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31 janvier 2009

Billet aux gens stupides

Les réunions à caractère philosophique s'abritent parfois dans d'étranges lieux, réceptacles particuliers entre l’envie de tailler une bavette et celle d’en savoir plus sur ce que les autres pensent d’un sujet proposé, quand ce n’est pas le but suprême d’y aller faire admirer son ego.
Nanti des trois défauts à la fois, c’est dire si je suis blindé sur l’art d’y aller perdre mon temps. J’y ai découvert ce qui, pour Michel Adam, restait désespérant dans l’absurdité, c’est qu’au départ, il y a le souci d’utiliser convenablement la raison (Essai sur la bêtise, La Table Ronde, 2004) et qu’à l’arrivée, oncques ne saurait dire où elle a fui. Probablement que certains touchent à la limite de leur possible, plus vite que d’autres ? Par pithiatisme, tout le monde en sort atteint.
Certains, sous prétexte de culture, minimisent la part de la politique et du social dans la réflexion philosophique, d’autres, encore plus assurés, jurent qu’elles n’ont rien à y faire ! Ce ne serait qu’une péripétie de plus, si cet atticisme n’était le résultat d’un travail de la pensée unique sur l’intellect des plus fragiles.
C’est ainsi que nous avons dans ces assemblées des êtres assez singuliers qui ne voient pas ce qu’ils sont, pour la simple raison qu’ils n’ont appris à défendre que ce qu’ils ne sont pas !
Qui ne serait d’accord, parmi les rescapés d’une philosophie acquise jour après jour par un effort personnel, de stigmatiser ceux dont l’Officiel à prémâché ce qu’ils ont à dire ?
Le philosophe Marcel Gauchet a bien raison de nous prévenir : « Nous sommes passés du régime idéologique de la folie au régime idéologique de la bêtise ! Le communisme rendait fou, mais le néolibéralisme rend stupide ! ». Intervenant lors d’une conférence à l’école des Hautes études en sciences sociales (Ehess) sur le thème « la crise financière : une approche politique », Marcel Gauchet est revenu sur la portée politique de la crise actuelle. Le philosophe se montre très sceptique sur les capacités de nos politiques à réguler la mondialisation.
Pour nos balbutiants, laudateurs sans le savoir de la pensée unique, il en est souvent de la sorte des flûtistes, comme en philosophie. Ils se placent à l’orchestre, et quand ils portent l’instrument à la bouche et qu’ils soufflent, on s’aperçoit qu’ils ne connaissent pas la musique ! Ce qui ne les empêche pas de poursuivre le concert, qu’ils rendent exécrable.
C’est aussi le cas des penseurs à la Rodin, l’enveloppe est de bronze, l’intérieur est creux.
Comment peut-on dissocier le politique et le social de la réflexion philosophique ?
C’est d’autant plus dramatique de soutenir pareille ineptie que le foisonnement des pensées et des hommes n’a jamais été aussi grand depuis la crise économique, et même bien avant, quand déjà le mauvais fonctionnement des démocraties occidentales rendait la réflexion critique inévitable, justement dans ce que nos béotiens abhorrent et récusent.
Vu sous l’angle axiologique, le questionnement n’a jamais été aussi permanent et aussi riche.
De quelque côté que l’on se tourne, des philosophes se dressent et ramassant l’honneur perdu des politiques, dénoncent les attitudes veules et montrent des voies nouvelles possibles.

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Voulez-vous des exemples ?
Les moralistes n’ont rien perdu des élans généreux de Rousseau.
Michael Walzer (Sphères et Justice, Seuil 1997) dépeint la tyrannie de l’argent avec talent. Les penseur de la « common decency », comme les précédents avaient Rousseau, préfèrent Orwel. Parmi eux, Guillaume Leblanc (Vies ordinaires et vies précaires, Seuil 2007).
Dans un autre registre, la critique sociale condamne l’organisation actuelle de la Société, par rapport à Karl Marx, dont les adeptes exhument et rafraîchissent les écrits. Ils sont partagés entre les marxistes orthodoxes et les ultra démocrates. Alain Badiou (Le Siècle, Seuil 2005) et Daniel Bensaïd (Le Pari mélancolique 1997), d’une part et Etienne Balibar (Les frontières de la démocratie (1992, la Découverte), avec Jacques Rancière (La haine de la démocratie, La Fabrique, 2005).
Ce serait remplir au quart à peine un nouveau Gymnase de Platon, si je ne citais pas les altermondialistes, Toni Negri et Michael Hardt (Empire, Collect. 10/18, 2004), Yan Moulier-Boutang (Le capitalisme Cognitif, Amsterdam 2007), Emmanuel Wallerstein (Le Système du monde du XVme siècle à nos jours, Flammarion, 2 vol., 1980-1985), Philippe Corcuff (Politique de l’individualisme. Entre sociologie et philosophie, Textuel 2005).
Rayon écologique, parmi les partisans de la décroissance, Serge Latouche (Le pari de la décroissance, Fayard, 2006.
Et les catastrophistes, ça vous dit ? Jean-Pierre Dupuy (Pour un catastrophisme éclairé, Seuil, 2002), Paul Virilio (Vitesse et Politique, Galilée, 1977).
J’arrête ici la série, sans avoir pourtant proposé les philosophes historiens du capitalisme, les Ethnologues, etc.
Evidemment si les Assis (selon Arthur Rimbaud) en quête d’en savoir plus restent bloqués sur Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut et Comte-Sponville, on se doute qu’ils ne pousseront pas leur soif de savoir jusqu’à Michel Onfray et resteront mordicus à leur philosophie restrictive et conformiste.
Parmi ce qui bouge et touche dans le mille, je citerai pour la bonne bouche, la philosophe Annie Le Brun dont je ne cesse de lire et relire son dernier essai « Du trop de réalité » paru chez Folio essais, Gallimard, 2004).
On ne peut qu’aimer Annie Le Brun pour sa liberté, son intransigeance, sa clairvoyance, bref, j’en suis devenu un fan. Annie, je t’aime. C’est tout dire…
A quand un café-philo Annie Le Brun ?

30 janvier 2009

Dieu, l’affaire du jour.

L’homme a toujours adoré ce qu’il ne connaissait pas. Veulerie qui date des cavernes ou précaution supplémentaire pour rester en vie, qui sait ? Il fabrique des petites choses en bois, en métal ou en pierre à quoi il attribue des pouvoirs, puis bientôt qui paraissent être des manifestations divines, quand ce n’est pas une transsubstantiation du dieu lui-même.
Pour s’entendre avec Dieu, l’homme doit en ignorer tout, les origines, les mœurs, s’il est marié, s’il aime le jeu. La promiscuité du voisinage avec l’homme a mis Zeus à bas de son piédestal. Il est devenu trop connu, trop commun, trop humain, en somme. Sa légèreté, sa jalousie, ses colères, ses transformations, les Grecs en ont trop dit, trop écrit. Un Dieu qui trompe sa femme, vous voyez le genre !
Si au départ, les premiers chrétiens avaient présenté Dieu fumant sa pipe assis devant sa porte et flattant la croupe de sa femme au passage, c’était foutu !...
Tandis que mystérieux, nanti de tous les pouvoirs, juste mais terrible, ayant connaissance de toute chose, sans visage, sans forme, sans rien enfin qui l’humanise, celui-là a des chances de durer, sous toutes les latitudes, sous tous les noms, en courant d’air, en tsunami, en tout ce que l’homme pensera qu’il peut être, tout en sachant qu’il est, sans être.
Les chrétiens ont risqué gros en le représentant dans une civilisation de l’image, comme un homme ordinaire. L’erreur c’est « salut, c’est moi Dieu ». Du coup on peut dire « T’as vu Dieu ?... Ouais, on dirait l’épicier du coin ! ».
C’est un peu le défaut des cathos de l’avoir fait revenir sous la forme d’un chic type, mais un type quand même, depuis les nuages, où il était barbu un jour, glabre le lendemain, devisant, adroit, pour le clouer à la croix des esclaves romains, même transcendant, coup de génie ou risque de naufrage, coup de dés certainement. On y a songé quand les soldats romains ont joué la Tunique.
Et puis les mystères. Celui d’en bas est mince, bel homme, pourtant c’est le même que celui d’en haut. Va comprendre ! Circulez y a rien à voir.
D’abord, on a été surpris, attendris. Faut dire qu’il n’y avait pas beaucoup d’écoles à l’époque, qu’on ne savait même pas qu’on tournait autour du soleil. Alors, l’Homme qui disait être Lui, ne le savait pas non plus. Après, on a eu de la science à revendre, on a mesuré l’univers. Ceux qui y croyaient il y a deux mille ans, y croient encore aujourd’hui. Et s’il y a bien un miracle, un seul, c’est bien celui-là. Comment peut-on encore croire en Dieu aujourd’hui de la même manière que l’on y croyait au temps où la terre était plate et reposait au centre de l’univers sur sept cônes de cristal ?
Car on y croit toujours.
Plus c’est ragada, abracadabrantesque et délirant, plus on s’y accroche !

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Rien n’est plus saugrenu que la divagation des pontifes qui nous parlent sérieusement du « retour du sacré ».
Quand on voit la liturgie dont s’entoure le président à la Maison Blanche, la précaution que les autres candidats ont eue de clamer aux foules extasiées leur croyance, on peut dire qu’ils ont été suivis. De l’Etat laïc à l’Etat théologique, il n’y a plus qu’un pas des foules de fidèles, scandant les simplissimes slogans de l’impossible indicible.
C’est le raz de marée, succès assuré, des sagesses orientales, zen, taoïsme, bouddhisme, foisonnement des ésotérismes locaux, kabbale, pythagorisme, alchimie, études accélérées du coran, de la bible, du talmud, nouvelles dévotions pour la torah, multiplication des sectes, des saints des derniers jours comme des premiers, mormone, scientologique, et mooniste.
Le modernisme prend un sacré coup de vieux de déjà vu, très décalé par rapport à d’Alembert, le culte de la Raison de ce cher Maximilien de Robespierre (quoique encore un culte) et du rétrécissement du globe par l’effet des sciences elles aussi « modernes ».
Les mécréants au trou !
Voilà venir ceux qui s’inspirent en dernier lieu de Dieu, les plus branchés, les plus aptes à nous le faire adorer, à la bombe, à l’arme de combat s’il le faut…
Et de fait, nous sommes incapables de résoudre les problèmes aussi bêtes que l’intendance, ceux fondamentaux de l’existence, incapable de respecter la nature, les cultures des autres et de vivre dans la justice, l’égalité et la paix… sinon la fraternité.
Serait-ce que revenir aux images d’Epinal soit une solution ?
On a cru que l’individualisme contemporain avait détruit les fondements du divin. C’est mal connaître l’homme qui est un vrai trouillard dès qu’il est seul, livré à lui-même, incapable de résoudre dans le silence et l’esseulement le moindre problème métaphysique.
L’attraction du religieux, sa force actuelle est là, dans la solitude de l’homme.
Nous vivons à une époque qui pousse l’égoïsme tellement loin que l’homme finit par avoir peur de lui-même. La désubstantialisation narcissique arrivée à son point extrême a fait perdre à l’humain toute mesure.
Il est donc inutile de croire que la laïcité triomphera un jour de l’irrationnel et que les temps post-modernes iront vers une plénitude de la raison et de la vérité.
L’homme en est sans doute arrivé là parce qu’il sait que sa vie est brève et que dans le peu de temps qu’il passe en compagnie des autres hommes, il s’ingénie à leur tourner le dos en espérant récolter les fruits de la sueur de ceux qu’il délaisse. On dirait qu’il essaie d’oublier par l’accaparement des richesses collectives l’éphémère de son existence.
Alors, comment voulez-vous qu’il ne croie pas en Dieu pour se racheter ?
« Et si ça marchait ? » pense le concupiscent. Si en échange d’un peu d’or, je sauvais ma « peau » d’une deuxième vie ?
On a toujours cité de Marx « La religion est l’opium du peuple » en oubliant le paragraphe dont est tirée cette citation : « La religion est le soupir de la créature accablée, le cœur d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit d’une existence sans esprit. Elle est l’opium du peuple. »
Feuerbach considérait la religion comme un faux idéal sans prise avec le réel. Avec infiniment plus de grandeur d’âme, Marx vit dans l’espérance religieuse la suprême consolation, le bonheur illusoire du peuple (1).
Le bougre, 150 ans avant nos prurits religieux actuels, avait vu juste.
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1. Odon Vallet, « Petit lexique des idées fausses sur les religions », in « Livre de Poche », Albin Michel, p. 134.

29 janvier 2009

Quand la réalité dépasse la friction.

Ce qui m’intéresse dans l’affaire Lizin, ce n’est pas Anne-Marie elle-même. Il y a une sorte d’unanimité contre elle. Je n’aime pas la chasse à courre, surtout au moment où la bête est cernée par les chiens, et que le piqueur « sert » l’animal de sa belle dague, alors que le sonneur de cor joue l’hallali. C’est con, c’est médiéval et les snobs aiment ça.
C’est exactement ce qui se passe au PS. L’audit, les socialistes mondains adorent.
D’autant que la patronne hutoise a bien servi son parti. Si bien que sans son ego dramatiquement surdéveloppé, elle n’en serait pas là. Ce n’est pas la première fois qu’un membre éminent de la junte est fauché par un plomb comme dans une baraque de tir, pour se redresser la seconde après, s'offrant au tireur suivant.
Anne-Marie Lizin ne dépare pas ce lot de « surdoués » dont Di Rupo raffole. Cela va très bien, jusqu’au jour où on s’aperçoit que ces bêtes de concours font autant de conneries que le populo qu’ils sont censés représenter et qui, à cause d’eux, n’a plus accès à la sacristie du boulevard de l’Empereur.
Ce qui est édifiant, ce sont les personnages que Di Rupo a mandaté pour un petit tribunal entre amis, devant lequel le Docteur Jean Bury avait été envoyé en kamikaze plaider la cause de la sémillante hutoise.
Le Comité d’audit est composé de Jean-François Cats, président honoraire de l’Institut des réviseurs d’entreprises, de Philippe Lallemand, conseiller spécial du comité de direction d’Ethias, ancien directeur de l’IEV, et d’Anne Massart, avocate, bref, les thuriféraires de la pensée du Maître ont donc été choisi, afin de trancher et prendre une décision.
L’Institut des Réviseurs d’Entreprise est un bidule qui tourne autour des sociétés qui ont du mal à y voir clair dans leurs comptes, comme les banques, par exemple. Vous avez déjà vu cet organisme dénoncé quoi que ce soit en matière de fraude bancaire, ou de mauvaise gestion ? En matière d’éthique, on pourrait trouver mieux, au vu de la situation actuelle.
C’est bien la première fois qu’un membre du PS se fait « réviser » de la sorte, anticipant ainsi sur un jugement éventuel d’un Tribunal correctionnel. Et si Anne-Marie est « sanctionnée », n’est-ce pas anticiper sur une décision des juges pour leur dire « Allez-y, celle-là, on vous la laisse ! ».
Monsieur Cats est licencié en sciences économiques.
Voilà son confrère Philippe Lallemand, professeur de droit à l’ULB. On peut dire que c’est du lourd pour juger l’opportunité de l’indéfrisable et surtout la véracité des faits de la mairesse sur le compte de l’hôpital de la Ville. On dira qu’un garçon coiffeur affilié au parti aurait largement suffi afin de détailler ce qui de la mise en pli ou du coup de peigne était superflu.
Mais, sait-on jamais, entre gens influents et universitaires donc avertis des chicanes et autres beautés juridico-administratives, il faut être prudent.
A cet illustrissime Comité, il fallait une avocate maison. Anne Massart fait certainement bien l’affaire.
Et voilà le Tribunal révolutionnaire formé, sous la houlette de Georgette Perigny, ou la solution Enablon, l’active démiurge du bureau « spécial » du PS.
Mais quelle horreur ! a sangloté le chœur des pleureuses de ce théâtre grec !
On ne sait pas trop si cette mise sur la touche sera suffisante pour retrouver un peu de sang-froid avant les élections de juin.

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Si l’affaire hutoise se compare à celle d’Amay, la proche commune naguère le fief de la famille Collignon, et terre natale de Freddy Terwagne, c’est plutôt mal parti pour la pêche à l’électeur.
L’éditorialiste du Soir ironise sur super Zinzin « Malade à mi-temps, faudra-t-il que les auditeurs du PS se portent au chevet guilleret du Dr Anne-Marie pour que Miss Lizin, mourante, reconnaisse l’évidence : elle a dépassé toutes les bornes. Confondu gestion privée et publique de la Cité. Ancré une politique féodale. » L’éditorialiste du Soir aurait pu ajouter afin d’égayer ses lecteurs : « A Huy, il y avait le Pontia, à présent, il y a le pontage ». C’était rester dans le mauvais goût. Il eût été parfait !
C’est difficile à dire, mais avec les affaires de Charleroi et maintenant celles de Huy, il me semble que les mandataires socialistes sont bien mieux et plus souvent étrillés que leurs collègues du MR et du CDH en position délicate et dont on parle avec mesure et distanciation.
Est-ce que le PS prête plus à rire que les autres ?
Ses représentants sont-ils plus pittoresques et originaux que les Fournaux et les Trémeries ?
Ou bien dans la conjoncture présente représentent-ils quand même un certain danger pour le système, au cas où Di Rupo, afin d’éviter une nouvelle casquette électorale se déciderait à représenter vraiment ses électeurs ?
Quant à parler d’éthique au sujet du cas Lizin, c’est singulièrement raccourcir l’historique du panel au pouvoir, à cette malheureuse histrionne d’un gros bourg.

28 janvier 2009

Le Centre : voie sans issue du PS

La fascination qu’exerce le Centre dans la vie politique s’explique par un raisonnement mis en évidence par Raymond Aron dans ses mémoires (1) « La classe moyenne n’est ni assez riche pour se laisser aller à l’oisiveté ni assez pauvre pour se révolter ».
Il y a encore une façon plus ancienne de considérer le centre. Jacqueline de Romilly cite Aristote « Dans tous les Etats sans exception, il existe trois groupes de citoyens : les gens riches, les gens très pauvres et en troisième lieu, ceux qui occupent le milieu. Si on admet que rien ne vaut que ce qui est modéré et le juste milieu, il est évident que de même pour les biens de la fortune, le mieux est d’en avoir de façon modérée. Car, c’est ainsi qu’on peut le plus aisément obéir à la raison » (2).
Ce raisonnement se tient en considérant que le Centre ne peut que grossir de l’enrichissement des classes laborieuses. Pour cela, il faut pour nourrir un consumérisme devenu quasi général, que le PIB progresse chaque année de façon significative et que les classes possédantes lâchent régulièrement du lest et consentent à modérer leurs exigences.
Par contre, si une récession sévère se produit, les riches auront tendance à défendre plus âprement leur position dominante, tandis que le centre perdra une substance qui s’en ira grossir le prolétariat.
La structure en interne du PS est directement concernée par ce débat. Les cadres du PS sont totalement intégrés à cette perspective de la politique au centre. La plupart des cadres mènent une vie en totale déconnexion du monde du travail. En gros, l’attitude est celle de Platon « Le peuple est un gros animal qu’il faut caresser dans le sens du poil pour l’amadouer, animal ignorant et stupide qui joue dans la conduite d’un Etat le même rôle qu’un capitaine de vaisseau sourd et myope en matière de navigation ». (3)
Reste que si ce club d’intellectuels, émanation de ce qui se fait de mieux en management politique dont Di Rupo est le chantre, attend désespérément la reprise de l’économie, il s’est singulièrement trompé sur la capacité du Centre à surmonter la crise actuelle.
La question est de savoir comment récupérer la frange de la population qui travaille dans les conditions d’aujourd’hui, c’est-à-dire en bas salaires et en allocations de chômage et que le PS a abandonnée à son sort depuis plus de dix ans ?
S’il ne veut pas être petit à petit écarté du pouvoir par la marginalisation de ses effectifs, devant un Centre laminé et regroupé autour du MR, il faudra bien que le PS reconsidère sa politique d’économie libérale et son alliance avec les seuls représentants encore qualifiés du Centre, le MR.
Rémy de Gourmont, écrivain et philosophe oublié, l’avait prévu dès 1900 « Un Etat social est amené à protéger la faiblesse le jour où il a gaspillé la force ; c’est l’heure initiale des déclins, des chutes et des disparitions. » (4)

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La force gaspillée l’a été dans les faveurs accordées à la fortune. Même lorsqu’il fallut aider les banques de l’argent de la Nation, cela s’est admirablement bien passé, puisqu’il a été dit que c’était pour sauver les emplois et les petits épargnants, montrant par là un mépris des gens et une absolue mauvaise foi, puisque les emplois continuent à se perdre dans ce secteur, toujours aussi exposé.
Pour changer de cap, le PS n’a pas les hommes et les femmes politiques adéquats. C’est très difficile à dire tout de go que l’on s’est trompé. Il va ainsi être tenté de rejeter les fautes et la dérive du système capitaliste sur ceux qui en sont naturellement les défenseurs, le MR, en essayant de faire oublier sa participation au pouvoir et sa responsabilité dans la gestion du désastre.
L’écart est trop grand entre le citoyen et lui, quoique il ait essayé de réintégrer quelques cadres de la mutuelle socialiste à des emplois politiques.
Si la crise perdure, il ne lui reste qu’une chance, celle d’être le seul parti de gauche structuré et capable de jouer un rôle dans la politique belge, au contraire de la France ou le PS doit compter avec Mélenchon et Besancenot, pour une rivalité donnant le choix aux électeurs.
Jusqu’à présent, la crise économique n’a pas encore été imputée au gouvernement.
La fatalité ne sera pas toujours la seule responsable. Si la situation désastreuse perdurait au-delà de 2009, il y aurait un retournement de l’opinion,. Le PS pourrait en pâtir.
Di Rupo a atteint la limite du supportable dans sa collaboration à l’Etat capitaliste.
On va voir comment avec sa troupe d’universitaires déphasés il va pouvoir reprendre à son compte, aux élections de juin, le mot de De Gaulle « Je vous ai compris ».
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1. 50 ans de réflexion politique, in Raymond Aron, Mémoires, Julliard, 1983.
2. Problèmes de la vie grecque, in Jacqueline de Romilly, Hermann, 1975.
3. Platon, La République : dialogue sur la justice dans l'individu et dans la Cité. L'ouvrage le plus connu de Platon, par la théorie des Idées que le philosophe y défend.
4. Le Joujou patriotisme, in Rémy de Gourmont, 1858-1915, Mercure de France, 1891. Ecrivain français, romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.

27 janvier 2009

La politique de l’autruche.

Aujourd’hui, beaucoup de philosophes mettent au centre de leur réflexion le devenir de la société. Je pense à Bernard Stiegler, Michael Walzer, John Gray, Marshal Sahlins, Christian Laval, Philippe Corcuff, Michel Onfray, Guillaume Le Blanc, etc.
Il est loin le temps où quelques illuminés se réclamaient de Marx en militant dans des cercles d’extrême gauche.
Les philosophes que je viens de citer - il y en a beaucoup d’autres - proviennent de tous les milieux et de tous les pays. Ils sont unanimes : le capitalisme conduit le monde à une impasse.
Les critiques fusent de partout : des Chrétiens de gauche, des Moralistes, des défenseurs de la « common decency », des altermondialistes, des surréalistes, des écologistes et, pourquoi pas ?, des marxistes, jusqu’aux partisans de la décroissance.
Le troupeau pitoyable à la tête duquel nous avons placé nos « éclaireurs » s’en va paisiblement vers son destin des abattoirs en suivant Guy Quaden, gouverneur de la banque nationale et nos économistes officiels. A croire que ces gens ne lisent jamais rien d’autres que le Moniteur et le Vif/l’Express !
C’est que, généralement, la réflexion des philosophes les met en cause, les accuse même dans certains cas, de négligence et de non clairvoyance. Cela ne va pas sans une remise en question des valeurs supposées actuelles derrière lesquelles s’abritent les universités et les intellectuels libéraux.
Penser autrement, signifierait la fin de leur statut et le reniement parfois d’une longue carrière.
Les philosophes et les intellectuels qui pensent et agissent autrement que le discours officiel n’auraient pas pu recueillir autant de suffrages, il y a à peine dix ans ! Cela prouve que la contestation structurée des nouveaux concepts, étayée par une critique ferme et lucide, progresse enfin dans l’esprit des gens. Cela pourrait même changer le rapport de force.
Aujourd’hui, l’autorité est dans les mains de politiques farouchement conservateurs. Nous assistons à des parodies de débat, des hypocrisies collectives, voire de pantalonnades officielles, qui produisent des réactions et des positions, comme celles dont nous avons eu un exemple à propos des faits horribles dans une crèche de Termonde.
Tout n’a-t-il pas été fait dans les commentaires, afin d’oublier la part importante de la responsabilité dans cette affaire et de tant d’autres, du consumérisme capitaliste, c’est-à-dire de notre démocratie et de l’Etat ?

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« Gardons-nous des malades mentaux et des pervers en accroissant les surveillances et mesures techniques de sécurité, mais surtout, ignorons la source de cette schizophrénie », dit cette société.
Ce langage n’est pas cohérent. La politique de l’autruche, est un complexe qui ne veut pas dire son nom. Nous en sommes frappés. Sortons notre tête du sable et n’écoutons plus les faux discours.
La mondialisation et le phénomène d'uniformisation des comportements et des modes de vie est en cause. Osons le dire qu’ils s'attaquent à l’originalité des individus et truandent les cultures. La technique numérique au service des instincts, l'américanisation qui s’étend au monde, les synergies tentaculaires et le contrôle strict et rémunérateur de la distribution, programment du haut de leur immoralité, l’horreur au quotidien. Bref, le capitalisme s'autodétruit et nous entraîne dans sa chute.
Erreur funeste, nous en sommes toujours à révérer nos clivages gauche, droite, alors que de Reynders à Di Rupo, il n’y a aucun désaccord sur le concept capitaliste qui passe par l’adoration réciproque du Centre. Ce n’est pas le siège de la juste mesure, c’est le milieu conservateur du drame, celui du consensus imbécile d’une majorité déboussolée et peu instruite des faits.
Ceci ne veut pas dire que dans une Société plus juste et plus équilibrée, nous n’aurions plus de malfaisants, ni de criminels ; cela signifie que nous aurions moins de Kim De Gelder.
Comment expliquer la montée inquiétante de la population carcérale, sinon par l’évolution inquiétante de la Société et la similitude de situations schizophréniques entre le virtuel et le réel ?
Même si ce criminel de vingt ans ne s’est pas grimé en Joker, comme il a été écrit dans les journaux précédemment, il y a fort à parier que sa folie assassine a un rapport direct avec notre Société.
L’hyperconsommation satisfait nos pulsions, mais délaisse nos désirs. Les premières procèdent par anomie et solipsisme, les seconds confèrent une valeur d’altérité au groupe.
Et que font nos responsables au lieu de réfléchir à la société de demain ?
Ils jouent à la chasse aux cons pour l’élection de juin !

26 janvier 2009

Terreur à Termonde.

Certes. Il y a toujours eu de ces criminels « hors du commun ». Mais, il n’y en a jamais eu autant. Quand on regarde les statistiques du nombre de détenus en 2009, sur les faits délictueux mentionnés par des psychologues dans des ouvrages scientifiques, les classements et rapports sur les déviances, dédoublements de la personnalité, pédophilies, asociabilité du lycée au chômage, etc. On ne peut pas dire que les temps présents soient les duplications du passé.
Les prisons regorgent de monde, en cause la dangereuse accélération de nouveaux facteurs criminogènes et le dérapage de l’homo oeconomicus !
Le mode de vie et la finalité sociétale dévoyée transforment la délinquance occasionnelle et individuelle en délinquances de masse (dégradation des villes, prise de drogues, hooliganisme), en tueurs exceptionnels et en bourreaux hors pairs. Les lois, les radars, les surveillances accrues, n’y feront rien.
L’Amérique est un bon indicateur de tendance. Elle a été le premier théâtre de la vague d’agressions dans les lycées et sur les campus. Depuis, le drame de l’Université de Virginia Tech, l’Amérique a fait mieux. La raison profonde réside dans le consumérisme individualiste de la Société américaine qui influence l’Europe.
Un fou qui joue le Jocker de Batman dans une crèche, ce Kim De Gelder, un névropathe, peut-être, un schizophrène développant sa psychose petit à petit dans ses rapports sociaux, son travail et ses habitudes cathodiques et électroniques, échappe à notre entendement.
Alors, pourquoi ce silence des médias et des responsables sur l’influence néfaste de la société actuelle sur les individus ?
Tueur en série, tueur de masse, instinct meurtrier, instinct suicidaire, nos deux babillards télévisuels étaient encore au coude à coude ce dimanche midi pour qualifier le monstre de Termonde.
Evidemment, les condoléances présentées, nos speakers RTLBF ont battu la campagne pour cerner à l’aide du psy de service, la personnalité trouble du meurtrier.
Des sas verrouillés, des locaux gardés, pour le futur, l’assistance psychologique aux victimes, certes, si ça peut aider… Mais se limiter aux explications des experts, c’est ne pas aller au fond des choses et rendre irresponsable une Société qui accroît les stress, les dépressions et les troubles mentaux chroniques.
Le marché fondé sur la compétition et la recherche du profit, promeut l’égoïsme et l’opportunisme, et surtout pousse les êtres aux extrêmes, il rejette les inadaptés dans une marginalité déshumanisée. Il favorise une hausse sensible de la criminalité « spectaculaire » dite de show. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à remonter dans le passé. Les instincts criminels se sont nourris de la violence de la société capitaliste.
Avant on tuait certes, mais avec des mises en scène moins nourries de supports extérieurs. Jack l’éventreur et quelques autres furent l’exception du XIXme siècle, des précurseurs en quelque sorte.

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C’est toute la panoplie des jeux meurtriers qui se vendent comme des petits pains et se regardent en famille sur l’écran plat maison, qui est en cause. Il n’est qu’à se promener dans les étages spécialisés, pour comprendre qu’en images numériques, la planète aura explosé cent fois, que les monstres sortent de partout du ciel, de la terre, des océans, des enfers, et pourquoi pas, après tout, de nous mêmes ?
Les débiles mentaux, les esprits torturés, les immatures sont légions. Qui sait l’impact que peuvent faire sur les personnes fragiles tous ces meurtres audiovisuels auxquels le joueur participe, quand, le plus souvent, c’est lui qui actionne le fusil, le rayon laser ou la torpille ?
Certains adolescents s’extraient ainsi de la vraie vie, en confondant fiction et réalité.
Les Libéraux sont pour ce genre de commerce. Il leur semble que le joueur sera plus apte à la gagne en triomphant dans les jeux du numérique.
A côté de cette perversion qui entre peu à peu dans les cerveaux des plus faibles, que dire des pervers naturels, des obsédés de la violence qui raffolent de ce défoulement par l’image ?
Eux, n’ont pas besoin que des scènes brutales brouillent leur esprit. Ils sont suffisamment sur le chemin de la schizophrénie pour anticiper dans la fiction, ce qu’ils méditent à exécuter dans la réalité. Si le jeu est excitant, la réalité leur semble encore plus excitante, enivrés par le danger réel que la véritable action leur fera courir.
Et puis, le grand écran complète le petit sur le même registre, sauf que de joueur actif, l’adolescent qui regarde un film violent, devient le spectateur passif.
Les parents le savent bien, enfin ceux que l’on peut encore désigner de ce nom, puisque la plupart des géniteurs sont devenus aussi cons que les héros sanguinaires des bandes dessinées.
L’adolescent, la pensée ailleurs qu’à l’étude du français, dépassé des simples notions élémentaires des sciences, sortira du secondaire sachant à peine lire et à peine compter. Ecrire, n’en parlons pas, soutenu dans son ignorance, par l’ignorance des aînés.
Le drame qui éclate parfois dans une classe où un prof se fait tabasser, c’est avant tout celui de la bêtise, les parents sont animés du sentiment d’être les vengeurs de leur enfant victime d’une injustice !
Animés d’une vindicte incommunicable, ces parents sont le bras armé de leur fils imbécile, comme sur les jeux vidéos.
Futur Batman, déjà spécialistes des tags, des rançons aux plus petits et, pourquoi pas, doués pour la revente de shit, certains jouvenceaux de la bêtise sont déjà de redoutables petites crapules, à la fois héros et victimes de la société de consommation !
Tous ne descendront pas au rang de Kim. Certains se sauveront eux-mêmes d’une déchéance toujours possible. D’autres trouveront en eux la force nécessaire pour recouvrer l’esprit critique que la fatalité sociale leur disputait. Ils deviendront des hommes.
Mais cette Société devra pourtant un jour nous rendre des comptes du crime de tous les autres.

25 janvier 2009

C’est de la bonne !

-Dédé, t’entres en dépression ?
-Foutre des discours circulaires. Je cite personne parce qu’il faudrait citer tout le monde… le banquier qu’envoie une circulaire de charme à son petit porteur, pendant qu’il le braque un flingue sous la table, les deux qui s’écharpent parce que le MR risque de ramasser la mise au poker du 18 juin, et les maîtres du barreau qui se font des jetons plus au Parlement qu’au tribunal… merde !...
-T’aimes pas les avocats ! T’en as qui t’ont détroussé parole !... T’aimes personne finalement.
-Je connais pas plus trompeur… si une réception académique, un speech du premier Mai ou un cours de philosophie.
-Faut t’en remettre… C’est ton destin, quoi ! T’as ceux qui l’ouvre, t’as ton blog…
-Paraît que ça se dit plus. On dit blogue, comme les Canadiens… c’est plus français !
-T’as la critique rance… Ma vache, t’éreintes des mecs qui peuvent pas se défendre. T’es un p’tit salaud dans ton genre…
-…façons, tout le monde s’en tape. Ah ! si ça s’ébruitait dans les gazettes, ce blogue ! Ni mieux, ni pire, que ces dames du Vif qu’on vient de flanquer dehors parce qu’elles étaient pas assez à la botte… en bon corps 9 demi gras avec les conditionnels en italique… je verrais pas la fin du jour pour en prendre plein la gueule… Quoi, quoi, diraient les enflures, une fiotte au subjonctif qu’est même pas parfait… Et la richesse du vocabulaire, elle compte pour quoi ? Le mot juste, c’est pas une trottinette qui leur entre dans le cul…
-Entre deux coups, tu chipotes… Quand tu bricoles dans la différence qui existe entre le point Didot et le point Fournier, tu fais chier...
- Moi je fais chier !... T’es cinglé, parole ? Même vulgaire, on m’adore. Mieux, je sais plus comment faire pour me débarrasser du compliment abusif. Je veux plus qu’on m’aime… merde, j’ai bien le droit ? Tu serais pas un coach rentré, des fois ? T’aurais fait sport chez Justine, t’avais de la belle athlète au plumard !... Six mois d’avance pour monter au filet. Tu sais de quoi tu causes ? T’es un expert en langue de bois ?
-Allez… T’es fatigué. Va dormir. On t’attend pas chez Microsoft.
-J’veux pas laisser un blanc-seing à la pensée dominante.
-T’es militant de quoi au juste ?
-Le peuple a depuis longtemps lâché prise. La pomme est blette…
-T’es le ver du fruit ?
-Je me délecte des contradictions des fils de pute…
-C’est le film américain qui te travaille ! Tu fais dans le dialogue à la Selznick ? T’es sensible au thriller de série B ?
- La batailles d’experts et la mauvaise foi intégrées dans le positivement correct gagnent toujours sur le ver du fruit.
-Respire, nom de dieu, tu dis les choses d’une traite. Tu te fais du mal !
-Cette pratique de la langue de bois a eu comme dernier effet d’aider le gouvernement dans sa rhétorique sur l’aide à apporter massivement aux banques.
-Là, tu peux le dire. On a vu des mariolles, plus mariolles que toi, baisés par le baron du Zwin…
-La réticence au capitalisme menacé a complètement disparu.
-C’est vrai, où elle est la gauche ?
-Dorénavant, le citoyen est convaincu qu’il doit bosser, plus du tout pour consommer, mais pour aider les banques. On savait pas que le capitalisme fabriquait des altruistes !
-Des manches, oui !...
-Dans cet ordre d’idée, le discours lénifiant a du bon.
-Je crois que je vais te laisser. J’étais là pour autre chose.
-Nous touchons à une de ses meilleures réussites. Le sommet sera atteint quand le citoyen saisi par la foi dénoncera celui qui ne l’est pas aux détenteurs de l’Autorité suprême, les prêtres du libéralisme-démocratique. On peut lire ce bel itinéraire dans les rapports qui sont refondus dans un code langagier pour devenir admirablement inintelligibles, donc sacré !
-Non, de quoi tu causes ? Tu sors pas ce soir ?
-L’université forme à longueur d’année des experts qui produisent des documents inutiles mais de la plus haute importance puisqu’ils sont destinés à nous faire admettre que la voie, vers laquelle ils nous dirigent tous, est la seule praticable.
-On va en boîte, moi, Cri-d’Amour et ma sœur.
-Ta sœur, elle est pas avec l’Attaché-case de chez Fortis ?
-Non, c’est fini, depuis qu’il lui a fait un enfant dans le dos sur des titres…
-Ah ! ta soeur... C’est elle qu’a demandé ? Elle pouvait pas me blairer !

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-Tu lui prends la tête à ma sœur. Au moins, l’Attaché-case lui avait filé des places pour NTM. Puis, elle a lu le blogue, celui quand tu fais l’artiste avec Béa. Elle la connaît… C’était sa prof aux petites Sœurs de Mathusalem… ça lui a plu !...
-C’est ça, la solidarité ! Si ta sœur a personne, je veux bien lui filer ma vérole…
-Si tu veux un conseil, tu fermes ta gueule ! En tout cas tu lui causes pas comme tu nous les écrases menus. Et parle pas surtout des avocats, de Ségolène, de Di Rupo, elle s’en fout…
-De quoi veux-tu qu’on cause, d’Obama ?
-Dans le fond, c’est sans importance. Avec les baffles à mort, on peut plus l’ouvrir. Ainsi, t’as une chance…

24 janvier 2009

Le Centre ou le calvaire socialiste.

A la fois honnie et répudiée, la bourgeoisie s’est toujours tirée de toutes les idéologies. On la croyait devoir triompher dans le système capitaliste au point de passer pour la classe unique et universelle, tandis que le prolétariat voyait son essor brisé et mué en un salariat précaire.
Le Centre, objet de tous les égards des partis politiques allait suppléer à tout et devenir le creuset de la démocratie du futur, en même temps que le demandeur, immensément avide du consumérisme ambiant, ne ferait qu’une bouchée des contradicteurs.
Et voilà que cette masse à vocation prépondérante qui allait s’opposer naturellement aux pressions extérieures conservatrices ou gauchistes ne répond plus aux attentes de la social-démocratie et du libéralisme liés. Voilà qu’elle perd de son sens, par l’arrêt de son expansion, puisqu’elle est solidaire du sort d’une économie chancelante que la récession démolit à coups de masses ! Voilà enfin, qu’elle n’est plus que ce cadavre exquis de nos sénilités propédeutiques.
La classe moyenne n’aurait été que le miroir aux alouettes du PNB !
A force d’avoir bradé ses privilèges, elle serait passée de l’austère bourgeois 1900 à barbe et monocle, au jeune trader célébré, pour agoniser dans les bras des survivants de la banqueroute nationale.
Que nous ayons été tous bourgeois, à un moment ou à un autre, c’est ce que prouve encore aujourd’hui, notre goût du confort, notre religion de l’économie, notre ardeur à pousser nos enfants dans l’étude des professions lucratives. Mais jusques à quand ?
Il y a bien un moment où nous nous apercevrons que notre travail comptait pour rien, lorsque nous serons convaincus que la crise actuelle a brisé l’élan et porte la misère jusqu’à l’hyper centre bourgeois !
Alors, où se réfugier et espérer des jours meilleurs ?
Vers quelle religion se retourner quand celle de l’argent n’a plus de sens et l’autre, la mystique, a cru aussi trouver son compte dans celle du veau d’or ?
Les critères avec lesquels s’évaluaient notre satisfaction essentiellement économiques nous avaient fait confondre bien-être et bonheur.
L’ambition d’être au Centre et d’y parvenir n’était qu’une manière de confondre prospérité et bonheur.
Comme la prospérité a disparu, si on disjoignait le bonheur de l’illusion, afin de le repenser
autrement ?
Oui, nous pouvons être heureux sans la vénération de l’argent. Le productivisme n’est rien d’autre qu’une loi baroque du monde protestant anglo-saxon que nous avons adoptée, en devenant des américanolâtres. C’est l’erreur funeste des doctrines utilitaristes qui excluent ceux qui enfreignent les règles. Le monde de la gagne s’étant réduit, il ne parvient plus à être le moteur de la démocratie. Il contrevient à la loi du nombre.
S’il y a eu des politiques d’enrichissement – on a vu quelles étaient leur limite - il n’y a pas de politique du bonheur.
Or, si on enlève de la jactance politicienne le prétexte du bien-être, il ne reste qu’à discuter du travail, des bas salaires et au bout du compte, du malheur d’être né, funeste discours que même les socialistes n’osent aborder.
Le système n’apparaissait pas comme un joug sous les camouflages ; à découvert, il l’est.
Mais comme la nature, la société a peur du vide, ce Centre qui perd ses « clients », il fallait bien qu’il se remplît par une autre classe « méritante ».
Ne cherchez pas.
Cette nouvelle classe émergente n’est autre que la classe des élus. Notre appareil politique bien fourni et bien payé, il allait de soi qu’il devînt le remplaçant naturel.
Mais, ce nouveau Centre est fragilisé par la fureur des expulsés qui s’en vont renforcer les extrêmes.
D’où l’inquiétude du PS qui pourrait un jour se mordre les doigts d’avoir crû à la victoire définitive du consumérisme.
Et si un jour, jour funeste, les mandataires publics et les hauts fonctionnaires étaient les seuls à occuper le centre, avec quelques banquiers faisandés et deux ou trois industriels rescapés ?
Cette solitude apparaîtrait alors fort périlleuse. Ils auraient raison de la craindre, car elle serait de courte durée.

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Et pour cause, car si un salaire normal peut à peine nourrir son homme et il y a des ménages avec enfants qui ne lient plus les deux bouts, les besoins de ceux qui ont notre blanc-seing au cœur de cette démocratie de fiction sont en expansion et ne se modéreront pas à la vue de la souffrance du peuple.
C’est ainsi que plus nous aurons l’obligation d’entretenir le nouveau centre que nous renouvellerons en l’état tous les quatre ans, plus nous verrons se restreindre nos ambitions ; mais aussi, plus le nouveau centre aura à craindre pour ses fesses.
Quant au bonheur…

23 janvier 2009

Reynders branque de banque !

Et si Reynders dans sa folie interprétative du système libéral était aussi mouillé que Leterme dans « la pression » exercée sur la Justice dans l’affaire Fortis ?
Leterme s’était senti attaqué dans son honneur et dans sa perception du sens du devoir. En honnête homme, il a démissionné, afin d’assumer la faute commise.
Et si Reynders, dans les mêmes conditions de faute, s’était dit « l’honneur je m’en fous, le devoir, je m’en tamponne » et poursuivait une carrière qu’autrement il aurait dû interrompre ?
Le premier a été jusqu’aux conséquences de ses actes, le deuxième accomplirait la seule mission qui vaille pour lui, sauver sa situation !
Et il n’est même pas sûr que le prétexte des emplois à sauvegarder en bradant des activités de Fortis soit le vrai prétexte, dame, quand on ment, on n’est plus crédible.
C’est le Soir qui le rapporte : « …M. Vanwalleghem avait bien contacté le substitut du procureur du roi de Bruxelles, Paul Dhaeyer, à la demande du chef de cabinet du Premier ministre Yves Leterme … et du chef de cabinet du ministre des Finances, Didier Reynders. »
Dès lors, pourquoi y aurait-il d’un côté Leterme qui démissionne et de l’autre Reynders qui plastronne ?
Et qu’est-ce que le cabinet du Ministre des finances dit pour la défense de ce grand protecteur des banques : « …qu'il existe plusieurs projets de lettre et qu'ils ne sont pas signés. En outre, on affirme qu'en aucun cas le chef de cabinet des Finances n'a demandé au conseiller Pim Vanwalleghem de passer cet appel téléphonique. On ajoute enfin que Didier Reynders répondra à toutes les questions à la commission d'enquête. »
Voilà, c’est plié et entendu. Des lettres, oui, mais des projets seulement. L’appel téléphonique, d’accord, mais personne n’a demandé à Vanwalleghem de faire du zèle. Pour le reste, le patron s’expliquera à la commission d’enquête.
Ça rappelle les affaires du temps de Guy Mathot. Le bourgmestre de Seraing y figurait dans toutes, mais par hasard et en passant.
Et les coïncidences, la loi troublante des nombres, l’évident intérêt ?… on a condamné dans le civil des gens pour moins que cela. Il faut croire que ceux qui ont des responsabilités et des pouvoirs et qui se font du lard sur notre dos, s’ils n’ont pas plus d’honneur que cela peuvent se ficher du monde et rester indéfiniment au pouvoir. Mentir, puisque mentir n’est pas un délit quand on est accusé, pourquoi s’en priverait-il ? La belle collection d’avocats que nous avons élue n’est pas sotte. Il faut vraiment être ballot pour laisser traîner des écrits qui contredisent ce qu’on déclare aux médias. Quant aux paroles, elles s’envolent. Et puis, il reste le fusible qu’est le chef de cabinet. C’est pas moi, c’est lui. Dans l’invariant des ministères, un chef de cabinet qui saute pour défendre son ministre, sait bien que s’il ferme sa gueule, il en sera récompensé. Son ministre aura une dette envers lui. La politique, c’est un peu comme dans la maffia,. Les affidés sont au courant, leur mission c’est du body gard.

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A peine l’affaire éclatée, une commission (une de plus) est chargée de l’éclaircir. L’Etat a d’autres sujets d’inquiétude. L’argent qu’il a jeté par poignées dans les banques n’a servi à rien. Reynders enjoint à Dierckx, patron de Fortis de publier les résultats pour le quatrième trimestre, qui sont catastrophiques !
Ainsi un nouveau vent de panique sur les valeurs bancaires en bourse pourrait avoir raison des millions que Reynders a distribués en notre nom aux banques !
L’apprenti sorcier que nous avons au ministère des finances est non seulement un menteur possible, mais le voilà à présent mauvais utilisateur des deniers de l’Etat !
En cause la revente des actifs néerlandais de Fortis, y inclus ABN Amro, qui risque de plomber les comptes.
C’est beaucoup pour un ministre des finances !
La suite des manœuvres pour redresser la barque, on connaît.
C’est celle utilisée par tous les manipulateurs d’argent, les J.C. Messier, les Tapie et les autres. Quand on n’a plus les moyens, on se sauve en prenant tout ce qu’on peut prendre et que les autres se débrouillent dans des faillites retentissantes ; mais, quand on s’appelle Reynders et qu’on est ministre des finances, on a d’autres ressources, d’autres fonds, qu’on croit inépuisables : l’argent public ! Et alors, on fait comme les victimes de l’addiction au jeu, on mise jusqu’à la dernière culotte, mais le malheur, ce n’est pas la sienne, c’est la nôtre !
Ce type est capable de nous ruiner !
Qu’a-t-il à perdre ? Rien.
Quand ça ne sera plus tenable pour lui, il partira vivre le reste de ses jours dans la joie et la bonne humeur. Il dépensera allègrement les dividendes des traitements et avantages que nous lui avons alloués.
C’est immoral.
Les particuliers se font saisir pour une dette de cent euros.
Pourquoi les gens qui nous représentent, lorsqu’ils n’ont pas été à la hauteur ne s’en expliquent-ils pas devant les tribunaux ?
Et qu’on saisisse leurs biens et leur fasse rendre gorge, le cas échéant. Foutre, on en reviendrait à dire les choses comme du temps de la Gazette du père Duchesne.
Il paraît que les quatre Chinois qui ont été convaincus de falsifier le lait du céleste empire ont été fusillés !
Evidemment, c’est en Chine.
C’est dire que si Reynders était Chinois, il serait en train de passer un sale quart d’heure.

22 janvier 2009

A casser la baraque !...

A défaut de héros at home, les Européens se sont entichés du premier personnage de l’Etat américain, nouvellement élu.
C’est magique, quelques discours, dont on n’est pas sûr qu’ils aient été ficelés par le candidat, des prestations aux quatre coins des States grâce aux millions de quelques généreux donateurs et voilà ce privilégié par la naissance et par l’argent porté aux nues par tous les gueux et les assoiffés de contes de fée non seulement de ce pays, mais aussi de l’Europe et d’une grande partie du monde.
Il faut dire que son prédécesseur était une calamité quasiment naturelle. Encore que ce type était plutôt mal tombé avec son élection un an avant l’attentat à NY de 2001 et en fin de règne, une crise économique sans précédent. Le symbole qui restera, sera peut-être la paire de godasses qu’un journaliste irakien lui a lancée lors d’une de ses dernières conférences de presse.
Quel est le successeur, par contraste, qui n’aurait pas déclenché un fol espoir ?
Quant à sortir les mouchoirs, même en Europe, c’est là qu’on voit, quand il y a attroupement, le peu d’intelligence qui reste dans le public, lorsque la sensiblerie submerge tout.
Nous vivons des temps où le show fait la notoriété. Sans l’art de la scène, le candidat n’est rien, l’acteur est tout.
C’est d’abord ça la notoriété, quelque chose qui n’a rien à voir avec l’altruisme, le sens de l’Histoire, de la Justice, de la compréhension de la dureté de la vie dans nos sociétés industrielles.
-Mesdames, Messieurs, Bonsoir, ici Florence Reuter qui vous parle…
L’exercice quotidien, s’il a lieu six mois, un an, c’est suffisant pour envoyer n’importe qui nous représenter à l’Europe, entrer dans les gouvernements, parler en notre nom.
Que savons-nous vraiment de la personne ? Rien.
De même pour celui qui vient d’être élu à grands renforts de trompette.
Seul renseignement qui pourrait nous être utile pour comprendre le personnage, le milieu dans lequel il a vécu et vit encore : Chicago, ville en pleine gentrification (1) où il réside dans un quartier chic.
Les violences dont cette ville fut le théâtre en 1957 et notamment lors des événements du collège de Little Rock n’ont pas dû laisser un souvenir impérissable chez le nouveau président né le 4 août 1961 à Honolulu, Hawaii. L’attache locale est trompeuse. Ce n’est pas un Afro-Américain. Fils du Kansas et du Kenya, il est un Américain né d’un père étranger et son passé de « militant » pour l’égalité des citoyens, lui a révélé la difficulté de s’intégrer dans la communauté noire.
Ceux qui espèrent en Europe que la politique américaine dans le monde va changer se trompent lourdement. Même si le repli promis des militaires Us d’Irak et la fermeture souhaitée de Guantanamo sont de bonnes choses, l’inconditionnalité américaine pour Israël ne changera pas, perturbant la politique de tout le Moyen-Orient.

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L’homme se veut une synthèse débarrassée des idéologies. Il n’est pas un rebelle contre l’autorité de l’Amérique blanche. Il n’aurait d’ailleurs pas été élu avec un message uniquement destiné aux Noirs américains. Il incarne une Amérique filtrant les nouveaux venus et qui, en devenant Américains s’enthousiasment du système libéral et, le confondant avec la Liberté, le propagent à travers le monde. Il incarne un « progressisme démocrate » auprès duquel une social-démocratie à la Di Rupo, façon PS mondain, relève d’un reliquat malsain du communisme à la Brejnev.
L’esprit religieux pratiquement insoutenable dans ses pratiques ostentatoires, pour tout laïc européen, est un des traits constants qu’il faut bien garder en tête si l’on veut comprendre l’homme de « l’exception américaine ».
Un type qui dit avoir « laissé Jésus Christ entrer dans [sa] vie » est quelqu’un qui serait peut-être réticent à y faire entrer ceux qui n’ont que faire du Saint Esprit. La suite nous l’apprendra.
Par contre, on sait que Bush a commis ses plus grandes erreurs sur la même inspiration divine.
Ce qui me fait dire que ce n’est pas gagné, c’est l’effondrement économique intérieur de ce grand pays, son exportation massive en Europe et en Asie de ses obligations pourries et de ses pratiques financières douteuses, à la base du malaise international et de la perte gigantesque d’emplois.
Les remèdes qu’il apporte sont les mêmes en Europe : soutien sans faille aux banques grâce à l’argent des épargnants et aux emprunts massifs de l’Etat.
Quand il s’avérera que ce soutien n’empêchera pas la récession de se poursuivre, il sera trop tard.
Or, le capitalisme ne peut survivre que par la croissance et on voit bien que la croissance constante, même en détruisant l’environnement, est impossible.
Le Président précédent ne s’en est pas rendu compte, de même que les dirigeants européens. Et celui-ci ne pourra que poursuivre le refinancement inutile.
C’est ce président-ci qui sonnera peut-être le glas du monde occidental, sans le faire exprès, bien entendu.
Alors seulement, il y aura de quoi tirer nos mouchoirs.
---
1. Anne Clerval, La gentrification à Paris, Thèse en Sorbonne, 2008.

21 janvier 2009

Rembourrage et pâturage…

Dentellière du vers libre, Béa était « écrivaine » j’en fus le thuriféraire.
C’était une avant-gardiste de la vieille école, une révolutionnaire du conservatisme, bref une allumeuse à la vertu sédative.
Elle faisait très hôtesse de l’air, si bien que les maniaques planifiaient de la parcourir en biplace, comme du temps de Latécoère.
Crawleuse, je fréquentai son bassin.
Diseuse, j’en étudiai la langue.
Pour faire l’éloge d’un livre à compte d’auteur, il convient de s’appuyer sur d’autres qui l’ont lu, et critiqué. Le livre à compte d’auteur est rarement heureux. On ne sait pas pourquoi et certainement pas à cause de l’éditeur.
On court le risque de n’en pas parler avec transport. L’appréciation nuancée étant une injure avec les fées de l’écriture, il vaut mieux n’en rien savoir, afin d’en parler avec sincérité…
Trousser un compliment sans enthousiasme, c’est comme trousser lors d’une fin de liaison. Quelqu’un qui va de l’incipit au mot fin sans connaître Béa, trouve parfois un certain intérêt à la lecture.
« Du voyagiste sans bagage » au « Bon passeur à la dérive », j’aurais pu, si je les avais lus, en réciter par coeur une ligne ou deux sur son passage.
Je laisse à d’autres l’étude du terrain. Il y a mille façons d’aborder des docus.
Comment rester frivole en lisant des poèmes qui cachent souvent les riches natures de nos consœurs sous trop de giroflées.
Béa était naturellement élégante, elle marchait en ondulant des hanches, ce qui montrait sa souplesse et autre chose qu’elle avait magnifiquement de proportionné.
Elle a dû être acrobate dans une autre vie, au triple saut singulière. Pas que sous chapiteau qu’elle était danseuse. Elle aurait dit ça en anglais bien mieux qu’à moi, tant elle avait la manière anglo-friponne à dire les choses.
Ses toilettes du dernier chic, son goût sûr du vêtement, tout se savait en ses poésies les plus déshabillées. Son tact infini reléguait ses extases dans ses textes. On eût dit qu’elle ne jouissait qu’entre les lignes.
Sa délectation était trop subtile pour qu’elle ressemblât aux amours humaines, dans les draps des stupres de l’après couché.
Je garde un souvenir ébloui d’une soirée en un petit théâtre confidentiel. Quelques malheureux comédiens hagards et à leurs débuts mettaient en pièces – hélas ! détachées – les Fleurs du Mal. Béa était vibrante et chaude à ma droite. Je posai la main sur sa cuisse gauche que voilait un bas noir, comme il se doit. Elle ne la retira qu’à l’entracte. Mais elle le fit de sorte que je crus qu’elle venait seulement de s’en apercevoir en baissé de rideau.
On ne peut pas sans risque être essentiellement physique, avec une écrivaine, sauf dans certains cas d’hystérie. Il était exclu de séduire Béa comme si elle avait été Angot. Je n’avais pas la nonchalance provocatrice de doc Gynéco, l’usucapion des stars.

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Un soir, je lus Rodogune de Pierre Corneille avec l’intention de m’en prévaloir plus tard. Pourquoi Rodogune ? Je trouvai le prénom suffisamment obsolète et précieux pour qu’il pût entrer dans la mythologie béatienne (plus tard, je dis par dépit béotienne).
Rodogune est un drame de l’ambition et de l’amour du pouvoir. Pour moi, plutôt le drame de l’ambition de pouvoir être l’intime d’entre les intimes. Ce théâtre est peu joué de nos jours, ce qui me permit de me singulariser à bon compte et dire avec aplomb « Peut-être la meilleure tragédie de Corneille, à cent lieues de votre œuvre, chère Béa. »
J’allai jusqu’à intercaler quelques vers de l’auteure dans le texte de Corneille.
Mais ce « cent lieues » lui déplut.
Elle était rancunière. J’en atteste à Corneille versifiant sa rancune à Marquise.
Si le bal est tragique, ce n’en est pas moins un bal.
Nous y dansions sous les masques de James Ensor. Nous y grimacions de l’âme.
Cela eût fini sous les frondaisons d’automne des « sept fontaines », si le temps ne s’était gâté.
Ainsi, glissant d’un siècle à l’autre, nous en eussions été du Grand au romantique. Mon amour eût sombré dans Lamartine, si Flaubert ne m’en avait prévenu...
Il n’en fut rien.
Notre passion après trois semaines se désagrégea au fil de trois ans de correspondance.
On pourrait se contenter d’une désespérance tranquille, tant qu’elle n’est pas écrite.
Dans le fond, l’Art console de tout.
L’encre est un dissolvant du sentiment amoureux. C’est que l’imagination s’enflamme, pour s’étouffer mieux. Nous renâclâmes d’entreprendre.
A l’échéance de ces trois semaines enchantées, la muse abandonna par mégarde un soutien-gorge blanc sur une chaise Louis-Philippe de son bureau à l’étage.
Ce laisser-aller fut l’acte de congédiement. Il en est de moins allusifs.
Le symbole était suffisamment fort. Les esthètes comprendront.
Finalement nous n’étions amoureux, l’une et l’un, que de l’écriture.
D’autant qu’il était rembourré…

20 janvier 2009

Un avenir gouleyant.

Les caïds d’Haut-lieu ont convenu d’une trêve sur BHV jusqu’aux élections de juin.
C’était nécessaire pour reconstituer les unités volantes sans lesquelles les affiches de propagande électorale n’auraient pu être collées. On n’y aime pas trop les petites gens, mais faut raisonner pratique… Il paraît que Didier à la colle et à la brosse, …y a que là qu’il est sympa !
Regonfler le moral des troupes, enfin ce qu’il en reste, est absolument nécessaire.
Les plus hystériques des socialistes le reconnaissent, la passivité des têtes de proue face à la crise qui secoue le monde du travail fait des ravages et entame la crédibilité du parti au sein des couches profondes.
On n’est plus au temps où Guy Mathot était le héros de Seraing rien qu’en faisant danser les rombières à la fête du Premier mai.
L’étalage avec suffisance des diplômes ne dispose pas au commandement. Il faut encore relever ses manches de chemise et aller sur le terrain. Le socialiste mondain en salopette fait travelot.
Le lâchage, on pourrait presque écrire lynchage, de Jean-Denis Lejeune, encore très populaire, par Di Rupo et Milquet, démontre que cette « démocratie » ne se bâtit pas au mérite, mais à l’esbroufe et au papier timbré.
La Société théorique est au top niveau sur le tapis ; en réalité, elle montre les limites d’un gouvernement sans âme, sans imagination et d’un égoïsme à faire rêver Bernard Tapie.
Les vieux briscards remontent au créneau, les gazettes en sont émerveillées, au lieu d’en être atterrées. Le pays manquerait de relève ? Pas un seul petzouille de l’ULB ayant fait un crochet par Harvard ?... Di Rupo nous cacherait-il son dernier béguin ?
Le groupe parlementaire qui repense BHV en profondeur n’est composé que des vétérans des Trente Glorieuses, venus direct de l’histoire du capitalisme triomphant.
Ces orthodoxes se sont trompés sur l’économie, reste à voir comment ils vont se planter sur BHV. Gros morceau pour eux sans la stature du garçon boucher, Moureaux au tranchoir et Maingain à la machine à boudins, est-ce crédible ?
Certes, les universités seront bien représentées.
Ce n’est pas à un concours d’admission auquel ils sont conviés ; mais, à un concours d’intelligence du cœur. C’est pas gagné.
Delpérée, Moureaux, Maingain, on en ricane à l’avance.
L’enjeu est d’une simplicité enfantine. Les Francophones ne veulent plus être pris en otage par le nationalisme flamand. Les illustres chargés de déblayer le terrain ont pour mission de faire le contraire et d’avaliser le projet flamand qui veut dresser un mur sur la frontière linguistique entre deux cultures, de sorte que la leur serait « sauvée » pour un certain temps. On demande seulement à nos artisans d’égayer les abords. C’est l’avis de Hugo Vandenberghe, Mia De Schamphelaere, Annemie Neyts et Maggie De Block.
On se souvient sur quel programme les CD&V ont été élus avec Monsieur 800.000 voix, pour se demander ce que nos Delpérée et consorts vont faire là-dedans.
Enfin, ces déblayeurs abscons une fois les élections atteintes s’évanouiront dans l’Histoire des Commissions en Belgique dont on pourrait faire douze forts volumes. Le tout remplirait un rayon de la bibliothèque de Marc Uyttendaele à côté des Lois élucubrées par Laurette.
La priorité n’est plus là. C’est le capitalisme qu’il faut revaloriser au même titre que les partis.
Le scénario reste à écrire.
Comment faire croire que le système usé jusqu’à la corde est le seul possible, sans passer pour complètement fou ou corrompu ?
Ce n’est pas facile de gommer ce que le public trouve indécent et immoral.
Que Reynders joue sur le registre de l’admirable loi des marchés, c’est bien naturel. Que pourrait-il faire d’autre, ce type, que de vanter sa marque d’aspirateur, quand il en sera au porte à porte ?
Pour Di Rupo, c’est un cas de figure. L’exercice qu’aucun gros QI du PS ne maîtrise pas vraiment.
Une social-démocratie abonnée aux escroqueries et à l’injustice permanente, aux petits soins auprès du capitalisme mondial, c’est dur à avaler !
Peut-être, après la Commission BHV, conviendrait-il d’en monter une autre dare-dare en collaboration PS – CD&H. Sujet : « Comment prolonger son abonnement à Wall Street, sans en avoir l’air ? ».

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C’est le moment de jouer ça à l’américaine. L’Obamania bat son plein. L’Amérique avec tout ce qu’elle représente de mythes et d’illusions pourrait aider nos ineffables. On y retrouverait Delpérée et Simonet pour le CD&H, au symbole, bien entendu, Happart et Onkelinx pour le PS, au culte de la Liberté, dans le port de NY .
Cette Commission ne servirait à rien comme toutes les autres Commissions. Mais que peut-on y faire ? N’est-ce pas inscrit à l’avance dans le livre des records inutiles ? Et puis, en ce moment, un petit drapeau américain à la boutonnière, ça vous fait remonter son homme dans les sondages.
Les foules devant le merveilleux ne pensent plus : elles admirent.

19 janvier 2009

Dilatation, pénétration, satisfaction.

La séparation est à la mode : deux couples sur trois divorcent. Le troisième, on n’en sait rien. Sans doute le couple restant est-il à la colle ?
En privé, les séparations ne se passent pas toujours comme il se devrait. L’Haut-lieu, c’est pareil. On est séparé de gré à gré, mais on voudrait savoir avec qui l’autre couche.
Dans l’affaire Fortis, la légitimité du mariage n’autorisait quand même pas que les confidences sur l’oreiller tombassent dans les oreilles de Hans D’Hodt, chef de cabinet d’Yves Leterme et de Van Rompuy. La fuite de la cour d’appel vers un cabinet politique n’était en somme qu’une histoire d’amour, légitime pour une fois, entre une magistrate Christine Schurmans et Jan De Groff du CD&V, l’époux de ladite. Et l’amour, bordel ? Christine n’est pas une machine !
Qui ne se souvient de Madame Roland, elle y est bien passée aussi, à la guillotine, après son Girondin de mari ?
Pratique courante ?
Sans doute plus qu’on ne le pense. En politique, le délit d’initié n’existe pas. Il a fallu l’initiative du Premier président de la Cour d’Appel pour que cela s’ébruitât.
Alors on gesticule, on se dit innocent et on démissionne par grandeur d’âme. Ce n’est pas grave. On n’est pas vraiment saqué. On retrouve sa députation pour faire bouillir la marmite, puis sa réputation. Et ça repart…
Séparation des pouvoirs ? Une fiction pour amuser le bon peuple.
Et comme il en faut beaucoup ces temps-ci pour l’amuser, on peut croire que ce n’est pas la dernière histoire d’amour en ce domaine. Il y en aura d’autres.
Une séparation qui en a l’air, mais qui n’en est pas une : celle de la RTBF et de RTL. Tous les dimanches, ils nous parlent de la même chose. Et quand ils ont des sujets différents, ils finissent par se retrouver sur le même oreiller.
Ainsi ce dimanche 18, l’un propose l’attaque de la bande de Gaza par l’armée israélienne et l’autre évoque la nouvelle politique des banques en matière de prêts.
Chouette se dit le zappeur, voilà deux sujets tellement différents qu’on va pouvoir picorer dans les deux.
Ils ont fini par s’entendre, comme deux amoureux qu’ils sont sans pouvoir l’oser dire !
La RTBF a beau faire la pedzouille sur le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes, et Loulou Michel à s’indigner du sort des femmes et des enfants de Gaza, malgré tout transparaissent les mots doux pour Israël qui étaient dits avec les yeux à madame l’ambassadrice d’Israël, Tamar Samash, présente sur le plateau, mots enveloppés dans des papiers cadeaux, si bien que les voilà bien les cœurs brisés, tous unanimes cependant à vilipender le Hamas terroriste, pour faire plaisir à Tel-Aviv.
Vrebos, de l’autre côté de la rue, essayait mollement de coaliser les témoins de l’injustice des banques sans y parvenir. Là aussi, devant la commère Laruelle, poing sur la hanche vendant ses anguilles fumées à la minque de la banque, on en avait gros sur la patate à gourmander les amis banquiers. Dur, dur d’être libérale gazouillait Sabine, entre les mots de rubans roses et de capitalisme en sucre. C’est une femme qui aime les petits porteurs, mais on la sent attirée par les gros, dame, quand on a un fort tempérament libéral.
Ah ! comme le terrorisme palestinien a bon dos, quand depuis plus de 50 ans l’Irgoun - dont l’armée israélienne est issue - s’était vouée à l’action terroriste, tuant des centaines d’arabes sur les marchés publics par bombes et abattant sans vergogne et contre le droit international des simples passants parce qu’ils étaient d’une autre confession.

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L’amnistie, non ! L’anesthésie générale.
Et la banque ! calamité sans précédent dans l’aventure humaine, détroussant les gens comme au coin d’un bois et recevant des contribuables des sommes énormes qu’elle gère sans pudeur à son seul profit.
Cette retenue maison, cette peur de froisser identique aux deux compères télévisuels, était perceptible d’une télévision l’autre, tels deux cœurs unis.
Qui oserait dire que ces deux-là ne s’aiment pas ? S’ils se font la guerre, c’est la guerre de la rose, le doux conflit de l’amour, la tendre guerre…
Ils sont tellement d’accord que c’est Héloïse et Abélard, Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, Olivier Maroy, Pascal Vrebos, Sacha Daout, ménage à trois des ondes…
Lizin, Guy Côme, Sabine Laruelle, le représentant des banques, Vrebos, les deux présentateurs de la RTBF, oui, même Leila Shahid et Tamar Samash couple-vedette, ils s’aiment tous.
La Belgique est un grand lit. Les batailles y sont de polochons. On se déteste cinq secondes comme toutes les grandes amours, puis on copule. On se montre le sexe, président, magistrates, sénateurs, députés, journalistes, tous à la langue fourrée, la ruée sur les interstices à combler, vitesse de pénétration de la roquette artisanale, parfois du canon des tanks et bombes au phosphore. Tous ces gens vivent et meurent d’amour…
Et les peuples ? Oui. Bon… On s’en fout !

18 janvier 2009

L’art à prix d’or !

L’histoire rapportée par Wikipédia n’a été possible que par le pouvoir de l’argent :
« Née Florence Foster en 1868 à Wilkes-Barre, Pennsylvanie, Jenkins eut, enfant, des cours de musique, et exprima le désir d’étudier la musique à l'étranger. Comme son riche père refusa de payer ces études, elle s'enfuit à Philadelphie avec Frank Thornton Jenkins, médecin qui devint son mari. Ils divorcèrent en 1902.
« À la mort de son père en 1909, Jenkins hérita d'un pactole qui lui permit d'entamer la carrière de chanteuse. Elle s'impliqua dans la vie musicale de Philadelphie, en fondant et finançant le Club Verdi ; elle prit des cours de chant et commença à donner des récitals en 1912.
« En écoutant ses enregistrements, il apparaît clairement que Jenkins avait un très faible sens de la gamme et du rythme et était à peine capable de tenir une note. On peut entendre son accompagnateur tenter de compenser ses variations de tempo et ses erreurs rythmiques.
Les critiques la décrivaient souvent en des termes équivoques, qui ont certainement aidé à attiser la curiosité du public.
« En dépit de son manque évident de sens musical, Florence Jenkins était entièrement persuadée de son talent extraordinaire . Elle n'hésitait pas à se comparer aux sopranos connues. Elle considérait les éclats de rire qui ne manquaient pas de se produire durant ces concerts, comme provenant de rivales rongées de « jalousie professionnelle ». Consciente des critiques, elle rétorquait : « Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra jamais dire que je n'ai pas chanté. ».
« Son récital annuel se tenait à la salle de bal du Ritz-Carlton à New York City. L'auditoire de ses récitals était toujours limité à son club féminin et à d'autres hôtes choisis - elle supervisait elle-même la distribution des billets tant convoités. À 76 ans, F. Jenkins céda finalement à la demande de son public et se produisit au Carnegie Hall le 25 octobre 1944. F. Jenkins mourut 5 jours plus tard, d'une crise cardiaque…Tout indique que F. Jenkins soit morte avec le sentiment de plénitude heureuse et confiante avec laquelle elle traversa sa vie d'artiste. »

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L’argent rend tout possible. Il suffit d’avoir un penchant, une fantaisie à mettre en pratique. Peu importe ce qu’en pensent les autres. Dans le cas Jenkins, elle payait ses admirateurs, les critiques et même ceux qui venaient l’écouter.
Partout dans le monde, il y a des Jenkins. Ils n’ont pas besoin de bien chanter pour qu’on les admire. Ils n’ont pas besoin de bien peindre pour qu’on dise qu’ils ont du génie. Peu importe si leur thriller de mauvais écrivain est médiéval, si leur manuscrit est façonné par dix nègres, ils triomphent et engagent des secrétaires afin de répondre à leurs admiratrices.
Les milieux dits de l’Art et surtout officiels en sont remplis et pas que dans les arts…
Si vous demandez à certains membres du personnel employé et ouvrier de la Ville de Charleroi ce qu’ils pensent des échevins démissionnés et des animateurs des services publics et de la voirie, ils vous diront que c’étaient des gens admirables qui ont été injustement condamnés. Et ils sont sincères ; car, il faut leur reconnaître le mérite de ne pas s’être détournés des personnes qui les ont promus ou engagés, quand elles ont été écartées de la politique et du pouvoir.
Formidable levier de l’argent !... Les dirigeants des banques et des holdings le savent qui bataillent pour les positions dominantes et les parachutes dorés en cas de malheur. Leurs coreligionnaires en politique bataillent pour la conservation des mandats qui leur procurent le pouvoir et le moyen d’en mettre de côté en cas de coup dur !
L’apologie de l’argent que leur conduite suggère finit par déteindre sur nous. Nous nous trouvons sans que nous le voulions dans la position de la clientèle, confondus parmi les profiteurs.
La position des gens riches n’est élevée que parce qu’ils abaissent la nôtre par des valeurs factices.
Ils s’attendent à notre respect en s’identifiant à la position qu’ils occupent. La fonction crée l’homme… Leur attitude en impose comme celle d’un juge dans un décor de théâtre en agitant les Codes, les Constitutions et les déclarations des Droits de l’homme, tout en respectant les codes de la bourgeoisie et du népotisme libéral..
Au lieu de nos sifflets, ils recueillent nos murmures flatteurs et nos applaudissements.
Demain nous agiterons leurs drapeaux et tendrons des poings à des adversaires qu’ils nous désigneront.
Sommes-nous bêtes !

17 janvier 2009

Suspect.

Être intégré dans une société conformiste était se confondre avec le troupeau. Le meilleur endroit pour passer inaperçu était le centre. Médiocrité, vulgarité, rapacité, les trois conditions étaient remplies. La Belgique et les autres pays d’Europe s’y trouvaient à l’aise.
Les règles bougent un peu depuis que l’économie vacille. Les leaders tentent de nous rassurer en prétendant que nous vivons le dernier avatar et que la crise est déjà derrière nous. Comme la situation ne fait qu’empirer, ils ne se démontent pas. Ils agitent seulement les drapeaux avec plus de frénésie. Leurs économistes s’essaient au sourire dalaï.
Dans les mêmes sacs d’opprobres, peut-être dans vingt ans appellera-t-on cela les poubelles de l’Histoire, gisent côte à côte l’économie de marché, le libéralisme, Didier Reynders, Lippens, les banquiers, le capitalisme, Di Rupo et leurs cours.
Voilà soudain que le centre n’est plus le paysage rassurant.
Le nid douillet et confortable des petits porteurs, des biens pensants et du bourgeoisisme actif est devenu ce grand désert où l’on peut y être montré du doigt !.
Demain, il faudra savoir être suspect.
Ce sera le signe d'un esprit libre et indépendant.
Être suspect pour un centre qui craque de toute part, c’est montrer une aptitude à préparer l’avenir.
Ah ! que n’a-t-on dit sur les rigolos des blogs… N’importe, on peut dérouler le film en marche arrière et voir entre les blogs et les sentencieux imbéciles des universités qui s’est le plus trompé sur la conjoncture et l’économie libérale ?
Être suspect du bien dire Officiel est presque devenu un devoir.
Prédire ce qui arrive n’est pas de jouer les Cassandre. C’est ne pas dorer la pilule aux gens, avoir vu juste quand les économistes sont myopes.
Loin des studios de RTL et de la RTBF, nous offrons une physionomie ricanante. Nous manquons de photogénie.
Une vision pessimiste du monde étant plus « naturelle » qu’une vision heureuse, induit implicitement qu’elle est plus populaire auprès des masses. Les économistes auront du boulot pour imposer leur version idyllique.
Ce qui retient nos G.O. (gentils organisateurs) de décrire le ciel qui nous tombe sur la tête, c’est qu’ils vivent en général très bien notre malheur !
Quand le pitoyable de leur raisonnement est percé à jour, ils prennent des airs navrés pour nous traiter de naïfs. Ils sauvent les apparences.
Bien certainement qu’être suspect, c'est être libre. C'est n'avoir pas à craindre le terrorisme intellectuel d’une pensée officielle qui devient inopérante à l’esprit de qui s’en moque.

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Les blogs sont d’honorables exils qui permettent d’assumer l’inévitable solitude des sceptiques.
Ce n’est plus écrire dans le désert, mais le seul moyen de faire partager ce que l’on pense, sans gagner une thune ; ce qui est évidemment une garantie.
La gratuité serait un mot nouveau, un mot anticapitaliste par lui-même, en sorte…
Apparaître suspect aux yeux des bons apôtres est un ragoût que les connaisseurs apprécient.
Le refus d’être bienséant, n’exclut pas une éthique.
Le dangereux totalitarisme à l’américaine, cette folie de croire que l’on est du côté du Bien en soldat de la vérité a conduit le monde à une société de connivence et de complaisance qui fait peser une chape de plomb dont les gens peinent à se débarrasser.
Le suspect regarde l’homme qui sort du moule centriste non pas comme l’aboutissement de vingt siècles, mais comme celui qui porte la responsabilité d’une nature qu’il détruit et dont il s’est abstrait par défaut d’humanisme.
La voie du suspect est étroite. Il invente les règles au fur et à mesure des difficultés, non pas comme fait le libéral en adaptant la morale à ses lois, mais en respectant les autres et une loi de la Nature qui le transcende.
Pour les bien-pensants, c’est outrepasser les droits du citoyen. C’est remettre en question l’ordre établi.
Et si le suspect avait raison ? Si l’ordre établi n’était que le désordre incontrôlable d’une démocratie qui n’a plus de repère ?

16 janvier 2009

Quand la banque s’amuse !

La dernière qu’on raconte à propos de la crise financière, nous vient des Etats-Unis. Bien entendu, on ne prête qu’aux riches et les Américains le sont toujours depuis que les Chinois rachètent leurs dettes et travaillent pour eux.
Le 17 septembre, cela ne fait pas quatre mois, et pourtant, on dirait un siècle, la banque centrale américaine sauve AIG de la faillite, le premier assureur du pays, en lui accordant un prêt de 85 milliards d'euros en échange de 79,9 % des parts de la société. Ce prêt avec l'argent des Chinois, donc du contribuable, est garanti par le Fédéral, les organismes privés ne valant plus un cent.
Les citoyens furieux défilent avec des pancartes sur les trottoirs de Washington.
Fin septembre, les dirigeants d'AIG ont utilisé cet argent pour se payer une retraite, du 24 au 28 septembre, dans un complexe hôtelier, le St Regis de Monarch Beach, de Californie.
Si on n’avait pas suivi à la trace ces vieux bandits, si on n’avait pas exhibé le duplicata des factures dans les journaux, on ne le croirait pas.
Le détail est croustillant : 443.343,71 dollars, dont près de 200.000 pour payer les chambres (1.000 dollars les moins chères), et plus de 150.000 dollars pour les repas, ainsi que 23.000 dollars de soins de remise en forme". C’est le démocrate américain Henry Waxman qui a débusqué le lièvre !
Martin Sullivan, l’ancien patron des banqueroutiers, qui était parti de la compagnie quelques mois auparavant avec 19 millions de dollars d’indemnités de départ, a trouvé le procédé exécrable, sans doute parce qu’il était parti trop tôt…
C’était au mois de septembre.
Octobre a toujours de l’actif sur son carnet mondain au plus fort de la crise économique.
Fortis, sauvé de justesse par l’argent des contribuables se paie le chef Alain Ducasse, pour 50 invités, réunis à l’hôtel de Paris, le plus cher établissement de Monaco ! A 150.000 euros le déjeuner pour ce groupe, soit 3000 euros le couvert, la crise se laisse supporter!
Les voyous qui gouvernent nos finances ne sont pas plus prudents aujourd’hui, qu’hier. L’argent serait-il une liqueur grisante qui laisse croire que tout est permis ? Il est vrai que le public est un bon géant placide… Mais, quand même !
La banque c’est le contraire d’un contrat au dernier vivant les biens, comme chez le notaire. Cela devient, au premier qui prend l’oseille. Les dirigeants de Fortis et Dexia le savent bien. les parachutes dorés sont plutôt mal vus, avant qu’une loi plafonne les honoraires comme chez le spécialiste.
C’était il y a quelques mois et pourtant l’actualité est si rapide qu’on a peine à croire que c’était fin de l’année dernière. Avec les massacres à Gaza perpétrés par l’armée d’Occupation en janvier 2009, on croirai que cela est vieux d’un siècle !.
Les filous d’hier ne sont pas malheureux du tout qu’une actualité chasse l’autre.

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Janvier 2009, vous connaissez un spécialiste du fric dans le besoin ?
Et les boulots dits de profession libérale, vous avez vu comme les spécialistes se sucrent ? Je sors d’en prendre chez un ORL, qui compte en tarif opératoire l’extraction d’un gramme de cérumen, petit besogneux encore modeste, mais apte à voler en plus grand… que l’occasion vienne et plein les fouilles !
Mais pour revenir à nos joyeux drilles d’AIG, de Fortis, Dexia et les autres, il se trouve toujours un margoulin pour venir en aide à un autre margoulin, même si on ne se prête plus de l’argent de banque à banque. Solidarité sainte de l’artisanat, dirait Brassens.
Un dirigeant d’une autre compagnie d’assurance, un type bien qui n’a pas encore connu la prison et qui est donc encore honorable, a expliqué que la retraite californienne d’AIG avait pour but d'éviter une fuite des talents de la compagnie et que la direction avait peut-être pensé qu'elle "devait fédérer tout le monde pour préserver la productivité". C’est le même raisonnement chez Fortis. On fédère partout, motif : il faut lutter contre la crise.
A l’heure où l’on se jette par les fenêtres de Wall Street pour sortir dans les premiers et avoir une chance de se recaser, AIG, Fortis et Cie se préoccupent du « prestige » de la firme... au champagne !
Le business s’épanouit ! Titanic ou pas, les premières classes se ruent sur les plaisirs. Sarko ne dit-il pas que pour relancer l’économie, il faut consommer ?
Ces pionniers de ce qui sera demain une nouvelle façon de nous ratiboiser notre fric, au lieu de saquer dans les petits salaires des guichets proches du trottoir, feraient mieux de gamberger sur l’absolue nécessité de dégager les étages supérieurs !
C’est fou comme la banque a toujours réservé des places d’honneur superbement rémunérées à la fine fleur du gotha.
Et ces méchantes gens de la rue qui réclament plus de transparence !
Les loustics de première classe n’ont pas fini de nous en faire baver.

15 janvier 2009

Sur une idée de Braudel.

Le modèle égalitaire n’est pas pour demain. Lakshmi Narayan Mittal n’est pas Saint-Vincent de Paul. La redistribution, même Daerden connaît pas, pourtant, plus socialiste que lui, tu meurs !... La remise à plat du capitalisme qui foire, pensez-vous qu’on y songe, même parmi les intellectuels de la social-démocratie ? Ces gens n’en ont cure. Ils ont trop le nez sur le capot. L’élection est trop proche. C’est demain. Alors vous pensez, le système…
Voyons l’idée de Braudel.
Les mutations du capitalisme ont souvent déplacé le nombril du monde économique. Le Bassin méditerranéen a passé le relais à la côte Atlantique de l’Europe, puis à celle des Etats-Unis. Il n’est pas dit que cette crise ne fasse le ménage au profit de la Chine.
Obama avec la disparition pour bientôt peut-être d’un million d’emplois de l’industrie automobile va avoir bien du mal à maintenir l’hégémonie américaine.
Cette perte en puissance va multiplier les centres de pouvoir. Les Etats-Unis garderont-ils la plus forte armée du monde après avoir perdu la puissance industrielle ?
Une théorie assez séduisante, montre que les déplacements des centres de pouvoir ne modifie pas grand chose des situations que le système génère des riches et des pauvres par zone d’influence. C’est ce que pense Braudel.
Braudel défend l'idée que le capitalisme n'est pas une idéologie, mais un système économique issu empiriquement du jeu progressif des stratégies de pouvoir. N’en déplaisent aux libéraux, le libéralisme ne serait qu’un décor ne cachant que des intérêts de boutiquier. Les Etats-Unis lâchant le tiroir-caisse, une bataille de chiffonniers pourrait mettre cinquante ans avant de désigner le nouveau prédateur en chef !
Les conséquences politiques des débuts de la crise actuelle ne sont pas encore inventoriées. Jeter une bouée à la mer pour sauver quelques financiers, alors que le bateau coule, n’est pas à proprement parlé adapté. Les maîtres du système vont essayer de faire tomber les petits escrocs afin de ralentir l’échéance, en plaçant des boucs émissaires entre eux et les Etats en délicatesse des opinions publiques.
Que vont faire les Américains dès que Obama sera en place et qu’ils ne verront aucun changement positif après les cent jours, au contraire, plutôt un effondrement sans précédent de l’industrie ? Les conflits internes s’amplifieront aux USA.
Dès 2009, l’intérêt du monde se portera à plein sur ce grand pays dont tous les citoyens sont armés.

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C’est sur une idée de Braudel que Wallerstein inventa le « système-monde », le sous-développement des pays du Sud est le résultat de leur situation géographique qui les place loin du cercle de concentration de la structure de l'ordre économique international. Les pays globalisés, s’inscrivent au centre, à la semi-périphérie et à la périphérie. Les grandes puissances de l'OCDE constituent le centre de l'économie-monde, les autres se situent dans la périphérie à une plus ou moins grande distance. .
Le « système-monde » capitaliste n’est homogène dans aucun mode d’activité, culturellement, politiquement ou économiquement. Des disparités fondamentales dans le développement culturel et social donnent, par voie de conséquence, une distribution inégale du pouvoir capitaliste et politique.
Wallerstein n’admire guère les théories de la mondialisation du capitalisme. Il ne conçoit pas les différences comme de simples péripéties qui seront gommées au fur et à mesure de la croissance évoluant de façon plus ou moins uniforme. La division actuelle du monde en pays développés riches et en pays sous-développés pauvres est bien plus l’image type du système-mondial. Les régions à l’écart du « système-monde » sont nos grandes banlieues poubelles. La séparation du centre et de sa périphérie reste institutionnelle et inamendable.
Le cœur est à un haut niveau de développement et la périphérie apporte les matières brutes, extraites ou produites avec du personnel à bas salaires.
Dans de telles conditions, l’échange économique entre l’interne et l’externe est déséquilibré : la périphérie vend ses produits à bas prix et achète les produits du centre au plus haut prix.
Cette inégalité, quand elle est établie, reste rigide et peu malléable en raison des modes d’exploitation.
Voilà bien le monde figé dans lequel nous barbotons. Avec la chance que la périphérie n’a pas, nous voilà à profiter des miettes du grand gaspillage du centre ! Gros chançards que nous sommes !

14 janvier 2009

Un édito de rêve !

Sous la plume de Baudouin Loos de la Libre un éditorial candide et idiot à la fois « Il faut combattre la montée de l'antisémitisme. »
Le titre d’abord, pourquoi la montée ? Donner dans la haine collective en chargeant la population entière d’un pays, d’une religion, tant qu’on y est d’un continent, de tous les crimes et défauts du monde… est d’une rare bêtise. Pourquoi faut-il attendre ? C’est comme si on mettait tous les Flamands dans le même panier de certains énergumènes racistes et nationalistes.
La suite de Baudouin Loos est à l’avenant.
Que les responsables d'organisations juives lancent des cris d'alarme, voilà plus de quarante ans qu’on les entend exploiter la mémoire des horreurs du nazisme à seule fin de démontrer qu’ils ont toujours raison d’être inquiet. Aussi, il est normal pour eux que 900 civils palestiniens meurent à Gaza, tandis que la perte de 9 soldats de Tsahal, est un scandale.
Que les simples citoyens soient des victimes, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, mais d’abord victimes de tous les va-t-en-guerre qui parlent et agissent en leur nom. Et cela, on peut dire que l’Etat d’Israël est spécialiste, mieux même que son homologue en crimes : le Hamas.
Mais comme tout fouteur de merde, il est de bonne guerre de désigner l’autre qui l’a poussé à bout. Ici, l’autre, ce sont les millions de palestiniens qui subissent une occupation militaire depuis quarante ans !
On a des récits de nos militaires occupant l’Allemagne vaincue directement après la guerre pour savoir ce que c’est qu’une armée d’occupation. Pour quelques militaires de la Libération qui ont laissé des écrits ou des interviews, tous les Allemands étaient des nazis. Il y eut des exactions, pire des crimes, ajoutant aux souffrances des vaincus, la famine et les viols, tout cela dans la paix rétablie dans la férocité banalisées des armées occupantes.
Bien entendu, en Belgique, nous n’avons eu à connaître que les horreurs « légitimes » des troupes russes fondant sur Berlin et rendant la monnaie de sa pièce à la SS, c’est-à-dire en faisant passer un méchant quart d’heure à la population.
Mais, ce qui inquiète Baudouin Loos, c’est la retombée de la « sanglante offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza… auprès d'une partie de la jeunesse de culture arabo-musulmane » de chez nous. Le plus beau vient ensuite «…les terribles images de Gaza, relayées par les télévisions arabes par satellite. Des images que la pudeur et la culture occidentales préfèrent cacher. », ainsi Loos l’admet, nous faisons de la rétention d’images par pudeur ! Pourquoi nous le cacher, cher Monsieur, cette pudeur-là s’appelle l’autocensure.
Et pourquoi nous autocensurons-nous quand les images viennent des Palestiniens et que nous ne nous autocensurons pas quand elles viennent d’Israël ?
N’est-ce pas déjà dans l’intention une certaine forme de pudeur discriminante qui s’apparente au racisme ?
Le problème ce ne sont pas des millions de gens révoltés par cette guerre d’Israël à l’intérieur même du territoire occupé, même si plutôt que d’occuper Gaza Israël a préféré l’entourer de barbelé, le problème de cette occupation inique, qui sporadiquement tue et mutile des femmes et des enfants, c’est, pour notre journaliste, qu’il développerait haine et actes de désespoir en Belgique !...
La frousse, qu’on a de ça, met nos grands responsables au supplice. Loos compatit.
Eh bien ! oui, ce serait regrettable, mais encore une fois, si pareille chose prenait de l’ampleur en Belgique, la faute n’en serait pas toute à rejeter sur les antagonistes et principalement sur les partisans du camp palestinien et accessoirement les intégristes d’en face, nous en serions aussi responsables. La Belgique condamne Israël aux Nations Unies, mais lui est secrètement favorable, comme tout le clan occidental du reste, un peu moins voyant en Europe qu’en Amérique.
Nos oreilles complaisantes aux chants du Grand Israël sont restées attentives et bienveillantes.
Comme le dit Loos à propos de l’argument des musulmans « selon lequel les Arabes ne sauraient être antisémites puisqu'ils sont sémites témoigne d'une singulière mauvaise foi : qui peut ignorer que le concept d'antisémitisme, au fil du XXe siècle, s'est réduit au seul racisme antijuif ? Un racisme intolérable, comme toute forme de racisme. »

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Nous avons choisi une autre forme de racisme, cher éditorialiste, un racisme plus feutré, moins ostentatoire que des drapeaux brûlés et des vitres brisées. Nos dirigeants, sans demander l‘avis de la population comme d’habitude, ont pris position. Ils sont pour un cessé le feu immédiat, mais ils ne sont pas contre l’occupation, car s’ils savent bien qu’avec l’implantation des colonies juives en Cisjordanie, un Etat palestinien est quasiment impossible. Finalement nos dirigeants ne sont pas racistes, certes, mais ils ne sont pas contre qu’Israël casse du bougnoul de temps en temps.

13 janvier 2009

Quand Richard devient vulgaire…

Ça continue de grouiller ferme dans le ménage des asticots à la Communauté à propos de Jean-Denis Lejeune (voir article précédent).
Ah ! ce qu’on ne pardonne pas, c’est le salaire d’un carrossier-tôlier en classe 1 des barèmes et le côté démerdard de l’homme qui s’est mitonné des contrats avec des firmes privées pour ses commodités personnelles, mais quand même dans le cadre de ses efforts pour sauver ce qui peut l’être d’une jeunesse victime des adultes, que ce soit dans nos pissotières ou à l’étranger.
Que cela soit insolite, anormal, on l’entend bien. Mais quand d’un côté, on permet à des Bacquelaine et autres cumulards de s’en mettre plein les fouilles de mandats accessoires à côté du seul qui devrait compter, à savoir la représentation des citoyens, quand de Di Rupo à Reynders, ça se fait voir partout et dans tout, pour une fois qu’un carrossier-tôlier peut arracher le micro des mains peu délicates de la partouze officielle et dire ce qu’il est et ce qu’il veut, il serait décent qu’on lui foute la paix, qu’on le paie au mérite, ou qu’on le flanque à la porte avec un parachute doré, comme on l’a fait et le fait encore pour toutes les pourritures qui ont dérapé dans la banque et volé l’argent des contribuables.
En voilà assez des tons doctes et des sourires bienveillants de cette faune, surtout avocatière, qui a conduit le pays là où il est, c’est-à-dire dans la merde – leur merde – et qu’il faudrait suivre au pied de la lettre leurs règles qui sont leur fosse d’aisance d’où ils tirent le fric qui embellit leur vie. Comme si avoir usé leurs fonds de culotte dans les auditorium et être incollables sur le Down Jones et le Nasdaq leur conféraient le droit de nous coller aux travaux pénibles avec la prétention d’être les tuteurs de nos âmes irresponsables.
C’est la démocratie bêleront les enfoirés qui n’ont pas encore compris le topo du circuit. On a voté pour eux. Ils prennent des décisions pour nous. Logique. Implacable, mais logique.
Pour un peu ceux qui ne sont pas d’accord avec ce cirque se verraient traités de fascistes ou de gauchistes, au choix.

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Voilà que je m’emporte et que j’en oublie Jean-Denis.
Je n’ai rien à voir avec ce type. Je ne le connais pas. C’est vrai aussi que si on l’interrogeait sur les questions essentielles qui sont traitées par nos élites avec l’arrogance que l’on sait, peut-être serait-il d’accord avec le système. Il l’est sans doute, puisqu’il y participe, même s’il y est contesté, qu’il y a des amis, donc des moyens d’action, et que le socialisme à la pépère a été pour lui un tremplin.
Peut-être a-t-il compris, parce qu’il est intelligent et qu’il n’a pas besoin que des cuistres lui paraphent des diplômes, que pour sauver quelque chose dans l’enfance massacrée, il fallait bien plonger les bras dans la fiente dirigeante. Et il l’a fait. Est-il coupable d’avoir pensé cela ?
Encore qu’il ne l’est pas autant qu’un Guy Coeme, condamné pour faux, usage de faux, escroquerie et corruption passive dans l'affaire Inusop. Le procès visait en réalité des conventions passées par certains socialistes francophones avec l'institut. En fait, les juges avaient condamné le système de financement du Parti socialiste via des enquêtes d'opinion surfacturées.
Vous l’aurez compris, Guy Coeme est un des leurs, universitaire comme il se doit, figure de proue des endroits chics du socialisme mondain, victime expiatoire et donc amnistiée d’avance. Il ne pouvait pas tomber dans les poubelles de l’histoire. Le crocheteur qui l’a enlevé des encombrants, c’est Di Rupo.
A soixante balais, il pense se représenter en juin prochain. Sans un jour de tôle, sans un euro de perdu, c’est ça la camaraderie entre gens du même monde. Vous, vous n’y êtes pas, vous ne pouvez pas savoir… Comme dirait Coluche « Allez hop, circulez, il n’y a rien à voir ».
Jean-Denis, c’est autre chose. C’est le peuple qui n’est dans aucun circuit et qui par la magie d’une notoriété après le drame épouvantable que lui et sa famille ont vécu, passe du rang de carrossier-tôlier, à star.
On s’étonne. On ne croyait pas que les ouvriers étaient capables d’intégrer la formule 1 en Citroën Berlingo ! Depuis, il a changé de bagnole, comme les autres.
Mais tout de même, après quelques années d’étonnement et le parcours de l’intéressé, on se dit et y compris dans les rangs socialistes, qu’on pourrait quand même remettre les choses en place. Marie Arena y pense. Les minables à l’atelier, avec des salaires de famine, les glorieux universitaires à l’étalage, même s’ils sont cons comme la lune, c’est quand même eux qui font fermer la gueule aux autres ! L’homme ne compte pas, ce qu’il fait, on s’en fout… c’est son statut qui importe.
Dans le fond d’eux-mêmes, ces truqueurs n’ont jamais eu l’intention de nous défendre. La preuve, qu’une Laurette Onkelinx ou qu’un Van Rompuy vaut une vingtaine de petites caissières de Carrefour, ou une douzaine de carrossiers-tôliers, voilà qui ne les dérange pas. Ils trouvent cela normal.
Eux seuls sont les diva et les ténors, hors desquels il n’est point de salut. Ils travaillent, eux, nous aussi, mais ce n’est pas pareil. Ils sont d’une autre essence. Comme s’ils étaient irremplaçables, alors qu’un soudeur à l’arc et à l’autogène est cent fois plus utile et demandé.
Que Jean-Denis les asticote, que sa seule présence les conforte dans la pensée qu’il est le représentant des gens les plus stupides et les plus vulgaires du royaume, c’est certain.
Cela me permet au nom de la vulgarité collective du public, de saluer ici l’invention d’Internet qui propage ainsi mon sentiment personnel selon lequel j’emmerde ces gens de pouvoir, et mieux, je leur pisse à la raie.
Bon sang, après ça, je vais mieux !

12 janvier 2009

Jean-Denis au niveau 1 !

Qu’est-ce qu’on va faire de Jean-Denis ? C’est la question du jour à la Communauté française.
Etrange administration publique que la nôtre.
Après le drame de l’affaire Dutroux, personne n’avait remarqué que Jean-Denis Lejeune, le papa de Julie, s’était investi à fond dans l’aide aux enfants et la traque aux criminels pédophiles, sans diplôme, puisqu’il était ouvrier-carrossier à la Ville de Liège.
On l’a vu à Child Focus, attaché de direction, essuyer les plâtres et courir partout pour la réussite de ce projet, sur le temps que déjà, dans la coulisse, s’affrontaient des universitaires pas plus intéressés que cela au sauvetage des enfants en péril, mais diantrement au courant des catégories de fonctionnaires pour s’assurer d’abord, d’un statut en rapport avec leurs hauts mérites.
Sautant d’un emploi à l’autre, à la limite de claquer la porte, c’est le délégué général à l’enfance, le moustachu Lelièvre, qui le recueillit dans son service. Avec, faut-il le dire, des amis un peu partout, haut placés comme on dit, et principalement au sein du PS, Jean-Denis et le Délégué étaient parés contre tout retour de manivelle.
Jean-Denis n’est pas un homme de bureau. Il est un homme de terrain, ce que les grandes écoles ont si difficiles à produire au grand dam des Administrations qui sont saturées de ronds-de-cuir à ne plus savoir qu’en faire.
Atypique, Jean-Denis semble tourbillonner, sans cesse en mouvement, pour la colonie d’assis de nos ministères. Il dérange, certes, on jalouse ses voitures de fonction, ses frais, son salaire, son peu de goût à se caler les fesses sur les fauteuils en simili des grades supérieurs.
Puisqu’il fallait bien partir touché par la limite d’âge, son patron et protecteur, le délégué Lelièvre le laisse se débrouiller avec les rase-murailles qui consacrent plus de temps à chercher la manière de monter en grade que de rembourser aux citoyens sous forme d’un travail honnête, les bons traitements que la magnificence de l’Etat leur alloue. Ils avaient, bien entendu, repéré le fauteuil vacant.
Lelièvre exit, Jean-Denis vaque à la Communauté française, mais on ne sait au juste de quel droit il y possède un statut de premier rang, en même temps qu’il se lance dans une ASBL « Objectif Ô » dont il coule de source qu’il en est le président.
On le voit partout, de-ci, de-là, Afrique, Amérique, Haïti, que sais-je encore.
Il y a, en même temps que quelque chose de touchant, une propension au « matuvuisme » chez cet homme-là !
Ce type est dangereux disent les détenteurs de hauts diplômes qui, par défaut de projet, leur permettent d’être « en règle » pour accomplir des tâches de niveau supérieur.
Il est dangereux parce qu’il fait la démonstration que les valeurs humaines qu’il incarne ne se gagnent pas sur les bancs de l’université. Il démontre par son travail que l’on peut être ouvrier carrossier et bien meilleur dans l’action que tout le staff d’une Simonet qui n’aime tant que de s’aller approvisionner en cerveaux, parmi les petits génies qui sortent régulièrement de l’Université dont on ne sait que faire.

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Il prouve que les tâches que l’on confie aux degrés supérieurs de l’administration ne sont pas indéchiffrables et hors de compétence du menu fretin, qu’il s’agit avant tout de récompenser des fidèles de parti qui n’ont pas eu la chance de toucher le gros lot comme parlementaire ou ministre et qui se contentent des cabinets et des postes – souvent de sinécure – enviés par nos cinq mille fonctionnaires.
L’Haut-lieu s’émeut. Le PS fait le gros dos. Le MR ricane, parle de passe-droit, d’hérésie administrative.
L’emmerdant, c’est que le Jean-Denis est populaire, reconnu, célèbre, dynamique et véritablement soutenu et porté par le souvenir du martyr de sa fille.
Rabattre le caquet d’un homme comme ça et le remplacer par une ombre diplômée, même d’Oxford, c’est casse-gueule pour les messieurs de la jactance parlementaire.
Comme on l’écrit dans le Soir : « Nous avons tous le sentiment d'avoir une dette morale envers Jean-Denis Lejeune. En soi, c'est totalement irrationnel. Mais cela permettrait d'expliquer, peut-être, l'obligeance des pouvoirs publics à son égard », résume un ministre préférant l'anonymat.
« C'est une figure emblématique, confirme un autre. Il a ses entrées dans tous les milieux. Il pèse énormément dans l'inconscient collectif. Il le sait, et il en joue. »
Il faut trouver une porte de sortie à ce gêneur, cet atypique, disons-le : cet ouvrier qui ose se mêler aux jeux de la cour des grands.
On pourrait, à sa demande, payer son salaire de directeur-président de l’ASBL Objectif Ô. Il ne serait pas contre. On le licencierait en douce, personne ne saurait rien. L’Inspection des Finances n’est pas d’accord, dans quelle rubrique attaché ce salaire déguisé en subsides ?
Van Rompuy a le gouvernement que l’on sait, comme son prédécesseur, il aime certainement le foot. Il pourrait engager Jean-Denis Lejeune comme libero ?
Voyez Leterme, si s’attaquer au symbole, c’est heurter l’opinion, on sait bien cependant que les carrières de ministre sont, parfois, bien plus courtes que les carrières de footballeur.
Le public s’y est fait.

11 janvier 2009

Intolérance et racisme.

Thème sans nuance. On est intolérant et raciste ou tolérant et antiraciste. Qui ergote se fait flinguer par l’un ou l’autre camp. Sujet scabreux à aborder, la fiche qui vous catalogue est prête. Encore, si l’on pouvait savoir dans quel tiroir la mettre ?
Ces quelques réflexions, je me les suis faites, au risque de paraître ce qu’on n’est pas, par les deux camps unanimes.
On ne peut pas dire que l’intolérance soit un sentiment rare. Ceux qui en sont pourvus ont quelques bonnes réserves.
Il n’échappe pas à l’observateur que les Lois contre le racisme ne servent pas à réduire le nombre d’intolérants, mais à interdire le parler franc et donc nuire à la liberté. Si elles empêchent une certaine forme de propagande, elles privent les citoyens de quelques beaux exemples didactiques d’intolérance. Il est vrai que le législateur croit le Belge moyen stupide et incapable de juger par lui-même et faire le tri.
L’intolérance, cette manière à ne pas voir les autres à son aune, sait s’organiser. On la voit partout, même où il était étonnant qu’on l’y trouvât.
Ainsi ce matin sur Europe 1, un conteur juif de la Suisse romande racontait le meurtre d’un Juif par des nazis des bords du lac Léman. Il ne s’est pas fait faute d’y succomber.
Il ne viendrait à personne parmi les auditeurs de contester le crime et la permanence de la bêtise raciste, mais, n’y a-t-il pas intolérance de la part du conteur à étaler complaisamment un fait vieux de soixante-six ans afin indirectement de nous faire repenser aux souffrances indicibles de ce peuple victime du nazisme, au moment où six cents palestiniens viennent de trouver la mort, contre quatre militaires juifs dans l’offensive de ces derniers ? Etait-ce digne de vouloir masquer la récente horreur d’un crime contre l’humanité par l’évocation d’un autre plus ancien ?
Le coup à faire par amalgame est toujours tentant.
Il y a un temps pour tout et aujourd’hui celui des citoyens ou des sympathisants d’Israël devrait être plutôt celui de la retenue.
D’autant que lors de la conversation entre cet auteur d’un fait-divers suisse du début des années quarante et le speaker d’Europe 1 de service, il a été porté à la connaissance des auditeurs que l’instigateur du meurtre s’appelait « Dieudonné ».
On voit directement le parti qu’un soi-disant esprit tolérant luttant contre le racisme a pu tirer de cette homonymie !

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La première des règles de l’intolérance et du racisme consiste à culpabiliser des hommes, c’est pareil de l’autre côté de la barrière. Il y a dans le devoir de mémoire, le devoir en trop. On en arriverait presque à dire, pour ceux qui ne s’indignent pas ou avec moins de ferveur aux évocations de l’Holocauste, qu’ils se pourraient qu’ils fussent intolérants sans le savoir.
L’intolérance indirecte est insidieuse et surtout contagieuse. A la radio, l’intolérant multiplie par mille son pouvoir de nuisance.
L’intolérance est la fille préférée du mal. Qui est intolérant aujourd’hui sera demain raciste, entend-on dire dans les partis politiques qui pourtant ont élevé l’intolérance à un haut niveau.
L’intolérant cherche à créer un état d’esprit en sa faveur en tournant autour du pot, aidé en cela par des Lois faites pour lutter contre lui.
On a réussi à faire croire que le législateur a créé une Loi qui n’a des effets que dans un sens, comme s’il n’y avait pas des racistes déguisés en antiracistes.
C’est curieux de la part de la Belgique actuelle d’avoir des Lois contre le racisme, alors que l’Etat, dans sa manière d’accueillir, et le plus souvent d’exclure les étrangers, l’est bien plus que les citoyens.
Même si l’intolérance ne s’exerce pas officiellement au ministère de l’Intérieur et de la justice, c’est quand même en sous-fifre que le Service d’immigration en reçoit l’opprobre à leur place.
Dans cette affaire où l’intolérance et le racisme finissent par timidement montrer le bout de leur nez dans le flux constant des nouvelles en provenance exclusivement d’Israël, le conflit actuel à Gaza est exemplaire ; surtout lorsqu’il est de bon ton de commenter les nouvelles provenant de l’Armée israélienne comme si elles étaient les seules et de bonne foi !
Cette tradition occidentale de ne percevoir les choses que par le filtre d’Israël réussit à faire entrer dans la conscience des citoyens, que le maître a toujours raison. Par rapport aux intolérants et surtout aux intolérants déguisés en tolérants, la culpabilisation du citoyen est de mise et le met en état d’infériorité.

10 janvier 2009

Le sourire dalaï !...

Souriez, puisque vous êtes dans la course.
C’est un peu le conseil qu’on donne aujourd’hui à la multitude qui y croit et qui en veut, comme on dit chez les managers.
Dans les files d’attente au bonheur, il faut faire comme si.
L’angoisse réside dans la peur qu’à l’échelon au-dessus on vous suspecte de forcer sur la dose de naturel.
- Le petit Chose ne me semble pas naturel, il doit manquer de punch.
-Il cache quelque chose.
Bien sûr, il cache son envie de foutre le camp loin de cette daube où avoir l’air épanoui et heureux est indispensable.
On se jauge, on vous jauge. Etes-vous adapté à l’univers concurrentiel ?
Sous le masque du bonheur, c’est le questionnement perpétuel.
Comment suis-je perçu par mes chefs, mon directeur, ceux dont mon salaire dépend ?
Bossuet jugeait le roi en tonnant au nom de Dieu sur la corruption de la cour.
Aujourd’hui, c’est le patron sans cravate qui s’assied sur un coin de bureau et qui veut qu’on le tutoie. D’autant plus redoutable que c’est avec le sourire de l’ami qu’il peut vous priver de votre pain parce que l’entreprise a de plus en plus de mal à nouer les deux bouts, enfin c’est le prétexte « tout sourire » qu’il donne, et toujours en ami, avec une bonne franche et cordiale poignée de mains, il vous pousse amicalement à l’épaule vers la sortie, avec un ouf de contentement lorsque la porte de la rue se referme sur celui qu’il vient de congédier.
Alors, se disent les survivants de cette roue de foire sur laquelle il faut se maintenir à tout prix :
« c’est pas le moment de flancher ».
Souriez, vous êtes observé, et tant pis pour ceux qui ont l’air triste.
L’exemple merveilleux de toutes les agences d’intérim : le dalaï-Lama !
Toujours content. Des milliers de morts dans la résistance tibétaine : sourire. La Chine baîllonne un pays : sourire ! On avait le président mondain avec Sarko, avec Dalaï on a le gourou mondain…
J’en connais qui n’ont qu’un seul genre de talent : celui de se fourrer dans tous les merdiers. Un patron dégueulasse, un salaire à pleurer, de maladie en maladie, le virus rare. Merde, système dalaï : sourire. La seule recette.
Pourtant le malheureux chronique en veut aussi. Il est diplômé, plein de la bonne volonté qu’ont les crève-la-faim qui veulent manger à tout prix. Il s’est fait une spécialité d’être le réprouvé le plus doué.
Il faudra attendre le rendez-vous et l’illumination, le sacre par l’écharpe blanche, le symbole, dont le Dalaï ceint son cou, l’enrobe, l’enlace et toujours avec le sourire…
Sauvé !
A la chançarde minorité d’appelés, le réprouvé qui a trouvé la grâce va s’intégrer facile.
La grande masse des recalés a encore des centaines d’heures pour apprendre le côté Ségala des recettes, la technique pour se donner, l’amour de son bureau, la passion du meilleur, le challenge comme un coït avec miss Monde....
Le bonheur tranquille quand on est établi, rassuré, en phase, détendu, c’est OK pour lui..
Il a assimilé tout Carnegie, gagné en assurance, pris son téléphone, demandé des interviews. Il est bon pour une détente networking…
-Vous voulez ce job ?
-Oui, du fond du cœur avec toutes mes tripes.
Il a fait ça à l’américaine, en hochant la tête quelques fois pour que son « oui » soit plus approprié et avec le sourire d’un enfant qui jette son pain complet dans la cage du lion, au zoo.
Ceux qui négligent de se présenter Dalaï seront seuls responsables de leur vieillissement prématuré, de leur laideur, de leur peu d’envergure.

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Quand comprendront-ils qu’en démocratie on peut se sortir de tout, à condition de prendre sa place dans le trafic en ayant l’air d’aimer ça, tout en se foutant des règles ?
Tant qu’on pouvait croire le bonheur fait pour rêver, on repartait sans cesse pour un autre bonheur et un autre rêve, c’était un parfait article de foi à la Cicéron.
Comme c’est le but essentiel de chaque minute « exaltante » de nos démocraties laborieuses, c’est fou comme ça angoisse.
On en serait à oublier ce qu’est le bonheur, par excès de bonheur !
Je rêve !...

9 janvier 2009

Eschatologie…

Si l’on en croit la religion catholique, on n’a pas trouvé mieux pour l’homme après sa mort, que l’ébaudissement promis de la béatitude éternelle.
En piquant la curiosité des fidèles, c’est, l’excès supposé de cette béatitude qui a nui le plus à la religion,.
Pensez donc, il faudrait vivre en pénitents, s’abîmer dans des macérations et des pénitences profondes, souffrir en un mot, afin de mériter la joie éternelle !
Une fois les acomptes de la souffrance versés pour mériter cet Eden, l’homme s’est mis à en supposer les délices.
Et si le bonheur ainsi proclamé n’était pas à la hauteur des attentes ?
Qu’est-ce qui ferait oublier cette vie, au point de lui être mille fois supérieure de sorte que personne ne regretterait l’impasse sur les plaisirs terrestres ?
Il y aurait une sorte d’examinateur qui, à l’entrée de l’univers de la céleste présence, vous poserait la question : « C’est quoi, ton truc ? », afin que vous lui expliquiez la manière dont vous comptez percevoir dans l’au-delà, la récompense de votre bonne conduite sur terre !
Les Béatitudes décrites dans les Evangiles sont le contraire des malédictions. Mais, il n’y est écrit nulle part qu’elles procureraient du plaisir. Un bienheureux béat, ce n’est pas un esprit en éternelle jouissance, mais un esprit en éternel apaisement. Et pour que cela ne soit pas trop sec comme argument, s’y ajoute pour les petites gens un sentiment de vengeance qui fait bonne mesure. N’y lit-on pas que les premiers seront les derniers, que les puissants seront plus bas que terre et que les misérables s’élèveront à leur place !
Si j’étais Reynders, je me méfierais.
Marx et Lénine, y ont vu le soporifique temporel des masses.
Mais, on peut aussi bien y voir la revanche de l’anarchie dans le rêve de flanquer tout sens dessus dessous !
Savoir qu’un état aussi exceptionnel après la mort doit donner aux hommes l’enthousiasme d’un nouveau départ est très excitant.
Ainsi le dernier de la classe aurait eu raison de préférer le chauffage central du fond au premier banc des bons élèves. Le militant du PS serait en droit d’exulter de n’avoir jamais eu accès à la tribune et serait mille fois honoré d’avoir porté la serviette de Di Rupo. Il serait préférable de feuilleter dans son taudis les magazines people plutôt que de faire partie des héros, qui lorsqu’ils ne chevauchent pas des bolides, montrent leurs fesses aux aficionados des premières pages !
On effeuillerait avec plaisir le calendrier de la fatalité jusqu’au folio qui résumerait au jour et à l’heure prévus, la fin de notre attente, pour que le malheur s’inversât en de tumultueuses et joyeuses apocalypses.
Aussi paradoxal soit-il, mais le thème du bonheur vient de la religion catholique ! Le Moyen-âge l’avait bien compris qui inventa le carnaval et multiplia les jours chômés en hommage aux saints martyrs, qui à l’époque étaient près de deux cents à être honorés. N’était-ce pas alléger la prière et les macérations par des fêtes et du repos ? Il aurait fait beau voir qu’on travaillât le dimanche, comme Sarko le souhaite !
La lutte entre Saint Augustin et le moine Pélage se poursuit de nos jours, l’un nous voyant mal parti ici bas avec le péché originel, l’autre réfutant cette malédiction du départ.
C’est donc contre le principe de la religion que le bonheur s’épanouira, puisque Pélage fut excommunié. Cependant la réussite actuelle de ce dernier est évidente. Il y a plus de gens dans les discothèques que dans les églises.

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Sans la religion nous eussions moins goûté les plaisirs, puisqu’elle interdisait de les assouvir et qu’ainsi s’en décupla l’attrait. La permissivité aurait eu l’effet inverse.
Parmi les philosophes, mieux que Spinoza, Hegel avait bien vu les germes païens qui sourdent des livres saints.
Selon toute logique, il faut étudier une religion pour en sortir.
La religion catholique offre ceci de remarquable qu’il n’est nul besoin d’en sortir pour s’en trouver guéri !
Alors, on fait ses délices de l’Ancien et même du nouveau Testament, comme on lirait l’Iliade et l’Odyssée, avec seulement une petite remarque à l’intention des traducteurs de la bible, ceux d’Homère sont meilleurs !
L’homme n’est pas fait pour la douleur et le sacrifice. Les premiers prosélytes sortant des catacombes auraient dû le savoir. Les mises à mort des Césars ne leur ont été d’aucune utilité.
Nietzsche l’a écrit dans son Gai Savoir, la douleur ne grandit personne, à l’exception de Jean-Paul II. Encore faut-il faire la part de son exposition à la curiosité générale, sachant que dans sa jeunesse, il avait été un homme de théâtre.
Sommes-nous pour autant des êtres de plaisirs, détournés de la foi par les songes creux d’une société consumériste ?
Je n’en suis pas sûr !
Jules Renard l’a assez dit « La vie est brève. L’ennui l’allonge. ».
Faut-il vivre vieux et s’ennuyer beaucoup pour mériter le ciel ?
C’est une éventualité à laquelle la religion n’a pas encore répondu.

8 janvier 2009

Israël bombarde une école à Gaza !

L’implantation d’un état hébreu depuis soixante ans en terre palestinienne a créé, crée encore, des antagonismes si puissants que toute la politique occidentale, quasiment mondiale, en a profondément été bouleversée.
Indirectement, nous lui devons la guerre d’Irak, les attentats islamistes, la guerre au Pakistan, et ce n’est probablement pas fini avec la nouvelle incursion d’Israël à Gaza et avec le problème pendant de la question de la bombe atomique, que l’on est d’accord qu’Israël l’ait et farouchement contre, quand il s’agit de l’Iran.
Nous lui devons aussi des pays voisins devenus enragés et maudissant l’Occident… Le Liban saccagé, l’Egypte et la Syrie encore sous le choc des guerres perdues, la Jordanie en drame permanent et la Libye tour à tour terroriste puis repentie.
Tout ça à cause d’Israël ! Pas mal pour un aussi petit pays…
Cette inclusion d’un Etat dans un autre Etat et qui finira par ronger son hôte, il faut bien en assumer la culpabilité, puisque c’est sur une idée anglaise, à la suite de l’Holocauste et du martyr juif que tout est parti.
Dans l’impossibilité de revenir en arrière, il devient nécessaire de trouver une solution au dernier projet colonialiste que l’Europe eut à un moment où elle envisageait de se retirer de ses colonies.
Est-ce remord d’avoir voulu se débarrasser d’une question alors brûlante d’actualité en 1947, force est de constater que la pensée occidentale n’est pas équitable, ni équilibrée, quand la question de l’implantation d’Israël et surtout de son agrandissement systématique vient régulièrement nous interpeller.
Effet de la diaspora, de l’occupation particulièrement efficace des agences de diffusion et des moyens d’information par sympathie ou par solidarité d’origine en Europe et aux USA, nous lisons tous les jours les effets de l’indéniable popularité des thèses israéliennes sans grande volonté d’en vérifier la véracité. L’Occident passe tout à cet Etat trublion et remuant.
De toute évidence, de l’autre côté, ils ne sont pas des enfants de choeur non plus, sauf qu’au décompte, Hamas ou pas Hamas, on ne peut pas dire que la population d’Israël ait jamais eu autant de morts à déplorer, de départs sous la contrainte, d’humiliations et de souffrance que le peuple palestinien.
Il faut vraiment être engagé à défendre l’Etat hébreu envers et contre tout, y compris dans ses pires exactions, pour oser dire le contraire.
Le dernier tir d’obus de mortier sur une école sous la sauvegarde de l’ONU dans la bande de Gaza, est un absolu scandale. Même les pires sionistes ont été gênés par cette accablante nouvelle.
La déclaration du porte parole de Tsahal est d’une révoltante hypocrisie. Selon, ce militaire des agents du Hamas auraient tiré depuis l’école sur les chars en mouvement et auraient ainsi provoqué la réplique ! Alors que les membres de l’ONU responsables de l’école ont affirmé qu’il n’y avait aucun groupe armé dans cette enceinte.
Ce qui est encore plus abominable, c’est l’affirmation de ce militaire selon laquelle la Convention de Genève autoriserait de tuer sans discernement les civils et des terroristes, au cas où ceux-ci se seraient cachés, hors de toutes les lois de la guerre, parmi eux.
Pourquoi pas parler d’otages à fusiller tant qu’on y est ?
Des agissements aussi crapuleux et le mépris des gens poussés à un tel degré me rappellent les souffrances du peuple juif dans les camps de concentration nazis, les abominations dont ces gens ont souffert et témoigné, au point que c’est surtout à cause du dégoût que l’Europe avait ressenti après la guerre de ce qui s’était passé en Allemagne sous Hitler, que, en grande partie le monde occidental eut la faiblesse d’autoriser une implantation des survivants sur une terre d’accueil que leurs lointains ancêtres avaient partagée – déjà à l’époque – avec des peuples différents.

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Mais, on aurait dû attendre autre chose de ce peuple-là ! On aurait pu imaginer des actes moins odieux, des haines impardonnables exorcisées par des sages, l’acharnement des plus fanatiques combattu par une majorité d’Israéliens.
Hélas ! il faut déchanter.
Rien n’arrêtera Israël dans les massacres qu’elle se croit en droit de perpétrer.
Et à la pensée que c’est nous qui avons armé son bras, j’ai honte !...

7 janvier 2009

A portée de flingue.

On a assez écrit sur la dette américaine pour que les gens, qui s’informent ailleurs qu’aux infos de la télé, ne se fassent plus d’illusion sur l’issue fatale de la crise.
De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un endettement de 10.000 milliards de dollars au 30 septembre 2008 que les épargnants du monde entier continuent d’alimenter, certains parce qu’ils ne peuvent plus faire autrement, comme la Chine, et d’autres par inconscience, comme les petits épargnants abscons de la planète, dont beaucoup ignorent que leur épargne finit dans le tonneau des Danaïdes américain.
Les USA aujourd’hui, c’est le système Madoff à l’échelle du pays. Tant que la pompe aspire des devises, ça marche, le Trésor américain peut payer les dividendes. Que la méfiance s’installe, les premiers qui retirent leurs sous seront payés, les autres boiront la tasse, comme nos petits actionnaires de Fortis.
Dans cette alternative ultime à l’échelon de l’Amérique, cela signifie tout bêtement la fin du système capitaliste !
C’est une bombe à retardement qui peut exploser dans six mois ou dans dix ans. La mèche s’allumerait sur un vent de panique, tout à fait comme à la Bourse, sauf qu’ici, il s’agit d’un pays qui pèse entre le ⅓ et le ¼ des richesse produites à l’échelle mondiale.
On attend beaucoup trop de l’effet Obama sur la récession avec son programme de réinvestissement de 1.000 milliards de dollars.
Sait-on que depuis le 15 septembre de l’année dernière, depuis la faillite de la banque Lehman Brothers, la dette américaine a crû de 932 milliards de dollars. C’est-à-dire à peu près l’équivalent de la proposition de relance d’Obama. Ce qui fait craindre qu’elle ne soit pas suffisante.
Comment se fait-il que, malgré la crise, le « système » américain tienne le coup ?
C’est uniquement à cause d’une impression qui échappe à tout contrôle et qui ne se maîtrise pas : la confiance.
Si le gouvernement du Congo lançait un programme d’emprunt, beaucoup plus modeste, alors que Kinshasa est à la tête d’un vaste pays aux ressources minières exceptionnelles, il ne recueillerait même pas de quoi rembourser ses frais d’imprimerie des obligations et de leur lancement publicitaire.
Tout est donc dans cette confiance.
Or, elle est bien ébranlée depuis les frasques des bourses et des escroqueries à la base de certaines déconfitures, comme la mise sur le marché par des banques que l’on n’aurait pas crues capables d’en arriver là, des subprimes, et de la titrisation de celles-ci.
Il suffirait d’un bouche à oreilles, l’effet papillon en quelque sorte, pour que le capitalisme explose là où pratiquement il a pris son essor : les Etats-Unis ! Un vent de panique s’élevant de rien pourrait devenir fatal.

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Galbraith l’avait bien vu dès les années soixante : "des produits et services réels - le fruit du dur labeur de gens beaucoup plus pauvres [que les consommateurs américains] - contre la remise de chits (argent volant) qui ne leur demandent aucun effort", c’est ça l’épine dorsale du système financier mondial, basé sur un dollar qui ne vaut que par une valeur excessive qu’on lui attribue.
Et cette crise met à vif la plaie d’une arnaque gigantesque.
Aujourd’hui, faisant l’impasse sur ce lourd passif, les Etats sauvent les banques qui sauvent à leur tour certains dirigeants, ce qui permet à ces derniers de partir sur la pointe des pieds avec des parachutes dorés confortables. Les américains ayant perdu leur maison n'ont pas eu cette chance et pas qu’eux, ne sommes-nous pas en quelque sorte « mal logés » à la même enseigne ? Et comme eux, nous continuerons à payer des impôts, pour sauver les banques.
Qui peut voir une quelconque morale, là-dedans ?
Les critiques du néolibéralisme soutiennent que le système économique néolibéral est amoral puisqu’il ne repose que sur le profit et l’égoïsme individuel.
La crise économique est le révélateur de cette amoralité.
Les financiers marchent dorénavant à découvert, un revolver braqué sur eux. Le doigt sur la gâchette s’appelle la fatalité !

6 janvier 2009

La faute d’Atê.

Lourdeur des lendemains qui déchantent, nous voilà embringués dans une année qui ne dit rien qui vaille aux seuls économistes dignes de foi, c’est-à-dire ceux qu’on se garde bien de consulter pour la version officielle des événements.
Un premier ministre plus prudent que le précédent ne signifie nullement qu’il va débrouiller l’inextricable écheveau de nos affaires belgo-belges, d’autant que l’Europe semble donner raison aux francophones. Les Flamands sont devenus fous. Ils ne recouvreront la raison que le jour où la frontière linguistique deviendra une réelle frontière. La Flandre voit son avenir dans le ressassement du malheur à défendre une langue qui ne perdurera qu’en l’entourant de barbelés !
A l’extérieur de ce micro-drame, c’est la crise qui persiste et ne cessera de croître et d’embellir tout au long de 2009, sans que nous y puissions.
La troupe des joyeux guignols de l’an semble traversée par le même faux courant de joie qui saisit les foules à des dates qui ne sont que des prétextes.
Le monde est malade du capitalisme. Tant que les grandes puissances n’en auront pas convenu, il sera impossible de songer à des remèdes. A notre petite échelle, l’aveuglement des décideurs ne permet pas de regarder plus loin que l’intérêt immédiat. Cet intérêt fait que nous nous accommodons de tous les inconvénients en supposant qu’ils sont identiques partout ailleurs et nous guettons une opportunité pour nous tirer d’affaire mieux que les voisins. Seulement voilà, tout le monde pense la même chose. Si ce raisonnement persiste, il suffira de savoir que tous les pays industrialisés s’enfoncent en même temps dans une récession sans retour, pour se montrer satisfait.
Les réflexions sur l’après capitalisme ne manquent pas. L’audace consisterait à en diffuser l’essentiel. Les inconditionnels du système, en seraient-ils pour autant moins égoïstes ? Il faut dire que la Belgique les collectionne. Ils sont partout de la politique aux médias.
L’éclaircie devrait venir des dégoûtés d’une social-démocratie au bout du rouleau.
Les augures ne prédisent pas pour demain une prise de conscience. Ils se sont trop compromis dans les milieux financiers pour en être autrement. 2009 sera à cet égard sans surprise. Ce seront toujours les mêmes qui conduiront le pays sur les sentiers de plus en plus difficiles du pouvoir.

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Il faudra de l’habileté aux dirigeants pour calmer la population, sachant qu’il n’y a rien au bout du compte de profitable pour personne.
Enfin les fatalistes érudits, les épicuriens de talent et les jean-foutre sélectifs diront que tout est arrivé de la faute d’Atê, la fille aînée de Zeus.
Selon Homère, cette déesse avait la spécialité de pousser les hommes à l’erreur.
C’est elle qui déchaîna la Moïra et les Erinyres sur Agamemnon de sorte qu’il offensa Achille.
Zeus finit par la mettre à la porte de l’Olympe, excédé par ses méchants tours.
Depuis Atê s’emploie à tromper les mortels.
C’est elle qui fit écrire Leterme au magistrat et qui poussa Martens à parler de Van Rompuy au roi.
Mais comment s’y prend-elle ?
La mythologie nous indique qu’elle arrive souvent à ses fins de manière sournoise, profitant de circonstances naturelles qui affaiblissent les préventions humaines telles que le vin, l’amour et le sommeil.
C’est peut-être elle qui interdit à Inge d’encore monter au 16, au grand dam de la clientèle ?
C’est Atê qui fit tomber du toit de Circé, le compagnon d’Ulysse, Elpénor, pris par le vin. Mais de cela qu’est-ce qu’on s’en fiche aujourd’hui, quand bientôt il sera interdit de boire, comme il est déjà interdit de fumer !
Nous ne croyons plus au pouvoir d’Atê sur nous, et c’est justement cela que la déesse veut, afin que ses victimes ne soient plus sur leur garde.
La Belle Hélène ne comprit pas dans quel merdier les Grecs allaient tomber à cause d’elle.
Pourtant nous aurions tous intérêt à raviver le culte de la déesse, d’en promouvoir partout l’usage et le cérémonial ; car celui qui agit sous l’empire d’Atê n’est pas coupable. L’erreur provoquée par elle atténue toute responsabilité morale.
On a déjà entendu le refrain quelque part : responsable, mais pas coupable !
Tous innocents de la conjoncture, des instincts, des vices, on se sent délivré par ce constat.
Ni Leterme, ni Madoff, ni Lippens, ni Dieudonné, ni le Grand Rabbin, ni Vrebos, ni Olmert, vous, moi, personne n’est coupable.
Homère ne cite les méfaits d’Atê que pour mieux vanter sous cape son égale, quoique humaine : la connerie.
S’il y avait un jour confrontation, il n’est pas sûr que la déesse l’emporterait.

5 janvier 2009

La bande à Olmert…

…contre la bande de Gaza !
Cacophonie à propos de l’offensive d’Israël sur Gaza au Conseil de sécurité.
Cela fait presque 41 ans que ça dure ! Dès qu’Israël est sur la sellette, certaines Nations, toujours les mêmes volent à son secours, quand d’autres, tout aussi connues, condamnent ce pays à l’avance.
Il faut bien dire qu’Israël a quelques inconditionnels des plus puissants de la planète, pour faire la différence.
Dans ces circonstances passionnelles, il est quasiment impossible que ce pays entende raison.
L’unanimité se fait sur l’absolue nécessité d’arrêter le massacre des innocents. On voit bien la disproportion, à chaque fois, des répliques d’Israël, quand pour quelques carreaux cassés par les engins artisanaux du Hamas, Tel-Aviv met le paquet, envoie ses avions, lance ses chars.
Qu’importe qui a commencé ; car à ce jeu, il faut remonter à la guerre des six jours et plus loin encore… Et qu’est-ce que cela change, quand Tsahal pour tuer une mouche actionne un bulldozer !
Les USA, membre permanent, opposent leur veto à toute ingérence de l’Organisation mondiale.
Israël est bien, par ci, par là, blâmé et condamné. Il s’en fiche grâce à la protection de son grand mentor.
Les occupations illégales, les ingérences, le défaut humanitaire, les frappes sélectives, les blocus, tout, le peuple palestinien aura enduré tout, sans que l’Organisation mondiale s’émeuve autrement que d’afficher « sa grande préoccupation ».
Justement, des femmes, des enfants meurent de cette grande préoccupation non suivie d’effets.
L’Europe elle-même est déchirée par ce conflit entre les pro et les anti, selon que l’on soit de droite et d’accord avec la politique américaine de soutien à Israël ou de gauche et favorable à un Etat palestinien indépendant avec la restitution des territoires occupés par l’armée et les colons juifs.
C’est à l’occasion de ce conflit que l’on s’aperçoit qu’une tournante à la présidence européenne des Etats membres est d’une grande légèreté et nous ridiculise. La continuité d’une politique cohérente de l’Europe y est impossible. Après les six mois de la présidence de Sarkozy, plutôt activiste et ouvert à un règlement rapide du conflit, voilà la présidence tchèque ce 1er janvier. Le gouvernement de Mirek Topolanek de droite, proaméricain et antieuropéen est ce qui est le pire qui pouvait arriver aux 500 M d’européens, et aussi aux Palestiniens !

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Reste que la seule manière de freiner les appétits d’Israël, c’est évidemment une force d’interposition de l’ONU entre les belligérants. Alors qu’Israël poursuit son rêve hégémonique, détruit ses colonies devant la télévision pour en construire ailleurs, et a érigé un mur de la honte du style de celui de la RDA.
Israël ne veut à aucun prix cette force d’interposition. On a compris pourquoi. C’est que ce pays entend poursuivre la conquête de toute la Palestine, au détriment de ses habitants naturels. Et s’il a quitté Gaza à grands renforts de trompette, c’est qu’il ne pouvait pas faire autrement, vouant aux million cinq cent mille habitants une haine destructrice, en les isolant par mer et par terre, en les étouffant de ses bateaux, de ses chars et de ses barrières.
Il se prépare à Gaza un génocide d’un nouveau genre, un génocide à l’étouffée, un génocide hypocrite, comme les interviews des Israéliens ces derniers jours un peu partout en Israël le confirment.
Penser que la politique d’Obama va changer l’attitude de son pays, alors que les lobbys juifs, si actifs sous la présidence de Bush, visent à ne jamais contrarier Ehud Olmert, on se trompe lourdement.
Hillary Clinton remplaçant Condoleezza Rice au secrétariat des Affaires étrangères ne désavouera pas Israël dans sa politique de conquête et dans celle de la répression des habitants de la bande de Gaza. Ni du reste de toute la Palestine, et pour cause, son électorat, en qualité de sénatrice de New York, est essentiellement d’origine juive ou assimilé.
Les habitants de Gaza sont donc bien seuls à lutter contre l’oppresseur.
Il ne peuvent pas manger le papier des résolutions de l’ONU pour survivre et ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, quand on considère aujourd’hui que les Etats arabes sont bien trop occupés à surveiller leurs puits de pétrole.

4 janvier 2009

Le train de 8 h 47.

On peut comparer le 16 à un claque, ça fait rire.
La question principale même si elle a été abordée sur le ton de la plaisanterie, reste cependant celle-ci : à quoi sert un gouvernement ?
Eh bien ! il n’y a pas de réponse satisfaisante. La question reste pendante.
Les affaires courantes, celles qui gèrent notre quotidien, bien sûr, apportent un semblant de réponse ; cela va de soi, qu’il faille quelqu’un à la barre naviguant à vue entre les écueils. Mais sur le fonds, pour l’essentiel, presque au sens biblique du terme, ne devrait-il pas être à l’image du bon pasteur dont la mission est la sauvegarde du troupeau ?
Et là, force est de constater qu’il n’en est rien.
Aussi, puisqu’il faut chercher dans une philosophie comparative à quoi pourrait-il être proche ? Essayons de trouver un métier exercé dans la vie de tous les jours qui aurait quelques ressemblances ? Cela aiderait les recherches.
Le premier qui vient à l’esprit, c’est celui d’un chef de gare administrant une gare moyenne. Le premier ministre serait le chef de gare et les autres des employés de voie, sous-chef, aiguilleurs, etc.
Le chef de gare règle le ballet des trains. Il sait d’où ils viennent et où ils vont, mais n’a aucun pouvoir de modifier le cours du trajet. Il n’a même pas celui de garder les trains à quai plus longtemps qu’il n’est permis d’après l’horaire dont il dispose.
Il ne connaît pas le contenu des wagons, le détail des marchandises, le pourquoi de leur déplacement. De même, il ignore le nombre de passagers en transit, ce qu’ils font dans le train, ni pourquoi ils l’ont pris.
Il ne sait pas d’où vient le courant qui alimente les câbles, qui les produit, ni qui en tire du profit. Quand un incident survient sur les voies et que les trains risquent d’être en retard, il n’est pas responsable des caténaires, ni des moteurs électriques des locomotives.
Il s’active seulement à faire dégager les rails et le ballast le plus rapidement possible. Il n’a même pas la main sur les ouvriers dépêchés d’ailleurs pour remettre tout en place.
Il décide seulement si le 274 passera voie 12 ou voie 14.
Ainsi, sa vie s’écoule sur les quais à agiter son drapeau ou son falot, à renseigner le voyageur égaré et à surveiller les tire-au-flanc de son service.
C’est tout à fait conforme à ce que font nos ministres.
Ne croyez pas que leur point de vue part d’un parti pris de liberté qui ressemblerait à une démocratie.
Au contraire.
Ils surveillent la liberté des citoyens en ce qu’elle qualifie les individus. Ils les contraignent, au nom de la liberté de groupe, à rogner sur la liberté individuelle. Ils contrôlent nos propos, nos moyens financiers en prélevant des taxes plus ou moins équitables, justifient des rigueurs de la Loi par la nécessité d’imposer un ordre et une discipline.
Assez curieusement, la contrainte s’arrête là. Ils n’ont aucun pouvoir sur la liberté externe ! Ils ne maîtrisent pas le flux des trains, leur chargement et qui les meut. Moyennant quelques règles, ils permettent à quelques-uns d’exercer un pouvoir parallèle, souvent bien plus contraignant et plus important que le leur. Pire encore, on ne les voit pas se concerter avec d’autres gouvernements en faveur de ceux qu’ils contraignent en associations avec le pouvoir parallèle.
Malgré leurs discours, en organisant le trafic, ils ne défendent pas notre liberté ; mais uniquement celle d’un marché international qui leur échappe, au nom d’une liberté de commerce qui supprime la nôtre !
Ce sont des chefs de gare.
Et l’Europe, elle-même gare centrale, n’a pas plus de pouvoir qu’eux.
A la rigueur, les uns et les autres, afin de justifier leur emploi, produisent des règlements d’ordre intérieur du genre « interdit de fumer » ou « interdit de posséder des armes » ou encore »interdit de tenir certains propos dérangeants ». C’est tout.

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Ils sont à l’aise dans un emploi confortablement rémunéré où ils ne prennent aucune initiative d’attenter à la liberté externe qui attente à la nôtre. Le peuple, qu’ils confondent avec les voyageurs, vaque à ses occupations, va et vient sur les quais, sans qu’ils s’en soucient vraiment. Ils auraient dans une mission supérieure, à interférer dans les pratiques qui dénature l’intérêt du collectif pour satisfaire des égoïsmes particuliers. Ils ne le font pas. Ils auraient le devoir de préserver les emplois et les machines et ainsi, d’entrer dans le pourquoi des fabrications, des participations et des finalités. Ils s’en gardent bien.
Un bon contremaître chez Duferco fait tous les jours, sans la ramener et en bas salaire, ce que les ministres font à grand renfort de réclames, en étant grassement payés.
L’occasion leur était donnée, en ces temps de crise du capitalisme, de quitter leur quai de gare et leur petit sifflet, et d’alléger les travailleurs d’une liberté-choléra, d’une liberté-prétexte, d’une liberté d’escroc !...
C’est loupé !
Qu’ont-ils fait sinon s’activer sur la voie afin de la réparer pour que les trains poursuivent vaille que vaille leur va-et-vient ?
En l’état, un gouvernement comme le nôtre ne nous est d’aucun secours.
Par contre, il est très créatif pour la prolifération d’emplois de chef et de sous-chef de gare, pour l’ordre qu’il fait régner dans les gares et pour la ponctualité des trains qui passent.

3 janvier 2009

La police monte aussi !

Si ces dames ne montent plus au 16, le froufrou belge ne renonce pas pour autant aux charmes de la politique au féminin.
Heureusement, on monte encore à la police !
Le VLD ex-ministre de l’Intérieur Patrick Dewael est le nouveau président de la Chambre en vertu des chaises musicales de nos ineffables. Mais il a vu monter Sylvie Ricour et Anja Savonet dans la hiérarchie policière. C’est assez pour que la Justice lui pose quelques questions sur sa position dans le pot aux roses. Etait-ce celle du missionnaire ou bien n’était-il qu’un pigeon, étant entendu que tout le monde connaissait ses difficultés de compréhension dans les deux langues nationales.
Notre Javert quittait l’Intérieur au bon moment, laissant à son successeur quelques dossiers laborieusement abordés et non encore ficelés, pour une sinécure où il aurait pu faire merveille, attendu qu’il n’a qu’à y paraître pour être entouré de toute la pompe et le tralala dont les manipulateurs de cette démocratie sont capables.
Il n’y aurait plus causé trop de dégâts et pour cause, prendre la pose est tout ce qu’il sait faire.
Las ! une enquête sur des faux en écriture en son ancien cabinet va remettre l’artiste sur le grill. Et tout ça pour les malheureuses promotions fulgurantes de deux charmantes !
Triste et pitoyable chose que la Justice de boudoir, ne voilà-t-il pas qu’elle suspecte la date à laquelle les délicieuses secrétaires Sylvie Ricour et Anja Savonet ont été officiellement nommées ! Elle ne coïnciderait pas avec la date légale !
L’autre partie prenante, le chef de la police Fernand Koekelberg, qui sentait l’oignon, a fait une déclaration à ce sujet, selon De Standaard et Het Nieuwsblad.
Les traditions se perdent. On ne monte plus comme avant dans la police.
Jadis tout le monde y était inculte. Le dédain des intellectuels contrevenants décuplait la rage de sévir. La police avait fini par être efficace.
Aujourd’hui, les diplômes gâchent tout. L’imparfait du subjonctif y est toujours fort malmené, mais c’est par humilité de la part des nouveaux flics universitaires.
La Belgique a besoin de choses légères, de menues fautes, de petits faux en écriture qui ne mangent pas de pain, afin d’oublier les drames épouvantables, les massacres d’enfants, les mœurs cannibales d’un capitalisme agressif. Nous adorerions renouer avec les délits mineurs, les histoires lestes qui restent coincées entre les trois points de suspension et que l’on devine dissimulant des scènes « osées » où les gens ne sont seulement coupables que de s’être montré leur derrière sans en avoir le droit.
On adorerait retrouver les brèves de prétoire de nos anciens chroniqueurs judiciaires. Les saillies des Juges… Las ! nos avocats font de la politique et les Présidents se plaignent directement aux Parlementaires.
Est-ce cette nostalgie qui a fait monter Sylvie Ricour et Anja Savonet dans une promotion par la porte de derrière ?
C’est ce que l’enquête déterminera.

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Quant à moi, je le dis tout net, qu’on fiche la paix à ces demoiselles (1). Quelle que soit la position qui était la leur, avec ou sans diplôme, elles ont cent fois démontré qu’elle étaient capables plus que d’autres d’occuper ces postes, davantage même que ces vampires des universités qui détestent les porte-jarretelles et se réfèrent à la culture politique d’un Pascal Delwit qui inciterait à la prière dominicale de par la seule manière larmoyante dont il décrit nos malheurs.
Et puis cette manière de parler de ces demoiselles de la part de la Justice que n’égalent les rapports de police tapés à un doigt sur d’anciennes Remington, « les dames Ricour et Savonet », c’est d’un tact !...
Deux noms charmants dignes d’une comédie des boulevards :
- Ces dames Ricour et Savonet sont au salon, monsieur le baron…
- Très bien, qu’elles montent ! (rires dans la salle)
Le respect se perd. Il est vrai que si les dames sont tout à fait affriolantes, les rôles masculins confinent au théâtre bruxellois : Dewael et Koekelberg, mais c’est Bossemans et Coppenolle !
-Aweï, monsieur Koekelberg, vous habitez la basilique ?
-Non, une fois, je suis-t-aménagé juste derrière…
On chicane Dewael qui a signé des nominations à un moment où il ne pouvait légalement plus le faire, puisque Verhofstadt avait la courante à partir du 2 mai.
Patrick estime qu’il n’est pas exact qu’un gouvernement en affaires courantes ne puisse plus poser de tels actes.
Dewael se montre meilleur à la défense du sexe faible, que dans la défense des droits des étrangers en séjour irrégulier sur le territoire !
S’il avait été aussi pugnace pour sauver les enfants des lieux de détention et qui attendent avec leurs parents qu’une Commission bidon statue sur leur sort, ce n’est pas une couronne de barbelés qu’on tresserait aujourd’hui à ce front olympien, mais une couronne de roses !
Alors, pour ce que le citoyen en a à cirer de lui et de son compère…
S’il n’y avait pas Sylvie et Anja, que nous adorons tous, comme on ricanerait !...
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1. Bien que mariées, on appelle demoiselle toute personne qui monte sur les planches pour entreprendre une carrière de comédienne. On dit par exemple Mademoiselle, Jeanne Moreau, si vous voyez ce que je veux dire.

2 janvier 2009

Vœux de Richard III

Sont-ils stupides ou cyniques ceux qui vous souhaitent la nouvelle année en vous déclarant que malgré les pouvoirs que vous leur avez donnés, il ne pourront rien changer à la fatalité d’un régime capitaliste qui suit son cours et qui ne fera pas de cadeau aux petites gens à son service depuis toujours !
Sont-ils bêtes, ceux qui pensent que la politique européenne en matière économique se poursuivra selon un programme d’avant la crise et qu’après l’énergie, la poste européenne sera privatisée et que ces changements ne s’arrêteront que lorsque tout ou presque sera dans les mains du privé ; alors qu’aujourd’hui l’impéritie du manager particulier et son relais bancaire éclatent au grand jour !
Le fiasco économique et financier est le résultat d’une crise profonde du système, d’une crise sans précédent dont le caractère s’inscrit dans une récession durable, un chômage massif et un rapport entre la finance et le travail, favorable au premier, en nette progression.
Et qu’est-ce que nos ministres et nos deux premiers ministres nous proposent en formule de nouvel an ? La poursuite de la réforme des institutions, une enquête sur la séparation des pouvoirs et probablement un nouveau plan de relance de l’économie par une nouvelle ligne de crédit aux banques et aux entreprises !
Tout ça comme si l’économie de marché ne venait pas de basculer dans l’absurde et l’odieux avec le monde de la finance où se conjuguent l’inadaptation des premiers (les constructeurs automobiles aux USA entre autres) et les trouvailles pernicieuses des seconds, pour des intérêts à 2 chiffres des capitaux à risques, sans parler des escroqueries à la Madoff !
Les voeux à la Nation de ses dirigeants ont quelque chose de surréaliste, si on comprend bien que dans les travées du Parlement le plus important vœu à réaliser serait la solution de BHV, suivent un gouvernement stable, et accessoirement des remises des prix du mazout à quelques nécessiteux !
Et tous de terminer la bouche en cul de poule par leur désir le plus cher d’assurer notre bonheur !
C’est renversant !
Puisque la société est en panne, régresse même, que nous allons à reculons, et que Reynders et d’autres nous préviennent de ce que nos enfants seront moins heureux que nous, que les quadra d’aujourd’hui ne seront pas sûr de percevoir une pension dans un quart de siècle, c’est incroyable de ne pas oser une nouvelle aventure humaine en déterminant d’autres règles de commerce et un nouveau partage, et plus incroyable encore de baser tout l’avenir et l’ensemble des projections de cet avenir, sur une Europe capitaliste classique, alors que le système est en complète déconfiture !
Les vœux de ces bourgeois qui n’osent pas la Belgique, mais qui osent le capitalisme à l’ancienne, nous informent après la classique aspiration à la prospérité de chacun, qu’il y aura moins de gâteau à partager. Comme si le public n’était pas au courant que la part des parasites prélevée sur le travail pourrait compenser et au-delà, les pertes subies par la récession et le chômage accru, si le pouvoir en avait la volonté.
Alors, Messieurs, non, je n’accepte pas vos vœux. Je ne peux pas vous empêcher d’en faire et faire croire aux médias qu’ils me sont en partie destinés.
Vous n’aurez pas les miens, parce qu’ils ne seraient pas sincères et que je ne souhaite pas que vous en tiriez des raisons démocratiques de poursuivre vos activités.

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Tout me fait croire que la révolte en Grèce n’est que le début d’une révolte à l’échelle de l’Europe.
Dans un premier temps vous la réprimerez en pinçant les lèvres pour nous prévenir que vous ne céderez pas à la pression de la rue, ce qui est une méprisable façon de comprendre une partie des électeurs.
Ne se sachant pas relayée en politique cette révolte pourrait déborder vos polices et anéantir vos programmes capitalistes.
On matraque bien 5.000 personnes. On peut en matraquer difficilement 200.000 ! N’oubliez pas qu’il est plus facile de réprimer une désobéissance des citoyens en période de prospérité, Mai 68 en fut l’exemple, c’est plus difficile en un temps où les gens ont beaucoup moins à perdre.
Or, il se fait que vos manœuvres font clairement que le travailleur et le chômeur ont de moins en moins d’intérêt à vous suivre. Vous ne les persuadez plus que vous prenez intérêt à leur sort. Vous vous moquez d’eux !
Alors, que 2009 soit une année de vérité au cours de laquelle les électeurs voient plus clairement où les dirigeants actuels veulent les conduire et qu’ils en tirent les conséquences.

1 janvier 2009

Elle ne monte plus !

Mais en voilà une nouvelle ! et rapportée par le journal Le Soir, donc sérieuse, javellisée et à mettre entre toutes les mains…
« La crise née de la démission du gouvernement Leterme aura mis au jour les dissensions internes au CD&V, dont la preuve la plus évidente est la décision d’Inge Vervotte de ne pas monter dans le nouveau gouvernement… » (Le Soir, 30 décembre 2008)
Elle ne voulait monter qu’avec Yves Leterme ! Belle fidélité… il n’y a que les Flamandes du CD&V pour être comme ça. Chapeau !
On ne savait pas qu’on montait au 16 de la rue de la Loi.
C’est mal indiqué. C’est sombre et gardé par la police (heureusement que ce n’est pas celle des garnis), rapport à la clientèle vite effarouchée.
Alphonse Boudard nous renseigne dans son livre « La fermeture » sur les Maisons de sa jeunesse. Jusqu’au 13 Avril 1946, c’était quand même mieux de prévenir le micheton par une boule lumineuse avec le chiffre du claque bien visible.
Le « 16 » rue de Loi, signalé par une boule blanche, au moins on saurait que c’est une Maison.
A l’heure où le bourgmestre de Liège fait fermer les siennes, même si Inge ne monte plus, on ira voir les dames au salon du nouveau tenancier.
C’est quand même plus relaxant de faire de la politique canapé. Une seule remarque, la gueule du nouveau tôlier ! On pourrait mettre une sous-maîtresse à la caisse en bunny, pour atténuer la douteuse impression....
Le CD&V n’en manque pas.
J’ai toujours aimé les Flamandes à lunettes. C’est comme si on outrageait Thyl et toute la Flandre, quand on leur propose de monter et puis une fois à l’étage, avec l’air maussade de Soetkin traînant la herse à Damme, voilà qu’elles se déchaînent, privées comme elles le sont par la retenue des maris, souvent d’anciens enfants de chœur à Saint Bavon !
Ainsi la présidente du CD&V, Marianne Thyssen, doit cacher son jeu dans ce parti de sacristains, si elle veut qu’on la respecte.
J’aime son physique de femme au-dessus de tout soupçon. C’est dommage qu’elle ne soit pas montée au 16, comme Le Soir (encore lui) nous l’avait promis. J’en aurais été enthousiaste, je le sens.
J’en eusse été assidu !
Dans la nouvelle génération au CD&V, il y en a de craquantes. C’est dommage qu’on ne peut pas voter pour elles en Wallonie.
Bien plus élégantes, racées, et sveltes que celles de l’ancienne génération. Pardon Annemie ! Et beaucoup mieux que nos Wallonnes qui tournent vite à la joyeuse commère après deux législatures à peine… fortes en gueule, jamais contentes, l’archétype de Sabine Laruelle…
C’est ça qui plaît dans le programme de tout pour la Flandre et rien pour les autres. On peut toujours rêver et penser que l’une ou l’autre refusera un jour de monter pour se refaire une santé du côté d’Arlon, ou plus risquée à Charleroi…
Oh ! pas pour remettre au tapin, ni au Conseil communal, non, pour faire majorette dans l’Entre Sambre et Meuse au parti socialiste en opposition aux Montoises.
Si l’une d’entre elles allait jusqu’à quitter le CD&V par amour pour un gars d’une province du Sud, quel rêve inouï… Et si pour lui faire plaisir, elle gardait son fort accent gantois après lui avoir mitonné un waterzooi aux pommes de terre et pain gris... en lui déclarant « Chérrri, je groa bien que je souis enzeinte ! »,
On se demande si les Flamands ne sont pas durs avec nous parce qu’ils savent que leurs femmes nous préfèrent ?
Pour revenir au Soir, je cite « Au début de la réunion de l’assemblée générale du CD&V, Mme Thyssen a parlé de « sentiments partagés » au sein de son parti à l’égard du nouveau gouvernement. » Les sentiments partagés signifient ici que c’est half en half et non pas, ô subtilité de la langue française, des sentiments réciproques.
Mais pourquoi n’êtes-vous pas montée, chère Madame Thyssen ? Je vous assure que vous auriez été très très glamour, avec ou sans sentiments partagés ?

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Qui résisterait à votre air sérieux, votre regard qui se veut dur derrière des lunettes et qui ne peuvent dissimuler que d’ardentes promesses ? Oui, vous devez être tendre, chère présidente, comme le sont toutes les présidentes, comme Carla Bruni, comme. Madame de Tournel mise en garde contre le séducteur cet affreux Valmont des Liaisons, par Madame de Volanges ! ...
M. Martens n’explora qu’au sein de son propre parti. Permettez à un admirateur la liberté de penser qu’il explorerait bien volontiers le vôtre.