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30 octobre 2022

Deuil ! L’absence de douleur m’égare (1)

Cette idée d’une fin dernière programmée et assistée est aussi vieille que la mort de Néron, trop lâche pour le faire lui-même, assisté de son esclave. Il est vrai qu’il valait mieux pour lui de passer par une initiative personnelle, plutôt que trépasser des rudes mains de deux légionnaires envoyés pour cette mission par le Sénat.
L’euthanasie qui va de soi afin d’abréger des souffrances inutiles, fait toujours débat en France. La chose est effective depuis longtemps en Suisse et guère moins de temps après qu’elle le fut dans les Cantons, en Belgique.
On a vu ainsi exercer ce droit par une rescapée de la tuerie salafiste de Zaventhem, de moins de vingt-cinq ans. C’est le jeune âge qui fit polémique. En Hollande, on ferait encore mieux dans les cas de mineurs irrémédiablement condamnés par la science et parachevés par la médecine, sans autre forme de procès.
Ce que le public ignorait et que je viens d’apprendre, l’euthanasie n’est pas un acte gratuit. Il est payant. Il serait de 10.000 euros en Suisse !
Connaissant la cherté des actes médicaux pour ceux qui n’ont pas de mutuelle, mais ont à la place un solide compte en banque, cela ne doit pas être pour rien en Belgique. Après la chose réussie, il serait vain de présenter la facture à un mort, surtout si celui-ci est sans bien et san héritier. J’ignore si cet acte définitif est remboursé par la mutuelle, sinon c’est un confort réservé à la classe possédante. Ainsi jusqu’au bout le bourgeois voit sa condition privilégiée perdurer.
Cette réflexion en entraînant une autre, il n’est pas recommandé d’aller chanter sur tous les toits qu’un carcinome intempestif est en train de vous ronger les entrailles, sous-entendant ainsi qu’on n’en a plus pour longtemps à traîner ses grolles dans un monde qui, en toute logique n’en à rien à cirer d’une existence aussi commune.
Les parents et amis ont des réactions quasiment les mêmes. Les gens sont gentils et ils aiment bien ceux avec lesquels ils ont fait un bout de route, sauf ceux auxquels ils ont emprunté de l’argent et oublié de le rendre. Cette nouvelle les bouleverse, à tout le moins les laisse sincèrement affectés. Mais voilà, la vie n’est jamais aussi importante, que lorsqu’on apprend que d’autres sont en train de la perdre.

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Le pire s’il est inéluctable, n’est pas toujours au rendez-vous dans la quinzaine qui suit l’annonce fatale. Alors, on s’étonne. Serait-ce que cette affirmation d’une fin prochaine ait été prématurée ? Au mieux, on se plaît à penser que le malade serait hypocondriaque. On fait des efforts de mémoire pour revivre des scènes où le moribond sursitaire geignait pour une écorchure. Et la dépression ? On oublie trop facilement que c’est un fléau. On évoque des périodes au cours desquelles le presque mort avait semblé sombrer dans une mélancolie inquiétante.
Enfin, le train-train d’une vie absorbante, fait le reste. Le malade est toujours là, mais comme il ne parle plus lui-même de l’infortune d’avoir choppé cette petite saloperie, on en arrive presque à le croire douer pour l’affabulation. On en est ravi pour lui, mais à partir de cette réflexion, on se méfie.
Quand on s’est fait à la pensée qu’on aura le malade encore un bon bout de temps, crac, on ne s’y attendait plus, on apprend la triste nouvelle. Enfin, ça y est. Il est mort. On peut dire qu’il a mis du temps. On avait fini par ne plus y croire.
Une visite s’impose. Des pleureuses sont présentes comme en Grèce ancienne, mais pas jusqu’à exprimer la douleur ressentie, par des manifestations gestuelles souvent violentes. Les us et coutumes se sont un peu perdues. Le respect à défaut de peine se veut discret.
Ainsi, ce n’était pas une blague ! Mais que cela ait pu durer si longtemps en est presque devenue une !
Repêcher au fond de soi les premiers émois et les accents de sincérité aux mots qu’on aurait pu prononcer sur la pierre tombale, sont difficiles. On n’est plus dans la forme de Malherbe consolant du Périer sur la mort de sa fille. On griffonne quelques lieux communs, des apitoiements de deuxième main ! Sans le savoir, en bafouillant la tête basse, on est dans le bon. L’assemblée croira voir quelqu’un dans la peine.
Se souvenir qu’on était dans le chagrin signifie qu’on n’a plus de chagrin. En tous cas, il n’est plus le même. On a eu le temps de peaufiner la peine, de la décanter, puis de l’oublier.
Tout dès lors devient conventionnel et les nouvelles résultant de l’agonie sont superfétatoires. Le funérarium bruit de réflexions que l’ont n’eût pas eues, si le patient avait été au bord du trou tout de suite, prêt à tomber dedans endéans la huitaine, à la première sonnerie de l’archange au téléphone.
– À son âge ! C’est qu’il en avait des réserves, le bougre.
– Il a fait traîner l’échéance, tant qu’il a pu. Il faut dire qu’il était un peu radin, c’est peut-être ça !
– Il était contre l’acharnement thérapeutique, paraît-il. Alors je voudrais savoir pourquoi il a attendu si longtemps avant de faire ses paquets ?
– Cela fait quand même quelque chose de savoir qu’il n’est plus là pour ses relations. Quant à ses proches, cela doit-être un beau soulagement. On a beau dire, on les aime bien, mais ça coûte cher les rémissions !
Enfin, arrive le jour ultime qui, une fois dépassé, sera celui auquel plus personne ne se souviendra quinze jours plus tard.
Ce n’est que longtemps après, au cours d’une conversation au hasard d’une rencontre d’un ami commun au disparu, un des deux dira « Tu sais Chose est mort » ! L’autre dira d’un air distrait « Ah ! bon, de quoi ? ». Au mot fanal, tout devient normal, cohérent, justifié.
« J’arrive où je suis étranger », écrivit Louis Aragon. En ce moment, les étrangers n’ont pas bonne presse…
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1. Jules Renard. « Journal ».

29 octobre 2022

Le bal des salauds !

Tous les moyens, jusqu’aux plus odieux ont été imaginés pour culpabiliser le chômeur et faire admettre à l’opinion publique que c’est un pur parasite, en agitant la liste des emplois improbables non pourvus. Ainsi, le terrain bien préparé, on peut enfumer la bête pour qu’elle sorte de son terrier, par exemple en réduisant ses droits à la sécurité sociale.
Or, elle n’est pas sortie et pour cause, les emplois non pourvus c’est du fictif ou des tâches ignobles, mal payées, du genre récurage des graillons d’une arrière-cuisine de restaurant sous les insultes du chef, le tout, bien approuvé par l’Europe des marchands, bien libérale, bien bourge.
Cette petite crapulerie entre PS et MR est surtout due à l’imagination de Georges-Louis Bouchez et quelque autres libéraux de son acabit, dans le but de détourner l’attention de la classe moyenne inférieure, grande pourvoyeuse en voix libérales, en perdition dans le bourbier de l’inflation et du surenchérissement du gaz et de l’électricité. De désespoir, certains voteraient PTB sans sourciller, comme la confrérie des boulangers-pâtissiers.
À ces âmes meurtries, victimes de ce qu’ils ont adoré, le remède de cheval du MR consisterait à leur faire oublier la haine qu’ils ont du système pour leur en proposer celle du sans-travail, responsable du marasme, de tout enfin, même de la guerre en Ukraine si Bouchez osait…
Parfois la politique pousse des élus à de belles entourloupes.
Or, selon l’ONEM, qui ne porte pas dans son cœur l’humanité aux abois dont elle traite les dossiers, le renforcement de la dégressivité des allocations de chômage en 2012 n'a pas entraîné de hausse des sorties du chômage vers l'emploi ces 10 dernières années. D'après les conclusions de son étude, la complexité du système modère l'impact de la dégressivité et les économies sur les dépenses sociales restent limitées.
En un mot, la dégressivité des allocations de chômage ne marche pas et ceux qui ont imaginé cette dégressivité l’ont fait pour faire plaisir à une infime minorité haut perchée dans le pouvoir en Belgique.
Comment appeler les initiateurs de ces infamies qui acculent de pauvres gens dans des situations de détresse, alors que le résultat qu’ils escomptaient tirer de leurs manœuvres, s’est révélé n’être qu’un accroissement de la misère qui ronge par en-dessous la société toute entière ?
Leur boulot n’était-il pas de faire respecter la loi, d’abord au haut du tableau chez les gros tricheurs, d’approprier l’impôt ou les prélèvements, sur les fortunes gagnées des spéculations de la cherté des sources d’énergie ?

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Et ça se dit au service des gens !
Pour en revenir à l’étude de l’ONEM et pour rappel, en 2012, le gouvernement fédéral introduisait une dégressivité renforcée des allocations de chômage. Ce gouvernement avait pour premier ministre Elio Di Rupo, le triste sir montois, ambigu comme il n’est pas permis, socialiste douteux mais libéral jusqu’aux bouts des ongles. Il était bien à la manœuvre pour mettre en place la guillotine sociale.
Dix ans plus tard, l'étude constate l'absence de preuve d'une incidence sur les transitions vers l'emploi. Elle remarque que les chiffres de sorties vers l'emploi sont en fait étroitement liés à la situation économique et au marché du travail. L'ONEM évoque notamment l'exemple de la fin de la crise du coronavirus, lorsque les transitions vers le travail ont augmenté rapidement, malgré un gel de la dégressivité.
Aujourd’hui GL Bouchez veut presser davantage le chômeur pour le toucher dans ses besoins élémentaires. Sa nouvelle bombe consisterait à n’allouer des indemnités que sur deux années de chômage. Après ce délai, le sans-travail tomberait dans l’assistanat des CPAS. Ce nouveau tour de vis aurait pour effet de faire descndre les statistiques sur le nombre de demandeurs d’emplois. Ce qui ferait bel effet vis-à-vis de l’Europe, mais ne résoudrait rien.
Quelle mouche a piqué le socialiste Di Rupo en 2012 ?
L’origine de son zèle serait sans doute intéressante à connaître. On n’en saura pas plus. le ministre d’État est resté muet là-dessus.
L’ONEM déroule la suite dans son impassibilité de monstre froid.
« Le système dégressif actuel perd également son efficacité en raison d'un "écart important" entre le profil dégressif théorique et l'évolution réelle du montant des allocations pour de nombreux chômeurs, ajoute l'étude. Cet impact limité s'explique par les catégories de chômeurs qui ne sont pas soumises à la dégressivité, notamment ceux bénéficiant d'allocations minimales, les indexations régulières et la liaison des allocations au bien-être. "Ces dernières années, l'écart entre la théorie et la pratique s'est d'ailleurs encore creusé". Par ailleurs, la réforme n'a entraîné que des économies limitées, environ 148 millions d'euros de 2012 à 2020, soit 0,5% des dépenses sociales totales pour le groupe de chômeurs étudié. Le potentiel d'économies diminue notamment quand une majorité des allocataires sont des chômeurs de courte durée, qui perçoivent donc un montant plus élevé pendant les 3 premiers mois d'inactivité ».
Vous avez compris où sont les salauds dans cette pseudo-démocratie !

28 octobre 2022

Échec et mat.

Pour en savoir plus sur la mondialisation économique, il faut ouvrir Wikipédia. Un torrent de littératures submerge tout. Patiemment, il faut trier le bon grain de l’ivraie.
Des personnages inconnus du public défilent, spécialistes de tous les domaines, de la stratégie guerrière, psychologique, économique, etc. Ils ont établi sur dix ans de 1980 à 1990 un faisceau de moyens pour élever en dogme l’action commune des Nations qui négocient ensemble en se rendant réciproquement dépendantes. « Si l’une a intérêt d’acheter, l’autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels », écrivit Montesquieu. Le coup d’envoi de cette politique fut le traité de Maëstricht à partir duquel les pays signataires furent dépendants les uns des autres.
En international, le premier qui a senti l’oignon fut Roy McLaren, ancien ministre du Canada
« Une entente commerciale pour harmoniser le commerce, la sécurité, ou les pratiques de défense signifierait, en bout de ligne, à obliger le Canada et le Mexique à … céder à la puissance américaine le contrôle sur le commerce et sur les investissements étrangers, sur la réglementation environnementale, sur l’immigration, et dans une large mesure, sur la politique étrangère, monétaire, et budgétaire. »
Pendant que les faux naïfs de l’Europe adhèrent toujours à la mondialisation, Zbigniew Kazimierz Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale du Président Jimmy Carter, conseiller de Barack Obama, compte justement sur le retour des Démocrates avec Jo Biden pour reprendre la politique extérieure pratiquée par les précédentes administrations Carter ou Clinton sur l’Europe « ouverte » !
Patatras, la guerre d’Ukraine vient rebattre les cartes.
La belle théorie mondialiste lancée depuis l’Europe est en veilleuse et ne sera probablement jamais remise dans ses formes des années 80-90.
Qu’à cela ne tienne, l’UE y croit toujours. Fragilisée par l'ambiguïté de la relation transatlantique, la construction européenne patine. On y était presque : affaiblir la conscience nationale dans les états nations, en faisant la promotion du « multiculturalisme », et celui tout autant problématique du démantèlement du système d’État providence et de filet de sécurité sociale.
La dernière interview d’Emmanuel Macron par Caroline Roux est encore nimbée de tout le ramdam des millions d’Africains que l’Europe et la France pourront assimiler comme fleurs en pot, toujours dans cette perspective mondialiste.
L’invasion de l’Ukraine est quand même une nouveauté. Les Américains l’avaient percée à jour trois mois à l’avance par leur service de renseignement. Pour le Pentagone, c’est un ravissement. C’est une guerre d’école qui donne l’occasion de renouveler le matériel par des dons massifs de ce qui était le nec plus ultra hier et qui date déjà le mois suivant. Vous pensez, sans un seul GI à rapatrier dans un sac plastique ! Biden est déjà passé à autre chose, la mondialisation est en veilleuse..

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Brzezinski refait surface dans une autre sphère, celle qu’il préfère à l’économie : les rapports de force entre Nations. La vision réaliste de confrontations des nouveaux blocs, dans le contexte post-Guerre Froide, reste le contrôle de l’accès et de l’exploitation des gisements pétroliers. Sur le temps que nous, les gugusses seront mis au tout électrique, le charroi, tanks et poids lourds compris tourneront toujours avec des moteurs classiques, dans tous les pays du monde. Aujourd’hui, l’Eurasie concentre les principales puissances émergentes comme la Chine, la Russie, l’Inde, voire l’Europe. Elle apparaît comme l’espace privilégié de la continuation de la lutte bipolaire américano-russe comme clé de voute de l’hégémonie américaine, seule capable d’assurer la stabilité mondiale. Pour les Etats-Unis, il s’agit d’y bloquer le retour impérialiste russe et de freiner une reconstruction politique, économique et identitaire qui risquerait de menacer ses intérêts nationaux. Dès lors, la Russie fédérale, appréhendée comme héritière de l’URSS, représente pour le leadership américain une menace potentielle. Contenir la puissance russe s’impose donc comme une nécessité vitale car depuis la Guerre Froide, l’hostilité russe est perçue comme une sorte de fatalité historique, indépendante de son régime politique (tsariste, soviétique, fédéral). Dans l’optique américaine, le «retour» de la puissance russe est donc un facteur d’incertitude et, à terme, comme un catalyseur de déséquilibres géopolitiques.
Avec l’attentat des Tween Towers, la crise des subprimes 2008-09, la débâcle d’Afghanistan, le monde avant la guerre d’Ukraine était-il dans un meilleur état qu’il ne l’était il y a vingt-cinq ans ?
La mondialisation industrielle a mis en marche un processus de désindustrialisation dans les pays développés. Elle a concentré les retombées positives pour les capitaux, entreprises, technologies, au détriment des travailleurs, et tout particulièrement les travailleurs peu ou moins qualifiés.
La mondialisation financière, bancaire et monétaire a réduit la souveraineté nationale de la plupart des États et abaissé leur capacité d’intervention économique et sociale.
La globalisation a profité aux pays les moins développés en contrepartie du coût d’une certaine désindustrialisation des pays les plus industrialisés et par une montée des inégalités de revenus et de richesse dans ces pays.
La mondialisation a profondément modifié les rapports de force sociaux et politiques à l’intérieur de chaque pays, en renforçant le pouvoir des entreprises et de leurs dirigeants, et en diminuant celui des travailleurs et des organisations ouvrières.
De ce point de vue, la nouvelle guerre froide a éteint cette foi en l’économie mondialisée des libéraux, habituels étrangleurs des peuples. Il faudra être attentif qu’au sortir de la guerre, les Trolls issus de la mythologie nordique représentés par Ursula von der Leyen et son transfuge trollien Charles Michel ne nous massacrent plus le social.

26 octobre 2022

Un État schizoïde.

Il paraît que nous sommes parmi les leaders des pays les plus taxés au monde. Cela doit être vrai, rien qu’à considérer les élucubrations des happe-chair de la gent parlementaire, dans la construction de l’État, toujours belge jusqu’à nouvel ordre.
Reste qu’à partir de ce constat, on pourrait imaginer des réformes de structure, comme disait André Renard, pour rendre le pays aux citoyens et commencer la démolition de l’usine à gaz que nos élus ont créée, souvent contre notre plein gré. Sauf, demander à ceux qui ont construit pièce par pièce le monstre que nous avons sous nos yeux, de le réduire en cendre pour faire du neuf et du moins cher, paraît hors de leur entendement. C’est comme si on demandait à un escroc de se réformer en commençant par se juger lui-même ! Le comble c’est que la boulette vient de loin. Justement du temps d’André Renard, initiée par lui, dans sa démarche de réformer les structures.
Trois générations de parlementaires après, les couches de tubulures et de bétonnages massifs ont fait de cette usine à gaz une ratière, dont seules nos élites ont les plans des couloirs, des entrelacs de poutres et des méandres d’impasses et d’interdits. Ils y vivent à l’aise, hors de portée de toute critique, invulnérables, puisque ce sont eux qui font les lois.
Bien sûr que tout ne part pas dans le gras des poches-égouts de cette gentry spéciale. Malgré le délabrement des hôpitaux, les chinoiseries de l’État libéral, social encore quelques temps, et les mirages du laisser-faire d’une économie de marché veillant au remplacement des secteurs publics par le privé, la sécurité sociale joue encore un grand rôle pour aider les gens à s’en sortir. Sous le plâtre et le superflu, les fibres faisant corps avec la population existent toujours et ne demandent qu’à fonctionner.
C’est dire si tout était fait avec plus de sérieux et dans l’amour du peuple, comme le citoyen de base aurait pu être fier de son pays !
Ces réflexions ne sont pas nées d’hier, elles ont été exhumées des dossiers toujours instruits et jamais ouverts de tout un contentieux vieux d’une cinquantaine d’années. Elles reviennent à la surface grâce aux bruits que le gouvernement fait courir selon lesquels le ministre des Finances Van Peteghem veut supprimer la TVA sur les fruits et légumes.
Revoilà partie toute l’usine à gaz vers des idéaux dont aucun notable ne veut réellement, tant on ne peut pas passer son temps sur des grignotages de fiscalité de la TVA ou des impôts sur le travail, sans remettre sur la table le dossier des impôts des personnes et des biens.

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Il est inadmissible que l’on puisse taxer les travailleurs et les pensionnés dont certains ont des revenus supérieurs à 1500 euros bruts et passent sous le seuil des 1500 euros en revenus nets, après l’essorage d’une fiscalité meurtrière pour ces infimes revenus, sur le temps qu’on donne aux hauts revenus toutes sortes de facilités surtout octroyées lors du gouvernement Michel sous l’impulsion du ministre Reynders. Que Van Peteghem veuille faire passer la quotité exemptée d’impôts, de 9.000 à 13.000 euros, n’est pas suffisante pour que le revenu minimum net soit de 1500 euros !
La question des tranches d’index des hauts revenus, actuellement au même taux que les bas salaires, reste pendante. Gênés aux entournures par ces suppléments sur les mirifiques traitements que nous allouons ou plutôt que s’allouent les responsables politiques de haut vol, le gouvernement régional wallon vient de les dégrever de 8 %, ce qui est largement insuffisant.
Il suffirait d’une loi établissant à 5.000 euros le total des indemnités de toutes sortes, y compris celle des ministres, pour que s’égaient dans la nature tous les parasites qui font de la politique le meilleur job qu’ils aient trouvé, laissant la place à une nouvelle forme de parlementarisme autrement plus préoccupée du bonheur des gens que d’elle-même.
Du coup, cet apport de sang frais dans une démocratie exsangue donnerait de nouvelles perspectives dans l’ordre des salaires et revenus. On peut imaginer qu’un ministre à 5.000 euros regarderait d’un œil moins complaisant un actionnaire qui se gave de l’inflation et des coûts des matières premières.
De même, l’usine à gaz serait passée au scanner. L’argent que l’État actuel jette par les fenêtres en une multitude de postes qui font doublons ou triplons, aurait de fortes chances de revenir à des dépenses utiles.
Détricoter l’ouvrage par les mêmes qui l’ont tricoté étant impossible, ce renouvellement passe aussi par une réforme des partis et l’accaparement de certaines professions libérales à décrocher de hauts emplois publics, délaissant ainsi leurs professions pour certaines d’État plus lucratives.
On pense aussi à des créatures avides dans le genre de Georges-Louis Bouchez qui perçoit des indemnités de sénateur coopté pour une mission qu’il ne fait manifestement pas, comme aussi à certains hauts fonctionnaires de l’ombre dont on s’aperçoit, qu’ils gagnent plus d’argent que leur ministre !

25 octobre 2022

Perspective et prospection.

L’interprétation de la démographie des peuples permet, sinon de les comprendre, à tout le moins de deviner leurs intentions, au travers de leurs projets.
Un fin démographe, Emmanuel Todd en fait une démonstration magistrale.
C’est ainsi qu’il n’hésite pas de titrer son billet dans l’hebdomadaire Marianne de « démographie de la troisième guerre mondiale ».
En effet, nous sommes entrés dans une guerre longue en Ukraine. Deux camps se sont formés pas si éloignés de ceux qui se liguèrent contre l’Allemagne et le Japon, sauf, qu’aujourd’hui les deux anciens adversaires se sont intégrés dans le camp occidental en le renforçant, tandis que notre ancien Allié l’URSS s’est éloigné bien plus sous sa nouvelle appellation Russie, qu’il ne le fut du temps de l’État communiste.
Guerre longue qu’initialement Poutine croyait courte. Il pensait avec une minuscule armée de 200.000 hommes faire une promenade de santé jusqu’à Kiev en février. Si cela avait été le cas, l’OTAN et l’Europe auraient fait le dos rond et se seraient plutôt tournés vers la défense des pays Baltes. Enthousiasmé par son succès facile, l’Homme fort du Kremlin qui avait déjà auparavant mesuré la faiblesse du camp d’en face par ses exactions à Alep en soutien à Bachar el-Assad sans réaction d’Obama, l’invasion de la Crimée sans un seul coup de feu, suivis de la déposition de Zelensky, tout semblait propice à d’autres conquêtes.
Todd fait une différence démographique entre les guerres 1 et 2 d’une part et celle qui a débuté sous nos yeux en février 2022. La démographie était en expansion générale pour les deux premières, celle-ci couvre une période de fléchissement que l’ONU estime à cinquante années, de 2000 à 2050. La Russie passerait d’une population de 146 M à 136 M, tandis que l’extrême Occident se porterait un peu mieux, surtout les États-Unis qui passeraient de 282 M à 380 m.
Ce sentiment d’expansion des populations expliquerait la volonté de Washington de freiner les ambitions de la Russie et de la Chine, elle-même en voie de perdre des dizaines de millions d’habitants.
La Russie et la Chine sont déjà touchées par cette contraction démographique.
La démographie ascendante montre l’Homme à profusion et influence sur les décisions des chefs. L’inverse s’observe en Russie dans la difficulté de mobiliser 300.000 hommes pour les incorporer au corps expéditionnaire qui piétine en Ukraine.
Pour rappel la Russie quand elle s’appelait URSS avait fait entrer 500.000 hommes en Tchécoslovaquie en 1968. Six années plus tôt, la France entretenait 400.000 hommes en Algérie.
Quant à la Chine une contraction des populations impacte directement l’industrie mondiale, ce qui se traduit par une inflation généralisée.

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Malgré sa belle performance démographique l’Amérique n’est pas si triomphante. Le déficit commercial augmente, les populations intégrées surtout mexicaines sont loin d’être productives, enfin le système scolaire américain ségrégue les classes sociales par les coûts en minerval, si bien que l’Amérique ne forme plus les ingénieurs dont elle a besoin qu’en raison de 7 % !
La troisième guerre mondiale met face à face des puissances déclinantes à des rythmes différents. L’effet produit est déstabilisateur.
Malgré les boucheries des deux guerres mondiales vécues et assumées par des populations des deux camps, la vitalité par les naissances compensatrices permit les Trente Glorieuses.
On ne pourra pas en dire autant de la troisième qui comptera déjà un an en février prochain.
Ce sera la guerre du déclin prédit Emmanuel Todd.
Vainqueurs et vaincus en sortiront affaiblis. Elle débouchera sur un sombre avenir démographique dans une économie à la peine. Les défis climatiques ne seront pas relevés avec toute la vigueur qui s’impose.
Seule palme d’or au tableau, les 10 milliards d’habitants, prédits par les gazetiers au niveau mondial, resteront dans le domaine de la fiction. Fin de siècle, on sera probablement entre 5 à 6 milliards d’habitants. Les changements comme la montée des eaux, l’augmentation des températures et la pollution des airs pourraient même faire retomber la population mondiale en-dessous des 5 milliards !
Sauf bien entendu l’usage à grande échelle de l’arme atomique. Sait-on jamais ? si celle-ci venait à être commune à un grand nombre de nations. Il se trouverait sans doute un État capable d’actionner la mécanique du feu céleste. Ce qui est terrible dans ce scénario après le geste initial criminel, c’est que les autres n’ont pas le choix, ils seront fatalement obligés à le faire aussi, remettant ainsi le compteur à zéro et replaçant les survivants à l’âge des cavernes.

24 octobre 2022

Search for Extra-Terrestrial Intelligence

On nous la refait parfois, depuis qu’on est tombé dans la science-fiction, attention, pas l’intelligente à la Wells ou à l’Orwell, non, celle des scénaristes de Hollywood, histoire de faire bosser les acteurs de seconde zone sous contrat à l’année.
Question à cent balles « qu’est-ce qu’on fait quand on voit une soucoupe atterrir dans le champ à côté de sa maison ? ».
Si c’est le champ d’un Texan qui a voté Trump, fou de colère qu’on ose toucher à sa propriété privée, il sort de son faux manoir Louis XVI avec sa famille solidement armée et commande le tir sur le disque en acier. La suite pourrait être délectable comme dans le film « Mars attack », mais comme nous n’en savons rien, il se peut que l’engin reprenne de la hauteur et disparaisse du ciel hostile.
Les poursuivre serait vain ! Scientifiquement à l’échelle humaine, tenir le coup ne serait-ce qu’une année lumière, même dans une capsule aménagée en salon anglais pour le thé, est impossible.
Les visiteurs devraient être autrement plus intelligents que nous. Ce qui n’est pas difficile, vu qu’après, trente mille ans de progrès civilisationnels, le chasseur-cueilleur est toujours aussi guerrier-tueur en 2022 !
On peut penser après seulement une heure de séjour qu’ils soient fixés sur nos capacités intellectuelles pour nous coloniser en nous attachant à des piquets pour nous engraisser ou bien choisir de remonter dans leur engin, dégoûtés par six milliards d’imbéciles, les diplômés de Science-Po compris.
Mais comme à la télé « Mariés au premier regard » attire toujours les téléphages, le « Premier contact interstellaire » peut aussi faire vendre ». La science-fiction, ça marche, d’autant que la réalité est tellement moche ces temps-ci !
Dans le jeu des pochades, la guéguerre entre une armée américano-russe et G-173 K, parcourant mille années lumières en quinze secondes pour nous rendre visite, permettrait au moins de croire que Popof ferait le coup de feu avec Jimmy en toute fraternité entre Terriens, contre des Oxyures autrement mieux sortis de quelque part que les nôtres.
L’exercice reste hypothétique, on peut croire que les démocraties en accord total avec les dictatures enverraient autant de ploucs nécessaires pour anéantir les intrus, comme jadis on envoya à la mort des milliers de « volontaires » pour couler du ciment sur les réacteurs de Tchernobyl.
On ne voit pas bien nos Vingt-mille-euros-par-mois sortir de leurs bunkers tapissés d’organdi pour se placer en tête des armées. Et puis, il faut des chefs à l’arrière, les disculpent les raisonneurs middle class libérale de l’Avenue de la Toison d’Or.

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Le contact se ferait vraisemblablement par traducteur sur smartphone 5 g que seules les classes dirigeantes ont déjà par douzaines dans leurs tiroirs.
– Ici G-173 K, vous me recevez ?
– Ici Alexander de Croo, je vous entends très bien.
– Il y a comme une interférence sur les ondes.
– Cherchez pas, c’est Georges-Louis Bouchez qui veut intervenir.
La suite serait un marchandage sur des échanges. Alexander céderait cent mille belges réduits à de la pâte humaine en boîte, contre les plans d’un moteur à hydrogène qui tiendrait dans un attaché-case.
– Ceux que nous mettons en boîte pour que vous puissiez les emporter à votre départ ne sont pas des gens comme nous, cher G-173 K. Ce sont des sans-travail, des traîne-savates qui freinent nos industries et qu’il faut nourrir quand même. Ils ne sont pas très intelligents. La preuve, ils nous ont élus (rires).
En 2020, une étude réalisée par des chercheurs de l’université du Texas, État de l’énergumène du début de ce papier, ont émis l’hypothèse que la nation terrienne au contact serait vraisemblablement tentée de garder l’information pour elle. La civilisation extraterrestre étant plus avancée que nous, il pourrait y avoir un avantage à garder les échanges discrets.
Il semble y avoir un rapprochement entre cette discrétion et l’attitude de Charles Michel, chuchotant à l’oreille de son mentor Macron. Il n’est pas exclu de penser que l’un des deux fût un Alien, à tout le moins quelqu’un qui évite de parler au plus grand nombre dont il ignorerait le langage.
Mathieu Michel aurait, en quelque sorte, pris un ascendant irrésistible sur GL Bouchez en raison de sa proximité avec les deux présidents. Ainsi tout le gouvernement serait sous surveillance. Les ministres seraient possédés et auraient troqué leurs vies en danger contre les nôtres ! Normal, ils seraient la tête et nous les jambes.
Cette possibilité doit être prise en compte lors de l’analyse des risques et des avantages potentiels des contacts avec une ETI (Extra-Terrestrial Intelligence). Voilà d’où proviendrait la ladrerie du gouvernement Vivaldi à notre égard. La Belgique vendue aux Aliens serait leur base secrète. L’OTAN par son secrétaire Jens Stoltenberg, oxyure de première classe (haut grade chez les Aliens) serait leur Alien de paille. Des lumières bizarres flotteraient tous les soirs autour de la villa de Loulou Michel. Ce serait là que ce monde qui nous échappe se réunirait en secret.

23 octobre 2022

Faire bouillir la marmite d’abord !

Le nez sur le guidon, les gens s’occupent de leurs petites affaires. Les bruits et les fureurs des prémices d’une troisième guerre mondiale passent loin derrière l’intérêt d’entendre le sifflement du gaz dans la gazinière, avant de craquer l’allumette qu’on n’entendra peut-être plus cet hiver, de l’électricité qui pourrait manquer aux frigidaires et du froid de janvier malgré le réchauffement climatique.
Le gouvernement d’Alexander De Croo aura beau exalter le patriotisme européen et Charles Michel se faire photographier dans les rues de Kiev, serrant le président Zelensky dans ses bras, l’attention ne se distrait pas des salaires qui ne suivent pas l’inflation, des promesses non tenues sur les pensions par les socialistes, tandis que les chômeurs s’inquiètent des nouvelles idées de l’ami des riches, Georges-Louis Bouchez.
Comment s’élever l’âme en des jours qui rapetissent ?
On a beau dire, c’est plus facile quand on gagne 20.000 € par mois, alors qu’on doit s’identifier à l’électeur qui n’en gagne que 1.500, de s’élever au-dessus des contingences pour magnifier des sentiments nobles et patriotiques !
Quand les gens multiplient les hésitations entre se chauffer ou manger, allez donc leur parler de se dévouer pour une grande cause.
Justement on est en guerre ou ce qui en tient lieu. Toutes les populations se ressemblent. Elles se racrapotent autour de ce qui leur est nécessaire dans l’immédiat pour survivre. Elles pensent avant tout aux êtres chers exposés aux dangers et à la misère, plutôt qu’aux fureurs du camp d’en face. Elles ne seront fières de leurs héros, que lorsque tout sera terminé.
La génération passée n’existe plus que par quelques survivants centenaires, mais cette génération a transmis à la suivante des images d’horreurs : les camps de la mort, les exécutions sommaires, le désir obsessionnel d’anéantir le peuple juif ! Les rêves fous d’un dictateur, passant sur cinq ans de la gloire à la chute, du tribun exalté au vieillard parkinsonien, ont marqué les esprits.
Justement, les gazettes ont rapporté avant la guerre d’Ukraine, le savoir-faire de l’armée russe en Syrie en soutient à Bachar el-Assad, les bombardements par l’aviation de Poutine des populations rebelles d’Alep, tuant 21.500 civils. Et on se dit, ce sont ces mêmes fous furieux en mission spéciale, qui se ruent à l’assaut des maisons et des biens de leurs « frères » ukrainiens !
Malgré septante-sept ans de paix après la fin du Reich d’Adolf, on en tremble encore et voilà qu’un autre énergumène souffle dans les mêmes trompettes ! Assez curieusement les maîtres de la Belgique, de l’Europe et des États-Unis poursuivent à la fois leur rêve économique du grand marché mondial, foutaise délirante depuis que le monde est à nouveau coupé en deux, tandis qu’ils nous entraînent à conforter l’image d’une Ukraine européenne dont il est de notre honneur de soutenir l’intégrité, par devoir.

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Désabusé d’une démocratie qui n’en est plus une, nous voilà sommés de voler au secours d’un État voisin au nom de la démocratie !
Bien sûr, en vertu de notre passé de peuple envahi, nous penchons par le cœur et la raison à aider au sauvetage du peuple ukrainien. Notre situation précaire dans un système qui nous ignore et dans lequel nous ne nous sentons pas aimés, fait que nous rechignons de le faire aux côtés d’un Charles Michel et d’une Ursula von der Reyen !
Soutenir si l’on peut des gens comme nous qui souffrent et fuient les tueries d’une cohorte d’envahisseurs, oui ; mais pas en brandissant le drapeau d’une Europe avant tout succursale des lobbies et des États-Unis !
Ces contradictions chamboulent tout dans nos têtes et font de ce conflit une sorte de cauchemar éveillé interférant sur notre condition misérable, l’augmentant même des sacrifices que nous nous apprêtons à faire, contraints par un gouvernement goulûment imbu de sa classe sociale supérieure, de son habileté à taxer notre travail et à nous dépouiller de mille et une manières.
Si les forces morales des soldats russes ont été rongées par le mensonge systémique, l’absence de préparation psychologique, et le non-sens de cette guerre, notre situation dans le camp adverse ne vaut pas mieux.
Notre bons sens refuse, après l’expérience des Anciens et l’étude des circonstances, de nous croire dans le bon camp. On nous refait le coup de la guerre froide ! On nous a largement servi des mensonges systémiques du même tonneau que ceux des propagandistes du Kremlin. Il nous reste sur le cœur cinquante années d’une politique américaine qu’insupportent l’idée de liens possibles entre la Russie et l’Europe, pour applaudir le bon choix des Vingt-Sept !
D’abord, faire bouillir la marmite, c’est le plus urgent. Haut-les-cœurs, après !...

21 octobre 2022

Quiet Quitting – et quoi encore ?

Les termes qui viennent d’outre Atlantique sortis de la bouche des employés des entreprises américaines font l’effet, en Europe, d’être des découvertes de stratégie anti managériale. On ne s’en rassasie pas. On laisse l’expression dans son jus en massacrant la langue d’origine ! « Quiet quitting » devient « Quiè quitingue ». On est ravi ! Tout ce qui tourne autour du business US attire les salariés de chez nous, comme le roquefort attire les mouches.
Depuis l’obsolescence des syndicats, les travailleurs belges sont sans culture syndicale. Ils ne perçoivent pas que ces expressions yankees étaient employées il y a bien longtemps, en langue française, dans des conventions que les patrons signaient sous la pression syndicale.
Les conventions balayées par le management de la polyvalence, les syndicats se sont reconvertis dans la billetterie des paris sur les jugements au Tribunal du travail, au bénéfice ou au grand dam de leurs affiliés.
Avant tout était convenu, un ardoisier ne pouvait faire un peu de plomberie entre deux toits, un relieur ne pouvait souder à l’arc et à l’autogène, à ses temps morts.
Aujourd’hui on n’engage plus un professionnel exerçant un métier. On engage une personne moyennement intelligente habile de ses mains. L’ingénieur behavioriste la place sur un siège adapté et lui indique les gestes qu’elle doit faire dans des temps imposés.
Un manuel peut aisément exécuter un travail de bureau et vice versa. Employé, il comble les heures creuses en jouant de la raclette comme laveur de vitres. Ouvrier, il va de la facture au rangement électronique des contrats, en suivant à la lettre un cheminement préétabli.
Le néolibéralisme c’est ça : l’absence de toute considération pour les métiers et ceux qui les exerçaient jadis, en exclusivité.
Du reste, il n’y a plus de métier, sauf ceux à haut potentiel, il n’y a plus que des tâches décomposées qu’un enfant de sept ans peut comprendre. Et c’est encore heureux pour notre jeunesse que nous ne sommes pas au Canada qui permet le travail des enfants.
Le mot du jour « quiet quitting » est une nouvelle tendance qui consiste à faire le strict minimum de travail, en refusant les heures supplémentaires ou des tâches en dehors de la mission principale.
Le « quiet quitting » (la démission silencieuse), c’est le retour aux conventions de travail, en faisant de la résistance dès qu’il s’agit d’être l’homme-à-tout-faire de l’entreprise. Sauf, qu’avant s’exerçait une solidarité par l’affiliation syndicale, à présent, le malheureux subalterne est seul devant celui qui a une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et qui peut d’un seul coup le priver de revenus « honorablement » gagnés jusque-là par sa résignation et son silence.

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Les historiens du travail s’étonnent de l’étonnement des journalistes qui voyaient dans le système à pousser l’humain dans les rouages de l’économie moderne, le côté triomphant célébré par l’État libéral, dans la joie supposée « d’un bon job » dixit Georges-Louis Bouchez, recruteur-militant. Alors, qu’ils n’y trouvent que les scories d’une vie gâchée par un travail le plus souvent inintéressant, fastidieux et répétitif, complété par un autre travail du même ordre à l’occasion, histoire de boucher les temps morts. « Est-on tout doucement en train de vivre un tournant dans le monde du travail ? « disent ses faux naïfs.
Depuis la crise sanitaire, les milieux professionnels ne se remettent pas du choc bienfaisant que fut le travail à domicile, réservé, hélas, à certains métiers souvent de bureau. De cette révélation des millions d’Américains avaient quitté leur emploi, parce qu’ils n’étaient pas satisfaits des conditions de travail. Le Covid avait révélé que le fait de faire la même chose, mais à domicile, était plus gratifiant.
À la suite de ce séisme, le prolongeant, en quelque sorte, le « quiet quitting » est une interrogation sur la nature même du travail. « Pourquoi fais-je quelque chose d’inintéressant ? Parce qu’il m’est nécessaire pour survivre économiquement ! Je suis pris dans un piège si je le quitte pour prendre un autre emploi qui me conduira rapidement dans la même impasse ! ».
Ce raisonnement que font des millions de travailleurs revient à reconsidérer la source de ce travail stérile et infécond à titre personnel. Oui, pourquoi travaillons-nous contre notre plein gré ? Qui sont les forces qui nous y contraignent ? Avons-nous des droits à faire valoir contre elles ? Ils nous la baillent belle ceux qui vantent le travail, assis le cul dans le beurre d’un emploi qu’ils modulent à leur guise dans des salaires privilégiés.
Encore un petit effort et peut être que la génération qui monte reviendra aux rêves de 36, puis aux syndicats et à la philosophie de Paul Lafargue dans son ouvrage « Le Droit à la paresse » , paru en 1880, encore aujourd’hui, d’une grande modernité. Ce manifeste social centre son propos sur la « valeur travail » et l'idée que les humains s'en font. Le Droit à la paresse démythifie le travail et son statut de valeur, bien mieux que ne le font les expressions comme « quiet quitting » qui ne disent finalement qu’un ras-le-bol, sans trop chercher les causes.

20 octobre 2022

Les citoyens complices ?

Nous avons été tous secoués par le martyr de cette pauvre enfant mutilée, violée, tuée par une Algérienne sans-papiers, personne qui n’aurait pas dû se trouver en France, attendu qu’elle avait l’ordre de quitter le pays.
Peu importe la situation psychiatrique de la présumée meurtrière, était-elle saine d’esprit ou non au moment des faits ? Ce sera aux médecins commis par la justice d’en trancher. Cela n’a rien à voir avec sa situation illégale et hors suivi de contrôle sur le sol français.
Elle a commis son forfait sur un territoire où elle n’aurait pas dû être. Il y a donc un défaut d’organisation de l’État français dans l’application des lois à l’égard des illégaux.
Selon le ministère de l’Intérieur, il y aurait entre 149.000 et 200.000 illégaux en France. Je pensais naïvement peut être qu’en Belgique bien moins peuplée, il y en aurait moins. Je me trompais. Selon des statistiques officielles, ils seraient en Belgique entre 85.000 et 160.000 en séjour illégal !
Il n’est pas question de faire un plaidoyer pro domo sur le sort de ces malheureux, la droite et la gauche s’entendent à merveille pour s’entredéchirer sur la question, ni d’applaudir ou de huer les organisations caritatives, des bénévolats aux hautes instances européennes, comme celle des Droits de l’homme ou en Belgique depuis 1996, l’accès aux soins de santé pour les personnes sans-papiers, ni au respect de la vie humaine que moralement et philosophiquement, un homme doit à son prochain d’où qu’il vienne et quel qu’il soit.
Il s’agit de savoir si le législateur a encore sa place dans la démocratie et s’il est encore possible d’établir des lois pour tous et mettre à la disposition des Autorités les moyens de les appliquer ?
Sinon, ce n’est pas la peine d’en discourir laissant le terrain à toutes sortes de vies personnelles, y compris celles venant des mœurs et coutume d’ailleurs. De la même manière, il est tout aussi détestable de souligner que ceux qui font des lois pour tous, sont les premiers à les subvertir ou les ignorer.
Les chiffres sont éloquents par eux-mêmes et quand une voix officielle évalue les illégaux à un maximum de 160.000 en Belgique, le bon sens nous dit qu’ils seraient bien 200.000.
Être clandestin, c’est avant tout être un marginal, sans travail officiel et vivant d’expédients et de charité. Voilà probablement la source principale de l’augmentation quasiment exponentielle de la délinquance de toute nature, du remplissage des prisons, de la peur de circuler la nuit et de toutes les précautions à prendre par prudence due à l’augmentation des crimes et des violences.

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Cette marginalité, de la taille de la population de la Ville de Liège et de ses faubourgs, n’est évidemment pas responsable de tous nos maux et de toutes les horreurs. Les fous, les maniaques, les malfaisants, les détraqués sexuels, les voyous existent dans toutes les sociétés et bien avant cette « transhumance » nord-africaine. Mais, en n’appliquant pas la loi d’expulsion par le manque de moyens et surtout par le manque de volonté à l’égard des trois grands pourvoyeurs de la marginalité avec l’Albanie que sont les pays du Maghreb, demain les marginaux seront trois cent mille et par notre lâcheté et nos renoncements seront capables, dans un avenir pas si lointain, de monter un État dans l’État, aidés ou non par l’Islamisme religieux qui va dans le même sens.
Est-ce faire de l’antisocial et être de droite en écrivant cela ?
C’est quand même un comble de penser que réclamer l’application des lois dans ce cas situe celui qui le réclame comme appartenant d’office au clan Zemmour, en adoration de Renaud Camus, par ailleurs écrivain médiocre, auteur de la théorie du Grand Remplacement !
Faut-il rappeler qu’être sans-papiers en Belgique, c’est n’avoir aucun titre de séjour légal délivré par les autorités compétentes, ce qui inclut les personnes entrées sans permis de séjour légal, celles dont le statut de séjour a été invalidé ou a expiré, les demandeurs d’asile déboutés et les enfants nés de parents sans-papiers ? Ce serait une première de réclamer l’application de la loi, et que celui qui ferait cette démarche tombât automatiquement dans l’escarcelle de la droite.
Dans un pays où un dépassement de 3km de la vitesse autorisée sur un tronçon routier contrôlé par un radar, pénalise d’une amende, que ne pas payer le restant dû de ses impôts à la fin de l’exercice est quasiment un crime d’État susceptible de vous valoir l’huissier et la saisie, vivre d’expédients sans aucune règle et sans pièce d’identité ni domicile fixe est toléré, voire même « encouragé » par certaines œuvres dispensatrices de conseils pour résister par toute forme légale à l’application du Code pénal.
Avant de jeter cette chronique au panier, on devrait quand même réfléchir à la non-application de certaines lois qui n’offrent que deux solutions, celle de les enfreindre sans encourir aucune contrainte ou de s’efforcer de les appliquer, sans obligation.
Sans volonté d’aboutir du pouvoir, elles ne servent à rien.
Cette réflexion, nous la devons à la dernière martyre du drame des sans-papiers.

19 octobre 2022

RIFIFI au MR

Quand on est grande gueule, il faut assumer.
Élu à 62 % des voix à la présidence du MR grâce au clan Michel, Georges-Louis Bouchez, depuis, n’a pas cessé la politique du coup de menton à la Mussolini, poussant ce parti, traditionnellement au centre, vers une droite qu’il entend préciser lui-même sans participation apparente des autres membres historiques de son parti. On dit qu’il prend des ordres régulièrement chez le « Vieux », entendez Louis Michel. Mais, on en dit tellement au MR sur le président !
Exaspérant les anciens briscards de la politique qui se voient évincés des places lucratives par les chouchous du président, G-L Bouchez s’est constitué un beau matelas de haine, tandis que les frimeurs l’adorent, voyant en lui le double d’eux-mêmes.
La première bisbille qui mit vent debout le chef du groupe MR à la Chambre, Benoît Piedboeuf et Christine Defraigne, Jean-Luc Crucke, Alexia Bertrand fut le cafouillage de la désignation de Denis Ducarme à la place de Valérie de Bue au gouvernement wallon, jugée illégale. Il fallait bien recaser le candidat malheureux à la présidence du MR, pensait Monsieur Grande Gueule.
Comme tous les assoiffés d’emploi, tel Reynders ayant claironné toute sa jeunesse qu’il était liégeois de cœur, avant de ficher le camp à Uccle pour s’y refaire, le député fédéral MR Denis Ducarme déménage à Charleroi, pour oublier GLB et Bruxelles. Il y végète encore, en attendant mieux.
Mais GLB est un récidiviste du coup de menton. Le voilà désignant un nouveau foudre de guerre secrétaire d’État au fédéral toujours sans consulter personne et pour cause, c’est le petit dernier des Michel, Mathieu fils de Louis. On comprend tout de suite le deal passé avec le clan. « On te pousse sur l’estrade, mais tu mets Mathieu le pied dans l’étrier. »
Gros chahut dans le landerneau Avenue de la Toison d’Or. Les caves se rebiffent.
Le Bureau nomme un comité de surveillance, d’aucuns disent de tutelle afin de maîtriser l’énergumène président.
Comme dans tous les partis, les chefs rassemblent la doxa des militants par de beaux discours, mais ils finissent toujours par s’émanciper des emmerdeurs qui les empêchent de jouer solo. GLB ne déroge pas à la règle.

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On en arrive à l’affaire Crucke.
Jean-luc Crucke se voit évincé du gouvernement wallon par les MR, ses collègues, qui votre contre son budget, sur ordre de Georges-Louis Bouchez. Jean-Luc le prend mal. En signe d’apaisement, Bouchez veut le recaser. « Comme il a recasé Ducarme », pense l’évincé. Il refuse l’offre et entre en résistance.
Il paraît, en cette fin d’année 2022 qu’il a trouvé quelque chose qui pourrait faire mal au président Bouchez :
« Y aura-t-il un grand redécoupage politique, avec un nouveau « parti du centre », à côté du PS, du MR et d’Ecolo ? » écrit Sud-Presse. Des discussions ont lieu entre les dirigeants des Engagés, de DéFI et des gens du MR, dont l’ancien ministre Jean-Luc Crucke, chef des insurgés !
Le but : créer un nouveau bloc solide au centre, reste à voir combien de personnes au sein du MR feront le grand saut. Un nom est souvent cité dans mercato politique : Alexia Bertrand, figure de proue bruxelloise des libéraux, en désaccord avec le président Georges-Louis Bouchez depuis l’accession de Hadja Lahbib au poste de ministre des Affaires étrangères. Avenue de la Toison d’or GLB prend ça à la blague. Il a tort.
La rébellion au sein du MR pourrait entraîner un redécoupage du paysage politique.
Denis Ducarme reste muet. De lui peut dépendre beaucoup de chose, à commencer par un désertion en masse du MR au cas où le député rejoindrait les partis en discussion.
Les bruits qui couraient depuis longtemps sur la rébellion libérale sont maintenant avérés et la presse s’en empare.
Au siège du MR, on semble ne pas s’en faire. Le clan Michel ne s’aventure pas dans ce conflit possible. Peut-être que Louis songe à démissionner son poulain, à présent que son cadet à décrocher un secrétariat au sein du gouvernement De Croo ? Le Vieux aime jouer les sentimentaux, il ne l’est que pour les siens. Les autres ne sont que des pions dans sa stratégie familiale, exactement comme dans les familles maffieuses siciliennes.
Jean-Luc Crucke a-t-il le coffre ? On ne sait pas jusqu’où peut aller le ressentiment de quelqu’un qui a été humilié. Toujours est-il que le libéral wallon, régionaliste de surcroît, contrairement au belgiciste Bouchez, fait sa tournée.
Ça doit carburer ferme dans le camp Michel. GLB fait semblant de rien et joue son rôle habituel de bel ensorceleur, spécialiste des paroles en l’air.
Affaire à suivre.

18 octobre 2022

La drôle de guerre.

La situation de la Belgique et, par-delà, l’Europe est assez comparable à 1939.
La France avait déjà déclaré la guerre à l’Allemagne, pour donner suite à l’envahissement de celle-ci de la Pologne, et les deux antagonistes se regardaient en chiens de faïence derrière leur camp retranché. La ligne Maginot pour la France et la ligne Siegfried pour l’Allemagne.
La Belgique angoissée lorgnait l’un et l’autre. Notre cœur était français pour la Wallonie, partagé pour la Flandre et nettement pro-allemand au Palais du roi.
En 2022, la Russie attaque l’Ukraine, aussitôt nous nous portons au secours de cette dernière, tout en restant en-dehors du conflit, tandis que notre allié, les USA, pousse à la guerre. Nous sommes exactement dans l’indécision de ce qui sera demain notre avenir. L’UE se trouve dans l’incertitude de 1939.
Anticipation de 1945, c’est-à-dire quasiment aux termes du conflit lorsqu’Adolf lançait ses V1 et ses V2 sur la Belgique, l’Angleterre et la France, Poutine envoie ses drones bourrés d’explosif à Kiev dès la première année du conflit.
La comparaison pour la suite du conflit avec les années 40 n’est pas de mise. Nous vivrons un autre scénario qui est encore à écrire.
Il est impensable, vu l’état de l’Armée russe de pousser ses chars jusqu’à Bruxelles, attendu que Poutine a toutes les peines du monde à conserver ses conquêtes sur le front d’Ukraine et qu’il doit regretter derrière son bureau du Kremlin, d’avoir suivi le jusqu’auboutisme, des ultras pour le retour aux frontières de l’ex URSS.
Dans une guerre classique, l’Armée russe ne ferait pas le poids devant l’OTAN. Nous serions juste une cible pour d’autres drones à plus longue portée, ce qui nous rappellerait 1945, pour les très vieux Belges qui vivent encore et qui se souviennent des bombes volantes du Reich nazi.
Seulement voilà, la Russie est une puissance atomique à la tête de laquelle un dictateur peut jouer son va-tout. Le seul risque pour lui, avant de pousser sur le bouton rouge, serait qu’on ne le lui laisse pas achever son geste fatal. Un seul, fût-il président des États-Unis, ne peut pas déclencher le feu de l’enfer, sans l’aval de deux ou trois grands responsables, sauf, peut-être le dictateur absolu de la Corée du Nord.

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Pour la simple raison qu’une guerre atomique n’a pas de vainqueurs, mais n’a que des vaincus !
S’il faut encore comparer 1939 à 2022, nous pouvons appeler ces deux périodes de « drôle de guerre ». En effet, nous y sommes sans y être et la faillite de l’économie libérale aidant, nous entrons dans une ère de restrictions et de pauvreté que les classes supérieures ne ressentent pas, mais qui mord dans les budgets du reste de la population.
Et c’est là un autre danger, dont nous commençons à redouter les effets du fait de la fragmentation du monde en deux camps : Inde, Chine, Russie et assimilés, dont certains pays d’Afrique et d’autre part, l’ex-monde occidental réduit à l’Amérique du Nord et l’Europe, plus quelques assimilés d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ce constat montre à l’évidence l’échec du néolibéralisme fait de l’idée, aujourd’hui saugrenue, du monde entier converti au commerce et aux lois du marché.
Avatar du constat, nos élites hautement diplômées ne s’en rendent pas compte. Ils poursuivent le saccage de nos industries, de nos hôpitaux, de notre enseignement et de l’État social en général, commencé juste après la crise des subprimes de 2008, sans doute pour nous remercier d’avoir sauvé les banques au prix de notre épargne (Reynders aux finances publiques).
Si bien que nous voilà quasiment dépouillés de nos fleurons industriels à l’heure de la disette et dans une période de no-mans-land entre guerre et paix.
À ce malheur et pour couronner le tout, dans la « bravitude », dixit madame Royal, d’une Europe généreuse, nous avons permis un afflux considérable de migrants comme si nous étions encore la terre promise, déçus, forcément, de pénétrer notre ventre mou dans l’intention de profiter de l’abondance et de n’y trouver que du pain noir. Outre le ressentiment d’une pareille déconvenue, les voilà plein d’amertume, conservant en réconfort et en moyens spirituels de survie, des mœurs, une religion et un art de vivre expressément étrangers à notre culture.
À l’heure où ses lignes s’écrivent le flux monte encore, alors que l’Europe regarde ailleurs et ouvre ses frontières à de vrais réfugiés ceux-là, des Ukrainiens en détresse venus par millions.
Cette guerre dans la guerre des boat-people et des marcheurs transfrontières, nos élites dirigeantes qui n’ont jamais tenté d’en réguler le cours, sont arrivés au point critique où la peur s’installe d’une révolte à la Spartacus dont le nom serait Mohammed et son Totem Allah.
Nos têtes d’œuf ainsi coincés sont réduites à minimiser les exactions et les crimes des migrants illégaux dont la loi n’a pas prévu le nombre, dans la crainte que la population ne fasse l’amalgame avec les immigrés intégrés.
On a déjà vu dans l’histoire ancienne deux sortes d’effondrement qui nous guette, l’une par une guerre perdue, les troupes romaines occupant Athènes, et l’autre la victoire des barbares d’Alaric sur l’empire de Ravenne.
À quand la nôtre ?

16 octobre 2022

Un dimanche de foutu !

Didier Reynders manquait au panel des Grands régulièrement interviewés par Pascal Vrebos. Non pas que « Didjé » soit boudé par le journaliste (on l’a vu souvent faire le beau devant la célèbre moumoute de l’audiovisuel), mais parce qu’il y a un petit trimestre qu’il n’est plus venu gloser devant les caméras de RTL. Pour cette sorte de mirliflore, cela ressemble à un exil !
Et on s’inquiétait !
On pouvait supposer que Louis Michel était entré dans le conseil d’administration de ladite télé et qu’on ne verrait plus « Didjé » de longtemps.
Le Commissaire européen à la Justice est bon enfant, il nous est apparu confiant et sûr de lui comme d’habitude et pas rancunier du tout à l’encontre de Vrebos, de ce long silence.
Comme à son habitude Vrebos s’est attaché à interviewer son invité sur tous les sujets, sauf sur celui qui concerne le job pour lequel Reynders touche des mensualités inespérées.
Car enfin, ministre de la Justice, c’est quoi sous la direction d’Ursula von der Leyen ? On aimerait le savoir. Peut-être même que le bougre ne le sait pas lui-même !
Á voir avec quelle gourmandise « Didjé » répondait aux questions de Vrebos qui touchaient aux augmentations énormes du gaz et de l’électricité, on se demandait si après son haut poste à pépettes assurées, monsieur le commissaire à la justice n’avait pas l’intention de revenir en politique belge à la recherche d’un édredon dans un bon ministère, histoire d’en mettre encore un peu plus de côté ?
Né en 1958, cela fera combien à la fin de son mandat européen engagé en décembre 2919, durée cinq ans, fin du parcours 2025 ? « Didjé » aura alors 67 ans !
Son ennemi intime Louis Michel, né en 1947 a jeté l’éponge en 2019, à 72 ans. La différence d’âge entre ces deux insatiables d’honneur et d’argent (Ne devrais-je pas mettre argent devant honneur ?) est d’une législature. Ce qui dans l’esprit du commissaire veut dire un remake au gouvernement belge en 2025.
Un an trop tard, puisque les législatives devraient avoir lieu en 2024 ! Comme chaque élection nécessite au moins un an de palabres entre les partis pour s’arranger aux petits oignons rue de la Loi, Reynders peut paraître en sauveur, le rôle qu’il affectionne et ce pile poil au bon moment !
Pendant tout ce temps, plongé dans des spéculations sur la carrière du grand homme, l’ex petit télégraphiste de Jean Gol était en bruit de fond.

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Qu’est-ce que Vrebos pouvait dire à l’autre pour le surprendre, eux qui se connaissent depuis si longtemps ?
Justement le commissaire abondait de gloses sur l’élément qui bloque le plus la prise de décisions pour aider les citoyens. Je n’aurais jamais su lequel, si l’employé du gaz et de l’électricité que jouait pour l’occasion le commissaire, en remontant de la cave, sa petite lampe toujours allumée, n’avait répété pour les auditeurs demeurés, que c’était d'abord de mettre les 27 États membres sur la même ligne.
Moi qui croyais que l’urgence était de fournir gaz et électricité à ceux qui n’en ont plus les moyens !
En fin de compte, comme pour les vaccins Covid, c’est Ursula qui va faire le tour des producteurs de gaz pour le compte des 27.
La coutume chez Vrebos étant de commettre des doublons d’écriture en lisant le papier qu’il a préparé, on eut droit dans la question suivante à deux « chaque jour » dans la même phrase et au mot prétentieux dans la suivante (procrastiner).
Comme apparemment « Didjé » n’avait pas bien saisi le sens de la question, il remit une louche du brouet, identique à sa réponse précédente, revenant à la crise Covid pour démontrer comme avait été admirable Ursula dans ses négociations avec les entreprises pharmaceutiques.
Apparemment, Reynders sortait du sujet par incompétence et indifférence aux gens qui ont des tout petits budgets et que l’État trouve moyen de taxer quand même, l’inflation en sus.
Le temps des publicités venu, il reste peu de temps à Vrebos de poser une question intéressante « Vous étiez en réunion juste avant d'arriver ici avec Von Der Leyen. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui a été décidé et est-ce qu'à un moment donné les citoyens belges vont avoir un peu d'argent de l'Europe ? ».
Reynders s’enlise alors dans des histoires sur les centrales qui produisent bon marché et les autres qui polluent pour produire cher ! Et toujours pas des ronds pour soulager la misère des Belges, dans la réponse ! Si ce n’est celle-ci « Vous demandez s'il y a de l'argent pour les Européens, c'est deux règles-là, c'est 140 milliards d'euros qui peuvent être redistribués. C'est ce qui a permis au gouvernement belge dans son budget, si j'ai bien lu, de prévoir plus de 3 milliards. Au-delà de cela, un prix sur le gaz. » (Authentique !)
Vous avez compris quelque chose ? Sinon que les 3 milliards qui auraient dû venir dans nos poches, c’est Alexander De Croo qui les a mis dans les siennes !

15 octobre 2022

Une huile de tournesol en péril !

Des militants écologistes du mouvement « Just Stop Oil » ont jeté vendredi matin de la soupe à la tomate sur le chef-d’œuvre de Van Gogh les « Tournesols », exposé à la National Gallery de Londres. Sommet de l’idiotie, le groupe a revendiqué son geste en le qualifiant d’exploit !
On reste sans mot devant la connerie militante. Elle semble germer tout naturellement dans certaines cervelles.
Déjà à cran au passage vrombissant de crétins à moto en exhibition dans les centres villes, les gens sont plutôt portés sur la culture foot. Si les intellectuels se mettent à déconner aussi, où on va ?
Ces têtes d’œuf ont leur pépinière, les lycées où des étudiants menacent de représailles à la Samuel Patty, les profs qu’ils ont dans le nez !
On en voit de plus raides encore. On en est saturé, blasé, écœuré.
Voilà qu’un groupe surpasse les autres dans l’inventivité imbécile. Il réveille en nous la bonne et sainte colère qui fait que l’on voit rouge à nouveau. Est-ce parce que les musées restent le dernier rempart de l’art, qu’à cette vieille école des curieux y soient encore sensibles ? Toujours est-il que l’exploit sous couvert d’écologie à la tomate est de ceux que l’on garde en mémoire !
Le tableau ne sera plus visible pendant quelques temps et le public en sera privé. Sa restauration aura coûté de l’argent que, par ces temps de fin du monde, on alloue chichement aux musées.
Le syndrome de Stendhal aura eu son contraire, une sorte de sidération imbécile qui pousse les dérangés du bocal à commettre leurs forfaits sadiques sur des chefs-d’œuvre !
À vrai dire, en plein wokisme l’art n’intéresse plus grand monde.
Ces « Just Stop Oil » auraient pu toucher davantage le public en volant le ballon avec lequel Diego Maradona a inscrit son mythique but au Mondial-1986. "La main de Dieu" sera mise aux enchères à Londres, en novembre. Improvisé une partie de foot à Trafalgar square avec le ballon sacré aurait certainement fait péter l’audimat.
Probable que ces immatures auraient échoué dans leur tentative de voler la ballon mythique, il doit être mieux gardé que Charles III à Balmoral.
Ces incultes ont commis la salissure du chef-d’œuvre afin d’attirer l’attention sur l’arrêt de tout nouveau projet pétrolier ou gazier ! Je m’étais promis de passer leur revendication sous silence, persuadé que c’était la publicité qu’il voulait. Estimant les Tournesols à 84 millions de dollars, la National Gallery en a fait tellement pour eux, que mon initiative n’en rajoute pas.
Arrêtées par la police. on ignore si les deux militantes paieront les avocats de leur procès par la pub de la marque, ayant compris qu’elles n’ont pas fait la soupe elles-mêmes !
Le groupe avait déjà ciblé des œuvres d’art par le passé. Comme personne n’avait relayé leurs exploits dans la presse, ils auraient dû en rester là. Pour eux, persister dans la connerie est un devoir !
Leur porte-parole, une certaine Phoebe Plummer, a expliqué que « …La crise du coût de la vie vient des énergies fossiles – la vie quotidienne est devenue inabordable pour des millions de familles qui ont froid et faim – elles n’ont même pas les moyens de s’acheter une boîte de soupe ». Justement, puisqu’il y des familles qui n’ont pas les moyens d’acheter des boîtes de soupe, pourquoi en gaspiller ?
Je me prends tout à coup de compassion pour cette jeunesse déboussolée que l’on croit stupide et qui a compris le drame de la pauvreté ! Ce que Alexander De Croo ne sait pas faire.

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En réalité ces écolos anglais sont eux aussi victimes d’un courant des universités américaines qui est en train de gagner la planète. Au-delà de ses origines afro-américaines, Woke est devenu une expression-tiroirs parfois utilisée pour dénigrer des idées progressistes, centrées sur la défense des droits de groupes minoritaires et portées par des courants universitaires, qui visent à promouvoir la justice sociale. Ces courants fédèrent le mouvement Black Lives Matter et des formes d'antiracisme, dans des campagnes sur les questions touchant la condition féminine, #MeToo, LGBT, etc.
Le fin du fin dans cet ordre idée, l’ennemi du genre humain est blanc, occidental et vit dans des démocraties qui sont en réalité des empires coloniaux.
Ces foutriquets immatures n’ont pas vu que les lanceuses de soupe à la tomate sont blanches, vivent dans une démocratie, qui n’est rien d’autre pour woke que l’Empire colonial britannique. Mais, par rapport aux écologistes mâles, elles ont encore une chance que nous n’avons plus. En militant parallèlement à l’écologie dans des groupes comme « Balance-ton porc », « #Me Too », le fin du fin, serait qu’elles se déclareraient LGBT, en cherchant au plus profond d’elles-mêmes si elles sont plutôt lesbiennes ou transgenres, leur moi-profond pouvant obtenir l’indulgence du tribunal.

14 octobre 2022

L’électeur a été trompé !

On ne peut pas laisser dire que les socialistes n’étaient pas au courant de la situation économique de ce pays, le jour où ils sont entrés dans le gouvernement d’Alexander De Croo. Antérieurement à leur entrée, ils avaient fait des déclarations à la presse et réclamés l’accord des militants pour un programme chargé de soulager la misère des plus humbles d’entre nous.
On ne peut imaginer qu’ils ont sciemment trompé l’électorat socialiste en le reniant cette semaine ! L’arnaque aurait consisté en un montage de mesures proposées irréalisables, à seule fin que le président Magnette place ses gens au gouvernement ! C’est proprement impensable, puisqu’il aurait fallu que le formateur De Croo soit de connivence, attendu que l’accord socialiste valait aussi pour la partie libérale !
L’inflation tournait autour des 5 % et la stagflation précipitait les fermetures d’entreprises avec une recrudescence du chômage. Tout laissait prévoir les bilans désastreux des années suivantes. On ne peut pas croire que l’élite dirigeante n’avait pas bien mesuré les coûts et les recettes compensatoires à trouver. Ou alors, ces gens sont d’une incompétence telle, qu’ils mettent en danger l’avenir du pays.
Il semblait donc évident que nous allions avoir un gouvernement social placé sous la responsabilité d’un libéral flamand ! Pourquoi pas, après tout, ces partis de pouvoir sont tellement proches des uns des autres dans le consensus du marché unique de l’Union Européenne, qu’il n’y aurait eu, à ça, rien d’étonnant.
Or, les appels du premier ministre à la modération des partis de la coalition, afin de boucler le budget de 2022 et le présenter au Parlement sans anicroches, n’a surpris personne. Tout le monde s’est incliné. Aucune voix gouvernementale n’a manqué au premier ministre.
Exit des réformes du PS !
Le discours d’Alexander De Croo entrait bien dans la logique libérale de faire payer au plus grand nombre, les frasques de l’organisation démentielle de ce pays. Pas un mot de regret concernant les réformes sociales abandonnées, si ce n’est le montage en tête d’épingle de petits riens subsistants !
Un accord de gouvernement est un contrat comme un autre. Il doit être respecté, sinon il est caduc et doit être rompu par le contractant qui se trouve lésé. Lors, il ne l’a pas été.
Les socialistes s’accrochent à leurs mandats, l’électeur a été trompé !
Voilà une réaction épidermique que ne manquera pas de faire le plus grand nombre.
L’élément imprévu qui aurait pu déterminer un retrait des mesures fut l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Cette guerre à la frontière de l’UE, si elle a révélé notre insuffisance de protection, n’a quand même pas modifié de fond en comble nos finances publiques, au point de remettre en cause les accords de la coalition Vivaldi.

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L’intervention d’Alexander De Croo du côté libéral pour entériner l’accord avec le PS donnait l’impression que l’aile libérale flamande avait négocié avec son homologue francophone pour placer la socialiste Karine Lalieux dans un ministère adéquat. L’ambition socialiste d’augmenter les petites pensions, afin de sortir nos aînés d’une misère indigne, était à l’ordre du jour.
Tout étant su, les réformes étant abandonnées, non seulement les socialistes ne démissionnèrent pas de ce gouvernement, mais ils y parurent à l’aise et pas gênés du tout. C’est ce qu’il fut aisé de voir lors du point presse.
Cette attitude, une de plus diront les gens, discrédite non seulement les socialistes, mais toute la classe politique belge. Un des défauts de cette démocratie est la faible participation de l’électeur aux décisions qui concernent le sort de tous les Belges. Ce n’est pas ce nouveau reniement de la parole donnée qui va changer les choses !
Á quoi bon expliquer son point de vue, puisqu’il n’est pas écouté en Haut Lieu, et qu’enfin pour arriver au pouvoir, tous les partis qui tournent autour de la bourgeoisie, du roi, du capitalisme, jouent à tour de rôle le jeu de notre représentation, en réalité en ne représentant qu’eux-mêmes et les intérêts des industriels et des banques.
Les gens peuvent se mordre les doigts. Ils ont quelque part abandonné des droits, par exemple celui qui consiste à établir le salaire des politiques au pouvoir ou encore à n’autoriser que deux mandats successifs. Erreur fatale ! les personnages au pouvoir, font à peu près ce qu’ils veulent. Ils s’ingénient à multiplier les hauts emplois à revenus supérieurs, s’élisent entre eux et passent les élections de la même manière qu’un garagiste marron file un pourboire à un préposé d’une chaîne d’inspection à l’auto-sécurité pour une voiture pourrie.
Comme l’argent monte à la tête de ceux qui le gagnent si facilement, voilà nos beaux messieurs partis dans une autre vie que la nôtre, devenus incapables de nous comprendre. Hors sol, ils nous méprisent dans leur lévitation dorée et leur cursus qui ne les rendent pas plus malins pour autant.
Ils signent n’importe quoi dans l’entre-soi, s’acoquinent avec leurs semblables, tous bien bourgeois et ils parviennent même à tenir des discours qui entrent favorablement dans l’esprit du peuple, sans croire à ce qu’ils disent, parfois en riant sous cape de nous avoir abusé.
Plus que la réplique du maréchal Mac Mahon à Malakoff, ces énergumènes du premier cercle me font penser à la pièce en 3 actes « J’y suis, j’y reste » de Raymond Vincy et Jean Valmy, dans les années 50 !
Ils se cramponnent au pouvoir, comme le morpion s’accrochent à tout ce qu’il trouve au passage d’un vent coulis trop violent.

13 octobre 2022

La lâcheté du PS !

Conclave, petits meurtres entre amis, parole aseptisée d’Alexander de Croo au Parlement, résultat un PS ridiculisé, une Karine Lalieux en retrait sur les retraites, tel est le bilan politique de la Belgique fédérée de cette semaine.
Sous l’égide du libéralisme vu par le patronat et le MR, le PS et les autres partis de la quatre fromages adoptent l’austérité tous azimuts assortie de mesures compensatoires pour certains groupes sociaux et certaines entreprises vulnérables. Un programme en tout point conforme aux associations patronales, la FEB, l’Europe et son tuteur les États-Unis.
Une politique libérale parfaite, en quelque sorte, c’est un tour de passe-passe jamais vu qui met la gauche collaborationniste à genoux et montre à quel point le discours de Paul Magnette conditionnant l’entrée des socialistes dans la Vivaldi est absolument contradictoire avec leur présence au gouvernement de Croo !
Où cette politique Magnette-Di Rupo devient incompréhensible, c’est dans l’étrange attelage à la FGTB où les conducteurs d’hommes sont tous socialistes, Thierry Bodson, président, le premier, complètement en décalage avec les intérêts des affiliés à ce syndicat !
On se réjouit à l’avance de déguster le discours de Bodson à ses troupes qui va être un morceau d’anthologie du genre « soyons indignés, mais restons calmes et l’arme aux pieds ».
Bien entendu, lorsqu’on est giflé et qu’on fait semblant que la gifle est sans importance, et qu’on se rassoit après l’événement comme si de rien n’était avec les ministres gifleurs, on prend le chemin de Canossa avec passage sous les fourches caudines.
Dame, mettez-vous à la place du camp libéral qui compte profiter de l’avantage moral qu’il a sur le PS.
Justement ils ont dans leurs cartons quelques pistes soufflées par le patronat pour réduire les dépenses publiques ; qu’importe si dans les moments tragiques que nous traversons, la fracture entre les possédants et les possédés devient irréductibles.
Ce qui se joue est une tragédie digne d’une scène de théâtre. Chez Racine, elle finit par la mort du héros. Sera-ce le capital ou le peuple ?
On est fixé sur les limites de l’économie libérale. La liberté dans sa sémantique MR se réduit à la seule liberté d’entreprendre ! Elle devrait donc disparaître en bonne logique démocratique qui rend au mot liberté tout son sens. Mais le néolibéralisme obstinément promu par Ursula von der Leyen et Charles Michel, s’accroche et enjoint par « devoir » au peuple de soutenir le système établi. Ils ont réussi à faire de la démocratie une enveloppe vide ! Alors que les gens de la rue sont dans la conviction que l’économie libérale n’est plus adaptée à leurs besoins.
Ce sera probablement un des conflits majeurs dans le futur. Pour l’heure les libéraux tiennent la corde et n’entendent pas la lâcher.

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À l’échelon local, avec les 27 de l’UE, la droite marque des points. Le gouvernement d’Alexander de Croo et le MR sentent la possibilité d’en profiter. L’occasion est propice : où trouver tout de suite des milliards pour éviter l’effondrement à termes des finances publiques ?
Une seule source pour ces gens-là : le social !
D’abord Karine Lalieux reste dans son coin, tandis que l’État poursuit l’imposition des pensions qui fait que, paradoxalement, un pensionné à 1600 euros brut, après prélèvement, tombe sous la barre des 1500 euros nets promis par la propagande socialiste ! Elle n’a même pas réussi à faire modifier l’impôt sur ces faibles rentrées !
Ensuite, Georges-Louis Bouchez qui n’est pas dans ce gouvernement tout en y étant par ministres interposés, joue le rôle du traître Ganelon au théâtre des marionnettes de la rue Surlet, à Liège.
Alexander De Croo pourrait passer, dans cette ambiance, par une forte diminution des subsides aux CPAS des grandes villes, toutes déficitaires. Cette aide des Communes, ultime moyen de survivre, recueille depuis plusieurs années toute une kyrielle de gens exclus du chômage par de nouvelles lois répressives. Justement, GLB veut faire pression sur le gouvernement pour réduire à deux ans le doit aux allocations de chômage, dans une deuxième attaque contre les pauvres !
Est-ce que, pour sauver les portefeuilles de quelques ministres, les socialistes et les écolos boiront cette nouvelle coupe d’amertume ?
Ils ont quand même une arme redoutable, sans eux tout gouvernement est impossible sinon faire appel à l’extrême droite flamande et dire adieu à une déjà difficile parité entre Flamands et Wallons.
Elle pourrait se faire, puisque les Flamands sont majoritaires. Le danger serait de mettre la Wallonie définitivement sous tutelle flamande et c’est sans doute la faute que le MR ne voudrait pas commettre.
Si après ça, les socialistes n’ont pas compris, c’est à se demander s’ils ont encore le pouvoir de réfléchir par eux-mêmes ou s’ils sont dorénavant des libéraux européens, comme les autres ?

12 octobre 2022

La Haute !...

Tout le monde a pu observer avec Michel Pinçon (1), que la haute bourgeoisie pratique l’entre-soi dans des endroits déterminés par la protections des abords et, éventuellement, le prix élevé des services. Les discours sur la mixité sont évidemment des écrans de fumée derrière lesquelles la bourgeoisie se cache. Ils sont destinés à nous faire supporter notre nouvelle mixité dans les quartiers à traîne-savates, par l’utilisation de ce mot symbole.
Ailleurs, les publics se mélangent peu. En effet, les activités pratiquées permettent de maintenir un « entre-soi » confortable : on fréquente des espaces dans lesquels on réalise des activités qui sont pratiquées par des personnes du même niveau social.
Avec les rallyes, Michel Pinçon note pour la France quelques localités et quelques cafés spécialisés dans l’accueil et l’événement bourgeois. La Messe de la Saint-Hubert à l’abbatiale de Saint-Jean-aux-Bois (Oise), où l’on fait bénir la meute de chiens avant une chasse à courre, la Commune « Les Portes-en-Ré », à la pointe extrême de l’île de Ré, devenue un des lieux de ralliement des familles de la bourgeoisie, les salons parisiens, les villas des bords de mer, les chalets de montagne, forment un vaste espace quasi public pour la bonne société, qui y goûte le même plaisir qu’elle a à se retrouver dans des cercles parisiens, l’Automobile Club de France, place de la Concorde, ou le Cercle de l’Union interalliée, rue du Faubourg-Saint-Honoré.. Chacun se salue, tout le monde bavarde. Une société enjouée, ravie d’être rassemblée et de pouvoir être elle-même à l’abri des importuns, voilà la « contre-image » de cette classe sociale, loin de l’image du patron surmené travaillant quatorze heures par jour que Georges-Louis Bouchez évoque de son perchoir du MR.

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Du point de vue bourgeois : travailler moins pour gagner plus, la Belgique n’a rien à envier à la France, de ses endroits chics où les carrières de domestique ne s’envisagent encore qu’avec gants blancs !
Knokke-le-Zoute, Lasne, l’espace routier privé de Cointe à Liège, le golf du Sart-Tilman, une partie du quartier Flagey derrière l’étang, avenue Louise ou place Van Meenen, Haut de Saint-Gilles à Bruxelles dont le mètre carré se négocie autour des 4.000 euros, vous ne risquez pas d’y croiser « de la mixité » autre que celle levée tôt matin et passant furtivement ramasser les poubelles. Quelques cafés à Bruxelles, « ouverts à tous » (manière de plaisanter) font office du café de Flore. Ils ont noms Flamingo, Potemkine, Bar du Matin, Walvis, Barbeton, Mappa Mundo, Zebra bar, Roi des Belges, etc.
Pas de machines à sous, d’écran géant télé pour la retransmission des matches de foot, le service est tout en feutré et discrétion. Les garçons ne s’appellent pas par leur prénom, mais ont un sixième sens pour apparaître, quand le client lève un bras d’une certaine façon.
Consciente de ses intérêts, la haute bourgeoisie se distingue par la sophistication de ses modes d’organisation... Sous un collectivisme pratique se dissimule, derrière un discours faisant passer pour du talent individuel des positions transmises de génération en génération, une sorte de contentement qui ressemble à celui du python qui digère au soleil depuis huit jours.
Le monde politique libéral par les hauts revenus que notre bêtise et leur culot lui attribuent s’y frottent depuis longtemps. Il aide à transformer l’image horrible de l’exploiteur de jadis en créateurs de richesse, des discours appris qui transpirent l’argent.
On pourrait croire la bourgeoisie collectiviste tant elle est, en apparence, solidaire. Mais ce collectivisme n’est que pratique. Il prend la forme d’échanges, de dons et de contre-dons, avec les autres patrons et tous ceux qui occupent des positions de pouvoir dans les domaines financier, politique ou médiatique.
Les détenteurs des moyens de production vivent et agissent à l’aise au cœur des rapports sociaux : les patrons n’ont pas à théoriser leur position dominante, dont d’ailleurs, le plus souvent, ils ont hérité.
Le rapport social qui fonde sa classe, l’exploitation du travail d’autrui, en fait d’abord une « classe en soi » : ses conditions objectives de vie contrastent par leurs richesses avec celles des classes moyennes et des classes populaires. De surcroît, c’est une classe consciente de ses intérêts et mobilisée pour les défendre, notamment par l’intermédiaire de syndicats patronaux. On parle alors de « classe pour soi ».
L’entre-soi grand-bourgeois permet l’offensive idéologique actuelle, avec ses victoires dans les pays de l’Est et en Italie. Comme par magie rhétorique, la lutte des classes est inversée : on transforme les « exploiteurs » d’hier en « créateurs de richesses » et les « exploités » en « coûts ». De leur côté, les patrons s’abritent derrière le paravent idéologique de la concurrence libre et non faussée – que les meilleurs gagnent ! –, une vulgate de l’économie libérale qui permet de légitimer une position sociale souvent héritée et collectivement protégée.
Les armes utilisées sont des mots comme « compétitivité », « déficit public », « trou de la Sécurité sociale », « chômage ». Vous connaissez ? Ce sont des mots que nos ministres utilisent sur tous les canaux d’information. Ils s’inscrivent dans une guerre des classes que les plus riches mènent à l’échelle de la planète. « Il y a bien une guerre des classes reconnaissait le milliardaire américain Warren Buffett en 2005, mais c’est ma classe qui est en train de la gagner. »
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1. Michel Pinçon (1942-2022) sociologue, directeur de recherche au CNRS, nous a laissé une œuvre exemplaire sur la bourgeoisie et le pouvoir de l’argent. Comme pour la génération Bourdieu, les observateurs de la société d’aujourd’hui ne pourront pas écrire des articles sans s’y référer.

11 octobre 2022

L’insoutenable légèreté d’Alexander.

Les conclavistes sortent à peine de leur ergastule doré, qu’Alexander De Croo nous fait un tel portrait de l’avenir de la Belgique qu’il ferait fuir un demandeur d’asile d’Ouagadougou !
Le gros malin ! Comme si nous ne savions pas qu’avec leur politique, on flirtait depuis longtemps avec l’abîme des finances publiques !
Le gouvernement se doit de théâtraliser l’événement pour nous rappeler qu’il travaille de nuit sans supplément de salaire, dans un dernier round d’entraînement avant le match de mardi à la Chambre.
Le rôle de composition d’Alexander non maquillé devant les caméras est parfait. Il énonce la liste des malheurs belges, d’une voix lugubre. On se dit en l’entendant « aïe… à ya-yaïe », la douche froide c’est pour nous !
Prémonition, on n’avait pas tort !
« Le déficit excessif, le vieillissement de la population et la hausse des taux d’intérêt font exploser notre dette publique. Pour maintenir cette dette à un niveau raisonnable, il faudrait un effort budgétaire de quelque 45 milliards d’euros. Cela contraste fortement avec le flot incessant de mesures politiques prévoyant une augmentation des prestations, des dépenses supplémentaires et des réductions d’impôts permanentes. »
Autant le dire tout de suite, c’est tintin pour les pensions. Les longues durées au chômedu vont le sentir passé. L’imagination des MR est débordante. Ces libéraux à l’essorage de nos viandes vont se surpasser dans les prochains jours. Georges-Louis Bouchez est en pleine forme, il a son idée : réduire les dotations des CPAS au maximum. Faut le comprendre, il a le dos au mur, après la razzia sur les plus pauvres, si le bassinet n’est pas assez rempli du sang des victimes quasiment coventionnelles, ce spécialiste du péculat au PS devra se tourner vers les riches ! Il risque sa place, le pauvre homme !
Après cette bombe poutinienne sur les victimes civiles habituelles de l’Etat belge, Alexander nous parle comme si nous étions au niveau de la maternelle pour nous recommander des trucs simples afin de consommer moins d'énergie !
Le break délassant terminé, il revient sur l’état gravissime de nos finances publiques. « Selon les dernières estimations du Bureau du Plan, le déficit budgétaire global de la Belgique atteindrait 5,4 % du PIB cette année, soit la bagatelle de 31 milliards d’euros. La dette publique totale devrait rester au-dessus de 100 % du PIB. Cela équivaut à quelque 580 milliards d’euros. »
De l’aveu même des élites en didascalie « Il est peu probable que le gouvernement fédéral actuel améliore sensiblement cette situation. »

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Imaginons Béatrice Delvaux dans le coin presse à faire semblant de s’intéresser. Elle a déjà tout ce qui nous pend sous le nez dans un rapport de sa haute direction, branché en direct rue de la Loi.
Avec les élections en vue, il est quasiment certain que la situation ne sera pas meilleure lorsque le budget sera établi l’année prochaine, alors on traîne les pieds pour la saignée de celui-ci. Pas d’hallali triomphant pense « l’Haut lieu ». GLB qui s’apprêtait à servir le grand cerf cerné par les chiens, rentre son couteau de chasse dans son fourreau. Branché en direct par ses ministres au conclave, lui aussi attend des instructions de son Big Brothers, cousin de celui de Béatrice.
Les mauvais Belges (nous) semblent inconscients de la gravité du défi fiscal auquel nous sommes confrontés… Et Alexander de revenir sur le vieillissement de la population et des dépenses supplémentaires pour les retraites et les soins de santé.
Enfin l’aveu :
« …nous ne nous y sommes jamais préparés correctement. La réforme des retraites de ce gouvernement est également un coup dur à cet égard. Selon les dernières estimations, fondées sur des hypothèses assez optimistes, d’ici 2050, les dépenses sociales publiques annuelles seront supérieures de 4,1 % du PIB à celles d’aujourd’hui. Cela correspond à une facture annuelle supplémentaire de 23 milliards d’euros à partir d’aujourd’hui. »
Les âmes sensibles en sont presque à sortir les portefeuilles tout de suite.
Un vernaculaire bedeau n’a plus qu’à passer avec le chapeau du papa d’Alexandre pour débuter in situ la levée de fonds qui « sauvera » la Belgique.
Les socialistes se sont fait piéger en entrant dans la Vivaldi, Karine Lalieux la première !
Le reste est balbutié dans les sanglots étouffés : les taux d’intérêt qui augmentent, la dette publique qui grimpera à 200 % du PIB d’ici 2040, et à près de 400 % d’ici 2070 ! Les bourgeois craignent pour leur pognon !
Voilà, c’est fini. Chacun part de son côté. Bizarrement, personne ne semble affecté. Et pour cause, aucune mesure résultant de l’analyse d’Alexander De Croo ne touche l’environnement du premier ministre, surtout pas les diaristes. Ils sont en sérendipité d’un bon restaurant.

10 octobre 2022

Douche froide.

À voir avec quel peu de zèle ce gouvernement prend des mesures pour soulager la misère des Citoyens qui travaillent pour pas grand-chose et la haute considération qu’il observe pour d’autres, souvent oisifs et actionnaires, on se demande par quelle loi centrifuge ce pays nous agglomère encore ?
La nécessité, sans doute, d’être de quelque part, de n’avoir pas besoin d’un plan des rues pour déambuler dans la ville, de reconnaître tel ou tel passant avec lequel on a des affinités, ses parents proches ou éloignés qui vivent les mêmes galères ou s’en sortent mieux, bref d’y avoir fait son trou dans lequel nous y avons déposé nos meubles et nos souvenirs.
À l’heure où l’écaille nous tombe des yeux, le spectacle paraît tellement différent de ce que nous en escomptions, que la déception est immense !
L’affectif n’est pas tout. L’impression de vivre en marge dans ce qu’on appelle, dans les milieux de pouvoir, une démocratie et qui ne ressemble plus à rien pour la majorité des gens, fait qu’on reste sur la faim de quelque chose qu’on n’a plus ou qu’on n’a jamais eu.
Cette impression de n’être plus du peuple, que le patois soudait jadis par quartier ou par village, s’est accrue par une nouvelle sorte de citoyens venue s’installer, comme dans la fable « Le chat, la belette et le petit lapin », de ce bon Monsieur La Fontaine. Son occupation pacifique, en y dédaignant nos mœurs et nos coutumes, serait par l’afflux d’arrivants, comme une marée d’équinoxe propre à nous submerger, dit-on à droite et « que non pas ! » dit la gauche se moquant !
Sans idiome et sans terroir, le seul bien commun : la langue française, sous le poids de l’informatique et des langues étrangères infiltrées avec les locuteurs de la transhumance, est en train, elle aussi, de partir en quenouille par le haut, des universités et des intellectuels trois étoiles qui en sortent pour nous manœuvrer et en même temps la dépecer, pour la rendre compréhensible à d’autres cultures.
De ce bouleversement découle la signification de notre insignifiance. Nous ne valons même pas l’attention que devraient apporter à nos existences, les gens de pouvoir qui en principe, ne sont là que parce que nous avons fait en sorte qu’ils y soient. Comment expliquer ce phénomène, cette magie des urnes qui invariablement met en scène les mêmes dont on fait les gouvernements qui parient, une fois la mise emportée, de jouer la partie contre nous !
Ils n’ont pour toute excuse que d’être eux-mêmes pris dans un engrenage qui les dépasse et les utilise, comme nous, sans demander leur avis.
Nous voilà enfermés derrière une double porte !

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Nous sommes en trop, probablement, dans ce pays. Nous encombrons les endroits où en principe des générations de nos parents ont vécu et sont morts, comme allant de soi, pour que nous en prenions la suite.
L’organisation par nos votes est devenue une histoire ancienne, a-t-elle seulement été un puits de vérité où se puisait la démocratie ? N’avons-nous pas été les victimes d’une hallucination collective depuis la Révolution française selon laquelle un vote, une voix, devait conduire au bonheur des peuples ? Ce serait seulement maintenant que nous nous en apercevrions, balayés par les circonstances économiques du fait de la pandémie, de la guerre et d’une nouvelle génération importée pour alimenter les usines et les champs, à nos corps défendants ?
Si nous ne valons rien aujourd’hui, c’est parce que nous ne valions déjà rien hier.
Nous l’avons su trop tard, quand notre destin était remis aux bons soins de l’Europe et que nos élus devenaient des intercesseurs et des complices.
Nous aurions dû nous alarmer bien avant que nous ne fassions partie de leur système, quand nous étions déjà des pions interchangeables propres à servir de complément à leurs machines, plutôt que leurs machines soulagent nos peines.
Nous imaginions que le progrès était pour nous, alors qu’il n’était que pour eux.
Comme l’industrie produisait de plus en plus, nous devînmes des servants-consommateurs et pendant fort longtemps nous y crûmes.
Aujourd’hui que les masques sont tombés, nous sommes abasourdis et fâchés contre nous-mêmes de n’avoir pas senti la vieille imposture. Il est vrai que deux guerres ont éclairci les rangs des blouses bleues à la veille de comprendre. Bientôt en uniforme, ceux qui étaient sur le point de prendre le pouvoir qui leur revenait, sont revenus des combats à plus de vingt millions dan des caisses à la première et plus de quarante millions, dit-on, à la deuxième.
Qu’importe ce que nous avons raté, nous ne le devions qu’à nous-mêmes. Par ces temps tragiques, tout est différent. La nasse s’est refermée, nous sommes dedans de manière quasiment définitive, par le système économique profondément inégalitaire et par une morale de circonstance qui nous somment de poursuivre un chemin que nous ne voulions pas en servant des intérêts qui ne sont nettement pas les nôtres.

8 octobre 2022

Une grande professionnelle.

Le truc-machin du chose a élu l’éditorialiste en chef du «Soir» Béatrice Delvaux, nouvelle académicienne de l’Académie royale de Belgique, classe Technologie et Société.
Il fallait quelqu’un de très représentatif de l’officielle manière d’informer, les deux pieds dans le libéralisme de la bienpensance et le reste dans les bons feuillets de la famille Rossel, section météorologie des plages et aspects sociaux divers.
On ne pouvait mieux tomber. On se sent tellement bien compris qu’on a presque honte d’écrire que le pays est en faillite, secoué, par la vague de bonheur d’une écriture si adaptée à son temps d’une journaliste ébouriffée, si primesautière dans son look, fière d’être du marbre (1).
Hé oui, madame Delvaux, le pays va mal pour la plupart des Belges. Ils ne vont pas vous contredire si parfaitement heureuse d’être à soupirer d’aise au moindre signe du gouvernement, que la plupart des gens ne vous ont jamais lue par instinct ou vous ayant lue, ont cessé de vous lire par dégoût !
Bart De Wever a comparé le pays à une nouvelle Grèce ! Je vous sens déjà prête à bondir sur le clavier de votre ordinateur, pour une réplique cinglante à paraître dans « Le Soir ».
Quoique ayant des réticences à croire le pointu flamingant, force est de reconnaître qu’il a raison.
En bonne académicienne vous allez vous référer aux économistes labellisés purs produits « made in Belgium ». La dette belge était fin 2021 de 108% du PIB, la dette Grecque est à 195%. Pour être plus précis, notre pays est plus proche de l’Espagne et du Portugal qui ont des dettes de 120% que de la Grèce.
C’est fou la rage d’avoir raison sur une comparaison, alors qu’il n’est question que du martyr des gens à hauteur des pâquerettes, pensionnés sans pension ou presque et chômeur sans droit ou presque.
Quant au déficit public, argument qui va de soi en votre faveur, il est à 5,5% chez nous et à 7% chez eux. Quoique 1 % 5 d’écart n’a aucune signification, puisqu’il est à géométrie variable suivant de quel côté du vent on se place.
Le problème pour le gouvernement De Croo, c’est qu’il n’y aura pas d’amélioration dans les prochaines années puisque par raison d’État et domestication par l’Europe, la politique du néolibéralisme sera poursuivie rendant toute réforme structurelle impossible, sinon, celles qui consistent en la poursuite de la démolition des services public, l’américanisation des hôpitaux et, en apothéose, le saccage du social, afin de rentabiliser l’État et ses dépendances à la façon des boîtes de corned-beef !
Si c’est ça la pensée profonde de la barbaque intellectuelle au pouvoir, autant dire que Béatrice Delvaux va nous servir des futurs éditoriaux gratinés dans les mois à venir !

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Cela veut dire, en bref, que les finances publiques se dégradent. Car ce déficit n’est pas ponctuel, il est structurel. La comparaison avec la Grèce est donc surtout politique.
Rapide retour en arrière.
L’usine à gaz s’est montée tube après tube lors de la restructuration du pays en Régions, par le triplement du personnel politique et la redondance des services et des gloses inutiles parce que cumulatives. Les promoteurs du nouvel État on les connaît, Eyskens, Verhofstadt et consort.
L’idée de mettre en concurrence les travailleurs du monde entier par des traités commerciaux date de là. Elle est partie du libéralisme le plus obtus, sans considération aucune pour « ceux qui font » sous les injonctions de « ceux qui pensent ».
L’entrée de la Belgique dans l’euro des années 90 a servi de prétexte à un serrage de ceinture des plus sévère des populations. Dehaene passe d’un déficit structurel de 8% en 90 à 0 % en 2000 !
La crise de 2008 déstabilise l’équilibre. Le château de cartes du 0 % disparaît. Di Rupo, l’archange centriste, a bien réessayer dans la combine d’un assainissement, par après, saisi par la terreur des agences de notation qui l’avaient à l’œil. Il n’eut pas le courage de sa politique. En faire porter le chapeau directement aux travailleurs était au-dessus de ses forces. Il se contenta de mâcher la besogne pour son successeur Charles Michel. Depuis, nous n’avons connu que des déficits. La tax shift de Reynders et la longue période d’affaires courante liée à la démission de la N-VA ont fait le reste.
Madame Delvaux conteste ce scénario. Elle impute le train fou au Covid. C’est la thèse officielle. C’est oublier qu’avant l’épidémie et l’enfermement de la population, les déficits n’avaient pas fléchi. La guerre en Ukraine et la crise énergétique ne vont pas arranger les choses, cependant nos malheurs structurels n’y ont qu’un rapport léger. Les déficits viennent d’ailleurs, de la structure en Régions de l’État, de l’air malsain du libéralisme à court d’idées et de l’Europe à côté de ses pompes.
Ce qui a fait que Béatrice Delvaux soit élevée au rang d’académicienne, c’est probablement sa façon d’expliquer les choses ; Nous serions tous responsables, alors que c’est son clan qui l’est seul !
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1. Terme de presse désignant la plaque d’acier sur laquelle les typographes disposaient jadis les galées de lignes de linotype, pour la mise-en-page !

6 octobre 2022

LES ENGAGÉES cui-cie (1)

Pauvre Maxime Prévot, pauvre petit parti des Engagés tellement mal en point que, par compassion, les autres partis en arrivent à ne plus en dire du mal ! Ce qui est rare dans le pot-bouille où macèrent les gens de pouvoir s’observant en chien de fusil. Cet ancien grand parti fait la culbute, sans que les autres esquissent la moindre chiquenaude !
Maxime Prévot dans le chaudron, tremble qu’un ancien ami craque une allumette.
Deux gaffeurs consécutifs à la tête d’un parti, la chute était assurée. Benoît Lutgen tête de gondole avant le bourgmestre de Namur est le premier à avoir saisi la pioche pour creuser la fosse du CDH. Le trou s’est fait le jour où, jouant les incorruptibles, Benoït s’est gendarmé contre un PS corrompu, pour s’acoquiner au MR et littéralement mettre le PS à la porte du gouvernement wallon.
Comme s’ils n’étaient pas tous plus ou moins corrompus !
Personne ne pourrait dire le contraire à propos du PS, mais il est le parti le plus important de Wallonie. Lutgen aurait dû le savoir. Peut-être a-t-il imaginé qu’il allait faire un triomphe en jouant les purs ? Le pauvre n’avait pas la fibre d’un Machiavel.
Dès ce coup tordu, les autres partis se méfièrent des pudeurs de gazelle de Lutgen !
Prévot est tombé dans un autre piège, celui d’une nouvelle dénomination, passant d’un acronyme à un nom commun : Les Engagés.
Quelle idée aussi de changer CDH (Centre démocrate humaniste) et PSC (Parti social-chrétien) en cette profession de foi-titre : « Les Engagés », comme si Maxime Prévot sortait tout joyeux du FOREM avec un contrat d’embauche. !
Il n’a pas idée de l’effet malheureux d’une cascade d’appellations successives dans l’opinion publique. Cela veut dire, on efface tout, parce qu’avant, c’était mauvais !

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Gérard Deprez, passé aux libéraux en voulant y entraîner le reste de la troupe, avait déjà saboté son propre parti en avant-première de ce qui allait être la suite. .
Joëlle Milquet y a vu sa chance d’acquérir à peu de frais le titre de présidente d’un parti au crédit bien entamé. Elle y a joué les stars dans les revues sur papier glacé, en des poses étudiées par des photographes de mode. Elle a plu un moment, mais pas en qualité de présidente d’un parti sérieux, plutôt en hôtesse d’un club glamour.
Le reste on le connaît. Trempée dans des affaires dont personne ne comprend rien (y compris Benoît Lutgen, sans quoi il n’aurait pas joué les Incorruptibles avec le PS), elle a dorénavant des filantes à ses pantys et le maquillage moins violent, dans les cabinets des juges d’instruction.
Et voilà Maxime Prévot en 2022, avec plutôt des engagées sur les bras que des engagés, flanqué de ces deux superwoman Catherine Fonck et Alda Greoli, perdreaux qui ne sont plus de l’année et dont on a peine à croire qu’elles pourraient l’être l’an prochain. Alors que la députée bruxelloise, Véronique Lefrancq, a annoncé sa volonté de quitter Les Engagés après mûres réflexions, afin de continuer son travail politique en tant que députée indépendante au Parlement.
Il faut croire que Maxime Prévot ne lit pas les journaux. Il semble n’avoir pas compris que c’est de la civilisation chrétienne dont on parle partout, menacée d’extinction par une vague migratoire sans précédent et qui risque d’emporter la mise dans le Sud de l’Europe, plongeant le reste des Vingt-sept dans le chaos !
Ce n’est donc pas dans la nouveauté qu’il aurait dû trafiquer un nouveau patronyme à son parti, mais dans l’ancien, en fouillant dans son histoire.
Pour les derniers croyants qui restent, les nostalgiques et les gens conscients des enjeux actuels, quoi de plus symbolique que de revenir au PSC, dans l’anagramme duquel le « C » pourrait redevenir l’étendard en tête d’une nouvelle croisade.
Le PSC est le synonyme de biens de défaites sociales et de mésaventures syndicales, lorsque le syndicat de Madame Ska se recommandait de la chrétienté pour faire des coups tordus à la FGTB, mais bon… quand il y a urgence, on passe sur bien des choses et des noms, comme le fameux réactionnaire Nothomb qui se croyait propriétaire du parti avant Deprez, on les oublie, quand il y a action.
Les temps changent. Ce serait un avantage de se réclamer d’une religion à l’origine de notre civilisation aujourd’hui laïque… Enfin, pour ce que j’en dis, nul n’ignore ce que je pense des religions.
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1. Le contrat d’insertion emploi (CUI-CIE) concerne le secteur marchand.

5 octobre 2022

L’IRAN À UN CHEVEU PRÈS…

En prolégomène, je précise que toutes les religions m’emmerdent, mais qu’au nom de la liberté de croire ou de ne pas croire, j’ai le plus profond respect pour ceux qui croient, à condition qu’ils me respectent comme je les respecte, dans mon droit de trouver stupide ce qu’ils révèrent.
Les religions ont toujours été faites de conneries racontées aux fidèles par des illuminés, des commerçants ou des fanatiques visionnaires.
Plus c’est tiré par les cheveux, plus il faut s’en méfier. Exemple l’Iran où une jeune femme est morte à cause d’une mèche qui dépassait de son foulard islamique !
La reigion, quand elle sert de morale à ceux qui en sont dépourvus, est avant tout l’assurance pour les trouillards qu’il y a quelque chose après la mort, ce qui les aide à vivre, en donnant du sens à leur vie.
Ce qui se passe en Iran dépasse l’entendement. C’est tout bonnement une religion au pouvoir qui interdit à la moitié du genre humain de montrer la moindre mèche de cheveu, à la lubricité de l’autre !
La Nupes, les mélanchonistes en tête, ne s’en laissent pas compter dans leurs mamours à des Français d’origine maghrébine, probablement presque tous musulmans. Ces tribuns de la République ont à peine une pensée pour les Femmes iraniennes qui défendent leur liberté, sous prétexte qu’il y a des ressources électorales à flatter l’électeur musulman.
Cette drôle de gauche se concentre dans les affabulations médiatiques de Sandrine Rousseau, écologiste à ses heures creuses et ultra-féministe à temps plein. Elle pense que le foulard est un ornement et pas un symbole, ce qui lui permet de ne pas dire un mot sur le combat de ses sœurs iraniennes pour la liberté.
Étrange gauche qui renie ce qu’elle est, ses combats anciens et ses victoires sur l’obscurantisme pour servir de carpette orientée vers la Mecque aux ayatollahs, aboyeurs de minarets et grands pourvoyeurs d’assassins de mécréants.
Ne le nions pas, la civilisation européenne est le produit de plus de mille cinq-cents ans d’emprise du christianisme. C’est-à-dire mille ans de bûchers, de tortures variées et combien d’autres atrocités perpétrées au nom de Dieu, par des prêtres fous d’amour pour une abstraction et plein de haine pour l’incroyant ou, pire, le dissident « sorcier ». Mais, c’est aussi cette religion qui nous a donné Erasme et Spinoza, la thèse et l’antithèse.

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Car, même sous la terreur et la bêtise des prêtres, une civilisation s’est forgée, a tenu bon et a fini par s’imposer aux disciples d’Hadès qui se croyaient défenseurs du Christ.
Enfin, depuis une centaine d’années, les prêtres se sont apaisés, réduits au périmètre de leur cure et de leurs lieux du culte. Ils cohabitent sans pensées criminelles avec une population libérée de leur joug.
Et voilà que notre pseudo réussite économique attire les Maghrébins. Notre bénignité d’accueil leur permet de pratiquer une autre religion que celle que nous avons eue tant de mal à mettre dans un état d’endormissement léger. Et au lieu de nous en remercier, ils développent chez nous des Torquemada et des Savonarole en babouches et abayas, qu’ils dressent contre nous !
Le malheur subjugué, un autre survient. Nous nous retrouvons face à des mouvements pour la nouvelle intruse, à peu près au niveau de la période moyenâgeuse de l’autre qui nous a fait tant souffrir ! Nous avions des prêtres missionnaires au temps des colonies. Nous en avons été débarrassés avec la fin de nos ambitions d’aller piller chez les autres ce dont nous manquions. En voilà d’autres missionnaires qui surviennent, nouveaux cauchemars porteurs d’autres conneries que celles que nos prêtres proférèrent dans la Région des Grands Lacs ou à Kinshasa, tout aussi fallacieuses et contraignantes.
La gauche, pilier intransigeant de la laïcité, joue un jeu dangereux en se reniant et en montrant un visage jusqu’à présent plus stupide que retors.
La vérité est qu’il est impossible de faire le tri entre musulmans intransigeants et travailleurs exploités, proies faciles des patrons avides de main-d’œuvre pas cher.
Si ces derniers doivent être aidés et soutenus par la gauche, ils font partie d’un tout quasiment partout solidaire et indissociable des croyants, d’entre lesquels d’absolus crétins se distinguent par des tueries et des fatwas.
Dès lors, le drame de la gauche est là.
Doit-elle jouer le jeu de la droite en arguant que le Maghreb, en plein transfuge, n’apporte rien que des peurs et des renoncements aux populations européennes, surtout celles bordant la Méditerranée et en danger d’être colonisée ou venir au secours des misères et combattre les injustices là où elles se trouvent sans distinction de religions, de coutumes et d’origines ?
C’est ce dilemme qui doit être tranché le plus rapidement. C’est une question de civilisation. L’Européen n’a pas envie d’être semblable à un Palestinien qu’Israël expulse par la force.
On n’en est pas là. Mais, le temps n’est pas loin où des pays comme la France et la Grèce n’auront plus que l’alternative de la soumission ou de la répression aveugle et par conséquent injuste.


4 octobre 2022

UN MONDE MERVEILLEUX !

Pas que les marchés que Christine Lagarde refroidit !
On en reste saisi. Quoi, « les choses de la vie » passeraient à côté des marchés, sans que nous le sussions !
Empêtrée dans une situation délicate, la Belgique serait dans le triangle des Bermudes, risquerait le drame dernier, la faim ultime… enfin, n’exagérons rien, pas tout le monde ! Tandis que les mouchettes se collent à la toile d’araignée, les grosses passent à travers, détruisent même l’ouvrage de la dentellière.
On ne nous dit pas que ceux qui nous annoncent l’Armageddon sont heureux, ploient dans les honneurs, festoient au don Pérignon, que leurs domestiques nourrissent les chiens de compagnie de fruits de mer et autres babioles, sur les canapés des salons dans une température de 25°, ce que bientôt les hôpitaux ne vont plus pouvoir atteindre !
Et ces gens qui téléphonent : allo !... Addis-Abeba, le marché de la datte a perdu trois point ! Merci. Allo !... Hong-Kong, c’est Charlie… le mec du Dragonfly ! Tu me remets ? Les marchés ? L’horlogerie perd 1 point, elle se soutient avec les fausses Rolex à 20 dollars. ! L’électro ménager se redresse après en avoir perdu sept, pour finir à moins deux !
Le bureau-conseil s’est spécialisé dans la rente à la Ponzi sauf que ce n’est pas bidon. On palpe dans le réel, au service des grands de ce monde. Les commissionnaires et leurs équipes qui spéculent sur les cours, sont parfois trente ou quarante à servir de pare-feu à quelques oligarques russes, milliardaires enturbannés, jockeys newyorkais et footballers au Paris-Saint Germain. Bloomberg économics n’en dort plus. Il croule sous les commandes !
Bureaux d’analyses, experts en fiscalité et en droits internationaux, agences de cotations sans lesquelles le propriétaire de la moitié de la presse en Belgique se fait du mauvais sang, oui, comment vivent-ils personnellement la crise ?

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Elon Musk n’a pas encore peuplé toutes les agences et les bourses de ses Optimus. Tout ce monde de l’économie qui fait monter et descendre les prix de ce qui est vendable existe encore en chair et en os. C’est de l’humain pareil au conducteur de bus, à l’employé du gaz et jusqu’au chômeur de longue durée dans la plonge d’un hôtel bas de gamme, comme lui a recommandé chaudement son placeur, entre deux bouffées de sa sèche et un renvoi de l’entrecôte de midi.
Ils pensent quoi, eux, de la crise inflationniste qui prend de l’ampleur, quand le milliardaire propriétaire d’Inbrew-Holdings s’inquiète pour le prix du houblon ou quand Bernard Arnault prend une option sur le marché de Caracas pour ses Vuitton, tandis que Françoise Bettencourt cherche un abri sûr pour quelques liquidités hors banque ?
C’est la question qu’on ne se pose jamais, les yeux écarquillés sur Mathieu Michel petit arriviste parmi les grands avec 10.000 nets au compteur, plus les loukoums, voiture et avantages, ce qui lui fait quand même presque la pension multi-emplois de papa Louis.
À croire que la crise n’est que pour nous, eux ça va très bien, merci. Le salaire de Mathieu Michel, c’est du pipi de chat pour le patron d’un de ces comptoirs à faire prospérer le pognon par tous les temps. .
Qu’est-ce que vous voulez que ça leur foute que le gaz ait augmenté de 150 % ?
En réunion non-stop depuis deux ans, bien avant qu’un torchiste ne torche un morceau de bravoure dans le journal Le Soir sur l’envolée du kilowatt heure, ils le savaient que ça allait mal finir et que nous passerions à la caisse, à l’exception d’eux et de leurs clients.
« Depuis deux ans, la crise du coronavirus a mis à mal l’économie mondiale et son impact devrait se faire ressentir durant un moment encore, notamment en 2022 » fanfaronne un « Lehman Brothers » recyclé depuis dans la saucisse en gros, aux abattoirs de Chicago.
« Difficile de faire des prévisions dans ce contexte, ma chère » glapit Solange, conseillère auprès d’une Agence de statistiques qui a ses entrées chez Macron, au Palais.. De nombreux autres facteurs pourraient également influencer l’économie mondiale au cours des 12 prochains mois, dans le bon, mais aussi et surtout, dans le mauvais.
C’est le mauvais sang qu’on se fait qui les excite : le pensionné dont on taxe le brut bien avant les 1500 euros net dont ils ont fait un symbole, voilà qui leur donne des érections. La montée du pauvre aux balustrades et qui va plonger sur n’importe quel boulot chez les riches, les font mourir de bonheur !
Que pèse pour eux la vie de nos insignifiances ?
– T’en fais une tête, Richard !
– Je viens de recevoir ma feuille d’impôt !

2 octobre 2022

Salaud d’bourgeois !

Ce qu’au siècle dernier on appelait communément la classe moyenne faite de commerçants, d’artisans, d’employés de bons niveaux, d’enseignants s’inscrivant dans la sphère universitaire, ainsi que certaines professions libérales, est tout bonnement en train de disparaître.
Tout le cycle permettant le renouvellement des couches sociales dans un aboutissement au stade ultime de l’élévation : la bourgeoisie, s’est arrêté brusquement.
Le récent dilemme des boulangers cuisant leurs pâtes au four électrique, s’arrêter ou se déclarer en faillite, se retrouve sous d’autres facteurs impondérables au stade des décrochages et des mises sous tutelles, dans toutes sortes de branches artisanales, des gérants de magasin, aux professions libérales sous contrats gestionnaires.
Le seul « cache-misère » d’une ascension interrompue vers le stade bourgeois reste la classe politique subventionnée par les deniers publics, c’est-à-dire nous, pauvres cloches ! On connaît la rengaine qui consiste à énumérer les avantages qu’offre la politique aux élus, pour voir les mines s’assombrir. Jalousie ?... sans doute un peu. Honte surtout d’entretenir une pléthore de Jean-foutre !
Cet effet de rupture dans le cycle économique risque à termes, de mettre à mal la machine économique libérale, bref de ficher par terre les espoirs que conservent encore l’Europe et les Amériques dans le néolibéralisme.
Les dirigeants de l’Europe ont une explication de l’actuel appauvrissement des deux classes indispensables au système : moyenne et inférieure, ce serait une mauvaise conjoncture groupant des éléments imprévisibles de défaillance, comme la guerre en Ukraine et les modes de consommation à adapter aux réformes nécessaires pour le climat. Voilà un discours préparatoire à une forme d’austérité dont on n’a pas compris la vraie raison, tout simplement l’essoufflement du consumérisme par appauvrissement des richesses naturelles exploitées « jusqu’à l’os », sans le moindre soucis de renouvellement.
Les économistes sérieux y voient aussi le prolongement logique de la crise des subprimes de 2009.
Si bien qu’à l’heure actuelle, la bourgeoisie ne se renforce que d’histrions d’estrade comme Georges-Louis Bouchez, Charles Michel avec quelques autres du MR et la partie de la nomenklatura du PS qui aura réussi à se hisser dans les « bons » coups des salaires au top !

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La bourgeoisie devient de fait l’ultime réservoir d’hommes de pouvoir symbolisant la démocratie, ce qui par antithèse condamne le système à une large oligarchie des trois opinions bourgeoises : celle des Réformateurs libéraux, des socialistes et des démocrates chrétiens.
La bourgeoisie est détestée par une large partie de la population. La définition de Marx et Engels dans le Manifeste du parti communiste reste d’actualité « la bourgeoisie est la classe sociale dominante qui, dans un pays capitaliste, détient les moyens de production et exploite le prolétariat en essayant de maintenir le coût de la main d'œuvre le plus bas possible ». On peut vérifier la justesse de cette définition par la volonté d’Emmanuel Macron et d’Alexander De Croo de tout tenter pour amortir le choc inflationniste actuel… sauf celui d’augmenter les salaires !
Marx avait déjà soulevé la question de l’imbrication de la bourgeoise dans un autre chapitre du « Capital » par la corruption des politiques.
Partout où elle a conquis le pouvoir, la bourgeoisie n’a laissé subsister que le froid intérêt, les dures exigences du “paiement au comptant” ou à échéance à des taux usuraires. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.
Qu'est-ce que la bourgeoisie en 2022 ? Après décantation et constat de la mauvaise passe dans laquelle sombre le libéralisme, la bourgeoisie relève de la lutte des classes et d'une domination par l'argent.
Le bourgeois de « gauche » (bobo ou bourgeois-bohême), caractérisé par ses diplômes, n'est pas nécessairement dans une situation aisée, tandis que, celui de droite, l’est plutôt avec un solide compte en banque. Il est plus conservateur. Son homologue de gauche l’est par état d’esprit.
On est toujours le bourgeois de quelqu'un. « Ni Marx, ni Lénine, ni Trotsky n'étaient fils de concierge », beuglait Yves Montand répétant ce qu’on lui soufflait à la télé. Cela reste valable au siècle suivant, à une époque où « le bourgeois, c'est l'autre », disent les ragondins de la pensée unique.
Il semble que nous entrions dans des temps nouveaux. La société enlève ses masques et montre un tout autre visage.
La bourgeoisie est passée du symbole à la réalité. Au fil des jours difficiles, son égoïsme va se montrer sous un éclairage permanent. Elle restera du côté des gens qui ont tout, alors que la population est surtout faite de gens qui n’ont rien.
Et ça, c’est l’explosif social de demain.

1 octobre 2022

DOCTEUR FOLAMOUR bis !

Un chef tchétchène gonflé à bloc propose à Vladimir Poutine d’utiliser des armes nucléaires « légères ». Si son zèle est diffusé sur des gazettes du Régime, c’est qu’en Haut Lieu, on aime faire courir ce bruit pour effrayer l’adversaire.
De la menace à l’utilisation, il y a de la marge. Qu’importe que déjà on en parle procède d’un état d’esprit schizophrénique.
Car enfin, un esprit sain peut comprendre que c’est le genre d’arme que la folie humaine a construite et qui ne sert à rien, si le camp d’en face en a autant à balancer !
Sinon que ce morceau de stupidité matamoresque appartient à un système de pensée d’un type qui veut se suicider de façon grandiose. Encore que s’il ne reste plus personne pour en parler, à quoi bon en faire les frais ?
Seulement voilà, les dictateurs ne raisonnent pas comme tout le monde. Sans conteste, à la façon, dont des militaires ouvrent des portes du Kremlin devant lui, assurément Poutine en est un !
Le danger, c’est bientôt tout ce qu’il restera en ferrailles défensives comme moyens pour résister à l’assaut de l’armée ukrainienne, tant l’expédition « spéciale » russe tourne au fiasco.
On a déjà vu les meilleures résolutions tourner au désastre… les responsables avaient perdu tout sens commun.
Qu’appelle-t-on bombe nucléaire tactique ?
Sinon des engins de petite puissance capables malgré tout d’irradier et de détruire un espace de la valeur d’une grand-place d’une Ville comme Bruxelles.
Avec des vents qui dispersent le souffle de la bombe, il convient de bien étudier les courants de crainte de se retrouver comme en 14 avec les gaz moutardes, l’arroseur arrosé.
On peut ainsi épiloguer sur les nuisances et en trouver de toute nature. Par exemple, un terrain irradié ne peut se conquérir sur le champ et bloque donc toute avancée militaire. Provoquée par le renom dévastateur de la chose, on peut imaginer l’armée ukrainienne qui ne demande pas son reste et quitte la zone irradiée.

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Tchernobyl est encore un endroit non fréquentable pour quelques temps, malgré un paquet d’années du début de la surchauffe de l’uranium qui a pété.
Dans le camp d’en face, l’OTAN joue des mécaniques et fait aussi savoir que son arsenal dans la petite dimension tactique est bien fourni.
L’OTAN a sur Poutine l’avantage de l’expérience. Ses promoteurs n’ont-ils pas effacé de la carte deux villes japonaises en 45, se plaçant ainsi en tête des assassins patentés ayant acquis du « métier » sur le tas ?
C’est ce qu’a laissé entendre un autre loustic que celui du Kremlin le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse. Évidemment, ce n’est pas Jens qui pousserait sur le bouton. Il n’est pas payé pour ça. Lui, n’est là que pour jouer les paravents derrière lesquels l’Armée américaine a un général portant la petite mallette des chiffres du code spécial, au garde-à-vous dans le bureau ovale, tandis que devant le président, on a disposé pour la frime, le fameux bouton rouge.
Voltigeur en duo avec Stoltenberg, Volodymyr Zelensky est chargé de lever le drapeau rouge aux avants postes, afin de prévenir officiellement qui de droit qu’un général russe, sans doute ivre, en a lâché une bien vitrifiante sur un supermarché. En réalité, lui aussi fait de la figuration. L’Armée US a ses hommes de l’ombre, encore mieux placés que l’Ukrainien pour prévenir le Haut Lieu américain.
On chuchote même que certains reviennent tout humides des plongées dans la mer Baltique, après d’autres missions spéciales qui concernent les gazoducs avec lesquels Vladimir Poutine se fait quelques euros d’argent de poche. Mais chut, cela reste dans les spéculations malveillantes et pour ainsi dire populistes, qui vous valent d’avoir la vieille Anastasie sur le dos.
Un être sain et raisonnable pourrait se dire à la lecture de ce qui précède, mais dans quel monde vivons-nous ?
Mais c’est le nôtre et ce sont des types à peu près membrés comme tout un chacun qui ont eu une jeunesse peuplée de Bonhommets et Tilapins, de la communale à l’université, mariés même, et des bambins à faire sauter sur leurs genoux, qui à la tête d’États nucléaires ne savent plus que faire des neutrons, bien rangés sous leurs coupoles d’acier !
On s’étonne, qu’éduqués, compris et adulés des foules, ils en arrivent à proférer des imbécillités grosses comme la bombe d’Hiroshima ! Aux alentours de ces hauts personnages qui commandent aux guerres, un docteur Folamour flotte dans l’atmosphère de tous les états-majors…