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30 avril 2019

Un Premier Mai chaud !...

Petit à petit, suite au dessein capitaliste de gommer la lutte des classes dans le but de nous enfumer davantage, le Premier Mai avait perdu tout son sens et était devenu l’occasion d’une aubaine d’un jour de congé supplémentaire.
À Liège, le PS donne le ton : défilé mutuelliste, ballons rouges pour les enfants et les demoiselles des guichets chômage pour faire nombre. Le discours bégayant au parc d’Avroy, d’un grand chef de la fédération liégeoise du PS, merguez et Jupiler, Tsoin, tsoin.
Celui qu’on va vivre en France cette année 2019 est bien parti pour recouvrer tout son sens.
À force de jouer sur sa légitimité par les urnes, le président Macron a tellement accumulé les malentendus avec les laissés pour compte de la République, qu’ils sont en passe de descendre dans la rue pour se mêler au traditionnel défilé des syndicats.
Et ça peut faire mal.
On sent déjà de la nervosité chez Castaner, le ministre de l’Intérieur, qui multiplie les mamours aux policiers à propos de la vague de suicides dans ce Corps de défense de l’État. Bien entendu, il ne viendrait pas à l’esprit sabreur de ce dernier que certains suicides chez les cops ne sont pas dus qu’au stress, mais à la honte d’exercer un métier qui consiste à frapper une population dont le gendarme est issu ! Tapez sur un type qu’on connaît, traumatise, enfin ceux qui conservent de l’humanité au point de raisonner leurs actes.
C’est toujours mauvais qu’un État ait besoin de sa police pour survivre par rapport au peuple qui n’en veut plus. L’histoire fourmille d’exemples : fonder un ordre qui se fonde, sur celui qui s’effondre.
Les plus sanglants se sont révélés être les Régimes dans lesquels le tyran attire dans son entreprise une partie de la population privilégiée afin de s’en servir contre le restant, plus populaire, servant d’esclaves aux autres.
Cela fut souvent le cas dans les petits royaumes de la fin du XVIIIme siècle en Italie, quand la puissance papale devint insuffisamment respectée et crainte.
Cela m’a tout l’air de se reproduire en France en plein début du XXIme siècle, dans une Europe réconciliée, au Pays des droits de l’Homme, en France, qui l’eût cru !
Quelle honte pour ce président d’à peine quarante ans et que l’on dit philosophe.
Le tort est de croire que la pratique de la philosophie amène nécessairement à la sagesse et à l’amour du plus faible que soi.
Le mentor de Macron, Paul Ricœur, celui dont jeune il épousa les vues au point de s’en recommander, était un admirateur de l’Allemagne nazie. Tous ceux qui pratiquent la philosophie le savent, il y a des penseurs qu’on ferait mieux d’oublier, quand on fait une carrière d’homme public.
Des écrits traînent encore de-ci, de-là. Paul Ricœur, avait loué certains aspects du discours d’Hitler devant le Reichstag le 30 janvier 1939. Adolf, alors au sommet de sa gloire, exprimait clairement l’idée d’une « annihilation de la race juive en Europe ». Sur la revue Terre Nouvelle, Ricœur laissa libre cours à son admiration, condamnant les « valeurs impures » défendues par les démocraties. Derechef, les autorités nazies l’invitèrent à l’université d’été de Munich la même année, l’année suivante, après la débâcle de l’armée française, Ricœur fut pétainiste, un peu à la manière de François Mitterrand, c’est-à-dire que lorsqu’il sentit le vent tourner, il se fit gaulliste.
Le président n’accoucherait-il pas les esprits de la maïeutique héritée de Ricœur, préférant s’entourer de créatures plus économiquement fascistes, que loyalement républicaines ?

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Les sources du Macron des années 1990, l’ont-elles logiquement conduit à se montrer le président le plus à droite de la cinquième république ? Reste l’aveuglement et la bêtise du fort en thème de l’ENA qui conduiraient la France dans l’impasse.
De samedi en samedi, à force de ramasser des coups alors qu’ils manifestaient selon leur droit pacifiquement et sans animosité particulière contre la République, les Gilets Jaunes se sont durcis. Qui le serait à moins ?
Être frappé sans raison par des brutes protégée par des casques et des vêtements matelassés, un homme paisible peut soudain rendre les coups qu’on lui donne sans raison. Vous vous souvenez de cet homme sur un pont que les médias ont appelé le boxeur, parce qu’il le fut dans sa jeunesse, et sa réaction quand il vit une femme jetée à terre et sur laquelle un CRS s’acharnait, sa fureur et son « rentre-dedans » je les aurais eues aussi.
Les Gilets Jaunes aujourd’hui désabusés, sans espoir et remontés contre les sbires de Castaner sympathisent avec les Blacks-Blocs qui seront nombreux à Paris, dit-on, après tous ces samedis d’un impossible dialogue.
Ils se demandent si ce ne sont pas les Black-Blocs qui revenus de tout et n’attendant rien de cette société, n’ont pas la réaction la plus appropriée ?
Là, mon vieil esprit anar se réveille et je me le demande aussi.
Reste le monde ouvrier, jusque là muet calfeutré dans ses syndicats et qui voit depuis plus de trente ans la puissance syndicale se bureaucratiser, se faner dans les commissions interprofessionnelles, prendre en pleine face la problématique d’une République des classes dans laquelle les syndicats ne font plus que de la figuration, sans broncher, à l’image du PS.
Oui, un Premier Mai chaud à Paris cette année.

29 avril 2019

La mouche de saison.

.La période est propice au marketing politique. Nos fervents « urnés » sont aux avants postes de la fausse bonne nouvelle qui rassure le commerçant classe moyenne. Elle fait monter la cote libérale quand elle est bien exploitée par les torche-mous du MR et rabaisse le caquet de la concurrence famélique, toujours malhonnête, comme dirait Borsus. Bacquelaine triomphe, Chaudfontaine a perdu ses eaux cédées à Coca-cola depuis longtemps. Cette ancienneté le place en tête du savoir-faire américain en matière de boniments.
La cote des libéraux est au plus bas, trente jours pour convaincre. Des menteurs, certes, il n’en manque pas au parti, mais des menteurs intelligents qui bourrent de son les poupées toutes faites de boniments, c’est plutôt rare chez les Karamazov dollarisés.
Le « tout est formidable chez moi » avec son corollaire « tout est moche chez les autres » bat son plein dans une explosion de la propagande dont l’enthousiasme est inversement proportionnel à la morosité des « urnistes ».
Il n’en a pas toujours été ainsi. Les débuts de la propagande en politique ne datent pas d’hier. On doit les premières tentatives à l’Américain Bernays (1891-1995)

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Le coup de génie d'Edward Bernays est d'avoir trouvé des applications pratiques aux découvertes sur l'inconscient. Les théories de Gustave Le Bon sur la psychologie des foules, de Wilfred Trotter sur la psychologie sociale, et celles de Freud, son oncle, sur la psychanalyse, lui ont permis avec Walter Lippmann (Fabrique du consentement), de vulgariser et commercialiser la manipulation de l'opinion publique à des fins économiques et politique. Son épouse et partenaire, Doris Fleischman, a fait en sorte de ne pas utiliser le terme de propagande pour le commerce. Elle le remplaça par celui de relations publiques, qu’Alain Raviart à RTL et tous les spécialistes utilisent partout dans le monde.
Les fabricants d’idéalismes politiques ont fait les Michel, les Reynders, les De Wever et tutti quanti les Di Rupo.
Leurs farces et attrapes de l’indemnité éternelle doivent beaucoup au succès de la propagande pendant la première guerre mondiale. Une élite y a expérimenté la possibilité d’enrégimenter l’esprit du public dans tous les domaines de la vie et donc à la préparation des élections.
En journalisme, le Monsieur-je-sais-tout de la presse parisienne, Christophe Barbier, serait le produit le plus abouti de la propagande inventée à la guerre de 14, par ses connaissances générales et la finalité de son raisonnement toujours ou presque en faveur du pouvoir, c’est-à-dire du système économique. Il n’est pas le seul, madame Françoise Fressoz du journal Le Monde n’est pas mal non plus en poilue 14-18 : « Incendie de Notre-Dame : La vieille dame aura aidé le jeune président de la République à s’entourer d’histoire et de sacré. Ce qui pouvait passer pour un mauvais coup du sort s’est transformé en opportunité pour Emmanuel Macron. » La suite, qui aurait très bien pu rencontrer une partie des griefs d’une majorité des Français à l’égard du président de la République, sert d’apologie au pouvoir et à son représentant, dans la manipulation subtile et progressive de l’opinion.
Jean-Michel Apathie, sans doute moins intelligent que les deux autres, pratique ce genre de propagande par des prises de position plus radicales. Il fait partie des journalistes à visages découverts, assumant sa haine et hostiles au mouvement des Gilets Jaunes.
La propagande dans la communication a une base irrationnelle, la part différente de chacun aux croyances collectives en détermine la part de mauvaise foi et la part de bonne foi. La suggestion qu’elle suppose est comme l’appât du pêcheur à la ligne. Pour que le poisson morde, il faut qu’il y en ait bien entendu et que l’appât qui est offert corresponde au goût du jour, raison pour laquelle le « relation publique » et le pêcheur doivent connaître la mouche de saison.
Comme la majorité de nos actions dérivent des croyances, on voit que le terrain de la manipulation est vaste.
« L’intelligence critique, le manque de conviction et de passion sont les deux obstacles à l’action propagandiste. La suggestion peut les surmonter, c’est pourquoi la propagande qui s’adresse aux masses doit avoir un langage d’allégories, actif et imagé, de formules simples et impératives. » (Serge Moscovici, 1925-2014, théoricien de l'écologie politique)
En fait d’allégories, le C’est pas tous les jours dimanche du verbeux Deborsu a repris ses bavardages. Je n’ai pas eu le courage de me replonger dans cette course à en placer une. Le politiquement correct hétérotrophe pourrait me pousser à des actions extrêmes.
L’Europe, tant qu’elle comptera ses livraisons à l’étranger en dollars ne pourra que parler croissance et productivité. En pleine propagande capitaliste, l’écologie et le sauvetage de la nature, seront impossibles.
Au plus fort de cette propagande, je préfère la mienne : « les riches auront toujours tort ».
Comme ça, c’est net, définitif et ça me permet de penser à autre chose.

28 avril 2019

Belle idée au départ, cata à l’arrivée.

Rares sont les candidats aux élections qui peuvent se prévaloir connaître le peuple et en être issus. On votera le 26 mai. La plupart des partis présentent des candidats qui, pour la plupart, ont été aux manettes dans les législatures passées, pour nous laisser malades de leurs virus.
Pour l’Europe, c’est pire encore. Le mètre étalon, c’est Macron, une contamination exemplaire, à la philosophie éristique qui tape sur les nerfs.
À part quelques héros qui y croient encore et dont il faut remarquer au passage qu’ils sont de gauche, la plupart sont européens pour veiller aux holdings des pays qu’ils représentent dans la seule optique d’une Europe économiquement libérale.
Dans ces règles du deal convenu, le mondialisme trafiquant le libre échange y est à l’aise. Le parti MR parraine Didier Reynders (1), postulant au secrétariat général du Conseil de l’Europe.

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On voit d’ici ce plastronnant futile, derrière un grand bureau, glorieux trophée de la pensée insight à l’américaine. Encore une raison de bouder ce grand machin informe qui nous tombe dessus comme une taxe supplémentaire, sans qu’il soit difficile de se dire à quoi ça sert ?
Le débat est presque aussi vieux que l’Institution elle-même. Le peuple n’y trouve pas son compte. Ainsi un article datant du mois de mai 1991, soit il y a presque trente ans, reflétait le peu d’enthousiasme général pour les élections du 10 juin.
« Il, c’est vous ou moi : un électeur qui ce dimanche 10 juin, devra aller voter pour le Parlement européen. Il se dit que, si le vote n’était pas obligatoire, il irait à la pêche ».
Étonnons-nous que trente ans plus tard, la population soit de plus en plus excédée par une Institution qui travaille contre nos intérêts et, on peut le dire, conduite par des commissaires européens qui le savent et ne sont pas là pour nous faire plaisir.
Quand on lit ce qu’écrivent les hypocrites chargés de nous faire « aimer » l’Europe telle qu’elle est, personnellement je me sens humilié aux noms de tous. Ils nous prennent pour des incultes, des imbéciles incapables de comprendre et on voudrait que l’on ait du respect pour ceux qui trahissent notre pensée et qui font semblant de croire que nous voulons leur politique !
Jacques Delors déclarait dans un des grands journaux d’il y a trente ans « Nous voulons une Europe où la démocratie économique prenne pied face à l’autoritarisme industriel, une Europe sociale, une Europe des travailleurs, une Europe où le progrès social devienne un objectif majeur afin d’apporter des réponses aux dizaines de millions de chômeurs et de pauvres que compte cette Europe. Personnellement, je suis de plus en plus mal à l’aise. Le déséquilibre est maintenant trop fort car c’est une certaine conception de la construction européenne qui est en cause ». (Jacques Delors, 1er mai 1991)
Alors, basta Jean-Dominique Giuliani et son think tanks sur l'Europe, Bernard Guetta, grand laudateur de l’Europe et atlantiste enthousiaste et tous ceux qui sont sur la ligne de départ d’une Europe qu’ils décrivent et qu’on ne voit pas et pour cause, elle n’existe pas !
Ils nous likkent pour la bonne cause. Ils savent bien qu’elle ne pourrait être la nôtre, à moins que nous ayons perdu toute envie de reprendre la main et de sauver nos intérêts, menacés depuis plus de trente ans par leurs combines. C’est vrai que les gens commencent à bouger, par l’exemple des Gilets Jaunes, devant la méchante tournure que prend l’Europe, serve des USA, incapable de comprendre le peuple !
Les quelques parlementaires européens anglais favorables au Brexit, les extrémistes du genre Rassemblement National et tous ceux qui viennent y pantoufler, viennent faire leurs popotes parfois ouvertement contre l’Europe. Ils ne sont pas gênés d’y ramasser le fric de leurs mandats pour se dépêcher de dire que l’Europe ne vaut rien. Mais, qu’on ne s’y trompe pas. Ils ne contestent pas la tournure nettement politique libérale et de marché de l’Europe, son attachement au dollar et son mépris des règles sociales. Ils ne protestent pas pour l’unification des salaires et l'uniformisation des conditions au niveau des pensions et des soins de santé, non. Ils sont là pour des raisons nationalistes, autonomistes en imaginant mieux contenir l’agresseur étranger – entendez par là le demandeur d’asile – hors de l’Europe que dans l’Europe.
Bien entendu, les anti-européens de gauche n’ont rien à voir avec ces gens-là.
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1. Deux élus MR appellent, dans Le Soir, à un "sursaut éthique" de leur parti. Ils demandent une élection présidentielle interne et un choix par Didier Reynders, entre le Conseil de l'Europe et la tête de liste à la Chambre.

27 avril 2019

Déjeuner en ville !

Jusque avant le show de Macron, tous les journalistes étaient unanimes, Macron jetterait son va-tout dans l’épilogue du grand débat. Les mesures qu’il proposerait seraient déterminantes pour la suite de son quinquennat. Il serait jugé dessus.
On n’a rien vu de tel. Plus grave encore, on a l’impression que Macron n’a rien compris. Il est resté lui-même, un obstiné d’une économie libérale, chargé de détricoter le plus de social possible au nom de la croissance.
Quelles sont les conclusions des journalistes aux ordres, à ce grand tournant du quinquennat, qui tourne à la causette entre anciens de l’ENA ? Rien. Ils commentent les quelques décisions, dans ce qui avait été prévu avant la crise, comme si celle-ci avait été éteinte par la satisfaction des revendications. Les autres sont ou consternés ou dans l’expectative.
Le milieu isotrope de ce gouvernement aura survécu à tout.
En réalité, c’est la première fois dans l’histoire de la République qu’un président qui se dit ouvert et prêt à prendre des mesures d’apaisement, fait exactement le contraire.
Les Français devront travailler plus pour avoir une retraite « normale ». Les pensionnés devront attendre 2021 pour qu’on adapte leurs retraites à l’inflation. L’essence flambe à la pompe. Les légumes et le pain ne perdront pas la TVA.
Le RIP (Référendum d’initiative populaire) on n’en parle plus. A la place, un modeste référendum d’initiative partagée qui sera adopté lors de la révision constitutionnelle, peut-être à l’été. L’enseignant sera certes allégé dans son travail par des classes de 24 élèves maximum, mais Macron ne dit pas comment on va recruter des professeurs, déjà qu’il en manque !
Côté pouvoir d’achat, pas de hausse des salaires, pas d’augmentation des minima sociaux si ce n’est la promesse d’un minimum retraite pour les travailleurs ayant cotisé porté à 1000 euros. L’impôt sur la fortune (ISF) ne sera pas de retour.
Un geste, envers les familles monoparentales, l’État pourrait prendre à sa charge les pensions restant dues, quitte à les réclamer par voix d’autorité aux indélicats.
Côté écologie, aucune annonce concrète, ni sur la taxe carbone ni sur les mobilités mais la création d’un “Conseil de défense écologique” dont le sens n’a pas été précisé, et 150 citoyens tirés au sort pour siéger dans le futur Conseil de participation citoyenne dont la “mission première” de “redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique”. (Huffington Post)

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Enfin sur une question d’une journaliste, Benalla était efficace dans son travail a répété Macron, il a commis des fautes et a été sanctionné, l’Élysée n’a pas favorisé ses dérives, armes, passeport, etc.
Les Gilets Jaunes, écologistes, partisans d’un grand virage social, apôtres d’une VIe République, qui s’attendaient à être déçus, l’ont été bien plus qu’ils ne l’avaient pensé.
Les mesures sociales inexistantes, quand il s’agit de lutter d’urgence contre la pauvreté, le président ne les a pas prises. Le fera-t-il jamais quand on a des œillères de droite et une telle confiance en soi, qu’il semble bien qu’il ne veuille personne pour éclairer sa lanterne ?
Cette conférence de presse n’aura débouché que sur un calendrier de réformes encore à définir, y compris celle des pensions, puisque Jean-Paul Delevoye n’a pas encore remis son rapport.
« Une nouvelle méthode remettra l’humain au cœur du projet », a dit Macron ! « Est-ce qu’on a fait fausse route ? Je crois tout le contraire. » a-t-il répété, en faisant la question et la réponse, par la même occasion.
Comment la presse aux ordres va-t-elle vendre ça ? Nous le saurons la semaine prochaine.
Cette fois, les jeux sont faits. Macron s’était donné un temps de respiration. Il pensait que les révolutions se décident en un quart d’heure et se font le lendemain, le surlendemain, c’est déjà trop tard. Il s’est trompé sur la révolte longue durée des Gilets jaunes. Il n’a plus de temps de pause à faire valoir. On va vers la confrontation, la répression et le désordre.
C’est fou come un intellectuel comme lui restera probablement toute sa vie dans l’impossibilité d’avoir de l’empathie pour le peuple, dans la confusion de croire connaître les gens, depuis ses déjeuners en ville !

26 avril 2019

L’UE, ça existe encore ?

Puisque nous voterons bientôt pour le machin, parlons-en de l’Europe !
D’abord, c’est quoi l’Union Européenne, presque l’étendue d’un continent, mais avec une monnaie inféodée au dollar, une armée made in USA et un commerce les yeux braqués sur Wall Street ?
Quand on aura fait le tour de nos griefs, nous aurons encore à caser tous les méritants des grands partis que les chefs ne veulent plus ou, chefs eux-mêmes, qui entendent s’assoupir un après-midi par mois à Strasbourg, moyennant 16.500 € nets l’assoupissement, plus quelques gâteries et le Thalys à l’œil. À cette immense escroquerie, il faut ajouter quelques annexes. Un boxe de luxe se prépare pour un étalon sur le retour du haras MR, Didier Reynders, secrétaire général postulant au Conseil de l’Europe.
Pourquoi cette Europe est à ce point indéfendable ?
Parce qu’elle est la gérante de comptoir d’un troquet de Trump.
Qu’est-ce que l’Europe aurait dû faire depuis longtemps pour aller dans le sens de l’intérêt des populations et même bien avant d’aborder la question sociale ?
Son premier objectif aurait été de se débarrasser du dollar comme monnaie mondiale de référence et faire de l’Euro une monnaie d’échange entre pays, en concurrence avec le dollar. C’est quand même hallucinant que nous ayons encore à parler dollar quand nous vendons un airbus à l’Inde ou que nous négocions un Rafale à l’Égypte, une Mercédès à l’Arabie saoudite, etc. !
Cette emprise du dollar a des conséquences non seulement sur le commerce, mais encore sur la politique de l’Europe.
Exemple, l’embargo de l’Iran décrété par l’Amérique qui privilégie dans sa politique les intérêts d’Israël. Trump décide que plus aucun pays ne vende, ne serait-ce qu’une cacahouète à l’Iran, et surtout, interdiction d’acheter son pétrole, ordre de Netanyahou.
Aussitôt, plus personne ne sort un gallon d’essence de cet État, sans dérogation expresse des USA !
Et par quel moyen de pression ? Le dollar !
Trump s’en fout, redevenu producteur de pétrole par le saccage des sites contenant des schistes. Comme l’extraction coûte plus que dans les pays du Golfe, d’autorité, il coupe le robinet de l’Iran et maintien le prix à la pompe au plus haut. Et nous ne mouftons pas.

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Celui qui passe outre, sans se préoccuper de l’ukase américain, est aussitôt sanctionné dans ses rapports commerciaux en dollar, avec les USA et sanctionné aussi par les autres qui passivement disent à Trump qu’ils feront comme il a dit.
Le dollar permet aux Américains, par ces combines connues de tous, de vivre largement au-dessus de leurs moyens. Et personne ne dit rien !
Pourquoi ?
Parce que maîtres du dollar, les Américains le sont aussi de la planche à billets qui fonctionne à plein régime ! Ils ont tellement des dettes et des créances partout que le dollar est comme la peau du système économique. Vous l’enlevez, et nous sommes des écorchés vifs.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
La couardise de l’Europe est le résultat de 75 ans de courbettes et d’admiration de tous nos grands personnages politiques, qui ne sont grands que chez eux à touiller dans la chair des gens. Devant les USA, ils sont doux, zélés, américanolâtres comme les Michel ou délicieusement énamourés, comme Bart De Wever.
L’Amérique capitaliste est un vampire. Faussement magnanime, son armée nous protège contre quoi ? Contre notre envie d’être indépendant, de faire l’Europe qu’il nous plaît et d’avoir un genre de vie qui n’est pas établi sur le seul critère de l’argent. Cette armée US nous défend contre nous-mêmes, c’est une armée philosophe !
Par ordre supérieur, l’Europe est donc contre Maduro, pour un Venezuela américanisé, contre Cuba qui ose finir les vieilles bagnoles du continent sans l’accord de Trump, contre l’Iran, évidemment, pour faire plaisir aux religieux, artisans de l’apartheid à Tel-Aviv, absolument résolue à en découdre avec la Russie en raison d’une géopolitique voulue par les USA.
La politique de la mandale - si tu désobéis - fonctionne. C’est le duo Michel-De Wever qui achète de la chasse américaine, c’est l’Angleterre qui n’a foncé dans le Brexit qu’avec le feu vert des Yankees. C’est, dans un premier temps, la détestation de Kim Jong-Un. Dans un second, la bise au tyran, parce Trump l’a à la bonne !
Alors, c’est quoi l’Europe ?
Il reste juste une petite chance, celle que les Anglais - les super chiens fidèles des USA - évacuent les lieux le plus vite possible.
Finalement, depuis la fin de la dernière guerre avec l’Allemagne, nous n’avons plus de politique européenne, nous avons la politique américaine qui en tient lieu.
Les discours géopolitiques d’un Bernard Guetta sont téléphonés des USA. Nous sommes les Mexicains de l’Europe. Nous remplaçons les Sioux. Trump nous consigne dans nos Réserves.

25 avril 2019

Raisons d’âge et sondage.

Bart De Wever suppose que le vote du 26 resterait conforme au dernier sondage, près de 30% des voix, "Ça nous permettrait de fermer la porte et d'éviter d'avoir un gouvernement très à gauche ". Et de conclure "Si nous pouvons former un gouvernement de centre droit, nous irons au fédéral. Mais si ce n'est pas possible, nous remettrons le confédéralisme sur la table".
Ce genre de chantage est celui que l’on fait régulièrement en France afin d’éviter le Rassemblement National. Sauf qu’ici, le premier à s’être compromis avec « notre Front National », c’est Charles Michel, ce qui permet le raisonnement de l’homme fort d’Anvers.
Le public l’a sans doute compris. Le MR chute dans les sondages d’environ cinq points.
L’enjeu n’est pas de garder à tout prix une société bourgeoise avec un drapeau pour tous et trois Régions pour satisfaire les appétits des gens en place. L’enjeu reste de se défaire d’un système économique qui dégrade les situations sociale et ouvrière, en même temps qu’il détruit la planète.
De ce point de vue nous ne sommes nulle part dans une Belgique Fédérale, dont le seul objectif est de durer dans l’américanisation de nos modes de vie, avec une Europe du fac-similé et le diktat du dollar produisant l’appauvrissement général.
À force d’avoir joué avec les allumettes, Charles Michel a laissé traîner la boîte. Son ami Bart De Wever s’en est emparée pour faire sauter l’usine à gaz.
Une Région wallonne, indépendante de la tutelle fédérale, pourrait monter une alliance PS, Écolo et PTB.
Le PS pleure à l’avance ce script. Le royalisme de Di Rupo est un obstacle. Il est un frein relatif aux ambitions de Paul Magnette qui se verrait bien calife à la place du calife.

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Reste Écolo ? Son horizon que l’on dit post-capitaliste est à prendre avec des pincettes.
Qu'y a-t-il de commun entre Jean Michel Javaux et Zoé Genot ? Est-ce que Zakia Khattabi pourrait joindre les deux dans une entente interne ?
Mais attention, prudence, elle verrait bien l’avenir de la Wallonie dans une critique du capitalisme avec des réformes à la clé, plutôt qu’un combat radical anticapitaliste.
Sa récente intervention dans les gazettes livre au public son désir « d’arranger » ce qui est possible : "Écolo n'a jamais aussi bien travaillé avec les entreprises qu'aujourd'hui, mais l'obsession du profit individuel de certains actionnaires de grosses multinationales, c'est l'égoïsme le plus absolu ". (Le Vif)
Beaucoup d’Écolos partagent ce point de vue : le système capitaliste n’est pas responsable du mauvais comportement de certains de ses acteurs !
Je ne connais rien des intentions du PTB et par conséquent, j’ignore sa réaction à ces propos « largement partagés » chez Écolo.
Permettez-moi d’exprimer ma pensée : je pense exactement le contraire.
L’économie actuelle, de marché, sans règle précise que la concurrence, sans objectif autre que l’enrichissement individuel nanti de son seul moteur : la croissance, sans aucune fibre sociale, attendu que celles qui existent l’ont été par la force hostile des gens à ce projet, je pense de plus en plus que tel quel, ce système est inamendable.
Peut-on encore faire de la casse le moins possible et réutiliser une partie du système, dans un renouvellement doux de l’économie ? Mais c’est sans compter sur la puissance des réticences que l’on rencontrerait et de l’agression dont serait victime tout réformateur « raisonnable » par les forces considérables de notre américanisation à marche forcée, soutenues par la puissance de l’argent. La propagande contre un socialisme réformateur serait de toute façon prépondérante puisque maîtresse de tous les moyens ou presque de diffusions de l’information et de ses dérivés publicitaires.
Quand on voit les réformes que le président Macron essaie de faire passer en dépit de la révolte populaire des Gilets Jaunes en France, on devine où mène une politique « douce » et aimable.
Ce débat, irrite Ecolo, tandis que le PTB s’y trouve à l’aise. Ce parti estime nécessaire un profond bouleversement. Jusqu’où irait-il ? Là est la question !
Thierry Bodson, socialiste bon teint, mais on n’est pas parfait, lança au nom de la FGTB wallonne un appel à la formation d'une majorité PS-Ecolo-PTB, c’est Ecolo qui a été le plus hostile. Patrick Dupriez, coprésident d'Ecolo à l’époque, définissait son parti en « pivot ». On a même vu Jean Marc Nollet assimiler le PTB à la NVA, tandis que sa collègue Zakia Khattabi estimait que le jeu était "ouvert à tout le monde" (1).
Ces élections de mai seront déterminantes pour Écolo qui devra choisir entre un nouveau centre avec le PS ou une réelle politique de gauche avec le PTB.
Les paris sont ouverts.
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1. Cette chronique a été écrite sur la base du dernier sondage. En Wallonie : le MR chute à la troisième place en récoltant 18,3%, alors que le PS avec 24,7% perd 7,3%, mais reste en tête, tandis qu'Ecolo serait le deuxième parti avec 22%, soit une progression de 13,8%, le PTB crédité de 14,8% (+9,3%) et le cdH au plus bas, avec 9,3% (-4,7%).

24 avril 2019

À une lanceuse d’alertes

Une personne que j’apprécie beaucoup relaie sur son site les faits divers susceptibles d’une portée plus élevée qu’il n’y paraît, qui touchent à divers domaines dont le social, le communautaire et tout ce qui concourt à nous aimer les uns les autres ou à nous détester cordialement.
C’est ainsi qu’elle constate, entre autres, une aggravation des déprédations des lieux de culte de la religion catholique.
L’intérêt se situe dans le décrit des faits et des intentions des auteurs.
Cela va des tentatives d’incendier les églises, à la suite du spectaculaire brasier de Notre-Dame de Paris et qui donnent des idées aux pyromanes iconoclastes, au saccage des cimetières sans aucun respect pour ceux qui gisent sous terre, comme des parents et amis qui s’y recueillent, aux inscriptions nazies en Alsace et des graffitis à la svastika sur une boîte à lettres affichant le portrait de Simone Veil. Ça bouillonne dans le crâne surchauffé des demeurés en pleine nazifications.
On ne dira jamais assez l’intérêt que nous devons accorder à ces lanceurs d’alerte et à ce qu’ils nous décrivent, en ce qu’ils nous livrent le portrait d’une France profonde, loin des lumières et des superficialités de Paris. Là où vraiment le destin de la France se joue, bien plus qu’ailleurs.
On noue ainsi des relations amicales par l’intérêt porté aux autres. De la Somme des Hauts-de-France à Eyguières dans les Bouches-du Rhône, il y a l’attention d’une habitante de Corbie, pour un minuscule fait-divers et qui pourrait soulever d’immenses questions.
« Un incendie a détruit le confessionnal de l’église Notre-Dame de Grâce d’Eyguières, dimanche en fin d’après-midi », a appris France Bleu Provence auprès des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.
Voilà bien l’événement dont personne ou presque ne parle alors que voilà une semaine qu’on relate, explique, analyse, celui qui a détruit la toiture d’une autre Notre-Dame dont on se soucie davantage que l’habitante de Provence.
Bien sûr l’église d’Eyguières ne s’est pas embrasée, mais là au moins on sait qu’il s’agit d’un incendie volontaire, alors qu’on s’achemine vers l’incendie accidentel chez l’autre Grande Dame.

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Et l’habitante de Corbie s’inquiète de la recrudescence des attentats, après celui retentissant du Sri Lanka qui visait des églises catholiques et qui fit 300 morts, revendiqué par l’Etat Islamique.
Elle a raison de s’inquiéter. Cette société archi connectée répand en même temps que des images à la vitesse de la lumière, des idéologies aussi vite digérées, qu’elles arrivent, pourrait-on dire, en légendes des images.
Qui dit que le pyromane d’Eyguières ne fait pas partie de ces gens un peu demeurés, vite convaincus, qui se fanatisent un jour, de ce qu’ils ignoraient complètement la semaine avant ?
Comme je l’ai écrit sur le présent site, la connerie se répand plus vite que l’instruction.
Dans un autre domaine, le nuisible de la connerie fait des dégâts d’un autre ordre, mais tout aussi considérables.
Alors, que ce que nous disent depuis des mois des Gilets Jaunes est en train de faire basculer le système dans autre chose, de plus concret, de plus juste, de plus sain, des immatures sont en passe d’offrir à ceux qui veulent conserver la boutique à l’ancienne, une magnifique occasion d’amalgamer une majorité pacifique, dans le fait-divers crapuleux des pillages d’après cortèges.
C’est d’une telle irresponsabilité que certains se posent la question du flicage des Blacks Blocs.
Ce ne serait pas la première fois qu’infiltrées, noyautées par la préfecture, des manifestations tournent à la baston.
Enfin, toutes les hypothèses étant permises, revenant aux attentats des Églises, on pourrait se demander pourquoi s’attaquer seulement à la chrétienne ?
Les intégristes, il y en a dans chacun des trois grands cultes. Il semble que les plus actifs aient été jusqu’à présent formés dans les mosquées spécialistes du grand nettoyage. La reconduction à la tête d’Israël d’un Netanyahou obligé de faire l’appoint des voix avec des extrémistes religieux dans un État qui renoue avec une politique d’apartheid, pourrait aussi susciter des vocations bellicistes.
Il y a tout ça sur le site de cette citoyenne de Corbie.
Et c’est très bien qu’il donne ainsi à réfléchir.

23 avril 2019

Trumpette de la renommée !...

Cette histoire de manipulation du rapport Mueller, ce procureur chargé de mettre au clair les agissements de Donald Trump, devrait faire réfléchir.
Avant la publication du rapport, Trump et ses agents propagandistes décriaient l’enquête et l’enquêteur, afin d’en contester l’effet qu’ils estimaient redoutable sur les partisans du milliardaire-président.
«Si le rapport n'est pas entièrement rendu public, cela portera un coup sérieux à notre démocratie», prévenait Jose Serrano, démocrate.
Aussitôt le rapport à la Maison Blanche, le ministre de la Justice rédige, en deux jours, un condensé de quatre pages, sur les 448 de l’enquête.
S’appuyant sur ce condensé l’équipe de Trump répand la nouvelle que Trump est blanchi de toutes les accusations portées contre lui.
Les journaux francophones s’en emparent et le Figaro en tête annonce à grands renforts de titres en corps gras que Trump est blanchi.
Voilà comment se raconte l’histoire en général et pourquoi les gens détestent la presse.
Il est bien question dans le texte intégral du rapport finalement rendu public, d’ingérence russe, de possibles entraves à la justice, congédiement du directeur du FBI James Comey, démission du conseiller Michael Flynn, attitude « réceptive » de l'équipe Trump devant l'aide offerte par Moscou, nomination de Robert Mueller, collaborateurs récalcitrants à obéir à certains ordres.
La première partie du rapport est consacrée à une éventuelle collusion entre l'équipe de campagne de Trump et la Russie, la seconde aux tentatives éventuelles d'entrave à l'enquête Mueller par le président des Etats-Unis, Donald Trump.
Entre le condensé du ministre de la justice et le rapport, malheureusement incomplet du rapport Mueller expurgé des données, des faits et des personnes, soit environ quarante pages, le monde entier a eu droit à un récital complet de ce qui se fait de mieux en matière d’enfumage : séduction démagogique, manipulation des faits, et enfin amalgame affectif du genre « Le président protège vos intérêts, voilà pourquoi les adversaires de la justice et du peuple américain le pourchassent, etc. ».
Le fait que Mueller à la fin de son rapport n’a pas déposé plainte, contre le président des États-Unis, a été interprété en faveur de l’innocence de Trump, alors qu’il ne pouvait pas le faire selon la loi. L’impeachmen est du ressort du parlement.
Alors, to impeach or not to impeach? Les démocrates américains hésitent à deux années du renouvellement du mandat de Trump. Le sénat est dans les mains des républicains. Ce sont eux qui ont la décision finale en leur possession ! Les risques politiques d’une procédure de destitution pour entrave à la justice, prouvés par le rapport de Robert Mueller, sont tels que les avis divergent et que les démocrates sont divisés.

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“Peut-être que nous irons jusque-là, peut-être pas”, a dit le président de la commission judiciaire, qui serait chargée de lancer les hostilités, Jerry Nadler. D’abord, il faut ”évaluer toutes les preuves”. (NBC.)
“Il est certain qu’une destitution échouerait si le parti républicain continuait à faire passer le parti avant le pays et à soutenir le président quels que soient ses manquements éthiques et sa malhonnêteté”, a reconnu Adam Schiff. (Huffington post)
De nombreux démocrates pensent que la bataille serait perdue à l’avance.
Évidemment, l’intéressé rue dans les brancards. Il s’est fendu d’un tweet, sa grande spécialité, dans la nuit de dimanche au lundi 22 avril, pour accuser les démocrates d’être les seuls coupables dans cette affaire. “Comment destituer un président républicain pour un crime qui a été commis par les démocrates?”, s’est-il écrié.
À ce jour, la sénatrice Elizabeth Warren, candidate aux primaires présidentielles, est la principale figure démocrate à avoir appelé au lancement de cette procédure, mais elle est isolée. Un seul des 17 autres candidats, Julian Castro, l’a aussi fait.
Que va-t-on faire du rapport Mueller ? Élaboré par 2.800 requêtes judiciaires de documents, plus de 500 mandats de perquisition et environ 500 témoins interrogés, dont de nombreux membres de l’entourage du président (Donald Trump n’a répondu aux questions des enquêteurs que par écrit), ce serait dans tout autre pays une arme absolue.
L’Europe mouille son slip de bonheur quand on parle de la démocratie aux USA, or, à tout prendre, la Hongrie de Viktor Orban est un pays plus démocrate, par comparaison.
Ce qu’il faut retenir, c’est la manipulation des faits par le pouvoir et la malhonnêteté de l’administration Trump, la complaisance de nos journaux et la parfaite vassalité des Européens au système dollar.

22 avril 2019

Capicraputalisme contre insurrection.

La persistance des manifestations du samedi en France, en dit long sur le ressenti d’une classe sociale – la plus importante en nombre – qui se voit délestée de ses droits et acculée au désespoir par les détenteurs du pouvoir économique et politique.
Arrestations arbitraires, usage de la force policière intempestive, divorce entre le peuple et la police à cause des agissements de Castaner et du président de la République qui en ont fait une force politique, tout indique qu’on n’est pas loin d’un point de rupture au-delà duquel les adversaires ne peuvent plus se parler.
Autour du noyau dur du pouvoir : le président et les grandes fortunes de France, s’agglomèrent les médias, les classes privilégiées et leurs mercenaires dont le corps de police et de gendarmerie, comme jadis les gardes suisses autour de Louis XVI.
Cette dérive dénoncée par les corps intermédiaires, les avocats et maintenant l’Ordre des médecins depuis le flicage des blessés par les forces de l’ordre opérés dans les hôpitaux, prend tout à fait le chemin d’une insurrection qui pourrait embraser l’Europe et susciter la dérive de l’Union Européenne, obstinée à ne pas voir le problème social sur le continent.
L’impossibilité des partis politiques au pouvoir de remettre en question le système économique libéral est à la base des motifs qui agrègent les citoyens dans une révolte qui, passive pendant tant d’années, devient active à force de n’être pas prise en considération.
Cette grave erreur va se payer. La France est devenue une cocotte-minute qui va faire des dégâts en Europe.

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L’économie, cause première, parlons-en.
Quelle erreur habite donc le cerveau des économistes, pour cautionner le système sur l’obligation de croissance continue et obligatoire, sans se soucier des hommes et du milieu !
Des crises économiques engendrent automatiquement des crises sociales, aggravent les inégalités, et comble de tout, semblent indispensables au bon fonctionnement de cette machine folle !
On privilégie un système dont on est certain qu’il laissera de façon cyclique des catastrophes écologiques majeures.
Sait-on au moins parmi les propagandistes et les officiels de cette folie qu’outre la réduction de la protection sociale, il anéantit les capacités intellectuelles, affectives et esthétiques des individus. C’est-à-dire qu’il rend « bête et méchant » !
La rentabilité est le maître mot du capitalisme. Ce seul désir concrétisé parfois et toujours espéré est l’outil faisant office de rouleau compresseur, ne respectant rien, ni principe supérieur, ni éthique, ni écologique, ni humanitaire. L’impératif de profit n’a d’autre but que lui-même. Le don de 200 millions d’euros par deux ou trois familles riches en France, pour la reconstruction du toit de Notre Dame de Paris, est une insulte à la pauvreté. Dans l’esprit de ces gens, des briques valent mieux que des hommes.
Posséder beaucoup rend dingue. Sous cet angle, l’économie libérale fait preuve d’un aspect nihiliste dont les conséquences ne sont pas seulement le chômage et la précarisation du travail, les inégalités sociales et les drames humains, mais aussi la disparition des formes harmonieuses de la vie et une perte d’aménité.
Le système apparaît incompatible avec l’harmonie du bien vivre et du bien aimer. Tout dans sa vision productiviste est condamnable. Le libéralisme ruine ce qui pourrait faire le charme de la vie sociale et ne le fait pas pour cause de compétitivité entre les individus. L’accaparement des biens, signe de montée sociale, est son côté le plus absurde et le plus dégradant, en ce qu’il est une consécration de l’esprit « malin » et la première ségrégation avant le racisme.
Sa nuisibilité est visible jusque dans les modèles des centres commerciaux des centres villes. L’industrie crée de la camelote kitsch et promeut le jetable, l’interchangeables, insignifiants symboles d’une société de consommation de plus en plus vaine et absurde.
Les médias vendent des programmes dominés par la bêtise, la vulgarité, le sexe, la violence, en compétition d’affrontement avec l’intellect de chacun de nous qui s’en trouve atteint et déformé.
De ce désordre du capitalisme habilement confondu par ses thuriféraires comme le sommet de la liberté, naissent des mégapoles chaotiques et asphyxiantes, mettant en danger l’écosystème, affadissant les sensations, condamnant les êtres à vivre en troupeaux standardisés.
Si ce système persévère, les générations futures vont vivre le cauchemar des habitants de l’île de Pâques qui, dit-on, se sont entretués après avoir déboisé l’île et partagé les dernières ressources à coups de flèches et de lances. Dans le roman « Le Dessous » (1904) de la géniale et pourtant très oubliée Rachilde (1860-1953), on peut y lire notre destin d’ici vingt ans (1). On le savait que cela allait très mal tourner, dès la « belle » époque !
C’est vraisemblablement la fin de ce système avec la fin de notre civilisation, si bien que l’insurrection pourrait apparaître bientôt comme un devoir plutôt que comme un crime.
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1. Il faut crever de faim en respirant toutes les malpropretés des gens repus qui vomissent leur fortune à gueule canalisée. (« Le dessous » page 82)

21 avril 2019

La tentation du rien.

Entre argumentation et manipulation, on n’y voit que le rien du bon vendeur qui se distingue de celui qui ne l’est pas. On a oublié que la tentation du rien est ce qui perd la démocratie depuis toujours : la manipulation.
Aujourd’hui, la banalisation de l’opinion manipulatoire se poursuit. Le pouvoir assène « ses vérités » non sujettes à l’argumentation, comme « allant de soi ».
Une vérité politiquement correcte, c’est comme le dogme d’une religion. Elle ne se discute pas et c’est en cela qu’elle est manipulatoire.
L’exemple le plus connu est celui de l’économie capitaliste, présentée comme la meilleure organisation du genre. On n’a plus besoin de la défendre. Elle est. C’est tout. Que l’on partage ce point de vue ou non.
L’avenir est proche d’un libéralisme suspect qui devient une cause à défendre. Pendant plus de cent ans, la population a été manipulée par des procédés propagandistes pour retarder ce moment. Grâce en soit rendue aux Gilets Jaunes, toujours présents tous les samedis, pour démasquer l’imposture.
Manipuler consiste à construire une image du réel totalement fausse.
La cause à défendre était pourtant entre les mains d’experts : le monde de la publicité, celui des informations et des divertissements, ces experts de la vérité allant de soi.
Le meilleur propagandiste n’est-il pas celui qu’on ne paie pas pour diffuser des idées fausses ? Celui-là, on le nourrissait à la mangeoire commune. Repu, il répandait les idées qui ne se contestent pas.
À la fin de la guerre froide, après avoir associé totalitarisme et manipulation, il n’y avait plus qu’à organiser un encouragement à célébrer le meilleur des deux systèmes, puisqu’il avait vaincu l’autre. En langage binaire, le bon triomphe toujours du mauvais !
Un régime politique fasciste serait par nature propagandiste et les démocraties excluraient naturellement de telles méthodes. Nous avons en nous l’idée que les démocraties ne sauraient défendre des méthodes fascistes. Si bien que nous jugeons avec un sentiment favorable ceux qui sont à la tête des démocraties, puisque jusqu’à présent, les démocraties se sont retrouvées à défendre le pouvoir contre le fascisme. Jusqu’au jour où pour diriger un pays, l’appoint d’un parti fasciste devient indispensable. Alors, on débaptise le parti du mauvais côté, en parti du bon côté. Et c’est ainsi que Charles Michel a pu diriger au fédéral grâce à la N-VA.
En France, on n’aura pas besoin de débaptiser le Front National, puisqu’il s’est rebaptisé « Rassemblement National ».

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Si une telle alternative se présentait, vous verriez les autres partis assumer la vérité unique du monde libéral démocratique, personne n’y voyant un oxymore, ralliant à la cause, un fascisme amendé.
De l’autre côté, le parti fasciste abandonnerait ses projets les plus irritants pour les bourgeois, afin de débattre avec eux, d’un « avenir » commun raisonnable.
Qu’est-ce qui défend encore la vérité officielle « l’homme moderne est libre, parce qu’il est libéral par essence » ? Cette liberté serait possible parce qu’elle est soutenue par des médias eux aussi libres, de sorte que la société serait transparente !
La garantie serait vaguement « la société de communication » déjà dézinguée par Bourdieu en 1980, mais toujours là enfouissant le sociologue sous des monceaux des contrevérités qui sont les vérités d’aujourd’hui.
Nous en sommes à la preuve que la « société de communication » ne nous ment pas par « la pluralité des médias », comme si l’immense majorité de ceux-ci ne poursuivraient pas l’enfouissement de Bourdieu !
Les médias jouent un rôle décisif dans l’amplification des procédures de manipulation. Loin d’être les garde-fous de ces manipulations, ils sont au contraire les agents principaux des affirmations mensongères du libéralisme « désintéressé » producteur de la liberté !
Je ne suis pas loin de penser qu’il y a continuité entre les régimes totalitaires et les régimes démocratiques, par l’utilisation des mêmes méthodes, s’appuyant sur des agents de l’État que sont les citoyens ordinaires manipulés.

20 avril 2019

Macron, Jupiter ou Pow-wow ?

La conduite des affaires en France, par ce président disert, prend une étrange tournure.
On n’a jamais vu dans l’histoire récente de la république, un chef d’État arrêter la vie politique pour se consacrer durant une semaine à la reconstruction d’une cathédrale suite à un incendie, même si le lieu de culte est des plus prestigieux !
C’est d’autant plus curieux que la semaine politique était primordiale, après trois mois de débats sur la crise sociale que traverse la France !
Le comble, c’est qu’à 30 minutes près, le président de la République dévoilait à la télévision ses arbitrages. Comme l’allocution présidentielle avait été enregistrée, les réformes que Macron avait décidé d’entreprendre sont connues des rédactions, avant même que le président ne relance le magnéto, à moins que vu les circonstances, il décide de déchirer sa copie et d’en faire une autre !
Espère-t-il arriver à samedi tenant le public en haleine, sur les suites de l’incendie : Macron compatissant, Macron recevant les pompiers, Macron décrétant qu’on va réparer la cathédrale en cinq ans, Macron nommant un général à la retraite pour superviser l’organisation du chantier, Macron empochant près d’un milliard de dons, avec la particularité que la moitié a été versée par ses riches amis !
Samedi ce sera Macron s’indignant des manifestations des Gilets Jaunes, remarquant que l’incendie avait eu lieu le lundi ! Dans la psychologie macronienne, combien de jours de deuil pour un incendie sans victime est-il nécessaire à la société bourgeoise, avant un nouvel affrontement avec les pauvres ?
Il a déjà son agenda prêt pour la semaine prochaine, le discours de fin du grand débat devra encore attendre, juste le temps de faire passer une loi pour encadrer l’effort de la nation à la reconstruction.
Un quinquennat sous le signe des grands travaux, avec au bout du tunnel, les Jeux olympiques de 2024, sera-ce suffisant pour ne plus dire un mot sur les Gilets Jaunes et surtout entendre ce qui se raconte sur les ronds-points « C’est curieux comme on sait trouver un milliard en une semaine pour des murs et pas un sou depuis plus de quarante ans, pour voler au secours de la détresse des Français ! »

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A-t-il du bol le chéri à sa Brigitte d’avoir « l’effet waouh » sur les péripéties post-incendie, alors qu’il le cherchait sur le grand débat et comment il allait s’en sortir, après trois mois de flux ininterrompus de jactance ?
« L’opinion publique est convaincue que les politiques ne peuvent plus rien pour elle. En enracinant son projet dans une histoire, en décrétant un horizon à la reconstruction, Emmanuel Macron s’est représidentialisé. Il s’est resacralisé », note Florian Silnicki, de la LaFrenchcom.
Si je sais encore comprendre ce que je lis, l’opinion publique et le “geste architectural” du président seraient tellement incompatibles que Macron inspiré par l’incendie, aurait changé de stratégie. Il aurait laissé l’image de « Néron regardant bruler Rome » aux Gilets jaunes pour reprendre la quête de Saint Louis apportant la sainte couronne à sa cathédrale, remise à neuf grâce au président bâtisseur !
Comme l’écrit le Huffington Post «…tous les monarques présidentiels ont laissé une trace de leur passage dans le paysage de la capitale, du centre Pompidou à Beaubourg, jusqu’au musée du Quai Branly de Jacques Chirac en passant par la BNF ou la pyramide du Louvre sous François Mitterrand. » Jupiter serait chrétien !
Tout a une fin, les commémos, les grands désastres surmontés dans un esprit national, les courreries dans les mairies de France, même la parenthèse Notre-Dame, cette histoire que tout homme politique adorerait reprendre à son compte, puisque la parole de l’Autorité, en soldat du feu, est sacrée et ne peut être contredite.
Ouais, dirait l’autre. Et la campagne pour les européennes, qu’est-ce qu’on en fait ?
Difficile de prolonger l’intermède glorieux jusque là, d’autant qu’il a encore un autre rôle dont il pourrait tirer parti, une redéfinition des 27 dans l’Union Européenne, le départ de JC Juncker, les conséquences du Brexit et la farce des élections anglaises.
Et le pire, la popularité du président-bâtisseur ne remonte pas ! 30 % d’opinions favorables, c’est-à-dire, sept personnes sur dix ne savent plus le blairer.
Ah ! si seulement cela avait été un attentat terroriste, l’affaire de l’incendie aurait pu durer jusqu’à fin du mois. Mais que ce soit, selon toute vraisemblance, l’imprudence d’un ouvrier chargé de la restauration des toits de l’édifice, c’est-à-dire que ceux qui sont à pied d’œuvre pour sauver un chef-d’œuvre en péril, soient les premiers à le foutre par terre, ce serait plutôt l’incendie de la honte nationale.
Avec l’acte 23 des gilets jaunes, samedi en point d’orgue, ce n’est pas le moment d’hésiter sur la date et la manière de reprendre le pays en main !
Le week-end de Pâques sera celui de la réflexion, avec un petit aperçu de l’ambiance samedi qui devrait le renseigner sur les jours à venir.

19 avril 2019

Triomphe de la mauvaise foi.

Les Wallons ne sont guère enthousiasmés par leur gouvernement régional. Le coup de torchon de Benoît Lutgen n’a pas rendu l’éclat du neuf à la coalition. Du PS au MR, rien n’a vraiment changé, les inamovibles CDH sont toujours là. Borsus ou Magnette, c’est kifkif bourricot !
Les électeurs sont moroses, on assure que les Flamands sont meilleurs bosseurs. Leur gouvernement hyper dynamique gère mieux leur Région.
Dites ainsi, ces informations restent un mystère. Ceux qui nous les servent savent qu’elles sont fausses. Les propagandistes de bonnes nouvelles sont d’abord les politiciens concernés de la boutique de Geert Bourgeois (N-VA). Ensuite, viennent les gazettes francophones intéressées par ces fake-news pour d’autres raisons. .
Les directions de Soir, de Sud Info, de la dernière Heure et du Vif, poursuivent une curieuse logique, celle de vanter les qualités de la Région flamande. Pour elles, l’économie libérale mondialisée est l’atropine dont la Wallonie a besoin pour accélérer sa modernité.
Selon la propagande des patrons de presse, la Wallonie aurait tort de râler. Elle ferait mieux de suivre l’exemple du travailleur flamand, courageux, se satisfaisant de peu, etc.
Avant les élections du 26 mai, comment rétablir la vérité : la situation n’est pas bonne en Wallonie avec les MR aux commandes, mais elle n’est pas meilleure en Flandre.
La NV-A, qui a renversé le gouvernement fédéral sur le thème des migrations, n’est plus si faraude depuis le scandale des visas humanitaires, vendus à de pauvres bougres moyennant des sommes exorbitantes, par le meilleur ami de Theo Francken. Le thème de la migration est devenu toxique. Passer du bilan économique douteux, au thème récurrent de l’accueil des réfugiés en Flandre n’est plus possible. La N-VA s’empêtre dans une sale affaire, à un mauvais moment.
Du coup, le discours identitaire se change en un discours financier. Les questions d’argent reviennent en force dans le débat politique avec la transition énergétique, les réductions de charges et l’augmentation des dépenses publiques, autant dire que les Flamands ne sont pas aussi florissants que les gazettes le prétendent. C’est à qui se défile pour ne pas payer les factures. Les patrons s’affichent avec la N-VA, le Socialistische Partij avec les bourgeois et les travailleurs sans opinion. Le CD&V cherche l’accostage au meilleur endroit.
Les Groen, se voient déjà les arbitres de ce micmac. Ils s’y sont pris tellement mal pour chiffrer leur plan climat, que tout le monde se croit le dindon de la farce.
Qu’importe, le thème est porteur d’où la surenchère des autres partis. Dans un contexte de ralentissement économique, quoiqu’en disent la presse francophone, c’est plutôt ballot ! Le seul mérite de cette course à l’écologie, c’est d’avoir fait oublier les milliards de déficit structurel que laisse le gouvernement Régional flamand.
En Wallonie on ne fait pas mieux, ni moins bien. Les comparaisons sont difficiles, les économies n’ont pas les mêmes orientations, surtout depuis la moindre part prise par la métallurgie de part et d’autre de la frontière linguistique.

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La Région wallonne à aussi son content d’embrouilles. La liste dissidente créée par Alain Destexhe (ex-MR) canalise à son profit l’insatisfaction ambiante chez les bourgeois. C’est leur Marine Le Pen à ces gens là ! Sa droite alternative rend Michel et Borsus aphones. Bloquer le parlement wallon grâce à une unique prise, Destexhe démontre la fragilité de l’alliance MR-CD&V.
Certains dossiers en Flandre ont abouti à des réformes concrètes, notamment les allocations familiales, l’apprentissage en entreprise, le droit de succession et la justice des mineurs. Des investissements ont également été réalisés dans les infrastructures cyclistes, les logements sociaux et les bâtiments scolaires, la liaison Oosterweel, qui doit boucler le ring anversois, et l’extension du port d’Anvers.
Malgré tout, le gouvernement Bourgeois est tristounet. Les gazettes le taisent exprès aux Wallons, dans le but de les remotiver. En Flandre, « ni perspectives enthousiasmantes ni projets porteurs dans le chef de l’équipe gouvernementale, et la force du changement si chère au plus grand parti de Flandre ne s’est que peu exprimée. » (Daardaar magazine)
La réforme de l’enseignement est ratée, avec la baisse des résultats et confirmée par la ministre Hilde Crevits (CD&V). Les files d’auto aux abords des villes sont plus longues que jamais et la pollution de l’air croit partout. Geert Bourgeois a loupé le dossier climatique, en échec absolu. Les objectifs ne seront pas atteints. De Wever affirme que ce n’est pas grave.
Bref, la belle image de la Flandre triomphante, laborieuse et efficace qu’on essaie de nous faire passer pour voter MR, en perspective d’une reconduction de l’alliance avec la N-VA est de circonstance. Juste le temps aux débiles légers d’aller voter en croyant à ces salades !

18 avril 2019

Macron, tout feu tout flamme !

Le malheureux incendie de Notre-Dame de Paris prend une tournure mondiale. Éteint à Paris, il reste les images, si bien qu’ont peut le rallumer ailleurs. Même à Liège, ça sent le brûlé. Le journal La Meuse rassure les fidèles de la cathédrale Saint-Paul, en réfection elle aussi. Tous nos ouvriers du bâtiment sont non fumeurs !
Le constat est sévère les trois quarts des incendies des bâtiments classés ont lieu lors de restaurations. Les mesures de sécurité en prévention des départs de feu sont insuffisantes. L’État est négligent et mal placé pour féliciter les pompiers sur leur courage.
Pour un autre excès, Christine Defraigne (première échevine à la Ville de Liège) s’émeut à juste titre. Son collègue Boucher du MR, a cru malin d’exalter l’Europe chrétienne !
Elle a raison la bougresse. Fasciné par le feu, que Boucher soit touché par la foi, le regarde. De là à nous bassiner avec son Europe chrétienne, c’est insupportable au nom de la laïcité !
On devrait plutôt conserver de la modestie à Liège, quand on sait que la collégiale Sainte-Croix, fondée entre 976 et 986 par l'évêque Notger, monument classé et indissociable à l’histoire du Pays de Liège, est en passe de s’effondrer ! Ce ne sont pas les échafaudages soutenant ses murs qui pourront résister longtemps à la dégradation. Et que fait-on à Liège pour consolider des murs de deux siècles antérieurs à Notre-Dame de Paris ? Rien, voyons. Le drame anonyme ne compte pas.
Ce que je respecte dans les églises de jadis, ce sont les milliers de compagnons du devoir qui ont taillé et assemblé les pierres, les charpentiers, les verriers, les orfèvres avec des outils infiniment moins perfectionnés que les nôtres, qui ont laissé des merveilles architecturales que nous contemplons encore.
Ces compagnons « de la belle ouvrage » ont toujours privilégié les techniques, les styles et les matériaux de leur époque, pour réparer ou finir les édifices qui nous sont restés. En cela,Viollet-le-Duc, l’architecte de Badinguet, s’est montré respectueux construisant la flèche de Notre-Dame en matériaux « nouveaux » laissant croire à l’apparence ancienne avec la pierre extérieure, au milieu du XIX me siècle.

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Pourquoi ne reconstruirait-on pas les combles de Notre-Dame qui supportent le toit, en matériaux composite mille fois plus résistants et ininflammables que le bois, avec un coût bien moindre, plutôt que dévaster une forêt de chênes ? Ce projet devrait plaire aux écologistes ! Les compagnons bâtisseurs du moyen-âge l’auraient fait comme allant de soi.
Mais non ! chichi, embarras, on n’a pas fini de célébrer la reconstruction à l’identique comme la seule possible, sachant pourtant que du découpage de la poutre en chêne, à l’assemblage par goupilles, tenons et mortaises, tout sera fait à l’aide d’un outillage ultramoderne.
À l’heure où ces lignes sont écrites, on frôle le milliard d’euros de dons des grandes entreprises et des fortunes personnelles, récolter une pareille somme en deux jours relève du prodige. Comment se fait-il que l’on puisse se mobiliser si aisément pour reconstruire un monument et qu’il faille attendre des mois, voire des années et une inflation adéquate pour augmenter les salaires de 2 % ?
Depuis le mouvement des Gilets Jaunes, tout le monde sait que des travailleurs à temps plein n’arrivent plus à vivre décemment de leur salaire ! Sans compter les services publics, les transports et les hôpitaux qui grattent le fond des tiroirs pour satisfaire les plus élémentaires besoins des collectivités ! On s’émotionne de l’incendie d’un bâtiment et on ne voit pas une ville qui brûle, un pays qui s’effondre, étrange non ?
Macron sauvé par le gong, doit quand même une fière chandelle à l’incendie de Notre-Dame de Paris arrivé pile poil, pour que son discours, suite au grand débat, ait perdu de son intérêt explosif.
Une ancienne gloire des ronds-points, madame Levavasseur réapparaît après sont couac aux européennes. Elle encourage désormais les Gilets Jaunes à refaire leur charpente sociale, détruite par les casseurs et les flash-Ball, en vertu de la solidarité retrouvée des Français, depuis « le drame affreux qui nous frappe tous ».
Elle peut compter sur les indécrottables glandeurs des salles d’attente. Que ce soit chez le dentiste ou chez Macron, la passion d’attendre est universelle. Entre deux lectures de revues et brochurettes vieilles de six mois, il se chuchote, parmi les glandeurs, qu’un gouvernement, qui consacre un conseil des ministres complet à la reconstruction de Notre-Dame, ne peut pas être mauvais !
Vladimir et Estragon envisageaient de se pendre pour passer le temps, dans la pièce "En attendant Godot".
Macron, tout feu tout flamme, peut-il encore retourner l’opinion ?

17 avril 2019

La politique de l’émotion.

Pas besoin de l’incendie d’un monument prestigieux en Belgique, pour être en sidération.
Cet état général vient d’empirer à l’approche des élections du 26 mai.
L’orateur qui a toujours raison est en passe d’être remplacé par celui qui a toujours tort. D’où une certaine prudence des élites passées au crible de la suspicion.
Flaccidité du repos, les temps ne sont plus à la superbe, mais au repli chez soi. Les celliers payés par les électeurs, le bourgeois-député n’y descend plus que sûr d’y remonter quelque grand cru sans être vu. Il est de bon ton de paraître sans cravate, le geste sobre à regarder l’heure d’une Seiko, la Rolex dans le tiroir du bureau. Être logé aux frais de la princesse fait mauvais genre. En plein intérim, Charles Michel se fait tout petit rue de la Loi. Si ça se trouve, il finira par payer sa tasse de café au personnel de cuisine.
Le puissant organe de Denis Ducarme, c’est fini. Il vocalise dans le mezza voce. L’agression transphobe de Julia, en short place de la République a rendu Di Rupo prudent. Dans ses discours, il se garde de monter dans l’aigu. Le métallo qu’il faut séduire avant le PTB n’est pas particulièrement LGBTQ. Un haute-contre lui est suspect !
Le prêt à voter de mai prochain reste dans le classique et le déjà vu. Les vieux vestons sortent de la naphtaline. Il faut avoir l’air pauvre. Seul Reynders résiste à la mode sdf. Il a une réputation de dandy à soutenir. C’est au-dessus de ses forces, il est trop vaniteux.
L’avenir est aux pleurs discrets. L’art de retenir ses larmes, avec juste une humidité visible d’entre paupières, Macron dans le registre pourtant assez juste, lundi soir à Notre Dame, était de loin surpassé par le « surjoué » de la maire de Paris, Anne Hidalgo, derrière lui pour la photo d’hommage à la France calcinée. Prête aux sanglots, seulement retenue par la décence, elle était parfaite, madame Macron, spécialiste en effets de planche était très impressionnée.

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Comme à la fenêtre d’un convoi au charbon, les autres essayaient l’escarbille dans l’œil.
Quelques jours auparavant de ce drame absolu dont tout le monde va se remettre très vite, Daardaar, l’excellent magazine qui traduit en français des articles parus en flamand, observait des moments d’anthologie dans le staff politique de la Flandre éternelle : Joke Schauvliege, CD&V, en pleurs pour annoncer sa démission de son poste de ministre de la Région flamande à la suite de la polémique, qu’elle a elle-même déclenchée en indiquant que les marches pour le climat était le fruit d’un complot. Joke s’étant persuadée de sa connerie n’a pas pu se retenir de verser des larmes sur elle-même. Philippe De Backer (Open Vld) incapable de retenir ses larmes à ses adieux à la politique, quitter l’armoire aux confitures à 41 ans, il y a de quoi mouiller un mouchoir. Avant lui, Patrick Janssens (ex-sp.a), Philippe Muyters (N-VA), Meryame Kitir (sp.a) et Bart De Wever (N-VA), entre autres, avaient déjà allongé la liste des politiciens larmoyants.
Pourquoi cette montée des sensibilités dans la sphère politicienne ?
Stefan Rummens, philosophe en politique à la KU Leuven, nous met au courant : « Il y a belle lurette qu’ils ne sont plus des personnes inaccessibles dans une tour d’ivoire, mais des êtres faits de chair et de sang. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, nous, les électeurs, en savons plus sur leur vie privée. Et nous voulons la connaître. Les politiciens jouent sur cette évolution en dévoilant davantage leur personnalité. Par exemple, en débarquant dans toutes sortes de jeux télévisés, en participant à des séances photo dans des magazines ou en communiquant avec les électeurs via Twitter et Facebook. Ils sentent qu’ils peuvent très bien verser une petite larme et révéler ainsi un côté humain. Ce tabou est tombé. »
Ainsi, c’est en regardant l’amour est dans le pré ou toute autre connerie superbement relayée par nos machines à décérébrer, que nos sangsues du sang citoyen apprennent la sensibilité et non pas à la misère des plus pauvres ! Des Bekende Vlamingen qui se lancent en quête de leurs racines, aucun ne résiste, la patrie Flandre arrache des sanglots aux plus endurcis.
Comme le sujet est encore plus futile que je ne pensais, un autre professeur, un certain Ad Vingerhoets (Université de Tilburg), qui étudie nos larmes depuis des années, nous assure qu’un des effets de la télévision est qu’il est devenu de plus en plus normal de voir pleurer des personnalités.
Le revers de la médaille, c’est quand l’émotion mal simulée devient suspecte. Avant de se rougir les yeux, le chasseur d’électeurs doit bien scruter l’assemblée pour y sentir le courant favorable.
La larme discrète et de bon ton devant un public conquis, oui. Les sanglots longs comme des violons, ce n’est pas encore pour tout de suite.

16 avril 2019

Téléologie triste.

Ah ! Charles Michel en a fait de belles. Le royaliste-bourgeois Di Rupo peut lui en vouloir : le président du MR a banalisé la N-VA !
Dans sa soif de pouvoir, Charles n’a pas hésité. Entre l’intérêt du royaume et lui, il n’y a pas photo. Louis peut être fier. Son petit monstre de fils a avalé sa chique et fait des mamours à Bart De Wever, il y a cinq ans. Nous en recueillons les fruits vénéneux aujourd’hui.
Arithmétiquement, il était possible à cette législature de faire un gouvernement sans la N-VA. Il fallait ramer dans l’autre sens et faire appel aux socialistes des deux Régions. Cela n’aurait été ni pire, ni meilleur, mais le pays aurait évité le gonflement des muscles nationalistes flamingants que vient de résumer Jean Jambon.
« Si la N-VA est à nouveau le plus grand parti du pays en mai prochain, elle entend bien pourvoir le poste de Premier ministre, a expliqué lundi l'ancien ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, sur les ondes de Radio 1. "Que la plus grande formation politique prenne la tête du gouvernement est dans la logique des choses. Je pense qu'on peut gérer les affaires de manière encore plus efficace depuis cette place", a-t-il ajouté. » (7/7 magazine)
L’appétit du pouvoir chez les Michel va coûter cher à tout le monde. Non pas que le trône et l’autonomie de la Flandre intéressent, ce sont des péripéties qui se règlent entre bourgeois. C’est sur le plan social que la N-VA inquiète. Selon les dernières déclarations de l’illustre anversois, les salariés et les chômeurs n’ont pas fini de gémir.
Rien que cela, l’électeur centriste, avec un peu de jugeote, devrait sanctionner le MR.
La flemme de Reynders pour aller au charbon, la bêtise officialisée du petit Chastel et la tonitruante inconséquence de Denis Ducarme, n’avaient pas besoin de cela pour que le 26 mai ne soit pas une journée de rigolade pour le MR.
Grâce à Michel, en 2019 la N-VA joue gagnant. Jean Jambon et son ami Théophile Francken peuvent déclarer sans rire "Il y a cinq ans, il était impossible de trouver un soutien en Wallonie pour un gouvernement dirigé par la N-VA. Depuis lors, nous avons toutefois montré que nous sommes responsables et de bons gestionnaires".
Ce qu’a confirmé leur leader de Wever, ravi de l’aubaine d’un MR passe-plats aux ordres, capable de faire l’appoint pour un gouvernement plus déséquilibré que le précédent. La N-VA pourrait rassembler les partis flamands avec le MR qui cautionnerait cette coalition presque pure flamande, au fédéral, même si Charles perd encore des voix.
Très incertain quant à son avenir chez les libéraux, Didier Reynders l’a confirmé lui-même, en faisant sa cour au clan Michel « Un gouvernement avec la N-VA est toujours possible ».

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Reynders a besoin de l’accord de Charles pour candidater le secrétariat général du Conseil de l’Europe. L’institution paneuropéenne pâlit. La lumière médiatique accaparée par l’Union européenne, manque. Le phare, c’est lui ! Il en rêve au point qu’il est distrait et déjà ailleurs dans cette campagne électorale avec le MR bruxellois. Reynders est un poids mort pour tout le monde. Le clan Michel est tenté de l’évacuer à Strasbourg dans l’endormissement d’un secrétariat musée, pour ne plus le voir. D’autres pointures dans le bric-à-brac libéral font comprendre aux Michel que ce serait donner une prime à la paresse d’un inutile.
On en est là ! Et de fait, ce militant de la première heure est méconnaissable ! Il n’a plus la pêche. Il s’empâte sur ses dernières photos. Il attrape des bajoues. Ce n’est plus le beau Didjé de Liège !
Bart De Wever n’a cure des mésaventures d’un éminent du MR, ni même du MR. Il offre des places à l’incurie dans son cabinet idéal, pour rester dans la légalité. C’est tout.
Jean Jambon a remis les choses au point entre lui et l’ancien premier ministre. "Je pense que Michel a montré de quoi le centre-droit est capable, mais nous aurions pu en faire plus. Je reste positif quant à Charles Michel, mais il était toutefois le chef d'un plus petit parti. Les formations plus importantes peuvent être plus fortes".
On ne peut être plus clair.
Jean Jambon poursuivra la politique de Michel I, mais de manière "plus forte, plus efficace et plus rapide". La poursuite du jobsdeal, la dégressivité des allocations de chômage et tout un tas d’autres joyeusetés qu’il se fera un plaisir de nous faire déguster, comme le communautaire confédéral.
Il ne reste plus qu’à la gauche wallonne « progressiste » de compter sur Kriss Peeters du CD&V pour freiner un chouia la démolition du social.
Triste MR, triste fin, triste social-démocratie pour une téléologie d’une Belgique en liquidation.

15 avril 2019

Fric et fac.

Dans l’espace de liberté restant, à côté des pires conneries sorties de nos facs au service du fric, le délice serait de placer l’index du macchab Bernard Le Bouyer de Fontenelle dans le fion des recteurs.
L’espoir libéral placé-gagnant, le spéculatif, version réduite au savoir faire technique, a bouffé tout l’espace du subjonctif de spéculation. (Hein Bernard !)
Montesquieu écrivait certaines de ses pensées au conditionnel, prudent, dans le doute supérieur de Malebranche « Étant obligé de vivre avec les hommes, j’aurais été très aise qu’il y eût dans mon cœur un principe intérieur qui me rassurât contre eux ». Ah ! la correspondance des temps, cet imparfait du subjonctif après le conditionnel, cela avait un sens qui s’est perdu, foutre de dieu !
Ce monde n’est pas subtil. Le fric en est la cause. Ça sent l’égout depuis qu’on respire la merde libérale qui pousse à l’argent et à rien d’autre. L’intelligence a foutu le camp des auditoriums !
Ce parfum nidoreux sent la déplétion du sperme de l’adulte robotisé. Des industriels font l’éloge du péculat, les Michel y voient une preuve d’intelligence ! Du temps de Balzac, ils eussent été des commerçants louis-philippards, ils ne sont que des merdes philippardes !
On revit, en quittant ses proxénètes de la misère, à respirer ailleurs.
La liberté est le bien le plus recherché et le despotisme, le mal le plus honni.
Entre la condition d’être libre et celle d’être sous la conduite d’un despote, il existe des situations intermédiaires, qui font que l’on hésite entre qualifier une dictature libérale d’éclairée ou d’oligarque déguisée ? À la sortie des « lieux » de chez Didier, aussi dégueulasses que chez Charles, on réfléchit. Tirer la chasse d’eau soulage.
Une démocratie qui tourne mal, c’est la France. Une Région directement sous une domination malveillante, c’est la Wallonie.

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– Le rouleau est moins cher chez Aldi ! – Ouais t’as compté les divisions? – Il y en a moins ! – Non ? – Si. – Chez les Michel, t’en a plus, mais tu dois superposer trois feuillets, si tu ne veux pas t’autosodomiser ! – Alors ça revient au même ? – Non. – Si. – Ah ! les rats…
La Belgique ploie sous le poids de ses représentations et pourtant, malgré cinq gouvernements et de nombreux intermédiaires entre le citoyen et le pouvoir, quasiment la moitié du pays est prise en otage par l’autre, tandis qu’un gouvernement central se dispense d’être équilibré dans un rapport de non-neutralité entre les deux entités les plus importantes, au point de privilégier la principale, celle déjà naturellement majoritaire !
– Tu veux pas redire ça en langue actuelle ? – Au lieu d’un patron branque, t’en as trois, au moins... – Et tu fermes ta gueule ? – Ouais.
Le despotisme est inefficace. Il ne rend personne heureux.
Montesquieu dans les «Lettres persanes » explique le phénomène « Rien ne rapproche plus nos princes à la condition de leurs sujet, que cet immense pouvoir qu’ils exercent sur eux ». Raison qui fait les extrêmes de part et d’autre d’un pouvoir.
En France comme en Belgique, le pouvoir est condamnable, s’il bafoue la liberté des gens, leur seul bien inaliénable. Quand la liberté individuelle est un droit, le pouvoir d’un homme sur un autre ne peut jamais l’être.
La source du pouvoir est la force et la force n’est pas un droit.
Des forces exercée contre des gens qui protestent et celle exercée en réplique comme moyen de défense, les premières sont des crimes, la seconde une vertu. (Les gilets Jaunes devraient en faire des pancartes.)
Si la source du pouvoir est la force, il n’est pas de pouvoir légitime. La seule chose qui puisse légitimer un pouvoir, c’est son usage modéré et son abandon partiel à des fins altruistes.
Le pouvoir sans borne ne saurait être légitime, parce qu’il n’a pas une origine légitime.
C’est pourtant sans borne qu’en France, comme en Belgique, on impose violemment une politique qui n’a pas été décidée par le peuple, mais par une pression d’agents extérieurs.
Le résultat est devant nos yeux. Le pouvoir procède de la force, tandis que le droit procède de la raison. Au vu des circonstances, la force est plus puissante que la raison.

14 avril 2019

Un pouvoir bicéphale !

Comment naît l’ambition politique ?
Macron par exemple ? (J’aurais pu prendre Charles Michel, mais un fils d’ambitieux est naturellement porté à l’être).
Macron, jeune, est passionné par sa prof de théâtre, plus que le théâtre lui-même. Elle le domine et le subjugue. La juvénilité conjuguée au talent. Sa passion persévérante récompensée, il l’épouse contre vents et marées, entre à la banque Rothschild et gagne plus que bien sa vie. Ce qui ne gâte rien, elle est l’héritière de chocolatiers. Tout baigne.
S’ils n’avaient été que des êtres ayant assouvi leurs désirs, philosophiquement, ils se fussent condamnés à l’extinction progressive des feux, à craindre la décrépitude de l’une par rapport à l’autre et finir dans des face-à-face redoutables.
Macron se sépare de la banque et entre en politique, sans doute conseillé par sa femme qui avait tout à redouter d’un endormissement bourgeois.
Pour alimenter le feu d’une passion, rien de tel qu’en faire naître une complémentaire. Il saisit l’opportunité d’entrer à l’Élysée, dans le cabinet Hollande.
Nommé ministre par son découvreur, il entreprend avec sa femme un incroyable complot, comme si le secret partagé avec elle de cette entreprise donnait à leur entente un surcroît d’attachement qui s’appelle la connivence. Ils l’ourdissent au moment où leur bienfaiteur est confiant dans la loyauté de son ministre.
La politique ce n’est pas joli-joli. Il faut s’attendre à tout quand on y met les pieds. N’est-ce pas aussi par les situations qu’elle implique, que la politique dévoile le mieux le fond des individus, leur trognon comme écrivait Céline ?
Comment faire confiance à quelqu’un qui travaille à la perte de celui qui le distingue ? Est-ce que ce trait de caractère disparaît le jour où il entre en patron dans l’ancien bureau de Hollande ? Les psys vous diront que non.
Macron et son épouse font penser à Macbeth, cette tragédie de Shakespeare. Macbeth commet le crime de régicide pour s'emparer du pouvoir, poussé par son épouse Lady Macbeth. La fin de Macron sera-t-elle comme dans la pièce : la culpabilité et la paranoïa font peu à peu sombrer Macbeth dans la folie ?

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Pourquoi pas, puisque leur histoire est celle aussi d’un couple de théâtre. Elle, l’enseignante et lui l’étudiant doué, les traits fins, la chevelure bouclée comme un pâtre grec.
L'Histoire regorge de conquérants qui ont mal fini, après une période glorieuse au cours de laquelle ils ont su vaincre et dominer.
Philippe II de Macédoine, un borgne redoutable, sa férocité lui permit de vaincre les cités grecques, faisant de son fils Alexandre outre l’héritier, un des plus grands guerriers de l'Histoire. Macron n’est pas un fils de… Il faudra chercher ailleurs, laissant à Louis cette transmissibilité facilitant les pouvoirs à son fils Charles Michel, quoique la stature de grand guerrier, chez ce flandrin un peu gauche (pour un homme de droite) soit discutable.
Le Carthaginois Hannibal, peut-être, cauchemar des Romains, sa célèbre bataille de Trasimène non encore livrée par Macron contre les Gilets Jaunes, gagnée dans l’histoire préchrétienne et peut-être perdue dans celle postchrétienne par un président présomptueux ?
Antoine plutôt que César, Cléopâtre fit de lui l'ennemi de sa patrie par la corruption de ses charmes amoureux, de sorte que Macron en Antoine et Brigitte en Cléopâtre, un historien n’aurait nulle difficulté à fournir les arguments d’une dramaturgie, quoique l’inversion des âges contrevienne à la similitude.
Plus près de nous, Louis VI le Gros, obèse, Charles Quint une polypose nasale, pas question non plus de la maladie de Crohn de Louis XIII, ni des hémorroïdes de Richelieu, alors ?
Détraqué par l’ambition politique, on touche à l'infirmité liée au pouvoir : la pathologie mentale invisible, la maladie secret d’État ! C’est l’histoire de Bouteflika contredite, le non-dit français.
Un chef que l'on sait malade, c'est toute son autorité remise en question.
Le passage devant les électeurs (télé, radio, reportages, interviews, photos), change la donne : le chef doit être parfait. Il doit représenter l’image d'un pays en bonne santé.
Avec Macron, Charles VI Le Fou, pas encore, mais qui sait ?
Brigitte Macron, des deux la personnalité la plus forte et la plus intelligente, la République ne lui ayant donné aucun pouvoir n’a rien à réclamer. Ce dont on peut être sûr, c’est que sans elle, Macron n’aurait jamais été président. C’est curieux, comme les journalistes font semblant de ne pas s’en apercevoir !

13 avril 2019

Capitole et Roche tarpéienne !

Nous avons quelques raisons de détester la politique européenne, pour se tirer du mauvais deal de l’UE ! Nous ne le ferons pas. C’est une question de connivence entre la Commission européenne des traités et le mouvement libéral représenté en Wallonie par le MR et en Flandre par l’Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open-VLD). Quant à la France, la macronie est la représentante majoritaire du libéralisme autoprogrammé progressiste.
Malgré la dévastation antisociale du néolibéralisme dans l’économie des pays occidentaux, la vente au privé des propriétés de l’État par ces partis majoritaires, va bon train. Les capitaux qui ont échappé au fisc et aux impositions servent à acheter des biens publics, un comble !
Les profits des aéroports de Charleroi et de Liège tombent dorénavant dans les poches du privé. Les libéraux n’ont pas cru demander l’avis des Wallons. En France, Bruno Lemaire, ministre des finances, vient d’obtenir de la majorité REM du parlement, le feu vert pour la liquidation d’entreprises publiques rentables : les aéroports de Paris et la Française des jeux.
À cette occasion, une chose importante est survenue. Le PR (parti républicain) a fait cause commune avec les Insoumis, les Verts, le PC et les débris du PS. Cela serait déjà une curiosité. Que vienne s’y greffer le RN (Rassemblement National ex Front) de Marine Le Pen, c’est de l’inédit. La macronie joue sur la mise hors circuit du RN au souvenir des extravagances fascisantes de Jean-Marie Le Pen, ce qui avait permis de faire élire les trois derniers présidents (Chirac, Sarkozy, Hollande) en assurant des majorités inespérées face au père, puis à la fille Le Pen, au deuxième tour des élections.
Ce scénario prend un sacré coup à cause de l’impudence de Macron, malgré les Gilets Jaunes et le naufrage de l’aéroport de Toulouse vendu aux Chinois. Le président poursuit un programme qui se révèle le plus à droite de tous les présidents précédents, presque le copier/coller de celui de Fillon.
L’aversion de l’opposition est telle pour la politique de Macron, que ce dernier a réussi le tour de force de liguer toutes les oppositions contre lui, ce qui ne s’était jamais vu auparavant !
Ce fait nouveau est capital. En effet, la différence est si ténue entre une droite dure et un nationalisme calculateur, que parier sur le libéralisme de l’un ou le nationalisme de l’autre apporterait un lot d’inconvénients, sans qu’on ne devine qui serait le moins mauvais.
La privatisation est une aberration économique. En France, les privatisations autoroutières ont engendré des hausses de tarifs pour les usagers. Les concessionnaires ont exploité des rentes de situation exorbitantes, dénoncées par le mouvement des Gilets jaunes.
À cause de Macron, Marine Le Pen est devenue fréquentable On peut épiloguer là-dessus. L’opposition parlementaire s’y est résolue pour mettre un terme, le plus rapidement possible, à cette calamité inédite qu’est la politique de Macron.

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Ce genre d’alliance momentanée serait dangereux pour la gauche ? L’exemple belge est un cas d’école, celui d’un pouvoir qui cherche une majorité. Charles Michel est passé de la détestation insurmontable à l’amour « raisonné » pour atteindre au fauteuil de premier ministre, passant de l’invective au flirt avec Bart De Wever, même si avant la consommation, en bon évêque, au Carême Michel à baptisé carpe, des carbonnades flamandes.
On en revient aux alliances honteuses qui ont jusqu’ici permis aux partis bourgeois de se maintenir, même minoritaires.
Le débat politique qui consiste à identifier un point commun entre deux individus ou deux courants opposés pour les renvoyer dos à dos et les condamner d’un même élan, c’est fini.
Le PS belge joue aux vierges effarouchées, par rapport à la N-VA et… a souvent fait la pire des politiques en s’alliant au MR ! Quelle différence y a-t-il entre cette droite et cette extrême droite ? Je voudrais bien qu’on me le dise. Je n’en vois plus !
Le mot sous forme d’insulte ou de mépris « extrémiste » a longtemps servi à condamner des tempéraments, des comportements jugés excessifs par les uns, hardis selon d’autres qui ont permis parfois des choses extraordinaires. Charles De Gaulle en fuyant Pétain a été longtemps considéré comme un extrémiste. Faut-il rappeler.
En somme, un extrémiste est quelqu’un qui n’a pas encore réussi à convaincre une majorité que ce qu’il a été, était largement erroné.
Louis Sébastien Mercier affirmait dans son Tableau de Paris que « les extrêmes se touchent » car « les grands et les canailles se rapprochent dans leurs mœurs ».
Je ne prétends pas inciter à des rapprochements contre nature. J’en reste à la réflexion sur les exemples repris.
Et s’il se prévalait du sauvetage du pays, comme on sait Di Rupo royaliste et bourgeois, pour atermoyer à l’exécution de la Belgique ou sous d’autres prétextes, je le crois capable de faire un gouvernement avec le Vlaams Belang !
Après cette législature, je déteste autant le MR que la N-VA et même le Vlaams Belang que je place sur un pied d’égalité dans mon aversion profonde. Va savoir pourquoi, transposée à la France, cette aversion disparaît de voir l’opposition unie contre l’exécrable politique de Macron. C’est toute la conclusion pratique que j’en tire.

12 avril 2019

Pas de Brexitation inutile…

On ne savait pas l’Europe si fayotte et les Anglais si pot de colle. Maintenant on sait.
Les dirigeants européens vivent un chagrin d’amour, non partagé par quatre cent millions de personnes. Va-t-elle partir, la perfide Albion et se jeter dans les bras de qui ? L’immonde Trump qui n’en est pas à sa première maîtresse !
Les gens du peuple, ballottés d’une Merkel à Kramp-Karrenbauer, d’un Macron à lui-même, en ont soupé du Brexit, des Brexiteurs et des trolls qui se grisent de mots. Ils ne font rien d’utile et laissent les gens de plus en plus démunis, écartés des enjeux du Bejeweled Blitz (1) et de moins en moins intéressés par cette Europe là.
Après le 26 mai une fournée d’Anglais nommés à grands frais députés européens, sera autorisée à saboter jusqu’au 31 octobre. L’usine à gaz n’avait pas besoin de ça pour fonctionner de travers.
Indépendamment du salaire, ça ne coûte pas rien un député européen, un ou deux jours par mois au parlement de Strasbourg.
De report en report, la Commission a eu ce qu’elle voulait en cela appuyée par les grands idéologues que sont les magnats de la grande presse. Leurs cannes blanches ont été guidées par Donald Rusk, Merkel, Macron, Juncker et consort qui tiennent à leur Grande Bretagne pour des raisons de business parce qu’ils croient que sans elle, le cac40 va plonger et qu’on aura droit à la cata économique.
Ce qui est faux évidemment.
Tous les grands conflits qu’ils soient armés ou économiques se sont toujours traduits par des coups de fouet galvanisant les énergies spéculatives, générant de grands profits.
La guerre de 40 a permis la naissance de grandes fortunes sur les débris de certaines autres. De ce combat de chacals, les pauvres n’en ont rien à cirer.
Le Brexit en est un. C’est une opportunité de rebattre les cartes, loin des peuples. Ce serait peut-être même un second plan Marshall financé par l’Europe pour un nouveau deal !
Il n’est pas jugé comme tel parce que dans le remue-ménage, les profits changent de mains. Des affaires s’effondrent, d’autres se fondent. La dyschlésie des uns fait l’entérite des autres. Cela inquiète les milliardaires qui voient se pointer des concurrents.

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Les magnats des oligarchies risquent de perdre le contrôle des urnes, dans les remous d’une guerre de replacement des caïds de l’économie.
De ces péripéties, une seule assurance : l’Europe se fout des gens.
Les traités européens sont dirigés contre et non pour les peuples, depuis qu’ils font payer la crise économique de 2008/9 par les classes moyennes et inférieures et non par les banques.
Seuls comptent les marchés. Ce que vont dire les places financières, les réactions de Trump et de Xi Jinping, toute cette intellection néolibérale de laquelle je n’ai rien à foutre.
De ce chambard, le monde retient son souffle. Il en découle « …une extension flexible jusqu'au 31 octobre, cela signifie six mois de plus pour le Royaume-Uni pour trouver la meilleure solution possible » se gargarise Donald Tusk.
Je ne sais pas si Verhofstadt a dit vrai l’année dernière au sujet des Anglais. L’Angleterre freinerait depuis toujours une socialisation de l’Europe en étant l’œil des Américains à l’intérieur de la forteresse. Nous verrons si l’Anglais dehors – ce qui traîne un peu – l’Europe retrouvera des couleurs et s’intéressera davantage à ses citoyens.
Dans l’alternative contraire, c’est tout le tralala à Bruxelles et les levers de rideau à Strasbourg qui risquent de mal finir.
En Belgique, l’Europe n’a permis qu’aux rentiers des partis politiques d’y aller ronfler à l’aise, sans aucune honte comme Messieurs Deprez et Michel.
Cette image des Institutions européennes est partagée par une majorité de gens qui sont persuadés qu’on s’y moque d’eux.
L’Europe des bureaux ne serait qu’une extension des grandes écoles peinant à caser leurs brillants sujets, une académie sans chapeau melon, mais avec de belles bottes de cuir pour nous botter le cul, au nom de l’intelligence supérieure des élites auxquelles nous ne comprendrons jamais rien.
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1. Bejeweled Blitz est un jeu vidéo de puzzle anglais téléchargeable, publié par PopCap Games.

11 avril 2019

Gérard Deprez jusqu’au 26 mai !

Deprez Gérard est comme Zizi Jeanmaire, il ne peut pas quitter son truc en plumes discrètement, et partir sur la pointe des pieds en danseuse élégante qui aura vécu et bien vécu de belles années de pantouflage à l’Europe, avec la complicité d’un nouveau Noureev : Louis Michel, lui aussi raccrochant ses chaussons.
C’est un thème de philosophie « Il suffit de se croire important pour l’être ». Ces deux là le sont devenus en importunant le monde, avec la persévérance d’un placier en démonstration d’aspirateurs. Ils ont fait la joie de deux générations de journalistes libéraux réformateurs, comme ils le sont tous.
Ils aimaient Gérard Deprez quand il refaisait surface avec son schnorchel pour nous pomper l’air. Avec son sourire MR, sa lèvre moqueuse et les yeux pétillants de belle garce PSC, il nous vendait la peau d’un de ses bienfaiteurs. Puis, il nous sortait une vanne du temps de Mazarin !
Il fait ses cartons à Strasbourg dans un complet anonymat. Les portiers ne le reconnaissent pas. Même avec son badge, Gérard doit sortir une pièce d’identité.
Cet homme est un mystère. Comment au Mouvement Réformateur est-on reconduit dans les mandats rémunérés quand on n’est pas de la famille Michel ? Lui en a été régulièrement sans qu’on sache comment ! Même Didier Reynders a du mal, surtout qu’on sait qu’il est plein de mauvaise volonté à la section MR de Bruxelles-ville !
Gérard, ancien beau gosse, a pu plaire dans l’antique PSC. Gamine, Joëlle Milquet en était bleue. Il a cru l’entraîner au bar d’en face, en lui passant une main autour de la taille. Il s’est pris une mandale et elle a fait le CDH à elle toute seule.
Le marlou s’est vendu au MR avec soi-disant un gros paquet d’électeurs, à négocier. Didjé et Gros Loulou ont été arnaqués : quelques bigotes… ses vieilles amours de sacristie. Mais Gérard a charmé les MR, l’œil à la Marlon Brando, comme du temps où Joëlle tombait raide ! Il a fait sa cour à la mère Michel. Il s’est révélé l’indispensable napperon brodé sur un coin de cheminée. À tu et à « trois » dans le ménage !

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Et le voilà au pot de départ, avec son petit baluchon, la tignasse frisette et grisette, l’air malheureux. Juste encore un petit mot au micro implore-t-il des yeux, avant de basculer dans le néant, comme s’il venait d’un autre endroit !
Sa dernière vanne : « Je ne souhaite pas que Theo Francken fasse partie d'un futur gouvernement", a-t-il dit à un préposé de La Première (RTBF), qui avait pris la précaution de se renseigner au haut-lieu pour s’assurer que Gérard avait encore droit à l’antenne.
Oui, Madame, Gérard ne veut pas partir sans qu’on sache que le faiseur de roi c’est lui !
Les notes, qu’il a laissées sur le bureau du MR, pourront en témoigner pour les dix prochaines années, quand Gérard sera à la pêche aux thons du côté des îles Marshall.
L’artiste libéral européen revient saluer en baisser de rideau. Il a trouvé une noble cause. Il entre une dernière fois en croisade aux noms des soudanais que Francken expulsa avec la collaboration des représentants du régime venus de Khartoum, pour prendre livraison des futurs gibiers de potence et déjà culs de basse-fosse en Belgique.
Juste cause, s’il en est. Mais qui se souvient encore de ces malheureux voués à la destruction loin des yeux et « des droits de l’Homme », dans un Soudan pétrifié de terreur par l’islamisme strict ?
Qu’avait fait Gérard en son temps, pour empêcher ces meurtres différés ?
On ne sait plus.
En 2014, la N-VA s'est retrouvée au gouvernement par le fait du CD&V, pas du MR, a-t-il souligné. Ah ! bon. L’épisode soudanais, la pique contre Francken, c’était juste pour blanchir le MR de toute promiscuité avec la N-VA !
Franchement, Gérard continue de nous prendre pour des imbéciles.
La veille de décrocher et n’ayant plus rien à perdre, le voilà qui paie sa dette au MR ! Étrange animal que Deprez. Il n’a plus besoin de jouer les reconnaissants, que ne l’avait-il été avant !
Après le 26 mai, poursuit-il "je ne dis pas, on repart avec la N-VA mais je dis qu'on ne pourra peut-être pas faire sans".
Gérard veut bien, mais sans Francken…
Et pas un mot gentil pour Didier Reynders ! Il en veut toujours à Didjé d’avoir voulu le dégommer de sa place à prébendes le coup avant ces élections du 26… Rancunier, va !
Adieu Gérard ! On ne peut pas dire que tu auras compté beaucoup en Belgique, mais malgré tout, le petit peu que tu aies fait, aura fait bien du tort à tout le monde.
C’est ce que tu cherchais, non ?

10 avril 2019

Le Grand Débat !...

Pour assécher le terrain sur lequel les Gilets Jaunes bataillent depuis des mois, il y avait deux solutions.
La première aurait fait que le pouvoir reconnaisse s’être trompé et fasse droit aux deux principales exigences des Gilets Jaunes, rétablir l’ISF – ce qui était facile – et procéder à de nouvelles élections, subsidiairement remplacer lesdites par référendum – ce qui était impossible de la part des gens en place.
Macron représente les intérêts de la droite française. C’était capituler en rase campagne. Logiquement, il ne lui restait plus qu’à démissionner.
La deuxième consistait à trouver une formule d’attente d’un retournement de l’opinion publique. Les énarques, dont la présidence est friande ont donc soumis un plan en trois phases à Macron qui l’a adopté. Nom de code : le Grand Débat.
Préparation par un travail au corps des populations. Macron a fait le tour des mairies, comme le général fait le tour des popotes, avec des logorrhées dont certaines durèrent six heures !
Les Gilets jaunes étaient toujours dans les rues le samedi.
Puis, le premier ministre Edouard Philippe s’institua organisateur du Grand Débat. Chacun était invité à y participer. Grand succès de participation selon l’Élysée. Gérôme Firquet, politologue, n’y voit qu’un apport évident des 18 à 19 % des électeurs, ceux qui initialement votèrent Macron. Le reste de la population est resté dans ses quartiers, comme dirait le militaire.
Les Gilets Jaunes étaient toujours dans la rue.
Enfin, nous voici à la conclusion, moment redouté par le pouvoir et par les énarques qui risquent leurs têtes.
La synthèse par Édouard Philippe est en cours.
On sait déjà que certaines propositions seront écartées, mieux auraient été évitées et ne seraient pas entrées dans le cahier de doléances, l’ISF notamment.

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Pour faire semblant de ne pas toucher aux pensions et pour faire plaisir à Jean-Pierre Delevoye rapporteur sur la question, l’âge de la retraite restera fixée à 62 ans, avec un système de bonus incitant les titulaires de petites pensions ou de pensions incomplètes d’aller jusqu’à 65 ans ou plus. Autrement dit, les pensionnés qui revendiquaient une meilleure qualité de vie, auront le choix entre végéter à partir de 62 ans avec une retraite inchangée ou poursuivre le travail dans l’espérance d’une meilleure pension à condition d’avoir un employeur compréhensif, bien entendu. C’est ce qui s’appelle une revendication satisfaite par de nouveaux inconvénients sans qu’il n’en coûte rien à la collectivité.
Le reste est à l’avenant. Il n’y aura pas de taxes spécifiques liées à l’écologie, mais certaines majorations dans des domaines différents seront versées dans le programme écologique. Ce qui est une manière détournée de faire payer le gros de la population sans que les riches contribuent davantage à l’écologie, alors qu’ils sont manifestement par leur train de vie les plus gros pollueurs.
La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité serait une mauvaise idée (dixit Gérard Darmanin).
Après de faux bruits, rumeurs et bouteillons lancés par le pouvoir afin de sonder les gens, le prince prendra la parole pour donner son avis, le seul qui compte de toute manière. Il procédera à des changements selon ses vues.
Les Gilets Jaunes seront toujours dans la rue. Ils n’auront vraiment pas été consultés et le pays restera ingouvernable.
Voilà ce que l’on peut dire de concret. L’essentiel sera dans le signal que le pouvoir recevra des élections du 26 mai (la France ne vote que pour l’Europe à un tour). Si Macron reste en tête (les sondages le donne au coude à coude avec Marine Le Pen, mais ils sont peu fiables), c’est que sa réplique à la colère de ceux dont on occulte systématiquement l’existence aura fonctionné, sinon la France est repartie pour de nouvelles séquences de flash-Ball et Castaner reparti dans ses délires sur sa conduite de l’ordre public.
Cette machinerie a quand même un bonus à son actif.
Les poursuites contre l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, vont leur train… cette fois de sénateur, grâce à la commission du Sénat qui a déposé au parquet de Paris ce dossier explosif. Celui-ci a ouvert une enquête pour "entrave à la manifestation de la vérité". Le bonus, c’est qu’on n’en a peine parlé dans les médias.

9 avril 2019

C’est pas sérieux, c’est du belge.

Une actualité chasse l’autre, c’est bien connu.
Certaines ne sont rappelées qu’en fonction de l’anecdote. La guerre en Libye entre factions rivales est de celle-là. Pourtant, elle remet en question la participation de la Belgique à l’OTAN, ces guerriers du bon deal qui ont déposé Kadhafi et plongé le pays dans l’anarchie.
Les américanolâtres s’en féliciteront, d’autres jureront que la Belgique n’a rien à y voir. Il faudrait savoir de quelle manière on adhère à un pacte pouvant entraîner une action militaire, sans que la Belgique soit impliquée en qualité de pays membre ?
La visite éclair en Libye de MM. Nicolas Sarkozy et David Cameron, le 15 septembre 2011, consacrait le succès de la guerre menée par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) contre les troupes du régime de Mouammar Kadhafi.
La Belgique obtenait sa part de gloire et de mérite dans une action qui sauvait des centaines de milliers de gens et débarrassait le pays d’un tyran, a-t-on dit.
Quelques centaines de milliers de morts plus tard, peut-être un million, au lieu de reconnaître notre contribution surtout à « foutre la merde » en Libye, personne en Belgique ne reviendra sur un traité qui nous mène à faire la guerre sur un autre continent « pour conserver l’intégrité de notre territoire » !
Aujourd’hui encore, les milieux de pouvoir ne s’interrogent pas sur l’utilité du pacte atlantique et sur la vassalité de l’Europe aux USA que cela implique.
Pour rappel, Di Rupo était premier ministre. Avec les libéraux, il n’avait que des louanges et des félicitations à transmettre aux troupes victorieuses, jouant les démiurges avec sa fausse modestie habituelle.
Oui, la politique de Kadhafi fondée sur le clientélisme et le régionalisme, était haïssable, mais au même titre que l’Arabie Saoudite et Israël l’étaient à diverses raisons, ils le sont toujours.
Géopolitiquement, le régime Kadhafi, avec sa rhétorique nationaliste et anti-impérialiste, avait contribué à la construction d’une identité nationale.
L’OTAN et la Belgique ont dégagé le terrain pour une guerre civile. D’anciennes rivalités locales, ranimées par le conflit, se sont ajoutées à l’insurrection et à l’opposition traditionnelle entre centre et périphérie. La dissémination des armements que nous avons vendus avec la France et l’Allemagne à Kadhafi ont aggravé la situation. Les embryons d’Etat et d’armée régulière érigés sous le règne de Kadhafi se sont volatilisés avec lui. Aucune structure officielle disposant du monopole légitime de la violence n’a pu se constituer, du fait de la concurrence entre villes, factions et régions, ce qui fit le lit de l’État islamique.
Aucun parlementaire de la majorité n’a demandé des comptes à nos chefs victorieux du tyran, quand celui-ci, mort un 7-65 en or de la FN à la main, un tas de tyranneaux de village sont sortis de la boîte de Pandore, aussi meurtriers et sanguinaires que feu le colonel.
C’est à se demander si Trump voulant se débarrasser de Maduro par les armes, nous n’enverrions pas un contingent belge pour en découdre au Venezuela ?
L’OTAN et ses imbrications concernent directement les Belges dans les deux élections du 26 mai, l’Europe qui tarde à se socialiser et la Belgique fédérale, avec les gros matous N-VA et PS, finalement d’accord sur nos alliances économico-stratégiques.
Que je sache, c’est silence radio à Bruxelles sur une politique autrement plus importante à l’avenir, que de savoir si dans des communes à facilités on doit ou ne doit pas réclamer des formulaires en français !
Reste une veste à endosser pleine de trous, ramassée entre deux conflits libyens. Elle concerne le dégel des fonds libyens confiés par l’ONU à la Belgique méritante.
C’est Reynders qui l’endosse. Déjà en perte de vitesse dans son parti, affaibli par tous ceux qui l’ont lâché ces cinq dernières années, mal aimé à la Fédération bruxelloise du MR – le comité se plaint de sa mauvaise volonté – le voilà pris en flagrant délit de mensonge, puisqu’il a toujours déclaré ne pas être intervenu dans le dossier du dégel des fonds libyens et qu’on a son courrier aux autorités libyennes qui prouve, au contraire, qu’il était bien à la manœuvre.

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Alors que le drame Libyen, dont nous sommes en partie responsables, n’intéresse personne, reviendra-t-il chatouiller nos consciences de la friponnerie : un milliard et demi de dollars que Reynders a versés dans les poches de factieux libyens et de ses amis industriels ?
Dans cette ténébreuse affaire dirait Balzac, pas que Didjé à se ficher du monde, Charles Michel s’est mis à finasser avec le prince Laurent qui veut en croquer aussi légitimement que les autres et à qui Michel a fermé le guichet de la banque au nez.
Cette affaire enterrée hâtivement le 15 mars par les députés en Commission reste un mystère, comme tout ce qui touche aux affaires sérieuses qui ne sont jamais résolues en Belgique.
La situation chaotique en Libye l’est tout autant. À la différence qu’ici nous sommes soi-disant dans un État de droit !

8 avril 2019

Belgique 41° température rectale.

Cette fois est-ce la bonne ? La machine infernale est enclenchée. Ce n’est pas le 26 mai que le conformisme belge va péter son usine à gaz, mais le 27 au vu des résultats. L’interlude va être long. Charles Michel va se faire des pépètes au moins pendant un an aux affaires courantes.
La même ambiance à perpète que mercredi dernier à Tour & Taxis entre Bart De Wever et Jean-Marc Nollet, Charles Michel pourrait aller jusqu’à la pension en intérim.
D’abord, des trapézistes s’apprêtent à quitter le navire pour ne pas voir le chapiteau faire faillite. Après tout, on les a payés pour être responsables. Ils ont pris l’argent et ont laissé la responsabilité à ceux qui restent, responsables mais pas coupables, comme a dit Fabius…
Citons le vétéran Louis Michel, dit le roublard innocent à vie, qui ne briguera plus aucun mandat après le 26, 42 ans de gavage n’en ont pas fait une oie blanche. Gérard Deprez, Machiavel, quitte le MR qui l’a nourri, blanchi, logé, ayant frôlé la prépension la législative dernière. Joëlle Milquet, la vamp in fine d’une ténébreuse affaire s’en va apaisée, les mauvaises langues disent affaissée. Et quelques illustres au pot de départ, Delpérée, Onkelinx, Cheron, Durant, de Croo père.
Le match de Wever – Nollet ne les intéresse plus. Ils vont vivre de la rente, comme José Happart, depuis sa fermette observatoire sur le plateau de Herve.
Ont-ils jamais été intéressés ? C’est à cause d’eux qu’on en est là aujourd’hui. On rassure les âmes sensibles. Leur retraite sera exempte de toute difficulté financière. Vous y avez pourvu, merci pour eux. Aucune réclamation n’est admise. Le matériel non emporté est en l’état bien connu de l’acheteur (nous) ! Louis risque même de faire des misères au niveau des trois ou quatre pensions, au même titre que ses salaires qu’il trouvait sous payés.
Le match sans eux sera sanglant… augmenté des ardoises qu’ils ont laissées.
Les suivants déconnent déjà ! Loi climat, environnement, fiscalité, avenir de la Belgique, politique migratoire : entre le leader de la N-VA et le coprésident d'Ecolo, tout y est passé.
Deux visions de la société diamétralement opposées. On va regretter Gros Loulou, avec lui c’était catastrophique, mais ce n’était pas grave.
Sur le climat, les deux sont aux antipodes, ils se parlent sous condition de ne pas s’entendre.

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Nollet enfonce le clou. Bart De Wever fait semblant de résister à la douleur. De Wever défend un système économique libéral indéfendable. Aucune des mesures préconisées par la N-VA n’atteindra son but. Les cochonneries sont mises sous le tapis.
L'éco-réalisme est la dernière combine de la bourgeoisie pour faire semblant de faire de l’écologie, tout en continuant de pisser dans l’eau de Javel. De Wever insiste sur le fait qu'il faut définir un équilibre entre la transition écologique et la compétitivité des entreprises. On ira donc vers les 3 degrés de réchauffement, une pollution définitive, mais rassurés sur l’état de la croissance. "L’autorité flamande nous dit que, en 2020, la Flandre ne sera qu’à – 4,7% de réduction des gaz à effet de serre. Il s’agit d’une faible réduction en regard de la baisse de – 15,7% décidée en 2005, et voulue par l’Accord de Paris sur le climat. »
Passons le volet migratoire, De Wever est contre la migration des francophones en Flandre, inutile de lui demander ce qu’il pense des Libyens et des Syriens.
Question salaire, les voilà d’accord sur la nécessité d’augmenter l’écart entre les bas salaires et les indemnités de chômage. De Wever turbine à la méthode initiée par Di Rupo et reprise par Michel : supprimer l’allocation de chômage après deux ans. Nollet est partisan d’un relèvement du coût salarial.
Un extrait de presse est significatif de l’ambiance « Les sondages suggèrent que la famille écologiste et la N-VA seront après le 26 mai, deux groupes conséquents à la Chambre. Travailleront-ils ensemble dans un même gouvernement ? « Pas même quand les poules auront des dents » (De Wever).
On a là deux visions du monde totalement antagonistes. Comment va-t-on arranger la popote du fédéral, puisqu’on n’a pas voté de révision de la Constitution et que le confédéralisme n’est pas pour tout de suite ! Il ne reste plus que la solution de se faire la gueule quatre ans.
Pour financer quand même un État au bord de la dépression nerveuse, faut-il des impôts nouveaux ou faire des économies ? C’est trop. Ces questions foutent le bordel !
Le coup d’envoi de la campagne électorale indique qu’on n’est pas près d’un accord gouvernemental de sitôt.

7 avril 2019

L’éloquence discursive.

Il manquait au discours préélectoral de Di Rupo, le pathétique de celui de Charles Michel, lorsqu’il vilipendait la N-VA, pour ensuite diriger le pays avec elle, au point de former avec Bart De Wever, un duo quasi amoureux, le grand émotif libéral lui passait tout !
Voilà qu’Élio accomplit le préambule de la même performance !
Il l’a même « martelé » selon les journaux Le Soir et Sudpresse.
"On peut, il faut, former un gouvernement sans la N-VA". Le président du PS est excédé, paraît-il, par la ligne de communication du MR de Charles Michel, qui met en garde contre un présumé grand dessein PS-N-VA, après les élections du 26 mai. Charles jaloux d’Elio ?
"Le prochain gouvernement fédéral, ce sera avec la N-VA sans le PS, ou avec le PS sans la N-VA. J'espère que c'est clair, cette fois". C’est ici qu’intervient le martèlement annoncé plus haut. Au MR, on est satisfait. Le prochain gouvernement ce sera encore avec le MR !
Au fond, on sait ce que vaut la politique de martèlement préélectoral. Par le passé, le PS n’a jamais rechigné à faire alliance avec le MR, ni avec le CDh (ex PSC), les courants les plus en pointe de l’économie libérale, bien plus dures que la N-VA actuelle.
Qui se souvient encore de Max Buset (PS) et du pacte scolaire de 1958 ? Le PS de l’époque s’était lancé dans un compromis sur la laïcité qui fait toujours le bonheur de l’extrême droite aujourd’hui. Il déconstruisit toute la laïcité enseignante humaniste. Depuis, on a compris entre le discours et les faits, il y a un boulevard.
Le même Di Rupo s’était lancé jadis dans l’apologie des gouvernements mixtes dits de compromis. Chacun négocie une part de son programme, afin de ne pas léser tout à fait ses électeurs. Dans les faits, ces compromis n’ont jamais produit autre chose que des électeurs de gauche cocus sur toute la ligne. Ce qu’a toujours contesté Di Rupo.
Que révèle, à part l’effet de menton en imitation à celui de Charles Michel, son « tout mais pas Bart De Wever » ?
Il révèle une sottise ou une fourberie, au choix. Je ne prends pas Elio Di Rupo pour un sot, mais pour un « furbo », mot italien à mi chemin entre notre « fourbe » et un sens poussé de la diplomatie, insulte en français, qualité de gouvernance en italien.
Di Rupo sait très bien que la politique de compromis, dans laquelle son parti est engagé depuis plus de cinquante ans, se plie à la réalité des chiffres pour consommer la démocratie sous forme d’alliance et des places à prendre.
Si la N-VA est incontournable en Flandre, Elio Di Rupo ayant l’opportunité de monter un gouvernement d’alliance avec la N-VA, le fera sans aucune espèce de difficulté morale.
Mais, il y a autre chose qui gratouille Elio Di Rupo, au point qu’à la tribune, l’aigu de la voix monte étrangement dans les vocalises du haute-contre, faisant hurler les chiens. .

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Ce n’est pas le dédain que Bart affiche des immigrés, des chômeurs, le goût des bas salaires et des cisaillements dans les indemnités maladie, qui affligent Di Rupo. C’est le séparatisme qui travaille la Flandre, depuis le temps où elle n’a plus aimé le roi et vu ses églises se vider. Di Rupo n’est pas séparatiste, avec le patronat et la bourgeoisie, il adhère à la Belgique de l’Expo 58, ses truismes, ses tautologies, sa patrie et son roi.
Di Rupo est un homme du présent tourné vers… le passé ! Il croit avoir réussi à faire du PS un parti de gauche à l'Américaine, qui n’est ni marxiste ni Quaregnonnais.
Aussi curieux que cela puisse paraître – je sais que rares sont les personnes qui pensent ça – mais, de son point de vue, il a raison de défendre politiquement le conservatisme du PS. Il défend son gagne-pain !
À l’examen, il ne tiendrait pas le coup une seconde devant le modernisme d’une gauche qui constate l’échec de son socialisme. L’électeur de gauche considère l’idée du capitalisme que se fait le PS, plus dépassée que le capitalisme lui-même !
Qu’adviendrait-il si Di Rupo se mettait à concurrencer le PTB sur ce qu’il conviendrait de faire pour rendre de la dignité aux travailleurs, de la considération aux gens, des perspectives d’avenir moins misérables ? Mais il se mettrait lui-même dans l’embarras, puisqu’il croit toujours la société pareille à celle qu’il a connue, jeune italien émigré, qui a progressé incontestablement depuis et dont il croit le PS capable de la faire repartir !
Son discours répulsif à l’égard de la N-VA fait partie de ce jeu-là. Il chuchote la même mélodie du bonheur, connote son royalisme et sa nostalgie de l’Expo 58 du village de le Belgique heureuse.
Étrangement pour quelques temps encore, le public aimera les has been. C’est son pied de moule qui fait coller Di Rupo au wharf de cette société là.
Résistera-t-il au gros temps proche ?
L’échec confirmé, s’il tentait du hollandisme pour rattraper l’électeur, aux élections suivantes, il n’atteindrait pas les 10 %.
Voilà pourquoi il doit jouer le conservatisme et le bourgeoisisme toujours dans la tête de beaucoup de Belges qui ont du mal à percevoir la société des années 2030 qui se profile Le MR en est au même point, du reste.
Di Rupo a consulté, paraît-il, deux millions d’électeurs. Il a conçu un plan de réforme fiscale. Il n’est pas le premier. Il a oublié qu’il n’est pas devant le Bankomat, mais derrière.

6 avril 2019

Dépouillé avant dépouillement…

…c’est le cas de l’électeur qui vote « convenable » en oubliant que Charles lui a déjà piqué son portefeuille.

Petit vade-mecum à l’usage des élus (à ne pas jeter sur la chaussée)
.
Un homme politique digne de ce nom ne pense pas en fonction de la durée de son mandat, il voit bien au-delà. Il n’échafaude pas de plan de carrière au détriment de l’intérêt public. Il s’intéresse à la géopolitique, même si son contrat avec les citoyens le cantonne à des préoccupations purement locales.
Étonnamment les élus des grands partis de pouvoir sont tous bien d’accord sur ses principes généraux.
Le hic, c’est qu’aucun ne les respecte.

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Carnet d’un électeur insight. (Introuvable en librairie)

Les discours du PS et du MR sont aberrants. Il y a aujourd’hui, avec les progrès de la science et des connaissances, des certitudes qui ne peuvent être contredites sous peine de conduire les gens à des impasses et ceux qui les y conduisent à être des criminels.
Tout le monde le sait, le système économique néolibéral est incompatible avec une gestion équilibrée des richesses naturelles, que son principe est déterminant des futurs désastres et que, malgré cela le discours majoritaire reste invariable depuis le siècle dernier où l’on n’attachait nulle importance à l’exploitation sans limite des richesses de la planète et où l’on croyait à la croissance infinie.
Du système social qui se voulait sans classe, vient de surgir la contestation visible des Gilets Jaunes qui nous fait obligation de repenser cette société autrement que comme la voyait Elio Di Rupo dans son bêtifiant discours d’avant 2008 et qui a orienté le PS dans la politique social-démocrate, vers ce que l’on a appelé la société du mérite.
Tout qui sort des écoles avec un diplôme aura un bon salaire et une promotion adaptée à la qualité de ses études, dit-on encore dans les réunions politiques à l’ancienne.
Les écoles sont divisées entre les élites et les classes inférieures. Au lieu de former des humanistes avant tout, on y spécialise à outrance, si bien que l’on peut en sortir avec un diplôme universitaire et rester ignorant toute sa vie, comme on peut très bien y glander au fond de la classe en attendant l’âge légal pour chômer et être d’une intelligence supérieure.
Malgré cela des populations du bas de l’échelle se sont instruites sans diplôme ou presque. L’école sert aujourd’hui à faire prendre patience aux diplômés et à culpabiliser les autres.
Ce qui devait arriver est devant nous, cette population intelligente qu’on croyait abrutie, voit bien les inégalités sociales et la pauvre vie qu’on lui destine. Étonnez-vous après cela, messieurs, qu’il y ait des violences qui sont des signes d’impatience que l’on peut contester, certes, mais qui demandent d’urgence une solution.
Ce traitement du social, non seulement c’était une illusion, mais en plus il a joué sur l’allongement de la société bourgeoise dans sa définition actuelle.
Si bien qu’en fonction d’un système prêt à rendre l’âme, MR et PS persévèrent dans la conduite austère des affaires sous prétexte d’honorer une dette qu’aucun État européen aussi riche ou pauvre soit-il, ne remboursera jamais. Enfin, ces partis se focalisent sur une réussite économique à propos de quelque chose qui est déjà obsolète et largement dépassé.
À ces ratages d’ordre privé, il fallait ajouter l’erreur de stratégie de toute l’Europe, toujours obnubilée par la puissance américaine, affiliée à l’OTAN et reprenant à son compte toutes les querelles économiques de Donald Trump.
Si l’Europe veut se dévassaliser des USA, elle n’a qu’une seul alternative, renvoyer l’OTAN dans ses foyers, fonder une armée européenne, puisqu’il n’y a pas d’autre alternative pour exister géopolitiquement et surtout laisser s’affronter les deux géants économiques que sont les USA et la Chine, en recherchant une alliance avec la Russie, pays européen s’il en est, avec ses défauts et ses ambiguïtés, certes, mais nécessaire si l’on veut construire réellement une Europe qui ait de la consistance.
Or, que font nos mauvais prophètes Charles Michel et Elio Di Rupo ? Ils militent contre leur propre camp et contre les intérêts des peuples européens en s’américanisant au point que la dernière foucade flamendo-belge a été d’acheter des avions de chasse aux Américains, alors que l’Europe en produit de meilleurs ! (1)
Quand on entend les raisonnements pour l’OTAN et cet atlantisme bêlant de Charles Michel, l’emploi des commerces de proximité autour des bases et des états-majors de l’OTAN, on comprend pourquoi cette politique de l’épicerie, à terme détruira même les emplois des épiciers !
Ce personnel politique cumule une somme importante d’erreurs. Il reste déterminé à ne pas changer d’un pouce l’ensemble de sa politique d’une bêtise confondante. Il s’apprête à nous demander de déterminer un choix entre le bleu et le rose ! De témoins, il nous demande d’être complices !
Plutôt manger mon bulletin de vote.
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1. La concurrence par appel d’offre ne tient pas dans le cas de l’avion chasse Lockheed. L’Armée américaine ne s’équipe pas en matériel militaire en Europe par appel d’offre !

5 avril 2019

Attendez-vous à savoir…

Il fallait s’y attendre, dans la perspective d’un gouvernement PS-N-VA, Bart De Wever prend les devants. Puisque l’excuse ne sera plus économique après l’échec de Charles Michel (ce qui ne veut pas dire qu’on changera l’économie néolibérale), elle portera sur l’immigration et le communautaire.
C’est malin de sa part. Après le 26 mai, Di Rupo se trouvera devant un dilemme, négocier sur l’immigration pour mieux progresser sur le communautaire, comme si de rien n’était.
Pour tout dire, l’Anversois sait bien que l’immigration sera de toute façon contenue. Les lois belges et les décisions européennes dans le sens d’un renforcement de la surveillance des frontières, le pacte honteux avec Erdogan faisant de la Turquie un camp de concentration, on est paré.
Il peut donc faire semblant de lâcher du lest. 2.100 € de revenu net d’une famille, pour avoir le droit de rapatrier des enfants d’immigrés établis en Belgique. Le président de la N-VA sait bien que cette concession ne remplira pas les salles d’attente de Zaventem.
Di Rupo aura ainsi l’occasion de faire savoir à sa troupe d’électeurs de première génération que des progrès ont été accomplis sur l’immigration grâce au socialisme. Quelques concessions supplémentaires plus loin, De Wever lui laissera le bénéfice de la qualité d’accueil améliorée, dans le projet du nouveau gouvernement.
La vaseline appliquée bien onctueuse, on entrera dans le réel. La N-VA remet le thème de la compétence des Régions à l’ordre du jour. C’est un programme modéré qui prend à contre-pied le Vlaams Belang, mais personne ne sait ce que cette modération réserve de modifications au pays.
Bart De Wever pourrait très bien remuer chez les socialistes le souvenir du Mouvement Populaire Wallon qui aurait applaudi à la fin de la Belgique, si les socialistes l’avaient voulu dans les années soixante. La génération qui a fait carrière au PS et s’est enrichie sur cette renonciation a disparu, avec son dernier représentant Philippe Moureaux. Les successeurs sont-ils toujours heureux d’avoir renoncé à l’indépendance de la Wallonie alors que ce sont leurs aînés qui ont vécu sur le prix de leur trahison ?
C’est sur cette idée qui semble bizarre aujourd’hui à la plupart des Wallons qui ont oublié la vague indépendantiste de 60, que Bart De Wever pense ramener petit à petit le social-libéralisme francophone à un confédéralisme tout sucre tout miel, pour ne pas faire peur.
Carl Devos, politologue à l’Université de Gand : « …on en viendrait à oublier que le gouvernement est tombé sur la question migratoire. Le thème a été remplacé par le climat et le pouvoir d’achat… la migration ne fera plus reparler d’elle avant quelque temps ».

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Quoi de mieux que raviver le nationalisme ? Pas tant pour remiser l’immigration au fond d’un placard, que pour faire oublier que le programme économique de Michel ne conduit qu’à une poussée d’urticaire sur le social que Bart De Wever veut éviter, avec ce qui est assez curieux, l’approbation de Di Rupo lui-même qui craint que s’embarquer sur le pouvoir d’achat, c’est se faire battre d’avance par les arguments du PTB.
Reste donc le communautaire, cqfd.
De Wever fait de la corde raide avec le Belang. S’il se montre trop radical, les électeurs du centre passent illico chez Alexandre De Croo.
Carl Devos : « De Wever a changé son fusil d’épaule et verrait d’un bon œil, sur le plan national, une coalition « bourguignonne » (sp.a, Open VLD et N-VA). Il a donc tout intérêt à ne pas se rendre infréquentable pendant la campagne. »
Vu ainsi sur le plan national, il va de soi que le PS de Di Rupo a sa chance.
L’immigration remise au placard, c’est aussi pour Theo Francken au sein de son parti un coup qui le ferait redescendre loin derrière son leader, lui qui se croyait déjà calife à la place du calife.
De Wever aurait profité de l’affaire Kucam (ce membre de son parti, ami de Francken, qui aurait monnayé au prix fort des visas humanitaires).
Reste à établir un programme de la reprise du chemin du confédéralisme. De Wever a sa petite idée.
Nous allons vivre une législature bizarre. Rien ne sera fait sur les deux modifications essentielles à savoir le social et l’écologique. Quoi de mieux que les socialistes pour orchestrer cela. Tout convergera vers un confédéralisme qui aura le chic de faire croire que c’est mieux pour tout le monde et pour l’économie libérale. Comme de bien entendu, cette politique sensiblement la même que celle de Charles Michel ne profitera qu’à la bourgeoisie de haut niveau, comme toujours. Mais ce sera l’occasion pour le MR de crier au scandale, comme d’habitude.
Reste une petite formalité : les élections. Les instituts de sondage sont formels : dans la piste aux étoiles, il y en aura peu de nouvelles. C’en est au point qu’on devrait faire l’économie des urnes et se fixer sur le choix des sondages. Le temps des algorithmes est venu, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ni Michel, ni Di Rupo, ni Bart De Wever sont des robots, ce sont des images subliminales dont le projectionniste nous est inconnu.

4 avril 2019

Soyons brefs !

À tout prendre, on dirait que les élections de mai n’intéressent personne en Belgique. Ce serait croire qu’il suffit de lire la presse pour se transporter au temps où le chocolat coulait dans les rivières et que ma grand-mère lisait « Bonne soirée » au coin du feu. En réalité, le sujet est tabou, il s’agit ni plus ni moins de remettre en cause le système économique si l’on veut une justice sociale et sauver la planète par la même occasion. Les deux sont liés et sont chacun d’une importance extrême. Les conséquences en sont tellement graves pour l’ordre établi que la bourgeoisie veut repousser le dossier au plus loin possible dans le temps, et surtout pas maintenant !
Donc, dans la société bourgeoise à laquelle, bon gré mal gré, nous appartenons, il est interdit d’en parler.
Cependant, deux partis bravent cette interdiction : le PTB et Écolo.
Il est par conséquent dans la logique d’un condominium d’intérêts économiques, européens et atlantistes que l’on évitât de rencontrer ces deux fâcheux trop souvent à propos de l’événement du 26 mai.
Enfin, dire que le 26 est un événement, c’est peut-être faire trop d’honneur à une mascarade à la fin de laquelle les masques tombent pour s’apercevoir que ceux qui prendront la parole au nom de tous, sont triés sur le volet, le même volet depuis cent cinquante ans.
Alors de quoi vont être meublés les jours qui viennent ?
Le sujet du jour ce sont les rapports « apaisés » entre le PS et la N-VA.
La presse ne veut entendre rien d’autre.
Il semble que l’aporie vers laquelle court l’économie, les SDF dont le nombre devrait inquiéter, le plastic qui fait mourir les cachalots et le réchauffement qui va vers les trois degrés (et ce n’est qu’un début), n’intéresse que le PTB et Écolo, exclus des débats, donc qui ne devraient en principe n’aboutir à aucune prise de conscience. C’est tout juste si on leur concède d’ouvrir des débats en-dehors du cadre délimitant la Belgique, dans le périmètre qu’on leur a concédé par bonté d’âme et pour ne pas faire mentir le droit à la parole, comme une concession octroyée par complaisance.

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Déjà que les états d’âme du PS ne sont pas d’un grand intérêt, ce mini événement n’est pas propre à rehausser l’attention portée à la politique de la Belgique.
Et, ne serait-ce que cela, n’est-ce pas déjà un objectif « estimable », glapissent nos intellectuels ?
Faisons mine de nous intéresser aux faits saillants du jour.
Le PS a décidé d'annuler tous ses duels télévisés avec la N-VA. Il n'y aura donc pas de grand débat national entre Paul Magnette et Bart De Wever comme en 2014. Le PS a complètement changé de trajectoire.
Contrairement au sujet majeur dont nul ne se préoccupe, celui-ci a au moins le mérite d’être à portée de tous, comme dans une émission de Cyril Hanouna.
Eh ! bien non. Où le Soir et la Dernière heure voient une décision qui n’est que le reflet d’un affrontement interne entre deux flambeaux incandescents, celui de Di Rupo et celui de Magnette, la malignité publique y verrait plutôt un appel du pied à la N-VA pour un futur accord de gouvernement PS, N-VA, du Charles Michel préélectoral à rebours, dont on se souvient des cinglants reproches à ce parti flamingant, aussitôt démentis par des propos amoureux dans une alliance étonnante.
C’est parce qu’il faut bien passer par les élections, mais si on pouvait supprimer cette tradition, les partis au pouvoir ne demanderaient pas mieux et je ne suis pas sûr que l’opinion publique, travaillée comme elle l’a été depuis la guerre froide pour chanter un hymne à la liberté, sans savoir si c’est la liberté tout court ou la seule liberté d’entreprendre, serait bien capable d’approuver.
Bouteflika libéré de tout contrat en Algérie, on le verrait bien faire carrière au MR en quête de personnalités ! Ce serait l’occasion d’articles fabuleux, des éditorialistes en bavent !
Pendant ce temps, les interrogations fusent toujours dans les journaux à propos du manque de réplique du PS à Bart De Wever, plus fort en gueule que jamais : « Alors, que s'est-il passé entre temps? Comment expliquer ce refus du PS de débattre avec son principal adversaire politique de l'autre côté de la frontière linguistique? S'agit-il d'un aveu de faiblesse comme le prétend le parti nationaliste? D'un choix stratégique? Nous avons soumis nos questions à Nicolas Baygert, expert en communication politique. » (Les journaux les plus lus)
Au risque de décevoir tout le monde vous n’aurez pas la réponse de Nicolas Baygert. C’est dommage, parce qu’il s’agit d’un cas d’école. Quand on n’a rien à dire, comment peut-on facturer un contrat d’expertise ?
La bataille d’ego entre Di Rupo et Magnette n’aura pas lieu dans cette chronique. Je prie les lecteurs de bien vouloir me le pardonner.
C’est au-dessus de mes forces !

3 avril 2019

Macron : psychotique ?

On connaît le tranchant de deux philosophes Emmanuel Todd et Marcel Gauchet, pour leur franc parler et la hardiesse de leurs hypothèses.
Lors d’une conférence récente à Science Po et qu’on peut retrouver sur Youtube, ils ont émis quelques idées qui partent dans diverses direction, certes peu approfondies et donc forcément incomplètes, mais qui illustrent bien le désarroi de la société française et par conséquent belge dans sa proximité wallonne de langue et de frontière avec l’Hexagone.
Après cette conférence, j’en ai déduit que la plupart de mes interrogations dans des chroniques étalées sur plus de dix ans portaient sur des isonomies parallèles et qu’elles se trouvaient confirmées par les deux conférenciers.
Voici les réflexions qu’elle m’inspire.
L’événement majeur est bien celui des Gilets Jaunes, spontané et non récupéré par les partis politiques traditionnels.
Il dénote un malaise général de la société française et pourrait-on dire, de la société européenne qui interroge sur les élites, l’économie et la rupture entre les gestionnaires et les administrés.
Ils ne croient pas et moi non plus que la fracture sociale prendrait fin, même si les manifestations du samedi des Gilets Jaunes s’arrêtaient.
Les Gilets Jaunes ont enclenché une interrogation majeure sur le devenir, bouleversant les cadres et les croyances. Ils dénoncent toutes les impostures dont le pouvoir se rengorge. Ce dernier tente de prolonger un type de société qui s’éteint rapidement, malgré les efforts pathétiques qu’il fait.
Les élites autoproclamées n’en sont pas réellement. Les diplômes ont démontré leur dangereux penchant à délimiter un clivage entre ceux qui ont un CV valorisant, contre tous les autres dévalorisant. Ce qui fait que les trois quarts des intelligences de cette société ne sont pas employés et mieux, ne sont plus amenés à s’exprimer. Par effet d’isolement en bienfaits reçus, les diplômés qui « ont réussi » ne comprennent plus la population, en la considérant comme inapte et irresponsable.
L’effet mondialiste de l’économie a encore accentué ce défaut grave des intelligences les conduisant par conséquent à un mauvais jugement et donc à la bêtise. Et on arrive à ce paradoxe que plus on va à l’école et plus on se spécialise dans les sciences, plus on devient bête ! C’est-à-dire dans l’impossibilité de globaliser ses connaissances pour se définir vraiment comme quelqu’un d’intelligent.
Un mot sur les journalistes : la peur de perdre l’emploi et le peu de chance d’en trouver un autre en cas de licenciement, les rendent dépendant de la pensée dominante.
Ce qui fait la force des Gilets Jaunes tient aussi dans l’incapacité de Macron et de son gouvernement de les comprendre. Les dernières nominations montrent bien que Macron est dans un déni permanent de la situation sociale et politique.
En cela, le système présidentiel français est en quelque sorte conçu pour rendre celui qui est au sommet complètement parano. Le caractère de Macron, en sa qualité d’ancien banquier, le pousse à s’occuper de tout et donner son avis à chaque décision que doivent prendre les ministres dans l’exercice de leur fonction.

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Si bien qu’à la deuxième année du quinquennat, la crise des Gilets Jaunes non résolue, tout est bloqué, les réformes qui devraient être faites dans les délais ne le sont pas, mieux, à la lumière des événements, il apparaît que la plupart de ces réformes ne vont plus dans le bon sens, si l’on tient compte qu’elles avaient été faites dans l’esprit d’une économie de marché, mondialisée et à vive concurrence, modèle qui justement a conduit à l’effondrement de la cohésion sociale de ce pays. Nous sommes à la veille de changer de modèle économique et Macron poursuivrait donc son programme de réformes qui datent de ce concept périmé !
Enfin, les deux conférenciers ont émis des doutes sur la capacité de Macron de comprendre les événements en entrant carrément dans le domaine psychique du personnage.
Macron est-il fou ? Dit ainsi, cette question est déplacée, enfin je le pense. Mais que le bonhomme ait une intelligence peu adaptée et en incapacité de juger d’une situation pour en trouver la solution, c’est vraisemblable. Son narcissisme est évident. Le narcissisme est une disposition de l’esprit déterminante dans les décisions à prendre qui ne tient pas compte des avis des autres. Ces logorrhées en public m’inquiètent. Il a une raison qu’il oppose à chaque raison concurrente, c’est-à-dire qu’il s’écoute parler et n’assimile pas ce que les autres disent pour un enrichissement personnel, mais pour trouver des arguments supplémentaires contradictoires, confortant son raisonnement initial.
C’est en cela que ce président est dangereux, au point de nuire à la Nation.
Je me demande si le couple fusionnel qu’il partage avec Brigitte Trogneux n’est pas de nature à renforcer la tendance narcissique par un enfermement dans un délire qu’on appelle en psychiatrie un trouble psychotique partagé ?
L’affaire Benalla révèle en partie ce trouble psychotique par un attachement aveugle du personnage, qui n’a rien à voir avec l’amitié partagée, mais montre plutôt une tendance à la haute estime de son jugement qui devient par là définitif.

2 avril 2019

Process crimes

L'époque est grandiose !
Sur le temps que les médias, attachés au pouvoir comme le morpion aux poils du pubis de madame la marquise, découvrent la calomnie, la rumeur et les fake-news, ces trois calamités incluses d’origine dans les portables des Gilets Jaunes et de leur complice Facebook, le grand air de la Calomnie s’entonne dans les palais du pouvoir en toute impunité.
Nos Rouletabille, qui roulent surtout pour les gens en place, font mine de s’étonner d’une pratique qui date de la plus haute antiquité.
Dans la première partie du spectacle, Macron entre en scène à propos de Geneviève Legay, 73 ans, bousculée par un de ses sbires, des faits niés par lui, reconnus par la justice. Ce qui ne gâte rien, le dénigrement de la citoyenne sur son militantisme et son âge, joint ainsi l’ignominie à la mauvaise foi. Mais silence, c’est la parole du président !
L’apothéose du spectacle, revient à Donald Trump et au procureur général William Barr, à propos du rapport Mueller sur la mise en cause du président et la légitimité de son élection !
Le vendredi 22 mars 2019, Robert Mueller transmet son rapport final au procureur général William Barr. Plusieurs centaines de pages deviennent quatre pages à double-interlignes. Si William Barr a pu écrire sa lettre en quarante-six heures, c’est qu’il a toujours su ce qu’il allait y mettre : Donald Trump est hors de soupçon !
Mais le rapport en lui-même reste top secret et malgré les souhaits unanimes du Congrès, il ne sera sans doute jamais publié !
Deux faits sont connus de façon précise, fort éloignés l’un de l’autre sur l’importance qu’on leur attribue, certes, mais ont un point commun : l’intox !
Personne n’est mis en accusation par Mueller. Barr n’a trouvé aucune trace «inappropriées ou injustifiée», attachée à l’élection du président.
Voilà tout ce que les Américains savent et ils devront s’en contenter. Place à la rhétorique manipulatrice du pouvoir qui ne se prive pas de s’en donner à cœur joie.
L’Amérique a son BFMTV, c’est Fox News. Sur la chaîne, le présentateur glapit à la minute qui suit la fin de la déclaration de William Barr : il y avait eu « non-collusion ».
«No Collusion Day!», c’est la fête sur Fox News, sans se fonder sur aucun fait publiquement établi ou susceptible de l'être, et pour cause, le rapport est interdit. La cause est entendue. Mueller a fait perdre de l’argent aux Américains et les Démocrates en sont pour leur frais.
Dans la grande nouveauté actuelle, outre la fausse nouvelle approuvée comme vraie par les médias dès qu’elle émane du pouvoir, les faits ne sont pas essentiels.
En l’absence de tout fait connu, les républicains proclament la victoire et inventent les leurs. En l’absence de tout fait connu, les Démocrates s’avouent vaincus.
C’est exactement ce qui se passe partout et en France notamment après le tour des popotes de Macron le mois dernier, pour son grand show de débats et c’est ce que vient d’illustrer en Amérique le rapport Mueller.
Les journalistes, à écouter Jean-Michel Aphatie jusqu’à l’écœurement, recoupent les informations à plusieurs sources, avant de les diffuser… sauf quand la source jaillit de l’Élysée comme la vérité sortant du puits !
C’est ça le journalisme aujourd’hui en Amérique, comme en Europe.

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Dorénavant, il n’y a pas de crime, pas de complot, aucun acte répréhensible ne peut être commis émanant des autorités.
La suite discrédite à la fois le pouvoir et le journalisme. L’affaire Trump devient l’affaire Mueller ! À la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders annonce que le département de la Justice a fourni « une disculpation totale et complète » du président. La question devient « Mueller a-t-il failli, après vingt-deux mois à traquer des faits inexistants ?».
Désormais, en Amérique et en Europe, le public s'informe sur les réseaux sociaux, plutôt qu'en lisant la presse ou en reluquant les mimiques d’Apolline de Malherbe, sur BFMTV !
Si les faits avaient une importance incontournable, l’idée que les républicains ont « gagné » et les Démocrates « perdu » sur les conclusions d’un procureur aux ordres, ferait l’objet d’une vive critique.
De même, Macron, au mépris des faits, concluant à l’imprudence d’une femme âgée au milieu d’émeutiers, serait condamné à l’unanimité par la presse.
Ce qui se passe en Amérique comme en France est de la même nature, le pouvoir gagne. Il est le plus puissant et dispose de plus de moyens.
Les limites sont atteintes. Dorénavant les publics américain et européen attachent plus d’importance aux nouvelles diffusées par des circuits parallèles, que par les officiels.
À tout prendre, une fausse nouvelle sur les réseaux sociaux est plus roborative à entendre, qu’une fausse nouvelle des grands médias. Alors, pourquoi s’en priver ?

1 avril 2019

Veritas est in puten. (1)

Les techniques d’appropriation des consciences, par le matraquage au quotidien des news, se poursuivent contre vents et marées. (2)
L’avantage de leur coût élevé, les met hors de portée des classes sociales subordonnées à la dominante. Outrance contre outrance, désormais la population a un vecteur d’idées qui s’appelle Facebook.
Les rapports conflictuels entre les classes sociales s’en trouvent moins déséquilibrés. Les forces d’argent ont un patrimoine audio-visuel, des magazines et de la grande presse, à disposition. Une voix discordante est désormais possible et le combat est moins inégal.
Le public doit aiguiser son sens critique capable de sortir les « fake » des « news thrown to public opinion”. Facebook arrive à point nommé. Le terrain est piégé, mais il est riche.
La vigilance s’impose, les rédactions de la presse subventionnée par nos impôts, doivent être dénoncées, comme ne servant pas à des fins démocratiques.
Toujours est-il que la machine à formater les « bons » citoyens fonctionne à plein régime.
Elle joue sur la peur et suggère systématiquement que le soutien des partis de pouvoir est une démarche citoyenne. En Belgique, on a vu que Charles Michel et le MR n’excluaient pas l’extrême droite quand ils en ont besoin, mais restent inflexibles sur l’extrême gauche.
La machine à faire des voix relie les nouveaux obstacles actuel à des événements anciens qui ont perturbé le cours de l’histoire : les guerres, les grèves, les génocides, l’antisémitisme, le nazisme, le communisme, bien amalgamés, souvent déformés, dans une approximation de l’Histoire qui déshonore l’université.
Elle veille à ce que la population soit constamment sous influence, usant de slogans simplistes. Elle recourt aux symboles archiconnus et hyper cités.
Elle empêche par influence dans les médias à la propagande adverse d’avoir sa place dans la vie démocratique. Elle exagère les enjeux et reste dans un registre dramatique et emphatique.
Il arrive à certaines périodes de tension extrême que le public ne marche plus. Ce sont les Gilets Jaunes en France et la progression du PTB en Belgique.
Le discours officiel, partagé par tous les partis d’alternance au pouvoir, n’est plus crédible, dépassé par les événements. L’impuissance du pouvoir à modifier le réel selon ses fins, son rôle cesse d’être magique.

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C’est le cas aujourd’hui.
La tragédie du Traité de Lisbonne que seuls les partis ont approuvé sans la consultation des peuples, a contraint les gens à l’austérité.
Les pertes sociales, travailler plus, être moins indemnisé des périodes de chômage, allonger la durée du temps de travail, le droit à la retraite, tout semble aller normalement vers la peau de chagrin de la part de ces messieurs.
Bientôt, le pouvoir sera obligé de recourir à la force publique et à la contrainte, partout en Europe. Il le fera tout en poursuivant la propagande axée sur la nécessité par les lois de la concurrence, la force des Traités européens et la croissance indispensable au rétablissement des comptes.
Le baratin à chaque fois que le peuple « devra » perdre des plumes, sans savoir pourquoi il les perdra, use les nerfs des gens. Le comble, tout le monde sait que l’argumentation libérale est mensongère, y compris l’électorat MR. Celui-ci, bien drillé reste dans la crainte que la faucille lui coupe les choses de la vie et que le marteau ne l’assomme à la façon des bœufs dans les abattoirs ! Et ça marche… enfin de moins en moins bien !
La crise américaine de 2008 propagée en Europe par la force hégémonique du dollar aurait pu être remboursée par ceux par qui le scandale arrive, à savoir les banques, les organismes de prêt, l’actionnariat des fonds américains d’investissement et quelques autres établissements de fines escroqueries. Or, par les Traités européens, en accord avec la position libérale, la responsabilité a été détournée. La population a été rendue responsable de la crise. Les banques ainsi que les autres indélicats ont évité la faillite. Non seulement ils échappèrent aux sanctions, mais ils surent tirer des profits extraordinaires nouveaux !
Il se pourrait que la récidive de l’arnaque d’un capitalisme débridé ne soit plus possible aujourd’hui. En Belgique, le discours du ministre de finances de l’époque, à savoir l’ineffable Didier Reynders, ne passerait plus !
Faut-il attendre une nouvelle crise ou faire payer ces scélérats tout de suite ?
---
1 Littéralement « la vérité est en train de pourrir », littérairement « la vérité est au fond du puits ».
2. C’est ainsi que ce mardi, France 5 a invité à C à vous un commissaire de police et l’épouse d’un gendarme. Ils ont parlé de l’attentat du Bataclan ! Tout ça à la veille du 1er mai et de la manifestation des Gilets Jaunes, après avoir insisté lourdement sur « les voyous » dixit patrick Cohen, à propos des Blacks blocs. Il paraît que c’est une émission apolitique ! À C dans l’air, l’émission précédente, Christophe Barbier était venu faire son petit effet anti Gilets Jaunes, faisant ainsi de France 5, une concurrente de BFMTV dans le cunnilingus à M. Macron.

Veritas est in puten. (1)

Les techniques d’appropriation des consciences, par le matraquage au quotidien des news, se poursuivent contre vents et marées. (2)
L’avantage de leur coût élevé, les met hors de portée des classes sociales subordonnées à la dominante. Outrance contre outrance, désormais la population a un vecteur d’idées qui s’appelle Facebook.
Les rapports conflictuels entre les classes sociales s’en trouvent moins déséquilibrés. Les forces d’argent ont un patrimoine audio-visuel, des magazines et de la grande presse, à disposition. Une voix discordante est désormais possible et le combat est moins inégal.
Le public doit aiguiser son sens critique capable de sortir les « fake » des « news thrown to public opinion”. Facebook arrive à point nommé. Le terrain est piégé, mais il est riche.
La vigilance s’impose, les rédactions de la presse subventionnée par nos impôts, doivent être dénoncées, comme ne servant pas à des fins démocratiques.
Toujours est-il que la machine à formater les « bons » citoyens fonctionne à plein régime.
Elle joue sur la peur et suggère systématiquement que le soutien des partis de pouvoir est une démarche citoyenne. En Belgique, on a vu que Charles Michel et le MR n’excluaient pas l’extrême droite quand ils en ont besoin, mais restent inflexibles sur l’extrême gauche.
La machine à faire des voix relie les nouveaux obstacles actuel à des événements anciens qui ont perturbé le cours de l’histoire : les guerres, les grèves, les génocides, l’antisémitisme, le nazisme, le communisme, bien amalgamés, souvent déformés, dans une approximation de l’Histoire qui déshonore l’université.
Elle veille à ce que la population soit constamment sous influence, usant de slogans simplistes. Elle recourt aux symboles archiconnus et hyper cités.
Elle empêche par influence dans les médias à la propagande adverse d’avoir sa place dans la vie démocratique. Elle exagère les enjeux et reste dans un registre dramatique et emphatique.
Il arrive à certaines périodes de tension extrême que le public ne marche plus. Ce sont les Gilets Jaunes en France et la progression du PTB en Belgique.
Le discours officiel, partagé par tous les partis d’alternance au pouvoir, n’est plus crédible, dépassé par les événements. L’impuissance du pouvoir à modifier le réel selon ses fins, son rôle cesse d’être magique.

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C’est le cas aujourd’hui.
La tragédie du Traité de Lisbonne que seuls les partis ont approuvé sans la consultation des peuples, a contraint les gens à l’austérité.
Les pertes sociales, travailler plus, être moins indemnisé des périodes de chômage, allonger la durée du temps de travail, le droit à la retraite, tout semble aller normalement vers la peau de chagrin de la part de ces messieurs.
Bientôt, le pouvoir sera obligé de recourir à la force publique et à la contrainte, partout en Europe. Il le fera tout en poursuivant la propagande axée sur la nécessité par les lois de la concurrence, la force des Traités européens et la croissance indispensable au rétablissement des comptes.
Le baratin à chaque fois que le peuple « devra » perdre des plumes, sans savoir pourquoi il les perdra, use les nerfs des gens. Le comble, tout le monde sait que l’argumentation libérale est mensongère, y compris l’électorat MR. Celui-ci, bien drillé reste dans la crainte que la faucille lui coupe les choses de la vie et que le marteau ne l’assomme à la façon des bœufs dans les abattoirs ! Et ça marche… enfin de moins en moins bien !
La crise américaine de 2008 propagée en Europe par la force hégémonique du dollar aurait pu être remboursée par ceux par qui le scandale arrive, à savoir les banques, les organismes de prêt, l’actionnariat des fonds américains d’investissement et quelques autres établissements de fines escroqueries. Or, par les Traités européens, en accord avec la position libérale, la responsabilité a été détournée. La population a été rendue responsable de la crise. Les banques ainsi que les autres indélicats ont évité la faillite. Non seulement ils échappèrent aux sanctions, mais ils surent tirer des profits extraordinaires nouveaux !
Il se pourrait que la récidive de l’arnaque d’un capitalisme débridé ne soit plus possible aujourd’hui. En Belgique, le discours du ministre de finances de l’époque, à savoir l’ineffable Didier Reynders, ne passerait plus !
Faut-il attendre une nouvelle crise ou faire payer ces scélérats tout de suite ?
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1 Littéralement « la vérité est en train de pourrir », littérairement « la vérité est au fond du puits ».
2. C’est ainsi que ce mardi, France 5 a invité à C à vous un commissaire de police et l’épouse d’un gendarme. Ils ont parlé de l’attentat du Bataclan ! Tout ça à la veille du 1er mai et de la manifestation des Gilets Jaunes, après avoir insisté lourdement sur « les voyous » dixit patrick Cohen, à propos des Blacks blocs. Il paraît que c’est une émission apolitique ! À C dans l’air, l’émission précédente, Christophe Barbier était venu faire son petit effet anti Gilets Jaunes, faisant ainsi de France 5, une concurrente de BFMTV dans le cunnilingus à M. Macron.

Ça débloque à fond !

Sur les réseaux sociaux, il y a un type qui s’appelle Laurent Sagalovisch. [BLOG You Will Never Hate Alone] Il doit être assez coté pour que ses articles soient repris parfois dans Slate magazine. Sa déclaration de principe, sous forme de mise au point vaut bien la mienne. Elle n’exige pas de prosopopée. Elle parle d’elle-même. « A priori, je ne vous aime pas et je me contrefous de savoir si vous m’aimez ou si vous allez apprécier ou pas ce que je vais pouvoir radoter à longueur d’article. Ce n’est en aucun cas mon problème, c’est le vôtre. » martèle Sagalovisch avec autant de conviction qu’un Charles Michel nous adjure de le croire quand il tient le discours amoureux contraire.
Cela tombe bien, je me proposais de retourner la pareille au blogueur et j’en suis dispensé par lui, qui en principe ne m’aime pas, mais se conduit de manière à me ménager en me prévenant ! Allez comprendre. C’est gentil de me mettre ainsi sur mes gardes.
Poussé par sa misanthropie spécialisée à l’Hexagone, il vient d’écrire « Brexit, tu parles d'une réussite! ». Pamphlet qui laisserait supposer que son diasyrme fait des progrès au point de sortir des frontières de la France pour gagner la Grande-Bretagne.
Sa violence verbale est sœur de la mienne dans une brutalité qui nous exonère, l’un et l’autre, de faire le coup de poing dans la rue, trahissant ainsi une répulsion physique pour les coups donnés et reçus par cet exutoire, préférant en découdre par le verbe « meurtrièrement » indolore.
Cette brutalité verbale est ici d’une rare suffisance et montre un tel mépris de la vox populi, qu’il ne serait pas étonnant que Sagalovisch considérât Laurent Wauquiez comme un dangereux communiste !
Cela à propos du Brexit et du pétrin dans lequel un référendum a fourré les Anglais.
Ce qui suit est l’ontogenèse de la pensée sagalovischenne (je me suis retenu d’écrire sagalovischienne par réciprocité de gentillesse) sur les Anglais, le peuple en général et le Brexit.

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On ne peut dénier à l’auteur une certaine persévérance dans ses jugements. Il écrivait déjà il y a trois ans : «Un référendum de con par des cons pour des cons… cette douce folie de demander à un peuple de s’exprimer sur une question aussi complexe ».
Aujourd’hui Sagalovisch persiste en aggravant son cas.
« Dans un souci de rendre la parole au peuple, on l’invite à s’exprimer sur des questions auxquelles la plupart du temps il n’entend rien ou pas grand-chose… »
L’opinion qui sort des urnes que ce soit pour un référendum ou une simple élection de délégation des pouvoirs du plus grand nombre à quelques-uns est un exercice pour lequel « Le peuple n’a pas vocation à ouvrir sa gueule sur des sujets qui le dépassent de mille coudées et dont les retombées de sa décision sont si importantes qu’elles menacent l’avenir même du pays. Ce n’est pas cela la démocratie. »
Ah bon ? La démocratie, qu’est-ce que c’est alors ?
« La démocratie part du principe que nous élisons des gouvernants bien plus capables que nous pour apporter des réponses circonstanciées à des questions dont par principe nous comprenons d’une manière extrêmement parcellaire les tenants et les aboutissants. »
Une contradiction dans cette partie de la profession de foi de Laurent : comment des cons peuvent-ils élire des gouvernants bien plus capables qu’eux, puisqu’ils ne peuvent en juger ?
Tout de suite on comprend quel type de société conviendrait à ce raisonneur « Nous votons pour être gouvernés, pas câlinés. Et dans ce vote, nous déléguons à nos représentants le pouvoir décisionnaire. La démocratie est toujours un exercice d’humilité où nous confions à d’autres, que nous reconnaissons être plus intelligents que nous, mieux formés, plus aptes, le soin de conduire les affaires du pays dans l’espoir de voir nos attentes comblées. »
Sans ambages nous entrons dans la catégorie de ceux qui savent, pour devenir les pasteurs éclairés d’un troupeau d’imbéciles. Parce que « Demander l’avis du peuple, c’est la plupart du temps jouer à la roulette russe l’avenir du pays et prendre le risque de l’amener au bord du précipice. »
Si tous les dirigeants sont des génies et le peuple un ramassis d’imbéciles, outre Cameron qui a proposé le référendum et ceux qui se sont dépensés pour sortir de l’Union Européenne, en quoi sont-ils des génies ? Il y aurait aussi des cons en Haut-Lieu, mais quelle horreur ! Je suggère à Laurent un prochain article sur une police des génies chargée d’éliminer les cons qui s’y seraient glissés !
Pour Laurent, l’exercice de la démocratie ne pourrait avoir de sens que si on se passait de la démocratie en confiant le sort du plus grand nombre à quelques intellectuels sortis des plus grandes universités ou censés l’être, puisque ces élites se chargeraient entre eux de déterminer les emplois sur base des diplômes.
Désolé de vous contredire, ce système s’appelle une oligarchie. Ce qui pourrait vous rassurer, c’est qu’on y est déjà sans le savoir.
Et Sagalovisch de persister et de signer « Oui, décidément, le référendum organisé le 23 juin 2016 était bien un référendum à la con par des cons pour des cons. »
Quand on est con soi-même, monsieur Sagalovisch, vous devriez vous en réjouir ! Hélas, vous l’êtes tellement que vous ne vous en étiez pas aperçu.