur une longue période de la vie sociale d’un pays, afin de poser les questions fondamentales qu’impose l’évolution du système économique. On l’a bien vu lors du « grand oral » de Charles Michel.
Nous avons affaire à un fonctionnaire, les yeux sur la roue avant, les mains sur le guidon de son vélo, pour un contre la montre de cinq ans.
L’homme est avocat, sa vocation c’est de plaider sa cause. Nous ne saurons pas s’il est convaincu de ce qu’il dit. Ce dont nous sommes certains, c’est qu’il n’ira pas indaguer dans les affaires passées et encore moins se soucier des affaires que sa politique laissera à son départ. Autrement dit, comme ses prédécesseurs, il se gardera bien de changer quoi que ce soit à l’orthodoxie économique en cours.
Avec toute la meilleure volonté du monde et des bons partenaires, ce qui n’est pas son cas, tout ce qu’il fera, sera de conduire le malade à un hôpital qu’il n’atteindra jamais.
Pas besoin d’être avocat pour faire cela.
N’importe qui avec ou sans diplôme, sans être né fils de, ni gay, ni hétéro, ni pistonné, ni fortuné, peut le faire.
Cela s’appelle la politique du chien crevé qui flotte le ventre gonflé d’air, au fil de l’eau.
Nous sommes certains à la fin de la législature, que la crise ne sera pas dépassée, qu’il y aura autant de chômeurs et que le fossé entre les riches et les pauvres sera encore plus grand. L’incertitude s’amplifiera. Scholtès a quelques beaux enterrements devant lui d’une société bourgeoise, telle qu’en elle-même les Marie-Antoinette du futur la fige.
Bien sûr, les gazettes salueront les efforts. Michel passera pour un homme d’État, même si la N-VA poussera ensuite le pays dans le Communautaire, comme De Wever l’a promis.
Il y aura quand même quelque chose de changé. Les plus pauvres d’entre nous le seront d’avantage. Peut-être y aura-t-il un affrontement au sein de l’opposition, entre les socialistes libéraux et les socialistes de gauche.

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Qu’est-ce que Michel nous dit au sujet du social ?
Les éléments du dossier s’empilent depuis dix ans. La politique depuis n’a rien fait d’utile en croyant diminuer le nombre de chômeurs par la diminution forcée des ayants-droits. Le constat est accablant. Le nombre de chômeurs de longue durée a bondi. Il ne suffit pas de les rayer du chômage pour croire qu’il y a une reprise. Cette politique de l’autruche me fait douter de l’intelligence de Charles Michel. Si c’est pour nous faire croire que le chômage de longue durée a régressé qu’on raie ses malheureux de l’ONEM, c’est une fois de plus prendre l’électeur pour un imbécile. Les chiffres sont là. Le chômage de longue durée a progressé de plus de 50 % en dix ans. Si on comptabilise les personnes émargeant au CPAS en âge de travailler, les chiffres sont pires encore.
En rayant un chômeur, on le prive des services lui cherchant un emploi, des aides pour des emplois assistés et de toute formation utile à une reconversion. On l’enfonce davantage. Voulez-vous savoir comment cette action gouvernementale s’appelle : une crapulerie ! Je ne vois pas d’autre mot.
C’est à la suite d’une série de petites « crapuleries » de ce type, que le bourgeois, complètement déshonoré laissera tomber le masque et entrera en dictature. On n’en est pas loin.
Évidemment, cette politique gonfle les effectifs des CPAS de manière inquiétante. Le fait de traquer le petit propriétaire de lui faire vendre sa maison et bientôt ses meubles, a un effet catastrophique amplificateur sur la pauvreté, quand il n’est pas tout simplement une ingérence dans la vie privée, condamnée par les Droits de l’Homme.
Cette infamie l’avocat Charles Michel l’assume avec le cynisme du type qui dit « sauver » la Belgique, alors qu’il ne sauve que la finance et ses pareils. Il faut dire qu’avant lui, Di Rupo l’assuma aussi, sans trop de remord.
Le fond de l’histoire est la dégringolade des conditions de travail et de salaire, puisque, c’est bien connu, les plus pauvres tirent sans le vouloir toutes les catégories d’individus qui leur sont proches vers le bas, créant un vide vis-à-vis des classes supérieures.
Depuis très longtemps en m’appuyant sur des économistes de renom dont certains prix Nobel, j’ai expliqué cent fois les quelques mesures simples et radicales qu’il suffirait de prendre pour changer la donne, reprendre espoir et naviguer vers autre chose.
Il y faudrait un certain courage, celui de Michel est ailleurs et celui de son prédécesseur l’était tout autant. Il manque à ce robin une vision bien différente à ce qu’il a montré de libéral, tant du parti d’où il vient, que de sa formation personnelle. Ce type ne vaut pas cher. Comment ose-t-il se dire représenter les francophones, alors qu’il n’y est pas majoritaire ?
Il a beaucoup plus de défauts encore, que tous les défauts qu’il a montrés dans son grand « oral ». Nous allons nous en apercevoir très vite.

19 novembre 2014

Le mauve lui va bien !

Le moins que l’on puisse dire, le père Tommy Scholtès ne chôme pas ces temps-ci. Deux grands enterrements successifs en une semaine, voilà de la chasuble à rafraîchir pour le pressing !
Ce n’est pas de la canaille à l'absoute au rabais, ces deux paroissiens là !
Le comte Jean-Pierre de Launoit, il y a quelques jours, et Tony Vandeputte, ancien administrateur délégué de la FEB, et cela dans deux églises différentes, l’une Sainte-Gudule, l’autre à la Cambre, Tommy Scholtès devient l’incontournable Père à la mode du clergé belge. Après Dieu, il doit adorer ça ! La dialectique divine, c’est autre chose que le Manifeste de Friedrich Engels.
Il y a de l’intangibilité intemporelle dans les belles manières du « monde », quelque chose qui réconforte les classes supérieures et qui fascinent les inférieures. Scholtès déguste cela avec la componction et un certain orgueil de bon aloi, celui que le Seigneur pardonne !
Qui parle de récession, de misère sociale, de grande détresse des chômeurs, au moment de l’impérieux besoin de respecter les morts, devient soudain un drôle de paroissien, un marxiste effronté ! Il convient dans certaines circonstances qu’une trêve survienne où même le bas peuple doit être effacé, discret, cryogénisé par la solennité du moment, au même titre que Scholtès dans ses homélies. S’il ricane où en fait un sujet de blog, il devient l’énergumène dénoncé dans les gazettes.
Pourtant, n’est-ce pas aussi par consanguinité politique qu’on associe dans le même respect le mort et ceux qui tiennent les cordons du poêle ?
On assiste alors à ce fameux ballet des autorités, dans l’impeccable ordonnancement des préséances, des salutations baisemains et de cette indéfinissable raideur qui font de nos princes des institutions, les automates des temps modernes.
Bien sûr, on doit aller au respect, même pour ceux qui nous ont fichu dedans et pour qui on n’a aucune estime, au nom du Moment !
– Nom de dieu, Camille ! Ferme ta gueule, c’est pas l’moment…
Mais, que ce respect humain déborde sur le carrousel des personnalités et des mille et une courbettes d’usage bourgeois, pas d’accord. Nous devrions garder l’œil ouvert et critique. Voir ce monde spécial qui nous cornaque, tournant autour de la dépouille d’un des leurs, parlant leur langage fait de chichis et de mines compassées.
Une situation de fait nous sépare de ce monde-là et nous le rend hostile. Ils le sentent en regardant les badauds que la curiosité pousse derrière les barrières plus que symboliques, qui les séparent des curieux.

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Un enterrement dans ce milieu social complètement fermé est l’occasion de nous montrer l’aisance, en tout temps et en tous lieux, que procure l’argent.
L’église a toujours été à l’aise avec les riches, des Bourdaloue et des Bossuet ont cédé le relais à des Dupanloup, pour finir avec des Scholtès. Notre religieux est bien connu des médias. Il a certainement lu les mémoires du Cardinal de Retz et a dû s’en inspirer.
On le découvre à l’aise en clergyman, puis officiant vêtus comme un abat-jours tout en dentelles et fils violets.
Les ouailles sont lavées de frais, à l’aise dans du cachemire noir, dévoilant entre le poignet et la manchette une Rolex, un bijou d’or blanc, se parlant sans remuer les lèvres, accablés d’une manière distinguée, c’est-à-dire sachant dissimuler parfaitement qu’ils se fichent du mort comme de l’an quarante, tandis qu’ils se penchent sur la main de la veuve et des baronnes, sans effleurer les doigts, dans un simulacre qui s’appelle encore au XXIme siècle un baisemain à la versaillaise, chez le Régent.
Le tralala n’est pas pour nous. Se faire enterrer dans le peuple coûte la peau des fesses. Nos vieux ont des insomnies affreuses, lorsque se sentant partir, ils constatent que leur tirelire ne sera pas suffisante pour régler la note, même sans Scholtès.
Les vieux mourants pensent à leurs pauvres gars, au chômage, et s’effraient d’aggraver leur soucis d’argent.
C’est pas Scholtès qui dira le contraire.
À part sa bénédiction, ne vous attendez pas à autre chose. Si l’Église ouvre les bras à tous, beaucoup entrent et sortent sans déranger personne. Les lieux du culte sont comme les maisons bourgeoises, il y a le parvis et l’entrée de service. Le fâcheux, c’est que, même en s’en passant, la note reste drôlement salée !

18 novembre 2014

Promo séparatiste !

Le premier ministre Michel joue à « c’est celui qui le dit qui l'est » avec l’opposition socialiste francophone. D’après le fils de Loulou, Di Rupo est en option pré-séparatiste. Simple constatation que l’on pourrait aussi bien faire pour lui, qui s’est lancé dans un gouvernement où les francophones sont ultra minoritaires. C’est « légal », mais du jamais vu !
Dans un contexte aussi fragile communautairement, comment ne pas comprendre que le premier à jouer avec des allumettes autour du bidon d’essence N-VA (Naphte Volatile Arsénieux), c'est Charles !
Les gazettes n’y croyaient pas, puisqu’elles maintinrent durant une petite quinzaine le terme de kamikaze pour qualifier ce gouvernement. Terme qui disparut complètement quand les propriétaires de journaux francophones virent qu’il était de leur intérêt de soutenir le MR.
Il importe peu de départager le MR de l’opposition francophone. Savoir lequel des deux à raison est sans objet, puisque tous les deux, à leur manière, et quoiqu’ils puisent faire, permettent à la N-VA de marquer des points.
Charles Michel en se faisant ridiculiser par ses ministres flamingants, n’osa pas les remettre à leur place dans l’odieux show de reconnaissance aux collaborateurs de Flandre du régime d’Adolphe Hitler.
L’opposition francophone enfin, dont les interventions parfois maladroites sont habilement détournées par Bart De Wever pour accréditer une version selon laquelle il vaut mieux penser désormais au confédéralisme, dans le « chacun chez soi » avec des partenaires aussi versatiles que nous.
L’électeur lui, est perdu dans cette bataille d’égo alors qu’on s’apprête à le tondre et à flanquer à la porte du système des milliers de chômeurs en janvier 2015.
Charles Michel épouse bien toutes les intentions économiques classiques de Bart De Wever, mais est-il d’accord de risquer la guerre civile pour satisfaire son goût du pouvoir ?
Est-ce bien malin de la part de Paul Magnette de refuser d'inviter le ministre de l'Intérieur Jan Jambon à l'inauguration du nouvel hôtel de police de Charleroi ?
Á sa place, j’eusse déroulé le tapis rouge pour le recevoir, puis je l’aurais naturellement conduit devant les plaques commémorant le sacrifice des policiers morts dans la Résistance entre 40 et 45 et j’aurais intérieurement joui du spectacle de ce sympathisant des Flamands morts au Front de l’Est pour l’Allemagne nazie, s’incliner très protocolairement, tandis que je l’eusse prié de déposer avec moi une couronne du souvenir, sous les flashes des photographes de presse.
Pour enfoncer le clou avec le sourire et puisque ces ministres flamands appellent entre eux, le premier ministre « Karel », je me serais réjoui de la venue de Monsieur le ministre de l’intérieur Jean Jambon (prononciation des J à la française suivis du « on » bien senti), à cette cérémonie d’inauguration et de souvenir.
Quelle aurait pu être la réaction de la N-VA à cette diplomatie ? Mais quel camouflet pour cet adolphin sûr de lui !
Á défaut de quoi, on joue les gros bras, manches retroussées. La N-VA marque des points et Charles Michel ne convainc plus que les archi-libéraux, bourgeois jusqu’au tréfonds, même aux chiottes, rien qu’à la façon de les entendre tirer la chasse d’eau.
Préséparatistes, mais nous le sommes devenus presque tous !

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Les Flamands, ce n’est pas nouveau. Je crois qu’ils en sont à moitié/moitié, les Wallons, certes pas encore, tellement déjà trompés de partout, qu’ils ne croient plus à rien, sauf à l’illusion d’une Belgique dont ils ne soupçonnent même pas qu’elle fut à l’origine une machinerie des Anglais contre la France, et qui n’est plus à ce jour, qu’un petit État ayant perdu le pouvoir de se diriger lui-même entre la France et l’Allemagne.
Quand on réfléchit bien au caractère batave de la Flandre, les stratèges de la N-VA n’ont pas tort de vouloir s’entendre avec les Pays-Bas. Avec cet apport, nos voisins deviendraient une grande puissance maritime qui désormais jouerait un rôle important à l’UE.
Plus on prend du champ à ces perspectives, plus Charles Michel et sa prétention ridicule d’être le premier ministre de cette pétaudière, paraît dérisoire et vouée à l’échec.

17 novembre 2014

Intellectuellement malhonnête.

Le Grand Oral La Première/Le soir, invitait ce samedi le ministre d’État Philippe Maystadt.
Celui-ci, quoique sorti du box office, a toujours ses petites entrées dans les médias. Un ministre d’État est quelqu’un qui a pesé et qui est encore d’un certain poids dans l’opinion « fréquentable ». Vous et moi, ne sommes rien et le serons jusqu’au trépas. Ce n’est pas que nous n’existions pas, mais nous sommes transparents. Notre influence est très limitée, donc pour un politique et sa mise en écrin par les journalistes, nous ne comptons pas.
Ceci pour dire que Philippe Maystadt fut élu par nous tous, pour faire une politique qui aurait dû convenir au plus grand nombre et qui a conduit au désastre actuel ! Il n’est pas responsable de tout, personne ne l’est, mais il y a contribué largement, d’où la reconnaissance des journaux qui prennent le moindre de ses avis en haute considération, puisque la presse est incapable de voir où l’on en est et où nous allons.
Sa petite pierre, que nous avons dans les reins et qui nous fait souffrir, émeut toujours dans les hauts lieux de la finance, par son « bon sens » officiel et qui est d’un non-sens permanent, pour nous, ses victimes.
C’est donc dans un endroit bien clos, avec un micro hypersensible et un journaliste complaisant que Maystadt a diffusé sur les ondes son message, applaudi par avance.
Entre beaucoup de parti pris et de contrevérités qui font penser que l’homme nous prend pour des imbéciles en économie, alors qu’il s’adresse parfois à des gens qui ont autant de compétences que lui, je ne reprendrai que la question de l’index sur laquelle il n’a pas tout à fait tort. Le peu de place dont dispose cette chronique et la crainte de casser les pieds de la plupart des lecteurs, me font abandonner à d’autres la « compétitivité des entreprises » et tout le blabla habituel de quelqu’un qui n’a rien à dire qui ne soit largement entendu partout, pour ne m’en prendre qu’à sa conception de l’index.
Pourquoi les syndicats sont-ils attachés à l’index ? Mais, c’est la seule manière d’octroyer sous forme de rattrapage à l’inflation rampante, une « augmentation » des salaires. Qu’elle soit mal fagotée, j’en conviens.
Le petit effet de boule de neige que le ministre d’État découvre « Quand vous donnez 2 pourcents à quelqu’un qui gagne 1.000 euros par mois, vous lui donnez en tout et pour tout 20 euros de plus. Si vous gagnez 10.000 euros vous avez 200 euros. Autrement dit, l’écart grandit. », etc. Cet argument est connu débattu et dénoncé depuis une cinquantaine d’années dans les syndicats. Évidemment, quand on est l’abonné des revues sur les banques et la finance, on n’a jamais lu le « Journal des syndicats », le « Monde du travail », le bulletin de la FAR, ni même des revues éphémères comme « Réalisme » édité par l’AAG, Liège (syndicat du Livre) dans les années 70-80. Cela est insignifiant pour lui. Pourtant, cette « insignifiance » avait prévu le drame actuel et le comique grotesque des « grands avis éclairés » des gens comme Maystadt. Il n’est pas besoin d’aller chercher loin. Les feuilles syndicales archivées par des chercheurs abondent sur cette question précise de l’index.

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Personne n’en a jamais tenu compte pour la raison citée plus haut « vous et moi ne sommes rien et le serons jusqu’au trépas ». Pourquoi sont-elles ignorées ? Mais parce que justement, elles dénonçaient ce que Maystadt fait semblant de découvrir !... et ensuite, elles préconisaient une solution révolutionnaire qui n’est d’aucune manière la chipoterie imbécile de celui que les médias révèrent, comme la somme la plus concentrée d’intelligence en matière économique. Comment surmonter cette difficulté d’organiser plus justement le rapport des salaires à l’index ?
En effet, il s’agissait pour beaucoup de gens de gauche, de globaliser le coût d’une indexation et d’en partager les bénéfices proportionnellement aux bas salaires. En gros, le moins bien loti aurait perçu jusqu’à 3 %, voire 3 % et demi, alors que les salaires les plus élevés se contentaient de 0,5 à 0,1 %.
On voit tout de suite pourquoi les milieux intellectuels de cette société enchristée dans le bourgeoisisme le plus absolu n’ont jamais abordé le coût d’une réforme de l’index, en intégrant cette possibilité.
On sait pourquoi le PS ne l’était pas non plus (les chefs déjà ralliés au libéralisme en 1970 !)
Ce qui est scandaleux, c’est le travail du faire-valoir de service qui a ciré les pompes de l’Auguste. Je ne lui en veux pas trop, élevé au biberon de l’école de journalisme de l’ULB, sans doute a-t-il été façonné à l’image de ces cons superbes qui en composent le prestigieux aréopage.
Mais tout de même, oser parler de l’index et s’approprier d’une partie des solutions proposées par les syndicats est d’une rare malhonnêteté. Quant au journaliste qui a laissé blablater l’Éminent sans rien dire, il a fait preuve d’une inculture, je dois le dire, malheureusement assez fréquente parmi cette profession, qui ne l’honore pas.

16 novembre 2014

Revue de presse.

L’actualité est à l’image du « tigre » que des spécialistes de la chasse au gros gibier poursuivent, alors qu’on se demande si le « tigre » n’est pas tout simplement un matou qui aurait un peu forci ? On monte en suif et on retombe en chandelle…
Parfois, l’actualité est tragique, sans se poser les questions simples qu’on attendait ! Cette famille en voiture emportée par les eaux dans le Gard alors qu’elle franchissait un pont. Mais que diable allait-elle faire en cette galère ? Et les pouvoirs publics que faisaient-ils de si important pour oublier d’interdire le pont à la circulation ?
Même la presse dite sérieuse, appelée de la sorte parce qu’elle passe ses journées à défendre un système qui conduit tout doucement au désastre, cette presse, réputée sage, prend le relai du people et nous tient au courant de la saga de Nabila, meurtrière médiatique. À croire que son Agent de presse a ses entrées dans toutes les rédactions. Forcés de suivre cette affaire malgré eux, les lecteurs voient l’évolution des faits, avec l’intérêt d’un pisciculteur nourrissant ses poissons rouges. Je ne sais pas si c’est la justice française qui sombre dans le sensationnel, mais c’est tout juste si Ici Paris, Paris Match et Closer ne délèguent pas leurs meilleures plumes à chaque convocation de Nabila, chez le juge d’instruction.
La révélation n’est pas la bimbo, mais une femme étonnante qui s’appelle Colombe Pringle. Toujours bandante à 66 ans, la journaliste est tout sauf sotte. C’est si facile dans le métier de sombrer dans la vulgarité, qu’on est tout surpris de voir une femme qui dit tout mais de si belle manière qu’on en reste surpris. Vue sous l’angle de Colombe, la presse du trou-de-serrure et d’autres trous moins ferrugineux, allie psychanalyse et vaudeville, faisant du genre un divertissement… de qualité.
Et puis, dans cette revue de la presse, la dernière du peep-show. Spy, transformé en Luna Park multi public, contre le gré du solitaire Luperto. Qu’on ne vienne pas dire que Spy n’était pas prédestiné, à la rue de Namur de cette charmante commune, un établissement au nom prédestiné : le Gai village.

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Notre société a admis l’amour gay comme faisant partie des attachements humains possibles. Être Gay n’est donc plus un crime. Voilà qui est bien et qu’on puisse enfin ficher la paix à des hommes qui parient pile, quand le monde dit face. Comment expliquer, dès lors, que le fait d’être gay amplifie le fait-divers ?
Je veux bien que ce pauvre Luperto est socialiste et qu’en ce moment il y a de la haine qui remonte en surface avec Charles Michel, premier ministre. Enfin, la presse people adore éclabousser les gens en place (comme moi d’ailleurs, mais pour d’autres raisons). Que lui reproche-t-on ? D’exhiber sa zézette sur une aire d’autoroute. Il ne l’a pas fait devant une sortie d’école, que je sache ?
Ses administrés l’adorent. S’il avait montré son chtibre en plein conseil communal, on eût apposé sur la façade de la mairie une plaque commémorant l’événement !
On sait que ce n’est pas malin d’aller renifler du mâle à Spy pour satisfaire ses instincts, alors qu’on est un homme en vue, qu’on ramasse du blé facile à condition de ne pas se faire remarquer.
Di Rupo, de la confrérie, a failli finir dans le ruisseau pour une pareille mésaventure au siècle dernier. Heureusement pour lui, on n’est pas allé trop loin dans l’enquête. Il a été blanchi. Sans doute les choses eussent pris une autre tournure, s’il avait été aussi connu à l’époque, qu’il ne l’est aujourd’hui… mais encore une fois, on s’inquiétait déjà plus qu’il n’aurait fallu. Une histoire de bitte « normale », c’est-à-dire incluant un homme et une femme, n’aurait pas fait scandale.
Enfin, cerise sur l’hémorroïde, voilà un cinquième homme qui porte plainte contre Luperto, traumatisé dix-huit ans après les faits ! Quel fait ? Toujours le même, Luperto se serait déboutonné saisi d’une irrépressible envie de montrer son Popol à l’envi, comme une poissonnière son merlan.
Bon d’accord, ça ne se fait pas. Vous en connaissez-vous des traumatisés dix-huit ans plus tard ? Vous n’avez jamais vécu de ces curieuses découvertes qu’un adolescent ne doit pas faire ? Qui n’a pas côtoyé dans sa jeunesse un fana de la bistouquette, un mal branché de la câlinerie ambigüe ? Pour ma part, j’en ai croisé deux à mon corps défendant. Cela ne m’a pas empêché de célébrer le corps féminin comme il convient, sans aucun traumatisme par l’« agression » visuelle de deux vieilles tantes pathétiques.
En voilà une de société qui sombre dans la pruderie et qui laisse crever de faim le quart de sa population, sans éprouver la moindre gêne !

15 novembre 2014

Révolte !

Dès l’aube, c’est la ruée à l’assaut du pain quotidien.
Un camion en fines manœuvres et voilà tout de suite dix , douze, quinze automobilistes coincés derrière, pestant, râlant contre l’impossible guimbarde, la manœuvre douteuse, l’incroyable piège à cons qui fait qu’on sera en retard à la pointeuse.
- Cinq minutes après huit, monsieur Apalan c’est une heure décomptée.
- Mais, c’est injuste.
- Je sais. Mais c’est comme ça.
Et c’est ainsi jusqu’au soir. Les moments de cantine, le temps aux toilettes, tout est minuté. Pas le temps de réfléchir, de s’asseoir, de méditer.
- Vous distrayez les autres dans leur travail.
- Je ne peux plus penser ?
- Si. Mais au service de l’entreprise.
-…de réfléchir ?
-Si. Mais pour améliorer le travail.
Même le soir, atavisme et habitude, on ne traîne plus sur les chaînes de la télé. On zappe et rezappe espérant trouver mieux la chaîne à côté.
On s’est mis en ménage afin de ne pas trop glander chez les parents, avec quelqu’un(e), rencontré(e) un samedi soir en discothèque. Il y avait convergence. Ne pas trop monter en graine chez ses vieux…
On se connaît à peine. Pas le temps. On se parle à côté des amplis de la salle… quelques gestes, quelques mots.
- Tu penses quoi de Teri Hatcher ?
- Rien.
- De Matthew McConaughey ?
-Connais pas.
-Ah ! bon…
Et voilà qu’on est ensemble. Pas le temps de comprendre.
On sait que ça n’ira pas loin. On déballe les IKEA et les choses qu’on a hold-upées chez les parents. Même à ces activités nécessaires, on n’a rien à se dire.
- T’es de quel côté pour Nabila ?
- Nabila ?
- Oui, allô, quoi ?
- J’en sais rien.
-Ah ! bon.
La culture people de l’un(e) fait le malheur de l’autre.
Quand il y a des caisses de livres d’un côté et des cassettes de Johnny de l’autre, ça commence mal, si les livres sont des romans photos, on peut tomber d’accord. Après tout, on baise dans un lit. C’est mieux que dans la 204. C’est l’essentiel.
Le lundi ça repart, la course à l’emploi. Quand l’un(e) des deux chôme, c’est pire. Celui (celle) qui bosse envie l’autre et l’autre, envie parfois celui (celle) qui bosse.
Puis, halte au feu ! Déclarer au Forem qu’on s’est acoquiné(e) avec quelqu’un(e), comme si à partir du moment qu’on est pauvre, il faut déballer son intimité aux gardiens de la richesse des autres. T’as des inspecteurs qu’ont des chiens qui reniflent les graillons de la soupente, des fois qu’ils seraient là depuis six semaines.
On court contre son camp et contre soi-même, au détriment d’aimer ou pas Stromae, de préférer Brel à Hallyday, Christiane Collange à Nothomb, Rienàfoutre contre Rienàcirer.
Pour la culture en C majuscule, inutile d’aller à l’université, trop pressés de faire profession libérale, pour se taper Dostoïevski.

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On a conscience que quelque chose cloche. Quand on veut dormir on ne le peut pas, de rencontrer quelqu’un(e) on est pressé, de lire des choses intelligentes et fines, on n’a pas le bagage. On est parti trop jeune et trop vite au boulot ou trop vieux rapport à l’acide et à l’herbe. La culture n’est accessible que pour les riches oisifs. Ceux qui peuvent ne rien foutre et qu’on dit encore qu’ils travaillent.
Certains ont envie de tuer le patron.
Cela ferait plaisir. Avant qu’il ne crève, on lui dirait qu’il n’est qu’une merde.
C’est la société qui donne des envies de meurtre. Le patron responsable de la nullité de l’existence ? Lui aussi, c’est un pauvre type, qui court contre la montre avec tout juste un peu plus de chance, puisqu’il vit mieux parce qu’il soustrait une partie du travail des autres, pour améliorer son bien-être.
Fourmi, le mur dépasse ton entendement ! À l’étage au-dessus et encore plus haut, d’autres patrons, d’autres propriétaires, d’autres actionnaires qui ne vous connaissent pas et qui sacrifieraient les patrons d’en-dessous et le personnel, s’il y avait moyen de gagner plus en supprimant l’échelon.
- Tu sais ce qui serait chouette ? Que ma meuf couche avec le patron. Ainsi, je pourrais tuer tout le monde.
- Ça t’avancerait à quoi ?
- À rien. C’est comme le gros félin en liberté. Des brigades spéciales le cherchent armés de fusils. Avant de se faire descendre, d’instinct, il aura peut-être fait regretter à quelques-uns d’être venus l’emmerder. Il a rien demandé, l’animal, ni d’être enfermé, ni d’être pourchassé. Il a réussi à prendre la clé des champs. Avant de crever, il va sortir ses griffes.
On m’égorge tous les jours et je ferme ma gueule.
PS. Chère attractive Annie Lebrun, vous avez écrit « On déclame contre les passions sans songer que c’est à leur flambeau que la philosophie allume le sien. » Comment voulez-vous que le peuple qui n’en éprouve plus guère ait accès à la philosophie ?

14 novembre 2014

Complot de GC.

Cette crise économique n’est pas un palier après une volée d’escaliers : on y reprend son souffle et puis on repart. Cette fois, il y a hold-up sur le travail des collectivités par une maffia structurée, avec la connivence intéressée des élus politiques complices.
Complices le mot est dit ! Comment appeler autrement ceux qui sont aux affaires en Belgique, comme dans les autres pays de l’UE ? Ils font gravir un chemin de croix aux populations. Le système est à ce point parfait, qu’ils ne prennent pas la peine de se saisir des arguments contradictoires !
Peut-être qu’aux États-Unis les responsables politiques sont plus pragmatiques, moins cons si l’on veut, que nos De Wever, Charles Michel, Alexandre De Croo et Kris Peeters ?
Aux USA, on s’inquiète de la montée des inégalités. On trouve qu’il s’agit d’un phénomène mondial qui inquiète sérieusement les économistes. Obama a fait les frais de cette méfiance à la mi-mandat.
Au lieu de s’inquiéter du phénomène, en Belgique des énergumènes méprisables promeuvent la délation et s’apprêtent à contrôler les consommations de gaz et d’électricité de certains chômeurs ! Autrement dit, nos dirigeants sont plus que pitoyables devant un événement qui devrait sauter aux yeux de tout le monde. Ils prennent des mesures contre les victimes !

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Nos GC (gros cons) au pouvoir feraient bien d’ouvrir le livre de Piketty« Le capital au XXIe siècle ». Il fait un tabac aux USA. Ce livre abonde en statistiques, éléments de comparaisons avant et après 2008-9, tous les chapitres sont chiffrés. Les analyses sont rigoureuses, etc.
Il en ressort une impression : la montée des inégalités va déboucher sur des massacres de rue entre police et manifestants. Jean Jambon peut aller se rhabiller avec les autres malfaisants dans leur vision « orangiste » de la paix civile,.
Aux Etats-Unis, pourtant adorateurs du veau d’or (faire fortune ne choque personne), le fossé qui s’élargit entre pauvres et ultra-riches commence à chatouiller les consciences.
Apparemment, les GC kamikazes ont le cuir plus épais et ne sont pas inspirés.
Aux USA, alors que l’économie repart, les Démocrates ont perdu la majorité au Sénat, tant les inégalités tourneboulent l’électeur. Les Américains en ont pris conscience, même si en votant Républicain, ils ont eu le réflexe malheureux d’un européen, électeur traditionnel du PS, qui vote pour Marine Le Pen en France et pour Bart De Wever et ses GC en Flandre.
Cela peut passer pour paradoxal que des électeurs votent désormais Républicain, alors que le point sensible est celui des inégalités.
En lisant le livre de Piketty, on comprend la colère aveugle et souvent injuste des gens qui ne savent plus où donner leurs voix et qui veulent montrer qu’ils ne sont plus d’accord avec la majorité en votant pour l’opposition, quelle qu’elle soit, quand ils s’aperçoivent que les fruits de leur travail sont confisqués par une minorité.
Charles Michel et sa clique raisonnent en termes d’inégalités. En réalité, dès le départ, ils posent le problème d’une manière qui ne correspond pas au vécu des gens.
Aux USA, c’est pareil que chez nous : 40% des ménages américains constatent qu’ils sont plus pauvres aujourd’hui qu’il y a vingt ans. Ils n’ont pas besoin du livre de Piketty pour s’en rendre compte. La difficulté au quotidien leur suffit.
Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, est cité dans plusieurs périodiques que nos GC ne lisent pas. Déjà en 2011, il affirmait «le contrat social commence à se lézarder dans de nombreux pays. Cette étude balaie l’hypothèse qui voudrait que les bienfaits de la croissance économique se répercutent automatiquement sur les catégories défavorisées et qu’un surcroît d’inégalité stimule la mobilité sociale. Sans stratégie exhaustive de croissance solidaire, le creusement des inégalités se poursuivra».
Nos GC spéculent évidemment sur l’inverse : acculer la population dans un état de besoin pour la faire produire dans de bonnes conditions pour les entreprises, c’est-à-dire dans de mauvaises conditions pour elle.
Les économistes libéraux raffolent des inégalités. C’est leur fonds de commerce. Leur art consistait et consiste encore, à imaginer la meilleure manière de s’enrichir pour « sortir du besoin ». Cette logique purement capitaliste a un défaut : le creusement des inégalités rend les gens improductifs et indifférents à l’enrichissement, tant cela devient impossible. Au départ quand on est trop pauvre (voir les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud), on le reste.
Le crédit inondant les années avant 2008 avait inconsciemment pour but de ne pas trop pénaliser les classes pauvres. Le crack de l’immobilier fut le détonateur de la crise financière.
La croissance risque de s’arrêter: aux Etats-Unis, sans hausse des revenus. Comme les salaires augmentent moins que la productivité, on voit l’impasse.
Patrick Artus définit le problème de la manière suivante «A long terme, une fois le plein emploi atteint, la poursuite de la stagnation du salaire réel serait clairement un obstacle à la croissance.», ainsi, poursuit Artus « cela provient probablement d’une déformation anormale du partage des revenus au profit des entreprises et au détriment des salariés».
Et que font nos GC : rien !
La concentration des capitaux et des pouvoirs, y compris ceux d’une démocratie écran, peuvent faire exploser la marmite.
Nos GC risquent de ne pas s’en sortir indemnes.

13 novembre 2014

L’Ukraine, c’est quoi ?

Tandis que des intégristes se sont rassemblés en un califat sur trois États et que nous aidons les États-Unis à les combattre, dans la peur d’une menace islamiste, nous regardons s’embraser d’un œil impassible l’Est de l’Ukraine dont les séparatistes sont soutenus ouvertement par la Russie.
Inutile de dire que l’Ukraine pro-européenne est bien plus proche de nous, puisqu’elle a une frontière avec l’Europe, que l’Irak ou la Syrie.
Ce week-end encore des combats violents ont mis aux prises la faible armée ukrainienne aux forces spéciales de Moscou déguisées en défenseurs des « Républiques populaires » de Donetsk et de Louhansk.
Pendant que les rebelles reçoivent des renforts massifs de Russie, nous envoyons des vivres et munitions de l’autre côté de la Méditerranée afin de suivre la ligne politique de Washington. Sans vouloir minimiser le danger afférent à la naissance d’un État criminel dans cette partie du monde, nous allons jusqu’à oublier les intérêts stratégiques de l’Europe, à propos des événements qui se passent à ses frontières. C’est à croire que les américanolâtres de Bruxelles ont envahi l’Europe rond-point Schumann pour nous faire oublier nos intérêts immédiats !
Les routes du Donbass ne suffisent plus à canaliser tanks et camions de l’Armée russe et nous faisons semblant de croire Poutine qui jure ses grands dieux qu’il n’y a pas un seul soldat russe dans cette région ukrainienne ! L’été dernier, quand les séparatistes étaient en passe de perdre militairement, la Russie a soutenu massivement les chefs de guerre du Donbass. Comme les protestations étaient molles du côté de Barroso, les Russes se sont dit que c’était le bon moyen de noyer dans l’oubli leur mainmise sur la Crimée et les voilà quasiment installés dans l’Est de l’Ukraine aussi, à quelques heures de train de la frontière polonaise.
Sommes-nous à ce point obnubilés par la guerre que les Américains soutiennent de leur aviation en Irak que nous ne voyions pas le regain de tensions, alors que la Russie fait semblant de donner des gages pour rassurer ses partenaires étrangers de ses bonnes intentions. Ensuite, quand ce n’est pas suffisant, elle use de son droit de veto au Conseil de sécurité et on n’en parle plus !
Puisque nous paraissons nous être rendus à ses raisons, pourquoi avoir couvert avec des accents dignes de la guerre froide la révolution à Kiev, contre l’ancien président pro-russe ?
Serait-ce que les grands financiers occidentaux auraient donné des consignes de modération, afin de protéger le business des gaz et carburant avec la Russie ?

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Vous avez sans doute remarqué comme le ton a changé dans les gazettes et que cette guerre à notre porte est en passe de devenir une guerre oubliée et avec elle, toute cette population ukrainienne qui rêvait d’Europe, comme nous n’en rêvons plus depuis longtemps !
La preuve que nous continuons à être des marionnettes de Washington et que l’Europe n’est que la succursale US, voilà qu’à Pékin Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangères du Kremlin a dit à John Kerry qu’une implication des Etats-Unis dans un règlement du conflit serait « un pas dans la bonne direction ». Autrement dit le sort de l’Ukraine ne se jouerait qu’entre ces deux pays, étant sous-entendu que la Russie est en train de sombrer dans la crise et la récession et qu’elle a besoin des USA pour s’en sortir.
Les Européens ont l’air de quoi dans cette situation grotesque ?
La proximité du G20 en Australie, les 15 et 16 novembre, y est-il pour quelque chose ?
Voilà bien encore une preuve, s’il en était besoin, que l’économie est parvenue à maîtriser complètement la démocratie et avec elle, tous les naïfs qui vivent encore de l’espoir qu’elle leur rende enfin les services qu’ils en attendent.
Impuissance de l’Europe, établissement de l’éclatante primeur de l’économie sur la démocratie du social, voilà les messages que nous délivrent la situation en Ukraine.
Que dire de plus, sinon que la politique extérieure à la Belgique est en tout point conforme à la bassesse servile de ce gouvernement kamikaze. Ce n’est pas de l’Europe dont nous recevons vraiment les grandes directives, mais des quelques grandes puissances extérieures que sont les multinationales au service exclusif des propriétaires.

12 novembre 2014

T’en es, ma p’tite beauté ?

– Qu’tu fous à l’aire de Spy ? Voilà quat’fois que j’ t’y croise ! Le onze, tu devrais pas être à l’Inconnu… la r’mise d’la couronne, le roi, Mathilde… Jean Jambon au respect ?
– Alphonse t’as bu… si ça se trouve, c’est moi qui t’trouve pas net… Tu sais bien que j’fournis les dérouleurs de cake et les Durex-Automatic à la gérance. C’est plutôt à moi de te demander ce que tu fous dans un coin qui sent plus la rose depuis qu’elle est ailleurs qu’au poing ?
– Pour qui t’ m’prends ? J’y suis sur ordre. Oui môssieu. I’ paraît qu’i’ s’en passe des vertes dans les vécé de l’aire, pour ceux qu’en manquent pas…
– De qoi ?
– D’air, tiens…
– T’es quoi, t’es d’la police ?
– Non môssieu, j’suis commandité par les BM&D. C’est pas parce qu’on a trouvé un ancêtre qu’était à poil à deux kilomètres d’ici, v’la des mille et des cents années, qu’on peut encore tolérer que des voyous montrent leur poilu le onze.
– Le onze de quoi ?
– …de novembre, nom de dieu ! D’où tu sors ? On est à la centième du onze ? C’est pas de l’onze du Standard, que j’te cause… C’est d’la commémo…
– Tu veux dire de l’Armistice du 11 novembre, mais c’est pas la centième, ça, c’est la nonante sixième.
– J’te crois pas. On fait l’centenaire du onze, avec couronne, garde à vous et trompettes d’honneur, partout !
– Passons. Donc tu viens mater les glandeurs à Spy. T’as une urgence ?
– C’est rapport aux bonnes mœurs. I’ déballent leurs outils devant le monde en transit, et BM&D tolère pas.
– C’est quoi BM&D ?
– Bonnes Mœurs & Dénonciation.
– I’ dénoncent les tracassés de l’oignon ?
– T’y es pas. C’est l’assoss qui veut qu’les tordus cachent leur onzième doigt et qui dénonce aussi les chômeurs qui consomment pas d’eau et pas d’gaz, des salingues, quoi… Moi j’suis d’la première activité : les mœurs !

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– Alphonse, vas pas m’dire qu’tu pointes les pointeurs ! T’as oublié qu’t’es l’troisième sur la liste du parti…
– Alors ? Tu m’as vu l’œil sous les portes des vécés mater les calcifs sur les baskets des types ? Moi, môssieu, je trouve que faire ça sur l’aire de Spy, c’est dégueulasse.
– Pourquoi c’est dégueulasse plus ici qu’à l’aire suivante ?
– Parce que c’est toujours ici que ma sœur s’arrête avec mes neveux quand elle revient de Mons, pour faire ses besoins.
– Eux aussi ont des besoins…
– Oui, mais c’est pas les mêmes.
– T’en as pincé un ?
– J’les pince pas. Quand tu les pinces, tu sais jamais comment ça peut finir.
– Alors, tu sers à rien !
– Si. J’relève les numéros d’plaque pendant qu’i’ font leur boutique dans les vécés.
– Alors ?
– La consigne : j’retiens pas les plaques qui commencent par A ou P…
– T’en as vus ?
– Y a pas une heure, un P. I’ m’a vu. On s’connaît… Il a redémarré sec…
– Attends… Tu vas pas m’dire !
– Tout l’monde s’arrête pas à Spy pour les lavabos…
– Surtout qu’Dinant, c’est pas la porte à côté. Et après, pour le ch’min qui dure, t’en as qui peuvent pas rester assis longtemps…
– Paraît qu’ont des coussins spéciaux.
– On a fait beaucoup d’progrès depuis Wilde…
– J’crois que j’vais rentrer faire mon rapport.
– Avec qui ?
– Quoi avec qui ?
– T’es toujours avec Jean-René ?
– M’en parle pas. Mon collègue a pointé son numéro hier. Tu sais ce qu’i’ m’a osé dire ?
– Non.
– Qu’il était v’nu pour son avancement ! Quelqu’un lui aurait promis un ministère, quand on s’rait d’nouveau au gouvernement !
– I’ font l’cabinet fantôme dans les vécés d’l’aire de Spy à c’t’heure… Note que pour le local, c’est l’concessionnaire qui paie. Au moins là, t’es pas emmerdé… pas d’ dames chez les messieurs.

11 novembre 2014

Tous des branleurs !

Il fallait voir les mines embarrassées et l’élocution difficile pour trouver le mot qui ne sente pas la pissotière, des deux compères du Soir Alain Gérard le speaker de service et Marc Metdepenningen, le chroniqueur Judiciaire, au 11h02 du jour. Ceci afin d’alerter les zappeurs du journal en ligne, de l’inconvénient de fourrager dans leurs braguettes, en plein air.
C’est le branlebas au PS. Voilà que les élites se poignent en public ! Et qui plus est, le président du package Wallonie-Bruxelles. D’ici à ce que l’une ou l’autre prêtresse du Mazarino montois se gode à la Chambre, il n’y a qu’un pas. La N-VA rêve de voir une de ces pétroleuses abhorrées franchir les travées godemiché à la main, pour le brandir à la tribune au nom de l’égalité des sexes.
Et pourquoi ces gens qui nous sucent la moelle hésiteraient-ils à se branler sur nos dépouilles, n’ont-ils pas déjà le sauf conduit des banques ?
« Le grand homme de Sambreville serait atteint de paraphilie », explique laborieusement Metdepenningen. Voilà qui tombe bien, le mot est relativement nouveau, ceux qui ont des dictionnaires anciens peuvent se brosser. Ils ne sauront pas que cette expression cache la déviance sexuelle exhibitionniste, et non pas l’amour excessif du saut en parachute.
Bref, notre chef des chefs wallons et bruxellois, bourgmestre d’une paisible commune du namurois, autrement dit un cumulard comme on les affectionne dans les partis à GRD (Grandes Responsabilités Diverses) aurait exhibé ses parties intimes sur l’aire de repos d’une autoroute wallonne, se procurant par un mouvement de haut en bas d’une main experte (le Parquet ne dit pas laquelle) un plaisir, disait-on jadis, dangereux pour la santé.
Les voilà bien les hauts responsables, ils planent tellement au-dessus des foules ignares qu’il leur apparaît qu’une branlette publique n’est qu’une sorte d’offrande de leur corps à la patrie. Et au lieu d’être reconnaissante, la partie porte plainte ! Quelques personnes étranglées de l’émotion de ce qu’elles ont vu, sans être de la N-VA, ni stipendiées par le président MR Olivier Chastel, disent la même chose. Franchement, il y aurait de quoi déstabiliser Marc Metdepenningen si respectueux envers les autorités !
Certes, à part les coincés du journal Le Soir, le public va faire des gorges chaudes de ce fait-divers. Du point de vue des mœurs, c’est du dernier commun de se branler dans les pissotières : socialiste, révérend père ou MR, même combat. Traitements psychologique et médical s’imposent en logette côté gare du Nord à Bruxelles, rue Varin à Liège, peut-être rue des Brasseurs à Namur (à vérifier).

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Ce qui est hautement dommageable, c’est l’espèce d’aura incompréhensible dont sont entourés les élus du suffrage universel, leur presque inamovibilité, leur parti propulseur, leurs salaires devenus incompatibles dans l’air du temps, leur définition de métier, de la mission qu’ils exercent, l’intolérable pouvoir qu’ils se sont votés sur leurs émoluments et indemnités. Ces élus du peuple deviennent au fil du temps les héros d’une caste supérieure, des Tarquin-le-superbe, des consultants d’une Pythie économique ridiculisant le peuple.
Le comble, c’est qu’aussitôt guéris, ces rois de la branlette maniaco-dépressive, n’entendent pas rester trop longtemps aux plaisirs solitaires et par des astuces grosses comme des bites de Cro-Magnon, entendent faire profiter les promeneurs du dimanche, des dimensions hors norme de leur quéquette. Ils se représentent après leur peine toujours légère, là ou un enfoiré prendrait dix ans, et les voilà réélus ! Encore qu’il vaut mieux chaparder des millions, l’électeur trouve le voyou mariolle, plutôt que de jouer au braquemart égaré devant la touriste effarouchée. Dans une société où le vol légal est admis, le cul ne passe pas pour une fine plaisanterie de courtier au Luxembourg. En somme, les juges se rattrapent sur les voyous sexuels.
Pourquoi les gens n’acceptent plus ces têtes de massacre ? Parce qu’on les voit s’ébattre, bien vêtus, bien nourris, autour des tables de jeux politiques, baignés de la douce atmosphère d’un chauffage central généreux, doctement à mesurer les consommations de gaz et d’eau des chômeurs, puis ne s’en tenant pas à ces banquets qui n’ont rien de platoniques, les voilà partis en vacances, se poignant sur les aires de repos d’autoroutes, imaginant la touriste un peu gironde vedette de porno, dans un final auprès duquel Richard Wagner n’est qu’un poussif attardé pour kiosques de musiques teutoniques, jusqu’au jet ultime en hommage à la Walkyrie qui court dire à son mari qu’elle vient de croiser un malade.
C’est qu’ils nous rongent les os et qu’ils détruisent l’image que nous nous faisions de la démocratie, ces bestiaux-là !
On voit d’ici les autres partis qui se gaussent du PS. Pourtant quelle est la différence entre nos branleurs selon qu’ils soient de gauche ou de droite ?
Le plus marrant, ce n’est pas encore Marc Metdepenningen embarrassé par les mots pour dépeindre l’Auguste, ce sera sans doute le drapage en l’art de la statuaire des ineffables Bacquelaine, Reynders et Michel prenant la pose du Commandeur.
Il est vrai qu’ils auront eu le temps de bouquiner les tableaux cliniques des paraphilies, avant les interviews.
Maintenant qu’il est fini après un coup pareil, le Luperto, qu’on lui foute la paix et qu’on s’attaque aux autres branleurs, ces abonnés Bruxelles-Luxembourg, qui eux, savent que la vraie pudeur, c’est de cacher ce qui n’est pas beau à montrer.

10 novembre 2014

Je suis du peuple…

Robespierre : «Je suis du peuple. Je ne veux être que cela et je méprise ceux qui voudraient être quelque chose de plus.»
J-L Mélenchon vient de publier chez Fayard « L’ère du Peuple » qui peut intéresser ceux qui se demandent où en est la gauche et quelles sont les alternatives à explorer dans ce domaine.
On se souvient que Mélenchon s’était mis en congé du parti de Gauche après sa déconvenue aux dernières élections.
Sa réflexion le conduit à des ruptures de première importance. Après une vie militante dans des partis et notamment au PS, il s’attache à explorer les mouvements populaires.
Un rassemblement de plus de cent mille manifestants ce jeudi à Bruxelles est un événement qui devrait orienter la politique de l’État, au même titre sinon mieux qu’un parti.
Ce n’est pas le cas. Le nombre de lignes que la presse consacre aux revendications des syndicats est minime à côté du déferlement d’images et d’articles sur le fait-divers liés à la dissolution du cortège. On a l’impression que ce qui mobilise une telle marée humaine n’intéresse pas les journaux.
Les nuées humaines urbanisées, comme Mélenchon appelle ces déplacements de foule, est un palliatif à l’apathie d’une classe ouvrière qu’il ne perçoit plus révolutionnaire, tant sont dépassées les grèves d’entreprise et les rapports de force entre les personnels et le patronat.
La banlieue dans lequel s’entasse les travailleurs pauvres est désormais l’ennemi potentiel du système capitaliste.
Ce qui est valable pour la France, l’est-il pour la Belgique ? Les plus de cent mille de ce jeudi ne sont pas tous des banlieusards navigant entre chômage et petits boulots. Mais il est vrai aussi que nous n’avons pas encore atteint le désespoir des banlieues françaises.
En France, personne n’a encore tiré les leçons de cette concentration de populations qui a de sérieux griefs à formuler, sans qu’aucune autorité n’intervienne trop occupée d’une démocratie auxiliaire de l’économie.
Droixhe à Liège aurait pu être ce chaudron concentrationnaire de populations oubliées, si les autorités n’avaient pas opté pour la démolition, plutôt que la réhabilitation. Les socialistes liégeois préfèrent dératiser les immeubles abandonnés, plutôt qu’intégrer les habitants. Dispersés dans d’autres chancres moins importants, ils sont plutôt inoffensifs.

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La définition du peuple reste dans un flou qui profite à tout qui ne s’en réfère pas. Peut-on, dire que «la cité sans fin crée l’opportunité d’une conscience collective»? Pour Mélenchon, «le peuple, c’est la multitude urbaine prenant conscience d’elle-même à travers des revendications communes». Le peuple disputerait au pouvoir sa part d’autorité par un programme spontané, négation de l’ordre établi.
Cela impliquerait une sorte de pouvoir informel, une autogestion s’organisant dans les lieux publics. Cela supposerait une mobilisation constante. Et c’est là la faille de l’argument. La foule est tout ce qu’on veut, elle s’enflamme, prend fait et cause, mais pendant de brefs instants.
Ceux qui ont un tantinet retenu des témoignages à Liège juste après le départ de l’Armée d’occupation nazie, savent qu’il y eut un mois de flottement absolu. Les Résistants occupaient des postes clés. Les partis, comme le parti communiste, s’octroyaient des permanences dans les maisons des collabos en fuite. À Bressoux, rue du Moulin précisément, la maison d’un boucher fut « réquisitionnée » et le magasin transformé en local du parti.
Les services communaux fonctionnaient grâce à des employés bénévoles. Il y avait une atmosphère extraordinaire d’entraide et une grande confiance des gens vis-à-vis de ce qui pouvait passer pour une prise de pouvoir.
Sentant le vent tourner, très rapidement les politiciens qui revenaient dans les bagages de la Brigade Piron, de leur propre autorité, ont proprement chassé les bénévoles et rendus les immeubles aux inciviques, même absents, sans plus de légitimité que le peuple.
Ce petit mois d’étrange liberté n’a pas encore eu son historien. Il reste inexploré.
Les armes de la Résistance et celles prises sur l’ennemi furent déposées dans les commissariats dont certains agents avaient fait le service d’ordre pendant l’Occupation (pas tous, il y eut des Résistants), seuls les gestapistes furent arrêtés et certains fusillés.
C’est un moment de l’Histoire peu connu qui pourrait illustrer le livre de Mélenchon
Tout cela pour écrire que la démocratie directe c’est assez facile à organiser dans des périodes exceptionnelles. La difficulté de la construction d’un nouvel État populaire est dans sa durée
Quand la température politique redescend, que les gens se détournent de la chose publique et de leur propre sort, pour redevenir curieux du people et adeptes de la futilité, en un mot quand ils rejoignent la « normalité » capitaliste, alors, viennent les chacals flairant la bonne affaire.
Mélenchon est très pessimiste dans ses conclusions pour la France. Nous pouvons l’être aussi pour la Belgique. Le curieux système de l’économie asphyxiant la démocratie, dénature la fonction politique. Le peuple a ses raisons que les Autorités ignorent. On se dit que ça ne peut pas durer et pourtant ça dure.

9 novembre 2014

Charly met l’eau dans le gaz !

Il fallait s’y attendre. Les journaux nationaux lancent une offensive qui a pour but d’affaiblir l’action syndicale en prévision de la grève générale de décembre.
Le Soir et La Dernière Heure s’y attellent avec le zèle des défenseurs de l’économie de grand-papa. Les émeutes, en fin du parcours des syndicats de ce jeudi, leur en donnent l’occasion. Seulement voilà, les temps ont changé. Dans les années 50-60 rien de plus facile à désigner les coupables. La guerre froide avait fait des élites belges des américanolâtres, qui le sont restés depuis. Nos caricaturistes excellaient dans le croquis du Rouge, le couteau entre les dents et cinq montres au poignet. Les créatures de Staline poussaient nos ouvriers au crime, noyautaient les cortèges, distribuaient des consignes. Les folliculaires paniqués par l’invasion quasiment certaine des barbares, juraient sur Tocqueville que les syndicalistes étaient armés !
La propagande américaine fonctionnait à plein, l’électeur était groggy debout. Chaque grève avait ses émeutiers, montrés à la classe moyenne traumatisée. Des mères dénonçaient leur fils. Le Belge est volontiers dénonciateur. La gestapo en avait formé quelques-uns, 20 ans avant.
Les familles, catholiques à l’époque, chiaient dans leur froc. En tremblant, elles déposaient dans l’urne une opinion favorable aux partis chrétiens et libéraux. Les socialistes rejoignaient leur rang, sous peine de déchoir dans les sondages. André Cools champion du réformisme traumatisait déjà la base. Lambion, président de la régionale liégeoise de la FGTB, excluait des syndicalistes trotskistes. Le MPW (Mouvement Populaire Wallon) était mis en quarantaine par les pontes du PS.
Aujourd’hui, Mao, Staline et Pol Pot sont morts dans l’opprobre et l’excommunication. Les derniers Rouges vifs sont perdus et pitoyables.
Alors, comment cristalliser l’opinion sur les casseurs ? Et surtout, comment réamorcer la pompe à voter bourgeois en ostracisant les émeutiers ?
L’ordre bourgeois s’est rabattu sur les casseurs d’extrêmes-droite, les nouveaux ennemis de la bonne conscience politico-bancaire. Ça tombe bien, abominés par la gauche, ils sont les renégats que la droite « convenable » redoute le plus.
Donc, jeudi, on a vu des tatoués du svastika, des dockers d’Anvers fanas d’Adolphe. La N-VA stigmatise le mérule de droite avec la Dernière Heure. L’opinion sur le dos de bonheur se laisse masturber par les mêmes astuces qu’en 60 !
Bien sûr, il y a de tout cela dans les « pousse-au-crime » semeurs de désordre. Mais quand on voit le nombre de gars qui se sont affrontés avec les flics de Michel-De Wever, il faut vraiment être complice avec l’autorité pour ne voir que des énergumènes dans les casseurs.
Non, messieurs, la fureur populaire c’est autre chose. Et vous n’avez encore rien vu.
En face, parmi des bourgeois « pacifiques » qui tentent de régler les problèmes en « bons pères de famille », dans le lot, on dénombrerait bien quelques belles fripouilles.

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La preuve est fournie par nos hommes d’État, provocateurs en diable et hypocrites patentés, pris en flagrant délit de destruction des lois sociales, la vitrine brisée gît dans la publication publiée ce samedi par les gazettes.
« Le gouvernement Michel va lancer un plan de lutte contre la fraude sociale, ressort-il de la note de politique générale transmise par le secrétaire d’Etat Bart Tommelein (VLD) à la Chambre, qu’évoquent samedi dans leurs colonnes L’Echo et Le Soir. Les personnes qui déclarent frauduleusement vivre seule pour toucher davantage d’allocations de chômage seront davantage contrôlées. À cette fin, le gouvernement va instaurer un système de transmission des données de consommation de gaz, eau et électricité. Si ces consommations sont anormalement élevées pour une personne, cela signifiera qu’il y a des soupçons qu’elle ne vit pas seule. Si les personnes ne consomment rien, ce sera le signe qu’elles ont une domiciliation fictive et qu’elles n’habitent donc pas où elles le prétendent. L’ONSS va ainsi devenir une plaque tournante du croisement de base de données et de leur diffusion pour débusquer les fraudeurs. »
Elle est belle la liberté des gens sous Karel Michel !
On va engager des fonctionnaires, inventer de nouvelles servitudes aux distributeurs d’eau et de gaz, alourdir les rapports et les procédures, rien que pour détecter quelques malheureux qui trichent pour ne pas trop crever complètement de faim !
Et c’est avec ces mesures qu’on va gagner la guerre de l’emploi, renflouer les caisses et faire repartir la prospérité !
Ce n’est pas de la provocation crapuleuse, ça ?... de la fine fleur inquisitoriale nazie ?
Heureusement qu’il y a des casseurs pour éviter que, de temps à autre, les pieds au cul ne soient pas perdus pour tout le monde !

8 novembre 2014

Quand ça castagne à Bruxelles.

Curieuse Belgique à plus de cent mille mécontents – qui ne signifient rien pour le gouvernement – jeudi dans les rues de Bruxelles, alors que c’est parfois si difficile de rassembler les gens !
Que sera-ce au mois de décembre !
Charles Michel et son deus-ex-machina Bart De Wever ne comprennent rien à rien, sinon qu’être carpette de la finance leur procure un certain confort.
La réponse de De Wever à la foule de jeudi est sidérante ! Comment des Flamands, pourtant réputés sérieux, font confiance à ce client des jeux télévisés ? « Les syndicats n’ont aucune alternative : ils veulent que nous copiions la France, mais ce pays est dans une situation infiniment pire » (rapporté par Le Soir depuis la télévision publique néerlandaise). À croire que, comme son compère Siegfried Bracke, l’Anversois est wilhem-alexandriste !
Le chef de la N-VA a toujours manqué d’élégance par le passé. On comprend qu’il préfère confier ses états d’âme à l’étranger.
Peut-être que les syndicats n’ont pas de plan alternatif, mais des économistes de réputation internationale qu’on ne consulte jamais, en ont.
Il est indécent de faire croire que la politique de ce gouvernement est la seule possible, dans la veine d’une Europe merkellisée, avec un J-C Juncker à peine sorti des combines du Grand-duché, pour prolonger « l’esprit » Barroso !
Les économistes, dont aucun n’a vu venir la crise de 2008-2009, tirent les ficelles et font courir leurs marionnettes à l’austérité. La réduction du déficit budgétaire a pour modèle des schémas qui n’intègrent ni les banques, ni les dettes, ni la monnaie, dans la résorption des déficits.
Cette Belgique soumise à une Europe sans reliefs, les gens n’en veulent plus. Les temps gravissimes ne sont pas dus à l’indifférence du peuple, mais à l’obstination intéressée de ceux qui le dirigent.
Bart de Wever n’aime pas la France, tout le monde l’avait remarqué. Oser des comparaisons avec ce pays, ce n’est pas rendre service à Charles Michel de dénigrer des voisins dont on a besoin. L’orangiste Bart De Wever, malgré le gel du communautaire pour cinq ans, revient au galop et ce sera difficile de le calmer. Il est vrai que Michel manque d’autorité. Ce gouvernement est décidément plus kamikaze que suédois.
Le Premier ministre a condamné les violences « inacceptables » en fin de manif à Bruxelles. Le hooliganisme a toujours été de toutes les grandes grèves. Si Michel avait parcouru l’histoire sociale de ce pays, il saurait que 60-61 et toutes les autres grandes actions des travailleurs ont fini ainsi. Des groupes spontanés se créent pour la castagne avec les flics. Je dis bien « spontanés » et non pas comme le prétendent les tordus du bourgeoisisme « des groupuscules instrumentalisés par l’extrême gauche ».

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C’est ce qui s’appelle un début d’émeute. C’est une mèche que des désespérés, des jeunes qui n’ont rien à perdre, allument. Un jour cette mèche enflammera la foule et tout s’embrasera. Ce sera le moment pour Michel et De Wever de faire leurs paquets et de se réfugier derrière les flics, quitte à revenir ensuite avec le soutien des peureux et des bourgeois revanchards.
Tout le monde condamne la castagne, même les syndicats. Ça devait être aussi des hooligans qui ont pris la bastille le 14 juillet 1789. Cela ne les a pas empêchés de fonder la Première République.
La démocratie, ce n’est pas seulement quand les bœufs quittent leur pâture pour s’en aller brouter le bulletin MR et faire du suffrage universel une piteuse mascarade, c’est aussi des grands rassemblements de la démocratie dans la rue. Hé oui ! quand on n’en a que pour la politique économique « classique » et que l’on croit, dur comme fer, qu’il faut appauvrir les pauvres et enrichir les riches pour retrouver de l’emplois et des couleurs, quand on ne veut pas entendre ceux qui ont d’autres solutions, on risque de se trouver le bec dans l’eau.
À part les réactions attendues et conventionnelles des deux personnages clés cités, les autres sont vraiment sans intérêt.
Une manifestation « plutôt bon enfant » pour Olivier Chastel, qui n’a cessé de voir depuis son départ de Charleroi, la main diabolique du PS, derrière tout ce qui peut nuire au MR.
Quant à Reynders, prudence de Sioux, le voyagiste du gouvernement trouvera bien quelques petites choses à vérifier dans des ambassades lointaines, d’ici le mois de décembre.

7 novembre 2014

Vue du Pont Adolphe.

Le temps se gâte entre le Luxembourg et le reste de l’Europe.
Pourtant légalement le Luxembourg n’a rien à se reprocher. C’est donc que les lois européennes sont mal faites, puisque les citoyens de ce minuscule État ont le revenu le plus haut du monde par habitant et ils doivent cette bénédiction des dieux, aux charmes d’une législation très compréhensive pour les plus riches. Du coup, les holdings, les sociétés tentaculaires, les fortunes à placer se ruent sur cette enclave bienheureuse, au milieu des ruines et de la pauvreté qui gagnent le reste de l’Europe.
Marine Le Pen a senti l’oignon. Elle demande la démission de J-C Juncker, le nouveau chef des Commissaires européens, ancien premier ministre de ce duché d’opérette et virtuose du maniement des lois et règlements de Remich à Vianden.
L’argumentation de Dame Le Pen ne manque pas de pertinence. Comment a-t-on pu placer à la tête de l’Europe l’ancien magouilleur du Pont Adolphe ? Ce n’est pas parce que Juncker a franchi la Pétrusse, comme César franchit le Rubicond, qu’il faut que le bruit de son exploit retentisse de Dublin à Athènes !
Deuxième argument : les Luxembourgeois, plus riches que Crésus par tête de pipe, ne se sentent-ils pas gênés d’étouffer du bon fric dans une tirelire qui fiscalement devrait revenir aux États dans lesquels les citoyens sont impécunieux, en partie à cause d’eux ?
Comme dirait un colonel à la retraite de mes voisins « Quand on aime on ne compte pas. Angela Merkel aime l’Europe, Juncker aussi. Donc, ils s’aiment, CQFD. Et les amoureux se foutent des autres… ».
Voilà le temps qui se gâte pour les multinationales championnes de l’optimisation fiscale. On vient d’en débusquer un paquet au Grand-duché. Ce qui était toléré quand les ronds entraient facilement dans les porte-monnaie, devient insupportable, un peu comme les parachutes dorés et les stocks options des grands patrons qui prêchent partout la déstructuration du modèle social et s’envoient en l’air de la starlette dans les palaces.
Á côté des mirliflores, restent stoïquement dans la course l’ancienne noblesse et la bourgeoisie des champs qui ont su se reconvertir dans les bières et alcools divers, les laboratoires à dorer les pilules et autres extravagants business porteurs.
C’est que nos comtes, vicomtesses et marquises n’ont pas tous dérouillé dans la honte de vendre leur château. Faire la manche avenue Louise, dans la tourmente où la plupart ont tout perdu, n’est pas leur fort. Il n’y a pas péril. À l’heure du déjeuner, Dom Pérignon donne toujours le bénédicité. Madame collectionne les sacs Hermès, sur le temps que Monsieur se la fait allonger de cinq centimètres chez un chirurgien esthétique, et en dépit de tout, paroissien fidèle de la paroisse du château, tradition oblige.

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La Belgique a encore du gras dirait Joni Ernst. Quoique la dame ne parle pas du tout de ce gras là. Ce serait plutôt celui qui tient aux os des pauvres avec les tendons et les peaux.
« Références » un magazine de placement professionnel a trouvé intelligent de faire une sorte de palmarès des plus grosses fortunes de Belgique, à seule fin de décourager sans doute les demandeurs d’emplois ?
Justement le livre "De 200 rijkste Belgen" ("les 200 Belges les plus riches") de l’économiste Ludwig Verduyn a été publié en néerlandais en 2012. Le palmarès du fric belge a été publié pour la première fois en 2000. Depuis Verduyn a mis sa liste à jour. Loin de souffrir de la crise, ces Belges chouchoutés par les gouvernements, cajolés par la cour, ennoblis ou ennoblis davantage par Albert et Philippe, se sont bien goinfrés pendant et après 2008-2009.
Mais la voilà le Belgique qui compte, tas de besogneux mal peignés !
Alors, vos cris de douleur sous les coups de Karel Michel et de Bart d’Antwerpen, comme dirait l’ineffable Eyskens « ce qui est excessif compte pour du beurre ».
Que ces héros hyper médaillés, ces parangons du Gotha Belgium, ces exemples admirables, ces images pieuses vivantes, ces moralistes dignes de Saint-Augustin se ruent à la cour du bon Duc de Luxembourg, avec les bons vivants de la passe à 10.000 €, quoi de plus naturel ?
La force-vive de la Belgique triomphante n’est quand même pas responsable de notre antipathie pour Juncker, bande d’envieux !

6 novembre 2014

Beautiful Joni Ernst !

Les élections à la mi-mandat d’Obama sonnent la fin d’une mandature avant terme qui fait penser à François Hollande ; pourtant Obama n’a pas fait pire que son prédécesseur, G-W Bush. Par certains côtés, il a même été un bon président.
Je ne vais pas revenir sur les mérites ou les démérites d’Obama, ce n’est pas le sujet de cette chronique.
La victoire des Républicains aux élections a gonflé leurs prétentions à régenter tout à leur manière. C’est ainsi qu’ils vont jusqu’à rêver d'un impeachment d'Obama. Ce qui les motive est le succès à ces «Midterms» d’une candidate républicaine de l’Iowa, Joni Ernst, qui augure bien de ce que devront faire les postulants aux élections du futur pour être élus. Comme l’Amérique est pour l’Europe le « mainstream » qu’il faut absolument copier, il est à parier que cette façon de se faire valoir s’étendra chez nous aussi, comme l’ont déjà expérimenté le parti De Marine Le Pen en France et les têtes de gondole de la N-VA serrées autour de leur chef Bart De Wever, dont on se rappelle ses campagnes et ses sources de popularité (radio et télévision).
Dans un Etat qui a majoritairement voté pour Obama en 2008 et 2012, Joni Ernst candidate proche du Tea Party, comparée souvent à Sarah Palin, a obtenu 52% des voix environ, contre moins de 44% pour son adversaire Bruce Braley, démocrate.
C’est une hipster (qui se démarque) déjà copiée en Europe et qui le sera davantage, surtout par la droite libérale et ultra-libérale. Si le « style » n’a pas encore été copié au MR, on le doit à la forte mainmise des repoussoirs publics que sont MM. Michel et Reynders sur l’appareil et aussi le peu de showmen parmi les partenaires francophones de la droite flamande. On ne voit pas Bacquelaine ou Jacqueline Galant monter un show à la Bart De Wever, pour faire plébisciter quand même leurs mesures antipopulaires. L’électorat de droite n’a été jusqu’à présent sensible qu’à la différence qu’exercent des personnes comme Maggie De Block, côté flamand, et M.-C. Marghem, côté MR, en montrant une certaine fascination bienveillante de l’opinion. Bien orchestrée par des journaux plutôt à droite comme Le Soir, ça fait du chiffre dans l’urne.
Joni Ernst, c’est autre chose.
Dans la vidéo qui a fait décoller sa campagne, elle s’est présentée comme suit : «Je m’appelle Joni Ernst, j’ai passé ma jeunesse à castrer des cochons dans une ferme de l’Iowa; quand j’irai à Washington je saurai couper le gras.»

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Voilà qui fait penser à la campagne balai de REX et de Léon Degrelle en 1936 et qui plaît toujours dans des périodes de grands troubles économiques et sociaux, à une droite qui craint pour ses privilèges et qui se défend des pauvres. Par une sorte d’admiration niaise pour la muscu, assez étrangement, ça plaît à certains pauvres aussi.
Ex colonelle de la Garde Nationale de l'Iowa, elle s’est pointée avec un programme qui touche autant les anciens du Ku Klux Clan, que les jeunes de Wall Street. Mère, vétérante de l’US Army et leader indépendante qui dit mieux ? Si en plus, elle se déplace en Harley et avoue que la ferme familiale lui manque, voilà ce que la droite adore, une personnalité qui vient du bas, pour défendre le haut ! Un apport de sang frais qui rend confiance à l’entreprise et au capital !
Exactement ce que MM. Reynders et Michel tentent d’être, sans convaincre et que Bart De Wever réussit, en flattant le caractère rude et frustré de la paysannerie flamande. On en oublierait la position extrémiste de Joni la hipster ! Pour elle : les Américains d'aujourd'hui sont des assistés, pendus aux Welfare State (leur CPAS), une manière bien Républicaine de critiquer l'assurance maladie pour tous, mise péniblement sur pied par Obama
Là-dessus un coup de nostalgie, genre Ouest-Américain quand les Eglises s'occupaient seules des pauvres et que les fermiers laissaient la mère, armée du fusil et de l’autorité paternelle, gérer la ferme et les six enfants, tandis qu’ils partaient compter le cheptel et cultiver les champs.
Même obsession que la N-VA concernant le parasitisme étranger « venant manger les fruits de notre travail ». Encore que Miss Ernst n’est pas allée jusqu’à accuser l’État voisin, le Missouri, de manger le pain de l’Iowa, comme Bart De Wever a fait dans ses campagnes pour la Wallonie. L’étranger, commence pour elle à la frontière du Mexique et au contrôle douanier de Kennedy Air port.
En Europe et en Belgique, en particulier, la démocratie prend un tour particulier depuis que l’économie est dominante. On n’a vu fleurir ce genre de personnage que dans des partis de droite. Est-ce que la gauche sera obligée demain de les imiter ? Voilà qui promet des surenchères qui risquent d’encore écœurer un peu plus les électeurs.

5 novembre 2014

Bracke, wilhem-alexandriste !

Heureux d’apprendre de n’être pas le seul à déposer une perle dans le panier de la ménagère des lettres. Ainsi ce titre du journal Le Soir : ʺSiegried (sic) Bracke (N-VA): «La meilleure chose, c’est d’aller vers le confédéralisme»".
Pudeur sans doute de la part du journal d’éviter un rapprochement de « Siegried » avec ʺdie Siegfried-Linie" de l’oncle Adolphe, d’autant que Siegried est wilhem-alexandriste !
Cette délicatesse œcuménique en dit long sur les couleuvres que Charles Michel a avalées pour s’acoquiner avec la N-VA. Le Siegried du Soir est un encouragement de la bourgeoisie belge à Karel Michel d’aller dans le bon sens, c’est-à-dire dans le mur, selon le reste de la population.
Ainsi donc, nous avons un président de la Chambre, l’ami Siegfried qui se reconnaît orangiste, favorable à la réunification d’une partie de la Belgique aux Pays-Bas, selon une interview que ce grand personnage de l’État a donnée à la RTBF.
Quand je pense que des Flamands d’Anvers ont assassiné Julien Lahaut, parce qu’ils avaient cru entendre que le Sérésien avait crié « vive la république » en plein parlement !
Ils ont bien changé depuis !
Á présent, c’est tout naturel que Siegried ou Siegfried assume son confédéralisme, ne cache plus sa conviction orangiste. Là-dessus, que Karel Michel se rassure, Bracke attendra la fin de la législature pour du « fransquillon bashing ».
L’orangiste de conclure : "Notre accord gouvernemental est basé sur la mise en œuvre des réformes socio-économiques indispensables et sur l’absence d’avancée communautaire durant 5 ans." Si je traduis bien la pensée brackienne, les Flamands vont nous faire passer à la moulinette en restrictions diverses, pour nous larguer ensuite au profit d’une alliance entre néerlandophones, à la législature suivante !

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Mais Karel Michel devrait bondir ! C’est ça la perspective qu’il offre aux francophones ?
Cinq ans de ceintures et puis cinq ans de communautaires !
Karel serait plus honnête de dire dès à présent qu’il est partisan du confédéralisme avec « Siegried l’Oranje » ! "Pour la première fois, s’écrie notre N-VA, depuis un quart de siècle, nous allons réaliser les réformes indispensables." On a compris. Siegried en redemande, Karel aussi.
En attendant le grand jour, nos Flamands sont comme les Kurdes éparpillés sur trois États : la France du Nord, la Belgique et les Pays-Bas. Voilà qui pourrait intéresser Paris, la côte jusqu’à Dunkerque revendiquée par la N-VA !
Je l’ai toujours dit les bourgeois qui ont dirigé ce pays depuis 1830, sous tous les gouvernements y compris les socialistes, ne sont pas plus Belges que ça. Ils ont la couleur et la nationalité de leurs biftons. Ils soutiendront Karel Michel jusqu’au bout, sachant bien qu’après ces cinq ans de bonheur (pour eux), on va brader ce qui restera de la Belgique et qu’il faudra que les banques se reconvertissent orangistes. Qu’à cela ne tienne. Les 17 millions de Hollandais avec les six millions de Flamands peuvent faire monter le cours de la Bourse. Ce peuple là est pour le commerce et la libre entreprise. Il se sacrifie volontiers pour cette noble cause. Que les francophones qui pensent autrement aillent se faire voir du côté des fransquillons, sans Bruxelles, évidemment.
Beau programme du MR et de Charles Michel. Papa Gros-Loulou s’apprête à être bien malheureux.
Finalement, c’est ce que pas mal de Wallons pensent aussi. Que nous demandions l’asile à la France, mal en point, malade de ses chefs, pourquoi pas. Au moins nous, ce n’est pas l’argent et le profit des Bataves qui serviront d’appât, mais la liberté de dire ce que l’on pense et de pouvoir se sentir « chez nous » au moins dans quelque chose que les Flamands nous envient sans l’oser pouvoir dire : La Langue Française.
Là voilà bien, la vraie richesse que la N-VA n’aura jamais.
Michel heilig, zul je het in de kont!

4 novembre 2014

Qu’en pensez-vous ?

Hollande avait l’anaphore plus facile que la réalisation de ce qu’elle annonçait.
Jacques Julliard (1) est l’auteur apodictique qui termine chaque idée qu’il soumet aux personnels politiques, par « Qu’en pensez-vous ? ».
Ses 5 points rêvés sont exactement ceux qu’il m’arrive assez souvent de ressasser sous la couette et d’en rester convaincu au levé, après les avoir tournés et retournés dans la tête.
Ce n’est pas l’électeur qui a la responsabilité de la démocratie entre les mains, mais ceux qu’il élit.
S’ils veulent la sauver, rien de plus difficile et de plus facile à la fois. Il suffit que les patriotes élus qui ont du cœur, sacrifient leurs intérêts particuliers au Bien public.
1. Il faut mettre l’indemnité parlementaire sous condition de ressources.
Dans la traque aux dépenses inutiles dont l’État pourrait faire l’économie, les indemnités et frais de secrétariat cumulés sont loin d’être négligeables. Il y a des ministres et des parlementaires riches et d’autres qui le sont moins. Un Bacquelaine avec toutes ses casquettes pourrait, sans finir sur la paille, être ministre bénévole, rien que pour le fun et l’orgueil. Il n’est pas le seul. Si on instaurait un système au tarif variable selon les revenus des élus ?
N’est-ce pas ainsi que des millions de Belges vivent et notamment les chomeurs, les invalides et les indigents du CPAS ?
2. Assurer l’égalité sociale entre les élus.
D’abord les sexes. Tous les efforts entrepris n’ont pas encore permis en Belgique de prévoir autant de femmes que d’hommes au gouvernement et au parlement. Ensuite, comme l’écrit Julliard « …la sous-représentation des catégories populaires (ouvriers-employés-artisans) est un scandale ». Il prévoit une alternance des métiers entre les privilégiés et les déshérités. Il faudrait revoir aussi le statut des travailleurs du privé qui représenteraient le peuple et leur accorder les mêmes droits et privilèges de ceux qui passent de la fonction publique à celle de parlementaire.
Un parlement qui reflèterait l’exacte composition du pays serait enfin au plus près des préoccupations de tous, alors que la mascarade actuelle représente seulement quelques professions libérales, les finances et la haute administration.
3. Décider la non-rééligibilité des élus.
Ainsi se comblerait le fossé entre les élus et le peuple. Débarrassé de la lancinante question de sa réélection, le ministre et le parlementaire auraient conscience que leur mission commence le jour où ils ont été élus et finit à la fin de la législature.
Les Assemblées seraient des événements, la fougue suppléant à l’inexpérience. Les grandes républiques étaient ainsi formées à leur naissance et n’ont pas laissé que des souvenirs désastreux.

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4. Ouvrir la profession politique à la concurrence.
Par là Julliard a raison de croire qu’il faut briser les monopoles des partis et les règlements internes qui permettent surtout d’exclure la concurrence. Au PS comme au MR, il faut être porteur de serviette et servir un maître avant de servir la cause en s’asseyant au premier rang. Tous les ténors actuels ont fait leurs gammes de cette manière. On se rappelle de quelle manière un postulant au poste de Di Rupo à la présidence du parti a été proprement balayé et insulté pour avoir défié le maestro !
5. Dissoudre les partis politiques actuels, à commencer par le PS.
Julliard rêve, évidemment, il croit que l’évolution des partis ne leur permet plus d’être la courroie de transmission entre l’élu et l’électeur. Il cite le PS français, vieille patraque soutenant un Hollande à bout de souffle, malgré une opposition interne. Les partis francophones, sauf Écolo, sont des remparts de sécurité des élites, alors qu’ils devraient être les porte-voix du peuple.
En conclusion, Julliard nous assure qu’il a rêvé. Je veux croire qu’il a passé une bonne nuit. Je me souhaite le même rêve.
Julliard, le Martin Luther King de la politique française : I Have a Dream.
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1. Jacques Julliard « Derniers conseils avant le crash » Marianne, n° 915.

3 novembre 2014

Oxfam et le désastre annoncé.

Un rapport d’Oxfam contredit les raisons de nos politiciens de droite de croire au capitalisme dans sa nouvelle version mondialiste, minables raisonnements d’économistes sublimés par les médias et clients des sondages de la brochette de MR/N-VA qui nous pétrissent à leur image.
Non seulement le capitalisme actuel est un crime contre l’humanité, mais encore il accentue la destruction des éléments naturels déjà mis à mal par la démographie galopante.
C’est toute l’élite belge et européenne qui se trouvent entraînées dans une prise de pouvoir avec la complicité des électeurs, dans un maelstrom après lequel il ne restera rien qui vaille, valeurs morales et valeurs matérielles confondues.
Quelques exemples déterminant de l’absurdité des discours et des déclarations de foi des minables qui sont en charges.
En France, les familles Bettencourt et Arnault représentent presque autant que ce que possèdent les 20 millions de Français les plus pauvres, soit un tiers de la population.
Cet écart se creuse partout dans le monde. En Belgique, compte tenu d’une population moindre, les écarts doivent être plus impressionnants encore.
Le processus d’appauvrissement des masses ne date pas d’hier, sauf que les partis de gauche, à commencer par le parti socialiste, n’ont pas bien fait leur travail ou s’ils n’ont rien à se reprocher, ils l’ont fait devant une population hilare et mal informée, complètement subjuguée par des salauds qu’elle vénère comme des princes et qui ne sont que de pauvres types gonflés d’orgueil.
L’ONG dénonce les conséquences corrosives du système économique qui fait monter des inégalités à des points extrêmes. Oxfam prend un pays du Maghreb comme exemple.
''Les inégalités sont une réalité frappante en Tunisie", a constaté, Manal Wardé, directrice Maghreb de la confédération d'ONG internationales "Oxfam", en évoquant un récent rapport de l'ONG qui parle d'une augmentation de 30% de la polarisation régionale entre 2000 et 2010. Les raisons ayant poussé le peuple tunisien à se révolter en 2011 sont toujours d'actualité. »

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Sur un total de 46 pays, la Tunisie se situe au 3ème rang, en termes de perception des inégalités économiques, juste derrière la Grèce et le Liban, d'après l'enquête.
A l'échelle mondiale, le nouveau rapport Oxfam a fait remarquer que "les personnes les plus riches du monde possèdent plus d'argent qu'elles ne pourraient jamais en dépenser, alors que des centaines de millions de personnes vivent dans une pauvreté extrême, sans accès aux services de santé et d'éducation de base" et de conclure "Nous vivons dans un monde qui offre suffisamment de ressources pour permettre à chacune et chacun d'améliorer sa situation.
Les inégalités extrêmes sont source d'instabilité et de conflit qui nous touchent toutes et tous.
Il est temps de rééquilibrer la situation avant qu'elle ne dégénère", prévient le rapport.
Faut-il le rappeler : OXFAM est une confédération d'ONG internationales luttant sur les terrains politique, économique et humanitaire contre la pauvreté et l'injustice dans le monde.
L’exemple de la Tunisie est symptomatique d’une situation généralisée dans laquelle les dictateurs débarqués, ici il s’agit de Ben Ali, ne résolvent pas le problème de l’inégalité. Plus de démocratie ne signifie pas moins d’inégalité, puisque la démocratie a été intégrée dans le système économique qui la contrôle.
La question n’est pas de savoir comment augmenter le pouvoir de la démocratie, la question qui prime tout est de trouver une solution pour supprimer le système économique qui ruine la terre et affame les pauvres.
Si Oxfam n’apporte pas de solution, elle pose toutefois le problème par le constat d’un désastre dont nous ne voyons que les débuts.

2 novembre 2014

D’usage gratuit : l’ATCV-1.

Notre époque extra scientifique multiplie des expériences dans des laboratoires attachés à notre personne. Rien n’y est tabou ! On refait le monde à partir de nos organes. Par exemple nos glandes, pourquoi elles ne sont pas en sécrétion permanente, surtout celles que nous arborons dans un sachet entre les jambes, notre estomac tapissé au téflon capable de digérer du ciment, notre intelligence étiquetée supérieure ou inférieure selon nos cursus et non pas pour leur valeur réelle, trop imprécise et peu scientifique, l’exosquelette pour nos handicaps des membres, accompagné de l’exocomprenette stimulant nos méninges défaillantes, la greffe d’un ordinateur dans la cavité crânienne, etc.
Des chercheurs de Baltimore ont fait un rapprochement de l’idiotie qui peu à peu s’empare des masses, avec le micro-organisme qui s’appelle ATCV-1 et fait partie des virus qui infectent les plantes. Comme il se trouve dans l’eau, sauf les ivrognes qui n’en boivent pas, tout le monde en est infecté, depuis Cro-Magnon. ATCV-1 a dû s’accommoder de nos intérieurs et de ce qu’il pouvait y becqueter, à défaut de se faire un géranium. C’est rationnel. Il a été sensible à la gélatine que nous portons sous la casserole inversée du crâne. Ces charmantes bestioles nous bouffent le cerveau… depuis le temps, nous voilà bien entamés !
D’enfoirés les quelques milliards d’esclaves qui bossent pour quelques centaines de milliers de grands patrons, vont passer début du siècle, au stade supérieur de l’hébétude, soit une perte de dix pour cent de capacité de production.
D’où une recherche accélérée pour remplacer les idiots par des machines moins sottes.
Comme les grands patrons et les élites boivent aussi de l’eau, on se demande de quelle grandiose connerie serons-nous les futures victimes ?
Reste à savoir ce que l’on va faire des idiots inutiles ? On en a bien une petite idée. Déjà Michel et De Wever font des comptes.
C’est tout le devenir de la démocratie qui est en jeu.
Si on ne rend pas rapidement l’essentiel des facultés mentales aux électeurs, par un vaccin ou un antidote, nous aurons des majorités en complication psychique, à la veille d’hospitalisation d’office.

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Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir ce qui arriverait le jour où les aliénés seraient majoritaires ? Qui serait enfermé dans les asiles ? Pas eux ! Qui alors ? La poignée de censés qui resterait. Encore que pour moi, je me vois bien divaguant sur les trottoirs, comme on en rencontre de plus en plus, attachés à un bout de plastique qu’ils tiennent contre une oreille et avec lequel ils communiquent avec quelqu’un qu’on ne voit pas. Et s’ils n’avaient personne au bout des ondes, qu’ils se parleraient à eux-mêmes, touchés par ATCV-1 ? Logorrhée collective déjà si perceptible, qu’on se demande si on n’y est pas déjà ?
Nos politiciens alliés à nos banquiers ont trouvé la caresse paralysante qui nous laisse ravis et les quatre fers en l’air, dans l’attente de la séance du soir. Nous complétons notre extase initiatique par le film du soir bien con, sur la voix de Lady gaga, femme calculatrice qui l’est moins. C’est le mode de manipulation des foules au top, orchestré par les spin-doctors de la politique, qui nous plaît le plus.
Peut-être qu’un jour par une piqûre d’ATCV-1, nous n’aurons même plus besoin de Lady Gaga et de Cyril Hanouma, seul l’écran vide allumé dans un premier temps, puis ensuite éteint, suffira.
Il me reste à laisser la parole au « pédicure de l’âme » comme le dit un jour Pierre Dac, notre maître à tous : « Ces spin doctors ont pour mission de parer à l’impossible contrôle de l’information au sein de médias éclatés en s’adressant directement aux électeurs et en fabriquant l’opinion à l’aide de récits construits sur des faux-semblants. La convalescence miraculeuse d’une jeune fille traumatisée par les attentats du 11 septembre 2001 à la suite de la visite de George W. Bush lors de la campagne présidentielle de 2003 aux États-Unis, dont les médias se sont largement fait l’écho, a eu pour effet de provoquer l’identification des électeurs, d’agir sur les états d’âme et les émotions de publics spectateurs plutôt qu’acteurs de l’espace public et du politique. » (Anne Salmon, « Moraliser le capitalisme ».)
Tout ça à partir d’ATCV-1 ! Plus besoin d’antidépresseurs, d’héroïne, de capitalisme, de moyens forts pour faire oublier aux âmes sensibles la dureté de l’existence.
Il n’y a plus qu’à boire de l’eau !

1 novembre 2014

R3 sur liste d’attente.

Comment expliquer la chose qui m’arrive ?
Une chronique sur trois était consacrée aux turpitudes du gouvernement Di Rupo. Qu’un parti socialiste prenne le pouvoir, avec quelques autres il est vrai, j’avais difficile de supporter la gestion du pays de ces renégats. Les critiques étaient abondantes et faciles, du jamais vu : l’image déplorable d’un parti de gauche appliquant une politique de droite, pour sauver l’économie capitaliste !
Voilà que la droite pure et dure remplace les rosés, donc fait nécessairement plus franchement de dégâts, de façon décomplexée. Me voilà tombant dans un trou noir, non pas que je n’aie plus de griefs, au contraire, ils s’accumulent de manière inquiétante. Il n’y en a jamais tant eu. C’est un fait, il faut que je me force pour réagir. Toujours un coup d’avance, j’attends de leur part une nouvelle saloperie. Quand elle survient, je ne suis même plus étonné. Elle était dans l’air du temps, De Wever l’avait bien dit. Et comme Michel fait tout ce que Bart veut… Bref, je m’en fous !
Comment s’insurger contre une droite qui fait une politique de droite ?
Lutter contre des mesures impopulaires, certes, se jeter comme un seul homme à la défense des chômeurs, des vieux, des travailleurs à mi-temps, des intérimaires, on ne peut y couper sans montrer de la lâcheté. Mais cette droite qui produit ces malheurs, elle est dans son rôle et elle fait ce qu’elle a prévu. On ne peut pas la critiquer, elle, en tant que droite.
La seule chose que l’on peut lui reprocher c’est que le MR implanté à Bruxelles et en Wallonie n’a pas la majorité dans la partie du pays qu’il représente. Autrement dit pour les francophones, ce gouvernement n’est pas conforme aux règles d’égalité. S’il joue le jeu d’une majorité fédérale, c’est grâce à la représentation flamande et non pas grâce à nous.
Tandis que les socialistes dans l’ancien gouvernement avaient beau dire que sans eux… etc. on connaît la chanson, il n’en existe pas moins que le peu qu’ils ont fait dans le sens de la droite libérale, c’était encore beaucoup trop. C’était se renier et se ficher du monde.
Et ça, personne à gauche ne pouvait l’accepter.
Il m’arrive parfois de me dire à présent que l’électorat flamand impose son point de vue à l’électorat francophone, à quoi bon vouloir expliquer quoi que ce soit ? L’idée de rendre mon tablier m’est venue en attendant que l’émeute me réveille. Mais le rendre à qui ?
Et si l’émeute n’arrivait pas, tant l’état de pauvreté réduit les moyens intellectuels ! Le temps consacré à la recherche de la nourriture s’empare du temps de la critique. On assiste à une érosion générale des esprits.

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D’autant que tout cela est précaire, tributaire d’un emballement. Les moments où tout bascule sont rares. La foule est incertaine, versatile, capricieuse. La droite et les médias, tous pratiquement d’accord croient la maîtriser et en garantir le pacifisme. À leur place, j’en serais moins certain. La situation pourrait évoluer très rapidement dans l’un ou l’autre sens. En gros, le Belge est majoritairement conservateur et de droite, même si du Nord au Sud on sait que de tout temps, il y a plus de gauche d’un côté et plus de droite de l’autre. Pourtant, il n’est pas sûr que ce mandat aille jusqu’au bout. Jan Jambon a intérêt à remplir les réservoirs de ses autopompes et compter les caisses de grenades lacrymogène.
Faut-il être sot comme Charles Michel de prétendre poursuivre une mise en adéquation des foules d’après un schéma économique qui exige que nous soyons de plus en plus « adaptés » à l’économie mondiale, c’est-à-dire en pertes constantes de droits sociaux et de salaires !
Il n’ignore pas que la foule a beau être anesthésiée, groggy debout, elle pourrait se réveiller, être sauvage quelques heures quelques jours, quitte à retomber dans son coma et renier avec force ce qu’elle vient de commettre.
Nous avons aussi, un bel exemple venant de France, de ce qu’un gouvernement socialiste de coalition aurait pu faire en lieu et place de l’actuel MR, avec les partis flamands de droite.
Di Rupo a du bol. Il n’aura pas le sort de François Hollande et du PS français.
C’est Charles Michel qui va prendre tout à sa place. Pourvu que son vieux ne fasse pas un infarc… Je suis tellement revenu de tout, que ça me ferait de la peine pour lui.